MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
RAPPORT DU JURY
CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
SESSION 2008
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RAPPORT DU JURY CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
SOMMAIRE
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 05 BILAN SESSION 2008 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 07 EPREUVES D’ADMISSIBILITÉ Français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16 Mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28 Histoire - Géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31 Sciences - Technologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 33 Langue corse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36 EPREUVES D’ADMISSION Epreuve orale d’entretien 1re partie Entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 42 me 2 partie a) Littérature jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 43 b) Arts visuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 49 c) Musique et chant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 51 Langues vivantes Corse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 54 Anglais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 55 Italien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 58 Allemand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 61 Espagnol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 62 EPS
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 68
INTRODUCTION
C
HACUN SAIT L’IMPORTANCE et les enjeux que revêt dans l’académie de Corse le concours de recrutement des professeurs des écoles. Aussi le rapport qui suit, rédigé par les principaux responsables du jury, aidés des membres des différentes commissions a vocation à aider les futurs candidats de la session 2009.
Concours aux enjeux très importants quand on connaît la place privilégiée qu’occupe l’Ecole en Corse et l’intérêt que manifestent les étudiants pour le métier d’enseignant, il représente une série d’épreuves difficiles, tant sur le plan des connaissances requises que sur le plan de la capacité demandée à chaque candidat de se projeter dans un métier infiniment exigeant. Le rapport qui suit va au cœur de chaque épreuve avec les précisions et les conseils nécessaires à une préparation méthodique et adaptée à ce type de concours très sélectif. En plus des connaissances à maîtriser, c’est la capacité de transférer celles-ci ou de les transposer dans la classe qu’il s’agit de maîtriser pour chaque candidat. Se présenter au CRPE, c’est délibérément s’engager sur la base d’une motivation réelle et d’un projet professionnel fortement ancré, « chaque épreuve est conçue pour déceler et mesurer l’intérêt que porte le candidat à l’éducation des jeunes ainsi qu’aux missions du système éducatif ». Le métier de professeur des écoles exige une réelle polyvalence à laquelle concourent la nature et le contenu de chaque épreuve. Aucune discipline ne doit être négligée, des savoirs et des compétences minimaux sont attendus dans chacune d’elles sous peine de courir le risque de l’élimination. L’homogénéité du candidat est facteur de réussite et un bon élément prédictif dans un métier qui nécessite des compétences assurées dans tous les domaines. Chaque candidat, s’il se prépare bien peut, avec confiance, envisager la réussite. Il doit avoir en permanence le souci d’élargir sa formation et sa culture d’origine afin de resituer chaque matière à enseigner à l’école dans une cohérence d’acquisition de compétences globales conformément aux nouveaux programmes de l’école primaire dont il faut intégrer les exigences. Leur lecture réfléchie est indispensable pour bien mesurer ce que la nation attend de chaque maître à l’égard des élèves qui lui seront confiés. Les comptes rendus développés ci-après décrivent les modalités d’organisation de chacune des épreuves du concours, ses exigences propres, les résultats observés et aussi tout un ensemble de constats relevés par les membres du jury sur le niveau des candidats, leurs qualités mais aussi leurs insuffisances, voir défaillance de certains… Que celles-ci ne découragent pas les futurs candidats ; là n’est pas le but recherché, mais plutôt qu’elles les préparent sereinement à combler certaines lacunes impardonnables ou encore à mieux adapter leur style de communication ou leur comportement lors des entretiens ou des interrogations qu’ils auront à subir dans le cadre des épreuves. L’attention des candidats est attirée sur plusieurs points importants qui doivent faire de leur part l’objet d’une préparation attentive et approfondie : • la connaissance de l’enfant, de ses processus de développement et d’apprentissage • une bonne connaissance du système éducatif actuel et de son environnement • un intérêt pour l’évolution des stratégies et des méthodes d’enseignement et d’éducation en même temps qu’un intérêt pour l’actualité pédagogique • un soin particulier dans l’expression orale et écrite.
Leur maîtrise doit commander toute préparation et s’imposer d’évidence aux centres IUFM qui l’assurent. Le cursus 2008 s’est bien déroulé grâce à l’attention soutenue, la vigilance et la rigueur du travail des personnes de la division des Examens et Concours du rectorat particulièrement Mesdames LAHITTE, LEVY, Monsieur PAPIN, tant l’organisation de ce concours est devenue complexe ! Je remercie également tous les membres du jury et particulièrement les vice-présidents Dominique ORSONI, Jacques CARON, Jean-Marie ARRIGHI, Dominique POGGIOLI, Alain COSTANTINI, Michel REYMONDON. Enfin je voudrais souhaiter bonne chance aux lauréats pour leur formation et leur entrée dans un métier qui continue de s’apprendre tout au long d’une carrière.
Le Président du Jury
GUY RENAUDEAU Inspecteur d’Académie Directeur des Services Départementaux de l’Éducation Nationale de la Corse-du-Sud
BILAN DE LA SESSION 2008 La session 2008 du concours de recrutement des professeurs des écoles est la troisième qui s’appuie sur une nouvelle définition des épreuves. On trouvera dans le BO n°21 du 26 mai 2005 le détail de ces épreuves.
1. LES ÉPREUVES ET L’ORGANISATION DU CONCOURS La maquette des concours (concours interne, concours spécial régional, troisième concours) est désormais bien en place. Tout candidat doit connaître les textes qui décrivent les épreuves : ce sont des textes qui fondent l’élaboration des sujets nationaux des épreuves écrites d’admissibilité et qui président à l’organisation et à la conduite des épreuves orales et pratiques d’admission.
La correction des épreuves écrites est effectuée par des correcteurs issus des premier et second degrés. Les copies sont anonymes et bénéficient d’une double correction suivie d’une harmonisation, aucune distinction n’est faite entre les 3 concours.
Les commissions d’oral rassemblent elles aussi des interrogateurs du premier degré et du second degré ainsi que des membres des corps d’inspection. Chacune des épreuves est sous l’autorité d’un coordonnateur qui veille à l’harmonisation du déroulement de l’épreuve et à la notation. On rappellera que les fiches remplies par les jurys durant les épreuves ne sont rien d’autre que des documents de travail, qui cessent d’exister dès la délibération finale. A ce titre, comme l’indique la réglementation des concours, les documents ne peuvent en aucune façon être communiqués aux candidats. La note fixée par le jury l’est souverainement et ne donne lieu à aucune justification, qu’il s’agisse d’épreuves écrite, pratique ou orale.
Il convient ici d’attirer l’attention des candidats sur le statut des notes. Dans un concours, les notes ne reflètent pas une valeur absolue, elles servent à classer les candidats à travers l’évaluation que deux, trois correcteurs ou interrogateurs font ensemble des devoirs ou prestations orales.
Les organisateurs du concours et le jury se sont réjouis cette année de la ponctualité des candidats. Il faut rappeler ici qu’aucun écart avec les horaires n’est possible, si minime fût-il, et quelle que soit la raison du retard ; la règle est absolue et la jurisprudence constante. C’est pourquoi les prescriptions que comportent les convocations doivent être respectées à la lettre et non pas interprétées.
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2. LES CANDIDATS ET LES RÉSULTATS
Session 2007 CONCOURS
INSCRITS
PRÉSENTS A L’ÉCRIT
ADMISSIBLES
ADMIS
Concours externe public
273
201
54
22
Concours externe langue régionale
80
61
18
12
Concours 3me voie
27
23
4
2
Total
380
285
76
36
INSCRITS
PRÉSENTS A L’ÉCRIT
Concours externe public
308
159
37
20
Concours externe langue régionale
104
55
11
8
Concours 3me voie
48
17
4
2
Total
460
231
52
30
Session 2008 CONCOURS
ADMISSIBLES
ADMIS
RAPPORT ENTRE LE NOMBRE DE POSTES OFFERTS ET LE NOMBRE DE CANDIDATS DANS CHAQUE CONCOURS Session 2008
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CERPE 2007
ADMISSIBILITÉ
POSTES Postes
Nombre Seuil
RECUS
MOYENNE
Moyenne
Nombre
Seuil
Externe 1
20
54
77
9,63
22
164
11,70
Langue Régionale
14
18
81,5
8,5
12
181,5
10
3me voie
2
4
66,5
8,32
2
157,25
11,27
Totaux
36
76
36
CERPE 2008 ADMISSIBILITÉ
POSTES Postes
Nombre Seuil
RECUS
MOYENNE
Moyenne
Nombre
Seuil
Externe 1
16*
37
76,50
9,56
20
154,25
11,02
Langue Régionale
13
11
72,50
7,2
8
161,75
8,99
3me voie
1
4
69,5
8,32
2
169
12,07
Totaux
30
52
30
*15+1 report concours interne non ouvert
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NOTES ÉLIMINATOIRES – ÉCRITS – CERPE 2008 CONCOURS EXTERNE PUBLIC – CERPE 1
CONCOURS EXTERNE PUBLIC SPECIAL LANGUE REGIONALE
3me CONCOURS PUBLIC
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MOYENNE DES NOTES, PAR ÉPREUVE, À L’ADMISSIBILITÉ 2007
MATHÉMATIQUES
FRANÇAIS
Externe
7,99
7,07
Concours spécial régional
5,87
7,41
3me concours
5,59
6,12
LANGUE RÉGIONALE
HISTOIRE SCIENCES GÉOGRAPHIE TECHNOLOGIE
9,17
7,38
9,41
6,75
9,67
6,06
8,09 Au total 5,87
2008
MATHÉMATIQUES
FRANÇAIS
Externe
7,28
7,58
Concours spécial régional
5,56
6,81
3me concours
5,34
7,05
LANGUE RÉGIONALE
HISTOIRE SCIENCES GÉOGRAPHIE TECHNOLOGIE 6,22
8,22
7,72
5,11
6,06
2,71
8,70 Au total 5,49
CANDIDATS ADMIS - SESSION 2008
20
CANDIDATS ADMIS AU CRPE (14
Le premier a obtenu Le dernier a été admis avec 8
197,5 points 154,25 points
CANDIDATS ADMIS AU
Le premier a obtenu Le dernier a été admis avec 2 Le premier a obtenu Le dernier a été admis avec
COEFFICIENTS)
14,10 11,02
CONCOURS SPÉCIAL RÉGIONAL
(18
COEFFICIENTS)
245,75 point 161,75 points CANDIDATS ADMIS AU 3
ME
CONCOURS
199,50 points 169,00 points
- 11 -
MOYENNE
MOYENNE
13,65 8,99 (14
COEFFICIENTS)
MOYENNE
14,25 12,00
ORIGINE DES CANDIDATS REÇUS - SESSION 2008 CRPE EXTERNE
CONCOURS
SPÉCIAL RÉGIONAL
ETUDIANTS IUFM
10
4
ETUDIANTS
3
1
SANS
3
ME
CONCOURS PUBLIC
1
1
EMPLOI
SALARIÉ
1
EMPLOI-JEUNE (AED …)
6
3
VACATAIRE
NIVEAU D’ÉTUDES - SESSION 2008 CONCOURS CRPE
Concours Spécial Régional 3me concours
DIPLÔME
HOMME
FEMME
Licence Maîtrise DEA
4
13 1
Licence Maîtrise DEA
2 2
(valeur non renseignée par les 2 candidates)
5 1 2
RÉPARTITION DES ADMIS EN FONCTION DE L’ÂGE POUR LES 3 CONCOURS - SESSION 2008 ÂGE
HOMME
FEMME
Jusqu’à 25 ans
6
2
De 25 à 30 ans
16
4
De 31 à 35 ans
1
De 36 à 40 ans
1
Plus de 40 ans
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3. Remarques et conseils Le jury a apprécié l’effort de préparation d’un grand nombre de candidats, reflet d’un engagement responsable dans ce concours et de la pertinence des formations dispensées (forte proportion de lauréats issus de l’IUFM). Les écarts entre les prestations sont cependant soulignés par tous. La lecture de chaque rapport d’épreuve en donnera de nombreux exemples. On rappellera que chaque candidat doit avoir une connaissance solide et mise à jour des programmes du 1er degré. Ils sont aisément accessibles sur le site eduscol (www.eduscol.education.fr). Cette connaissance conditionne la réflexion pédagogique et didactique attendue dans toutes les épreuves. Il est recommandé de se tenir au courant de l’actualité éducative et pédagogique à travers des lectures comme celle du Monde de l’Éducation par exemple ou celle du Café Pédagogique sur le Web. Au-delà de cette indispensable information, les candidats doivent aussi malgré leur familiarité encore modeste avec la réalité des classes et du milieu, faire preuve de discernement sur ce qui peut être attendu de jeunes enfants. La réflexion et l’esprit critique doivent y concourir. A l’écrit comme à l’oral, les candidats doivent être attentifs aux consignes, au sujet lui-même parfois. Les rapports font mention souvent de la non prise en compte d’attentes pourtant explicites. A l’oral, l’écoute du jury est tout aussi essentielle ; le jury cherche souvent à guider le candidat vers une problématique majeure… La forme, à l’écrit comme à l’oral, doit être évidemment soignée. Une écriture illisible, une mise en forme négligée sont très dommageables dans une épreuve où il faut classer les travaux les uns par rapport aux autres. Toutes les disciplines relèvent de graves faiblesses dans l’expression. Les facilités de langage parlé ne sont pas plus de mise dans un devoir écrit que dans un exposé oral, pas plus qu’elles ne le seront dans les classes où exerceront les futurs maîtres. Tous les jurys apprécient les candidats qui s’expriment avec clarté et montrent une réflexion lucide et informée. Le jargon pseudo-didactique souvent confus ou les lieux communs ne parviendront jamais à masquer la faiblesse de la réflexion. La préparation du concours supposant une consolidation ou une acquisition de la culture nécessaire dans les différents champs disciplinaires, il faut impérativement revenir vers les connaissances et les pratiques de base dans l’ensemble des disciplines et témoigner d’une culture apte à rassurer le jury sur l’opportunité de recruter tel ou tel candidat pour un métier d’enseignant. Le jury est unanime pour valoriser les candidats qui savent faire preuve d’une réflexion et d’une culture non feinte. Les esprits ouverts qui témoignent d’un sens de l’initiative et d’un regard raisonnablement critique sont préférés aux adeptes des lieux communs ou des modes. Enfin il va de soi que chacun doit à travers ses écrits, sa prestation orale, son comportement montrer qu’il est porteur des valeurs auxquelles l’école est associée. C’est cela qui est attendu d’un candidat au métier d’enseignant.
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RAPPORT DU JURY CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
ÉPREUVES D’ADMISSIBILITÉ
ÉPREUVE ÉCRITE DE FRANCAIS Rapport établi par M Dominique ORSONI, IA-IPR de Lettres ; me M Claire LOVICHI, professeur agrégé de Lettres classiques ; Mme Corinne VOISIN, professeur agrégé de Lettres modernes. me
L’épreuve est désormais bien connue des candidats, trois ans s’étant écoulés depuis la modification des épreuves du concours externe (BO n°21 du 26 mai 2005). Le présent rapport s’attachera à dresser un bilan pour la présente session et à donner des conseils aux candidats. Toutefois, les rapports de 2006 et 2007 restent des rapports fondateurs de l’épreuve et nous y renvoyons les candidats. Le sujet proposé cette année porte sur le rôle qui incombe à l’école maternelle dans la préparation à l’apprentissage de la lecture au cours préparatoire et en aborde les modalités en évoquant diverses activités de discrimination phonologique. Ce sujet relève à la fois des programmes de l’école de 2002, republiés en 2007 et du programme du CERPE, notamment les entrées « Le système phonologique » et « L’apprentissage de la lecture et ses méthodes ». Il n’était donc pas de nature à surprendre les candidats. Il semble, dans l’ensemble, les avoir quelque peu désarçonnés, moins par sa thématique que par son aspect technique, qui requiert des connaissances précises et rigoureuses. L’école maternelle, ses programmes et ses objectifs sont terra incognita pour de nombreux candidats, qui se méprenant de façon inquiétante sur les capacités cognitives du jeune enfant, ne semblent envisager comme apprentissages que ceux de l’école élémentaire. Pourtant, l’actualité de l’année, tant la polémique sur l’intérêt de l’école maternelle, cette spécificité française, que l’interrogation sur son rôle dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, aurait pu inciter les candidats à une meilleure information sur ses enjeux et ses démarches. Le document d’accompagnement des programmes, Le langage à l’école maternelle, remarquable par sa richesse et sa précision, constitue un outil de travail indispensable pour ce niveau. Cette année encore, la continuité thématique et problématique de l’ensemble du sujet est bien marquée : elle est aisément repérable et de nature à aider le candidat qui la perçoit et s’attache à en tirer parti. Les sujets des deux précédentes sessions sont restés proches de ceux de l’épreuve ancienne formule, par le choix d’une production d’élève comme support de la question de grammaire et par celui d’un extrait de manuel pour la question complémentaire. Les concepteurs du sujet de cette année ont diversifié le choix des supports et ont exploré de façon plus inventive les possibilités envisagées par le texte officiel qui définit l’épreuve de français du CERPE (B.O n°21 du 26 mai 2005). Comme dans les rapports précédents, nous invitons les candidats à se référer à la banque des sujets en ligne sur le site du SIAC afin de se prémunir contre toute typologie modélisatrice excessive. Cette année, la question de grammaire porte sur deux énoncés, dont l’un est une citation d’un texte de la synthèse et teste des connaissances de base en phonologie et en graphophonologie. La question complémentaire introduit deux documents : deux comptines (document A) et un extrait d’une épreuve d’évaluation sur la rime, proposée par la banque outils de la DEPP pour la grande section de maternelle. Les textes de la synthèse permettent de contextualiser efficacement ces documents et induisent, pour qui sait les utiliser et les a réellement compris, une analyse pertinente et des propositions didactiques judicieuses. Les candidats y sont d’ailleurs renvoyés explicitement dans l’énoncé par la formule « en prenant appui le cas échéant sur les textes 2 et 3 ». La majorité des candidats n’a pas su toutefois les exploiter, révélant ainsi une compréhension superficielle des textes de la synthèse. On rappellera donc, à la suite du rapport de l’an dernier, de quel bénéfice il peut être pour le candidat de prendre d’emblée une vue d’ensemble attentive du sujet et de s’interroger, dès sa lecture initiale, sur les éventuels appuis que peuvent apporter les textes de la synthèse au questionnement didactique de la question complémentaire.
