Septembre octobre 2014

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Dervishe Magazine Sep /Oct 2014


Sommaire Somali Nomadic Culture Somali Cultural Weddings The Xeedho Somali Hospitality The Region: Un drame silencieux L’histoire du peuple Hamer d’éthiopie Imperial Tiger Orchestra London 2012 & our Heros in Moscou 2013 Milles Collines Djibouti: Quand nos mères recourent aux tontines Fin

Dervishe Magazine www.worthiest-warmog.com Une initiative de la Fondation Dervishe.


Editorial

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Warmog Rédactrice en Chef

Chers lecteurs, chères lectrices, Nous voici pour un nouveau numéro et c’est un grand plaisir que nous ouvrons les belles pages de Dervishe magazine ! Votre fenêtre de l’actualité régionale, un miroir qui nous permet de confronter chaque image à son propre reflet. Pour ce précieux numéro, les belles musulmanes très connues pour être les reines de l’élégance et de la séduction, nous donneront quelques conseils pour « les différentes voiles islamiques». De même, deux méres se sont confiées à la rédaction. Vous connaissez bien sûr nos rubriques. Alors que dites-vous de Hawa Omar et de Warris Aden. Pour l’une, c’est une période très difficile que traverse sa fille, la jeune Muna cet âge qu'on appelle « l’adolescence ». Tantôt joyeuse, tantôt triste, l’adolescente de 16 ans change de visage constamment. Pourtant il n'y a ni désobéissance envers les parents ni brutalité. Pas de rébellion possible sauf à finir toujours par claquer la porte au nez. Et ceux qui voudraient lui faire croire le contraire en murmurant qu'il existe un remède, sont juste d'immondes trafiquants d'espoir. D'ailleurs, elle ne cherche pas à guérir de cette « petite maladie » qui a touché chaque personne durant son jeune âge. Voyageuse clandestine prête à affronter l'interdit pour son petit ami, elle nous conte son quotidien… Pour l’autre, devant les terribles difficultés financières de sa famille, très endettée, Mama Hawa sait qu'elle n'a plus qu'une issue, et un seul espoir : compter que sur elle pour élever ses enfants. Prêtes pour un sacrifice suprême, ces deux femmes nous ont ouvert leurs portes sans jamais se plaindre. Nous nous sommes laisser captiver par les sulfureuses confidences de ces mères hors du commun, très différentes les unes des autres, mais réunies par un même combat... Elles vous dévoileront leurs secrets les plus intimes et leurs rêves les plus osés. Pourquoi ne pas les suivre dans cet univers délicieusement magique ? Oui il n’y a rien de plus beau que d’être mère !

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Quel plaisir d’appartenir à la nation de la Corne de l’Afrique, terre de rencontres et d ‘échanges, pays aux milles facettes, berceau de l’Humanité !

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Bien plus encore, nous vous présentons l’histoire du peuple Hamer de l’Ethiopie et de la ville de Harar. Nous traverserons les rues de la corne de l’Afrique parmi les guerriers et les combattants. Nous avons décidé de revenir en arrière et d’honorer notre histoire, digne d’un roman. Nous vous proposons également un aperçu du résultat de nos Héros à London. London 2012 a fait certainement vibrer les amoureux de l’athlétisme. Nous avons assister au show kényan et éthiopien, hommage donc à nos légendaires. Avez-vous déjà entendu la voix de « Imperial Tiger Orchestra » ? A chaque fois qu’on entend les «chants » de ceux-ci, certains ont le sentiment que le monde s'efface autour d'eux, et laisse la place à des sensations intenses qui leur font chavirer... Nous partirons à la découverte de ce groupe que ses auditeurs n’ont pas manqué leur album. C’est un numéro de grande qualité, et nous avons fait une promenade splendide. Hélas pour nous, ces instants volés à la réalité ne peuvent pas durer, nous aurions tellement aimé vivre dans la corne de l’Afrique. Mais en tant que fidèles lecteurs, fidèles lectrices, vous avez bien sûr déjà reconnu ces symptômes. Car il s’agit, vous l’avez deviné, du syndrome bien connu de la maladie d’amour. Amour pour la corne de l’Afrique bien entendu.

Bonne Lecture !

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Dervishe


e NEWS La rentrée scolaire Rentrée des enseignants : Septembre à 8 heures

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Rentrée des élèves : Septembre à partir de 7h30 (un planning spécifique sera affiché au lycée)


Dervishe COU

é t i l a u t Ac Pays de l’auteur: Somalie Auteur: Abdi Latif Ego Pays d’édition: USA Genre: Roman Prix: 20.00$ Parution: 2011

In Somali, “guban” means “burnt.” In Columbia Ph.D. candidate and teaching fellow Abdi Latif Ega’s new novel, “Guban,” the word takes on multiple connotations. Literally, the word refers to the volcanic region of northwestern Somalia, where the mountains appear physically burnt. But “guban” also resonates metaphorically throughout the work. Through his portrayal of Somalia between the 1960s and 1991, prior to its collapse, Ega explores what “guban” means for the people who have to “take the fire” of power imbalance, postcolonial modernization, Westernization, and proxy warfare.“Guban” is a book that should be read—not just for its stunning imagery and language—but also for what it says about the human condition. Though Lit Hum professors often discourage students from taking the macro route in examining a text, “Guban” is a complicated, probing work that must be examined as such. The novel establishes context for Somalia that readers might be familiar with, all the while challenging that very image.Ega, who is originally from Somalia, inserts his own memories into his text. The juxtaposition of alluring imagery with a deeply conflicted land creates images of a Somalia remarkably different from what the typical American might infer from watching the news. “Guban” is the first novel in what Ega hopes will be part of a trilogy portraying Somalia from the medieval times to the present day. The book will be released in late fall.


UP DE COEUR

e r i a r é t it

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Pays de l'auteur : Éthiopie Auteur : Omri Teg'Amlak Avera Pays d'édition : France Genre : roman Prix : 22.00 EUR Nombre de pages : 288 Parution : 01 mai 2009

Petgu, enfant des montagnes du Gondar, vit dans son village natal en harmonie avec la nature, ses chèvres et les siens, les Beita Israël, tribu juive perdue d'Ethiopie, descendante de la reine de Saba. Nourri des récits initiatiques de sa grand-mère, le petit berger apprend à apprivoiser les démons, à pénétrer le monde caché, et se découvre une relation intime unique avec Asteraï, l'oiseau magique qui protège et guide sa communauté. Un lien précieux qui s'avère vital quand la tribu décide de se mettre en route à travers le désert pour "rentrer" à Jérusalem, terre promise et espérée depuis des millénaires. Car, des camps de réfugiés du Soudan à l'arrivée en Israël, commence alors une épopée brutale qui va broyer la sérénité et la candeur de Petgu. Pour survivre, il lui faudra puiser force et foi dans sa culture ancestrale. Entre roman d'apprentissage et conte initiatique africain, il signe un roman fier, limpide et bouleversant, sur la perte de l'innocence et l'accession aux fracas du monde contemporain, sur l'importance de se connaître pour rester soi-même et triompher de l'adversité. Fidèle au trajet accompli par les Juifs d'Ethiopie, témoignant d'une réalité peu ou pas explorée par la littérature israélienne, Asteraï est la première fiction écrite en hébreu par un jeune auteur éthiopien.



I’M A SOMALI


Somali Culture

Somali Nomadic Cul

Somali Nomadic Cultur

L s somaliens sont des arabes et partagent des valeurs et des principes avec le monde arabe.L’histoire du e

territoire de la Somalie remonte à l’Antiquité, où le pays était connu des Égyptiens sous le nom de Pount. Entre le IIe et le VIIe siècle apr. J.-C., plusieurs parties septentrionales de cette région sont rattachées au royaume éthiopien d’Aksoum. Des tribus arabes s’installent au VIIe siècle le long de la côte du golfe d’Aden et fondent un sultanat sur la côte, centré sur le port de Zeila. Après l’ouverture du canal de Suez en 1869, l’importance stratégique de la Corne de l’Afrique et de la Somalie s’accroît. Au milieu des années 1870, les TurcoÉgyptiens occupent certaines villes de la côte somalienne et une partie de la région intérieure adjacente. La culture de la Somalie est un mélange de la culture Islamique et des coutumes et traditions somaliennes. Les Somaliens ont un riche patrimoine musical centré sur le folklore traditionnel. Les chansons somaliennes sont généralement le fruit d'une collaboration entre les paroliers (midho), auteurs-compositeurs (Lahan) et chanteurs («odka ou« voix »). Pour vous donner un aperçu de la culture Somalienne, il nous a semblé nécessaire de vous expliquer quel© Par Shafi Said © Picture & texte shafi said

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Derin. r o i l l a The an is S ut it is also t m o w b e u , h o t t a d d a m n gle la ll behi s a prayer es it is spre otice a w e a h N im of the On t inly used somet they arrive. on the d n a a m n t n c o e tI is e j p h used i ahe ob o slee it on w used t guests to s g on one. T is called M n in Betwe for the man is sitt is leaning o sarafad Hile e a n h a t M t m d e e e l g tha l h r c t a a a l c e l l r ed D es the he s wall w or sometim as to take he nomad f o und in T w d s C sarafa ts main use the guests. e quantitie It is us g I o u t . h t d h a o t d i e d bo an me tw incens f nts of any guests ing a gues u o m a y e. Th iv have m aten. Rece raise worth n i s e t c f all o e p at are sity is often erses of po i- (S ed Alo e m f o ingle – any v enero re fam keb such g theme of m ulture, whe y, poses t . e i c l The K and th the Somali eir hospita a g a i h s n i t st the etry. In judged by uests well) in str t e g r o a g o n g i s a v lie (recei and so is S o y r o t w So portan ff well). No for m i y r o ve them s are used g n i e e (s e item ses. s e h t both tion purpo a decor


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These are the traditional clothes worn by the Somali women. Known as Subeeciyad, it is a one single long cloth draped around the waist and over the shoulders.

These are the traditional clothes worn by the Somali men.

This brilliantly patterned object is (Dhiil). The object at the forefront, however, is not a Dhiil but a Mooye and is used for grounding spices. These Dhiilo are used throughout Somalia but the methods of making them slightly differ in North and South. The ones above are carved out of wood and are particularly used in the Southern regions of Somalia. This is the Dhiil used in the Central and Northern regions of Somalia. Notice the difference between the two. This Dhiil is made out of the Qabo tree and the thin fibres of the Booc tree which are then skilfully interwoven. Both types of Dhiilo are used for storing milk and water.



