NancyMag - Décembre 2009 / Janvier 2010

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Le magazine de la Ville de Nancy décembre 2009 - janvier 2010

ACTUALITÉ : les ados et leurs conduites à risque • P7

QUARTIERS : Crosne-Vayringe, dix ans pour oublier les friches • P8 À SUIVRE : au Maroc, « accueillis comme des héros » • P21


sommaire

ACTUALITÉ 4

L’actualité en bref

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Arbres de la Pépinière : quand le renouvellement devient nécessaire

décembre 2009 - janvier 2010

QUARTIERS 08

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Crosne-Vayringe : dix ans pour oublier les friches Entre Ville Vieille et Trois Maisons Haut-du-Lièvre : une famille aux mille trajectoires

Maire de Nancy et président du District urbain de 1977 à 1983, Claude Coulais s’est éteint début novembre. « Sa disparition me touche comme beaucoup de Nancéiennes et de Nancéiens, a déclaré André Rossinot en lui rendant hommage. Je voudrais saluer son parcours, celui d’un homme social, généreux, d’un gestionnaire, d’un travailleur acharné qui avait la Lorraine et Nancy au cœur. Comme conseiller général, comme parlementaire et bien sûr comme secrétaire d’Etat à l’Industrie, il s’est toujours   battu avec courage et détermination pour les grands dossiers de la Lorraine et   particulièrement ceux de la sidérurgie. En tant que maire, il a initié le redressement   de Nancy », a également souligné André Rossinot.

Cérémonies républicaines

Avec Nice et quelques autres, Nancy est l’une des premières grandes villes de France à proposer aux « pacsés » une cérémonie publique, solennelle et républicaine, de confirmation de leur engagement. C’est le maire ou l’un de ses adjoints qui la célèbre et les bénéficiaires, obligatoirement Nancéiens, reçoivent un certificat de confirmation de PACS signé par eux-mêmes et leurs témoins. A la demande d’André Rossinot, Olivier Husson, l’adjoint en charge de l’Etat-Civil, a supervisé le dossier en association avec Lucienne Redercher, l’élue déléguée aux Droits de l’Homme. Dans le même esprit, il a également travaillé à la mise en place d’une cérémonie de “parrainage républicain” qui concerne les enfants nancéiens âgés de moins de 13 ans. « Il s’agit ici, sur la demande des parents, et en   présence des parrains ou marraines qu’ils ont choisis, d’accueillir un enfant dans   la République, au nom de valeurs citoyennes qui sont rappelées à cette occasion ».

Des enrichissements de contenu multimédia sont accessibles sur une version en ligne de Nancy Mag : www.nancy.fr/nancymag Les articles concernés sont repérés sur la version papier par les pictogrammes suivants :

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TRIBUNES LIBRES

À SUIVRE 18

En bref

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Au Maroc, « accueillis comme des héros »

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Les monstres au Musée

Saurupt : mon grand-père, jardinier d’Emile Gallé

L’hommage à Claude Coulais

plus d’informations

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Point d’accueil social

« Il s’agit de ne laisser personne sur le bord   de la route et, pour cela, d’être accessible   à tous », lance Valérie Rosso-Debord, adjointe au maire et vice-présidente déléguée du Centre communal d’action sociale de la Ville (CCAS), pour annoncer l’ouverture d’un nouveau point d’accueil dans le grand hall de l’hôtel de ville. « Il existe un site d’accueil du CCAS dans chacune des 7 mairies de quartier.   Il nous paraissait indispensable, pour plus   de proximité et de réactivité, de renforcer   cette offre également dans la mairie centrale ». Installée à côté du pôle insertion-emploi, une équipe de quatre professionnels renseigne et oriente toute personne en situation de fragilité, de difficulté ou d’exclusion sociale vers le service qui correspond à sa demande. Cette mission s’organise autour de quatre axes : insertion socioprofessionnelle, services à la petite enfance, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. Horaires d’ouverture au public : du lundi au vendredi de 8h à 17h sans interruption.

Directeur de publication : André Rossinot • Rédacteur en chef : Gérald Bonzé • Ont collaboré à ce numéro : Simon Anheim, Cyril Klein, Anne-Béatrice Micard, Cécile Mouton, Sabrina Tenace, Aurélie Vion • Photos : Serge Martinez, Christophe Cossin • Secrétariat : Christiane Materne, tél. 03 83 85 31 00 • Création graphique : Publicis Koufra • Impression : Léonce Deprez • Tirage : 62000 exemplaires • Dépot légal n°141 • Imprimé sur du papier issu de forêts en gestion durable.


édito

Lorsque j’ai été élu maire, j’ai très vite employé le terme de « reconquête de la ville sur elle-même » pour qualifier l’un des principaux axes du projet que je mets en œuvre avec l’équipe municipale et les Nancéiens. Les atouts potentiels de Nancy, en effet, sont bien souvent là, devant nos yeux et attendent seulement, pour révéler toute leur force, que l’on change de regard sur eux, qu’on leur insuffle une nouvelle dynamique. L’un des exemples les plus symboliques en est bien sûr la place Stanislas... transformée naguère en parking ! Il a fallu d’abord y interdire le stationnement, puis la circulation avant de pouvoir rendre à ce joyau du patrimoine mondial sa pleine vocation d’emblème vivant de Nancy. Cet esprit de «reconquête» nous est utile, on peut le vérifier dans beaucoup de quartiers, pour rendre Nancy plus entreprenante, plus belle, plus agréable ou facile à vivre. Il est présent sur les Rives de Meurthe lorsqu’il s’agit de bâtir à l’emplacement des friches industrielles des logements, des sites d’activité, des équipements de loisirs. Et de redécouvrir l’eau, aussi, l’eau à laquelle notre ville tournait le dos depuis si longtemps. L’esprit de reconquête, on le retrouve encore dans les opérations de réhabilitation qui ont permis au fil des ans, en Ville Vieille, aux Trois Maisons et maintenant dans le quartier

Charles III, de moderniser et de remettre sur le marché des dizaines de logements anciens. Et les programmes de rénovation des ensembles urbains du Haut-du-Lièvre et d’Haussonville, qui donnent de nouvelles perspectives à leurs habitants, lui doivent beaucoup. Tout comme bien sûr la mutation qui voit le site de l’excaserne Molitor, à Blandan, accueillir avec Artem l’un des campus les plus innovants de France : un lieu de formation et de recherche dont l’impact sur le développement local sera très important. Je pense également que la reconquête de la ville sur elle-même (qui par bien des aspects est un facteur de développement durable) doit, pour atteindre complètement ses objectifs, intégrer une dimension culturelle, au sens large du terme. Au-delà des retombées économiques et d’image que génèrent les grands événements, c’est ce que je souhaite mettre en avant en proposant des initiatives comme « 2005, le temps des Lumières » ou comme les manifestations prévues autour du thème de la Renaissance dans deux ans. Chacun de ces temps forts nous aide en effet à renouer avec notre identité de ville, à partager ce que le passé nous a légué et ce que nous préparons ensemble pour l’avenir. A toutes et à tous, je souhaite une très belle et très heureuse année 2010.

André Rossinot

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actualité

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Quand l’insertion passe par le patrimoine

Six personnes exclues du marché de l’emploi et cherchant à s’insérer dans le monde professionnel ont participé, cet automne, sous l’égide de la Ville, à la restauration de l’église Saint-Sébastien. « La sacristie de l’église est le premier lieu patrimonial dont l’intégralité des travaux sera réalisée au travers d’un chantier d’insertion », explique Simone Debord qui coordonne ce type de démarche aux côtés de Malika Dati, l’adjointe au maire déléguée à l’emploi. Un choix politique mais avant tout humain. Politique « pour lutter contre les idées reçues sur les publics accueillis en stage en leur confiant un chef d’œuvre », et humain « pour donner l’opportunité à ces hommes de travailler des matériaux nobles, chargés d’histoire, dans un lieu où ils n’auraient pas pénétré spontanément. Cela va leur permettre d’inscrire sur leur CV   une expérience unique qui démontre des compétences spécifiques. Car on ne travaille pas dans une église comme on repeint un mur quelconque », souligne Malika Dati.

Un lieu chargé d’histoire qui a nécessité   un travail de précision.

En appliquant l’alternance de la théorie et de la pratique, ce chantier a apporté aux uns une première expérience professionnelle, aux autres une mise à niveau technique, et à tous une familiarisation avec le monde du travail et ses exigences.

