Daguerreotypes. Les premières images photographiques de l’Europe

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Daguerreotypes Les premières images photographiques de l’Europe

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1. PRÉSENTATION DU PROJET 2. RÉPERTORIER ET PARTAGER L’INFORMATION 2.1 La Daguerreobase, genèse du projet 2.2 Objectifs et moyens 2.3 Daguerreobase.org, un site multilingue 2.4 Exposition virtuelle 2.5 Les partenaires 2.6 Appel à contribution 3. QU’EST-CE QU’UN DAGUERRÉOTYPE? 3.1.Histoire et contexte 3.1.1. Un procédé "précis, détaillé et net" 3.1.2. Une diffusion rapide 3.1.3. Améliorations du procédé 3.1.4. Les premiers clients 3.1.5. La Grande-Bretagne: un cas à part 3.1.6. Sujets 3.1.7. Concurrence 3.2.Les caractéristiques du daguerréotype 3.2.1. La plaque daguerrienne 3.2.1.1 Tailles standard 3.2.1.2 Poinçons: argenteur et titre en argent 3.2.1.3 Polissage 3.2.1.4 Découpe des plaques

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3.2.1.5 Formation de l‘image 3.2.1.6 Couleur 3.2.2 L’écrin, un élément indissociable 3.2.2.1 L’écrin européen 3.2.2.2 L’écrin anglo-américain 3.2.2.3 Les cadres

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4. LE MANUEL DAGUERRE 4.1 Étape 1: "Il faut commencer par bien polir [la plaque]" 4.2 Étape 2: "Il faut laisser [la plaque] jusqu’à ce que la surface de l’argent soit couverte d’une belle couche jaune d’or." 4.3 Étape 3: "Il ne reste qu’à ouvrir le diaphragme de la chambre noire et à consulter une montre pour compter les minutes." 4.4 4.4 Étape 4: "L’empreinte de l’image de la nature existe sur la plaque, mais elle n’est pas visible." 4.5 Étape 5: "Le mercure qui dessine les images est en partie décomposé, il adhère à l‘argent […]."

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5. CONSERVER ET RESTAURER LES DAGUERRÉOTYPES 5.1 Principes généraux 5.2 Plaques nues 5.3 Vulnérabilités 5.3.1 Altérations mécaniques 5.3.2 Altérations chimiques 5.3.3 Altérations biologiques 5.4 Nettoyage 5.5 Restaurateurs de photographies/ateliers de conservation-restauration en France

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6. HISTOIRES COURTES DE DAGUERRÉOTYPES

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7. BIBLIOGRAFIE

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Image de couverture: Nature-morte dans le studio, Louis-Jaques-Mandé Daguerre, 1939, avant la publication du procédé. National Heritage Institute CR, Kynžvart Castle

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1. Présentation du projet La Daguerreobase est un nouveau projet pour le patrimoine photographique européen dont l’objectif est de répertorier 25 000 daguerréotypes issus de collections publiques et privées ainsi qu’une sélection de ressources documentaires, au sein d’une base de données multilingue et accessible en ligne sur www.daguerreobase.org. Pour mener à bien ce projet d’envergure, 17 partenaires issus de 13 pays européens se sont associés pour définir un mode de description commun des objets, créer et alimenter la base, ainsi qu’inviter de nouveaux participants à venir l’enrichir. La Daguerreobase représentera une contribution importante à Europeana, puisqu’une partie de son contenu sera accessible sur Europeana.eu, le portail et la bibliothèque numérique du patrimoine culturel de l’Union européenne. Le procédé au daguerréotype est le premier procédé photographique (1839-1865) utilisé commercialement dans l’histoire de la photographie. L’image, à la fois positive et négative, est réalisée directement sur la plaque de cuivre argentée exposée dans l’appareil photographique. Les daguerréotypes européens sont relativement peu nombreux et dispersés dans de multiples collections publiques et privées. La Daguerreobase offrira un lieu privilégié de partage, de savoir et de recherche autour des premières photographies d‘Europe. Le Musée de la Photographie de la province d‘Anvers (FotoMuseum Provincie Antwerpen - FoMu) est le coordinateur du projet, les autres membres du consortium sont: Stichting Nederlands Fotomuseum (Pays-Bas), Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris (France), Stadt Köln (Allemagne), Landshauptstadt Dresden (Allemagne), Ministère de la Culture (Luxembourg), Institut for Papierrestaurierung Schloss Schonbrunn Mag. Markus Klaszund Mitgesellschafter – IPR (Autriche), Suomen Valokuvataiteen Museon Saatio Stiftelsen – Stiftelesen for Finlands Fotografiska Museum Foundation Finnish Museum of Photography - SVM FMP (Finlande), Nasjionalbiblioteket (Norvège), Universitet i Bergen (Norvège), Picturae BV (Pays-Bas), e-David (Belgique), SMP di Sandra Maria Petrillo (Italie), Museum Conservation Services (Royaume-Uni de Grande-Bretagne), Narodni Technicke Muzeum (République Tchèque), Universitat Politecnica de Valencia (Espagne),

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Det Kongelige Bibliotek, Nationalbibliotek og Kobenhavns Universitetsbibliotek (Danemark). Le projet, initié le 1er novembre 2012, se poursuivra jusqu’à fin juillet 2015. Il est soutenu financièrement par "I.C.T. Policy Support Programme" qui fait partie du "Competitiveness and Innovation framework Programme" de la Communauté européenne.

Louis-Jacques-Mandé Daguerre (18 November 1787 – 10 July 1851)

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2. Répertorier et partager l’information 2.1 La Daguerreobase, genèse du projet Suite à l‘étude d‘un grand nombre de daguerréotypes, le département de conservationrestauration du Musée de la Photographie des Pays-Bas (Nederlands Fotomuseum – NFM) créé la première version de la Daguerreobase en 2004. Il s‘agit d‘une base de donnée conçue spécifiquement pour décrire précisément les daguerréotypes. Une application en ligne permettant le partage des données est lancée en 2009. Cette initiative ne concerne alors que les Pays-Bas. En 2012, le Musée de la Photographie de la province d‘Anvers (FotoMuseum Provincie Antwerpen - FoMu) et le NFM rassemblent un large consortium européen qui présente avec succès une demande de financement auprès de l‘Europe. L‘objectif est de remodeler et de développer la Daguerreobase existante de manière à y intégrer les daguerréotypes des autres pays d‘Europe, et d‘en faire un outil de connaissance et de recherche au niveau européen.

2.2 Objectifs et moyens L‘objectif phare de la Daguerreobase est de réunir 25,000 daguerréotypes ainsi que 6,500 pages de littérature historique issus d‘institutions publiques ou de collections privées européenes au sein d‘une base de données commune et multilingue. Pour y parvenir, la Daguerreobase s‘appuie sur la mise en synergie des compétences des différents partenaires (Best Practice Network), afin notamment d‘élaborer une base de données adaptée et performante, de l‘alimenter en images et en descriptions de qualité, et de mener des opérations de diffusion pour faire connaitre le projet et inviter de nouveaux participants à y contribuer. La volonté est affirmée d‘impliquer non seulement les institutions publiques telles que les musées, les archives et les bibliothèques, mais également les institutions privées, les collectionneurs et les particuliers. Les partenaires travaillent sur un ou plusieurs chantiers spécifiques tels que la mise en place d‘une terminologie commune, l‘élaboration d‘un guide pour la description

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et la numérisation des daguerréotypes, la question des droits d‘auteurs ou celle de la pérennité de la Daguerreobase une fois le projet arrivé à son terme. Tous s‘engagent à diffuser les outils et les avancées du projet via leur réseau professionnel et le site internet de la Daguerreobase www.daguerreobase.org. Une des finalités importante de la Daguerreobase est d‘enrichir Europeana, le portail de la bibliothèque numérique du patrimoine culturel européen Europeana.eu, en y intégrant une partie des images et des descriptions de l’ensemble des daguerréotypes présents sur la Daguerreobase.

2.3 Daguerreobase.org, un site multilingue Le site internet www.daguerreobase.org est à la fois une base multilingue d‘enregistrement des données sur les daguerréotypes et une plateforme éducative ouverte à tous. Des manuels d’utilisation pour entrer, numériser, décrire et enregistrer des daguerréotypes dans la base seront à mis à disposition des utilisateurs dans 9 langues différentes. Y sont consultables les images et les descriptions des daguerréotypes via un moteur de recherche (par collection, pays, sujets, auteurs etc.), la littérature historique, et l’actualité des évènements et des publications autour du daguerréotype.

2.4 Exposition virtuelle 2014 fêtera les 175 ans de l‘invention du daguerréotype. Pour célébrer cet évènement, la Daguerreobase et Europeana s‘associent pour monter une exposition virtuelle rassemblant une sélection des plus beaux daguerréotypes présents sur la Daguerreobase, qui sera visible sur leur site respectif: www.daguerreobase.org et Europeana.eu.

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2.5 Les partenaires Le Consortium, qui réunit 17 partenaires, est constitué de grandes institutions publiques (musées, bibliothèques, archives, université), d‘ateliers de conservationrestauration spécialisés en photographie et de partenaires techniques.

Coordinateur: BELGIUM - Fotomuseum Provincie Antwerpen (FoMu) SITE WEB: www.fomu.be Fondé en 1965 à Anvers, le FotoMuseum (FoMu) est en Belgique le musée le plus important consacré à la photographie historique et contemporaine. Associé à l‘origine au musée des Arts Décoratifs de la Province d‘Anvers, le département de la photographie, désormais autonome, rejoint en 1986 le bâtiment actuel. Enrichi au fil des ans par de nombreux dons et acquisitions, le musée rassemble en 50 ans une collection d‘envergure internationale, rassemblant entre autres la collection Michel Auer, les archives et la bibliothèque de l‘Association Belge de Photographie, la collection Agfa Gevaert, Agfa Historama (Cologne) ainsi que la collection Fritz L. Grüber. Le FoMu conserve un fonds constitué d‘environ 32 000 publications historiques et contemporaines, 750 000 photographies (positifs et négatifs) et 23 000 équipements photographiques divers. La collection d‘appareils photographiques, de par sa taille et sa diversité, est unique. Le fonds photographique rassemble des œuvres du 19ème au 21ème siècle dont 183 daguerréotypes. Partenaires: AUTRICHE - Institut für Papierrestaurierung Schloß Schönbrunn (IPR) SITE WEB: www.papier-restaurierung.com En 1995, six restaurateurs d‘art graphique hautement qualifiés, persuadés qu‘un travail en équipe leur permettrait d‘accomplir leur mission de manière plus efficace, ont réuni leurs talents pour fonder l‘Institut pour la Conservation du Papier Schloß Schönbrunn (IPR). L‘Institut, en tant que société civile, conformément au code civil autrichien, est l‘atelier de restauration privé le plus important d‘Autriche. Il intervient dans tous

