16 /07/10
Le mot de la semaine Six milliards d’autres dieux La vie digitale se pose aujourd’hui comme la vie Auchan depuis 30 ans. Pour preuve, elle pourrait en porter toutes les signatures : La vie austère vs. La vie digitale. La vie digitale, elle a quelque-chose de plus. La vie, La vraie. Digitale. Au delà de la raison techno (mais comment fait-elle ça, la vie digitale ?), c’est la raison ego (mais pourquoi fait-elle ça, la vie digitale ?) qui intéresse. ‘Moi digital’, sa dimension et sa force vs. moi devenu austère, moins, factice. ‘Moi digital’ est beaucoup plus jeune et multiple que moi. Pas tant parce qu’il est né plus tard, que parce qu’il n’en finit pas de naître et de grandir. La vie austère, c’est une identité en tout et pour tout. La vie digitale, c’est autant de profils et d’identifiants que d’opportunités. ‘Moi digital’ reste en devenir, une promesse, un potentiel intact. Oui, c’est plus excitant. ‘Moi digital’ est plus grand et plus fort que moi. Certes, il est éclaté, mais il pèse des centaines de contacts et amis, vaut un stock considérable de SMS, lignes de chat, posts et comments, est une addition infinie de statuts, tweets, like, tags photo et vidéo. La vie digitale, elle a quelque-chose de plus : l’aura cybernétique vient, avouons-le, plutôt avantageusement remplacer le karma terrestre… ‘Moi digital’ est beaucoup moins limité que moi. ‘Je ne peux pas être partout’, ‘Je n’ai pas 4 bras’ sont des expressions dénuées de sens pour lui qui peut et a. ‘Je fais ce que je peux’ ne justifie plus ‘peu’ mais signifie ‘beaucoup’. La vie, La vraie. Digitale : pas celle des obstacles, celle des possibles. ‘Moi digital’, bébé gargantuesque et shivesque, rayonnant et quasi-omniscient, capable de courir le 100 mètres en moins de 10 secondes est donc beaucoup plus que moi, en mieux… Il est moi, en dieu ! Mazette. Ceci explique donc cela. Mais, dans ce monde-là, dieu n’est pas seul. Techniquement, il est même 6 milliards. 6 milliards d’hommes en interaction, on voit à peu près. Mais 6 milliards de dieux, ça donne quoi ? Voilà la question sur laquelle, personnellement, j’ai bien envie de travailler.
Elisabeth Jamot, planneur stratégique, DDB Paris
“on en parle” Paul le Poulpe, un animal social NDLR : Avec presque 200.000 fans en quelques jours à peine sur Facebook, Paul le Poulpe est devenu la star incontestée de la Coupe du Monde de Football 2010. L’animal, qui évolue dans l’aquarium d’Oberhausen, a fait les beaux jours des internautes en pronostiquant, sans jamais se tromper, les résultats des matches de l’équipe d’Allemagne. Depuis, il déchaîne l’humour, les passions (l’association PETA s’est indignée de ses conditions de vie) et… les convoitises publicitaires : la semaine dernière, Paul le Poulpe est devenu l’égérie de la marque Pepsi au Liban. On attendait plutôt un opérateur de paris sportifs en ligne. ‘Générer de la conversation sur le web, c’est aussi simple que de générer de la conversation dans la vraie vie : de l’humour, de la dérision, du mystère et beaucoup de suspense.’ ‘Pourquoi Paul le Poulpe est devenu un objet social global ? Parce que le monde entier attendait qu’il se trompe.’ ‘On n’avait pas besoin de se positionner ‘pour’ ou ‘contre’ Paul le Poulpe. Il suffisait de consommer et de relayer ses divinations. C’est ce qui l’a rendu si célèbre à mon avis : Paul n’attendait rien de nous.’
