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Àvivre

#110

ARCHITECTURES

MAISON ARCHITECTURE INTÉRIEUR DESIGN OUTDOOR

LLE NOUVE E !

L FORMU

EN QUÊTE D’ESPACE !

Extensions et aménagements : les architectes poussent vos murs !

INTÉRIEURS

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3’:HIKPRD=ZU\^UY:?k@b@b@k@a";

TENDANCES DESIGN

CUISINES AVEC ÎLOT

À DÉCOUVRIR AUSSI…

Le vintage se mêle au contemporain !

Cas pratiques pour trouver l’inspiration

Tolkien à la BnF, la série Bauhaus…

ISSN 1665-7456

NOV | DÉC 2019

Escale dans le pied-à-terre azuré d’un pilote de ligne

FONCTION. ÉLÉGANCE. HARMONIE.

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#110 | ÉDITO

ENTREZ DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR…

« "Allons, Kitty, si tu veux bien m'écouter, au lieu de bavarder sans arrêt, je vais te dire tout ce que je pense de la Maison du Miroir. D'abord, il y a la pièce que tu peux voir dans le Miroir… Elle est exactement pareille à notre salon, mais les choses sont en sens inverse. (…) Et maintenant, oh ! Kitty ! maintenant nous arrivons au couloir.

On peut tout juste distinguer un petit bout du couloir de la Maison du Miroir quand on laisse la porte de notre salon grande ouverte : ce qu'on aperçoit ressemble beaucoup à notre couloir à nous, mais, vois-tu, peut-être qu'il est tout à fait différent un peu plus loin. Oh ! Kitty ! ce serait merveilleux si on pouvait entrer dans la Maison du Miroir ! (…) Mais, ma parole, voilà qu'il se transforme en une sorte de brouillard ! Ça va être assez facile de passer à travers… " Pendant qu'elle disait ces mots, elle se trouvait debout sur le dessus de la cheminée, sans trop savoir comment elle était venue là. Et, en vérité, le verre commençait bel et bien à disparaître, exactement comme une brume d'argent brillante. Un instant plus tard, Alice avait traversé le verre et avait sauté légèrement dans la pièce du Miroir. »

© Caroline Dethier

Lewis Carroll, De l’autre côté du miroir, 1871, Londres

Comme Alice, Architectures À Vivre vous emmène dans l’univers de sa nouvelle formule.

Bonne découverte !

Mathieu Fumex, rédacteur en chef

www.avivremagazine.fr

3

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Anne, Décoratrice Damien, Architecte, paris

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AU SOMMAIRE | #110

À-CTUS 11 À la une 15 À voir 16 À picorer 18 À l’affiche 28 À deux pas 32 À vol d’oiseau 34 À l’horizon

42 INTÉRIEURS TUTOS D’ARCHIS 58 Cuisine avec îlot SHOPPING 70 Plat chic, broc choc !

EN DÉTAILS 72 Le pied-à-terre azuré de Markus Maurizio Giovannoni architetto

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DESIGNBOARD IN THE AIR 42 Les nouveaux classiques STUDIO DE DESIGNER 46 Pierre Charpin ATELIER DE MARQUE 48 Cassina FEATURING 50 Concrete LCDA ft. Rodolphe Parente 52 NEW IN

58

70 72 6

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NOUVEAU LEXUS UX HYBRIDE PACK BUSINESS

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AU SOMMAIRE | #110

HISTOIRES DE MAISONS EN QUÊTE D’ESPACE !

82 Rénovation et extension d’une villa en Gironde BKBS Architecture 96 Extension et surélévation d’une maison à Londres Nimtim architects 108 Surélévation sur les toits de Paris JAVA Architecture 120 Extension d’un bungalow australien Austin Maynard Architects LA SELEC’ 134 Cuisine et électroménager

96

OUTDOOR JARDIN 148 Réaménagement d’un jardin à Cannes Florian Degroise SHOPPING 152 Jardins d’hiver

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120

FACE B 154 EN MOTS 156 #SANSFILTRE PORTFOLIO 158 Les filles du Bauhaus NOUVEAUX MONDES 169 Microcosmer à la carte Le monde des îles

134

175 Carnet d’adresses 176 L’ours 178 À suivre…

152 8

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LE LABORATOIRE DU LOGEMENT

ZURICH

Mehr als Wohnen, bâtiment M Hunziker Areal, Zurich architecture :Duplex Architekten photo : © Johannes Marburg Design graphique : FormaBoom

Les coopératives réinventent le logement social Exposition 18 octobre - 19 janvier 2020

Cité de l’architecture & du patrimoine Palais de Chaillot – M° Trocadéro – Paris 16e

citedelarchitecture.fr #ExpoLaboLogement

À LA UNE | À-CTUS

Dans le cerveau de Tolkien

Bilbo arrive aux huttes des Elfes des radeaux, illustration du Hobbit, 1937. © Bodleian Library. The Tolkien Estate Limited

texte charlotte fauve

Célèbre auteur du Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien n’était pas qu’un brillant conteur. Géographe, linguiste, illustrateur… La Bnf lui rend hommage avec une exposition riche. N’oubliez pas votre dictionnaire français-elfique, le départ pour la Terre du Milieu est imminent. www.avivremagazine.fr

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JUSQU’AU 16 FÉVRIER 2020 PARIS (13e)

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C

inq cents boîtes de « merveilleux manuscrits », trois cents livres « inestimables », des récits d’aventure et des poèmes, des cartes des Terres de l’Ouest et de faux écrits nains, des aquarelles, des croquis… Avant même la lecture du Seigneur des Anneaux, le plus grand fonds d’archives de Tolkien au monde, à la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford, est déjà en soi, périple enchanteur. Cet automne à la BnF, « tel est le continent littéraire proposé à la découverte », explique Vincent Ferré, commissaire de l’exposition Tolkien, qui, pour la première fois en France, ex-

pose les manuscrits originaux de l’auteur britannique. Une plongée dans les paysages du Mordor ou de la Lothlórien, mais surtout dans ceux qu’inventait le cerveau du philologue. De son lit d’hôpital pendant la Grande guerre, jusqu’à sa mort en 1973, J.R.R. Tolkien a ainsi œuvré pendant quarante ans à la création de mondes imaginaires. Il y a donc un Tolkien écrivain, mais aussi un Tolkien illustrateur ou encore géographe : « C’est même ce qui distingue cette Terre du Milieu de la plupart des domaines créés par la fantasy en littérature », analyse la professeure Isabelle Pantin, dans le somptueux

Tolkien fumant la pipe dans su bureau de Merton Street, Billett Potter, 22 September 1972. © Billett Potter, Oxford

À-CTUS | À LA UNE

Beleg découvre Flinding à Taur-na-Fúin (« Forêt de Fangorn »), 1928. © Bodleian Library. The Tolkien Trust 2019-2020. / Fendeval, illustration du Hobbit, 1937. © Bodleian Library. The Tolkien Estate Limited. / Conversation avec Smaug, illustration du Hobbit, 1937. © Bodleian Library. The Tolkien Estate Limited

catalogue qui accompagne l’événement.

En remontant aux sources d’inspiration du génial démiurge, on trouve la hantise de la guerre et de l’industrialisation, dans une Angleterre abimée par les usines. Pour ce petit Britannique ayant grandi dans la campagne de Sarehole, hameau à l’écart des faubourgs de Birmingham, la Comté, abri des pacifiques Hobbits, était sans doute une réminiscence bienheureuse du monde rural… et en tout cas un havre de verdure suffisamment grand, pour que des millions de fans continuent d’y trouver refuge. www.bnf.fr www.avivremagazine.fr

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À VOIR | À-CTUS

Monument au soulèvement du peuple de Kordun et Banija,

© Philippe Brault / Squaw Production

construit en 1981 par les architectes Berislav Šerbetić et Vojin Bakić à la demande de Josip Broz Tito. Comme sept autres icônes de l’architecture brutaliste communiste, ce muséemémorial est à découvrir à travers les yeux d’explorateurs urbains dans la web-série Urbex Rouge proposée par Arte.

Urbex Rouge de Anne-Lise Carlo coproduction : ARTE France et Squaw Production France, 2019, 8 x 6 mn à visionner en intégralité sur www.arte.tv jusqu’au 27 août 2022

www.avivremagazine.fr

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À-CTUS | À PICORER

Sam Lubell, préface de l’ouvrage Maisons.

Architectures d’Exception, Phaidon, 2019

« Vous avez un très joli cou ! » Alors que la saison des esprits frappeurs approche, la Cinémathèque française propose l’exposition Vampires, de Dracula à Buffy, à découvrir jusqu’au 19 janvier 2020. L’occasion de revenir sur les origines du mythe, mais aussi et surtout sur la façon dont cet être surnaturel a influencé les techniques en matière de réalisation et de photographie.

Paris (12e) www.cinematheque.fr

FIBRA ARCHITECTURES Jusqu’au 17 novembre, ce sont plus de 50 constructions en bambou, paille, chanvre, roseaux, algues ou encore osier que le Pavillon de l’Arsenal nous invite à découvrir, preuve que béton et métal ne sont pas une fatalité.

Paris (4e) www.pavillon-arsenal.com

PHOTOS DE COUPLE Toxique ? Amoureuse ?

Autodestructrice ?

Pour leur 16e édition, les Photaumnales étudient notre rapport à la Terre par le prisme du regard que nous posons sur elle. À découvrir jusqu’au 5 janvier 2020.

Beauvais (60) www.photaumnales.fr

MODERNE MAHARAJAH Esthète, homme politique, mécène, et même muse… Jusqu’au 12 janvier prochain, le musée des Arts décoratifs (MAD) nous emmène dans les pas de Yeshwant Rao Holkar II, plus connu sous le titre de maharajah d’Indore.

Un parcours qui conduira le visiteur jusqu’au palais de Manik Bagh, première construction moderniste du pays réalisée sur les fondations d’un bâtiment existant par l’architecte allemand Eckart Muthesius, et où se côtoient des œuvres signées Ivan Da Silva Bruhns, Eileen Gray ou encore Charlotte Perriand…

Paris (1er) www.madparis.fr

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C’est le pourcentage de maisons réalisées par des architectes en 2016 sur les 131 000 permis de construire délivrés cette année-là.

5 %

« "On n’est jamais aussi bien que chez soi." C’est peutêtre un peu cliché, mais c’est tellement vrai. »

Sources : Données issues de l’étude Archigraphie 2018, publiée par l’Ordre des architectes.

SOeS, données issues de l’enquête sur le prix des terrains à bâtir (EPTB), ministère de la Transition écologique et solidaire.

SOUVENIRS D’ÉTÉ Si la baisse du mercure vous déprime un peu, rendez-vous rue des Arts, à Toulon, pour découvrir Architectopies proposée par le CAUE Var. Une expo-photo sur l’architecture des logements de vacances et leurs habitants. www.cauevar.fr

30 ANS !

Inauguré le 14 juillet 1989, la Grande Arche de la Défense conçue par l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen à la demande de François Mitterrand souffle cette année ses 30 bougies.

Happy birthday !

Un nouveau musée pour la Poste Après plusieurs années de travaux, le musée de la Poste s’apprête à rouvrir ses portes ! Dans le bâtiment situé boulevard de Vaugirard et réhabilité par l’agence Jung architectures, les visiteurs pourront découvrir à partir du 23 novembre prochain la maquette finale du timbre-poste de la Marianne de Jean Cocteau, de beaux et vieux uniformes de postier ou encore des œuvres de street art. Il faudrait être timbré pour passer son chemin !

Paris (15e) www.ladressemuseedelaposte.fr

Lu (et approuvé) : « Avec un peu d’imagination et quelques champignons hallucinogènes, effectivement, on peut deviner dans ce rigoureux trait néo-moderne, entre une licorne à fleurs et un papillon-dromadaire, une tente de bédouins… » Jean-Philippe Hugron, Le Courrier de l’Architecte, 20 mars 2019, à propos du projet du pavillon France pour l’Exposition universelle 2020 de Dubaï, qualifié de « tente de bédouin » par ses architectes.

Otto Wagner, maître de l’Art nouveau viennois texte élisabeth károlyi

DU 13 NOVEMBRE AU 16 MARS 2020 PARIS (16e)

Dessin de projet pour la deuxième villa Wagner, Hüttelbergstrasse 28, 1912, dernière œuvre d’Otto Wagner avant sa mort (à gauche) et pour la station Akademiestrasse, aujourd’hui Karlsplatz, 1898 (à droite). Les deux bâtiments existent encore et se visitent.

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L

a Cité de l’architecture et du patrimoine consacre une rétrospective à Otto Wagner, figure majeure de l’architecture européenne qui a façonné la capitale autrichienne, des années 1880 à sa mort en 1912. Père de la modernité viennoise, ses premiers immeubles relèvent pourtant d’un historicisme indiscutable. Il a 53 ans lorsque ses premières réalisations modernes sortent de terre, et 56 quand il rejoint le mouvement de la Sécession, lancé par ses élèves en 1894.

Dès lors, il travaille à la diffusion de ses idées modernes : utilisation de nouveaux matériaux, durables et économiques, prise en compte des progrès techniques, aspect pratique, adaptation rigoureuse de la forme à la fonction, et

principe d’œuvre d’art totale. Loin de rejeter l’ornement, il le réinvente et l’utilise avec parcimonie. Travailleur et ambitieux, Otto Wagner a énormément bâti. On lui doit notamment l’extension du métro viennois avec la réalisation des stations, ponts et viaducs de la ligne, le fameux bâtiment de la Caisse d’épargne de la poste, l’église Saint-Léopold am Steinhof et de magnifiques immeubles à l’épure de plus en plus marquée, pour afficher, à la fin de la vie de l’architecte, une nudité non dépourvue d’élégance, faisant encore aujourd’hui la marque de fabrique des nouvelles constructions viennoises. Exhaustive, l’exposition de la Cité est le must de cet hiver. www.citedelarchitecture.fr

Otto Wagner, Deuxième villa Wagner, Hüttelbergstrasse 28, Vienne, 1912, perspective (détail), Otto Schönthal, dessinateur. © Museen Der Stadt Wien. / Otto Wagner, Station de métro de l’Akademiestrasse, Vienne, 1894-1900, planche de présentation, perspectives, 1898. © Museen Der Stadt Wien

À-CTUS | À L’AFFICHE

À-CTUS | À L’AFFICHE

Nos années de solitude

JUSQU’AU 19 JANVIER 2020 ORLÉANS (45)

Compression Cradle, de l’artiste Lucy McRae est une machine qui emballe les corps sous vide. Objectif : nous préparer à un avenir dans lequel le contact humain se raréfie.

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«

Pour penser, pour agir, pour nous révolter, la solitude est notre bien le plus important » explique Abdelkader Damani, commissaire de la biennale d’architecture d’Orléans, pour justifier le thème de la deuxième édition de l’événement. Une demi-douzaine d’expositions sont présentées au FRAC Centre-Val-de-Loire, ainsi que dans divers lieux de la ville. Toutes, sauf une, parlent de solitude. La solitude de Günter Günschel, protagoniste de l’architecture expérimentale allemande ; celle d’Arquitectura Nova, collectif d’architectes brésiliens ayant œuvré à l’encontre des standards de la modernité dans les années 1960 ; celle

de Fernand Pouillon dont les réalisations algériennes sont ici présentées, ou encore celle des Italiens sélectionnés par le MAXXI de Rome, invité à présenter une partie de sa collection. Y répondent plusieurs œuvres contemporaines commandées pour l’occasion. À côté de ce passionnant travail curatorial, une exposition détonne : celle consacrée aux travaux du SCI-Arc de Los Angeles, hautement informatisés et collectifs. Elle dénonce la disparition de l’auteur, l’anonymat de l’architecture, voire son homogénéisation en un « animal mutant », comme le suggère son titre. Le débat est ouvert ! www.frac-centre.fr

Lucy McRae, Compression Cradle, 2019. Courtesy Lucy McRae. © Scottie Cameron

texte élisabeth károlyi

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Faites entrer la lumière naturelle

FENÊTRE PRATICABLE POUR TOITS TERRASSES DXW Cette fenêtre praticable permet de faire entrer la lumière dans la pièce qui se situe en dessous. Elle possède un design unique, une capacité de charge accrue et un revêtement antidérapant spécial garantissant la sécurité.

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À-CTUS | À L’AFFICHE

Choses (f)utiles

JUSQU’AU 8 DÉCEMBRE PARIS (19e)

Cheveux dans le vent, Automobile, la voiture télécommandée de Nina Beier, entre en collision avec Negative Plate, assiette recouverte de restes par Simon Dybbroe Møller et Bait (Romulus), piège à insectes de Cooper Jacoby.

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O

bjets inanimés, avez-vous une utilité ? Ou plutôt, les œuvres d’art sont-elles libres, les objets sont-ils contraints ? Au Plateau, antenne du FRAC Ile-de-France dans le 19e arrondissement parisien, l’artiste Benoit Maire a réuni autour de lui architectes, designers et artistes pour interroger le principe de fonctionnalité. Chaque pièce sélectionnée semble y prendre un malin plaisir à questionner le spectateur sur sa raison d’être. Les designers y créent des pièces uniques, les artistes détournent le mobilier du quotidien, quant aux architectes, ils jouent avec les usages et les matières, faisant dialoguer

à l’infini, objets, objets d’art et objets de l’histoire de l’art. L’installation de Maurizio Cattelan, une armoire administrative sans fond, transforme par exemple le visiteur en voyeur en s’ouvrant sur la salle de pause du Plateau. Plus loin, les meubles en contreplaqué du sculpteur Raphaël Zarka se révèlent en réalité les répliques miniatures des cabinets de la Renaissance. L’exposition qui trouve son titre énigmatique, Foncteur d’oubli dans une opération mathématique réussit ce faisant à démultiplier les possibles, à partir d’un fauteuil ou d’un luminaire. www.fracildefrance.com

Nina Beier, Automobile, 2017. Courtesy de l’artiste. / Cooper Jacoby, Bait (Romulus), 2017. Courtesy de l’artiste et Freedman Fitzpatrick Gallery, Paris et Mathew Gallery, New York. / Simon Dybbroe Møller, Negative Plate (Dorade poêlée), 2013. Courtesy de l’artiste

texte charlotte fauve

À-CTUS | À L’AFFICHE

texte élisabeth károlyi

JUSQU’AU 5 JANVIER 2020 BORDEAUX (33)

Lit Horizon de Michele De Lucchi, plastique laminé, draps imprimés d’Ettore Sottsass, 1984 (en haut à gauche) ; chaise First de Michele De Lucchi, métal et bois, 1983 (à droite) ; lampe Ashoka d’Ettore Sottsass, métal peint, 1981 (en bas à gauche).

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U

n vent de fraîcheur souffle sur le musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux qui expose 160 pièces de mobilier réalisées par le groupe Memphis, collectif international de designers créé dans l’Italie des années 1980, sous la houlette d’Ettore Sottsass. L’exposition est un hymne aux couleurs, à la forme, au plaisir, au rock et à la consommation, doublée d’un hommage aux deux Bordelaises qui faisaient partie du groupe, Martine Bedin et Nathalie Du Pasquier. Composé de jeunes créateurs rêvant de faire voler en éclats les codes de la modernité et du rationalisme, et érigés contre un design jugé trop élitiste et inspiré par le pop art américain, le groupe affiche

avec effronterie son désir de faire sourire et de vendre. Exploitant tous les ressorts de l’industrie et du marketing, leur production est colossale, certains objets constituant encore aujourd’hui des best-sellers, comme la bibliothèque Carlton de Ettore Sottsass et la chaise First de Michele De Lucchi. « Memphis a mis la question des matériaux au cœur de sa réflexion », expliquent les commissaires. Plastique, verre, métal, celluloïd, les concepteurs exploitent des matières qui n’évoquent pas la culture traditionnelle du mobilier, tout en continuant à travailler d’autres matériaux plus nobles, en les détournant. And it rocks ! www.madd-bordeaux.fr

Michele De Lucchi, Horizon, 1984. Memphis Milano Collection. © Studio Azzurro. Courtesy Memphis Srl. / Michele De Lucchi, First, 1983. Memphis Milano Collection. © Studio Azzurro. Courtesy Memphis Sr. / Ettore Sottsass, Ashoka, 1981. Memphis Milano Collection. © Aldo Ballo, Guido Cegani, Peter Ogilvie. Courtesy Memphis Srl

Memphis – Plastic Field

À-CTUS | À L’AFFICHE

Dans les bois de Zadkine

JUSQU’AU 23 FÉVRIER 2020 PARIS (6e)

Mi-végétale, mi-animale, la Graine des serpentes en faïence émaillée de la plasticienne Laurie Karp symbolise l’ambivalence de la forêt, grouillante de créatures inquiétantes…

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«

Tout un peuple de bois, toute une forêt », disait Ossip Zadkine de ses bustes sculptés. À l’entrée du musée qui lui est dédié – autrefois sa demeure où il mania la gouge de 1928 à 1967 –, ses torses en acacia, ébène, ou poirier, changent le lieu en clairière. Ici, « le rêveur de la forêt », c’est l’artiste cubiste, Zadkine, donc, mais aussi Pablo Picasso ou Giuseppe Penone… Sous ce titre onirique sont en effet rassemblées près de cent œuvres, qui toutes s’inspirent de la forêt.