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les domaines de la restauration du support papier, comme la restauration d‘œuvres graphiques historiques et modernes, de livres, de photographies ou de papiers peints. BELGIQUE - eDAVID (eDAVID) SITE WEB: www.eDAVID.be En Flandres, la recherche sur la sauvegarde à long terme de données électroniques ayant une valeur avérée a débuté en 2000 avec le projet DAVID. Les partenaires du projet, les Archives de la ville d‘Anvers et le KU Leuven Interdisciplinary Centre for Law and ICT (ICRI) ont poursuivi leur travaux de recherche au Centre d‘Expertise DAVID (eDAVID vzw). Chez eDAVID la conservation à long terme d‘archives numérisées et d‘enregistrements numériques a été développée de manière poussée ainsi que d‘autres sujets de recherche proches comme la gestion ou le dépôt d‘archives numériques. REPUBLIQUE TCHEQUE - Národní technické museum (NTM) SITE WEB: www.ntm.cz Le Musée National des Techniques a le statut de musée central de la république Tchèque. C‘est une institution scientifique regroupant des fonctions de documentation, d‘exposition, de méthodologie et d‘information. Ses activités reposent sur la collection, constituée à la mémoire de la nation. Cette collection est composée d‘environ 56 000 articles déposés dont des pièces uniques comme les instruments astronomiques utilisés par Tycho Brahe au 16ème siècle, la première voiture tchécoslovaque ou encore de très anciens daguerréotypes. Les collections sont présentées au public sous forme d‘expositions permanentes et temporaires, mais aussi par le biais de programmes éducatifs et professionnels. DANEMARK - The Royal Library, The National Library and Copenhagen University Library (KBDK) SITE WEB: www.kb.dk La Bibliothèque Royale organise des expositions, des concerts, des évènements littéraires et autres activités culturelles complémentaires du service de la bibliothèque. Le Musée National de la Photographie fait partie de la Bibliothèque Royale qui conserve la collection nationale de photographies, constituée d‘environ 10 millions de photographies (positifs et négatifs).

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Parmi celles-ci, la collection de daguerréotypes est la plus importante des pays d‘Europe du Nord. L‘atelier de restauration de la bibliothèque est spécialisé dans tous les types de matériaux d‘archives et de bibliothèques et travaille pour la conservation de la collection de la bibliothèque et d‘autres institutions. FINLANDE - The Finnish Museum of Photography (FMP) SITE WEB: www.valokuvataiteenmuseo.fi Le Finnish Museum of Photography est un musée national spécialisé dans la photographie qui encourage et soutient l‘art et la culture photographiques finlandais. Le musée a été fondé à l‘initiative de plusieurs organisations photographiques en 1969 et est soutenu par la Fondation pour le Musée Finlandais de la Photographie. Il organise des expositions autour de la photographie contemporaine finlandaise et étrangère, ou de l‘histoire de la photographie. Le service pédagogique soutient les expositions en produisant des projets d‘enseignement destinés à un public varié. La collection met l‘accent sur l‘art photographique contemporain finlandais. Du point de vue national, le FMP possède une expertise significative dans le domaine de la conservation et la restauration des photographies. FRANCE - Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris (ARCP) SITE WEB: arcp.paris.fr Créé en 1983 au sein du département des Affaires Culturelles de la Ville de Paris, l‘Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris met en œuvre la politique de conservation et de valorisation des fonds photographiques de la Ville - soient prés de 8 millions de photographies, conservées dans ses musées, bibliothèques et archives - et peut également intervenir pour d‘autres institutions culturelles françaises ou étrangères. L’ARCP, dirigé par Anne Cartier-Bresson, est composé de cinq sections – régie, conservation préventive, conservation curative et restauration, reproduction et documentation – et propose de nombreux services: études de collection, préconisations de conservation, restauration de photographies historiques ou contemporaines, préparation des œuvres à la numérisation, reproduction de négatifs et tirages originaux, assistance technique et contrôle des conditions

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environnementales lors d’expositions, commissariat d’exposition, etc. L’ARCP contribue aussi à l’avancée de la recherche et à la diffusion des connaissances dans le champ de la conservation-restauration des photographies, en France et à l’étranger, à travers la participation à des colloques internationaux, l’enseignement, l’accueil de stagiaires, l’ouverture de son centre de documentation aux chercheurs. ALLEMAGNE - Museum Ludwig / Stadt Köln (MLK) SITE WEB: www.museum-ludwig.de Le musée Ludwig est un des musées allemands les plus importants dédiés à l‘art moderne et contemporain. Le bâtiment a été construit en 1986 pour abriter la donation d‘art moderne de Peter et Irène Ludwig. Il abrite également la plus remarquable collection de Pop Art conservée en dehors des USA, ainsi qu‘une collection d‘artistes Expressionnistes et d‘autres représentants notables du Modernisme Classique légués à la ville de Cologne par le docteur Josef Haubrich en 1946. Aujourd‘hui le musée est la troisième collection au monde concernant les œuvres de Picasso et représente tous les courants artistiques majeurs des 20ème et 21ème siècles. L‘acquisition de la Collection L. Fritz Gruber en 1977 est à l‘origine de la collection photographique. Cette dernière s‘étend des débuts de la photographie à la fin du 20ème siècle - et comprend 550 daguerréotypes dont la majeure partie provient des collections Stenger et Lebeck, mais aussi des objets concernant l‘histoire culturelle de la photographie. ALLEMAGNE - Technische Sammlungen Dresden, Dresden (TSD) SITE WEB: www.tsd.de Le Technische Sammlungen de Dresde a été créé en 1966 en tant que Musée des Polytechniques pour promouvoir l‘enseignement technique notamment dans la région de Dresde. En 1993 le musée déménage dans le Ernemannbuilding, ancien siège social de la Heinrich Ernemann AG. Cette usine fut l‘un des leaders mondiaux dans la technologie de la photographie et du cinéma au tout début du vingtième siècle, suivie plus tard par d‘autres fabricants d‘appareils photographiques. Le musée actuel se définie comme un Musée de la Technologie des Média et de la Communication et regroupe la Math Land of Adventure, le Centre d‘Expérimentation et le Centre de la Photographie de Dresde.

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Le musée présente de nombreux trésors concernant l‘histoire de la photographie et la technologie du cinéma, des ordinateurs, des calculatrices et des machines à écrire ainsi que des médias audiovisuels. C‘est une des collections photographiques régionales les plus importantes, elle conserve de nombreux daguerréotypes. ITALIE - SMP Sandra Maria Petrillo (SMP) SITE WEB: www.smp-photoconservation.com Fondé en 2010 par Sandra Maria Petrillo, SMP est dédié à la conservation et la restauration des photographies historiques et contemporaines. SMP intervient aussi bien dans le cadre d‘études sur les conditions de conservation de collections publiques, que de conseils et d‘interventions pour des collections privées. Le studio propose également des ateliers ayant pour thème l‘histoire de la photographie, l‘identification et la conservation des matériaux photographiques. Sandra Maria Petrillo est l’auteure de plusieurs articles sur les techniques de la photographie historique et la conservation des matériaux photographiques. Elle enseigne la conservation des matériaux photographiques à l‘université de Rome, Tor Vergata, et écrit pour la revue Kermes -

La rivista del restauro une rubrique sous le titre Materia Photographica consacrée à des sujets scientifiques liés au domaine de la restauration et de la conservation des photographies. LUXEMBOURG - Ministère de la Culture - Centre National de l’Audiovisuel (CNA) SITE WEB: www.cna.lu / www.steichencollections.lu Le Centre National de l’Audiovisuel (CNA) est un institut culturel placé sous l’autorité du Ministère de la Culture du Luxembourg. Ses missions sont la sauvegarde, la mise en valeur et la promotion du patrimoine audiovisuel et photographique luxembourgeois. Le CNA a été créé en 1989 comme une archive accessible au public. Sa collection photographique est aujourd‘hui constituée de plus de deux cents mille documents. On y trouve aussi bien des photographies historiques et contemporaines que des documents présentant un intérêt socioculturel et historique pour le Luxembourg. Les deux collections Steichen du Musée d‘Art Moderne font partie du patrimoine national du Luxembourg. En 2007, le CNA a investi un nouveau bâtiment, op der Schmelz, comprenant une galerie d‘exposition, deux écrans de cinéma, une bibliothèque et une

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médiathèque, des studios (son et prise de vue) ainsi qu‘une réserve pour conserver les photographies et les films. NORVEGE - Nasjonalbiblioteket (NB) SITE WEB: www.nb.no La Bibliothèque Nationale de Norvège est parmi les principales sources de connaissance sur la Norvège, les norvégiens et les sujets qui touchent à la Norvège. Elle constitue, préserve et rend accessible des collections variées dans tous type de média, dont des documents imprimés, des radiodiffusions publiques, de la musique, des photographies, des films et des documents numériques. La Bibliothèque est responsable de la gestion du dépôt légal au niveau national. Outre sa fonction de centre de recherche, la Bibliothèque Nationale est une institution culturelle. Par la coopération qu’elle met en place auprès de bibliothèques locales, d‘archives, de musées, et d‘institutions liées à l‘enseignement, à la recherche, aux médias et aux arts, la structure développe et offre continuellement de nouveaux services destinés au grand public. Dans le cadre du développement de sa collection numérique, ainsi que de son expertise en matière de recherche et de diffusion de l’information, la Bibliothèque Nationale développe continuellement ses services et ses domaines de responsabilité. NORWEGEN - Universitetet i Bergen (UiB) SITE WEB: www.uib.no La collection de photographies fait partie du Département des Collections de la Bibliothèque Universitaire de l‘Université de Bergen. Le département regroupe des collections provenant de la bibliothèque du Musée de Bergen, l‘une des plus anciennes institutions norvégiennes, datant de 1825. La collection de photographies remonte au début des années 1960 et est aujourd‘hui l‘une des plus riches et des plus influentes en Norvège, comprenant les archives complètes de Knud Knudsen, photographe pionnier entre 1864 et 1900, et de la compagnie qui lui a succédée. Marcus Selmer était un daguerréotypiste important à Bergen, où il a installé le premier studio photographique. UiB représente la Bibliothèque Universitaire de Bergen, le Musée de la Ville de Bergen et le Musée de l‘Université de Bergen.

