07 /05/10
Le mot de la semaine Je ne suis pas un digital native mais je me soigne. Pour la génération des quadras à laquelle j’appartiens, l’apprentissage du digital fut un peu comme les premiers pas dans la vie amoureuse, à la fois laborieux et tumultueux. Vous vous souvenez du jeune héros du film les « beaux gosses » qu’une force incontrôlable pousse inexorablement vers cet être inconnu qu’est la jeune fille. Et bien pour nous, ce fut identique. On s’est senti attiré, certes sur le tard, par cette « toile » à laquelle on ne comprenait rien. Il faut dire que comme pour le sexe, on n’en pouvait plus d’entendre les jeunes camarades vanter leurs émois, leurs conquêtes, leurs aventures, les trucs de sauvages qu’ils faisaient pendant que nous autres, on ramait. Ils avaient déjà réinventé le kamasutra que nous en étions encore à peaufiner une vague stratégie d’approche. Poussé vers son écran, comme l’ado boutonneux traverse le dancefloor et fonce sur Clotilde pour lui offir un verre, on s’est lancé sur le clavier prêt à affronter Google, Yahoo!, Mappy et tout ce qui s’ensuit. Pour faire bonne figure, on s’est connecté à MSN Messenger. On a écrit des phrases avec des vrais mots dedans et là, comme l’ado se prend un rateau de la pauvre Clotilde, on a découvert en guise de réponse des trucs jaune ridicules qui clignotaient avec pour seul commentaire LOL mdr. Touché mais pas du tout coulé, on s’est dit qu’on allait essayer autre chose. Tour à tour, on a exploré MySpace, puis Second Life. On a inscrit son profil sur Linkedin. Là, on s’est retrouvé dans la peau du candide qui déambulerait le long des couloirs d’un lupanar se doutant bien qu’il se passe quelque chose derrière ces portes capitonnées, mais sans savoir quoi précisément. Qu’à cela ne tienne ! On a multiplié les expériences, participé à des trucs de groupes, remporté des enchères, échangé sur des forums. À minuit, on s’est extasié de pouvoir acheter dix packs d’eau et cent seize rouleaux de papier toilette sur Telemarket. On a donné notre avis de « consommacteur » sur Fnac.fr et sur Amazon version US. On a traqué les blogs les plus influents. On a été les premiers à tout acheter sur les sites marchands y compris l’année où les cadeaux de Noël ont été livrés fin janvier. La peur au ventre, on a téléchargé en douce sur Napster ou Kaaza et tenté de pirater autre chose que du porno ou des virus sur Emule. Et puis, un jour, tout a changé. On a ouvert sa page facebook. L’extase ! Enfin, on avait touché au sublime. On connaissait cette ivresse de l’Internet. En réalité et comme les copains, on en racontait beaucoup plus qu’on en faisait ; mais toujours est-il qu’on a multiplié les partenaires, je veux dire les amis. De fil en aiguille, on est devenu dépendant d’itunes et de flick’r. On n’a plus quitté Youtube que pour se rendre sur Dailymotion. On a podcasté, visionné en streamin. En cachette, on s’est rejoué M6replay. On s’est demandé si Spotify était si différent de Deezer et on s’est mis à twitter comme des fous. On a installé netvibes histoire de mettre de l’ordre dans nos dashboards et ce qui devait arriver arriva : le grand amour. L’amour avec un grand A, le truc pour la vie, les deux qui ne font plus qu’un, le pot et son couvercle. On est « fall in love » avec son iphone et toutes ses applis. Désormais tous les deux, on ne se quitte plus, la nuit, le jour, en vacances, au boulot, au lit ou en voiture. À table et dans le métro. Jusque dans le bain. J’ai un secret à vous confier….je crois bien que j’ai envie d’un iPad. Jean-Jacques Sebille Directeur Associé
“on en parle” Apple iAd NDLR : en présentant le mois dernier la nouvelle version du système d’exploitation de l’iPhone, Apple annonçait aussi la création d’une plateforme publicitaire dédiée aux mobiles (et iPad). Certes, les détails de la plateforme ne sont pas encore connus, mais avec le rachat de Quattro Wireless, la plateforme leader de la publicité sur mobile, on devine les ambitions gargantuesques de la Marque. U.R : « La publicité était partout, on a eu un court répit sur mobile, c’est reparti. Si les marques font de belles choses, je ne suis pas contre. Mais que mes données personnelles servent d’une manière ou d’une autre à les