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Littérature et langage à l’école maternelle TOME 2
Littérature et langage à l’école maternelle
TOME 2
La réputation internationale de l’école maternelle française repose sur le fait majeur qu’on ne se contente pas d’y faire de la garderie, mais qu’elle est organisée pour que chaque enfant puisse s’approprier des connaissances et des compétences, comme il est précisé dans l’introduction du programme de 2008 pour l’école maternelle. Et il suffit d’énumérer quelques grands titres de ce programme – S’approprier le langage, Découvrir l’écrit, Découvrir le monde, Percevoir, sentir, imaginer, créer – pour se rendre compte que les livres destinés aux jeunes enfants constituent un outil irremplaçable pour atteindre cette finalité. Littérature et langage à l’école maternelle propose précisément des démarches rigoureuses pour organiser l’approche d’œuvres classiques, des albums comme Roule galette…, Le Petit Bonhomme de pain d’épice, La Chasse à l’ours, ou des contes du patrimoine tels Boucle d’or, Les Trois Petits Cochons ou Cendrillon. Cette approche est structurée en réseaux permettant aux jeunes élèves d’observer, de comparer, d’imaginer, d’organiser, et plus précisément, dans ce premier volume, d’acquérir des savoirs concernant des personnages types comme le renard rusé, ou la structure dite « en randonnée », dans ses diverses réalisations. Dans le prochain tome, la progression se poursuivra en direction d’un type de personnage caractéristique de la littérature de jeunesse : l’animal anthropomorphe, et d’un mode de narration dans cette forme littéraire essentielle qu’est le conte.
La collection « Outils pour les cycles » propose aux enseignants des outils concrets, directement utilisables, permettant la nécessaire réflexion sur les pratiques pédagogiques et leurs effets, dans le cadre des cycles à l’école primaire.
Littérature et langage à l’école maternelle TOME 2 Olivier et Fanny Graff
Directeur de collection : Philippe Courbois
Sous la direction de Christian Poslaniec
22 € Réf. : 590CY024 ISSN : 1624-2467 ISBN : 978-2-86623-549-9
Préface. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Première partie : Les fondements théoriques – La démarche. . . . . . . . . . . . . . . . . 7 I La littérature de jeunesse à l’école maternelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Les nouveaux programmes pour l’école de 2008. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 La double complexité des textes littéraires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Les modalités de la lecture littéraire à l’école maternelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 II Le langage, l’univers de l’écrit et la progressivité de ses apprentissages en littérature de jeunesse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Progressivité des apprentissages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Fréquence des compétences. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Deuxième partie : La mise en œuvre – Les réseaux littéraires. . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Réseau 1 : l’anthropomorphisation de l’ours et la double nature de ce personnage. . . . . . . 19 Présentation du réseau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Boucle d’or et les trois ours…. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 La Revanche des trois ours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 La Chasse à l’ours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Secrets d’ours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Le P’tit Bonhomme des Bois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 La lecture offerte ou lecture plaisir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 Réseau 2 : la triplication ou la présence du nombre trois dans les contes. . . . . . . . . . . . . . . . 99 Présentation du réseau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 Les Trois Petits Cochons. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Le Briquet. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116 Cendrillon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 La Petite Poule rousse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 La lecture offerte ou lecture plaisir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
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table des matières
Table des matières
Préface
Préface Voici le tome 2 de l’ouvrage intitulé Littérature et langage à l’école maternelle. Une publication tout à fait opportune au moment où, pour la première fois, le ministère de l’Éducation nationale prépare une liste d’œuvres à recommander pour les maternelles. Comme pour celles qui existent déjà, destinées aux cycles 2 et 3, il est certain qu’on trouvera, dans cette nouvelle liste, des titres d’œuvres classiques et patrimoniales. Or cet ouvrage-ci propose, dans ses deux tomes, des activités véritablement expérimentées en classe, à partir d’œuvres dont beaucoup sont patrimoniales : Roule Galette…, Le Petit Bonhomme de pain d’épice, Les Trois Petits Cochons, Le Briquet, Cendrillon, Boucle d’or et les trois ours… Qui plus est, le dessein de ces listes est d’aider les enseignants à initier les élèves à la littérature. Au niveau de la maternelle, le langage est l’outil permettant aux élèves de mobiliser leurs connaissances et compétences dans des situations progressivement complexes pour questionner, rechercher et raisonner par eux-mêmes, comme le précise le préambule des programmes de 2008. L’entrée en littérature se fait principalement par le partage d’une première culture des œuvres, en particulier celles du patrimoine, ainsi que les classiques. Et également par la découverte progressive des structures et des instances littéraires. Ainsi, dans cet ouvrage, on trouvera plusieurs approches sur la notion de personnage, sur le procédé caractéristique de l’anthropomorphisation des animaux – qui, pour les adultes, existe au moins depuis Le Roman de Renart et, pour les enfants, a pris naissance dans les contes tandis que ce phénomène s’est accru après la publication des « Babar ». On y trouvera également l’approche d’une structure caractéristique des contes : la répétition, à trois reprises, d’un type de séquence. Plusieurs activités proposées sont, déjà, des initiations au style ou des séquences de littérature comparée. Le préambule des programmes de 2008, cité plus haut, commence par cette phrase : Donner à chaque enfant les clés du savoir et les repères de la société dans laquelle il grandit est la première exigence de la République et l’unique ambition de l’école primaire. La littérature, dès l’école maternelle, se prête tout particulièrement à cette ambition, et cet ouvrage-ci peut la favoriser. Car il offre aux enseignants la possibilité d’organiser rigoureusement des activités permettant aux enfants d’acquérir une première culture dans le domaine livresque, de s’initier au récit et à la manière de le structurer, et de créer des liens entre les oeuvres, une façon de construire des savoirs fondés sur la découverte des instances littéraires, des scripts d’histoires, et de l’intertextualité.
