CONSTRUIRE LES LOYAUTE N°186

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JEUNESSE

L’enseignement en débat en province des îles Loyauté La province des îles Loyauté (PIL) a organisé en juillet des rencontres autour de la question de l’enseignement. Objectif : en dresser un état des lieux et de nouvelles perspectives. Après des rencontres à Lifou et au campus des îles à Nouméa, une journée-débat s’est déroulée le 15 juillet à Ouvéa. nseignants, associations, retraités, représentants des institutions politiques, coutumières et religieuses, tous ensemble réunis pour parler de l’école d’aujourd’hui et imaginer celle de demain. “L’idée est de rester dans le cadre du Projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie tout en réfléchissant à comment lui donner une déclinaison provinciale, explique Léonard Wamalo, directeur adjoint de la direction de l’enseignement à la PIL, pour l’accompagnement scolaire par exemple, on se demande si on doit aider les parents d’élèves ou le mettre en place au niveau institutionnel, alors on consulte la population”.

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Parmi les ateliers, l’un a regroupé les plus de 35 ans. Beaucoup ont évoqué l’expérience de l’école populaire kanak (l’EPK, mise en place à Ouvéa de 1984 à 2000 suite à l’appel au boycott de “l’école coloniale” par le FLNKS) pour proposer plus de culture kanak dans l’école d’aujourd’hui. “Pourquoi ne pas traduire des livres en langues iaai et faga-uvea, pour redonner le goût de la lecture”, a ainsi proposé Charles Wea. A Ouvéa, la division par deux du nombre de collégiens en 20 ans (dû au travail des parents à l’extérieur, et notamment à Nouméa) et la disparition de certaines filières d’accompagnement sur l’île, comme la Maison familiale et rurale, la section Segpa ou l’ALEP (lycée professionnel), a été

identifiée comme une des causes du décrochage scolaire. “Au lieu d’avoir trois collèges à Ouvéa, je pense qu’il en faudrait deux avec un lycée, a réagi Hinö Wea, ainsi qu’une antenne de l’université de Nouvelle-Calédonie à Lifou et des partenariats avec les pays non-alignés pour certaines formations, afin d’éviter que les enfants ne soient coupés de leur maison et de leur culture”.

Dans l’attente d’une meilleure relation enseignants-parents Côté enseignants comme parents, le besoin de renouer le dialogue a été souligné. “On dirait que les parents ont peur de venir nous voir”, a fait remarquer une enseignante. “On voit que ce n’est pas facile parfois pour eux, a, de son côté, souligné un parent, mais on se comprendrait mieux si les enseignants s’appuyaient sur les images de la culture mélanésienne pour communiquer”. Parmi les propositions : que l’école soit moins théorique avec des ateliers pratiques en après-midi, des horaires allégées et moins de pression sur les enfants. “Il faut que cette journée serve à quelque chose, quelle sera la suite ?”, s’est questionné, de con côté l’ancien sénateur loyaliste Simon Loueckhote. Tous les groupes ont exprimé un besoin de concret et de moyens financiers pour l’école de demain. Après des débats à Maré et Tiga, un colloque-synthèse s’est tenu à Lifou les 10 et 11 août. La remise d’une charte provinciale de l’éducation au président de la PIL est prévue le 30 septembre.

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