Les 2 Rives - Affaires - Ocotbre 2019

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MARDI 15 OCTOBRE 2019 | 30 275 exemplaires | les2rives.com

À l’endos, votre journal

Affaires

Élections fédérales dans BécancourNicolet-Saurel

Que fera le prochain député pour stimuler l’économie? Photo Sébastien Girard

P. 14-15

Une face cachée

de l’entrepreneuriat

P. 3 à 7

Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Amélie Laplante, d’Underbase, s’ouvre sur l’épuisement professionnel

Saison touristique 2019

Juillet et août sauvent la mise P. 24 à 26


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SURMENAGE inc. « On a probablement tous déjà flirté de près ou de loin avec cette maladie sournoise et silencieuse. L’égo n’a pas sa place quand il est question de santé. » Marcel Rainville Directeur général du journal Les 2 Rives

En plus de 20 ans dans le monde des affaires, je ne compte plus le nombre de proches qui ont été affectés un jour ou l’autre par l’épuisement professionnel (ou burn-out, pour les intimes). Entre la Semaine de la sensibilisation aux maladies mentales (du 6 au 12 octobre) et la Semaine de la PME (du 20 au 26 octobre), nous profitons de cette publication spécialisée Les 2 Rives AFFAIRES pour aborder le sujet sensible et préoccupant de la santé de nos entrepreneurs. En effet, la maladie mentale touche une personne sur cinq au cours de sa vie. Selon l’enquête Une face cachée de l’entrepreneuriat au Québec : la détresse psychologique chez les entrepreneurs, réalisée par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec, 71,5 % des répondants démontraient un niveau élevé de détresse psychologique et 17,7 % ont déclaré souffrir de

dépression modérée ou sévère. Préoccupant, c’est peu dire! Du rêve initial d’un(e) entrepreneur(e) avec un plan où tout semblait calculé au quart de tour, les imprévus et les pressions financières tentent rapidement de dicter le pas. La ligne entre la vie personnelle et professionnelle s’efface progressivement, puis la qualité de vie que je résume aux « 4 S » pour vulgariser (sommeil, sports, saine alimentation et vie sociale) s’effrite. Malheureusement, la lumière rouge s’allume souvent trop tard. Souvent confronté à une pénurie de maind’œuvre ou de liquidités, l’entrepreneur(e) ou gestionnaire d’une PME doit jongler entre tous les métiers. En effet, celui-ci doit parfois s’improviser directeur des finances, des ventes, du marketing, des ressources humaines et des opérations, secrétaire ou concierge. Et si on ajoute le « métier » de parents à cette merveilleuse odyssée, ou encore la maladie ou le décès d’un proche qui peuvent s’inviter à tout moment, une tempête parfaite se dessine à l’horizon!

Comme le dit Loto-Québec, le jeu doit rester un jeu. Si ce n’est plus le cas, il y a des ressources pour nous permettre de ne pas rester seuls et apprendre à reconnaître et écouter les signes dictés par notre corps. L’expression surglorifiée the show must go on n’est pas toujours de mise. Il faut parfois savoir laisser tomber les cartes. En cette période d’élections, on parle d’énergie propre et d’énergie fossile, mais ici, je fais le plaidoyer pour préserver la précieuse énergie de nos entrepreneurs. Brisons l’isolement et les préjugés et prenons soin de nous.

Nous vivons dans une époque de surenchère de performance. On a probablement tous déjà flirté de près ou de loin avec cette maladie sournoise et silencieuse. L’égo n’a pas sa place quand il est question de santé. Je souhaite que les différents sujets abordés sur ce thème dans cette édition spéciale permettent de faire avancer la réflexion. Vous y trouverez également des textes portant sur des sujets de l’heure en économie, dont la pénurie de main-d’œuvre et le bilan touristique. Nous en avons aussi profité pour questionner les candidats aux élections fédérales sur l’économie. Bonne lecture!

Besoin d’aide pour vous ou pour un de vos proches? Si quelqu’un croit éprouver des symptômes de dépression, une des premières choses à faire est de consulter son médecin de famille afin de faire un diagnostic. Si la personne n’a pas de médecin de famille : clinique sans rendez-vous ou urgence. Pour du soutien immédiat ou pour être redirigé vers les services appropriés, communiquez avec les intervenants de La Traversée, Centre de crise et de prévention du suicide sur leur Ligne d’écoute et d’intervention: 24 heures / 7 jours au 450-746-0303.

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Savoir s’imposer des limites Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

En temps normal, Amélie Laplante serait en arrêt de travail. Malgré l’épuisement professionnel qu’elle a subi, impossible pour la femme d’affaires de tout arrêter du jour au lendemain. C’est pourquoi elle a choisi de continuer, mais de s’imposer des limites pour être en mesure de conserver un certain équilibre.

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Déjà de nature anxieuse, le stress et la charge de travail qu’imposent la fonction d’entrepreneuse ont fini par atteindre sa limite. Si bien qu’elle a fini par se décider d’aller consulter un médecin et une psychologue. « La première chose qu’on m’a dite, c’est que si je n’étais pas une entrepreneuse, je serais en arrêt de travail », raconte celle qui doit prendre une médication et apprendre à contrôler son anxiété. Sa première décision a été de s’accorder congé à tous les vendredis. Sans pour autant ralentir les activités de son entreprise, il a fallu qu’elle délègue davantage à son équipe d’employés. « J’ai appris à faire un lâcherprise sur tout. S’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, ils sont tous capables de le gérer ici, continue-t-elle. Si ce n’est pas fait comme moi je voudrais que ce soit fait, ce n’est pas grave. On ne vend pas des poumons!» La propriétaire d’Underbase, une boutique de design personnalisé sur vêtement, a aussi dû apprendre à dire non et faire comprendre à certains clients la notion de patience. « Les entrepreneurs, ce sont des gens qui veulent plaire à tous […] et qui n’aiment pas décevoir. Des fois, on dit ok, je vais te le faire dans une semaine, mais en réalité, on n’a pas la place pour le faire dans une semaine », soutient Amélie Laplante. « Les gens doivent apprendre à se prendre plus d’avance. Souvent, ils arrivent ici et ils pensent que parce qu’ils ont un petit 12 t-shirts à faire, ce ne sera pas long. Mais il y

L’entrepreneuse Amélie Laplante a su s’imposer des limites, elle qui ne se gêne pas pour parler ouvertement de l’épuisement professionnel. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

a peut-être 60 clients qui sont devant eux, pointe-t-elle. Malgré tout, on est dans des délais très raisonnables. » Elle aussi décidé de couper le contact avec les nombreuses demandes qu’elle recevait en dehors des heures de bureau. Elle était devenue accessible pratiquement en tout temps sur les réseaux sociaux et par texto. « Chaque fois que je vais quelque part, on me parle de ma job. Les gens me parlent de leurs projets. Ils sont tout heureux. Moi aussi, ça me rend heureuse, mais ça devient envahissant », plaide-t-elle. « Maintenant, je m’impose de dire que quand c’est la fin de semaine, je vais te revenir lundi. Puis je m’envoie un courriel. Avant, je répondais à tout. Ça vient que tu

n’as plus d’espace pour ta vie personnelle, témoigne-t-elle. C’est facile de se laisser envahir comme entrepreneur. Parce que si tu n’es pas là, la roue ne tourne pas. » Une croissance à gérer Et dans son cas, la roue s’est accélérée de façon très rapide pour son entreprise qui a eu à gérer une croissance au cours des dernières années. Le fait de s’établir au centre-ville de Sorel-Tracy a eu pour effet de donner un autre élan à l’entreprise qui avait déjà un carnet de commandes bien rempli en reprenant celui de l’entreprise Direction Vert. « On était un peu nouveau pour certaines personnes. Parce que plusieurs ne savaient

pas que Underbase était un peu la même chose de Direction Vert et qu’on était à Saint-Robert dans le temps. Ç’a été un engouement », continue Amélie Laplante, qui a eu à composer avec un flot de clientèle qui entrait dans la boutique. Une réalité avec laquelle elle n’avait pas à composer lorsque le commerce se trouvait sur la route 132. Ce qui a eu pour effet de gruger du temps et de l’énergie, ajoute-t-elle. « Je ne pouvais pas me diviser en mille, faire ma comptabilité, ma gestion de production, passer mes commandes, et recevoir un client qui va me parler pendant 45 minutes d’un t-shirt pendant que j’ai une commande de 500 morceaux qui attend en arrière ».


