AC TUALITÉ
20 ANS DE GALIFFE: BILAN ET PERSPECTIVES Suite au colloque et au débat organisés par le CSP le 10 octobre dernier, Sylvie Mundler, collaboratrice à l’atelier Galiffe, propose quelques réflexions personnelles pour que la richesse des propositions émises pendant cette journée continue d’alimenter le débat et suscite des initiatives pour améliorer l’intégration sociale et professionnelle des personnes souffrant de troubles psychiques. La bonne fréquentation à ces deux manifestations organisées dans le cadre des 20 ans de l’Atelier Galiffe montre que le sujet retenu et les interrogations soulevées sont d’actualité. Des professionnels, des proches et des individus concernés étaient présents pour réfléchir autour du thème «troubles psychiques et insertion professionnelle et sociale». Cette journée a permis de prendre toute la mesure de l’importance de la définition du trouble psychique. Redire que la notion du trouble psychique concerne une inadéquation entre le milieu et l’individu est capital. En cas de trouble psychique, ce sont les relations, la compréhension, le lien, le dialogue entre un individu et son milieu qui sont altérés. Une amélioration n’est possible que si les deux partenaires, l’individu et son milieu, évoluent… Cette
perspective est absente de la 5e révision de l’AI. Celle-ci focalise en effet toutes les difficultés sur l’individu, le rendant seul responsable de ce qui lui arrive et n’émet aucune contrainte à l’égard du monde qui l’entoure, en particulier de l’emploi. Favoriser la mobilisation de tous ceux qui sont directement concernés par cette révision, les encourager à s’engager est un acte prioritaire dans le contexte actuel. N’est-ce pas, pour eux, une occasion pour saisir et défendre une citoyenneté à part entière, même avec l’imprévisibilité et la fragilité inhérentes aux souffrances psychiques ? N’est-ce pas pour chacun l’occasion de prendre conscience de la part de responsabilité collective dans les décalages de la société que les plus fragiles révèlent ? N’est-ce pas le moment
de demander des analyses qui soient portées dans le débat public ? Le travail reste un moyen d’insertion privilégié, il peut être facteur d’intégration sociale s’il est valorisant. Il est donc capital d’œuvrer pour que les gens en difficulté psychique aient un vrai travail qui permette une dignité réelle. Si les lieux de substitution sont nécessaires et répondent à un besoin, développer des politiques pour que les employeurs soient réellement encouragés à embaucher des gens plus fragiles est urgent. Peut-être un label pourrait-il distinguer les entreprises qui modifieraient de façon systémique leur comportement pour favoriser le sentiment d’appartenance et les liens sociaux ? Sylvie Mundler Atelier Galiffe
Cinquième révision de l’assurance invalidité (AI) Suite à l’adoption de la 5e révision de l’AI en octobre dernier, un référendum a été lancé. Nous avions évoqué les enjeux de cette révision et formulé des critiques dans notre numéro de juin consacré aux 20 ans de l’atelier Galiffe. Dans sa séance du 23 novembre dernier, le comité du CSP GE a décidé de soutenir ce référendum. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce thème dans un prochain numéro.
Les Nouvelles, décembre 2006, No 4, page 7