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Geneviève AVERSO
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EDITIONS
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CESSONNE AUTREFOIS
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Geneviève AVERSO
CESSONNE AUTREFOIS Collection : Vie quotidienne autrefois
HORVATH
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Je tenais à rem ercier tout p arti culièrem ent :
M on mari , qu i m ' a conseillé dans la r édaction de cet ouvrage. J ean-Mich el V éch ambre , sans qui j e n' aurais p as connu les éditions Horvath . L a Direction et tou t le p ersonnel des A rchives Départemen tales de Corb eil. Je leur dois également l ' ensemble des car tes postales . L es institute urs en poste en 1899. L eurs monographies m ' ont p ermis de rendre vivan t ce liv re.
A mon p ère, qui m'a insufflé la p assion de la grande comme de la petite histoire .
Couverture : Conception Alain BOULDOUYRE
- 1993 Cop yright Editi ons d u Parc - Editions H O RVATH
104, ru e Tron chet - 69006 LYON ISBN : 2-7171 -0589-1
UN PEU D'HISTOIRE .. . rEssonne : un des départements les plus jeunes de France ! Economiquement et socialement p arlan t bien sûr, mais so n histoire , elle , remonte à des temps reculés. Pour preuve , ses menhirs et dolmens . Aujourd ' hui , il n'en subsiste qu 'une quinzaine , l' urbanisation galopante de cette fin de XXe siècle en ayant fait disparaître la plupart. Leur existence est de toute façon attestée par des toponymes , tels que : "Le Long Grès ", "La Pierre au Lard ", etc. A l'époque de la pierre polie , ces terres sont occupées par les Ligures, à la civilisation essentiellement rurale. A ce peuple, succèdent les Celtes Parisii , qui s 'établissen t dans la région du Hurepoix vers 500 av J.C.. Civilisation rurale plus évoluée que celle des Ligures, elle maîtrise déjà les charrues pour la culture. Elle possède des camps (oppida) où se réfugier en cas de danger.
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MILLY -
La Roche feuil[etée
A Milly-la-Forêt, témoignage de l'occupation ancienne (Coll. pers.).
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r Ce danger se produit en 57 av. J.C .. Jules César envahit la Gaule. Une occupation romaine qui fut d'ailleurs bénéfique pour la région : avec la pax romana, routes, fermes et ponts se multip lière nt. La vie s'organise a utour d es villages et grands do maines fonciers. Des fouilles entreprises en 1885 à Souzy-la-Briche ont permis de découvrir les vestiges (dont une mosaïque) de l' une de ces importantes uillae. Cette civilisation florissante prend fin avec l'invasion barbare de la fin du lllème siècle. Les campagnes sont pillées et ruinées. La popu lation se réfugie dans les rares villes fortifi ées et tend une oreille attentive à la prédication des évangélisateurs : disciple de saint De nis, saint Yon prêche à Châtres (Arpajon) et y subit le martyre ; saint Spire, évêque de Bayeux, dont les reliques furent transportées à Corbeil en 943 ; sans oublier saint Sulpice en souvenir de qui fut fondé le pélerinage de Saint-Sulpice-de-Favières. Avec la conversion de Clovis , en 496 , la christianisatio n prend un nouvel essor. A l'exemple de Paris, de grandes abbayes sont fondées: Dourdan , Etampes, Epinay-sous-Sénart en 637. Le mouvement s'amplifie durant l'époque carolingienne. Selon les chroniques, Dagobert aurait été sacré au Château-Forêt, près de Milly. Le roi octroie le fief à Fulbert. Son fils , né à Milly en 635 , seigneur de Mi lly jusqu'en 687 , devient ensuite évêque de Sens et est canonisé sous le nom de Wulfran ( + 720). Ma is voici qu ' un no uveau da nger menace la co n trée : les Normands remon tent les fleuves et s' installent à la fin du !Xe siècle à Rouen. Ils p ille nt, incendient tout sur leur passage. I..: insécurité oblige les populations à se mettre sous la protection de grands chefs plus expérimentés qui, en échange de leur aide, s'approprient le urs terres et leur imposent des services : la féodalité est née ... Etampes, Corbeil, Dourdan , Arpajon e t Montlh éry devie nne nt au Xe siècle les comtés de notre département. Plusieurs châteaux forts et donjons sont édifiés. Chacun suivant une position stratégique, sur l'axe royal Paris-Orléans. Ainsi le château de Montlhéry posera un problème au roi : le comte Guy, sut rapidement profiter de sa situation pour rançonner les voyageurs qui e mpruntaient la future route nationale 20. Philippe 1 dut alors marier son fils naturel , Philippe de Melun , à la fille de Guy, pour que cessât cette manœ uvre frauduleuse. Mais Guy reprit très vite son activité , obligeant le roi Louis VI à fa ire interven ir son a rmée pour le réduire à l' impuissance.
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Origine du Chit1en u d e DO Ul\ DA N n:l •i "" 1110. l'nur IHOI#gf'r le fl~p· , ru l'hllip pe· AII~U!It(!. 3. ln jlli\C9 d'till :liiCÎen c hftti'JII, tlnm:~me '' ", J'lft'lnlrr-s f':.rl ti~n_s. l'Ill ~-~~ it mot.' . llui:;U"' 1 f.rAu c1, <' Il !l:~ U on:~i•-o •l e IU~o uche ole (::t.Stillt . - Séjnur li~ Sa intl .tolli"'. - l'rison dn Jcauul' tle Ut•n r,;••l; lt.t ""7 AJt<lllft_lZ(' !lm:n.•.stf •I r~ l.•••u.t• c •l •;'''''."• ,t,. lluu •I r Uo•l"r)', de Un11 1·a:;ogue, do :se ..ers. du La lhre l!nu <~~ lrs An KI:a is - 11*'\'CtuliljUI.i ftllr l.oniS .:X 1 KH J.:o1~c a•wr l ..,uh Xli :\ l 1\ tmr.•l ,J 1 Gm lille. - l'Al' Fr.tUÇ(IiJ l " a la Ourhu !!e d'Etan •prl - _1 :t r Ill' un Il '""' Gui!e - SaCC::tR~ par lee llu ~ucnnls • u t:•Gl. - l'tl iut Je ii q t'<rt ~~~ l a tin,., Hl d'Auuc:au ~~~ IMSl. · lt l!rotqn,. utent tl~f·•111111 eu 1, l"'tiii.Ut t 22 JOUr!, 1•ar '" ~ t•i t :ah ·e J"t quu, COlli n te ~la• éch•l•le Uir11n. a ~~~'!' ·Douaire da Marie de 11 fdl ds. 1 e t !.1 Ant·r d·Auldc.hf!l_ 1 d~ fl ,.uard
Hugues Capet voit le jour à Dourdan, vers 941 (Archives départementales).
Tandis que les Capétiens luttent pour asseoir leur autorité , des moines se regroupent pour bâtir des établissements monastiques. Parmi les p lus cé lèbres : l' abbaye bénéd ictine de la Trinité à Morigny, fondée e n 1095. En 1138, Maurice de Su lly, évêque de Paris, crée une abbaye d e fem mes. Il ne reste ma lhe ure usement rien de ces constructions. Les églises. e lles, ont mieux résisté. On peut e ncore admirer, malgré de nombreuses restaurations, d ' importants chefs-d'œuvres de l'art roman et gothique. Sans vouloir énumérer tous ces édifices , il faut tout de même attribuer une mention spéciale à la basilique Notre-Dame-de-Bonne-Garde de Longpont, éd ifiée à partir de 1031 , e t, à "la plus belle église du village de France ", disai t-on déjà au XVIIIe siècle , Saint-Sulpice-de-Favières, aux surprenantes dimensions de cathédrale. Les règnes de Louis VII et Philippe-Auguste connaîtront de nouveaux affronte ments. Ainsi ce de rnier, déterminé à posséder de solides fortifi cations, rempare Corbeil et Etampes. Au lendemain de son mariage , il ira même jusqu'à enfermer sa femme Ingeburge dans la tour Guinette d ' Etampes.
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Sous Louis IX, c'est le grand retour de l'acalmie. Une période de prosp é rité éco nomique qu e ce XIII • sièc le, qui sera dans l' Essonne le siècle des moulins à eau. Essentiellement à Corbeil. Grâce à sa situation, la ville recueille le blé récolté en Beauce. Soixante-quinze ans de paix balayés par la Guerre de Cent Ans. Province dont le chef-lieu est la cap ital e du royaume , l' Ile-deFrance paie cher sa position géo-politique. Les partisans d 'Etienne Marcel (prévôt des marcha nds de Paris) foment ent d e nombreux troubles dans la région parisienne. En 1358, Charles II de Navarre (Charles le Mauvais) , a ll ié des Angla is, chassé par les Parisiens, brûle Châtres en fu yant sur Melun . Deux ans plus tard , le roi d 'Angleterre tient le s iège devant la ville et dévaste la région entre la Sei ne et Etampes. Son armée s'empare égaleme nt de Montlh éry, point stratégique énormément convoité. Autre enjeu des co mbats : les égl ises. Conve rtie s se lo n les ordres de Charles V en places fortes , elles accueillent les garnisons françaises. I..:arrivée de l'ennemi est annoncée par des guette urs postés sur les cloch ers. La tactique des Anglais consiste donc à détruire d e préférence ces églises. C'est une époque dramatique 3.
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La fondation de l'abbaye de la Sainte Trinité remonte au IX• siè cle, sous l'impulsio n des moines de Saint-Germer-de-Fly (Arch ives départe m e ntales).
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pour les populations , d 'autant plus que l'épidémie de peste noire de 1348 aggrave les pertes humaines et agricoles. A la guerre étrangère s ' ajoute la guerre civile entre Bourguignons et Armagnacs. Les Bourguignons investissent Dourdan , Etampes , Paris puis Corbeil , qui avait pourtant bien résisté. La dévastation de notre département durant ces années d ' occupation est terrible. Les cultures sont détruites , les villages pillés ; l' insécurité des campagnes est totale. Les villageois en sont réduits à abandonner leurs biens et à se réfugier dans les villes à l'abri des murailles. Il faut attendre 1441 pour que s 'achève la reconquête par le roi Charles VII : Etampes est délivrée en 1435 , Corbeil en 1436 et Montlhéry en 1439. Après les désastres de la Guerre de Cent Ans, Montlhéry subit en 1465 un nouveau conflit : Louis XI , en lutte contre les vassaux rebelles rassemblés dans la Ligue du Bien Public , dirigée par Charles le Téméraire , duc de Bourgogne. La bataille eut lieu le 16 juillet entre Montlhéry et Longpont. Ce fut un affrontement sévère ; plus de trois mille combattants périrent. On les inhuma sur place , sur cette partie du terroir de Montlhéry, appelé depuis "Champtier du Champ de Bataille". Une fois encore les paysans déplorent la destruction de leurs récoltes. Les caisses royales étant vides , Louis XII est contraint de vendre ses comtés de Corbeil et Dourdan. Quant à celui d ' Etampes , il demeure dans le domaine royal. François Ier l'offre à sa favorite Anne de Pisseleu , qui dès 1538 s'y fait construire un hôtel particulier. A la mort du roi , Anne est bannie de la cour et doit restituer les domaines qui lui avaient été offerts. Le comté , dont le sort semble être lié à celui des favorites , passe entre les mains de Diane de Poitiers. Alors que la misère sévit dans les campagnes , les guerres de religions débutent, dévastant à nouveau villes et villages. En 1562, l' armée huguenote conduite par le Prince de Condé envahit Etampes. Peu scrupuleux envers les édifices religieux, les soldats font camper leurs chevaux dans les églises. Les statues du portail Notre-Dame sont brisées. Michel de l'Hospital tente de ramener la paix : "Otons ces mots diaboliques , noms de partis , factions et séditions , Hugenots , papistes. Conservons le nom de chrétien. "
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ÉTAAflES.- M aison de Dian e de Poiti er'&. ].{usée. - Caisse d'Épargne.
Diane de Poitiers fut duchesse d 'Etampes, comme /'auait é té la fauorite
de François[" (Archiues départementales) .
Malgré ses efforts, il devra capituler en 1568 et se retirer dans son château du Vignay, paroisse de Champmotteux. Il y meurt en 1573, en rappelant que " la tolérance est la première vertu qui doit être pratiquée entre tous les hommes.·· La signature d 'une trêve le 23 mars 1568 à Longjumeau n'y fait rien . La guerre civi le s' intensifie en 1590 et 1591 , quand les Ligueurs, à la suite de l' assassinat de H enri III, refusent de reconnaître Henri de Navarre comme successeur. L a ville de Paris , au x mains de la Ligue , ferme ses portes au Huguenot. Celui-ci tente alors de s' emparer de la ville qui assure le ravitaillement en pain de la capitale : Corbeil est assiégée par les troupes du capitaine Rigault. Paris fait appel aux soldats de Philippe II d'Espagne qui reprend la ville après vingt-trois jours de siège. Mais la lutte autour de la capitale se poursuit. Carmée huguenote, commandée par le maréchal de Biron , con quiert la place forte de Dourdan . Il ne doit sa v icto ire qu'à l 'utilisation d 'un sou terrain , dont l'existence lui est signalée par un maçon ayant participé à la restauration du château.
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A ces luttes et ces destructions s' ajoutent la baisse de la productio n agricole et l' e ndettement des exploitants. Et dès 1625 les épidémies de peste réapparaissent. Pire : un a utre fl éau surgit. .. La Fronde ! En 165 1 , Condé , m éconte nt du go uve rnemen t d e Mazarin , fome nte une guerre civile. Il décide de marcher sur Paris. Turenne, lui , insta lle des troupes de l'armée royale sur la route d 'Orléans à Paris, à Châtres et déploie ses ho mmes sur les hauteurs voisines, notamme nt à Mo ntlhéry. Pendant ce temps, les tro upes du prin ce de Condé investissent Etampes par surprise le 23 avril 1652. Cette armée a ppre nd que la Grand e Mademoiselle doit les rejo indre , de pui s Orléans, po ur marcher sur Paris. Turen ne profite a lors d ' un e ré pétition de revue en l' honneur de Mll e de Montpensier pour reprendre Etampes : le château, refuge des frondeurs, tombe a près des bombardements qui détruisent une partie du donjon. Les révoltés , e n fuite, son t poursuivis par l' armée royale qui met à sac la campagne. Le pays bénéficie de la soli citude de Saint Vincent de Paul , fond ateur des Petites Sœurs des Pauvres : il crée , avec l'aide d 'An ne d 'Autriche , l' œ uvre des "Petites Marmites" qui distribuent so upe et vivres. ":"":;!~~~~ ~ -;~~~;:.~'::~~·~11!-~ .._
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C'est à Madame de Montespan que l'on doit les embellissements autour du château : Le Nôtre en dessine les jardins, La Quintinie en plante les potagers (Archives départementales).
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r Pendant le règne de Louis XIV, l'Essonne vivra à l'heure versaillaise. Les routes de Fontain ebleau , Chambord et Orléans traversent le département. La cour suit le roi et en profite pour élever ici et là de belles demeures où se retrouvent les célébrités littéraires : à Bâville , Boileau , Racine et Madame de S év igné ; Charles Perrault possède un domaine à Viry-Châtillon , etc. En 1670, Louis XIV fait don du château de Petit-Bourg à Evry à Madame de Montespan. Après la mort de la favorite , son fils le du c d'Antin en hérite et y accueille le roi et Mme de Maintenon. En 1707, lors d 'un séjour à Petit-Bourg, Louis XIV avait critiqué une a llée d ' arbres qui masquait la vue sur la Seine. Le duc la fit tailler durant la nuit, et le lendemain , à son signal, tous les arbres tombèrent comme par enchantement. Le roi aime chasser en forêt de Sénart. C'est pour cela que sont e ntrepris des chantiers de drainage et d 'asséche ment, ainsi qu ~ l'entretien des chemins. En 1699, Colbert fi xe les directives des grands aménagements forestiers. Mais ces travaux coûtent cher. On décide alors d'établir un système de payage et de location de concessions à des particuliers. La vogue des jardins et parcs mettant en scène une nature "libre " s'affirme au XVIIIe siècle. Le paysage ainsi créé est destiné à valoriser de petites constructions pittoresques appelées "fabriq ues" . En 1784, le banquier Jean-Joseph de Laborde réalise un tel projet à Méréville , grâce à la collaboration du peintre Hubert Robert, de l'architecte Bélanger et du sculpteur Pajou. Le cours de la Juine , dont la source est toute proche, est corrigé et une partie de ses eaux drainée en sous-sol pour alimenter plans d 'eau et cascades. Laborde meurt sur l'échafaud en 1794 ; en 1819 sa veuve est contrainte de vendre le domaine dans lequel les "fabriques ", à l'abandon , menacent de disparaître. Elles sont achetées en 1891 par le propriéta ire du château de Jeurre dont e ll es ornent aujourd' hui le parc. En 1741 , Jeanne-Antoinette Poisson épouse M.Le Normant d 'Etiolles et s'installe au château de son mari . Lors d 'une chasse en forêt de Sénart, elle rencontre Louis XV. Quelques années plus tard , elle devient sa maîtresse. Et c'est en compagnie de Voltaire, qu 'elle apprendra que sa condition a changé. Désormais elle est la Marquise de Pompadour.
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Refusant de crier "vive le roi" devant les Vendéens, ce héros de 14 ans fut tué d ' un coup de sabre (Arch ives départementa les).
Le charme et la douceur de vivre de ces demeures ne doivent pas faire oublier la crise économ ique et financ ière que su bit le royaume sous Lou is XVI. La surpopu lation et la paup érisation réapparaissent vers 1775. Pour exemple : les indigents représentent environ 18 % de la popu lation de Corbeil. Louis XVI , co ntra int par les événements, convoque les Etats Généraux pour rédiger les Cahiers de Doléances. Les gens des campagnes souha it ent des réformes matérielles : ceux d 'Auvernaux réclament qu ' o n garantisse leurs terres des dégâts provoqués par le gibier, qu ' o n reconstruise leur route devenue impraticable, qu 'on supprime les droits sur les boissons "car c'est un abus de ne pas donner à un aubergiste , à un cabaretier, sa boisson franche comme à tous a utres particuliers", qu 'on supprime l'impôt sur le sel ; et ils termin ent ainsi : ils sont prêts "à se saigner pour le roi qu ' ils adorent" .
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Les populations des campagnes restent dans l'ensemble fondamentalement attachées à la mo narchie. Au début de l'année 1790, intervie nt une réforme administrative a ux conséque nces importantes pour notre région : le découpage de la France e n départements et la naissance de la Seine-et-Oise avec Versailles pour cheflieu. Avec le XIX• siècle, l'aspect économique du département ne se modifie guère. Comme l'écrit Georges Poisson : " ~ Ile-de-Fran ce de Lo uis Philippe ressemble comme une sœur à celle de Louis XVI : transports ra res et le nts , grandes propriétés a ux moyens de culture rudimentaires , nombreux châ teaux, vie provincia le dévote et traditionnelle, même dans les villes les plus rapprochées de la capitale ". Tout change à partir de 1840. Le 17 septembre la ligne de Corbeil à Paris est inaugurée. Trois ans plus tard , c est au tour de la ligne Paris-Orléans. Désormais , les industries se multiplient le long de la Seine et transforment le mode de vie comme l'environnement. Enfin , la loi du 10 juill et 1964 , porta nt réorganisation de la région parisienne , crée le nouveau département de l' Essonne. Une réforme rendue ind ispensable par l'explosion démographique de l'ancienne Seine-et-Oise. JOJ.
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JEURRE, par ÊJ.Ucby - Le Graud Temple
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Une fabriqu e à Méréuille (Arch ives départementa les ).
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TERRE DE PRÉDILECTION DE I..:AGRICULTURE CEssonne d 'aujourd 'hui se divise en quatre régions naturelles : le Hurepoix, la Brie-França ise , la Beauce et le Gâtinais. Son soussol est de même composition que celui de l'ensemble de l' Ile-deFrance. A l' époque tertiaire , le calcaire et l'argile recouvraient le sable de Fontainebleau. Ce qui permettra la formation d 'une terre riche et féconde. Sa p hysionomie diversifiée (buttes , p laines , p lateaux ve rdoyants, forêts et un grand nombre de cours d 'eau) ainsi que la nature de son sous-sol fo nt de l'Essonne un département très agricole. Les progrès techniques du XIX• siècle s'étendent aussi à ce domaine. Un machinisme agricole très varié a été créé ; plusieurs procédés agronomiques sont mis au point. A la suite des recherches du chim iste a llemand Liebig , l'efficacité des engra is ch imiques pour améliorer les sols et augmenter les rendements a été expérimentalement démontrée.
L'agriculture, richesse des abbayes sous l'Ancien Régime {Archives départementales).
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Chumrcueil tS.-el - 0.1 -
Forme des ~l onl c clrl•\/.
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A Champcueil, la "grande culture" domine (Archives départementales).
La diffusion des techniques modernes s 'est cependant révélée moins rapide et généralisée que dans l' industrie. I.:utilisation des nouveaux tracteurs reste limitée à un nombre assez réduit d 'exploitations ; beaucoup de champs se cultivent encore avec des chevaux ou des boeufs. Une des raisons principales de ce défaut d 'adaptation semble être le tempérament conservateur du paysan français.
Decauville : un pionner Armand Decauville, propriétaire de la ferme du Bois-Briard à Courcouronnes, est l'un des pionners en matière d 'amélioration des procédés de culture. Il réalise , sur son domaine de 700 hectares, le premier labourage à vapeur. Son fils Paul poursuit les mêmes efforts. En 1875, a lors que sa récolte de betteraves est menacée par le mauvais temps qui ava it rendu impossible le passage de lourds charrois, il im agine de fabriquer des voies ferrées de 40 cm d 'écartement entre rail , avec traverse en bois sur laquelle il fait circuler de petits wagons portant chacun un panier de betteraves. Ces wagons , tractés par de petites machines à vapeur, transportent les récoltes à la distillerie.
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Paul Deca uville venait d ' inventer le chemin d e fe r portatif à pose instantannée : Le Decauville. Ce procéd é connait un grand succès. Cexposition universelle de 1889 consacre sa renommée en donnant à Paul Deca uville l'occasion d' installer un petit train qui , de La Concorde à la tour Eiffel , transporta en six mois plus de six millions de passagers, et sans le moindre incident.
La vigne délaissée A la fin du XIX• siècle , les ré co ltes essonniennes dépassent toutes les prévisions. Voici le tableau d e rendement des céréales pour l'a nné e 1898 , e t pour comparais o n , les rendem e nts de l'année 1850 111 :
La culture maraîchère en Hurepoix (A rchives départem entales) .
