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Jeudi 24 octobre 2019 | Volume 44 | 10 e Numéro
PRODUCTION BOVINE
Savourez du bœuf local! Aussi dans cette édition : Cultures de couverture : réintégrer de la biodiversité au champ .......p. 5 Gala Excellence Agricole Montérégie-Est : une 2e année à Saint-Hyacinthe........................................................p. 14 Plan de soutien aux investissements en agriculture en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique................p. 16
Photo François Larivière | Le Courrier ©
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FERME CÉ-BRO - SAINT-HYACINTHE
Découvrez la Galloway! ment, cela va créer un goût bien particulier à nos viandes, différent. Ce sera du bœuf très écoresponsable », ajoute Vincent Deslauriers. Et à les voir courir dans le champ, on comprend rapidement que leurs bovins ont une vie représentative de ce qu’ils devraient avoir à l’état quasi sauvage.
Véronique LEMONDE GTA
Le GTA avait rencontré Caroline Brodeur et Vincent Deslauriers il y a à peine un an et, déjà, leur projet d’élevage de bœuf sur l’herbe a évolué, passant de quatre bœufs Galloway ceinturés à 25 têtes. Les deux agriculteurs qui produisent également 400 veaux de grain par année, des cochettes de reproduction et des poulets de grain (300 par année) ont véritablement le vent dans les voiles. La Galloway est une race bovine écossaise très rustique qui est très bien adaptée à notre climat nordique. Dehors, dans les pâturages à l’année, c’est un très bel animal qui développe une épaisse toison durant la saison hivernale. « C’est une viande très faible en gras et très persillée, nous avons vraiment hâte de la faire goûter à nos clients », indique Caroline Brodeur. Les bovins du couple ne s’alimentent que de foin produit par lui et d’herbe. Ils reçoivent aussi du lotier, une légumineuse qui réduirait les émissions de méthane des bovins. « Ils mangent ce que tout ruminant normal devrait manger, c’est léger et naturel. Et l’herbe, naturelle-
Simple et rustique Les deux producteurs expliquent que les Galloway sont des sujets très maternels et également très sociaux. Constamment groupé, le troupeau de Galloway se déplace toujours ensemble et tend à se regrouper si l’un des leurs est en difficulté. « C’est une régie d’élevage que nous maintenons à son minimum. Nous ne donnons des antibiotiques que pour le curatif et non à titre préventif. Ce projet est très représentatif des valeurs écologiques que nous souhaitons véhiculer auprès de notre clientèle et de nos enfants. D’ailleurs, une petite boutique à la ferme sera accessible aux gens dès la fin d’octobre avec, pour l’instant, notre poulet et veau de grain. Offrir plusieurs types de viandes, c’est notre objectif, mais le bœuf sur l’herbe est notre projet le plus abouti et le plus en phase avec nous-mêmes », indique Caroline Brodeur. Les sujets devant se rendre à près de 24 mois avant l’abattage, le couple espère offrir du bœuf sur l’herbe d’ici quelques mois. Facebook Ferme Cé-Bro
Caroline Brodeur et Vincent Deslauriers sont extrêmement fiers de leur troupeau Galloway. Ils partagent cette aventure avec leurs deux enfants.
Photos François Larivière | Le Courrier ©
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26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est Montérégie-Ouest
Poste publication - convention : PP40051633
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Centre-du-Québec
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 24 octobre 2019 - 3
L’automne offre un panorama incroyable avec les Galloway pâturant au champ. Les animaux utilisent même librement le sous-bois pour se cacher du soleil.
LES VIANDES DU LUÇOIS - SAINT-ANTOINE-SUR-RICHELIEU
Prix élevés des terres et expansion Véronique LEMONDE GTA
Lorsque François Guérin a acquis des terres agricoles et une maison à Saint-Antoine-sur-Richelieu, il ne croyait sûrement pas qu’une belle aventure commençait alors pour lui et que sa fille Marie-Pier le rejoindrait là-dedans au début de l’âge adulte. De la dizaine de vaches Angus au départ, M. Guérin transforme cette vieille ferme laitière en production bovine de belle envergure, comptant aujourd’hui 40 têtes. François Guérin et sa fille élèvent des bovins pour les vendre à la pièce, mais le plus souvent comme veau ou bœuf de finition complet ou semi-bœuf. Les bœufs de finition partent à l’abattage à environ 1200 livres. « J’ai toujours été amoureuse des animaux et, bien sûr, j’ai suivi
facilement mon père dans la production bovine après mon cours en Gestion d’une entreprise agricole à l’ITA de SaintHyacinthe et un DEP en boucherie. J’adore vraiment la production bovine, la régie que cela implique et la flexibilité que cela donne par rapport au laitier, par exemple », de dire Marie-Pier Guérin. Avec leurs clients réguliers et la demande continue, l’élevage des Viandes du Luçois a pris une belle expansion au fil des ans, amenant l’entreprise familiale à produire son propre maïs d’ensilage exempt d’OGM. « Nous sommes un peu victimes de notre succès et nous devons prendre de l’expansion et augmenter le troupeau pour avoir un approvisionnement constant de viande. Cependant, pour agrandir nos pacages, nous devons acheter de nouvelles terres et le prix des terres en Montérégie est vraiment exorbitant », indique M. Guérin.
facilement monter à 120 têtes. Aussi, nous pourrons créer un pacage plus attrayant pour nos animaux, alors qu’ici, c’est plus un parc d’exercice qu’un réel pâturage », explique M. Guérin. « Auparavant, nous faisions seulement du gros volume, maintenant nous espérons également innover avec des boîtes de viandes accessibles pour les gens à la manière de l’agriculture soutenue par la communauté. Nous souhaitons devenir une référence en matière de viandes.
Avec plus de 100 têtes, nous serons plus rentables et nos coûts de production seront aussi moindres. Il y a beaucoup d’avantages à ce déménagement, même si c’est complexe », soutient Marie-Pier. Les Viandes du Luçois espèrent également conserver le lien avec leurs clients réguliers et de la Montérégie, en offrant des livraisons une ou deux fois par semaine. lesviandesdulucois.com
Un déménagement complexe
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Les vaches Angus et Simmental profitent le plus souvent possible du pâturage.
Face aux prix des terres très élevés dans la région, François Guérin et sa famille ont pris récemment la difficile décision de déménager leur production bovine dans une région où le prix des terres est plus accessible. « C’est une des raisons qui explique qu’il y a très peu d’éleveurs de bovins dans région, très peu d’endroits où acheter de la viande directement à la ferme. C’est le prix des terres qui pose problème. Les éleveurs s’éloignent. Dans la région de Québec où nous aménagerons, pour le même prix nous aurons le triple de superficie et nous pourrons
François Guérin et sa fille Marie-Pier sont sur le point de déménager leur troupeau complet sur de nouvelles terres. Photos François Larivière | Le Courrier ©
FERME JESSY PELLETIER - SAINT-AIMÉ
Réintégrer une biodiversité au champ Véronique LEMONDE GTA
Depuis qu’il a commencé en grandes cultures, aux alentours de 2003, Jessy Pelletier a toujours fonctionné avec le semis direct et un travail minimal du sol. Au départ, le jeune producteur louait des terres à son père, à Saint-Aimé, jusqu’à ce que ce dernier se retire de la production laitière en 2004-2005. « Il est encore là pour m’aider en grandes cultures et j’ai pu graduellement acheter certaines de ses terres et en louer d’autres. C’était à une époque où le prix de la tonne de maïs frôlait les 100 $, c’était bien peu rentable en tant que producteur. Je me suis donc mis à la recherche de solutions pour accroître ma rentabilité, mais aussi pour prendre soin de la santé de mes sols », indique Jessy Pelletier. C’est également à cette fin que M. Pelletier donnait, en janvier dernier, une conférence sur les défis de la transition vers le semis direct et l’importance des cultures de couverture, dans le cadre du Colloque Santé des sols. « Au départ, le
semis direct, c’est tout simplement de ne pas travailler son sol, ce qui réduit de beaucoup l’érosion de ce dernier. » Depuis 2012, le producteur sème directement ses grains sur couverture végétale, que ce soit des engrais verts, du soya, du seigle d’automne ou des mélanges multiespèces.
