Sommaire
PRÉFACE
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AVANT-PROPOS
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Première partie : LES SEPT NOTIONS DU PROGRAMME
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I UN ÉCLAIRAGE DIDACTIQUE
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1. Les notions 2. Schéma
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II ANALYSES
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1. Pouvoir et légitimité A Le politique B Du pouvoir au pouvoir politique C La légitimité
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2. République et démocratie A Une réflexion théorique : des concepts évolutifs B Programmes d'histoire-géographie et « République et démocratie »
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3. État de droit
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4. Représentation A D'une approche historique... B ...À une analyse sociologique et critique
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5. La Défense A Défense et esprit de défense B La défense dans l'enseignement de l'histoire
33 33 35
Deuxième partie : UNE ENTRÉE POSSIBLE DANS LE PROGRAMME : LE SUJET D'ACTUALITÉ I ENTRER DANS LE SUJET
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1. Choisir un sujet : le projet Matignon pour la Corse 2. Faire découvrir le sujet proposé
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39 40
Sommaire
II
III
L'ITINÉRAIRE VERS LE DÉBAT
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1. Remettre le sujet dans son contexte A Une nécessité pour utiliser un sujet d'actualité : découvrir l'iceberg dont il n'est que la pointe B Replacer le projet Matignon dans son contexte historique C Le statut de la Corse dans le cadre de la décentralisation
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2. Élargir le sujet A Des recherches pour répondre aux questions suscitées par le problème corse B Découverte du débat suscité par le projet Matignon
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LE DÉBAT 1. Une préparation directe du débat A Une recherche plus encadrée B L'entraînement à l'expression orale C La présentation du débat
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2. Le déroulement du débat A Modalités d'organisation B Observation du débat par le professeur de Sciences Économiques et Sociales
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3. La synthèse et la clôture du thème A La synthèse B La clôture du thème
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Annexe 2 : COMPARAISON DU STATUT GÉNÉRAL DES RÉGIONS FRANÇAISES ET DE CELUI DE LA CORSE
Annexe 3 : HIÉRARCHIE DES LOIS ET DES RÈGLEMENTS Troisième partie :
EXERCICE DE LA CITOYENNETÉ, REPRÉSENTATION ET LÉGITIMITÉ DU POUVOIR POLITIQUE
I QUELLES ENTRÉES POUR UN THÈME ABSTRAIT ? 1. Pour une large déclinaison du thème A Entrer dans le thème par un sujet d'actualité B Entrer dans le thème par la notion de pouvoir à l'aide d'un exemple concret
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59 59 59 59 59
Sommaire
II QUEL ACCOMPAGNEMENT DE L'AUTONOMIE ?
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1. La recherche documentatire A Le rôle du professeur B Le rôle des documentalistes
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2. La constitution des dossiers A Des démarches variées B Des productions diverses en termes de plan et de bibliographie
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III LA RESTITUTION ORALE ET LE DÉBAT ARGUMENTÉ 1. La restitution orale
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A Diffusion des travaux et première approche de l'argumentation B Des résultats plus que satisfaisants 2. Le débat argumenté
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A Les conditions préalables B Un déroulement riche d'enseignements 3. Pour une évaluation multiforme
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A Une grande diversité possible B Une acquisition difficile des notions
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Annexe 1 : ÉVALUATION FINALE SUR LE THÈME
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Quatrième partie : PARTIS POLITIQUES ET DÉMOCRATIE I LES PARTIS PRIS PÉDAGOGIQUES MIS EN ŒUVRE LORS DE CE TRAVAIL
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II LES PARTIS POLITIQUES ET LA DÉMOCRATIE : LES PROBLÉMATIQUES DISCIPLINAIRES EN CLASSE DE PREMIÈRE
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1. Partis politiques et démocratie en histoire-géographie 2. Partis politiques et démocratie en option de renforcement en sciences économiques et sociales (dite option sciences politiques)
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86
Sommaire
3. Partis politiques et démocratie en ECJS (les thèmes 1 et 2 du programme de première)
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III LES PARTIS POLITIQUES ET LA DÉMOCRATIE : L'ENTRÉE DANS LE SUJET ET LA MISE À LA TÂCHE DES ÉLÈVES
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1. 2. 3. 4.
