DEBOUTCIV N°12

Page 1

Le cas mamadou KouLibaLY de L’autre cÔté des apparences

une dévaLuation du franc cfa s’impose

Les nouveLLes répubLiques bananières sont en europe

un jour le soleil se levera sur la cÔte d’ivoire

contact@deboutciv.info


SOMMAIRE

2

NOTRE ÉqUIPE

Directeur de publication KADENGUE CISSE

DOSSIER

page 4-5

■ L’AFRIqUE EsT RIChE : POURTANT ELLE A FAIM...

Directeur de la rédaction STEVEN ANDREW Rédacteur en chef STANI PRISCA

POLITIQUE

page 7-15

■ Limogeage de Yao Paul N'Dré:La parade de Ouattara pour inculper Gbagbo ■ Le cas Mamadou KOULIBALY: De l’autre coté des apparences ■ Invasion de l’Afrique: Les Daltons en Amérique pour prendre des instructions ■ La réconciliation selon Gbagbo et Ouattara : Le jour et la nuit ! ■ Dioulabougou: Les nominations tribalistes d’Alassane Dramane Ouattara

ECONOMIE

Responsables techniques JOHN MACLEAN CHRISTIAN CHATAL SCHADRAC THIGER Contact contact@deboutciv.info

page 16-18

■ Com-Zone Fofié Kouakou: “Les entrées d’argent du port suffisent à Ouattara et à ses amis blancs.” ■ Crise de la Dette : Une dévaluation du franc CFA s’impose ■ Ce qu’un paysan gagne sous le régime Ouattara

SOS COTE D’IVOIRE

Responsables administratifs YVANN MURPHY GAZOUA TETIALI

PAROLE FORTE

page 19-21

■ Amnesty accuse Alassane Ouattara ■ Extraits du dernier rapport de Amnesty International ■ Terribles exactions des FRCI sur les civils

INTERNATIONAL

page 22-23

■ Thabo Mbeki nous parle : «Le réveil de l'Afrique a sonné !» ■ Les nouvelles républiques bananières sont en Europe ■ L’ex vice-premier ministre russe accuse Washington de provoquer les révoltes arabes

“On n’a pas besoin d’être économiste pour être président ...” LAURENT GBAGBO


EDITORIAL

3

LE DRAMANISME , SES CONTRADICTIONS & LA RECONCILIATION manisme ! Sans commentaire.

(A ) SES CONTRADICTIONS FACE A LA REBELLION Ecoutons Koné Zacharia, le com’zone de Séguéla en Septembre 2005, à Korhogo “ Notre mouvement (Le MPCI) n’appartient ni à Zacharia ni à Soro Guillaume ni à Chérif Ousmane. Mais à votre fils Alassane Dramane Ouattara grâce à qui nous avons pu survivre tout le temps que nous sommes restés au Burkina Faso. C’est lui qui nous envoyait 25 millions de FCFA chaque fin de mois au Burkina Faso où nous nous entraînions”. Chérif Ousmane a de son côté, a appuyé les déclarations de Zacharia à Mankono en allant plus loin : “C’est à cause de Alassane Ouattara que nous avons pris les armes. Nous avons pris les armes pour qu’il soit candidat”. Réponse de Dramane Ouattara à ses poulains, le mardi 23 Juin 2009 lors de sa première visite à Bouaké, sept ans après l’éclatement de la rébellion armée : “Votre combat était indispensable .Vous avez pris beaucoup de risques et fait des sacrifices énormes. Mais nous sommes au bout du tunnel ”. Propos rapportés par Notre Voie du Jeudi 25 Juin 2009, sous la plume de Délon’s Zadé Le même Dramane qui soutient « ne pas avoir deux bouches », fait un virage complet un an plus tard en disant: « Je ne saurais soutenir une rébellion » C’était à la Une du quotidien Fraternité Matin n°13779 du mercredi 13 octobre 2010, en gros titre : Présidentielles : A chacun ses argument ‘’Je ne saurais soutenir une guerre contre mon pays Alassane Ouattara est un homme de paix qui aime profondément son pays. En aucun cas, il ne saurait soutenir une guerre contre son propre pays. .’’ C’est cela le Dra

http://news.abidjan.net/article/?n=37 7617 Alassane Dramane homme de paix ? Avant le coup d’Etat de décembre 99, Alassane Dramane Ouattara déclarait : "je frapperai ce pouvoir moribond au moment opportun et il tombera !" Dramane Ouattara homme de paix ? En mars 2001, n’a-t-il pas déclaré dans le pays profond face, à au gouvernement Affi, avant l’éclatement de la rébellion armée :"Je vais rendre ce pays ingouvernable…"

(B) ALASSANE DRAMANE OUATTARA ET LA RECONCILIATION Comme on le voit plus haut, le Dramanisme consiste à exploiter à fond la technique subliminale c'est-à-dire que le discours, même lorsqu’il semble politiquement correct, cache toujours un agenda secret lourd de menaces et de conséquences. http://www.macotedivoire.info/archiv es.php?action=lire_message&id_mne ws=2793 "La réconciliation sera vraie quand je serai élu", Ferké, Jeudi 23 Mars 2005. Cette logique du « MOI ou RIEN », annoncée 6 ans avant la prise du pouvoir de Ouattara grâce au coup d’Etat francoonusien est en réalité le fondement de la Réconciliation des vainqueurs. Dramane Ouattara est par essence le bon nègre des impérialistes. La réconciliation dans sa bouche est un alibi, un vernis pour faire bien aux yeux de ses maîtres à penser qui en réalité fermeront les yeux sur la dérive totalitaire qui se met en place. Son discours n’est qu’un appât. Le Journaliste Hermann ABOA en fait les frais, plusieurs lui avaient déconseillé de se fier aux paroles mielleuses de Ouattara et de ses serveurs de thé au risque de se faire jeter en prison. Malgré nos avis, Hermann a accepté le bil-

let d’avion et ainsi que les assurances que lui offrait un Sidiki KONATE extraordinairement affable. La suite on la connaît. Aux USA, le Burkinabé imposé à la Côte d’Ivoire par le tandem Sarkozy-OBAMA n’hésitera pas à mentir sans vergogne sur le cas Hermann ABOA. Dramane qui est aussi procureur à charge, n’a pas hésité à qualifier l’émission phare du jeune journaliste d’appel à la haine. Coincé par nos confrères de Inner City Press, il inventera en direct de nouveaux chefs d’accusation : détention d’armes de guerres, connivence avec les miliciens… « Mossi Dramane, tu mens grave ! » On se souvient qu’aux lendemains du kidnapping odieux du président légal et légitime de notre pays, une unité de la police spécialisée, invitée à faire la paix au golf, la Brigade Anti-Terroriste du célèbre commandant Réné DAKO avait été décapitée. Ses trois chefs tués sur la route de Yopougon à leur retour du Golf Hôtel. Aujourd’hui la gendarmerie paye le prix fort pour son engagement républicain. Elle est entièrement décimée et décapitée et le dernier fait en date est l’arrestation sous de fallacieux prétextes du colonel ADOU Donga Denis, chef de cabinet du général Kassaraté. Avec une gendarmerie sans tête, Dramane Ouattara peut lancer son projet d’une armée mono-ethnique reposant sur les fils du Nord et les étrangers… Sous nos yeux et sous le fallacieux prétexte de la réconciliation, Dramane Ouattara engage la Côte d’Ivoire dans l’impasse du retour au parti unique. Une immonde dictature propice au pillage de nos ressources s’installe sous nos yeux. La constitution ne sert plus de boussole, elle est régulièrement violée pour servir les noirs desseins d’un chef pitoyable. Wodié n’a-t-il pas été parachuté à la tête du conseil constitutionnel en dépit des dispositions pertinentes de notre loi fondamentale ? Au nom de la Réconciliation, le pays est en danger. Le MOI ou RIEN de Dramane Ouattara est en marche en dépit de l’aspiration des ivoiriens dont le silence creuse chaque jour sa tombe… ▉ KADENGUE CISSE


DOSSIER

4

L’Afrique est riche : Po La responsabilité diabolique et l’impunité des spéculateurs. Une famine « organisée » méthodiquement. Ainsi donc, « le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain [...] dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, [il] reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. » Nicolas Sarkozy-Discours de Dakar-juillet 2007 Ce réquisitoire sans appel à l’endroit de l’Afrique a le mérite de la clarté. Le président Sarkozy tout en reconnaissant du bout des lèvres, « la grande faute », a toutefois refusé de formuler des excuses. Il a par ailleurs insisté sur le fait que la colonisation n’était « pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux, des génocides, des dictateurs, du fanatisme, de la corruption... » Exonérant, au passage, les complicités inavouables entre Paris et les potentats locaux de la Franceafrique toujours d’actualité en 2011. Est-ce à dire que c’est de la faute de l’Afrique d’être sous-développée ? Oui, sans doute, mais la responsabilité du pouvoir colonial est aussi, pleine et entière. La colonisation devant durer mille ans, il n’était pas nécessaire pour le pouvoir colonial de former une élite endogène. Les rares Africains étaient tellement bien « formatés » dirions-nous aujourd’hui qu’ils furent des pâles clones des maîtres qui les ont intronisés pour perpétuer une nouvelle forme de colonisation à distance. Le colon n’a plus de visage, mais, mondialisation aidant, il garde la mainmise sur les ressources des colonies, soit d’une façon soft soit par des interventions brutales. Résultat des courses, l’Afrique, un demi-siècle après les indépendances, est toujours en panne, donnant crédit à Hegel et à Victor Hugo pour qui c’est le continent de la nuit. Il ne faut pas s’étonner que Henri Guaino, le sherpa du président Sarkozy, s’en donne à cœur joie et fait dire au président ses pensées qui sont loin de la générosité et qui traduisent à leur façon le mythe des races supérieures cher à Renan Gobineau et Jules Ferry....Rien n’a changé... Notre propos sera d’essayer de décrypter les causes du début de famine actuelle qui a lieu dans la Corne de l’Afrique Cette récurrence de la famine a un goût de déjà-vu Lisons ce que disait Kofy Annan il y a quelques années : « L’aide d’urgence est essentielle, mais acheminer simplement des vivres ne suffit pas », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan : «il faut également s’attaquer à la pauvreté et aux autres causes de la famine. » « C’est une crise sans précédent, qui exige une réponse sans précédent », a affirmé le directeur exécutif du PAM, James Morris, à l’occasion de la séance du Conseil de sécurité du 3 décembre, consacrée à la menace que constitue pour la paix et la sécurité internationales la crise alimentaire en Afrique. Au cours du débat, M. Morris et d’autres orateurs ont souligné divers facteurs qui contribuent à la crise actuelle : la sécheresse et autres conditions climatiques défavorables dans de nombreux pays concernés, qui ont engendré de faibles récoltes et la hausse du prix des denrées alimentaires ; l’effet incapacitant du VIH/sida, qui réduit la faculté des personnes infectées à surmonter les ravages de la faim et déstabilise les systèmes agricoles, en décimant par millions les rangs des agriculteurs les

plus productifs d’Afrique ; les conflits armés et l’agitation politique, comme en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, au Soudan et au Zimbabwe, et les difficultés rencontrées par des pays qui sortent d’un conflit récent, comme l’Angola, l’Ethiopie, l’Erythrée et la Sierra Leone ; des politiques économiques inadaptées, notamment dans le secteur agricole, qui ont abouti, dans de nombreux pays concernés, à des investissements insuffisants dans la production agricole, dans l’infrastructure rurale ou dans les services sociaux de base. Cette situation est aggravée par le faible cours des exportations agricoles africaines sur les marchés mondiaux. [1] Le son de cloche est le même en 2011, les mêmes causes, les mêmes effets et le même appel au secours. Selon les Nations unies, la Corne de l’Afrique est frappée par la pire sécheresse que la région ait jamais connu depuis 60 ans. Jens Oppermann, chef de mission d’Action contre la faim (ACF) pour la Somalie, décrit, depuis le Kenya où il est basé, une situation sans précédent et appelle aux dons. Les Nations unies disent que la région connaît la pire sécheresse depuis 60 ans. Le confirmez-vous ? Absolument, ce que nous voyons ici est sans précédent, et nous n’avons pas vu une situation comme cellelà depuis des dizaines d’années. Il y a 10 millions de personnes à travers la Corne de l’Afrique qui ont besoin d’une aide humanitaire. Ils sont à deux doigts de la famine. Ils n’ont accès ni à l’eau, ni à un logement, ni à des installations sanitaires. Ces gens ont marché pendant des jours et des semaines en Somalie, dans l’environnement le plus hostile que vous pouvez imaginer. Ils sont pauvres au point de ne pas pouvoir s’acheter à manger et ils atteignent nos centres, épuisés. [2]

Le continent de la vie Le facteur principal est la sécheresse : le manque d’eau provoque une inflation des prix de la nourriture. Par conséquent, pour résoudre le problème de la Corne de l’Afrique, il faut commencer par la Somalie. Cela permettrait d’apporter l’aide humanitaire directement en Somalie et cela aurait un impact positif sur l’activité humanitaire au Kenya, en Ethiopie et à Djibouti. (...) Tout va dépendre de l’aide humanitaire que nous pourrons apporter. Nous avons commencé à lancer des appels d’urgence et nous avons intensifié nos activités. Nous espérons que nous recevrons des moyens supplémentaires de la part des donateurs (les pays et les donateurs individuels) pour accroître notre aide d’urgence aux populations. Dans le cas contraire, nous ne serons pas capables de répondre à cette crise.(2) Pour Alexia Eychenne, face à une sécheresse exceptionnelle et la flambée des prix des matières premières, la Corne de l’Afrique est menacée d’une catastrophe humanitaire. Entre 10 et 12 millions de personnes manqueraient déjà de nourriture dans la Corne de l’Afrique, dont 2,6 millions en Somalie et autour de 3,2 millions en Ethiopie et au Kenya. Djibouti et l’Ouganda sont aussi touchés. (...) Le système d’alerte précoce des famines (USAid/Fews Net) qui scrute le risque des pays en fonction des précipitations, de la production agricole, des prix

sur les marchés et de la nutrition, a déjà classé plusieurs régions au niveau 4 : celui de l’urgence alimentaire, dernière étape avant la famine. Plus radicales, les ONG dont Action contre la faim par-

lent déjà d’une « catastrophe humanitaire » en Somalie, où 250.000 enfants souffrent de malnutrition sévère.(3) A l’origine, poursuit Alexia Eychenne, c’est une sécheresse pérenne la plus sévère depuis soixante ans selon l’ONU qui a plongé dans la détresse des milliers de ménages déjà fragiles. Les saisons des pluies qui arrivent normalement à la fin de l’année, puis au printemps, sont passées quasiment inaperçues. Les récoltes agricoles ont fondu, privant les producteurs de ressources, et les éleveurs ont vendu leur bétail menacé de mort. L’envol des prix des aliments de base a fini de mettre à terre le pouvoir d’achat des paysans. Selon l’ONU, les prix des céréales dans les zones touchées par la sécheresse au Kenya sont de 30 à 80% supérieurs à la moyenne de ces cinq dernières années. En Ethiopie, l’indice des prix à la consommation pour l’alimentation a flambé de près de 41% en mai sur un an, mais la hausse la plus dramatique frappe la Somalie : 270% d’augmentation des prix sur la même période. S’y ajoutent des conflits régionaux qui empêchent la circulation des produits, gênent l’action des ONG et les politiques de soutien.(3)

La responsabilité diabolique et l’impunité des spéculateurs Alexia Eychenne n’oublie pas de citer la spéculation Le rôle de la spéculation fait débat. Les spéculateurs avaient été pointés du doigt lors des dernières grandes tensions sur les prix alimentaires, en Afrique du Nord notamment. Jean Ziegler repart à l’attaque. « Il y a aussi les hedge funds qui,


