Portfolio Julien Rippinger

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Portfolio

Julien Rippinger


Table des matières

7 La monumentalité vulnérable 15 Urbaneum 23 Ab-solvo 31 Quai des brumes 37 Station d’architecture 44 Curriculum vitae


Semestre 6: Atelier Histoire, Théorie & Critique Congruence & Distorsion : La présence critique de l’architecture

manifeste visuel :

La monumentalité vulnérable

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fig.1 — Entrée dans Paris & esquisse d’Adolf Hitler

La monumentalité nous réunit tous. Sa composition manie une géométrie élémentaire qui a pour effet une reconnaissance indubitable de son ordre imposé. Aller vers une fragilisation de la monumentalité transformera son dictat en une opportunité d’appropriation. Il s’agit d’exercer la construction (physique) et la destruction (idéologique) dans un même acte créateur ! Le langage monumental est utilisé par les monuments historiques, par exemple l’Arc de triomphe (fig.1). Pourtant il s’agit ici d’une perversion ! Un glossaire explicite (un demi-cercle dans un carré) est utilisé pour la seule fin de « conserver toujours présent et vivant dans la conscience des générations futures le souvenir de telle action ou telle destinée » 1. C’est-à-dire introniser l’image d’un triomphe glorieux d’une guerre meurtrière. Brochant sur le tout, l’aptitude propagandiste de l’ordre monumental est entièrement extériorisée de l’œuvre au point de dompter la ville. Comme en témoigne le projet du pape Sixte V qui propage l’idéologie chrétienne sur Rome en reliant les monuments par de grands axes (fig.2). La signification de la ville, représentée en tabula rasa, est alors réduite au seul rituel de pèlerinage.2

1. ALOÏS RIEGL, Le culte moderne des monuments, Seuil, 1984, p. 35 2. PIER VITTORIO AURELI, The Possibility of an Absolute Architecture, MIT Press, 2011, p. 100 fig.2 — Antonio Bordino, carte de Rome, 1588

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fig.3 — DOGMA & OFFICE KGDVS, Cité Administrative, 2006

Le bâti de la Cité Administrative projeté ex nihilo par DOGMA et OFFICE KGDVS est disposé en grille orthogonale. Cette structure qui assure les besoins fondamentaux propose un ordre monumental. La trame qui définit l’échelle de la ville se présente comme une forme bien finie. Dépourvue donc de croissance, la ville est incitée à un développement autonome à une échelle sous-jacente dans chaque cadre (fig.3). Des déformations arbitraires ou impératives (conditions physiques du terrain) de la grille ajoutent une particularité à certains lieux. Même en employant la monumentalité comme outil à structurer la ville, la notion d’extériorité du monumental est troublée, car on se trouve en présence d’une dialectique claire intérieure/extérieure au projet de ville. La maison Nakayama de Arata Isozaki fait usage de ce dialogue. La composition basée sur le carré engendre une monumentalité qui agit tant sur l’extérieur que sur l’intérieur de l’objet (fig.4). En soulevant le bloc, un espace qui accueille la fonction publique de l’habitant est mis en place. Les colonnes qui accomplissent cet acte sont placées en saillie et acquièrent ainsi une indépendance formelle par rapport au reste du bâtiment. Un geste qui est répété avec les éléments carrés des coins tant en façade qu’en plan. La scission avec l’environnement se conclut par l’absence de vues directes vers l’extérieur. Le récipient défini par ses parois ne vaut plus que pour lui-même. Ainsi l’occupant possède une liberté absolue pour aménager sa maison en fonction de son mode de vie. La matérialité des cloisons légères en bois favorise la désobéissance envers l’oukase de l’enveloppe rigide en béton et en brique de verre. À certains endroits, les parois ne montent pas jusqu’au plafond, elles sont comme des objets indépendants posés dans un réceptacle. Leur plan qui suspend l’utilisation rigide et itérative du carré exemplifie ce propos.

fig.4 — Arata Isozaki, maison Nakayama, 1964

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fig.5 — Kazuo Shinohara, maison inachevée, 1970