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Présentation aux élèves de la question à débattre Le travail de recherche documentaire avec le logiciel BCDI Le travail de recherche documentaire avec le « métamoteur » Copernic 2000 Difficultés locales à prendre en compte
IV LES PARTIS POLITIQUES ET LA DÉMOCRATIE : DES RECHERCHES VERS LE DÉBAT ET LA SYNTHÈSE
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1. Retour sur les groupes de recherche et les séances de recherche 2. Le débat en classe : table ronde et forum internet comme lieux et formes de débats Annexe 1 : UN COMPTE-RENDU RAPIDE DE LA DÉMARCHE Annexe 2 : EXTRAITS DES RÉSULTATS DU SONDAGE SOFRES-FSU Annexe 3 : RÉSULTATS D'UNE RECHERCHE SUR « CLIVAGES POLITIQUES » AVEC COPERNIC 2000 Annexe 4 : RÉSULTATS D'UNE RECHERCHE SUR « PARTIS POLITIQUES » AVEC COPERNIC 2000 Annexe 5 : UN EXEMPLE DE RECHERCHE SUR LE SITE DE LA REVUE SCIENCES HUMAINES Annexe 6 : LE SUJET DE SYNTHÈSE PROPOSÉ AUX ÉLÈVES
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Cinquième partie : LES DEVOIRS DU CITOYEN : LA DÉFENSE I POURQUOI ENSEIGNER LA DÉFENSE ? 1. Une obligation légale 2. Un intérêt pédagogique
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119 119 119 119
II LA DÉCOUVERTE DU DEVOIR DE DÉFENSE 1. Des droits aux devoirs
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2. La défense en temps de guerre 3. La défense en temps de paix
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III LA COLLECTE D'INFORMATION SUR LA DÉFENSE ET SES RÉSULTATS 1. Une recherche documentaire conçue pour donner des repères A Bien définir les thèmes de recherche B Répartir le travail de recherche
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2. L'exploitation des recherches A Les affiches B Le questionnaire
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3. Un intervenant extérieur A Pourquoi un intervenant extérieur ? B Quel intervenant sur la défense ? C L'intervention
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IV LE DÉBAT 1. La préparation du débat 2. Le débat
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V QUELQUES RÉFLEXIONS SUR L'ÉVALUATION 1. Une évaluation pas comme les autres 2. Le repérage des compétences Annexe 1 : LES DEVOIRS DU CITOYEN Annexe 2 : QUESTIONNAIRE À L'ADRESSE DU COLONNEL Annexe 3 : FICHE D'ÉVALUATION DU DÉBAT ARGUMENTÉ
Sixième partie :
EXERCICE DE LA CITOYENNETÉ : FORMES DE PARTICIPATION POLITIQUE ET D'ACTIONS COLLECTIVES
I PREMIÈRE ÉTAPE : ENTRER DANS LE THÈME 1. La présentation des sources documentaires
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Sommaire
2. La découverte des documents et leur exploitation par les élèves 3. La définition des notions 4. L'élaboration d'une typologie des formes de participation politique et d'actions collectives
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II DEUXIÈME ÉTAPE : RECHERCHE, TRAITEMENT ET RESTITUTION DE L'INFORMATION
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1. Mise en route de la recherche et de l'analyse documentaire 2. Liste de questions possibles pour chaque sous-thème de recherche A Sur le premier ensemble : « Le vote et les actions liées au vote » B Sur le deuxième ensemble : « Adhérer à des associations et/ou agir avec elles » C Sur le troisième ensemble : « Les actions les plus démonstratives »
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3. Des sources documentaires possibles A Quelques références bibliographiques B Quelques références de sites internet C Quelques références de films
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III TROISIÈME ÉTAPE : LE DÉBAT ET LA SYNTHÈSE
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1. 2. 3. 4. 5.
