Àvivre
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ARCHITECTURES
SPÉCIAL
MAISON ARCHITECTURE DESIGN AMÉNAGEMENT JARDIN
HABITER LE DÉSERT : 3 LIVRES À GAGNER !
LOFTS ET APPARTEMENTS Petits espaces optimisés et lieux atypiques sublimés
MAISONS INSOLITES
Habiter dans une école ou un hangar à tanks !
DESIGN TENDANCES Focus sur Patrick Jouin, 5.5 Designers, Patrick Norguet et matali crasset
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BIEN AMÉNAGER SA MAISON Sélection mobilier et luminaires design
ISSN 1665-7456
JANVIER | FÉVRIER 2019
PORTFOLIO Le meilleur de la photo d’archi
Le feu essentiel Le Stûv 22 prendra naturellement sa place dans votre architecture. Profiter d’une vue maximale du feu grâce à un cadre qui s’intègre dans la décoration. Personnalisable à souhait, il permet d’appliquer le matériau de finition au plus près du feu ! Un foyer unique à la pointe de l’efficacité.
Modèle présenté : Stûv 22-90 avec cadre C2
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# 105 | HUMEUR
Ouse Valley viaduc à Sussex (Royaume-Uni) par David Mocatta © Andrew Robertson
Un voyage. Sans début, ni fin ; semblerait-il. Un motif qui tourne en boucle(s). Un copier-coller, presque à l’infini. Un vertige de la répétition tel qu’il en deviendrait effrayant. Éternel recommencement ou funeste terminaison ? Avenir émancipé ou présent entravé ? Quel est l’objectif, qui est la cible ? Focalisé sur le point de départ comme sur la destination, on en oublierait l’ivresse du trajet. Un vertige si impressionnant qu’il y a peu de chance qu’il tombe dans l’oubli. Point de chute, donc. Fin du voyage.
Jordi Patillon, rédacteur en chef @JordiPatillon
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SOMMAIRE | # 105
À VOIR 9 À LA UNE 12 ARCHITECTURE 22 JARDIN ENDROITS
25 Royal Champagne Hôtel & Spa 28 Musées 30 Showrooms DESIGN DÉCOR(S) !
MAISON SPÉCIAL LOFTS ET APPARTEMENTS 82 Studio convertible à Madrid elii – Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez 94 Appartement haussmannien revu et corrigé à Paris Anne-Laure Dubois architecte 108 Loft dans une ancienne école à Rotterdam Eklund Terbeek – Jenny Eklund et Dominique ter Beek 120 Loft dans un ancien entrepôt de tanks à Salzbourg smartvoll – Philipp Buxbaum et Christian Kircher
PORTRAIT DE MARQUE
36 Ober Surfaces et le design RENCONTRE 38 Patrick Jouin + Marotte 40 matali crasset et Patrick Norguet + concrete LCDA SHOPPING 43 Objets du décor 46 ACTUS MARQUES 48 ACTUS
AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR
52 Réaménagement et extension d’une maison à Londres Fraher Architects – Lizzie Webster et Joe Fraher PRATIQUE 69 Appartement optimisé à Paris Septembre 73 Duplex à Taïwan KC design studio – Chun-ta Tsao et Kuan-huan Liu 77 Jardin sur les toits de Boston J.Roc Design – Jeremy Roc Jih
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S’ÉQUIPER PRODUITS 136 Mobilier et luminaires À DÉCOUVRIR À LIRE 149 Sélection livres PORTFOLIO 154 Le meilleur de la photo d’archi 2018 NOUVEAUX MONDES 169 Garder l’empreinte des audacieux, le monde de Jean-Pierre Lyonnet 174 CARNET D’ADRESSES 176 JEU CONCOURS Habiter le désert : trois livres à gagner ! 178 PROCHAIN NUMÉRO
PLINE
ENCASTRÉS, PLAFONNIERS ET SUSPENSIONS
Pline est le nouveau système d'éclairage LED modulaire, extra-plat, signé Radian. Pline se distingue par une qualité et un confort d'éclairement immédiatement perceptibles, résultant de sa "chambre de lumière" à double réflexion latérale. Doté de plusieurs systèmes d'angles et d'un large choix de dimensions allant de 0,56 m à 2,85 m, Pline est pensé pour répondre à toutes les configurations d'implantations possibles, en module individuel, en ligne ou chemin lumineux. Sa grande compacité autorise et facilite l'encastrement dans les plafonds de faible épaisseur ou présentant des conditions d'espace très restreints. Une ligne sobre et épurée tracée dans des matériaux de haute qualité, garantissent à Pline une intégration parfaitement harmonieuse dans tous les styles d'environnement architectural. UNITÉ DE PRODUCTION : Z.A. LA FORÊT 44 830 BOUAYE - TÉL. +33 (0)2 40 32 64 24 SHOW-ROOM : 5 TER RUE D’ARSONVAL 75 015 PARIS - TÉL. +33 (0)1 43 21 65 65 WWW.RADIAN.FR
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À VOIR
Noordeinde Palace, Den Haag, South Holland, 2011 © Mishka Henner
| À LA UNE
JUSQU’AU 2 MARS | NANTERRE (92)
À VOL D’OISEAU texte elisabeth károlyi
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Quel monde bien rangé aussi – 3 000 mètres. Rangé comme dans sa boîte la bergerie. Maisons, canaux, routes, jouets des hommes. Monde loti, monde carrelé, où chaque champ touche sa haie, le parc son mur. Monde en vitrine, trop exposé, trop étalé, villes en ordre sur la carte roulée et qu’une terre lente porte à lui avec la sûreté d’une marée. » Ainsi Antoine de Saint-Exupéry décrivait-il le spectacle défilant sous les yeux d’un aviateur, dans son roman Courrier sud, paru en 1929. Qui n’a jamais été en effet fasciné par ces images de villes vues du ciel, par le tracé naturel ou culturel des paysages, par notre planète bleue, verte et blanche tenant sur un écran ? La galerie du CAUE 92 présente « Survols », une exposition sur la photographie aérienne,
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celle des villes en particulier. L’histoire de ce genre , de ses origines à nos jours, y est révélée : le premier cliché vu du ciel est l’œuvre de Nadar, qui, perché dans sa montgolfière, immortalise le Petit-Bicêtre en 1858. Ce passionné de photographie et d’aéronautique y voit tout de suite, avec raison, l’avenir de l’aménagement urbain et de la science militaire. Utilisée depuis à des fins spectaculaires ou poétiques, documentaires, stratégiques, promotionnelles ou critiques, la photographie aérienne « décrypte nos territoires » affirme Olivier Namias, commissaire de l’exposition avec Laure Waast. Plus de deux cent documents d’archives sont présentés, œuvres de photographes (Berenice Abbott, René Burri, Sergio Grazia, etc.), d’architectes (Le Corbusier, Marcel Lods, etc.), de
pilotes de l’armée, de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), de la NASA et jusqu’à Google Earth. Villes détruites, villes nouvelles, villes anciennes – l’archéologie aussi a recours au genre ! –, villes tentaculaires… Le spectacle qui nous est donné à voir est aussi instructif que fascinant. S’il fut un temps où l’on utilisait les pigeons pour photographier, littéralement à vol d’oiseau, la photographie aérienne est aujourd’hui à la portée de tous : en témoignent les étals de drones caméra à l’approche de Noël. Le panorama exhaustif proposé par « Survols » se conclut ainsi par une série d’œuvres plastiques questionnant la pratique et ses éventuelles dérives. À voir absolument ! www.caue92.fr
Site Specific, EMILIA (earthquake), 2012 © Olivo Barbieri
À VOIR | À LA UNE
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Tranchées,1917 © SHD, Vincennes / Flatland. Second Hand Car Part © Aydın Büyüktaş / Défilé de la victoire de 1945 au-dessus de l’Île de la Cité © SHD, Vincennes / Giving up forests © Copernicus Sentinel data (2015)_ESA - CC BY-SA 3.0 IGO
À VOIR | ARCHITECTURE
JUSQU’AU 3 MARS | BORDEAUX (33)
Learning from Bangladesh
L
e centre d’architecture Arc en rêve présente « Bengal Stream », une exposition sur l’architecture contemporaine au Bangladesh. Soixante-dix projets de concepteurs jeunes ou établis sont présentés, allant de l’école amphibie à la rénovation urbaine, en passant par l’immeuble de ville, l’écoresort, la mosquée, le musée, l’hôpital flottant et l’abri anticyclone, dont les plus anciens datent des années 1980 et les plus récents sortent à peine de terre. Une production prolifique, créative et variée, œuvre d’un groupe de professionnels dont le public occidental n’a pas ou peu conscience. Elle montre un usage élaboré de la brique, du béton, de la terre et du bambou, une exploitation habile de la lumière naturelle et du rafraîchissement passif grâce à des plans agencés avec imagination et savoir-faire. De quoi changer un peu les préjugés sur le Ban-
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gladesh, formatés par les médias à coups d’effondrements d’immeubles, d’inondations, de surpopulation, de guerre et de misère ! Pour mieux comprendre ce corpus, les commissaires de l’événement – Andreas Ruby (conservateur du musée d’Architecture suisse qui a produit l’exposition) et Niklaus Graber (architecte suisse spécialiste de l’architecture bangladaise) – nous rappellent l’historique de cette scène et notamment le travail de deux grands maîtres, le Bengalais Muzharul Islam et l’Américain Louis Kahn. Le premier, qui a étudié l’architecture aux États-Unis dans les années 1960, revient chez lui la tête pleine d’idéaux modernistes. Mais au lieu de les appliquer aveuglément, lui qui connaît les richesses et les contraintes de sa terre natale, les spécificités de ce delta, ses grandes chaleurs et l’omniprésence de l’eau (la moitié de la région se retrouve recouverte par
les crues à chaque mousson), il les incorpore à des techniques et des typologies ancestrales, adaptées au contexte. Et quand les autorités lui demandent de construire le nouveau parlement, c’est Louis Kahn qu’il va voir pour lui proposer cette commande, convaincu que son pays et sa profession en tireront d’immenses avantages. L’édifice qui en résulte est l’un des plus grands chefsd’œuvre du bâtisseur américain, qui a réussi à adapter les caractéristiques de la construction vernaculaire tout en conservant un esprit résolument moderne. Cet échange constant entre les cultures est un des fondements de l’architecture bangladaise, aujourd’hui plus que jamais, souligne Niklaus Graber. Car à l’heure du réchauffement climatique, les acteurs occidentaux de la profession ont tout à apprendre des pratiques de ce pays. www.arcenreve.com
École Arcadia, Alipur, Keraniganj - Saif Ul Haque Sthapati architecte © Iwan Baan
texte elisabeth károlyi
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Toutes les photos : © Iwan Baan / Mosquée de la société Gulshan, Gulshan, Dhaka, URBANA - Kashef Mahboob Chowdhury architecte / Complexe de Mohila Samity, Dayaganj, Dhaka, EKAR - Ehsan Khan architecte / Centre Friendship, Gaibandha URBANA - Kashef Mahboob Chowdhury architecte / Complexe hôtelier Panigram, Chowgacha, Jessore MTA - Marina Tabassum Architects / Retraite Shuktara en pleine nature, Khadimnagar, Sylhet - Zarina Hossain architecte / Studio et résidence familiale de l’architecte Farmgate, Dhaka - Bashirul Haq & Associates architecte
À VOIR | ARCHITECTURE
PARIS (16e)
Le Crac des chevaliers
Le Corbusier intime
C’est « le plus beau château du monde » d’après Lawrence d’Arabie : le Crac des chevaliers est une immense forteresse construite entre le XIe et le XIIIe siècle, non loin de Homs, en Syrie. À l’origine édifiée par les Kurdes pour protéger la plaine en contrebas, la citadelle est ensuite saisie par les croisés avant de passer sous le contrôle des mamelouks. Ces soubresauts de l’histoire se ressentent dans son architecture qui fera sa renommée : une colossale enceinte extérieure, une galerie à arcade gothique dans la cour, des tours et talus vertigineux, etc. Le bastion, abandonné à la fin du Moyen Âge, est redécouvert bien plus tard par les voyageurs et explorateurs occidentaux du XIXe siècle, jusqu’à fasciner certains intellectuels comme Paul Deschamps, dont le travail alimente une partie de l’exposition que consacre la Cité de l’architecture à l’édifice. Un voyage qui permet de découvrir ce lieu complexe à la beauté brute, et soulève la question de son avenir. www.citedelarchitecture.fr
Face à la qualité de la rénovation et du réameublement du 7e étage de la rue Nungesser et Coli, dans le 16e arrondissement parisien, l’esprit se laisse facilement aller à imaginer les va-et-vient qui ont pu y avoir lieu. D’un côté les amis, de l’autre les collaborateurs, nombreux à être passés chez Le Corbusier, sa femme Yvonne et leur chien Pinceau, de 1934 – année où l'architecte acheva l’immeuble et s’installa à son dernier étage –, jusqu’à sa mort en 1965. Après quatre ans de travaux de rénovation, la Fondation Le Corbusier ouvre au public les portes de cet appartement-atelier légendaire, ce « logis épatant », selon les mots du maître. Comme toujours dans les restaurations d’architectures patrimoniales, la question s’est posée de savoir quel état prendre pour référence : celui d’origine ou celui dans lequel Le Corbusier l’a quitté ? C’est cette dernière option qui a été retenue : « Il nous a paru pertinent d’intégrer les marques d’un usage de trente ans, où l’expérience du lieu s’est traduite par de constantes transformations, [de montrer] l’épaisseur d’une occupation qui permet de mieux comprendre l’homme », expliquent les responsables de la restauration. www.fondationlecorbusier.fr
JUSQU'AU 31 MARS | PARIS (3e)
Lequeu, bâtisseur de fantasmes Le Petit Palais présente au public cent cinquante dessins de Jean-Jacques Lequeu, architecte et dessinateur prolifique et visionnaire, actif à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Originaire d’une famille de menuisiers rouennais, il apprend le dessin technique pour lequel il s’avère particulièrement doué. Arrivé à Paris, il se fait remarquer des grands architectes comme Soufflot pour qui il travaille. Mais la mort de ce dernier et la Révolution changent la donne et Lequeu doit se satisfaire d’un emploi administratif au Cadastre. Qu’à cela ne tienne, c’est dans son deux-pièces qu’il créera les œuvres parmi les plus fascinantes de l’époque, loin des contraintes d’une quelconque clientèle. Portraits grimaçants, projets d’architecture fantaisistes et dessins érotiques : l’exposition « Jean-Jacques Lequeu, bâtisseur de fantasmes » donne un aperçu délicieux du fascinant monde imaginaire d’un créateur mort dans l’oubli. www.petitpalais.paris.fr
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Le Crac des Chevaliers, le front ouest, anonyme, non daté © Jérusalem, Ecole biblique et archéologique / © FLC-ADAGP - Antoine Mercusot / © Élévation d'un temple à l'Egalité, Lequeu
JUSQU’AU 14 JANVIER | PARIS (16e)
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À VOIR | ARCHITECTURE
JUSQU’AU 30 JUIN | ISSY-LES-MOULINEAUX (92)
Depardon, l’architecture au premier plan
M
odèle du renouvellement urbain et de l’innovation architecturale à l’heure du Grand Paris, la ville d’Issy-les-Moulineaux a choisi le célèbre photographe Raymond Depardon pour immortaliser son paysage construit. Le bâtiment de bureaux baptisé Le Vaisseau de Jean Nouvel, l’immeuble Galéo de Christian de Portzamparc, l’école du Barreau de Jean-Michel Wilmotte, la Maison du chocolat d’Éric Daniel-Lacombe, la piscine AquaZena du Mikou Studio, le siège Yves Rocher de Jean-Paul Viguier et la tour Haute Définition 2 de Françoise Raynaud comptent parmi les stars de l’exposition, soulignant le dynamisme
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de cette banlieue marquée par son passé industriel. Mais la commune se renouvelle progressivement depuis les années 1980, en rénovant, en transformant et en construisant, mettant un point d’honneur à choisir des architectures et des aménagements durables et de qualité – plusieurs projets d’écoquartiers et la mise en valeur des bords de Seine sont aujourd’hui en cours de réalisation. Raymond Depardon, connu pour ses reportages sur les villes et les campagnes du monde entier, passionné par l’humain, en fait le portrait sans fard, sa quarantaine de clichés plaçant les réalisations dans un contexte urbain souvent dépeuplé, mettant l’architecture
au premier plan : une première chez le photographe ! D’autres événements accompagnent cette exposition organisée au Musée français de la carte à jouer dans le cadre de « Métamorphoses : Issy se [ré]invente », une manifestation culturelle autour des grands enjeux urbains de la ville de demain. Un mapping vidéo intitulé « De Jean Nouvel à Daniel Libeskind, 30 ans d’innovation » animera la façade de l’hôtel de ville, un cycle de cinq conférences invitera les grands architectes qui font la commune aujourd’hui à présenter leurs visions, et des ateliers d’urbanisme seront organisés pour les enfants. www.museecarteajouer.com
Entrée du Vaisseau par Jean Nouvel (DR) © Raymond Depardon / Raymond Depardon © Ville d’Issy-les-Moulineaux
texte élisabeth károlyi
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Tour Haute Définition 2 par Françoise Raynaud (DR) © Raymond Depardon / Galéo par Christian de Portzamparc (DR) © Raymond Depardon / Siège Yves Rocher par Jean-Paul Viguier (DR) © Raymond Depardon / Maison Chocolat par Éric Daniel-Lacombe © Raymond Depardon
À VOIR | ARCHITECTURE
Une Cité archi yoga
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aga de yoga ? Courez à la Cité de l’architecture et du patrimoine, qui propose actuellement des cours conçus en écho à ses collections. Difficile de résister à cette expérience tant athlétique qu’esthétique, surtout pour les passionnés d’art. Sur le papier, cela semble trop beau pour être vrai. Et pourtant, l’initiation d’une heure à laquelle nous nous sommes prêtée tenait déjà ses promesses. Aurélie Delarue, la chorégraphe et yogi sollicitée pour le projet, signe une immersion totale dans la galerie des moulages. « Un lieu merveilleux qui éveille les perceptions ! », confiet-elle. Ainsi se crée, par son intermédiaire, un dialogue entre corps et décor. Inspirez, expirez… Mains en l’air, position du
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cobra, chien tête en bas… Exit les enchaînements à gogo, qui effraient les yogis débutants ! La belle Aurélie prend la peine de décrire chaque posture, afin de laisser à ses élèves le temps de se les approprier mais aussi d’apprécier l’espace qui accueille leurs efforts. Rien de tel, pour ce faire, que la figure de l’arbre, évoquant la pose d’un flamant rose rivé sur une patte. Ne fermez pas les yeux ! Vous risqueriez de manquer les plâtres et maquettes exposés, les moulures incrustées au plafond. Et, à travers la fenêtre du fond, la tour Eiffel. Amusante cette idée de ne faire plus qu’un avec le musée, sachant qu’il ne risque de contracter aucune courbature, lui ! L’aspect intellectuel de la formation sera accentué lors des stages de
trois heures qui jalonneront la programmation de l’année 2019. Chacun s’articulera autour d’un thème précis, telle la verticalité qu’incarne, chez tout un chacun, la colonne vertébrale ; ou bien encore la respiration initiée, non par les poumons, mais par le diaphragme. La première demi-heure consistera systématiquement en une introduction théorique, avec planches anatomiques et squelette à l’appui. Place, ensuite aux exercices physiques car, au-delà de l’attention portée à l’architectonique du corps, le but, ici, c’est de rester tonique. Prochains stages les dimanches 16 décembre, 24 février, 14 avril, et 21 juin, de 14 h à 17 h. Stage 3 heures : 45 euros. www.citedelarchitecture.fr
© Cité de l’architecture et du patrimoine – Photographe : Stéphanie Lacombe
texte sarah belmont
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À VOIR | ARCHITECTURE
