enseigner
pour
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au service de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte
Notions et applications pédagogiques Cet ouvrage donne aux éducateurs et rééducateurs une approche des notions de psychomotricité, une progression dans les apprentissages psychomoteurs et surtout un grand choix d’exercices groupés par thèmes ou objectifs d’apprentissages. Ceux-ci stimuleront l’imagination de chacun et permettront de créer les séances les mieux adaptées à chaque groupe, à chaque enfant. C’est entre 0 et 6 ans que l’évolution psychomotrice est la plus marquée. Après cette période, l’enfant va sans cesse affiner ses acquisitions. C’est pourquoi la première partie de l’ouvrage fera référence à la petite enfance, les trois suivantes concernent les enfants de 6 à 12 ans. Enfin, la dernière partie concerne l’adolescence et l’âge adulte. Il s’agit donc d’un précieux outil de travail indispensable à tous les éducateurs, psychomotriciens, enseignants, rééducateurs, kinésithérapeutes et autres professionnels de l’enfance, de l’adolescence et de l’âge adulte. 5e édition revue et augmentée d'un chapitre consacré à l'adolescence et à l'âge adulte.
Bruno De Lièvre Instituteur, licencié en sciences psycho-pédagogiques et docteur en sciences de l'éducation. Il est chef de service de pédagogie générale et des médias éducatifs à l'université de Mons, dans laquelle il travaille depuis 1991. Ses activités d'enseignement et de recherche sont relatives à la pédagogie générale, à la didactique et aux usages des technologies de l'information et de la communication en éducation. Lucie Staes Kinésithérapeute de formation et professeur de psychomotricité à la Haute École Léonard de Vinci à Bruxelles.
Maternel Primaire Secondaire
PSYSER
La psychomotricité au service de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte
La psychomotricité
La psychomotricité Bruno DE LIÈVRE Lucie STAES
au service de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte
Notions et applications pédagogiques
ISBN 978-2-8041-0122-0 ISSN 1373-0169
www.deboeck.com
psyser-cov.indd 1
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TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS .....................................................................................
5
Première partie. — Notions générales et applications pratiques .......
7
Introduction .................................................................................... Schéma corporel ............................................................................ Lateralité ........................................................................................ Structuration spatiale ..................................................................... La structuration temporelle ............................................................
9 16 52 61 79
Deuxième partie. — La psychomotricité et l’école ..............................
97
A. B. C. D.
A. Prérequis aux acquisitions scolaires .............................................. 99 B. Incidence de la psychomotricité sur la scolarité............................. 120 C. Acquisitions scolaires par l’éducation psychomotrice ...................... 147 Troisième partie. — L’éducation psychomotrice par des exercices corporels...................................................................
177
Introduction .................................................................................... Maîtrise corporelle ......................................................................... Adaptation aux distances ............................................................... Circuits ........................................................................................... Éducation instrumentale ................................................................ Matériel .......................................................................................... Psychomotricité, sport et éducation physique................................
179 180 195 203 222 252 271
Quatrième partie. — Liens entre la psychomotricité et le développement personnel ..............................................................
281
Introduction .................................................................................... La sociabilité .................................................................................. La confiance en soi et l’audace ..................................................... Le respect des limites et des consignes ........................................ La créativité ................................................................................... Pistes de reéducation ....................................................................
283 284 291 297 305 314
Cinquième partie. — Exercices psychomoteurs adaptés aux adolescents et aux adultes...............................................
327
Avant propos .................................................................................. La communication .......................................................................... La socialisation .............................................................................. L’attention-concentration ............................................................... La mémoire .................................................................................... La stimulation sensorielle à travers une séance en aveugle ...........
329 330 333 336 339 342
Tableau des acquisitions .......................................................................
345
Tableau de synthèse ............................................................................... 1. Les aspects théoriques et les aspects pratiques ....................... 2. Les thèmes instrumentaux .........................................................
347 347 348
Bibliographie ...........................................................................................
349
A. B. C. D. E. F.
A. B. C. D. E.
4 •
TABLE DES MATIÈRES
Principes de base ASPECTS PÉDAGOGIQUES On appliquera durant les séances de psychomotricité des attitudes pédagogiques inspirées des théories les plus valables.
• La pédagogie de la réussite Elle prend en considération l’organisation et la programmation des activités, ainsi que les attitudes générales à adopter lors des séances. – On donnera à l’enfant des exercices qu’il est capable de réaliser. (Il faut donc avoir une bonne conscience de son niveau pour adapter les exercices de manière à ce qu’ils ne soient ni trop faciles ni trop difficiles). – On valorisera toutes ses réussites quelles qu’elles soient. Il est prouvé que la réussite stimule l’entreprise d’activités nouvelles. – On lui donnera confiance en lui présentant ses réussites futures à court et à long terme.