Déneigement : c’est l’affaire de tous

Les températures dégringolent, les flocons de neige peuvent arriver à tout moment. N’oubliez pas que les riverains ont des devoirs : qu’ils soient propriétaires ou locataires, ils sont tenus de déneiger devant leur domicile pour permettre le passage des piétons. Mais comment s’y prendre lorsqu’on est âgé ou handicapé ? En contactant au 03 83 39 03 48 le service gérontologique du Centre communal d’action sociale de la Ville qui vous aidera à trouver la solution adaptée pour déneiger ou dégivrer votre trottoir : attention, il est nécessaire de s’inscrire chaque année pour bénéficier de cette aide. La Communauté urbaine, pour sa part, met tout en œuvre pour dégager les voies publiques le mieux possible et maintenir de bonnes conditions routières. Tous les ans, de mi-novembre à fin mars, un plan d’action précis prévoit un programme d’intervention délimitant des zones de priorité. Pascal Balandier, responsable des services techniques, les détaille : « nous traitons en priorité les axes empruntés par les transports en commun et les rues à fort débit de circulation, ensuite les routes sur les hauteurs et les voies en pente, enfin nous nous attelons aux dessertes de proximité ». Et de préciser : « une fois les précipitations terminées, il faut compter 10 heures pour compléter les opérations   de déneigement.   Si de nouvelles chutes de neige surviennent, les opérations en cours recommencent depuis   le début ». Patience donc...

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Accompagner les locataires seniors de l’OPH Construire un parcours de vie sécurisé pour les locataires seniors de l’Office Public de l’Habitat de Nancy (OPH), voilà l’objectif du récent partenariat conclu entre l’Office et le Centre Communal d’Action Sociale de la Ville (CCAS). Lancée début octobre, l’opération consiste d’une part à sensibiliser les agents de l’OPH au vieillissement des résidents. Les gardiens d’immeubles ont notamment reçu un guide pratique, ainsi qu’une fiche destinée à signaler au CCAS toute personne âgée rencontrant un problème. Si celle-ci est d’accord, une équipe médico-sociale pluridisciplinaire intervient alors auprès d’elle. « Il s’agit d’un point fondamental   du dispositif, souligne Marie-Pierre Noyer, directrice du pôle gérontologique du CCAS, car il permet   de détecter très vite les gens en difficulté ». D’autre part, l’opération apporte de l’information aux locataires âgés via la diffusion d’un mémento contenant des renseignements pratiques. Ceux de plus de 75 ans reçoivent une lettre présentant les services du CCAS (téléassistance, portage de repas, TéléphOnâge) et de l’Office Nancéien des Personnes Agées (ONPA). De quoi répondre « à des questionnements rarement exprimés spontanément mais qui peuvent devenir anxiogènes s’ils ne sont pas satisfaits », ajoute Marie-Pierre Noyer.


actualité actualité

La gare et la ville ont beaucoup à se dire « La gare contemporaine est un concentré des problématiques urbaines actuelles, qu’il s’agisse de gestion de la mobilité, d’offre de services ou de l’individualisation des manières   qu’a chacun d’utiliser le temps qu’il y passe pour travailler, se reposer, faire des courses... ». Cette analyse de l’architecte urbaniste Jean-Marie Duthilleul, l’un des meilleurs spécialistes français du sujet (et d’ailleurs chargé de concevoir le projet Nancy Grand Cœur), rejoignait exactement les réflexions des participants des 4èmes Assises nationales du centre-ville, qui se déroulaient fin octobre à Nancy. Comment faire de la gare « une porte ouverte sur la reconquête des cœurs de ville », comment tout simplement « faire entrer la gare dans la ville et la ville dans la gare » ainsi que le propose André Rossinot ? C’est tout l’enjeu d’une démarche que le maire de Nancy, en sa qualité de président du Conseil national d’orientation des gares, veut lancer au cours des prochains mois avec les villes TGV, au premier chef concernées. L’idée : instaurer une gouvernance partagée des quartiers gare en invitant tous leurs intervenants et utilisateurs à se retrouver

Une chambre d’hôtes à Notre Maison Beaucoup de maisons ont leur chambre d’ami. Désormais, Notre Maison aussi. 25 m2 avec douche, toilettes et coin cuisine situés au rez-de-chaussée de l’établissement de retraite. Elle est destinée à accueillir les proches des pensionnaires. Pour Denis L’Huillier, le directeur, l’intérêt est double. « Etre accueillie sur place permet à la famille éloignée géographiquement de partager le quotidien du résident ». Avec l’existence de salons privés permettant de prendre ses repas entre soi, c’est la garantie de vivre des moments familiaux qui n’auraient pu exister sans cette vie (temporairement) commune. L’autre enjeu concerne les résidents en fin de vie. « La chambre offre la possibilité aux proches qui le désirent d’être présents jusqu’au bout auprès de leur parent sans pour autant partager constamment la même pièce que lui. L’intimité médicale est ainsi respectée ». La chambre a été inaugurée mi-novembre. Une résidente qui fêtait ses 100 ans a reçu pour l’occasion sa dernière parente, une cousine venue de Suisse. Un joli cadeau pour la centenaire, qui espérait voir cette chambre se créer.

Dans la tradition de Notre Maison, qui privilégie la solidarité intergénérationnelle, un lieu pour accueillir les familles des résidents.

autour d’objectifs de développement durable – élus locaux, SNCF et Réseau Ferré de France (RFF), agences d’urbanisme, commerçants, chambres consulaires, organisateurs de transports, habitants... Une approche à la fois novatrice et de bon sens que Nancy sera la première à expérimenter. Lancement dès le 3 décembre.

Une table-ronde où André Rossinot a fait part d’un projet novateur pour   les villes TGV et où l’on notait également la présence de Fabienne Keller, sénateur du Bas-Rhin et auteur d’un rapport sur la gare contemporaine.

Euro 2016 :

Nancy poursuit son chemin ! Un « toit ouvrant » pour   le futur stade Picot rénové

Le 11 novembre dernier, Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération française de football et Frédéric Thiriez, son homologue de la Ligue de football professionnel, livraient les noms des 12 sites retenus pour la candidature de la France à l’Euro 2016. Et Nancy y figure aux côtés de Paris, Saint-Denis, Lille, Lyon, Strasbourg, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Saint-Etienne ou Lens ! Pari réussi donc, même si ce n’est qu’une première étape, en attendant la désignation, début 2010, des neuf stades « titulaires », des trois « remplaçants », et bien évidemment celle du pays hôte de ce grand événement de la planète foot en mai prochain. Fruit d’un travail collectif, le dossier de candidature nancéien, « sérieux   et solide » selon Jean-Pierre Escalettes, a été défendu à l’unisson en septembre dernier au siège de la Fédération par une délégation de l’AS Nancy Lorraine et de la Communauté urbaine du Grand Nancy emmenée par Michel Dufraisse, adjoint au maire et conseiller communautaire en charge des sports professionnels. Forts de cette nouvelle, le Grand Nancy et la Ville poursuivront donc leur travail en s’appuyant sur l’un des grands atouts du dossier : la mobilisation de tous les acteurs publics et privés du territoire. Ainsi, celle de l’AS Nancy Lorraine qui prendra en charge le projet d’agrandissement du stade Marcel Picot afin de répondre au cahier des charges de l’UEFA. Un « nouveau » Picot qui fera une large place aux principes du développement durable et dont les travaux devraient débuter fin 2010.

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Arbres de la Pépinière :

quand le renouvellement devient nécessaire

Champignons ou troncs creux, les arbres   qui semblent en bonne santé ne le sont pas toujours...

On pourrait en parler sur le mode amusé : non, il n’y a pas de plan secret pour éradiquer les arbres de la surface de Nancy ! Mais sérieusement, qui pourrait croire que les services municipaux ont décidé, comme ça, pour le plaisir, de manier la tronçonneuse ?

se font donc de manière raisonnée, maîtrisée... et autorisée.

La réalité est donc, comme souvent en pareil cas, beaucoup plus simple. Pour préserver l’avenir des alignements de la Pépinière, il faut, de temps en temps, savoir en renouveler une partie. Explications.

Ils ont particulièrement souffert de la tempête de 1999 qui leur a occasionné des blessures importantes où se sont développés des champignons. Un tiers des arbres était en très mauvais état, même si cela n’était pas forcément perceptible de l’extérieur puisqu’ils étaient encore bien verts en été. Mais leurs propriétés mécaniques étaient altérées, ils résistaient moins bien aux vents et étaient donc extrêmement fragiles.

Comment la gestion des arbres est-elle assurée à Nancy ? Depuis 2004, un plan de gestion sur dix ans a été mis en place avec une surveillance régulière, des bulletins de santé pour chacun des arbres, mais aussi des campagnes de taille destinées à assurer la sécurité des usagers des parcs et la pérennité des alignements. Lorsqu’il s’agit d’abattages, comme cette fois-ci, une réglementation très détaillée impose de solliciter les autorisations des experts de la Direction Régionale de l’Environnement et de l’Architecte des Bâtiments de France. A la fois pour les aspects environnementaux ou sanitaires, mais également parce que ces ensembles boisés font partie du paysage urbain et qu’à ce titre ils sont protégés, notamment dans le secteur sauvegardé et a fortiori dans le parc de la Pépinière. Les campagnes d’abattages

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La coupe d’un certain nombre d’arbres de la grande allée de la Pépinière, au niveau du Palais du Gouvernement, courant novembre, a suscité quelques (vives) réactions de la part de défenseurs de cette « cathédrale végétale ».

