Le Digital Post n°46

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25 /03/11


Le mot de la semaine L’actualité récente nous démontrerait encore une fois l’importance incontournable du digital. En effet, de très nombreux articles ont noté le rôle particulier joué par les réseaux sociaux dans les soulèvements populaires de Tunisie et d’Egypte. Ainsi, nous avons pu lire: «La Révolution Facebook» (Newsweek), « Révolution à la mode Facebook » (Sud Ouest), « Twitter and Co., les armes de la révolution moderne » (Le Parisien)… La perception de Facebook a changé en quelques semaines : d’une entreprise mercantile qui revendait les données personnelles de ses utilisateurs et qui bouleversait les frontières de la vie privée, le premier réseau social mondial est devenu un outil politique à dimension démocratique pour la libération des peuples oppressés. C’est indéniable, les réseaux sociaux ont permis aux manifestants de se réunir, de s’organiser et de coordonner leurs actions. Les plates-formes de réseaux sociaux offrent tous les outils nécessaires aux révolutionnaires pour fédérer les initiatives et faire vivre leurs mouvements. Ce n’est pas pour rien que Moubarak a coupé l’accès à internet en Egypte pendant une journée entière au plus fort de la crise. Des étudiants américains de UCLA ont entrepris d’archiver pour l’Histoire l’expression de la révolte égyptienne. Sur une carte interactive du Caire, vous pouvez suivre en direct les tweets géolocalisés des Egyptiens et revivre jour après jour toutes les journées de cette révolte. Le projet HyperCities (http://egypt.hypercities.com/) fait acte d’histoire en temps réel. Mais la lecture de ces tweets « historiques » met en perspective le rôle des réseaux sociaux dans ces soulèvements populaires. Les révolutions populaires se sont très souvent appuyées sur un média pour gagner de l’ampleur, faire émerger les idées et fédérer les énergies. Attention séquence souvenir. La presse française a connu durant la Révolution de 1789 une période d’expansion sans précédent. Le nombre de titres s’est multiplié et les révolutionnaires pouvaient lire à l’époque le Journal des Débats, La Feuille villageoise, Le Contrepoison ou préservatif contre les motions insidieuses, et le fameux Père Duchesne… De même, les mouvements de libération des pays de l’Est entre les années 60 et 80 se sont appuyés sur les radios libres. Il semblerait donc que les mouvements populaires ont toujours eu recours à une médiatisation pour soutenir leur cause et la faire exister. Pour en revenir au printemps arabe, les réseaux sociaux n’ont pas forcément joué un rôle plus important que la presse durant la Révolution française et les radios libres durant les révolutions des pays de l’Est. Mettre l’accent sur les réseaux sociaux, parler de « Révolution Twitter » ou affirmer que sans Facebook il n’y aurait pas eu de soulèvement seraient des erreurs d’appréciation, au même titre que parler de « Révolution de la presse » ou de « Révolution des radios libres ». seraient des abus. Il faut rappeler que le catalyseur et le déclencheur de la révolution tunisienne a été l’immolation d’un jeune homme et non un “event” Facebook. Grégoire Hardy, Planning stratégique, DDB° Paris


“on en parle” Twitter gazouille depuis 5 ans NDLR : 400 employés, 200 millions de membres, 1 milliard de tweets par semaine… Lancé le 21 mars 2006 par Jack Dorsey, Biz Stone et Evan Williams, le service de micro-blogging a connu une croissance exponentielle. Le phénomène pour geek est devenu un média à part entière, dont la particularité est d’être en temps réel. C’est sans doute aujourd’hui la source d’information la plus accessible et la plus rapide : c’est d’abord par Twitter que l’on a appris la fuite de l’ancien président tunisien Ben Ali. Si la popularité de l’outil est incontestable, certains demeurent sceptiques face aux enjeux : Julian Assange rappelait, lors d’une conférence à Cambridge le 15 mars, qu’un guide pratique publié par des activistes égyptiens débutait par les mots “n’utilisez pas Facebook et Twitter”. Pour autant, le succès de Twitter ne se dément pas et de nombreuses célébrités ont collaboré à la vidéo mise en ligne à l’occasion des 5 ans. On y retrouve des personnalités aussi diverses que Richard Branson, Serena Williams, Snoop Dog, Yelle et même Hilary Clinton… « Un outil génial pour être au courant de tout, à mettre au même rang que Facebook ou Google! » « Des chiffres impressionnants, mais trompeurs… Combien y a-t-il de vrais comptes? Qui les utilise? Il y a beaucoup de tweets «parasites» qui proviennent de flux automatisés comme les RSS, par exemple. » « Un beau succès pour ces 5 ans, mais leur business model est encore flou : intégration de la publicité, partenariat avec d’autres sites, développement d’outils tiers ? » « Actualité immédiate, 140 caractères maximum… le comble de l’instantanéité, l’absence de recul, de vision. » La vidéo: http://discover.twitter.com