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Les remarques générales qui suivent concernent l’impression d’ensemble laissée par les copies. On déplore cette année encore un certain nombre de faiblesses dont faisaient déjà état les rapports précédents. Rappelons que l’épreuve de français vise à vérifier chez le candidat certaines compétences comme la maîtrise de la langue, la connaissance des programmes officiels et des approches didactiques et démarches pédagogiques en vigueur, la compréhension des textes et les capacités de composition et d’organisation. Trop de copies, tout d’abord, souffrent d’un niveau de langue médiocre, d’imprécisions et d’approximations dans le choix du lexique, voire de fautes de syntaxe parfois graves. La qualité de l’orthographe s’est dans l’ensemble améliorée et les candidats semblent faire preuve de davantage de vigilance que par le passé. Rares sont les copies qui se situent au-delà du seuil de tolérance. Sans doute faut-il y voir le souci de ne pas être pénalisé pour les erreurs orthographiques par le retrait de points, comme le prévoit le texte officiel. La commission de correction a apprécié cette amélioration. Nous n’en rappelons pas moins la nécessité d’une relecture attentive en cours, si possible, et bien sûr en fin de rédaction. Le sujet de cette année, par sa technicité, suppose des connaissances précises dans le domaine de la phonologie, aussi les confusions dans la terminologie et l’imprécision des notions (syllabes, rimes, unités infra syllabiques, morphèmes) ont-elles été particulièrement dommageables pour l’ensemble du devoir. C’est surtout à propos de la question de grammaire et de la question complémentaire qu’est apparue la nécessité d’une connaissance précise des Instructions officielles et d’une réelle compréhension de leur contenu. Dans l’ensemble, l’épreuve n’a pas été bien réussie par manque de connaissances précises et solides dans le domaine de la phonologie, de la discrimination phonologique et de la correspondance graphophonologique De plus, la maternelle semble avoir peu retenu l’attention des candidats dans leur préparation (illusion de facilité ? Sous-estimation de son importance dans la mise en place d’apprentissages fondamentaux ?). On attend donc des candidats un plus grand souci de la langue, un effort dans la connaissance des programmes et une exigence intellectuelle supérieure vis-à-vis d’eux-mêmes, quant aux qualités de compréhension, de rigueur, d’organisation nécessaires à l’épreuve. La répartition des points s’effectue ainsi : huit points pour la synthèse, quatre points pour le thème ayant trait à la grammaire et huit points pour la question complémentaire. Les moyennes de l’épreuve sont les suivantes : • Concours externe public: • Concours externe public spécial régional : • 3me concours public :
7,58 (7,07 en 2007) 6,81 (7,41 en 2007) 7,05 (6,12 en 2007)
Ces moyennes résultent de notes de concours visant à classer les candidats en vue de l’admissibilité, sans référence à une moyenne de dix. Elles sont établies à partir de critères précis, correspondant au sujet de l’année et évidemment susceptibles de modification à chaque session et nouveau sujet. Candidats présents
Notes Notes de Notes de Notes de Note la Note la éliminatoires 5,25 à 9,75 10 à 14,75 15 à 20 plus basse plus haute De 0 à 5
Concours externe public
160
37
83
39
Concours spécial régional
55
12
42
1
3me concours
17
6
3
7
1
1
0,5
16,50
2,75
10,75
1,75
17,25
Il convient maintenant de confronter plus précisément les attentes et les critères du jury concernant les trois parties de l’épreuve avec les lacunes rencontrées dans les copies, afin de proposer aux candidats quelques pistes d’amélioration.
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SYNTHESE La synthèse est un exercice qui vise à vérifier les capacités de compréhension, de mise en relation pertinente d’idées, de reformulation personnelle précise, d’organisation générale de la réflexion. La synthèse doit être et concise et rédigée dans une langue correcte. Le libellé de la question insiste cette année encore sur l’exigence d’objectivité. Il indique également de façon précise les enjeux du corpus et met en évidence les points qu’il convient d’aborder dans la réponse. La méthodologie de la synthèse semble dans l’ensemble mieux connue et certains défauts ont été corrigés. Les critères d’objectivité, de structuration sont mieux respectés ; le troisième critère, celui de la concision l’est moins bien, les candidats ayant eu souvent des difficultés de reformulation qui se sont traduites par de la paraphrase, du délayage, des montages de citations, des approximations. L’introduction Faiblesses constatées et rappels méthodologiques La tendance à proposer des introductions trop longues, excédant la page parfois, a dans l’ensemble disparu. La caractérisation des textes est encore maladroite, trop de candidats détaillant le contenu des textes, sans mettre en lumière leur spécificité ou se livrant à une pré analyse qui n’a pas lieu d’être dans cette partie du devoir. On rappelle que la présentation du corpus doit se limiter à une caractérisation ferme et précise des textes, qui en fasse ressortir la spécificité. Les textes sont souvent mal caractérisés, la différence n’étant pas toujours faite entre texte institutionnel et texte didactique. Une confusion est souvent apparue entre la problématique et le plan, la problématique prenant alors la forme de l’annonce d’un plan, celui proposé par le libellé du sujet. Or l’on attend que soient précisés les enjeux didactiques sur lesquels l’ensemble des trois textes convergent et se complètent. Il est donc bon de rappeler à tous les futurs candidats qu’une introduction comporte trois temps, présentation du thème et du corpus, énoncé de la problématique et annonce du plan, mais que sa qualité dépend de sa concision et de sa précision qui dénotent déjà un esprit de synthèse et d’analyse. Éléments de corrigé A partir du dossier proposé, on attend que les candidats fassent ressortir dans l’introduction que les trois textes du dossier concernent essentiellement l’école maternelle et sont à finalité didactique ; le premier est le plus théorique, les deux autres textes du corpus étant à des degrés divers de natures plus programmatiques et pédagogiques. Ils ont été publiés récemment ; le premier (T1), de Jean-Pierre Jaffré, est paru dans les Actes du congrès de l’AGIEM, en 1998. Il s’adresse à des enseignants d’école maternelle et présente l’évolution des représentations du fonctionnement de la langue chez un enfant non lecteur. Le deuxième texte (T2) est extrait d’un ouvrage collectif Enseigner la lecture au cycle 2 et montre comment les élèves sont progressivement amenés à s’intéresser à la structure formelle des mots et au fonctionnement du code alphabétique du français. Le troisième texte (T3) est extrait des programmes de l’école maternelle de 2002. La problématique est la suivante : quel chemin l’école maternelle doit-elle faire parcourir aux jeunes enfants pour réunir les conditions nécessaires à l’apprentissage du décodage graphophonologique ? Par quelles voies ? Le plan Faiblesses constatées et rappels méthodologiques Beaucoup de candidats ont opté pour un plan en deux parties, induit par la formulation du sujet (compétences/activités). Il est tout à fait envisageable et n’a pas posé problème, à condition de dégager les présupposés théoriques sur lesquels s’appuient les deux parties : signification des mots, arbitraire du code. En effet, pour rendre compte de façon exacte des idées présentes dans le corpus, la partie destinée à définir les compétences à construire à l’école maternelle ne peut faire l’économie d’un exposé des raisons théoriques qui rendent leur construction indispensable. Quelques candidats ont tenté, avec un bonheur variable, un plan analytique en trois parties. Sur le plan méthodologique, de nombreux défauts persistent : devoir non rédigé au plan apparent, juxtaposition de textes et non confrontation des idées, parties déséquilibrées, idées non référencées, - 18 -
absence de progression, de structuration, propos redondants, abus de la citation des textes. De nombreux candidats élaborent des plans peu progressifs ou des parties trop voisines qui conduisent à une répétition des mêmes idées. L’unité du corpus ne repose pas sur une mise en opposition ou en tension d’idées opposées ou divergentes mais avant tout sur la complémentarité et l’approfondissement qu’apportent les textes les uns par rapport aux autres. Cette caractéristique rend inopérantes les tentatives de certains candidats, qui selon un schéma préétabli, cherchent parfois à confronter les textes voire à les opposer, au lieu de prendre en compte la spécificité du corpus. Rappelons aux candidats que c’est à partir de la confrontation des textes qu’ils pourront élaborer un plan pertinent et adapté à la problématique du sujet. Ce plan doit être simple et présenter, de toute évidence, une progression qui permet de finir la synthèse sur une idée essentielle et forte, englobant l’esprit des textes et non sur un élément mineur repris d’un des textes comme on l’a vu dans certaines copies. Éléments de corrigé Le plan suivant est envisageable (le texte 1, le plus théorique, y constitue un axe central de la synthèse) : 1° De la conception du fonctionnement de la langue centrée sur le sens à la compréhension du fonctionnement du code alphabétique 2° Quelles compétences construire à l’école maternelle ? 3° Comment faire acquérir ces compétences à des élèves d’école maternelle ? Développement des idées Faiblesses constatées et rappels méthodologiques La principale faiblesse observée nous semble être la difficulté à mettre les textes en relation et à les confronter de manière efficace. Les candidats traitent parfois les documents les uns à la suite des autres. Certains ne respectent pas les consignes de l’exercice et produisent un ersatz de dissertation sur l’apprentissage de l’oral et de la lecture à l’école maternelle. Cette fâcheuse tendance a été aggravée par une difficulté propre au sujet de cette année, qui est pour les candidats de parvenir à cerner très précisément les différentes idées, qui peuvent paraître voisines à un lecteur non averti, et à en percevoir l’articulation. La plupart des candidats n’ont pas évité l’écueil et n’ont pas su éviter les répétitions, les oublis, les approximations, bien trop nombreuses, les amalgames, les interprétations abusives. La restitution des idées est souvent inexacte et lacunaire : nombre de candidats ne retiennent que le niveau syllabique et la rime, d’autres traitent séparément du syllabique et de l’infra syllabique, sans les relier ni montrer que passer de la syllabe au phonème est justement l’objectif du travail effectué en grande section de maternelle. L’approche spontanée de la langue par le sens (T1 et T2) a rarement été vue et comprise. L’absence de nuance dans l’approche des notions théoriques (syllabe, niveau infra syllabique) ainsi que la difficulté à rendre compte de leur articulation expliquent nombre de contresens et de confusions. Des connaissances insuffisantes sont ici en cause. Un autre point pose encore problème dans certaines copies : il s’agit du guidage du lecteur. Les candidats doivent veiller à construire chaque paragraphe autour d’une idée essentielle et à souligner clairement leur démarche à l’aide de connecteurs logiques employés à bon escient, ce qui n’a pas toujours été le cas. Eléments du corrigé I. D’une conception du fonctionnement de la langue centrée sur le sens à la compréhension du fonctionnement du code alphabétique. Les trois textes abordent les représentations premières des élèves sur le fonctionnement de la langue et le rôle de l’enseignement qui permet de faire évoluer ces conceptions en vue de l’acquisition du principe alphabétique. Ils indiquent que la maîtrise du code alphabétique passe par le traitement des unités abstraites que sont les phonèmes. - 19 -
T3 précise que l’élève doit faire la distinction entre les unités du langage oral (phonèmes) et les unités graphiques (graphèmes) et que les constituants phonétiques du langage sont difficilement perceptibles. T1 évoque la fausse simplicité de l’alphabet qui masque la complexité de cette opération. Ce texte rappelle les discussions sur la place de la rime dans la construction progressive de la conscience phonologique. T1 : Les plus jeunes élèves attribuent un sens arbitraire à une suite de lettres qu’ils viennent de tracer. JP Jaffré note que pour certains, un enseignement systématique est nécessaire et suffisant pour faire évoluer les procédures mises en œuvre ; pour d’autres, l’initiative des élèves lors de productions en ateliers d’écriture conjuguée à un enseignement installent des compétences plus abstraites (conscience graphophonologique). L’analyse d’une production d’élève de grande section témoigne de la coexistence de différentes procédures (syllabiques, alphabétiques et logogrammiques). T2 : Pour entrer dans l’écrit, l’élève doit porter son attention sur l’aspect formel des mots, indépendamment de leur sens. Il doit notamment s’intéresser à leur structure phonologique interne. T3 précise également que l’élève s’attache au sens des énoncés qu’il reçoit sans en analyser spontanément les constituants. II. Quelles compétences construire à l’école maternelle ? La syllabe est l’unité phonologique de base. A priori, son repérage à l’oral ne pose pas de problème au lecteur débutant. La perception de la syllabe par l’élève doit être confortée dès la moyenne section (T2). Ce point est repris par T3 : la perception de la syllabe orale est la première étape vers la prise de conscience des phonèmes de la langue ; à partir de 5 ans, on fera prendre conscience à l’élève de l’existence de syllabes semblables. En grande section, la compétence clé visée est la décomposition de la syllabe, quelles que soient les unités produites par cette décomposition. Sont cités plusieurs exemples illustrant différents positionnements de ces unités infra syllabiques à l’intérieur de la syllabe (T2). T3 précise que l’épellation phonétique n’est pas un objectif de l’école maternelle. III. Comment faire acquérir ces compétences à des élèves d’école maternelle ? T3 préconise de bien prendre en compte la spécificité de la pédagogie de l’école maternelle, dans la conception des séquences d’enseignement : prévoir des activités courtes, fréquentes, inscrites dans des jeux. Sont évoqués les jeux de langage portant sur la syllabe ou sur la rime, de rythmes impliquant le corps (frapper dans les mains par exemple), la voix (chants, comptines), activités artistiques. Cette conception pédagogique est à rapprocher de T1, dans lequel est mentionnée « l’initiative importante des enfants » dans la construction des apprentissages. T2 suggère de travailler sur les prénoms des élèves de la classe pour acquérir la conscience de la syllabe. T3, extrait des programmes, donne le plus grand nombre d’exemples d’activités. Les élèves créeront leur nouveau rapport à la langue (passage d’une centration sur le sens à un intérêt sur l’aspect formel des mots) en travaillant sur des poèmes, chants, comptines, vire langues, les jeux sur les mots (chercher des rimes, des assonances), les syllabes (les allonger, les inverser, les substituer, les casser, parler « javanais »,…) pour arriver aux syllabes non signifiantes. Critères de réussite Le candidat aura perçu • la nécessité de faire évoluer les conceptions des élèves d’une prise en compte exclusive du sens à une attention au fonctionnement de la langue, • le rapport entre conscience phonologique et principe alphabétique, • la place de l’identification de la syllabe et d’unités infra syllabiques, notamment de la rime préalablement à l’identification des phonèmes à proprement parler, • l’importance des activités diversifiées qui n’ont pas la forme de « leçons » en maternelle. Critères du barème Les points dans la synthèse ont été répartis de la façon suivante : - 20 -
• introduction : 1,5 point ; • développement (idées essentielles et référencées, qualité et propriété de la formulation, plan d’ensemble, mise en relation des textes à l’intérieur de chaque partie) : 5,5 points • guidage du lecteur (paragraphes, connecteurs, reprises, annonces, transitions, lisibilité) : 1 point. L’absence de concision (on relève, en effet, de longues copies verbeuses) peut être pénalisée d’1 point. La longueur conseillée par le libellé est d’environ trois pages. Conseils aux futurs candidats Nous reprenons les conseils formulés dans les rapports précédents que nous rapportons tels quels : « le candidat devra : - s’exercer en temps limité à la lecture de textes pédagogiques, d’ensembles de documents, pour en saisir rapidement l’essentiel et envisager une première confrontation puis opérer une relecture attentive avec prise de notes, pour une compréhension plus approfondie ; - s’entraîner à l’argumentation : énoncer clairement des arguments, choisir un parcours argumentatif, mettre en évidence, par l’organisation des paragraphes et par l’usage raisonné des connecteurs, les étapes essentielles d’un raisonnement ; - s’entraîner, d’autre part, à l’étude de l’organisation d’un texte. En effet, il est utile de repérer les éléments linguistiques qui expriment une progression (lexique), ou ceux qui manifestent un changement de point de vue (énonciation, modalisations, paragraphes, liens logiques…) ; - travailler la langue écrite en s’entraînant à la reformulation, en recherchant la précision du vocabulaire et la concision, s’exercer au maniement de la phrase complexe tout en évitant les phrases trop longues. » La conclusion Elle n’est pas obligatoire dans une synthèse mais peut parachever le devoir si elle sait rester concise et efficace. Pour conclure sur l’exercice de synthèse de cette session, nous voudrions souligner les éléments de réussite. Dans l’ensemble, l’exercice est mieux maîtrisé du point de vue technique que par le passé et reste la partie la mieux traitée des trois, même si l’aspect technique du sujet a posé problème à de nombreux candidats. Rappelons en dernier lieu qu’il est de l’intérêt des candidats de présenter des copies aérées (passer des lignes par exemple) et écrites lisiblement. Nous renvoyons, pour les précisions méthodologiques sur la synthèse, au rapport 2006 qui développe particulièrement les règles de l’exercice.