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Les tilleuls et les marronniers de la grande allée étaient-ils malades ?

Par ailleurs, les tailles drastiques imposées par les dégâts de la tempête et la nécessaire mise en sécurité du site à l’époque ont empêché d’autres spécimens de se développer normalement. Dans ces conditions, la qualité de l’alignement n’était plus assurée. C’est pourquoi la décision a été prise d’en renouveler une partie pour préserver son homogénéité à plus long terme. C’est véritablement une approche durable.

pelouses du parc, un peu plus bas. Et pour reconstituer l’alignement, 62 nouveaux tilleuls seront plantés et pourront grandir sereinement sans être «gênés» par des arbres plus gros qui leur masqueraient la lumière. Toujours dans une logique durable, 11 autres plantations auront également lieu à plusieurs endroits du parc.

Ce travail contribue-t-il réellement à préparer l’avenir du patrimoine arboré de la Pépinière ? Tout à fait. Les replantations au coup par coup dans des ensembles d’arbres anciens sont le plus souvent synonymes de mauvaises conditions de croissance. Mais faire le choix de renouveler les alignements, c’est assurer la pérennité des ensembles d’arbres remarquables, ce qui contribue à préserver un paysage harmonieux, en cohérence avec l’histoire du site.

Combien d’arbres ont été coupés ? 40 au total. 15 autres, plus jeunes, seront transplantés en bordure des

Autour de Patrick Blanchot, l’adjoint délégué,   et de Pierre Didierjean, l’équipe des espaces   verts a mûrement réfléchi à ses choix.


actualité

Les adolescents et leurs conduites à risque : des adresses utiles Tabac, alcool, drogues, cyberdépendance, infections sexuellement transmissibles, piercing et tatouage, voilà les thèmes abordés cet automne par la campagne d’information « la santé des jeunes, prévention des conduites à risque » mise en œuvre par Carrefour Santé. Jusqu’au 18 décembre, la structure de prévention associant Ville de Nancy et Caisse Primaire d’Assurance Maladie organisait en effet avec un large réseau de professionnels du secteur médical et associatif des expositions, des rencontres-débats à destination des adolescents ou de leurs parents et des forums dans ses locaux de la rue Saint Thiébaut, mais aussi au sein d’établissements scolaires et de collectivités locales. Parce que l’adolescence peut être vécue comme une période d’angoisse du fait des changements qu’elle engendre, certains jeunes sont tentés d’adopter des comportements à risque leur donnant l’impression de « reprendre le contrôle »

de leur vie. Bien souvent, cela aboutit à une dépendance physique ou psychique dangereuse. Aussi l’information autour de la prévention de ces conduites s’avère-t-elle essentielle, car elle permet de lutter contre leur banalisation et de fixer des limites au jeune. « Il s’agit de la thématique la plus demandée par les enseignants et les professionnels de santé qui fréquentent notre établissement », souligne ainsi Mikaël André, chargé de

mission au service Nancy ville santé. D’où cette opération de sensibilisation et de communication. Une politique volontariste et originale qui se poursuivra à la rentrée 2010 par une campagne sur le thème de la prévention du suicide et de la souffrance psychologique. Un guide intitulé « Structures et lieux ressources de Meurthe-et-Moselle » vient également d’être édité. Il est disponible à Carrefour Santé.

Pour en savoir plus, Carrefour Santé, bien sûr, 14 rue Saint Thiébaut à Nancy, tél. : 03 83 35 02 98, www.carrefour-sante.com Mais aussi d’autres adresses ou contacts indispensables : • I nstitut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), www.inpes.sante.fr •D rogues Info Service, tél. : 0800 23 13 13 • E coute Cannabis, tél. : 0811 91 20 20 • T abac Info Service, tél. : 39 89 • E coute Alcool, tél. : 0811 91 30 30 • S ida Info Service, tél. : 0800 84 08 00 • C entre de Référence sur les Jeux Excessifs, www.crje.fr •A ssociation Famille de France (addictions aux jeux vidéo), tél. : 0800 00 65 18 • F il Santé Jeunes, tél. : 32 24, www.filsantejeunes.com

Le secteur bancaire recrute Les métiers de la banque suscitent moins de vocations chez les jeunes, la faute, sans doute, à la crise qui a terni leur image. Pourtant en Lorraine, le secteur recrutera 1500 nouveaux collaborateurs dans les trois prochaines années. Un forum organisé par le Comité des banques de Lorraine fin novembre à Nancy a permis de montrer aux étudiants la richesse et la diversité de ces métiers. « La vision que l’on en a est généralement très stéréotypée », remarque Bernard Moreau, président du Comité. Travailler dans une banque ne veut pas forcément dire travailler derrière un guichet, le secteur recherche aussi des statisticiens, des informaticiens, des spécialistes marketing... « Il existe de nombreuses passerelles pour faire une carrière complète et diversifiée », poursuit Bernard Moreau. Le 13 mars prochain, une journée « emploi formation » sera organisée à la Maison de la finance, dans les locaux du Centre de formation de la profession bancaire, dont l’installation dans l’immeuble Pont à Mousson, avenue de la Libération, a été aidée par la Communauté urbaine.

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Crosne-Vayringe : dix ans pour oublier les friches

« Quand je suis arrivé aux Trois Maisons en 1997, raconte Jean-Pierre Laumont, l’actuel président de l’atelier de vie de quartier, l’image traditionnelle du « faubourg » commençait déjà à se modifier. Il attirait de nouvelles populations. Mais CrosneVayringe, personne n’y allait... C’était perçu comme un no man’s land ». Depuis, beaucoup de choses se sont passées dans le secteur de l’ancienne friche industrielle.

Pour Jean-Pierre Laumont, la poursuite de la mise en valeur du secteur passe maintenant par un aménagement plus poussé des berges, une conviction qu’il partage avec les ateliers de vie des Rives de Meurthe et Saint-Pierre-René II-Bonsecours.

Crosne-Vayringe ? « Un espace complexe, imbriqué, où tout nouveau projet doit être inséré avec beaucoup d’intelligence », souligne Jérôme Marchand-Arvier, l’adjoint de territoire. Un secteur à l’origine enclavé, note aussi Nadine Stelmaszyk, l’architecte qui, au tournant des années 90/2000, a planché à la demande de la Ville sur un premier plan d’aménagement global. Pendant longtemps, en effet, ce que l’on a retenu du lieu, c’était surtout les friches industrielles de deux entreprises - Chaudronnerie Lorraine et Giraudy encadrées d’un côté par le canal et sa “levée” (« une frontière », se souvient Jean-Pierre Laumont) et de l’autre par une berge de Meurthe peu praticable. La valorisation du site devait donc reposer sur deux ouvertures aussi

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physiques que psychologiques. Le long de la rue du Crosne, grâce aux travaux qui ont permis de maîtriser le cours de la Meurthe, la Communauté urbaine a pu aménager progressivement une rive agréable, accueillante, accessible aux pêcheurs comme aux promeneurs. A l’ouest, côté canal, l’emprise d’une ancienne voie ferrée verra la réalisation à l’horizon 2012, également par le Grand Nancy, du second tronçon du boulevard urbain nord-sud (la première, plus au nord, est déjà en chantier) : une voirie destinée à faciliter la desserte interne du quartier tout en soulageant certaines rues du trafic de transit qui les emprunte actuellement.

En bord de Meurthe, un cadre désormais séduisant et très vert.

Reconquête Mais si André Rossinot prend volontiers le secteur comme un exemple marquant de « reconquête de la ville sur ellemême », c’est parce qu’entre les deux, les “friches” cèdent la place à des programmes d’aménagement originaux. Dans la foulée des premières études, des perspectives se dessinent en effet au début de la nouvelle décennie. La situation privilégiée des terrains en front de Meurthe retient l’attention d’Orpéa, une société spécialisée dans les maisons de retraite pour personnes âgées dépendantes. La Ville les lui vend et en 2008, un établissement de 126 lits, dont 30 bénéficiant de l’aide sociale par transfert de “Notre Maison”, est inauguré. Juste à côté, c’est la société mutualiste Orphéopolis qui construit un centre d’accueil pour les orphelins de la Police et des métiers à risque. Des équipements aux vocations sociales bien marquées donc et qui bénéficient ici d’un cadre de choix tout


quartiers Un photomontage qui donne une bonne idée de la dimension des opérations conduites sur l’îlot CrosneVayringe. En rouge, l’emprise du futur programme de logements. A sa droite, esquissée en vert et bleu, la maison de retraite Orpéa, réalisée depuis. Juste en-dessous, les petits immeubles du centre Orphéopolis, également construits aujourd’hui.