JUSQU’AU 24 FÉVRIER | PARIS (14e)
Motifs un jour, motifs toujours
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il n’a pas son diplôme d’architecte mais a déjà construit près d’une centaine de projets en Bolivie ! » s’exclame une voix depuis le moniteur installé au rez-de-chaussée de la Fondation Cartier. Freddy Mamani n’a en effet pas terminé ses études d’ingénierie et d’architecture mais cela ne l’empêche pas, depuis le début des années 2000, de transformer le visage de la ville d’El Alto, sur les hauteurs de la capitale La Paz, où il s’est installé en tant qu’entrepreneur indépendant. Issu du peuple indigène aymara – aujourd’hui principale communauté amérindienne de Bolivie – il développe un style architectural dit « néo-andin », inspiré de la géométrie des cultures précolombiennes et bariolé des couleurs vives des costumes cérémoniaux locaux. Très demandé dans son pays, Freddy Mamani est encore méconnu
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en Europe ; à l’occasion de l’exposition « Géométries Sud, du Mexique à la terre de feu », il a construit une « salle de bal » caractéristique du peuple aymara au rez-de-chaussée du bâtiment de Jean Nouvel. Ainsi, le public est aussitôt plongé dans la géométrie et les couleurs amérindiennes. Une géométrie dont les architectes paraguayens Solano Benítez et Gloria Cabral s’inspirent aussi, en témoigne cette œuvre monumentale composée de 144 panneaux de briques brisées et de béton élevée le long d’une façade vitrée et filtrant avec rythme la lumière naturelle. Géométrie également retrouvée dans les sculptures filaires de l’architecte et artiste Gego, ces « dessins sans papier » se déployant dans l’espace. Mais que le visiteur ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’une exposition d’architecture mais bien d’art : peinture, photogra-
phie, céramique, textile, dessin, et bien d’autres. Au total, plus de 250 œuvres de soixante-dix artistes issus de douze pays d’Amérique du Sud se côtoient sur les deux niveaux d’exposition. « Nous tenions à décloisonner les médiums, les artistes et les époques », explique Marie Perennes, conservatrice à la Fondation et co-commissaire de l’exposition avec Hervé Chandès, directeur de la Fondation, et Alexis Fabry, spécialiste de la photographie latino-américaine. Une diversité leur permettant de « créer un voyage à travers les formes et les couleurs » des motifs géométriques de l’art précolombien à l’art contemporain, de l’art savant à l’art populaire. Olga de Amaral et ses tissages aériens, León Ferrari et ses sculptures en fil d’acier, Carmen Herrera et ses aplats chromatiques… Des artistes inconnus ? Pour le moment ! www.fondationcartier.com
Freddy Mamani, Cholet dans un quartier résidentiel en brique rouge, El Alto © Tatewaki Nio, série Néo-andina, 2016, cette oeuvre a été réalisée grâce au soutien du musée du quai Branly—Jacques Chirac
texte laurie picout
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Anna Mariani, Xique-Xique, Bahia, Brésil, 1979, série Façades, 1973-1986, collection de l’artiste © Anna Mariani / Armando Salas Portugal, Torres de Satélite, México DF, 1968, Collection J.L. Larivière, Buenos Aires © Armando Salas Portugal - Adagp, Paris 2018 / Miguel Rio Branco, Les Yeux de l’oiseau, village Kayapó de Gorotire, Pará, Brésil, 1983, collection de l'artiste © Miguel Rio Branco / © Thibaut Voisin / Facundo de Zuviría, Fray Bentos, Uruguay, 1993, collection privée © Facundo de Zuviría / Olga de Amaral, Brumas E, B, C, A, G, D, 2013, galerie La Patinoire Royale - Valerie Bach, Brussels, Belgium, courtesy of Casa Amaral © Diego Amaral
À VOIR | JARDIN
HAUTS-DE-FRANCE (02, 59, 60, 62 ET 80)
Fleurs au fusil
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e 1914 à 1918, 20 tonnes de bombes ont pilonné le plateau du Chemin des Dames, dans l’Aisne. Du village du Vieux Craonne, il ne reste rien, sinon une chanson antimilitariste et ce paysage martyrisé, topographie toute en creux et en bosses, qui mieux que les chiffres – cinq tués par mètre carré – parle des horreurs de la Grande Guerre. Cent ans plus tard, le paysagiste berlinois Thilo Folkerts a magnifié le relief d’un geste, cercle d’inox posé sur les feuilles mortes, « pour inviter à cultiver la mémoire grâce au jardin, cette petite bataille contre la nature ». À l’intérieur, il demande aux promeneurs de planter des bulbes de tulipes ou de narcisses à l’aide d’outils taillés dans des branches de noyers, « celles-là même qui servaient aux crosses des fusils ». Cet aménagement minimaliste est
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l’un des douze « Jardins de la paix » inaugurés en novembre lors du centenaire de la Première Guerre mondiale. L’originalité de l’appel à projets : s’adresser à des paysagistes issus des puissances belligérantes, pour leur confier des sites qui résonnent avec leur nationalité. Au bas des remparts du Quesnoy, la conceptrice néo-zélandaise Xanthe White fait ainsi danser les massifs d’harakeke – nom maori du phormium – en souvenir du contingent kiwi qui, en 1918, est parti libérer la citadelle. Sur ou en regard de cratères d’obus, d’alignements de croix blanches, de tranchées reconstituées, les œuvres proposées s’inscrivent en pointillés, comme des respirations. La paix, semblent-elles rappeler, a aussi besoin de bancs – celui du « Jardin du troisième train », incrusté de miroirs, a été déposé dans
la forêt de Compiègne par l’équipe franco-allemande de Marc Blume et Gilles Brusset : « Nous souhaitions créer un espace non sacré, où marcher, s’asseoir, parler, réfléchir, à quelques pas de la clairière de l’Armistice. » D’ici 2022, trente aménagements viendront ainsi jalonner ce territoire à jamais marqué par la « Der des der ». « Comme pour la paix, le temps est essentiel au jardin », soulignent à ce sujet les paysagistes James et Helen Basson. Telle l’écume, la craie, qui remonte à la surface pulvérisée des cratères d’obus, a coloré les buttes de leur installation. Ces monticules blancs donnent à voir un peu de cette terre dévastée telle qu’elle était il y a cent ans, mettant en lien les peuples et la nature, seule à pouvoir cicatriser les champs de bataille. www.hautsdefrance.fr/les-jardins-de-la-paix
© Yann Monel
texte charlotte fauve
Š Yann Monel
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F O R M U L E L I B E R T É 19,50 EUROS TOUS LES 3 MOIS (Uniquement pour la France métropolitaine)
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JUILLET | AOÛT 2018
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REPORTAGES
INÉDITS JUILLET | AOÛT 2018
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Àvivre
28/05/2018 13:40
J’ENVOIE À : À VIVRE / CRM ART – CS 15245-31152 Fenouillet Cedex - France email : commandes.avivre@crm-art.fr | t. +33 (0)5 61 74 92 59 | f. +33 (0)5 17 47 52 67
ENDROITS | À VOIR
Royal Champagne Hôtel & Spa texte maryse quinton
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epuis plusieurs années, le fameux Relais & Châteaux champenois était resté portes closes. Le Royal Champagne Hôtel & Spa de Champillon a rouvert ses portes en juillet dernier, après d’importants travaux afin de l’agrandir pour le transformer en un
luxueux 5 étoiles. Propriétaires des vignobles du champagne Leclerc-Briant, fondateurs du groupe Champagne Hospitality, Denise Dupré et Mark Nunnelly ont racheté l’hôtel en 2014. Les deux Américains se sont laissé emporter par la beauté des lieux, séduits par l’incroyable
panorama au milieu des vignes, sans conteste le meilleur atout de cet établissement situé à une demi-heure de Reims et 1h30 de Paris. Pour lui donner un nouveau souffle, le couple a fait confiance à l’architecte rémois Giovanni Pace. Au bâtiment d’origine (un ancien relais de www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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À VOIR | ENDROITS
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et des notes végétales. L’hôtel abrite aussi deux restaurants dirigés par le chef Jean-Denis Rieubland : la table gastronomique du Royal et le bistrot chic Bellevue, où sont mis à l’honneur les produits du terroir champenois. On y trouve également un vaste spa Biologique Recherche, une marque de cosmétiques haut-de-gamme fondée il y a plus de 40 ans par un biologiste et une physiothérapeute. En surplomb des coteaux champenois, lesquels sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, nager quelques brasses dans la piscine intérieure ou extérieure offre une expérience inoubliable au mi-
lieu des vignes. Tout comme un séjour d’exception dans la suite Joséphine (107 mètres carrés), baptisée en mémoire de Napoléon, qui dit-on, aurait jadis fait escale à Champillon… www.giovannipace.fr www.sybilledemargerie.com Royal Champagne Hotel & Spa 9, rue de la République Hameau de Bellevue 51160 Champillon t. 03 26 52 87 11 Chambre double à partir de 550 euros la nuit, petit déjeuner compris www.royalchampagne.com
© DR
poste), ce dernier a adjoint une nouvelle aile à la volumétrie épurée ouverte sur la vallée de la Marne. En osmose avec l’environnement, le bâtiment prend la forme d’un monolithe de pierre claire provenant des carrières de la région, scandé d’ouvertures généreuses offrant des vues panoramiques. Les quarante-neuf chambres (dont quatre suites) disposent toutes d’un espace extérieur (terrasse ou balcon) donnant sur les vignes. Quant à l’architecture intérieure et la décoration, elles ont été confiées à Sybille de Margerie qui a misé sur le classicisme des tonalités champagne, des matières naturelles
Š DR
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À VOIR | ENDROITS
La Piscine de Roubaix
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Musée de Cluny
Musée de Lodève
Musée d’arts de Nantes
Le musée national du Moyen Âge avait besoin d’un coup de jeune ! C’est l’architecte Bernard Desmoulin qui s’est chargé de cette mission, comprenant la transformation de la muséographie et la construction d’un nouvel accueil offrant plus de confort et un accès facilité pour tous les visiteurs. Cette extension revêt une façade en modules de fonte d’aluminium, dont les reliefs inégaux contrastent avec les masses très sobres des vestiges archéologiques présents sur le site. 28, rue du Sommerard, Paris (5e) www.desmoulin-architectures.com www.musee-moyenage.fr
L’agence Projectiles signe la rénovation et l’extension du musée des Sciences de la Terre de Lodève, petite ville de l’Hérault entre le plateau du Larzac et le lac du Salagou. Pour mieux faire dialoguer intervention et existant, histoire et territoire, les architectes ont eu recours à une utilisation subtile des matériaux, comme le béton dont l’aspect imite les strates géologiques de la terre. L’enveloppe parfaite pour mettre en valeur les riches collections exposées ! 1, place Francis-Morand, Lodève (34) www.project-iles.net www.museedelodeve.fr
Jusqu’ici quelque peu introverti, le Musée d'arts de Nantes s’ouvre dorénavant sur la ville. Chargée de la rénovation intérieure et de la construction d’une extension de 2 000 mètres carrés, l’agence Stanton Williams a souhaité tracer un trait d’union entre passé et présent. Les nouvelles façades minimalistes très contemporaines en marbre translucide s’inspirent ainsi du tuffeau nantais. 10, rue Georges-Clémenceau, Nantes (44) www.stantonwilliams.com www.museedartsdenantes.nantesmetropole.fr
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© DR / © Michel Denancé / © Vincent Fillon / © Hufton + Crow – musée d’arts de Nantes
En 2001, lors de la création du musée, l’architecte Jean-Paul Philippon redonne vie à l’unique lieu de mémoire collective des Roubaisiens. En 2018, le bâtiment Art déco reconverti profite d’une extension – du même concepteur – qui redéfinit les espaces d’accueil et offre un parcours de visite libre. Au programme : céramique contemporaine, galerie dédiée à la sculpture moderne, une autre aux artistes du Groupe de Roubaix, ou encore salles d’expositions temporaires. 23, rue de l’Espérance – Roubaix (59) philippon-architecte.fr roubaix-lapiscine.com
Boafocus poêle à gaz © 2018
Cheminées et poêles contemporains
À VOIR | ENDROITS
Archik
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C&C Milano
My Design
Orphéon
Depuis leurs débuts en 1996, Piero et Emanuele Castellini s’inspirent du savoir-faire italien traditionnel pour leur marque de tissus d’ameublement. Leur premier showroom parisien propose ainsi du tissu au mètre mais aussi du papier peint, des rideaux, des coussins et des tapis, toujours confectionnés à la main par des artisans de la Grande Botte. 4, rue de Furstenberg, Paris (6e) www.cec-milano.com
Le showroom My Design se métamorphose pour devenir le distributeur de référence des marques italiennes Living Divani, pour les lits et sofas, et Porro pour les bibliothèques et dressings. Un changement de cap qui se concentre sur ces deux experts du sur-mesure, auxquels sont donc entièrement dédiés les 500 mètres carrés de ce duplex parisien. 75, quai de la Gare, Paris (13e) www.m-ydesign.com
« Quatre marques, un univers » : la boutique parisienne de la marque de miroirs Miror Brot a été entièrement repensée par l’architecte d’intérieur Constance Oulès. Elle accueille en plus trois autres enseignes (Spécimen Éditions, Modelec et Arpin) qui proposent mobilier et petits équipements pour la maison. 15, boulevard Henri IV, Paris (4e) www.groupe-orpheon.com www.constanceoules.com
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DR © igostudio/ © Fabienne Delafraye / © DR / © Orpheon
Replacer l’architecture au centre de la vente immobilière : voici le credo de l’agence Archik. En plus de mettre en relation ses clients avec des biens d’exception, elle inaugure aussi les « Maisons Archik » à Toulouse et à Marseille, des lieux hybrides de démonstration, entre appartement, showroom et galerie. 50, rue Edmond-Rostand, Marseille (13) 2, place Montoulieu, Toulouse (31) www.archik.fr
Vient de paraître
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www.boutiqueavivre.fr Au service d’une industrie touristique en plein essor, les hôtels du monde entier rivalisent pour renouveler leurs concepts et leur architecture. Un ouvrage de Christine Desmoulins, 23 x 26,8 cm, 180 pages, 29 €.
Notre anniversaire c’est aussi le vôtre ! Créé en 1998, Ateliers Lofts & Associés est aujourd’hui le premier groupe immobilier de France, exclusivement spécialisé en lofts, ateliers d’artistes et maisons contemporaines, selon la vision de son fondateur, Nicolas Libert. Olivier Thonon
Ateliers Lofts & Associés est la première agence immobilière exclusivement dédiée à l’immobilier « différent ». En 20 ans, les lofts, les ateliers et les maisons contemporaines semblent s’être multipliés et notre concept d’agence spécialisée a fait bien des émules. Pour notre part, nous sommes restés les mêmes !
Cédric Fourteau
Un groupe unique en France !
2006 : création d’Elux Repérages, mise à disposition de lieux extra-ordinaires. 2007 : création d’Architecture de collection, la première agence immobilière dédiée à l’architecture remarquable des XXe et XXIe siècles. Constitué de trois entités leaders sur leur marché respectif, le groupe constitue aujourd’hui le seul et unique pôle en France et à l’étranger dédié exclusivement à l’immobilier contemporain hors-norme.
Architecture et art contemporain !
En s’appuyant sur les deux éléments clés de son ADN, art contemporain et architecture, le groupe a su fédérer en 20 ans une véritable communauté, à travers des événements et des opérations inédites.
L’art de vivre différement !
Dépassant les frontières de la transaction immobilière, Ateliers Lofts et Associés est une agence libre de ses choix. L’enseigne est aujourd’hui la première marque immobilière lifestyle basée sur l’architecture et l’art contemporain.
Développement !
Le groupe a aujourd’hui vocation à développer sa couverture nationale et ouvrir des agences sur toutes les grandes métropoles régionales. C’est maintenant sous l’impulsion du tandem constitué par Olivier Thonon et Cédric Fourteau qu’Ateliers Lofts et Associés prend un nouvel essor à travers le développement d’un important réseau de franchises. Toujours intransigeants et fidèles à leurs passions, les deux compères restent scrupuleusement axés sur l’ADN initial du groupe : Ateliers d’Artistes, Lofts, Maisons contemporaines et lieux hors normes. Forts de cet esprit, Olivier Thonon, Cédric Fourteau et leurs équipes sélectionnent des biens surprenants. Heureux et fiers de découvrir ces endroits rares, ils veulent toujours, avec enthousiasme, les partager avec ceux d’entre vous qui sont lassés du « classique » et animés des mêmes passions. Cette année anniversaire, exceptionnelle pour nous, nous souhaitons d’abord la partager avec l’ensemble de nos clients et leur dire très sincèrement un GRAND MERCI, au nom de toutes les équipes.
www.ateliers-lofts.com Pour la France moitié Nord, agence de Paris : 01 53 00 99 00 Pour la France moitié Sud, agence de Bordeaux : 05 56 44 86 90 Contact : franchise@ateliers-lofts.com
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UNE SEMAINE INTENSIVE VACANCES DE FÉVRIER 2019
Atelier Pierre Hebbelinck - Pierre De Witt photo : François Brix
11 au 15 février 2019 / zone B 18 au 22 février 2019 / zones A-B 25 février au 01 mars 2019 / zones A-C 04 au 08 mars 2019 / zone C
« J’ai été retenue pour passer les concours des 7 écoles pour lesquelles j’avais postulé (Paris-Belleville, Nancy, Marne-la-Vallée, Strasbourg, Lille, Val-de-Seine et Nantes). Refusée à Paris-Belleville, je suis acceptée pour mon 2e choix, l’école de Nancy que j’ai validée mardi ! » Amélie
« J’ai postulé pour 7 écoles, j’ai été pris à Belleville (mon premier choix) et était admissible à La Villette et Rouen. Merci encore ! » Léo
« Je suis admise à Paris Val-de-Seine, c’était mon premier vœu. Je vous remercie pour cette prépa, elle m’a eaucoup aidée et j’ai pu apprendre plein de choses sur l’architecture, en moins d’une semaine. » Pauline
« Les résultats sont tombés. Je suis prise à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, je suis très contente. Maintenant, il faut que je me décide entre l’école spéciale d’architecture et l’école de Grenoble... » Fanny
Infos : www.avivremagazine.fr / Contact : formations@avivre.net / t.01.53.90.17.12 / Dans la limite des places disponibles.
© "Demain, le vaisseau Chimère" - Studio GGSV, Gaëlle Gabillet & Stéphane Villard
DESIGN
DÉC O R(S) !
DÉC
O
R(S) !
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DESIGN | PORTRAIT DE MARQUE
OBER SURFACES ET LE DESIGN texte maëlle campagnoli
Qui dit décor dit souvent style, apparence, ou pire encore : effet de mode. Un crime, en somme. Sauf que, lorsque le design questionne l’ornement celui-ci devient une solution de second-œuvre à part entière. En fêtant les 50 ans de sa marque Oberflex, le groupe français Ober Surfaces, spécialiste des surfaces décoratives, le démontre avec force. Fruit de la collaboration avec des designers de renom, chaque collection résulte en effet d’une réflexion croisée entre enjeux industriels, performances techniques et culture esthétique.