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ESPAGNE - Universitat Politècnica de Valencia (UPV) SITE WEB: www.upv.es Universitat Politècnica de València (UPV), Espagne, créée en 1971, est une institution publique dédiée à l‘enseignement, à la recherche et au développement (R&D). Elle comprend 36,000 étudiants, une équipe d‘enseignement constituée de 2,850 personnes, et une équipe administrative comptant 2,600 membres. UPV est la seconde université publique de la région de Valence et l‘une des pionnières en Espagne en matière de développement technologique et d‘innovation. Lemfc est un laboratoire de recherche qui fait partie de l‘Université. Il a été créé dans le cadre du MA de Photographie (www.masterfotografia.es) et est installé dans l‘Instituto de Diseño y Fabricación. Lemfc est constitué d‘une équipe multidisciplinaire qui consacre ses efforts à l‘étude du comportement et à la conservation des supports photographiques utilisés en photographie contemporaine. Actuellement, Lemfc finance deux projets de recherche: des tests de vieillissement accéléré sur le matériel moderne utilisé en photographie et le développement du Test d‘Activité Photographique (PAT). De plus, Lemfc développe un annuaire des collections photographiques en Espagne (www.dfoto.info). PAYS -BAS - Stichting Nederlands Fotomuseum (NFM) SITE WEB: www.nederlandsfotomuseum.nl Le Nederlands Fotomuseum fondé en 2003 est le résultat de la fusion des Nederlands Fotoarchief (NFA), du Nederlands Foto Instituut (nfi), et du Nationaal Fotorestauratie Atelier (NFrA), atelier de restauration spécialisé dans les matériaux photographiques. Le Nederlands Fotomuseum conserve une collection significative d‘archives de photographes néerlandais, soient environ 3,5 millions de photographies (positifs et négatifs) ainsi qu‘une vaste collection dédiée à la littérature photographique. Le NFM organise des expositions temporaires nationales et internationales et abrite un atelier de restauration de photographies bien équipé qui traite les collections du musée, mais intervient aussi sur d‘autres collections publiques ou privées. L‘atelier est spécialisé dans la conservation et la restauration des daguerréotypes, et a développé la première version de la base de données sous FilemakerPro, avec la coopération de la George Eastman House, Rochester, NY.

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Dans ce projet, le NFM partage le rôle de coordination en agissant comme coordinateur technique et en guidant la réalisation et le développement de la nouvelle Daguerreobase. PAYS -BAS - Picturae BV (PIM) SITE WEB: www.picturae.com Picturae BV a été fondé en 1997 à Heiloo, aux Pays-Bas, et offre un large éventail de services au secteur du patrimoine. Nous numérisons tout type de collection patrimoniale, incluant des documents sur papier, des tirages et des négatifs photographiques, des peintures de grand format, des cartes, et du matériel audiovisuel. Nos clients utilise Memorix Maior, le logiciel de gestion informatique que nous avons développé. D‘autre part, nous créons des sites web pour la présentation publique de patrimoine numérique et offrons des services d‘hébergement et de stockage des données. Le bureau principal de Picturae est localisé aux Pays-Bas; nous avons aussi des succursales en Belgique et en France. Picturae a plus de vingt ans d‘expérience. Au fil des ans, nous avons développé une clientèle variée, dans divers pays, incluant Magnum Photos, World Press Photo, et de nombreux autres. Picturae a construit le premier site web Daguerreobase www.daguerreobase.org pour le Nederlands Fotomuseum, Rotterdam. ROYAUME-UNIS - Museum Conservation Services Ltd (MCS) SITE WEB: www.paperconservation.co.uk Museum Conservation Services Ltd. est une compagnie privée, financée à l‘origine par le gouvernement britannique, par le biais d‘une œuvre caritative. Depuis sa privatisation en 1995, MCS s‘est installé dans l‘Imperial War Museum à Duxford, juste à coté de Cambridge. MCS est constitué de restaurateurs spécialisés qui offrent leur expertise dans le domaine des arts graphiques et de la photographie à des clients publics et privés en Grande-Bretagne et à l‘étranger. MCS a restauré plusieurs ensembles notables de daguerréotypes dont 125 appartenant à la Fondation Ruskin (Bibliothèque Ruskin, Université de Lancaster), les daguerréotypes de Girault de Prangey appartenant au Qatar Museums Authority et les daguerréotypes de la famille de Richard Beard (qui a acheté à Daguerre le brevet anglais sur le daguerréotype).

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2.6 Appel à contribution La Daguerreobase recherche continuellement de nouveaux contributeurs publics ou privés pour alimenter la base existante. Si vous possédez des daguerréotypes, consultez le site www.daguerreoabase.org ou contactez-nous directement pour connaitre la marche à suivre. Information: info@daguerreobase.org

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Daguerreotype de Justina Wilhelmina Blom (1832-1916), c. 1855, Carl Rensing, CER1-NFM

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3. Qu’est-ce qu’un daguerréotype? 3.1 Histoire et contexte Le daguerréotype a été le premier procédé photographique utilisé commercialement. Présenté devant l‘Académie des sciences à Paris le 7 janvier 1839, il porte le nom de Louis-Jacques-Mandé Daguerre (1787-1851), qui en est l’inventeur avec Nicéphore Niepce (1765-1833). La plaque daguerrienne est constituée d’une plaque de cuivre recouverte d’une fine couche d‘argent sur laquelle apparaît une image à la fois négative et positive. D‘une grande fragilité, elle est placée dès l‘origine dans un écrin protecteur.

3.1.1 Un procédé "précis, détaillé et net" "Précis, détaillé et net", ainsi est décrite l‘invention de Louis-Jacques-Mandé Daguerre dans la presse de 1839. La netteté et l‘abondance de détails donnaient l‘illusion aux observateurs que ce qu’ils observaient n’était pas la représentation de la réalité mais

Rectoe verso d’une plaque daguerrienne, François-Victor Hugo (1828-1873), Charles et Victor Hugo devant la serre de Marine Terrace, avant le 11 mai 1853, format plaque 11 x 8 cm, © Maison Victor Hugo, MVHP-PH-2556, Paris

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la réalité elle-même. La France et l’Angleterre, marquées par la Révolution industrielle, étaient demandeurs d’images illustrant la réalité changeante de l’époque. C‘est également dans ces pays, les plus développés sur le plan de l’industrialisation, de la production et du commerce, que le matériel nécessaire à la réalisation d‘images photographiques était disponible. Ainsi est-il naturel que la photographie y ait pris naissance.

3.1.2 Une diffusion rapide Avant même que le manuel de Daguerre ne soit traduit et que les premiers appareils et kits de matériels soient disponibles à Paris, nombreux sont ceux qui se sont essayés à la réalisation d’images photographiques. La diffusion de ce médium révolutionnaire fut très rapide. Introduit dans un grand nombre de pays européens en 1839 et au début de l’année 1840, Samuel Morse présente le procédé aux États-Unis où il est reçu avec beaucoup d‘enthousiasme, et où il perdurera plus longtemps qu‘en Europe - jusqu‘au début des années 1860.

3.1.3 Améliorations du procédé La principale contrainte pendant cette première période du procédé était la longueur des temps de pose, imposée par la faible sensibilité des plaques et le peu d’ouverture de diaphragme des objectifs. Les prises de vues ne pouvaient être réalisées qu’en extérieur ou depuis une fenêtre haut placée. Les temps d‘exposition s’étendaient de cinq à trente minutes selon les conditions météorologiques et le moment de la journée. La fragilité des plaques et l’absence de couleur étaient également perçues comme des handicaps. Parallèlement, des scientifiques et des ingénieurs mettent au point des améliorations importantes entre 1839 et 1840, appuyés par des hommes d‘affaires qui ont vite perçu le potentiel commercial de ce nouveau procédé.

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Quelques améliorations importantes: Virage à l‘or Le virage à l’or de L. A. H. Fizeau renforce les contrastes et le modelé et rend l’image plus résistante. Il devient partie intégrante du procédé à partir de 18413. Cette opération consiste à immerger la plaque dans une solution réchauffée de chlorure d‘or après qu‘elle ait été fixée.

Sensibilité de la plaque à la lumière et luminosité des objectifs - En mai 1841, F.J. Claudet accroît considérablement la sensibilité de la plaque à la lumière en ajoutant une seconde étape à la sensibilisation aux vapeurs d’iode de Daguerre, consistant à soumettre la plaque aux vapeurs d’un autre halogène, le brome ou le chlore. - Des aménagements à l‘intérieur du studio, tels que des miroirs pour rediriger la lumière et du verre bleu aux fenêtres (la couche sensible à la lumière était plus sensible à la lumière bleue), permettent de réduire les temps de pose. - En 1840, Chevalier conçoit un objectif achromatique lumineux avec une focale courte, premier objectif élaboré spécialement pour la photographie1. - Le premier objectif d’une précision mathématique et à large ouverture de J. Petzval constitue une autre avancée importante. Ils étaient fabriqués par la société d’optique Voigtländer avec les chambres photographiques correspondantes. Ces améliorations techniques ont permis d’abaisser le temps d‘exposition à moins d’une demi-minute et ont rendu la pratique du daguerréotype plus aisée et plus versatile.

Polissage Plusieurs autres améliorations ont suivies, notamment celles relatives à la préparation de la plaque. Dans la première moitié des années 1840, il devient possible de galvaniser des plaques, un processus par lequel une couche d‘argent de grande pureté est déposée sur la plaque de cuivre au moyen d‘un courant électrique. Le polissage parfait de la plaque est ensuite réalisé à l’aide d’un matériel spécifique. Les lignes clairement visibles du polissage manuel cèdent la place aux lignes moins visibles réalisées à l’aide de ces nouveaux outils.

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3.1.4 Les premiers clients De nombreux studios de portrait ouvrent leurs portes. Selon l‘équipement utilisé, le matériel, la taille des plaques et la quantité de lumière, les temps d‘exposition varient entre 15 à 25 secondes. La clientèle est principalement constituée de l’aristocratie ou bien de familles récemment enrichies grâce au développement économique. Le portrait photographique est alors un moyen de mettre en valeur un statut nouvellement acquis. Les modèles posent souvent dans un décor constitué de beaux meubles et d’accessoires précieux. Ils se tenaient assis sur une chaise pourvue d’une structure métallique soutenant leur cou, ce qui leur permettait de rester immobiles pendant toute la durée de l‘exposition. La forte demande de la bourgeoisie pour les portraits conduisit au succès rapide et considérable du daguerréotype en Europe et aux États-Unis. La concurrence entre photographes entraina une baisse des prix et les daguerréotypes ont été produits en grande quantité.

3.1.5 La Grande-Bretagne: un cas à part En Angleterre, l‘introduction du daguerréotype suit un cours très différent. Daguerre y fait breveter son procédé avant que le gouvernement français n’en fasse don au reste du monde. Claudet achète une licence à l’agent Miles Berry2. Richard Beard achète ensuite le brevet directement à Daguerre, d’où un conflit entre les deux hommes. L’achat d’une licence à R. Beard était si prohibitif que le nombre de licenciés est resté très limité en Grande-Bretagne jusqu‘à l’expiration du brevet en 1853.