alimenter, non merci. » G.S : « L’App Store d’Apple couplé à ses appareils offrent un tel degré d’intimité que iAd pourrait bien devenir la plateforme de proximité par excellence. » G.F : « Déjà que l’écosystème de l’iPhone était ultra fermé, là en plus les marques pourront tout savoir de nous. Je passe chez Android dès qu’ils lancent leur nouvelle usine à cash. » L.E : « C’est le genre de news qui ne peut pas toucher positivement l’utilisateur final. Pourtant si on regarde de près les démonstrations d’interaction de l’iPad dans des applications journalistiques par exemple, on se rend compte qu’une publicité pourrait devenir carrément incontournable. »
la bonne idée Virgin Mobile Indian Panga League Type de campagne : Digitale. Le contexte : Pour se faire connaître d’un marché indien en pleine expansion qui attise toutes les convoitises, Virgin Mobile capitalise sur l’India Premier League (IPL, championnat de cricket), l’événement sportif incontournable du pays. La problématique : Comment émerger parmi la multitude de marques qui surfent sur cet événement et, mieux que les autres, s’approprier le sport national ? L’insight : « Dès qu’il s’agit de cricket, on est prêt à faire abstraction des castes pour parler sport avec tout le monde, même avec des gens que l’on ne connaît pas. » L’idée : Lancer en amont de la compétition l’Indian Panga League, une plateforme de conversation où les fans d’équipes adverses se répondent à coup de joutes verbales passionnées. Promouvoir l’opération en mettant en ligne 100 exemples de débats électriques et s’appuyer sur les réseaux sociaux (facebook, Orkut et twitter) pour inciter les internautes à diffuser leur passion. Le plus : Avoir lancé l’opération avant le début du championnat pour émerger plus facilement, préparer le terrain et ainsi construire la communauté. Concentrer le dispositif sur Youtube, qui a noué un contrat de diffusion (digitale) exclusif des matchs de l’IPL, pour bénéficier d’un maximum de visibilité. Le site : http://www.indianpangaleague.in/
la moins bonne idée Les temps changent. Oui, mais en bien ou en mal ?
Le géant informatique de Redmond a raison : les temps changent. Les nouveaux usages issus des technologies de l’information et de la communication bouleversent notre rapport au travail pour une productivité théoriquement accrue : télétravail, multitasking, crowdsourcing, communication instantanée… Bon nombre des process des entreprises changent, ou doivent changer. Divergences culturelles, difficultés d’adaptation... bien souvent ces changements ne sont pas évidents. Pour faire la promotion de ses solutions professionnelles en ligne (Online Services), Microsoft a choisi d’illustrer ces problèmes en mettant en scène Benoît, jeune cadre fraîchement recruté dans une entreprise... qui a une conception définitivement rétrograde de la modernité. Non sans humour, cinq vidéos décrivent son parcours initiatique : gestion des agendas, partage des documents, visioconférence, open space etc. Mais si l’on peut aisément faire preuve d’empathie à l’égard de Benoît, on ne comprend pas pourquoi l’ensemble des contenus (vidéos + site dédié) ne s’adresse qu’à des jeunes cadres, alors même que les offres de Microsoft ciblent les employeurs. Autre interrogation : cette opération fait totalement l’impasse sur les media sociaux, ce qui est incompréhensible aujourdhui... d’autant plus que Microsoft est l’un des principaux actionnaires de facebook. Enfin, à la manière des dernières campagnes Windows 7, cette opération manie avec maladresse une mécanique de dénonciation des problèmes: elle va sans doute trop loin dans l’exagération, Microsoft donnant in fine l’impression de ne s’adresser qu’à ceux qui subissent gravement le digital, sans avoir rien à apporter aux autres. Le site : http://bit.ly/lestempschangent
à découvrir Gaikai : vers le jeu dématérialisé
