Montpellier, jeudi 8 octobre 2015
EXPULSION DU SQUAT DU COLLECTIF « LUTTOPIA » 110 PERSONNES À LA RUE
L’expulsion du lieu de vie Luttopia est imminente. Les associations signataires condamnent cette décision qui va remettre à la rue 110 hommes, femmes et enfants. Elles demandent aux pouvoirs publics de renoncer à cette expulsion tant que des mesures très concrètes et effectives de relogement ne sont pas proposées aux habitants. Le collectif Luttopia a investi l’immeuble du 85 avenue d’Assas à Montpellier, vide depuis 8 ans après avoir été le siège de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales suite à l’expulsion violente du 105 avenue de Lodève le 23 octobre 2014. Les associations signataires qui travaillent étroitement avec les résidents de ce lieu de vie et y interviennent très régulièrement ont pu constater que ce cadre de vie offre à tous ceux qui y ont trouvé refuge la possibilité de sortir de la survie au jour le jour et d’envisager de nouveaux possibles. Au-delà d’une réponse à des besoins matériels (dormir à l’abri, se nourrir, se doucher, etc.) Luttopia permet à ses habitants d’engager des démarches administratives, de reprendre en main leur santé, de bénéficier de cours de français etc. Aujourd’hui, 110 personnes, hommes, femmes, enfants, français, étrangers, demandeurs d’asile y ont trouvé ce que les dispositifs d’hébergement d’urgence complètement saturés ne leur proposent pas : un endroit où dormir, où vivre, où se construire individuellement et collectivement. Depuis de nombreux mois ce collectif s’est mobilisé pour écrire un projet, le proposer aux pouvoirs publics et sortir de l’occupation illégale à laquelle ils sont contraints. Un dialogue s’est difficilement mis en place et nous regrettons de constater aujourd’hui le peu d’empressement des pouvoirs publics à se mobiliser pour rendre ce projet possible. L’actualité récente montre que lorsque la volonté politique est présente, il est possible de trouver des lieux et des possibilités d’hébergement et de logement en nombre.
Cette absence de volonté à laquelle nous nous heurtons à Montpellier est incompréhensible alors que tous les acteurs institutionnels et associatifs connaissent parfaitement l’insuffisance chronique des dispositifs d’hébergement sur cette agglomération. Nos associations demandent solennellement au Préfet de l’Hérault et au Président du Conseil départemental de renoncer à mettre à exécution cette expulsion. Nous demandons à l’État et aux collectivités territoriales de se mobiliser au plus vite pour trouver des solutions d’hébergement et de logement dignes à l’ensemble des personnes qui vivent aujourd’hui à la rue à Montpellier.
CONTACTS PRESSE