Un tapis pour les grandes cultures À l’instar d’un tapis pour nos pieds, les cultures de couverture permettent d’amoindrir le choc subi par le sol lors des semis et l’utilisation des multiples machineries. « Les avantages des cultures de couverture sont très nombreux. En semis direct, il reste toujours des traces de machinerie qui compactent trop le sol, les couvertures évitent cela. Aussi, en cultures de couverture, l’eau de pluie va plus naturellement pénétrer le sol au lieu de ruisseler vers les fossés ou plans d’eau. À long terme, les éléments organiques sont mieux emmagasinés par les cultures et cela fixe et capte le carbone. » Certaines plantes de couverture ont la capacité de s’enraciner profondément et
Dans un de ses champs, Jessy Pelletier utilise un mélange multiespèces pour créer une couverture pour ses semis. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Le seigle est une graminée qui s’utilise très bien comme engrais vert d’hiver. Il ameublit et structure le sol en profondeur avec son système racinaire puissant.
d’aller chercher des nutriments que les grandes cultures commerciales ont de la difficulté à aller chercher. D’autres cultures permettent de capter les éléments fertilisants des fumiers et lisiers appliqués à l’automne et ainsi éviter leur perte dans l’environnement. Une couverture constante du sol laisse aussi moins de chance aux mauvaises herbes de s’établir. Sur ses 380 hectares cultivables à Saint-Aimé où il sème maïs-grain, avoine, soya, seigle, blé, mais aussi un peu de maïs sucré et de pois verts, Jessy Pelletier sème également des cultures de couverture, question de réchauffer son sol au printemps, avant les semis principaux. « Le sol travaille pareil l’hiver et ce qu’on sème l’automne, comme du seigle par exemple, repousse le printemps et réchauffe le sol. La plupart du temps, je peux semer directement dans le seigle vert, vivant. Par la suite, je peux arroser et « brûler » la culture de couverture, ce qui n’affecte pas ma production principale. » M. Pelletier explique également qu’en culture conventionnelle et biologique, les mauvaises herbes obligent les producteurs à retourner régulièrement les sols cultivés, ce qui érode davantage ces derniers. « Pour ma part, si je dois absolument travailler mon sol, je ne le fais
qu’en surface pour ne jamais défaire la structure organique du sol. »
Une belle diversité Dans les champs, face à la demeure de Jessy Pelletier, on se croirait dans une belle prairie remplie de fleurs sauvages. Les tournesols sont d’ailleurs magnifiques. « Avec les mélanges multiespèces, nous redonnons une belle biodiversité à nos champs. C’est surprenant de voir combien d’abeilles sauvages sont de retour aux champs et plusieurs autres insectes utiles. » Pour obtenir ces mélanges de cultures de couverture, plusieurs producteurs comme M. Pelletier sont maintenant regroupés en association, comme, dans ce cas-ci, au sein du Consortium d’Agroécologie (CAE), en partenariat avec Terralis. « À plusieurs, nous avançons beaucoup plus rapidement dans le domaine du semis direct et nous réalisons que notre utilisation d’engrais chimique a énormément diminué. Nous essayons de changer l’agriculture à notre manière et nous pouvons nous comparer au biologique pour ce qui est des rendements. Nous représentons une belle alternative entre le biologique et le conventionnel », conclut Jessy Pelletier. Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 24 octobre 2019 - 5
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HOUBLON DE LA MONTÉRÉGIE - BELOEIL
Une houblonnière au cœur de la ville Véronique LEMONDE GTA
Sur le chemin Yvon-L’Heureux Sud, à Beloeil, à quelques minutes des nouveaux quartiers en développement près de l’autoroute 20, on ne se douterait pas qu’une houblonnière se développe avec plus de 2500 plants. Pourtant, les premiers plants de houblon ont été mis en
terre en 2014 par Daniel Coupal, aidé par plusieurs membres de sa famille. « L’idée de départ, en achetant ces terrains en 2011, c’était de développer un vignoble, indique ce retraité d’HydroQuébec. Cependant, le sol ici est très argileux alors qu’un vignoble demande plutôt un sol plus rocailleux. En même temps, par hasard, je suis tombé sur une photo de houblonnière et j’ai fait quelques recherches sur le sujet avec un agro-
nome. Cela me semblait alors une culture parfaite pour mes terres. » Le houblon, une plante herbacée vivace grimpante de la famille des Cannabaceae, pousse très rapidement, telle une mauvaise herbe, selon M. Coupal. Grimpant, le houblon doit être attaché à un système de cordes pour s’ériger telle une liane avec des tiges allongées de parfois 10 m. Par la suite, c’est dans le haut de la plante que se trouvent les « cocottes ». Les plants femelles produisent donc ces chatons qui, à floraison, deviennent des cônes ovoïdes couverts d’une résine odorante et pulvérulente, la lupuline. Ce sont ces cônes qui sont utilisés pour aromatiser la bière depuis le 12e siècle. « Les cocottes sont séchées et ensachées dans des emballages qui sont compressés avec une presse à air. Ensuite, pour ma part, le tout prend la direction de la Coopérative de solidarité Houblon Pontiac, en Outaouais pour être granulé. »
Avis aux microbrasseurs!
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Les plants de houblon grimpent sur un système de cordage jusqu’à maturité.
Daniel Coupal cultive le houblon Cascade et Centennial, très populaire et en demande auprès des brasseurs, et également le Chinook et le Nugget, ce dernier étant beaucoup plus amer. « Même s’il y a plusieurs microbrasseries au Québec, certaines n’ont pas encore le réflexe de s’approvisionner “local” pour leur houblon. Plusieurs importent des États-Unis, car nous n’avons pas toujours les variétés qu’elles souhaitent. » Lui-même s’est procuré ses plants de houblon au Colo-
Daniel Coupal, à droite, pose avec son frère Richard. Photos gracieuseté
rado, un endroit très réputé pour des plants exempts de maladies. « C’est une culture qui demande beaucoup de précautions et oui, il y a une bonne compétition entre les producteurs de houblon. Pour ma part, j’ai un terrain idéal pour cette culture, car c’est très venteux ici et donc, je n’ai pas vraiment d’insectes nuisibles dans ma production. Mais la plus belle partie, c’est que c’est une entreprise familiale et tout le monde met la main à la pâte pour l’entreprise : mes enfants, mon frère Richard, ma blonde, etc. »
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PRODUCTION BOVINE AU QUÉBEC
Joueur modeste, mais dynamisme constant Lorsque l’on parle de production bovine, nous pensons indéniablement à bœuf canadienne de l’Ouest. En effet, à l’échelle canadienne, le Québec est un joueur modeste. Sa production de bœuf représente environ 6 % de la production nationale. Pourtant, la production bovine à connu, depuis plus de 20 ans, un essor digne de mention. La qualité des animaux se démarque sur les marchés et le secteur se consolide. Par exemple, le secteur du veau québécois est le leader incontesté à l’échelle canadienne avec environ 75 % de la production nationale. Notons également que les sujets réformés des cheptels laitier et vacheveau contribuent à l’accroissement de la production de viande de bœuf (« bœuf
commercial »). À cet égard, le Québec produit 18 % du « bœuf commercial ». La production bovine est la quatrième plus importante production animale au Québec, après les productions laitière, porcine et la volaille. Au Québec, on compte actuellement près de 10 100 entreprises agricoles dédiées partiellement ou totalement à la production bovine.
Les bonnes pratiques agroenvironnementales mises en œuvre assurent également le développement durable des entreprises bovines. Les producteurs ont à cœur d’offrir aux consommateurs une viande nutritive, saine et de première qualité! Au Québec, 617 300 bovins sont commercialisés chaque année pour une valeur à la ferme d’environ 600 M$.
Deux filières La production bovine du Québec se regroupe sous deux secteurs soit : la filière bœuf et la filière veau. Sous la filière bœuf, on retrouve les veaux d’embouche (bétail engraissé dans les prés), les bouvillons et les bovins de réforme et veaux laitiers. Pour sa part, la filière veau lourd rassemble les productions de veaux de grain et de veaux de lait.
