Dossier in Le Courrier Samedi 12 février 2011 Les «Baraques» du Lignon: mémoire bien vivante de l'immigration Journaliste Luca Di Stefano
Dans la forêt qui borde la cité du Lignon, dans la banlieue genevoise, des pavillons en bois rappellent que des milliers de travailleurs saisonniers ont sacrifié leur vie de famille pour rejoindre la Suisse. Mais si ce statut précaire a été aboli en 2002, les baraquements continuent de bruisser de vies ouvrières d’aujourd’hui et d’hier. Dans la forêt qui borde la cité du Lignon, dans la banlieue genevoise, des pavillons en bois rappellent que des milliers de travailleurs saisonniers ont sacrifié leur vie de famille pour rejoindre la Suisse. Mais si ce statut précaire a été aboli en 2002, les baraquements – continuent de bruisser de vies ouvrières d’aujourd’hui et d’hier. Journaliste : Luca Di Stefano Dans le quartier, on les appelle les «baraques de saisonniers». Dix pavillons en bois – il y en avait douze, mais deux ont brûlé –, cent trente-cinq chambres individuelles de quelques mètres carrés réservées aux hommes. Toilettes, douches et cuisines en commun. Coincés entre la zone industrielle et la dernière façade de la barre d’immeubles, les pavillons du Lignon sont quasiment invisibles, en contrebas de la route du Bois-des-Frères. Une route où l’on ne fait que passer, soit pour rejoindre le fast-food situé à quelques centaines de mètres de là, soit pour emprunter l’autoroute menant à l’aéroport. «Ces baraques ont été fabriquées durant les années 1960 pour les ouvriers qui construisaient le Lignon, explique Walter Alder.