la bonne idée Domino’s Pizza garnit son ‘opération mains propres’ Contexte : Depuis qu’elle a été durement ébranlée, en 2009, par un bad buzz autour de vidéos mises en ligne par des salariés malpropres, la marque américaine Domino’s Pizza joue la carte de l’honnêteté, de la responsabilité et de la transparence avec une opération globale de repositionnement baptisée Pizza Turn Around. Problématique : Domino’s souhaite aujourd’hui adresser l’une des critiques, la plus récurrente, la plus profonde. Insight : ‘La pizza dans mon assiette, elle ne ressemble pas du tout à la pizza sur la photo, qui a l’air mille fois meilleure.’ L’idée : ‘Show Us Your Pizza’. La campagne propose aux consommateurs de photographier leur pizza Domino’s (la vraie, celle de l’assiette) et de partager leur photo sur un site dédié. Les 5 meilleures photos seront récompensées et pourront figurer sur les prochaines communications. Pour promouvoir la campagne, Domino’s a mis en ligne une vidéo qui montre tous les tips de mise en scène et de ‘maquillages’ de pizzas. Le plus : La totale cohérence avec la stratégie globale de Domino’s. Le site : www.showusyourpizza.com La plateforme Pizza Turn Around : www.pizzaturnaround.com La vidéo ‘maquillages’ : http://bit.ly/cSvZUQ
la moins bonne idée Philips ne trouve pas le bon réglage pour son nouveau robot Il y a quelques incohérences dans la campagne que mène actuellement en France Philips pour le lancement, à la rentrée, de son nouveau robot aspirateur, le HomeRun. Le principe de la communication est plutôt sympathique : c’est une campagne ‘nationale’ d’adoption forcément baptisée ‘Adopt a HomeRun’. L’idée : recruter 150 ambassadeurs qui ‘adopteront’ le robot pour un prix modique (270 euros au lieu de 700…) et qui répandront autour d’eux la bonne parole. Le reste est beaucoup moins clair. La question de la cible d’abord : Philips a organisé des soirées et invité des ‘geeks influents’ pour créer de la conversation autour de son robot. On peut donc en déduire que le HomeRun est avant tout destiné aux technophiles avertis. Pourtant, le porte-parole choisi par la marque n’est autre que… Gaël Leforestier, ancien présentateur de Studio Gabriel avec Michel Drucker, qui est donc loin (très loin) de faire partie de l’imaginaire de ces geeks. Le choix de Gaël Leforestier implique donc que la marque souhaite également parler aux ménagères, et pas aux plus jeunes (le sommet de la gloire de Gaël Leforestier se situe pendant Studio Gabriel, c’està-dire entre 1994 et 1997). De façon très judicieuse (et innovante), le point de contact choisi par Philips pour adresser cette cible est Facebook. Pour être sélectionné parmi les ‘adoptants’, il faut répondre à un questionnaire, a priori tout simple, mais en fait extrêmement embarrassant. En effet, Philips veut des ‘ménagères’ populaires et c’est pourquoi la marque demande aux candidats d’inscrire leur nombre d’amis sur Facebook et leur nombre de followers sur Twitter. Bref, si on est dans la moyenne, on est plutôt mal barré. Un cœur de cible peu lisible, un porte-parole has-been, un questionnaire intrusif : Philips prendrait-il les consommateurs pour des robots ?
à découvrir Double arc-en-ciel, miracle ou la puissance des ‘mèmes’ HungryBear9562 est un randonneur américain de 47 ans. En janvier dernier, il bivouaque dans le Yosemite National Park et assiste à un phénomène naturel rare : un double arc-en-ciel. HungryBear9562 filme l’événement et enregistre son extase mystique. Après 4 millions de vues pour cette vidéo sur YouTube, un ‘mème’ est né. Un ‘mème’ est un élément culturel reconnaissable (par exemple : un concept, une habitude, une information, un phénomène, une attitude, etc.), répliqué et transmis par l’imitation du comportement d’un individu par d’autres individus. Et sur Internet évidemment, les ‘mèmes’ font florès, grâce à la techno et à la créativité des internautes. Le double arc-en-ciel et l’émerveillement d’HungryBear9562 (à base de : ‘Double rainbow, oh my God, oh my God ! What does this mean ?’) sont repris en remix, en vidéos, en jingles, en films d’animation. Skittles en aurait rêvé. La vidéo initiale : http://bit.ly/c5IIpa Un remix : http://bit.ly/aUURP9 Un clip : http://bit.ly/amc4AB Un autre clip : http://bit.ly/bwEY61 Une blague : http://bit.ly/9iWg4D Une déclaration d’amour : http://bit.ly/c55voW
le digital est partout Quand Microsoft emmène les internautes au septième ciel C’est peut-être avec son WorldWide Telescope que Microsoft va enfin parvenir à prendre le pas sur Google (et ses ‘dérivés spatiaux’ Google Moon, Google Sky et Google Mars) sur Internet. Cet outil existait en version bêta depuis plusieurs mois mais Microsoft vient de l’améliorer considérablement. Grâce à un partenariat avec la Nasa, le WorldWide Telescope offre désormais la couverture visuelle la plus complète de Mars. Les internautes peuvent désormais gratuitement accéder à des photos en très haute résolution et explorer la planète rouge comme s’ils y étaient. Le WorldWide Telescope propose aussi de visualiser une image panoramique du ciel, un exploit technologique selon Microsoft, puisque cette image est composée de plusieurs milliers de photos haute résolution prise par les dizaines de télescopes, satellites ou sondes qui étudient l’espace. Seule contrainte pour avoir accès à tout ce contenu : un ordinateur très puissant.