Kazuo Shinohara utilise de la même manière une monumentalité fragilisée au cœur de la maison inachevée. Non seulement il favorise l’investissement de celui-ci, il exacerbe sa théâtralisation. La maison s’articule autour d’un carré central qui reprend toute la hauteur. Un puits de lumière zénithal offre de la lumière à ce lieu fort isolé autant de l’extérieur que des autres parties de la maison. La monumentalité est entièrement intériorisée (fig.5). La symétrie tant respectée en plan disparaît en élévation. Chaque côté comprend une porte et une fenêtre. Quant à la face du séjour, les deux éléments sont superposés sur un axe vertical. À la face opposée, cet axe suit le tracé diagonal de l’escalier au revers du mur. En plus de cette dérogation, les bouches de ventilation participent à la fragilisation de la géométrie et de la matérialité. Sans fonction et sans être impératif pour la circulation, cet espace célèbre toute action qui y a lieu, toujours interrogée par les deux regards du premier étage. Une vision furtive, juste avant de descendre l’escalier, une autre plus lente, à partir du séjour. La monumentalité est atteignable à toute échelle. L’emprise autant introvertie que rayonnante de sa forme finie est rendue tangible par sa composition basée sur une géométrie fondamentale. Permettre la dérogation à cette forme et à ce qu’elle exprime est l’ambition de la monumentalité vulnérable. Multiplier les points de vue, donc les interprétations critiques soulevées par les fragilisations de l’ordre régnant, en sera l’éloge.

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Semestre 6: Atelier Histoire, Théorie & Critique Congruence & Distorsion : La présence critique de l’architecture

Urbaneum

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Lieu pour la citadinité. Un objet qui incarne l’engagement de ceux qui l’occupent et qui se le disputent. Reconnaissable par ses formes claires et détachées de son contexte défiguré par un pluralisme de conformité.

a ses usagers respectifs (visiteurs et chercheurs) sans pour autant isoler l’un de l’autre. Les plateaux visités durant l’ascension sont en bois et s’opposent par leur matérialité à l’enveloppe extérieure et intérieure (cage d’escalier). Coincés entre ces deux entités, les regards Le visiteur s’approprie l’objet s’échapperont rarement vers l’extérieur. L’éclairage naturel perçu comme une seule et unique masse en cherchant est indirect, ce qui introverti l’entrée dissimulée à l’arrière l’usage des espaces qui est du bâtiment. Une douce toujours soumis aux regards pente l’amène d’abord sous des usagers qui n’y ont pas le rocher écrasant. Ensuite, accès. le passage dans la cage d’escalier carrée, parsemée par la lumière et comportant un double colimaçon jusqu’au dernier étage, détrompe la perception de la lourdeur du bâtiment. Chacun des deux escaliers 16

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Semestre 5

Ab-Solvo

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Une ancienne ville industrielle à l’abandon, privée de l’urbain à cause d’un étalement encouragé par la spéculation. Les substituts se mettent en place : complexe de piscine et centre commercial inscrits avec l’urbanisme, c’est-à-dire intégrés dans le réseau qui gère la circulation et délaisse l’espace entre les différentes capsules. Face à cette situation, le recours au mur s’impose. Utilisé de la manière la plus pure, c’est-à-dire comme limite, il détermine où le monde actuel s’arrête et où le néophyte commencera. Le projet propose une grammaire pour une nouvelle forme de ville. Volontairement déconnectée du réseau existant, une

alternative émerge à travers l’autonomie. Un camp géré par ses habitants dont les logements dessinent les cadres propices à un libre développement sous-jacent. Des scènes de désagrément comme nouvel espace de citadinité où de nouvelles formes peuvent être imaginées et construites. Une promenade sur le mur périphérique qui prend la forme d’une enceinte en briques met en scène la dichotomie créée. Le parking, résidu du siècle passé, expose l’archipel dans lequel le projet prend place.