• La pédagogie par objectifs Elle concerne la préparation des activités et leur planification. – On préparera chaque séance en tenant compte du niveau d’avancement de chaque enfant. Les objectifs terminaux et intermédiaires auront été fixés. C’est par rapport à ces objectifs que l’on déterminera le type d’activités à proposer à l’enfant selon son degré d’avancement et ses caractéristiques personnelles. – Il n’y aura pas de comparaison, de compétition entre les enfants. La seule stimulation sera l’exemple donné par d’autres enfants et leur valorisation. On comparera (positivement) les performances actuelles et les performances antérieures de chaque enfant, de manière à lui faire prendre conscience des progrès effectués. – Les séances seront donc très actives (pas d’énervement), car chacun devra réaliser son activité. Cette activité sera préparée de façon à ce que l’enfant puisse la réussir avec un maximum de concentration.
• La pédagogie centrée sur l’enfant Elle concerne la motivation donnée à la leçon, la joie que l’enfant en retire, et l’aspect formel que prennent les séances. – Il faut une motivation à la séance. Selon l’âge des enfants, leur ancienneté dans un mode de fonctionnement, leur degré d’évolution, on pourra soit leur proposer un thème, soit les laisser eux-mêmes nous proposer un centre d’intérêt, ou mettre eux-mêmes en pratique ce qui les intéresse. – Il faut que la séance soit attrayante, gaie... La forme ne détermine pas le contenu mais elle contribue à l’améliorer. L’attraction pourra se situer au niveau du mouvement, de la nouveauté, de la stimulation collective ou individuelle, grâce au matériel, ou en donnant la possibilité à l’enfant d’être créateur et responsable de son travail. 12 • NOTIONS GÉNÉRALES ET APPLICATIONS PRATIQUES
• La pédagogie de la communication Il s’agira de permettre aux enfants de s’exprimer que ce soit de manière verbale ou non-verbale. – On permettra à l’enfant de s’exprimer dans ses joies et dans ses peines. S’il se sent compris dans sa rage et dans son enthousiasme, il se sentira rassuré et contrôlera davantage ses sentiments. S’il peut apprendre à les gérer dans un milieu où il est entendu, il aura d’autant plus de prise à l’extérieur. Ceci lui permettra de répondre à diverses stimulations affectives de manière appropriée. – L’enfant vit d’abord de manière affective, puis cognitive. Il faut prendre ce fait en considération et permettre que le passage d’un mode à l’autre se fasse dans un climat de compréhension.
ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES Tout apprentissage trouve sa base dans « l’expérience ». Chez l’enfant, ces expériences sont de l’ordre du vécu corporel. Chaque notion va donc être abordée corporellement par un mouvement ou une perception externe ou interne. Ce vécu va se marquer dans sa mémoire intellectuelle, perceptive et affective, pour aboutir petit à petit à un détachement de l’agi ou du senti vers une connaissance plus abstraite. Chaque notion que nous allons aborder en psychomotricité va donc être considérée : 1. Sous l’aspect du vécu corporel : c’est le niveau vécu. Exemple Notre objectif est l’apprentissage du concept « rond ». À ce niveau, nous allons inviter l’enfant à se mettre lui-même en boule, ou à se coucher de manière à « coller » contre le bord interne d’un cerceau, ou encore à représenter un rond avec les mains.
2. Sous l’aspect des manipulations : c’est le niveau manipulé. Exemple Nous donnons à l’enfant des billes, des balles, ... de différentes couleurs, dimensions et poids, et nous le laisserons jouer librement. Nous pouvons aussi mélanger divers blocs logiques et lui demander de trier ceux qui ont une forme arrondie. À l’aide d’une corde, l’enfant peut représenter un rond.
3. Sous l’aspect « papier-crayon » : c’est le niveau représenté. Exemple Nous présentons à l’enfant différentes formes dessinées sur une feuille et nous lui demandons de colorier celles qui sont rondes. Il devra aussi représenter un cercle par un dessin.