Wise Old Nomads Everything in life has its peak then its glory fades. And we are no different. After a man’s life has reached its pinnacle, having attained all the sagacity and prudence it could, it starts to wane. Soon everything he possesses will start to either diminish or disappear. Whether he likes it or not, the dreaded wrinkles begin their assault on the once handsome face and the inevitability of age becomes certain. Then he starts to walk on threes, and finally on all fours. Like a toddler learning how to walk, the old man staggers and stumbles a multitude times. Hesitant and unable to walk long distances, he becomes confined to his resting place. Rendered immobile and almost out of touch with the community, he rests under the shade of his hut or a nearby tree and awaits any passerby to inform him of the events and news around him. Despite being hungry and weak, he is unable to eat and meals become almost unpalatable to him, except for whatever he could gulp down of camel milk. As the sun sets everyday, his uncertainties grow – unsure whether he would be fit enough to see the break of dawn. And if he makes it to the daybreak, he becomes even more uncertain of its dusk! He starts to realise that soon, like his friends, he too will share a dark and dismal pit with the insects while the soil gnaws away at his fragile bones. If he was a poet it dawns on him that his friends with whom he would have exchanged banter with are long gone, as Dharbaaxo Jin said:   

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Raggiise aan la maansoon lahaa aakhiro u meerye Raagihii mudnaa iyo Qamaan mawdkii baa helaye Sayyidkii murtida sheegi jirey meel fog buu tegaye

The men I would’ve versed with have left for the hereafter Death has caught up with the venerable Raage and Qamaan The sagacious Sayyid too has departed to a far away place

In his feeble state, the old man become slightly petulant and develops an unpleasant disposition. The strident wails and laughter of frolicking kids annoys him. He is perturbed by loud noises and disturbances of any kind. Being in an isolated state, he often requires a constant companion to tend to his needs. And if not for a dutiful son or grandson or an unusually compassionate young man or woman to look after him, the old man if often left in his lonesome state. When the poet Faarax Xasan Cali (farax Afcad) was in a ripe old age, he recited a poem describing the sort of woman he would marry, if he were to do so. He said:

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Caanaha cidey kama bogto oo badey gugeygiiye Hadba balaq midaan ii shubeyn waan ka boobsanahay Cidey’s milks I am not satiated with as my years have increased And she who wouldn’t readily pour me [milk] then I am wary of


Wise Old Nomads After travelling for several hours, the family had just settled into their new location with ample grazing ground and access to water nearby. The mother was disassembling the hut, sticking the Dhigo and Udub firmly into the soil and in close proximity were the two young girls holding the harness of the camel on which their elderly grandmother sat. Just as the two girls approached the hut, they were ambushed by loud chanting and the cries of ululating women drifted along the cool breeze and landed on their ears. This they realised was an emancipation of the soul (it is not very often that weddings take place in the nomadic settlements) and were quickly impassioned. Imbued with an intense passion to participate in that wedding, the girls exchanged giggles and elatedly talked of attending the dance session afterwards. And quite rightly so, for this was their chance to mingle with the locals and exchange some verses of poetry. Their grand-mother who, due to infirmity of age was too weak to walk and had to travel on camel-back, heard all the girls’ excited wails from her resting point. She too, though, hears the voice of ululating women resonating from the dark plains, not far from where they were now settling. After the girls had discussed their plans to attend the wedding, the grand-mother interrupted them and said: ‘Girls, girls! Would you stop the camel so that I can dismount and join those ululating women…’ They girls were taken aback by this request and stared at each other in amazement, unable to decide whether the old woman meant what she said or merely spoke in jest. This feeble woman, they thought, could not stand the noise and the dancing that takes place. ‘O’ grandmother, are you joking or have you finally gone insane’ they said. Their grandmother smiled and then laughed, shaking her head slightly. Little do the girls know about the feelings of the old woman and what she is going through! Little do they know that over half a century ago, in an evening very similar to this, the very place that they have now settled bore witness to their grandmother’s first wedding! And in a manner similar to this evening’s wedding that the girls were planning to attend, many people from all over the countryside attended her wedding too. It was even perhaps here where her firstborn’s umbilical chord was buried. But to all this they were unaware, over taken by the wails of the wedding nearby. Even before the start of their long journey to this place, the grandmother was well aware of where they were headed and the wedding taking place. In a short, succinct poem, the old lady relates her complete life story to her adolescent grand-daughters, wistfully lamenting her ripeness of age and the different stages in her life. She said:   

Beri baan, beri baan Wax la dhaloo dhulka jiifta ahaa Beri baan, beri baan Bilig bilig baraar celisa ahaa

There was a time; There was a time; when I was newly born, lying on the ground There was a time; There was a time; when I scuttled around tending to lambs


It is also usual for an old Nomad in this decrepit state to completely lose his eye sight and/or become deaf or become partially sighted or partially deaf. When night falls and others are in deep slumber, he lies awake in his lonesome place twisting and turning, his groans and grunts filling the dark space. he is rendered sleepless at night and restless during the day, waiting for the angel of death to cast a shadow of gloom on his sombre existence. Sheikh Axmad Gole was an erudite scholar, renowned throughout the Somali lands, particularly Western Somalia, for his understanding of religion. But when old age got to him, he was asked about his state and he replied thus:

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Indhihii mid waa jaw - the eyes, one is completely gone Midna jeex yar baa haray -and a portion is left of the other Jaaha iyo gacantii -the face and the hands waa wada jirkoodaas -are but that mere skin Dhegihii waxbaa jooga- a fraction is left of the ears Waase sii jufmahayaan -But they are deteriorating Ushaa ii jifada dheer -that stick with the steel end Waa jimicsigaygii -is my tool for my exercise Gol hadaan ku joogsado -if one a hill is step Waan luqun jubaarmaa -I lose my footing and tumble Dhul hadaan jadi maago- if on land I decided to walk Waa badi jugleeyaa -I stagger and fall on my bottom Jidba geeljireentana -if on my back I lie Dhabarkaa I kala jaba -my back would break Hadaan jimicsi doonana -if I decide to stretch & exercise Jiliftaa I kala baxa -my spine splits into two Hadaan jeenan waayana -if nourishment I don’t get Sidii inan yar baan jalan- like a toddler I’d whine Jil hadii aan qaatana -and if I swallow a little Waa jululuqeeyaaye -my stomach starts to rumble Jirkaygii hufnaanjirey -my once beautiful skin Waa meela joolla ah- is decrepit and old Jismigii madoobaa- my once dark hair Hadmaa jookh cad lagu rogey -when was it encased in black? Naagihii aan jeelkeenay- the women that I married Way I jidi necbaadeen -have started to despise me Wiilashaan jeclaan jirey -the sons that I used to love Jawaab igama qaadaan -take no response from me Odaygu waa jinoobaa- that the old man is possessed Waaba lagu jalbeebtaa -they say and secretly gossip Jiriidow Allahayow +Oh Allah, you are Omnipresent Kolba joogi meynee -and we won’t last for eternity Jidkii nebig na qaadsiiyoo -guide us to the path of our prophet Jahanama hanoo geyn- and keep us away from hellfire


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Beri baan, beri baan Daba-jeex dabka qaada ahaa Beri baan, beri baan Rukun rukun, reeraha u wareegto ahaa There was a time; There was a time; when I was entrusted to kindle the fire There was a time; There was a time; when aimlessly I ran around the huts Beri baan, beri baan Raamaley riyo raacda ahaa Beri baan, beri baan Habloweyn had hadaafta ahaa There was a time; There was a time; when I was a juvenile guarding the goats There was a time; There was a time; when I was a strolling mature girl Beri baan, beri baan Aroos indha-kuulan ahaa Beri baan, beri baan Mar curad marwo reerle ahaa There was a time; There was a time; when I was a mascara-clad bride There was a time; There was a time; when I was a first-time mother and a housewife Beri baan, beri baan Laba-dhal laafyoota ahaa Beri baan, beri baan Saddex-dhal sit sitaacda ahaa There was a time; There was a time; when I was an elegantly ambling mother of two There was a time; There was a time; when I was a dazzling mother of three Beri baan, beri baan Afar-dhal afo aada ahaa Beri baan, beri baan Shan-dhal sheekaysa ahaa There was a time; There was a time; when I was the finest mother of four There was a time; There was a time; when I was a gossiping mother of five Beri baan, beri baan Lix-dhal liibaantey ahaa Goblan talo aduunyoy Ma hadaan gabooboo Laygu qaaday guro awr. There was a time; There was a time; when I was a triumphant mother of six Woe to you o’ world! did I now become old That I am carried on camel-back


So m Cu ali We ltura dd l ing s © Par Shafi Said © Picture fliker

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uring the rainy seasons of Gu’ and

some times throughout the moderately infrequent rains of the Dayr seasons, the pastoral nomads of Somalia’s countryside rejoice in the abundance of wealth that they have. It is at this time when most of their animals give birth. The once barren earth now becomes fertile; the top layer of soil remains constantly damp (sayax) and with water covering the ground, it produces fresh green grass called Cosob for all animals to graze nearby. With the continually dropping rains, and the abundance of lush pasture for the animals, there is always a plenteous supply of fresh milk and water. The men, relieved of the burdens of trekking countless number of miles with their camels in search of green pastures, the salty Daran plants that their camels love and watering places, can now sprawl out under the fully blossomed branches of the nearby Galool trees and relax. They celebrate as their milch-camels usually give birth during these seasons and consume the highly cherished milk just after a camel has given birth. This milk is called Dambar and is often highly prized. The camels, with their front legs loosely tied are let out into the fields nearby to nibble at the freshly sprouting leaves. The entire plains are covered in soft green grass and the elders of the village gather under trees and brilliant verses of poetry acclaiming the sweetness of the seasons are sung. The female nomads, alleviated from the arduous chores of disassembling huts during the dry seasons of Xagaa and Jiilaal to move to greener pastures, are now engaged in conversations and endless moments of merriment. There is a plenty supply of water and milk – the two essential nutrients of the Somali nomads. Weddings and cultural dances are a regular occurrence during these seasons.

It is also a time when young men who have come of age go about, usually to far away places, scouting for their brides. Local cultural dances and wedding ceremonies are the best forms of entertainment and differ from region to region. And scouting usually takes place at the dancing circles where many young men and women come to compete in a war of words. Though impoverished and penniless, they have neither money nor jewels to bestow upon their soon-tobe brides, but one thing is prized above everything here – eloquence of speech. And what a deadly weapon it can be! In this Nomadic culture, even the amount of camels a man owns or the aristocratic lineage from which he hails may sometimes mean little where articulacy in speech and poetry are considerably triumphant. The more eloquent a man is – I.e. the more he is able to extol the virtues of his clan, family, valour and exalt the woman he admires by showering her with praise, using an array of metaphors and descriptions of the nomadic life with a clear indication of his wisdom and intellectual capacity – the more appealing he is to the observant eyes of the young clapping ladies. The young man is in a tough competition though, for poetry here is a pastime for all. So he must be able to evoke deep sentiments through recitation and complement it with a hypnotising dance. The women too are venomous in their speech and often respond with sharp words. Perhaps one of the most famous cultural dance, that most people have heard of, is the story between Hurre Walanwal and Cambaro (I will write more about this famous story in another post soon)


