(PFE) Projet de Fin d’Études
Requestionner les tras à la Martinique une piste pour amorcer l’impact de L’UNESCO sur les paysages Damien Chiquet juin 2018
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Dans une vie, il y a des occasions qui ne se manquent pas. Des opportunités qui lorsqu’on en fait le choix, bousculent le quotidien de celles et ceux qui oseront s’en saisir. Un monde s’ouvre sur des perspectives différentes du quotidien. Qu’elles soient personnelles ou professionnelles, ces expériences transcendent à tout point un homme. De mille et une façons, elles vous affecteront pour le reste de votre vie avec à minima un regard neuf sur votre environnement. L’histoire qui va vous être racontée avec ce projet de fin d’études tire son essence de l’une d’entre elles.
Sommaire page 1 page 2 page 3 pages 4 et 5 page 6 page 7 page 8 page 9 page 10 page 11 page 12 page 13 pages 14 - 15 page 16 page 17 page 18 page 19 pages 20 - 21 pages 22 -23 page 24 page 25 page 26 page 27 page 28 page 29 page 30
Préambule Démarche d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO de la Martinique Les différents périmètres, l’émergence d’un projet Pourquoi le Coeur de bien est-il séparé ? Va-t-on jusqu’à la dissociation ? Les ravines structurent le paysage Un relief qui façonne des nuages, des nuages qui façonnent un relief Le tourisme, un levier d’action du projet La mobilité douce pour la compréhension des paysages, vers la mise en réseau de sentiers de randonnées Une étape manquante pour une boucle entre les zonages du Bien Localisation de points vues, pour un regard itératif sur le paysage Le panorama de l’Aileron - Les tras en Coeur de bien forestier Le production de Chayote Le double visage des bananeraies La place du jardin dans la ville d’Ajouta-Bouillon Le passage de Saut Babin La ferme bio Peyi Nou La prise en compte des ravines, un impact sur les paysage mais pas seulement Les cultures vivrières de Grand Fond Projet d’une boucle de la diversité Fiche 2.1 schéma général des tras Découpage par thématique du projet et du plan de gestion Fiche 3.9 : Un pont de singe Fiche 3.2 : Le passage de la Chayote Une stratégie touristique étendue sur l’ensemble de la zone tampon Bibliographie Lexique Remerciement
pages 32 à 35
Annexe
CHIQUET Damien
Requestionner les tras à la Martinique une piste pour amorcer l’impact de L’UNESCO sur les paysages
Note de Présentation Projet de fin d’études - 2018 Formation des Paysagistes D.E.P - École National Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux
Préambule Ce projet de fin d’études s’appuie sur l’expérience d’un stage de cinq mois concernant le montage du dossier de labellisation UNESCO de la Martinique. Mon travail devait prendre en compte, non pas ce qui sera les coeurs de bien, mais les paysages des zones tampons et le cadre distant. J’ai d’abord parcouru le nord de l’île. J’ai compris qu’il y avait des disparités fortes en fonction de la position géographique des communes et qu’il n’y avait aucune stratégie de réflexion territoriale à l’échelle de l’île. L’arrivée d’un label de renommée mondiale doit être profitable pour l’ensemble de la population. Le secteur agricole non subventionné est fragile et indispensable. L’essor du secteur touristique peut devenir une solution financière. Mais en
fonction des choix de chacun devant cette situation, le paysage, premier patrimoine martiniquais, pourrait irréversiblement muter. La zone tampon va être le théâtre de ces modifications. C’est un territoire non protégé et pourtant interdépendant au coeur de bien. Les négliger, c’est porter préjudice aux critères mêmes de labellisation et aux équilibres sociaux économiques. Je vois en l’UNESCO, la possibilité de réduire le fossé creusé depuis la mise en place des politiques post coloniales, en réaffirmant les liens entre nature et culture qui font la singularité et la diversité des paysages de la Martinique. Le projet UNESCO, permet par l’intermédiaire du paysage, d’aborder l’ensemble des problématiques territoriales dans un tout cohérent.
1
Démarche d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO de la Martinique 2
Le projet d’inscription du bien naturel martiniquais sur la liste du patrimoine mondial UNESCO* est une démarche collective entreprise par la CTM*. Cette démarche est un travail collectif entre la CTM, la DEAL* Martinique, Des chercheurs CNRS* et le PNRM* (Parc naturel régional de Martinique). L’inscription de ce projet sur la liste indicative de la France en 2014 englobe vingt communes (carte des communes en annexe page 32) et ne retient que deux critères naturels. Les autres sont abandonnés pour développer une stratégie proposant une inscription transfrontalière par phase qui reconnaîtrait la valeur universelle exceptionnelle des paysages volcaniques des Caraïbes. La dimension culturelle n’est donc pas présente dans le dossier d’inscription et cela a une incidence directe sur les périmètres protégés .
Océan atlantique
Le premier critère est le VIII. Il concerne la géologie exceptionnelle des formations volcaniques. En effet, la Martinique est la plus ancienne des îles des petites Antilles, car elle est la seule à avoir émergé par les éruptions successives et en continu des trois courbes de subductions (voir annexe page 32) formant les petites Antilles. Les pitons du Carbet sont des dômes volcaniques aux formes extrêmement érigées. Ils sont les plus hauts représentant au monde de ce phénomène volcanique rare. La Montagne Pelée deviendra tristement célèbre à cause de l’éruption explosive latérale meurtrière du 8 mai 1902. Cette phase éruptive de 1889 à 1905 éleva une aiguille à plus de 350 m au-dessus du dôme de lave. Le volcan culmina jusqu’à environ 1600 m. Record mondial sur ce principe éruptif, qui fit de la Montagne Pelée la référence. Les volcans de type Pélénéens tirent leur nom de la montagne Pelée.