DOSSIER

5

ourtAnt eLLe A fAim... ayant perdu des sommes astronomiques au moment de la crise de 2007, se sont littéralement jetés sur la spéculation des matières premières agricoles. Avec à la clé des hausses de cours telle-

de faim toutes les six secondes sont des criminels. On le voit, les pays du Sud sont soumis à une double peine ; ils n’arrivent pas à se protéger contre les changements climatiques, dont ils ne sont pas responsables, ils meurent par milliers, Ils n’arrivent pas à acheter de la nourriture celleci étant trop chère, ils meurent de faim ou ils protestent et nous avons le scénario des émeutes qui gangrènent les pays du Sud. Par ailleurs, la flambée des prix des matières premières en général et des produits alimentaires a connu une accélération ces dernières années. 2010 aura été l’année de toutes les hausses. Faiblesse du dollar, croissance chinoise, spéculation, raréfaction de l’offre sont autant de facteurs qui tirent vers le haut le prix des matières premières. Tour d’horizon des plus fortes augmentations et prévisions pour 2011. Le prix du colza a crû de 75%. Le prix du blé a augmenté de 47,25% en un an. Pour le café +69,24% en un an, +80% ces 6 derniers mois. Pour le sucre depuis juin 2010 : 140%. [4] La part des spéculateurs, justement, sur les marchés alimentaires explique en partie la hausse continue des prix depuis l’été 2010. Les produits alimentaires sont devenus des actifs financiers comme les autres. Comme vient de l’exprimer le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, nous vivons le début d’une crise alimentaire similaire à celle de 2008. Pour Jean Ziegler, l’alimentation devient un droit de l’homme.

ment importantes qu’elles empêchent les États les plus faibles d’importer ces matières premières », accuse le vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. « Reste à savoir si les promesses internationales seront tenues. Le Royaume-Uni a déjà annoncé qu’il verserait 52,5 millions de livres. Mais l’ONU a régulièrement du mal à financer ses programmes. L’appel de fonds 2011 pour Djibouti n’est d’ailleurs actuellement financé qu’à 30%. Celui pour la Somalie ne l’est qu’à 50% tandis que celui pour le Kenya est rempli à 54%. L’ONG ONE a rappelé la semaine dernière que, deux ans après le G8 de l’Aquila consacré à la lutte contre la faim, les donateurs n’ont déboursé que 22% des fonds promis pour l’agriculture d’ici à 2012 ». [3] Comme nous l’écrivions dans une contribution précédente, et au risque de nous répéter, les pays du Sud dépendent pour leur survie d’un Nord opulent qui, à bien des égards, est responsable de ces malheurs. Certes, le Nord jette des miettes sous forme d’APD qui, malheureusement demeure sans lendemain,.. Pour éradiquer ce fléau, il suffirait de seulement 30 milliards de dollars par an. En comparaison, le budget militaire de base du Pentagone est de 533,7 milliards de dollars pour l’exercice 2010. Par ailleurs, les institutions financières américaines vont distribuer pour cette année 2010 le chiffre record de 144 milliards de dollars en seul bonus, primes et stock-options à leurs dirigeants, c’est-à-dire aux responsables de la crise économique mondiale. Dans le même temps, le marché de la publicité avoisine les 500 milliards de dollars et celui des armes les 1200 milliards de dollars. Jean Ziegler a raison de dire que ceux qui laissent mourir les enfants - en effet, un enfant meurt

La famine « organisée » méthodiquement Bruno Parmentier parlant de Jean Ziegler ,encore lui, écrit : « Le premier rapporteur, le Suisse Jean Ziegler, avait la fougue du passionné ; c’était un prophète qui dénonçait avec éloquence, poigne et humour nos faiblesses, nos indifférences, et les nombreux scandales de tous ceux, nombreux de par le monde, qui se nourrissaient fort bien de cette faim. Il était étonnant d’entendre, au milieu du langage habituellement feutré des Nations unies, des propos aussi carrés, aussi peu diplomatiques, dans la foulée de ceux par exemple qui avaient été écrits par Robert Linhardt à la fin des années 1970 : « A mesure que je recueillais témoignages et données, la faim m’apparaissait avec une terrible netteté comme le produit d’un dispositif compliqué jusqu’au raffinement...Ce n’était pas une faim simple, une faim primitive. C’était une faim élaborée, une faim perfectionnée, une faim en plein essor, en un mot, une faim moderne. Je la voyais progresser par vagues, appelées plans économiques, projets de développement, pôles industriels, mesures d’incitation à l’investissement, mécanisation et modernisation de l’agriculture. Il fallait beaucoup de travail. Cette faim bourdonnait d’ordres d’achats, de lignes de crédit en dollars, francs, marks, yens, d’opérations fièvreuses sur les commodities markets, de transactions foncières, d’anticipations, d’astuces et de bons coups. Des commerçants, des banquiers, des armateurs, des chefs d’entreprise, des experts, des hommes d’affaires y avaient leur part, ainsi qu’une armée d’intermédiaires, de courtiers et de négociants. Et tous

ces gens parvenaient à faire jaillir de cette faim, commissions, bénéfices, profits, rentes, loyers, dividendes...Oui, vraiment l’organisation minutieuse de cette faim m’apparaissait comme une chose prodigieuse. » [5] Voilà qui est clair, la famine est d’une certaine façon « organisée ». On peut le comprendre si le but recherché par le néolibéralisme est de précariser les pays, les plus vulnérables les amener à vendre leurs terres à des groupes internationaux pour une bouchée de pain (Groupes occidentaux, Chine mais aussi pays du Golfe). Pour Thierry Brun, la responsabilité des pays du Nord est totale. La crise agricole et alimentaire a disparu des écrans et des priorités des grands de ce monde. (...) Face à cette situation d’urgence, les gouvernements du G20 préfèrent favoriser les intérêts des entreprises agro-industrielles et des acteurs financiers plutôt que d’encourager et de soutenir les politiques agricoles des pays en développement. Les mêmes pays riches réclament cependant de nouvelles libéralisations au sein de l’OMC. Le cynisme était de mise lors du récent G20 agricole, car la question de constituer des réserves alimentaires d’urgence a été écartée. Au nom de quoi ? Le stockage d’une centaine de millions de tonnes supplémentaires de céréales pour aider les pays pauvres pouvait nuire aux marchés... Il est urgent de changer de cap : c’est tout l’enjeu du prochain sommet du G20 à Cannes et des mobilisations citoyennes prévues en novembre . [6] L’Afrique ne manque pas de ressources, elle demande à l’Occident de la laisser en paix en ne s’ingérant pas et en n’intronisant pas des potentats aux ordres, de ne pas lui voler ses matières premières. Elle attend qu’on lui restitue sa dignité en lui permettant de former ses élites. Pour nous, le discours de Dakar, qui s’inscrit dans la plus pure tradition coloniale, devrait être pour nous un electrochoc. Basta à la Franceafrique au Commonwealth et à tous les subterfuges des anciennes puissances coloniales pour leur garder leurs privilèges ! S’agissant de cette famine imminente, il est nécessaire de mobiliser 120 millions de dollars pour sauver des millions de vie humaine. Où est la générosité des téléthons occidentaux à géométrie variable. L’Europe, à titre d’exemple, qui s’apprête à injecter cent milliards de dollars pour sauver la Grèce en vain, ne peut pas distraire , moins de 0,1% pour sauver des vies humaines ! Ceci dit, nous remarquons le silence assourdissant des Arabes et des potentats musulmans qui achètent pour des centaines de milliards d’armement mais qui sont incapables d’organiser une aide rapide pour donner une perspective à des enfants qui ne sont pas nés pour souffrir. Professeur Chems Eddine Chitour École Polytechnique enp-edu.dz [1] http://www.un.org/french/ecosocdev/... [2] Jens Oppermann. « Ce que nous voyons dans la Corne de l’Afrique est sans précédent » Propos recueillis par Thomas Baïetto Le monde.fr 12.07.11 [3] Alexia Eychenne - Pourquoi le spectre de la famine ressurgit en Afrique 19/07/2011 [4] Elie Patrigeon. Ces matières premières qui flambent 05/01/2011 [5] Bruno Parmentier. Préface Conférence de Olivier de Schutter - L’économie politique de la faim. Garantir le droit à l’alimentation dans un monde de ressources rares - Leçon ESA 2010 [6] Thierry Brun ! http://moissacaucoeur.elunet.fr/ind...

▉ cameroonvoice.com


dossier

Suivez nous sur twitter @DeboutCIV

6


politique

7

Limogeage de Yao PauL N'dré:

La Parade de ouattara Pour iNcuLPer gbagbo

C'est fait ! Le président du Conseil constitutionnel Paul Yao N'Dré a passé le témoin, hier, à Francis Vangah Wodié, lui aussi constitutionnaliste de formation (par ailleurs président du Parti ivoirien des travailleurs). Si les langues se délient difficilement pour l'instant au sein du cabinet d'Alassane Ouattara et autour du président partant, une chose est claire, le départ de Paul Yao N'Dré et la nomination de Francis Wodié, qui a apporté un soutien actif à Alassane Ouattara au deuxième des élections, augure des lendemains tumultueux pour Laurent Gbagbo. Evincé du pouvoir par les forces pro-Ouattara, aidées en cela par l'Onuci et l'armée française,

L

aurent Gbagbo bénéficie d'un statut spécial d'ancien chef d'Etat. A cet effet, il a droit à une procédure spéciale. De par ce statut, il est de facto membre du Conseil constitutionnel selon les textes de loi, ce qui oblige la justice ivoirienne à agir autrement. Ainsi, une requête doit être adressée au Conseil constitutionnel qui doit à son tour autoriser des poursuites contre Laurent Gbagbo. Une fois l'autorisation obtenue, les nouvelles autorités pourront enclencher la procédure judiciaire. Au regard de la loi fondamentale (l'Article 89 - Titre VII du Conseil constitutionnel), «le Conseil constitutionnel se compose : d'un président; des anciens présidents de la République, sauf renonciation expresse de leur part; de six Conseillers dont trois désignés par le président de la République et trois par le président de l'Assemblée nationale». Pourtant, l'article 93 de la loi fondamentale ivoirienne stipule qu'«aucun membre du Conseil

constitutionnel ne peut, penla dant durée de son mandat, être poursuivi, a r r ê t é , détenu ou jugé en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation du Cons e i l » . Laurent G b a g b o étant de facto, membre du Cons e i l constitutionnel en sa qualité d'ancien chef d'Etat, aussi longtemps que le Conseil constitutionnel n'en donnera l'autorisation, il ne pourra pas être poursuivi.

Conseiller à la Primature, avait déjà donné le ton depuis plusieurs jours. Exprimant haut ce qui se susurre dans l'antichambre du pouvoir. Ses partisans et lui ont exigé la démission de Paul Yao N'Dré, l'empêchant d'accéder à ses bureaux à travers une manifestation bien goupillée devant l'Institution. La suite, on la connaît : Yao Paul N'Dré part dans un imbroglio constitutionnel. Est-il poussé à la démission ? Si l'exprésident du Conseil général de Divo accepte tout de même de rendre le tablier (contre son gré), son remplacement est prévu par l'article 92 de la Constitution, dans un délai de 8 jours. Mais la célérité avec laquelle son remplaçant, le Pr. Francis Wodié, a été nommé révèle les méthodes peu orthodoxes utilisées par l'homme fort d'Abidjan pour obtenir le départ de Yao N'Dré. Conscient de ce qu'il ne pouvait être ni contraint à la démission ni révoqué par Ouattara, parce qu'il n'existe aucune disposition juridique. Le président de la République a compétence pour nommer les présidents du Conseil constitutionnel et ses collaborateurs, mais pas pour les révoquer. Le parallélisme des formes dans ce cas d'espèce étant inopérant. Le président du Conseil constitutionnel, en plus de l'immunité dont il bénéficie (art. 93 de la Constitution), est inamovible jusqu'au terme de son mandat de 6 ans non renouvelable, au regard de l'article 90 de la loi fondamentale.

Yao Paul N'Dré, un obstacle à la poursuite de Gbagbo?

Du point de vue du droit, le président du Conseil constitutionnel est solidement protégé par la loi. Son départ avant les six ans ne pouvant être obtenu que par libre démission. S'il part maintenant, avant la fin de son mandat, cela veut dire que Yao Paul N'Dré a démissionné. L'a-t-il fait délibérément ou est-ce cette agitation de Alphonse Soro qui l'y a contraint ? Le constat qui se dégage démontre que le désormais exprésident du Conseil constitutionnel a été poussé dans le dos.

Cette interrogation mérite d'être posée d'autant plus que les nouvelles autorités n'ont pas jusque-là adressé de requête auprès du Conseil constitutionnel pour demander la levée de l'immunité de Laurent Gbagbo. Bien que le clan Ouattara exige la traduction de l'ancien chef d'Etat devant les tribunaux. Selon une source crédible proche du ministère de la Justice, cette hésitation se justifie. Et tient également compte du fiasco qui pourrait en découler et gripper d'éventuelles poursuites dont les médias s'en feraient écho au détriment du pouvoir. D'autant plus que le Conseil constitutionnel était présidé par Paul Yao N'Dré, un proche de Gbagbo. Et, parmi les 6 Conseillers qui siègent au Conseil constitutionnel, 4 ont été nommés sous Laurent Gbagbo et 2, récemment, par Alassane Ouattara. Toujours, selon la même source, si on considère que ceux que Laurent Gbagbo a nommés ne donneront pas le bâton à ses bourreaux pour le «battre», on peut affirmer que le Conseil constitutionnel ne donnera pas son accord pour qu'il soit inculpé. Autant dire que le sort de l'ancien chef d'Etat se trouve entre les mains de Yao N'Dré. Ouattara viole la Constitution pour obtenir l'inculpation de Gbagbo Alphonse Soro, proche du président Ouattara,

Yao N'Dré, bientôt devant les tribunaux Selon un Conseiller auprès de l'actuel chef de l'Etat, que nous avons joint pour en savoir davantage sur le sort qui sera réservé à l'ex-président du Conseil constitutionnel, «Yao Paul N'Dré sera passible de poursuites judiciaires » parce qu'il a enfin accepté d'entériner «la vérité des urnes» après des milliers de morts. Il aurait pu contribuer, poursuit notre source, à stopper les massacres de populations. «Paul Yao N'Dré a été un acteur direct dans le blocage du processus de sortie pacifique de la crise et l'exécution des crimes sur les civils dans notre pays», retient-on dans l'entourage de Ouattara qui bat tous les records en matière de traque et d'embastillement des membres de l'opposition depuis son «installation» du 11 avril.

