LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE
EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
FAMILLES AGRICOLES
Gérer, à la ferme comme à la maison!
Si certaines personnes excellent dans la simple dénonciation de situations problématiques, d’autres se retroussent les manches et trouvent des solutions pour assurer une certaine harmonie. Sophie Brodeur, copropriétaire des fermes Réso et Brotail situées à Saint-Dominique, appartient certainement à la seconde catégorie. Loin de se laisser décourager par les longues heures de travail et de gestion familiale, elle réussit à assumer avec brio ses rôles d’agricultrice, de conjointe et de mère de quatre enfants. Questions et réponses.
GTA : Débutons, si vous le voulez bien, par une courte présentation de votre entreprise agricole.
Sophie Brodeur : Certainement. J’ai grandi sur une ferme de veau de lait et de grande culture. Je détiens un DEC en production animale ainsi qu’un certificat en science de l’environnement. Depuis 2011, je suis copropriétaire à 50 % avec mon conjoint Rémi Taillon de la ferme Réso, qui produit annuellement 1200 veaux de grain et fait le démarrage de 750 veaux en pouponnière. Les veaux sont nourris de maïsgrain entièrement cultivé sur la ferme. En 2018, nous avons acheté la terre située de l’autre côté de la route par le biais d’une nouvelle entité, Ferme Brotail, pour fonder une entreprise maraîchère.
GTA : Vous incarnez la preuve qu’il est possible de bénéficier du meilleur des trois mondes. Votre type de gestion doit être clair et précis, surtout lorsqu’on ajoute que certains de vos enfants pratiquent des sports à la ville, ce qui demande une coordination quotidienne de tous les instants. Vos impressions sur ce constat?
S.B. : Trouver l’équilibre parfait pour tous et pour le travail n’a pas été instantané. Loin de là. Il y a certainement eu des moments où j’ai cru ne pas être à la hau-
ÉDITEUR : Benoit Chartier
RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa
ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette
TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard
CONTRÔLEUR : Monique Laliberté
DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau
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ADJOINT AU DIRECTEUR
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teur à tous les niveaux. Il y a même eu une période plus difficile où les solutions apparaissaient plus lointaines, comme lorsque les enfants étaient dans la période 0 à 5 ans, où les différentes tâches demandaient beaucoup de temps à la maison. Mais, je n’ai pas hésité à demander de l’aide pour triompher des obstacles. Par exemple, mes beauxparents et ma mère nous ont prêté mainforte depuis des années et continuent de le faire, ce qui est très apprécié et bénéfique pour tous.
Une chose est sûre : le secret de l’équilibre est dans la créativité, dans la manière de trouver des solutions. Cela dit, je crois que les enfants vivant dans un contexte de production agricole, qui aident comme il leur est possible de le faire, développent naturellement une grande autonomie. C’est le premier commentaire que je reçois des professeurs de mes enfants : « Ils sont très autonomes. » Donc, cela les prépare bien pour leur vie future.
L’ÉQUILIBRE : POSSIBLE, MAIS PAS FACILE
GTA : Et cet équilibre entre vos nombreux chapeaux, vous l’avez atteint?
S.B. : Je le crois, depuis quelques années. Les enfants effectuent certaines tâches, ce qui aide beaucoup. Nous avons atteint un certain niveau, une certaine routine, qui me permet même maintenant de participer à des activités sociales, de sortir du contexte de la maison et de la ferme. Retrouver cette dynamique a certainement contribué à mon épanouissement. Ces échanges et ces activités ont même mené à la création d’un réseau de transport entre parents visant le transport des jeunes s’adonnant à des activités sportives. La créativité, encore et toujours!
GTA : Votre conjoint est donc impliqué dans la gestion et dans les tâches ménagères?
S.B. : Oui. Bien sûr, pendant la période de 0 à 5 ans des enfants, j’ai davantage investi mon temps dans leur bien-être. Nous avions décidé de ne pas les envoyer à la garderie à temps plein, mais seulement deux ou trois jours par semaine une fois un peu plus âgés, question de vivre avec eux la vie familiale et agricole le jour.
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lement, financièrement et légalement. Comment expliquez-vous votre équilibre, qui est en soi un énorme succès?
S.B. : Je me considère choyée de différentes manières. Premièrement, le fait que je sois copropriétaire à 50 % compte certainement pour beaucoup. Travailler pour soi est toujours plus motivant que de travailler, souvent sans paie réelle, pour quelqu’un d’autre ou pour un conjoint propriétaire à 100 %. Deuxièmement, j’ai la chance d’avoir pour conjoint un homme qui jamais, pendant la période de 0 à 5 ans, ne m’a dit ou fait sentir que « rester à la maison » impliquait une vie simple et facile. J’ai toujours été appuyée. Ça aide beaucoup. Je recommande aux agricultrices de se protéger, de signer des ententes, de prévoir certains mécanismes pour assurer leur bien-être, leur présent et leur futur.
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GTA : Quel est le constat qui se dégage de vos rencontres et discussions avec
En grande majorité, leur situation ressemble un peu à la mienne. C’est le cas de ma sœur, qui est aussi agricultrice. D’autres travaillent à l’extérieur sans avoir de parts dans l’entreprise ou attendent d’en avoir sous peu.
GTA : Un message à livrer aux jeunes agricultrices?
S.B. : Si un jour on se dit : « Pourquoi fais-je tout ça? », la réponse vient souvent assez rapidement pour nous recentrer : « Parce que je ne voudrais rien faire d’autre. » Cela dit, avant de se lancer, il faut vraiment avoir une bonne communication avec son conjoint, c’est la base, le pilier de tout le reste. Il faut que l’implication ménagère lui vienne naturellement. Ensuite, il faut savoir bien s’entourer, car pour différentes raisons, de l’aide sera souvent nécessaire. Et savoir se réserver du temps pour des activités sociales, connaître d’autres parents. Toujours être créative!
26 500 exemplaires distribués dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les régions suivantes : Montérégie-Est
Parité homme femme : « La situation s’améliore, mais il reste beaucoup à faire »
On le sait, l’organisation des Agricultrices du Québec vise à défendre et à promouvoir les productrices agricoles en traitant des différents enjeux touchant la condition féminine en agriculture. En travaillant à l’avancement de différents dossiers afin d’améliorer les conditions de vie des familles agricoles, elle se positionne en tant que référence de premier ordre lorsque vient le temps de tâter le pouls des changements sociaux. Comment se porte la parité des tâches ménagères face à celles de la ferme? Valérie Fortier, copropriétaire de la ferme laitière Ferme Miline, à Saint-Valère, dans le Centre-duQuébec, et présidente du regroupement, apporte des éléments de réponse inspirés de témoignages recueillis dans le cadre de ses fonctions.
« La parité homme femme s’améliore, mais beaucoup reste à faire, et je suis d’avis que tout débute avec l’éducation, celle que reçoivent les enfants, explique Valérie Fortier. Si des jeunes sont élevés dans une maison où l’homme travaille au champ et la femme demeure confinée aux travaux ménagers, ce modèle risque de se répéter. Il n’y aura pas d’évolution. Mais j’entends que de plus en plus d’hommes prennent leur place au niveau de la gestion ménagère. Cela dit, ma fille
étudie en mécanique agricole. Elle est la seule femme de sa cohorte. Elle se fait dire des choses très rétrogrades, très intimidantes, par de jeunes hommes du
genre : retourne derrière le fourneau! Vous voyez le genre? »
Parlons finances, fiscalité et documents légaux Et, en matière de rémunération et d’actionnariat, quel est le portrait? « On voit de plus en plus de femmes accéder à la copropriété, souligne la présidente. Cela dit, plusieurs lacunes demandent à être comblées rapidement, notamment en matière de statut, de salaire, de propriété, de RQAP, de retrait préventif, de congé de maternité et bien d’autres. Au niveau légal, les femmes ne doivent pas avoir peur de s’enquérir de leurs droits et de les faire valoir. »
Au nombre des revendications identifiées lors du plus récent congrès de l’organisation, Mme Fortier cite la demande de pouvoir recruter des travailleurs étrangers temporaires pour s’occuper des tâches ménagères et des enfants en période de production. « Les places en garderie sont toujours aussi difficiles à obtenir et à gérer, surtout lorsqu’on demeure en campagne. Cela met beaucoup de pression sur les
agricultrices mères de jeunes enfants, notamment lorsque l’homme travaille aussi à l’extérieur », marque Mme Fortier. Pour Valérie Fortier, bien qu’une tendance au changement se dessine, certaines situations viennent prédéterminer l’implication et l’apport de la femme à l’entreprise. « J’entends souvent que la gestion et la prise de décisions des tâches à la ferme se déroulent à deux, mais que celles relatives à la maison sont souvent implicitement attribuées à la femme. Que ce soit la prise de rendezvous chez le dentiste, le médecin ou le ménage, l’automatisme représente une charge supplémentaire à accomplir », détaille-t-elle.
