CHEVALIER S DE CO LOMB
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C H E VA L I E R S D E C O LO M B
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COLUMBIA articles
8 Des sportifs à l’autel Ces jeunes hommes qui ont laissé de prometteuses carrières sportives pour devenir prêtres. PAR MIKE LATONA
12 La célébration du trentenaire L’actuel président et les anciens présidents de l’Institut Jean-Paul II se penchent sur l’histoire et la finalité du programme d’études. PAR ALTON J. PELOWSKI
14 L’amour est possible Dès le début, le futur Jean-Paul II consacrait une place centrale à la famille en vue de son ministère à venir. PAR LUDMIŁA ET STANISŁAW GRYGIEL
19 Poursuivre un plus grand amour « Des hommes et des dieux » un film portant sur les trappistes d’Algérie, fait la lumière sur la signification de la vocation chrétienne. PAR LE PÈRE PETER JOHN CAMERON, DOMINICAIN
22 Dieu, la vérité et la société libre Vingt ans plus tard, la grande encyclique sociale du pape Jean-Paul II s’avère aussi pertinente qu’à l’époque. PAR L’ABBÉ RAYMOND J. DE SOUZA
24 Le chapelet : l’arme de prédilection de tous les Chevaliers Des Chevaliers confectionnent des chapelets et poursuivent ainsi une longue tradition de dévotion mariale au sein de l’Ordre.
Une statue en bronze haute de 20 m et représentant le Christ-Roi trône au sommet du mont Cubilete, géographiquement situé au centre du Mexique.
PAR MITCH FINLEY
sections 3
Construire un monde meilleur
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Grâce à notre témoignage de charité, d’unité et de fraternité, nous pouvons en aider d’autres à rencontre le Christ. PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON
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Les Chevaliers de la Louisiane aident les sinistrés du Japon • « Accomplir l’oeuvre de Dieu » • Les Chevaliers mexicains font un pèlerinage jusqu’à la montagne du Christ-Roi • Les Chevaliers philippins marchent « pour la vie »
Apprendre la foi, vivre la foi L’Écriture nous enseigne la signification de la prière et nous présente des modèles d’apostolat. PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME
Nouvelles des Chevaliers
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Une conversation avec Columbia
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Des pères pour bien faire Enseigner à nos enfants ce qu’est la vie, l’amour et la moralité est un défi exigeant dans notre monde moderne. PAR MATTHEW LICKONA
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Chevaliers à L’œuvre
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Application de nos degrés
Une entrevue sur l’enseignement du bienheureux Jean-Paul II sur la personne et son rôle dans la nouvelle évangélisation.
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Identité et vocation DÈS LES DÉBUTS de la prêtrise du bienheureux Jean-Paul II, ses réflexions philosophiques, théologiques et pastorales avaient l’amour humain comme point de mire. En 1981, dans son document sur la famille, le pape affirme que « l’amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain ». Il explique que le mariage et le célibat pour le royaume sont de fait « deux façons spécifiques de réaliser la vocation à l’amour de la personne humaine, dans son intégrité (…) L’une comme l’autre, dans leur forme propre, sont une concrétisation de la vérité la plus profonde de l’homme, de son “être à l’image de Dieu” » (Familiaris Consortio, 11). En articulant cette « profonde vérité de l’homme », Jean-Paul II poursuit l’œuvre du Concile Vatican II, qui traite des questions « sur la place et le rôle de l’homme dans l’univers, sur le sens de ses efforts individuels et collectifs, enfin sur la destinée ultime des choses et de l’humanité » (Gaudium et Spes, 3). D’après les enseignements du Concile, les réponses à ces questions sont en fin de compte révélées en Jésus Christ, qui « révèle pleinement l’homme à lui-même et rend clair sa vocation suprême » (22). Il n’est donc pas étonnant que, dans une société postchrétienne, l’homme moderne se trouve devant une crise identitaire et vocationnelle. Quand quelqu’un tente de vivre comme si Dieu n’existe pas, il oublie qui il est et ce pour quoi il est créé. Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse de cette année, prévue pour le 15 mai, le pape Benoît XVI écrit que les communautés catholiques doivent faire la pro-
motion des vocations à la prêtrise et y inciter les jeunes en aidant ces derniers à « grandir dans une amitié authentique et affectueuse avec le Seigneur » et « comprendre que se conformer à la volonté de Dieu n’écrase pas et ne détruit pas la personne, mais, au contraire, la mène à la découverte la plus profonde de nous-mêmes ». Autrement dit, grandir dans une relation d’obéissance à Dieu n’entraîne ni la cécité ni l’esclavage, mais plutôt la connaissance et la réalisation de soi. Telle est l’expérience de ceux et celles qui répondent, sans compter, à une vocation provenant du Christ (cf. : page 8). Peut-être n’y a-t-il pas de meilleur moment que le temps pascal pour rappeler les enseignements de l’Église sur la création de la personne, sa nature et sa vocation. Au cours de ce mois de moi, alors que nous tournons nos yeux vers la Vierge Marie, elle qui incarne ces enseignements de manière définitive. En soulignant, d’une part l’anniversaire de la grande encyclique sociale de JeanPaul II, Centesimus Annus (cf. page 22) et, d’autre part, celui la fondation de l’Institut pontifical Jean-Paul II sur les études du mariage et de la famille (cf. page 12), nous nous arrêtons sur la signification de ces enseignements dans le contexte de la nouvelle évangélisation. Grâce à la prière, la formation et notamment le témoignage personnel, nous pouvons proclamer avec saint Paul : « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera (Eph 5, 14).♦ ALTON J. PELOWSKI DIRECTEUR DE RÉDACTION
COLUMBIA ÉDITEURS
Chevaliers de Colomb ________ ADMINISTRATEURS SUPRÊMES CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William E. Lori, S.T.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Dennis A. Savoie SECRÉTAIRE SUPRÊME Emilio B. Moure TRÉSORIER SUPRÊME Charles E. Maurer Jr. AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ RÉDACTION DIRECTEUR DE RÉDACTION Alton J. Pelowski alton.pelowski@kofc.org RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Patrick Scalisi patrick.scalisi@kofc.org ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE Brian Dowling brian.dowling@kofc.org ARTS GRAPHIQUES DESIGN Michelle McCleary
El L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA
Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, CT 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.752.4398 TÉLÉPCOPIEUR: 203.752.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670, New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2011 Tous droits réservés ________ EN PAGE COUVETURE Un détail de la fresque La Création d’Adam peinte par Michel-Ange, située sur la voûte de la chapelle Sixtine.
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É D I TO R I A L
C O N S T RU I R E U N M O N D E M E I L L E U R
Appelés à changer le monde Grâce à notre témoignage de charité, d’unité et de fraternité, nous pouvons en aider d’autres à rencontre le Christ par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson AU DÉBUT de son ministère sacerdotal, le père (à l’époque) Joseph Ratzinger a dit à un groupe d’étudiants universitaires « C’est en notre génération que la foi chrétienne se trouve dans une crise plus profonde que jamais auparavant au cours de son histoire ». Il a ajouté que « la question qui nous tourmente vraiment aujourd’hui… touche l’Évangile du Seigneur : de fait, qu’a-til proclamé parmi les hommes et que leur a-t-il apporté? » Quatre décennies plus tard, avec la publication du second tome de Jésus de Nazareth, le pape Benoît XVI nous fournit une magnifique occasion d’approfondir notre compréhension de la personne de Jésus et de son message, et de faire sa rencontre. Le pape a fait un superbe cadeau à l’Église avec son nouveau livre, soustitré La Semaine sainte : de l’entrée à Jérusalem à la Résurrection. Dans son introduction le pape écrit : « J’ai tenté d’établir une manière d’observer et d’écouter le Jésus des Évangiles qui peuvent effectivement mener à une rencontre personnelle. » Le christianisme constitue la religion de la Parole de Dieu » qui « s’est fait chair » et qui « a habité parmi nous » (Jn 1, 14). Jésus a habité parmi nous en cherchant justement une telle rencontre personnelle. Depuis le premier moment de sa vie, né dans la pauvreté d’une crèche, entouré d’animaux, jusqu’aux derniers moments de sa vie, mourant dans l’agonie, entouré de criminels, Jésus s’est pleinement engagé dans le drame de notre existence humaine.
Son ministère a été un ministère de la rencontre : Je veux voir; je veux m’y rendre; mon enfant est malade. Non seulement était-il engagé dans le drame physique de l’existence humaine, mais aussi bien dans le drame moral : Combien de fois dois-je pardonner à mon frère? Que faire de la femme surprise en adultère? Devons-nous payer l’impôt à un gouvernement corrompu et oppressif? Nous aussi, nous sommes appelés à partager ce drame humain tant dans sa dimension physique et spirituelle, en étant de reflet du visage du Christ aux yeux de tous les êtres humains dans le besoin que nous rencontrons. C’est de « charité évangélisatrice » dont parlait le bienheureux Jean-Paul II. En tant que disciples de Jésus, nous sommes invités à suivre son chemin. C’est le chemin qu’a suivi l’abbé Michael J. McGivney et le sentier qu’il nous incitait à suivre en tant que Chevaliers de Colomb soutenus par nos principes de charité, d’unité et de fraternité. Notre parcours en tant que Chevaliers doit continuer cette rencontre avec le Seigneur. Toutefois, nous pouvons refléter le visage du Christ auprès des personnes que nous rencontrons seulement si nousmêmes nous avons approfondi notre rencontre avec lui. Sa présence dans l’Écriture et l’Eucharistie doit éclairer plus profondément nos principes. Cela est particulièrement vrai pour le cérémonial de l’Ordre — la respectée tradition grâce à laquelle nous présentons notre façon de pratiquer la charité, l’unité et la fraternité.
Dans sa plus récente exhortation apostolique Verbum Domini, le pape Benoît écrit : « La Parole de Dieu nous pousse à changer notre idée du réalisme » (10). En tant que chrétiens, nous ne pouvons ni accepter à l’aveuglette les choses telles qu’elles sont ni y échapper. Nous sommes appelés à changer nos vies et à transformer le monde. En tant que Chevaliers de Colomb, nous sommes appelés à répondre à cet appel en vivant de plus en plus pleinement nos principes et en les faisant vivre dans les vies des autres. Dans la conclusion de Jésus de Nazareth, le pape examine la puissance du Seigneur qui « apparaît de manière à ce que le monde change » grâce à l’œuvre de ses saints et saintes. Après avoir nommé plusieurs de ces personnes bien connues, il note qu’elles « ont toutes ouvert de nouvelles voies pour permettre au Seigneur de s’introduire dans l’histoire confuse de leur siècle respectif, alors que celui-ci s’en éloignait. Son mystère, sa figure y entre de nouveau — et surtout, son pouvoir de transformer les vies des humains et de façonner de nouveau l’histoire devient présent sous un jour nouveau ». Nous prions pour que l’abbé McGivney soit nommé parmi les saints grâce auxquels le Seigneur est entré dans l’histoire « pour transformer les vies des humains » et pour que nous aussi nous soyons ses témoins fidèles. Vivat Jesus!
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
La prière : un don de Dieu L’Écriture nous enseigne la signification de la prière et nous présente des modèles d’apostolat por el Obispo William E. Lori, Capellán Supremo
LA QUATRIÈME ET DERNIÈRE partie du Compendium du Catéchisme de l’Église catholique examine la question de la prière dans la vie chrétienne. La prière y est définie ainsi : « La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande faite à Dieu des biens conformes à sa volonté » (534). Dans la prière, nous tournons toute notre attention vers Dieu, lui offrons nos louanges et, ne cherchant que sa volonté, lui exprimons nos besoins. Nous devons prier, mais la prière se présente également comme un don que Dieu nous offre. C’est notre façon de faire grandir notre amitié avec le Christ qui, par la puissance de l’Esprit Saint, nous conduit jusqu’à la miséricorde du Père. Dans un certain sens, la prière a quelque chose de naturel. Chaque être humain est créé à l’image de Dieu et, malgré le péché originel, chaque personne garde en elle-même le désir de Dieu. Pourtant, c’est Dieu qui recherche notre amitié et nous attire à lui. LA PRIÈRE ET LA BIBLE L’Ancien Testament présent Abraham — « notre père dans la foi » — comme modèle de la foi, il s’est intro-
La 36e tranche du programme de formation à la foi présenté par l’aumônier suprême, Mgr William E. Lori, porte sur les questions 534-547 du Compendium du catéchisme de l’Église catholique. Les articles archivés se trouvent sur le site kofc.org
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duit en présence de Dieu, l’a écouté et a obéi à sa volonté. Comme Abraham, Moïse est souvent intervenu en présence de Dieu au nom du peuple choisi. En tant que chef, la force de Moïse provenait toutefois, de sa relation intime unique avec Dieu. Dieu a appelé Moïse à partir du buisson ardent et s’est adressé à lui de manière remarquablement directe, notamment durant la rencontre du le Mont Sinaï (cf. Ex, 3, 1-15; 19, 1-25). Du fait de sa communication intime constante avec Dieu, Moïse est devenu un modèle de prière contemplative (Compendium, 537). Ceux qui ont été les bergers du peuple d’Israël ont aidé ses membres à se rendre compte que Dieu habitait parmi eux. C’est David qui s’est manifesté le plus grand parmi eux, lui le berger et le roi « selon le cœur de Dieu » (Ac 13, 22). La sainte Tradition soutient que la foi de David a servi l’inspiration des psaumes, les plus grandes prières de l’Ancien Testament. Inspirés par l’Esprit Saint, les psaumes forment la Parole de Dieu qui nous est offerte comme notre propre prière. Ils chantent autant la bonté de Dieu, comme Créateur du monde, que sa promesse de rédemption. Jésus y a eu recours et ils sont devenus la prière de l’Église (Compendium, 540). L’Ancien Testament nous décrit également de la manière de prier de prophètes. Comme Moïse, ils entraient profondément en prière en présence du Dieu vivant. Sous l’ombre de l’esprit du Seigneur, ils recevaient la Parole du Seigneur, afin
qu’ils puissent s’adresser au peuple au nom de Dieu. Toutefois, ce fut surtout en Jésus Christ que Dieu, notre Père, nous a enseigné ce qu’est la prière et comment prier. Tant le Fils de Dieu que le Fils de Marie, Jésus a vécu dans l’obéissance avec Marie et Joseph dans leur foyer à Nazareth. C’est là que, dans sa nature humaine, il a appris de sa mère comment prier. Cependant, en tant que Fils éternel de Dieu, sa prière puisait dans une source beaucoup plus profonde (541; Jn 1, 14). Dans le Nouveau Testament, nous retrouvons souvent Jésus absorbé dans la prière. Il a jeûné et prié pendant quarante jours et quarante nuits avant d’entreprendre son ministère public (Mt 4, 2) et prié avant de choisir ses Apôtres (Lc 6, 12). Il se retirait souvent des foules pour prier et enseignait à ses disciples l’importance de prier (Mc 6, 31). Lui qui nous a enseigné à prier constamment, Jésus a fait de toute sa vie une prière à son Père du ciel (1Thess 5, 17; Compendium, 542). « SEIGNEUR, APPRENDS-NOUS À PRIER » La prière de Jésus atteint son sommet lors de sa passion et sa mort. Durant son agonie dans le jardin, Jésus souffre intensément alors qu’il prend sur lui le péché du monde et l’angoisse d’une humanité en souffrance. En obéissance à la volonté de son Père, il sacrifie sa vie pour nous sauver. C’est
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là que, en notre nom, il fait l’expérience de tout le poids de notre aliénation pécheresse de son Père et entre nous. En cet instant de souffrance suprême sur la Croix, Jésus intercède pour nous, et le Père entend sa prière par une réponse qui dépasse toute espérance, à savoir en ressuscitant son Fils des morts (543). Jésus nous a fait don du « Notre Père » comme parfait modèle de prière. En même temps, il nous a enseigné les attitudes intérieures que nous devrions adopter quand nous prions, surtout la pureté du cœur, l’ouverture à la volonté de Dieu, l’amour jusqu’à celui de nos ennemis,
INTENTIONS DU
ainsi qu’une foi intrépide et une vigilance contre la tentation (544). Les dispositions intérieures nécessaires pour bien prier sont magnifiquement résumées dans les Béatitudes. Ces remarques nous rappellent la vérité selon laquelle la prière est bel et bien un don que Dieu nous offre. Notre prière plaît au Père lorsque, par la puissance de l’Esprit Saint, elle est unie à la prière de Jésus. Ainsi, la prière approfondit notre communion avec la Trinité Sainte. Enfin, tout comme Marie a enseigné à Jésus à prier, aussi nous aide-telle à prier. Avant de concevoir le Fils de Dieu en son sein, elle a prié en
parfaite ouverture à la Parole vivante de Dieu. Elle se préparait ainsi à partager pleinement la mission du Christ. Chaque jour, l’Église reprend la balle prière de Marie, le Magnificat (Lc 1, 46-55). Marie a prié avec les Apôtres à la Pentecôte et était présente lors des premières célébrations eucharistiques (Ac 2, 42). Ses prières à nos intentions et pour tous nos besoins sont puissantes et proviennent de l’amour (Compendium, 546-547). Toujours, elle nous conduit vers Jésus. Au cours de ce mois de mai, que Marie intercède pour nous pour que nous puissions grandir, grâce à la prière.♦
L ’ H O M M E C AT H O L I QU E D U M O I S
S A I N T- P È R E
Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI GÉNÉRALE : Pour que ceux qui travaillent dans les moyens de communication respectent toujours la vérité, la solidarité et la dignité de chaque personne.