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Céréales
Nbre d ' ha e nseme ncés
Rend ement total (en hl)
1850
1898
1850
Blé
270
320
5.670
Seigle
22
60
352
Avoi ne
170
320
4.620
1898
9.600 1.560 16.000
Conséquence de cette course aux rendements : la disparition de la culture viticole au profit d'autres cultures , plus rentables. Née de l' initiati ve d es abbayes d e Sa int -Denis , de SaintGermain-d es-Près et du Chapitre de Notre -Dame , la vigne se ré pand très tôt dans la région parisienne. Principaleme nt au nord et à l'o uest. Le fruit de cette culture , d estiné à l'o rigine à la célébratio n de la messe, est vite considéré comme un remontant, un fortifiant et se popularise pour deve nir un véritable aliment. Autrefois pays de vigne comme l'ensemble de l'Ile-de-France, la te rre produ isa it le vin "français" . Mais e n ce tte fin de siècle , la vigne périclite sous les attaques de maladies cryptogamiques puis sous l'invasio n du phylloxéra. En 1886, à Arpajon , pour la première fo is, le professeur départemental d'agriculture découvre la présence de ce fléau en Seine-et-Oise. Les nombre uses vignes sont arra chées et rempl acées par des cultures maraîchères, tomates, haricots, poireaux, etc. En 1893, le conseil général décrète l' introduction de cépages a méricains. "Qui nze hectares de terre impropres à la culture d es céréales ont été plantés en vignes : le terrain , dé fo ncé à la charrue à vapeur, à une profondeur de 6 0 cm a reçu des cépages d e Tourai ne greffés sur plan t a méricain. Il promet aujourd ' hui une récolte abondante d ' un vin déjà apprécié [ ... ]" (2) . Cette décision n'entrave pas pour autant la disparition progressive de la viticulture. "Le vin de Viry est vert, à peu de force alcoolique et doit être consommé immédiatement car il ne se conserve pas longtemps [ ... ]" 131 • "La vigne est encore un peu cultivée sur le côteau logeant le cours, rive gauche de l'Yerres. Ma is ici, comme a ille urs dans toute cette régio n, les produits qu 'on en ose espérer compensent très fa iblement les dépenses faites, ne faisant arriver trop souvent qu 'à un p iteux résulta t . Le Picolo, cru de Quincy, devient donc de plus en plus rare [ .. .]" 141 •
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Cour de ferme en Hurepoix (Archives départementales).
Quatre régions spécialisées Une autre tendance de cette nouvelle agriculture : la formation progressive de régions agricoles spécialisées. En Beauce, le limon repose sur un calcaire meuliérisé relativement imperméable , dit de "Beauce". D'où un pays sec, sans véritab le forêt, ma lgré quelques bo is conse rv és. La vocation d e la Beauce est essentiell ement céréaliè re : "gren ier d 'abondance" de la capita le. "A Etampes, la grande culture dom ine, c'est à dire la culture des céréales : blé , avoine , seigle , orge , escourgeo n , [ ... ]. Les prin cipales fermes où l' on fait la grande culture sont ce lles de Guin ette , de Bois-Renaud, de Villesa uvage , de Lhumery, de la Malmaison , de G uigneville , de Montanchaux , de Chesnay, de Chandou [... ]. La culture des céréa les occupe un tiers du territoire [... ]" 151 • "Dans la plaine, on cultive toutes les céréales et particulièrement le blé sur une étendue d 'environ 400 hectares, l'avoin e (600 hectares) , le se igle (40 hectares), l'orge (30 hectares) [ ... ]" 161 • C'est ici la gra nde propriété qui dom ine. "Il y a de gra ndes propriétés dans la commu ne. Huit propriétaires terrie ns [... ] possèdent plus de la moitié du territo ire [... ]" 161 •
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'Tasso lement quadriennal est généralement suivi de la façon suivante : 1ère année .. ..... ..... .plantes sarchées 2ème année ..... ..... .blé 3ème année ..... ...... avoine avec semis de fourrage 4ème année ... ..... ... plantes fourragères " 121 • "[emploi des engrais chi miques, longtemps critiqué , est défini tivement e ntré dans les moeurs. Il en résul te que les rendements sont de beaucoup supérieurs à ceux d ' il y a vingt ans , en ce qui concerne le blé principalement, et que les cultivateurs retrouvent, dans la qualité de leurs produits, la perte subie par l'extrème bon marché de cette céréale [.. . ]'" 7 ' . ·'Un sy ndicat ex ist e ici pour 1' achat de ces engrais . Les mach in es agrico les so nt partout em ployée s : semeuses , faucheuses, moissonneuses , voire lieuses, batteuses, etc. [... ]" 151 • Les prod u its céréa li ers trouvent ache te u rs sur les marchés d'Etampes où le commerce de la meulerie ést des plus considérables : on y vend presque tous les blés de plus de 6 lieues à la ronde . Mais d'autres types de cultures prédominent dans certaines exploitations. Les betteraves à sucre prennent en particulier une importance grandissante, au détriment de la culture viticole. RIS- ORANGI S - Maison CHARTIER -
HOtel d e l ' Écu de Franc e - Inté rieur de l a Cour
Une exploitatio n importante en Hurepoix (Archiues départementales).
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"Depuis quelques années, la cu lture de la betterave à sucre a pris un développement assez considérable, à tel point que plusieurs sucreries se sont établies dans la région : à Morigny, près Et ampes, a' Ma1.sse , a' ,..10 ury, e tc [ . .. l" 12) . Quant à l'é levage , il est tout d 'abord représenté par quelques vaches normandes , destinées esse ntiellement à satisfa ire les besoins de la ferme et du village en lait. "Chaque ferme possède des vaches dont le nombre est en rapport avec l'étendue du sol exploité. Le lait est transformé en beurre qui se vend surtout sur le marché d ' Etampes, e t le petit-la it sert à l'élevage du porc pour les besoins de la ferme. La viande de porc est en effet la base de l'alimentation du personnel dans toutes les fermes de la Beauce [ ... ]" 181 • "Outre l' é no rme quantité de lait q u ' elles produisent , les vaches donnent des veaux q ui sont consommés dans la région ou vendus aux abattoirs de Paris [... ]" f2l . En revanche le mouton est beaucoup plus important. "On peut évaluer à 3.000 le nombre des moutons actuellement existants dans la comm un e [ ... ]" 161 • "Certains ferm iers s ' en vont ac he ter des moutons du Berry, les engra issen t et les ve ndent ensuite pour la boucherie. Les moutons sont diri gés p rin cip alement sur Paris [ ... ]" (2) .
Sav i !:n y-snr-OJ·~e <S .·el-0.) - La Laiterie de l' '' Oasis " - . 53à
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Une laiterie " moderne " à Savigny-sur-Orge (Archives départementales).
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r [élevage de basse-cour, lui , atteint des sommets. Beaucoup de fermières utilisent des couveuses mécaniques pour la reproduction. Les cultiva teurs des environs trouvent sur le marché d 'Etampes un lieu d'écoulement facile pour ces divers produits : poules , poulets, oies, canards, etc. "La volaille , très nombreuse , est écoulée sur le marché d 'Angerville même ; elle consiste en poules, oies, canards qu 'on achète tous jeunes à Méréville et qu 'on engraisse pour la vente, peu de dindons et de pintades, des pigeons en assez grande quan t1't e, [ ... l " '21 . Une mention particul ière pour quelques apiculte urs que l'on rencontre à Châlo-Saint-Mars car l'abeille trouve dans cette vallée la fraîcheur et les fleurs nécessaires à la confection de son miel qui est consommé à peu près complètement sur place . On peut évaluer à 300 le nombre de ruches placées sur le territoire de la commune. Le Hurepoix est un pays accidenté , boisé , coupé de vallées a ux terres humides où la culture principale est celle des produits maraîchers : vall ées de l' Yvette, de la Bièvres et de l' Essonne. De tout temps cette région fut vouée à l'approvisionnement de Paris ; on rencontrait très souvent "l'arpajonnais ", petit train emportant les productions vers les halles prin cipales. "La propriété est très morcellée sur les pentes et dans la vallée . La plupart des petits propriétaires se livrent à la culture maraîchère. A force de soins et d 'e ngrais, ils obtiennent sur le même terrain jusq u'à trois récoltes pa r an. [... ] Les principales cultures de Palaiseau consistent e n légumes : artichauts , asperges, carottes, choux, épinards, haricots, navets, o ignons, oseille , poireaux, petits pois , pomme de terre, potirons, salades, tomates ; fru its : abricots, cerises, groseilles, pêches, poires, pommes, prunes, raisins , [ ... ]" '91. "Une dizaine de cultivateurs maraîchers pratiquent ces cultures et occupe nt pendant toute la belle saison les femmes de l'e ndroit, des Bretonnes et des Normandes qui n' hésitent pas à quitter leur clocher pour trouver a ux env irons de la capitale un gain rémunérateur [... ]" ' 101 • Certaines comm.unes possèdent leurs spécia lités. Ains i à Brétigny, la culture du haricot "chevrier" : "ces haricots sont d 'une espèce particulière trouvée par un cultivateur de Brétigny décédé il y a quelques années, M. Chevrier.( .. . ] Ils ont la propriété de rester constamm ent verts [ ... ]" ; à Mo ntlhéry, celle des tomates, dont des milli ers de kilos sont récoltés chaque a nnée et e nvoyés à Paris ou
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TI GERY (S .-&-0.} -
Ferme d e la Tou •
Une ferme en Brie fran çaise (Archives départementales).
même e n Grande-Bretagne ; à Palaiseau "surtout la fraise : cette culture a pris une grande extension dans toute la région. Les produits qui en proviennent sont communément désignés sous le nom de Fraises de Palaiseau [...]" 1221• On retrouve la fraise à Marcoussis que l'on cultive en primeur pour la capitale. Elle est expéd iée la nuit par le chem in de fer et arrive aux halles principales vers deux heures du matin. I..:excédent est vendu aux marchés de Montlhéry. "La cueillette des fraises qui se fait en juin et en juillet attire à Marcoussis un grand nombre d 'ouvriers (300 e nviron) étrangers au canton. Presque tous viennent de Paris . La plupart d 'entre e ux so nt des jeunes gens sans ressources , qui ne manquent pas de causer du désordre , ce qui exige ici , à cette époque , la présence d e plusieurs policiers. Aux heures de repas, ces ouvriers s' install ent autour de lo ngues tables dressées devant l'étal des bouchers qui leur servent, pour quelques sous, du bouillon et un morceau de viande [... ]" oiJ . Autre spécialité : Brétigny et ses graines d 'élite "Clause". C'est en effet dans cette commune que Lucien Clause , origina ire de Moselle , décide d e s' installer en 1899 , apportant prospérité et re nom pour la ville. Il e ut bientôt l'idée de proposer des catalogues
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très docume ntés e t illustrés à sa clientèle, ce qui l'assura dès 1924, d'une activité sans cesse cro issante et bie ntôt mondiale. Bi en que la grande culture n e so it p as un e tra dition e n Hurepoix, il convient de citer le cas de la propriété de la famill e Decauville. la ferme du Bois-Briard. ·' [ ... ] depuis de longues années [on y fait] une culture intensive, à laquelle sont appliqués les découvertes et les progrès les plus récents d e la chimie végétale appliquée à l'agriculture. [... ] La grande culture domine, et s i on voit que lqu es c ham ps d ' asp e rge s , de haricots , c' est une ra re exceptio n. On cultive le blé , l' avoine, les fourrages et surtout la betterave à a lcool et à sucre. Cette dernière est livrée par les récoltants à la sucrerie de Mennecy, tandis que la betterave à a lcool est distillée par M. Decauville dans sa distillerie de Bois-Briard. I.:installation de la distillerie date de 1857. Avant cette époque , les betteraves étaient vendues à une sucreri e [ ... 1121• Toutes les fermes ont le urs vaches laitières. A Viry-Châ tillon , les cultivateurs nourrissent quelques vaches dont le la it est vendu dans la co mmun e e t les e nvirons. Les fromages dits de Viry, très renommés autrefois , ne sont plus beaucoup fabriqués en raison de la
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Scène d es champs en Brie française (A rchives départementales).
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vente avantageuse du lait. A Saint-Chéron , les vaches prolifèrent. Les cultivateurs ont fondé entre eux en 1875 une "associatio n contre la mortalité des bestiaux appelée l' Economie de SaintChéron. Cette assurance mutuelle est régie par l' instituteur de la commune. Chaque fois qu 'un décès se produit, les propriétaires assurés se cotisent et versent une certaine prime calculée d 'après la valeur personnelle assurée et aussi d 'après le prix d'estimation de l'animal [ ... ]". I.:élevage de basse cour, important dans la plupart des fermes , se mble être une constante e n Essonne , toutes régions confondues. Et cela e n ra ison de la faci lité d 'écoul eme nt sur les différents marchés et foires. La Brie Française est une région humide ; elle pratique cependant les mêmes spéculations végétales qu 'en Beauce, l'orge cédant le plus souvent la place à l'avoine. " Le territoire est peu d ivisé , c' est la grande propriété qui domine , elle e n occupe les 9/10 , répartis entre 4 propriétaires seuleme nt [ ...]. La culture principale est cell e des céréales [ ... ]" 1131• "Le sol est presque entièrement dépendant du château ; [ ... ] Il produit principalement des céréales récoltées avec l'aide d 'ouvriers
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Mennecy - 1ntérleur da Fer rna
Cour de ferme à Mennecy (Archives départementales).
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C' b e lges [ .. . ]" 1141• "C'est la p e tite propriété qui do m ine e ncore ; cepe nd a nt q u elqu es pro pri étés te nd ent à absorber un e notable partie du terra in.[ .. . ] Le mode d 'exploitatio n des terres est très perfectionné et le re ndemen t poussé à l' extrême par l'emplo i des engrais chi miq ues et l'a bandon à peu près complet des jachères [ ... ] " ( l).
"Plus des 9/10 du territoi re d e la com m une appartien ne nt au même proprié taire [ ... ]. Les terres cultivables so nt lo uées à deux fermiers. Tous les deux s' appliquent à la culture in te nsive, l'un surtout se mb le reche rcher le travail à bas pri x ayant recours au x étrangers et aux vagabo nds des gra nds chem ins. Il e n résulte po ur les o uvriers habitant la comm une un malaise généra l [.. .]" 1291• Autre culture primord iale , de même qu'en Beauce : les betteraves à sucre. Elles sont livrées aux d ifférentes sucreries et disti lleries. A Tigery, une distillerie fo nctionne da ns le châ teau apparten a nt au neve u d e M. Da rbl ay, industri el à Corbe il. "Qu e lqu es hectares so nt consacrés chaque a nnée à la culture des betteraves à sucre vendues à la sucrerie de Mennecy [ ... ]" <n. Ma is la grande explo itation de la Brie reste l' horti culture : "Les arbres frui tiers , sur tout les pommiers à cidre et les cerisiers sont assez nombreux. Les cerises sont encore aujourd' hui mais moins q u 'autrefois. l' objet d' un commerce d' une ce rtaine importance [ ... ]" 0 1. "La terre est très recherchée des petits exploita nts qui e n tirent des produits plus rému néra teurs que la culture des céréa les. Chacun veut y posséder son pe tit morceau , ce qu i a mène la d ivision infinie de cette partie du territoire [ ... ]" 1321• A Brunoy, la culture du rosier, sur 2 hectares, a remplacé celle de la vigne. ·'Un horticulteur, ou plutôt un arbo riculteur vient de créer de toutes pièces un étab lissement considéra ble pour la cul ture des a rbres fruitiers et faire a insi une véritable école d 'ho rticul ture [ ... ]. Un a utre horticulteur a fa it é ta blir des serres pour la culture des o rch idées dont il che rche et o btie nt d es vari é tés nouve lles d e gra nde valeur. So n fi ls, en vérita ble a rtiste , se charge de les fa ire connaître en illustrant ses catalogues[ ... ]" 1171 • I.:élevage d u mouton y est conduit comme en Beauce , ma is de façon moins généralisée. En revanche l'élevage bovin en vue de la productio n d u la it est assez répa ndu . Des laitiers-nourrisseurs nombre ux vive nt de cette seule spécula tion . "On élève un e centa ine d e vaches po ur avoir leur lait. On estime qu'e lles produise nt enviro n
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LA FERTË- AI.A IS (S.·e<· O . ). - l ndustr;es du P•)S . les Cressonn;~res/~
Le cresson, richesse du Gâtinais (A rchives départementales).
1.800 hl de lait vend u 30 francs l'hectolitre". On réalise sur place le beurre et surtout le fromage blanc. "Quatre é leveurs s'occupent de cette industrie et sont loin de suffire a ux besoins de la consomma tion [... ]" n71 • "Il y a chez les cultivateurs environ 18 0 vaches soumises au régim e de la stabulation. Presque to ut le lait produ it est envoyé à Paris ; le beurre et le fromage fabriqués sont loin de suffire à la consommation du pays [ ... ]" 11l. Le Gâtinais occupe un e toute petite partie du d épartement, l'extrém ité o rientale de la Beauce. C 'est un plateau vallonné au sol très humide. La principale source de richesse de la région est le cresson. Le département se hisse au premier rang des producteurs de cresson. Les cressonnières sont localisées dans les vallées d e l'Esso nne, de la Juine et de l' Ecole , pays très humide et parfois même marécageux, comme à Ma isse ou Mérévile. A Milly-la-Forêt, le cresson se cultive dans des bassins spéciaux a lime ntés pa r les eaux de l' Ecole. La proxim ité du marché parisien a assuré une certaine prospérité jusqu 'à ces dernières années, mais le coût élevé de la main d 'oeuvre pèse graveme nt sur cette activité agricole. "Une espèce de culture , qui a pris beaucoup d 'extensio n à Méréville depuis cinq à six ans , est celle du cresson. Il y a actuel-
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lement trois cressonnières en plein rapport qui peuvent produire en moyenne par an , 3.000 paniers de chacun 20 douzaines de bottes de cresson qui sont expédiées à Paris par la ligne d 'Orléans (gare d 'Angerville) , et vendues aux halles sur le pied de 60 centimes la douzaine de bottes en moyenne. Ces trois cressonnières occupent une superficie de 3 ,5 hectares, sur lesquels ont été creusés environ 10.000 mètres de fossés. C'est une culture avantageuse qui donne évidemment d 'assez beaux bénéfices , mais qui représente un trava il très pénible, principalement pendant la mauvaise sa ison. Il n' y a guère que cinq ans que cette culture a été introdu ite dans la commune, et déjà de grands espaces de terrains bourbeux , pour ainsi dire improductifs, sont devenus de véritables pactoles. Il y a tout lieu de supposer que cette culture ne fera qu'augmenter ; par suite de l'établissement de la ligne de chemin de fer de Beaune-la-Rolande à Etampes, [... ) qui mettra Méréville en communicatio n directe avec Paris [ ... )" 171 • Une étude des spécificités de la Brie serait incomplète sans évoquer la culture des plantes médicinales à Milly-la-Forêt " [... ) dont les récoltes sont expédiées dans toutes les villes de France. Il y a un siècle, des chercheurs de plantes sauvages et médicinales de
~:E-kt-:A·I 5'-fS- ct ·O . ).- Lll C11rrière Cres!l:onnic.\ re cie .\lo ntmir.w h
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Une cressonnière en 1900 (Archives dé partementales) .
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r Milly portaient leurs produits à Paris où ils étaient très recherchés à cause de leur arôme particulièrement pénétrant. Ne pouvant suffire aux demandes , ils eurent l' idée de cultiver ces mêmes plantes . C'est ainsi qu'est née la culture des plantes méd icinales à Milly. Cette culture exige de vastes emplacements pour le séchage des plantes. On voit à la Madeleine un séchoir de cent mètres de long sur qua tre mètres de la rge. Dans une fa mill e , tous les membres , petits et grands travaillent à préparer les précie uses pla ntes destinées à la guérison des maladies . Au mari revient la culture propreme nt d ite : le bêchage , la plantation , les binages, la récolte. Le sarclage est fait avec l'aide de la femm e , ainsi d 'ailleurs que le séchage. Puis celle-ci tient le principal rôle de l'émondage auquel concourent les enfants à l'époque des vacances. Les produits a ussitôt vendus sont mis en balles à l'aide de la presse et expédiés aux pharmaciens, herboristes, distil lateurs. Cette culture qui occupe 25 à 30 familles s'étend sur une surface de 40 hectares [ ... ]. Au concours agricole de 1892 qui s'est tenu à Milly Monsieur Planchon , d irecteur de l' Eco le de Pharmacie de Paris , a visité les champs des cultivateurs herboristes et a été émerve illé des résultats obtenus dans de petites terres, comme il disait[ ... ]" os,_ Parmi ces plantes, o n peu t citer la menth e, la mélisse, la pensée sauvage, la gra nde et petite absinthe, le basili c, la béla d o ne , la sauge , la gu imauve , l'angélique , etc. Quant à l'élevage , il demeure essentiellement bovin. "[ .. . ] plus de 200 vaches produisant annuellement 5.000 hectolitres de lait et constituant une des principales ressources du pays. Le lait est emporté deux fois par jours aux dépôts de Boigneville et expédié sur Paris [ ... ]" 09, . Quelques fermiers font l'élevage et le commerce des moutons. Mais tous les particuliers é lèvent de nombreuses volailles pour les besoins de la ferme et le commerce des oeufs.
Notes : Monographies d ' instituteurs : (1) Champcue il, (2) Angerv ille, (3) ViryChâti llon , (4) Quinc y-sous-Sénart , (5) Etampes , (6) Chalô-Sain t-Mars, ( 7) Méréville, (8) Chalou-Moulineu x, (9) Palaiseau , (10) B ièvres, (11) Marcoussis, (12) Courcouronnes, (13) Coudray-Monceau, (14) T igery, (15) Auvernaux, (16) La varennes-Jarcy , (17) Brunoy, ( 18) Milly-la-Forêt, ( 19) Champmotteux
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LES FOIRES ET MARCHÉS, CŒUR DU VILLAGE Le commerce tient une place prépondérante dans la prospérité d' un département. Comme à la fin du XX• sièc le , on rencontre dans les villes et les villages , de nombreux marchés sur lesquels se vendent ou même se troquent les productions locales. A côté de ces marchés , les foires : nées sur des lieux de passage , souvent carrefours routiers ou à proximité des lignes de chemin de fer, elles permettent l'approvisionnement de tout le département, et surtout de la capita le. Le cœur de ces foires est sans conteste la halle : construction qui apparaît dans l'Essonne dès le XII' siècle , elle représente dès l'origine un centre économique, politique et social au même titre que le château et l'église . Souvent de dimension immense , elle témoigne de la richesse et de la puissance de la ville. C'est le roi qui accorde le privilège d'édifier une halle et d'y tenir un marché. Il accorde par là même un droit au seigneur pour le dédommager des frais de construction et d 'entretien. Cette taxe sera abolie par la Révolution. DOURDAN (S.-&·0.) Lu Hollcs
La halle, cœur de la cité (A rchives départementales).
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Un jeudi à Limours (Archives départementales).
