Histoire-géographie en classes de BEP

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Sommaire

PRÉFACE

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Première partie : LE PROGRAMME DANS LES TEXTES OFFICIELS

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I LE PROGRAMME (BO N°31 DU 30 JUILLET 1992) 1. Objectifs 2. Contenus 3. Compétences à développer A. Se situer et se repérer dans le temps B. Mettre en œuvre les connaissances du programme C. Exploiter et réaliser des supports informatifs

17 17 18 21 21 21 21

II DOCUMENT D'ACCOMPAGNEMENT DES PROGRAMMES DE BEP. (MEN-CNDP 1994)

22

1. Présentation

22

A. Les orientations du programme B. Le programme d'histoire C. Le programme de géographie D. Les méthodes

22 23 24 24

2. Commentaires du programme

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A. Histoire en Seconde professionnelle B. Géographie en Seconde professionnelle C. Histoire en Terminale de BEP D. Géographie en Terminale de BEP Deuxième partie : LES ÉVALUATIONS ET L' ÉPREUVE D'EXAMEN 1. Réflexions générales autour de l'évaluation 2. Petit outil pour tester ses évaluations 3. Définition officielle de l'épreuve terminale de BEP 4. Tableau récapitulatif des activités demandées aux élèves lors des épreuves terminales d'après l'analyse de 16 sujets d'examen 5. Typologie des principales questions posées dans des sujets d'histoire 6. Typologie des principales questions posées dans des sujets de géographie 7. Petit glossaire des termes les plus fréquemment utilisés dans les questions

9

26 29 34 39 43 45 46 48 48 49 56 63


Préface

Dix ans déjà ! Le programme d'histoire et de géographie du B.E.P. est dans sa dixième année. C'est donc dans une expérience suffisamment ancienne pour offrir le recul nécessaire et fonder des certitudes que s'ancrent la réflexion et les pratiques pédagogiques proposées dans cette publication. On y trouvera : – Les textes officiels que constituent le programme, son document d'accompagnement et le règlement de l'épreuve. – Une étude de la place et du rôle de l'évaluation et des conseils pour en faire le levier d'une relation pédagogique fructueuse. – Un classement analytique des principales questions posées à l'examen. – Des vues pénétrantes sur le programme débouchant sur des propositions de progressions souples et réalistes. – La présentation enfin de séquences en histoire et en géographie pour chaque année, avec pour chaque séquence une bibliographie, le détail des différentes séances (problématique, objectifs, activités, à partir de documents originaux ou référencés dans les manuels les plus courants, traces écrites), une séance développée, une évaluation. L'ensemble constitue un viatique particulièrement cohérent qui impressionne par sa richesse et sa pertinence. Cet ouvrage devrait notamment permettre de résoudre la difficile question de la gestion horaire du programme. Apportant une description claire et précise de l'ensemble à traiter, il aidera à concevoir un plan de travail annuel qui évite morcellement et enlisement et qui ne néglige aucun sujet important. Au delà, il sera utile à tous les collègues soucieux d'enrichir leurs pratiques et de préparer efficacement leurs élèves à l'examen.

Antoine VILVANDRÉ I.E.N. Lettres-Histoire

7


Sommaire

Troisième partie : HISTOIRE

67

I RÉFLEXION PRÉALABLE SUR LE PROGRAMME

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II PROPOSITIONS DE PROGRESSIONS

72

1. Seconde professionnelle

72

A. Séquence une, commune aux deux propositions. La Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences B. Séquence deux. Première proposition. 1945 - 1962, le monde bipolaire : le temps des affrontements C. Séquence trois. Première proposition. 1963 - 1989, le monde bipolaire entre détente et contestation D. Séquence quatre. Première proposition. Depuis 1989, la fin du monde bipolaire E. Séquence deux. Seconde proposition. 1945 - 1961, une Europe coupée en deux sur fond de monde bipolaire F. Séquence trois. Seconde proposition. 1962 - 1989, l'Europe réconciliée dans un monde bipolaire G. Séquence quatre. Seconde proposition. De 1990 à nos jours, le retour des turbulences en Europe 2. Terminale de BEP A. Séquence une. Les transformations de l'économie mondiale depuis 1945 B. Séquence deux. Depuis 1945, une société française en rapide mutation C. Séquence trois. Première proposition. La politique en France. De la IVe à la Ve République D. Séquence quatre. Première proposition. La France, une puissance moyenne à vocation mondiale E. Séquence trois. Seconde proposition. La vie politique de la IV e à la V e République F. Séquence quatre. Seconde proposition. La France dans le monde