Production bovine au Québec Vaches et bœufs de boucherie : 143 500 têtes Veaux d’embouche : 144 400 têtes Bouvillons d’abattage : 89 800 têtes Bovins de réforme : 99 300 têtes Veaux de grain : 69 800 têtes Veaux de lait : 99 800 têtes Source : bovins.qc.ca
Photo François Larivière | Le Courrier ©
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Les producteurs de bovins réclament de l’aide pour compenser les pertes monétaires Beef Farmers of Ontario (BFO) et Les Producteurs de bovins du Québec (PBQ) demandent aux chefs des partis politiques fédéraux d’assigner comme mandat prioritaire au ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire la création d’un Programme d’investissement et d’indemnisation pour les producteurs bovins, afin d’aider les producteurs de l’Ontario et du Québec à faire face aux dommages causés par la récente perturbation des marchés. « La perte des marchés clés d’exportation de la Chine et de l’Arabie Saoudite, la diminution de la capacité de transformation dans l’est du Canada ainsi que les difficultés d’accès aux marchés des ÉtatsUnis et de l’Union européenne sont des facteurs qui ont tous contribué à former la tempête actuelle », déclare le président des BFO, Joe Hill. Les producteurs de bovins ont subi des pertes de plus de 180 $ par animal depuis le début du mois de janvier, ce qui est notamment le
résultat à la fois des actions du gouvernement et de son inaction. Les pertes des fermes d’élevage de bovins des deux provinces s’élèvent à plus de 100 M$ depuis le début de l’année. L’industrie perd plus de 2,5 M$ par semaine en moyenne seulement pour l’alimentation du bétail, ce qui n’est tout simplement pas soutenable. Il est temps d’agir. » « Les occasions commerciales actuelles devraient favoriser le développement de la production de bœuf et de veau. Dans les faits, ce n’est pas le cas. Le volume de la production bovine québécoise est en déclin et ce phénomène ne fait que s’amplifier. Présentement, les nouveaux accords commerciaux ne favorisent pas une meilleure rentabilité des fermes, bien au contraire, explique Claude Viel, président des PBQ. Notre secteur d’activité a besoin d’aide afin d’atténuer l’importante perturbation des marchés. Il faut tirer profit des échanges commerciaux. » Les gouvernements doivent soutenir fermement les secteurs du bœuf et du veau en réponse aux récents accords commerciaux et à la perturbation des marchés. Les secteurs méritent un soutien les aidant à tirer profit des différentes occasions commerciales internationales. Les BFO et les PBQ représentent plus de 30 000 producteurs de bovins dans les deux provinces qui, collectivement, contribuent à l’économie canadienne avec plus de 2 milliards de dollars en PIB, et ce, uniquement pour la production primaire.
Les plastiques agricoles Deux points de collectes sont offerts sur le territoire de la MRC :
EDITH LUSSIER
Répondante en formation agricole Centre d’emploi agricole Saint-Hyacinthe
Le plastique est un enjeu majeur dans notre société. La MRC des Maskoutains et ses partenaires, en collaboration avec AgriRÉCUP ont mis sur pied un projet pilote afin de mettre en place une solution permanente pour les plastiques agricoles et pourrait permettre de faire des propositions au niveau national éventuellement. Les objectifs de ce projet qui a débuté à l’automne 2018 sont : • D’évaluer les attitudes des producteurs et la gestion actuelle des plastiques agricoles; • De quantifier les plastiques utilisés selon le type (plastiques d’enrobage pour balles d’ensilage et de foin, sacs d’ensilage pour silos fosses/meules, ficelles, cordes, filets); • D’organiser une collecte efficace et commode pour les agriculteurs.
• La Coop Comax 15 100, chemin de la Coopérative, à Saint-Hyacinthe Contact : Jean-François Mignault 450 278-6552 • La Coop Sainte-Hélène 900, rue Paul Lussier, à Sainte-Hélène-de-Bagot Contact : Kevin Roy-Picard 450 278-5148 Cette initiative est rendue possible grâce à l’étroite collaboration de la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains, ainsi que des Syndicats de l’UPA de la Vallée maskoutaine et Maskoutains Nord-Est.
Les résultats sont impressionnants : déjà 26 tonnes de plastiques ont été récupérées. Cependant, le taux de participation des agriculteurs a été de seulement 20 %.
Le service est gratuit!
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GALA EXCELLENCE AGRICOLE MONTÉRÉGIE-EST 2019
Une 2e année à Saint-Hyacinthe JEAN-LUC LORRY Le Courrier
La 15e édition du Gala Excellence Agricole Montérégie-Est se tiendra au pavillon La Coop à Saint-Hyacinthe le samedi 30 novembre. Fondé en 2005 par la Société d’Agriculture de Richelieu, ce gala a lieu depuis deux ans à Saint-Hyacinthe. Pendant cette soirée reconnaissance, les entreprises, les agriculteurs et les agricultrices qui se démarquent dans diverses productions agricoles seront honorés parmi 12 catégories. Ce gala est organisé par les Sociétés d’Agriculture de Saint-Hyacinthe et de Richelieu, en collaboration avec les Sociétés d’Agriculture de Rouville, de Chambly, de Verchères et de Bagot. « Au cours de ce gala, vous pourrez découvrir tous les récipiendaires qui forment l’excellence en agriculture dans notre région. Ce sera une soirée festive, de grande envergure, durant laquelle nous sensibiliserons la communauté sur l’importance de l’agriculture locale pour votre collectivité », a indiqué Dominic Sansoucy, président du comité organisateur du gala.
Ce concours vise à récompenser les producteurs et productrices agricoles qui œuvrent dans la culture du soya, du maïs, du blé et de l’orge. Le jury évaluera les finalistes selon plusieurs critères comme la régularité du
semis, le respect de l’environnement et le contrôle des mauvaises herbes. Le Gala Excellence Agricole sera animé par Errol Duchaine, bien connu du public pour avoir animé durant 11 saisons l’émission La semaine verte sur les ondes de Radio-Canada. Entre
500 à 600 convives sont attendus lors de cette soirée de reconnaissance. Les billets pour assister au Gala Excellence Agricole Montérégie-Est sont disponibles auprès de la Société d’Agriculture de Saint-Hyacinthe.
Concours régional de Grandes Cultures
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Lors du Gala Excellence Agricole seront également dévoilés les gagnants du concours régional de Grandes Cultures.