Plus stressées, plus fatiguées
Selon l’étude Portrait de la conciliation travail-famille dans le milieu agricole, publiée en 2021 par le MAPAQ, les femmes agricultrices seraient plus nombreuses que les hommes à ressentir un stress moyen ou élevé par rapport aux activités du ménage (55 % contre 33 %. Plus encore, pour concilier travail et famille, les femmes seraient plus nombreuses que les hommes à diminuer le temps qu’elles s’accordent à elles-mêmes (87 % contre 76 %) ou à leur couple (78 % contre 68 %) et à reporter des tâches domestiques (72 % contre 57 %). Et c’était en 2021, soit avant l’inflation, la hausse du coût des intrants et des intérêts… Rien pour revoir ces statistiques à la baisse à courte échéance, il va sans dire.
Vers un modèle plus viable?
Devant ce portrait plutôt démotivant pour la jeune génération d’agricultrices, le modèle coopératif apparaît-il comme plus viable, plus équitable? « Dans une perspective de modification des règles et normes d’élevage nécessitant des investissements significatifs, dans un contexte inflationniste et selon un modèle qui prédit ainsi la fermeture sur l’horizon 2035 de 1000 productions laitières, le propriétaire doit se poser la question : comment réussir à financer les changements exigés? À cet effet, la fusion de deux ou trois entreprises en mode coopérative pourrait changer la donne. Cela pourrait régler bien des problèmes de conciliation travail-famille, de santé mentale et de main-d’œuvre », conclut Valérie Fortier.
L’Alliance SaluTERRE lance son offensive publicitaire
Le message a certes de quoi frapper l’imaginaire : « Pas de terres, pas de bleuets », « Pas de terres, pas de blé d’Inde ». Depuis quelques semaines, les automobilistes ont pu découvrir ces grandes affiches situées en bordure de grands axes routiers, dont l’autoroute 30 à Saint-Hubert et l’autoroute 20 à Boucherville, signées par l’Alliance SaluTerre, qui regroupe cinq organismes ayant pour but de sensibiliser la population à la disparition des terres agricoles et à son impact sur l’autonomie alimentaire du Québec. Qu’en est-il de cette offensive publicitaire choc?
« Notre objectif est de concrétiser des changements à fort impact pour accroître la protection des terres et des activités agricoles en informant la population ainsi que les décideurs de tous les paliers. Pour ce faire, cinq associations ont décidé de faire front commun en novembre 2023 : Équiterre, la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), Vivre en Ville, Protec-Terre et la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ), explique David Beauvais, président de l’Alliance et président de la FRAQ. La campagne multiplateforme, qui doit durer quelques semaines, est visible sur trois panneaux à Boucherville, SaintHubert et Boisbriand ainsi que sur des écrans numériques au Palais des congrès de Montréal. »
Selon M. Beauvais, ladite campagne se décline aussi sur les plateformes numériques et sera visible sur différents supports
d’affichage pour le grand public et jusque sur les fermes. « Des affiches seront installées sur différentes entreprises agricoles pour faire comprendre l’importance des sols. On vise à informer des différentes approches à considérer : protéger les superficies de terres agricoles, améliorer la santé des sols agricoles et la biodiversité en respect les écosystèmes, assurer leur accessibilité pour une relève agricole diversifiée et préserver leur fonction nourricière afin de permettre la vitalité des activités agricoles et une occupation pérenne du territoire au bénéfice des communautés », fait valoir M. Beauvais.
Spéculation foncière et étalement urbain
On le sait, la spéculation foncière des terres agricoles est un sujet chaud dans
l’industrie. La campagne en cours vise également à dénoncer certaines pratiques et à les éradiquer. « Si on perd toujours plus de terres agricoles, on trouve moins d’aliments du terroir dans notre assiette. On perd une part de qui nous sommes et on hypothèque notre sécurité alimentaire actuelle et future. L’Alliance SaluTerre désire empêcher légalement les fonds d’investissement de pouvoir acquérir des terres agricoles pour en faire augmenter la valeur. Pendant ce temps, ces terres ne produisent pas, ne contribuent pas à l’offre alimentaire locale. »
À cet effet, M. Beauvais cite pour exemple l’entreprise Domtar, récemment acquise par Paper Excellence, propriété de capitaux asiatiques, qui détient des milliers d’hectares d’érablière en sol qué-
bécois. « C’est illogique d’avoir une loi qui stipule qu’un investisseur étranger ne peut acheter de terres agricoles au Québec, mais de lui permettre d’acquérir une entreprise qui en détient », ajoute-t-il.
Pour rappel, l’Alliance SaluTERRE précise que depuis 1998, le Québec a perdu près de 61 000 hectares de sa zone agricole, un déficit équivalent à 45 patinoires de hockey par jour. Un non-sens, selon le regroupement, quand on sait qu’à peine 5 % de nos terres sont en zone agricole, comparativement à 58 % pour la France et 45 % pour les États-Unis.
L’Alliance a d’ailleurs déposé un mémoire en février 2024, dans le cadre de la Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles, et y formulait plusieurs demandes au gouvernement. À suivre.
Le point sur la forêt privée au Québec
Qui d’autre que le directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ), Vincent Miville, ing.f., M. Sc., pour faire le point sur les grands dossiers qui concernent la promotion des intérêts des 134 000 propriétaires de forêt? Protection, mise en valeur des forêts et commercialisation de cette ressource naturelle de premier ordre figurent parmi les thèmes abordés dans l’entrevue qui suit.
GTA : On entend rarement parler de la Fédération, pourtant vous menez différents dossiers importants.
Vincent Miville : Effectivement. La FPFQ reçoit de l’attention, mais évolue dans un réseau de communication un peu différent de celui du monde agricole traditionnel. C’est pourquoi je suis heureux de vous parler aujourd’hui.
GTA : Côté statistiques, quel est le portrait de la FPFQ en chiffres?
V.M. : La forêt privée québécoise appartient à 134 000 personnes, familles et entreprises. Tour à tour, ces propriétaires fournissent environ un cinquième de l’approvisionnement en bois rond de l’industrie forestière québécoise. Les activités sylvicoles effectuées en forêt privée et la transformation du bois qui y est récolté génèrent des revenus annuels de 4,7 G$ et près de 24 300 emplois. Bien que l’on recense des forêts privées dans tous les territoires du Québec, on note une concentration importante dans les plaines de l’Abitibi-Témiscamingue, dans la vallée du Bas-Saint-Laurent, dans le pourtour du Lac-Saint-Jean et en Gaspésie. Parmi ces 134 00 propriétaires forestiers, 30 000 d’entre eux détiennent un certificat de Québec qui leur permet d’aménager leur forêt et de bénéficier de différentes mesures : aide financière, crédit de taxe foncière, etc.
GTA : En matière de superficie, quelle est la donne?
V.M. : On parle de 66 % du territoire municipalisé ou privé du Québec, et de 17 % de la forêt productive québécoise. Les producteurs forestiers assurent annuellement 21 % de l’approvisionnement en bois rond de l’industrie forestière du Québec, soit 6 millions de m récoltés en 2023.
GTA : Ces chiffres ont-ils tendance à fluctuer ou sont-ils relativement stables?
