Laurentins.com Magazine de pêche en mer et eau douce - Nice Côte d’Azur et Alpes Maritimes - N°2
Sieu d’aquit*
* « Sieu d’aquit » : je suis d’ici, en Nissart. Nice. Revue et redécouverte par le photographe Alban Montalbano. Book en ligne sur : http://www.wix.com/photographe_nice/alban_montalbano
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Éditorial
Magazine à parution souhaitée semestrielle
La pêche
Edité par 6000 leurres 321 avenue des Plantiers 06700 St Laurent du Var Tel/Fax : 04 92 27 91 78 contact@6000leurres.fr
Sieu d’aquit : je suis d’ici. Résolument tourné vers la Côte d’Azur, votre webzine vous fera découvrir non seulement la la pêche telle que nous la pratiquons ici, mais aussi, chaque fois que possible, les paysages, monuments, et quartiers de notre beau beau pays.
Rédaction et publicité Cyril Cousinié 06 14 39 76 11 cyril. cousinie@laurentins.com
Accessible à tous, avec des explications très claires pour les débutants, des récits de pêche authentiques, et une idée idée simple : la pêche ce n’est que de la pêche ! Voilà notre programme… Car ce que l’on aime, se sont les belles photos, les beaux beaux articles, l’émotion dégagée sous la plume d’un auteur, lors d’un récit, d’une rencontre, d’un souvenir, ou d’une histoire de pêcheurs comme il en existe certainement des milliers mais dont nous ne nous lasserons jamais !
PAO des publicités Sophie Cousinié Ont participé à ce numéro : La Rascasse Alban Maxime Fab
Si vous plongez dans les articles articles comme dans un film entraînant c’est que notre pari est gagné ! Je vous souhaite une belle lecture. Cyril Cousinié Créateur du site Internet et du forum laurentins.com, E-commerçant de la boutique en ligne 6000leurres.fr Passionné de pêche au leurre et à la mouche, pêche sur les Alpes Maritimes, de Monaco à Golf Juan
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Lever de soleil sur St Laurent du Var
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SOMMAIRE Leurres
Texan en weightless : école Rascasse P. 5 Sur la piste des oiseaux p.9 L’herbe est toujours plus verte ailleurs p.15 Quel remplaçant pour le SB90 ? P. 16 Fabriquer son walking the dog (garage craft) p. 20 Port Cros, joyeau de la Méditerranée (témoignage) p.22 Eau douce
Mes débuts à la cuillère (récit) p. 24 Mon paradis (récit) P. 25 Fly Rock Fishing
Eging Fly Fishing p.28
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Leurres
Technique pour débuter
Texan en weightless : école Rascasse
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a pêche aux leurres souples peut provoquer des blocages psychologiques assez inhibiteurs chez les débutants ou les pêcheurs confirmés qui n’en auraient pas l’habitude.
Déjà sur un leurre souple il n’y a généralement qu’un seul hameçon, souvent de forte taille, au lieu de deux voire trois petits triples sur les leurres durs. Mais si en plus on « planque » le seul hameçon dans un montage Texan, alors comment peut-on faire pour arriver à piquer un poisson dans ces conditions ? De plus, en weightless, c’est-à-dire « sans poids » peut on prendre du poisson si le leurre est lèger et qu’on le lance forcément moins loin ? Vous découvrirez au cours de cet article une méthode très ludique pour apprendre à pêcher au texan en weightless, non pas de façon théorique, mais en vous exerçant sur des cobayes coopératifs : les rascasses.
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Leurres
Technique pour débuter
Mais tout d’abord il faut bien réaliser votre montage Texan. Pour cela il faut d’abord choisir les leurres souples, qui, de par leurs formes, s’y prêtent. Ensuite il faudra prendre un hameçon dont la forme et la taille soit adaptée à votre leurre souple.
l’hameçon. Cette légère courbure donne plus de souplesse et donc de vie au leurre. De plus, elle vous permettra, avec des petits coups de scions réguliers, d’obtenir une nage très attractive en walking the dog.
Piquer sur le nez du leurre souple
Un système anti-accroches ! Pour les leurres souples, tous les leurres allongés et effilés peuvent convenir. Ainsi en est-il des Slugs et des Finess. Les leurres plus ventrus peuvent convenir, pourvu qu’ils soient fendus afin de faciliter le ferrage et qu’ils n’entravent pas le travail de l’hameçon. Certains shad peuvent aussi tout à fait convenir, sous réserve que leur grande souplesse permette d’avoir une animation de la queue du leurre, sans ajouter de poids en tête. Pour les hameçons, il y a plusieurs formes, généralement plutôt aplatis pour être montés sur les Slug, plutôt arrondis pour les leurres plus ventrus. Il faut que la hampe de l’hameçon dépasse un peu du leurre, mais pas trop. Ainsi il reste discret, mais en cas d’attaque la gueule du poisson viendra appuyer sur la hampe de l’hameçon ce qui automatiquement fera ressortir la pointe de l’autre côté du leurre. Le montage consiste à piquer le leurre en tête, et faire ressortir l’hameçon environ un centimètre sous la gorge. Puis on repère là où la pointe devra ressortir. On courbe alors le leurre souple sur le côté pour pouvoir facilement piquer l’hameçon au milieu et le faire sortir sur le dos. Le top est d’arriver à faire en sorte que le leurre souple soit légèrement cintré une fois positionné sur
Le piquant de l’hameçon se trouve au ras du dos du leurre souple. Il dépasse généralement d’un millimètre. C’est suffisant pour piquer la bouche d’un prédateur en cas d’attaque. Mais cela ne va pas accrocher pour autant les obstacles : en effet, la tranche du leurre étant toujours plus large que l’hameçon, si jamais votre leurre se pose sur un obstacle, voire même un cordage, du fait de son poids, le leurre se mettra de côté : ainsi la pointe de l’hameçon, si elle est bien centrée au milieu de l’épaisseur du leurre souple, ne sera jamais au contact de l’obstacle. Il n’y a donc pas besoin de repiquer la pointe dans le dos du leurre, comme cela peut se faire dans certains cas exceptionnels. Le fait de repiquer la pointe sur un ou deux millimètres permet, généralement en eau douce, de passer au travers de plans d’eau très chargés en végétaux et débris, sans qu’ils ne se prennent dans la pointe de l’hameçon. C’est tout de même, dans le cas de leurres souples qui auraient une texture ferme, un gros risque de louper une touche au ferrage, avec un hameçon qui se dégage moins facilement du leurre. On n’utilisera donc quasiment jamais cette méthode en mer.