▉ cameroonvoice.com


politique

8

LE CAs MAMADOU KOULIBALY DE L’AUTRE CÔTÉ DEs APPARENCEs

L

a démission surprise de Mamadou Koulibaly de la présidence du Fpi qu’il occupait de facto depuis la déportation de Pascal Affi N’Guessan, a été l’objet de commentaires très contrastés, et même contradictoires souvent. Mais, chose étonnante – pour moi du moins –, tous ces commentaires convergeaient pour dresser le portrait d’un personnage universellement estimé. Pour les uns, qui semblent avoir toujours su que Mamadou Koulibaly n’était pas à sa vraie place dans ce parti-là, sa démission était à prévoir et par conséquent elle ne constitue pas une vraie surprise. Pour d’autres, c’est une trahison, ce qui suppose que jusqu’alors Mamadou Koulibaly était à leurs yeux un militant Fpi discipliné et absolument fiable. Pour d’autres encore, non seulement cette défection, qui enlevait au Fpi le meilleur dirigeant qu’il ait jamais eu – le plus intelligent, le plus honnête, le plus moderne, le plus consensuel, bref, le plus rassembleur –, sonne le glas de ce parti et de ce qu’ils appellent « le camp Gbagbo », mais elle marque aussi la fin de toute résistance face à ce gouvernement de naçarafôtigui1, comme les gens de Kong appelaient, vers 1895, les premiers d’entre eux qui se mirent volontairement au service des conquérants français. La principale image qui se dégageait de ces commentaires, c’était celle d’un Mamadou Koulibaly idéalisé au point d’apparaître, à lui tout seul, comme la seule alternative possible au parti moribond qu’il voulait sauver. Que dis-je ? Qu’il aurait certainement sauvé, si ses anciens et bien indignes camarades ne l’en avaient pas empêché ! En tout cas, pas un seul de ses commentateurs ne lui soupçonne de desseins cachés, de mobiles, sinon que le noble souci de jouer, de la plus citoyenne façon possible, sa partition dans le triste concert politique du moment ! Dans ma précédente chronique déjà consacrée au cas Mamadou Koulibaly, je me demandais s’il fallait prendre au sérieux cette histoire de démission et de création, dans un seul et même mouvement, d’un parti baptisé « Lider ». Et je répondais que j’en doutais. Mais, alors, je n’avais pas conscience d’une des principales dimensions de cette affaire, à savoir cette image mystifiée de Mamadou Koulibaly dans de larges secteurs de l’opinion publique, disons : éclairée. Ceux que naguère on appelait les « évolués ». En effet, depuis le 11 juillet, j’entendais partout dire de Mamadou Koulibaly que c’est un esprit brillant, une immense intelligence, une montagne de vertus civiques, etc.… Troublé par cette vision que, à ma connaissance, rien – absolument rien ! – ne justifiait, je me rapprochai, par téléphone, de deux de mes amis qui sont aussi deux grandes figures du Cnrd, afin de connaître leur avis sur les derniers actes publics de Mamadou Koulibaly et les déclarations par lesquelles il les a justifiés. A ma grande surprise, mes amis m’ont parus forts loin de partager la défiance que, pour ma part, je cultive à son encontre depuis que j’ai lu son maître livre : « Le libéralisme, un nouveau départ pour l’Afrique » (L’Harmattan, 1992). L’un regrettait sincèrement cette défection parce que « c’est un garçon capable de brillantes analyses ». Comme si, avec lui, l’opposition à ce gouvernement de Versaillais perdait un grand stratège… L’autre était, quant à lui, resté parfaitement « zen » devant les gesticulations de l’ancien président par intérim du Fpi. Il dit, en substance : il a créé son parti, c’est son droit, et la porte du Cnrd ne lui est pas fermée pour autant. S’il décide de rejoindre le Cnrd avec son parti, il y sera le bienvenu… Le plus jeune de mes deux amis est déjà plus qu’octogénaire, et l’autre se trouve à moins d’un lustre de son centième anniversaire. C’est dire qu’ils ont tous les deux une expérience quasi charnelle de notre histoire tourmentée. Ils en furent même des acteurs du premier plan. Tous deux sont en outre des patriotes éprouvés, ils l’ont largement démontré pendant cette crise dans la crise commencée le 19 septembre 2002. Et, j’en mettrais ma main au feu, leur opinion de Mamadou Koulibaly ne doit rien à la complaisance ; seulement de la générosité. Elle dénote chez eux une vertu assez rare et d’autant plus précieuse. Cette disposition, je l’appellerais la confiance citoyenne. C’est l’ouverture spontanée à ton concitoyen, parce que, fils comme toi de cette cité que l’ennemi menace de

détruire, tu jurerais que, comme toi, jamais il ne voudrait la trahir. Fusse pour tout l’or du monde. Le problème, c’est que d’une part tous tes concitoyens ne méritent pas nécessairement cette confiance citoyenne, et que d’autre part beaucoup d’entre eux, s’ils sont suffisamment habiles, sont parfaitement capables de nous persuader – au besoin en s’aidant de relais qu’ils possèdent chez l’ennemi – qu’ils la méritent. Souvenez-vous, mes bons amis, vous qui en portez les stigmates dans votre chair et dans votre âme, du règne de l’immense imposteur que, par la volonté des colonialistes impénitents, nous dûmes supporter durant près d’un demi-siècle, et dont le nom sert aujourd’hui d’emblème, d’étendard et de cri de ralliement aux vainqueurs par procuration du 11 avril 2011. Même vous, quand vous parlez de lui, il y a un mot que vous vous interdisez de prononcer. Et c’est pourtant le mot le plus juste pour le décrire. C’est le mot : « traître »… Car c’est tout ce qu’il fut ! Je veux dire qu’en définitive cette qualité-là pèsera plus au tribunal de l’histoire que toutes les vertus dont s’orne sa légende fabriquée, pour l’essentiel, par nos ennemis afin de nous le vendre plus sûrement. Cette poudre aux yeux aveugla des millions de femmes et d’hommes trop confiants, faute d’être correctement informés de ce qui se jouait. Des millions de femmes et d’hommes croyaient sincèrement que Félix Houphouët ne voulait que leur bien, qu’il ne travaillait que pour eux, tandis que lui ne songeait qu’à sauver sa peau pour continuer à vivre dans l’opulence sous la protection des armes françaises. Le symbole de cette imposture, c’est ce tunnel qui reliait la résidence officielle du chef de l’Etat ivoirien à celle de l’ambassadeur de France. Il était fait pour la fuite… Mais un tunnel a forcément deux bouts : s’il peut servir pour s’enfuir, comme Houphouët l’espérait, et comme Bédié l’a fait, il peut aussi servir pour envahir la résidence du chef de l’Etat, l’enlever et le jeter en pâture à la soldatesque ennemie, comme Laurent Gbagbo l’apprit à ses dépens le 11 avril 2011. Oui, un tunnel a toujours deux bouts ; et par conséquent la seule existence de celui-là montre à quel point, sous ses faux airs de « libérateur », de « père de l’indépendance » ou de « père de la nation », Houphouët était en réalité le captif des Français ! Un de mes amis, aujourd’hui disparu, un Capverdien, ancien étudiant en RDA, qui représentait le Paigc dans le pays d’Afrique du Nord où je vivais à cette époque, avait sans cesse à la bouche cet adage : « la confiance, c’est bien ; mais le contrôle, c’est mieux ». Appliquons ce précepte au cas qui nous occupe. Quel socialiste était Mamadou Koulibaly quand il militait dans le Fpi, un parti membre de l’Internationale socialiste, et en gravissait avec aisance les échelons, jusqu’à mériter de devenir le deuxième personnage de l’Etat une fois ce parti parvenu au pouvoir ? Et quel libéral est-il aujourd’hui quand, alors qu’on vient de nous imposer à coups de canon un régime dont le chef visible est notoirement un ardent partisan de l’ultralibéralisme d’inspiration étatsunienne, il prétend jouer face à lui les opposants radicaux ? – N’a-t-il pas dit qu’il avait rompu avec le Fpi parce que ses camarades l’empêchaient d’en changer le nom et le programme afin de le transformer en un puissant contre pouvoir face à ce gouvernement ? –. Bref, « Quel intérêt y a-t-il à créer un parti d’opposition libéral alors que le parti présidentiel est déjà un parti libéral ? » Cette question, qui contient en elle-même sa réponse, a été posée à l’ancien président par intérim du Fpi par le philosophe Alexis Dieth dans son article : « Questions sur le libéralisme de Mamadou Koulibaly ». C’est se demander ce qui fait courir Mamadou Koulibaly. Avant de proposer des réponses, examinons la teneur de la profession de foi du 11 juillet, en gardant constamment à l’esprit le fait que ce déclarant est le même homme qui cosigna une espèce de pamphlet intitulé : « La guerre de la France contre la Côte d’Ivoire », et le même qui s’était donné pour mission d’en finir avec le système CFA tel qu’il fonctionne depuis sa création.


politique Or que constate-t-on en lisant cette déclaration bavarde ? D’abord, qu’elle ne contient pas la moindre allusion à cette fameuse guerre que son auteur dénonçait naguère avec ses compères Antoine Ahua Jr et Gary K. Busch, alors que leur libelle venait de s’enrichir d’une magistrale illustration. Ensuite, que le programme annoncé de « Lider » ne tient aucun compte de la situation historique et politique tragique de la Côte d’Ivoire, de la société ivoirienne, de la nation ivoirienne, aujourd’hui, après le dernier paroxisme sanglant de l’interminable crise de la décolonisation à la sauce foccarto-houphouëtienne. Ce que j’avais déjà constaté en lisant « Le libéralisme, nouveau départ pour l’Afrique » se confirme : la principale caractéristique de Mamadou Koulibaly, c’est sa parfaite indifférence visà-vis de la situation concrète des gens comme de leurs préoccupations réelles, ici et maintenant. Les recettes qu’il brandit aujourd’hui devant nos yeux, il aurait pu les proposer il y a dix ou vingt ans si, alors, il avait eu le courage de se lancer dans la compétition politique avec sa propre « entreprise » ; car, pour lui, un parti politique n’est rien d’autre qu’une entreprise comme toutes celles qui sont en concurrence dans le vaste monde sous l’arbitrage du « marché » ! Il aurait pu mêmes les proposer aux Libériens, aux Zambiens, aux Mongols, aux Guatémaltèques, etc., sans presque rien y changer. Dans cette longue et pompeuse profession de foi, il n’y a absolument rien qui soit spécifique à la situation dramatique actuelle des Ivoiriens : rien en tout cas qui puisse nous aider à trouver la solution dont nous rêvons tous, même si trop d’entre nous manquent du courage nécessaire pour le reconnaître et pour y conformer leur comportement civique. Ce qui préoccupe les Ivoiriens, particulièrement aujourd’hui, ce n’est pas de savoir ce qui vaut mieux du « libéralisme » ou du « dirigisme », du « capitalisme » ou du « socialisme », ou bien encore du « marché » ou de la « planification », mais comment se délivrer du joug qu’on leur impose, de manière ouverte ou déguisée, depuis plus d’un siècle. Dans ces conditions, qu’est-ce que « Lider » ? Juste un miroir aux alouettes. Que peuton attendre d’un parti estampillé « libéral », dans un pays où c’est cette doctrine qui a cours depuis toujours, et où elle a produit les résultats que nous voyons ? Pour le savoir, il suffit de regarder d’où vient Mamadou Koulibaly, à quelle école de pensée il se rattache, depuis quand et de quelle manière il s’est acquis la réputation de brillantissime penseur dont il paraît jouir jusque parmi ceux qui ont fait échouer son raid sur le Fpi et le Cnrd. J’ignore pourquoi, comment et quand Mamadou Koulibaly, un vrai croisé du libéralisme, adhéra au Fpi. Et, d’ailleurs, cela n’a pas d’importance pour la suite de mon propos. Le Fpi est un parti qui ne fut jamais très regardant sur les motifs ou les mobiles de ses adhérents. En sorte qu’il y avait, au niveau de ses directions nationales et locales, sans doute plus d’opportunistes, voire de vrais aventuriers, que de militants désintéressés. Et c’est pour partie la cause de ce qu’il subit aujourd’hui, et nous tous avec lui… Alors, Mamadou Koulibaly, « aventurier » ou seulement « opportuniste » ? Probablement les deux, et la résultante de ce mélange dans la même personne, c’est « imposteur ». Cependant, l’honnêteté oblige à dire que ce n’est ni le premier ni le seul cas dans notre histoire : depuis Houphouët jusqu’à Ouattara, en passant par Bédié, l’imposture est, pour ainsi dire, la pierre angulaire de notre « maison commune ». Et c'est pourquoi l’édifice est si instable… « En tant que libéral attaché à la démocratie et à l’économie de marché… C’est à la fois un aveu, une provocation des plus insolentes, et le renouvellement du serment d’allégeance de Mamadou Koulibaly à sa véritable famille politique : l’Internationale libérale, et même ultralibérale. Ces modèles, ce sont Ronald Reagan, Margaret Thatcher, sans doute aussi ce général Pinochet qui fut imposé aux Chiliens à coups de canon pour la plus grande gloire du libéralisme ! En fait, Mamadou Koulibaly n’a jamais appartenu qu’à cette famille politique-là. Même quand il faisait sa belle carrière au sein du Fpi. En tout cas, c’est la seule appartenance politique à laquelle il soit resté fidèle depuis ses années d’étudiant à Aix-enProvence, comme en témoigne son interview sur le site UnMondeLibre.com au lendemain de son coup d’éclat. Disciple bien aimé de Jacques Garello – c’est lui qui a préfacé « Le libéralisme, nouveau départ pour l’Afrique noire » –, surnommé le "gourou de la secte néo-libérale", mais dont l’autoportrait ferait plutôt penser à l’un de ces idéologues qui gravitaient autour du Maréchal Pétain, chef de l’Etat français, Mamadou Koulibaly a toujours maintenu des liens très étroits avec cette mouvance idéologique. De leur côté, J. Garello et sa confrérie semblent espérer beaucoup d’un poulain si fringant et si prometteur. Le très mystérieux « Audace Institut Afrique », dont Mamadou Koulibaly est le président comme beaucoup de gens le sont en Afrique, par procuration ou pour figuration, est l’illustration de cette fidélité et de ces espérances. On y rencontre en effet le gratin de ce qu’il faut bien appeler la section française de l’Internationale libérale, avec J. Garello pour pilier central. C’est une chose qu’il est important de savoir parce que là est probablement la clé pour comprendre à la fois ce qui portait Mamadou Koulibaly durant sa carrière dans le Fpi, et ce qui le fait courir aujourd’hui. « Une Opa politique ratée », voilà, selon le journaliste burkinabè Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, la seule explication du « départ de Mamadou Koulibaly du Fpi ».2 Le fait est que le jour même où, se croyant déjà maître du Fpi, Mamadou Koulibaly tentait de s’emparer également

9 du Cnrd et, par ce biais, de mettre sous sa coupe toutes les structures – partis politiques ou associations – d’où pourraient éventuellement surgir de nouvelles formes de résistance au gouvernement de fait installé à coups d’obus le 11 avril 2011, les jeunes du Fpi ont fait connaître leur détermination à reprendre et à poursuivre la lutte contre toutes les impostures : celle de Nicolas Sarkosy et de Jean-Marc Simon, celle de Choi, celle des Ouattara, celle de Guillaume Soro comme celle de Mamadou Koulibaly… Peu auparavant, les secrétaires fédéraux du même parti lui avaient dénié le droit d’en disposer à sa guise, lui interdisant par exemple de changer son nom et son orientation. Bref, contrairement à ce que certains ont dit, la démission de Mamadou Koulibaly n’était pas du tout prévisible ou programmée. Au contraire, tel qu’il avait commencé et mené son entreprise, il était plutôt parti pour rester à la tête du Fpi, pour s’y incruster même, dans le secret espoir d’en faire, le jour venu, la section ivoirienne de sa chère Internationale ultralibérale : « (…) depuis les événements du 11 avril 2011, ayant en charge l’intérim de sa présidence, je me suis investi pour redonner vie au parti et pour constituer une opposition crédible. J’ai enchaîné les rencontres et réunions, lancé des sujets de réflexion pour anticiper les proches défis, consacré du temps et de l’énergie à rassurer, regrouper, négocier la libération de nombre de prisonniers politiques du Golf ou de la Pergola, définir un cap commun pour reconstruire ensemble et expliquer en permanence notre position de non belligérance au nouveau régime et à la communauté internationale. Mon constat est que cette tentative a été vaine et que le Fpi, en sa forme actuelle, ne peut devenir un grand parti d’opposition puisque le refus de toute évolution fige les perspectives. » C’est alors que, se voyant pris en flagrant délit d’imposture, Mamadou Koulibaly se la joua dans le style du théâtre de boulevard : « Ce n’est pas vous qui me chassez, c’est moi qui m’en vais ! ». Mais, ni cette posture empruntée, ni la grandiloquence qui l’accompagnait, n’ont pu tromper la vigilance et la perspicacité des vrais patriotes, des vrais démocrates et des vrais progressistes encore en liberté. Si Mamadou Koulibaly a si rapidement décidé de jeter l’éponge, c’est parce qu’il a trouvé plus fort et plus malin que lui dans cette formidable coalition d’énergies en réserve de la patrie, qui va du presque centenaire Bernard Dadié jusqu’à ces « enfants » peut-être nés après 1990, en tout cas après l’éclatement de cette crise dans laquelle, dans toutes les régions du pays, tant de leurs semblables allaient perdre la vie en résistant aux nouveaux colonisateurs et à leurs nouveaux tirailleurs. Et c’est assurément une excellente nouvelle, j’en suis d’accord avec les jeunes du Fpi : loin d’affaiblir la résistance à ce gouvernement de Versaillais, le départ de MK et de ses affidés la fortifie, ne serait-ce que parce que cette victoire, si petite qu’elle soit, peut, au contraire, redonner confiance à ceux qui les ont poussés dehors. Ce recul d’un homme qu’on a vu, la veille encore, tellement sûr de lui – comme si toutes les forces vives de la nation étaient anéanties, et qu’elle n’avait plus d’autre choix que de s’abandonner honteusement au premier violeur venu –, signifie que quelque chose s’est déjà réveillé dans ce pays que lui, ses complices Rhdp et leur petit maître élyséen croyaient vaincu et soumis à jamais. Car la signification de cette démission est on ne peut plus claire : c’est une fuite, une débandade. Devant l’hostilité à laquelle son entreprise s’est heurtée, Mamadou Koulibaly a finalement choisi de battre en retraite. Et selon la vieille technique du voleur qui crie « Au voleur ! » dans l’espoir de dérouter ses poursuivants, tout en fuyant il accuse ceux qu’il voulait abuser. Cela dit, il n’en demeure pas moins vrai que l’homme a longtemps fait, et fait encore illusion dans de nombreux secteurs de l’opinion, et jusque parmi ceux qui, par une réaction sans doute plus instinctive que raisonnée, ont fait échouer son premier assaut sur les bastions de la résistance au coup d’Etat du 11 avril 2011. Même si son entreprise s’est soldée cette fois-ci par un échec cuisant, on ne doit pas pour autant sous-estimer Mamadou Koulibaly, ni ceux qui le poussent. D’autant qu’il est fort probable que ceux-là ont plusieurs fers au feu… Il faudra encore beaucoup de vigilance, de perspicacité, de sacrifices même, avant de pouvoir dire qu’on a neutralisé tous ceux qui espéraient, à travers Mamadou Koulibaly et ses semblables, renouveler sur les bords de la lagune Ebrié, l’exploit des Grecs devant Troie.