De la Feuille se reposant de Jean Arp à la Forêt noire d’Eva Jospin, la déambulation y est belle, souvent étrange, parfois à en faire sursauter le promeneur. Lorsque celui-ci

s’arrête pour contempler la chauve-souris aux ailes déployées de Germaine Richier, se déclenche un coassement ; dissimulés dans les coins et recoins de l’espace, les petits « animaux sonores » du compositeur Jean-Luc Hervé s’affolent lorsqu’il y a foule pour mieux faire entendre leur chant une fois le calme revenu. À la fin de la visite, c’est au cœur de l’atelier de l’artiste que les sonorités sylvestres se déploient à leur aise – serait-ce un burin, ou alors un pic épeiche, sur une branche ? Dehors, dans le jardin, une sculpture lève ses bras musculeux au milieu des troncs. Un rêve, vous a-t-on dit… www.zadkine.paris.fr

Laurie Karp, Graine de serpentes, 2013. Paris, collection de l’artiste. © Laurie Karp

texte charlotte fauve

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À-CTUS | À DEUX PAS

S’inspirer au showroom RBC - Polyform

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S’aspirer au Demo Store Dyson

S’émerveiller à la Maison de Commerce

Aménager ses bureaux chez UniFor

Acheter un appareil électroménager, c’est bien. Le tester et appréhender son fonctionnement avant de choisir, c’est encore mieux ! C’est pour cela que la marque anglaise ouvre son premier Demo Store dans le quartier de l’Opéra.

Ici, vidéos et panneaux didactiques vous permettront de comprendre enfin la technologie qui permet à votre aspirateur d’être toujours aussi fringuant.

5, rue Auber, Paris (9e) www.dyson.fr

La Maison de Commerce conte des histoires de rencontres, de trouvailles, de talents et de savoir-faire au travers d’objets artisanaux du quotidien. Pour toutes les pièces de la maison, toutes les bourses, de tous les formats et de toutes les contrées, laissez-vous aller au coup de cœur… utile, original et durable… À l’image des ateliers et manufactures derrière l’ensemble des créations.

2, rue de Luynes, Paris (7e) www.lamaisondecommerce.com

Dessiné en 1959 par le duo d’architectes et designers Afra et Tobia Scarpa, le showroom parisien de la marque Unifor, spécialisée dans le mobilier de bureau, fête cette année ses 50 ans !

Pour l’occasion, cette adresse où l’on trouve des solutions d’aménagement signées Jean Nouvel, Fosters+Partners ou encore Aldo Rossi s’est offert un petit coup de jeune.

6, rue des Saints-Pères, Paris (7e) www.unifor.it

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© Sabine Serrad / © DR

C’est à Lyon, à deux pas de la place Bellecour, que le groupe RBC ouvre un nouveau showroom entièrement dédié à la marque italienne d’aménagement Polyform.

Sous les voûtes d’un très bel édifice du XVIIIe siècle, cette adresse prend la forme d’un appartement ; cuisine, salon, chambre, etc. Tout y est ! En bonus : de petits objets disponibles directement à la vente !

1, rue Colonel Chambonnet, Lyon (2e) www.rbcmobilier.com www.poliform.it

Le feu essentiel Résultat de la recherche technologique Stûv, le poêle à pellets Stûv P-10 relève le défi de la combustion du bois sans émissions de polluants. Avec des émissions de CO et de particules fines s’approchant de zéro*, il devance et surpasse les attentes de la norme ECODesign 2022. Ergonomique et esthétique, il annonce une génération ultra-performante de chauffage au bois.

* Poêle à pellets Stûv P-10 : Plage de puissance : 2,4-8 kW - Rendement : 90,5 % - Émissions de CO : 0,001 % - Émissions de particules fines : 5 mg/Nm3 - Classe d’efficacité énergétique : A+ +

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À-CTUS | À DEUX PAS

Dormir à l’InterContinental Lyon

Déjeuner au Cheval d’Or Comme une envie d’évasion en plein cœur de Paris ? Le collectif d’architectes Ciguë a donné un nouveau souffle à ce restaurant d’antan qui a su conserver son âme, avec comme fond de contemplation : un comptoir-auditoire baigné de lumière naturelle et des murs empreints d’histoire. Plaisir visuel, plaisir gustatif, tout y est. De quoi galoper jusque dans les cimes de Belleville.

21, rue de la Villette, Paris (19e) www.chevaldorparis.com www.cigue.net

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Remonter le temps chez EMBLEM 250 mètres carrés dédiés aux métiers d’art : tel est le rendez-vous proposé par le groupe EMBLEM dans son showroom rue de Grenelle. Là, sont présentées des pièces d’exception illustrant le savoir-faire historiques des trois établissements du groupe : les maisons Taillardat, Vernaz & Filles, ainsi que les Émaux de Longwy.

122, rue de Grenelle, Paris (7e) www.taillardat.fr www.vernaz-dorure.fr www.emauxdelongwy.com

Dériver jusqu’à Fluctuart Nouveau point de chute sur les quais de Seine : Fluctuart, centre d’art urbain du duo d’architectes Ronzatti ! Laissez l’eau vous guider et rythmer vos pas d’un espace à l’autre puis fluctuez entre expositions de street-art, galeries d’art, librairie, restaurant et bar panoramique avec vue à 360°. De quoi perdre pied et naviguer sur les ondes sociales et artistiques.

2, port du Gros-Caillou, Paris (7e) www.fluctuart.fr www.ronzatti.com

© Nicolas Matheus / © Marion Berrin / © Emmanuelle Thion / © Fluctuart

Fruit d’une longue reconversion menée par Jean-Philippe Nuel, l’hôtel InterContinental Lyon a ouvert ses portes au sein du Grand Hôtel-Dieu. Avec une empreinte historique respectée et jumelée à une touche contemporaine, le pari est réussi. La beauté du lieu n’en est que mieux révélée, avec un bar monumental sous le Grand Dôme et des duplex iconiques avec vue sur le Rhône…

20, quai Jules-Courmont, Lyon (69) www.lyon.intercontinental.com www.jeanphilippenuel.com

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À-CTUS | À VOL D’OISEAU

À Bordeaux, BIG is beautiful

P Signée conjointement par l’agence danoise de l’architecte Bjarke Ingels et l’équipe française de FREAKS, la Méca accueille trois institutions : l’ALCA, l’OARA et le FRAC.

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rise d’assaut par les skaters et d’acrobatiques adeptes du « parkour », la Maison de l’économie créative et de la culture en Nouvelle-Aquitaine alias la Méca est aussi appréciée des amoureux en goguette, des touristes, et des curieux. L’édifice a de quoi étonner : c’est une grande arche compressée, prismatique, asymétrique… allégorique ! Fenêtre ouverte sur la Garonne vue de loin, elle est aussi un belvédère de choix sur la ville. Ses concepteurs – l’agence danoise BIG et les architectes français de FREAKS – évoquent volontiers l’édifice sous les traits d’une « chambre urbaine ». Sa monumentalité – 37 mètres de haut – love les citadins qui trouvent là un espace de choix pour s’abriter, s’amuser… et même manifester.

Ouverte depuis le 28 juin 2019, la Méca abrite,

sur 18 000 mètres carrés, l’Agence livre, cinéma et audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine (ALCA), l’Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine (OARA) et le Fonds régional d’art contemporain (FRAC). Ici, ces institutions culturelles cohabitent pour mieux se nourrir l’une l’autre de références nouvelles.

Elles partagent aussi auditorium, cinéma et théâtre qu’accompagnent un restaurant et un café. Enfin, au dernier niveau, un grand plateau bénéficiant d’un lumineux éclairage zénithal permet de présenter au public les collections d’art de la région. Contiguë, une terrasse voisine offre un panorama unique vers la gare Saint-Jean et les clochers de la ville… Bref, la Méca est une machine à voir ! www.big.dk www.freaksarchitecture.com

© Laurianghnitoiu

texte jean-philippe hugron

© Laurianghnitoiu

Infos pratiques La Méca 54, quai de Paludate 33800 Bordeaux ouvert au public du mardi au samedi de 13 h à 18 h 30 www.la-meca.com

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À-CTUS | À L’HORIZON

MAGIQUE GLASGOW

Terre natale – et de prédilection – de la figure de proue de l’Art nouveau en Écosse, Charles Rennie Mackintosh, Glasgow aurait aussi inspiré J. K. Rowling pour imaginer l’univers du plus célèbre sorcier à lunettes. Une ville un peu magique donc, qui saura ravir les amoureux d’architecture quelle que soit la saison. Panorama de quelques adresses incontournables.

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© University of Glasgow

texte karl d’anthalex

LIGHTHOUSE Venir à Glasgow sans marcher sur les pas de Charles Rennie Mackintosh, figure majeure de l’Art nouveau, relèverait du sacrilège !

Sa célèbre School of Art étant fermée pour cause d’incendie, autant débuter ce pèlerinage par la Lighthouse qu’il a construite en 1894 en plein centre-ville.

Aujourd’hui transformée en musée par l’agence Page/Park, elle abritait autrefois les locaux du journal quotidien Glasgow Herald.

DRYGATE

© Nils Hasenau / Hôtel Malmaison © DR

Pour boire une bière – ou plusieurs, la mousse est sacrée ici –, rien ne vaut le Drygate, une brasserie très animée et signée par l’agence locale Graven.

Qui plus est, elle est située à deux pas du cimetière, qui mérite aussi que l’on s’y arrête.

HÔTEL MALMAISON Pour poser vos valises, rendez-vous dans… une ancienne église orthodoxe ! Aménagé par l’agence de designers Curious dans un bâtiment signé John Stephen en 1839, le Malmaison vous protégera du froid glasgwégien dans un décor où tartan et motif pied-de-poule règnent en maîtres. www.avivremagazine.fr

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À-CTUS | À L’HORIZON

RIVERSIDE MUSEUM S’il est un peu excentré, le Riverside Museum vaut clairement le détour !

D’abord, parce qu’il s’agit d’une des dernières réalisations de la grande Zaha Hadid, un bâtiment qu’elle a conçu comme un lien entre la ville et le fleuve.

Ensuite parce que cette toiture ondulée abrite une (très) étonnante collection de 3 000 objets issus de l’univers du transport. En route !

UNIVERSITÉ DE GLASGOW Fondée en 1451, l’université de Glasgow est l’une des plus anciennes du Royaume-Uni. Mais c’est à la fin du XVIIIe siècle que le campus commence à prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Avec sa flèche gothique érigée en 1887, le site de Gilmorehill invite particulièrement à la rêverie. Nombreux sont d’ailleurs les touristes à se prendre en selfie devant celui qu’ils ont surnommé « Poudlard »…

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© McAteer / © DR / © University of Glasgow

OLD FRUITMARKET Simple Minds, Franz Ferdinand, Mogwai… Autant de groupes originaires de Glasgow et qui rappellent à quel point la ville est rock ! Aussi, pourquoi ne pas profiter de votre séjour pour aller voir un concert ?

La salle du Old Fruitmarket, avec ses enseignes originales, est une adresse idéale pour venir danser sur des rythmes composés par des artistes locaux.

HOUSE FOR AN ART LOVER Construite entre 1989 et 1996, donc bien après la mort de Mackintosh, la House for an Art Lover constitue néanmoins une étape incontournable pour comprendre l’œuvre de l’architecte. Bâtie selon des planches originales, cette maison raconte mieux que toute autre adresse la démarche holistique du concepteur, qui avait pour habitude de tout dessiner, de la structure aux poignées de portes.

PARTICK DUCK CLUB Escale culinaire par excellence lors d’un périple à Glasgow, le Partick Duck Club ravira les amateurs de bonne chère. Au menu, du canard, à déguster mijoté, en burger ou en rillettes, sur de confortables banquettes habillées de tartan bien sûr !

© Nils Hasenau / © DR

THE WILLOW TEA ROOMS L’on ne boit pas que de la bière à Glasgow ; le thé aussi a été élevé au rang d’art, notamment par Miss Cranston (1849-1934), figure de proue du développement des tea rooms. Pour elle, Mackintosh a dessiné plusieurs salons, parmi lequel le Willow Tea Room. Si l’original affiche porte close depuis quelques années à cause d’une bataille juridique, l’ancienne gérante a rouvert une nouvelle adresse inspirée des dessins originaux sur Buchanan Street. Immersion garantie !

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À-CTUS | À L’HORIZON

OÙ MANGER The Willow Tea Rooms www.willowtearooms.co.uk Cafe Gandolfi www.cafegandolfi.com Partick Duck Club www.partickduckclub.co.uk

QUAND PARTIR Le climat de Glasgow est océanique chaud sans saison sèche. Entendez par là qu’il pleut beaucoup (plus d’un mètre d’eau par an !). Si juillet et août sont donc à privilégier, Glasgow se visite toute l’année : de toute manière, il fera toujours un sale temps…

COMMENT Y ALLER Vols directs quotidiens au départ de Paris, ou avec correspondance depuis un aéroport de province. Comptez une durée de vol d’au moins 1 h 45 pour un budget minimum d’environ 190 euros aller-retour.

À VOIR The Lighthouse www.thelighthouse.co.uk House for an Art Lover www.houseforanartlover.co.uk Riverside Museum www.glasgowlife.org.uk Glasgow Necropolis www.glasgownecropolis.org

OÙ BOIRE UN VERRE Ubiquitous Chip www.ubiquitouschip.co.uk Drygate www.drygate.com

OÙ DORMIR Hôtel Malmaison www.malmaison.com/locations/glasgow/

AVANT DE PARTIR Rien de tel qu’écouter quelques groupes locaux tout en préparant sa valise – n’oubliez pas vos manteaux – avant de s’envoler pour Glasgow. Parmi les artistes conseillés, Belle and Sebastian, Mogwai, Franz Ferdinand (évidemment), ou pour les plus nostalgiques Simple Minds et Jimmy Somerville.

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OÙ SORTIR Old Fruitmarket www.glasgowconcerthalls.com/oldfruitmarket/ Britannia Panopticon www.britanniapanopticon.org

© Nils Hasenau / © DR

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Les immanquables du Salon de Milan 2019

24/05/2019 14:59

DESIGN BOARD DOSSIER RÉALISÉ PAR MAËLLE CAMPAGNOLI

SPÉCIAL LES PUCES DU DESIGN X ÀVIVRE DESIGN FAIR - 42 IN THE AIR LES NOUVEAUX CLASSIQUES - 46 STUDIO DE DESIGNER PIERRE CHARPIN - 48 ATELIER DE MARQUE CASSINA - 50 FEATURING CONCRETE LCDA FT. RODOLPHE PARENTE - 52 NEW IN MAISON MARCOUX MEXICO

DESIGNBOARD | IN THE AIR

LES NOUVEAUX CLASSIQUES Rééditions de modèles historiques ou créations originales contemporaines : les meubles et luminaires rassemblés dans cette sélection font figure de classiques.

Pourquoi ? Probablement parce que les typologies qu’ils incarnent ont fait leurs preuves, esthétiquement, en usage, en confort... Et qu’ils se trouvent aujourd’hui réinterprétés ou réactualisés, grâce aux méthodes de production et matériaux contemporains.

CHAUFFEUSE ÉLYSÉE Dessinée par Pierre Paulin en 1971, la chauffeuse est à l’origine conçue pour le palais de l’Élysée, sous la présidence de Georges Pompidou et fabriquée par l’Atelier de recherche et de création du Mobilier national en très petite quantité. En 2009, Ligne Roset met le fauteuil en production, restituant le modèle à partir des plans et des dessins issus des archives du designer, respectant scrupuleusement les formes, les proportions et les volumes d’origine, mais s’appuyant sur son savoir-faire en matière de mousses haute densité et de techniques d’assemblage pour en améliorer considérablement le confort.

Chauffeuse, design Pierre Paulin 1971, édition Ligne Roset, 2009.

© DR

www.ligne-roset.com

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PHASME La Maison Rispal, fondée en 1924 et fermée en 1982, commercialise dans les années 1950 le lampadaire Mante religieuse, qui sera un

CHAISE 118

succès commercial important pour l’entreprise.

Collectionneur de lampes de ce fabricant, le

Le designer réinterprète ici le modèle 214, soit l’archétype

designer Douglas Mont relance la maison cette

de la chaise Thonet : la fameuse bistrot, mise au point par

année et se livre à un exercice particulier : réécrire

les frères Thonet dans les années 1860, qui en 1930, avait

les formes iconiques de la marque. Phasme

déjà été vendue à plus de cinquante millions d’exemplaires.

reprend ainsi les caractéristiques principales de

La conception de la 118 (présentée au showroom Silvera

sa prédécesseur (piétement tripode en bois et

de Paris à l’occasion du bicentenaire de Thonet) mêle la

petit globe suspendu) alliées à une adaptation

technique historique du bois courbé avec une assise cannée

contemporaine des techniques, des outils et des

et des pieds fraisés numériquement, tout en préservant

matériaux (l’abat-jour originellement en verre

l’esprit radical et simple du modèle d’origine.

est désormais réalisé en acétate de cellulose, un

Chaise, design Sebastian Herkner, 2018, édition Thonet, 2018.

bioplastique).

fr.thonet.de

Lampe de table, design Douglas Mont 2019, d’après

www.sebastianherkner.com

un modèle des années 1950, édition Rispal, 2019. www.rispal.com

K/WOOD Ici, la marque Kartell exploite son savoir-faire pour sortir de ses propres sentiers : le plastique.

Avec l’aide du designer Philippe Starck, elle opère en quelque sorte un transfert de technologie interne pour produire un fauteuil de confort, d’inspiration classique, dont la coque d’assise, à la forme complexe, en bois lamellé-collé, est moulée et cintrée en une fois. La démarche, qui consiste à utiliser un minimum de matière (structure et assise ne font qu’un), est également sous-tendue par la volonté d’adaptation aux enjeux de l’époque, notamment écologiques.

Siège de confort et ottoman, design Philippe Starck

© DR

2019, édition Kartell, 2019.

www.starck.fr www.kartell.com

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DESIGNBOARD | IN THE AIR

COTONE Addition à la collection Cotone existante, le canapé joue avec une structure en aluminium extrudé rouge, exposée (qui n’est pas sans évoquer celle du canapé LC3 de le Corbusier, Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand dans la collection I Maestri du même éditeur), simple en apparence, mais qui dissimule une conception interne sophistiquée sur le plan industriel, pour répondre aux critères de confort contemporains.

Canapé trois places, design Ronan et Erwan Bouroullec, 2018, édition Cassina, 2019. www.cassina.com

G3 En 2018, le fabricant d’éclairage Sammode travaille main dans la main avec la famille de Pierre Guariche pour remettre en production une sélection de luminaires mis au point par le designer, lequel est à l’origine d’une manière tout à fait nouvelle de mettre en forme la lumière, tant sur le plan technique qu’esthétique. Le travail ici, consiste en une mise à jour technologique des produits, dans le respect absolu des dessins du créateur.

Applique, design Pierre Guariche 1951, réédition Sammode, 2018. studio.sammode.com

DAYBED Après la table E1027 et le fauteuil Bibendum, l’éditeur étoffe la collection avec le lit de jour, dans une version légèrement modifiée. Les structures sont désormais disponibles en version noire mate, et surtout, les dimensions, ont été agrandies, pour mieux correspondre au standard de taille actuelle, l’être humain mesurant en moyenne dix centimètres de plus qu’il y a cinquante ans ! réédition ClassiCon 2019. www.classicon.com

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Lit de jour, design Eileen Gray 1925,

SMALTO Ici les designers proposent une interprétation contemporaine et originale de la table à manger. Une typologie née au XVIIIe siècle, avec l’introduction, dans les intérieurs, de la salle à manger – laquelle s’accompagne alors d’une nouvelle fonction d’apparat.

