Le Digital Post n°2

Page 1

26 /02/10


Le mot de la semaine «ANALOGUE IS THE NEW DIGITAL IS THE NEW ANALOGUE» J’ai toujours voulu être designer industriel, pour voir mes idées prendre forme, être capable de les toucher, d’interagir avec elles. Après avoir suivi quelques cours de poterie, j’ai réalisé que produire des objets est une démarche minutieuse qui réclame trop de temps pour quelqu’un d’impatient comme moi. J’ai donc évolué vers la création digitale, et vers la communication. Mais voilà, maintenant il est possible de créer n’importe quel objet, tout en restant confortablement chez soi ou dans son studio de design. Plus besoin de machine pour travailler le bois, ni de lasers hyper coûteux à plus de 10K€. Tout ce dont vous avez besoin c’est d’une imprimante 3D (maintenant à moins de 1000$ chez MakerBot Industries) et d’une connaissance basique d’applications 3D (et gratuites) comme Blender. De la même façon que les appareils photos digitaux et les outils d’éditions numériques ont permis à tout le monde de devenir photographe ou designer, la démocratisation de ces outils va permettre aux gens de produire leurs propres design, leurs propres produits. Vous avez une idée d’étagère ? Vous n’aimez pas vos poignées de porte ? Vous voulez créer une figurine Technoviking ? (OUI !). Tout cela va devenir possible dans la décennie qui vient. Et avec ce que l’on appelle les usines open source, il sera possible pour les gens de créer une gamme entière de produit, en grande quantité. Tout ce dont vous aurez besoin c’est d’envoyer le fichier 3D à l’usine, de lui faire fabriquer un prototype, et si vous êtes content du résultat de lancer la production. Nous allons devenir des concurrents des plus gros fabricants d’aujourd’hui. Notre voisin Joe produira des jouets beaucoup plus cools que Mattel, ou un vélo qui aura plus d’allure que la plupart de ceux que l’on trouve en magasin. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est déjà en train de se produire. Maintenant vous vous demandez probablement « comment tout ça va impacter mon secteur ? ». Et bien, il y a pas mal de réponses. Un set-design complexe qui aurait nécessité des délais de production et de mise au point de plusieurs semaines sera généré en 3D et produit en 3D. Des animations en stop-motion qui auraient été impossibles auparavant (du bois ou du plastique qui change de forme) vont devenir faciles à réaliser. Une simple carte de vœux pourra devenir l’objet complexe et personnalisé que vous aurez choisi. Tous les mèmes créés sur Internet vont devenir réels. Ce drôle de gif que vous aimez, vous pourrez lui donner forme et vie. C’est une nouvelle décennie : « Atoms are the new bits » Siavosh et Alexander Créatifs www.makerbot.com/ www.shapeways.com/about/how_does_it_work gallery.me.com/unfold#100047 http://bit.ly/3Dprinting123


“On en parle” Le Buzz qui rompt la confiance… « J’ai retiré tout le Google que j’ai pu de mes logiciels, Buzz ayant vraiment dépassé les bornes. Je vais jusqu’à tester Altavista et Bing pour voir si j’arriverai à survivre. » « Google est passé de « bien » à « mal » en peu de temps, mais je ne suis pas sûr que cela aura un effet rétroactif sur les services de l’époque « avant-Buzz ». » « Google place la transparence comme outil et finalité du marché libre, de la libre circulation de tout, au détriment radical des libertés individuelles et du droit à la vie privée. » « Attention… je suis un fan des produits Google (apps, gmail, blogger, etc) mais là, ils sont allés bien trop loin. » « Pour ma part j’ai eu comme une crise de confiance par rapport à Google : je me suis dit qu’il n’était pas sécuritaire de laisser Google décider de ma vie privée. »