Sur la photo, dans l’ordre habituel, Marco Lavallée, directeur technique et artistique du Gala excellence agricole; François Brouillard, directeur général de la Société d’agriculture de Saint-Hyacinthe, et Dominic Sansoucy, président du comité organisateur du gala. Photo François Larivière | Le Courrier ©
Les capteurs et la chaîne de blocs améliorent le bien-être des animaux durant le transport LILIAN SCHAER
AgInnovation Ontario
Un nouveau système de contrôle des animaux d’élevage par capteurs pourrait rassurer les éleveurs, les entreprises alimentaires et les consommateurs quant au fait que les animaux sont traités sans cruauté durant le transport. Un dispositif baptisé Transport Genie surveille les conditions microclimatiques à l’intérieur des remorques à bétail et transmet cette information à tous les utilisateurs de la chaîne d’approvisionnement grâce à la technologie des chaînes de blocs. La chaîne de blocs est un grand livre comptable virtuel où sont enregistrées toutes les transactions effectuées dans une chaîne d’approvisionnement; l’information est transmise à la chaîne par voie numérique sous forme de blocs liés les uns aux autres qui tiennent lieu de trace écrite, et les permaliens qui relient les blocs éliminent le risque de falsification des données. « À l’heure actuelle, les dispositifs surveillent des conditions comme l’humidité et la température à l’intérieur d’une bétaillère, mais dans l’avenir, ils pourraient aussi surveiller des conditions comme les taux de CO2, les accélérations et le freinage pour fournir l’assurance que les animaux arrivent à destination sains, saufs et en bonne santé, explique Kristen Celotto, membre de l’équipe de développement de Transport Genie. Et si des animaux subissent des blessures ou meurent durant le transport, les capteurs
peuvent indiquer les circonstances et le moment de l’incident. » On trouve déjà sur le marché d’autres capteurs qui remplissent des fonctions similaires, mais l’avantage de Transport Genie est qu’il communique l’information en temps réel – au conducteur, ainsi qu’à des répartiteurs et à d’autres intervenants qui souhaitent recevoir des avis par courriel ou par message-texte. « Les dispositifs plus anciens ne font qu’enregistrer les données, mais cela n’a aucune utilité durant le transport. Notre capteur indique instantanément si la température devient trop élevée, par exemple, ce qui permet au conducteur de prendre des mesures immédiates fondées sur des données précises en temps réel », explique Idris Soule, responsable du développement. De petits capteurs disposés à différents endroits dans la remorque enregistrent des données et les transmettent à un serveur. Ils sont aussi connectés à un moniteur dans la cabine du camion et envoient automatiquement des alertes en cas de variation de la température ou du taux d’humidité. Si la connexion avec le secteur est interrompue, les données sont enregistrées dans la cabine et sont téléversées dès que la connexion est rétablie. « Nos données sont comprimées, alors elles prennent peu d’espace, et le moniteur dans la cabine est muni d’un lecteur de carte mémoire SD », indique Alexander Evans, autre membre de l’équipe de développement. Il ajoute
que les données seront enregistrées en toute sécurité non pas pendant quelques jours ou quelques semaines, mais pendant des années. Transport Genie peut être configuré selon différentes espèces d’animaux, et selon le type et la taille des remorques. Les capteurs sont munis de piles dont la durée utile peut atteindre trois ans et sont conçus pour résister aux rigueurs des procédures de nettoyage, de séchage et de désinfection de biosécurité qui sont imposées aux camions. L’entreprise a déposé une demande de brevet pour la technologie qu’elle a mise au
point et la présentera à des événements de l’industrie prévus prochainement, dont le congrès d’Ontario Pork. Un déploiement provisoire auprès de quelques clients intéressés devrait débuter sous peu. « L’information que nous recueillons procurera aux éleveurs, aux transporteurs et aux transformateurs l’assurance que les animaux qu’ils expédient, manipulent ou reçoivent sont transportés sans cruauté, et elle permettra aux entreprises alimentaires d’attester en toute confiance les déclarations en matière de bien-être des animaux associées à leurs produits », conclut M. Soule.
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Plan de soutien aux investissements en agriculture contribuant à l’adaptation des entreprises en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique : voyez à accélérer le traitement de votre dossier de téléphone et de cellulaire, adresses courriel. Vous pouvez joindre la DEEA au 1 844 544-3332.
Diagnostic technique particulier lié au bien-être animal ou à l’efficacité énergétique
JOHANNE TESSIER AGRONOME
Direction régionale du Centre-du-Québec MAPAQ
MARTIN D’AMOURS AGRONOME
Direction régionale du Centre-du-Québec MAPAQ
Si vous désirez réaliser un projet avec succès, il importe qu’il soit bien préparé. Aussi, avant de fixer votre idée de manière définitive, prenez le temps de bien étudier tous les aspects, de visiter d’autres entreprises, d’interroger d’autres exploitants agricoles, de questionner des professionnels ou des experts, pour avoir la certitude de choisir ce qui est le bon projet pour vous, pour vos animaux et pour votre portefeuille. Si vous avez fait une demande pour profiter du Plan de soutien aux investissements en agriculture contribuant à l’adaptation des entreprises en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique et que vous avez reçu un avis de recevabilité, voici quelques éléments à prendre en considération pour accélérer le traitement de votre dossier. Mis en place par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), le Plan de soutien aux investissements (PSI) et les trois programmes qu’il comporte ont suscité beaucoup d’intérêt parmi les entreprises agricoles, si bien qu’un bon nombre d’entre elles y ont fait appel. Si vous voulez accélérer le traitement et l’analyse de votre demande, il y a lieu de vous assurer de présenter tous les documents suivants dûment remplis et signés.
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Formulaire de présentation de projet Pour profiter du rabais du taux d’intérêt lié au programme visé, remplissez la section de La Financière agricole du Québec (FADQ) dans le formulaire de présentation de projet. Dans ce cas, l’aide financière peut atteindre 13,33 $ par tranche de 100 $ de financement admissible pour un capital de prêt d’au plus 225 000 $. L’aide financière maximale est fixée à 30 000 $ par entreprise. Il est important d’indiquer en outre votre numéro de client et le nom de votre conseiller à la FADQ. Si ce rabais vous intéresse, mais que vous n’avez pas de dossier à la FADQ, précisez-le sur le formulaire. Appelez un conseiller de la FADQ dans votre région pour profiter de ses connaissances. S’il y a lieu, mettez à jour votre numéro d’identification ministériel (NIM) à la Direction de l’enregistrement des exploitations agricoles (DEEA) du MAPAQ. Veillez à ce que les renseignements suivants soient aussi à jour : noms des propriétaires, coordonnées, numéros
Le diagnostic technique représente une étape importante qui permet de bien définir l’ensemble des modifications nécessaires pour satisfaire aux exigences du PSI, aux normes courantes de l’industrie de même qu’aux normes en matière de bien-être animal. Diverses options liées à la gestion sont à votre portée et vous pouvez profiter de recommandations à cet égard. Le « Guide du demandeur » du PSI détaille d’ailleurs les renseignements demandés. Il est à souligner que le diagnostic doit être dressé par un agronome, un ingénieur, un ingénieur forestier, un vétérinaire ou un technicien intervenant sous la supervision d’un professionnel qualifié. Il doit présenter, en ce qui a trait aux installations de l’entreprise, l’ensemble des renseignements en relation avec la situation actuelle et avec la situation envisagée ou projetée. Pour un projet lié au bien-être animal (production animale), le diagnostic doit porter sur l’ensemble du troupeau (tous les stades physiologiques) et sur la totalité des installations de production concernées par la demande. Dans le cas de l’efficacité énergétique (production végétale), c’est l’ensemble de l’équipement de production qui doit faire l’objet d’une description et d’un examen dans le diagnostic.
Diagnostic global et plan d’action L’établissement d’un plan d’action est une autre étape importante où l’on s’emploie à vérifier la rentabilité et la faisabilité du projet avant de le mettre en œuvre. Vous obtiendrez ainsi un portrait détaillé des coûts, des ratios financiers et de la entabilité du projet à long terme. Le plan d’action doit être établi selon les spécifications du « Guide du demandeur » du PSI par un agronome ou par un technicien sous la supervision d’un professionnel compétent. En outre, vous devrez fournir les soumissions en relation avec votre projet. Pour mener à bien la réalisation de votre projet, vous devrez vous entourer d’une équipe d’experts. Dans ce cas-ci, un ou plusieurs conseillers agricoles pourront établir le diagnostic global et le plan d’action. Toutefois, pour profiter de l’aide financière quant aux honoraires des conseillers, ces derniers devront être des membres du réseau Agriconseils. Pour de l’information à ce sujet, communiquez avec le réseau Agriconseils de votre région (1 866 680-1858).
Autorisations environnementales Vous devez fournir les autorisations de nature environnementale tant pour la situation actuelle que pour la situation projetée, soit l’avis de projet ou le certificat d’autorisation délivré par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Assurez-vous de ne pas outrepasser votre droit de production d’une charge de phosphore, conformément au dernier certificat d’autorisation du MELCC. Si vous prévoyez accroître la taille de votre cheptel, il importe de faire une demande au MELCC, et ce, bien avant d’entreprendre le projet, puisqu’un délai est à prévoir. Soyez proactif et prenez de l’avance pour vos futurs projets d’expansion. Communiquez aussi avec un agronome en agroenvironnement pour bien évaluer vos besoins et pour bien comprendre les aspects légaux et réglementaires.
Permis de construction ou de rénovation Le permis de construction ou de rénovation est délivré par la municipalité. Il faut voir à obtenir tout autre permis nécessaire à la réalisation du projet, par exemple une attestation de conformité au règlement de zonage de la municipalité.
Plans et devis Les plans et devis qui sont établis dans le contexte d’un projet de construction ou de rénovation d’un bâtiment doivent être conformes aux recommandations contenues dans le diagnostic et le plan d’action. Toutes les modifications nécessaires devront être effectuées pour respecter les recommandations en matière de bien-être animal. Lorsqu’un projet concerne une nouvelle construction, un agrandissement
États financiers Il est nécessaire de fournir vos derniers états financiers, y compris le bilan de l’entreprise.