Collection Obersound 5.5 Designers.
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Panneaux sculptés Empreinte, design Patrick Jouin iD pour Marotte. De gauche à droite : Sillage, Trait Anglais 4, Trait Anglais 3 et Trait Anglais 5. Au premier plan, la chaise Elipse créee pour Zanotta.
OBER SURFACES, UN GROUPE, CINQ MARQUES En 1925, la famille Ober créée une société développant des surfaces décoratives haut de gamme, qui deviendra par la suite le groupe Ober Surfaces. En 1968, elle créé la marque Oberflex, spécialisée dans la conception et la fabrication de feuilles de stratifié, un matériau de parement souple aux possibilités infinies, avec la particularité d’intégrer des feuilles de vrai bois. En 2006, elle fait l’acquisition de Marotte, ébénisterie qui a mis au point un savoir-faire de haute précision pour la réalisation de panneaux sculptés. L’année 2015 voit naître Pure Paper, fruit de la collaboration du groupe avec le designer Patrick Norguet, afin de proposer une nouvelle approche du stratifié décoratif. En 2017, le groupe achète Contrete LCDA, introduisant un nouveau matériau dans son offre de surfaces décoratives : le béton. Enfin, le groupe possède Staron, une marque dédiée aux Solid Surfaces, dont la transformation fait appel aux mêmes savoir-faire que l’ébénisterie.
© Patrick Jouin iD / © Studio 5.5
Passons sur l’histoire de l’entreprise, non pas qu’elle manquât d’intérêt – fleuron de l’industrie artisanale française au service des architectes depuis sa création en 1925, décorée par Arnaud Montebourg de la médaille du ministère de l’Industrie en 2013 –, pour mieux nous concentrer sur sa politique de recherche et développement qui a su s’appuyer sur le design pour mieux questionner ses savoir-faire. « Les grandes innovations du groupe sont pour la majeure partie nées de la collaboration avec les plus grands
designers français. La démarche de création s’est confrontée aux capacités de l’outil et les formes ont repoussé les limites de la matière. » Un principe affirmé et expliqué par Claudine François, directrice artistique du groupe Ober Surfaces. D’autant qu’injonction à la personnalisation des projets oblige, le défi principal consiste aujourd’hui à industrialiser des solutions suffisamment ouvertes pour être mises en œuvre de façon unique dans des espaces.
© Studio 5.5
LES OUTILS NUMÉRIQUES AU SECOURS DE L’ORNEMENT « Depuis 15 ans, Marotte a été très actif dans le panneau sculpté. Mais les modèles commençaient à vieillir et à être copiés partout, poursuit Claudine François. Nous étions convaincus qu’un partenariat avec un designer tel que Patrick Jouin ne pouvait que produire des choses qui allaient à la fois s’inscrire dans la modernité et s’intégrer dans notre secteur d’activité. » Comment alors, créer de la nouveauté ? Par l’outil ! De nouvelles têtes d’usinage pour les machines à commande numérique ont ainsi été mises au point pour développer et produire la collection Empreintes. De là est née une approche exploratoire, consis-
tant à optimiser le chemin des fraises qui en dansant sur les panneaux de MDF ont généré les motifs. « Nous avons cherché à trouver des astuces d’usinage assez simples qui permettent simultanément d’optimiser les temps de production et l’effet du panneau fini, précise Charles Seuleusian, collaborateur de Patrick Jouin. La conception est complexe, mais la mise en œuvre ne l’est pas. Nous avons travaillé sur la notion de trace, celle que laisse aujourd’hui l’outil numérique sur le panneau, qui serait l’équivalent de celle que laissait hier la gouge de l’ébéniste». Pour Oberflex, la stratégie du studio 5.5 relève de la même logique. Après Obersound 5.5 designers – cinq familles de panneaux acoustiques déclinant des
motifs de perforations graphiques inspirés de la nature –, Action ! mise sur les technologies digitales pour adapter la production à la demande. « Nous avons voulu aller plus loin en créant une nouvelle gamme de motifs et un service qui permette aux concepteurs de s’approprier les collections. Plus qu’une série de propositions graphiques, Action ! est un outil d’expression », expliquent les designers. Le travail de design a donc porté sur la conception de motifs dont la dénomination invite à l’action – Souffler, Gommer ou encore Étirer – mais aussi sur le scénario d’usage et l’ergonomie d’un configurateur en ligne. Architectes, designers ou acousticiens ont ainsi la possibilité de créer leur propre modèle en puisant à la fois dans la bibliothèque de dessins de perforation, à la disposition ajustable selon les performances acoustiques souhaitées, et de choisir une finition parmi les 160 disponibles au catalogue. Les données techniques spécifiques à chaque combinaison sont ensuite immédiatement accessibles, ainsi qu’un rendu texture qu’il est possible d’intégrer directement dans le projet. « Ces approches nous permettent de nous différencier et de conserver notre position sur le marché de l’agencement, conclue Claudine François. Cela permet d’avoir une bonne vision du résultat tout en laissant une part de hasard et de liberté d’interprétation pour la réalisation du produit final. Et c’est ce qui beau. Sinon nous n’aurions aucune surprise ! »
« Jouez la matière », le principe scénographique de présentation des surfaces Ober Surfaces mis au point par les 5.5 designers pour le groupe. Sur la photo : collection Obersound 5.5 Designers.
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DESIGN | RENCONTRE
PATRICK JOUIN + MAROTTE L’ORNEMENT EN QUESTION propos recueillis par maëlle campagnoli
Architectures À Vivre : La collection de panneaux sculptés mise au point pour Marotte est issue d’une réflexion croisée sur les outils numériques et la manière dont ils renouvellent l’ornement et la façon de fabriquer du décor. Quelle a été votre réflexion préalable ? Patrick Jouin : Le statut de l’ornement et la manière dont les concepteurs l’ont traité au cours du XXe siècle ont montré que lorsque l’on se confronte à la question, on touche à une sorte de bombe
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tionnés de façon assez fulgurante. Puis dans les années 1990, l’époque, plus minimaliste, les a traités avec hostilité pour les gommer à nouveau. Aujourd’hui, en questionnant la main, la notion de savoir-faire, et en explorant l’immensité du champ créatif qu’ouvrent les technologies numériques, les designers s’en emparent à nouveau et c’est tant mieux. A.À.V. : En quoi l’utilisation des outils numériques replace-t-elle l’ornement au cœur des problématiques de conception ? P.J. : Probablement à travers l’idée que l’outil n’est plus tenu par la main de l’artisan, mais par la pensée du designer. Les technologies numériques sont à la fois des outils de conception, de dessin, de graphisme et de pilotage de la machine. D’une certaine manière, ils font donc disparaître la problématique de l’asservissement, pour rouvrir sur la dimension humaine.
© Alexandra de Cossette / © Patrick Jouin iD
Alors qu’il signe Empreinte, une collection de seize panneaux sculptés destinée aux projets d’agencement, développée pour la marque Marotte (groupe Ober Surfaces), le designer Patrick Jouin livre ses réflexions sur la notion de décor, aujourd’hui. Ou comment l’usinage numérique permet de réinventer l’ornement et notre rapport à celui-ci.
philosophique, culturelle et esthétique tout à la fois. À mon sens, pour comprendre ce qui se joue aujourd’hui, il faut partir du manifeste d’Adolf Loos, « Ornement et crime », publié en 1908. Cet essai, sous-tendu par l’idée que l’ornement asservissait l’ouvrier au profit du bourgeois, et qu’il fallait donc libérer l’homme du décor, a été le point de départ de la modernité, son fondement. Cette posture quasi politique a ainsi poussé les architectes à le faire disparaître, pour se concentrer sur le matériau en lui-même. Tout au long du siècle, l’ornement est réapparu par intermittence, puis a à nouveau disparu. Dans les années 1980, par exemple, notamment sous l’impulsion du groupe Memphis et de tout son travail sur la notion de faux et de vrai – qui était lié aussi à l’émergence de nouveaux matériaux capables d’imiter telle ou telle surface –, et la résurgence de la couleur, l’ornement et le décor se sont trouvés ques-
« nous avons besoin, et je pense que c’est très fort, d’être entouré par le travail, la trace des autres, d’avoir le sentiment que le temps a passé et qu’il a laissé sa patine. » A.À.V. : Une histoire d’outil, donc, plus que de style ou d’aspect ? P.J. : Pas tout à fait. En tant que designer et architecte d’intérieur – nous portons cette double casquette à l’agence –, notre travail porte avant tout sur l’usage et la capacité de ce que nous produisons à provoquer des sentiments particuliers (confort, étonnement, etc.). Pour ce projet, nous avons mis au point une gamme de décors qui pourra peut-être créer des émotions, une fois mise en œuvre par d’autres. Nous sommes donc entrés par l’outil et le savoir-faire du groupe Ober Surfaces, qui produit, depuis près de 100 ans, des panneaux décoratifs. Avec d’une part l’idée que puisque l’offre de second-œuvre décorative a en partie perdu la notion d’ornement au profit d’une certaine neutralité, il fallait remettre une forme de style. Mais d’autre part avec l’intention de résoudre une problématique écono-
mique assez évidente : plus la machine passe des heures à faire du décor, plus la production coûte cher. Cela impacte donc le coût final du panneau. Nous avons alors centré la conception sur le parcours de l’outil. Et c’est celui-ci qui est à l’origine du motif et de son effet, qu’il s’agisse de la vitesse de rotation des lames, de la pression sur la matière dont découle la profondeur d’un sillon, etc. Enfin, historiquement, le panneau, la boiserie, ont des tas de qualités : d’usure, d’acoustiques, d’isolation. Ils servent d’abord à ça, puis à l’ornement. Nous avons besoin, et je pense que c’est très fort, d’être entouré par le travail, la trace des autres, d’avoir le sentiment que le temps a passé et qu’il a laissé sa patine. L’ascèse de la modernité, son vide, ont montré leurs limites, ne serait-ce qu’en terme d’apport de bien-être. Au fond, en considérant l’ornement comme un crime, nous avons mis de côté l’être humain.
© Patrick Jouin iD
Ils sont aussi une source d’invention assez fascinante. Ils nous permettent de dessiner un ornement nouveau, de ne pas copier l’ancien. C’est d’ailleurs tout l’objet de notre proposition pour Marotte. La ligne et l’outil se (con)fondent. Ce dernier, en s’enfonçant plus ou moins dans la matière, en empruntant tel ou tel chemin, créé un jeu presque cinétique d’où découle le motif et son interaction avec l’espace. Nous avons travaillé de façon exploratoire, et découvert tous ces aspects en faisant, en testant, en prototypant, et en concevant justement de nouvelles têtes d’outils pour adapter les processus de production. Lorsque nous nous déplaçons par rapport aux panneaux, il se passe quelque chose : selon le point de vue, la lumière, les couleurs, les motifs apparaissent et disparaissent. Or cette question est justement le cœur de la problématique qui nous occupe.
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DESIGN | RENCONTRE
MATALI CRASSET ET PATRICK NORGUET + CONCRETE LCDA OXYMORES DÉCORATIFS texte maëlle campagnoli
En alliant innovation technologique et culture du design, Concrete LCDA a fait du béton fibré haute performance un matériau d’agencement à part entière. Cette année, les designers Patrick Norguet et matali crasset, directrice artistique de la marque entre 2011 et 2015, signent de nouveaux modèles, proposant une approche sensible du décor, où la matière, traitée pour elle-même, techniquement et symboliquement, devient le support d’une narration intérieure. L’architecte d’intérieur Jean-Philippe Nuel, qui a créé en 2016 deux modèles de panneaux (Chevron et Timber) pour la marque Concrete LCDA, souligne non sans malice que le béton est à la fois le matériau presque par excel-
lence de l’architecture mais qu’il est en même temps décrié dans la construction – épuisement des ressources planétaires oblige –, et souvent associé à l’idée de froideur ou d’un certain ascétisme. Lorsqu’ils créent Concrete LCDA en 2010, Julien Gay, Julien et Valentin Delalande prennent justement le contrepied des clichés liés au matériau pour se concentrer sur ses qualités in-
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trinsèques et ouvrir de nouvelles applications. Ils mettent au point, entre autres, le panneau Panbeton®, destiné à l’habillage de l’architecture d’intérieur. Soit une fine couche de béton fibré ultra haute performance, malléable à l’envi, contrecollée sur un panneau de mousse afin de rendre l’ensemble facile à découper et à poser. Pour le reste, ils s’appuient sur la vision créative de la
© Matali Crasset - Concrete LCDA
Haussmann, panneau de Panbeton®, design matali crasset.
Bouchardé, panneau de Panbeton®, design Patrick Norguet.
Harmony, panneau de Panbeton®, design Patrick Norguet.
© Patrick Norguet - Lea Ceramiche
designer matali crasset qui pendant près de quatre ans assure la direction artistique de la marque, et font ensuite appel aux grands designers français (et étrangers) à l’instar de Mathilde Brétillot, Normal Studio, Jean-Philippe Nuel ou encore Jean-Marie Massaud, pour développer des collections variées, comme autant d’interprétations simultanément culturelles et techniques de la matière. Les trois modèles lancés cette année, Haussmann de matali crasset et Bouchardé et Harmony de Patrick Norguet (également à la direction artistique de la marque Pure Paper du groupe Ober Surfaces) en sont une jolie démonstration. LECTURES MULTIPLES Matali Crasset explique : « Haussmann se joue des codes intérieurs domestiques et propose d’assimiler la symbolique bourgeoise des moulures et de l’ornementation en les basculant dans la modernité du béton. Une sorte
« selon les éclairages, l’impact des panneaux dans une architecture est surprenant, riche
et toujours différent. c’est la diversité de
ces lectures aléatoires qui rend l’exercice passionnant ! »
Patrick Norguet, designer de digestion des codes décoratifs dans un langage contemporain : un oxymore décoratif. Les pans évoquent ainsi des intérieurs d’appartements classiques par la répétition d’une fausse menuiserie et d’un jeu de baguettes. » Patrick Norguet, quant à lui, propose deux approches complémentaires. Avec Bouchardé, à la fois matériau et surface, il s’est attaché à donner à la matière une
dimension artisanale, procurant ainsi une sensation d’irrégularité. « Selon les éclairages, l’impact des panneaux dans une architecture est surprenant, riche et toujours différent, raconte-t-il. C’est la diversité de ces lectures aléatoires qui rend l’exercice passionnant ! » Harmony de son côté joue avec les pleins et les vides, les creux et les bosses, créant des rythmes affirmés dans l’espace. Car comme le souligne le designer, toute la force de ses panneaux s’exprime réellement lorsque ceux-ci sont déployés à grande échelle : « Ils entrent en vibration et dessinent un paysage. » Intérieur, bien sûr. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Le fabricant de revêtements de sols vinyle Tarkett lance deux solutions de vinyle modulaire permettant aux architectes et architectes d’intérieur de personnaliser les sols. Avec une gamme composée de cinq textures inspirées du bois, de la pierre et du béton, déclinées en seize nuances, et disponible en douze formats de lames, dalles, chevrons et hexagones, iD Supernature constitue une palette d’éléments et offre des possibilités de combinaisons permettant de réaliser des motifs jusqu’à 12 mètres carrés de surface sans répétition. Complétée par iD Tatoo, une gamme de dix motifs graphiques, le potentiel de composition devient quasiment infini, faisant du sol une surface d’expression à part entière. Last but not least, les revêtements sont sans phtalates et affichent des taux d’émission de Composés organiques volatils (COV) près de cent fois inférieurs à la classification A+. www.tarkett.fr
Poursuivant le développement de ses produits techniques articulé autour de l’alliage de l’esthétique et de la fonctionnalité, la marque Vescom, fabricant de revêtement mural et de textile d’ameublement en vinyle, met sur le marché une nouvelle gamme de rideaux occultant. Outre leurs qualités techniques avérées – ignifuges, durables, indécolorables, inaltérables et adaptables à la hauteur de la pièce –, les étoffes conservent la souplesse et le rendu attendu de rideaux standard. Parmi elles, Rani (photo), capable d’assombrir une pièce à 99 %, s’apparente au lin sec, avec sa structure optique tissée 100 % polyester ignifuge, et est disponible dans une gamme de vingt-deux coloris. www.vescom.com
La marque belge Kinetura a mis au point un système d’éclairage architectural littéralement intégré au bâti. L’objectif ? Ajouter à la lumière une métamorphose de la forme pour créer une expérience dynamique, presque cinétique de l’espace. Un panneau de surface entaillé de diverses formes, encastré dans les murs ou les plafonds, dissimule la source lumineuse. Lorsque la lumière est allumée, la partie incisée du panneau se replie lentement vers l’intérieur, laissant progressivement apparaître le motif lumineux, avec plus ou moins d’intensité. Un système domotique - avec ou sans détecteur de présence - permet de contrôler le dispositif. Connecté, il offre la possibilité de programmer des scénarios d’éclairage. Lorsque tout est éteint, seules les fines lignes d’incision du motif sont visibles. Cette année, le modèle Napoli est entré dans la collection design permanente du Centre Georges Pompidou. www.kinetura.com
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© DR
Kinetura, lumière matière
DESIGN | ACTUS
JUSQU’AU 13 JANVIER | PARIS (9e)
Demain, le vaisseau Chimère
«
Des pierres se sont déplacées et fabriquent des objets. Le vent s’est mis à souffler dans des interstices pour gonfler des choses. Des plantes ont plongé leurs racines dans la peinture et ont développé des motifs et formats extravagants ». Ainsi content les designers Stéphane Villard et Gaëlle Gabillet du Studio GGSV, à qui la galerie des Galeries - l’espace culturel des Galeries Lafayette du boulevard Haussmann - a donné carte blanche pour la conception de l’exposition inaugurale d’un cycle consacré aux récits imaginaires. Ici donc, d’énigmatiques couloirs donnent accès à des
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portes secrètes, ouvrant elles-mêmes sur un agglomérat de micros mondes fantastiques ouverts ou clos, sans rapport apparent entre eux. Chambres en lévitation, objets flottants, cloîtres fantasmagoriques aux décors mouvants, maisons visages ou jardins exotiques s’enchaînent, distillant ça et là un vocabulaire architectural du mur, de la fenêtre, de l’arcade, du passage, se jouant des échelles et de la gravitation. Une façon de mieux marquer, comme une douce litanie, le fin seuil entre monde intérieur, imaginé, intime, et extérieur, construit. Car, à mesure que se déroule un parcours aléatoire à travers ce palais
chimérique, se dessine, dans la saillie du décor à la fois familier et étrange, le portrait en creux d’une maison universelle. Celle dont le philosophe Gaston Bachelard dit qu’elle est « un état d’âme ». Dis-moi où tu habites, je te dirais qui tu es, peut-être. Et pour ouvrir plus loin le récit, les designers ont confié quelques éléments du décor et des matières à l’auteure Laetitia Paviani. À elle, ensuite, d’imaginer un conte contemporain, qui sera édité par la galerie des Galeries. Esprits rêveurs, ou non, ne surtout pas s’abstenir ! galeriedesgaleries.com ggsv.fr
© "Demain, le vaisseau Chimère" - Studio GGSV, Gaëlle Gabillet & Stéphane Villard
texte maëlle campagnoli
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© "Demain, le vaisseau Chimère" - Studio GGSV, Gaëlle Gabillet & Stéphane Villard / © "Demain, le vaisseau Chimère" - Studio GGSV, Gaëlle Gabillet & Stéphane Villard
JUSQU’AU 21 AVRIL | SAINT-ÉTIENNE (42)
Design et merveilleux, de la nature de l'ornement
Inspiré de la nature jusqu’aux mouvements fonctionnalistes de l’entre-deux et de l’après-guerre, l’ornement a vu son rôle et son statut changer au cours de l’histoire des arts appliqués du XXe siècle. Système narratif sous la houlette du groupe Memphis dans les années 1980, il renoue avec l’idée de la morphogenèse et d’un processus naturel d’évolution à travers le travail du designer Andrea Branzi et de ses Animali Domestici en 1985. Mais c’est avec l’avènement des technologies numériques, dès le début des années 2000, qu’il se complexifie, car, inspiré des processus biologiques de la croissance, il se fait aussi structurel. Trait d’union entre le naturel, le surnaturel et la mécanique, il devient alors merveilleux, tant les possibilités de sa genèse sont infinies. Rassemblant une centaine de meubles et d’objets issus des collections publiques françaises, l’exposition présentée au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne est conçue à la manière d’un cabinet de curiosités. Mêlant spécimens d’histoire naturelle, tissus imprimés et autres photographies de plantes, elle ouvre un dialogue inédit entre les Arts & Crafts et le numérique, et porte ainsi un autre regard sur la nature artificielle ou non, construite ou culturelle. www.mamc-st-etienne.fr
LES RENDEZ-VOUS DES PROFESSIONNELS DU 11 AU 14 JANVIER | HANOVRE (ALLEMAGNE) DOMOTEX Ce salon international est dédié au revêtement de sol et aux tapis. www.domotex.de DU 14 AU 29 JANVIER | COLOGNE (ALLEMAGNE) LIVING KITCHEN Les professionnels internationaux de la cuisine se rassemblent pour présenter les dernières tendances, innovations et solutions d’aménagement. www.livingkitchen-cologne.com DU 17 AU 21 JANVIER | PARIS (75) PARIS DÉCO OFF Les professionnels de la décoration, éditeurs et créateurs, ouvrent leurs portes sur les rives droite et gauche de la Seine pour présenter leurs nouveautés et les grandes tendances de la décoration internationale. www.paris-deco-off.com DU 18 AU 22 JANVIER | VILLEPINTE (93) MAISON & OBJET La nouvelle édition de ce rendez-vous professionnel international de l’art de vivre, du design et de l’architecture d’intérieur, sera conçue autour de la thématique « Excuse my french » et présentera une sélection de jeunes talents du design venus de Chine. www.maison-objet.com DU 28 JANVIER AU 1er FÉVRIER | VALENCE (ESPAGNE) CEVISAMA Ce salon professionnel est dédié à la céramique et présente les dernières tendances et innovations pour le revêtement. cevisama.feriavalencia.com
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Ymer&Malta - Benjamin Graindorge, Fallen tree, Collection Morning Mist, 2011, Centre Pompidou, Centre de création industrielle © B. Graindorge / Ymer&Malta. / Andrea Branzi, Banc Animali Domestici, 1985. Numéro d'inventaire: FNAC 89033. Depôt du Centre national des arts plastiques - ministère de la Culture et de la Communication, 2007 - Photo: Yves Bresson - MAMAC+ © ADAGP, Paris 2019. / Marcel Wenders, Bon Bon Chair, 2010. Don Studio Wenders, 2016 . Centre Pompidou, Centre de création industrielle © Marcel Wenders.