3.1.6 Sujets Bien que le portrait soit resté le genre le plus représenté, le daguerréotype a également été utilisé pour enregistrer des images de nature variée, telles que des vues d’architectures, de paysages, des mises en scènes ou des événements exceptionnels.

3.1.7 Concurrence En Angleterre, William Henry Fox Talbot invente presque simultanément au daguerréotype le calotype et le tirage sur papier salé. Malgré l‘impact décisif de ce procédé reproductible négatif-positif sur l’histoire de la photographie, celui-

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Regent Street Quadrant, Antoine F. J. Claudet (after 1851), Michael G. Jacob Collection

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ci a dû initialement céder la place au daguerréotype, lui-même non reproductible. L‘avantage du daguerréotype est qu’il satisfait à la demande de représentations hautement détaillées et parfaitement nettes de la réalité, contrairement aux procédés sur support papier. Au cours des années de 1840, la plupart des désavantages du tirage sur papier salé vont cependant être progressivement résolus. Un des enjeux clé était d’obtenir des négatifs plus nets et plus transparents, ce qui est partiellement obtenu grace à la technique du cirage des négatifs papiers. La netteté de l’image positive est également améliorée grâce à l’application de la substance sensible à la lumière en surface du papier plutôt qu’à cœur. Ainsi, au tournant des années 1850, Louis-Désiré BlanquartEvrard introduit le tirage sur papier albuminé où une fine d‘albumine est appliquée sur le support papier. Grace à ces améliorations, les photographes proposèrent de plus en plus d’effectuer des tirages sur papier aussi bien que des daguerréotypes.

Deux enfants assis sur une chaise, ambrotype, Photo Ls. Mauduit.. Les spectateurs inexpérimentés sont confrontés aux difficultés d’apercevoir la difference entre un daguerreotype et un ambrotype. Collection privée

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Etape déterminante, Frederick Scott Archer met au point en 1851 un procédé négatif basé sur la préparation d‘un liant humide au collodion couché sur une plaque de verre. Ce procédé pouvait facilement être combiné avec le tirage sur papier albuminé. En conséquence, le collodion humide supplante rapidement toutes les autres techniques de prise de vue, y compris le daguerréotype. L‘avènement du portrait cartede-visite en 1854 donne un essor décisif aux tirages sur support papier, et alors que la photographie continue à se développer de manière exponentielle, le daguerréotype, non reproductible, est rapidement abandonné.

Tirage sur papier albuminé, recto et verso / Nadar, Sarah Bernhardt, format carte album (image 14x10, 2cm,support 16,4 x 10,8 cm) / Musée Carnavalet – Histoire de Paris, CARPH9021. © Musée Carnavalet / RogerViollet

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3.2 Les caractéristiques du daguerréotype 3.2.1 La plaque daguerrienne 3.2.1.1 Tailles standard Dès le début du procédé au daguerréotype, la fabrication de plaques était standardisée. Les fabricants produisaient des tailles standard tout comme c’est le cas aujourd’hui pour les papiers, vendus en format A4, A3, etc. Un des formats les plus répandu pour les daguerréotypes européens est le 10,8 x 8,1 cm, aussi appelé quart de plaque. Format des plaques au 19ème siècle: •

Pleine plaque: 16,2 x 21,6 cm (6.5 x 8.5 inches)

Demi plaque: 10,8 x 16,2 cm (4.25 x 6.5 inches)

Tiers de plaque: 7,2 x 16,2 cm (2.75 x 6.5 inches)

Quart de plaque: 8,1 x 10,8 cm (3.25 x 4.25 inches)

Sixième de plaque: 7,2 x 8,1 cm (2.75 x 3.25 inches)

Huitième de plaque: 5,4 x 8,1 cm (2.1 x 3.25 inches)

Neuvième de plaque: 5,4 x 7,2 cm (2.1 x 2.75 inches)

3.2.1.2 Poinçons: argenteur et titre en argent L‘argenture était un procédé légalement réglementé et contrôlé. Les fabricants marquaient leurs produits avec des poinçons dans un ou plusieurs coins. Ils correspondent généralement au logo du fabricant et à un ratio indiquant l’épaisseur de la couche argentée. Bien que celui-ci soit souvent appelé “titre”, ce terme légal est normalement destiné à l‘argent massif, à l‘or ou au platine.

Tableau 1, Les tailles les plus communes des daguerreotypes européens

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Poinçon de Brassart , Vue générale recto et macro, Anonyme, François Belfroy 31 ans, format plaque 10,7 x 8 cm / Collection Roger-Viollet, ARCP50. © Collection Roger-Viollet / Roger-Viollet et ARCP Titre en argent, vue générale recto et macro / Anonyme, Portrait d’homme avec son fils, format plaque 10,6 x 8 cm / Collection Roger-Viollet, ARCP137.© Collection Roger-Viollet / ARCP

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3.2.1.3 Polissage Le photographe préparait généralement lui-même les plaques qu’il allait utiliser, et ce faisant y laissait des marques bien spécifiques. Dans le but d’obtenir une surface semblable au miroir, il polissait la plaque en utilisant un matériel spécialement conçu à cet effet. Cette opération est visible au travers du réseau de lignes parallèles extrêmement fines traversant la plaque. Pendant toute la phase de préparation, la surface de la plaque ne devait jamais être touchée; des systèmes de fixation étaient donc utilisés pour la maintenir en place. Ces systèmes ont souvent laissé des marques correspondant à des bords ou à des coins pliés. D’autres systèmes perforaient la plaque ou bien laissaient un motif indenté. L’ensemble de ces marques fournit des informations précieuses sur la manière dont la plaque a été préparée.

Exemple de coins pliés sur un daguerréotype et traces de polissage, vue générale recto et macro, Léon Riesener, Madame Riesener vue à mi-corps avec un voile noir et un diadème, 1842-1846, format plaque 12 x 9,5 cm, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, PPPH 00016. Petit Palais / Roger-Viollet et ARCP (poinçon)

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3.2.1.4 Découpe des plaques Certaines chambres photographiques n‘étaient pas adaptées aux tailles standardisées des plaques. Par exemple, un modèle viennois (par Voigtländer) utilisait des plaques circulaires. Le daguerréotypiste devait alors redécouper les plaques. Ceci explique pourquoi certaines ont un côté asymétrique ou un poinçon manquant.

Voigtländer Ganzmetallkamera (réplique de 1956) - 1840-1841 - FotoMuseum Provincie Antwerpen Chambre photographique pour plaques circulaires de diamètre 90 mm équipé d'un objectif Petzval, ouverture 1:3,7, f.149 mm

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3.2.1.5 Formation de l‘image Chaque daguerréotype est unique puisqu’il est créé par exposition directe de la plaque dans la chambre photographique. Cela signifie qu‘il n’existe aucun négatif à partir duquel de nouveaux positifs peuvent être obtenus. La plaque d’argent exposée est développée aux vapeurs de mercure. Les zones exposées sont constituées de particules microscopiques d‘un amalgame d‘argentmercure d‘apparence gris/blanc laiteux et mat, correspondant aux parties claires du sujet photographié. Les sels d’argent sensibles à la lumière dans les zones non exposées restent inchangés et sont éliminés au cours du fixage et du lavage. Dans ces zones, la surface miroitante de la plaque d’argent est visible. Quand un fond sombre est reflété par le daguerréotype, l‘amalgame reste blanc et les parties non exposées apparaissent noires.

Plaque stéréoscopique avec le portrait de Jozefina Nelsen. (c.1853-1865). Ici est rendu evident l'aspect negatif-positif de l'image daguerreinne. Photo par André F.J.Dupont - AMVC Letterenhuis, Antwerp

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Comparé à un tirage agrandi, le daguerréotype est d’une finesse de grain incomparable. L’observateur d‘aujourd‘hui découvre ainsi une image dont la résolution est exceptionnelle.

Résolution exceptionnelle du procédé, vue générale recto et macro, Anonyme, Vue panoramique du Pont-Neuf et des quais du Louvre, de l'Ecole et de la Mégisserie, 1845, format plaque 10,7 x 37,9 cm, Musée Carnavalet – Histoire de Paris, CARPH001827. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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3.2.1.6 Couleur La plupart des daguerréotypes sont monochromes. S’il est parfois possible de percevoir des couleurs, elles correspondent le plus souvent à une tonalité bleue visible dans des parties surexposées ou bien au résultat de l‘oxydation de l‘argent. Pour reproduire les couleurs, des pigments étaient délicatement appliqués aux endroits désirés. Les rehauts variaient d‘une touche légère ici et là – par exemple un fard rouge sur les joues ou la légère coloration d’un vêtement – à une colorisation plus poussée qui allait jusqu’à recréer des fonds atmosphériques de toutes pièces. Les bijoux étaient souvent retouchés avec de la peinture dorée ou bien un effet scintillant était obtenu par incision de la plaque argentée.

Daguerréotype colorié, vue générale recto, William Thompson, Portrait de deux femmes, vers 1850, format 2 x (6,5 x 6 cm), sous-verre : 8,4 x 17,2 cm, Maison Victor Hugo, MVHP-PH-4394, Paris. © Maison Victor Hugo / ARCP

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3.2.2 L’écrin, un élément indissociable Une plaque laissée nue (un daguerréotype sans son écrin protecteur) nous parvient rarement sans dommage. L’écrin est un composant essentiel du daguerréotype en raison de l’extrême fragilité de l’image. Il y a deux types d’écrin pour daguerréotypes: un modèle ouvert "européen" et un modèle fermé "anglo-américain". Les termes d’écrin européen et d’écrin américain peuvent être utilisés pour distinguer les deux. L’écrin européen, composé de verre, de papier et de carton a été principalement utilisé sur le continent européen. L‘image est directement visible, prête à être placée à l’endroit souhaité dans la maison du propriétaire, encadrée ou non.