Charge mentale élevée chez les entrepreneurs

Des organismes aident à bien s’outiller Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Dans la région, le Centre local de développement (CLD) Pierre-De Saurel et la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Pierre-De Saurel soutiennent les entrepreneurs, entre autres lorsque ceux-ci traversent des périodes plus difficiles. Les deux organismes offrent plusieurs services, dont de l’accompagnement et des formations, afin de les aider à continuer d’avancer. Il est rare que des entrepreneurs exténués se présentent au CLD. La directrice générale, Josée Plamondon, explique qu’il est difficile de redresser la barre si le feu n’est plus là. « Les entrepreneurs, ce sont des gens passionnés qui croient en leurs produits et services. [...] Si ça arrive, c’est à cause du financement. Souvent, quand ils n’ont plus les moyens, c’est l’indicateur qu’il y a peutêtre d’autres problèmes en arrière. […] S’ils arrivent en étant vraiment dans le trouble, il faut réussir à trouver la problématique », mentionne-t-elle. À la SADC, la conseillère à la stratégie jeunesse, Lise Gauthier, a déjà rencontré des entrepreneurs qui démontraient des signes de fatigue. « La santé mentale, ce n’est pas un service qu’on met à l’avant-plan, mais on est sensible à ça. C’est un défi collectif de s’occuper de nos entrepreneurs. En tant que sentinelle pour la prévention du suicide, j’ai des formations, je suis encore plus sensible à des symptômes ou la détresse que je peux percevoir. […] J’en ai reçu dans mon bureau qui ont fermé la porte, qui ont pleuré, qui ont exprimé de la grande fatigue », souligne Mme Gauthier. Si des entrepreneurs au bout du rouleau consultent la SADC, l’organisme les réfère à d’autres, plus adaptés. Lise Gauthier voyait plus de cas de détresse il y a cinq ans, puisqu’avant, les gens osaient moins s’exprimer et gardaient leurs difficultés pour eux. « C’est un peu moins tabou, même s’ils ont peur du jugement, de montrer leur vulnérabilité. En même temps, je pense qu’on peut transformer ça en force, aller se chercher des ressources et voir que d’autres sont dans la même réalité », ajoute-t-elle.

Josée Plamondon est la directrice générale du CLD. Photo Simon Ménard

Un réseau fort pour un soutien accru L’importance, selon les deux femmes, est de bien s’entourer, dès le départ. « Quand tu pars en affaires, t’es tellement débordé. Il faut presque leur forcer la main pour réseauter, mais après, ils apprécient. Sur le coup, ils voient ça comme s’ils n’avaient pas le temps », explique Josée Plamondon. « On voit encore des travailleurs autonomes qui sont pris dans les opérations, qui n’ont pas beaucoup de réseaux. C’est important d’aller chercher du coaching ou un mentor, pour les sortir de leur isolement, aller chercher des conseils. […] C’est important de réseauter, de parler de nos problèmes et même de nos succès. Ça permet aux entrepreneurs d’être un tout, ça fait partie de leur vie », ajoute Lise Gauthier. Comme au CLD, des demandes d’ordre financier sont aussi reçues à la SADC. « Souvent, les entrepreneurs sont très terrain, mais la gestion doit être une priorité tous les jours. […] Un promoteur qui ne le fait pas dès le départ risque de se perdre dans l’opérationnel et de frapper un mur. Souvent, on peut redresser le tout, mais ça demande beaucoup de temps et d’efforts », souligne Mme Gauthier. Les défis auxquels font face les entrepreneurs de nos jours sont grands. Parmi ceuxci, on note les achats en ligne, la mondialisation, les innovations technologiques, les fuites commerciales et le manque de relève.

Photo Patrick Roger Photographe

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Lise Gauthier (jupe rouge), entourée d’entrepreneurs de la relève et bien établis, qui ont eu recours aux services de la SADC, lors de l’événement LADN Montérégie.


De plus en plus d’anxiété en milieu de travail Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

L’expression « toutes autres tâches connexes », vous connaissez? C’est la réalité de plusieurs personnes qui se retrouvent avec de plus en plus de pain sur la planche. Ce qui fait en sorte de créer une pression supplémentaire sur tout le monde, autant pour les travailleurs, les patrons, que pour les entrepreneurs.

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C’est encore plus vrai avec la pénurie de main-d’œuvre qui frappe depuis déjà quelques années. Avec comme résultat que la charge de travail de chacun augmente de plus en plus. Sans compter que personne ne veut négliger sa vie familiale pour autant. Pendant ce temps, il y a encore seulement 24 heures dans une journée pour tout accomplir. Si bien qu’on observe une hausse du niveau d’anxiété chez les gens. « Je n’ai pas de statistiques là-dessus, mais c’est ce qu’on voit et ce qu’on entend au cours de la dernière année », observe Nathalie Desmarais, la directrice générale de Santé mentale Québec – Pierre-De Saurel. Il y a aussi l’épuisement professionnel qui est de plus en plus une réalité sur le marché du travail. « Parce que la vie va vite. Les deux parents travaillent et ce n’est pas tout le monde qui a des horaires de 8 h à 16 h, souligne Mme Desmarais. Parce qu’on veut tout faire en même temps. On veut bien faire notre travail et être un bon parent. On veut que tout soit correct et on s’en met beaucoup sur les épaules. »

Nathalie Desmarais, directrice générale de Santé mentale Québec – Pierre-De Saurel, suggère de créer des liens au travail afin de diminuer son anxiété. Photothèque | Les 2 Rives ©

Créer des liens au travail Une bonne façon de maintenir l’équilibre entre sa vie professionnelle et sociale, c’est de

créer des liens avec les gens qu’on côtoie au quotidien. L’ambiance de travail est souvent un facteur important pour plusieurs

personnes. Parce que c’est un endroit où l’on passe beaucoup de temps. « On voit plus nos collègues que notre conjoint ou notre conjointe, fait valoir la directrice générale de Santé mentale Québec – Pierre De-Saurel. C’est important de créer des liens significatifs. Pour que quand on vit quelque chose, ce ne soit pas nécessairement en lien avec notre profession. Qu’on puisse aller ventiler, en parler à quelqu’un. » De plus en plus, les entreprises sont conscientes de l’importance de la santé mentale de leur personnel. Certaines nomment même une personne à titre de pair aidant. « Il y a une mode qui s’installe, illustre Nathalie Desmarais. C’est quelqu’un auprès de qui on peut aller ventiler. Ce sont des gens en qui on peut avoir confiance et elle peut référer la personne selon son vécu. » Mieux connaître ses collègues permet d’être moins gêné, de favoriser la communication et d’éviter des conflits quand il y a des différences de valeurs, ajoute Nathalie Desmarais. Sur le plan personnel, elle souligne l’importance d’écouter son corps et de mettre en action nos moyens pour calmer notre anxiété. « Moi, ce peut être d’aller prendre une marche pour décompresser, mais toi, ce sera d’aller au gym. C’est facile de les déterminer, mais c’est de les mettre en action qui est le grand défi. Il faut le faire, pas juste le dire. Sinon, on s’embarque dans un cercle vicieux. »