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en jouant la carte de l’insertion discrète dans l’environnement : « ainsi les bâtiments sont assez bas, de façon à respecter les volumes de l’habitat situé à proximité immédiate, constitué de petites maisons de ville », explique Nadine Stelmaszyk, qui a œuvré à leur conception.

Dépollution Pour être menés à bien, les deux programmes ont dû également être précédés d’importantes opérations de dépollution, car les activités industrielles avaient laissé des traces dans les sols. Une démarche indispensable dans laquelle s’est impliquée la Ville en tant que propriétaire initial des lieux et dont la phase ultime aura lieu au printemps prochain. Un dernier lot à construire, d’environ 11 000 m2, va en effet accueillir ensuite un projet d’une soixantaine de logements en accession privée et sociale à la propriété, dont une bonne moitié familiaux.

Crosne-Vayringe, « un site intéressant, à dimension humaine, où l’on peut “tricoter” des réalisations de proximité   de qualité ».

Avec les riverains Exemple du soin apporté au « confort de vie » : la création dans le prolongement de la rue des Feyen, jusqu’à présent en impasse, d’un nouveau passage se faufilant entre maison de retraite

et futur lotissement. « Dès les études   des années 2000, il était question   d’en faire une voie dédiée aux piétons   et aux cyclistes. Nous avons repris l’idée, qui correspondait effectivement aux besoins du secteur et aux vœux de ses résidents actuels, et nous l’avons affinée avec les riverains au fil d’une série   de réunions d’information », raconte Jérôme Marchand-Arvier, qui a animé la démarche. On peut même imaginer que cette voirie « douce » permettra aux personnes à mobilité réduite de la maison de retraite de faire quelques pas au dehors en toute sécurité. Pendant quelque temps, l’îlot CrosneVayringe va donc encore vivre au rythme de travaux. Mais l’essentiel, pour André Rossinot, y est d’ores et déjà assuré : « en dix ans, nous sommes passés   d’un endroit en déshérence à un site   qui accueille des établissements sociaux de qualité, du logement pour les familles.   A quelques minutes du centre-ville,   c’est une belle reconversion... ». Et c’est aussi l’illustration pleine et entière d’un principe de base du développement durable : réutiliser de façon efficace des terrains déjà urbanisés plutôt que de consommer sans cesse de nouveaux espaces naturels en bordure d’agglomération. Elle-même habitante des Trois Maisons, l’architecte Nadine Stelmaszyk a beaucoup travaillé sur la reconversion des friches industrielles.

« Hauteur, gabarit, implantation par rapport aux voies de circulation... le parti d’aménagement est cohérent avec ce qui a été défini en concertation avec les habitants du quartier », confirme Anna Bottoni, responsable du dossier au service d’urbanisme de la Ville. Une chargée de mission qui ne cache d’ailleurs pas son plaisir de travailler sur ce secteur

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quartiers

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Le programme Batigère-Le Nid comptera 35 logements   locatifs et 10 maisons en accession sociale à la propriété   (document cabinet d’architectes François et Henrion).

A l’écoute du terrain, entre Ville Entre les Trois Maisons où de nouvelles perspectives de logement s’ouvrent pour les familles (voir pages précédentes) et la Ville Vieille où l’équilibre entre attractivité et tranquillité doit faire l’objet d’arbitrages constants, André Rossinot, début octobre, a ausculté sur le terrain les dossiers de deux quartiers à l’identité particulièrement marquée. Avec lui pour cette visite, la première adjointe Claudine Guidat, Jérôme Marchand-Arvier, l’adjoint de territoire, mais aussi d’autres élus ainsi que les présidents des deux ateliers de vie de quartier : David Gégonne pour la Ville Vieille et Jean-Pierre Laumont, son homologue des Trois Maisons. Relevé de décisions des principaux points abordés.

Berger Levrault : Batigère en premier Entre boulevard Charles V, rues des Glacis et Jean Lamour, l’ancien site de l’imprimerie doit accueillir pas moins de 130 logements répartis en trois lots, ainsi que des locaux professionnels. Mais cette grosse opération, dont l’impact futur sur la revitalisation démographique et économique du quartier est évident, s’est trouvée confrontée à un imprévu de taille : la mise au jour, lors des travaux

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de démolition, d’un cimetière du 18e siècle qui intéresse les services de l’« archéologie préventive » (INRAP). Si les fouilles ne sont pas terminées, le programme Batigère-Le Nid, côté Jean Lamour, peut toutefois démarrer dès maintenant. Le programme Rizzon (40 logements côté Charles V) devrait suivre au printemps.

Piétons et cyclistes L’aménagement de la place Carnot et du cours Léopold, qui offrent l’intérêt de pouvoir accueillir de grandes animations comme la foire de printemps, a toujours été un sujet délicat. Que le maire souhaite toutefois aborder dans le cadre d’une démarche progressive et raisonnée. Dès 2010, des traversées « propres » de la place Carnot seront ainsi réalisées pour les piétons. A partir du printemps, des tests combinant plateau ralentisseur, passage piéton et « espace témoin » de réaménagement paysager des allées du parking seront également organisés cours Léopold, entre GEC et Saint-Sigisbert. Un dispositif qui, si l’expérience s’avère concluante, pourrait bien préfigurer à l’horizon 2011-12 une évolution plus globale du site, où l’objectif reste « de rendre la circulation plus calme ».

Animation et tranquillité Avec ses cafés, ses restaurants et ses boutiques, la Ville Vieille (« le deuxième secteur le plus commerçant de Nancy », rappelle André Rossinot) est un quartier attractif. Le projet d’agrandissement du Musée Lorrain va encore confirmer cette vocation. D’où la nécessité d’associer


quartiers

La future ligne 2 en enquête publique

De Laxou/Champ-le-Bœuf à Laneuveville-devant-Nancy, la ligne 2 de transport en commun en site propre, dont l’ouverture est prévue à l’horizon 2015, est longue de 12 kilomètres et desservira 32 stations. Sur son tracé, des sites nancéiens aussi importants que le Haut-duLièvre, la Faculté des Lettres, le quartier de la gare, le marché, ou encore l’hôpital central... D’où l’importance de l’enquête publique qui va se dérouler à son propos du 15 décembre au 22 janvier.

Sur le cours Léopold, Rémy Jolivald, le directeur de l’urbanisme, commente les tests d’aménagement prévus en 2010. Parmi les élus, Claudine Guidat, Jérôme Marchand-Arvier et Jean-Louis Thiébert.

Vieille et Trois Maisons tous les acteurs, des professionnels aux habitants, à la préservation du cadre de vie et de l’équilibre entre animation et tranquillité. Le dialogue sur le sujet a été ouvert cet automne pour ce qui concerne la place Saint-Epvre. Et un groupe de travail sera chargé de réfléchir à une meilleure répartition dans Nancy des nombreuses « occupations » de la place de la Carrière. Le point sur l’extension de l’Ecole nationale supérieure des industries chimiques en présence de son directeur Michael Matlosz (au centre)   et de Philippe Bertaud, le vice-président communautaire en charge de l’université. Le Grand Nancy a en effet fortement soutenu cette opération qui maintient un pôle de recherche de premier plan en plein centre-ville, entre portes de la Craffe et de la Citadelle. André Rossinot a d’ailleurs plaidé pour que l’ENSIC accroisse l’offre de stationnement vélo proposée aux étudiants.

Deux concertations préalables avaient déjà permis d’associer les Nancéiens à ce projet en 2006 et 2008, portant notamment sur le tracé, le matériel roulant (de type trolleybus nouvelle génération) et les aménagements urbains à envisager. Cette fois, c’est l’ensemble du dossier qui peut être consulté par les habitants. Ils pourront le découvrir à l’hôtel de ville, où une exposition est organisée, ainsi que dans les mairies de quartier de Boudonville, du Haut-du-Lièvre et de Saint PierreRené II. Dans ces mêmes lieux, un registre est bien sûr à leur disposition pour y faire part de leurs remarques et des permanences de commissaires-enquêteurs sont prévues, notamment les 23 et 29 décembre, 7, 11 et 22 janvier à l’hôtel de ville ; le 29 décembre au Haut-du-Lièvre et le 18 janvier à Boudonville et SaintPierre-René II (dates et horaires sur place ou sur www.nancy.fr)

plus d’informations

Haussonville/Blandan/Donop

Artem :

Molitor en travaux

Après une première pierre posée fin novembre, la construction du campus Artem démarre courant décembre sur le site Molitor. L’accès du chantier se fera essentiellement par le boulevard d’Haussonville, mais des mouvements sont également à prévoir rue du Sergent Blandan et place de Padoue. Dans cette première phase, qui court jusqu’à mi-2012, il s’agit en particulier de réaliser l’Ecole des Mines. Même si des travaux engendrent toujours une gêne pour les riverains, de réelles précautions ont été prises par la Communauté urbaine pour, dans le cadre d’une démarche de « chantier vert », limiter au maximum les nuisances. A noter : début 2010, le programme de logements et de commerces prévu par Batigère place de Padoue sera également engagé. Pour toute information supplémentaire •V ille de Nancy : N° Vert la Ville en Direct 0 800 54 54 00 ou info@mairie-nancy.fr • Communauté urbaine, 03 54 50 90 36.