Le deuxième critère est le X. Il s’appuie sur la qualité des continuums boisés, seule zone naturelle des Antilles à présenter une continuité intacte République d’écosystèmes végétaux de 0 à 1397 m. Effectivement, la Martinique est la donimicaine seule île des Caraïbes n’ayant pas une route faisant sa périphérie. Porto Rico L’inscription au patrimoine mondiale de Cuba Martinique l’UNESCO n’est en aucun cas une mesure Jamaïque de protection. C’est l’application d’outils de 6800km de Paris Haïti protection forts qui permettent d’obtenir le Mer des Caraïbes label. Barbade
Océan Pacifique * lexique page 30
Les trois arcs volcaniques des petites Antilles A.Germa, 2008
Les différents périmètres, l’émergence d’un projet Le Bien ou Coeur de bien : Ce premier répond aux critères et est soumis aux mesures de protection les plus fortes du pays. Pour la Martinique le coeur de bien fait partie intégrante du Parc Naturel Régional de la Martinique. Il bénéficie d’une protection juridique sur la quasi-intégralité de son périmètre : RBI*, site classé, arrêté de protection de biotope, forêt départementalo-domaniale et propriété du Conservatoire du Littoral. Un label «Forêt d’exception» est également en cours d’obtention. C’est en additionnant l’ensemble de ces zonages que se dessinent les coeurs de bien. La zone tampon : Territoire ne répondant pas aux critères, mais ayant une interdépendance physique ou visuelle avec le coeur de bien. C’est par les continuités boisées liant les coeurs de bien entre eux, et au littoral qu’il se dessine dans un premier temps. S’ajoute à ce périmètre, l’ensemble des paysages depuis lequel les coeurs de bien ont une place évidente et visible. La zone tampon est le territoire de toutes les questions. Il va, à lui seul, porter toutes les transformations, car l’inscription au titre naturel interdit toute modification dans le Coeur de bien. Il a été constaté par les professionnels du tourisme que les sites labellisés augmentent en moyenne leur fréquentation de 20%. Cette hausse va être assumée par la zone tampon et en particulier à proximité de Bien. Les paysages d’entre-deux sont par conséquent particulièrement vulnérables. Pour autant, ce territoire n’est pas contraint à une protection. Dans l’ombre du Coeur de bien, il est à considérer tout autant si ce n’est plus. Les vues et la qualité esthétique des paysages qui le compose jouent un rôle déterminant. Aussi subjectif que cela puisse être, c’est le premier outil médiatique de la Martinique. Arriver au pied de la Montagne Pelée totalement urbanisée, n’a pas le même effet qu’un paysage préservé en cohérence avec les valeurs portées par le label UNESCO. Les vues et la beauté des paysages sont des patrimoines à défendre, car ils portent en eux toutes les valeurs qui font la Martinique. C’est sur ce point que je fonde mon projet de fin d’études. Négliger l’effet secondaire lucratif d’une labellisation UNESCO, c’est laisser la possibilité de voir dans les paysages des implantations opportunistes dégradantes. Le cadre distant : Dernière ceinture, il correspond à tous les points hors périmètre se définissant comme une entrée physique ou culturelle du Bien UNESCO
Continuité écologique avec des vestiges de forêt primaire sur le Piton du mont Conil
Routes principales de la Martinique
Zone Tampon Montagne Pelée
Côte au vent
3
1397m
(Sommet de la Martinique)
Coeur de bien
Pitons du carbet
1197m
Les Alizés
Reconstitution des Continuités boisées après enfrichement des cultures. La seule rupture est la route N2
Fort de France
Côte sous le vent
5
0
5
10km Houle Atlantique
Pourquoi le Coeur de bien est-il séparé ? Va-t-on jusqu’à la dissociation ? Ajoupa bouillon
4
De tous les paysages ceinturant le Coeur de bien, un l’unit autant qu’il le sépare. Ils soulèvent un ensemble de questions déterminantes pour l’avenir du projet de labellisation. Il s’agit du bassin versant de la rivière Capôt. La fracture est initiée en 1635 par l’arrivée des premiers colons. C’est véritablement au 18e siècle que les grands défrichements repousseront les forêts naturelles sur les sommets. L’homme a depuis continué à vivre et cultiver sur ces territoires. Aujourd’hui, de ce paysage anthropique, il ne subsiste que les ravines sur des dynamiques naturelles. L’inscription au titre naturel rend par conséquent impossible l’entrée de ce territoire dans le Coeur de bien.
Morne Rouge
Montagne Pelée Limite du bassin versant Pitons du Carbet
N
Composants du paysage séparant le Coeur de bien :
Composants du paysage liant le Coeur de bien :
Les milieux urbanisés > imperméabilisation > Type de développement urbain lien à l’économie d’import -export L’agriculture industrielle > Monoculture > Conséquence des politiques agricoles post coloniales La route N3 > essor de l’automobile
Les Ravines > Connexion physique > Biodiversité Les cheminements doux > Sentiers et tras > Connaissance Les jardins créoles et Productions vivrières > Connexion physique > Lien nature culture rivière Capôt > Connexion physique > Biodiversité
Piton Lacroix
Morne Jacob Limite du
bassin versant
coeur de bien
5
Morne Rouge
L’Aileron Panoramique sur le bassin versant de la rivière Capôt depuis le sentier de randonnée partant d’Ajoupa Bouillon sur la Montagne Pelée. Dans ce paysage les ravines sont le seul lien naturel liant le Coeur de bien. Bien souvent, elles sont réduites à de simples conduites boisées peu perceptibles dans le paysage. Contrairement aux ravines des planèzes de Basse Pointe, il n’est pas évident de comprendre qu’elles sont à la base de la structure des paysages.
L’intérêt qu’on leur porte est à l’image de ce qu’elle représente dans les paysages. Très souvent, elles ne semblent pas avoir plus d’intérêt pour l’homme qu’un exutoire pour l’eau de pluie abondante. Pourtant elles préservent dans leurs profondeurs un corridor écologique qui fut l’amorce de la colonisation biologique
de la montagne Pelée. C’est par ce réseau que la diversité des forêts des Pitons du Carbet a pu commencer à se propager. Elles sont essentielles pour le maintien du brassage génétique des espèces et pour préserver son statut de Hot spot* de biodiversité.