▉ Marcel Amondji

1.De « naçara », chrétien en arabe, « fo », appeler et « tigui », homme : « naçarafotigui », celui ou ceux qui appelle(nt) [ou qui attire(nt)] les chrétiens, qui travaille(nt) à favoriser leurs entreprises. 2.L'Observateur Paalga 12 Juillet 2011.


politique

10

OUATTARA A UNE PEUR BLEUE DE

vrer pour le bien-être des étudiants, sur le terrain l’on constate autre chose. Les cités universitaires et les Universités sont abandonnées aux mains des Frci. A quoi sert donc de construire des universités pour les transformer ensuite en casernes militaires.

LA FESCI

A la vérité, ce traitement réservé aux étudiants trouve sa motivation ailleurs. En effet, le pouvoir règle ses comptes aux étudiants qui ont refusé de recevoir Alassane Ouattara qui battait campagne en novembre 2010.

26 juillet 2011 | Notre Voie - Comment peut-on concevoir qu’un gouvernement qui se dit préoccupé par le bien-être des populations décide de dévaster les Universités et les cités universitaires au motif qu’on veut les réhabiliter? Pendant que la ministre de l’Education nationale, Kandia Camara, tente de convaincre l’opinion nationale sur la volonté du gouvernement d’œu-

En outre, le nouveau chef de l’Etat n’a pas encore consolidé son pouvoir. Par conséquent, il craint fort que la contestation de son pouvoir ne parte des étudiants si on les laisse se regrouper facilement. Dans le milieu universitaire, il existe une force difficile à maîtriser qui se nomme la Fesci. Le chef d’Etat, Alassane Dramane Ouattara, manifeste une peur bleue de cette organi-

▉ B.K. ivoirebusiness.net

D

epuis que ‘’Le Démocrate’’ a réclamé le épart de Yousouf Bakayoko de la tête de la Cei, il ne se passe plus de jour sans que quelques personnes s’autorisent à ‘’démasquer’’ des auteurs et des complices par ci et par là. Certains vont jusqu’à imaginer des ‘’bienfaiteurs’’ qui auraient déversé des sommes importantes d’argent aux responsables et journalistes de ‘’Le Démocrate’’ pour que ceux-ci exigent la démission de Bakayoko. La première chose à faire remarquer, c’est que ‘’Le Démocrate’’ quoique très proche du pouvoir actuel, a une ligne éditoriale très critique et ne se laisse pas emporter par l’euphorie des vainqueurs. D’ailleurs, le Dr Alassane Ouattara a toujours souhaité avoir en face de lui, une presse capable de l’aider objectivement à faire son travail. ‘’Le Démocrate’’ est l’un des rares journaux ivoiriens à être critique vis-à-vis du Pdci, du Rdr, du Rhdp, du président de la République, du Fpi et de Lmp. Le journaliste n’a pas un journal de laudateur, pas plus qu’il n’en a d’applaudimètre. On lui demande d’être objectif. Or, l’objectivité est une quête permanente. C’est pourquoi, in fine, on demandera au journaliste d’être honnête. L’honnêteté dans ce métier repose sur les faits, et à ce titre, tous les journalistes savent que le fait est sacré, et le commentaire, libre. Cela dit, Youssouf Bakayoko a, de tout temps, été présenté par ‘’Le Démocrate’’ comme un diplomate chevronné qui mérite d’être nommé ambassadeur dans un pays où il représentera le chef de l’Etat, avec tout ce qu’il a comme expérience. Mais là où ‘’Le Démocrate’’ reste ferme, et cela relève des faits, c’est que Bakayoko a longuement hésité à l’occasion de la proclamation des résultats de la présidentielle de novembre 2010. Si le Dr Alassane Ouattara lui a adressé un courrier aux fins de le presser à annoncer les résultats de la présidentielle, c’est bien sûr à cause de cette hésitation. Tout le monde a vu et entendu Youssouf Bakayoko dans la nuit du 1er au 02 décembre 2010, dire ‘’il n’est pas encore minuit’’, alors même que le peuple subissait une forte pression psychologique dans l’attente des résultats. L’attitude de Bakayoko a servi de terreau à Yao N’dré, qui a fini par tordre le cou au droit. Il est fort probable que Bakayoko ait subi des pressions inimaginables du pouvoir de Laurent Gbagbo. Mais il avait la possibilité de faire appel à la presse nationale et internationale, pour expliquer ce qu’il subissait. Il ne l’a pas fait. Il a fallu comme le disent certaines langues, que les ambassadeurs des Etats-Unis et de la France le tirent de son sommeil, pour qu’il proclame en catastrophe les résultats au Golf Hôtel. Qui n’a pas souffert de cette période ? Tout le monde, Lmp et Rhdp suppliaient le président de la Cei pour donner les résultats. Les faits, c’est que Bakayoko et N’dré sont les deux principales personnalités à avoir conduit la présidentielle. La crise qui s’en est suivie, leur incombe en partie. Pour éviter tout soupçon et toute méfiance lors des élections générales à venir, il convient que ces deux personnalités soient mises à l’écart. Paul Yao N’dré est parti, Bakayoko devrait en principe, suivre le même chemin. Pour dire cela, a-t-on vraiment besoin de soudoyer un journaliste ? Cela relève tout simplement de l’honnêteté que l’on demande au journaliste. Alors, un peu de tempérance ! Qu’on arrête les menaces à grande échelle contre les responsables et les journalistes de ‘’Le Démocrate’’. Ils ont un grand respect pour ce serviteur de l’Etat. Mais la Cei peut échoir en l’état actuel des choses, à un autre cadre du Pdci-Rda. Et puis, donner écho de ce que pense une partie de la population, c’est le minimum en démocratie. Car la voix du peuple c’est aussi celle de Dieu.

Démission souhaitée de Bakayoko Le démocrate assume…

Il est appelé ‘’journaliste alimentaire’’ quand il est aux ordres, prêts à applaudir et à chanter les louanges de l’homme politique. S’il est critique à l’égard de tout le monde, et même du camp dont il est politiquement proche, on l’accuse de percevoir des prébendes pour faire une ‘’campagne d’intox et de dénigrement’’ contre ceux qu’il critique objectivement comme le lui recommande la déontologie de son métier.

sation estudiantine qui ne recule devant rien. Ce qui se passe sous nos yeux est le processus de désorganisation de la Fesci et d’étouffement de la contestation. Comme il est dans une logique de tuer la libre expression et la pensée plurielle, Ouattara disperse les étudiants. Les premières actions du chef de l’Etat furent la démolition de la « Sorbonne », espace de libre expression installé au Plateau. Dans toutes les communes, les éléments Frci interdisent les « Agoras » et « Parlements ». A Yopougon, les Frci ont déplacé un bulldozer pour déraciner les arbres sous lesquels le « Parlement » de Selmer fonctionnait. Comme on le voit, les acquis en termes de liberté d’expression se meurent sous le pouvoir Ouattara.

▉ Jean Philippe Okann


POLITIQUE

Le régime Ouattara vient de fermer l’EMPT de BingeRville. Le danger semble se préciser

GROSSE PANIQUE A ABIDJAN!

U

n vent de panique souffle sur Abidjan. Une rumeur de déstabilisation distillée dans la cité, commence à semer la panique au sein des populations. Si certains citoyens disent n'être nullement ébranlés par ces rumeurs d'attaque extérieure, d'autres y sont visiblement sensibles. A l'évidence, ils sont nombreux ceux qui sont troublés par ces menaces de déstabilisation distillées depuis certaines officines. La preuve que la mayonnaise commence à prendre, ce sont ces longues files observées devant les caisses de certaines grandes surfaces. Depuis quelques jours, des citoyens se massent devant des magasins pour, disent-ils, faire provision. Instruits par les effets dramatiques de la récente guerre, beaucoup y accourent pour acheter de quoi se nourrir au cas où les armes devaient se mettre à crépiter de nouveau. C'est du reste le constat que nous avons fait dans certaines grandes surfaces. Trois mois après les sanglantes violences post-électorales, bien d'Ivoiriens ne semblent pas avoir retrouvé la sérénité totale en dépit des garanties de sécurité que multiplient les nouvelles autorités. Aussi se laissent-ils déstabiliser par ces rumeurs auxquelles les bastions du régime sont le plus sensibles. En effet, ces rumeurs sont à mettre en rapport avec les dernières prophéties d'un illuminé du nom de Malachie; celui-là même qui avait déjà prédit la victoire de l'ancien président Laurent Gbagbo au plus fort de la

11 Depuis plusieurs jours, le régime de Alassane Ouattara est en alerte maximale. Les responsables tant politiques que réligieux ne cessent de faire des déclarations contradictoires à travers les journaux qui leur sont proches. Nous avons cherché à savoir davantage sur ce qui se passe. Nous sommes, au moment où nous mettons sous presse, à même de vous dire que la panique du camp Ouattara est fondée. En effet, les choses ont commencé le mecredi 20 Juillet 2011 lors de la tenue du conseil des ministres à Yamoussoukro. Selon nos sources proches du pouvoir, Alassane Ouattara aurait échappé à un attentat à a l’Hotel le Président de la capitale ivoirienne. Suite à cet incident l’un des gardes du corp a été tué. Depuis, la fébrilité a gagné tout le régime de Ouattara. Ainsi, quoiqu’il fait croire qu’il « dort bien », Alassane Ouattara et son régime dorment comme des crocodiles, c’est dire avec un oeil ouvert au point qu’ils viennent aujoud’hui même jeudi 28 juillet 2011 de fermer l’EMPT de Bingerville. Car il vient de se produire quelquechose d’étonnant dans cet établissement militaire pour une période indéterminée. En effet, un élève militaire serait rentré en trance. Aucour de sa trance, l’infortuné aurait prédit que des jours sombres attendaient les ivoiriens parce que la guerre va reprendre, cette fois plus meurtrière que jamais. Est-ce pour juguler cette crise à venir après tant d’humiliation qu’ils ont fait subir tant aux proches de Gbagbo qu’aux élements des ex-fds que Wattao a été envoyé en mission au Ghana? Rien est moins sûr. Une chose est certaine, Wattao tenterait, selon nos sources au Ghana, de prendre contact avec des éléments importants des ex-fds dans la capitale ghanéenne.

▉ Claude Touré: Ivoirenews.net

récente guerre. L'homme de Dieu, qui est entré dans la clandestinité depuis lors, donne de la voix ces derniers temps sous la forme de Cd et sur Internet où il s'emploie à convaincre les partisans de l'ancien régime, qu'un déluge de feu va bientôt s'abattre sur la Côte d'Ivoire; précisément dans la première semaine du mois prochain. Des prophéties qui semblent faire leurs effets dans une certaine opinion, au point de semer la panique au sein des populations. D'où la ruée vers les marchés et grandes surfaces pour faire des provisions. Sait-on jamais. La panique a également gagné l'intérieur du pays, d'où des parents appellent de plus en plus des membres de leur famille à Abidjan pour savoir ce qui s'y passe. Par ailleurs, des habitants de certaines communes comme Yopougon ont repris le chemin de l'exil...interne. A l'approche de la fameuse semaine de tous les dangers, ils trouvent refuge chez des parents et proches résidant dans d'autres communes d'Abidjan, histoire de se mettre à l'abri d'une éventuelle reprise des hostilités. Le gouvernement Ouattara semble prendre au sérieux ces menaces de déstabilisation qui pourraient venir du Ghana, où plusieurs dignitaires de l'ancien régime et des soldats réputés pro-Gbagbo ont trouvé refuge. C'est sans doute là le sens caché des missions effectuées par des membres du gouvernement ivoirien dans ce pays frontalier. Objectif: désamorcer la bombe.

▉ Assane NIADA


POLITIQUE

12

La réconciLiation seLon GbaGbo et ouattara : Le jour et La nuit ! Quand on compare les initiatives prises par Laurent Gbagbo à sa prise de pouvoir pour ressouder le tissu social ivoirien et qu’on observe l’actuel chef de l’Etat, on est frappé par l’absence de véritable volonté politique qui caractérise, sur ce terrain, Alassane Ouattara.

C

ent jours après la prise de pouvoir effective d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire, les observateurs sérieux se sont fait une raison : le président du Rassemblement des républicains (RDR), que la presse occidentale n’a cessé de dépeindre comme une «victime absolue », n’a pas «l’âme d’un réconciliateur». Depuis sa prise de pouvoir, il n’a pris aucune initiative courageuse pour recoudre le tissu ivoirien profondément déchiré depuis plus de dix ans, en raison d’un conflit cristallisé autour de sa personne et de son ambition présidentielle. Arrivé au pouvoir alors que le ressentiment interivoirien était bien moins grand, son prédécesseur Laurent Gbagbo s’était distingué par des initiatives bien plus fortes. Et le comparatif est cruel… pour Ouattara.

Gbagbo fait revenir ses adversaires, Ouattara déporte et traque les siens Arrivé au pouvoir en octobre 2000, Laurent Gbagbo a des raisons d’en vouloir à ses adversaires politiques. A Alassane Ouattara, qui l’a persécuté et l’a emprisonné, ajoutant à son martyre celui – déjà – de sa femme Simone, tabassée à mort, et de son fils Michel, à peine sorti de l’adolescence. Alassane Ouattara a également jeté ses partisans dans la rue pour «ramasser le pouvoir» avant même son investiture, occasionnant, des morts civils et militaires. Robert Guei, chef de la junte qui vient de laisser le pouvoir est responsable de la mort de centaines de partisans de Gbagbo, tués par ses milices au cours de la crise postélectorale. Henri Konan Bédié est le président du PDCI, parti qui a symbolisé pour le FPI la persécution pendant de nombreuses années. Mais Gbagbo s’engage à faire revenir au pays Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara. Il rassure Robert Guei, qui quitte son refuge dans l’ouest du pays

et crée son parti. Par la suite, il est tué dans des conditions mystérieuses, à l’occasion d’une des très nombreuses tentatives de coup d’Etat orchestrées par des «mains invisibles» contre le pouvoir Gbagbo. Juste après le ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou, proche de Gbagbo. Mais sa disparition n’est pas

une initiative délibérée du pouvoir exécutif, qui aurait pu le faire arrêter pour les crimes de ses troupes en octobre 2000.

Alassane Ouattara, qui a longtemps crié à l’exclusion, réagit paradoxalement par cette méthode ode dès qu’il arrive au pouvoir. Il ne fait pas que mettre aux arrêts son adversaire. Il organise une vaste opération de déportation de dizaines de cadres proches du chef d’Etat renversé. Les conditions de détention sont infernales. Le droit de visite inexistant. Des simples journalistes et cameraman, des syndicalistes… sont soumis à des traitements qui mettent leur vie en danger.