Plateau épais, travail subtil de la couleur et des formes, jouant entre les courbes et les plans, piétement tubulaire XXL plutôt sculptural : le meuble est le fruit d’un travail de recherche et développement sur l’acier émaillé vitrifié afin de remplir simultanément toutes les fonctions : résistance, durabilité et esthétique forte et assumée.

Table à manger, design Edward Barber et Jay Ogerby, 2019, édition Knoll, 2019. www.barberosgerby.com www.knoll.com

OCCASIONAL TABLE LTR (LOW TABLE ROD BASE) Le modèle est réalisé avec un plateau en eucalyptus issu de la propriété des Eames, à l’occasion du 70e anniversaire de la Eames House. Le couple avait d’ailleurs conçu ce petit meuble pour son intérieur.

Table d’appoint, design Charles et Ray Eames, 1950,

© DR

édition spéciale Vitra en série limitée, en partenariat avec Hermann Miller et la Eames Foundation, 2019. www.vitra.com

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DESIGNBOARD | STUDIO DE DESIGNER

POUR PIERRE CHARPIN, LES OBJETS S’INSCRIVENT DANS UNE FILIATION. AINSI LES CONCEPTEURS, NOTAMMENT DE MOBILIER DOMESTIQUE, SE RETROUVENT FRÉQUEMMENT EN SITUATION DE RE-DESIGN. NOUS AVONS VOULU EN SAVOIR PLUS… 46

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Pierre Charpin

Vous dites que vous vous trouvez fréquemment en situation de re-design. Que faut-il comprendre ?

gies qui ont fait leurs preuves. Or, dès lors que ce fait est assumé, le travail de design devient vraiment intéressant.

Il est à mon sens assez rare que l’on fasse des choses ex-nihilo. On prend quelque chose qui a été fait, on le transforme, un peu comme une évolution darwinienne.

Certaines réalisations marquent des ruptures, mais ce n’est pas si fréquent. D’autant qu’il me semble que l’époque n’est pas vraiment en recherche de nouvelles typologies. Il faut dire que le marché fonctionne différemment que dans les années 1970.

L’économie est envisagée à très court terme. La chaise en plastique Universale de Joe Colombo éditée par Kartell, par exemple, est très particulière. Mais à l’époque, sa rentabilité était calculée sur 10 ou 15 ans. Aujourd’hui, si une pièce n’est pas rentable en trois ans, elle sort des catalogues. Cela implique de partir de typolo-

Pouvez-vous développer ?

Il est très dessiné, mais pas forcément élégant. Il procède d’une forme d’abstraction, je crois. Les modèles qui m’ont servi de références sont des trucs qui en imposent. Il faut l’assumer. C’est fait pour être confortable, ça ne doit pas être étriqué. Quand j’ai montré le premier dessin à Michel il était clair que nous n’allions pas réduire les volumes sous prétexte que nous vivons dans de petits espaces et qu’il faudrait s’y adapter. J’aurais pu chercher à lier les différents éléments, mais c’est une typologie qui n’est pas faite comme ça. Évidemment, il y a une recherche d’harmonie. Mais au final, il ne rentre pas tout à fait dans les canons classiques et bien dessinés d’aujourd’hui. C’est peutêtre toute sa force, justement.

© DR

Tout ce qui est mis sur le marché s’inscrit dans un univers de formes déjà assimilées. Avec un petit décalage, mais elles sont déjà imprimées dans notre bibliothèque mentale collective. La conception du fauteuil Astair en est un bon exemple.

Michel Roset souhaitait un siège qui s’inscrive clairement dans la lignée de la bergère : sa demande était référencée. Je pense, pour ne citer qu’eux, au Tre Pezzi dessiné par Franco Albini ou encore au fauteuil N° 670 de Charles et Ray Eames.

Ces meubles qui font histoire, toujours édités, montrent combien ils répondent encore à un besoin, combien ils sont en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui.

C’est quand même un meuble surprenant ce fauteuil Astair…

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DESIGNBOARD | ATELIER DE MARQUE

FUTUR ANTÉRIEUR L’éditeur italien Cassina revoit complètement l’organisation de ses boutiques afin de proposer un autre regard et ouvrir de nouvelles perspectives. Une mission que la marque a confié à la designer Patricia, sa directrice artistique. Nous avons voulu en savoir plus.

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dans les années 1990, invitant Philippe Starck, Patrick Jouin, ou encore Zaha Hadid à faire des propositions. Depuis quatre ans, c’est Patricia Urquiola qui œuvre. Sa mission ? Préserver la dimension patrimoniale de l’entreprise tout en la projetant dans le futur, main dans la main avec le nouveau PDG, Luca Fuso.

Comment ? « Mon rôle, en étant à la fois hors et dans l’entreprise, est de créer de l’empathie entre les personnes qui la composent, tout en apportant un regard plus distancié. Nous réaménageons les showrooms, pour créer de nouveaux paysages domestiques en combinant

les collections contemporaines et classiques. La production est aussi une question centrale : repenser les procédés, les matériaux, etc. Nouvelles dimensions, finitions… c’est aussi ça le futur : prendre soin du patrimoine pour fabriquer des pièces mieux adaptées aux usages contemporains. Tout en continuant à dessiner de nouveaux modèles. Et de conclure, en français : « Je pense que le design est en train de "révisionner". La société commence à comprendre les vraies mutations. Nous tous, nous nous engageons à passer de petits et grands caps, pour faire mieux. » www.cassina.com

© DR

L

es icones ne manquent pas dans le catalogue de Cassina. Il faut dire que l’entreprise, créée en 1927, s’est entourée de designers inventifs, à l’origine d’un nouveau paysage domestique et industriel. Elle a su réunir l’avantgarde de l’après-guerre : Mario Bellini, Gaetano Pesce ou encore Franco Albini, initiateurs de typologies qui introduisent les avancées technologiques de l’époque dans l’industrie du meuble. Figure marquante, Gio Ponti sera dès les années 1960 un directeur artistique avant l’heure.

C’est lui qui conseille aux frères Cassina de créer la collection I Maestri, faisant entrer dans le catalogue des pièces en rupture avec l’histoire du mobilier comme la chaise longue Tokyo de Perriand. C’est lui encore qui introduit Francesco Binfare, lequel prendra la direction de l’Atelier de recherche et d’expérimentation Cassina avant d’assurer la direction artistique

Communiqué

ZOOM SUR LA VÉRANDA

Les systèmes Installux Aluminium au service des spécificités projets

Réalisation CONFORT HABITAT – produits Installux Aluminium

U

ne villa d’architecte en région lyonnaise… une terrasse bien exposée que Gilles et Camille, les propriétaires, souhaitaient transformer en pièce supplémentaire… Une contrainte de taille : un poteau central, soutien de la toiture.

nement et de l’habitat. Afin de minimiser la consommation d’énergie de la maison et optimiser le confort de ses habitants, toutes les caractéristiques de l’environnement naturel ont été utilisées.

Comment faire coïncider envies des propriétaires et incontournables contraintes techniques ?

Ce projet contemporain, véritable lieu de vie ouvert sur la nature environnante

Dalle, faux plafond, puits de lumière ont donc été construits autour de cette contrainte technique. Une véranda Luciole® à toiture plate d’Installux Aluminium, alliant performances et esthétique, a permis de répondre à cette demande, créant ainsi une extension de 10 x 5,5 m : un projet audacieux harmonieusement intégré à la maison.

Quand l’extension rime avec bioclimatique Ce projet contemporain, véritable lieu de vie ouvert sur la nature environnante, a été mené de main de maître, dans le respect de l’environ-

Une extension qui peut s’adapter à tout type de construction Avec son design contemporain et son isolation thermique maximale, la véranda Luciole® toiture plate d’Installux Aluminium est la solution idéale pour les projets d’extension d’habitation quelles que soient les

contraintes architecturales. Résultat : une pièce supplémentaire lumineuse en toute saison, s’ouvrant sur l’extérieur, sans rupture visuelle avec l’esthétique intérieure de la maison.

Les + produits : • Ses hautes performances thermiques, permettant d’inclure une véranda Luciole toiture terrasse dans un projet de construction BBC ; • Son adaptabilité quelles que soient les contraintes architecturales ; • La possibilité d’intégrer tous les types d’ouvertures : fenêtres, coulissants et portes ainsi qu’un ou plusieurs puits de lumière ; • Sa cohérence esthétique et ses finitions remarquables grâce à des solutions techniques dédiées.

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DESIGNBOARD | FEATURING

BÉTON BRUTALISTE

Vous signez une collection de panneaux décoratifs en béton pour Concrete LCDA. Comment est né le projet ?

Je connais LCDA depuis de nombreuses années. Nous avions réalisé ensemble un appartement entièrement en béton : le Concrete flat. Ainsi, lorsque la marque m’a proposé de développer une collection, j’étais ravi ! Ce projet s’inscrit dans la logique de mon travail d’architecte d’intérieur, mais dans un contexte nouveau, industriel. Dans tous les projets que je réalise, je suis amené à développer des matières. Ce sont des éléments architecturaux à part entière, qui signent l’espace et racontent une histoire singulière. Mais dans ces contextes, elles sont mises au

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point avec des artisans, à partir de procédés plus intuitifs. On bidouille, on développe, on valide, puis on met en œuvre sur le chantier. Ici, le procédé de fabrication du panneau, le Panbeton® [un panneau d’habillage léger, composé d’une face en béton brut moulé collé sur un support mousse, ndlr], est parfaitement réglé, et hyper technologique. Travailler à apporter, dans ce contexte, une irrégularité qui évoque le travail artisanal, célébrer ce matériau de façon décalée, était un exercice tout à fait passionnant.

Comment avez-vous procédé ?

Quel a été votre fil rouge ?

Ici, le matériau de construction devient finition. Je trouvais intéressant de jouer sur

ce paradoxe, en travaillant un effet "grosse matière" habituellement mise en œuvre sur les façades et de la transposer dans des décors intérieurs. Il s’agissait aussi pour moi de laisser lisible la trace sensible d’une main. Nous avons développé trois panneaux. Fouetté, est une sorte d’hommage à l’architecte Robert Mallet Stevens qui, pour la finition extérieure des murs de la villa Noailles, a utilisé des branches d’olivier. J’ai donc fouetté le béton, lui ai donné un mouvement irrégulier, qui laisse apparaître les empreintes du végétal. Peigné renvoie lui directement au travail du maçon. Sa texture rappelle les lignes de colle à carrelage, et la vibration obtenue crée des moirages. En all over dans un espace, l’effet brutaliste est très chic. Pour Modelé, le dernier panneau, le motif est obtenu au

© Claire Israel / © DR

Pour la marque Concrete LCDA, l’architecte d’intérieur Rodolphe Parente joue des paradoxes, célébrant le béton comme la matière d’architecture presque par excellence.

Il signe une collection de trois panneaux décoratifs pour l’aménagement intérieur, où l’idée de crépi artisanal sublimée, dessine les espaces par sa texture en mouvement.

Rencontre.

pouce enfoncé dans la matière. La vibration est organique, parfois velue. Les couleurs jouent aussi un rôle très important.

Nous en avons développé cinq qui donnent un niveau de lecture supplémentaire à la matière. Sur les panneaux Fouetté, en noir profond, on a presque l’impression de se trouver devant un Soulage.

© DR

Comment avez-vous travaillé la liaison entre les panneaux ?

L’idée était d’assumer le joint, de ne pas travailler un raccord, mais plutôt de traiter le panneau et son épaisseur comme une séquence qui se multiplie. Cela me paraissait juste d’assumer ce rythme : on évoque la construction, en développant une matière qui est presque essentielle-

LA TEXTURE PARLE D’ELLE-MÊME. ELLE EST LÀ, ELLE FAIT ESPACE !

ment un enduit extérieur et que l’on déplace à l’intérieur. Le calepinage participe à l’écriture d’un lieu, il donne une lecture particulière de la volumétrie. Retrouver des lignes régulières, face à un geste plus aléatoire était important. C’est ce qui fait fonctionner le tout. Je suis architecte d’intérieur, et au fond, mon métier consiste à parler de volumes, de proportions, à travailler la lumière. Ce, à travers les matériaux. Rien à voir avec une définition superficielle de la décoration. Ces panneaux, déployés à grande échelle, ne relèvent pas du tout de la simple finition.

Il n’y a pas de surenchère, pas de gesticulation. La texture parle d’elle-même.

Elle est là, elle fait espace ! www.concrete-beton.com www.rodolpheparente.com www.avivremagazine.fr

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DESIGNBOARD | NEW IN

VIVA MÉXICO !

Tombé en amour avec le Mexique, son art et son artisanat, Sylvain Marcoux lance cette année Maison Marcoux Mexico. Son objectif ? Fédérer des créateurs européens contemporains de renom autour de savoir-faire locaux ancestraux pour imaginer des collections d’objets entre art et design, en série limitée.

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lienne, en collaboration avec la designer française Constance Guisset, voie le jour. « Quand Sylvain m’a invitée à réfléchir à une collection, raconte-t-elle, il m’a d’abord offert un espace de liberté, une occasion de prendre du temps pour explorer, bidouiller, faire. Il a fallu que nous nous apprivoisions avec les artisans, que nous trouvions des canaux de communication communs. » Un co-apprentissage qui a donné naissance à une série de vases et carafes, en terre noire dite "barro negro", spécifique de la région de Santa Maria Atzompa, et réalisée par Lalo Martinez, de Coatlicue Artisanias.

Certains font référence aux contenants à mezcal, cet alcool typique du pays, d’autres évoquent des coiffes Aztèques, à l’instar de la carafe Penacho. Car avant de se rendre à l’atelier, Constance Guisset a visité les musées, s’est nourrie des formes, des couleurs, des textures, des lumières de ce pays. Elle a fait des

dessins, des centaines, qui ont nourri le dialogue. Le résultat est magnifique. « La beauté sauvera le monde », sourit malicieusement Sylvain Marcoux. Il a probablement raison… maisonmarcoux.com.mx

© Diego Velazquez / © Oarystys

C

ollectionneur féru d’art, commissaire d’expositions pendant de nombreuses années, dont une consacrée aux peintres mexicains Diego Rivera et Frida Kahlo, Sylvain Marcoux a aussi beaucoup côtoyé les designers dans sa carrière. « J’ai toujours aimé rassembler les talents, marier les créativités, explique-t-il. Maison Marcoux Mexico est une version personnelle et libre de cela. » Une version nourrie par son amour pour le Mexique et pour les savoir-faire que les diverses communautés artisanales détiennent. Un trésor à préserver si l’on ne veut pas, à terme, que la mondialisation ne le réduise à un folklore vide de sens pour des touristes en mal de souvenirs. À préserver aussi pour que les Mexicains eux-mêmes puissent prendre conscience de la richesse qu’ils détiennent. Il aura fallu trois ans et une opportunité offerte par la Design Week de Mexico en 2018 pour que la première collection, Mezca-

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DESIGNBOARD | NEW IN

NEW IN (EN BREF) Anniversaire

Le fabricant de textiles techniques, Serge Ferrari joue la carte de la co-création. Autour du mobilier Cadiz, d’Antoine Lesur pour Fermob, la designer textile Lucille Lepriellec a imaginé une gamme exclusive en Batyline® – toile ultra résistante – dans un tissage inédit : un fil de chaîne pour trois fils de trame, créant ainsi une vibration colorée et graphique unique. Par ailleurs, en collaboration avec l’équipe design de Lafuma, le Color Lab Ferrari et la designer Anne Emery, de l’agence Aujourd’hui ou mardi, ont conçu une gamme de coloris sur mesure : Privilège 2020. www.sergeferrari.com www.lafuma-mobilier.fr www.fermob.com

Collab Trente ans, ça se fête ! L’éditeur de luminaires Maiori rhabille ainsi littéralement les modèles de sa collection La lampe… avec la complicité du fabricant de tissus Sunbrella®. Les abat-jours de Padère, Pose 5 ou encore Popup 2, des modèles équipés de modules solaires connectés pour la recharge et le contrôle à distance, délaissent leurs habits de PVC et d’aluminium pour se parer d’étoffes haute performance, leur permettant d’illuminer autant les intérieurs que les extérieurs. Tonalités douces et naturelles, motifs rayés, confèrent une touche encore plus cosy à l’éclairage, façon petites lanternes intimistes. www.sunbrella.com www.maiori.com

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LES RENDEZ-VOUS DESIGN DU 4 AU 8 NOVEMBRE | VILLEPINTE (93)

Batimat & Ideobain Rendez-vous des professionnels du secteur du bâtiment, le salon présente les solutions innovantes des industriels de la construction et du second-œuvre, ainsi que toutes les nouveautés en matière d’aménagement et d’agencement de la salle de bains dans la partie Ideobain.

www.batimat.com LE 7 NOVEMBRE | LYON (2e)

Workshop Céramique et Architecture La rédaction vous donne rendez-vous au Mob Hôtel dans le quartier de Lyon Confluence pour une nouvelle matinée de workshop, organisée sur le thème Céramique et Architecture, en partenariat avec le label espagnol Tile of Spain. Conférence, cocktail déjeunatoire, et découverte des nouveautés d’une sélection de fabricants membres du label au programme !

www.avivremagazine.fr DU 14 AU 17 NOVEMBRE | PARIS (15e)

Les Puces du design x ÀVIVRE Design Fair Rendez-vous sur l’espace contemporain des Puces du design, à Paris Expo Porte de Versailles, Hall 2.01. Venez rencontrer les éditeurs, fabricants de mobilier et de produits de décoration sur leurs stands, les architectes et nos équipes autour de la Maison À Vivre, puis visiter l’exposition sur les 100 ans du Bauhaus et découvrir les pièces iconiques de la collection de la galeriste Sabine Sautter sur la partie vintage et historique.

www.pucesdudesign.com

© Serge Ferrari / © DR

Co-création

Pour son vingtième anniversaire, le distributeur d’objets et mobilier Made in design a fait appel à vingt grands noms du design afin d’imaginer vingt pièces en séries limitées, présentées au Printemps Haussmann à l’occasion de la dernière édition de la Paris Design Week, sur le thème « La vie est belle ». Une licorne XXL par Marcel Wenders, trois tapis signés Guillaume Delvigne, comme une invitation à plonger dans un univers fantasmagorique, une étagère aux formes ludiques du duo BrichetZiegler, ou encore le canapé Nubilo, version rose vif, jouant de l’illusion et de la surprise, imaginé par Constance Guisset avec Petite friture… Une vision joyeuse et décomplexée des intérieurs et de l’art de vivre ! www.madeindesign.com

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DESPLANS PARIS - STOCKHOLM

Lithographies d’architecture

desplans.com copyright © 2019 Desplans - tél.:+33.9.52.00.66.06

INTÉRIEURS TUTOS D’ARCHIS CUISINE AVEC ÎLOT - 59 ÎLOTS EN ARCHIPEL THIBAUT MULLER ARCHITECTURE - 63 ÎLOT CHIC ET PRATIQUE INMA STUDIO - 67 ÎLOT EN COURBES CHARLOTTE RAYNAUD HEGENBART - 70 SHOPPING PLAT CHIC, BROC CHOC !

- 72 EN DÉTAILS PIED-À-TERRE SURCLASSÉ PAR MAURIZIO GIOVANNONI

CAP SUR UNE CUISINE AVEC ÎLOT !

LORSQUE LE CONTEXTE LE PERMET, L’AJOUT D’UN ÎLOT À SA CUISINE PEUT ÊTRE UN VRAI PLUS, SYNONYME DE RANGEMENTS SUPPLÉMENTAIRES, DE CIRCULATIONS OPTIMISÉES ET DE CONVIVIALITÉ. GRÂCE À LUI, LES MAÎTRES DE MAISON PEUVENT CUISINER TOUT EN PRENANT L’APÉRITIF AVEC LEURS INVITÉS ; PROLONGÉ PAR UN COMPTOIR, IL OFFRE À LA FAMILLE UN COIN IDÉAL ET PRATIQUE POUR LES REPAS INFORMELS. MAIS SA CONCEPTION N’EST PAS SANS DIFFICULTÉS : POSSIBLE PERTE DE PLACE, PASSAGE DES RÉSEAUX, CHOIX DES COULEURS ET DES MATÉRIAUX, ETC. AUTANT DE PROBLÉMATIQUES QUI PEUVENT VIRER AU NAUFRAGE EN L’ABSENCE D’UN EXPERT. ARCHITECTE, ARCHITECTE D’INTÉRIEUR, DESIGNER ET MENUISIER NOUS FONT PART DE LEUR EXPÉRIENCE ET DE LEURS CONSEILS POUR COMPRENDRE ET ANTICIPER TOUT ÉCUEIL.