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Semestre 4

Quai des brumes

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L’édifice au coin d’un îlot bruxellois comprend deux parties qui répondent à deux finalités indépendantes : la première, à travers la « Maison de la Ville et de l’Architecture », qui agit comme socle (sous-sol et rez-de-chaussée) et contient un parcours d’exposition qui aboutit dans une librairie et un café relié au quartier ; la deuxième, aux étages supérieurs, répond à la question du logement. Les trois derniers étages comportent cinq logements avec au total neuf chambres. En façade, une couronne d’une expression entièrement indifférente par rapport à ce qu’elle abrite installe une dialectique entre le contenant et le

contenu. Son épaisseur est appropriable grâce aux pergolas. Les logements — lieux d’individualisme — sont dimensionnés au strict minimum nécessaire pour un fonctionnement indépendant. Un langage objectif, partagé ainsi, est dédié à l’entité la plus subjective, la caverne du sujet.

exploité pleinement. Un espace dégagé et polyvalent, une grande cuisine avec une réserve et un coin à manger, un jardin, un atelier, une buanderie, un salon, une bibliothèque avec un poste de projection, une chambre d’amis et un sauna sont ainsi offerts aux habitants.

L’écart entre le socle public et les logements privés contient l’élément de rupture avec les projets de logements collectifs conventionnels. Ainsi la façade se libère de la rigidité antérieure. Le droit à l’usage supplante le droit à la propriété. La communautarisation permet le luxe, car partagé et donc 32

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Semestre 3

Station d’architecture

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L’ubiquité comme programme. La station d’architecture est un atelier itinérant. D’un endroit à l’autre, il ne tente pas d’exposer le travail architectural dans une logique propagandiste mais stipule la curiosité par sa simple présence. Déconnecté des lieux inconnus et imprévisibles il embarrasse ceux-ci par ses volumes. « Faire entrer dans la maison le monde extérieur et permettre à l’intérieur de la maison d’aller au-dehors » (Frank Lloyd Wright), tout en assumant son rôle d’objet.

geste de délimitation. Tant l’intérieur que l’extérieur ne possèdent aucune barrière importante mais un ensemble de frontières subtiles. Une entrée principale est complétée par deux entrées secondaires couvertes d’un porte-àfaux. Le rez-de-chaussée, c’est-à-dire la surface la plus importante qui accueille le travail en atelier, est entièrement accessible au public. Le bureau est légèrement surélevé et a un plafond plus bas en opposition à la double hauteur centrale. L’escalier dissimulé derrière le coin du mur sépare finalement le La contrainte majeure public de l’espace restant. d’une surface maximale La cuisine avec balcon de quarante mètres carrés est écartée d’un saut de la stimulait les doutes à chaque bibliothèque qui représente 38

le dernier recoin. Cette brèche est un nœud compact de circulation : une échelle qui mène au premier étage ainsi qu’un recoin au rezde-chaussée qui mène aux sanitaires.

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Curriculum Vitae

Julien RIPPINGER julien.rippinger@ulb.ac.be http://student.ulb.ac.be/jripping Né le 26 octobre 1990 à Ettelbrück Nationalité : luxembourgeoise

LOGICIELS Adobe CS4 (Photoshop, InDesign & Illustrator) AutoCad 2013 Sketchup 7 Microsoft Office 2008

FORMATIONS 1995 - 2003 Enseignement préscolaire et école primaire 2003 - 2009 École secondaire, Athénée Royal de Virton 2009 - Études supérieures d’Architecture à la faculté d’Architecture de l’Université Libre de Bruxelles Atelier Histoire, Théorie & Critique prof. Iwan Strauwen & Judith Lemaire 2012 - 2013 Erasmus à l’Istituto Universitario di Architettura di Venezia Laboratorio Architettura & Città prof. Paola Viganò

DIVERS 2010 Workshop les « les Ateliers Nocturnes » avec Wim Cuyvers 2010 Représentant étudiant au Conseil Facultaire 2011 Workshop « les Ateliers Nocturnes » avec Architecten de vylder vinck taillieu 2011 Représentant étudiant au Conseil Facultaire 2011 Voyage et stage au Burkina Faso : création de Batik et ini- tiation au bronze 2012 Workshop « les Ateliers Nocturnes » avec RaumlaborBerlin

LANGUES Luxembourgeois Français Allemand Anglais Italien

langue maternelle courant courant moyen scolaire

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