The Engagement & Wedding These cultural dances usually occur after a wedding. Weddings are perhaps one of the most important aspects of the Somali culture. A wedding denotes not only the union of two souls but the relationship between two families and, more importantly, two tribes. The engagement or Meher usually takes place a few days before the wedding, and sometimes on the same day. The wedding arrangements and agreements are all settled on that day to prepare for the big day. But before the jubilant groom can lay hands on his beautiful bride, there are many hurdles to cross and many gifts to bestow upon her family. These include Gabaati – This is usually a gift conferred upon the girl’s family when the groom and his father go to ask the girl’s father for her hand in marriage. It is given to the soon-to-be bride’s family. Usually a young camel is given. Yarad – This is a present given to the immediate family of the girl and is given on the day of engagement as a form of gratitude. Usually a shawl or money wrapped in an expensive shemagh or keffiyah is given. Sooryo – this is a present given to the male members of the girl’s family. Usually it is her brothers/cousins etc who take this and is always in the form of money. Meher – this is the engagement. The amount of camels or money the man must make a pledge to bestow his wife as Dowry is usually known as her Meher. The Meher does not need to be paid straight away, but is a promise which the man is bound to fulfil. In earlier times, when camels were in plenteous supply, a woman would be given about 100 camels just for her hand in marriage. Today, due to the lessening amount of camels in the nomadic countryside, you would be hard pressed to find a man who can afford to pay 10. The importance of Meher cannot be underestimated – without it the wedding cannot take place, so the lady needs to be clear as to what she wants for her Meher and the man is obliged to pay it. Gelbis Once the hut is constructed for the wedding in a remote place and all the essential utensils are decorated within it, the wedding starts with something called Gelbis – this is usually done just before sunset in most places. Everyone is invited on a specified date and then the Gelbis starts. Gelbis involves a disciplined routine. All the women attending the event in their colourful dresses escort the bride who stands in the middle of all of them, shaded by a long sheet of cloth. Standing far away from the designated hut, about a hundred metres away, they slowly make their way to the hut whilst drumming, clapping and ululating (mashxarad) loudly. They sing;

Nuur Allow Nebi Allow Maxamad Nebi Magac samow O’ Light of God O’ Prophet of God O’ Prophet Mohamed How excellent your name is! The groom, who is also at an equal distance on the other side of the hut, along with all the men present, too, slowly makes his way to the hut with the men chanting songs of praise of the prophet.. Allahuma salli calal xabiib Muxamad Oh Allah, shower your blessing upon our dear prophet Mohamed. The women approach the hut first, and the bride alone, still clouded in mystery under the long sheets held by the women above her head, enters the hut unseen. The rest of the women assemble outside the hut, leaving adequate amount of space for the approaching gentlemen. The men then arrive, with the tribal chiefs and revered elders on either sides of the groom, buzzing like bees in their mantra. With slow, calculated steps, and chanting all the while, the groom makes his way into the hut while the rest of the men align themselves outside the hut, still persistent in their chants. With both parties now standing at the entrance of the hut, Ardaa, the chanting finally stops and the most notable member of the congregation gives a short speech and blessings are showered upon the newly weds. After verses from the Holy Qur’an are recited and Amen is declared en masse, three men fire three shots in short succession into the air to conclude the ceremony. This concludes the Gelbis After the feast of fresh meat and milk is consumed, the bride and groom are escorted with horses and camels to their new home and the party begins.. As the poet, Cabdullahi Faarax Warsame ( Lecture) stated in one of his poems; Waa gob iyo caadkeed Aroos inay gangaamaan Guri ay yagleelaan Gelbiska iyo shallaadkiyo Gole lagu kulmaayoo Giringiro ciyaartii Dadku gaaf ka boodaan Wa gob iyo caadkeed It is of Nobles and their custom To coordinate a splendid wedding And construct a house The Gelbis and the chantings At the places of gathering Where the dance take place And the masses leap at the Gaaf It is of Nobles and their custom As the sunset dips into the horizon and darkness engulfs the area, fires are lit and dances continue on through the night. After the Gelbis several routine and mandatory tasks are performed as part of the wedding. These include Gaaf, which is also known as Todoba Bax, Xeedho, Shaash saar, etc. depending on the region where the wedding is taking place. Even the dances differ from region to region.


Somali Cultural Weddings

Un peuple riche de Culture et de Tradition



© Par Shafi Said © image shafi said

T

he Xeedho is a custom usually prevalent in the

Northern parts of Somalia. After the wedding is consummated and the bride and groom settle peacefully in their newly constructed home, it is time for opening the Xeedho or as it is called in Somali Xeedho-fur. This usually occurs on the seventh night, – the final night of the seven-day honeymoon period. The roots of Xeedho lie in the pastoral lands with the Somali Nomads. The custom though, is dwindling in the rural areas and has, as of late, taken a great following in the urban areas In the olden times the villagers would gather outside the hut of the newly weds and the Xeedho-opening ceremony would take place. The gathering in the city does not differ much from that of the villages as all people congregate in a large hall. The Xeedho, with its gracefully winding shape is designed with the bride in mind. It actually signifies the bride. As the members of both the families gather around in big circles, the Xeedho is placed in the middle and the ceremony begins. So it must be tended to as if it were the bride herself and as a result, the opening of the Xeedho has fixed rules and regulations, though many of them are no longer practiced by majority of people. The tradition is slowly dying and losing its formal procedures, some of which are:

The Xeedho MUST be opened completely so that the groom can publicly declare the bride as his wife.  The groom cannot partake in the opening of the Xeedho A male member from the groom’s tribe, usually a close relative such as a cousin, etc. is chosen to open the knots on the Xeedho. First though, he must take the upper veil off, just as he would a new bride in her wedding gown, and then process with the untying of the ropes.  A guard, usually a woman and from the bride’s family, holding a gentle stick stands beside the Xeedho and watches as the man carefully tries to untie the labyrinth of knots. Being one of the few women who spent days and days interweaving the rope on the Xeedho, she knows every opening and every knot. 

If the man places his hands on the wrong end of the rope, or tries to open the rope from a different knot, the female Le guard lightly whips him with her stick. That signifies that he d has to change the course of his opening of the rope and find o a new lead. This will continue until the Xeedho is opened. 

There is nothing wrong if the man finds the opening end of the Xeedho easily and it is opened quickly, though sometimes this might cause a squabble between the female members of the two parties. 

There is only one opening of the rope on the Xeedho. This opening is a tiny knot hidden in the maze of ropes. If the man finds the opening, he would simply pull it and it disentangles itself completely – thereby opening the Xeedho.


Several male members from the groom’s family will attempt to open the Xeedho, and all that time, the Guard keeps watch for any mistakes. If the Xeedho is not opened that night, they congregation returns the following night to try and open it. 

If the relatives of the groom fail to open the Xeedho, a great deal of disgrace follows them wherever they go. The bride is (sometimes) repossessed by her family saying that the groom, whose relatives could not open the Xeedho, will not be capable of catering to the needs of the bride. The women engage in verbal scuffles and a war of songs while the men resort to spiteful words of poetry being recited over a course of time. Sometimes even battles between tribes came about as a result of a Xeedho not opened properly or not opened at all. The white cloth draped around the curvy container is called Salaq. The Xeedho is the complete thing and the outer hard covering that it is contained in is called Sati. Inside the The image above reveal the Xeedho is small The above image show container with the Subag Sati (which the Xeedho is ma- covered with a the untying of the ropes thick coating of dates. The dates are mixed de of) after the removal of the on the Xeedho. with several spices and then ground towhite cloth (Salaq) and the gether to make this chunky substance. It is container with the contents. there is also not just Subag though, but Muqmad/oodkac – small dried meatballs immersed in the Subag. After the successful opening of the Xeedho, its contents I.e. the Subag and Muqmad are distributed among the male members of both families/relatives/attendees. It is customary that the women do not eat from the Xeedho – for them is a special one taken to the girls house which is then distributed accordingly.

f ure o d t x i ick m is slice h t e h es eft: T nd spic ce ope- n u sa date . Right: O ture of S t x open a rich mi ad lies a ned, nd Muqm dy to be a a bag ottom re the b med u cons


Somali Hospitality © Par Shafi Said © Picture AMA Somalis are renowned for their hospitality. Though in their breast lies an indomitable spirit, sculpted by the asperity of their surroundings, Somalis are generally a pleasant people with a keen eye for generosity and are known to indulge in the pleasures of conviviality. In the vast arid countryside, where the nomadic settlers roam, hospitality is of utmost importance. Here, in these boundless miles of barren lands and parched terrains, the nomads’ lives become interdependent; so much so that hospitality has become something of an obligation upon every nomadic settler. Regularly a nomadic family would receive a way-wanderer or a traveller lost for directions or people just passing by. These consist of nomads looking for their lost camels/sheep, or nomads on a long trip wishing to rest for the night or even Qur’an teachers who wish to provide their services to the nomadic families in rural areas. It is the custom of the Somalis to provide for their guests, once they arrive, with all means available. It could be Diraac, the dry season when water is scarce, when the camels udders are empty, when the sheep are weak and the general atmosphere of the house is rather bleak and chaotic. Yet, despite this the family must provide food and shelter for the weary travellers who come their way no matter what. Even with most nomadic families already leading an abstemious way of life owing to their locality and meagre resources, to be able to serve a guest appropriately is highly commendable and to turn a guest away is the most dishonourable deed. Being able to serve your guests is an honourable act and highly esteemed throughout the Somali society, however inappropriate a time they guests arrive. In the Nomadic lifestyle, the father who is the head of the house is ware that at any time he might receive guests and travellers, so he is always looking after his name and his honour. If a man is in possession of several milking camels, it is within his means to milk one or even two camels for his guests to serve them with fresh milk, and even slaughter them a camel, but during the times of Diraac/Jiilaal when milk is in short supply, when the sheep have become emaciated and the camels are taken to far away places for grazing, what is the head of the house to do to preserve his dignity? Hospitality has been the subject of a countless number of poems and is peppered throughout the Somali literature in various forms, but to emphasise the importance of such noble act, I will post a few: When Asnaan Sharmaarke of the Sultanate of Hobyo had an argument with his ruler, Ali Yusuf Kenadiid, he was later heard composing the following lines:


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Tixda gabay guraasow beryahan daayey tirinteedee Xalaan tow kasoo iri hurdada goor dalool tegaye waxaaan tabayey mooyee anoo taahayaan kacaye Halkiiyo toban jirkaygii waxaan tabayey lay diidye Boqol tiirshihii aan ahaa lay tix gelinwaaye Kol hadaan tawalo oo u kaco tu aan la gaareyn Shan haloo aan laga toobaneyn sow la tebi maayo?

The composing of poems O Guraase these days I have abandoned  But last night I stirred from slumber with part of the night gone  I know not what I was in search for, but with grunts I awoke  Since the age of ten I have been denied that which I sought  For a man equivalent to a hundred men I was not valued  But once I resolve to pursue that unattainable quest  Five indispensable things wouldn’t you miss? After these few opening lines into his poem, Asnaan relates the five character traits that he is distinguished for. Without detailing the whole poem, below is the stanza in which he exalts his quality as a hospitable man: 

Erga toban habeen soo dhaxdayoo timi halkaan joogo  Tulda geela inaan loogo waad igu taqaaniine  Waa laygu wada toosayaa taajir saan ahaye  Gacantaan tashiilada aqoon sow la tebi maayo? 

If after travelling ten nights messengers come to my dwelling  You know that it is my custom to slaughter them a camel  And all will awake to the feast as if I am wealthy  The hand that gives without restraint wouldn’t you miss? Though Somali custom dictates that every traveller/ visitor is received with open arms and cordially entertained regardless of ethnicity, region or tribal allegiance (even enemy tribes), this custom is gradually diminishing. 