Dans l'Essonn e, la plus vieille ha lle est ce lle de Dourda n bâtie en 1228 sous le règne de Saint-Louis, puis agrandie et remaniée au XIXe siècle. Pour certains histo riens , cette date n' est qu ' une date d e reconstruction : la halle aura it existé d epuis le règne de Louis VI le Gros, un siècle plus tôt. On peut égale ment e ncore admirer celles d 'Arpajon (XV• siècle) , de Mi lly- la-Forêt (XV• s iècle) et de Méréville (XVI• siècle). Toutes trois répondent au style arch itectural de l' Hurepoix et du Gâtinais : constructions de chê ne , rectangulaires , ouvertes, composées d 'une nef centrale et de bas-côtés et surmontées d ' immenses toitures de tuiles descendant très près du sol. Principaux marchés et foires
C'est une autorisation du roi Louis XII qui permettra la création d' un marché à Limours, qui se ti ent tous les jeudis. Outre les denrées alimentaires courantes , on y déniche des produits locaux : le haricot "chevrier" que l'o n trouve en octobre et novembre. Il se vend en gros (sacs de 150 litres) à des négociants parisiens qui l' exportent vers l'Angleterre et les Etats-Unis ;
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M oN TLHé R Y !S.· rt-0.) La P l.1cC un .Juur de 1\1 arché
Le marché de Montlh éry (Archives départementales).
le gros marron "de Lyon", également vendu en gros pour l'ali mentation de la capitale. Ce marché sert a ussi de transit aux fromages de la vallée de l'Orge, direction Paris et Versailles. Un marché hebdomadaire important se tien t sur la place de la mairie le lundi à Monthléry. Les produits locaux, surtout maraîchers s'y vendent : la tomate , les haricots, la pomme de terre, le choux de Bruxelles ... On y re ncontre également les beurriers de la vallée de la Loire qui proposent les beurres et fromages , dont les petits fromages blanc égouttés dits "fromages de Monthléry" qui connaissent une grande ferveur auprès des consommateurs parisie ns. Mo nthléry possède a ussi sa foire : une foire à la tomate qui se tient durant un week-end au mois de septembre. Chaque année , des milliers de tonnes sont récoltées et envoyées à Paris e t en Angleterre. La Ferté-Alais est le cas typique d'une vill e à l'agriculture négligeable, mais a u commerce florissant ; et cela grâce à la proximité des moyens de transports qu i fai t d'elle une plaque tournante dans ce do main e. La Ferté-Ala is est en effet traversée par :
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- la ligne de chemin de fer Paris-Montargis - le route nationale Corbeil-Rambouillet - les chem ins de communications entre Arpajon. Malesherbes et Melun. De là sont expédiés sur la capitale les produits agricoles de la région (cresson , blé, pommes d e terre ... ), la farine (l'Essonne possède de nombreux moulins) ainsi que des matières prem ières de construction (grès , tourbe , paille ... ). On achète également au marché du vin , des tissus , des articles de ménage, etc. E t a mpes a ses deux marchés par se maine. Le prem ie r, le mercred i. Plutôt local, il sert uni queme nt à l'a li me nta tion de la ville en fruits , légumes, viandes et volailles. Le plus important est le marché du samedi : il occupe trois places : place Notre-Dame pour les volailles, le be urre , les œufs , les légumes et fruits . A peu près un tiers des cultures maraîchères vendues sont expédiées sur Paris. Une mention p articuliè re est donnée au commerce des truffes qui connaît sur la capitale un succès croissant. Place de l' Hôte l-de-Ville pour les boutiques volantes des merciers , bonnetiers, les bazars et marchands de jouets. Enfin , place Saint-G illes. le march é dominant : celui des grains. I"T.O fl'E S. - l'iart Nolrt - Dame - Le Mar tbi
Etampes, le marché du samedi, place Notre-Dame par exemple (Archives départementales).
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Depuis toujours, Etampes doit l'importance de ce commerce à sa situation géographique : la cité se situe en effet entre la Beauce où le b lé est réco lté, et Corbe il , li e u principa l de meunerie. "Presque to us les blés à plus de six lieues à la ronde sont ve ndus à Etampes [ ... ]. On peut estimer à 15.000 hectolitres la quantité de blé vendu sur le marché, chaque semaine , par 3000 ou 4000 cultivateurs. Le blé n' est pas amené sur le marché, mais vendu en poches, c'est-à-dire sur échantillon, et généralement livré dans la semaine. Le prix en est soldé le jour du ma rché suivant". (r instituteur du quartier Saint-Martin d'Etampes e n 1899). Après avoir choisi ses échantillo ns de grains, l'acheteur peut, à quelques mètres de là , choisir les différentes machines employées dans la culture du blé. Le prem ier same di de chaq ue mois se tie nt, sur ce tte même place , un "marché fra nc" : il s'agit d 'un marché de bétail appelé ainsi car il fallait payer un dro it d ' entrée pour chaque tête de bétail. Enfin se déroule la grande foire d 'Etampes, à partir du 29 septembre et pour une durée de huit jours, place du Port : c'est la fo ire de Saint-Michel dont la création remonte a u XVI• siècle. O n y rencontre des marcha nds de toutes sortes : drap iers, merciers, marchands de jouets, orfèvres , confiseurs et marchands de pains d 'épices ... c'est l'occasion d 'une grande fête populaire avec saltimbanques, théâtres fora ins , etc. S ur a uto risati on d e Lo uis XI, e n 14 4 9, le se igne ur de Milly, Lo uis Ma llet de Grav ill e , fa it construire la ha lle de chêne où s'abrite, chaque jeudi, le marché de Milly-la-Forêt. Le vœu du roi, par cette autorisation , était de relancer le commerce après les désastres de la guerre de Cent Ans. En plus des de nrées alime ntaires habituelles, on y trouve des articles d' hab illement, ainsi que de nombreux articles d'outillage. Mais, comme la plupart des marchés de cette partie de l'Essonne , la denrée la plus monnayée est le blé. Les acquéreurs principaux sont les meuniers de la région , et essentie llement ceux de Corbeil. Tro is fo ires égalemen t à Milly : celles de Saint-Vincent, de Mai et de Saint-S im on. Il s'agit pri ncipalement de fo ires a ux bestiaux. Mais e lles perdent de leur importance a u profi t d u marché franc d'Etampes et des fo ires de Fonta inebleau. "Toutefois [ ... ] l'affluence est grande néanmoins au profit des camelots. Le motif de fête et de réunion a survécu , à preuve , ce jours-là, un tiers seulement de notre popu lat ion sco lai re fréq u ente l' école " . (Monographie d 'instituteur).
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ARPAJON -
Place du Marché 1 ~
Des maraîchers sur le marché d 'Arpajon (Archives départementales) .
Arpajon propose deux march és pa r semaine : celui du mercredi est avant tout un marché aux bestiaux où se rendent bouchers et charcutiers. Le marché du vendred i est plus important : denrées alimentaires tout d 'a bord , fruits, légumes , vol a ill es,etc. Autres articles : de la vaissell e , des fl e urs et des "articles d e Paris". Vient ensuite le marché de grains et légumes secs. Arpajon aussi possèd e trois grosses foires. La p lus ancienne remonte au XVème siècle : c ' est e n 1470 qu e J ea n Mallet de Graville , seigneur d 'Arpajon , obtient du roi le dro it de te nir une foire annuelle. Ce qui fut l'occasion de construire la ha lle : elle servira de cadre à la fameuse foire a ux haricots , créée en 1922. Quant aux autres, elles existaient déjà au siècle précédent. Elles ne durent qu 'un jour et sont essentiellement des foires aux bestiaux. Comme Arpajon et Milly, Méréville possède sa gra nde halle de chê ne . Sa fond ation remonte à 15 11 : par lettre pa te nte adressée a u seigneur de Méréville , le sie ur de Reilhac, le ro i Louis XII autorise l'établissement "de foires e t ma rchés en ce lie u" .
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Le principal marché se tie nt sous la ha lle chaque mardi : il s'agit surtout d'un marché de produits maraîchers et en particulier de cresson, cu lture locale. Les volailles s'y vendent en grandes quantités : on élève chaque année à Méréville 4.000 poulets et a utant de canards. Ils sont ve ndus soit à des particuliers, soit à des revendeurs qui les écoulent au marché d 'Etampes ou chez des grainetiers de Paris pour être engra issés. A côté des vola illes, le gibier est a bondan t s ur le territoire. A noter, dura nt les s ix premiè res semaines d 'automne, la vente d'alouettes, dont la chasse au fil e t est autorisée. Le gibier est en général acheté par des marchands qui le revendent à la halle de Paris. Et les céréales ? "La culture des céréales tient la plus grande place avec l'assolement triennal. [...] Ces prod uits ne donnent pas li eu à un e industrie locale proprement dite. Les blés, seigles , etc. , son t vendus aux meuniers et aux marcha nds de la contrée, sur les marchés d 'Etampes et d 'Angerville. Toutefois, il est fortement question. en ce moment, de créer un marché aux blés à Méréville. Ce marché se tiendra le mardi après celui des denrées. [ouverture en est fixée au 12 septembre prochain. Une tentative , dans ce sens, a déjà été faite il y a que lqu es a nnées, mais les organisateurs échouère nt dans leur entreprise. Tout porte à cro ire que l' essai tenté aujourd' hui aura un plein succès". (Monographie d 'instituteur).
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La halle, architecture caractéristique de notre région (Archives départementales).
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Les foires possèdent à juste titre un impact économique considérable. mais sont également pour les villageois une occasion de réjouissance : on ne compte plus les stands de tirs , saltimbanques, acroba tes, jongleurs, manèges de chevaux de bois, diseuses de bonne aventure . etc. Un petit détour par Arpajon le tro isième week-end de septembre vous permettra e ncore de retrouver cette a mbia nce "fête fora in e" . Pour le plaisir des enfants comme des p lus grands, les polichi ne lles dressent leurs théâtres de ma rionnettes, à proximité du tréteau de l'escamoteur e t de ses tours de passe-passe. C'est égaleme nt pou r le cha rl atan l'occas ion de ve ndre toutes sortes de drogues. La foire aux haricots d 'Arpajon est l'occasion pour les habitants d ' aller une fois par an chez ... le dentiste ! Accompagné de sa femme qui vend les incontournables potions anti-douleur, il officie au son de la fanfare, indispensable pour étouffer les hurlements des patients !
Essonnes et son marché en 1900 (Archives départementa les).
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CEXPLOSION INDUSTRIELLE Dans l ' Essonne, comme partout ailleurs, lïndustrie prend son envol en cette fin de siècle. Un développement fulgurant. Peu à peu les entreprises familiales s' agrandissent. Certaines emploient même plus d'une centaine de salariés.
La cordonnerie d'Arpajon
Arpajon est un e v ille essentie llement industrielle et commerçante. Sa principale industrie est la cordonnerie . Une grande partie de la population ouvrière vit de la fabrication de la chaussure qui se fait dans deux grandes usines importantes : la Grande et la Petite Fabriques. "Cette usine est fondée en 1859 par les frères Mantin , originaires de Limoges. dans les vastes bâtiments connus sous le nom de " La Limoge " où l ' on cantonnait au passage les troupeaux de bœufs qui se rendaient au marché de Sceaux pour servir à l' alimentation parisi enne. Ces bâtim ents é taient sans affectation
Essonnes -
Ent ré<! princip ale des
P~ pc tc n cs
A Essonnes, la papeterie de M. D01·blay (Archives départementales) .
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r depuis la construction de la voie ferrée de Paris à Orléans. En venant installer leur usine dans un pays essentiellement commerçant, les frères Mantin durent, pour faire fonctionner leur fabrique faire appel à tous les ouvriers de cette industrie qui accepteraient de se déplacer. Limoges , Paris , Liancourt, La Bavière, le Grand Du ché de Bade fournirent le premier co nting ent d ' ouvriers et d 'ouvrières qu i furent assez mal accueillis par la population arpajonnaise. Cependant, les ouvriers du pays s'embauchaient peu à peu , et cin q ans à peine après sa fondation , la manufacture de chaussures ne comptait dans son sein , à que lques exceptions près, que des ouvriers de la ville et des communes lim itro ph es. Quant aux ouvriers exotiques, ils avaient quitté le pa ys. A cette époque , presque tout le montage se faisait e n dehors de l'usine , les ouvriers emportaient le cuir tout découpé et travaillaient à domicile. En 1870, la production moyenne de la fabrique des frères Mantin était de cent-cinquante douzaines de paires par jour. I.:usine fut fermée pendant toute la durée de la guerre. A sa réouverture , la fabrique prit une extension considérable . Une succursale fut fondée à Liancourt (Oise) et l'usine d'Arpajon fournissait du travail aux prisonniers de Bicêtre. Pendant une douzaine d 'années la production moyenne journalière [ ... ] fut de 400 douzaines de paires. Mais peu à peu l'outillage mécanique remp laça les procéd és ord in aires de fabrication et à partir de 1887 , [ ... ] to utes les machines nouvelles, américaines ou français es furent introduites dans l'usine. I.:abaissement des sala ires et des chômages partiels occasionnés par la surproduction furent les résultats de cette innovation. En même temps, la mode avec ses exigences toujours croissantes apportait dans le mouvement de la production une irrégularité préjudiciable à l'industriel et à ses employés. I.:usine passa de main en main et tomba en celles d ' un sieur Moulin , ancien négociant en liquides. Ce nouveau chef de l' usine administrait si mal qu'après quinze jours de direction il déposait son bilan le 6 janvier 1898. La manufacture de chaussures fermée , ce fut la misère noire pour la classe ouvrière ; bien des familles durent quitter le pays pour aller chercher du travail. En même temps le commerce local souffrait de cet état de choses. En août 1898, l'usine était réouverte par les soins de MM. Weismann , Kahn et Cie qui au 1er janvier 1899 avaient fait appe l à toutes les forces ouvrières disponibles d 'Arpajon et des environs immédiats.
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Essonnes - P"peterie. Anciennes Cités
Quelques ouvriers... (Archives départementales).
Actuellement toute la fabrication se fait exclusivement à l' intérieur de l'usine et en grande partie a u moye n des machines. Elle occupe 300 hommes , 150 femmes et 50 enfan ts. Les mach ines sont mises en mouvement par deux moteurs à vapeur ayant une force combinée à 60 chevaux. L.:usine est entièrement éclairée à l'électricité. Cette électricité est produite par deux dynamos ayant une force combinée de 160 ampères. La fabrication des chaussures à la Grande Fabrique d'Arpajon comprend cinq parties principales : la coupe , le piquage, le montage , le finissage et le figno lage. Dans l'atelier de coupe o n découpe les cuirs souples et les étoffes qui seront e mployés comme empe ignes , quartiers , doub lures , etc. Les matières prem ières à découper sont pli ées en 2 , 4, 8 , etc. , se lon leur épaisseur. L.:ouvrier pose un patron en tôle ou en zinc sur la matière à découper et fait glisser un tranchet d ' une forme spéciale le long du bord du patron. Une scie circulaire à vapeur est aussi employée à ce travail. Les diverses parties ainsi découpées sont assemblées dans l'atelier de piquage.
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Dans une autre partie de l'usine se découpent , au moyen d ' emporte-pièces. les semelles et les talons : cette opération s'appelle la broche. Les matières premières employées dans cet atelier sont le carton et le cuir de bœuf. Les semelles et les talons de carton sont découpés par les machines. Les semelles et les talons de cuir le sont à la main au moyen de la mailloche [... ]. Les pièces provenant du p iquage et de la broche sont portées à l'atelier de montage où elles sont cousues e nsemble[ ... ]. Il ne reste plus qu 'à gratter la semelle et le talon , les fra iser, c'est-à-dire les dégager de la partie supérieure de la cha ussure, les passer au papier de verre pu is les lisser et les noircir à l'a ide d' un fer chaud. Ces opérations constituent le finissage [... ] . Les chaussures sont ensuite mises en boites et livrées au commerce. La Grande Fabrique d 'Arpajon produit actuellement 1.500 paires en moyenne par jour. Beaucoup sont destinées à l' exportation : la manufacture fabrique , pour ce genre de commerce, principalement des chaussures pour les forçats des bottines pour l' Egypte et qu ' aucun p ied français ne saura it chausser. " (Monograph ie d ' instituteur: Arpajon).
Une industrie florissante : De cauuille (Archives dé parteme ntales).
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Le 1er mars 1896, la Petite Fabriqu e est fond ée par deux anciens e mploy és de la Grand e : MM. Danquign y, Pfeiffer et Müller. Elle employait environ 200 ouvriers, avec une production journalière moyenne de 60 douzaines de paires. Mais les propriétaires déposent le bila n le 15 décembre 1898. Les ouvriers licenciés sont a lors réem bauch és à la Grand e Fabrique. Lors de sa réouverture le 13 avr il 1899 , par MM. Coïon et De marest, elle employera 70 à 80 ouvriers.
Les industries de construction Les industries de construction représentent un secteur flori ssant en Esson ne , dû à la présence de nombreuses carrières de pierres meulières, qui servent à la construction des maisons et à l'entretien des routes. 'Tindustrie la plus importante es t celle des pierres meulières. Depuis plus de 50 ans on a retiré et on retire e ncore des qua ntités cons id érab les de pi erres meu lières. On se co ntentait autrefo is d 'e xtr a ir e s up e rfi ciellement ce tte meulière , ma is aujourd' hui , grâce à la dynamite et aux perfectionnements apportés à cette industrie , on extrait cette pierre à de plus grandes profondeurs.
L ' in d ustrie d 'extraction : la richesse de notre département (Archives départementa les).
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S. ll.\"T- CIJI~·IW .Y.
(S. & O.
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Voie: (en·: e t!e L_ <?.1_1'rièr~s
L e Decauville sera le bienvenu (Archives départementales).
Pour o uvrir les carrières, on procède d 'abord à des sondages ; quand ceux-ci ont donné de bons résultats, on ouvre la carrière ; des ouvriers enlèvent tout d 'abord la couche arable , puis creusent d es trous de p lace e n pl ace. Ils extraient la p ie rre à l'aide de pinces, pioch es , coins de fer, etc. Lorsq ue la masse est trop forte pour être transportée , ils creusent des trous de mine dans cette pierre et la font éclater soit avec de la poudre de mine, soit avec de la dynamite. On extrait de cette manière 10 à 15.000 mètres cubes de pierre par hectare. On sort cette pierre à l'aide de brouettes à clairevoies et on la met en tas réguliers. C'était là !"ancien procédé [... ] qui est encore employé aujourd'hui. Mais dans l'exploitation de MM. Bouton et Pketty, on emplo ie une autre façon de procéder. On ouvre d 'abord une tranchée d ' accès afin de permettre à un petit chem in de fer de circuler pour le chargement des wago ns ; puis cette tranchée ouverte , on retire la pierre en allant dans le sens de la veine des pierres" (Mo nographie d' instituteur : Viry-Châtillon). Cette innovation est l'œ uvre de M. Paul Decauville qui , développant l'exploitation de la pierre meulière sur le plateau de PetitBourg, imagina de fabriquer dès 1865, un chemin de fer à voie
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étroite (1 mètre}. Le transport se faisait au début suivant l'usage du pays pa r tombereaux, moye nnant le prix de 2 fran cs par mè tre cube payé aux voituriers. Il pensa que ce prix pouvait être dim inué en installant son che min de fer. Les carrières se situent à 500 mètres de la Seine, avec une différence de niveau de 50 mètres. Deca uville installe dans un coin du parc de Petit-Bourg un plan inclin é automoteur qu i re montait les wagons vides e n descendant les pleins. 500 tonn es de meulières sont extraites p ar jour et ach e miné es du port , en contrebas, jusqu' à Paris. "Par ce procéd é les frais d 'extraction sont diminués d 'autant plus qu ' il n'y a pas de mise en tas avant l'enlèvement ; les wagons étaient toisés une fois pour toutes. On obtient avec cette manière de procéder un grand rendement, leque l peut être évalué a u quadruple de celui obtenu par l'ancien procédé , c' est-à-dire à 40.000 mètres cubes de pierres par hectare. Les carriers exercent un métier très pénible ; ce sont habitue lleme nt des étrangers , des Italiens en majorité qui se livrent à ce travail ; ils reço iv ent pour salaire une somme de 1 ,75 fra ncs par mètre cube de pierre extraite et peuvent en retirer par jour deux à ti--.,· 1 .ï.
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Carriè re de pie rres meulières à Orsay (Archives Municipa/es 0 .
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r trois mètres cubes. [ .. .] Il y a aussi l'extraction par forage. Dans cette manière d 'opérer, le propriétaire du sol cède l'exploitation de son terrain à des tâcherons qui lui paient à titre de redevance une somme variable : 0 ,75 francs à 1 franc environ par mètre cube de pierre extraite. Lors de la fin de l'exploitation , le carrier est tenu de remblayer les trous en remettant la couche végétale à la surface. Cette pierre est ensuite transportée par voiture ou par chemin de fer à vo ie étroite des carrières au port de Châtill on , où elles sont embarquées au fu r et à mesure des besoins de la construction [... ]. Les ouvriers appelés bardeurs, composés en grande partie d ' Italiens transportent la meulière dans les péniches amarrées au bord à l'aide de brouettes qu ' ils chargent et déverse nt ensuite dans les bateaux" (Monographie d 'instituteur: Viry-Châtillon). Les carrières de Viry
On recense également dans la commune de Viry-Châtillon des carrières importantes de sables "surtout celle de M. Legay, actuellement adjoint au maire de la commune [ ... ]. Le sable est recouvert par une légère couche de sol arable variant de 30 à 80 cm environ suivant les endroits. I..:épaisseur de la couche sableuse est d'environ 5 à 6 mètres. Pour obtenir le sable lavé , on se sert d 'extracteurs à main ou à vapeur. I..:eau ne tarde pas à enva h ir ces sab lières qui sont au niveau de la Seine. Ces sables proviennent d 'alluvions déposées par les eaux douces à l'époque quaternaire [ ... ]. Cet industriel [M. Legay] a également remplacé la traction animale par la traction à vapeur. Un petit chemin de fer Decauville transporte des sab lières à un embranchement de la ligne ParisLyon-Méditerranée les matériaux extraits : sable , cailloux, mignonnette, etc. [ ... ]" (Monographie d ' instituteur: Viry-Châtillon). Sable et grès sont les roches dominantes dans la commune de Saint-Chéron. "Le travail de bon nombre d 'ouvriers est assuré par d ' importantes carrières situées sur les collines de Mirgaudon , au sud du territoire . Quatre exploitants de Paris y ont ouvert des exploitations très riches en grès et sable. I..:une de ces exploitations n' occupe pas moins de 300 ouvriers. Le principal exploitant, M. Marre, a installé une petite voie ferrée système Decauville . Le tram est composé de plusieurs wagonnets p le ins de pavés. Il descend li brement du haut de la colline et arrive en gare où les matériaux sont transbordés dans les wagons de la Compagnie d' Orléans.
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LA FERTÊ ALAJS (S. - t~-0.). · la S•bhc re
Autre richesse : le sable à La Ferté-A/ais (Archives départementales).
Il est inutile de recourir à aucune traction mécanique ou animale , la déclivité du sol, le poids du chargement étant des facteurs suffisants pour assurer l'arrivée à la gare d~ marchandises. La se u le pré ca ution pr ise est ce ll e-ci : en avant et e n arr ière du convo i, deux hommes sont installés aux freins et suffise nt pour modérer une allure que de prime abord on pourrait croire devenir vite vertigineuse. De plus, par un câble passant sur une poulie au haut de la colline, les wagons vides d ' un précédent convoi sont remontés à la carrière. De cette façon , il s'établit un va-et-vient qui assure le débit régu lier de l'exploitation , tout e n réduisant le plus possible la dépense du transport. " (Monographie d ' institute ur).