GRAMMAIRE Cette année encore, les questions de grammaire, notées sur quatre points, ont révélé d’importantes lacunes dans les savoirs de base sur la langue chez les candidats à un concours d’enseignement. Peu de copies ont dépassé la moyenne à la question par insuffisance de connaissances solides dans le domaine de la phonologie, de la grapho-phonologie et de la phonétique. Il faut également évoquer la gestion du temps durant l’épreuve. S’il est souhaitable de débuter par la synthèse car les sujets sont constitués selon une cohérence didactique et problématique évidente, il faut se garder d’avoir à traiter de façon précipitée la grammaire et la question complémentaire, qui demandent une mise en œuvre raisonnée de savoirs et savoir-faire. Il est conseillé aux candidats d’assurer leurs connaissances en ce domaine pour pouvoir les mobiliser très rapidement et de connaître très précisément la place et la fonction qui leur sont dévolues dans l’enseignement du français. Au vu des copies, cela nécessite au moins un travail constant et persévérant, sinon une remise à niveau précise et rigoureuse. - 21 -
Objectif Les questions de cette année visent à vérifier des connaissances, par leur application dans deux exercices. Pour d’autres types de questions de grammaire, nous renvoyons aux rapports antérieurs et aux sujets mis en ligne sur le site du SIAC. Des savoirs solides et précis sont nécessaires et doivent pouvoir être mobilisés rapidement pour comprendre les questions et organiser rapidement les réponses. La fréquentation assidue d’une grammaire de référence durant l’année, par exemple La grammaire méthodique du français, M. Riegel, J-C Pellat, R.Rioul, PUF, fréquemment recommandée pour les concours de l’enseignement, aurait permis aux candidats de disposer des savoirs nécessaires à la réussite de cette question. Appréciation d’ensemble Les réponses ont fait apparaître d’importantes lacunes dans la connaissance des systèmes phonologique et grapho-phonologique du français, la méconnaissance du phonème souvent confondu avec la syllabe, la lettre, et une confusion consternante entre le phonème et le mot. La connaissance et l’utilisation adéquate de l’alphabet phonétique international (API) sont indispensables mais nombre de candidats l’ignorent ou ne le maîtrisent pas. L’utilisation de l’alphabet phonétique des romanistes, rencontré dans quelques copies et utilisé à bon escient, a été acceptée. Questions posées 1. Comptez et indiquez le nombre de phonèmes de l’énoncé oral correspondant à la phrase suivante : « Pour qui sont ces chaussons ? ». Vous les classerez ensuite en distinguant les voyelles des consonnes (1 point). La réponse attendue est la suivante : Cet énoncé comporte 13 phonèmes, deux d’entre eux ayant plus d’une occurrence. Classement : Voyelles : /u/, /i/, /ε/, /o/, /õ/ Consonnes : /p/, /r/, /k/, /s/, /ȓ/ Appréciation Les candidats ont en majorité effectué le relevé complet des phonèmes. En revanche, la transcription phonétique a souvent été incorrecte et le classement quelquefois erroné ou incomplet. Certains candidats peinent à distinguer voyelles et consonnes, à les compter et ne font pas de transcription phonétique exacte à l’aide de l’API. La transcription des phonèmes est alors approximative, les phonèmes étant transcrits par des graphèmes, /ou/ pour /u/ par exemple. Or, ce type de transcription alphabétique n’est pas acceptable, le graphème ou pouvant par exemple graphier le phonème /w/ dans ouate. La répartition du point est la suivante : u 13 phonèmes + relevé : 0,5 u relevé complet des voyelles : 0,25 u relevé complet des consonnes : 0,25 Toutefois, c’est sur l’ensemble de la question qu’a été évaluée la complétude de la réponse. Certains candidats ont indiqué 10 phonèmes : la réponse est acceptée, si le relevé est exact et complet. 2. Dans l’énoncé suivant : « Les jeux consistent à trouver des mots rimant avec un autre, à prolonger des structures poétiques simples, à transformer des mots en jouant sur des substitutions de syllabes, sur l’introduction de syllabes supplémentaires (« javanais »), etc. », vous classerez les occurrences de la lettre e (sans - 22 -
accent) en fonction des relations graphie-phonie (3 points). Pour traiter cette question, deux critères sont à prendre en compte : la réalisation sonore et les combinaisons de lettres incluant la lettre e et ce de manière conjointe. Trois réalisations graphiques apparaissent avec 5 valeurs phoniques différentes : Une réponse présentée sous forme de tableau est également envisageable. Le e ne fait pas partie d’un digramme : « de » ( deux occurrences ) : valeur phonique [ɘ] « structures », « poétiques », « syllabes » (2 occ), « supplémentaires », « consistent », « autre », « simples » : absence de valeur phonique (ou e dit « muet ») Le e est employé dans un digramme : « les », « des » ( 4 occ), « trouver », « prolonger », « transformer », « etc » : valeur phonique [e] ou [ε] « jeux » : valeur phonique [ø] « en », « supplémentaires » : valeur phonique [ã] La valeur phonique du e est déterminée par la lettre qui le suit (valeur de position en syllabe fermée) : « avec » : valeur phonique [ε] Les éventuelles variations de réalisations sonores selon la région ont été prises en compte. De même, un autre classement est envisageable pour le e muet : il s’agit d’expliquer que la lettre e rend possible ou facilite la prononciation de la consonne ou des groupes consonantiques qui la précèdent. La confusion faite entre le e des occurrences « jeu » et « de » dans la transcription phonétique a été admise. La répartition des points est la suivante : 5 valeurs phoniques attendues : 0,25 par relevé de la réalisation graphique et 0,25 par explication du lien graphie-phonie Le e muet : 0,25 pour le relevé et 0,25 pour l’explication. Les points ont été attribués quand le candidat propose un relevé exhaustif et une explication précise du rapport graphie-phonie. Les erreurs de transcription phonétique ont été tolérées à hauteur de deux fautes : au delà, la sanction était de - 0,25 point. Commentaires et appréciations C’est le plus souvent la méconnaissance de la transcription phonétique qui a entraîné des erreurs de classement. Les cinq valeurs phoniques apparaissent dans très peu de copies, ce qui explique la faible moyenne pour cette question de grammaire. Certaines copies ne proposent aucune explication, d’autres n’ont opéré un classement qu’en fonction de la valeur phonique sans lien avec la graphie, d’autres enfin ont proposé un classement grammatical des occurrences : la nature grammaticale est souvent apparue comme l’explication de la valeur phonique, l’infinitif ou les déterminants expliquant les différentes valeurs phoniques de la lettre e. Enfin, il est à noter que les tolérances établies par le jury se sont imposées du fait de l’indigence sur cette question d’un grand nombre de copies. Conseils S’agissant de candidats qui se destinent à l’enseignement et donc à la transmission de la langue, la maîtrise de celle-ci reste une nécessité y compris pour enseigner dans les classes de maternelle : se remettre à niveau ou consolider ses connaissances apparaît donc comme une priorité. Les manuels récents du secondaire et du supérieur peuvent être des instruments de travail valables, à charge pour le candidat de réinvestir ses connaissances par un entraînement régulier sur des sujets d’annales. - 23 -
QUESTION COMPLEMENTAIRE Objectif Cette question, notée sur huit points, doit permettre aux candidats de développer une réflexion sur une situation d’enseignement, à propos de la notion abordée dans le dossier : la prise en compte de la réalité sonore de la langue, et la reconnaissance de mêmes phonèmes. Le document A propose deux comptines et le document B est extrait d’une épreuve d’évaluation proposée dans la banque d’outils d’aide à l’évaluation diagnostique mise en ligne par le ministère, niveau GS. Trois questions sont posées à partir de ces supports. Pour y répondre, les candidats doivent maîtriser les notions d’objectif et de compétence ainsi que leurs caractéristiques spécifiques. Le traitement de la question nécessite aussi de connaître précisément les compétences attendues dans le domaine de la construction du principe alphabétique à l’école maternelle. Outre ces connaissances, il faut faire preuve de capacités d’analyse didactique et aussi d’initiative pédagogique. QUESTION 1 Il est demandé : - de proposer des activités qu’il serait possible de conduire à l’école maternelle à partir de l’une ou l’autre des comptines (ou des deux) données dans le document A, pour exercer la sensibilité des élèves aux réalités sonores de la langue (2,5 points). Eléments de réponse Les candidats doivent proposer des activités présentant une cohérence entre la progressivité des opérations portant sur la syllabe et l’adéquation du choix du support à un objectif de perception d’unités de plus en plus abstraites (syllabes, rimes, assonances, phonèmes). Comme toujours, ce point de question complémentaire entretient un lien étroit avec le thème du corpus de la synthèse, à savoir le développement de la conscience phonologique, de la syllabe à l’infra syllabe. Les activités proposées doivent être précises et en lien avec l’objectif fixé par la question ; elles peuvent être d’ordre différent : repérer, comparer et manipuler des syllabes. Ainsi, on peut proposer les activités suivantes : - repérer et comparer : en utilisant les comptines 1 et 2, rythmer des énoncés et varier les frappés selon des critères précis (repérer toutes les syllabes, les syllabes semblables, la dernière syllabe) ; approfondir la notion de syllabe semblable en repérant les variants et invariants ; - manipuler : compléter la comptine 1 pour les nombres 6, 7, 20 par exemple ; chercher des rimes avec les prénoms des élèves de la classe (substitués aux noms d’animaux) et produire une nouvelle comptine sur le modèle de la comptine 2. Ces activités sont données à titre d’exemple et ne sont pas limitatives. Cette question a été évaluée de la façon suivante : - trois activités différentes étaient attendues et évaluées à hauteur de 0,5 point par activité (0,25 pour la pertinence et 0,25 pour la clarté de la consigne) ; - 1 point a été attribué pour la structuration de la réponse faisant apparaître la progressivité des activités et l’objectif global poursuivi. Commentaires et appréciations Il nous faut souligner ici une évidence : les énoncés doivent être lus plus attentivement. Alors que le libellé du sujet donne avec précision l’objectif des activités attendues (« exercer la sensibilité des élèves aux réalités sonores de la langue »), trop de candidats ont proposé des activités en lien avec l’écrit. Certaines activités imaginées sont même sans rapport avec les comptines qui doivent servir de support. Ainsi les correcteurs ont pu découvrir des activités en lien avec le tableau : relevé au tableau des mots rimant pour une mémorisation de la graphie, un début de travail sur la lecture par des - 24 -
recherches dans des albums pour retrouver les mêmes sons. Des candidats imaginent aussi des activités de longueur démesurée (des séances qui nécessitent plusieurs heures d’attention en maternelle) ou qui s’adressent à des élèves maîtrisant déjà la lecture. Ces exemples illustrent, de façon excessive certes, un travers constaté dans nombre de copies : la méconnaissance des compétences attendues en Grande Section. C’est pourquoi, il convient d’être particulièrement attentif à la pertinence des activités par rapport au niveau de classe proposé. On peut surtout regretter le manque de variété et de progressivité dans les activités proposées : trop souvent les candidats se contentent d’énumérer des activités sans montrer un souci de hiérarchiser les apprentissages et sans prendre en compte la spécificité de chaque comptine. On peut attendre, dans cette partie didactique, un effort de réflexion de la part des candidats ; ainsi, varier les activités ne signifie pas multiplier des activités différentes sur la forme uniquement mais bien proposer des activités qui s’efforcent de prendre en compte des degrés d’apprentissage avec des rythmes différents. Enfin, on peut attendre des candidats une formulation plus précise des consignes accompagnant leurs activités : il leur faut aussi éviter l’écueil de proposer une réponse trop théorique (références savantes verbeuses ou récitation du BO) ou, à l’inverse, de détailler de façon excessive les circonstances concrètes de la mise en place de l’activité. QUESTIONS 2.a, 2.b et 3 Le document B qui propose une évaluation est le support de ces deux questions : il s’agit tout d’abord de préciser la compétence évaluée, d’identifier les difficultés auxquelles peuvent se heurter les élèves pour tout ou partie des items proposés (4 points). Dans la troisième question, le candidat doit justifier l’intérêt de proposer cet exercice à un élève de CP et caractériser le profil de l’élève concerné (1,5 point). La répartition des 4 points pour les questions 2 a et 2 b est la suivante : 1 point a été attribué pour la question sur la compétence, et 3 points pour les difficultés, trois difficultés différentes étant attendues. Le jury n’a attribué la totalité des points qu’aux réponses précises et rigoureuses. La question sur la compétence, pourtant si aisée au vu des éléments du dossier, est souvent source d’erreur, les candidats confondant les rimes et les assonances (unités infra syllabiques) avec la syllabe (l’item D montre bien qu’il n’est pas question de syllabe) ; une autre confusion plus problématique encore est celle qui consiste à donner comme compétence évaluée la production de rimes. La réponse attendue est « prendre conscience des rimes » (formulation qui est donnée par le ministère), « repérer dans une liste de mots celui qui rime avec un mot donné » ou encore toute autre formulation qui fait apparaître que le candidat a cerné l’enjeu du document. Il est bien question ici de cette conscience phonologique que la grande section doit développer pour préparer l’apprentissage de la lecture en cours préparatoire. Pour la question 2.b, voici pour l’ensemble des items, les difficultés les plus attendues : - la difficulté de repérage dans la page ; - la difficulté pour l’élève de se concentrer sur la réalité sonore des mots en faisant abstraction de leur contenu sémantique ; - la difficulté pour l’élève de travailler sur les réalités sonores de la langue à partir d’un énoncé oral prononcé par une tierce personne ou à partir d’un dessin, tandis que lui-même ne prononce jamais à voix haute les mots sur lesquels il réfléchit ; - une fois la consigne donnée par l’enseignant, la difficulté de mise en oeuvre en autonomie par l’élève d’une procédure en plusieurs étapes : mémoriser l’énoncé prononcé par une tierce personne, oraliser mentalement les 3 mots symbolisés par les dessins, sélectionner parmi les 3 mots celui qui rime avec l’énoncé. La complexité de cette procédure peut infléchir les résultats de l’élève, même si par ailleurs, il est capable de reconnaître les rimes proposées. Pour les difficultés sur une partie des items : - pour l’item D, la proximité des phonèmes présents dans les mots à oraliser mentalement (poire/noix/glace) peut masquer la rime à retrouver en /war/. Pour cet item particulièrement, le seul fait de se concentrer sur la forme phonologique des mots peut être difficile car la plupart des enfants - 25 -
se projetteront plus facilement sur le dessin « glace » par exemple (oubliant ainsi la situation scolaire) ; - pour l’item E, l’élève peut être amené à repérer l’initiale du mot en /a/ (Alain/Avion) plutôt que la rime en ain; - pour l’item A, les variantes régionales de prononciation sont une difficulté : le /o/ fermé ou ouvert de Paul ; même difficulté pour l’item B avec Eléonore et Dinosaure. Pour les difficultés d’ensemble, la liste du corrigé n’est pas, là encore, limitative et tout autre exemple probant a été pris en compte. Commentaires et appréciations En général, cette question est mieux traitée que les précédentes et c’est pour une large part cette question qui a permis de valoriser la moyenne de la partie complémentaire. Toutefois, pour attribuer la totalité des points, le jury a été attentif à la variété et à la pertinence encore une fois des difficultés avancées : si les difficultés retenues sont redondantes, le candidat peut ne se voir attribuer qu’un demi point. Ainsi, l’ensemble des propositions est malgré tout assez répétitif : la difficulté la plus soulignée par les candidats est celle des variantes régionales (items A et B). Peu de candidats ont vu les autres difficultés. De même, les difficultés d’ensemble sont peu avancées et n’apparaissent que dans quelques copies. Il faut là aussi être en mesure de se projeter dans les exigences du métier de professeur, la question de l’évaluation, de sa pertinence et de ses limites étant une question cruciale. QUESTION 3 Le document B est le support d’une dernière question : quel intérêt pour un élève du CP et pour quel profil d’élève ? Le jury a choisi, pour le 1,5 point, la répartition suivante : 0,75 point pour le profil de l’élève et 0,75 point pour l’intérêt d’effectuer cet exercice au CP. On peut partir du profil de l’élève : ainsi un enseignant de CP pourrait faire passer cette évaluation à un élève qui ne serait pas entré dans la combinatoire, qui serait en échec dans les activités d’identification des mots et pour lequel il s’interrogerait sur le repérage et la localisation des sons dans les mots. Cet exercice peut, de fait, être considéré comme une évaluation diagnostique mais aussi comme une évaluation dans le cadre d’une remédiation. L’intérêt de cet exercice, qu’il faudrait sans doute associer à d’autres, doit permettre d’évaluer les compétences de l’élève dans le domaine de la conscience phonologique, de vérifier si l’élève entend, isole et repère dans la chaîne orale les sons de la langue. Commentaires et appréciations Il faut souligner que, dans l’ensemble, cette question est assez médiocrement traitée par les candidats : la confusion avec l’écrit (alors que l’évaluation est fondée sur l’exercice de la conscience phonologique) qui apparaît déjà dans les précédentes questions se répète ici. Certains candidats pensent à la mémorisation de syllabes écrites et relient souvent ce travail à la lecture. Mais c’est surtout pour le profil de l’élève que les candidats proposent des réponses indigentes, imprécises et trop générales dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, ce sont des solutions extrêmes que choisissent les candidats pour caractériser l’élève concerné : ainsi, ils sont, pour beaucoup, persuadés que l’élève est problématique, présente des difficultés relevant d’une prise en charge par le réseau, d’un enseignement spécialisé ou encore d’un traitement orthophonique (parfois ils avancent l’idée d’un élève d’une intelligence limitée ou présentant des problèmes psychologiques). Ces mêmes candidats évoquent aussi des situations familiales difficiles. Les candidats doivent se rappeler que la classe maternelle n’est pas obligatoire, qu’un jeune élève peut donc, pour de multiples raisons, ne pas avoir développé complètement sa « conscience phonologique », et qu’il peut tout simplement connaître un retard dans les apprentissages, sans pour autant constituer un cas à traiter. Le jury regrette cette approche : on ne saurait trop répéter aux futurs professeurs des écoles que les difficultés des élèves sont une réalité de classe, que le professeur doit - 26 -
d’abord les envisager comme relevant de sa compétence avant d’avoir recours à un enseignement spécialisé. La classe n’est pas un lieu idéal où les apprentissages se réalisent de manière évidente. Cet élément est fondamental pour aborder sereinement sa charge de maître. CONCLUSION L’épreuve est exigeante et il est illusoire de penser obtenir un résultat satisfaisant sans un travail régulier et rigoureux durant l’année. Nous rappelons donc, à l’instar du rapport de l’an dernier, qu’« un entraînement précoce et régulier, aussi fréquent que possible, aux différents types d’épreuves est nécessaire afin de laisser de côté toute improvisation le jour du concours. La longueur de l’épreuve impose de travailler vite et bien, ce que seule une méthode efficace permet. Il importe, en effet, pour la réussite de l’épreuve, de parvenir à traiter avec le même soin les trois étapes du sujet sans bâcler, comme il arrive trop souvent, la fin du devoir. » Dans l’ensemble, cette année, le jury a estimé le niveau très moyen : la dimension technique du sujet qui nécessite des connaissances de base des programmes et des savoirs fondamentaux (syllabe, phonème, différence phonie/graphie) qui devraient être maîtrisés par des candidats se destinant à l’enseignement, a certainement constitué la principale difficulté. La maternelle semble être négligée ou sous-estimée par les candidats dans leur préparation. Or, son rôle est crucial pour donner une chance à tous les élèves d’entrer au mieux dans la lecture et l’écriture. Au plan didactique, le jury a conscience qu’on ne peut exiger de candidats qui n’ont jamais enseigné une parfaite maîtrise des démarches d’enseignement. Une information et une interrogation attentives, honnêtes, nourries de la lecture des documents officiels et de textes didactiques sur les pratiques pédagogiques, ne nous semblent pas, en revanche, hors de portée du candidat et semblent même relever des attentes que l’on est en droit d’avoir à l’égard d’un futur enseignant. Rien de tout cela n’est concevable, enfin, sans une connaissance et une pratique solides et réfléchies de la langue que le candidat sera amené à enseigner - et à faire apprécier - à ses futurs élèves.