PHoToGraPH oF PoPe: CNS photo/Paul Haring — ST. iSiDore: Wikimedia Commons
MISSIONNAIRE : Pour que le Seigneur donne à l’Eglise en Chine de persévérer dans la fidélité à l’Evangile et de grandir dans l’unité.
Saint Isidore, le laboureur (1070-1130) Fête liturgique: 15 mai ISIDORE EST né au 11e siècle, d’une famille espagnole pauvre des environs de Madrid. À cause de la situation économique précaire de sa famille, il devait travailler fidèlement comme laboureur dans les champs d’un propriétaire terrien de l’endroit, Juan de Vergas. L’éthique de travail d’Isidore, héritée de ses parents, n’avait de pareille que sa foi et sa piété vigoureuse. Il était reconnu pour ses dons en nourriture aux pauvres et il fréquentait l’Eucharistie tous les jours. Cependant, on ne prenait pas à la légère le fait que, parfois, il passait plus de temps à l’église que dans les champs. Ses compagnons de travail se fâchaient quand Isidore était en retard à cause de ses dévotions quotidiennes et se sont plaints au contre maître. D’après la légende, quand le contre maître est retourné aux champs, il a découvert qu’un ange était à labourer à la place d’Isidore. Isidore a épousé une femme du nom de Maria Torribia et ils ont eu un fils. Un jour, l’enfant est tombé dans un puits ouvert profond. On dit que pendant qu’Isidore et Maria priaient pour leur fils, l’eau a remonté jusqu’à la surface, lui
permettant de s’en réchapper. Le fils d’Isidore et de Maria est mort en bas âge, mais leur foi a continué de grandir. Des siècles après la mort d’Isidore, le roi Philippe III d’Espagne a été guéri d’une maladie après avoir touché une relique d’Isidore. Avec le temps, Isidore a été canonisé en 1622 et sa femme, qui lui a survécu de 40 ans, a été béatifiée en 1697. Leur mémoire est rappelée ensemble le 15 mai. Encore de nos jours, le saint Isidore est vénéré comme patron des cultivateurs et des journaliers.♦
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Les Chevaliers de la Louisiane aident les sinistrés du Japon
Des Chevaliers provenant de la paroisse St. Bernard et d’autres communautés environnantes de Louisiane ont organisé une collecte d’aliments et de fournitures au profit des victimes du tremblement de terre et du tsunami au Japon. LORSQUE LE Député de District Darrel Gonzales, de la Louisiane, aperçut les premières images des maisons emportées par les eaux d’un tsunami dévastateur à Fukushima au Japon, c’était pour lui une vision familière. Cinq ans et demi plus tôt, sa propre demeure de Chalmette avait été soulevée de sa fondation par l’ouragan Katrina. C’était une perte totale pour lui. Lorsqu’il fut en mesure de retourner à la paroisse St. Bernard quelques semaines plus tard, lui et sa famille ont dû repartir à zéro et tout reconstruire.
M. Gonzales observe « Nous avions été prévenus, trois, voire même quatre semaines à l’avance, de l’arrivée de Katrina dans le Golfe ». Cela lui permit, ainsi qu’à sa famille, d’évacuer. « Les Japonais n’ont pas reçu un tel avertissement », ajoute le Député de District. Alors que lui et les autres membres du Conseil 5747 Archbishop Rummel mettaient l’épaule à la roue pour finaliser la préparation du Festival de l’écrevisse de la Louisiane (Louisiana Crawfish Festival) qui se déroule annuellement dans cet État durant la dernière fin de semaine de mars, ils
ont rapidement ajouté un nouvel élément au programme de l’évènement : une collecte de nourriture et de fournitures pour les sinistrés du Nord-est japonais. Les Chevaliers ont ainsi procédé à la location d’un gros camion, stationnant celui-ci à proximité du site du festival et ont annoncé aux médias que les dons de la population étaient sollicités. Alors que le festival débutait jeudi soir, des voitures déposaient de la nourriture et d’autres fournitures, lesquelles arrivaient souvent par boîtes entières. Le Festival de l’écrevisse a débuté en 1975 par un petit rassemblement communautaire. Depuis, l’évènement a pris beaucoup d’ampleur avec les années. Cette année, on estime à 120 000 le nombre de personnes y ayant participé. Après Katrina, alors que le site était inondé sous près de 5 mètres d’eau, le Festival fut un symbole de la volonté communautaire de reconstruire après cette catastrophe. En plus d’effort caritatif comme celuici, plusieurs juridictions, Conseils individuels et Chevaliers ont contribué au Fonds de secours pour les sinistrés du Japon, mis sur pied par le Conseil suprême par suite du séisme et du tsunami du 11 mars dernier. Pour en savoir plus, aller au kofc.org/japanrelief ou téléphoner au 1 800-694-5713.♦
« Accomplir l’oeuvre de Dieu » PLUS DE 400 dignitaires, Chevaliers, séminaristes et citoyens se sont réunis dans l’historique bâtiment du Faneuil Hall, à Boston, le 7 avril dernier, pour entendre le Chevalier suprême Carl A. Anderson faire un discours intitulé : « Accomplir l’oeuvre de Dieu : l’importance, 50 ans plus tard, du discours inaugural prononcé par le président John F. Kennedy. » L’événement était parrainé par les Chevaliers de Colomb et le Boston Leadership Forum. S’exprimant après l’invocation du cardinal Sean P. O’Malley, archevêque de Boston, le Chevalier suprême s’est attardé sur divers thèmes mémorables alors abordés par le président Kennedy, tels que les droits de la personne, le service à autrui et la liberté de culte. « Peu d’allocutions présidentielles de notre histoire ont si clairement et fidèlement restitué l’esprit même des fondements moraux, historiques et philosophiques de notre nation », de dire le Chevalier suprême, ajoutant que « ce sont les discours et les idées de Kennedy — et non les détails de sa 6 ♦ COLUMBIA ♦
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Le Chevalier suprême Carl A. Anderson a pris la parole au Faneuil Hall, connu comme étant le berceau de la Liberté, le 7 avril dernier à Boston. politique ou de sa vie privée — que j’aimerais aujourd’hui explorer avec vous ». Pour lire le texte complet de cette allocution, aller sur kofc.org.♦
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Les Chevaliers mexicains font un pèlerinage jusqu’à la montagne du Christ-Roi Des Chevaliers du Quatrième Degré défilent en procession dans la chapelle du sanctuaire du Christ-Roi.
DES CHEVALIERS DE COLOMB de partout au Mexique se sont rendus le 27 mars dernier au sanctuaire du ChristRoi, au sommet du mont Cubilete, pour une journée spéciale d’adoration en mémoire des martyrs C de C assassinés durant les années 1920, lorsque l’Église catholique du Mexique était persécutée. Quelque 400 Chevaliers et leurs familles, dont certains ont fait jusqu’à 15 heures de route pour se rendre au lieu de rassemblement, se sont joints au Chevalier suprême Carl A. Anderson pour cet événement au cours duquel le cardinal Juan Sandoval, archevêque de Guadalajara, a célébré une messe. Le cardinal Sandoval a mis l’accent sur la nécessité pour l’Ordre de se développer au Mexique et la nécessité également, pour les Chevaliers, de témoigner publi-
quement de leur foi — suivant en cela l’exemple de leur fondateur, l’abbé Michael J. McGivney, ainsi que celui des martyrs à qui on rendait hommage. Pour sa part, dans ses observations livrées en espagnol après la messe, le Chevalier suprême s’est lui aussi attardé au sacrifice consenti par ces martyrs mexicains. « Ces Chevaliers sont des saints hommes non pas parce qu’ils ont affronté la mort, a-t-il dit, mais plutôt parce qu’ils ont sincèrement et immensément aimé tant leurs amis que leurs ennemis, jusqu’à aller à verser leur propre sang pour eux, à l’instar de ce que le Christ lui-même a fait. Ce modèle d’amour de Dieu et de son prochain laissé par les martyrs, ajoute le Chevalier suprême, est inséparable de l’histoire des Chevaliers au Mexique.
« En rendant hommage à la vie menée par ces hommes, l’Ordre doit rester fidèle à sa promesse de grandir avec ses membres, lesquels, grâce au fruit de leurs témoignages, vont transformer la société », a conclu Carl Anderson. Le mont Cubilete, aussi connu en tant que « montagne du Christ-Roi » est géographiquement situé au centre du Mexique, près de la ville de Silao, dans l’État de Guanajuato. À son sommet, à quelque 2 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, se trouve un sanctuaire dont les colonnes soutiennent une statue géante en bronze du Christ-Roi, haute de 20 mètres et pesant 88 tonnes. L’événement du 27 mars a marqué le renouveau d’une tradition annuelle de pèlerinages des C de C jusqu’au sanctuaire. La célébration a également souligné le 129e anniversaire de fondation de l’Ordre. Le premier sanctuaire du Christ-Roi y a été construit par des catholiques de la région à la fin des années 1920, à l’époque de la guerre des « Cristeros ». Le gouvernement mexicain l’a fait dynamiter en 1928. Au pied de la montagne, là où la tête de la statue du Christ a été retrouvée après l’explosion, se trouve la chapelle de Marie Reine-des-Martyrs, qui abrite aujourd’hui des reliques des martyrs mexicains.♦
Les Chevaliers philippins marchent « pour la vie » « DÉFENDRE LA VIE » aura été le thème qui a uni les Chevaliers et autres partisans pro-vie ayant participé à des « Marche pour la vie » simultanées tenues à Luçon, Mindanao et Visayas. Les activités se sont déroulées en mars, en appui à la culture de la vie et en opposition au projet de loi 4244, qui vise à promouvoir l’usage des contraceptifs. Le 25 mars, à Luçon, un rassemblement multiconfessionnel organisé par le diocèse de Manille contre ce même projet de loi avait fédéré quelque 400 000 personnes. Les 12 et 25 mars, les Chevaliers ont parrainé d’autres ralliements et « Marche pour la vie » dans d’autres villes à travers les Philippines, attirant à chaque fois des milliers de participants.♦
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Des •sportifs• à •l’autel•
Ces jeunes hommes qui ont laissé de prometteuses carrières sportives pour devenir prêtres
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rant Desme était une étoile montante dans les ligues de baseball mineures. Chase Hilgenbrinck avait atteint le plus haut échelon du soccer professionnel. Quant à Peter Hannah, il jouait si bien au golf qu’il envisageait une carrière dans les rangs professionnels. Et pourtant, aujourd’hui, aucun de ces hommes n’évalue son travail en termes de coups sûrs, de tirs de pénalité ou de verts et de coups roulés. Les voix qui les guident désormais ne proviennent pas de leurs entraîneurs ou des foules, mais plutôt du plus profond de leur âme, tandis qu’ils poursuivent des études en vue du sacerdoce catholique. Dans son message de cette année à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations, qui sera observée le 15 mai, le 8 ♦ COLUMBIA ♦
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pape Benoît XVI dit : « A ceux à qui il dit : “Suis-moi !”, Jésus fait une proposition exigeante et exaltante. » Or pour Grant, Chase et Peter, l’exigence a été de tourner le dos à des talents d’athlètes exceptionnels, l’adulation du public et la possibilité de gros chèques de paie. Grâce à leur foi et à leur engagement, cependant, chacun a tout de même discerné « l’invitation exaltante » de Jésus et y a répondu. RÉPONDRE À L’APPEL En 2009, Grant Desme était l’un des joueurs-vedettes de l’équipe de baseball de l’université California Polytechnic, à San Luis Obispo. Et tout portait à croire qu’il s’élèverait rapidement
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par Mike Latona
SeMiNarY: Photo by Katherine Frey/The Washington Post/Getty images
jusqu’aux ligues majeures. Choix de deuxième ronde des Athletics d’Oakland cet été-là, il était le seul joueur de toutes les ligues mineures à avoir frappé 30 coups de circuit et volé 30 buts, ce qui lui a valu les plus grands honneurs en Arizona. La saison d’automne venait à peine de se terminer lorsque Grant se rendit à l’abbaye St. Michaels des pères norbertins, à Silverado, en Californie. Cela faisait longtemps qu’il avait secrètement l’envie d’en savoir plus sur le sacerdoce. Puis, quelques mois plus tard, en janvier 2010, ce natif de Bakersfield, dans le même État, annonça sa retraite du baseball. Depuis son entrée au monastère, en août dernier, le novice de 25 ans est désormais connu sous le nom de frère Matthew Desme.
Chase Hilgenbrinck (ici à gauche ainsi que ci-dessus) était défenseur pour l’équipe de soccer des ligues majeures, la New England Revolution, lorsqu’il décida d’entrer au séminaire, en 2008. « J’ai simplement senti que le moment était venu, dit le frère Matthew. Vient un temps où on doit poser le geste et faire confiance au Seigneur qui se manifeste à vous. » Il n’a pas été facile de mettre fin à une carrière sportive si bien entamée, mais cela ne fait que démontrer, selon lui, à quel point l’appel à se faire prêtre était authentique. Chase Hilgenbrinck aura vécu en gros la même chose, lui qui est entré au séminaire alors que sa carrière au soccer était à son MAI 2011
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Grant Desme, montré ici alors qu’il s’alignait en tant que voltigeur avec l’équipe californienne de Polytechnic State University, a été l’un des meilleurs espoirs des Athletics d’Oakland. Aujourd’hui devenu le frère Matthew, il est novice à l’abbaye St. Michaels de Silverado, en Californie, où sont installés des pères norbertins. sommet. Dans son cas, ça s’est passé à l’été 2008, lorsqu’il a choisi de ne pas terminer sa première saison avec la New England Revolution, dans les ligues majeures, afin de pouvoir entrer au séminaire. Natif de Bloomington, en Illinois, Chase a commencé sa carrière sportive en jouant trois ans pour l’université Clemson, puis en s’alignant durant quatre ans dans les rangs professionnels au Chili, jouant devant des foules atteignant 50 000 personnes. Mais il ne se sentait pas à sa place et il avait le mal du pays ; il compensa en passant beaucoup de temps à prier dans les églises et chapelles d’Amérique du Sud. « Je me suis réfugié dans les deux choses que je connaissais : 10 ♦ C O L U M B I A ♦
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UNE DÉCISION CONTRE-CULTURELLE Tout jeune homme qui donne suite à une vocation sacerdotale et qui s’engage à une vie de célibat, d’obéissance et de ministère doit être admiré. Mais l’admiration ne va pas de soi pour la société bienpensante, surtout lorsque le candidat en question s’est attiré au préalable d’amples louanges pour ses talents sportifs. Le frère Peter se désole, justement, de ce que le sport soit implanté si fortement dans la conscience collective. « Le sport est divertissant à bien des égards, mais notre culture est pour ainsi dire empoisonnée par l’importance démesurée qu’elle y accorde. » Soulignant qu’il lui aurait fallu des années d’un intense entraînement pour affiner son golf jusqu’à un niveau professionnel — sans pour autant être assuré du succès –, frère Peter dit qu’il préfère de loin dévouer sa vie au service du Seigneur. Il termine actuellement une affectation d’un an au sein de la paroisse Holy Family Cathedral, à Anchorage en Alaska. « Je ne pourrais rêver d’une plus belle vie », dit celui qui se prépare à embrasser le sacerdoce. Reconnaissant que beaucoup de gens idolâtrent le sport et que les vestiaires sont d’ordinaire peu propices aux discussions sur la religion, Chase Hilgenbrinck ne savait trop à quelle réaction s’attendre lorsqu’il a fait part de sa décision à ses coéquipiers. « J’étais anxieux, mon geste était tellement contraire à la culture ambiante, surtout dans le monde sportif. » Finalement, tant ses coéquipiers que bien des gens autour l’appuyèrent dans sa décision. « Incroyable, toute la bonté que j’ai ressentie ! », dit Chase en soulignant que certains des coéquipiers qui l’ont appuyé étaient « des gars dont je ne soupçonnais pas un instant la foi ou ne serait-ce qu’un minuscule intérêt pour celle-ci. Ça m’a fait réaliser à quel point les gens ont soif de mettre leurs convictions profondes en pratique. » Comme Chase Hilgenbrinck, le frère Matthew a suscité de la surprise, de la curiosité et de bons vœux de la part de ses camarades joueurs. « Dieu merci, ils m’ont tous encouragé. Je ne savais pas non plus comment ils allaient réagir, je jouais très bien et le changement de
The Tribune/David Middlecamp
le soccer et l’Église catholique. Où que vous alliez dans le monde, Jésus-Christ est toujours là, dans le tabernacle », dit Chase Hilgenbrinck. C’est alors que ses pensées liées au sacerdoce refirent surface, après s’être d’abord manifestées à l’époque du collège. Aujourd’hui âgé de 29 ans, Chase termine en ce moment sa troisième année au séminaire Mount St. Mary, à Emmitsburg, au Maryland. Contrairement à ses homologues, le frère dominicain Peter Junipero Hannah, 33 ans, a tiré sa révérence du monde sportif avant d’avoir atteint les rangs professionnels. Il avait gagné plusieurs tournois de golf pour juniors, dans sa ville natale de Monterey, en Californie avant de jouer pour l’Université de Californie à San Diego. S’il avait assez tôt pensé à devenir un jour professionnel, le frère Peter s’est mis à hésiter au début de ses études au collège St. John’s, au Maryland, en 2001. « Je ne voulais pas me mettre à littéralement “adorer” le golf », dit-il. Marqué par les écrits de G. K. Chesterton, de C.S. Lewis et du Bienheureux John Henry Newman, l’ancien presbytérien s’est converti au catholicisme en 2003 puis est entré en 2006 au séminaire avec l’Ordre des prêcheurs.