L’épuisement professionnel chez les entrepreneurs

De moins en moins tabou Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Avec le manque d’employés et une pression qui est de plus en plus grande, l’épuisement professionnel est une réalité qui est bien présente chez plusieurs entrepreneurs de la région. Un phénomène qui est de moins en moins tabou. C’est ce qu’observe le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST), Sylvain Dupuis. « Il y a 20 ans, l’entrepreneur gardait ça pour lui et tombait dans d’autres vices. Aujourd’hui, c’est moins tabou et il y a plus de moyens de se faire aider et de s’aider. On en entend plus parler, alors qu’avant, ils prenaient des vacances, note-t-il. Je pense qu’en 2019, on est capable de le nommer plus. » C’est toutefois difficile de dire s’il y a eu une hausse au cours des dernières années, puisque le phénomène n’est pas quantifié. « Il y en a beaucoup, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont tous déclarés, continue-t-il. Les entrepreneurs sont des gens fiers. Souvent, ils ont tombé, ils ont changé leur vie et on ne le sait pas. Ils ne le crient pas sur les toits. » Comme le métier d’entrepreneur est très prenant et qu’ils nagent dans l’incertitude d’un mois à l’autre, rares sont ceux qui vont ralentir la cadence. « Il faut vraiment qu’ils soient au bout du rouleau quand ils arrêtent, note le directeur général de la CCIST. C’est souvent ça le problème avec nos entrepre-

L’épuisement au travail est de moins en caché chez les entrepreneurs de la région. Photo depositphotos.com

neurs. Quand ils tombent, c’est qu’ils sont au bout. » C’est surtout vrai pour de petites entreprises ou pour des travailleurs autonomes. « Parce que s’ils tombent malades, l’entre-

prise ne vend plus rien. Souvent, ce qu’ils nous disent, c’est qu’ils n’ont pas les moyens de tomber malade, souligne Sylvain Dupuis. Un travailleur a toujours bien le droit aux 15 semaines de maladie. S’il est

syndiqué, il a droit aux privilèges comme les assurances. Tandis que l’entrepreneur doit se donner les moyens. Parce que personne ne va payer pour lui, s’il ne se protège pas. »

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Sylvain Guimond dresse un parallèle entre les entrepreneurs et les athlètes

Se servir du stress pour performer Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Être en affaires, c’est du sport! Si bien que les entrepreneurs doivent se percevoir comme des athlètes de haut niveau pour arriver à performer dans leur domaine d’activité. C’est le conseil que donne le Dr Sylvain Guimond. Le Docteur en psychologie du sport livrera une conférence au Club de golf Continental, le 16 octobre, à 17 h 30, dans laquelle il dressera un parallèle entre le sport et les affaires. Deux mondes en apparence bien différents, mais qui se ressemblent beaucoup, estime Sylvain Guimond. En entrevue avec Les 2 Rives, le Sorelois explique qu’il faut se servir de la perception de stress qu’occasionnent les affaires comme d’une force qui nous permet de relever les défis du quotidien et, en bout de ligne, de réussir. « Quand un athlète, un chanteur ou un comédien se présente pour faire sa performance, il n’y a personne qui est indifférent. On ressent tous un niveau de stress. Il y a une nervosité. Les chanteurs vont appeler ça le tract. Pour les athlètes, c’est le niveau d’activation », commence Dr Guimond, un expert en biomécanique et en psychologie sportive. « Leur corps se met en mode de combattre un stress. Ce qui le prépare à performer, continue-t-il. Parce que quelqu’un ne pour-

Sylvain Guimond donne environ 200 conférences par année un peu partout au Québec.

Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

rait pas performer à un très haut niveau, sans qu’il y ait une partie de stress à travers ça. Ça fait en sorte que le cœur bat un peu plus vite, que l’adrénaline monte. Ce qui permet de bien performer. Tant et aussi longtemps que le niveau de stress ne dépasse pas un stade acceptable. À ce moment-là, ça va atténuer la performance. » Il rappelle que le Dr Hans Selyer, un chercheur de l’Université McGill, a été le père de la notion du stress dans les années 1930. « Il

a démontré que le stress n’est pas quelque chose de positif ou de négatif. C’est juste une force, une émotion, un sentiment, comment je me sens. Si ça me met dans une forme d’excitation et que ça fait que j’ai hâte, ça va me permettre de bien performer, explique Dr Guimond. Si les gens d’affaires, quand ils se lèvent, n’avaient aucun sentiment que c’est un peu stressant ce qu’ils font, ils ne pourraient pas avoir cette performance-là. »

Le stress fait partie de la vie, rappelle le coauteur du livre Anxiété, sois mon invitée. « Selon la façon dont je le perçois, il peut m’être utile. Il peut aussi me détruire si j’en ai peur et si je résiste. Si j’en n’ai pas peur, je vais m’en servir comme d’une force qui va me permettre de bien performer, autant dans le domaine des affaires que dans le monde du sport. » Dr Sylvain Guimond dresse aussi le parallèle entre « l’excès de confiance » qu’on attribue parfois à une équipe qui a perdu contre une autre en apparence plus faible. « C’est un manque de respect envers l’adversaire, nuance-t-il. Si vous ne mettez pas tout votre cœur dans ce que vous faites, le niveau de stress n’est pas assez élevé et c’est un manque de respect pour la tâche à accomplir. Parce que tu penses que tu es trop bon pour faire ça. » Une autre comparaison entre les affaires et le sport, fait valoir Dr Guimond, c’est que les deux domaines regroupent des gens qui ont une passion. Ce qui fait aussi la différence quand vient le temps de s’investir dans quelque chose que l’on aime. « Il faut se fixer des objectifs et les atteindre, tout en faisant en sorte qu’on a du plaisir autant au travail qu’à la maison. Que les gens se sentent heureux de faire ce qu’ils font, explique le Sorelois. C’est déjà assez difficile d’être en affaires. Il faut se récompenser constamment et se valoriser là-dedans. »

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Près de 80 personnes de la région se penchent sur la pénurie de main-d’œuvre Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Près de 80 personnes ont pris part, le 12 septembre au restaurant Le Fougasse, à un déjeuner dans lequel la thématique principale était la pénurie de la main-d’œuvre.

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L’initiative du Chantier d’attraction de la main-d’œuvre, en collaboration avec la MRC de Pierre-De Saurel, a réuni des représentants d’une trentaine d’entreprises, des acteurs socio-économiques et des élus invités à échanger ensemble sur le sujet. Ils ont abordé entre autres les défis auxquels ils doivent faire face, les impacts, les actions qui ont, ou qui devraient être mises en place pour le recrutement et la rétention et enfin, les solutions qui pourraient régler la problématique. Les défis et les impacts ont été identifiés, comme l’exode des jeunes, les départs à la retraite, la concurrence entre les entreprises de différentes tailles de même que la compétition internationale, entre autres, menant à la perte de contrats, au ralentissement de la croissance, au surmenage des employés, etc. Au niveau des actions à mettre en place pour recruter et retenir la main-d’œuvre, ce sont l’ouverture et la flexibilité des employeurs qui ont été ciblées principalement. Le marché de l’emploi subit présentement une énorme transformation et les employeurs doivent s’adapter et faire preuve d’originalité pour survivre. Enfin, le

Le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas, était présent avec quelques élus au déjeuner qui réunissait environ 80 personnes du monde des affaires. Photo gracieuseté

« travailler ensemble » est ressorti comme la solution unanime. D’ailleurs, certaines entreprises privées ont annoncé leur volonté à se joindre aux travaux du Chantier afin de s’impliquer et de contribuer à la recherche de solutions. « L’activité a été un véritable succès, souligne Mario Fortin, membre du Chantier et organisateur de l’événement. Les gens étaient contents, c’est un sujet qui les touche tous de près ou de loin et nous avons senti une grande mobilisation autour de cet enjeu. »

Les membres du Chantier prendront le temps d’analyser l’exercice. « Lorsque la MRC a été sollicitée pour participer aux travaux du Chantier d’attraction de la main-d’œuvre, nous avons répondu présents, les enjeux nous interpellent et nous y accordons une grande attention. Entendre les acteurs sur le sujet nous permettra certainement de mieux comprendre leur réalité et de réfléchir aux solutions possibles », a précisé le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas.