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RAPPORT DE L'EPREUVE ECRITE DE MATHEMATIQUES Rapport établi par Jacques Caron, IA-IPR de mathématiques
Il est rappelé que l'anonymat des copies et la double correction, voire une correction multiple dans les cas estimés litigieux par le binôme de correction constitué par un enseignant du premier degré et un enseignant du second degré, assurent une impartialité absolue. Une harmonisation des corrections permet en outre de gommer les différences qui pourraient exister entre les binômes. Cette rigueur est indispensable et a montré son efficacité pour déceler des anomalies. Depuis la session 2006, avec la nouvelle réglementation, le sujet comporte trois exercices et deux questions complémentaires liées aux deux derniers exercices. Sur les exercices de mathématiques, des questions sur des connaissances de base devraient être réussies par la majorité des candidats mais, comme pour tout concours, le sujet doit permettre d'établir un classement en fonction des compétences évaluées qui doivent être indispensables pour un futur professeur des écoles. Le bon sens et des connaissances précises sur les programmes et les objectifs de l'enseignement des mathématiques à l'école permettent de donner des réponses pertinentes aux questions complémentaires qui n’exigent pas, en général, de fines compétences en didactique des mathématiques et ne nécessitent pas l’utilisation d'un vocabulaire spécifique. Les éléments de réponses exigibles par le jury se trouvent essentiellement dans les documents d’accompagnement des programmes de l’école élémentaire. Quelques remarques s'imposent, non pour mettre en évidence les défauts des copies mais pour montrer qu'une lecture plus attentive de l'énoncé, des nombres ou des consignes aurait pu permettre à certains candidats d'être plus performants. Néanmoins, comme pour les sessions 2006 et 2007, le découpage différent et la nature des questions posées ont permis à des candidats non spécialistes en mathématiques, lorsqu’ils ont fait preuve de bon sens et de connaissances correctes sur les programmes de l'école élémentaire, d'obtenir des points sur les questions complémentaires, même lorsque la partie « mathématiques » était moins réussie. De façon générale, les moyennes ont été plus basses pour les trois exercices que pour les questions complémentaires. Un point positif est à souligner : le jury remarque depuis deux ans une meilleure qualité orthographique et des efforts de présentation. Quelques erreurs ont été notées : elles sont indiquées essentiellement pour éviter qu’elles ne se reproduisent. Exercice 1 Il consistait à rechercher des nombres entiers naturels de 5 chiffres vérifiant deux conditions. Une recherche empirique a été très largement majoritaire : beaucoup de candidats n'ont pas trouvé toutes les solutions. Cette méthode, quand les résultats étaient exacts, n'a pas été pénalisée mais l'exercice a, semble-t-il, déstabilisé beaucoup de candidats. Les candidats qui ont utilisé une méthode systématique ont été récompensés de leurs efforts : dans ce cas là, il n'y a pas eu, en général, d'oubli. Exercice 2 Cet exercice sur les aires et les pourcentages a été correctement réussi dans l'ensemble. L'erreur la plus fréquente a été de compter deux fois l'intersection des deux bandes hachurées. - 28 -
Pour la valeur approchée au dixième, la plupart des candidats ont donné la valeur de l'arrondi. Il est clair que toute valeur dont l'écart avec la valeur exacte est inférieur à un dixième convenait. Exercice 3 Cet exercice de géométrie dans l'espace où il fallait raisonner dans l'espace et réaliser un patron n'a pas été bien réussi. Certaines questions étaient un peu délicates : en particulier, il fallait vérifier que des points se trouvaient dans un même plan. De façon générale, les raisonnements ont été faibles ou absents : on ne raisonne pas dans l'espace comme dans le plan. Par exemple, la notion de médiatrice est une notion de la géométrie plane. Dans l'espace, lorsque on a SA=SB, on peut conclure que le point S appartient au plan médiateur de [A,B ]. Hormis dans deux copies, la coplanarité des points, qui était indispensable, n'a pas été évoquée et à plus forte raison argumentée : en effet, pour démontrer que SBS'C est un losange, il faut d'abord vérifier que les quatre points S, B, S' et C sont coplanaires. Sauf exceptions, le patron n'a pas été réalisé mais en revanche, le théorème de Pythagore est correctement utilisé et les volumes sont assez bien calculés. Question complémentaire n° 1 L'intérêt de la progression a été souvent peu ou mal expliqué et la notion d'exhaustivité a été occultée. En effet, le nombre de boites ne varie pas et le nombre de jetons varie peu mais, pour le cas n°2, il n'y a pas de solution au problème et pour le cas n° 3, il y a "0" comme solution possible : ce sont deux réelles difficultés pour un élève, qui dépassent largement le premier cas où l'on peut trouver des solutions en tâtonnant. Seule une méthode systématique permet de trouver toutes les solutions. Question complémentaire n° 2 Certains candidats ont confondu procédures et résultats et ont eu des difficultés à se projeter dans une situation concrète de productions d'élèves qu'il faut interpréter avec bon sens et parfois finesse. Toutefois, il est à noter des interprétations correctes et assez bien argumentées. La notion de proportionnalité a été assez peu reconnue et en particulier, les propriétés des fonctions linéaires n'ont été données de façon explicite que très rarement (cela a été trouvé dans les très bonnes copies). Conseils aux candidats Le raisonnement est fondamental dans les activités mathématiques. Les résultats doivent donc être justifiés, ce qui est d'ailleurs indiqué très souvent dans les sujets. La clarté du raisonnement entre pour une part importante dans l'appréciation d'une copie. De façon générale, il vaut mieux expliquer ce qui est fait, même si ce n’est pas demandé, car cela peut éviter des interprétations des examinateurs. Rappelons que cela est particulièrement recommandé pour les constructions géométriques qui font l'objet de questions fréquentes même si l'énoncé ne le demande pas. La lecture des consignes doit être attentive. Il est bien clair que le non-respect des consignes ne permet pas de prendre en compte les réponses, même justes. Une autre remarque générale, importante, est rappelée : les calculs sont fondamentaux dans la plupart des problèmes, comme cela avait été indiqué dans les rapports 2006 et 2007. Il y a souvent dualité entre calcul exact et calcul approché et, en conséquence, il faut connaître les arrondis et savoir apprécier les erreurs commises. Les notions élémentaires sur les nombres et leurs différentes écritures possibles (fractionnaire, décimale...) doivent être maîtrisées.
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En revanche, une erreur d'étourderie est toujours possible, mais, considérée comme étourderie, elle est la plupart du temps peu pénalisée sauf si l'erreur entraîne des incohérences. Le candidat peut se tromper mais il doit aussi être critique sur les résultats qu'il trouve. D’autre part, le jury est en droit d'attendre la maîtrise du vocabulaire mathématique au programme du concours, et une écriture dans un langage compréhensible sans une faute d'orthographe à chaque ligne. Toutefois, le jury note avec satisfaction que les progrès sur la présentation et l’orthographe constatés l'an dernier ont été confirmés. Sur la partie didactique, dans les deux questions complémentaires, un vocabulaire mal maîtrisé, issu des sciences de l'éducation, n'impressionne pas le jury : dans les copies d'élèves, l'analyse des erreurs ne nécessite pas, en général, l'utilisation de fines notions de didactique. Le jury sait parfaitement qu'un étudiant n'a pas assez d'expérience pour pouvoir analyser en profondeur certaines erreurs. Enfin, selon les questions, le jury n'exige pas toujours la totalité des réponses attendues. Certaines connaissances élémentaires doivent être connues d'un futur professeur des écoles : le jury pénalise les grosses fautes de calcul et de raisonnement. Le principe d'un bonus-malus a été appliqué : il permet une valorisation des copies dans lesquelles l’argumentation est claire et précise, mais il induit aussi des pénalités quand certaines erreurs sur des notions de base sont commises.
STATISTIQUES DE L'EPREUVE DE MATHEMATIQUES 1) la moyenne pour l'ensemble des candidats a été de : 6,72 2) la répartition des notes a été la suivante :
Il faut donc noter que 88 candidats sur 228, soit 38,6%, ont été éliminés à cause d’une note inférieure à 5 sur 20. Ce nombre semble élevé mais montre que l'on ne peut pas se présenter à ce concours sans une préparation sérieuse à toutes les épreuves. Les notions mathématiques en jeu dans les sujets sont à la portée d'un candidat qui a préparé sérieusement cette épreuve, mais comme cela a été précisé, le jury exige des connaissances correctes sur les parties élémentaires. Il n'en reste pas moins que cette épreuve engendre des différences sensibles car 24 candidats seulement, soit environ 10%, ont obtenu une note supérieure ou égale à 12. - 30 -
RAPPORT DU JURY D’HISTOIRE-GÉOGRAPHIE I Épreuve mineure : des améliorations sensibles, mais des progrès restent à accomplir Le jury remarque que les sujets de la session 2008 ont été globalement plus accessibles que ceux de l’année passée. En moyenne, la qualité des copies s’est améliorée, et ce à différents niveaux : - De façon générale, des progrès ont été constatés en orthographe et en expression écrite. - Les candidats ont parfois effectué des efforts de problématisation des sujets, ce qui leur a permis de rédiger des devoirs mieux construits, plus cohérents et plus pertinents. Cependant, les copies font apparaître deux faiblesses majeures : - En géographie, la maîtrise insuffisante des concepts de géographie a conduit les candidats à rédiger des devoirs hors sujet : ainsi, la notion mal comprise de paysage, souvent considéré comme « naturel », non anthropisé, a amené les candidats à discourir à propos de l’impact écologique et environnemental des activités touristiques et industrielles. - En histoire, une lecture trop rapide du sujet a aussi conduit les candidats à rédiger des devoirs hors sujet : le mot « encadrement » semblant avoir été évacué, beaucoup de copies ont simplement porté sur « l’Église au Moyen Âge ». II Épreuve majeure : une meilleure implication des candidats dans leur formation semble indispensable 1. ANALYSE SCIENTIFIQUE DU DOSSIER Le jury s’est interrogé sur l’intitulé un peu flou du sujet de géographie, qui a pu conduire une minorité de candidats à sortir du sujet. De même, la qualité moyenne de l’iconographie a pu amener des candidats à commettre des erreurs. Certains candidats semblent avoir manqué de temps. Trop de candidats se sont limités à cataloguer les documents proposés, à les traiter de façon linéaire sans chercher à les regrouper thématiquement. Présenter les documents ne consiste pas à réécrire les références des documents, ce qui de surcroît constitue un handicap dans la gestion du temps : certains candidats semblent avoir manqué de temps. Pour une grande majorité de candidats, la maîtrise approximative de la notion de paysage, confondu avec « espace » ou « territoire », a amené la rédaction de devoirs hors sujet : un nombre important de copies étaient axées sur des problématiques environnementales, alors qu’il s’agissait de mettre en lumière les logiques qui entraient en œuvre dans la création des paysages : un paysage est une portion d’espace anthropisé et n’est plus naturel. De façon générale, le jury relève l’utilisation par les candidats d’un vocabulaire scientifique non maîtrisé : ainsi, la France métropolitaine a été confondue avec les métropoles françaises, les délocalisations ont été assimilées à la décentralisation, technopôles et technopoles traités indistinctement. 2. PARTIE DIDACTIQUE : le point faible des devoirs Le jury remarque qu’il est trop peu souvent fait référence à des éléments des programmes en vigueur. Les situations didactiques proposées sont peu nombreuses, peu variées ou inadaptées et en général mal définies. Les résultats attendus à l’issue des séances ou séquences sont rarement formulés. - 31 -
3. OBJECTIFS TRANSVERSAUX Il conviendrait à ce niveau de faire preuve de sérieux et d’inventivité. Les liens avec d’autres disciplines, notamment l’éducation civique, semblent artificiels. Conclusion : des écueils à éviter par une préparation plus rigoureuse Un candidat qui se contente de décrire les documents en les paraphrasant, qui méconnaît les programmes officiels et propose des situations d’apprentissage non pertinentes ne peut pas prétendre avoir traité le sujet. Le choix de l’histoire-géographique en épreuve majeure nécessite une réelle implication du candidat dans sa formation : les démarches méthodologiques sont aussi indispensables que les connaissances factuelles. Seuls quelques candidats ont su proposer un plan pertinent qui réponde à une problématique clairement exprimée.
Le jury du Concours 2008
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ÉPREUVE DE SCIENCES EXPÉRIMENTALES ET TECHNOLOGIE A. Textes officiels Le jury recommande aux candidats de bien lire les textes qu'ils trouveront dans les documents suivants : Rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école : La note de service n°2000-078 du 8 juin 2000, parue au BO °23 du 15 juin 2000 - Plan de rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école Les objectifs pédagogiques du plan de rénovation (extraits de la note de service n°2000-078) La circulaire n°96-200 du 19 juillet 1996 - Développement de l’enseignement des sciences à l’école primaire Le nouveau programme du primaire (2008) Documents d'application et d'accompagnement des programmes : Sur le site du CNDP : http://www.cndp.fr Sur le site Eduscol : http://eduscol.education.fr Et le jury recommande aussi la consultation du site « La main à la pâte » à l'adresse : http://www.inrp.fr/lamap/ B. L'épreuve écrite de sciences expérimentales et technologie La durée de l’épreuve est de trois heures pour un coefficient de deux points. Cette épreuve nouvelle dans sa conception doit permettre de vérifier chez le candidat : - la maîtrise des connaissances et des notions nécessaires pour enseigner à l’école primaire ; - la capacité à comprendre, analyser et exploiter des documents en faisant preuve d’esprit de synthèse pour prendre en compte, d’une part, les éléments d’une démarche d’investigation et d’esprit critique, d’autre part, le caractère rationnel d’une argumentation à destination des élèves ; - l’aptitude à amener les élèves à s’approprier les savoirs scientifiques et/ou technologiques, les savoir-faire, les connaissances et les repères culturels prévus par les programmes et les « fiches connaissances » les accompagnant. Programme de l’épreuve (BO n° 21 du 26 mai 2005) : -Mesures et unités. - Matière : - États et changements d’état - Mélanges et solutions - Propriétés physiques des gaz - Énergie : Formes, transferts et conservation de l’énergie - Lumière : Sources, propagation rectiligne de la lumière. - Électricité : Générateurs et récepteurs, circuit électrique, sécurité des personnes et des installations. - Mécanique : Équilibre. Transmission et transformation de mouvements. - Astronomie : La Terre, le système solaire et l’Univers - Le vivant - Le cycle de développement - 33 -
- Les fonctions du vivant - la reproduction sexuée et non sexuée - les fonctions de nutrition : digestion, respiration, circulation - les fonctions de relation : fonctions sensorielles et modes de déplacement Les êtres vivants dans leur milieu - notions de milieu et d’écosystème - l’action de l’homme sur son environnement - Le corps humain : - éducation à la santé : l’hygiène alimentaire, la prévention des conduites à risque, la pratique sportive - reproduction et sexualité C. Réflexions de la commission de correction sur l'épreuve 2008 : Contrairement aux années précédentes, la commission constate une diminution sensible des très bons devoirs et une baisse générale des connaissances scientifiques et technologiques des candidats. L’épreuve écrite a pour objectif d'évaluer les compétences attendues d’un futur professeur des écoles et la capacité qu’il aura à s’engager dans un enseignement des sciences à l’école primaire au terme de son année de formation. En ce qui concerne la présentation, l’orthographe et l’expression écrite : Certains candidats n’ont pas le niveau grammatical et syntaxique requis. Toutefois, les correcteurs reconnaissent les efforts de la plupart des candidats en ce qui concerne la lisibilité, le soin, la qualité de l'orthographe et de la syntaxe. Un progrès est même constaté sur ces points. Les candidats ont tenu compte des observations faites par les correcteurs lors de la session 2007 et indiquées dans le rapport de correction, ceci s’applique surtout dans la composante majeure. Les correcteurs invitent les candidats à poursuivre leur effort dans ce domaine. Pour la première partie de l’épreuve : En ce qui concerne les réponses aux questions de la première partie de l'épreuve traitant de la biologie et de la technologie les correcteurs ont observé : - le manque de connaissances scientifiques de base de certains candidats : Ex. : confusion entre pression artérielle et fréquence cardiaque ; méconnaissance du rôle des hématies ; - des réponses approximatives, voire hors sujet ; - le manque de rigueur dans l’élaboration et la structuration des réponses ; Pour la deuxième partie de l’épreuve : En ce qui concerne les réponses aux questions de la seconde partie de l'épreuve, les correcteurs ont observé : - la démarche d’investigation est connue, mais la liaison entre le problème et les activités proposées est souvent incohérente ; - des fausses représentations sur les propriétés physiques et technologiques ; - l’absence de référence aux contenus des programmes, principalement ceux du cycle 3.