V.M. : Contrairement à d’autres créneaux agricoles qui affichent ponctuellement des croissances de points de pourcentage, la production forestière se présente davantage comme cyclique. Nous sommes présentement dans une pointe de cycle avec 6 millions de m 3 pour 2023, soit un ratio similaire à 2022, légèrement en deçà par rapport aux 6,7 millions enregistrés pour 2021. Depuis la crise financière de 2008-2009, où le volume
avait chuté à 2,8 millions de m3, on note une hausse constante de la production.
Québec à l’écoute
GTA : Selon quel modèle opère la Fédération en matière d’adhésion et de représentation?
Généralement, une fédération opère selon un plan conjoint provincial. Le modèle est différent pour la FPFQ : on compte 13 syndicats de producteurs régionaux qui agissent en fonction d’un plan conjoint distinct de production forestière. Chacun de ces syndicats a donc des réglementations distinctes. Ultimement, la mise en marché du bois de forêt privée est soumise aux règles de ces 13 syndicats.
GTA : En mars dernier, la Fédération a salué la promesse du ministère des Ressources naturelles et des Forêts d’investir 147 M$ sur une période de cinq ans pour soutenir les investissements sylvicoles en forêt privée et accroître l’approvisionnement en bois. Trois mois plus tard, qu’en est-il de cette annonce, concrètement?
V.M. : On en sait un peu plus sur les sommes que le Ministère entend investir annuellement. Pour cette année, on recense une petite baisse, mais aussi une stabilisation budgétaire sur les cinq prochaines années. Pour l’heure, on ignore les détails du programme, quels types de travaux seront couverts et la répartition régionale de l’enveloppe. C’est une excellente nouvelle. Cette prévisibilité budgétaire acquise nous permettra de concentrer nos efforts avec le gouvernement sur d’autres enjeux visant la forêt privée, tels que l’adaptation des forêts aux changements climatiques, la mise en valeur de la biodiversité des
«Nous sommes présentement dans une pointe de cycle avec 6 millions de m3 pour 2023, soit un ratio similaire à 2022, légèrement en deçà par rapport aux 6,7 millions enregistrés pour 2021. Depuis la crise financière de 2008-2009, où le volume avait chuté à 2,8 millions de m3, on note une hausse constante de la production.
écosystèmes forestiers et une harmonisation du contexte réglementaire lié aux activités forestières.
GTA : Cela répondait à une demande faite plusieurs mois auparavant au sujet d’un manque à gagner, non?
V.M. : Oui, la FPFQ avait souligné un manque à gagner d’environ 30 M$ dès cette année dans les budgets dédiés à la mise en valeur des forêts privées. La première tranche d’investissement sera donc de 27 M$ en 2024, puis les quatre autres seront de 30 M$. Ces mesures s’ajoutent à d’autres existantes. Les investissements sécuriseront les activités de soutien aux producteurs afin que ceux-ci puissent aménager convenablement leurs boisés et soutenir l’industrie forestière.
La tordeuse de bourgeons, encore et toujours
GTA : Cette aide inclut-elle la lutte contre différents parasites, notamment la tordeuse des bourgeons d’épinette?
V.M. : Il y a quelques années, le Ministère avait créé une enveloppe de 20 M$ pour lutter contre la tordeuse, notamment à travers la lutte intégrée, l’épandage du pesti-
»
cide bio BTK par hélicoptère, etc. À ce jour, environ 8 M$ de ce fonds n’ont pas été utilisés. Les opérations se poursuivent donc. Les propriétaires de forêts privées sont invités à présenter leur demande à cet effet.
Une reprise pour 2025?
GTA : Question de bien marquer la différence avec la forêt publique : à quoi sert le bois de forêt privée?
V.M. : Il alimente plusieurs scieries de bois d’œuvre et on le trouve, par exemple, en première, seconde et troisième transformation dans les secteurs de la construction et de la rénovation, en pâte et papier, en cartonnerie.
Écosystèmes menacés
GTA : La forêt privée est-elle aussi menacée par l’étalement urbain, la construction de projets domiciliaires haut de gamme, etc.?
V.M. : L’enjeu principal actuel, pour lequel il y a consensus entre la société civile et le gouvernement du Québec, tient dans la protection de la biodiversité et des écosystèmes forestiers. On note une grande volonté de protéger ces écosystèmes qui se trouvent dans les milieux forestiers, dont ceux appartenant au privé. Les propriétaires font certainement partie de ce consensus, mais désirent aussi trouver des méthodes leur permettant de poursuivre leur exploitation sylvicole. Le problème n’est souvent pas tant l’activité forestière, très fragmentée, que l’artificialisation des milieux naturels résultant de l’implantation de chalets et le développement domiciliaire. Cela mène à des conflits d’usage entre les activités forestières et les développeurs ou propriétaires résidentiels.
GTA : La chute du nombre de nouvelles constructions enregistrées pour le Québec depuis plusieurs mois a-t-elle eu un effet direct sur les producteurs à ce jour?
V.M. : On le sait, le prix du bois pendant la pandémie a doublé, voire quintuplé, à certains moments. Tout est redescendu depuis, notamment à cause de l’inflation qui est venue refroidir le marché. Donc, oui, nous sommes en période de ralentissement, mais la demande structurelle pour le secteur immobilier nord-américain demeure forte. Une fois que les banques centrales réduiront les taux d’intérêt et que les gens récupéreront leur capacité d’emprunt, la construction repartira à bon régime, ce qui créera une demande accrue pour le bois de construction. On s’attendait à une baisse de production de la forêt privée en 2023, mais nous avons finalement eu une stagnation. Pour 2024, j’étais plus optimiste quant à la reprise du secteur de la construction, mais je penche maintenant plutôt pour 2025.
Arbres.eco : une passion pour le verdissement
Bien que très actif depuis sa création, Arbres.eco, basé à Saint-Hyacinthe, demeure assez méconnu de la part de la population et des entreprises de la région. Une réalité qu’il convient de changer en traitant de cet organisme qui œuvre pour l’environnement en plantant des milliers d’arbres annuellement dans la région et ailleurs dans la vallée du Saint-Laurent et qui remet une partie des fonds recueillis aux organismes communautaires qui plantent les arbres avec leurs bénévoles. Une formule gagnantgagnant qui gagne à être connue.
Fondée par Richard Lapointe, personnalité d’affaires bien connue de la région maskoutaine (propriétaire de la boutique Bleu.eco), l’escouade en verdissement a été confiée à Jacques Tétreault, qui a toujours travaillé dans l’esprit de la protection de l’environnement dans l’exercice de ses fonctions.
« M. Lapointe avait développé le concept chez Bleu.eco voulant que pour chaque matelas vendu, il finançait la plantation de trois arbres. Devant le succès de cette initiative, il m’a demandé de m’en charger, au vu de mon expérience dans le milieu écologique, notamment à titre de président du Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain (CCCPEM), où j’ai connu ce dernier qui était membre du CA », révèle M. Tétreault.
Dans l’accomplissement de ses mandats de verdissement, Arbres.eco fait œuvre de chaînon indépendant en s’insérant dans les types de projets que les différents paliers de gouvernement ne couvrent pas. En plus d’occuper cette position courageuse, l’organisme opère selon un modèle fort inspirant. « Les arbres sont achetés en ligne par des
« Nous offrons la possibilité aux entreprises et aux individus de faire planter des arbres en leur nom, pour la modique somme de 5 $ / arbre. Nous coordonnons aussi le travail d’organismes à but non lucratif (OBNL) qui plantent ces mêmes arbres avec leurs bénévoles. La moitié des fonds que nous recueillons, selon la formule de 2 $ par arbre et 1 $ par arbuste, est directement versé aux OBNL avec qui nous œuvrons pour les soutenir dans leurs activités. Pour ces groupes, il s’agit d’un bien meilleur mode de financement que de vendre des barres de chocolat », souligne Jacques Tétreault.
entreprises responsables et des citoyens engagés, puis plantés par des bénévoles. Arbres.eco s’approvisionne dans la région, par exemple chez Pépinière Vert Forêt à Saint-Jude, Aiglon Indigo à Notre-Dame-de-Lourdes et Pépinière Gaucher à Brigham. Nous bénéficions aussi d’un don annuel d’arbres du ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, ce qui nous aide en début de saison. »
Preuve de sa pertinence et de son succès, Arbres.eco plante 1500 arbres dès sa première année, pour ensuite atteindre 5000, puis 15 000 et 20 000. « Pour 2024, on vise 25 000 arbres plantés », confie M. Tétreault. Si l’organisme plante dans de nombreux endroits, tels les parcs publics, elle se spécialise aussi dans le verdissement des bandes riveraines et la plantation de haies brise-vent pour les entreprises agricoles. « À ce jour, nous avons réalisé des projets un peu partout : Venise-en-Québec, Bedford, Sainte-Cécile-de-Milton, Boucherville, Trois-Rivières, Saint-Jude, pour ne nommer que ces municipalités, souvent au profit d’organisations telles que les maisons de la famille, les scouts, les cadets, la prévention du suicide. On aimerait certainement bien en réaliser à Saint-Hyacinthe, mais pour l’instant, ce n’est pas encore arrivé », conclut-il.