Photo MAPAQ
ou la rénovation d’un bâtiment et qu’il touche une ou plusieurs pièces maîtresses, telles que la charpente (structure), les fondations ou encore l’étanchéité du plancher, des plans et devis propres à l’entreprise, signés et scellés par un ingénieur, sont exigés. Pour que l’équipement lié à la ventilation soit considéré comme une dépense admissible au regard d’un programme du PSI, cet élément doit être compris et décrit dans les plans et devis. De plus, pour les constructions nouvelles comme pour les agrandissements, vous devez demander au constructeur de fermes de toit (chevrons, entraits, etc.) des plans en règle signés et scellés par un ingénieur et propres à votre entreprise. Si les travaux de construction ne sont pas réalisés par un entrepreneur titulaire d’une licence de la Régie du bâtiment du Québec, une attestation de conformité fournie et signée par un ingénieur sera exigée pour le versement de l’aide financière.
Bail Dans les cas où l’entreprise loue des actifs d’une autre entité dont les actionnaires ou les propriétaires sont distincts, un bail notarié devra être fourni. Il aura une durée minimale de cinq ans pour de l’équipement ou de dix ans pour des immobilisations. Pour plus ample information, consultez le site Web du MAPAQ : mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/md/ programmesliste/santeanimale/Pages /soutieninvestissementsenagriculture.aspx. Certains diront que cela fait beaucoup de documents à fournir. N’oubliez pas qu’en général un projet bien préparé est un projet réussi, et vice versa. Donc… bonne préparation et bon succès dans la réalisation de votre projet!
IQDHO
Arbres de Noël : rencontre internationale des chercheurs scientifiques à Québec Conférences, affiches et visites MARYLAINE DE CHANTAL AGR., M. SC.
Coordonnatrice des activités et mandats spéciaux Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale
Importance de l’industrie Le Québec est la première province canadienne productrice et exportatrice d’arbres de Noël. Chaque année, environ 1 500 000 arbres de Noël sont récoltés au Québec et la majorité est destinée à l’exportation. En 2017, 95 % des sapins québécois récoltés sont partis vers les États-Unis. Dans la province, on compte 280 entreprises produisant sur une superficie d’environ 8 000 hectares. Cette industrie génère des revenus de près de 44 M$ au Canada dont 27,4 M$ au Québec. L’industrie des arbres de Noël est sans contredit une industrie importante de chez nous.
Recherche : rendez-vous bisannuel international Les chercheurs de ce secteur ont pris l’habitude de se réunir à travers le monde tous les deux ans afin de discuter de leurs recherches et d’échanger sur les différents aspects de la production. La 14e Conférence scientifique internationale sur les arbres de Noël (ICTREC 2019) a donc eu lieu dans la ville de Québec du 26 août au 31 août dernier. C’était d’ailleurs la première fois que ce congrès scientifique se tenait dans la province. Pendant 5 jours, une quarantaine de chercheurs provenant de sept pays différents (Allemagne, Australie, Canada, Danemark, ÉtatsUnis, Norvège, Suède) se sont rencontrés et ont présenté les plus récentes recherches et innovations traitant de la production et de la conservation (post-production) des arbres de Noël.
Le comité organisateur, composé de plusieurs intervenants québécois clés impliqués l’industrie des arbres de Noël au niveau technique, avait conçu tout un programme à l’intention de la communauté scientifique internationale. Trois journées de conférences scientifiques (24 conférences), deux sessions de posters (13 affiches scientifiques) et deux journées complètes de visite (3 entreprises visitées) étaient au programme. Le groupe de chercheurs a notamment eu la chance de visiter Productions Résinex inc. (La Durantaye), La Pépinière St-Modeste (St-Modeste) et la Pépinière & sapinière Downey (Hatley). Les chercheurs ont pu constater que les entreprises du Québec étaient très avancées et à la fine pointe de la technologie.
Visite des chercheurs chez Productions Résinex.
Conclusion Un résumé des conférences et des affiches scientifiques présentés lors de ce congrès sera disponible sous peu à l’industrie. Cette activité a donc pu faire rayonner l’industrie des arbres de Noël québécoise au niveau international en plus de permettre aux producteurs et aux autres acteurs québécois d’obtenir des connaissances critiques pour faire avancer cette culture.
Remerciements L’organisation et la tenue d’un congrès international nécessite beaucoup de temps et de ressources. « Ce congrès a été réalisé grâce à une aide financière du Programme Innov’Action agroalimentaire issu de l’Accord Canada Québec de mise en œuvre du Partenariat canadien pour l’agriculture ». L’IQDHO tient à remercier sincèrement Productions Résinex inc., La Pépinière St-Modeste et la Sapinière & pépinière Downey d’avoir accueilli le groupe de chercheurs lors des visites sur le terrain et d’avoir partagé le grand savoir-faire du Québec en production d’arbres de Noël avec la communauté scientifique internationale.
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 24 octobre 2019 - 17
Visite des chercheurs chez Sapinière & Pépinière Downey.
CONCOURS TOURNEZ-VOUS VERS L’EXCELLENCE!
Deux agriculteurs maskoutains finalistes La Financière agricole du Québec a dévoilé les dix finalistes du 14e concours Tournez-vous vers l’excellence! parmi lesquels se retrouvent deux agriculteurs de la MRC des Maskoutains : Mélissa Daigle et Patrick Leblanc. Destiné à la relève agricole, ce concours a permis à plus de 375 jeunes entrepreneurs agricoles d’améliorer leur plan d’affaires et de faire connaître davantage leur entreprise. « La Financière agricole du Québec demeure la référence pour les jeunes générations d’agriculteurs. Pour ce faire, nous les accompagnons en continu dans leurs projets par le biais de nos produits et services. Avec ce concours, nous faisons valoir ceux et celles qui se démarquent par leurs talents de gestionnaires et la qualité de leurs réalisations. Nous souhaitons qu’ils soient des sources d’inspiration en matière d’excellence pour nos entreprises agricoles. Je félicite les finalistes et je leur souhaite les meilleures chances pour la suite du concours », souligne Ernest Desrosiers, présidentdirecteur général de La Financière agricole du Québec.
Mélissa Daigle
18 - Jeudi 24 octobre 2019 - Gestion et Technologie Agricoles
Mélissa Daigle, de la Ferme Kobec à Saint-Bernard-de-Michaudville, a été la première éleveuse au Québec de bœufs Wagyu de race pure, reconnus comme procurant une viande d’une excellente qualité à l’échelle internationale. La race étant quasi inexistante en Amérique du Nord, Mélissa et son conjoint ont démarré leurs activités avec une vache, deux génisses et quelques embryons. Le troupeau compte maintenant 60 animaux, bientôt 90. La liste d’attente pour acheter son bœuf est de près de deux ans! Pour l’avenir, Mélissa souhaite mieux répondre à la demande et faire connaître davantage cette viande d’exception au marché québécois. « Nous voulons devenir la référence autant pour la qualité de la viande que pour la génétique des sujets. Nous souhaitons que le bœuf Kobec ait sa propre appellation. » Mélissa
compte également continuer à se former dans sa spécialisation en se rendant au Japon, le pays d’origine du Wagyu.
Patrick Leblanc Du côté de Patrick Leblanc, de la Ferme Patrick Leblanc à Saint-Hugues, l’agriculture lui donne l’occasion de repousser ses limites et de s’accomplir sur le plan personnel. Dès l’achat de sa ferme, il s’est concentré sur l’optimisation de l’ensemble des actifs. Les améliorations techniques et technologiques apportées visent à le positionner avantageusement dans le marché, dans le respect du bien-être animal. Les pratiques agricoles les plus performantes et les solutions novatrices sont ses clés pour relever les défis qu’il s’est donnés. Son entreprise de 40 hectares de culture et de 1780 porcs est en expansion. Ses rendements en culture sont de 25 % supérieurs à ceux de référence dans le marché. Comme professeur, il entretient une relation privilégiée avec la relève. « J’essaie de jouer le rôle de mentor avec les étudiants qui veulent démarrer leur entreprise. Le contact avec eux est inspirant. Il me permet de voir une réalité différente, d’être plus créatif. »
Grande finale en novembre Parmi les dix finalistes, trois lauréats se partageront un grand prix de 5000 $ et deux bourses de 2500 $. Un finaliste se méritera une bourse de 1500 $ pour s’être distingué sur le plan du développement durable et un finaliste recevra une bourse de 1500 $ pour la pertinence de sa formation, de son encadrement ou de son mentorat dans la réussite de son projet d’affaires, offerte par le Fonds d’investissement pour la relève agricole (FIRA). Le dévoilement des lauréats aura lieu le 27 novembre à Drummondville, lors du Colloque Gestion organisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ). Depuis la création du concours en 2005, 41 lauréats se sont vu décerner des bourses totalisant 125 000 $.
