100 titres. litterature pour jeunes adultes (2007)

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Un catalogue critique...

Pour qui ? Pour les lycéens, en attente d’une lecture traitant de sujets plus adultes que ceux généralement abordés dans les collections de littérature jeunesse ou amateurs de science-fiction et fantasy tout public. Pourquoi ? Les choix proposés par les différentes revues professionnelles ne prennent pas suffisamment en compte les publics lycéens et jeunes adultes. Le souci de mettre en valeur, dans l’immense production éditoriale actuelle, les livres qui nous semblent les plus intéressants pour ce public a donc motivé notre démarche.

Par qui et comment ? Un comité de lecture, constitué majoritairement de documentalistes de lycée (enseignement général, technologique et professionnel), ayant participé pour la plupart à la Quinzaine du Livre d’Indre et Loire, a constaté une carence dans la sélection proposée pour ce public de jeunes adultes. Il est à l’initiative d’une sélection d’ouvrages plus adaptés à ce public. Certains ont vécu l’aventure du Goncourt des lycéens ou ont fait venir, dans le cadre de projets, des écrivains en résidence à la Maison des écritures (Neuvy-le-Roi), d’autres ont reçu des auteurs proposés par la librairie tourangelle la Boîte à Livres, ou bien encore, ont participé à diverses manifestations régionales autour de l’écriture et de la lecture. Ce comité de lecture se réunit à fréquence régulière (5 semaines) autour le plus souvent de nouveautés mais aussi d’incontournables et de classiques réédités, avec l’objectif de mutualiser et médiatiser ces lectures pertinentes pour un public jeune-adulte et de produire un catalogue annuel destiné en priorité au milieu professionnel. Avec qui ? - Le réseau CRDP-CDDP-CDI ; - La fédération des œuvres laïques d’Indre-et-Loire ; - Les bibliothèques municipales et bibliothèques départementales de prêt.

C‘est ainsi que nous proposons une sélection de 100 titres qui ne laisse pas encore assez de place, pour des questions de temps, à la science-fiction et à la fantasy, mais qui présente un jeune auteur : Yann Apperry, un auteur confirmé, à redécouvrir pour son éclectisme et son écriture ; Frédéric H. Fajardie, dont nous présentons cinq titres et une collection qui mérite d’être mise en lumière pour les amateurs de littérature : Autrement-littérature. 1 1


Les livres L

es livres ne sont ni sages ni gentils – hormis ceux des bibliothèques décoratives vendues au mètre. Ils n’ont cessé de transformer le monde, de hâter les révolutions – mais aussi de les calmer et de les raisonner – , de déposer dans les esprits leur ferment durable. Qu’on pense à ce que serait devenue la Réforme, privée de l’imprimerie : un petit schisme local sans conséquence sur l’histoire. Qu’on pense aussi à ce qu’ont pu apporter, dans l’épouvante du vingtième siècle, les livres de Kafka, Boulgakov, Faulkner, Cohen, Grossmann, Camus, Beckett, qui fournirent au malheur humain leur antidote de beauté violente. Entrez dans une bibliothèque. Vous croyez voir, sagement alignés, des objets inertes. Mais chacun d’eux, pour peu qu’une main imprudente l’ouvre, pareille à celle qui ouvrit le flacon contenant le djinn des Mille et une Nuits, libère un monde singulier et mouvant, chaque fois différent. Car un livre n’est jamais définitif : chaque lecteur et chaque époque l’investissent d’une passion particulière, lui inventent des prolongements nouveaux. Tout livre est un attentat contre l’immobilité, et les rayonnages bouillonnent d’une foule remuante. Guerres, batailles, duels, amitiés tendres, passions troubles, émeutes, promenades d’automne, grèves, moissons, banlieues, idées terribles ou apaisantes, tempêtes, amours, crimes, rêves, naufrages, vérités et légendes, ombres, lumières : chaque flacon de papier attend sa main. Favoriser l’accès des jeunes à la lecture, c’est contribuer à faire bouger le monde, et à le faire vivre.

Jean-Marie LACLAVETINE

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CATALOGUE CRITIQUE

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes

Nos coups de cœur : 23, 26, 33, 50, 55, 62, 84, 93, 100 Les incontournables : 3, 6, 14, 17, 28, 34, 45, 61, 64, 67, 82, 88, 91, 94, 100 Pour lecteurs en panne : 14, 15, 16, 17, 19, 20, 25, 83, 84, 85

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1 – ALBERTINI, Michel – Les Merdicoles – Lansman, Beaumarchais – Rééd. 2005 – 94 p. – 12,04 €. Seul à Paris le soir de son anniversaire, un homme se souvient ; Marseille des années 60 : perchée sur les hauteurs des vieux quartiers populaires, la rue Saint–Estronc, encore privée de tout–à–l’égout. L’auteur raconte avec jubilation et sans tabou la vie quotidienne de ses habitants, les merdicoles.

Portraits pleins de drôlerie, « ave l’accent », un lexique est joint à l’usage des non–marseillais. 2 – ALEM, Kangni – Canailles et Charlatans – Dapper – 2005 – 176 p. – 11,50 €. Après le décès de sa mère, qui vit à Paris, Héloïse, découvre dans son testament qu’elle doit porter ses cendres à Cotonou et les disperser dans le lit de son père, séparé depuis longtemps. Alors, commence un périple qui plonge le lecteur dans l’univers africain : animisme, embrouille politique, etc... Des personnages hauts en couleur, de l’humour mais aussi beaucoup de violence. Un récit alerte, décalé, déjanté même, souvent drôle malgré l’image de l’Afrique qu’il révèle. 3 – ALEXIEVITCH, Svetlana – La supplication : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse – J’ai lu, J’ai lu Document , 1997 – 249 p. – 5,50 €. Svetlana Alexievitch, journaliste, décrit la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en donnant la parole à ceux qui l’ont vécue. Les travailleurs de la centrale, les pompiers, les médecins, les soldats, les habitants de la zone contaminée racontent l’horreur de la destruction atomique et de la radiation qui se propage. A travers ces récits, apparaît également toute la cruauté du système soviétique qui a nié les conséquences de cet accident et n’a assuré aucune protection pour préserver la santé des gens du peuple. Svetlana Alexievitch s’est attachée à « décrire l’inconcevable ». Cet ouvrage bouleversant est un témoignage unique sur la catastrophe de 1986 dont la lecture ne peut laisser personne indifférent. Un ouvrage incontournable, à conseiller à partir de la troisième. 4 – AMOZ, Claude – Etoiles cannibales – Rivages, Rivage/Noir 487, 2003 – 272 p. – 7,95 €. Plusieurs SDF sont retrouvés morts dans une petite ville des bords du Rhône... Jonas, qui les a tous connus, se sent à la fois menacé à son tour et peut être coupable, car, alcoolique, il ne se souvient de rien. Plusieurs personnages essaient plus ou moins de comprendre : Jef, éducateur au foyer d’accueil où tous sont passés ; Odile, sa sœur vétérinaire ; Habiba la cuisinière du foyer et le Taleb, personnage ambigu, plus ou moins sorcier et escroc. Tous ont une histoire personnelle enfouie qui les encombre et qui ressurgit à l’occasion de ces évènements. Mais ces morts ont–elles la même origine ? Les histoires croisées peuvent sembler compliquer le plan narratif mais l’histoire bien menée et bien écrite est prenante et donne une vision pas du tout misérabiliste mais réaliste des SDF. A conseiller à partir de la première.

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes 5 – APPERRY, Yann – Farrago – Grasset, 2003 – 460 p. – 20 €. Homer est un enfant trouvé, qui a justement “trouvé sa place” dans un village perdu de la Californie du Nord. Toujours plus ou moins recherché par le shérif pour ses méfaits ou parce qu’il est le seul à connaître parfaitement le moindre recoin de verdure, vagabond plus ou moins heureux qui philosophe à ses heures, Homer a beaucoup d’amis à son image, que ce soit Elijah qui rêve de mettre en marche une forge, ou Fausto l’épicier, ou Duke, l’habitué de la décharge ou Ophélia, son amour. Ce livre est à la fois un roman d’aventure rocambolesque, mais aussi un roman profond parce que les personnages nous touchent par leur humanité et leur sagesse, et comme dit Homer lui–même « parce qu’ils ont un destin, ils sont capables de raconter leur histoire, et savent faire une histoire de ce qu’ils ont vécu ». Il semble particulièrement parlant pour un public adolescent en quête d’identité. Pour tous à partir du lycée. 6 – AUSTER, Paul – Moon Palace – Actes Sud, 1990 – 400 p. – 5,70 €. Marco Stanley Fogg se retrouve sans famille à l’âge de 23 ans. Déprimé et désargenté , il finit par aller vivre dans Central Park, après avoir perdu de vue son copain Zimmer. «J’ai créé mon néant, il me faut maintenant y vivre» dit notre héros. Ce seront deux amis de Zimmer qui retrouveront Fogg dans la grande misère et l’en sortiront ainsi que l’amour de la belle Chinoise Kity. Son embauche près d’un vieil original riche et infirme marque un tournant dans la vie de Fogg. Peaux Rouges, littérature, errances, assaisonnent ce roman très dense, plein d’humour et de dérision, réservé aux bons lecteurs. 7 – BA, Mariana – Une si longue lettre – Le serpent à plumes, 2001 – 164 p. – 5,70 €. 28 lettres que Ramatoulaye adresse à sa meilleure amie, Aïssatour Bâ, c’est la trame de ce récit qui parle de l’Afrique contemporaine et de ses tares. Le roman commence par l’annonce de la mort du mari de la narratrice : les funérailles, le cérémonial et la famille, tout est décrit, jusqu’aux relations avec la seconde femme, Binetout, au profit de laquelle la narratrice a été délaissée. C’est toute la détresse des femmes–objets humiliées par la loi de la polygamie qui court tout au long du roman, l’absence presque totale de droits reconnus aux femmes, l’effacement de certaines traditions. Ce roman revendique des droits pour les femmes et une véritable éducation sexuelle pour les filles. 8 – BARRETT, Andréa – Fièvre – Autrement, 2001 – 150 p. – 13,50 €. En 1847, chassés par la famine, des milliers d’Irlandais débarquent sur les rives du Saint–Laurent. Beaucoup sont atteints d’une fièvre mortelle. Un jeune médecin, idéaliste et déprimé par un amour impossible, se lance à corps perdu dans une tâche surhumaine. Enrayer l’épidémie devient chaque jour plus difficile.

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Le récit chronologique est très prenant et l’auteur nous fait revivre cette épidémie effroyable à travers le destin de personnages démunis mais combatifs. Le journal du docteur, alternant avec le récit, donne encore plus de véracité au roman


100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes FLASH SUR UN AUTEUR DE LA SÉLECTION : YANN APPERRY Yann Apperry est né en 1972, il a la double nationalité française et américaine. Il a été pensionnaire à la villa Médicis en 1997-98, et lauréat de la fondation Hachette pour son premier roman Qui vive . Comme le disait une journaliste roumaine, Yann Apperry c’est d’abord une voix : celle d’un écrivain mélomane qui fait entendre sa différence en composant aussi bien des pièces de théâtre, des livrets d’opéras, que des textes littéraires oniriques, comme son roman Paradoxe du ciel nocturne, paru en 1999 chez Grasset. A ce jour, Yann Apperry est l’auteur de quatre romans : Qui Vive (1997), Paradoxe du ciel nocturne (1999), Diabolus in Musica, pour lequel il a obtenu le Prix Médicis en 2000, et enfin Farrago, plébiscité par le Goncourt des lycéens en 2003. Lors d’une rencontre avec une classe du Lycée Descartes de Tours, dans le cadre du festival De l’encre à l’écran, Yann Apperry s’est livré à quelques confidences sur sa conception de l’art et de l’écriture. Selon lui, toutes les pratiques artistiques se recoupent ; il y a un pont entre les formes, qui traduisent, chacune à leur manière, un souci de recherche de soi-même. Lire, c’est aller à la rencontre de soi-même à travers une autre histoire, ce qui permet d’entrer en résonance avec le monde. La création nous permet d’aller contre le poids énorme de l’inertie que nous portons en nous. Sur les lectures qui l’ont marqué fortement, Yann Apperry cite volontiers John Steinbeck et Victor Hugo. Enfin, sur son roman Farrago, écrit en l’espace de 9 mois, l’auteur déclare se reconnaître dans le personnage principal de Homer, qui en se découvrant une histoire personnelle, arrive à dire « je ».