Sommet de la Montagne Pelée Piton conil Ravines
Panoramique depuis les planèzes de Basse Pointe
Les ravines structurent le paysage L’ensemble des paysages du nord de la Martinique est toujours lié à la géomorphologique très prononcée : des ravines formant un relief de creux et de bosses terminant toujours dans l’océan. L’approche aérienne permet la compréhension de la particularité des ravines de ce paysage d’entre-deux. Les ravines de la montagne Pelée viennent se jeter dans la rivière Capôt. Elles forment une connexion droite et sans détour avec les forêts des Pitons du Carbet, en particulier le Morne Jacob. Cette situation est possible par l’asymétrie du bassin versant. La ligne de séparation des eaux se retrouve à l’ouest. Le bassin versant se compose alors d’un réseau secondaire de ravines semblable aux nervures d’une feuille. C’est cette particularité qui permet un si fort dialogue entre les différentes partie du Bien. C’est sur ce dessin nervuré de ravines que les implantations humaines se sont calquées. Aussi ouvert que ce paysage puisse paraître sur les hauteurs, il est très difficile de l’observer une fois à l’intérieur. À la fois sauvage et cultivé, c’est un des rares paysages de la Martinique qui peut nous faire oublier que nous sommes sur une île. Le comprendre est difficile, car l’unique route qui le traverse ne vous permet pas de l’observer. Ce paysage se comprend par la pratique des tras qui le composent.
Orientation des ravines
Ca
pôt
ri v i è r e
6
N
N3
Milieux aux dynamiques naturelles Espace où l’on retrouve une activité humaine
N
Ligne de séparation des eaux entre Caraïbes et Atlantique
Coupe de principe de la route N3. Une fracture d’un point de vue écologique d’où il est impossible d’observer les paysages
Carte des milieux aux dynamiques naturelles
1.5km
Un relief qui façonne des nuages, des nuages qui façonnent un relief 7 Les Alizés
étage tropical sommet
800m 500m 300m Coupe de principe de la formation des nuages orographiques et leur impact sur l’étagement des milieux
Précheur
étage supérieur
étage in
termédia
étage inférieur tropical
700m
Photo tropical Morne rouge
ire trop ical
300m Lorrain Atlantique
Caraïbe Les nuages orographiques font partie des paysages. Ce sont des nuages qui recouvrent très fréquemment les sommets de la Martinique. Comme pour rencontrer les Martiniqauis dans les champs, il faut se lever très tôt pour voir les sommets et en particulier la Montagne Pelée. Les nuages plongent cette silhouette iconographique dans un épais brouillard. Ces nuages qui semblent accrochés aux reliefs entretiennent par les pluies intenses et régulière les forêts tropicales. Poussés par les vents dominants provenant du Sud-Est, ils font de cette région de la Martinique la plus pluvieuse ! Jusqu’à 20 mètres
Sur les flancs de la Montagne Pelée quand les nuages cadrent le paysage
d’eau cumulés par an sur le sommet de la Montagne Pelée. Avec cette pluviométrie, il n’est pas rare d’observer des fougères arborescentes côtoyer les cultures et les espaces publics. Ces pluies abondantes érodent le sol et dessinent les profondes ravines des paysages du nord Martinique. Temporairement, les sols sont instables et provoquent de nombreux glissements de terrain. La route N3, unique moyen de relier par le nord la ville d’Ajoupa Bouillon y est fréquemment confronter. Lorsque la route est coupée, les sentiers sont une alternative piétonne temporaire pour les locaux.
Le tourisme, un levier d’action du projet Carte de situation des implantations touristiques actuelles
8
Basse Pointe / Fort-de-France
1h25min Randonnées des planèzes en Buguies
N1
Basse Pointe / Fort-de-France
1h25min
Gorges de la falaise
Jardin des Ombrages
L’expérience du terrain révèle tout le potentiel de projet des paysages de la zone Tampon. C’est pourquoi, en vue de l’augmentation de la fréquentation touristique impulsée par l’UNESCO, je me saisis de la question de la valorisation des paysages par le tourisme. J’ai la conviction que la mise en relation de structures existantes par la mise en place de sentiers touristiques est un levier intéressant pour la reconnaissance des paysages de la Martinique en tant que patrimoine.
N3 Saut Babin Grande Savane
Aileron Morne rouge
N Fort-de-France par st-Pierre
Routes principales 55min/40KM Randonnées les plus utilisées Périmètre du Coeur de bien Réseau d’eau du bassin versant (ravines) Lieux à fort potentiel touristique Limite du bassin versant Bloc-diagramme
N2
Maison de la Botanique
N3 Fort-de-France par route de la Tras
50min/30KM
Bien entendu, le label UNESCO n’est pas un outil touristique, mais sa renommée augmente inévitablement la fréquentation. Bon nombre de sites labellisés sont à ce jour victimes de leur succès. Les acteurs locaux mais également les touristes doivent se partager la responsabilité de la valorisation et de la protection. La première des protections d’un paysage est la connaissance, quoi de mieux que le tourisme pour la diffuser à un plus grand nombre. Par cet axe de travail, je vois la possibilité de faire converger autour d’un même projet les points suivants : - Comment soutenir la diversité agricole? - Démontrer tout l’intérêt et les valeurs des pratiques vivrières et la pratique du jardin créole pour les inscrire en tant patrimoine identitaire et à protéger dans la charte du PNR. - Comment prévenir les dérives d’acteurs du secteur touristique? - Repenser la mobilité sur l’île et trouver des alternatives à l’utilisation de la voiture. - Comment éviter la surfréquentation touristique? - Comment retrouver une autonomie alimentaire sur une île dont l’économie est principalement bâtie sur l’import-export? - L’importance du rôle des ravines et plus largement comment vivre et protéger un hot spot* de la biodiversité?