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Sommaire

III SECONDE PROFESSIONNELLE : LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET SES CONSÉQUENCES 1. Présentation générale de la séquence

89

2. Bibliographie

89 89

3. Séance 1. Les grandes phases et les principaux théâtres du conflit. La guerre totale

91

4. Séance 2. Le génocide

93

5. Séance 3. Séance développée. La France dans la guerre : résistance et collaboration

96

6. Évaluation.

107

IV SECONDE PROFESSIONNELLE : LE MONDE BIPOLAIRE : LE TEMPS DES AFFRONTEMENTS, 1945 - 1962 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. De l'alliance à la rupture, 1945 - 1947 4. Séance 2. Séance développée. Le temps des crises de guerre froide, 1947 - 1962 5. Séance 3. Échapper au monde bipolaire : la naissance du troisième monde 6. Évaluation. V TERMINALE DE BEP : UNE SOCIÉTÉ EN RAPIDE MUTATION 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. Apogée et déclin du monde ouvrier 4. Séance 2. Séance développée. La révolution de la vie quotidienne 5. Séance 3. Les français et leurs loisirs. 6. Évaluation.

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110 110 111 112 114 123 124 129 129 129 131 132 139 142


Sommaire

VI TERMINALE DE BEP : LA VIE POLITIQUE EN FRANCE DE LA IVE À LA VE RÉPUBLIQUE

145

1. Présentation générale de la séquence

145

2. Bibliographie

146

3. Séance 1. D'une République à l'autre. Les institutions de la République Française

148

4. Séance 2. Séance développée. D'une République à l'autre. La pratique et la vie des institutions

150

5. Séance 3. La gauche, la droite et la République

158

6. Séance 4. Immigration et intégration

160

7. Proposition d'évaluation. Sujet de BEP

160 167

Quatrième partie : GÉOGRAPHIE I RÉFLEXION PRÉALABLE SUR LE PROGRAMME

169

II PROPOSITIONS DE PROGRESSIONS

171

1. Seconde de BEP

171

A. Séquence une. L'homme occupe sa planète B. Séquence deux. L'homme dans les milieux de vie difficiles 2. Terminale de BEP

171 171 174

A. Séquence une. Les hommes construisent et aménagent les espaces B. Séquence deux. Le monde d'aujourd'hui

174 176

III SECONDE PROFESSIONNELLE : L'HOMME OCCUPE SA PLANÈTE 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. Séance développée. Répartition de la population.

178 178 178

4. Séance 2. L'évolution de la population liée à l'accroissement naturel

189

5. Séance 3. Les dynamiques de la population liées aux migrations

192

6. Évaluation sur la séquence une

198

12

180


Sommaire

IV SECONDE DE BEP : L'HOMME DANS LES MILIEUX DIFFICILES 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. L'homme dans les milieux polaires : l'exemple du Grand Nord 4. Séance 2. L'homme dans les milieux intertropicaux humides, à partir de l'exemple de l'Amazonie 5. Séance 3. L'homme dans les milieux intertropicaux secs, à partir de l'exemple du Sahel 6. Séance 4. L'homme dans les milieux intertropicaux montagnards 7. Proposition d'évaluation sur la séquence V TERMINALE DE BEP : LES HOMMES CONSTRUISENT ET AMÉNAGENT LES ESPACES 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. Les espaces de la ville en PED 4. Séance 2. Les mutations des espaces industriels 5. Séance 3. Séance développée. L'espace industriel mondial 6. Séance 4. L'organisation des espaces liés aux échanges 7. Proposition d'évaluation. Sujet de BEP VI TERMINALE DE BEP : LE MONDE D'AUJOURD'HUI 1. Présentation générale de la séquence 2. Bibliographie 3. Séance 1. Un monde interdépendant 4. Séance 2. Séance développée. Un monde inégal 5. Proposition d'évaluation. Sujet de BEP

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201 201 201 203 205 207 211 215