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AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
PORTFOLIO VIVANT Au nord de Londres, le couple d’architectes de l’agence Fraher a drastiquement restructuré une maison pour sa propre famille, un lieu qui leur sert également de démonstration en matière d’aménagement domestique. En ajoutant une petite extension côté jardin et en redressant les combles, le chantier a fait gagner 50 mètres carrés à l’habitation, tout en conservant son esprit so british. texte raphaëlle saint-pierre I photos adam scott
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Côté jardin, l’extension s’insère entre la cuisine et le mur mitoyen. L’ancienne toiture en pente de la cuisine a été remplacée par un toit-terrasse planté. La partie contemporaine se distingue du reste par son habillage en bardeaux de douglas.
Depuis le salon, vue de l’entrée et du profil du vieil escalier reproduit sur les placards.
L
es architectes de l’agence londonienne Fraher, Lizzie Webster et Joe Fraher, travaillent et vivent ensemble. En 2015, ils achètent la demeure voisine de celle où ils habitent depuis cinq ans. Elle est typique des maisons jumelles en bande qui font le charme de la capitale anglaise : façades en briques, bow-window sur rue et véranda côté jardin. Dès le jour de la signature définitive, ils lancent les travaux, munis de l’autorisation accordée en amont. « Toute l’équipe était prête à intervenir pour ne pas perdre une minute, raconte Lizzie Webster. Nous avions dessiné ce projet dans nos têtes depuis des années. Nous connaissions déjà bien les lieux et son environnement. Et la majorité de nos réalisations se font sur des bâtisses similaires. » Le duo est effectivement rompu à l’exercice du réaménagement-agrandissement de logements
à Londres, où le prix de l’immobilier rend particulièrement intéressante la création de mètres carrés supplémentaires. « Notre but était de concevoir une maison familiale pour nous et nos deux filles, mais aussi un portfolio vivant de notre activité professionnelle. » HABITER LES CIRCULATIONS « Nous avions besoin de quatre chambres et d’un rez-dechaussée de réception avec une cuisine, une salle à manger et un salon. C’est moi qui ai dessiné le projet et Joe a géré le chantier », explique Lizzie Webster. La disposition d’origine, étriquée et très cloisonnée, ne leur convient absolument pas. Toute une travée est bloquée par l’escalier qui s’étire de l’avant à l’arrière de l’habitation. Leur idée consiste à faire www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Le rez-de-chaussée a été décaissé. En bas des murs du salon sont indiqués les niveaux originels du sol et des plinthes.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Au même emplacement qu’auparavant, la cuisine est maintenant ouverte sur le séjour.
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R+2 1 chambre enfant 2 salle d’eau 3 salle de jeux 4 salon de lecture 5 stockage
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R+1 1 chambre parents 2 dressing 3 bureau 4 salle de bains 5 chambre d’amis
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3 1
Rez-de-jardin 1 entrée 2 séjour 3 salon de lecture 4 cuisine 5 salle à manger 6 jardin
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1 2
L’espace en longueur qui servait de stockage aux précédents propriétaires a été transformé en coin salle à manger largement ouvert sur le jardin.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Le mobilier intégré de la cuisine a été construit en panneaux de fibres de bois Valchromat® colorés dans la masse. À travers leur projet, Joe Fraher et Lizzie Webster cherchent à mettre en valeur auprès de potentiels clients leurs aménagements sur mesure, parfaitement fabriqués par une équipe d’artisans associée à l’agence.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
Départ de l’escalier dans le salon. Le sol en béton poli du rez-dechaussée est ponctué de petites pierres rapportées de voyage par les filles des propriétaires.
Le coin bureau est aménagé sur le palier du premier étage. À gauche, deux marches plus bas, se trouve la chambre d’amis qui donne sur le jardin.
voler en éclat cet aménagement traditionnel et à perdre le moins de place possible avec les circulations. Ils libèrent le plan en installant en diagonale, au centre de la maison, un nouvel escalier plus ramassé. Finis les couloirs sombres et les paliers dont la fonction se limite aux passages ! Ils ne conservent que les façades et vident entièrement l’intérieur en supprimant cloisons, planchers, escalier et toitures. Ils peuvent ainsi modifier les hauteurs des différents niveaux à l’aide d’une structure métallique. Décaissé, le rez-de-chaussée se retrouve de plain-pied avec le jardin, autrefois situé trois marches plus bas. Ce décalage se répercute sous les combles qui, dotés d’une pente de toit plus douce, profitent d’une généreuse hauteur, transformant le grenier en véritable étage. Les paliers deviennent des espaces à part entière, servant de bureau au premier – où se trouvent les chambres des parents et d’amis –, et de salle de jeux pour
les deux petites filles au second. « Je travaille souvent depuis chez moi en utilisant le coin ordinateur », précise Lizzie Webster. En restant dans les limites des réglementations d’urbanisme, les architectes créent une extension qui vient combler un vide entre la cuisine, qui s’avance sur le jardin, et le mur mitoyen. Ce volume, doté d’une porte de quatre mètres de haut, accueille la salle à manger. « En bas, les espaces de vie sont aussi agréables pour la vie quotidienne que pour recevoir du monde », affirmew l’architecte. Grâce à ces interventions, l’habitation de 220 mètres carrés à l’origine en fait aujourd’hui 270. PALIMPSESTE LUDIQUE Sur les murs conservés, recouverts de plâtre peint, les architectes font un clin d’œil à l’histoire de la maison en traçant les niveaux des sols, plinthes et plafonds démolis accompagnés www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
« notre but était de concevoir une maison familiale pour nous et nos deux filles mais aussi un portfolio vivant de notre activité professionnelle. » Lizzie Webster et Joe Fraher, architectes
Dans la chambre à gauche, les placards révèlent le volume de l’ancien toit. Les poignées en laiton hexagonales encastrées dans les portes en douglas sont une référence à la forme des carreaux de la salle de bains d’autrefois.
AMÉNAGEMENT | INTÉRIEUR
L’espace intermédiaire entre les chambres des combles sert de salle de jeux.
La maison avant les travaux, côté jardin et vue depuis l’entrée.
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Les lavabos en béton des salles de bains ont été fabriqués avec un agrégat noir et contrastent avec la robinetterie colorée.
de légendes explicatives. De même, les profils de l’escalier, de la toiture et des moulures d’autrefois sont dessinés sur les placards. Le mobilier intégré est fabriqué avec des panneaux de fibres de bois Valchromat® teintés dans la masse. Les cloisons et l’escalier aux lignes dynamiques ont été réalisés en panneaux contreplaqués de douglas avec une machine-outil de découpe laser à commande numérique. À chaque étage, les deux filles choisissent une couleur vive (jaune, orange, vert) pour la robinetterie et certains éléments de menuiserie, contrastant avec les panneaux gris foncé et le bois clair. L’isolation épaisse, les capteurs solaires thermiques et la toiture plantée de fleurs font baisser l’empreinte carbone du bâtiment, tandis que les déchets de la démolition sont réemployés en bois de chauffage pour le poêle. « L’ancienne maison chauffe la nouvelle ! », se réjouissent les architectes.
architectes Fraher Architects Lizzie Webster et Joe Fraher www.fraher.co localisation Londres (Royaume-Uni) livraison 2018 bâti d’origine XIXe siècle études 6 mois travaux 12 mois surface 270 m² matériaux métal (structure) / Valchromat® (mobilier intégré) / douglas (portes, cloisons, escalier, revêtement façade sur jardin) / laiton (poignées) / béton poli (sols) / béton (lavabos) voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Anne, DĂŠcoratrice , paris
PRATIQUE | AMÉNAGEMENT
ÉLIMINER POUR MIEUX RÉVÉLER texte laurie picout I photos david foessel
ÉTAT DES LIEUX Après avoir vécu quelque temps dans cet appartement haussmannien du 11e arrondissement de Paris, les propriétaires décident de faire appel à l’agence Septembre, recommandée par des amis. La particularité de leur logement ? Deux studios symétriquement opposés ont été réunis pour ne former qu’un seul lieu de vie. De part et d’autre d’un mur porteur se répondent en effet des espaces aux surfaces identiques : l’entrée fait face à un placard, le salon au bureau, la salle à manger à la chambre, la cuisine à la salle de bains, deux grandes penderies empiétant de plus sur ces deux derniers volumes. Au total, pas moins de trois pièces de rangement et six portes battantes dans 60 mètres carrés ! De cette fragmentation de l’espace découle des ambiances disparates, accentuées par une alternance de parquet et de carrelage coloré. Les clients, eux, rêvent d’architecture brutaliste américaine des années 1960, avec des matériaux bruts et une géométrie avant tout fonctionnelle. L’enjeu pour les architectes est alors de « retirer les couches successives des aménagements antérieurs pour retrouver le calme de l’existant ». www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | PRATIQUE
RÉPONSE DES ARCHITECTES Les architectes commencent par supprimer toutes les cloisons des placards et de l’entrée. C’est ainsi que la cuisine, la salle à manger, le salon et l’entrée ne forment plus qu’un seul et même espace. Le bureau et la chambre retrouvent également d’importantes volumétries. Et pour gagner encore plus de place, les portes des pièces en enfilade – bureau, chambre et salle d’eau – sont remplacées par des ouvrants coulissants. Le long de la façade sur rue, une vaste perspective est désormais libérée de tout obstacle d’un bout à l’autre de l’appartement. À une extrémité, un miroir partant du sol jusqu’au plafond amplifie cette impression de profondeur et démultiplie les six séquences que l’agence Septembre a créées grâce aux différents matériaux. Tous les murs étant à présent blancs, c’est en réalité au sol que se distingue chaque fonction : béton ciré dans la cuisine, plancher existant dans la salle à manger, lames de bois à la perpendiculaire dans le salon, carrelage coloré existant dans le bureau, plancher peint en blanc dans la chambre et, enfin, carreaux hexagonaux noirs et blancs dans la salle d’eau.
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DÉTAILS Le mobilier a fait l’objet d’une attention particulière car il devait être à l’image des propriétaires travaillant dans la mode, arborant des détails aussi précis que ceux d’un vêtement. Pour la chambre, les architectes ont dessiné un vaste dressing adapté aux dimensions des boîtes à chaussures et des affaires du couple. Toujours accessible, il se camoufle partiellement derrière la tête de lit qui s’étend du sol au plafond. La chambre s’apparente à un théâtre dans lequel les vêtements sont en coulisses et le lit sur le devant de la scène ; un rideau a même été pensé afin de dissimuler la pièce aux yeux des invités qui se rendent à la salle d’eau. Entièrement réalisée sur mesure par un artisan serrurier, cette dernière a concentré une part importante du budget – des économies ayant par ailleurs été faites, grâce notamment à des meubles de cuisine standards et à la conservation de sols existants. À la demande des propriétaires, les concepteurs ont même dessiné un meuble avec radiateur intégré afin d’éviter le classique sèche-serviette. Pari réussi dans les moindres détails.
architectes Septembre www.septembrearchitecture.com localisation Paris (11e) livraison 2015 bâti d’origine 1930 études 4 mois travaux 3 mois surface 60 m² coût des travaux 63 000 euros HT matériaux béton ciré (sol cuisine) / marbre (revêtement cuisine) / chêne teinté (parquet salon) / médium (meuble sur mesure : étagères, placards, table de chevet, etc.) / acier (aménagement salle d’eau) fournitures mitigeur cuisine Cartesio de CEA Design / évier cuisine Franke / mosaïque salle d’eau Hexagon de Winckelmans / lavabo salle d’eau Publica d’Allia voir carnet d’adresses page 174
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z e n e Ve c u o d a l r e t u éco e u q i mus s r u e s s i t â b s e d r e i t n c h a u 21 siècle
u d 16 a u d t r i ’nsatrruire et démol 8 au 11 mars 2019 l co 201 E
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v. o cture.fr n e t i 9 h c U r a e edel ITION D S 16 - cit s O i r P a X P E orocadér
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Eugène de Salignac, Peintres suspendus aux cables du pont de Brooklyn, 7 octobre 1914 © New York Municipal Archives
PRATIQUE | AMÉNAGEMENT
INVESTIR LA HAUTEUR texte pierre lesieur I photos hey!cheese
ÉTAT DES LIEUX Situé au 7e étage d’un immeuble fraîchement bâti dans le quartier d’affaires de Zhongshan, à Taipei (Taïwan), ce plateau de 46 mètres carrés était libre de tout aménagement, exceptées une cuisine américaine et une petite salle de bains, quand son propriétaire l’achète début 2017. En mars, ce banquier de 30 ans contacte l’agence KC design studio sur les réseaux sociaux pour lui confier l’architecture intérieure de cet appartement atypique par ses différences de niveaux : deux volumes contigus de 22 et 24 mètres carrés aux hauteurs différentes (3 et 4 mètres de haut) et avec un écart de plancher de 50 centimètres. Parquet vitrifié, murs blancs, câbles et raccords de plomberies apparents : c’est une vraie page blanche pour les architectes. « Notre client a d’abord demandé quelque chose de chic et confortable, expliquent Chun-ta Tsao et Kuan-huan Liu. Mais lorsqu’il a énuméré ses besoins et ses goûts, nous avons vite compris qu’il nous faudrait pousser les murs. En discutant longuement avec lui, nous avons trouvé un certain équilibre entre fonctionnalité et esthétisme. » www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | PRATIQUE
RÉPONSE DES ARCHITECTES Pour recomposer l’espace, KC design studio analyse chaque souhait programmatique du propriétaire. « Nous avons choisi de distinguer différentes séquences de la vie quotidienne à partir des positions qu’elles requièrent et du temps passé, commentent les architectes. Même si dormir représente un tiers de nos journées, on est alors inconscient et couché ; lire ou travailler nécessite d’être assis, quand recevoir ou cuisiner implique d’être debout. » À partir de ce postulat, ils composent un nouveau plan qui conserve le volume le moins haut pour y aménager cuisine, salon et coin repas, et découpent le second en deux niveaux avec bureau et salle de bains en bas et chambre et dressing au-dessus. Une répartition qui implique de créer une structure métallique pour soutenir le plancher intermédiaire, mais aussi un escalier en bois imbriqué dans une bibliothèque toute hauteur. Cette solution permet de gagner de la surface de vie en créant deux espaces, certes bas de plafond, mais dont les fonctions ne nécessitent pas d’y passer beaucoup de temps debout.
