Hubert Robert et son temps, 1895

Page 1

ms^

fy.

'}^


Kl'


•i

\



1



@i/D

ISiî^

895

LES

ARTISTES CÉLÈBRES COLLECTION PLACÉE PAR AUTORISATIOM MINISTÉRIELLE DU l5 JUILLET 1892 SOUS LE HAUT PATRONAGE DU MINISTERE DE l'instruction PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS

HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Par

C.

GABILLOT AGREGE DE L UN'IVERSITE

iS:^^^MJ>.0^.

^-OfV, OUVRAGE ACCOMPAGNE DE

12

57

GRAVURES DANS LE TEXTE

GRAVURES HORS TEXTE TIREES EN SANGUINE

r^mâ

mm

Jfeèù'

PARIS

LIBRAIRIE DE L ART < 41, rue de la Victoire, 41

-%s ;n»v DRfO-r.

TOJS DROITS DE TRAUUCTION ET DE REPRODUCTION RESERV^:S.




1>

par

OUTRAIT DE HUBERT ROBERT, M"" Vigée-Lebruii.

(Musée du Louvre.)


LES

ARTISTES CELEBRES COLLECTION PLACÉE PAR AUTORISATION MINISTÉRIELLE DU l5 JUILLET 1892 SOUS LE HAUT PATRONAGE DU MINISTERE DE l'iNSTRI'CTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS

HUBERT ROBERT ET SON TEMPS PAR

C.

GABILLOT

'jLIBPMRIC^.-

3-^.1 ART

W^^<i-=^^i^:^

PARIS

LIBRAIRIE DE L'ART 4Ij RUE DE LA \'ICTOIRE, 4I

lua*^^^^afl


Pàa^

Yi/is

£ SA.f'fsr-

DEPOSE TOUS DROITS DE REPRODUCTION ET DE TRADUCTION RÉSERVES

Ti'^

5ETTYCENTER !.'?MRY


^.; iiiI£kii=2^MiÉ^S^

jM^^jMLjJti

HUBERT ROBERT SON TEMPS

ET

PREFACE

le

Ceux qui ne connaîtraient Hubert Robert, peintre du Roi, que par poème i Imagination de M. Tabbé Delille risqueraient d'avoir de cet

artiste

une idée assez

des arts

dans

»

comme une

les

tausse.

La dramatique aventure du

catacombes de

sorte de Gilbert de

la

Rome

Robert fensif vie. et

fut en effet le plus joyeux, le

garçon du monde.

même

survécut.

Il

sa

femme

Il

jeune amant

les exposerait à le

peinture, alors que

Hubert Robert ne ressemble en

table

«

rien

à

la

celle

regarder

destinée du véri-

du poète Gilbert.

plus spirituel

et le

plus inof-

vécut longtemps, eut du bonheur toute sa

le regretta

pendant

les treize

années qu'elle

lui

fut aussi conseiller de l'Académie de peinture, garde du

Muséum Royal, dessinateur des jardins du Roi, et plus tard conservateur du Muséum des Arts. Diderot eut pour lui une estime particulière, et presque tous les hommes marquants de son époque furent ses amis. Sa fortune artistique et

satisferait les plus difficiles.

panneaux décoratifs eurent un succès prodigieux,

que

cet

engouement pour

étonne un peu aujourd'hui FRANCE.

PEINTRES.

;

les

Ses dessins, tableaux si

prodigieux

même,

œuvres d'un peintre d'architecture nous

non que nous songions

à contester sa

HUBERT ROBERT.

fécon1


LES ARTISTES CÉLÈBRES

6

son talent d'exécution, mais enfin

•dite ni

genre Il il

ait

il

ne nous semble pas qae son

rien de bien passionnant.

faut donc,

pour

le

bien juger, replacer le peintre dans la société

vécut à son retour de

Rome,

et

dances artistiques de cette société. xvin= siècle,

rechercher quelles étaient

On

voit

alors, vers le milieu

un grand courant prendre naissance, qui peu

irrésistiblement les esprits vers l'antiquité romaine.

pour cause, sans doute mais principalement et

de Pompéi. Les

Révolution, existé sans

la

les

quelques

Ce mouvement

hommes

Louis David, qui n'est nullement un novateur. fut

mêlé

à cette

évolution de Part, pour-

quelques-unes des innovations de son temps,

voudrais montrer dans ce volume, tionnerais serait que

que

j'ai

eu

la

classique en est la résultante, mais cette école eût

quoi ses œuvres reçurent bon accueil des contemporains, quelle part à

a

convaincus,

en deviennent é\idents aux approches de

Dans quelle mesure Robert

prit

du

peu entraîne

découverte des villes souterraines d'Herculanum

effets

et l'école

efforts de

à

oti

les ten-

à

le

et

la

c'est

et

lecteur éprouvât à

charmants du

que

je-

seule récompense que j'ambi-

me

suivre

un peu du

essayer de faire revivre l'un des plus spirituels

maîtres aimables

ce

il

siècle dernier.

plaisir

parmi nos


CHAPITRI-: Introduction L'évolution de

l'art

La

:

PREMIER

lutte des anciens et des

Tout le monde connaît, au moins par Boileau, qui, dans la seconde moitié les divisa

modernes.

vers l'antiquité dans la seconde moitié du siècle dernier.

en deux camps

:

du

les

celte

fameuse querelle'

xvii« siècle, s'éleva entre les littérateurs et

uns soutenant que

les

œuvres des anciens œuvres

n'avaient jamais été égalées; les autres affirmant que ces

étaient

inférieures à celles des modernes. Les arts ne se séparent guère de la littérature; la querelle eut

donc son contre-coup dans

point de vue que nous nous en occupons

Les plus

les arts; c'est à ce

ici.

défenseurs des anciens furent Boileau

illustres

et

Racine,

tous deux de Port-Royal. Les modernes eurent pour champion Boisrobert et Dcsmarets,

Charles Perrault frère de

et

avant que

guerre ne fût

la

Fontenelle ensuite.

Claude Perrault qui éleva

la

De

ouvertement déclarée,

ces deux derniers, Perrault,

colonnade du Louvre,

est le seul

qui nous intéresse. N'en déplaise à Boileau, Charles Perrault n'était pas le

premier venu; littérateur de goût, puisqu'il

de fées qui ont charmé tant de générations, d'art avec

une certaine

sous Colbert

et l'un

Pour montrer que

les

autorité, ayant été

ne

le

modernes

feu aux poudres. Perrault disait,

\'oyez Hip. Rigault

pouvait en outre parler

Contrôleur des Bâtiments

étaient supérieurs aux anciens,

manque aux œuvres modernes que 1.

de ces contes

des huit qui fondèrent l'Académie d'architecture.

de 1688 à 1696 son Parallèle des anciens mit

il

est l'auteur

:

Histoire de

la

et des modernes'-.

non sans raison

Ce

il

écrivit

petit livre

peut-être, qu'il

consécration du temps pour que

la querelle

des anciens et des modernes,

in-S",

i856, Paris. 2.

Charles Perrault: Parallèle des anciens

in-i2, Paris.

et

des

modernes,

1688-96, 4 vol.


LES ARTISTES CELEBRES

8

leur prestige soit égal à celui des œuvres des anciens, mais prétendait, à

que

tort,

hasard

le

a

plus des trois quarts dans les beautés qu'on

fait

s'imagine voir dans ces derniers ouvrages.

mérites aux Noces Aldobrandines'

Le Parthénon

tive.

de

,

mais

n'était pas sans défaut et

manquaient de perspec-

au fond

il

Colonnade du Louvre. (Le Parthénon venait

la

1687 par

époque on

les boulets vénitiens; à cette

ne fût-ce que pour en dire du mal; au

ment oublié

et

on

s'en tiendra

Perrault étant du métier,

il

quelques

reconnaissait

Il

elles

le

n'approchait pas

d'être renversé

en

connaissait encore-

siècle suivant

il

sera complète-

aux monuments romains.) était difficile

aux

hommes

de lettres de

rétorquer ses arguments; aussi ne lui répondirent-ils guère que par des

épigrammes. Boileau, dans rance

un peu ignoré,

borne

se

Contrairement

détail.

fut

en majorité, Perrault.

le

les

Longin, l'accuse d'igno-

Huet, évoque d'Avranche, aujourd'hui

à critiquer

chez l'auteur quelques erreurs de

qu'on croit d'ordinaire, l'opinion publique ne

à ce

nullement avec Boileau

Royal, soutinrent

finit

ses Réflexions sur

et d'ineptie, et l'illustre M'"

et

Racine. Les Jésuites, en rivalité avec Tort-

modernes dans

le

Mercure Galant, Bayle

Le grand Arnauld réconcilia

journal de Trévoux; l'Académie

même

partagèrent les opinions de

celui-ci avec Boileau et la querelle

par s'apaiser.

Elle se ralluma quelques années après, vers 171 entre

Houdard de

français «

la

Motte

et

une traduction de

de trop grossier dans

M'"^ Dacier.

l'Iliade, oîi

Homère

», la

il

lut à

5, à

propos d'Homère,

La Motte, avant

en vers

fuit

avait corrigé ce qu'il y avait

Boileau qui l'en complimenta

ironiquement; mais M"^« Dacier attaqua avec aigreur l'auteur de duction,

et

non seulement

l'auteur,

mais toute l'Académie,

la tra-

à laquelle elle

reprochait de ne pas défendre les anciens. Fénelon, dans cette nouvelle

période de

la lutte,

joua

le'

rôle de conciliateur. Pourtant Fénelon,

aimait cent fois mieux la pauvre Ithaque d'Ulysse que la Salluste

»,

avait montré, par

qui

«

Rome

son Télémaque, qu'on pouvait

faire

de

de

belles choses en s'inspirant de l'esprit antique.

L'Académie dernes.

I.

et

le

public étaient encore

à

ce

moment pour

les

mo-

Les anciens, cependant, finirent par l'emporter en littérature,

Les Noces Aldobrandines étaient une peinture à fresque représentant les noces ef de Pelée trouvée en 1606, à Rome, dans l'emplacement des anciens jar-

de Thélis

dins de Mécène. Avant les fouilles d'Herculanum et de Pompéi, c'était le

plus précieux qu'on eût de la peinture antique. Poussin en a

fait

le

monument

une copie.


'

".

z^^"^'

^^~mwm

'-^v^i-y-i3

^ml^''''-

i

INTERIEUK DE iju^uine d'Hubert Rvberl.

PARC, lM«isée

Ju Louvic.

v

-

.vJ?.^



HUBERT ROBERT ET SON TE\iPS

g

grâce à un écrivain de génie, Voltaire, qui combattit longtemps en leur faveur et assura dérinitivement leur triomphe par son autorité.

Dans Vers

les arts, la tîn

du

n'en alla pas tout à

il

fait

môme.

de

siècle, les artistes s'affranchirent

xvii<=

anciens, et jusque vers le milieu du xviii« pensèrent

de

comme

la tutelle

des

Perrault.

Un

vent de nouveautés soufflait d'ailleurs d'Italie. L'architecte Borromini (i

559-1667) venait de mettre

les façades

mode

à la

concaves ou convexes,

péenne. Le genre de Borromini

les

colonnes ventrues

torses,

en France par plusieurs de

fut intioduit

ses disciples, d'abord par le père théatin Guarini 1

et

réputation était devenue euro-

et sa

(Modène 1624, Milan

683), puis par Gilles-MarieOppenord( 1672 1742). Guarini. professeur de

belles-lettres, se livra à l'architecture avec tant de succès qu'il eut

vogue universelle; ment,

à

Anne

et

Paris

à

Rome;

un

eut

il

très

sorte

même

la

comme

voie,

pensionnaire de

avait été

commencement du

et

xviii« siècle.

du

siècle.

xviii<=

lui

la

comédie

commence

à la

cette

Lemoyne, Boucher

et

même

tradition antique ni

à

aucune

leurs disciples se continue presque jusqu'à la

en date vraiment française,

manière

tradition.

charmante école décorative qui, par François

Révolution. Dédaignée pendant quelque temps, cette école,

lui

italienne,

des dessus de portes, traitait de jolis sujets de genre qui

n'empruntaient rien

est

la

première

aujourd'hui plus en faveur que jamais.

a

reproché d'être maniérée; cela ne signifie rien, tout étant

et

convention en

art

comme

en littérature;

de ses qualités d'originalité, qui font qu'elle I.

son

Juste-Aurèle Meissonnier, de

Pendant ce temps, Watteau peignait des scènes de des plafonds

On

et

que l'Ecole borrominienne domina en France pendant presque

toute la première moitié

Avec

Turin notam-

grand talent de dessinateur,

influence fut prépondérante en France au

D'autres suivirent

Italie, à

construisit l'église Sainte-

il

maison des Théatins. Oppenord

la

de

l'École

monuments en

éleva des

il

Prague, à Lisbonne,

une

il

faut dire qu'à côté

sent le terroir

«

Le mot a été écrit, vers I7<S8, dans l'Encyclopédie, par un

» ',

elle a

eu

M. Lévesque, conti-

nuateur du Dictionnaire de Watelet, agrégé de l'Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Voici «

qu'il n'avait

Ce

le

passage

:

L'estimable amateur (Watelet) avait vu l'antique

mais on s'aperçoit et pour l'antique. avait pris naissance... Les

et l'Italie,

pas une étude assez profondément sentie pour

n'est pas lui qu'il faut accuser,

mais

le

temps où

il

Rome

compositions de nos

artistes, leurs

agencements, leurs dispositions, leurs expressions,

les caractères qu'ils

donnaient aux

têtes, tout s'il

chez eux

le terroir... J'ai

est

permis de parler ainsi sentait

vu des tableaux que tout Paris avait admirés dans une


LES ARTISTES CELEBRES

10 le tort

d appliquer à

genre décoratif;

il

n'est pas de sitôt

Pour

peinture d'histoire

la

les lignes et les

que nous en reverrons une semblable.

mot

les sculpteurs, le

vrai

ou faux prêté

à

l'Apollon du Belvédère ressemblait à un navet ratissé

Du moins

bien leur étatd'àme. et

beaucoup

que

même

n'étaient

pas parfaites la

chardon,

admirait,

il

pour l'embellir

Coysevox, ses

chose

ses élèves tout autre

à

après 17:0, que toutes les œuvres antiques consacrait trois cents pages

et

il

est vrai, l'antiquité,

qu'on

les

à

montrer,

le

mais ne

se gênait

à

Bou-

à

aucunement

dédaigne, soit que les documents sur eux fassent

ils

comme nous

disons aujourd'hui, les

ont cependant une grande influence sur l'orientation

du goût de leur époque,

et à ce

ne manquaient pas au

point de vue sont précieux à consulter. siècle,

xviii*

Mayrobert, un sentiment

pour

et,

seigneurs ou financiers, avaient, nonobstant

la

boutade de Pidansat de

des choses d'art.

très fin

Les collections, on

nombreuses; toutes

disait les cabinets, furent à cette

époque

commencées presque

la

Jabach,

première moitié du le

Cabinet du

collections

à

roi,

et

siècle.