Les études du frère dominicain Peter Hannah l’ont amené à adhérer à l’Ordre des Prêcheurs en 2006, plutôt que de poursuivre une carrière de golfeur professionnel.
Photo by Mark Meyer
cap, c’est le cas de le dire, est tombé du ciel, sans prévenir. » L’une des personnes qui a appuyé le frère Matthew a été Chase Hilgenbrinck lui-même, entré en contact avec lui par souci de rapprochement. Les deux jeunes hommes se faisaient en effet parler d’eux à l’échelle du pays par suite de leur retraite « prématurée » ; Chase a donc contacté son homologue pour l’encourager. « J’avais envie de lui parler un peu de ce qui l’attendait », dit ce dernier. TROUVER LA JOIE DANS LE SACRIFICE Aujourd’hui, le frère Matthew n’en est qu’à ses débuts dans le processus long de 10 ans qui fera de lui un prêtre au sein de l’Ordre norbertin. Or à maints égards, de raconter le principal intéressé, l’ajustement à la vie monastique se fait au jour le jour. « Laver le plancher et nettoyer la cuvette des toilettes trois jours par semaine n’a rien à voir avec jouer chaque jour en face d’une foule de gens », confie celui qui insiste pour dire qu’il a par contre embrassé cette vie sciemment, et qu’il s’agit au fond « d’essayer d’embrasser la croix et de vivre le plus possible comme et pour Jésus ». Chase Hilgenbrinck devrait quant à lui être ordonné en 2014 en tant que prêtre pour le diocèse de Peoria, en Illinois. En plus d’étudier au séminaire, il a enseigné la théologie à l’école secondaire, participé à des préparations en vue de la confirmation et du ministère hispanophone, et il est en cours de route devenu membre actif des Chevaliers de Colomb. Adhérer au Conseil 1965 de l’université Mount St. Mary, précise-t-il, aura été une décision favorisée par le fait que plusieurs des membres de sa famille sont depuis longtemps eux-mêmes Chevaliers. « Ces hommes ont quelque chose de spécial, ils veulent faire plus que ce que la majorité fait d’ordinaire et servir leur communauté », lance-t-il. Parmi les responsabilités du frère Peter à Anchorage, notons l’engagement auprès des jeunes, des jeunes adultes et des programmes catéchétiques de la paroisse Holy Family Cathedral, en plus de l’enseignement de l’histoire de l’Église dans une école locale. Il retournera cette année étudier au prieuré St. Albert, à Oakland, en Californie, et tout comme Chase Hilgenbrinck, il prévoit être ordonné en 2014. Bien que leur vie ait pris une autre trajectoire, ces trois hommes disent toujours aimer leur sport respectif. Le frère Peter joue encore au golf à l’occasion, tandis que Chase Hilgenbrinck sert d’aumônier — et plonge de temps à autre dans la mêlée — avec l’équipe masculine de soccer de l’université Mount St. Mary. Le frère Matthew, pour sa part, peut plus difficilement jouer au baseball ou le suivre, à cause des règles en vigueur à l’abbaye : la télévision, l’Internet et les téléphones cellulaires y sont interdits. Il se plie toutefois volontiers à ces restrictions, ne voulant pas jouir d’un traitement de faveur sous prétexte qu’il a déjà été une vedette sportive. « Tout le monde ici essaie de faire don de sa vie au profit du Seigneur, explique le principal intéressé. Mon histoire personnelle est connue seulement parce que les gens adorent le baseball, je n’ai pas vraiment eu à renoncer à plus de choses que les gens ordinaires. »
Ces sacrifices de leur part ne sont pas sans récompenses. Le frère Matthew décrit sa vie comme « très satisfaisante », ajoutant que dans la vie monastique, contrairement à ce qui se passe sur un terrain de baseball, « le sentiment de joie est autrement plus profond et plus durable ». Chase Hilgenbrinck est tout à fait d’accord. « C’est la seule chose au monde que j’ai envie de garder pour moi seul, dit ce dernier. Je n’en reviens pas combien je ressens de la paix dans mon cœur, et combien je suis heureux d’accomplir ce à quoi le Seigneur m’a appelé. Jamais je n’aurais cru aimer autant le séminaire et avoir autant envie de devenir prêtre. »♦ MIKE LATONA, journaliste au Catholic Courier dans le diocèse de Rochester, New York, est membre du Conseil 3892 Our Lady of Cenacle et coauteur de l’ouvrage A Coach and a Miracle : Life Lessons from a Man Who Believed in an Autistic Boy, paru chez Beacon en 2011.
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Le Mariage et la famille L’H B J -P II ÉRITAGE DU
LA CÉLÉBRATION DU TRENTENAIRE L’actuel président et les anciens présidents de l’Institut Jean-Paul II se penchent sur l’histoire et la finalité du programme d’étude par Alton J. Pelowski
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e 13 mai 1981, le pape Jean-Paul II est prêt à annoncer l’établissement d’un nouvel institut de théologie voué à l’étude de l’enseignement de l’Église portant sur le mariage et la famille. Toutefois, juste avant la date prévue pour l’annonce, des coups de feu se font entendre sur la place SaintPierre. Il faudra plus d’un an après l’attentat, le 7 octobre 1982, avant que le pape ne présente officiellement la structure et le but de l’institut qui a été fondé à l’Université pontificale du Latran, à Rome. L’idée d’un tel institut est ressortie des fruits du synode des évêques sur la famille, en 1980, et représente l’un des désirs personnels de Jean-Paul II. UNE MISSION EN PROGRESSION Lorsque l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille a été fondé, il y a 30 ans, le pape était en pleine rédaction de sa catéchèse sur la théologie du corps — une série d’entretiens présentés de 1979 1984 qui seraient introduites sous peu au programme de l’institut. Pendant ce temps, Jean-Paul II avait participé à chaque session du synode des évêques en 1980 et, en 1981, avait publié son exhortation apostolique Familiaris Consortio, un volumineux document souvent appelé la « grande charte » de la famille. En termes on ne peut plus clairs, le pape écrivait : « L’avenir du monde et de l’Église passe par la famille ». 12 ♦ C O L U M B I A ♦
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Lorsque Jean-Paul II nomme Mgr Carlo Caffarra président fondateur de l’institut, les deux auront beaucoup d’échanges sur la manière de procéder à la préparation du programme d’étude. « Le Saint-Père était profondément convaincu que la défense et la promotion du mariage et de la famille constituaient les éléments les plus importants de la mission de l’Église au cours du troisième millénaire, explique le cardinal Caffarra, aujourd’hui archevêque de Bologne, en Italie. Il croyait aussi que cette défense et cette promotion doivent avoir lieu au niveau le plus profond de la pensée et de la réflexion — scientifique, philosophique et théologique. » C’est en 1987 que le cardinal James A. Hickey, archevêque de Washington et le Chevalier suprême d’alors, Virgil C. Dechant demandaient la permission au Vatican d’établir une deuxième chaire de l’Institut Jean-Paul II pour les étudiants de langue anglaise. Un an plus tard, à Washington, l’institut ouvre ses portes, avec Carl A. Anderson comme vice-président et doyen fondateur. Depuis 1988, l’Institut Jean-Paul II s’est développé et compte maintenant sept facultés d’enseignement et quatre centres associés sur cinq continents — y compris le Mexique, les Philippines, le Brésil, l’Australie, l’Inde, l’Espagne et, en Afrique, le Bénin. « C’est un système qui permet à des centaines d’enseignants, d’élèves, de clercs et de laïques de participer à un seul et unique effort d’études, » explique le cardinal Angelo Scola, ancien recteur de l’Université du Latran et deuxième président de l’Institut Jean-Paul II, avant de devenir patriarche de Venise, en 2002. Actuellement, l’institut compte pas moins de plusieurs milliers d’étudiants dans le monde, dont des laïques, de prêtres et des religieux poursuivant des études à divers ni-
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veaux, depuis la maîtrise jusqu’au doctorat. Le Chevalier suprême Anderson demeure le vice-président de la faculté de Washington qui est située au McGivney Hall sur le campus de la Catholic University of America. En raison du soutien de l’Ordre, cette faculté compte des centaines d’anciens travaillant dans diverses disciplines du monde anglophone. « Sans les Chevaliers de Colomb, l’institut n’aurait pas progressé comme il l’a fait sur le plan international », note le cardinal Caffarra. ÊTRE HUMAIN L’Institut Jean-Paul II est issu du désir qu’avait le pape de développer et d’articuler une compréhension plus profonde de l’enseignement catholique concernant le mariage et la famille. « Il me répétait souvent que, sur le plan intellectuel, l’Église se doit de bâtir une anthropologie adéquate, une théologie interne du corps et un fondement méthodique — philosophique et théologique — comme assises d’Humanae Vitae », rappelle le cardinal Caffarra. En effet, Jean-Paul II estime que la réfutation considérable de l’encyclique du pape Paul VI de 1968 sur la régulation des naissances comme un symptôme d’une révolution conceptuelle de la culture moderne. Les vérités associées à la famille comme cellule de base de la société et à l’être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu n’allaient plus de soi. Au contraire, il existe
Intitulée Le pape Jean-Paul II : Champion du mariage et de la famille, cette peinture d’Antonella Cappuccio montre le pape qui tient le document officiel établissant la création de l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, tandis qu’on voit une scène des noces de Cana à l’arrière-plan.
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Knights of Columbus Museum Collection
une augmentation de la défaillance du mariage et de la famille et un accroissement du mépris pour la valeur de la vie humaine. En vue de renverser ces tendances, Jean-Paul II croit qu’il est nécessaire d’aider les gens à redécouvrir les questions fondamentales concernant l’identité humaine et de leur apporter des réponses. « Devant la puissance manipulatrice de la biotechnologie et la persistance des médias qui tentent de modifier les traditions culturelles de l’Occident fondées sur des principes chrétiens, la personne ressort fragilisée : elle a désormais besoin d’un point de repère afin de déterminer qui elle est vraiment », a noté Mgr Livio Melina, actuel président de l’institut. En même temps qu’une formation en théologie, le programme de l’institut offre un supplément en philosophie, psychologie et les sciences naturelles. Cette option interdisciplinaire, selon le cardinal Scola, a permis à l’institut de préciser une compréhension unique de ce qu’il appelle le « mystère nuptial » — une compréhension de la différence sexuelle, du don de soi et de la fécondité comme caractéristiques intégrales de l’identité humaine. « Le fait de choisir des thèmes reliés à la personne, au mariage et à la famille pour en faire des objets d’étude a permis d’entreprendre un dialogue critique et ininterrompu avec d’autres points de vue qui composent notre société pluraliste, » ajoute le cardinal. Les programmes d’étude de l’Institut Jean-Paul II, dit Mgr Melina, ont pour but non pas de « s’enfermer dans un environnement sécuritaire » à l’abri de la société postmoderne. L’institut prépare plutôt les étudiants à une œuvre d’évangélisation. « L’urgence de ce défi éducatif devient de plus en plus apparente, alors qu’entre en jeu la question même de savoir ce qu’est l’être humain », poursuit Mgr Melina. Faire rayonner le plan de Dieu concernant l’amour humain, le mariage et la famille, et ce, à la lumière de la révélation, de la sagesse et des sciences humaines, implique d’offrir de donner à l’homme actuel un point de repère pour l’avenir. »♦ ALTON J. PELOWSKI est directeur de rédaction de Columbia et diplômé en 2006 de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille de Washington. 14 ♦ C O L U M B I A ♦
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Le pape Jean-Paul II salue son vieil ami, le Dr Stanislaw Grygiel, lors d’une visite à l’Institut Jean-Paul II de l’université pontificale du Latran, à Rome.
L’AMOUR EST POSSIBLE Dès le début, le futur Jean-Paul II consacrait une place centrale à la famille en vue de son ministère à venir par Ludmiła et Stanisław Grygiel
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u cours d’une soirée d’hiver au début des années 1970, le cardinal Karol Wojtyła est venu dîner à notre petit appartement. Comme cela lui arrivait souvent, il est arrivé en retard, et nos jeunes enfants, lassés d’attendre, se sont endormis. Mais désirant voir Monika et Jakub, le cardinal les a réveillés, a causé avec eux et a entrepris une bataille d’oreillers avant de se mettre à table avec nous. Le menu était simple et contenait des produits disponibles dans les magasins : des sandwiches au beurre de poisson et du thé. Par ailleurs, la conversation était longue et enrichissante. Vers 23 heures, l’abbé Ricci s’est présenté. C’était un prêtre italien qui demeurait chez nous durant ses séjours à Cracovie. Bien que l’abbé Ricci eût connu le cardinal Wojtyła, et qu’il lui eût rendu visite à la curie, la scène lui la laissé une impression importante. Après le départ du cardinal, l’abbé Ricci eut cette remarque : « Le cardinal devrait
devenir pape. » Nous n’avons pas pris ses propos pour une prophétie, mais plutôt comme des vœux pieux. Pourtant, le 16 octobre 1978, nous avons appris que parfois l’Esprit Saint tient compte de tels vœux. En période de crise, entrait au SaintSiège un cardinal qui aimait et comprenait la vocation du mariage et de la famille. Karol Wojtyła n’avait pas connu une longue expérience d’une vie familiale heureuse. Sa mère est morte quand il avait neuf ans, et son frère aîné, son ami et modèle, est décédé cinq ans plus tard. Le jeune Wojtła a été élevé par son père, un homme à la fois humain et exigeant. Ils ont vécu ensemble, d’abord à Wadowice, et puis à Cracovie. Après la mort de son père, en 1941, Karol Wojtyła était seul. Pourtant il ne s’ennuyait jamais, puisque ses amis se sont attachés à lui ont reçu beaucoup de lui. Telle fut la situation jusqu’à la fin de sa vie. L’absence douloureuse de sa propre famille l’a rendu profondément conscient du rôle de la famille en tant qu’élément positif de la société, attitude qui se manifestera dans son enseignement et son ministère. Karol Wojtyła a partagé avec les familles leurs joies et leurs peines, ce que nous avons souvent vécu nous-mêmes. Quand notre famille, en 1970, s’est vu accorder un appartement coopératif, le cardinal a trouvé le temps de le bénir et d’y rencontrer un groupe d’amis. Nous avons discuté de problèmes de philosophe, mais aussi des
Photos courtesy of the Pontifical John Paul ii institute for Studies on Marriage and the Family, rome
difficultés de la vie quotidienne sous le régime communiste. Le cardinal Wojtyła écoutait attentivement et posait des questions, donnait son avis et tentait d’aider de diverses façons. Il savait à quel point il était difficile pour de jeunes couples mariés de se trouver un appartement, attendant de nombreuses années tout en vivant dans des coopératives du gouvernement. Même la grandeur des appartements était contrôlée par l’État : chaque famille avait droit à quelque 7 m2. Quelque temps auparavant, quand l’abbé Wojtyła avait été nommé évêque auxiliaire de Cracovie, ses collègues lui avaient fait cadeau d’une voiture fabriquée en Union soviétique — une GAZ-M20 « Pobeda ». Il avait décidé de la vendre et de prendre l’argent pour faire construire une maison pour les jeunes cou-ples les plus démunis parmi ses amis. Mais il arriva que l’argent rapporté de l’argent reçu de la vente ne paie que la fondation de la construction. Puisqu’il les visitait et priait avec eux, Karol Wojtła connaissait les besoins spirituels des couples mariés. Avec eux, il créait un modèle de ministère pour les familles à partir de moment où il était jeune vicaire de la paroisse Saint-Florian, à Cracovie. Il y célébrait mariages et baptêmes, présentait des conférences pour les étudiants, les préparait au mariage. Il ne se refusait pas à participer aux réceptions de mariage ou aux fêtes que ses amis organisaient dans leurs foyers. C’est ainsi qu’avait émergé une communauté informelle de jeunes appelée « Środowisko » (Milieu). L’abbé Wojtyła accompagnait la communauté dans des voyages et passait des vacances avec eux, toujours en se faisant passer pour leur « oncle », afin d’éviter la répression de la part des autorités communistes. Il était père spirituel et maître, mais aussi élève. À la fréquentation des laïques à qui il offrait ses services, il a découvert la vérité de l’amour qui lie l’homme à la femme, ainsi que de la maternité et la paternité. Cette connaissance est détaillée dans ses lettres et ses autres écrits, notamment son œuvre, « Amour et responsabilité », « La Boutique de l’orfèvre » et in Polish « Promieniowanie Ojcostwa » (Le Rayonnement de la paternité). Il était évident que le message qu’il communiquait, d’abord comme prêtre et plus tard comme
pape, n’émanât pas uniquement d’études en théologie et philosophie, mais aussi de son ministère et de son expérience personnelle. Jean-Paul II est convaincu qu’un amour pur et beau est possible et que la vie conjugale catholique ne tient pas de l’impossible. Ces conditions en faisaient certes un conseiller de jeunes digne de confiance. Un exemple pertinent de cette situation s’est produit en 1980, quand Czeslaw Milosz, auteur polonais et conférencier à Berkeley, se rendait à Rome avec son fils, après avoir mérité le prix Nobel. Nous étions invités avec eux à une célébration eucharistique intime suivie d’un petit-déjeuner. À la fin de la conversation, le fils de Milosz se retourne vers Jean-Paul II pour lui suggérer d’assouplir l’enseignement « trop strict » de l’Église concernant la morale conjugale. En exigeant l’abstinence en dehors du mariage et par son interdiction de la contraception, soutenait-il, le pape perdrait une bonne occasion d’amener les jeunes à l’Église, parce qu’il était impossible de se conformer à de tels enseignements au 20e siècle. Après avoir entendu l’argumentation, un doux sourire aux lèvres, JeanPaul II rassurait son jeune interlocuteur du fait que l’enseignement de l’Église était viable et, ce qui plus est, il connaissait beaucoup de jeunes couples qui vivaient selon les enseignements de l’Église. Par ces paroles, il entrevoyait certes de nombreux
amis qui formaient de foyers heureux en faisant leur, la sagesse de l’Église.♦ LE PROFESSEUR STANISŁAW GRYGIEL et sa femme, LUDMIŁA, résident à Rome, où le professeur Grygiel est titulaire de la chaire Karol Wojtyła en anthropologie philosophique à l’Institut des études sur le mariage et la famille de l’université du Latran. Il est également membre du conseil Jean-Paul II 14 000 de Cracovie, en Pologne.