La mobilité douce pour la compréhension des paysages, vers la mise en réseau de sentiers de randonnées localisation des photos de mes parcours dans les paysages du nord Martinique Numérotation en lien avec les pages 34-35 en annexe Parcours de randonnée IGN : Coeur de bien : Zone tampon boisement : Zone Tampon autres catégories : Boucle de randonnée :
2
Aujourd’hui à la Martinique l’essentiel des tras touristiques se retrouve dans les milieux naturels. C’est-à-dire qu’elles ne donnent à voir principalement que le Coeur de bien. Pourtant les tras à la Martinique prennent une place particulière dans l’histoire de ce département. Elles sont le moyen de déplacement remontant à l’origine des premières civilisations. Elles ont encore une grande place dans la société, même si la voiture a très largement contribué à leur raréfaction. Elles furent pendant longtemps la seule alternative au maritime pour traverser l’île. Elles sont valorisées par la randonnée, qui donne à voir des panoramas de la Martinique depuis les milieux sauvages. Une position contemplative qui ne permet pas de comprendre véritablement ce qui se passe, car il y a un autre réseau. Un réseau de sentiers où vous ne croiserez pas de touriste. Un réseau pratiqué par les Martiniquais. Un réseau pour ceux qui ne viennent pas vivre à la Martinique,
4
Projet :
3
N
1
5 mais qui vivent de la Martinique. Ce sont les sentiers agricoles : de la pratique vernaculaire par le jardin créole et vivrier aux grandes monocultures subventionnées. Ensemble, ces types d’agricultures font exister les tras d’où il est possible de comprendre
les différentes composantes du paysage. Pendant cinq mois, j’ai fait des boucles reliant les extrémités de la zone tampon au Cœur de bien. J’ai parcouru des centaines de kilomètres de tras à regarder les pratiques, à comprendre comment elles se liaient.
0
5
J’ai fait d’incroyables rencontres. Mais surtout j’ai pu mesurer le potentiel de ces réseaux touristiques et agricoles qui n’en forment qu’un. Mon projet s’inspire d’une des nombreuses aventures que j’ai pu réaliser.
10km
9
Une étape manquante pour une boucle entre les zonages du Bien 10
Il y a un fort potentiel de sentier de randonnée entre l’Aileron et la tras des Jésuites en passant par le saut Babin, en deux étapes pour les marcheurs modérés ou d’une traite pour les confirmés. La ferme bio Peyi Nou au centre de ce parcours, est inscrite dans une démarche agrotouristique respectueuse de l’environnement. Elle présente un fort potentiel pour la mise en place d’un gîte. Cette étape entre le gîte Mackintosh et le premier refuge de la Montagne Pelée est stratégique. C’est le maillon manquant pour relier à pied en plusieurs jours les randonnées des pitons du Carbet avec celles de la Montagne Pelée.
Vers tras des Jésuites gîte (Mackintosh)
Le passage de saut Babin (alt 110m) interdit pour des questions de responsabilités Les cultures vivrières de Grand fond Le ferme bio peyi nou fort potentiel pour gîte
Morne rouge Les jardins d’ajouta-bouillon Les bananeraies de l’habitation Eden Les productions de chayote L’Aileron 824m Gîte (premier refuge)
Les tras en Coeur de bien point culminant 624 m
Vers Ajoupa Bouillon
N
Montagne Pelée
Localisation de points vues, pour un regard itératif sur le paysage 6
7
Les bananeraies de l’habitation Eden
5 Les cultures vivrières de Grand fond
Bananeraie
2 Les productions de chayote 1 L’Aileron
Les productions de chayote
Montagne Pelée
4
Les bananeraies de l’habitation Eden
3
11 Les jardins d’ajouta-bouillon Saut Babin
8 9
10 Le ferme bio peyi nou 11 Le ferme bio peyi nou
Les tras en Coeur de bien Tras parcourus
Pitons du Carbet N
1 km
12
Le panorama de l’Aileron
1
Ferme bio Peyi nou Habitation Eden
Tras en forêt Morne Rouge
12
L’Aileron
L’Aileron est le départ mythique pour la montagne Pelée et la randonnée la plus fréquentée du volcan. Toute une infrastructure est à la disposition des gens pour faciliter leur accueil. Mais c’est également le départ d’une multitude d’autres tras.
Montagne Pelée
12
D’ici, vous aurez une vue très intéressante sur l’autre partie du Coeur de bien : comme le montre la deuxième photo, une épaisse forêt s’y trouve. La montagne Pelée suite à son éruption a complètement perdu sa forêt, d’où son nom. Cet espace ouvert offre le seul panorama sur la totalité de boucle de mon projet.
Carte de situation
Tras
Les tras en Coeur de bien forestier
La production de Chayotes Continuité boisée de la zone tampon
Morne Jacob
2 13
Les productions de chayotes Au premier plan de la photo ci dessus, d’étonnantes structures portent les plantes grimpantes vous offrant un ombrage lorsque le soleil est trop fort. Au second plan, vous pourrez apprécier une végétation sauvage protégée par la ravine. En arrière-plan, se trouve le Morne Jacob sur la gauche et son imposante forêt tropicale sauvage.
Sur la photo ci-dessous vous pourrez constater que la culture de chayotes ne laisse que très peu déborder la végétation de la ravine. Chayotes
3 Production juste dernière
Ravine en contre bas
Les bananeraies de l’habitation Enden
Coeur de bien Pitons du Carbet Ravine de la rivière Capôt Ferme bio peyi nou
14
Le double visage des bananeraies Ravine de la rivière Capôt
Carte de situation
Des monocultures de banane se font sur une rotation de 6 à 7 ans. Malgré leur impact écologique, elles proposent des perspectives intéressantes. Les jachères ouvrent des panoramas temporaires très agréables. En fonction des rotations de culture, l’agriculteur pourra faire évoluer le parcours pour valoriser à chaque temps de jachères de nouveaux points de vue et panoramas. La proximité des cultures des ravines génère des co-visibilités entre les productions.
Coeur de bien Pitons du Carbet
7
Ravine
Ravine
Montagne Pelée
6
Terre en repos entretenue par le pâturage de boeufs piquets
4
Ravine Ferme bio peyi nou
Morne Jacob Coeur de bien Pitons du Carbet
Fauche mécanique
15
Jachère des bananeraies utilisées pour faire du foin À l’habitation Eden, les abords des ravines sont entretenus en partie par des boeufs. Cette pratique limitant l’utilisation de machine et/ou de produits chimiques, m’a permis d’observer des matoutous falaises. C’est une mygale rare et protégée assez fragile.