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DÉTAILS En plus de ce redécoupage, les architectes agrémentent le projet de quelques jolies trouvailles pour optimiser encore l’espace. « La confiance du propriétaire nous a donné une grande liberté créative, expliquent-ils. Nous avons alors proposé des solutions évolutives assez originales. » Ainsi dans la cuisine, le plan de travail au-dessus du four tourne sur lui-même pour se transformer en table à manger. Le coin repas n’apparaît ainsi qu’en cas de besoin, puis libère l’espace en se logeant contre le mur. « Nous avons aussi conçu de nombreux rangements dissimulés dans les coffrages, ajoutent les architectes. Puis sur le mur de la chambre et du bureau, nous avons imaginé un système d’étagères mobiles qui permet au propriétaire d’adapter leur emplacement en fonction de leur usage. » Des solutions astucieuses qui assouplissent l’agencement intérieur et font économiser de la place. En utilisant avec intelligence les volumes atypiques de cet appartement taïwanais, le projet répond ainsi parfaitement aux besoins de son propriétaire.
architectes KC design studio Chun-ta Tsao et Kuan-huan Liu www.kcstudio.com.tw localisation Taipei (Taïwan) livraison 2018 bâti d’origine 2016 études 5 mois travaux 4 mois surface 46 m² coût des travaux 2 600 000 TWD (soit environ 74 500 euros, valeur novembre 2018) matériaux béton (sols) / métal (structure mezzanine) / bois (escalier) / feuille de pierre naturelle flexible Slate Lite (comptoir cuisine) fournitures chaise longue Paulistano par Objekto / table basse AO de Airborne / chaises S16 de Galvanitas / luminaires Flos et Buster + Punch voir carnet d’adresses page 174
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IN-OUTDOOR
PHOTOGRAPHIE : ISAAC ICHOU
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PRATIQUE | AMÉNAGEMENT
UNE TERRASSE-PUZZLE texte charlotte fauve I photos chuck choi
ÉTAT DES LIEUX 50 mètres carrés : telle était la surface de ce rooftop au sommet d’un immeuble ancien dans le centre historique de Boston. En s’adressant à Jeremy Roc Jih, de l’agence J.Roc Design qui défend une approche pluridisciplinaire, les propriétaires de l’appartement sous-jacent comptaient bien démultiplier le lieu : terrasse verdoyante, dancefloor, zone de yoga, bureau ombragé, coin-repas pour petites et grandes festivités, solarium pour deux, assises pour quinze… La liste de leurs envies plaçait le concepteur face une équation délicate : faire rentrer les demandes de ses clients sur un toit dont la taille aurait à peine suffi à contenir le mobilier du programme ! Le tout, sans toucher à l’édifice classé, qui, situé en plein cœur d’un secteur patrimonial, voyait toute intervention soumise à autorisation. Faute de pouvoir s’implanter de façon classique, Jeremy Roc Jih s’est donc contenté d’effleurer la surface, jusqu’alors vacante et inutilisée. www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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AMÉNAGEMENT | PRATIQUE
RÉPONSE DES ARCHITECTES Afin de ne pas toucher à la structure de l’édifice, l’architecte a recouvert le rooftop d’un assemblage modulable – emboîté sans vis ni écrous –, posé sur un cadre métallique épousant le toit. Chaque pièce, d’environ 1 mètre de long, a été taillée sur mesure dans du Sapelli – essence exotique résistante, à l’épreuve des hivers rigoureux du Massachusetts – avec une machine-outil à commande numérique. Certaines, courbes, se soulèvent en assises sur le pourtour du toit, ou en desserte, à l’image de celle, effilée, qui s’étire au centre de l’espace et peut s’effacer pour laisser place à une piste de danse. Cet assemblage, entièrement modulable, est donc démontable et s’adapte aux envies des clients. Enfin, une pergola, construite dans le même bois, vient jouxter la terrasse, apportant un bel ombrage à ce toit très ensoleillé en été.
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DÉTAILS Côté verdure, celle-ci s’inspire des paysages de la Nouvelle-Angleterre, au nord de Boston, région connue pour ses prairies sauvages et ses forêts d’érables : l’accent a été mis sur les vivaces, pour des plantations pérennes, à l’entretien minimal, à majorité composée de graminées, calamagrostis et miscanthus. Par endroit, le foisonnement des herbes s’éclaire de floraisons dans les tons bleus – agastaches, phlox, lavandes – et roses – échinacées pourpres. Enfin, sous les assises, des fougères et des mousses viennent tapisser les coins sombres, qui, le soir, s’illuminent au moyen de barrettes de LEDs.
architectes J.Roc Design Jeremy Roc Jih www.jrocdesign.com localisation Boston (États-Unis) livraison 2016 surface 55 m2 matériaux Sapelli (aménagement) / acier (structure) plantes Adiantum pedatum / Calamagrostis x acutiflora 'Karl Forester' / Agastache 'Black Adder' / Athyrium filix-femina 'Lady in Red' / Echinacea purpurea 'Magnus' / Carex 'Blue Zinger' / Lamiastrum galeobdolon / Panicum virgatum 'Shenandoah' / Lavandula x intermedia 'Phenomenal' / Gaura lindheimeri 'Whirling Butterflies' / Miscanthus sinensis 'Gracillimus' / Pennisetum alopecuroides 'Moudry' / Phlox divaricata / Sisyrinchium angustifolium / Thymus pseudolanuginosus voir carnet d’adresses page 174
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MAISON
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SPÉCIAL LOFTS ET APPARTEMENTS
Volumes atypiques sublimés, petites surfaces optimisées, espaces décloisonnés ou modulables, matériaux bruts qui convoquent les multiples vies des lieux, détails et aménagements sur mesure, lumières judicieusement capturées : les lofts et appartements dessinés par les architectes, lieux de vie à l’image des propriétaires et à l’écoute de leurs besoins, sont la promesse d’une expérience d’habitat différente. Un studio madrilène peuplé d’astuces, un appartement haussmannien remis au goût du jour, une école à Rotterdam et un ancien hangar de tanks près de Salzbourg transformés en lofts sont autant d’exemples à suivre dans ces pages qui prouvent l’art de la réinvention des architectes, leurs aptitudes à embrasser des contraintes parfois démesurées. Et à offrir à ces bâtiments comme à leurs habitants une seconde vie plus riche encore !
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MAISON | SPÉCIAL LOFTS ET APPARTEMENTS
STUDIO CONVERTIBLE Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez, de l’agence espagnole elii, ont entièrement remanié un petit appartement madrilène. Bourré d’astuces, le 33 mètres carrés offre maintenant de nombreux rangements dissimulés et des recoins plus intimes. Le tout dans une atmosphère joyeuse et lumineuse. texte raphaëlle saint-pierre I photos imagensubliminal - www.imagensubliminal.com
MAISON | SPÉCIAL LOFTS ET APPARTEMENTS
Sous une fenêtre, le plan de travail escamotable – qui se transforme en table basse pour le salon – dégage l’espace d’une banquette.
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n 2016, Diana et Luis achètent un appartement de 33 mètres carrés au cœur de Madrid, dans un immeuble datant de 1912. Ils ont comme but de le restaurer puis de le mettre en location. Luis décide de faire appel à ses amis de longue date, Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez, à qui il avait déjà confié en 2011 la transformation d’une maison en deux studios. Les trois architectes de l’agence elii – acronyme de « everyday life invents itself » (soit « la vie de tous les jours s’invente ») – affichent clairement leur désir d’égayer le quotidien des habitants en imaginant des espaces domestiques pratiques et ludiques, capables de se transformer facilement pour multiplier les usages sur des surfaces souvent restreintes. « Lors de notre première visite, nous avons découvert un appartement en très mauvais état comportant un salon, une chambre
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et de minuscules pièces d’eau », racontent-ils. En revanche, la disposition à l’angle du bâtiment assure un généreux ensoleillement et des vues dégagées à la fois sur la rue et l’horizon lointain. DEUX NIVEAUX « Luis et Diana nous ont demandé de concevoir un espace lumineux et fonctionnel avec de nombreux rangements, poursuivent les architectes. Pour cela, nous avons mis en place une stratégie en deux temps. » Ils commencent par supprimer les cloisons puis par regrouper tous les nouveaux aménagements, intégrant l’entrée, le coin lit, la salle d’eau et la cuisine ouverte. Cette disposition permet de libérer l’espace principal qui ouvre sur des balcons par deux portes-fenêtres. Les zones les plus intimes se trouvent alors dissimulées au
Les marches de l’escalier menant au coin chambre sont aussi des tiroirs.
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Les mini-gradins peuvent entièrement se détacher de la mezzanine pour laisser place à d’autres rangements dissimulés à l’arrière.
regard du visiteur qui entre dans le studio. Puis, seconde astuce, ils agencent l’appartement sur deux niveaux, installant la chambre et la salle d’eau 90 centimètres plus haut que l’entrée et le séjour. L’intégralité de leur intervention est construite en frêne et en panneaux stratifiés à base de résine phénolique avec une surface mélaminée vert d’eau. Utilisant une esthétique très inspirée des années 1980, les architectes d’elii font varier les finitions en fonction de la sensation recherchée. Ainsi la chambre est majoritairement en bois pour se démarquer du reste du studio. Le sol du séjour est, lui, en linoléum gris tandis que le carrelage blanc et brillant de la salle d’eau accuse l’impression de profondeur. Dans l’entrée, des miroirs posés de chaque côté et au plafond se reflètent à l’infini. « Nous avons choisi des matériaux et des couleurs pratiques à entretenir, qui renvoient la lumière et rendent l’appartement confortable et chaleureux », explique le trio.
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LA POCHE MAGIQUE Mais ce qui fait vraiment l’originalité des lieux, c’est le travail d’optimisation de chaque mètre cube. Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez profitent du décalage des niveaux pour intégrer un maximum de rangements sous la mezzanine du lit et aménager un profond bac de douche pouvant faire office de baignoire dans le sol de la salle d’eau. Ils multiplient les portes secrètes et les trappes pour déployer divers tiroirs, bacs ou étagères sur roulettes. Chaque élément de mobilier intégré possède une double fonction, se transformant tantôt en table tantôt en siège. Un escabeau escamotable compense la différence de niveau tout en mettant à disposition des invités des mini-gradins sur lesquels ils peuvent s’asseoir. Encadrées de mobilier fixe, les fenêtres latérales sont longées d’une banquette permettant de profiter de chaque vide disponible pour rêvasser ou bou-
Un rideau peut occulter le lit lorsqu’il y a des invités. Les panneaux stratifiés sont recouverts d’une surface mélaminée vert d’eau.
Diaporama des diverses configurations du studio.
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« nous avons choisi des matériaux et des couleurs pratiques à entretenir, qui renvoient la lumière et rendent l’appartement confortable et chaleureux. » Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez, architectes
Les matériaux choisis sont doux au toucher. Le sol est revêtu de linoléum.
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L’entrée est couverte de miroirs sur les murs comme au plafond.
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Le coin chambre se trouve 90 centimètres au-dessus du séjour. Les panneaux de frêne lui donnent une touche chaleureuse.
La salle d’eau, dans le prolongement de la chambre, se distingue du reste du studio par ses couleurs et ses matériaux.
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1 entrée 2 séjour 3 chambre 4 salle d’eau
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Le receveur de douche profite du vide entre les deux niveaux pour offrir un bac d’une profondeur proche d’une baignoire.
Le sol de la salle d’eau se retrouve au même niveau que le bas de la fenêtre.
quiner. « Au moment de notre réflexion sur ce projet, nous avons pensé au dessin animé japonais Doraemon dont le héros est un chat venu du futur et pourvu d’une poche 4D – d’où vient le jeu vidéo intitulé Yojigen Pocket – dont il tire tout ce que l’on peut imaginer comme objets étranges. L’appartement est plein de surprises qui apparaissent et disparaissent facilement, exactement comme dans Doraemon », éclairent les architectes. Pris au jeu de ce projet justement nommé par l’agence « Yojigen Poketto », le couple a désiré tester lui-même les lieux pendant quelques semaines avant l’arrivée des locataires. Philosophe de métier, Luis a ainsi pu expérimenter la stratégie de lutte contre la monotonie du quotidien joyeusement mise en œuvre par elii. architectes elii - Eva Gil Lopesino, Uriel Fogué Herreros et Carlos Palacios Rodriguez
Tout le mobilier a été dessiné sur mesure par les architectes.
www.elii.es localisation Madrid (Espagne) livraison 2017 bâti d’origine 1912 études 6 mois travaux 4 mois surface 33,60 m² coût des travaux 42 456 euros matériaux frêne et panneaux stratifiés (aménagements) / aluminium (menuiseries) / carrelage blanc (sol salle d’eau) / linoléum gris (sol séjour) fournitures aménagements dessinés sur mesure par les architectes voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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DUPLEX SANS COMPLEXE Dans le 17e arrondissement de Paris, une famille acquiert un duplex haussmannien de plus de 150 mètres carrés mais n’envisage pas d’y vivre sans une rénovation complète. Elle fait donc appel à l’architecte Anne-Laure Dubois pour aménager des espaces de vie contemporains tout en mettant en valeur l’existant. Et c’est aussi bien dans les gestes forts que dans les détails que l’architecte manie toutes les échelles et les styles pour une transformation réussie. texte laurie picout I photos david foessel
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À la demande des propriétaires, le séjour est aménagé à l’étage supérieur afin qu’il bénéficie des fenêtres en arc et de la lumière naturelle. L’étage inférieur, plus intime, regroupe les chambres.
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epuis la création de son agence à Paris en 2015, Anne-Laure Dubois est déjà l’auteure de la rénovation de nombreux appartements de la capitale. Le plus souvent c’est le bouche-à-oreille qui lui apporte de nouvelles commandes et cette fois-ci encore, le couple qui la contacte pour la rénovation d’un duplex dans le 17e arrondissement est ami avec d’anciens clients. La particularité : avant même de l’acheter, il tient à ce que l’architecte vienne visiter l’appartement de 152 mètres carrés, situé aux 4e et 5e étages d’un immeuble haussmannien, à l’angle d’un grand boulevard. L’objectif ? Connaître le potentiel du logement grâce à son expertise pour ensuite décider de l’acquisition ou non. Quand le couple se focalise sur l’entrée étroite et sombre, le séjour divisé sur deux niveaux avec
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un escalier imposant, une chambre à chaque étage et les placards peu fonctionnels, Anne-Laure Dubois met l’accent sur les hauts volumes, la lumière naturelle ou encore les transparences qu’elle pourrait créer. UNE FAILLE AU CŒUR Après l’achat, les nouveaux propriétaires proposent « d’inverser le fonctionnement des étages ». Le 4e étage est ainsi transformé en partie nuit avec quatre chambres pour les parents et chacun des trois enfants de cette famille recomposée. Le 5e niveau est dédié aux pièces de vie avec un séjour intégrant la salle à manger – et un piano à queue qui prendra place le long de la courbe d’un bow-window –, un salon pour la télévision avec un coin bureau et un lit d’appoint pour les amis et
L’architecte a profité de la courbure existante d’un bowwindow pour placer l’encombrant piano à queue dans le séjour et ainsi distinguer subtilement la salle à manger du salon.
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4e ÉTAGE 1 entrée 2 chambre parents 3 chambre enfant 4 salle d’eau parents 5 salle de bains enfants
5e ÉTAGE 1 cuisine 2 salle à manger 3 salon 4 salon de télévision/bureau
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Le niveau supérieur du duplex dédié aux pièces de vie s’articule autour d’un vaste séjour intégrant salon, salle à manger et piano à queue. À l’origine, cet espace était divisé en trois pièces comme l’indiquent encore les moulures au plafond.
« les moulures conservées au plafond témoignent de la volumétrie des trois pièces d’origine, aujourd’hui fusionnées en une seule. » Anne-Laure Dubois, architecte
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En contraste avec le séjour blanc, la cuisine se pare de nuances de gris : aspect béton brut au sol et couleur anthracite pour le mobilier sur mesure. De quoi mettre en valeur la brillance du terrazzo sur la table comme dans la niche.
enfin, la cuisine. De cette façon, le vaste séjour profitera des fenêtres en arc et de la lumière naturelle passant au-dessus des arbres plantés le long du boulevard. Le premier coup de crayon de l’architecte ? Supprimer le plafond de l’entrée afin de créer une faille en double hauteur qui apporte davantage de volumétrie et de luminosité dès le seuil de l’appartement. De généreuses ouvertures verticales ponctuent les différentes cloisons, permettant de rendre visibles les pièces de vie à l’étage depuis le niveau inférieur. L’escalier aussi se dévoile au travers des percements car, auparavant dans le séjour, il longe désormais l’entrée ; toutes les circulations sont ainsi regroupées dans ce nouveau cœur d’appartement. Ces façades intérieures ajourées, les vues qu’elles génèrent et la lumière naturelle zénithale confèrent à cette faille des allures de cour parisienne. UN HAUSSMANNIEN REVISITÉ Profitant des hauts volumes haussmanniens, Anne-Laure Dubois met l’accent sur la verticalité de l’appartement. Dès
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le placard de l’entrée, l’architecte joue avec une surface lisse, épurée et contemporaine, ponctuée de lignes droites – les portes – et d’étroites bandes creuses – les poignées. Plus qu’un simple dressing, il dissimule l’accès aux toilettes et à la salle de bains. Ce même principe est repris pour les rangements des salles d’eau et de la cuisine. Les portes des chambres, fabriquées sur mesure dans un style haussmannien, s’étendent jusqu’à 2,30 mètres de haut afin de profiter de la hauteur sous plafond de 2,78 mètres. Dans le séjour, l’architecte a tenu à conserver les moulures au plafond malgré les réticences des clients : « elles témoignent de la volumétrie des trois pièces d’origine, aujourd’hui fusionnées en une seule », explique-t-elle. Et pour ne pas dénaturer l’existant, la palette de couleurs reste volontairement restreinte. Alors que le blanc accentue la luminosité naturelle, un bleu nuit a été choisi pour le couloir d’accès aux chambres : visible depuis le seuil, cette nuance informe du caractère intime du lieu et incite à se diriger vers les espaces clairs et lumineux à l’étage.
La baie vitrée de la cuisine la connecte visuellement à l’entrée en double hauteur et au petit salon de télévision derrière l’escalier. Elle amène aussi la lumière naturelle des fenêtres sur rue, la cuisine n’ayant qu’une modeste ouverture sur cour.
Vues de l’appartement existant avant la rénovation et pendant le chantier.
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Les menuiseries en acier ont été réalisées sur mesure et peintes en blanc afin d’éviter le côté industriel du gris métallique. La tablette du bureau est en chêne comme le parquet au sol.
Les percements aménagés dans les cloisons enserrant l’escalier ont fait l’objet de reprises en béton afin de consolider la structure.
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Des spots intégrés à l’une des parois de l’escalier diffusent une lumière affleurant une marche sur deux.
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L’entrée bénéficie de la double hauteur du duplex. En bas, la double-porte bleu nuit indique le caractère intime des chambres ; en haut, les espaces de vie sont clairs et lumineux afin d’inciter à monter à l’étage.
L’escalier empiète sur l’une des chambres d’enfant mais intègre des rangements sous ses marches afin de gagner de la place. Le bleu nuit du couloir investit la chambre en y révélant notamment des éléments de mobilier.
Détails d’une menuiserie en acier et de la tablette en chêne, du terrazzo incrusté de fragments de pierre grise et ocre et des moulures d’origine au plafond du séjour.
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Dans les chambres d’enfants, des appliques noires à bras ont été choisies par l’architecte pour éclairer leur bureau dessiné sur mesure.