L'apprentissage du débat Des sujets de mini-débats Des sujets pour le débat final L'organisation du débat Une synthèse possible
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IV QUATRIÈME ÉTAPE : L'ÉVALUATION
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CONCLUSION
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Avant-Propos
On ne naît pas on le devient. L'Éducation à citoyen, la Citoyenneté ne relève pas seulement de l'école. Elle relève d'abord de la famille, et aussi de la société prise et dans son ensemble. L'école a toutefois sa part de responsabilité L'éducation civique, juridique sociale s'inscrit dans la réforme des lycées et vise à développer dans cette éducation. s'agit dans premier temps d'apprendre vivre en collectivité, en respectant des pratiques qui sontIltrop peu ou un trop rarement mises en oeuvreàhabituellement et à favoriser par là les règles communes et en apprenant à se conformer à des exigences qui dépassent les savoirs. individus. Si l'acquisition d'une autonomie plus grande des élèves dans la construction de leurs Elle l'éducation toujours de unl'éducation élément normatif, le collèges, rôle de l'école cependant tout de s'inscrit ainsicomporte dans la continuité civique des dont laest rénovation desavant programmes former à la cette compréhension des enjeux deles la démocratie moderne. Au lycée, cette exigence arrive àl'élève son terme année (1999-2000) dans classes de Troisième, et dans la perspective du suppose la réunionqu'implique de plusieurs la conditions, à savoir la Travaux capacité de la part de Encadrés l'élève à intervenir dans travail autonome mise en place des Personnels qui devraient la cité, à rechercher des informations préalables à la formation de l'opinion « droite », et enfin remobiliser des compétences sur lesquelles elle s'appuie. l'aptitude à débattre avec autrui. Par ses modalités, la recherche, la lecture, le tri d'informations pour dégager un argumentaire Conçu cette perspective, programme d'Éducation Civique, Juridique des et Sociale, se en vue de ladans confrontation lors d'un le débat, il y a bien apprentissage et intégration conditions décline aux trois niveaux d'enseignement des classes de lycée. Au niveau des classes de première, d'accès à la citoyenneté. Celle-ci n'est pas un acquis ou un donné qui passerait par la simple l'objectif est d'appréhender le sens politique.mais Entendons-nous n'est pasl'ECJS d'enseigner la transmission de connaissances et deduconcepts, un construit et: la unfinalité vécu. En cela, s'ajoute science politique, mais plutôt d'analyser le fonctionnement des principales institutions de la aux contributions des différentes disciplines qui, toutes à leur place, apportent leur pierre aux savoirs, République en mettant l'accent sur lesqui questions de la représentation et deforme la légitimité du pouvoir aux apprentissages et aux savoir-faire sont remobilisés sous une autre et dans une finalité politique, des formes de la participation à l'action collective, de la prise en compte des particularismes, à la fois différente et complémentaire. Ainsi, le jeune citoyen en formation, apprend à s'informer, à ou encoreune desopinion, devoirs du citoyen. à argumenter, à intérioriser des règles et des comportements qui se forger à échanger, Dans les qui suivent, le lecteur quelques portant sur le traitement permettent la lignes discussion et le débat. Elletrouvera, doit doncaprès permettre de séquences passer d'une citoyenneté passive, des sujetsà d'actualité, un éclairage sur l'exercice concret de la citoyenneté, sur le rôle des partis octroyée, une citoyenneté active et intériorisée : il n'est d'éducation à la citoyenneté que participative. politiques ainsi que sur de la multiplicité des visagesdécevantes, de l'expression les n'étaient cas, une Des professeurs, après premières réalisations ont collective. estimé queDans leurstous élèves attention très grande est accordée pour amener les élèves à rechercher en utilisant pas en mesure de parvenir aux objectifs ambitieux qui sont visés. C'estl'information justement parce que les évidemment les TICE. débats ainsiqu'il queest lesindispensable modalités d'évaluation sont également élèves n'ont pas encoreL'organisation ces acquis, cesdes compétences de les aborder, de mettre des axes les qui conditions ont été particulièrement développés lesmaîtrise auteurs.progressive. en place de leur apprentissage et depar leur L'originalité de cette production réside dans la réalisation d'un définie, réel travail commun entre les L'ECJS est donc une démarche que le texte du BOEN a bien en une succession de professeurs d'histoire-géographie et de Sciences Économique et Sociales au niveau de la construction phases précises et construites amenant « parmi les méthodes mobilisables pour cet enseignement » des séquences. Cettedeinterdisciplinarité est»très importante. En31 effet, faut leremplaçant rappeler, l'ECJS n'est à « la construction débats argumentés (BO HS n° 6 du aoûtil 2000 le texte du pas une discipline de plus dans le paysage éducatif français. C'est un enseignement nouveau qui 5 août 1999). repose sur une méthode originale (l'apprentissage du débat argumenté) et qui n'a pas pour but - « Choix avec les élèves d'un thème » parmi les quatre proposés et l'actualité mais bien « en d'accéder à des savoirs, mais de faire en sorte que l'élève puisse mieux vivre sa future existence de rapport avec la citoyenneté », et donc, pour la classe de seconde des notions qui sont le citoyen responsable. programme : citoyenneté, civilité, intégration, droit, droits de l'homme et du citoyen, droits C'estdedans cet esprit sociaux que les collègues ont nationalité. travaillé et on peut que pas les féliciter la qualité la personne, et politiques, Onnen'oubliera que cettepour Éducation se de la réalisation finale. Nos félicitations s'adressent évidemment aussi à l'équipe du CRDP du Nord poursuivra en première sur le rapport de la citoyenneté et du citoyen aux institutions et enPas-de-Calais, et tout particulièrement son directeur, MonsieurduJacques quilesa Terminale face aux problèmesà et aux transformations mondeHOLLEBECQUE, contemporain : tous su faire preuve du plus grand professionnalisme dans l'accompagnement de ce projet innovant. sujets, même d'actualité ne sont pas forcément à aborder dans cette première année. Ces s'articulent les unes par rapport aux autres et peuvent être abordées sans couvrir C.notions BIAGGI P. DEUBEL tous les thèmes proposés. IA-IPR d'histoire-géographie IA-IPR de sciences économiques et sociales
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Partis politiques et démocratie
Le lecteur pressé peut dans un premier temps consulter une fiche descriptive du dispositif pédagogique mis en œuvre à propos de la question sur les partis politiques et la démocratie (voir annexe 1).