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Colette Louis profite du « Haut-du-Lièvre plage »...   Fille du fondateur des Castors du Rail, elle sera   le premier bébé à naître dans le nouveau quartier.

Plateau de Haye/Haut-du-Lièvre

Une famille aux mille

trajectoires de vie (2)

A l’occasion de son cinquantième anniversaire, le Haut-du-Lièvre revisite sa mémoire. Depuis quelques mois, sous l’égide de l’Office nancéien des personnes âgées et d’autres acteurs associatifs (voir page de droite), ses habitants, aux mille trajectoires de vie, se penchent sur leur passé, leur présent et bien sûr leur avenir. La suite de l’enquête entamée dans notre précédent numéro. La photo est saisissante... Difficile d’imaginer le Haut-du-Lièvre vierge de toute construction. Et pourtant. « C’était le cas lorsque nous sommes arrivés au milieu des années 50 : des champs à perte de vue et quelques fermes. La campagne ! » se souviennent avec émotion Simone Hostein et Reine Deviterne, qui à plus de 80 ans habitent ces maisons qui font face au complexe sportif de Gentilly. Des bâtiments à l’histoire un peu particulière. « On manquait de logement un peu partout dans la ville. M. Schneider, un cheminot, a alors eu une idée de génie : pourquoi ne pas permettre aux gens de construire eux-mêmes leurs maisons ». C’est ainsi qu’est née l’association nancéienne des Castors du Rail. Sur des terrains cédés par la Ville, ces Castors édifient un à un leurs « nids  » familiaux. En trois ans, de 1954 à 1957, près de quarante logements vont sortir de terre.

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« Le village d’en haut » « Dans cette vaste entreprise, mon père, comme tous ses partenaires, était animé d’un esprit de solidarité et d’entraide » souligne Colette Louis, la fille du créateur des Castors et le tout premier bébé né dans le nouveau quartier en mai 1957. « De l’entraide, il en fallait, insiste Simone Hostein, car tout n’a pas été simple. Nous y consacrions soirs et week-ends. Et nous devions tout faire, y compris le tout à l’égout ! Mais le jour où nous sommes entrés dans la maison, c’était magique. Nous y étions enfin. Sans eau, ni électricité au départ, mais chez nous ». Pendant ce temps, à deux pas du lotissement des Castors, les changements s’accélèrent et les champs laissent progressivement la place à des immeubles flambant neufs. « Nous n’étions pas à l’écart, bien au contraire.

Nos enfants ont fait leur communion à l’église de la Vierge des Pauvres et nous allions régulièrement au marché. Je me souviens parfaitement des résidants du Tilleul Argenté qui nous surnommaient affectueusement ceux du village d’en haut ». Ce « village », Colette Louis a décidé de le rejoindre, près de cinquante ans plus tard. « Je restaure la maison de mes parents avant de m’y installer à nouveau. Même si ce n’est plus celui   de ma jeunesse, je l’ai toujours aimé   ce quartier. Et à l’image de ma mère   qui s’occupait de la bibliothèque pour tous, j’aimerai moi aussi m’y investir ».

Donner et recevoir Près de deux décennies après l’épopée des Castors, le Haut du Lièvre était devenu un quartier à part entière. Avec ses commerces, ses équipements,


quartiers Entre 1954 et 1957, les maisons des Castors sortent de terre au milieu des champs : le Haut-du-Lièvre n’en est qu’à ses débuts.

une vie sociale intense. Et les emblématiques silhouettes du Tilleul Argenté et du Cèdre Bleu... C’est dans ce dernier qu’Haroun Diarra installe sa famille au milieu des années 70. « Je suis né français dans un petit village à quelques centaines de kilomètres de Dakar. Je l’ai quitté au début des années 60 pour travailler en France, explique cet homme de 64 ans, élancé, bonnet

vissé sur la tête et bonne humeur communicative. J’ai pas mal bourlingué avant d’arriver à Nancy : la région parisienne, le Nord où j’ai travaillé dans les filatures et effectué mon service militaire. Comme mon grand-père et mon père avant moi ! ».

plus vaste. « Ma famille s’agrandissait, nous avions besoin de plus d’espace. C’est ce que nous proposaient les logements du Haut-du-Lièvre. Au début, j’étais un peu méfiant, mais rapidement nous nous sommes sentis bien. Par la suite, le quartier a beaucoup changé, de nouvelles populations sont arrivées avec des façons de vivre différentes. Mais c’est justement ce qui fait sa force. Je l’ai bien compris en achevant ma carrière professionnelle au Centre Social La Clairière. Comme menuisier puis agent d’entretien, j’avais beaucoup de contacts avec les gens, j’ai servi d’interprète à ceux qui ne maîtrisaient pas le français. C’est la vraie richesse de ce quartier : échanger, apprendre à connaître des hommes et femmes d’origines diverses. Tu donnes et tu reçois ! » conclut Harouna, un large sourire aux lèvres. De ceux qui affichent la fierté sincère de partager un peu de cette mémoire collective...

Il est installé rue de la Colline lorsqu’il saisit l’opportunité d’un appartement

De l’association Surface Sensible, avec ses projets multimédia, au Centre social La Clairière, une bonne quinzaine d’intervenants se sont impliqués dans la démarche « mémoire » du Haut-du-Lièvre. Le dessinateur Philippe Bajolet a saisi au vol des moments forts, des personnages, des scènes du quotidien, comme cette rencontre entre (de g. à dr.) Paul Tisserat, le président de l’atelier de vie de quartier, Colette Streiff, présidente du club des anciens, Guillaume Gianpietro et Jean-Claude Fleshhut, respectivement directeur et président d’ASAE Francas. Des images que l’on retrouvera publiées dans un recueil.

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Scènes de la vie quotidienne d’un jardinier dans le grand parc de la famille Gallé : Jules Dorget avec ses enfants Thérèse et Louis.

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Ci-dessus, il tient par la main Jean, le petit-fils d’Emile Gallé. Les trois femmes qui se promènent sont l’épouse du verrier (en noir), sa fille Thérèse, mère de l’enfant et une employée de maison (collection privée Collet).


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Saurupt

Mon grand-père,

jardinier d’Emile Gallé

Annie Collet est l’une des petites-filles de Jules Dorget dont le nom vient d’être donné à un nouvel espace vert du quartier. Dans un cahier de souvenirs, elle dresse le portrait de son aïeul, ce jardinier « en maison » - celle d’Emile Gallé -, qui a contribué dans la discrétion à la renommée de l’un des maîtres de l’Ecole de Nancy. Annie Collet a toujours gardé à l’esprit sa jeunesse bienheureuse passée dans le grand parc de la famille Gallé, où son grand-père, Jules Dorget, officiait comme jardinier « en maison ». Elle se souvient des parties de cachette, des courses de luge, des odeurs d’humus ou celle, si particulière, des chrysanthèmes que son « papy » aimait tellement. « Il faut s’imaginer une propriété immense qui allait de la rue de la Garenne à la rue   de Phasbourg... Le jardin était magnifique ». Au-delà des souvenirs d’enfance, celle qui est aujourd’hui à la retraite a fouillé dans ses tiroirs pour retrouver documents et photos d’époque attestant du parcours atypique de son aïeul. « J’ai eu l’idée d’écrire ces mémoires de famille au moment des manifestations organisées pour le centenaire de l’Ecole de Nancy. On rendait hommage à juste titre aux ‘’maîtres’’ mais je trouvais qu’il fallait aussi parler des ‘’petits’’ tels que mon grand-père ».

Né en 1868, Jules Dorget effectue plusieurs apprentissages chez des horticulteurs de Nancy avant d’être engagé en 1899 par Emile Gallé. Le maître verrier s’éteindra en 1904. Si les deux hommes ne se sont connus que cinq années, leur collaboration fut riche et passionnante. Ils tentèrent ensemble de nombreuses expériences sur des plantes aux essences rares et lointaines, publiant leurs réussites dans des ouvrages de référence. « Les dessinateurs et les graveurs sur verre de l’atelier venaient au jardin pour réaliser des croquis de ces végétaux que cultivait mon grand-père », indique Annie.

