Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice

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Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice

Guide pédagogique

Champs de GRÂCE

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HEUCEU5GP ISBN 978-2-8041-6307-5

www.deboeck.com

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Collection dirigée par André Fossion S.J.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice Luc Aerens Jean-Philippe Deprez Danielle Yannart

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TABLE DES MATIÈRES

Ouverture ..................................................................................................

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Introduction ...............................................................................................

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Schéma de travail ......................................................................................

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Chapitre I :

Clés pour l’Alliance ..............................................................

27

Chapitre II :

Un peuple engagé dans une Alliance ...................................

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Chapitre III :

Le peuple de Dieu au temps des rois ...................................

73

Chapitre IV : Le prophète Amos ...............................................................

87

Chapitre V :

Le prophète Isaïe ................................................................. 113

Chapitre VI : Noël. La venue de Jésus accomplit les Écritures ................. 139 Chapitre VII : La Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres .......................... 159 Chapitre VIII : La prophète Jérémie ............................................................ 173 Chapitre IX : Le prophète Ézéchiel, la ruine de Jérusalem et l’exil ........... 189 Chapitre X :

De la Passion à la Résurrection de Jésus ............................. 209

Chapitre XI : Le Souffle de Dieu fait renaître tout un peuple ..................... 227 Chapitre XII : Aujourd’hui, le Souffle des prophètes inspire ceux qui font grandir l’Alliance ............................................ 255 Chapitre XIII : L’année liturgique (chapitre mobile) .................................... 269 Index des encadrés .................................................................................... 275 Annexe :

Illustrations et documents d’appoint .................................... 277


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INTRODUCTION

Découvrir en cinquième année comment l’appel des prophètes et de Jésus résonne dans l’histoire Les parcours proposés dans cette collection pour la première et la deuxième années primaires ont été résolument centrés sur la découverte de la personne du Christ. Divers récits évangéliques ont montré notamment l’importance des actes messianiques de Jésus, puis de sa Passion et de sa Résurrection. Le mystère de Jésus a été approché aussi bien dans l’épaisseur de son humanité que dans sa singularité de Fils bien-aimé du Père. Le parcours de troisième année a prolongé ce chemin de découvertes. Il visait à faire percevoir comment Jésus inspire à ses disciples un art de vivre centré sur l’amour de Dieu et l’amour du prochain. En quatrième année, le parcours biblique a fait découvrir comment Jésus s’insère dans un peuple et dans une histoire de salut, dont l’accomplissement s’annonce dès les récits fondateurs de l’Ancien (ou Premier) Testament. Le parcours de cinquième année se situe dans le prolongement direct du précédent. Les textes qui le composent se rapportent à divers événements de l’histoire. Ils montrent comment, dans les situations vécues, les prophètes et Jésus lui-même, portés par un Souffle inépuisable, ont fait entendre la Parole d’un Dieu qui s’insurge contre le mal en ouvrant aux hommes un chemin d’Alliance et de salut. Voici les références des textes proposés, en regard des titres des chapitres : I Clés pour l’Alliance II Un peuple engagé dans une Alliance III Le peuple de Dieu au temps des rois IV Le prophète Amos (Am 6,1.3-4.6.8 ; Am 2,6-8.13-16 ; Am 5,21-24) V Le prophète Isaïe (Is 7,1.3-4.8-9.10-14.16 ; Is 5,8-10 ; Is 5,22-23 ; Is 10,1-3) VI Noël. La venue de Jésus accomplit les Écritures (Is 9,1-6 ; Mt 4,12-14.1617.23) VII La Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres (Lc 5,16-24) VIII Le prophète Jérémie (Jr 1,11-14 ; Jr 22,13-19) IX Le prophète Ézéchiel, la ruine de Jérusalem et l’exil (Ez 4,1.3.9-11.16 ; Is 5,1-7) X De la Passion à la Résurrection de Jésus (Lc 20,1.9-19) XI Le Souffle de Dieu fait renaître tout un peuple (Ez 37,1-14 ; Jr 31,31-33 ; Ac 2,1-6.14.16.18.22-24.29.32-33.36-38.41) XII Aujourd’hui, le Souffle des prophètes inspire ceux qui font grandir l’Alliance XIII L’année liturgique (chapitre mobile)

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Ne sont cités ci-dessus que les textes qui forment l’ossature du parcours. D’autres textes seront pris en compte au fil des chapitres : notamment des récits des évangiles, mais aussi d’autres textes bibliques auxquels les élèves se rapporteront régulièrement s’ils les ont découverts dans les années antérieures. En abordant divers oracles des prophètes, replacés dans leur contexte, ce nouveau parcours élargit le regard sur l’histoire. Il mise sur une meilleure perception du temps chez les élèves pour faire découvrir, dans l’histoire des hommes, la présence fidèle d’un Dieu de bonté et d’Alliance, dont le Souffle fait vivre.