INTRODUCTION
• 13
TABLEAU DES ACQUISITIONS SCHÉMA CORPOREL
STRUCTURATION SPATIALE
STRUCTURATION TEMPORELLE
connaissance des termes corporels
connaissance des termes spatiaux
connaissance des termes temporels
mains pieds nez yeux cheveux bouche oreilles dos ventre bras jambes tête
devant derrière sur sous dedans dehors grand petit en haut en bas
maintenant bientôt hier (= c’est passé) tout à l’heure (= avenir proche) demain vite doucement (= lentement) Ces 2 mots adaptés à des personnes ou à des objets se déplaçant
4 ans
dents joue front genoux épaules coudes cou pouce ongles lèvres talon menton
à côté loin près autour moyen couché (horizontal) debout (vertical) rond carré peu beaucoup
Je suis plus grand (= plus vieux) nuit jour
5 ans
cils sourcils poignets narines
contre partout droit entier rectangle tourner entrer sortir
saisons : printemps été automne hiver
instabilité dans dominance manuelle
6 ans
chevilles
gauche (sur lui) droite (sur lui) penché au milieu demi gros fin monter descendre rouler seul ensemble
jours de la semaine lundi mardi mercredi jeudi vendredi samedi dimanche
dominance manuelle plus stable
ÂGES
De 2 à 3 ans
LATÉRALITÉ
dominance oculaire fixe dominance membre inférieur
TABLEAUX
• 345
B. INCIDENCE DE LA PSYCHOMOTRICITÉ SUR LA SCOLARITÉ La psychomotricité est à la base des apprentissages de l’enfant. C’est dire combien l’éducation psychomotrice va influencer ses apprentissages scolaires. Dans ce chapitre nous allons mettre en lumière l’incidence des troubles psychomoteurs (parfois minimes) sur le comportement et sur la vie scolaire de l’enfant, afin d’aider les parents, instituteurs ou rééducateurs à mieux comprendre l’enfant et à mieux cerner ses lacunes et ses besoins . Ils pourront proposer à l’enfant des exercices d’éducation psychomotrice dans l’un ou l’autre domaine pour l’aider à remédier à ses faiblesses.
1. LES TÂCHES PERCEPTIVES • Influence sur le comportement L’enfant qui a une mauvaise perception visuelle risque de mal contrôler ses gestes, d’éprouver des difficultés à agir correctement sur l’environnement. Les difficultés de discrimination visuelle se répercutent sur l’orientation spatiale, en effet l’enfant ne saura dans quel sens il doit aller pour rejoindre tel endroit, il distinguera mal ce qui est orienté. Quand l’enfant discrimine mal au niveau auditif, il perd une partie des informations et ne comprend pas toujours le sens de ce qu’il entend. Ces enfants sont souvent très nerveux, car ils ne sont jamais sûrs d’avoir bien compris la consigne. L’audition permet d’analyser le ton de voix des personnes, le fait de mal les entendre peut modifier les réactions de l’enfant qui interprète mal le message donné. Une bonne audition est donc très importante dans la communication.
• Influence sur la scolarité 1. La discrimination visuelle ou auditive va permettre à l’enfant de percevoir la différence entre par exemple le b et le p. S’il ne peut le faire, ce sont des exercices de perception des situations et des orientations spatiales qu’on va lui proposer au niveau visuel. Et des exercices de reconnaissance des sons, de localisation auditive, d’intensité sonore … à ceux qui ont des problèmes auditifs. 120 • LA PSYCHOMOTRICITÉ ET L’ÉCOLE
2. La mémoire des signes : l’enfant doit pouvoir montrer un signe semblable à celui vu auparavant. Si c’est à cette étape que l’enfant a des problèmes, il discrimine bien et il va travailler sa mémoire. On lui montre un « a » puis on le cache, il va entourer sur une feuille remplie de lettres tous les « a ». 3. L’identification : l’enfant ne peut nommer la lettre. Il la discrimine bien, la mémorise au niveau spatial, mais il a des difficultés à associer le son et l’image. Ce sont donc des activités d’association des perceptions qui lui seront proposées. 4. La reproduction : l’enfant ne peut copier des signes orientés en regardant le modèle. Ou encore, il n’arrive pas à redessiner ce signe de mémoire. 5. La production : Dessiner une lettre ou un signe rien qu’en entendant le nom donné au symbole graphique. Les dictées de lettres sont très difficiles. 6. La graduation : la comparaison entre deux lettres proches en expliquant ce qui les différencie est complexe.
2. LE DÉVELOPPEMENT MOTEUR A. La croissance Tous les enfants connaissent plus ou moins les mêmes étapes au cours de leur croissance. Mais il existe des différences individuelles profondes quant aux rythmes de croissance. Ceci signifie que des enfants d’un même âge chronologique n’ont pas nécessairement le même âge physiologique.