Ravine
Stade juvénile de la matoutout falaise
Boeuf piquet entre culture et ravine
2cm
La place du jardin dans la ville d’Ajouta-Bouillon Manguier Poivre
Cocotier 16
8
Bananier
Chayote Igname
L’implantation des boites aux lettres est véritablement identitaire dans les paysages de la Martinique Arbre à pain
8
Ne vous fiez pas aux apparences, les jardins créoles sont aussi variés même s’ils ne répondent pas au canon de beauté habituel. L’implication des habitants dans la pratique du jardin créole, dessine les paysages. Pourtant le mot paysage n’existe pas en créole. Le plus proche serait «lalentou» «La richesse de l’alentour provient de ce que justement le sujet y est inclus. Il n’est pas dehors, mais dedans.» Gustavos Torres. Passage vers saut Babin entre les maisons et non identifié
Le passage de Saut Babin Voici le passage de la rivière Capôt. Ce lieu est interdit, car il n’est pas aux normes. Ne vous fiez pas au calme relatif de ce cours d’eau. D’ailleurs, ne vous fiez jamais au calme des cours d’eau des ravines à la Martinique et ne partez jamais par temps de pluies sur les sommets. Les pluies très intenses et localisées en amont provoquent des crues soudaines d’une extrême violence. Saut Babin est l’unique exutoire de la moitié de la surface du bassin versant de la Capôt. Pour se rendre compte de la variation de hauteur d’eau, il suffit de regarder la ligne en dessous de laquelle la végétation ne pousse pas. La roche décapée est également un indice de la violence des courants.
Hauteur d’eau lors des crues, plus de deux mètres
Saut Babin
N
Le bassin versant en amont de Saut Babin représente approximativement 30 km².
9
Saut Babin
17
La ferme bio Peyi nou
Habitation Eden
Ravine de la rivière Capôt Ravines peu visibles
10
18
La ferme Bio Peyi Nou de Morne Capôt. La ferme est déjà inscrite dans une démarche agrotouristique. Sa position particulière est stratégique dans la mise en place d’un gîte. Elle offre des vues remarquables à 360°. Sur le panorama au-dessus, la montagne Pelée est prise dans des nuages, mais nous pouvons observer à droite les bananeraies en conventionnelles de l’Habitation Eden. Le panoramique dessous montre les bananeraies de la production bio. On remarque alors Culture ne marquant pas de limite avec le Coeur de bien Bananes
Bananeraie Bio
la différence entre du conventionnel et le bio par le lien qu’elles entretiennent avec les bois. En conventionnel souvent et pour certaines exploitations bio, les bois sont réduits au maximum pour optimiser la surface de production au point de les faire disparaître. C’est pourquoi les ravines sont aussi effacées dans ces paysages. Cette ferme bio a choisi de travailler avec les bois aux dynamiques naturelles. Coeur de bien
11
La prise en compte des ravines, un impact sur le paysage mais pas seulement
Coupe de principe des cultures optimisant la production par la surface de production 2m
Carte de situation Montagne Pelée
19 Déstabilisation des sols et lessivage de la matière organique
User d’énergie mécanique pour contrer l’érosion
Diminution des strates écologiques.
Les productions agricoles ne laissant pas une distance suffisante de végétation entre la culture et les ravines ont des impacts autres que paysager : - Un risque de glissement de terrain plus grand. - Une pollution par produit phytosanitaire du milieu sauvage plus important. - Une grande vulnérabilité au vent. - Augmente la rapidité de l’écoulement de l’eau vers l’océan - Une érosion des sols plus grande. - Une protection naturelle des cultures beaucoup moins efficace. - Réduis les flux écologique et participe à la dégradation du patrimoine biologique de la Martinique
Coupe de principe des cultures optimisant la production par les bénéfices des milieux naturels 2m
Système racinaire filtrant et stabilisant les sols
Maintien de la transmission des connaissances lié aux plantes des milieux sauvages
Les cultures vivrières de Grand Fond 20
Enfermé dans un réseau dense de ravines, ces petits terrains jardinés sont paisibles et occupent une position privilégiée par rapport au Bien UNESCO. Ils ont une place de choix pour les promoteurs et l’installation de structures touristiques. La route N3 est très stratégique, car elle est la seule. Il faut donc protéger les pratiques vernaculaires en cohérence avec le milieu naturel pour maintenir tout le patrimoine qui y est associé. Il est possible d’agir en inscrivant dans le SCOT* la vulnérabilité de cet espace et en affirmant plus fermement la volonté de les protéger. Il ne faut pas se retrouver dans la même situation que le canal des esclaves, site hautement touristique dont l’unique panorama est privatisé par une
Vers ferme Bio Peyi Nou
sentier 2
maison d’hôte. Il ne s’agit pas non plus de se retrouver dans la situation de la route de la tras au niveau de la plaine de Morne Rouge, extrémité d’une route emblématique dont l’intérêt touristique a fait émerger une urbanisation galopante sur toute sa longueur. Pour le moment, les P.L.U* de Morne Rouge et d’Ajoupa Bouillon sont en A1* et N1*. Cette situation ne protège pas pour autant la disparition des jardins créoles et les pratiques vivrières. Ils ne sont pas considérés à leur juste valeur. Ils devraient être le sujet d’études poussées pour les inscrire en tant que patrimoine à défendre dans la charte du PNRM. Cet acte permettrait d’enfin faire exister ce patrimoine dans le paysage de la Martinique.
5
Vers tras des Jésuites Coeur de bien Ravine très visible
Culture
Les cultures vivrières de Grand Fond photo ci-contre 21 Le ferme bio peyi nou fort potentiel pour gîte L’Aileron 824m Gîte (premier refuge) Les tras en Coeur de bien point culminant 624 m Montagne Pelée Morne Rouge
Vers Ajoupa Bouillon
N
Projet d’une boucle de la diversité Cartographier les dynamiques naturelles et pratiques agricoles en replaçant le parcours dessus, permets de mieux visualiser la diversité des composantes paysagères traversées. Contrairement aux espaces 22 naturels du Coeur de bien, les sentiers des paysages d’entre-deux offrent une multiplicité de points de vue et de panoramas. Le paysage se livre doucement au rythme de la marche. La beauté des lieux participe pleinement au plaisir de les sillonner. Le tracé du parcours s’est effectué en deux temps. Le premier tronçon illustré précédemment en pointillé sur la carte fut réalisé par la pratique du terrain. Ce parcours est facile à mettre en place moyennement quelques interventions bien ciblées.
