Mémoires de Paray

Page 1





im.ages et m.ém.oires


Q uel le bell e entreprise pour un habitant né clans ce vill age que de p romouvoir l'histoire de sa com mun e ! Lors de mes nombreux voyages autour du monde, d e découvertes en découvertes dans des pays lointai ns, sans cesse me revenait en mém oire mo n village. Devenu prem ier magistrat de la co mmune en 1983, d es contacts furent établis pour rassembler une équipe p rête à travailler sur la prodigieuse évolutio n d e notre cité. Aujourd'hui, ce nouvel ouvrage rep rend des d ocuments a nciens et en ajoute de nouveaux ainsi que de récents témoignages afi n d e compléter l'histoire de Paray-Vieill e-Poste. Merci à tous ceux qui o nt s u traduire une page d 'h istoire réponda nt aussi à la curiosité des nouveaux habitants et à celle de nos enfants désireux de mieux connaître le passé de la commune où ils vivent. Si cet ouvrage n'est q u'une approch e, puisse-t-il néanmoins aider les Paraysiens à co m prendre leur ville et éveiller leur intérêt à son passé co mme à son devenir.

Gaston jankiewicz

Maire de Paray-Vieille-Poste


7

Allocution de M. Gaston Jankiewicz, maire de Pa ray-Vieille-Pos te, au monument aux Mons.


Le présent ouvrage a été réalisé grâce : à la participation de tous les membres

de l"association "La Petite Diligence"

à la collaboratio n efficace d e nombreux Paraysiens ct des an'lis lîclèles de notre association au travail important de recherche de tous les participants elu premier livre

Paray d'hier ct d'aujourd'hui au con cours des membres de "La Pe tite Di ligence" qui ont réalisé la broch ure

A la recherche de Paray à tous ceux qui ont écri t des articles publiés dans le mensuel municipal

1rifos Flash Que tous soient remerciés, à titre posthume ou de vive voix,

pour leur effort en vue de la réussite de ce document. Nos remerciements s'ad ressent aussi à Mon sieur le Maire et a u Conseil Municipal qui nous ont permis de réaliser ce nouveau livre.

En couvcrtun: Gouache de Neil Wilson

.-

. ..,,.:.

.•• '

©

Vilk de Paray·Vkillc-Postc. 1998 ISBN : 2-9512926-0-0


9

Notre blason En 1943, le gouvernement de Vichy suggéra à toutes les c01nmunes qui ne possédaient pas de blason de remédier à cette absence. La délégation municipale, qui ren1plaçaiL les élus pendant l'occupalion allemande, chargea alors un hératcliste, dont le nom nous reste inconnu, de dessiner un blason pour notre ville. A l'origine, ce dernier était très simple et ne comportait ni couronne de pierres (couronne murale en héraldique) qui figure généralen1enL sur les armoiries des villes anciennement fortifiées, ce qui n'est pas le cas de Paray, ni les feuilles de chêne qui f01·menL, avec la couronne, ce que l'on nomme "ornen1ents extérieurs". Mais revenons au blason proprement dit. Comn1e notre comn1une, il est composé de trois éléments. Le rectangle supérieur, correspond à la Vieille Poste où à un ten1ps la commune de Paray avaü choisi d'installer sa mairie. Ce rectangle csL n1eublé d'un "huchet" 1 sur fond rouge (fond de gueules en héraldique). Sous le rectangle, le blason est séparé en deux moüiés. Paradoxalement, ces deux panics ne correspondent pas aux deux abbayes qui possédaient la majeure partie des terres, mais seulement aux propriétés qui, dès l'origine, portaient le nom de Paray eLqui, en dernier ressort, dépendaient de l'abbaye de Saint-Germ.ain , elu maréchal de Vaux eL autres petits propriétaires.

La moitié gauche reproduit les armes de l'abbaye de Saint-Germain. En héraldique, on les décrit ainsi : trois Oeurs de lys sur fond d'azur contenant un écu sur fond de sable portant trois besants d'argent 2 . En langage plus clair, ce sont trois Oeurs de lys sur fond bleu avec, au milieu, un petit écu décoré de trois disques blancs. Il se trouve que les abbés de Saint-Germain avaient participé aux croisades eL avaient adopté la monnaie des califes, le besant, ou monnaie byzantine, cc qui explique leur présence sur le blason. La moitié droite elu blason reprod uil les armes du maréchal de Vaux. En héraldique : d'or à une bande de gueules chargée de trois croissants d'argent. En langage clair cela signifie : un fond jaune, traversé d'une bande rouge, ornée de trois croissants 3, rappelant la lutte contre ''l'infidèle" pendant les croisades. Cependant, le service des Sceaux des Archives nationales affirme que ces emblèmes n'ont aucune valeur de symbole et servaient seulement à dislingucr une famille. Finalement, rien dans notre blason ne correspond au territoire de Contin, ancienne propriété des abbés de Sainte-Geneviève. Pounant, c'est actuellement la seule partie de Paray qui est urbanisée, celle où nous vivons tous, nous les Paray siens.

l. Le hucheL clcs pos-

tillons annonçam leur passage pour dire aux passams de sc garer. 2. Sur les armes des chevaliers, les bcsams éLaiem le Lémoignage d'honneur des scr,rices rendus en croisade. 3. Aucune preuve écrite ne memionnc la panicipaLion d'un de Vaux aux croisades ; ce serait d'ailleurs peu probable d'après M. Vall a, héra ldisLc à ReLOurnac, berceau du maréchal de Vaux.


a···

'tcriture \ivre comme cel•i-ci repose s•r ""e ;mporwnte recherche de doCI'mentatlon, q•l se_ heurte corn"'' w•jours à ""' dtfftculte rnaJ'"re .

L

\'e<~êrn<Quel d~perston de \'ln(ormatton. tnstl'""'"'t mervetUew<

seralt un ordinateur

capable de rechercher wutes ces tnformattons dlspers<es dans \es \ivres, \es photos, \es battrnents, \es ruines. \es P"rres <porses. \o terr' "''""''· \es hobttudes des gens. \es coutumes des vivants. \e moindre so•Jf\' d'oir ...• puis de \es

,~es

les rassentbler pour reconstitLter

rdre de remettre en o , l'histoire de notre passé ! yien : il no•s o•rolt priv1 de \o ne regrettons

)Ao~

nol~'

joie de voir ce rec•ei\, qui est folt oussl de \o "'""olre des habitants du t<'".Ps poss< et present Cew<·" racontent le•rs so•venlrs qui seront o\ors ;mprtrn<s dl](""'""''"' Alors irnogtnez-vous conJortoblement tnstaU<s dtvont le \ivre : un dl<. "ne poge qui rou me et .. \'1-!lstolre se atrou\e devant vous !




13

Paray et son histoire VoiCI, son1c tout droit de la mémOire du temps, \'ISages confondus, âges entremêlés, la longue procession de ceux qui ne som plus ct qu 'anime un in stanL le sou!Tic des souven irs. L'un apporta la pierre, l'autre la poignée de sable, peut-être seulement la poussicrc de son corps ou l'écho de sa voix. mais tous ont contnbué à renforcer l'mdestrucuble hcn qui. au Para) d'h•er. unn solidement le Paray d'auJourd'hui. En tête du concgc ce que Je \'Ois d'abord. c'est tOI, l'inconnu. toi qUI le premier laissas sur cette terre l'empreinte de tes pieds nus lorsque tu dcc1das d'en retourner le sol. Bien des siècles plus tard, Simon le paysan, la nuit \'Cnuc. loin du regard des gardes, ira par le chcmm du Pont de p1erre à la rcm1se de la "Gironde" y enfoncer, de son sabot paillé. les terriers des lapms destructeurs de récoltes. Peut-être. un autre JOUr, près de la \'•c•lle-Postc, entendra-t-il rouler sur le pavé sonore le carrosse royal allant à Fontainebleau escorté de sa gard e sur des chevaux piaffants. Mais cc sont les enfants de ses pctits-c nfams qui sc sont rassemblés un dimanche de printemps au sorti r de la messe, ct c'est le laboureur Toussaint Hailé, futur maire de Paray, qui. de sa belle plume. fera savoir au ro1 la miscrc profonde des pau\Tes paysans, leurs prinCipaux gncfs. les moyens souhaités pour que chacun. enfin. connaisse un son meilleur. plus supportable. Puis passent les révolutions, les régimes ct les guerres, mais de Comin à la Vieille-Poste, Paray reste Paray, les champs toujou rs les champs, ct le pas du ferm ier ne change pas d'allure. jusqu'au jour où ... Aprcs la Grande Guerre. Pans encorscté étend ses tentacules : les fermes disparaissenL ct les grands champs de blé, transformés en damiers, n'attirent plus du tout l'alouette matinale. Au paysan tra nquille succède le "Mal Lo ti " à la vic trépidante. Par les chem ins boueux ct les transports incommodes, le voyage est pémble pour aller au tra\'ail. Le soir. on sc retrouve tout rompu de fauguc. A peine reste-t-il encore quelques minutes pour aller au Jardin ou repeindre un volet. L'acharnement des uns, le courage des autres. le dévouement de tous donneront bientôt âme ct ,;e à la ,;lie nmssantc. Qum=c années suffiront pour effacer les traces appareilles de quinze siècles d' histoire ct un avenir serein semble bien assuré. La Seconde Guerre mondiale viendra tout bouleverser. Des maisons occupées par des troupes étrangères. des hommes dispersés, prisonmcrs dans des camps. travmlleurs forces. combauams clandesuns: des femmes tourmentées de soucis quotidiens, des enfants sans école ct, planant sur tout cela, la menace permanente des avions de la mon . A peine les blessures som-elles cicatrisées dans la paix rctroU\·éc que la r.c,Te à nouveau s'empare de Paray. Cest -rexpropriauon- qUI frappe de plein fouet la

molllé de son sol avec ses 653 ma1sons. Que de soucis, que de démarches ct quel arrachement quand 1! s'agit de quitter les lieux !


14

La Vieille-Poste ne se retrouve plus que dans ton nom, Paray, comme la "ferme de Comin", réfugiée, haut perchée, sur un toit de restaurant. Mais sous l'épais béton où roulent les avions, la terre reste vivante. Pour la troisième fois, nouvelle métamorphose, Paray se remodèle el, en moins de vingt ans, devient cité moderne, propre et OeUJ·ie, où il fai t bon vivre : le Paray d 'aujou rd 'hui. Beaucoup d 'ho mmes et d e femmes ont participé à l'éclosion de notre Clle, heureux souvent de leur modeste apport, mais déjà certains som allés grossir les rangs de l'interminable procession. Parmi eux, fermant presque la marche, j'aperçois bien des amis dom la terre de Paray s'est enrichie; ils y ont creusé un sillon si profond que la "Ville", aujourd'hui, en pane encore les traces. No us leur devons toute no tre estime et un e place dans notre souvenir. j. CHAUV1N

Directeur d'école à Paray-Vieille-Poste 1948-1970


PRÉHISTOIRE

A

panir d 'un satellite, regardo ns la France et, avec une longue-vue, nous ap ercevrons la régio n parisienn e, p uis, en adaptant encore mieux no u·e vision, nous découvrirons vers le sud le plateau d 'Orly, qui sur le nord s'arrête au promomoire de Vill ejuif; en fin apparaît une petite ville ap pelée Paray-Vieille-Poste. Arrêtons-nous clo ne un momem afin d e d écouvrir son histoire, donc son passé loimain et proche. Dans un siècle où toute prise en considération des problèmes se situe au niveau mondial, il n'est guère possible d'échapp er à ceLLe approche, de sorte que notre histoire débutera par les constatations sur le cl imat terrestre voici plusie urs dizaines de milliers d 'années. No tre vieill e planè te s'est LOujours transfo rmée eL a subi perpétuell ement des modifi cations de so n climat. En particulier, o n s itue ve rs 120 000 ans (B.C.) 1 la dernière grande période chau de, pend an t laquelle des éléphams eL d 'au tres a nimaux, existant acLucllemem dans les pays tropicaux, vivaiem en Europe. Depuis 70 000 a ns (B.C.) environ, le climat a subi un refroidissemem général 2 par périodes de fro id sec avec d es ve m s fo n s eL de froid humide avec des dépôts imp onams de neige ou d es chu tes de pluie violem es, et cela j usq u'à l'apothéose cemréc à 20 000 ans ( B.C. ). On peut alors percevoir l'explication d e la consLiLuLion, au-dessus de l'argile verte de base datam de l'é poque tertiaire, de la couche d e terre arable à Paray, d'origin e éolienne 3 , pendam les plages d e climat sec. Ai nsi d e 70 000 à 15 000 (B.C.) les herbacées constituaiem essentiellemem la végétatio n ex istam sur le plateau actuel o ù se situe Paray. Pendant d es périodes humides, d es fougères ou des noisetiers se développaie nt. En conséquence, o n peu L très bien admettre q ue les herbivores paissam à cet endroit ont été le garde-manger vivam des êtres humains plus ou moins sédentaires ou de passage.

0

r nos ancêtres d irects, qui o m vécu sur le plateau acLLiel, sont arrivés venant du Proche Oriem via l'Europe de l'Est vers 35 000 ans (B.C.) et n'om conn u qu'un temps froid plus ou moin s humide ou sec. lls étaient d onc vêtus de peaux de bêtes à fourru re épaisse - loup, o urs ou renne - eL avaiem déjà des armes redoutables telles que des lances avec une poime e n silex, des haches en silex taillé et d es outils li thiqu es 4 pour découper la viande et racler les peaux. Les preuves d e leur passage, sous forme d 'éclats d e pierre ou plus souvent d e galets, ont été retrouvées à Rungis , Thiais, Ville neuve-le-Roi, Chilly-Mazarin . Ai nsi ces ancêtres devaient-ils vivre clans des huttes blouies dans les maigres forêts d e la vallée de la Seine, dom le d éni velé é tait moins important que celui existam aujourd 'hui, ou d e la Bièvre o u de l'Orge ou même de l'Yvette, afin de limiter les effets du vem glacial. lls venaient essentiellement sur le plateau pour la chasse


16

ct ramenaient le gibier au camp, sauf les bêtes imponamcs dom seuls des morceaux valables étaiem transportés. Dans un tel cadre, on peUl imaginer la scène suivame : "A peine le petit jour pointe-L-il à l'horizon que '·Horlk" 5 , chef de la co mmunauté, son de sa huuc, placée au centre du hameau. li est imméd iatement rejoint par les hommes des autres famill es. La veille, il s avaient décidé que ce jour sera "jour d e chasse". En silence, ils prennent leurs armes puis disparaissent clans les bosquets environnants en file indienne d errière le chef, en direction du plateau. Horlk a le "savoir de la chasse". Ils ont emporté une peau de renne qui leur servira pour approcher le gibier. En effet aux abo rds du troupeau de rennes, Horlk s'installe sous la peau. Les trois autres chasseurs sc dissimulent à di stance. PcLiL à pcLiL, ce fau x renne s'approche du troupeau con1n1e s'il broutait paisiblement. Horl k choisit alors la victime cL approche insensiblem ent le faux ren ne de la proie. Avél nt qu'elle aiL pu sc rendre compte de quoi que ce soit, elle est transpercée. Trois amres lances la clouem au sol. Les bêtes du troupeau prennem peur, détalent de quelques centaines de mètres, rcgardcm un instam le sacrifié, puis sc remcncm à brouter comme si rien ne s'était passé. La bêLe csL à terre eL Horlk l'achève avec un couLeau en silex taillé. Rapiclcmem, les chasseurs accrochent le renne à une longue eL fonc bran che élaguée, puis amènem leur proie au camp où elle sera dépecée puis rôtie devant le grand feu 6 de la comm unauté." Les habitudes de nos ancêtres ainsi que l'environnement se sont modifiés de son e que vers quatre mille ans (B.C.) on constate qu'ils som devenus sédemaires et ont, à ce Litre, éprouvé la nécessité de produire leur nourriture eL de la stocker. Ainsi nous arri vons à la périod e elite "Néolithique", qui vo it le début de l'agriculture d e l'élevage et de la poterie ï . Les découvertes faites à Orly, Ch il ly-Mazarin, Villeneuve-le-Roi cL Bercy montrem que l'homme du néolithique s'est fi xé clans notre région pour plusieurs raisons dom les principales som : - la terre légère eL fertile du plateau ; - la présence d 'argile cL de graminées pour la confection des poteries en empruntant des formes d éjà réalisées par des populations fixées un peu plus à l'est com me Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi, Vill eneuve-le-Roi ; - la forêt assez proche, clans le sud d e la région parisienne, pour la chasse et la présence de cours d'eau pour la pêche. Ainsi se formera le village de Paray, dom le nombre d'âmes évoluera peu dans le Lemps du fait de l'éloignement d 'un cours d 'eau conséquem , ceLLe denrée précieuse étant fo urnie scu lemem par des puits. Toutefois, d'après une cane datée d e 18 11, un pcLiL cours d'cau appelé "la Giro nde", comblé au Xl Xc siècle, co ulait à l'ouest elu hameau de Paray. LI semblait venir de Rungis pour se jeter dans une mare vers Morangis.

l. B.C. sign ifie '"bcforc Christ" c'est-à-dire un espace de temps "avant la naissance de jésus-Ch rist". 2. Malgré un réchauffeme nt de co urte durée vers 55000 ans ( B.C.). 3. Terre amenée par le vent pendant des dizaines de milliers d 'années. -L Outils en pierre ct le plus souvent du galet trouvé dans les torrcms et rivières. 5. Nom inventé. 6. Le feu fut domestiqué par des ancêtres très lointains de nos ascendants appelés Homo Ercc!us voici -taO 000 à 500 000 ans, Cl même peut-être à une époque plus ancienne, suivant la panic du globe prise en considération. 7. Les po teries avaien t plusieu rs fonc tions, parmi lesquell es : le stockage, la cuisson des ali ments, la fusion de méta ux.


LA PÉRIODE AGRICOLE DE PARAY des origines à 1921

Notre commune est située sur le plateau de Lo ngboyau, d élim ité au no rd par l'éperon d e Villejui f, à l'est par la vall ée de la Seine, au sud par Viry-Châtill on et à l'ou est par la vi ll e d e Massy. Jusqu'à l'expropriation , elle était comp osée d e tro is écarts, à savoir : Paray Village, la Vieille Poste et le Contin. Son hisLOire est celle d e ces trois écan s.

Paray village ès Le vc siècle, o n assiste à l'installatio n d es Francs dans no tre régio n, ap rès la victoire de Clovis s ur Syagrius e n 486. Déjà, avant leu r arrivée, l'épiscopat, tenu par l'a ristocratie gallo-ro maine, rep résc mait u ne puissance considérable aussi bien politique q ue sociale eL religieuse. O r celle-ci s 'accroît sous le règne d e Clovis (48 1-5 11) qui, dès 48 1, suit les conseils de Rémi, évêq ue de Reims, lui enjoignam "d 'ho nore r les évêques cl de s'e nto urer de leurs conseils". Ainsi les grand es abbayes co mm e cell es de Saim-Germain-d cs-Prés 1 cL SainteGeneviève 2 p re nne m une im po rta nce con sidérable. Le urs abbés om assis le ur puissance en devenam les conseill ers el souvcm les gestio nnaires d es ro is mérovingiens puis carolingiens. Par ailleurs, elles rcço ive m des d ons importants, en espèces ou en terres, de seigneurs soucieu x d 'assurer le re pos de leur âme. Ainsi Saint-Germain-des-Prés sc ven·a-t-ell e a u rib ucr une grand e panic d e Paray côté nord el, plus ta rd , Sainte-Ge neviève s'installe ra-t-elle sur le côté s ud. Il faut préciser q ue, depuis les temp s les plus reculés, l'ensemble elu plateau d e Lo ngboyau a été cul tivé. Les pre miers textes se rap portant à Paray datent du d ébu t elu XUC siècle. Un clocumem de l'abbaye de Sai m -Germain-des-Prés remontam à 1116-1 145 p récise que des vignes exis tem eLso nt s ituées clans notre co mm une (a pucl Pircacl um, vil/am nostram).

D

M

ais au fait, d 'o ù viem ce nom d e Paray? O n peut, avec l'ab bé j. Lebeu f 3 , ad me ttre q ue Paraclum pouvait d ésigne r un e prop riété d' une congrégation rellgie use ou d 'u n person nage noble o u émin en t. L'écritu re elu no m elu village a évolué au cours des siècles : Parey, Paré, Parrais puis Perray, eL enfi n Paray, nom co nfi rmé par le d écret d u 26 septem bre 1926. On note q ue le no m d e Paré est cité offi ciellement pour la prem ière fois vers 1150, sous le règne d e Louis VII le J eun e ( 113 7-118 0), pè re de Philippe-Auguste.


18

On relève alors qu'une querelle de droit de voirie à Paray opposa à celle époque Étienne de Macy, propriétaire de Massy, et le te rrible abbé Geoffroy de Saint-Germain-des-Prés qui mit le premier à raison. En effet un certain Engilbert d 'Antony s'offrit, suivant le droit féodal, comme champion de l'abbaye au "jugement de Dieu" dans un duel j udiciaire. Peu confiant dans sa cause, ou plutôt dans la fo rce de son épée, Étien ne de Macy ne vint pas au lieu d u combat au jour nxé et fut em prison né q uelq ue temps au Châtelet pour avo ir bafoué la j ustice. La puissance considérable d e l'abbaye peut être mesurée par le fait q ue da ns ses échanges commerciaux (céréales, métall urgie contre épices et minerais rares), les groupes de charrois pouvaient se rendre de Paris à Istanbul en s'arrêtant chaque soir dans un domaine appartenant à l'abbaye ; ce qui, au surplus, permcllait d 'é,·iter le paiement de la taxe de passage.

L

Page <Honrr.: La cane des chasses du ROI, qui date du regne de LoUis XV, situe bien les trois ceans Parcy, Le Contin ct la Vieille Poste. On remarque les routes qui convcrgcn1 l'Crs la \ '1cJ!Ie Poste ct l'importance du 1illage de Parer.

es moines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés o nt géré d irec temen t leur d omai ne de Paray en utilisant au mieux d e leurs compétences les natifs d u lieu, qui au début étaient des serfs ct donc leur propriété. Afin de n'avoir qu'un seul interlocuteur pour transmellre ses instructions et ses exigences, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés choisit un major (maire) parmi les habitants. Ce personnage était aussi chargé de transmettre en retour les réclamations. La première mention de l'existence de cette fonction remonte à 1162-1182, ct on relève alors le nom de Lancelin dans un acte. La paroisse existe au plus ta rd en 1176, lorsque le pape Alexandre Ill con fi rme l'abbé de Saint-Germain-des-P rés dans la possession d'un certain nombre de cures, dom cell e de Paray. L'église définitive du village, de style gothique, est petite et bien proportionnée au nombre des habitams. La dédicace à saint Vincent date de 1541. En 1250, l'abbé Thibault de Mauléon, de Saim-Germain-des-Prés, affranchit ses serfs de Paray tout en conservant la justice, les banalités, les corvées de charroi ct de labours. De l'occupation elu sol lo rs d e celle période elu Moyen Age, il no us reste un compte rendu d u sauvetage d'une nécropole d u XlJC siècle sise à p roximi té elu vieux village de Paray sur le cimetière du type familial, appelé Vieux Cimetière"· Elle fut mise à jour pendant les travaux d'aménagement de la piste n° 4 d'Orly. Les ossements découverts rapportent toute la dureté de l'existence de ces êtres, amplifiée par les carences importantes dans leur nourriture, tant en vitamines qu'en oligo-éléments. Elles ont provoqué elu rachitisme, des dentitions mal formées et dans un état désastreux, une petite stature et un vieillissement rapide du squelelle. Ces caractéristiques physiq ues el u mo nd e paysan se retrouveront p endant plusieurs siècles. En ou tre, il faut préciser que le portage d ans les champs o u à la ferme se faisait à dos d 'homme car la brouelle, venant des pays arabes, sera introduite en France seulement vers le milieu du XIIJC siècle. L'étude de la pyramide des âges des deux sexes montre, au premier abord, que les femmes vivaient plus âgées que les hommes. Cette constatation, d 'ailleurs en général toujours d'actualité, peut trouver une explication plausible par le fait que les hommes étaient astreints à des travaux très pénibles et souvent dangereux et avaient d onc une forte probabilité de mou rir jeunes, sans parler des g uerres. L'abbaye de Saint-Germain, toujours à la recherche d'u ne plus grande efficacité, est à cette époque à la pointe elu progrès agricole afin que, par le biais de meilleures récoltes, la vie monastique soit assu rée au mieux. Des progrès sont constatés sur l'outillage qui est renforçé par du fer sur les serpes, les faux, les faucilles et le


19


20

soc de la charrue. L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés faisait d'ailleurs le commerce du fer et possédait des ateliers de forge pour le martelage de ce métal ; la technique de la fusion du fer ne sera milisée en Occident que vers le xvc siècle. Un progrès important est réalisé dans la traction par l'utilisation du joug frontal pour les bœufs au lieu de l'auelage au niveau du garrot, qui avait la fâcheuse conséquence d'asphyxier l'animal lors du travail. Viendra ensuite le cheval en remplacement des bœufs. Les champs ne reçoivent pas de fumure de sorte que les terres, d'ailleurs très riches, sont mises en jachère suivant le système triennal. On cul tivait sur la commune de Paray des céréales telles que l'épeautre S. le froment, l'orge, l'avoine puis le sarrasin (au xvc siècle). On note aussi la culture de pois et de fèves afin de lutter contre la pénurie alimentaire. Les céréales, très hautes sur pied, imposaient une moisson avec des faucilles pour couper près de l'épi ; ensuite, la paille était fauchée. Les rendements agricoles étaient évidemment très faib les, comparés à nos résultats actuels; ainsi pour le froment on obtenait un rendement de 4 pour 1 alors qu'aujourd 'hui il se situe à 60 pour 1. De plus, les rongeurs détruisaient jusqu'à 30 % des récoltes engrangées; une perte que minimisait l'utilisation de coffres à grains.

L

e village de Paray est resté longtemps un très petit bourg, avec guère plus d'une quinzaine de feux à la fin du xmc siècle ct moins encore au XVlUC. L'éloignement d'un axe routier important, l'absence d'un cours d'eau et la concentration des deux propriétés condamnent le village à végéter. Seuls les puits peu profonds représentent les accès à l'eau. En 1790, on estime sa population à soixante habitants, nombre évoluant jusqu'à quatre-vingts au XJXc siècle. En 1921 , le recensement fait apparaître une population de quatre-vingt-deux habitants. Ainsi la propriété de l'abbaye de Saint-Germain n'a guère évolué dans le temps depuis le début du règne des Carolingiens. La seule modification importante survenant au hameau de Paray serait une donation de terres par Louis XV au maréchal de Vaux ( 1705-1788) pour services rendus.

C1ppc du maréchal de \"aux Ce monument est situe dans le Clmeuere de Parar a\'ec, dans son prolongement, la tombe d'une de ses filles, la marquise de Vauborcl, et celle de son confesseur, l'abbé Decan. A cene époque le confesseur, un ecclèslasuque. s'occupait des enfants de la famille et, a ce titre, remplaçait le père.


21

J}nriru \J,.fu~l路


22

--~

...

~" ­

............,,.._.:..._

.. _.. ,.""·~-· ..... ...

- ·- -

-

. .... . .. .....

· --~ ~

~

"''l'• oo · •'-

Plan de Para)' datant du 8 a\Til 1792. juste a'·am l'etablissemcm du plan cadasnal.

:.-e.=:.;

-- ..•,

~

- ~•

. ...,..

·-:.r ••

V"lH - -

... _,. ...... -~-· ;o.<":)'~·· ~..,..,.,._ ··-

...

~ -·

__,

0

·l';~ 0 Plan de Paray du 10 juillet 1811 (plan cadastral napoleonien).

,P


23 Par contre, d 'autre sources font état de l'achat, avec l'accord royal, par le maréchal de Vaux à l'abbaye d e Saint-Germain-des-Prés d 'une partie des terres de Paray. A sa mort, celui-ci fut inhumé à Retournac, sa régio n d'origine, mais sous la Restauration sa fill e, la marquise de Vauborel, enterra à Paray sous un cippe une ume contenant le cœur de son père. Il a été possible d'établir une liste - non exhaustive - d es pro priétaires de terres à Paray; on relève : Bourlier, de Vaux, Mayer (1769), Renan (1 789), Mayer (1793), Gayant (1799), Tripe (1 806), de Vauborel, Godefroy (1817), Verger ( 1857).

A

vec l'avènement de la Première République, en 1792, Paray a pris son orthographe actuelle et d evient une commune. Dorénavant, la recherche de la vie de la commune ne se fait p lus dans les registres paroissia ux mais dans les registres d'état civil. Dans la période d e 1792 à 1871 6 , Paray Vi llage devient le centre administratif de la commune. En 1790, seuls les Français actifs, payant une contribution annuelle égale au moins à trois jours de travail soit envi ro n 1,5 à 3 livres, pouvaient élire le maire 7 et son adjoint, le procureur de la communes, les officiers municipaux et les notables. Les premières élections, placées sous la responsabilité du prêtre réfractaire David, ont li eu le dimanche 16 d écembre 1792, avec onze citoyens. A la Restauration, suivant la loi électorale d e 181 7, cette contributio n était de 300 F 9 pour le corps électoral. Les maires d e cette époque o nt assisté aux débuts de l'ère moderne avec le d écoupage de la France en d épartements en 1790 ct surtout l'ach èvement en 1811 du plan cadastral napoléonien qui leur donne alors des indications précises sur l'agglo mération. De cette période d e la fin du Premier Empire, notre commune garde un souvenir : elle a vu passer l'empereur accompagné de ses gardes en route vers Fontainebleau où il fit, le 20 avril 181 4, ses adieux à ses "grognard s" ava nt de partir pour l'île d'Elbe. Les troupes alliées, corn posées de Prussiens, Russes et Hongrois, poursuivent Napoléon ap rès sa campagne de France, et des combats d'arrière-garde ont même lieu à Athis où le général Lucoue culbute deux bataillons russes. Napoléon s'arrêta d 'ailleurs ce 31 mars 1814 a u relais de poste d e juvisy, devenu l'observatoire Camille Flammarion. C'est là qu'il apprit la capitulation de Paris et la destitution de l'Empire.

A

près les Cent j ours et la bataille de Waterloo le 18 juin 18 15, q ui provoquera la chute définitive de l'Empire, un accrochage a lieu à Paray et son église, datant du XlllC s iècle et sans doute bâtie par l'abbé Mauléon, est partiellement détruite. Des mesures conservatoires furent prises afin d 'éviter le pillage de l'église qui, selo n toute vraisemblance, devait être ouverte à tous vents. Aujourd'hui, le maître-autel en marbre se trouve e n l'église d'Ep inay; la grille du chœur e t le lutrin , en fer forgé du xvmc siècle, dont la serrurerie est ornée des initiales de saint Benoît et d e saint Vin cent, se trouvent dans la paroisse de Morangis, de mê me que la garnitu re de l'autel, les fonts baptismaux en marbre, deux très belles statues en bois représentant saint j ean et saint Vincent, une lampe et une cloche. Quant au bas-relief en marbre blanc o rnant la nef et représentant la naissance d e ]ésus-Chris1. il a disparu.


24

Le lutrin, aujourd 'hu i dans l'ëglisc de Morangis.

Ceue dispersion n'a pas beaucoup Louché la paroisse car, lors d u réLablissement du culte ap rès la RévoluLio n, Paray fuL rauaché autoriLai rement à l'église de Morangis suivant une ordonnance de Napoléon 1er, en daLe du 27 janvier 1804, q ui précise les condition s de la cohabiLaLion Paray-Morangis, eL ce jusqu'en ocwbre 1924. L'emplacement des resLcs de l'église de Paray sera ensuiLc vendu sous le règne el u roi Louis XVlll en 1821.

Les fonts baptismaux, au· jourd'hui dans l'ëglise de Morangis.

Les malheurs de Paray conlinueront avec la no uvelle invasion de la France lors de la guerre de 1870 et l'occupation de la région. En effeL, pendant le siège de Paris qui débute le 15 septem bre 1870, un com baL eut lieu en tre les troupes françaises et pr ussiennes au cours duq uel la plupart des consLructions de Paray sont détruites, y compris la mairie et ce qui restait de l'église. Le village est anéanti eL ne sera jamais reconstruiL et c'esL ainsi q ue disparaît le vieux cœu r de Paray. L'occupaLion qui dure plusieurs mois, du 15 septembre 1870 au 2 mars 18 7 1, laisse des traces maLérielles et engendre des d rames humains aussi bien à Paray qu 'à Athis et Morangis.


25

Jbt:" ~-

Ot

~ .,16~ Y~.n-- tl~taf w.UY,~ 'I·Jic.k-~ ~-tl.:/~,.

.L /.:

tl.: k j~&e ~nn~MU. • · flfrmne'"" ~ ~kau 4, i!Tder~, k. ~ '(:/J~/ ;;.,. ~ ;w-âce ~ ~ CMtf fJ~...!J, el tk ~ ~e k.

w;;J-

r-.!J/ .

y~·

L,UU(J,

9_)..., fv

Z

5lo.:

,A~ Y~ tf~tafau ~rec.ned ~~Y~,

· s;~~~/~/ P•...,

r!2-/'J'<M!J

.L_ C-- ~~'-+~

.V,.,...;.,.;..,~.;..:..../',/..~

. ,·ente des 'Ill ur la mtse en . nec de Louis )1.'\ . s de Paray apres sa Ordonna .. lise Saint-Ymcent . \'estiges de 1eg Sl- Elle menuonne . 1 · en \ J • ont, Sa ut. destrucuon . pr•sentes ,Lrr d'État au A toUS ceuX qut as . ~\hn15trc St:crcwm: • rt de notr< ' Sur. le rappo d l'ln teneur; Dcpartcmcnt ·t ed'État cntendu, . . ut sut! : 'otre Conset ' t ordonnons LC q , ns ordonne c . Nous CI\O A_rude 1 . ( r· proâdt:r . est autorist a Jat • . rb: .ret de Sdnc...:t-015<: . .• .1 sur la miS<: a p . Le Pr•J· ( adnnnistraii\L, • . la \"cnte au.x francs a da la pmte ns_ . de dou::c cents d, l'emplacement ct d'esnmanon t ·tialLt e . ubliques de ma • .. de Paray. encheres ~- de l'Église suppnmn . ' t:n acquisition du Cimenerc . . nte sera cmplO)L. . 1· l'Église Le produit de œtlc \C ·o'it de la Jabnqu• 'c de terres sur l'Etat au P' ~· de MorangiS. Art id.: 2 D·nnrt ·ment de 'État au Lr- L . Sccr.:tatr< d . d. la present.: Notre MiniStre . d l'cxccunon L t chargL c ' l'lntencur es ordonnance. •

4 1'"..7~--

Statue en bots de satnl \\neent d'hut dans aujour ran ts. \' ëglisc de Mo g

---------


26

/ Ce plan permet d'imaginer le petit village après les destructions ducs aux combats de 1870. La bâtisse repérée en (A) serait !"emplacement de la première mairie de notre commune. Ce bâtiment fut restauré après la Guerre de 191 4-18 par la famille Albert, parents du capitaine M. Albert, pour en faire une ferme.

w ... lo/ISSOU S

Ce nouveau mauvais coup du son laisse Paray dans un tel état que l'église de Morangis accueille les Paraysiens, l'école de Morangis reçoit les enfants d e la co mmun e et le conseil mun icipal doit lou er un local à mo nsieu r Verger, cul tivateur à la Vieille Poste, pour en faire la mairie. Morangis propose à diverses reprises d'annexer Paray, qui refuse offi ciellemem les 8 juin 1877 et 25 mars 1886. Des documems font état de problèmes de règlements entre Paray et Morangis pour l'école et l'église. Parmi les n otables du village on relève les noms de Marmontel et de La Condamine, qui ach etèrent ou reçurent du gouvernement des bien s nationaux ven ant des communautés religieuses, ainsi que celui de la marquise de Vauborel, fi lle du maréchal d e Vaux, à partir de la Restauration pour les terres lui revenant au titre de l'héritage de son père; enfin celui de monsieur Bérard qui possède, dans ceue partie de la commune, une ferme de 3 25 arpents ( 136 hectares) et 38 arpents (16 hectares) dispersés dans Paray.

Contin

U

ne pieuse tradition voudrait que Clovis 1er ait fait donation de Contin à l'abbaye "Saint-Pierre-et-Saint-Paul" qui, à partir du !Xe siècle, est connue sous le vocable de "Sainte-Geneviève". En fait, l'abbaye de Sainte-Geneviève entre en possession d e la ferme de Contin appartenant au comte Robert d e Dreux, fils de Louis Vl le Gros, et de sa fem me en échange de terres sises à Chilly seulement en 1195. Cette ferme entourée de terres s'appellera Contin a u XV1l[C siècle. Le nom de cette propriété, qui est écrit Contayn au XW siècle et Contains au XVle siècle, viendrait du bas latin "contence", qui est formé de deux mots latins : con- dérivant de cum et signifiant "autour" et tence signifiant "défense, protection". Ainsi "contence" exprime l'idée d 'un "lieu d éfendu" contre le brigandage, mais non pas un e place forte militaire.


27

Tous les documents connus depui s le xnc siècle j usq u'à 1806, font état d 'une ferme entourée d e murs bordés d 'u n profond fossé, c'est-à-dire d'une "ferme à cour fermée" qui da ns notre cas incluait, o utre l'habitat du fermier appelé "manoir", des bâtiments annexes : granges, écu rie, bergerie, étable, colombier. Les animaux élevés par le fermier sont donc des chevaux, d es vaches, d es moutons, des pigeons el ennn des po rcs qui donnaient l'essentiel de la viand e, sous forme fraîche ou salée, consommée par les gens de la ferme. En nn la basse-cour comp renait, outre les gallinacés et les canards, des oies grasses, ces animaux étant d'ailleurs souvent mentionnés clans les cond itions de rente ou de paiement de greffiers. Par ailleurs, il est précisé la présence d 'un potage r qui fournissait les légumes au fermier et dont seule la rue elu Potager rappelle aujourd'hui l'existence.

'abbaye d e Sainte-Geneviève a amassé, d epuis la fl n elu vc s iècle, d es terrains dans le s ite qui seront ra ttaçhés plus ta rd à la ferme elu Contin. Au d ébut, l'abbaye concèd e ses terres en nef à d es vassaux sans en abandonner la propriété, qui lui revient lorsque le concessionnaire disparaît Ensuite, quand la ferme sera constituée, elle la lo uera à d e gros laboureurs issus de lignages importants de la région. L'abbaye d e Sainte-Geneviève étend alors petit à petit so n patrimoine, par achats ou trocs avec d es terres appartena nt à l'abbaye da ns d'autres communes, pour arriver en 1790 à un domaine ayant une aire totale de 158 hectares environ (377 arpents) d ont 145 hectares sur Paray, les treize hectares restants se ré.panissant sur Morangis ( 12,6 hectares) et Massy. Suivons d onc le cheminement de cette abbaye dans l'augmentation de son apanage depuis les documents les plus anciens. En 1202, Robert de Dreux abandonne à l'abbaye tous ses droits de voirie à Paray. Le fils de Robert d e Dreux, j ean comte d e Mâco n, cède en 1233 à l'abbaye de Sainte-Geneviève son droit d e tensement, co nsistant à lever des taxes en nature et monnaie sur les manants d e Paray. En 1234, Ermegarcl, femme d e Simo n Dagoue, vend 2 arpents et d emi ( 1 hectare environ) moyennant la somme de 60 livres parisis. En 1250, Arnaut Voga de Fontenay eL sa femme Marie cèdent 5 arpe nts (2 h ectares) à Contin contre la même superfi cie à Bourg-la-Reine. En outre, le contrat p récise que la récolte de l'année est réservée au sieur Voga de Fontenay. L'abb aye de Sainte-Geneviève présenta une déclaration, enregistrée par la Cour des Comptes le 29 janvier 14 76, sur le d énom brement elu tempo rel, villes, terres et autres possessions con form ément aux engagements pris par j ean Bouvier, abbé du monastère, et toute la communauté envers Louis Xl le 10 août 1467. Conformément à cet engagement, l'abbaye fourni L, pour satisfaire aux leures patentes d e François 1er données à Fontainebleau le 15 octobre 1520, la déclaration du revenu temporel et foncier, terres eL héritages, j ustices 10 (haute, moyenne et basse), et au tres possessions. Dans cette déclaratio n, on peut lire (p . 19) : "Nous avons entre Athis et Chilly un hôtel 11 appelé Co ntai ns, contenant cour, granges, bergeries, étables, le tout fermé de murs et fossés à l'entour et entou ré d'un bois de haute 'futaie' duquel hôtel et appartenances nous avons 300 arpents (125,9 hectares environ) de terres toutes entretenues." L'abbaye fournira régulièrement des déclarations sur ses possessions, dont celle du 15 mars 1673, reçue en la Chambre du Trésor sur les conclusions du Procureur du Roi (Louis XlV) par sentence elu 28 av ril 1674.