De

devenu

contribution

et

belles et

toutes au

tout temps, depuis celle

Musée

le

se

celles

du

a entre autres

VAlmanach des Artistes de 1777

Guide du Voyageur à Paris, par Thierry,

exposition publique,

du fameux

Sur

s'en est bien trouvé.

V Almanach des Beaux-Arts de i-j62;

les

moins

national du Louvre, a mis

documents sont presque abondants. On

xviii* siècle, les

grands

plupart,

la

grandes familles en avaient,

le

exprime assez

à sa façon.

collectionneurs;

ces

que

Guillaume Coustou, qui reçurent

enseignait

défaut; ce sont les amateurs, ou,

dans

«

y a une catégorie de témoins qu'on oublie volontiers dans l'histoire

l'art, soit

Ils

«,

celui d'Antoine

fameuse statue équestre de Marc-Aurèle'. Quant

propos de

Il

Lemoyne

d'eux

l'un

respect de la tradition. Falconnet, l'un d'eux, grand admirateur

le

de Puget, trouvait,

de

un peu

était-ce

celui de Nicolas et de

Jean-Baptiste

leçons.

procédés du

faut l'aimer surtout, car selon toute vraisemblance, ce

montrer fades, sans

vie

et

2 vol. in- 12,

1787

;

le

:

;

Pro-

sans couleur dans une galerie

d'un palais étranger, quoi qu'on eût pris soin de ne pas leur associer des voisins trop redoutables. L'excellent

»

M. Lévesque ne pouvait évidemment prévoir que

ce serait justement

ce goût de terroir qui nous plairait plus tard. I.

Œuvres de Falconnet.

La statue équestie

l'Apollon du Belvédère, les Filles de Niobê étaient

de les

Marc-Aurcle, sujets

le

Laocoon,

de bataille ordinaires

des critiques d'art du siècle dernier, avant que l'antiquité eût définitivement triomphé.


PO

K

TRAIT

D

par \'an D\ck.

EBEBHAIiD JABACH.

—

(Miisiie Je

Cologne.;


LES ARTISTES CELEBRES

12

Paris, 4 vol. in- 12, 1789;

vincial à

d'Argenville, in-8°,

dans

faites

A

17.12 et

consulter ces documents, on

comme on

écoles,

flamande

disait alors

étaient également estimées

après

la

dispersion de

du

seconde moiiié du siècle'.

(école italienne,

homme les

française, école

en sera tout autrement

Il

XVI; pendant

Révolution

la

Louis David,

en France,

le

il

et

n'y aura

marchand de tableaux

maîtres hollandais; quant aux maîtres

comme

regardés

siècle, ils seront

école

faut joindre quelques espagnols,

il

artistique organisée par

Lebrun, pour oser soutenir français

la

l'impression très nette que les trois

recherchées.

et

qu'un seul

crois,

je

surtout les catalogues de ventes

société de Louis

la

après, sous la terreur

guère,

a

hollandaise), auxquelles

et

Voyage pittO)-esque de Paris, de

le et

notamment dans

courant,

le

1778,

des modèles de mauvais

goût, de simples barbouilleurs d'enseignes, tout au plus.

Cependant,

même

ment novatrice,

même

eut

sur

les

la fin

dans cette première moitié du

le

monde

ment des Grecs car

il

et

francheIl

y

une sorte de réaction en leur faveur.

D'abord, en littérature, presque tout

siècle, si

anciens ne furent pas complètement délaissés.

la

haute induence de Voltaire avait ramené

à la tradition

des Latins,

;

non que Voltaire

comme

l'avaient fait

s'inspirât directe-

Racine

et

imita plutôt dans ses tragédies les procédés littéraires

précédent-, mais enfin

il

imposa

de

respect

le

Voici quelques-unes de ces collections:

l'antiquité.

Fénelon,

du

siècle

D'autres

M. de Gaignac,

secrccaire du roi, à un très beau cabinet des écoles flamande et française et des espagnols, notamment un Gueux cherchant ses poux, de Murillo. — Blondel de Gaf;ny, place Vendôme, a principalement des hollandais, des La Live de JuHy, introducteur espagnols et quelques français (vendue en 1776). 1.

l'Hôtel de la Ferté, rue de Richelieu, a chez lui

des ambassadeurs, rue Saint-Honoré près des Feuillans, a surtout des français

et

des

Titon du Tillet, rue de Montreuil, a quatre pièces de flamands (vendue en 1769). M. de Julienne, aux Gobelins, des sa maison remplies de flamands et de français.

lides, les trois écoles et

Le marquis de Lassay, près les Invades espagnols, notamment des Murillo et des Rembrandt.

tableaux des trois écoles (vendue en

17IJ7).

Bjuret, fermier général, tableaux de l'école française. près

les

Mathurins, livres

(vendue en 1773).

d"art,

estampes

et

— Mariette,

dessins

d'après

Cro^at de Thiers, place Vendôme,

trois

rue Saint-Jacques

les

grands

maîtres

cent soixante-douze

tableaux des trois écoles, une des plus belles du temps, achetée par Catherine

II

en

Le comte de Vence, rue du Bac, tableaux 1772 par l'intermédiaire de Diderot. Randon de Boisset, des maîtres flamands et hollandais (vendue en hollandais

1777), etc.

Il

faut ajouter à cette liste l'incomparable collection des ducs d'Orléans,

au Palais-Royal, vendue presque pour rien à des Anglais. Etudes littéraires sur le XYIII' 2. Voyez Emile Faguet :

siècle, in-8°,

i8ijo.


C~N.C:chà^ Pàiu

..De Lohjt St TuUu

T>^

PORTRAIT DE LA dessillé par C.

LIVE

N. Cochin

DE J;:LLY, le (ils.

Si.,'


LES ARTISTES CÉLÈBRES

14

même

agirent dans le

sens; Montesquieu, par exemple, en

Romains par

nait l'attention sur les

leur grandeur

Dans

et

Considérations sur

ses

1734, rameles

causes de

de leur décadence.

les arts, les architectes,

qui s'étaient écartés les premiers de

la

tradition, furent aussi les premiers à y rentrer.

Jean-Jérôme Servandoni, peintre était déjà

1766),

architecte, né à Florence [1695-

et

célèbre lorsqu'il vint

France, en

en

peintre avec Jean-Paul Panini, qui probablement lui l'antiquité,

il

fut ensuite architecte et

D'abord

1724.

donna

goût de

le

décorateur. Le portail de

la

nou-

velle église Saint-Sulpice ayant été mis au concours en 1732, Servandoni

l'emporta

et

consiruisit le portail actuel, qui renferme de Jolis détails,

quoique l'ensemble en puisse

être critiqué.

une grande vogue en France, où grands, toujours dans ration théâtrale

encore

à ce

deux

se

les

il

que Servandoni,

et

Jacques-PVançois

français,

aimait trop

la

On

eut

ou

déco-

pouvait

plus strictement que lui,

Blondel

(1705-1774I

et

(17 13-1780), revenaient au.x principes établis

anciens.

/

Blondel, vers

1740, ouvrit

fut

Il

temps avec succès.

Il

à

Paris une école d'architecture qui fut

dans ses

très fréquentée et combattit,

de Borromini.

d'édifices petits

permettre certaines libertés avec l'antiquité.

Henri-Germain Souftlot par

Le chevalier Servandoni une foule

genre antique'; mais

le

même temps

architectes

éleva

son goût n'est pas complètement pur.

et

moment

Presque en

il

articles de V Encyclopédie, l'école

de l'Académie d'architecture, où est

surtout

il

professa long-

connu de nous par son Cours d'archi-

tecture^ terminé par Patte, et son ouvrage sur ï Architecture française'^,

l'on peut lire ce passage caractéristique des idées de l'auteur

:

« 11 est

important de s'élever contre l'abus dans lequel tombent nos architectes, lorsqu'en composant la

les

proportion de

la

plupart de leurs édifices,

ils

affectent de réduire

leur architecture contre tous les principes établis par

anciens pour déterminer

les

dimensions constantes des

o.-^drcfs.

»

Ghambord, pour le maréchal de Saxe; le du cardinal d'Auvergne, une chapelle en forme de rotonde chez M. de La Live, une rotonde en forme de temple antique soutenue par douze colonnes corinthiennes, chez le duc de Richelieu, dans sa terre de 1.

Servandoni construisit

théâtre de Dresde,

Genncvilliers. 2.

J.

Il

l'escalier

fut de

F. Blondel

:

théâtre de

le

de

l'autel

l'Académie de peinture.

Cours d'architecture, 1771,

vol. in-fol., 175 2- 1758.

çaise,

4

ches,

du Louvre de ce temps-là.

On

vol.

in-8°.

Archilccturc fran-

y trouve notamment une description, avec plan-


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Soufflot fut d'abord élève de l'ccole de

en Asie-Mineure

A'.j-u

v puisa

ci

Jus .Vi.j.-i\

le

Rome,

i5

puis voyagea en Grèce

goût de l'antiquité.

IU:.-.Ù- i'Ejb.<fa.t\Lt .ir.m..

/.i

Il

se

lu.- ,l-j

fit

et

connaître

r^.

PORTRAIT DE VOLTAIRE, d'api'cs

le

par son Hôtel-Dieu de Lyon.

A

côté de ces artistes,

qui eurent de

leur

il

buste

sculpté

Nous

le

faut citer

par

Houdon.

retrouverons un peu plus loin.

deux amateurs

temps une grande autorité,

le

très

distingués,

comte de Caylus


LES ARTISTES CELEBRES

i6

(1692-1765)

Pierre-Jean

et

Mariette,

son ami

il

publia, vers 1752, son Recueil d'antiquités auquel

il

longtemps.

Il

fonda en 1754

antiquité.

Il

très écouté,

était

travaillait

depuis

l'Académie des Inscriptions une médaille

à

de 5oo livres pour celui qui aurait la belle

Caylus,

(1694-1774).

honoraire amateur de l'Académie de peinture, où

mieux

le

monuments de

éclairci les

retrouva, ou à peu près, le secret de

peinture à

la

l'encaustique des anciens; son procédé fut essayé par plusieurs peintres,

Vien

et

Bachelier entre autres

Mariette,

'.

possédait une splendide collection d'estampes

connaisseur hors ligne, plus de cinq mille des-

et

sins de choix des grands maîtres, et était réputé à l'étranger aussi bien

qu'en France.

publia, vers 1750, son Traité des pierres gravées, avec

Il

dessins de Bouchardon, où anciens,

et

examine en particulier

il

collabora avec l'abbé Barthélémy tu

antiques de Caylus

hommes éminenis

préparèrent sans doute

cependant

esprits à ce qui allait suivre. Elles ne sufiisent pas

les

expliquer

à

entraînement irrésistible vers l'antiquité romaine que nous allons

France

observer, quelques années plus tard, en

l'Europe. Vraisemblablement

la lutte

partis,

si

tout à

coup ne

conséquences

siècle, et sur

s'était

et

dans

entre les anciens

eût continué avec des alternatives de revers

les

procédés des

^.

Les leçons de ces

cet

les

Recueil de peintures

et

et

le

les

reste

de

modernes

de succès pour les deux

produit un événement considérable, dont

se sont fait sentir

djns

pendant

les arts

trois quarts de

l'importance duquel on n'a pas assez insisté

découverte des villes souterraines

d'Herculanum

et

de

:

ce fut la

Pompéi,

et

l'exhumation d'une foule de peintures murales, de statues, d'éditices, de

maisons

d'objets

particulières,

meubles

familiers,

et

ustensiles

antiques.

Au commencement de

1.

Caylus

du

siècle,

creusant un puits,

Portici,

:

un habitant du

village de Résina, près

rencontra quelques débris de statues

Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, romaines, gauloises, Paris,

1732, 7 vol. in-4°.

— Recueil

de peintures antiques,

peinture à l'encaustique, Paris^ Celui-ci n'aimait pas Caylus

in-îS°,

à

1755. Voir

à

in-fol.,

ce

1757.

— Mémoire sur

sujet les Salons

la

de Diderot.

cause de diticrends entre eux à propos de rtncy-

clopédie. 2.

Fierre-Jean Mariette

imprimerie de l'auteur.

:

Traité des pierres gravées,

2

vol. in-fol., 1730,

Paris,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

17

antiques. Le prince d'Elbœuf, général des galères de Naples, acheta le terrain en 171

au

lieu

1

et,

pendant plusieurs années, continua

de collectionner ce qu'il trouvait,

princiers, à

il

Louis XIV, au prince Eugène;

statues représentant les

filles

en

fit

don

les fouilles; à

à celui-ci,

mais

des personnages

il

donna

les

deux

de Balbus, qui sont au Musée de Dresde.

PORTRAIT DU COMTE DE CAYLUS, par C. N. Cochin

Vers 1720.

de Naples, Charles

le roi

culières, et en 1738 en entreprit

C'était

Herculanum qu'on

déposés d'abord tard

à

le fils.

III,

fit

arrêter les fouilles parti-

lui-même sur une plus grande

retrouvait ainsi. Les trésors

Portici,

dans

la

au Palais des Etudes ^Palazzo dei Studi)

années après, en 1748,

le

de

villa des rois

échelle.

exhumés furent Naples,

et

plus

à

Naples. Quelques

colonel du génie don

Rocco Alcubierre

ayant obtenu de faire des fouilles dans un autre endroit, mit au jour

Pompéi. FRANCE.

lEINTRES.

HUBERT ROBERT.

3


LES ARTISTES CELEBRES

i8

Le bruit de

ces découvertes ne prit consistance et ne se re'pandit en

Europe qu'à l'époque de l'exhumation de Pompci. Brosses

président de parler

Paris,

à

comme

y a deux ans,

il

d'une chose tout

parla le premier.

Mais alors

retentissement en fut prodigieux.

le

petit

nombre de monuments plus ou moins

du Jardin de

tirés

Barberini

à

Rome,

culanum,

à

Pompéi, on

la

Noce Aldobrandine, montrait au Palais

Figures de Cestius, presque

et les

le

Mercure de 1787,

forme,

vaient au

du temps. ce

de

les arts

la

dans

comme

même

la

voyage

catastrophe;

le

mais alors on

d'Italie;

le

Sans doute, par

la

le faire ^.