TUTOS D’ARCHIS | INTÉRIEURS

ÎLOTS EN ARCHIPEL texte mathieu fumex I photos julien perez et thibaut muller

© Thibaut Muller

ÉTAT DES LIEUX Aujourd’hui convivial et lumineux, cet appartement strasbourgeois de 80 mètres carrés ne l’a pas toujours été. Il appartenait autrefois à la grandmère de l’actuel propriétaire, puis fut mis en location. En 2018, le trentenaire et sa famille profitent du fait qu’il soit vacant pour le récupérer. La tribu décide alors de s’y installer, à condition de réaliser quelques travaux. C’est par le bouche-à-oreille qu’ils entendent parler de l’architecte Thibaut Muller, qu’ils rencontrent en ayant en tête l’idée d’ouvrir la cuisine sur le séjoursalle à manger. Sur les croquis qu’ils lui présentent, une verrière d’atelier et un petit comptoir, comme il en fleurit partout sur les planches tendances à la dernière mode. Si le concepteur partage leur opinion sur l’ouverture des pièces de vie – mis à part un long couloir sombre de 6 mètres de long reliant l’entrée aux chambres, la distribution des autres pièces témoigne d’un bon sens certain –, il imagine pour leur intérieur un tout autre projet… www.avivremagazine.fr

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INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS

1. L’architecte abat la cloison entre la cuisine et le salon, mais aussi celle définissant le couloir de 6 mètres. À la place de celui-ci, il propose un îlot blanc condensant espace de cuisson et rangements. Adossé contre un mur ajouré en partie haute, ce premier volume délimite le séjour, dissimule l’entrée des toilettes au nord-est, et fluidifie les circulations menant aux pièces de nuit.

2. Thibaut Muller dessine un deuxième îlot, vert cette fois, comme une réponse au premier. Dédié à la préparation, ce volume accueille un évier ainsi qu’un lave-vaisselle. Dans l’espace de vie, une estrade en bois dissimule les réseaux d’eau.

3. Enfin, le concepteur ajoute un dernier îlot. « C’est un espace de réception, surélevé par rapport à son voisin. Nous voulions quelque chose d’imposant, qui ait l’air de léviter : c’est le cas grâce à l’estrade, qui nous permet en plus de se passer de chaises hautes - mobilier que mes clients et moi n’aimons pas beaucoup. »

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© Julian Perez

LA SOLUTION THIBAUT MULLER PAS À PAS

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AVANT INTERVENTION 1 entrée 2 salon-salle à manger 3 cuisine 4 chambre 5 salle de bains 6 terrasse

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LES ASTUCES

© Thibaut Muller / © Julian Perez

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CHOISIR LES MATÉRIAUX ADÉQUATS « À l’origine, mes clients voulaient du parquet dans tout l’appartement, explique l’architecte. Puis ils ont souhaité quelque chose de plus résistant dans la cuisine, comme du carrelage effet bois. Mais quitte à créer une différence, autant l’assumer ! Nous avons donc choisi une résine, teinte en vert pour aller au bout du contraste. » FAVORISER L’APPROPRIATION Ajouré en partie haute, le premier îlot laisse passer la lumière et fait office d’espace vacant permettant aux propriétaires d’y déposer plantes et bibelots. Les enfants ne sont pas en reste, puisqu’une peinture ardoise a été appliquée sur un pan du mur contre lequel est appuyé cet îlot.

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APRÈS INTERVENTION 1 entrée 2 salon 3 salle à manger 4 cuisine 5 chambre parentale 6 chambre enfant 7 salle de bains 8 terrasse

architecte Thibaut Muller localisation Strasbourg (67) bâti d’origine années 1970 études 5 mois travaux 5 mois surface 80 m² coût cuisine 13 875 euros HT (hors électroménager) matériaux parquet en érable (sols) / résine teintée vert RAL 6028 de chez Terra Clean (sol cuisine) / stratifié compact de chez Egger (plan de travail) / marbre blanc de Carrare (plateau table à manger) équipements cuisine conçue sur mesure / robinetterie Grohe / hotte encastrable IN-NOVA PREMIUM de chez Faber / four et four à microondes de chez Whirlpool / évier encastré sous plan de travail de chez Franke voir carnet d’adresses page 175

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TUTOS D’ARCHIS | INTÉRIEURS

L’ÎLOT CHIC ET PRATIQUE texte karl d’anthalex I photos germain herriau

ÉTAT DES LIEUX Lorsque cette famille de quatre, en recherche d’un logement à Rennes, découvre ce grand appartement en forme de O en plein centre-ville, elle craque. Il faut dire que les boiseries, les moulures et le parquet Versailles ont de quoi séduire… les plus imaginatifs, car si le bien a un potentiel certain, il est aussi – et surtout – dans un état peu enviable. Sombre – les anciens propriétaires ont eu la bonne idée d’abaisser certains plafonds et de condamner quelques ouvertures –, mal agencé et sérieusement défraîchi… Heureusement, les nouveaux maîtres des lieux ne craignent pas de se lancer dans de grands travaux ; mieux, ils en ont envie. C’est à Inmaculada Valero qu’est confié ce chantier conséquent. À l’inventaire de ses missions : imaginer une cuisine avec îlot – convivialité oblige ! – à la fois chic, fonctionnelle et lumineuse. www.avivremagazine.fr

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INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS

LA SOLUTION D’INMA VALERO PAS À PAS 1. L’architecte d’intérieur propose de déplacer la cuisine pour la valoriser.

De l’entrée, où elle ne profitait que d’une seule ouverture sur la cour intérieure, elle passe à une position centrale, au sud-est, entre salle à manger et salon, et jouit de deux fenêtres sur rue.

2. Pour valoriser les atouts – cheminée, moulures, parquet Versailles, etc. – de la pièce où se trouve désormais la cuisine, Inma Valero joue la carte du contraste : mobilier contemporain, composé d’un grand module mural et d’un îlot. Une subtilité qui obligera les menuisiers à déposer temporairement le parquet pour passer les gaines électriques.

3. « Je suis très sensible aux belles matières », explique la conceptrice.

Pour les portes des placards, elle privilégie des panneaux noirs en résine réfléchissant très peu la lumière. Côté îlot, elle propose des portes blanches alliées à un plan de travail en surface ultra-compacte imitant le marbre.

Enfin, des tablettes en chêne font office de planche à découper ou de comptoir haut.

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AVANT INTERVENTION 1 entrée 2 cuisine 3 salle à manger 4 séjour 5 chambre 6 salle de bains 7 salle d’eau 8 bureau

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LES ASTUCES JOUER AVEC L’EXISTANT Le choix du noir et du blanc n’est pas dû au hasard : ces teintes sont les mêmes que celles de la cheminée en marbre. « Il faut essayer de respecter le lieu d’origine et contribuer à le mettre en valeur », conseille la conceptrice.

FAIRE CONFIANCE AUX EXPERTS Pour choisir l’électroménager, Inma Valero s’en remet au cuisiniste, en imposant un seul impératif, la hotte encastrée dans l’îlot. « C’est un professionnel de la question, il s’y connaît mieux que moi », explique-t-elle avec humilité. À CHAQUE MATÉRIAUX SES AVANTAGES Entre l’îlot et la cuisine, Inma Valero se résout à sacrifier quelques mètres carrés de parquet Versailles pour des carreaux de ciment, évidemment moins sensibles aux gouttes d’eau.

architecte d’intérieur Inmaculada Valero www.inma-studio.fr localisation Rennes (35) bâti d’origine XVIIIe siècle études 6 mois (projet global) travaux 4 mois (projet global) coût des travaux 250 000 euros (projet global) matériaux surface compacte Neolith collection Classtone modèle Estatuario finition Silk (plan de travail îlot) / surface compacte Neolith collection Colorfeel modèle Nero (plan de travail zone évier) / panneaux en résine Fénix® (portes placards) équipements mobilier cuisine Santos / électroménager Siemens / évier Andano 450-U chez Blanco voir carnet d’adresses page 175

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TUTOS D’ARCHIS | INTÉRIEURS

L’ÎLOT EN COURBES texte karl d’anthalex I photos denis dalmasso

ÉTAT DES LIEUX Un couple et ses deux enfants font l’acquisition d’une maison des années 1960 en plein centre-ville d’Aix-en-Provence. Si la bâtisse convient à leurs attentes, la cuisine, elle, fait exception. Indépendante et cloisonnée, elle présente des différences de niveau de sol et de hauteur de plafond par rapport au séjour. Pour ces quarantenaires dynamiques qui reçoivent beaucoup d’amis, il s’agit pourtant d’une pièce de vie essentielle qui se doit d’être conviviale. C’est sur un salon dédié à l’habitat que la petite famille fait la connaissance de la designer Charlotte Raynaud Hegenbart et de son conjoint Félix, un duo qui a commencé à se faire un nom dans la région en imaginant notamment des îlots de cuisine aussi sculpturaux qu’intelligents.

Séduits par leur proposition, les propriétaires missionnent Charlotte et Félix pour imaginer une cuisine avec îlot, ouverte mais discrète, et surtout propice aux apéritifs entre amis. www.avivremagazine.fr

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INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS

LA SOLUTION CHARLOTTE ET FÉLIX PAS À PAS 1. Puisque leurs clients souhaitent une cuisine pleinement intégrée aux espaces de vie, le duo abat les cloisons la séparant de la salle à manger et du salon. Le sol est remis au même niveau, mais le plafond conserve sa différence de hauteur : cela permet de démarquer subtilement les univers.

2. Afin de faciliter l’intégration du mobilier et pour ne pas envahir complètement l’espace du séjour, Charlotte conçoit la cuisine comme une grand pièce de mobilier. Concrètement, elle se compose de trois éléments : l’îlot, une colonne en bois toute hauteur prolongée sur le côté par un meuble bas, et enfin un meuble haut, immaculé.

3. « Ce sont nos clients qui ont eu l’idée d’un îlot aux formes arrondies, explique Charlotte. Une option commode, car cette forme douce facilite les circulations tout autour. » Le meuble est alors entièrement réalisé sur mesure par Félix. Les portes courbes sont en lamellé-collé laqué, le plan de travail en HI-MACS®, matériau privilégié pour sa résistance et sa grande malléabilité.

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LES ASTUCES ENTERRER LES RÉSEAUX La cloison existante contre laquelle est appuyée la cuisine est particulièrement fine (4 cm). Les conduits d’évacuation ne pouvant donc y être intégrés, ils sont enterrés pour atténuer la profondeur des meubles.

DISSIMULER L’ÉLECTROMÉNAGER Pour optimiser l’intégration de la cuisine dans les pièces de vie, la conceptrice dissimule l’électroménager. Elle conseille donc le choix d’une hotte BORA, intégrée à la plaque à induction – son évacuation est aussi enterrée –, place le four à l’arrière de l’îlot et cache enfin le four à microondes derrière un placard. Pas vu, pas pris !

APRÈS INTERVENTION 1 cuisine 2 salon-salle à manger

designer Charlotte Raynaud Hegenbart www.charlotteraynaud.com menuisier Félix Hegenbart www.hegenbart.fr localisation Aix-en-Provence (13) bâti d’origine 1960 études 1 mois travaux 1 mois (fabrication) + 3 jours (pose) coût des travaux entre 25 000 et 35 000 euros matériaux chêne blanchi (façades meubles) / médium laqué blanc (façades îlot et meuble haut) / HI-MACS® Alpine White (plan de travail et crédence) / béton ciré (sol) équipements plaque à induction et hotte aspirante intégrée BORA basic de chez BORA / robinetterie BauEdge de chez Grohe voir carnet d’adresses page 175

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INTÉRIEURS | SHOPPING

Saladier Coupe issue de la collection Caractère céramique émaillée H. 8 x diam. 32,5 cm design Noé DuchaufourLawrance pour Revol 90 euros www.revol1768.com

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INTÉRIEURS | EN DÉTAILS

PIED-À-TERRE SURCLASSÉ

C’est à Jyväskylä, au sud de la Finlande, que Markus, pilote de ligne, prévoit de construire en 2018 une maison mitoyenne avec son frère. En décembre de l’année précédente, il visite un appartement rénové par l’architecte Maurizio Giovannoni.

Conquis, il contacte le concepteur et lui demande de repenser les aménagements de son futur chez lui, qu’il imagine aux couleurs de ses passions : l’aéronautique et la gastronomie italienne. Retour sur une première phase de travaux pendant laquelle, grâce à une intervention in extremis, l’entrée, les pièces de vie, la salle d’eau et l’une des chambres ont été sérieusement surclassées ! texte karl d’anthalex I photos mikko ala-peijari

Architecte et designer italien installé à Rome, Maurizio Giovannoni s’est spécialisé depuis 2012 dans l’aménagement intérieur de maisons et d’appartements individuels.

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INTÉRIEURS | EN DÉTAILS

Y a-t-il un pilote dans la cuisine ? « Markus souhaitait un logement chaleureux où il pourrait partager avec famille et amis l’une de ses plus grandes passions : la cuisine italienne ! Comme la disposition initiale de la pièce – à l’origine en L – n’allait pas tout à fait dans ce sens, j’ai choisi de la modifier, et de déplacer la plaque de cuisson sur l’îlot : Markus pourrait ainsi cuisiner sans tourner le dos à ses invités », explique Maurizio Giovannoni.

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1 entrée 2 chambre 3 rangements 4 salle d’eau 5 séjour 6 cuisine 7 dressing 8 douche 9 sauna 10 buanderie

Une cabine en première classe « Nos discussions avec Markus ont révélé le désir d’un intérieur à la fois vivant et propice à la détente ; je lui ai donc proposé cette niche en chêne, positionnée là où l’on s’attendrait plutôt à une table à manger. Réalisée sur mesure, un peu comme une pièce d’artisanat, elle constitue un coin idéal pour bouquiner, ranger des livres, mais aussi pour permettre aux invités de s’asseoir pendant que le maître de maison cuisine. »

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INTÉRIEURS | EN DÉTAILS

Pas de hublot, mais une sacrée vue ! « Les percements des fenêtres et de la baie existaient déjà dans le plan initial ; je les ai respectés, en proposant de ne pas ajouter de rideau pour laisser circuler la lumière, sauf au niveau de la niche, qui ménage comme un cadre, un tableau vers le paysage… »

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Embarquement porte B23 « Entre le salon et le couloir qui le dessert, j’ai choisi de réduire l’embrasure, afin d’obtenir les proportions idéales pour installer une porte sur pivot. Pour cela, je me suis amusé en construisant des niches en plaques de plâtre tout autour de l’encadrement, permettant au passage de créer des rangements pour les bûches de la cheminée par exemple. »

Prendre un peu de hauteur « En général, quand je dessine un projet, je n’aime pas trop attirer l’attention sur le plafond. Mais cette fois, j’ai imaginé que les luminaires pourraient permettre d’animer, voire de scénographier l’espace, d’où la présence de suspensions, comme ici avec le modèle AIM des frères Bouroullec pour Flos. »

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INTÉRIEURS | EN DÉTAILS

Limiter le couloir aérien « Le long couloir d’entrée n’est pas mon idée, il était déjà sur les plans.

Comme nous ne pouvions pas le modifier, j’ai proposé de remplacer la porte traditionnelle entre cette circulation et le séjour par un modèle sur pivot, afin de casser la grande perspective vue de l’entrée.

Ici, des planches de surf décorées par un artiste finlandais contribuent aussi à animer l’espace. »

Escale en Italie « L’Italie a inspiré et déterminé le choix de nombreux équipements et détails d’ameublement : dans les quelques mètres carrés que compte la salle d’eau, l’on trouve ainsi de la robinetterie Fantini, du carrelage Mutina ou encore des luminaires Flos. »

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Grand ciel bleu « Le bleu est comme un leitmotiv qui donne son unité au projet – bien que celui utilisé pour la chambre soit plus intense que celui du couloir et de la cuisine. Nous avons choisi le bleu car il rappelle à Markus de bons souvenirs : le ciel qu’il traverse, les vagues de l’océan qu’il défie… Dans sa chambre, des nuages métalliques Magis apportent une touche d’ironie ! »

architecte Maurizio Giovannoni www.mauriziogiovannoni.it localisation Jyväskylä, Finlande livraison janvier 2019 études 4 mois travaux 11 mois (auto-construction) surface intervention 140 m2 coût des travaux 210 000 euros (hors équipements) matériaux bois (structure) / béton et parquet en chêne (sols) / bouleau blanc et chêne laqué blanc (finitions mobilier cuisine) / quartz (plans de travail) / céramique salle d’eau collection Tierras par

Patricia Urquiola pour Mutina équipements évier de cuisine Dalago BL2662 chez Blanco / réfrigérateur HM876GDB6 chez Siemens / lave-vaisselle SN836X00KE chez Siemens / plaque de cuisson ET651HE17E chez Siemens / hotte suspendue Naked Urban Zinc chez Elica / suspension cuisine Nikari / tabourets de bar Linea Perch chez Nikari / suspension niche Selene chez ClassiCon / suspension salon AIM par Ronan & Erwan Bouroullec pour Flos / robinetterie salle d’eau Fantini / suspension salle d’eau Flos / nuages suspendus Magis

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HISTOIRES DE MAISONS EN QUÊTE D’ESPACE !

- 82 BKBS ARCHITECTURE - 96 NIMTIM ARCHITECTS - 108 JAVA ARCHITECTURE - 120 AUSTIN MAYNARD ARCHITECTS - 134 LA SÉLEC’ CUISINE ET ÉLECTROMÉNAGER

HISTOIRES DE MAISONS | EN QUÊTE D’ESPACE !

IMBRICATION QUANTIQUE Répondant au désuet nom de "Simplette", cette ravissante maison du Pyla-sur-Mer a pourtant fait l’objet d’une rénovation des plus complexes. Et si sa façade des années 1930 n’a pas changé, il en va tout autrement de son intérieur, agrandi et entièrement réagencé par l’agence d’architecture parisienne BKBS. texte pierre lesieur I photos eric nocher (sauf mention contraire)

«

À l’origine, c’était le cadeau d’un mari pour sa femme, sans doute un peu fine bouche, car en la voyant, elle l’avait qualifiée de "simplette" », commence l’architecte Bertrand Renaudin, pour raconter l’histoire de cette maison typique des villas d’hiver landaises des années 1930.

De plain-pied, avec un toit en tuiles multi-pentes et une jolie façade à la charpente ornementée, elle est aujourd’hui la résidence secondaire d’une famille bordelaise qui y passe régulièrement ses vacances. « La maison avait connu plusieurs extensions hasardeuses, mais elle restait encore trop étriquée pour accueillir la troisième génération de la famille », explique l’architecte, qui, début 2017, est mandaté pour prendre enfin le taureau par les cornes.

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UN NOUVEAU NOYAU Plutôt que d’ajouter une énième excroissance, le projet imaginé en 10 mois par l’agence BKBS intervient au cœur de la maison, surélevé et agrandi par l’arrière. Concrètement, les concepteurs démolissent une partie des façades est, lesquelles déssinaient une dent creuse, pour y ajouter, au chausse-pied, un nouveau volume de 70 mètres carrés d’emprise au sol. « La maison était toute bricolée, souligne Bertrand Renaudin. Il a fallu faire un travail de couture pour ne pas tout casser et se raccorder à l’existant où rien n’était complètement droit. Et plus on démolissait, plus on voyait qu’il y avait des choses à renforcer. » Après quelques reprises de la charpente et des dallages, une ossature bois travaillée au millimètre avec

© Edouard Decam

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un charpentier est donc insérée à l’arrière. Bardé de tasseaux de bois, ce nouveau volume légèrement surélevé épouse avec précision l’existant et reste parfaitement invisible depuis la façade ouest. « Nous sommes dans une zone soumise à l’avis de l’architecte des bâtiment de France, raconte le concepteur.