Le Souffle des prophètes Les oracles des prophètes ne sont pas les textes bibliques les plus familiers des chrétiens ni de l’enseignement religieux à l’école primaire. Or, les écrits prophétiques constituent un tiers de la Bible juive, assumée par l’Église à la suite de Jésus ! Il n’est pas pensable de faire l’impasse sur une partie aussi importante des Écritures. Sans doute pose-t-elle un défi particulier à la pédagogie. Les démarches proposées dans ce Guide prennent ce défi au sérieux pour aider à le relever. Il y va de l’écoute d’une Parole hautement inspirée : l’Esprit « a parlé par les prophètes », proclame le Credo. Le Souffle des prophètes est essentiel au christianisme. Les jugements que des prophètes ont portés sur leur époque n’ont pas été transmis pour qu’on en tire d’emblée des leçons morales. La parole biblique est avant tout révélation de Dieu pour sauver les hommes. Quand des prophètes dénoncent une situation ou la dévoilent sous un jour nouveau, leur propos est d’abord de montrer ce qui, aux yeux de Dieu, se joue dans les événements. L’histoire des hommes a de l’importance pour la bible parce qu’un Dieu d’Alliance s’y manifeste. La bible révèle qu’à chaque époque les hommes peuvent vivre une histoire porteuse de salut parce que le Souffle de Dieu y est à l’œuvre. Cette révélation est dès lors un appel : appel à la reconnaissance de Dieu et à la conversion, appel à l’espérance et à l’agir responsable, appel à vivre en Alliance avec les autres. Les oracles du Premier Testament ne valent pas d’abord pour les rapprochements que des chrétiens, après coup, peuvent établir avec les paroles ou les actions de Jésus. Dès l’origine, la Parole de Dieu a sa consistance. Pour permettre de le découvrir, divers aperçus historiques sont présentés dans le Cahier de l’élève 5. Ils aideront les élèves comme l’enseignant à se représenter les contextes où les prophètes ont fait entendre leur voix. Ce qui contribuera à donner du poids à la Parole annoncée. La parole des prophètes, rarement bien accueillie à leur époque, n’est jamais restée lettre morte. Les générations suivantes l’ont relue avec des yeux neufs. Plusieurs de ces « relectures » ont été intégrées aux livres pro-

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phétiques. Elles y côtoient les oracles originaux et souvent s’y imbriquent. Les élèves auront l’occasion de se pencher sur quelques-unes de ces « relectures ». Ils pourront ainsi mieux saisir le développement de la tradition biblique. Leur découverte des liens tissés entre le Premier Testament et le Nouveau les aidera aussi à percevoir comment le Souffle de Dieu est à l’œuvre tout au long de l’histoire pour la mener, par Jésus, à son accomplissement.

Alors que les parcours bibliques antérieurs ont privilégié les récits, les textes prophétiques qui composent le cinquième parcours sont plutôt des discours. Les prophètes se réfèrent pourtant à des situations très concrètes. Mais en général, une allusion leur suffit à évoquer des faits qui étaient bien connus de leurs auditeurs. Cette trop brève évocation ne suffit plus au lecteur d’aujourd’hui. Comment saisir la portée concrète d’un oracle ancien si l’on ne parvient pas à se représenter la situation à laquelle le texte se rapporte ? C’est pour résoudre cette difficulté qu’ont été conçus les aperçus historiques qui jalonnent le Cahier de l’élève 5 : les élèves et l’enseignant y trouveront, pour chaque texte prophétique ancien, le récit simple et concret d’une situation de référence. Ces aperçus n’ont d’autre ambition que de fournir une information élémentaire mais correcte et suggestive sur la manière dont le peuple de Dieu a vécu son histoire. À cette fin, ils tirent parti de multiples renseignements dispersés à travers la bible pour les intégrer à un récit plus historique. Inspiré par la bible, ce récit porte une attention primordiale au sens des événements. Il ne s’agit donc pas de pousser l’étude des faits historiques dans les détails. Il importe néanmoins de savoir ce qui s’est passé pour comprendre le sens que la parole des prophètes confère aux événements. Donner une consistance à l’histoire vécue, ce n’est donc pas mettre le point de vue religieux entre parenthèses. C’est, au contraire, une démarche essentielle pour percevoir comment Dieu se révèle dans l’histoire (voir à ce propos l’encadré p. 122 : Parole de Dieu, paroles d’hommes). Le bénéfice d’une telle approche est finalement de montrer que la révélation de Dieu transmise par la Bible respire la vie concrète et l’expérience vécue. Ce n’est pas un message abstrait, ni l’exposé de vérités générales. La révélation de Dieu est d’abord et toujours un événement, ancré dans l’épaisseur de l’histoire. C’est dans le concret des situations historiques que le Dieu de la Bible se révèle Sauveur des hommes en faisant Alliance avec eux. C’est pourquoi il importe de raconter ce qui se passe : il s’agit de faire percevoir que le Souffle de Dieu est à l’œuvre et que l’histoire en est transformée. Rien de tel pour briser le sentiment de fatalité que peut inspirer le spectacle répété de la violence ou du malheur. En intégrant l’approche des prophètes à une présentation plus ample de l’histoire du salut, le parcours de cinquième année joue un rôle fondamental pour éduquer à l’espérance. Les évangélistes pousseront le récit de cette histoire du salut jusqu’à mettre en relief son accomplissement ultime en Jésus. Leur récit se fait alors Bonne Nouvelle, tant l’Évangile est fondamentalement l’annonce d’une victoire : victoire de l’amour de Dieu sur le mal et sur la mort.