Vegpro lance la construction de son complexe serricole au coût de 135 M$
Ledit complexe, situé à Sherrington, permettra à Vegpro d’approvisionner le Québec, l’Ontario, les Maritimes et le nord-est des États-Unis en légumes frais même l’hiver.
Selon l’entreprise, les installations à la fine pointe de la technologie seront en mesure de produire annuellement 3,5 millions de kilos (7,8 millions de livres) de laitue et de légumes frais, en toute saison. Cela représente une moyenne de 68 000 kilos (150 000 livres) par semaine, soit 62 millions de portions de salade chaque année.
D’une superficie de 5,2 hectares (12,8 acres), soit l’équivalent de quatre terrains de soccer, la nouvelle serre demeurera en opération 12 mois par année.
La production régulière de la nouvelle serre, dont la construction représente un investissement de plus de 135 M$, permettra de velles installations pour cultiver des variétés de laitues vertes et rouges plus croquantes de type Crispy Teens, commercialisées sous une marque distincte des bébés laitues Attitude Fraîche, et ajoutera d’autres types de légumes à sa production.
Un projet colossal
Ce grand projet de serre moderne, l’un des plus grands au Canada, est fondé sur des technologies avant-gardistes et sera principalement réalisé grâce à des fournisseurs québécois tels que Frare & Gallant Construction, Gobeil Dion & Associés, Vermax, Laporte, Sollum et le Groupe SGM.
La nouvelle serre sera alignée sur des objectifs environnementaux et d’agriculture durable que l’entreprise s’est fixés. L’agriculture en serre permettra d’éliminer l’usage de pesticides, tandis que l’intégration de concepts innovants, tels que les systèmes d’éclairage DEL, l’aérothermie et la récupération de la chaleur résiduelle, contribuera à minimiser la consommation énergétique. La nuit, des rideaux de type Blackout élimineront 99 % de la pollution lumineuse. De plus, la conception novatrice de cette nouvelle serre permettra l’irrigation à l’aide de l’eau de pluie récupérée du toit, représentant ainsi une source durable et efficace pour réduire de manière significative la consommation d’eau, avec des économies pouvant atteindre jusqu’à 90 % par rapport aux méthodes traditionnelles de culture en champ.
« Cette serre représente un jalon important dans la stratégie et les ambitions de Vegpro, a déclaré Anthony Fantin, président-directeur général de Vegpro International. La possibilité d’offrir des produits frais tout au long de l’année, de manière durable et malgré les rudes hivers québécois, est un projet de longue date, unique au Canada, pour lequel nous avons méticuleusement planifié la mise en œuvre. Notre complexe de serres reflète notre engagement envers l’environnement ainsi que notre volonté d’être une entreprise exemplaire en matière de pratiques écoresponsables. Nous pourrons tous en savourer les avantages! »
Produire des bégonias hybrides bien ramifiés
Chaque année, vous observez que certains bégonias hybrides ne débourrent pas bien, ils poussent seulement de la tête sans se ramifier (blindness).
- Un stress comme la sécheresse, le manque d’éclairage, le manque d’engrais, des conditions trop froides
- Un pinçage au mauvais moment : le pinçage doit être léger et se produire avant la cinquième feuille. Si vous constatez que le plant ne se développe pas bien, il est trop tard
- Une transplantation au mauvais moment, si la bouture est trop vieille, endurcie et que les racines sont trop denses;
- Mauvais éclairage dans le plateau.
Les besoins en lumière sont les suivants :
• Des jours longs de plus de 14 heures
• S’assurer que la lumière parvient bien au cœur du plant, évitez une densité trop élevée dans le plateau
• Un bon apport de lumière : rayonnement journalier (DLI) minimum 6, mais idéalement de 12 à 14 mol/m²/j. Un éclairage insuffisant donnera des fleurs au lieu d’un embranchement
Vous n’êtes pas seul dans cette situation. J’ignore si vous utilisez des boutures non enracinées ou si vous achetez les boutures, mais le problème provient des jeunes boutures et il peut y avoir plusieurs causes :
Variétal, certains cultivars de Begonia boliviensis particulièrement, sont plus sensibles. Les B. boliviensis ont été développés à partir d’un bégonia sauvage, trouvé sur des falaises. C’est un bégonia qui peut produire un tubercule donc très sensible à l’éclairage, à l’arrosage et à la température. Ces cultivars doivent recevoir un peu plus d’engrais que la plupart des bégonias pour les garder en croissance active. Notez vos observations du comportement des cultivars produits.
Il n’est pas facile d’obtenir des conditions parfaites pendant tout le cycle de production. Ce sont souvent les petites boutures au fond du plateau qui sont hypothéquées, mais cela ne parait pas à la transplantation. Ce qui explique que seulement quelques boutures au travers des autres ne pousseront pas bien. Ce manque de ramification est évidemment un problème plus indésirable dans les paniers suspendus.
En conclusion, on doit pincer les boutures au bon moment et les transplanter le plus tôt possible. Les maintenir sous jours longs, avec un éclairage supplémentaire si les journées sont sombres et apporter un engrais complet, contenant peu de phosphore.
L’IQDHO, l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale, est un centre d’expertise unique au Québec. Pour plus de détails sur l’institut voici nos coordonnées : 3230, rue Sicotte, Bureau E-307, Saint-Hyacinthe, QC J2S 2M2 • info@iqdho.com • www.iqdho.com
Vos pâturages sont-ils productifs ou surpâturés?
O’GRADY
agronome, conseillère en productions animales, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des
Avez-vous déjà entendu l’affirmation selon laquelle les rendements d’une parcelle ne sont pas maximisés si l’herbe n’est pas complètement broutée? Eh bien, il s’agit d’un mythe! En réalité, une parcelle est possiblement surpâturée lorsqu’on observe des restes de plantes vert jaunâtre ou très courts, comme du gazon. Dans ce cas, très peu de matière sèche par acre est disponible pour l’alimentation des ruminants, et la repousse est compromise.
- Parcelle 2 : La disponibilité de la matière sèche est très pauvre (seueghghvment 150 livres de matière sèche par pouce par acre).
- Parcelle 3 : La disponibilité de la matière sèche est moyenne (environ de 200 à 250 livres de matière sèche par pouce par acre).
- Parcelle 4 : Il y a un excellent volume de matière sèche disponible (300 livres par pouce par acre).
Pourquoi laisser du feuillage aux plantes?
À la suite d’une paissance, les plantes ont besoin de feuilles pour produire de l’énergie par photosynthèse et ainsi pouvoir repousser. De cette façon, elles évitent de puiser dans leurs réserves d’énergie et de ralentir leur croissance. Sans feuillage suffisant, les plantes ne produisent pas assez d’énergie pour investir dans la croissance de leurs racines, ce qui réduit leur persistance.
Il y a peu de matière sèche dans cette parcelle. Elle est donc surpâturée.
Carrolyn O’Grady, MAPAQ
Une évaluation visuelle de vos pâturages peut être effectuée en vue de déterminer la quantité de matière sèche disponible. Voici, en images, quelques exemples de parcelles :
- Parcelle 1 : Il n’y a pas de matière sèche disponible, la parcelle est surpâturée.