Patrick Leblanc, de la Ferme Patrick Leblanc à Saint-Hugues, sont deux des dix finalistes du concours Tournez-vous vers l’excellence! de la Financière agricole du Québec. Photo gracieuseté
ASSURANCE RÉCOLTE
Bilan de mi-saison en Montérégie La Financière agricole du Québec présente le bilan de mi-saison en assurance récolte pour la région de la Montérégie. Ce bilan décrit les conditions climatiques et leurs effets sur les cultures produites dans cette région. Il fait également le point sur la survie à l’hiver des plantes pérennes, des ruches, de l’ensemencement et du développement des cultures annuelles ainsi que sur le déroulement des premières récoltes.
Faits marquants en date du 9 juillet
Mélissa Daigle, de la Ferme Kobec à Saint-Bernard-de-Michaudville. Photo gracieuseté
- Les conditions hivernales variant entre neige, pluie et pluie verglaçante accompagnées de redoux et froids en alternance ont nui à la survie des prairies, des céréales d’automne et des fraisières. Les jeunes pommiers en implantations ont aussi subi des dommages hivernaux. - Mortalité hivernale importante des abeilles. - Récolte de sirop d’érable courte, mais abondante avec un rendement et une qualité légèrement supérieurs à la normale.
- Printemps exceptionnellement tardif avec des températures fraîches et des précipitations abondantes en avril et en mai retardant ainsi les semis pour l’ensemble des cultures. - Conditions climatiques en juin plus favorables aux semis, aux plantations, à l’émergence et au développement des cultures. - Bon début de saison pour les vergers malgré la nécessité de traiter contre la brûlure bactérienne. Certains secteurs ont été affectés par une faible grêle. - Les champs de foin ont subi des dommages sévères par le gel hivernal. La première fauche a été effectuée dans de bonnes conditions et sa qualité est bonne, mais les rendements sont inférieurs à la moyenne. - Récolte des fraises retardée de deux semaines avec une bonne qualité, mais des rendements inférieurs à la normale. - empératures plus chaudes depuis la fin juin favorisant la croissance des cultures et permettant de rattraper en partie le retard du début de saison.
Technique de stérilisation des insectes prometteuse pour la lutte contre un insecte ravageur du poivron de serre JANE ROBINSON
AgInnovation Ontario
Les producteurs de poivrons de serre de l’Ontario sont aux prises avec un insecte ravageur très envahissant, mais ils ne disposent que de très peu de moyens de lutte efficaces pour en venir à bout. En effet, le charançon du poivron menace le secteur ontarien du poivron de serre de 420 millions de dollars – une culture à rentabilité élevée qui couvre une superficie d’environ À 520 hectares (1 285 acres) en Ontario. Une chercheure de l’Université de Guelph, Dre Cynthia Scott-Dupree, met actuellement à l’essai une stratégie de lutte génétique qui pourrait bien apporter aux producteurs un espoir dont ils ont tant besoin. « Le charançon du poivron a commencé à causer d’importantes pertes économiques en Ontario en 2015, affirme Mme ScottDupree, professeure à l’École des sciences de l’environnement et itulaire de la chaire Bayer en matière de lutte antiparasitaire durable. Aucun insecticide efficace contre l’insecte adulte n’existe vraiment, et les dommages directs causés aux poivrons ne sont pas apparents tant que le fruit n’est pas coupé. » Les charançons femelles adultes pondent un seul œuf dans une perforation à la surface du poivron. Après l’éclosion de l’œuf, les larves s’alimentent à l’intérieur du poivron. L’insecte adulte émerge à l’intérieur du fruit, s’y alimente
un peu plus, s’y accouple, puis en sort. Et le cycle recommence. Il y a environ cinq ans, Mme ScottDupree a commencé à travailler à la mise au point d’une technique de stérilisation des insectes (TSI) visant à lutter contre la mineuse s’attaquant aux chrysanthèmes cultivés en Ontario. Bruce Power s’est ensuite adressée à elle au sujet du potentiel d’utilisation du rayonnement gamma comme moyen de lutte contre les insectes nuisibles dans l’agriculture ontarienne. « Je leur ai parlé du problème lié au charançon du poivron, car je savais que
Photo A. Bhatwa, Agriculture and Agri-Food Canada
les producteurs étaient à court de solutions », dit-elle. La TSI est une technique de stérilisation qui permet de réduire rapidement une population d’insectes ravageurs. Elle a été utilisée avec succès pour lutter contre le carpocapse de la pomme en ColombieBritannique et le ver en vis chez les animaux d’élevage américains. Dans le cas du charançon du poivron, comme les pupes sont irradiées, les insectes mâles en croissance ne produisent pas de sperme viable; toutefois, leur apparence et leur comportement ne sont pas affectés. « Nous
voulons que les mâles soient stériles, mais qu’ils se comportent et s’accouplent normalement. C’est l’équilibre magique que nous recherchons », ajoute-t-elle. Si le concept de Mme Scott-Dupree donne les résultats escomptés, les charançons femelles continueront de pondre leurs œufs à l’extérieur du poivron, mais il n’y aurait pas de galeries ou d’autres dommages aux cultures du fait de la non-éclosion des œufs. « Ce qui est passionnant avec la TSI, c’est qu’il s’agit d’une technique qui s’harmonise parfaitement avec les stratégies de lutte biologique en serre. Les charançons stériles n’auront aucun effet négatif sur tout autre aspect de la culture en serre », affirme Mme Scott-Dupree. Avec l’appui du programme Gryphon’s Leading to Accelerated Adoption of Innovative Research (LAAIR) de l’Université de Guelph, Mme Scott-Dupree concentre ses travaux sur l’établissement de la dose efficace de rayonnement et sur le perfectionnement d’une méthode d’élevage de masse en milieu artificiel qui permettra de fournir des charançons stériles en nombres suffisants aux producteurs.Le travail s’effectue en équipe, avec des collègues de l’Université de Guelph et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Quant à la commercialisation de la technique, cela se fera dans l’avenir. « Je ne pense pas qu’il sera difficile de trouver une entreprise intéressée par la commercialisation si nous prouvons que concept a du potentiel », conclut-elle.
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 24 octobre 2019 - 19
Maïs-grain : pourquoi encore parler d’azote en 2019? (5e de 5 articles) conseillers de clubs-conseils agroenvironnement.