CRÉÉS EN VUE DE LA COMMUNION Une entrevue sur l’enseignement du bienheureux Jean-Paul II sur la personne et son rôle dans la nouvelle évangélisation Par le personnel de la revue Columbia
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u cours de ses audiences du mercredi, de 1979 à 1984, le pape Jean-Paul II présentait des propos qui, aujourd’hui, sont connus sous le nom de la « Théologie du corps. » Dans les 129 réflexions qui forment cette catéchèse, le pape examine les questions fondamentales touchant l’existence humaine.
Mgr Livio Melina montre une image de la Sainte-Famille lors de la conférence marquant le 25e anniversaire de l’Institut Jean-Paul II, en 2006. MAI 2011
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Dans son livre intitulé The Human Person according to John Paul II (La personne humaine selon Jean-Paul II) (Pauline, 2010), l’abbé J. Brian Bransfield présente la théologie du corps dans au sens large, expliquant que cet enseignement « n’est pas une île qui peut être isolée de l’enseignement plus étendu de Jean-Paul II ou de l’enseignement de l’Église en général ». L’abbé Bransfield est actuellement au service de la Conférence des évêques des États-Unis en tant que secrétaire général adjoint et secrétaire de direction du Secrétariat de l’évangélisation et de la catéchèse. En 2006, il recevait un doctorat en théologie morale de l’Institut pontifical JeanPaul II pour les études du mariage et de la famille à l’Université catholique d’Amérique de Washington. Columbia s’entretenait récemment avec l’abbé Bransfield sur lien entre l’intuition de Jean-Paul II et la nouvelle évangélisation. COLUMBIA : Dans votre livre, vous décrivez la convergence des révolutions industrielle, sexuelle et technologique comme « En pleine tempête ». Pourquoi ces trois révolutions nous sont-elles un si grand défi de nos jours? L’ABBÉ BRANSFIELD : Bien que les révolutions industrielles et technologiques aient eu de bons résultats, les trois ensemble — interprétées du point de vue de la laïcité et du scepticisme — forment ce qu’on pourrait appeler une « anti-anthropologie » nous menant à dire que la personne n’a d’autre sens que de faire l’acquisition du plaisir, et ce, rapidement. L’accent sur l’acquisition et la consommation provient de la révolution industrielle; l’accent sur le plaisir provient de la révolution sexuelle; et l’accent sur le besoin de se procurer le tout rapidement provient de la révolution technologique. Nous appliquons cette compréhension erronée de la personne à notre éducation, nos loisirs, nos occupations et nos familles. En procédant ainsi, nous finissons par blesser les personnes les moins vocales et les plus vulnérables parmi nous, notamment celles qui se trouvent au début et à la fin de leurs vies. L’appel de Jean-Paul II invite à renverser cette situation, à se rendre compte que la personne tient sa signification non pas en obtenant rapidement du plaisir, mais en offrant doucement la beauté. Chacun et cha16 ♦ C O L U M B I A ♦
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cune, nous sommes appelés à devenir un don unique et irremplaçable. COLUMBIA : Qu’est-ce qui a fait que la théologie du corps présentée par le pape est devenue une catéchèse sans pareille, et quel rôle devrait-elle jouer en évangélisation? L’ABBÉ BRANSFIELD : Dans la théologie du corps, Jean-Paul II a recours à une méthode unique, rapprochant la métaphysique traditionnelle et la phénoménologie contemporaine, en vue de dévoiler une compréhension éclairante. Partant de l’Écriture, il poursuit par des explications de réalités les plus fondamentales. La théologie du corps sert de pierre angulaire à la nouvelle évangélisation, laquelle nous appelle à revenir aux sources originelles et propose la foi de nouveau aux gens qui en déjà entendu parler, mais qui sont allés à la dérive. Voici la question qui se présente à la base de toutes les autres : Que signifie être une personne, et comment cette signification se relie-t-elle à ma vie de tous les jours, comme chrétien ou chrétienne? COLUMBIA : Comment faire la relation entre la théologie du corps de Jean-Paul II et ses autres écrits? L’ABBÉ BRANSFIELD : D’une certaine façon, la théologie du corps sous-tend l’ensemble de l’enseignement de Jean-Paul II, puisqu’elle articule une compréhension de la communion des personnes, une idée qui sert de clé à tous ses autres écrits. Sa catéchèse sur la Genèse expose systématiquement l’anthropologie théologique qui constitue son concours ininterrompu. En effet, dans toutes ses pièces de théâtre, ses conférences à Lublin, ses écrits avant son élection comme pape et ses événements déterminants, nous observons un plan de développement qui émerge sans interruption. COLUMBIA : D’après un sondage des Chevaliers de Colomb, la majorité des Américains pensent que notre société se trouve devant une crise morale. Quelle analyse Jean-Paul II faisait-il de cette crise? L’ABBÉ BRANSFIELD : Je crois qu’il considérait de la même manière que le fait le pape Benoît XVI, c’est-à-dire, sous l’angle du relativisme et de la laïcité. En tant que pape-philosophe, Jean-Paul II répondait à la question concernant la présente crise non
seulement en la considérant dans son contexte actuel, mais en l’examinant depuis ses origines. Et il y relevait la faim toujours présente du cœur humain pour la communion authentique. La crise morale que nous constatons actuellement remonte au moins à une dissidence caractérisée par René Descartes, au 17e siècle. Le fait de dissocier l’esprit du corps entraîne comme résultat la réduction et l’isolement de chacun de ces éléments. Et, au cours des siècles depuis Descartes, nous en avons constaté l’accroissement de ce phénomène, notamment au 20e siècle, alors que le nominalisme et le nihilisme ont permis aux gens d’affirmer : « J’ai la maîtrise totale de mon corps. » Ce dualisme a conduit à de terribles résultats que nous constatons dans l’avortement, le déclin du mariage et de la paternité, ainsi que dans l’essor de l’adultère, la promiscuité et de la contraception. Jean-Paul II nous appelle à une union en vue de manifester la relation authentique en l’esprit et le corps. En menant une vie selon la grâce et la vertu, nous devons retourner aux divisions originelles et les rendre à la santé. Il ne s’agit de Cogito ergo sum — Je pense, donc je suis —, mais de Totus tuus sum ego — Je suis tout à toi dans un don authentique de ma toute ma personne. COLUMBIA : Comment le pontificat de Benoît XVI sert-il de complément à celui de Jean-Paul II? L’ABBÉ BRANSFIELD : C’est dans ses homélies de Noël et du Dimanche de la Trinité que je repère une véritable relation entre les deux pontificats. Le pape Benoît y note que Dieu n’est pas solitude — mettant en relief les relations trinitaires. Nous remarquons également une certaine cohérence lorsque le pape Benoît parle du mariage et de la famille et dans ces encycliques lorsqu’il traite des vertus d’amour et d’espérance comme des moyens d’en arriver à l’unité, comme en traitait le pape Jean-Paul. COLUMBIA : En tant qu’ancien élève de l’Institut Jean-Paul II pour les études du mariage et la famille, comment décririezvous la contribution de cet institut? L’ABBÉ BRANSFIELD : Je crois que l’Institut Jean-Paul II a un rôle direct et immédiat à jouer dans la nouvelle évangélisation. Son enseignement permet une articulation très
complète de l’anthropologie de Jean-Paul II, et s’ajoute à cela son unique talent de procéder à une lecture de l’âge moderne. Il permet également que son enseignement soit repris en programmes adaptés aux paroisses et à leurs ministères. Ces moyens ont pour objectif de schématiser l’enseignement dans sa version originelle et de la modifier de manière à ce que d’autres puissent l’accueillir, le comprendre, l’intérioriser et le partager. L’erreur que tout le monde fait par rapport à l’Institut Jean-Paul II et la théologie du corps, c’est de penser que l’un et l’autre se limitent au mariage et à la famille. La théologie du corps consiste en une théologie systématique de la théologie morale. C’est un des bienfaits de l’Institut qu’il peut offrir à la fois une solide théologie systématique et morale. Si nous ne réunissons pas la théologie systématique et la théologie morale, les deux en sont appauvries et la théologie morale ne devient qu’une liste de ce qui est permis ou interdit. Alors les gens tranquillement se diront : « Pourquoi m’en faire, d’une façon ou d’une autre? » Les questions que se posent les pratiquants de nos jours ne trouveront réponse que dans une théologie systématique de la théologie morale. Ils ne veulent pas seulement connaître quelles frontières il interdit de franchir. En plus de la liste de ce qui est permis ou interdit, ils veulent acquérir
L’Aumônier suprême, l’évêque William E. Lori, et le Chevalier suprême Anderson en compagnie de l’archevêque de Washington, Donald W. Wuerl, et du père vincentien David O’Connell, président de l’UCA, lors de la cérémonie de consécration. un sens du mystère et des réponses plus approfondies. COLUMBIA : Comment peuvent s’y prendre les paroisses, les familles et les organismes de laïques comme les Chevaliers de Colomb pour transmettre la foi plus efficacement? L’ABBÉ BRANSFIELD : Nous devons d’abord exprimer le mystère de la révélation de façon à ce que les gens la comprennent. En tant qu’enseignants, nous nous trompons en capitulant devant le fléau du savoir — en présentant ce nous savons, mais en oubliant comment c’est de ne pas savoir. Nos réponses tendent à demeurer au dernier diplôme obtenu — souvent au niveau de la maîtrise ou même davantage — tandis que leurs questions se rapportent aux réalités fondamentales de la vie, du quotidien. Il ne faut pas oublier que les gens à qui nous nous adressons veulent très souvent entendre parler du mystère depuis son origine, mais nous entreprenons de répondre à partir de centre de la discussion ou de ses conclusions. Nous sommes conviés à présenter le mystère dans sa beauté originelle, de manière à ce qu’il soit accessible aux gens, dans
des termes et des phrases qui se rapportent à leur expérience de tous les jours. C’est notre but — pas seulement d’avoir toutes nos notes bien en ordre et de connaître tout ce que nous pensons devoir dire, mais aussi d’exprimer nos connaissances de manière à ce que les gens puissent les intérioriser, comme ceux et celles qui se sont égarés et n’ont pas vraiment complété leur formation religieuse ou qui n’ont pas connu les bienfaits d’une telle formation. COLUMBIA : Dans votre livre, avez-vous eu de la difficulté à rendre accessibles les enseignements du pape Jean-Paul II pour les lecteurs et les lectrices de tous les jours? L’ABBÉ BRANSFIELD : Ce fut pour moi un défi, mais j’ai vraiment désiré y arriver. Me rappelant mon expérience de professeur à l’école secondaire et de prêtre en paroisse, je voulais vraiment communiquer aux gens de la matière qu’ils pouvaient accueillir, parce que j’avais perçu leur appétit de connaître. Dans plusieurs cas, ils sont des blessés de la culture. Quand vous voyez des gens affamés et blessés, vous êtes saisis du désir de leur apporter ce qu’il faut pour les nourrir et les guérir. ♦ MAI 2011
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D E S P È R E S P O U R B I E N FA I R E
La culture de la vie commence à la maison Enseigner à nos enfants ce qu’est la vie, l’amour et la moralité est un défi exigeant dans notre monde moderne
RÉCEMMENT, je me suis trouvé dans l’invraisemblable situation de discuter avec mon fils de treize ans de la légitimité morale de la revente de stupéfiants interdits — drogues qui détruisent la vie des gens qui les achètent et substances qui, tout probablement, ont déjà détruit la vie des gens qui les fabriquent et les distribuent. Nous avons dû mettre un certain temps à percer sa logique d’adolescent, mais enfin, j’ai pu atteindre le cœur de nos propos. Mon fils n’était pas tant préoccupé par l’achat ou la revente de drogue que par la logique derrière la culture de la mort. Aussi longtemps que l’avortement est légal, raisonna-t-il, la vie ne vaut pas cher. Ne vous y méprenez pas : mon fils considère que, légal ou illégal, l’avortement constitue une horreur morale. Mais ce qui le scandalise le plus c’est la persistance de l’avortement : « Quarante ans de prières et d’efforts, s’écrie-t-il, pour aboutir où? » Comment prétendre que la prière est efficace et que Dieu, bienveillant et tout-puissant, nous est favorable, quand nous n’arrivons pas à stopper un mal si répandu? Évidemment, ce point de vue de salon ne tient pas compte des vies d’individus sauvées par ceux et celles qui peinent en vue de convertir les cœurs des gens qui sont favorables à l’avortement. Cependant, une partie du problème provient de la façon dont mon fils de neuf ans a appris l’existence de l’avortement — dans une colonie de vacances catholique pour garçons. Je ne sais pas exactement ce qui s’est dit, mais mon fils en est revenu rempli d’incompréhensible horreur : « Comment une femme peut-elle étouffer la précieuse vie humaine qu’elle porte? » Des dépliants qu’il avait subtilisés à l’arrière de l’église ont enfoncé le clou davantage, à tel point qu’il a commencé à ressentir du mépris pour les femmes. J’ai fait de mon mieux pour contrer cette attitude, mais voici la vérité sur cette question : on n’arrive pas vraiment à comprendre l’avortement tant qu’on n’a pas eu de pulsions sexuelles. Comme le disait mon propre père : « Si les gens devenaient enceinte à manger des concombres, l’avortement ne poserait pas de problème. Les gens qui ne voudraient pas devenir enceintes ne mangeraient pas de concombres et le tour serait joué. » Mais, hélas, le besoin d’avoir recours à l’avortement trouve son origine dans le désir d’avoir des relations sexuelles. Maintenant, à treize ans mon fils a de telles pulsions. Il comprend qu’une femme pourrait devenir enceinte sans le vouloir,
et le rôle d’un homme dans de telles circonstances. Il comprend que la lutte pour venir à bout de l’avortement trouve son origine dans la lutte pour rester chaste. Cette lutte commence en réservant aux relations sexuelles leur contexte approprié, c’est-à-dire, le contexte qui accueille naturellement les conséquences d’une nouvelle vie en croissance. Malheureusement, la lutte toute récente de la maîtrise de soi qu’a entrepris mon fils ne fait rien pour modifier son attitude concernant la prière et l’assistance de Dieu quand il s’agit de la résistance au mal. Et je soupçonne que c’est là justement le point central de son malaise, c’est-à-dire le véritable motif qui le pousse à discuter la persistance de l’avortement, l’éthique de la revente des stupéfiants et la puissance de la grâce dans le renouveau d’un monde déchu. Voilà où mon rôle entre en jeu, puisque je peux m’comprendre à ses difficultés. En effet, comme je suis déjà passé par là, je peux lui en faire part. Je peux lui indiquer le sentier qu’il doit suivre et comment s’y prendre pour le faire. La sympathie compte pour une bonne part dans la lutte en vue de devenir saint, parce qu’elle se situe dans l’embranchement tant sur Dieu que sur le prochain. Quand nous admettons notre propre faiblesse, nous sommes portés à sympathiser avec les faiblesses des autres. Et quand nous agissons par sympathie, nous pouvons mieux percevoir comment nos gestes servent soit à construire ou détruire nos voisins. C’est au foyer d’abord que se retrouvent le bien et le mal, ainsi que l’école de l’amour. Une fois que la sympathie entre mon fils et moi est bien établie, je puis alors lui montrer le visage de l’amour. « Voici où ton désir te mène, mon garçon. Voici où il est censé te mener. »Je peux lui montrer, grâce à mon amour pour ma femme, comment un homme doit traiter une femme. Je peux lui manifester comment un mari peut aimer sa femme comme le Christ aime son Église — en se livrant à elle. Je peux lui montrer la relation entre l’amour et la relation sexuelle, entre la relation sexuelle et les enfants, et ce, non pas de manière explicite, mais simplement en étant le mari et le père que je suis censé être. Et je n’ai pas besoin de lui dire de me regarder faire, car déjà il me guette.♦ MATTHEW LICKONA est l’auteur de Swimming with Scapulars : True Confessions of a Young Catholic (Loyola Press, 2005). Il travaille à partir de La Mesa, en Californie.