Dans la figure à droite, on constate que si plus de 50 % des feuilles d’une plante fourragère sont enlevées, il y a un effet négatif sur la croissance des racines. Dès que 60 % des feuilles de la plante sont prélevées, il y a une réduction de 50 % de la croissance racinaire. Lorsque 80 % des feuilles de la plante sont prélevées, la croissance des racines s’arrête pour une période de 12 jours, ralentissant la reprise de croissance des feuilles. Sans une période de repos adéquate pour permettre aux plantes de refaire leurs réserves, elles finiront par s’épuiser. Comme la nature a horreur des espaces vides, le sol non occupé par les espèces désirables se comblera facilement avec des espèces moins productives comme le pâturin ou des mauvaises herbes.
Les bovins qui s’alimentent au pâturage doivent avoir accès à une herbe d’une assez bonne hauteur pour qu’ils puissent prendre une bouchée avec leur langue. De l’herbe trop courte forcera les ruminants à se déplacer à la recherche d’herbe plus longue. Par conséquent, ils consommeront moins de bouchées par
minute. Il y aura donc une perte de productivité en termes de gain de poids ou bien de production de lait. Pour favoriser la productivité de l’animal, il est important de lui offrir un aliment doté d’une bonne valeur nutritive, soit une herbe abondante qui comporte une bonne densité de jeunes feuilles.
Comment augmenter le rendement de l’herbe?
La clé pour assurer la santé des plantes dans un pâturage est de leur laisser suffisamment de feuilles pour permettre la photosynthèse. La plante doit donc avoir plus de 50 % de ses feuilles après le passage des animaux et il est important d’allouer une période de repos adéquate pour qu’elle puisse se régénérer. Tout comme une récolte de foin où l’on recommande de couper à une hauteur minimale de 4 pouces, les plantes au pâturage devraient minimalement avoir une hau-
Source : United States Department of Agriculture. Grazing Management and Soil Health : Keys to Better Soil, Plant, Animal, and Financial Health, 2017.
teur de 4 pouces au moment où les animaux quittent une parcelle. Il faut éviter que l’animal broute une deuxième fois la même plante lorsque les nouvelles feuilles sont en croissance, car celle-ci sera affaiblie. Un temps de repos est essentiel pour que les plantes puissent emmagasiner suffisamment de réserves pour la croissance de leurs racines et de leurs feuilles. Cette période de repos varie pendant la saison de paissance (de 15 à 45 jours, voire plus) selon la météo et les espèces de plantes fourragères. Le début de la paissance après une période de repos peut se faire lorsque les plantes atteignent une hauteur d’environ 8 à 10 pouces ou lorsqu’elles ont régénéré de 3 à 5 feuilles. Les plantes auront alors fait leurs réserves et seront prêtes à être pâturées. Il faut cependant éviter de laisser les plantes grainer, sans quoi il y aura une perte de qualité nutritive (protéine et énergie).
En bref, une bonne gestion de l’herbe :
- laisse suffisamment de végétation pour protéger le sol de la sécheresse;
- conserve une grande densité d’herbe pour limiter l’implantation des mauvaises herbes;
- permet une régénération plus rapide des plantes fourragères;
- procure une valeur nutritive plus élevée.
Pour obtenir de plus amples informations sur le sujet et accéder à des outils pour améliorer votre gestion des pâturages, ne manquez pas ces journées d’information à l’été 2024 :
- Journée INPACQ pâturages à la ferme : le vendredi 12 juillet, au domaine La Balzane, à Saint-Simonde-Bagot;
- Pâture-Action Montérégie : le vendredi 16 août, à la Ferme Patch, à Brome.
Afin de recevoir de l’information au sujet de ces activités, abonnezvous à l’Info-bœuf du MAPAQ en balayant ce code QR :
Les expositions agricoles au Québec : un lieu de rencontres et de découvertes
Le MAPAQ est fier de soutenir l’organisation d’expositions agricoles aux quatre coins de la province. Elles attirent chaque été des dizaines de milliers de visiteurs. Ces rassemblements constituent un lieu
de rencontre privilégié entre les producteurs et les citoyens.
Les expositions agricoles créent également une occasion unique pour les consommateurs de s’informer et d’échan-
ger sur la provenance de leurs aliments et sur le travail essentiel accompli par nos producteurs qui nous permettent de mettre dans nos assiettes des produits frais, sains et locaux. Les nombreuses expositions agricoles de la province contri-
buent au dynamisme et à l’attractivité des régions.
Cet été, nous vous invitons à partir à la découverte du savoir-faire de productrices et producteurs passionnés en visitant l’une des expositions agricoles à venir près de chez vous.
Les expositions agricoles de Sorel, d’Ormstown et de la MRC de Bécancour et l’Expo-printemps du Québec se sont déroulées avant la publication de cet article.
Montérégie
• Saint-Hyacinthe : 25 juillet au 3 août (expo-agricole.com)
• Huntingdon : 8 au 11 août (foirehuntingdonfair.com)
• Bedford : 8 au 11 août (expobedford.com)
• Brome : 30 août au 2 septembre (bromefair.com)
• Havelock : 14 et 15 septembre (foire havelockfair.com)
Centre-du-Québec
• Expo agricole de Victoriaville : 23 au 28 juillet (expovicto.com)
• Les Futurités (cheval.quebec/ futurites.html) : o 2 au 4 août (chevaux de course de barils) o 21 au 25 août (chevaux de chasse et saut d’obstacles) o 31 août (chevaux de dressage) o 14 et 15 septembre (associations de race affiliées à Cheval Québec)
• Expo-Bœuf : du 11 au 13 octobre
Nouvelles dates pour les Journées horticoles et grandes cultures
Le MAPAQ et le Centre local de développement (CLD) des Jardins-de-Napierville sont heureux de vous annoncer que l’événement sera de retour pour une 27e édition, mais cette fois en novembre. Celle-ci se tiendra plus exactement du 26 au 28 novembre prochains au centre communautaire de Saint-Rémi. Comme nous voulons nous assurer de vous compter parmi nous cette année encore, il nous apparaissait important de vous informer du changement.
À surveiller
Restez à l’affut! Tous les détails sur la programmation, les tarifs et la plateforme d’inscription seront accessibles prochainement dans le calendrier des événements du MAPAQ.
Le MAPAQ enverra une infolettre d’invitation aux entreprises des secteurs de l’horticulture et des grandes cultures au cours de l’automne. Il est donc important que votre adresse courriel soit à jour dans votre dossier d’exploitation agricole au MAPAQ pour que vous receviez toute l’information. Nous espérons vous compter en grand nombre aux Journées horticoles et grandes cultures 2024!
Cultiver la famille au cœur de l’agriculture
L’agriculture est une affaire de famille, de génération en génération. Plusieurs fermes du Québec n’ont aucun employé à l’extérieur du noyau familial alors que d’autres ont à l’emploi des centaines de travailleurs venant de partout dans le monde. Chaque membre de la parenté occupe un rôle important dans l’entreprise : certains s’occupent de la gestion des troupeaux ou bien des champs, alors que d’autres gèrent la comptabilité et les ressources humaines.
Afin de se perfectionner dans leur fonction respective, toute une gamme de formations est offerte par des écoles dans toute la Montérégie.
À Saint-Hyacinthe, Parcours Formation offre des formations en ligne à 5 $ par heure pour initier les participants à la comptabilité.
De plus, pour ceux qui doivent gérer plusieurs employés, divers sujets en ressources humaines sont abordés par des formateurs spécialisés dans ce domaine à cette école. Pour ceux dans la famille qui s’occupent de la gestion des champs et de la santé des sols, l’Institut de
technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) propose tout au long de l’année des formations de courtes durées sur la santé des sols et en production horticole. Par ailleurs, pour les jeunes membres de la famille qui veulent reprendre les rênes de l’entreprise familiale, l’ITAQ, l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe (EPSH) et le Centre de formation professionnelle du suroît offrent divers DEC et DEP en agriculture et horticulture, plus précisément en production animale, horticole, en grandes cultures et technologie du génie agromécanique.
Du soutien quand il en faut
Afin de soutenir les familles établies en agriculture, les Centres d’emploi agricole offrent divers services en gestion des ressources humaines, en recrutement de main-d’œuvre locale et étrangère, de prévention en santé et sécurité ainsi que du soutien au développement des compétences du personnel.