Ressortir à un centimètre environ sous la gorge
Faire glisser l’hameçon, et l’engager jusqu’à l’encoche qui a pour rôle d’empêcher le leurre de glisser
Repérer avec l’ongle où l’hameçon devra ressortir
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Il est plus facile de courber le leurre souple latéralement pour engager la pointe dans le corps du leurre
Il faut que la pointe ressorte au bon endroit, ne pas hésiter à s’y reprendre si ce n’est pas le cas du premier coup
Le leurre doit être légèrement cintré, pour une meilleur action de nage. Il est ainsi plus libre.
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Même si la pointe ressort très légèrement sur le dessus du leurre (un millimètre), elle ne s’accrochera pas sur le fond, du fait de l’épaisseur du leurre. En effet, posé, il ne peut se tenir que sur le côté et non pas sur le dos.
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Leurres
Technique pour débuter
École rascasse Voilà, vous maîtrisez maintenant parfaitement le montage de vos leurres texans. Pour autant, il vous faut franchir l’étape psychologique qui fasse qu’on y croit, et qu’on puisse se dire en son fort intérieur « ça marche ! » Pour cela il existe un poisson coopératif, de taille plus réduite que le loup, mais dont la forme de la gueule s’en approche. Avec des lèvres épaisses prolongées sur quelques centimètres d’une fine peau fragile, et destinées à happer toutes les proies qui passent à leur portée, il s’agit de la rascasse. En effet cette gueule béante et si large, pour un poisson de taille modeste, est idéale pour attraper de grosses prises. On peut donc s’exercer sur les rascasses avec les mêmes leurres que pour le loup, à savoir de taille allant de 5 à 10 cm sans problème !
le fond, avec des petits coups de poignet, en rasant les roches : soit en lancer-ramener, soit directement sous la canne. Vous verrez alors les rascasses se jeter sur votre leurre, et, à votre grande surprise, se piquer facilement. C’est quasiment une attaque = un poisson piqué ! Après avoir pris ainsi quelques rascasses, vous n’aurez plus aucune appréhension sur cette technique efficace. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur le loup et aller le chercher dans des endroits encombrés, en montage texan.
Voici donc la marche à suivre : trouvez de préférence un fond visible. Avec quelques roches. Les rascasses se trouvent sous les infractuosités. Laissez descendre votre leurre sans poids ajouté, jusqu’au fond (entre 50 cm et 2m de fond environ). Suivant la taille et le poids de votre leurre, cela peut prendre quelques dizaines de secondes jusqu’à une minute. Cela vaut le coup d’attendre ! Car votre leurre évoluera très naturellement une fois arrivé au fond. En prenant un leurre blanc sur un fond foncé, ou un leurre foncé sur un fond clair, vous pourrez facilement voir votre leurre évoluer, et ainsi travailler à vue. Quitte à s’exercer, autant voir ce qui se passe ! Faites ensuite rebondir votre leurre sur
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Leurres
Technique pour débuter
Recherche du loup en texan weightless Pour ma part, je trouve ce montage idéal pour pêcher en port. On peut plus facilement lancer entre deux bateaux, sans avoir la hantise d’avoir la tête plombée du leurre cogner la coque, ou la pointe d’une tête plombée se piquer dans un cordage : en effet nous lançons sans poids, et en texan ! Contrairement aux rascasses on ne va pas laisser couler le leurre jusqu’au fond (même si rien ne vous empêche d’essayer de temps en temps). Car sur le 06 les poissons sont souvent éduqués, et ce serait trop facilement leur laisser le temps de découvrir la supercherie. On va donc lancer le leurre au ras du quai ou d’une coque, et animer dès l’impact. Généralement deux tirées sèches sur un mètre, pour exciter le loup, suivis de deux petits coups de poignet, pour lui laisser le temps de happer, suffisent à déclencher une attaque-réflexe foudroyante ! Vous pouvez ainsi arpenter de nuit tout un port, en lançant une ou deux fois seulement entre chaque bateau, sous les lampadaires, et vous faire rapidement une idée sur l’activité des loups. La même méthode est applicable sur les petites criques, avec des rochers à fleur d’eau. Vous pouvez également pêcher en texan en weightless dans des endroits totalement dégagés comme les plages. Le fait que votre leurre souple ait une nage totalement naturelle, qu’il soit silencieux, et que son armement soit discret, présente suffisamment d’intérêt pour être essayé quand les leurres durs sont refusés par les prédateurs. Maintenant, à vous de jouer !
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Observer
La nature
Sur la piste des oiseaux
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ne bonne partie de pêche passe souvent par une bonne observation des indices à notre disposition. Parmi ces indices, il y en a un de taille, c’est la présence d’oiseaux. Au travers de cet article nous allons découvrir qu’il n’y a jamais de présence innocente concernant les oiseaux. Car il est une règle immuable, qui dicte souvent leur déplacement et leur comportement : c’est la présence de nourriture. Bien entendu nous allons parler
des mouettes et des goélands, mais aussi des cormorans et d’autres espèces, qui sont tous connus pour être piscivores. Mais vous verrez que la présence de canards peut être déterminante pour en déduire certaines choses qui vous apporteront, pourvu que vous arriviez à décrypter ce qui se passe, de très bons indices pour votre pêche. Tout d’abord, un oiseau de mer ou d’embouchure, peut être doté de plusieurs « caractéristiques » ou « outils » qui lui sont nécessaires pour se nourrir.
Ainsi nous trouverons : les pattes palmées un cou plus ou moins long une flottaison plus ou moins importante
• • •
Les pattes palmées servent bien sûr à se déplacer dans l’eau. Les pattes non palmées mais longues et étalées, dotées de griffes, servent à évoluer sur les roches sans glisser. Les longs cous servent à fouiller les fonds, ou à attraper les proies en pleine eau en se détendant rapidement.
Plus un corps est dense, avec une faible flottaison, plus il peut descendre profondément dans l’eau. En ayant en tête ces quelques outils de la nature, on comprend rapidement pour quel type d’alimentation est fait tel ou tel oiseau. Et la pêche dans tout cela ? Et bien nous partons du principe que les oiseaux sont la partie visible de l’iceberg de nourriture sur lequel se ruent les poissons prédateurs et carnassiers que nous recherchons
au leurre ou à l’appât. P ar to ns ma i n ten an t à l a découverte de chacune des principales espèces d’oiseaux qui vivent sur le littoral des Alpes Maritimes, à savoir : les canards, les cormorans, les mouettes et les goélands. L’occasion de nous instruire d’avantage sur ces oiseaux, leurs mœurs et mode de vie, et de comprendre ce qu’ils mangent, à quelle profondeur, et comment.
