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DÉCOMPLEXÉE DIP Extended vous fait partager son analyse des médias pour mieux vous projeter dans le futur

ceci n’est pas un magazine

Le non magazine de Dip EXTENDED - Septembre 2014 - n o n a m e l e m



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Ceci n’est pas un magazine

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C’est la représentation que vous vous faites d’un magazine tel que vous y avez toujours été habitués. Ceci est un non magazine pour citer E. Van Vogt et son roman «le monde des non A». A travers cet ouvrage, l’auteur remettait en cause notre vision aristotélicienne du monde, une approche basée sur les oppositions et le manichéisme. La philosophie non aristotélicienne reposant sur une autre logique de pensée : appréhender ce qui nous entoure sous un regard neuf pour trouver des solutions nouvelles et explorer un chemin différent. La donne a changé, information et communication sont désormais étroitement liées, il est temps de se projeter dans un futur que personne n’a encore imaginé. Ceci n’est pas un magazine, ceci est un think tank qui aboutira à un do tank. Après la réflexion, viendra le temps de l’action et DIP Extended entend bien apporter sa rime au prodigieux spectacle de la vie, pour citer cette fois le célèbre poète Walt Whitman. Car quoi de plus important que la poésie pour donner une autre dimension à un projet ?


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Une histoire qui date...

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j’ai naturellement pris ce chemin qui est le mien.

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on histoire avec le journalisme remonte à l’adolescence. Tous les soirs, en ouverture du journal télévisé, je voyais des visages «otages depuis X jours». Et je me disais que ces hommes étaient des héros : ils avaient pris des risques par amour pour leur métier, ils étaient prêts à tout pour informer. Comme eux, je voulais devenir une héroïne. J’ai commencé à m’intéresser à ce métier, je ne voyais que les bons côtés : partir à l’aventure, défendre la liberté de la presse, rechercher sans cesse à atteindre l’objectivité. Mais au fil des années, j’ai compris que ce concept que je plaçais par dessus tout n’était plus d’actualité. Les journalistes ne tentent plus de se rapprocher de l’objectivité, cet objectif utopique. Ils éclairent désormais leurs articles sous un angle ou un point de vue particulier. J’ai surtout réalisé que j’avais idéalisé ce métier et que je n’étais pas faite pour ça. C’est aussi à cette époque que j’ai découvert la communication et que

uand j’observe aujourd’hui cet univers, je me pose beaucoup de questions. J’ai l’impression que le temps s’est arrêté, que le journalisme est resté figé dans ces heures de gloire. Il n’a pas su, pas voulu évoluer. A l’ère du numérique, on ne transpose pas un modèle du passé, on se doit de se réinventer. Et je suis persuadée que c’est là le coeur du problème que vit cette profession. Le plus difficile étant d’ouvrir les yeux et d’accepter de regarder la réalité en face, de se remettre en question. Le journalisme ne peut plus ignorer la convergence de ses métiers avec ceux de la communication, l’importance des réseaux sociaux et des blogs dans la diffusion de l’information. Quand j’étais adolescente, je portais le journalisme en très haute estime. Et c’est pourquoi je veux agir aujourd’hui pour lui donner une nouvelle vie. • C.C.

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Nous sommes tous des rédacteurs en chef en devenir !

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un format que j’adore ! J’aime entendre les gens parler, j’aime les débats, j’aime avoir plusieurs avis afin de me forger le mien…

’aussi loin que je m’en souvienne, mes premiers souvenirs avec le journal remontent à l’enfance. Je revois mon grand père lire religieusement son quotidien préféré (le Midi Libre pour ne pas le citer) après son café de clôture du déjeuner. Je l’entends encore “Macarel !” “Fas cagat” “Oh! Marcelle écoute ça!”, en lisant les diverses rubriques ; ou encore “Pecaïre” en faisant le point sur la rubrique nécrologique… Il ne loupait rien, aucune information et il allait en vérifier certaines sur le terrain ! Vous comprendrez que je ne lisais pas le journal, je le vivais en direct ! [Et quelle fut sa fierté quand un jour il vit sa petite fille dans son lien social quotidien ;-) !]