• Influence sur le comportement Ainsi, des enfants plus mûrs seront les leaders dans un groupe car ils sont plus forts, plus adroits, plus sûrs d’eux-mêmes. Les enfants qui ont une croissance plus lente ou qui ont été malades sont plus faibles, moins habiles que leurs compagnons. Ils sont souvent dépendants des leaders et manquent d’assurance.
• Influence sur la scolarité Les enfants moins mûrs ne sont pas prêts à affronter les apprentissages scolaires qui leur sont proposés. Pour ceux-ci, ils dépenseront beaucoup d’énergie aux dépens d’autres activités. Leur manque d’assurance peut encore s’accentuer. Certains enfants passent par des périodes de croissance très rapides qui peuvent gêner momentanément les apprentissages scolaires. Leur INCIDENCE DE LA PSYCHOMOTRICITÉ SUR LA SCOLARITÉ
• 121
énergie semble être dépensée à l’avantage de la croissance et au détriment des autres activités. Il ne faut pas considérer ces enfants comme paresseux, mais plutôt comme passant par une phase où leur maturation physique prend momentanément le pas sur leur scolarité.
B. La maîtrise corporelle Nous allons présenter ici des cas où les enfants rencontrent des problèmes liés à la maîtrise de leur corps, ainsi que les comportements et difficultés scolaires qui peuvent parfois en découler.
a) Enfant qui manque de tonus • Influence sur le comportement C’est un enfant lent, souvent en retard, qui manque de dynamisme bien qu’il soit tout à fait capable de se concentrer. En récréation, il joue peu, se laisse taquiner par les autres, n’est pas capable de se défendre physiquement. Il n’aime pas les disputes et est parfois sujet à de la boulimie. Ce type d’enfant peut être scolairement ambitieux, sans avoir toutefois le courage nécessaire pour être à la hauteur de ses ambitions.
• Influence sur la scolarité Cet enfant est souvent affalé sur son banc. Il écrit en s’appuyant sur son avant-bras, ce qui va bloquer son épaule d’où son manque de mobilité. Le début des lignes sera bien écrit, tandis que leur extrémité sera peu soignée du fait que le mouvement se situe principalement au niveau du poignet.
b) Enfant qui manque d’inhibition • Influence sur le comportement Il sera nerveux, lèvera sans cesse le doigt, bousculera les autres, chiffonnera ou déchirera ses feuilles, se heurtera souvent aux objets et aux personnes, il fera tomber les affaires de ses compagnons. Ce comportement provoquera un phénomène de rejet de la part des autres enfants.
• Influence sur la scolarité Il écrit par à-coups et appuie d’une façon irrégulière sur son crayon. Il rencontre aussi des problèmes de limites : ses lettres n’ont pas une taille homogène, il ne s’arrête pas aux bons endroits. De même, il éprouve des difficultés à gommer, dessiner ou bricoler soigneusement. 122 • LA PSYCHOMOTRICITÉ ET L’ÉCOLE
A. LA SOCIABILITÉ GÉNÉRALITÉS L’importance du milieu est non-négligeable Quantité d’attitudes, d’habitudes existent chez beaucoup d’enfants parce qu’elles ont été autorisées ou encouragées par le milieu, alors que certaines d’entre elles sont inhibées dès le plus jeune âge. En tenant compte du processus de développement, on constate qu’il y a des moments « critiques » qui permettent le développement plus ou moins prononcé de certains traits de caractère selon qu’ils sont stimulés de manière adéquate ou non. Leurs effets seront différents, selon qu’ils surviennent plus tôt ou plus tard ; l’hérédité n’est pas tout. Les conditions dans lesquelles s’effectue le développement influencent grandement l’évolution sociale de l’enfant. Les facteurs du développement social L’enfant par l’observation, va découvrir quelles sont les conduites bonnes et mauvaises, d’abord pour lui-même, puis pour les autres et enfin il portera un jugement sur le comportement d’autrui. Il percevra rapidement les sympathies ou les antipathies manifestées à son égard. Certaines seront, plus que d’autres, favorables à son développement social. Selon Besell, quatre facteurs sont essentiels au bon développement social. • L’attention : elle consiste à être remarqué et reconnu par les autres. • L’acceptation : elle signifie : « Il y a toujours une place pour toi. » • L’appréciation : cela veut dire : « On remarque en toi un être correct, valable, confiant, à l’aise... » • L’affection : il s’agit d’un rapprochement naturel, voulu et vrai entre deux personnes.