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Observer
La nature
Les canards Un canard, ça mange. C’est rapide. Ça peut palmer dur, et accélérer brutalement, quitte à donner quelques petits coups d’ailes pour aller plus vite. Ils sont donc parfaitement capables de poursuivre de petits
poissons se tenant dans la couche supérieure de l’eau. J’en ai moimême observés, dans une petite embouchure du 06, en pleine nuit à 3 heure du matin, qui chassaient de concert avec un banc de loup, des petits poissons éparpillés.
étonnant et que ce fut une véritable prise de conscience. Je pouvais voir clairement les petits poissons de quelques centimètres seulement, les loups au dessous, avec leur tâche noire sur les côtés, parfaitement identifiables, et les canards au dessus.
Je vous assure que c’est très
Depuis, je ne compte plus le
nombre de prises réalisées, sur des portions de ports ou de plages, où j’ai insisté parce qu’un canard y traînait. Car, quand on y réfléchit, si un canard arpente un plan d’eau là où il n’a pas pied, c’est qu’il y a de fortes chances qu’il ne se nourrisse pas de vers
ou autres crustacés, mais bel et bien de petits poissons, à de rares exceptions près (comme par exemple l’éclosion de vers marins en pleine eau). Dans ce cas, un petit leurre de surface est tout indiqué, car c’est juste sous la surface de l’eau que cela se passe.
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Observer
La nature
Le cormoran Parfois désigné à tort comme un concurrent du pêcheur, ce splendide oiseau, qui colonise certains plan d’eau, peut se révéler au contraire comme un solide allié. La bête chasse sous l’eau, grâce à un plumage parfaitement adapté
au milieu aquatique, plumage dont il prend soin, en le séchant à la fin de ses parties de pêche. C’est d’ailleurs là un premier indice : un cormoran qui prend le soleil, toutes ailes déployées, n’est ce pas parce que nous arrivons trop tard ? Il vaut mieux en effet le trouver en pleine activité ! Très dense sur l’eau, il est conçu pour nager. Il
peut descendre sur plusieurs mètres et manger tous types de poissons. C’est là qu’il faut rapidement distinguer les bons cas de figures des moins bons. En effet, la plupart des poissons carnassiers que nous recherchons au leurre, se nourrissent plus volontiers de sardines et d’anchois (pélagiques) que de
poissons de roche (benthiques). J’ai, par expérience, décidé de me désintéresser d’un cormoran qui longe la côte, ce cas de figure ne m’ayant pour le moment jamais conduit à une pêche heureuse. Par contre, un cormoran qui se met à partir au large, suit presque à coup sûr des petits poissons
fourrages pélagiques. Dans ce cas une cuillère, ou un leurre, s’avèreront efficaces. C’est ainsi que l’on peut parfois prendre une jolie liche amie !
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Observer
La nature
Les mouettes On regroupera sous le terme de mouettes, les différentes espèces de mouettes (mouettes rieuses…) et les sternes. Appelées également « hirondelles des mers », les sternes sont des migratrices très aériennes et élancées. Si les mouettes ont bien un atout,
c’est la vision de loin… Capables de repérer une chasse à plusieurs kilomètres à la ronde, elles peuvent se révéler être de bonnes alliées pour aller pêcher. C’est bien simple, si l’on voit plusieurs mouettes se diriger vers un seul et même endroit, il faut bien regarder la direction qu’elles prennent, il y a peut être une grosse chasse au bout !
Les mouettes ont plusieurs façons de manger sur ou dans l’eau. Elles ne sont pas forcément annonciatrices de beaux prédateurs. Leur faible poids, peut les faire se contenter de très petits poissons. Elles chassent souvent les mêmes proies que les sévereaux. Posé sur l’eau, un groupe de mouette peut vous paraître au repos. Mais fixez-en
une du regard, vous serez surpris de voir qu’en fait elles palment et donnent de temps en temps un coup de bec dans l’eau ! Si la concentration de mouettes est importante, cela peut être intéressant pour la recherche des liches (voire webzine n°1). Mais je préfère de loin, en tout
cas pour le loup, quelques mouettes qui font un piqué de temps en temps, comme indiqué dans les schémas en fin d’article. Un oiseau à surveiller attentivement donc !
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Observer
La nature
Les goélands Ce sont, avec les puffins, mes oiseaux marins favoris. Si, les puffins permettent en bateau de repérer les plus beaux prédateurs des mers - à savoir les thonidés - du bord, les goélands peuvent être le signe de chasses intenses. Pensez-donc ! Ces oiseaux sont capables de tout manger, et passent souvent pour des cha rognard s… I ls se contenteront de ramasser la nourriture, sans trop se fatiguer.
Ce qui m’étonne le plus, c’est leur facilité à se placer au bon endroit, juste avant le bon moment. Une capacité d’anticipation étonnante. Ajoutez à cela qu’il est facile de repérer un goéland adulte, dont le plumage est blanc, d’un jeune goéland, dont le plumage est gris, et vous remarquerez ainsi que les uns, plus expérimentés, ne se placent pas aux mêmes endroits que les autres. A surveiller de près !
Les autres espèces Bien d’autres espèces sont présentes le long de notre littoral. Il faudrait tout un livre pour les décrire ! Surtout que cette année nous a réservé une belle surprise, avec la présence de deux jeunes flamands roses à l’embouchure du Var, qui y sont restés quelques mois. Peut-être ont-ils trouvé quelques crevettes ? Cela reste un mystère. Il y a plus communément les
hérons, qui, pour peu qu’on les regarde, ne se laissent jamais approcher. Ceux-là généralement s’intéressent de nuit, au ras des plages, aux petits poissons qui croient trouver refuge, et leur présence est aussi un bon indice ! Le but de cet article n’est pas d’être exhaustif, mais d’ouvrir le champ de vos observations, en situation de pêche. Voir rapidement si tel ou tel
comportement d’oiseau(x) est à prendre en compte. Je vous propose donc de terminer cet article avec des exemples concrets et vécus, qui m’ont rapporté quelques prises. Je vous souhaite également de belles pêches, encore plus près de la nature, si belle à observer...
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Observer
La nature Exemples de déplacements d’oiseaux qui nous ont permis de prendre du poisson.
Sternes en piqués, en zone rocheuse (également observé en plages de galets), souvent de concert avec les loups. Leurres de surface très efficaces. Même si le nombre de sternes et de piqués n’est pas important, il y a de fortes chances que les loups soient dessous.
