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L’importance du drainage souterrain

Le drainage souterrain des sols agricoles au Québec n’est pas une technique nouvelle. Il est utilisé afin d’évacuer l’excédent d’eau contenu dans le sol souvent en période de semis ou à la récolte et même parfois en période de forte pluie en été. Ce surplus d’eau à un effet néfaste sur le développement des plantes. On se doit d’envisager et de prioriser cette technique lorsque le rabattement naturel de la nappe d’eau ne permet pas un ressuyage de la zone racinaire en deux ou trois jours.

Le drainage d’une terre agricole est une étape importante dans le processus de valorisation de celle-ci. Afin d’obtenir son plein potentiel, il est primordial d’accorder une grande attention à la gestion de l’eau, car celle-ci demeure l’élément limitant le plus la croissance des plantes.

Grâce au drainage souterrain, le sol se réchauffe plus rapidement et permet l’atteinte des conditions optimales menant à l’amélioration de sa structure.

Objectif du drainage

• Aérer la zone racinaire des plantes cultivées.

• Permettre la circulation de la machinerie plus tôt au printemps et plus tard à l’automne tout en réduisant les risques de compaction.

• Évacuer rapidement le surplus d’eau qui s’infiltre dans le sol.

• Maintenir la nappe d’eau à un niveau adéquat, selon les particularités du sol, de la culture et du climat.

Un bon réseau de drainage souterrain :

• Assure de meilleures conditions du sol au semis ainsi qu’à la récolte • Permet un semis plus hâtif • Améliore la structure du sol et augmente la réserve d’eau utile dans celui-ci • Favorise l’activité microbienne nécessaire à la décomposition des résidus • Assure une meilleure aération du sol favorisant son réchauffement • Réduit le coût des travaux • Assure de meilleurs rendements donc de meilleurs profits.

Les nombreux bienfaits du sirop d’érable

Le sirop d’érable contient de nombreux bienfaits et il est le complice d’une saine alimentation. Le sirop d’érable du Québec pur à 100 % est naturel, non raffiné, stérile, sans gluten, végétalien, et qu’il ne renferme ni colorant, ni saveur artificielle, ni agent de conservation. Contenant 100 composés nutritifs essentiels, dont des minéraux, des vitamines, des acides aminés, des phytohormones et 67 polyphénols, il n’est pas étonnant que les propriétés et les composantes naturelles du sirop d’érable soient au cœur de nombreux travaux de recherche, tant au Québec qu’à l’échelle internationale.

Le sirop d’érable est un allié en cuisine, offrant des possibilités infinies. Grâce à sa douceur et à son arôme sans pareil, l’érable améliore la saveur des aliments qu’il accompagne. Il peut avantageusement remplacer d’autres agents sucrants.

Le sirop d’érable est aussi un carburant naturel privilégié par plusieurs sportifs puisqu’il fournit des glucides simples, qui se transforment facilement en glucose.

Plusieurs athlètes consomment des produits d’érable sous une forme ou sous une autre avant, pendant et après l’entraînement.

Le broyage des feuilles dans les vergers, une pratique à la base de la production fruitière intégrée

EVELYNE BARRIAULT, AGRONOME,

Conseillère viticole et pomicole, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

La tavelure est le principal ennemi des pommiers au Québec. Pour faire face à un tel adversaire, on devrait avoir recours à tout un attirail de moyens de lutte. On entend souvent parler de fongicides, mais pas assez de méthodes préventives comme le broyage des feuilles, qui est pourtant une pratique à la base de la lutte intégrée. Connue depuis près de 100 ans, cette approche requiert certaines adaptations pour être appliquée aux conditions du Québec. Le broyeur EliminaeMD a été développé au Québec et, lorsqu’il est bien utilisé, ses bienfaits vont au-delà de la lutte contre la tavelure.