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t pourtant j’ai commandité un ami, qui pour son métier fait le tour du monde, de me ramener les plus grands titres des journaux nationaux du monde entier ! J’ai donc une très belle collection de grands quotidiens. Ce qui m’attire c’est de voir les différences de graphisme selon les cultures. Le contenu, je n’y comprends rien puisque je ne suis pas polyglotte (mais je constate que le poids des images permet de comprendre le sujet). Je compare, les papiers, les formats, les mises en page… Et je dois dire qu’il y a une grande ligne graphique universelle. Mais là, il s’agît d’une déformation professionnelle…

Ainsi, pour moi, le quotidien a toujours été un outil de lien social s’adressant à une population plutôt senior en quête de proximité et de faits divers… Puis, à l’occasion de mes études supérieures, je me suis intéressée à la presse dans un souci d’élargir ma culture générale et de connaître la vie, les idées, les orientations de mes contemporains. Mais voila ! Il se trouve que quand j’ai eu ce grand format dans les mains je n’ai pas du tout apprécié son contact ! Ce format trop grand derrière lequel le monde disparait (bon, ok, il nous le raconte… ) et ce papier fin imprimé de noir qui salit les doigts, je n’ai jamais pu m’y faire. Je me suis donc tournée vers Libération qui est plus petit et facile à manier. Mais tout aussi salissant, je n’ai pas su être fidèle… Et outre son aspect physique, quid du contenu ? Je lis ces gens dont j’admire la prose. Mais ils connaissent si bien la langue qu’ils me forceraient inconsciemment à être de leur avis ! Comment remettre en cause la parole populaire ? Donc, non, le journal n’est pas mon ami. Je lui préfère le papier glacé que je lis avec plus de plaisir. Toutefois, il n’a pas le même rôle. Aussi, je vais donc chercher les informations ailleurs : en discutant avec les uns et les autres et à la radio. Voilà

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ujourd’hui, avec le numérique, je me fabrique mon information quotidienne par la veille que je fais selon mes centres d’intérêt. Je suis donc la rédactrice en chef de mon quotidien ! Mais je refuse de payer pour avoir accès à l’information. Ce n’est pas par radinerie ou autre souci d’économie, mais parce qu’il y a tellement de sources disponibles désormais… et que la vérité (tant est qu’il y en ait une), ne se cache pas nécessairement dans les grandes enseignes de l’information ! • D.S.

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Ça c’était avant ...

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’ai grandi avec le format papier Berlinois ou Tabloïd, un soupçon d’encre sur les mains, des titres accrocheurs, des mots percutants, des dessins humoristiques enclins à la parodie, l’ironie, c’était les années 70-80, une vision de l’actualité avec ce que j’en percevais à mon échelle. La génération actuelle baptisée génération Petite Poucette par Michel Serres est dans l’ère de l’hyper- accessibilité des données quelles qu’elles soient. Pour moi un journal c’est un mélange de ces trois définitions données dans le dictionnaire Hachette : Publication périodique destinée à un public donné ou traitant de questions relatives à un ou plusieurs domaines particuliers. / Publication quotidienne qui relate et commente l’actualité dans tous les domaines. / Cahier

dans lequel une personne note

nement, laisser affluer les

régulièrement ses réflexions,

idées. Les choses bougent,

les évènements dont elle a été évoluent et je préfère surfer témoin, les actions qu’elle a sur la vague plutôt que de me accomplies, etc. ans le fond un journal doit raconter une histoire qui tient debout. Il doit

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laisser submerger. ous vivons une époque de librepenseurs, de libreparleurs. En 2013,

n

prendre du recul et analyser on enregistre 200 millions de la situation suivant les diffé- Blogs dans le monde et 3 mil-

rents forces (politique, éco- lions de nouveaux sont créés nomique, culturelle, etc) qui chaque mois. S’exprimer au

s’exercent sur elle. La forme, quotidien est dans l’air du il convient de l’adapter. Une temps, sur des sujets allant anecdote, un jour des gens du futile au moins futile, tel ont dit « On se met devant un Gargantua des mots. une boîte et on voit le monde

apparaître devant nos yeux. » Cette boîte s’appelait la télévision. Petit à petit, le monde en a été bousculé.