ÉVOLUTION • La première année : du sourire aux premiers contacts C’est vers deux mois que s’ébauchent les premiers vrais sourires, témoins de l’attention croissante du nouveau-né au monde extérieur et, encore plus, aux visages humains. Car si, dans un premier temps, tout visage suscite l’apparition de sourires, entre quatre et six mois, les mêmes sourires sont attribués avec plus de discernement. Ce sont les proches qui en bénéficient et, essentiellement, la mère. Après le cinquième mois, l’enfant devient capable de différencier les mimiques des adultes (joie, colère...). 284 • LIENS ENTRE LA PSYCHOMOTRICITÉ ET LE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Après six mois, apparaissent les jeux alternatifs (coucou, disparition et réapparition). Les premières imitations et ébauches de différenciation prennent donc place. Vers le huitième mois, la distinction familier-étranger prend corps : l’étranger inquiète, le familier en est d’autant plus valorisé. À un an, l’environnement familial sécurisant a permis à l’enfant de trouver sa place et son rôle en tant que partenaire actif. Les pairs ne sont encore que des objets qui n’ont d’intérêt que pour le matériel qu’ils possèdent. • De un à trois ans : l’évolution de la subjectivité L’enfant ramène tout à son expérience personnelle. Il ne se réfère qu’à son point de vue. Il est certain que son entourage pense comme lui et éprouve les mêmes sentiments. Il n’a d’autre connaissance que celle qui se rapporte à son expérience : « La lumière est gentille de nous éclairer », « L’assiette a eu mal quand elle est tombée »,... C’est sa période égocentrique. Seule sa pensée est réelle, l’objectivité n’a pas de prise sur son raisonnement. Toutes ses réactions seront émotionnelles, empreintes d’affectivité. C’est une période emplie de peurs des animaux, des orages, du noir, des étrangers. Elles diminueront vers trois ans, au fur et à mesure que se précisera la réalité objective. C’est aussi une période où apparaissent les oppositions (L’âge du « pot », du « non »), les crises de colère (il nargue, se roule par terre...), les volontés d’indépendance (« Moi, tout seul ») qui symbolisent son désir d’expérimenter les limites de son pouvoir. C’est ainsi qu’à l’aide du symbolisme, l’enfant s’achemine vers la réalité objective. Il va sortir de son univers féerique où tout est possible, le seul qu’il connaisse. Il arrive petit à petit dans le monde où la barrière entre le possible et l’impossible, l’imaginaire et le réel est bien nette. • De trois à six ans : le principe de réalité et l’importance des pairs L’objectivité de la réalité est prise en considération, pour atteindre les buts visés. L’enfant devient conformiste. Il fait ce qui s’avère nécessaire pour être satisfait. Sur le plan affectif, la réalité apparaît également : sa mère ne lui appartient pas exclusivement. Il doit la partager avec son père, ses frères, ses sœurs. La jalousie fait son apparition. C’est aussi l’époque où l’enfant entre à l’école : les pairs prendront une importance non négligeable dans sa vie. L’enfant va passer par quatre étapes : – la première est celle où les pairs ne sont que des objets. Les rapports sociaux sont essentiellement des efforts d’appropriation ; – ensuite vient l’étape du « jeu parallèle » (trois ans), au cours de laquelle les enfants se recherchent mais jouent chacun à son jeu particulier. Il y a peu d’organisation et de communication ; – puis, le jeu devient « associatif » (4-5 ans). Le groupe, les communications (l’enfant exprime tout, il extériorise son affectivité), les ententes LA SOCIABILITÉ
• 285
TABLEAU DE SYNTHÈSE 1. Les aspects théoriques et les aspects pratiques Aspects théoriques
Aspects pratiques Exercices de niveau vécu et manipulé
Exercices de niveau représenté
Motricité
31-38
36-51 180-194 205
Schéma corporel
16-29
24-28 191-194 206-213 222-233
Latéralité
52-59
60
Structuration spatiale
61-64
65, 67, 69, 70, 72, 73-78 191-198 209-215 230-236 244-247
66, 68, 69, 71, 73-78
Structuration temporelle
79-84
84-95 219-221 240-248
85-95
Préécriture Sens graphique Géométrie Notion nbre Gauche-droite
144
147-153 154 155-159 160-170 172-175
148-153 154 156-159 cf. Méli-Mélo, Picpuce... 172-175
Matériel Ballons Bâtons Échelles Liste
252 253, 254 262
24, 26, 28
Acquisitions scolaires
Psychomotricité et sport
157
255-261 262-266 266-268
268-270 271-279
TABLEAUX
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