Sternes parfois accompagnées de quelques goélands, qui tournent nerveusement et se déplacent assez vite d’une plage à l’autre, sans avoir le temps de toucher l’eau : c’est le signe de présence de liches se déplaçant rapidement. Il faut anticiper, se positionner sur la future trajectoire et bien observer la surface de l’eau : au moindre remous lancer dedans un leurre à petite bavette.
Trois jeunes goélands se déplaçant très rapidement en cercles le long d’une trajectoire générale vers le petit large : ils suivent de petits thons. Il faut les garder du coin de l’œil, une chasse peut éclater d’un moment à l’autre. Leurres à bavette et cuillères brillants, lancer dans les remous, ne pas mouliner vite, attendre la touche.
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Leurres
Technique
L’herbe est toujours plus verte ailleurs Texte Cyril Cousinié, photo Fab06
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ombien de fois avons nous pensé qu’il y a plus de poissons à tel ou tel endroit… Généralement loin de chez nous !? L’herbe est toujours plus verte ailleurs, et on a souvent vite fait de mettre nos bredouilles sur le compte d’une sur-pêche, de poissons éduqués, ou je ne sais encore quelle excuse ! Certes, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne… En fait, chaque région, localité, est différente. Et s’il suffisait de s’y adapter ? Et si ce n’était qu’une question d’horaire ? Ou de saison ? On a tous fait un jour un long déplacement pour aller pêcher dans un cadre qui nous paraissait idéal pour la pêche… Idéal pour qui ? Pour le pêcheur ou le poisson ? Il y a un certain mythe halieutique qui veut que plus
l’accès à spot est difficile, plus il y a de chance pour qu’il y ait du poisson. De la même façon, on s’imagine souvent que plus les conditions climatiques sont rudes, meilleur ce sera pour la pêche… Ou qu’on aura plus de chances à 5h du matin qu’en soirée ! Et si nous faisions fausse route ? De toute mes observations, depuis plusieurs années de pêche, je n’en tire qu’une seule règle pour la présence de poissons carnassiers, que nous essayons de leurrer, que ce soit avec des leurres ou des mouches et autres streamers : la mange. Partant de là laissez tomber tous vos préjugés. Que le cadre soit joli ou moche, naturel ou bétonné, mythique ou inconnu,
qu’importe si ce n’est la nourriture que les loups, barracudas, liches, etc, pourront y trouver ! Il faut à chacun faire l’effort de comprendre les spots qui sont près de chez soi, car, finalement, ne vaut-il pas mieux passer une demi-heure de plus au bord de l’eau qu’en voiture ? Nos pêches en mer Méditerranée, dépendent en grande partie de mouvements migratoires, de la part des
anchois et sardines, parfois des crevettes (krill), voir des petits céphalopodes… C’est en arpentant très régulièrement, et à des horaires variés, les spots près de chez vous, que vous arriverez, au fil des ans, à savoir quels sont les principaux mouvements migratoires, les meilleures saisons, et les meilleurs moments pour aller pêcher… en bas de chez soi !
Personnellement, je trouve que l’herbe est bien verte dans le 06, surtout à certaines périodes de l’année !
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Leurres
Choisir ses leurres
Quel remplaçant pour le SB90 ? Cyril Cousinié
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ne agrafe mal fermée, un lancer appuyé, et c’est le drame ! Mon dernier SB90 a pris sa liberté, et un petit vent de terre l’éloigne lentement mais sûrement de moi… J’aurai beau essayer de le rattraper, une fois n’est pas coutume, je n’arriverai pas malgré mes lancers avec une cuillère à le raccrocher… Perdu ! C’était un des meilleurs leurres de surface pour la Méditerranée. Il n’est malheureusement plus fabriqué depuis plusieurs années maintenant, et il est devenu impossible de remettre la main sur un. Il va donc falloir lui trouver un remplaçant, et ce ne va pas être simple. Car qu’est ce qui faisait que ce leurre marchait si bien ? Pour moi le cahier des charges est donc le suivant : • Des billes au son clair et aiguë. Idéal pour nos eaux limpides • Une flottaison importante : avec seulement 10g pour 9 cm il flottait haut sur l’eau • Très facile à manier, il faisait un très bon walking the dog • Très aérodynamique et bien équilibré, il se lançait loin • De façon pragmatique, on ne pouvait constater qu’il cartonnait et déclenchait énormément d’attaques
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Leurres
Choisir ses leurres
Une fois clairement posé le problème, j’éliminais les leurres qui avaient des billes graves, ou qui étaient trop volumineux, car l’ensemble des caractéristiques du SB90 en faisait un petit leurre imitant parfaitement un petit poisson. J’éliminais également les leurres trop légers, car jamais ils ne pourraient atteindre les mêmes distances au lancer. Fouillant dans ma mémoire, je fis le constat qu’un autre leurre de surface m’avait rapporté pas mal de prises… Alors que je ne l’utilisais pas souvent, le Sammy 85 m’avait fait prendre bien des poissons. Pour tout dire, je l’utilisai quand je n’avais plus le SB90 dans ma boite, ou pour changer un peu. Il faut dire aussi que le prix n’est pas le même ! Mais tous ceux qui ont pêché avec le SB90 savent que ce n’est pas le problème… Le vrai problème c’est de trouver un leurre qui pêche aussi bien !
qu’il a des billes aiguës, et qu’il flotte haut. Légèrement plus arqué, sa nage est plus versatile que le SB90 mais ce n’est pas plus mal d’avoir un leurre qui ne soit pas trop mécanique. Avec ses 85 mm pour 12,5g, le sammy 85 est très proche en taille et poids du SB90, et il se lance aussi très bien.
Le Sammy 85 de la célèbre marque Lucky Craft est un des meilleurs remplaçants du SB90
Ayant donc jeté mon dévolu sur le Sammy 85, une belle prise dans les sorties suivantes vint gratifier ce choix ! Un joli loup de plus de 40 cm qui l’attaqua au raz de la vague, comme d’habitude ! Les sensations et le feeling étaient revenues ! Certains diront : « on connaît le sammy depuis longtemps ! » … Oui, mais, on était amoureux du SB90, il fallait bien remettre tout à plat, pour repartir de plus belle ! Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de belles pêches d a n s d e s e a u x poissonneuses...
J’utilise le sammy 85 depuis plusieurs années et c’est vrai
D’autres leurres répondent au cahier des charges, avec des billes aiguës, une bonne flottaison, et des tailles et poids approchant : Le Patchinko 100 de Xorus, avec 10 cm pour 11 g Le Gunnish 95 SW de Lucky Craft : 9,5 cm pour 12 g.