A story about Somali Hospitality A story has it that once a weary traveller came to a nomadic family by dusk. Unable to continue on with his journey, he decided to stay the night with the family that night. But due to the rainless season, the family had nothing much to offer. Noticing this, the guest did not expect a grand feast from the family and decided to be content with whatever he was given. Preserving his name, the head of the family ordered the children to bed and asked his wife to slaughter one of the lean goats in the pen, which she did immediately and served the guest. In the morning, before the man embarked on his journey, he turned to the head of the family and asked: ‘Do you want me to repay you five-fold for your hospitality or mention your name among the meeting with elders? And the man replied: ‘I’d prefer it if you mentioned my name in your meetings with the elders.’ Though I cannot confirm the truthfulness of this story, it is indubitable that to be perceived a generous man is a gift too great to be conferred upon a Somali nomad. In order for the guest to have suitable bedding, the young ones must sleep on bare earth; in order for him to have a plenteous meal and milk to quench his hunger and revitalise the deteriorating muscles, the children must sleep hungry that night. At all cost, the guest must be fully accommodated with sufficient food and bedding. Sometimes if the drought intensifies and the head of the house has nothing to offer the guests (if they are in number) he then runs to his nearest neighbours, requesting their help in lending him some food or accommodating the guests on his behalf. Xirsi Cilmi Goolle was a man much loved for his generosity and genteel manners throughout Berbera and its vicinity. And when his time had come, a great devastation spread all over the area. When the news of his death reached Cali Jaamac Haabiil, a well-known poet who lived during the era of the great Sayyid Mohamed Abdulle Hassan (Known as Mad Mullah to the British) and renowned for his retaliatory poems against the Dervishes, he was exceptionally affected. Therefore, he composed a poem detailing six distinctive things by which he cannot forget Xirsi for. He said:

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Galgaladkaygii xalay iyo Faaraxow gama’ la’aantayda Gogoshaan ku jiifsaday hurda goodkii igu yaacay Gasiinkii la ii dhigay waxaan gowska uga daayey Dad guryii ka yimid baa war baas iila soo galaye Gablamooyin waxay ii wadeen guul darriyo hooge Geeridii Xirsey sheegayeen gacal ha waayeene Gabbal baa u dumay reerihii geliga Booc yiile Abidkii rag waa go’i jiree tanise waa gawre Lix haloo u wada gaar ahaa gocanayee mooyee

My tossing and turning last night O’ Faarax and my sleeplessness  The bedding that I slept on and the bugs that bit me  The reason why I did not eat the food that was kept for me  People from the settlement have reached me with distressing news  Woe to them! They have brought me but sadness and despair  Xirsi’s demise they mentioned, may they lose their dear ones  Darkness has befallen the residents of Booc and its vicinity  Though men had always met their deaths, yet this is devastating  Except for six distinctive things that I constantly yearn for In a manner similar to that of Asnan charmarke, after the first few opening lines of his poem, Haabiil goes on to state six things distinctive to the character of Xirsi. Without having to go through the entire poem, here is the stanza that talks about his hospitality:  Geb haday martidu soo tiraahdo goor uu nala joogo  Godka lagu janneyoo haduu goosan la carraabo  Garabsaar rag weeyee haduu gogosha soo daadsho  Gasiinkii lasoo dhigay hadaad gol iyo daad mooddo  Bakhayl bays gamiimee haduu gaarka ka qoslaayo Godolkuu ku haasaawinirey gocanayaa mooyee 


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When the guest suddenly arrive while he is in our presence May paradise be his, if he gathers the absconded flock He is a benefactor of men, if he spreads out the mats The food outspread; if you’d think it but a valley of flood And it’s misers often sulk, if he blissfully beams from the corner The pleasant banter with which he entertained I constantly yearn

Qawdhan Ducaale and Cabdi Gahay Warsame Baanje were two great poets renowned for their brilliant oratory throughout Somalia. It is said that they were bitter enemies when it came to poetry and used to recite unpleasant verses about one another. After several inflammatory poems, Qawdhan recited a poem insulting Warsame Baanje (Cabdi’s father) of stinginess, lack of hospitality towards his guests. He said:

Marti daasha leh oo goor maqrib ah dadabta loo heelay  Inuu meyd digaaga u qalo dudana mooyaane  Inuu gool dureemada ku koray dacal ugu logo laga waa 

When at dusk the weary guests are shown their quarters  Except that he serves them dead chicken and then sulks That he slaughters them a healthy camel is against his custom 


I’M An E


Ethiopian


Mollah Shwygar 30 ans Copyright © Au fait

Le Drame silencieux des Domestiques éthiopiennes


Une capture d'écran de l'agression filmée, le 8 mars 2012, d'une Ethiopienne à Badaro, en banlieue de Beyrouth, devant le consulat éthiopien Copyright © lorientlejour Par Warmog Les Ethiopiens se déplacent beaucoup. Non seulement les populations rurales viennent s’installer dans les villes, mais le nombre d’Ethiopiens qui quittent le pays a considérablement augmenté au cours des dernières années. Beaucoup tentent d’atteindre l’Arabie Saoudite en traversant le Yémen ; des milliers d’autres se dirigent vers l’Afrique du Sud, Israël et l’Europe, traversent déserts et océans et mettent leur vie à la merci des passeurs qui pour la plupart ne se soucient guère de leur bien-être. La plus grande partie des migrations en provenance de l’Ethiopie n’est pas documentée et il est donc difficile de trouver des chiffres exacts. Mais l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué en 2010 que, rien qu’au Yémen, près de 35 000 nouveaux arrivants étaient des Ethiopiens, ce qui représentait les deux tiers de tous les nouveaux arrivants sur l’année. Chaque année, quelque 43 000 personnes – 13 000 Somaliens et presque 30 000 Ethiopiens entreprennent la dangereuse traversée de la Mer rouge ou du golfe d’Aden le plus souvent dans des embarcations de fortune. Le nombre des victimes, lui, reste inconnu. Mais en 2011, près de 52 000 Ethiopiens ont réussi à passer au Yémen. Les réfugiés somaliens suivent des routes semblables et utilisent souvent les mêmes passeurs, mais les motifs qui les poussent à entreprendre ces dangereux voyages sont plus évidents : La Somalie subit un conflit armé depuis deux décennies et se trouve actuellement en pleine famine. L’Ethiopie, elle, n’est pas engagée dans une guerre civile, et quoique certaines régions aient été durement frappées par la sécheresse, le pays est l’un des plus grands bénéficiaires de l’aide au développement du monde. Cependant,


Il compte aussi l’une des plus importantes populations de l’Afrique – l’estimation est de 75 millions d’habitants – et souffre d’un taux de chômage croissant parmi les jeunes et d’un manque de perspectives d’emploi. Une situation d’une extrême urgence nous a poussé à écrire cet article. Depuis le mois de mars 2012 une vidéo circule sur youtube et facebook. Des internautes éthiopiens promettent de venger leur compatriote agressée à Beyrouth. En regardant la vidéo, j’ai d’abord été frappé par les images. Insultes, menaces, attaques verbales… L’agression filmée de la jeune femme en pleine rue et en plein jour à Beyrouth, suscite la colère chez les éthiopiens , tout comme chez les ressortissants de la corne de l’Afrique. Cette affaire fût néanmoins un rappel. Le dossier de la tragédie de l’immigration de ces femmes est alors ré-ouvert. Nous nous rappelons tous de l’affaire de Mollah shwygar. Le gouvernement éthiopien avait exprimé sa « profonde déception » suite au traitement cruel et inhumain infligé à une femme éthiopienne par la famille Kadhafi, avait rapporté l’Agence de presse éthiopienne Waltainfo il y a plus de deux ans aujourd’hui. Mollah Shwygar. 30 ans employée une année auparavant par la famille ; a été brûlée vive par la compagne de ce dernier, défunt depuis. Face à une telle situation, il est regrettable de lire certaines informations sur des sites. Ainsi le site Saudi Gazette rajoute des l’huile sur le feu. 25,000 bonnes éthiopiennes attendent le vol en Arabie Saoudite rapporte Hamdan Al-HarbiOkaz le 18 Juillet 2011. L’arrivée de celles-ci a été retardée à cause d'une insuffisance de vols d'Addis Abeba, précisait même un fonctionnaire. Ali Al-Qureshi, le membre du Comité de Recrutement national et d'un membre du Comité de Recrutement à la Chambre de commerce et d'industrie Jeddah (JCCI), avait même conseillé aux compagnies aériennes opérant entre le Royaume et l'Éthiopie d'augmenter leurs vols pour soulever les bonnes bloquées à Addis Abeba. Les familles saoudiennes cherchaient désespérément des femmes de chambre d'autres pays après que leur recrutement a été interdit de l'Indonésie et du Philippines. Avec le Ramadan s'approchant , le besoin pour les femmes de chambre était grandissant. Al-Qureshi avait d’ailleurs dit que le Comité de Recrutement national a réussi à employer un grand nombre d'ouvriers domestiques éthiopiens dans le cadre du plan du comité d'ouvrir de nouveaux canaux pour les femmes de chambre pour casser le monopole indonésien. Ainsi les éthiopiens sont devenus des « roues de secours ». Ils sont recrutés quand on a besoin d’eux, refoulés quand on a plus besoin d’eux. Le monde tourne autour du soleil, personne ne pourra modifier son destin se consolent nuit et jour ces pauvres femmes. Pour nous autres, enfants de la corne de l’Afrique vivant en occident, nous nous posons une dure question. Que dois t-on faire et comment crier nos maux ? Les causes sont profondes et j’ose croire qu’une solution existe. Même si que nos différents gouvernements sont les champion des promesses non tenues, au moins entreprenons quelques changements. Nous n’aurions pas tord d’y penser à un changement. Il doit y avoir un certain nombre d’arrestations dans le cadre d’un effort gouvernemental pour prendre des mesures contre les passeurs. Les histoires d’échec ou les tentatives d’émigration ratées peuvent avoir encore plus d’influence sur les gens. Diffusons donc ces récits pour persuader certains à renoncer ces voyages risqués. Même si que les mises en garde ne font pas le poids face aux causes profondes de l’exode éthiopien, et souvent, même une expérience personnelle négative ne dissuade pas les gens d’essayer à nouveau. Il est temps de soutenir des projets générateurs de revenus et fournir une formation pour les jeunes.