Vésuve, car

1.

la

elles se trou-

en quelque sorte un dépôt

c'était

moment, Naples acquiert un

il

ment

-,

à l'abri

des ravages

»

dirait aujourd'hui, s'en mêlant,

tenu de

attitude

prestige extraordinaire.

on

fait

faisait

la

l'antiquité,

seconde moitié du elle

Charles de Brosses

n'est

même la

Peu

snobisme,

et, le

les

le

comme

occasion, on allait admirer

nature

;

ne retrouva pas seule-

mais enfin

les fouilles

Lettres sur l'état cctuel de la ville d'Herciilée

causes de son ensevelissement sous

peu,

à

de famille qui ne se croie

xviii« siècle

découvrit aussi :

fils

L'Italie

volontiers auparavant

plus que jamais.

voyage de Naples devient une mode, une fureur,

on

l'abbé Brizard

dit

de l'antiquité qui avait été mis

étant restée la terre classique des ans, le

Her-

hasard nous avait rendu ces villes dans

« le

et si j'ose le dire,

moment

de tous

De

A

on avait de

surtout l'antiquité elle-même, restituée dans toute sa fraîcheur,

et

fidèle

effacées.

avait de tout cela et à profusion;

avec tous les détails de sa vie intime. Car,

même

ruinés;

Salluste, qu'on

de peintures murales, on n'avait guère que

fait

deux morceaux

d.ms

M. de Mairan qui m'en

fut

faut se souvenir qu'auparavant on ne connaissait de l'antiquité que

Il

plus

Ce

le

^Herculanum),

de cette décou-erte

nouvelle.

à fait

J'avoue, dit

surpris d'entendre

fus fort

je

»

quelques statues, un en

vers 1750, que

',

«

et

sur les

ruines du Vésuve, petit in-8°, Dijon, 1750. Le

Président de Brosses avait visite Herculanum en novembre

lySg, au

moment

de

la

découverte. 2.

L'abbé Brizard

:

Articles sur

le

Voyage

pittoresque de Naples de l'abbé de

Saint-Non. Mercure de France, janvier, février, mars 1787. 3. Le roi de Naples faisait présent, aux étrangers de distinction qui présentés, d'un magnifique recueil de gravures

d'Herculanum

;

lui

étaient

Grosiey en eut un,

Saint-Non aussi. Saint -Non, qui n'avait pas l'ombre de vanité, écrit à son frère à ce sujet: « Apparemment que je suis sans m'en douter un personnage considérable.

»


X-irj,}

.'.uip

f.s

FRONTISPICE dessiné par C. N. Cochin

le fils et

gravé par ChoffarJ en 1775 pour

le

Calaloffue raisonné

des Uijfercns objets de curiosités dans les Sciences et Arts qui composent le Cabinet de feu SI. Mariette. Contrôleur Général de la Grande Chancellerie de France,

Honoraire Amateur de l'Académie Koyale de Peinture, par F. liasan, paveur.

et

de celle de Florence,


,

LES ARTISTES CÉLÈBRES

20

bénéficièrent de cet engouement,

par s'étendre

La

bien que les explorations finirent

du royaume des Deux-Siciles.

longue de tous ceux qui

serait

liste

si

toutes les antiquités

à

comme

Naples. J'en citerai quelques-uns

voyage de

alors le

firent

preuve.

Voici d'abord Abel-François Poisson, marquis de Vandières, puis

de Marigny, puis de Ménars, frère de M"'^ de Pompadour. Vandières ayant obtenu

survivance

la

Le Normand de

de

Tournehem

à

la

direction générale des Bâtiments, fut envoyé en Italie pour y faire son

éducation artistique.

époque

à laquelle

y resta de décembre 174g

Il

succéda

il

mentors Soufïlot, Cochin riographe du voyage

*

il

trouve

les figures

domaine; peintures

trouve

il

le

je

;

le fils et il

;

d'Herculanum exposées

Tournehem. On

à

se

l'abbé

lui

donné pour

Le Blanc. Cochin

à Portici, plusieurs et

fut l'histo-

centaines de tableaux donc

pourtant Cochin

les sculptures et l'architecture ici

septembre ijSi,

avait

montre peu enthousiaste des peintures

mal dessinées;

soupçonne

à

bien supérieure, aux

de subir un peu l'infiuence de Soufïlot.

Après Vandières, on en voit passer beaucoup d'autres dans que Natoire, directeur de l'Ecole de

Rome

Marigny, devenu directeur des Bâtiments

1.

Ch. Nie. Cochin et

Cochin

était

fils

le fils:

de sculpture,

de peinture

un

sera plus prononcé,

il

Voyage

etc., Paris,

homme

posait, dit Lalande, de retourner

en

d'Italie ou recueil

il

à ceux qui

la

l'entouraient.

En

En

sa soeur celui de

marquis de Ménars.

il

ouvrages

le

mouvement Il

se pro-

administration fuf éclairée, mais art, et s'en

rapportait

il

un peu

i753, il recommande aux élèves de Rome le dessin un peu plus tard, il trouvera que Pajou n'a pas assez prend le nom de marquis de Marigny; après la mort de

étudié l'antique.

1754,

les

lySS, 3 vol. petit in-8*.

Direction des Bâtiments (ministère des

pour penser par lui-même en

d'après les grands maîtres;

à

de refaire autrement son ouvrage.

ne manquait pas d'esprit, son

n'avait pas assez de fond

de notes sur

plus d'enthousiasme pour l'antiquité. Italie et

écrit

-.

lySi, 3 vol. in-12 ou

Vandières succéda à Tournehem à Beaux-Arts);

les lettres

(!" janvier 1752)

de beaucoup de goût; cependant, lorsque

fera paraître

dans son

était là

Pour M"" de Pompadour, des auteurs fantaisistes et galants ont voulu lui faire honneur du mouvement vers l'antiquité. Il y a là tout au moins de l'exagération. La marquise de Pompadour était artiste; cependant ces gravures, quoi qu'on en ait dit, n'ont guère d^ remarquable que la signature. Elle avait du goût, mais surtout pour les petites choses, les meubles, les bibelots; elle n'était pas de taille à provoquer une évolution du grand art; comme font toutes les femmes, elle suivit la mode nouvelle, mais elle était aussi bien avec Boucher qu'avec l'antiquité. Elle mourut d'ailleurs en 1764. 2. Archives série

O

',

nationales:

1940-41

Correspondance des Directeurs de

l'Ecole

de Rome,


nuin:RT robert et son temps 6 février 1734. (.vie),

sont de retour à

Les iMM. de Brancas,

Rome

nullement d'orthographe

ni

fils

de M.

le

21

duc de Loraguait

de leur voyage à Naples. (Natoire ne se piquait de

littérature.)

PORTRAIT d'aBEL- FRANÇOIS POISSON, MARQUIS DE VANDIERES, DE MARIGNY ET DE MENARS, dessiné par C. N. Cochin

20 février 1754. je

— J'espère,

Monsieur, que vous ne nne gronderez pas,

viens d'accorder la permission au sieur

un mois avec M. Boutin qui

le fils.

s'intéresse

Doyen pour

pour

lui.

aller

à

si

Naples passer


LES ARTISTES CELEBRES

22 19 janvier 1755. le

M.

duc de Pentiève

le

qui arrive de Naples, vera

{sic),

premier jour des mascarades.

M. l'abbé Gougenot et M. Greuze sont de retour à 26 janvier lySô. Rome, revenant de Naples. M. l'abbé de Saint-Non vient d'arriver avec le pen21 novembre lySg. sionnaire Taraval, qu'il se propose d'emmener tout de suite à Naples. (Taraval

ne pouvait aller directement à Naples,

Naples que

n'alla à

17 avril suivant,

le

le

règlement

mars de l'année 1761, il y envoya Fragonard, qui Naples en 1774 avec Bergeret

Saint-Non

opposait.

s'y

emmenant avec

Hubert Robert. En

lui

un deuxième voyage

fera

à

)

Natoire, lui-même, dans plusieurs lettres, exprime je

me

permettiez d'aller

Naples,

à

tion ne souffrira pas de

«

ma

je

choisirai pour cela le

santé

quinze jours de plus

Randon de

C'est

».

désir d'aller à Naples

permet

il

;

moment où

M'"^

Le Comte

à

Naples

et jouir

Boisset qui

de

la

vue du Vésuve

deux voyages en

fait

et

l'abbé Copctte; Duclos en

Italie,

l'astronome La Lande,

etc. Je

ne rappelle

des de

et

1-52

et

1763, avec

ijôS; l'abbé Barthélémy,

Rome,

à

et

de Pouzzoles

antiquités

les

duc de Choiseul, ambassadeur

le

la direc-

son élève pour

laisse partir

1762, et en rapporte des marbres antiques. C'est Watelet en

que

:

que vous

faut

absence.

beaux spectacles que présentent

Baies

le

Tabbc Morellet, en 1758, qui

C'est encore rester

mon

me

le

si

voudrais bien aller à Naples,

emmené

avait

avec lui;

que quelques-uns de ceux

ici

qui, les premiers, firent le voyage.

Tous

ceux-là n'étaient que des curieux. Mais, en 1756, arrivait à

Rome l'homme

qui devait être

le

pontife

de l'antiquité, l'Allemand Jean Joachim 1758,

Winckelmann

voyage

fait

Winckelmann

son premier voyage

à Naples, et lettre

de ce nouveau culte

et l'apôtre

à

Naples.

(1717-1768).

En

En

1762, deuxième

au comte de Brûhl, où l'auteur oppose ses

idées à celles des antiquaires napolitains. Troisième voyage à Naples,

en 1764, avec

Winckelmann découvertes.

le

En

bibliothécaire

comte de Briihl; dans deux

laisse

lettres écrites à

son retour,

déborder son enthousiasme sur l'importance des

1763,

il

est

du Vatican

nommé

et se

Rome,

président des antiquités à

et

trouve ainsi en relation avec une foule

d'étrangers. C'est alors que paraissent ses plus importantes publications,

son Histoire de l'Art' I.

J.

.1.

son Explication des monuments inédits de

Winckelmann: Histoire de

Dresde, 1764. cette

et

1776, édition

l'Art,

i" édition

en

de Dresde rectifiée d'après

allemand,

les

2 vol. in-4'',

papiers de l'auteur;

seconde édition traduite en français par Huber, 1781, chez Belin

Monu-


(X^yf

' JcXin

dit.

PORTRAIT DU GRAVEUR

P.

dessiné par C. N. Cochiii

FR. le fils.

BASAN,


LES ARTISTES CÉLÈBRES

24

En

l'antiquité.

voulut revoir

1768, se proposant d'aller faire des fouilles en Grèce,

il

de Portici; ce ne fut pas sans peine qu'il y parvint'; ses démêle's avec les antiquaires du roi de Naples. qui redoules antiquités

taient qu'il ne discréditât leurs explications, sont

son retour, vers

quitta

ne peut parler de

Mengs, peintre

et

le

10 avril 1768, et se dirigeait par

Après

le

Tyrol

Winckelmann sans

citer

au siècle

un voyagea Naples, vers 1760,

C'est après

son ami Antoine Raphaël

Rome. Mengs, un peu oudernier un grand nombre d'admirateurs.

professeur à l'Académie de

blié aujourd'hui, eut

la

Rome,

Grèce, lorsqu'il fut assassiné aux environs de Trieste.

la

On

il

très curieux.

qu'il

fit

son chef-d'œuvre,

fresque d'Apollon sur

Albani.

prit aussi la

Il

le Parnasse, entouré des neuf Muses, à la villa plume pour combattre en faveur de l'antiquité.

Les fouilles de Naples amènent donc sance italienne,

pour

non pas même

à

nombre d'ouvrages de

comme une

l'époque de

un engouement comparable

l'Italie

figurer le

et

la

à celui-ci.

seconde renais-

première,

On

il

n'y eut

aurait peine à se

toute nature qui, de 1760 à peu près

jusqu'à 1780, ont ce pays pour objet-

:

Voyages

d'Italie, Lettres

sur

l'antiquité, édition de Rome, en italien, 1767, édition française, Winckelmann a fait un grand nombre d'autres publications seconautres: Remarques sur l'architecture des anciens, 1761, Leipzig, où il

ments inédits de 3

voL, 1819.

daires; entre

Posidonium (Faestum).

décrit les ruines de

La visite des fouilles était interdite. Comme il était difficile de refuser l'entrée du Musée à Winckelmann, il lui fut défendu de prendre des notes et de rester trop longtemps devant les pièces importantes. Winckelmann avait du reste le trait caustique. Il raillait Caylus d'avoir acheté comme antique une peinture moderne du peintre Guerra; lui-même fut joué par Casanova, élève de Mengs, qui lui fit prendre une de ses peintures pour une antique. Winckelmann avait aussi malmené ^^'atelet qui se reconcilia avec lui à son passage à Rome. Voyage d'Italie, de Cochin. 2. On n'a que l'embarras du choix pour citer Voyage du comte d'Orrery, fait en lySS, paraît en anglais en 1774. Observations sur l'Italie par deux gentilshommes suédois, par Grosley, 176/); réimprimé en Lettres de Sharp sur l'Italie, en 1766. 4 volumes en 1774, traduit de l'anglais. 1.

:

Voyage

de Blainville, en anglais, les premiers cahiers

d'Italie,

Description historique et critique de

abbé avait

fait

le

voyage

d'Italie

l'Italie,

avec M. de

Bourbonne, président

— La Promenade utile et récréative de deux Brève storia, 1768. — Ouvrage de Cesare Orlandi

parlement de Dijon. in-i2, Paris,

:

tutte les cita d'Italia,

Voyage

d'Italie,

iii-4°,

176Ô-67.

par l'abbé Richard, G vol., 1766. Cet

avec un grand nombre de planches,

de l'astronome La Lande, Paris, 1769, 8 vol.

à

mortier au

Parisiens, 2 vol. é

descripone di

Pérouse, vers

1769.

in-8°, 2» édition, 1786.

Lettres de M'"" du Bocage sur l'Italie. Délices de l'Italie, 4 vol. in-12. Mélanges historiques, critiques de physique, de littérature et de poésie, par M. marquis d'Orbessan, président à mortier au parlement de Toulouse, contenant

— le

le


PORTRAIT DE LE NORMAND DE TOURNEHEM, peint pir Tocqué.


LES ARTISTES CELEBRES

2G l'Italie,

Descriptions de Vltalie, Histoire de Vltalie;

voyageur qui ne

se croie oblige' de faire part à ses

inipressions sur l'Italie;

et je

ses

ne dis rien des cartes, ni des guides, ni des

comme

plusieurs volumes,

manuscrits en

pas un

n'est

il

contemporains de

ceux de Gougenot

et

de

est celui

de

Watelet, qui pour une raison ou une autre ne furent pas publiés.

Parmi ces ouvrages, un des plus

inte'ressants

pour nous

l'astronome La Lande. Ce n'est guère qu'une compilaiion, mais fait très

consciencieusement. La Lande Ht son voyage en 1766

son ouvrage en 1769. genot

et

juge en art d'après Cochin

11

un peu d'après Falconnet; son

l'usage des voyageurs en Italie;

tances par postes,

surtout

sur

il

livre est

nombre de journées

le

donne une

consacrer

à

Gou-

à

à

à suivre, les dis-

chaque

ville, etc.;

celte

époque

enthousiasme n'eût pas d'écho dans

les arts.

des publications qui parurent

liste

est

une sorte de guide

indique l'itinéraire

il

l'abbé

et

fils

il

publia

et

à

l'Italie.

qu'un

était difficile

Il

Aussi,

à

tel

partir de 1765 environ, l'influence de l'antiquité y est-elle par-

tout présente, en France et dans

voyage

Paris.

Lemberg, 1774.