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes 9 – BEGAG,Azouz – Le passeport – Le Seuil, 2000 – 210 p. – 14,94 €. Zoubir el Mouss , alias Zouzou, ancien agent de la circulation, rêvait d’une existence heureuse dans Alger la Blanche. Il se retrouve dans une ville en guerre, serré dans une Toyota en compagnie de trois collègues, tous consommateurs de tranquillisants. La peur au ventre, ils roulent en écoutant des instructions radio qui les dépassent. Leur fréquence est interceptée par les « fous de dieu » qui possèdent des renseignements complets sur chacun d’eux. Chaos d’un monde et chronique d’une dictature où des policiers perdus se trompent de cible avant de mourir à leur tour. Peut–être Zouzou s’en tirera–t–il ? Récit à suspense, écrit à la première personne dans un style nerveux fait de dialogues et de phrases courtes qui exprime bien la violence et la peur au quotidien. 10 – BEDNARSKI , Piotr – Les neiges bleues, trad. du polonais par J.Burko – Autrement, 2004 – 150 p. – 13 €. Années 40 : le jeune Petra est déporté avec sa mère et ses grands–parents dans un village sibérien, son père ayant été envoyé dans un camp de travail non loin de là. Le village tout entier s’anime, usant aussi bien de la Bible que de l’alcool pour résister et lutter contre l’omniprésence du NKVD (système répressif soviétique). Malgré la faim, les poux, les maladies, les disparitions, les morts qui sont le lot quotidien des villageois, c’est un message de force et d’espoir que livre l’auteur dans ce récit autobiographique. Un récit très touchant, à la fois par l’écriture poétique et la force du jeune Pétra, qui, bien que devenu adulte avant l’âge, sait garder l’allégresse et l’optimisme de l’enfance malgré cette traversée de l’enfer. 11 – BEN JELLOUN, Tahar – Le dernier ami – Le Seuil, Points n°1310, 2005 – 147 p. – 5 €. � Tanger, ville cosmopolite vers la fin des années 50. Mahmed et Ali se rencontrent au lycée français, se fréquentent et se lient d’amitié. Etalée sur une trentaine d’années, cette amitié incandescente ressemble à une histoire d’amour qui tourne mal, tissée d’épreuves subies ensemble mais aussi de malentendus, de jalousie et de trahison. Chacun donne tour à tour sa version : ont–ils vraiment vécu la même histoire ? L’amitié elle–même serait–elle un malentendu ? Un court roman cruel et dérangeant sur l’amitié mais aussi la sincérité. C’est aussi un portrait du Maroc des années de répression et des désillusions qui s’ensuivent. Il s’achève dans la mélancolie de la fin du 20ème siècle, dans une société marocaine moderne et toujours archaïque. Pour bons lecteurs. 12 – BESSON, Philippe – Un garçon d’Italie – Pocket 12030, 2005 – 221 p. – 5,50 €. Luca, 27 ans est retrouvé mort sur les bords du fleuve Arno. Anna sa compagne avait déclaré sa disparition depuis plusieurs jours ; elle tente de comprendre ce qui a pu se passer. Livre à trois voix, celle de Luca qui ouvre le livre en nous racontant l’autopsie qu’il est en train de subir, celle d’Anna qui souffre et cherche à comprendre ce qui a pu se passer et celle de Léo, un jeune marginal, grand ami de

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes Luca, qui a beaucoup compté pour lui et nous parle du mort.

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Très original par son écriture puisque les personnages prennent la parole tour à tour pour exprimer des points de vue différents. Un roman sur la vérité, l’amour et la mort, mais comme le dit lui–même l’auteur « traité de façon claire et lumineuse » qui demande toutefois une certaine maturité et s’adresse à des lecteurs confirmés. 13 – BEY, Maïssa – Au commencement était la mer – Editions de l’Aube, réed. 1996 – 144 p. – 7,60 €.� Une jeune Algéroise, Nadia, passe ses vacances au bord de la mer en compagnie de ses frères et soeurs. La mer, la lecture et la rencontre de Salim lui procurent une sensation de liberté et d’évasion. Mais, Djamel, son frère aîné qui s’est enfermé dans la religion, est là pour veiller. Nadia transgressera–t–elle les règles ? L’histoire de Nadia ne pourra laisser les lecteurs indifférents, l’oppression des filles et des femmes en général est insupportable. L’écriture sert ce récit très poignant. 14 – BLANC, Henri–Frédéric – Jeu de massacre – Actes Sud, Cactus, 1991 – 128 p. – 13�90 €. A Marseille, dans les années 90, quatre jeunes de lycée professionnel décident de rompre avec leur quotidien banal et de « vivre à mort ». Après avoir volé une voiture, ils entament un périple qui les mène jusqu’aux Alpes. L’un d’entre eux prend la parole pour raconter leur errance parfois violente et toujours ponctuée de discussions philosophiques sur le sens de l’existence. A la fois délinquants et profondément humains dans leur recherche d’un paradis, ces jeunes « kazapars et kamikazes de l’Absolu », accomplissent une sorte de voyage initiatique, tragique pour certains d’entre eux. Ce récit constitue un pamphlet contre la société de consommation ; dérangeant et décapant par son style, il touchera sans conteste de jeunes adultes... 15 – BLANC, Jean-Noël – Tête de moi – Gallimard, Scripto, 2002 – 189 p. – 8,50 €. Ce livre de nouvelles est mené tambour battant et avec humour et pour chaque histoire, des ressorts psychologiques inattendus et très intéressants. Les valeurs de courage, de dépassement de soi sont habilement mises en situation avec un art consommé de la chute. 16 – BONDOUX, Anne–Laure – Les larmes de l’assassin – Bayard jeunesse, Millézime, 2003 – 226 p. – 10,90 €. Dans le sud du Chili, au début du XXème siècle, Paulo, un petit garçon, partage avec ses parents une pauvre masure sur une terre aride et désolée. Arrive Angel, un voyageur, traqué par la police pour plusieurs crimes et qui assassine les parents de Paulo avant de s’installer dans la maison avec l’enfant. Commence une lente métamorphose, l’assassin s’attachant de plus en plus à Paulo, devenant une sorte de père adoptif en quête de rachat. Avec un style dépouillé, qui reflète l’aridité du cadre, l’auteur décrit à merveille les relations complexes entre un enfant et l’assassin de ses parents. Un récit très

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes émouvant sur la rédemption et la fin de l’enfance. (lecteurs en panne) 17 – BRAGANCE, Anne – Rose de pierre – Pocket, 1999 – 213 p. – 4,70 €. Rose est trop grosse, Rose ment, Rose est sournoise... Rose a treize ans et pour sa mère, qu’elle n’appelle plus maman mais madame T..., elle est toujours trop ceci ou trop cela. Alors Rose se réfugie dans les livres que tante Lise lui envoie chaque Noël et se réchauffe auprès de Souade, la belle rebelle de la cité qui lui fait découvrir un autre monde, chaleureux et coloré, de l ’ a u t r e c ô t é d u « p é r i p h » . Mais, pour Rose, c’est prendre des risques et encourir la foudre maternelle et malgré tout, madame T..., Rose veut l’aimer. Roman au personnage attachant, à l’écriture alerte, aux dialogues et monologues savoureux qui devrait séduire un public féminin. 18 – BRISAC, Geneviève – Petite – Le Seuil, Points, réédition 2004 – 120 p. – 4,30 €. À treize ans, la petite Nouk décide de ne plus manger, de ne plus grandir. Comme souvent, ses parents ne s’en aperçoivent pas tout de suite. Mais petit à petit, il faut se rendre à l’évidence, Nouk est anorexique. Cela devient vite un drame suscitant l’incompréhension du monde des adultes et de ses proches. Passage obligé en milieu hospitalier où Nouk, en danger de mort, devra réapprendre à vivre. Récit sobre sur un sujet grave dont il peut adolescents.

être très utile de discuter avec les

19 – BRUSSOLO, Serge – Conan Lord : Carnets secrets d’un cambrioleur – LGF, Le Livre de poche n° 13921, 2003 – 221 p. – 3,95 €. À Londres, en 1945, les exploits du cambrioleur Conan Lord font les gros titres des journaux. Pendant ce temps, un jeune orphelin mélancolique, Tiny et sa nurse Peggy pénètrent dans l’univers étrange de la riche famille Shieldrake où a sévi quelques années plus tôt le terrible Coupeur de Têtes, meurtrier de plusieurs jeunes femmes. Tiny devient le compagnon de jeu de l’affreux Richie Shieldrake et Peggy, en s’approchant du couple, tente de s’emparer d’un mystérieux tableau codé, censé dévoiler le nom du Coupeur de Têtes. Mais le beau–père de Richie conserve cette toile tant convoitée dans une chambre forte. Qui parviendra à mettre la main sur le tableau ? Peggy ou le célèbre Conan Lord ? Un roman policier plein de rebondissements, dans lequel Serge Brussolo expose de nouveau ses talents de conteur et met une nouvelle fois en scène le personnage attachant de Conan Lord. A conseiller à partir de la troisième.

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20 – BURGESS, Melvin – Lady, trad. de l’anglais – Gallimard, Scripto, 2002 – 237 p. – 9,50 €. Sandra est une adolescente vraiment dévergondée. Depuis quelques temps, elle fait n’importe quoi : conflits familiaux, garçons, nuits blanches, vodka...à volonté ! Un jour, au cours d’une dispute avec un clochard, elle se retrouve brusquement transformée...


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en chienne. Passé le choc de la métamorphose, Sandra, devenue Lady, va devoir apprendre de nouveaux repères, avec son odorat et ses quatre pattes. En compagnie de deux camarades chiens, elle découvre la liberté de l’instinct mais son âme humaine lui fait parfois regretter sa famille et sa vie antérieure...

Un roman qui s’apparente à un conte fantastique et qui présente l’adolescence et la sexualité avec humour et un brin de provocation. 21 – CAMILLERI, Andrea – L’excursion à Tindari, trad. de l’italien (Sicile) par S. Quadruppani – Pocket 12153, 2004 – 275 p. – 6 €. L’exécution d’un jeune Dom Juan et la disparition d’un couple de vieillards habitant dans le même immeuble ont–ils un lien ? Pour découvrir la vérité, rien de tel, pour le commissaire Montalbano, que de savoureux déjeuners en compagnie d’un fort joli témoin et le soutien inconditionnel de son équipe.... Pour des amateurs de policiers, friands du style savoureux de cet auteur d’origine sicilienne. 22 – CAMILLERI, Andrea – La peur de Montalbano, trad. de l’italien (Sicile) par S. Quadruppani – Fleuve Noir, 2004 – 238 p. – 20�€. Recueil de six nouvelles Le célèbre commissaire part avec Livia dans les Alpes où il croise un couple au bord du précipice. Lors d’une incursion à Rome, il affronte sous la pluie l’étrange acharnement d’un jeune homme à récupérer son chapeau. De retour à Vigata, avec Catarella, toujours aussi catastrophique, il s’efforce de résoudre le mystère de l’assassinat d’un travailleur albanais. Malgré les dissuasions d’Augello son adjoint, il se lance dans l’enquête d’un mystère vieux de 20 ans. Et toujours cette question récurrente qui le tourmente : la vérité mérite–t–elle toujours d’être dévoilée et le coupable puni ? On retrouve la truculence de la langue, l’humour et le regard moqueur sur les humains parfois féroce. Pour les amateurs de policiers. 23 – CHEVALIER, Tracy – La Jeune fille à la perle, trad. de l’anglais (USA) – Gallimard, Folio, 2003 – 315 p. – 6 €. A Delft (Hollande), à la fin du dix–septième siècle, la jeune Griet est engagée comme servante chez les Vermeer, dont le chef de famille est un peintre réputé. Catharina, sa maîtresse, lui mène la vie dure, mais elle s’intègre vite dans la maison, se faisant accepter des nombreux enfants, de la belle–mère et du peintre. Ce dernier, attiré par la nouvelle venue, la prend secrètement comme assistante et finit par faire son portrait, parée de magnifiques boucles d’oreille... Avec un style dépouillé, Tracy Chevalier parvient à donner à son récit un ton étonnamment vivant et transporte ses lecteurs dans l’intimité d’un grand peintre et des intérieurs flamands du XVIIème siècle, tout en reconstituant la genèse possible d’une célèbre toile. 11 Un chef–d’oeuvre à conseiller aux bons lecteurs (1re, Terminale Bac.), aimant les