Le bleu habille aussi l’escalier dans l’une des chambres d’enfant, en plus d’un soubassement et d’une niche existante transformée en étagère de bureau. À l’identique, la chambre voisine revêt un jaune pâle. MATÉRIAUX CONTEMPORAINS Dès les premières esquisses, Anne-Laure Dubois propose trois matériaux principaux : l’acier, le verre et le bois. L’acier a été travaillé par un artisan serrurier qui a réalisé sur mesure les fenêtres intérieures de la cuisine et du salon de télévision ; toutes les menuiseries ayant été peintes en blanc dans le but d’éviter le style industriel, « trop tendance » pour les propriétaires. Et c’est au moment du chantier, en voyant un profilé acier en T, que l’architecte décide de le recycler comme main courante pour l’escalier. En contraste, les marches et contremarches de
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ce dernier sont en chêne, de même que les parquets existants du 4e étage qui ont été conservés. C’est donc tout naturellement que du chêne clair est utilisé pour les parquets du deuxième niveau, les bureaux dans les chambres des enfants et les étagères de la chambre parentale. Dans la cuisine, Anne-Laure Dubois choisit de faire fabriquer le plan de travail, la table à manger et la niche en terrazzo, sur mesure : avec les propriétaires, elle sélectionne un ciment blanc lumineux incrusté d’épais fragments de pierre grise et de minces incrustations ocre, en clin d’œil aux nuances de bois de chêne. Encore une belle façon d’adapter l’haussmannien à la vie contemporaine. architecte Anne-Laure Dubois www.aldubois.com localisation Paris (17e)
Dans la salle d’eau parentale et la salle de bains des enfants, AnneLaure Dubois s’inspire des niches haussmanniennes pour y intégrer les lavabos symétriquement opposés.
livraison décembre 2016 bâti d’origine fin XIXe siècle études 6 mois travaux 6 mois surface 152 m² coût des travaux 265 000 euros HT matériaux chêne massif naturel (parquets, escalier, tablettes bureaux et étagères) / grès cérame (sol et murs salles de bains, sol cuisine) / terrazzo (plan de travail cuisine, niche centrale) / medium laqué (façades aménagements sur mesure) / Corian® (éviers, lavabos) / acier peint en blanc (éléments de serrurerie et métallerie : poutre de reprise structurelle, verrières, garde-corps, main courante, piétement îlot central, porte coulissante cuisine, etc.) fournitures grès cérame porcelainé gamme Pro Architectura
Seuls les menuiseries et luminaires noirs contrastent avec les univers blancs des salle d'eau.
coloris gris finition mate de chez Villeroy & Boch (sols et murs salle de bains enfants et W.-C.) / W.-C. Geberit / grès cérame Tratti coloris bianco de chez Mutina, design Inga Sempé (murs salle de bains parents) / interrupteurs et prises LS 990 de chez Jung / parquet monolame en chêne Palais Royal vernis brosse mat de chez La Parqueterie Nouvelle (sol 5e étage) / radiateurs électriques gamme Harmony de chez Dolcewatt / suspension Moon 80 et lampe au sol Q de chez Davide & Groppi, Cilindro pl 15 blanc de chez Viabizzuno (luminaires entrée) / supension Simbiosi de chez Davide Groppi (luminaire salle à manger) / peintures Farrow and Ball, références Hague Blue (bleu), Babouche (jaune) et Pale Powder (bleu ciel) pour les chambres enfants, Strong White (blanc) pour le reste de l’appartement voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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VIVRE À L’ÉCOLE À l’ouest de Rotterdam, l’agence eklund_terbeek a métamorphosé une école devenue obsolète en appartements. Construit au début du siècle dernier dans un quartier maintenant très prisé des jeunes ménages, l’édifice accueille désormais six familles. Les qualités inhérentes au lieu sont mises en valeur par les architectes pour offrir des logements hautement désirables qui racontent une histoire tout en étant parfaitement adaptés aux modes de vie contemporains. texte maryse quinton I photos rené de wit
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Le couloir qui distribuait autrefois l’école est intégré dans l’appartement et dessert les pièces les plus privatives. Les briques existantes ont été conservées.
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Rotterdam comme ailleurs, reconstruire la ville sur la ville est aujourd’hui devenue une nécessité face à la raréfaction des opportunités foncières. La métropole néerlandaise encourage la rénovation de son patrimoine désaffecté en permettant à des groupes de particuliers d’acquérir des édifices en mauvais état, afin de les rénover pour les transformer en logements. C’est ainsi que six familles se sont constituées en coopérative d’habitants pour acheter une école désaffectée à l’ouest de Rotterdam, dans un quartier multiculturel devenu en quelques années de plus en plus populaire auprès des jeunes familles en quête de mètres carrés, d’un jardin ou d’une terrasse. Cette transformation est la première concrétisation de ce programme de soutien à l’habitat lancé par la municipalité. Elle s’inscrit dans une opération plus vaste comprenant deux autres groupes scolaires prochainement réhabilitées. À terme, les cours de récréation deviendront des jardins communaux. Les architectes Jenny Eklund et Dominique ter Beek se sont vu confier la métamorphose de douze classes réparties sur
trois niveaux et 1 030 mètres carrés. « Adapter un ancien bâtiment à un nouveau programme implique de travailler avec des contraintes supplémentaires, comme une structure donnée et des dimensions imposées, mais offre aussi des qualités et des opportunités supplémentaires, explique Jenny Eklund. Ici, les espaces existants ne correspondaient pas aux dimensions classiques des logements, mais offraient la possibilité de créer six lieux uniques avec des espaces à la fois monumentaux et intimes. » L’école accueille désormais six appartements dont la taille varie de une à trois classes avec le couloir adjacent. ARCHITECTES ET CLIENTS Si Jenny Eklund et Dominique ter Beek se sont chargés de la transformation globale de l’école, ils font également partie des six familles acquéreuses. Le couple, parents d’une petite fille, a pensé son appartement comme le reste du bâtiment : « Nous étions à la fois clients et architectes ! Nous nous sommes fixés pour objectif d'exploiter au maximum le powww.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Les salles de classes offrant 5 mètres de hauteur sous plafond, des niveaux intermédiaires sont créés pour accueillir des zones plus intimes, comme ici le bureau.
À la fois clients et architectes, Jenny Eklund et Dominique ter Beek ont choisi un appartement situé au rez-de-chaussée, ouvrant sur la cour commune.
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Rez-de-chaussée 1 entrée 2 séjour 3 cuisine/salle à manger 4 salle de bains 5 chambre
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Niveau intermédiaire 1 chambre 2 bureau
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Le mur entre les deux salles de classes a été supprimé au profit d’une vaste pièce de vie qui comprend une cuisine/salle à manger et le salon.
Les fenêtre existantes sont préservées, mais des vitrages plus performants ont été installés.
Une bibliothèque en bois réalisée sur mesure masque l’escalier d’accès au bureau.
Vues de l’école avant transformation.
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Derrière la bibliothèque, un escalier mène à l’un des bureaux, niché au-dessus de la pièce de vie.
Partiellement ouvert, le bureau profite de vues dérobées.
tentiel existant tout en réalisant un lieu spatialement riche, calme et équilibré, adapté à la vie de famille. Le défi principal consistait à créer des appartements conformes aux réglementations en vigueur et offrant tout le confort moderne, dans un budget limité et sans compromettre le caractère authentique et les détails », poursuit Jenny Eklund. Car il n’était pas question de faire disparaître l’histoire. Le couple s’est donc attaché à conserver au maximum les atouts caractéristiques de cette ancienne école : la monumentalité des espaces, les couloirs généreux, les hautes fenêtres ouvrant sur l’extérieur et celles arrondies séparant les classes des circulations, les cabines de toilettes ou encore les briques et les faïences d’origine. Bien que tous les appartements soient uniques, ils partagent les mêmes principes de base : les salles de classe contiennent les espaces de vie tandis que les pièces les plus intimes sont situées dans les cou-
La chambre de l’étage.
loirs. Les futurs habitants étant connus, ils ont travaillé main dans la main avec les architectes à la répartition des lots et aux envies de chacun. Le projet a ainsi été établi de manière collective afin que chaque famille puisse concevoir le lieu qui répond à ses besoins, ses envies et son budget. ESPRIT LOFT L’appartement de Jenny Eklund et Dominique ter Beek est situé au rez-de-chaussée. Il se compose de deux classes et de la zone de couloir adjacente sur environ 200 mètres carrés. Le couple a décidé de conserver la volumétrie, la brique jaune émaillée et les arches en brique dans la zone du couloir, les cinq cabines de toilettes, y compris les portes d'origine ainsi que les fenêtres intérieures emblématique de l’école. Le mur entre les deux salles de classe est supprimé afin de bénéficier d’un grand espace de vie, façon loft. La hauteur www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Une cloison en bois masque l’escalier qui mène au niveau supérieur où se trouve une autre chambre.
Les architectes se sont attachés à conserver l’histoire du lieu en préservant la monumentalité des espaces mais aussi les portes et fenêtres de l’ancienne classe.
Les anciennes cabines de toilettes sont conservées tout comme la brique d’origine.
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La salle de bains se trouve dans les anciens sanitaires de l’école.
sous plafond de 5 mètres a permis de créer trois niveaux intermédiaires destinés aux pièces les plus intimes (bureaux, chambre). Comme tous les autres appartements, il dispose d’un espace extérieur privatif. Pour Jenny Eklund, tout fut une subtile recherche d’équilibre : « L'aménagement intérieur mêle l'ancien et le moderne, le contemporain et le traditionnel mais aussi le raffiné et brutal. Tout a été pensé pour améliorer la qualité de l'espace et de la lumière afin de créer un lieu à l’atmosphère calme avec une esthétique minimale ». architectes eklund_terbeek architects Jenny Eklund et Dominique ter Beek www.eklundterbeek.com localisation Rotterdam (Hollande) livraison 2017 bâti d’origine 1912
études 24 mois travaux 12 mois surfaces 200 m² (appartement), 1 030 m² (bâtiment) matériaux béton (plafond, îlot cuisine) / plâtre blanc (murs) / polyuréthane blanc (sols) / carreaux de céramique anthracite (revêtement salle de bains) / noyer, laiton et pierre bleue belge (aménagements) fournitures baignoire et lavabos BDutch / luminaires suspendus Vintage Raak Amsterdam / chaises Fourmi d’Arne Jacobsen chez Fritz Hansen / sofa Cassina / chaises longues Shell chair de Hans Wegner chez Carl Hansen & Son et Lamino de Yngve Ekström chez Swedese / étagères, table, armoires de cuisine, îlot de cuisine, lits et banc dessinés sur mesure par les architectes voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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RETOUR AUX SEVENTIES À quelques kilomètres du centre-ville de Salzbourg, en Autriche, mais déjà à la lisière des champs cultivés, des grandes surfaces et des petites usines, le « Panzerhalle » – un ancien entrepôt de chars – est devenu un espace de commerce, de travail et de création. Fer de lance de ce nouveau complexe dynamique, le loft logé dans son toit, signé par les architectes de l’agence viennoise smartvoll, déploie son plan libre entre les murs de brique rouge, autour d’un escalier en béton sculptural. texte lucie cluzan I photos tobias colz/smartvoll
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Afin de redonner tout son sens originel à l’idée de loft, les architectes ont cloisonné le volume a minima et laissé la hauteur sous plafond – ici de 8 mètres – autant que possible dégagée. À gauche, dans le mur de brique, l’entrée principale du logement.
Entre les murs de briques de la vaste halle d’origine se glisse une nouvelle structure en béton qui supporte le niveau supérieur et la nouvelle charpente.
L
e « Panzerhalle » – littéralement le « hangar des chars » – est le nom qu’il tient de son dernier usage, à savoir la réparation de véhicules de l’armée. Cette construction de 200 mètres de long sur 50 de large fait partie de la « Struberkaserne » établie au tout début de la Seconde Guerre mondiale en 1939 à quelques kilomètres du centre-ville de Salzbourg. Le hangar, dont la construction date de la même année, a fait l’objet d’un agrandissement en 1952 et son utilisation a pris fin en 1995. Son destin post-militaire se décide après sa vente en 2006, avec l’idée de transformer le bâtiment – qui compte alors plus de 10 000 mètres carrés sur un seul niveau, divisés en quatre sections sous un faîtage qui culmine à 16 mètres de haut –, en un complexe regroupant un marché couvert, des espaces de coworking, un centre de bien-être, un restaurant et des bureaux. C’est suite au concours lancé en 2013 par le promoteur Marco Sillaber, et qui portait alors uniquement sur le loft, que la proposition de l’agence smartvoll est retenue. Suite à cela, au vu de la qualité de leur projet, les architectes se sont vu confier la transformation de l’ensemble du hangar.
UN PROGRAMME SANS CLIENTS ? Pas vraiment. Pour le commanditaire, l’objectif initial était de vendre le loft une fois l’ensemble des lots attribués. La demande programmatique devait donc rester classique avec un séjour, une cuisine, deux chambres avec salle de bains. Le loft a servi de fer de lance de la démarche pour l’exploitant de salles de cinéma et promoteur qui selon les architectes a été « un visionnaire ». En quoi ? En sa capacité à se lancer dans cette entreprise en ayant à l’esprit non pas le nombre de mètres carrés susceptible d’être dégagés et vendus, mais plutôt l’attractivité que peut dégager un lieu grâce à une architecture de qualité, reflet d’un état d’esprit. Comment en effet attirer des locataires à la lisière de la ville, loin de tout, si ce n’est en mettant en avant « un concept et l’envie de fonder, tels des pionniers, un quartier dynamique là où étaient réparés des tanks ». Aussi, au moment de l’attribution des boutiques et autres bureaux, « Marco Sillaber démarrait chacune de ses visites par le loft. Les personnes qui adhéraient à cet espace et à l’idée qu’il exprime étaient acceptées comme lowww.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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Le bloc cuisine, réalisé en pierre de lave et long de 7 mètres, se déroule sous l’escalier monumental qui dessert les pièces de l’étage et semble aussi le supporter.
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Des réserves ménagées en toiture composent des terrasses – l’une au nord et celle-ci côté sud qui inclut un jardin zen –, « des alcôves » selon les architectes.
COUPE TRANSVERSALE 1 loft 2 centre de beauté 3 marché couvert 4 restaurant 5 terrasse couverte restaurant
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Comme une façade intérieure, le bloc qui contient la cheminée à double entrée et le vestiaire est prolongé à l’étage par la salle de bains où un bandeau vitré est placé au ras du sol.
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Pensé comme une cachette, le spa n’est fermé par aucune porte. Pour autant, il est dissimulé des autres espaces par le bloc qui accueille la cheminée et le vestiaire recouvert de plaque à effet miroir.
cataires. Ceux qui demandaient où se trouvaient les portes et les pièces ne l’étaient pas », se souvient Philipp Buxbaum, architecte cofondateur de smartvoll. Une fois tous les différents lots disponibles loués, le promoteur décide de mettre le loft en vente. Pourtant, au moment de la signature il se rétracte et préfère le garder, notamment suite au buzz mondial, qui n’a pas cessé d’enfler depuis sa livraison deux ans auparavant, et aux multiples prix qui l’ont récompensé. « HARD » OU « SOFT » LOFT ? Les Américains établissent aujourd’hui une différence entre « hard » et « soft » lofts : les premiers sont ceux aménagés dans d’anciens locaux industriels, à l’esthétique brute, images d’Épinal du New York underground des années 1970 ; les seconds sont des logements neufs cherchant à reproduire, plus ou moins bien, le même type de volume. Ici, nous sommes dans le « hard », ce que revendiquent d’ailleurs les architectes de smartvoll, las de voir l’étiquette « loft » galvaudée et collée à « n’importe quel appartement dont la cuisine est ouverte sur le séjour ». Pour autant, l’intervention des architectes ne se
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Le spa à l’esthétique futuriste, oscillant entre Star Trek et James Bond, est éclairé par une fenêtre de toit. La baignoire est réalisée sur mesure en Corian®.
cantonne pas à la mise à nu des murs de brique, la pose d’un évier et la création d’une salle de bains. « Nous souhaitions revitaliser le charme originel de cet espace. Générosité et expérience spatiale des deux niveaux ont été des priorités », décrit Philipp Buxbaum. Il ne reste de l’existant que les hauts murs de brique et quelques corbeaux* en béton, vestiges de l’ancienne charpente. Les architectes recomposent un clos couvert en bois qui reprend la forme de celui qui a été déposé. Les sous-faces sont enduites à la chaux plutôt que peintes pour éviter un aspect trop uniforme ou neuf et ainsi mieux se fondre avec les matériaux déjà présents. UN ESCALIER SCULPTURAL ET STRUCTURANT L’intérieur réalisé entièrement en béton (lissé ou vernis) s’organise sur deux niveaux : un premier dont le seul espace clos est le spa ; un second desservi par un escalier à quatre volées, où se situent les chambres, une salle de bains et un petit salon. L’agence justifie le choix du béton pour « ses qualités fluides qui permettent de créer des transitions spatiales homogènes, sa patine qui se fait immédiatement et la possibilité
Pour assurer une continuité visuelle avec le sauna, le revêtement des murs de l’espace bain est réalisé lui aussi en frêne. Dans la douche, des linéaires LED intégrés font ressortir la mosaïque de verre blanche et soulignent les lignes anguleuses de cet espace.
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L’escalier sculptural forme comme un plafond au-dessus du bloc cuisine auquel il donne une dimension plus domestique. Il divise aussi visuellement les espaces.
Les marches suspendues ont une épaisseur allant de 20 à 8 centimètres, au plus fin, à leur nez.
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NIVEAU INFÉRIEUR 1 entrée 2 salon 3 cuisine 4 terrasse 5 salle à manger 6 séjour 7 spa 8 vestiaire 9 balcon
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NIVEAU SUPÉRIEUR 1 chambre 2 salle de bains 3 salon 4 vide sur terrasse 5 fenêtre de toit sur spa
L’aspect organique des courbes de l’escalier apporte une touche nuancée à l’esthétique brute de l’ensemble.
Vues du chantier. L’idée d’un moule dessiné en 3D et découpé par un robot 5 axes dans un bloc de polystyrène a été écartée du fait du prix élevé des devis. Le client s’en est alors directement remis à trois charpentiers repérés sur le chantier pour réaliser le coffrage de l’escalier, construit en trois semaines.
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En réduisant la largeur des coursives du niveau supérieur à un simple passage, les bandeaux vitrés apportent un maximum de lumière naturelle jusqu’au niveau inférieur. À l’image de l’étagère en acier, les éléments de mobilier semblent intégrés à la construction.
« nous souhaitions revitaliser le charme originel de cet espace. générosité et expérience spatiale des deux niveaux ont été des priorités. » Philipp Buxbaum, architecte
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Comme tout le mobilier, le lit est réalisé sur mesure en MDF. Dans le plus pur esprit loft, même la chambre n’est pas cloisonnée.
La célébration du plan libre se lit même dans le traitement de la douche, suspendue à 5 mètres du sol et contenue dans une boîte de verre.
qu’il offre de réaliser des formes assez complexes ». À ce titre, l’escalier est exemplaire. Sous une hauteur sous plafond pouvant atteindre les 8 mètres, il donne à la fois une échelle plus domestique à la cuisine et propose une expérience spatiale particulière. Il ne permet pas seulement d’aller d’un point A à un point B ; il offre des vues variées, structure les espaces en différentes zones plus ou moins intimes (jouer, dormir, cuisiner, manger, etc.), sans avoir à recourir à des murs. Un autre point fort du projet est d’avoir réduit au minimum la largeur des coursives de l’étage pour que la lumière naturelle provenant des baies vitrées se diffuse le plus possible dans la partie inférieure, plus sombre. Le loft est aujourd’hui proposé à la location pour des événements, des tournages ou bien des shootings photo. Élevé au rang de starchitecture, photogénique et tendance, on l’imagine bien vieillir tant l’équilibre qu’il dégage le rend atemporel. *Corbeau : pierre, pièce de bois ou de métal, de section verticale carrée ou rectangulaire, partiellement engagée dans un mur et portant une charge par sa partie saillante.
architectes smartvoll Philipp Buxbaum et Christian Kircher www.smartvoll.com localisation Salzbourg (Autriche) livraison 2015 bâti d’origine 1939 études 2 mois travaux 12 mois surface 350 m² matériaux bois (clos couvert) / béton (structure, revêtement) / chaux (enduit) / MDF (mobilier sur mesure) / acier (étagère) / pierre de lave (îlot cuisine) / frêne (revêtement pièces d’eau) / mosaïque (revêtement douche) / Corian® (baignoire) fournitures cuisine Grundig / four Gira / luminaires Mutina voir carnet d’adresses page 174 www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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MOBILIER ET LUMINAIRES Canapés, chaises, tables, rangements décoratifs et luminaires : nous avons arpenté les allées des salons de rentrée de Paris à Courtrai, pour dénicher le meilleur chez les éditeurs et fabricants. Entre rééditions de modèles historiques, pièces grand public, classiques ou plus confidentielles, voici rassemblée dans ces pages une sélection qui devrait vous permettre de concocter des univers en accord avec votre personnalité.