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D’un texte biblique à l’autre Le chapitre I donne le ton au parcours. Tout en étant ludique, cette entrée en matière se réfère d’emblée à des paroles de Jésus : « clés pour l’Alliance ». Ainsi, c’est dans les évangiles que le parcours prend sa source. Il y reviendra constamment pour faire écho à la parole des prophètes. Plusieurs récits des évangiles mais aussi du Premier Testament servent de base au chapitre II. Ils ont fait l’objet, en principe, de découvertes spécifiques dans les années antérieures. Il s’agit de raviver ces découvertes pour en dégager une première vision d’ensemble sur la vie de tout un peuple engagé dans une Alliance. Le chapitre III prépare directement la découverte des prophètes d’Israël. Il revient brièvement sur les événements fondateurs de l’histoire israélite avant de brosser un tableau concret des premiers siècles vécus par le peuple de Dieu au temps des rois. Pour assurer l’exercice du pouvoir, les rois ont souvent recherché les propos complaisants des conseillers de cour ou des voyants de leur époque. Tout autre est la parole qui va surgir de la bouche des grands prophètes. Le premier des grands prophètes d’Israël est Amos (chapitre IV). Il tranche sur son époque en mettant en cause les notables qui bâtissent leur vie confortable sur le dos des petites gens qu’ils exploitent. Il va jusqu’à dénoncer la fausseté d’un culte qui tolère l’injustice. Ses annonces de malheur soulèvent une question incontournable : quand le malheur survient, est-ce à cause de Dieu ? Un encadré offre des pistes de réflexion : Prophètes de malheur ? Non, sentinelles de l’imminence ! (voir p. 93). Mais la question n’a pas fini de rebondir : quel est au juste le rôle d’un prophète ? En quoi Jésus lui-même sera-t-il prophète ? Isaïe aussi (chapitre V) défend avec vigueur le droit des pauvres. Mais c’est d’abord sa contestation du pouvoir conquérant qui retient l’attention. Ce prophète ose dire non à la politique des armes, parce que loin d’assurer la paix, elle précipite l’escalade de la violence. Le Dieu d’Isaïe comme le Dieu d’Amos révèle déjà, par bien des traits, le visage de Dieu que Jésus fera resplendir. C’est encore du livre d’Isaïe qu’est tiré, à l’approche de Noël, le texte biblique qui forme la trame du chapitre VI. Il ne s’agit plus d’un oracle, mais d’un chant d’intronisation, probablement en l’honneur de Josias, un des rares rois dont la bible salue le règne exemplaire. Ce poème qui acclame le Prince de la Paix est cité dans l’évangile de Matthieu et est proclamé à Noël pour chanter la venue de Jésus. Admirable relecture qui relie les deux Testaments pour faire ressortir la fidélité de Dieu et pour montrer qu’en Jésus, le Messie, la victoire sur le mal est bien en route. Le chapitre VII joue un rôle charnière pour préciser la mission de Jésus comme prophète, porteur de l’Esprit de Dieu, au service de la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres. Dans le discours-programme que l’évangéliste Luc fait tenir à Jésus au seuil de sa mission, Jésus lui-même fait une relecture du livre d’Isaïe pour montrer toute l’actualité de l’Écriture qui s’accomplit. Du coup est relancée la question de l’accueil à réserver à la parole prophétique.

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Le refus de l’interpellation prophétique a eu, au cours de l’histoire, des conséquences dramatiques. Après l’invasion assyrienne du royaume d’Israël (au Nord), le prophète Jérémie (chapitre VIII) doit avertir le petit royaume de Juda (au Sud) face à la menace de Babylone. Or, le prophète a beau mettre son peuple en garde contre une politique royale injuste et risquée : on le met au trou pour le faire taire. La catastrophe paraît désormais inévitable, même si Jérémie a tout fait pour l’éviter. « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice », dira plus tard Jésus. Le prophète Ézéchiel ne réussit pas davantage a épargner au peuple de Judée la ruine et la déportation (chapitre IX). L’arrivée de Nabuchodonosor à Jérusalem entraîne la fin du royaume, la destruction du temple et un long exil pour les élites. Le sort des déportés ne doit pas monopoliser toute l’attention. Car à Jérusalem, une communauté appauvrie est plongée dans une crise sans précédent : Dieu aurait-il abandonné son peuple ? Mis à l’épreuve, des croyants se mettent à relire les écrits bibliques. Leur écoute renouvelée de la Parole se traduit en textes nouveaux. Aux oracles d’Isaïe, ils ajoutent par exemple un chant de la vigne, qui casse l’image d’un Dieu refuge de ses protégés quoi qu’ils fassent. L’inspiration prophétique les conduit à valoriser l’Alliance : Dieu est un partenaire fidèle, mais exigeant. C’est pour des êtres libres et responsables que l’Alliance rouvre le chemin de l’espérance. À l’approche de Pâques, les épisodes des évangiles qui relatent la Passion et la Résurrection de Jésus vont à nouveau être évoqués (chapitre X). Ces événements méritent un nouvel approfondissement. Il est fourni par la parabole du maître et des vignerons. L’évangéliste Luc y situe la mission du Fils bien-aimé dans le sillage des prophètes, tout en laissant entrevoir que la pierre rejetée par les bâtisseurs va devenir la pierre d’angle. Cette nouvelle relecture prophétique des Écritures articule finement la foi chrétienne à la foi juive, sans substituer l’Église à Israël : l’évangile laisse ouverte la question des fruits de la vigne ! La Pentecôte aussi fait l’objet d’une présentation renouvelée (chapitre XI). L’Esprit qui fait naître l’Église du Ressuscité est rapproché du Souffle qui fait renaître tout un peuple, selon le livre d’Ézéchiel. Souffle étonnant, qui a renversé, après l’exil, la vision d’ossements desséchés où la communauté juive lisait son désespoir. Souffle d’amour et de vie, feu de l’Alliance au cœur des hommes. Esprit de Dieu, en qui les apôtres puisent l’audace d’annoncer la Bonne Nouvelle : Dieu a ressuscité Jésus, son amour est plus fort que le mal et la mort. Le chapitre XII propose une récapitulation originale de toutes ces découvertes, tout en les ancrant dans l’actualité : aujourd’hui, le Souffle des prophètes inspire ceux qui font grandir l’Alliance. Enfin, un chapitre mobile (chapitre XIII) propose des pistes concrètes pour faire découvrir au fil du parcours les grandes fêtes et les temps forts de l’année liturgique.

