L'Espace cinéma mai-juin 2012

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Saison 2011 2012

mai juin 2012 Hollywood, nouvelle vague A l’écoute des images Michael Cimino Kelly Reichardt Cinéma du réel

l’Espace cinéma au

Kursaal


LES INVITÉS DE L’ESPACE CINÉMA

L’ESPACE CINÉMA AU KURSAAL

Daniel Deshays, ingénieur du son (À l’écoute des images) La journée régionale du pôle image de Franche-Comté — mercredi 9 mai

MAI

JUIN

Hollywood, nouvelle vague

Michael Cimino

David Dusa, réalisateur (Fleurs du mal) — jeudi 10 mai à 20h30 Le Zabriskie Club du lycée Pasteur (Le Lauréat) — mardi 15 mai à 20h30 Julien Meunier et Guillaume Massart, réalisateurs Festival Cinéma du réel 2012 — vendredi 8 juin à 20h30 Jean-Baptiste Thoret (Michael Cimino) — lundi 11 juin à 18h30 et 21h

l’Espace cinéma

Renseignements :

— du 7 au 16 mai Le Lauréat Rosemary’s Baby M.A.S.H. French Connection Taxi driver Apocalypse Now

La Nuit de tous les frissons — vendredi 11 mai What’s up Doc ! L’Invasion des profanateurs de sépulture Supervixens

Zoom — du 10 au 16 mai Fleurs du Mal Putty Hill

théâtre de l’Espace scène nationale

03 81 51 03 12 www.theatre-espace.fr espace.cine@free.fr

À l’écoute des images avec Daniel Deshays, ingénieur du son — mercredi 9 mai

— du 7 au 16 juin Le Canardeur Voyage au bout de l'enfer La Porte du Paradis L'Année du Dragon

Zoom Kelly Reichardt — du 8 au 15 juin Wendy et Lucy La Dernière Piste

Festival cinéma du réel 2012 hors les murs — vendredi 8 juin à 20h30 La Cause et l’usage Découverte d'un principe en case 3


Hollywood, nouvelle vague —du 7 au 16 mai de substitution. Les studios à bout de souffle sont alors pris d'assaut par une nouvelle génération de cinéastes d'une diversité et d’une inventivité incroyable (Coppola, Kubrick, Hooper, Friedkin, Scorsese, De Palma ou Spielberg en font partie). Inspirés par la nouvelle vague française, ces jeunes auteurs refusent le statut de simples exécutants et renouvellent l'esthétique À la fin des années 60, les États-Unis

Le Lauréat

et l'approche formelle de leurs films

sont en plein bouleversement :

tout en se faisant l’écho des réalités

assassinats politiques (JF Kennedy,

de leur époque. De nouveaux acteurs

ML King, Malcom X), guerre du

apparaissent dans des films qui

Vietnam, répressions meurtrières

révèlent une Amérique confrontée

des manifestations étudiantes, lutte

à l'échec et au doute. Le self-made-man

pour les droits civiques, révoltes

modèle est fréquemment remplacé

des minorités...

par un anti-héros (un homme ordinaire

Au cinéma, le public s'est lassé

qui ne réussit pas toujours).

des films classiques et populaires plus

Cet âge d’or du cinéma américain,

très convaincants dans leur volonté

inauguré par les morts sanglantes de

de faire rêver ou d'inventer des mondes

Bonnie and Clyde (Arthur Penn, 1967), 5


Hollywood, nouvelle vague — au Kursaal du 7 au 16 mai se ferme définitivement avec

La Porte du Paradis (M. Cimino, 1980), gigantesque échec financier qui provoque la faillite de la United Artists. C’est la fin de ce que la critique avait

Le Lauréat

Rosemary’s Baby

(The Graduate)

Roman Polanski – 2h15, États-Unis, 1968,

Mike Nichols – 1h45, États-Unis, 1968,

avec Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon

avec Dustin Hoffman, Anne Bancroft, Katharine

Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch,

Ross

Guy Woodhouse et sa jeune femme,

appelé Le Nouvel Hollywood et le début de l’ère des blockbusters. Nous n’avons pas fini de faire le tour de cette période foisonnante du cinéma américain mais parmi les films que nous n’avions pas encore programmés ces dernières années, ceux-ci comptent parmi les plus connus et les plus emblématiques notamment pour leur succès public, mais aussi pour l’impact qu’ils ont encore aujourd’hui.