C’est désormais une certitude : tous nos divertissements, nos logiciels, toutes nos données seront bientôt non seulement dématérialisées mais aussi externalisées. Par externalisation il faut comprendre la fin des supports de stockage personnels car tout sera en ligne, sauvegardé dans des “fermes de serveurs distants”. Cette migration de la mémoire numérique aura d’autres conséquences, comme par exemple de ne plus avoir l’absolue nécessité de posséder un ordinateur, ou encore de pouvoir littéralement travailler à distance, les fichiers ne posant plus de problème de partage. En permettant à ses utilisateurs de pouvoir jouer à n’importe quel jeu vidéo depuis n’importe où, sans disque et surtout sans renoncer à la qualité de l’expérience, Gaikai, plateforme d’hébergement de jeux, illustre parfaitement cette tendance. Finies les consoles hors de prix, les ordinateurs enorgueillis de leur puissance de calcul ou de traitement de l’image : vous n’aurez bientôt besoin que d’un écran et d’une connexion Internet, les tablettes tactiles étant un parfait exemple de support. Et lorsque l’on sait que certains jeux réunissent sur les réseaux sociaux des millions de joueurs (FarmVille, par exemple, regroupe 85 millions de comptes facebook connectés à sa plateforme), il ne serait pas étonnant d’y voir porté les plus célèbres titres de jeux vidéo. En constatant la démocratisation des expériences interactives les plus exigeantes, on ne peut que s’impatienter de voir apparaître des campagnes digitales élaborées profitant de la puissance de tels services. Le site : http://www.gaikai.com/
le digital est partout App My Ride
Si désormais le GPS, le lecteur de DVD et la connexion iPod se généralisent dans nos voitures, on peut encore s’étonner de la moindre interactivité et de la faible personnalisation des ordinateurs de bord. Car à l’ère des smartphones nouvelle génération, toute notre vie numérique est dans notre poche ! Certes, des initiatives existent, comme le projet de « robot » assistant AIDA ou le contrôle vocal évolué Sync des nouvelles Ford, mais ces démarches paraissent lointaines voire insatisfaisantes. Pour combler ce vide, Volkswagen vient de lancer App My Ride, un concours proposant aux internautes de soumettre leurs idées et projets d’innovation en matière de digitalisation automobile. Le gagnant verra son idée récompensée de 14.000€ et les étudiants participants se verront offrir un poste (pas de détail pour le moment sur la nature du contrat) dans l’un des centres de recherche et développement de Volkswagen. L’idée est excellente et la démarche, résolument crowdsourcée, ne manquera pas d’attirer nombre de contributions. On peut dores et déjà imaginer une voiture « connectée », rapatriant tout le contenu de nos ordinateurs et tirant parti d’Internet et des réseaux sociaux pour conseiller de meilleurs itinéraires, de bonnes adresses… Une révolution de l’expérience automobile ? Peut-être. En tout cas le pari de Volkswagen est osé et on ne peut que souhaiter qu’il aboutisse sur une vraie innovation. Le site : http://bit.ly/appmyride
Les marques agissent La réalité augmentée contre les agressions
Rares sont les témoins d’agressions à agir, soit pour aider dans l’instant, soit par la suite lors des enquêtes : ce n’est que lorsque l’on est soi-même confronté à la violence que l’on prend réellement conscience de l’enjeu. Plus prosaïquement, le Ministère de la Justice Hollandais a décidé d’interpeller ses citoyens quant aux violences dont sont victimes les employés du service public en mettant un place un dispositif de réalité augmentée dans les rue d’Amsterdam et de Rotterdam. Les passants sont filmés et la vidéo est retransmise sur un immense écran qu’ils ne peuvent manquer de voir. En surimpression est diffusée une scène préenregistrée d’agression fictive. L’effet est radical : les passant s’arrêtent net, mettent quelques secondes à comprendre que ce qu’ils voient sur l’écran n’est pas en train de réellement se produire et continuent de regarder la projection. Interloqués, ils voient apparaître quatre conseils – civiques – qu’ils devraient logiquement appliquer s’ils sont témoin d’une agression. Si la mécanique, simple et efficace, n’est pas sans rappeler celle de l’opération new-yorkaise « Virtual Homeless » (cf. le Digital Post n°5), elle gagne en interactivité dès lors qu’elle mêle images réelles et virtuelles. Un bien bel exemple de réalité augmentée, loin des gadgets smartphoniens et webcamiens dont les geeks se sont déjà détournés. La vidéo du dispositif : http://bit.ly/ARagression
le www.