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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes intrigues sentimentales et s’intéressant à la création artistique. 24 – CHEVALIER, Tracy – La vierge en bleu, traduit de l’anglais – La Table Ronde, Quai Voltaire, 2004 – 310 p. – 18,50 €. Ella Turner vient d’arriver des Etats–Unis avec son mari architecte et a du mal à s’intégrer dans cette bourgade du sud–ouest qu’ils ont choisi d’habiter. Elle se lance alors dans des recherches sur ses ancêtres protestants qui durent fuir les persécutions. En parallèle, s’écoule la vie, quatre siècles plus tôt, d’Isabelle du Moulin, en pleine guerre de religion. Surnommée la Rousse, en raison de sa chevelure, cette dernière est très mal vue de la communauté huguenote à cause du culte qu’elle voue à la vierge. Mais l’enfant qu’elle attend ne lui laisse d’autre choix que d’entrer dans la famille Tournier, profondément huguenote. Des générations séparent Ella et Isabelle mais un étrange héritage les unit. Cette histoire à deux voix, bien construite et bien documentée, autour de deux vies de femmes plaira sans doute à un public féminin à partir de la première. 25 – CHOUAKI, Aziz – L’étoile d’Alger – Le Seuil, Points, 2004 – 192 p 6 €. � L’Algérie des années 90 ; la famille Boudjiri s’entasse à 14 dans un petit appartement d’une cité d’Alger. Méziane veut devenir chanteur professionnel et fait tout pour atteindre son but. Il chante dans les fêtes et les banquets. Avec talent et énergie, il promène son espoir entre boîtes fréquentées par la jeunesse dorée et producteurs véreux. Il ne doute pas que c’est lui, Moussa Massy, l’étoile montante de la chanson kabyle moderne. Mais voilà que la vie politique du pays est soudain bouleversée : le FIS va remporter les élections, les « barbus » occupent le terrain et le font savoir à ceux, qui comme Moussa, vivent à l’occidentale. Pour beaucoup, il n’y a plus que le choix de l’exil. Ses rêves de gloire brisés, rattrapé par la misère quotidienne, abandonné par sa belle, promise à un autre, Moussa sombre peu à peu. 26 – CLAUDEL, Philippe – Les âmes grises – Stock, 2004 – 284 p. – 18,80 €. Le roman de Philippe Claudel se présente dès la première page, comme la confession d’un homme qui souhaite dire « ce qui depuis vingt ans lui travaille le cœur ». L’Affaire, c’est–à–dire le meurtre d’une fillette en 1917, dans un petit village, sert de toile de fond à la narration de faits tous plus sombres les uns que les autres, qui s’enchevêtrent pour aboutir à l’aveu final. Ce roman est particulièrement bien écrit et dépeint des personnages qui nous semblent réels, même s’ils sont souvent comme nous le dit le narrateur « déjà morts de l’intérieur ». Pendant la guerre de 14–18, dans cette atmosphère lourde et mystérieuse qui règne au cœur de ce village, dont le château du procureur Destinat semble être le centre névralgique, des personnages féminins plus purs que les personnages masculins émergent, et l’une d’elles, Joséphine, exprime une pensée qui est au centre du roman : « Les salauds, les saints, j’en ai jamais vu. Rien n’est tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil... »

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Ce livre plonge le lecteur en marge des tranchées, au plus profond de l’être, dans le milieu des civils, frappés eux aussi par le destin.


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27 – COMASTRI–MONTANARI, Danila – Cave Canem – 10/18, Les Grands détectives n°3701, 2004 – 251 p. – 7 €. Dans la Rome antique du 1er siècle après Jésus–Christ, le sénateur Publius Aurelius Satius est un épicurien convaincu et un séducteur impénitent qui promène sa toge dans une pax romana pas si paisible qu’elle en a l’air. Parti pour quelques jours chez un riche ami pisciculteur, Publius Aurelius arrive en plein drame : le corps du fils aîné vient d’être repêché dans le bassin des murènes ; s’ensuivent des meurtres en série dans une famille où les secrets abondent. Aidé de son esclave très insolent, le grec Castor, sous le regard des belles de la villa, Publius (dont la modestie n’est pas la qualité dominante) va suivre 20 pistes avant de découvrir «cui prodest» – à qui profite le crime, bien sûr! Humour, vraie reconstitution historique très documentée (glossaire, notes en fin de livre), ce roman nous rappelle à quel point la civilisation latine fut raffinée et cruelle.

28 – CONSTANT, Paule – La fille du Gobernator – Gallimard, Folio, 1996 – 199 p. – 4,70 �€. Chrétienne, sept ans, arrive au bagne de Cayenne dont le nouveau gouverneur (« gueule cassée » de la guerre 14–18 en quête de rédemption) n’est autre que son père. Confrontée à un environnement très dur, livrée à elle–même entre un père austère et une mère mystique qui rêve de devenir lépreuse (!), elle grandit en compagnie des bagnards et des animaux de l’île. Quelques lueurs dans cet enfer lui permettront de rester en vie, mais profondément marquée par ce calvaire initiatique. Le lecteur souffre avec l’héroïne tout en s’imprégnant de la vie quotidienne de la Guyane coloniale. Une langue belle et poétique pour évoquer une réalité très sombre. A conseiller à partir de la première. 29 – CORMIER, Robert – Les héros – École des Loisirs, Medium, 2001 – 137 p – 10 €. A la fin de la deuxième guerre mondiale, Francis, un jeune soldat américain revient des champs de bataille français. Parti en héros, très jeune, il s’en sort totalement défiguré par une grenade. Dans sa ville natale, il part alors sur les traces de celui qui l’a incité à s’ engager dans les troupes... La psychologie des personnages est finement analysée, le décor de l’après–guerre restitué avec justesse, le narrateur très attachant. La progression dramatique du récit ménage bien le suspense. On est emporté par l’histoire. 30 – COSSE, Laurence – Le 31 du mois d’Août – Gallimard, Folio, 2005 – 261p. – 6,20 €. Louise, jeune fille sans histoire, est mêlée involontairement à la mort accidentelle de Lady Di. Dans ce récit aux allures de polar très documenté, Laurence Cossé a imaginé le personnage du conducteur de la Fiat Panda « voiture frein », qui, dans le tunnel de l’Alma a fait dévier de sa trajectoire la Mercedes de la princesse avant le choc mortel. C’est donc d’une jeune fille de vingt-cinq ans qu’il s’agit,

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes et pendant les deux mois et demi qui correspondent à la durée de l’enquête, le lecteur assiste à la métamorphose de Louise, qui peu à peu se sentant traquée, change de vie, abandonne son ami, et obsédée par ce secret qui l’étouffe, change imperceptiblement d’identité, jusqu’à avoir l’apparence de Lady Diana. Poursuivie par un mécanicien soupçonneux et malveillant, Louise erre dans Paris et sa banlieue, en changeant d’hôtel tous les soirs, et décide de se confier à la police qui ne la croit pas ! Ce roman alerte en trois parties est très bien mené et se lit sans difficultés. 31 – Des filles et des garçons– Thierry Magnier, 2003 – 188 p. – 7 €. Ce recueil rassemble onze nouvelles écrites par des auteurs contemporains et publiées en partenariat avec le collectif “Ni putes, ni soumises”. Elles traitent des relations hommes–femmes, du droit des femmes et en particulier du droit des femmes maghrébines comme dans “Pour Samia”, “L’âme voilée” et “Le ramadan de la parole”. Les difficultés de jeunes femmes indiennes ou de confession juive sont également évoquées pour dénoncer toutes les formes d’intégrisme. D’autres nouvelles plus universelles parlent du respect, et des jeunes face à l’amour (cf. “Faire l’amour” et “Le verrou”). Même si ces textes sont un peu inégaux, les nouvelles s’enrichissent les unes des autres pour traiter de thèmes importants et d’actualité. 32 – DIOME, Fatou – Le ventre de l’Atlantique – Anne Carriere, 2003 – 296 p. – 17 €. Sallie, Sénégalaise, vit en France et fait partie aux yeux de ses compatriotes de ceux qui « ont gagné le paradis ». Elle entretient des liens téléphoniques footballistiques avec son petit frère, Madické, passionné de ce sport et désireux d’émigrer lui aussi pour faire carrière. Sallie exprime son déracinement, son amertume devant la subsistance d’un certain colonialisme, raconte l’histoire de son village et des drames qui l’ont marquée, elle témoigne aussi de la solitude ressentie par les émigrés de retour au pays mais elle aura bien du mal à dissuader son frère qui ne rêve que de foot et de France. Un récit tonique, imagé et chatoyant où se mêlent humour et gravité. 33 – DJEMAÏ, Abdelkader – Le nez sur la vitre – Le Seuil, 2004 – 79 p. – 10 €. Un matin d’été, un homme prend l’autocar pour aller voir son fils qui ne répond plus à ses lettres. Pendant ce voyage, il se souvient de son propre père, de la guerre en Algérie, des paysages de son enfance, de la pauvreté, de son départ vers la France pour y trouver du travail. Au terme du voyage, pourra–t–il enfin communiquer à son fils cette part intime de lui–même, faite d’ombres et de silences ? Ce court récit demande une certaine maturité car il aborde l’intimité d’un père émigré mais il devrait toucher par les thèmes abordés : la communication entre père et fils, le problème de la transmission d’une histoire familiale dans les familles d’émigrés, le problème de l’identité.

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34 – DUGAIN, Marc – La chambre des officiers – Pocket, Nouvelles voix ,1067, 1999 – 171 p – 4,47 €. Un jeune ingénieur, à qui tout sourit, est défiguré par un éclat d’obus, dès les premiers jours de la guerre 14 -18. Il passera cinq ans dans une pièce, avec d’autres compagnons d’infortune, la chambre des officiers, où chacun est le miroir renvoyant aux autres l’horreur d’un « sans visage ». Adrien raconte son histoire, sans se plaindre, d’un ton modeste où pointe l’humour. Des élèves peu lecteurs trouveront l’envie de découvrir ce monde des « gueules cassées », où l’amitié et la solidarité aident à survivre à l’horreur.... 35 – EBODE, Eugène – La divine colère – Gallimard, Continents noirs, 2004 – 240 p. 17,50 €. A travers un récit autobiographique, l’auteur raconte les péripéties d’un jeune Africain et de son équipe de football nous faisant découvrir ce que représente ce sport en Afrique. Le ton est plein d’humour, le style un peu loufoque ; malgré un démarrage un peu lent et un peu confus, la préparation de la finale, les « dessous » de match sont un vrai régal. A lire même par ceux que le foot ne passionne pas.

36 – FAJARDIE, Frédéric H. – Après la pluie – Gallimard, Folio policier n°164, 2000 – 331 p. – 6,40 €. 1947 : Joe Dickman, jeune vétéran français couvert de médailles se sent un peu perdu dans cet après–guerre qui a oublié ses vrais héros. Avec son ami Scarfati, il fonde une agence de détectives. Leur première affaire : un milliardaire tombe de son avion au–dessus de la Manche et les neuf autres passagers succombent à une mort violente. Les deux privés mènent l’enquête dans un Paris d’après– guerre croisant une blonde superbe aux yeux gris, des orchestres de jazz, des zazous, une prostituée romantique et amoureuse, des flics pourris, des résistants, d’anciens gestapistes et des soldats américains naïfs... Humour et drôlerie nuancent le ton amer de ce roman noir captivant, écrit par l’un des maîtres du polar français. 37 – FAJARDIE, Frédéric H. – Les foulards rouges – LGF, Le Livre de poche, 2002 – 510 p. – 6,18 €. Le futur roi Louis XIV, humilié, fuit la Fronde et l’ambition des princes. Au Palais Royal, un homme surgit, sauvant la vie du Cardinal Mazarin. C’est Loup de Pomone, seigneur de Nissac, comte et général d’artillerie. Nul ne l’a vaincu à l’épée, aucune armée ne l’a défait. A la demande de Mazarin, Nissac monte une petite troupe « les Foulards rouges ». Missions secrètes, duels, guets-apens, espions, rendez–vous galants, trahisons, poursuites, enlèvements, rien ne manque, pas même la lutte entre deux femmes pour gagner le cœur de Nissac. Mais à côté des frondeurs, un autre péril menace : le visage caché par un masque d’argent, un homme surnommé l’ Écorcheur, terrorise villes et campagnes et va croiser la route de Nissac. Entre thriller historique et roman de cape et d’épée, dans un style plein de

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes panache et d’élégance, Fajardie signe une épopée captivante et romantique. 38 – FAJARDIE, Frédéric H. – Jeunes femmes rouges toujours plus belles – La table ronde, La petite vermillon n°89, 1998 – 176 p. – 7 €. Freddy et Teddy sont deux jeunes anars engagés dans la révolte de mai 68, qui vont de manifs en émeutes jusqu’au jour où la police les choisit à leur insu pour monter une provocation. Mais Freddy vient de rencontrer le grand amour qui a nom Francine... Il faut pouvoir décoder un minimum le jargon politique de l’époque et connaître un peu des évènements de 68 mais le style est percutant, l’humour, noir et les personnages d’adolescents révoltés, romantiques et attachants. 39 – FAJARDIE, Frédéric H. – La Théorie du 1% – La Table ronde, La petite vermillon, 1999 – 201 p. – 7 €. Dans le pays d’Auge, déguisé en soldat de la Wehrmacht, quelqu’un qui a préparé sa vengeance depuis 15 ans, tue et ce tueur estime qu’il n’a que 1% de chance d’être pris. Le commissaire Padovani, qui a une maison dans le village, découvre que les habitants ont joué un sale rôle pendant la guerre 39–45. Mais il a du mal à cerner cette affaire, où il perd son précieux Mamadou. Ce roman policier n’est pas qu’une histoire de vengeance et c’est pourquoi il nécessite quelques connaissances historiques. Cependant, comme dans tous les policiers où l’on retrouve Padovani, l’humour est présent. 40 – FAJARDIE, Frédéric H. – Le Voleur de vent – LGF, Le Livre de Poche, 2003 – 770 p. – 8,50 €. A travers la vie du Comte de Nissac, amiral des mers du Levant (la Méditerranée), on suit, comme une aventure de cape et d’épée, le complot qui mènera à l’assassinat du Roi Henri IV. Le Comte est un fidèle de ce roi qui a reconnu la liberté de conscience dans un royaume pourri par les conflits religieux et l’ambition. À la fois roman historique et roman d’aventure, cette histoire prenante est une belle vision d’un siècle de transition, le XVIIe, encore imprégné de religion et d’obscurantisme mais qui aspire à plus de modernité et de tolérance. Pour bons lecteurs cependant, vu l’épaisseur du roman. 41 – FELLAG – Rue des petites daurades – J.C. Lattès, 2004 (réed.) – 180 p. – 17,99 €. Galeries de portraits colorés au sein d’un quartier imaginaire : la rue des cerisiers, où vivent toutes sortes de personnalités typiques de la société multiculturelle. Malgré toutes les différences, la solidarité surgit au hasard de tel ou tel évènement. Lecture très vivante, pleine de chaleur et de tolérance, et facilitée par des chapitres courts.