Benjamin, un jeune homme riche et dés-

enceinte, s'installent dans un vieil immeu-

orienté rentre en Californie après de

ble new-yorkais considéré comme une

brillantes études. Lors d’une réception don-

demeure maléfique. Aussitôt, leurs voisins,

née en son honneur, Mrs Robinson, amie de

Minnie et Roman Castevet, vieux couple

ses parents, entreprend de le séduire. Il

d'Europe centrale, imposent leur amitié et

M.A.S.H.

devient son amant tandis que ses parents

leurs services. Si Guy accepte facilement

Robert Altman – 1h56, États-Unis, 1970

l’incitent à sortir avec Elaine, la fille des

ce voisinage, Rosemary s'en inquiète.

avec Donald Sutherland, Elliott Gould, Tom Skerritt, Palme d’or en 1970

Robinson...

Chef-d’œuvre qui se poste à la lisière du

Après s’être fait remarquer avec son pre-

cinéma classique et moderne, Rosemary’s

Pendant la Guerre de Corée, une antenne

mier long métrage (Qui a peur de Virginia

Baby, a semble-t-il, touché les angoisses

chirurgicale est prise en main par trois tou-

Woolf ?), Mike Nichols récidive avec cette

souterraines du public américain en rem-

bibs alcooliques, obsédés et très joueurs.

époustouflante comédie et satire des

portant dans les salles un immense succès

Avec leurs blagues de carabins, les trois

moeurs américaines qui révéla Dustin

populaire. Catalyseur des angoisses d’une

potaches font souffler un vent de folie sur

Hoffman et inspira à Simon et Garfunkel

Amérique qui prend acte d’un mal congé-

l’hôpital militaire.

une bande originale des plus fameuses. Ce

nital et hume le parfum d’une paranoïa

Au cours des années 70, Altman minera

petit chef-d'œuvre d’humour et de romance

pendue à son cou, Polanski aura eu le don

tour à tour le film de guerre, le western

valut un Oscar à son réalisateur et battit

de satisfaire les arcanes du genre holly-

(John McCabe, Buffalo Bill et les Indiens)

tous les records au box-office lors de sa

woodien tout en agitant son miroir

et le film noir (Le Privé). Avec M.A.S.H.,

sortie.

frondeur et surréaliste.

il signe un classique de la comédie pamph-

—lundi 7 mai à 21h

Romain Genissel, Kriticat

—mardi 15 mai à 20h30 présenté

—mercredi 9 mai à 18h30

par Le Zabriskie club du lycée Pasteur

—lundi 14 mai à 21h —mercredi 16 mai à 18h30

létaire qui certes fait son âge, mais reste toujours succulent. Jean-Baptiste Thoret

—dimanche 13 mai à 20h30 —mardi 15 mai à 18h30

6

7


Hollywood, nouvelle vague — au Kursaal du 7 au 16 mai alterne les séquences de reportage et de

de taxi à New York. Travaillant la nuit, il

brusques explosions de sauvagerie. En lais-

parcourt la ville, tourmenté par la déca-

sant les commandes à un jeune réalisateur,

dence qui y règne : prostitution, drogue...,

le producteur de Bullitt et le scénariste de

et son impuissance à y remédier.

Shaft ont fait le bon choix. C'était le cin-

Taxi Driver est à lui tout seul (ou presque)

quième film de William Friedkin qui, à 33

le symbole d'un cinéma passé à l'âge adulte

ans, remportait un triomphe international

en ce qu'il délaisse la mythologie d'alors

confirmé par le suivant, qui deviendra un

pour s'accrocher au bitume des années

French Connection

phénomène mondial : L'Exorciste.

1970. Il tourne le dos aux studios holly-

William Friedkin – 1h45, États-Unis, 1971,

—lundi 7 mai à 18h30

woodiens, s'inscrit dans la réalité du monde

avec Gene Hackman, Roy Scheider

—mercredi 9 mai à 21h

(la paranoïa urbaine) tout en filmant sa métaphore (l'ange du mal transformé en

Jimmy Doyle et Buddy Russo forment la

martyr). Pour le réalisateur Martin Scor-

meilleure équipe de la brigade des stupé-

Francis Ford Coppola – 3h22, États-Unis, 1979, version redux (nouveau montage 2001), avec Martin Sheen, Marlon Brando

Cloîtré dans une chambre d'hôtel de Saïgon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et imbibé d'alcool, est sorti de sa prostration par une convocation de l'état-major américain. Le général Corman lui confie une mission qui doit rester secrète : éliminer le colonel Kurtz, un militaire aux méthodes quelque peu expéditives et qui sévit audelà de la frontière cambodgienne.

sese, le cinéma révèle le combat incessant

fiants de New York. Une de leurs enquêtes

entre l'homme – qui aspire à retrouver l'in-

les mène à une filière française, dont l'un

nocence par la rédemption et qui, bien

des relais serait une boutique de confiserie

souvent, se complaît dans la faute – et ses

à Brooklyn...