Un pavillon dans le parc Le jardinier, sa femme et leurs deux enfants vivent dans un petit pavillon mis à leur disposition dans le parc. Ils y resteront plus de cinquante ans, jusqu’à

la mort de Jules en 1950. « Mon grandpère était un homme très jovial, il avait toujours une bonne histoire à raconter.   Il était aussi un botaniste novateur   et habile ». A sa mort, le bulletin de la Société centrale d’horticulture de Nancy saluait ainsi « ses grandes connaissances horticoles qui rendaient instructives   et agréables les conversations [...]   au cours desquelles on apprenait toujours quelques tours de métier ». Si Annie reste nostalgique de ce parc aujourd’hui disparu et morcelé, elle fut très touchée que le patronyme de son grand-père ait été choisi pour baptiser un nouveau square à Nancy. « Lorsque Roger Mossovic, le président du Cercle Garen (Groupe de réflexion sur l’Ecole   de Nancy), m’a annoncé qu’on envisageait le nom de Jules Dorget,   je lui ai dit ‘’c’est trop d’honneur’’... ».

plus d’informations

Un square très « écolo » Inauguré fin octobre, le jardin public Jules Dorget respecte l’environnement à bien des égards. Du choix des matériaux (sols souples et pavés recyclés et recyclables) aux équipements (le bois des bancs et des jeux est issu de forêts gérées durablement et certifiées) en passant par la gestion de l’eau. En effet, grâce à un partenariat avec le groupe Batigère, les eaux de toiture de l’immeuble situé en amont sont récupérées et s’écoulent vers une réserve enterrée destinée à alimenter le jardin. Un paillage en fibres de bois biodégradable a également été utilisé pour économiser l’eau du sol et limiter le développement des herbes indésirables. Et l’éclairage public, doté de plaques photovoltaïques, répond lui aussi à des critères écologiques.

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tribunes libres

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Collectivités locales en danger Fin d’année chargée pour les parlementaires français. Deux projets de loi cruciaux pour l’avenir des collectivités locales seront étudiés (et espérons-le amendés) dans les toutes prochaines semaines. La fin annoncée de la taxe professionnelle (TP) et la « réforme » des différents échelons politicoadministratifs (commune, département, région) sont autant de mesures souhaitées par le gouvernement, qui suscitent de fortes oppositions à gauche comme à droite.

Nancy et son agglomération seront fortement impactées par ces « réformes », notamment par la suppression de la TP versée par les entreprises. A ce titre, la communauté urbaine du Grand Nancy perçoit chaque année plus de 75 millions d’euros, soit 1/3 de ses recettes fiscales. Elle en reverse plus de 20 millions à la ville de Nancy. Difficile donc, d’imaginer pouvoir se passer d’une telle source de financements, surtout au moment où de très lourds programmes d’investissements sont en gestation : réaménagement du quartier Gare, création d’un palais des Congrès pour plus de 50 millions d’euros, ligne 2 du transport en commun en site propre… La majorité municipale, et notamment ses deux députés, ne semble pourtant pas s’inquiéter de voir une partie de ses recettes fiscales s’évaporer suite à cette réforme mal ficelée. Et il ne s’agit pas là d’entrer dans une polémique politique ! Deux anciens premiers ministres UMP, MM. Juppé et Raffarin, ont récemment laissé exploser leur mécontentement. Témoignant ainsi d’une grogne générale. On le voit, les collectivités locales, toutes tendances confondues, sont vent debout

contre ce projet de suppression… sauf à Nancy où comme à l’accoutumée la majorité UMP entonne le refrain bien connu de « tout va bien Madame la Marquise… ». Certes une nouvelle taxe sur les entreprises viendra remplacer (en partie uniquement) la TP. L’Etat compensera le manque à gagner pour les collectivités en 2010 et 2011 par le biais de dotations. Mais qu’en sera-t-il après ? Comment l’indépendance fiscale et financière de notre commune et de son agglomération sera assurée sur le long terme ? Des questions que nous avons posées au maire lors des derniers conseils municipaux, et qui sont restées sans réponses concrètes. Ce projet risque pourtant de mettre en péril l’avenir de nos deux collectivités. En effet, faute de ressources pérennes et constantes, à Nancy comme ailleurs, il faudra trouver un moyen pour assurer les investissements évoqués précédemment, mais aussi ceux nécessaires pour préparer le futur. Faute de quoi, l’attractivité et le dynamisme de notre territoire risque d’en pâtir. A l’heure actuelle, entreprises et particuliers participent quasiment sur un pied d’égalité au financement des collectivités locales. Après l’adoption de cette loi, un déséquilibre risque de se créer en défaveur des ménages. Il nous semble pourtant que la fiscalité locale ne doit pas reposer uniquement sur l’effort des foyers nancéiens. L’impôt n’est en effet valable que s’il est juste et garant d’une solidarité entre tous !

Par ailleurs, n’oublions pas qu’en 2009, et ce alors que la réforme n’était pas encore à l’œuvre : • les impôts locaux ont déjà augmenté à Nancy (ville et communauté urbaine), • la dette cumulée (ville et communauté urbaine) s’élèvait à 2600 € pour chaque Nancéien. La situation fiscale et financière déjà délicate aujourd’hui, risque de l’être encore plus dans les prochaines années. Nous devons réfléchir dès aujourd’hui à des aménagements pour ne pas pénaliser à nouveau les Nancéien-ne-s. Nous sommes et nous resterons attentifs sur ce point, pour que l’action municipale soit menée dans un vrai souci de justice sociale et fiscale.

Groupe des Élus de Gauche 11 personnes à votre écoute : Bertrand Masson (Président) – Marianne Birck-Gallego – Eric Chenut – Nicole Creusot – Patrick Hatzig – Maud Hugot – Chaynesse Khirouni – Mathieu Klein – Dominique Olivier – Areski Sadi – Renée Zabé Contactez-nous : Hôtel de Ville - Place Stanislas CO n°1 - 54 035 Nancy Cedex Visitez notre site internet : www.nancyagauche.com contact@nancyagauche.com Permanence tous les jours, de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h, au 03 83 85 31 51.

Saint Nicolas J’ai, depuis toujours, plaidé pour l’identité de Nancy, pour son être physique que les siècles passés nous ont légué, mais aussi pour une manière d’être, car une ville est un être culturel et moral. Les traditions font partie de ce dernier et j’ai fait à leur sujet des propositions dès mon premier programme électoral en 1983. Encore lors des municipales de 2008, nous nous appuyions sur la brillante inventivité que la ville a déployée du 15ème au 18ème siècle pour préconiser que Nancy bâtisse une véritable politique des fêtes. Pour nous, il fallait ressusciter cette excellence en faisant appel à des metteurs en scène et des décorateurs. Concernant le 6 décembre, nous suggérions, en liaison avec Saint-Nicolas-de-Port, de donner un surcroît de sens et de qualité à cette fête de Saint-Nicolas. Si l’extension sur deux jours décidée par la Ville participe déjà d’une intention d’étoffer l’événement, il y a beaucoup plus encore à faire, un grand sillon à tracer, nous écartant de

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l’abusive mercantilisation des marchés de Noël. Il y a bien le carnaval de Bâle ou le carnaval de Venise, il pourrait bien y avoir la Saint-Nicolas de Nancy. La richesse du sujet est immense. On connaît la multiplicité des patronages du saint : les voyageurs, les navigateurs, les prisonniers, les enfants, etc. On sait aussi l’étendue de son culte : c’est le saint de la nation lorraine depuis la bataille de Nancy, le protecteur de la Russie et dans presque toutes les grandes villes d’Allemagne la première ou la deuxième église lui est dédiée. Il est œcuménique, rassemblant catholiques, orthodoxes, protestants. C’est à une revisitation de ce sujet que j’invite, de ses significations profondes et de ses formes au cours des siècles, à laquelle doivent contribuer les historiens. Sait-on par exemple, que le roi René portait une grande dévotion à saint Nicolas et lui offrit un bras-reliquaire en ex-voto pour la libération de sa fille, la reine Marguerite d’Angleterre ?

Alors, quelques idées parmi d’autres. Le thème du bateau étant central dans la légende, pourquoi saint Nicolas, venant de la basilique, n’arriverait-il pas à Nancy par la voie d’eau, en un parcours qui associerait par des illuminations les communes riveraines ? Au lieu de fabriquer tous les ans de nouveaux chars et costumes, chose coûteuse, pourquoi ne pas faire appel à des scénographes et des maîtres du costume afin de constituer un fonds de haute qualité et permanent ? Pourquoi ne pas déployer, de manière plus visible et plus symbolique, des actions publiques et collectives en faveur des prisonniers, des enfants déshérités ? Pourquoi ne pas continuer d’enrichir l’imagerie en passant commande à des dessinateurs, graveurs et peintres ?

