DEBOUTCIV N°9 - SOS COTE D'IVOIRE 1

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SOS COTE D’IVOIRE avec eux. Pourquoi il ne participe pas à la vie quotidienne des siens en recherchant le contact du peuple lors de telle ou telle cérémonie, en établissant une parfaite symbiose avec le public ? Pourquoi donc Ouattara, un président si ‘’populaire’’ se tient-il si loin de son peuple ? Laurent Gbagbo a enseigné aux Ivoiriens qu’un chef qui aime son peuple reste toujours avec lui, quelles que soient les circonstances. Le président Laurent Gbagbo n’a jamais manqué une occasion d’être avec le peuple de Côte d’Ivoire. Il ne s’est jamais fait prier pour se prononcer sur les questions qui préoccupent les populations, pour expliquer les raisons de telle ou telle difficulté et pour annoncer les mesures que le gouvernement prenait en vue de résoudre les problèmes. Car Laurent Gbagbo savait qu’en période de crise, le chef doit se montrer proche des siens pour leur parler, pour apaiser leurs angoisses liées aux incertitudes du lendemain en les rassurant. Un chef… si loin du peuple Mais cela risque de n’être jamais le cas avec les nouveaux maîtres qui donnent l‘impression d’avoir pris des distances définitives avec les Ivoiriens. A commencer par le déploiement de soldats français et onusiens dans son cortège de sécurité. A vrai dire, les Ivoiriens se demandent pourquoi leur nouveau président est si loin de leur vécu quotidien. Ceux qui s’attendaient que Ouattara se rapproche d’eux pour toucher du doigt leur réalité, comme le faisait Laurent Gbagbo, en sont pour leur frais. Leur président semble les éviter, d’autant plus qu’il évite de leur parler des «solutions» qu’il entend trouver à leurs nombreux problèmes qui augmentent chaque jour, depuis que Paris s’acharne à déstabiliser la Côte d’Ivoire pour faire tomber Laurent Gbagbo par la force et que l’armée française a entrepris de détruire la Côte d’Ivoire, en se cachant derrière la machine onusienne et de l’union européenne. Ouattara ne ferait –il pas confiance à ce peuple qui, pourtant, est censé l’adorer ? Pourquoi le chef semblet-il se méfier des Ivoiriens, à commencer, dit-on, par les chefs de guerre et les Frci qui l’ont porté au pouvoir ? Il y a aussi cette rumeur, certes non fondée, mais persistante sur les dispositions que le nouvel occupant des lieux aurait prises pour ‘’aller dormir à Dakar au Sénégal la nuit et venir travailler les matins à Abidjan’’, tous les jours. Personne ne veut y croire, car cela signifierait que le chef ne se sent pas à l’aise chez lui. Mais la rumeur continue d’enfler car, certaines langues estiment qu’il n’y a pas de fumée sans feu. La spéculation bat son plein et d’autres parlent de sa ‘’sécurité’’ qui ne serait pas encore ‘’assurée’’ en Côte d’Ivoire. ‘’Mais quand est-ce que le chef se sentira-t-il enfin à l’aise et en sécurité chez lui ? Quelle est cette histoire de Dakar ?’’, se sont interrogés des observateurs anonymes qui ont tendance à croire à la rumeur, face au silence et à l’éloignement du pouvoir. Car, la rumeur, cela est connu, naît lorsque le peuple ne trouve pas les réponses aux questions qu’il se pose. Il finit par pro-

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poser lui-même des réponses. Et une rumeur entraînant une autre…, des réponses fâcheuses peuvent arriver. Quand le peuple ne sent pas son président et lorsqu’il s’inquiète, du moment que les «solutions» à ses problèmes ne viennent pas.

Les FrCI quittent précipitamment les lieux pour éviter de s’attirer la foudre de la foule qui grossissait au fil des minutes, et qui voulait en découdre.

●K. Kouassi Maurice Le Temps

●César Ebrokié

LES FrCI AGrESSEnT un jEunE hOMME POrTAnT un T-ShIrT à L’EFFIGIE DE GbAGbO

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es éléments des FrCI ont agressé, hier, un jeune homme portant un tshirt à l’effigie de Laurent Gbagbo, dans la commune de Cocody, dans les environs de l’Eglise Saint jean. Ce comportement des hommes en armes a provoqué un attroupement d’une cinquantaine de personnes, qui a crié sa colère. Obligeant, les FrCI à quitter précipitamment les lieux. Il est un peu plus de 13h ce lundi, 4 juillet. Le jeune C.Y. est comme d’habitude préoccupé, à réguler les mouvements des véhicules, devant une agence de banque, située dans les environs. Il est interpellé par deux éléments FrCI, en patrouille. « Et toi là, tu as porté un tricot de Gbagbo, tu es un milicien ? » C.Y. « je ne suis pas milicien, mais j’aime Gbagbo. Les élections sont terminées, et on a perdu ». L’un des éléments FrCI intime alors l’ordre à C.Y. de les suivre au 8ème arrondissement. Le jeune refuse en indiquant qu’il est en train de travailler. La scène attire l’attention des passants qui s’attroupent peu à peu. C.Y. déclare qu’il n’enlèvera pas son-shirt. Il n’en fallait plus pour que les FrCI s’énervent, et décident de passer à une autre étape. Ils brutalisent le jeune en lui assénant des coups de poing. L’un des passants qui assistait à la scène intervient pour demander au jeune de lui remettre le tshirt. Sa médiation échoue, car le jeune ôte le t-shirt, mais, les FrCI le lui arrachent de force. Ils le déchirent et tentent de le brûler à l’aider d’un briquet, mais ils n’y parviennent pas, car, le tshirt est mouillé. La tension est vive, car la foule a grossi en nombre. Des voix s’élèvent dans la foule pour fustiger l’attitude des hommes en arme. « Qu’est-ce

que le petit a fait ? Il cherche de quoi se nourrir ! », lache quelqu’un

TErrEur à DézAhIA

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a semaine dernière, les Frci ont arrêté Yoh Aristide, président des jeunes qu’ils accusent d’être un patriote au service du président Gbagbo. Ils l’ont ligoté et exposé torse nu au soleil. Le chef du village Loué Ernest qui est allé demander pardon aux Frci a été lui aussi mis aux arrêts, ligoté et exposé torse nu au soleil aux côtés de celui qu’il était allé faire libérer. Ils ont été finalement libérés trois jours après contre le paiement de 50.000 FCfA par personne. Deux jours après, les mêmes éléments de FrCI ont fait prisonniers dans un regard de la SODECI en bordure de la voie principale qui leur sert de cellule, les nommés Séry Gogo, Kessa Diego et Lago Séry. Les trois personnes ont passé deux jours en détention dans les conditions inhumaines avant d’être remis en liberté après paiement d’une rançon de 150.000FCFA. ●notre voie

AbObO : LES FrCI OCCuPEnT LE COLLèGE COGITO

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epuis le 23 avril 2011, les enseignants et les élèves du collège Cogito sont en vacances forcés. Cet établissement est pris en otage par les Frci qui règnent en maître absolu à Abobo. L’accès à cet établissement est interdit aux élèves, aux enseignants et à tout le personnel. L’huissier de justice commis par le fondateur pour faire le constat a été menacé par des éléments frci. La raison de cette occupation dont les autorités ont été saisies sans conséquence, le fondateur de cet établissement a été directeur de campagne local du président Gbagbo Daloa


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