Apocalypse now semblait être une affaire réglée : entre trip psychédélique et onirisme guerrier, un film qui marquait la fin de la pop-culture. Mais voilà qu’une ver-

ombres. Son morceau de bravoure : la longue

Eric Libiot, L’Express

sion plus longue d’une cinquantaine de minutes, Apocalypse now redux, donne au

course-poursuite entre une voiture... et une —mardi 8 mai à 20h30

rame de métro aérien dont le conducteur

film de Francis Ford Coppola une ampleur

est obligé de brûler les feux ! Très specta-

nouvelle : un film-monde, qui parle aussi du

culaire, la scène révèle l'acharnement, aux

Vietnam. Un chef-d'œuvre.

limites de l'absurde, du policier. L'action,

8

Apocalypse Now redux

ici, fait partie intégrante du caractère

Taxi Driver

fruste des personnages. La violence ne

Martin Scorsese – 1h55, États-Unis, 1976,

peut se dissocier du côté exalté du policier,

avec Robert De Niro, Jodie Foster, Harvey Keitel

qui réagit viscéralement aux injustices de

Palme d’or en 1976

son métier. Popeye jubile dans des situa-

De retour du Vietnam, l'ancien marine Tra-

tions inquiétantes ! La mise en scène

vis Buckles est embauché comme chauffeur

Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

—samedi 12 mai à 20h30

9


La Nuit

L’Invasion des profanateurs de sépulture

de tous les frissons —vendredi 11 mai Cette nuit est une courte incursion dans l’univers fabuleux et insondable d’un cinéma de genre qui s’est brillamment renouvelé dans les années 70. Avant la tombée de la nuit, venez découvrir en famille une comédie aussi

Russ Meyer – 1h45, États-Unis, 1975, délire érotique (interdit - 16 ans)

Don Siegel – 1h20, États-Unis, 1956,

Le scénario est plus mince qu’une ficelle de

science-fiction

string: un garagiste se retrouve harcelé par

Un médecin d’une petite ville s'apercoit peu

des nymphomanes hargneuses aux décolle-

à peu que les habitants se transforment en

tés Grand Canyon. La première vertu de

êtres dénués de toute émotion. Il découvre

Russ Meyer, c’est son sens « sexplosif » du

What’s up doc !

alors que des extra-terrestres s'emparent

burlesque. La chevauchée vire à la relecture

Peter Bogdanovitch – 1h34, États-Unis,

pendant la nuit des corps de ses concitoyens.

1972, comédie (tout public), avec Barbra

L’un des plus beaux sujets qui soient pour

Streisand, Ryan O'Neal

Serge Daney : « non seulement l’homme

Un jeune chercheur quelque peu rigide,

disparaît mais c’est un autre lui-même qui

désopilante qu’enivrante. Après avoir

rencontre une jeune femme qui, semant le

prend sa place ». Un film qui ne serait

rapidement couché les enfants, venez

désordre partout où elle passe, risque de

qu’une brillante série B s’il n’avait valeur

assister à une inoubliable invasion

bouleverser sa vie.

de dénonciation. Pour Jacques Lour-

extra-terrestre. Vous aurez alors

Après l’immense succès du mélancolique

bien besoin de retrouver vos esprits

La Dernière Séance, Bogdanovitch ose le

et de vérifier que votre enveloppe

style pétillant des comédies déjantées des

corporelle vous appartient toujours.

années 30 et consacre le couple roman-

Supervixens est là pour ça !

tique formé par Barbra Streisand et Ryan O’Neil (Love Story, Barry Lindon). Dans cette histoire loufoque de valises mélangées, on retrouve pêle-mêle des dialogues insensés, une scène d’anthologie de destruction de chambre d’hôtel et la plus désopilante des courses-poursuites dans les rues de San Francisco.