Ecrin européen sous cadre, recto, Louis-Auguste Bisson (1814 – 1876), portrait de Léopoldine Hugo d’après un dessin de Mme Hugo de 1843, s.d., Format écrin 7,5 x 5,2 cm, 18 x 20 cm encadré, Maison Victor Hugo, MVHP-PH-4392, Paris. © Maison Victor Hugo / Roger-Viollet

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Ecrin européen hors cadre, recto et verso, Louis-Auguste Bisson (1814 – 1876), portrait de Léopoldine Hugo d’après un dessin de Mme Hugo de 1843, s.d., Format écrin 7,5 x 5,2 cm, 18 x 20 cm encadré, Maison Victor Hugo, MVHP-PH-4392, Paris. © Maison Victor Hugo / Roger-Viollet

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3.2.2.1 L’écrin européen Cadre 1. Verre de protection (simple ou peint) 2. Fenêtre en papier et/ou en carton 3. Plaque daguerrienne 4.Carton de fond 5. Papier recouvrant le fond 6. Ruban de scellage

L’écrin européen est constitué au minimum des éléments suivants: - Un fond rigide - Un verre de protection - Une fenêtre sous-jacente en papier et/ou carton qui en ménageant un espace permet d’éviter le contact entre le verre et la plaque - Un moyen de maintenir la plaque daguerrienne en place, par exemple à l’aide de bandes de papier collées - Un ruban de scellage pour rendre les différents éléments solidaires entre eux et protéger la plaque des effets nocifs des gaz polluants. L’écrin doit protéger la plaque mais il a également une fonction esthétique. Le verre de protection était parfois peint sur l’envers, et souvent combiné à des cartons biseautés

Le montage de l’écrin européen avec le cadre

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pour créer les effets souhaités. Parfois, les daguerréotypistes apportaient également des éléments décoratifs aux rubans de scellage et aux papiers recouvrant le verso des écrins en les embossant - par exemple à l’aide d’une trame en losanges ou en forme de fleur.

3.2.2.2 L’écrin anglo-américain En Angleterre et en Amérique du Nord, les daguerréotypes étaient habituellement conditionnés dans des coffrets. Ceux-ci sont généralement constitués d’une base en bois recouverte de cuir sur leurs faces externes. Un des premiers plastiques, composé de gomme laque finement moulue, de pigment et de sciure de bois, a également été utilisé. Cette matière thermoplastique était pressée à chaud dans des moules en acier aux formes des écrins. Les écrins ainsi fabriqués sont connus sous le nom d’ “Union Case”. Bien que ce plastique à base de gomme laque puisse être confondu avec le gutta-percha (plastique des premiers temps à base de caoutchouc dur), les Union Case n‘ont jamais été fabriqués à partir de ce dernier. L’écrin, pourvu d’une charnière et d’un crochet, se transportait à la manière d’un portefeuille. L‘intérieur était généralement doublé de tissu et renfermait une, parfois deux, ou beaucoup plus rarement 4 plaques daguerriennes.

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1. "Preserver": bande en laiton flexible qui borde l’ensemble 2. Verre de protection 3. Fenêtre en laiton 4. Plaque 5. Coffret 1 2 3 4 5

Le ruban de scellage, généralement présent, adhérant aux bords du verre et au dos de la plaque n’est pas ici représenté. Les couvercles des écrins américains sont souvent décorés de motifs embossés ou en creux. Les Union Case sont également ornementés; ils présentent parfois une scène narrative. A l’intérieur de l’étui, le couvercle, le "preserver" et la fenêtre en laiton présentent généralement des motifs décoratifs.

Montage d’un daguerréotype typiquement Anglo-Américain; le coffret des plaques est placé à l’intérieur de l’étui. Illustration T. Pritchard in Photographic Materials Conservation Catalog Group, "Cased Photographs“, Washington: (AIC), 1998

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Ecrin américain fermé et ouvert, Anonyme, Portrait d’homme, format plaque 8,2 x 7 cm, Collection RogerViollet, ARCP91. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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3.2.2.3 Les cadres La plupart des coffrets ont été conçus pour être transportés ou posés debout en position ouverte sur une surface plane, tandis que montages de style européen étaient souvent placés dans des cadres puis accrochés au mur. Les cadres, de formes variées, étaient fabriqués en bois (vernis, décorés, recouverts de tissus, dorés et/ou peints) ou en matière thermoplastique.

Exemple d’un “Boston case” à charnières. Photographe inconnu (c. 1840–1865), FoMu

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4. Le manuel Daguerre La parution de la Description pratique du procédé nommé Daguerréotype de Daguerre en 1839 fut un évènement retentissant. L‘intérêt pour ce traité fut si fort que celui-ci a été réimprimé plusieurs fois en 1839, sans toujours recourir à l‘autorisation de l‘auteur. Avec l’équipement nécessaire certifié par Daguerre lui-même, ils se sont vendus "comme des petits pains".

La réalisation d‘un daguerréotype nécessitait un travail long et laborieux. Certaines étapes impliquaient l’utilisation de produits toxiques qui n’étaient pas sans conséquence sur la santé du photographe. Le procédé se divise en cinq opérations principales: 1. Le polissage et le nettoyage de la plaque. 2. La sensibilisation de la plaque à la lumière. 3. L‘exposition de la plaque dans la chambre photographique. 4. Le développement de l‘image latente. 5. L’élimination de la substance sensible à la lumière dans les parties non exposées. Ci-après, la transcription simplifiée du manuel de Daguerre décrivant les opérations nécessaires à la réalisation d’un daguerréotype. Manuel de Daguerre, à gauche, la première copie pirate (par Susse Fréres, Cornell UniversityLibrary LL/44744) qui était disponible avant la version originale, à droite (The Isenburg Collection AMC Toronto LL/9683)

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4.1 Étape 1: "Il faut commencer par bien polir [la plaque]" Matériel: de l'huile d‘olive, un tissu de coton très doux, de la pierre ponce moulue extrêmement fin dans un sac de mousseline, de l‘acide nitrique dissout dans de l’eau (1:16), un châssis en fil de fer, une lampe à alcool. Saupoudrez la pierre ponce sur la plaque argentée en secouant le sac de mousseline. Avec le tissu en coton imbibé d’huile d‘olive, frottez légèrement en suivant un mouvement circulaire. Renouvelez l’opération plusieurs fois. Dégraissez la plaque en la frottant à sec avec la poudre de pierre ponce et un tissu de coton propre. Appliquez l‘acide avec un tampon en tissu de coton. Assurez-vous que l‘acide s’étende bien sur toute la surface de la plaque, tel un film, et ne forme pas de gouttelette. Polir de nouveau à sec, cette fois-ci très légèrement. Placez la plaque sur le châssis de fil de fer, et chauffer à la lampe à alcool de manière à ce que la flamme vienne lécher l’argent. Après environ cinq minutes, la surface prend une apparence blanchâtre. Retournez la plaque, placez-la sur une surface froide et après refroidissement polissez la couche blanchâtre. Traitez la plaque à l’acide suivi d’un polissage léger deux autres fois. Répétez l’opération une fois de plus juste avant d’utiliser la plaque. Finalement, nettoyez bien la plaque de toute la poudre de ponce en surface et sur les tranches avec un tissu de coton.

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L'étape du polissage d'une plaque, gravure de 19ème siècle

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4.2 Étape 2: "Il faut laisser [la plaque] jusqu’à ce que la surface de l’argent soit couverte d’une belle couche jaune d’or." Matériel: la boîte à vapeur d‘iode, une planchette, un châssis de prise de vue, quatre bandes métalliques, un petit marteau et une boîte de clous, l‘iode. Fixez la plaque sur la planchette au moyen des bandes métalliques et de petits clous. Étendez l‘iode dans le réceptacle au fond de la boîte. Couvrez-le de mousseline tendue dans un anneau pour égaliser la vapeur et empêcher qu’en fermant la boite trop vite, des parcelles d’iode ne s’échappent et s’attachent à la plaque. Placez la planchette avec la plaque tournée vers le bas sur le dessus de la boite et fermez doucement le couvercle. La durée nécessaire pour l’opération suivante ne peut être déterminée car elle dépend de nombreux facteurs. Elle varie entre 5 et 30 minutes au cours desquelles la surface de

Cuvette pour vaporiser l’iode, 1839; porte-plaque, 1839 — illustration du manuel de Daguerre

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la plaque prend progressivement une couleur jaune d’or. Il est important de contrôler la venue de cette couleur attentivement car un jaune trop léger ou le passage à la couleur violette ne conviendrait pas. Pour ce faire, il est bon de se trouver dans une chambre noire avec une porte entrebâillée de manière à pouvoir inspecter rapidement la couleur de la plaque de temps à autre. Quand la plaque a atteint la couleur désirée, elle est insérée, toujours maintenue à sa planchette, dans un châssis qui s’adapte à la chambre photographique. Il faut éviter d’exposer la plaque à la lumière du jour durant cette opération ; la lumière d’une bougie peut-être utilisée pendant une courte durée. Il est alors préférable de procéder à l’exposition de la plaque dans la chambre photographique immédiatement ou dans un intervalle d’une heure.

Planchette de la camera obscura, 1839, illustration du manuel de Daguerre

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4.3 Étape 3: "Il ne reste qu’à ouvrir le diaphragme de la chambre noire et à consulter une montre pour compter les minutes." Matériel: chambre photographique Placez l’appareil en face d’un objet en pleine lumière. Faites le point en avançant ou en reculant le verre dépoli. Insérez le châssis contenant la plaque dans l’appareil, en ayant soin de ne pas changer la position de ce dernier. Couvrez l’objectif puis ouvrir les portes intérieures du châssis. Tout est maintenant en place pour l’exposition. Retirez le capuchon de l’objectif et compter les minutes. Ce temps peut varier à Paris de 3 à 30 minutes au plus. […] les saisons, ainsi que l’heure du jour, influent beaucoup sur la promptitude de l’opération.“

4.4 Étape 4: "L’empreinte de l’image de la nature existe sur la plaque, mais elle n’est pas visible." Matériel: au moins un kilo de mercure, une lampe à alcool, la boîte à vapeurs de mercure, un entonnoir en verre à long col, la boîte à rainures. Travaillez uniquement à la lumière d’une bougie durant cette première partie de l’opération. A l’aide d’un entonnoir, versez le mercure dans le réceptacle se trouvant au fond de la boite jusqu’à ce que le bulbe du thermomètre soit immergé. Placez la plaque sur sa planchette dans le châssis de la boite à mercure puis repositionnez-le tout obliquement sur la boite de sorte que l’on puisse voir la plaque par la petite fenêtre.

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Allumez la lampe à alcool et chauffez le mercure à 60°C. Retirez la flamme immédiatement car la température ne doit pas dépasser 75°C. En attendant, suivez le développement de l’image en l’éclairant de temps en temps à la bougie. Arrêtez le développement lorsque la température est descendue à 45°C. Dans le cas d’une image surexposée, il est possible d’arrêter le développement plus tôt. Retirez la plaque de la planchette et faites-la glisser dans la boite prévue à cet effet. Ainsi conservée, la plaque ne subira aucune altération pendant au moins plusieurs mois à condition de ne pas l’observer trop souvent ni au grand jour.