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Photo by Tomas rodriguez/Corbis
par Matthew Lickona
amour
P OURSUIVRE
UN PLUS GRAND
Why Not Productions, Courtesy of Sony Pictures Classics
« Des hommes et des dieux » un film portant sur les trappistes d’Algérie, fait la lumière sur la signification de la vocation chrétienne par le père Peter John Cameron, dominicain
L
es films dont on connaît d’avance l’issu peuvent être sans attrait. Tel n’est pas le cas du film « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvais, un film français qui a eu une sortie limitée dans les salles des États-Unis étant donné qu’il a été acclamé par les critiques. Le film traite des moines trappistes du monastère Notre Dame de l’Atlas, à Tibhirine, en Algérie. Quand sept des moines eurent été kidnappés et martyrisés en 1996, leur sort fit les manchettes des nouvelles internationales.
Le scénario de « Des hommes et des dieux » ne trouve pas son essor surtout dans sa fin, mais plutôt dans ses débuts, c’est-àdire, dans la vocation des moines. Lorsque la guerre civile envahit leurs vies par l’intervention d’extrémistes islamistes, la communauté de trappistes se trouve devant une crise terrible : « Partiront-ils ou resteront-ils? » En partant, on éviterait sans doute d’être assassiné. Par contre, cette décision entraînerait l’abandon des villageois musulmans de la région qui comptent MAI 2011
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Why Not Productions, Courtesy of Sony Pictures Classics
sur les moines pour obtenir aide médicale, services sociaux, ment c’est quand on devient amoureux. Mais le moine, frère nourriture et amitié. La gravité d’un tel choix pèse lourd dans Luc, lui fait une réponse extraordinaire : « Il y a quelque chose le cœur de chaque moine, et un passage de l’Évangile proclamé à l’intérieur de vous qui vit soudainement, c’est quelqu’un qui durant la liturgie du carême — « Qui cherchera à conserver sa ressentir sa présence. C’est irrépressible et le cœur vous bat plus vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera » (Lc 17, 33). — vite. C’est une attraction, un désir. » Quand la jeune fille derésume la lutte qui se livre chez chacun de ces hommes. En vue mande à frère Luc s’il a déjà été amoureux, celui-ci répond : « de prendre cette décision, ils doivent revenir à l’origine de leur Oui, à plusieurs reprises. Et ensuite, j’ai rencontré un autre vocation — à ce qui les y a amenés d’abord. amour, plus grand encore. Et j’ai répondu à cet amour. » Une première rencontre de la communauté portant sur la quesVoilà pourquoi, essentiellement, les moines ont choisi de rester tion manifeste un manque de : à cause d’un plus grand amour qui consensus troublant. Les moines se avait réclamé chacun d’entre eux. débattent devant l’urgence en Plus il retourne à cette origine et en priant. Un moine, seul dans sa celvivent, plus ils sont saisis de la À cause d’un plus grand amour lule, s’écrie d’angoisse vers Dieu : conviction absolue qu’ils sont appelés qui avait réclamé chacun « Aide-moi. Ne m’abandonne pas. » à rester en Algérie, malgré les danPlus tard, alors que la communauté gers. L’unité indéfectible des trapd’entre eux. Plus il retourne s’approche d’une décision, le même pistes que nous vivons grâce au film moine dans sa cellule, dans un murnous le fait désirer nous-mêmes. à cette origine et en vivent, mure, prie : « Tu me couvres, tiensAu début du film, les moines plus ils sont saisis de moi, entoure-moi. (…) Et je t’aime. chantent durant l’office : « Tour» Le vrai drame qui se déroule dans nons-nous vers l’Homme des doula conviction absolue qu’ils le film, c’est la manière dont il mène leurs qui nous appelle du haut de chaque spectateur à se demander : la croix. » Et vers la fin, le père sont appelés à rester en Algérie, Qu’est-ce que je ferais, moi? Quelle Christian encourage ses frères avec malgré les dangers. décision est-ce que je prendrais? ces paroles : « Jour après jour, je Qu’est-ce qui m’amènerait à rester? crois que chacun d’entre nous a déPeut-être que les moines sont amecouvert ce vers quoi Jésus Christ nés par les visages des villageois qui émeuvent les moines le plus. nous fait signe. C’est de naître. » Au cours d’une rencontre, un des habitants dit à la communauté : Dans l’évangile de Jean, Jésus dit à ses disciples : « Voici mon « La protection, c’est vous. Ce village a grandi avec le monastère. » commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous Quand on demande si les moines ont l’intention de rester, l’un ai aimés. Nul n’a d’amour plus grand que celui qui se dessaisit d’entre eux, fuyant, lance cette pointe : « Nous sommes comme des de sa vie pour ceux qu’il aime » (Jn 15.12-14). En fin de compte, oiseaux sur une branche. Nous ne savons si nous allons partir. » « Des hommes et des dieux » nous convainc que nous pouvons À laquelle une villageoise répond : « C’est nous qui sommes les oi- vivre et bâtir une unité et une fraternité héroïques telles, grâce à seaux. Vous êtes la branche. Si vous partez, nous perdons pied. » notre propre obéissance au Seigneur crucifié et ressuscité.♦ Et nous sommes dès lors transportés en Jean 15, 5 : « Je suis la LE PÈRE PETER CAMERON, DOMINICAIN, est rédacteur en vigne, vous êtes les branches. » Un seul mot change tout. Mais pourquoi donc les trappistes restent-ils? Dans une chef de Magnificat, et membre du conseil St. Thomas More 13500, scène, une jeune musulmane demande à l’un des moines com- de New Haven, au Connecticut
THere Be DraGoNS: Photo by Michel lichtenstein — THe riTe: CNS photo/Warner Bros. — CriSTiaDa: Photo by Diego villasenor — THe WaY: Photo by David alexanian
L’ANNÉE DU CINÉMA CATHOLIQUE
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Un nombre impressionnant de films à tendance catholique sortiront en 2011
LES FILMS s’inscrivant dans la mouvance catholique étaient plus fréquents jadis qu’ils ne le sont aujourd’hui. Dans un paysage cinématographique dominé par les superhéros experts en arts martiaux, les robots qui se transforment et toutes les conspirations gouvernementales inimaginables, tomber sur un scénario à saveur catholique dans un complexe de cinéma n’est pas chose aisée. Mais le portrait commence à changer. Plusieurs bons films traitant de sujets catholiques sont apparus sur les écrans en 2011 — et plusieurs autres le feront bientôt. À l’instar du très populaire film français Des hommes et des dieux (voir en page 21), plusieurs des films d’inspiration catholique sortis ou à sortir en 2011 sont, à des degrés divers, basés sur des événements réels. Le film Le Rite, sorti au début de l’année aux États-Unis, fera bientôt son apparition dans le reste de l’Amérique. Il met en vedette l’acteur sir Anthony Hopkins, gagnant d’un Oscar, dans le rôle du vétéran père exorciste Lucas Trevant ; le scénario est basé sur le livre du même titre publié en 2009 sous la plume du journaliste Matt Baglio. Depuis L’Exorciste, ce classique de 1973, les exorcismes sont populaires à Hollywood. Avec l’entrée en scène du film Le Rite, le sujet captivera toute une nouvelle génération de cinéphiles. Dans ce tout nouveau film, le séminariste jésuite Michael Kovak se rend à Rome pour y étudier les rites de l’exorcisme et il y fait la rencontre du légendaire père Trevant. Au départ sceptique quant à la valeur de ce rite catholique souvent incompris, le jeune Kovak change peu à peu son fusil d’épaule, au fur et à mesure qu’il accompagne le père Trevant dans ses enquêtes. Journaliste en poste à Rome, Matt Baglio a fréquenté en 2007 une école d’exorcisme similaire où il a rencontré le père Gary Thomas, en formation à l’époque et qui a par la suite servi de consultant pour le film. « Le rite de l’exorcisme est pratiqué depuis 1614 », de préciser le père Thomas dans les notes de la production Du Rite. « Ce qui m’a tout de suite plu est le fait qu’il s’agit d’un ministère de guérison et que cela donne aux prêtres l’occasion d’aider des personnes qui souffrent réellement. » Un autre film a beaucoup fait parler de lui récemment : There Be Dragons, réalisé par Roland Joffé (Mission, La Déchirure) et qui passe de la guerre civile espagnole dans les années 1920 à l’histoire d’un journaliste londonien de 1975 en train d’écrire un livre sur saint Josemaria Escrivá, le fondateur de l’Opus Dei. Le scénario s’articule autour de la quête de Robert Torres dans ses recherches pour son livre ; celui-ci découvre en cours de route que son père, Manolo, a déjà été ami avec Escrivá. Mais durant la guerre, les deux amis ont pris des chemins séparés : Escrivá s’est immergé complètement dans la foi, tandis que Manolo a dû s’im-
À partir de la gauche : diverses scènes tirées des films There Be Dragons, Le Rite, Cristiada et The Way. miscer dans le conflit armé. Quand on a su que ce film allait sortir, certains commentateurs se dirent tout d’abord préoccupés, redoutant qu’il allait s’agir d’une oeuvre de propagande pour l’Opus Dei — surtout compte tenu de la façon dont l’organisation a été dépeinte dans le Da Vinci Code de Dan Brown. Bien que la prélature de l’Opus Dei ait fourni du matériel historique pour le film ainsi qu’un consultant sur place, tant Roland Joffé que l’organisation de Josemaria Escrivá ont insisté pour dire qu’ultimement, le projet était à part entière l’oeuvre du réalisateur. De fait, ce dernier considère que son auditoire potentiel va bien au-delà des seuls catholiques. There Be Dragons, dit-il, montre « que le pardon est possible ; que des actes apparemment dénués de sens peuvent engendrer des réponses qui mènent à la guérison. » Parmi les autres exemples illustrant qu’un vent de changement souffle sur les studios de cinéma, il y aura bientôt The Way, en salle dès le 30 septembre aux États-Unis. Mettant en vedette l’acteur catholique Martin Sheen, le film raconte l’histoire de quatre personnes qui accomplissent le long pèlerinage depuis les Pyrénées françaises jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Enfin, dernier mais non le moindre, Cristiada raconte l’histoire des catholiques mexicains qui se sont rebellés contre le gouvernement qui les persécutaient, dans les années 1920. Baptisé par la suite « la guerre des Cristeros », le conflit a duré de 1926 à 1929 et avait découlé de la décision des autorités politiques de séculariser l’éducation et même d’interdire aux catholiques de pratiquer leur religion. Le film semblera d’autant plus pertinent aux yeux des Chevaliers de Colomb que plusieurs de leurs homologues mexicains ont été martyrisés durant cette guerre des Cristeros — et furent d’ailleurs canonisés en l’an 2000 par le pape Jean-Paul II. Parmi les vedettes de Cristiada, notons Peter O’Toole, Andy Garcia, Eva Longoria et l’acteur mexicain Eduardo Verástegui, qui avait joué dans le film Bella. Véritable épopée, Cristiada serait la plus importante production cinématographique mexicaine à ce jour. La première bandeannonce a été diffusée à la fin de mars dernier sur le site Internet du film, à www.cristiadafilm.com. Avec une sortie prévue à la toute fin de 2011, Cristiada viendra couronner une année faste pour les films et les cinéphiles catholiques.♦ PATRICK SCALISI est rédacteur en chef adjoint au magazine Columbia. MAI 2011
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D IEU,
LA VÉRITÉ ET
LA SOCIÉTÉ LIBRE Vingt ans plus tard, la grande encyclique sociale du pape Jean-Paul II s’avère aussi pertinente qu’à l’époque par l’abbé Raymond J. de Souza
C
’est pour des motifs de liturgie que de dévotion que la date du premier mai 2011 a été choisie pour la béatification du bienheureux Jean-Paul II. Tout comme le nouveau bienheureux est décédé en la fête liturgique de la Divine Miséricorde, en 2005, son élévation aux honneurs de l’autel aurait lieu en la même fête cette année. Le mois de mai se trouve également celui de notre Bienheureuse Mère, ce qui convient tout à fait, vu la dévotion si profonde d’un pape pour Notre Dame. Pourtant, le calendrier liturgique est porteur de signification encore plus pertinente justifiant le choix de cette date. Cette année, en effet, le premier mai marque le 20e anniversaire de Centesimus Annus, encyclique de Jean-Paul II sur la doctrine 22 ♦ C O L U M B I A ♦
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RELIGION, CULTURE ET LE PLUS GRAND DES MYSTÈRES Le pape Jean-Paul II datait Centesimus Annus du 1er mai, ce qui constituait une façon pas très subtile de se moquer de la chute du communisme, puisque le Premier Mai était célébrée la grande fête communiste. En 1955, le pape Pie XII avait institué la fête de Saint Joseph, ouvrier, le 1er mai, comme réplique chrétienne à la propagande communiste. La publication de Centesimus Annus, a mis un point d’exclamation à cette réplique. En effet, Jean-Paul II a passé presque toute sa vie à combattre les idées pernicieuses qui animaient les empires totalitaires du 20e siècle. Le profil du 21e siècle dépendra largement de quelle vision l’emportera — celle, chrétienne et humaine, de Centesimus Annus, ou celles, négatives et corruptrices des cœurs des nations. La coïncidence de la béatification de Jean-Paul II avec l’anniversaire de sa grande encyclique sociale fournit une occasion propice de réexaminer cette vision. « Deux thèses me semblent centrales dans Centesimus Annus : d’abord, tant la politique que l’économie ont comme matrice la culture, ensuite, que la culture est incomplète sans la religion, » comme l’écrivait feu le cardinal Avery Dulles, s.j., à l’occasion du 5e anniversaire de l’encyclique. « Ni l’ordre politique ni l’ordre économique ne peuvent progresser sans le soutien de l’ordre de la culture, puisque celle-ci génère les convictions et les valeurs sur lesquelles l’état et l’économie sont fondés. De plus, le monde de la culture est intimement lié à celui de la religion. S’il entreprend de supprimer la dimension du mystère ultime, il s’appauvrit. Il a tout à gagner en lui ouvrant les portes sur Dieu et sur le Christ. » Dans Centesimus Annus, Jean-Paul II commence par demander pourquoi le communisme a échoué. Il en conclut que le problème fondamental reposait sur une vision défectueuse, appauvrie et erronée de la personne Le pape écrit : « Il convient de garder présent à l’esprit que ce qui sert de trame et, d’une certaine manière, de guide (…) à toute la doctrine sociale de l’Église, c’est la juste conception de la personne humaine, de sa valeur unique » (11). Contre ceux qui prétendaient que le communisme a échoué
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sociale catholique publiée en 1991. Droits de la personne, liberté, justice, éducation, conditions de travail, salaires, atténuation de la pauvreté, soins de santé, environnement — autant de questions qui relèvent du domaine de la doctrine sociale catholique. À travers la loupe de l’Évangile, cet ensemble d’enseignements examine l’ordre social : culture, politique et économie. Bien que profondément enracinée dans la tradition catholique, la question de l’ordre social est plutôt associée, dans sa forme moderne, à l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, remontant à 1891. Le document, traitant « du capital et du travail » a été écrit dans le sillage de la révolution industrielle. Rerum Novarum, a été publié le 15 mai 1891. Pour en souligner le premier siècle d’existence, le pape Jean-Paul II publia Centesimus Annus, c’est-à-dire « en la centième année », soit en mai 1991. Celle-ci se présente toujours la grande charte chrétienne de la société libre, rédigée immédiatement à la suite de la chute de l’empire communiste soviétique, drame historique dont JeanPaul II lui-même a été un grand protagoniste.