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42 – FERDI, Saïd – Un enfant dans la guerre – Le Seuil, Points Virgule, 2002 (rééd.) – 205 p. – 5,50 €. Le récit autobiographique d’un adolescent, victime de la guerre d’Algérie. Issu d’une famille nombreuse des Aurès, Saïd voit sa vie basculer en 1954 lorsque « les


FLASH SUR UN AUTEUR DE LA SÉLECTION : FRÉDÉRIC H. FAJARDIE

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rédéric H. Fajardie est né à Paris en 1947, en pleine guerre d’Indochine et dans une après-guerre encore marquée par le conflit mondial qui venait tout juste de s’achever. Une importante partie de son œuvre témoigne d’ailleurs de cette époque.

C’est en 1975 qu’il propose son premier roman Tueurs de flics, refusé par les éditeurs et qui paraîtra finalement en 1979. Ce polar subversif, à l’écriture sèche et violente impose un ton nouveau dans le roman noir français et obtient un succès immédiat côté public comme côté critique.

Fajardie passe son enfance dans le XIIIème à Paris. A l’époque, cet arrondissement est encore l’un des principaux quartiers ouvriers de la capitale. Aujourd’hui la rénovation et les promoteurs immobiliers en ont chassé les ouvriers mais le souvenir de ce quartier d’enfance n’a pas quitté Fajardie et est toujours bien présent dans ses écrits, en particulier ses nouvelles.

A l’époque, le roman noir restait en France un genre littéraire encore marginal, donc assez libre et peu codifié. Pour Fajardie, investir ce genre, c’était un moyen de parler des milieux populaires et d’en toucher les lecteurs. Il a donc contribué, avec quelques autres, au renouveau du roman noir en France et à l’apparition de ce que certains critiques appellent le « néo-polar ».

Il vit et s’éduque dans un milieu un brin libertaire et anticonformiste avec un père reconverti en bouquiniste, qu’il doit, assez tôt, aider à la librairie. Il quitte donc le lycée en seconde, non sans nourrir une colère durable contre l’injustice sociale qui l’a obligé à abandonner des études pour lesquelles il avait du goût, notamment les Lettres (1er prix de Français de la sixième à la seconde !).

Ancré dans ses origines, Frédéric H. Fajardie est incontestablement un grand du genre noir mais il est aussi l’auteur de plus de 300 nouvelles qui témoignent du monde dans lequel nous vivons et il s’est illustré ces dernières années par des fresques historiques inaugurées par Les Foulards rouges.

Peut-on s’étonner alors de le retrouver en Mai 68 du côté des insurgés ? Mais il ne vit pas ce mouvement de révolte et d’espérance dans le milieu étudiant, son Mai 68 est plutôt ouvrier, il est séduit par l’expérience de révolution permanente ce qui l’amène à participer de très près aux mouvements pro-chinois de 1969 à 1973 (Comité Vietnam de Base, Gauche Prolétarienne, La Cause du Peuple...). A 25 ans, Frédéric H. Fajardie décide de reprendre ses études, passe le bac philosophie en candidat libre (mention bien !), s’inscrit à Jussieu (Paris VII) où il obtient dans la foulée une licence de lettres modernes, une maîtrise de sociologie, une maîtrise d’histoire et décroche un DEA d’histoire à l’Ecole Pratique des Hautes Études sous la direction de Marc Ferro. Ceci fait, il s’engage sérieusement dans son travail d’écrivain. En 1974, il rencontre Francine, rencontre décisive pour sa vocation, qui deviendra sa femme, sa première lectrice et qui toujours l’encouragera.

Et toujours ce style mordant, cette écriture nerveuse au service d’intrigues ciselées, un humour et un amour de la langue écrite, un style qui n’appartient qu’à lui. Fajardie, est tout simplement un écrivain qui se prétend artisan et qui ébauche, façonne, remet sans cesse l’ouvrage sur le métier. Il proclame son enthousiasme pour le roman populaire et ces formidables histoires de sentiments humains universels, l’amour et l’ambition. On lui doit aussi des chroniques, articles, critiques parus dans la presse (L’Humanité, Charlie-Hebdo, le Figaro, la Vie, le Point, le Monde, Libération, Play Boy...), des pièces radiophoniques, des scénarios, adaptations et dialogues de films, des téléfilms.

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes événements » commencent. Ayant des frères engagés dans le FLN., il est raflé par l’armée française, torturé, puis placé sous la protection d’un capitaine compatissant. Il partage dès lors la vie des tirailleurs, entre la caserne et les opérations de « nettoyage » dans les douars rebelles. Le récit est très réaliste et souvent insoutenable. Malgré les violences extrêmes qu’il subit, le héros n’exprime à aucun moment de haine ni de désir de vengeance ; il condamne cependant les crimes commis par les deux camps, dont les images le hantent vingt ans après les faits. Un style concis et dénué de pathos donne toute sa force à ce plaidoyer pacifiste. 43 – FERMINE, Maxence – Amazone – Albin Michel, 2004 – 260 p. – 16 €. Ce roman d’aventure se décompose en sept chapitres aux titres évocateurs : Nulle part, le hasard, les regrets, la chance, l’errance, la folie, le rêve. Amazone Steinway, pianiste noir, dérive sur le fleuve en jouant sur un piano blanc, perché sur un radeau. Au fil du roman, nous apprenons qu’un amour fou est à l’origine de ce voyage insensé vers le village d’Esméralda, où la musique d’Amazone va résonner pour l’éternité. Un roman poétique, rythmé par la musique, accessible à tous à partir de la seconde. 44 – FERMINE, Maxence – Opium – LGF – Le Livre de Poche, 2004 – 188 p. – 5 €. Charles Stowe avait la passion du commerce et le goût du thé ce qui l’amène en 1838 à s’aventurer sur la route du thé qui se perd dans l’empire de la Chine. Il est décidé à percer les secrets des thés verts, bleus et blancs, inconnus en Angleterre. Au fil de ce voyage initiatique, il va rencontrer Pearle, un négociant irlandais, Wang le gardien de la vallée sacrée, Lu Chen, l’invisible empereur du thé et Loan, Chinoise aux yeux verts et à l’épaule tatouée d’une fleur de pavot, dont il s’éprend. Et au terme de la quête, l’opium... Roman d’aventure et quête initiatique à l’écriture poétique mais accessible à tous.

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45 – FERNEY, Alice – Grâce et dénuement – J’ai lu, Roman n°5585, 2002 – 187 p. – 5,30 €. Sur un terrain vague, en banlieue, un clan de gitans s’est sédentarisé. Il y a Angéline la doyenne, ses fils, ses belles–filles et ses petits–enfants qui vivent de presque rien, sans travail, sans papiers, sans eau courante, rejetés par la société et ses lois. Un jour, ils voient arriver une gadjé, Esther, une bibliothécaire qui a décidé de lire des histoires aux enfants qui ne disposent pas de livres chez eux. Pendant une année, elle tente d’apprivoiser la coriace Angéline qui lui accorde enfin l’autorisation de lire un album aux enfants. Par sa douceur et sa persévérance, elle réussit à gagner leur confiance, et tous les mercredis, ils attendent alors le moment de savourer leur histoire. Parallèlement à l’introduction de la lecture chez les gitans, Esther découvre leur quotidien grâce aux liens qu’elle a patiemment tissés avec les femmes : au rythme des naissances et des disparitions, la promiscuité et la violence côtoient la solidarité et l’amour dans le dénuement le plus total.


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Ce très beau roman plein de sensibilité et d’humanité est à conseiller à partir de la seconde.

46 – FOTTORINO, Eric – Korsakov – Gallimard, 2004 – 750 p. – 19.50 €. C’est l’histoire de François qui passe une enfance monotone et sombre dans la compagnie de sa mère et de sa grand–mère et dans l’absence douloureuse de père. Mais la rencontre de sa mère avec Marcel, qu’elle épouse ensuite, change la vie de François qui est vite adopté par ce dernier et par Fosco, son nouveau grand–père, un personnage charismatique, au passé riche et passionnant. François grandit, devient médecin comme son père biologique et découvre qu’il est atteint du syndrome de Korsakov, une maladie qui efface son passé, lequel cède la place à des fabulations. Il se crée un nouveau passé, une nouvelle histoire, en s’appropriant la vie de Fosco, pleine d’aventures et d’exploits. Avec un thème intéressant et original, cette histoire montre que, paradoxalement, une maladie peut parfois sauver une vie, l’embellir au lieu de la détruire. Mais elle montre surtout la place de l’imagination dans notre quête permanente de bonheur. Pour bons lecteurs. 47 – FRIOT, Bernard – Un autre que moi – La Martinière, Confessions, 2003 – 155 p. – 8,50 €. Le héros, élève de classe préparatoire dans un lycée de région parisienne, raconte une semaine de sa vie (les relations familiales, le lycée, l’internat...) et dévoile ses pensées profondes. Un récit autobiographique (la solitude extrême d’un adolescent qui ne parvient pas à trouver un sens à l’existence) construit de manière originale : une tranche de vie d’une semaine, chaque jour constituant un chapitre, avec une alternance de caractères noirs (les événements) et de caractères bleus (les réflexions intimes du héros). Lisible dès la quatrième. 48 – GAARDER, Jostein – La belle aux oranges – Le Seuil, 2003 – 218 p. – 14 €. Georg, adolescent de 15 ans découvre dans une vieille poussette la lettre que son père lui a écrite, alors qu’il se savait condamné. Georg n‘avait que quatre ans à la mort de son père, et il lit ce message d’adieu avec un intérêt toujours grandissant, d’autant plus qu’il contient aussi l’histoire d’amour de “la belle aux oranges” qui le concerne directement. Comme à son habitude, Jostein Gaarder imbrique plusieurs récits, même si ici ,la trame est plus simple, et si l’émotion l’emporte sur le savoir (cf. Le monde de Sophie), sans toutefois omettre de poser des questions sur le sens de l’existence. 49 – GAILLY, Christian – Un soir au club – Minuit, Double n°29, 2004 – 173 p. – 5,30 €. Simon Nardis rate son train mais laissera–t–il passer sa chance ? Une double chance, celle de retrouver la musique qu’il avait perdue et de trouver la femme qu’il n’espérait plus. Mais voilà, Simon Nardis est déjà marié...