10

Supervixens

—vendredi 11 mai à 18h30

celles : « sans artifice ni pathos, l’invasion de ces légumes cosmiques privés d’émotions et de libre arbitre contient une allégorie saisissante de toute entreprise de déshumanisation ». Pour Jean-Baptiste Thoret, le génial Don Siegel ouvre ainsi la voie au cinéma américain de la paranoïa

loufoque des classiques de la conquête de l’Ouest. La station-service, les espaces désertiques, la ferme isolée et les coursespoursuites de grosses bagnoles sur des routes sinueuses : s’il reste fidèle à un esprit western, Russ Meyer remplace les cow-boys par des walkyries-salopes en bikini. Et le roadmovie « Shérif fais-moi peur » de virer au breast-movie échevelé « Lolo fais-moi rire ». À tel point que John Waters n’hésite pas à le considérer comme le « Eisenstein du film érotique ». Mais on peut aussi trouver ça très con. Luc Arbona, Les Inrocks

—vendredi 11 mai à 23h

et de l’effacement nourri en particulier par la guerre du Vietnam ou l’affaire du Watergate. Don Siegel, quant à lui, considère que c’est son meilleur film. —vendredi 11 mai à 21h 11


avait toujours quelques Iraniens parmi mes amis. J’ai toujours été fasciné par la culture perse. » Quand arrivent les élections iraniennes du printemps 2009, il suit, via Internet, l’évolution de la situation sur place. « Tout le monde pensait que c’était un moment de bascule pour le régime, qui allait finir par se réformer tout seul. Quand

Zoom —du 10 au 16 mai

Matthew Porterfield – 1h30, États-Unis,

gré les protestations de son peuple, et que

2011, avec Sky Ferreira, Cody Ray

la situation a commencé à dégénérer, mes

C'est à Putty Hill, quartier de la banlieue

comptes Twitter et Facebook se sont

de Baltimore, que vivent Cody, Dustin, Zoé,

retrouvés submergés par des centaines de

Spike et les autres. Le temps passe inlas-

Fleurs du mal

vidéos et de textes. J’étais sidéré par l’in-

sablement entre les parties de paintball, le

géniosité et le courage du peuple iranien,

skate et les baignades en forêt. La dispari-

David Dusa – 1h40, France, 2012, avec

qui a très vite compris que l’image et la

tion d'un des leurs, ami ou frère, va

Rachid Youcef, Alice Belaïdi

réactivité sont le nerf de la guerre. Ces

subtilement bouleverser tout ce petit

Paris-Téhéran. Une histoire d’amour entre

jeunes gens ont littéralement hacké Face-

monde. Le deuil fait remonter les souve-

deux déracinés ; Gecko, jeune affranchi

book, qui, initialement, était tout sauf un

nirs, tendres comme douloureux ; chacun

dont chaque pas est une danse, et Anahita,

outil de résistance et de subversion poli-

vit cette perte à sa manière, mais tous se

iranienne en fuite, accrochée à l’actualité

tique. Très vite, j’ai décidé de tricoter un

retrouvent finalement unis par des liens

de son pays. Peu à peu leur histoire indivi-

projet à partir de cette matière. Cela a

simples mais profonds. L'avenir est encore

duelle est contaminée par l’Histoire et sa

donné Fleurs du mal. »

à construire.

médiatisation incessante et inédite sur

—jeudi 10 mai à 20h30 débat avec

La force du film tient à son ancrage dans le

Internet.

le réalisateur animé par Amnesty

réel. Les acteurs, en effet, jouent pratique-

Né en Hongrie en 1979, l’année de la révo-

international et l’Acat

ment leur propre rôle. Les réponses qu'ils

lution islamique en Iran, David Dusa a

—lundi 14 mai à 18h30

grandi en Suède, avant de travailler

12

Putty Hill

Ahmadinejad a fait le coup de force, mal-

font à l'interviewer ont été improvisées en tenant compte des hypothèses de la fiction,

comme serveur en Angleterre puis de s'ins-

mais à partir de leur vécu. Ce parti pris

taller à Paris... « Partout où j'allais, il y

s'inscrit dans une mise en scène extrême13


À l’écoute des images —mercredi 9 mai au Kursaal Et si l'on considérait le cinéma comme une gigantesque machine à faire entendre ? Une machine qui s'aiderait de l'image pour préciser l'écoute, une machine à dire le monde, conçue pour nous permettre de nous entendre ? Comprendre comment nous écoutons le réel permet de découvrir les données qui président à notre appréhension du monde par l'oreille, car ce dont nous sommes sûrs, c'est bien de notre ment attentive aux gestes, aux pratiques