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Plusieurs fils conducteurs Cette présentation du parcours ne rend évidemment pas compte de toute la richesse des textes abordés. Elle met seulement en évidence quelques aspects majeurs de l’histoire du salut et en montre l’articulation à travers les textes. La présentation des grands prophètes d’Israël suit le déroulement même de l’histoire du peuple, que retracent à grands traits les aperçus donnés dans le Cahier de l’élève 5. Les textes prophétiques peuvent ainsi être mis en résonance avec les situations vécues au fil des siècles. C’est un premier fil conducteur du parcours. L’enchaînement des textes, toutefois, n’obéit pas systématiquement à l’ordre chronologique. D’un texte à l’autre, de nombreux va-et-vient sont nécessaires pour percevoir les liens tissés à travers les Écritures. En outre, si l’ancrage historique est essentiel aux événements évoqués par les textes, l’histoire ne se réduit pas au passé. La Bible n’est pas la chronique d’un monde disparu. C’est le témoignage d’un Dieu présent à son peuple tout au long de son histoire, aujourd’hui comme hier. À chaque époque, la parole des prophètes a été relue en fonction de l’actualité, comme le montrent tant de relectures jointes au texte des oracles anciens. C’est dire si chaque texte biblique a d’abord été écrit pour dire le présent, tout en gardant la mémoire d’une expérience vécue comme essentielle (voir l’ouvrage Bible ouverte. Itinéraires de lecture pour la catéchèse, tome 5, chapitres I et II : Le Premier Testament et l’histoire – Les évangiles et l’histoire). Le choix des textes et leur répartition ont été inspirés par des critères de cohérence théologique, mais aussi par des exigences pédagogiques en vue de faciliter la progression dans les découvertes. En outre, l’organisation du parcours tient compte des temps forts de l’année liturgique que sont Noël (chapitre VI), la Passion et Pâques (chapitre X) et la Pentecôte (chapitre XI). Il y a également, dans la recherche commune, un fil rouge à saisir pour sensibiliser à la dynamique de l’Alliance si essentielle aux yeux de la Bible. Dès le premier chapitre, la dynamique collective de la vie et des apprentissages vécus dans le cadre de l’école valorise l’expérience communautaire. C’est aussi un enjeu de toute initiation à l’agir évangélique.

Un parcours ouvert Les textes bibliques présentés dans cet ouvrage sont relativement simples et abordables avec des enfants. Replacés dans le contexte qu’évoquent les aperçus historiques du Cahier de l’élève, ils comportent chacun suffisamment d’éléments concrets pour accrocher l’attention, aiguiser la curiosité et faire découvrir des aspects majeurs de l’expérience prophétique. Les élèves se rendront vite compte que les prophètes reviennent constamment sur le problème du mal ou de la violence, que ce soit pour dénoncer des injustices, pour mettre en garde contre les risques d’un conflit armé ou pour en appeler à un sursaut contre la fatalité. Les situations évoquées par les textes