e g a n g moi

Amina Maki parle de son expérience en Arabie-Saoudite

Amina, 30 ans, a quitté son village de Lafaisa, dans la zone de Jijiga en Ethiopie orientale, il y a quatre ans, après que ses efforts de jouir d’une meilleure vie se sont transformés en cauchemar. « Je n’étais pas satisfaite de ma vie ici. Soucieuse d’un avenir incertain, j’ai voulu aider ma famille. J’avais des amis qui étaient allées en Libye puis en Italie, alors il a fallu tenter l’aventure. J’ai traversé la frontière entre l’Ethiopie et Djibouti ; puis la mer rouge dans un bateau avec 200 autres personnes. Tous les autres venaient de la Somalie voisine , j’étais la seule Ethiopienne. J’avais donné 1 00 $ au chauffeur, de l’argent qui venait de toute ma famille et mes amis mais quand je suis arrivé au Yémen, il a fallu nous débrouiller. Ce pays (le Yémen) accepte les migrants somaliens, mais moi j’étais plus ou moins considérée comme une migrante économique. Il n’y avait donc aucune place pour moi et d’ailleurs ma destination était l’Arabie saoudite. Une somalienne me donna un téléphone portable et j’ai appelé une amie pour obtenir de l’argent. J’obtins de l’aide grâce à celle-ci qui me réclama son due deux jours plus tard. Il m’a fallu se cacher trois jours et éviter la police yéménite qui nous arrête sans motive et nous libère après avoir filé quelques centaines de dollars. Nous fûmes emmenés dans une maison à Sana, la capitale, où il y avait environs 900 éthiopiennes. Je payais un loyer et me logeais pour 30 dollars avec 15 compatriotes dans la même pièce. Nous attendions d’être emmener à Riyad. Mais après trois mois, nous pensions que nous allions mourir là. Le voyage n’a pas eu lieu aussitôt. Certaines étaient affaiblies et d’autres essayaient de se suicider. Nous n’avions rien à manger. Nous nous échappâmes par la force, se faisant passer pour une somalienne. C’est ainsi que j’ai fait connaissance de ma meilleure amie Fardusso. Somalienne qui vivait depuis six ans au Yémen et qui comme moi , voulait aller en Arabie Saoudite. Ensuite, nous nous logions chez des connaissances de Fardusso. C’est là-bas que j’ai compris que nous étions d’un même peuple. Nous étions des sœurs, nourrissions les histoires des anciens migrants. J’appelai ma famille pour qu’elle me fasse parvenir de l’argent. Mon frère envoya 300 $ à quelqu’un qu’il connaissait à Sana, mais cet argent servit uniquement à me faire passer clandestinement de Sana à Riyad. Arrivée à Riyad, nous commençâmes une nouvelle bataille. D’abord éviter la police, maitriser sa peur au ventre et puis trouver une famille qui nous accepte comme domestique. Nous avions fait des pieds et des mains pour être loger. Ensuite une somalienne nous a donner des téléphones et a négocié avec une compatriote qui nous cédé sa chambre. J’ai par ailleurs croisé des compatriotes, certains venus de mon village. Nous continuâmes cet aventure jusqu’au jour où la police m’arrêta. Je n’avais pas de papier et mon employeur leur annonça à ma grande surprise qu’il ne me connaissait pas. Pourtant pendant trois ans, je travaillais chez lui, une grande maison de deux étages où je faisais tous comme une machine pour 200$ par mois. J’envoyais 100$ à ma famille et épargnais le reste. On nous transporta en avion jusqu’à AddisAbeba, la capitale éthiopienne. J’ai pris un camion qui m’a mené jusqu’à mon village. J’étais très heureuse de retrouver ma maison après quatre ans et six mois. Mais, le temps que je revienne, mon père était déjà décédé, mes deux petites sœurs étaient mariées et avaient chacune des enfants. On me présenta les nouveaux nés, et je suis parti au cimetière où mon père et d’autres personnes que je connaissais y étaient enterrés. Je suis très contente d’avoir fait ce chemin qui m’a appris que mon pays était ma seule fortune sur terre. » Celle-ci est une histoire d’une migrante qui ressemble à des centaines d’autres . Courage à ces hommes et femmes.


le p o e p ity &

C

L’histoire du p

Peuple du Sud Source: Ethiopie, Au fabuleux pays du Prétre Jean ( Edition 2003) © Résumé par toiquiviensdethiopie le Dimanche 05 oc 2008 © Avec la participation de Jean-Louis Maes pour ces photos et les récits des cérémonies. Les Hamer sont des pasteurs semi-nomades ; ils vivent dans l’une des régions les plus arides de la savane méridionale du sud-ouest éthiopien, entre les terres fertiles de l’est et les rives de l’Omo. Dans cette région, seules des termitières de plusieurs mètres de haut, qui s’élèvent comme des cheminées, les acacias, les Adenium obesum, aux fleurs roses et rouges et la broussaille brisent la ligne de l’horizon. Les Hamer se déplacent en groupe, avec leurs troupeaux de bovins, selon un itinéraire précis établi par leurs ancêtres au premier matin du monde. Parmi eux, de jeunes hommes armés assurent la sécurité du groupe. Profitant des longues étapes qui rythment leur mouvance, ils cultivent le sorgho ; une fois les ressources en eau épuisées, ils abandonnent les champs et se mettent en quête d’une nouvelle zone fertile. Ils logent dans des huttes ogivales de branchages savamment enchevêtrés qui résistent aux forts vents de sable. Le bétail est le pivot socio-économique et culturel des Hamer ; la fortune et le rang social d’un homme s’évaluent à l’abondance de son cheptel. Les animaux sont bichonnés : pour rehausser l’élégance de l’animal et pour le protéger du mauvais sort, les pasteurs superstitieux dessinent au rasoir des motifs décoratifs sur le pelage. Les bovins préférés ont même le pavillon externe des oreilles ciselé comme une guirlande. En langue hamer, chaque variation de teinte, de pelage, de taille et d’aspect a son propre qualificatif. A la naissance, les enfants reçoivent, outre leur nom de baptême, un nom de bovin. Les Hamer, femmes comme hommes, ont un sens très aiguisé de l’esthétique et passent quotidiennement de nombreuses heures à s’embellir. Les femmes oignent leurs corps d’huile et d’argile. Nues jusqu’à la taille, elles se couvrent les hanches d’une peau de vache incrustée de verroteries colorées. Elles s’enduisent les cheveux de beurre et d’argile et se parent de nombreux bracelets en étain, de volumineux colliers sertis de coquillages et d’autres ornements en fer-blanc. Sur leurs coiffures habilement tressées, certaines attachent des visières d’étain ou des serre-tête de perles.Hormis les colliers de perles et les boucles d’oreilles, les hommes privilégient la coiffure : les plus valeureux, ceux qui ont vaincu l’ennemi ou abattu un animal féroce,


peuple Hamer d’Éthiopie

s’enduisent la chevelure d’argile qui, une fois séchée, forme une calotte rigide au-dessus de laquelle est plantée, sur un petit support de bois, une plume d’autruche. Les autres se tressent les cheveux en mosaïque. Ils exhibent fièrement leur torse nu orné de scarifications infligées lors des rituels de passage de classe d’âge. Le rituel le plus important pour les jeunes hommes hamer est celui qui consacre le passage de l’enfance à l’âge mûr : le saut de taureaux. Après une suite de cérémonials qui s’étendent sur plusieurs jours, au cours desquels nombre de chèvres sont ingurgitées, les novices font face à une rangée de plus de 30 taureaux tenus serrés flanc contre flanc par des jeunes hommes qui ont récemment franchi l’épreuve, mais qui sont encore trop jeunes pour se marier. Sous le regard de leurs aînés, les candidats doivent, chacun leur tour, prendre leur élan, sauter sur l’échine du premier taureau et parcourir sans trébucher la rangée de trente dos, puis recommencer l’exploit en sens inverse. Pour réussir le rite initiatique, ils doivent s’acquitter sans tomber de quatre parcours consécutifs. Une fois l’épreuve réussie, les garçons sont portés en triomphe par leurs aînés et acclamés par le village. S’ils trébuchent à une reprise, on ne leur en tient pas rigueur, ils recommencent l’épreuve. Par contre, s’ils échouent à nouveau, ils subissent l’humiliation suprême : ils sont publiquement flagellés et battus par les femmes de leur famille. Considérés comme les parias du village, ils sont la proie des moqueries et des railleries de toute la communauté pour le restant de leur existence. Les Hamer font parfois plusieurs jours de marche pour se rendre aux divers marchés de leur région. C’est l’occasion d’échanger de la nourriture, des épices, du beurre, des chèvres, mais surtout de se rencontrer, de palabrer et d’écouter les récits de tout un chacun. Le marché de Dimeka, les jeudis et les dimanches, est particulièrement coloré. Les Hamer, absorbés dans leurs transactions, oublient vite la présence des rares touristes.


la cérém

Source: Ethiopie, Au fabul © Résumé par toiquiviensd © Avec la participation de

L’Ukuli, cérémonie du “saut de vaches”, est le rite initiatique des jeunes hommes. Il est, évidemment, très important chez les Hamer. C’est le chef du clan qui décide, en fonction de la récolte, s’il y aura ou non des sauts une année donnée. Il décide aussi qui sautera (même si, habituellement, l’odre chronologique est respecté) car il faut parfois arbitrer entre les villages associés. Une fois désigné, le jeune homme qu’on appelle Ukuli, commence son chemin “vers la pureté” en abandonnant tous ses accessoires de coquetterie (colliers de perles, bracelets, etc.). Il s’habille simplement, le plus souvent d’un pagne beige ou gris. Il ne participe plus (ou peu) aux fêtes et “fait régime”. L’Ukuli parcourt la campagne apportant aux villages alliés et à ses amis les “invitations” à la cérémonie. Il s’agit de fines cordelettes comportant autant de noeuds qu’il y a de jours jusqu’à la fête. Il suffit de couper un noeud chaque jour à cet “agenda” pour savoir quand cela aura lieu…Dans la semaine précédant le jour “J”, commencent les préparatifs. Tout d’abord, on construit un “barashufo”, sous lequel on sera protégé du soleil. C’est là que les femmes du clan apporteront leurs “pierres à moudre” et leur grain.C’est avec cette farine de sorgho que l’on préparera, entre autres choses, la “bière” dont il faudra de grandes quantités. Pour rendre ce travail difficile plus agréable, on plaisante, on raille et on boit beaucoup de Bouno. Le jour de la cérémonie, les jeunes femmes, famille et amies de l’Ukuli, se rendent sur les lieux en passant dans les villages en chantant et dansant. Une fois sur place, elles continuent chants et danses, probablement pour se donner du “coeur au ventre”. A noter qu’elles ont, avec elles, les “fouets” qui vont bientôt servir. Puis arrivent les Maz (les fouetteurs). Ce sont de jeunes hommes, récemment initiés, qui forment un clan provisoire avec ses us, son langage, son régime alimentaire, etc. Commence alors le “fouettage”. Les jeunes femmes vont provoquer un Maz jusqu’à ce qu’il accepte de leur donner un coup. On ne frappe qu’un seul coup, puis on jette le fouet. Les femmes peuvent provoquer autant de Maz qu’elles le désirent et, donc, recevoir autant de coups qu’elles le souhaitent. Il s’agit à la fois d’une preuve de courage personnel et une marque d’amour pour l’Ukuli. Les traces laissées par cette épreuve, une fois cicatrisées, feront leur fierté. Dans l’immédiat, le résultat est assez impressionant. Ensuite, tout le monde se dirige vers l’endroit où aura lieu le saut proprement dit.C’est maintenant que l’Ukuli deviendra (ou ne deviendra pas) un homme : Donza.


monie d’Ukuli

leux pays du Prétre Jean ( Edition 2003) dethiopie le Dimanche 05 oc 2008 Jean-Louis Maes pour ces photos et les récits des cérémonies.