L


28

Malgré toutes ces précautions le marquis du Luc, seigneur d e Savigny, revendiqua sa su=eraineté sur un lopin de terre de 16,5 arpents (6,ï hectares emiron) à Contains. La controverse dura jusqu'en 1788, puis ce fu t la Révolution ! La haute futaie fut d'ailleurs l'objet d'un incident en 1637. En effet le fermier Simon Lemaire, ayant aba uu un chêne eL un orme dans l'ancien clos de la ferme de Contain s, s'est vu rappeler à l'ord re par le garcle-maneau 12 de la forêt de Sénart L'abbé d e l'abbaye d e Sainte-Geneviève prit fa it et cause pour le fermier ct, à la date du 21 mars 1638, on note la sentence suivante : "Sentence rendue par les Maîtres enquêteurs eL Ordinaires réformateurs des Eaux et Forêts à la table de marbre d u Palais à Paris sur la requête des Religieux, Abbés et Couvent d e Sainte-Geneviève d e Paris... la dite mainlevée est accord ée à la charge que les dits arbres seront employés aux répa rations de la dite ferm e de Contains ... eL q ue le d it Simon Lemaire a la charge de ne faire abaure clans la suite aucun arbre da ns l'étendue de la dite ferme de Contains sans permission ... et encore à la charge de payer 3 livres pour la vacation du garde-marteau." Ironie du son : quelques années plus tard , l'abbaye de Sainte-Gene\iève adresse une supplique à Louis XIV pour lui demander l'autorisation d'abattre quelques arbres mon s dans le domain e de Contains.

PARAY - La Ferme de Contin

La cour tmérieure de la ferme du Comin. Cc corps de fe rme était le bâtimcm où logeait le fermier

..

... - .

l

,.,._ · - · -

_

: - : ...

- .. ..

·~···

':·

l! DIT ,

J.

AU Jt & :. -

J r:

'1"-\'

La ferme de Contin a toujours été mise à bail par les propriétaires successifs, tout d 'abord par l'abbaye de Sainte-Geneviève désirant to ucher des subsides pour la vie de sa communauté, puis ensui te, après la Révolution, par des hommes d 'affaires, des nobles ou des bourgeois. Or une ferme implique un éd ifi ce, des terres, des animaux et surtou t des hommes qui se classent en trois catégories : • Le propriétaire, q ui détient les terres et les bâtiments eL par conséquent reçoit des dividendes de la part du ferm ier lié par un bail ; • Le Jennier, qui verse au propriétaire les redevances du fermage et di rige la ferme à sa convenance et sans pan age. Ses ob ligations d e gestion s'avèrent différentes suivant la p ériode avant ou après la Révolu tion.


29 !>fi

P Afi .\ Y- \ i[il LE PO S TE

~ ·an c ienne fc rrn<:

•l•· Con r

Le lavoir, situé derrière la ferme, donnait sur une marc.

- avant la Révolution, il devait d'une pan garnir la ferme de meubles et des outi llages nécessaires pour les différentes opérations de la vie de la ferme (labours, moisson, LOntc, etc.) cL d 'auLre pan fournir LOus les animaux. De plus il avait la charge de l'cmrctien de Lous les bâtimems de la ferme , en paniculier les toitures, les murs, les menuiseries, le pavage des cours, et l'imérieur de toute la ferme. Le propriétaire visite le domaine à la Saim Manin et constate les réparations faites et celles à venir. Si les réparaLions n'éLaiem pas exécutées, le propriéLairc les faisaiL effectuer aux frais elu fermier; - après la Révolution, il existe une différence imponame avec les lois en vigueur avam la Révolution sur les répaniLions des responsabiliLés entre le propriéLaire eL le fermier. En effet cette moclilîcation consisLe à reporter sur le propriétaire l'cmrctien matériel elu domaine ct clone de lui faire exécuter toutes les réparations nécessaires sur la propriété "sans dégrader ni les terres ni les prés" ;

• Les OL!vriers agricoles, appelés souvent valets de ferme, qui som embauchés ct payés par le fermier cL obéissent à ses ordres. Ils logent souvent clans la ferme près de leur lieu de travail.

L

'abbaye de Saimc-Geneviève est propriétaire jusqu'à la Révolu tion de la ferme de Comin. Afin d'apporter une solution à la crise financière, l'Assemblée nationale Constituante décrète le 2 novembre 1789 "la mise à disposition de la Nation" des biens ecclésiastiques puis, le 14 mai 1790, un décret est promulgué déclarant la mise en vente des biens elu clergé. Du temps de l'abbaye de Sainte-Geneviève, le fermier gérait l'exploitation avec des baux de neuf ans et les documents existants nous permettent de rcconsLituer environ 250 ans de vic elu domaine. Hélas il n'cxisLe pas de trace personnalisée des ouvriers agricoles qui souvent étaient assez méprisés. Ainsi jusqu'au Xlllc siècle, cc personnel était assujetti au propriétaire de la terre, qui recourait même à l'endogam ie l 3 ann d'éviter la pene de la main-d 'œuvre.


30

FERMIERS DE 1541 A lï86 Bail signé le

Fermier

Remarques générales

17 juin 1541 2 nov. 1594

j ean Olin j acqueline Bruslé

veuve de Simon Lemaire

2 mars 1612 14 mars 1622 6 juin 1633 30 mars 1642

jacqueline Bruslé jacqueline Bruslé j acqueline Bruslé Simon Lemaire

27 déc. 1648 16 nov. 1658 29 avril 1668

Simon Lemaire Simon Lemaire j acques Geoffroy

24 mars 1679 4 juin 1681 4 janv. 1689

Philippes j osse Simon Lemaire François Cabarin

169 1 3 juin 1704 9 janv. 1709 1718 5 nov. 1724 9 avril 1732 2 mars 1743 14 fév. 1752 7 mars 1761 1 sept. 1769 20 sept. 1777 7 mai 1787

François Cabarin Charles Gouttier Charles Go uuier Charles Gouttier Sixte Desvignes Etienne Roinville Etienne Roinville Etienne Roinville Louise Desvignes Louise Desvignes Sixte Roinville Sixte Roinville

veuve de ]. Geoffroy fils de Ph. j osse

gendre de F. Cabarin décès de C. Cabarin

gendre de S. Desvignes

Co-responsables Michelle Chevalier (sa femme) Simon Lemaire (fi ls) et j eanne Templier (sa femme) Simon Lemaire el j eanne Templier Simon Lemaire el Jeanne Tem plier Simon Lemai re Cl j eanne Tem plier jean Lemaire (fils) et Philippes josse (sa femme) jean Lemaire et Ph ilippes j osse j ean Lemaire el Philippes j osse Philippes josse (sa femme et veuve de j. Lemaire) Barbe Lemaire (sa femme) Barbe Lemaire (sa femme el veuve de S. Lemaire) Barbe Lemaire Catherine Cabari n (fi lle de F. Cabarin) Elisabeth Aboilard (sa femme) Elisabeth Aboilard Anne Cornillot (sa femme) Louise Desvignes (fille de S. Desvignes) Louise Desvignes Louise Desvignes

veuve de E. Roinville fils de L Desvignes

Colombe Chevalier (sa femme) Colombe Chevalier

On constate que du !7 juin ! 541 jusqu'en 1786, sculcmem quatre grandes familles ont géré le domaine de la ferme de Cotain : de !.54 1 a ! 59-f jean Olin Cl sa femme; de l 59-f à ! 689 famille Lemaire; de 1689 à 172-f famille Cabarin ; de 1724 à 1786 famille Desvignes.


3l

A

insi, à panir du plus ancien document exploitable, qui remonte à 1541, on peuL recon stituer l'historique de celle ferme com me le relate le tableau ci-contre. Toutefois il est possible d'y adjoindre des remarques repérées : - l. Cc bail redonne la description complète du domaine. - 2. CeLLe période de 1541 à 1594 laisse supposer que la ferme avait été l'objet vers 1550 au minimum d'un bail par feu Simon Lemaire père. - 3. Les redevances à l'abbaye sont payées en nature 14 par le fermier jusqu'à l'arrivée de Franço is Cabarin , qui obtint en 1691 l'autorisation de payer complètement son fermage en numéraire, ce qui était plus intéressant pour le fermier car il jouait sur la dépréciation de l'argent. De Lollle façon, le fermier devait chaque année régler soit en nature soit le plus souvem en espèces, les frais d'arpentage, les gages de justice .... etc., quel que soit le mode de paiement avec l'abbaye. ll devait en plus donner à Litre de contribution 3 setiers de grain s (150 litres environ) au curé de Paray, église de Saint-Vincen t. - 4. Laboureur à Charendray, paroisse de Montgeron. - 5. Les clauses elu fermage prescrivem une partie elu paiement en nature soit 8 muids de froment (14 400 l environ) en dehors des 2 000 livres, payables en deux termes égaux, l'un à oël eL l'autre à "Pasques". - 6. Reprise elu bail aux cond itions de 2 400 livres par an. - 7. lls dirigent toujours la ferme à la prise de possession de monsieur T.-S. Bérard en 1791. La possession de la ferme de Comin par l'abbaye de Sainte-Geneviève, qui a duré six cents ans environ , s'achève en 179 1. Ensuite sept propriétaires vont se succéder en cent trente ans.

L

e décret d'applica tion de l'Assemblée nationale des 25, 26 eL 29 juin 1790 offi cialise la veme de la ferm e elu Comin . Sa mise à prix est fixée à 150 509 livres parisis 15. Celle vente aux enchères à la chandelle n'obtient pas le succès escompté car les acquéreurs som tellement peu nombreux qu'il faut auenclre la consomption de vingt-deux chandelles pour enfin trouver un acheteur en la personne de monsieur Thomas-Simon Bérard qui se rend acquéreur, le 18 janvier 1791, pour la somme citée ci-dessus, payable en douze ans avec un intérêt de 5 %. Thomas-Simon Bérard, fils d 'un richissime LOilier de Lyon, fait fortune en faisant du commerce avec les lncles. li achète une première propriété à Vi ry-sur-Orge (Viry-Châti llon) puis con tinue de placer ses fonds dans l'achat de terres, dont celles de la ferme elu Comin. De par sa fonction de commandam en chef de la Compagn ie des Grenadiers du bataillon des "Fil les Saint-Thomas", il a des difficultés avec la justice le 11 Ooréal an Il (30 avril 1794) à la suite de sa prise de position elu 10 aoùL 1792 16 . Son fils, Auguste-Thomas Bérard 17 , né en 1783, grand brasseur d'affaires, hérite de la ferme qu'il vend en 1833 au marquis Aguaclo de las Marimas del Guadalquivir qui a fa it fortune grâce à des activités commerciales. ll revend le Contin en 1841 à madame de Rigny, qui décède en 1875 à Ris-Orangis. En 1875, la fi ll e de madame de Rigny, Léonie-Sidonie, marquise de Talhouët-Roy, hérite de Comin puis à sa mon en 1892, la ferme est transmise à ses trois enfants. Or il faut noter que depuis 1867, année de la réglementation des sociétés anonymes, les investissements fonciers deviennent moins rémunérateurs que les placements bancaires eL boursiers. Afin de mieux valoriser leur fortune, ces derniers prop riétaires venclemle Comi n en 192 1 à monsieur Bernheim, marchand de biens.

Page ci-w il l re L"ancicnnc mare assechee du lavoir de la ferme qui sera transformee en une place avec un parking.


32

P

endant tout ce temps, que deviennent les fermiers? O n observe une stabilité re marquable car, pendant cent vingt-six ans, une seule famille régnera sur la ferme. En effet après la famille Roinville, Auguste Rabourdin ( né le 5 octobre 179 5 à Saint-Fargeau - décédé le 7 décembre 1866 à Paris) adminis tre le Contin, puis son cinquième enfant Louis Rabo urdin (28 août1816- 8 avrill88 2 Paris) reprend le bail. En fin son Ftls Charles Rabourdin (16 octobre 1844 Paray - 5 d écembre 1921 Pa ris) sera le d ernier fermier elu Contin. En outre, cette famille détiend ra le poste de maire de Paray, d e père en fils, pendan t plus de soixante-di x ans.

La grange de la ferme de Contin dans les années 1920.

~O.

-

La Ferme Con tin. - i\1•• Ral>out·.:hn.

La ferme du Contin n'aura pas à subir d e d égâts lors d e la chute du Premier Empire mais ceux-ci furent importants lo rs d e l'invasio n d es tro upes prussienn es et russes p uis, de l'occu pation de 1870-1871. Q ue peut-on elire sur la ferme et les p ersonn es qui y travaillaient : • Les bâtime nts restent en général id emiques à ceux ex istan t ava nt la Révo lution ; seul l'agra ndissement des communs montre l'augmentation elu n ombre d e couples qui travai ll ent dans la ferme. Toutefois a u Xl Xe siècle une gra nge est cons truite à proximité de la ferme so us la responsabilité du colonel du gé nie Ely. L'originalité d e la construction d e cet édifi ce réside clans la fo rme de la charpente d e la toi ture en arc de cercle, chevillée en bois avec 18 rn d e faîtage. Ce bâtiment d eviendra au xxe siècle l'église d e Paray-Vieille-Poste. • La productio n agricole se diversifie à partir du P remier Empire lorsque la culture de la beu erave sucrière devient un produit majeur d e la région. O n pratique alo rs l'assolement triennal suiva nt la rotation suivante : une année d e graminées (blé, orge, avoine), une de betterave et pomme d e terre, une d e jachère. Toutefois après 1850, la culture d e la beu erave sucrière prend vraiment de l'importan ce dans nou·e région. Les départements d e la Seine-et-O ise et de la Seine-et-Marne deviendront d es grands producteurs d e betterave et auront p lusieurs ra ffi ne ri es de sucre.


33

( · · - "f iliJ,c - !-;,.:, 1 - Rr·~ l.i!ltr":t rtl- B:<l rie: !il Fer'nle de Contin .

PARAY·VIE'Ll E POSTE

r<.:.

,•, ~

1

Le bâtiment central abri te aujourd'hui un restaurant.


3-+

A cette époque, la fenne de Contin exploite 80 hectares de betterave et, dans la région , quatre grandes fermes - à savoir Contin à Paray, Champagne à Savigny, Fleury et Brétigny - la cultivent également. En 1854, on relève même la présence d'une distillerie officiell e da ns la ferme de Champagne. • La ferme de Contin faisai t vivTe plusieurs personnes, depuis le fermier et sa famille jusqu'aux ouvriers agr icoles, saisonniers ou non, employés pour les travaux d es champs, h abitant Paray ou les co mmun es limitroph es. En outre ceux qui venaient de loin, le plus souvem ambulants, logeaiem dan s les granges. Les ou vriers célibataires attitrés à la ferm e - les valets de ferme - qui s'occupaient to ute l'année d es bêtes eL elu matériel, vivaient clans l'enclos réservé à leur occupation : le charretier clans l'écurie, le vacher da ns l'érable, le berger clans la bergerie ... Les filles d e ferme logeaient le plus souvent sous le même toit que le fermier. Les valets et les filles de ferme qui se mariaient pouvaient se loger clans des bâtiments attenants à la ferm e appelés "communs".

Le terrain au-dessus du passage des canalisations des caux de la Vanne et du Loing a été aménagé ct son extension vers le sud ct le nord permettra de réaliser la partie promenade de la ruturc " coulée verte ».

P

armi les modifications importantes intervenues dans la proximité immédiate de Conti n, citons les deux rivières ... souterraines qui existent encore de nos jours. En effet, à partir de 1854, l'ingénieur Belgrand emreprend des captages dans les larges vallées du sud-est de Paris p rès de Sens. Les eaux potables som captées aux sources d es rivières et transp ortées p ar un aqueduc comp osé de deux canalisations de d iamètre inté1ieur de 2 m et de débit total de 300 000 m3. La p remière canalisation, d 'une longueur de 136 km, cond uit les eaux de la Vanne, petit affluent de l'Yonne, grossies de celles du Duneim , de la Voulzie et elu Cochepies. La second e canalise, sur une distance d e 70 k m, celles elu Loing, affluent de la Seine, grossies de celles du Lunain. Ces canalisations circulent par des aqueducs, Lamât aériens, comme celui du Grand-Maître en forêt de Fontainebleau, tantôt souterrains, comme à Paray, à la li.mite ouest vers Morangis pour arriver à Paris d ans le réservoir du parc Montsouris. Lors de la Grande Guerre, deux faits intéressants sont advenus à la propriété du Contin. Le premier est l'établissement, sur une partie des terres, d'un camp d 'aviation militaire qui servit de base aux premiers avions de combat destinés à p rotéger Paris. On eut à y déplorer la mon de l'aviateur E. Traverse et du mitrailleur A Chamemartin survenue lors d 'un atterrissage manqué. Le second a trait à l'installation, le long de la route de Morangis, à la limite sud d e la ferme du Contin, d'un camp américain de stockage de matériel, dont les grandes cabanes en bois feron t d'aill eurs le bonheur des Paraysiens en 1922.


35

La Vieille Poste

D

ès l'Antiquité, les hommes ont senti la nécessité d e fa ire circuler les nouvelles le plus rapidement possible comme l'atteste la course de 42 km du soldat grec ap rès la victoire de Marathon. En 847, Charlemagn e établit trois lignes de "poste" allant d'Auxerre vers l'Allemagne, l'Italie eL l'Espagne. Six siècles plus tard, Louis Xl institue un service de courri ers gouvernementaux par un décret du 19 juin 1464. Pour cela, il utilise d es ho mm es d 'armes appelés les "chevaucheurs du Roy" . Ceux-ci parcourem souvent des trajets assez longs eL leurs chevaux doivent rester en forme. D'où l'idée d'Henri lV de créer des relais distants d 'environ deux lieues, soit 8 à 9 km, où l'on trouve des momures fraîches d e rechange, o u toUL au moins la possibilité de faire so igner le cheval et de lui faire poser des fers neufs. Ayant quitté Paris pour Fontainebleau, o n rencontrait un premier relais de poste à Villejuif eL un deuxième à juvisy-Fromenteau. En 1648, le relais de Juvisy fut déplacé à Ris, e L il fut créé un relais intermédiaire installé aux confins d'Orly, en bordure de la route de Fontainebleau : la poste de Longboyau. Ce lieu est un carrefour où convergent la rouLe des villages d e Paray eL de W issous, celle de Villeneuve-le-Roi, bordée de grands ormes, eLcelles d 'Orl y e Lde Thiais. Les quelques fermes, disposées le lo ng de la route de Fontainebleau au niveau de ce carrefour, dépendaient de la paroisse de Paray eLforma ient un hameau appelé le "Petit Village" ou "Petit Parey". Mais en 1710, le relais de Juvisy est rétabli, ce qui provoque la fermeture d e la poste d e Lo ngboyau . Désormais le carrefour, clon e ce petit bourg, est baptisé "La Vieille Poste". D'ailleurs, dep uis peu d e temps, les diligences ont fait leur apparition et s'arrêtent to uL na turellement à La Vieille Poste pour y reposer leurs attelages ou les échanger contre des chevau x frais. Ce carrefour était aussi le point de re ncontre de trois localités : Paray, O rly eL ViHeneuve-le-Roi. De pan et d 'au tre de la cha ussée, les terres appartenaient parfois à une même famill e; ain si en était-i l des Godefroy d'Orly et des Godefroy de Paray. Parm i ces d erniers, o n compte un des premiers maires de no tre commune. Auto ur de l'ancien relais, les activités se sont créées e L l'o n dénombre deux aube rges et une forge-maréchalerie qui existait d'ailleurs encore en 1931. Par sa place, son commerce cL son o uverture ve rs l'extérieur de la commune, la Viei lle Poste d eviendra le centre actif e L vital de Paray.

Au lieu dit .. La Vieille Poste". la ferme Verger vers 1925. Vers 1924, M. Ve rger avait fait construire le petit clocher et créer le blason de ParayVieille-Poste qu'il fn apposer sur le mur à gauche de la grande porte de la cour de la ferme. Celui-ci sera offert à la municipalité lors de l'expropriation ct placé clans l'escalier à l'intérieur de la mairie.


36

-7:· Rcl~us de Poste

Sur ceue cane datalll du Premi er Empire, so nt memionnés les différems relais de poste, dom ceux de Villejuif, Vieille-Poste cl j uvisy-Fromcntcau.


En effet, d ès le X!Xe siècle, cet écart prend petit à peti t d e pl us en pl us d'impo rtance en raiso n, d' une part de sa situation de carrefour principal dans la vie de plus ieurs communes et, d'autre part, de la présence de la grande voie de circulatio n que représente la route de Fontainebleau, a\·ec son trafic de voyageurs el de marchandises. Ainsi, el malgré la pen e du relais de poste, ce hameau était toujo urs une halte essemielle po ur les diligences el rouliers. La [erme Verger en 1905. Les moutons, sous la garde des bergers, ren· trent des champs pour passer la nuit dans la bergerie.

LA VIElLLE-POSTE (S.-0 ) - F"erme VEI\G~R

Cour intcncure de la [erme Verger. Ceuc [cnnc produisait des pommes de terre ct des céréales (blé. avoine ct orge). Des che· vaux. des bo\lns. des por· ems ct des animaux de basse-cour completaient ses acti,itcs.

LA VIEIL I.E POSTE {S -0.).

~ Ferme

A

la fin du Xlxc siècle, la ferm e Verger j o uxtait, côté nord , la rou le menam à W issous. So n propriétaire loue en 1872 pour quelque Lemps à la commune un local destiné à abriter provisoirement la mairie. Cene ferme s ubira des d égrad ations lors de l'occupation de 1870-1871. Côté sud, une vaste d emeure co mp re nait une im mense cour, des écuries cL une remise qui d evait servir d e halte c L d e gîte aux ro uliers et diligences malgré l'ouverture de la gare d e juvisy en 1848. En 1900, monsieur 1arais, qui sera mai re de Paray à partir de 19 20, fait l'acquis ition de ces d erniers bâtiments CL les transforme en ferme.

VERGER


38

Routiers cmouram le marechal-fe rrant pendant une pause à la VieillePoste.

La cour de la fe rme Marais vers 1910. Ccue ferme avait les mêmes activités que la ferme Verger. La présence des moutons dans les deux fermes provenait du fait que ces animaux étaient mis en pension, en particul ier après la moisson, afin de terminer leur engraissement ct dans l'atteme de leur envoi aux abattoirs. Il existait une bergerie dans chaque fe rme.

Édit. Brctuachcr. Orly

LA VIEIL LE-POSTE. - Ferme de M. Maro.ls


39

E

nfin, en 1890, le conseil mun icipal ouvre la première mairie-école, événement qui scelle l'entrée de La Vieill e Poste clans l'histoire de notre com mune jusqu'à la date d e l'exproprialion pour les Aéropons de Paris. Mais avant d'arriver à la création de celle première école, que de réunions du conseil municipal ont été nécessaires ! Que de démarches ! Que de soucis ! Que de jongleries financières ! Les registres des années 1873 à 1876 montrent une siLUation très claire, si l'on peul dire. Chaque année une circulai re préfectorale rappelle au maire que : "la commune doit, en app licalion d'une loi de 1. 850, o uvr ir dans son budget un chapitre consacré à l'instruclion primaire". Chaque année le conseil municipal en délibère el la décision qu' il prend, souvent rédigée en termes identiques, est négative comme ci-dessous : "Considérant que la commune de Paray n'a pas d'école et qu'elle n'est pas alliée à une commune environnante pour l'entretien d'une école ; "Atte11du que le chiffre de la populalion étant si min ime, le nombre des en fa nts en âge d 'en fréquenter une est pour ainsi d ire nul ; "Déclare à l'unanimité des membres présents qu'il n'y a pas lieu de s'occuper de cette dépense." En 1874 le sous-préfet, ayant tran smis au maire une réclamation de Morangis pour non paiement de la contribulion obligatoire que Paray devait verser à l'insti[Uteur d e Morangis, le conseil municipal décid e : "qu'il n'y a pas lieu de continuer à payer. .. les enfams fréquemant inclifféremmem, et selon le désir des habitants, les écoles de Wissous et de Villeneuve-le-Roi et non celle de Morangis. " En 1889, la population de Paray, qui n'a augmenté que de quelques unités, ne s'élève qu'à 49 habitants, mais les idées ont largement évolué. En effet le maire, qui occupait déjà ce poste en 1873, prop ose main tenant la création d'une mai.rie-école car, dit-il, la co mm un e ne possède ni l'un e ni l'autre. Le conseil municipal, à l'unanimité, adoptera ce p rojet en sa séance du 14 février 1889, ainsi que la motion qui suit : "Considérant qu'il est urgent de songer à assurer aux enfants de la commune de Paray les moyens de s'instruire; que pour cela il faut que les enfants puissent sui.vre régulièrement les classes; ce qu'ils ne peuvent faire actuellemem, la Vieille Poste étant siLUée à une distance de 4 km de to ute com mune voisine, soit un parcours de 8 km à faire tous les jours par les en fams. ll en résulte de fréq uentes absences les jours de mauvais temps et surtout en hiver." A la même séance, le conseil propose aux communes de Villeneuve-le-Roi et d'Orly de céder à Paray leurs parcelles habitées voisines de la Vieille Poste, soit deux hectares par commune, dont les enfants pourraient fréquenter la future école. Cette proposilion n'aura pas de suite. Le conseil décide que l'école sera construite dans l'écan de la Vieille Poste, d epuis longtemps qualifié de chef lieu de la commune, près de la ferme Verger en bordure de la R.N. 7 lB, sur la gauche en allant vers Paris. Mais avant toute réalisation, il faut remplir deux conditions, à savoir : obtenir l'accord de l'Administration Supérieure el trouver la couverture du financement de la construction. Les plans el devis présentés par l'architecte sont adoptés par le conseil, puis l'accord de l'administration arrive rap iclemem; il reste donc à trouver les ressources nécessaires pour cette construction. La plus grande panie des sessions de 1889 sera consacrée à cette tâche. La commune dégagera sur ses propres fonds la somme nécessaire pour la mairie, soit 8 431,31 F et le financement de l'école sera couvert par un emprunt de 11 000 F remboursable en quarante ans. Les dépenses totales se monteront à 21 376,51 F


40

en 1889 e L elles a ttcincl rom 26 711,81 F en J 891. Le paiemem des annuités sera garami par les subvemions de l'État et elu clépanemcm de la Seine-et-Oise. L'école, avec ses douze tables d 'écoliers, ouVTira ses panes en ocLObrc 1890. jusqu'ap rès la Grande Guerre, la commun e ne connaîLra plus, si l'on peuL elire, q ue de petits problè mes d'équipement et de fonctionncmenL. Petits, cencs, mais imponams pour le budget communal qui est exsangue 19. Ainsi lorsque, en novembre 1890, deux conseillers proposem d 'accorder la gratuité des fournitures scolaires 20 , le con sei l estime "que la commune s 'est déjà suf~sam m em imposé de sacrifices pour donner a ux enfants habitam la Vieille Poste les moyens de s'instruire, sans avoir recours aux communes voisines" ; en conséquence eL après en avoir délibéré, le conseil rejette ceLte proposition qui avait, peut être, le grand eL un ique LOn d'être un peu trop en avance sur so n temps. La G rande Guerre de 1914-1918 est peu ressemie à l'arrière, cL donc clans nou·e commune, si cc n'est à travers l'absence des hommes panis sur le from dom certains ne rcviend rom pas. Paray aura aussi une dispa rition dans la pleine fleur de l'âge : 1-1. Vuilleney né le 3 1 mai 1892 à Paray et tué le 20 septembre 1916 au nord de Bouchavesnes dans la Somm e. Les d éli bérations municipales, quan t à elles, nous livrem fon peu de rcnseignemems sur ceLLe période. Pas un mot avant le mois d'août 1917, lo rsqu'il est fait étaL d 'une loi sur la résiliation des baux par suite de la guerre. On constate que tout ce qui touche à la terre est encore primor-

~~~~~~~~~~~~!!~!!!~~;~:~~;

~

M. Lidove a souscrit aux trois emprunts de la Defense nationale afin de soutenir l'effort militaire de la Guerre 191-+·1 8 (ici celui de 19 17).

elia! clans1917, notre on commune ! En décembre relève quelques lignes s ur la situation financière clifflci le d e Paray, qui ne peut participer au "Troisième Emprum National". Toutefois, la municipali té invite les habitants à "souscri re en procurant à l'État français les moyens de mener la guerre à une fin victorieuse", ce que fit d'ailleurs monsieur Lidove. Toutefois le plus grand bouleversemem pour la Vieille Poste débute en 1917 lorsque les Américains, emram en guerre comre les Allemands et leurs alliés, transformem les grands champs d'Orly en terrain d'atterrissage. Pour ce faire, ils drainent et assèchent les zones marécageuses, suppriment les chemins menant à O rl y, à Thiais ct à Villeneuve, puis fin issem par abattre les grands o nnes qui gênem les avions. Cc premier camp d'avialion accueillit en particulier "l'Escadri ll e La Fayette", composée d e volontaires américains. Après la guerre, l'Aviation Militaire Française, l'Aéronautique 'avale CL enfin l'Aviation Civile prendront le relais, au grand bonheur des cafés eL restaurants de la Vieille Poste. Malgré toutes ces changemems clans la commune lo rs de ceLLe période, la fin elu conflit n 'est même pas memionn ée sur le registre.


-+1

Étude démographique de la commune

J

usqu'à 1789, les informa lions com enucs dans ce chapitre proviennen t des registres paroissiaux qu i n'om pas été détruits par les tro upes prussiennes en 1814, lors d e l'incendie de l'église "Saim-Vinccm " de Paray, s iLUée dan s le village à la sonic de Wisso us. L'abbaye d e Saim-Gcrma in-dcs-Prés était confirm ée dans la possession de Paré en l'église Saim-Vinccm qui éta it la paroisse de l'en semble de la commune comp rcnam le village de Paré, le d omaine d e Co min avec sa chapell e et le hameau de la Vieille Poste en bordure du grand chemin d e Fomaincbleau. En 1712 la paroisse Saim-Vincent de Paré compte 25 feux, c'est-à-dire qu'il existai t vraisemblab lement lOO à 200 âmes. L'emploi elu moL "âme" est intemion nel car, à celle époque, toute la vic d 'un vill age gravi te autour d e l'Église. Le curé, p ar son ins truction cL la représcmation de l'Église, es t a lors le personnage principal de ceLLe communauté rurale, par ailleurs sans notabl e. En oULre, il procède à l'écriture de l'hisLOirc de la paroisse en publi ant les bans, en enregistram les baptêmes eL les sép ultures. En fin , il s'associe à la popu lation en bén issam les fian çailles, souve mla veill e d u mariage, en céléb ramtous les actes religieux comme les mariages, les baptê mes eL les inhumations . Tous ces ac tes som officialisés par la présence d e nombreux témoins tels que frères cL sœurs, oncles eL Lames, amies et amis. O n remarque qu'il existe d es témoins des deux sexes, con firmam que les femm es avaieml cur place dans la société. Le fai t que les baux signés par l'abbaye de Sainte-Geneviève aux "laboureurs de Coma ins" memionn cm le nom du mari et de sa femme corrobore celle présence féminine dans la vic juridique. Le baptême des nouvea ux-nés sc fait le jour même ou à la rigueur le lendemain et les inhumations s uivem parfois quelques jours ou quelques mois p lus Lard car la mon alité infantile dépasse so uve nt le Laux de 30% de décès. En effet on recense les acLes suiva nts à Paray de 1708 à L788, soit cla ns un laps d e temps d e 80 a ns : 17 mariages, 95 naissances eL 75 décès ainsi répartis : - 26 enfa ms d e moin s de 2 ans (34 %) 21, - 5 en fam s eL adolesccms emre 2 cL 20 ans (7 %), - 17 adu ltes e ntre 20 cL 50 ans (23 %), - 27 personnes âgées entre 50 cL 86 ans (36 %). Avec un Laux de décès de 4 l % parmi les jeunes décédés (0 à 20 ans), la population de l'ensemble d e Paray ne pouvait guère s'accroître.

L'an mil sepl cent quatre le quinze d'avril a été baptisé Six te Augusti n ne le quator~c de cc mois cL an, fils d'Etien ne Roinville fe rmier de Contin de celte paroisse ct de Louise Desvignes son épouse. Le Parrain Sixte Germain Desvignes, marcha nd de bois de la pa roissc de Boissy St. Leger de cc diocèse, la Marraine Charloue Comi//eau, fi lle du dcfunL jacques Comi//cau de la paroisse de Monlgcronl, ont signé avec nous.

Le 15 avril 17H a été baptisé Sixte Roinville qui prendra la succession de ses parems. ferm iers de Comin.


L'an mil sept cent soixante di.x le treize de septembre, a été inhumée dans le cimetière de cette paroisse, par nous Curé soussigné, le co rps cie Marie Claude Giraudon âgée cie di.x huit ans, fille de Philippe Gil·audon, berger, ct de Gemraine Petit son épouse cie cette paroisse, décédée le douze du présent 111ois et an ; en présence de jacques Petit, laboureur à Rungis eL Claude Chevalier, fils de Claude Chevalier, laboureur en cette paroisse.

Le 13 septembre 1770 a eu lieu l'inhumation de Marie Giraudon âgée de 18 ans; le curé de Parer Jullien a écrit l'âge exact, il connaissait celle dérume depuis sa naissance.

Dans la pyramide des âges, il exis te pounant, p our l'époq ue, des personnes âgées puisque la statis tique ci-dessus va jusqu'à 86 ans. Parmi ces honorables personnes il est normal de citer messi re j oseph jull ien, curé de la paroisse de Saint-Vincent, qui a présidé aux destinées de ses ouailles de Parey pendant soixante ans. Il décéda à l'âge de 84 ans le 1cr mai 1782. Pendant ces soixame ann ées de témoignage sur l'hisLOire de plusieurs générations, tous les actes ont été écrits par ce brave homme do nt la main devim peu à peu tremblame au fur eL à mesure que les années passaienL. Messi re Guillaume Boisgontier, prêtre de Chilly, emouré par tous les curés des alentours (Saint-Hilaire, Morangis, Saulx-les-Chanreux, Longjumeau, Fresnes, Thiais, Chevilly), a procédé à son inhumation le 3 mai 1782. Après ce sympathique curé, la cure de la paroisse de Parey fut occupée par messi re H. Gandolphe (1782-1785), puis messire Barraud (1785-1791) eL en lin le ciLOyen David à partir de 1792.

C

ette population, si res treinte soit-elle, était composée de plusieurs métiers représematifs de la société de cette époque. On tro uve do nc : - des métiers en rapport avec le travail de la terre: fermiers, labou reurs, charretiers, vachers, bergers, palefrenier, valets de ferme, jardiniers, batteurs, vignerons 22 ; - des an isans : maréchal-ferrant, charpenliers, menuisiers, cordonnier, anisan en "bas de soye" 23, coch er ; - des commerçants dont les limites des activités sont assez fl oues : les cabaretiers, suno ut fixés à la Vieille Poste près cl u maréchal-ferram, les aubergistes, dom un est le maréchal-ferrant et un autre grainetier. Dans cette corpo ration, on relève les noms de jean Duplessis et Léonard Commaneau en 1782; - un trésorier qui était fermier à Parey eL receveur d e la seigneurie de Parey eL de surcroît marguillier de la paroisse (c'est-à-dire chargé de la garde et de l'emretien de l'église) ; - des nourrices, en raison de la proximité d' une grande ville comme Paris eL en même Lemps son éloign ement par le Lemps de transport (en effet plusieurs no urrissons dont les parents ne demeuraient pas à Paray ont été inhumés dans le cimetière de la commune). Les auberges de la Vieille Poste, haltes de diligences ou de transports de matériaux, ont parfois été le théâtre d'événements tragiques comme par exemple : - à plusieurs reprises, le nourrisson, accompagnant la nourrice dans le trajet de Paris à son lieu de séj our, d écède au moment de la haire, donc dans l'auberge eLaprès avoir pris sa nourriture. On relève ainsi les décès d e Catherin e Deschamp,


43

allam en Bourgogne, el de Marie Boucher, bébé de tro1s JOUrs, fi lle de Louis el Marie Boucher demeurant rue d e l'Horloge à Paris ; - il est signalé que Nico las Bertrand, âgé de 55 ans, cord o nnier de son metier à Orly, mcun subitement en 1787 à l'Auberge de la Vieille Poste. Cet incident nécessita le déplacement d e Pierre Faure, maréchal des logis de la maréchaussée de la brigad e en résidence à Villejuif, qui d éliVTa d es certificats auestant la visite et le p rocès-verbal elu chi rurgien elu Châtelet.

L

es habitants d e Paray avaiem le sens de l'hospitalité car on note que plusieurs personnes, venant d'autres provinces ou de l'étranger, se som fi xées dans notre commune, comme Adrien Jenssens, probablement Oamand. Parey n'a pas été uniquement la scène d'événemems tragiques mais aussi le lieu de réjouissances lors des événemem s familiaux o u d es fêtes religieuses. Ainsi les villageois som-ils so rtis de la routine quotidienne lorsque messire H. Gandolphe, docteur d e la Maison eL Société de Sorbonne cl cu ré d e l'égli se Saint-Vi ncent à Parey, procéda le 23 juillet 1784 au baptême de Denise Gancl olphe, fille d e Maître Mathieu Gandolphc, avocat au Parl ement d e Paris, et d e jacqueline Descassan. Le parrain, oncle de la baptisée, était messire Gabriel Ganclolphe, écuyer, garde du corps cl gentilhomme ordinaire du comte d'Artois (frère de Louis XVI el futur Charles X). La marrain e, Marie Gandolp he, fille de maître Mathieu Ganclolp he, était enco re mineure à l'âge presque de 25 ans 24 ! Q ue d e carrosses, de cavaliers, d e brillants costumes eL des robes à paniers ont défilé devant les yeux ébahis des gens de Parey. Com me d 'habitude, il y eUL bea ucoup d e signatures sur le registre ! Parmi ces événements heureux, o n peut aussi citer la naissance, le ] 0 juillet 1786, de jumeaux, Alexa ndre eL Marguerite, enfants du couple Pierre CreLLé, laboureur, eL Germaine Roinville. CeLLe naissance provoqua le d éplacement de la sage-femme de Wissous qui, en outre, a certifié que les d eu x enfan ts ont été ondoyés à la maison à cause du danger de mon. Normalcmem , dans les accouchements, les vo isines faisaient offi ce d e sages-femmes.

L

a lecture des documents des années particulièrement troublées de la Révolution permet d e dresser le constat suivam : - n'ayant pas d e châteaux ni d e nobles vivant dans la commun e, le retemissemem des journées révolution naires parisiennes se concrétise par la vente des biens nationaux à d es bourgeois, marchands o u gros artisans de Paris. Toutes ces opérations semblem seulemem avoir provoqué un morcellemem accru des terres de Paray el d e la Vieille Poste, et donc favorisé l'augmentation du no mbre de cultivateurs el d e fe rm iers ; - par ailleurs il faut constater que la ferme de Contin a conservé tollle son importance, en maintenant son intégrité. L'analyse d es registres consacrés aux actes d e naissances, mariages eL décès conduit à faire des observations très intéressantes qui méritenL d'être con firmées ou infirmées par d'autres éventuels documents ou sou rces d 'information. Ai nsi, sur une période de cinquante-quatre ann ées, de 1789 à 1844, on com pte deux cent treize acLes soit en moyenne à peine quatre par an, car il faut en d éduire une dizaine concernant des personnes vivant hors de la commune. Ces actes se répartissent en : 120 naissances, 56 décès dom 20 enfams de moins de 6 ans, soit 36% 25, et 3 7 mariages.


-H

Le 20 6, 1814 dccedan dans raubergc de ~1 Roman le \'lllluner B. Maunier, ecrase par la roue de sa voiture. Il représente un des tro1s acc1dents de la route mcnuonnès dans la pcnode de 1ï89/18+!.

Les naissances ont lieu au domicile des parcms ou grands-parcms sans la présence d'un docteur ou d' une sage-femme, que les parcms soicnL des notables ou non. Aussi la monalité infamilc, soit à l'accouchcmcm dans des cas difficiles, soit dans les premiers âges, aucim-il le taux très élevé de 36 %. La cause première de ceue monalité provicnL csscmiellcmem des cond itions de vic, d 'hygiène et de salubrité des logcmcms. EffcctivcmcnL, la mo n fra ppe le plus souvcnL chez les ouvriers agricoles. On remarque que la mon aucinL parfois des enfants des notables parisiens, en nourrice che= leur fermier, cc qui serait sunout dü aux condi tions de vic ct cl'cnvironncmcm des bébés. L'évemail de l'âge des mères est très ouvcn ct elles som peu nombreuses jusqu'à 25 ans. Une seule naissance a lieu lors d'un passage à la Vieille Poste au cours d'un voyage. En effet la femme d 'un voiLUricr de Fontainebleau a accouché clans l'aube rge de la Vieille Poste lors de son voyage vers Paris. Le père, accompagné de témoi ns, procècla à la déclaration de naissance devanL le maire, officier d 'étal civil, qui s'est déplacé pour constater l'heureux événement Sur les 56 actes de décès, si on en relire 20 pour les cnfams de moins de 6 ans, il en reste 36 concernanL les adolesccms et les adultes. On constate alors que le nombre d 'adultes s'élève à 25 individus et donc celui des adolcsccms à ll. On observe d 'autre pan qu'aucu n ad ulte n'a dépassé l'âge de 77 ans cL que la mon frappe le plus souvcnL emre +5 ct 60 ans. Il fau t enlever des 25 individus adultes les personnes extérieures à la commune et qui som décédées accidcmcllemem sur le territoire. Sept cas de ce type som signalés, répanis en : - 3 accidcms sur la route de Fomainebleau, l'un dü à la chute d'un o rme en cours d'abauagc ct les autres à l'écrascmcnL de deux voituriers par une roue de leur voi ture; - l passager de la diligence, poncur de chaise à Versailles de son étaL; - 3 mendiams tués par la misère et peut-être aussi par les conditions climatiques. li reste donc 18 décès de personnes adultes de la commune.

Ach: de elnes de Frwl(ois Edouard l\lau11icr daecle t:ll la 1\laison dt: 1\11. Roman, Auhrrgistt: a la VieillePoste, le vi11gt juin prese11te année, aya11t t:le ecrase pcrrla roue dt: sa voiLUre sur les neuf heures du soir; Professioll de Charretier, âge de 1rc111e neuf ans étant 11é le trt:i::.e octobre 111il sept cent

soixante quin::.c il Marseille. Dépt. des Boudu:s du Rhtinc, demeurant a Gardw111t: che::. le Sr. joseph Lion. propr u:taire. Sur la declaratiOn a /lOUS Jalle par Etremre Guyon âge de trente sept ans, \'Oilllria demeurant à Gardanne circ::. Mr. Fran(ois Pontier, cl Paul Rou vier fils, cigc de trente sept ans, voilllricr, denreurw11 elle::. son pere il Gardanne, Dep. des Bouches du Rhône. Le second témoin a seul signe avec nous, le pn:mier ayant déclare ne savoir signer . Drcsst: par nous Maire de la Commune de Paray, faisant Jonction d'Officier public de l'Etat Civil.