Cimprimerie Crété à Corbeil "[ ... ] en 1829, par l'achat du brevet d 'une dame veuve Gelé, M. Lou is Crété devenait propriétaire , rue de la Poterie , à Corbeil , d 'une imprimerie de très modestes ressources. Quelques cases de caractères e t deux presses en bois sur lesquelles l' e ncrage des formes se faisait à l'a ide de balles, tel était l' outillage prim itif, mais suffisant a lors , dont il di sposait pour l' impress ion du journal d'annonces juàiciaires [ ... ]. Entre les mains du nouveau possesseur, ce modeste établissement ne tarda pas à se développer.
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Quittant en 1831 la rue de la Poterie , M. Crété transportait impasse Notre-Dame , sur les bords même de la Se ine , un matériel déjà entièrement renouvelé . Désireux de perfectionner toujours de plus en plus son outillage, en 1839, il faisait l'achat de sa première presse mécanique , qui fut bientôt su ivie d ' une seconde ; en 1842, exproprié de l'impasse Notre-Dame, il transportait e ncore une fois son matériel, et fond ait une nouvelle imprimerie , rue des PetitesBordes . La disposition des lieux permit alors de s'agrandi r progressivem en t, su ivant en ce la l' a ugme ntati on toujours croissan te des affaires. Aujourd 'hui l' imprimerie occupe un emplacement d'environ 8.000 mètres. Des mains de M. Louis Crété, la direction passe aux mains de M. Jules Crété, l' un de ses fils , qui lui même en 1887, l'abandonna à son fils , M. Edouard Crété , le propriétaire actuel. Sous l' activ e impulsion de ce dernier, l'imprimerie de Corbeil continua à se développer avec une vigueur nouvelle, et toujours à l' affût des plus récents perfectionnements, en arriva bientôt à être un établissement modèle dans son genre et le type même de ce que peut être à notre époque une maison d ' imprimerie bien organisée.
Un e imprime rie florissante sous l'impulsion de M. Edouard C rété {A rch ives départementales).
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Elle comprend de nombre ux ateliers de composition , une clicherie, une galvanoplastie , un atelier de photogravure, un atelier de brochure et de façonnage , etc ., et occupe un personnel de 500 employés ou ouvriers. Un e force motrice de 200 chevaux actionne les presses et les machines-outils des d ifférents services et fournit la lumière que distribuent plus de 600 lampes é lectriques. Grâce à ses nombreuses presses mécan iques e t à ses machines rotatives imprimant jusqu' à 6 couleurs à la fois , l'imprimerie Crété peut exécuter les travaux d'impression typographiques qui lui sont confiés , quelles que soient l' importance et la difficulté. De ses presses sortent tout ensemble les publications du plus grand luxe , les journaux et les revues, les classiques français et étrangers, les prospectus , les circulaires, les cartes géographiques, les méthodes d'écriture , les catalogues des magasins de nouveautés en noir et en couleur, e tc. Pour ces derniers notamme nt, e lle atteint, grâce à ses rotatives à illustration , à un bon marché et à un fini d 'exécution qu 'aucune maison concurrente ne peut atteindre aujourd ' hui [ ... ] Ainsi n'y at-il pas lieu de s'étonner du nombre considérable de récompe nses et de distinctions qui ont été remportées par cette maison d ans presque toutes les exploitations : rappelons seule ment les médailles d e bronze ob te nue à Pari s e n 18 44 e t 1848 ; le Prize Medal , décerné à Lo ndres en 1862 ; la médaille d 'or reçue à Paris e n 1867, avec la cro ix de la Légion d ' Honneur ; la médaille du Progrès à Vi enne en 1879 ; [ .. .] enfin à l' Exposition de Chicago en 1893, la maison Edoua rd Crété a été classée hors-concours [ ... ]". (Monographie d' instituteur} .
Les sucreries et moulins I.:essor considérable pris par la culture de la betterave à sucre ces dernières années a nécessité la création de sucreries, proches des zones d'exploitations. Parmi les plus importantes, il faut citer celles de Mennecy e t de Morigny-Champigny. "[ ... ] une fabrique de sucre établie depu is 1872 par un e soci été anonyme et qui aujourd ' hui est explo itée par MM. Rabier, Tiroin e t Cie , proprié taires-agriculteurs qui , pour trouver un fac ile d é bouch é à le urs récoltes de betteraves, se sont rendus acquéreurs de l'usine après que la société primitive eût fait de ma uvaises a ffaires. Cette industrie , bien dirigée et bien conduite , est prospère et fac ilite b eaucoup les cu ltivate urs de la région e n même temps qu ' elle fournit du travail à un certain nombre de bras [ ... ]". (Monographie dïnstituteur : Mennecy} .
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M EN t. ECY S,-et-0.
- Sucrerie
La sucrerie de Mennecy (Archives départementales).
" [ ... ] L a sucreri e, qui a été construite en 1892. a fonctionné la m ême an n ée . Elle traite en moyennne treize millions de k ilogrammes de better aves qui lui sont fournis par environ 500 hectares d e terre. La production moye nne est de 1.500.000 kilo gramm es de sucre brut, 450 .000 kilogramm es de m élasses et 6.000.000 de pulpe , il faut ajouter 2.000.000 de résidus employés dans l' agriculture. Elle occupe en moyenne 180 ouvriers pendant trois mois, et 20 toute l ' a nn ée [ . . . ] " (Mon ograp hi e d ' instituteur : Morign yChampigny). L.:abondance des rivières et lïmportance de la culture du blé dans notre département explique qu 'il fut la région d ' élection des moulins, installés partout où le courant suffisant permettait de faire tourner la grande roue à aubes actionnant meules et broyeurs. Et pourtant leur nombre avait sensiblement diminué au cours des siècles : en 1852, on dénombrait 49 moulins sur !"Yvette et ses affluents; en 1900 il n' en reste que deux. D' autres se transforment, abandonnant l e grain pour l a fabr ication du papi er, suivant d 'ailleurs une tradition an cienn e puisque les premiers moulins à papier étaient apparus, sur l'Esso nne, au XIVe siècle .
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S93· - ÉTAMJ>J:S. - ù• Sucrcm
La grande sucrerie d 'Etampes, sis à Morigny-Champigny (Archives départementales).
"L e moulin de Brunehaut sis su r la Chalouette , affluent de la Juine, a un e force motrice d 'environ trente-deux chevaux vapeurs. Il écrase environ 110 quintau x de blé par jour, ce qui produit une moyenne de 77 quintaux de farine et 3 0 quintau x d ' issus. Son chiffre d'affaires an nuel est d'environ 950.000 francs. On arrive à ce moulin par le chemin vicinal n° 4, di t d 'Etampes à Morigny. Cette fabrique, d'un très grand effet, a l 'avantage de réunir l' utile à l'agréable. La roue et le moteur à gaz qui le mettent en m o uveme nt sont d ' un assez bon produ it, et forment avec la masse des bâtiments qui composent l 'établissement, un ensemble tr ès pittoresque. Il o cc up e en mo ye nn e dix o uvri er s" . (Monographie d' instituteur : Morigny-Champigny). " Etampes , par sa situ atio n entre la Bea uce et le Gâtina is, et aussi par les nombreux cours d 'eau qui l'arrosent, devait recueillir et mettre en œuvre dans ses nombreux moulins les blés de ces pays fertiles. L a meunerie a donc ici depuis longtemps une importance considérable qui n' a pas décru malgré la diminution du nombre des moulins en activité.
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Sur une trentaine au moins qui existaient il y a 50 a ns , il n'en reste plus guère qu 'une vingtain e. Mais ces dern ie rs sont mieux montés et emploient des forces motrices plus importa ntes. De sorte que , malgré la concurrence fa ite à nos meuniers par les maisons de Corbeil et du Hâvre , la production de la farine à Etampes n'a pas diminué " (Monographie d ' instituteur: Etampes). Mais c ' est Corb eil qu i offre l'exe mple le plus caractéristique d 'industria lisatio n dans ce domaine.
Les Grands Moulins de Corbeil " La société des Grands Moul ins de Corbeil a été fo ndée e n 188 1, e n vue de l'acqu is ition des moulins par MM . Darblay e t Béranger, sis à Corbeil. Ces moulins, dont l'origine remonte au XIII" siècle, après avoir porté le nom de Moulins du Roi et avoir appartenu ensuite aux Hospices de Paris, passèrent dans les mains de la fam ille de Noailles, qui les donna en location, vers 1830, à MM . Da rblay. Ceux-ci s'en rendirent acqu éreurs en 1864 et les cédèrent e n 1881 à la société actuelle . [... ] I.:usine de Corbeil se divise en de ux parties distinctes : d' un côté les moulins et magasins à farin e , de l' a utre les magasins à blé. r. · CORU I!IL. · Vue p• no romique et les Grands Mou li ns . H . S.
L 'industrie de Corbeil: les Grands Moulins {Archives départementales) .
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Vue géné rale des moulins de Corbeil sur la Seine (Coll. pers.)
C'est d a ns les ma gasins à blé qu 'a é cla té , le 30 ma i 1892 , un incendie [ .. .) Grâce à la divisio n de l' usine de Corbe il en de ux pa rties, ce sinistre n' a p as atteint le moulin propremen t dit, d ont le fonctionnement a pu continuer pendant les trava ux de reconstruction [.. . ) Les moulins sis à Corbeil travaillent, à e ux seuls, 3 .200 quintaux de blé par 24 he ures, ce qui explique l' importance des magasins qui y sont annexés [ ...)" Après le sinistre de 1892, la mun icipalité décide la reconstruction des silos, élévateurs et magasi ns à gra ins avec l'applica ti on des plus récents perfectionneme nts . Pour ce fa ire , le d irecteur de la socié té M. La iney, part e n voyage en Angleterre, accompagné de l'archite cte , a fin d e vis ite r les d o cks d e Lo ndres, Li ve rpoo l et Cardiff. Dès le mo is d 'août 18 92 , M. La iney p ro pose son programm e de reco nstruction , et les travaux comme ncent le 1er sep· tembre 1892 . "Avant la fin de l'a nn ée 1893 , les silos éta ien t remplis de gra ins et l' us in e fo nctio nnaÜ régulièreme nt" . "Le gra in a rrive so it par chemin de fer, so it par pa r bateau . Par che min , il est amené au qua i qui longe le bâ timent des silos. Il est déchargé [ ...) dans le sol des magasins d u rez-de-chaussée du bâ timent des silos, puis versé
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dans un transporteur qui le porte dans le sous-sol de la tour. Puis le blé est mis dans l'élévateur, jusqu'aux combles du bâtiment des silos au moyen de chariots automatiques et mobiles, le grain est emmagas in é dan s les s ilos [ ... ]" (Mo nograph ie d ' instituteur : Corbeil). En 1867, Aymé -Stanislas Darblay, dit Darblay Jeune , propriétaire des Grands Moulins, acquiert tous les bâtiments de la papeterie d' Essonnes fond ée au XIV• siècle. Son fils , Paul Darblay, étend la fabrique sur Moulin-Galant, Villabé , les Tarterêts, Echarcon. Les Papeteries Darblay devienn ent a lors les premières de France. "Cette race puissante d es Darblay se trouve associ ée par la farine et le papier à deux des innovations du XIX• siècle : le pain blanc et le journal pour tous".
Le grain est emmagasiné dans les silos (Archives départementales).
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LES PETITS MÉTIERS TOUJOURS VIVANTS ~industria lisa tion de la fin du XIX• siècle est, dans notre dépar-
tement, complète. L a moindre v ille possède sa petite usine ... AthisM ons a son " l aborato ire " de produits p h ar m ace utiqu es ; Longjumeau , ses tan neries ; Arpajon , sa petite fabrique de colliers de chiens et articles de chasse ; Mennecy, son unité de fleurs artificielles où un certain nombre de j eunes filles trouvent à s'employer. A Angerville, "u ne fabrique de parapluies fondée en 1884 par M .Falcim ai gne et dont l ' entre p ôt se trouve à Par i s, emploi e soixante ouvriers environ : homm es, femmes et enfan ts ; elle exporte beaucoup de ses produits" (Monographie d ' instituteur). . A Morigny-Champigny, la "manufacture de cuirs, pour chapellerie occupe environ cinquante ouvriers ou ouvrières. Son ouverture remonte au 15 septembre 1897. Elle reçoit ses matières premières de la Belgique , et elle adresse ses produits fabriqués dans toute la France . La fabrication consiste en cuirs pour chapellerie : casquetterie , équipements militaires. peaux pour rel ieurs et peaux pour articles de voyage et ammeublement" (Monographie d 'instituteur).
Le Petit MENNECY (S.-ot-0. ) -
Fabrique de Fleurs
Les jeunes employées de /'usine de f leurs (Archives départementales).
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~u s i ne à gaz de Vir y-C h â tillo n "p r odui t le gaz n écessa ire à l'éclairage public et particuli er de la commune ainsi que celles de J uv isy, Savigny, Ris-Orangis, Grigny, Drave il, Athi s-Mons. Cette usi ne appar tient à un e société fran co-belge diri gée actuellem ent par M . Robert L esage. Elle livre le gaz destiné à l' éclairage m unicipal à raison de 20 cen times le m 3 et celui des r ues à raison de 3 centimes par bec et par h eure. L e m 3 de gaz est payé 30 centimes actuellement par les particu liers" (M onographie d' instituteur).
Certaines entreprises artisanales sont également issues du développement considérable de l ' industrie d' extraction . Ainsi SaintChér on possède une manufacture de mèches de dynamite et ViryChâtillon sa fonderie de fer où l'on confectionne des pièces pour Decauville.
Commerçants et artis ans Le commerce, lui aussi , est en plein essor. L a ville est pour tous le lieu idéal où sont regroupés les principaux corps de métiers. Parfois protégés par un octroi , ils sont essentiellement de deux sortes : le commerçant, le plus souvent polyvalent, et l ' artisan , spécialisé.
Quelques commerces de la Ferté-Alais (Archives départementales) .
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A Méréville par exemple : deux serruriers mécan1c1ens , trois maréchaux-ferrants , deux charrons-forgerons , trois entrepreneurs de charpentes, deux entrepreneurs de peinture , deux bourreliers, quatre cordonniers, un fabricant de chaussures en bois (sabots et galoches) , deux tourneurs en bois , un vannier, deux ton neliers, deux menuisiers-ébén istes, deux chaudronniers-plombiers , un horloger-bijoutier, un chapelier, cinq couturières. Un des maréchauxferrants tient également un dépôt de bicyclettes. Côté commerce, se trouvent dans la même commune : deux marchands de vins et liqueurs en gros, trois boulangers, un patissier-cuisinier, un boucher, deux charcutiers, onze épiciers au détail, douze débitants de vins, trois aubergistes-restaurants , quatre marchands tailleurs et de nouveautés, trois marchands de chaussures , trois lingères, deux modistes , trois marcha nds de charbons et de coke, un marchand de bois , un libraire, un photographe-dessinateur, deux coiffeurs, un pharmacien. deux quincailliers, un crémier, deux fruitiers . ~épicerie,
supermarché de l'époque
C'est le secteur le plus représenté . On y trouve de l'alimentation. de la mercerie. des jouets. des tissus, des faïences. de ralcool
Un "supermarché" en 1900 (Archives départementales) .
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"Ici, location de barques à la journée" {Archives départementales).
à brûler, du pétrole , de l'eau de Javel, des bonbons, etc. La farine , le sel, le riz, les pâtes, entreposés en gros sacs de vingt-cinq kilos, s'y débitent au détail ; comme l' huile ou le vinaigre tirés au litre ; le sucre s'y vend en pain. Un peu plus tard on commencera à dénicher chez l'épicier de l' essence pour automobile en bidons de cinq litres. C'est le plus souvent ici que les colporteurs s'approvisionnent avant de parcourir la campagne à la recherche de clients. Les débitants de vins se fournissent dans les distilleries et brasseries locales. La brasserie d'Angerville "fournit la région en bières saines et très agréables" (Monographie d 'instituteur : Viry-Châtillon) . A Brunoy existe une "importante maison de distillerie avantageusement connue dans toute la région. [ ... ] Les limonades gazeuses, les liqu eurs de toutes sortes qui y so nt préparées, a li mentent bien des restaurants , des cafés, des marchands de vins des environs de Brunoy d 'une quantité regrettable d 'alcool" . On relève à Viry-Châtillon trois bl anchisseuses qui travaille nt exclusivement pour les classes aisées où la maîtresse de maison ne fréquen te pas le lavoir. Leur clientèle est essentielleme nt pari-
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sienne. Il en coûte 50 cts pour une chemise d ' homme, 30 à 40 cts pour un jupon de percale , 5 cts pour un mouchoir. La construction des villas de plaisance, la naissance de lotissements provoque l' apparition de marchands de biens et agences de location. A Ris-Orangis "l'Agence Centrale de Ventes et Locations de Propriétés et Pavillons meublés ou non meublés" , s' installe rue du Pont, à la descente du train. Espèce nouvelle née du chemin de fer, le touriste est alléché par nombre d'auberges, guingettes, voire des boutiques de cartes postales situées systématiqueme nt face à la gare. Il rencontre le long des rivières des loueurs de barques. A Ris-Orangis, le constructeur de bâteaux s'est implanté à proximité de la baraque du passeur. Enfin , une activité spécifique du sud de Paris : les nourrices. On en recense vingt-et-une à Athis-Mons en 1841. En 1859, son conseil municipal constate : "La situation du village en bordure de côteau qu i domine la vallée de la Seine est tellement appréciée et sa réputation de salubrité si bien établie , qu 'un grand nombre de nourrissons y sont envoyés chaque année sur l'indication des médecins de Paris. "
Une blanchisserie s ur les bords de /'Yerres (Archives départementales) .
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~ENFANT,
ESCLAVE DU TRAVAIL
Le recours à la main d 'œ uvre enfantine avait été chose courante sous l' Ancien Régime : petits domestiques , paysans ou apprentis. Mais il s 'agit là d'un phénomène différent. ~enfa nt est arraché à son mi lieu rura l pour être envoyé dans les mines et manufactures. Apparaissent les problèmes d ' horaires excessifs, les tâches épuisantes , la malnutrition , l'absence d ' hygiène et les nombreux accidents. Le législateur ne se soucia que tardivement de corriger les abus. La lo i du 22 mars 1841 "relative au travai l d es e nfant s employés dans les manufactures , usines ou ateliers à moteur mécanique ou à feu continu employant plus de vingt o uvriers" stipule entre autre que les enfants ne peuvent être embauchés avant huit ans ; que tout e nfant admis doit, jusqu'à douze ans suivre l'école. Ma is son appli catio n est loin d'être imméd ia te et généra le. Il faut attendre la Troisième République pour que soient votées de nou velles lois (1874 , 1882, 1892).
Certains artisans profitent également du travail des e nfants (Archives départementales) .
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Le po urcentage d ' e nfants employés se révéle jusqu ' en 1880 p artic uli è re m e nt imp o rtan t. Surtout dans les é ta bli sse me nts textiles : 46 % du personnel de la filature de laine de Bruyères-leChâtel e n 1846 ; 3 1,5 % à la fil ature de lin de Corbeil en 1855. Il atte indra des records sous le Second Empire. A l' imprimerie Crété de Corbeil , le no mbre d 'e nfants passe de sept en 1846 à quarantehu it e n 1867. Le chiffre fl échit e nfin dans les années 1880. Dans l'arrondissement de Corbe il, les enfants représentent seuleme nt 8 ,5 % de la populatio n salariée. Une baisse à rapprocher de la mise en place de la nouvelle législation scola ire.
Voués à des taches répétitives Il subsiste cependant peu de documents sur la nature des travaux confi és aux e nfants. Ma is il semble que la majorité d 'e ntreeux étaient voués à des taches répétitives, n'exigeant aucune qualifi ca t ion. La s itu at io n de l' imprimerie Crété es t à ce titre exceptio nnelle : entre 1854 et 1880, elle recrute, parm i les enfants, vin gt imprim e urs , soixa nte-quato rze typographes et tre nte-neu f compositeurs.
Issus de familles ouvrières, les enfants tra vaillaient da ns la m ême usine que leurs parents (Archives dép artementales).
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Rattacheurs , aides-tisserants , aides-imprimeurs , gamins de machines, journaliers, ils assistent le p lus souvent leurs parents qui leur confient eux-mêmes les besognes. En 1837, dans la papeterie d ' Essonnes , les enfants sont chargés du triage du chiffon et du papier fabriqué , à la mise en carton du papier à satiner. Ces opérations, exigeant une certaine dextérité , n'étaient pas pour a uta nt fatiguantes. M. Turgan fournit en 1889 de nombreuses précisions sur le travail de "près de cent fillettes occupées [ ... ] dans les salles de triage et de façonnage [ ... ] à introduire les feui lles de papier entre les feui lles de zin c et à les en retirer [... ]. Besognant par équipe de trois, elles devaient opérer très vite mais avec soin". Dans le même atelier, un "gamin" veillait, auprès des machines à régler, à ce que l'air n' éparpille les feuilles.
Une main-d'œuvre bon marché Les patrons ne sont pas à court d ' arguments pour lég itimer cette exploitation : éviter l' oisiveté , le vagabondage ou la mendicité , etc. Selon les propos de M. Gratiot, directeur de la papeterie
Un recrutement exceptionn el à l ' imprimerie Crété (Archives départementales).
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' d'Essonnes, ce travai l p erme t de "préserver l'en fance de toute exploitation funeste pour elle et de préparer à la Patrie une génération dont le travail modéré aura graduellement développé les forces et dont une instruction suffisante aura accru l'intelligence." Autre justification patronale : devenir les plus compétitifs, essentielleme nt dans le secteur des filatures. Le sous-pré fet de Corbeil, dans un rapport adressé le 20 février 1865 a u préfet de Seine-etOise consta te qu ' "il est bien certain que la loi sur le travail des enfants dans les manufactures n' est pas exécutée partout dans toute sa rigueur. .. les manufacturiers prétendent plus qu e jamais qu 'elle n'est pas exécutable à cause du traité de commerce qui les met dans la nécessité d 'y contrevenir pour qu ' ils soient à même de souten ir la co ncurrence avec nos voisins d ' Outre-Mer. " A côté de ces "bonnes raisons" , il en est une que personne n'ose avancer : la recherche du profit. C'est elle qui justifie réellement l'emplo i de cette main-d 'œuvre infantile, sous-payée à l'extrême. En 1837, les enfants de la filature de Saclas perçoivent, à leur début, huit sols (quarante centimes) pour douze heures de travail. A titre de compara ison , un adulte gagne tre nte à quara nte sols pour la même besogne . La plupart du temps ces enfants exploités sont issus de familles ouvrières depuis au moins une génération. Les parents, de condition modeste, les poussent à se mettre a u travail très tôt. Un salaire d 'a ppoint est toujours le bienvenu dans le fo ye r. Le recrutement, contrairement à celui du milieu rural , ne s 'effectue pas systématiquement dans la commune. Sur les 120 enfa nts embauchés par l'i mprim erie Crété entre 1855 et 1865, 40 % sont originaires de la région de Corbeil, 28 % de la Seine, de la Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne , près de 11 % du Loiret, de l' Eure-et-Loire et de l' Oise, et le reste de divers départements (Mose ll e , Haute -Vienne , Creuse , Loire , Ille -etVila ine , Finistère , etc.) Manufacturiers e t artisans emploient à la fois fill es et garçons. Mais les effectifs fémin ins sont sensiblement inférieurs. Sur 661 livrets délivrés par la mairie de Corbeil entre 1849 et 1878, 434 concernent des garçons, 227 des fill es. Quant à la durée du trava il , pendant la période de 1835 à 1870, une présence de 13 à 14 heures pa r jour est la règle commune ; assiduité qui se décompose en 12 heures de travail effectif et deux pa uses d 'une heure chacune. Cet horaire était également appliqué aux moins de douze ans, la loi de 1841 étant à cet égard
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L 'éloignement de l 'école impose aux rares scolarisés de longs trajets Je soir (Archives départementales) .
fréquemment violée : entre 8 et 12 ans les enfants ne pouvaient être employés que hu it heures par jour. Mais dès 1865, le sous-pré fet d ' Etampes soutient que dans son arrond issement "les heures de travail n'excède nt pas ce lles réglementaires." A cette date il semble en effet que le temps de travail a it été réduit à 10-11 he ures.
