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Salut à toi, voyageur.euse
Cette année, je t’emmène faire un tour du monde avec moi. Pour cette première édition, nous allons faire un saut à plus de 5 500 km de Bruxelles et atterrir au Mont-Royal, là où Montréal et ses alentours s’étendent à perte de vue. Montréal ne serait pas cette ville incroyable et chaleureuse sans les Montréalais ! Si toi aussi tu es un.e étudiant.e qui va bientôt y vivre une aventure exceptionnelle ou si tu es simplement curieux.se de découvrir la Belle Province et les évènements qui y ont lieu, alors tu es à la bonne place.
Montréal qui tiendrait son nom du fameux Mont-Royal (Mont réal) est une des villes les plus en vogue du Québec et l’endroit incontournable pour les festivals d’été et les matchs de hockey à la saison d’hiver (GO HABS GO !). L’île qui borde les rives du fleuve Saint-Laurent est une délicate union entre attitude américaine et charme européen où les traditions et la modernité ne font plus qu’un. Parce que, savais-tu que Montréal est également, après Paris, la deuxième plus grande ville francophone du monde et que sa diversité culturelle (on parle quand même de 120 ethnicités rien qu’à MTL) fait d’elle un centre cosmopolite apprécié de tous ! Montréal est une ville universitaire qui fait le bonheur de 25 000 étudiants internationaux provenant de 150 pays. Elle a même été élue la meilleure ville étudiante d'Amérique du Nord.
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Maintenant que nous sommes à Montréal, il fait chaud, très très chaud - en mai 2022, le thermomètre a frôlé les 30°C alors que nous venions de terminer un mois d’avril terriblement froid avec encore de la neige pendant quelques jours – et les terrasses estivales sont de retour pour le plus grand bonheur des étudiant.e.s et des familles ! Après une période difficile pour les restaurateur.ice.s, les restaurants sont à nouveau repris d’assaut et c’est là que nous allons débuter notre première expérience montréalaise : l’eau gratuite (avec glaçons), la nourriture locale
et…. les taxes + pourboires qui ne sont malheureusement pas inclus dans le prix final. Mais sans la gentillesse des montréalais (et des Québécois.e.s en général), l’expérience n’a pas autant de saveur qu’une première poutine. Oublie les formules de politesses ringardes, ici tu tutoieras autant les serveurs.euses que les employé.e.s de magasin qui prendront le temps pour toi à base de Salut, comment ça va ? Je m’appelle X et je serai votre serveur.se le temps de votre visite. La première fois, c’est assez déroutant et puis tu commences, toi aussi, à prendre part à la discussion et cela rend le moment encore plus agréable et plus convivial.
A Montréal, il est rare de passer à côté d’un restaurant de poutine et de ne pas y goûter en tant que touriste ou étudiant.e de passage. Tu connais sûrement ce plat riche à base de frites garnies de fromage en grains (qui couine) et de sa sauce brune qui est le met québécois le plus populaire au monde. La Banquise, Ma poule mouillée ou Blackstrap BBQ sont les endroits incontournables de la ville pour y déguster la poutine et ses nombreuses déclinaisons délicieuses : foie gras, gibier, fruit de mer, façon mexicaine, asiatique ou indienne etc. La poutine n’est, heureusement, pas le seul plaisir culinaire à découvrir : le smoked meat, les bagels, les crèmes glacées ou encore la queue de castor (beignet plat en forme de queue de castor) sont des spécialités à ne pas manquer lors de ton voyage. Si il y a une chose que j’aime à Montréal, c’est son dynamisme. Que tu préfères l’hiver à l’été, il y aura toujours des activités pour satisfaire tes envies. Ici, le hockey sur glace est le sport national qui fait vibrer le cœur des Québécois.e.s et des Canadien.ne.s d’octobre à mai au centre Bell de Montréal. Les Canadiens de Montréal en est l’équipe professionnel et porte les couleurs rouge, bleu et blanc depuis 1909 ! Si tu as la chance de prendre part à un de leurs matchs contre une équipe américaine ou canadienne, tu reconnaitras tout bon supporter grâce à leur
jersey tricolore et leurs fans chantant go Habs go ! qui résonne parmi les coups de stick ou les bagarres entre les joueurs des équipes adversaires (crois-moi, c’est fréquent). Le Hockey est une passion qui se transmet au sein de la famille et entre ami.e.s : les rues de Montréal sont noires de monde et encombrées par les fans qui se rassemblent dans les bars sportifs avant les matchs, les McDonalds aux alentours sont assaillis par les familles habillées aux couleurs des Habs et les policier.ère.s sont obligé.e.s de bloquer les rues par mesure de sécurité. Bref ! C’est un spectacle amusant en hiver. Le mois de juin, quant à lui, annonce la saison des festivals et des activités en plein air. Actuellement, les Francos de Montréal se prépare, le Bal de la Reine a été lancé fin mai avec le succès de la série Bridgerton sur Netflix, le parc d’attraction la Ronde a également réouvert ses portes sur l’île Sainte Hélène, dans les parcs de la ville, nombreux.ses sont ceux qui y font des picnics ou des jeux sportifs sous un ciel bleu (n’oublie pas ta crème solaire, indispensable ! ) et la plage artificielle de l’horloge en face du port de Montréal est l’endroit idéal pour se détendre et admirer les trésors architecturaux du quartier du Vieux Port. Comme tu peux le voir, au printemps et en été, il est peu probable de s’ennuyer. Si tu veux avoir une idée des festivals qui auront lieu cette année à Montréal, tu peux te rendre sur le site mtl.org qui a une page consacrée aux festivals « L'été 2022 est la saison des festivals à Montréal ! » .