Réconciliation : Gbagbo fait appel à un opposant modéré… Ouattara à un soutien à qui il ne donne pas les moyens Pour dérider l’atmosphère politique, Laurent Gbagbo, arrivé au pouvoir, met en place le Forum pour la réconciliation nationale. Il le confie à Seydou Elimane Diarra, considéré comme proche de l’opposition houphouétiste mais de

bonne volonté, ayant assez d’entregent auprès d’Alassane Ouattara et d’Henri Konan Bédié pour les rassurer. Seydou Diarra met librement son équipe en place, les intervenants font souvent des critiques libres du pouvoir en toute liberté. Le Forum est un instrument de respiration nationale, mais l’élan est contrarié par l’intrusion des armes, dès septembre 2002. De son côté, Ouattara confie la réconciliation à une personnalité de son camp, qui a fait campagne pour lui, qui est un cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) comme lui, qui a été le Premier ministre de Laurent Gbagbo et qui l’a quitté dans de mauvaises conditions. Malgré cette proximité idéologique évidente, il traîne les pieds pour lui donner les moyens matériels, financiers et logistiques, de travailler, et même pour signer l’ordonnance de création de son institution. Pis, il se prépare à mettre en place une organisation concurrente, une Commission nationale d’enquête sur les violations des droits de l’Homme de ces derniers mois, dont il choisira – bien entendu – tous les membres, en donnant une impression cosmétique de diversité.

Gbagbo fait voter les lois d’amnistie, Ouattara met en place une “justice des vainqueurs” Bien entendu, l’impunité n’est pas une bonne chose. Mais quand la punition risque de faire plus de mal que de bien au corps social en raison de la complexité de l’histoire nationale, un travail de mémoire sérieux mais ‘‘déjudiciarisé’’ apparaît comme le moindre mal. C’est ce que l’Afrique du Sud a fait, après la chute de l’apartheid et l’arrivée au pouvoir de Mandela. Les idéologues de la Commission Vérité et Réconciliation l’avaient compris : mettre en prison Pieter Botha, symbole de l’apartheid mais également de la «cause des Blancs» ou Winnie Mandela, icône d’une lutte antiapartheid qui n’a pas été exempte de dérives, auraient mis le feu aux poudres. Après le Forum pour la réconciliation nationale, Laurent Gbagbo a initié le vote d’une loi d’amnistie pour rassurer ses adversaires qui auraient pu être impliqués par le passé dans des atteintes à la sécurité de l’Etat, par exemple. Après les hostilités de 2002-2003, il a également encouragé le vote d’une loi d’amnistie, en dépit des prévenances des députés de son camp. Si Guillaume Soro est aujourd’hui en liberté et Premier ministre, c’est aussi en raison de la magnanimité de Laurent Gbagbo, qui a mis toute sa force à le réhabiliter. Alassane Ouattara, sous prétexte de mettre fin à l’impunité, orchestre une justice des vainqueurs qui achève de diviser les Ivoiriens. Parmi les militaires et les agents du Trésor, il «frappe» avec minutie même les exécutants, épargnant ceux d’entre eux qui sont, au fond, de son bord. Mais dès lors qu’on évoque le devoir de punir ses proches pour les crimes dont ils se sont rendu coupables, il gagne du temps, évoque la Cour pénale internationale parce qu’elle prendra son temps, brandit Charles Konan Banny, invite Desmond Tutu, Kofi Annan et Mary Robinson, martèle sa détermination… mais ne procède à aucune arrestation ! C’est bien son attitude outrageusement partisane qui encourage les abus des FRCI à Abidjan, et qui permet à Morou Ouattara d’assumer complètement les mauvais traitements auxquels il a soumis les proches du président déchu, dont un ancien Premier ministre, à Bouna.

▉ Le Nouveau Courrier


POLITIQUE

13

INVASION DE L’AFRIQUE : LES DALTONS EN AMERIQUE POUR PRENDRE DES INSTRUCTIONS

E

ux, ce sont les Dalton. C’est officiel. Ils n’ont plus rien à cacher. Ils sont les invités d’honneur pour organiser le déshonneur de l’Afrique. Les Black Dalton d’Afrique. Quatre ou cinq en tout, ils font la fierté de leurs grands maîtres. Mais chez eux, ils sont la honte d’un Continent. C’est normal. Nul n’est prophète chez soi, même si on s’appelle Dalton. Vous les connaissez. En camouflage démocratique, ils sont la crème des crèmes, la nouvelle génération de frères de lumière avec le passé et l’avenir très peu glorieux : vol en col blanc, association de malfaiteurs doublée d’un récidivisme notoire, organisation en bandes armées, fraudes électorales, usurpation de nationalité, création et financement de rébellions armées, épuration ethnique, incompétence, vente d’illusion, bref, c’est une biographie tout à fait vertigineuse qui caractérise la vie des Dalton.Ils le savent tous : bien mal acquis ne profite jamais. Ils savent que les biens acquis en Afghanistan après l’invasion de ce pays n’ont rien changé à la décadence de leurs grands maîtres. Ils savent aussi que ceux acquis en Irak n’ont eu aucune incidence sur la paupérisation grandissante chez ces maîtres fascistes. Mais ils veulent faire bonne figure. Ils ont donc le devoir de répondre à l’appel du grand maître. L’invasion de l’Afrique serait peut-être la panacée à l’échec d’un système économique qui a atteint ses limites insurmontables comme un système pyramidal ponzi. Mais l’invasion de l’Afrique a déjà fait des miracles au 16ème siècle. Et il a donné des résultats probants jusqu’au 20ème siècle. Alors pourquoi pas aujourd’hui ? Sous la forme d’un nouveau commerce triangulaire, d’une traite négrière, de l’esclavage, du colonialisme ou de l’exploitation abusive tout court, il faut rendre service aux grands maîtres, soutiens irréductibles ayant permis d’asseoir un régime d’imposture ou né d’une vaste fraude électorale. Autre motif

légitime de plancher sur l’invasion de l’Afrique, les grands maîtres sont devenus eux aussi, des patrons à la tête de pays très très endettés. On pourrait parler de PRTE (Pays Riches Très Endettés) juste pour réserver à l’Afrique, le terme de PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Mais peu importe les terminologies employées, nous souffrons tous du même mal : la paupérisation. Cependant, il y a une différence fondamentale dans nos chances de nous en sortir. L’Afrique est quant à elle pauvre parce qu’elle n’a pas encore exploité ses richesses. Eux, ils sont pauvres parce qu’ils ont fini d’exploiter leurs richesses. C’est dire donc que l’Afrique peut promettre un avenir à ses fils. Mais, eux, c’est la décadence. Comme celle de l’empire romain, de l’empire germain, de l’empire gaulois, etc. etc. Les grands maîtres le savent bien. Donc comme au bon vieux temps, il faut organiser et très vite l’invasion de la terre promise, l’Afrique. Et les Dalton sont là pour les y aider. Alors arrêtez de faire croire aux peuples des pays dont les Dalton sont issus, que c’est voyageurs vont vers leurs grands maîtres pour ouvrir des robinets de milliards ou déclencher des pluies de milliards.Un patron de gang paumé qui réunit ses “petits”, ce n’est pas pour leur distribuer de l’argent. C’est pour leur demander d’en trouver. Et par tous les moyens. Pourquoi alors mentir aux dignes fils d’Afrique ? De l’autre côté où ils s’en vont, chaque année au mois de Juillet, ils se rendent en jet privé à Monte Rio en Californie, à 120km au Nord de San Francisco, dans un immense domaine de 1500 hectares de nature sauvage, de forêts de séquoias et de lac, pour participer aux cultes sataniques organisés par le Bohemian Club (ou “Bohemian Grove”), une organisation de type “ésotérique” ou “occulte” fondé en 1872, où se retrouvent des hauts dirigeants de l’économie, de la finance et de la politique. Ils y discutent des affaires du monde et s’entendent sur des

stratégies politiques ou économiques, avec un agenda ponctué de sacrifices ténébreux. Cette année, à coup sûr, la question de l’invasion de l’Afrique comme caricaturée par l’opération « Aube de l’Odyssée », sera le point principal inscrit à l’ordre du jour. Alors, les Dalton, fins connaisseurs du terrain africain devront faire un état des lieux sur les richesses du soussol pour permettre aux grands maîtres de préparer la stratégie d’invasion.Ne vous y trompez pas. Les Daltons sont rompus aux métiers qui caractérisent leur foudroyante biographie. Ils vont encore une fois surprendre les grands maîtres avec des informations nouvelles, des idées nouvelles, des petitesses nouvelles. Le miel dans tout ça, c’est qu’une certaine Afrique n’y voit que du vent. Elle applaudit des mains et des pieds. Elle est heureuse et croit naïvement que l’homme blanc viendra faire son bonheur. Et pourtant la sagesse africaine enseigne qu’un homme ne peut donner que ce qu’il a. Alors comment voulez-vous que l’homme blanc, tourmenté par la fin de son système, la misère imminente de son peuple et malheureux d’avoir échoué dans son projet de bâtir une société riche, puisse vous apporter le bonheur ? En règle générale, l’Africain est généreux. Il aime partager. Aucun Africain ne se réjouirait de voir les esclavagistes et colonisateurs crever de misère. Ce que l’Africain ordinaire demande, c’est qu’il ait part suffisante aux ressources de son pays. Et cela peut se négocier sans invasion. Alors pourquoi ne pas faire plus simple, plus civilisé et avoir le sens du partage raisonnable ? Cela éviterait une agression inutile et l’émergence d’une riposte révolutionnaire impitoyable. Parce que cette fois-ci, l’Afrique digne ne se laissera pas faire. Car elle a fait le pari d’être le berceau de la Révolution Permanente anticolonialiste.

▉ Hassane Magued


POLITIQUE:

14

dioulabougou: les nominations tribalistes d’Alassane Dramane Ouattara Président de la république: Alassane Dramane OUATTARA DAF de la presidence : Ibrahim OUATTARA Ambassadeur au Mali: Samuel OUATTARA DG Microsoft Afrique de l’ouest et centrale : Simon OUATTARA Adjoint au commissaire du gouvernement : Steven OUATTARA Coordinateur du Programme national de réinsertion et de réhabilitation(Pnrrc) : Daniel OUATTARA DG anader : Sidiki CISSE Payeur général du Trésor: Abdoulkader CISSE Ambassadeur en Iran : Abdoulaye CISSE Directeur des programmes TV 1eme Chaine: Mohamed Lamine CISSE Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique : Ibrahima CISSE Ambassadeur a Paris : Ally COULIBALY DG des Douanes: colonel-major Issa COULIBALY PCA AERIA: Général d’aviation Abdoulaye COULIBALY Ministre de l’Agriculture : Mamadou Sangafowa COULIBALY DG Agence de gestion foncière (AGEF) : Lamine COULIBALY Secrétaire général de la présidence : Amadou Gon COULIBALY DG de la Banque pour le Financement de l’Agriculture (BFA): Lacina COULIBALY ACCT (Agent comptable central du Trésor public de Côte d’Ivoire): Kader COULIBALY Ministre chargé des Droits de l’Homme et des Libertés publiques : Gnenema COULIBALY DG du Trésor: Adama KONE Directeur de la poste : Mamadou KONE DG du palais de la culture : Dodo KONE Directeur des parcs et jardins : Moyabi KONE Président de la Cour suprême : Mamadou KONE Directeur de l’information TV/ 1eme chaine: Lanciné KONE Vice consule de Cote d’Ivoire a Washington DC : Amy KONE DGA du Quotidien progouvernemental “Fraternité Matin”: Moussa KONE Chef de service national des cantines scolaires : Karidia KONE SOUKOULE Ministre d’Etat, de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité : Gilbert Kafana KONE Ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Com. : Nabagné B. KONE Gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique .(BCEAO): Meyliet Tiémoko KONE Ministre des Transports : Gaoussou TOURE Conseiller spécial du président : Moctar TOURE DG de CGFCC (Filière Café-Cacao): Massandjé TOURE épouse Litse Commandant des Forces terrestres: le général de brigade Sékou TOURE Ambassadeur au Burkina Faso avec résidence à Ouagadougou: Abdou TOURE Directeur des programmes et de la production TV/ 1ere chaine: Sanga TOURE Directeur communication porte parole du ministre intérieur : Nina Bintou TOURE DG de VITIB : Kaladji BAMBA Maire intérimaire de Gagnoa : Medji BAMBA Ambassadeur a l’ONU avec résidence à New York : Youssouffou BAMBA Commandant en second de la Gendarmerie nationale: le colonel Vako BAMBA DG de la société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat (SOGEPIE) : Issiaka BAMBA Conseiller technique chargé de la communication ministère de la salubrité : Assoumana BAMBA Premier Ministre, Ministre de la Défense : Kigbafori Guillaume SORO Ambassadeur du Libéria, avec résidence à Monrovia: Kapiletchi SORO Conseiller au Conseil Constitutionnel : Hyacinthe Cabogo SARASSORO DG de la Poste de Cote d’Ivoire: Mamadou KONATE Ministre de l’Artisanat et de la Promotion des PME : Sidiki KONATE Capitaine de vaisseau major: le capitaine de vaisseau Djakaridja KONATE

Directeur de l’information radio Cote d’Ivoire: Salimata SILUE épouse KONATE DG de l’ANAC a l’aéroport d’Abidjan : SILUE Nouveau maire de Marcory : Lamine DIABAGATE Directeur technique de la radio/Fréquence 2: Dala DIABAGATE DG/CNCE (Caisse Nationale des Caisses d’Epargne): Mamah DIABAGATE Ambassadeur des États-Unis d’Amérique: Daouda DIABATE Grande Chancelière de l’Ordre national: Henriette Dagri épouse DIABATE Ministre de l’Education Nationale : Kandia Kamissoko CAMARA Directeur des programmes et de la production/ radio fréquence 2: Morané CAMARA DC Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (SICOGI) : Loukiman CAMARA DG OIC : Abdul Dramane BAKAYOKO Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur : Hamed BAKAYOKO (CEMA) Général de division de l’armée de terre: le général de brigade Soumaïla BAKAYOKO Ambassadeur de la Tunisie avec résidence à Tunis : Idrissa BAYO Directeur de cabinet ministère de la culture : Alsseny DEMBELE Directrice des reportages institutionnels RTI/1ère chaine: Habiba DEMBELE Ministre de l’Industrie : Moussa DOSSO Ambassadeur du Cameroun avec résidence à Douala : Adama DOSSO Responsable du service passeport : Inza DIOMANDE Gspr (Groupement de la sécurité présidentielle) : Lieutenant-colonel Vagondo DIOMANDE DG de la Lonaci: Issiaka FOFANA Directrice commercial et marketing TV2: Damayé Mariama FOFANA épouse Da Chagas DG de la SOTRA (Société des transports abidjanais): Bouaké MEITE Secrétariat national à la bonne gouvernance et au renforcement des capacités : Sindou MEITE Inspecteur Général des Finances : Lassana SYLLA Directeur cabinet ministère de la jeunesse : moumouni SYLLA Haca (Haute autorité de la communication audiovisuelle) : Ibrahim SY SAVANE Ministre de la Promotion du Logement : Nialé KABA Charge de la reconstruction : Mamadou KEBE Ministre de la Communication : Souleymane Coty DIAKITE PCA/ Compagnie ivoirienne d’électricité : Ousmane DIARRA Ambassadeur de la Guinée /Guinée Bissau, avec résidence à Conakry: Youssouf DIARRASSOUBA DG du Port d’Abidjan : Sié HIEN DG adjoint chargé des infrastructures techniques TV2: Adama B. YEO Directeur TV Bouake : Abou TRAORE Ministre chargé de l’Intégration africaine : Adama BICTOGO Chef cabinet ministère de la construction : Brahima DOUMBIA Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie : Adama TOUNKARA Ambassadeur de la Libye, avec résidence à Tripoli: Bocoum THIAM DG population et renforcement capacité : Ibrahim LOKPO DG Agence Ivoirienne de Presse (AIP) : Oumou Sana BARRY DG du Port de San Pedro: Hilaire Marcel LAMIZANA Secrétaire général du gouvernement: Sansan KAMBIRE Directeur général adjoint/ radio Cote d’Ivoire : Jean-Claude Bettié BAYALA Ministre de la Construction, de l’Assainissement et de l’Urbanisme : Mamadou SANOGO