© Chris Tonnesen
sélection maëlle campagnoli
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1. Dorval Suspension lumineuse à LED, mêlant influences domestiques et industrielles (Lambert & Fils). Corps et têtes d’éclairage orientables en aluminium peint poudre, diffuseurs en PMMA et câble à longueur ajustable en polyester. Disponible en trois coloris. Corps : H.45 x L.35,5 x P.6 cm. Design SCMP Design Office. Modèle lauréat du prix Intérieur Award 2018, catégorie Objet, lors de la dernière édition de Biennale Intérieur de Courtrai. Prix sur demande. lambertetfils.com 2. Bordeaux Étagère murale en panneaux de fibres laqués anthracite, structure acier laqué anthracite (Bo Concept). H.160 x L.40 x P.32 cm. Design Morten Georgsen. 499 euros. www.boconcept.com 3. Terrazzo Table à manger avec plateau en terrazzo sur bois contreplaqué cerclé de laiton (Red Edition). Disponible en deux finitions (photo : Bianco). Piétement en acier laqué noir. H.75 x L.190 x P.90 cm. Prix public conseillé : 2 450 euros. www.rededition.com 4. Chrome Bell Lampe à poser avec abat-jour orientable en verre borosilicaté chromé semi transparent, socle et mât laqué époxy noir satiné (Ligne Roset). H.25 x diam.13 cm. Design Patrick Zulauf. 469 euros. www.ligne-roset.com Double page précédente : Daybe Banquette convertible en couchage d’appoint ou lit de jour (Northern). Le dossier se détache de l’assise et se place à l’avant. Piétement métal laqué, coque d’assise en contreplaqué et garnissage mousse recouverte de textile Kvadrat, disponible dans une gamme de quatre coloris. H.69 (avec dossier) x L.200 x P.92 cm (ou 120 en position couchage). Design Morten & Jonas. À partir de 2 800 euros. northern.no
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1. Fuuga Fauteuil enveloppant (Bolia). Piétement chêne disponible en finition huilée ou noire, assise et dossier rembourrés en mousse froide avec ouatage polyester recouvert de textile (dix coloris, laine, tissu ou velours). H.86 x L.92 x P.80 cm. Design Buselli, Garuti, Radaelli. À partir de 1 312 euros. www.bolia.com 2. Honey Lampe de table, abat-jour en verre fumé texturé et piétement en hévéa noir (Frandsen). H.38 x diam.26 cm. Design Guillaume Delvigne. Disponible prochainement, prix sur demande. www.frandsenretail.dk 3. Flora, Tray et Verde Canapé modulaire composer à partir de modules d’angle et de modules intermédiaires, étagère version basse en chêne noir et métal, et table basse en chêne noir et plateau terrazzo (Woud). Design Yonoh (Flora), Hanne Ilmann (Tray) et Rikke Frost (Verde). À partir de 1 283 euros le module d’angle et de 899 euros le module intermédiaire (Flora), 1 199 euros (Tray) et 1 499 euros (Verde). www.woud.dk 4. Superloop, Spy et XY180 Suspension modulable gradable, composée d’un cercle en profilé d’aluminium extrudé avec un bandeau LED intégré ou pouvant être équipé d’une combinaison de spots orientables Spy et de baguettes néon XY180, en Plug & Play, à déplacer et ajuster selon ses besoins (Delta Light). À partir de 739 euros. www.deltalight.com
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1. Cannage Canapé avec structure en hêtre massif teinté noir, embouts laiton (Red Edition). Cannage en rotin naturel. Revêtement en tissu, velours ou cuir. H.78 x L.160 x P.80 cm. Prix public conseillé : 4 590 euros. www.rededition.com 2. Nh1217 Lampe de table à poser ou à suspendre en verre soufflé opalescent et laiton (Artemide). H.12,7 x diam.14 cm (diffuseur) et H.5 x L.17 cm (base). Design Neri et Hu. 190 euros. www.artemide.com Où trouver Nh1217 : www.madeindesign.com 3. Planner MC300 Table basse en marbre et piétement métallique peint poudre noir (Fritz Hansen). H.40 x diam.80 cm. Design Paul McCobb. 1 288 euros. fritzhansen.com Où trouver Planner MC300 : www.silvera.fr 4. Postmoderne Bahut en noyer américain (Cinna). H.78 x L.180 x P.47 cm. Design Éric Jourdan. À partir de 4 029 euros. www.cinna.fr
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1. String system Système de rangements à combiner, composé de modules étagères, penderie, présentoir à chaussures et petits rangements en feutrine. Prix selon finitions et composition. string.se Où trouver String system : www.goodobject.me 2. Gaku Wire Lampe de table en frêne massif teinté noir, avec accessoires, ici le Gaku Bowl pour déposer de petits objets (Flos). Interrupteur variateur à deux niveaux d’intensité, alimentation sur prise. H.35 x L.35 cm (dimensions du cadre). 290 euros (lampe) et 30 euros (bol). flos.com 3. Alfred Table basse ou chevet avec plateau en chêne huilé blanchi, cadre acier anthracite et piétement métallique anthracite (Bolia). H.46 x diam.50 cm. Design Milia Seyppel. 299 euros (promotion à 179 euros jusqu’au 1er janvier 2019). www.bolia.com 4. Desdémone Lit avec cadre et tête de lit tapissés (Cinna). Structure en tube et panneaux multiplis. Cadre paré de mousse polyuréthane recouverte de ouate. Possibilité d'intégrer tout type de sommier. Fermeture invisible sur partie extérieure de la tête de lit. 160 ou 180 x 200 cm, tête de lit haute ou basse, disponible dans de nombreux coloris. Design Nasrallah & Horner. À partir de 3 603 euros. www.cinna.fr
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1. Chips Fauteuil lounge avec structure en hêtre ou frêne peint et tapissage textile (Ton). H.87 x L.94,6 cm x P.89,5. Design Lucie Koldová. Prix selon finitions et options. www.ton.eu 2. Kumo Canapé trois places (Hem). Structure acier peint époxy, tapissage 94 % laine vierge et 6 % polyamide. Disponible en deux couleurs : porcelaine et gris clair. H.80 x L.270 x P.90 cm. Design Andersen & Voll. 3 899 euros. www.hem.com 3. Maie Plenum Buffet à portes coulissantes parallèles permettant de réduire l’encombrement pour disposer d’un plus grand volume de rangement (Lago). Disponible en finition XGlass reproduisant les effets de différents matériaux (photo : marbre Nero Marquina) ou verre laqué dans une gamme de trente-deux coloris. H.75,3 x L.220,8 x P.56cm. Design Daniele Lago. À partir de 3 900 euros. www.lago.it 4. North 5666 Lampadaire à LED suspendu au plafond par un fin câble d’acier, équipé d’un contrepoids au sol guidant le cordon d’alimentation et permettant de positionner la tige en fibre de carbone de l’abat-jour à l’endroit souhaité (Vibia). Quatre finitions laquées, diffuseur en méthacrylate. Design Arik Levy. 798 euros. www.vibia.com Où trouver North 5666 : www.madeindesign.com
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1. Eames Fiberglass Side Chair DSX Réédition du modèle historique signé Charles et Ray Eames en 1950, avec piétement en tubes d’acier et coque d’assise en polyester teinté renforcé de fibre de verre (Vitra). Coque disponible en six coloris (photo : Red Orange) et piétement chromé ou finition époxy noire. H.82 (assise H.43) x L.46,5 x P.55 cm. 535 euros. www.vitra.com 2. Clyde Bibliothèque double face avec structure en acier tubulaire noire, pieds laitonnés et tablettes en MDF plaqué chêne noir (Ligne Roset). H.151 x L.191 x P.37,6 cm. Design Numéro 111. 2 753 euros. www.ligne-roset.com 3. Swim Table d’appoint en métal peint époxy pour un usage indoor et outdoor (Bibelo). H.54,5 x L.37 cm. Design Margaux Keller. 180 euros.
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www.bibelo.com 4. Paul Table bistro en noyer avec plateau en céramique en deux morceaux avec insert bois central (Dasras). H.77 x L.70, 80 ou 90 x P.70, 80 ou 90 cm. Design Didier Versavel. À partir de 1 334 euros. www.dasras.fr 5. 404 F Nouvelle version du fauteuil 404, désormais en chêne moulé et courbé, issu de forêts proches du site de production (Thonet). Disponible en chêne naturel et cinq coloris (photo black). H.78 x L.60 x P.54 cm. Design Stefan Diez. 588 euros. fr.shop.thonet.de
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1. Eora Chaise avec accoudoirs en frêne massif, assise et dossier tapissée textile micro damier (Monolithe Édition). H.77 x L.62 x P.55,4 cm. Design Guillaume Delvigne. 888 euros. www.monolithe-edition.com 2. Broche Suspension en laiton gradable sur demande, conçue comme une sculpture-lumière (DCW). H.26 ou 36 x L.133 ou 180 x P.103 ou 150 cm. Création Éric de Dormaël. 7 740 ou 9 360 euros selon modèle. www.dcw-editions.fr 3. Gabin Cabinet dont la vitrine est inspirée des motifs cannés (Hartô). Corps et tiroirs en MDF plaqué chêne naturel, poignées en laiton brossé. Portes coulissantes en métal perforé laqué mat. H.140 x L.100 x P.40 cm. Design interne. 1 850 euros. www.hartodesign.fr
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1. Balancer Lampadaire avec bras basculant et rotatif à 360 ° autour de la base (Northern). Acier laqué époxy noir et diffuseur en verre, variateur sur câble. H.170 x L.81 cm (bras mobile). Design Yuue. 820 euros. northern.no Où trouver Balancer : www.madeindesign.com 2. Belleville Luminaire issu de la collection Paname puisant son inspiration dans les quartiers de la Ville Lumière (Sammode). Disponible en version suspendue ou en applique, gradable ou non. Flasque et collier en inox, corps co-extrudé PMMA/CO, masque en inox. L.130 x diam.13,3 cm. Design Normal Studio. 799 euros. studio.sammode.com
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1. Marx Family Collection d’assises en liège naturel aggloméré (Movecho). Design José Ferreira. Prix sur demande. movecho.pt 2. Abric Fauteuil issu de la collection éponyme, inspirée de l’idée d’une couverture moelleuse qui tapisse la structure de l’assise (Bosc). Structure en hêtre massif, piétement en chêne massif, mousse haute résistance et tissu piqué de mousse. H.76 x L.100 x P.110 cm. Design Silvia Ceñal. À partir de 2 045 euros. www.bosc-leslandes.fr 3. Prismo Tables basses avec plateau carré en céramique et structure métallique peint époxy avec piétement circulaire (Leolux). H.32, 37 ou 60 x L.40, 60, 80 ou 100 x P.40, 60, 80 ou 100 cm. Design Edward van Vliet. À partir de 685 euros. www.leolux.fr 4. Lampadaire trois bras Lampadaire en acier, laiton et aluminium (Éditions Serge Mouille). H.210 x L.145 x P.135 cm. Design Serge Mouille, 1952. 5 996 euros. www.serge-mouille.com
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Cadres de fi lets inox INVISS sur-mesure, prêts à poser Jakob-France Sàrl 40 bis rue du Faubourg Poissonnière 75010 Paris Tél. 01 53 250 550 eMail: inox@jakob.fr www.jakob.fr
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1. Bok Table à dîner et chaise en chêne massif (Ethnicraft). Disponibles en finition naturelle ou noire. H.76 x L.168 x P.80 cm (table) et H.76 x L.53 x P.50 cm (chaise). Design Alain Van Havre. À partir de 879 euros (table) et 419 euros (chaise). www.ethnicraft.com
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EXPOSITION PAVILLON DE L’ARSENAL 21 boulevard Morland 75004 Paris www.pavillon-arsenal.com
FAIRE LA MÉTROPOLE AVEC LES HABITANTS
TRANSFORMATIONS PAVILLONNAIRES entrée libre du 14 décembre 2018 au 27 janvier 2019
Huit projets pilotes à Arcueil sous la direction de iudo menés avec les architectes : Erwan Bonduelle, FMAU, Tanya Klyne, Lafayette, Martinez Barat Lafore, Emma Saintonge, Septembre, Sophie Shiraishi Hugo Wakim
Da ta C ompta
projet réalisé dans le cadre de FAIRE
À DÉCOUVRIR | À LIRE
HABITER LE DÉSERT Hostile, isolé, sauvage, austère : contrée de fantasmes, le désert n’apparaît pas de prime abord comme un lieu de prédilection pour l’habitat. La cinquantaine de maisons présentées dans cet ouvrage prouvent avec brio qu’il est pourtant possible de dompter cet environnement très particulier. Les quelque 260 photos publiées illustrent à merveille un périple qui démarre des ÉtatsUnis pour se terminer en Afrique du Sud, avec des escales en Angleterre (!) et au Maroc, et mettent en avant les avantages de ces régions : vues panoramiques, lumière constante, réglementations moins coercitives, etc. Découpé selon trois chapitres (« Avec vue sur le désert », « Au sein du désert » et « Contre le désert »), le livre dresse ainsi un portrait quasi exhaustif des solutions apportées par les architectes qui ont bien compris que « désert et architecture se marient très bien : ils s’embellissent l’un l’autre ». Éditions Phaidon, novembre 2018, 256 pages, 25 × 29 cm, 39,95 euros
© éditions Phaidon
3 LIVRES À GAGNER ! p. 176
L’OPÉRA BASTILLE En 1875, Napoléon III commandait l’opéra Garnier. Presque cent ans plus tard, en 1989, c’est au tour de François Mitterrand de faire construire son pendant contemporain, l’opéra Bastille. À travers un récit chronologique, l’auteure livre tous les secrets d’un bâtiment très controversé : depuis le concours remporté à la surprise générale par le jeune inconnu Carlos Ott, jusqu’aux mystères de son acoustique parfaite. L’entretien avec l’architecte et la très large sélection d’illustrations viennent étoffer le propos et faire patienter avant d’aller assister à une représentation en live ! Christine Desmoulins, éditions du Patrimoine, collection Regards, octobre 2018, 68 pages, 24 × 26 cm, 12 euros
ARCHITECTURES SCOLAIRES Les écoles, collèges et lycées ne sont plus aujourd’hui ce qu’ils étaient au début du XXe siècle… L’établissement en plein air de Suresnes, où les élèves prenaient leurs leçons à l’extérieur dans l’espoir d’éloigner la tuberculose, pourrait-il encore voir le jour par exemple ? Pour répondre à cette question, il faut comprendre le bouleversement des techniques de construction et surtout des mœurs de l’époque, à l’origine de l’évolution de l’enseignement et donc de l’architecture scolaire. Une révolution à découvrir dans cet ouvrage très documenté à travers un panorama de projets en France et en Europe entre 1900 et 1939. Anne-Marie Châtelet, éditions du Patrimoine, collection Cahiers d’architecture, juin 2018, 176 pages, 16 × 21 cm, 25 euros
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À DÉCOUVRIR | À LIRE
MAISONS CULTES
PETITS ESPACES, GRAND STANDING Paris, Amsterdam, New York, Taipei, Sydney… Autant d’exemples de villes où la population ne cesse d’augmenter et où le moindre mètre carré devient une denrée rare. C’est alors aux architectes de trouver de nouvelles solutions pour concevoir des intérieurs fonctionnels avec le déjà-là. La centaine d’appartements, suites d’hôtels et maisons présentés dans ce livre sont classés dans treize chapitres thématiques qui explorent tous les moyens possibles pour optimiser l’espace. Découvrez ainsi comment installer un bureau dans seulement 4 mètres carrés, intégrer des rangements dans un plancher ou encore une cuisine dans un placard ! Éditions Gestalten, novembre 2018, 256 pages, 21 × 26 cm, 39,90 euros
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© éditions Parenthèses
KIRIGAMI D’ARCHITECTURES FRANK LLOYD WRIGHT Si l’origami est l’art japonais du pliage de papier (de « oru », plier et « kami », papier), son cousin le kirigami demande légèrement plus de dextérité : issu de « kiru » et « kami », il désigne l’art du découpage de papier. Encore peu répandue, cette pratique est dévoilée dans cet ouvrage grâce à quatorze projets phares du célèbre architecte américain Frank Lloyd Wright. De la magnifique église Unity Temple de 1908 au musée Guggenheim de New York en 1959, ses plus grandes réalisations sont illustrées d’un plan, une coupe, de photos et d’un texte explicatif. Viennent ensuite les gabarits prédécoupés et les informations nécessaires à la réalisation du kirigami : de quoi ravir passionnés et novices ! Marc Hagan-Guirey, éditions Eyrolles, octobre 2018, 60 pages, 28 × 35,5 cm, 24 euros
La centaine de maisons présentées dans cet ouvrage figurent parmi les plus remarquables jamais construites de 1900 à nos jours. Elles sont le résultat d’histoires uniques : la rencontre entre un architecte et ses clients, les relations – parfois faciles et harmonieuses, parfois tendues et éprouvantes – qu’ils vont tisser, l’aventure du chantier. Le récit de ces événements est scrupuleusement retranscrit par le spécialiste Dominic Bradbury, assisté du photographe Richard Powers qui a sillonné le monde pour immortaliser une énième fois ces trésors d’architecture. De l’hôtel Solvay de Victor Horta réalisé à Bruxelles en 1900 à la villa Savoye de Le Corbusier à Poissy (1931), de la maison sur la Cascade de Frank Lloyd Wright en Pennsylvanie (1939) à la Studhorse House de Tom Kundig érigée en 2012 sur une crête de la Meadow Valley, découvrez dans les moindres détails ces habitations privées devenues aujourd’hui un patrimoine mondial. Dominic Bradbury, éditions Parenthèses, collection Architectures, octobre 2018, 376 pages, 20,8 × 22,4 cm, 34 euros
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À DÉCOUVRIR | À LIRE
LES JARDINS DE LA HIGH LINE À NEW YORK
PARTAGER L’ARCHITECTURE AVEC LES ENFANTS Si l’architecture est l’affaire de tous, c’est souvent en comité restreint que les débats sont tenus et que les décisions sont prises. Pour consolider la relation des citoyens à la création architecturale, quoi de plus logique que de nous y confronter dès le plus jeune âge ? Après une exposition et un colloque du même nom, cet ouvrage recense plus de trente-six expériences où les enfants ont été amenés à prendre part à la réflexion : d’un suivi de chantier à Marseille à un concours de dessin en Bretagne en passant par la construction de cabanes à Grenoble ! Sous la direction de Francine Fort, éditions Parenthèses, octobre 2018, 192 pages, 17× 24 cm, 18 euros
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© éditions Ulmer
PETIT TRAITÉ DU JARDIN PUNK Dans ces pages, Éric Lenoir, paysagiste ayant grandi dans une cité HLM de l’Est parisien, réussit l’anti-livre de jardinage : entre guerrilla gardening et jardin en mouvement, ce manifeste aussi verdoyant que rebelle mêle réflexions et conseils pour « punkiser » son jardin. Auto-pépinière, régénération spontanée, jusqu’à la circulation de la tondeuse : l’auteur déculpabilise ce faisant le jardinier flemmard, l’incitant au lâcher-prise et même, comme le conseille le shakkei – technique chère aux Japonais – à voler… un morceau de paysage ! Des astuces à appliquer mais aussi à transgresser, évidemment – punk is not dead ! –, qu’il s’agisse de sa propre parcelle ou d’un pied d’arbre. Éric Lenoir, éditions Terre Vivante, novembre 2018, 96 pages, 21 × 15 cm, 10 euros
À la fois sauvage et urbaine, la High Line est devenue l’un des symboles de New York. Perché sur une voie ferrée désaffectée, cet aménagement s’impose aujourd’hui comme l’une des références du paysage contemporain. Si plusieurs publications lui ont déjà été consacrées, aucune ne s’était intéressée de près à ses plantations. Oubli réparé avec cette promenade en images qui déroule, sur 2,4 kilomètres de long, ce jardin sériel. Du sous-bois de Gansevoort à la gare de triage, pelouses et prairies fleuries se parcourent en bonne compagnie, celle du jardinier Piet Udolf qui, avec les agences Field Operations et Diller Scofidio + Renfro, a conçu ce parcours au milieu des gratte-ciel. Rick Darke et Piet Oudolf, éditions Ulmer, octobre 2018, 320 pages, 23 × 30,6 cm, 39,90 euros
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
CLICHÉS D’ARCHI C’est un rendez-vous attendu fiévreusement chaque fin d’année : le prix Architectural Photography Awards récompense la plus belle photo d’architecture parmi une première sélection de vingt clichés. Majestueuse vue aérienne ou minutieux détail constructif, image remplie de vie ou abandonnée, ces instantanés divers et variés racontent aussi l’état des lieux planétaire de la discipline, dévoilent certains bâtiments iconiques sous un nouveau jour, révèlent des trésors cachés. La récompense - sponsorisée en 2018 par Sto et Dornbracht et soutenue par le World Architecture Festival (WAF) et PICSEL - est revenue pour cette édition au photographe Pawel Paniczko et son cliché entre ombres et lumières du musée Long à Shangai, à découvrir, entre autres, dans ce portfolio ô combien inspirant.