Une méthode préventive

Le champignon qui cause la tavelure (Venturia inaequalis) passe l’hiver sur les feuilles de la saison précédente, qui sont tombées au sol. Selon l’historique du verger, le champignon peut être peu présent ou très présent, mais puisqu’il est endémique au Québec, nul ne peut prétendre qu’il n’en a pas dans son verger. Le broyage des feuilles permet d’accélérer la décomposition de celles-ci et ainsi d’agir de façon préventive en réduisant à la source la quantité de spores du champignon pouvant infecter les pommiers. La méthode est encore plus efficace si un engrais azoté, tel que l’urée, est appliqué sur le sol avant de broyer les feuilles. En effet, des études ont démontré que l’on pouvait ainsi réduire jusqu’à 80 % de la production d’ascospores de tavelure.

Une technique connue depuis près de 100 ans

Le broyage des feuilles dans les vergers est une pratique connue depuis 1937. Cette pratique a été progressivement délaissée, au profit de la chimie moderne qui propose des fongicides ultras efficaces. Toutefois, les problèmes de résistance aux fongicides, la perte et les restrictions entourant certaines matières actives (mancozèbe, captane, etc.) de même que l’engouement pour des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement et de la santé invitent les producteurs et les productrices à s’intéresser davantage à cette pratique de broyage.

Une adaptation de la technique aux conditions du Québec

Si on pouvait aspirer toutes les feuilles du verger, ce serait une bonne façon de se débarrasser de l’ennemi. Toutefois, il faudrait avoir un endroit pour disposer de ces feuilles loin du verger. Les machines utilisées en Europe ont été testées au Québec, mais sans succès. Ici, les feuilles tombent souvent tardivement à l’automne, avec l’arrivée des premières neiges, et se retrouvent collées au sol, concentrées sous les arbres, au printemps. Le défi consiste à décoller les feuilles et à les mettre en andain pour ensuite les broyer. Là encore, on pourrait utiliser une faucheuse à fléaux, mais il faudrait repasser pour broyer les branches après la taille.

C’est dans cet esprit qu’il y a maintenant plus de 10 ans, une équipe de l’Institut de recherche et développement en agroenvironnement (IRDA), sous la direction du chercheur Vincent Philion et de ses collaborateurs, a mis au point la machine ElimineaMD. La conception de cet appareil repose sur la modification d’un broyeur de branches traditionnel par l’ajout de certaines composantes mécaniques, telles qu’un andaineur et une brosse à chaîne. Il n’existe pas d’appareil conçu spécifiquement pour cet usage sur le marché. Toutefois, les pomiculteurs peuvent le fabriquer ou le faire fabriquer dans un atelier de mécanique en s’inspirant des plans disponibles sur les sites Web de l’IRDA et d’Agri-Réseau.

Les avantages du broyage dans la lutte contre la tavelure

Le broyeur à feuilles ElimineaMD est utilisé depuis quelques années aux Vergers Pierre Tremblay et Fils, à Mont-Saint- Grégoire, dans le cadre d’un projet de verger vitrine. Considérant qu’une grande partie des spores de tavelure ont été détruites, cette pratique permet d’intégrer des fongicides à moindre risque, tels que le bicarbonate de potassium, en ayant l’esprit tranquille. En plus d’accroître l’efficacité de la lutte contre la tavelure, nous avons remarqué que le passage du broyeur en début de saison permet de gagner une longueur d’avance sur les mauvaises herbes qui envahissent le rang.

Comme une image vaut mille mots, une vidéo sur les broyeurs à feuilles a été tournée dans les vergers. Elle comprend des témoignages de producteurs qui l’utilisent et de concepteurs de l’appareil ElimineaMD qui expliquent en détail comment modifier un broyeur traditionnel. Vous pouvez observer la machine en action sur la chaîne YouTube de l’IRDA. Le broyeur EliminaeMD sera également en démonstration lors d’une journée portes ouvertes qui aura lieu en juillet prochain dans les vergers vitrines. Surveillez l’annonce du Réseau-pommier et venez constater les effets de cette méthode de rechange et de plusieurs autres pratiques de production fruitière intégrée dans un verger.

Pomiculteurs, à vos ateliers! Avant que le printemps arrive, consultez les plans du broyeur dans le Guide pour le montage et l’utilisation du broyeur de litière EliminaeMD disponible sur le site Web www.agrireseau.net.