▉ Une sélection de Edouard Yro Gozz


POLITIQUE

15

La France et l’ONU au four et au moulin pour sauver le régime Ouattara

L

e nouveau chef de l’Etat ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, ne semble dormir que d’un œil. Devant les rumeurs de coup d’Etat ou de rébellion armée dont bruit le tout Abidjan, depuis quelque temps. Des informations visiblement infondées dont les habitants de la capitale économique sont pourtant abreuvées de façon cyclique. Il n’empêche, le nouveau régime est sur le-qui-vive, au point de délaisser les chantiers de la réconciliation nationale, de la reconstruction et du développement économique du pays, en lambeaux. En dépit des recommandations du séminaire gouvernemental du 05 et 06 juillet derniers. C’est le compte rendu du conseil des ministres du mercredi 29 juin dernier qui met la puce à l’oreille de plus d’un ivoirien. Il y est mentionné que Alassane Dramane Ouattara à l’intention de rencontrer, ce jour-là, ses homologues du Ghana, John Atta Mills et du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf en marge du 17è sommet de l’Union Africaine (Ua), à Malabo, en Guinée équator i a l e . Officiellement, il de s’agissait sécuriser les frontières communes. En réalité, selon des sources concordantes, il était question de convaincre ces deux Chefs d’Etat voisins sur la nécessité d’aider à la protection du pouvoir Ouattara. Le chef de l’Etat ivoirien voit, à tort ou à raison, en la présence des réfugiés ivoiriens au Ghana et au Liberia (officiellement, 140.000 Ivoiriens sont regroupées dans des camps) une menace constante. Cette préoccupation est également partagée par son gouvernement qui l’a fait savoir à la réunion du conseil des ministres de l’Union du fleuve Mano, le samedi 16 juillet, à la Mairie de Monrovia (Liberia). Une réunion à laquelle ont pris part trois ministres ivoiriens : à savoir les ministres des affaires étrangères, Kablan Duncan, de l’intégration africaine, Adama Bictogo et celui délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi. Ils étaient tous là pour supplier leurs homologues afin qu’ils sensibilisent (encore un peu plus) leurs présidents afin qu’aucun militaire ou mercenaire ne franchisse la frontière commune pour déstabiliser le pouvoir fraîchement acquis d’Alassane Ouattara. En somme, ils ont plaidé pour que la Sierra Léone, la Guinée et le Liberia qui font partie de l’Union, au même titre que la Côte d’Ivoire, ne servent pas de base arrière à un projet de déstabilisation.

Bien qu’aucun fait ne permet, pour l’instant, d’évoquer cette éventualité. Dans la foulée, le ministre ivoirien de l’intégration africaine, Adama Bictogo, a obtenu, le lundi 18 juillet, de la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, la promesse de la signature d’un accord entre Abidjan et Monrovia afin de lutter contre le phénomène des mercenaires. Selon l’Afp, le ministre Bictogo envisage par cet accord « de faire juger les mercenaires au Liberia ou de les faire juger en Côte d’Ivoire » en fonction de la gravité des faits. « Dès lors que nous aurons défini une politique commune, nous n’allons plus nous laisser distraire par des mercenaires”, a-til ajouté. Des mesures que le régime Ouattara entend prendre, sans doute, à cause des informations faisant croire en la présence de combattants libériens dans le conflit armé qui a abouti au renversement du Président Gbagbo en avril dernier par l’armée française. Ces informations sont également à l’origine des inquiétudes du chef de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire (ONUCI), Choi Young-Jin. Qui était, le lundi 18 juillet dernier, devant le Conseil de sécurité de l’Onu, à New York, pour faire un exposé sur la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire. En ce qui concerne l’Ouest du pays (frontalier au Libéria), il a estimé que « nous constatons

encore un certain manque de sécurité”. Un aveu concédé sur un bilan qu’il trouve globalement positif. Choi Young-Jin a donc suggéré le maintien de l’effectif de l’Onuci en Côte d’Ivoire. Un personnel estimé à 9792 hommes dont 8402 militaires. Peu avant, le Commandant de l’Onuci, le général de division, Gnakoudé Béréna, a exhorté ses troupes à la vigilance sur le terrain. Précisément à Bouna et Bondoukou, le 15 juillet, selon un communiqué de l’organisation. En outre, le projet de construction de huit nouveaux camps militaires, rien qu’à l’Ouest, et un autre sur l’axe Abidjan- Noé par l’Onuci, dont l’annonce a été faite, le 01 juillet dernier, est à mettre au compte de la frilosité ambiante au sommet de l’exécutif ivoirien. Et au sein de la coalition franco-onusien à l’origine de l’installation par la force du régime Ouattara. En effet, le souci de protéger le pouOuattara habite voir grandement, par ailleurs, les autorités françaises. Et cela s’est traduit par deux actions de l’Elysée. D’abord, le présifrançais dent Nicolas Sarkozy a décidé de maintenir la force française en Côte d’Ivoire. Principalement le 43è Bima. Contre toute attente et en contradiction avec ses propos du Cap (Afrique du sud). Où il avait clairement affiché son intention de réduire l’influence militaire française en Afrique y compris en Côte d’Ivoire. Après le 11 avril dernier, le successeur de Jacques Chirac a décidé de garder ses militaires sur place dont le nombre pourrait « monter en puissance », si le pouvoir Ouattara est menacé. Ensuite, Sarkozy a entrepris de sensibiliser le président Atta Mills sur les supposées manœuvres de renversement de son poulain ivoirien. La visite du Premier ministre français, François Fillon, le samedi 16 juillet, au Ghana s’inscrit dans cette logique. Sa théorie sur une France désireuse « de participer au développement économique du Ghana » ou encore sur une France « décidé de réorienter radicalement sa politique en Afrique » n’a trompé personne. Le Ghana dont l’économie prend de plus en plus son envol (12% en 2010) a été jusqu’ici ignoré par la France. Ce n’est pas son pré -carré et elle ne s’est jamais donné pour vocation d’aider au développement économique des pays africains. En témoigne les exemples du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de Madagascar, etc. qui sont, hélas, classés au peloton de pays en proie aux difficultés économiques les plus extrêmes. Un pays africain anglophone a donc moins de chance d’avoir ses faveurs. Le premier ministre français, François Fillon, était juste là pour une opération de séduction. Afin que le président Atta Mills soit soucieux de sa volonté de garantir un long règne à « l’ami de la France », Alassane Dramane Ouattara. Et d’ailleurs le président ghanéen Atta Mills, qui l’a sans doute bien perçu, a cru bon de donner un petit conseil à son hôte du jour. Qui a valeur de conseil pour Alassane Dramane Ouattara, le « nouvel homme fort » d’Abidjan. Lui qui, après 100 jours au sommet de l’Etat, vit caché; et est dans l’impossibilité d’aller à la rencontre du peuple ivoirien pourtant meurtrie par quatre mois de guerre. Le chef de l’Etat ghanéen a affirmé que son pays a « choisi la démocratie qui est le seul moyen d’atteindre la paix et le développement économique ».

▉ Serge Armand Didi


éCOnOMIE

16

COM-ZOnE FOFIé KOUAKOU: “LES EnTRéES D’ARgEnT DU PORT SUFFISEnT à OUATTARA ET à SES AMIS bLAnCS.”

«

(…) Il faut leur dire que nous on continue notre boulot tranquillement, tous les régisseurs sont en place, la Centrale (Ministère des Finances des ex rebelles, Ndlr) ici à Korhogo fonctionne correctement. Les entrées d’argent du port suffisent à Ouattara et à ses amis blancs. Il veulent fermer nos postes, mais qu’ils arrêtent d’abord les tickets de Wattao au port d’Abidjan et des autres à San-Pedro. Wattao taxe les camions vides à 5000 Fcfa et les camions remplis à 10.000 Fcfa, est-ce que eux ils ne voient pas ça ? et c’est nous ici, ils viennent emmerder.

Dernièrement nos éléments ont reçu 100.000 FCFA à la mais toiCTK, même tu es journaliste vieux-père, est-ce que c’est normal ça, cent mille pour tout le travail qu’on a fait. Nos frères et amis sont tombés (mort, Ndlr ) au front, leurs parents n’ont rien reçu, mais Soro et Ouattara parce que l’armée française les soutient pensent qu’ils peuvent nous forcer à déposer les armes et puis fermer la Centrale. Eux, ils ont leurs milliards, nous on a nos régisseurs aux postes frontaliers. Je répète, l’argent du port suffit à Ouattara et à ses amis. Ils nous ont trompé eux tous, on a compris ça depuis la mort du Major (IB), on va te recontacter frère, ya des choses tu dois savoir (…)» Nos frères et amis sont tombés (mort, Ndlr ) au front, leurs parents n’ont rien reçu, mais Soro et Ouattara parce que l’armée française les soutient pensent qu’ils peuvent nous forcer à déposer les armes et puis fermer la Centrale. Eux, ils ont leurs milliards, nous on a nos régisseurs

aux postes frontaliers. Je répète, l’argent du port suffit à Ouattara et à ses amis. Ils nous ont trompé eux tous, on a compris ça depuis la mort du Major (IB), on va te recontacter frère, ya des choses tu dois savoir. Commandant rebelle Fofié Kouakou « Le port suffit à Ouattara et ses amis » Voici le résumé des propos d’un soldat FRCI, ancien des Forces nouvelles que nous avons joint samedi dernier au téléphone depuis la localité de Ponondougou dans le nord de la Côted’Ivoire. Au mois de juin, nous vous faisions cas du refus des hommes du commandant « rebelle » Fofié Kouakou, de laisser les postes de contrôles frontaliers aux fonctionnaires des douanes, affectés depuis Abidjan. Ceux-ci avaient d’ailleurs été menacés et sommés sous la menace des armes de retourner d’où ils venaient. Un mois plus-tard, nous sommes repartis aux nouvelles. Le constat est que le statut-quo demeure, « les douaniers de Ouattara » ne sont toujours pas les bienvenus dans le « Soroland ». Ainsi, des difficultés budgétaires pour le gouvernement Ouattara pointent déjà à l’horizon. L’information sur cette crainte, circule déjà dans les milieux économiques ivoiriens. On comprend mieux tout le sens de l’annonce faite la semaine dernière par le gouvernement Ouattara, sur son incapacité à faire face au service du remboursement de la dette contractée auprès du Club de Paris, pour l’exercice 2011. Cette dette s’élève à 2,3 milliards de dollars US, plus de mille cent (1.100) milliards de FCFA

▉ Hervé Coulibaly

APPEL AUX DONs "sOUVENONs NOUs DE NOs FREREs, sOEURs ET PARENTs ET ENFANTs ,AMIs ETC... EXILÉs DU FAIT DE LA CRIsE IVOIRIENNE POUR LA PLUPART, AU GhANA, AU TOGO... ET VIVENT DEs MOMENTs DIFFICILEs. FIERs AFRICAINs, FIERs IVOIRIENs FAIsONs PARLER NOs COEURs EN FAIsANT UN GEsTE POUR LEUR APPORTER L'EsPOIR DE VIVRE ET DE POUVOIR REGAGNER UN JOUR NOTRE PAYs. UN sEUL NOM, UNE sEULE ADREssE, UN sEUL CONTACT : C'EsT "AhD" Association humanitaitre Dignitatis, sur son compte POsTE ITALIA IBAN IT 45 PO76 0103 2000 00000 6888 6514 association humanitaire Dignitatis


economie

17 Crise de la dette :

UNe DévALUAtiON DU FrANc cFA s’impOse Crise financière internationale

des biens d’équipements

La crise a progressé depuis les “subprimes”. La zone euro est dans une phase critique, sa cohésion étant sous pression avec la crise Grecque en ligne de mire probablement le Portugal, l’Italie et l’Espagne. Les EtatsUnis ont même du mal a trouver un accord sur le déficit quand en France on se bat pour que la loi fondamentale y consacre un chapitre. En Afrique Subsaharienne particulièrement en zone franc CFA, en plus de l’éternelle crise de la dette, on est en plein dans le désordre politique et la famine lamine les petits corps d’enfants dans la corne de l’Afrique… Relativement a la Grèce donc, les 14 pays de la zone francophone qui ont le Franc CFA en commun jouissent d’un manque plus de compétitivité prononcé. Si l’Euro groupe se penche sur la Grèce avec force, tout semble par contre perdu pour les millions d’africains qui sont soumis a la dure réalité des conflits ethniques organisés. Heureusement que pour la région l’espoir d’une vie normale a des chances d’émerger du chaos pourvu que chacun joue son rôle avec une vision de prospérité relativement collective.

Développement durable en Afrique francophone La crise de la dette est un complément pour la réflexion sur la question du développement durable en Afrique francophone puisqu’une multitude de recherches a déjà posé des bases solides d’un futur engagement dans ce sens. Nous nous permettons donc d’abonder dans le sens d’une alternative en termes de politique monétaire et fiscale sur la base de la situation Grecque et commentée par le prof Hans-Werner Sinn. Comment gagner de l’argent et nourrir une population sans cesse en croissance? En d’autres termes, comment lutter contre la misère au quotidien ? Répondre franchement a une telle interrogation revient forcement a se pencher sur la question de la dette souveraine d’une part et du partage des énormes ressources naturelles dont regorgent les sous sols de la région d’autre part. Par partage nous faisons allusion d’une côte aux apporteurs de technologie et de capitaux, aux pouvoirs locaux et leurs populations. Les préoccupations majeures de nos pays africains dits « pauvres et très endettés » devraient se concentrer sur ces points vitaux qui dépassent de loin le drame de l’hyper-inflation comme celle qu’a vécu l’Allemagne en 1923 (voir photo).

Fonds de garantie de soutien a l’investissement, baisse des prix

Au regards de la situation de la zone euro relativement a la crise de la dette Grecque, nous avons des raisons de croire que la proposition du prof Hans-Werner Sinn (Université de Munich) est bonne et très adaptée a la Zone franc CFA. En effet, comme en Grèce, la compétitivité est mise a mal dans les pays ayant le franc CFA en commun. La seule dévaluation du CFA intervenue en 1994 n’a levé en pratique qu’un pan du voile qui couvre la croissance économique de la zone monétaire. Ainsi, les nécessaires accompagnements tels que la création d’un fonds de garantie de soutien a l’investissement et une baisse des prix des biens d’équipements en provenance de l’Union européenne, principal partenaire commercial, n’ont pas suivi. Si le Prof HansWener Sinn propose une sortie temporaire de la Grèce de l’euro, il est plus réaliste que les pays de la zone Franc CFA changent de statuts sans gravement compromettre l’intérêt des banques privées même si elles connaitront forcement une période de turbulence. Nous avons estimé dans un article précédent qu’une politique fiscale est loin d’être désirable car difficile a réaliser dans un conteste d’instabilité politique. Nous insistons par contre sur le bien fondé d’une nouvelle dévaluation du franc CFA dans l’attente d’une action beaucoup plus audacieuse dans le sens de la souveraineté monétaire. Comme en 1994 les difficultés seront accrues mais le retour a la normal ne se ferait pas attendre pour plusieurs raisons.

La Zone CFA peut changer de statut sans compromettre les intérêts Français Premièrement le taux de changes ayant considérablement augmentés vis-a-vis des monnaies étrangères et donc défavorable en terme de dette souveraine, les bailleurs de fonds se verraient dans l’obligation d’abandonner tout ou partie de cette dette. Ce qui garantirait la survie de centaines d’entreprises. Deuxièmement les pouvoirs publics orienteraient les investissements vers la suffisance alimentaire dans le but de réduire le déficit des balances commerciales. Le troisième élément concerne les exportations de matières premières qui rapporteraient beaucoup localement pour le paysan. Finalement on peu être certain que les pays de la zone euro feraient le maximum d’effort pour soutenir le groupes bancaires exposées a la zone Franc CFA pour surmonter d’éventuelles crises et garantir ainsi la continuité des intérêts.