Pénurie de main-d’œuvre : la MRC de Marguerite-D’Youville annonce ses solutions Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

Les entreprises concernées par l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre étaient présentes en grand nombre, le 17 septembre, au déjeuner-conférence organisé par les Rues Principales Contrecœur et Verchères en collaboration avec la MRC de Marguerite-D’Youville. Cet événement permettait aux entrepreneurs de découvrir, notamment, les outils mis à leur disposition par la MRC pour les aider à faciliter leur recrutement de maind’œuvre. Plus de 70 participants, dont la majorité représentaient des entreprises touchées par la pénurie de main-d’œuvre, tels que les plus grands employeurs de la région comme ArcelorMittal, le Groupe Jean Coutu et le Groupe Novatech, ont assisté à l’activité. Maud Allaire, présidente du comité consultatif en main-d’œuvre de la MRC de Marguerite-D’Youville et mairesse de Contrecœur, a présenté les statistiques sur l’impact de la pénurie de main-d’œuvre dans la région et annoncé les solutions mises en place auprès des entreprises pour faciliter leur recrutement de main-d’œuvre. « Soyez assurés que les élus de la MRC sont très conscients que c’est en agissant dès aujourd’hui et en soutenant les entreprises dans le recrutement de la main-d’œuvre que

Daniel Plouffe, maire de Calixa-Lavallée, Stéphane Williams, maire de Saint-Amable, Lyne Beaulieu, attachée politique de madame Suzanne Dansereau, députée de Verchères, Louiza Sana, conseillère principale chez Desjardins, Marie-Josée Lamoureux, conseillère en communications à la Caisse Desjardins Des Patriotes, Maud Allaire, mairesse de Contrecœur et présidente du comité consultatif en main-d’œuvre de la MRC, Louis Déry, conseiller principal, Développement organisationnel et expérience employé, Desjardins, Martin Damphousse, maire de Varennes et Sylvain Berthiaume, directeur général de la MRC. Photo gracieuseté

nous allons contribuer à la croissance économique de la région au cours des prochaines années », a commenté Mme Allaire à l’issue de l’événement.

Des actions On estime présentement à plus de 800 le nombre de postes vacants sur le territoire de la MRC. Pour remédier à la situation, un

plan d’action triennal sera réalisé dans le cadre d’un projet en main-d’œuvre financé par le Fonds de 100 M $ du Mouvement Desjardins, Emploi Québec et la MRC de Marguerite-D’Youville. Trois axes d’intervention ont été ciblés pour aider les entreprises, soit offrir de l’accompagnement, proposer de la formation et présenter des activités d’attractions de main-d’œuvre. Plusieurs actions sont déjà en cours de réalisation telle que la création d’un comité consultatif en main-d’œuvre, qui permet à tous les acteurs de la région de travailler en concertation pour aider les entreprises à recruter, retenir et développer leur maind’œuvre. Une formation-coaching sur mesure a été développée et est présentement offerte pour aider les entreprises à maximiser la rétention de leurs employés, augmenter leur attractivité auprès de candidats potentiels et améliorer leur productivité. Plusieurs activités d’attraction sont réalisées telles une campagne promotionnelle pour promouvoir les postes professionnels disponibles dans la région. Un programme d’attraction pour faciliter l’intégration des jeunes sur le marché du travail est aussi mis en place auprès des entreprises de la région. Pour consulter le document « Plan d’action 2019-2021 en main-d’œuvre de la MRC de Marguerite-D’Youville », il faut se rendre au www.margueritedyouville.ca/emploi/.

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Affaires Pénurie de main-d’œuvre

Les employeurs doivent faire preuve d’ouverture, selon l’Orienthèque Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Les employeurs doivent élargir leurs horizons et faire preuve de plus en plus d’ouverture pour arriver à combler le manque à gagner occasionné par la pénurie de main-d’œuvre. Ce qui donne une chance à de plus en plus de travailleurs.

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En plus d’ouvrir la porte à de plus en plus d’immigrants, les entreprises embauchent davantage de travailleurs de 55 ans et plus, des femmes exerçant un métier non traditionnel ou encore des personnes qui ont un casier judiciaire. Les employeurs sont également plus flexibles sur leurs critères d’embauche, que ce soit sur les compétences demandées, l’expérience ou la formation requise. C’est ce qu’on observe à l’Orienthèque, un service d’aide à l’emploi de Sorel-Tracy, qui fait le lien entre les travailleurs et les entreprises de la région. « On cherche à conserver les travailleurs le plus longtemps possible et aller en chercher de l’extérieur », soutient la chargée de développement, Pascale Lafond. Ainsi, le programme B-55 a été mis sur pied pour valoriser et aider les travailleurs

Pascale Lafond, chargée de développement

Josée Lafrenière, agente aux communications

Jessica Campeau, conseillère aux entreprises

de 55 ans et plus qui sont à la recherche d’un emploi. « Souvent, ils pensent que c’est fini pour eux rendu à cet âge-là, mais pas avec la pénurie de main-d’œuvre, souligne Josée Lafrenière, l’agente de soutien aux communications de l’Orienthèque. On les aide à faire un bilan professionnel, à les orienter et à faire un transfert de compétences. » Il y a également le programme Accès région mis sur pied par l’organisme pour attirer des travailleurs étrangers dans la

région. L’Orienthèque fait la promotion des attraits de la région et des employeurs, des visites exploratoires et plus d’accompagner des gens dans leur établissement. Des services sont aussi offerts pour aider les entreprises à recruter. « Ils doivent sortir de la façon traditionnelle. Avant ça, ils plaçaient une offre d’emploi et recevaient 300 CV. J’exagère, mais aujourd’hui quand ils en reçoivent un ou deux, ils sont contents », explique la conseillère aux entreprises, Jessica Campeau.

Ainsi, le service de conférences en soirée offert aux entreprises de la région devient de plus en plus prisé. Un endroit où ils peuvent élargir leur bassin en présentant leur entreprise et les conditions d’admissibilité. La pénurie de main-d’œuvre a d’ailleurs permis une mobilisation des entreprises et des organismes de la région. « Les acteurs locaux n’ont pas eu le choix de se serrer les coudes et de se mobiliser. Parce que tout le monde vit la même réalité », souligne Jessica Campeau.

Photo gracieuseté

Photo gracieuseté

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ÉLECTIONS FÉDÉRALES 2019 Plus que six jours avant la grande journée du vote partout au Canada et dans Bécancour-Nicolet-Saurel. Dans le cadre de cette édition spéciale Les 2 Rives AFFAIRES, nos journalistes ont voulu savoir les préoccupations économiques des candidats du comté. Alors voici la question qui leur a été posée : En cette période de pénurie de main-d’œuvre et avec une possible récession à l’horizon dans les prochaines années, que ferez-vous, comme député, pour stimuler l’économie dans Bécancour-Nicolet-Saurel? (NDLR : la candidate du NPD et le candidat du Parti populaire du Canada n’ont toujours pas répondu à nos demandes d’entrevue.)

Pierre-André Émond, Parti conservateur du Canada Quand il y a une situation comme ça, il faut aider les entreprises existantes, les orienter vers les programmes d’aide, les accompagner même dans leur démarche. Il peut y avoir toutes sortes d’aides, soit les accompagner dans la paperasse, pour recruter de la main-d’œuvre ou encore quand ils ont besoin d’investissements. C’est un peu le rôle du député à ce moment-là. Pour stimuler l’économie, au Parti conservateur, on met des choses en place quand vient le temps. Historiquement, un gouvernement fédéral va réinjecter des sommes dans l’économie, dans les besoins en infrastructures, pour pallier la baisse de croissance économique. Il intervient, sans nécessairement que ce soit une récession, quand il y a un ralentissement. C’est là que c’est le temps d’investir pour les gouvernements. C’est sûr que d’attacher ça au comté, ça dépend de l’entreprise en question.