Céducation en prend un coup [instruction primaire assurée , en partie , sur le lieu de travail , s'effectue dans des conditions qui laissent vraiment à désirer. "Il n'y a aucune amélioration sous le rapport de l' instruction primaire qui , dans plusieurs établissements est même plus faible que précedemment ; on semble négliger presque entièrement cette partie importante" {Rapport de M. Jozon {4-09-1855) su r les filatures d' Essonnes et de Ballancourt et la papeterie d ' Echarcon). "D'après toutes les inspections que nous avons faites depuis plusieurs années, nous sommes en droit de dire qu e les chefs des établisseme nts soumis à notre inspection ne s'occupent nulle me nt d e l' in struc ti on primaire des e nfants qu ' ils pre n nent pour un
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nombre d ' heures nécessaires à leurs travaux. Ils ne cherchent pas à contin uer les commencements d 'une instruction très faib le à 8 ans et pour beaucoup inconnue à 16 ans ... Un très petit nombre suivent les écoles le soir à le ur rentrée dans la commune" (Rapport de M. Romagni e (16-10-1857) sur les manufactures de l'a rrondissement de Corbeil). Dans les communes de l'arrondissement d ' Etampes, les cours sont pris sur les heures de repas ou de repos. Ils s' organisent le plus souvent le so ir, après un e lo ngue journée de travail, uniquement deux fo is par semain e. Dans certaines entreprises , les besoins en main-d'œuvre saisonnières ont des répercussions sensibles sur la fréq uentation scolaire. Ainsi les enfants employés dans les filatures hydrauliques de Saclas ne peuvent poursuivre leur instruction que du 1er mai a u 1er septembre, période de cessation de travail.
"Les gamins de machines à la papeterie d'Essonnes travaillent 12 he ures effectives par 24 heures" (Archives départementales).
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I..:ana lphabétisation est très répandue. Un rapport de 1848 dresse le tableau du désastre : sur 572 enfants de 8 à 16 ans employés dans les entreprises de l'arrondissement de Corbeil, 350 ne savent pas lire. I..:instruction est dispensée tantôt par l' instituteur de la commune , tantôt par un employé de l' étab lissement. En 1855, des re ligieuses enseigneront dans la fi lature de laine de Bruyères-le-Chatel. La scolarisation effective des enfa nts au travail se généra lise à partir des années 1880. Les inspecteurs s'appliquent avec ardeur à faire respecter la loi de 1882.
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"Les enfants âgés de plus de 12 ans seront dispensés de suivre une école lorsqu'un certificat attestera qu'ils ont reçu l'instruction primaire élémentaire". Loi de 1841 , article 5 (Archives départementales).
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~INSTRUCTION
A PETITS PAS
En 1833, la loi Guizot fixe la m ise en p lace solide de l' enseignement prima ire h éri té de la Révolution . Cette lo i o bl ige chaque commune à ou vrir et entretenir u n e école gratui te , détermine le tr ait ement m inimum de l ' i nstitu teur, prolonge cet enseign em ent par un secondaire et p r imaire , et organ ise le concours de recrutement dans les Ecoles Normales. Sous l'Ancien Régime , l ' instituteur était agréé par le curé du v illage. Pour gagner sa vie , il se voyait forcé d ' avoir un autre métier : souvent laboureur, cabaretier, cordonn i er. .. , et presque toujours chantre à l ' église , sacristain , sonneur d ' angélus, greffier de m airie. "Jusqu' à la loi prescrivant la nom ination des instituteurs par les préfets , les maîtres [ ... ] furent choisis par le conseil municipal avec l'avis du Comité local d 'Instruction Primaire. Qu and le poste devenait vaccant, [ ... ] deu x , tro is, quatre ou mê m e cinq candidats se présentaient pour l'obten ir. Ils exposaient leur titre, leurs recom mandat ions et le conseil mun icipal , ap rès avo ir délibéré, faisait un ch oix par m i eux" (Monographie d ' instituteur: Savigny-sur-Orge).
"Après Je pain, l'instruction est Je premier besoin du peuple " Danton (Arch ives départementa les).
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Me n ~cc y
- Les Ecoles - Vue de la cour
"M. le maire donne la liste des enfants à admettre gratuitement aux écoles de Mennecy " : 43 garçons et 39 filles. Conseil municipal du 16 nov. 1874 (Archives départementales).
"La loi de 1833 donna à toutes les écoles de France leur véritable caractère et à partir de ce moment, la plupart des maîtres de Se ine-et-Oise se ront formé s à l' Ecole Norma le d e Ve rsa ill es. D'a bord cho isis par les municipalités , ils seront bie ntôt proposés par le recteur, d 'après un tableau d ' avancement. La loi impose à la commune le traitement fi xe de 2 00 francs pour l' instituteur. La municipalité vota ce traitement à condition que, comme dans le passé , le même nombre d 'indigents sera ient admis gratuite me nt à l' école" (Monographie d 'instituteur : Palaiseau). A Sav igny-sur-Orge , la ré tribution de l' institute ur se compose d ' un traiteme nt voté par le conse il municipal , a uque l s' ajoute la rétribution scola ire payée par de rares e nfants , l' instruction étant gratuite pour les familles les plus démunies. Le rodage de 1'enseignement
Jusqu 'au début du XIX• siècle , les matières enseignées étaient le caté ch is me , l' éva ng il e , l' Histo ire Sa inte, la lecture , l' écriture , q uelques notio ns d 'orthograph e et de calcul, ainsi q ue les réponses
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MONTGERON ,S ·et·Û.) -
Ecole MatcPnelle
L 'école maternelle ou "sa lle d'asile " de Montgeron (Archives départementales).
de la messe aux plus grands que le curé désignait comme enfants de chœur. Mais "il n'était pas rare de rencontrer des instituteurs qui sava ient à pe in e lire et écrire. [ ... ] l'école n'é tait surtout qu ' un e salle d 'asile où l'on gardait les e nfants sans s'inquiéter de les instruire" (Monograph ie d ' instituteur: Savigny-sur-Orge). Avec la loi Guizot, s'ajoutent la composition fran çaise et le système métrique. Dans les communes importantes on enseigne égaleme nt le dessin , l'histoire de France , la géographie , la musique , la gymnastique. Le 26 juille t 1894, l'organ isation pédagogique es t adoptée par le Conseil départemental de l'Ense ignement Primaire, et applicable dans toutes les écoles publ iques du département à compter du 1er octobre de la même année . Selon les d irectives, l'enseignement comporte : l'instruction morale et civique , la lecture , l'écriture, la langue française , l'arithmétique et le système métriqu e, l' histoire et la géograph ie , les sciences physiques et naturelles, la géométrie, le dessin , les travaux manuels, le chant, la gymnastique. Dans certaines communes , un enseignement agricole s'ajoute à cette liste.
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27 CORBETL. - L'feale de Garfom. - LL.
A Corbeil, l 'enseignement est dispensé par un directeur et 6 adjoints (Arch ives départementales).
A Savigny-sur-Orge , un jardi n a ttenant à l'école est planté d ' a rb res fruitiers et de légumes ; il permet à l' in stituteu r ses démonstrations prati ques. Pour son enseignement scientifique, l'instituteur d'Arpajon possède un "musée scolaire ", contena nt de nombreux échantillons de pierres, métaux, bois , céram ique , tissus , verre , etc. "Le maître a un registre ayant pour titre : comptabilité morale. Chaq ue samed i, à la fin de la classe du so ir, a lieu un petit examen de conscience. [instituteur passe en revue les principaux faits de la semai ne ; il distribue aux uns les éloges qu 'ils o nt mérités, aux autres les blâmes qu ' ils ont encourus.[ ... ] Une note spéciale , pour travail et bonne condu ite , est a lors inscrite à l'actif de chaque élève [... ] Voici quelques-uns de ces faits pris au hasard : - le jeune B ... a trouvé un porte-monna ie contenant environ 25 francs ; il s' est empressé de le rendre a u propriétaire qui l'avait perdu. Le samedi soir, e n présence de tous ses camarades, ce jeune enfant a été fé li cité pour son acte de probité [ ... ]. - Les jeunes C ... et B ... , très bons élèves du reste , o nt manqué l'éco le pour aller à la noce ; ils ont oublié d ' informer leur maitre de leur absence prévue. Le samedi soir, observations du maître à ce sujet.
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J l f.E.TW~Y. - Ecole d es Gar<:ons
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L ' uniformité vestimentaire est sensée réduire les inéga lités sociales (Archives départementales).
J 'ai la conviction que ces faits authentiques , bons ou mauvais , passés dans un milieu connu , re levés chaque samedi, approuvés ou blâmés par le maître en présence de tous , peuvent contribuer puissamment à l'é ducation morale des e nfants " (Monographie d 'instituteur). Nombreuses so nt les communes qui créent, en cette fin de s iècl e , des co urs destin és a u x ad ultes. Il s sont généralement ouverts, en so irée , de novembre à mars. " Une moyenne d e 17 jeunes fille s et de 22 jeunes gens la fréquentent " (Monographie d 'instituteur : Athis-Mons). " Revo ir au point de vu e pratique , intéresser, a u gmenter les conna issances générales , moraliser, tel a été le but poursuivi par le maître. A ch a qu e séance , lectures variées : mora le - instruction civique - science - agriculture - langue fra nçaise : orthographe et rédaction - arithmétique, système métrique et géometries pratiques arpentage , cubage - his toire de France : temps modernes et Révolution - géographie " (Monographie d ' instituteur : Savigny-surOrge). Des conférences, organisées régulièreme nt, viennent de surcroit intéresser le cours et en rompre la monotonie.
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Des écoles sous-équipées Jusqu'au milieu du XIX• siècle , les communes se soucient guère des locaux scolaires . "Cécole est misérablement installée dans une dépendance de l'église , quelquefois dans un e grange ou une écurie , le plus souvent dans un e maison cléricale, généralement composée d 'une pièce un iq ue , basse et hum ide , éclairée par de rares ouvertures et qu i servait en même temps de lieu de réunion pour les écoliers et de logement pour le clerc et sa famille. Le mobilier consistait e n quelques planches mob iles posées sur des tréteaux. Les é lèves écriva ient debout , les plus jeunes se ulement éta ient assis sur des bancs". La loi Guizot donne six ans aux communes pour deven ir propriétaires de locau x scolaires dignes de ce nom . Les frais de mobili er et de matériel ne seront plus à la charge des paroissiens , mais de la municipalité. Mais les locau x resteront encore longtemps incommodes. "Le 5 févri er 1844, M. le prés ident com munique au Comité local une lettre de l' instituteur communal, dans laquelle cet instituteur se plaint de l' insalubrité de sa classe. [... ] Le comité est d 'avis
Quatre heures par jour, une personne de service est ici chargée des soins matériels (Archives départementales).
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JUVISY (S.-&-0.) -
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Garรงons - La Sortie
r de visiter le bâtiment de l'école. Après une visite minutueuse , les faits suivants ont été constatés : - la classe est mathématiquement trop petite - la salle de classe est au-dessous du sol , et par suite très humide - les murs sont salpêtrés - elle est située près des écuries du château, et à deux mètres d 'un égoût où vont se perdre des eaux infectes (... ) -elle n'a que trois fen êtres de petites dimensions et mal percées - l' hiver, à trois heures de l'après-m idi, on n'y voit plus clair - l'instituteur atteste qu'après dix minutes de classe , il éprouve des étourdissements ( ... ). C'est à ce vice de l'air qu' il attribue le dépérissement de sa santé très visible depuis un an. (... ) Le comité déclare la salle de classe insalubre et dangereuse pour la santé du maître et des élèves" (Monographie d ' instituteur). Le mobilier, lui aussi , laisse à désirer. Dans cette école communale , accueillant entre soixante et soixante-dix élèves, on ne trouve que quatre tables, douze bancs sans dossier, un tableau noir, un poêle , un bureau et trois tablettes servant à placer les livres des écoliers. Les tables dont il est question ne peuvent recevoir que six élèves. Enfin dans les a nn ées 1880, de nombreuses écoles sont reconstruites suivant les normes définies par les lois de 188 1 et 1882. "Voisin e d'un grand parc, l'air y est pur et salubre , e t l' école réunit toutes les conditions hygiéniques désirables. (.. .) Les classes sont vastes et bien aérées (... ). Le sol est parqueté , ce qui contribue à les rendre moins humides et moins froides. Un calorifère , établi au sous-sol , donne en hiver une chaleur douce et uniforme. Toutes les classes sont éclairées au gaz (... )" (Monographie d ' instituteur). Le mobilier est entièreme nt renouvellé et augmenté. La table biplace, avec sièges mobiles et pupitres inclinés s' impose. Elle permet une circulation plus aisée entre les rangs ... et une meilleure surveillance ! [école communale de garçons de Savigny-sur-Orge possède dès la fin du siècle : 4 7 de ces tables ; 8 bancs ; 11 tableaux noirs ; 2 bibliothèques-armoires ; un compendium métrique ; deux tableaux de poids et mesures du système métrique ; seize cartes murales ; vingt-quatre tableaux d 'histoire nature lle ; un globe terrestre ; un petit musée avec d ifférents échantillons ; deux bustes de
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la République ; deux bureaux de maîtres, quatre tableaux de lecture ; une bibliothèque scolaire comprenant 148 volumes ; etc. Ces années marquent la création de cantines scolaires dans plusieurs communes. Créée en 1892, celle d 'Athis-Mons ne fonctionnait à l'origin e "que durant quatre mo is e nviro n de la mauva ise saiso n : n ovemb re , décembre , janv ier, févrie r. Dep ui s le 1e r oc to bre 1897, e lle fonctio n ne toute l'an née sco la ire. Pou r la période des deux ann ées 1897- 1898 et 1898-1899, la moye nne annu elle des repas servis est de 14.058. Chaque jour un e soupe et un plat cha ud de viande est ajouté à l'ord in a ire" (Mo nogra phie d' instituteur). C itons e nfin la Caisse des Eco les , créée à Corbeil en 1882. "Son but est de faciliter aux é lèves ind igents ou peu aisés la fréquentation des écoles communales au moyen de secours en livres, fournitures de classe , vêtements , chaussures et a liments chauds pendant l'hiver" (Monographie d 'instituteur).
Avec les di recti ves de la Lo i G uizot, naît la bien connue mairie-école (Archives départementales).
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POUR CORBEIL ... EN VOITURE En ple ine époque de l'apparition du chemin de fer e n France, l' Essonne bénéficiera de la créa tion de la quatrième ligne à partir de Paris. Ce sera la lign e Paris - Corbe il , inaugurée le 17 sep tembre 1840 , juste après : - Pa ris - le Pecq , le 26 août 1837 - Pa ris - Versaill es Rive droite , le 2 août 1839 - Pa ris - Versailles rive gauche , le 10 septe mbre 1840. Dans ce domain e auss i la pos ition stratég ique de Corbeil (approvisionnement d e Paris en céréales) a joué un rôle primordial. Conséquence : le 16 avril 1834 , deux négocia nts en grains, Messieurs Lemoyne et Delchet, déposent un projet de chemin de fer de Paris à Orléans passant par la vallée de l' Essonne. Cette ligne devait traverser Juvisy, Corbeil , Malesherbes et Pithiviers.
Réactions des maîtres de postes : "la mach ine éclatera, les souterrains s'effondreront. Aux vitesses fabuleuses annoncées, les voyageurs suffoqueront et n 'arriveront pas vivants" (Archives départementales).
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Le 23 novembre , une proposition identique est fa ite par M.Desfontaines , ingénieur des Ponts et Chaussées. Le 4 févr ier 1835, c'est au tour d'un autre ingénieur, M. Fèvre , de proposer trois projets do nt un passait par la vallée de l' Esson ne. Ma is MM. Delchet et Lemoyne reviennent à la charge , insistant auprès du préfe t d e Seine-et-Oise, qui déc id e finalement d ' ouvrir d es enquêtes locales. Le 1er novembre 1835, le projet est présenté aux maires de Malesherbes, Pithiviers et la Ferté-Ala is. Rebondissement le 18 mai 1836 : le Conse il des Pon ts et Chaussées rejette le projet. Le Conseil municipal de Corbeil réplique en se prononçant pour le tracé de la vallée de l' Essonne. Décision appuyée par deux banqui ers , MM . Gai llard et Rampin , qui , pour ass urer la position financière , déposent la demande de concession à leurs noms. Enfin , le 7 juill et 1838, une loi autorise la construction d"un chem in de fer de Paris à Orléans par Etampes, avec cependa nt des embranchements sur Corbe il , Arpajon et Pithiviers. Ma lgré les d ifférentes pétitions et les interventions des maires concernés, les projets de chem in de fer pa r la vallée de l' Esso nne sont e n grande partie abandonnés. La ligne est concédée à Casimir Lecomte, pré-
Arrîvén de train e n Go ro do CORBEIL-ESSON:-IE
Et le 17 septembre 1840 ... (Archives dépa rtementales) .
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Jo. RI S-OH.:,:-.:GJS - Gnre de R1s-Oran g:s
"Le luxe d ' une civilisation avancée" Thiers (Archives départementa les) .
sident d'un important groupe financier : 8 banques souscrivent les trois-quarts des actions de la société. Un mois plus tard la "Société a n o n yme de la Compagn ie des Chemins de fer de Paris à Orléans", reconnue par ordonnance royale , se constitue. Mais la Compagnie avait sous estim é le coût de l'opération. La première estima tion de 20 millions est doublée dès le début des travaux. Inespéré ! Par une loi du 1er août 1839, elle est autorisée à ne construire tout d'abord q ue la ligne de Paris à Corbeil. Cette décision était d'autant plus impo rtante qu 'elle permettait d ' enlever à la voie d ' eau à partir de Corbeil , son monopole des trafics sur la capitale. Enfin le chantier peut commencer. De corbeil à Juvisy, le tracé originel est finalement modifié. Pour éviter la constructio n de ponts, la ligne s' établit sur la rive gauche de la Seine. Un change ment de tracé qui provoque de nombreuses expropriations dont la plus célèbre reste celle de M. Aguado. Cet habitant avait en tièrement restauré son château de Petit-Bourg, à Evry, lieu de réceptions illustres. Voyant son domaine complètement défiguré , il dut, malgré des combats incessants , se résoudre à vendre. Craignant de ne plus trouver en France de domaine sans chemin de fer, il décida de rentrer dans s"on pays natal , l' Espagne !
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C. L.
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CORBEIL -
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C. l .
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...
L 'ouvrage d 'art de Corbe il (Archives départementales).
Ma is les expropriations n' o nt jamais compromis l'avancement des travaux. En revanche, sur le terrain , il fa lla it compter avec les intempéri es. Les pluies continuelles de l' hiver 1839-1840 , ainsi qu 'un glisseme nt de terrain à Ablon qui provoqua un éboulement dans la tranchée, ont considérablemen t retardé le chantier. Le premier train
La ligne en tre tout de même en service de Paris à Cho isy dès le mois de septembre 1839, et au pri ntemps 1840 , les deux gares de Paris et Corbe il so nt achevées. Celle de la capitale , située à l'emplacement de la cour d' arrivée actuelle de la gare d 'Austerlitz, était, à son ina uguratio n, la plus grande gare de France. Un peu plus loin , sur la commune d ' Ivry, les atel iers de co nstruction d u matérie l roulant sont installés. Qua nt à celle de Corbeil , son ina uguratio n se déroule en fin le 17 septembre. Parmi les personnali tés présentes : les ministres de la Justice , du Commerce et des Travaux Publi cs . Le premier train offici el les transportera de Paris à Corbeil e n 45 minutes. De ux jours p lu s ta rd , la mu ni cipa li té o ffre un grand d î n e r dan s l'ancienne ha lle aux blés. Le repas, comma ndé à Paris , est a mené
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par train spécial où des cuis im ers réchauffent les plats sur de grands fourneaux. Puis , le même train emmè nera les conv ives prendre le café à Paris. Et dès le lendemain, le dimanche 20 septembre , le premier train accessible au public est mis en service. A partir de cette date , l'exploita tion de la ligne fut un ple in succès pour la Compagnie : en moyenne 540 000 voyageurs a nnuels, avec un record de 866 000 pour 1841. Dès l'ouverture de la ligne, six trains environ assurent le trajet quotidien dans les deux sens, et en 1842 , huit trains, qui gagnent Paris en une heure. Les omnibus , quatre en 1844, passent au nombre de sept en 10 ans. Au jour de l' inauguration , les stations sur la ligne sont encore peu nombreuses. Seulement six : Ablon , Mons (Athis-Mons) , ViryChâtillon, Ris et Evry. Celle de Viry-Châtillon servait de terminus aux diligences et co u co u s venant de Montlhéry , Arpajon , Longjumeau et Juvisy. Cette dernière commune recevra sa station en 1843. Suivront ce ll es de Villeneuve-Saint-Georges en 1853 , Vitry en 1860, Villeneuve-le-Roi en 1884, et enfin Ivry en 1900. La signalisatio n, quant à elle, fonction ne encore manuellement. Les signaux fixes étaient manœuvrés par des gardes-voies postés
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Un coucou, navette entre Montlhéry et Viry-Châtillon (Archives départementales).
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LONGJU M E.&U. -
L~ GAR E DE GR A NDE C EINTUR E.
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La locomotive à vapeur, partie intégrante du paysage urbain en 1900 (Archives départementales).
tous les kilomètres . Ils sont remplacés en 1843 par des "arbres à signaux ", placés environ à 200 m e n avant de chaque station : il s ' agissait de tro is disques de cou leurs différentes , blanc , ve rt et rouge , fixés sur un mât, actionnés par un système d'engrenage . La nuit, ils étaient remplacés par des lanternes de mêmes couleurs.
