DEBOUTCIV N°11 S (Page 03)

Page 1

EDITORIAL

3

OUATTARA : 100 JOURS DE CUISANTS ECHECS

D

ramane Ouattara le candidat de l’étranger, le préfet installé au pouvoir grâce au coup d’état grossier des forces francoonusiennes vient d’enregistrer ses 100 premiers jours de gestion du pouvoir d’état. 100 de cuisants échecs et de gestion calamiteuse. Bilan : ZERO pointé ! L’économiste surmédiatisé venu du Burkina Faso et du FMI a « joué bidet » sur toute la ligne.

ECHEC AU PLAN POLITIQUE Dramane Ouattara est au pouvoir mais la Côte d’Ivoire est gérée par les réseaux maçonniques, françafricains et politiques depuis l’hexagone. Le centre de décision c’est désormais Paris ou plus exactement Nicolas Sarkozy…On se rappelle comment les nostalgiques de l’époque coloniale ont applaudi la présence du colon blanc à l’investiture de Dramane Ouattara. Retour donc à la case départ ou plutôt à la case colon. La seule ligne politique lisible du candidat de l’étranger consiste à brader les richesses du sol, du sous-sol ainsi que les entreprises ivoiriennes porteuses d’espoir à la France. Si le vrai crime de Laurent Gbagbo est, comme l’a fait remarquer Colette Braeckman d’avoir tenté de briser le quasi- monopole économique de la France en diversifiant ses partenaires, Dramane Ouattara signera en revanche, le grand retour de la France dans le Golfe de Guinée par le maintien d’une force militaire française ainsi que le retour des conseillers français dans les 13 principaux ministères. Ces conseillers, rattachés à la présidence sont les vrais ministres de l’ombre. Patrick ACHI en a fait l’amère expérience la semaine dernière en découvrant au cours d’une visite en entreprise, que son département ministériel avait perdu la tutelle des sociétés sous son contrôle au profit du ministère de l’Economie et des Finances. Mais en réalité, c’est désormais le très influent conseiller, Philippe SereyEiffel, le « blanc » d’Alassane Ouattara ministre de l’ombre des infrastructures économiques devient le vrai maître à bord…

ECHEC AU PLAN DE LA RECONCILIATION La réconciliation confiée à Banny est en soi la chronique d’un échec programmé. Ce programme a en réalité été conçu à la hâte par les Nations Unies dans le seul but d’effacer la forfaiture de Choi et de Ban Ki Moon. Ces criminels ont besoin de mon-

trer qu’en Côte d’Ivoire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et Ouattara qui a la crème à la bouche mais la guerre dans le cœur n’y a vu que l’occasion d’éloigner Banny de la primature tout en calmant l’impatience de son allié PDCI. Banny lui-même, engagé à fond dans la perte de Laurent Gbagbo ne peut offrir de garanties sérieuses pour une réconciliation réussie. Sur les bords de la Lagune Ebrié, Desmund Tutu, prix Nobel de la Paix a engagé sa crédibilité pour rien. En tout état de cause leur réconciliation de façade n’engage en rien la grande majorité des ivoiriens qui partage plus que jamais l’idéal de Laurent Gbagbo.

ECHEC AU PLAN SECURITAIRE Au plan sécuritaire, les exactions des bandes armées de Ouattara font du pouvoir actuel une grosse machine sans tête. Jusqu’ici, rien ni personne ne semble pouvoir maîtriser les dérives des FRCI. Dramane Ouattara lui-même évite de passer ses nuits en Côte d’Ivoire. Sa protection rapprochée est assurée par la Licorne, l’ONUCI et une centaine de mercenaires burkinabés issus de la garde de Blaise Compaoré. Il a perdu confiance en ses com-zones ( Watao, Cherif, Morou, Ben Laden, Zakaria etc…) qui sont aujourd’hui priés de se tenir loin du palais et de leur chef. Alors, quand le chef lui-même n’a plus confiance en ses troupes, on fait comment ? La confusion est d’autant plus grande qu’après les opérations dites de profilage, un certain nombre de miliciens pro Ouattara ont été abandonnés. Ceux-ci menacent la fragile paix sociale en réclamant aux chefs « leur argent » sur la base d’une promesse de 5 millions par personne en cas de victoire. Ceux-ci refusent donc de désarmer. Que dire des tensions récurrentes entre pro IB… et pro Soro qui se traduisent par des exécutions sommaires dans les rues d’Abidjan ? La question sécuritaire se complique lorsque l’on prend en compte les nombreuses frustrations faites aux traditionnelles forces de défense et de sécurité. Leurs primes dites "haut les cœurs", estimées en moyenne à 50 000 FCfa qui arrivaient à échéance fin Mai 2010 ont été reconduites par le gouvernement Gbagbo en guise de récompense. La prime Gbagbo a été supprimée unilatéralement. Par Dramane Ouattara. De surcroît, un plan de réduction de 20 000 des baux est en cours et devrait toucher tous les sous- officiers, officiers et commissaires de polices. Les militaires et gendarmes ne

sont pas épargnés par ces réductions drastiques de salaires. De surcroît l’on assiste à un démantèlement brutal des unités d’élite par le biais d’affectations fantaisistes qui touchent par exemple 120 personnes au camp AGBAN. Ce camp paie ainsi un lourd tribu à son attachement à la légalité républicaine.

ECHEC AU PLAN JURIDIQUE Au plan juridique, le garde des Sceaux et le Procureur de la République, dans leur croisade anti-Gbagbo ont transformé une justice déjà pourrie en une justice en état de putréfaction avancée. La justice des vainqueurs dirigée contre un camp uniquement, cette justice qui amnistie les causes de la crise pour en condamner les effets, cette justice qui fait contre elle l’unanimité des ONGs en charge des droits humains est sans conteste, avec la question sécuritaire, la face la plus visible de l’échec patent de Dramane Ouattara en ces cent premiers jours.

CONCLUSION Cet échec patent de 100 jours est aggravé par la question lancinante de la santé précaire du chef qui attise la guerre larvée de succession entre au sein du RHDP. Alassane ruse avec sa santé alors que selon ses médecins sont état requiert une immobilisation obligatoire de 4 mois au moins pour traitements intensifs. A cause de toutes les raisons évoquées, la Côte d’Ivoire est aujourd’ une poudrière géante où la moindre étincelle se transformera inévitablement en irruption volcanique. Ajoutons à cette situation explosive qu’à ce jour, l’ensemble des salaires n’est pas payé. Que de nombreux fonctionnaires attendent encore depuis bientôt un mois ! Que les retraités ne sont pas payés du tout ! Ne sommes- nous pas en train de vivre une nouvelle faillite ? Ainsi, même lorsqu’au titre des Relations bilatérales la France annule plus de 655 milliards FCFA de dette ivoirienne, les effets de cette annonce ne se font pas sentir sur le terrain. Que neni ! Sur le terrain ça « ment » toujours sur Ouattara. Simplement parce que la France a anticipé sur le point d’achèvement du PPTE en abandonnant en réalité des créances avariées. Or le pays a besoin d’argent frais…Et les caisses restent cruellement vides ! ▉KADENGUE CISSE


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.