La bonne idée The taste of Yellow Chocolate Type de communication : Campagne intégrée Le contexte : Yellow (Les Pages Jaunes en Nouvelle-Zélande) doit faire face à une concurrence accrue et surtout au développement de nouveaux usages Web qui tendent à ringardiser la marque et son service. La problématique : Après une campagne à succès l’an passé, comment inventer un second chapitre à la communication Yellow, qui continue à rajeunir la Marque, redonne de l’intérêt à ses services et la positionne comme un outil de travail inégalable et indispensable ? L’insight : « J’ai tellement de sources d’informations et d’outils à ma disposition que j’en oublie qu’il y en a un qui regroupe tout : les Pages Jaunes » L’idée : Démontrer la signature de la Marque « Job Done » en mettant au défi le vainqueur d’un jeu concours de lancer sur le marché une barre chocolatée au goût ‘Yellow’, avec comme seuls outils un exemplaire des Pages Jaunes et un iPhone. Un challenge qui combine talent du lauréat, intelligence collective et marketing viral, l’aventure pouvant être suivie sur twitter, facebook et sur un site dédié. Six mois de développement, 45 prestataires, et le produit voit le jour. Avec une campagne TV pour appuyer son lancement, la barre chocolatée se retrouve rapidement en rupture de stock. Le succès est total. Le plus : Le challenge Yellow est une idée alternative, aboutie, et déclinable, qui pourrait bien donner lieu à un rendez-vous annuel avec la Marque. Le site : http://www.yellowchocolate.co.nz/


La moins bonne idée Grattez vous la barbe avant d’envoyer un SMS

Les jeunes états-uniens (15-25 ans) sont les champions incontestés du SMS avec une moyenne mensuelle de plus de 2000 textos envoyés… Certains entrent même dans l’histoire, comme la californienne Crystal Wiski qui a vu son nom inscrit dans le Guinness des records pour en avoir écrit quelques 303.398 en un mois (7SMS/min sans compter le sommeil). Il est clair qu’à un tel rythme il n’est pas possible d’avoir suffisamment de recul pour éviter de répondre à certains messages sous le coup de l’impulsion et parfois d’en payer les conséquences. Fort de cet insight prometteur, LG, le fabriquant coréen, a décidé d’inciter les jeunes à « méditer » (Give it a ponder) avant d’envoyer un SMS. Pour donner corps à ce message, la Marque a fait appel à James Lipton, le présentateur de l’Actors Studio et à sa « légendaire » barbe qu’il a l’habitude de caresser quand il réfléchit. Il est au cœur d’une campagne intégrée, qui, sur le Web, propose une application mobile et desktop permettant de se mettre en scène avec une barbe grandissante au fil du temps… Mais si l’intention est louable, la mécanique ne fonctionne pas. Le gimmick de la barbe occulte le message et la réalité du problème. Le dispositif utilise facebook et twitter comme un outil de diffusion et non pas comme un moyen de participation et d’échange d’expérience(s). La réalisation est médiocre et en deçà du standard auquel les jeunes sont habitués, et on est en droit de se poser la question du choix de M. Lipton compte tenu de la cible. Enfin, est-il légitime pour LG de s’associer à un tel message alors même que la Marque est à l’origine d’un concours récompensant la personne qui tape le plus vite un SMS ? Le site : http://www.giveitaponder.com/


À découvrir Immersion dans le monde de Balka

Lorsqu’il s’agit de découvrir l’univers d’un artiste, le digital peut offrir bien plus qu’une somme d’informations ou une simple initiation : il peut devenir le prolongement d’une exposition, une extension du travail de l’artiste, une expérience à part entière. C’est avec cette ambition que la Tate Modern a abordé la nouvelle exposition « How It Is » d’Unilever Series : en réunissant l’artiste polonais Miroslaw Balka et le studio digital Champagne Valentine, le célèbre musée londonien nous propose un site dédié et sa première application iPhone. Le résultat est saisissant : on se retrouve aspiré dans les profondeurs du monde de Balka, où l’on y découvre, entre autres, l’artiste lui-même, ses notes et inspirations. Le dispositif prend tout son sens lorsque l’on est sur place et muni de son iPhone : grâce à la géolocalisation et la boussole intégrée, on vit une expérience supplémentaire et unique en interaction avec l’œuvre. Une fois de plus la Tate innove et montre le chemin en donnant une vraie place à l’expression artistique digitale, sans oublier de donner une bonne raison au public de se rendre au musée. Le site : http://bit.ly/tatemodernforbalka L’application : http://bit.ly/tatemodernapp