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bibliques se prêtent à bien des rapprochements avec des situations actuelles. Au fil du parcours, les élèves eux-mêmes pourront relier leurs découvertes, mettre le Premier Testament en résonance avec le Nouveau, et faire des rapprochements avec des situations vécues aujourd’hui ou avec la liturgie. Le parcours biblique favorise donc de multiples ouvertures. Tout en ayant sa cohérence propre, le parcours proposé n’implique ni progression rectiligne, ni tracé rigide. Avec des enfants surtout, de fréquents retours en arrière sont recommandés pour faciliter le cheminement. De même, à telle ou telle étape, une halte plus longue que prévue peut s’avérer bénéfique. A l’inverse, si le temps presse, rien n’empêche de prendre un raccourci pour ne pas rater, par exemple, le rendez-vous de Noël ou celui de Pâques. Au bout de la dernière étape, le cheminement ne sera pas terminé. Au fil des années, les élèves auront d’abord appris à mieux connaître Jésus. Ils auront porté une attention soutenue à sa mission parmi les hommes, à sa relation filiale avec Dieu, à sa Passion et à sa Résurrection. Ils se seront aussi penchés sur les exigences proprement éthiques de l’Évangile. À partir de Jésus et sans jamais perdre de vue son rôle central, le regard se sera élargi sur la Bible et sur l’histoire de salut, depuis les événements fondateurs jusqu’à la situation de la communauté juive d’après l’exil, en passant par les grands prophètes. Le parcours de sixième année prolongera encore ces découvertes : il mettra en valeur la mission ecclésiale et approfondira les grandes composantes de la vie chrétienne.

Les mots de l’Écriture Les textes jalonnant le parcours biblique sont rigoureusement fidèles au texte de l’Écriture Sainte (ou au texte liturgique qui en est étroitement inspiré, comme dans le cas du récit de la dernière Cène). Les oracles des grands prophètes tels qu’Amos, Isaïe, Jérémie et Ézéchiel ne forment qu’une petite partie des livres bibliques auxquels leur nom est attaché. Les autres textes sont le fruit de relectures successives des oracles qui ont été à la base de ces livres. Ces relectures n’ont pas été négligées dans le parcours, mais c’est d’abord la parole même des prophètes, et donc quelques-uns de leurs oracles originaux qui servent de base à la présentation de leur mission. Les oracles présentés sont donc des textes complets et cohérents ; les passages omis et signalés entre crochets sont souvent des ajouts dus à des relectures de diverses époques. Pour le Nouveau Testament, les textes spécifiques au parcours de cinquième année sont également des récits cohérents, même si l’un ou l’autre a dû être abrégé de quelques versets pour ne pas compliquer la tâche des élèves. Les textes du Nouveau Testament ont tous été écrits en grec. Quant aux textes du Premier Testament qui sont intégrés à ce parcours, l’original est en hébreu. De tous ces textes, il existe, en français, plusieurs traductions. Celle qui est proposée dans les ouvrages de cette collection est assez proche de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB), ainsi que de la traduction de la Bible de Jérusalem.

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La traduction présentée ici, comme dans le Référentiel de l’élève 5/6, s’efforce, sans tomber dans le mot à mot, de rester aussi proche que possible du texte original, par respect de l’Écriture. Pour éviter des malentendus ou d’inutiles complications, certains termes rares ont toutefois été adaptés, spécialement à l’intention des enfants. Ainsi, le verbe « recenser » (Lc 2,2) a été traduit par « inscrire pour les impôts » ; l’adjectif « compatissant » a été rendu par l’expression « plein de bonté » ; l’expression « voir la corruption », qui fait allusion à la fragilité de l’être mortel, a été transposée en « disparaître à jamais ». Par ailleurs, une expression telle que « Et il advint », fréquente dans les récits de Luc, a simplement été rendue par « Or », pour ne pas alourdir la traduction. Enfin, pour plusieurs textes, la traduction prend en compte, dans la mesure du possible, le style poétique. À quelques exceptions près, la traduction ne cherche donc pas à éliminer certaines difficultés de compréhension : celles-ci peuvent provoquer des étonnements féconds et des découvertes intéressantes.

La notation des références bibliques Le système de notation des références bibliques peut varier légèrement d’une bible à l’autre, selon les éditeurs. Les variantes concernent tantôt les signes de ponctuation adoptés pour distinguer les chapitres et les versets, tantôt les abréviations des livres bibliques. Les abréviations adoptées dans les ouvrages de cette collection « Champs de grâce » sont fidèles aux conventions de la Bible de Jérusalem et de la Traduction Œcuménique de la Bible (TOB). Exception : les catholiques abrègent en Is le livre d’Isaïe, que les protestants désignent sous le nom d’Esaïe et abrègent en Es. Le système de ponctuation adopté dans les ouvrages de cette collection correspond à celui de la TOB. C’est aussi celui qui a la faveur des exégètes dans les études bibliques et les ouvrages spécialisés. En voici les règles. • La virgule sépare chapitre et versets. Exemple : Lc 10,29 renvoie à Luc, chapitre 10, verset 29. • Le trait d’union ou petit tiret réunit des versets. Exemple : Lc 10,29-37 renvoie à Luc, chapitre 10, versets 29 à 37. • Le grand tiret réunit des chapitres. Exemple : Mc 14 – 15 renvoie à Marc, chapitres 14 à 15 ; de même Mt 3,1 – 4,23 renvoie à Matthieu, du chapitre 3, verset 1 jusqu’au chapitre 4, verset 23. • Le point sépare des versets. Exemple : Jn 13,1.2.4-5.12-15 renvoie à Jean, chapitre 13, versets 1, puis 2, puis 4 et 5, puis 12 à 15. Le point indique donc au lecteur qu’il n’y a pas d’enchaînement entre les versets, soit qu’ils ne se suivent pas, soit que deux versets consécutifs ne sont pas cités intégralement.