220 220 220 221 226 228 237 237 242 242 242 244 246 254


Troisième partie

I - RÉFLEXION PRÉALABLE SUR LE PROGRAMME Le programme d’Histoire est composé de trois grands sujets d’étude distincts : – la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences ; – le monde de 1945 à nos jours, de la guerre froide à l’éclatement des blocs ; – la France de 1945 à nos jours, une puissance dans le monde. Deux sujets sur trois concernent la période de 1945 à nos jours. Il semble souhaitable, dans le cadre d’une progression cohérente, d’éviter toute étude purement chronologique et d’intégrer ce qui concerne spécifiquement la France dans une approche générale des relations internationales, autant par souci de pertinence et afin d’éviter des redites, que par volonté de gagner du temps pour traiter dans de bonnes conditions l’intégralité du programme. La bipolarisation du monde est le soubassement de l’étude des relations internationales mais elle permet cependant une différenciation des approches. Les contraintes horaires strictes doivent conduire le professeur à bannir toute volonté d’exhaustivité, tout catalogue. Il s’agit de montrer, grâce à un fil conducteur, la cohérence de la période qui s’ouvre avec la rupture de 1947 et se clôt avec la fin de l’URSS en 1991. Entre les deux dates, le monde bipolaire se trouve marqué tantôt par des périodes d’affrontements intenses (périodes de guerre froide), tantôt par des périodes de reprise de relation sous forme de négociations (périodes de détente). L’essentiel est de faire comprendre que derrière les crises, les conflits armés, les désordres, les relations internationales entre 1947 et 1991 sont régies par un certain ordre, celui du monde bipolaire, et que les conséquences de l’éclatement de ce monde ne sont pas encore toutes mesurables. La lourdeur de ce thème impose la mise en place de choix clairs et opérationnels, à la fois dans les connaissances et les savoir-faire. On peut ainsi soit privilégier l’analyse de situations à des moments significatifs, soit choisir comme fil conducteur une aire géographique particulière, telle que l’Europe qui est bien le théâtre privilégié des relations Est-Ouest pendant toute la période. Une année scolaire comporte en théorie 36 semaines de classe. Compte tenu des jours fériés, des obligations de service d’examen et des mouvements sociaux qu’ils soient internes aux établissements (grèves des professeurs, mouvements lycéens) ou totalement externes (grèves des transports par exemple), il n’est pas raisonnable d’espérer faire plus de 32 séances d’Histoire et Géographie, chaque séance durant une heure. Les progressions proposées en Histoire s’inscrivent dans ce cadre horaire et sont donc bâties sur 16 semaines. Chaque séquence se clôt sur une évaluation à caractère sommatif. Il va de soi qu’il reste au professeur toute latitude pour organiser d’autres évaluations, soit qu’elles prennent la forme d’un travail individuel à la maison, soit qu’il s’agisse de micro-exercices réalisés en classe durant une phase de cours. Dans ce dernier cas, le professeur peut très bien prévoir un barème sur 6 ou 8 ou 10 points, à charge pour lui d’arriver un jour à constituer une note sur 20 intégrable dans le cadre institutionnel traditionnel.

69


Histoire

HISTOIRE EN SECONDE PROFESSIONNELLE Première proposition de mise en œuvre sur 16 heures

SUJETS D'ÉTUDE SÉQUENCES I. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences.

SÉANCES 4h

3 séances de cours + évaluation et compte rendu.

Séquence présentée.

II. 1945-1962, le monde bipolaire, le temps des affrontements.

1.1. Les grandes phases et les principaux théâtres du conflit. 1.2. Le génocide. 1.3. La France dans la guerre : Résistance et collaboration. Séance développée. 3 séances de cours + évaluation et compte rendu. 4h 2.1. De l'alliance à la rupture, 1945-1947. 2.2. Le temps des crises de guerre froide, 1948-1962. Séance développée. 2.3. Comment échapper au monde bipolaire ou la naissance d'un troisième monde ?

Séquence présentée.

III. 1963-1969, le monde bipolaire, entre détente et contestation.

3 séances de cours + évaluation et compte rendu. 4h 3.1. Le monde bipolaire invente/découvre la coexistence pactifique. 3.2. La détente n'est pas la paix. 3.3. Les blocs aux prises avec une contestation interne.

IV. Depuis 1989, la fin du monde bipolaire.

4h

3 séances de cours + évaluation et compte rendu. 4.1. 1989-1991, la fin du bloc de l'Est. 4.2. Le temps de l'hyperpuissance américaine. 4.3. Le nouveau désordre mondial.