De leur côté, les Agricultrices du Québec ont développé le programme Dimension E qui regroupe divers services aux femmes entrepreneures du domaine agricole et forestier partout au Canada. Les ateliers offerts dans le cadre de ce programme permettent aux mères d’arriver à mieux concilier le travail, la famille, la vie personnelle, à mieux gérer leur stress et à gérer efficacement leur entreprise pour faire face aux changements climatiques et en les guidant sur le développement du marché agricole.
Valoriser les familles
Dans un même ordre d’idée, la Fondation de la famille agricole a pour mission de valoriser les familles agricoles du Québec qui se démarquent par le biais d’un concours annuel. Ce concours est ouvert à toutes les familles agricoles résidant au Québec.
Par ailleurs, cette fondation observe l’évolution et l’exploitation agricole familiale, appuie les projets de recherche et de
vulgarisation sur la famille agricole et favorise la formation professionnelle des jeunes exploitants en s’impliquant dans diverses activités.
Pour avoir plus d’information sur l’offre variée en formations agricoles en Montérégie, consultez le catalogue des formations U+ sur le site www.upa.qc.ca/ producteur/formations ou Valérie Plante au 450 454-5115 au poste 6286 ou par courriel : vplante@upa.qc.ca.
Se former à la sécurité
GUYLAINE MARTINagr.
répondante en formation agricole Relève agricole
À la ferme, la sécurité c’est l’affaire de toutes et de tous. Tous doivent connaitre les dangers présents et comment protéger sa santé et celle de ses collègues. Des formations de moins de 2 heures sur le sujet existent. Elles sont offertes en ligne et sont disponibles en tout temps à coût très abordable.
Les dangers des fosses et des silos
En agriculture, les silos, les préfosses, les fosses, les réservoirs et les entrepôts à atmosphère contrôlée sont réputés être des espaces clos. Les espaces clos sont des espaces totalement ou partiellement fermés. Ils posent des difficultés d’entrée et de sortie. Ils présentent des risques pour la santé et la sécurité de quiconque y pénètre. La formation vise à prévenir les intoxications par les gaz, les noyades, les chutes, les ensevelissements, etc.
Produits dangereux
En agriculture, les produits dangereux sont des produits de lavage, des désinfectants, des peintures, des solvants, des
pesticides, des carburants, des gaz sous pression, … Les utilisateurs doivent être capable d’identifier et de reconnaître les principaux risques associés à l’usage de matières dangereuses. Ils doivent être capable de lire les étiquettes et connaitre la signification des pictogrammes. Ils doivent être capable de lire les fiches de données de sécurité et entreposer correctement ces produits. Une formation existe : SIMDUT 2015. SIMDUT est l’abréviation de Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail.
Éviter un démarrage accidentel
La façon la plus sécuritaire d’empêcher le démarrage accidentel d’une machine ou d’un équipement pendant qu’on l’entretient ou qu’on le répare est d’utiliser un cadenas, qui srea posé là où il sera impossible de rétablir le courant qui alimente la machine. On appelle cette action le cadenassage. La formation sur le cadenassage comprend des capsules vidéos, des audio, des lectures et des quiz interactifs.
Une formation existe aussi pour connaitre le masque approprié pour se protéger de la poussière ou d’une odeur de solvant. On peut également avoir le bon masque et mal le porter. La formation montre aussi comment bien porter les différents types de masques.
Pour en savoir plus : consultez le Catalogue des formations sur uplus.upa.qc.ca ou téléphoner à sa répondante en formation agricole.
La Bourse du député de Richelieu est de retour
Pour une troisième année consécutive, le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, et la Chambre de développement agricole de Richelieu annoncent le lancement de la mise en candidature de la Bourse du député de Richelieu : Relève agricole 2024. Au terme de la période d’inscriptions, une ambassadrice ou un ambassadeur agricole obtiendra une bourse d’une valeur de 5000 $. « Je suis très fier de soutenir la relève agricole encore une fois cette année. Notre région regorge de talents et d’innovations dans le secteur agroalimentaire, et cette bourse est une façon de reconnaître et d’encourager ces efforts exceptionnels », déclare Jean-Bernard Émond, député de Richelieu.
« La Bourse du député de Richelieu est une initiative précieuse pour notre communauté. Elle permet de mettre en lumière le travail acharné des jeunes entrepreneurs agricoles et de les soutenir dans leur développement », ajoute Alain Beaudin, commissaire agricole.
Mise en candidature
Afin d’obtenir le formulaire d’inscription, les participantes et les participants sont invités à contacter Alain Beaudin au alain. beaudin.cda@societeagriculture.com, ou encore le bureau du député JeanBernard Émond au 450 742-3781 ou au Jean-Bernard.Emond.RICL@assnat.qc.ca.
Les personnes intéressées à participer doivent respecter les critères suivants :
• Entreprise agroalimentaire de moins de 10 ans ;
• Offrir un produit du terroir de Pierre-De Saurel.
L’ambassadeur ou l’ambassadrice agricole sera désigné par un panel de trois juges, soit le député Jean-Bernard Émond, le commissaire agricole Alain Beaudin, ainsi qu’une troisième personne du milieu agricole.
La période d’inscription s’échelonnera du 27 mai 2024 au 1 er septembre 2024. Le récipiendaire de la bourse sera annoncé le 18 septembre. Les candidatures doivent être soumises sous forme de document Word ou PDF, par courriel, à l’adresse suivante : Jean-Bernard. Emond.RICL@assnat.qc.ca.
Journée INPACQ pâturages à la ferme, c’est un rendez-vous!
C’est le vendredi 12 juillet prochain, de 10 h à 15 h 30, qu’aura lieu la deuxième édition de la Journée INPACQ pâturages à la ferme. Cette année, c’est au tour de l’entreprise Domaine La Balzane, située à Saint-Simon-de-Bagot en Montérégie, d’être hôte de cette activité d’envergure de la série INPACQ.
Cette journée s’adresse à toute personne évoluant dans les secteurs des bovins de boucherie, des bovins laitiers, des ovins, des caprins… L’invitation est donc lancée à tous les producteurs et productrices, à la relève agricole et aux intervenants et intervenantes.
À quoi s’attendre
Lors de la Journée INPACQ pâturages à la ferme, les personnes participantes auront l’occasion de visiter le Domaine La Balzane, entreprise bien établie dans le bouvillon. Elles pourront en apprendre davantage sur les pratiques agroenvironnementales et participer à un atelier sur la gestion de l’acclimatation des bovins aux clôtures de la ferme. De plus, elles seront invitées à se déplacer librement sur le site et à visiter les kiosques partenaires de l’événement. À ces kiosques, il sera possible d’en apprendre davantage sur :
• l’incidence des pâturages sur la santé des sols;
• la biodiversité, l’amélioration de la rétention d’eau dans les terres et la réduction des gaz à effet de serre (GES);
• le choix des espèces fourragères et la gestion intensive du pâturage;
• les moyens pour améliorer la rentabilité des entreprises agricoles en utilisant des pâturages, et encore plus! C’est près de 20 kiosques diversifiés qui attendent les visiteurs et visiteuses. Un camion de cuisine de rue sera également présent pour la journée, notamment pour servir le dîner et des rafraîchissements.
Un peu plus sur le
Domaine La Balzane
Le Domaine La Balzane est une ferme biodiversifiée située à Saint-Simon-deBagot en Montérégie. Cette entreprise agricole est innovante, car elle implante des pâturages sous gestion intensive biodiversifiée sur des terres qui étaient auparavant utilisées pour la production de grandes cultures. En 2023, elle a introduit 50 bouvillons au pâturage. L’entreprise collabore avec l’Association canadienne pour les plantes fourragères, dans le cadre du Fonds d’action à la ferme pour le climat, en tant que site de démonstration de près de 42 acres en gestion avant-gardiste des pâturages. De plus, elle a un kiosque de vente à la ferme.