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• Le point-virgule sépare des chapitres. Exemple : Mc 14,53-65 ; 15,1-15. Cette référence renvoie d’abord au chapitre 14, puis au chapitre 15 de Marc. À côté des abréviations des livres bibliques, quelques autres abréviations sont couramment employées. • Les simples mentions de verset(s), quand l’indication du chapitre est superflue, s’abrègent de la manière suivante : v. 1 ; vv. 2-5. • La double barre verticale ou le plus souvent oblique (//) associe des passages parallèles. Ainsi, Mt 6,9-13 // Lc 11,2-4 invite à comparer le texte du Notre Père chez Matthieu et chez Luc. • Une lettre minuscule placée à la droite d’un numéro de verset renvoie à une partie de ce verset. Exemple : Jn 13,2a signale que seule la première partie du verset 2 du chapitre 13 de Jean est prise en compte.

Une approche biblique pour l’enseignant Comment un enseignant peut-il aborder des textes bibliques avec les élèves s’il n’est pas lui-même versé dans l’Écriture Sainte ou si certains textes lui sont peu familiers ? En complément de ce Guide pédagogique, l’ouvrage Bible ouverte. Itinéraires de lecture pour la catéchèse, même collection, tome 5, tient compte de la diversité de formation des enseignants en ce domaine. Outre une introduction générale à la lecture des évangiles et des textes du Premier Testament, il propose une présentation détaillée des textes composant le parcours biblique de ce Guide. L’enseignant pourra s’inspirer des approches proposées dans l’ouvrage Bible ouverte pour animer la recherche en groupe et pour apporter, à l’occasion, une information indispensable. Cependant, c’est aux élèves qu’il appartient de faire leurs propres découvertes, donc leur propre lecture. C’est également à chaque enseignant qu’il appartient de faire ses propres découvertes de l’Évangile et de la Parole de Dieu. Libre à lui de suivre, à son rythme, les différentes phases de l’approche biblique proposée dans l’ouvrage Bible ouverte : ce n’est qu’un outil, au service de sa lecture personnelle. Pour chacun, la bible restera toujours un livre ouvert. On ne découvre la saveur de la Parole qu’à force de la méditer. Finalement, plus l’enseignant aura pris pour lui-même le temps de découvrir un texte biblique, plus il sera attentif aux découvertes possibles des élèves et plus il saura rester libre pour animer et valoriser leur propre recherche. Comment animer cette recherche des élèves ? Un schéma de travail est proposé ci-après.

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Chapitre III

LE PEUPLE DE DIEU AU TEMPS DES ROIS

QUE VISE-T-ON ? Ce chapitre prépare la découverte de quelques grands prophètes de la Bible en présentant la toile de fond de l’époque royale, où leur rôle va retenir l’attention. La démarche ne s’appuie pas directement sur des textes bibliques, mais sur une série de notices, qui tirent du Premier Testament les renseignements essentiels sur les débuts de la royauté israélite. Ces notices, accompagnées de cartes de géographie ou de dessins, sont réparties sur les pages 6 à 8 du Cahier de l’élève. Une série d’événements vont être brièvement évoqués : l’installation des tribus nomades en terre promise et la sortie d’Égypte, la constitution d’un même peuple sous David, les règnes de David et de Salomon, puis la scission en deux royaumes (Israël au Nord, Juda au Sud). Au passage, la mission du roi sera mise en valeur. Elle servira constamment de référence pour juger l’évolution historique. Dès les premiers siècles de la dynastie davidique, la Bible évoque quelques figures prophétiques tels que Nathan, Samuel ou Élisée. Ce chapitre ne s’y arrête pas. Leur rôle de ces prophètes antérieurs ne tranche guère sur celui des voyants ou des conseillers de cour, dont se démarquent nettement les prophètes postérieurs. Mais un tableau de l’époque est nécessaire pour comprendre l’évolution du peuple de Dieu : sa foi et ses rites, le rôle de plus en plus controversé des rois, souvent en guerre et plus soucieux de leur pouvoir que des intérêts du peuple. Dans ce contexte, les voyants conformistes et les conseillers officiels ne sont guère portés à la critique. L’infidélité des rois et des notables à leur mission au service de tous est pourtant criante. Mais il faut être prophète pour clamer la protestation de Dieu. C’est ce contexte qu’il s’agit de faire découvrir. Les notices du cahier, bien découpées, invitent à recomposer le tableau de l’époque par touches progressives. Au terme, le rôle des voyants d’aujourd’hui peut donner matière à débat. Ce qui accentuera encore le contraste ultérieur avec la mission des prophètes.