Mais nous avons obtenu le permis facilement sous réserve toutefois de préserver les pins de 30 mètres de haut qui cernent la maison. Nous avons juste obtenu une dérogation pour agrandir la terrasse, à condition de faire disparaître le cabanon de jardin. » Pour compenser cette perte de rangements, la nouvelle terrasse intègre quelques coffres. Elle fait aussi désormais le tour de la maison et permet à toutes les pièces du rez-de-chaussée d’avoir un accès à l’extérieur.

« sans qu’on le devine depuis l’entrée, nous sommes passés de 120 à 220 mètres carrés de plancher. » Bertrand Renaudin, architecte

Encastré entre les pins, ce projet d’extension doublé d’une rénovation s’insère au cœur du bâtiment existant.

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Uniquement visible depuis l’arrière de la maison, la nouvelle façade en tasseaux de bois permet de multiplier les ouvertures tout en préservant l’intimité des habitants.

« la maison avait connu plusieurs extensions hasardeuses, mais elle restait encore trop étriquée pour accueillir la troisième génération de la famille. » Bertrand Renaudin, architecte

DE NOUVEAUX ESPACES À l’intérieur, la maison exploite pleinement l’insertion de ce nouveau volume. « Nous sommes passés de 120 à 220 mètres carrés de plancher en créant notamment un étage sous les combles », explique Bertrand Renaudin. Encastré entre les branches des pins, ce nouvel espace est aménagé en grand dortoir pour les petits-enfants. Prolongé par un balcon sécurisé par des câbles métalliques, il dispose aussi d’un coin salle de bains tout spécialement conçu pour les petits. « Nous avons aligné la baignoire et deux hauteurs dans un seul meuble en fibre de verre, sans aucun angle pour répondre aux besoins de chaque âge. » Au rez-de-chaussée, la nouvelle extension a permis d’agrandir le séjour en repoussant

les chambres des adultes vers le fond de la maison. En déposant le faux plafond, la pièce a également gagné en hauteur et en luminosité grâce à une fenêtre de toit dévoilant les cimes des arbres. Plus spacieux mais aussi mieux distribué, l’intérieur multiplie les clins d’œil à l’histoire de cette maison centenaire. « On a récupéré un maximum de choses : parquet, poignées de portes et même certaines façades de placard », détaille Bertrand Renaudin. Parfaitement intégrée à l’existant au point d’être insoupçonnable depuis l’avant de la maison, cette extension mise en œuvre de façon chirurgicale a permis d’en réorganiser totalement l’intérieur. Depuis l’achèvement des travaux fin 2018, elle répond désormais pleinement aux besoins des trois générations de la famille. www.avivremagazine.fr

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REZ-DE-CHAUSSÉE 1 entrée 2 séjour 3 salle à manger 4 cuisine 5 chambre 6 salle de bains 7 cabane enfants 8 local technique 9 buanderie

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R+1 1 dortoir petits-enfants 2 espace bains 3 chambre 4 vide sur salon

À l’intérieur, le salon profite de plus d’espace à vivre grâce au transfert du coin salle à manger dans le prolongement de la cuisine.

Débarrassée de son faux plafond, la pièce profite à présent d’une double hauteur et de la lumière zénithale grâce à une fenêtre de toit.

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La cuisine et la salle à manger sont aménagées dans l’ancien garage, au nord de la maison.

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« on a récupéré un maximum de choses : parquet, poignées de portes et même certaines façades de placard. » Bertrand Renaudin, architecte

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Intégralement dessinée jusqu’aux étagères pour accueillir tous les besoins des habitants, la salle à manger intègre aussi des meubles de famille que les propriétaires souhaitaient conserver.

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Un couloir isole la zone de vie de la zone de sommeil. Il dessert les cinq chambres des adultes et deux salles de bains, dont l’une a l’apparence d’une petite cabane bardée de tasseaux.

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Omniprésents dans toute l’extension, les tasseaux sont aussi bien utilisés en habillage intérieur qu’en bardage extérieur pour préserver l’intimité des chambres à coucher. Ils sont particulièrement mis en scène à l’étage dévolu aux enfants, où, prolongés par un petit balcon sécurisé ils laissent deviner un vue sur la forêt landaise.

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Le nouvel étage répond aux besoins de cette nouvelle génération jusque dans les moindres détails de son aménagement, avec par exemple, un coin salle de bains évolutif.

architectes BKBS architecture www.bkbs.fr localisation Pyla-sur-Mer (33) livraison janvier 2019 bâti d’origine 1930 études 10 mois travaux 15 mois surface 200 m2 SDP coût des travaux 400 000 euros TTC matériaux bois (ossature extension) / tasseaux de bois peints (bardage) / bois massif (menuiseries extérieures) / parquet chêne (sols) / tasseaux et panneaux chêne (menuiseries intérieures) / Corian® et chêne (plans de travail) équipements évier de chez Franke / lavabos de chez Villeroy & Boch, Alape et Hudson Reed / radiateurs de chez Acova / éclairage encastré de chez Wever & Ducré / ventilateur de plafond Malvinas de chez Faro voir carnet d’adresses page 175 www.avivremagazine.fr

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DE LIÈGE À LONDRES Faire tenir une cuisine, une salle à manger, un salon, un séjour, trois chambres dont une suite parentale dans 61 mètres carrés… En formulant leur demande, les propriétaires de cette maisonnette londonienne ont peutêtre poussé un peu loin le bouchon ! Pas de quoi intimider la pétillante équipe de l’agence nimtim architects, laquelle a répondu par une extension toute de liège vêtue. Explications. texte mathieu fumex I photos megan taylor

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l y a quelques années de cela, une famille de quatre s’installe dans une maisonnette d’une soixantaine de mètres carrés, dans le sud de Londres. La bâtisse, comme ses voisines, n’est pas sans rappeler la typologie des échoppes bordelaises : mitoyennes et élevées sur deux niveaux, ces constructions de la fin du XVIIIe siècle, implantées sur de longues parcelles en ruban, disposent d’une façade sur rue et d’une seconde donnant sur un jardin bien souvent situé en contrebas. Malgré son charme, auquel les briques brunes so british ne sont pas étrangères, la maison devient vite difficile à vivre pour la petite tribu, car mal agencée et surtout trop exiguë. Ainsi, au rez-de-chaussée très compartimenté, un couloir dessert successivement le salon, la salle à manger, puis, tout au fond, la cuisine. En plus d’être isolée dans une sorte de volume appendice mesurant la moitié de la largeur de la parcelle, cette dernière pièce est si étroite que le réfrigérateur doit être relégué dans la salle à manger… Alors quand les maîtres des lieux font la rencontre des membres de l’agence locale nimtim, lors d’une exposition au palais des

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congrès de Londres, ils ne tergiversent pas et s’offrent leurs services. Objectifs : imaginer une vaste pièce de vie ouverte sur l’extérieur – le rez-de-chaussée est pour l’instant perché un mètre au-dessus du jardin – où tout le monde pourra se retrouver pour cuisiner, partager un repas ou jouer. En outre, l’ajout d’une troisième chambre ne serait pas du luxe…

PLAN D’ATTAQUE Peu de temps après leur première rencontre, les architectes en charge du projet, Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon, se rendent sur place pour mesurer l’ampleur des travaux à venir et délivrer leur diagnostic. Puisque le programme est très ambitieux pour les 61 petits mètres carrés que compte la maison, il faudra pousser les murs ! Ainsi, au rez-de-chaussée, une première extension accueillera les pièces à vivre côté jardin – en plus du salon existant qui lui restera intouché. À l’étage, les deux chambres seront simplement rénovées, tandis qu’une surélévation abritera une suite parentale. Pas question, toutefois, de re-

« nous avons privilégié le liège pour sa texture, sa durabilité, sa résistance à l’eau et ses propriétés isolantes tant acoustiques que thermiques. » Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon, architectes

La silhouette de la façade pignon de l’extension est inspirée de celle, en retrait, de l’existant, « dans le but de faciliter son intégration » argumentent Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon, les architectes.

La porte sur pivot vitrée et aménagée dans la façade ouest de l’extension constitue, avec ses menuiseries roses, un cadre étonnant sur le jardin.

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« nos clients sont fiers de l’architecture et du design de leur maison, car c’est finalement une réflexion, à tous les sens du terme, de leur personnalité. » Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon, architectes garder les nouveaux volumes pousser tous azimut comme des champignons : un peu d’organisation s’impose, car les clients aimeraient vivre sur place ici pendant les travaux, tandis que le seul moyen d’accéder au jardin est la bâtisse elle-même. C’est donc par là que devront transiter ouvriers, matériaux et gravats.

DU LIÈGE, DU ROSE ET DE L’AMOUR « Nous avons d’abord mis en place la structure de l’extension dans le jardin, après quoi nous avons rénové le deuxième étage et ajouté le volume pour la suite parentale tout en haut afin de pouvoir loger nos clients, expliquent les architectes.

Les travaux ont alors pu se poursuivre au rez-de-chaussée. » Si Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon n’insistent guère sur cette première étape du chantier, c’est bien parce que toute leur attention – et surtout celle des propriétaires ! – est à ce moment-là portée sur les espaces de vie qui doivent être amé-

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nagés en bas. Le squelette du nouveau volume, fait de métal et de parpaings, est alors habillé, dedans comme dehors, de liège, « matériau que nous avons privilégié pour sa texture, sa durabilité, sa résistance à l’eau et ses propriétés isolantes tant acoustiques que thermiques », expliquent les conceptrices.

Supposés se parer de délicat reflets argentés dans le temps, les panneaux bruns s’accordent parfaitement avec les menuiseries roses des deux baies – dont une ouvrante, sur pivot – percées dans la façade pignon. Couplées au plancher fait de demi-niveaux en escalier, ces deux ouvertures permettent enfin de relier efficacement cuisine, salle à manger et salon au jardin, désormais beaucoup plus accessible pour le plus grand plaisir des habitants. « Nous sommes complètement amoureux de la maison, et de vous tous qui avez complètement transformé nos vies », auraient d’ailleurs confié ces derniers aux architectes. Tout est dit.

« Le liège coche toutes les cases sur le plan de l’isolation thermique et acoustique, et c’est aussi un matériau respirant et sain. Il nous a semblé évident de l’utiliser dehors, comme dedans », s’exclament les conceptrices.

La baie vitrée fixe, en forme de biseau, est inscrite dans le prolongement des fenêtres de toit en enfilade, et ce afin d’optimiser les apports solaires quel que soit le moment de la journée.

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« nous avons d’abord mis en place la structure de l’extension dans le jardin, après quoi nous avons rénové le deuxième étage et ajouté le volume pour la suite parentale tout en haut afin de pouvoir loger nos clients. » Nimi Attanayake et Alexandria Mackinnon, architectes

Entre la cuisine et la salle à manger, un meuble sur mesure fait à la fois office de séparation, de plan de travail et de banquette.

Une triple fonctionnalité qui souligne également les différences de hauteur de plancher dans l’extension.

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Un claustra constitué de tasseaux ajourés protège l’escalier reliant le premier étage à la suite parentale abritée dans la surélévation. Un moyen efficace de laisser les rayons du soleil pénétrer jusqu’au centre du projet !

Dans la surélévation en structure bois, les architectes ont utilisé des menuiseries peintes en rose, comme dans l’extension en rezde-jardin : une façon d’assurer une continuité dans toute la réalisation.

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R+2 1 chambre parentale 2 salle d’eau

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REZ-DE-CHAUSSÉE 1 entrée 2 hall 3 séjour 4 cuisine 5 salle à manger 6 salon 7 terrasse 8 jardin

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Dans la salle de bains du premier étage, simplement rénovée, comme dans la salle d’eau construite de toutes pièces dans la surélévation, faïences et miroir en forme d’hexagone font office de fil rouge.

architectes nimtim architects www.nimtim.co.uk localisation Londres, Angleterre bâti d’origine fin XVIIIe siècle livraison décembre 2018 études environ 7 mois travaux environ 8 mois surfaces 61 m² (existant) + 37 m² (extension) matériaux métal et maçonnerie traditionnelle (structure extension) / bois (structure surélévation) / ardoise (couverture) / panneaux de liège (revêtements intérieurs et extérieurs) / peinture RAL 3014 (menuiseries) / carrelage Bera & Beran (revêtement salle de bains) équipements table basse Ercol / chaise à bascule de Charles et Ray Eames chez Vitra / chaises de cuisine Everyday de Claesson Koivisto Rune chez Modus / mobilier de cuisine chez Howdens / plaque électrique et réfrigérateur Samsung / four John Lewis / hotte aspirante Miele / baignoire Bette chez C.P. Hart / miroirs salle de bains chez Heals / vasque Picasso chez Lusso Stone / appliques salle de bains Astro chez Bari / mitigeur salle d’eau Sanctuary Bathrooms voir carnet d’adresses page 175 www.avivremagazine.fr

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JAVA ET LES LAISSÉSPOUR-COMBLES Que faire de combles inexploitables ? Les transformer ! Encore faut-il manier l’art de l’extension : un exercice technique mais aussi une gymnastique juridique… du moins à Paris, où le casse-tête réglementaire invite à l’ingéniosité. JAVA Architecture, en livrant dans le XVIIe arrondissement une extension de 45 mètres carrés habitable, fait montre d’une maîtrise indéniable en la matière. texte jean-philippe hugron I photos caroline dethier

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À

Paris, vivre au dernier étage est une chance : vue et tranquillité y sont plus ou moins garanties. À cela s’ajoute l’opportunité – à condition d’en avoir les moyens – de s’agrandir. Surélever son logement devient ainsi de plus en plus fréquent, bien que l’exercice ne soit possible que moyennant l’agilité d’un notaire et d’un architecte.

Et pour cause : il faut non seulement jongler avec les règles du plan local d’urbanisme (PLU) mais aussi avec les humeurs changeantes et capricieuses d’une copropriété, aussi petite soit-elle.

Dans le XVIIe arrondissement de la Capitale, une famille, propriétaire d’un appartement de 100 mètres carrés occupant l’intégralité de l’ultime niveau d’un immeuble en brique érigé sur cour au tout début du xxe siècle, se retrouve en manque d’espace et prend le parti de défier la difficulté… En vain, car si le voisinage est acquis à la cause, les normes fixées par la ville rendent l’opération trop incertaine. Sauf à faire confiance aux associés de JAVA Architecture : Alma Bali, Florian Levy

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et Laurent Sanz. « Il faut, pour ce genre de projet, maîtriser les subtilités du PLU. L’une des règles autorise la création de chiens-assis dans la limite de 40 % du toit. Nous avons vu dans cette possibilité la solution au problème posé », assurent-ils.

S’ÉLEVER SANS EN AVOIR L’AIR Mais à l’heure où le crayon commence à tracer les premiers traits d’une extension résolument contemporaine, JAVA hérite d’une situation originelle peu intéressante : des combles inhabitables où la toiture à pente unique présente, au mieux, une hauteur sous plafond de 2 mètres. Il faut donc tout détruire pour mieux reconstruire. Il reste cependant bel et bien interdit de créer un niveau entier supplémentaire. JAVA redessine alors un toit plus haut d’à peine 20 centimètres et y place deux généreux chiens-assis. « L’idée était de créer deux émergences qui s’affranchissent des matériaux traditionnels pour s’intégrer subtilement dans leur environnement par la mise en œuvre de solutions contemporaines », résument-ils.

Ainsi, deux boîtes, généreusement vitrées et habillées de tôle en inox gris anthracite, surgissent d’une toiture en zinc. Le pari est audacieux ; l’extension invisible depuis l’espace public. En outre, elle s’insère harmonieusement dans le paysage des toits de Paris qui, depuis quelques années, cherchent à rejoindre la liste du patrimoine mondial de l’humanité. « Avant le dépôt de permis de construire, nous avons pris soin de consulter l’architecte des bâtiments de France. Elle a émis un avis favorable à notre proposition », ajoutent les concepteurs.

HARMONIE ET LÉGÈRETÉ Restent alors quelques problèmes techniques à régler. Parmi eux, les conduits de cheminée. Ils sont démontés, remontés et légèrement surélevés. « L’un d’entre eux est intégré dans le volume d’un chien-assis. Dans un souci de proportions, nous avons créé le même dispositif au sein de l’autre chien-assis », précisent les architectes. Le poids de la surélévation était également un enjeu… de taille. « Nous n’avons fait que remplacer

« il faut, pour ce genre de projet, maîtriser les subtilités du plu. » Alma Bali, Florian Levy et Laurent Sanz, architectes

Une intégration parfaite ! La nouvelle extension propose une toiture en zinc à tasseaux comme les immeubles voisins, alors que les lucarnes sont en cassettes inox perforées.

Le salon est préservé dans son intégrité. Seul l’escalier qui relie l’appartement à l’extension y a été créé.

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une charpente en bois par une autre. En revanche, nous changions la charge d’exploitation. Si elle est de 70 kg/m² pour des combles, elle passe à 150 kg/m² pour un logement. Il s’agit de pouvoir installer une bibliothèque chargée aussi bien que d’accueillir des invités pour une soirée ! Par chance, les solives d’origine, celles portant le plafond de l’appartement, étaient suffisamment solides pour accepter ce changement d’affectation », expliquent-ils.

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR Une fois le projet calé, les associés de JAVA s’appliquent à penser une liaison adéquate entre l’appartement bourgeois aux élégantes moulures et le nouvel environnement contemporain aussi lumineux que vitré. « Nous avons créé dans le salon un escalier que nous avons inséré dans le mur et que nous avons "encadré". Nous voulions un passage magique à travers un "tableau". Cet escalier en bois constitue, à lui seul, un appel », indiquent-ils. À tout un chacun, invité dans cet appartement, d’être attiré par ce mystère… et de découvrir, dans cette élégante extension, la subtile réinterprétation de toute une tradition, celle des toits de Paris.

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« nous avons créé dans le salon un escalier que nous avons inséré dans le mur et que nous avons "encadré". nous voulions un passage magique à travers un "tableau". cet escalier en bois constitue, à lui seul, un appel. » Alma Bali, Florian Levy et Laurent Sanz, architectes

Le passage d’un monde à l’autre…

L’escalier est encadré et paraît comme un tableau dans lequel tout un chacun peut s’engouffrer, prêt à découvrir un nouvel univers.

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À chaque lucarne, sa pièce de vie !

Ici une chambre complétée de sa salle de douche dont l’entrée est cachée parmi les placards afin de créer un véritable effet de surprise.

Côté salle de douche, les angles ont été arrondis pour mieux lover ses occupants. Ce dessin ambitieux aux dires des architectes a nécessité un travail de réalisation tout en finesse.

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NIVEAU SUPÉRIEUR 1 chambre 2 salle d’eau 3 salon 4 cuisine 5 terrasse

NIVEAU INFÉRIEUR 1 entrée 2 salle à manger 3 salon 4 cuisine 5 salle de bains 6 chambre 7 bureau

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« l’idée était de créer deux émergences qui s’affranchissent des matériaux traditionnels pour s’intégrer subtilement dans leur environnement par la mise en œuvre de solutions contemporaines. » Alma Bali, Florian Levy et Laurent Sanz, architectes

Par-delà du mobilier intégré, les conduits de cheminée ont également été incorporés dans le volume de cette lucarne pour que rien, depuis l’extérieur, n’y paraisse. À droite, la perspective depuis la porte d’accès de la terrasse.

Au fond, la suite parentale et la porte secrète menant à la salle de douche.

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La terrasse joue des volumes créés et existants et vient se nicher comme un entre-deux ouvert sur le ciel. Elle est traitée comme une cinquième façade, avec un revêtement de sol qui reprend la teinte des toits parisiens.

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architectes JAVA architecture – Alma Bali, Florian Levy et Laurent Sanz www.javarchitecture.fr localisation Paris (17e) livraison 2018 bâti d’origine début XXe siècle études 6 mois travaux 7 mois surfaces 100 m² (existant) + 35 m² (extension) + 19 m² (terrasse) matériaux bois (charpente) / zinc (couverture) / tôle inox perforée (bardage) / chêne (menuiseries intérieures) / aluminium laqué (châssis extérieurs) / béton ciré Mercadier (sols intérieurs) / carrelage sur plots (sol terrasse) équipements colonne de douche Pipe chez Boffi / sècheserviettes VD1611 chez Varela Design voir carnet d’adresses page 175

Jardin d’hiver ou cuisine d’été, un espace polyvalent permet de vivre toute l’année en plein air… ou presque.