70


Troisième partie

HISTOIRE EN SECONDE PROFESSIONNELLE Seconde proposition de mise en œuvre sur 16 heures La première séquence ne change pas.

SUJETS D'ÉTUDE SÉQUENCES I. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences.

SÉANCES 4h

3 séances de cours + évaluation et compte rendu.

Séquence présentée.

II. 1945-1961, une Europe coupée en deux sur fond de monde bipolaire.

1.1. Les grandes phases et les principaux théâtres du conflit. 1.2. Le génocide. 1.3. La France dans la guerre : Résistance et collaboration. Séance développée. 4 séances de cours + évaluation et compte rendu. 5h 2.1. 2.2. 2.3. 2.4

Séquence présentée.

III. 1962-1989, l'Europe réconciliée dans un monde bipolaire.

De l'alliance à la rupture, 1945-1947. L'Europe, théâtre de la guerre froide. L'organisation de deux Europe. Le repli colonial des puissances européennes.

2 séances de cours + évaluation et compte rendu. 3h 3.1. Vers un apaisement en Europe. 3.2. Le séisme de 1989. Vers une nouvelle architecture européenne.

IV. De 1990 à nos jours, le retour des turbulences en Europe.

3 séances de cours + évaluation et compte rendu. 4h 4.1. La place de l'Europe dans le monde aujourd'hui. 4.2. L'Europe et les États-Unis. 4.3. La guerre au cœur de l'Europe.

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Histoire

II - PROPOSITIONS DE PROGRESSIONS 1.

SECONDE BEP Deux propositions de progression sont exposées ci-après. La première séquence demeure commune aux deux projets. A. SÉQUENCE UNE. LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET SES CONSÉQUENCES

Séance 1. Les grandes phases et les principaux théâtres du conflit. Il s’agit de voir les grandes phases et l’extension du conflit de la guerre européenne à la guerre mondiale. Il s’agit aussi, quand c’est possible en fonction de la rapidité de travail de la classe, d’aborder la notion de guerre totale. Séance 2. Le génocide. Il s’agit de mettre l’accent sur les droits de l’homme bafoués, sur l’enchaînement politique raciale et raciste-système concentrationnaire. Le professeur ne montre là aucune neutralité : le principe même du génocide, c’est le mal absolu. Le cours ne peut se passer sans une évocation du problème des responsabilités individuelles et collectives dans de tels actes. Le cas échéant le professeur ne doit pas éviter, peut-être même doit-il provoquer une question sur les idées négationnistes pour les renvoyer à leur néant. La conclusion du cours ne saurait faire abstraction du fait que depuis le génocide nazi, le monde en a connu quelques autres. Il veillera toutefois à être extrêmement rigoureux sur la notion de génocide qui ne saurait être confondue avec celle de crime de guerre. Séance 3. La France dans la guerre : Résistance et collaboration. Il s’agit à partir d’un petit nombre de situations judicieusement choisies de montrer une France divisée, une France de Vichy glissant peu à peu de la Révolution Nationale à la collaboration, une France résistante d’abord en ordre dispersé, puis mettant sur pied une organisation alors que le rejet des compromissions du régime de Vichy et le Service du Travail Obligatoire contribuent à grossir les rangs de la Résistance. Tout en gardant la froideur de l’historien quant à l’extension numérique réelle de la vraie Résistance, le cours doit contribuer à faire passer un peu de souffle épique. Séance 4. Évaluation.

72


Troisième partie

B. SÉQUENCE DEUX. PREMIÈRE PROPOSITION 1945-1962, LE MONDE BIPOLAIRE : LE TEMPS DES AFFRONTEMENTS

Un choix a été fait dans cette proposition, c’est de ne pas traiter de façon séparée le point III du programme (La France de 1945 à nos jours), mais de l’intégrer à chaque fois dans les entrées chronologiques et thématiques retenues. Séance 1. De l’Alliance à la rupture : 1945-1947. Il s’agit de montrer comment l’on assiste à un renversement des alliances et comment en Europe, le grand vaincu de la Seconde guerre mondiale est peu à peu intégré au camp occidental alors que le fossé s’élargit très vite entre les États-Unis et leurs alliés d’une part et l’URSS et les pays dominés par l’Armée rouge d’autre part. L’évocation du « rideau de fer », du plan Marshall et de la mise en place d’un monde bipolaire sont indispensables.