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D. Conseils et recommandations Les candidats doivent absolument connaître et maîtriser les contenus en termes de savoirs, savoir-faire et savoir être figurant dans les programmes de l’école primaire et en particulier ceux du cycle 3. Les candidats doivent s’inspirer des exemples de la démarche d’investigation présentés sur le site internet « la main à la pâte ». Les candidats doivent faire un effort en ce qui concerne la lecture et l’analyse des documents fournis. (Ex. : document concernant l’effet de serre). Éviter d’exposer les phénomènes complexes sans maîtriser les fondamentaux. Enfin, les correcteurs conseillent aux candidats de s’approprier les contenus des fiches connaissances des documents d’application des programmes de l’école primaire, ainsi que ceux du collège dans les disciplines expérimentales et la technologie.
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EPREUVE DE LANGUE CORSE L’épreuve écrite d’admissibilité « consiste en un commentaire guidé en langue corse d’un texte en langue corse et en une traduction en français d’un passage de ce texte (durée de l’épreuve 3 heures, coefficient 2) ». 55 candidats seulement ont composé (pour 104 inscrits), soit 6 de moins qu’en 2007. Le vivier apparaît donc trop limité. La moyenne générale de l’épreuve écrite est de 8,22/20, légèrement inférieure à celle des sessions précédentes. La note la plus haute est 17/20 ; la note la plus basse est 01,5/20. Il y a 34 notes inférieures à 10/20 (62,96%), dont 14 (25,45%) inférieures à 05/20 et donc éliminatoires ; 21 notes se situent entre 10/20 et 17/20, dont 17 entre 10/20 et 15/20, et 4 à 15 et audessus. Détail des notes Ont obtenu : 01,50 02,00 02,50 03,00 04,00 04,50 05,50 06,50
1 candidat 1 candidat 1 candidat 2 candidats 4 candidats 4 candidats 4 candidats 2 candidats
07,00 07,50 08,00 09,00 09,50 10,00 10,50 11,00
2 candidats 4 candidats 4 candidats 2 candidats 2 candidats 5 candidats 1 candidat 4 candidats
11,50 12,00 12,50 13,00 13,50 15,00 16,00 17,00
1 candidat 3 candidats 2 candidats 1 candidat 1 candidat 2 candidats 1 candidat 1 candidat
Le commentaire Cette partie de l’épreuve, notée sur 20, représente 2/3 de la note globale. La moyenne générale est de 9,90, proche de celle de la session 2007. La note la plus haute est 17 /20 ; la note la plus basse est 02 /20. Il y a 26 notes inférieures à 10/20 dont 4 inférieures à 05/20 ; 5 notes sont égales ou supérieures à 15 /20. Il s’agit d’un commentaire « guidé » : le texte à étudier est accompagné de quelques questions destinées à aider le candidat. Cela ne suppose pas que le devoir doive répondre directement et successivement à ces questions, ni s’organiser par rapport à elles. Elles ont pour seul but de tracer quelques pistes et d’éviter au candidat le « hors sujet ». Il convient évidemment que, dans le cours du devoir, les différents aspects qu’elles suggèrent se trouvent traités. Le fait qu’il s’agisse d’un commentaire d’un texte littéraire peut avantager les candidats provenant de filières littéraires ou linguistiques, qui en ont acquis les méthodes, et ceux qui, venant des études corses, connaissent l’évolution de la littérature en langue corse. Cette épreuve doit donc être préparée de manière systématique, au-delà de la connaissance même de la langue, qui y est nécessaire mais non suffisante. La durée prévue (environ 2 heures sur 3 pour le commentaire) suppose qu’il atteigne une certaine longueur et ne laisse de côté aucun aspect important du texte. Les devoirs trop brefs ou superficiels risquent donc d’être sanctionnés. Le commentaire, qu’il soit suivi ou, plutôt, composé, ce qui paraît la solution la plus efficace, doit présenter une organisation claire et aisément repérable : une introduction, un développement structuré et une conclusion. Le texte proposé, « U Quattordeci » de Ghjaseppu Maria Bonavita, est tiré d’une œuvre désormais classique de notre littérature, U pane azimu, publié en 1967. Son auteur est représentatif, comme - 36 -
Ignaziu Colombani, d’un groupe de hauts fonctionnaires corses ayant fait carrière hors de l’île, et qui cherchent à sauver par l’écriture le souvenir d’une société en train de s’effacer et la qualité d’une langue juste. Ici une connaissance minimale de l’histoire littéraire était donc utile. Le thème essentiel du texte est l’effet sur une famille, celle de l’auteur, de la première guerre mondiale. Le texte ne se veut nullement historique, et on peut remarquer que les quatre années de guerre y sont présentées très brièvement. Ce qui importe, c’est le regard de l’enfant qu’était alors Bonavita, né en 1908. Il a été marqué, après trois ans de bonheur calme, par deux « fêtes » : le départ triomphal des mobilisés pour une guerre que l’on croit courte, puis celle de la victoire de 1918, qui concerne surtout ceux qui ont échappé au pire, et ils sont rares. Entre ces deux moments forts se sont égrenées les annonces de décès, dont celui du père. Au-delà de ces images marquantes, les souvenirs de l’enfant font souvent l’objet de reconstruction et de commentaires, souvent critiques, de l’adulte qui écrit. L’image donnée de la guerre de 1914-1918 est celle qui a marqué l’imaginaire corse, y compris dans les monuments aux morts : celle d’une mère restée seule avec ses enfants, celle de l’effondrement brutal et définitif de la société traditionnelle. Mais ce tournant historique est vécu de manière directe par l’auteur, dans le cadre de son histoire personnelle. La structure du texte repose sur un jeu d’oppositions, marqué par des ruptures : « venne a guerra », « Intantu », « venne a pace ». La description classique de la beauté de la nature printanière est brutalement interrompue par « tuccò à noi ». La réflexion s’appuie, comme souvent le discours corse traditionnel, sur les proverbes et les formules toutes faites, surtout dans le premier paragraphe, tandis que la narration est beaucoup plus personnelle. La présentation ironique des deux fêtes est doublement critique : à l’égard des pouvoirs, dont la propagande parvient à ôter toute capacité de réflexion aux peuples ; à l’égard de ceux qui s’adaptent trop bien à cette situation. Les références indiquées en matière militaire pour justifier la victoire prochaine (le percepteur, le journal) sont ridicules. De même les chants de victoire entonnés par des vieillards et des embusqués, dans un village vidé de la plupart de ses hommes, apparaissent scandaleux. Le texte n’exprime pas pour autant de révolte, plutôt une sorte de fatalisme. Malgré les critiques et la rancune contre les « embusqués », chacun a fait la guerre comme il fallait, et l’image du déserteur, pourtant présent dans les mémoires, n’apparaît pas. Les copies ont été évaluées selon les critères suivants : organisation du commentaire ; qualité de la langue ; culture générale. Les connaissances littéraires, concernant la littérature corse ou permettant d’utiles comparaisons avec d’autres littératures, ont été valorisées quand elles intervenaient de manière logique. Les devoirs qui ont obtenu les notes les plus basses présentent les défauts suivants : - la simple réponse aux questions visant à guider le commentaire, sans construction véritable d’un devoir. Dans d’autres copies, un développement parfois correct sur le fond n’est accompagné ni d’introduction ni de conclusion, ou n’est pas structuré ; - un montage de citations du texte, qui ne fait que juxtaposer les éléments que le candidat a jugé les plus remarquables ; - une trop grande brièveté qui ne permet de développer aucun point ; - un exposé paraphrastique reprenant, en un style moins bon, le contenu du texte original ; - de longs développements sans lien direct avec le texte, pris comme simple prétexte à l’étalage de connaissances diverses, par exemple une trop longue étude de la guerre de 1914-1918, de même que des listes d’auteurs sans lien avec le sujet ; - des réflexions justes sur le fond, mais sans référence au texte ni citation. - 37 -
Enfin, chez plusieurs candidats, ce sont les difficultés de langue qui expliquent la faiblesse des notes. D’abord pour la compréhension même du texte, dont certains aspects ne sont pas saisis : si « le pain » manque après la mort du père, ce n’est pas parce que les gendarmes venus l’annoncer auraient dévoré les provisions ! Ensuite dans la rédaction elle-même. Plusieurs écrivent une langue correcte, mais assez pauvre, en particulier sur le plan lexical. Le vocabulaire littéraire est souvent approximatif : ainsi on ne peut parler de strufata pour un texte en prose. Même si les candidats ont généralement respecté les règles de l’orthographe et de la syntaxe, l’accentuation et la ponctuation sont parfois maltraitées. Certaines fautes reviennent régulièrement : erreurs d’accords et de conjugaisons, confusion entre chj et ghj, entre stu et issu, écriture de qu’elli pour ch’elli, seguidà pour seguità, face pour fà (ou l’inverse), a pour à. Dans plusieurs copies, on a pu relever des barbarismes, des impropriétés, des maladresses d’expression qui trahissent de fâcheuses ignorances. Les gallicismes, hispanismes (plus répandus cette année) et italianismes trop nombreux ont été aussi jugés sévèrement. Connaître une langue, surtout quand on envisage de l’enseigner, c’est aussi savoir la distinguer des langues parentes. De même, si tous les parlers sont évidemment acceptés à égalité, l’incohérence interne est sanctionnée. La traduction Il convient de rappeler la spécificité de l’exercice de la traduction. Comme le disait Saint Jérôme, qui traduisit la Bible en latin, il ne consiste pas à remplacer chaque mot par un mot d’une autre langue. Il s’agit d’abord de comprendre le sens du texte d’origine, puis de le rendre dans la langue d’accueil de manière correcte, et si possible sans que le résultat « sente la traduction ». On peut fort bien connaître et employer les deux langues prises séparément et ne pas savoir passer de l’une à l’autre de manière efficace. On ne peut parvenir à une réelle efficacité en ce domaine que par un exercice régulier. Cette partie de l’épreuve, notée sur 20, représente 1/3 de la note finale sur 60. La moyenne générale, comme c’est souvent le cas, a été bien plus faible en traduction qu’en commentaire et est cause de la faiblesse moyenne de l’épreuve : 4,6/20 ; inférieure à celle de 2007, elle reste cependant supérieure à celle de 2006 (3,97). 26 copies, soit 47,27 %, ont zéro. 31 (56,36%) des copies ont une note inférieure ou égale à 04/20. La note la plus haute est 17/20. Seules 11 notes sont égales ou supérieures à 10 (20%). Erreurs rencontrées : Plusieurs candidats ont fait de longues omissions, d’où une perte de points absurde qui peut être décisive à un concours. Le passage à traduire ne présentait pas de grande difficulté lexicale. Cependant, de nombreux candidats se sont trompés sur murtoriu. Le plus souvent employé au sens de « glas », le mot peut signifier toute annonce de mort, y compris par lettre ou télégramme, ce qui était le cas ici. Il a parfois été traduit par « croque-mort ». Quand celui-ci est « apporté par les gendarmes » on demeure perplexe. Le principal problème était de rendre dans un français clair et correct une pensée corse, avec une syntaxe et des métaphores qui ne pouvaient être reprises telles quelles. On le voit dès le titre, où « le Quatorze » avec l’article, n’est pas correct en français. De même on ne pouvait reprendre la répétition « zitellu zitellu », à sens superlatif, ni employer « toucher à » pour « tuccò à noi », « ce fut notre tour ». L’ordre verbe-sujet de la phrase corse doit aussi être modifié en français. L’accumulation d’erreurs minimes peut aboutir à une note fort basse. Il convient, dans une traduction de trouver un équilibre entre un mot-à-mot absurde et une simple interprétation du texte qui s’en éloignerait exagérément. La qualité du français (syntaxe mais aussi orthographe) a également été évaluée et si nécessaire sanctionnée. L’enseignement bilingue suppose une bonne maîtrise des deux langues-outils. - 38 -
Épreuve orale d’admission « Elle consiste en un entretien en langue régionale avec le jury à partir d’un document sonore ou écrit authentique en langue régionale relatif à la culture ou à la langue concernée ». Durée de l’épreuve : 30 minutes ; préparation : 30 minutes. Coefficient 2 . L’épreuve a été évaluée à partir des critères suivants : • Le commentaire : - Qualités d’exposition (annonce du plan suivi, du fil conducteur) ; esprit d’analyse et de synthèse, - Compréhension du document sonore, -Raisonnement appuyé sur la référence à des passages du document ; • Connaissance de la civilisation ; • Qualité de langue : - Correction sur le plan morphosyntaxique, - Prononciation et intonation, - Richesse de la langue (vocabulaire, mots de liaison pertinents, absence d’hésitation, pas de répétition rapprochée, …) • Présentation, élocution, attitude du candidat. Sujets de l'oral A lingua greca (interview d’une vieille dame de Cargèse) Pastori d’arrimani è d’oghji (interview) Santu Antoni in Aiacciu (interviews) Matteu CECCALDI A mamma Lamentu di Bonelli (fonds Laade) Les 11 candidats admissibles au concours spécial ont passé l’épreuve orale de langue corse. La moyenne générale est de 13,64 /20 ; elle est très légèrement supérieure à celle de la session 2007. La note la plus haute est 18/20 ; la note la plus basse (éliminatoire) est de 04/20. C’est la seule note inférieure à 10/20 ; 7 notes se situent entre 10/20 et 15/20 ; 3 notes se situent entre 16 /20 et 18 /20. Deux ou trois candidats ont pu être interrogés sur le même sujet, ce qui a permis au jury des comparaisons utiles. Le jury a proposé des enregistrements authentiques, portant sur des faits de vie quotidienne (la tradition pastorale, la tradition religieuse) ou sur des éléments de culture traditionnelle et d’histoire (diversité linguistique avec la présence du grec à Cargèse, banditisme, lamentu). Il était attendu des candidats qu’ils démontrent une bonne compréhension orale et une capacité d’expression en corse, mais aussi qu’ils sachent élaborer une présentation cohérente du document, et n’en fassent pas un simple prétexte pour exposer des connaissances. Bien que les textes officiels n’indiquent pas de durée pour cette présentation préalable, une ou deux minutes ne sauraient y suffire. Un exposé approchant d’une dizaine de minutes paraît nécessaire pour situer un document dans son contexte, en restituer le contenu et élargir éventuellement l’exposé. Pour chaque candidat, l’évaluation a porté sur les aspects suivants : organisation du commentaire, connaissance de la civilisation, qualité de la langue, aisance de la présentation à l’oral. Les meilleurs candidats ont été excellents sur tous ces points, et il faut les en féliciter. Chez d’autres, les exposés liminaires durent parfois une à deux minutes seulement, et les réponses aux questions du jury sont plus brèves encore. Des points importants de la culture corse sont souvent ignorés, ou présentés de manière trop générale, sans lien direct avec le texte, à partir de développements tout faits qui semblent appris par coeur. On devrait à ce niveau savoir qui est Matteu Ceccaldi, auteur d’un dictionnaire très connu, ou quand les Grecs de Cargèse sont arrivés en Corse, sans les confondre avec les Phocéens de l’Antiquité. - 39 -
On ne devrait pas non plus assimiler le lamentu et le rimbeccu. On constate également des erreurs de compréhension du document (l’anghjulu custodiu pris pour le prénom Anghjulu, Ziu Matteu pris pour Orsu Matteu). Les compétences purement linguistiques sont parfois faibles. Une candidate, qui a présenté un exposé correct sur le fond, a obtenu une note éliminatoire due à de trop nombreuses erreurs de langue, ne pouvant lui permettre de participer à l’enseignement bilingue. Les fautes les plus graves ont concerné la mutation consonantique (« par guntà » pour cuntà, trè iorni pour trè ghjorni) ou la place de l’accent tonique (crescità pour crèscita, à partèsi pour à pàrtesi). Certains candidats, ayant fait des études d’italien ou d’espagnol, ne sont pas suffisamment capables de discriminer les langues (bene, sulla cultura, no hay, d’acuerdu), d’autres emploient des mots français (muntrà, rassina), sont incapables de conjuguer correctement les verbes (s’arricordu pour s’arricorda, avii a raghjone pour aviu ou avia, ani ripiglià pour ani ripigliatu, scrivavanu pour scrivianu) ou font de graves fautes de syntaxe. Le jury a été heureux des bonnes compétences démontrées par les meilleurs candidats. On ne saurait trop conseiller ausx autres de ne se présenter au concours spécial que si leur compétence en corse, — au moins leur compréhension et leur expression orales — est correcte. Il importe aussi de préparer durant l’année les contenus de l’épreuve, à partir de lectures régulières et diverses concernant la culture, l’histoire et la géographie de l’île. Sur aucun de ces points le jury n’attend de leur part un travail de spécialiste, un bagage culturel minimal apparaît indispensable.