La difficile naissance du Paris-Orléans La ligne Paris-Corbei l est à peine ouverte que la Compagn ie d'Orléans se préocupe déjà de son prolongement. Avec la loi du 11 juin 1842, elle ne visait pas moins que la concession de la ligne de Lyon ! Résultat : dès le 14 juin 1842, la Compagnie adresse demande sur demande au gouvernement. Mais ce lu i-ci refuse d'accorder à une compagnie déjà constituée des concessions nouvelles ; le 29 décembre 1845 la Compagnie de Lyon est créée. Refusant d' utiliser pour cette nouvelle ligne la section existante de Paris à Corbeil , considérée comme trop fréquentée , le gouvernement décide d 'établ ir la nouve lle ligne sur la rive droite de la Seine, par Villeneuve -Saint-Georges, Me lun , Fontainebleau et Montereau . Le projet de la vallée de l' Essonne refait surface.
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Après les vissicitudes engendrées par la Révolution de 1848 et le coup d'Etat du 2 décembre. les études sont relancées. Un ancien ministre de la Monarchie de Juillet , le comte de Montalivet , contacte un groupe de propriéta ires et d'industriels de la région afin de déterrer le fameux projet. On assiste a lors à la formation d'un comité d'études présidé par le député de Corbeil , M. Darblay ·~eune " et composé d 'élus locaux. La création d ' une société finan cière qui prend le nom de "Compagnie Darblay" est décidée. Un ingénieur des Ponts e t Cha ussées, M. Baza ine , se voit confier les d ifférentes études. et au printemps 1853. le tracé est déposé à la Préfecture. Il passe par Mennecy, La Ferté-Alais, Malesherbes et va jusqu· à Montargis. Mais une fois rendu public. le dossier ne fait pas l'unanimité. Il se heurte surtout à la désaprobation des localités non desservies. Bazaine est donc à nouveau chargé d'étudier de nouvelles directions . Elles seront au nombre de cinq : - deux par Mennecy, La Ferté-Alais. Malesherbes jusqu ' à Montargis - une par Auvernaux, Mo igny, Courances, Milly et le sud de Nemours - une par le haut Mennecy, Milly et le sud de Nemours
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1567. • MONTGI!RON. - l o1erieur de la Gare
Un qua i de gare ... (Archives départementales).
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- une par le bas Me nnecy, la fe r té-Alais, e t le sud de Nemours. Coup d e th éâtre : une nouvelle candidature apparaît. Ce lle de la Compagn ie du Grand-Central, appuyée par le duc de Morny, d e mi -frère de Na poléon Ill. C 'est e ll e , qui , après de nombreux pourparlers avec le gouvernement, re mporte la con cess ion à la seule condition que l' exécution de la lig ne so it confiée aux trois Compagni es du Paris-Lyon , du Paris-Orléans et du Grand-Central. Le chemin de fer partirait de Corbeil pour se diriger sur Roanne. La nouvelle soc ié té exp loitée par les trois compagnies pre nd le nom de "Compagnie d es chem ins de fer du Bourbonnais" . Et le 2 févri er 1855, la Compagnie du Bourbonnais signe une con ve ntion avec les m inistères des Trava u x Publi cs, de l'Agriculture et du Commerce. Co nvention approuvée deux moi s plus tard pa r l' Empereur. Le tracé définitif retenu ? Celui de la vallée de l' Ess onne : La Fe rté-Alai s , Mal es he rbe s, Pui sea u x et Mo nta rgis. L.:ingénieur en che f d ésigné est M.Baza ine qui , d ès 1853, a vait é tudié ce tracé. Les pre mières parties mises en c hantie r sont cell es de Montargis à More t d ès le printemps 1858. Elles son t ac hevées le 14 août 1860.
39. BRÉTIGNY-Bu ll-ORGE (S.-et-0.) • L a Gare - E m b1·anchem e n t d e la lig n e d e V endom e
La gare, nouuelle architecture au sein de la uil/e (Archiues départementales).
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r A partir de 1864, la Compagnie s·attaque à la section CorbeilMontargis dont les trava ux s'organisent en deux temps. Tout d 'abord la section de Corbe il à Maisse, ouverte le 5 janvier 1865, puis celle de Maisse à Montargis dont les travaux pre ndront deux ans e n raison des nombreuses expropriations. Cette section est livrée à l'exploitation le 5 mai 1867. A l' ouverture de la sectio n Corbeil-Maisse, sept omn ibus assuraient le trajet de Paris à Corbeil. Quatre circulations seront prolongées dans les deux sens sur la section e ntière , pour le simple motif que la lign e Corbeil-Maisse est jusqu'e n 1882 à voie unique. Le trajet dure à l'époque 2 h 30. Puis ce sera l'o uverture d e la ligne Maisse-Montargis, à voie unique également jusqu'e n 1883. Les trois omnibus reliant Paris à Montargis effectuent le trajet en un peu plus de 4 heures. En 1878 les premiers trains semi-directs sont mis en circulation. Il faudra attendre 1891 pour qu'apparaissent les premiers trains express. Le rapide de 1ère classe mettait 2 h 3 1 en marquant trois arrêts.
Dures, dures, les conditions de voyage . .. La lenteur du trafic est dûe en grande partie à un matériel rou la nt rudimentaire. En fait , les premières voitures mises en service s ' inspiraie nt des véh icules routiers. Il e n exista it trois types : - les voitures de prem ière classe ou "berlines" : trois compartime nts exigüs. Elles rappela ie nt les di ligences pa r leur forme galbée . Basses de plafond , sans chauffage l' hiver ni écla irage la nuit. Ce n'est qu 'à partir de 1848 que l'on installe dans les compartiments des lampes à huile végétale. Banque ttes rembo urrées de foin et plancher recouvert de tapis en peaux de moutons. Selon un prospectus de l'époque , elles étaient réservées "à l'opulence qui remplit les chaises de poste , les malles et les coupés ". Prix des places de Paris à Corbeil : 2 ,50 F - les voitures de de uxième classe ou "diligences" : également tro is compartiments. Ni chauffé es, ni éclairées ; comme pour les premières classes, il faut attendre 1848 pour trouver une lampe à huile végétale , dans deux compartime nts. Les banquettes ne sero nt rembourrées qu'en 1843. Ell es étaient réservées "à la médiocrité qui voyage dans les intérieurs , rotondes et bas-côtés des diligences". La toiture e n zinc était aménagée pour recevoir les bagages. Prix des places : 1,50 F - les voitures de troisième classe ou "chars à ba ncs" : comme le ur nom l'indique , e lles n'é ta ient que de vulgaires chars équipés
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Savi ~ny-sur-Or~e
- Lo Gnre
La gare de Sauigny-sur-Orge (Archiues départementales) .
pour roule r sur vo ie ferrée. To utes découvertes et, malgré une possibilité accrue de contempler le paysage, plus d 'un voyageur paya de sa santé l'économie réalisée en voyageant l'hiver dans de telles conditions. Réservées "aux travailleurs ma nuels et aux soldats qu i vont à pied et qui visent à l'économie". Cette tro isième classe fut créée un peu plus tard que les précédentes. Son prix fixé à 1,50 F, provoqua une augmentation des prix de première et seconde classes. Très impopulaires , elles suscitaient de nombreuses réclamations auprès de la Compagnie. Sans véritable résultat. Ce sera seulement pendant la Révolution de 1848 que disparaîtront à tout jamais ces trop célèbres "tombereaux " . Les nouvelles 3èmes classes, elles, seront fermées . Peut-être un peu trop ! Les banquettes restent de simples p lanches , le chauffage et l' éclairage inexistant. En fait, les 2èmes les plus endommagées devenaient systématiquement des 3ème classes. A partir de 1863 , la Compagnie du Bourbonnais prend le rela is. Elle fait construire à son compte e nviron 150 voi tures à voyageurs. Mais pendant encore vingt ans, l' inconfort demeure le même, et le matériel de la Compagnie d'Orléans sert toujours.
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Enfin , survi ent l' époque des améliora ti ons. En 1875 , des conventions stipulent que le chauffage est obligatoire dans toutes les classes. On commence à expér im enter l' utilisation de bouillottes, sortes de tubes de form e oblongue , de la même lo ngueur qu ' un compartim ent. Dans les plus g randes gares de la ligne , une chaufferie spéciale porte les bouillottes à une température convenable. Elles étaient ensu ite disposées dans les compartiments par des agents de la Compagnie qui ne manquaient pas d 'avertir les voyageurs par de grands "attention aux pieds !" . Ce n'est qu'avec la rigueur de l' hiver 1890 que le système se généralise. En 1880, la lampe à huile végétale de 1848 est remplacée par la lampe à huile minérale. Avantages : elle ne gèle pas en hiver. Ce nouveau mode d 'éclairage était réglé et a limenté par un lampiste qui se déplaçait sur le toit des voitures lors des arrêts. A ce type d 'éclairage succède , dans les années 1900, l' éclairage au gaz. Mais le 5 octobre 1921 , dans le tunnel des Batignolles, deux trains de la ligne Paris-Orléans se télescopent et prennent feu . [éclairage au gaz est interdit au profit de l'électricité .
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Queiques voitures de seconde classe (Archives départementales) .
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ESSONNE, ILS ÉCRIVENT TON NOM Ce siècle fut véritablement ce lui des innovatio ns industrielles et techniques. Mais l'Essonne n'en restait pas moins un départe ment de prédilection pour de nombreux gens de lettres. La proximité de Paris, la beauté des sites, l'agrément des bois attirent depuis plusieurs années les écrivains. C'est à Bièvres en 1833, que Victor Hugo installe sa maîtresse , l' actrice Juliette Drouet. .. , tandis qu ' il réside avec sa famille à quelques kilomètres de là , au Ham eau de Mets , commune de Jouy-en-Josas. Il évoquera, dans les Feuilles d 'Automne, la beauté de ce paysage , collines dominant la vallée , "Une rivière au fond , des bois sur les pentes Et pour tout couronnement de ces collines vertes Les profondeurs du ciel toutes grandes ouvertes." Le charme poétique de la vallée de l'Yvette séduisit dès 1899, C harles Péguy. Quittant sa demeure parisienne , il s'i nstalle dans une petite maison à Saint-Clair, commu ne de Gometz- le-Châtel, située à une trentaine de kilomètres de Paris, et proche de la gare d'Orsay d'où il regagnait la capitale.
Chateau des Artistes lyr•iques ......
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Une retraite priv ilégiée pour artistes lyriques {Arch ives départementales).
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Péguy sous le charme "Mais , écrit Marcel Péguy, mon père ne devait pas rester longtemps à Sai nt-Clair, les communications avec Paris étaient trop mal commodes. En 1901 , il s' installa à Orsay, toujours sur cette ligne dont le term inus est à la gare du Luxembourg [ ... ]. En 1906, mon père se rapprocha encore un peu de Paris et vint ha biter à Lozère , petit hameau presqu ' uniquement peuplé à cette époque de quelques cultivateurs [ ... ]. La Villa des Pins où il vient habiter est située en face de la gare [ ... ]" (Marcel Péguy, Lettres et entretiens). La plupart de ses œuvres furent écrites à la "Vi lla des Pins", dont, en 1910, Le Mystère de la Charité de Jeanne d 'Arc, Notre Jeunesse , Victor Marie Hugo. En 1911 , Le Nouveau Théologien , Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu. En 1912, Le Mystère des Saints Inno cents , La Tapisserie de Sainte -Ge neviève et de Jeanne d'Arc. En 1913 , tArgent , La Tapisserie de Notre-Dame. En 1913, Charles Péguy quitte Lozère. "Le temps éta it venu , écrit son fils , de me faire donner un enseignement p lus régulier, et cela n'était guère possible à Lozère. Mon père se décida donc de se rapprocher franchement de Paris , et vint à Bourg-la-Reine [ ... ]".
Léon Tolstoï à Forges-les-Bains (Archives départementales).
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' Dans les années trente , Roger Ferdinand , dramaturge , vint habiter à Lozère la "Villa des Pins ". C'est lui qui e ut l'heureuse initiative de faire apposer un e p laque commémorant la présence de Charles Péguy dans cette demeure de 1906 à 1913. C'est également au cours de cette cérémonie que le vieux chemin de Lozère à Pala iseau prit le nom de Cha rles Péguy. En 1910 , Armand Mé nard , di t Dranem , chanteur de caféconcert acquiert le château de Ris-Orangis pour le compte de la Société de Secours Mutuel des artistes lyriques, fondée en 1881. Cette dernière y installe une maison de retraite qui accue ille maintenant ci nquante pensionn aires environ , venus du monde artistique et du spectacle. Maurice Chevalier co ntribu a à cette œuvre et fut élu président d ' honneur de la fondation qui porte actuellement son nom .
Et la ronde continue ... On peut citer la présence de Tolstoï, faisant une cure à Forgesles-Bains, dont les sources avaient une certaine réputation. "Dans cette localité , il y a plusieurs sources m inérales fro ides. Ces sources d'une limpidité parfaite , contiennent [ .. . ] des carbonates terreux, des su lfates de chaux et de soude , du ch lorure de ca lcium , de magnésium et sodium , des traces de fe r, quelques silicates et une substance organique assez abondante [ ... ] . Trop de témoignages déposent aujourd ' hui en faveur de ces eaux pour qu ' on puisse révoquer e n doute leur efficacité dans les maladies diathésiques ou humorales [... ]" (Monographie d' instituteur: Forges-les-Bains). De mai à août 1911, Lénine séjourne à Longjumeau au 91 Grande Rue . Il crée a u n° 17 la première école clandestine du parti , où enseignère nt Zimoviev et Kamenev. De là, Lénine alla it souvent visiter ses e nfants à Draveil , 108 avenue Henri-Barbuse. La beauté de ces contrées ne ma nqua pas non plus de charmer les peintres. Passage obligé vers Font a in eb leau et Barbizon , l' Essonne accue ill a de nombreux impress ion istes. Eugène Delacroix possédait un atelier à Champrosay ; Ferdinand Léger, le sien à Gif-sur-Yvette. Il y meurt en 1955 et l'on peut encore admirer sa tombe , que l'artiste lui-même avait décoré de mosaïques, peu avant sa mort.
Draveil à 1'heure de la bohème C'est dans les années 1880 que Félix Tournachon , dit "Nadar", achète à Draveil l' Ermitage de Sénart. Dans les environs , il y retrouve des amis : Edouard Drumond à Soisy, Frédéric Villot à
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2 1. COI18EIL - Cns \ ei-Jolt- Propruilè \Vul<l~t· k-Housoeuu
Nadar et Waldeck-Ro usseau, défenseurs de la cause Dreyfus (Archives départementales) .
Champrosay, et surtout Alphonse Daudet, son vieux "Da uduche ", son ancien compagnon de bohème. "Nous allons voir Nadar à l'Ermitage. Dans le jardin , Nadar et un vie il ami, tous deux en vie illes vareuses rouges, en repêcheurs de macchabées, sont assis à une table devant une bouteille d'eaude-vie d 'épicier [... ]. La maison est joliment enveloppée de plantes grimpantes ; mais le pittoresque de l'habitation forestière est tué par la prése nce de ces deux hommes , qui semblent y mettre la vieillesse sordide de la bohème. Nadar nous fait visiter la maison , où l'on trouve au rez-de-chaussée une grande pièce à haute cheminée , avec d es murs ta pi ssés d 'assiettes de village , avec des glaces , dont les fê lu res sont cachées par des to mbés de fleurs peintes, et meublée de quelques ferron eries , de quelqu es biblots enfantins, de souches d'arbres ressemblant à des pieds desséchés : une salle présentant un caractère flamand rustique , qui n'est pas sans charme" (Edmond et Jules de Goncourt, Journal). Lors d 'un voyage en Italie , sa femme frappée d' hém iplégie, est vo uée à l' imm ob ilité. Nadar se retire définitivement à l' Ermitage en compagni e de la malade pour laque lle il co nstruit une sorte d ' ascenseur afin de lui faciliter l'accès du premier étage. En 1895, âgé de 75 ans, il quitte cette demeure pour Marseille.
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Chateaubriand à Savigny Le succès d'Atala , l'ayant déterminé à recommencer le Génie du Christianisme, dont il y avait déjà deux volumes imprim és, Chateaubriand s' installe le 22 mai 1801 da ns la maison louée par Madame de Beaumont à Savign y-su r-Orge , et y passe six mois à refondre l'œuvre. "La maison était située à l'entrée du village , du côté de Paris, près d' un vieux grand chemin qu' on appelle dans le pays Le Chemin de Henri IV ; elle était adossée à un côteau de vigne et avait en face le parc de Savigny, terminé par un rideau de bois et traversé par la petite rivière de l'Orge. Sur la gauche s'étendait la plaine de Viry, jusqu'aux Fontaines de Juvisy. Tout autour de ce pays , on trouve des vallées , où nous allions le so ir à la découverte de quelques promenades nouvelles. Le matin , nous déjeunions ensemble ; après déjeuner, je me retirais à mon travail ; Madame de Beaumont avait la bonté de copier les citations que je lui indiquais. Cette noble femme m 'a offert un asile lorsque je n'en avais pas : sans la paix qu 'elle m 'a donnée , je n'aurais peut-être jamais fini un ouvrage que je n' avais pu achever pendant mes malheurs " (Chateaubri and, Mémoires d 'Outre-Tombe). h.S.\0,\'NES -
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. (C'est d.1ns ('('lie 1'illa fill e 1"11IU6tre auteur icrh·it 1on œu, re s1 uwchan le de l'aul • t r u a •n •l!·!
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Bernardin de Saint-Pie rre, remarquable précurse ur de Chateaubriand dont il a annoncé les th è mes romantiques (Archives dé partementales).
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CHAMPROSAY f S.-et·O.). - 1'11/a .4/phonse Daudet.
Le "coin " de Daudet en lisière de forêt (Coll. pers.).
Daudet à Champrosay En 186 7 , Alph o nse Da udet é p o u se Juli a All a rd e t fa it la connaissance de la commune de Champrosay. Ses beaux-parents y possèdent en effet une résidence secondaire où le couple séjourne à plusieurs reprises jusqu· en 1887. A cette date. Daudet achète , dans le voisinage de la "Maison Allard··. une grande demeure bourgeoise bâtie sous Louis Philippe. avec un domaine de six hectares : le parc descendait jusqu'à la Seine : on y avait aménagé des terrasses . un jardin d'hiver, un pavillon exagonal qui jouxtait la maison , où l'écrivain disposait de son .. coin''. "Bien avant le jour, j'étais installé à ma table en bois blanc, à deux pas de mon lit dans le cabinet de toilette . J ' écrivais à la lampe, sous une fenêtre à tabatière , froide de rosée , qui me rappelait les années de misère du début. " A l'en croire , c'est a lors que jaill issait le me illeur sous sa plume : "Les meille ures pages s'écrivent encore à Champrosay. A la ca mpagne l'espace est vaste, l'air libre, le temps long e t, disposa nt à son gré de sa personne et de ses heures, on a sur tout la sécurité de cette indépenda nce. " Champrosay et la forêt de Sénart seront
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r pour lui un sujet d 'inspiration. En 1872 il publie Robert Helmont, roman insp iré de la guerre de 1870, dont certains événements se déroulent à l' Ermitage ; en 1875, J ack, dont le héros est le double romanesque d 'un certain Raoul Dubief, son voisin à Champrosay ; en 1895 , La Pet ite Parois se , d é nomm ée , dan s la com m une "Paroisse des cocus" depuis la publication du récit. C'est ici que Daude t receva it ses a mis. Ses voisin s Na dar et Drumont, Zola , qu i lui rendait souvent l'invita tion à Medan , etc. Et surtout Edmond de Goncourt, qui descendait toujours à la gare de Ris-Orangis, les bras chargés de gâ teries. "Le jeune Hugo vient très a imableme nt me chercher pour nous rendre avec sa mère chez Daudet [ ... ]. C'est bon un toit affectueux et une chambre où on sent la vigilance am ie de la maîtresse de maison" (Edmond et Jules de Goncourt- Journal). Champrosay, qui souvent avait été pour les deux amis un havre de béatitude , devient le tombeau d' Edmond. En juillet 1896, une pneumonie se déclare brusquement et, malgré l' intervention du médecin emporte Goncourt en quelques heures. Après le départ de ses amis, qui apportaient un peu de Paris, Daudet était envahi par la nostalgie de la capitale. Malade, il révait de Champrosay, refuge do uillet, site solitaire qui épargnait l'humiliation de la compassion. Mais une fois la crise passée , le goût de vivre prenait le dessus, et il découvrait mi lle et un prétextes pour répondre à l'appel de Paris , des éditeurs, des réceptions, e tc.
Sand à Palaiseau Le 8 ja nvier 1864, George Sand, accompagnée de son am i Alexandre Manceau , quitte Nohant, souhaitant dénicher dans la région parisien ne une retraite favorable à son travail. Le 7 février, elle note dans son agenda : "Nous sommes à midi en route pour Palaiseau , à 1 h. 1/2 à la maisonnette. Tout bien vu et considéré, nous no us décidons. [... ] Nous apprenons avec plaisir que la popula tion n'est pas dévôte, et avec moins de plaisir, que le lo ueur de vo itures manque de voitures ! La maison est charmante , le pays délicieux, et un calme, un silence admirable ." Le 12 juin elle écrit à son fils : "Me voilà installée à Palaiseau , après avoir bien dîné et contemplé la maisonnette qu i est ravissante de propreté et de confortable [.. .]. Le ja rdinet est charmant quoiqu 'en dise Manceau, c'est une assiette de verdure avec un petit diamant d 'eau au milieu, le tout
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"La maison est cha rmante, le pays délicieux et un calme, un silence admirables" . (Correspondance) (Archives départementales).
placé dans un paysage admirable, un vrai Ruysdaël." Elle trouve à Palaiseau l'isolement complet. propice au travail. qui lui fait penser à sa propriété de Gargilesse : '·Rien d' intéressant à vous dire de Palaiseau où nous vivons en ermites ; on y est bien pour travailler··. Un an après leur arrivée dans le village. l'état de santé de Manceau s'aggrave. Malgré les soins dévoués de Sand, '·mon pauvre am i a cessé de souffrir. Je remercie Dieu , au milieu de ma douleur, de lui avoir épargné les horreurs de l'agon ie" . Le surlendemain Manceau est inhumé au vieux cimetière situé autour de l'église. Maurice , qui assistait aux obsèq ues, ramène sa mère pour quelques temps à Nohant. "Ma fille. tout est fin i. J e pars d imanche pour Nohant avec Maurice qui est venu m ' aider à l' ensevelir et m ' emmener " . De retour à Palaiseau , elle écrit plusieurs ouvrages d ont M onsieur Sy l vestre . L e village et sa maison ser viront d e cadre au r oman. "Ce vi ll age n' a qu'un e r u e, mai s d 'une dem i-lieue de long. Il suit à mi-cô te une colline qui fait face à celle dont j ' ai la vue ...
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Mais en 1869 Georges Sand décide de vendre la maison de Palaiseau ... Il est vrai que je me suis décidée à vendre une toute petite maison que j'avais achetée à Pala iseau [ ... ].Je ne vends pas mon Ermitage par détresse , mais par économ ie afin de n'avoir pas deux domiciles, deux mobiliers et deux domestiques. Simplifier sa vie à mesure qu 'on a moins de besoins dans la vie est une chose simple et facile à la portée de tout le monde [ ... ]. Un ami bien cher m 'a quitté pour un monde meilleur. Mes enfants qu i avaient cherché à s'établi r dans mon voisinage, ont é té rappelés en Berry par des intérêts bien entendus . La vie est trop courte pour qu 'on la passe à changer de domicile et c'est vers celui de mes enfants que j'irai le plus souvenf'.