Un plan d’action régional pour faire face aux changements de demain

GERARDO GOLLO GIL, AGRONOME,

Directeur adjoint de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Les effets des changements climatiques se font sentir, à différents degrés, aux quatre coins de la planète. Et vous, agriculteurs et agricultrices, êtes aux premières loges pour le constater. Affectées par la sécheresse, le gel hâtif ou l’arrivée de nouveaux ravageurs, les entreprises de la province doivent adapter leurs pratiques pour assurer leur pérennité.

Et si l’agriculture durable faisait partie de la solution?

En implantant des pratiques agroenvironnementales au sein de votre entreprise, vous créerez un modèle de gestion durable tout en vous plaçant dans une meilleure posture pour faire face aux changements climatiques. En effet, adopter des pratiques durables permet de mieux préserver les ressources comme le sol, l’eau et la biodiversité. Il convient de prendre bien soin de ces éléments pour assurer la continuité de vos opérations et léguer une entreprise rentable et résiliente.

Par où commencer?

• Par l’adoption de pratiques permettant de diminuer l’apport d’éléments physiques et chimiques vers les cours d’eau; • Par la réduction du travail et de la compaction du sol; • Par une gestion rationnelle des pesticides et l’utilisation de méthodes alternatives; • Par un souci de conservation des milieux naturels pour préserver la biodiversité.

Toutes ces pratiques sont des exemples d’actions concrètes qui peuvent être posées pour établir une agriculture prospère et durable, capable d’alimenter notre monde sans compromettre celui de demain. Elles tiennent compte de l’ensemble des facteurs contribuant à assurer la compétitivité et la longévité des entreprises agricoles.

Une formule triplement gagnante

Les entreprises responsables qui offrent des produits sains et locaux ont la cote. En accélérant l’adoption de pratiques agricoles durables dans votre entreprise, vous répondrez aussi aux attentes des consommateurs, qui souhaitent s’approvisionner en produits ayant une plus faible empreinte écologique. L’agriculture durable est gagnante sur trois plans : votre santé, celle de votre entreprise et celle de vos clients.

Mobiliser les acteurs de la région pour atteindre ses objectifs

En annonçant la sortie du Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD), le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne, annonçait la volonté du gouvernement d’accélérer l’adoption de pratiques agroenvironnementales et de faire du Québec un chef de file de l’agriculture durable, tout en se donnant les moyens de ses ambitions.

C’est pourquoi la Direction régionale de la Montérégie du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) s’est dotée d’un plan d’action régional qui permettra d’ancrer les objectifs du PAD dans notre territoire. Le plan d’action régional s’inscrit dans les objectifs et les indicateurs du PAD et s’articule autour de cinq moyens, dont la mise en place de cohortes régionales, la concertation et la collaboration entre les acteurs du milieu agricole (conseillers de première et de deuxième ligne, MRC, organismes privés et entreprises agricoles) et la mise en place de projets de démonstration et de mobilisation.

Concrètement, ces moyens se traduiront en grande partie par des projets en lien avec les pratiques agroenvironnementales au champ et les cohortes régionales.

Collaborer pour mieux réussir

Le succès de ce plan repose d’abord et avant tout sur l’implication des acteurs régionaux, dont les producteurs et productrices agricoles qui sont au cœur du développement d’une agriculture régionale prospère et durable. Il s’agit d’une mobilisation sans précédent pour une agriculture en harmonie avec l’environnement, et ce, au bénéfice des générations futures.

Prêt à aller plus loin?

Vous avez tout à gagner à vous impliquer dans la démarche! Et surtout, vous ne serez pas seul : vous pourrez compter sur une équipe régionale expérimentée et diversifiée et un réseau de conseillers experts très actifs sur le terrain. Pour en apprendre plus sur les enjeux et les actions du plan d’action régional de la Montérégie, rendez-vous au Québec.ca/agriculturedurable.

De plus, l’Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales encourage financièrement les producteurs et productrices qui s’engagent à adopter des pratiques générant des gains environnementaux importants. Pour connaître les clientèles et les pratiques admissibles, consultez le www.fadq.qc.ca/initiative-ministeriellede-retribution-des-pratiques-agroenvironnementales.