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RAPPORT DU JURY CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
ÉPREUVES D’ADMISSION ÉPREUVE ORALE D’ENTRETIEN
ÉPREUVE ORALE D’ENTRETIEN 1re PARTIE Rapport établi par M Christiane Revest - Mr Antoine Chélélékian me
Tous les candidats prévus se sont présentés. Ils ont été accueillis par les membres du jury qui se sont présentés individuellement. L’organisation générale de l’épreuve a été chaque fois rappelée et la durée de chacune des phases d’exposé ou d’interrogation a été scrupuleusement respectée. L’EXPOSÉ Le temps imparti à l’exposé n’a pas toujours été entièrement utilisé et le recours aux notes de préparation reste très fréquent. En effet, une grande partie des candidats ne parvient pas à s’en détacher ce qui nuit à la fluidité comme à l’aisance de l’exposé de manière générale. Les données proposées sont alors plutôt linéaires et peu articulées. L’exposé est trop souvent réduit à une description paraphrasée des « textes supports » étudiés. Ce constat s’accompagne également la plupart du temps d’une difficulté avérée à l’analyse et à la mise en perspective de connaissances ou de données. Dans la majorité des cas, il n’y a pas d’approche critique du sujet de réflexion. De manière générale, une préparation peu efficace pour cette partie de l’épreuve sachant que le propos laisse parfois apparaître des erreurs syntaxiques grossières et le plus souvent une approche trop superficielle. L’ENTRETIEN Le temps imparti à l’interrogation du candidat est limité (15 minutes) et semble difficilement permettre au jury de vérifier vraiment une capacité à faire état de connaissances - des obligations, des droits et responsabilités - des approches pédagogiques et didactiques - de l’histoire et du fonctionnement de l’école. Si de rares théoriciens de l’éducation ont été cités en réponse aux questions posées sur ce sujet, les références sont le plus souvent anciennes et les théories de l’apprentissage peu connues au delà de leur simple désignation (behaviorisme, …, socio constructivisme, …). De la même manière, le concept de pédagogie différenciée apparaît comme un « incontournable » dans le propos des candidats sans être sous-tendu par des éléments précis même si de véritables connaissances ne sont pas attendues par le jury. Si la connaissance du fonctionnement de l’école semble meilleure (projet d’école, cycles, évaluations), la perspective de son évolution n’est pas véritablement perçue. La présentation d’une réflexion dans le domaine de l’éducation est extrêmement rare. Il en est de même pour la capacité à exprimer une approche construite et argumentée. Le recours à l’expérience acquise au cours de stages de sensibilisation au métier d’enseignant ou d’expériences professionnelles antérieures est peu utilisé alors que cela pourrait constituer un appui pertinent de ce point de vue. Une prestation de bon niveau bénéficierait ainsi d’un propos concis, clair et argumenté. Les points d’appui pour l’argumentation, l’analyse, la mise en perspective et la cohérence de la réflexion doivent être recherchés. Il en est de même pour la qualité de l’expression qui doit rendre compte d’une bonne maîtrise de la langue française, que le sujet ait été préparé ou qu’il s’agisse de répondre à des questions qui ne peuvent être prévues. - 42 -
ÉPREUVE ORALE D’ENTRETIEN 2me PARTIE LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE Rapport établi par M Dominique ORSONI, IA-IPR de Lettres, Mme Marie-Dominique ANDREANI, professeur des écoles, maître formateur, directrice d’école annexe, me M Maria CANONICI, professeur agrégé de Lettres modernes me
Les rapports des sessions 2006 et 2007 ont permis d’apporter les précisions nécessaires à la préparation d’une épreuve dont les exigences étaient mal cernées par les candidats. Ils semblent avoir porté leurs fruits puisque le niveau des prestations en littérature de jeunesse est apparu, cette année, meilleur que les années précédentes. Le présent rapport s’attachera à dresser un bilan de la présente session et ne diffèrera guère, dans le fond comme dans l’esprit, des précédents. Nous renvoyons instamment les candidats à ces deux rapports fondateurs de l’épreuve : ils demeurent d’actualité. Les attentes du jury n’ayant pas évolué, leur lecture approfondie est vivement conseillée. Au regard du nombre d’admissibles, les candidats ont été plus nombreux, cette année, à choisir la littérature de jeunesse. Sur 47 candidats, vingt-neuf l’ont choisie, soit 61,7 % (contre 48,6% en 2007 et 56 % en 2006) : sept sur les onze admissibles du concours régional (63,6%) et vingt-deux sur les trente-six admissibles du concours externe public (61,11%). Pour les deux autres options, la musique a attiré 23,4 % des candidats et les arts visuels 14,8 %. Cette augmentation de la proportion de candidats en littérature de jeunesse ne s’est pas accompagnée d’une baisse de la moyenne, qui est cette année plus élevée : 11,05 (10 au concours spécial et 11,6 au concours externe), la réduction du nombre d’admissibles expliquant probablement la raréfaction des candidats très faibles, auxquels étaient attribués les années précédentes de très mauvaises notes. Cette seconde partie entre pour moitié dans la notation sur 20 de la première épreuve d’admission de coefficient 4. La note éliminatoire résulte donc de l’addition des deux notes sur 10. Toutefois, afin de faciliter la lecture du rapport, les notes de la seconde partie sont ici présentées sur 20 et non sur 10. La distribution des notes est la suivante : Note
05
07
08
Nbre Candidat
1
1
1
Notes comprises Nbre candidat Pourcentage
08,5 09 10
3
1
1
10,5
11
2
4
11,5 12
3
2
12,5
5
13 13,5
15 16,5 17
1
1
1
entre 11,5 et 10 entre 9 et 7
1
entre 17 et 15
entre 13,5 et 12
3
9
10
6
1
10,34 %
31 %
34,4 %
20, 6 %
3,4 %
1
entre 6,5 et 5
10,34 % des candidats ont obtenu une note entre 17 et 15 correspondant à de très bonnes prestations; 31 % ont obtenu une note entre 13,5 et 12, correspondant à des prestations satisfaisantes ; 34,4 % ont obtenu une note entre 11,5 et 10 correspondant à des prestations moyennes ; 20,6 % ont obtenu une note entre 9 et 7, correspondant à des prestations insuffisantes ; 1 candidat (3,4 %) a obtenu la note 5 correspondant à une prestation très insuffisante. - 43 -
La moyenne de l’épreuve pour les candidats admis est de 12,10 : 12,92 pour le concours externe public et 10,4 pour le concours externe spécial régional. Sur l’ensemble des dix-neuf candidats reçus ayant choisi l’option Littérature de jeunesse, onze ont des notes supérieures ou égales à 12, huit ont obtenu des notes allant de 8,5 à 11,5 (trois ont 8,5, un a 10, un 11 et les trois autres 11,5). Parmi les dix candidats non admis ayant choisi la littérature de jeunesse, les notes s’échelonnent de 12,5 à 5 : six ont des notes allant de 10,5 à 12,5. Le candidat noté 5 a obtenu une note éliminatoire sur l’ensemble de l’épreuve. Appréciation d’ensemble Les examinateurs s’accordent à relever la bonne gestion du temps de l’exposé même si parfois la lecture à voix haute est trop longue privant le candidat d’un temps qui aurait pu être plus judicieusement utilisé. En effet, il arrive que des extraits trop longs soient choisis, excédant largement les vingt lignes prévues par le texte officiel. Les meilleurs candidats ont su allier une prestation orale de qualité à une analyse pertinente de l’extrait et de l’oeuvre. Les pistes d’exploitation pédagogique proposées s’avèrent intéressantes, cohérentes. Par ailleurs ces candidats font preuve d’une connaissance éclectique de la littérature de jeunesse qu’ils peuvent relier à leur culture littéraire générale. Ils savent aller à l’essentiel et justifient leurs choix personnels. A l’inverse, certains candidats ont du mal à expliciter leur choix. Ils n’accèdent au sens du texte ou de l’illustration que difficilement et ont du mal à percevoir les difficultés que peuvent rencontrer de jeunes élèves face aux textes choisis. Restent néanmoins quelques constats qui invitent à des infléchissements pour les sessions à venir. Nous ne rappelons pas ici les exigences propres à tout oral de concours : clarté de l’exposé, conviction du propos, respect du temps imparti mais, s’agissant particulièrement de la littérature de jeunesse, on signalera dans la partie détaillée du rapport, les points qui sont à améliorer. Rappel du déroulement de l’épreuve Cette partie de l’épreuve dure 25 minutes. Elle se déroule en deux temps et comprend : - un exposé d’une durée totale de 10 minutes dont une partie correspond à une lecture à voix haute d’un extrait de l’ouvrage choisi - un entretien de 15 minutes avec le jury. L’entretien permet de vérifier que le candidat a su construire une culture véritable de la littérature de jeunesse et s’est doté d’une réflexion littéraire et didactique suffisante. Nous attirons l’attention des candidats sur le fait que les notes personnelles ne sont pas autorisées durant l’épreuve. Cela impose que la prestation orale soit bien préparée. Quelquefois le livre apporté recèle de nombreux « post-it » de couleur. Si une marque pour indiquer une page est acceptable, aucune note écrite sur le livre ou sur tout autre support n’est admise. Il n’est pas demandé d’apporter les livres évoqués dans le réseau mais leur présence est aussi appréciée. Il faut au moins un exemplaire original de l’ouvrage présenté. Textes choisis par les candidats Les ouvrages choisis sont quasiment tous dans la liste du ministère. Le cycle 3 est omniprésent. Il y a très peu de propositions portant sur les cycles 1 et 2. On ne peut qu’inciter les candidats à choisir des ouvrages destinés à ces deux cycles. Il faudrait alors qu’ils s’interrogent sur le transfert des critères littéraires d’entrée dans la liste, aux cycles 1 et 2 et aient réfléchi aux enjeux de la littérature dans ces deux cycles. - 44 -
Par rapport au concours de l’année dernière, les examinateurs ont apprécié que les mêmes œuvres reviennent moins souvent et que le choix se soit diversifié et élargi. La même diversité s’observe dans les niveaux de difficulté, également répartis (niveaux 1, 2 et 3). On note toutefois toujours aussi peu de variété dans les genres littéraires, le théâtre et la poésie restant rares. Concernant les motivations du choix de l’ouvrage, le goût personnel est souvent invoqué. Les besoins des élèves comme les possibilités d’exploitation n’apparaissent qu’en seconde motivation. Certains parlent de « coup de cœur », ce qui paraît douteux vu que presque tous les ouvrages sont présents dans la liste indicative du ministère. Le candidat doit choisir l’œuvre pour son intérêt littéraire et didactique et non pas seulement pour les thèmes sur lesquels elle porte. Les photocopies des extraits doivent comporter le titre de l’œuvre, le nom des auteurs, des illustrateurs. Des critères d’intérêt et de cohérence doivent guider le choix de l’extrait et sa délimitation dans l’œuvre, parfois surprenante par son manque de pertinence. L’exposé Le jury ne peut que rappeler qu’il s’agit d’un exercice de communication dont la qualité est prise en compte. La lecture à haute voix est insuffisamment travaillée. La longueur de l’extrait est parfois excessive et le temps de lecture empiète trop largement sur la présentation. Certains candidats tombent dans le travers d’une leçon bien apprise qui ne laisse paraître ni émotion ni appropriation du propos tenu. Les examinateurs ont eu parfois le sentiment d’entendre des exposés sortant tels quels d’Internet ou d’ouvrages de préparation au concours. Le jury a apprécié les candidats qui ont su montrer des qualités d’authenticité révélant un engagement de lecteur. Il est utile de présenter les enjeux littéraires de l’œuvre qui justifient son choix ainsi qu’une analyse littéraire. Sans analyse littéraire de la spécificité du texte, le candidat passe à côté de l’essentiel, ne prend pas la mesure des possibilités que l’œuvre porte en elle, des difficultés qu’elle peut présenter pour les élèves. Toutefois, les examinateurs excluent une explication de texte canonique et savante, inadaptée à la nature de l’épreuve et à sa finalité. Peu de candidats sont capables de définir des objectifs clairs pour la séquence proposée. Le choix de l’extrait n’est pas justifié, les qualités littéraires sont évoquées de façon marginale, sans déboucher sur une réflexion didactique, comme si l’appartenance à la liste de référence suffisait. Certains exposés n’aboutissent qu’à un catalogue d’activités stéréotypées. Le débat interprétatif est toujours évoqué mais sans être problématisé. Les lectures en réseau sont systématiquement proposées mais ne doivent pas se limiter à la citation d’une liste souvent thématique. En effet, les activités, la mise en réseau n’ont de sens et d’intérêt que si elles servent la compréhension et l’interprétation, si elles offrent un réel intérêt culturel articulé au texte. L’entretien Comme les années précédentes, la prestation des candidats à l’entretien est en décalage par rapport à l’exposé. Lors des échanges, les candidats ont du mal à apporter les réponses destinées à compléter les propositions faites durant l’exposé. Or l’entretien, comme le précise l’arrêté du 10 mai 2005, « permet d’approfondir les points développés par le candidat, afin de vérifier ses connaissances et sa réflexion dans le domaine choisi et son aptitude à les relier à l’enseignement primaire ». Les candidats ont, dans l’ensemble, connaissance des compétences visées par les programmes. En effet, le jury souhaite que les contenus des livrets d’accompagnement des programmes soient connus : débat interprétatif, lecture en réseau, pistes d’écriture qui délimitent le champ d’investigation. Cependant, ces contenus sont souvent manipulés sans réflexion didactique, dans des propositions stéréotypées. Les candidats par exemple, savent que « la mise en réseau » est une exigence de l’épreuve, mais il est rare qu’elle soit proposée afin d’aider à une meilleure compréhension de l’œuvre. Il y a quelquefois des difficultés à définir les objectifs des réseaux proposés. Les pistes pédagogiques développées se doivent d’être réalistes, utiles pour les apprentissages. On ne demande pas un exposé exhaustif de séances, qui ressemble souvent à un catalogue d’activités sans progressivité. La relation - 45 -
du texte et de l’image, pourtant constitutive du genre éditorial de l’album, est la plupart du temps escamotée ou ne donne lieu qu’à des réponses stéréotypées, qualifiant le type de fonctionnement (redondant, explicatif etc.), sans effort pour cerner précisément la relation qui s’établit dans l’œuvre ou le passage choisi. Il faut également enrichir sa réflexion sur les possibles parcours de lecture et activités en cycle 1 et 2 pour assurer, de fait, cohérence et pertinence à la prestation, qui doit s’inscrire dans la perspective de l’acquisition de la maîtrise de la langue à l’école primaire et au-delà. En effet, il faut connaître les enjeux de l’enseignement de la littérature de jeunesse et être capable de montrer des connaissances relatives à la mise en œuvre de cet enseignement sur l’ensemble du premier degré. Le candidat doit également maîtriser et utiliser à bon escient les termes de base de l’analyse littéraire. Des notions utilisées lors de l’exposé s’avèrent, en fait, non maîtrisées lors de l’entretien : parodie, pastiche, merveilleux/fantastique/science fiction, double énonciation. Il convient de ne pas user de termes techniques sans connaître précisément les notions sous-jacentes. La notion de genre littéraire doit être distinguée de celle de genre éditorial. Il est essentiel que les candidats aient lu un nombre significatif d’œuvres, au-delà de la mise en réseau, pour se forger une culture personnelle. Ils doivent en effet témoigner d’une culture littéraire avérée. Conseils aux candidats Afin que les candidats soient mieux à même de maîtriser le champ des questionnements proposé par le jury, on ne peut que souligner que l’épreuve optionnelle de littérature de jeunesse nécessite une approche approfondie d’un ensemble conséquent d’œuvres et une compréhension précise des connaissances relevant des programmes d’enseignement de l’école primaire. Afin de pallier les faiblesses repérées dans les prestations, on ne peut donc que conseiller aux candidats de : - préparer leur exposé en travaillant sur les raisons de leur choix, sur la forme et le fond, sur l’organisation de l’ouvrage, sur les déclinaisons possibles lors d’activités en classe, - être capable de situer l’ouvrage choisi dans la programmation d’un apprentissage (et non d’en faire le support d’un catalogue d’activités), de justifier le niveau de classe auquel s’adresse l’ouvrage présenté en ayant une vue précise de ses caractéristiques textuelles (lexique, syntaxe, thématique, discours), - savoir contextualiser la mise en réseau par rapport à un objectif d’acquisition d’une première culture littéraire ou de construction de compétences, - bien préparer leur mise en voix, - réfléchir précisément à la relation texte-image, notamment dans les albums (l’article « L’album, le texte et l’image » dans Le Français aujourd’hui n°161 Images et textes en lecture pose utilement les éléments d’une problématique de lecture), - bien maîtriser les enjeux liés à la littérature de jeunesse dans l’enseignement primaire. La réflexion sur le rôle du maître, la place de l’oral, les liens avec la production écrite est également indispensable. Conclusion Le présent rapport a pour objectif de compléter les deux précédents et de souligner des faiblesses qui, relevées lors des sessions antérieures, n’ont pas encore reçu d’amélioration. L’épreuve de littérature de jeunesse, pour être réussie, se prépare en étoffant sa culture littéraire, en fortifiant son approche personnelle de la littérature de jeunesse, en lisant pour faire partager son goût de lire. - 46 -