Cocteau reste à Milly Le 19 mars 1955. Jean Cocteau est fait citoyen d'honneur de la ville de Milly-la-Forêt. A cette occasion. M. Darbonne. maire, prononce son discours : .. Nous ne pouvions rester insensibles au prestige universel qui en jaillirait sur nous. Nos enfants sont heureux de savoir qu 'il existe maintenant à côté du Milly de Lamartine, un Milly de J ean Cocteau. J 'espère que vous ne nous quitterez pas!"
12. Milly (.'i,-1'1-0.) - C:llll /11'111' Si- 11/(lise
Un "cadre" pour l 'éternité (Archives départementales).
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Ce à quoi Cocteau répo nd par cette phrase prophét ique : "Vous m 'a urez po ur l'éternité ." Décédé dans la commu ne le 11 octobre 1963 , J ean Cocteau repose actuellement da ns le sol de la chapelle Sa in t-B la ise-des-Si mples , sous un e da ll e qu i porte son nom et ses mo ts : "Je reste avec vous. " Cet édifice a ppartenait à une maladrerie détruite a u XVIII• siècle. Seule demeura la ch apelle , vide et o ubliée. En 1959 le conseil municipal demande alors à Cocteau de la décorer, comme il l' avait fait p o ur la chape ll e des Pêche urs de Vi llefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Le maître choisit le th ème des S impl es, plantes m éd ic in a les du pays . C'est auto ur de soixante-dix espèces que Cocteau est tout d 'abord in hum é dans le jardin de la chapelle. Son corps sera transféré à l'intérieur le 23 avril 1964 sur requête de la famill e. "C'est à Milly que j'ai découvert la chose la plus rare au monde : un cadre. "
2318 . Vallée de Ch<:"Vveuse- GIF- Le Couve nt Pr.opt,iét é de Madame A d am . J:.. M.
Un salon littérai re et politique influent sous la. Troisième République (Arch ives départementales).
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" IL ÉTAIT BEAU" LE POSTILLON DE LONGJUMEAU Il éta it une fois un postillo n no mmé C ha pe lo u qui disparait de Lo ngjum eau le so ir de ses noces. Sa femme Madela ine , servante à l'a uberge du re la is, ne le retrouvera q ue di x a ns plus tard et le ramènera da ns leur foyer.. . To ut cela pa rce "qu' il éta it beau le postillo n de Lon gjumeau"! No us sommes en 1836. Adolphe Adam a trente-trois a ns. Compositeur reconnu depuis déjà quelques a nnées , il s' installe a u château de Mo nt-Huchet à S aulx-les-Chartreux. C'est depuis ce doma ine qu ' il compose la musique du "Postillo n de Lo ngjumeau", re nda nt ainsi célèbre le no m de cette ville .
LONGJU MEAU (S .. et-0.) Cour du Musée d'Hi stoire Natu r elle dan s l 'a ncien Hôtel d u Dau phin
cF onda t·ion llo ct eur t 'at /tPlt?H r ·est dans cr/le mai.,on, dite de /.'t'péc ?'oyale, IJIW /1tt signée le 23 mars L5ü8 la pa1a; de l.ongjwn ea1t, rtite /Jotteuse ou. mal assise qui mit fin à la seconde guerre de ·religron entre les CathoLiques et les t•·rotestants
L 'hôte l du Daup hin, re/ais de p oste de Longjumeau, voit sa fe rmeture avec l'arrivée du chemin de fe r (A rchives dép arte me ntales).
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r Mes amis écoutez l'histoire D'un jeune et galant postillon C'est vérid ique. on peut m'en croire Et connu dans tout le canton . Quand il passait dans le village Tout le beau sexe était r avi Et le cœ ur de la plus sauvage Galopait en croupe avec lui . Mainte dame de haut parage En l'absence de son mari Exprès se mettait en voyage Pour être conduite par lui, Aux procédés toujours fidèle On savait qu ·adroit postillon S'il versait parfois une belle Ce n'était pas sur le gazon. Mais pour conduire un équipage Voilà qu' un soir il est parti Depu is ce temps dans le village On n'entend plus parler de lui. Mais ne déplorez pas sa perte Car de l ' Hy men suivant la lo i La reine d 'une ile déserte De ses sujets l'a nommé roi Oh! Oh! Oh! Oh! qu'il était beau Le postillon de Longjumeau ; Oh! Oh! Oh! Oh! qu'il était beau Qu' il était beau. Le postillon de Longjumeau, Le postillon de Longjumeau, Ah! qu' il est beau, qu ' il est beau, Qu ' il est beau, Le postillon de Longjum eau A h! qu' il est beau, qu ' il est beau, Qu ' il est beau , Le postillon de Lo ngjumeau.
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Le postillon pose pour la postérité (Archives départementales) .
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Peu après sa créat ion , cet opéra com iqu e de Leuven et Brunswick sur la musique d'Adolphe Adam , est représenté pour la première fois à Paris au théatre de l'Opéra Comique. "Sur la place de l'Hôtel de Ville, en bordure de la Grande Rue , s'élève le monument d 'Adolph e Adam . [ ... ] Le buste en bronze du com pos ite ur surmonte une ha ute stè le où s'app uie le postillon légendaire , de fort be lle a ll ure " (Monographie d 'i nstituteur : Longjumeau). Ce monument é levé le 23 mai 1897 après une souscripti on nationale ouverte par la ville de Longjumeau sur l'initiative de son maire M. Robelin. est l'œuvre du scu lpteur Paul Fourn ier. Le dimanche 17 mai 1936 eurent lieu les festivités du centenaire de la création de l'opéra. Présents à cette manifestation. deux artistes célèbres de l'Opéra, Miguel Villabella et Yvonne Brothier.
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UN PUITS DE SCIENCES La vocation scientifique du département est très ancienne. Dès le XVIIe siècle, en 1665, l'Académie des Scienc'es décide d 'entreprendre la mesure précise de la longu eur d' un méridien terrestre par la méthode de triangulation. Labbé J ean Picard , astronome , est chargé de ce travail en 1670. Il mesure alors la longueur de la route royale reliant Villejuif à Juvisy, parfaitement droite sur cette distance . Sur le même parcours, la méridien ne de France est de nouveau mesurée en 1740 par deux astronomes, MM. Cassini et Lacaille . Cette mesure permit d 'établir la premiè re carte de France dite Carte de Cass ini , achevée sous Louis XVI. Commémorant ces deux événements, l'Académie des Sci ences lance l' édificatio n de la Pyramide de Juvisy, monume nt bien connu des automobilistes qui la croisent journellement sur la route nationale 7 . En 1738, la tour de Montlhéry servit à effectuer des expériences sur la mesure du vent. En juill et 1772, le chanoine Desforges , per-
1;~- JUVI SY fS. ·rl·Û.)- l.a p_,.,.a,ude - E lle Jêtcnninc un point géodésique; propriété de l'A cM~ mic cles Scitncc~. A u1rcfu1s, on y lisait ce ll e devise: u Oidu, le ltoi, les Dames. u
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La pyramide, "ex tré mité sud de la base géodésique de Villejuif à Juuisy" (Archives départeme ntales) .
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sonnage original, tenta de s' envoler du haut de la tour Guinette d ' Et a mp es. Il av a it confec tionn é , t e l Icar e, un e " gondol e aérienn e" . Mais la tentative se révéla malh eureuse et le chano ine en fut quitte p our quelques contusions. Deu x ans plus tard , il écri vait un " Essai sur l' art du vol aéri en" ! L a to ur de Montlh éry sera util isée à n o uveau en 1822 p ar Fresnel p our mesurer ce tte fois la vitesse du son .
Le télégraphe arrive Un télégraph e C happe sera installé trois ans après à son som m et : il s'agit là d ' un systèm e pra t iqu e con çu p ar l ' in gé ni eur C laude Ch appe et p erm ettan t de tran sme ttre des m essages. Ce scien tifique avait m is au point un disp ositif composé de trois règles en bois placées au sommet d 'un mât et manœ uvrées grâce à des cordes. Ces r ègles formai ent des signau x codés perceptib les à l'aide d ' une lunette par un observ ateur posté à un e distance de plusieurs lieues. L es signaux reçus étaient retransmis de station en station . L a co nvention décida en 1793 la construction de la première lign e du télégraph e Chappe reliant Paris à Lille ; elle fonctionna le 1er septembre 179 4 . L e réseau français a tteignit 5. 000 kms en 1844. Il p ermettait à vingt-neuf v illes de correspondre avec Pari s p ar l 'interm édiaire de 534 stations.
Camille Flammarion et 1'observatoire de Juvisy Trois ans après la publica tion de l'A stronomie Populaire (1 8 79) , Camille Flammarion s' installe dans no tre départem ent. Ancienn e auberge "A la Cour de France " , la demeure de Juvisy est achetée en 1856 p ar M . M eret. Amateur d' astro nomie, il y pose un e lunette et réalise quelques observations. En 18 70 , il se retire à Bourdeaux et, grand amateur de Camille Flammarion , lui offre sa propriété. Ce dernier emm énage en 1882 et fait transformer les b âtiments. Il confectionne un e coupole d ' observ ation d e cinq m ètres de diam ètre, qui rem place une p ar tie du toit. On p énètre dans l' observa toire p ar un p ortail m onumen tal p or tant l'inscription "A d ueritatem per scientiam " : à la vérité p ar la science. L a propriété primitive se compose d ' un te rrain supérieur qui se mble fortifié p ar une muraille ancienne. En 1894 , Flammari on achète la partie inféri eure du parc abou tissant à la grille L ouis X IV
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"Ad Veritatem per Scientiam " (Archives départementa les) .
face à l'égli se. Ce si te dev ient a lors un cham p d ' expé riences consacrées aux é tudes agronomiques. Les savants les plus illustres rendront visite à notre astronome , et feront, chez lui , d ' importantes trouvai lles : M. Quen isset , c h argé d e s ervice a str o n omique , découvre la com ète prin cipale de l'année 1893. M. Antonialdi prend en 1902 la photo de l' auréole spéciale de l' Etoile de Persée. M. Benoit photograph ie les principaux amas d 'étoiles de Messier. M. Matthieu expéri mente l' influence de l'électricité sur la végé tation. En 1894, Camille Flammarion annexe à l'observatoire une station de climatologie agricole afin d 'étudier l'action de la lumière sur les végétaux. Dans la partie inférie ure du parc, jouxtant les écoles municipa les, il fond e un établisse me nt seconda ire d ' horticulture dont les candidats se recrutent dans les écoles primaires. Camille Flammari o n travaill era à Juv isy jusqu'à sa mort en 1925. Avec le décès de sa femme en 1962, l'observatoire est légué à la Société Astronomique de France qu 'il avait créé en 1887. (l'Astronom ie Populaire , introduction) .
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C'EST LA FÊTE AU VILLAGE ! N ous ne citerons ici que quelques fêtes patronales et tradition nell es:
La Saint-Vincent (patron des vignerons) "Autrefois dans cette paroisse [Saulx-les-Chartreux], le fête du grand Saint Vincent était célébrée le jour de son incidence [22 janvier]. C'était une fête carill onnée qui mettait toute la population en joie. Chacun mettait ses plus beaux habits. La Sainte Messe et les Vêpres étaient chantées à grand orchestre et à lutrin complet ; il aurait fall u être bien malade pour manqu er d 'assister aux o ffi ces. L e pain bénit était solennelleme nt rend u par la corporation d es v ignerons et ce jour là, pour honorer saint Vince nt, second p atron d e la paroisse , tout le monde se disait v igneron , même M. le curé" . (Abbé Ch audé , Histoire de Sa ulx-les-Chartreux)
ColL Poul Allorge ~ton tlhéry .. Sérle
(Archives départementales).
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Deux idées maîtresses dans ce culte populaire : la bénédiction du pa in , et la distribution gratuite de vin. Mais selon les communes, le culte revêt des form es différentes : A Epinay-sur-Orge , un énorme pain est porté en procession à travers le village par de ux hommes , jusqu 'à l'église. De ce pain , sort un jet de vin. Après la bénédiction , il est d istribué aux vignerons. La messe terminée , la procession reprend avec à sa tête de jeunes gens portant une branche de sapin , à laquelle sont suspendues des grappes de raisin et des oranges. Comme pour toute fête , la journée se termine par un grand bal. Etréchy : on retrouve la même cérémonie de bénédiction du pain . Après la messe , une procession se rend au grand puits du village surmonté d' une statue de saint Vincent, qu i est a lors fleurie. Grigny : la journée commence par l'élection de la "fille de Saint Vincent". Après la cérémonie religieuse , celle-ci prend la tête d 'un cortège promenant à travers le village un gros bouquet de fleurs , vers le lie u du banquet qui réunit tous les vignerons.
(Archives départementales).
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Leuville-sur-Orge : deux enfants de la commune apportent en procession à l'église , une statue du saint recouverte d ' un voile. Celui-ci est retiré lors de la cérémonie pour la bénédiction, puis ressort pour être promené dans la ville. Le soir après le bal, ceux qui sont un peu trop gais , vont arroser la statue du saint. On trouve devant la ferme de chaque vigneron une barrique de vin dans laquelle chacun peut puiser à volonté. Certaines années, la statue du saint est une brioche confectionnée par le boulanger. Longpont : chaque année , des jeunes gens confectionnent une hotte en pâte imperméable dans laque lle on verse du vin. Après la messe , un vigneron place cette hotte sur ses épaules et fa it le tour du village en donnant à boire à qui veut. La hotte vide , le vigneron va rendre visite à ses confrères qui la remplissent à nouveau. Montlhéry : après la messe, les jeunes gens munis de seaux se rendent chez les vignerons qui leur donnent du vin. Tout ce vin est ensuite rassemblé chez un marchand qui le distribue gratuitement à ceux qui viennent en chercher. On appelle cela les "aubades ". Palaiseau : les vignerons se rendent à la messe vêtus de leur blouse et la coiffure garnie de feui lles de vignes sèches. Ils emportent également avec eux des gâteaux que le curé bénit. La cérémonie est suivie d ' un grand banquet. Puis les vignerons endossent leur "bachou", un petit tonneau , et en cortège derrière les violonneux, défilent dans le village proposant aux habitants de goûter le vin nouveau. Verrière- le-Buisson : un mois avant la Saint-Vincent , chaque vigneron donne à des quêteurs un certain nombre de litres de vin , proportionnel à la récolte de l'année. Ce vin est ensuite d istribué lors du grand banquet de la Saint-Vincent. Wissoux : après la messe , un vigneron désigné chaque année va à travers les rues , tenant d ' une main un pot d e vin app e lé Bacchus, et de l'autre un verre. Il verse à boire à qui lui demande. Le pot vidé, l'homme entre chez le premier vigneron qu ' il rencontre et le fait remplir, puis continue sa tournée jusqu'au soir.
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A l'occasion des différents banquets, les convives entonnent la chanson de la Saint-Vincent. Il en existe plusieurs selon les communes. Nous citerons celle de Leuville-sur-Orge : Grand Saint Vincent vous qui avez fait naître Sur votre nom l'espoir du vigneron Nous chanterons à jamais votre fête Nous chanterons à jamais votre nom. Une chanson à table nous réveille Am is buvons , chantons com me le doit un buveur Est-ce possible que l'on cesse d 'en boire Puisqu'on ne peut cesser de le chanter. S i votre femme vous jette un coup d 'a ile Si vous avez quelques sombres chagrins Ah croyez-moi, videz une bouteille Et le souci se noiera dans le vin . De Saint Vincent célébrons tous la fête Célébrons le vin , les rires et les amours Nous célébrerons en ce jour de fête Nous cha nterons à jamais votre nom.
Le Carnaval "Le 14 courant [mardi], jour du Mardi-Gras, su ivant une très ancienne tradition , la place du marché était en effervescence. Un bûcher se dressait sur lequel fût brûlé le trop galant Bineau, amené en grande pompe vers 18 h 30. Sans doute pour atténuer la douleur du supplicié , à moins que ce ne fut pour lui faire davantage regretter la vie, un pick-up jouait des airs entraînants pendant le supplice. La victime ne poussa pas un cri, par contre il y eut des choses curieuses, qui emmervei llèrent les gra nd es personnes et encore plus les enfants , car Bineau possédait, dans son abdomen , des pétards et des feux de bengale du plus bon effet. Quand il ne restait plus que des cendres , la foule se dispersa gaiement" . (La gazette de Seine-et-Marne du 15 fév rier 1934) La tradition de cette fête du Mardi-Gras est le mannequin de paille promené dans la commune avant d 'être brûlé sur un bûcher. En règle générale , au moment de l'exécution le mannequin est
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(Archives départem entales).
entouré de villageois déguisés. Contrairement à la fête de la Sa intJean , le bûch e r n'est p as un e co nstru ctio n spécifique , s ur un e mpl ace ment déterminé par la co utum e. La se ul e exce pti on semble être Arpajon : les enfants du village faisaient une quête de fagots auprès des habitants, et, lors d 'une cérémoni e tout à fai t solennelle, on construisait le bûcher sur la place du marché, lieu déterminé par la tradition . Selon les communes, le mannequin était brûl é so it le Mardi Gras , soit le Mercredi des Cendres. Quelques exceptions cepe ndant : à Pecqueuse et au Val -Sai nt-G ermai n , on brûlait le bonhomm e le " Dim a nc h e d es Brand ons ", dimanche qu i s u it Mardi-Gras. Dans la maj eure pa rtie du département, le mannequin porte le nom de "Mardi-Gras" : - à Longjumeau : Mardi-Gras était promené dans la commune , suivi d ' un défil é de gens déguisés , et le soi r le bon ho mme éta it brûlé pendant qu e la fanfare jouait des a irs de circonstance. Les habita nts dansaient autour du foy er en chantant : "Mard i-G ras , t'en vas pas , on fera des crèpes et t'en mangeras"
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- à Champlan , à La Ferté-Ala is : on dansait autour du bûcher en criant "brûlons Carème-Prenant". Un nom particulier se rencontre dans certaines communes de la région d 'Arpajon : on le nomme " Bi neau " ou "Binât" . Citons Brétigny, Bruyères-le-Châtel , Linas, Leuville, Marcoussis , Marollesen-Hurepoix, Saint-Chéron , Saint-Sulpice-de-Favières : Bineau était alors promené dans tout le village , hu é , et traîné devant un simulacre de tribunal public. Condamné à mort "pour ses crimes", il était brûlé sur le bûcher. A l'origine de cette tradition , plusieurs hypothèses : Dans la région de Marcoussis, on raconte qu 'elle perpétue la triste renommée d ' un satyre qui se cachait dans les bois , fut pris et brûlé vif à Arpajon . Dans la région de Saint-Sulpice , la tradition veut qu'il s'agisse de l' évocation d ' un fort méchant seigneur de l'ancien temps.
Variantes de la coutume - Itteville : le mannequin de paille é tait promen é dans la commune avant d ' être brûlé. Il y en avait toujours un deuxième , tout petit, qui n'était pas brûlé car c'était le Mardi-Gras de l'année su ivante. Il avait tout l'ann ée pour grandir et subir le même sort que son prédécesseur. - Mennecy : il s 'agit là d 'un cas unique dans le Hurepoix, en vogue jusqu'en 1934: le dimanche précédent se déroule un défilé de chars à gra nd renfort de musique pour annoncer la fête du mardi. Le mardi : les chars sont remis en mouvement, remorquant une grande croix de paille. Son symbole n'est pas connu , mais il ne faut pas y voir un plagiat de la crucifixion. Pendant le défilé , les musiciens et chanteurs qu i accompagnent les chars entonnent une célèbre complainte : Mardi Gras est mort, Dieu quel sort (b is) Bacchus n'a-t-il pas grand tort D'y avoir fracassé la mâchoire A force , à force de le faire boire (bis) ~intendant du Mardi Gras qu i était là (bis) S i saoûl qu 'il n'en pouvait pas Dit à son ami Grégo ire Verse-moi une coupe à boire (bis)
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r Mais le carême lui dit : Gros Mardi (bis) Il te faut sortir d 'ici Je te vais, je te vais, livrer la guerre Si tu ne sors pas de ces terres (bis) Mais il était bien vaillant et puissant (bis) D'plus cinq cents millions d' harengs. Chasse au loin ta vaniture (bis) Ton poisson , ton poisson n' est qu 'pourriture Le Gros Mardi bien plus hardi (bis) Se défendit avec sa broche à rôti Poêle à frire et casserole (bis) Le combat, le combat fût assez drôle. Mes chers amis , portons le deuil (bis) Par malheur Mardi Gras est au cercueil De sa noble sépulture Pâques en vé .. . Pâques en verra l'ouverture (bis). Des quêteurs sollicitent la générosité des spectateurs, une cantinière ayant un petit baril de vin en sautoir offre des rasades moyennant finance. Des arrêts sont prescrits , notamment sur la place de la Mairie et devant des cabarets où on remplit le baril des cantinières. A la nuit tombée : rassemblement sur un terrain situé à bonne distance des habitations. On dresse la croix, on y met le feu et la complainte est chantée une dernière fois.
Les feux de la Saint-Jean Contrairement au bûcher de Carnaval , celui de la Saint-Jean est une construction déterminée par une tradition. Il s 'agit d 'un agencement particulier de fagots en forme de meule avec un mât central appelé "Mai ". A Gometz-la-Ville , on choisissait l'arbre qui prendra sa place au centre du bûcher. Avant de le couper, chaque famille attache aux branches des bouquets de fleurs des champs. Puis les jeunes gens du village coupent l'arbre. Les enfants vont ensuite chercher chez les habitants des fagots ou des bottes de paille, appelés "bourrés", que l'on amoncelle autour de l'arbre bien scellé en terre. Avant d 'y mettre le feu , Mai est vendu aux enchères.
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(Archives départementales).
Ce Mai de la Saint-Jean avait sans aucun doute un caractère plus ou moins sacré , puisque dans la plupart des communes de notre département, il était béni par le curé du village avant qu 'il ne l' embrase. A Gometz-la-Ville, on indique qu ' un remplaçant est possible. Il s'agit dans ce cas là du plus vieil homme du village. Au sommet de ce Mai étaient placées des plantes ou fleurs appelées "herbes de la Saint-Jean". Laisser brûler ce bouquet augmentait la valeur symbolique du feu. Dans plusieurs cas , pour évi ter leur destruction par le feu , on pouvait avoir recours à deux solutions : A Boullay-les-Troux par exemple , on les descendait à coup de fusil , ou bien on faisait grimper au sommet du mât les plus adroits des jeunes gens. Un fragment de ce bouquet portait bonheur à celui qui le rapportait, et assurait même un prochain mariage . Dans plusieurs communes, on sautait le feu pour ne pas être malade et avoir du bonheur. A Gif-sur-Yvette , au Val -SaintGermain , on ramassait les tisons le lendemain pour préserver sa maison de la foudre. A Gometz-le-Châtel : on récupérait les chardons pour se préserver des puces.