Il réajuste les deux plumes maintenues sur sa tête avec un bandeau de perles, saisit une fine et longue branche et frappe. En face de lui, la femme vêtue de peau de cabri n’a pas poussé le moindre cri. Pire : elle secoue ses tresses enduites de glaise rouge et sourit. Puis souffle violemment dans une sorte de trompette filiforme : elle en redemande. Elle veut à nouveau être frappée au sang, pour prouver sa force et son courage. Nous sommes en Ethiopie, dans la vallée de l’Omo. Au sud du pays, tout près du Soudan et du Kenya. C’est ici que vivent de fascinantes ethnies que le tourisme vient corrompre petit à petit : les Mursi, dont les femmes arborent d’impressionnants plateaux labiaux, les Surma, les Tsamay, les Borena, les Karo… Mais surtout les Hamer et leurs étonnantes décorations corporelles. Chez les Hamer, le rite initiatique pour passer du statut de garçon à celui d’homme prêt à se marier dure plusieurs heures, comporte une scène de flagellation de femmes et une curieuse acrobatie par-dessus des vaches, la cérémonie du “saut du bœuf”. Le tout se déroule dans un extraordinaire tintamarre. Pour rejoindre un village prêt à honorer l’un des siens, nous sommes partis du campement de Turmi en voiture, puis avons délaissé la 4×4 pour marcher pendant de longues minutes dans un lit de rivière asséché. Sous un soleil de plomb. Soudain, à quelques mètres, une soixantaine d’individus s’agitent sur une berge. Des trompettes résonnent. Les femmes sautent en joignant les deux pieds. Leurs épais bracelets de cheville s’entrechoquent, leurs perles de couleurs et cauris se soulèvent. Cling ! Clang ! On s’approche. Il faut d’abord négocier : notre présence n’est pas gratuite. Palabres. Deux vieillards, avec pour seul habit un minuscule bout de tissu ceignant leurs hanches, nous toisent avec un air supérieur et font mine de ne pas nous accepter. Une demi-heure plus tard, tout est réglé. On peut enfin rejoindre la berge et se mettre à l’ombre. Cling ! Cling ! Tûûûûûûûûût ! Les femmes dansent, hurlent dans leur trompette, boivent de la bière de sorgho qu’elles se passent de bouche en bouche ; les hommes discutent, accroupis sous un gros acacia, d’autres se maquillent et se parent de plumes. Les Hamer sont très coquets : pour la cérémonie du “saut du bœuf”, ces pasteurs semi-nomades veulent tous se montrer sous leurs plus beaux atouts. Cling ! Cling ! Tûûûûûûût ! Et puis : Clac ! Le bruit sec provient d’un peu plus haut. Il se répète. On s’approche. Trois hommes, qui se distinguent des autres par leurs deux plumes noires dressées sur la tête, frappent des femmes. Qui en redemandent. Elles font face à leur bourreau, le narguent les bras ouverts. Un sourire moqueur traverse leur visage. La verge fend l’air et finit sa course sur le dos des femmes, après avoir touché leurs épaules ou les flancs. Pas un cri. Rien. Mais des plaies béantes dans le dos de celles qui veulent démontrer par ce sacrifice déconcertant combien elles soutiennent le jeune garçon prêt à devenir un homme. Ce dernier justement, reconnaissable à ses cheveux défaits qui s’amoncellent comme un nuage autour de son crâne, erre dans la foule. Il est tendu et ne jette pas un regard en direction des femmes dont le sang coule pour lui.


Une femme enceinte entre dans la danse : elle veut elle aussi être flagellée. Elle sent l’alcool et agresse l’homme aux deux plumes pour que sa verge s’abatte sur elle. Il finit par la frapper. Insupportable spectacle. La femme qui, à en juger par la grosseur de son ventre en est à son sixième ou septième mois de grossesse, a des marques sur le dos, mais aussi sur le flanc. Elle boit à nouveau et vient quémander ses coups. Cette fois, son bourreau la repousse. Elle insiste. Il la frappe, mais moins fort. Puis part. Elle lui court après, pousse des cris stridents. « Vas-y ! Frappe-moi ! J’ai pas mal ! Je suis forte ! » semble-t-elle lui dire. L’odeur des peaux de chèvres mêlée à celle de la transpiration et du sang est forte. Très forte. Le groupe se dirige maintenant vers le lit de rivière asséché. Les hommes ont fini de se maquiller. La flagellation prend fin. On traverse la rivière, grimpe un petit chemin sur la berge d’en face. Les ronces griffent la peau. On arrive sur un replat, une sorte de petite prairie. Un troupeau de vaches est là. Que se passe-t-il ? Pourquoi les bêtes paraissent-elles si nerveuses et veulent-elles redescendre ? Il fait chaud. On s’assied par terre, un peu à l’écart et, la tête bourdonnante, on attend. A côté, un homme fait de même. Il a une kalachnikov du Soudan sur l’épaule. Comme beaucoup, ici. Les kalachnikovs sont utilisées pour dissuader les tribus adverses de venir leur voler le bétail. Le futur marié est là, au milieu d’un groupe d’hommes. Le jeune aux cheveux défaits est étendu par terre. Des feuilles circulent entre lui et un homme qui lui fait face : il s’agit d’une sorte de prestation de serment. Difficile de voir ce qui se passe vraiment : les jambes peinturlurées des hommes qui l’entourent font office de barrière naturelle. Pendant ce temps, les femmes, réunies un peu plus loin, dansent, sautent, font claquer leurs lourds bracelets de cheville. Aucune ne se soucie de son dos ensanglanté. Retour vers le groupe d’hommes. Il se disperse. Le père du marié tient un petit cabri marron par la gorge. Il le sacrifie en l’honneur de son fils aîné décédé, qui n’a jamais pu connaître la cérémonie du “saut du bœuf”. La gorge du cabri n’est pas tranchée d’un coup sec : trois entailles sont faites à la verticale. A la mode hamer. La phase la plus importante du rituel peut commencer. Huit vaches du troupeau indiscipliné sont positionnées flanc contre flanc. Comme elles n’ont aucune envie de rester tranquilles, museaux et queues sont maintenus par des villageois. La passerelle de vaches est prête. Le futur marié observe la scène, le visage sévère. Le voilà qui enlève d’un coup sec sa peau de chèvre et s’élance, entièrement nu. Hop! Il saute sur le dos de la première vache sans la toucher des mains, court sur le dos des autres et redescend de l’autre côté. Il doit faire ce parcours d’échines quatre fois et n’a droit qu’à une seule erreur : s’il tombe plus d’une fois, il deviendra la risée du village et sera battu par la famille de celle qui devait devenir sa femme. Pour en arriver là, le jeune homme a au moins eu la chance, petit, de ne pas avoir les dents du haut poussant avant celles du bas : avec cette “tare”, il aurait été abandonné, voir poussé en bas d’une falaise. Deuxième passage. Une vache, deux vaches, trois vaches, quatre, cinq… le futur marié est par terre ! Une vachette brune, qui apprécie peu d’être piétinée, s’est déplacée et les villageois n’ont pas su la retenir. Les troisième et quatrième passages sont heureusement parcourus sans faute. Ça y est : le jeune éphèbe est devenu homme. Toute la nuit, les siens le fêteront, en danses et en chants. Et les femmes ne panseront toujours pas leurs plaies. Pour nous, il est l’heure de regagner le campement. Il y a quelques décennies encore, les tribus du sud de l’Ethiopie vivaient en autarcie totale, dans des villages isolés, au milieu de dik-diks (minuscules gazelles) et autres bêtes sauvages. Préservés de toute civilisation extérieure. Aujourd’hui, ces ethnies sont toujours difficilement accessibles, mais les tours organisés menacent sérieusement leur authenticité et l’attrait de l’argent les corrompt. Pour photographier les tribus, un droit d’entrée est exigé dans chaque village accessible aux touristes, puis chaque cliché doit être payé. Impossible de passer à côté de cette règle. Un Anglais, parti à la rencontre des Mursi dans un site infesté de mouches tsé-tsé, commente ce fait avec un humour bien british : « Si un Mursi qui arbore une sorte de nid d’oiseaux sur la tête se fait davantage photographier que les autres, ses congénères trouveront rapidement une astuce : ils viendront le lendemain avec un immense pneu sur la tête. Juste pour être sûrs de se faire, eux aussi, un peu d’argent ! »


La cérémonie du Gore Le Gore, aussi appelé cérémonie “des liens”, est l’entrée officielle de l’enfant dans le clan. Cette cérémonie imporante réuni tous les “vieux” (sages) de la famille au sens élargi (le clan) qui viennent des villages environnants associés. On commence par parler en buvant le “bouno” (tisane d’écorces de café) .Puis on mange un petit peu. Les hommes invités se tiennent à droite de l’entrée de la case, dans l’ordre de pré-séance. Le chef du village, qui est l’invitant, se tient à gauche. Les femmes et leurs enfants sont au fond, plutôt à gauche. Un moment de détente avant la cérémonie. On commence à préparer les liens faits de l’écorce d’un arbuste (GUMAZA), que l’on mâche. Puis que l’on roule sur la cuisse et que l’on tresse. Pour obtenir des liens solides.L’enfant et la mère sont prêts (à leur côté, celle qui transmettra à la mère la coiffe et la ceinture symbolique),la cérémonie peut alors commencer. La doyenne du clan (maîtresse de cérémonie) présente symboliquement l’enfant au chef du village,


Hara Source: Ethiopie, Au fabuleux pays du Prétre Jean ( Edition 2003) © Résumé le Mardi 13 nov 2007 par toiquiviensdethiopie © image somalinet website

Harar is considered a prime Muslim holy city, and within its walls are no less than 90 mosques. It was founded in the 12th century and in 1520 was captured by Ahmed Gragn who from Harar invaded large parts of Ethiopia. In 1875 Harar was captured by the Egyptians and in 1887 by Menelik II who appointed Ras Makonnen, father of Haile Selassie, whose army defeated the Italians at Adwa, as its governor. The city has a distinctly Muslim feel, but the different rules are all visible in the different architectural styles found within the city. The former house of Haile Selassie can be visited and is at present used by a healer. The French poet Rimbaud lived in Harar as a trader and his beautiful house is still visited by tourists. The original Harari houses are also famous for their beautiful paintings and carvings. All around the walled city are markets famous for baskets, spices and the chewing herb, chat. A long standing tradition of feeding meat to hyenas one night a year developed in the 1960s into a nightly feeding show for the benefit of tourists. Things to do in and around Axum: The major beauties of Harar are its colourful people and its unique atmosphere. It's a pleasure to walk around the city, look at the people and bargain at the markets. As a centre of commerce, which it used to be, Harar feels like a place where people live and let live.