—jeudi 10 mai à 18h30

(tatouage, chanson, tag, skateboard...). Les

—samedi 12 mai à 18h30

lieux sont filmés avec la même attention,

—mercredi 16 mai à 21h

écoute. Reste à la rendre consciente. Daniel Deshays

Daniel Deshays est concepteur et réalisa-

artistique au cinéma de Franche-Comté

comme si l'auteur espérait en faire jaillir

teur sonore. Producteur de musiques

et animée par Daniel Deshays, ingénieur

l'esprit... La musicalité du montage, la sou-

improvisées et ingénieur du son, il enregis-

du son et réalisateur sonore.

plesse des corps qui se meuvent à l'écran,

tre pour le cinéma le son direct et

la douceur enveloppante des paysages de

beaucoup de musiques de film, notamment

—9h30

sous-bois, la tristesse désolée des parkings

pour Robert Kramer, Xavier Beauvois,

—14h

de malls, tirent le film du côté de la balade

Robert Bober, Chantal Akerman, Ariane

folk. Ensemble, ces artefacts esquissent

Mnouchkine, Paul Vecchiali, Agnès Jaoui,

—16h30 Projection du film :

une cartographie très actuelle de l'Ameri-

Philippe Garrel, Tariq Teguia.

Les Ensortilèges de James Ensor

cana. Révélé en 2010 à Sundance, le film a, depuis, fait le tour des festivals du

Entendre le cinéma L’atelier d’écoute (avec extraits de films)

de Nora Philippe et Arnaud de Mezamat, Renseignements : MJC Centre Image

1h, France, 2010

monde et sa sortie sur les écrans en France

du Pays de Montbéliard : 03 81 91 10 85

La silhouette de James Ensor, peintre culte

est une belle nouvelle.

ou à l'Espace cinéma : 03 81 51 03 12.

et pourtant dépourvu de la reconnaissance

Isabelle Régnier, Le Monde

14

Une journée proposée par le Pôle régional d'éducation

Cette journée est une formation

absolue que son art devrait lui attribuer,

gratuite ouverte à tous.

hante encore la digue d’Ostende. 15


Michael Cimino —du 7 au 16juin

Sept films en trente ans... Par où commencer ? Par le milieu et La Porte

du Paradis. Point d’orgue de la carrière de Cimino et point aveugle du cinéma américain de ces quarante dernières années, Naissance d’une nation passé au filtre viscontien, chef-d’œuvre noir

Cimino par Jean-Baptiste Thoret La conférence sera accompagnée d’extraits de films —lundi 11 juin à 18h30

La Porte du Paradis

toujours en salle d’attente critique. Pour Cimino, comme dans l’histoire du cinéma américain, La Porte du

Paradis marque un avant et un après, le film alibi dont les majors avaient besoin pour clore bruyamment l’âge

« Si vous voulez comprendre mes films, il

d’or des seventies et mettre ainsi

faut que vous voyiez les paysages de mon

un terme à une politique des auteurs

Amérique. » Jean-Baptiste Thoret a fait la

dont l’hypertrophie montrait depuis

route avec Cimino de Los Angeles au Colo-

une poignée d’échecs retentissants

rado. Il raconte cette aventure dans Les

des signes d’essoufflement (...)

Cahiers du cinéma d’octobre 2011. L’au-

Enfant prodige devenu cinéaste maudit,

teur du Cinéma américain des années 70

ange insolent (premier film joué et

ou plus récemment de Road Movie, USA

produit par un autre marginal, Clint

analysera pour nous l’œuvre de ce cinéaste

Eastwood ; deuxième film pharaonique

génial.

et multi-oscarisé) auquel on s’est 17


Michael Cimino — au Kursaal du 7 au 16 juin empressé de couper les ailes, Cimino traverse le même désert depuis trente ans, déposant parfois, entre des dizaines de films rêvés, des oasis magnifiques

Le Canardeur

movie se niche une méditation désespérée

(Thunderbolt and Lightfoot)

sur l'Amérique : l'évanouissement de ses

Voyage au bout de l’enfer

1h55, États-Unis, 1974, avec Clint Eastwood,

valeurs, l'amitié brisée, l'honneur disparu,

(The Deer Hunter)

Jeff Bridges, Geoffrey Lewis

la gangrène de la violence, le repli sur l'in-

3h, États-Unis, 1979, avec Robert De Niro,

dividualisme...

Christopher Walken, Meryl Streep... Int. -16 ans

qui nous rappellent qu’il est bien l’un des plus grands cinéastes américains

John Doherty « Thunderbolt », ancien bra-

en activité même si son dernier film

queur réputé, se cache sous la soutane d’un

(Sunchaser), date déjà de 1996.