Le second fait suite à une information parvenue tardivement. Je n’ai pas pu le tester sur le terrain. Il est le fruit d’un travail collaboratif mené en 2013 par ALise Merise paysagiste et Jean Fiard botaniste. Ce tronçon s’appuie sur une ancienne tras nommée la Mamantras. Elle n’existe plus dans sa totalité. Auparenvant préservée par transmission orale, il est impossible d’en trouver une cartographie. Ils ont tous deux mutualisé leurs connaissances pour recomposer son passage dans l’île. C’est une tras historique utilisée à l’origine de la civilisation de l’île. Avec cette dernière, il est possible d’effectuer une boucle embrassant toute la diversité de ce paysage d’entre-deux. La renaissance de la Mamantras, donne une dimension historique exceptionnelle à cette boucle.
BassePointe
N
Ajoupa-Bouillon Projet de sentier sur l’existant
Schéma actuel des randonnées proposées à la Martinique Projet de sentier sur le passage de la Mamantras
Rivière Capôt
lieu d’accueil inexistant ville d’Ajoupa Bouillon
Morne Rouge
Sentier de randonnée uniquement en milieu naturel
Ville de Morne rouge
Il n’y a pas de mise en relation des randonnées
Carte de la diversité agricole lieu d’accueil
1.5km
Diversité des productions agricoles : Producteur subventionné, élevage et maraichage BIO 1 Habitation EDEN, production subventionnée 2 Production conventionnelle subventionnée 7 Jardins urbains 3 Production familiale d’ananas 4 Producteur de chayote 5 Poly élevage et cultures vivrières 6
Montagne Pelée (Coeur de Bien)
Morne Jacob (Coeur de bien)
Morne Rouge
N3
6
7
5 4
2 1
3 Rivière Capôt N
Le bassin versant de la rivière Capôt est un territoire stratégique pour l’ensemble du nord de la Martinique. La rive droite avec ses reliefs escarpés préserve les forêts sur des dynamiques naturelles. Les activités humaines se retrouvent au nord et dans les plaines du Sud. La très profonde ravine de la rivière Capôt à l’eau mouvementée, crée une barrière naturelle. Elle préserve les dynamiques naturelles de cette partie de l’île. Il est possible de traverser la rivière Capôt en voiture seulement en amont, dans la plaine du sud et sur le littoral
atlantique. Entre les deux, de rares passages sont possibles à pied quand la rivière est calme. Sur la rive gauche, le relief issu des éruptions de la Montagne Pelée propose un profil complètement différent. La pente est progressivement forte vers le sommet de la Pelée. Les importantes pluies des nuages orographiques ont dessiné de profondes ravines en direction de la rivière Capôt. Cette disposition forme le parcellaire sur lequel l’homme s’est appuyé pour cultiver et faire de l’élevage. Seule une route, la N3, coupe en longueur ces
Vers Ajoupa Bouillon
Mise en perspective de la carte ci-contre
paysages. Elle rompt la continuité écologique entre les deux parties du Bien. Mais elle est aussi l’unique moyen de relier le nord de l’île sans faire tout le tour de l’île par la façade atlantique.
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Fiche 2.1 schéma général des tras
ville de’Ajoupa-Bouillon
Fiche 3.9
24 Vers cascade de la Falaise
Vers Montagne Pelée
Fiche 3.2
aileron
Section 1 : 8km - 3h en descente
Gîte : Ferme Bio Peyi Nou
Gîte : Premier refuge
Section 2 : 5.5km - 2h30
Route de l’Aileron Sentier existant Sentier existant, privé à négocier Sentier à créer
Section 3 : 8km - 4h N3
Refuge à créer ou restaurer Passage de la route N3 Connexion à établir Milieu naturel Sentier sur la production de chayotes Sentier sur les terres de l’habitation Eden Ferme bio peyi nou Sentier sur terre privée - production vivrière Jardin urbain Connexion possible à d’autres offres touristiques
N Vers la tras des Jésuites
échelle métrique 1 km
ville de Morne Rouge
Vers jardin de la biodiversité et Morne Rouge
Gîte : Mackintosh
Découpage par thématique du projet et du plan de gestion La mise en oeuvre de sentiers de randonnées n’est pas monnaie courante à la Martinique, mais a déjà été effectuée sur le site classé des versants nord-ouest de la Montagne Pelée. Pour la suite du projet, je m’appuierai sur le travail d’Alise Meuris, paysagiste mandataire — de Léa Dubreuilh, géographe-urbaniste — d’ Alexandre Moisset, paysagiste — de Céline Wauquaire, paysagiste — de Bernard Davasse, géographe, pour réfléchir à la thématisation de la boucle d’entre-deux Bien.
Thème 1 : les droits de passages Thème 2 : Les sentiers - 2.1 Plan général des sentiers - 2.2 Généralités sur les sentiers - 2.3 Création d’une boucle - 2.4 Secours sur le site Thème 3 : Les fiches thématiques - 3.1 Aménagement et entretiens des sentiers pietonniers - 3.2 Aménagement du passage entre les cultures de chayotes et bananeraies - 3.3 Aménagement des traversées de route - 3.4 Les acteurs de la gestion de terrain - 3.5 Les acteurs chargés de l’animation et la valorisation du site - 3.6 Signalétique et mobilier - 3.7 Fiche technique de plantation des arbres - 3.8 Plan de localisation des animations potentielles et point de vente direct - 3.9 Mise en place d’un pont de singe - 3.10 Mise aux normes de Saut Babin - 3.11 Ouvrir la tras Mamantras - 3.12 Le passage de la ravine à Grand Fond - 3.13 L’ouverture d’un gîte en collaboration avec la ferme bio peyi nou
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Thème 4 : Les fiches d’études et recherche - 4.1 Mise à jour des tras et localisation des nouvelles par relevés GPS - 4.2 Étude fréquentation des sites existants - 4.3 Fiche anthropologie sur la connaissance et l’utilisation des végétaux de chaque milieu - 4.4 Mémoire de paysages - 4.5 Étude de toponymie - 4.6 Faune du site - 4.7 Plan de gestion Thème 5 : Les portes d’entrée sur le site 5.1 : Les arrivées sur le site par l’Aileron 5.2 : Les arrivées sur le site par la ferme bio Peyi Nou 5.3 : Les arrivées sur le site par Mackintosh
Fiche 3.9: Un pont de singe 26
Parcelle 107 N
État des lieux : Ce lieu entre les cultures de l’habitation Eden et une parcelle non bâtie d’Ajouta-Bouillon est un espace stratégique pour faire passer le pont de singe. Il permet de rejoindre la route en ne traversant qu’une parcelle sans moyen lourd. Ici, la ravine a des parois verticales qui permettent de réduire la distance du pont pour joindre les deux rives. Objectifs : Rejoindre les deux rives afin de relier deux portions de randonnées partant de la tras des Jésuites à l’Aileron en passant par Saut Babin. Description : -Demander un droit de passage aux propriétaires de l’habitation Eden et le propriétaire de la parcelle cadastrale 107 de la zone D d’Ajouta-Bouillon.