ar Harar est une curiosité culturelle, un cas unique, qui n’a cessé d’exercer son attrait sur les voyageurs. Renseignés par les premiers récits de voyage sur Harar, les érudits qui vinrent par la suite ne cessèrent de dépeindre Harar comme un ilôt culturel urbain isolé et unique, resté indépendant et indifférent aux influences extérieures. C’est un des rares exemples de ville préindustrielle demeurée intacte. Harar est située à 523 km à l’est d’Addis Abeba et à 360 km de Djibouti. Juchée stratégiquement à 1855 m d’altitude à 1 855 m d’altitude sur une colline de granit dans l’escarpement oriental de la vallée du Rift, elle domine la grande plaine désertique du Danakil au nord et les plaines des Somali au sud. Point de rencontre entre différentes cultures et important carrefour commercial, Harar s’entoura, au 16ème siècle, d’un rempart de pierre de 4 mètres de haut pour se protéger des raids incessants des peuplades voisines. Sa forme est souvent comparée à celle d’une poire. Les maisons bordées de murs élevés, derrière lesquels on devine de petites cours ombragées de vigne, sont bâties en pierre ou en tuf rempli de végétaux fossilisés. D’où provient la population distincte d’Harar ? Quelle est son origine ? Les ge usu’ répondent que leur berceau est ge, la ville, que c’est elle qui définit leur unicité. Mais le fait qu’ils parlent une langue sémitique prouve qu’il faut chercher ailleurs leur origine. La légende qui entoure Au Abadir (littéralement Père Abadir), le saint patron d’Harar, laisse supposer que ce cheikh musulman est venu dans la région d’Harar depuis l’Arabie vers 940-950 après J.-C. Il passe pour avoir unifié et converti à l’islam une grande partie des tribus établies autour d’Harar. Harar devint bientôt un centre puissant et révéré d’enseignement et de pouvoir islamique. Pendant des siècles, les missionnaires musulmans d’Harar rayonnèrent sur une vaste région qui s’étendait jusqu’aux royaumes situés au-delà du fleuve Gibe. Pendant deux siècles, soucieux de s’assurer le contrôle des réseaux commerciaux lucratifs entre les ports de la mer Rouge et les terres fertiles du sud, chrétiens et musulmans s’étaient livré bataille. Cependant, si les rois chrétiens finirent par vaincre les sultans d’Adal à Aoussa dans le désert afar, ils ne purent jamais s’emparer d’Harar. Au cours de la période suivante, de 1529 à 1543, les musulmans continuèrent à affirmer leur présence et leur puissance. C’est d’Harar que fut lancé, au 16ème siècle, le jihad historique conduit par Ahmed ibn-Ibrahim al Ghazi, plus connu sous le nom du Gragn. Soldat autoproclamé imam, le Gragn prit le pouvoir après avoir assassiné le sultan, et se lança dans une brutale campagne de conversion à l’islam par la force. Celle-ci fut si efficace que le jihad menaça pendant quinze ans la survie même du royaume chrétien abyssin. La campagne prit fin de façon dramatique en 1543, lorsque le Gragn fut tué et son armée repoussée dans Harar, puis dans le désert. Le successeur du Gragn, son neveu l’émir Nur ibn-Mujahid (1551-1568) est le bâtisseur de la fameuse muraille érigée pour défendre la ville contre les attaques des ethnies rivales. Avec l’établissement de sa propre dynastie locale en 1647,


Harar fut libérée des liens qui la rattachaient au sultanat d’Aoussa et devint indépendante jusqu’à l’occupation égyptienne en 1875. La position géographique avantageuse et l’importance politique d’Harar en tant qu’ancienne cité-Etat favorisèrent son développement. Elle retrouva son prestige politique, sa qualité d’”entrepôt” essentiel situé entre les ports de la mer Rouge et l’intérieur du continent. C’est au 19ème siècle toutefois, avec la renaissance du commerce sur la côte de la mer Rouge, que ces routes eurent le plus d’importance. Beaucoup de ge usu’ abandonnèrent l’agriculture pour se consacrer au commerce. La route des caravanes allait d’Harar, d’où partaient chaque année trois grandes expéditions, à Berbera ou à Zeila. Les principaux produits exportés depuis Harar étaient les esclaves (des tribus zangaro, guraghé, oromo, des ethnies nilotiques et autres), l’ivoire, le café, le tabac, l’or, le musc, le safran, les mulets, le blé, le ghi (beurre clarifié), le miel, la gomme, la graisse de brebis et le suif. Provenant pour la plupart du sud-ouest, ces produits étaient transportés par caravane via Harar jusqu’à la côte, d’où ils étaient ensuite exportés, principalement vers le Soudan et la péninsule arabique. A la tête de l’armée égyptienne, Rauf Pasha s’empara de Zeila et de Berbera, les deux ports dont dépendait le commerce harari. L’émir Muhammed, souverain d’Harar, vit peu de raisons de s’opposer à l’occupation de la ville qui s’ensuivit en octobre 1875. Les émirs avaient perdu à ce moment toute popularité auprès de leurs sujets à cause des alliances qu’ils avaient conclues avec les Oromo et ils se soumirent aux envahisseurs égyptiens sans opposer de résistance. Harar perdit son indépendance ; elle ne devait jamais la regagner entièrement. Sous l’occupation égyptienne, l’émir Muhammed fut tué et l’émirat officiellement aboli. L’administration coloniale qui fut instaurée employa des Egyptiens, des ge usu’ et des Oromo, par ordre hiérarchique descendant. Elle entreprit une campagne de conversion et de conquête des tribus oromo avoisinantes. Cependant, malgré des impôts massifs prélevés sur la population locale, le Trésor égyptien ne pouvait maintenir des troupes à Harar ce qui, joint à l’occupation de l’Egypte par les Britanniques, conduisit au retrait total des troupes égyptiennes d’Ethiopie. L’émirat fut brièvement rétabli après le départ des Egyptiens. Les Anglais placèrent Abdullahai, le fils de l’émir Muhammed, sur le trône. Le vide créé par l’exode des Egyptiens et le climat général d’insécurité qui prévalait sous le régime d’Abdullahai encouragèrent Ménélik II à s’emparer de cette importante métropole commerciale dans le cadre de sa campagne d’expansion territoriale et d’unification politique. Ce n’est qu’en occupant Harar qu’il pouvait poursuivre sa marche vers les provinces du sud et consolider son empire. A la bataille de Chelenko, les troupes de Ménélik, fortes de plus de 20 000 hommes, défirent facilement les 3 000 fantassins ge usu’ mis sur pied par l’émir Abdullahai. Le sol de terre des maisons traditionnelles ge usu’ est peint de couleur rouge, en mémoire du sang versé au cours de cette cataille décisive. Ménélik II entra en vainqueur dans la ville en janvier 1887 : pour le première fois, la cité musulmane était rattachée à l’Empire chrétien. Ménélik nomma son cousin Balambaras, le père d’Hailé Sélassié, qui prit par la suite le titre de Ras Makonnen Walda-Mikael, gouverneur de la nouvelle province éthiopienne. Selon Rimbaud, qui vivait à Harar à cette époque, Ménélik II, en homme d’affaires rusé, fit en sorte qu’il soit de plus en plus difficile pour les commerçants étrangers de la ville de faire des bénéfices, en taxant lourdement ceux qu’il considérait comme ses concurrents et en s’exemptant lui-même d’impôts.Sous le règne de Ménélik II et avec l’avènement de Ras Makonnen, l’économie locale connut un bel essor et de nombreux travaux publics virent le jour. La fin de l’émirat fut symbolisée par la destruction de la principale mosquée de la ville et par l’érection, à sa place, d’une grande église chrétienne, la Medhane Alem, construite d’après les plans d’un ingénieur italien, Luigi Robecchi-Bricchetti.


Hormis la grande église, plusieurs nouveaux bâtiments publics furent construits à Harar pendant les premières années du règne de Ras Makonnen, y compris une prison, un hôtel et l’hôpital Ras Makonnen, qui fut acheté par les Français en 1902, peu après son inauguration. La même année, des missionnaires français construisirent une léproserie juste en dehors des murs de la ville. En 1906, une école et une succursale de la Banque d’Abyssinie virent le jour. La poste, le télégraphe et le téléphone furent installés à Harar, grâce à la requête de Ménélik II auprès des ingénieurs du chemin de fer, sans quoi le souverain éthiopien menaçait de couper la ville du reste du monde. Au début du 20ème siècle, une population fixe de ge usu’, d’Oromo, de Somali, d’Amhara et d’Argobba cohabitait avec quelque 5 000 “conquérants et fonctionnaires”, sans compter les Indiens, les Arabes, les Grecs, les Arméniens, les Gouragué et les esclaves des provinces de l’ouest. Le nombre des ressortissants européens était tel que les gouvernements britanniques, français et italiens y nommèrent des représentants consulaires. Cependant, la position prééminente de la ville au centre des réseaux commerciaux éthiopiens fut sérieusement mise à mal par la construction du chemin de fer au début du 20ème siècle. L’importance de Harar en tant que métropole commerciale de la région et de l’Ethiopie s’estompa, une économie mixte basée sur l’agriculture et le commerce repris le flambeau. Dans les années 1930, lorsque Hailé Sélassié fut couronné empereur, il témoigna un intérêt particulier pour Harar, ville sur laquelle son père Ras Makonnen avait régné. Il entreprit la construction d’un palais juste en dehors des murs, pour son fils Makonnen, qu’il avait nommé gouverneur, fit édifier un mausolée en l’honneur de Ras Makonnen au sud de la ville et développa les infrastrucures d’éducation et de santé. La réputation d’Harar comme ville sainte, patrie de saints et centre d’enseignement islamique suscite encore une grande admiration et un grand respect parmi les musulmans. Lors de l’invasion de l’Ogaden par la Somalie en 1977, Harar fut assiégée pendant deux mois avant qu’une contre-offensive de l’armée éthiopienne, soutenue par des armes de l’URSS et de Cuba, ne parvienne à repousser les troupes somaliennes hors d’Harar. Avant de battre en retraite, le commandant de l’armée assiégeante reçut l’ordre de raser la ville. Pieux musulman, le commandant refusa d’exécuter l’ordre. La récente désignation d’Harar comme “patrimoine de l’humanité” par l’UNESCO a enfin permis de prendre les mesures nécessaires pour préserver son ensemble unique d’architecture islamique. Des travaux sont actuellement en cours pour restaurer les tronçons du mur qui se sont détériorés, pour construire une route d’accès autour de la ville et pour protéger ses mosquées les plus anciennes. Harar abrite 99 mosquées et plus de 300 sanctuaires consacrés à des saints musulmans ; la plupart de ces sanctuaires sont si petits ou si bien intégrés dans les bâtiments environnants qu’ils passent inaperçus pour un oeil non exercé. La mosquée Jami, la plus ancienne d’Harar, a 900 ans, malgré son apparence faussement moderne, due à une restauration du 19ème siècle. La campagne active en faveur de la sauvegarde de la culture d’Harar et du peuple harari est bien illustrée par le musée local, qui permet au public de visiter une somptueuse maison traditionnelle. Les murs sont couverts d’outils usuels que l’on trouve encore dans la plupart des foyers ge usu’. On peut également voir dans le musée une sélection très complète de fruits, d’herbes et de médicaments traditionnels.


Success Story Puisant dans l’âge d’or de la musique éthiopienne autant que dans ses chants traditionnels, le puissant Imperial Tiger Orchestra réinvente ce répertoire riche et royal. C'est l'histoire de six musiciens helvétiques tombés sur la malle aux trésors des musiques éthiopiennes. L'Imperial Tiger Orchestra est un groupe suisse qui se réapproprie le répertoire éthiopien et refaçonne certains standards avec un style foudroyant. Il construit sa musique en alternant les mélodies capiteuses et les phases solos de chacun des six musiciens. On connaît ce groupe pour son style unique, qui consiste à croiser le rock, la musique électronique, le groove abrasif et la musique éthiopienne des années 70. Le tout, dans un esprit de jungle jazz éthiopique et de prestations live décoiffantes! L'an dernier, les Genevois ont rencontré et travaillé avec Hamelmal Abaté, une grande chanteuse qui enchaîne les succès à Addis Abeba dans les années 90. Ensemble ils concoctent une musique, obsédante et ensorcelante, habitée par la voix soul de la diva éthiopienne. Deux danseurs complèteront ce tableau aux couleurs vives et dansantes Habituellement instrumental, l’Imperial Tiger Orchestra propose pour la Cité une formule élargie avec des guests éthiopiens : la chanteuse Bethelem Dagnachew, le joueur de masinqo (violon éthiopien) Endress Hassan, ainsi que les danseurs Getu Tirfe et Emebet Tizazu. De quoi poursuivre en version scénique leur exploration musicale. L’Imperial Tiger Orchestra utilise ainsi des instruments thaïs (dont une étonnante petite guitare locale au son incisif, le phin), qui enrichissent les couleurs. Adepte du voyage, le groupe adore la prise de risque et conclut Mercato en backing band de l’excellente chanteuse Bethehem Dagnachew. Neuf titres d'un groove accrocheur pour faire bouger les épaules et le reste.L'aventure d'Imperial Tiger Orchestra commence en 2007. Ce projet imaginé à court terme aboutit à la formation d'un groupe et à l'enregistrement d'un album. En 2009, ils se rendent en Ethiopie et mesure l'importance de la tradition au côté de l'émergence d'une scène moderne. Depuis trois ans, à travers leurs explorations psyché rock aux sonorités électroniques des versions originelles, ils incarnent la diversité de la musique éthiopienne. Toujours sous le charme de l’âge d’or de l’expression musicale à Addis-Abeba, ils sortent aujourd'hui un second album qui n'est cependant pas inféodé au genre.