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Publi reportage
6000 leurres
6000leurres.fr à St Laurent (06)
6000 leurres, à St Laurent du Var : conseils personnalisés et sorties
règne plus volontiers une ambiance « club de pêche » que boutique…
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En effet on s’y croise, on y discute entre clients, on s’échange nos astuces…
ous connaissez certainement notre boutique en ligne, 6000leurres.fr, mais saviez-vous que nous vendons également sur place et que nous sommes à St Laurent du Var ? Au fin fond d’un entrepôt partagé avec une autre entreprise, nous avons mis en mètres linéaires tout notre stock, comme dans une boutique classique. Enfin presque… car je dois dire qu’il
Je consacre toujours le temps nécessaire pour vous conseiller au mieux, de façon personnalisée, par rapport à vos lieux de pêche et vos envies. Nous disposons à la boutique de tout le matériel nécessaire pour la pêche au leurre, en finesse, rock-fishing, en bateau sur les chasses jusqu’aux thons rouges,
en light jigging, mais aussi, côté eau douce, pour la truite, avec les lancers et toutes les cuillères mepps (entre autres). Également un rayon pêche à la mouche en mer, qui ne demande qu’à s’agrandir, si le nombre de pratiquants venait à augmenter : une pêche mérite de s’y mettre ! Dans toutes ces pêches il est possible de s’équiper en canne moulinet et fil, et, pour les d é b u ta n ts q u i s ’ éq ui p e n t entièrement (quel que soit le budget), j’essaie de vous proposer, systématiquement, une petite sortie à titre gracieux :
généralement pour vous montrer, par petits groupes, le lancer et le walking the dog. C’est peut être ce qui donne ce petit quelque chose qui va au delà d’un simple échange client/ commerçant... A vous tous merci chers clients et amis pour votre bonne humeur, A bientôt à l’entrepôt ou au bord de l’eau ! Cyril 04 92 27 91 78 06 14 39 76 11
Marques représentées : Shimano Daiwa Smith Ultimate Fishing / Tenryu Ioda JMC Mouches de Charrette Rapala Lucky Craft Flashmer Garbolino Reins … Commandes spéciales possibles sur ces marques
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Matériel
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Zoom sur le Rarenium CI4
Infos pratiques 6000leurres.fr 321 av des Plantiers 06700 St Laurent du Var Plan d’accès à imprimer sur
Rarenium CI4 4000
http://www.6000leurres.fr rubrique « acheter sur place (indispensable) Ouvert du mardi au samedi, de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30 Nouveau
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e moulinet Shimano Rarenium Ci4 est un moulinet d'une grande qualité, construit avec un matériau novateur, le CI4. Développé à l'origine par Shimano pour la fabrication des cadres de vélos de compétition, le CI4 allie une très grande solidité proche de l'acier, et une grande légèreté. Cette légèreté, la fiabilité du frein, ainsi qu'une bobine avec les lèvres en V permettant de limiter les forces de frottement sur le fil lors du lancer, font de ce moulinet un excellent produit pour la pêche au lancer aux leurres. La légèreté de ce moulinet sera un allié pour vos sorties. Plus de mal de bras, poignet, etc. Si en plus vous couplez ce moulinet à une canne Speedmaster AX, vous serez surpris par l'impression de légèreté de l'ensemble, vraiment bluffant !
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Le Rarenium CI4 existe en plusieurs tailles : - en 1000 idéal pour la truite ou le rockfishing - en 2500 et 3000 pour la pêche au leurre du bord, en mer ou lac, loups, barracudas de toutes tailles, brochets, black-bass - en 4000 et 5000 pour la pêche du bord au leurre par mer forte, ou pour la pêche en bateau pour les bonites, pélamides. La différence avec son frère jumeau le Stradic CI4 est que le Rarenium ramène moins vite au tour de manivelle ce qui n'est pas gênant pour la pêche au leurre, et ce qui lui confère une puissance légèrement supérieure. De plus il dispose d'une seconde bobine. Vous trouverez le Rarenium et le Stradic CI4 en vente sur notre boutique en ligne 6000leurres.
Garage Craft
Leurres
Fabriquer son walking the dog
Dessinez au préalable votre modèle selon votre inspiration ou selon un leurre que vous aimez particulièrement. Découpez-le à l’aide de ciseaux et recouvrez-le de scotch afin de le rendre plus épais et résistant dans le temps. Ainsi, vous obtiendrez un patronage de base.
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Par Larascasse Blog : http://larascasse06.skyrock.com
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ans cet exercice, nous fabriquerons un leurre de surface WTD !!!
Souvent, les WTD sont bruyants. Selon les coins nous aimerions traquer avec un leurre silencieux. C’est pourquoi je vous propose ce modèle simple de réalisation et qui demande peu de matériel. Il vous faut trouver un tasseau de bois en pin, facile à se procurer. Cette essence permet de réaliser un leurre léger et très résistant aux chocs.
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Sur votre morceau de bois, à l’aide d’un stylo dessinez les contours de la forme générale du leurre.
Découpez soigneusement forme voulue.
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Vous obtenez le gros œuvre avec ainsi une forme générale du modèle désiré.
Placez la corde à piano. Vous pouvez rajouter des billes de plomb si vous désirez qu’il coule un peu plus de la queue. Et remplissez la fente à l’aide de la poussière de bois mélangée à de la colle cyanolite ou de la pâte à bois achetée dans le commerce
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Avec une scie de modélisme, manuelle ou électrique, découpez le prototype
V o us p o uv e z c omm en c er l a sculpture de la tête, des ouïes, des écailles et des nageoires. Pour cela utilisez des mini ciseaux à bois, un drémel, un scalpel. Attention : tous ces outils sont tranchants et doivent être manipulés avec précision et des gants de protection !
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Décorez alors à votre goût, vos couleurs (Ici, la réalisation est faite au pinceau avec de simples tubes de peinture acrylique (2,00 Euros environs la boîte de couleurs primaires). Pour ceux qui possèdent un aérographe, la finition n’en sera que meilleure.
Grâce aux chutes, en prenant le centre de votre base, tracez une ligne sur côté ventral et une sur le côté dorsal.
Vous pouvez maintenant appliquer le scotch alu (2 à 3 euros le rouleau ) tout en le lissant avec le côté d’un crayon à papier. Super polissage. .
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Vous pouvez alors dessiner symétriquement les flans du leurre.