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Christian Poslaniec
Secrets d’ours
Objectifs la structure particulière de l’œuvre et particulièrement le fait que presque tout a changé * Découvrir entre la situation initiale et la situation finale de l’album. un des secrets des ours. * Interpréter Comprendre le sens du titre. * Compétences/obstacles Participer à un échange collectif en écoutant autrui et en attendant son tour de parole. Obstacles : • Ils ne comprennent pas qu’ils peuvent participer.
• Ils ne s’intéressent pas aux situations verbales. • Ils ne s’adaptent pas aux connaissances de leurs camarades. • Ils n’arrivent pas à rester dans le thème du discours.
Écouter en silence un récit facile, mais plus étoffé que l’année précédente. Obstacles : • Ils ne s’intéressent qu’aux images.
• Ils croient que raconter une histoire c’est réciter.
Comprendre une histoire racontée ou lue par l’enseignant ; la raconter, au moins comme une succession logique et chronologique de scènes associées à des images. Obstacles : • Ils ne comprennent pas les histoires sans avoir recours aux images.
• Ils ne racontent pas l’histoire car ils ne connaissent pas l’histoire par cœur. • Ils ne hiérarchisent pas les informations iconiques. • Ils ne donnent pas de sens à la suite des images.
Connaître quelques termes génériques (animaux, fleurs, vêtements, etc.) ; dans une série d’objets (réels ou sous forme imagée), identifier et nommer ceux qui font partie de la classe d’un générique donné. Obstacles : • Ils ne savent pas sélectionner un terme, le hiérarchiser et le rapprocher d’un terme
générique. • Ils ne savent pas, à partir d’un terme générique, donner des éléments de la catégorie.
Écouter des textes dits ou lus par l’enseignant qui accoutume l’enfant à comprendre un vocabulaire et une syntaxe moins familiers que ceux des textes entendus jusque-là. Obstacles : • Ils ne s’intéressent qu’aux images.
• Ils croient que raconter une histoire c’est réciter.
Déroulement Phase 1 Jeu des similitudes Ce jeu des similitudes va permettre de comprendre les liens de parenté entre la situation initiale et la situation finale de l’œuvre. Ce jeu va aussi permettre aux élèves de mettre en œuvre une démarche interprétative à propos du titre et du pluriel du mot « secret ». Le but du jeu est d’identifier toutes les similitudes entre les deux illustrations. 1er temps : présentation du jeu des similitudes Le maître présente les deux illustrations, celle de la situation initiale découverte comme un plan remarquable lors de la séance précédente et celle de la situation finale. Il explique que ce ne sont pas les mêmes images mais qu’il y a quelques similitudes d’où le nom de « jeu des similitudes ». Consigne : « Les deux illustrations ont des points communs. En regardant case par case vous devez retrouver ce qui est identique dans les deux illustrations et entourer ce qui est pareil. » 2e temps : présentation d’une case similaire : la case des horloges Le maître va faire rechercher les similitudes en scrutant case par case. La première case comparée est la case des horloges. Il y a un réveil mais il n’indique pas la même heure : le maître dira qu’il est six heures au moment de la première image et neuf heures au moment de la deuxième image.