Nathalie Rochefort, Parti libéral du Canada

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Dans un premier temps, on va s’assurer de faire venir la main-d’œuvre dont on a besoin en allant en chercher dans d’autre régions, principalement de Montréal, en mettant en valeur notre région. Parce que les gens font le choix d’abord et avant tout d’une qualité de vie. Ce n’est pas juste un emploi que les gens cherchent, maintenant. Je vais m’assurer qu’on va travailler fort, ensemble, sur la relève d’entreprises. Parce qu’on a aussi beaucoup d’entrepreneurs qui vont prendre leur retraite. Ça nous donne des entreprises qui seront soit à vendre ou à risque de fermeture, faute de relève entrepreneuriale. Le rôle d’un député, c’est aussi d’être un ambassadeur de sa région, de son comté et de mettre en lien les entrepreneurs. C’est la première personne qui devrait avoir à cœur de parler des entreprises de sa région.

Louis Plamondon, Bloc Québécois Le grand drame dans la région, c’est le manque de travailleurs pour combler les emplois manquants. Il faut faciliter la vie des travailleurs. Il faudrait avoir une voie rapide pour les travailleurs étrangers, qui donnerait accès rapidement à un permis de travail et à la résidence permanente, en autant qu’ils sont prêts à travailler dans la région. Il faudrait revoir certaines conditions sur l’assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers comme on a dans la région, en agriculture ou dans les PME touristiques. Si on veut ramener les travailleurs âgés, deux ou trois jours par semaine, il faudrait des prestations spéciales pour ces gens-là. Comme des ajustements sur le nombre d’heures pour être éligibles au chômage. Il faut récupérer l’argent qui fuit dans les paradis fiscaux pour aider les entreprises qui veulent progresser et être très alerte pour soutenir les entreprises technologiques en démarrage.

David Turcotte, Parti Vert du Canada Ce qu’on veut faire, c’est permettre à ceux qui ont un taux d’emploi moins élevé que la moyenne, les personnes immigrantes, les personnes handicapées, qui seraient neuro atypiques, de trouver un emploi, en adaptant les milieux de travail et en facilitant l’embauche avec des incitatifs. […] On veut aider les immigrants à s’établir plus en région, parce que généralement, ils s’établissent plus dans les grands centres. On veut des mesures de formation de la main-d’œuvre pour les emplois verts qu’on veut créer. On propose aussi la reconnaissance des diplômes avec les immigrants. Vous savez, la médecine, c’est un peu pareil d’un endroit à l’autre, mais ce n’est pas les mêmes pratiques en Europe ou au Canada. Des mises à niveau seraient faites, ce serait beaucoup plus facile pour les accréditations afin que les gens qui migrent ici aient du travail dans leur spécialisation […].


ÉLECTIONS FÉDÉRALES 2019 La Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy se prononce sur les enjeux fédéraux

Créer un environnement économique favorable Sébastien Lacroix | Les 2 Rives

Pour favoriser le développement économique de la région, la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy (CCIST) souhaite que le prochain gouvernement fédéral offre un environnement plus favorable aux entreprises et aux travailleurs. On s’attend d’abord à ce que le prochain gouvernement canadien s’implique pour régler le contexte mondial qui a des effets jusque chez nous. Notamment en ce qui concerne les tarifs douaniers sur l’acier imposés par les États-Unis et le conflit commercial de nos voisins du sud avec la Chine qui peuvent nuire aux exportations. « Sorel-Tracy est une région métallurgique, rappelle le directeur général de la CCIST, Sylvain Dupuis. Si nos grosses entreprises métallurgiques ralentissent, les petites qui travaillent en collaboration avec eux autres vont aussi ralentir. Ça fait boule de neige dans l’économie. Parce que le monde fait attention quand il y a une inquiétude. [(…] Ç’a un impact sur l’argent lousse qu’on a pour dépenser dans la restauration, dans les services, les produits. » Bien que le marché canadien ne soit pas aussi lucratif que celui des États-Unis, il est tout de même important d’adopter une stratégie pour favoriser le commerce intérieur entre les provinces, souligne le directeur

Le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis, dresse sa liste d’épicerie au prochain député fédéral. Photothèque | Les 2 Rives ©

général de la CCIST. « Chaque province a ses lois. C’est correct, mais il faudrait arriver à avoir les mêmes exigences réglementaires et techniques. Parce que ça fait en sorte qu’il y a des barrières intérieures. Un produit peut se vendre ici, mais pas en Ontario. Il faut avoir une vision fédérale de la chose. » Chez nous, la CCIST surveille l’agrandissement du port de Contrecœur et la venue du complexe portuaire de Sorel-Tracy sur les terrains de l’ancienne centrale thermique. « Il faut continuer de pousser pour s’assurer que le terminal de Contrecœur fonctionne. Celui de Sorel-Tracy, aussi. Parce qu’il aura besoin d’argent pour qu’il y

ait des infrastructures et des équipements. Le fédéral devra embarquer pour payer sa part », mentionne Sylvain Dupuis. Pour favoriser l’achat dans les commerces qui ont pignon sur rue, la CCIST demande que le gouvernement mette les mêmes barèmes aux géants du Web. « C’est comme une concurrence déloyale. Si mon entreprise paie des taxes et eux autres non... En partant, il y a un 15 % qui ne balance pas », indique Sylvain Dupuis. La CCIST souhaite aussi que le fédéral améliore la situation fiscale en réduisant les impôts et les taxes des entreprises. « C’est un frein au développement des entreprises,

souligne Sylvain Dupuis. Parce que plus tu payes de taxes, moins t’engages de monde et moins t’investis dans ta business. L’idée n’est pas d’arriver à zéro, mais je pense qu’il y a du travail à faire là-dessus. Parce que toutes les charges à payer, c’est de l’argent qui n’est pas disponible pour le développement économique. » Même chose pour retenir les travailleurs expérimentés de 60 ans et plus qui pourraient venir donner un coup de main dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. « On vit de plus en plus vieux. On n’est pas toujours prêt à arrêter de travailler à 62 ans, mais des fois, on n’a pas le choix. Parce que ça commence à coûter de l’argent de continuer de travailler, explique le directeur général. Ça permet d’avoir une deuxième carrière et pour les entreprises, d’avoir des travailleurs expérimentés. » Un autre dossier pour contrer la pénurie de main-d’œuvre serait de faciliter les mesures de transition pour les immigrants. « Il y a quelque chose à faire pour alléger le processus de recrutement et d’accueil pour que ce soit plus fluide et facile de les amener et de les garder, espère Sylvain Dupuis. Ce sont souvent des employés qui sont considérés comme temporaires. Pour passer à un statut permanent, il y a plusieurs dédales administratives. Une fois installé, c’est compliqué de faire venir sa famille, de l’installer, d’avoir les privilèges d’être un résident permanent et après d’être un citoyen canadien. »

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Le CTTÉI a fêté ses 20 ans d’existence avec ses employés et plusieurs partenaires lors d’un 5 à 7 au Cabaret Les Années folles, le 19 septembre. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

L’organisme fête son 20e anniversaire

Le CTTÉI a le vent dans les voiles Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives

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Le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI), qui fête son 20e anniversaire, affiche un chiffre d’affaires de 2,2 M$ pour la dernière année financière, ce qui représente une augmentation de 38 % comparativement à la dernière année. Depuis trois ans, le chiffre d’affaires de l’organisme sorelois, situé au 3025, boul. de Tracy, a doublé. Selon Claude MaheuxPicard, directrice générale depuis un an et demi mais à l’emploi du CTTÉI depuis 14 ans, l’équipe en place contribue au succès de l’organisation. « On a acquis beaucoup de maturité, surtout que l’équipe est sensiblement la même depuis 15 ans, même si on a agrandi dans les dernières années. On sait comment aller chercher du financement et créer un effet de levier pour les entreprises, qui paient par exemple 20 % de la facture, alors que le reste vient de programmes fédéraux », souligne-t-elle. « On parle beaucoup de l’environnement ces temps-ci de façon négative, mais on est à même de constater que beaucoup de choses positives se font de ce côté, ajoute-t-elle. Notre objectif, c’est de détourner des matières des sites d’enfouissement en travaillant sur les résidus des entreprises, en allant chercher la valeur ajoutée de ces matières. » Malgré tout, de défis subsistent pour faire connaître le CTTÉI. « On est méconnus, avoue Claude Maheux-Picard. On est un secret bien gardé. […] On est plus visibles sur les médias sociaux, on participe à beaucoup de conférences, de colloques et de congrès pour montrer ce qu’on fait. Les gens viennent de plus en plus vers nous, on ne fait plus autant de démarchage que les années passées. Prendre soin de l’environnement est de plus en plus une priorité pour les entreprises, qui font appel à nous pour les aider. » Avec les cinq embauches dans la dernière année, l’équipe compte maintenant 15 employés, en plus de cinq professeurschercheurs qui travaillent au Cégep de Sorel-Tracy. Exemples concrets Une centaine de projets ont été réalisés par le CTTÉI l’an dernier pour autant de

clients. Parmi ceux-ci, environ 10 % proviennent de la région. Par exemple, Rio Tinto Fer et Titane a investi pour installer un équipement permettant de capter le SO2 de ses émissions afin de moins polluer l’atmosphère. L’entreprise a fait appel au CTTÉI, qui a trouvé une solution pour valoriser le sous-produit riche en soufre issu de cet équipement afin qu’il soit transformé en nutrichaulant, un produit utilisé dans les fermes et recommandé pour les sols acides en raison de son action rapide sur le pH. Ce produit appelé Catalis, fabriqué par Agro-100, est commercialisé depuis près de deux ans. Autre exemple? Des surplus de peinture latex, qui sont récupérés via les quincailleries, sont maintenant commercialisés par Laurentide Re/Source en tant qu’adjuvant pour béton, maintenant utilisé pour faire des trottoirs. L’ajout de latex au béton permet d’améliorer sa résistance aux cycles de gel/dégel et aux sels de voirie. La formule a été testée devant la bâtisse du CTTÉI, où une allée piétonnière a été coulée. Symbiose industrielle Des clients de partout au Québec font appel au CTTÉI pour le déploiement de projets de symbioses industrielles, même à l’île de la Réunion, située près du Madagascar. Parmi la centaine de projets réalisés l’an dernier, une vingtaine l’ont été en symbiose industrielle. Que représente cette appellation pour laquelle l’entreprise soreloise a une réputation internationale? « Par exemple, on prend toutes les entreprises dans un parc industriel qui y génèrent des résidus et on regarde comment on peut intensifier l’utilisation des ressources ou résidus sur un petit territoire. Parfois, ça coûte cher à une entreprise de se départir de matières, mais pas quand plusieurs le font ensemble. Par exemple, des palettes de bois peuvent être reconditionnées », décrit Mme Maheux-Picard. Dans la dernière année, deux projets majeurs ont aussi contribué à mettre l’entreprise sur la mappe, soit l’obtention d’une chaire de recherche sur l’écologie industrielle et territoriale (notamment sur les projets de symbioses industrielles) ainsi que d’un financement pour la construction d’une plateforme de pointe pour les technologies propres.


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Financement octroyé à la SADC Pierre-De Saurel

Plus de 2 M$ pour des projets en entrepreneuriat Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Un montant de 2 344 416 M$ a été octroyé en août dernier à la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de Pierre-De Saurel afin de lui permettre de poursuivre sa mission, soit de soutenir les entrepreneurs de la région dans le développement de leurs affaires. Ce budget constitue un renouvellement pour l’organisation. « C’est récurrent. Tous les cinq ans, on va en négociation et pour la 31e fois, on a été reconduit. On garde le cap, on continue nos projets de développement, nos investissements dans nos entreprises et nos entrepreneurs avec leurs projets d’affaires. […] Ça nous donne une augmentation de 2 % par année, donc on pourra assurer la pérennité de nos ressources humaines (comme les conseillers) », souligne la directrice de la SADC, Sylvie Pouliot. Le budget permettra donc de continuer certains projets déjà bien implantés comme la brigade entrepreneuriale, les fonds d’investissement, CONNEXION Entrepreneurs et la stratégie jeunesse et de poursuivre des nouveaux comme CONNEXION Entrepreneurs Étudiants et des projets en entrepreneuriat numérique. « Depuis 31 ans, c’est plus de 75 M$ qu’on a fait faire aux entrepreneurs en effet levier, en investissant environ 9 M$. On va pour-

Chaque année, de nouveaux entrepreneurs voient leurs efforts soulignés avec le concours OSEntreprendre. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

suivre ça, toutes les activités et l’accompagnement en entrepreneuriat. On garde nos célébrations pour mettre de l’avant nos entrepreneurs comme le Gala du mérite économique et OSEntreprendre. Depuis trois ou quatre ans, on investit dans l’entrepreneuriat numérique avec des projets comme Kayak connecté, Potager connecté, le HUB et le DigiLab », ajoute Mme Pouliot. Des projets pour la jeunesse L’agente de communication et de développement pour la SADC, Michèle Gauthier, souligne que l’organisme tente d’aider davantage les jeunes qui s’impliquent dans l’entrepreneuriat au secondaire à poursuivre lors de leur passage au niveau

collégial. Maintenant, avec le Club de relève entrepreneuriale du Cégep de Sorel-Tracy, il est plus facile pour l’organisme d’effectuer un suivi avec les jeunes entrepreneurs. « On a créé un fonds d’investissement exprès pour les étudiants. Par exemple, s’ils commencent un projet au secondaire et qu’ils veulent poursuivre au Cégep pour en faire un gagne-pain, on peut avoir un fonds qui va jusqu’à 5000 $. Les critères sont importants. Ils doivent être aux études à temps plein. On ne veut pas encourager le décrochage, mais encourager l’entrepreneuriat en poursuivant les études », affirme Mme Gauthier. Aussi, avec CONNEXION Entrepreneurs Étudiants, des bourses sont remises

pour les jeunes qui se sont distingués soit dans la rentabilité, la faisabilité ou même l’aspect développement durable de leur projet. Ils peuvent aussi rencontrer des entrepreneurs et des organismes de développement économique de la région. « Quand tu vois ça brique par brique, dans une année, avec les moyens qu’on a et la petite équipe, ça peut sembler peu à court terme, mais ça fait un effet boule de neige avec les années. On essaie de travailler toute la culture d’entreprendre, de prendre des risques, d’avoir de l’audace, et on fait pas mal le virage numérique ces temps-ci et on aide la communauté à le prendre », explique Sylvie Pouliot.

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À l’occasion de la Semaine nationale des journaux qui avait lieu du 6 au 12 octobre, nous avons interrogé plusieurs de nos fidèles partenaires :

Pourquoi choisissez-vous le journal Les 2 Rives comme partenaire d’affaires? Le journal local est un partenaire d’affaires précieux qui nous épaule depuis les tout débuts. Très près des gens d’ici, autant au niveau du lectorat que de la clientèle d’annonceurs, il s’inscrit dans une stratégie de proximité avec les gens qui correspond à notre culture d’entreprise. C’est une équipe de collaborateurs fidèles qui sont à l’écoute de leur clientèle. Et nous nous sentons privilégiés de les savoir à l’écoute de nos besoins spécifiques. Mais en plus, ils nous stimulent en prenant les devants pour nous proposer de nouvelles initiatives publicitaires, des idées pour développer notre image et améliorer notre visibilité. Merci de faire rayonner les gens et les commerces d’ici. - Patrick Bardier, courtier immobilier

- Le Centre de transition Perceval choisit le journal Les 2 Rives comme partenaire d’affaires, car celui-ci est au cœur de la vie soreloise depuis plusieurs années et que sa parution est toujours très attendue de tous! Afin de toucher un bon nombre de personnes, le journal Les 2 Rives est le choix numéro 1 du Centre de transition Perceval. De plus, les publicitaires sont des gens magnifiques et au service de leurs clients! Merci Carole. - Julie Potvin

C’est un média de choix qui rejoint une grande partie de la population de notre région. Encourager local, c’est vital.