▉ Gohou Danon

question Merci de nous aider à répondre à la grande question du jour: "quels sont les avantages actuels du Franc CFA créé le 25 décembre 1945 selon l'article 3 du décret 45-0136 par la France du Général de Gaulle qui l'a imposé à ses colonies africaines ? Autrement dit, quels sont les avantages que tirent les 15 pays africains indépendants dans l'utilisation de cette monnaie héritée de la colonisation ?" Votre réponse nous est très chère et nous l'attendons avec impatience pour faire avancer nos réflexions sur le développement de l’Afrique. Encore Merci Nicolas AGBOhOU


economie

18

Ce qu’un paysan gagne sous le régime ouattara

D

ans les zones de production, le cacao se vend à des prix dérisoires, obligeant certains planteurs à la contrebande avec les pays voisins. Sale temps pour le cacao bord champ ivoirien ! Le kilo s’achète entre 200 et 300 Fcfa. Au lieu du prix de 1.100 Fcfa fixé sous le régime du Président Gbagbo et qu’aucune décision officielle n’a annulé. Dans toutes les zones productrices, le constat est amer. «lorsque le Comité de gestion, à l’initiative du Président Laurent Gbagbo, fixait le prix du cacao bord champ à 1.100 Fcfa (contre 950 Fcfa précédemment) pour la campagne 2010-2011, les gens voyaient en cette décision un acte purement politique. Certes, c’est bien la première fois que le prix d’achat bord champ du cacao atteignait un tel niveau. Mais c’était bien par rapport au cours international qui s’était envolé lui aussi jusqu’à 1700 Fcfa. Et le Président Gbagbo voulait que les paysans profitent de cette situation et améliorent leur revenu. C’est vrai que sur le terrain, le cacao se prenait en fonction de la force de négociations des parties en présence. Il y en a qui vendaient leur cacao autour de 800 Fcfa le kilo quand d’autres réussissaient l’exploit d’en tirer plus du prix fixé. Mais aujourd’hui, c’est la catastrophe», explique Kouaho.S., responsable de coopérative dans le Sud-Bandama.

«Catastrophe !», le mot est lâché ! Car c’est à une véritable catastrophe pour le revenu du producteur que nous assistons. «L’information est juste. Il faut préciser qu’avant la crise électorale, le prix bord champ du cacao se négociait à 700 Fcfa dans la zone rebelle. En zone gouvernementale, à proximité, c’est-à-dire Daloa, Issia, Duékoué, le kilo de cacao se prenait entre 750 et 800 Fcfa en fonction de la qualité du produit. Le prix officiel n’était pas toujours respecté, mais on s’en sortait tout de même. Actuellement, nous vendons notre cacao entre 200 et 300 Fcfa, ici dans la Région des Montagnes. Au départ, les acheteurs nous disaient que c’était à cause de l’embargo de l’Union européenne et qu’on n’avait pas le choix sinon nos stocks allaient rester entre nos mains. Depuis avril dernier, l’embargo est levé, la pratique n’a pas changé. Les acheteurs nous imposent leurs prix. Gare à celui qui va résister, il aura affaire aux Frci qui, en fait, contrôlent la filière ici», témoigne N. M., directeur financier de la Cktm. P.C., responsable de la coopérative Ctcc dans la Moyen-Cavally, renchérit : «On se bat pour qu’on nous achète au moins le cacao à 300 Fcfa le kilo. C’est dire que ce n’est pas facile pour nous. Et on ne comprend pas cet acharnement à acheter notre cacao à vil prix. Pour cette campagne, le plus riche a touché 1 million Fcfa net, là où on se faisait la concurrence entre 8 et 15 millions Fcfa selon les saisons. On a l’impression qu’on veut humilier le paysan ivoirien». Dans l’Indénié et le Zanzan, la situation est rel-

ativement bien meilleure. Puisque le cacao se prend à 500 Fcfa. «C’est clair que le nouveau régime veut appauvrir davantage les paysans. On nous a imposé l’embargo sur les ports d’Abidjan et de San Pedro pour nous prendre notre cacao à des prix dérisoires. Aujourd’hui que l’embargo est levé, pourquoi ne pas acheter le cacao à un prix rémunérateur ? Les multinationales et leurs pendants achètent notre cacao à vil prix pour le revendre aux cours mondiaux. C’est méchant de leur part ! Le cacao est notre seule source de revenu, c’est notre survie qui est en jeu. On passe une année entière dans nos plantations pour récolter des miettes. Personnellement, je regrette l’ancien régime. C’est pour éviter toutes ces dérives que le régime précédent avait décidé de prendre le contrôle de la commercialisation. Là, on est sûr que le prix indicatif allait être respecté à la lettre et le paysan pouvait faire ses prévisions budgétaires. Hélas ! », se désole E. E., gros planteur de la région. Il indique, en sus, que les acheteurs ne veulent même plus commercer avec les

coopératives. Ils vont directement dans les plantations et négocient avec les propriétaires directement. Si les multinationales n’ont pas voulu s’expliquer sur le sujet, les petites entreprises exportatrices ont avancé quelques explications. Parmi celles-ci, on retient le coût du racket. «Il y a trop de taxes informelles que rien ne justifie. On paye de l’argent pour avoir un laissez-passer afin de charger nos camions. A cela s’ajoutent une taxe à chaque corridor et une taxe qui va jusqu’à 500.000 Fcfa pour rallier les ports. lorsqu’ on ajoute les frais d’usinage, de conditionnement, le droit unique de sortie, l’entreposage, l’embarquement et le transit, il va de soi qu’il nous est impossible d’acheter le cacao à un prix qui ne nous arrange pas. C’est la loi du marché. On commerce pour faire des bénéfices. Que le nouveau régime discipline ses hommes armés et nos charges seront réduites. Alors, on pourra négocier avec les producteurs au mieux de nos intérêts respectifs», explique Issiaka Coulibaly, un opérateur économique de la filière. Et d’ajouter avec un brin d’humour : «On dirait que Kalach est mieux que daba». Et

un peu plus sérieux : «Le paysan peut s’en sortir si l’Etat réduit la parafiscalité. C’est un vieux débat que tous les régimes précédents n’ont jamais pu trancher».

Ruée vers les pays limitrophes La conséquence majeure de ces prix d’achat non rémunérateurs, c’est la fuite du cacao ivoirien vers les pays limitrophes. A l’Est, c’est le Ghana qui reçoit massivement le cacao ivoirien. C’est à une véritable hémorragie de fèves ivoiriennes vers le Ghana à laquelle on assiste du côté de l’Indénié et du Zanzan. C’est que dans ce pays, le Cocobod a fixé le prix d’achat du cacao à l’équivalent de 1.100 FCFA «Je ne peux pas dire exactement la quantité qui est sortie vers le Ghana. Je peux te dire avec certitude que beaucoup de camions Kia se sont dirigés vers le Ghana. Ce n’est pas nouveau. Mais cette fois, ça dépasse ce qu’on a vu jusque-là en 2004-2005. Ça fonctionne tellement bien surtout que les Frci prennent plaisir au trafic. A partir du moment où chacun en tire profit… », soutient B. K., Pca d’une coopérative. A l’Ouest, ce n’est un secret pour personne que le cacao de cette région n’est jamais descendu sur Abidjan depuis le début de la rébellion en septembre 2002. Près de 100.000 tonnes de cacao sortent chaque année à destination du Burkina Faso, avant d’être acheminées sur les ports de Lomé au Togo et de Monrovia au Liberia. On annonce également des trafics vers la Guinée pour le port de Conakry. «Nous sommes préoccupés par l’allure que prend cette fraude. Si on n’y prend garde, la Côte d’Ivoire va perdre sa place de premier pays producteur. C’est une question de statistique. Du point de vue économique, c’est une grande perte pour les caisses de l’Etat en ce moment de vache maigre. Au niveau du Comité de gestion, nous allons faire le point de la situation et rencontrer le ministre. Les informations que nous avons dans la filière sont alarmantes. En plus de la contrebande des fèves, il se pose le problème d’entretien du verger. Durant la crise, les plantations ont été abandonnées. Jusqu’à aujourd’hui, il y a des planteurs qui n’ont pas accès à leurs plantations, d’autres sont en exil. Si les plantations ne sont pas entretenues, la production ne sera pas efficiente. Pis, si une maladie attaque un verger dont le propriétaire est absent, ce sera une catastrophe. Le dossier cacao mérite une attention particulière. C’est la principale recette de l’Etat», indique un membre du Comité de gestion qui a voulu garder l’anonymat (pour des raisons évidentes). ▊cotedivoire-lavraie.over-blog.fr


SOS COTE D’IVOIRE

19

Amnesty Accuse AlAssAne OuAttArA

P

lus de trois mois après l’arrestation du président Laurent Gbagbo et son épouse Simone, les Forces Nouvelles, rebaptisées « Forces Républicaines » sèment toujours la terreur en Côte

d’Ivoire

Amnesty International, qui a mené une enquête de deux semaines à Abidjan, au sud et à l’ouest du pays, a dressé un portrait apocalyptique de la situation qui y règne actuellement en Côte d’Ivoire.

L’organisation de défense des droits de l’homme dénonce des exécutions extrajudiciaires, la torture des civils, les viols et les disparitions dans le pays. Alassane Ouattara est actuellement en visite aux Etats-Unis où il a été reçu par le président américain Barack Obama. Il n’a pas encore réagi aux accusations accablantes d’Amnesty International. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) soutiennent ouvertement les Dozos (milices)

DE DALOA À SOUBRÉ: LES FRCI OBLIGENT LES POPULATIONS À PAYER LEUR SALAIRES.

qui persécutent les déplacés dans le pays. La recrudescence des violences depuis l’investiture d’Alassane Ouattara préoccupe les défenseurs des droits humains et tous les Ivoiriens. Les Forces Republicaine de Cote d’Ivoire soutiennent ouvertement les “Dozos” (milices) qui persecute les déplacés dans le pays.

▉ Yvanb MURPHY

Daloa Une journée de racket des Frci dans tout le département Les éléments des Frci qui sont à Daloa ont investi tout le département pour mettre toutes les populations à contribution financière. Selon nos sources, ces hommes en arme d’Alassane Ouattara ont consacré toute la journée du dimanche 24 juillet au racket systématique dans les villages et hameaux du département. «Ils sont encore revenus avec les armes dans tous les villages. Ils demandent que les personnes à pied paient 500 F. Celui qui n’a pas cette somme plaide pour payer 200F. Celui qui n’a rien du tout reste avec les Frci toute la journée. Quant aux cyclistes, ils leur versent 1000F et les automobilistes paient plus. On ne sait pas si c’est nous les pauvres populations qui allons nourrir une armée dite nationale. L’Etat doit normalement faire face à ses soldats», s’est exprimé au téléphone, un interlocuteur à Daloa, logiquement très amer. Ses propos ont été confirmés par nos sources à Yokoréa, Gbazia, Noumousséria et Zoubia où les Frci ont racketté les populations le même dimanche. Benjamin Koré Méagui Racket, racket, toujours racket Chaque boutique ou magasin de la ville de Méagui verse aux Frci, la somme de 5000Fcfa par semaine comme taxe de sécurité. Pour chaque chargement de cacao des gros camions en partance pour San Pedro, c’est la somme de 250 000F qui va dans les poches des Frci. Pour un camion de type Kia, l’armée de Ouattara exige 25 000F. Dans la ville, n’importe quel véhicule qui circule et sorte de Méagui est soumis à un laisser-passer pour lequel il doit débourser 15 000F dans le mois. Telle est la réalité des pratiques des soldats de Ouattara qui ne cessent de déclarer la guerre contre le racket. D’Abidjan à l’intérieur du pays, on se saigne pour remplir les poches de ses combattants.

▉ Source: Notre voie


SOS COTE D’IVOIRE

20

Extraits du dErniEr rapport dE amnEsty intErnational CRIMES AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL COMMIS PAR LES FRCI Les FRCI sont désormais largement déployées à travers la Côte d’Ivoire. Mais dans plusieurs régions, la simple présence et le comportement des FRCI sont une source de très grande insécurité. Les FRCI n’ont pas encore gagné la confiance des nombreux groupes ethniques qui ont été la cible d’attaques depuis l’offensive générale lancée par les FRCI contre Laurent Gbagbo fin mars 2011. CRIMES AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL À ABIDJAN Depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011, les FRCI ont commis des crimes au regard du droit international à Abidjan, en particulier dans le quartier de Yopougon. Lorsqu’ils étaient à Abidjan en juin 2011, les délégués d’Amnesty International ont recueilli de nombreux récits de première main, provenant notamment de témoins oculaires, relatifs à des crimes au regard du droit international commis par les FRCI. Il semble que, de manière générale, les hommes jeunes qui ont l’air d’être « costauds » courent un risque particulier d’être la cible d’attaques car ils sont présumés avoir été membres des milices pro-Gbagbo. Un témoin a décrit comment un homme âgé de trente-trois ans, Hubert Goubo Djriepe, avait été tué le 29 mai 2011. « Il travaillait pour la compagnie des eaux de la ville. Mais quelqu’un l’a dénoncé aux FRCI en disant qu’il avait été avec les milices. Ils l’ont tué en lui mettant un pneu autour du cou avant d’y mettre le feu. Son corps était complètement carbonisé. » Un autre témoin oculaire a décrit l’exécution sommaire, le 5 mai 2011, d’Élisée Monteme Aneammin, âgé de trente ans. « Plusieurs soldats sont arrivés dans le quartier à bord de quatre véhicules. J’étais parti faire quelques courses, mais je n’étais pas loin de notre maison. Élisée était à la maison. Je suis Dioula et je pouvais comprendre ce qu’ils disaient. Les gens commençaient à crier et à courir. J’ai entendu des coups de feu de partout. J’ai couru jusqu’à notre maison. J’ai entendu d’autres coups de feu et j’ai entendu quelqu’un dire en Dioula : ‘Bara Bana’ (Le travail est fini). Je suis arrivé chez moi et j’ai découvert que c’était Élisée qui avait été abattu. Nous savons qu’il n’a rien fait de mal. Nous sommes allés voir

les FRCI plusieurs fois maintenant en leur demandant pourquoi ils avaient fait cela. Nous n’avons pas obtenu de réponse ». Amnesty International a également recueilli des informations relatives à des cas de disparitions forcées commises par les FRCI. Ainsi, début mai 2011, trois militaires ont été arrêtés par les FRCI à Yopougon. Deux d’entre eux ont été relâchés mais le troisième, Mathurin Tapé, qui était Bété (l’ethnie à laquelle appartient Laurent Gbagbo) a disparu. Un témoin oculaire a raconté à Amnesty International :