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PEAU DE SERPENT Dans la banlieue de Canberra, les architectes australiens d’Austin Maynard ont relié deux extensions à une maison des années 1920 et engagé un dialogue esthétique entre passé et présent. Immergées dans le jardin, les interventions contemporaines permettent à la famille des propriétaires de profiter de la végétation et du soleil à chaque moment de la journée. texte raphaëlle saint-pierre I photos derek swalwell

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« sur le plan environnemental, démolir et reconstruire ne sera jamais aussi durable que de conserver et réutiliser ! » Andrew Maynard et Mark Austin, architectes

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près avoir vécu en Europe, Lindy, Paul et leur fille Mia retrouvent l’Australie il y a cinq ans. Ils achètent alors à Canberra une maison en brique des années 1920.

L’étroite bâtisse de 153 mètres carrés, qualifiée de « bungalow » par les Australiens, mérite une bonne rénovation ainsi que la restructuration de son plan confus. Le couple souhaite également ajouter une extension pour abriter une cuisine-salle à manger et une suite parentale. Tombés amoureux du jardin, Lindy et Paul rêvent d’un lieu qui, dans l’esprit d’une véranda, leur permettrait d’en profiter au maximum. Ils s’adressent à l’agence d’Andrew Maynard et Mark Austin, basée à Melbourne et réputée pour ses réhabilitations de maisons. « Mais en réalité, c’est notre projet polémique de refuges pour activistes écologistes en Tasmanie qui les a poussés à nous contacter », précisent les architectes.

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INTERVENTION AU SCALPEL La maison se situe sur une artère percée conformément au plan d’urbanisme dessiné par l’Américain Walter Burley Griffin dans les années 1910 et 1920. Le quartier est soumis à une protection patrimoniale imposant des contraintes de hauteur, de revêtement de façade et de recul par rapport à la rue et aux mitoyens. « En tant qu’architectes, nous avons ressenti une immense responsabilité à préserver l’identité des lieux, plutôt que de suivre la mode actuelle à Canberra consistant à démolir les constructions de cette période pour les remplacer par d’imposantes villas ou à leur accoler des extensions agressives et écrasantes. Nous avons mené une intervention au scalpel », explique Mark Austin. Les architectes répartissent 80 mètres carrés dans deux pavillons implantés l’un au sud et l’autre à l’est. Dotés de toitures à double pente, ils respectent la continuité des lignes et des couleurs du bungalow.

La maison des années 1920 mesure 153 mètres carrés. Elle s’étend sur une petite parcelle de 941 mètres carrés.

Les nouveaux rangements ont été réalisés sur mesure avec du bois d’eucalyptus australien.

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Dans l’ancienne maison, une petite pièce centrale est réservée au bureau qui divise le salon en deux parties.

Certaines fenêtres du living-room, invisibles depuis la rue, ont été agrandies du côté de l’extension de la cuisine.

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LIAISONS TRANSPARENTES Les extensions sont élevées à l’aide d’une structure mêlant acier et bois. La cuisine-salle à manger repose sur une dalle en béton, tandis que la chambre des parents, visible depuis la rue, se dresse sur un socle de briques rouges recyclées qui s’étend au même niveau que celui de la maison 1920. En revanche, pour distinguer nettement leur intervention, le duo dessine un bardage de tuiles d’acier immaculées. « Chaque losange a été découpé et ajusté à la main par les artisans, comme des écailles de serpent qui recouvrent d’un seul tenant le toit et les façades. Les adjonctions contemporaines dialoguent ainsi avec les anciens murs de briques peintes en blanc. » Le résultat impeccable a demandé un travail au millimètre près, en particulier

« chaque losange a été découpé et ajusté à la main par les artisans, comme des écailles de serpent qui recouvrent d’un seul tenant le toit et les façades. » Andrew Maynard et Mark Austin, architectes

pour gérer les angles, les plis du faîtage, le revêtement continu sur les portes et la découpe des fenêtres et des baies.

Des tunnels transparents connectent les pavillons à la maison, « comme de petits ponts en lévitation au-dessus du jardin », décrivent les architectes. Un nouveau couloir, lui aussi vitré, court sous le débord de la toiture du bungalow. En déportant ainsi la circulation, les architectes gagnent assez d’espace dans la demeure 1920 pour créer des pièces plus vastes et lumineuses : un salon avec un coin bureau et trois chambres.

CONFORT THERMIQUE « L’inscription de la cuisine-salle à manger dans le jardin procure à la famille davantage d’ensoleillement et de fluidité

entre l’intérieur et l’extérieur », poursuit Mark Austin. Le climat de Canberra présentant une grande amplitude thermique, l’agence a prêté particulièrement attention au confort d’hiver comme d’été. En plus d’une isolation performante, elle a misé sur l’inertie du sol en béton qui engrange la chaleur du soleil pour la restituer la nuit. La large fenêtre de toit qui se déploie en travers de la cuisine est munie d’un store extérieur à lamelles orientables. En activant manuellement les protections solaires et en favorisant la ventilation naturelle, les habitants parviennent à réduire drastiquement l’utilisation de la VMC. « Sur le plan environnemental, démolir et reconstruire ne sera jamais aussi durable que de conserver et réutiliser ! », insistent Andrew Maynard et Mark Austin. www.avivremagazine.fr

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Un tunnel vitré relie la maison à sa nouvelle cuisine-salle à manger, tandis qu'un couloir lumineux a été greffé à l’arrière afin de connecter les divers volumes qui composent aujourd’hui l’habitation.

L’extension abritant la cuisinesalle à manger permet à la famille de profiter pleinement du jardin retravaillé par les paysagistes de Bush Projects avec un système de noues.

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« nous avons ressenti une immense responsabilité à préserver l’identité des lieux, plutôt que

Des capteurs solaires thermiques ont été installés sur la toiture ancienne et une cuve de récupération des eaux de pluie, enterrée dans le jardin, est utilisée pour les toilettes et l’arrosage des plantes.

Surmontant la cuisine, un store à lamelles orientables permet de doser l’intensité des rayons. Le sol en béton conserve la chaleur du soleil pendant la période froide.

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de suivre la mode actuelle consistant à démolir les constructions de cette période pour les remplacer par d’imposantes villas ou à leur accoler des extensions agressives et écrasantes. » Andrew Maynard et Mark Austin, architectes

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1 entrée 2 séjour 3 bureau 4 cuisine 5 cellier 6 salle à manger 7 chambre 8 suite parentale 9 salle de bains 10 réserve 11 carport

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Une mini-banquette offre un coin tranquille à la frontière entre intérieur et extérieur.

La salle à manger prolonge la cuisine ouverte.

Les aménagements intérieurs témoignent de la dextérité des artisans. Ils utilisent du bois d’eucalyptus australien, aux tons chauds, pour habiller de nombreux murs et plafonds et réaliser une partie du mobilier intégré.

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L’extension dédiée à la suite parentale est dotée d’une singulière ouverture de toit qui conduit la lumière dans la salle de bains. À l’est, la chambre du couple ouvre entièrement sur le jardin.

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architectes Austin Maynard architects www.maynardarchitects.com paysagistes Bush Projects www.bushprojects.com.au localisation Canberra, Australie livraison janvier 2019 bâti d’origine années 1920 surfaces 153 m² (existant) + 80 m² (extensions) matériaux acier et bois (structure) / béton (fondations extension cuisine-salle à manger) / brique rouge (fondations extension chambre parentale) / tuile en acier découpé à la main (bardage) / eucalyptus australien (rangements sur mesure) équipements capteurs solaires thermiques / cuve de récupération des eaux de pluie voir carnet d’adresses page 175

La tête de lit dissimule un placard, tandis que la salle de bains des parents profite de la lumière naturelle zénithale.

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LA SELEC’ | CUISINE ET ÉLECTROMÉNAGER

CUISINE ET ÉLECTROMÉNAGER La cuisine étant devenue l’épicentre de la maison, les fabricants misent désormais sur l’intégration maximale. Formats, encombrements, facilités d’usage, et surtout finitions sont au cœur de toutes les attentions.

Les caissons empruntent leurs revêtements à l’univers du meuble et de la décoration, se parant d’essences de bois au veinage travaillé, ou de surfaces ultra-techniques, très faciles d’entretien, imitant le marbre ou la pierre. Dans le même esprit, l’électroménager, toujours plus performant, tant en termes de fonctionnalités que de consommation énergétique, joue la carte de la discrétion esthétique pour ne pas déparer les pièces à vivre. sélection maëlle campagnoli

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1. 36e8 Marble XGlass îlot de cuisine avec façade et plans en XGlass, un verre fin imprimé, effet marbre, mat ou poli (Lago). Composition type Parigi. Également disponible dans les compositions Scotia et Iceland. Prix sur demande, selon composition et options. www.lago.it Page de gauche : XTone Carreau de grès cérame pleine masse de grand format effet pierre ou marbre, hygiénique, antibactérien, résistant aux rayures inaltérable et facile d’entretien, ici mis en œuvre sur les façades et en plan de travail de cuisine (Porcelanosa). Modèle Liem, coloris Black, finition Silk. Format : 150 x 300 cm. À partir de 1 154,54 euros TTC la pièce. www.porcelanosa.com

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1. CBBLACK Cuisine constituée d’un ensemble mural avec une grande niche intégrant le plan évier et un îlot central intégrant cuisson, hotte et coin repas (Charles Bigant). Façades laquées noir mat avec et sans poignées pour une meilleure ergonomie. Meuble bas coulissant avec deux tiroirs à l’anglaise en petite hauteur et de grande hauteur en partie basse. Plan de travail, retombées îlot et crédence granit, Noir Absolu, finition flammé brossé. Fabrication sur mesure, prix selon configuration et options. www.cuisinescharlesbigant.fr 2. Green Concept Système de cuisine dont l’agencement est guidé par les nouvelles habitudes de consommation (Perene). Aménagements intérieurs adaptés au rangement des produits en vrac (épicerie, marché, etc.), jardinières à herbes aromatiques intégrées au plan de travail, etc.

Disponible avec électroménager pour optimiser les consommations énergétiques, de l’eau, et la gestion de l’air intérieur. Photo : façades en Fénix®, finition Verde Comodoro (fermeture et ouverture pousse-lâche). Plan de travail en céramique Kélia. Prix sur demande, selon composition et options. www.perene.fr/cuisine

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1. Solid Cuisine conçue pour s’intégrer facilement dans les pièces à vivre, mariant des finitions unies noires ou blanches mates, avec des chants en chêne massif (Leicht). Composition : coin repas avec bardage mural chêne et tablettes filigrane avec bandes lumineuses à LED. Ensemble mobilier intégré avec façades sans poignée, noyau bois revêtu de stratifié, laqué blanc mat, finition anti-traces de doigts, chants en chêne massif. Plan de travail en chêne massif et stratifié blanc sur panneau multiplis. Évier et zone de cuisson à fleur de plan. Prix selon composition. www.leicht.de 2. Hi-Macs® Steel Grey Solid surface, ici mise en œuvre dans la réalisation d’un îlot de cuisine et d’une table coordonnée, effet gris métal (HiMacs®). Projet : appartement à Prague en République tchèque. Architecte : Labor 13. Fabrication : Amos design. Prix selon finitions et dimensions. www.himacs.eu © Martin Chum

3. Illusion et No pattern Façades, joues et jambages de meubles de cuisine en MDF permettant de customiser le système de mobilier de cuisine Method du fabricant Ikea, (Superfront). Photo : façades en MDF laqué mat finition Bottle Green, poignées Holy Wafer, finition Brass, plinthe coordonnées Leg Method, finition Brass, et pieds d’armoire Tresle, finition Bottle Green. À partir de 63 euros la porte, poignée 16 euros et plinthe 87 euros. www.superfront.com

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1. Pure Évolution du modèle Pure, caractérisée par la finesse des cadres entourant les rangements et étagères intégrés Frame Siematic, pour plus d’élégance et d’intégration aux pièces à vivre, et disponible dans une nouvelle gamme de finitions (Siematic). Photo : façades stratifié effet bois Chêne Java, design Kinzo. German design Award 2019. Prix selon composition et finitions. www.siematic.com

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1. Artex Système de cuisine (Poliform). Composition : îlot central (305,2 x 120 x 120 cm), façades avec prise de main biseautée, laquées mat, finition Tortora, plan de travail avec chants biseautés, marbre Calacatta Oro finition adoucie (épaisseur 20 mm). Cuve inox Barazza, robinetterie Dornbracht, plan snack en bois Chêne Spessart sur piètement en métal laqué Moka. Ensemble de colonnes Artex, finition Chêne Spessart avec Grain d’Orge, deux colonnes à portes rentrantes, et intégrant un réfrigérateur, un congélateur, cave à vin VarioCooling Série 400 de Gaggenau. Prix selon composition et finition. www.poliform.it où trouver Artex : www.rbcmobilier.com 2. Dekton® Slim Surface ultra compacte et ultra fine, finition Opera, adaptée à une mise en œuvre en revêtement de façades et jambages de meubles, effet marbre (Cosentino). Épaisseur : 4 millimètres seulement. Peut-être découpé sur place avec les outils de découpe de carrelage standard. Ultra résistant aux rayures, aux taches, aux chocs thermiques et aux UV. Disponible dans une gamme de 8 coloris Dekton®. À partir de 200 euros le mètre linéaire et 330 euros le mètre carré. www.dekton.fr 3. Phedra Satin, Arctic X-White et Estuario Silk Surfaces ultra compactes mises en œuvre pour l’aménagement d’un espace cuisine dans une pièce ouverte (Neolith). Photo : rénovation d’une maison de ville dans le centre de Bruxelles. Au sol : Phedra satin. Aux murs et pour les façades de placards haut et colonnes avec électroménager intégré : Arctic White. Crédence et petit îlot : Estuario, finition silk. Architecte : Michel Penneman.

Matériaux disponibles en divers formats et épaisseurs selon les usages. Prix selon dimensions et épaisseurs. www.neolith.com

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1. Intarsio et Williamsburg Système de cuisine conçu pour une intégration dans les pièces à vivre (Cesar). Composition : système mural bibliothèque modulable semi-ouvert The 50’s, zone centrale Williamsburg, composée d’un îlot et d’un plan snack, façades meubles Intarsio jouant avec l’orientation du veinage du bois et poignées ultra fines Tratto. Prochainement disponible. Design Garcia Cumini. Prix selon composition et finitions. www.cesar.it 2. String system Système de rangement modulaire composé d’éléments en structure métallique sur lesquels accrocher diverses tablettes et caissons (String). Disponible en version murale ou sur pied, dans de nombreuses finitions, en deux profondeurs (20 et 30 cm) et deux largeurs (60 et 80 cm). Design, Nils Strinnig. Prix selon composition et finitions. www.stringfurniture.com 3. R.I.G. Système de rangement modulaire polyvalent aux finitions adaptées à la zone cuisine (MA/U Studio). Structure en acier peint thermolaqué époxy, couleur noire ou blanche, gaufrage fin. Piétement et joint de structure en acier inoxydable brossé. Étagères, façades et planches en panneau de fibre de bois haute densité teinté noir dans la masse, traité à l’huile teintée avec placage de bois contreplaqué Ecowood Xilo 2.0, et pierres diverses (marbre blanc de Carrare, marbre Greystone, marbre Gris du Marais, pierre noire d’Avola). Dimensions composition : H. 146,4 /217,2 /288 x L. 110 /55 x P. 38,4 cm. Design Mikal Harrsen. Prix sur demande. maustudio.net où trouver R.I.G. : www.boffi.com

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1. Era Évier à fleur de plan en inox poli avec effet brillant sur le pourtour, et mat dans la cuve (KWC). Cache-bonde carrée en inox affleurant avec le fond de la cuve et trop plein invisible. Contour ultra fin de seulement 4 mm. À partir de 1099 euros TTC. www.kwc.ch où trouver Era : www.franke.fr

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1. Vital semi-pro Mitigeur avec filtration intégrée (Franke). Cartouche filtrante, intégrée au corps du robinet, qui évite l’installation d’un système dans le placard. Un timer avec voyant lumineux indique lorsqu’il faut remplacer la cartouche. Rotation du bec à 360 degrés. Débit : 3,5 litres à 3 bars. Commande à levier. Prix public indicatif : 799 euros TTC. www.franke.com 2. AXOR Citterio 230 Mitigeur de cuisine avec douchette extractible (Axor). Finition noir chromé brossé. Bec en L orientable, deux jets, laminaire et pluie, avec bouton Select pour ouverture et fermeture de l’eau. Support douchette aimanté MagFit. Débit : 8 litres sous 3 bars. Design Antonio Citterio. Prix sur demande. www.axor-design.com 3. Integrity Q Évier en Silestone® fabriqué en une seule pièce, sans joints, à intégrer à fleur de plan (Cosentino). Dimensions : 41 x 51 x 17,5 cm.

Ultra résistant aux taches, aux éraflures, facile à entretenir. Finition Calacatta Gold, également disponible en finition Blanco Zeus. Prix sur demande. www.cosentino.com 4. Essence SPA Mitigeur mono-commande à bec haut (Grohe). Équipé de la technologie Grohe SilkMove permettant de régler le débit et la température de l’eau tout en douceur. Finition Warm Sunset. Prix public indicatif : 529,20 euros TTC. www.grohe.fr 5. Levante Kvadrat Mitigeur mono-commande à bec flexible (Nobili Rubinetteri). Flexible recouvert d’un tissu lainé Kvadrat pour un toucher ultra doux, disponible en quatre finitions, ici Champagne. Rotation du bec à 360 degrés. Hauteur : 47 cm. Design : Marco Venzano. Prix sur demande. www.grupponobili.it

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1. Série 200 Hotte de plafond ultra silencieuse encastrée avec groupe filtrant de grande dimension (Gaggenau). Moteur à courant continu pour le système d’extraction et de recirculation de l’air, filtres à odeur et à graisses facilement retirables et lavables en machine. Largeur du groupe filtrant : 120 cm. Coloris Bronze clair. Classe énergétique : A+. La série 200 est également disponible en version suspendue avec système de levage automatique. Prix sur demande. www.gaggenau.com 2. CombiCooler V4000 Réfrigérateur-congélateur intégré, équipé de la technologie de réfrigération PureCool, garantissant des températures uniformes dans tout l’appareil et une circulation de l’air et de l’humidité optimales (Vzug). Combiné à la technologie NoFrost (pas de dégivrage nécessaire) et Climate Control évitant la formation de cristaux de givre sur le fond du compartiment. La technologie MonoFridge permet en outre de transformer le compartiment de congélation et réfrigérateur si besoin. Classe énergétique : A+++ -10%. Prix sur demande. www.vzug.com 3. Biofresh ICBN3386 Réfrigérateur-congélateur intégrable, équipé de la version améliorée du système BioFresh, permettant d’augmenter le temps de conservation des denrées fraîches (Liebherr). Les bacs à légumes sont équipés de séparations amovibles (FlexSystem) pour éviter l’altération due au contact entre les différents aliments. Technologie NoFrost. Réfrigérateur : 233 litres, congélateur : 67 litres. Classe énergétique A++. Prix public indicatif : 2 599 euros TTC. www.liebherr.com

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1. Fusion Table de cuisson à induction avec hotte aspirante intégrée (Vzug). Aspiration de la vapeur et des graisses par le bas. Filtre à graisse lavable au lave-vaisselle. Ventilation automatique selon mode de cuisson. Écran de commande tactile, fonctions Maintien au chaud et Eau frémissante.