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes Histoire d’amour redécouvert, le jazz, la femme, la vie, histoire d’un épanouissement, pour bons lecteurs. 50 – GAUDE, Laurent– La mort du roi Tsongor – Actes Sud, Babel, 2005 – 204 p.– 7 €. Le roi Tsongor a été, par le passé, un roi sanguinaire, pour étendre son royaume. Le roman commence au moment où son serviteur fidèle Katabolonga lui rappelle qu’il a accepté que « sa mort lui appartienne ». Le serviteur pourtant ami du roi sait qu’il doit le tuer, et le même jour, deux hommes vont s’affronter pour épouser Samilia, la fille du roi. La guerre est inévitable. Tous les signes de la tragédie se conjuguent, pour en six chapitres faire défiler le destin du clan Tsongor. Samilia découvre qu’elle est « une femme de guerre » et qu’elle appartient à ses deux rivaux sans issue possible, et la malédiction qui frappe le clan des Tsongor s’accomplit. L’auteur dans une langue simple mais belle, a écrit un texte fort et poétique qui parle au lecteur du destin de l’homme et apparaît bien contemporain par rapport aux conflits internes et internationaux que nous connaissons tous. Ce roman a obtenu le Prix Goncourt des lycéens en 2002. 51 – GAUDE, Laurent – Le soleil des Scorta – Actes Sud, 2004 – 250 p. – 19 € Luciano Mascalzone fonde sa lignée en assouvissant désir et vengeance à Montepuccio, petit village des Pouilles. Mais la force des Scorta sera le lien familial, la volonté de transmettre un héritage « plus spirituel que matériel ». L’histoire de la famille se déroule sur un siècle, récit sur quatre générations, ponctué par les soliloques de Carmela, vieille femme, mémoire de la famille. Un roman superbe où les sentiments d’honneur , de dignité, où la force du destin sont en accord avec les paysages sud italiens, arides, secs, forts... à ne pas manquer. 52 – GAVALDA, Anna – Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part – J’ai Lu – 2001 – 156 p. – 4,50�€ 12 nouvelles ancrées dans notre société contemporaine, plutôt urbaine et mettant en scène des personnages qui n’ont rien d’héroïque mais sont humains, simplement, avec leurs espoirs, leurs désespoirs, leurs angoisses, leur stress....autant de portraits incisifs.

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53 – GIESBERT, Franz–Olivier – L’Américain – Ed. Gallimard, Blanche, 2004 – 176 p. – 15,50 € Roman autobiographique dans lequel le narrateur revisite son enfance pour mieux comprendre ses relations avec son père ; un père violent qu’il n’a jamais aimé et qu’il a longtemps voulu tuer. À travers ce regard rétrospectif d’un adulte, il essaie d’établir une communication qu’il n’a jamais pu avoir avec son père. Le portrait qu’il dresse de lui est complexe ; il parle de ses qualités, de ses intérêts littéraires, de sa passion envers la nature.


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Un livre émouvant, remarquablement écrit, qui pourrait aider les jeunes adultes à mieux comprendre les relations parents–enfants.

54 – GREIF, Jean–Jacques – Le ring de la mort – Ecole des loisirs, Médium, 1998 – 207 p. – 7,30 € Ce livre est composé de trois parties : l’enfance très pauvre en Pologne dans les années 1915–1920 raconte comment on vit en étant juif, la faim au ventre en pays antisémite avec une mère seule ! Le héros du roman apprend à devenir très teigneux pour faire sa place. L’arrivée à Paris, les difficultés pour y vivre et comment on s’en sort avec moult anecdotes de la vie quotidienne qui restituent bien et sans lourdeur le contexte historique. L’antisémitisme français est bien présent aussi ! La montée de l’hitlérisme, les pressions contre les Juifs, le départ pour Auschwitz et les 5 années de camp sont minutieusement décrites. Pas de pathos, les faits, dans leur brutale réalité, la débrouillardise et le désir de vivre rythment plus encore cette partie du récit.La lutte contre l’hercule du camp, organisée par des SS donne son titre au roman. Ce récit est un hymne à la vie et au courage. 55 – GRIMBERT, Philippe – Un secret – Grasset, 2004 – 191 p. – 15,50 € « Fils unique, j’ai longtemps eu un frère. » Ainsi débute ce roman fort à l’écriture limpide et dépouillée, dans lequel le narrateur nous livre un secret de famille, tout en nous racontant l’histoire de ses parents, et le drame qui s’est joué pendant la seconde guerre mondiale. Dans « Un secret », qui a obtenu le Prix Goncourt des lycéens, Philippe Grimbert nous transmet un texte autobiographique, dénué de toute mièvrerie, et de toute surcharge psychanalytique, qui résonne comme l’éveil d’un adolescent à la vie, et l’acceptation de son histoire personnelle. 56 – GUEVARA (CHE), Ernesto – Voyage à motocyclette, latinoamerica – trad.de l’espagnol – Mille et une nuits , Littérature semi–poche, 2004 – 223 p – 9 €. Le 29 décembre 1951, Ernesto Guevara alors âgé de 24 ans, monte sur le siège arrière de la Norton 500 de son ami Alberto Granado pour une traversée aventureuse de l’Amérique latine. Les deux étudiants en médecine sont plus attirés par le romantisme de la route que par la découverte des peuples opprimés. Mais au fil de ce journal de bord, Guevara prend conscience et témoigne. Cette traversée va prendre alors une autre envergure et se transformer en voyage initiatique. En ce sens, ce journal constitue un document exceptionnel sur Ernesto Guevara, révolutionnaire en devenir, avant qu’il ne devienne le Che. Les chapitres courts, les notes personnelles, une écriture agréable et non dénuée d’humour font de ce carnet de voyage une lecture attachante pour bons lecteurs.

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes 57 – HEARN, Lian – Le clan des Otori livre 1, le silence du rossignol – Gallimard jeunesse, 2002 – 203 p. – 17 €. – Existe aussi en collection Folio. Au cœur du Japon féodal, Takéo, adolescent, assiste à la fin du massacre de son village. Au moment d’être tué, il se découvre une ruse et une force qui le rendent maître de son agresseur, le terrible Iida, chef des Tohan. Celui qui le sauve des soldats de la garde de Iida est Shigeru, le chef des Otori dont Iida a tué le frère. Cet homme l’emmène avec lui et décide de l’adopter. Takéo change alors totalement de vie et se voue à son sauveur tout en apprenant à développer ses dons, et le merveilleux prend alors toute sa force. Parallèlement au destin de Takeo, nous suivons celui de la jeune et belle Kaede, otage de l’un des alliés de Iida et que Shigeru doit épouser. Par les yeux de Takéo, c’est un pays magiquement beau que l’on découvre. La nature est souvent décrite et certains passages évoquent François Cheng pour la poésie qui se dégage. Un roman initiatique parfois violent mais original par son cadre et dont l’écriture est limpide et élégante. (paru aussi en folio ; folio n°4082, 2004 Le Clan des Otori 2, les Neiges de l’exil ; Gallimard, jeunesse – Le Clan des Otori 3, la clarté de la lune – 2004 ) 58 – JAENADA, Philippe – La grande à bouche molle – J’ai lu, 2003 – 379 p. – 6,46 €. Le héros du roman vit à Paris avec la belle Anne–Catherine. Il aime les bars, les livres, les gens et les courses de chevaux. Il a 35 ans et travaille dans une agence de détectives. Il file un conducteur de métro que sa femme, chef d’entreprise, soupçonne d’infidélité. Cette filature le conduit sur l’autoroute du sud. A une station–service, il est contraint de prendre en stop une énorme fille rousse à la robe vert pomme. Et c’est alors que tout bascule : Fabienne, descendante d’une vieille famille noble, à l’esprit décousu et au langage incongru, se fait enlever dans un motel où ils passent la nuit, toujours sur les traces du conducteur de métro. Notre détective abandonne alors sa première filature pour se lancer aux trousses des ravisseurs de la granny smith. Cette poursuite cauchemardesque et fertile en rebondissements le conduira à Veules–les–Roses et jusqu’à New–York, pour un dénouement des plus inattendus. Les amateurs d’humour et de suspense baroque, n’ hésitez pas !

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59 – JAPRISOT, Sébastien – Un long dimanche de fiançailles – Gallimard, Folioplus classiques, réed. 2004 – 387 p. – 6,80 €. En janvier 1917, cinq soldats sont condamnés à mort par le conseil de guerre pour s’être mutilés. Ils sont jetés, bras liés, dans la neige, devant la tranchée ennemie ; le plus jeune d’entre eux, Manech, n’a pas vingt ans. Pendant de longues heures ils vont tenter vainement de survivre puis ils sont portés disparus... Mais qu’est–il réellement advenu de ces soldats ? Mathilde, la fiancée de Manech, va se battre pour connaître la vérité et pour le retrouver, mort ou vivant. Poussée


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par la force de son amour, elle tentera de franchir tous les obstacles, du silence des autorités militaires aux dernières personnes qui ont approché le jeune soldat.

Un très beau roman sur la Première Guerre mondiale, un très beau roman d’amour qui a inspiré le film de Jean–Pierre Jeunet en 2004. A conseiller à partir de la seconde. 60 – JOENSEN, Yrjähä – Harjunpää et le fils du policier – Gallimard, Folio Policier n° 165, 1983 – 222 p. – 5,30 €. Le policier Tino Harjunpää qui mène cette enquête est modeste, courageux et sensible. Il met toute sa conscience professionnelle au service du pistage des violences dans les cités périphériques de la capitale finnoise. Ces meurtres en cascade, étranges et très violents, sur fond de vie quotidienne des années 80 dénoncent une société qui ne comprend plus ses enfants et se met à avoir peur de cette génération « No future » qui émerge. L’analyse sociologique en filigrane fait là un constat implacable d’échec. 61 – KOUROUMA, Ahmadou – Allah n’est pas obligé – Le Seuil, Points n°940, 2002 – 223 p. – 7,50 € Ibrahima est né quelque part en Côte d’Ivoire. Orphelin, le conseil de famille le confie à une tante vivant au Libéria et c’est Yacouba le Boiteux, le féticheur un peu trafiquant qui accompagne l’enfant dans son voyage à travers le Libéria et la Sierra Leone déchirés par les guerres tribales. Sans le sou, ils doivent s’embaucher, Yacouba comme féticheur et Ibrahima comme enfant–soldat. Récit féroce, donné par l’enfant qui porte un regard lucide sur ce qui l’entoure et rappelle « qu’Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici–bas ». 62 – LACLAVETINE, Jean–Marie – Matins bleus – Gallimard, Blanche – 2004 – 242 p. – 16,50 €. 19 mai, salle des pas perdus. Dans sa nacelle, Ange peint l’armature de l’immense verrière qui surplombe la gare. De là–haut, il peut observer un univers qui s’active, une grande usine où se tissent et s’entrecroisent des histoires d’hommes et de femmes : celle de Léo, 17 ans, qui renâcle à aider sa mère, la belle Anita, gérante d’un kiosque–presse et qui préfèrerait percer le mystère de Zitta, mince et jolie punkette accompagnée de sa chienne ; celle de José, le serveur du buffet, un faux air à la Carlos Gardel, qui soupire pour Anita ; celle d’Alex, le père de Léo, joueur invétéré, poursuivi par l’équipe Senior et Junior, chargés de récupérer l’argent perdu au jeu, sinon gare aux tibias... Les bons lecteurs se délecteront de cette journée de la vie d’une gare de 6h30 23


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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes à 17h08, s’attacheront à ces héros anonymes d’histoires simples et se laisseront prendre par ce récit, superbement construit, de ces tranches de vies croisées qui découvrent fêlures et espoirs. 63 – LAURENS, Camille – Quelques–uns – Ed. P.O.L., 1999. – 121 p. – 11,60 €. Quel est le sens des mots, des mots qu’on utilise tous les jours comme « oui, jamais , où, peut–être »... ; c’est la question à laquelle C. Laurens essaie de répondre à travers ses réflexions personnelles, des citations littéraires, des exemples de la vie quotidienne. Ce livre nous fait réfléchir à la force et au pouvoir des mots, à leur effet thérapeutique. Pour bons lecteurs. 64 – LENTERIC, Bernard – La nuit des enfants rois – LGF, Le Livre de poche, 2004 – 281 p. – 5 €. A la suite de tests opérés sur de jeunes enfants à travers les USA, trente surdoués sont sélectionnés pour suivre une éducation spéciale, dispensée par la Fondation Killian. Parmi eux, sept individus ont une intelligence hors du commun et semblent mus par une conscience collective. Lors d’une fugue nocturne, ils sont sauvagement agressés par des malfaiteurs, ce qui suscite en eux un terrible désir de vengeance envers tous les adultes. Jimbo, l’un de leurs enseignants, lui–même surdoué, est le seul à découvrir leur projet et à tenter de les faire échouer... Dans ce drame tenant à la fois du polar et du roman d’anticipation, le suspense va crescendo jusqu’à l’impressionnant final. Un classique doté de passages visionnaires sur l’informatique et ses dérives. Pour bons lecteurs (vocabulaire parfois un peu technique). 65 – LEVISON, Iain – Un petit boulot – Liana Levi, Piccolo, 2005 – 210 p. – 8� €. Dans une petite ville américaine marquée par la fermeture des entreprises, Jake se retrouve au chômage, sans télé, sans aspirateur et sans petite amie. Pour ne pas perdre sa propre estime, il accepte n’importe quel boulot, celui de « tueur », pour le compte d’un bookmaker mafieux. Boulot qu’il fait avec sérieux et application. Derrière l’humour noir, portrait de l’Amérique des laissés–pour–compte. 66 – LEVY, Marc – Sept jours pour une éternité – Pocket, 2004 – 310 p. – 6,50 €. Dieu et Lucifer se lancent un défi : ils envoient chacun un « agent » pour faire triompher leur camp en une semaine maximum. Les deux adversaires se rencontrent à New York et tombent amoureux l’un de l’autre. Suit une série d’aventures rocambolesques, couronnée par un « happy–end ». Une bonne idée de départ, une écriture alerte et une bonne dose d’humour permettent de passer un agréable moment avec ce conte moderne pour tous publics.