Ouvriers sidérurgistes dans une petite ville

pasteur, quand ses anciens coéquipiers le

—jeudi 7 juin à 18h30

américaine de Pennsylvanie, Michael, Nick

Jean-Baptiste Thoret,

retrouvent, persuadés qu’il s’est tiré avec

—samedi 9 juin à 21h

et Steven vont se retrouver dans l'horreur

—jeudi 14 juin à 18h30

extraits de Sur la route avec Cimino

le fric de leur dernier hold-up… Heureusement, un voleur de voiture jeune et

18

Sylvain Lefort

de la guerre du Vietnam. Faits prisonniers, ils vont se perdre en s'évadant. Après son

fougueux, « Lightfoot », passe par là et le

retour au pays, Michael, qui découvre que

sauve de la mitraille ! Rattrapés par leurs

Steven a été amputé des deux jambes, part

poursuivants, ils vont tous finir par faire

à la recherche de Nick, tombé, lui, entre les

équipe pour se lancer dans un nouveau

mains d'un trafiquant à Saïgon.

casse important…

Sorti en salle quelques mois avant Apoca-

Scénario captivant, personnages hauts en

lypse Now, The Deer Hunter est un film hors

couleur, paysages grandioses et bleds pau-

norme qui marque une étape essentielle

més, de quoi retrouver le goût de

dans l’œuvre de Cimino. Controversé, tant

l'Amérique ! Face à un Clint Eastwood plus

par son sujet que par ses options formelles,

impassible que jamais, Jeff Bridges s'im-

il révèle un immense cinéaste en même

pose avec la vigueur désenchantée dont il

temps qu’une exceptionnelle galerie de

venait de faire preuve dans Fat City de

comédiens. Construit en trois périodes :

John Huston et La Dernière Séance de

avant, pendant et après la guerre, c’est une

Peter Bogdanovich. Mais derrière ce thril-

fresque de l’histoire des États-Unis, une épo-

ler conforme aux règles du genre –

pée guerrière et un formidable témoignage

règlements de comptes, cavales après un

sur une période qui a traumatisé l’Amérique.

magot, préparation d'un casse –, perce déjà

—jeudi 7 juin à 21h

la patte du grand réalisateur qu'est

—mercredi 13 juin à 20h30

Michael Cimino. Car au cœur de ce road-

—samedi 16 juin à 17h30 19


Michael Cimino — au Kursaal du 7 au 16 juin

La Porte du paradis (Heaven’s Gate) 3h40, États-Unis, 1981, version intégrale (director’s cut), avec Kris Kristofferson, Chris-

L’Année du dragon (Year Of The Dragon) 2h14, États-Unis, 1985, avec Mickey Rourke, John Lone, Ariane

topher Walken, Isabelle Huppert

Billy Irvine et James Averil, deux anciens élèves d'Harvard, se retrouvent en 1890, à l'heure où le Wyoming représente une véritable terre d'accueil pleine d'espoir pour des milliers d'immigrants venus d'Europe Centrale. Les deux hommes vont s'opposer. Billy, comme les autres gros éleveurs de la région, fait appel à des mercenaires, alors que Averill, devenu shérif, s'oppose à la violence. Heaven’s Gate est une œuvre unique, une épopée prodigieuse où tous les moyens matériels ont été mis en œuvre. Un film emporté par un rythme épique, assimilant, transcendant l'apport qu'on avait cru perdu d'un King Vidor. Il y a, en somme, deux films dans Heaven’s Gate : une épopée historique immense et, enfouie dans ses replis, une méditation intimiste et contemplative sur l'ambiguïté des sentiments, l'incroyable difficulté d'être, la fuite funèbre du temps... Sébastien Miguel, Cadrage mai/juin 2003

—samedi 9 juin à 14h30 —dimanche 10 juin à 20h —vendredi 15 juin à 20h30 20

souvenirs traumatisants de la guerre du Vietnam. En immiscant le spectateur au cœur d'une culture qui lui est étrangère, grâce à une utilisation subtile de l'iconographie

Ancien du Vietnam, le jeune commissaire de police Stanley White a pour but de « nettoyer » Chinatown, le quartier chinois de New York. Pour commencer, il veut mettre un terme aux agissements de Joey Tai, un homme d'affaire ambitieux qu'il soup-

orientale,

Michael

grande forme picturale et de l'épopée intimiste. Entre violence et chaos urbain, il nous entraîne dans un univers tissé de mensonges et de règlements de compte, une quête aride vers la rédemption.