~~~~7~~~:n~~~----~---~ ~~5~---------------

?37~1/jj

,..'

d/~~J;k

~n.Yiu,Huù/_j cff~ c<>-au. L/L

c/~" ~~l(!"/ou

014

at:e:7

_1/

/J / /) /7 / ·..1 ld~MIHU#aL- ~ U./ORd.__-

L '"7' .J

/J

/

'7

u- ___ ~

·

Jt#..("<L-> /J@b7f~Dcat••

!lt~ ;, ~OS/t"J'.f ~ g;:,Ja~~~ ~~~ .

L c~7 ~ db~ ;_ .. z~. ,t,HU ~t d/al~ ~

{'j~ ~~~P._~~ J: /:.rUA. ., IJt.uurt.UU-JLL/1.~ 1:6~ './~1 fdfdc_,! ')/ku~~~

-4:kw-

.tf

-

.~-- 1e _ ,4JD4v_ _~~.,~ua

1/dr..._ " ~- ?t«d~ 6--..,& {Jk~./oud ~~/~:Ji-ft '0-'IM~/ad I!~.Y e//4Ûu.. v/UJ:j,~ 2~ QiHolH.A.. C!d;iWzu_ ~Lm".f~ cf~utll." ~l!«ujJ~ 2f.J/Pl'J'LJJ4d 1

d/4'/U,_ ~ d.:L"7 " u,muHJ>-? . 1 c-td~ ? f~ Ja. /J ;/ 1 ~UIT HOU~

7

~ JILa/l~ ~,·f'd~~~~ ~~~~Cl~

(.JJI!tLUJJ~ ~; .. , , l1/4LR.LW

"

/7 u

/J

.:;U_ (L;t'L;&_;, UJ~,UI~

/

J

/7

/

VUQ' eA'~ ')

~,~J~ ~? cAC~ lad...JJ~~ &-..~ L'~ -c,_,~.. ;~'L'I.-e. .R, -~~IL/~ 4.., q~ 4-"l~n e#'o.y

u

el!.• 1' - , - ~ , g ._/ tU~tJ«J::JH.Lt ~;-'bU- .t -~~~" ~-~~ 0/~

).,

/;

~lk~~ ., el/~~ : :._7' > '/}~~::> ~ub,.,.,Ud 2 ~/2 / eT-e~.. 1 -

:;'V~~K- ~ ::.u;~/....r--~~/dy/_,dU~ z;.l~ ~ ~;,d ~ ./ku_?-~&./-if a-~!? ~ ~ ~~

.r,//..;,.__'

k_, .&f~d'~ ~"-;-&L t:t;;;?"cJi_ /Dk-•<>J "- ~~~ .,4 ~ua dhu

iii .

---------~~!~i..f=!--:!;;~;t(

-1

Du sLx Messidor ans neuf de la République (25 juin 180 1) Actes de naissances de Toussaint Eléonore ne le cinq de cc nwis à dix heu res du malin fils de Claude Cordier, jardinier en celle Co111111une, ct de Marie Epoli nc Hamel, son épouse c11 légili111e 111ariage. Le sexe de l'enfant a él.é reconnu êlrc un garçon. 1"' lé111oin : le Citoyen Louis Toussaint Hailé, nwn fils, représenté pCII· Moi Maire soussigné. z,· témoin : La Ci toyenne Denise Eleonore Beaupicd representéc par Marie Marguerite Germaine Rcnould, sa 111ère âgée cie quarante ans, épouse du Ci toyen Vincent Beau pied, cultivateur c11 celle Commune, sur la réquisition à nous faite par le Citoyen Cla ude Cordier, père de l'enfant. En outre ont signé avec Moi , Maire Soussigné, le pere de I'Cilfanl cl la Citoyw ne Marie Marguerite Ger111ai ne Rcnould pour z,· témoin. Consw té suivant la Loi par Moi, Toussai nt //allé Maire de la Com111une de Paray, fai sa nt les Jonctions d'officier public de l'Etat Civi l.

La procédure de d éclaration est id entique à celle des naissa nces pour les habita nts de la commune, tandis qu'un décès surve na nt à une personne "étrangère" à la commune entraîne le d éplace me nt d 'un e cohorte co mposée du ma ire, d' un méd ecin des e nvirons, du juge de pa ix d e Lo ngj umeau ct d es ge ndarmes de Bell e-Épine qu i do it examiner le dé runt et essayer d 'établir les causes d e la mon.

Dans CCl acte de déclaralion de naissance en date de 6 messidor an IX (25 JUin 1801) on peuL noter : le constat du sexe de l'cnfam. la présence de deux témoins, le constat de la naissance sur place par le maire.


46

Po ur les mariages, il est intéressant d e noter qu'au début de ce demi-siècle les alliances som toutes locales et les familles de la commune som souvent alliées plusieurs fois. Dans les années qui suivent, le brassage des populations par le déplacement des individus, la nécessité de vendre d es productions d evenant industrielles et enfin l'aurait de la ville de Paris om provoqué soit l'arrivée à Paray de nouveaux ouvriers agricoles venant des communes voisines, soit le passage de marchand s, soit des rencontres lors de visites à Paris... Enfin, on peut dire que la mobilité a modifié la vie de la commune ! Parmi les mariages hors d e l'ordinaire pour l'époque, o n note : "le 30 thermidor an Vll ( 17 juillet 1799) fut célébré le mariage de François Roux âgé d e 29 ans, ancien officier d 'infanterie devenu employé et domicilié à O rly, et de Marie Hailé, âgée d e 20 ans, fill e du maire de Paray Toussain Hailé, et divorcée d e Pierre Godefroy." Beaucoup de témoins, composés de notables et d e voisins et amis, sachant écrire évidemment, om signé l'acte de mariage scellant la première union à Paray d 'une femme divorcée. On remarque, à ce propos, la signature du propriétaire de la ferme lorsque l'événement a lieu dans la famille du fermier. li fau t se souvenir qu'à cette époque, le ri tuel précédant un mariage etait beaucoup plus compliqué qu'aujourd'hui ct s'appliquait évidemment à des personnes plus sédentaires dans leur vie journalière. Une première annonce était faite à haute voix devant la maison commune du lieu du futur mariage, puis le préposé affichait la proclamation. Des démarches étaient alors entreprises auprès des communes concernées par cet acte pour relever dans les registres d'état civil la s ituatio n des futurs époux ainsi que ce11e de leurs antécédents. So uvent, le mariage était p récéd é d'une "promesse de mariage" déclarée en mairie ct affichée à la porte de la maison commune. Cette pratique semble disparaître au moment de la Restauration.

L

es professions exercées par les personnes d e notre co mmune n'ont pas évolué depuis un siècle et les famill es, en particu lier celles des cultivateurs propriétaires, forment un noyau stable. Ainsi la famille du maire Godefroy émarge en un demi-siècle dans 19 actes de naissance, 2 de décès, 5 de mariage et dans plusieurs amres actes à litre de témoin.


47 NOTES ______________________________________________________ l. L'église de Saint-Germain-des-Prés, place Saint-Germain-des-Prés à Paris. avec les bâtiments aucnam à l'église forment les restes de l'abbaye. 2. L'abbaye de Sainte-Geneviève était située sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris. 3. Historien du XJXC siècle de la ville ct du diocèse de Paris. -t. Le Vieux Cimetière est siLUé sur le plan au début de cene panic. 5. Espèce de blé rustique dom le grain, pclit ct brun, adhère fortement à la balle. 6. Voir la liste des maires page 161. 7. Les personnes éligibles doivem avoir une contribution annuelle minimale d e 10 j ours de travail (1792) ct 1 000 F ( 1817). 8. Homm e chargé de défendre les intérêts des ciLOyens d e la com mune. 9. Le nombre d 'électeurs en France passait de 429 000 (1792) à 90 000 ( 1817) alors que la populalion avait augmenté. 10. juslice haute (a), moyenne (b), basse (c) correspondent approximativement : a. à la cour d'assise pour le droit criminel ct au tribunal de grande instance pour le droit civil, b. au tribunal correctionnel ou au tribunal de première instance, c. aux tribunaux de première instance. l l. Un hôtel à celle époque est un ensemble de bâtiments destinés à l'habitation ct à l'exploitation des terres. 12. Un gard e-marteau est un homme des Eaux ct Forê ts dont le travail consiste à survei ller les bois et fo rêts sur un secteur afin d'éviter l'abauage sauvage des gra nds arbres, en particulier pour le chau ffage. Les paysans pouvait ramasser seulement le bois mon. 13. Obligation aux ouvriers agricoles, femme ou homme, de sc marier entre gens de. la fe rme. 1-t. Par an, les fe rmiers devaient payer les rentes réparties aux périodes de Noël, de l'Epiphanie et de la Saim-Manin : - 21 "muids" de grain s (lmuid valait environ L800 li tres) soit 37 800 litres ou 285 quintaux, - 4 pourceaux à lard o u 20 écus, - 12 douzain es de pigeons, - lOO gerbes de "glui" (paill e de seigle dont on couvre les toits). 15. La parité de la livre parisis (éga le au franc germi nal) aux conditions économiques de 1.990 est de 2,ï0 F soit une somme totale de 406 400 F. 16. Le 10 août 1792 vit le massacre des gardes suisses lors de la prise du palais des Tuileries par les sections républicaines. Les grenad iers en question étaicm aux côtés des Suisses. 17. Il fonde avec le fils de j. Chaptal la première Compagnie d'Éclairage au Gaz, puis dirige la construction du canal Saim-Manin à Paris. 18. Les routes ont été numérotées en 1836, en panant de l (ro ute de Paris à Rome), puis à la suite dan s le sens des aigui lles d 'un e montre. En 1840, la N° l a été appelée R.N. 7 au départ de Paris vers Lyon. 19. L'expression : "il manque 19 sous pour fai re 1 F" est d 'actualité (l F = 20 sous). 20. La loi jules Ferry institue la gratuité de l'enseignement mais pas celle des fournitures. 21. Les en fants de moins de 2 ans étaient emmaillotés puis ceints de bandeleues des pieds au cou et enfi n placés, couchés sur le dos, dans un cou ffin entouré de larges bandes. Souvent, le nourrisson s'étouffait à la suite d'un renvoi. Le manque d'hygiène augmentait aussi le nombre de décès. 22. Il exi stait des vignes à Pa ray depuis fon longtemps car d éjà au Xllc s iècle, comme expliqué plus haut, il en es t fait mention. Des vignes fo urnissaient e ncore du vin de Paray dans les a nn ées

1.970-75. 23. On peut sc demander d 'où venait cet artisan s'il fab riquait de la so ie. 24. En droit romain la majorité venait après 25 ans; en droit féodal à 21 ans avec le maintien de la puissance paternelle; en droit privé à 25 ans; après la Révolution : 21 ans; suivant la loi d u 5 juillet 1974 : 18 ans. 25. Dans le monde rural, les condilions de vic des nourrissons ct jeunes enfants n'ont guère changé depuis 1789 ; il est donc normal de retrouver les mêmes conséquences.


6J11o.wl

dt.

J'OltUJ

LEs "MAL-LO TIS"

~otct tl'h"'~o.k.

(1921-1939)

les · . ?reoecuparions de 1 ma mc n ·e·r . a arenr pa . qucmcnr li s un,. Jnaneièrcs adminrsr-ar · ou " II'CS.

-------

. "v . ..

'1·· .

.


49

La naissance du Paray actuel 1921-1928

T

rois fermes, cinq maisons, quatre vingt-clcux-habitams, voilà Paray en 19 21. Sept ans p lus tard , 3 000 habitam s s'efforccm encore d e construire une ville où manqucmtoujours to us les équipcmcm s d'une cité modern e: rues, eau, électricité, égouts ... Qui n 'a connu Paray qu'au cours de ces trc m e dernières an nées ne peut imagin er combien clifociles furcm les p remiers pas ct quel d évo uc me m a nima les courageux pionniers. C'est esscmicllement ccu c période qui sera décrite ci-dessous. Après la Grande Guerre d e 19 H-1918, bien des facteurs concourcm à la création de lotisscmcms. En effet, le conOit a p rovoqué un accroisscmcm imponam de la population parisienne dü à l'accueil de réfugiés d es régions occupées ct à l'appel de main-d 'œuvre pour les usines d 'armement. Les o uvriers s'installem clan s d es logemcms vétustes, sans commodités ct n 'ayam connu aucun aménagement depuis des années mais, par contre, le plus proche possible d e le ur lieu de trava il. Beaucoup d 'em re eux, d 'origine rurale, d ésircm retrouver un e vic p lus calm e, plus indépendante, même au p rix d e lourds sacrioccs. lls som très sensibles à une publicité bien orches trée qui leur promet "mo nts cl merveilles" l "O n en parle emre am is, à l'usine comme au bis trot, puis ... o n sc décide. Évid ernmem on s'éloigne du lieu de travail, mais la toute réccmc loi fixam !ajournée de trava il à huit heures permet d 'all onger le temps elu trajet." Ce raisonnem enL explique l' implanta tio n d es premiers loti ssements clan s les vall ées d esservies par le chemin de fer, justioam en même temps un p ri x du terrain p lus élevé que ceux situés à quelques kilomètres d' une gare 2 Pour ces derniers loti ssemem s, seul le bas prix du lo t sera capable d 'attirer une cliemèle à très faibl es ressou rces qui aura par conséquem besoin d'un long crédit. En ou tre, au cours du XLXc s iècle cl au début elu xxc, la plus-value fon cière e l les revenus de la terre ont connu une très leme progression, au moins quatre fois inférieure à celle du coû t de la vic d e son e que les gros propriétai res terrien s, ceux d e Paray y compris, cherchent à modifier l'origine de leurs revenus. De ce fai L, ils vendent tous leurs p rop riétés créam a lors une gra nd e su perficie d 'un seul te nant, condition nécessaire pour un lotissement. Le comte d e Ta lhouët-Roy vend la ferme du Contin , soit 195 ha pour la som me de 860 000 F; le baron La Caze vend 68 ha eL le comte d e Francqucville vend un domaine qui deviendra le lotisscmcm de la Fraternelle. L'acquéreur de Lous ces terrain s est le cabin et Bcr hncim, qu i di rige une im poname société immobilière spécialisée clans l' implamalio n de no mbreux lotisscmcms d e la ban lieue s ud. LI procède rapiclc mcm à la divisio n en lots d 'envi ron 400 m 2 , qui serom proposés en "location-vcmc" aux fmurs propriéta ires pa r l'in termédiaire de Sociétés Mutuelles d 'Éparg ne créées à ccu e occasion. Les acheteurs de condi tion modeste - ouvTiers, employés, pcliLs fon ctionnaires d ésirem y bâtir leur maison principale. Toutefois ccnains, minoritaires d'a illeurs, en fcrom une maison "de campagne" avec jard in pour y ve nir le wcck-cnd. La plupan de ces mutuelles au rom leur siège social dans l'arrière-salle des bistrots situés clans d es arrond isscmems populaires elu sud de Paris. Ainsi les clicm s du même qua rtier sc rctro uvero m souvcm dan s le même lotissement. Après un p remier versement minime - compris entre 20 cL 25 F -, le futur propriétaire recevait un carnet d 'épargne eL, chaque samedi soir 3, il sc rendait obligatoirement a u s iège d e sa société d 'épargne où il versait la somme de 8 à 12 F, moyennam q uoi le responsabl e tamponna it la case "ad hoc" sur le carn et.


50

S

ouvent les lotisseurs se firent représenter par d es auxiliai res, ayant été au début des rabatteurs, qui furent ensuite placés à la tête des Sociétés Mutuelles d 'où ils exploiteront, sans consulter les adhérents, la majorité des lotis qui ne connaissent pas les lois. En ou tre, si les contrats d e location-vente détaillent avec précision to utes les obligatio ns des locataires, on ne trouve guère trace des nombreuses promesses qui avaient précédé la vente. Ces Sociétés Mutuelles présentèrent bien des avantages pour les lotisseurs qui purent, par la dispe rsion de leurs bureaux, accroître le nom bre de leurs clients et accélérer les ventes dont elles assureront la gestion ; mais aussi appliquer la célèbre formule "diviser pour régner", ce qui leur permettra bien souvent d 'échapper aux responsabilités futures~. De plus, il leur sera souvent difficile de s'entendre pour obtenir la réalisation d es promesses faites ct en particulier de fixer les priorités ct d e mettre en place les moyens de finan cemen t. La réaction du législateur permettra de constater des améliorations avec : - d' une pan la loi Sarrault de 1928 ponant création des associations syndicales qui assureront, non sans mal, l'exécution des équi pements collectifs ; - d'autre part la loi Loucheur qui, la même ann ée, 192 donnera à certai ns d es lotis la possibilité d'améliorer paris, le - - - la qualité de leurs habitations. Combien pénibles furent ces sept premières années pour les habitants de Paray, qui méritèrent bien le nom de "mal-lotis" ! Quelles sont les causes des difficultés rencontrées et à qui en attribuer les responsabilités? On peut affirm er que celles-ci sont partagées, mais de façon inégale, entre les lotisseurs, les pouvoirs publics et les mal-lotis eux-mêmes. Mais où sont les responsables ? - Les lotisseurs, dont on a déjà dit que l'unique but est de réaliser rapidement le plus gros profit possible. Qu'importe la misère qu'ils engendrent, ils pratiquent sans scru pule cc q ue nous ap pelons aujo urd'hui une publicité mensongère ct tro mpen t ainsi une nombreuse clientèle de pauvres gens tout disposés à les croire : " 'est-il pas généreux cc Monsieur qui, aux 400 m 2 du lo t, ajo ute gracieusement la superfi cie de la future dem i-rue?" Cc "mo nsieur" ne s'en souviendra pas quand on lui réclamera la partie de rue 5 promise : légalement, le propriétaire ne peut construire que sur une propriété privée, donc définie par le bornage du terrain. - Les pouvoirs publics, regroupés en législateurs o u gouvernements o u autorités préfectorales, dont l'actio n fut toujours trop tardive, incomplète ct souvent inefficace. La loi de 1924 marquera certes un progrès qua nt à la création et l'organisation des futurs lo tissements mais, Un exemple de convoca· hélas, elle écartera de son application ceux qui sont d éjà créés comme à Paray. uon des propnêtmres d'un Ceux de notre commune connaîtront toujours les mêmes difficultés, rendues encore loussemcm. Les assem· plus vives par l'accroissement rapide de la population 6 sédentai re et de celle du blees generales a,·a1em heu dnns des cafes a Pans. dimanche 7 . La date de 1928 marquera non la fin des malheurs mais l'aube de jours meilleurs.


51

- Les mal-lotis eux-mêmes, très attachés à leur lo t, leur maison, leur jardin, qui leur ont demandé une somme inouïe de privations. Individ ualistes en diable d e 1921 à 1924, ils sc méfien t des possibles interventio ns d ans leurs affaires du lotisseur ct d es pouvoirs publi cs. Suiva nt l'expression : "charbonnier est maître chez soi !", ils endossent, comme propriétaires, toutes les difficultés qu'ils rencontrent. Mais, devenus électeurs, les premières élections municipales leur révèlent leur appartenance à un groupe et la force de celui-ci pour les défendre. Déso rmais le déro ulement des événements ira en s'accélérant.

Transformation des lotissements 1928-1 939

C

elle transformation fut effectivement lente ct difficile. Quelle est exactement la situation des "mal-lotis" en 1928? Dès 1921, les 4260 lots de Paray o nt été rapidement bornés et aussitô t proposés à la vente. Mais sep t ans plus tard, les seuls changements visibles so nt encore peu nombreux, si l'on excepte la vie plus que mouve mentée d 'une population qui s'est accrue de 80 à plus de 3 000 habitants. Une clôture légère - palissad e, grillage ou simple fil d e fer - entoure les terrains occupés. Avenues et rues, encore à construire, portent déjà leurs noms car il fa ut bien commencer par quelque chose. Co mme il n'existe pas encore d'eau courante, des puits publics o nt été creusés d e place en p lace sur le côté d es chemins boueux, à raison d'un puits pour 3 hectares environ. L'arrêté municipal du 12 juin 1926 régleme ntant la police dans la co mmune constitue un témoignage irréfutable des conditions de vie dans les lotissements. ll n'est alors pas étonnant de constater que la résignation ait engendré le mécontentement qui se transforma en colère. La loi Sarraut du 15 mars 1928 permettra enfin , mais bien tardivement, la réalisation relativement rapide d es équipements essentiels d 'une locali té lotie. L'Étal, par le canal de son ad ministratio n p réfectorale, prend en charge 50% d u montant des travaux. Les lotis, par l'interméd iaire de leurs assemblées syndicales, do ivent régler l'autre moitié d es d épenses, car les lotissements son t considérés comme des p ropriétés privées. Il est évident q ue les lotis ne peuvent pas payer comptant les frais engagés. En conséquence, les assemblées syndicales sont contraintes à contracter d es emprunts à faibles taux d 'intérêt et à longue durée de remboursement. Pour régler les an nuités, les assemblées détermin ent pour chaque loti le monta nt d'une taxe syndicale, comparable à une contribution et p erçue de la même façon. 11 faut remarquer q ue cette loi confie habilement aux assemblées syndicales le soin d'ordonner les travaux, d e choisir les entrepreneurs et d'en contrôler l'exécu tion. Les lotis accepteront d 'autant p lus facilement cette taxes que chacun d'eux s'estimera un p eu co mme le "maîti·e d'œuvre" d es réalisations.

n juillet 1928 se constitue "l'Association Syndi ~ale au torisée du quartier de Contin". Elle regroupe 22 Sociétés Mutuell es d 'Epargne qui deviendront des section s 9 . Elle a pour objet :

E

• l'aménagement des lo tissements au point de vue viabilité par l'alimenta tion en eau potable, l'assainissement, l'écoulement des eaux, l'éclairage d e la voirie et la distribution électrique d es lots ;


• et, jusqu'à le ur classe mem dans la vo irie urba in e, l'emreticn des voies ct l'enl èvem cnL des o rdures ménagères. Après élection du Syndicat qui ad min is tre I'Associalion 10, la vie associative est enfin b ie n engagée et les travaux com mc ncem. Les LOLis o nt tro p longtemps souffen d e l'é taL d es che mi ns d e ter re boueux et du d écrottage incessant des chaussures pou r ne pas souha iter la mise en service rap ide de rues qui soicnL vr ai menL d es ... rues. li s a u ronL alors la chance excep tio nnelle d e co mp ter d ans la co mm u ne u n e cm rep rise de travaux publics, la société G ra tico la, dom les 115 ouvri ers, com pta nL u ne fon e prop onio n d 'I talie ns q u i d 'aille urs fe ro n t e n majo rité souche d a ns la commune, habitcnL eux-mêmes les lo tissemcm s ou clans l' hô tel d u Comin. Co ns truites e n béton armé, à l'épreuve du te mps ct d'cm rcticn peu coütcux, ces rues fo m enco re l'admi ra tio n des visiteurs ma lgré les b less u res inOigécs lo rs du crcuscmc m réce nt du réseau d 'évacuation des caux usées. Les travaux des chaussées sc term ineront début 19 33.

Les vingts-deux sections de l'Association S)'ndicalc autorisée du quart ier de Comin. Cwc liste pane le nom de plusieurs rues de cc quartier.

Le carrefour RN 7, route de ~torang1s en 1927. De ceue enclave d'Athis, on aperçoit l'église Jésus Ouvrier par la rue Alsace-Lorraine encore en terre bauue qui sc transformait en bourbier par temps humide. La RN 7 possède deux rangées d'arbres de pan ct d'autre de la chaussee. Le Café du Champ de t.tars ct le terrain formant le com de,·inrelll une salle de bal. puis une panic fut transformée en garage (garage du Champ de t.tars).

Lotissement de PARA Y - Ro ute de Fontainebleau E. Al.


Fin ition de ln place Guynemer. Vingt-cinq ans plus tard. les avions roulerom à cet endroit sur une couche de beton plus épaisse. On reconnaît, sur la panic gauche de la place. les Grands Économats parisiens, une boucherie ct un salon de coiffure.

~

'

:: 11!11!11

m

·'IMrn(· :\~"'1

:: ~:_:.. ~ ·~\:1 :·~~,

~ ~

PARAY-VIEILLE-POSTE (5 . c t 0) Avenue de Fonta incblcntl

A cc carrefour, sHuc à 500 mètres au nord de la place de la Marine, sc trouvait l'épicerie Chau\'el, un cordonnier ct l'hôtel-café-restaurant faisant aussi bal de Leon. En 1950, le nou\·cau propriétaire disposa à l'arriere du bâtiment une carlingue de Dakota. dont l'intérieur sen·it de salle de rcstaura nt.

Construction de la chaussée rue Dupuy de Lôme à la Vieille Poste. Ccuc technique du béton armé fera ses preuves car, plus de 65 ans plus tard. les rue de Paray som toujours en bon état malgré les tranchées faites pour mettre en place les nou\·eaux égoulS.

,. 1


10

P•RII Y (S .• et-0.)- Rond-Point •tsace.Lorral ne

.,• '

.. t'

La place Le Corre en 1932. La chaussee n·est pas encore fanc ct. par temps plu,·ieux. la gadoue colle aux sabots ou aux souliers.

) -

La place Le Corre. appelée Rond·Point de la Ferme. en cours de finnton en 1933. On reconnail la mmson du photographe à la place des Grands Économats pans1cns

· ç

La place Le Corre en 1955. Les Grands Ëconomms pansiens ont fau place a une épiccric·cri:meric. Ce bâtiment est resté un ce n tre de commerce avec l'arrivée du photographe actuel.

Re nd Point d 1 F c. •

cnnc


55

M

algré la longueur des rues à desservir, l'insLallaLion du réseau élecLrique eL l'alim enLaLion en eau poLable, qui coulera au robincLvers 1931 , ne poscro nL pas d e problèmes impon ams eLscronL assez rapidemenL réalisées. Il n'en sera pas hélas de même pour l'assainisscmcnL CL l'évacuaLion des caux usées. En errcL, le sous-sol de Paray co mprend une couche de Lerre arable de peu d e prorondcur reposam sur une couche d 'argil e vcn c imperméable, de sone que les champs se LrouvaienL Lransrormés en marécages dès qu'inLervcnaienL des précipiLa Lions imponames. Cc gen re d 'incid enL alla jusqu'à emraîncr l'uLilisaLion ... de barques. Dans le qua nier d e Comin , q ui rormc cuveLLe 11 sur le plaLcau, le premier réseau de drainage ne rlll pas insLallé assez prorondémenL, CC qui CUL pour conséquence que des caves rcsLaicnL in ondées LouLl'hiver. Il ralluL consLruire un second réseau plus enterré avec un collecteur ccmral, desservanL aussi ALhis-Mons, jusqu'à la Seine. Ces Lravaux non prévus augmenLèrenL considérablemenL le coüL de l'opéraLion sans pour cela donner LouLc saLisracLion. Venise à Paray : une inon· dation au Contin. duc à un gros orage Cl à un écoulemcnl difficile des égouls.

Pendam LouLc la d urée des Lravaux qu'ils avaienL ordo nnés, surveill és, comrôlés eL pour moiLié financés, les "loti s" acccp Lèrent sans rechigner les taxes syndicales qui pounanL rcpréscnLaienL par an, pour un ouvrier, environ un demi-mois d e salaire. Mais, à la fm de 1931, jusLC après la grave crise rmancière de 1930, le recouvremem des taxes devint plus d irf1cile et donna même lieu à des rcLarcls de paiemenL considérables. On invoquaiL le marasme économique avec le chômage, le non-versemenL par les loLisscurs, comme la loi SarrauL le spécifiai L, d'une pan importanLe de leurs bénéfi ces 12 CL le raiL qu'une panie de ]a Laxe synd icale éLaiL consacrée à la voirie eLà l'enlèvemcnL des ordures alors que la Laxe vici nale versée à la commune avaiL le même obj cL. Des discussions vives cL longues eurenL lieu avec le Cemre départemental des prêLs, qui exigera LOujours le remboursemcnL Lota! des emprunLs. CependanL, par ces LracLaLions, les AssociaLions Syndicales obLinrenL d'une pan une diminuLion elu Laux des imérêLs eL d'auLre pan un étalemem de la durée des rembourscmcnLs. Ces modificaLion s auron L pour erfct de réduire de moiLié environ le monLanL d'une annui Lé. TouLefois, les Laxes scronL perçues à Paray jusqu'en 1948 cL les assemblées synd icales seronL dissouLcs en 1950-195 1. Passam alors clans le domaine public, les "loLissemems" auronL vécu !


56

P

endam ces Lrcmc années (19 21-195 1), la commune de Paray-Vicill c-PosLe se Lrouva dcvam des prob lèmes financièrs incx Lricablcs cLde plus en plus d iffi ciles à résoudre. Il fauL signaler le souci de solidariLé de la commune qui voLe une subvemio n en ] 922 pour venir en aide aux deux communes de Taissy cLVillers, dans la Marn e, dévasLécs par l'in vasion all emande CLadopLécs co mme fi lleules par la canLon de Longjumeau. Une auLre subvenLion esLallouée en 1936 pour secourir les vicLimcs des bombardcmcnLs de Bilbao pcndam la Lcrriblc guerre civile espagno le. Paray peuL s'enorgueill ir d'avoir pu compLcr parmi ses habiLanLs monsieur F. JolioL-Curi c cL sa femm e, qui acheLèrem un Lerrain à la Vieill e PosLc avec le mo mam de leur prix Nobel de 1935.

La vie des Paraysiens

L

es ccnLrcs de Lravail des Paraysicn s se siLuaicm csscmicllcmcm à Paris ou dans l'enccimc du camp d'Orly, sa iL dans l'aéropon civil, saiL clans les acLiviLés miliLaircs. Ces dern ières compon aiem un e sccLion Armée de l'Air cL une auLre AéronauLiquc MariLimc l 3 avec l'implamaLion, le] cr avril 1927, de l'EGAM (EmrepôL Général de l'Aéro nauLiq uc MariLime) qui deviendra I'EGAN ( EmrcpôL Général de l'AéronauLiq ue Navale) le 17 juin 193 7. Ceue cl irecLion sc repliera vers le sud de la France en 1. 940-194 1 cL ne reviendra plus à Orly. Malgré Lous les problèmes de procédure eLles cl ifr,cui Lés fi nancières, les pionn iers de no u-e commune avaicm quand même une vic agréable dès que les beaux jours arrivaienL. En effeL, hormis les cinq jours de Lrava il , à panir de la loi des quarante heures, voLée le 21 juin 1936, eL malgré le hand icap des LrajcLs journaliers eLdes horaires q ui s'cnsuivaiem, la grande majoriLé d'emre les Paraysicns avaicnL des d istracLions adapLécs à leur Lemps disponible, à leur culLurc, à leurs goûLs et à leurs possibi li Lés fi nancières. La culLure du jardin poLagcr cL frui Licr, la Laille des

Les premiers pa1•illons construit s par les Parisiens sur des lots cult ivés. Les propriétaires vcnaiem le samedi pour jardiner ct repartaient le dimanche soir par les transports publics ou par leurs propres moyens.


57

haies, le ratissage des feuilles, l'élevage des lapins cL des poules occupaicm leurs loisirs, spécialemcm pcndam la Guerre de 1939-1945. Mais le samedi soir, quand le temps était agréable, les adultes sortaicm de chez eux après le repas du soir, une chaise à la main, cL sc regroupaiem sur le bord du LroLLoir, ou même sur la chaussée avec leurs voisins el passaien t la soirée à discuter cL à plaisamcr. Quand il pleuvai t, il n'était pas rare que ces réunions sc fasscm dans les cuisines. Pendant cc Lemps, les jeunes cnl'ams s'amusa iem d ans les terrains encore non bâtis. Ces réunions pcrmcuaicm d'établir une commun ication emre les habitams, d e so n e qu'on pouvait LO ujours sc procurer chez un voisin un brin de persi l manquanL. Si le programme elu sa med i soir du cin éma Floria, Lcnu par M. BouricaL eL qui fonctionnait aussi le dimanche cL les jours de fête, éLaiL auractif, on s'y rendait en famille. Un cinéma amb ulant complétait le programme donné par la salle Floria. Souvent le samed i soir, avam 1940, les jeunes clansaicm, emraînés par un orchestre composé d'un accordéon accompagné par une batterie, au bal chez M. Derrien pour la Vieille Poste. Le dimanche après-mid i, le bal, à emrée payamc, sc tenait "Chez Louis" à la Fraternelle, su r la place de la Gare, toujours animé par un accordéon el une batterie. Pcnd am l'Occupation , ce bal éLaiL "clandestin " ; cc qui n'a pas empêché les Allemands d e venir ramasser les danseurs lors du bombardcmem de la gare de juvisy pour aider les ouvr iers du chemin de fer à déblayer ies voies ferrées.

S

ous l'impulsion du maire, M. Bcnrancl, les amateurs de spo ns pouvaicm exercer largcmcm leurs Lalems. Ainsi ceux du football pouvaient jouer dans l'équipe C.S.O.P., créée en 1936 cL cmraînéc par M. ''F'', chez DupeLy à la Marine ou à côté de la ferme Verger. CeLLe équipe joua souvcm, lors de la guerre d'Espagne, comrc les aviateurs espagnols en stage de pcrfccLionncmcnL à Orly, cL gagna le LOurnoi de Morangis en sixte le 2 juillet l 937. Une deuxième équipe, de la Fédération Française de Football avec M. "L" comme cmraîncur, jouait au Pavillon près de chez Can eron et comptait plusieurs marins de l'Aéronavale parmi ses joueurs. Plusieurs joueurs de ces deux équipes sc som d'ailleurs distingués, tels MM. Brugièrc, Guingamp, Morizc, Thouzcry cL d 'autres ... Mais on pouvait aussi pratiquer la course à pied, le vélo eLle basket, féminin ct masculin. En rin ccn ains, jeunes cL moins jeunes, préféraiem jouer au "palet" l-+ place de la Libcné, emou rés de leurs conciLOyens. L'abbé Bach de Paray, grand racomcur d'histoires, avait créé pour les jeunes une société d e gym nastique, l'Espérance de Paray, q ui fonctionna jusqu'à la Guerre de 1939-1940. Le jeudi, les cnfams pouvaicm fréquemcr le patronage de l'école ou celui de l'église, où l'abbé Le Berre, champion de la marche sur échasses, organisait pour eux des courses cL même des panies de footba ll sur échasses. Avam la guerre existait, dans le quanicr d e l'Avenir, un personnage surnom mé "La Châtelaine", qui réjouissait les enfants cL même les adultes. Elle possédait plusieurs lots de Lerrain eL avait un grand train de vie : "... La Châtelaine avait d'énormes chiens elu type danois, au pelage noir cl blanc, cl, fait invraisemblable pour ccuc époque, elle fumait dans la rue, la cigarette plaméc clans un long fumc-cigarcuc !" Elle organisait des fêtes à l'Avenir avec des jeux gratuits pour les en l'ams cL les ad ultes.


58

Le carrefour de la \ 'iedle Pos1c, d'ou panmcm les courses crclisles. r\1·am le dcpan. le café Boudache: Clall 1res anime. La ma1son Bouclache:, anciennemem Plançon, a1·ai1 un mclicr de réparation de ,·oiturcs qui avai1 remplace la marechalerie des parems de madame Boudache: .

Parfois la Vieille Poste s'animait d 'une agita tion inhabituell e. Car d e cc lieu pan aient certaines grandes courses à vélo ou e n a uto. Les "bo lides" au moteur vro mbissant, qui feraient sourire les amateurs d 'aujourd 'hui , prenaie nt le dépa rt po ur Pa ris-Nice ou Paris-Antibes. Les cyclistes, eux, prenaie n t place sur leurs lo urdes machines pour parti ciper à la co urse Paris-Souppes, une localité un pe u au-d elà de Nemours. Dans l'atte nte fébrile du s ignal d e d épart, les coureurs enva hissaient le café Boudachcz, s'enduisaient d'embroca tio n qui e mpestait, endossaient leurs maillots, go nOaient leurs musettes avec des bananes achetées sur place ct faisa ient une grande provis io n de s ucre ... lOO km d e route pavée sur d es vélos qui po uvaient peser jusqu'à 25 o u 30 kg éta it un véri tab le ex p lo it.

C

haque qua rtier de Paray était pourvu d e toutes sortes d e co mm erces. Pour la Vieille Poste, qua rtier d evenu le centre d e la commune, les commerces sc situaient le lo ng d e la R. t . 7 qui était bord ée de ga rages (Lalarme, Pinguet), de cafés c t restaurants (Vilain , Revc rsac, Charvet, Le Chalet, Malville, Derrien , des Avia teurs), d e coiffeurs ( ccto ux, Ge rmain), de deux boucheries (Malville, j oanon), d 'une ph armacie ( Dumerc, puis Painchaucl de 1936-1939, p uis Mme Vaux ), d 'un e bo ulangerie (Belo nclc), d 'épi ceries (Charve t, Maggi tenue par Leroy, Cartcron , Lamothe), d 'un cordo nnier, elu cabinet el u docte ur Laco mbe et d e d eux fermes (Ve rger, Ma rais). Cell es-ci fo urnirent un appoint a lime ntaire à beaucoup d e Paraysiens, o fr1cicux o u orfl cicl, pendant la gue rre.


59

Le can·dour Verger à la VIeille Poste. Le café-tabac sur la R.N. 7 possède deux pompes à essence à commande manuelle. dé linant leur produit par multiples de 5 litres. ,·olumc de l'ampoule de remplissage. a\·am écoulement ,·crs le résciYoir de la \'Oiture.

Pour le Co min , l'énumération s'avère plus rapide car, hormis les quelques magasin s sur la place des Fêtes, il ne componaiL que quelques commerces disséminés clans le quanier. Mais nous ne pouvons passer sous silence le cc mrc postal auxiliaire. Situé sur la roULe de Morangis, à peu près en face de l'acLUcl ca fé "j ean Ban ", il était tenu par deux clemoiscl lcs qui faisaiem aussi le commerce de la mercerie cL sunouL de la laine. On pouvait donc téléphoner eL procéder à certaines opérations postales sur le comptoir. Le probl ème prenait tou te sa dimension lorsqu'il fallait utiliser la cabine téléphonique, ce qui néccssait de sc frayer un passage parmi les pelotes de laine ct, en fin de parcours, d'en dégager au moins une panic hors de la cabine. lltll1111S ceux de la place de s Fêtes. il y a,·ait <HI Contin qu elques commcrœs. nota mmcm. au carrefour de l'allée des Tilleuls (rue M. ~!oser) ct de 1\H'cnuc Alsace-Lorraine. un commerce d'alimcntauon (les Grands Économats parisiens). le depot de JOUI11<1UX à COté du GEP tenu par 1>.1. Dewin. les gmnds-parents de :-.1. l>.laci: ct. en face. le café ,\ la Bolee qui JOUxtait un coiffeur.

