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ASPECTS À CONSIDÉRER CHAPITRE 1
Guide d’implantation : Serre individuelle en maraîchage diversifié
Environnement Confin
La production en serre protège la culture des aléas climatiques, en plus de lui procurer des conditions environnementales optimisées. Cependant, l’environnement confiné de la serre est très favorable au développement des insectes ravageurs et des maladies. Il prive aussi la culture de certains bénéfices offerts par l’environnement extérieur, par exemple la protection des insectes bénéfiques indigènes et celle d’une partie des rayons ultraviolets du soleil. De plus, la serre empêche le lessivage du sol par la pluie. Ainsi, les apports (minéraux provenant des fertilisants ou de la source d’eau) excédentaires à la consommation des plants s’accumuleront dans le sol ou seront drainés dans l’environnement extérieur, ce qui en force la gestion raisonnée et optimale.
Production Haute Valeur Ajout E
La serre permet la production d’une culture à haute valeur ajoutée. Cependant, elle nécessite des coûts d’immobilisation et d’exploitation importants. Réussir n’est donc pas une option mais une obligation. C’est pourquoi une grande partie de la conception de la serre doit être orientée sur la capacité d’offrir un environnement idéal et uniforme sur toute la superficie de culture. Les équipements devront favoriser cette uniformité. Les sources d’ombrage et les structures encombrantes devront être évitées. Les coûts d’exploitation élevés exigent que chaque mètre carré soit efficace. On souhaite que la culture soit toujours en croissance optimale et que les opérations culturales se déroulent au bon stade de développement des cultures.
Pour réduire les coûts de chauffage de la serre, les transplants seront produits en pépinière et transférés dans la serre à des stades avancés. Ainsi, la durée de plein chauffage entre la plantation et les récoltes sera écourtée. Les transplants s’implanteront rapidement et sans arrêt de croissance, car le feuillage sera suffisant pour supporter la croissance aérienne et racinaire de façon simultanée. En pratique, on considère qu’une densité en pépinière de 12 à 15 plants/m2 avant le transfert dans la serre est un bon compromis entre l’optimisation des coûts de chauffage, les coûts de main-d’œuvre et la qualité des transplants.
Humidit
La gestion de l’humidité est probablement l’apprentissage le plus difficile à faire pour un producteur inexpérimenté. D’une part, les concepts physiques des phénomènes d’humidité sont complexes et, d’autre part, les coûts de chauffage associés à leur gestion sont très élevés. Par conséquent, le producteur hésitera généralement à investir dans la déshumidification la première année de l’implantation de la serre, jusqu’à ce que les maladies causées par une trop grande humidité engendrent des dommages importants.
En fait, dès la conception de la serre, on doit s’assurer que l’humidité ne sera pas continuellement remise en circulation dans la serre, que la condensation sera prise en charge et que l’évaporation de l’humidité du sol sera limitée le plus possible, tout cela afin que la seule source d’humidité provienne de la transpiration des plantes.
qualité de l’eau
Comme mentionné précédemment, l’eau peut contenir des minéraux qui s’accumuleront dans le sol. La qualité chimique de l’eau utilisée dans la serre doit donc répondre à des critères différents de ceux de l’eau communément utilisée au champ. Sans compter qu’une eau de mauvaise qualité augmente aussi les risques de colmatage des équipements d’irrigation et de brumisation.
L’eau qui entre en contact avec les parties consommables de la plante doit évidemment être potable pour limiter les risques pour la santé humaine (En coll., 2021). Par conséquent, une eau insalubre ne devrait jamais être utilisée, que ce soit pour la pulvérisation de produits phytosanitaires sur la culture, pour la brumisation ou lors des irrigations par aspersion.
Type De Sol
Les légumes fruits tels la tomate, le concombre, le poivron et l’aubergine sont très exigeants en eau et en fertilisants. Or, dans une serre, plusieurs facteurs, tels les mouvements d’air, les effets de bordure et le travail effectué sur les plants, peuvent affecter l’uniformité de leurs besoins. Pour minimiser ce manque d’uniformité potentiel, le sol devra être plat et homogène sur une bonne profondeur et il devra permettre un drainage suffisant pour équilibrer son contenu en air, en eau et en sels sur une base régulière.
Guide d’implantation : Serre individuelle en maraîchage diversifié
Par ailleurs, la valeur commerciale élevée du produit exige une pratique d’irrigation qui assure le confort hydrique de la plante en tout temps grâce à de petits arrosages réguliers. Un loam sableux ou un sable loameux sont les textures de sol les plus indiquées pour satisfaire à ces exigences. Certains sols organiques avec une bonne porosité pourront aussi supporter ce type de culture.
Impacts Des Choix Sur Les Besoins Et Les Co Ts En Salaires
En saison courte (d’avril à la mi-octobre) dans une serre individuelle, le travail sur les plantes exige environ 2,5 h/m2 de culture, en incluant le temps nécessaire au conditionnement des produits de serre. Les coûts liés à ce travail représentent environ le tiers des charges variables (Guimont et coll., 2020). En complexe serricole moderne, ce coût est inférieur même si la saison de culture dure 12 mois. Dans une serre individuelle, l’utilisation d’outils mal adaptés pour le travail en hauteur (par exemple un escabeau) et l’absence de rails de guidage pour les chariots de travail sont les principales causes de cette différence (Thériault et coll., 2013). Dans ce contexte, le choix de la hauteur des broches de culture dans une serre individuelle doit être un compromis entre les besoins de la culture et ceux de la main-d’œuvre pour être efficace.
Impacts Des Choix Sur Les Co Ts De Chauffage
Dans une serre individuelle utilisée en saison courte, les coûts de chauffage représentent un autre tiers des charges variables (En coll., 2021). L’absence de production durant les mois d’hiver et la faible superficie rendent difficile la justification des fortes immobilisations requises pour les systèmes de chauffage à la biomasse ou même pour l’isolation des murs. La difficulté d’installation des écrans thermiques et le retour sur investissement qu’ils offrent sur de courtes saisons rendent aussi cet investissement non rentable.
Cependant, l’isolation périphérique du sol est réalisée pour permettre un réchauffement uniforme du sol au printemps. De plus, le chauffage du sol est fortement recommandé pour les implantations en avril. Il n’est toutefois pas requis en mai, puisque normalement le sol est alors suffisamment réchauffé par le soleil et les températures plus clémentes.