Tracez sur la partie ventrale une ligne au milieu de celui-ci. Creusez sur cette ligne afin d’obtenir un sillon qui accueillera la corde à piano en inox préalablement formée pour obtenir une boucle de départ, un anneau sur le ventre et une nouvelle boucle à la queue.
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Laissez bien sécher et trempez le leurre dans du vernis phase aqueuse marine brillant. Deux à trois couches devraient suffire.
Une fois sec, 24h environ, à l’aide d’un scalpel évidez les boucles remplies de vernis, armez votre WTD de vos triples préférés et courrez vite le lancer en mer ou en étang pour enfin savourer votre travail. Et si vous prenez un poisson, vous verrez, il sera alors deux fois plus gros !
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Témoignage
Protégeons notre environnement
Port Cros, joyau de la Méditerranée Texte et photos Emmanuel Laubu
J
e suis un pêcheur et j’ai toujours été un pêcheur. L’eau m’attire.
Lorsque je vois la surface de la mer ou d’un lac, il faut que je trempe un hameçon appâté pour essayer d’attraper quelque chose. C’est à la limite de l’obsession. Ou alors, je m’équipe d’un masque, de palmes et d’un tuba pour aller voir ce qui se passe au fond de l’eau. Le fait de plonger, d’observer les fonds marins, me donne encore plus de respect pour le milieu marin. J’ai toujours été très sensible sur le fait de supprimer des vies lors de mes parties de pêche. Mais je suis un pêcheur, un pêcheur passionné, et le fait de respecter les habitants des mers et des océans me permet de faire le plus souvent possible du no kill ! Un poisson juste piqué sera automatiquement relâché. Un poisson qui parait être encore bien en forme après la capture fera l’objet d’une photo et sera lui aussi relâché dans les meilleures
conditions possibles. Voila mon état d’esprit au fil des années. Et depuis que j’ai découvert Port Cros il y a quelques années, ce sentiment s’est encore renforcé ! A Port Cros, vous pouvez tout simplement voir la Méditerranée comme elle existait il y a une centaine d’années, à l’époque où la pression de la pêche n’était pas celle d’aujourd’hui, à l’époque où le poisson avait le temps de se reproduire avant de mourir, à l’époque où la pollution était quasi inexistante ! A port Cros, où l’eau est d’une limpidité exceptionnelle et offre ainsi une visibilité incroyable, les fonds marins sont tout simplement superbes et la d e n s i té d e p o i s s o n s e s t remarquable. Il n’y a aucune pression de pêche, mise à part un seul pêcheur professionnel, soumis à une réglementation et à une surveillance très strictes, qui lui
aussi respecte ce sanctuaire le mieux possible. Port Cros est pour moi le paradis des amoureux des poissons, le paradis des amoureux de la Méditerranée. Une journée à Port Cros, c’est comme une semaine de vacances : vous oubliez tout. Cette île est magnifique et il faut continuer à la préserver, même si un petit business s’organise autour d’elle, notamment entre les navettes qui nous amènent des divers ports aux alentours et le centre de plongée, sans parler des quelques restaurants… Tout cet ensemb le de p seudo civilisation reste néanmoins très concentré sur un petit secteur devant le port. Une fois arrivé sur l’île, il vous suffit de faire votre choix : balade sur l’île, randonnée le long des nombreux sentiers correctement balisés, snorkelling (plongée en apnée) dans les petites criques et plages. Et une fois la tête sous l’eau, vous vous direz tout
simplement : « Ouah !!! C’est incroyable, ça existe ?! ». En effet, quand des réglementations, une surveillance accrue ainsi que des contrôles sont mis en place, des miracles se produisent ! A Port Cros, ce miracle de préserver ce joyau marin de la bêtise humaine, existe. Il faut que nous prenions tous conscience en voyant Port Cros qu’il faut réagir et réagir très vite. Aujourd’hui ce sont les pêcheurs qui font de la pêche leur loisir, qui sont montrés du doigt et qui sont accusés de faire du mal au milieu marin, Mais la pression de la pêche professionnelle est colossale. Les quantités de poissons pêchés, tués et qui souvent finissent à la poubelle (à peu près 30 %) sont aberrantes, sans compter les poissons juvéniles que l’on retrouve très souvent sur les étals des poissonniers. Des petits poissons de roche qui font à peine 5 cm, des pageots pas plus grands que la main, des queues de lotte
pesant à peine 200 grammes… C’est une honte ! Il y a effectivement quelques pécheurs amateurs qui abusent et qui font u n pe ti t tr a f i c , o u q ui remplissent des congélateurs, mais cela reste encore infime par rapport au mal que fait la pêche professionnelle sur toute les mers du monde. Non seulement elle vide la mer de leur habitants, mais en plus, ces pêcheurs saccagent les fonds marins en raclant le plus possible. Ils perdent très souvent des filets sur le fond et créent ainsi un v é r i ta b le c i me ti è r e ma r in pendant de très nombreuses années. Il faut donc que nous fassions tous des efforts, et je n’ai pas peur de pointer du doigt les professionnels en me demandant parfois s’ils ont une conscience. Le pire du pire que je connaisse dans ma région est la pêche de la poutine.
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Témoignage
Protégeons notre environnement
Prélever des bébés, des kilos de micro alevins qui n‘ont même pas eu la chance de se reproduire ! Comment voulez-vous dans ces conditions que toutes ces espèces puissent continuer à croître ? Ce qui me fait dire que la pêche loisir est pointée du doigt ! C’est Natura 2000 avec leur réglementation pour les pêcheurs loisir. Sur leur brochure, vous pouvez lire : « Les prélèvements par la pêche de loisir ont augmenté ces dernières années. Les premières études sur le milieu marin de Porquerolles ont montré que les
peuplements de poissons sont altérés. Dans un but de repeuplement, en concertation avec les habitants et les usagers réguliers des eaux de Porquerolles, certaines zones figurées sur la carte ont été fermées à la pêche. Les pêcheurs professionnels à travers les règlements prud'homaux, respectent déjà un certain nombre de mesures de gestion de la ressource, ils ont aussi accepté de s’engager dans la démarche Natura 2000 à travers une charte pour la gestion marine du site de
Porquerolles. Il est ainsi rappelé, dans cette brochure, aux pêcheurs loisirs, la taille réglementaire de certains poissons : le rouget : 11 cm, divers poissons de roche, girelles, serrans, rouquiers : 12 cm…, alors que, comme je l’ai déjà indiqué, nous voyons sur les étales des poissonniers des caisses de poissons de roches miniatures !!! Des caisses de poutines !!! J’en ai honte !!! Et une grande partie non vendue partira à la poubelle !!!