11

Paray -VIeille-Poste (S -ct-0) -

Avenue d'A!snce-Lorraine


60 M. Louis Domergue a\·ait acheté la licence de tabac a ~1. Tou:cric. ct ~1. Astruc le commerce. L'ensemble deviendra, avec l'aide de son fil s André, le Concorde que nous connaissons aujourd'hut.

..-

/

1

1

......

E -

j

Î

·\;__ Une périlleuse livraison de charbon. Répondant à une comnwndc urgente, André Domergue linc à biC)'dcltc un sac de 50 kg de charbon. qu'il porte accroché sur ses épaules...

nfin , il nous raut saluer au passage deux grandes figures de Paray que sont M. L. Domergue ct le docteur Braun. M. L. Do mergue avait ouvcn en 1930 s ur la R. . 7 un caré-billard t5 ct vendait du charbon , qui était livré chez l' habitant par plusieurs anciens mécaniciens ou chaurreurs de la traction de la SNCF. li acheta ensuite à M. J. Thouzcry à la Vieil le Poste sa licence de tabac, puis diversifia ses activités en prcnam un dépôt de journaux. Il ouvrit un bureau de PMU en supprimam les billards ct son établisse mcm devint "Le Concorde". Son fils, André, compléta les services du Concord e en y in stallant la brasseri e. Le docteur Braun, qui habitait un pavillon situé sur la R. . 7, non loin elu "Co ncorde", a payé de sa santé son dévouement envers les Paraysicns. li raut dire aussi que sa gentillesse n'avait guère d'égale dans la commune. En résumé il régnait dans chaque quartier une grande convivialité ct une communication précieuse entre les habitants.

NOTES _____________________________________________________

1. Du type : "Dcvenc: tous Proprios, vo us n'ave: plus de loyer à parer, votre jardin \'Ous rappo rtera un supplémen t de ressources ... ''. 2. Même la R. N. ï. ralllc de transpons publics, ne jouera pas le même rôle. 3. La semaine de 40 h de travail n'était pas encore instaurée. 4 . Les lotissements de Paray étaie nt répanis sur 29 sociétés mutuelles. 5. En J94ï les voies sero nt céd ées g ratuitem ent à la commune, lib res de toLites charges.

6. 192 1 : 8 1 - 1926: 1500- 1928: 3000- 1936: 444ï- 1954: 6126. 7. Pour csscnticllcmcm 1926 ct 1928 car la population dite des "maisons de campagne", sans être très importante, rétrograde à 5% enviro n de la population totale en 1936 pour être négligeable plus tard. 8. Cene taxe est ré parti e pour chaq ue sectio n p ro ponion ncllcmcnt à la longueur de ses rues ct dans chaque section suivan t la su rface occupée par chaque synd icataire. 9. Cette association syndica le englobera 1 850 lots répartis sur 103 hectares. 1O. Chaque section est rcpréscméc par deux syndics ct l'ensemble élit le bureau elu S)'nclicat. LI. Dénivellation très raiblc ca r la vill e de Paray rait panic des communes les plus plates de France (entre 1 c t 2 m de difrércncc entre le point le plus haut ct celui le plus bas). 12. Seuleme nt 2 il 3% des bénéfices rurcnt récupérés sous rormc de dons de terrains pour lïmplam ation de bâtiments publics. 13. Qui deviendra l'Aéronautique avale (Aéronavale) en 193ï. 14. jeu datant du XIVe siècle, jo ué avec une petite p laque arrondie. Les règles du jeu son t proches de cell es d u jeu d e boules actuel. 15. Pour beaucoup de Paraysiens du Contin ct avant la réalisation complëtc des chaussées. cet établissement était une halte obligatoire car ils y cléposaicm leurs sabots crottés le matin. afin de les remplacer par des souliers. Il s les reprenaient le soir afin de refaire le trajet \'CJ'S leur maison. Par beau temps, le vélo re mplaça it les sabo ts.


LES jEUNES ANNÉES DE PARAY-VIEILLE-POSTE 1939-1946

La R.N. ï (ici en 19-+8) dom la chaussée est pavée, longe notre com mune au niveau des rermcs Marais cl Verger. toujours reconnaissable à sa peille tour.

Paray en 1939

E

n l 939, les tro is écarts in itiaux de la comm une déjà cités ex istent toujours. To ute fois, il faut rem arquer que le ham eau d e la Vieil le Poste, qui deviend ra prépo ndéran t en 1924, comprend tro is îlots : "la Prévoyante", "l'Avenir" et "la Fratern elle" . Une étude d es plans de la com mune fait apparaître une dispersion des bâtiments pu blics : - la mairie au no rd de la Vieil le Poste à côté de la ferme Verger, p uis ap rès la Li béra tion avenue Lénine d ans l'ex-villa Gra ticola; - les PTT da ns un e maison particulière achetée et aménagée par la com mune, au s ud d e la Vieille Poste rue Maxime Gorki ; - l'école Paul Ben au sein de l'îlot pavillo nnai re "la Prévoyante" ; - l'église Notre-Da me de l'Air ct le cim eti ère près d u p récédent îlot le lo ng du che min de Paray à W issous;


62 - le centre commercial, formé de pelits commerces, situé à la Vieille Poste Je long de la R.N. 7 faisait face à l'Entre pôt Général de l'Aéronautique Navale (EGAN) d'où le nom de "La Marine" d o nné communément à tout ce secteur. L'EGAN employait deux cents civi ls ct cent ci nquante à deux cents m ilitaires, ce qui entraîna une concentra tio n de cafés, d'hôtels, d e restaurants sur le côté Vieille Poste de la R.N . 7. Dan s le "village" subsiste, e n bo rdure elu chem in d e Paray à Wissous, une ferme appelée ferme Albert. Celle-ci est présentée page 92.

L

'évoca ti on d e souvenirs pleins de bo nho mie compl èten t cette én um éralion un peu sèche

··Heureusement pour les habitants de ces petits "villages" constituant notre commune, des commerçants itinérants sillonnaient les avenues ct les rues en proposant une grande variété de denrées indispensables à la cuisine fam iliale. Ainsi un "petit bonhomme" moustachu venait à pied de Rungis en poussant sa caisse à roulettes qui, une fois le couvercle soulevé, répandait des cfnuves de café, de chocolat ct d'épices diverses, déclenchant un irrésistible désir crachat... Dans un incroyable fourgon à chc\·al, un commerçant de juvisy vendait de l'épicerie en s'arrêtant aux carrefours. Un crémier venait du Contin dans une vieille guimbarde décorée d'oiseaux, d'où son surnom "Les Hirondelles". Il ne faut pas oublier non plus le marchand de légumes de la Vieille Poste, le boulanger de Wissous, le marchand de journaux de la "Marine·· et aussi ... la marchande de lait avec son chariot, ses bidons et ses mesures. Tous signalaient leur présence au son d'une trompeue ou d'un klaxon. De Lemps en tem ps, un marchand de fromages de chèvre venait de juvisy, précédé par son troupeau, et s'annonçait par quelques notes jouées sur une petite Oüte de Pan. L'été, à la grande joie des gamins, le marchand de glaces passait clans les rues, perché sur son triporteur pein t de couleurs vives en soufflant clans une trompe. A ccuc même période, Je vannier circulait dans sa camionneue qui disparaissait sous son impressionnant chargement d'articles en rotin en criant : "Marchand d'fameuils... Marchand d'fauteuils". Tout ce petit monde nous simplifiait la vie ct la rendait plus hu maine ct plus chaleureuse."

La Guerre de 1939-1945

P

lutôt que de raconter le début de cette guerre d'une man ière doctorale, no us avons préféré laisser Madame P. Pichard, in stitutrice à Paray-Vieille-Poste, exp rimer ses souvenirs :

"Le mois de juillet s'achevait et le mois d'août lui succédait... L'école était déserte.. Seule, Mme j., comme moi, avait réimégré son domicile, car son mari, comme le mien, avait repris son travail. ..

Un samedi après-midi, le 26 août exactemem, il faisait encore si beau que nous leur avons proposé de sc joindre à nous pour une petite sortie en voiture. Arrivés clans un petit bois, nous en avons profité pour nous dégourdir un peu les jambes et faire quelques photos : Rémy entouré de Mme. j. ; et moi, et tous quatre réunis ... Ces photos furent les dernières avant le cataclysme ! Vers cinq heures, nous nous sommes à nouveau risqués dans la zone habitée. Remarquant J'animation insolite qui régnait un peu partout, l'angoisse nous a saisis... Et soudain, clans un village, nous avons aperçu, collée sur un mur d'école, ou peut-être de mairie, la sinistre affiche avec ses petits drapeaux bleu, blanc, rouge. Ce n'était même pas la peine de quiuer la voiture : nous savions déjà ... Pourtant nous sommes descendus el nous avons lu : 'Rappel des classes X - Y - Z'


63

Le cœur lourd, nous nous sommes réinstallés dans la Rosengan et, comme des condamnés, nous sommes rentrés à Paray ... Il allait falloir sc réinstaller dans la guerre ... Pou nam, cc n'était pas encore tout à fait la guerre ... Tout le monde aucndait. Finalement, Hitler a lancé ses troupes sur la Pologne le 1er septembre 1.939 cl, le 3 septembre, la France ct l'Angleterre ont déclaré la guerre à l'Allemagne. Tant bien que mal, touL a redémarré à la rcmrée Cl nous avions l'impression, il est vrai de loin, que celle guerre n'était pas une vraie guerre. Bien sür, nous cmendions les communiqués triomphants qui nous renseignaient sur les opérations militaires. Bien sür, nous entendions parfois rôder des avions qui devaient être ennemis, puisque l'alerte sc déclenchait. .. mais jusque-là rien ne semblait sc passer. Un beau matin de mai, nous sommes restés pétrifiés devant notre poste de T.S.F. : les armées allemandes avaient envahi la Belgique ct, évitanL la ligne Maginot, s'engouffraient en France par la trouée de Sedan." Ainsi le 10 mai 1940, avec le début de l'offensive allemande à travers la trouée de Sedan, les app réhensions des habi tan ts de la Vieil le Poste, située près des installatio ns militaires du camp d 'Orly, sc concréti sent avec la première épreuve meurtrière de la guerre sur Paray. En effet, le 3 juin 1.940, un bombarde ment de l'aviation allemande fait deux wés et endommage 53 pavillons. C'est alors l'exode pour les employés munici paux. Le 14 juin, les forces armées allemand es occupem Paris. Dans ces circonstances tragiques, nous relevons deux anecdotes amusames : la découverte de la benne d'enlèvement des ordures ménagères de Paray-VieillePoste à Saim-Sulpice-le-Dunois dans la C reuse ... et cell e d 'un tracte ur poussif venu du Nord pour finir ses jours dans notre commune 1

L

'armistice signé, chacun reprit le chemin inverse de l'exode pour rejoindre sa maison ct, avec général emcm beaucoup de tristesse, y remit de l'ordre car souvent il fallut d éplorer pillage et déprédations. Les habitams de la Prévoyante o nt cru, ap rès tous leurs déboires, à une certaine tranquillité. Hélas, il n'en fm rien! En effet, le 31 jui llet 1940, ord re impéri eux fut donné à une partie des habitants de quitter les lieux sous 24 heures en laissant sur place des meubles car du personnel allemand, travaillant au "ca mp d'Orly" devenu une base de bombardiers, devait loger dan s les pavillons réquisitionnés 1. Cc fut alors une période bien pén ible pour tous ceux q ui durent dém énager avec les moyens les plus divers: tom bereau à fumier, charrettes à bras, carrioles ct même brouettes. Mais où reloger décemment tout ce monde ? La municipalité les dirigea vers le Contin et les relogea dans des pavillons inoccupés par leurs pro pri étai res qui n'étaient pas encore rentrés. On peut imaginer la pagaille qui s'ensuivit lorsque ces derniers revinrent chez eux. Après des négociations ct un effort de tous, la municipalité réussit à trouver un toit pour chacun . Ainsi la vie s'o rganisa tant bien que m al. Du fait de la proxim ité du camp d'Orl y, la présence d'un interprète s'im posa clans les services administratifs de la mairie. Les occupants firent travailler des ouvriers d e la commun e, mais l'Étal français devait les rémun érer, d'où les problèmes de langage. Dès juillet 1941, o n appose partout en France dans les locaux publics le portrait du chef de l'État français. Des directives, venant de Vichy, imposent des conditions racistes d e vie aux employés communaux et aux instituteurs.


6-+

Les employés co mmun au x, d 'après le ur no u veau sLatut, do ivcm répo nd re au x exigences sui vam es : - être français, sans p réjudice des dis positions légis latives à la nationalité d 'origi ne; - jouir de leurs droits civiques, compte te n u des lo is ponam statut des juifs et des d ispositions spéciales conccrnam les indigènes non ciLOyens; - satis faire aux prcscri p Lions des lois sur les sociétés secrètes. Lo rs d e la rc m rée d'ocLObrc 1941, les instituteurs so m obligés de sig ner le tex te s uiva m : "je so ussig né(e), d éclare so us la foi d u scrn1 cnL n'avo ir jamais ap parten u à q uelque titre q ue ce soit à l'une d es sociétés s u ivames : Gran d Orient de Fra nce, Grande Loge d e France, Grande Loge Nationale 1ndépendame, O rdre Mix te l mcrn ational du Droit H umain, Société T héoso p h ique, G rand Prieu ré des Gaules ... ct je m'e ngage sur l'honneur à ne jamais e n fai re pa nic, a u cas où elles vicnd raie nL à sc reco nstituer directemcm ou non." Q ue pensaient les Paraysicns d e l'Occupation ? "... les rapports de bo n voisinage avec les soldats allemands n'empêchaient pas les Français d'être pa rtagés en trois clans : les "résistants", les "vichystcs ct collabos" ct les "inclifféren ts"." Les autorités allemandes fircnL d 'ailleu rs augme m cr le nombre des résistams avec les réfractaires au S.T.O. 2 au d ét ri m enL des "indifférem s". Il fallait travailler pour vivre, d e sone q ue cette obligatio n pouvai t, évcm ue llemem, être explo itée p lus o u m o ins di rectemem pa r l'occupan t. LI exis ta it alo rs une atm osphère délétè re, basée sur la s us picio n . Ains i certain s ind iffércm s pe nsaiem qu e leurs vo is ins po u vaic nL s'adonn e r à des activi tés interdi tes, qu i po urraient leur être rep rochées ultérieuremem, co mme écouter à la radio les émissions d e la France Libre de Londres; favoriser les mouvcmcms de résistance; héberger d es "hors-la-loi" suivam Radio Vich y; p ire encore, prêter m ain-fone à une certaine "Armée d e l'Ombre", téléguidée d 'Ang leterre. Les personnes favo rables a u go u vern em e m de Vich y étaiem accusées de "collabos" ct cl o ne de pactiser avec l'en ne m i, de le renseig ner e t de d én o nce r d es rés is tan ts.

L

es p réoccupations majeures de la vie de LOus les jours des Paraysicns étaiem semblables à celles de tous les Français, à savoir : rechercher le moyen de vivre aussi no rmalemem que possi ble, le ravitaillement étant deve n u alors le problè m e cssem iel elu quo tid ie n . En effe t les fi les d 'a tte nte, imm obilisant les citoyens penda m plusieurs he u res, s'allongeaient el eva nt les magasins cl'a limem ation en mesure d e fourn ir les rares denrées parcimon ieusement d ébloquées. Beaucoup sc souviennent avo ir fai t la q ueue penclam u n te mps, LOujou rs tro p long, devant la crémerie de la Marine pour obtenir q uelques d izaines de gra m mes de beurre! Les restrictio ns to uchèrent tous les aspects d e la vic, aussi bien le côté alimentai re que vestimentai re. Le cuir étanL réservé en p riorité à l'occupant, o n vi t ap paraître les ch aussu res avec la sem elle e n bois . La ma irie d istri b ua d es bo ns d e la it au x cnfam s d es chômeurs ct des m o bi lisés dès la fin de 1940. Ell e établit, com m e d 'ailleurs clans toute la France, d es canes cl'alimcntaLio n q u i permircm de recevoir le min im um vital alimcmairc. Elle distribua aussi des canes de crédit pour les "sa ns-travail". Elle acheta des galoches pour les en fa m s et des chaussures pour la population nécessi teuse. A l'école, les en fams fu rem gra tifi és de gâteau x caséinés et de bon bons vi tami nés. La ca nti ne scolaire fonctio n nait normalement pour le repas de m idi m ais, chaq ue soir, les pl us dém unis po u vaiem recevo ir u ne soupe


65

qui leur était d o nnée par le Secours Po pulaire. Soupe où dominait largcmem le rutabaga cl qui était confectio nn ée par la cui sinière dans de hautes gamelles, s i hautes d 'ailleurs qu'on avait dü fabriquer un petit ban c pour que celle dernière pûl "touiller" son potage avec une grande cuiller en bois. En 1941, faute de véh icule Cl s uno ul d'essence, il ra ul recourir à la Lraclion hippomo bile pour effecLUer le ramassage d es o rdures ... et d onc remplace r les chevaux vapeur par des cheva ux toul court 1 Pa ray retourne alors un peu à ses origines paysannes ... Les Paraysie ns, retrouvant leur âme de maraîche r, cultivcm de plus belle leur jardin Cl mê me ... le Lrouoir qui est brut de terre. Notons toul de même qu'il était imcrdit d 'y cultiver des plames qui pouvaicm p réscm er un obstacle à la circulation, comme le top inambour qui possède une tige très haute ! Mais il faut bien se nourrir en ces te mps d e res trictio ns ... ! Au primemps 1943, Paray connut une invasion de do ryphores cl d e hannetons tcllemcm importante que la destruction d e ces d erni ers fut rendue o bligato ire par le con seil municipal; les cnfams recevaiem alors 5 F pour 1 000 ha nnetons détruits. Quam aux doryphores, ils fure nt pours uivis jusque d ans les plantatio n s p ri vées de pomme de terre, où ils étaicm aussi en très grand no mbre !

A

pani r de novembre 1943, on voit s'opérer un ren vcrsemem de siLUaLio n dans le dé roulement de la guerre à travers les délibérations du conseil mun icipal. Devam les menaces de bombardcmem par l'avialion alliée du camp d'Orly el des objectifs militaires, les habitams de la Vieille Poste eL la mairie 3 so m évacués ve rs Comin. Le bureau de pos te est aussi évacué el s'in stalle d ans le pavil lon d e M. Le Foll situé 101 aven ue Paul-Vaillant Couturie r dans le quanicr du Comin, suivi par le pharmacien qui prend place dans l'immeuble dont le boulanger de l'époque était propriétaire, sur l'acLUelle place Henri Barbusse. Au milieu de Lous ces soucis, un in cidem comique : après le bombardemcm du 18 avril 1944 du d épôt de juvisy, des Lon nes d'oranges, d estinées vraisemblab lemcm aux popu la tion s ... d 'outre-Rhin , s'échappè rcm de wagons évemrés. Elles furem distribuées aux cn fam s des écoles des alemours. Les prémices du débarqucmcm allié du 6 juin 19-+4 se fom scmi r avec le bombardemem du système ferrovia ire de juvisy Cl d 'Athi s-Mons du 18 av ril 19-H 4 . Paray n 'est pas LOuché, mais le conseil municipal s'émeut en ces termes : "11 ad resse ses félicitation s aux me mbres paraysiens des sapeurs-pom piers, de la défen se passive, des e mployés communaux Cl équipes nationales pour leur alli tude courageuse à la s uite de cc bombardemcm eL considère que, clans les heures criliqucs traversées, il importe que chacun fasse un effo n pour soulager les sin istrés cl victimes des bombardemems, et verse une a llocatio n à ces d eux communes." Dans le cadre d e la d ésorganisation du système de défense all emand, l'aviatio n alliée bombarde le camp d 'Orly les 20 cL 24 mai 1944. Notre commune n'a pas été épargnée comme au XlXc siècle, cl le bilan s'avère lourd car on dénombre l3 mon s, 15 blessés, 332 sinis trés, 45 maisons détruites, dom l'ancienne mairie, cl 262 maisons endom magées. Le g ro upe scolaire Paul Ben n'est que faiblc mem e ndom magé tand is que les splendides hanga rs du camp d 'Orly, chef-d 'œuvre d e béton a rmé, som fonemcm Louchés el doivent ê tre rasés par d es artificiers. Ap rès la bataille de No rmandie, les troupes allemandes baucm en retrai te. Afin de couvrir le ur fui te, un accrochage a lie u à Paray emre d es soldats allemands el des F.F. l. a utour d e la chapelle No tre-Dame d e l'Air le 24 aoû t 1944.


1

/:


L

e 25 aoüt 1944, enfin, c'est la Libé ra tion ... l'espoir, le soulageme nt ct la joie rena isscm avec cet événemem hi sto rique ! Comme les Ocurs apparaissem au primemps dans les champs, les drapeaux tricolores, sortis des greniers, ornem une fenêtre de chaque maison et illuminem alors les rues de la commune. Le conseil municipal cède ses pouvoirs el aussitôt se constitue un comité de Libération, qui se p réoccupe immédiateme nt de la vie de la commun e et de la sécuri té des habitams. Un comité de police composé des po mpiers, en relation avec les groupes F.F.l., assure l'ordre car il devient indispensable de meme un terme aux vengean ces personnelles. Le maimien de l'ordre passe par le ravitaillement no rmal de la population. Le comité se fait donc un devoir de rechercher de la farine , des Oocons d 'avoine, de la semoule, elu lait, des pommes d e terre, de la viande 5 Le bois nécessaire pour la chauffe du four elu boulanger est récupéré en démolissant certains baraqueme nts elu camp militaire allemand. Les F.F.l. arrivent à stocker 1 500 litres d 'essence sur la co mmune. Les occupants chassés, les troupes américaines maimiennent néanmoins la réquisitio n jusqu'en 1948, pour les services sanitaires, d e l'école Paul Ben à la Vieille Poste. La vie reprend son cours normal et monsieur Bertrand, maire de Paray en 1939, est rappelé à ses fonctions de premier magistrat en octobre 1944. Mais la gue rre se poursuit avec ses malheurs clans les Ardennes et en Alsace jusqu'à la capi tulation de l'Allemagne le 8 mai 1945. A l'école, les élèves avaiem préparé cet événement et la fê te elevait se passer avec dign ité et recueillement.

Les hangars à dirigeables, qui [urcnt les grandes viclimes de cc bombardcmcm de 19+4 cl disparurent alors définitivcmcm.

Page ci-contre Après le bombardcmcm de 19·1+, on aperçoit très dislinclcmcm les cratères provoqués par les bombes sur la panic nord ct même sur le Comin.


68

Certains instituteurs avaient réussi à se procurer la partition du "Cham des Partisans". "Il était beau, émouvant et ressemblai t davantage à une complaime qu'à un chant de victoire. Tout le monde s'acharnait à l'apprendre le plus vite possible. Nous faisions grâce aux élèves des leçons de grammaire et de calcul car nous vivions une grande page d'histoire, confortée par des leçons de chant. Le 8 mai 19-+5, à trois heures de l'après-midi, tomes les sirènes, qui nous avaient si souvent donné l'alerte, se som mises à hurler longuement. Dans un même élan, tomes les cloches se sont mises à sonner. Les élèves se sont rangés deux par deux et un long cortège s·est acheminé vers le cimetière de Para)' sur la route de Wissous. Là-bas, après un instant de silence, des centaines de ,·oix enfantines ont entonné le 'Chant des Partisans'. Cet instam, extrêmement émouvant, est inoubliable. Nous voulions tous marquer qu'en dépit de noue bonheur de la paix retrouvée, nous ne pouvions pas oublier ceux qui ne reviendraient jamais. Nous pensions aussi aux prisonniers qu'il faudrait peut-être encore auend re de longs jours, et aux malheureux déportés dont nous ne soupçonnions même pas l'étendue de la misère. Il faisait beau, le soleil brillait, mais c'était maintenant que nous ressentions l'amertume et le regret de nos quatre années gâchées et définitivement perdues pour certains. Oui ! la victoire s'avérait . .. tnste....

,

Toutefois la vie continue et, le 14 juillet 1945, un magnifique défilé de chars fleuris partit de la Fraternelle pour venir à Comin après avoir trave rsé tous les amres lotissements. Un grand bal clôtura la fête sur les rythmes endiablés venus d'omre-Atlamique qui commençaient à faire leur apparition.

Paray en 1946

L

a configuration d e Paray avant et ap rès la Deuxième Guerre mo ndiale s'avère tout à fait différente. En effet le déplacement, pour des raisons de sécurité, de personnes et de commerçants vers le quartier de Comin et particulièrement vers la place Henri Barbusse, a créé un déséquilibre car les activités administratives de la com mune tendent, après la guerre, à rester à la Vieille Poste. La place Henri Barbusse possède des commerces essentiels, le groupe scolaire jules Ferry et, de cc fait, peut deveni r le centre de la com mune. Le souvenir ci-dessous dépeint bien le début du centre de Paray :

°,

··Ma mère étam institutrice à jules Ferry, je considérais la place des Fêtes 7 comme mon quartier. Ainsi après l'école j'allais acheter un petit gâteau. Allons-y ensemble car je ,·ous invite à faire le tour de la place! En sortant de l'école nous traversions l'avenue Talhouët-Roy s et nous longions un terrain ,·ague 9 dans lequel on tirait le feu d'artifice du 1-+ juillet. A l'angle de l'avenue de l'Église une immense maison, surnommée le ·grane-ciel', abritait le boulanger puis, sur l'autre angle de l'avenue Victor Hugo, la pharmacie de madame Vaux 10. L"anglc a,·ec l'avenue de Paris hébergeait une sone de guingueue avec tonnelle qui louait aussi plusieurs chambres meublées 11 . De l'autre côté de l'avenue de Paris, on trouvait trois maisons semblables construites par M. \Veber, marchand de grains. On y trouvait une succursale Maggi 12. où j'allais chercher mon lait, le marchand de mercerie-papeterie-journaux, un coiffeur 13 puis un bazar 14. En face, faisant le coin de l'avenue Talhouët-Roy, l'épicerie-buvene, construite en 1927-28 par M. Blonde et tenue ensuite par M. Duvergne et enfin aujourd'hui appelé 'Le Calumet'. Un petit jardin sépare alors la maison de Mme Gozwi qui sera remplacée par un grand magasin tenu par M. Bonnot clans les années 50, puis par la pharmacie de t>.lme Vaux. Un terrain vague, aire de jeux sans fin, finissait la place jusqu'au groupe scolaire a\·ant l'installation d'un immeuble bas avec des commerces clans l'angle des avenues Victor Hugo et Alsace-Lorraine."


Naissance de la place des Fêtes. En 1932, cc qUI devait être ''ingt-cinq ans plus tard le centre le vic de Paray-Vieille-Poste n'est qu'un chantier. On distingue le début du groupe jules Ferry, les immeubles entourant la place au· jourd'hui n'étant pas encore construus.

La place des Fêtes en 1934. Les arbres som fraîchement plantés el on distingue la crèmerie, le local qui deviendra la papetenc JOUrnaux Macé, le salon de coiffure, tenu à celle époque par M. Mathtcu, Cl le ba:ar Le Bogol qui deviendra une boucherie tenue au départ par 1-.1. Bourdoisol.

Le« grauc-cicl• de la place des Fêtes. Avamla Deuxième Guerre mondiale, cet immeuble abritait, au com de la rue d'Aisacc-Lorramc, une boulangerie tenue alors par la famille Arnold. puis par la suuc par d'autres boulangers. Le local de l'Union des Vins de France fit place ensuuc à la pharmacie de t\lme Vaux, puis à un marchand de laine, et enfin aujourd'hui à un neuristc.


70

A

insi, b ien avant les mesures d 'expropriatio n, la municipalité envisageait la cons tructio n d 'un hôtel d e ville qui fû t p ropriété communale. li y a d o n c ob liga ti o n po ur la commune de dépl acer les services municipau x, ce qu i sera fait en nove mbre 1957, dans un s upe rbe bâ tim e nt s is p lace Henri Barb usse. En ou tre, la co mm une sera aussi contrainte d 'entreprendre la construction d 'un hôtel des postes mieux adapté au x besoins cro issants d e la population. En résumé l'extensio n d e l'aéroport d 'O rly n'a fait q ue précipiter l'heure d e la d écision d 'entreprend re tous ces travau x.


La place Henri-Barbusse en 1997, devenue un lieu agréable à regarder et où la sécurité des piétons a été particulièrement prise en considération.


72

Dans le quanier de la Vieille Poste, plusieurs commerces sont alignés le long de la R.N. 7 cL quelques-uns sont dispersés à l'intérieur 15. Le village, en ruine, n'a qu'une ferme d 'élevage, la ferme Albert.

A La place Le Corre, a\'ec son monument à la gloire de l'aviation. En un demisiècle, que de LransrormaLions !

insi en 1946, à la veille de ''l'exproprialion", Paray ne survivra que clans le lotissement elu quartier du Contin, dont le plan mérite une description plus détaillée. Dans sa moitié no rd, il était composé de cinq rues concentriques, semi-circulaircs, ayant pour centre la place Henri Barbusse eL nommées : Henry Dugrès, des Marronniers, Maurice Moser, Germaine et Roger Lefèvre, François Malard. La moitié sud, en damier à cases plus ou moins rectangulaires, comportait deux autres places : Pierre Le Corr-e ct Maxime Vécly. Ainsi, mise à part la vieille ferme de Contin eL le chemin rural qui introduisent une irrégularité, ce quartier, qui deviendra la vil le après l'ex propriation, s'ordonne clone auLOur des trois places disposées aux sommets d'un triangle. Sur ces trois places, deux sont des passages obligés pour sortir de Paray ou pour y rentrer_



La place M. Védy, où sc

trou1•e le monumem aux Mons de la commune.

Prenons le cas de la place Maxime Védy où sc trouve le monumelll aux Morts de la commune. Elle dessert une petite partie d e Paray el sc trouve située à proximité du centre commercial des F.F.F. à Athis ainsi que du marché de Paray. On y accède par les places Henri Barbusse ou Pierre Le Corre. Sa position n'a donc pas permis l'installation de commerces viables.


La mairie de Paray-VieillePoste a été installée place Henri-Barbusse en 1957. Le dernier mariage célébré dans l'ancienne mairie si· tuée dans un bâtimem Graticola a'•enue Lénine avait cu lieu le 29 juillet 1957.

La p lace Pierre Le Corre, qui esL un passage obligé, esL reliée à R. N. 7 par les avenues ArisLide Briand eL d'Alsace-Lorraine eLla rue M. O uvrier. Elle communique avec la C.D. 118 l 6 par les avenues Louis Pasteur et jean jaurès. En outre, ell e est rel iée aux deux aULres carrefours : par l'avenue d 'Alsace-Lorraine pour Henri Barbusse eL l'avenue M. Ouvrier pour Maxime Védy. Un com merce de p h otographie, une imprimerie-pho tocopie et un magasin de plomberie-chauffage y sont installés.


76 Totuours soucieuse du caractère social de sa mission, la municipalité de Paray a organisé le premier repas convivial des Anciens de Para)•-VieillePoste dès 1949 dans le préau de l'école Jules Ferry « côté garçons », à la place des classes aclllelles du rez-de-chaussée.

Enlîn la place Henri Barbusse dessert un secteur majeur du Comin. Elle est en liaison avec la R.N. 7 par l'avenue Paui-Vaillam Couturier cl com munique avec la C D. 118 direcLemcm par l'avenue du Général de Gau lle via la place Maxime Védy, et enlîn par l'avenue d 'Alsace-Lorraine via la place Pierre Le Corre.

P

our clore ce tableau, il fau t noter que q u atre prolongemems d'avenues rayon nem à partir de la place et drainem la majorité de la population de la commune. Autour de ceue pl ace se regrouperont, après l'expropriation, l'hôtel de ville, l'école p rimaire Jules Ferry, le collège Pierre de Ronsard, l'hôtel des postes et de nombreux com merces, répondant aux besoins des habitants. L'accueilla nte p lace Henri Barbusse deviendra, normalement, avec ses beaux arbres et ses massifs neuris, le centre de Paray-ViciIle-Poste.

Les transports la lîn du xrxc siècle, la commune de Paray est tenue à l'écart de la ligne de ch e min de fer que l'on faisait passer de p ré féren ce da ns les vallées. Du fait de cet isole ment, l'industrialisation, qui. d ébute à partir de 1880 clans les communes d'Athis-Val,juvisy et Viry-Châ tillon, l'épargne également. Paray demeure d onc une zo ne entièrement rurale. Et pourtan t, depuis 1871, les habitan ts ne cessent de mau gréer sur l'isolement de leur commune. Finies les diligences : la voie d'accès est la voie ferrée qui relie Paris à Orléans via Juvisy. Arrivé là, il faut marcher. LI en va a ussi de mêm e q uand o n quitte l'Arpajonnais 17 à Morangis. Construit à l'origi ne pour approvisionner la capitale en fruits et légu mes frais, ce "chemin de fer" reliant Paris à Arpajon empruntait les voies publiques sur la majorité de son parcours. Les gares et haltes p renaient la forme d'ab ris de campagne. Le terminus de Paris sc situait rue Bal tard pour les marchandises et rue Médicis pour les voyageurs . A partir de cette fou rche, le tronc commun passait par la rue Denfert, la po rte d'O rléans puis il desservai t par la R.N. 20 les gares d'Antony, W issous, Morangis, Chilly-Mazarin, Longjumeau, Saulx-les-Chartreux avec l'embranchement vers Marcoussis et de nouveau par la R.N. 20 jusqu'à Arpajon . Le parcours to tal avait une longu eur de 40 km. Le parcours po rte

A


77

d'O rléan s-Morangis coûtait 50 cemim cs en p rem ière classe ct 30 centimes e n seco nde en 1894 ; le tem ps théo rique elu traj et était de 44 minutes mais les retards é taicm fréqucms ct les horaires, par conséq ue nt, capri cieux. L'automobile, les autobus et les camions concurrencèrent cc transport d evenu vétuste, qui fut abando nné le 25 janvier 1937.

Q

u e clcvie nnc m alo rs les Paraysicns ?. Eh bien, il s avaient fait de multiples propositions qui, même à ce jour, restent d 'actua lité. Ainsi, d ès 1880, il s demandent une ga re à l'emplacement de l'ancien Paray. Ne voyant rien ve nir, ils rcnouvellem en 1921, par l'entremise d e leurs élus, le dési r d'un moyen d e transport pl us aisé vers Paris : "Les no uvea ux h abitants sont en géné ral des o uvriers ou des petits fon ctionnaires n écessiteux ct chargés d e fam ille, ayam leur travail à Pa ris; il s som obligés de sc déplacer journcl lcmcm ct se plaig ncm amè remem d e l'insufftsance d es moye ns d e transport. Ils doivent faire en moyenne d e 3 à 4 ki lomètres à pied, par jour, pour aller rejoindre une station d e che min de fer, car Paray est une d es rares com munes d e la région parisienne qui ne possède pas un moyen direct de co mmunicatio n avec la capitale. Le p rolongcmem d e la ligne de tram-.vay électrique, de Vill ejui f à Juvisy 18 , d om le proje t é tait envisagé en 1914 ct qui a été aba n donné pcndam la g ue rre, satis fe rait tous les besoins et les dési rs non seulemem d e la popula tion d e Paray, rnais enco re des habita nts des nombreux lotissements qui sc som créés sur le ter ritoire des com munes riverai n es de la route de Fontaineblea u, notammcm de Juvisy, Athis-Mons, Villene uve-le-Roi et O rly. Celle dernière com mun e possède e n outre un imponam camp d 'aviation qui seraiL égalemcm desservi par la ligne en question. La réalisation de ce p rojet aurai t un intérêt général." En 1930, soit neuf a ns plus tard , la ligne d u tram way n 'éta it to uj ours pas pro longée. Une nouvelle id ée surgit : pourq uo i ne pas d étourner la "lign e de Sceaux" 7 Hélas, aucun e proposition ne sc réalise : ni le tram way, ni le trai n , ni le métro , mais il reste la route ! Les Paraysiens suggèrcm clo ne e n 193 L le prolongcmcm de la ligne d e bus all am de la place d ' Itali e jusqu'à J uvisy la Pyramide 19 sur la R N. 7. Pe ndant ces années 30, une ligne de cars Re nau lt, qui dcvim en suite R.A.T.P., circulant sur la R. N. 7 perme u a it de rejoi ndre la place d' Italie à pa rti r d e la Pyramide avec un arrêt, ap pelé "la Ma rin e", à la Vieille Pos te en face du ga rage La la rm c. L'insufnsancc du service d'autobus permit l' implamation d' un service d e transport assez pratique. En effet, une dizaine d e chauffeu rs d e taxis installèrent un "terminus" devam un petit café de l'avenue de la Sœur Rosalie, non loin de la mairie du xmc à Paris. Les habitués "remplissaient" peu à peu les véhicules en auc mc, ct lorsqu'un de ceux-ci était complet, le cha uffeur démarrai t. Il s'arrêtait à la demand e sur le même parcours q ue l'autobus ct p ratiquait les mêmes tarifs. Cc mode de transport s'avé rait co mmod e ct sympathiq ue pour les voyage urs eL assurait u n travail presque régulier a ux cha u[Tc urs. Penclam la guerre cc service prit fin ... fau te d 'essence. Les Paraysiens utilisèrcm alors, co mme la cohorte d e Paris ie ns, la bicyclette pour sc rendre dans la capita le ou à Ju visy pour emprunter le train. Pour clore celle période d e la guerre, il faut toutefois ajou ter que les au torités allemandes avaie nt mis en place un service de transpo rt de sécurité pour son personnel. Au début il se faisa it par camion s et se tra nsfo rma en autobus à plate-form e pari sien, emre la po rte d' Italie et le camp d'Orly, te rm in us clevam le


78 café Rcvcrsac. Il était accessible aux Paraysicns suivant l'humeur des militaires allemands ct dans la limite des places disponibles, problème devenant crucial à l'arrêt de l'actuelle École départementale où montait habituellement un grand nombre de militaires allemands féminins.

E

nfin le miracle arrive en 19-+5 avec l'implamation d 'une ligne d 'autobus place d'Italie-Paray-les-Fleurs 20 , via la place Henri Barbusse dont l'arrêt se trouvait à peu près au pied de l'escalier de la mairie. Les Paraysiens pouvaient acheter les tickets et les canes dans un petit café à tonnelle sur la place, situé emre les avenues Victor Hugo et Charles de Gaulle. Trois lignes d 'autobus RATP ont desservi Paray soit sur la R. '· 7, avec les 285 et C, soit par le centre de Paray avec le 285 B. Depuis quelque temps, des ,.;---rn odificatio ns de trajet ou de ligne RATP changent des habitudes des Paraysiens mais la vi lle de Paray-Viei lle-Poste est to ujours desservie par un transport public ~-... utilisant la route. Mais il y a aussi, pour une large part, le transport personnel automobile qui engendre tous les matins une belle concentration de voitures sur la R. . 7!

La poste

E

n 1887 un facteur auxiliaire, dépendant du bureau de poste d"Athis-t-.lons, distribue le courrier sur la commune de Paray. ~1ais, le 28 août 1910, le conseil municipal octroie une allocation à une aubergiste de la Vieille Poste pour l'installation d'un poste téléphonique utilisable par les habitants. Il pouvait aussi recevoir de la poste d'Athis les télégrammes qui étaient distribués le jour même par l'aubergiste ou par le facteur le lendemain. En l 926, les commerçants demandent une deuxième distribution journalière. En 1932, le co nseil municipal décide l'achat d e la maison Tatarca à la Vieille Poste pour en fa ire un bureau de poste. Pendant une partie de la guerre, ce bureau s'installe dans le Comin, puis reviendra en 1944. Enfin, après l'opération d 'expropriation, le bureau des Postes et Télécommunications s'installera place Henri Barbusse.


8. Paray-Vie ille -Poste (S. -et 0 .) -

Le premier bureau de poste, en 1936, est situé à la Vieille Poste : si près de Paris, il a l'allure d'un bâtimcm des Postes d'un village de province ...

L'ancien bureau de Poste ct l'actuel , très représentati[ du Para}'-Vicillc-Postc d'aujourd'hui.