pour des raisons d’inefficacité économique, le pape insiste pour affirmer que l’humain ne vit pas de pain seulement. Dans un bref paragraphe, il quitte la question de l’économie pour se pencher sur le plus grand des mystères. « Il n’est pas possible de comprendre l’homme en partant exclusivement du domaine de l’économie, il n’est pas possible de le définir en se fondant uniquement sur son appartenance à une classe. On comprend l’homme d’une manière plus complète si on le replace dans son milieu culturel, en considérant sa langue, son histoire, les positions qu’il adopte devant les événements fondamentaux de l’existence comme la naissance, l’amour, le travail, la mort. Au centre de toute culture se trouve l’attitude que l’homme prend devant le mystère le plus grand, le mystère de Dieu. Au fond, les cultures des diverses nations sont autant de manières d’aborder la question du sens de l’existence personnelle » (24). Jean-Paul II y met son grain de sel particulier en insistant sur la personne et la signification de l’existence personnelle. Son encyclique est la grande charte d’une société libre, parce que, insiste-t-il, la liberté religieuse, politique et économique est requise pour que l’être humain puisse donner sa réponse à Dieu librement. Le philosophe italien, Rocco Buttiglione, qui a servi de conseiller à la rédaction de Centesimus Annus notait que le « principe général » qui revêt tout l’enseignement de Jean-Paul II se résume au fait que « rien de bien ne peut se faire sans la liberté, mais que la liberté n’est pas la valeur la plus importante en ellemême. La liberté est accordée à l’être humain en vue de rendre possible la libre obéissance à la vérité et le libre don de soi-même dans l’amour. » Il ne devrait pas y avoir de surprise à constater que les encycliques du pape Benoît XVI — y compris Deus caritas est (Dieu est Amour) et Caritas in veritate (La Charité dans l’amour) — ont l’amour comme point de mire, poursuivant là où Jean-Paul II s’est arrêté. LA DICTATURE DU RELATIVISME Pourtant, il faut poser la question : Centesimus Annus est-il aussi pertinent vingt ans plus tard, maintenant que le communisme n’est plus une option intellectuelle crédible, même si certains communistes ne lâchent pas dans certaines régions du monde? Oui, plus que jamais. Il y a vingt ans, les passages de l’encyclique de Jean-Paul II qui attiraient davantage l’attention portaient sur l’économie, tandis qu’aujourd’hui, les passages les plus pertinents se rapportent à la religion au sein de la vie publique. On y retrouve les questions suivantes : d’abord, « Quel type de société devrions-nous bâtir? » Et, « Y a-t-il de la place dans une société libre pour le mystère de Dieu? » « Une démocratie authentique n’est possible que dans un État de droit et sur la base d’une conception correcte de la personne humaine, affirme Jean-Paul II. On tend à affirmer aujourd’hui que l’agnosticisme et le relativisme sceptique représentent la philosophie et l’attitude fondamentale accordées aux formes démocratiques de la vie politique, et que ceux qui sont convaincus de connaître la vérité et qui lui donnent une ferme adhésion ne sont pas dignes de confiance du point de vue démocratique, parce
qu’ils n’acceptent pas que la vérité soit déterminée par la majorité, ou bien qu’elle diffère selon les divers équilibres politiques. À ce propos, il faut observer que, s’il n’existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l’action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. » Le pape conclut par cette observation cinglante : « Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l’histoire. » Par cette déclaration, Jean-Paul II associait-il les gouvernements des États-Unis, du Canada ou de l’Europe au « totalitarisme déclaré ou sournois »? Certainement qu’il ne pouvait pas faire allusion à nous. En 1991, il aurait été plus difficile de prendre le recul nécessaire pour discerner la vérité contenue dans l’observation du Saint-Père. Cependant, Jean-Paul II entrevoyait la situation qui se fait de plus en plus évidente : les États-Unis et le Canada ne sont pas des états totalitaires, pourtant l’élan totalitaire y est à peine déguisé, et les signes à l’horizon sont de mauvais augure. Examiner l’évolution des événements politiques concernant l’Église catholique : l’état paie pour l’avortement en disant qu’il s’agit d’un droit; les employeurs catholiques sont obligés d’assurer leurs employés pour couvrir des cas contraires à l’enseignement de l’Église; l’exemption de conscience des membres catholiques de la profession médicale ne cesse de s’éroder; la liberté accordée aux écoles catholiques de présenter les principes d’une ancienne tradition se rapportant à l’amour, le mariage et la sexualité est menacée; et des associations catholiques, y compris les Chevaliers de Colomb, s’attirent l’opposition de fonctionnaires imposant une notion déficiente de l’égalité. « Peut-on douter que ces situations se présentent — au Canada, aux États-Unis, en Europe, a demandé le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lors d’un discours prononcé à Ottawa, en mars 2010? « Le pape Benoît parle de la « dictature du relativisme », expression qu’il a rendue célèbre la veille de son élection comme évêque de Rome. La dictature du relativisme ne cherche pas tant à imposer un point de vue à tout le monde, elle cherche plutôt à radier de la vie politique, de la vie intellectuelle et culturelle toute personne qui refuse d’admettre toutes les vérités sont relatives ou, pour tout dire, qu’aucune vérité ne peut être connue avec certitude. Pour contrer ce relativisme et ce scepticisme, le croyant chrétien proclame que Jésus Christ est la voie, la vérité et la vie. Voilà la façon de contrer la dictature du relativisme. Ainsi, le cardinal Levada a décrit le défi — de même que la solution — perçu par le pape Benoît XVI et son prédécesseur. La liberté est préservée, plutôt qu’entravée, lorsque la religion ainsi que la vérité sur l’homme sont professées. À partir du « totalitarisme déclaré ou sournois » jusqu’à « la dictature du relativisme », JeanPaul II et Benoît XVI sont du même avis par rapport aux menaces portées contre la société libre. Quand celui-ci déclarera celui-là bienheureux, le premier mai, l’enseignement de la « centième année » sera de nouveau proposé.♦ L’ABBÉ RAYMOND DE SOUZA est prêtre de l’archidiocèse de Kingston, en Ontario, et membre du conseil St. Paul the Apostle 9652, de Kingston.
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LE CHAPELET : L’ARME DE PRÉDILECTION DE TOUS LES CHEVALIERS Des Chevaliers confectionnent des chapelets et poursuivent ainsi une longue tradition de dévotion mariale au sein de l’Ordre
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e chapelet, à la fois simple et profond, est une dévotion dont sont fervents autant les plus modestes croyants que les plus grands mystiques et théologiens. La combinaison des prières traditionnelles — y compris le « Notre-Père » et le « Je vous salue, Marie » — et des méditations sur les événements sacrés connus comme étant les « mystères » du rosaire, engendre une prière profondément chrétienne. Et les Chevaliers de Colomb, depuis longtemps déjà, en sont parmi les plus ardents partisans. Ted Wozniak, un membre du Conseil 13942 St. Joseph the Provider, à St. Joseph, au Michigan, a confectionné ses premiers chapelets dès 1944, alors qu’il servait dans l’armée à Camp Hulen, au Texas. « L’un des soldats m’a demandé un jour si je savais où il pourrait acheter un chapelet, et je lui ai répondu que je pouvais lui en fabriquer un », explique. Après avoir trouvé des grains et déniché de la corde à piano, 24 ♦ C O L U M B I A ♦
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Ted Wozniak s’est procuré une paire de pinces dont il a limé les pointes afin de pouvoir mieux travailler. Il lui a fallu environ quatre heures pour faire son premier chapelet, et très rapidement une centaine d’autres soldats lui demandèrent de leur en confectionner aussi. Il exauça leurs vœux en achetant tout d’abord du fil plus souple pour se faciliter le travail. Ted Wozniak fut par la suite muté au Camp Hood, toujours au Texas ; il dut arrêter son artisanat pour cause d’emploi du temps trop chargé. Plusieurs années plus tard, en 1995, il reprit toutefois son ancienne activité. « Après ma retraite j’ai eu tout le temps nécessaire, raconte le principal intéressé. J’ai demandé à l’un de nos prêtres s’il savait où je pourrais me procurer des fournitures, et il m’a recommandé un fournisseur de Louisville, au Kentucky. » Depuis son premier chapelet avec des grains enfilés sur une corde à piano, Ted Wozniak en a fabriqué et distribué près de
Knights of Columbus archive Photo
par Mitch Finley
Depuis 1977, chaque nouveau Chevalier reçoit un chapelet quand il devient membre de l’Ordre, et il est encouragé à réciter chaque jour cette prière. 10 000 autres à diverses œuvres caritatives, des missions étrangères et des premiers communiants dans des paroisses locales. Pendant ce temps, en 1999, un autre dévoué Chevalier du nom de Tom Laroche donna suite à la suggestion de son épouse et entreprit de confectionner, lui aussi, des chapelets à distribuer. « Cela faisait longtemps que ma femme insistait pour que je fabrique un chapelet », raconte Tom Laroche, un ex-grand Chevalier du Conseil 1531 Bishop N.Z. Lorrain, à Pembroke, en Ontario. « Mais je n’avais pas le temps, ou du moins c’est ce que je croyais. Après en avoir fabriqué un, j’ai été moi-même surpris du temps libre dont je disposais, au fond. À l’évidence, la Sainte Vierge avait trouvé du temps pour moi. » Depuis lors, écoles, paroisses, missions étrangères et individus de partout ont bénéficié de la générosité de Tom Laroche. Selon ses propres estimations, celui-ci aurait fabriqué et distribué plus de 30 000 chapelets, qu’il propose dans une variété de styles et de couleurs. Et il joint à chacun une petite carte expliquant comme réciter le chapelet ou prier le rosaire. Il n’est pas surprenant que des Chevaliers de Colomb tels Ted Wozniak et Tom Laroche aient choisi de servir en fabriquant des chapelets : le lien entre l’Ordre et le rosaire, après tout, est profondément enraciné. Si la dévotion à Marie et la récitation du rosaire ont inspiré des Chevaliers à fabriquer des chapelets et à les distribuer gratuitement, de voir ainsi les Chevaliers faire la promotion du rosaire n’a en effet rien de nouveau. Par exemple, l’Ordre appuie depuis longtemps l’œuvre de l’organisme Holy Cross Family Ministries, qui encourage la récitation du chapelet et du rosaire, particulièrement en famille, depuis 1942. Le fondateur de l’organisme, le père Sainte-Croix Patrick Peyton, a été, en 1956, le premier membre honoraire du Quatrième Degré des Chevaliers de Colomb. Depuis 1977, les nouveaux Chevaliers reçoivent un chapelet lorsqu’ils joignent l’Ordre et sont encouragés à le réciter chaque jour. Au fil des années, l’Ordre a donné environ 10 000 chapelets par mois à des nouveaux membres ainsi qu’à divers demandeurs. Les Chevaliers ont également distribué des chapelets à l’international, par exemple lors des Journées mondiales de la jeunesse, en plus d’en faire parvenir régulièrement au personnel militaire en poste à l’étranger. « La raison fondamentale pour laquelle je fabrique des chapelets, dit Tom Laroche, c’est pour m’assurer que toute personne qui voudrait prier et qui n’en a pas puisse en obtenir un. Cela donne de l’espoir aux gens. Quand ils tiennent un chapelet entre leurs mains, ils se sentent encore plus reliés à Dieu et à la Vierge Marie. » Cela dit, en dépit du grand nombre de chapelets distribués partout dans le monde, il est parfois difficile pour les artisans de maintenir le rythme et de répondre à la demande. « J’ai reçu des lettres de prêtres missionnaires établis en Afrique qui croulent sous les demandes, tout le monde veut des chapelets », d’expliquer Tom Laroche. Ce dernier est cependant
appuyé dans son œuvre : quand il a besoin de matériel, son Conseil l’aide financièrement. Wayne Lavigne, un de ses amis lui aussi membre du Conseil 1531, raconte l’histoire d’un catholique de leur région, Paul Ryan, qui subissait des traitements contre le cancer voilà quelques années. Un soir, un visiteur rencontre par hasard Paul Ryan dans la chapelle de l’hôpital. Lorsque l’autre lui demanda s’il avait un chapelet, ce dernier s’excusa, il n’avait pas trouvé le sien. Le visiteur lui tendit alors l’un des chapelets confectionnés par Tom Laroche. « Quand M. Ryan rendit l’âme, plusieurs mois plus tard, c’est ce même chapelet qui fut enterré avec lui », dit Wayne Lavigne. L’un des plus récents efforts de Tom Laroche fut de fabriquer et d’envoyer 1 000 chapelets à la paroisse Nuestra Señora de Fatima, à Chincha Alta, au Pérou. Les sœurs de Saint-Joseph établies là-bas avaient entendu parler de l’apostolat de Tom Laroche et l’avaient contacté. Ce dernier s’était aussitôt mis au travail. Les chapelets furent apportés au Pérou par sœur Pauline Coulterman, qui dirige une délégation qui se rend chaque année dans cette paroisse sud-américaine. Les catholiques péruviens, explique sœur Pauline, nourrissent une grande dévotion à Marie et, en mai, « ils descendent dans les rues pour prier le rosaire ». « Nous distribuons également des chapelets lors des premières communions, ajoute la religieuse, et il n’est pas rare que nous en donnions 400 à chaque occasion. » Ted Wozniak a lui aussi fourni des rosaires destinés à l’Amérique latine. En 2010, son fils Tom — un membre du Conseil 7109 Barney Gonyea à Safety Harbor, en Floride — a participé à une activité pro-chapelet dans le cadre d’un voyage de mission paroissiale au Honduras. Tom demanda de l’aide à son père, qui accepta et envoya peu après 320 chapelets à son fils. Mais Ted Wozniak n’est pas qu’un simple « faiseur de chapelets » : par-dessous tout, il se définit comme quelqu’un qui prie le chapelet et aussi le rosaire. « À chaque fois que j’ai dû affronter des difficultés dans ma vie, j’ai prié avec mon chapelet afin que Marie intercède en ma faveur. » Même chose pour Tom Laroche, qui aime faire des chapelets parce qu’à la base, il aime lui-même le réciter. « C’est important, dit-il. On dirait que les gens s’éloignent de la prière. Or son pouvoir est stupéfiant. Prier, c’est être en liaison directe avec Dieu. Et c’est quelque chose qu’on peut faire en groupe ou fin seul, à voix haute ou en silence. » Le chapelet, probablement la dévotion la plus populaire parmi les catholiques, a l’avantage d’être simple tout en étant profondément enraciné dans l’Évangile. Il s’agit d’un moyen formidable de prier lorsque les mots et les pensées ne viennent pas facilement, et peu importe comment se sent la personne à ce moment-là. Enfin le chapelet (ou le rosaire au complet) permet d’être physiquement et mentalement en présence de la Trinité, et de l’être par surcroît en compagnie de la Sainte Vierge Marie.♦ MITCH FINLEY, qui vit à Spokane, dans l’État de Washington, est l’auteur de plus de 30 ouvrages sur des thèmes catholiques, y compris (en anglais) Un guide du chapelet: à l’intention tant des nouveaux pratiquants que des plus anciens, en passant par tous ceux qui se trouvent à michemin entre ces deux statuts.
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
CHEVALI ERS
À
L’Œ UVRE melé avec le service des incendies de Hampton Bay pour commanditer une fête foraine pour 175 adultes intellectuellement déficients provenant de foyers de groupe de Long Island. Les Chevaliers de Colomb et les pompiers ont fourni des chapeaux aux invités et les ont aidés à s’installer sur les manèges. On a servi à manger et tous les participants ont reçu un prix.