Traitement de surface OptiGlass pour augmenter la résistance de la table aux rayures. Classe énergétique B. Prix sur demande. www.vzug.com 2. Bora Basic Table de cuisson à induction avec système aspirant intégré ultra silencieux (Bora). Surface de cuisson optimisée pour quatre contenants de 24 centimètres, avec une commande centralisée. La puissance d’aspiration se règle automatiquement en fonction du mode de cuisson. Fonction maintien au chaud. Épaisseur de l’appareil optimisée pour maximiser la taille des rangements sous plan. Sécurité enfant. Classe énergétique C. Prix sur demande. www.bora.com 3. Spazio Hotte aspirante suspendue conçue pour fonctionner en circuit de recyclage d’air grâce à la technologie Circle Tech (Falmec). Filtre à graisse en métal et charbon zéolite, absorbant également l’humidité. Éclairage à LED et accessoires intégrés : rangement condiments et ustensiles, support tablette tactile, bacs en acier pour les plantes aromatiques, un port de recharge USB et une prise femelle pour brancher le petit électroménager à proximité. Ultra silencieuse. Débit : 600 m3/h. Dimensions : L. 180 x P. 60 cm. Prix public indicatif : 3 799 euros. www.falmec.fr

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1. DGC 7865 Four vapeur combiné XXL avec raccordement à l’eau et vidange (Miele). L’appareil permet de combiner très facilement différents modes de cuisson : vapeur, classique, rôtisserie avec thermosonde sans fil. La fonction Mix & Match permet en outre de cuire différents aliments en même temps de façon optimisée. Commande tactile. Le four peut être connecté au réseau Wi-Fi de la maison. Le réservoir d’eau pour la cuisson vapeur est accessible très facilement sous le bandeau de commande qui se relève automatiquement. Prix public conseillé : 5 409 euros. www.miele.fr 2. Smart Steam Wi-Fi Four encastrable connecté permettant le lancement et la gestion à distance de la cuisson, par la voix ou via l’application smartphone dédiée (Candy). Option vapeur pour améliorer la cuisson des viandes, fonction basse température. L’application fournit également de nombreuses recettes de chef. Prix sur demande. www.candy.tm.fr 3. Aria Four encastrable avec fonction Click and Clean, auto-nettoyage à haute température (Indesit). Fonction Turn and Cook, permettant de choisir les programmes de cuisson en fonction des 90 recettes pré-enregistrées, la durée et la température de cuisson s’adaptent automatiquement. Le verre intérieur de la porte peut être facilement retiré pour optimiser le nettoyage. Capacité 66 litres. Classe énergétique A. Prix public indicatif : 479 euros. www.indesit.fr 4. FQ70GBE Réfrigérateur-congélateur XXL à pose libre, quatre portes (Smeg). Froid ventilé total et dégivrage automatique. Tiroir basse température et zone bio care pour optimiser la conservation des légumes. L’appareil est également équipé d’une fabrique à glaçons. Prix sur demande. www.smeg.fr

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80 %

de réussite aux entretiens d’entrée en école d’Architecture

STAGE DESTINÉ AUX LYCÉENS QUI SOUHAITENT SUIVRE DES ÉTUDES D’ARCHITECTURE.

AU PROGRAMME Simulations d’entretiens Découverte et culture architecturale Visite d’architectures remarquables Expression graphique

UNE SEMAINE INTENSIVE VACANCES D’HIVER

Atelier Pierre Hebbelinck - Pierre De Witt photo : François Brix

10 au 14 février 2020 / zone C 17 au 21 février 2020 / zones B+C 24 au 28 février 2020 / zones A+B 02 au 06 mars 2020 / zone A

« J’ai été retenue pour passer les concours des 7 écoles pour lesquelles j’avais postulé (Paris-Belleville, Nancy, Marne-la-Vallée, Strasbourg, Lille, Val-de-Seine et Nantes). Refusée à Paris-Belleville, je suis acceptée pour mon 2e choix, l’école de Nancy que j’ai validée mardi ! » Amélie

« J’ai postulé pour 7 écoles, j’ai été pris à Belleville (mon premier choix) et était admissible à La Villette et Rouen. Merci encore ! » Léo

« Je suis admise à Paris Val-de-Seine, c’était mon premier vœu. Je vous remercie pour cette prépa, elle m’a eaucoup aidée et j’ai pu apprendre plein de choses sur l’architecture, en moins d’une semaine. » Pauline

« Les résultats sont tombés. Je suis prise à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, je suis très contente. Maintenant, il faut que je me décide entre l’école spéciale d’architecture et l’école de Grenoble... » Fanny

Infos : www.avivremagazine.fr / Contact : formations@avivre.net / t.01.53.90.17.12 / Dans la limite des places disponibles.

OUTDOOR - 148 JARDIN RÉAMANÉNAGMENT D’UN JARDIN À CANNES PAR FLORIAN DEGROISE - 152 SHOPPING JARDINS D’HIVER

OUTDOOR | JARDIN

UN JARDIN COLORBLOCK

texte charlotte fauve I photos paysages et jardins de provence

ÉTAT DES LIEUX Sur les hauteurs de Cannes, une villa perchée sur des rochers, entre mer et montagne, prend paisiblement de l’âge… comme ses propriétaires, un couple de retraités visitant la Côte d’Azur plusieurs fois l’an. Dans sa résidence secondaire, le duo apprécie de pouvoir passer tout son temps dehors, d’où cet appel à l’aide au paysagiste Florian Degroise, afin de donner un coup de jeune aux plantations. « C’était un aménagement un peu daté, résume Florian Degroise, avec des plantes comme les Cotonéaster ou les Pittosporum, qu’on trouvait fréquemment en pépinière il y a trente ans, et des massifs qui avaient beaucoup trop poussé. » Rafraîchir oui, mais à condition de garder l’esprit des années 1960 et leurs couleurs pétantes, ce rouge et ce violet vif que l’on retrouve aussi à l’intérieur de la demeure. À l’aide d’une palette exotique, le concepteur a donc proposé à ses clients un nouveau parcours tout en leur permettant de rester fidèles à leurs habitudes : un tour de jardin chaque matin, tasse de café à la main, de la terrasse au bassin. www.avivremagazine.fr

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LA SOLUTION DE FLORIAN DEGROISE PAS À PAS 1. En restanques, le jardin est composé de trois paliers, celui du milieu accueillant l’habitation : « Il a fallu redéfinir le cheminement à partir de la terrasse de la maison, en aplanissant le terrain tout en lui laissant une très légère déclivité, puis en reposant les dalles. » Le chemin descend donc imperceptiblement jusqu’à l’escalier de pierre sèche qui le relie à la terrasse située au-dessous.

2. Dans ce jardin vieillissant, la végétation très opaque occultait le paysage. « L’important était de créer des percées tout au long du parcours afin d’ouvrir sur la restanque en contrebas et sur la mer dans le lointain. » Des points de vue qui laissent aussi passer l’air et la lumière : en résulte un bel écrin de verdure relevé par l’éclat de feuillages rouges, où filtrent le soleil, et de temps en temps, une brise fraîche…

3. Une gloriette, rouge écarlate, dont le haut du toit s’aperçoit depuis la terrasse, se trouve un peu à l’écart du sentier, en contrebas du chemin de dalles : elle incite à la promenade, puis se redécouvre par surprise au milieu des feuillages. Ambiance zen, pour un coin lecture à l’ombre du feuillage rougeâtre des érables japonais. Au bout de la restanque, un escalier permet de remonter à la maison.

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LES ASTUCES TAILLER POUR REFLEURIR Pour que le jardin fleurisse à chaque venue des propriétaires, Florian Degroise choisit des plantes à floraison longue : de la sauge Salvia greggii, ou encore de la verveine de Buenos Aires : « Elles peuvent s’épanouir deux fois à condition de les rabattre, explique-t-il. Un coup de sécateur, et elles refont des fleurs un mois plus tard. » VARIER LES FEUILLAGES L’hiver, les feuillages prennent le relais des floraisons : avec ses larges feuilles brillantes, l’Alocasia macrorrhizos, surnommée « oreille d’éléphant », éclaire les massifs. « Attention, c’est une plante à privilégier au sud, car elle est gélive », rappelle Florian Degroise. Les couleurs chaudes restent aussi présentes grâce à la cordyline ‘Red Star’, un buisson persistant : « Je l’utilise sur des fonds plus froids, au pied d’un romarin d’Australie, par exemple. » DÉCALER LES DALLES Long d’environ 25 mètres, le cheminement aurait paru bien monotone si le paysagiste n’avait pas décalé certaines dalles, au rythme d’une sur trois. « Le chemin paraît ainsi beaucoup plus large qu’il n’est en réalité », conclut Florian Degroise. Enfin, des joints enherbés assurent la cohérence… et le confort de la promenade.

paysagiste Florian Degroise www.florian-degroise.com localisation Cannes (06) livraison mars 2019 surface plus de 5 000 m² matériaux pierre de Bourgogne / pierre de tuf / bois / fibres de peuplier plantes oreille d’éléphant Alocasia macrorrhizos / cordyline Cordyline australis ‘Red Star’ / liriope Liriope muscari / népéta Nepeta faassenii / tiarelle vivace / sauge Salvia greggii / Tiarella wherryi / verveine de Buenos Aires Verbena bonariensis / romarin d’Australie Westringia longifolia voir carnet d’adresses page 175

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OUTDOOR | SHOPPING

JARDIN… D’HIVER

Amanda plaid en laine d’alpaga L. 200 x l. 130 cm Nobilis prix sur demande www.nobilis.fr

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PURE EDGE 40 pot en plastique équipé d’un filtre anti-UV H. 38,1 x diam. 39,5 cm elho 95 euros www.elho.com

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Rocking Chair issu de la collection Knit teck et corde synthétique tressée H. 114 x l. 88 x P. 84 cm design Patrick Norguet pour Ethimo prix sur demande www.ethimo.com

Table basse issue de la collection Grand Life teck naturel ou décapé plateau en céramique H. 45 x diam. 77 cm design Christophe Pillet pour Ethimo prix sur demande www.ethimo.com

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Pouf tressage polyester et micro-billes H. 180 x l. 140 cm PÔDEVACHE 289 euros www.madeindesign.com

Repose-pieds issu de la collection Colonial structure aluminium et résine tressée housse de coussin Sunbrella H. 47 x l.72 x P. 56 cm Tectona 630 euros www.tectona.net

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FACE B | EN MOTS

THE ILLUSTRATOR

LE CORBUSIER PENSEUR DU MUSÉE Le musée, Le Corbu l’a beaucoup dessiné et théorisé – construit un peu moins, puisque seules trois institutions de ce type sont sorties de terre selon ses plans. Dans cet ouvrage pointu mais accessible, l’historienne de l’art et chercheuse Catherine de Smet explore, à grand renfort de textes et de dessins signés de l’architecte, « les aspects relevant de la constitution et de l’organisation des collections comme des programmes d’exposition ». Une manière singulière de redécouvrir l’œuvre de celui qui percevait le monde muséal comme intiment lié au monde domestique, et rêvait d’un « musée mondial », idéalement construit selon le plan d’une « spirale carrée ». Passionnant !

Catherine de Smet, Flammarion, septembre 2019, 232 pages, 17 × 23,3 cm, 29,90 euros

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© Ulmer / © Flammarion / © Taschen / © Peter Blake / © Robin Eisenberg

LE FUZEI DANS LES JARDINS DU JAPON Au Japon, le jardin suit le rythme de la nature, à l’image des haïkus, ces poèmes courts qu’une indication saisonnière, nuit de neige ou verveine fanée, suffit à colorer. En les rapprochant avec délicatesse, le photographe Claude Lefèvre propose une échappée sensible au gré des jardins de l’île du SoleilLevant. Aucune légende – les noms des lieux se trouvent rassemblés en fin d’ouvrage – mais des poèmes nous accompagnant dans une errance verdoyante. Au fil des pages, le front moussu d’une statue ou deux feuilles d’érable rougissantes dans un rond d’eau font naître cette émotion passagère, fugitive, que les Japonais appellent « fuzei » : une sensation de beauté mélancolique, indescriptible…

Claude Lefèvre, Ulmer, octobre 2019, 192 pages, 23 × 34 cm 45 euros

« Video killed the illustration star » ? Que nenni !

Et les 664 pages de The Illustrator sont là pour le prouver ! Pour le plus grand plaisir des amateurs comme des experts, les auteurs Steven Heller et Julius Wiedemann ont compilé plus de 600 œuvres de 100 artistes qui bousculent, aujourd’hui encore, les codes de l’illustration. Des compositions pop et un peu osées de la Londonienne Hattie Stewart aux visions intergalactiques de Robin Eisenberg, en passant par les portraits signés Peter Blake, il y a de quoi en prendre plein les mirettes !

Steven Heller et Julius Wiedemann, Taschen, août 2019, 664 pages, 21 × 31,5 cm, 50 euros

KITSUNE

© DR © La Boîte à Bulles / © Marabout / © Les Éditions de Minuit

Frank, la quarantaine, est un architecte talentueux, l’un des plus grands de sa génération. Mais le jour où survient un accident mortel sur l’un de ses chantiers, ses convictions volent en éclat. Pourtant, le concepteur doit se reprendre : il est attendu au Japon pour défendre son projet dans le cadre d’un important concours. Fruit de la collaboration entre Stéphane Presle au scénario et Thibault Chimier au dessin, Kitsune embarque le lecteur au pays du Soleil-Levant, dans un périple qui n’est pas sans rappeler le film Lost in Translation de Sofia Coppola, en version archi. C’est beau, mélancolique et très poignant. À quand la suite ?

Stéphane Presle et Thibault Chimier, La Boîte à Bulles, octobre 2019, 127 pages, 21 × 30 cm, 22 euros

MOUSSES Hier honnies par les jardiniers, les mousses suscitent aujourd’hui un regain d’intérêt. Parmi leurs nouveaux fans, la créatrice de terrariums scandinave Ulrica Nordström a entrepris un tour du monde afin de documenter ce groupe de plantes méconnues que les botanistes rangent dans la catégorie des « bryophytes ».

De leur biologie particulière aux techniques de culture utilisées dans les iconiques jardins de mousse du Japon, vous saurez tout sur le polytric élégant, l’hypne cyprès, ou la mnie étoilée, y compris comment les faire pousser à la maison ; en fin d’ouvrage, l’auteure explique en effet comment les utiliser dans un terrarium fermé ou même un « saikei », ces paysages miniatures que les Nippons installent sur un carreau de béton.

Ulrica Nordström, Marabout, septembre 2019, 176 pages, 18 × 24,3 cm, 19,90 euros

PROPRIÉTÉ PRIVÉE Après plusieurs années passées à Paris, Éva et son mari Charles décident de franchir le pas et de devenir propriétaires. Ils s’installent en banlieue, dans un nouvel écoquartier bien desservi et autonome en énergie. À eux les grands espaces, le jardin et la vie de quartier. Mais aussi les voisins envahissants, les systèmes de récupération de chaleur défectueux et bientôt les crises de nerfs.

Avec Propriété privée, Julia Deck offre un roman cynique doublé d’une analyse sévère de ces nouveaux ensembles urbains, pour un résultat formidablement agréable à lire.

Une œuvre à mi-chemin entre Desperate Housewives et un traité d’urbanisme, à mettre entre toutes les mains.

Julia Deck, Les Éditions de Minuit, septembre 2019, 176 pages, 13 × 18 cm, 16 euros

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FACE B | #SANSFILTRE

À chaque numéro, découvrir le compte Instagram d’un artiste posant un regard différent sur l’architecture. Caroline Durst, née au Luxembourg, est une photographe passionnée, architecte d’intérieur depuis 2007, et présente sur les réseaux depuis 2013.

Rencontre.

Tu as choisi de nous présenter ces trois images. Pourquoi ?

Que racontent-elles de ton travail ?

La première est un extrait d’une pièce de Thomas Houseago présentée au musée d’Art Moderne de Paris. Je l’ai sélectionnée pour l’effet de matière,

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les jeux de lumière et la perspective que suscitent les lignes géométriques.

La deuxième est une photo de chantier. Je trouvais ces gravats simplement beaux, et la prise de vue illustre le caractère éphémère des constructions modernes. La troisième enfin, est un cliché pris lors d’un voyage. Pour les photos d’architecture, je m’attache au travail sur les détails et éléments forts du bâtiment. Au final, ces trois images représentent ma production : des captures d’instants légèrement désaturées, aux formats 16:9 ou 3:2, plus traditionnels que le format carré (imposé par Instagram).

Quels liens fais-tu entre architecture et photographie ?

Mon intérêt pour l’architecture passe, entre autres, par l’art contemporain et la photographie. Ces deux pratiques, architecture et photographie, sont prétexte à jouer avec les inspirations, volumes, matériaux et détails.

En architecture, mon but est de créer des espaces simples et lumineux, harmonieux et chaleureux en mettant en avant points de vue, perspectives et jeux de lumière, que l’on retrouve aussi dans mes photos.

Pour suivre le travail de Caroline Durst : @carolinedurst www.carolinedurst.com

©carolinedurst

Comment as-tu débuté ta pratique sur Instagram ? À l’origine, j’ai créé mon compte un peu comme tout le monde, pour partager des souvenirs avec des amis. Par la suite, c’est devenu un moyen d’expression plus artistique. Aujourd’hui, c’est une sorte de mémoire virtuelle, un journal de route.

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LES FILLES DU BAUHAUS texte charlotte fauve

Les élèves tisserandes dans les escaliers du Bauhaus Dessau, en 1927. Le travail du métier à tisser était considéré comme le domaine de la femme, 128 étudiantes y seront formées.

À l’occasion des cent ans du mouvement, une série et un dictionnaire biographique invitent à redécouvrir l’école d’architecture et d’art appliqués avec un œil neuf : celui de ses étudiantes. Une plongée dans l’effervescence du Bauhaus, avec en toile

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de fond des tissages colorés… et la délicate question de l’émancipation féminine.

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© Anke Neugebauer/ ZDF/Zero One Film/Constanin Television/Nadcon

Des étudiants dans les escaliers du Bauhaus Weimar, dans la série Bauhaus – Un temps nouveau. Les débuts de l’école se font dans une ambiance joyeuse, anticonformiste et festive.

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e Bauhaus ? « Tout le monde se le rappelle en noir et blanc, mais la couleur était très importante pour nous. » Cette affirmation sort de la bouche de son fondateur, l’architecte Walter Gropius – ou plutôt de celui qui l’incarne sur petit écran. Parmi la multitude de documentaires et d’ouvrages qui fêtent le centenaire du mouvement, une mini-série, Bauhaus – Un temps nouveau, en replay sur la chaîne Arte, donne à voir l’effervescence colorée du courant artistique, loin de son image de blancheur et d’acier chromé. Les métiers à tisser y filent des voilages aux motifs chatoyants et abstraits, les soirées s’y tiennent en d’exubérants costumes cubistes, et lorsqu’on débat, les insultes sont vives. Il ne faut pas moins de six épisodes pour reconstituer la vie dans les ateliers de Weimar, sur fond de romance entre Gropius et l’une de ses étudiantes – la blonde et rebelle Dörte Helm. Mais parce que derrière le plateau de tournage, il y a l’envers du décor, on ne saurait que trop vous conseiller une lecture, avant ou après le binge-watching. Et pour cela, le casting parfait se trouve chez l’éditeur Taschen, dans les portraits d’un album de famille, Bauhausmädels. Si l’un privilégie la fiction et l’autre les photos d’époque, série et dictionnaire biographique sont merveilleusement complémentaires : ils ont pour point commun de reconsidérer le mouvement sous le regard des femmes.

Car avant de devenir source d’inspiration pour l’architecture moderne, le Bauhaus était avant tout une école, pluridisciplinaire et anticonformiste. De 1919 à 1933, sous l’égide de son fondateur Walter Gropius, l’établissement explose les frontières entre les arts, dans des domaines aussi variés que la peinture, le travail du verre ou de la céramique. Sous la république de Weimar, à environ 250 kilomètres de Berlin, le Bauhaus regroupe une communauté de professeurs et d’élèves, qui, avec une liberté de mœurs choquante pour l’époque, expérimentent, de la création de mobilier aux performances de danse. Cent ans plus tard, la postérité retient le nom des enseignants, à l’image

Bauhaus – Un temps nouveau de Lars Kraume scénario : Lars Kraume et Judith Angerbauer coproduction : ZDF/ARTE, zero one film, Constantin Television, Nadcon Film (Die Neue Zeit, Allemagne, 2019, 6 × 50mn, VOSTF/VF) à visionner en intégralité sur www.arte.tv jusqu’au 3 décembre 2019 Bauhausmädels. A Tribute to Pioneering Women Artists Patrick Rössler, Taschen, 2019, 480 pages, 17 × 24 cm, 30 euros

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du célèbre peintre Paul Klee, ou d’anciens écoliers, tel que le designer Marcel Breuer, inventeur de l’iconique chaise B3.

Si l’école a pour vocation la réconciliation entre l’art et l’industrie, cette recherche se fait sur un pied d’égalité en instaurant la parité entre hommes et femmes, sans distinction de classes sociales. 462 étudiantes passent donc sur les bancs de l’école.

Mais dans une Allemagne aux prises avec la menace du nazisme, ces beaux principes sont très vite revus à la baisse, les étudiantes écartées des disciplines reines et reléguées au tissage, ce qui donne son fil rouge à la saga Arte.