22 - Les 2 Rives - Affaires - Mardi 15 octobre 2019

- Geneviève Boucher, propriétaire

P arce qu’il offre une très bonne visibilité pour quelqu’un qui est en affaires. Le contenu très intéressant du journal et les qualités des présentations publicitaires sont très bien conçues. Merci. - Lyne Lachapelle courtier immobilier

Chez nous, à la ferme, nous gardons une très bonne relation d’affaires avec le journal, parce que nous recevons une grande écoute de notre conseillère publicitaire Carole Pettigrew, pour nous faire garder une visibilité constante et de qualité avec les gens de notre région, par la diversité des produits qu’elle nous offre. - Ghislain Beauchemin, co-propriétaire Pour 3 raisons : Premièrement, nous croyons que le journal est encore le moyen le plus efficace pour rejoindre la clientèle. Deuxièmement, le service et l’aide que nous apporte notre représentante, Carole Pettigrew est énorme en tout temps. En plus, les résultats sont toujours là après 11 ans, alors nous continuons. - Gaston Cormier, propriétaire

ous choisissons le journal Les 2 Rives pour son excellente N visibilité qu’il projette dans notre région et pour ses employés qui sont à l’écoute de nos besoins! - Alexandre Martel, propriétaire et pharmacien

Je choisis Les 2 Rives comme partenaire d’affaires, car en plus de me permettre de rejoindre ma clientèle, j’aide aussi notre région à conserver un journalisme local de qualité. - Alexis Boulet, directeur des ventes

BOULET

Les 2 Rives, c’est faire affaire avec une équipe de personnes que nous connaissons et que nous croisons. Des gens qui vont sur le terrain, connaissent personnellement votre entreprise et vos enjeux. Pour moi, connaître les humains derrière mes publicités est important et fait la différence avec, par exemple, une pub d’un média social. Mon journal sera là pour moi! Est-ce que Facebook le serait?

- Geneviève Morin, infirmière clinicienne


Le journal Les 2 Rives entre dans toutes les maisons chaque semaine, et ce, gratuitement! Quand nous faisons affaire avec le journal, nous avons des gens qui s’occupent de notre montage et même qui nous proposent des concepts géniaux et uniques! De plus, le Facebook et le site internet du journal sont très à jour et populaires! Merci d’exister et longue vie aux journaux locaux!

La créativité et la passion sont au cœur de leurs valeurs et c’est pourquoi ils excellent dans leur travail. Pour nous, Les 2 Rives, c’est bien plus qu’une collaboration professionnelle, c’est une équipe dont les membres sont des partenaires d’affaires uniques et dévoués. Merci pour votre soutien sans faille, vous contribuez sans aucun doute à la réussite de notre entreprise.

- Marie-Michelle Rivard, optométriste co-propriétaire

- Hasan Cocelli, Pizza Sema - Seyret Cocelli, Bonbon Dila †Chirurgies faites par un ophtalmologiste à notre clinique d’ophtalmologie IRIS de Laval, QC.

Sorel-Tracy | 173 rue du Roi | 450.742.9455

Boisvert Marine est fier d’investir dans la région de SorelTracy et souhaite offrir le meilleur service à la population locale. Le journal Les 2 Rives partage ces mêmes valeurs et est la meilleure locomotive pour rejoindre les gens d’ici. Nous avons la chance depuis plusieurs années d’être partenaire d’affaires avec le journal. Le service est toujours professionnel et correspond à nos besoins publicitaires. Merci au journal Les 2 Rives! - Gaétan Boisvert, propriétaire BOISVERTMARINE

En tant que partenaire, mais également en tant que lecteur assidu, je suis fier de soutenir le journal Les 2 Rives qui, par son information de qualité et son équipe chevronnée, contribue à la santé de notre démocratie, ainsi qu’au développement de notre région.

Meubles André Beaulieu est fier de collaborer avec le journal local depuis plusieurs dizaines d’années. Le journal nous permet de garder un contact continu avec notre région.

- Martine Beaulieu et Hugues Trudel, propriétaires

-Jean-Bernard Émond, député de Richelieu Un an déjà et toujours présent pour vous!    

8,5 M$ pour l’agrandissement du pavillon Notre-Dame de l’École intégrée d’Yamaska 1,3 M$ supplémentaires pour le Cégep de Sorel-Tracy Resurfaçage du pont Maurice-Martel Plus de 300 000$ supplémentaires pour divers organismes et événements de la région

Merci de votre confiance! JEAN-BERNARD ÉMOND Député de Richelieu

450 742-3781 | jean-bernard.emond.ricl@assnat.qc.ca | jeanbernardemond.com

Nous continuons de choisir Les 2 Rives comme partenaire d’affaires puisque nous croyons en la pertinence des médias papier dans notre région. De plus, Les 2 Rives ont une très belle visibilité sur les médias sociaux et nous en profitons! Nous apprécions également le contact privilégié que nous pouvons avoir avec notre clientèle et nos généreux donateurs.

- Alexandra Gagné, directrice des opérations

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la région

Votre source d’information, votre partenaire d’affaires.

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Dans la dernière parution du journal Les 2 Rives, le montage de notre annonce était excellent et certainement que cela a eu une influence positive, mais surtout significative sur l’augmentation des appels de clients pour nous demander des soumissions. Merci de votre excellent travail. - Marco Robidoux , président

Le journal Les 2 Rives est un média incontournable dans la région puisqu’il nous permet d’informer les lecteurs sur différents sujets liés au marché de l’emploi. Longue vie au journal! – L’équipe de L’Orienthèque


Saison touristique 2019

Hausse des visiteurs malgré un Katy Desrosiers | Les 2 Rives

tique depuis les cinq dernières années, en 2019, 42 personnes de plus l’ont fréquenté.

Malgré un mois de juin où la belle température n’était pas au rendez-vous, l’Office de tourisme de la région de Sorel-Tracy affirme que plusieurs entreprises du territoire ont tout de même remarqué une hausse des visiteurs. Les beaux mois de juillet et août ont permis de rattraper le coup.

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Un sondage a été effectué auprès des entreprises de la région par l’Office et 17 ont répondu. Parmi ces entreprises, 47 % ont indiqué avoir connu d’une légère hausse à une forte hausse de clientèle. 23 % ont indiqué que l’achalandage était comparable à l’an dernier et 23 % disent avoir connu une certaine baisse. Également, dans 65 % des cas, juillet a été plus fréquenté que l’an dernier. Environ 53 % des répondants ont qualifié la saison touristique de bonne, environ 24 % de très bonne et environ 12 % d’excellente. Parmi les commentaires reçus par l’Office, plusieurs expliquent cette hausse de clientèle par la belle température connue en juillet et août. Au cours des dernières années, l’Office de tourisme a investi plusieurs milliers de dollars en promotion afin de faire davantage connaître la région. Cette année, il s’agissait

Près de 400 personnes par année participent à des sorties avec l’entreprise Kayakalo dans les îles de Sorel. Photo Sébastien Girard

de la deuxième année d’une campagne majeure. L’an dernier, la MRC de Pierre-De Saurel avait octroyé 150 000 $ supplémentaires pour la campagne et cette année, elle en a octroyé 100 000 $ de plus. « On a fait beaucoup de web. En terme de fréquentation sur le site, on a augmenté de presque 30 % cet été. [...] Par contre, quand on voit une augmentation de 30 % sur notre site, ce n’est pas ce qui se passe en réalité dans les entreprises. […] Il y a encore des efforts à mettre. On a encore des

microentreprises, ce qui veut dire que notre capacité d’accueil n’est pas si immense. Je n’ai pas de chiffres en tête, mais on n’est pas encore à un million de personnes (accueillies) dans l’été. La promo, les efforts constants, ça prend des années à voir les répercussions. Il y a encore beaucoup de potentiel de développement », affirme la directrice générale de l’Office, Roxanne Dugas. Également, malgré une baisse du nombre de visiteurs au bureau d’information touris-