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Vers où va aller ce frémissement ? Quels seront les besoins d’informations qui vont jaillir ? • J.F. “Complaining Either

act

or

is

silly.

forget. 1”

our être en réso- Stefan Sagmeiter nance avec son temps, il faut être 1 « Se plaindre est ridicule. Agissez ou en constant bouillon- oubliez. »

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Objectivité où es-tu ? M

es parents étaient plus Figaro et PQR (Le Méridional futur La Provence). à l’école, c’était Le Monde et Libération qui étaient à disposition des élèves. Dans tous ces journaux, les mêmes sujets étaient traités, mais pas de la même manière, et pas avec les mêmes conclusions. Qui croire ? Qui écouter ? J’ai senti très tôt, que le journaliste ne se bornait pas à retranscrire les faits : il les analysait, et pas forcément à l’aide d’outils objectifs. Au delà de la ligne éditoriale, les lignes politique et idéologique entraient également en jeu. Dès lors, j’ai été très gêné vis à vis des journaux, je ne les croyais plus, et j’ai senti l’utilité de consulter plusieurs sources afin de me forger ma propre opinion.

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ujourd’hui, adulte et parfois interviewé par la presse, j’ai pu constater une autre chose la concernant : non seulement son analyse est très souvent biaisée, mais sa retranscription des faits et des propos l’est aussi dans beaucoup de cas. En clair, qu’elle soit écrite, photographique ou télévisuelle, locale, nationale ou internationale, elle peut vous faire dire ce qu’elle veut, parfois même vous demander de dire ce qu’elle souhaite vous voir dire. Dès lors, si les faits ne sont pas les faits, et que l’analyse n’est pas objective, quel crédit peut-on apporter à la presse ? J-F.V.

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trange tout de même, nos 4 témoignages remontent tous à l’enfance. Comme une image d’Epinal surgie du plus profond de nos souvenirs, avec chacun une sensation différente mais un point commun qui revient inlassablement : notre attachement aux médias relève de l’affectif.

vainement de transposer les modèles du passé, il faut penser autrement, il faut faire table rase.

Créer le média de demain

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’est donc tout naturellement que nous allons participer à la MédiaLab Session. Mais qu’est-ce que c’est ? C’est d’abord l’engagement et le travail de toute une équipe que nous vous invitons à découvrir ici : http://medialabsession.org/montpellier Sans eux, rien ne serait possible. C’est ensuite une formidable aventure qui durera tout un week-end durant lequel toutes les compétences pourront collaborer sur un projet pour innover et créer le média de demain. Premier rendez vous le vendredi soir où il nous faudra convaincre sur le concept en quelques minutes. Nous sommes déjà 4 et nous avons quelques pistes mais tous ceux que nous saurons séduire pourront nous rejoindre car c’est grâce à cette émulation que nous pourrons nous remettre en question, adopter un regard neuf et améliorer le concept.

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l y a celle qui idéalisait un métier, qui se projetait et s’imaginait déjà en héros de la liberté d’informer. Il y a celle qui se revoit tenant entre les mains ce papier dont l’encre laissait des traces. Il y a celle qui ne lisait pas le journal mais qui l’écoutait et le vivait comme un film qui se déroulait devant ses yeux. Il y a celui qui tout petit déjà se posait des questions, essayait de comprendre et surtout de se forger sa propre opinion.

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Ceci est un think tank...

e temps passant, leur réflexion s’est enrichie, ils ont appris au fil des expériences, des rencontres, ils ont mûri, ils portent désormais un nouveau regard sur cet univers. Ils se rejoignent tous les 4 sur un élément précis : le journalisme tel qu’on le connait aujourd’hui, c’est fini. Chacun apportant sa nuance : la première pense que le journalisme n’a pas su se réinventer, la suivante estime qu’il n’est pas en cohérence avec l’ère actuelle du numérique, la troisième a envie d’être le propre chef d’orchestre de son information, et le dernier constate que l’objectivité n’est plus d’actualité.

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i nous sommes sélectionnés, nous aurons alors tout le week-end pour affuter nos idées, consolider notre business plan, définir précisément notre ligne éditoriale, réfléchir en détails à l’approche graphique, au développement. Pendant ces 2 jours, nous aurons la chance d’être conseillés et accompagnés par des mentors. Après le think tank, nous serons au coeur du do tank. Après la réflexion, viendra le temps de l’action. Nous sommes prêts à apporter notre rime à ce prodigieux défi et vous, êtes-vous prêts à faire rimer information et innovation avec nous ?

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n résumé, le numérique a bouleversé la donne et chacun veut devenir acteur du changement. Ce nouveau paysage a déjà révolutionné les différents métiers du journalisme. Certains se sont emparés du changement, d’autres l’ont subi. Il ne faut pas essayer

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