Sans nul doute l’élément participant le plus à la sensation d’aventure, le pont de singe est la solution la plus sûre de passer les ravines. La prise de hauteur de certaines permet de s’approcher de la cime des arbres. Nous pouvons alors contempler des écosystèmes alors jusque là inaccessibles.
- Effectuer un état des lieux des arbres pour savoir si le pont peut directement y être arrimé, comme pour le pont de la tras des Jésuites de la photo en bas à gauche. En parallèle, faire une étude de sol pour connaître leur stabilité. Missionner un bureau d’études pour calibrer au mieux le pont de singe. - Mettre en place un sentier piétonnier d’une vingtaine de mètres pour accéder au pont côté Eden et d’environ 100m de l’autre côté afin de rejoindre le chemin communal. - Mettre la signalétique définie pour la randonnée. Maîtrise d’ouvrage : DEAL Martinique Partenaires : commune d’Ajoupa-Bouillon - CAP Nord - Conseil général - PNR - ONF - BRGM
Fiche 3.2 : Le passage de la Chayote
Manguier
27 N
État des lieux : Tout le cheminement nécessaire existe déjà. Seul le passage dans la haie n’existe pas. Objectifs : Profiter de la qualité paysagère proposée par les pratiques agricoles. Proposer une randonnée Faire une ouverture dans la haie comme appel visuel
Photomontage pour illustrer ce que pourrait être le passage reliant les deux coeurs de bien. Rencontrer les acteurs du territoire. Développer de l’agrotourisme favoriser la vente directe. Description : - Négocier avec les propriétaires les droits de passages sur leurs parcelles et l’autorisation d’ouvrir une portion de haie pour connecter les terrains par le sentier. - Ce passage sera planté d’un ou deux arbres aux choix des propriétaires. S’ils n’ont pas d’envie particulière, privilégier Manguier ou Abricotier Peyi. Ces arbres ont une signification particulière, ils indiquent la présence d’un passage. - Dans la parcelle de prairie en rouge sur le plan une simple bande de fauchage suffit si le passage des randonneurs ne laisse pas un chemin du désir. - Sur le cercle orange, une rupture de sol de plusieurs mètres permet d’apprécier la géologie sur lequel nous marchons. Avec les propriétaires, s’ils le souhaitent, installer des panneaux d’explications, éventuellement une charte du bon comportement et où retrouver les productions à la vente. Maîtrise d’ouvrage : DEAL Martinique Partenaires : commune d’Ajoupa-Bouillon - CAP Nord - Conseil général - PNR - BRGM
Une stratégie touristique étendue sur l’ensemble de la zone tampon 28
Petit à petit avec la mise en réseau de projets comme celui-ci, c’est toute une économie qui peut se monter autour du projet de labellisation UNESCO : une économie qui valorise les activités agricoles et les qualités paysagères existantes. Cela peut soutenir l’agriculture vivrière et les jardins créoles en commençant par reconnaître leurs fonctions dans la composition des paysages de la Martinique. Cela permet d’améliorer la cohabitation entre locaux et touristes. L’objectif est d’initier une spirale vertueuse précieuse favorable à l’élaboration d’une stratégie territoriale globale. Par l’implication de tout à chacun dans la mise en place de cette réflexion, j’y vois la possibilité d‘un système plus stable, compris de tous, avec une réelle implication des acteurs locaux sans bouleverser leur quotidien.
Bibliographie - Atlas des Paysages de la Martinique. http://atlas-paysages.pnr-martinique.com/ · Collectif/DEAL Martinique, Paysage habité du nord-ouest de la Montagne Pelée. DEAL Martinique, 2016. 207p version dématérialisée sur le site : http://www.side.developpement-durable.gouv.fr · CTM-DEAL Martinique-PNR de la Martinique. Volcans et forêts du nord de la Martinique : audition devant le Comité National des Biens Français du Patrimoine Mondial. DEAL Martinique, 2017. 256p - Damien Chiquet. Atlas photographique de la zone tampon du bien UNESCO. En cours de réalisation -DEAL Martinique. Site classé des versants nord-ouest de la Montagne Pelée. http://www.martinique.developpementdurable.gouv.fr/site-classe-des-versants-nord-ouest-de-la-montagne-a507.html. publier 2013 modifer avril 2014. -ENSAP Bx. regards sur les paysages martiniquais - École Nationale Supérieur d’Architecture et de paysage de Bordeaux, 2002. 147p - Gustavo Torres. architect-urbaniste colloque. Terre Martinique, jardin insulaire. Quel paysage pour demain? jeudi 6 décembre 2007 · Lucie Gyselinck. Nourrir «l’en ville» nourrir l’envie. DEAL Martinique, 2016. 190p - Vincent HUYGHUES BELROSE. Le jardin créole à la Martinique - une parcelle de jardin planétaire. Parc Naturel Régional de la Martinique, 2010, 164p
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Lexique UNESCO est l’acronyme de : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (en anglais) ou Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. CNRS est l’acronyme de : Centre national de la recherche scientifique
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DEAL est l’acronyme de : Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement. Le R disparaît car la Martinique n’est pas une région, mais un département. CTM est l’acronyme de : collectivité territoriale de Martinique PNRM est l’acronyme de : Parc naturel régional de Martinique Tras : Créole martiniquais. On emploie le mot TRAS pour désigner un sentier. Hot Spot de biodiversité : une aire géographique représentative de la richesse en biodiversité SCOT est l’acronyme de : schéma de cohérence territoriale. C’est un outil de conception et de mise en œuvre d’une planification intercommunale PLU est l’acronyme de : Plan Local d’Urbanisme. c’est un document destiné à définir le plus simplement la destination générale des sols. N1 : Légende du PLU. La zone naturelle et forestière correspond aux secteurs de la commune qui font l’objet d’une protection particulière qu’il convient de protéger en raison de la qualité des sites et paysages ou de la valeur des boisements dans laquelle toute construction nouvelle est interdite à l’exception de celles mentionnées à l’article N1.2 A1 : Légende du PLU. Ces zones concernent des secteurs de la commune équipés ou non à protéger en raison du potentiel agronomique, biologique ou économique des terres agricoles. RBI est l’acronyme de : réserve biologique intégrale. Outil de protection propre aux forêts où l’exploitation est proscrite et la forêt est rendue à une évolution naturelle.