en
Les rotations de cultures
GILLES TREMBLAY AGRONOME
Direction régionale de la Montérégie, secteur Est MAPAQ
LÉON-ÉTIENNE PARENT AGRONOME
Professeur émérite Université Laval
Vraisemblablement, les sols auraient peu ou pas contribué à l’augmentation des rendements de maïs-grain observée au Québec entre 1997 et 2017. En effet, selon l’Institut de la statistique du Québec, la hausse des rendements a été de 165 kilogrammes par hectare (kg/ha) annuellement durant cette période. Cette croissance serait liée pour une grande part aux progrès de nature génétique et, dans une moindre part, à la gestion des cultures. Dans ce dernier texte d’une série de cinq, nous allons nous pencher sur des pratiques culturales susceptibles d’améliorer la contribution du sol aux rendements de maïs-grain dans le contexte d’une fertilisation azotée de cette culture. Rappelons que les essais que nous évoquerons ont été réalisés sous la supervision de M. Gilles Tremblay lorsqu’il travaillait au CEROM (Centre de recherche sur les grains). Tous les essais ont été effectués avec la collaboration de conseillers agricoles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’A limentation ou de
En agriculture, la rotation des cultures est un principe fondamental et constitue un élément essentiel du développement durable. Elle favorise généralement les rendements de grain. La rotation de cultures permet aussi d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’azote (N) par les plantes tout au long du cycle. Prenons un exemple concret pour illustrer notre propos. Une expérience portant sur la rotation de cultures a été lancée en 2008 sur les terres du CEROM situées à Belœil, sur un sol de loam argileux à argile lourde de la série Saint-Urbain. L’expérience visait, entre autres choses, à comparer l’effet d’une rotation de trois ans du type maïs-soya-blé avec une culture continue de maïs-grain. En 2017, à la suite de trois cycles complets de la rotation, les rendements de maïs-grain ont été évalués à l’égard de deux rotations. Les doses annuelles d’azote minéral fournies au maïs-grain étaient de 170 kg N/ha. Les rendements moyens du maïsgrain dans une rotation maïs-soya-blé ont varié de 12 764 à 13 959 kg/ha, comparativement à des rendements de 10 806 à 11 186 kg/ha pour la culture continue de maïs. Les rendements ont été supérieurs de plus de deux tonnes pour chaque hectare soumis à la rotation par rapport aux rendements de la culture continue de maïs-grain, soit des rendements pour une rotation de trois ans qui sont près de 22 % plus importants en comparaison de la culture continue. Les résultats d’autres études sur le même sujet ont mis en évidence des augmentations de rendements variant de 10 à
20 % en faveur des rotations. Bien sûr, les écarts observés peuvent varier selon le type de sol ou l’année. Mais, quelles sont les conclusions pour ce qui est de l’azote? Chaque tonne de maïs-grain obtenue a exigé en moyenne 12,7 kg d’azote dans la culture en rotation par rapport à 15,5 kg d’azote pour la culture continue de maïs. Ainsi, chaque tonne de maïs-grain produite dans la culture continue a exigé 20 % plus d’azote que celle qu’on a obtenue dans la culture en rotation.
Les cultures en dérobée Les rotations accroissent la biodiversité. Chaque espèce végétale a ses propres façons de coloniser le sol et d’interagir avec les différents organismes vivant dans le sol. Plus il y a d’espèces végétales différentes dans une culture principale, intercalaire ou dérobée, plus il y aura de possibilités de développer et de mettre à profit le potentiel des sols agricoles. Prenons comme exemple le cas d’un blé de printemps récolté au mois d’août 2016 sur un sol en Montérégie. Après le blé, plusieurs espèces ont été ensemencées à la dérobée : vesce de Cahaba, trèfle incarnat, trèfle d’Alexandrie, pois autrichien et radis fourrager. On a conservé des parcelles avec le blé comme précédent, sans semis de culture dérobée. En 2017, différentes doses d’azote ont été établies sur ces précédents culturaux pour évaluer leurs répercussions sur le rendement de maïsgrain. Des doses économiques optimales ont été déterminées à l’égard de chacune des cultures en fixant le prix du maïs à 200 $ la tonne et le coût de l’azote à 1,10 $ l’unité. Aussi, pour alléger
l’analyse, nous n’allons retenir que trois modèles : du blé seul, du blé suivi de trèfle incarnat et du blé suivi de trèfle d’Alexandrie. Pour le blé seul, la dose économique optimale du maïs-grain a été estimée à 200 kg N/ha pour un rendement de 13,7 t/ha. Pour le blé suivi du trèfle incarnat à la dérobée, la dose économique optimale a été établie à 146 kg N/ha et correspond à un rendement de 15 t/ha. Enfin, pour le blé suivi du trèfle d’Alexandrie, le rendement optimal a été fixé à 100 kg N/ha et le rendement observé a été de 15,2 t/ha. Ainsi, comme on peut le constater, ce sont tous d’excellents rendements en maïs-grain. L’utilisation d’une culture dérobée a permis d’augmenter les rendements tout en diminuant les doses économiques optimales d’azote. Le modèle ne comportant pas de culture dérobée a exigé 14,6 kg N pour chaque tonne de grains produite, comparativement à 9,7 et 6,6 kg N par tonne dans les modèles intégrant le trèfle incarnat et le trèfle d’Alexandrie. L’intégration d’une culture dérobée après la récolte du blé a donc permis de réduire les besoins en azote du maïs-grain de 50 à 100 kg N/ha. Les besoins mesurés en kilogrammes d’azote par tonne ont été réduits de 30 à 50 % par rapport aux besoins calculés pour le blé seul. Les sols sont des systèmes vivants, complexes et diversifiés. Une multitude d’espèces végétales peuvent être intégrées dans les cultures intercalaires ou dérobées dans les modèles traditionnels des grandes cultures. L’ajout de cultures intercalaires ou dérobées dans les méthodes ou pratiques agricoles pourrait améliorer la fertilité générale des sols et la gestion de l’azote.
20 - Jeudi 24 octobre 2019 - Gestion et Technologie Agricoles
Des ateliers de maillage pour l’adoption des nouveaux processus d’affaires et pour répondre à la question : « on commence par où? » JOHANNE TANGUAY Directrice du créneau TransformAction
Le RÉSEAU AGILE & CONNECTÉ présenté par TransformAction, est une occasion pour les transformateurs alimentaires de la Montérégie d’échanger entre eux. La série de six rencontres matinales, de 7 h 30 à 9 h 30, présente les nouveaux défis et les nouvelles pratiques auxquels les transformateurs alimentaires font face. Des présentations cadrant la nouvelle pratique et les témoignages permettent des échanges fructueux afin que le dirigeant et la haute direction puissent déterminer le plan d’action de son organisation, dans les 12 à 18 mois. Un creuset fertile pour opérer des synergies auprès de la soixantaine de participants attendus. Ces événements bénéficient de l’appui du ministère de l’Économie et de l’Innova-
tion (MEI) et du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) pour soutenir l’amélioration de la productivité et de la croissance sur les marchés par une approche collaborative. Ainsi, trois à cinq entreprises, ayant le même besoin, bénéficient d’un soutien à l’expert externe et au partage des coûts de l’expert.
Répondre à une demande de l’industrie Les sujets couverts sont, à titre d’exemple, la valorisation des résidus, et la compréhension de l’outil Symbiose agroalimentaire Montérégie (récemment mis en place). La traçabilité et la chaîne de blocs (Blockchain) seront abordés lors de la rencontre du 24 octobre prochain, à la Plaza Rive-Sud. Par la suite, de décembre à juin, on abordera l’approvisionnement et le regroupement d’achats, le virage numérique, la certifica-
tion telle que B-Corp, et l’intelligence artificielle. Les 15 transformateurs alimentaires du Conseil de TransformAction sont les demandeurs d’un tel réseau et en identifient les sujets. Ils sont représentatifs des différents secteurs de l’industrie, des différentes tailles et des diverses fonctions. Le Réseau Agile et Connecté s’adresse autant aux dirigeants qu’aux responsables des opérations, de l’innovation, de la qualité, des finances, des ressources humaines, des ventes et du marketing. En effet, les nouvelles pratiques font évoluer l’entreprise dans son ensemble. La quotidienne en transformation alimentaire, la Veille TransforMatin, sera
enrichi avec un dossier de presse TransforMatin +. Ce dossier présente des articles de presse deux semaines avant la rencontre sur le sujet qui sera couvert. Cela permet à l’entreprise de se préparer aux échanges et de faire une réflexion préliminaire enrichissant les futurs disussions (www.transform-action.ca/ publications/transformatin) disponible sur abonnement. Pour en savoir plus sur les inscriptions ou prendre connaissance du suivi de ces rencontres, visiter notre site Web au www.transform-action.ca ou communiquer avec Johanne Tanguay, directrice du créneau, au 450 349-1521, poste 225.
Le bien-être animal en actions et en images MARIE-ÈVE DUBUC AGRONOME Conseillère en production animale Direction régionale de la Montérégie MAPAQ
Au mois de novembre 2017, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) a mis sur pied un programme d’aide financière pour appuyer les entreprises agricoles dans l’adaptation de leurs installations d’élevage à l’égard du bien-être animal. Dans l’ensemble de la province, la popularité du programme s’est manifestée : en date du 30 juin 2019, on dénombrait près de 3900 demandes ayant reçu un avis de recevabilité, pour une valeur potentielle d’aide financière de 186 M$*. Notamment, la Montérégie a
engendré plus de 650 demandes d’aide financière qui ont obtenu un avis de recevabilité, ce qui équivaut à une valeur d’aide potentielle de plus de 34 M$*.