LA Poste


80

Les églises

D

u côté du Comin, devant l'arrivée massive des lolis dès 1921, une chapelle en bois csLconstruire près de la gra nge de la ferme du Comin . UlLérieu rcmem elle sera dé moméc, Lransponée cL re momée clans la cou r de l'école Notre-Dame de Nazareth pour servir d e classe cnfamine er de p réau. Toutefois, les autorités ecclésiastiques prennem en con sidération l'accroissement rap ide de la population e L, sous l'impul sion de l'abbé Le Liclec, déc idem d'acheter en 1925 la grange de la fe rme de Comi n pour la transformer en lieu de cuire. A leur demande, la marq uise de Talhouër-Roy dcviem la marraine de la cloch e de ceLLe église qu i ponc alors le no m de 'jésus-OuvTier", car à cette é poque la popul ation d e noLre co m mu ne compte une Lrès fon e proportion d'ouvriers. L'édi fi ce a son pla nch er plus bas que la chaussée, de sone qu'il fau L descendre quelques marches pou r y rentrer. Celle particularité p rovie m du faiL d 'une pan que la chaussée éLai L déjà plus hauLe que le niveau initial des champs sur lesquels reposai t la bâtisse, eL d'autre pan que celle elire chaussée a éLé, de plus, légèrcmem rehaussée lors de sa cons truction en béton.

A

la Vieill e PosLc exisLaiL u ne c ha pelle dans le gre nie r d'une fermcLLc appanenam à mo nsieur Verger, siruée d e l'autre côté d e la R.N. 7 sur le te rri to ire communal d 'O rl y. Le rez-de-chaussée de ce bâLimem accu eillai t d'a illeurs une classe d'école primaire. · Par a ill eurs La Semaine religieuse dLt diocèse cie Versailles annonce, le 27 décembre 193 1, l'acquisition d 'un Lerrain s itué en bo rdure du chemin de W issous à la Vieille Pos Le grâce à la générosité d e messieurs Godefroy eL Verge r. Sur ce terrain esL alo rs construite une ch apelle en bois, à 60 mètres en retrai t du chemin, avec des matériaux provenam elu dépanemcm de la Meuse cL fournis par mon sieur Salin , maître de fo rges. Le tra ns port puis la tra nsformatio n eL en fin le momagc sont assurés par la fami lle Muret. Ceuc chapelle provisoire, appelée o Lre-Dame des G râces, esL inaugurée le dimanche 20 décembre 1932 eL pouvait com enir d eux ccm cinq uam e fidèles.

La chapelle provisoire Notre-Dame des Grâces.


D

ans les années 30, la population de Paray augmentant to ujours ainsi q ue celle des lotissements du plateau d'Athis-Mons, le centre de gravité de la majorité des fid èles sc déplace vers l'église 'j ésus OuvTicr". En conséquence le chapitre de la cathédrale de Versailles approuve, le 2 1 septembre 1933, l'établissemen t de l'église 'jésus OuVTicr" de Paray en église paroissiale à dater d u 6 octobre 1933. Un peu, comme au Moyen Age, l'église est associée au théâtre. En d fctj. Copeau raconte q u'il est venu cette année jouer une pastorale avec sa troupe dans une panic arrière de la grange no n affectée au culte catholique. A cette époque, co mm e la mu nicipali té, la paroisse est, elle aussi, assez dém un ie comme le montre J'histoire de cc baptême à Paray :

Éghse de Jésus-Ouvrier. En 1997, la façade a élé modifiée avec la mise en place d'un beau porche cc111ral c1 de deux poncs.

"... lorsque mes amis lui 21 ont demandé de servir de parrain à leur fils, il a alors répondu : j'accepte à la seule condition que Joséphine Baker soit la marraine !' Ainsi par un bel après-midi de février 1933,Joséphine Baker descend d'une magnifique voiture devant la modeste église de Paray afin de tenir le petit Richard sur les fonts baptismaux. On peut penser que seul le curé et la famille étaient au courant de cet événement, sinon il est certain qu'il y aurait eu une bousculade à l'entrée de notre 'grange-église'. En effet Joséphine Baker était alors au sommet de sa gloire el elle sc produisait chaque soir sur la scène du Casino de Paris. Dès le lendemain Joséphine Baker, qui avait trouvé l'église de Paray plutôt pauvre ct son curé fon démun i, faisait porter un chèque pour les bonnes œuvres de la paroisse ct un trousseau pour le curé, qu'il n'accepta pas."

···- ........,~




84

L'église Notre-Dame de l'Air, en forme de hangar a dirigeable, avec sa grande statue de la Vierge Marie au-dessus de l'entrée.

Q

uelques années plus tard une souscription, p lacée sous le patronage de la ma réchale joffre, est ouverte à la Vieille Poste afin de construire une chapelle définitive, dom l'architccLUre rappelle celle utilisée pour les hanga rs à dirigeables du camp d 'Orly. La première pierre de ce bâtiment est posée le 15 janvier 1939 en présence de la maréchale. Ceue nouvelle chapelle est ouverte au culte en août 1939 sous le vocable de "Notre-Dame de l'Air". Elle possédait en particulier un chemin de croix sur fresques murales toul à fa it remarquable. De 1940 à 1947, l'abbé Le Berre fit des messes de minuit magnifiques avec une crèche an imée par des enfan ts de la commune, comme celle qui avait été organisée dans la grange de la ferme Verger par les Scouts de France en 1935. En outre elle devint, toujours sous la houleue de l'abbé Le Berre, un lieu de recueillement d esti né plus particuli.èremem aux p remiers communiams qu i y faisaient retraite. Lors de l'exp ropriation de 1954, Celle chapelle fU t détruite. Toutefois, lorsque la cité F.F.F. fut construite, l'évêché décida d 'y implamer une nouvelle chapelle " NotreDame de l'Air" en souvenir de celle de la Vieille Poste. Elle possédait un chemin de croix peint sur le mur par un artiste venu à Paray pour raison de samé, ainsi que la fameuse grande statue de la Vierge Marie 22 dom les b ras en croix symbolisaiem les ailes des avions.


85

Activité industrielle et commerciale de Paray

U

ne petite industrie sc développe peu à peu dans la commune avec l'im plamalion cl'anisans ou de P.M.E. mais la majeure panic de la populalion de Paray-Vieil le-Poste travaille dans plusieurs sociétés imponames.

La société Pillot Dès 1932, la société Pillot construit sur no tre commune une usine de fabrication de chaussures comportant un immense bâlimem ct un plus petit. En 1937 elle pan s'installer en province ct vend tous ses bâtiments à une société suisse, Técalém it, spécialiste du tuyau de caoutchouc, à l'exception d'un atelier pour la fabrication des semelles, qui est conservé à Paray. Cc qui pcrmcLLra à Técalémit de distribuer à ses salariés des semelles en caoutchouc pcndam les années de cliscuc de l'occupation. Cette entre prise fab riquait, en plus d es LUyauterics souples en caoutchouc, des filtres et des graisseurs avec un personnel importanL qui avoisinait 1 200 personnes en 1943 ct aueignit même 1 500 personnes en 1945-1946.

--

.•.~·· ·~-~-

De cette époque les Paraysicns garclem le souvenir elu clépan de ccm elix jeunes pour le S.T.O. en L94 3 et celui de la catastrophe elu 8 février 1946 racontée par P. Colpaen : "L'atelier de peinture placé en étage, près de l'atelier d'élcwolyse, comprenait plusieurs cabines reliées par une gaine d'aspiration. Lors elu neuoyagc de fin de semaine, un court-circuit a produit une étincelle provoquant une horrible explosion par la mise à feu des gaz résiduels.'· Lors de l'expropriation, ces bâtiments industriels ne furent pas touchés. Mais en 1973 Técalém it transféra ses fabrications elites de garage, à Joigny cL cel les de tuyamerics à Blois. Celles des filtres rcstèrem clans le petit bâtiment parallèle à la R. N. 7. Le grand bâtiment fut alors vendu à Air !mer, de sone que la saga continue mais sur un plan plus commercial qu'industriel.

L'cn1réc rnonumenwle de la grande fabrique de chaussures Pillot.


86

Técalcmn. qUI dcl'icndra le stcgc d'Atr Inter. est alors une immense usine a\TC un magnifique château d'cau.

L'aéroport d'Orly Le tr:IJCt de l'm•ton en perdition lors de l'accidelll du 26 nol'embre 1956. tracé JUSqu'a son point de chute (repéré par une étoile).

Co mme le fero nt ulté rieurement les hab itants elu nord de l' Essonn e cL el u Val-d e-Marne a près l'agrandissement d 'Orly, beau coup de Paraysiens travaille nt sur l'aéroport d'O rl y, tanL à l'A.D.P. même (Aéroport de Paris) que clans les com pagnies aé ri ennes o u les sociétés d e services. A ceLLe é poque, malgré toutes les p récautio ns de sécu rité, un inciclenL é tai t toujours possible. EL en effe t, le 26 novembre 1956 à 0 h 45 , un avio n de typ e D.C. 6 B., à q uatre mo teurs à explosio n alimem és en essence, de la com pagnie italienne Lini Ac ri ltalianc, relianL Ro me à cw York via O rly el Shann on, déco llait do nc d'O rl y avec 23 passagers et 10 memb res d'équipage. Au décollage, un inciden t techn iq ue a em pêché l'avio n d e prendre de la ha uteu r. En passanL au-dessus d e la Vieille Poste, son train d'a tterrissage, non e ncore re ntré, a he urté la toiture de la maison de M. Dupcty habitant rue Guy nemer, puis l'avio n a percuté le pavillon de Mm e Cramo isi, s itué avenue Saint-Roman, po ur s'arrêter à quelques mètres d e la mairie, arrachant clans sa course éperd ue les câbles électriques ct les poteaux. De ce fait, l'avio n s'est to ut de suite emb rasé avec les 22 000 li tres d'essence emm agasinés clans ses na ncs. Le secré taire de mairie de l'époque, M. Romoli raconte : 'j e mc dirigeais vers ma chambre quand j'entendis deux détonations semblables à l'éclatement de bombes, puis un roulement de LOn ncrre. La maison trembla. Les lumières s'éteignirent ct un champignon de feu de 200 mètres de haut éclaira la nui t. .."


Deux passagers furent projetés h ors d e l'appareil lors de l'explosion mais hélas les trente-tro is autres personnes trouvèrent la mort. Et les au tres Paraysiens? M. et Mme Dupety en ont été pour leur frayeur mais leur pavillo n a été d écapité el un incend ie s'est déclaré par sui te de la chute d 'un réservoir d'essence. Mme Cramoisi et son ftl s ont subi d es blessures qui n'ont pas mis leurs jours en d anger mais leur pavillon a été d étrui t. li faut di re que Mme Cramoisi devait d éménager dans la journée d u 26 novembre ... pou r cause d'expropriation.

La ma1son de monsieur Dupcty, aprcs le passage de l'av1on en pcrchuon.

Nouveaux noms des rues

F I<!>Ce

H·B .;u·busse ; Place des F'ê te s

Pl ôlce M. -ve ely :Rond Point: d e:; .:i3er3Q.re.s

'Place le Corre :'Rond Point de la. Ft~rrne


88

L

ors du loLissemem de Paray-Vie ille-PosLe, le découpage de la commune ex igea la création de rues qui furenL bapLisées de noms de neurs, d'arbres OU de petiLS oiseaux. Hormis ces désignaLions bucoliques, on relève certaines des appellaLions que nous reLrouvons dans de mulLiples communes : avenue de Paris, p lace des Fêtes, avenue Victor Hugo, avenue Pasteur, avenue Lénine, rue Serge Kirov, allée des Sources, rue Kléber, rue Hoche ... ma is aussi d'auLres plus particulières à Paray, comme : avenue de Comin, avenue d e TalhouëL-Roy, rond-poinL de la Ferme, rue du PeLiL Athis ... Sous l'impulsion du maire, M. Bertrand, le conseil municipal ado pLa, dès ocwbre 1944, des modifications d'appellation de certaines voies urbaines (rues, avenues ou a llées) pour, en particulier, meure à l'honneur les conseil lers municipaux ou Paraysiens mons pour la France pendam la Seconde Guerre mondiale et certaines personnalités.

Nouvelle appellalion

Ancienne appellalion

• les anciens conseillers municipaux ___________ Rue A. Bernardeau Rue 1-1. Dugrès Place P. Le Corre Rue G. et R. Lcrèvre Rue F. Malard Rue M. Moser Avenue M. Ouvrier Rue M. Rigolet rue E. Tanasse Rue M. Vaisse Place M. Védy Rue V. Vie lcanct

Allée des 1ris Rue des Ormes Rond-Point de la Ferm e Allée des Peupliers Allée des Bouleaux Allée des Tilleuls Avenue de Comin Allée des Fauvettes Allée des Capucines Allée des Frênes Rond-Point des Bergères Allée des Charmilles

• en souvenir des personnalités Place Henri Barbusse Avenue Aristide Briand Rue du Docteur Charcot Avenue Paul-Vaillant Couturier Rue Pierre ct Marie Curie Avenue du Géné ral de Gaulle Avenue Guynemer Rue jean jaurès Rue Paul Lafargue Rue Camille Pelletan Avenue Gabriel Péri Rue Maximilien de Robespierre Rue Romain Ro ll and Rue Roger Salengro Le monument aux Morts, place M. Védy.

Place des Fêtes Allée des Pommiers Rue du Petit-Athis Avenue Talhouët-Roy Allée des Pervenches Avenue de Paris Avenue Lénine Rue S. Kirov Allée des Sources Allée des Fleurs Allée des Acacias Allée des Vio leues Allée des Roses Allée des Rossignols

• en souvenir de l'am1islice de la Seconde GLterre mondiale Rue elu 8 Mai 1945

All ée des Bleuets

• lors des jumelages - - - -- - - - - - - - - - - - - Rue de Kruft Rue de Péruwelz

Rue Hoche Rue Kléber


89

L

e charme des rues de Paray-Vieill e-PosLe provienL en grande parlie d es arbres, LOujours bien enLreLenus, qui bordent les LroLLoirs. Les premiers om éLé mis en place par monsieur SouillaL penclanL la Guerre de 1939- L945. CeLLe opéraLion a éLé cominuée par monsieur Beru·and à parti r de 1946 jusqu'en 1949, emraînanL la planta Lion d e 600 arbres.

NOT ES -------------------------------------------------------

l. L'école Paul Ben située dans cc qua nier en 1940 avait é té réquisitionnée le 14 juin L940. 2. Service du Travail Obligatoire dans les usines en Allemagne afin de remplacer les Allemands au combat. 3. Les services tech niques de la mairie avaicm été tra nsférés cla ns le pavillon de M. Milich mann près de la place M. Védy, alors appelée rond-po int des Bergères. Après la Libération , ils furent ins tall és clans le pavill o n Graticola. 4. Une chapelle ardente avait é té dressée clans le bâtiment du marché des Gravilliers. 5. Elle a été récupérée clans le camp d 'Orly. 6. Le côté pavi llonnaire de notre com mune sen cl'cxcmplc de type d'u rban isatio n à "l'Institut de Géograph ie de Paris". ï. Elle fut dessinée lo rs du tracé de Paray en 1923 par L. Poussin c t pri t le nom de Henri Barbusse ( 18ï3- 1935), Prix Goncou rt ( 19 16) pour so n livre Le Feu sur la G uerre de 1914- 19 18. Elle gard era ce nom de "place des Fêtes" pendant lo ngte mps car aux a lento urs de juillet, une fête forai ne y plan tait ses chapiteaux ; la fêt e de fin d'année des Écoles y démontrait les qualités de la gymnas tique avec une im crruption pcndam la Guerre car on avait creusé des tranchées. 8. Déno mmée a ujourd 'hu i Paul Va illan t-Couturier. 9. Qu i sera occupé par l'actuelle mairie. 1O. L'offi ci ne fu t ins tall ée à cet endroit en L944 venam de la Vieill e Poste : ensuite <.:e magasin fut occupé par un marchand de laine, puis par un Ocuristc. 1 1. Elle est occupée par une épicerie. 1 2. Plus tard appel ée "La Briard e" ct en fa it un dépôt Félix Po ti n. 13. Ces trois co mmerces éta ient ten us respectiveme n t par Mmes Marg ueri te Lero ux Cl Massé ct par M. Mathieu. H . Immeuble construit par Mme Lcbigot en 1930 est transformé en 1962 en boucherie. 15. O n trouve des commerces tels que : cafés, restaurants, hô tels, garages, coiffeurs, magasins d 'alimentation et deux fe rmes (Verger, Marais). 16. Appelée route de Morangis ou avenue de Ve rd un. 1ï . La décla ration d 'util ité pu blique est signée le 13 fév rier 189 1 ct l'inaug urati o n le 10 mai 1894. 18. Cour de France où sc trouve l'acwclle mairie. 19. L'ancêtre du bus 285 A pone dïtalie-Savign)' i'vlarché. 20. Ancê tre du bus 285 B ponc d'Italie-Savigny Republique via Paray. 21 . Le directeur des Établisscmcms Pcrnod, un proche de la famille. 22. Statue placée a ujou rd 'hui à l'e ntrée sous le porche de la petite église F.F.F. à Athis-Mons Plateau.


LA LUTTE

CONTRE LE NAZISME

Paray-Vieiiie-Poste dans la Résistance

L

e 5 ocLObrc 1939, le maire de Paray, monsieur Léon Bertrand, fut suspendu de ses fonc ti ons par un arrêté du gouvernemen t de la République, arrêté eL interné clans des camps en France puis envoyé en Algérie début 1941 1 eL affecté à un camp elit "de travail" réservé au chamier de construction du Tra nssaharien. Dans ce chantier, com me hélas clans beaucoup cl'aLllres, la brutalité et les mauvaises cond itions de vic associées à un travail dur et pénible eu rent raison de la san té de plusicurs personnes. Un an plus Lard, la police de Vichy vim arrêter à l'aube des membres du conseil qui eurem un son terrible car les auto rités les envoyèrenL clans un camp appelé "ccmre de séjour surveillé" à Aincourt près de Mames. M. Ouvrier fiL le croquis de cc ccmrc sur une écorce de bouleau. Puis vim le transfert au camp de Comp iègne pour un séjour de cinq ou six mois cL enGn la cl éponaLion au camp de la mon d 'Auschwitz, où périrem notammem : H. Dugrès (30 décembre 19-+2), F. Malard (15 mars l943), M. Ouvrier Uanvier 19-+3) et E. Ta nasse ( 18 novembre 19-+2). M. Vaisse mourut le 27 avril 19-+5 à Rheime en Allemagne, des suites de sa déportation.

D

'autres conseillers municipaux firent de la résistance eL payèrent de leur vie ceL acte de courage. Afin de garder en souven ir ces sacrifices, les noms de plusieurs Résistams sont gravés clans la pierre du monumenL aux Mons de la place M. Védy :

A. Bernardcau

P. Le Corre G. Lefèvre R. Lefèvre M. tvloser M. Rigolct V. Vielcanct

résistant. fusillé à Châteaubriant en 19-+3. résistante, arrêtée en 194-+, déportée ct disparue au camp de Ravensbrück. son fils, réfractaire au S.T.O., fusillé en 194-+. résistant, décédé en 1945 des suites de sa déportation. réfractaire au S.T.O., membre du maquis de "Lorris" et assassiné par les forces allemandes le 1-+ août 19-+4 au "Carrefour d'Orléans". résistant, affecté spécial aux usines Gnome et Rhône à Paris 2 A la libération de Paris le 24 aoüt 1944, il s'engage dans l'Armée Française "la Marche vers l'Est" eL trouve la mon dans les Vosges le 15 janvier 1945.


9l

M. Védy

résistant de la première heure en 19-f 1, il accomplit de multiples railS héroïques comme la détention d'armes Cl de journaux, la distribution de tracts, des sabotages cl des imerventions armées. 11 est arrêté puis torturé Cl rusillé au Mom Valérien le 7 mars 19H en lanl que Franc-Tireur Cl Partisan Français de l'lie-de-France. Tous ces Paraysiens sont "Mons pour la France".

Le monumen t aux mons du cimetière. Une stèle rappelle les noms des \'tcLimes de la guerre ct du na:ismc CLquatre Lombes accueillent dans le repos éternelles corps de quatre Paraystcns. afin que sc perpétue le souvenir des ,·icLimcs de la Deuxième Guerre mondiale ct de ses horreurs: ~ ! aurice Rtgolet, Marcel Vai sse. ~lax i mc Védy ct Victor Viclcancl.

T

o uL au long de l'Occupatio n il y cuL d es collaborateurs, des dénonciateurs eL d es o pportunis tes ... mais il y eut aussi beaucoup d e résis ta nts dès la première heure. Messieurs Souillat, Bonis cL bien d 'autres restés anonymes, firent aussi de la résistance, parrois même sans en avoir vra imcm conscience. Ai nsi ceLLe jeune rcmme, ap partenant à la délégation municipale, raisail bénéficier les prisonniers dits "politiques" des mêmes colis alimentaires que les prisonniers de gue rre. Elle permit aussi à d e nombreux rdractaires au S.T.O . de trouver un emploi à l'usine Técalémit Cl e nfin elle leur rournit des canes d'alimentation, souvent rausscs d 'ailleurs. Ces raits lui valurent les remercie ments c haleureux de monsieur Bertrand à sa reprise d e ronction. O n peut citer aussi le proprié taire d'u n caré à Paray qui dès 1941 devint agent de renseignements des Forces Françaises Libres "Libé-1 orel ". Pendant toute l'occupation , la commune rut "ad ministrée" par une Délégation Spéciale dont monsieur Chrétien présida la prem ièrc séance le 20 novembre 1939. Le 6 septembre 1940, mons ieur M. Souillat, gra nd mutilé de la guerre H -18 , présente e l préside la nouvelle délégation spéciale et cc jusqu'à la séance extraordinaire elu 24 aoüt1944 à l'issue de laquelle est publiée la décision suivamc: "Le maire ct les membres du conseil clécidcm que, dès qu'une a utorité légalemcm constituée sera s usceptible d'assurer l'ordre el la bonne ma rche des arraircs administratives de la commun e, à la suite elu d épart des tro upes d 'occupation, ils mettro m un terme à leurs ro nctio ns." Suive nt les signatures elu maire, de ses adjoi nts cL d e ses conseil lers. Le 24 août à 16 heures Paray est libéré, les électio ns municipales démocratiques o m lieu, mo nsieur Bertrand reprend les rênes d e la commun e ... la vic comin uc.


92

Sur la terre russe, martyrisée comme la terre Jmnçaise et par le même e1111cmi, le régime111 Norma11clie, 111011 co mpagno11, soutie11t clémo11tre accroît la gloire de la France Clwrlcs dr Gaulle 9 dccwrlnc /9·H

L'Aigle de Paray

La naissance de l'Aigle Un aigle su r un p lateau comme celui d e la Vieille-Poste où seu ls o ndoient les épis sous le sou ffl e du vent serait une gageure si celle appellation ne d issimulait en fait un ho mme ayant pour no m le capitaine Albcn , pré noms Ma rcel cL O livier, qui constitue bien un mail lo n d e la d éjà longue chaîn e des en fants de notre commune. Son père, né à Samoëns ( Haute-Savoie) e n 1890, "mo nte à Paris" pour ap prendre le métier d e mécanicien. Il sc ma rie en 19 12 avec Ma rie Go ucho n d e la Fe uillade, née aussi e n 1890, mais d ans le Piémo nt, puis il est mobilisé lo rs de la d éclaration d e la Guerre de 14-18. Prisonnier, il s 'évad e tro is fois. Rep ris de ux fo is e L placé en fo rte resse, il revient en France, mais très ma rq ué par la maladie. Excellent mécanicien, il o uvre après la guerre un garage Mcrcéd es à Paris, mais il est contrai nt d 'aba ndo nner cc métier : il d o it respirer de l'air p ur pour ses poumo ns lésés. Il achète alo rs une ferme en 1926, ap pelée ensuite ferm e Albert, pour faire uniq ue ment de l'élevage ct plus particulière ment du porc, d e la chèvre CL d e la volaille. Celle ferme 3 était située cl ans le vieux vill age de Paray, e n bordure d u chemi n re lian t le ca rrefou r d e la Vieill e-Poste sur la N. 7 à W issous. Le jeune Marcel a ura reçu d e ses parents la ténacité calculée et le sang-fro id des montagnards , une confia nce sans faille dans sa destin ée cL une grande discrétion.

S

a naissance a lieu pcndam la Première Guerre mondiale le 25 novembre 1917 à Paris. Sa sœur et lui d eviennent pupilles d e la Nation en 1935 car leur père, méd aillé de la Croix d e G uerre eL d e celle d es Évad és, d écède d es suites de la Guerre d e 19 14-19 18. Seule l'inscrip tio n d e son no m s ur le mo n umen t au x Morts de no tre commu ne rappelle ses souffra nces aux au tres génération s. Comme beaucou p d'en fants de son âge, le jeune Marcel fait, jusqu'a u certificat d'études, d e solides études primaires d a ns la mairie-école d e Paray située à la Vieille Poste. Pendant celle période d e sa jeunesse, sa pa rticipa tio n a ux travaux de la ferme e t aux réparations d e mécaniq ue prend une pan impon am e d e son temps disponible


93

hors école. CcL apprentissage lui a permis de connaître paniculièremenL bien les moteu rs de vo iLU res puisque, dès l'âge de quinze ans, il démontait eL remontait seul un moteur d'auto. Ainsi on remarquera sunouL chez le jeune Marcel son acha rnement mé thodique dans la Lâche entrep rise ce qui lui permeura dans le calm e de bouscu ler les difficu ltés cL de trava iller sans relâche vers le but qu'il s'est assigné. Ayant son certificat en poche eL du fait de la condition modeste de ses parents, il décide d 'une pan de s ubvenir paniellemcnt à ses besoins personnels ct d 'autre pa rt de fman ce r ses heures d 'élève pi lote de tourisme au camp de Sain t-Cyr et ensuite à O rl y. Pour cc faire, il travai lle le jour pe ndant près de deux ans aux usines Renault, et le soir, souvent très tard, pour l'obtention elu brevet s upéri e ur et d'une bo urse d 'Étal afi n d'étud ier le pilo tage. li s uit d es cours au camp d e Saint-Cy r, o ù les respo nsables p rocèdent à son lâcher au bout de huit he ures de vo l seulem ent, et obti ent brillammen t son b revet de premier degré. li continue ses étud es d e pi lo tage et passe avec succès son deuxième degré de pilote de to uris m e à Orly, grâce aux possib ilités offenes par le centre d e l'Aviation Populaire organisé par P. Co L.

L'aurore d 'un brillant militaire Muni d e ses d ernie rs dip lômes de pilote e t ayant ré ussi le co ncou rs pour un e bo urse de pilotage acq uise parmi les 156 p laces prévues pou r la France ct les colo nies, il est affecté le 2 mai 1938 à l'école Caudron à Ambérieu, où il entreprend alo rs des é tud es d e pilo te militaire. Deux mois et demi plus tard, soit le 25 j uillet 1938, il ob ti ent brillamment son brevet de pilote avec le numéro 26341. Sa p remière nomination arrive le 16 novembre 1938 avec le grade d e caporal chef. Ap rès son inco rpo ration comme élève-pilote le 7 d écembre 1938 à l'école cl'ls Lres, il appr end alo rs la co nduite d es avions d e combat el, lo rs de s tages, il pratique de la voltige, puis il fera de l'acrobatie aérien ne dans l'escadri lle du commandant Florquin à Dijon ce qui compl étera sa forma tion de chasse ur en lui p ermeuam d 'utiliser au max imum les possibilités de manœ uvrab ili té d 'un av ion. Cette co nnaissance lui a sûrem ent donn é un ap point béné fique important dans ses com bats aé ri ens.

L

e l3 ma i, soit un an après so n entrée dans l'aviation militaire, il est no mmé sergent et possèd e déjà un e renommée d 'excell en t av iate ur. Un stage de perfection nement "chasse" au centre de C ha rtres complète sa forma tion ct son e ntraînement de so n e q ue, le 4 juillet 1939, il est affecté à la Première escadre d e chasse d 'Éta mpes.


9-f Un JUocm· .., cm p;1r comurnacc dr con . darnnauon rnon ponc . •1 . par 1.1 cour I11Jrt1alc en 1\H 1

1t· (ù~\1. f

N ° 2982 !< •

\lll.fi:Atlll>

HÉP[iBLJQUK FHANÇAlSE.

f"(•'fJ..:t U1

• L------r. 'f1o

, . . ......... ~

1

11

COUR

:

----

~

tMnR Ti k LF!

l A~n

V ~':! ~~~ J D' U .'IOwt.lr.Un:KE 1.t-nr, ILl

fORliULE ~_. lt6 .

J tlGEi\lEN'l'.èE ~ -.._. ~ '

.. ·~· .........'fr

CŒllJtM

Tribunal milit.a~n~ permanent !i .· ·. ~ ' , c:ons ti tul3 ~ rendu le juge~enL SUÏT&Dl : . ~ -· ~!>~- ,..,.. " -;.. 00 Til DO aJJIII DO~ =-.' Aâ,oOllD'IItll six x•yemb~ I::t<U;, ' .milit!rr.. peruîan~l !1 • , co;/ ·l:ué §OUTerpemenl dan!..~ ~ du Groupo;a~~ Cl:Jisse ·I/3~

contwœx. - eqUR&bl~ ds m T~S ~ -~ERIU. a .......~~"'

fils a e ·reu l ow.s &l!!l re:~:. Dé 1~ .25 Novembre I9I7 • dé~ ds la s~ns

. département

• Pa-my Vieille Poste - · 1 ";;1 taille d'un1 de S slne-e t-OJ.se, · ·

e.be•~ b ru:cs -risag~ oval,e.

. yew

::

~csnlclen

rs

Rensèlgnemeots pbysionomtqU8$ cor

Marqu~ p3rticulières :

.,

.

Numêro d'i~corporatioo a~ cor-pS > l 1 • œt -ja;sg

Le moolalll d~ frais liq~J!ès et d

soLmnte-:t-onz.e frs rlcs·

c~nt

·;


95

Du rail d e ses qualiLés d 'homm e Cl de miliLairc, à la déclaration de la Second e Guerre mondiale le 3 sepLembrc 1939, il esL muLé au Centre cl'l nsLrucLion au Co mbaL (C.l. C.) de Chanres, le 25 scpLembrc L939, ce qu i lui permet de s'invcsLir en LanL qu'insLrUCLCUr pour assurer la rormaLion des piiOLCS de chasse.

S

on esprit bauanl trouve enfin sa saLisracLion avec son arrcclalion, le 14 révricr 1940, après d e muiLiples demandes, clans une uni Lé combauame du Groupe de Chasse 1/3 qui opéraiL sur des avions DcwoiLinc 520, un superbe appareil muni d 'un canon de 20 mm eLde quaLrc miLraill euscs. Il ftL alors clans cc Groupe LouLe la campagne d e France du 12 mai au 25 juin J940 en panicipam à un e Lremaine de missions. Le 14 mai 1940, époque à laquelle les Lroupcs allemandes firent la percée de Sedan, il abaL lors de sa première mission, après sculcmem Lrcmc-cinq heures de vol à son aclir au 1/3, un Messerschmiu 109 pcnclam un combaL à un contre quatre, puis un Dornier 17 avec l'aide d'un avion Morane 406 cLenfin, le 20 mai 1940, un Heinkel 111 au-dessus de Soissons. Son premier acLc d e bravoure cL cl'acLion d'éclat lui pcrmcL de recevoi r une p remière citation à l'ordre de l'AviaLion de Chasse le 5 juill cL 1940 eL, en aoûL 1940, il en possède déjà deux. Après la signaLure d e l'armistice de juin 19-+0, le groupe clonL il rail panic CSL déLaché en Arriquc du Nord, LouL d 'abord au centre d'El-Aouina en Tunisie pui s à la base d'O ran , d'où il accomplit quelq ues missions à Mers cl-l<ébir. Ces missions lui d onncro m la possibili té de s'échapper, car ayam emenclu l'appel du général de Gaulle el voulant absolument continuer le combat avec ses camarades des F.A.F.L. 4 , il s'enruiL d 'O ran sur Dewoitine 520 avec deux de ses camarades, Alben Durand cL Marcel Lcrèvre, le 14 ocLObre 1941 pour GibraiLar, d'où il gagnera l'AngleLerre le 10 décembre 194 1. Ce clépan esL ron mal apprécié par les auLoriLés d e Vichy q ui , le 6 novembre 1941, le condamncm, ainsi que ses deux camarad es, à la peine de mon 5 par le tribunal mili taire d 'Oran consLiLUé en cour maniale suivant un jugement rendu par comumace pour Lrahison cl cléscnion à l'éLrangcr en Lemps d e guerre avec co mploL, ainsi qu'à la clégradaLion mili Lairc CL à la confi scaLion de Lous ses biens. La copie du jugemcm esLrem ise à sa mère le 5 décembre 1941 par la gendarmerie de Villeneuve-le-Roi pour êLre ensuiLc affichée sur la ponc d 'entrée de la rcrme et à la mairie. Enfin les au end us du j ugemenL précisem que, s'il csLdémonLré que Marcel Alben co mbaL dans les rorces alliées, sa ramille sera clépon ée. Les rorces allemandes rusi ll aicnLLOUL piloLC rrançais p ris clans leurs lignes elu raiLqu'ils éLaicnL considérés comme des déserteurs (loi de Vichy du 27 juillcL 1940) eL leur rami lle éLaiL alors condamnée à la d épon aLion.

A

son arrivée en Grancle-BreLagnc, il esL promu sergent chd le 19 décembre 1941 eLdéLaché au centre d e Camberl ey afm d 'apprendre l'anglais en quelques semaines. Ses qualiLés le ro m remarquer eL il est nommé aspiranL le l c mars 1942, soiL Lrois mois après so n arrivée à Londres cLjusLc avam sa muLaLion au centre dénom mé O.T.U. 6 à Monrorcl Bridge jusq u'en mai 1942 pour suivre l'emraîncmcm des piloLcs de chasse de la R.A.F. A l'issue d e cc sLage d e pcrrcclionncmcm, il est affecLé clans le groupe de la chasse "Il e-cie-France" qui était le 340c squaclron de la R.A.F. li vole sur des avions Spitfi rc V cLexécuLc 47 missions au-dessus de la France, d e la Belgique Cl d e la Hollande. l\ crrccLUC en panicu\ier 15 swccps 7 , trois co mbaLs, noLamm em au-dessus de la région du Hav re Cl enfi n il rail panie


96

de l'escorte de chasse d e la première sortie des six premiers bombardiers américains du type " BosLOn " lors d 'un bombardement le 1cr août 1942 sur Flessinges en Hollande, où deux bombardiers furent abattus par la D.C.A. allemande.

Épopée soviétique de l'Aigle Dans son obstinatio n à se batu·e contre les forces nazies, l'aspirant Marcel Alben décide en août 1942 de se porter volontaire pour le groupe de chasse n° 3 " ormandîe" en formation qui d evait opérer en U.R.S.S. Sa demande étant acceptée, il quine l'Angleterre en septembre 1942, avec ses d eux camarades d 'échappée d 'Afrique du Nord, pour un voyage d 'une très longue durée car il faut tenir compte du fait que d'une pan les forces de l'Axe ct les régimes politiques qui leur étaient favorables tenaien t to ute la façade atlantiq ue d e l'Europe, d e la Norvège à Gibraltar, ct d 'autre pan que les transferts d es mi litaires étaient réalisés principalement par convois maritimes, certaines liaisons pouvant être faites par avion. Ainsi son périple, débutant à Glasgow, le fait passer par Lagos au Nigeria puis Le Caire, et enfm il touche le sol soviétique à Ra yak le 28 novembre 1942 avec treize autres pilotes et soixante mécaniciens.

Le lieutenant Albert devant son Yak n° 6 avec son équipage : l'adjudant-chef A.P. Avcrianov (à gauche) ct, l'armurier S.M. Marnaev (à droite).

L

a glorieuse carrière de l'aspirant Marcel Al ben d ébute vraiment avec son arrivée dans la première escadrille du groupe de chasse du régiment "Normandie". Au lieu de voler sur des "Spit", com me en Angleterre, ils reçoivent d es avions soviétiques du type "Yak", un ap pareil aya nt une structu re en bois et, de ce fai t, plus léger et plus rapide que l'avion anglais, mais aussi plus fragile. Il commence son entraînement sur des Yak 1 dans un centre à cinq kilomètres d 'Ivanovo, petite ville située au nord de Moscou. Des semaines très dures car il fallait passer cinq à six heures sur piste ou en vol par une température de - 30 °C. Ainsi ces Français, habitués à un climat océanique, trou veront leur premier ennemi clans le froid que nous qualifions scientifiquement et doctoralemen t de continental, avec d'aill eurs


des millésimes excepti onnels d e 1941-194 2- J94 3. li s som saisis par ce fro id glacial, un froid d'épingles eL ceLLe épreuve climatique forgera le moral de ceLLe pre mière équipe. Le soir, les techniciens soviétiques de la chasse leur fom des conférences d 'étude sur les tactiques aériennes russes ct allemandes. li volera sur Yak 9 et enfin sur Yak 3 , un avion à hélice armé d 'un canon cL de d eux mitrailleuses qui préscmait des caractéristiques de vol remarquables pour ceLLe époque puisque sa vi tesse cl'auaque pouvait au einclrc 690 km/ h. So n unique Yak 3 portait toujo urs le numéro 6. Les Lâches au sein elu groupe sont réparti es entre les Soviétiques, chargés de la mise en cond ition opérationnell e des avions au sol, ct les aviateurs français menant la bataille aérienne. Lorsque les troupes soviétiques curent passé le neuve Nicmen, l'ense mbl e cl u grou pc ment prit le no m de "Normand ic-Niémcn" le 28 novembre 1944. Les relations cordiales sinon amicales entre Marcel Albert, qui apprend rapi dement le russe, eL les militaires soviétiques d'entretien, tels q ue, son mécanicien A. Averianov d 'un e part et son armurier S. Marn acv, seront une des composantes d e sa réussite. En effet cc personnel soviétique facilitait bien des choses q uand il fallait s'approvisionner en pièces détachées. De plus, ces soviétiques prenaient les précautions indispensables pour pouvoir vivre avec toutes les contraimcs imposées par le froid. Ainsi en hiver il n'y avait pas de glycol, pou r servir d 'antigel , dans le circuit de refroidissement des moteurs, de sorte que les mécaniciens clcvaiem vidanger les moteurs chaque soir ct revenir tôt le matin pour remplir les circuits avec de l'eau chaude cL la faire circuler pend am quelques minutes alin de réchauffer le mo teur qui, alors, d émarrait sa ns d ifficulté. Tout cc travail se déroulait sous d es températures sibériennes qui paral ysaicnL, le matin, la piste d'envol: le sol étant gelé ainsi que la neige. Il n'existait pas de chasse-neige cL par aill eurs il était inconvenable de déneiger à la pelle ct à la pioche ... Ainsi le Lerrain d'aviation était-il clamé par des centaines de Soviétiq ues, hommes cL fe mmes. Le B.A.O. , un e 01:ganisation mobile, était chargé, avec des équipes qui suiven t l'évolution d e la bataille, d'assurer l'habitat ct le ravitailleme nt des combauants au retour de mission. Au début le menu comportait le plus souvent du bortsch, pot-au-feu traditionn el accompagné de bcucravc rouge ct de petit lait, elu pain à volomé et elu thé. La vodka se distribuait aux repas améliorés quand, en particulier, le groupe recevait des invités ou fêtait un anniversaire ou une déco ration . Mais au fur et à mesure que les victoires s'accumulaient, les pil otes voyaienL arriver sur leur table, avec une certaine surprise, elu caviar, elu vin de Bordeaux ou de Bourgogne, elu cognac français... l'explication leur fut donnée quand ils déchiffrèrent sur les caisses la mention : "Réservé à la Wcrm acht". Une des rares et mémorables colères de Marcel Albert fut celle de la bataille de Vitebsk, lorsque dans leur isba appelée la "Péni che", d ans laquelle étaient disposés les quatorze lits, quelqu'un cassa un des deux disques q ui constituaient leur trésor.