Des visiteurs de courte durée Les trois principales régions d’où proviennent les visiteurs sont la Montérégie, suivie du Centre-du-Québec et de Montréal. Ceux-ci sont, en général, des gens d’ici ou des excursionnistes, qui retournent chez eux après l’activité. « Je crois que quand on regarde les baisses, ceux qui sont moins satisfaits de la saison, c’est surtout au niveau de l’hébergement. […] Notre emplacement, c’est un avantage comme un inconvénient. À l’Hôtel de la Rive, avec l’ouverture du spa, ils vont aller chercher une autre clientèle », souligne-t-elle. En restauration, elle explique que la saison a été bonne, comparativement à l’an passé où il faisait extrêmement chaud pour profiter des terrasses. La directrice rencontrera ses collègues des autres régions dans les prochains jours. Selon les échos, certaines régions auraient connu des saisons plus difficiles qu’ici. Une bonne saison pour le Biophare Cette année au Biophare, environ 700 personnes ont participé aux randonnées en bateau, ce qui est sensiblement comme en 2018, malgré que la saison ait commencé plus tard en raison du niveau élevé de l’eau.


mois de juin plus difficile Pour les visiteurs à l’exposition, le musée à reçu une trentaine de groupes de 30 à 50 personnes, grâce à un partenariat avec Statera. Donc, pour l’été 2019, le Biophare a reçu environ 5000 visiteurs et avait dans son équipe huit étudiants guides et deux pilotes. Un autre pilote est en train d’être formé pour la prochaine saison. Les profits ont été les mêmes cette année que l’an passé. Si le

mois de juin avait été clément, ils auraient été plus élevés assurément. « Peut-être que l’an prochain, on va augmenter le type de sorties en bateau. On développe d’autres volets, plus historiques, sur la rivière Richelieu, pour parler du passé industriel. C’est mon premier été à la direction. On va faire un bilan de ce qui s’est passé cet été et voir ce qu’on veut changer pour réajuster le tir et augmenter encore plus

Le Gib Fest attire des milliers de visiteurs en juillet chaque année. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

l’affluence », souligne la directrice générale, Anne-Marie Dulude.

Plusieurs familles profitent de l’été pour visiter le Biophare. Photo Simon Ménard

Dix ans pour Kayakalo Martin Letendre, propriétaire de l’entreprise d’excursion en kayak Kayakalo, fête ses 10 années d’existence. Depuis ses débuts, il note un engouement pour ce type d’activité. « Cette année, j’avais trois ou quatre guides, plus moi. […] Avant, je pouvais faire 35 sorties seul par été, à 13 km la sortie. […] Le premier été, j’ai eu environ 50 personnes.

Maintenant, j’en ai 400. […] J’ai été un peu victime de mon succès, je ne chargeais pas cher. Tranquillement, ça a grossi », explique le propriétaire. Parmi ses clients, il compte des gens d’ici, mais également de toutes les régions et même de la France. Depuis son partenariat avec Domaine Boréal à Sainte-Anne-de-Sorel, il effectue des sorties pour voir le lever du soleil et aussi de la location de kayaks. Sa saison 2019 a été un peu plus faible que 2018, en raison entre autres du froid connu en juin.

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Saison estivale 2019 de Statera

Les groupes davantage au rendez-vous Katy Desrosiers | Les 2 Rives

Pour sa deuxième saison estivale, bien que Statera ait reçu moins de visiteurs que souhaité, soit 11 000 au lieu de 20 000, elle a vu le nombre de groupes augmenter. L’équipe a également choisi de changer de cap et de placer les croisières, très populaires, comme produit d’appel. « C’est sûr qu’on aurait souhaité davantage de visiteurs. […] Il y a tellement de potentiel pour continuer d’augmenter l’achalandage qu’on aime mieux passer du temps à regarder ce qu’on doit développer. C’est notre deuxième année et les gens voudraient qu’on roule comme si ça faisait 10 ans. […] Cette année, on a réinvesti 150 000 $ pour peaufiner le parcours. On va peut-être travailler différemment », souligne la présidente du conseil d’administration, Nathalie LeMay. En tout, plus de 16 000 billets ont été vendus, considérant qu’une même personne peut faire plus d’une activité. Le directeur des ventes et du marketing pour Statera, Nicolas Dallaire, affirme toutefois que la compétition est forte. « On regarde ce qui fait vraiment la différence de Statera et de la région et c’est les îles. Ça, on s’en rend compte de plus en plus et cette année déjà, […] on s’est repositionné sur la nature. La croisière a connu une hausse de

55 % des ventes et elle était pleine à 93 %. Ce qui attire les gens dans la région, c’est vraiment les îles et ce qui est intéressant avec un atout comme ça, c’est qu’il n’est pas copiable », explique-t-il. « Le produit d’appel, c’est la croisière, plus que le parcours, ajoute-t-il. Mais ça va ensemble. Quand on crée un projet, au départ, on travaille avec des hypothèses et des études, mais quand on essaie pour vrai, c’est différent. » Cependant, seulement la croisière n’aurait pas été suffisante pour attirer les touristes, selon Mme LeMay. « Il y en a déjà eu et les gens ne viennent pas juste pour la croisière. Là ils viennent, font la croisière, vont manger au (Cabaret Les) Années folles, reviennent faire le parcours », ajoute-t-elle. Le dôme n’ayant pas connu le succès escompté, l’équipe souhaite travailler avec des partenaires comme la Société des arts technologiques pour bonifier l’offre. Les groupes adoptent l’activité Jusqu’à maintenant en 2019, 61 groupes de quelques dizaines de personnes ont été accueillis, alors que l’an passé, on en comptait 21. M. Dallaire veut continuer à développer cette clientèle. Bien que l’attraction soit fermée au public depuis le 22 septembre, les groupes peuvent toujours la visiter sur réservation. Cette opportunité permettra aussi de développer la clientèle scolaire.

La projection Résonances boréales dans le dôme n’a pas eu le succès attendu. Photo Pascal Gagnon | Les 2 Rives ©

« Il y a un potentiel énorme et on peut collaborer avec le Biophare, surtout dans le contexte actuel où le gouvernement a annoncé deux sorties subventionnées par année », souligne M. Dallaire. Ainsi, cette année, un projet-pilote est effectué avec l’École Maria-Goretti pour vérifier la logistique derrière l’accueil d’un groupe de tout-petits. Un des objectifs de Statera est aussi d’attirer davantage les groupes de touristes européens, qui voyagent souvent au printemps, à l’automne et même l’hiver, et aussi une clientèle provenant de l’Ontario, l’Ouest canadien et les États-Unis. Et les revenus? Bien que M. Dallaire et Mme LeMay n’aient pas été explicites sur les revenus pour cette saison, ils assurent que Statera n’est pas

à court d’argent. Aussi, ils attendent à la fin de l’année avant de dresser un bilan plus complet. « Ce qu’on va voir à la fin de l’année c’est : est-ce que ç’a rapporté de l’argent? Estce qu’on est déficitaire? Si oui, comment on comble le déficit. Pour l’instant, ce n’est pas inquiétant parce qu’on avait prévu de mettre de l’argent de côté », assure Mme LeMay, qui explique que le montant de 2 M$ amassé lors de la campagne de financement n’a pas été entièrement utilisé. Tous deux sont optimistes pour la prochaine année et estiment que Statera a énormément de potentiel. « La meilleure façon de voir ce qui a été fait, c’est de retourner cinq ans en arrière. Le quai n’était pas accessible. Une attraction touristique d’envergure, il n’y en avait pas », souligne Nicolas Dallaire.

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Le parcours intérieur a été modifié pour plaire davantage aux familles. Photo Hé! Photographes


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À l’endos, dossier

Affaires


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