« Le 2 mai, vers 14H30, les FRCI ont frappé à la porte et nous ont demandé d’ouvrir. Des voisins, un militaire baoulé et un gendarme lobi19 habitant le quartier et qui s’étaient alliés aux FRCI étaient à la maison avec nous. Tout le monde s’est levé quand ils sont arrivés. Ils ont déclaré qu’ils n’avaient rien contre nous personnellement mais qu’ils allaient effectuer des fouilles pour voir s’il y avait des armes. Ils ont demandé aux trois militaires de les suivre. Le lendemain, les deux autres militaires sont revenus mais Mathurin Tapé n’est pas rentré à la maison. Nous avons cherché dans plusieurs lieux de détention, notamment le commissariat du XVIe arrondissement mais nous ne l’avons pas trouvé. » D’autres personnes ont été arrêtées chez elles et ont été retrouvées mortes quelques jours plus tard. Le 5 mai 2011, le chef du district de Niango à Yopougon, Jean Kpain, connu sous le nom de « Vieux », a été arrêté par les FRCI et a été accusé de ne pas avoir porté assistance à de jeunes Dioulas qui avaient été tués quelques jours auparavant par des partisans de Laurent Gbagbo. Un de ses proches a dit à la délégation d’Amnesty International : « Ils lui ont attaché les mains derrière le dos et l’ont emmené dans un véhicule militaire. Son corps a été retrouvé plus tard sur la route de Dabou. Il portait des

traces de coups. » Les FRCI se sont également rendues responsables de tortures et d’autres mauvais traitements à l’encontre de personnes déplacées. Quatre jeunes hommes avec lesquels Amnesty International s’est entretenue à l’église Saint Laurent à Yopougon ont tous raconté avoir été victimes d’arrestation arbitraire, de blessures par balle ou de mauvais traitements commis par les FRCI. L’un d’eux a raconté : « Les FRCI sont venus ici, à l’église, le vendredi après Pâques [29 avril 2011]. Ils nous ont repérés car nous étions en bonne forme physique. Ils nous ont emmenés à leur base sur la lagune. Ils nous ont ordonné de nous déshabiller et nous sommes restés en slip. Nous avons été contraints de nous mettre à genoux. Pendant tout ce temps ils gardaient leurs armes pointées sur nous. Puis, vers 15 heures, ils ont commencé à nous frapper pendant trois heures. Ils nous ont battus avec tout ce qui leur tombait sous la main. Après avoir fini, ils nous ont laissés partir. Ils ont volé nos téléphones portables et l’argent qu’on avait sur nous. Ils ont même refusé de me rendre ma chemise noire ». Une autre victime a dit à Amnesty International: « Le mardi après Pâques [26 avril 2011], un groupe de soldats des FRCI est venu là où je travaillais en tant que vigile. Ils m’ont accusé d’être un milicien. J’ai montré les paumes de mes mains en disant : ‘Là, vous ne voyez pas que je n’ai jamais touché un fusil dans ma vie ?’ Ils ne m’ont pas cru. Ils m’ont menotté. Ils m’ont tiré une balle dans le pied droit et après ils ont tiré deux fois dans le pied gauche. Je suis tombé par terre et je ne pouvais pas marcher. Ils m’ont forcé à marcher sur les genoux jusqu’à la pharmacie Kenya. Ils me menaçaient de me tuer en me mettant le feu. Heureusement, un autre soldat des FRCI est passé par là. Je l’avais aidé la veille lorsqu’il cherchait unendroit où trouver à manger et à boire. Il leur a dit de me laisser partir. »

ENCADRÉ 2 : RELATIONS ÉTROITES ENTRE LES DOZOS ET LES FRCI Les Dozos entretenaient des liens étroits avec les Forces Nouvelles, le groupe d’opposition armé qui contrôlait la moitié nord du pays depuis la tentative de coup d’État de 2002. Ces


SOS COTE D’IVOIRE liens, et cette collaboration étroite, se sont considérablement intensifiés avec la création des FRCI en mars 2011. Amnesty International a recueilli de nombreux témoignages oculaires indiquant que les FRCI et les Dozos coopèrent dans le cadre d’opérations armées menées dans divers villages de l’ouest du pays. Les délégués d’Amnesty International ont également constaté que le rôle des Dozos en tant que force de sécurité « non officielle » ne cesse de s’accroître. Ils ont pu constater que les Dozos avaient mis en place plusieurs postes de contrôle sur certaines des routes principales menant aux villes de l’ouest ainsi que sur les routes sinueuses traversant la forêt et conduisant vers des villages plus éloignés.Les délégués d’Amnesty International se sont entretenus avec un jeune Dozo qui surveillait un poste de contrôle dans un quartier de la périphérie de Duékoué. Il a fait état d’une étroite collaboration entre les Dozos et les FRCI et a dit que les FRCI leur donnaient souvent des instructions, à savoir où établir les postes de contrôle, et qu’ils leur fournissaient un support

21

En juin 2011 Amnesty International a également rencontré des dirigeants dozos à Duékoué, notamment le chef dozo de la région ainsi que son fils. Ces derniers ont confirmé le fait qu’ils coopéraient étroitement avec les FRCI. Ils ont indiqué que les FRCI leur avaient demandé de prendre en charge les patrouilles de sécurité opérant la nuit dans la région. Ils ont dit que les combattants dozos arrêtaient souvent des personnes lors de ces patrouilles, notamment celles qui n’avaient pas une carte d’identité « valable ». Dans ce cas, ils retenaient les personnes pendant quelques heures avant de les remettre aux FRCI. Ces deux responsables dozos ont indiqué qu’ils ignoraient aux termes de quelle loi les FRCI étaient habilitées à leur confier un tel rôle. Tout en décrivant les modalités de cette coopération, les chefs dozos ont insisté sur le fait qu’ils restaient une force absolument indépendante et qu’ils n’étaient, en aucun cas, ni contrôlés par les FRCI, ni tenus de leur rendre compte de leurs actes.

coopération et coordination entre les Dozos et les FRCI (notamment dans le cadre de nombreuses opérations conjointes) ainsi que l’assistance que les Dozos reçoivent des autorités sous forme d’équipements et d’armes et l’impunité totale dont jouissent les Dozos, laisse fortement supposer que leur action fait partie intégrante du dispositif de sécurité étatique. De ce fait, Amnesty International tient les autorités étatiques directement responsables des violations commises par les Dozos. Les autorités doivent prendre des actions fermes afin de veiller à ce que les Dozos ne jouent plus aucun rôle en matière sécurité – que celui-ci soit de nature formelle ou informelle. Elles doivent également soit démanteler et désarmer ces milices dozos, soit les intégrer dans l’armée et les forces de sécurité officielles en veillant à assurer un mécanisme de sélection et de contrôle de ces membres et en faisant en sorte que ces personnes rendent compte de leurs actes, bénéficient d’une formation et relèvent d’une organisation hiérarchique bien établie.

Amnesty International estime que cette étroite

▉ AMNESTY INTERNATIONAL

Terribles exacTions des frci sur les civils

Amnesty International accuse les nouvelles forces d’Alassane Ouattara d’organiser de sanglantes représailles et de terroriser les déplacés

L’

arrestation de l’ex-président Laurent Gbagbo, le 11 avril, puis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, le 21 mai, n’ont de loin pas mis fin aux violences en Côte d’Ivoire. Exécutions extrajudiciaires, torture, disparitions, viols: au terme d’un examen de deux semaines effectué en juin à Abidjan, dans le sud et l’ouest du pays, Amnesty International dresse un portrait apocalyptique de la situation qui y règne. Le rapport, publié aujourd’hui, tombe au mo-

ment où Alassane Ouattara est en visite aux Etats-Unis et aura même les honneurs d’être reçu demain par Barack Obama, qui l’a soutenu à bout de bras. Alors que le nouveau président ivoirien multiplie les signes d’une volonté de réconciliation nationale, le rapport tranche avec ses intentions. Non sans rappeler que des exactions ont été commises par les deux camps jusqu’à la chute de Laurent Gbagbo, l’organisation humanitaire constate que les violences ont augmenté depuis l’investiture d’Alassane Ouattara au gré d’une vague de représailles. Amnesty dénonce en particulier les exactions commises par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), l’armée nationale créée en mars par Ouattara et censée remettre de l’ordre dans le pays. Selon des témoignages recueillis à Abidjan, il suffit d’avoir «l’allure costaude» pour

être en danger, car soupçonné d’avoir appartenu aux milices de Gbagbo. Un témoin a raconté comment un homme de 33 ans a été exécuté le 29 mai par les FRCI au moyen d’un pneu en feu placé autour de son cou. Le rapport est truffé de témoignages de ce type. En outre, les FRCI cautionnent ou même soutiennent les Dozos, des milices qui s’emploient à maintenir et même à organiser un climat de terreur à l’encontre des populations déplacées – 500 000 personnes le sont encore dans le pays, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés –, afin de les dissuader de regagner leurs terres. La bataille pour la propriété des terres est en effet un vecteur majeur des conflits qui minent la Côte d’Ivoire depuis 2002.

▉ Cathy Macherel


InTERnATIOnAL

22

thabo mbeKi nous parLe : «Le réveiL de L'afrique a sonné !»

e

x-chef de l'etat et figure centrale de l'aNC, thabo Mbeki est en colère. et il est décidé à lancer sa nouvelle croisade : celle du necessaire combat contre un Occident de plus en plus agressif contre l'afrique. (...) le continent africain, a ajouté Mbeki, doit profiter de la célébration du centenaire de l'aNC pour décider comment il défendra ses intérêts par rap

port à des puissances occidentales qui, dit-il, défendent leurs propres agendas. << (...) la discussion doit aider à avancer sur les défis auxquels nous sommes confrontrés en tant qu'africains. Je suis sûr que nous allons tous contribuer à cela, parce que je crois qu'il sera nécessaire d'entendre le plus grand nombre de voix possibles sur toutes ces questions majeurs >>. evoquant les bombardements aériens de l'OtaN en libye, mais aussi l'implication française dans le conflit ivoirien, Mbeki a appelé à des protestations de masse sur tout le continent, rapporte le sunday times. il a aussi appelé les gouvernements à condamner ce type d'actes. Choqué, Mbeki n'a pas manqué de s'indigner. << en tant qu'africains, nous avons besoin de faire notre introspection et de nous dire ce que nous devons faire pour défendre nos intérêts. la question que nous devons nous poser est : pourquoi sommes-nous si silencieux ? Ce qui est arrivé en libye peut très bien être un signe précurseur de ce qui peut arriver dans un autre pays. Je pense que nous devons tous examiner ce problème, parce que c'est un grand désastre >> a-t-il dénoncé. (...) << Nous ne pouvons pas dire que nous sommes incapables d'empêcher ces

pouvoirs occidentaux d'agir comme ils agissent parce qu'ils agiront de cette manière demain. Je pense que nous pouvons, pourvu que nous agissions et qu'ils voient que s'ils continuent ce type d'actions, ils rencontreront la résistance de tout le continent africain. Mais malheureusement, notre voix est trop faible et nous devons faire quelque chose pour la rendre plus forte et pour revendiquer clairement le droit des africains de décider de leur propre avenir. >> thabo Mbeki compte donc faire du centenaire de l'aNC un moment-clé pour nos luttes communes. (...) et si la révolution africaine était en marche ?

▉ Prisca STANI

L’ex vice-premier ministre russe accuse Washington de provoquer Les révoLtes arabes, "L'aLgérie, Le maroc et La mauritanie suivront" l’expert Vladimir Polivanov, ex vice-premier ministre de la russie, a révélé au journal Komsomolskaya que les etats-Unis ont provoqué ces révoltes arabes dans l’objectif de s’enquérir des terres fertiles dans le grand sahara, faisant allusion aux révoltes qu’ont vécues plusieurs pays arabes. selon l’analyse de Polivanov, le sahara qui s’étale sur plusieurs milliers de kilomètres de terres arides sera transformé en terres fertiles, donnant plusieurs récoltes par année. la même source a indiqué que les etatsUnis d’amérique ainsi que l’OtaN œuvrent à imposer leur monopole sur ces terres en provoquant des révoltes et des insurrections en tunisie, en egypte, au soudan et en libye. l’ancien vice premier ministre russe n’a pas manqué de signaler que d’autres pays suivront tels que l’algérie, le Maroc et la Mauritanie. dans le même contexte, il a ajouté que le Yémen, la syrie, le Bahreïn connaitront eux aussi des « changements climatiques ». a la lumière de ces donnes, la russie s’est trouvée le plus grand perdant suite aux changement de certains régimes arabes et suite aux troubles que connaissent d’autres pays, avec lesquels la russie avaient des liens et rapports économiques et politiques solides, à l’instar de la syrie et de la libye. de ce fait, tout changement dans les régimes de ces pays ne sera pas dans l’intérêt de Moscou. ils permettront, cependant, aux etatsUnis de mettre leur pied dans cette région et de cerner l’influence russe dans la région de l’afrique du Nord après qu’ils ont pris le monopole sur le golfe arabe. http://fr.elkhabar.com/?l-algerie-le-Maroc-et-la

▉ el KHaBar


InTERnATIOnAL

23

Les nouveLLes répubLiques bananières sont en europe

de gouvernements locaux corrompus et habitués à obéir aux ordres de l’ambassadeur des Etats-Unis. En 1927, un document du Département d’État sur l’Amérique centrale résumait parfaitement la situation : « Nos ambassadeurs accrédités dans les cinq petites républiques qui s’étendent de la frontière mexicaine à Panama ont été des conseillers dont les conseils ont eu force de loi dans les capitales où ils résident respectivement ». Mais quand il n’existait pas (ou pas encore) de dirigeants suffisamment serviles, Washington prenait directement le contrôle des deux secteurs stratégiques de la gestion du pays (en dehors des forces armées et de la police) : la collecte des impôts et les services des douanes. Ce fut le cas, entre autres, à Cuba (via l’amendement Platt à la Constitution nationale en 1902), à Haïti, en République Dominicaine, au Nicaragua. Il s’agissait donc d’enclaves américaines extra-territoriales [1] exerçant la réalité du pouvoir dans des Etats théoriquement souverains. L’Europe ne produit pas de bananes, mais elle a déjà ses républiques bananières. Pour s’en convaincre, il suffit de remplacer United Fruit par banques et marchés financiers ; amendement Platt par Pacte pour l’euro ; la troïka ambassadeur américain, marines et contrôleur des douanes par une autre troïka : Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international. Les capitales de ces républiques ne sont plus La Havane, Port-au-Prince, Saint-Domingue ou Managua, mais Athènes, Dublin, Lisbonne (et demain Madrid et après-demain Rome, voire Paris). Leurs gouvernements ont accepté de devenir de simples protectorats auxquels ne reste d’autre liberté que celle d’imposer à leurs peuples des plans d’austérité à perpétuité et de bradage généralisé des biens publics, tels qu’ils sont concoctés à Bruxelles, Francfort, Berlin et Washington.

L

es oligarchies locales étaient entièrement inféodées à la multinationale américaine United Fruit Company (rebaptisée United Brands Company en 1970, puis Chiquita Brands International en 1989) ou à sa concurrente la Standard Fruit. Ces deux grandes productrices et exportatrices de bananes étaient elles-mêmes intimement liées au gouvernement de Washington qui constituait leur bras armé. Depuis la formulation, en 1823, de la doctrine Monroe, on ne compte plus, en Amérique latine, les interventions militaires, éliminations de dirigeants progressistes et coups d’Etat organisés ou soutenus par les Etats-Unis pour préserver les privilèges de leurs entreprises.

Les techniques de « persuasion » sont devenues plus sophistiquées. Il n’est plus besoin de brandir la menace de coups d’Etat militaires. Au contraire, la politique du « gros bâton » financier est présentée par les médias et la plupart des dirigeants européens comme de nature presque humanitaire : il s’agit de « sauver » la Grèce, l’Irlande, le Portugal, etc. Y compris contre leurs propres peuples ! Jusqu’ici, les gouvernements n’ont tenu aucun compte des grèves, manifestations, mouvements d’Indignés et même sondages d’opinion qui dénoncent leur soumission aux diktats des marchés. Tous appréhendent cependant le moment où leur servitude volontaire provoquera des explosions sociales qu’ils ne maîtriseront pas.

▉ Source : Mémoire des Luttes : http://www.medelu.org/spip.php?article833

Union Européenne

A cette fin, la Maison Blanche pouvait compter sur la complicité et le zèle

Rejoignez DEBOUTCIV sur facebook


KOUDOU LAURENT GBAGBO

SIMONE EHIVET GBAGBO

Président de la republique de Côte

Première Dame de la republique de Côte d’Ivoire et présidente du groupe parlementaire FPI

d’Ivoire

JEAN JACQUES BECHIO

ABOUDRAMANE SANGARE

Présidente du MIDICI et ancien ministre

Professeur d’université fils ainé du président GBAGBO

Président de PLCI et ancien ministre

Inspecteur général de l’état et vice président du FPI

DANIELLE BONI CLAVERIE

GILBERT AKE N’GBO

DACOURY TABLEY

MAHAN GAHE BASILE

Ministre et présidente de l’URD

Prémier ministre, professeur d’économie

Gouverneur de la BCEAO

Président de la centrale syndicale dignité, Président de la confédération mondial du travail

PASCAL AFFI N’GUESSAN

BRO GREBE GENEVIEVE

Président du FPI et ancien Prémier ministre

MICHEL GBAGBO

DESIRE DALLO Ministre de l’économie et des finances, Ingénieur industriel

Des intellectuels et dirigeants de la Côte d'Ivoire sont illégalement détenus au secret depuis le 11 Avril 2011 soit depuis 109 jours, nous ne l'oublions pas !


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.