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QUEL MATÉRIEL PRÉVOIR ? Le matériel habituel pour le cours de religion (voir p. 50). Le matériel spécifique pour ce chapitre : • SÉANCE 1 : – la ligne du temps murale, telle que reconstituée au chapitre II, avec six pictogrammes (voir pp. 64-66) ; – éventuellement, trois croquis sur papier fort : une corne servant à l’onction d’huile ; un trône ; un bâton décoré comme sceptre royal (voir p. 75) ; – un pictogramme supplémentaire pour indiquer le début de l’Écriture sur la ligne du temps murale (voir p. 77) ; • SÉANCE 2 : – la ligne du temps murale, avec sept pictogrammes ; – un nouveau pictogramme pour marquer la séparation d’Israël et de Juda sur la ligne du temps murale (voir p. 79). • SÉANCE 3 : – la ligne du temps murale, avec huit pictogrammes ; – par élève, un exemplaire du questionnaire proposé en annexe p. 307. • SÉANCE 4 : – des petites annonces de voyants (voir en annexe p. 309).

COMMENT PROCÉDER ? L’itinéraire ci-dessous est conçu pour trois à quatre séances de 50 minutes. La séance 1 se situe dans le prolongement du chapitre précédent. Sur la base de notices du cahier, les élèves sont invités à faire le point sur les événements fondateurs de l’histoire d’Israël, puis sur les règnes de David et de Salomon, avant de se pencher sur la mission typique du roi. À la mort de Salomon, le royaume se scinde en deux. La séance 2 fait découvrir cette scission entre Israël et Juda, ses causes et ses conséquences. Notices et cartes du cahier servent ici encore d’appui à la démarche. La séance 3 couvre une période d’environ deux siècles de la royauté israélite, dont l’évolution est brossée dans le cahier à travers quelques notices concrètes et illustrées. Un questionnaire aidera les élèves à en tirer un tableau suggestif. Ainsi s’amorce la perception des problèmes qui vont faire réagir les prophètes.

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Une séance 4, facultative, peut être utile si l’évocation des voyants d’autrefois suscite chez les élèves des allusions ou des questions aux voyants d’aujourd’hui. Une série de petites annonces peut alors servir de base à un débat.

1re séance : une terre, un roi, un peuple Préalable • Préparer la ligne du temps murale, où des pictogrammes ont été placés au chapitre II (voir p. 66) pour figurer les six événements suivants : l’installation d’Abraham en terre promise ; l’Exode ; le règne de David ; le règne de Salomon ; la naissance de Jésus ; la mort de Jésus. • Éventuellement, préparer trois grands croquis sur papier fort pour ne pas devoir les esquisser au tableau au moment voulu : une corne servant à l’onction d’huile ; un trône ; un bâton décoré comme sceptre royal (voir les illustrations du cahier p. 5).

Redécouverte des débuts de l’histoire d’Israël • Annoncer une activité qui va permettre à tous de (re)découvrir comment Israël est devenu un peuple. • Demander aux élèves d’ouvrir leur cahier à la page 6 ; faire lire la consigne au sommet de la page et s’assurer que tous l’ont bien comprise. • Proposer d’abord une lecture individuelle du texte figurant sous la carte de géographie et intitulé : « Une même terre pour toutes les tribus d’Israël ». Quand des noms de lieux ou de peuples sont écrits en lettres grasses italiques, chacun s’efforcera de les repérer sur la carte. • Après la lecture individuelle, demander quels noms de lieux ou de peuples n’ont pas pu être repérés sur la carte de géographie (voir l’encadré sur la pédagogie de l’observation p. 76). – S’il s’agit d’un nom mentionné sur la carte mais non perçu, faire appel à l’aide d’un élève qui l’a repéré. – Noter au tableau deux noms absents de la carte : Cananéens et Égypte. – Faire rechercher, d’après les précisions du texte, où situer le pays des Cananéens. Puis faire noter ce nom au crayon au milieu de la carte. – Faire rechercher la carte de l’Égypte dans le référentiel de l’élève p. 12), faire observer où se situe ce pays par rapport à la mer Morte, puis revenir à la page 6 du cahier et demander où devrait se situer l’Égypte. • Proposer soi-même une nouvelle lecture du texte figurant sous la carte de la page 6 tandis que les élèves souligneront, sur cette carte, les noms de lieux ou de peuples perçus à la lecture. • Conclure par une vérification sur la ligne du temps et au Lexique. – Chacun peut-il situer les années 1200 et 1000 avant J.-C. sur la ligne du temps murale et sur la ligne du temps lacunaire du cahier (p. 47) ?

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– Chacun peut-il répondre correctement à la question : 1000 ans avant Jésus , est-ce que le peuple d’Israël existait vraiment ? – Faire lire au Lexique les explications apportées au mot « peuple ».