Séance 2. Le temps des crises de guerre froide : 1948-1962. Il s’agit, à partir de l’exemple de deux crises, de mettre en place les caractéristiques principales de la guerre froide : absence de confrontation directe États-Unis - URSS, mais guerre par pays interposés, guerre des propagandes et des intimidations, utilisation des pratiques sportives ou culturelles pour affirmer sa supériorité. Le choix se fait entre le blocus de Berlin (1948-1949), la guerre de Corée (1950-1953), la construction du mur de Berlin (1961) ou la crise de Cuba (1962).

Séance 3. Comment échapper au monde bipolaire ou la naissance d’un troisième monde ? Il s’agit ici d’inscrire la décolonisation dans le cadre général de l’affrontement Est-Ouest. C’est d’autant plus facile que la position des États-Unis et de l’URSS vis à vis des colonies est aussi claire qu’elle est commune : les deux Grands sont pour l’émancipation la plus rapide de tous les peuples colonisés.

Séance 4. Évaluation.

73


Histoire

C.

SÉQUENCE TROIS. PREMIÈRE PROPOSITION 1963-1989, LE MONDE BIPOLAIRE ENTRE DÉTENTE ET CONTESTATION

Séance 1. Le monde bipolaire invente/découvre la coexistence pacifique. La peur éprouvée lors de la crise de Cuba et le risque de confrontation nucléaire auquel le monde s’est trouvé exposé, amène les deux Grands à calmer le jeu. Il s’agit donc bien, d’une part de faire comprendre aux élèves que la coexistence pacifique s’assimile à un partage des zones d’influences mondiales et à une mise en place de « chasses gardées », de terrains privilégiés d’intervention pour les États-Unis et l’URSS. Il faut, d’autre part, mettre en place le résultat de ce dialogue permanent avec notamment la limitation des armements stratégiques dans le cadre des traités SALT (1972 et 1979) et du traité de Washington qui constitue, à ce jour encore, le seul vrai traité de désarmement nucléaire existant et mis en application. Séance 2. La détente n’est pas la paix. Il faut faire comprendre que la détente n’empêche pas nombre de conflits de se développer, qu’ils s’inscrivent directement dans le cadre de la guerre froide et dans l’affrontement libéralisme-communisme, comme lors de la guerre du Vietnam, qu’ils soient plutôt le fait d’un affrontement indirect entre les deux seules grandes puissances du moment, avec les troubles du Moyen-Orient et les guerres israélo-arabes, qu’il s’agisse enfin de conflits plus périphériques en Afrique orientale ou australe après 1975, ou en Amérique centrale après 1979. Séance 3. Les blocs aux prises avec une contestation interne. Il s’agit de montrer que les blocs sont moins monolithiques qu’ils ne le voudraient et que des craquements se font sentir. Il est intéressant de faire prendre conscience aux élèves que la réaction de chaque Grand dans cette mini-rupture varie notablement, certes selon ses fondements idéologiques, mais aussi en fonction du degré de proximité géographique de la contestation par rapport au centre de gravité dudit bloc. Ces contestations sont vues à travers deux exemples : – pour le bloc occidental, l'exemple français à l'occasion de sa sortie de l'OTAN (1966), – pour le bloc oriental, l'exemple tchécoslovaque et le printemps de Prague (1968). Séance 4. Évaluation.

74


Troisième partie

D. PREMIÈRE PROPOSITION. SÉQUENCE QUATRE DEPUIS 1989, LA FIN DU MONDE BIPOLAIRE

Séance 1. 1989-1991. La fin du bloc de l’Est. Il s’agit d’abord de bien faire comprendre pourquoi l’année 1989 constitue une rupture décisive dans l’histoire des relations internationales et du monde. Il faut aussi souligner que la chute du mur de Berlin n’est que le premier signe visible par tous de la perte de puissance de l’URSS, perte de puissance qui est déjà perceptible au cours de l’été 1989 en Hongrie notamment et qui culminera avec la disparition totale de l’URSS en tant qu’État au mois de décembre 1991. La leçon doit permettre aux élèves de comprendre le processus qui mène aux implosions de l’URSS et des communismes européens et à l’autodissolution du Pacte de Varsovie. Séance 2. Le temps de l’hyperpuissance américaine. Dix années durant, les États-Unis, devenus la seule puissance de rang mondial s’affirment comme les « gendarmes du monde ». Mais paradoxalement, en même temps, l’ONU semble pouvoir jouer un rôle plus actif. La conjonction de ces deux faits explique le consensus mondial qui préside aux opérations militaires de la guerre du Golfe en janvier-février 1991. C’est également l’époque où les États-Unis connaissent un succès diplomatique majeur avec la signature du traité de Washington qui semble faire progresser de façon décisive la résolution du conflit israélo-palestinien en septembre 1993. .