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67 – MAGNAN, Pierre – L’aube insolite – Gallimard, C’est la fête ! n°3328, 2000 – 432 p. – 7,50�€. En 1942, Pierre Magnan, réfractaire au STO, part pour le maquis du massif de Belledonne, à 40 km de Grenoble. C’est là qu’il écrira son premier roman “L’Aube insolite“ publié en 1946. L’histoire qu’il nous raconte est celle de deux jeunes gens, l’un résistant, l’autre juif, obligés de se réfugier dans un village de montagne. Ils vont y être confrontés aux réactions de la population et seront sauvés grâce à une aurore boréale qui produira quelques perturbations chez les villageois. 68 – MAKINE, Andreï – La musique d’une vie – Le Seuil, 2001 – 144 p.– 4,95 €. Au milieu d’une foule obscure et obstinée, le narrateur attend dans un hall de gare glacé un train aléatoire pour Moscou. Il rencontre un vieil homme Alexeï Berg qui joue du piano dans une salle attenante. Ils font route ensemble et au cours du voyage le vieil homme lui raconte “la musique de sa vie”, comment en 1941 à l’arrestation de ses parents, il a dû prendre l’identité d’un mort et renoncer à la musique, alors qu’il était sur le point de donner un récital de piano à Moscou. Ce récit poignant est empreint de la poésie des grands espaces glacés, et il résonne en nous comme un éloge de la force de résistance du héros et du peuple russe. 69 – MANKELL, Henning – Les chiens de Riga, trad. du suédois – Le Seuil, Points Policiers n°1187, 2004 – 319 p. – 6,95� €. Ystad, Suède, 1991 : le commissaire Wallander, solitaire et désabusé, est malgré lui mêlé à l’enquête menée suite à la mort d’un policier letton, venu en Suède élucider une affaire de trafic d’amphétamines entre l’est et l’ouest. Arrivé à Riga, capitale de la Lettonie, il est frappé par le climat oppressant et la surveillance permanente dont il est l’objet. Amoureux de la veuve de la victime, il fera tout, malgré le doute et la peur, pour découvrir la clé de l’énigme... Un héros qui nous est proche avec ses doutes et ses faiblesses, un suspense très efficace, une peinture d’un pays de l’Est méconnu avant 1991, voilà un fort bon polar réservé aux amateurs. 70 – MANKELL, Henning – La lionne blanche, trad. du suédois – Le Seuil, Points Policier n°1306, 2005 – 427 p. – 8�€. Avril 1992 en Suède, une agente immobilière, jeune mère de famille, disparaît dans des conditions mystérieuses. Pendant ce temps, en Afrique du sud, un groupe d’Afrikaners fanatiques prépare avec soin un attentat contre Nelson Mandela. Le corps de la jeune femme sera repêché dans un puits, le front troué d’une balle. Wallander et son équipe enquêtent et retrouvent sur les lieux, le doigt tranché d’un homme noir. Quel lien peut–il y avoir entre les deux affaires ? Wallander en sait peu

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes sur l’apartheid et la lutte politique sanglante qui éclate en Afrique du Sud et pourtant cette fois, c’est le destin d’une nation qui dépend de l’enquête. 71 – MANKELL, Henning – La Muraille invisible, trad. du suédois – Le Seuil, Points Policier n°1081, 2003 – 519 p. – 7,60 €. Il s’agit d’une enquête très difficile du commissaire Wallander : une mort apparemment naturelle suivie de la disparition du cadavre, des crimes atroces, dont un commis par des adolescentes, et enfin le monde des ordinateurs et de l’informatique menacé. Tous ces éléments démontrent, aux yeux d’un Wallander plus seul que jamais et qui semble trahi de toutes parts, la fragilité de la société. Roman policier complexe, à réserver donc aux bons lecteurs de polars. 72 – MAZZUCCO, G. Mélania – Vita, trad. de l’italien – J’ai Lu – 2004 – 601p. – 7,60 €. Vita a neuf ans quand elle débarque à New–York en 1903 avec Diamante, 12 ans, venu comme elle d’un petit village du Mezzogiorno. Ils retrouvent une famille dominée par le père de Vita qui fait régner sa loi dans une modeste pension du quartier italien de Prince Street. Le rêve américain ne résiste pas longtemps aux dures réalités quotidiennes. Diamante multiplie les petits boulots, Vita travaille à la pension et apprend un peu l’anglais à l’école qu’elle fréquente épisodiquement. Au fil des années, le lien qui les unit et les protège de la misère comme de la violence se mue en un amour secret inavouable. Mais la violence du crime organisé parviendra à les séparer ; Diamante est obligé de fuir pour n’avoir pas respecté la loi du Milieu. Des années d’errance et de durs travaux entameront sérieusement son rêve américain, mais pas son amour pour Vita, qu’il retrouvera bien changée... A travers l’histoire du grand-père de l’auteur, une histoire d’amour et d’immigration italienne qui ne peut que toucher, malgré un récit chronologique peu linéaire. 73 – MERAS, Icchokas – La partie n’est jamais nulle, trad. du russe par Sesemann, Dmitri – Stock, les mots étrangers, 2003 (Réed.) – 183 p. – 15 €. Vilnius 1943. Le commandant allemand du ghetto propose au jeune Isaac un enjeu de taille à leur partie d’échecs. S’il gagne, les enfants du ghetto ne seront pas déportés mais il signera son arrêt de mort. S’il perd, il vivra mais les enfants partiront pour les camps. Si la partie est nulle, ce sera le statu quo.... L’originalité du roman est sa construction. Chaque chapitre correspond à un coup de la partie d’échecs et apporte un éclairage sur un événement ou un membre du ghetto. L’univers des ghettos sous le IIIe Reich, la résistance, la solidarité et aussi l’amour naissant...

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74 – MORDILLAT, Gérard – Rue des Rigoles – LGF, Le Livre de Poche, 2004 – 219 p. 5 €. Le roman démarre sur les obsèques de la mère et les pleurs du fils entouré de ses copains d’enfance. Un conseil inattendu de l’un d’eux provoque l’hilarité et c’est ainsi que surgissent les souvenirs, entre chagrin et éclats de rire, qui ramènent Mordillat à l’après–guerre dans le Paris populaire du 20ème arrondissement où il grandit, entre un père employé à la SNCF et une mère professeur d’anglais à l’école Berlitz. C’est dans ce Paris de Belleville et Ménilmontant, où survit le souvenir des Communards que Gérard Mordillat découvre la vraie vie, l’affection, l’amitié, l’amour...

Un hymne à l’enfance et l’adolescence, composé dans un style truculent, gouailleur et plein de tendresse. 75 – NEMES, Charles – Pourquoi les coiffeurs – Balland, 2003 – 277 p. – 17,10 €. L’auteur nous raconte l’histoire de deux frères, nés de parents immigrés hongrois « plutôt juifs ». Elle débute dans les années soixante et est centrée sur le plus jeune. Tous deux se cherchent à travers leurs nombreuses aventures amoureuses d’une part, ce que leurs parents leur disent (ou pas) de leur histoire familiale d’autre part, et aussi ce qu’ils sont chacun vraiment. Or, ils sont très différents : l’un, l’aîné, va revendiquer un passé magyar, tandis que le plus jeune se frotte avec étonnement à sa judaïté, le tout emmêlé à leur vie, de 10 à 50 ans environ. L’amour entre eux est toujours là, même s’il s’exprime parfois brutalement. Cette histoire de vie très bien écrite que propose Némes, exige des connaissances sur la culture juive quotidienne. On rit à sa lecture, un peu comme à la lecture de Cohen. 76 – NOTHOMB, Amélie – Antéchrista – LGF, Le Livre de poche, 2005 – 158 p. – 5,00 €. Blanche, une très jeune et très timide étudiante rencontre Christa, une jeune et brillante étudiante, à la fac. Tout les oppose, la première est terne, inhibée, enfermée dans une tour d’ivoire, la seconde est belle, audacieuse, séductrice. Blanche, subjuguée par Christa et le pouvoir d’attraction qu’elle dégage, l’invite rapidement chez elle pour lui éviter de longs trajets après les cours. Mais la jeune fille, après avoir séduit toute la famille devient un véritable vampire... Blanche parviendra–t–elle à se détacher de l’emprise de Christa ? Un roman sur l’amitié et sur la relation de domination, un texte court et agréable à lire. A conseiller à partir de la troisième. 77 – ORSENNA, Erik – Madame Bâ – LGF, Le Livre de Poche, 2005 – 503 p. – 7,50 € . Pour retrouver son petit-fils, recruté par « des hommes de main » du football français, madame Bâ se bat contre l’administration française pour obtenir un visa. Devant le refus de cette dernière, elle adresse, avec l’aide d’un avocat, une lettre au Président

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes de la République française. En suivant les rubriques du formulaire administratif 13.0021, elle raconte sa vie, son enfance avec les figures emblématiques du père et de la mère, son coup de foudre et son mariage, puis la disparition de son mari, sa lutte pour élever ses enfants... Pour bons lecteurs qui découvriront l’Afrique post–coloniale et les arcanes de la coopération française en Afrique Noire. 78 – OUSMANE, Sembene – Les Bouts de bois de Dieu – Pocket, Best, réed. 2005 – 378 p. – 4,70 €. Véritable épopée que le récit de la grève des cheminots du Dakar–Niger en 1947. Galerie de portraits de ces « Bouts de Bois de Dieu » tels qu’ils se nommaient, mais aussi de quelques colons européens... Récit haletant où les femmes ont toute leur place, on peut même se demander si, sans elles, la grève aurait abouti. Un grand classique de la littérature africaine d’expression française qui permettra au lecteur (à partir de la 3ème) de mieux comprendre quelques aspects de l’Afrique coloniale. L’action mouvementée du livre facilite la lecture. 79 – PEJU, Pierre – La petite Chartreuse – Gallimard, Folio, 2002 – 198 p. – 5,10 €. Un soir d’hiver à Grenoble. Le libraire Etienne Vollard renverse involontairement une petite fille avec sa camionnette. La victime tombe dans un long coma. Sa mère ne pouvant faire face à la situation, Vollard se rend souvent au chevet de l’enfant, lui récitant des textes littéraires puis, celle–ci s’étant éveillée mais restant muette, s’occupe d’elle pendant sa convalescence. Un roman intimiste autour de trois personnages enfermés dans leur solitude, mais aussi une réflexion sur les liens ambigus entre livre et lecteur (thérapie ou s o u ff r a n c e ? ) , le tout illuminé par les paysages majestueux de la Grande Chartreuse. Pour bons lecteurs. 80 – PICOULY, Daniel – La treizième mort du chevalier – Grasset et Fasquelle, 2004 – 344 p. – 20 €. A la fin du XVIIe siècle à Paris, le chevalier de Saint George, mulâtre né d’une esclave noire et d’un noble, vit ses derniers jours entre sa maladie, son dernier opéra, son école d’escrime, le souvenir amer de son combat à l’épée avec le chevalier d’Eon et son dernier amour, impossible. Ecrit avec panache, ce roman de cape et d’épée, d’amour impossible et de passions se lit avec beaucoup de plaisir.

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81 – RESNICK, Mike – Kirinyaga – Gallimard, Folio SF, 2000 – 388 p. – 6,46 €. Après avoir été sous l’emprise de l’Occident, une poignée de Kikuyus (tribu vivant au Kenya) tente, au XXIIème siècle, de revenir à la tradition. À cette fin et sous l’œil intransigeant du sorcier Koriba, elle reconstitue sur une station orbitale un modèle réduit du Kenya ancestral, Kirinyaga (du nom de la montagne sacrée des Kenyans). Cette « cité utopique » aura–t–elle une longue vie, alors que le peuple a déjà profité de quelques avancées de la civilisation européenne ?