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CORBElL .. - Les Granâs Moulius Décnarg~ment des 8ateau x de Blé .. A. R.
r Une autre coutume dans la région de Limours : les cendres et tisons étaient le lendemain soigneusement ramassés et mis dans des marmites d 'eau. Cette eau servait à "vitrioler" le blé, opération qui consiste à mouiller le blé avec du vitriol dilué dans cette eau avant de le semer pour éviter qu 'il ne devienne noir.
Jeux populaires Toutes ces réjouissances sont bien entendu accompagnées de jeux : "Cri bou boulette, un deux trois" : c'est un jeu d' Evry-PetitBourg. Il s 'agit de sauter sur le dos de quatre joueurs baissés comme à saute-mouton. Celui qui saute le plus loin a gagné. "La Godiche" : jeu d' Evry-Petit-Bourg ; on pose sur une pierre un morceau de tuile. Le joueur, à l' aide d 'un autre morceau de tuile, doit la faire tomber. "La Tapette" (la grande et la Petite) :jeu d ' Evry-Petit-bourg ; La Grande Tapette : on place devant une planche légèrement inclinée un tas de billes. Le joueur doit laisser tomber sur la planche une bille qui ira choquer le tas . Le gagnant est celui qui aura fait tom ber le plus de billes. La Petite Tapette : on retrouve la même planche inclinée. Mais là, le joueur doit essayer d 'envoyer sa bille le plus loin possible, toujours en la faisant tomber sur la planche. A Longjumeau, les enfants jouaient avec une grande perche à laquelle pendaient des pruneaux. Les joueurs cherchaient à les attraper avec les dents sans y mettre les mains. Celui qui les y mettait recevait un coup de trique. Le jeu "d ' Esse" ou de "Clefs" : jeu de la région d' Etampes ; on utilise une grande table au bout de laquelle se trouve une fiche de fer. La table est enduite de savon. Les joueurs utilisent une pièce de fer appe lée "Esse" à cause de sa forme ressemblant à un S. Elle pèse près d 'un kg et mesure 4 cm de long sur 2 cm de large. Le joueur lance alors le S vers la fiche en le faisant glisser sur la table. Il faut s'approcher le plus possible de la fiche. Il y eut de nombreuses blessures parmi les assistants, ce qui provoqua deux arrêts d ' interdiction : le 16 juin 1779 et le 4 juillet 1781. Après la guerre de 1870, ce jeu se répand dans la région de Dourdan.
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Lon~pont
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<S.-et-0.)- L'Eglis~.-
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Vestige d; la fam~use Abbaye des Bénédi~n~ fo~·d;' ....e_ a_u_·~x-ro~Sïèclè par Guy Trousselle, comte de Montlhéry et sa femme Hodienne. But de pèlerinage attira nt une foule considérable le Dimanche, le lundi, et le mardi de la Pentecôte, ainsi que dans les premiers jours de septembre. L'Église renferme un riche trésor (reliquaire).
Cet édifice devint très vite un haut lieu de pèlerinage, le miracle n'étant pas étranger à sa renommée (Coll. pers.).
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r IL ÉTAIT UNE FOIS ... A La Ville-du-Bois : Un jo ur, les habitan ts de la Ville-du -Bois , condu its pa r le curé, s'en alla ie nt en processio n à Lo ngpont pour y chercher de l'eau . Comme ils passaient devant un vieux paysan , assis sur le pas de sa porte, celui-ci demanda au curé : - Vous allez chercher de l'eau à Lo ngpont, c'est bien , mais o ù mettrez-vous cette eau puisque vo us n'avez rien ? Alors le curé sourit et lui répo ndit : -T'en fait pas mo n brave , j'ai to utes les cruches derrière moi .. .
A Villebon: Un curé voula nt traverser une rivière de la régio n, de manda à une lavandière , qui se trouva it no n lo in de là, de le porter sur so n dos. Celle-ci accepta, mit le curé sur ses épau les et s'engagea dans la rivière qui éta it peu profo nde à cet e ndroit. Arrivée au milieu du cours d 'eau, la lavandière lui cria : -Ca t' fa it rie n d'être s' l' dos d ' une femme? Le prêtre , estomaqué d 'un e telle fa miliarité, resta bo uche bée. - Non , répo ndi t-il quand il lui fut possible de parler. A ce mo t, la femm e le la issa to mber dans l'eau en lui disant : - Coquin , puisque ça t' fa is rien d 'être su 'l'dos d' une femme , tu s'ras bie n mieux da ns l' eau.
A Longpont, la légende de la comtesse Hodierne : La légende raconte que cette pie use femme po rtant des seaux (elle aida it à la co nstruction de l'église ) s'arrê ta p o ur reprendre ha le ine deva nt le seuil d 'un forgero n, e t lui d emander comme nt elle po urrait fa ire po ur porter son fardeau avec moins de fatigue. Cet homme brutal et inhuma in lui mo ntra une barre de fer q u 'il ava it fait ro ugir a u fe u et q u ' il poussa à ses p ie ds. La pieuse femme la ramassa sans le moindre inco nvénient, et y suspendit ses deux seaux, a u grand éba hisseme nt du forgero n e t de sa femm e qui ne pouva ie nt en croire leurs yeux e t la suiva ient du rega rd . La jeune co mtesse co ntinu a sa route , ma is au retour, repassant devant la fo rge , e lle maud it les deux im pies, ce que fa isaie nt a utrefois les
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prophètes pour punir les méchants , e t le u r annonça leur mort avant l'a nnée révolue. "Ainsi, dit-elle , en sera-t-il désormais de tous ceux qui viendront s' établir ici " . Et de fait, les choses se passèrent comme elle ava it dit : pe ndant des s iècles, on ne vit aucun serrur ier ou for geron s ' établi r à Longpont. Ce n' est qu 'à la fin du XIX• siècle , qu'un forgeron vint se fi xer dans la commune , après avoir fait bénir sa demeure . On conserve toujours la barre de fer à gauche du portail principal de l'église. De même à l' intérieur, au niveau de la nef, on peut admirer de supe rbes culs-de-lampes sculptés : la tradition veut qu ' ils représentent la comtesse , le forgeron et le d iable.
llU.XO-IlO NZ>:EVAUX (S.· Ct·O .) . • Retour ,Jo h I'•Nc'5ion le jour du Pèlcrm• ge
(A rchives d ép artementales).
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r A Cheptainville, la légende de Jean Collot Un fermier, Jean Collot, ayant tué et caché le cadavre de son domestique qu' il ne pouvait payer, fut condamné à mort. Cexécution eut lieu à Arpajon. On raconte que !orque le couperet de la guillotine fut tombé , Jean Collot pris sa tête entre ses mains et alla la reco ller sur son cou à la fontaine de Saint-Yon. Dans les bois situés au sud de Cheptainvi lle, un chem in est appelé "allée de Jean Collot" . Ce serait le chem in emprunté par Collot pour a ller enterrer sa victime. Il s ' agit là d ' une transformation de la légende de saint Yon , compagnon de saint Denis, qui aurait été décapité sur la butte de la commune de Saint-Yon après avoir fait de nombreuses conversions dans la vallée de l'Orge.
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r QUELQUES FAITS DIVERS ...
!:Abeille de Seine-et-Oise Dimanche 19 juin 1887 Nouvelles régionales Corbeil : Mardi soir, au train venant de Paris et arrivant à Corbeil à 7 h 54, un Bavarois se trouvait dans un compartiment de troisième classe avec plusieurs habitants de Corbe il et d'Essonnes. Sans y avoir été excité , notre Teuton se mit à traiter les Français de lâches et les femmes d 'épithètes du plus pur argot faubourie n. Un jeune homme d' Essonnes - dont nous regrettons de ne pas savoir le nom - releva ces grossièretés comme elles le méritaient. Le Prussien , furieux d 'être mis à sa place, n'en continua pas moins ses invectives et alla même jusqu' à menacer son contradicteur. Notre concitoyen, très adroit à la boxe et au chausson , se crut en état de légitime défense et envoya au Teuton un maître coup de pied qui lui endommagea fortement son appendice nasal. Il voulut riposter, mal lui en prit : malgré sa taille et sa force, il reçut une correction dont il a du garder un cuisant souvenir. Ce n'est pas tout. Arrivé à la gare de Corbeil, le Bavarois descendit et chercha à s'esquiver. Comme il n' avait pas de billet, l'employé l'empêcha de passer. Nouvelles insolences du Teuton. Pour le réduire à la raison , le chef ·de gare envoya chercher les gendarmes . La vue du tricorne calma cet é nergumène qui finit par payer sa place. Comme sa position paraissait louche , le représentant de l' autorité le conduisit au poste où , après l'avo ir fouill é consciencieusement, on constata qu 'il avait sur lui 4 .000 francs et un livret militaire prussien. Après douze heures de claustration, on a rendu à la liberté ce fils de la blonde Allemagne. Nous nous demandons si ce Tudesq ue, au gousset s i b ien fourni , ne serait pas quelque espion ; la chose n'a rien d ' improbable , car le même jour, vers 10 he ures du soir, un deu xième Prussien est ven u supplier le chef de gare de l'autoriser à prendre gratis le train , offrant de lui laisser son livret en gage. C'était encore un livret militaire prussien .
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I.:Abeille de Seine-et-Oise Dimanche 19 juin 1887
Nouvelles régionales Corbeil : Suivant l'habitude qu ' ils ont pris , messieurs les charcutiers continuent à se livrer à leur petit empoisonnement du fleuve. C'est ainsi que ces soirs derniers , ayant dirigé notre promenade vers le quai de l' Instruction , no us avons vu un des garçons qui sont à leur service se disposer à jete r dans la Seine un seau rempli d e détritus . Dérangé par notre apparition , le garçon charcuti er a remis à une heure plus avancée de la so irée la besogne dont il était chargé. Ma foi , messieurs, un bon conseil ; notre nouveau comm issaire de police ne nous paraît pas du tout disposé à vous laisser infecter les habitants du quartier, ainsi donc , prenez garde.
I.:Abeille de Seine-et-Oise Dimanche 19 juin 1887
Nouvelles régionales Corbeil : Il a été perdu, le 14 courant, un porte-monnaie contenant une certaine somme. Prière de déposer l'objet trouvé au bureau du commissaire.
I.:Abeille de Seine-et-Oise Dimanche 19 juin 1887
Nouvelles régionales Soisy-sur-Ecole : Au sujet du concours musical qui doit avoir lieu dans cette localité , il nous revient de divers côtés que plusieurs fanfa res de l'arrondissement de Corbeil n' ont pas reçu le programm e. Pourquoi? Nous ne pouvons pas croire les dires de certains correspondants qui affirme nt que le comité a voulu ten ir à l'écart certaines sociétés dont la fanfare de Soisy avait eu jadis à se plaindre.
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(Archives départementales).
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r Nous pensons plutôt qu 'il y a là un simple oubli de la part des organ isateurs , oubli qu 'ils se hâteront de réparer s' il en est temps encore.
I.:Abeille de S e ine-et-Oise Dimanche 8 juillet 1888
Nouvelles régionales Ormoy : Acte de pro bité. Dern ièrement les frères Guerry, d 'Ormoy, o nt trouvé sur la ro ute un e boîte co ntenant une douzaine de petites cuillers en argent q u' ils se sont empressés de déposer à la mairie et q ui n'ont pas encore été réclamées. Que lq ues jo urs p lu s tard, les mêmes enfants on t éga lement trouvé un portefeuille qu' ils portèrent aussitôt à M. le Maire. Celuici , en compulsant les papiers contenus dans le portefeuille, n'eut pas de peine à en découvrir le propriétaire qui fu t tout heureux de rentrer en possession de son bien. Nous envoyons aux frères Guerry nos cordiales fé licitations pour les de ux actes de probité qu ' ils ont acco mp li s. Ces deux enfan ts font vraiment honneur à leurs parents qui ont sû leur insp irer de pare ils sentim ents.
Le réveil d'Etampes Samedi 14 mars 189 1 [électricité est, paraît-il , appelée à remplacer l'eau de javel. M. Eugène Hermite vient de tro uver un moyen de blanchir le linge par un procédé électrique , et cela sans le déteriorer en rien, sans brûler les fibres comme avec les épouvantables acides dont se servent nos blanchisseuses.
I.:Abeille de Seine-et-Oise Dimanche 15 juillet 1891
Nouvelles régionales Savigny-sur-orge : Dans la nuit du 18 a u 19 jui n des malfaite urs ont pénétré da ns la propriété de M. Roret , de Paris. En escaladant la muraille, celleci a cédé sous leur poids et s'est écroulée.
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(Archives départementales) .
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(Archives départementales).
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Le 30 juin, nouvelle visite des maraudeurs qui ont pillé entièrement un cerisier. La justice informe.
!:Abeille de Seine-et-Oise Jeudi 17 décembre 1896
Nouvelles régionales Draveil : Le 11 courant, M. Gatineau, cultivateur à Main v ille , s"aperçut qu ' on lui avait dérobé 4 mètres cubes de terre ou d 'une valeur de 25 francs. Il suivit la piste tracée par le voleur et arriva devant le jardin de la femme X ... In terrogée par l e garde-champêtre. celle-ci r épo ndit qu ' un nomm é Z ... avait apporté le terreau sans lui indiquer sa provenance. Elle ne l ' aurait pas accepté si elle avait su que c' était le produit d 'un larcin. Procès-verbal pour vol n·en a pas moins été dressé contreZ ... et la femme X ... comme receleuse.
Le Réveil d 'Etampes Samedi 28 mai 1898
Chronique cantonale Guigneville : La dame Macé Victorine-Appoline. femme Dassy, cultivatrice à Guigneville. canton de la Ferté-Alais , était poursuivie mercredi dernier, devant le tribunal correctionnel d"Etampes pour mise en vente de lait falsifié. Elle a déjà sub i une condamnation pour le même délit. Le 26 avril 1898, le préposé de la laiterie cen tral e à Vayres constatait que son lait était écrémé à 3 1 pour 100. Depu is un mois déjà ce m anège durait. Plainte était donc déposée à la gendarmerie. L e tribunal correctionnel a condamné la femme Dassy à six jours de prison , 50 frs. d ' amende , à l' insertion dans les deux journaux d"Etampes, à l'affi chage au nombre de vingt exemplaires, et aux dépens.
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Le Réveil d'Etampes Samedi 9 juin 1900 Chronique cantonale La Ferté-Alais : Depuis longtemps , le ménage des époux X... vit en mésintelligence ; il ne se passe pas de jour qu 'une querelle ne surgisse ; elle se traduit presque toujours par des violences. La jalousie de la femme en est la cause principale. Le lundi 4 courant, à 11 heures du matin , une nouvelle scène , mais plus grave encore , puisque la femme s'était saisie d'une carabine avec laquelle elle poursuivit son mari jusque dans la chambre à coucher où ce dernier s'enferma. Quelques minutes après le départ de la femme , un coup de revolver retentit dans cette chambre. Il est probable que le mari , ainsi qu' il l'a déclaré , aura , dans un moment de vive surexcitation , pris son revolver pour s'en servir contre lui-même et qu ' un des coups est parti par suite de maladresse. La balle a été retrouvée dans une cloison. La gendarmerie a procédé à une enquête et dressé procès-verbal.
!:Abeille de Seine-et-Oise Jeudi 16 janvier 1902 Nouvelles régionales Villemoisson-sur-Orge : Ces jours derniers, M. Chédeville, maître carrier, porta plainte contre le sieur X. , son ouvrier, qui avait emporté une fourche d' une valeur de 3 francs. Interrogé sur ce fait, X. avoua qu 'il avait pris l'outil , mais uniquement pour se couvrir de ce que lu i devait son patron , la modique somme de 3 frs. 75. D'après X. , ce dernier avait refusé de lui solder son compte.
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Ruines de la Tour de MontlhĂŠr:
Un haut lieu scientifique (Coll. pers.).
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BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux BANNOUR (W.) , Alphonse Daudet, Bohème et Bourgeois , Perin , Paris 1990 BERTHEAU (G .) , Vieux métiers et pratiques oubliées à Paris, R égion Parisienne et ailleurs , Horvath. CHALON (J .) , Chère Georges Sand , Grandes Biographies Flammarion, 1991. CHATEAUBRIAND , Mémoires d 'Outre-Tombe , Livre de Poche , Paris 1981. FLAMMARION (C.) , I..:Astronomie Populaire , C. Marjou et E. Flammarion Editeurs, Paris 1880. FLAUBERT (G.) - SAND (G .), Correspondance, Flammarion , Paris 1981. GONCOURT (E et J) , Journal, Mémoires de la Vie Littéraire , Robert Laffont, Paris 1989. Guides Bleus Ile de France , Hachette, Paris 1980.
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Monographies Chaque commune du dé partement a fait l'objet d ' une monographie manuscrite , rédigée en 1899 par des instituteurs. Elles sont conservées aux Archives des Yvelines à Versailles , avec reproductions aux Archives de l'Essonne à Corbeil. BOURGERON (J.P) , GRUNBERG (E. ), Le Hurepoix , Evry, RisOrangis, Bondoufle, Courcouronnes, Lisses, Regards sur la carte postale , 1980
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CAILLARD (M.) , Le travail salarié des Enfants et des Ado lescents en Essonne au XIX" siècle (Arrondissements de Corbeil et Etampes) , Centre Dé partemental de Documentation Pédagogique de l'Essonne, C.D.D.P, 1980. COUBARD (G.) , Boussy-Saint-Antoine du Passé au Présent , Paris 1975. DAUPHIN (G .), Palaiseau d'Hier et d'Aujourd'hui , 1970. FUCHS (H.), Si Draveil m ' était conté , Vi ll efranc h e-deRouergue , 1973. Guide de la chapelle Saint-Blaise-Des-Simples de Milly -la-Forêt , Association des Amis de la chapelle , 1987. JOUANEN (A.) , Histoire de Montlhéry , Syndicat d ' Initiative. JUDITH (J.) , Mennecy, son histoire, sa vie, 1972 . LAMARQUE (L.) , Juvisy de la Préhistoire au début du XX" siècle. MICHEL (G.) , Corbeil et Essonnes des origines à la fusion , Libération-Presse "le Républicain", 1976. RIV IERE (S.) , Vespace d ' un sanctuaire. Saint-Sulpice-deFavières. ROYER (P) , Draveil, un ancien raconte , 1991. WIEST (L.) , Le Postillon de Longjumeau , Association Renaissance et Culture de Longjumeau , Paris 1985.
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Une construction miraculeuse au Xl• siècle (Archives départementales).
LES .\IOUUNS
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FRANCE
Moulins de Brunehaut à .\1()/·irruy. près Etampes (S.-ct-0.) 1C:t. Poisson propriétaire). 1 u. c. -
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Par sa situation géographique, la région d 'Etampes accueillait de nombreux moulins (Arch ives départementales).
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H ôtel de la Duchesse d"Etampes (Arch ives départementales).
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F.dil..J . El<<rtoouillon• .
La forte resse de Mont-le-Hé ry, construite par le comte Thibault e ntre 991 et 1015 (Archiues dép arte me ntales).
Tour Penc.hft (X\'1• sitclt) Foudfe par Cio via ; une dea ph~s nnct ennu d'Bitt.mpu i reconslr Bu Xl• •l~c.le ; remarquable morcu u d'r. rchilecturc tJu stJie do TransUioo. J.e clocher, dpArl l'dgllse , tai unfquo ~u Franc~.
Un exemple des constructions religie uses d u XII- siècle (Archiues départeme ntales).
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En Gâtinais, comme dans les autres régions, l 'élevage ovin se montre important (Archives départementales).
La culture locale de Mérévil/e : le cresson (Archives départementales).
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Ollninvtllo (S.-e1-0 . ) - s ,bliere do I'Orr.o
La Brie française et l ' industrie meunière (Archives départementales).
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LE MOUlUt
Ollainville et sa sablière sur l 'Orge (Archives départementales).
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TABLE DES MATIÈRES Un peu d'histoire .............................................................. ...... .. 5 Terre de prédilection de l'agriculture ....................................... 15 Decauville: un pionnier ..................... .... ........ .............. ..... 16 La vigne délaissée ..... .............. ....... ...... ... ... ................ ....... 17 ~ ' . ' . 1"1sees ' Q uau·e regions specia ... .. ............... ......... .................. . 19 Les foires et marchés, cœur du village .................................... 30 [explosion industrielle ............ ................................................ 38 Les industries de construction .. .. ........................................ 42 Les carrières de Viry ...... ...................... ..... ........... ...... ........ 45 [imprimerie Crété à Corbeil ...... ........... ..... ..... .. .......... ....... 46 Les sucreries et moulins ............................................... ...... 48 Les grands moulins de Corbeil ........ .................................. 51 Les petits métiers toujours vivants ...... ........... ...... ................... 54 Commerçants et artisans ......................... .......................... 55 [ épicerie, supermarché de l'époque .......... ..... ................... 56 [ enfant, exclave du travail ..... ............... ................................ . 59 Voués à des taches répétitives ........................ ..... .... ... ... .. ... 60 Une main-d'œuvre bon marché ........... ..... ..... .................... 61 [ éducatio n en prend un coup ............. ........... ...... ...... ....... 63 [instruction à petits pas .......................................................... 66 Le rodage de !"enseignement ..................... ...... .............. .... 67 Des écoles sous-équipées ....... .. ................... .... .................. 71 Pour Corbeil. .. en voiture ...................... ................. ................ 76 Le premier train ... ................................. ..... ............... ...... ... 79 La difficile naissance du Paris-Orléans ......... .. .................... 81 Dures, dures, les conditions de voyage .............................. 84 Essonne, ils écrivent ton nom .. ............................... ...... ..... .. ... 87 "Il était beau" le postillon de Longjumeau .... ..... ..... ....... ......... 97 Un puits de sciences ............................................................. 101 C'est la fête au village ..................................... ...... ............... 104 Il était une fois ................. ........... ..... ... .. ..... ........... ..... ... ........ 116 Quelques faits divers ...................... .. .......... .. ... ... ................ .. 119 Bibliographie ............... ............. .... ............ .... ......... ........ ...... 128 Table des matières ................................................................ 135
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Achevé d ' imprimer en Octobre 1993 s ur les presses de REBOUL IMPRIMERIE à Saint-Etienne Dépôt légal : 4mc trimestre 1993 N° d ' imprimeur: 767
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CESSONNE AUTREFOIS Images retrouvées de la vie quotidienne
[ESSONNE AUTREFOIS, ouvrage à lire aussi bien qu'à feuilleter, est le fruit d ' une patiente collecte de photographies amassées au fil de nombreuses recherches. Le pari était délicat certes, mais il prouve qu' il était po~sible , à partir de cette seule catégorie de documents, d'établir un tableau vivant de cette région au début du siècle. Grâce à cette moisson de clichés anciens, Geneviève AVERSO fait revivre ces années charnières, alors que la société se préparait à l'économie dè marché , a lors que les mentalités même étaient bouleversées par des mutations profondes. Un ouvrage pour toutes les bibliothèques !
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ISBN: 2-7171-0589-1