çonne de trafic de drogue. —samedi 9 juin à 18h30 Quatre ans après La Porte du Paradis, Michael Cimino revient à la réalisation et s'attarde avant tout à peindre la quête existentielle de son personnage principal, dominé par ses démons intérieurs et par les

Cimino

confirme son sens du récit classique, de la

—lundi 11 juin à 21h présenté par Jean Baptiste Thoret —samedi 16 juin à 21h


Wendy et Lucy

Wendy et Lucy

La Dernière Piste

Zoom Kelly Reichardt —du 8 au 15 juin

22

Discrètement, obstinément,

habiter ce vaste territoire magnifique

talentueusement, Kelly Reichardt poursuit

et sauvage, comment vivre décemment

sa route de cinéma, une piste buissonnière

dans un pays marqué par sa genèse

pleine de charme et de surprises.

violente, comment tracer un destin

Son cinéma est simple et frais comme

collectif dans ces espaces propices

l’eau d’une fontaine mais peu formaté ou

à l’éparpillement individualiste.

La Dernière Piste

1h20, États-Unis, 2009, avec Michelle Wil-

1h41, États-Unis, 2011, avec Michelle Wil-

liams, Will Patton, Will Oldham

liams, Paul Dano, Bruce Greenwood

Wendy roule avec son chien Lucy vers

1845, Oregon. Une caravane composée de

l'Alaska, où elle espère trouver un travail

trois familles engage le trappeur Stephen

qui lui rapporterait un peu d'argent. Dans

Meek pour les guider à travers les mon-

une petite ville de l'Oregon, elle vole dans

tagnes des Cascades. Mais ils se perdent

un supermarché et se fait arrêter par la

sur une piste non tracée à travers les hauts

police. Pendant ce temps, Lucy disparaît et

plateaux désertiques. La faim, la soif et le

le monde trop précaire de Wendy

manque de confiance dans l'instinct de sur-

s'écroule...

vie de chacun d'entre eux sont autant

Lors de la sortie du beau Old Joy, Kelly

d'obstacles qui se dressent sur leur chemin.

Reichardt dévoilait une écriture forte, épu-

Son minimalisme qui va à l'os, l'âpreté de

rée et délicate et s'imposait d'emblée

sa beauté, sa manière d’humaniser plutôt

comme une figure incontournable du

que d'héroïser la réalité, y sont pour beau-

cinéma indépendant américain. (...) Son

coup. Non moins que sa façon de prendre à

troisième long-métrage, le bouleversant

contre-pied les canons du genre : resserre-

Wendy et Lucy, confirme la cohérence de

ment de l'écran carré contre exaltation

son engagement dans une voie cinémato-

scopique de l'espace, point de vue féminin

graphique intransigeante, viscéralement

inspiré des journaux intimes des pionnières

politique et humaine. Comme dans Old Joy,

contre appropriation virile de l'Histoire,

il est question ici de l'évaporation d'un lien

méditation contre action, perdition contre

affectif et social...

conquête. Splendide, aride, La Dernière

calibré, fondé sur l’expérience de la durée,

Et accessoirement, comment construire

l’attention minutieuse aux personnes et

une filmographie dans les marges

aux lieux, une certaine modestie formelle.

d’Hollywood et contre les règles

Avec La Dernière Piste, tout change…

du spectacle dominant. Questions

—mercredi 8 juin à 18h30

dans la continuité. C’est un western.

passionnantes auxquelles Kelly

—mardi 12 juin à 18h30

—mardi 12 juin à 21h

Kelly Reichardt poursuit les mêmes

Reichardt apporte quelques splendides

—jeudi 14 juin à 21h

—mercredi 13 juin à 18h30

questionnements formels et thématiques

éléments de réponse.

que dans ses précédents films: comment

Les Inrockuptibles

Piste est aussi un grand film politique. Jacques Mandelbaum, le Monde

—vendredi 15 juin à 18h30 Les Inrockuptibles

23


Festival Cinéma du réel 2012 hors les murs

Dorine Brun, Julien Meunier – 2012,

Découverte d’un principe en case 3

France, 62 min, Prix des bibliothèques et men-

Guillaume Massart, Julien Meunier –

tion spéciale du jury des jeunes, sortie en salle

2012, France, 59 min

prévue en septembre 2012

Vingt auteurs de bande dessinée sont réu-

Un état de la démocratie au prisme d'une

nis en résidence à Arc-et-Senans par

exception : milliardaire, le maire sortant

l’association Pierre Feuille Ciseaux. Pen-

Serge Dassault, déclaré inéligible, repart

dant une semaine ils s’adonnent à de

—vendredi 8 juin à 20h30

en campagne à Corbeil-Essonnes pour sou-

stimulantes contraintes narratives et gra-

projection suivie d’un débat

tenir « son » candidat.

phiques. Peut-on créer collectivement ?

avec Julien Meunier et Guillaume

L’un des participants fait entendre une voix

Massart, réalisateurs

dissonante.