la bonne idée Ne jetez plus vos canettes Le contexte : Il s’agit de renouveler l’intérêt d’une cible sur-sollicitée publicitairement pour une marque d’energy drink et d’augmenter le degré d’interaction avec la marque. La problématique : Malgré tous les contenus diffusés et les nombreux sponsorings sportifs, la réalité de l’expérience de marque Red Bull est très limitée. On boit la canette et on la jette. L’insight : Red Bull diffuse plein de vidéos de sports extrêmes, mais moi à la fin, je me retrouve tout seul avec ma canette et je ne fais jamais l’expérience de l’extrême. L’idée : Red Bull Augmented Racing est un jeu vidéo de course de voitures pas comme les autres. Grâce à une application de réalité augmentée, il est possible d’utiliser des canettes Red Bull pour dessiner son propre circuit de course, et donc de lier monde réel et monde virtuel. Ainsi, la canette de Red Bull acquiert une seconde vie et le consommateur interagit directement avec le produit. En plus, on imagine bien que pour réaliser des circuits, il faut acheter plusieurs canettes. Le plus : La dimension sociale n’est pas oubliée car on peut partager ses scores avec ses amis et voir qui est le champion de chaque circuit. La vidéo : http://bit.ly/hVVsMg Le site : http://win.gs/gIBB9f


la fausse bonne idée Mind the gap

Avec l’ascension fulgurante de Groupon, l’arrivée de Facebook Deals ou plus récemment le partenariat entre Foursquare et Amex, les bonnes affaires sur Internet semblent avoir le vent en poupe. GAP a tenté d’innover en mettant en place un site dédié : gapmyprice. Le 15 mars dernier, l’offre - qui durait une journée – proposait 18 modèles de khakis pour un prix initial allant de 49.50$ à 59.50$. Sur le site, on pouvait cliquer sur le modèle de son choix et faire une première offre de n’importe quel montant. Gap proposait alors une réduction sur le prix initial, que l’on pouvait accepter ou bien refuser en faisant une nouvelle offre. La marque proposait alors son dernier prix, la réduction ne pouvant dépasser les 30%. L’idée est originale en ce qu’elle permet au consommateur d’obtenir une offre personnalisée et d’interagir directement avec la marque, tandis que les sites d’achats groupés nécessitent un commerce de masse, un nombre minimum de consommateurs devant souscrire au deal pour que celui-ci soit exécuté. Pourtant, les réactions des internautes sont mitigées. D’abord dans l’idée : loin d’approcher le consommateur dans la perspective du jeu ou du bon plan, la négociation semble instaurer une forme de confrontation, dont seul l’un des participants sortira véritablement gagnant. Quelle sera ma réaction si j’apprends qu’un ami a acheté le même produit en obtenant 30% de réduction, alors que je n’en ai obtenu que 10% ? Je me sentirai sans doute floué et manipulé. D’autre part, la négociation n’a d’intérêt que dans le rapport humain qui doit l’encadrer : on voit mal comment on pourrait influencer notre interlocuteur par clics interposés, sans dialogue. La conversation et l’engagement du consommateur avec la marque semblent limités… Enfin, le dispositif de la promotion laisse à désirer : seulement 18 modèles proposés, un vêtement pas franchement trendy et un site qui ferme après l’opération en ne laissant qu’une page vide comme si l’on avait entré une adresse fictive… Le site : http://www.gapmyprice.com/