Séance 3. Le nouveau désordre mondial. Les événements de septembre 2001 imposent de marquer deux périodes dans ce nouveau désordre mondial. Dans un premier temps, il s’agit de montrer que la fin de l’ordre soviétique et l’implosion des communismes est-européens ont produit de multiples conflits locaux dans lesquels le nationalisme est souvent l’élément déclencheur déterminant. Le professeur peut prendre un exemple soit dans le Caucase, soit dans l’ex-Yougoslavie. Dans un deuxième temps, le professeur ne peut faire l’économie de replacer dans des temps et des perspectives historiques les événements survenus le 11 septembre 2001 sur le territoire américain. Il s’agit alors de montrer ce qui fait l’originalité de ce conflit d’un nouveau type : attentat terroriste d’une ampleur sans précédent mené par une nébuleuse contre un État. Il s’agit enfin, avec beaucoup de prudence, de mesurer en quoi cet attentat marque la fin d’une organisation du monde. Séance 4. Évaluation.

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Histoire

Le fait de ne pas être soumis en fin d’année à une épreuve codée d’examen peut débrider l’imagination et permettre la mise en place d’une façon plus originale de traiter le programme. L’axe privilégié tourne ici autour de l’Europe au sens large, c’est-à-dire dépassant le cadre étroit de l’histoire de la Communauté puis de l’Union européenne. Il s’agit de voir comment à travers l’histoire de l’Europe et des pays qui la constituent, on retrouve les grands moments de l’histoire des relations internationales et du monde.

E.

SÉQUENCE DEUX. SECONDE PROPOSITION 1945-1961, UNE EUROPE COUPÉE EN DEUX SUR FOND DE MONDE BIPOLAIRE

Séance 1. De l’Alliance à la rupture : 1945-1947. (La première séance ne change pas, voir la première proposition) Séance 2. L’Europe, théâtre de la guerre froide. Il s’agit de voir comment certaines crises européennes sont révélatrices de raidissements de la guerre froide. Il faut donc sélectionner des situations particulièrement significatives. On peut donc imaginer de travailler sur les crises de Berlin, du blocus à l’édification du mur. On peut aussi étudier comme révélateur des tensions et des évolutions le « coup de Prague », les événements de février 1948 en Tchécoslovaquie. Séance 3. L’organisation des deux Europe. Cette leçon a pour objectif de montrer la structuration de deux Europe dans des logiques diamétralement opposées que ce soit aux plans idéologique, économique ou militaire. Il s’agit à l’ouest de faire appréhender la mise en place du Pacte atlantique et l’OTAN ainsi que les premiers pas de la CEE. À l’est, on étudie la création du Pacte de Varsovie et du CAEM. Séance 4. Le repli colonial des puissances européennes. La perte par la France et la Grande-Bretagne des deux plus importants empires coloniaux s'inscrit totalement dans les rapports avec les deux Grands qui sont favorables aux mouvements de décolonisation. Si l'on focalise sur un exemple français, l'étude de la décolonisation de l'Indochine permet d'aborder les deux aspects, à la fois sous l'angle des rapports d'une colonne avec sa métroole et sous l'aspect d'un conflit de guerre froide. Séance 5. Évaluation.

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Troisième partie

F.