Le sirop d’érable : origine et évolution

ABDEL NACER HAMMOUDI, AGRONOME,

Conseiller en acériculture, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

L’origine du sirop d’érable

La production de sirop à partir de l’eau d’érable est une activité sociale et économique dont les origines remontent à avant l’arrivée des Européens au Canada, lorsque les peuples autochtones occupaient seuls le territoire du Québec. À cette époque, les Autochtones entaillaient les arbres avec une hache pour en recueillir la sève dans un morceau d’écorce. Celleci était ensuite bouillie dans un contenant d’argile pour la transformer en sirop (Tyminski, 2011).

D’une saison à l’autre : une production inégale

Le rendement de sirop d’érable en livres par entaille dépend de deux facteurs : la quantité de sève produite et sa concentration en sucre. Ces facteurs peuvent varier selon les techniques de fabrication du sirop (ex. : la méthode de récolte, le niveau et la qualité du vacuum, les pratiques sanitaires et la qualité de l’entaillage), les conditions forestières (ex. : la taille et la santé des arbres) et les conditions climatiques (ex. : la qualité des cycles de gel et de dégel).

Un des facteurs qui peut influencer la concentration en sucre de la sève est le type d’érable utilisé. Parmi les six espèces d’érables indigènes du Québec, l’érable à sucre et l’érable rouge (aussi appelé plaine) sont les principales essences exploitées commercialement dans la production acéricole. Toutefois, l’érable à sucre est l’essence privilégiée par les producteurs et productrices de sirop d’érable, car la concentration en sucre de sa sève est supérieure à celle des autres essences. D’ailleurs, pour fabriquer un litre de sirop, il faut quarante litres d’eau d’érable!

Plusieurs auteurs ont également noté qu’une des conditions climatiques déterminantes dans la récolte de la sève d’érable est la température : elle doit être à près de 0 °C la nuit et à plus de 4 °C le jour (Marvin 1957, 1958; Pothier, 1995). En plus de permettre la coulée de la sève, cette variation des températures favoriserait la production d’une sève plus sucrée. Cependant, les conditions optimales pour la production de sirop d’érable pourraient varier d’un arbre à l’autre (Tyminski, 2011).

De la pratique artisanale à l’industrialisation acéricole

Au fil des ans, les méthodes de production et de transformation n’ont cessé d’évoluer. Le 19e siècle sera celui du passage d’un certain archaïsme dans les techniques d’entaillage et de récolte vers de nouveaux moyens mis à la disposition des acériculteurs par la recherche et la science. Ainsi, on passe de l’entaille faite à coups de hache au vilebrequin, puis à la perceuse. De la goutterelle au chalumeau de bois, puis de métal. Du seau de bois pour recueillir la sève au seau de métal pour arriver au système de tubulures composé de tuyaux de plastique reliés à des pompes. Cette invention facilite grandement le travail des producteurs et des productrices à partir des années 1970. Dix ans plus tard, l’apparition de l’osmose inversée, un système de purification de l’eau, permet à l’acériculture de devenir une activité économique importante pour la province.

Pour la cuisson, le traditionnel chaudron de métal suspendu au-dessus d’un feu en plein air a été remplacé par un évaporateur, pour lequel les frères Small ont obtenu un brevet en 1889. Avec le perfectionnement de l’équipement, la construction d’abris était nécessaire pour éviter les pertes de chaleur lors de l’ébullition de l’eau d’érable. C’est ainsi que les premières cabanes à sucre ont vu le jour.

En 2016 apparaît la classification du sirop d’érable, un système unique au Québec. Elle permet de garantir la qualité des produits et est basée sur la couleur du sirop et l’authenticité du goût d’érable. De cette classification découlent quatre classes de sirop d’érable : doré (goût délicat), ambré (goût riche), foncé (goût robuste) et très foncé (goût prononcé).

On trouve le sirop d’érable dans les grandes surfaces et les marchés publics sous un nouveau format qui convient mieux aux besoins des acheteurs, de plus en plus urbanisés. Vers les années soixante, un concours de dessin est organisé par le ministère de l’Agriculture pour orner la conserve de sirop d’érable, dessin qui apparaît encore aujourd’hui sur nos conserves.