P

romu au grad e de sous-lieutenant le 15 d écembre L9-+2, son tableau de chasse commence à se remplir au sein de sa nouvell e formation quand il abat, le 16 mai 1943 , son premier avion, un F.W. 189, avec le concours de son équip ier Préciosi. Hélas leur joie sera de courte durée car la Mon , clans sa terri ble mission, fauchera son ami. On peut aussi se remémorer qu'il abat un Messcrschmi u l 10 lors de la fête nationale le 14 juillet 1943. Sa nomination d e chef de la 1re cscacl rillc du


98

régiment "Normand ie" le 5 septembre 1943, est chargée de nostalgie car il peul alors constater qu'il est l'un des derniers survivants français parmi ceux arrivés en même temps que lui sur le sol soviétique. En effet seuls trois pilotes - Albert, de la Poype el Risso - finiront la guerre sur les quatorze qui avaient créé le groupe " ormandie". Il faut constater que les aviateurs français du régiment "NormandieNiémen", dom l'ensemble peul afficher près d e 250 citations, paieront un très lourd tribut dans la bataille contre l'Allemagne hitlérienne puisque, sur quatre-vingt-onze pilotes engagés, cinquante-ct-un , souvent très médaillés, seront tués ou panés disparus cL six seront gravement blessés et handicapés à vie. Le 22 septembre 1943, il prend pan à une gigantesque bataille aérienne menant en présence huit avions de son escadrill e contre une trentaine de bombardiers Junker 87 protégés par une douzaine de Fockc-Wulf 190. Neuf avions allemands som abauus, d ont un par Marcel Albert L'escadrille allemande, prise de panique, a dégagé ses bombes sur ses propres lignes afin de s'enfuir plus rapidement Ceuc mémorable victoire aérienne a été citée à l'ordre de l'Armée Rouge. Déjà, à celle date, Marcel Albert compte dix victoires officiellement reconnues à son palmarès, c'est-à-dire dûment enregistrées par la caméra de bord. En fait, les pertes réelles all emand es inOigées par Marcel Albert sont sûrement beaucoup plus lourdes car il faut compter, outre les avio ns mal visualisés, ceux qui o m subi des dommages sérieux. Treize au tres victoires officiellement reconnues viendront s'ajouter à son brillant palmarès avant la fin des hostilités, soit un total de vingt-trois avions allemands abauus. Des qualités, comme son calme déterminé et son sang-froid dans les moments difficiles, alliées à une vue extraordinaire, ont été des facteurs importants lors des combats qui ont émaillé celle brillante carrière. li faut par ailleurs aus~i mellrc en lumière son sens du co mmandement el celui de la responsabilité des hommes dont il avait la charge. li faut remarquer que les avions de cette époque possédaient une fantastique manœuvrabilité, de sone qu'il fallait utiliser individuellement toutes les figures de l'acrobatie aérienne pour être placé en tant que chasseur et non dans la position de la proie. En outre, pour placer son escadrille dans ceue configuration , la Lactique de groupe avait une très grande importance. Lors d'un combat au-dessus de Gorki au sud-ouest de Smolensk, le 12 ocLObre 1943, Marcel Albert abat un F.W. 190 et apprend par le général Zakarof qu'il vient d 'éliminer un as de la chasse allemande, de la fameuse escadrille Molders, qui possédait à son actif plus de 200 victoires; fragiles triomphes éphémères ! Comme suite à cel exploit, il apprit que son Yak 3 "no 6" était mis à prix par tous les pilotes allemands.

Q

'

·~

. r,

0

ue de grandes batailles livrées par l'Armée soviétique ont été soutenues par les pilotes du régiment " ormandie" ! Mais aussi que de disparus autour des trois qui resteront jusqu'au bout! En effel la bataille d 'Orel, qui dura du 13 au 17 juillet 1943, se serail terminée dans la j oie si six des quatorze n'avaient payé ceuc première grande victoire d e leur vic. Les grandes batailles ont vu évoluer le Yak n° 6 de Marcel Albert dont il serail peut-être fastidieux de raconter toutes les victoires 8 . Il mena sur le from russe 192 missions et livra 130 combats sans endommager son propre appareil. Fin 1943, il fut promu lieutenant puis, le 23 décembre 1944, nommé capitaine; il abauil officiellement son vingt-troisième cl dernier avion allemand, un M. E. 109 G, le 26 ocLObre 1944. Le capitaine Albert ne s'est pas comemé d 'accomplir des


99

prouesses individuelles, mais en tant que commandant de la pren1ière escadrille, qui compte 108 victoires au total, il sut conduire ses camarades au combat. Tous ses h éroïq ues exploits ont été salués LanL par dix-neuf citations, dont seize à l'ordre de l'Armée, que par les plus hautes décorations françaises eL soviétiques remises d'ailleu rs par les plus hau ts personnages de ces deux pays. Parmi celles-ci : -

commandeur de la Légion d'honneur, compagnon de la Libéralion, croix de Guerre avec 16 palmes eL3 éLoiles, héros de l'Union SoviéLique, médaille de l'Ordre de Lénine, médaille d'Or des Héros de l'U nion soviéLique, - deux Drapeaux rouges, - ordre de la Guerre pour la Patrie.

Le maréchal d'aviation Novikov remet au lieutenant Alben la médc1illc de l'ordre de Lénine cL, la médaille d'Or des Héros de l'Union Soviétique.

Le 10 décembre 194-+, à Moscou, le général de Gaulle remet la Croix de Compagnon de la LibéraLion au lieutenan t Alben .

e décret du Gouvernement Provisoire de la République Française daté elu 2ï juin 1945, signé elu général de Gaulle, ponant promotion clans l'ordre de la Légion d'honneur au grade de con1rnandeur du capitaine Marcel Alben mérite d'être mentionné car sa citation, reproduite ci-dessous, résume Lou re sa brillante ' epopee. "Parti en Russie dès la formation du Régiment ' Normandie' a participé avec cette unité aux Campagnes victorieuses de l'Armée Rouge depuis 194 2. Pilote de chasse hors pair eL ren1arquable en traîneur d'hommes. A obtenu 23 victoires officielles, sc classan L ainsi 'Prem i.er As ' de l'Avialio n Française.

L


10()

Promouon au grade de Commandeur dr la Legron d'honneur du caprrarne Alberr.

D

E - C

R

T

B

.....

-:.!.::_:-:-:-:~

PORTANT

Le

Goumn~ent

Sur 1e

r~p-port

FR0!10TI:1 DANS LA. LEGI ON 1l•

~4'::-::'

Provtso du lllini a

VU:1'0rdonn~~e

tzÜ de

l:iOIDŒU?.

:::ublique Pranç a'"

1 'Ai.r,

porta~t

C~Ni.té

du 3 Ju{n. t94;, institution du de .la Libé,-a~ n btionale, .. eneet11ble les Ordonnf\DO!"È des ; Jui.n e~ 4 Septerrb e ~944, .

F:ranç~.-1.~

~

l'Ordonn~nce

du

.

~

7 : J~nrler 194~,

l'oco~st01 a~ · l~

rel~~i.ve ~ux déco~tions

guerre,

de la

Légio~ : - -.....f. . (

. ..

~-

Capi.~ai.ne -Régiment de ~na3se "~o:nnandie Ni.ernen"

" Pnrti.. en Russie Jartioi.pé avec cet~a e. l_iouge de-pui.s 1942 •..

' foroation du Régiment

"BO~tANDI E"

é ' aux Campasnee vi.c to~ieuses de l'ar-. ~

?ilote de chRsee de pai.r et remarquable entr~i.n~ur .d'hommes. A obtenu 23 _ .,.,,..~.,~·"s o.ffi.cielles, se clASSEl nt oi.nsi. ~ramier A~ " de l' ~n ç atse.

\ '\

" it pui.ssamrnent con tri.- -. ail~s dons un 'ctel

e do

Com~ndeur

bution de lR

de 1?

Cro~~

Légi.o~ d'Son- • 1e r;uerre

PARIS, le 27 Juin I 945 sigr.~

Le capuarne Albert rn 19-f5

: de GAULL3


101

Nommé · Héros de l'Union Soviétique' a puissamment contribué à maintenir intact le prestige de nos ailes dans un ciel étranger." Sa mère, décédée en 1959, sut que son fils était vivant ct un héros, le 9 octobre 19-H, par une lettre du général de d ivision aérienne M. Valin, donc bien après la libération de Paris ct de Paray-Vieill e-Poste. D'une grande modestie, ceL homme, q ui a écrit une page glorieuse de notre histoire, sc révèle peu conn u cla ns so n propre pays. Mais il a s u cl éfcnclrc avec âpreté ct to ute sa conviction l'hon neur de la France en sc ballant comrc le nazisme dans l'espace aérien de la Russie ct gagner, de cc fait, l'estime ct la reconnaissance de cc grand pars.

L'As français dans la paL-x De retour dans sa patrie le 20 juin 19-+5 , il \int déposer au procès de urcmbcrg pour rap peler la mo n d'un pilo te originaire de la région de Dieppe, fusil lé par les Allema nds, dont un e pan ic de la fa mill e fut déportée. Après un très grave acciclem surven u lors d'essais au C.E.V. d 'O range, il demand a d'être affecté pour quelque Lemps à un travail de bureau. Ainsi pour sa connaissance des militaires soviétiques, il fut d ésigné comme attaché militaire adjoint auprès de l'Ambassade de France en Tchécoslovaquie ct promu commandant. CcL homme, qui a côtoyé tant de dangers pendant de longs jours, a éprouvé alors le besoin profond de vivre clans un calme serein. Dans cc but, il démissionne de l'Armée de l'Air le 1 cr septembre 19-+8 cLintègre le corps des officiers de réserve. Pendant celle période d'après-guerre, il fait la co nnaissance à Prague de sa future femme, une Américaine de pure souche. Il sc rend alors aux États-Unis pour travailler dans le civil, où il fait aussi une remarquable carrière. Marcel Albert vit actucllemcm retiré dans une charmante propriété, q uelque pan en Floride, mais il mai nticm le gazon cntouram sa maison toujours très coun ... pour éviter d e faire une mauvaise rencon tre avec un alligator. Les honneurs, peu convoités par ccL homme discret, lui ont été rendus par les gouvernements soviétique eLfran çais surtout lors du cinquantenaire de 1 ormandicNiémcn en 1992. ~lalgré la chaleur des fêtes organisées tant à Smolensk et Ivanovo qu'à Reims, base actuelle de cc brillam régimem, le souvenir meurtri de ses camarades, avec une pensée pour ses malheureux adversaires Lous disparus dans la Oeur de l'âge, provoqua en lui une profonde tristesse que masquait mal son souri re. A chacun de ses voyages en France il ne manque jamais de venir à Paray-Vieill e-Poste pour revoir sa fa mill e, mais peut-être aussi pour scmir remon ter dans sa mémoire des souvenirs très lointains de sa jeunesse ...

NOTES ----------------------------------------------------------1. Les premiers dcportés arrivèrent à Alger en mars 19-H. 2. Étant père de deux jeunes enfants. 3. Elle fu t cxpropnéc au cours de l"cxtcnsion de !"Aéroport d'Orly emre 195-+ cL 1957 -+. Forces Aeriennes de la France Libre. 5. Conformément à la loi du gouvernement de Vichy du 27 juillet 19-+0. 6. Officier Training Unit (Unité d"Emraincmcm pour Officiers). 7. Terme de la chasse aérienne de la Deuxième Guerre mondiale consistan t à exécuter des balayages à basse altitud e en mitraillage avant le passage des bombardiers. 8. Vitebsk. Orel. Smolensk. Orcha, Bérésina, le Nié men, la Prusse oricmalc, Kœnigsberg. Vi lno, Kaunas...


/

LES E COLES depuis 1889

Le début des écoles Il élail une fois, en Ile-de-France, un pclil \;liage de quelques maisons plus ou moins ralislOlécs au pied des ruines d 'une église abandonnée depuis plusieurs décennies. Là, quelques familles vivaiem : au moins -1-9 habilams en 1889 ! L'endroil exacl? Un fond de cane aclUcl nous pcrmel de le siluer en face de la jelée nord de l'aérogare ouesl. Il aurail dü y avoir une école 1, mais, la comm une élamlrop pauvre, les cnfams d e Paray fréqucmaiem les écoles de Wisso us, Morangis ou Rungis, quand ils le pouvaicm f111ancièremcm. juslemcm, une dale csl à relenir pour Paray : l-1- février 1889 : cc jour-là, le conseil municipal propose la créalion d·une mairie-école. Le projel esl adoplé à l'unanimilé. t-.1ais déjà, le son du village élam arrêlé 2, celle école sera sillléc dans le quanicr de la Vieille Posle, près de la ferme Verger. Il faUl préciser que ces fermes, à celle époque, rcprésem cm un pôle de progrès agricole cl que la R. '· 7, qui passe dcvam, conslilue la seule possibililé de commun icmion avec le resLe d u pays si l'on ne vc ul pas dépendre des aulrcs communes. En ocLObre 1890, la pelile école accueille ses premiers élèves. Il éLaillcmps! Le lo lissemem de la commune débulc en 1921 cl fail croilrc le nombre d·habilams à une allure venigincusc :de 80 habilams en 192 1, on passe à plus de 1 000 en 192-1-. La première école du \'illage, appelée Coiqo en 1919, du nom d 'un ancien colonel de la Guerre 191-1--1918, deviem rapidemem Lrop pclile Cl il faul déjà prévoir d 'aUlres classes 3. La course débUlc emre le nombre de classes cl celui des élèves. La mu n icipalilé prévoil donc la cons lruclion d 'un groupe scolaire moderne d e s ix classes, pour mo ilié de fi ll es, dans le quanier de la Prévoyamc, en rclrail de 300 mèlrcs environ de la R. . 7 dom le lrafic esl déjà en conslamc augmcmalion. Le groupe componera en oulre une classe cnfaminc (appelée aujourd'hui malerncllc), el loules les inslallalions (salles,


103

La mairie-école de Paray-Vieille-Poste, la première classe de notre commune était installée dans le bâtiment de la mairie.


10-+

préaux, etc.), q ue doit posséder un groupe moderne. En aucndam la réalisation de cc projet, des solutions d 'atLcmc som mises en place.

E

n effet, la commun e dispose d'une maison située d e l'autre côté de la R.N. ï , en face de la mairie-ecole. Des travaux sommaires d'aménagement ont été rapidement menés ct déjà, à la rentrée 192-+-1925, une classe est prête. -La classe, etait située dans une ancienne fcnneue, en bordure de la R. t. 7, juste en face de la mairie. Le local se trouvait un peu en contrebas de la piste cyclable qui longeait la route et était séparé de cene piste par un fossé où s'écoulatcnt les eaux de pluie. St encore c'était une classe ! ~lats non t Elle etait constituée de deux panics : l'une correspondant à l'ancienne cuisine de la ferme ct carrelée de vieux pavés rouges, poreux, disjoints ct usés ct l'autre, planchéiée, était probablement une ancienne chambre. Lors des travaux d'aménagement, on avait tout simplement abauu la cloison qui séparait ces deux pièces sans essayer de niveler le sol entre les deux panics, si bien que les tables d'écoliers placées à cheval sur cCLLc "fromière" pouvaient servir de balançoires, si on ne prenait pas soin de meure des cales aux bons end roits. Ainsi chaque matin, après que le menage de la classe eut été fait, il fallait caler les tables afin d'é,·itcr le mal de mer aux élèves ! Voilà un détail qui rappellera des souvenirs à ccrtams. Au mihcu de la classe trônait un gros poêle de fonte qui avait été allumé le matin mais que j'oubliais régulièrement de charger. soit parce qu'il n'y avait plus de charbon. soit parce que tous mes garnements ne me laissaient pas le loisir de mc consacrer à ces détails matériels. Enfin, pour achc,·er le tableau, les murs suimaicnt l'humidité ct, très souvent, la craie refusait d'écrire sur la surface gluante du tableau noir. Hcureuscmcm qu'il y avait les ardoises ct les syllabaires el qu'autrefois j'avais été formée à des techniques plutôt vieillottes s. Il )' avait les récréations 0 des enfants ct la mienne à midi ! Quand mes élèves étaient habillés, nous traversions la R.N. 7 sous la haute protection elu garde champêtre qui arrêtait la circulation. Les enfants s'égaillaient alors dans le village. Ce n'etait pas tellement ce que j'm·ais rêvé, mais j'avais vingt ans ct un bon moral !De celle période d e sa vic, Jean Morinaud sc souvient : -oàns les années L928. nous habitions à hTr-sur-Scinc et comme nous étions, ma sœur mon frère ct moi, souvent malades par la pollution de l'air due aux usines, le docteur a vivement conseillé à mes parents d'habiter à Parar où l'air était réputé pour être sain ct vif. Les routes étant inexistantes ct nous marchions dans des chemins à ornières pour aller à l'école qui était sur la R. 1. 7 pour panic dans la mairie ct en face dans une salle aménagée. Les "grands" emmenaient les plus petits à J'ecole ct comme la caminc n'existait pas, nous faisions cc chemin, par temps sec ou pluvieux, quatre fois par jour."

C

omme SOU\'Cnt, le provisoire va durer un certain temps ... de fait de 192-+ à 192ï, date à laq uelle sont terminés deux bâtiments en matériaux légers construits sur un terrain voisin de la mairie. Ils prennent alors le relais de la classe annexe située de J'autre côté de la R. . ï qui est abandonnée provisoirement. En effet, du fait d e J'accroissement démographique d e la commune, cette fcrmelle reprendra du service de 1929 à 1932. Pcndam celle même période une autre école ouvre ses pan es au Contin car cc quartier, le plus peupl é, co ncentre une grande panic de la nouvelle population ï . Cc bâtiment en bois sera utilisé de 1925 à L929 par l'école primaire, puis par une classe cnfamine. Enrm s'ouvrent les deux nouveaux gro upes scolaires bâtis en dur, Jules Ferry en 1929 pour le Comin et Paul Ben 8 en 1932 pour la Vieille Poste.


105

L'école Notrc·Damc de Nazareth, la seule - cl modeste - expérience d'enseignement pril·é dans noire commune.

L'école privée

E

n 1932, l'association de l'Enseignement libre de Seine-ct-Oise prend conscience égalemcnL de l'expansion extraordinaire de notre commune et achète à Paray, rue elu Potager, dans le lotissement du Contin , un Lerrain de 2214 m 2 destiné à la construction d'une école, clone située tout près de l'église. Le présiclcm de l'association fait pan de cette acquisition a u préfet de la Sein e-et-Oise dès cette année. Ci nq ans plus tard, d o nc e n 1937, le maire est avise que va s'ouvrir, ap rès expiration du délai légal, une école élémen taire privée de filles cL une classe en famine. En ocLObrc 1937, l'école ouvre ses panes sous l'appellation Notrc-Dan•c de Nazareth , mais assez rapidement ell e rencontre d'énormes difficultés financières. En s'appuyant sur le décret elu 7 janvier 1942, ceuc école obticnL un avis favorable de l'inspecteur d 'académie de Ve rsailles pour recevoir la subvcmio n accordée aux écoles privées par le go uve rn ement de Vichy. "L'école componaittrois classes tenues par trois institutrices ct leur directrice avec trois niveaux répanis comme suit : CP/ CE1/ CE2 puis CM 1/ CM2 eL enfin 6c; sc. Les bâtiments s'ouvraient sur une cour de cailloux au milieu de laquelle trônait un énorme marronnier qui donnait de l'ombre. L'école avait une demi-pension et une étude surveillée. Un jour de septembre 194 7, le premier vicaire vint à la maison ct annonça à mes parents la fermeture de l'école." Effcctivcmcml'écolc ferma en 1947 ct, en 1952, l'association n'ayant pas obtenu les moyens fin anci ers, ne p ut la ro uvrir CL elut sc réso udre à vendre les locaux . L'école Notre-Dame de Nazareth aura été la seule école privée de Paray.

Le groupe scolaire jules Ferry

D

ès l'établissement des projets préliminaires, en 1927, cc gro upe scolaire placé dans l'encan elu Contin cncoun immédiatement de vives critiques car les études font apparaître ... six classes! ... Achevé en 1929, ce bâtiment sc révèle très vite in suffi sanL! Deux écoles primaires coex istent, qui séparent la cour des garçons de celle des fi Il es. Le groupe doit donc être complété par des solutions provisoires. Ainsi un bâtimenL en bois, installé clans le préau de l'école de fill es, accueille une classe enfantin e, ca r au cun local n'a été prévu clans le p rojet initial. Une au tre om ission


6

PARA Y ( S - e t.o .) - le Gr oupe ScotaJre

la prcm1ère 1magc du groupe Jules Ferry. en 1930. les bâtiments de la façade donnanr sur la place des Fêtes n'ont pas encore d'étage.

Une he/Ir dassc de Jules FerT) dans les années 30. \lars que de souc1s avec trenre-nruf enfants 1

le groupe Jules Ferry en 193-!. la construcuon

d'un passage entre les deux hâumenrs de la façade rt d'un bâumcnt a l"rnrr,·c som lrs dcm1crcs nou\·rautrs.


lOï

est réparée par l'adjonction d'un e caminc. En fln, un mur de clôture ferme le terrain à l'est sur 180 mètres. Et l'ex pansion cominue 1 En 1930, deux classes provisoires fonctionnem dans l'ancien préau de l'école. La course s'accélère eL, en 193 1, le groupe reçoit 330 élèves, soit 250 cnfams de plus en quatre ans. Les décisions sc bousculem cL le conseil municipal , débordé par les événcmcms, ne réglera l'acquisition elu Lerrain qu'en 1936 alors qu'il l'utilise en fait depuis 1931. La mun icipalité meL en chamicr un projet cl 'agrandisscmem de l'ensemble elu groupe car il faut touL modi fi er : l'électricité, le chauffage, ... etc. En raison de l'urgence eL bien que la com mune n'aiL pas reçu la subvcmion exceptionnell e demandée ct promise, le maire réclame l'autorisation de commencer les travaux aux risques cL périls de la commune au cours de l'année 1932. Finalemem, ceux-ci ne débutent qu'au cours du d eux ième semestre de l 933. A l'achèvement des travaux, en mars 1934, le montant total d es emprunts aucinL la so mme - énorm e pour notre commune d e l 950 000 F. Depuis 1933, un "cours supérieur" l'onctionnc clans le groupe, mais il est subvemionn é par la Caisse des Écoles. Cc cours n'étampas reconn u administrativement, les élèves qui le suivcm ne pcuvem pas sc préscmcr au certificat complémemairc. La demande de reconn aissance, déposée en juillet 1935, est acceptée pour la rcmréc. Ce cours supérieur cleviem cours complémemaire cL sc voit doté de trois ateliers : bois, fer, couLure eL coupe.

E

n 1936, année qui verra bien des nouveautés ll, le conseil municipal crée un patronage municipal clans le but de soustraire les cnfams aux dangers de la rue eL de leur pcrmcme d e sc livrer aux ébats eL jeux nécessaires de l'enfance. En outre, il décide la construction de "bains douches" 10 qui seraicm ouvcns le samed i après-midi après la classe pour les cnfams des écoles cLle din1anchc matin pour la population. A l'époque, c'est un réel progrès! Ces installations scro m aménagées clans le so us-so l elu bâtimcm de la cantine s itué au centre de l'éco le. Toujours dans le même esprit, des lavoirs collecti fs en cimcm som installés au sous-sol en face des douches, à l'emplace ment de la cuisine scolaire actuelle. 'Jai utilisé ces installations dans mon enfance car aucun des appartcmcms de fonction où logeait le corps cnscignam n'm·ait été pourvu par l'architecte d'une salle de douche, luxe excessif à l'époque cL qui n'existait que clans les film s américains ou clans certains pavillons. Donc, le samedi en fin d'après-midi, maman m'envoyait, muni de savon, scrvicue et gant de LOilene. prendre ma douche. L'atmosphère était moite, la vapeur d'cau noyait les formes ct certains profitaient de celle occasion pour être un peu plus bruyants que d'habitude. A celle époque le jeudi, jour de congé, ma mère rcncomrait d'autres collègues au lavoir. Placée sur un poêle bas en fonte, une énorme lessiveuse, fermée par un couvercle, laissait s'échapper des vol utes de \·apcur. Le combustible était parfois complété, pendant les grandes vacances, par les vieux cahiers qui terminaient là leur existence."

A

la rcmréc de 1940, les élèves de l'école Paul Ben, bâtimcm réquisitionné par les autori tés allemandes, viennent s'ajouter à ceux du groupe j ules Ferry. Certains enscignams, exilés eux aussi, om la chance d'être installés clans des logements fonui LcmcnL libres de jules Ferry. Mais, un mois après la rentrée, la situation, d éjà difficile, sc co mplique car les autori tés all emandes réquisitionnent l'école d es filles de jules Ferry.


108

.. Cc JOUr de l'annonce de la réquisition était un jeudi ct les locaux devait être libres le lendemain. Comme il ne fallait pas plaisanter sur les dates ct la discipline, tout le monde a donc participé à cene libération des locaux : du directeur au personnel municipal en passant par tous les enseignants. Durant toute la journée les tables, les armoires, les bancs, les fournitures s'entassèrent clans le préau des garçons. Heureusement, ce jour-là, il faisait beau temps l" O n avait attribué à chaque enseignant délocalisé une parcelle de préau délimitée par des bancs servant d'ordinaire dans les deux cours. Ces même bancs servaient aussi de vestiaires où l'on entassait les vêtements, évidemment dans le plus grand désordre. Ainsi, pendant les récréations, l'entrée du préau occupé était interdite aux veinards qui m·aicnt une classe en dur. Une classe avait été même pré,·uc sur la grande estrade, destinée aux représentatio ns, les jours de fête. Quel "capharnaüm"! En effet, dans un tohu-bohu indescriptible, chaque enseignant inculquait son savoir à ses élèves ... ces dern iers pouvaient donc profiter de toutes les leçons à la fois !. .. En réalité, il étai t impossible à quiconque de fixer son aucntion. Cc genre d e foire à la connaissance du ra un an ! Le plus dur fut évidemment l'hiver : la chaleu r humai ne ne pouvait pas remplacer celle des radiateurs, mais aurait pu la compléter si ces derniers avaient un tant soit peu fonction né. "Quand j"a\'als trop froid aux ptcds, une collègue mc prêtait ses sabots en vanncnc doublés de fourrure ct prenait en echange mes chaussures. Pendant un quart d'heure mes pieds reprenaient vic, pUis le fr01d rc\'enait lorsque JC récupérais mes souliers. Certains élt,·cs nous imitaient ct ce chassé-croise nous distrayait."' L'inspection d'académie imposait comme clans toute la France, libre ou non, le ponrait du chef de l'État dans chaque classe et des conditions de tenue ct de mode de vic à l'école 11 . Dan s le même temps, l'État français prend so in des écoliers en procédant à la distribution, pendant la récréation, de "biscuits caséinés" ct de "pastill es roses vitami nées·· acidulées et ayant un certain goût d'acétone. 'ayant pas de '·bouillie bordelaise·· 12 contre le mildiou, les producteurs de pommes de terre coupaient les tiges dès l'apparition de ccuc maladie. La macération du tabac, produit rare et vendu sur ticket pour les fumeurs, ou d'orties, introuvables à Paray, permeuait de produire un liquide ayant une certaine efficacité contre les doryphores. 'ayant ni 1\ m ni l'autre, on organisa des "campagnes de ramassage de hannetons ct de doryphores·· avec remise de biscuits caséinés en récompense. "Un matin, un certain jojo déposa au milieu d'un cercle d'élèves ahuris une lessiveuse remplie de hannetons grouillants. Il avait bien mérité une récompense ct partit à mid i gratifié d'une demi-boîte de biscuits." La chasse aux doryphores fut souvent plus caLastrophiquc. « Un JOUr à dix heures du mat m. les enfants en rangs serrés cn\'ahtrent les champs de pommes de terre de la ferme ~larats. Chacun s'efforçait de recueillir un maximum de besuolcs. ~lais le remède s·a\'éra pire que le mal car le champ fut piétiné ct la récolte anéantie !"

L

ors de la rentrée scolai re de 19-H , confo rmément à la loi du gouvernement de Vichy du l3 aoüt 19-+0, les enseignants sont ob ligés d e fa ire une déclaration "sous la foi du serment", afin clïclcmificr les membres de toutes les associations imerd ites. La cohabitation avec l'armée allemande clans l'enccime du groupe j ules Ferry prenait parfois des allures surréalistes.


109

"Un jour, au petit matin, on procéda à l'abauagc clandestin d'une vache dans la cour afin sûrement d'améliorer "l'ordinaire". C'est aussi le "cuistot" de l'armée allemande venant, avec sa grande marmite, distribuer la soupe aux soldats allemands du groupe jules Fer!)', côté filles, puis faire bénéficier de cene manne un certain nombre de pauvres gens de Paray qui attendaient avec un vague espoir." Mais le "from élastique" 13 ayant une ncue tendance à Oéchir, les "troupes fraîches" occupant l'école de filles du groupe jules Ferry firent leurs paquetages ct partirent pour le from de l'Est. Elles furent remp lacées par une uni té de S.S. L'atmosphère changea aussitôt à l'i ntérieur de l'école. La Gestapo arrêta le précédent directeur qui décédera emporté par le cancer une semaine après que sa femme, épouvantée, sc soit jetée clans la Seine. To ut le m o nde soupçonne tout le nwncle, soit de résistance soit de collaboration. On peut même citer le cas d 'une insti tutrice qui cacha un déserteur allemand dans sa cave, à la grande inquiétude d e sa voisine de palier. Dans l'école, les S.S. "ne font pas dans la dentelle". Ainsi, un jour, ils ont essayé leurs armes à l'intérieur du gro upe, de son e que les vitres des classes ont volé en éclats. Petits e t grands se sont cachés sous les tables et les bureaux. Il n'y eut aucun blessé mais les autorités académiques ont alors décid é que les élèves iraient, chaque après-n1idi, sc promener en groupe à la campagne, c'est-à-dire clans les champs voisins, afin de minimiser les risques.

A

la rentrée 1943, il ne reste que deux classes clans le préau, une su r la scène et l'autre à l'extrémité opposée. Les autres classes ont été regroupées par deux dans les salles existantes. Après les deux bombardements du mois de mai, l'Inspection d 'Académ ie décide d' une pa n de fermer le groupe j ules Ferry, trop exposé, et d 'autre pan d'organiser la classe à mi-tem ps à Morangis. Les cours pour les deux villes sont assurés en alternance avec les collègues de l'école, qu i prendra plus tard le nom d e son d irecteur d 'alors, Louis Mo reau, arrêté par la Gestapo pour ses activités d ans la Résistance et décédé dan s un camp de concentration. En ce moi s d e juin 1944, les événements s'accélèrcm : les écoles sont fermées pour cause de vacances avancées, les institutrices sont alors employées dans les services de la mairie. Et puis l'espoir renaît : les alliés d ébarquent en Normandie ct à Paray tout s'arrête. Le 24 ao ût, à 16 heures, Paray est libéré. A la rentrée, le gro upe jules Ferry reprend petit à petit son fonctionnement normal. Enfin, la fin des combats est an no ncée ct, le 8 mai 1945 à 15 he ures, le signal de l'armistice est d onné. "Pendant que les sirènes ct les cloches annonçaient la bonne nouvelle, les instillltrices ont fait aligner les enfants clans la cour puis tout le monde s'est rendu, en bon ordre, au cimetière, tout là-bas, sur la route de Wissous, situé à l'emplacement de l'aCLucllc aérogare ouest, pour chanter ensemble le "Chant des Partisans" en vib rant hommage à toutes les victimes de la guerre."

A

près la guerre, une classe enfantine est ouverte au rez-de-chaussée de l'école côté filles. Dans la cour, un bac à sable réservé aux bambins permcuait leurs

ébats. A la !ln de la construction d 'une vraie école mate rn elle Victor Hugo en 1959, les classes enfantines panent ct libèrent des locaux aussitôt utilisés par des nouvelles classes primaires. Il faut dire que le gro upe jules Ferry connaît une nouvelle Oambée d e sa population e nfantine avec le "babyboum" de l'après-guerre ct l'expropri ation par A.D.P.




11 2

D

a ns les a nnées 50, le cou rs co mplémemaire deviem mi x te, afi n d 'essayer un e m e illeure rép artitio n de la popula ti o n en famin e, m a is en 1955 cette popu latio n scolaire s'accroît co ns idérablement de sone que la municipalité co ns truit une a nnexe com po rtan t deux classes, située à l'emplacem ent actuel d e la salle j ean Monnet. Pour la réalisation de ce bâtim ent, o n ava it utilisé un e techn ique nouvelle : sa charpente était entièrement en aluminium. Ce bâtim ent ab rita it un e classe d e CM2 d irigée par M. Lazare et un e de fin d 'études par M. Noë, qui s ignalait sa p r ésence d e sa g rosse vo ix calme.

L

or s de la co ns t ruction de la m airie, d es ateliers municipau x o nt été bâtis derri ère la sa lle Colbert actue lle qui, à l'époque, était le garage des pompiers. D evant la pénurie de classes, ces bâtime nts annexes reç urent tro is classes d e fi ll es en 1956. Sous la pression d ém ographique, les salles s ituées d errière la poste et utilisées actuell em e nt par les co u rs municipaux abri tère nt un e puis d e ux et en fin trois cl asses. U n so u ven ir de cette pér iod e perm et de se re ndre comp te des difficultés :

"... ma classe occupait une sone de vaste hall qui aurai t dû servi r d'entrée aux deux autres sal les. Dans la précipitation de la rentrée, le tableau noir n'avait pas encore été fi xé au mur ... "

La sec ti on speciale commerciale, une belle reu ssite co nduite par d'excellents professeurs.

Dans ces a nn ées, le passage en 6e ne constitue pas un e s uite a u tomatique clan s le déroulement des étud es d 'un jeune. ll fallait passer "le concours d'en trée en 6c", que se ulem em une d izaine d'élèves présem aient chaque a nnée; les autres cominuaiem vers le "certificat d 'étud es", clan s la classe dite de fi n d'étud es, puis éve ntuellem e nt le b revet élé m em aire. La cl asse d e 6c mi x te es t in stallée cl ans une pa rtie du préa u de l'ancienn e éco le d es fi lles et sé parée par une cloiso n mobile de la classe de C.P . des garço n s. La no uvea uté avec la mix ité avait détermin é des regr o upe ments : fi lles sur les ba ncs de droite et garçons sur ceu x de gauche. Au premi er étage, des "grand s" form ent un e "section spéciale co mmerciale" organisée par la directrice d e l'école des fill es m adam e Chenain, avec l'aide d e la mun icip alité qui a fo urni les m achines à écrire.


ll3

L'école primaire élémcmairc mixte Jules Ferry sc replie cmiè rcmcn t el u cote garçons avec le clévcloppe me m de l'cn scigncmem seco nda ire clans le groupe. Jusqu'à l'année scolaire 1965- 19 66, les fêtes d e di stribution d es prix po nctuero nt chaque fin d 'ann ée scolaire.

Les classes de ne1ge

A

près de ux classes de neige résiclam clans l'hôtel d es Gorges el u Cé à Mom-Saxo nncx, le cemre d es "Mélèzes" reçut les premi ères classes d e neige d ès le mois de mars d e l'ann ée 19 68. Les enfa nts volomaires, fo rma m quatre classes, partirent ainsi quatre semain es res p irer l'air pur d e la Ha ute-Savoie.

"Le soir du départ, plusieurs cars stationnés le long de la mairie aucndaicnt l'arrivée des enfants très excités à l'idée de faire ce voyage, alors que nous, les parents, étions déjà anxieux malgré certains airs dégagés. Un conseiller municipal R. Coqueray, accompagnait les enfan ts pendant le voyage, cc qu'il fit 11 7 fois, ct rassurait les parents. Avant la montée sur Mont-Saxonnex, les cars s'arrêtaient pour mettre les chaînes. Puis le lendemain matin, chaque parent allait à la mairie lire ces simples mots écrits sur une page collée sur la porte : "Les enfants sont bien arrivés". Quelle joie au retour de revoir les enfants, les joues rouges, pleins de vie ct exhi ban t leur nouvelle étoile de ski." Les enseig nants avaient d es réactio ns euphoriq ues :

"C'était l'aventure ! Le séjour de quatre semaines fut une expérience inoubliable, dans un cadre magnifique, une construction et un accueil quatre étoiles ! Les enfants, détendus, étaient plus réceptifs en classe."

Le groupe jules Ferry en 199ï. Horm1s ln dcstruc· lion du passage entre les deux bâtiments. la façade est ln mëmc. mais... la chaussee a changé de couleur...


Il+

Le collège Pierre de Ronsard

L

1

Le collège Pierre de Ronsard, construit en arc de cercle.

1

e groupe scolaire jul es Ferry comportait en dehors des classes primaires, le cours co mp lémentaire qui se transforma en collège d'enseignement général (C.E.G.) alors que la "section spéciale commerciale" disparut en l970.les bâtiments de cc C.E.G., saturé d'élèves, subirent la d ernière transformation p ossible du gro upe Jules Ferry le lo ng de la pa nie nord-est qui, depuis des années, p rocurait le seul espace ab rité de la cour par mauvais temps. La mun ici palité procéda d 'une pan à la destruction de l'ancienne sal le semi-circulaire, la ro tond e, qui terminai t l'aile d e l'école des garçons et abritait les cours de sciences ou de dessin et d 'autre pan à la construction d' un magnifique bâtiment sur quatre étages aux couleurs agréables ct indépendant de l'école jules Ferry. Le nouveau bâtiment en arc de cercle, qui ouvri t ses portes e n 1978, devint un collège d'enseignement secondaire (C.E.S.) et prit le nom de Pierre de Ronsard. Sa notoriété p rovoqua vite sa saturation et les élèves furent alors d irigés vers le C.E.S. de juvisy car aucun agrandissement n 'était p lus e nvisageable, "l'insecte géant" des écoles de Paray ayant produit la dernière phase d e ses métamorphoses. L'école J ules Ferry et le collège Pierre de Ro nsard de meure nt, aujo urd'h ui, des centres d'enseignement importants au cœur de notre cité.


ll5

Le groupe scolaire Paul Bert

E

n juillet 1932, le groupe scolaire mixte situé à la Prévoyante est terminé ct son inauguration a lieu en même Lem ps que la d istrib ution des p rix. On compte parmi les no tabilités : les mai res des com munes voisi nes, l'inspecteur primaire, l'inspecteur d'acad émi e de Ve rsailles, des co nseillers d'a rrondissement, et monsieur le sous-préfet. ·

'·Pour la circonstance, élèves et maîtres avaient travaillé à la confection de Oeurs el de guirlandes en papier. dont nous avions décoré le préau tout neuf. En plus de ces ornements naïfs, des drapeaux, des plantes venes mises à la disposition de la municipalité par un horticulteur local, monsieur Morin, donnaient un air plus solennel à ce bâti ment, peut-être déjà un peu sévère. Comme dans tou te "distribution de prix" digne de cc nom, il avait bien fallu écouter la lecture elu palmarès fon heureusement précédée, entrecoupée et suivie par des chants enfantins. Tous nos écoliers avaient reçu un prix plus ou moins volumineux, mais enrm chacun sc sentait récompensé et tous s·agitaient, s'énervaient, désireux de montrer les récompenses à leurs parents ct enfin de jouer entre eux. Malheureusement, il nous fallait les tenir en respect pendant que les "officiels" se succédaient sur l'estrade pour les traditionnels discours ... Enfin ! C'était terminé ! Telle une volée de moineaux, ils partirent vers leurs parents puis s'égaillèrent dans la cour en jouant. . Pendant que nous bavardions par petits groupes, des volontaires débarrassaient le préau des bancs sur lesquels les enfants avaient assisté à la cérémonie. Vite ils i t~sta llaien t des tréteaux el des planches recouvertes de nappes blanches qui allaient servir de tables. En effel, nous étions conviés à un banquet offert par nos édiles à toutes les personnalités Cl au corps enseignant." Le groupe scolaire ouvre ses pones le l cr octobre 1932 mais ceue fois il compone, dès le début, trois classes de garçons, trois classes de filles, une classe enfantine avec routes les annexes que doit posséder un groupe moderne. Toutefois les photos de l'époque montrent que, très rapidement, la mixité d evi nt effective. li faut noter q ue la municipalité, résolumem LOu rnée vers l'avenir e n d épit d e ses d ifficultés financières, a d éjà doLé chacun d es deux gro upes scolaires d 'un cinéma Pathé. Enfin, sur le plan social, la mu nicipalité crée e n 1932 un système d e bourses. Le pmmer groupe Paul Ben était construit en meulière.


Les classes primaires du premier groupe Paul Ben.

---

_.. ---..,-rt •,:J

¡.

......

La classe de ~ ladamc Pichard en 1936, donc dans les prcmte res annees d'existence du groupe Pau l Ben.

Les logements des instlluteurs du prcmter groupe Paul Ben.