Une pédagogie de l’observation Les observations des élèves peuvent être de plusieurs types : • certains ont bien observé un détail ; • d’autres ont bien observé et compris l’ensemble de la situation ; • d’autres encore ont mal observé ; • certains ont peut-être déjà dépassé le stade de l’observation et vont apporter un prolongement ou une explication de ce qu’ils voient ; • d’autres formuleront leurs observations sous forme de questions : « Qu’est-ce que c’est ?... À quoi ça sert ?... Pourquoi dit-on la mer Morte ?… » Pour chaque type d’observation spontanée, l’enseignant pédagogue aura une réaction différente et adéquate. Dans tous les cas d’observations : • l’enseignant permet d’abord à l’élève d’exprimer son idée jusqu’au bout ; • il demande ensuite si tout le monde voit bien à quoi fait allusion celui qui s’est exprimé ; • il fait éventuellement réexprimer la même observation par un autre élève ; si personne n’y parvient, il demande à l’auteur de l’observation initiale de la reformuler ; • ensuite, il demande si les autres élèves trouvent que l’observation émise est correcte. Si non, qui peut la corriger ? Qui émet une autre hypothèse ? Si l’observation se présente sous forme de question(s) : • l’enseignant demande de reformuler la question (pour s’assurer que tous l’ont bien entendue et comprise) ; • puis il invite les élèves à suggérer des hypothèses de réponses ; • si aucun élève ne sait vérifier si une des hypothèses est la bonne, l’enseignant peut soit apporter lui-même l’information-réponse, soit mettre la question posée « en mémoire » (voir à ce propos l’encadré p. 60).

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Si une observation spontanée porte sur des détails : • l’enseignant la fait contrôler et enregistrer par les autres élèves, sans vouloir immédiatement intégrer ces détails dans une vision d’ensemble ; • si la perception de certains détails importe à la vision de l’ensemble, il lui faudra s’assurer que chacun, avec le concours des autres, peut relier les éléments observés. Si des élèves, plus vif dans leurs perceptions, dépassent d’emblée le stade de l’observation pour en creuser l’interprétation, pour émettre une réflexion ou pour soulever un problème nouveau, l’enseignant les invite à patienter et à mettre leurs avis en mémoire. Il pourra relancer leurs interventions après s’être assuré que tous les élèves ont mené à bien leur propre observation.

Redécouverte des règnes de David et de Salomon • Inviter les élèves à lire la légende de la carte à la page 6 du cahier. • Annoncer une redécouverte des règnes de David et de Salomon. • Pour chaque règne, procéder comme pour l’époque antérieure (voir p. 75). – Demander une lecture individuelle de la notice historique dans le cahier. – Puis s’assurer que chacun a pu repérer les lieux sur la carte. • Conclure par un nouveau repérage sur la ligne du temps. – Faire situer David et Salomon sur la ligne du temps murale, puis sur la ligne du temps lacunaire du cahier (p. 47). – Sous la ligne du temps murale, ajouter un grand pictogramme marquant le début de l’Écriture biblique (en hébreu) à l’époque de David : voir en annexe p. 355 ; pour l’emplacement, voir le référentiel p. 11. – Proposer aux élèves de compléter la ligne du temps lacunaire du cahier (p. 47) à l’aide d’un pictogramme analogue, à rechercher dans la collection qui leur a été remise au chapitre II (voir p. 65).

Rappel du sacre et de la mission du roi • S’inspirer de la notice suivante pour raconter de manière vivante la cérémonie du sacre et pour souligner la mission du roi. Au moment voulu, esquisser au tableau les croquis utiles, ou montrer ceux qui ont été préparés d’avance : une corne d’où s’écoule l’huile pour l’onction du roi ; un trône ; un bâton décoré comme sceptre royal.

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Le sacre et la mission du roi Quand un nouveau roi doit monter sur le trône, une grande cérémonie est organisée pour le consacrer. Un prêtre lui fait une onction sur la tête, en versant de l’huile parfumée, signe de la force de Dieu qui se répand sur le roi. Puis on installe le roi sur son trône et on lui remet un sceptre, c’est-à-dire son bâton de guide et de chef. On annonce au roi que Dieu lui dit désormais : « Je serai pour toi un père, et tu seras pour moi un fils. » Le roi est comme le lieutenant de Dieu sur la terre : il doit agir à la manière de Dieu vis-à-vis de son peuple. Toute la cérémonie se déroule au milieu des chants et on lit un beau poème pour célébrer le roi et, à travers lui, la présence de Dieu au milieu de son peuple. La mission du roi est double : il doit protéger son peuple contre tous ses ennemis, donc assurer la paix ; il doit aussi faire régner la justice dans son pays pour assurer le bonheur de tous.

• Faire lire ensuite la notice correspondante dans le cahier (p. 6). • Vérifier, par des questions, que tous ont bien perçu la portée du sacre et qu’ils savent préciser la double mission du roi.

2e séance : le royaume d’Israël et le royaume de Juda Découverte de la séparation d’Israël et de Juda • Organiser un bref rappel des informations présentées à la p. 6 du cahier, puis annoncer la découverte d’une évolution après David et Salomon. • Faire lire la première consigne du haut de la p. 7 du cahier et laisser à chacun quelques minutes pour découvrir les changements apportés à la carte de géographie par comparaison avec celle de la p. 6. • Dresser ensuite au tableau, sous la dictée des élèves et sous le contrôle du groupe, un relevé des changements apportés à la carte du cahier p. 7. Pour chaque observation, s’assurer que chacun perçoit de quoi il s’agit (voir l’encadré p. 76 sur la pédagogie de l’observation) et recueillir les hypothèses d’interprétation. Par exemple : – Philistins et Ammonites semblent vivre désormais sur un territoire séparé. – Aram (la future Syrie) apparaît comme un nouveau pays. – Au sud de Béthel, une ligne pointillée semble couper en deux le royaume de David et de Salomon.

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