© Ai Qing
texte thierry lapiche I www.archphotoawards.com
À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
Double page précédente : Seashore Chapel à Qinhuangdao (Chine) par Vector Architects
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© Eugeni Pons
Théâtre Théodore Gouvy à Freyming-Merlebach (France) par Dominique Coulon & Associés
© Marco Tagliarino
La place du Dumo vue depuis un balcon du Palazzo dell’Arengario à Milan (Italie) par Italo Rota et Fabio Fornasari
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
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© Pawel Paniczko
Musée Long à Shanghai (Chine) par l’Atelier Deshaus
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
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© Omer Kanipak
© James Newton
The Hive au Royal Botanic Gardens à Kew (Royaume-Uni) par Wolfgang Buttress
The Vortex au siège de Bloomberg à Londres (Royaume-Uni) par Foster + Partners
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
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© Roman Robroek
Centrale électrique semi-abandonnée dans le quartier de Kelenföld à Budapest (Hongrie)
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
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© Shao Feng
Poste-frontière Hong Kong – Zhuhai – Macau par Arcplus
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À DÉCOUVRIR | PORTFOLIO
© Aldo Amoretti
Azur Arena à Antibes (France) par Auer Weber architects
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© Zhu Wenqiao
Baigneurs sur le bord de la rivière en face de Raffles City Chongqing (Chine) par Safdie Architects
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LE
CRAC DES
CHEVALIERS
CHRONIQUES D’UN RÊVE DE PIERRE Cité de l’architecture & du patrimoine ◇ Palais de Chaillot ◇ M° Trocadéro #ExpoCrac citedelarchitecture.fr ◇
Graphisme/illustration : Noémie Barral
EXPOSITION 14 SEPT. 2018 – 14 JANV. 2019
NOUVEAUX MONDES | À DÉCOUVRIR
GARDER L’EMPREINTE DES AUDACIEUX LE MONDE DE JEAN-PIERRE LYONNET Quand un illustrateur-historien redonne de la couleur, de la perspective et de la vie aux inventions architecturales chahutées par le temps qui passe. texte béatrice durand | images jean-pierre lyonnet
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Marcheurs parisiens, levez la tête, les balcons vous regardent (ici conçus par Léon-Joseph Madeline en 1939 et par Auguste Perret entre 1929 et 1932).
L
es lecteurs de la première heure d’Architectures À Vivre auront peut-être reconnu son trait. Jean-Pierre Lyonnet était là dans le tout premier numéro1. Son « carnet de croquis », réalisé en duo, faisait visiter un quartier d’une trentaine de maisons des années 1930, édifiées par un entrepreneur atypique de Dunkerque. L’article prolongeait son guide architectural Villas modernes : banlieue ouest 1900-1939, paru trois ans plus tôt, qui offrait une découverte des maisons remarquables de l’ouest parisien. Associant carte de repérage, dessins de l’état originel et descriptions, l’ouvrage invitait à une belle promenade savante. Vingt ans plus tard, le dessinateur cherche toujours à tordre le cou à l’indifférence des passants et à faire lever les têtes pour qu’elles observent les qualités des paysages urbains. LA GUIMARDISE COMME VERTU CARDINALE Né en 1952, Jean-Pierre Lyonnet est d’abord un grand promeneur. « C’est Hector Guimard qui m’a amené à marcher et à dessiner », explique-t-il. Leur rencontre a eu lieu autour de 1969, aiguillonnée par la campagne de soutien qui avait tenté de sauver le Castel Henriette, une villa édifiée à Sèvres, au tournant du XXe siècle : « Son architecture, asymétrique, induit un déséqui-
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libre dans le regard qui m’intriguait, et qui, étonnamment, me semblait familier. » Depuis, le dessinateur a affiné son approche au contact des œuvres de l’architecte. « On ne peut pas dessiner Guimard ! Rendre la manière dont les formes disparaissent dans la matière est impossible ! », sourit-il. Le cas Guimard présente en effet plus de circonvolutions qu’escomptées, la mise en perspective de ses courbes résistant à son crayon. Autre difficulté, les plans, correspondances et œuvre bâtie de l’architecte ont largement disparu. Avec 26 projets détruits sur 53 réalisés, Guimard est « le champion incontesté de la destruction en France »2 – son palmarès excède largement celui d’Auguste Perret (6 sur 76), d’André Lurçat (3 sur 102) ou de Le Corbusier (9 sur 74), ce qui révèle au passage une patrimonialisation qui a davantage profité aux modernes. Paradoxalement, ces obstacles ont nourri plutôt qu’anéanti la démarche du dessinateur, en l’incitant à se lancer dans des recherches historiques. En l’absence de plans originaux, quand seules subsistent des photos en noir et blanc, retrouver l’organisation intérieure, la logique des toits ou la couleur des lieux a tout d’une enquête policière. Dans ce processus, le dessin se fait outil de savoir et les archives, trésor d’indices. Tout à son étude graphique, l’historien croise les documents pour reconstituer l’œuvre disparue.
96, rue Notre-Dame-des-Champs, immeuble de Léon-Joseph Madeline (1939) / 51, rue Raynouard, immeuble d'Auguste Perret (1929-32)
À DÉCOUVRIR | NOUVEAUX MONDES
Villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens à Croix, près de Lille (inaugurée en 1932, ouverte au public depuis 2015).
Concordance de traits : les cernes et aplats du dessinateur rehaussent les lignes et formes modernistes, comme ici, avec la Villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens.
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À DÉCOUVRIR | NOUVEAUX MONDES
Paris-Manhattan : beau comme la rencontre fortuite d’une tour effilée et de machines à gratter le ciel dans une cité imaginaire.
ENQUÊTE SUR LES ASSAUTS DU TEMPS Guimard n’était que le commencement d’un processus. Et de l’aveu du dessinateur, son trait sied mieux à certains partis architecturaux : les volumes, la matière, l’ombre et la lumière, les lignes de fuite s’y prêtent à merveille. Claude-Nicolas Ledoux l’impressionne par le dépouillement de son architecture, son traitement très graphique, qu’il juge unique en son siècle, le XVIIIe. Le Corbusier le captive autant qu’il l’effraie par l’étonnante actualité de ses créations, plus de cinquante ans après sa mort. Aimanté par la radicalité de telles œuvres, le dessinateur questionne leur devenir – d’où son décompte des destructions des uns et des autres. Considérées ensemble, ses enquêtes dessinées ont à cœur de révéler des œuvres en prise avec le temps qui passe. Qu’elles aient été détruites pour avoir été réalisées au mauvais moment, comme les « Propylées de Paris » – les barrières d’octroi réalisées entre 1785 et 1788 par Ledoux, à peine construites, déjà malmenées par l’embrasement révolutionnaire. Qu’elles aient été abattues, en dépit de
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l’implacable instinct de protection de leur auteur, comme les quelques-unes de Le Corbusier, pour certaines détruites quand il était au faîte de sa carrière. Qu’elles aient été encensées un temps, avant d’être complètement oubliées, comme les réalisations Art déco de Charles Siclis, un architecte et décorateur haut en couleurs, vedette des publications des années 1920 et 1930, dont il ne reste rien, pas même la notoriété. Qu’elles aient été oubliées un temps, puis encensées à nouveau, comme les œuvres de Guimard, largement détruites, redécouvertes puis célébrées, non sans l’intervention de fervents « hectorologues » dont il fait partie3. En un sens, le dessinateur cherche à élucider les mystères de la postérité. BANDE ORIGINALE Les architectures de Jean-Pierre Lyonnet sortent rarement seules : les entrées d’usines anglaises marchent par trois, les balcons de Paris s’alignent par douze, quand les portes d’octroi de la capitale forment une belle troupe de
En haut : entrées d’usines de Thomas Wallis : India of Inchinnan près de Glasgow (1930-31), Firestone à Brentford (1928-29 détruite en 1980), Hoover dans la banlieue de Londres (1932-38). / En bas : portes d’octroi de l’enceinte des Fermiers généraux (1785-88) de Claude-Nicolas Ledoux, barrières du Mont-Parnasse, de l'Étoile, des Vertus et Saint-Martin.
Collection d’originaux : entrées d’usines aux motifs « égypto-mayas » (Wallis) ou barrières d’octroi aux formes épurées (Ledoux).
près de cinquante congénères. Le goût de la collection, l’illustrateur le tient de l’enfance. Avec un air amusé, il raconte comment garçonnet, il connaissait déjà toutes les espèces de chauve-souris répertoriées dans les deux tomes du Larousse de la bibliothèque familiale. « Certains milliardaires collectionnent les maisons de Mallet-Stevens. Moi, je n’ai pas autant de moyens, mais je suis un vrai collectionneur virtuel… de revues et d’archives ! », plaisante-t-il. L’art de l’inventaire n’est pas qu’une obsession tenace, il est structurant de sa réflexion sur l’architecture. En présentant les édifices en série, le dessinateur soumet les objets à une méthode quasi scientifique. Mais ses séquences célèbrent moins la répétition qu’elles ne mettent à l’honneur la force de création dans des variations sur un même thème. En se consacrant aux destins incertains des œuvres, en révélant l’unique par le multiple, l’historien dresse les contours du legs peut-être le plus fécond de la modernité : il cerne ce qu’est une invention architecturale, portée par un auteur identifié et fondée
sur une singularité capable de survivre à l’effondrement des murs. Longue vie à l’audace ! B. Dupont et J.-P. Lyonnet, « L’excentrique de l’Excentric », Architectures À Vivre n°1, juillet-août 2000. 2 Guimard perdu : histoire d’une méprise, p.12. 3 En 2003, le dessinateur fonde le Cercle Guimard pour promouvoir l’œuvre de l’architecte. L’association réunit aujourd’hui 400 adhérents. 1
Ouvrages : Villas modernes : banlieue ouest 1900-1939 (avec Christine Desmoulins), Éditions Alternatives, 1997 ; Guimard perdu : histoire d’une méprise (avec Bruno Dupont et Laurent Sully Jaulmes), Éditions Alternatives, 2003 ; Robert Mallet-Stevens architecte (collectif), Éditions Alternatives, 2005 ; Les Propylées de Paris 1785-1788, Claude-Nicolas Ledoux, Éditions Honoré Clair, 2013 Portfolios : La Villa Cavrois, Robert Mallet-Stevens, Éditions Christian Collin/État de stock, 2015 ; Les Derniers Balcons de Paris, Éditions Christian Collin/État de stock, 2019 Cercle Guimard : www.lecercleguimard.fr www.avivremagazine.fr | architectures à vivre
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CARNET | D'ADRESSES
36 Design | Portrait de marque Designers Studio 5.5 Claire Renard, Jean-Sébastien Blanc, Anthony Lebossé et Vincent Baranger 8, rue Popincourt 75011 Paris info@5-5.paris www.5-5.paris Fabricants et marques Ober Surfaces® www.ober-surfaces.com Oberflex® www.oberflex.com Marotte www.marotte.fr 38 Design | Rencontre Designer Patrick Jouin ID – Patrick Jouin 8, passage de la Bonne Graine 75011 Paris agence@patrickjouin.com www.patrickjouin.com 40 Design | Rencontre Designers matali crasset 26, rue du Buisson Saint-Louis 75010 Paris www.matalicrasset.com Patrick Norguet 36, boulevard de la Bastille 75012 Paris info@patricknorguet.com www.patricknorguet.com Marque Concrete LCDA www.concrete-beton.com 48 Design | Actus Designers Studio GGSV Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard 57, boulevard de la Villette 75010 Paris studio@ggsv.fr ggsv.fr 52 Aménagement | Intérieur Architectes Fraher Architects First Floor, Unit F Damsel House, Dragonfly Place London SE4 2FN United Kingdom t. +44 (0)20 82 91 69 47 mail@fraher.co www.fraher.co 174
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69 Aménagement | Pratique Architectes Septembre 91, avenue de la République 75011 Paris t. 09 86 25 51 22 contact@septembrearchitecture.com www.septembrearchitecture.com Entreprise générale Batifun 38, rue d’Enghien 75010 Paris batifun@hotmail.fr Serrurier Synapses Villa des Carrières Fontenay-sous-Bois t. 06 62 45 74 54 73 Aménagement | Pratique Architectes KC design studio Chun-ta Tsao et Kuan-huan Liu 1F., No.44, Aly. 1, Ln. 77 Nong’an St., Zhongshan Dist. Taipei City 104 Taiwan (R.O.C.) t. 886 25991377 f. 886 25991377 kpluscdesign@gmail.com www.kcstudio.com.tw 77 Aménagement | Pratique Architectes J.Roc Design Jeremy Roc Jih 90 Wareham Street, Unit 203 Boston MA 02118 United States t. (617) 712-5510 jeremy@jrocdesign.com www.jrocdesign.com 82 Maison | Spécial lofts et appartements Architectes elii Uriel Fogué, Eva Gil et Carlos Palacios C/ Maestro Arbós, 3. 28045 Madrid España t. (+34) 915 048 352 info@elii.es www.elii.es
94 Maison | Spécial lofts et appartements Architecte Anne-Laure Dubois Architecte 91, avenue de la République 75011 Paris t. 06 74 02 26 96 annelaure.dubois@outlook.fr www.aldubois.com Entreprise générale CRD, Conseil en rénovation et décoration 4, rue Botzaris 75019 Paris Spécialiste terrazzo GMR 4, avenue de Coeuilly 94500 Champigny-sur-Marne t. 06 60 47 05 27 f. 01 48 82 37 99 www.terrazzo-gmr.fr 108 Maison | Spécial lofts et appartements Architectes eklund_terbeek architects Jenny Eklund et Dominique ter Beek Mathenesserdijk 416b 3026 GV Rotterdam Holland t. +31 (0)10 4760890 eb@eklundterbeek.com www.eklundterbeek.com 120 Maison | Spécial lofts et appartements Architectes smartvoll Philipp Buxbaum et Christian Kircher Nußdorfer Strasse 65/27 A-1090 Wien Austria t. +43 1 310 18 18 office@smartvoll.com www.smartvoll.com À propos du carnet d’adresses Outre les références des fabricants et revendeurs des produits présentés dans ce numéro, ce carnet d’adresses compile les coordonnées des architectes et celles des entreprises et artisans ayant participé à la mise en oeuvre des maisons publiées. Pourquoi ? Par respect de leur travail et souci de rendre accessible leurs savoirfaire. Ce carnet étant transmis par les architectes et vérifié par nos soins, nous vous prions par avance de nous excuser pour les éventuels oublis qu’il pourrait occasionner.
À VIVRE ÉDITION 34, rue Périer 92120 Montrouge t. 01 53 90 19 30 www.avivremagazine.fr président Olivier de La Chaise (olivier.delachaise@avivre.net) assistante de direction Houyame Morin-Pierre (hmorin@avivre.net) ARCHITECTURES À VIVRE RÉDACTION rédacteur en chef Jordi Patillon ( jpatillon@avivre.net) directeur de la création et de la production Romuald Leblanc (rleblanc@avivre.net) assistante de rédaction Nolwenn Le Bœuf (nleboeuf@avivre.net) comité de rédaction Olivier de La Chaise, Jordi Patillon, Nadège Mevel, Romuald Leblanc et Thomas Leguay conception et réalisation de la maquette Thomas Leguay (tleguay28@gmail.com) correctrices Violaine Aurias (violaine.aurias@gmail.com) Emmanuelle Josse (ejossepro@gmail.com) iconographe Stefan Stojancevic (stojancevic.stefan@gmail.com) traitement des plans Régis Riguidel (regis@rr-a.fr) IMPRESSION Roto Smeets (Doetinchem, Pays-Bas) ONT COLLABORÉ A CE NUMÉRO journalistes Sarah Belmont, Maëlle Campagnoli, Lucie Cluzan, Béatrice Durand, Charlotte Fauve, Elisabeth Károlyi, Pierre Lesieur, Laurie Picout, Maryse Quinton et Raphaëlle Saint-Pierre photographes Chuck Choi (c@chuckchoi.com, www.chuckchoi.com) David Foessel (davidfoessel@gmail.com, davidfoessel.com) Hey!Cheese (cheese.hey@gmail.com, www.heycheese.com) Imagensubliminal – Miguel de Guzmán + Rocío Romero (central@imagensubliminal.com, imagensubliminal.com) Adam Scott (adam@adamscottimages.com, www.adamscottimages.com) René de Wit (renejhdewit@gmail.com, www.architectuurfotografie.com)
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JEU | CONCOURS
LA RÉDACTION VOUS FAIT GAGNER Trois exemplaires du livre « Habiter le désert »
Éditions Phaidon, novembre 2018, 256 pages, 25 × 29 cm, 39,95 euros
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© éditions Phaidon
Un somptueux recueil rassemblant d’incroyables maisons parfaitement intégrées dans leur milieu désertique. Mystérieux, sublime et hostile, le désert attire les architectes, les propriétaires ou les voyageurs en quête d’isolement. Les cinquante résidences présentées dans cet ouvrage ont été choisies pour la relation particulière qu’elles entretiennent avec cet environnement réputé inhospitalier. Chaque projet, illustré par de superbes photographies, répond à sa manière à cette question : comment vivre dans le désert au XXIe siècle ?
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