Bilan
Le Plan de soutien aux investissements en agriculture contribuant à l’adaptation des entreprises en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique du MAPAQ a permis de répondre aux besoins des entrepreneurs agricoles soucieux de se conformer aux nouvelles règles et d’investir dans leur ferme en ce qui a trait au bien-être animal. Pour la région de la Montérégie, une forte proportion de demandes provient de la production laitière, alors que le secteur porcin occupe le deuxième rang. Il faut noter cependant que le Plan du Ministère n’était pas consacré uniquement au bien-être animal; ainsi, 24 % des demandes concernaient une moderni-
Photos MAPAQ
sation des installations et des bâtiments des entreprises agricoles au chapitre de l’efficacité énergétique.
Encadrement législatif
Aux termes du Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le bien-être animal désigne « la manière dont un animal évolue dans les conditions qui l’entourent ». Les principes directeurs de l’OIE en matière de bien-être animal reposent également sur les « cinq libertés fondamentales » universellement reconnues, énoncées en 1965 pour décrire les droits des animaux placés sous la responsabilité humaine. Le concept fait ressortir les besoins fondamentaux suivants, considérés comme indispensables pour le bien-être d’un animal : • Être épargné de la faim, de la soif et de la malnutrition; • Être épargné de la peur et de la détresse; • Être épargné de l’inconfort physique et thermique; • Être épargné de la douleur, des blessures et des maladies; • Être libre d’exprimer des modes normaux de comportement.
Exemples de projets soutenus par le Programme d’aide aux investissements en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique du MAPAQ, par secteur d’activité agricole -
PRODUCTION LAITIÈRE
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ÉLEVAGE DE BOVINS DE BOUCHERIE Améliorer les installations extérieures pour offrir un environnement confortable et une protection contre les intempéries Aménager des installations de manipulation sécuritaire et efficace Améliorer les installations réservées aux vaches au vêlage
ÉLEVAGE PORCIN
Améliorer la superficie de plancher et l’espace de la mangeoire Convertir les installations de cages de gestation pour les truies en enclos de truies en gestation en groupe, avec un système d’alimentation adapté - Améliorer l’espace offert aux truies à la mise bas au moyen de cages de plus grandes dimensions, comportant une niche pour les porcelets - Améliorer les conditions ambiantes à l’intérieur des installations
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ÉLEVAGE DE VEAUX DE LAIT ET DE VEAUX DE GRAIN Convertir les installations de veaux lourds attachés individuellement en enclos de groupe pour veaux Améliorer les conditions ambiantes à l’intérieur des installations
ÉLEVAGES OVIN ET CAPRIN Améliorer la superficie de plancher et l’espace de la mangeoire Améliorer les conditions ambiantes à l’intérieur des installations Aménager des installations de manipulation sécuritaire et efficace et des aires spécialisées
Réalisation de projets Les inscriptions au programme du MAPAQ sont terminées et l’ensemble des demandeurs disposent d’un délai précis pour réaliser leur projet de mise en conformité aux normes dans leur entreprise. À ce jour, plus de 254 entreprises agricoles de la Montérégie ont procédé ou procèdent actuellement à des investissements dans leur installation d’élevage en vue d’améliorer le bien-être animal. Les éleveurs ont bien compris qu’ils ont tout intérêt à relever les défis de l’adaptation aux nouvelles normes de bien-être animal s’ils souhaitent demeurer compétitifs et positionner avantageusement leur entreprise dans l’avenir. Les différentes réalisations soutenues financièrement par le programme du MAPAQ sont indiquées dans le tableau suivant et illustrées dans les photos en annexe. * Montant uniquement lié au Programme d’aide aux investissements en matière de bien-être animal et d’efficacité énergétique.
Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 24 octobre 2019 - 21
Améliorer les installations consacrées aux jeunes veaux et aux génisses laitières, par la conception d’enclos individuels plus grands, d’enclos de groupe de deux animaux ou de grands groupes de dix animaux - Construire des installations de stabulation libre pour remplacer les installations de stabulation attachée, avec logettes ou sur litière compostée - Améliorer les installations réservées aux vaches taries et en préparation de vêlage pour leur offrir davantage d’espace et de confort - Améliorer l’espace offert aux vaches attachées au moyen de stalles de plus grandes dimensions
La plupart des lois portant sur le bien-être animal, tant au Canada que sur le plan international, se basent sur ces libertés pour établir des règles en vue d’assurer la protection des animaux. Au Québec, il s’agit de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal (chapitre B-3.1) qui encadre la garde des animaux et les soins à leur prodiguer. Elle prévoit des dispositions particulières pour les activités d’agriculture et exige que ces activités soient pratiquées selon les règles généralement reconnues de ce secteur d’activité. À cet égard, les codes de pratiques pour le soin et la manipulation qui existent au Canada pour diverses espèces animales font office de cadre de référence. Ils contiennent des lignes directrices nationales qui regroupent les exigences et les pratiques recommandées en matière de soins à donner aux animaux d’élevage. Les codes de pratiques ont été élaborés et établis à la suite d’un processus rigoureux qui a mis à profit les données scientifiques les plus pertinentes. Ainsi, en vertu de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal, les éleveurs sont tenus de respecter les exigences des codes. Il existe en outre d’autres règlements fédéraux et provinciaux en relation avec le bien-être animal de même que des normes imposées par l’industrie et des programmes d’évaluation du bien-être animal comme compléments à des codes de pratiques.
CA des Agricultrices de la Montérégie-Est Tout récemment se tenait l’Assemblée générale annuelle des Agricultrices de la Montérégie-Est, alors que la présidente, Hélène Frappier-Campbell, présentait le rapport des activités de la dernière année devant une quarantaine d’agricultrices. L’assemblée s’est ensuite poursuivie avec une conférence de l’animatrice, comédienne et femme d’affaires Patricia Paquin. Pour l’occasion, l’association a également présenté son tout nouveau conseil d’administration pour 2019-2020. Sur la photo, Annie Lacoste, partenaire financier de l’AGA et représentante de
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Photo gracieuseté
Financement Agricole Canada, Michèle Laberge de Mont-Saint-Grégoire, administratrice, Patricia Meunier de Brigham, administratrice, Patricia Paquin, conférencière et propriétaire de Chez Cheval, à Mont-Saint-Hilaire, Hélène Frappier de Saint-Hyacinthe, présidente, Hélène Campbell de Pike River, administratrice, Christine Aubin de Saint-Mathias, administratrice, et Mélanie Lagacé de SaintHyacinthe, administratrice et agente aux communications. Absentes de la photo, Amélie de la Durantaye de Saint-Hyacinthe et Marylène Gemme de Brigham.
Gérer avec succès un enclos d’hivernage dans onze salles du Québec GUYLAINE MARTIN, AGR.
Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Centre-du-Québec
Les productrices et producteurs de bovins qui utilisent déjà un enclos d’hivernage ou qui pensent à implanter cette technique sur leur ferme pourront suivre la formation « Gérer avec un succès un enclos d’hivernage » le 9 décembre prochain dans l’une des onze salles au Québec : Saint-Hyacinthe, Sherbrooke, Nicolet, Victoriaville, etc. Cette formation est obligatoire pour ceux qui désirent implanter un enclos d’hivernage et qui veulent bénéficier d’une
Exemple de petit enclos d’hivernage.
aide financière du programme Prime-Vert 2018-2023. La formation est offerte par l’Institut de technologique agroalimentaire (ITA), en collaboration avec la Fédération des producteurs de bovins du Québec. Le ministère de l’Agriculture a rendu disponible plusieurs de ses salles de visioconférence pour donner le plus grand accès possible à la formation. Les agronomes, Nathalie Côté et Bernard Doré, agiront comme formateurs et passeront en revue les principes de mise en place et de gestion des enclos d’hivernage et des bandes végétatives filtrantes, les exigences règlementaires, l’isolation hydraulique d’un site et les équipements requis. Pour plus d’information, consultez www.uplus.upa.qc.ca ou composez le 1 888 353-8482, poste 6201 ou le 450 778-6504, poste 6201.
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