de la semaine Élections anglaises Votez avec le dos de la main Quant on en vient à parler politique, les conversations sont rarement neutres et, soyons honnêtes, il y a toujours une personnalité politique que l’on aimerait bien baffer. À l’heure des élections anglaises, le site Slapometer a fait sensation en permettant, virtuellement, de coller des baffes, et pas qu’une seule, à l’un des trois candidats. Avec près de 30 millions de mains collées dans leur visage, on peut affirmer que les anglais avaient une terrible démangeaison de la paume ! Humour anglais oblige, les textes et enregistrements audio sont terriblement décalés. Si la réalisation est des plus simple, le site est aussi intuitif que jouissif. Complet, il donne accès à toutes les statistiques, profite du nouveau bouton « like » de facebook, et est lié au compte twitter du projet. Et pour pousser plus en avant l’interactivité, Slapometer expérimente (à l’heure où ces lignes sont écrites c’est encore aléatoire) la reconnaissance des mouvements par webcam pour que d’un geste le candidat visé s’en prenne une ! Le site : http://www.slapometer.com/
la vidéo culte The never-ending game
La Coupe du Monde arrive à grand pas et, en tant que boisson officielle de l’événement, Powerade se saisit de l’occasion pour travailler l’image de son produit en profondeur. La Marque a développé « The neverending game », une vidéo interactive en plusieurs couches qui capitalise sur les dernières innovations de Youtube pour offrir à l’internaute une expérience ludique d’un genre nouveau. Utilisant comme prétextes les matchs et prouesses de jeunes footballeurs venant des quatre coins de la planète, le film propose à des instants clés de découvrir les pensées des protagonistes et ce que leur corps subit. Au cours de ces scénettes, Powerade distille des informations pédagogiques sur ses boissons et permet de comprendre en quoi elles se distinguent de l’eau par leurs vertus énergétiques. Si le produit est peut-être trop présent, le dispositif est novateur, de qualité et permet d’envisager de futurs films interactifs où l’on peut plonger dans l’histoire au gré de ses envies et éventuellement modifier le cours du scénario. La vidéo : http://bit.ly/powerade
incroyable
72%
des adolescents sont en contact avec au moins une marque via les media sociaux.
42%
se sont fiés à une « expérience digitale » pour acheter un produit.
40% ont déjà participé à la création de contenus (user generated content) lors d’opérations organisées par les marques.
Source : étude Sulake - avril 2010
news du monde digital _ 1 million d’iPad vendus_
Il n’a fallu que 28 jours à l’iPad pour atteindre le million d’unités vendues. Un chiffre spectaculaire qui met à mal les mauvaises langues qui prédisaient des ventes médiocres, d’autant plus que les propriétaires de la tablette tactile se montrent proactifs, comme en témoignent les 12 millions d’applications et les 1,5 millions de livres numériques téléchargés. À titre de comparaison, l’iPhone avait mis 74 jours à atteindre le même volume. Pour rappel, le nouveau phénomène de la Pomme sera disponible en France à la fin du mois. _ TED Open TV Project_
Les conférences TED (« Technology, Entertainment and Design ») proposent depuis 1984 de propager dans le monde des idées novatrices, des solutions en puissance. Et si ces conférence rencontrent un franc succès sur Internet, elles n’étaient jusque là accessible qu’aux internautes qui avaient la curiosité de les découvrir. Les organisateurs de TED ont donc décidé de distribuer gratuitement les enregistrements de leurs conférences à toute chaine de TV qui en ferait la demande. Une bien belle initiative qui donnera une dimension plus concrète à leur slogan : « Ideas worth spreading ».
_ Vos sites sont-ils rapides ?_
Pour apparaître sur la première page des résultats Google, il faut accomplir un réel travail de référencement, qui doit tenir compte de nombreux paramètres techniques. Désormais Google prendra aussi en considération la rapidité d’ouverture d’un site pour améliorer son classement. Deux solutions possibles pour acter de cette nouveauté : optimiser le poids de votre site et / ou augmenter les performances de votre solution d’hébergement. _ Flash mis à mal_
Après les diverses attaques d’Apple et le rejet catégorique de la technologie Flash sur iPhone et iPad, c’est au tour de Microsoft de fustiger les performances et la stabilité de la plateforme d’Adobe, et d’annoncer que ses développements soutiendront les technologies libres comme le HTML5. Parallèlement, le nombre de vidéos encodées en H.264 sur Internet ne cesse de croître, au détriment de celles en Flash (.flv ou VP6). L’avenir du HTML5 semble radieux… _ Google Energy_
Google vise à réduire son empreinte carbone et accessoirement à se libérer de toute dépendance énergétique. Son département énergétique, qui possède déjà plus de 10.000 panneaux solaires, a annoncé avoir racheté deux fermes d’éoliennes.