Mu siq

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Ré vé l

Imperial Tiger Orchestra

Il ne fallait pas moins d’un double album de 28 titres pour montrer toutes les facettes et les échos qu’a suscité le tropisme éthiopique.Des copies plus ou moins inspirées, des versions décalées des originaux. « du noisy au jazzy, de l’electronica et du punk, de la musique contemporaine à la musique du monde, les couleurs des reprises sont extrêmement variées », s’amusait le producteur au moment de faire le tri, l’hiver dernier, parmi des centaines de possibles. Résultat : cette compilation, agencée avec intelligence, alterne trépidations dance-floor et extrapolations plus posées. L'éthio-jazz a définitivement gagné sa place au sein des grands styles musicaux. Cette reconnaissance est tardive mais naturelle car ce groupe nous a permis de renouer avec ces vrais trésors enfouis. La musique éthiopienne est donc en vogue et c'est tant mieux.


Sport : Le temp


ps de nos HĂŠros.


Hier & Aujou L’Ethiopie : pays des success history.

La course de fond et demi-fond reste la passion principale de tout le peuple habitué à voir ses athlètes auréolés d internationales. Les athlètes sont certainement ceux qui jouissent de la notoriété la plus consensuelle aux quatre coins du pays induite par la médiatisation des grands événements sportifs, ce sont probablement les éthiopiens les plus célèbre Parmi les coureurs éthiopiens s'étant distingués dans cette discipline, il faut citer Abebe Bikila « qui emporta le m pieds nus, , Mamo Wolde, Miruts Yifter, Derartu Tulu, Gebregziabher Gebremariam et Million Wolde. Abebe Bikila africain en remportant le marathon olympique de Rome en 1960 et en 1964 à Tokyo, établissant un nouveau reco ne Derartu Tulu fut la première femme africaine à remporter une médaille d'or aux jeux olympiques de Barcelone puis 2001, l'Éthiopie organise le Great Ethiopian Run qui est un 10000 mètres regroupant plusieurs milliers de cou Parmi les jeunes Éthiopiens ayant dominé les courses de fonds au niveau mondial, ces dernières années, on note sie, champion du monde et champion olympique, qui a établi plus de vingt nouveaux records du monde. Kenenisa crosscountry et double champion olympique à Pékin, qui détient à ce jour les records du monde du 5 000 mètre mes, Tirunesh Dibaba, double championne olympique à Pékin, est détentrice du record du 5 000 mètres. Meseret meilleure performance mondiale dans la même discipline.

Djibouti, le désert des athlètes.

Djibouti n'échappe pas à la passion de l’athlétisme. Malheureusement et au grand désespoir des supporteurs loca niveau, même à l'échelon continental. Il reste certes un sport populaire, même si les athlètes n'obtiennent pas des

Kenya : Des coulisses peu reluisantes de l'athlétisme

Compétition acharnée entre camps d'entraînement, agents plus ou moins véreux, athlètes courant derrière la gloir que le football peut être dans certains pays d'Afrique de l'ouest, une histoire de gros sous. La récente décision, sa traînement pour jeunes athlètes sur fonds d'accusations d'abus sexuels a levé le voile sur les pratiques douteuses pourtant au pays une moisson continuelle de médailles olympiques dans le fond et le demi-fond.

La perspective de gains importants, notamment dans les épreuves de marathon aux Etats-Unis et en Europe, a e traînements privés, environ 25 à présent, concentrés pour la plupart dans la Vallée du Rift (centre-ouest).Hormis u d'investissements conséquents, la plupart de ces camps, y compris celui récemment fermé de Kiptenden, ne disp de l'électricité. La vie s'y organise généralement autour d'un personnage, à la fois entraîneur, manageur, agent et


urd’hui

de gloire dans les grandes compétitions

s. Forts d'une renommée internationale es en dehors des frontières nationales. marathon de Rome en 1960 en courant fut quant à lui le premier médaillé d'or ord du monde les deux fois. L'Éthiopienen 1992, dans le 10 000 mètres. Deureurs et qui se déroule à Addis-Abeba. e particulièrement Hailé Guebreselasa Bekele, champion du monde de es et du 10 000 mètres. Chez les femt Defar réalise quant à elle la deuxième

aux, l'équipe nationale reste d'un piètre s résultats très probants.

re, l'athlétisme est devenu au Kenya ce ans précédent, de fermer un camp d'ens d'un milieu peu réglementé qui offre

entraîné une prolifération de camps d'enune poignée d'entre eux qui jouissent posent pas de l'eau courante, rarement propriétaire des installations.


2015, les stars vont

2015 s’annonce une nouvelle fois comme l’une des affiches les plus alléchantes de la saison. En demi-fon déjà leurs vedettes. Les champions de cette catégorie assurent un grand spectacle et la promesse de per

Tirunesh Dibaba a donné à l’Ethiopie sa première médaille d’or de ces JO et fait plaisir aux millions d’Ethiopiens d’Addis Abeba et des autres régions du pays qui avaient tenu à suivre la course en direct, au-delà de minuit (heure locale).

Gelana s’impose en 2h 23 min 07 sec, avec une vingtaine de mètres d’avance sur la longue silhouette de la Kényannne Priscah Jeptoo (2h 23:12.), dimanche. La Russe Tatyana Petrova Arkhipova (2h 23:29) a complété le podium d’un marathon débloqué dans les deux derniers kilomètres. Gelana succède à la Britannique Paula Radcliffe, victorieuse à Pékin mais contrainte de renoncer à Londres, blessée. Londres a sacré un immense champion : Mo Farah. Les Kényans et les Ethiopiens , jusqu’à présent leaders aux JO sur 10 000 m, n’ont rien pu faire contre les 500 derniers mètres dévastateurs de celui-ci. Comme prévu, le somalien-britannique a montré qu’il était le patron du 5000 m en prenant la médaille d’or. Un doublé qui lui permet d’entrer dans les annales des grands Hommes tels que A.Bekila, K.Bekele ou encore H.Grebresellasié. Des champions de légende, l’Éthiopie en a produit un certain nombre, dont le dernier grand s’appelait Haïlé Gebreselassié, champion aux pieds nus. À 39 ans, ayant échoué dans sa qualification pour le marathon des Jeux, le grand homme des hauts plateaux a endossé le rôle de parrain des jeunes coureurs de fond. Mais, de l’équipe d’Éthiopie, il en est un avec qui les rapports n’ont jamais été au beau fixe, Kenenisa Bekele. À 29 ans, le petit homme à l’éternel sourire discret est une légende. Rien à voir avec le charisme du géant Usain Bolt.. les frères Bekele : Kenenisa et Tariku sont des champions.


répondre présent !

nd, par exemple, au moins trois courses, les 800 m, 5000 m et 3000 m steeple masculins, connaissaient rformances chronométriques.


2015 a fera certainem amoureux de l


ment vibrer tous les l’athlétisme !

Félicitations à nos Athlètes et encore plus des défis.


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Milles Collines est une marque des vêtements et accessoires féminins. Née à kigali, la capital rwandaise, elle est lancéé par deux designers espagnoles, Marc Oliver et Inés Cuatrecacas. Ces deux talentueux designers ont piloté ce projet qui consiste à créer des tenues hors pairs. Fruit d’un long travail et d’une philosophie bien déterminée entre la tradition et la modernité. Et c’est réussie! Pour plus d’info: www.millescollines.es



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Le Courage de Mama Hawa N

ée dans le village de montagne d’Assamo, à proximité d’Ali-Sabieh, au sud de la capitale Djibou-

tienne, Mama Hawa Omar a commencé ses activités commerciales dans les jours grisants et dans le sillage immédiat de l'occupation française, qui avait été mis fin en 1977. Alors qu'elle était encore adolescente, elle fut mariée puis mère de famille avant la vingtaine. Hawa Hawa a d’abord été mère au foyer. La jeune femme a joint ultérieurement Djibouti-ville, la capitale innovante, où elle a ouvert une petite boutique. Ses intérêts l'ont emmené à la fois le commerce et la vie associative, qu'elle considérait comme nécessaire, mais abrutissantes activités. Elle se tourna plutôt à ses amours vraies: élever dignement ses enfants. Elle se consacre très tôt et sans réserve à l’éducation de ses enfants. Pilier du quartier populaire où elle vit depuis son arrivée à la capitale, elle participe activement à la résolution des problèmes sociaux économiques de ses copines, mères fatiguées également. Outre ses propos et ses conseils, elle organise des tantines. Hawa, en toutes choses une patriote, était fière de la longue histoire de Djibouti, et de son patrimoine culturel unique. Elle a insisté avec force que son pays avait besoin d’un héros, et a encouragé chacun de ses enfants à respecter les héros de leur passé et faire preuve de plus de courage. L'un des plus largement acclamé de ses enfants, est le cadet, Gouled charismatique de ce nom. Un réformateur pionnier et modernisateur, il s’est inscrit à l’armée nationale en 2007 et participa l’affrontement de 2008 contre l’agression de l’Erythrée. Il est décédé dans la nuit du 10 juin 2008, suite de ses blessures. Ce qui met sa mère en larmes., est non pas qu’il fut tué mais qu’il est mort en défendant les couleurs nationales. Ardente patriote qu'elle est, Hawa a insisté pour que ses bien-aimés enfants aillent loin dans les études. Mais hélas ses rêves tournent au cauchemar lorsque deux de ceux-ci fraichement diplômés de la jeune université, rentrent à la maison et rangent leurs diplômes dans un tiroir. Le chômage grandissant a eu raison d’eux. Un des intérêts passionnés de Hawa , tout au long de cette période , était une lutte concernant « légalité de chance » au travail . Un rêve devenu peu à peu une utopie. Une amie proche lui conseille alors de laisser « s’exiler » ses enfants. cette matière grise dont elle avait obligé de ne pas franchir « ce pas » s’ils voulaient sa bénédiction. Hawa toujours cru en l'unité du peuple djiboutien et a estimé que ce de loin dépassé les questions purement économiques. Malgré ses problèmes de santé Hawa était active et créative à la dernière. Toujours fidèle à ses aspirations , elle changea de métier et devient « vendeuse d’objets d’Arts». A cinquante ans, elle continue de nourrir « la grande famille ». Incapable de retourner à sa terre natale, qui ne disposait pas des installations de dialyse sur laquelle sa vie dépend littéralement, Hawa reste en contact étroit avec ses enfants dont elle a affectueusement laissé partir trois d’entre eux pour la Norvège et la suéde, et bien sur grâce à sa tantine.


Fin


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