L’auteur plonge le lecteur dans l’univers de l’Afrique à la fois par son style (de nombreuses légendes édifiantes émaillent le récit), l’atmosphère qu’il décrit et les problèmes qu’il aborde (les sociétés traditionnelles, confrontées au développement). 82 – SALINGER, Jérôme David – L’attrape–cœurs – Pocket, Jeunes adultes, 2005, (rééd.) – 258 p. – 5 €. Holden, adolescent new–yorkais, arpente les rues de Manhattan après son énième renvoi d’un lycée. Malgré plusieurs rencontres, il s’enfonce dans une certaine dépression, provoquée par l’incompréhension de son entourage. Au terme de son errance, seule sa petite sœur, Phoebe, lui apportera paix et réconfort. Entre soif d’absolu et constat désabusé, le récit tendre et plein d’humour d’un ado sans concession. Un classique, ayant inspiré de nombreux romanciers. A conseiller à partir de la seconde. 83 – SAMSON, Barbara – On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans – LGF, Le livre de poche n°13947, 1996 – 155 p. – 4,57 €. Barbara, 17 ans, anorexique, en conflit avec ses parents est placée dans un centre de repos avec d’autres adolescents « à problèmes ». Là, elle rencontre Anthony, celui qu’elle attendait depuis toujours et c’est le coup de foudre. Poète et séducteur, le jeune garçon de quelques années son aîné l’attire rapidement dans son lit. Mais l’équipe médicale avertit alors Barbara : ancien toxicomane, Anthony est séropositif... Cet ouvrage est le véritable témoignage d’une jeune fille de 17 ans contaminée par le virus du sida, un récit bouleversant sur l’amour et la mort. 84 – SCHMITT, Eric–Emmanuel – Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran – Magnard, Classiques et Contemporains, 2004 – 110 p. – 5�€. Paris des années 60. Rue bleue, Moïse, 11 ans, mal aimé, supporte comme il le peut de vivre seul avec son père, avocat neurasthénique qui le compare toujours avec un frère aîné, mystérieusement disparu. Monsieur Ibrahim, lui, tient l’épicerie arabe et en philosophe, contemple le monde du haut de son tabouret. Un jour, le regard de Monsieur Ibrahim rencontre celui de Momo qui chaparde régulièrement des boîtes de conserve et la vie alors va devenir plus souriante et extraordinaire... Un court récit écrit à la première personne, plein de charme, tout en humour et gravité. Cet apprivoisement mutuel de deux êtres que tout oppose en apparence 29


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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes (l’âge, la religion) est une jolie fable sur la tolérance et la rencontre interculturelle. Pour tous. 85 – SCHMITT Eric–Emmanuel – Oscar et la dame rose – Albin Michel, 2002 – 99 p – 9,50 �€. Mamie Rose, la « dame rose » rend visite tous les jours à Oscar, un jeune garçon de dix ans, hospitalisé pour un cancer. Mamie Rose n’est pas une visiteuse ordinaire, grâce à son énergie d’ancienne catcheuse, elle transforme la vie d’Oscar qui se sait condamné. Face aux interrogations du garçon qui ne rencontre que le silence et l’incompréhension des médecins et de ses parents, elle lui propose un marché : s’adresser à Dieu. Chaque jour, il écrit à Dieu et chaque jour il vieillit de dix ans. A chaque fois, il lui raconte une tranche de vie... Un roman plein de fraîcheur et d’émotion sur un sujet grave. A conseiller à partir de la troisième. 86 – SEIERSTAD, Asne – Le libraire de Kaboul, traduit du suédois. – LGF, Le Livre de Poche, 2003 – 346 p. – 6.00 €. L’auteur, suédoise, a vécu le printemps qui a suivi la chute des talibans chez Sultan Khan, libraire à Kaboul. Dans ce récit, très vivant, elle nous fait partager la vie quotidienne de cette famille et découvrir un Afghanistan multiple, en ruine et en pleine renaissance, qui essaie de se défaire du passé et espère une vie meilleure. Témoignage passionnant d’une réalité qui peut être insupportable, pour les femmes en particulier. Un récit émouvant, riche en portraits et destins différents. 87 – SIMMONS, Dan – Les fosses d’ Iverson, trad. de l’anglais (USA) – Gallimard, « c’est la fête » n° 3968, 2004 – 121 p. – 2 €. Eté 1863, États–Unis, Pennsylvanie, la bataille sanglante de Gettysburg s’achève avec la victoire du Nord sur le Sud. Eté 1913, sur le même lieu se déroule la commémoration de cette bataille. Un jeune scout y participe et va rencontrer d’étranges vétérans. Cette rencontre le mène au galop sur le champ de la sanglante tuerie. Le lecteur bascule à toute vitesse dans l’horreur d’un passé habité de fantômes. Ce court récit est un plaidoyer efficace contre la guerre.

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88 – SKARMETA, Antonio – Une ardente patience, trad. de l’espagnol (Chili) – Le seuil, Points n°1428, réed. 2005 – 4,95 €. Qu’est ce qu’un poète pour Mario Jimenez, le petit facteur de l’île Noire au Chili, dont l’unique client n’est autre que Pablo Neruda ? Quelqu’un qui sait manier les mots et les phrases et qui peut donc l’aider à faire la cour à Béatrice, la fille de l’aubergiste. Neruda se laisse séduire par le petit facteur et Mario est épaté par le poète avec qui il découvre la force du verbe ; entre eux s’établit une grande tendresse. Mais l’amour et l’amitié suivent la trajectoire de l’Union Populaire jusqu’à


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la tragédie finale : la mort du poète, celle d’Allende et de la démocratie chilienne.

Histoire d’amour et d’amitié mais aussi d’une rencontre avec la poésie, pleine de fraîcheur pour les amateurs d’histoires passionnelles, amoureuses, tantôt pleines d’humour, tantôt chargées de drame. 89 – SKARMETA, Antonio – La noce du poète, trad. de l’espagnol (Chili) – LGF, Le livre de Poche n°15464, 2003 – 314 p. – 6 €. A la veille de la première guerre mondiale, Jéronimo Franck, fils bohême et idéaliste d’une famille de banquiers salzbourgeois, vient s’établir sur une petite île de l’Adriatique, fort pauvre et très oubliée du monde. Surnommé le Poète, il n’en devient pas moins un commerçant prospère et redonne vie à l’Européen, un grand magasin abandonné vingt ans plus tôt par son propriétaire dont le fastueux mariage s’est achevé en tragédie. Jéronimo a, lui aussi, décidé d’épouser la plus belle fille de l’île et d’offrir à cette occasion une fête grandiose. Mais des menaces se précisent : l’île, sous domination austro–hongroise, a des aspirations d’indépendance fortement ancrées et un contingent de soldats impériaux débarque pour estimer le nombre de garçons vigoureux mobilisables pour la guerre. Enfin et surtout, une funeste superstition pèse sur la perspective des épousailles... Histoire d’amour et de légende, noire, poétique et savoureuse, riche de suspense, d’humour et d’imagination. Ce roman baroque s’adresse cependant aux bons lecteurs. 90 – SMITH, Wilbur – Le septième papyrus – Pocket, Best, 2005 – 590 p. – 7,80 €. Un aventurier britannique et une jeune veuve égyptienne tentent de retrouver un trésor caché dans la tombe d’un pharaon, au sud de la vallée du Nil. Des businessmen occidentaux, cupides et sans scrupules, leur rendent la tâche difficile... Un roman d’aventure, parfois violent et orienté politiquement mais haletant et très documenté. Pour bons lecteurs, amateurs de dépaysement et d’action. 91 – SÜSKIND, Patrick – Le parfum – LGF, Le Livre de poche n°6427, 1988 – 307 p. – 5,49 €. Au XVIIIème siècle, vécut en France Jean–Baptiste Grenouille, personnage génial et horrible. Sa naissance et son enfance furent épouvantables mais il survécut : Grenouille n’avait besoin que d’un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n’avait besoin de rien. Or ce monstre avait un don, plus exactement un nez unique au monde et il prétendit devenir, même par les moyens les plus atroces, le maître de l’univers, car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes.» C’est cette histoire que nous raconte Süskind dans ce roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire. 31


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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes 92 – TANIGUCHI Jiro – Quartier lointain – Casterman, Écritures, 2002 – 2 tomes 198 & 206 p. – 2 x 12,75�€. De retour d’un voyage d’affaires, un homme mûr décide de passer par sa ville natale pour aller sur la tombe de ses parents. Les souvenirs alors le submergent et il revoit ses parents d’un œil différent, se met à les comprendre, et se souvient d’une journée particulière de son enfance. Le texte et le dessin évoquent la nostalgie de l’enfance, la rêverie. 93 –TAYLOR, K. – Ainsi mentent les hommes – Autrement, Littératures, 2004 – 144 p. – 10 €. Dans ces quatre nouvelles subtiles, ce sont les émotions et la fragilité de l’être humain qui sont au premier plan ; un jeune garçon tiraillé entre ses deux parents de sensibilité diamétralement opposée, un autre, hanté par un sentiment de culpabilité envers un professeur haineux, une jeune fille solitaire aux prises avec un adulte grossier, enfin un vieux couple isolé dont une jeune fille découvre trop tard la véritable identité. Tous les héros de ces nouvelles sont en proie à des émotions et des sentiments, qui sont décrits comme des moments de vérité, et la nature omniprésente s’en fait l’écho. Les titres de ces nouvelles sont éloquents : humiliation, remords, mélancolie, solitude. L’auteur écrit des textes sombres, mais qui par leur profonde humanité et leur grande délicatesse touchent le lecteur. Pour bons lecteurs 94 – TAYLOR, K. – Inconnu à cette adresse – trad. de l’américain – Ed. Autrement, Littératures, 2000 – 58 p. – 7,50 €. En 1932, à San Francisco, Martin Schulse, un Allemand et Max Eisenstein, un juif américain sont associés et tiennent une galerie d’art. Ils sont liés par une profonde amitié et le retour de Martin pour l’Allemagne amène les deux hommes à entretenir une chaleureuse correspondance. L’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, les persécutions perpétuées sur les juifs retournent soudain la situation. Martin Schulse, sympathisant du Führer demande alors à son ami Max de cesser leur relation : « Il devient impossible pour moi de correspondre avec un Juif... » lui écrit–il en juillet 1933. La situation en Allemagne devenant de plus en plus préoccupante, Max passe outre l’interdiction et supplie son ancien ami d’aider sa sœur, Griselle, une jeune comédienne dont celui–ci a été l’amant. Mais Max reçoit par retour du courrier une lettre destinée à sa sœur et tamponnée : « Inconnue à cette adresse ». L’indifférence de Martin a eu raison de la vie de la jeune fille. Il ne reste alors à Max plus qu’une seule arme : les lettres d’un Juif...

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Ce court roman épistolaire, écrit par une américaine, est paru en 1938 aux Etats– Unis où il a connu immédiatement un vif succès. La version française n’a été réalisée que 61 ans plus tard. Ce texte dense et concis expose le drame politique qui se joue en Europe dans les années 1930 à travers un échange de lettres où la tension va


UNE COLLECTION : LITTÉRATURES

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Éditions Autrement

es éditions Autrement ont été créées en 1975 par Henri Dougier. En 1993, celui-ci lance la collection « Littératures », qui comprend actuellement à son catalogue environ cent cinquante auteurs classiques ou contemporains, avec souvent des œuvres inédites. 95% des titres ont été choisis par Henri Dougier, angliciste de formation, et appartiennent de ce fait au domaine anglo-saxon. Pour les autres langues, le directeur de collection s’est adjoint l’aide de lecteurs conseillers comme Eduardo Mallea, pour la langue espagnole. Sur le site internet des éditions Autrement, voici comment est définie la collection : « Que serions-nous sans ces récits qui traversent la vie, sans ce cercle intime de personnages complices ? Cette collection de littérature s’intéresse prioritairement à notre siècle, que racontent à leur manière textes retrouvés et traductions inédites. » Effectivement, ce qui nous a frappé dans le choix des textes de la collection, et plus particulièrement dans ceux sélectionnés (Piotr Bednarski, Andréa Barrett , Kressman Taylor), c’est la force et la sensibilité qui se dégagent de chaque récit, ancré dans une réalité qui devient universelle. Pour l’année 2006, six titres sont prévus qui s’annoncent prometteurs : à nouveau des textes de 23Kressman Taylor, des nouvelles de Laurie Colwin, un roman australien de Kenneth Cook, un roman de Brooke Stevens, et un texte de Daniel Wallace, plus particulièrement destiné aux adolescents.

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100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes sans cesse croissante. À conseiller à partir de la troisième.