La fête, la gastronomie et le sport c’est bien mais découvrir la culture du Québec et du Canada est une étape à ne pas négliger quand on veut s’intégrer à la communauté locale. Dans les rues du Vieux Port ou dans les galeries du musée des Beaux-Arts de Montréal , tu verras des références à l’art et à la culture inuit, peuples autochtones des Territoires du Nord et du Nunavut. C’est l’occasion d’observer (tu peux également acheter) des sculptures, des gravures et des bijoux authentiques et d’en apprendre plus
sur ces peuples longtemps labellisés comme « indiens » . De plus, si tu te déplaces en métro, tu verras de nombreuses fresques et des noms de stations qui sont des références au passé colonial du Nouveau Monde et aux figures historiques de Montréal.
La fête, la gastronomie et le sport c’est bien mais découvrir la culture du Québec et du Canada est une étape à ne pas négliger quand on veut s’intégrer à la communauté locale. Dans les rues du Vieux Port ou dans les galeries du musée des Beaux-Arts de Montréal , tu verras des références à l’art et à la culture inuit, peuples autochtones des Territoires du Nord et du Nunavut. C’est l’occasion d’observer (tu peux également acheter) des sculptures, des gravures et des bijoux authentiques et d’en apprendre plus sur ces peuples longtemps labellisés comme « indiens » . De plus, si tu te déplaces en métro, tu verras de nombreuses fresques et des noms de stations qui sont des références au passé colonial du Nouveau Monde et aux figures historiques de Montréal.
La culture de Montréal c’est aussi une culture linguistique très enrichissante ! En six mois d’échange, il n’est pas étonnant que j'ai assimilé une infime partie du lexique de la langue française au Québec. A la lecture de cet article, tu as peut-être pensé à des sacres (jurons) connus et à des expressions typiques de la province. Savais-tu que cette marque identitaire est tirée de leur héritage religieux ? De nos jours, ils sont surtout employés pour faire passer une émotion assez intense, généralement la colère, la peur, l’envie, la reconnaissance ou la stupéfaction. Il a y a une connotation vulgaire, voire un défaut de langage lorsqu’on utilise ces expressions mais pour ton plus grand plaisir et pour enrichir ton pauvre vocabulaire, je vais (exceptionnellement) te faire une liste de ces sacres que tu serais amené à entendre dans les rues de Montréal.
Petite liste des sacres québécois (et non, ils n’y sont pas tous)
Criss(e) = Christ, on ajoute du punch à une phrase
Calisse = s’utilise de la même façon que Criss mais plus intensément
Ciboire = parfois avec « saint » devant, il exprime une émotion négative, du découragement
Maudit = expression d’accentuation
Osti = juron employé avec une personne ou une chose
Sacrament = si tu vas au Québec en hiver, ce sacre aura d’autant plus de puissance, c’est un adjectif
Simonaque = exprime un excès
Tabernak = le plus profane de tous les sacrements, c’est celui qui a le plus d’impact, qui soulage le plus
Exemples
Osti de crisse de tabernak de calisse évidemment, cette phrase exprime un sentiment de colère ou de dérision. En anglais, on pourrait traduire cette phrase par Jesus f****** Christ !
Decriss !
Il est plus sage de partir si, un jour, cette expression t’est adressée.
J’m’en câlice / J’m’en crisse
Quand quelqu’un t’embête avec ses histoires de couple trop compliqué, pour être franc.he, tu t’en fous de ces problèmes.
J’ai le feu au cul !
Et non, ça veut dire que quelqu’un est très énervé.
Maudit niaiseux !
Et bien… tu es une espèce d’imbécile.
Osti de cave / Osti de colon
Sans y aller par quatre chemins, tu es un.e idiot.e.
Y fait frette, câlice !
Mon expression préféré en hiver.
Lâche-moé, Jérusalem !
Celle-là je l’aime bien : si on t’embête, tu as envie qu’on te laisse tranquille. On peut traduire cette phrase par « Non mais, tu vas me laisser tranquille ! »
Voilà, maintenant que tu en sais plus, je suis sûre que le choc culturel sera moins impressionnant. Montréal est une ville qui vit et évolue au rythme des saisons et qui a une grande richesse culturelle. C’est peut-être pour cela qu’elle attire et pousse, chaque année, de nombreux.ses étudiant.e.s belges et français.es d’étudier ou de poursuivre leur parcours professionnel à VilleMarie (nom donné à la première colonie en 1642 et qui devint Montréal par la suite).
J’espère que ce voyage court mais enrichissant t’aura permis d’en apprendre plus sur la ville qui m’a accueillie durant ces six longs mois d’hiver et que cela te donnera envie de t’y rendre pour les prochaines vacances ou pour y effectuer un échange universitaire, voire un stage. Il existe également une alternative si tu souhaites t’y rendre pour y travailler ou pour voyager : n’hésite pas à te renseigner sur le programme visa-travail (PVT) qui est une opportunité unique pour les personnes de 18 à 30 ans de partir un an au Canada, d’y travailler six mois et de voyager autant que tu veux à l’intérieur et à l’extérieur du territoire. Chaque année, le gouvernement canadien offre (varie selon les années) pas moins de 750 place pour les Belges et plus de 7 000 pour les Français.e.s (qui peuvent rester une année de plus au Canada).
Sur ce, On se revoit bientôt pour un prochain voyage à l’autre bout du monde !