Créé par la bibliothèque du centre

le Prix des bibliothèques et l’autre

Pompidou à Paris en 1979, Cinéma

a pris comme cadre une résidence

du réel est rapidement devenu l’un

d’auteurs de bande dessinée organisée

des festivals les plus prestigieux au

par Pierre Feuille Ciseaux à Arc-et-

monde. Il reflète depuis plus de 30 ans

Senans. Deux films qui ont en commun

la diversité des genres et des formes

de porter un regard sur les liens et les

d’approche cinématographiques en

tensions qui unissent une communauté :

mêlant documentaire, essai et

à travers le prisme large d’une élection

expérimentation. Découvreur de jeunes

municipale pas comme les autres,

talents, Cinéma du réel a contribué

ou au détour d’une volonté partagée

à révéler sur la scène internationale

d’un petit groupe de passionnés

de nombreux réalisateurs, aujourd’hui

de faire l’expérience d’une création

connus du grand public.

collective.

e

En écho à cette 34 édition, nous vous proposons de découvrir deux films de la section contrechamp français. L’un (La Cause et l’Usage) a obtenu 24

La Cause et l’usage


Tous les films

dimanche 13 mai 20h30— M.A.S.H.

20h— La Porte du paradis lundi 11 juin

À L’ESPACE CINÉMA AU KURSAAL

lundi 14 mai

18h30— Conférence : Cimino

18h30— Fleurs du Mal

par Jean-Baptiste Thoret

MAI

21h— Rosemary’s Baby

21h— L’Année du dragon présenté

mardi 15 mai

par Jean-Baptiste Thoret

lundi 7 mai

18h30— M.A.S.H.

mardi 12 juin

18h30— French Connection

20h30— Le Lauréat présenté

18h30— Wendy et Lucy

21h— Le Lauréat

par le Zabriskie Club

21h— La Dernière Piste

mardi 8 mai

mercredi 16 mai

mercredi 13 juin

20h30 - Taxi Driver

18h30— Rosemary’s Baby

18h30— La Dernière Piste

mercredi 9 mai

21h— Putty Hill

20h30—Voyage au bout de l’enfer

9h— À l’écoute des images

jeudi 14 juin

18h30— Rosemary’s Baby

18h30— Le Canardeur

21h— French Connection

JUIN

jeudi 10 mai

jeudi 7 juin

18h30— Putty Hill

18h30— Le Canardeur

20h30— Fleurs du Mal débat

21h— Voyage au bout de l’enfer

avec le réalisateur

vendredi 8 juin

vendredi 11 mai

18h30— Wendy et Lucy

LA NUIT DE TOUS LES FRISSONS

20h30— Festival Cinéma du réel

18h30— What’s up Doc !

rencontre avec les réalisateurs

21h— L’Invasion des profanateurs

samedi 9 juin

de sépulture

14h30— La Porte du paradis

23h— Supervixens

18h30— L’Année du dragon

samedi 12 mai

21h— Le Canardeur

18h30— Putty Hill

dimanche 10 juin

21h— Wendy et Lucy vendredi 15 juin 18h30— La Dernière Piste 20h30— La Porte du paradis samedi 16 juin 17h30— Voyage au bout de l’enfer 21h— L’Année du dragon

20h30— Apocalypse Now 27


L'Espace cinéma est une programmation du théâtre de l'Espace, scène nationale qui se décline alternativement dans deux lieux différents : au théâtre de l'Espace (Planoise) et au Kursaal (centre ville). au théâtre de l'Espace place de l'Europe BP 2033 25050 Besançon Cedex au Kursaal place Granvelle Besançon Tarifs : 4 ¤ – 3,50 ¤ – 2,50 ¤ 03 81 51 03 12 www.theatre-espace.fr espace.cine@free.fr

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Licences d’entrepreneur de spectacles n° 1-1000 795, 2-1000 793, 3-1000 794 – Mise en page Florence Lagadec

l’Espace cinéma


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