Les membres du cercle St. Dominic Savio 5078, de Parish, Floride, avec d’autres jeunes, à la ligne de départ durant une marche/course de la faim pour réunir des fonds pour la banque d’alimentation Our Daily Bread. Le cercle 5078 a commandité ce projet qui a rapporté 675$ pour donner à manger à des familles démunies de la région de Bradenton. UN BON CAFÉ
Depuis 17 ans, le chapitre Finger Lakes (New York) des Chevaliers de Colomb a donné des milliers de dollars de café à 14 hospices de la région de Finger Lakes. De plus, sept autres hospices ont bénéficié des dons monétaires et des fournitures des Chevaliers de Colomb. Ce programme a débuté quand Donald Bixby, du conseil Lady of the Cenacle 3892, de Rochester, a formulé le désir de remercier un hospice local qui avait pris soin de sa mère. Le programme a été une réussite telle que le chapitre Finger Lakes l’a adopté comme projet. Près de 40 conseils et une épicerie régionale contribuent à ce programme. FINANCEMENT POUR UNE ÉCOLE
Le conseil Luke Heart 5558, le conseil St. Patrick 2158, et le conseil Lorenzo Ruiz 14337, tous d’Ottawa, en Ontario, ont coparrainé un souper de spaghettis au profit de l’école secondaire Immaculata. Le souper a rapporté plus de 800$ qui ont servi à l’achat d’uniformes, de livres
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et d’autres fournitures scolaires pour appuyer les 1100 élèves de l’école. AIDE À DEUX FRÈRES
Suite au décès de la mère des frères Matt et Josh Miller, le conseil John Fitzgerald Kennedy 5484, d’Augusta, Géorgie, est venu en aide à ces deux frères du conseil. Le conseil les a aidés à débarrasser et vidé la maison de leur mère et à entreposer ses effets personnels. DES CHAPELETS POUR LES MISSIONS
Le conseil St. Bernard of Clairvaux 11959, de Tulsa, Oklahoma, a donné un appui financier à un projet de chapelets artisanaux expédiés dans le monde à des missions catholiques. Des bénévoles de la paroisse confectionnent les chapelets et le conseil finance le matériel et les frais d’expédition. À ce jour, les C. de C. ont envoyé 1900 chapelets au Nigeria, à Malawi, en Indes, au Kenya et aux Philippines. UN CARNAVAL PARTICULIER
Le conseil Hampton Bay (New York) 7023, s’est ju-
NETTOYAGE D’UNE CHAPELLE
Au moyen d’une laveuse à pression, le conseil St. Elizabeth 13141, d’Upper Uwchlan, Pennsylvanie, a nettoyé l’extérieur de la chapelle des Sœurs de la Visitation de Philadelphie. Ce nettoyage, qui a remis à neuf la couleur de la chapelle, a été fait juste avant les fêtes d’anniversaire de la chapelle.
ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE
offre une occasion de faire du camping, sans frais, à des enfants et des adultes intellectuellement handicapés. En plus de ce don, les Chevaliers de Colomb font du bénévolat pour les activités du camp Fatima tout au long de l’année. RÉPARATION D’UN CIMETIÈRE
Les membres et les familles du conseil Father Louis Cyr 7503, de St. Joseph, Nouveau Brunswick ont remis en place des pierres tombales tombées dans le cimetière paroissial. À LA FRAÎCHE
Le conseil St. Louis Bertrand 10682, de Louisville, Kentucky, a fait don de 50 000$ à la paroisse St. Louis Bertrand pour améliorer le système de climatisation de l’église. Ce don représente près de 50 % du coût total du projet.
ÉTUDES À ROME
RÉNOVATIONS
Le conseil Our Lady of Mount Carmel 9279, de Capiz, Visayas, a offert une bourse d’études au Père Edsel V. Delphin pour lui permettre de poursuivre ses études en liturgie sacrée à l’université San Anselmo, à Rome. Le Père Delphin est membre du conseil 9279.
Le conseil Bishop Daniel J. Curley 3717, de Syracuse, New York, a rénové trois salles de bains à l’église St. Rose of Lima. Le conseil a fait don des 17 000$ que le projet a coûtés et il a contribué aussi de la main d’œuvre pour les rénovations.
UN DON DURABLE
Le conseil St. Pius X 9976, de Billings, Montana, a reçu un legs de 17 000$ de la succession de feu le frère Harold Lambert. L’argent a été partagé entre 14 bénéficiaires parmi lesquels St. Francis School, Miles City Hospital, La Vie, et d’autres. CAMP FATIMA
Le conseil Union 4504 (New Jersey) a fait don de 15 000$ au camp Fatima du New Jersey, un organisme non confessionnel sans but lucratif qui
Les membres du conseil Villa Candida Subdivision 13858, de Bula, Mindanao, peignent et mettent des lettres sur une enseigne de la chapelle Immaculate Conception. Les C. de C. ont payé tout le matériel nécessaire à la réalisation de ce projet.
CHEVALIERS À L’ŒUVRE
ÉLAN DE FRATERNITÉ
Le conseil Campbell 573, de Manchester, Connecticut, a aidé à organiser le petit déjeuner annuel commandité par Brotherhood in Action (Fraternité à l’œuvre), un groupe d’organismes fraternels qui vient en aide à des enfants malades ou invalides. Les frères chevaliers se sont aussi portés volontaires pour assister au cours du petit déjeuner qui a rapporté la somme de 4000$ pour deux enfants qui souffrent de leucémie lymphoblastique aiguë. PIQUE-NIQUE D’INTÉRIEUR
Le conseil St. Albert the Great 7925, de Huntington Valley, Pennsylvanie, s’est rendu à la maison d’accueil pour anciens combattants Delaware Valley pour offrir un pique-nique d’intérieur aux patients en résidence. Les C. de C. ont servi à manger et à boire à tous les participants. PLANTATION
Le conseil St. Peter the Apostle 14648, de Barangay Telegrapho, Visayas, gère une plantation de maïs doux dont les recettes servent à défrayer les cotisations de frères chevaliers n’ayant pas les moyens de le faire, et servent aussi à financer des activités de bienfaisance du conseil.
NOUVELLE BICYCLETTE
BOTTOM LEFT: Photo by Randy Hale
Le conseil Pointe Claire (Québec) 4832 a donné une nouvelle bicyclette à un jeune de Pierrefonds qui s’était fait voler la sienne à l’école. DES PETITS DÉJEUNERS COMMUNAUTAIRES
Le conseil Père Irénée Bouchard 8189, de Beresford, Nouveau-Brunswick, organise neuf petits déjeuners
CLASSES D’ÉDUCATION RELIGIEUSE
Le conseil Nuestra Señora de Los Angeles 14903, de Durango, Mexique Nord-ouest, commandite des classes d’éducation religieuse à l’école de catéchisme José Luis Galindo Amaya. PROGRAMME PRO-VIE
Durant leur déménagement dans des quartiers provisoires à Tonopah des Sœurs Pauvres Dames de l’Adoration, des membres du conseil St. Henry 9467, de Buckeye, Arizona, donnent un coup de main avec le transport des caisses. Les Sœurs sont en train de construire un monastère à la chapelle Our lady of Solitude (en arrière plan) qui servira enfin comme maison de retraite. communautaires au cours de l’année, et il fait don des recettes à deux communautés religieuses : Holy Name of Jesus et St. Teresa of Avila. AIDE À UN MONASTÈRE
Le conseil Our Lady of the Mountains 10799, de Sierra Vista, Arizona, participe à de nombreux projets de rénovation au monastère Holy Trinity, de St. David. Les C. de C. aident à réparer le toit de l’établissement, la cuisine et ils ont aussi amélioré le quartier d’habitation du monastère. Les membres du conseil se sont aussi portés volontaires pour les travaux du bazar et du festival annuel des arts du monastère. UN BON COUP DE MAIN
Quand la fille du frère chevalier Greg Gruss, a été victime d’un accident de planche à neige, le conseil St. Aloysius 13142, de Yoder, Indiana, est venu à son aide. Les C. de C. ont autorisé un don de 1000$ pour aider à défrayer les frais de transport, et ils ont
organisé une collecte dans la paroisse qui a rapporté 1800$. Ils ont aussi lancé une campagne de collecte de fonds qui a rapporté 24 000$ pour défrayer les frais médicaux, en plus de construire une rampe pour fauteuil roulant à sa résidence.
Le conseil ukrainien St. Nicholas Byzantine 7659, de Calgary, Alberta, a tenu un souper ukrainien et une vente aux enchères par écrit qui ont rapporté 7000$ pour « Accueil Grossesse ». Le conseil a aussi organisé une « randonnée pour la vie » qui a rapporté 5800$ supplémentaires au Respect de la Vie et à des œuvres de bienfaisance. ACHAT D’UNE FOURGONNETTE
Le conseil St. Bridget 9800, de Mesa, Arizona, a donné une fourgonnette accessible aux personnes handicapées à une famille dont la fille a été victime d’un sérieux accident d’automobile. La famille avait besoin de cette fourgonnette pour transporter la fille à ses rendez-vous de médecins, plutôt que de s’y rendre par ambulance ou services spéciaux. À L’AIDE DES SANS DÉFENSE
Les sires chevaliers de St. Petersburg, Floride, regardent l’évêque Robert N Lynch bénir une relique à l’extérieur de la cathédrale St. Jude the Apostle. Les Chevaliers de Colomb des conseils et assemblées de la région ont offert une couverture constante de gardes d’honneur, un service de placiers et de sécurité pour toute la durée de la visite de la relique. Monseigneur Lunch est membre du conseil 9105, de St. Petersburg.
Le conseil Lancaster 1016 (Ohio) a été associé depuis plusieurs années à The Lighthouse Inc., un organisme qui offre le gîte aux femmes et aux enfants qui sont victimes de violence. Les C. de C. ont contribué à de multiples projets de rénovation. Récemment, le conseil a fait don de 400$ pour faire installer une douche pour les personnes handicapées dans une des salles de bain de l’organisme. Par ailleurs, les Chevaliers de Colomb cultivent annuellement une récolte de tomates à la résidence.
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
DES CRÊPES POUR L’ÉDUCATION
Le conseil Queen of All Saints 12951, de Michigan City, Indiana, a tenu un petit déjeuner de crêpes qui a rapporté 470$ pour aider à défrayer le coût d’une nouvelle aile qui ajoutera plusieurs salles de classe à l’école paroissiale. Le conseil tient quatre petits déjeuners du genre annuellement pour venir en aide à diverses causes de bienfaisance. UNE VOITURE POUR LE CURÉ
Quand le Père Lawrence D. Conley, Curé de la paroisse St. Ann a annoncé qu’il prenait sa retraite, il a mentionné que son automobile devait en faire autant. Comme le Père Conley devait, durant sa retraite, remplacer temporairement les prêtres malades ou en vacances, le conseil St. Anne 10221, de Gorman, Maine, a décidé d’offrir une nouvelle voiture à son curé/aumônier. Au cours de plusieurs mois auprès des pa-
Bill Friend (à droite), de l’Assemblée St. Francis de Sales à Fairdale, dans le Kentucky, inscrit avec son épouse Marcie des motocyclistes dans le cadre de la Randonnée en moto des Chevaliers de Colomb et du Mercredi des enfants, une émission de télévision qui traite d’adoption. Plus de 100 motocyclistes ont participé à ce défilé de 167 km. Le projet a rapporté près de 3000$ à l’organisme Wednesday’s Child, un organisme qui favorise l’adoption d’enfants ayant des besoins spéciaux.
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membre du conseil récemment décédé. Cette collecte de fonds a réuni 560$ et dont on a fait don à Wuesthoff Hospice & Palliative Care Center où Robinson a vécu ses derniers jours sur terre. SORTIE POUR LES PRÊTRES
Les membres du cercle Tom McCarthy 3611, de San Antonio, montrent la laveuse à pression avec laquelle ils ont nettoyé l’église Prince of Peace au cours d’une journée de travail. Les écuyers ont nettoyé les deux entrées de l’église, le monument des Dix Commandements, le monument Provie, les marches de l’entrée principale, la rampe pour les fauteuils roulants et le tambour de la réception des marchandises, les trottoirs et l’entrée des bureaux de la paroisse. roissiens, et en secret, et auprès des membres, le conseil a réussi à réunir la somme de 18 000$ pour faire un cadeau surprise d’une nouvelle voiture au Père Conley. UNE BONNE CARGAISON
Le conseil Bishop Sheen 7487, de Jenison, Michigan, a organisé une collecte en faveur de la Société Saint Vincent de Paul. Avec l’aide de dons de la part des paroissiens et des membres de la communauté, les C. de C. sont parvenus à remplir un camion fermé d’articles ménagers neufs ou usagés. FACTEURS BÉNÉVOLES
Les membres du conseil Father Stephen T. Badin 4263, de Granger, Indiana, livrent 60 bulletins paroissiaux de l’église St. Pius aux pensionnaires de cinq foyers d’accueil. Les Chevaliers de Colomb rendent visite aux pensionnaires qui sont incapables d’aller à l’église pour assister régulièrement à la messe, et ils rapportent que certaines de ces personnes ayant abandonné l’Église reviennent au bercail.
SOUPER/DANSE PHILIPPIN
Le conseil Our Lady of the Philippines 13545, le conseil St. Kevin 13881, et le conseil St. Malachy 14315, tous de Montréal, ont coparrainé une danse et un souper d’authentiques mets philippins. Près de 160 personnes y ont assisté, et le projet a rapporté 1500$ pour aider un projet de construction à l’église St. Kevin.
Le conseil Bardstown (Kentucky) 1290 a organisé une sortie pour aller souper pour les prêtres de l’archidiocèse de Louisville. Les membres ont accompagné 37 prêtres et diacres ainsi que Monseigneur l’archevêque Joseph E. Kurtz de Louisville qui est membre du conseil Mount Mercy 14609, de Peewee Valley. POUR UNE VEUVE
Le conseil Powell River (Colombie-Britannique) 5417, a peint et posé un revêtement de vinyle sur le garage de la veuve d’un membre décédé du conseil. Les frères chevaliers ont contribué plus de 100 heures de travail bénévole pour compléter ce projet.
POUR UNE AGENCE D’ACCUEIL FAMILIAL
Le conseil St. Matthew 14360, de Norwalk, Connecticut, a organisé un piquenique pour l’organisme Family & Children’s Agency; le conseil a financé ce projet avec la somme de 750$. En plus de l’aide financière, les membres du conseil se sont porté volontaires durant le pique-nique, et le conseil a aussi donné un nombre de prix pour une tombola. À LA DOUCE MÉMOIRE D’UN FRÈRE DÉFUNT
Le conseil Mgr Martin B. Power 14573, de Melbourne, Floride, a organisé une collecte de fonds en l’honneur de David W. Robinson,
Ron Sperry (à gauche) du conseil William E. Burke 189, d’Utica, New York, et son fils Craig, s’efforcent d’assembler un Chemin de la Croix en plein air à l’église Sacred Heart/St. Mary de New York Mills. Ce projet est pour marquer le 100e anniversaire de la paroisse. Le Chemin de la Croix a été construit sur un lopin de terre de la paroisse, et il a été doté d’un éclairage pour favoriser les dévotions en soirée.
À LAC ’ŒUVRE KCHEVALIERS NIGHTS IN TION
Nichols College, le conseil Webster (Massachussetts) 228 a pris les dispositions nécessaires pour que les meubles usagés soient donnés et transportés à deux écoles catholiques locales. Les C. de C. ont assuré le transport des meubles de Nichols College à l’école St. Louis et à l’école St. Anne.
Des membres du conseil Nuestra Señora del Pilar 4352, de Bataan, Luçon, plantent des semis sur le bord de l’autoroute Bataan. Le conseil a fait équipe avec son auxiliaire féminin et plusieurs enseignants et élèves pour planter ces jeunes arbres. BINGO POUR LES ŒUVRES
Le conseil Bishop Dunne 2813, de Forth Worth, Texas, a organisé un bingo pour réunir des fonds pour l’organisme La Popote Roulante. Des membres du conseil participent à la mission de l’organisme qui sert à manger tous les jours à plus de 3500 personnes âgées ou invalides. COUP DE CIRCUIT
Le conseil Epiphany 11033, de San Francisco a fait don de 2000$ à l’école Epiphany pour permettre l’achat d’uniformes pour l’équipe de baseball de l’école. POUR LES VOCATIONS
Le conseil Mgr Daniel J. Bourke 3607, d’Albany, Géorgie, a tenu son souper annuel pour les vocations. Ce repas a rapporté plus de 10 000$ pour appuyer 17 séminaristes du diocèse de Savannah. L’auxiliaire féminin du conseil a donné un coup de main en faisant tirer trois paniers-cadeau durant le souper. MEUBLES SCOLAIRES
Suite à des rénovations d’envergure d’un des bâtiments de
NOUVELLES BARRIÈRES ET ENSEIGNES
Le conseil Limay 10227, de Bataan, Luçon, a entrepris deux projets pour augmenter la visibilité et améliorer la sécurité de la paroisse. De un, il a installé deux enseignes en acier inoxydable devant l’entrée principale de l’église St. Francis of Assisi. Et de deux, il a installé cinq nouvelles barrières en acier sur le périmètre de l’église, à un coût de 4500 pesos (près de 1040$). COLLECTE DE COUCHES
Sous le regard de l’Abbé Michael J. McGivney, le conseil All Saints 11402, d’Atlanta, a transformé sa salle de conseil en stand de ravitaillement pour la course annuelle des caisses à savon de Dunwoody. Tout comme les courses professionnelles, le stand de ravitaillement est bondé d’activité parce que 15 jeunes pilotes et un grand nombre de bénévoles assemblent leurs voitures préfabriquées avant de se rendre sur le terrain de stationnement pour essayer leurs véhicules. Après le pesage de toutes les voitures et concurrents, la course commence sérieusement. Le louveteau Spenser Woolson, pilote de la voiture commanditée par le conseil 11402, s’est joint aux autres participants commandités par des hommes d’affaires et des groupes de la région. Le véhicule du conseil n’a pas remporté la course, c’est vrai, mais le conseil a été bien en évidence parmi des associations communautaires, au public local et devant les jeunes gens.