Prise de vue d'un portrait daguerrien en studio, gravure du 19ème siècle

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4.5 Étape 5: "Le mercure qui dessine les images est en partie décomposé, il adhère à l‘argent […]." Matériel: hypo (sodium thiosulfate), le plateau pour laver les plaques, deux cuvettes en cuivre étamé, une bouilloire d‘eau distillée, un crochet. Remplissez tout d’abord une cuvette d’hypo et l’autre d’eau ordinaire. Chauffer l’eau sans la faire bouillir. Immergez la plaque un moment dans l’eau puis transférez-la dans l’hypo. Agitez doucement à l’aide du crochet jusqu’à ce que la couleur jaune de l’iode disparaisse tout à fait. Remettez la plaque dans la cuvette d’eau et mettre à bouillir l’eau distillée. Placez alors la plaque mouillée dans l’équerre du plateau incliné et verser l’eau chaude par le haut. Un litre est généralement largement suffisant pour éliminer l’hypo et l’iode résiduels.

Cuvette à vaporiser le mercure, 1839, Illustration du manuel de Daguerre

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L’image obtenue peut être endommagée de manière irréversible par un simple frottement tandis que l’application d’un vernis la détruirait. Pour être préservées, les plaques doivent être collées et placées derrière un verre; "elles sont alors inaltérables, même au soleil".

Le plateau incliné pour rincer la plaque, 1839, Illustration du manuel de Daguerre

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5. Conserver et restaurer les daguerréotypes Créés il y a 150 à 175 ans, rares sont les daguerréotypes qui nous sont parvenus intacts. L’air, l’humidité, la pollution, les moisissures, et par dessus tout l’homme, sont autant de sources possibles d’altération pour ces objets fragiles. Certains éléments de l’écrin, tels que le verre de protection, peuvent également, en se décomposant, entrainer des dégradations de la plaque et de l’image.

5.1 Principes généraux La conservation-restauration de photographie est un domaine relativement jeune et le daguerréotype un objet complexe, dont les mécanismes de dégradation font encore aujourd‘hui l’objet d’étude. En accord avec la déontologie de la profession, tout traitement doit être conduit en respectant l’objet dans son intégralité, constitué de la plaque daguerrienne et de son écrin protecteur. Les traitements ont pour objectifs de stabiliser mécaniquement et chimiquement l‘objet tout en préservant autant que possible son apparence d’origine. Ils doivent être stables dans le temps, compatibles avec les matériaux d’origine et réversibles. Toute intervention doit être documentée de manière à ce que les techniques et les matériaux utilisés soient connus et consultables dans l‘avenir.

5.2 Plaques nues Certains daguerréotypes nous sont parvenus sans écrin de protection. Nous savons qu’une plaque daguerrienne non protégée est extrêmement vulnérable chimiquement et physiquement (voir chapitre 5.3). Dans le but de stabiliser les plaques nues, un « conditionnement de conservation » est réalisé sur mesure. Celui-ci est composé de matériaux sans réserve alcaline et sans acide, et de verre de protection de préférence en borosilicate. Un ruban de scellage maintient l’ensemble solidaire et préserve la plaque des polluants et de la poussière.

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Daguerréotype altéré, mobile dans son écrin puis sous écrin de protection moderne, Léon Riesener, Léon Riesener en buste, appuyé sur sa main gauche, 1842-1846, format plaque 8 x 7 cm, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, PPPH00009. © Petit Palais / ARCP et Roger-Viollet

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5.3 Vulnérabilités La fragilité de l‘image daguerrienne est telle qu‘elle a pu être comparée à celle des ailes de papillon. C‘est pourquoi, dès l‘origine, les plaques étaient soigneusement protégées à l‘intérieur d‘un écrin. En conservation - restauration, les altérations sont usuellement réparties en trois grandes catégories en fonction de leur nature: mécanique, chimique et biologique.

5.3.1 Altérations mécaniques En tombant, le verre d’un daguerréotype peut se briser, les éléments en bois se fendre, ou la plaque se déformer. Les plaques sont fréquemment rayées – souvent parce que leur propriétaire aura tenté de les nettoyer en essuyant la surface – ou marquées par des traces de doigts. Cependant, les altérations mécaniques ne sont pas toujours d’origine humaine.

Altérations mécaniques, rayures, abrasions / Choiselat et Ratel, Portrait du daguerréotypiste Stanislas Ratel, 1843-1845, format plaque 21,3 x 16 cm / Musée Carnavalet – Histoire de Paris, CARPH004755.© Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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Les bords acérés d’une fenêtre métallique peuvent entailler l’image et la couche d’argent sous-jacente. Une couche superficielle d’argent peut être exfoliée en raison du procédé de fabrication de la plaque argentée et/ou du traitement de l’image.

5.3.2 Altérations chimiques Les plaques daguerriennes sont très sensibles aux agressions chimiques. L’air ambiant véhicule souvent des polluants qui réagissent avec la plaque argentique, créant des ternissures colorées visibles au niveau des bords, là où l’air pénètre dans l’écrin. Les éléments de l’écrin peuvent également constituer une source de pollution, notamment les cartons acides. Le verre protecteur peut être à la fois victime et cause d’altération chimique. En effet, les variations atmosphériques engendrent un phénomène appelé transpiration du verre, qui se manifeste par l’apparition de voiles, de cristaux ou de gouttelettes sur la face interne. Le contact de ces produits de

Soulèvement du plaqué argent (exfoliation), vue générale et détail, Anonyme, Portrait de Madame Albony, format vue ovale plaque 11,6 x 9 cm, cadre 18,7 x 16 cm, Musée Carnavalet – Histoire de Paris, CARPH002864. © Musée Carnavalet / ARCP

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dégradation, très alcalins, avec la plaque est source de dégradation. Une humidité et une température élevées accroissent drastiquement l’ensemble de ces phénomènes.

5.3.3 Altérations biologiques Les altérations biologiques sont causées par des organismes vivants tels que les insectes et les micro-organismes. Les moisissures peuvent se développer à l’intérieur de l’écrin en utilisant le papier et le carton comme substrat, mais leur présence est également avérée sur les plaques. Un environnement chaud, humide et peu ventilé favorise leur développement.

5.4 Nettoyage Les traitements historiques, nettoyage au cyanure (jusque dans les années 1950) et à la thiourée (à partir du milieu des années 1950), altèrent gravement la plaque daguerrienne car ils dissolvent une partie de l’image argentique. Les nettoyages à la thiourée laissent en outre des résidus qui peuvent réagir avec l’image pour former un film laiteux et/ ou des taches. Oxydations localisées correspondant à la cassure du verre de protection à droite et à une lacune du verre à gauche et écrin d’origine, Anonyme, Tourelle près de l'Hôtel de Ville, pleine plaque, Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, 4-EPE-002. © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

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A partir des années 1980, de nouvelles techniques (laser, plasma, pulvérisation cathodique, et plusieurs méthodes de nettoyage électrochimique) ont été mises au point et développées. Toutes ces techniques sont considérées comme imparfaites et restent l’objet de controverses. Ceci vient du fait qu’il est difficile de comprendre la structure et la composition complexe des daguerréotypes et de prédire les effets des traitements. En de rares circonstances, par exemple lorsque l’image d’un daguerréotype est cachée derrière une couche de ternissure noire, certains restaurateurs utilisent la technique du nettoyage électrochimique pour éliminer la ternissure. Cette intervention ne devrait être pratiquée qu’après avoir réalisé une analyse préalable approfondie. Elle implique l’immersion

de la plaque dans une solution appelée électrolyte, qui véhicule un courant électrique pouvant être régulé. Les produits de corrosion de l’argent sont alors décomposés. Il faut garder à l’esprit que le nettoyage électrochimique entraine des modifications de la structure de l’image, non réversibles. Par ailleurs, ce traitement ne doit pas être envisagé et peut s’avérer néfaste si:

• • •

la plaque est rehaussée de couleur elle n’a pas été virée à l’or la couche d’argent est exfoliée

Soulèvement du plaqué argent (exfoliation) après nettoyage électrochimique, vue général et détail, Anonyme, Jeune femme, format plaque 8 x 7,5 cm / Collection particulière. © ARCP

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En outre, il est possible de révéler une image obscurcie par une couche épaisse de ternissure à l‘aide de la documentation sous Infra-Rouge, sans recourir à une intervention chimique.4

5.5 Restaurateurs de photographies/ateliers de conservationrestauration en France Hye-Sung Ahn

gom713@gmail.com

Paris

Caroline Barcella

atelierboba@gmail.com

Paris

Marie Beutter

mbeutter@hotmail.com

Paris

Maud Blanc

maud.blanc@paris.fr

Lyon

Fabien Cannarella

f.cannarella@gmail.com

Nantes

Andrée Chaluleau

luleau@hotmail.com

Paris

Dorothée Clermontel

dorothee.clermontel@gmail.com

Paris

Giulia Cucinella

giulia.cucinella@club-internet.fr

Paris

Pauline Duyck

pauline.duyck@paris.fr

Paris, ARCP

Sabrina Esmeraldo

sabrina.esmeraldo2@libertysurf.fr

Saint-Ouen

Gwenola Furic

gwenola.furic@orange.fr

Rennes

Stéphane Garion

stephane.garion@gmail.com

Véronique Landy

v.landy@free.fr

Patrick Lamotte

patrick.lamotte@bnf.fr

Bruno Le Namouric

bruno.lenamouric@abaca-cr.fr

Paris

Jean-Gabriel Lopez

jglopez@patrimoine-numerique.com

Paris

Laurence Martin

laurence_martin@hotmail.com

Paris

Cécile Miller

miller.cecile@wanadoo.fr

Ballancourt-sur-Essonne

Georges Monni

georges.monni@free.fr

Paris

Jérôme Monnier

monnierjerome@neuf.fr

Paris

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Paris, Bibliothèque Nationale de France Paris Paris, Bibliothèque Nationale de France