Dates marquantes dans l’histoire acéricole

Août 1966 – Incorporation de la Fédération des producteurs de sucre et de sirop d’érable du Québec

Décembre 1966 – Première requête (de trois) de plan conjoint déposée à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec

Vers 1970 – Installation des premières tubulures de plastique dans les érablières 1990 – Entrée en vigueur du plan conjoint permettant aux producteurs et productrices acéricoles de négocier avec les acheteurs, de façon collective et organisée, et de gérer la production et la mise en marché de leurs produits 2000 – Création de la Réserve stratégique mondiale de sirop d’érable qui assure un approvisionnement constant des marchés, indépendamment du volume récolté 2002 – Entrée en vigueur de l’agence de vente des producteurs de sirop d’érable 2004 – Adoption du Règlement sur le contingentement de la production acéricole 2005 – Début des projets de recherche sur le sirop d’érable 2013 – Arrivée de l’eau d’érable à boire sur les marchés 2018 – Modification de l’appellation de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec qui devient les Producteurs et productrices acéricoles du Québec

2021 – Émission de sept millions d’entailles de contingent

Le sirop d’érable en quelques chiffres

À la fin du 19e siècle, les États-Unis étaient responsables d’environ 80 % de la production mondiale de sirop d’érable, tandis que le Canada occupait seulement 20 % du marché. Depuis ce temps, les parts de marché se sont graduellement inversées entre les deux pays.

En 2020, la production du sirop d’érable était pratiquée par environ 11 300 producteurs et productrices acéricoles, ce qui constitue 71 % de la production mondiale. Le produit est vendu à près de 60 pays. La consommation mondiale de sirop d’érable est estimée à 237,5 millions de livres et génère des revenus annuels de 497 millions de dollars pour un volume de 130 millions de livres.

La consommation de sirop d’érable par habitant au Québec est de plus de 3,2 livres. Le nombre d’entailles a augmenté de 4 % pour atteindre 13,1 millions de livres en 2020 alors que le rendement par entaille était de 3,46 livres.

Défis à venir

• La saison de coulée commencera de 9 à 12 jours plus tôt, environ, entre les années 2046 et 2065 et de 15 à 19 jours plus tôt entre 2081 et 2100, selon une étude réalisée par Ouranos, un consortium en climatologie régionale. • La gestion des eaux usées provenant des opérations de lavage, de rinçage et d’assainissement ainsi que la gestion et le recyclage des tubulures usa-

gées devront être revus. • La transition énergétique des érablières pour réduire les gaz à effet de serre sera une préoccupation bien utile et nécessaire.

En conclusion, comme par le passé, les producteurs et productrices acéricoles auront de nouveaux défis à relever. Pour répondre aux besoins de l’industrie, ils devront concilier économie et développement durable et se doter d’une vision commune et d’un plan stratégique de développement pour l’ensemble de la filière, et ce, au bénéfice de tous.

Références

- Si l’érable m’était conté, 1920-2020 : un siècle d’acériculture au Québec (2020). Producteurs et productrices acéricoles du Québec. - Incroyable érable (2019). Philippe

Mollé et Producteurs et productrices acéricoles du Québec. - Analyse des impacts des changements climatiques sur la production de sirop d’érable au Québec et solutions d’adaptation (2018). Projet piloté par

Daniel Houle, MFFP-Ouranos. - www.erableduquebec.ca/a-propos/histoire/ - www.agriclimat.ca/wp-content/uploads/2018/10/2.-Rapportsirop-%C3%A9rable.pdf - www.ouranos.ca/wp-content/uploads/RapportSirop2018.pdf - www.maplesyruphistory.com/wpcontent/uploads/2021/11/1953-quebec-round-can.gif - www.ppaq.ca/fr/ - www.lafermemartinette.com/categories-du-sirop-derabl

INSTITUT QUÉBÉCOIS DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE ORNEMENTALE

Le rôle du magnésium méconnu en horticulture ornementale

JOCELYNE LESSARD, AGR.,

Conseillère en serriculture, IQDHO

Le magnésium (Mg) est l’un des trois nutriments secondaires requis par les plantes pour une bonne croissance. Le terme secondaire fait référence à la quantité plutôt qu’à l’importance du nutriment. Le Mg est l’élément oublié des chercheurs en agriculture. Encore aujourd’hui, très peu d’universités s’intéressent à cet élément essentiel de toute fertilisation en horticulture ornementale. Nous présenterons les différents rôles du Mg et attirerons votre attention sur ses particularités.