Dörte Helm, jeune bourgeoise de Rostock, y rompt avec sa famille pour venir étudier au Bauhaus, avant de se heurter à l’interdiction de s’inscrire aux cours « masculins ». Entre rupture avec les conventions et lutte féministe, qui étaient-elles, ces jeunes femmes avant-gardistes ? « Il est difficile de ranger plus de 400 existences dans une case », admet dans son introduction Patrick Rössler, auteur de Bauhausmädels. Les trajectoires des filles du Bauhaus se caractérisent en effet par leur diversité, mais pour beaucoup d’entre elles, le choix de l’école apparaît comme décisif, leur permettant d’étudier, de s’échapper d’un milieu bien-pensant, et au final, de donner une autre orientation à leur vie. En leur temps, elles seront un moteur fort d’émancipation féminine, la presse faisant d’elles le modèle d’une génération : coupe à la garçonne et large sourire, Karla Grosch, professeur de gymnastique et de sport, fait ainsi la première page d’un reportage dans le magazine Die Woche, en 1930. « Elle sait ce qu’elle veut et fera son chemin », affirme le texte, mais le portrait reste anonyme. L’une des héroïnes d’Arte est ainsi Gunta Stölzl, première femme à avoir accédé au poste de maître, à l’atelier textile. Un travail méconnu et une production importante, qui met en lumière tout un paradoxe : c’est l’attractivité des tissages, très populaires, qui contribuera, dans l’entredeux-guerres, à la rentabilité, mais aussi au succès phénoménal du Bauhaus.

© Julia Terjung/ ZDF/ Zero One Film

Walter Gropius, incarné par August Diehl, devant la Gropius House, au 68, Baker Bridge Road, à Lincoln (Massachussetts).

Attention, spoiler : l’architecte y vit avec son épouse, une ancienne étudiante… du nom d’Ise Gropius.

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© ZDF/Zero One Film/J. Terjung

Valerie Pachner, qui incarne l’étudiante Gunta Stölzl : infirmière à la Croix-Rouge pendant la Grande Guerre, elle entre au Bauhaus Weimar en 1919, dès les débuts de l’école.

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© Bauhaus-Archiv, Berlin

Gunta Stölzl, dans le studio du Bauhaus Dessau, le 13 mars 1927.

En 1925, elle est nommée maîtreartisan de l’atelier de tissage, après avoir terminé son apprentissage avec un tapis de Smyrne.

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© Stiftung Bauhaus Dessau

Sur le toit de l’atelier du Bauhaus Dessau, les étudiantes Martha Erps et Ruth Hollós, en 1927. En tout, 462 femmes seront formées au Bauhaus.

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© 2018 Tom Trambow

Dörte Helm, sous les traits d’Anna Maria Mühe, intègre le Bauhaus Weimar en 1919 avant de quitter l’école en 1924. Peintre et graphiste, elle incarne la rébellion féminine au sein du mouvement.

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© Getty Research Institute, Los Angeles

Étudiante du Bauhaus Weimar portant, en 1927, un masque créé pour le Ballet triadique, une œuvre d’une durée de plusieurs heures imaginée par le scénographe Oskar Schlemmer cinq ans plus tôt.

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© 2018 Tom Trambow

Dörte Helm et Walter Gropius, dans un extrait de la série, lors d’une fête étudiante. L’architecte démissionne du Bauhaus en 1928, avant d’émigrer aux États-Unis. Considérée comme « demi-juive » par les nazis, Dörte Helm doit cesser ses activités professionnelles en 1933.

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NOUVEAUX MONDES | FACE B

MICROCOSMER À LA CARTE LE MONDE DES ÎLES Quand des chercheurs d’îles collectionnent les mille façons qu’ont les terres émergées de raconter le monde.

Chris Kenny, Fetish Map of the British Isles © Gabriel Kenny Ryder

texte béatrice durand

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La Corse est à gauche (sous la légende) » : la belle écriture déliée prévient de rouge une disparition qui pourrait paraître inquiétante. La Corse a été déplacée.

Cette terre rocailleuse, il faut dire, a pour habitude de se promener en mer Méditerranée. Le plus souvent, elle aime se nicher à quelques encablures des côtes françaises, à la verticale de Marseille ou de Toulon, quand les manuels géographiques ou Google Maps la recalent beaucoup plus près de la Sardaigne et de l’Italie. Ces mouvements réguliers signalent moins une propension à la dérive que les enjeux de représentation auxquels sont confrontés les rédacteurs de cartes et que les morceaux de terre émergés accentuent. Depuis cet été, une petite équipe de chercheurs, collectionneurs et artistes, propose de faire un tour complet de l’île, pour ainsi dire. Deux livres Mappa Insulae et Le Temps de l’île, édités en juin et juillet, accompagnent une exposition sur le thème qui se tient jusqu’à novembre au Mucem, à Marseille. L’initiative est proposée par Jean-Marc Besse et Guillaume Monsaingeon, ainsi que leur collectif élégamment dénommé Stevenson1. Fidèles à leur boussole littéraire, ils donnent à voir

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une collection d’îles emportant l’imagination bien « au-delà du raisonnable 2 ». Les cartes rassemblées offrent une pérégrination dessinée splendide, une balade sous des embruns frais et salés, qui n’en finit pas de déplier les paradoxes des terres insulaires.

LE MONDE EN UN COUP D’ŒIL « Chacun croit savoir qu’une île est une étendue de terre entourée d’eau. » L’incipit du Temps de l’île rappelle cette définition usuelle, avant que le livre s’engage à l’invalider en démultipliant les points de vue. Car l’île du géologue n’est pas celle du navigateur. Regardée de côté, la première se présente comme un relief ayant excédé le niveau de la mer, quand, vue du large, la deuxième fluctue en fonction des marées et du risque de surgissement de traîtres écueils. Définie comme une boucle close, l’île n’a ainsi ni contour ni surface fixes. D’ailleurs, il lui arrive souvent de disparaître dans le bleu des cartes, quand bien même, avec ses voisines, elles se dénombreraient par milliers : 7 000 dans les Philippines, 6 000 en Grèce, 1 000 en Croatie, 700 dans les Bahamas, 13 000 en Indonésie, 25 000 en Océanie et 15 000 en Méditerranée. Et cet îlot ?

Aurelien Mauplot, Les Possessions (détail), 2013. © Aurelien Mauplot. / Felix Lorioux, illustration pour Robinson Crusoe. © Coll. Jonas Kharbine Tapabor. © Adagp, Paris, 2019.

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Hernán Cortés, Tenochtitlan, Mexico City et le golfe du Mexique. Cortesii de Noua Maris Oceani Hyspania Narratio, Nuremberg, Friedrich Peypus, 1524. Newberry Library, Chicago. / © Parenthèses

Et ce récif ? Les îles ne sont pas nombreuses, elles sont innombrables. Alors, les rédacteurs de cartes tendent à en escamoter certaines, en raison de leur petitesse, de leur éloignement, de l’échelle de réduction ou de la raison d’être du dessin. L’île, à elle seule, rend apparents les dilemmes du travail cartographique. Le tracé d’un morceau de terre intègre les marques des savoirs, des disputes autant qu’il se soumet à des impératifs de lisibilité. De la brèche ouverte entre ces préoccupations jaillissent des cascades de petites décisions crayonnées qui en disent beaucoup sur la perception du territoire figuré : un archipel paisible, dangereux, imprenable ou conflictuel se décrypte à l’œil. Les commissaires d’exposition rapportent une autre caractéristique troublante : « Aucune légende ne figure l’île avec un pictogramme ou un code couleur comme on le fait pour une ville. » En d’autres termes, si notre œil sait traduire les signes des anciens portulans en paysages, il reconnaît leur réalité dans leur singularité. Chaque carte d’île se veut, en soi, une genèse.

L’atlas Mappa Insulae fait, quant à lui, se frotter de nombreuses îles, littéraires, scientifiques, militaires ou artistiques, à travers les âges. Dans le recueil, deux représentations sont de la main d’architectes : les Canaries dessinées par Leonardo Torriani en 1588 en forme de crabe et l’île de Poinciana, en Floride, par Bur-

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ton Ashburton Tripp en 1925 en forme de prison. Soit dit en passant, y compris sur ce terrain fantasmagorique, la contribution du milieu architectural à l’imaginaire îlien vire, si l’on en croit les descriptions des auteurs, d’une « carte extravagante » à « l’image d’un cauchemar » !

UN TRÉSOR DE LOIN EN LOIN L’insularité est bien plus qu’une condition géographique. Elle est nouée à l’expérience coloniale, qui a transformé quantité de petites terres isolées en points stratégiques, comme à la découverte scientifique, qui doit à Darwin autant qu’aux Galápagos la thèse de l’évolution, fondatrice de notre rapport aux origines.

Le géographe Philippe Pelletier3 retrace l’histoire de cette « finitude insulaire » et décrit comment la « circonscription spatiale » a alimenté les savoirs et les pouvoirs, les deux cheminant souvent ensemble. Dans cette évocation historique, l’après-guerre marque un tournant dans la conception de l’insularité. Selon l’auteur, le cataclysme nucléaire et les désordres industriels de masse actualisent le pouvoir allégorique de l’île. Le microcosme donne une mesure à la cause écologique émergente : « Les îles deviennent à la fois les symboles, les symptômes et les sentinelles de ce constat, ainsi que du nouvel effroi engendré. » Il suffit

Joan Vingboons, Carte détaillée de Taïwan et des Pescadores, 1665, in Atlas Blaeu-Van der Hem. Österreichische Nationalbibliothek, Vienne.

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© DR / © Parenthèses / Leonardo Torriani, Della situazione de l’isole Canarie, e a qual segno del Zodiaco sono sottoposte, 1588. © Biblioteca de la Universidad de Coimbra

de penser à la médiatisation de la disparition des Maldives sous les eaux. Avec la perspective d’une planète ayant atteint ses limites, les terres émergées se retrouvent aux avant-postes d’enjeux politiques et symboliques dont les créateurs d’aujourd’hui nourrissent leurs esthétiques. Quelques pages plus loin, notre œil est arrêté par la beauté brute de l’île minière en ruines de Gunkanjima saisie par les photographes Yves Marchand et Romain Meffre, qui répond à celle, non moins râpeuse, d’une île de terre inaccessible, dans un parc de Lille imaginé par le paysagiste Gilles Clément. Un peu plus loin encore, notre regard se fige devant l’incandescence des nuages atomiques des atolls du Pacifique mis en série par David Bertocchi, avant de se tétaniser devant une villa de luxe trônant seule au milieu d’un bleu intense, capturée par Philippe Chancel, non loin de Dubaï, mais très loin du reste de l’humanité en perdition. Si la figuration d’une île est une genèse, le déluge semble si imminent ! Puisse-t-il être lent, afin qu’au fur et à mesure de la submersion des terres habitées, ces artistes, occidentaux, deviennent de plus naturels îliens. Difficile de ne pas rapporter ces images inquiétantes aux propos de l’écrivain et poète Édouard Glissant cité par les commissaires d’exposition : dans la Caraïbe, « chaque île est une ouverture. La dialectique Dehors/Dedans rejoint l’assaut Terre/Mer. C’est seule-

ment pour ceux qui sont amarrés au continent Europe que l’insularité constitue une prison 4 ». C’est bien toute la leçon de la carte d’île : là où certains perçoivent une clôture, d’autres voient des traversées. 

1. Mappa Insulae est une production du collectif Stevenson, qui est composé de Jean-Luc Arnaud, Jean-Marc Besse, Guillaume Monsaingeon, David Renaud et Gilles A. Tiberghien.

Le Temps de l’île est coordonné par Jean-Marc Besse et Guillaume Monsaingeon.

2. « Je dessinai la carte d’une île. (…) Sa forme emportait mon imagination au-delà du raisonnable. », c’est ainsi que Robert Louis Stevenson raconte l’invention de son roman, L’Île au trésor.

3. Philippe Pelletier, « L’île, le pouvoir, la finitude », in Le Temps de l’île, Marseille, Éditions Parenthèses / Mucem, 2019, p. 136-149.

4. Édouard Glissant, Le Discours antillais (1981), Paris, Gallimard, 1997, p. 427, cité p. 15.

POUR EN SAVOIR PLUS Exposition : Le temps de l’île au Mucem, Marseille, jusqu’au 11 novembre 2019 www.mucem.org.

Ouvrages : Sous la direction de Jean-Marc Besse et Guillaume Monsaingeon, Le Temps de l’île, Marseille, Éditions Parenthèses / Mucem, 2019 ; Stevenson, Mappa Insulae, Marseille, Éditions Parenthèses, 2019. www.avivremagazine.fr

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CARNET | D’ADRESSES

59 INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS Architecte Thibaut Muller architecture 22bis, rue des Magasins 67000 Strasbourg tm.archi.contact@gmail.com Gros-œuvre Sarl Kobi 12, rue de Rome 67000 Strasbourg t. 06 34 24 64 10 Électricité Elec’Novalis 12, rue des Jonquilles 67360 Durrenbach t. 09 71 55 07 51 Sanitaires et chauffage AlsaThermique 26a, rue des Forgerons 67117 Hurtigheim t. 06 64 03 11 52 contact@alsathermique.com www.alsathermique.com Plâtrier Stravo 46, rue Romain Rolland 67200 Strasbourg t. 06 59 04 44 41 contact@stravo.fr www.stravo.fr Ameublement intérieur Soul Kitchen 17, rue de la Gare 67610 La Wantzenau t. 09 82 52 14 38 Carrelage Chaigneau 1, rue de Koenigshoffen 67380 Lingolsheim t. 03 88 78 67 75 Résine Terra Clean 4, rue Gay Lussac 67410 Drusenheim 03 88 05 25 65 www.terra-clean.fr

Parquet Art-Monie Bois 9, rue des Champs 67310 Rangen Menuiserie intérieure Oberle S.A.S 8, rue de Wolfisheim 67810 Holtzheim t. 03 88 78 35 96 info@oberlesa.com www.oberlesa.com Peinture Décopeint ZA du Ried 2, rue Mathis 67840 Kilstett t. 03 88 18 66 55 info@decopeint.fr www.decopeint.fr 63 INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS Architecte d’intérieur Inma Studio 7, rue le Bastard 35000 Rennes t. 07 87 77 13 03 www.inma-studio.fr Menuiserie extérieure Bataillé 1, rue de Belle-Île ZA Le Pontay – BP 133 35760 Saint-Grégoire t. 02 23 25 02 51 contact@menuiserie-bataille.fr www.mensuierie-bataille.fr Carreleur MG Carrelage 6, rue de la Ramaillère ZA la Troptière 35630 Vignoc t. 02 99 57 63 16 mgcarrelage@orange.fr www.mgcarrelage.com 67 INTÉRIEURS | TUTOS D’ARCHIS Designeur Charlotte Raynaud Studio 1, boulevard Denis Moustier 13850 Gréasque t. 06 76 54 94 71 cr@charlotteraynaud.com www.charlotteraynaud.com

Menuiserie Hegenbart ZA de Valdonne 13124 Peypin t. 04 42 83 07 08 info@hegenbart.fr www.hegenbart.fr

Bureau étude structure RAAI 79, rue de Ménilmontant 75020 Paris t. 01 44 93 25 18 contact@raai.fr www.raai.fr

72 INTÉRIEURS | EN DÉTAILS Architecte Maurizio Giovannoni Architetto 8, piazza Camerino 00182 Rome Italie t. +33 67 01 57 00 info@mauriziogiovannoni.it www.mauriziogiovannoni.it

120 HISTOIRES DE MAISONS | EN QUÊTE D’ESPACE !

Architectes Austin Maynard Architects 77, Argyle Street Fitzroy VIC 3065 Autralie hello@maynardarchitects.com www.maynardarchitects.com

82 HISTOIRES DE MAISONS | EN QUÊTE D’ESPACE !

Architectes BKBS Architectes – Scénographes urbains 8, rue des Dunes 75019 Paris contact@bkbs.fr www.bkbs.fr

148 OUTDOOR | JARDIN Paysagiste Florian Degroise t. 06 89 93 83 91 florian.degroise@gmail.com www.florian-degroise.com

96 HISTOIRES DE MAISONS | EN QUÊTE D’ESPACE !

Architectes nimtim architects The Old Stable House Unit 4, 53-55 North Cross Road Londres, SE22 9ET Angleterre contact@nimtim.co.uk www.nimtim.co.uk 108 HISTOIRES DE MAISONS | EN QUÊTE D’ESPACE !

Architectes JAVA Architecture 149, rue de Belleville 75019 Paris t. 06 15 44 72 40 contact@javarchitecture.fr www.javarchitecture.fr

À propos du carnet d’adresses Outre les références des fabricants et revendeurs des produits présentés dans ce numéro, ce carnet d’adresses compile les coordonnées des architectes et celles des entreprises et artisans ayant participé à la mise en oeuvre des maisons publiées. Pourquoi ? Par respect de leur travail et souci de rendre accessible leurs savoirfaire. Ce carnet étant transmis par les architectes et vérifié par nos soins, nous vous prions par avance de nous excuser pour les éventuels oublis qu’il pourrait occasionner.

Erratum Une erreur s’est glissée en page 26 du dernier numéro d’Architectures À Vivre, Mini surfaces, Maxi-Inventions !

Nantes n’est évidemment pas métropole vendéenne… mais ligérienne ! Nous présentons toutes nos excuses à nos lecteurs déboussolés par cet impair.

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L’OURS | #110

À VIVRE ÉDITION 34, rue Périer 92120 Montrouge t. 01 53 90 19 30 www.avivremagazine.fr président Olivier de La Chaise (olivier.delachaise@avivre.net) assistante de direction Houyame Morin-Pierre (hmorin@avivre.net) directrice des rédactions Nadège Mevel (nmevel@avivre.net) ARCHITECTURES À VIVRE RÉDACTION rédacteur en chef Mathieu Fumex (mfumex@avivre.net) directeur de la création et de la production Romuald Leblanc (rleblanc@avivre.net) conception et réalisation de la maquette Thomas Leguay (tleguay28@gmail.com) correctrices Violaine Aurias (violaine.aurias@gmail.com) Emmanuelle Josse (ejossepro@gmail.com) iconographe Évelyne Hassold (evelyne.hassold@mac.com) traitement des plans Agathe Jarretou IMPRESSION Roto Smeets (Doetinchem, Pays-Bas) ONT COLLABORÉ A CE NUMÉRO journalistes Karl d’Anthalex, Maëlle Campagnoli, Béatrice Durand, Charlotte Fauve, Jean-Philippe Hugron, Élisabeth Károlyi, Pierre Lesieur et Raphaëlle Saint-Pierre Photographes Mikko Ala-Peijari, Denis Dalmasso, Edouard Decam, Caroline Dethier, Germain Herriau, Eric Nocher, Paysages et Jardin de Provence, Julien Perez, Derek Swalwell et Megan Taylor REMERCIEMENTS Simone Girard, Jean Lebadin, Jordi Patillon, Sarah McIntosh, Moruald Blanec, Nate Teyssier, Elena Demveg et Romy Longhan

DIFFUSION abonnements À Vivre – CRM ART BP 15245 – 31152 Fenouillet Cedex commandes.avivre@crm-art.fr t. 05 61 74 92 59 f. 05 17 47 52 67 anciens numéros www.avivremagazine.fr/boutique distribution Presstalis diffusion kiosques À juste Titres Alicia Abadie (a.abadie@ajustetitres.fr) diffusion librairies Dif’Pop Frédéric Peylet (frederic.difpop@wanadoo.fr) © Architectures À Vivre – novembre/décembre 2019 La reproduction, même partielle, des articles publiés dans Architectures À Vivre est interdite.

Architectures À Vivre décline toute responsabilité pour les documents remis. Les manuscrits non publiés ne sont pas rendus. Les articles sont libres de toute publicité, y compris les carnets d’adresses.

Architectures À Vivre est composé avec les polices de caractère ARS Type® de Angus R. Shamal [arstype.angusrshamal.com] et Pluto de Hannes von Döhren [www.hvdfonts.com]. en couverture : nimtim architects © Megan Taylor Directeur de la publication : Olivier de La Chaise ISSN : 1665-7456 À vivre édition S.A.S. SAS au capital de 5 000 euros 821 029 568 R.C.S. Nanterre – Code APE 5814Z Commission paritaire n° 0922 T 79923 Dépôt légal à parution

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Oscar Tuazon, Standing Door (Defund), 2017. Courtesy de l'artiste et Galerie Chantal Crousel, Paris

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