Mot des hôtes « C’est avec un sincère enthousiasme que nous vous ouvrons les portes du Domaine La Balzane, site de démonstration en gestion avant-gardiste des pâturages en collaboration avec le Fonds d’action à la ferme pour le climat. Nous croyons fermement qu’un sol vivant est le fondement de la santé environnementale et humaine. C’est pourquoi l’agroécologie est au cœur de nos pratiques. Il est naturel pour nous de saisir toute occasion de la promouvoir puisqu’elle est, à notre avis, l’élément clé pour bâtir des systèmes de production alimentaire sains, durables et résilients. Les défis et les possibilités que cette approche présente sont infinis, que ce soit en grandes cultures ou aux pâturages. Par le biais de ce tout nouveau projet de ferme biodiversifiée, nous souhaitons offrir à la communauté agricole un lieu de partage de connaissances inclusif pour tous ceux et celles qui souhaitent s’ancrer dans leurs valeurs en adoptant des pratiques de gestion bénéfiques.
Partenaires présents (kiosques)
Bovi-Spec
Gallagher Animal Management
MAPAQ
Caravane Santé des sols - MAPAQ
Le Paysan Gourmand
Spécialisées en engraissement de bovins de boucherie depuis trois générations, nos entreprises comptent parmi les plus importantes de ce secteur dans la province. À la Journée INPACQ pâturages à la ferme, vous aurez l’occasion de visiter une ferme au cœur de sa transition et de discuter des deux types de productions que nous exploitons sur notre site de Saint-Simon, en Montérégie.
Nous espérons vous voir en grand nombre le vendredi 12 juillet lors de cet événement organisé en collaboration
Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook
Lactanet
Technologies Terralis
Association canadienne pour les plantes fourragères et Conseil québécois des plantes fourragères
Brian Maloney
Semsolutions
Caravane Santé des sols - MAPAQ
Au cœur des familles agricoles
Bovi-Expert et Programme d’analyse des troupeaux de boucherie du Québec (PATBQ)
Les Producteurs de bovins du Québec
avec le MAPAQ. Venez échanger avec nous et tous nos partenaires d’affaires! »
Pour plus d’information sur la journée, trouvez-la au Québec.ca/calendrierbioalimentaire ou balayez le code QR à l’aide de votre téléphone mobile.
Sujets des kiosques
Équipements de ferme
Électrification et clôtures
Grilles de fertilisation et programme Prime-Vert
Simulateur de pluie
Dérouleuse de balles rondes
Pâturages alliant le saule pour le bien-être animal
Enfonce-pieux
Conseils et outils pour la gestion du pâturage des vaches laitières
Couverture végétale et biodiversité
Programme de gestion avant-gardiste des pâturages
Plus de pâturage, plus de profit
Entretien des pâturages par le sursemis
Profil des sols d’un pâturage implanté en 2023
Accompagner, soutenir, outiller et aiguiller pour le bien-être des familles agricoles
Services-conseils en production bovine et en pâturage
PATBQ : la valorisation des données de performance
Programmes VBP+ et Bœuf durable
Les Producteurs de bovins de la Montérégie-EstBiodiversité et programmes existants
Université Laval
Université McGill, campus Macdonald
Stratégies pour rehausser la résilience et le potentiel d’atténuation des GES des systèmes de pâturages en production laitière biologique
Éducation et recherches à la ferme du campus Macdonald
IRDA
La Pyrale du maïs a perdu ses galons!
Notre chère, notre fameuse Pyrale du maïs (de son petit nom latin Ostrinia nubilalis) a causé bien des maux de tête aux producteurs de maïs sucré au Québec. Que ce soit pour la race bivoltine ou univoltine, beaucoup d’efforts ont été (et sont encore) déployés pour lutter contre ce ravageur. Beaucoup d’énergie a également été consacrée à l’élaboration de méthodes de lutte alternatives aux insecticides.
Depuis plusieurs années, la Pyrale du maïs exerce une pression moindre dans les champs au Québec. Cette situation a soulevé des questions concernant l’évolution des populations de lépidoptères ravageurs du maïs sucré. C’est pour cette raison que l’IRDA a mis sur pied en 2020 un projet dont l’un des objectifs visait à dresser un portrait précis de la situation de la Pyrale du maïs au Québec.
Le déclin de la Pyrale est confirmé Le Réseau d’avertissements phytosanitaires Maïs Sucré utilise des pièges à phéromone pour suivre les populations de Pyrale du maïs au Québec depuis
environ quarante ans. Ces pièges, actuellement installés sur plus de 35 sites au Québec, couvrent les principales régions où le maïs sucré est cultivé. Grâce à la compilation des données issues de ce réseau de piégeage de 2005 à 2020, les courbes de populations ont pu être étudiées et validées.
Constat
Notre constat : Les populations de la race bivoltine diminuent depuis 2008 dans le maïs sucré à l’échelle de la province, tandis que les populations de la race univoltine ont été relativement faibles tout au long de la période étudiée. Les captures journalières frôlent le zéro à l’échelle de la province depuis 2016. À titre d’exemple, alors qu’à l’été de 2008, près de 4000 papillons de Pyrales étaient piégés dans tout le Québec, seulement 125 ont été capturés en 2023.
Pour en savoir plus sur les courbes de population des ravageurs du maïs sucré, il est possible de consulter la fiche « Changements dans l’importance des ravageurs lépidoptères dans le maïs sucré au Québec », disponible sur le site internet de l’IRDA et Agri-réseau.
Mais pourquoi?
Parmi les différents facteurs expliquant ce déclin des populations de Pyrale du maïs au Québec, l’hypothèse la plus probable est l’augmentation des superficies cultivées en maïs BT (Bacillus thuringiensis). Cette tendance a été observée aux États-
maïs dans les champs au Québec à notre époque et ainsi mieux refléter cette réalité dans les approches de gestion en évitant des traitements inutiles. Il est possible d’obtenir des gains environnementaux et économiques substantiels en adaptant les stratégies d’intervention vers une approche plus raisonnée des ravageurs du maïs sucré. Alors, avant de traiter vos champs contre la Pyrale, interrogez-vous : est-ce
Aux grands maux les petites abeilles!
Ces dernières années, on entend beaucoup parler de l’abeille puisqu’on la considère comme « en danger ». Il est vrai que nos chères abeilles ont connu de meilleures années, tout comme les apiculteurs qui en prennent soin. En tant qu’apicultrice, je ne peux que me réjouir de voir se multiplier les initiatives des municipalités et des citoyens favorisant les pollinisateurs.
Pour mon fils Julien et moi-même, la santé des abeilles est le centre de nos activités agricoles quotidiennes. Pour certains, une unité animale équivaut à une vache. Pour nous, apiculteurs, une unité animale, c’est une ruche — c’està-dire, une colonie fonctionnelle de 50 000 abeilles et plus menée par une reine unique.
Ces dernières décennies, la santé des colonies d’abeilles est devenue plus fragile. Malgré un travail continu dans l’amélioration génétique, les apiculteurs se retrouvent confrontés à plusieurs difficultés qui diminuent la productivité et augmentent les pertes hivernales : deux défis majeurs pour les entreprises apicoles.
La perte d’habitats propices aux pollinisateurs en est un de taille. S’ajoute à cela, la lutte à l’acarien, le fameux Varroa destructor, un parasite provenant d’Asie impossible à éradiquer et difficile à contrôler. Et cela se résume par : « on fait moins de miel, on passe plus de temps au champ et on a une plus grande difficulté à garder nos abeilles en vie à travers les saisons ». Vivement la poursuite
de recherches scientifiques pour lutter contre celui-ci et regarnir notre coffre à outils, qui est très limité.
Alors, qu’en est-il de notre habitat?
La transition de plusieurs producteurs vers des cultures annuelles vient limiter le garde-manger des abeilles si l’on compare aux cultures pérennes (par exemple, les champs de foin) qu’on voyait plus couramment à une certaine époque. Un champ de maïs est, malheureusement, sans intérêt pour les abeilles. Il ne contient pas le nectar ou pollen propice à leurs besoins. Contrairement, à plusieurs autres types d’élevage, l’apiculteur ne peut contrôler ce que consomme son
bétail. Elles se contentent donc de ce qu’elles trouvent dans leur environnement immédiat, ce qui inclut malheureusement tous les produits phytosanitaires, comme les pesticides, qui sont couramment utilisés dans les cultures commerciales et en très grande quantité aussi dans les milieux urbains.