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Pierre-Emmanuel

penyeborg@noos.fr

Paris

Aurélie Perreux

aurelie.perreux@gmail.com

Paris

Françoise Ploye

francoise.ploye@free.fr

Paris

Gaël Quintric

gael.quintric@yahoo.fr

Paris

Annie Thomasset

annie.thomasset@free.fr

Paris

Estelle Rebourt

phototype@orange.fr

Dijon

Nyeborg

Bertrand SainteMarthe bertrand.sainte-marthe@culture.gouv.fr

Pierrefitte-sur-seine, Archives Nationales

Annabelle Simon

anna.restorer@wanadoo.fr

Chalon

Marsha Sirven

marsha.sirven@paris.fr

Paris, ARCP

Antonin Riou

antonin.riou@gmail.com

Paris

Elodie Texier-Boulte

elodietexier@hotmail.com

Paris

Claire Buzit-Tragni

claire.tragni@paris.fr

Paris, ARCP

Dominique Viars

d.viars@noos.fr

Paris

Note: 1 Marie-Sophie Corcy, "L‘instant photographique ", La Revue. Musée des Arts et Métiers, n° 15, juin 1996, p. 48. 2 Berry était commissionné par Daguerre pour vendre sa license en Grande Bretagne. 3 Auguste Brassart est le jeune ouvrier qui trouva à la demande de Daguerre le perfectionnement permettant de recouvrir d’une fine couche d’argent les plaques de cuivre dans les bonnes proportions: 1/40e de l’épaisseur. Il conçut donc les premières plaques daguerriennes en 1838-1839 avant de consacrer sept années au service des armées. Rentré en 1847, il s’installe à son compte, mais très impliqué dans la République de 1848, il doit se cacher après les journées de juin et surtout le coup d’état du 2 décembre 1851 avant d’émigrer définitivement en Amérique en 1854 et de continuer son métier dans le Connecticut (cf www.nicephore.com/gustave-le-gray/pdf/gustave-le-gray.pdf et Charles van Ravenswaay, "August p. Brassart, an associate of Daguerre", dans Image. Journal of photography of the George Eastman House, vol. iii, n° 3, mars 1954, p. 18). 4 "Hyperspectral Imaging of Daguerreotypes" by Douglas Goltz,and Gregory Hill, Restaurator. International Journal for the Preservation of Library and Archival Material. Volume 33, Issue 1, Pages 1–16, ISSN (Online) 1865-8431, ISSN (Print) 0034-5806, DOI: 0.1515/res-2012-0001, Mars 2012

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6. Histoires courtes de Daguerréotypes IPR: Andreas von Ettingshausen, Coupe transversale d’une tige de clématite 4 mars 1840

Cette très belle image, conservée à l’Albertina de Vienne, marque le commencement de l’histoire de la photographie autrichienne. Le 4 mars 1840, la Société des docteurs en science-physique s’était réunie en nombre pour assister à une expérience. Quatre de ses membres étaient partie prenante: le docteur Joseph Berres, responsable de la préparation du spécimen; l’opticien Simon Plössl, pourvoyeur d'un microscope spécialement conçu pour l'occasion; le physicien Carl Schuh, inventeur d'un nouveau système d‘éclairage au gaz à forte intensité lumineuse; et le professeur de chimie Andreas von Ettingshausen, qui avait appris à Paris l’art de la daguerréotypie. Ensemble, ils ont réalisé cette première photographie microscopique. Ce daguerréotype représente non seulement un travail pionnier dans l’imagerie scientifique, mais sa composition étonnante et ses formes abstraites le démarque des autres daguerréotypes de son temps. De ce point de vue, il peut également être considéré comme une prédiction des possibilités artistiques offertes par ce nouveau médium. Par: Gröning/Faber: Inkunabeln einer neuen Zeit, Vienne 2006 Andreas Ritter von Ettingshausen, Coupe de clematis, daguerreotype realisé le 04/03/1840, Albertina, Vienna, inv. Foto2004/63

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ARCP: Barricades de 1848, daguerréotype du musée Carnavalet, Paris

Document rarissime illustrant un épisode des barricades de la Révolution de 1848 à Paris, le daguerréotype du musée Carnavalet fait partie d’une série de trois plaques dont le musée d’Orsay possède les deux autres. L’ensemble constitue l’un des premiers reportages connus de photojournalisme: seulement cinq jours après les prises de vue, le magazine L’Illustration publie, dans son premier numéro de juillet, deux gravures réalisées d’après la scène photographiée "avant", puis "après l’attaque". Le point de vue, du haut d’un bâtiment de la rue Saint-Maur-Popincourt dans l’actuel 11ème arrondissement, n’existe plus du fait des grandes ouvertures haussmanniennes réalisées dans ce quartier de l’est parisien. Thibault, l’auteur des images annoncé par le journal, est de toute évidence un amateur de talent; il a réussi à fixer, malgré la longueur des temps de pose, plusieurs instants de la fin des barricades que les troupes gouvernementales font tomber en juin 1848.  Auteur: Françoise Reynaud 23 août 2013 Barricades avant l’attaque, rue Saint-Maur-Popincourt, le matin du 25 juin 1848 / Thibault, 1/2 plaque, format plaque 12,4 x 16,3 cm, format sous verre 19 X 23 cm, format cadre 21,5 x 25,5 cm / Musée Carnavalet – Histoire de Paris, inventaire CARPH002861.

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NB: Le Palais Royal, vu du château Akershus

Nous vous présentons ici un daguerréotype d’une grande valeur puisqu’il s’agit du premier connu en Norvège. Depuis le château et la forteresse d'Akershus de Christiania (aujourd’hui Oslo), nous observons à gauche le Palais Royal au-dessus des toits de Piperviken. Un examen attentif de l’écrin révèle un fait intrigant. L'inscription “Testman fecit” apparait verticale à gauche de l'image, indiquant que celle-ci était destinée à être présentée en format portrait. Peter Otto Testman (1806 – 1890) est un photographe norvégien qui vivait au Danemark mais avait étudié à Christiania. En retournant ce daguerréotype, nous découvrons que la plaque est circulaire avec un bord droit en haut et en bas. Mesurant 9,7 cm diamètre, elle entre dans l’appareil Voigtländer “ganzmetall”. Nous lisons également l’inscription manuscrite “Kongeslottet i Christiania”, probablement ajoutée postérieurement à la création de la plaque. Quelqu’un a donc établi le Palais Royal comme motif principal, plaçant ainsi la vue des toits à un niveau d’importance secondaire. Peter Otto Testman, 1841-45 / Bibliothèque Nationale de Norvège, bldsa_FAU120, 103 x 127 mm, plaque partiellement circulaire de 97 mm de diamètre

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SMP: Le rôle des techniques d‘analyse scientifiques modernes dans la conservationrestauration des daguerréotypes

En raison de leur rareté et de leur vulnérabilité, les daguerréotypes furent les premiers objets photographiques à être étudiés dans les années 1970 et 1980 à l’aide de techniques d‘analyse scientifiques modernes. La conservation-restauration des daguerréotypes implique la prise en considération de matériaux multiples et complexes. Pour établir le protocole de restauration le mieux adapté à l’objet, le restaurateur-conservateur est parfois amené à aller au-delà de l’examen visuel ou sous microscope, en faisant appel à un scientifique spécialisé dans l’analyse des matériaux. Les techniques d‘analyses modernes appliquées à la conservation des daguerréotypes apportent une aide à l’identification des matériaux et des procédés (par exemple les colorants ou les pigments utilisés pour les rehauts de couleur) ou des mécanismes de dégradation, comme celles causées par la décomposition des verres protecteurs. Un exemple concret est l’utilisation de l’analyse XRF (spectrométrie fluorescente à rayon X) qui donne des informations sur la composition chimique de l’image daguerrienne, rendant parfois possible l’identification d’une variante spécifique du procédé au daguerréotype. À travers l’analyse XRF, l’épaisseur de la couche d’argent peut également être calculée; cette information peut ensuite être mise en corrélation avec des noms d’argenteurs trouvés sur d’autres plaques. Sandra Maria Petrillo, directrice de SMP Photoconservation. Analyse XRF (spectrométrie fluorescente à rayon X) sans contact et non destructive utilisée pour mesurer l’épaisseur de la couche d’argent d’une plaque daguerrienne

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FoMu: (Auto)-portrait par Joseph-Ernest Buschmann appartenant à la collection du FoMu Ce portrait au daguerréotype issu de la collection du FoMu est attribué à JosephErnest Buschmann, imprimeur, éditeur et écrivain (1814-1853). Figure pionnière de la photographie belge, Buschmann développa un intérêt prononcé pour le nouveau

médium et chercha un moyen de diffusion des photographies à plus grande échelle. À partir de 1847, il s’adonna à la pratique du daguerréotype et du papier salé à un degré tel que sa passion devint obsessive. Atteint de symptômes tels que l’insomnie, la boulimie, et la recherche compulsive, il fut placé en institution psychiatrique en 1850. Dans cet (auto)-portrait, Buschmann pose avec une grande assurance, vêtu d’une veste sombre, bras croisés et tenant à la main un document roulé, symbole de son statut d’intellectuel. L‘intensité et la fixité de son regard semble annoncer sa folie à venir, qui le conduira à la mort quelques années plus tard.

Joseph-Ernest Buschmann, (Auto)-portrait, ca. 1848, daguerréotype, pleine plaque, 21,5 x 16,5 cm, FoMu, FMA-B-143-005

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FMP: Le conseiller municipal Johan Felen entouré de sa famille Un homme élégant, une femme, et deux jeunes filles posent côte à côte face à l’appareil. Le couple tient les jeunes filles par la taille. L’une d’entre elle a son bras posé sur l’épaule de l’homme. Silencieux, ils attendent que la lumière passe à travers l’objectif pour venir s’imprimer sur la plaque. L'esquisse d'un sourire est perceptible

sur leurs visages concentrés. Les personnes portraiturées sont le conseiller municipal de Kristiinankaupunki Johan Felen (1812–1879) et son épouse Anna Helena b. Lacke (1805–1866) avec leurs filles. Il est très possible qu’ils se fassent photographier ici pour la première fois. Instinctivement, je cherche des ressemblances dans leurs visages que je mon regard passe inlassablement des uns aux autres tant l’image est nette et détaillée. Les boutons du veston de l’homme et les os saillants de la main de la femme sont aisément discernables dans cette photographie d’une extrême finesse. L’image a probablement été prise à Kristiinankaupunki or Raahe en Finlande. Le photographe est anonyme. Maria Faarinen, conservateur. Daguerréotype, années 1850, anonyme. Collection Alma et Unio Hiitonen Le Musée finlandais de Photographie D2003:67/1

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MCS: Un mystérieux daguerréotype Cette plaque est une énigme. Lorsqu’elle est photographiée selon la même méthode que celle utilisée pour d’autres daguerréotypes, l’image apparait négative. Ceci pourrait s’expliquer s’il s'agissait d’un daguerréotype de daguerréotype. Cependant, vue sous un certain angle, certaines parties apparaissent en positif et d’autres en négatif. La surface

parait altérée de manière inégale et ces différences de surface correspondent aux valeurs de l’image. Fizeau a conduit de nombreuses expériences avec le procédé au daguerréotype, inventant le virage à l’or, mais également la double sensibilisation à l’aide d’un second halogène, ainsi qu'une méthode pour préparer les plaques pour la gravure. L’examen de la surface sous microscope à fort grossissement montre que la plaque ne peut pas être utilisée pour la gravure. Comment alors expliquer cette étrange apparence? Est-ce un test de virage à l’or, de gravure, ou encore une forme de solarisation? Un essai de gravure daguerrienne semble l’hypothèse la plus probable étant donné que les parties blanches de l’image ont une couleur chaude visible sous lumière réfléchie, comme si la couche d’argent était à ce point amincie que le cuivre sous-jacent en devenait presque visible. Nicholas Burnett, Directeur de MCS Attribué à Hippolyte Louis Fizeau (1819 – 1896), Bâtiments non identifiés, 110 x 81 mm