I - LES PARTIS PRIS PÉDAGOGIQUES MIS EN ŒUVRE LORS DE CE TRAVAIL Avant d’aborder les éléments d’un compte rendu pédagogique sur la question proposée, deux axes de réflexion seront immédiatement abordés : l’un sur l’objet d’enseignement référé aux élèves et à leur envie d’apprendre sur cet objet, l’autre sur l’ingénierie pédagogique et le recours aux TICE (technologies de l’information et de la communication pour l'enseignement). Il s’agit dans ce préambule de présenter les a priori pédagogiques mis en œuvre dans la démarche dont il est par ailleurs rendu compte. Le premier parti pris suppose de s’interroger préalablement sur les représentations qu’ont les élèves sur l’objet du débat à construire. Il ne s’agit pas d’effectuer ici un (trop long) détour réflexif en didactique mais d’insister sur l’idée que si nous voulons qu’il y ait effectivement débat argumenté il faut prendre appui sur une question qui motive les élèves et sur laquelle ils ont a priori des idées, des représentations. En premier lieu, le problème que nous souhaitons voir abordé par eux doit devenir leur problème. L’intérêt, la motivation, l’envie d’en savoir plus sont alors autant de formules pour rendre compte de cette difficile question de la dévolution du problème aux élèves. Certains enseignants choisiront alors de faire émerger l’objet de débat en partant d’échanges entre les élèves sur ce qu’ils ont envie d’étudier (dans l’actualité, dans la vie de tous les jours, dans leurs préoccupations du moment…) et en relevant des indices sur leurs conceptions de l’objet d’étude qui se profile lors des échanges, pour ensuite construire les démarches de la recherche, du débat, et de la synthèse. D’autres fourniront a priori un thème de travail et/ou une question qu’ils auront plus ou moins balisé(e) au préalable. A charge pour eux de motiver les élèves sur cet objet qu’il va falloir questionner (on peut d’ailleurs se demander s’il s’agit d’une question de recherche, d’une question de débat, d’une question sur un savoir existant, ou sur un savoir à construire…). Proposer aux élèves ou faire émerger chez les élèves un objet de réflexion (et de débat) renvoie alors à l’idée que nous nous faisons de cet objet comme essentiel pour les apprentissages visés (il faut suivre un programme), et
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Partis politiques et démocratie
comme pertinent pour motiver les élèves (il faut qu’ils aient envie d’en savoir plus, dans le cadre d’un programme)… En second lieu, et cela a déjà été suggéré précédemment, ce même objet n’est pas neutre dans la tête des élèves. A priori ils en pensent bien quelque chose. Ils ont bien une (des) représentation(s) à propos de l’objet soumis à leur réflexion (et en définitive balisé par l’enseignant qui en opère une lecture en liaison à sa conception du programme). Pour autant, le compte rendu qui sera proposé ne s’est pas appuyé sur une étude appareillée des représentations - élèves de l’objet d’apprentissage mais est parti d’un constat élémentaire opéré à partir d’une enquête signalée sur le site internet du syndicat national unitaire des instituteurs professeurs des écoles et PEGC (http://www.snuipp.fr/metref/ref/societe/jeunes.htm). Ce site rend partiellement compte d’un sondage SOFRES pour le compte de la FSU réalisé du 5 au 10 novembre 1999 auprès d’un échantillon représentatif de 500 jeunes de 15 à 24 ans. Les résultats qui y sont publiés ont été extraits du quotidien le Monde des 21-22 novembre 1999 (Gurrey Béatrice & Subtil Marie Pierre : Les jeunes critiquent la société mais ne souhaitent pas la bouleverser. Un sondage sur les valeurs et les attentes des 15-24 ans, Le Monde 22 novembre 1999, page 8). À partir des réponses à cette enquête sous forme de questions fermées, les pages du site www.snuipp.fr, et l’article cité en référence concluent à la défiance des jeunes à l’égard de nos institutions, et se terminent sur l’idée que les partis politiques ferment la marche avec... 9 %. Il s’agit de 9 % des jeunes interrogés qui ont plutôt confiance, contre 91 % qui ont plutôt pas confiance dans les partis politiques (cités parmi une liste de 16 items : voir l’annexe 2). Mettre en place les conditions d’ un débat sur les partis politiques (à visée d’ éducation civique juridique et sociale) semble alors relever autant d’une gageure (les jeunes n’ont guère confiance dans les partis politiques et le débat pourrait tourner court) que d’une