à découvrir 1 + 1 = beaucoup Le 26 mars, nous sommes tous invités à éteindre nos appareils électriques pendant une heure pour lutter contre le changement climatique et le réchauffement de la planète. Ce petit geste repris par des centaines de milliers de personnes dans le monde entier permet d’avoir un véritable impact pour la planète. Mais une heure, c’est peu. C’est pourquoi WWF a créé la plate-forme « Beyond the hour », qui permet de recueillir et de partager avec le plus grand nombre les petites résolutions de chacun en matière d’environnement. Cette plate-forme sociale permet de mobiliser les bonnes intentions et démontre que ces initiatives isolées prennent tout leur sens quand elles sont additionnées. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup. Une belle opération pour faire adopter de nouveaux comportements. Le site : http://bit.ly/dFhXQo La vidéo : http://bit.ly/ifHJRT


le digital est partout L’application de la semaine On savait déjà que grâce au web on pouvait se faire de nouveaux amis à distance et échanger avec eux sans même se voir ; aujourd’hui, avec l’application mobile Agora, on va pouvoir rencontrer des gens qui partagent nos centres d’intérêts dans la vraie vie (les geeks diraient IRL, ie. in real life). Comment ? Rien de plus simple. L’application Agora synchronise vos comptes Twitter et Foursquare. Tout d’abord, elle scanne votre compte Twitter pour compiler vos principaux centres d’intérêts. Ensuite, en vous promenant et en arrivant dans un lieu, vous vous checkez sur Foursquare. Et là, l’application Agora compare les profils Twitter des personnes présentes et calcule un score d’affinité pour vous proposer de rencontrer celles qui sont les plus proches du vôtre. Hop ! Vous voilà avec un nouvel ami et un sujet de conversation tout trouvé.

Le site : http://bit.ly/ezE6u5


Les marques agissent Gratuit ne signifie pas zéro Le digital est encore une fois en train de bouleverser les règles et les habitudes de la production de contenus. L’année dernière, deux producteurs de cinéma, Enzo Tedeschi et Julian Harvey, ont décidé de demander aux internautes de participer au financement d’un film en achetant une image pour un dollar, un peu sur le modèle de MyMajorCompany qui propose aux internautes de financer la production d’un album. Après avoir réussi à réunir les 135 000 $ nécessaires à la réalisation du long-métrage, ils s’apprêtent à le diffuser gratuitement sur la plate-forme de téléchargement peer-to-peer BitTorrent. Et c’est là qu’intervient la major Paramount. Estimant ce modèle alternatif de production de film innovant et rentable, la Paramount s’est associée aux deux producteurs pour commercialiser le film en DVD avec en bonus le making of et une fin alternative. Il est intéressant de voir que l’un des acteurs clés de la production cinématographique tente de trouver des modèles alternatifs plutôt que de condamner unilatéralement le piratage et les plates-formes P2P. La bande-annonce : http://bit.ly/emVDlr


le www. de la semaine Hallucinations Virtuelles

Pour le lancement des nouvelles baskets Air Jordan, Nike a réalisé un mini-site internet pour le moins hallucinant. Le principe est très simple. Le mini-site joue sur le mouvement répété des baskets pour créer un effet 3D et permettre à l’internaute de littéralement plonger au cœur de l’expérience. Cliquez de manière répétitive et laissez-vous hypnotiser par ces petites chaussures qui tournent dans tous les sens. On savait que les marques essayaient de parler à l’inconscient de leurs consommateurs, maintenant on en a la preuve. Le site : http://bit.ly/f5v287


la vidéo culte Fake or not? La semaine dernière une vidéo a fait le tour du web : on y voit un gentil quidam en train de « hacker » les écrans de Times Square à l’aide d’un iPhone et d’un ballon de baudruche. Le buzz prend très rapidement et les internautes s’interrogent : prouesse technologique ou montage très réussi ? Cette semaine, nouveau rebondissement. Il s’avère que cette vidéo était en réalité une opération virale pour la promotion du film Limitless de Neil Burger avec Bradley Cooper et Robert De Niro. Quel est le lien entre cette vidéo virale et le film ? Aucun, à part à la toute fin de la vidéo la projection subreptice du trailer du film sur un écran de Times Square. Vous vous demandez l’intérêt de cette opération? Juste de faire un coup, et de faire parler. D’ailleurs, ça marche : c’est exactement ce que nous venons de faire, tout comme les 2,9 millions de personnes qui ont visionné cette vidéo en 10 jours. La vidéo : http://bit.ly/dNXAyQ


incroyable

91% de l’utilisation de l’internet mobile est consacrée aux réseaux sociaux aux Etats-Unis.

Source : Morgan Stanley


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Firefox a mis en ligne cette semaine la nouvelle version de son navigateur, qui est encore plus rapide, plus sûre et plus ergonomique... nous promet-on!


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