Les marques agissent Google veut plus d’applications pour son Androïd Jusqu’à présent, développer une application mobile requérait des connaissances spécifiques. Cette époque sera bientôt révolue grâce à Google, qui va bientôt mettre à la disposition des internautes App Inventor, un programme pour concevoir soi-même (visuellement) ses propres applications. L’idée de fournir cet outil aux fans de son système d’exploitation mobile Androïd n’est bien évidemment pas seulement charitable. Elle vise surtout à attaquer Apple sur le front de son App Store, qui ne comporte pas moins de 200.000 applications, quand l’Androïd Market n’en compte que 50.000. Est-il judicieux de chercher à toute force à combler ce retard seulement sur le plan quantitatif, peut-être au détriment de la qualité et de la pertinence des applications proposées ? Pas si sûr. App Inventor in action : http://bit.ly/96kgfB
le www.
de la semaine Le sénat choisit le logiciel libre Ça ressemblait à une gageure : comment simplifier, rendre attrayantes et accessibles les 600.000 pages que compte le site du Sénat ? Comment partager avec ses 20 millions de visiteurs annuels la vie laborieuse de la Haute Assemblée ? Et puis, plus largement, comment redonner un coup de jeune à une Chambre toujours très critiquée pour sa moyenne d’âge ? Les ‘travaux’ ont commencé voilà presque un an, et le nouveau site a été mis en ligne la semaine dernière. Petit exploit et grand vent d’ouverture et de modernité : le nouveau senat.fr fonctionne avec un logiciel libre de gestion de contenus, soutenu par une large communauté d’utilisateurs. En outre, le site du Sénat se veut un véritable ‘outil de travail parlementaire en ligne’. L’ensemble de la chaîne législative y est publié en temps réel. D’autres innovations sont à découvrir (notamment, la possibilité de personnaliser entièrement sa visite et de partager l’ensemble des contenus sur les réseaux sociaux). Le site : www.senat.fr
la vidéo culte The guy you can tweet with C’est la déclinaison ultime de la campagne TV Old Spice (récompensée par un Grand Prix à Cannes). ‘The guy you could smell like’ a ouvert un compte personnel sur Twitter (@IsaihaMustafa) et répond personnellement (et en vidéo) aux tweets qui le sollicitent. Du point de vue de la trace qui sera ainsi laissée (sur le web et dans les esprits) par la campagne, du point de vue de la popularité du héros (et donc du produit), de sa proximité avec les consommateurs, c’est parfait. L’émerveillement Old Spice continue, encore et encore. Voir les vidéos sur la chaîne YouTube Old Spice : http://www.youtube.com/user/oldspice
incroyable
34%
des jeunes Américaines de 18 à 34 ans consultent Facebook dès leur réveil (et 21% se réveillent pour consulter ce site pendant la nuit).
Source : LightSpeed Research pour Oxygen
news du monde digital _iPhone 4 : Apple en justice ?_
Deux actions collectives ont été engagées par des clients mécontents. Elles visent à obtenir réparation pour pratique commerciale déloyale, défaut de fabrication et tromperie intentionnelle.
_Un inconnu veut Facebook_
Paul D. Ceglia, résidant dans l’état de New York, a déposé une plainte auprès de la Cour suprême américaine. Celle-ci explique que, le 28 avril 2003, il aurait signé un contrat avec Mark Zuckerberg afin de concevoir et développer un site Internet connu aujourd’hui sous le nom de Facebook. Selon les termes de ce fameux contrat, il aurait dû recevoir la somme de 1.000 dollars mais également posséder 50% du produit final. Il estime être dans son droit de réclamer 84% des parts de Facebook et donc de son capital.
_700 millions pour la finale_
Evidemment, c’est en Espagne et aux Pays-Bas que les scores d’audience ont été les plus élevés, mais on estime à environ 700 millions le nombre de téléspectateurs qui ont regardé le match final de la Coupe du Monde de Football 2010 dans le monde (14 millions de personnes en France).
_Orange fera bien du sport_
France Télécom a parfaitement le droit d’éditer une chaîne de sports exclusive, n’en déplaise à Free et SFR, ses deux concurrents sur le marché de l’ADSL. La Cour de cassation a rejeté le recours des deux concurrents. La chaîne Orange Sport, dont la commercialisation est liée à l’abonnement au bouquet ADSL d’Orange (France Télécom), est donc parfaitement légale. La Cour de cassation considère que ce procédé anime la concurrence et qu’il est légitime que les bouquets ADSL cherchent à se différencier les uns des autres en proposant des services exclusifs.
_Les paris en ligne ont cartonné_
Depuis l’ouverture du marché en ligne (à la veille de la Coupe du Monde), 1,2 million d’internautes ont misé 83 millions d’euros sur Internet.