Le digital est partout Toutou tweet

La folie twitter ne connaît pas de limite. En témoigne l’initiative du géant du jouet, Mattel, qui s’apprête à mettre sur le marché Puppy Tweets, un collier, muni de capteurs et d’un émetteur, qui permettra à nos amis canins de laisser des messages sur le site de microblogging… L’appareil « transforme » mouvements et aboiements en courts messages aléatoires selon une liste que vous aurez préalablement renseignée. Alors certes le chien se répètera parfois, mais «l’homme aussi se répète» nous dit Mattel ! Attention (et malheureusement), ce n’est qu’un jouet, il ne faut pas chercher dans ce produit une quelconque utilité, comme pouvoir suivre votre chien à la trace ou créer une autre forme de dialogue avec lui. Mais si l’idée peut paraître saugrenue, il n’en reste pas moins qu’elle s’inscrit dans une tendance générale du « tout communique, tout tweet » : depuis quelques temps, des objets utilisent Twitter, comme par exemple le célèbre Nabaztag, et des marques surfent sur cette vague pour promouvoir l’immense possibilité des connections, comme l’a fait Sony Ericsson avec le Connected Tree (l’arbre qui twittait en réagissant à la présence humaine). Soyons optimistes quant aux devenirs de ce type de technologies et n’y voyons pas un message de Mattel qui résumerait tweeter à des aboiements… Pour faire partie des premiers à commander ce produit : http://bit.ly/Matteltweetdog


Les marques agissent Nokia vous montre le chemin

Depuis que l’homme est homme il cherche à s’orienter. Les cartes ont toujours revêtu une importance stratégique capitale et c’est d’autant plus vrai depuis qu’il existe le GPS, les services géolocalisés et les cartes personnalisées... à tel point que ces nombreux services / outils pour nous faciliter l’existence tendent à supplanter notre sens naturel de l’orientation. Nokia, leader mondial du mobile a donc pris à bras le corps ce nouveau rapport à la mobilité en lançant Ovi, un système de cartographie intelligent qui se veut plus performant et surtout plus personnalisé que Google et Bing. Plus qu’une promesse, la Marque a choisi de démontrer publiquement la supériorité de son système en mettant en place à Londres un panneau mobile géant perché à 50 mètres qui vous montre littéralement la direction à suivre, dès lors que vous « lui » avez envoyé votre destination par SMS. Et s’il était aussi possible de voir ses messages affichés sur le panneau, la Marque est allée plus loin en intégrant sur Ovi les adresses les plus plébiscitées. Une opération « street » spectaculaire, reliée aux médias sociaux pour que tous ceux qui n’habitent pas Londres puisse en profiter, qui a permis à Nokia de sortir de l’ombre en s’imposant comme une réelle alternative aux offres concurrentes. Le site : http://bit.ly/ovisite La vidéo : http://bit.ly/ovivideo


le www. de la semaine Verbatim Media Monster

Créez votre monstre de mémoire et entrez dans l’arène ! Pour attirer l’attention sur sa gamme de produits de stockage, Verbatim a réalisé un advergame d’une rare qualité jouant avec des thèmes chers aux jeunes nippons. Sur le site dédié Senshuken, vous pouvez créer votre « monstre » à partir de différents produits de la Marque avec une rapidité et une simplicité étonnante, pour ensuite le confronter aux créations des internautes. À la fin de chaque partie, selon l’issue du combat, votre bêbête gagnera des points d’expérience (des Go) et évoluera pour devenir toujours plus impressionnante. La réalisation est d’une fluidité remarquable, et si les combats peuvent paraître un peu simplistes, ils n’en restent pas moins addictifs, que l’on soit japonais ou non. Avec ce dispositif, la Marque réussit le tour de force de créer de l’émotion et de l’attachement pour des produits techniques, froids et peu impliquants. Nul doute qu’affronter le monstre ultime, le Verbatim, vous donnera envie de parler de cartes mémoires à vos amis… Le site : http://www.verbatim.jp/senshuken/