ANNEXE Liste des textes choisis
TITRE - AUTEUR
CATÉGORIE
Verte MARIE DESPLESCHIN
roman Ecole des loisirs
2
Seuil jeunesse
2
récit illustré Nathan jeunesse
2
Gallimard
1
Le petit Nicolas SEMPÉ ET GOSCINNY
récit illustré Gallimard jeunesse
1
Le Petit Prince SAINT-EXUPÉRY
récit illustré Gallimard jeunesse
1
La petite fille aux allumettes HANS CHRISTIAN ANDERSEN
conte Nathan jeunesse
1
L’homme qui plantait des arbres GIONO
roman Gallimard jeunesse
1
Contes Inuit de la banquise : voyage dans l’Arctique canadien JACQUES PASQUET STEPHAN DAIGLE
recueil de contes
Yacoubaalbum THIERRY DEDIEU Terriblement vert HUBERT BEN KEMOUN FRANÇOIS ROCA Crapaudalbum RUTH BROWN
La belle lisse poire du prince de Motordu Pef
Nbre
DE CANDIDATS
1 D’Orbestier album Gallimard jeunesse
1
album Père Castor Flammarion
1
Drôle de samedi soir Claude Klotz
roman Hachette jeunesse
1
Le roi du jazzroman ALAIN GERBER
Bayard jeunesse
1
album Pastel
1
album Albin Michel jeunesse
1
roman Gallimard jeunesse
1
album Pastel
1
Jonh Chatterton détective YVAN POMMAUX
album Ecole des loisirs
1
Mon je-me-parle SANDRINE PERNUSCH GINETTE HOFMANN
récit illustré Casterman
1
Les trois grains de riz AGNÈS BERTRON MARTIN VIRGINIE SANCHEZ
Poussin noir RASCAL ET PETER ELLIOT La reine des fourmis a disparu FREDERIC BERNARD FRANÇOIS ROCCA Les quatre filles du docteur March ALCOTT LOUISA-MAY Ami-Ami RASCAL
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Comment devenir parfait en trois jours ? STEPHEN MANES FRANÇOISE BOUDIGNON Bilbo le Hobbit TOLKIEN J.R.R Dicodingo PASCAL GARNIER Le long voyage du pingouin vers la jungle JEAN-GABRIEL NORDMANN Belle des eaux BRUNO CASTAN Chansons pour faire danser en rond les petits enfants et autres poèmes « Jeanne était au pain sec » Textes choisis par Anne Trotereau VICTOR HUGO Victor Hugo, un poète, « La nature » Textes choisis par Arnaud Laster
récit illustré Cascades
1
roman J’ai lu - Livre de poche
1
récit illustré Nathan jeunesse
1
théâtre La Fontaine
1
théâtre Théâtrale II jeunesse
1
poésie Enfances en poésie Gallimard jeunesse
1
poésie Folio Junior Gallimard
1
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ÉPREUVE D’ARTS VISUELS Rapport établi par Jean-Laurent ARRIGHI Professeur d’arts visuels. Marie-Jeanne DEFRANCHI conseillère pédagogique en arts visuels Candidats inscrits : 7 Candidats présents : 7 Pour cette épreuve, il était demandé aux candidats, de faire un exposé de 10 min en prenant appui sur un support visuel puis, pendant 15 minutes, de s’entretenir avec le jury sur le domaine des arts visuels enseignés à l’école primaire. L’exposé Cette année encore, le support de l’exposé pouvait être une réalisation personnelle du candidat exécutée en dehors du contexte de l’épreuve ou un document visuel de son choix. Suivant les conseils du précédent rapport de jury, les candidats se sont, dans leur ensemble, appuyés sur des documents de meilleure qualité que l’an dernier. Le jury se retrouve dans la position de l’élève auquel le futur enseignant présente une œuvre. Il rappelle à nouveau aux candidats que, dans cette épreuve, la présentation revêt une grande importance. Cinq candidats ont choisi de présenter des réalisations personnelles (une composition sur toile, un diaporama photo projeté grâce à un ordinateur portable et un vidéo projecteur accompagné par une bande musicale, un montage infographique réalisé avec Photoshop, un catalogue de textures collées sur un format A3 et une série de motifs en argile sur carton.) Les candidats doivent savoir que le jury attend des documents exploitables et des dispositifs pertinents et qu’un déploiement de moyens techniques sophistiqués n’arrive jamais à masquer la faiblesse d’un contenu iconographique et de son exploitation pédagogique. Cette année, le jury a constaté que dans leur exposé les candidats ont plus et mieux utilisé le vocabulaire spécifique de la discipline et que les références culturelles en relation avec le support ne se limitaient plus à un seul artiste voire une seule œuvre. En culture artistique, si le jury n’attend pas une érudition de la part des candidats, il leur conseille néanmoins de continuer à amplifier leur connaissance des artistes et œuvres des grandes périodes de l’histoire des arts. Il est à déplorer que des candidats aient parfois évoqué la possibilité de faire intervenir dans leur classe des artistes de proximité, en ignorant les précautions minimales à prendre et auprès de qui s’informer ou vérifier si ces intervenants sont habilités ou non. L’entretien Les documents visuels fournis par le jury aux candidats étaient toujours extraits de la liste nationale de référence qui figure dans les documents d’application des programmes de l’école primaire. Cette année les reproductions d’œuvres étaient vidéo projetées sur un écran. Les candidats se sont vu proposer des œuvres appartenant à des domaines aussi variés que le dessin, la peinture, la sculpture, le vitrail, l’architecture, le cinéma ou la photographie et couvrant des époques allant de la préhistoire à l’art contemporain. Le jury n’attend pas que le candidat possède une connaissance savante de l’œuvre proposée mais qu’il puisse faire preuve d’une bonne capacité d’analyse plastique et sémantique de celle-ci afin de dégager l’intérêt qu’elle peut représenter dans sa pratique pédagogique.
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Les recommandations du jury précédent ayant été suivies, les prestations ont été, dans leur ensemble, meilleures qu’en 2007. Les candidats ont fait état d’une bonne connaissance des programmes de l’école primaire ainsi que des institutions culturelles locales. Les notes Moyenne des notes obtenues en arts visuels 11,20 3 notes inférieures à 10. Note la plus haute 18. Note la plus basse (éliminatoire) 4,5.
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ÉPREUVE ORALE DE L’OPTION MUSIQUE
La commission pour cette épreuve d’entretien du domaine musique a été composée avec deux membres spécialistes du domaine, l’un représentant du premier degré, l’autre du second degré. Les candidats moins nombreux que lors de la session 2007 ont obtenu à cette partie de l’épreuve des résultats supérieurs à ceux de l’an dernier. En effet, la moyenne générale se situe à 11,09 après harmonisation. Observation Une bonne connaissance du déroulement de l’épreuve associée à une préparation sérieuse a été sensiblement perceptible. Quelques conseils pour appréhender l’épreuve Pour l’interprétation vocale ou instrumentale, le candidat doit toujours penser à avoir une bonne posture. Le caractère de l’œuvre choisie doit ressortir dans l’interprétation et il faut faire attention à la tessiture du chant. Le texte de la chanson ne doit pas être la seule base de travail : le candidat passe une épreuve de musique. Il faut maîtriser correctement un vocabulaire technique de base : connaître les définitions des termes employés. Certains candidats dégagent les pistes pédagogiques par rapport à leur prestation, mais n’arrivent pas à retrouver celles-ci dans les écoutes proposées par le jury. Le candidat doit réinvestir les points dégagés dans l’écoute de façon plus précise et être plus attentif aux question et aux indications données par les membres de la commission concernant l’extrait entendu. Au total 11 candidats ont pris l’option musique. La moyenne des notes a été de 11,09. La répartition des notes a été la suivante : 4/20 - 6/20 - 7,5/20 - 10/20 - 11/20 - 11,5/20 - 13/20 - 14/20 - 17/20
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RAPPORT DU JURY CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
ÉPREUVES D’ADMISSION ÉPREUVE DES LANGUES VIVANTES
ÉPREUVE ORALE DE LANGUE CORSE L’épreuve orale facultative de langue corse “consiste en un entretien en langue régionale avec le jury à partir d’un document sonore ou écrit authentique en langue régionale relatif à la culture ou à la langue concernée” . Durée de l’épreuve : 20’. Préparation : 30’. Quatre candidats ont passé l’épreuve. La moyenne est de 12,75 sur 20, un peu supérieure à celle de la session 2007. Trois candidats, dont l’un s’est révélé très bon et aurait pu figurer au concours spécial langue régionale, ont dépassé la moyenne et donc gagné des points grâce à cette épreuve. Détail des notes 07 - 13 - 15 - 16,5 Sujets de l’oral Lisandru BASSANI : Cultura è critica Antone TROJANI : A scola De même type que ceux de l’épreuve obligatoire du concours spécial, les sujets étaient plus aisément compréhensibles et les exposés jugés avec plus d’indulgence. Le jury, s’il a été déçu de certaines performances, a constaté avec plaisir un assez bon niveau, correspondant à celui de 2007 et très supérieur à celui de 2006. Les candidats ont compris que cette épreuve, même facultative, exige une véritable compétence et une préparation sérieuse.
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ÉPREUVE ORALE D’ANGLAIS Rapport établi par M ANTONA Jeannette me M SIMEONI Marie Christine me
Épreuve orale de langue vivante étrangère sans programme L’ épreuve s’appuie sur un texte d’une vingtaine de lignes dans la langue choisie par le candidat. L’épreuve débute par une présentation orale dans la langue des grandes lignes du texte, d’une durée de 5 minutes . Le candidat doit ensuite lire à haute voix quelques lignes du texte choisies par le jury. Cette lecture est suivie d’un entretien dans la langue avec le jury, qui permet au candidat de faire la preuve de sa compétence d’interaction orale. L’ensemble de l’épreuve se situe au niveau B2 du cadre européen commun de référence, correspondant à un utilisateur dit « indépendant ». Durée de l’épreuve : 20 mn incluant les 5 mn de la présentation orale. Préparation : 30 mn Coefficient : 1 L’épreuve doit permettre de vérifier chez le candidat 1. L’aptitude à comprendre un texte et à en dégager les grandes lignes ; 2. L’aptitude à communiquer avec un degré de spontanéité et d’aisance suffisant ; 3. L’aptitude à s’exprimer de façon claire et détaillée sur une gamme de sujets variés et à développer une argumentation sans chercher ses mots de manière évidente. SESSION JUIN 2008 33 candidats : 29 : obligatoire moyennes : 11,27 (obligatoire) [ 10,95 (externe) ] [ 11.00 (régional) ] [ 15,50 (3me voie) ]
4 : facultatif 7,75 (facultatif)
Plusieurs candidats de la session 2008 ont obtenu de très bonnes notes pouvant aller jusqu’à 19/20. Ces prestations témoignent d’une bonne préparation qui leur a permis de répondre aux exigences de l’épreuve. Certaines notes très insuffisantes sont, elles, dues à une préparation très incomplète, voire, dans certains cas, inexistante. Les remarques consignées dans ce rapport ont pour objectif de permettre aux candidats de cerner les attentes du jury et d’aborder l’épreuve dans de bonnes conditions. A. PRÉSENTATION DU TEXTE Il s’agit dans un premier temps d’identifier la nature du document et d’en indiquer la source. A cette occasion le candidat doit montrer qu’il connaît les principaux quotidiens et magazines britanniques et américains tels que THE TIMES (Britannique), THE GUARDIAN (Britannique), TIME (Américain), NEWSWEEK (Américain)… Le candidat doit ensuite présenter les idées essentielles du texte. Il ne doit pas se contenter de prélever quelques phrases ou de faire de la paraphrase, il doit privilégier une reformulation des idées qui montre qu’il a compris l’essentiel du document qui lui est proposé. - 55 -
Au cours de cette première partie de l’épreuve trop de candidats se contentent de lire leurs notes et cet « écrit oralisé » ne leur donne jamais l’occasion de convaincre le jury qu’ils ont compris ce qu’ils ont lu. La lecture proprement dite fait d’ailleurs l’objet d‘une évaluation spécifique au cours de la deuxième partie de l’épreuve. B. LECTURE D’UN EXTRAIT CHOISI PAR LE JURY Il s’agit d’un exercice à part entière dont il ne faut pas sous-estimer l’importance. La prononciation correcte des mots, les accents de mots, les accents syntaxiques, l’intonation sont des éléments essentiels. Une bonne segmentation , c’est à dire l’identification des groupes de sens suivis de pauses plus ou moins marquées , atteste de la bonne compréhension du passage lu. Le jury a noté que la lecture des dates, des chiffres, la prononciation des nombres ordinaux, des lettres de l’alphabet , des acronymes…ainsi que l’identification de signes tels que $, £…sont à l’origine de difficultés pour plusieurs candidats. Il faut ajouter à cela l’ensemble des remarques concernant la langue (§ prononciation) qui figurent dans la rubrique « entretien ». C. L’ ENTRETIEN Afin de bien cerner les exigences de l’exercice, la lecture attentive du texte officiel relatif à l’épreuve est recommandée . Les candidats devraient également avoir présents à l’esprit les éléments du cadre européen définissant le niveau B2 dont nous citons deux extraits ci-dessous : Le niveau B2 du cadre européen commun de référence pour le langues (CECRL) prévoit que le locuteur « peut s’exprimer de façon claire et détaillée sur une gamme de sujets relatifs à ses centres d’intérêt. Qu’il peut développer un point de vue sur un sujet d’actualité et expliquer les avantages et les inconvénients de différentes possibilités. » et qu’il « peut communiquer avec un degré de spontanéité et d’aisance qui rende possible une interaction normale avec un locuteur natif. » et qu’il « peut participer activement à une conversation[…] présenter et défendre ses opinions. » Il apparaît nécessaire de rappeler que l’ensemble de l’épreuve se déroule EN ANGLAIS. D’autre part, s’agissant d’un concours le jury ne peut répondre à aucune demande de traduction ou d’explication. Le candidat qui ne connaît pas le mot juste ou qui ne s’en souvient plus, ne doit pas hésiter à avoir recours à des synonymes ou à des périphrases. Au cours des dernières minutes de l’entretien le jury a souvent interrogé les candidats sur leurs parcours universitaires, linguistiques, la façon dont ils envisagent le métier d’enseignant. Il serait donc intéressant que les candidats connaissent un minimum de lexique ayant trait aux établissements scolaires (collège, lycée…) aux diplômes (baccalauréat, DEUG, licence…ou leurs équivalents). Sans exiger des candidats qu’ils soient des spécialistes de la civilisation britannique ou américaine, un minimum de connaissances dans le domaine de l’éducation (par exemple : public schools state schools…) serait le bienvenu. Pendant les 20 minutes de l’épreuve, le candidat doit capter et retenir l’attention de ses interlocuteurs et ce qu’il dit doit être compris. En 2008, quelques remarques s’imposent concernant la qualité de la langue utilisée par un nombre non négligeable de candidats. En effet de graves lacunes concernant : la grammaire élémentaire, le lexique, la prononciation de mots très courants, ont sérieusement affecté la compréhension du propos et en conséquence la note. C’est pourquoi, sans entrer dans tous les détails, nous souhaitons attirer l’attention des futurs candidats sur un certain nombre de points : (La liste ci-dessous n’est pas exhaustive)
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GRAMMAIRE ELEMENTAIRE • Pluriels irréguliers :
*childrenz ! *mediaz !
• Les adjectifs • L’expression du but • Les modaux • Les formes verbales . les participes passés . les quantifieurs . les comparatifs
*a family normal ! *for to give ! *can doing ! / can to work !/ can found ! *wrotten ! /readen ! *much people ! * more …that !
LEXIQUE • Des expressions comme « on the one hand ….on the other hand » où « on » est remplacé « in » ; • La confusion « teach/learn » • Des barbarismes inacceptables
par
PRONONCIATION • La réalisation des « th » *the ? «* zeu » ou encore «* deu » • « think » prononcé systématiquement «* sink » • « author » dont le « th » devient « d » • La prononciation des terminaisons « ed » • La prononciation de mots comme « work », « word », « world » • Toutes les erreurs concernant les « i » de « written », « children », « fifteen »
Nous rappelons aux futurs candidats que toutes les épreuves sont importantes. La quantité de travail que les candidats doivent fournir par ailleurs pour ce concours ne pouvant en aucun cas justifier le manque de préparation (comme certains semblent le penser). Tous les moyens qui sont à leur disposition pour préparer cette épreuve doivent être utilisés. Nous leur conseillons un entraînement systématique à la prise de parole en continu et la lecture régulière de la presse anglo-saxonne. Nous leur proposons également de consulter quelques sites qui pourraient leur être utiles : http://www.bbc.co.uk/worldservice/learningenglish http://edition.cnn.com/services/podcasting http://www.onestopenglish.