1768.

d'Italie,

Raretti, i'7^,

Mœurs

Mémorial

— Lettres,

et

tatif de l'Italie,

contenant

Italie,

vol. in-8",

1

Hollande, Paris,

chez Duchesne.

1776-78, par Rolland de d'additions

aux

le

de

mondain,

sur

journal d'un voyage

Coyer.

Lacombe.

— Manuel

la

Platière, 6

à

France

l'anglais

de

du comte de

Rome, en

1773,

in-12.

vol.

modernes

d'Italie,

Voyage

en Italie et en

En

voyage en

de Sicile, de Malte en

1777, 2 vol., en allemand,

par Bernouilli, l'Italie

chez Fritsch,

dans

le

Mercure

Le Livre de Busching, traduction italienne de l'abbé Jagermann

(auteur d'un volume de lettres sur di Ant.

fait

Leipzig. Bernouilli cite aussi de très intéressantes lettres sur

allemand de 1775.

de

l'Italie

de l'étranger qui

Lettres écrites de Suisse, d'Italie,

relations les plus

traduit

l'Italie,

lettres

la

Dictionnaire historique et géographique por-

Paris, chez

1775,

par l'abbc

1775,

coutumes

d'un

attribué à Guidi, 2 vol. in-12, 1783.

de l'Europe, auquel

ie reste

Federico Busching,

l'Italie,

1778)

etc., 6 vol. in-8°,

:

Italia géographico-storico-politica

1780.

Il y a aussi des manuscrits; ainsi celui de Watelet en 8 vol., de Gougenot, du baron de Castille, 1778; Rozier, frère du physicien, avait pris en Italie des notes

volumineuses. La Lande

voulu ajouter sur

cite

les lieux

au moins une demi-douzaine de voyageurs qui ont bien

des noies à son livre.

Jusqu'aux naturalistes écrivent sur 1771-72, sur la niinéralogie de

par

le

baron Dietrich, à Strasbourg.

Saussure dans

Comme étaient

le

l'Italie

:

Lettres d'un

minéralogiste suédois,

marbres antiques; traduction en 1776, Tableau lithologique de l'Italie, publié par

l'Italie et les

Journal de Physique de 177b.

cartes,

celles

recommandées.

de d'Anville

et

une belle carte de Zanoni pour Naples


i

PORTRAIT DE

C.

N.

G^ai'L'

^Kir Aiuj

Ji'

%f^^ubu

COCHIN LE FILS,

dessiné par Uii-mcme.


LES ARTISTES CELEBRES

28

donnait

le

ton. Les idées se modifient d'abord, les procédés d'expression

ensuite.

comme on

encore,

Ici

d'abord

pouvait

le pressentir,

nous rencontrons tout

qui de 1752 à

ij56 construit l'École

les architectes.

Jacques Ange Gabriel, Militaire, termine en petits bijoux qui,

le

1772

fils,

les

quoique dans

deux le

palais de la place de la

Concorde,

goût antique, gardent quelque chose

de l'élégance grêle de leur siècle. Soufflot, acquis depuis

Panthéon, qui

longtemps

à l'antiquité,

qu'un temple romain; on

n'est

de vives critiques, notamment de

l'objet

sait

la part

commence en 17641e que ce monument fut

de l'architecte Patte, mais

ces critiques portent exclusivement sur des questions techniques de

non sur

dité et

Voici encore Jacques-Denis Antoine, qui 1775; Jacques Gondouin, élève de

maison d'Adrien,

Un

à

même

à

de

l'Ecole

une restauration de

faire

Rome. qui ne fut pas sans talent, éleva encore quelques

et

constructions, mais

il

ne fut pas suivi.

Lorsque Delagardette rapporta

Pœstum

déjà décrits par

en vogue, rière la

et

Brongniart, en

Madeleine de

être le lycée

Peyre

la

Paris ses relevés des temples de

le

et

dessinés par Hubert Robert,

moment

dorique de Posstum fut un

1780, construisit en style de Px'stum, der-

Ville-l'Evêque,

même

Gondorcet; et

à

Winckelmann

qui passaient pour très anciens,

style,

qui termine

dernier représentant de l'école borrominienne, Lcdoux, protégé

de M'"^ Dubarry,

et

Monnaie de 1768

fait la

Blondel,

médecine vers 1773. Gondouin voulait la

soli-

le style.

le

couvent de capucins qui devait

tout le dorique fut à

la

mode,

de Vailly terminèrent l'Odéon en 1782

et

et

dans ce

Chalgrin

le

portail de Saint-Philippe-du-Roule en 1784.

A

l'Académie de peinture

manifeste dès 1702 dans

chaque année

à ses élèves

le

et

de sculpture, l'influence de l'Antiquité se

choix des sujets que l'Académie donnait

pour

le

concours des grands-prix. Jusque-là,

ces sujets étaient choisis exclusivement dans la Bible.

1762, les

deux sujets donnés pour

Mort de Socratès trente-cinq

romaine I.

et

sujets

et

la

la

peinture

Mort de Germanicus;

donnés, vingt-cinq

de l'histoire grecque,

et

et la et

sont des

Brusquement, en sculpture sont

la

de 1762 à

1780, sur

de

l'histoire

scènes

dix seulement sont tirés de

Procès-verbaux des séances de l'Académie.

:

la

Bible'.


PORTRAIT DK

M""^

DE TOiMPADOUR,

par C. N. Cochiii

le fils,


LES ARTISTES CÉLÈBRES

3o

C'est que, depuis

démie

création des honoraires associés libres, l'Aca-

la

beaucoup plus accessible qu'auparavant aux influences exté-

était

aux honoraires amateurs', y formaient

rieures. Les associés libres, joints

un groupe nombreux, auquel

position sociale de ses

la

membres donnait

une certaine autorité. Les honoraires amateurs, c'étaient Caylus, Watelet,

Randon

Bergeret, Mariette; les associés libres, Gougenot, Saint-Non,

de Boisset, La Live de JuUy, Crozat de Thicrs, qui tous avaient

voyage de Naples.

allaient faire le

Ils

parlaient et écrivaient volontiers,

les artistes se laissent toujours

ce à quoi

sait et allait s'éteindre

en

1

ou

fait

prendre. Puis Boucher

vieillis-

770. Des artistes partisans des idées nouvelles

arrivaient à l'Académie. C'était

Joseph-Marie Vien,

promoteurs du mouvement; rompait avec le

les

3o mars 1754,

en 1739,

le

procédés de l'école régnante.

nommé

Il

était

et

pendant vingt ans préparait des admi-

compositions d'Herculanum, C'était l'honnête

mable

la

inconnu aujourd'hui, n'en

d'amours'-.

un écrivain médiocre,

fut pas

Ancien recteur de l'académie, phie

Marchande

il

et qui,

peu près

à

pour

tut professeur

l'histoire, la

moyens de

traiter les sujets

C'était encore très

l'antiquité.

qu'on

A

la

à

lisait

la classe

aux peintres

Cochin

le

fils,

protégé de M"'^ de

comme

artistes

Pompadour

ses protecteurs, s'était

et

de

rallié à

place des conférences sur les vies des peintres illustres

l'Académie lorsqu'il n'y d'art

avait

rien à l'ordre

pouvaient être de cette acade'mie.

des Associés libres, créés par

et

du

antiques dans un goût nouveau.

influent, et qui,

Les amateurs

1.

dans

géogra-

fable à l'école royale des élèves protégés, et par son Traité

et la

Marigny,

esti-

moins un personnage dans son temps.

costume des anciens peuples., par son enseignement, fournit aux les

jolies

Dandré-Bardon, qui eût pu devenir un peintre

n'eût préféré être

s'il

même

avait

il

en y ajoutant quelques accessoires, une des plus

à Portici,

des

en 1730,

reçu académicien

rateurs à l'antiquité. Vien, lui aussi, avait été à Naples;

copié

et l'un

Rome

adjoint à professeur trois mois après, profes'seur

première vacance,

à la

protégé du comte de Caylus

Vien, dès son retour de

Ils

ils

jour,

y entraient d'abord

Tournehem en 1747

sculpteurs agréés. Par extinction,

du

et

correspondants

passaient ensuite dans

la classe

des honoraires amateurs, correspondants aux académiciens. 2.

Saint-Non, dans ses Fragments choisis dans

les

peintures et

plus intéressants des palais et des églises d'Italie, a reproduit la

les

tableaux

les

Marchande d'amours,

d'après un dessin de Clodion. 1-a copie de Vien était encore à l'hôtel de Brissac, rue

de Grenelle, à

la veille

de

la

Révolution. (Thierry.)


PORTRAIT DÉ CHARLES DUCLOS, par C. N. Cochin

le fils.


Cochin, secrétaire

et

historiographe, proposa lalecturedes plus fameuses

poésies de l'antiquité, et

CELEBRES

LES ARTISTES

32

poétiques jointes à

qu'elles sont

le

«

les fictions ingénieuses,

beauté des sujets, en étant d'autant plus utiles,

la

fondement de toute

ayant approuvé cette proposition,

du premier chant de

images sublimes

les

poésie de nos arts

la

le secrétaire

»

;

commença

l'académie,

et

par

la lecture

V Iliade, traduite par M">° Dacier. (Procès verbaux

de l'Académie, samedi

3 juillet 1773.)

Quel changement amènent ces nouvelles

du

idées dans les procédés

grand art? C'est ce que nous allons voir, mais auparavant, constatons rapidement

qu'elles modifient assez

le

goût dans l'ameublement

et la

décoration.

Dans l'ameublement,

les façades

et l'on arrive à ce style,

changent en lignes droites

qui, en s'alourdissant, deviendra

Dans le

la

le style

courbes se

les

appelé style Louis

XVI

,

Empire.

décoration, quoique l'ancienne école eût encore des partisans,

genre antique

Un

ventrues s'aplanissent,

commence

des ouvriers de

la

demandé, après 1770.

à être très

première heure, en ce genre,

Hubert Robert. Je vois de

certainement

est

au Salon de 1771, deux tableaux de neuf

lui,

pieds de haut sur quatre de large, qui sont sans aucun doute des tableaux

de place, en d'autres termes des panneaux décoratifs. Les dessins, tableaux de

monuments romains

qu'il avait présentés à

son retour

en 1765, avaient eu tout de suite du succès. Après 1773, tout

le

les

d'Italie

monde

veut avoir son salon décoré de ruines romaines par cet habile peintre, il

peut

A

à

et

peine suffire aux commandes.

côté de lui,

je

vois Clcrisseau, qui va encore plus loin. Clérisseau,

peintre et architecte, de l'Académie de peinture et de celle d'architecture, eut son heure de célébrité'. faits

en

Italie d'après les

fit

quelque bruit,

Grange-Batelière.

«

cabinet, très riche en dessins qu'il avait

monuments

tions d'appartements dans

qui

Son

le

celle

anciens, était

genre nouveau

;

cité. Il

notamment

du salon de l'Hôtel de

C'est, dit Thierry,

la

lit

voûtes sont décorées dans

M.

Clérisseau.

manach des I.

Roman

»

le

style antique,

Ce qu'on pensa de

artistes de 1777

:

Voir ses entrevues avec Joseph

« le

ce salon, nous le

II et

le

une

y'/b,

Reynière, rue

les portes et

d'après les dessins de

genre agréable

d'une impératrice, de K. Waliszewski.

i

un salon carré formant salon de

compagnie, décoré d'un ordre corinthien en boiserie, dont les

des décora-

vers

et

voyons dans

1'^/-

nouveau que

ce

grand-duc héritier de Russie dans

le


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS artiste a

employô

semble de

cette

le

rend un des plus beaux

et

33

des plus distingués... l'en-

superbe pièce nous prouve qu'en puisant dans

maximes des anciens,

convienne parfaitement.

les

un genre qui nous

très facile d'y trouver

est

il

»

Ce genre de colonnes décoratives paraît avoir été alors en vogue. La salle à manger de l'hôtel de Nivernois, rue de Tournon, était décorée de huit

colonnes ioniques;

PORTRAIT d'après

Kl

entrecolonnements des

les

D

gravure

deux

extrémités

HONORE KBAGONARD, à

l'caii-forle

de

Le Carpentier.

étaient censés ouverts, et les fonds remplis par des paysages ornés de

fabriques d'architecture par H. Robert (Thierry). Les Brunetti, père et tils',

qui eurent une certaine

également; par exemple,

le

renommée comme décorateurs, en

faisaient

salon de l'hôtel Ponchartrain fut décoré par

eux de colonnes toscanes peintes. (D'Argenville, Voyage pittoresque de Paris.)

En Allemagne, l'antiquité.

I.

même engouement

Le professeur Heyne de Gœttingue opposait ses idées

de son ancien ami

à

en Russie, en Angleterre,

Winckelmann

sur les époques de

Les décors de V Irène, de \'oltaire, 1778, attribues à

Hubert Robert, sont de FRANCE.

PEINTRES.

l'un des Brunciti.

Ces

l'art, et

tort

pour

à celles

donnait son

par M. Charles Blanc

diicors n'existent plus.

HUBERT ROBERT.

3


LES ARTISTES CÉLÈBRES

34

Archéologie Etrusque. Dès 1766, Lessing publiait son Laocoon avec retentissement que l'on

Rome

Catherine

sait.

venir des architectes de

achetait en 1781 de «belles bellissimes pierres grave'es à l'anti-

et

que»; mais bien avant, vers 1773,

un

II faisait

le

palais

à

raconte ainsi

la

chose

elle avait l'ide'e

de se faire construire

Mayrobert, continuateur

romaine.

la

à la date

du 22 novembre 1773

Russies, toujours pleine d'idées grandes

:

Bachaumont,

de «

L'impératrice des

magnifiques, veut se faire

et

construire un palais exactement semblable à celui des Augustes ou

empereurs romains. Elle

pour

a,

cet effet, écrit à

l'Académie d'architecture un sujet en ment.

On

M. Clérisseau

a jugé

artiste, peintre et architecte,

antiques.

a fait

état

demandé

répondre

à

à

monu-

de diriger ce superbe

propre

à ses vues.

Cet

une étude particulière des bâtiments

incessamment pour

doit partir

Il

très

Paris et

se

rendre aux ordres de cette

princesse. Les meubles répondront à l'édifice et tout doit être dans la

coutume des anciens. Catherine

»

comme on

II,

le sait, suivait d'assez

Ce passage de Mayrobert

parisien.

Venons

enfin au grand art.

Il

près

le

mouvement

est significatif.

évolue

comme

le reste',

avec un peu

plus de lenteur peut-être vers l'imitation de l'antiquité.