Remerciements Tout d’abord, je tiens à remercier l’ensemble des personnes qui ont œuvré pour le stage à la Martinique sans qui je n’aurais pu réaliser ce projet de fin d’études. Je pense à Céline Coizy, Véronique Demange, Alise Meuris. Mais également tous ceux qui ont oeuvré quotidiennement à mes côtés. Je n’oublie pas les membres de l’école qui malgré le contexte de transition, m’ont permis de vivre cette expérience. Je remercie Alexandre Moisset et Rémi Bercovitz pour qui le PFE n’est qu’un des rôles qu’ils assument dans l’école et qu’il n’est pas tous les jours facile de te tenir. Merci à Cécile Souriau, Marine Vennetier, Clémence Humbert, Lucie Gyselinck sans quoi la production de ce document aurait été beaucoup plus compliquée. Je n’oublie pas l’ensemble des personnes qui m’ont accueilli et oeuvré pour tous ces bons moments partagé de grès ou de force pour ce projet de fin d’études. Et bien entendu merci à mes parents et ma soeur pour tout leur soutien.
Annexe 32
Prisme d’accrétion de la Barbade
Montagne Pelée
croute océanique caraïbes
Lithosphère caraïbes N
Communes concernées
Fusion
ue aniq é c o ute o r C Lithosphère atlantique
Subduction
Coupe de principe de la subduction des plaques à l’origine des petites Antilles. page 2 Carte des communes et des communautés de communes
R 4h
9
5h
4h
12
1
5 6h
4h / 5h
2
Absalon
4h / 5h
3
Savane Papa/ Habitation Duvallon
6h
4
Vallée du Lorrain / Maison de la Nature
Les pitons du Carbet
Mackintosh
6h
Grand Fond 3h / 4h
Fond Boucher
0
14
4h / 5h
Urion - Montjoly 13
4h / 5h
Fond Saint Denis
Saint Pierre relâche
R
Premier refuge
11 Quartier du Fort
3h
6
10
Le Lorrain R relâche
cabotage bateau possible, pour des boucles courtes
sentier à créer
sentier existant, privé, à négocier
sentier existant, à entretenir
durée de l’étape en heures pour un rythme moyen
relâche possible en bord de mer
R nb h
étapes : refuge existant ou à construire
n°
Légende de la carte
La montagne Pelée
5h / 6h
Grand Rivière
Grande Savane
Anse Couleuvre ou anse Céron
Le Prêcheur relâche
8
6h / 7h
7
Le trail se fait en 14 étapes ou moins. Le principe est la balade à pied sur des étapes de 3 à 7 heures par jour. Le soir, le couchage se fait dans un refuge dortoir simple où le dîner et le petit déjeuner sont fournis, le tout pour 20 à 30 €. Le trajet permet de parcourir le territoire du Nord Martinique et notamment les deux grands massifs montagneux des Pitons du Carbet et de la Montagne Pelée. Des étapes de relâche sont prévues en bord de mer d’où un cabotage en bateau permet de relier des points du parcours en moins de 2h et de faire des boucles plus courtes.
Base : carte IGN réduite au 1/100 000°
Trail Nord Martinique en 14 étapes maximum, possibilité de boucles courtes sur 1, 2, 3... jours
Iwanakaéra éma, la trace de l’île-aux-iguane
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Des rencontres au grès des parcours - Page 9 Cette dame de Morne Vert nous explique qu’elle fait elle même ses chapeaux avec les plantes autour de son jardin. Ce potager est pour elle un moyen de manger facilement et quand il y a de la surproduction, elle le partage avec ses voisins ou le vend sur une table au bord de la route. Son voisin maraicher ne fait pas les marchés. Il n’en a pas besoin, tout le monde vient lui acheter son stock sur place.
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Une habitante explique les associations de plantes de son jardin
1 Émile ou Yéyé est un habitant de Grand rivière. Il ouvre des tras dans les forêts de la commune pour venir chasser le cochon marron sans bruit. Il me montre les ruines de plantation de café, de cacao. Il m’explique que depuis quelques années les chasseurs sont moins nombreux et que la mise en place des RBI interdit la chasse sur certains périmètres. Les cochons se multiplient et descendent proches des cultures. Ils mangent les ignames dans la forêt et tout un tas de plantes qu’il cueille sur son chemin. Avec yéyé vous n’avez pas besoin de partir avec un gros sac à dos toute la nourriture se trouve dans la forêt. Il me dit où trouver de l’eau potable et m’explique que cette forêt est récente. Autrefois c’étaient des savanes, car on peut voir des Gliciridia en alignement quand on regarde bien. Cette plante importée est bouturée pour faire des haies rapidement .
Émile chasseur dans les forêts de Grand Rivière
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Cet habitant du Prêcheur montre les terres familiales aujourd’hui cultivées par ses fils. Les cultures entremêlées de manguiers et d’arbres en tous genres assurent une grande abondance. Ils les vendnt sur les marchés et fournissent les étals de magasins. Il me dit qu’il existe encore les tras pour monter à la montagne Pelée par ce versant même si ça fait longtemps qu’il n’y est plus allé.
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Polyculture familiale au Prêcheur
3 Cet agriculteur, sur la propriété familiale, est fier de montrer sa production d’ananas. Il m’explique qu’aujourd’hui la production n’est plus aussi présente qu’autrefois, c’est parce qu’elle n’est pas subventionnée contrairement à la canne à sucre et à la banane. Mais il y a aussi beaucoup de vols donc les producteurs les positionnent très haut dans les terres pour ne pas qu’on puisse approcher facilement avec un véhicule.
Entreprise familiale de production d’ananas
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