Françoise Hervé Victoire pour Nancy


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à suivre

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Littérature

Des moments forts sur lelivresurlaplace.fr

La complicité joyeuse d’Erik Orsenna et Isabelle Autissier sur la scène de l’Opéra, les confidences de Frédéric Beigbeder ou de Françoise Chandernagor à l’hôtel de ville, Robert Sabatier récitant les poèmes qui accompagnent sa vie au Palais du Gouvernement... Revivez tous les grands rendez-vous de la 31° édition du Livre sur la Place sur lelivresurlaplace.fr et retrouvez, sous le chapiteau ou au cœur du jardin éphémère, l’ambiance

Nature Pour tout savoir

du champignon La Maison de la nature dans la ville a ouvert la saison des champignons en proposant jusqu’au 20 décembre une exposition en deux parties : les champignons de notre région et les champignons et plantes toxiques. Un thème qui correspondait, pour Raphaël Arnould, son responsable, à une « vraie demande du public » décelée via un questionnaire de satisfaction régulièrement soumis aux visiteurs. L’exposition a été montée avec la Société Lorraine de Mycologie à des fins pédagogiques. « Les scolaires étant souvent interrogés sur ce sujet   à l’école, nous nous sommes dit que nous pouvions leur apprendre les choses de manières ludique ». Ainsi, champignons en cire côtoient panneaux pédagogiques et jeux magnétiques. Au terme du parcours, le visiteur aura appris, entre autres, comment pousse un champignon, lequel il peut manger, et comment le cuisiner. Maison de la nature dans la ville, Parc Sainte-Marie, du mercredi au dimanche de 14h à 17h (gratuit).

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de fête qui accompagna en septembre les trois jours de la manifestation. « La voix de Daniel Mesguich portant   les textes de Borgès ou de Baudelaire,   le discours sur l’universalisme des Droits de l’Homme prononcé par Elisabeth Badinter devant un Amin Maalouf lauréat particulièrement ému, la lettre poignante d’un Jean Vautrin malade et pourtant si présent méritent vraiment d’être réécoutés », souligne Françoise Rossinot, la conseillère littéraire de la manifestation, qui s’est beaucoup investie dans le développement de ce site. A ne pas manquer non plus : l’interview surprise de Viviane Forrester, Goncourt de la biographie, par Bernard Pivot. « L’Académie avait prévu qu’il prononce

le discours de remise du prix, reprend Françoise Rossinot. Tôt le matin, il m’a appelée et m’a dit : les discours, je ne   sais pas faire. J’ai réfléchi, si l’on peut installer un coin interview sur la scène   de l’Opéra, je reprends le micro...   Ce fut un vrai bonheur ! » Utile à tous les amoureux du livre, le site du Livre sur la Place vit toute l’année. Vous y trouverez aussi les informations concernant “La nouvelle de la classe”, concours en direction des CM1-CM2 lancé par la Ville de Nancy et la fondation pour la lecture du Crédit Mutuel avec de nombreux partenaires et sous le parrainage d’Erik Orsenna.

Prévention

Les défibrillateurs arrivent En France, 50 000 personnes décèdent chaque année d’un arrêt cardiaque. Les quelques minutes qui suivent l’arrêt sont décisives. Pour augmenter les chances de survie des victimes, le Grand Nancy et ses communes dont Nancy, en partenariat avec le Centre hospitalier universitaire, ont décidé de lancer une sensibilisation aux gestes de premiers secours et de faire l’acquisition d’une trentaine de défibrillateurs automatiques. Plusieurs lieux publics de grande fréquentation comme le parc de la Pépinière, les mairies de quartier ou encore le marché central vont être équipés. D’autres défibrillateurs seront également donnés à l’association Grand Nancy défi’b qui rassemble les sauveteurs volontaires de proximité. Une centaine de personnes s’engagent à intervenir, selon des plages de garde, en cas d’arrêt cardiaque à proximité de leur domicile. Leur intervention, avant l’arrivée des équipes de secours, permet de gagner de précieuses minutes. Si vous voulez vous engager pour sauver des vies et suivre une formation prise en charge par le Grand Nancy, contactez la mairie (Nancy Ville Santé au 03 83 39 03 38). Et n’oubliez pas ! Si vous êtes témoin d’un arrêt cardiaque, le premier réflexe, c’est d’appeler le 15.

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Des formations organisées pour   les bénévoles   ou pour les   scolaires avec   les professionnels de santé.


à suivre Commémoration

Le souffle de l’Histoire européenne place Stanislas

Un morceau de mur, tagué comme l’original par  les étudiants, avait été reconstitué pour l’occasion.

Pour n’être pas directement frontalière, Nancy n’en est pas moins proche de l’Allemagne, géographiquement et culturellement, ce qui se traduit en particulier par la présence avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny du Campus francoallemand de Sciences Po Paris. Et ce sont précisément les étudiants de ce cursus qui ont été, le 8 novembre, place Stanislas, les principaux acteurs d’un hommage à la chute du mur de Berlin. Une manifestation-reconstitution voulue par la Ville pour célébrer une étape historique dans la construction de l’Europe d’aujourd’hui et dans laquelle,

aux côtés d’André Rossinot, se sont notamment impliqués Lucienne Redercher et Jean-Michel Berlemont, respectivement adjoints aux Droits de l’Homme et aux Relations européennes. Près de 2000 Nancéiens se sont retrouvés à l’occasion de cet événement, le seul de ce genre organisé en France, et qui s’est d’ailleurs terminé à l’invitation du maire par un café convivial en mairie.

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Santé

Un site web pour les seniors et leur entourage Comme trois autres structures équivalentes dans le sud de la région, le réseau gérontologique Gérard Cuny a pour rôle, sur le Grand Nancy, de faciliter l’accès des personnes âgées fragiles à des soins et à des aides de qualité, en privilégiant notamment leur maintien à domicile. On retrouve cette même démarche sur internet avec un site commun destiné aussi bien aux professionnels qu’au grand public : www.geronto-sud-lorraine.com Fonctionnement du réseau gérontologique, gestes de santé au quotidien, localisation et coordonnées des établissements spécialisés, méthodologies de prise en charge des personnes âgées… le site est une mine d’informations susceptibles d’intéresser tout un chacun, passé l’âge de 60 ans. L’entourage professionnel ou familial des seniors y trouvera également de précieux conseils pour assurer un accompagnement efficace et adapté à chaque situation.

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à suivre

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Exposition

La médiathèque revisite 30 ans de Ballet

Dans les coulisses de la création chorégraphique.

Le Ballet de Nancy a 30 ans. Pour célébrer comme il se doit l’anniversaire de l’une des premières compagnies de création françaises, la Médiathèque prête son hall à une exposition réunissant les souvenirs de trois décennies de danse. Le parti pris de Laurence Dupeyron, l’une des responsables de l’exposition, est clair. « Il s’agit à la fois de montrer à quel point l’histoire du ballet est liée aux personnes qui l’ont dirigé (aujourd’hui Didier Deschamps), et comment elle a évolué de créations classiques à contemporaines ». Ainsi, une vitrine met en parallèle deux spectacles dansés, l’un en 1982 (Petrouchka, avec Noureev), l’autre en 2009 (Rave).

Plus loin, des clichés de répétitions et de spectacles viennent évoquer l’activité de l’école (36 danseurs composent actuellement la troupe). Au plafond tournoient d’impressionnants costumes de scène, quand le mur du fond a lui-même revêtu le décor originel de la pièce Noces de Sang (1992). Enfin, des séquences vidéo viennent témoigner de la grande diversité dont fait preuve, au fil de ses créations, le trentenaire ballet. Jusqu’au 10 janvier, Grand Hall de la Médiathèque, site de la Manufacture. Rendez-vous le 7 janvier à 17h pour des impromptus dansés.

Mémoire

100 ans de Passion Depuis la première répétition du premier spectacle, le vendredi saint de l’année 1904, le Théâtre de la Passion est intimement lié à l’histoire de notre ville. Porteur d’un message qui fait partie du patrimoine religieux et culturel de l’humanité, il mobilise depuis plus de 100 ans autour de ses représentations bénévoles et artistes, suscitant dans le public un intérêt jamais démenti. C’est cette extraordinaire aventure humaine que relate un ouvrage signé par deux journalistes, Marguerite et Roland Erbstein, et par une historienne, Hélène Sicard-Lenattier. On y retrouve en filigrane tout un pan de la vie de Nancy au XXe siècle, mais aussi la sensibilité et l’énergie de celles et de ceux qui, génération après génération, se sont investis dans cette entreprise de spectacle pas comme les autres.

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• Théâtre de la Passion de Nancy, 100 ans d’enthousiasme et de foi ; 23,50 e. Renseignements : 128 avenue du Général Leclerc, tél. 06 21 54 34 39.