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SÉANCE 2 Matériel Album Secrets d’ours
Organisation de la séance Atelier
les réseaux littéraires
Littérature : la structure de l’œuvre
Il y a les mêmes ours dans chaque case mais celui qui tient l’horloge a changé de position. Les deux ours accolés ont changé d’habillement. 3e temps : recherche case par case Les élèves ont une feuille sur laquelle ils peuvent voir les deux scènes de façon globale. Le maître fait défiler les cases une par une et fait rechercher les similitudes pour chacune d’elles. Cette recherche peut se faire sous forme d’une consigne du type : Consigne : « Qu’est (Que sont) devenu(s) le(s) “nounours” de telle case ? » Consigne : « Entoure les points communs entre les deux illustrations. »
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Secrets d’ours
Les élèves font la liste des similitudes relevées. Les autres élèves valident ou rejettent chaque proposition. À la fin de l’activité une synthèse des similitudes peut être effectuée : les ours sont sur la même étagère à six heures et à neuf heures, sauf Philly. Les élèves constatent que les ours sont restés sur leur étagère mais que tout le reste a changé : • position des ours ; • habillement des ours ; • attitude des ours ; • attitude de Petit Ours ; • moment de la scène.
Phase 3 Découverte du titre et interprétations Le maître propose la découverte de la couverture aux élèves et lit le titre. Les élèves lisent l’illustration et se rendent compte du « dialogue » entre Petit Ours et un autre ours. Puis le maître demande aux élèves leurs interprétations et leurs hypothèses sur ces secrets : « Quels peuvent-ils être ? » Les élèves interprètent les différences entre la situation initiale et la situation finale : les ours bougent, ils changent de vêtements et de place. Un des secrets pourrait être la vie des « nounours ». Les élèves peuvent aussi faire des hypothèses sur les secrets possibles entre les deux ours de la couverture.
Phase 4 Lecture des deux premières doubles pages : un secret d’ours Lecture des deux premières doubles pages, le texte et les illustrations de façon conjointe. Pour que l’élève puisse construire une continuité du message narratif il n’y a pas d’arrêt du maître ni d’expression spontanée des élèves. Cette première lecture est étayée par des modalités intonatives et la désignation des éléments textuels sur les illustrations par pointage. Les élèves réagissent à la fin de la lecture sur les hypothèses et les interprétations formulées lors de la phase précédente. À la lecture de ce passage les élèves peuvent construire une affiche du genre « Les secrets des ours » et y inclure leur première découverte : les « nounours » sont vivants, ils font même la lessive et agissent comme des humains. les secrets des ours 1. Les «nounours» sont vivants, ils font la lessive et agissent comme des humains.
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les réseaux littéraires
Phase 2 Mise en commun et hiérarchisation des similitudes
Secrets d’ours
Les élèves font la liste des similitudes relevées. Les autres élèves valident ou rejettent chaque proposition. À la fin de l’activité une synthèse des similitudes peut être effectuée : les ours sont sur la même étagère à six heures et à neuf heures, sauf Philly. Les élèves constatent que les ours sont restés sur leur étagère mais que tout le reste a changé : • position des ours ; • habillement des ours ; • attitude des ours ; • attitude de Petit Ours ; • moment de la scène.
Phase 3 Découverte du titre et interprétations Le maître propose la découverte de la couverture aux élèves et lit le titre. Les élèves lisent l’illustration et se rendent compte du « dialogue » entre Petit Ours et un autre ours. Puis le maître demande aux élèves leurs interprétations et leurs hypothèses sur ces secrets : « Quels peuvent-ils être ? » Les élèves interprètent les différences entre la situation initiale et la situation finale : les ours bougent, ils changent de vêtements et de place. Un des secrets pourrait être la vie des « nounours ». Les élèves peuvent aussi faire des hypothèses sur les secrets possibles entre les deux ours de la couverture.
Phase 4 Lecture des deux premières doubles pages : un secret d’ours Lecture des deux premières doubles pages, le texte et les illustrations de façon conjointe. Pour que l’élève puisse construire une continuité du message narratif il n’y a pas d’arrêt du maître ni d’expression spontanée des élèves. Cette première lecture est étayée par des modalités intonatives et la désignation des éléments textuels sur les illustrations par pointage. Les élèves réagissent à la fin de la lecture sur les hypothèses et les interprétations formulées lors de la phase précédente. À la lecture de ce passage les élèves peuvent construire une affiche du genre « Les secrets des ours » et y inclure leur première découverte : les « nounours » sont vivants, ils font même la lessive et agissent comme des humains. les secrets des ours 1. Les «nounours» sont vivants, ils font la lessive et agissent comme des humains.
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les réseaux littéraires
Phase 2 Mise en commun et hiérarchisation des similitudes