pointer du doigt les pêcheurs loisirs me semble être encore une ruse pour détourner la réalité du mal que fait la pêche professionnelle. Une question que je me pose : sur un filet moyen remonté par un professionnel, combien de temps faut-il à un pêcheur loisir pour réaliser une telle pêche ? Protégeons tous ensemble, les mers et océans du monde et soyons respectueux de la faune sous-marine.
sous l’eau et faites de même devant vos plages et coins de pêche habituels, vous allez vite comprendre qu’il y a un très, très gros problème. Renseignement: Parc National De Port Cros Allée du Castel Sainte Claire BP 70 220 83406 Hyères Cedex Tel 04 93 12 82 30 www.portcrosparcnational.fr
Allez voir Port Cros, mettez la tête Il faut punir les abus en tout genre, mais le fait aujourd’hui de
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Récit
Débuter
Mes débuts à la cuillère Par Maxime
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i juin lors d'une partie de pêche au leurre en bord de plage, Éric, mon binôme me propose de me faire découvrir une nouvelle pêche, celle de la truite. Très intéressé, surtout qu'en ce moment les poissons se faisaient plutôt rares sur les bords de notre chère Méditerranée, j'accepte sa p r o p os i ti o n e t n o u s n o u s retrouvons le lendemain matin sur les rives d'une belle rivière relativement calme de 2ème catégorie. Premier choc ! Oubliez le bruit des
voitures longeant les plages, tout ceci laisse place au calme, au ruissellement de l'eau qui couvre le chant des oiseaux et à une nature verdoyante ; on se retrouve complètement isolé du reste du monde dans un écosystème bien différent. Un peu confiant de par mon expérience avec le leurre je me dit que ramener « bêtement » une cuillère sans animations particulières va être un jeu d'enfant... Mais la première difficulté se fait ressentir au bout de quelques minutes, la précision de mon lancer laisse fortement à désirer, ici pas question de faire fuser la cuillère le plus loin
possible, c'est même l'inverse ! Tout se joue sur de courte distances, atteindre au plus près le bord de la rive opposée, lancer sous une souche de bois mort, passer entre deux branches... c'est là que réside la principale difficulté de cette pêche. A p r ès q ue l qu es b ai n s , je commence à prendre le coup de main sous les conseils de mon binôme et j'accroche ma première truite arc-en-ciel. La touche est très violente et comme pour un baptême du feu la belle me gratifiera de 3 gros jumps, phase la plus critique durant laquelle les
décrochés sont légions. Un mois plus tard et mon lancé amélioré, Éric décide de me faire découvrir la première catégorie à la recherche de la truite fario ; fini l'eau calme et les launes de sables nous voici maintenant dans une eau vive très encombrée (rochers, arbres morts et racines un peu partout) et dès les premiers lancers je m'accroche encore et encore… J'apprends donc tout doucement à faire « vivre » ma cuillère en la faisant passer entre les rochers afin d'exploiter les
différents courants où nos salmonidés seraient susceptibles de se loger; mais aussi à me positionner, à ne jamais être à la vue du poisson et je découvre un nouveau plaisir, celui de la traque ! Contrairement aux idées reçues cette pêche s'est avérée réellement technique - les sensations sont très différentes mais toutes aussi fabuleuses - et loin d'être facile !
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Récit
Eau douce
Mon paradis ! Par La Rascasse Blog : http://larascasse06.skyrock.com
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h00 du matin, les affaires de pêche sont p rê tes . T ess ma chienne sent le départ. Je pars de la ville où les voitures, le bruit, les lumières me dérangent, pour la montagne. Après 1h30 de tournants, j’arrive enfin sur la place du village. Une grande gorgée à la fontaine et la température ambiante avoisine les 9° !!! Ca change des 23° de la Côte d’Azur.
De là, je domine toute la vallée et je peux distinguer la grande étendue qui m’attend. J’emprunte le sentier muni de mon
matériel et suivi de ma chienne qui sent toutes les odeurs des animaux et de la végétation. Trois quart d’heure après, me voici enfin au bord de l’eau. Le soleil est au rendez-vous. Le casse-croûte est de rigueur avant la grande session. Tout à coup, j’entends un bruit dans les rochers. Une biche de 80 kg s’approche de la rive et boit tranquillement avant de traverser et monter le long des ribes. Avant de partir, une grande pensée m’envahit. Le respect de ce coin si magique et si sauvage. Ici, je prends un chemin que la nature
veut bien vouloir me faire découvrir. C’est elle qui me présente les trous, les courants calmes et rapides, les profondeurs comme les affleurements, les branches qui surplombent l’eau et les racines qui lèchent la rivière. La symbiose doit être totale si je veux sentir les truites farios de cette rivière si capricieuse. Un jour tu vois les poissons, le lendemain, il te semble qu’ils ont déserté le coin. Le silence, les pas feutrés, des lancers très précis et la session commence.
Le parcours offre tous styles de reliefs. Des vasques, des torrents, des rochers, des grands trous. Le paradis que l’on sent si fragile. Les truitelles suivent la cuillère MEPPS N°1 dans l’eau cristalline. Pour qu’elles ne se prennent pas, je fais alors sauter mon artifice argenté et elles se figent en m’observant avant de repartir dans le courant.
truites maillées entre 24 et 26 cm. Quelques photos et liberté bien méritée. Le plaisir est au maximum. Dans cette 1ère partie avant mon premier repos et un nouveau casse-croute, j’aurai surpris aussi un beau renard assez curieux qui fuira poursuivi quelques instants par Tess ma chienne. Que du bonheur.
Ainsi, je ne les surprendrai plus. Le parcours dure quatre heures, où je prendrai en no-kill quatre
Dans l’après midi, le soleil plombe. Les reflets sur l’eau forment des myriades d’étincelles.
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Récit
Eau douce
Dans le calme, des mirages me font apercevoir de grosses écrevisses (protégées de la pêche, elles se multiplient sans problème). La plus grosse approchera je pense 15 cm. Les grosses truites sortent des trous sombres pour se loger dans les courants vifs et frais. Les attaques se multiplient.
Sorti d’un buisson, je m’avance sur un relief très accidenté et un surprise m’attend sur un gros rocher.
décalés de la société le temps de quelques heures. J’approche de la clue. Le vent se fait plus frais et l’eau est plus vive.