117

1937! L'Ex position universelle de Paris d éclenche l'ouverture de multiples chantiers do nt, en particulier, celui elu Trocadéro. La destruction de l'ancien bâtiment et la cons tructio n elu Trocadéro que nous connaissons aujo urd 'hui impliquait la mise au rebut de plusieurs mo ulages d'œuvres célèbres. Par chance et relations, un certain nombre d 'entre eux aboutit à Paul Ben clans la classe de madame P. Pichard 14 . Puis les ann ées vo nt s'écouler paisiblem ent pour l'école Paul Ben jusqu'au ca taclysme de 1939. A la rentrée de septembre l 939, l'éco le, désorgani sée par l'absence de quatre enseignants mobilisés dont le directeur, ouvre ses portes avec elix jours de retard. 11 ne reste plus que les institutrices. Mais le point le plus grave est la situation de l'école, à moin s de 300 mètres de l'aérodro me qui représente une cible stratégique 15. "Nous étions sans cesse aux aguets car, chaque fois qu'un avion passait dans le ciel, nous craignions évidemment que cc soit un appareil en nemi. La nuit, par grand clair de lune, nous entendions soudain, se mêlant au ronron nement constant du banc d'essai des moteurs "Gnômc et Rhône", un vrombissement insolite qui nous glaçait.'' Dans la crainte d 'une attaque par des gaz asphyxiants, les au torités avaient distribué des masques à gaz. "Équipés de ces affreux engins, nous ressemblions peut-être ct sans le savoir à ccue date, à des extraterrestres. Mais si ces appareils s'avéraient efficaces, une fois mis en place on transpirait el, qui plus est, par inexpérience sûrement, on étouffait. Chaque enfant avait reçu un masque adapté à sa taille et, plusieurs fois par semaine, nous répétions des exercices d'alerte : sortir les masques, s'enfiler la tête clans cet appareil, sc ranger rapidement el évacuer les lieux sans pagaille ni affolement. je mc suis toujours demandé ce que pouvait bien penser nos élèves ?"

A la suite de la catastrophe militaire de mai 1940, l'aérodrome d'Orly subit son premier bo mbardement le 3 juin 1940. "Les sirènes sc som mises à hurler ct, comme lors des multiples répétitions, les enfants sont descendus sans hâte excessive, munis de leurs masques à gaz, dans le grand sous-sol de notre immeuble d'habitation, qui était censé servir d'abri. li fallait sc plaquer contre les murs 16 et interdire les emplacements devant les ouvertures 17 . Finalement, tout semblait bien sc passer lorsqu'une mère de famille, touchée par un éclat d'obus alors que clans l'affolement elle cherchait son enfant clans la cour de l'école en dépit des consignes, faillit déclencher la panique." Ce bombardement elevait marquer les derniers jours de fonctionnement elu groupe Paul Ben car les autorités d'occupation le réq ui sitionnèrent dès leur arrivée clans la région parisienne pour en faire, en partie, un hôpital mi li taire seco ndai re. On a pu relever à la libération la présence de matériel médical. Le gro upe ne elevait rouvrir ses portes à des élèves que huit ans plus tard, après un an de remise en état, mais o n savait déjà que ses jours étaient comptés en raiso n elu projet d'agrand issemen t de l'aéroport d'Orl y.

L

a construction d' un nouveau groupe Paul Ben, clans le quartier sud de Paray, s'achève en 1957. La cour est tout juste goudronnée et la mise en service d'un seul escalier permet aux élèves de rejoindre leurs classes. Les logements de fonction des in stituteurs ne seront livrés qu'au mois de mars 1958. Au début, ce nouveau groupe Paul Ben accueille chaque matin envi ron 126 élèves venant de la Vieille Poste, la Fraternelle, la Prévoyante grâce à un service de cars qui les amène et les reconduit. Le nombre d'élèves Ouctue pendant deux ans en accusant une diminution du nombre d'enfants venant des lotissements expropriés qui, petit à petit, déménagent et se retro uvent souvent soit clan s une au tre commun e


LIS

soit clans le groupe jules Ferry. ToULefois des enfants viennent d'un ense mble d' immeubles F. F. F. à Athis en aucnclanr d 'avoir une école. Le nouvea u gro upe s'avère bien clifférem de son p rédécesseur à la Prévoyante. Le Lemps s'est écoulé, les méthodes de co nstruction onL changé et la rationalisation elu travail est née. Le bâtiment comprend d eux étages : le rez-de-chaussée inclut les p réaux, les canti nes, les b ureaux, les san itaires, l'office, un atelier eL les étages reçoivcm les d ouze classes. Évidemment, nous som mes loi n de l'école basse, familiale, aux murs de meulière emou rant avec soll icitude une cour ombragée par d e gros arb res respectables et enfin emourée d e cha mps eL d e jardi ns ... Mais c'est la vic! En 1961, la mixité de l'école n'est pas encore réalisée; celle-ci arrivera plus tard. Les années s'écoulem calmement, po nctuées par les traditionn elles fêtes scolaires. Ai ns i, e n 1966, derniè re fête à Paul Ben et à Paray, l'es trade a été insta ll ée dans la cour et un m ini-dan cing da n s la classe du rez-de-chaussée.

Dans le nouveau groupe Paul Ben. qui n'a plus rien à voir avec l'ancien, de grandes baies vitrées laissent largement entrer le soleil. rendant les locaux particu lièrement agréables.

H

élas, faute d'en fants en âge de fréquenter les classes primaires, les classes se vid ent et ferment progressivement et un jo ur l'lnspecLio n acadé mique d écide l'ouvertu re d 'une nouvelle école maternelle clans les locaux vacants laissés par l'école élémentaire. La nouvelle école maternelle s'appelle aussi Paul Bert. Q uelques confusions en perspective !...

L'école m aternelle Victor Hugo

L

a création, en 1960, d 'une jolie et vraie école matern elle de quatre classes clans l'avenue VicLOr Hugo, appelée évid emment Victor Hugo, va permettre d e s up primer les classes enfantines des deux groupes scolaires jules Ferry eL Paul Bert. Malgré la jeunesse de cet établissement et d ès 1962, un bâtiment p rovisoire en bois d ' une classe est constru it en face de l'école de l'autre côté de l'avenue Victor Hugo , car les effectifs d evien nent Lrop importants. Mais, il existe a lors un réel


119

problème de sécurité. En effet les enfam s d o ivem traverser plusieurs fois dans la journée l'avenue Victor Hugo qui a un trafic auto n10bile assez imponam, surtout cenains jours. Par ailleurs au moment des sonies d es classes, dans la joie de revoir ses parents, un accident est vile arrivé. La municipalité, qui a procédé en 1996-1997 à la con struction en dur de celle ann exe, a donc profité de celle occasio n pour modifi er la circulati on automobile en réalisan t un espace piéton e ntre les deux bâtiments, ass urant ainsi pleine men t la sécurité des enfams.

L'école maternelle Victor Hugo, claire ct ensoleillée, pour la plus grande joie des enfants. Pour renforcer leur sécurité, l'avenue Victor Hugo a été mise en avenue piétonne au droit de l'école maternelle.

L'annexe de l'école maternelle a été pcnda111 longtemps un bâtiment provisoire en bois. En 199ï, elle a étc construite en dur.


120

CI IRO lQ LOGIE DES ÉCOLES DE PARAY dates

\lame Fl'Tincne llJIImcnts ecole le~m

Prcvovant,· l'. lkr\

llllli\"C~lll

1'. Ben (li lb)

côté garçons

~fatcrncllc

Paul·lkn

I.e Cnmm J·Ferry (côte filles) CC ():arl·ons) college

\'tuor llugo & annexe

18H

:'\.D. de Na:arclh

Obsm·anons

redamanon de ~lorangts lots de jules Feil) le 14 /2. Paray a 49 habuants ouverture matnc ecole

ltlal 188\l

18Qll

lons,;cment de Paray

tran;fonnanon en classe 1 587 habnants. clas>e en bms 192i

constrUUtOn prOVtSOtre ouverture dassc enfannnc

1931 1932 1933 1':134

fln des travaux sur Contin

1-- --; achat terratn ecole pm·ée agrand";;cment J Ferry les cc prennent leur nom

1Q3ï

ouwnure ecole pnvce

1939 1940

19H 1945

mame/ecole bomhardée

fcnncture "ole pmcc Amencams rendent l'ecole

1957

l'ancten P.llcn ferme le noul'eau !'.Bert OUI'rC

l<l60 l<Jo2 l<lïO l<Jïl

om·cnurc maternelle \'Hugo OU\'Crture de l'annexe \'H

l<lïo l<lïti 1'}&1 l<l<l\.1

agr:md";;cment de J. Fmy la maternelle P Ben OU\TC

1'}97

agrandtsscmcnt de \' Hugo

2000

bùtuncnt ncul

-

h;ittmcnt tmnsformc

E::::J construction legère

c::::=::J terram nu

. : . classe cnfantme

c::::=::J occupauon allemande c::::=::J occupatton américaine


l21

Les prix ! Que de beaux livres!

La distribution des prix

Bell es représe ntations conduites par les instituteurs et madame Noé, mais... que de travail pour les mamans!

A

va nt 1965 ex is tait la plus grande manifestation populaire d e l'année avec la traditionnelle "d istrib ution des Prix" qui coïncidait avec la "fête de fin d 'année scolaire" pendant laquelle parents eL professeurs se retrouvaient après la mise à l'honn eur des enfants. La suppressio n de la première entraîna celle de la second e et beaucoup d 'anciens élèves eL d e parents d e cette époque regrettèrent cette décision. Quelque Lemps avant, les parents, les enfants eL le corps enseign ant préparaient cette fê te en de multip les réunions. La caisse d es écoles e Lle personnel communal ap portaient aussi leur aid e précieuse.


122

"Pendant les quelques derniers jours avant la fin des cours ts, nous étions affairés comme des abeilles dans leur ruche. Une grande panic de nou·e temps était mangée par les "répéli tions" du spectacle que nous devions donner dcvam un "grand public". L'estrade était installée dans la cour des garçons. Nous rangions méliculeusementles chaises pour qu'elles soient bien alignées afin de recevoir dignement nos parems, frères, sœurs, oncles, tantes ct amis car nous invilions tous ceux que nous connaissions. Il faut elire que les "anistcs" aiment avoir une salle, ou "cour", bien remplie. 'os mamans avaient été également très occupées à finir des costumes en tissu ou en papier. Ces costumes remcuent LOujours en mémoire cette fameuse danse elu cerceau ! Mais bien avant le spectacle, nous arrivions tous les jours dans notre classe avec chiffo ns et cire afi n d'astiquer nos bureaux pour qu'ils soient en parfait étal, avant de les abandonner ! Bien sûr, le plus important pour nous était de se classer dans les dix premiers pour pouvoir momcr sur l'estrade cl recevoir des mains du mai re ou d'un de ses adjoi nts, suivant le mérite, un livre que nous avions contemplé longtemps dans les vilrines de magasins mais que nos parents ne pouvaient pas sc pcrmeure de nous offrir. Nous étions très fiers ! Les parents, heureux des mérites de leurs petits, marquaient ce moment mémorable par des photos inoubliables qui seraient montrées aux parents qui n'avaient pas eu "l'honneur" de veni r nous voir ! C'était une journée formidable! En rentrant à la maison nous pensions déjà à l'année suivante... "

CeLLe fê Le se d éroulait alternativement dans o u l'autre des d eux groupes scolaires, mais toutes les écoles s'y trouvaiem réunies. Débordam les cours d'école, elle enva hi ssai t la place Henri Barbusse et souvent occupait la salle d es fêtes. C'était vraimem une belle e t grande fête !

NOTES ----------------------------------------------------1. Loi de jules Ferry ct de Paul Ben du 28 mars 1882 sur la gratui té et la laïcité de l'école primaire ainsi que l'obligation aux parents de raire suivre l'enseignement primaire aux cnrants. 2. Morangis demandait avec insistance l'annexion de Paray. 3. Une de garçons, une de filles pour la Vieille-Poste. Le quartier du Contin qu i sc peup le plus vite sc verra doté dès 1925 de deux classes en bois en aucndant le groupe scolaire de six classes. 4. Souvenir de mada me P. Pichard en 1931. 5. Méthodes em ployées vers 1920. 6. Les récréations se passaient dans l'ancienne cour de la rcrme. Une vieille remise remplaçait le préau et un petit bâtiment, sans eau, tenait lieu de W.C. 7. 1587 habitants en 1925. 8. Ministre de l'instruction publique, cet homme politique (1833-1886) étai t un éminent physiologiste qui fit des recherches sur l'influence de la pression sur le ronctionncmcnt de l'organisme. li est à l'origine de l'invention du caisson hyperbare utilisé pour la recherche sous-marine. 9. Les députés votent le 20 juin 1936 le droit aux congés payés. 1O. L'exposition universelle de 1937 suscite une certaine émulation par l'ampleur des chantiers ouverts à Paris. 11. Les élèves devaient sortir ct marcher dans la cour à chaque récréation en chantant des chants officiels appris en classe. 12. À base de sulratc de cuivre, ce métal étant utilisé pour les arm es de guerre. 13. L'état major allemand définissait ses repl is successirs sur le from de l'Est en déclarant qu'il uti lisait la technique du rront élastique qui, comme un élastique, doit rebond ir à un moment donné. 1+. Elles seront volées pendant l'occupation allemande. 15. En crrct l'aérodrome d'Orly possède une panic militaire : l'Armée de l'Air Cl l'Aéronavale. 16. En cas de destruction de l'immeuble, la panic centrale de la cave pouvait s'arraisscr, les emplacements le long des murs pouvant laisser un espace libre. 17. Afin d'éviter l'cfrct de sourfi e. 18. L'école fermait ses portes le 14 juillet el le programme étai t terminé bien avant celle date.


L'EXPROPRIATION de 1946 à 1961

Aéroports de Paris

L

a présence toute proche d'un pôle d 'activités co mme I'Aéropon d 'Orl y, en pleine expansion grâce au prod igieux développement du transpon aé rien 1, ne pouvait que bouleverser profondément la vie de notre commune, notamment par son extension sur les terres avoisinantes. Le véritabl e acte de naissance de l'aéropon date de 1917, lorsque les Américains y créèrent un camp ap pelé ens uite "Camp d'Orl y". Par la suite, quelq ues d ates marq uent les étapes de son dévelop pe ment.

• 1921 : Un centre d'entraînement d es pilotes civils mobilisables est ins tallé sur le Camp d 'Orly. • 1923 : L'Aéronautiq ue Navale y installe un centre d'e ntraînement (Entrepôt général de l'Aviation h1arilime).

I'EGAM

L'cnu·ec du camp miliiairc de \"Aeronavale, qui etait appelee • cmrec de la marine » ct a valu son nom au quarucr de Paray situé en face.

• 1928: L'ingénieur Freyssinet fait construire deux hangars à dirigeables, qui sero nt endommagés au début de la guerre 1939-1945 puis détruits à la fin de la guerre. • 1930 : L'aviatio n civile s'ins talle clans le Camp d 'O rly.


Le premier pas du Camp d'Orly. avec les deux hangars à dirigeables de la panic militaire, la maison du pilote Cl deux aYions du type biplan. Le camp milnairc d'Orly. On distingue la maison du pilote ct les hangars à dirigeables. détruits en grande panic lors du bombardement en 19++. puis démolis à partir de 19-+6.

1


125

• 1939-194-+ : Les forces all emandes amén agem le Camp d 'O rl y qui clcvienL une base importante de bombardiers de la Luftwa[Te. Des bombardements par les forces alli ées provoquent des destructions importantes. • 1944 aoüt : Orly est libéré; des travaux de remise en état ct cl 'aménagemem som aussitôt entrepris par l'armée américai ne équi pée d'un imposant matériel moderne ct par les deux mille ouvriers chargés par les Poms ct Chaussées français elu cléblaicmcm du terrain défoncé par les bombardements de 1944. • 1945 : Monsieur A. Bozel, conseiller auprès du Général d e Gaulle, lui remet un rapport clans lequel il imagine un établissement public nommé "Aéroport de Paris" qui englobe tous les aéroports civils clans un rayo n d e cinquante kilomètres autour de la capitale. • 2-+ octobre 1945 : Ordonnance pon ant création d'Aéroport de Paris, établisscmcnL public doté de l'autonomie financière ct dom la mission est d'exploiter ct de développer l'ensemble des installations de transport civil aérien ayant leur centre clans la région parisien ne, conformément au rapport de monsieur A. Bozel. • 7 novembre 19-+6: L'aérodrome d'Orly est remis aux autorités civiles françaises . Il est largement rénové et doté d 'une infrastructure radioélectrique ultramoderne pour l' époq uc. Du fait même de sa situation géograph ique, à l·O kilomètres de Paris, de ses facilités d'accès, de ses dégagements aéri ens, de ses aménagcmems modernes réali sés de 1944 à 19-+6, Orly est désigné aéroport principal de la région parisienne. • 19-+6 : L'agrandisscmcm de l'Aéroport est déjà envisagé. • -+janvier 19-+7: Décret ponam appli cation de l'ordonnance du 24 octobre 19-+5 . • 19-+ 7-19-+8 : Des aménagcmcms et d es travaux sont entrepris clans les limites cxistamcs de l'aéroport sur : une piste est-o uest de 2 kilomètres, des ai res de stationncmcm, des hangars ct bâtimcms industriels. Deuxième aérogare provisoire. • 1950 : Un plan d'extension ct d'équipement est mis à l'étude. • 6 novembre 195-+ : Décret ponam déclaration d'utilité publique des travaux d'ex tension d'Orly. • 2-+ février 1961 : 1nauguration de l'aérogare d'Orly Sud par le Président de la République Charles de Gaulle. • Février 19 71 : 1naugurati on de l'aérogare Orl y Ouest. La supcrr1 cie du terrain elu cam p ou aéroport d'Orly démontre bien celle envolée de l'aviation au xxc siècle : 285 hectares en J939, 760 hectares en 19-+5 ct 1 5-+9 hectares en l 95 7, dont 363 sur le territoire de Paray.

L

es prévisions d'accroisscmcnL elu trafi c aérien et la nécessité d'adapter l'in frastruc ture aux apparei ls nouveaux ont clone entraîné une extension importante de la superficie de l'aéroport. La vallée de la Sein e bornant celui-ci à l'est, le vent dominant d'ouest auquel les avions sont sensibles au décollage ou à l'auerrissage, et la prése nce d'importantes agglomérations au nord en direction de Paris, n'ont permis cetre extension qu'en direction de l'ouest, donc vers les communes de Paray-Vieille-Poste, Wissous, Morangis, Chilly-Mazarin ; en particulier pour l'obtention de pistes de grande longueur. L'extension sc fera aux dépens de 2 095 Paraysicns.


Le deuxième aéropon d'Orly dans les années d'après-guerre. Les salles d'embarquement sont si· tuées dans le bâtiment placé en avant Les avions sur le parking sont une Constellation d'Air France Cl un Strato Clipper de la Pan Am. En médaillon, le bâtiment d'embarque· ment vu de face.


127

Qllt. 33 m) En effeLil ne restait que !"ouest pour realiser rexLcnSIOI1 de ra~rnpon d'Orly.


128 MORANGIS

SAVIGNY

ATHIS

-

WONS

1

1

ATHIS

-

MONS

Déroulement de l'expropriation

D

cvam la puissance d'Aéropon de Paris, les habitams, menacés d'expropriation, s'unirem au sein d'un groupcmem de "Défense des évcmuels expropriés de Paray-Vieille-Poste", appuyé par la municipalité. Ce groupement organisa des réunions auxquelles étaiem conviés d'une pan les futurs expropriés et d 'autre pan des membres du service des Domaines el d'Aéroport de Paris. La publication d 'un bulletin survena it quand une décision était prise ou qu'un événement important advenait. Il organisa des manifestations cl des démarches auprès d 'instances supérieures, comme l'entrevue avec monsieur Chaban-Dclmas au ministère des Travaux publics el du Logemcm pour le relèvement de la valeur de leur indemnité. Le décret du 6 mai 1954, ponant d'utilité publique les trava ux d 'extensio n de l'aé roport d'Orly, précise que l'expropri ation sera réalisée en deux tranches : - phase l, de 1954 à 1956 : expropriation par application de la p rocédure d'urge nce de la zone comprenan t, en dehors des terres de cultures, app roximativement les lotissements de la Prévoyante, de la Vieille Poste el de la Marine. - phase 2, d e 1956 à l96l :expropriation de la zone comp renam approximati vemcm les lotissemen ts de la Fraternelle ct de l'Avenir. Pour déterm iner les conditions d'expropriation afin de réaliser l'extension de l'aéroport d'Orly, une première réunion regroupe les représentams d 'Aé roport de Paris, de la municipalité de Paray-Vieille-Poste et elu Groupement de défense des Exprop riés.


_

WISSOUS

..

1. 29 W 1 SSOÜS

.i .

z

.,0

-TH I A I S

LE -

AÉROPORT

ROI

o'

ORLY

Plan de Paray·Vieille-Poste dans les années 19501953.

L

e Groupement de Défense privilégie une op ération d 'expropriation globale aftn qu e tous les propnetatres puissent, dès le début, p résenter un bloc puissant face à Aéroport de Paris. Ap rès d 'âpres discussio ns, Aéropo rt d e Paris se range à cene position mais il déclare qu'il ne peut réaliser que des accords à l'amiable pour les pro priétés faisant théoriquement partie de la seconde tranche. Cette nouvelle position aura pour effet principal de hâter la procédure et d e réduire considérablement le nombre d'actions de justice. Dans ce cadre, Aéroport de Paris fai t procéd er à des expertises par l'ad ministration des Domaines de toutes les propriétés. Ces estimations sont établies selon la "valeur vénale" . Cen e pos itio n apparaît comme une sin istre plaisanterie car acheter une propriété dans un lieu déprécié par les projets d 'extension de l'aéroport serai t une pure foli e ! Alo rs commence la bataille d es experts car ceux d'Aéroport d e Paris fixent le p ri x du terrain entre 800 et l 000 F le m 2 alors que le prix hors zone d'expropriation se si tue entre l 500 et 3 000 F le m 2. Aéroport de Paris soum et ses propositions aux propriétaires. Dans la majorité des cas, ceux-ci fo nt contrôler ces propositions par un expert du Gro upement de Défense. Finalement, et ap rès discussio ns, l'accord amiable est le plus souvent réalisé sur la base d 'une transactio n en tre les évaluations d es experts d es deux

Le problème des prix est évoqué dans la presse.


130

pan ics. O n cons tate q ue d es solutio ns rapid es ont été tro uvées avec les personnes âgées, qui avaie nt p révu d ep u is longte mps de se retirer en province ou en grande ba nl ie ue, et avec ceux q u i posséd aient u n pavillon assez conséquent ct o nt pu d e cc fait trouver un autre logeme nt, par acha t ou co nstructio n, à Pa ray o u clans les e nviro ns . Mais hélas ces cas ne représentent pas la majori té, car celle-ci est constituée d 'expropriés hab itant d es pavillo ns mod estes cL, mê me pour un bo n n o mb re, d e minuscu les baraq ues e n bois, aya m un e vale ur d e reconstructio n clérisoi re. LI s'agit essentielle ment des re traites c t d es co mbau a nts d e la G uerre d e 1914-19 18, qui o nt ache té un lo t e ntre 1921 cL 19 28 cL ont bâti le ur maison soit d e leurs pro pres mains soit grâce a u fin an cement prévu pa r la loi Lo uch eur 2. Au fi l du te mps, ils ont a mélio ré leurs ins talla tio ns et le jard in leur ap porte u n co mplé ment impo rta nt po u r vivre avec ses légumes, sa basse-cour ct ses lap in s ... Ces habita nts n 'ont rien de man dé d 'autre, après les tribulation s d es dé buts de Paray, q u e d e fin ir leur vic tran q uillement ici et il est in acceptab le des les voir d ép osséd és d e leurs biens, q u'ils ne peuvent d'aille urs pas reco nstitu er pa r e ux-m êmes. Après d 'âpres discussio ns c L la pro messe de logeme nts mod estes avec u n ja rdi n, seule la cons tructio n d ' une tre ntain e d e logements en immeu b les collectifs à Paray sera réalisée po ur de u x cents fa milles e nviron ! Cette solution ne co nvien t pas au maire, qui fait connaître ses positions à la population pa r d es tracts, car il veut conserve r à Paray ses résid ences ind ividuelles e t n e d ésire pas d 'immeu b les collectifs sur la co mmu n e. De plus, il s'insurge contre le p rin cipe édic té pa r l'établisseme nt aéroportuaire : "Le cho ix d e l'e mp lacemen t d e relogem ent de la person ne expropriée do it ê tre réservé à la partie qui exproprie", car ccuc lati tu de risque d 'éloigner les expropriés d e leur lieu d e travail e t d e le ur occasio nner fatigue ct frais s uppléme ntaires. Les négociatio ns clevie nne m e nco re p lus acha rnées q uand vie nt le mo me nt de d ébam c des condi tio ns de règle ment d e l'ex pro pria tio n, qu i sont di fférentes suivant que la propriété est déclarée "libre" o u "occupée" : - u ne p roprié té esL elite "li b re" si Aéropo n d e Paris ne reloge pas l'occupam , que celui-ci soit le p rop rié taire o u un locataire. Da ns ces co nd itions, Aéroport de Pari s verse la to talité d e l' ind e m ni té d é te rminée d 'u n co mmun accord e t cell e-ci le libère d e to ute obligatio n ultérieure ; - une pro prié té csL d ite "occupée" lo rsque Aéro po rt de Pari s d o it procéder a u relogeme nt elu locataire ou q ua nd le pro prié taire d e ma nde soiL la reco nstruction par les soins de l'o rgan isme pu b lic du pavi llo n ex p roprié, soit son relogeme nt. Da ns ce cas, Aé ropo n d e Pa ris réduit d 'un Liers le m om a nt d e l'indem nité p révu e. Celle réd uc tion , quoique légale, paraît exorbitante aux intéressés el sera à l'origine de p resq ue LO us les recou rs d cvam les tribuna ux. Ceux-ci procéd e ro nt alo rs à une ultime transactio n emre propositio n e t d ema nde com radi cLo ire. Les prop riéta ires recherchcro m eu x-n1ê mcs leur no uveau logeme nt, soiL pa r l'acq uisilio n d e p ropriétés a nciennes à Paray ou da ns les e nviro ns, soit pa r reconstru ction s ur u n a u tre Le rrai n. Par aill eurs, Aéro po n de Paris relogera les locataires soiL cl ans d eux immeu b les constru its par les Do maines su r le te rrito ire d e Paray, soil d a ns d es H.L.M. d e Vill ene uve-le-Ro i el d 'Athis. Évi.clc m me nt, ces locataires reçoive m un logement souve nt p lus con fo rta b le q ue celui q u 'ils q uiuaiem , mais dans leurs pavillo ns ind ivid uels ils avaient acq uis u ne liben é de vie q u'ils perdent avec la vic collective des imm eubles. En o utre, ils o m perdu l'agrément q ue le ur p rocurait le ur j ardin ainsi que son co mplé ment alime ntaire no n n égligea b le.


131

11 fau t préciser que la commune de Paray consLiLue bien sür le p lus imponant des expropriés d'Aéropon de Paris. Les discussions sont souvent très dures mais, afm d'éviter tout recours devant les tribunaux, les d eux panies abou tissent assez rapidement à un accord acceptable. Ainsi le versement des indemnités d'expropriaLion s'acco mpagne d e l'cngagcmcm pris par Aéropon d e Pa ris d'emreprendre d'importants travaux au profit de la com mune com me : reconstruction du stade, Lransfen du cimeLière, réfccLi on de trouoirs, ramassage scolaire dans les derniers mois de l'expropriation, d o ns divers ... Si l'expropriation provoq ue momentanément des difficultés aux habitants de la commune, M. Benrand, maire de Paray, souligne que les taxes locales e Lles patentes des différents commerces qui doivent s'installer dans le futur aéroport d'Orl y fo urnirom par la suite un a pport important à so n budget. Les trava ux d'extension de l'aérogare débutent en 1955, donc avant le départ des derniers h abitants c L causent par conséq uent des nuisances sérieuses dans leur vic. Ainsi les engins d e travaux publics procèdent en premier lieu à la mise en place de la future R.N. ï qui devra passer sous l'aérogare. Tous ces bulldozers, ces pelleteuses, ces cam ions, travaillent sans a rrê t de six heures cl u maLin à vingt heures, puis vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour rauraper le ur retard . Penclam cc Lemps, ces lotissements ressemblent un peu à l'enfer. En hiver, les engins apporten t de la glaise qui reco uvre les cha ussées, rappelam alors d e b ien mauvais souven irs . En été, la poussière e nvahi t les maisons, s'accroche aux vêtements, sc dépose sur la végétation. Dans ces condiLions, les LractaLions avec Aéroport de Paris s'accélèrcm évidcn•menL. En même te mps que disparaissent les îlots pavi llonnaires de la Vieille Poste, de la Prévoyame, de l'Aveni r eL de la Fraternell e, surgissent de terre les principaux é lémem s de la fuwre aéroga re. A cette é poque cc cha micr a é té, pendam quatre ans, l'un des plus im ponams d e la région parisienne. Les poim s fon s de ces travaux som résum és ci-après : - en 1945, mise au poim des études d e base puis, e n 1954, des études de dé tai 1 3 ; - 195ï est appelée l'année du béton armé, avec l'exécution des fondations e L des sous-sols, do nt le pont su r la R N. ï ; - 1958 représeme cel le de l'acier avec le momagc de l'ossature métallique; 7 800 LOn nes d'acier seront mo m ées en huit mois; - 1959 est l'année d es façades eLd es canalisatio ns; l'ensemble des façades co uvre une superficie de 18 000 m 2 eL les châssis fixes o u basculams en dalles de verre trempé rcprésemcnt 10 000 m 2, soit 55% du Lota!; - en 1960 som réalisés les a ménagemem s imérieurs; c'est le Lemps d e la finition des sols, des cloisons, d es plafonds cL des équipemcms divers ... comme ces ado rables pe tits bassins alimem és p ar une chute d'eau sur les paliers d es escaliers qu i recevrom d es canards vivams, souve nt hélas ... pour peu de Lemps. Pour fixer les idées, les p lanchers représentent une aire de 130 000 m 2 , soit une surface une fois e Ldemie supérie ure à celle elu bâtimem de l'ONU à New York, po ur un volu me de 300 000 m 3 ; les cloiso ns avec 55 000 m 2 divisent ce volum e en 1 370 locaux clos par 1 500 panes, 1 000 en bois eL 500 en acier, dom les serrures ont nécessité la fabricatio n de 3 000 clés.

E

n définitive eL avec le Lem ps, la commune de Paray-Vieille-Poste a été bénéficiaire de l'expropriation et, par delà, les Paraysiens; mais il ne faut jamais o ublier les dommages im pon ams, tant matériels q ue moraux, subis par Lous les expro pri és.


Les travaux pour la construction de la nouvelle R.N. 7 sous l'aéroport d'Orly sud au niveau des pistes d'avions. « La horde d'inscCLes géams jaunes crachant une fumée bleue et noi re s'agitem dans la poussière ou la bouc ».

Ces deux vues aériennes de la Vieille-Poste, datalll de la même période, permettent d'apercevoir en haut cc quartier vu de l'aéroport ct en particulier l'église NotreDame de l'Air. En dessous, ce même quartier, vu de Paray, et donc en cours d'expropriation ; on remarque les emplacements des maisons déjà détruites.



13-+

Déplacement et reconstitution du cimetière

L

e transren du cimetière soul ève de nombreux problèmes car son expropriation préseme un caractère d'urgence particulier s ur le plan de l'extension de l'aéroport : le cimetière est situé exactemem au poim de raccordemem des voies de circulation n° 12, 16 ct 18. Dans le cadre de l'exploitation de la navigation aérienne à terre, celles-ci doivem obligatoirement être réalisées avam la mise en service de l'aérogare, prévue pour début 1959. Hormis une évacuation totale raite en une seule phase, la législation en vigueur prescrit un délai d'aueme de dix ans avant que ne commencem des travaux de rouilles sur les terrains d 'un cimetière. En conséquence, il raut que l'aéroport procède au plus tôt à l'acquisition des terrains et à la reconstitution du cimetière. Le nouvel emplacemem est fixé, après accord avec la municipalité, au nord du territoire utile de la commune. Son aire mesure 2 ha 1-+ a comre l ha 5-+ a pour l'ancien. Par délibération elu 15 avril 1956, le conseil municipal demande l'échange sans compensation cc qui, compte tenu de l'urgence, est accepté sans discussion par l'A.D.P. Après ceuc phase préparatoire, le projet prend corps mais il ne peut être juridiquemem concrétisé que lorsque la municipalité aura pris des arrêtés prononçam la rermeture et le déclassemcm de l'ancien cimetière. Le maire et les conseillers sc rduse m à emamer celte démarche talll que le nouveau cimetière n'est pas reconstitué et prêt pour son ouverture.

Il raul d 'abord reconstituer les installations techniques de l'ancien cimetière dans le nouveau. Ccuc opération pouvait se raire de deux manières dïrrércmes : - soit par la détermination d 'un momam des indemnités après négociations entre l'A.D.P. -1 et la com mune, laissant à cette dernière le soin d'assurer la reconstitution de son cimetière ; - soit la prise en charge directe par l'A. D.P. de la reconstitution des installations techniques du cimetière. Celle solution s'avère la plus rapide car l'A.D.P. est mieux


135

équipe que les services mumctpaux pour établir, dans les meilleurs délais, les plans de masse du nouveau cimetière ct la passation des marchés pour les travaux correspondants. Vu l'urgence, la deuxième solution a été adoptée, A.D.P. assurant alors toutes les charges. Ces travaux ont Louché 764 concessio ns et au moins 1000 corps à exh umer. Afin d'éviter tou t retard en d iscussions, l'A. D.P. décide de prend re en charge la reconstitutio n, d' une pan d es caveaux, après conciliation avec les familles, et d'autre pan des mon uments fu néraires publics, en accord avec la commune. Ainsi la phase préparatoire de cc transfert s'achève le 18 octobre 1956 eL \"ensemble des travaux se terminera le 1cr mars 1958, date de l'ouverture officielle du cimetière.

D

ans ceue délicate opération, deux hommes très humains ont eu un rôle essentiel : - monsieur Benha=cra, chef du service des Domaines, chargé de défend re les intérêts de l'Aéropo rt de Paris; - monsieur Bertrand , maire de Paray-Vieille-Poste, q ui servit de lien entre l'A.D.P. et les familles et fit preuve d'une vigilance à toute épreuve dans les négociations. Grâce à ces deux hommes, l'aéroport d'Orly put disposer des terrains dans les délais souhaités et les familles souffrir moralement le moins possible de ce transfert.

~OTES --------------------------------------------------------1. 19-+8 : 32-+ 000 passagers, 52 000 mouvements 1 1952 : 576 000 passagers, 80 000 mouvcmcms. 2. Elle com pone en particulier : un prêt de l'Etal ct un remboursement à somme constante, qui devenait, avec le temps, un avan tage imponanl. 3. 7 000 plans ct autanL d'ordres de service ont été notifiés aux exécutants pendant les quatre ans de travaux. -+. A.D.P. - Aéroport de Paris, puis Aéroports de Paris ( LI mai 198-+) c L proposé au C.A. le 27 mai 1987 ; l'of[icialisation étant raite par un décret n° 89-10 an. 6 du -+ janvier 1989.



PARAY-VIEILLE-POSTE MODERNE depuis 1961

Le patrimoine communal

A

la da te d e sonie d e cc li vre, les Pa raysiens peuvent s'enorgueillir de posséder un important patrimoine communal co nstitué grâce aux erro n s de leur municipa lité.


Le gymnase Cartier, fréquemé par les éli:ves du colli:gc Pierre de Ronsard. situé en face.

Le centre culturel René Cassin, situé au-dessus du marche couvert, accueille des expositions et certaines manifestations culturelles.

Cc bâtiment accueille la bibliothèque municipale, qui regroupe plusieurs activités cullllrclles. Au rezde-chaussée sc trouve la halte-garderie pour les jeunes cnfams.


139

L

cs investissements sont harmonieusement répartis sur quatre pôles incluant les activités sportives, scolaires, culturelles ct sociales.

• Les investisseme nts à caractère sportif: - tro is gym nases à savoir : Carriou, Cartier, Souillat ; - deux complexes sportifs : Pierre de Coubertin et J ean Bouin, comprenant trois terrai ns de gra nd jeu avec piste, six courts de tenn is dont deux couverts, un boulodrome et des pi stes à l'usage des amateurs de mod élisme; - u n centre sportif intercommunal "Paray-A this" permettan t de disp oser d ' une patin oire olympique, d 'une piscine avec deux bassin s et d 'installatio ns d'accompagnement : hôtel, restaurant, salle de réception ; - d es locaux, situés au-dessus du marché couvert et sp éciale ment aménagés au sein du centre culturel René Cassin, permettant d 'accueillir les fervents elu tennis d e tab le, elu jud o ct d e la musculation .

• La vie scolaire s'organise à pa rtir : - des deux écoles maternelles : Victor Hugo, avec sa nouvell e annexe ct la réalisatio n, pour la sécurité des enfants, d 'un e portion de rue piétonne, ct Paul Ben; - d es écoles élémen taires Paul Ben ct jules Ferry; - d e l'externat méd ico-péclagogiq uc rue Camille Pelletan ; - du col'ège Pierre de Ronsard.

• La vic w lturcllc s'anime autour de la bibliothèque mu n icipale. • Le scctcw· social représente un plus cla ns la vic quotidienne d es Paraysiens par : - la halte-garderie pour l'accueil des e nfants pendant une panic de la journée; - la crèche collective de 60 berceaux ; le Foyer d es jeunes appelé "jeu ne Club Paraysien"; - la résiden ce L. Po izea ux pour les Ancien s.

La crèche : une construction scmi-circulairc très originale.


1-+0 La salle jean ~l o nnc t oll sc deroulent quantite de rnanifcslalions : mariages, repas d'associauons, etc. Le pmmer etage abrite « La Fratemcllc ».

Le fo)'er L. Poi:caux accueille des personnes du troisième fige Cl organise pour elles Ioules son cs de dislractions.

1

.T

• Des bâtime nts co mplètent ceu e li sLe comme : - le centre culturel René Cassin clans lequel la municipalité organise d e mul tiples manifestations comme des rencontres internalionales, des expositions, des fêtes diverses; - le centre jean Mo nnet, dont les locaux se p rêtent à des manifestations de tout ordre; - la salle des fêtes q ui permet d e visionner d es films, de montrer des s pectacles eL de don n er d es co nférences.


1-+ 1

Les jardins de la mairie sont agrementes de jets d'cau. Au fond, on apcrcolllc cmcma Le ~hragc, rnamtcnant transfonnc en salle de> fêtes. En mcdmllon, la fontaine gelée en pn\'ICr 199Ï.

C'est clans le square crcé a l'crnplatcmcnt du patronage de l'église Jésus-Oul'ncr. que sc troul'e le buste du general de Gaulle, erige en 1990 pour le double annii'Crsalre du ccntcn•me de sa naissance ( 1890) cl de> \'lngt ans de sa d1spanuon ( 19ï0).


La salle des fêtes. où se tiennent des conférences. des séances de cinéma, des pièces de théâtre. Dans son charmant jardin, on peul admirer le • A la gloire de l'Aviation >>.

Le fO)'Cr des Jeunes, qui co mprend au re z-dechaussée le local des Jeunes Cl au premier étage le SCrVICC Clllurel Cl le scn•1cc informa tion.

D

ans cet esprit d 'a mélioration de l'unive rs familier ct jo urnalier, la rue fait l'obj et de so in s cons tants par l'entretie n et la ta ille d es 1 900 arbres, l'aménage ment d 'une zone ve nc au-dess us d e l'aqueduc de la Vanne ct elu Lunain qui sera le premier maillon d e la "coulée verte", la d écoration noralc des places et des parterres, l'aménagemen t de la place d e l' Église et la res tauratio n du bâtiment, la totale rénovation d e la p lace Henri Barbusse dans le sens d e la sécurité d e la circul atio n , LOUL en n 'o ubliant pas l'as pect Oeuri CL gai, la pose d 'un deux ième égo ut avec le tout-à-l'égout, eLenfin une opératio n de longue haleine consistant à rénover complè temen t les trouoirs et les chaussées ... eL .. la mise e n place d e la d is tribution cl u gaz par G. O. F. clan s la comm une sans d estruction des in stallations. Celle d éjà longue lis te est loin d 'être ex haus ti ve ...



Que de noms prestigieux sc som penchés sur les ronts baptismaux du Sporting Club de Paray!

O n peuL citer e n particulier :

• L'Éto ile Na utique - Fondée le 20 déce mb re 1955 par Mo ns ie ur Y. PhilippoL, elle d evient I'ENAPS le 25 octobre 1966 e n associant Athis-Paray cLSavigny. Elle comp te à ce jou r 328 licenciés et a ob tenu en 1996-97 d es résultats plus q ue natLe urs : - en champ ionnat de l'Essonne : 7 médaill es d'o r, 1 méd aille d 'argent, 7 médailles de bronze; - en championnat d 'lie-de-Fra nce : 1 méd aille d 'argent ; - en championnat de France : 1 médaille d'o r. • Sporti ng Clt1b de Hand-ball- Fo ndé dans les an nées 60, il a déjà un passé glo rieux avec le palmarès suiva nt : cha m pio n Coupe d e l'Essonne, cha mpio n Coupe d e Paris eL vice-champ io n d e Fra nce de Na tionale ll . • Footba ll Clu b - La sectio n Football d u Spon ing-Club de Paray a été creee le 1cr décembre 1944 U.O. du 17 décembre). Les équipes de jeunes eL de seniors, co mposées uniq uemen t d'a mateurs, jo uent en cham pio nnat elu District de l'Essonne. L'équipe p remière a joué en champ ion nat de Ligu e, pro mo tion d 'ho nneur.