Rôle principal

L’importance du Mg en photosynthèse est connue depuis longtemps. Le rôle le plus important du Mg est celui d’atome central dans la molécule de chlorophylle. La chlorophylle est le pigment qui donne aux plantes leur couleur verte et qui effectue le processus de photosynthèse. La chlorophylle aide à l’activation de plusieurs enzymes végétales requises pour la croissance et contribue à la synthèse des protéines. Les enzymes dans les cellules des plantes nécessitent du Mg pour fonctionner. Les recherches permettent d’en savoir davantage sur le rôle majeur du Mg en photosynthèse.

Nouvelles connaissances

Nous savons maintenant que le Mg a un rôle important dans la translocation des assimilats et des sucres et sur leur déplacement vers les différents organes de la plante tels les racines, les fruits et l’apex. Par exemple, une plante carencée en Mg arrête immédiatement de transporter ses assimilats et ses sucres ayant pour conséquence une accumulation de sucres dans les feuilles. On constate que les feuilles carencées en Mg ont un taux de sucre deux à trois fois plus élevé. En plus d’enregistrer un taux de sucre plus élevé dans les feuilles, on observe aussi un ralentissement important de la croissance des racines, un arrêt du transport du phosphore et un arrêt de la fabrication d’huiles, de lipides et autres substances. En sachant qu’une carence en Mg prend normalement trois semaines à devenir apparente, cela signifie que la plante est en pause durant cette période.

Le Mg est un élément mobile. Il se déplace dans la plante. C’est pourquoi la carence sera visible en premier sur les feuilles du bas et progressera vers la tête du plant. Puisque la photosynthèse est ralentie, il y aura accumulation de radicaux libres, qui seraient normalement éliminés par l’action antioxydante dans la cellule, mais rendue inactivée par l’absence de Mg. Les cellules de la feuille carencée deviennent intoxiquées, la chlorophylle n’étant plus disponible. Les cellules vertes tournent jaunes et ne laissent éventuellement que la nervure verte. Éventuellement, la feuille carencée deviendra nécrosée totalement.

La présence de sucres en abondance dans la feuille carencée en Mg attire des bioagresseurs comme les insectes suceurs. Des végétaux carencés en cet élément attirent davantage de pucerons par exemple et la plante a moins de lipides ou de couches protectrices pour se défendre contre des maladies.

Une application foliaire de sel d’Epsom bien effectuée règle rapidement ce déséquilibre. Le transport des produits de la photosynthèse reprendra aussi rapidement que 12 heures après l’application. Des applications au sol de sel d’Epsom fonctionnent pour corriger le problème, mais un peu moins rapidement. Les insectes se retrouvent ainsi privés de leur source de sucre.

Les apports de Mg devraient donc être valorisés davantage. Une carence en Mg n’est pas qu’une considération esthétique. Le Mg est en équilibre avec deux autres éléments nutritifs importants: le potassium et le calcium. Il faut toujours respecter les rapports entre ces éléments au risque de débalancer leurs absorptions même si les toxicités en Mg sont rares. En agriculture conventionnelle, le pH reste aussi un facteur important et le Mg est moins disponible à un pH bas. Il est nécessaire de commencer par une analyse de votre eau d’irrigation et du pH de votre terreau.

Conclusion et pistes de solution

Le rôle de la fertilisation, en respectant l’équilibre des éléments, est encore un outil sous-utilisé pour le contrôle des insectes et des maladies. Il y a là beaucoup de questionnement et tout un éventail de recherches qui pourraient être conduites vers cette direction. Le Mg semble être l’élément nutritif ayant un fort potentiel de développement qui pourrait aider à se libérer des pesticides chimiques encore trop présents dans notre agriculture.

Feuille de tomate carencée en magnésium. Source : IQDHO

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