Le conseil Curé d’Ars 12148, de Round Rock, Texas, a organisé une collecte de couches au profit de Annunciation Maternity Home, un centre de ressources pour femmes enceintes dans le besoin. Le projet a rapporté plus de 3200 couches. UN ROSAIRE COMMUNAUTAIRE
En 2009, le conseil Marksville (Louisiane) 1217 a construit un grand chapelet illuminé pour marquer le 200e anniversaire de la municipalité. Tous les jeudis en soirée, les Chevaliers de Colomb et les citoyens se rassemblaient pour réciter le chapelet qui s’allumait un grain à la fois durant la récitation des prières. Ce programme a été si bien reçu que le chapelet est resté en place longtemps après les fêtes du bicentenaire. Les Chevaliers de Colomb ont l’intention de continuer cette prière communautaire encore longtemps.
(En haut) Le stand de ravitaillement dans la salle du conseil All Saints 11402, d’Atlanta – le point zéro où les concurrents assemblent leurs véhicules pour la course de caisses à savon Dunswoody. (À gauche) Avant le départ, Joe Fuentes, du conseil 11402, donne un coup de main au louveteau Spenser Woolson, le pilote de la voiture commanditée par le conseil 11402.
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
Kentucky, donne trois drapeaux américains au cimetière central des anciens combattants de Radcliff. Depuis son inauguration il y a trois ans, les Chevaliers de Colomb fournissent aussi une garde d’honneur pour chaque événement majeur et cérémonie au cimetière. DE NOS RANGS AU SÉMINAIRE
Les membres du conseil South Plainfield (New Jersy) 6203, étalent les plats offerts à leurs soupers de spaghettis appelés « Ne préparez pas le souper du vendredi ». Les recettes de ce souper qui est offert plusieurs fois au cours de l’année sont versées au fonds pour les œuvres du conseil. CAMPAGNE DE COLLECTE DE FONDS
Le conseil Mgr Kevin S. Mullen 12956, de Tampa, Floride, a lancé une campagne de collecte de fonds au profit de l’American Wheelchair Mission (Mission – fauteuil roulant). Après avoir écouté une présentation orale et une vidéo au sujet de cette mission, les Chevaliers de Colomb ont réuni 30 000$ des paroissiens. PROJET DE RECYCLAGE
Depuis plusieurs années, le conseil St. Margaret Mary 11091, d’Algonquin, Illinois, a récupéré des cannettes d’aluminium et des déchets d’acier inoxydable à être recyclés pour en faire des fauteuils roulants. Récemment, les frères chevaliers ont remis plus de 227 kg d’aluminium, en plus d’un évier de cuisine en acier inoxydable que l’on a donné aux Chevaliers. UN DÉFI RELEVÉ
Phil Nickel, le député du district 4 d’Oklahoma a abordé le conseil St. Bernard of Clairvaux 11959 de Tulsa concernant la remise à neuf d’une statue de Notre Dame de la Guadalupe donnée par les Chevaliers de Colomb de la région de Tulsa en 1980.
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Un donneur anonyme a offert de remettre à neuf la statue moyennant que les Chevaliers de Colomb réunissent la somme de 1000$ pour des œuvres catholiques de bienfaisance. Le député de district Nickel a sollicité tous les conseils de son district pour réunir cette somme. HOMMAGE AUX SOLDATS MORTS
À tous les ans, l’assemblée E. T. Murphy de Vine Grove,
Le conseil Father Stephen Langlade 11046, d’Elkton, Floride, et le cercle Sir Knight Andrew J. Dupont 5367, de St. Augustine ont coparrainé un souper bénéfice pour Matthew King, un ancien écuyer Colombien et membre du conseil qui fait actuellement des études sacerdotales. Le souper a rapporté 2000$ pour aider King dans ses études. COLLECTE PRO-VIE
Le conseil Bigfork (Montana) 14060 a parrainé une collecte au profit de Hope Pregnancy Ministries aux trois messes de la paroisse Pope John Paul ll. Cet organisme pro-vie offre d’autres possibilités que l’avortement. Les trois collectes, ajoutées à un don de 500$ du conseil, ont rapportés 2350$. RELIGIEUX POINT DE REPÈRE
Le vice-maître suprême Paul Lambert fait voir l’un des faisans abattus durant la 15e Chasse annuelle Bishop’s Charity Hunt, présentée cette année par la Catholic Foundation for Eastern South Dakota au ranch Horseshoe « K » de Kimball. Des frères chevaliers venant de toute la province ont participé au projet qui a rapporté 15 000$ pour l’éducation des séminaristes
À l’entrée de la ville, le conseil St. Vincent Ferrer 6287, de Baguio City, Luzon, a érigé une grande croix comme point de repère.
conseil a aussi acheté et installé un défibrillateur externe automatique dans l’église. Les fonds pour ce don ont été recueillis lors d’un déjeuner de crêpes organisé par le conseil.
RENOUVELLEMENT D’UN GRILLAGE
Le conseil Cashton (Wisconsin) 7096 a entrepris un projet à l’école Sacred Heart pour renouveler le grillage arrière du champ de base-ball de l’école. Usé par les intempéries et les ans, et les mauvaises herbes et les buissons, ce grillage était tombé en désuétude. Les frères chevaliers ont enlevé les buissons et les mauvaises herbes avant de reconstruire un grillage au coût de 500$. UNE JOURNÉE AU PARC
Le conseil Repentigny (Québec) 7701, a amené un groupe de jeunes défavorisés à passer un après-midi au parc des Six Drapeaux La Ronde, de Montréal. Chacun des participants a reçu le transport aller-retour sans frais, les droits d’entrée, un sweat-shirt commémoratif et un dîner. CONCERT POUR LA VIE
Le conseil St. Monica 5656, d’Irving, Texas, a commandité un concert pour la vie dans sa paroisse. Les recettes serviront à défrayer les activités pro-vie du conseil, parmi lesquelles son partenariat avec Our Lady of Guadalupe Maternity Shelter de Dallas.
RÉNOVATIONS À UNE ÉGLISE
HONNEUR AU MÉRITE
Le conseil James A. Hansen 13122, de Dassel, Minnesota, a installé un nouveau crucifix et il a modifié les portes du centre d’éducation de l’église de Cokato. Ce centre sert de salle pour les classes d’instruction religieuse, pour la messe et autres activités paroissiales. Le
Avec l’aide de Guadalupana Society et l’organisme de retraite ACTS, le conseil Our Lady of Fatima 4315, de San Antonio, a monté un mur commémoratif à l’église St. Benedict pour honorer les paroissiens, anciens et actuels, qui ont servi dans les forces armées.
C A D E AU X E T A RT I C L E S D E P RO M OT I O N
VALUATION EXHIBIT OF
THE KNIGHTS OF COLUMBUS In compliance with the requirements of the laws of the various states, we publish below a Valuation Exhibit of the Knights of Columbus as of Dec. 31, 2010. The law requires that this publication shall be made of the results of the valuation with explanation as filed with the insurance departments.
ASSETS — Actual and Contingent 1. Admitted Assets of the General Account Fund, item 26, page 2 of Annual Statement: $16,861,960,910
LIABILITIES — Actual and Contingent 2. Old System Reserve — including additional reserve: $ 1,663,672 3. New System Reserve — including D.I. and Dis. W. $ 9,737,730,862 (net of reins): 4. Reserve for accident and health certificates: $ 165,699,585 5. Total per item 1 and 2, page 3 of Annual Statement: $ 9,905,094,119 6. Deduct liens and interest thereon, not included in Admitted Assets, and not in excess of required reserves on the corresponding None individual certificates: 7. Balance — Item 5 less item 6 above: $ 9,905,094,119 8. Liabilities of the General Account Fund, except reserve (items 3 to 22 incl. page 3 of Annual Statement): $ 5,226,913,618 9. Liabilities — Actual and Contingent — sum of $15,132,007,737 items 7 and 8 above: 10. Ratio percent of Dec. 31, 2010 — 111.43% Assets — Actual and Dec. 31, 2009 — 111.85% Contingent (Item 1) Dec. 31, 2008 — 113.02% to liabilities — Actual Dec. 31, 2007 — 114.28% Dec. 31, 2006 — 114.89% and Contingent (Item 9)
B.
A.
EXPLANATION The above valuation indicates that, on a basis of the A.E., A.M. (5), 1941 C.S.O., 1958 C.S.O., 1980 C.S.O., 2001 C.S.O., 1937 S.A., 1971 Individual Annuity Table, Annuity 2000 Table and 1983 “a” Tables of Mortality with interest at 9%, 8.75%, 8%, 7%, 6%, 5%, 4.5%, 4%, 3.75%, 3.5%, 3%, 2.5%, the future assessments of the society, at the net rate now being collected, together with the now invested assets of the General Account Fund are sufficient to meet all certificates as they mature by their terms, with a margin of safety of $1,729,953,173 (or 111.43%) over the above statutory standards. STATE OF: Connecticut SS. COUNTY OF: New Haven
C. A. Montre Skagen caractéristique. Bracelet de mailles métalliques Skagen®, du Danemark, et boîtier d’acier brossé et fermoir rabattu à double verrouillage. Cadran de métal industriel avec aiguilles sur deux niveaux et indicateurs d’heure numériques et de date. Emblème de l’Ordre audessus de la date. PG-16 — 140$ B. Veste de pêche Columbia®. De 60 p.c. coton / 40 p.c. popeline polyester, avec collet en filet 75 p.c. nylon/25 p.c. élasthanne. Caractéristiques : fermeture éclair devant, six pochettes devant à fermeture velcro, quatre larges pochettes au bas avec fermeture éclair, deux rétracteurs à étrier, ganse pour canne, sherpa amovible pour mouches et à l’arrière, anneau en D pour gréement. Knights of Columbus brodé, devanture gauche. M (PG-575), G (PG-576), TG (PG-577) er TTG (PG-578) — 70$ C. Fourre-tout de luxe. De coton classique avec fermeture éclair. Couleur neutre avec garniture bleue. Knights of Columbus et emblème de l’Ordre sur la devanture. Largeur : 58 cm; hauteur 35,5 cm. PG-822 — 17$
The officers of this reporting entity, being duly sworn, each depose and say that they are the described officers of the said reporting entity, and that on the reporting period stated above, all of the herein described assets were the absolute property of the said reporting entity, free and clear from any liens or claims thereon, except as herein stated, and that this statement, together with related exhibits, schedules and explanations therein contained, annexed or referred to, is a full and true statement of all the assets and liabilities and of the condition and affairs of the said reporting entity as of the reporting period stated above, and of its income and deductions therefrom for the period ended, and have been completed in accordance with the NAIC annual statement instructions and accounting practices and procedure manual except to the extent that: (1) state law may differ; or, (2) that state rules or regulations require differences in reporting not related to accounting practices and procedures, according to the best of their information, knowledge and belief, respectively. Furthermore, the scope of this attesta-tion by the described officers also includes the related corresponding electronic filing with the NAIC, when required, that is an exact copy (except for formatting differences due to electronic filing) of the enclosed statement. The electronic filing may be requested by various regulators in lieu of or in addition to the enclosed statement. Subscribed and sworn to before me this 15th day of February 2011. ELIZABETH A. HUGHES Notary Public CARL A. ANDERSON, President EMILIO B. MOURE, Secretary CHARLES E. MAURER JR., Treasurer SEAL
OFFICIAL MAY 1, 2011:
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A P P L I C AT I O N D E N O S D E G R É S
Unité
Charité
Fraternité
Patriotisme
DES FRÈRES CHEVALIERS du diocèse de Lafayette, Indiana, vendent des billets d’une tombola pour une Corvette 1965 au profit des vocations sacerdotales. Vingt-huit conseils se sont unis pour un tirage qui a duré quatre mois durant lesquels la voiture a été en montre à dix-huit églises, six festivals, trois salons de l’automobile, et deux tournois de golf. Près de deux cent Chevaliers de Colomb ont vendu des billets, et la tombola a rapporté plus de 170 000$ pour le nouveau fonds des Chevaliers de Colomb pour les séminaristes.
LE PÈRE JIM ANTIPOREK (au centre) regarde l’ex-fidèle navigateur Raymond Scott de l’Assemblée Bishop Romeo Blancette, de Naperville, Illinois, remettre un drapeau américain à la directrice Maureen White de l’école St. Irene. Le conseil St. Irene 6710, de Warremville a donné un drapeau et un mât de drapeau à l’école en l’honneur d’un membre défunt du conseil. Au début de l’exercice scolaire, les élèves et les membres de l’administration de l’école se sont joints aux Chevaliers de Colomb pour une cérémonie d’inauguration.
DES MEMBRES du conseil St. Laurence 4169, de Toledo, Ohio, assemblent des lots de produits de réconfort pour les troupes cantonnées dans la province Kandahar en Afghanistan. Ils ont préparé 70 cartons d’articles de toilette, de papier à lettres, de gâteries et autres articles personnelles pour les soldats. • Des membres du conseil Queen Mary 8494, de League City, Texas, et les Queen Bee Quilters sont allés rendre visite au centre médical pour anciens combattants Michael E. DeBakey pour donner des édredons patriotiques artisanaux et des guides de prières aux résidents.
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UNITY: CNS photo/Sam Lucero, The Compass
DES MEMBRES du conseil Green Bay (Wisconsin) 617, nettoient un scooter motorisé durant un programme qui aide les personnes handicapées à se déplacer. Onze frères chevaliers ont participé à ce lavage annuel de fauteuils roulants qui en a accueilli 18. • Le conseil Bishop Denis J. O’Connell 12366, de Fort Mill, Caroline du Sud, a fait le ménage de la propriété de deux paroissiens incapables de le faire eux-mêmes. Ils ont tondu la pelouse, enlevé les mauvaises herbes, des arbres et des détritus.
CHEVALIER S DE COLO MB
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers à travers le monde ont la possibilité de faire une différence, que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.
Tomas Leon and Bobby Hulderman du conseil Father John Jay Jackson 1101 à Jackson, Tennessee, réparent une bicyclette offerte comme don dans le cadre d’une initiative pour distribuer des vélos à des familles dans le besoin. Des Chevaliers sont arrivés pour réparer des bicyclettes pour les enfants d’une centaine de familles dans le besoin.
ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.
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GARDER LA FO I VIVANTE
« IL FAUT TOUJOURS S’EN REMETTRE À DIEU. » J’ai grandi dans le nord-est de l’Inde, dans l’État d’Orissa, et j’avais environ 10 ans quand j’ai ressenti pour la première fois l’envie de devenir religieuse. Par la suite, toutefois, j’ai souvent craint de donner suite à cet appel, que je ne comprenais d’ailleurs pas tout à fait. Plusieurs distractions d’ordre terrestre et matériel m’ont presque amenée à abandonner ce désir d’appartenir totalement à Dieu. Vers la fin de l’école secondaire, j’ai participé dans ma paroisse à une fin de semaine de retraite axée sur les vocations. J’ai de nouveau senti l’appel lancé par Dieu, et j’ai alors compris que cela signifiait tout laisser derrière pour suivre JésusChrist — de manière à lui faire don de ma vie en servant mes frères et mes sœurs. Après la retraite, j’ai décidé d’annoncer ma décision à ma famille. La nouvelle les a enthousiasmés, surtout mon père adoré. Répondre « oui » à Jésus fut pour moi le moment de paix et de joie le plus mémorable que j’aie vécu. Mon conseil à quiconque considère une vocation religieuse serait de toute remettre entre les mains de Dieu. Il vous appellera au moment et là où il saura que vous gagnerez à le servir, puisque nous sommes tous appelés à tendre vers la sainteté.
Photo by Slav Zakota
SŒUR KARUNA KISPOTTA Poor Clare Missionary Sisters Santa Ana, Californie
VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.
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