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UiB: La mariée de Birkeland Dès le dix-huitième siècle, la représentation de personnages revêtus du costume national devient courante en Norvège, accompagnant le mouvement romantique et le réveil du sentiment national qui mena la Norvège à l'indépendance en 1905. Cet intérêt porté au costume traditionnel se poursuit avec l'avènement de la photographie. Le premier photographe installé à Bergen, Marcus Selmer, réalisa une série de vues représentant ces costumes nationaux tout d'abord au daguerréotype puis plus tard

sur cartes de visite. Dix de ces daguerréotypes originaux appartiennent à la collection du musée universitaire de Bergen. Ce sont des demi plaques, merveilleusement rehaussées de couleur et assez bien conservées. Vous pouvez voir dans l'image reproduite ici une femme en costume portant une couronne de mariée typique de l'ouest de la Norvège. Cette plaque daguerrienne est signée par M. Selmer 1855. Parmi les cartes de visite conservées dans la collection on retrouve une femme vêtue d'un costume identique devant un paysage photographique en arrière plan. Les daguerréotypes ont été re-photographiés pour le grand public tandis que les Marcus Selmer, Femme en costume de mariée, daguerréotype, Bergen, 1855, UBM-BY-05778d

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daguerréotypes eux-mêmes ont été montrés lors d'expositions et sont finalement entrés dans le musée local. Information communiquée par Roger Erlandsen, Nordisk Fotohistorisk Symposium, Oslo 1980, Solveig Greve, Université de la Bibliothèque de Bergen UPV: Un exemple typique: portrait de femme à l'éventail (1850-1860) Ce daguerréotype appartient à la Collection Díaz Pròsper. Il a probablement été réalisé à Valence, son auteur est anonyme. C'est un portrait féminin, dans une mise en scène imitant un intérieur de maison, bien qu'il ait été sans aucun doute été réalisé dans un studio photographique. En effet, à cette époque, la bourgeoisie privilégiait les espaces intimes lui permettant de mettre en valeur ses richesses tandis que les espaces extérieurs

symbolisaient le travail et le loisir. L'attitude du personnage montre sa classe sociale, la classe moyenne des commerçants qui s'est développée à Valence à cette période. La figure pose assise, élégamment parée, à côté d'une table sur laquelle est posé un vase de fleurs blanches (iconographie issue de la tradition du portrait de miniature). La position met en Portrait de femme à l'éventail (1850-1860), Collection Díaz Pròsper, CDP_07

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valeur les deux mains: la main gauche est posée sur la table nous montrant son bracelet et une bague, tandis que l'autre, également parée, joue avec un éventail. Ce dernier est l'élément caractéristique, le plus typique de la culture espagnole, difficile à trouver dans des albums étrangers. Les vêtements eux-mêmes renforcent la position sociale du modèle. L'éventail, les bijoux et les fleurs ont été colorés et dorés; ces techniques de finition insistent sur les richesses du modèle, principal sujet de ce type de portrait. MLK: Qui est la personne portraiturée? Le Dr. Erich Stenger (1878-1957), chimiste et historien de la photographie, a commencé une collection de photographies primitives dès 1906. Ce portrait d'un homme avec sa machine est l'un de ses daguerréotypes. Il est attribué au photographe suisse

Charles H. Bruder qui a travaillé principalement à Neuchâtel ainsi qu’à Berne pour Ingénieur avec une machine (J.J. Gutknecht)?, 1855, Charles H. Bruder, Museum Ludwig Köln, LK_FH_ 00375

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une courte période en 1853. Cette image mesurant 8,8 x 6.7 cm est probablement une reproduction au daguerréotype d'une pleine plaque, qui se trouve à Munich dans une collection privée. L'original de plus grande dimension est daté du 7 août 1853; la copie de plus petite dimension a été réalisée - d'après l'inscription au dos - deux années plus tard. En raison de la présence dans le coin supérieur droit de poinçons photographiés (une rosette, un agnus dei, deux croissant, JP 30), il n'y a pas de doute sur le fait que ce soit une reproduction, en revanche celle-ci peut avoir été réalisée par n'importe quel photographe. Il est possible que des reproductions aient été faites pour l'homme portraituré. Qui est cet homme? Les portraits - seul, avec son épouse ou époux ou en famille - ne sont pas chose rare dans les premiers temps de la photographie. Cependant, cet homme a tenu a être immortalisé avec sa machine. Nous n'en avons pas la certitude, mais il pourrait s'agir de l'ingénieur et fabriquant de ce monstre de métal: J.J. Gutknecht, dont le nom est visible sur l'engin. Ou bien, il pourrait s’agir de son nouveau propriétaire. Dans tous les cas, l'homme d'âge moyen se présente fièrement dans un costume élégant et une chemise impeccable, à coté de sa machine, symbole du progrès. Toutefois, la machine, protagoniste de cette image, accuse une discordance avec le nouveau pouvoir économique et culturel: l'industrie. Elle repose sur une table à quatre pieds imitant le style des colonnes doriques. Ces éléments historiques étaient utilisés pour embellir les équipements industriels, perçus comme inférieurs du point de vue esthétique. Ainsi, la machine témoigne de la relation ambivalente de la société de l’époque face à la production industrielle et au progrès en général.

TSD: Portrait de Amandus Schubert, Berlin 1851, 1/6 de plaque Les daguerréotypes appartiennent à deux espaces temporels. D'une part, la photographie réduit radicalement le temps pendant lequel modèle et portraitiste se font face, puisque, contrairement aux images peintes ou dessinées, les longues séances de pose n'ont plus de raison d'être. D'autre part, elle fige apparemment le passage du temps, prolongeant à l'infini l'instant où l'image a été réalisée. L'invention

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de la photographie entraine donc une accélération sans précédent de la perception, accélération encore amplifiée par les progrès que connaissent les technologies des

médias et qui se poursuit durant la seconde moitié du 19ème siècle. Dans le portrait d'Amandus Schubert, cette tension entre constance et inconstance est facilement discernable. Le jeune observe regarde le vide avec un regard interrogateur. En position assise, son bras gauche soutenu par une petite table, il essaye de trouver une position stable. En 1851, il a 20 ans et est photographié à Berlin. Comme l'atteste l'inscription, la famille s'est souvenue de cet épisode, même longtemps après qu'il ait eu lieu. Ce daguerréotype, comme la plupart de ceux conservés au Technische Sammlungen de Dresde, est une acquisition de la collection du photographe Alfred Jäschke, Görlitz.

Photographe inconnu, détail 7.2 x,6.2 cm avec cadre 18 x 16 cm. Numéro d'inventaire TSD: D 71. Au verso inscrit à la main: "Amandus Schubert aus Lauban Schl. aufgenommen à Berlin 1851 * 22. III. 1831, + 21. V.1 900" (Amandus Schubert de Lauban, Silésie, Image prise à Berlin en 1851 *22 mars 1831, +21 mai 1900)

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KBDK: La première fois "Retenir une trace, une figure, ou une empreinte d'ombre et de lumière, semble

à la personne inconsciente des effets de la lumière qu'a découverts la science, la plus incroyable et la plus merveilleuse des fables". Ainsi a écrit le physicien danois Hans Christian Ø Rsted (1777-1851) en février 1839 peu de temps après avoir découvert la technique du daguerréotype. Contrairement à lui, son ami l'auteur Hans Christian Andersen (1805-1875), qui va étudier cette technique très tôt, s'abandonna longuement à des rêveries poétiques et mystiques. Ainsi, il aspirait à conserver

non seulement la lumière et l'ombre, mais aussi "le reflet du cœur". A l'opposé, le sculpteur contemporain, Bertel Thorvaldsen (1770-1844), craignait profondément Portrait de Groupe de Julius, Adolf et Nicole Carlsen, vers 1854, Photographe anonyme, Numéro d'inventaire 1999-68/3

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la photographie et lorsqu'il était photographié faisait un signe de ses doigts pour se protéger "du mauvais œil". Mais que faisait le quidam, ou devrions-nous dire "le bourgeois", que pensait le peuple? En examinant les yeux de Julius Carlsen et de sa parenté - mis pour moi en valeur de façon si éclatante sur ce daguerréotype pris par un photographe inconnu autour de 1854-, je ne suis pas touché uniquement par le rendu méticuleux de la peau d'enfant, des lèvres, des cheveux etc. Le daguerréotype me fait également songer à ce à quoi pouvaient penser ces enfants, qui n’ont jamais vu ni touché d’écrans d’ordinateur ou de téléphone, à cet instant précis. Mette Kia Krabbe Meyer, chercheur à la Bibliothèque Royale - Département National des Collections . NTM: le plus vieux daguerréotype connu d'origine Tchèque

Ce daguerréotype représentant la coupe d'une tige de plante non identifiée a été produit en utilisant un microscope en 1840 à Litomysl, en Bohême. L'auteur de

Micro-daguerreotype, Florus Ignác Stašek, 1840, NTM

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ce daguerréotype rare est le docteur Florus Ignác Stasek (1782 - 1862), recteur du Collège de l'Université Piarist de Litomysl. L'image est sur une plaque de cuivre circulaire, légèrement convexe, de 162 mm de diamètre, et 0,5 mm d'épaisseur. Le docteur Stasek était un très bon physicien, intéressé par le procédé du daguerréotype. La chambre photographique qu'il a utilisée lui a été donnée par le Professeur Viennois de Physique Andreas von Ettingshausen et a été construite par l'opticien Viennois Michael Eckling. Le professeur Ettingshausen a aussi enseigné au docteur Stasek la technique du daguerréotype. La chambre photographique est maintenant conservée dans la collection du Musée National des Techniques. NFM: Qu'est ce qu'un écrin?

Pour terminer, la prise de vue de la femme de l'Illustration 1 a été réalisée dans un décor de studio différent de ce que nous connaissons d’Hutchinson et inhabituel pour cette époque aux Pays-Bas. Lors du traitement de cet objet dans notre atelier de conservation, le dégagement du papier de scellage de l'écrin #G4131 a révélé un carton présentant des fragments bleus Daguerréotype PKL #G4131, avec l'inscription: T. Hutchinson, Haarlem 1843

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clairs, typiques de l'étiquette de Hutchinson, ultime preuve de notre attribution. Après avoir consulté le propriétaire, nous avons décidé de replacer le carton de fond attribué à Hutchinson à l'arrière du daguerréotype #G4170. Herman Maes, restaurateur senior NFM.

Recto et verso de DFE # 11, avec l'étiquette du daguerréotypiste T. Hutchinson. Illustration PKL # G4170

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