À cela s’ajoutent les champs d’asphalte, si populaires, parsemés d’espaces verts que l’on a tellement « domestiqués » qu’ils deviennent, la plupart du temps, sans intérêt pour la faune et nos abeilles. Un parc, une résidence, un quartier industriel, un fossé, l’orée d’un boisé, tout est entretenu, tondu, fauché et traité antitout. De notre côté, pour traiter de cette problématique, il faut systématiquement
ouvrir le dialogue avec nos voisins producteurs et concitoyens. Lorsque les producteurs savent que l’on a des ruches à proximité, ils ont alors l’opportunité de discuter avec leur technologue ou agronome de produits moins dommageables à utiliser et de la pertinence d’en utiliser un plutôt qu’un autre. Cela amène également les agriculteurs à de meilleures pratiques culturales à adopter comme par exemple, faire des arrosages en fin de journée quand l’efficacité du produit le permet, etc. Avec le temps et la coopération de tous, les dommages potentiels pourraient être atténués.
Défi pissenlit
Parlons aussi du Défi pissenlit, une initiative prometteuse de changements. Cette herbe, dite mauvaise, permet à nos petites ouvrières de démarrer la saison sur le bon pied en ayant une source de nectar et pollen de qualité, en très grande quantité et à proximité! Pourquoi, par exemple, ne pas limiter les fauches des bordures de routes, des fossés et des terrains vagues à l’essentiel? Laissons fleurir ce qu’il y a à fleurir! Toutes les abeilles, qu’elles soient domestiques ou indigènes, ne s’en porteront que mieux et nous aussi!
Brigitte Levac, technologue agricole et apicultrice, en collaboration avec Julien Levac Joubert, apiculteur (Ferme apicole Levac Joubert S.E.N.C.), Saint-Mathieu-de-Beloeil / Saint-Antoine-sur-Richelieu.
Bourses PBQ de la relève en production bovine : jusqu’au 3 septembre
Tu viens de terminer tes études? La production bovine te passionne? Soumets ta candidature pour les Bourses PBQ de la relève en production bovine dès maintenant! Les candidats courent la chance d’obtenir jusqu’à 5000 $ selon leur niveau de scolarité complété. Les inscriptions sont attendues avant le 3 septembre 2024. Les Producteurs de bovins du Québec (PBQ) sont fiers de tenir le concours des Bourses PBQ de la relève en production bovine. Ces bourses de distinction seront attribuées à des étudiants ayant réalisé une portion importante de leur parcours scolaire en production bovine. Par ce
geste, l’organisation souhaite stimuler la main-d’œuvre et la relève dans ce secteur, dans une perspective de valoriser l’excellence dans les filières bœuf et veau.
Deux bourses
Au total, deux bourses seront remises : une bourse à un candidat nouveau dans l’industrie (relève non apparentée d’une ferme bovine; nouvel employé d’une ferme bovine; démarrage d’une exploitation bovine; relève apparentée désirant ajouter la production de bœufs et de veaux à l’entreprise familiale); et une bourse à un candidat issu de l’industrie (employé d’une
ferme bovine depuis plus d’un an; actionnaire d’une ferme qui élève des bovins laitiers, de boucherie ou des veaux lourds).
Des montants intéressants
Le montant des bourses sera modulé en fonction du niveau de scolarité des lauréats : 1250 $ pour les candidats de niveau professionnel; 2500 $ pour les candidats de niveau collégial; et 5000 $ pour les candidats de niveau universitaire
Chaque bourse sera remise à la fin du parcours scolaire des étudiants. Les candidats devront entre autres démontrer l’importance de la production bovine dans
leur parcours académique et leur volonté de poursuivre dans ce secteur au Québec.
Critères d’admissibilité
Les critères d’admissibilité sont nombreux, mais voici les plus déterminants :
• Avoir terminé son cycle d’études dans un établissement d’enseignement situé au Canada au cours des 12 mois précédant le 1er septembre 2024;
• Démontrer qu’une partie importante de son parcours scolaire a été consacrée à la production bovine;
• Avoir réussi l’ensemble de ses cours;
• Fournir son dernier relevé de notes;
• Fournir une lettre de motivation illustrant sa volonté de contribuer au développement des filières bœuf ou veau au Québec;
• Fournir une lettre de recommandation. Les dossiers de candidature doivent être transmis par courriel à driendeau@ upa.qc.ca avant le 3 septembre 2024 à 23 h 59. Les lauréats seront dévoilés au début du mois d’octobre 2024. Tous les détails à : bovin.qc.ca/ecoles/bourses.
Comité de sélection
Le comité de sélection est composé d’experts reconnus de l’industrie, soit Rodolpho Martin Do Prado, Ph.D (Université Laval), Dr André Cécyre (médecin vétérinaire), Nathalie Côté, agr. (Les Producteurs de bovins du Québec), Vincent Cloutier, agr. MBA (Banque Nationale) et Bernard Doré, agr. (Groupe Bovi-Expert).
Biodiversité et agriculture : Cultivons le vivre ensemble en Montérégie!
Pour marquer le début de sa campagne de sensibilisation sur la cohabitation harmonieuse en zone agricole, dévoilée en mai dernier, la Fédération de l’UPA de la Montérégie, en collaboration avec les 12 MRC de la Montérégie et la Ville de Longueuil, aborde le sujet de la biodiversité et de la santé des sols.
À l’origine des plantes et des animaux qui forment la base de l’agriculture et de l’immense variété au sein de chaque espèce de culture et d’élevage, la biodiversité est essentielle pour l’agriculture. Chaque plante, insecte et micro-organisme dans les champs joue un rôle vital et permet d’assurer la santé et la résilience des sols, ainsi que la pérennité des cultures.
Depuis les dernières années, la Fédération de l’UPA de la Montérégie a piloté plusieurs projets ayant pour objectif l’adoption de pratiques agricoles durables pour assurer la pérennité de l’agriculture sur son territoire. Par exemple, le programme ALUS Montérégie en place depuis 2016 appuie les productrices et les producteurs agricoles de la Montérégie qui souhaitent créer des biens et des services écosystémiques sur leurs terres. Les aménagements réalisés jusqu’à maintenant ont déjà un impact réel sur l’environnement et la qualité de vie de leurs concitoyens.
La réalité du producteur agricole En Montérégie seulement, entre 2016 et 2023, ce sont 400 km de haies, 275 km de
bandes riveraines herbacées et l’équivalent de 13 terrains de football en prés fleuris qui ont été implantés. Appelés aussi à faire leur part, par exemple en participant au défi pissenlit pour aider les pollinisateurs ou en laissant les feuilles au sol à l’automne, les citoyens sont également conscients de l’importance de préserver la santé de nos sols et de la biodiversité, tant à la ville qu’à la campagne.
Plusieurs partenaires
Cette campagne, qui se poursuivra jusqu’en décembre 2024 sous le thème
Cultivons le vivre ensemble en Montérégie, consiste à mettre en valeur les actions positives et valorisantes effectuées en milieu agricole, en soulignant ce que le citoyen vit dans son quotidien et en comparant cette réalité avec celle du producteur agricole.
Pour consulter et visionner la vidéo, rendez-vous sur le site cohabitationmonteregie.ca Ce lien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre. À noter : ce projet est rendu possible grâce à l’accompagnement et au soutien financier de la Stratégie bioalimentaire Montérégie.
Pour rappel, la Fédération de l’UPA de la Montérégie remercie les partenaires de ce projet d’envergure régionale qui ont mis en commun leurs efforts et leurs ressources afin d’assurer un rayonnement optimal à cette campagne, soit : les MRC d’Acton, des Maskoutains, BeauharnoisSalaberry, du Haut-Richelieu, du Haut-
Saint-Laurent, des Jardins-de-Napierville, de Marguerite-D’Youville, de Pierre-De Saurel, de Roussillon, de Rouville, de La
Vallée-du-Richelieu et de VaudreuilSoulanges, de même que la Ville de Longueuil et le MAPAQ.