Dans

sculpture, Augustin Pajou montre déjà en 1760, par le Plu-

la

ton qu'il donne pour sa réception à l'Académie, qu'il a mis à profit les

observations de Marigny, ces

modèles

aussi

pour

on peut

sa réception

en 1771. Sans être

comparant, au Louvre,

Guillaume Coustou, qui Pajou,

faite

Morphée que

fait

la statue

de 1/31, avec

est

de 1770

la

de cette reine par

1780; aucun de ceux-ci, malheureusement,

à

nombreuses

et

œuvres

plus instructives pour ce qui nous occupe,

l'un d'eux étant encore regardé, à tort,

du

d'art,

de Marie Leczinska par

la statue

n'étant hors de pair, j'insisterai surtout sur les peintres, leurs étant plus

Houdon

après 1760, et ces deux morceaux avec ceux des sculpteurs

Rome

qui vont à

\e

grand clerc en choses

une idée assez exacte de l'évolution de

d'ailleurs se faire

statuaire en

étudié les modèles antiques. L'influence de

et

encore mieux sentir dans

se fait

comme

et

l'introducteur en France

style néo-antique.

Presque tout de I.

Si

suite, le

nous écoutons

temps, est

le

premier

les

Corésus

musiciens,

hommage

de

la

ils

et Callirrhoé,

que

fit

Fragonard

à

disent que l'œuvre de Gluck, qui est de ce

musique à

l'aatiquité.



LES ARTISTES CELEBRES

36

son retour

ne montre-t-il pas chez son auteur, par

d'Italie,

?

Grimm

même

reproche

lui

des tons dignes de

M. Vien. Ne

pourrait-on pas faire une remarque analogue chez Deshays, de Boucher,

propos de ses

à

Mais Fragonard 35

ans.

Voyez

un

est

composition

antique;

le

gendre

de Madrid

Deshays meurt

disciple bien inconstant et

?

à

quatre ou cinq ans plus tard, Greuze, dans ce

alors,

plus simple

est

du Musée

jolies tapisseries

tableau de l'empereur Sévère, qu'il la

des

quelque préoccupation de Tan-

tons et les traits de certaines figures, tique

la sobriété

pour

fit

sa réception à

l'Académie

:

personnages ont déjà une allure

et les

notez un détail significatif: Greuze, avec ce tableau, se vante

et

d'éclipser Poussin.

Dès 1767, Diderot, avec son bon sens ordinaire, blâme déjà tendance des à

Grimm,

anciens? Je

artistes à imiter l'antique

donc impossible

Mais,

«

:

me

le

pense, du moins en suivant la route qu'ils tiennent, en

à

trouvant belle que

la

nature sur l'antique, c'est

la

route inverse des anciens, qui n'en avaient point. C'est toujours

travailler d'après

Mais

les

est

d'après les copies antiques... Réformer la

direz-vous, écrit-il

nos artistes d'égaler jamais

il

n'étudiant la nature, en ne la recherchant, en ne

suivre

cette

une

copie...

»

\

faut attendre encore quelques années.

il

faut attendre

Il

que

les

élèves qui se forment à l'Académie sous l'influence des nouvelles idées

soient arrivés à la pleine possession de leur talent

Ces

l'antiquité est complet.

;

alors le triomphe de

Ménageot, Vincent, David,

élèves, ce sont

Regnault, Peyron, Suvée. Tous sont pénétres de cette doctrine (acceptée par

tout

le

monde autour

d'eux)

ce qu'il y a de plus parfait,

antiques,

sujets

que

et

doivent être empruntés statues, les bas-reliefs,

la

l'art,

que le

grand

composition,

à l'antiquité.

même

œuvres de

les

En

les peintures

n'est plus consultée qu'à travers ces

art

le

ne doit traiter que des

caractère des

fait,

on aboutit

trouvés en

œuvres

et

pour

C'est bien ce qu'a fait David, mais c'est aussi ce fait

en

même temps

que

lui et

même

avant

lui.

son Bélisaire demandant l'aumône ; mais, avant I.

Diderot, Salon de

mon

personnages à

copier les

Italie, et la

la

Pour ce voyage

nature

forme.

que

les autres

ont

David donne, en 1781, lui,

Vincent avait donné

1767. Et pourtant Diderot, lui aussi, sacrifie à la

se plaint de ne pouvoir aller en Italie: «

Jamais,

l'antiquité étant

d'Italie,

il

mode

et

ne se fera jamais.

ami, nous ne nous embrasserons dans cette demeure antique, silen-

cieuse et sacrée, où les

exposer leurs besoins.

»

hommes

sont

venus

si

souvent accuser leurs erreurs ou


PORTRAIT DE DIDEROT, peint par F. H. Drouais.


38

LES ARTISTES CÉLÈBRES

Alcibîade 7'ecevant

les

En

leçons de Socrate.

Serment des Horaces % mais

1785, David expose

même année Ménageot

la

rendant un dernier hommage an corps d'Antoine Cle'opdtre, dont on loue le style sévère

ce n'est que par l'exécution et

un peu

expert que ses rivaux dans

grand

de David

lui font

nait en Italie; or

copie

le

sous

le

le

un mérite de

de

art

expose Cle'opdtre

Suvée

David l'emporte,

et si

crois, parce qu'il est plus

je

réclame. Les admirateurs

la

Ménageot, dans son tableau de Cléopâtre

portique du

d' Agrippa

En

Panthéon.

Amours de Paris

1788, David

d'Hélène, avec

et

Goujon imitée de l'antique^; mais Vincent,

la

d'Antoine,

et

qu'on voyait fait

la

pour

comte

le

peu près dans

à

Rome

à

Tribune de Jean

temps, met dans son Zeiixis des colonnes de Paestum, de

Mort de

sa

l'exactitude de ses accessoires qu'il pre-

sarcophage d'Antoine sur celui

d'Artois les

simple,

et

aussi,

et

le

même

le

mot

dernier

le

mode. Ces deux tableaux sont au Louvre, où on peut

com-

les

parer. C'est

donc une erreur de M. E. Chesneau de croire que

nou-

les

«

France lorsque David rêva

velles idées n'avaient pas encore pénétré en

les y introduire. » C'est une autre erreur de cet écrivain de dire que David a coupé le câble derrière lui... qu'il fonde une ère nouvelle,

de «

qu'il fabrique tout à neuf, théories et

procédés,

pas tout, puisque, dans

rejetait

la

en haine de ce qui

et,

précédé, rejette avec un égal mépris le mauvais

et l'excellent »

Distribution des Aigles,

•^.

l'a

ne

(11

voulait

il

mettre une Victoire allégorique distribuant des couronnes, que l'Empereur lui

fit

Ce sont ne

fait

effacer.)

des légendes qui doivent prendre

de révolutions sans luttes

où sont

;

d'art, déclarer

1.

Ce tableau ne

et

Boucher,

ne remettrait plus

qu'il

me'ritait

pas

le

les

succès

été

et

on

art ni ailleurs à

soute-

accueilli tout d'abord

très éclectique

en choses

pieds à l'Académie

à son

qu'il eut

approuver d'Angiviller, directeur des Bâtiments

En

que David eut

celles

Rome,

nir? Je vois bien Vien, à son retour de

avec froideur par l'Académie,

fin.

homme

Vien

si

apparition.

11

faut

de goût, de n'en avoir pas

enthousiasmé. des Antiques au Louvre.

2.

Celle de

3.

Ernest Chesneau

la salle

:

Les Chefs

d'école.

étude sur David, d'ailleurs très remarquable, xviii' siècle. Il eût

L'excuse de M. Chesneau, dans est

eu moins de mal à expliquer

d'abord déclaré que, pour son objet, peinture avant David

«.

«

il

le

qu"il

son

ne connaissait pas bien

succès de David,

serait superflu de

s'il

le

n'eût tout

reprendre l'histoire de

la


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

ne vois que des succès chez David. C'est que celui-ci

n'était agréé. Je

exprimait, mieux que les autres

David

un

est

3^

Ton veut, ce que tout

si

monde

le

non une cause de l'évolution de

résultat et

l'art

pensait.

vers l'anti-

quité ^

Au

David

reste

nullement un peintre de génie.

n'était

cupait que du morceau dans ses tableaux, ce qui

Ce

génie.

qui lui manquait

Quoi

trice.

qu'il

le

ou quatre choses excellentes,

lorsqu'il oubliait ses théories,

témoin qu'il

ornements

les

pour

fit

et les

à l'art au point de

du

est

la

peintre. ;

j'en

On dit

qu'il a

je

rendu des services

demeure d'accord,

condition

à la

sens de ce mot, et qu'on prouve que les artistes

le

le croire.

n'était

Il

considéré

était

il

pas davantage alors

comme

«

On

demi-dieu

le

qu'il

un

lui reconnaissait

un des premiers pinceaux de

L'Académie jugeait David avec beaucoup de clairvoyance. Par exemple sur

I.

ses envois de 1778 et

Rome,

Cochin, disait de

et

lui

bataille,

reprocher trop de papillotage dans

lui

de son

fin

la

séjour à l'école de

envois, et dont faisaient partie

ses

:

— Dans sa grande esquisse de

1778.

on peut

sur

1779, alors qu'il était

commission nommée pour examiner

la

Chardin «

même,

Révolution. La postérité jugera

un grand

devenu depuis pour quelques fanatiques.

grand talent;

encore

ne savaient pas dessiner, ce qui n'est pas aussi facile

XYiii» siècle

qu'on pourrait

et

pas artiste pour une obole,

n'était

il

vue du dessin

qu'on s'entende sur

du

costumes rococos, d'un genre pseudo-antique,

de

fêtes

les

crois, qu'il n'était pas

ne se préoc-

plus était précisément l'imagination créa-

trois

fait

ait

Il

est tout le contraire

l'on

remarque de

lumières

les

et

la

chaleur,

des réminiscences

trop prochaines de groupes très connus. «

J779.

Dans son

esquisse, les masses d'ombres sont aussi obscures que

scène se passait de nuit,

ne laissent pas assez de repos

premier coup

d'oeil.

clairs,

et les

Nous

lui

et

peu étendus, faisant papillotter

de netteté pour embrasser toute

recommandons plus de

conséquent une étude plus approfondie de

la

il

groupes.

»

Ainsi

serait forcé

perspective.

Il

le

la

uni, parce

terrain

de tous

place

les

(Procès verbaux de l'Académie.) le

composition.

tement

composition du

pourrait lui être utile

un

de se rendre compte à lui-même de

principal défaut constaté chez David est

valeurs d'ensemble; les groupes ont tous la

devant

la

justesse dans les plans, et par

de s'exercer à traiter des sujets dont l'action se passât sur qu'alors

la

si

lumière,

la

Eh

mêmes

atténués, mais

que David

ils

était

le

manque de

justesse dans les

valeur, ce qui fait papilloter

la

bien! allez au salon des Sept Cheminées au Louvre, placez-vous

Léonidas

les

même

et \es Satines, exécutés vingt et trente

On

critiques.

sont très apparents dans

très faible

de perspecteurs en portent

en perspective; la

ans après, vous ferez exac-

sent encore ces défauts dans

marque.

la

les

le

Sacre où

plupart de ses portraits.

études pour lesquelles

On il

ils

sont

sait aussi

n'a pas pris


LES ARTISTES CÉLÈBRES

40

rAcadémie

mais

»,

me semble exprimer

1787,

de trois

hommes

tromper en

se

les

commune;

assez bien à cet égard l'opinion

parlant de Vincent, Regnault s'agit

Le Coup de patte, au Salon de

avait des rivaux.

il

David,

et

après tout,

«

dit-il,

lorsqu'il

très sûr

de ne pas

de cette espèce, quoiqu'on soit

plaçant parmi les maîtres, on n'ose pas avec autant

d'assurance décider du rang qu'ils doivent y tenir que, pendant longtemps,

les ateliers

de Vincent

».

Remarquons

enfin

de Regnault furent

et

aussi fréquentés que celui de David.

Ce sont

événements, plus que son

les

quité, la

Révolution l'exagéra,

une religion d'autant plus grand nombre. Mais, au

que

l'influence

l'art

étroit,

vaniteux

et

Voilà donc

à

et terroriser les

'.

quoi aboutit ce grand mouvement des esprits vers

Renaissance avait la

et

guindée de

l'art

romain dans ;

cienne société les

hommes

de

la

un

art

de

et la

la fin

du

Pourtant on aime

à

la foi

Il

nommé

fit

sorte

cette

la

l'an-

nouvelle. Puis

de l'antiquité ceux ;

penser que celle-ci pouvait finalement conduire

chasser Regnault et Vincent de

la

la société

Rome

Il

à

de Louis XVI,

commission du Muséum des

prétexte que leur patriotisme était sans couleur.

directeur de l'école de

et

la superstition.

meilleur que celui qu'elle nous a donné. Si

le

La première

brusque de

siècle, à la disparition

première Renaissance avaient

l'anti-

peinture

aux événements

aux préoccupations peu artistiques de

seconde n'en eurent guère que

I.

est, je crois,

la

œuvres ne sau-

les

la vie.

bien autrement féconde. Pourquoi

été

seconde? La faute en

aux bouleversements de

n'était

autres artistes

une indigente école de dessinateurs, dont

d'avortement de

de

les intérêts

ses fonctions politiques, David, esprit

nous émouvoir puisqu'elles n'expriment pas

raient

sous

à

moins comprise du plus

sauvegarder

tyrannique, s'en servit surtout pour se débarrasser de

une imitation froide

d'histoire, à

vers l'anti-

l'admiration pour les anci^ms devint

d'employer

lieu

mouvement

le

étroite, qu'elle était

donnèrent

lui

concurrents gênants

quité, à

et

qui ont élevé celui-ci

talent,

au-dessus de ses confrères, car loin d'arrêter

arts,

n'appelait jamais Suvce,

en 1792, que l'horrible aristocrate Suvée,

et ce

pas une plaisanterie vers 1703. Suvée fut d'ailleurs enfermé à Saint-Lazare

avec Hubert Robert. Ce fut encore David qui proposa d'élever deux statues colossales

au peuple français, sur

les débris

des œuvres de la tyrannie

(et

dez bien que les œuvres d'art n'étaient pas exclues), l'une sur la

pointe de

l'ile

Fraternité (Saint-Louis).

le

de ces débris, enten-

Pont-Neuf, l'autre à


PORTRAIT DE

J.

LOUIS DAVID,

peint par Rouget,


LES ARTISTES CELEBRES

42

au goût

ment

pas été dispersée, elle eût sans doute assez rapide-

affiné, n'eût

fait

un peu gros,

justice des héros

excellait à

que David

à l'attitude théâtrale,

un

peindre, et peut-être alors fût-on arrivé à

art

charmant,

dont Prudhon, qui sut mettre une grâce toute française dans antique, pourrait nous donner

Il

remarquer, l'antiquité dont

faut bien le

précède

romaine.

est l'antiquité

portance de

l'art

grec était

à

la

ligne

l'idée.

On

il

question dans ce qui

est

mais l'im-

parlait bien de la Grèce,

peine soupçonnée, ou,

l'on veut, était oubliée.

si

Les monuments que l'on connaissait étaient des monuments romains,

pour

statues et les peintures étaient,

les

romaine, ou des copies d'autres œuvres

la

plupart, de l'époque gréco-

faites

en Grèce,

et n'étaient

pas

toutes bien déterminées.