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ÉPREUVE ORALE D’ITALIEN
16 candidats ont présenté cette année l’épreuve orale d’italien. Cette épreuve s’appuie sur un texte d’une vingtaine de lignes en langue italienne, d’un niveau B2 du cadre européen de référence. Il peut s’agir d’un extrait de roman, de nouvelle, d’un article de journal, éventuellement de textes documentaires pour la jeunesse. Le candidat doit dans un premier temps dégager les grandes lignes du texte proposé (5 minutes) ; ensuite procéder à la lecture de quelques lignes choisies par le jury. A partir du document proposé, il doit participer à un entretien avec le jury. L’épreuve dure 20 minutes incluant les 5 minutes de présentation orale. La moyenne générale, cette année a été de : 13,6 : 12,4 pour le concours externe ; 13,5 pour le concours régional ; 15 pour le concours 3me voie. Les meilleurs candidats sont ceux qui ont suivi une préparation sérieuse ou à l’IUFM ou personnelle. Il ne s’agit pas d’improviser à quelques mois de l’épreuve de langue. Celle-ci s’appuie sur des connaissances solides ( niveau B2, être capable de communiquer avec un degré de spontanéité et d’aisance qui rend possible une interaction normale avec un locuteur natif et peut participer activement à une conversation dans des situations familières, présenter et défendre ses opinions). Il est utile pour bien s’y préparer , de lire régulièrement la presse italienne, les thèmes sont en relation avec l’actualité, et quelques œuvres littéraires d’aujourd’hui. L’esprit de synthèse, la clarté , une certaine aisance dans l’expression et la spontanéité sont les qualités nécessaires pour réussir à cette épreuve.
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ÉPREUVES ORALE D’ITALIEN ANNEXES 1
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ÉPREUVES ORALE D’ITALIEN ANNEXES 2
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ÉPREUVE ORALE D’ALLEMAND Rapport établi par Mme M. PICCHIOLI Mme de MARI
1. Mme Sahra Corinne, 3me voie LVI Note : 20 Candidate germaniste (niveau licence) ; bilingue, ayant vécu plusieurs années en Allemagne où elle a élevé ses enfants.
2. Mme Michel Julie, concours externe (facultatif) Note : 20 Candidate remplissant parfaitement les exigences du niveau B2, elle a séjourné un an dans une université allemande.
REMARQUE Les candidats ne pouvant, actuellement, suivre aucune préparation en allemand au niveau de l’IUFM, il est évident que seuls ceux particulièrement doués dans cette langue vivante choisissent cette discipline, ce qui justifie leur degré d’excellence.
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ÉPREUVE ORALE D’ESPAGNOL L’objectif de ce rapport est de fournir quelques conseils simples et pratiques aux futurs candidats pour les aider à aborder l’épreuve dans les meilleures conditions et leur éviter ainsi certaines erreurs fondamentales. COEFFICIENT : 1 Durée de la préparation : 20 mn incluant les 5 mn de présentation orale du document. NATURE DE L’ÉPREUVE : Communication orale en espagnol Elle s’appuie sur un texte d’une vingtaine de lignes en espagnol, il traite généralement de sujets de société, de thèmes d’actualité ; ils sont actuels et représentatifs des pays hispanophones. L’épreuve débute par une présentation orale en espagnol des grandes lignes du texte (compréhension globale du document), d’une durée de 5 mn. Le candidat doit ensuite lire à haute voix quelques lignes du texte choisies par le jury. La lecture devra être expressive et le candidat devra porter un effort particulier tant sur l’accentuation que sur l’intonation, celles – ci étant évaluées par le jury. Cette lecture est suivie d’un entretien dans la langue avec le jury qui permet au candidat de faire preuve de sa capacité à dialoguer en interaction (15mn) : expression et compréhension orale. L’ ensemble de l’épreuve se situe au niveau B2 du Cadre Européen Commun de Référence aux langues ( il est souhaitable que le candidat ait pris connaissance de ce document, afin de connaître ce que le jury est en mesure d’attendre d’un candidat niveau B2), correspondant à un utilisateur indépendant. 1RE PARTIE DE L’ÉPREUVE : présentation du document par le candidat C’est la compréhension globale du document qui est recherchée. Le candidat doit rendre compte de sa nature et de son contenu, mais aussi donner son opinion sur les problèmes qu’aborde celui-ci. Il convient d’éviter de se livrer à une simple paraphrase et essayer de développer une réflexion personnelle. Lors de cette présentation du document, le jury valorisera la capacité du candidat à repérer avec pertinence les grandes lignes du texte proposé. 2ME PARTIE DE L’ÉPREUVE : Entretien avec le jury : expression en interactivité Les questions posées par les examinateurs permettront d’approfondir le sens du document, de nuancer un point de vue. La forme de l’entretien n’est pas fixe et le jury peut intervenir pour l’orienter ; ce qui doit permettre d’évaluer outre les compétences langagières, la connaissance des cultures et civilisations hispaniques. Le niveau requis pour cette épreuve est celle d’un bon candidat au baccalauréat (niveau B2). Lors de cette expression en interaction, les candidats doivent veiller à soigner la qualité de la langue (attention à l’utilisation des chiffres par exemple). Les candidats doivent s’exprimer dans une langue claire et correcte ; il est essentiel qu’ils maîtrisent convenablement les bases grammaticales (bien maîtriser les conjugaisons simples paraît essentiel, éviter les confusions entre « Ser » et « Estar ») et qu’ils possèdent un lexique assez varié leur permettant d’exprimer correctement une idée personnelle. Il est également préconisé aux candidats de travailler tout au long de l’année la discrimination auditive et ce afin d’améliorer leur prononciation et leur accentuation. La condition de la réussite de cette épreuve repose sur la capacité du candidat à communiquer : éviter de lire ses notes, regarder le jury, faire l’effort de participer à l’échange qui constitue les trois quart de l’épreuve. Session 2008 : Lors de cette session le jury a globalement été satisfait par la prestation des candidats, ceci témoignant d’une préparation sérieuse. Les futurs candidats sont donc invités à réactualiser leurs connaissances en espagnol et à garder suffisamment de contact avec une pratique orale de la langue. - 62 -
Il est préconisé notamment de suivre à la radio, à la télévision des émissions en langue espagnole, de lire des revues et de s’intéresser à l’actualité. Il semble toutefois nécessaire de rappeler aux candidats que les informations recueillies sur internet sont à vérifier et à interpréter avec précaution. Pour réussir cette épreuve il suffira donc de s’exprimer avec aisance et correction, de rendre compte du document avec pertinence, d’éviter les lieux communs et de manifester ses connaissances sur l’Espagne et les pays d’Amérique latine. Les futurs candidats sont par exemple invités à revoir quelques notions géographiques car nombre d’entre- eux lors de cette session n’ont pas été à même de situer la Cordillère des Andes. Revoir les temps verbaux paraît primordial : savoir que le verbe « saber » à la première personne du singulier au présent de l’indicatif fait « Sé » et non « Sabo » comme semblent le penser nombre de candidats. Remarques à destination des concepteurs de sujets : Les documents proposés aux candidats doivent être des documents d’une vingtaine de lignes, authentiques destinés à des locuteurs natifs : interviews, reportages, articles de presse…
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ÉPREUVES ORALE D’ESPAGNOL ANNEXE 1
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ÉPREUVES ORALE D’ESPAGNOL ANNEXE 2
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RAPPORT DU JURY CONCOURS EXTERNES DE RECRUTEMENT DE PROFESSEURS DES ECOLES
ÉPREUVES D’ADMISSION ÉPREUVE D’EPS
ÉPREUVE ORALE D’EPS Rapport établi par Régine COULPIED , Renée ANDARELLI Alain SCIPILITTI et Jean ZLOTYKAMIEN Professeurs EPS Michèle PASQUALINI et Denis DELPLANQUE Conseillers pédagogiques départementaux EPS
Arrêté du 10 mai 2005 modifié - Annexe 1 Concours concernés : - Concours externe de recrutement de professeurs des écoles - Concours externe spécial (langue régionale) de recrutement de professeurs des écoles - Troisième concours de recrutement de professeurs des écoles Un document à destination des candidats est consultable sur le site « education.gouv.fr » à l’adresse : http://www.education.gouv.fr/pid97/siac1.html L’épreuve est identique pour les trois concours. L’épreuve se déroule en deux parties. Les candidats réalisent la prestation physique qu’ils ont choisie au moment de l’inscription parmi les deux options suivantes : « activité d’expression : danse » ou « course de 1 500 m ». Elle est suivie d’un entretien avec le jury. I. PRESTATION PHYSIQUE A. Activité d’expression : danse L’épreuve consiste en une prestation individuelle. Tous les styles de danse sont admis. Cette prestation a une durée de deux minutes maximum. Le candidat doit apporter tout matériel nécessaire à sa prestation et à son audition. Constat sur la prestation des candidates 7 candidates – Notes : de 7, 75 à 14 – Moyenne : 10,67 Toutes les candidates ont présenté un argument écrit. La quasi totalité des candidates a réalisé un réel travail de préparation de l’épreuve. La plupart des chorégraphies se caractérisent par la construction d’un propos en relation avec un thème, communiqué au jury par le biais d’un argument écrit présenté avant l’épreuve. Quelques arguments étaient trop longs. Cependant, cette mise en relation reste assez basique avec des idées récurrentes, un manque d’exploitation réel du projet choisi et un monde sonore très pauvre. Une même note a pu être attribuée à des prestations très différentes, compte tenu de la pluralité des critères d’évaluation. Les notes autour de 10 ont été attribuées à des prestations qui témoignent d’une construction identifiable à travers des séquences gestuelles en relation avec un thème. Elles ne sont pas liées à un « niveau technique » mais plus à un travail de composition. Le jury rappelle que cette épreuve est ouverte aux candidats « homme ».
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Conseils pour la préparation des candidats La chorégraphie doit se définir par un début, un développement et une fin clairement identifiables. L’immobilité stricte est nécessaire au début et à la fin de la prestation. En ce qui concerne la durée de la prestation, le jury recommande de veiller à respecter le temps réglementaire. Les prestations étant chronométrées, un dépassement du temps entraîne toujours une pénalisation de la part du jury. • Monde sonore Le jury attend des candidats une utilisation plus fine et plus nuancée du monde sonore Il est important de s’assurer en arrivant dans la salle d’examen, que la bande son est suffisamment audible par le jury. • Projet artistique Quel que soit le style de danse, les productions doivent témoigner d’une construction et d’un traitement personnel. A cet égard, une démonstration d’un style de danse ne suffit pas. La préparation de la chorégraphie nécessite l’engagement dans une démarche de création. • Argument écrit Le jury invite les candidats à utiliser la fiche d’argument écrit afin de présenter sa chorégraphie en lui donnant un titre et en développant un argument qui ne doit en aucun cas dépasser une page. B. Course de 1 500 mètres L’épreuve consiste en une course précédée d’un échauffement. Constat sur la prestation des candidats Comme lors de la session 2007, le jury remarque que pour certains candidats, la préparation devait sans doute plus correspondre à celle d’une course longue, à allure régulière plutôt qu’à une course combinant des allures différentes avec un final en accélération. En application du barème national, la moyenne globale des trois concours des filles est de 9,18 et la moyenne des garçons de 9,88. Conseil pour la préparation des candidats La course de 1500 m requiert une préparation spécifique qui doit s’envisager sur du long terme et qui doit intégrer les particularités d’une course de demi-fond. Le rapport de 2007 en donne les grandes lignes : - développement des qualités aérobies : séances de puissance (VMA) et de capacité aérobie, - amélioration de la force : séances de PPG (préparation physique généralisée), séances de côtes, séances de musculation, - amélioration de la vitesse : séances de capacité anaérobie alactique. L’attitude de course, une tenue spécifique (légère : short, tee-shirt) à la pratique d’une course sur une piste en tartan (chaussures : pointes, ou à minima chaussures adaptées à la course) est une aide non négligeable dans l’optique de la réalisation d’une performance athlétique. Remarque du jury : le choix de cette épreuve est parfois incohérent par rapport aux ressources, notamment physiques, de certains candidats. Une orientation vers l’épreuve de danse semble plus stratégique. II. L’ENTRETIEN Descriptif de l’épreuve Cette séquence compte pour moitié de la note d’EPS. L’organisation de la session 2008 est similaire à celle de 2007 : la prestation physique se déroule durant la matinée, suivie, l’après-midi du même jour, par l’épreuve d’entretien ; cet oral prend obligatoirement appui sur la prestation du matin. - 69 -
L’entretien se décompose en deux parties : l’exposé du candidat d’une part, les questions du jury en un second temps. Leurs durées respectives sont équivalentes : 2 fois 10 minutes. L’exposé du candidat ne doit pas excéder les 10 minutes prescrites. Dans le cas d’un exposé plus court, le temps non utilisé est exploité lors de la seconde phase « questions du jury ». L’exposé prend appui sur l’analyse de la pratique personnelle du candidat et ce qu’il en retire pour lui-même, pour ensuite élargir son discours en effectuant la transposition de l’activité pour un enseignement à l’école primaire. Durant les dix minutes d’exposé, le candidat explicite quelques situations d’apprentissage afin d’illustrer son propos. Les liens avec les autres disciplines et le développement de l’enfant seront également exposés. Les questions du jury permettent à la fois de clarifier et d’approfondir d’autres champs disciplinaires abordés par le candidat mais aussi d’élargir la réflexion aux groupes d’activités physiques et sportives les plus représentatifs de l’école. Le questionnement a pour objectif de tester le candidat sur sa perception de l’enseignement de l’EPS aux différents niveaux de l’école primaire. L’entretien permet, pour le candidat, une mise en exergue de : - sa connaissance didactique de l’activité physique et sportive, en interaction avec sa prestation ; - sa maîtrise correcte des démarches pédagogiques en lien avec son activité ou une de celles suggérée par le jury ; - sa capacité à définir les objectifs visés, à repérer les contenus scientifiques sous-jacents, à apprécier la part de l’activité de l’élève, en corrélation avec les programmes officiels de 2002 ; - une bonne connaissance des textes relatifs à l’encadrement et à l’organisation des activités d’EPS en matière de sécurité.
Constats sur la prestation des candidats Les candidats ont montré un niveau de préparation supérieur à celui de la session 2007 même si le rapport du jury de l’année précédente garde toute sa pertinence. Peut être également soulignée une meilleure gestion du temps ainsi que des différents champs à aborder, par la grande majorité des candidats. Pour ce qui relève de l’exposé, on note une présentation plus optimale (10 minutes bien utilisées). Les approches, plus diversifiées, relèvent, pour bon nombre, des candidats ayant optés pour la danse. Les situations d’apprentissage servent plus spontanément d’appui afin d’instaurer les liens théorie/pratique. Pour mieux cerner les attentes du jury, on peut évaluer les différentes prestations selon trois niveaux : • La prestation insuffisante Le candidat ne montre aucune aisance orale par manque de préparation, de méthodologie ou de connaissance des textes. Le questionnement confirme les lacunes constatées lors de l’exposé, entre autre pour ce qui concerne la maîtrise des textes officiels. • La prestation moyenne La prestation moyenne est souvent due à un bon exposé, clair et complet, mais dont l’exploitation ne révèle qu’une approche purement théorique. La présentation d’une autre situation concrète, par exemple, devient souvent très fastidieuse. Les textes sont plus ou moins connus. - 70 -
• La prestation satisfaisante Un exposé clair et structuré, exploitant tous les domaines à prendre en compte, débute la prestation du candidat. Le développement de l’enfant ainsi que les compétences à mettre en œuvre sont précisément identifiés. L’évolution au fil des cycles est alors mieux cernée. Enfin, les aspects transdisciplinaires sont judicieusement explicités.
Conseils pour la préparation des candidats Les candidats, dans l’ensemble, ont utilisé une terminologie adéquate. Pourtant il apparaît primordial de s’assurer d’une bonne compréhension des termes employés et des notions évoquées afin de les réinvestir, à bon escient, lors du questionnement. Les futurs candidats doivent donc veiller à préparer leur exposé en fonction des critères suivants : -un plan annoncé et structuré, -un équilibre entre la gestion du temps des différents champs abordés en concomitance avec la présentation de situations concrètes illustrant les propos. CONCLUSION Le professeur des écoles est un enseignant polyvalent. Il se positionne comme un éducateur professionnel de l’enseignement. Il accompagne les élèves vers l’appropriation des contenus spécifiques dans le cadre du continuum éducatif à l’école primaire. Fort de ses connaissances théoriques dans le domaine des sciences humaines, il doit être capable de concevoir, élaborer, mettre en œuvre et évaluer un module d’enseignement. Ce n’est pas un animateur des activités physiques et sportives au sens de l’application d’un certain nombre de recettes ou d’exercices à proposer aux élèves comme on peut parfois le rencontrer dans les associations sportives. C’est pourquoi il est conseillé aux futurs candidats d’approfondir leur préparation en diversifiant leurs connaissances des activités autres que celles choisies lors de leur épreuve pratique : - en établissant un aller-retour systématique théorie/pratique, - en diversifiant les situations d’apprentissage aux cycles 1, 2 et 3 de l’école primaire, - en concevant les unités d’apprentissage dans le cadre de projets interdisciplinaires. La connaissance des textes officiels apparaît absolument indispensable et particulièrement ceux concernant la sécurité. Un intérêt réel porté aux programmes ainsi qu’aux documents d’accompagnement énonçant les conditions d’encadrement et de sécurité, doit permettre aux candidats d’ancrer leurs réponses dans un espace réel et concret. Enfin, comme l’indique le rapport du jury 2007, les candidats ayant déjà assisté à diverses séances d’EPS dans les trois cycles de l’école primaire en ont gardé un bénéfice certain lors de l’épreuve d’entretien ; ils conçoivent les activités de manière plus pédagogiques en interaction avec le comportement des élèves et en adéquation avec le niveau d’exigence en fonction de l’âge des élèves. Il serait judicieux que les futurs candidats prennent en compte cette préparation plus pratique.
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