nécessité intellectuelle et didactique : l’objectif d’enseignement est d’enrichir la connaissance, pas de conforter des représentations spontanées. Dès lors au delà de la question de confiance envers les partis politiques il y a celle de la nécessaire construction d’une réflexion appareillée sur le rôle de ceux-ci, ce qui fonde la question de départ proposée aux élèves, à savoir : Les partis politiques sont-ils nécessaires ou utiles à la démocratie ? Un second parti pris sur le dispositif pédagogique est à l’origine des choix mis en œuvre au regard de la mise à la tâche des élèves et des apprentissages visés. Il s’agit ici de privilégier les TICE (technologies de l’information et de la communication pour l'enseignement). On prendra alors en compte un fait pédagogique particulier qui est que l’enseignement de l’ECJS est d’emblée conçu pour mettre en situation de recherche les élèves (injonction explicite de mettre en œuvre une démarche de recherche documentaire).
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Partis politiques et démocratie
Or pour pouvoir répondre à une question, pour pouvoir débattre sur des points de vue différents voire opposés, il faut construire un argumentaire du point de vue retenu, et les arguments ne tombent pas du ciel, ils supposent une construction qui va (qui doit) s’appuyer (prioritairement) sur une démarche de recherche. En raccourci on pourrait dire que l’ECJS c’est la QRDS (Question ; Recherche ; Débat ; Synthèse). L’ordre des étapes de travail choisi… (pour mémoire compter sur les échanges entre élèves et sur les travaux de recherches sur un thème pour aboutir à une question de débat ou bien poser une question a priori puis effectuer des recherches pour en débattre)… même s’il fonde la démarche pédagogique et nécessite à lui seul un travail de réflexion, reste indifférent pour ce qui nous préoccupe, d’autant que de nombreux va et vient entre ces étapes apparaissent nécessaires à la régulation du travail des élèves. Pour autant on ne peut qu’être en accord avec l’idée que l’élaboration d’une Question (de recherche, de débat) d’une part, les démarches de Recherche d’autre part, le Débat, puis l’élaboration d’une Synthèse enfin, sont des moments clefs de la démarche pédagogique en ECJS. Reste à réfléchir aux articulations les plus pertinentes de ces moments du travail sur l’objet d’apprentissage. Ce second parti pris implique que certains des moments de la démarche d’enseignement en ECJS peuvent (voire doivent) passer par le recours aux TICE. Il apparaît en effet de plus en plus difficile d’effectuer aujourd’hui une recherche documentaire efficacement appareillée sans le recours à divers outils informatiques (dans leurs formes multimédias). Ainsi les CDI sont normalement équipés du logiciel BCDI (voir annexes) et les compétences liées à l’usage de l’outil doivent faire partie du bagage élémentaire du lycéen (voire en amont du bagage du collégien). Par ailleurs, les recherches sur Internet, même si elles supposent un équipement conséquent et même si elles fournissent généralement trop de réponses ou des réponses inadaptées, sont un outil d’usage croissant quoiqu’elles supposent des compétences spécifiques et une défiance accrue quant à la fiabilité des sources (on reviendra plus loin sur la question des compétences et sur les précautions mises en œuvre en recherche documentaire informatisée ou non). Enfin, au delà des moments de recherche documentaire il est manifeste que le débat à chaud dans la classe (avec en toile de fond une forme idéale typique d’un débat télévisuel courtois façon La marche du siècle) n’est pas la seule forme possible de débat argumenté. Ainsi, sur la toile, les forums et les tchatches sont d’autres formes possibles pour échanger, pour débattre. D’ailleurs un débat sur les formes possibles et souhaitables de débats en ECJS serait sans doute lui même très formateur pour nous, enseignants d’ECJS. On l’aura compris le recours aux TICE tant pour la phase de recherche que pour la phase de débat a été privilégié dans la démarche. Voire, les phases de productions écrites intermédiaires ou finales (état des recherches puis synthèse du débat) ont fait l’objet de contraintes de production numériques et d’envois à l’enseignant par courrier électronique avec fichiers attachés (ici les TICE ont servi au ramassage des copies, dont certaines seront proposées plus loin).
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