Les idées qu'on avait alors de

même

dans un prospectus

Ve'rs 1756, Jean-Baptiste Piranési, et

Grèce sont

la

assez curieuses.

fait

par lui-même

monuments romains, fondation de Rome, les

qui accompagnait son nouvel ouvrage sur les

annonçait que

Romains ont

dès les premiers temps de

«

élevé des

secours des Grecs de

édifices

la

»,

monuments de

et

il

que

ajoutait

Grèce sont peu

la «

le

aux

utiles

la

première magnificence sans petit

nombre

artistes

le

des anciens

en comparaison des

Que dans l'art de bâtir, les monuments de Rome et de l'Italie Romains n'ont rien pris aux Grecs ou peu de choses et qu'il y a beaucoup d'inconvénients dans ce peu marquis de Marigny, par une expressément a

qu'il

'.

»

Gela ne choquait personne. Le

lettre très

ouvrage avec d'autres

cet

élogieuse de 1762, demandait à

en

Piranési,

lui

en ferait son occupation aussitôt qu'il l'aurait reçu.

conservait précieusement ce livre, qu'on retrouve dans

son cabinet, dont

En

1774,

vente fut

la

Peyre,

un des

faite

»

le

catalogue de

en 1781.

architectes de l'Odéon, s'exprimait ainsi,

Quoique

dans une dissertation sur l'architecture des anciens

:

tecture n'ait pas pris naissance en Italie et que les

Romains

1.

J.

B. Piranési:

44 planches environ ou voir

:

De

la

10 écus romains),

O

',

1940.

se

«

l'archi-

n'aient été

l'ai chitectitre des Romains, orné de du prix de cinq scquins (de 5o à 60 livres vend à Rome chez l'auteur. Pour le prospectus

magnificence de

(très rechercliées aujourd'hui),

Arch. Nat.,

marquant

Et Marigny


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS que

imitateurs des Grecs

les

des Égyptiens,

et

ils

43

ont tellement surpassé

ces autres peuples, que c'est à juste litre que toutes les nations cherchent à

découvrir sous

peu de ruines qui nous restent de leurs fameux

le

monuments, quels

étaient leurs principes.

Constatons encore que grecs que possible;

mais

Cependant, par

on

parlé,

pas vu

Un

à

Grèce, en ijSS, tecture à Paris.

la

et

de

la vérité

D'autres

avaient

heureux.

plus

été

la

son retour ses Ruines des plus beaux monuments de

la

même

la

pendant longtemps

à

l'Académie d'archi-

époque, deux Anglais, Jacques Stuart, archi-

son maître Revett, visitaient Athènes

et

donnaient,

commencement de leur ouvrage sur les Antiquités d^ Athènes"^. encore, Robert Wood, archéologue anglais, voulant lieux dont il est question dans Homère, s'associait avec Dawkins le

même époque

voir les et

Grèce

la

Leroy, après avoir parcouru

tecte et antiquaire, et

en 1762,

s'occuper de

à

éducatrice de l'antiquité, mais n'avaient

l'art.

et professait

A

Rome;

les a faits tels.

Francesco Milizia' avaient entrevu

et

comme

sacrée de

terre

la

Grèce

pouvaient trouver des

Ils

du mouvement dont nous avons

peu

à

architecte français, Julien-David

Grèce, publiait

A

peu

)

Révolution sont aussi peu

Sparte tout aussi bien qu'à

et à

même

logique

la

avait été conduit

rôle de la

le

Athènes

à

Winckelmann

l'Orient.

sur

la

romains parce que leur éducation

restent

ils

de

[Mercure de France

sont surtout romains.

ils

modèles d'héroïsme

hommes

les

»

Bouverie;

visitaieat

ils

exploraient l'Archipel

Palmyre

et

Balbeck (Héliopolis),

Ruines de Palmyre en 1753 ces travaux n'étaient guère

Un

et les

France,

tit

à

côtes d'Europe et d'Asie, et

paraître

faisaient

les

Ruines de Balbeck en 1757. Mais tous

connus que des savants.

peu plus tard, en 1776,

de l'abbé Barthélémy,

et les

le

comte de Choiseul-Gouffier, disciple

son tour

commença en 1778 une

le

voyage de Grèce

rentré

et,

en

publication illustrée de ses études en ce

Voyage pittoresque de Grèce. Le succès en fut énorme. Malheureusement Choiseul-Gouffier ne donna alors que douze pays, sous le titre de

Francesco Milizia

I.

Rome,

:

Vie des plus

célèbres

1768, traduite en français par Pingeron,

seuls ont

donné

les règles

tation de la belle nature.

comme

modèles

les

pouvant conduire

l'art

architectes

anciens

de

la

modernes,

à son véritable but qui est l'iini-

D"après ses Principes de l'architecture

monuments

et

1771. Milizia déclare que les Grecs

civile,

il

propose

Grèce, Tart romain n'étant qu'une copie pleine

d'imperfections. 2.

1794

Stuart et Revett: Antiquités d'Athènes, i" vol., 1762; 2* vol., 1790; le 3' en en i8i5. Traduit en français par Feuillet, i8o8-i5, 3 vol. in-fol.

et le 4*


I-KS

44

volume de son ouvrage

cahiers ou le premier

qu'en 1809).

En

tantinople,

faisait

il

ARTISTES CÉLÈBRES

mouler

ou conduits par Phidias ou

distingué

et

deuxième ne parut

des ruines d'Athènes

les bas-reliefs

Wood,

qui connaissait très bien les travaux de

de Revett, publia en 1789, quoiqu'il n'eût jamais mis

fameux

son

moment,

la

Voyage d'Anacharsis.

Malgré

fin

à

de Stuart

et

pieds en Grèce,

les

du

sensation produite par cet ouvrage fut immense. C'est à la

souper grec qui

le

exécutés

préoccupations

les

suite d'une lecture qui en avait été faite chez elle

donna

Cons-

numismate

antiquaire,

et

«

à

Révolution mit

ses élèves », lorsque la

Puis l'abbé Barthélémy, érudit

sa mission.

(le

comme ambassadeur

1784, ayant été envoyé

que M^^ Vigée-Lebrun

Quelques

tant de bruit à cette époque.

fit

années après enfin eut lieu l'expédition d'Egypte.

De

tout cela,

du

grec

fait

reste)

et

exposa en 1800

dans une des

Néanmoins on la

Grèce artistique

et

Grèce redevint

à

pour comprendre

la

les

un tableau

prétention de faire

la

Sabines

les

fait

(sujet choisi avec à

propos

du Louvre.

salles

était

siècle la

moins

le

merveilleux artistes de ce pays, eut tout à

du

résulta qu'à la fin

il

mode. De sorte que David, l'homme

encore loin de bien connaître

archéologique. Lorsqu'en

la

véritable Grèce,

1814, lord Elgin

rap-

porta en Angleterre ses sculptures du Parthénon, on fut déconcerté par la

sévère grandeur de l'œuvre de Phidias

la collection

et

acquise, dit-on, juste pour ce qu'elle lui avait

(875,000 francs). L'antiquaire

homme

conti,

détermination des antiaues,

fut

qui

et

a

rendu des services dans

appelé à prononcer sur

dut les défendre

agrément

et

déclarer

«

que

pu donner aux air

à ses

sculpture a dû quelque nouvel

à Praxitèle, c'a été plutôt dans les raffinements

cieux que dans ce qu'on doit appeler

un

la

si

et

on

Que

du

style gra-

peut-être

l'art

le

Ennius Quirinus Visconti 8,

:

avait

femmes,

»

mouvement commencé

peu fécond tout d'abord au point de vue de

piénon, etc., in-8', Paris, 181

il

statuaire avait touché

suivait cette fois la route qu'il fallait tenir, et

reconnaissons maintenant que

I.

style.

plus séduisant, mais que

bornes au siècle de Périclès ^ tout,

beau

têtes des figures, particulièrement à celles des

plus délicat

Malgré

le

la

valeur de cette

la

Marche des Panathénées.

collection et reconnut dans les bas-reliefs la Il

fut

du Premier Empire, E.-Q. Vis-

officiel

d'une grande science

d'Elgin

35, 000 guinées

coûté,

Mémoire

siir

l'art,

les

si

nous

vers 1750 a été

du moins pouvons-nous

ouvrages de sculpture du Par->


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS imprévue

dire qu'une de ses conséquences,

duire

le XIX' siècle à la

Ainsi

Vers

et lointaine,

de con-

a été

découverte du vrai trésor antique.

entre les anciens

la lutte

xviii« siècle.

4^

la fin, le

faveur des anciens. Mais

modernes dure pendant tout

et les

débat semble clos le

et

triomphe de ceux-ci

Des hommes nouveaux vont entrer en scène

est

éphémère.

et la bataille

va reprendre

avec plus de fureur que jamais. Chateaubriand d'une part, Gros

de Jaffa

eux

et

d'Eylau) et Géricault de l'autre, puis les Romantiques

les Réalistes

classiques.

Une

le

tranché définitivement en

^le

Gros

et

après

vont livrer de victorieux assauts aux vieilles théories

môme,

nouvelle esthétique

celle

du

laid, va

faire

son

apparition.

La querelle

D'un

est loin d'être

côté, les maîtres les plus

terminée

:

elle se

éminents de l'enseignement déclarent que

tout est vanité en dehors de la tradition antique et les artistes

continue sous nos yeux.

proclament leur droit,

de l'autre,

les écrivains

en usent, de puiser à des sources,

et

sinon plus pures, au moins plus vives

;

et

plus fraîches. Faut-il croire que

l'anarchie n'est qu'apparente et que les uns et les autres sont vérité de leurs rôles

actuellement

que

la

à cesser

dans

Je ne sais. Pourtant, à voir ce que nous

foule des novateurs,

l'esprit français

complet,

?

on ne peut s'empêcher de penser

ne gagnerait rien,

si

même il

ne risquait un naufrage

d'emprunter au moins sa clarté

discipline des beaux génies de

la

la

donne

Grèce

et

de

Rome.

et

sa

méthode

à

la


CHAPITRE Hubert Robert

pour

L'art n'a pas

son œuvre

l'artiste,

:

II

L'artiste et

l'homme.

Quoi que

l'expression étroite de la réalité.

fin

toujours

reflète

le

âme ou

rêve de son

l'esprit

temps. Hubert Robert ne se piqua point d'être un rêveur, mais avec un grand talent, mettre l'esprit de son époque dans ses

fasse

de son sut,

il

nombreux

ouvrages. C'est pourquoi ses contemporains l'ont jugé supérieur à ceux

mêmes

qui avaient traité les

sujets

que

lui, et

ce jugement, nous l'avons

confirmé.

On commençait

à être

en plein enthousiasme de l'aniiquité romaine,

lorsqu'au mois d'août 1765, Robert rentra à Paris, revenant d'Italie où il

était

paysages l'Italie.

onze ans.

resté

son talent

monuments romains. lui,

avait faites et

et

Antoine de Machy, qui

furent tous deux

peinture

Mon

de sculpture.

de ces deux dépasser,

et

artistes,

une physionomie genre I.

si

la

dit

et le

et les

même

genre

Français Pierre-

se

fit

une place

réputation était établie, mais l'expert

ruines

de

de l'Académie royale

seulement Robert

Paillet',

«

donner

à

il

côté

à

arriva à les

ses tableaux

particulière, qu'on dirait qu'il est le créateur de son

mérité par excellence

et qu'il a

Alexandre

dont

comme

sut,

les

et traitaient le

Jean-Paul Panini

l'Italien

dans toute

et

dut cette faveur

11

au goût de l'époque pour

D'autres avaient traité

principalement

et

Rome

à

des artistes par les dessins qu'il

eut tout de suite la faveur du public.

il

l'originalité de

que

qu'il

Déjà connu des amateurs

avait envoyés, à

monuments

de

et

rapportait avec lui d'innombrables études de

Il

Paillet, peintre et

le

nom

marchand de

de peintre des ruines.

»

tableaux, ami d'Hubert Robert.

En Il

a

établi le catalogue des tableaux et objets d'ait de ce dernier, dont la vente fut faite le 5 avril

1809. Paillet et

tantes de la

fin

du

J.

B.

Lebrun ont dirigé du commencement de

Pierre

siècle dernier et

les

ventes les plus impor-

celui-ci.


T 3 H c u Q

"j

r-

U-

u

o

O "^

lU

1

îr:

Cd »—

rt

S :b

T f-

ex

C

-^

'"

>

-n z.

> X

H

n

*i

'Z (fl

c*

<U

tf

UJ

Q

W ;j

>

-o -j

-1

H D

"S Ûi

Q.

/^ -U -r3

XI

ûi

^

s

^3 X

O

-rJ

v.

u t»

a

o

Zl


LES ARTISTES CEI,EBRES

48

quoi

il

temps,

se distingue des c'est ce qu'il

Robert avait

comparait de son

convient tout d'abord d'établir.

été

grande notoriété quité.

pour mais

Rome

à

disciple de

Panini ^ Celui-ci, qui

J.-P.

fut

et

un des promoteurs du mouvement vers Tanti-

Robert garda toujours de Panini un souvenir reconnaissant,

le

maître

et l'élève

Dans son ]"oyage de manière

lignes, ni

à faire

comme

sont

d'Italie,

la

de lumière; on pourrait

diviser en

les

tableau aussi bien que

ferait

apparents dans

que

d'éclairer avec la

A

les

deux ou

le tout.

que possède

toiles

même

les petites toiles

Panini, conséquence de

fait

le

Ces

Louvre,

de

la

Lacaze

la salle

;

précédente, c'est

intensité de lumière, de haut en bas,

un mur de

deuxième plan du tableau.

côté de ces défectuosités, Panini a de belles qualités

solide et son ton de couleur agréable, quoique les

quefois

comme

Vlntcrieiu- de Saint-Pierre et les Ruines d'architecture

faute

front à peine au

tableaux un

faut faire à ces

d'effet. » Il

ne sont généralement composés ni

ils

:

Grande-Galerie, ainsi que dans

une autre

Paillct, la

Cochin remarque, en parlant des tableaux

beaucoup

effets

très

notamment dans

eut

ont des qualités toutes différentes.

morceaux dont chacun

défauts

et

plus grande estime;

gradation de lumière n'y est pas toujours conduite

la

«

reproche plus grave

trois

témoigne

son talent, ainsi qu'en

du Panini, que

un peu rougeâtres,

et ses

mérité l'approbation de Diderot.

morceaux sont

:

qui lui aurait

finis, ce

dessine bien ses figures

Il

sa pâte est

ombres soient quelgroupe

et les

adroitement; dans ses dessins particulièrement, ses petits groupes

très

sont souvent d'un

disposée dans

le

effet très

cadre, chose

dessin d'architecture.

pittoresque. Sa perspective est juste et bien

moins commune qu'on ne

De Machy,

ce point à l'abri de tout reproche. la

le

plus guère connu que des amateurs, eut au siècle dernier une

n'est

de

deux peintres auxquels on

ligne d'horizon

I.