Un martin pêcheur aux couleurs magnifiques se régale d’une ablette. A peine l’appareil photo sorti qu’il prend son envol. Les souvenirs dans la tête sont plus profonds qu’une photo sur l’ordinateur. Ici, rien n’existe à part la nature. Nous sommes
Le caprice des farios de montagne montre une difficulté à les faire sortir. Des vairons tournent en banc sur les bords des rives. Je décide alors de changer de
technique. Des vifs de la même rivière ne ferront qu’un pli sur les grosses mémères du grand fond. Aussitôt capturés (trois suffisent), je monte alors sur le gros bloc. Je surplombe les vasques profondes (la plus importante avoisine le 8 m de profondeur). Armé en mort-
manié, je dandine. Pas moins de deux minutes après, je fais monter une bête de 50 cm bien sombre. Agressive, elle se jette sur le vairon en le déchiquetant. Trop nerveux et surpris, je ferre au mauvais moment. On m’entend râler jusqu’au bout de la vallée.
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Récit
Eau douce
Je réarme mon second vairon et là, gros choc. Le combat commence et quelques minutes après je sors une belle fario des fontaines de 28 cm. La photo et vite à l’eau avec tout le respect du combat sur du 16/100ème qu’elle m’a offert. Le froid se fait sentir à travers les falaises. Je compte pêcher encore une demiheure. Au dernier moment, je me dis : Allez !!! Dernier lancer dans l’écume et tu rentres. Je lance le vairon le long de la roche afin qu’il glisse dans l’eau sans éclaboussure et sans le meurtrir. Je le suis des yeux tout en le travaillant. Une ombre sombre sort du rocher pour venir se saisir de ce dernier qui était semble-t’il à son goût. Je me souviens alors de mon oncle Nono qui me disait enfant de la laisser se régaler. Et ferrage. Elle est pendue. Droite, gauche, en profondeur pour chercher les arbres morts emportés par les crues. Elle est bien combative. Le moulinet siffle tout en gardant une tension. Le combat dure bien dix minutes avant de savourer ma prise. Celle là, je la garde. La dernière de la session. Sa saveur sera d’autant plus puissante qu’elle sera la seule de la journée. 33 cm pour cette rivière c’est
un très beau poisson. La pêche de la truite doit changer pour que nos rivières vivent et se repeuplent. Le No Kill ne doit pas être obligatoire, mais fortement conseillé. Pêcher raisonnablement me semble beaucoup mieux. Une truite qui saigne ne survit pas. Pensez à utiliser des hameçons sans ardillons ou en les écrasant avec une pince. Des numéros plus gros (pour qu’elles ne les engament pas). Enfin pensez à empêcher les truitelles de se jeter sur les cuillères.
Ma journée sera splendide et je remercie encore le propriétaire de cette vallée de nous laisser encore parcourir ses rives, en toute tranquillité.
Une fois ma session terminée, il est temps de rentrer car le trajet du retour s’annonce bien long sur les sentiers avant de retrouver plus haut la voiture sur la place du village. Le propriétaire m’y attend. Et là, nous entamons des souvenirs de pêche. Des histoires du vieil Antoine, le record de la rivière (un monstre qui aura cassé toutes les lignes sans être capturé) , des bredouilles suivies d’un bon digestif au village. La vie de la montagne quoi !!! Respectez la nature, elle vous le rendra...
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Fly RockRock-fishing Technique ous connaissez certainement déjà le principe du Eging, technique de recherche des calamars et autres animaux marins munis de tentacules.
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Rien n’empêche également d’attirer une seiche ou un calamar sur un gros streamer, puis de mettre à la place un petit streamer pour arriver à le ferrer.
Cela se fait généralement avec des calamarettes, sortes de leurres durs généralement sans bavette et munis d’un ou plusieurs paniers.
Une fois votre stratégie mise au point, vous n’avez plus qu’à arpenter, si possible à vue, dans une eau calme, cristalline, et pourquoi pas éclairée, à la recherche de vos octopodes préférés. Les ports, le long des roches, et pourquoi pas en plage.
Ces paniers, sortes de couronnes de piquants sans ardillons, permettent, grâce à leur finesse de crocher les tentacules, et grâce à leur nombre important, de ne pas s’ouvrir. En effet, généralement, plusieurs de ces sortes d’hameçons qui composent le panier, se piquent, et le poids de la bête est donc réparti sur plusieurs, ce qui évite toute décroche. Comment faire alors à la mouche pour obtenir une même efficacité, ou approchante ? C’est là tout l’art de cette nouvelle façon d’aborder cette pêche que nous nommerons le « Eging Fly Fishing ». Certains confectionnent des mouches spécialement en vue des calamars ou seiches, généralement avec un hameçon double. Peut être que quelqu’un de bricoleur pourra en confectionner une en récupérant un petit panier. Il y a cependant une autre façon de procéder. En partant du principe qu’un petit hameçon fin de fer aura une meilleure pénétration dans une tentacule qu’un hameçon plus grand ou de section plus épaisse, on peut alors confectionner ou utiliser des streamers qui soient équipés d’un hameçon simple en n°6 voire 8, et fins de fer.
Eging Fly-fishing Cyril Cousinié
La dandine, ou juste laisser filer au fond, puis de brusques tirées, vous permettront de décider ces prédateurs. Vous pouvez imiter soit la nage d’un poissonnet, soit celle d’une crevette, presque immobile mais capable de brusques accélérations. Dans tous les cas, je sais d’expérience que les seiches ne résistent pas à un grand streamer (10 cm) blanc que l’on ira agiter sous un lampadaire ! Si la sensation de lourdeur se fait sur votre canne, c’est le signal. Suivant le streamer que vous avez utilisé, ce sera le moment d’essayer un premier gros ferrage. On ferrera « à la japonaise » ! En effet, c’est tout l’intérêt de pratiquer le Eging avec nos cannes à mouche, qui, comme nous l’avons vu dans le magazine précédent, nous permettent de faire un peu de fly rock-fishing. Elles sont souples, on peut donc y aller vraiment fort, afin de piquer un tentacule, sans pour autant avoir peur de l’arracher ou de déchirer. Cela facilite également le no-kill ! Ainsi il est possible de piquer calamars et seiches, à la mouche, avec de superbes sensations qui décupleront votre plaisir !
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L aurentins.com Laurentins.com
EPILOGUE
C’est déjà fini ! Toute l’équipe laurentins.com espère que vous avez pris autant de plaisir à découvrir ce numéro que nous en avons eu à le réaliser. L’aventure continue ! Nous allons faire notre possible pour continuer ce magazine et vous présenter un troisième numéro. Cela demande du travail, que nous réalisons sur notre temps libre. Nous sommes bien sûr ouverts aux coups de pouce, avis aux passionnés ! A bientôt !
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