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95 – THOMAS, David – Girl – Pocket, 2002 – 374 p. – 5, 50 €. Bradley Barrett, jeune Anglais un peu macho, subit par erreur une opération qui le transforme en femme. Après une phase de révolte puis de désespoir, il/elle se résout à accepter sa nouvelle identité, aidée par son ancienne petite amie et sa famille, et se rebaptise Jackie. Peu à peu, « l’héroïne » découvre plusieurs avantages à sa situation mais elle devra traverser beaucoup d’épreuves avant de trouver bonheur et équilibre. Une sorte de journal intime, provoquant rire et émotion, très bien documenté, pour un thème rarement abordé en littérature. A conseiller à partir de la première. 96 – TSCHINAG, Galsan – Le monde gris – Anne Marie Métailié, Suites allemandes, 2004 – 238 p. – 18�€. Dans une yourte d’une tribu du Haut Altaï, dans les années 1950, un petit garçon rêve de devenir chaman. Il sait que ce sera difficile mais il pressent que c’est sa voie. Effrayé, son frère aîné, instituteur et marxiste convaincu, décide de mettre fin à tout cela et emmène l’enfant dans une école, loin des siens. L’enfant déclenche catastrophe sur catastrophe dans une société dont il ne comprend ni les règles, ni la langue. Surmontant la violence psychologique et culturelle, il devient cependant l’un des meilleurs élèves de l’école mais découvre aussi ses réels pouvoirs de chaman. Dans ce récit largement autobiographique, Galsan Tschinag exprime avec lyrisme les traumatismes culturels auxquels ont été soumises les tribus du Haut Altaï et initie le lecteur au parcours du chaman qu’il est devenu. 97 – VAN CAMP, Richard – Les délaissés, trad. Nathalie Mège – Gaïa, taille unique, 2004 – 185 p – 17.00 €. Larry est d’origine amérindienne, il vit seul avec sa mère et fréquente un lycée où la majorité des élèves sont des cas sociaux. La vie quotidienne se déroule entre l’alcool, la drogue, les filles. Mais Larry, avec son talent de conteur d’histoires, réussit à sauvegarder cette partie en lui qui aspire à l’amour, à la beauté. Grâce à son imagination et à sa volonté, il vainc la violence et passe de l’autre côté de la vie. Un roman dur mais émouvant, qui montre encore une fois l’importance de l’imagination et des rêves dans la vie d’un homme.

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98 – VAN DE PUTTE, Christine – Les filles, c’est vraiment des pauvres types – Flammarion, 2001 – 158 p. – 4 €. Une petite fille raconte avec beaucoup d’humour, sa vie à la maison à la fin des années 60 (?), entre un grand frère qui semble bien la détester (mais ce n’est pas sûr), une maman pas très présente (mais ce n’est pas sûr), un papa communiste d’idées


100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes

V

au moins, instruit mais un peu brutal (mais ce n’est pas sûr...) On rit beaucoup, jusqu’à la mort de l’oncle Louis, ultra original, qui se suicide : là, tout bascule et surtout, le grand frère devient sérieux et soucieux de sa sœur. Est–ce autobiographique ? On se le demande évidemment. En tout cas, cette peinture décalée d’un milieu humble, où l’émotion affleure sans arrêt à travers le souvenir, est une lecture d’autant plus facile que les passages sont courts. 99 – VARGAS, Fred – Sous les vents de Neptune – Viviane Hamy, Chemins nocturnes, 2004 – 442 p. – 18 €. L’inspecteur Adamsberg et d’autres membres de sa brigade, partent au Canada effectuer un stage sur les techniques d’analyse de l’ADN. Lors de leur voyage, un meurtre a lieu, le 13ème en 30 ans qui laisse les mêmes traces, celles d’un trident.... 100 – YAMADA, Aimi – La chrysalide brisée – Ed. Philippe Picquier, Picquier poche n°38 –1995 (épuisé) – 93 p. – 5�€. Hitomi conte son histoire d’enfance : sa voisine de son âge, Eriko, jolie petite poupée, devient son inséparable amie, à son grand regret d’abord et à sa grande haine ensuite. On n’a d’yeux que pour elle, Hitomi n’est que son ombre. Comprenant à l’adolescence qu’elle doit « sauver sa peau », Hitomi va avoir une expérience que sa nigaude d’amie n’aurait bien sûr pas eue ! Et se place ainsi au 1er rang, enfin ! Pour autant, et la première page du livre en est le touchant rappel, pareille haine est un vrai handicap dans la vie.

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INDEX DES TITRES

100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes

A

Ainsi mentent les hommes : 93 Allah n’est pas obligé : 61 Amazone : 43 Américain (L’) : 53 Ames grises (Les) : 26 Antéchrista : 76 Après la pluie : 36 Attrape-cœurs (L’) : 82 Aube insolite (L’) : 67 Au commencement était la mer : 13

B

Belle aux oranges (La) : 48 Bouts de bois de Dieu (Les) : 78

C

Canailles et Charlatans : 2 Cave Canem : 27 Chambre des officiers (La) : 34 Chiens de Riga (Les) : 69 Chrysalide brisée (La) : 100 Clan des Otori (Le), livre 1, le silence du rossignol : 57 Conan Lord : Carnets secrets d’un cambrioleur : 19

D

Délaissés (Les) : 97 Dernier ami (Le) : 11 Des filles et des garçons : 31 Divine colère (La) : 35

E

Etoiles cannibales : 4 Etoile d’Alger (L’) : 25 Excursion à Tindari (L’) : 21

F

Farrago : 5 Fièvre : 8 Filles, c’est vraiment des pauvres types (Les) : 98 Fille du Gobernator (La) : 28 Fosses d’Iverson (Les) : 87 Foulards rouges (Les) : 37

G

Girl : 95 Grâce et dénuement : 45 Grande à bouche molle (La) : 58

37


H

Harjunpää et le fils du policier : 60 Héros (Les) : 29

I

Inconnu à cette adresse : 94

J

Jeu de massacre : 14 Jeunes femmes rouges toujours plus belles : 38 Jeune fille à la perle (La) : 23 Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part : 52

K

Kirinyaga : 81 Korsakov : 46

L

Lady : 20 Larmes de l’assassin (Les) 16 Libraire de Kaboul (Le) : 86 Lionne blanche (La) : 70

M

Madame Bâ : 77 Matins bleus : 62 Merdicoles (Les) : 1 Monde gris (Le) : 96 Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran : 84 Moon Palace : 6 Mort du roi Tsongor (La) : 50 Muraille invisible (La) : 71 Musique d’une vie (La) : 68

N

Neiges bleues (Les) :10 Nez sur la vitre (Le) : 33 Noce du poète (La) : 89 Nuit des enfants rois (La) : 64

O

On n’est pas sérieux quand on a dix sept ans : 83 Opium : 44 Oscar et la dame rose : 85

P

38

Parfum (Le) : 91 Partie n’est jamais nulle (La) : 73 Passeport ( Le) : 9 Petite : 18


100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes Petite Chartreuse (La) : 79 Peur de Montalbano (La) : 22 Pourquoi les coiffeurs : 75

Q

Quartier lointain : 92 Quelques-uns : 63

R

Ring de la mort (Le) : 54 Rose de pierre : 17 Rue des petites daurades : 41 Rue des Rigoles : 74

S

Sept jours pour une éternité : 66 Septième papyrus (Le) : 90 Soleil des Scorta (Le) : 51 Sous les vents de Neptune : 99 Supplication (La) : Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse : 3

T

Tête de moi : 15 Théorie du 1% (La) : 39 Treizième mort du chevalier (la) Trente et un du mois d’août: 80

U

Un autre que moi : 47 Un enfant dans la guerre : 42 Un garçon d’Italie : 12 Un long dimanche de fiançailles : 59 Un petit boulot : 65 Un soir au club : 49 Un secret : 55 Une ardente patience : 88 Une si longue lettre : 7

V

Ventre de l’Atlantique (Le) ; 32 Vierge en bleu (La) : 24 Vita : 72 Voleur de vent (Le) : 40 Voyage à motocyclette : 56

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A

INDEX THÉMATIQUE

Adolescence : 5,14,18, 20,35,42,45,47, 74, 82, 83, 97 Afghanistan : 86 Afrique : 2,7,35,61, 77, 78, 81 Afrique du Sud : 70 Algérie : 9,25,42 Amérique Latine 1950 : 56 Amitié : 11,17, 34, 76, 88,94, 97 Amour : 8,12, 24,29,31, 34, 39,43,48, 49, 59,62,66,72, 73, 80,83, 88, 89, 97 Anorexie :18 Antisémitisme : 54,67, 73, 94 Aventure : 44

B

Bagne de Cayenne : 28

C

Camp de concentration : 54, 10 Camp de travail : 10 Catastrophe technologique : 3 Chamanisme : 96 Che Guevara : 56 Chômage : 65 Christianisme : 66 Colonisation : 28,78 Communication : 33 Condition féminine : 7,13, 86 Conscience : 26 Coopération Internationale : 77 Création artistique : 23 Cruauté : 64

D

Délinquance juvénile : 60 Destinée, Destin : 26,5 Deuil : 26,48 Dictature : 9,69 Différence : 34,41 Dignité humaine : 65 Dix-huitième siècle : 91 Domesticité : 23

E

Egyptologie : 90 Enfance : 1,28,74, 85,92, 93,94, 98 Enfant soldat : 61 40


100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes Enfant surdoué : 64 Engagement : 39,56 Etats-Unis : 65 Exclusion : 4 Exploitation : 78

F

Famille : 51,53, 75, 98 Fantastique : 66 Féminité : 95 Finlande : 60 Football : 35 Français : langue : 63 France 1960 : 1 France 1990 : 52

G

Gare: 62 Gens du voyage: 45 Ghetto: 73 Goût de vivre : 54 Guerre : 29,5, 61 Guerre 14-18: 26,34, 59 Guerre 39-45 : 29,55,67,68,73 Guerre d’Algérie : 42 Guerre de Sécession : 87

H

Homosexualité : 12 Honneur : 51,89 Humanité : 93 Humiliation : 29

I

Identité : 6,33, 95 Immigration : 32,33, 72 Informatique : 70 Insécurité : 9 Intégration : 72 Intégrisme : 13,24,25, 31 Islam : 84

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J

Japon : 57 Jazz : 49 Jeunesse : 12 Judaïté : 75 Juifs : 93

L

Lecture : 45 Lettonie : 69 Liberté : 14 Littérature : 79 Lycée professionnel : 14

M Mai 1968 : 39 Mal : 64 Maladie : 8,85 Marseille : 1 Mémoire : 92 Mongolie : 96 Mort : 8,12,26 Moyen Age : 57 Musique : 68,8

N

Nazisme : 93 Nucléaire : 3 Pacifisme : 87 Peinture : 23 Poésie : 88 Polygamie : 7 Pouvoir : 76

Q

Quête des racines : 24 Quête d’identité : 6,33,75 Quête du père : 6

R

Racisme : 70 Relation adulte-jeune : 16,64, 79, 84 Relation frère-soeur : 98 Relation maître-esclave : 27 Relation mère-fille : 17 42


100 TITRES ! littérature pour jeunes adultes Relation Parents-Enfants : 75 Relation père-fils : 33,53, 84 Relations interculturelles : 32 Religion : 24,85 Résistance : 67,73 Respect : 31 Révolte : 80 Rome antique : 27 Russie : 3,68

S

SDF : 4 Secret de famille : 55 Sexualité féminine : 100 SIDA : 83 Société : 14,52, 60, 62 Solidarité : 41,73 Solitude : 79,82 Sportif : 15

T

Temps : 92 Terrorisme : 9 Tolérance : 41,8 Traditions : 2 Transsexualité : 95

U

URSS : 10,96

V

Vengeance : 29 Vie étudiante : 76 Vie scolaire : 47 Vieillesse : 93 Violence : 9,14,25, 61, 89, 97 Voyage : 43

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INDEX DES GENRES Autobiographie : 10, 32, 53, 83, 96 Carnet de voyage : 56 Fantastique : 20, 87 Héroïc-Fantasy : 57 Nouvelle : 15, 31, 52, 93 Récit autobiographique : 28, 35, 42, 46, 47, 55, 74, 75, 96 Récit de vie : 68, 74, 83, 98 Roman à suspense : 9, 30, 37, 38, 40, 58, 65, 91 Roman d’amour : 5, 12, 43, 44, 48, 49, 59, 88, 89 Roman d’aventure : 5, 37, 40, 43, 44, 80, 90 Roman d’initiation : 5, 6, 14, 16, 50, 57, 82, 97 Roman épistolaire : 7, 94 Roman graphique : 92 Roman historique : 8, 24, 27, 37, 40, 59, 78, 80, 91 Roman policier : 4, 19, 21, 22, 27, 36, 39, 60, 69, 70, 71, 99 Roman psychologique : 13,17, 18, 26, 29, 34, 46, 76, 79, 93, 100 Roman sentimental : 23, 24, 48 Saga familiale : 51, 72 Science-fiction : 64, 81 Témoignage : 3, 86

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