SÉQUENCE TROIS. SECONDE PROPOSITION 1962-1989, L’EUROPE RÉCONCILIÉE DANS UN MONDE BIPOLAIRE

Séance 1. 1962-1988, vers un apaisement en Europe. Il s’agit de montrer à travers toute une série de faits concrets que, malgré la matérialité du rideau de fer, des ouvertures existent entre les deux Europe. C’est l’occasion d’évoquer à partir de 1970 l’Ost-politik du chancelier Brandt et son prolongement, le traité Fondamental de 1972, la reconnaissance mutuelle de la RDA et de la RFA, les accords d’Helsinki de 1973, le soutien des pays de l’Ouest européen aux Polonais de Solidarité (« syndicat » créé en 1980). Enfin la conséquence des accords de Washington du 8 décembre 1987 se traduit sur le sol européen par l’élimination des missiles de courte et moyenne portée : fusées Pershing américaines et SS 20 soviétiques dont le rayon d’action s’étendait de 500 à 5 000 kilomètres. Séance 2. Le séisme de 1989 : vers une nouvelle architecture européenne ? Il s’agit d’abord de bien faire saisir, bien qu’il existât des craquements annonciateurs (voir première proposition, séquence quatre, séance 1), la surprise causée par la soudaineté de la chute du mur de Berlin, de s’appesantir sur la non préparation des esprits à cette réalité. Les réactions politiques sont d’une prudence extrême quant aux prolongements du processus et hormis les Allemands, tous les responsables politiques se prononcent contre la réunification allemande. Par la suite, la chute du mur n’étant que le signe avant-coureur de l’implosion de l’URSS et de ses satellites européens, se pose le problème du rééquilibrage à l’Est de l’Europe et de la Communauté européenne. Jusqu’où et comment intégrer des pays aux économies délabrées et à la culture démocratique balbutiante ? Séance 3. Évaluation

G. SÉQUENCE QUATRE. SECONDE PROPOSITION DE 1990 À NOS JOURS, LE RETOUR DES TURBULENCES EN EUROPE

Séance 1. La place de l’Europe dans le monde aujourd’hui. Le cours se déroule en deux temps. Dans une première phase, il s’agit de mesurer le poids relatif de l’Europe et de l’Union européenne dans le monde : poids démographique, poids économique, poids géopolitique et géostratégique. Ceci étant fait, il convient de se projeter

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Histoire

un peu vers l’avenir en se demandant quelles sont les perspectives de développement de l’Union européenne ? Jusqu’où peut-elle grandir et selon quelles modalités ? Sa croissance se mesurera-t-elle uniquement par une augmentation du nombre d’états-membres ou par une intégration politique de plus en plus poussée ? Dans ce dernier cas, quels sont les blocages institutionnels existants, quels sont les verrous à faire sauter pour qu’une prise de décision soit à la fois authentiquement démocratique et efficiente ? Séance 2. L’Europe et les États-Unis. Cette leçon est l’occasion de faire le point sur le type de relations entre les États-Unis et l’Union européenne. L’analyse se place à deux niveaux : – au niveau géopolitique et géostratégique, si l’Europe est une alliée incontestable des États-Unis se posent pourtant de nombreux problèmes : l’absence d’Europe politique, la multiplicité des points de vue dès qu’une crise internationale intervient, le rôle de la Grande-Bretagne dont De Gaulle disait déjà qu’elle était « dans la main des Américains » et qui dans le prolongement des attentats terroristes du 11 septembre 2001 se conduisent comme le cinquante et unième état américain ; – au niveau économique où une guerre commerciale existe entre ces deux pôles de la Triade, une guerre où presque tous les coups sont permis et où la mauvaise foi américaine est reine. Un ou deux aspects de cette concurrence acharnée peuvent être étudiés, par exemple dans le marché des avions gros porteurs avec la concurrence Boeing-Airbus ou dans le marché des productions agricoles couvertes par les accords ACP. Séance 3. La guerre au cœur de l’Europe. La chute du communisme européen a ramené la guerre au cœur même de l’Europe et il s’agit alors de faire toucher du doigt aux élèves les fondements des conflits dans l’ex-Yougoslavie. Il ne s’agit surtout pas de les perdre dans le détail des opérations militaires et dans la complexité des guerres civiles, mais de leur faire comprendre comment des nationalismes mis en sommeil par un pouvoir de type totalitaire ont été réactivités par un pouvoir dictatorial et par un dictateur pour servir des intérêts personnels. Ce travail peut être aussi l’occasion de montrer une des limites de la construction européenne faite sur des bases économiques et qui se montre assez inefficace dès qu’il s’agit de prendre une position politique commune et d’engager conjointement une action militaire dont les motifs humanitaires étaient pourtant totalement évidents. Séance 4. Évaluation.

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