Cochin

beaucoup trop bas;

Jean Paul Panini (Plaisance iGqS,

jour à l'Académie de Peinture de Paris:

Panini peintre.

— M.

«

fils,

ne

il

Rome

1768),

place fut

considération particulière pour son mérite, on a

toiles

agre'é et

l'a

reçu et

le

niOmc

réception de

Compagnie plusieurs désire être de l'.lca-

tiré

reçu.

de Panini

pas au tiers

la

démie. L'Académie a agréé tout d'une voix sa présentation,

Le Louvre possède sept à huit

môme

italien, lequel

de Largillière, recteur, a présenté à

favorables, l'Académie

dans un

dans son Bal Masque, met la

28 juin 1732. Agréement

ouvrages du signor Jean Paul Panini, peintre

ayant toutes été

le croit

par exemple, n'est pas toujours sur

et

»

et tout

de suite, par une

aux fèves pour

le

recevoir. Lui

(Procès-verbaux de l'Académie.)

quelques dessins.


w Q

'5

W

O

f=

•u

e:

I H a

-[-1

I

Ri

^ 3

W Ci

'W

H a. to^

FRANCE

PEINTRES.

HUBERT ROBERT.

> c3

6C ^

a:

O

'U

Ce;


LES ARTISTES CELEBRES

5o

de

hauteur (comme

la

rend

maîtres), ce qui

abaisser la ligne

voulaient, on ne sait pourquoi,

le

composition disgracieuse.

la

d'horizon

contemporains auraient plutôt

De Machy', dans

le

très

de Paris

et

estimé de son temps, Il

par

la

11

savaient

été professeur

ait

faire

Panini

et

monuments lui

de lignes désagréables forcé de se rapprocher

est

doit pouvoir rétablir sa perspective d'un

point de vue plus éloigné; c'est ce que de quoiqu'il

effets

nature des lieux, il

peintre de paysage

prend quelquefois son point de

donne des

l'objet, ce qui lui

outre mesure de son objet,

un bon

fut

colonnade du Louvre, qu'on

la

reprochait de reproduire trop souvent.

à l'œil. Si le peintre,

;

a fait surtout des vues des

des environs, notamm.ent

vue trop près de

à

nos peintres

défaut contraire.

le

genre de Tarchitecture.

tendance

Cette

un peu générale

alors

était

anciens

les

Machy

ne

fait

pas toujours, ce

que

critiques

des

de perspective à l'Académie;

Au

Robert.

siècle dernier,

les

c'est

salons, non les plus compétents, il est vrai, opposaient de Machy à Robert. Je crois que nous n'avons plus actuellement les mômes hésitations que ces critiques de Machy n'a eu ni la fécondité ni l'envergure :

de Robert.

Les dessins

et les

tableaux de celui-ci sont toujours très habilement

composés; l'arrangement des lignes avec science.

on ne

A

cet égard,

se croyait artiste

admire quelque part toile

la

Robert

est facile et la

est

facilité

n'était pas le seul

savait

avec laquelle

dans ce cas; on

est distribuée

bien du temps où, dans notre pays,

que quand on

brossée en une demi-journée

lumière

il

un

tableau. Diderot

peignait, à propos d'une

bien

très

et

faire

réussie; notre

artiste

avec quoi son ami Fragonard se

sait

vantait de pouvoir peindre, et ce n'était peut-être pas de la part de ce

dernier une gasconnade; mais ce qu'il faut bien savoir et ce qu'on ne saurait trop répéter, c'est

que

les

de ce temps n'arrivaient

artistes

à

posséder cette habileté, cette aisance qui nous étonnent, qu'après de

longues années d'un labeur obstiné.

que Robert demeura en

Italie,

il

En mit

persévérance que sa santé fut altérée

à

particulier, à ses

pendant

les

onze ans

études tant d'ardeur

plusieurs reprises,

et

comme on

de le

verra par les lettres de son directeur Natoire. I. Pierre Antoine de Machy (Paris, 1722-1807), reçu à l'Académie, le 3o septembre 1758, sur un tableau représentant des ruines d'architecture. Conseiller à

l'Académie en 1775; professeur de perspective en élève lui-même de Panini.

I78(").

11

fut élève de

Servandoni,


es

•s.

J

<: -^

<

t;

«

3

» <n

w T3

Z

C

o

Q z

1

i

W a

u

«

u a >

n ,,

1:


LES ARTISTES CELEBRES

52

Ces qualités de composition ne sont pas

même

les

est

un

excellent.

de Robert,

à travers

Machy,

«

:

Toutes

les

dit-il, n'est

qu'un bon peintre, Robert

Machy

ruines de

sont modernes. Celles

la

règle à la main, tirant les cannelures de ses colonnes.

a jeté tous ces instruments-là par la fenêtre et n'a

(Salon de 1767).

»

précisément parce

que son dessin

un

leurs débris jonchés par le temps, conservent

caractère de magniticence et de grandeur qui m'en impose... Je

Machy,

ni

plus remarquables. Personne au début n'a mieux que Diderot

caractérisé son talent

en

seules de Robert,

les

Robert

gardé que son pinceau

dans ce dernier

est tout entier

vois

Robert

trait.

Oui,

c'est

ne conserve ni règle, ni instrument de précision

qu'il

pittoresque qui nous séduisent; le

a cette hardiesse, ce

peintre évite ainsi la sécheresse, la raideur propres au dessin d'architecture. Voilà aussi

pourquoi

nous plaisent mieux que

ses dessins d'abord, ses petits tableaux ensuite

les

grands qui ont d'ailleurs d'autres mérites;

connaisseur,

bien

sentait

le

«

:

il

Mariette, avec son goût de fin

y déploie plus librement ses qualités.

Ce que

j'ai

vu jusqu'à présent de ses

tableaux, dit-il de Robert, est fort inférieur à ses dessins, dans lesquels il

met beaucoup

d'esprit.

Chacun

en demande, surtout de ceux qu'il

lui

légèrement colorés (abécédario).

fait

»

est vrai

Il

plus loin, exprime des craintes au sujet de

Robert, mais Mariette n'a vu que facilité

môme,

la

que Mariette, un peu trop grande facilité de

débuts de ce dernier,

les

quoiqu'elle soit parfois trop apparente, fut,

je

et

cette

crois,

un

des éléments de la fortune de notre peintre.

Ce qu'on figures.

peut lui reprocher avec plus de raison peut-être, ce sont ses

Il les fait,

groupe d'une façon

les

l'ensemble de

la

Robert. Diderot de

en général, trop

le lui

très judicieuse

composition. C'est et les

autres critiques

elles le

le

à

se sont pas fait faute

s'associer

et faites-les

:

«

êtes

voué

à la

mieux. Surtout étudiez

de figures

ici... II

»

est

propre.

Et ailleurs

:

peinture des ruines, sachez que ce

genre a sa poétique. Vous l'ignorez absolument... a trop

lui

Monsieur Robert,

figure de ruines n'est pas la figure d'un autre site.

y

place ni ne

ne contribuent pas assez

de ce genre de figures, car elles en ont un qui leur

Puisque vous vous

qu'il

les

place très haut parmi ses confrères,

soignez vos figures. Faites-en moins

Une

ne

point faible des tableaux de

du temps ne

un autre reproche auquel on ne peut

l'esprit

«

;

et

répéter, tout en rendant justice d'ailleurs à ses grandes qualités.

Diderot, en particulier, qui fait

sommairement

Ne

sentez-vous pas

n'en faut réserver que celles qui ajoute-


—

a.

aa


LES ARTISTES CELEBRES

54

ront à

ténèbres,

Tout

sur-le champ...

de

vous en dire ce qui m'en viendra

vais

mon

monde

vieux ce

est

n'y a que

le

éter-

bonheur des champs,

le

la

l'éternité

l'homme

vertu de

voilà tout le bagage sentimental de cette moitié de siècle,

et

On

Il

marche entre deux

passe... le néant... la mélancolie des ruines,

qui mettra des ruines, des tombeaux jardins.

Je

!

existence en comparaison de ce rocher qui

nature... ajoutez à cela

la

je

»

Le monde qui du peuple,

penchée, m'aurait

s'anéantit, tout périt, tout passe...

temps qui dure... Qu'il Qu'est-ce que

qui aurait erré dans ces

et la tête

Monsieur Robert, vous ne savez pas pourquoi

les ruines font tant de plaisir,

s'affaisse?...

homme

seul

bras croisés sur sa poitrine

les

affecté bien, davantage...

nités...

Un

solitude et au silence.

la

et

des

maximes de morale dans

énoncer des vérités éternelles,

croit toujours

et

les

on n'exprime

jamais que les idées de son temps. Je pense que Robert a été bien inspiré

en ne suivant pas

le

un

conseil de Diderot;

ruines, les bras croisés

et la tête

penchée sur

homme sa

dans

errant

poitrine, écrasé par

néant des choses, cela nous paraîtrait aujourd'hui bien vieillot aurait fallu à Robert trop

d'hommes

les

errants, la tête penchée,

;

puis

le il

pour toutes

ses ruines.

La philosophie du joyeux sien dans le vrai sens

mesure qui

d'instinct de la

mais d'un ridicule.

sottise, si

l'on veut,

nommons façon, et

du

artiste était

du mot,

avertit 11

vrai Parisien,

aujourd'hui

non comme

et le vrai

qu'on appelle

droit de la statue

\

voulait Diderot, le

levé en signe de

supportant du linge qui sèche (1782) Cette statue de Marc-Aurèle

I.

dans de

les

Laocoon, ont

fait

et

compositions de Robert. Vers

l'antiquité,

couler.

de Niobé.

Le Laocoon

On

était

ou

ce défaut

même

celui

que nous

exprimait donc

l'action

commandement,

à

du temps sur

;

est fixée

un temple circulaire

l'Apollon le

Il

sa les

portique de Marc-Aurèle, au bras

une corde

jadis dédié à

du Belvédère reviennent souvent

milieu du siècle dernier, avant

on discutait volontiers sur

les Filles

l'esprit,

du boulevard.

œuvres de l'homme. Ainsi, dans

était Pari-

Il

du voisinage, non pas toujours d'une

avait aussi cette autre qualité,

l'esprit le

moins solennelle.

Parisien a toujours eu cette sorte

la

statue

de

ne saura jamais quels

le

triomphe

Marc-Aurèle, l'Apollon, flots

le

d'encre ces ouvrages

généralement proclamé un chef-d'œuvre, quoique les uns une merveille, pour les autres un navet

pas toujours. L'Apollon était pour ratissé.

n'était

tions

Quelques-uns trouvaient que pas

l'avis

la

statue de Marc-Aurèle était parfaite;

de Falconnet. Robert avait dans scn cabinet de bonnes

du Laocoon

et

du Marc-Aurèle.

ce

reproduc-


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Vénus

est

montre

devenu un colombier

ailleurs

Gravure

un prédicateur

tirée des Soirces

11788).

Avec

(italien) qui,

ce

même

55

esprit parisien,

il

ayant endormi son auditoire,

Je Rome dédiées à M. Le Comte, des Académies de S. Luc

de Rome, des Sciences

Arts de Bologne, Florence,

et

elc.

Suite de dix planches, dessinées et gravées par Hubert Robert, pensionnaire du Roi de France, à

Rome.

en prorite pour manger des cerises, ou bien deux

escamotent prière, etc.

les fleurs

jeunes

lilles

qui

de l'ermite du Colisée pendant que celui-ci est en


LES ARTISTES CELEBRES

bC)

Ce ne sont assurément pas du

ont

reste, qui

4essins coloriés

fait la

les

ouvrages de ce genre, peu nombreux

célébrité de Robert. Je doute

et ses petits

tableaux, pour

temps

avait de son

nôtre. teur.

renommée

certains reproches

n'a pas

soupçonné

jugeait

mieux que Diderot

que

du

:

«

Robert avait du

»

Le mot

mort de Boucher jusqu'à

décorateur

le

à

Rome

arrivait de

Il

antiquités romaines,

l'on

à

Cette

teur.

tions.

On

facilité,

il

a été

a

jeté

un

si

le

sens de

la

sait aussi

l'on

était

la

engoué des

mettait des ruines dans les jardins,

et

il

son genre répondait donc au goût

;

avec quelle facilité

il

composait

et

peignait.

qui pouvait lui nuire en d'autres parties, lui était dans

d'un grand secours;

elle est

absolument indispensable au décora-

savait, avec les

mêmes

motifs, varier à l'infini ses composi-

Robert

Les antiquités du Languedoc, par exemple,

Arènes,

etc.,

il

les

met dans un

même

tableau;

tableaux différents pour Fontainebleau,

toujours

la

composition change,

il

fait

De même pour

en variant

les détails.

a peint les

principaux une infinité de

chaque

les

fois

fois,

carrée, les

sépare en quatre fois et

un tableau nouveau de

Rome, dont

il

en des compositions toujours

même

que

la

trop grande

peintre travaillait l'empêchait de finir ses tableaux

facilité

avec laquelle

reproche qui revient constamment sous

peut-être là

Maison

une troisième

monuments

c'est le

le

la

les

il

et les refait

nouvelles. Les critiques du temps prétendent

a

bien un

pour réussir dans

qu'il fallait

un moment où

faisait surtout des ruines romaines

du public.

mais

Fragonard sont

et

quelques années plus tard,

;

ici,

peu près perdu en France.

Robert avait précisément tout ce décoration.

a été si

Révolution,

la

représentants de cette brillante école qui

vif éclat sur l'art de notre pays

décoration sera

et

plus en vogue du siècle dernier. Lui

les derniers

le critique

Ingres,

part la négation

Robert

décorateur qui veutl,

la

un décora-

talent, disait Ingres,

très juste

est

spiri-

amateurs du

on voit que

décorateur que depuis

celle-ci

si

talent de l'artiste.

restrictive, car n'est pas

même

jetés et

universelle qu'il

jouit auprès des

il

lui fait Diderot,

cette nouvelle face

ce n'était qu'un décorateur.

le

que ses

se disait paysagiste, la vérité est qu'il a été surtout

Il

A

faveur dont

la

et

hardiment

si

tuels qu'ils soient, aient suffi à lui acquérir la

même

un peu d'exagération;

il

la

plume de Diderot.

Il

;

y

n'est pas toujours facile d'ailleurs


HUBERT ROBHRT de s'entendre sur

comme

le dit la

Gravure

le

sens du mot

finir.