à suivre Solidarité

Au Maroc, accueillis « comme des héros » Les bénéficiaires du chantier d’insertion « Un vélo pour notre boulot » reviennent du Maroc où ils ont livré en mains propres à une association locale quelque 300 bicyclettes récupérées et réparées à Nancy. « Quand nous sommes arrivés avec   les vélos, les enfants nous regardaient comme des héros. Ils n’y croyaient   pas. Ces vélos, ils en avaient rêvé.   Ils n’arrêtaient pas de nous demander “c’est vrai ? Il est à moi ?”. Pour s’en assurer, ils voulaient qu’on écrive leur prénom dessus. Ce fut un moment très émouvant. Personnellement, je n’ai pas pu retenir mes larmes ». Quelques jours après son retour, Noéla décrit son voyage au Maroc comme une « expérience inoubliable », marquant

l’aboutissement de sept mois de travail pour elle et ses collègues bénéficiaires du chantier d’insertion « Un vélo pour notre boulot ». Depuis le mois d’avril, ces demandeurs d’emploi ont collecté dans les déchetteries ou chez les particuliers de vieux vélos et les ont remis en état avec l’aide d’un agent technique de la Ville. Objectif : les acheminer au Maroc pour les offrir à l’association Darna qui accompagne près de 500 enfants et femmes en insertion.

Une leçon de vie et d’humilité Initié et piloté par Malika Dati, l’adjointe déléguée à l’emploi et à l’insertion professionnelle, et Simone Debord, responsable du service emploi de la Ville, le chantier voulait associer jusqu’au bout les acteurs nancéiens. C’est ainsi que plusieurs stagiaires, avec leur encadrement, sont partis du 27 octobre au 1er novembre dernier à Tanger remettre les 300 bicyclettes collectées. « Une telle initiative est probablement unique en France, souligne Malika

Dati. Cette remise de vélos, au-delà   de la Méditerranée, à des enfants   qui connaissent de grandes difficultés   a constitué une belle leçon de vie   et d’humilité, tout en valorisant pour les participants au chantier la notion de travail accompli ». Noéla confirme : « voir à quel point ces vélos étaient importants pour ces enfants nous a fait prendre conscience que nous avions, nous en France, beaucoup de chance.   Il faut parfois savoir relativiser... ». Sur place, la délégation nancéienne a visité les différents locaux de l’association Darna (ses ateliers couture, informatique, boulangerie, la ferme pédagogique…), a été reçue par le consul de France à Tanger, et s’est rendue dans deux petits villages situés en pleine campagne sur la route de Fès pour donner, là aussi, quelques bicyclettes. L’acheminement des 300 vélos par camion et le voyage ont nécessité le soutien financier de nombreux partenaires : Jacob Delafon, KLK Immobilier, Decathlon, Véolia Environnement, la RIMA, Pourcher... Que les participants tiennent à remercier comme tous les donateurs particuliers nancéiens qui, par leur geste, ont permis cette action de solidarité avec de jeunes Marocains.

Plus d’infos sur l’association : http://www.darnamaroc.org/

vidéo en ligne

Sur place, à Tanger et dans ses environs, plusieurs stagiaires du chantier d’insertion, accompagnés de Simone Debord   et de Malika Dati (en haut à dr.), ont livré les vélos à de   jeunes Marocains en situation précaire.

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à suivre Exposition

Les monstres au Musée

Si l’on a naturellement tendance à ne montrer aux autres que son meilleur profil, l’exposition Beautés Monstres, curiosités, prodiges et phénomènes vient nous rappeler que l’on a tous en nous quelque chose de monstrueux. « Ces œuvres reposent sur le jeu entre notre apparence et ce que l’on est vraiment...   Le but étant de montrer ce qui n’est pas visible ». Sophie Harent, conservatrice au musée des Beaux Arts et commissaire scientifique de l’exposition, insiste sur l’inédit du thème choisi « alors que “le monstre” serait illustrable à l’infini, tant il suscite l’intérêt des artistes depuis l’Antiquité ! Monter un tel projet était donc une évidence ». De ce constat a débuté un travail de collaboration avec Martial Guédron, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Strasbourg, spécialiste du corps... idéalisé. « En travaillant à un dictionnaire iconographique des monstres, je me suis rendu compte   que cet autre versant, la monstruosité du corps, est beaucoup plus intéressant à étudier, dit-il. Le monstre est une créature hors norme qui éveille à la fois le rejet et la fascination. Comment peut-on être attiré par ce qui nous révulse ? Pourquoi les artistes, qui sont censés montrer la beauté, les représentent-ils ? ».

Un regard qui a évolué La visite explore les différentes facettes du sujet (décoratifs, symboliques et allégoriques, humains...) au fil d’un parcours scénographié par Philippe Renaud et réunissant peintures, photos, sculptures, arts graphiques, de la Renaissance à aujourd’hui. Son élaboration n’a pas été simple. « Définir les différentes catégories nous a posé problème, car elles ne sont pas étanches, note Martial Guédron. Nous proposons donc un regard plutôt chronologique,   en montrant la pérennité de ce thème dans le temps ». Une continuité à laquelle tient également Sophie Harent. « C’est l’occasion de démontrer que contrairement à ce que beaucoup croient, l’art contemporain s’inspire du classique ». Même si continuité ne signifie pas immuabilité. « Bien sûr, le rapport des artistes au monstrueux a évolué.   Dans le monde de l’Occident chrétien, on   est passé du monstre comme incarnation   du diable au monstre phénomène scientifique... avant de revenir à un regard plus apaisé ». Sur les deux cents œuvres exposées, ce sont les deux gravures de Goya que Martial Guédron préfère. « L’une d’elles représente   des siamois liés par le dos, observés par   la foule. Mais à bien y regarder, on constate que les monstres se trouvent également   parmi ceux qui regardent... ». • « Beautés Monstres », au Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 25 janvier.

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Célébration

Les droits de l’enfant

Labellisée par l’UNICEF et l’Association des Maires de France depuis 2003 « ville amie des enfant », Nancy s’engage à promouvoir leurs droits. Plusieurs manifestations ont ainsi été organisées le 20 novembre, date du 50ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Enfant et du 20ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Au programme notamment : la dénomination de l’aire de jeux du parc de la Pépinière symboliquement rebaptisée « Esplanade de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant », mais aussi conférence sur les droits des enfants et les nouvelles technologies à la mairie, ou débat à la faculté de pharmacie avec plus de 350 élèves de CM2 des écoles de Nancy venus discuter de questions de santé. A ceci s’ajoute la conduite dans les classes d’un programme d’actions concernant la nutrition, le développement durable, la délivrance d’un permis piéton et vélo afin de sécuriser le chemin de l’école ou encore une formation aux premiers secours avec remise d’un diplôme. Enseignement, jeunesse, sport, petite enfance, culture... la question des droits et des devoirs de l’enfant est ainsi portée par la plupart des délégations de la Ville. Pour Sophie Mayeux, adjointe au maire déléguée à l’enseignement, « c’est un vrai motif de satisfaction car les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain ».

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bons plans

Les lumières de Nancy en fête

Pour célébrer les fêtes de fin d’année, Nancy, avec le concours des services de la Ville, revêt ses plus beaux atours. Un majestueux sapin des Vosges domine du haut de ses 19 mètres la place Stanislas. Les commerces se parent de guirlandes, de boules et autres ornements festifs. En habits de lumière, plus de mille décorations sont installées dans les rues. Mais même Noël ne doit pas faire oublier les économies d’énergie et la limitation de la pollution lumineuse : guirlandes à led, extinction des illuminations à minuit, motifs simplement ajoutés à l’éclairage public existant. Et consommation inférieure à l’année précédente.

Du côté du village de Noël Du vin et du chocolat chauds, des friandises, de l’artisanat d’art, des chants, des animations... le Village de Noël, organisé avec les Vitrines de Nancy, investit les quatre coins du centre-ville jusqu’au 27 décembre. Place Maginot, rue Notre-Dame, rue Saint-Thiébaut et placette Saint-Sébastien, tous les jours de 10h à 19h – à partir de 11h les dimanches et lundis –, 80 chalets proposent des idées cadeaux originales et de bonnes choses à manger et à boire. Le Père Noël reçoit dans sa maison les enfants pour une photo souvenir et collecte leurs lettres de souhaits. Le chapiteau des découvertes accueille petits et grands pour des ateliers scientifiques et créatifs. Un jeu-concours autour de saint Nicolas permet de gagner de nombreux lots. Des sapins y sont vendus et livrés gratuitement à votre domicile. Et à noter dans votre agenda : chorales d’enfants et chants gospel le 19 décembre de 14h à 18h, place Maginot.

AVF Nancy sur le web : la bonne adresse Une erreur s’est glissée dans l’intitulé du site internet de l’association AVF (Accueil des Villes Françaises), présentée dans notre numéro d’octobre-novembre. La bonne adresse est www.avf.asso.fr

Des animations de rues Les week-ends de décembre qui suivent la Saint-Nicolas ne seront pas moins festifs ! Des animations artistiques, notamment musicales, viendront animer le centre-ville. Au détour d’une rue, chanteurs, comédiens ou musiciens pourraient bien vous surprendre. Ouvrez l’œil et laissez-vous charmer !


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