• Boules lyonnaises - Ceue association, d éjà plus que cinquantenaire, possède à son acti f d e multip les cou pes eL, p lus p rès de n ous, a remporté les Litres d e champi on d e l'Esson ne seu l eL vice-cham pio n d e l'Esso nne e n doubletLe.



146

• BashcL-ba/1 - CeLLe associalion, créée en 1965 par MM. Brun, Leray eL Noé, eL qui compLc aujourd'hui 187 licenci és, peuL êLre fière de son palmarès. En effet on noLe : - équipe féminine (NaLionalc 1l en 1973), - coupe de l'Essonne en 1997; - coupes de l'Essonne cadcLLes cL minimes 1997; - équipe mascul ine (NaLionale 111 en 1982), - clcmi-rlnalisLc elu championnaL de France comrc l'équipe de Saim-Quemin à Wambrechies le 9 mai 1987, - coupe de l'Esson ne en .1997. • Associations culturelles - Elles som nombreuses : Anime! eL Compagnie, Chorale, Club des Ch iffres cL des LcLLres, La FraLcrnelle, La PcLiLe Diligence, Longboyau, QucsLions pour un Champion, ThéâLre du Relais. Leur sens elu sérieux eLdu professionnalisme meucm ces associations au premier niveau dans le dépanemem, en paniculier les concens de la Cho rale, l'acLiviLé des Chiffres eL des Lcures, la présence constante de la Fraternelle dans des rasscmblemcms orrlcicls ou le réveil du 1cr de l'an, l'histoire de noLre commune par la PeLiLe Diligence, l'hisLoire elu plateau de Longboyau, la vivaciLé de QuesLions pour un Champion cL le dynamisme créaLeur du ThéâLre du Relais.

• Associations diverses - A.D.E.L.E., A. I.C.A.P., Amicale des Anciens Élèves, Amicale des Anciens Marins, Amicale des MuLilés de Guerre, Anciens Prisonniers de Guerre, A.P.F.E.F., AssociaLion des Aides Ménagères, AssociaLion des Amis du ScouLisme Européen de Paray, AssociaLion des B.T.S. MEMA, AssociaLion Régionale du Lazio, Association sponive du Collège Ronsard, ALhis-Paray Avialion, C.l.P.E., Club du JC AgeL. Poizeaux, ComiLé Local de la Croix Rouge, D.D.E.N., Don du Sang, Espace Chrétien, F.C.P.E. Collège Ronsard, F.N.A.C.A., Foyer Socio-éducaLif du Collège Ronsard, l.S.E.S., Le Lion's Club ci'ALhis-Paray, Les Amis du j umelage, Le LrèOe pour l'emploi, Ligue NaLionale comre le Cancer, Médaillés MiliLaires, Rhin eL Danube, Scclion 2c D.B. ALhis-Paray, S)mdicaL Nord Essonne, Union des Vieux de France ...


l-+7

Toutes ces associatio ns sportives, culturelles ou à buts divers sc dépensent sans compter dans un bénévolat total avec bonne volonté, solidarité, recherche de rcntcntc entre les hommes ct enfin gardent le souvenir des disparus. Des cours municipaux complètent ces associatio ns e n permettant aux habitants d'étudier ou de sc perfectionner dans des langues étrangères, des techniques particuli ères ct cla ns J'an comme la musique. En~n d es salo ns, des expositions ct des spectacles de danse o u d e théâtre complète nt les possibilités offertes aux Paraysicns pour occuper leurs loisirs.

Les établissements hors commune

D

eux établissements hors commune permettent aux jeunes ou aux moins jeunes de pratiquer des activi tés d'intérieur ct de plein air.

Centre d e Saint-Cl1 éro n Le conseil municipal décid e, le 24 septembre 1974, l'acquisition d'une propriété dénommée "Le Prieuré", sise à Saint-Chéron, en Essonne, pour créer un Centre de Loisirs sans hébergement. Cet achat se concrétise en décembre l976. L'origine de cette propriété remonterait à l'époque romaine, la villa ayant des thermes. Les Huns la détruisirent lors de leur passage ct le lieu fut repris par une


1-+8

communauté religieuse qui a abandonné le domaine à la RévoluLion. Le corps de ferme a été bâti au XVIIIe siècle cL le prieuré actuel au milieu du X!Xc. La propriété, d 'une superfi cie de treize hectares, co mpone clone des bâtim cms, tels que le prieuré, la ferm e, la bergerie qui o nt été très restaurés, des bois pour les 2/ 5c de sa supcr~cic, de la prairie naturelle avec étang ct jardin fruitier pour la même aire. L'Orge traverse la propriété cc qui a permis de réaliser un petit lac ani~cicl puis, après un cmpoissonnemem, de créer une société de pêche. Deux so urces om été drainées afin de di sposer co mplètemem de la prairie. Dès 1978 des enfams om pro~Lé des activités de plein air cL, suivam le Lemps, d'iméricur, clans la Bergerie. Un au tre bâtimcm pour des activi tés intérieures a été construit en 1996 afin de réserver la Bergerie pour les repas de midi. Les adultes pcuvcm aussi jouir des possibilités de ce centre de loisirs. Le centre de Saint-Che· ron : Le Prieuré. jeunes ct mo1ns jeunes gardent un bon souvenir de cc lieu reposant ct agréable.

Centre de montagne "Les Mélèzes" Cc cen tre de séjours prolongés pour les cnfams est implamé sur le plateau de Mom-Saxonnex, à 1 000 mètres d'altitude, sur les pentes elu n1om elu même nom, entre les villes de Bonneville et Cluses. En 1965, la com mune achète un terrain de 44 000 m 2 et procède à la construclion d'un chalet de 103 mètres de long ct 12 mètres de large sur trois niveaux. Les travaux clébutenL au primemps 1966 cL se Lerm inem en décembre 1967. Cet édifice, conçu de manière rationnell e cL praLique, compre nd : - au rez-d e-chaussée inférieur : les chambres cl'encadremcm, lingerie, local de rangcmcm, préau, toileues et douches ; - au rez-de-chaussée supérieur : J'in firmerie, le bureau, la salle des animateurs, la cuisine, le rérectoirc, les salles de rangement des skis, les chaussures eLanoraks, les salles d'activités, les salles de classes qui s'ouvrem sur l'ex térieur par de larges portes-fenêtres, LOileues eL d ouches; - au premier étage : vingt dortoirs, ayant chacun six lits el six armoires, placés de pan cl d 'autre d'un grand clégagemenL; avec une aile pour les garçons el une autre pour les Filles, LOileu es Cl douches.


149

Le centre des ~ l èli::es. Que de Para)·s1ens gar· dent un SOU\'emr en· chanu: de cc heu magmf1· que!

Des travaux im ponants d'isolement par le double vitrage des fenêtres ont éLé entrepris en l996 ainsi que la réfection de la LoiLurc. Ccuc réalisation peuL accueillir 120 enfants avec l'encadrement pour des classes de neige ou des colonies de vacances en hiver ou éLé. Paray-Vieille-Pesle accueille dans cc chalet des cnfams de sa co mmune mai s aussi ceux de Morangis, Saim-Chéron , Athis-Mons cL en éLé des enfants de KrufL.


150

Financement des réalisations

L

a contribution des patentes, confonées au début par les taxes locales, venan t de l'Aéropon d 'Orly ct d'Air Inter, ont assuré des ren trées fiscales qui o nt permis de réaliser ces nombreux et imponants investisscmems, exceptionnels pour une commune de nou·c dimension. Toutefois, lors de la création de la taxe professionnelle en 1976, le gouvernement a institué l'opération dite de "péréquation d épan ememalc". Cette opération consiste à transférer u ne panic des ressources communales, obtenues par le versement de la taxe professionnelle de ccnains grands établissements, procuram alors une richesse imponamc, sur d 'amres communes jugées défavorisées, en fonction de cenains critères fiscaux. Ainsi la commune constate un manque à gagner su r cette taxe professionnelle, dont le taux reste néanmoins modeste. Un effet bénéfique de ces rentrées venam de l'Aéropon se traduit par le niveau bas des taux d'imposilions locales. Ceci amène à constater une d is torsion sans cesse croissamc entre la richesse fiscale réelle de la ville 1 et son potentiel r1scal 2. L'ÉtaL, le dépanement, la région, les groupcmems imercommunaux utilisem ces deux paramètres pour fixer les panicipations obligatoires à leurs dépenses. En conclus ion, la commune de Paray-Viei ll e-Poste a connu une époque faste, mais les effets de la crise économique memont à fonc contribution la municipalité pour continuer cet emrcticn heureux de la ville.


151

Activités industrielles et com merciales

E

n circulant dans Paray, on pourrait à première vue penser que la cité n e possede pas d'activité industrielle ou com merciale ct que, par conséquem, notre ville n'est qu'une commune dortoir. Une telle conclusion serait une profonde erreur ! En effet, Para)' compte plus de deux cents emrepnses, allant de l'activité artisanale à celle de grandes sociétés nauonales, pour 7 235 habitants. Cette activité 3 se répartit essentiellement sur quatre secteurs : la =one industrielle de l'aérogare d'Orly (lOO entreprises), en bordure de la R.N. 7 ( l2 entreprises), le long de l'avenue de Verdun, appelée aussi route de Morangis (20 entreprises), dans le quartier de Com in ( ll O entreprises). Parmi ces activités, les cmrcp riscs elu bâtimcm occu pe nt une large place : bâtiment en général ( 48), climatisation (2), d écoration (2), meubles de cuisine (2), électroménager-électronique (2), marbrier-bâtiments funéraires (2), travaux publics (10), urbanisme (2). A cene liste nous devons ajouter les acuntes médicales, paramédtcales et pharmaceutiques, sans oublier le vétérinaire pour nos amis animaux. Il faut encore inclure toute l'activité alimentaire, depuis les bouchenes avec les volaillers, les charcutcncs, les marchands de fruits ct légumes dom deux grossistes som mstallés dans la zo ne industrielle cL cnfm les boulangeries-pâtisseries pour tous les gourmands. Les achats d e neurs ne posent pas de prob lème ains i que c.:cux de vêtements ct de cosmétiques. L'acLivité hô telière (6 hôtels) s'assoc.:ie bien à celle de la restau ration ( 10 restaurants) et des cafés (8 cafés), dom deux som des bureaux de tabac. Parmi les services, on note la présence de quatre salons de coiffure ct d'une esthéticienne.

V

oilà brossées les activités à but commerCial existantes à Paray. Il faut toutefois compléter ce tableau en mentionnant toutes sortes d'autres aClt\1tes telles que : topographie, laborato ires d'études, expert comptable, expertise automobile, cabine t immobilier, assura nces, garages avec vente et reparation automobile, autos écoles, imprimeries, photogravure, photographe, récupéraLion d e métaux, brocante, antiquités, groupements d 'achats, édition, supermarché, taxis. Paray propose d onc des activités variées pcrmcuam de satisfaire des spécialisations très diversifiées dans le travail, ce qui peut être d 'un intérêt considérable dans la lutte contre le chômage. AinSI Paray a acquts depuis les années 30 une industrie norissante, représentée aussi bien par des P~1E que par des Sociétés importantes. Parmi celles-ct, hormis AD.P., les sociétés d'aviauon ont une place de choix. Aéroport d'Orly L'aéroport d 'O rl y, dans la partie technique ou d e gestion, donne el u travail à un certai n nomb re d 'habitants de Paray-Vieille-Poste. Depui s les premières années de fonctionnement ap rès la Deuxième Guerre mond iale, les résultats mo ntrent un accroissement gigantesque du trafic tout en favorisant l'accueil des passagers et la sécurité aérienne et au sol. Pour l'année 1996, on relève pour l'aéroport d'Orly les chiffres suivants: 27 millions de passagers pour 200 000 mouvements environ. L'effecuf total A.D.P. est de 3 500 personnes et le personnel autre que A.D.P. de 25 000 personnes.


Air Inte r L'acquisiLion des locaux de TécalémiL en 1972 par Air !mer a éLé suivie par une opéralion de LransformaLion Lotale de l'immeuble principal perpendiculaire à la R. . 7. Les travaux om éLé d'une Lelle importance qu'il ne rcsLaiL plus que l'ossaLure cL la LOilure avam la remise en éLal. Même la cheminée el le châLcau d 'cau om éLé déLruiLs. CesL seulcmcm en juilleL 1977 que, les Lravaux Lerminés, Air !mer pul procéder au relogemem de son siège social, donc de ses directions eL de son personnel dans les nouveaux bâLimems. Un autre bâLimem indusLricl, le "Sheds", fuL aussi Lransformé en bureaux en p lusicurs phases cL Air !mer rcçuL un prix de réhabiliLaLion de bâLimems. Environ 600 personnes Lravaillèrem dans le bâlimem ccmral. A cc jour, soiL vingL ans plus Lard, Air France procède à la mise en place de son personnel .


l53

Air France Le bâtiment d'Ai r Fra nce, qui sc situe su r l'avenue de Verdun, a été utilisé pour l'entraînement du personnel volant avant d'abriter les archives. Depuis le 1er septembre 1997, l'absorption d'Air Inter par Ai r France est devenue effective, ct la Compagnie nationale a permis à beaucoup de Paraysicns d'y trouver un emploi.

Autres compagn ies Les activités des autres lignes aériennes à Orl y offren t aussi des possibilités de travail aux Paraysicns.

L'Europe et Paray Sur le plan sportif, Paray-Vieil le-Poste à mis à la disposition des assoc tauons sportives des équipements de premier ord re cl possède effectivement en rcwur des équipes, qui malgré la dimension de la commune, ont une brillante renommée. Cc som justement les sportifs, favorisés par notre commune, qui vont être à l'o rigine de l'ouverture de notre village vers l'Europe.

Kru ft En 1966, le "Hand-Ball" de Paray rencontre l'équipe d'un village allemand Kruft, une petite commune de la province de Rhénanie-Palatinat ~ . o·une étendue de l 818 ha, soit trois fois la superficie de Paray avant l'agrandissement de l'aéroport, elle dépend du "land" - l'équivalent de notre camon - d'Andcrnach q ui fm une des places-forteresses romai nes de la ligne fromière de l' Emp ire de Ro me. Le Rhin coule à 8 km eLà 2-+ km sc trouve Coblence ( Kob lcnz), la grand e ville la plus proche, au conOuent du Rhi n ct de la Moselle 6 . Après les matchs, les joueurs sympathiscm el des amitiés sc nouent au cours des mois suivants, à tel point que l'idée germe, comme pour beaucoup de villes de France, d'un "jumelage". CesL à Rémy Pichard, qui étai t à ceue époque premier adjoint du maire de Paray P. BougueL, que revient l'initiative d'officialiser celle amitié par un acte de jumelage. Dans un article de Mon Village, jo urnal d'information municipal de cette époque, on retrouve les propos de R. Pichard : 'je faisais panic de la délégation municipale qui sc rendit en juin 196ï à Kruft pour la cérémonie du jumelage. je dois dire que j'étais un peu ému et soucieux du déroulement de la cérémonie. Ce sentiment, je crois que je le partageais avec les autres membres de la délégation. ous nous trouvions comme une famille qui doit en retrouver une autre après une longue brouille ou encore comme celle qu'un lien matrimonial va rapprocher. 1 c pas faire de "gaffes" pour ne pas réveiller de vieux dissentiments. Nous montrer tels que nous étions avec nos travers, bien sûr, mais tout de même avec quelques qualités. En réalité, nos hôtes avaient les mêmes préoccupations que nous cLles choses se sont très bien passées. Grâce à un crayon, du papier, un dictionnaire bilingue cLbeaucoup de mimiques, chacun a pu raconter l'essentiel sur sa famille eLses occupations. (... ) La cérémonie à l'Hôtel de Ville mc fit beaucoup d'impression. j'étais un des témoins de la signature de l'acte. Au travers de la cérémonie, je revoyais les gra\'Ures de mes manuels d'hisLOirc; la signature était un traité d'amitié. Cela était considérable ! ( ... )je mc soU\·iens encore de cc détail au café. Un vieux monsieur mc fit demander par un de ses compatriotes qui parlait français : 'je voudrais serrer la main d'un Français.' Cc que je fi s bien volontiers."


15-1-

Plus concrètcmc m . Kruft, a u-delà de vagues ressemb la nces, est très di ffé rcm d e Paray. C'est un village q ui, à l'époque el u jumelage, avait une popula ti on à peine su périeure à la mo itié de celle de Pa ray. P roche d e d eux a moro utes impo n a m cs 6 ct d esservie par u ne vo ie ferrée régiona le, Kru ft restait un vil lage ayam une acti vité encore scmi-agricolc, avec d es étangs, d es collines boisées proches e t un réseau de r ues s inueuses dénotam u ne urban isatio n lem e. En oULrc Kru ft, com me l'ex ige le système alle mand, fait panie d' un gro upe de cinq communes - Nickcnich, Kre tz, Pla idt, Sa ffig et l<ruft - soit une collectivité de l 5 000 hab ita m s, avec un conseil particul ier co mposé de rep résen tants de chaque co mmune élus en même tem ps q ue les conseillers m u nicipaux parmi lesquels ils som cho isis, pou r une même du rée. Cc conseil procèd e à son LOur à l'élection d' un su per-ma ire choisi parmi les maires des co mmun es gro upées. Le co nseil mun icipal d e Kru ft, élu po ur 5 ans, compon e 19 me m bres q ui él isent à le ur to ur leur ma ire. L'histoire de Kru ft a s ub i l'inOucncc ro ma ine, com me to m e cette régio n colonisée j usqu 'à l'effo ndre mcm de l'Em p ire d e Ro me d ans les années 400, puis l' hégémonie fra nq ue avec la souve raine té de Clovis ter, et e nfin celle des Germa in s. Co mme souvc m en Fran ce, au d éb ut de l'ère mérovingienne, Kruft fu t mis sou s la tutelle d es re ligie ux d e "Maria Laac h Klos ter", un e abbaye fondée en 1099 c t assez semblable à celle d e Saint-Germain-d es-Prés. Les serfs d e Kruft ne devaient pas s'en plai ndre puisq ue de celle période d u Moye n Age est ve nu le dicto n : "Un ter dcm Kru mmstab isl gut lcbcn", c'est-à-d ire : "il fa it bon vivre sous la crosse" ... de l'évêque, sym bole d e la puissance religieuse. Plus tard, les guerres de la Révo lution frança ise pour la possession el u Rhin, p uis de l' Empire, laissère m des traces à Kru ft. Du te mps de l' Empire ro main, on ex plo ita it d éjà des carrières souterraines de "tuf volca nique" 7 qui a fo urni jusqu'à ces jo urs un e importa nte ac tivité in d us trie lle.

Paray - Kruft : l'amitie ent re les peuples. gage de paix ...


155

On explo ite une variété locale, "le bims", son e de "pouzzolane", ou plus simplemem "pierre ponce" qui est uti lisée pour charger un cimem afin de produire un béton à ham pouvoir iso lam, exporté dans toute l'Europe. Le paysage des alentours de Kru ft en porte la marque caractéristique avec ses champs très en contrebas des ro utes, vestiges d'anciennes carrières à ciel ouvert, "d écapés d e la couche de bi ms" puis remis en culture. Une visite rapide donne un aperçu des travaux : "La vue était im pressionnante car tout un pan de colline représentant plusieurs dizaines de mètres d'à-pic avaient été creusés pour atteind re la couche de ' bi ms '. Au fond de cette fosse, d'énormes engins de terrassement s'agitaient avec fébrilité ct clans un fon bruit pour arracher sa richesse au sous-sol. Le directeur nous expliqua : 'j'ai l'obligation de remettre le site en l'état en fin d'exploitation en reconstruisant la colline et de replanter la forêt'.''

Comme nous l'avons fait pour nos amis allemands en ap pellant une rue "rue de Kruft", ceux-ci ont baptisé une rue "Paraystrasse". De plus, en 19ï9, ils om fait citoyen d'honneur de leur vill e monsieur R. Pichard ct do nné son nom à une rue : "Rémy Pichard Weg". Un bien bel hommage! Le tremièmc anniversaire du jumelage a été fêté le 20 septembre 199ï à Paray-Vieille-Poste clans une ambiance chaleureuse.

Péruwelz A la limite de la fromière française, à 20 ki lomètres au nord de Valenciennes et 45 kilomètres de Lill e, emre Condé-sur-l ' Escaut (France) eL Leuze (Belgique), donc cl ans la province wall onne elu Hainaut, se trouve une vil le appelée Péruwelz, d'une superficie de 6 000 hectares environ , à une altitude de 30 à 40 m et traversée par un cours d 'eau appelé la Verne dom le nom, d érivé du celtique vcrnos, signifi e : rue bordée d 'aulnes. Le site, très boisé, possèd e une grande quamité d e sources eL de romaines. Péruwelz peut s'enorgueill ir des trois célébrités : - ConstanL Wairy, qui fUL le valet cL co nfident d e Napoléon 1er; - j ean Absil, né le 24 octobre 1883 à Péru•velz, qui fut un co mpositeur de réputation mondiale et prix de Rome; - Géo Delcampe, qui écrivit des opéreues et des pièces d e théâtre et reçut le Prix de l'Académie française. Une charte d e jumelage fut signée à Paray le 4 avril 19ï6 par le bourgmestre M. Deberghc pui s à Péruwelz le 29 mai 19ï6 par M. Bouguet, maire de ParayVieille-Poste. Le vingtième anniversaire du jumelage des deux communes a été célébré en avril 1996 en présence de messieurs Cl. Huan, bourgmestre de Péruwelz, et G. jankievvicz, mai re de Paray-Viei Ile-Poste. La nai.ssance elu bourg, qui faisait partie de la Gaule, peuL être fi xée à l'an 10ï6 ainsi que la construction du château par la famille Berlaymom, barons de Péruwelz, qui fo ndèrem l'h ôpital en 1308. Le château fut acheté en 1646 par Ambroise de Croy.


156

Ainsi cene ville au passé déjà riche, comme notre commune, a vu bien sûr son nom évoluer avec le temps. Lors de la dominatio n hollandaise, de 1815 jusqu'à la révolutio n de 1830 qui abo u ti t à l'in dépendance de la Belgique, le canal est creusé cL Péruwelz est élevé au ra ng d e vil le, en 1817, par un arrêté ratifié par Guil laume 1er d 'Orange- assau. Le X lx c siècle fut celui de l'expansion économique - filatures de laine, tanneries, maroquineries, fabrique de chaussures, carrières de pierres calcaires - qui déclencha la construction de remarquables monuments comme la basilique de style néo-goth ique construite à partir de 1885 selon les plans de l'architecte Baekelmans. La Première Guerre mondiale, avec ses destructions, fut le coup d'arrêt de l'expansio n de son industrie. Péruwel= souffrit énormément des deux guerres mondiales, tant par les destructions que par les pertes humaines. Depuis 1945, la ville héberge le prestigieux 17c bataillon de fusiliers qui s'illustra lors de la Deu xième Guerre mondiale. Du fait de sa longue histoire, son paysage urbai n est agré menté de nombreuses maisons ancien nes et de caractère.

....r.·.·: :.:.::.-.·

.

-

--- -- L' f.gf:" -c·

-.

:. .._ ...a.·..;

Depuis le 30 décembre 1975, une loi fixait le nombre de communes de de Tournai à 10 entités pour 90 communes. Ainsi une fusion de neuf communes s avec Péruwelz a permis de créer une entité qui comptait, au 31 décembre 1996, une population d e 16 688 habitants, dont 8 127 dans la partie u rbaine. A pan une pop ulatio n rurale to urn ée vers l'élevage, Péruwelz, q ui bénéfi cie d'autoroutes, de vo ies ferrées et de voies navigables pour grand gabari t 9 , s'ap p uie sur une forte industrie tirant partie d'une large zone industrielle mise à sa disposition. Nous parlerons plus particulièrement d e l'us ine Saloc, qui est mondialement connue pour la fabrication d es boules de billard. Il ne faut pas passer sous silence la grande briqueterie Desimpel, qui possède le plus grand four de cuisson d 'Europe, et surtout les imprimeries car Péruwelz accueille une biennale de la gravure. L'Industrie métallique est fortement représentée. Enfin, une importante scierie est alimentée en bois par les forêts avoisinantes. L'indus trie ali mentaire est représentée par une brasserie fourn issant la bière de ha u te ferme ntation ap pelée "La Vieille Bon-Secou rs" ai nsi qu'u n apé riti f appelé "L'Amer Labiau" IO et par les Comp toirs d es Cafés Torréfi és. Sur le plan social, Péruwelz est équipée de homes d 'enfants handicapés et d 'instituts d'enseignements spécialisés. Enfin il existe un musée du Cuir, installé rue des Tanneurs dans une maison du xvuc siècle qui abrita le dernier fabricant d e chaussures.

I':~S~f' l'arrondissement -,: ~ ~ :"'


157

Démographie de la commune

D

epuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la physionomie des agglomérations s'est souvent profondément modifiée el Paray-Vieille-Poste 11 n'a pas échappé à cette règle. ous allons essayer de dégager certains critères d 'évolution de notre commune à travers les résultats des différents recensements. En 1876, date du premier recensement, la population comprenait 57 hommes, femmes et en fants; elle se situe emre 47 et 89 êtres vivants de 1881 à 1921. A partir de celle date, la popula tion croît rapidement :

1926 1931 1936 1946

. . . .. . . . . . . . 1587

............ 3 207 . . . . . . . . . . . . 4 447 ............ 4 211

1954* ............ 1962** ...... .. ... 1968 ............. 1975 .............

6 216 6 083 7 395 7 679

1982 ............ 7 192 1990 ............ 7 214 1993 ............ 7 235

• Dale du débtll de l'expropriation. ** Celle période com prend la fin cie l'opération cl'cxpropriarion.

A

près une baisse correspondant à l'opération d'expropriation par A.D.P. de 195-+ à 1962, on constate une forte augmentation de 1968 à 1975, qui s'explique par l'arrivée de nouveaux habitants séduits par un meilleur cadre de vic bénéfi ciant à la fois de la campagne, de la proximité de Paris Cl de l'absence d'us ines.

Le cemre de Paray. audessus de la place HenriBarbusse... On reconnaît le collège Ronsard. bâti en arc de cercle accole au groupe primaire Jules Ferry. De l'autre côté de l'avenue Paul-Vaillant Couturier, la mairie, située aussi sur la place Henri Barbusse, ct enfin le gymnase Cartier.


158

Les rccen scmcm s de 1982 cL 1990 permeLLCnL d e no ter d 'im ércssamcs informa tio ns s ur les condilion s d e vic de la comm une eL les évolutions en cours .

1982

1990

France

1990

7 192 hab. ï214 hab. 0-24 ans ... .... . .. ..... .... . 33,70% 31,10% 34,1% 25-59 ans ............. . ..... 51,20% 49,90% 46% 60-75 et plus .......... . ..... 15,10% 19,00% 19,9%

PoPULATION totale ... . .

50,70% 89,10% Ouvriers et employés .. .. .... 62,80% Commandement, recherche, études, enseignement ... .. .. . 26,30% Non salariés ••• . •••• 0. 10,90% 10,00 % Indépendants et employeurs Aides familiaux ..... . ....... . 0,90%

PoPULATION active . ....

Salariés

46,90% 84,30% 49,40% 34,90% 15,70% ll% 4,70%

li resson de ce tableau que Pa ray n'es t pas une cité du troisième âge car la po pula lio n en âge de retraite, q u i a augmcm é (d e 15,1 % à 19,0 %), esL q ua nd même un peu in férie ure à celle de l'ensemble de la France ( 19,9 %) . o Lrc commun e possèd e un creuset dejeunes q ui a, il csLvrai, légèrement diminué en huit ans (de 33,7% à 31,1 %) ma is correspond en 1990 à p resque un ha bitant s ur trois, cc qui est assez p roche de l'ensemble de la France (34, 1 %). La population en âge d'acti vité esLbeaucoup plus imporLa m c à Pa ray, ma lgré un e diminutio n (5 1,2 % - -+9,9 %), alors q ue pour le resLe de la F rance, elle représente sculemc m un laux de 46 %. Q ue peut-on dire rapidement de to us ces no mbres? On cons ta te que la population a tenda nce à vieillir, comme d'aill eurs clans to ute la France, ct q ue no tre commun e p o urrait ê tre prise comme ré férence à quelq ues nuan ces près. Mais o n assis te depuis q uelques années à une poussée d es je unes (a ugme ntation des 0 à 24 a ns) ce qui représente un gra nd espoir. En regarda m le tabl eau de la population active, on re ma rq ue en p remier lieu qu'ell e a baissé d'une pan d u fa it d u vicillissemcnL et d 'autre pan sous

On remarque, au milieu de la photo. l'eglise Jésus-Qu,Ticr ct l'cmplaccmcm de la ferme de Comin. Plus loin. on distingue le groupe Jules Ferry ct le collège Pierre de Ronsard.



160

la pressiOn du chômage. On constate cependant que les aides familiaux ont ncuemcnt augmenté, resultat d'une politique sociale poursuivie de 1981 à ce jour. Le nombre "d'independants ct d'employeurs" s'est maintenu ct a même légèrement augmenté, cc qui tend à démontrer qu'il existe une vo lo nté d'entreprendre. La representation de la population a. par contre, neucmcnt changé. En dfet, la catégorie des OU\Tiers et employés a fortement diminué alors que celle des d1plômés a subi un accroissement 1mponanl. dénotant une élc' auon du ni\'cau soc1al et la recherche de diplômes a\·ant d'entrer dans la \ie acll\'C. L'habnat sc compose cl une large maJOrite de pa\illon~ ï6 °o) pour seulement 21 °o d'tmmcublcs collecuf~. 61 °o des logements ont de 3 à -+ pièces ct 89 °o sont équipés d'un chauffage cen tral. 43 °/o o nt été construits entre 1949 ct 1967. Ces chiffres soulignent le caractère pavillonnaire de notre cilé, souhaité dès l'origine par les pionniers de notre commune de 1921 à l928 et repris lors de la période d 'intense construction de 1949 à 1967 12. On remarque aussi, par le nombre de pièces. que la composition des familles est de deux enfants en moyenne. Enfin. il resson surtout qu'en général les Paraysiens joutssent d\m bon confort.

'OTES --------- ----------------------------------------------1. ~lulliplkation de l'cns~mbl~ de la masse tmpo ...able par k-. taux \ otés-. 2. ~tuluplicatkm de l'enst:mhk de la masse tmpo::.able par le::. taux moyens nationaux-. 3. Les nombre::. mscrits u-d~:-.sous sont donnes a mre indtcauf pour l'annee 1993. ds ne représcntem pas des valeurs absolues. -+. Rheiland-Pfal::, a l'est du massif de l'Eilcl. lui-même panic du massif schisleux-rhénan. Ce massif d'origine volcanique c~L piqueté de nombreux pelits lacs plus ou moins circulaires, les "maar", mOL sig ni~ant cralcrc cLe inL. Des lacs, aussi d'origine volcan ique cl de plus grande dimension, existent dans celle région. Il s sont appelés "laach". dcrivé du latin lcltUS puis du dei! allemand C.c mol a donnt: le nom de cenam . . ltcux comme le remarquable "~ lana Laach ... an~c son eglts~ ùu pur SL) le roman. a quclquc5 ktlomctrcs de "rult. ). Cene\ tlle flll une des pbœs-foncrcsscs romamc.., ùc la ligne fronuère de l'Emptrc de Rome. 6 Ou sc rëfu~tèrem beauu1up de protestants fran<.ai~. à l'époqut: de Louts Xl\'. fuyant les pcrsécuuons rcligtcuscs con"'t:Lllll\ cs à la rë\·ocation de 1Edit de Nantes 1685 . De cene époque date la dénommath)n -Quat d~.. ... Fr:mcats dun quartier du bord du Rhm. 6 La .HS ,·cnam du Lu:x~..·mbl ur~ ct la A61 ,·cnant de Cologne en dtrccuon de \lannheim ct Karlsruhe. 7. Pierre port:use pro,·cnant ck la consoltdauon des pousstères Cl des cend res vokamques. 8. À sa,·oir : Baflrc. Baugntt:s, Bon-Secours. Brasmenil, Bury, C.allcncllc, Roncourt, \Vasmcs· Audemet::·Brilln:-tl cL \Viers. 9. Axe routier Cala is. Aix-la-C..hapellc, axe ferroviaire Londres. C<1 lais. Aix-la-Chapelle, canal vers Anvers. l O. ll existe aussi l'Amer Wilmcr ct l'Amer Gcrvin. ll. En 1997. la t:ommune de Para\·-\'ictllc-Postc s'etend sur 61-+ ha. dom 159 ha urbantsés. ' La longueur dt: la 'otrie est de 30 km Cl l'almudc de 87 m. 12 Cene panicul::tmé a fau prendre Paray.Vicillc-Posle comm~ \'ille pa\illonnairc temoin de la rC!?,tOn panstt:nne.


161

LES MAIRES DE 1792 A NOS jOURS LE VlEUX (Délégué)

~==:;;ii

1794 à 1810

Toussaint HALLE

=:====i~

Xavier ROUX Antoine GODEFROY

::n:==~

Antoine GODEFROY

= =:::::;

A. RABOURDlN

Charles RABOURDlN

= =:::::::;;

Louis MARAIS René MAILLARD (démission j oseph MONNANGE

iiiiiiiiiiiiii===~

17 mai 1929

..

CARTIER

17 mai 1935

Léon BERTRAND

~=

Gaston CHRETIEN Président de Déléga tio~n~~~~ Marcel SOUlLLAT Roger MICHON Président du Comité de

= =====i:#

octobre 1944

Léon BERTRAl'lD

~~--

4 mai 1945

Léon BERTRAND

mai 1947

Léon BERTRAND

mai 1953

Léon BERTRAND

mars 1959 ;;;:==::... mars 1965

Pierre BOUGUET Pierre BOUGUET

mars 1971

Pierre BOUGUET

mars 1977

Pierre BOUGUET

~=="'

= =:=

;#== =

!:;:::== = ~--==

mars 1983

====mars 1989

=---==mars 1995

=;;;;;;:;::::=:;;==#~




BIBLIO GRAPHIE A,l,LR, Ll'S dcpcnclanu:s de l'abha_w de Sclllli-Gt:nnain-cksPm - 1906 1909. B.\STIL jean, La tTOISSWllt: de la lwnlrcuc parisienne 196-+. BOU Il L\RO jacques, L'histoire de /'ahlwyc cie ScrintGcmwin-dcs-Pn:s - 1724 - Arch. Évry. BRAL..OII Fernand, C1viliscrtion materielle. cilliiOillit: ct CliJlllalrsme. X\''' - XVIII" s1rdr. T. 1. Les structures du quotidien . le poss1blc Cl 1'1mpossiblc - 1979.

;\1.-\'L P. Calrndricrs ct tccltmqucs agricoles . France ct Italie - XII" er XIW su:dcs - 1987.

BRL'EI Louis. jtn1sy au XVIII' s1cdr - 1975. C\STELOT André. (':apoleon - 1967.

Pot.:PARD" René, Rctucil des chartes de l'abbaye de Saint-Gcnncrin-clcs-Prés des origi11cs au debut du XIII" sicdc - 1909-1932. R.-\:-.001' Lucie, Table de composition clcs aliments - 1990.

CIIAL\î' Annie. \lcmo1rc Pamy-\'irrllr-Poslc rr l'aeroport ci'Orlv - 1962. DLil\ Georges. L'economie rurale ct la 1ir cks armpagnrs clans l'Oaidcnt medieval, T. 1 ( 1977) - L'aonomic rurale ct la vic cles campagnes dans l'Occident mediéval, T. 2 ( 1977) - Guerriers ct paysans VII" - XII" siale - Premier essor cie l'aonom1r europeenne - 1973. DuPAQL Il R, Dkt ionncwe dcnwgnrplt iqur clr la Franœ. GR.-\'\D R.. DLL\TOL:CHI R.. L'agnculrut,· elU ,\!oyen Agl'. de la Jin cie l'Empire nmra1n elU X\'J<' s1cdr - 1950.

Ht''' jamne, :\lcmo1re de gcograph1c HtLL\IRI T j. - Potsso' G.. Él'ocation elu grancl Paris, la hw1lirur sud - Paris. 1956. jACQL..ARO jean, Domames de l'abbaye de 5arnt-Gcrmamdes-Prcs au !Xc sicclc - Bull. clr la Sourie Historique ct Anltcologlquc cie Corbeil, cie l'Essonne rr du Hurcpo1x, Ï l' annee. LEBEUI Abbé. Histoire clr la l'Ille Paris - 1883-1893.

..:1

dr rmH le diocèse cie

PAL. TLl C., Compte rendu du saul'ctagc de la necropole du XW sicdc è1 Perray - 1965.

PERROY Edmom, La terre ct les paysans en France aLL\' Xli' ct XI//" si ales - 1973. PtCHARD Rémy. La \'anne - Bulletin f-lw1ilipal - 1970. P"ARD :'--.1.. H1sto1rr. Archcologu:, Biographie elu Longjumeau - 1864.

allllOII

de

A.D.P., Arch1ves. Aviation Civile, Revue du Secrétariat général. C.A.R.A. 1.• Rd.: L5l9 sl8, s215 L781 dos.7 Q 1511 5346/5456, 459, 460/ 5494 51536 51551 / 51608 52907 52935 Sï055, 7055 Z2 2758 ter Z2 3987 Comm1ss1ons des Anuquncs cL des snes de -cme-ct-01se - sc fasc1culc - 1885. Enquête sur l'Htstoire La \'cnte sur Clo1 is- :--.:•' 17 - 1996. hëché de Versailles, Archives ( 480.0.1

a 480.0.7).

11'\.S.E.E .. Recensements 1962 - 1968 - 1982 - 1990. Journcrl de la Frcrnrc, T 1, Tl/, Till. Laboratoire de Préhistoire du ~!usee de I'Honuuc. Origine ct él'olution de l'Homme- !9tH. :'--.lairic de Parar-Vieillc-Postc. Arehi\·cs. Quie!. 1997.

Page;; cie gcmk . \'ue aérienne de Paray-Vieille-Poste

© IGN


TABLE DES MATIÈRES Préface, 6 Notre blason, 9 Paray et son histoire, 13

Préhistoire ................... ... ..... ...... .... ......... .......... .. ........ .. ...... .... ..... ... ... ... .

15

La période agricole de Paray. Des origines à 1921 ........ .

17

Paray Village, 17 Contin, 26 démographique de la commune, 41.

La Vieille Poste, 35

Etude

Les "Mal-Lotis" 1921-1 939 .......... ........... .. ........ ..... .... ...... ... .... ...... ....... 48 La naissance du Paray actuel (1921-1928), 49 Transformatio n des lotissements (1928-1939), 51 La vie des Paraysiens, 56.

Les j eunes années de Paray-Vieille-Poste 1939-1946............ ...... . ..

61

Paray en 1939, 61 La Guerre de 1939-1945, 62 Paray en 1946, Les transpons, 76 La poste, 78 Les églises, 80 Activité industriel le et commerciale de Paray, 85 La vie des Paraysi ens, 56.

68

La lutte contre le Nazisme .. ............ .. .... ...... .. .. .... .. .. .... .... .... ...... .. .. ......... 90 Paray-Vieille-Poste clans la Résistance, 90

L'Aigle de Paray, 92.

Les écoles depuis 1889... ....... ........ ....... .... .... .. ...... ... .... ...... ... ..... .... ..... .... 102 Le début des écoles, 102 L'école privée, 105 Le groupe scolaire jules Ferry, 105 Les classes de neige, 113 Le collège Pierre de Ronsard, 114 Le groupe scolaire Paul Ben, 115 L'école maternelle Victor Hugo, 118 La distribution des prix, 119.

L'expropriation, de 1946 à 1961.. .. ... ..

........................ .. .. . 123

Aéroports de Paris, 123 Déroulement de l'expropriation, 128 Déplacement et reconstitution du cimetière, 134.

Paray-Vieille-Poste moderne, depuis 1961 .

137

Le patrimoine communal, 137 Les associations, 144 Les établissements hors commune, 147 Financement des réalisations, 150 Activités industrielles et commerciales, 151 L'Europe ct Paray, 153 Démographie de la commune, 157. Les maires de Paray-Vieille-Poste de 1792 à nos jours . Bibliographie

Création, photogravure, impression Mau1y Imprime ur S.A. - -+5330 Maleshe rbes Ach evé d 'imprimer e n septembre 1998 sur les presses d e Maury Eurolivres - -+5300 Manchecourt Dépô t légal : 3c trimestre 1998

161 164





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.