la vidéo culte Augmented (hyper)Reality

Cette semaine, nous vous proposons de découvrir le projet vidéo de Keiichi Matsuda, étudiant en école d’architecture à Londres. Sous couvert de futurologie, il y dépeint une vision très personnelle de l’influence grandissante des nouveaux médias et du rôle des nouvelles technologies dans notre quotidien. Il est principalement ici question de réalité augmentée et de notre avenir, passant par la rencontre, plus ou moins extrême et légitime, du monde réel et du monde virtuel, de la mise en commun de deux écosystèmes. Keiichi Matsuda pointe du doigt les dangers d’un futur où l’homme serait sur-assisté, jusqu’à une forme de perte de contrôle et d’aliénation. On peut voir dans cette vidéo une version 2010 de « Mon Oncle » de Jacques Tati, qui pose à son tour l’éternelle question : si la technologie est sensée nous servir, peut-elle aussi nous asservir ? Les vigies sont nécessaires et l’auteur de cette vidéo a du talent, mais il est toujours plus simple de conceptualiser le pire. A nous de ne retenir que le meilleur, de ne pas céder aux messages alarmistes, et d’intégrer dans notre quotidien ce qui nous est vraiment utile (et agréable). Le film : http://bit.ly/hyperreality


incroyable

4.000.000.000 C’est le nombre de photos revendiquées par flickr, la plateforme communautaire dédiée aux passionnés de photographie, à l’occasion de son 6e anniversaire. À titre de comparaison, en seulement 4 ans facebook a constitué une base de quelques

20 milliards de photos.


news du monde digital _ Yahoo! dans la bataille du temps réel_

Parce que disposer de contenus en « temps réel » est devenu LA nouvelle tendance sur Internet, les plus gros acteurs du Web incluent les réseaux sociaux dans les résultats de recherche et proposent de nouveaux services (Google Buzz par exemple). Pour ne pas se retrouver sur le carreau, Yahoo! s’est rapproché de twitter pour inclure ce dernier sur sa page et ainsi permettre à ses utilisateurs de profiter directement du service de microblogging sans avoir à aller ailleurs. Twitter profitera en retour de la manne des quelques 600 millions d’utilisateurs de Yahoo!.

_Secret London, public affair_ La success story de Tiffany Philippou, 21 ans, est à suivre de près. Seulement deux semaines après avoir lancé son groupe facebook « Secret London », délivrant les bons plans et adresses de la capitale, pas loin de 200.000 personnes l’ont rejoint. Confrontée à une demande grandissante, le réseau social ne lui permettait plus de satisfaire toutes les curiosités, il lui fallait réaliser un site à part entière. Elle s’est appuyée sur les avis et les conseils de la communauté fraichement constituée pour développer sa plateforme en 48h et pour 3000£. Et si le site fait déjà un tabac, c’est qu’elle n’a pas changé de recette : l’engagement de la communauté et l’ouverture à toutes celles et ceux qui veulent participer.

_Retrouvez vos amis dans le train_

Voyages-sncf.com et TGV Lab se sont appuyés sur facebook connect pour permettre aux voyageurs de partager avec leurs amis facebook les informations concernant leur voyage (destination, horaire, place…). C’est tout simple, efficace et bien pensé : en un clic on publie les informations que l’on souhaite sur le réseau social. Si parmi vos contacts certains souhaitent se joindre à votre trajet, il leur suffit de cliquer sur l’info et ils se retrouvent sur le site marchand avec une commande pré-remplie.

_Chantale Jouanno n’aime pas Twitter (par ce qu’elle ne connaît pas)_

La secrétaire d’État à l’Écologie et tête de liste UMP à Paris pour les régionales n’a pas été tendre avec twitter lorsqu’elle a dit que le service n’était « pas à la hauteur du politique ». Il faut dire qu’elle ne peut pas vraiment savoir

de quoi il s’agit : sa page twitter ne comporte aucune activité. Elle devrait pourtant prendre en compte ce nouvel usage, plébiscités par des politiques en France comme à l’étranger. Et éventuellement remarquer que, parfois, on parle d’elle. Par exemple, Anne Hidalgo (adjointe au Maire de Paris) l’y avait épinglée lorsqu’elle rappelait que la proposition d’automatiser la ligne 14 du métro parisien faisait déjà partie de la réalité…


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.