SON TKMPS Robert

Prêtresse au Salon de 1779

tirée des

Soirea Je Rome JcJU-es

de Rome, des Sciences Suite de dix planches dessinées

et

du ton qui

froide et bien polie.

font

,1

:

«

bj

finissait

à

sa

façon,

C'est le trait de la

M. Le Comte, Jes Ac^Ueniies Je

Arts de Bologne, Florence,

et

S.

et

forme

Luc

etc.

gravées par Hubert Robert, pensionnaire du Roi de France, à

et la vérité

liT

Rome.

le fini et

non

la

couleur posée d'une manière

»

La couleur de Robert

a

aussi contribué à son succès

comme

décora-


LES ARTISTES CELEBRES

58

Elle a été généralement louée. Mariette cependant

leur.

restrictions

Ses tons sont assez argentins,

«

:

trop indécis dans sa couleur.

dit-il,

J'avoue ne pas bien saisir

»

il

le

La

dans

sa couleur,

vérité est qu'on trouve de

quelques réminiscences de Panini

un peu

est

sens de cette

dernière phrase, sinon que Robert n'avait pas de parti pris ses tons suivant les sujets.

quelques

tait

mais

cherchait

et

temps

à

autre,

des tons

et aussi

rougeâtres qui étaient ceux de plusieurs peintres de son temps; mais

généralement et

qui sont bien à

disposition.

dans des tons gris argentins d'une grande finesse

se tient

il

Ce

lui.

n'étaient pas d'ailleurs les seuls qu'il eût à sa

savait voir la nature et

Il

Provence, du Salon de 1785, qu'il

fit

on loue dans

ses petits paysages

pour Tévèque de Narbonne,

tesse des tons et la vérité des détails. Diderot lui reproche la

quelque part

crudité de ses verts et la lourdeur de son feuillage, on peut voir de lui

pourtant de très

Louvre

M. Groult. Boucher,

dans une allée de Marly que

et

grand maître de

le

appropriées

particulières

rations

des feuillages légers, par exemple dans un

jolis verts et

paysage du

petit

à

ce

la

et savait

la

même

il

l'employait volontiers dans ses panneaux décoratifs;

façon cependant

heureusement avec

très

couleur argentine

la

;

les tons clairs

mentation des appartements; dans

le

blement du temps,

à-brac actuel.

11

en tout cas

et

que

faut dire

une chose importante;

les

la

était

elle

s'harmonisait

qu'on aimait alors dans l'orne-

mômes

de ses fabriques étaient à

dominer dans l'ameu-

décoration

était alors

considérée

a

Un

donner

nombre

d'entre eux

d'utiles indications à l'artiste et

c'est

sans

siècle, notre

eu une école décorative incomparable.

reproche que

lesquels sont place,

comme

grands seigneurs, au goût affiné par l'hérédité

doute une des raisons pour lesquelles, pendant près d'un pays

lui

plus artistique que notre bric-

milieu, ne dédaignaient point de s'en occuper;

étaient capables de

le

agissait de

l'ensemble décoratif avait une unité qui

et ainsi

air,

aussi mettre

était celle qu'il préférait, et

goût des lignes droites qui commençaient

donnait grand

et le

les lignes

possède

décoration, avait des colo-

genre,

un paysage d'après nature. Robert

ton juste lorqu'il faisait

de

la jus-

le

comme on

peint: cela est

moment, de défaut tient,

faire

disait alors, est qu'ils

un peu

faire je

entendu

j'ai

aux grands tableaux de Robert,

plus souvent des panneaux décoratifs, ou des tableaux de

de

la

vrai.

donnent l'impression du papier

Diderot reproche au peintre,

peinture qui ressemble à de

crois, à ce

que Robert

la

faisant très vite et

à

un certain

détrempe. Ce

beaucoup de


HUBERT ROBERT chic, surtout à l'opoque

études,

plus empâtées,

Gravure

tirée des

El'

SON TEMIVS

avait la vogue, empalait

il

n'ont

pas

cet

aspect;

du

?p

peu

;

reste, je

Soirées de Koiiic JéJices à M. Le Comte, des Académies de

de Rome, des Sciences et Arts de Bologne, Florence,

ses petites

pense que

S.

Luc

etc.

Suite de dix planches dessinées et gravées par Hubert Robert, pensionnaire du Roi de France, à

pour bien juger sur ce point,

il

Rome.

faudrait voir les tableau.x à leur place

primitive, dans l'ensemble décoratif dont

Quoi

qu'il

en

soit,

Robert

a

ils

faisaient partie.

exécute une quantité prodigieuse de


LES ARTISTES CÉLÈBRES

6o

tableaux de

ces

place.

Cloud, Fontainebleau;

malheureusement,

en

Il il

comme

en

pour

a fait

panneaux

ces

étaient sur toile,

déplacés, et après tant de bouleversements,

Ceux pour

ver leur destination originelle. faire sont, je crois, faits

pour

peu nombreux

duc de Luynes

le

et

;

maisons royales, Saint-

les

surtout pour les hôtels particuliers;

a fait

il

lesquels

je citerai

ont pu être

ils

est fort difficile

par exemple quatre panneaux

qui sont actuellement dans un hôtel du

boulevard Saint-Germain; quatre provenant d'un hôtel de Petites-Ecuries

et

qui sont au château de Boisbaudran

qui étaient dans un hôtel de

ment à

à

de retrou-

serait possible de le

il

la

rue de Turenne,

et se

la

rue des

quatre autres

;

trouvent actuelle-

l'avenue d'Iéna; ceux du château de Méréville; les six qui étaient hôtel

l'ancien

Beaumarchais (démoli en 1818 pour l'ouverture du

Canal Saint-Martin), acquis en i852 pour l'Hôtel-de-Vilie

et

dont quatre

ont été brûlés en 1S71. Les feuilles du temps en indiquent quelques autres.

Il

y en avait

six

dans

la salle

de bain du château de Bagatelle au

comte d'Artois; quatre au château de Ghamplâtreux près de Luzarches, appartenant

on en voyait et

famille Mole.

à la

trois

dans

la

A

l'hôtel de Nivcrnois, rue de

Tournon,

de billard (exposés au Salon de ijjS),

salle

d'autres dans les entrecolonnements de la salle à manger.

Robert d'ailleurs ne

fut

pas seulement un habile peintre.

autre talent qui montre bien que chez lui l'influence des idées de

donné, dans

l'art

Rousseau

des jardins,

le

des

et

le

modes

anglaises,

vieux genre de Le Nôtre

des jardins anglo-chinois; les anciens parcs

à créer

gés dans

le

nouveau goût;

ce fut

une fureur

(voirie chapitre des jardins). Afin de

de tout dans ces jardins

:

Il

a

eu un

décorateur dominait. Sous

mêmes

à partir

mieux imiter

on avait aban-

et

la

on

s'était

mis

furent arran-

de 1770 environ

nature, on mettait

rochers, cascades, ruines, fermes, laiteries, jus-

qu'à des tombeaux.

Ami

des nouveautés, notre peintre se mit à composer

des jardins dans le genre en vogue; acquit

même une

Delille ne considère

Bains d'Apollon

comme un

à Versailles.

trait

aucun préjudice au décorateur

car

était rare

que

la

si

;

dessiner

y réussit admirablement,

et

y

bien qu'il s'en faut de peu que

de génie son idée du rocher des

Le dessinateur de

leurs il

il

sorte de célébrité;

et à

jardins ne portait d'ail-

l'un ouvrait plutôt la voie à l'autre,

transformation du jardin n'amenât pas un rajeu-

nissement des décors du château.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

On voit qu'Hubert Robert comme de Machy. La diversité recherché temps.

pourquoi

et

et

il

de ses talents explique pourquoi

qu'on aima en

faut ajouter

Il

Entre autres dons,

autre chose qu'un simple paysagiste

fut

une place

tint

il

honorable dans

si

nul ne fut plus répandu dans

moyenne; son

la

était

agréable, sans rien

d'arabe cependant, n'en déplaise à M. Charles Blanc.

homme;

fut bel

curieuse,

s'est

il

la fin

de sa vie,

il

toujours représenté ou

vu du côte

profil,

dans

sur

les exercices

peu

à

signale-

trois pouces, celui de Saint-

Lazare cinq pieds quatre pouces. Sa figure

lait

de finan-

et

des documents suffisants pour esquisser de lui un portrait

a

ment de Sainte-Pélagie porte cinq pieds

ou de

l'artiste.

de ce temps.

près ressemblant. Sa taille était au-dessus de

il

de son

éminemment sympathique,

monde de grands seigneurs

le

fut si

il

l'art

l'homme autant que

lui

avait reçu celui d'être

ciers, qui formait la clientèle des artistes

On

6t

Dans

devint fort gros fait

et

sa jeunesse,

grêlé; chose

représenter de trois quarts

D'un tempérament robuste, Robert excel-

droit.

du corps,

et,

comme

tous ceux qui sont habiles à

ces exercices, nedétestait pas les entreprises relevées d'unepointe d'aventure.

Il

n'était

avait reçu au collège de

pas

moments la

le

de

cas de la majorité de ses confrères; en

loisir,

réputation d'un

il

homme

d'esprit, se

ombre de prétention

une

gaieté inaltérable qui

monde;

était

;

se

avec ses confrères,

mot,

il

et

lui fut

douce, mais aussi

même,

je

compagnon

en eut toujours

Il il il

le

même

Il

et

et

eut

brillants,

en prison,

plus aimable du

boute-en-train des réunions où

il

se

partout, devinrent ses

serviable, vivant en excellents termes

ne dédaignant pas

cours de sa longue carrière, et cela

lui le

le

montra bon

maison d'Auleuil.

Louis David,

de

fit

sa

dans

vait

montra causeur des plus

mais surtout eut toujours,

ordinairement

trouvait. Ses protecteurs, et

amis; lui-même

dans ses

Italie,

traduisait Virgile avec le bailly de Breteuil.

sans

il

Navarre une instruction solide, ce qui

fut fit

le jeu

adoré de

de mots lorsqu'il sa

femme,

les rece-

et la vie,

tout pour qu'elle fût ainsi.

en un

Dans

le

ne rencontra qu'une inimitié, celle de

crois, est encore à sa louange.


CHAPITRE La famille du

Hubert Robert naquit Sulpice

le

donc

Paris

ù

le

Premières anne'es.

22 mai 1733

lendemain. Son acte de baptême

du Châtelet conservés

registres sait,

peintre.

III

à

dans

Un

les

anciens

comme on

le

hasard seul pourrait

retrouver une copie de cet acte.

faire

La date de naissance de notre peintre

M™" Vigée-Lebrun,

en 1808,

fut baptisé à Saint-

l'Hôtel de Ville, lesquels,

ont été détruits dans l'incendie de 1871.

frère de

et

était inscrit

à

mort de

la

pu voir

dans son dictionnaire

Jal',

l'acte

néanmoins

certaine. Vigée,

donne dans une notice sur Hubert publiée

celui-ci, à la fois

Magasin Encyclopédique. celui de Vigée, a

la

est

dont

le

dans

le

témoignage

Mercure

dans

et

que

est plus sérieux

de baptême en question. Voici ce qu'il

à ce sujet

:

«Le marquis de

le

dit

Stainville qui, depuis

l'année 1726 jusqu'en 1737,- fut auprès du roi de France envoyé extraordinaire du duc de Lorraine, avait en 1732 pour valet de

Nicolas

Sulpice sous

le

à

Nicolas un

nom

Vendières chargé des

fils

qui, le lendemain, fut baptisé à Saint-

d'Hubert, ayant pour répondants: M. Hubert de affaires

du duc de Lorraine

Lane, épouse de François Robert, secrétaire de

la

le service

et M'"«

légation de

Nicolas Robert n'assista point au baptême de son

pour

Le

époux de Jcanne-Catherine-Charlotte Tibault.

Robert,

22 mai 1733 vint

chambre un

fils,

Louise de

Son

la

Altesse.

absent, sans doute,

de son maître. L'acte se termine par ces mots

absent.» Cette date du 22 mai 1733 est d'ailleurs indiquée sur

:

la

le

père

pierre

funéraire de Robert au cimetière d'Auteuil; on la retrouve aussi dans

quelques pièces

officielles.

Lorsqu'on classa I.

A. Jal

:

à

l'Hôtel de Ville les actes d état civil contenus dans

Dictionnaire critique de biographie et d'histoire.


w a

3 n a-

3

D

< W

a o H a Q

-n Zi

o

— T3

< ri

O. *'j ;:;

cr

^ X.

o as

4» -Cl

t

S

xi

y I W


LES ARTISTES CÉLÈBRES

64 les

anciens registres du Châtelet, des fiches furent établies pour

la

con-

fection des tables; le classement terminé, ces fiches furent reléguées dans

un des dépôts de oubliées

là.

pour y

la ville

être détruites et, par hasard, furent

Après l'incendie de 1871, on

ver, et depuis

on

les

heureux de

tut très

les y retrou-

conserve soigneusement aux archives de

ture de la Seine. Ces fiches ne donnent guère que des

noms

Préfec-

la

et

des dates;

elles sont encore précieuses néanmoins. Celle du baptême d'Hubert ne s'y

trouve pas; mais l'une d'elle donne

Nicolas Robert; cette dernière porte

Nicolas Robert

et sa

date du mariage de son père,

:

2 septembre ijJ-j.

ROBERT NICOLAS.

la

Saint-Sidpice.

TIBAULT JEANNE-CATHERINE-CHARLOTTE.

femme

étaient,

à

ce qu'il semble, de

bonnes

familles de petite bourgeoisie, de ces familles qui sont dans l'aisance,

mettent leur orgueil dans leur petit bien,

d'augmenter leur avoir.

II

et

ont pour principal souci

ne faut pas attacher au mot de valet de cham-

bre l'idée de dépendance éiroite qu'il éveille aujourd'hui. Nicolas Robert était

simplement un

d'îs officiers

du marquis de

est

du peintre'

germain de Nicolas. Tergat, beau-frère de

et

Un membre la

qui sont l'un

de l'autre

mère d'Hubert,

qualification de «chef de gobelet de feue

parrain d'Hubert,

frère,

famille,

l'autre cousin

Isaac-François

figure aussi à ce contrat avec la

Madame

la

Dauphine.

C'étaient

»

des charges d'une certaine importance sous l'ancienne royauté,

indiquent que la petite titre

les

deux familles n'étaient pas

les

qui

premières venues dans

de bourgeois de Paris.

venu. Cette pièce, du 23 juin 1779, égards.

Elle

Hubert, qui

nommé

est intéressante

Paris,

nous

est par-

pour nousà plusieurs

montre d'abord que Nicolas Robert eut deux enfants: était l'aîné (ce

qui se voit d'autre part parla comparaison de

date de sa naissance avec celle

I.

et

bourgeoisie. Ces braves gens font du reste sonner fièrement leur

Le testament de Nicolas Robert, bourgeois de

la

et

probablement l'un des deux François qu'on voit figurer plus tard au

contrat de mariage

Ce François

Stainville.

Robert, «secrétaire delà légation de Son Altesse»,

Nicolas-François.

La minute du

du mariage de

Ce dernier

est

ses parents),

et

un autre

donné comme résidant aux

contrat de mariage d'Hubert Robert est conservée dans l'étude

de maître Tansard, notaire, rue Turbigo.


S"

TJ

5 «

•2

5i

IRANCE.

PEINTRES.

HUBERT ROIiERT.

o


LES ARTISTES CELEBRES

66

MoUes-Saint-NicoIas,

ment montrent

île

Saint-Domingue. Les dispositions de ce

que Nicolas Robert

aussi

pratique, n'admettant guère

un

dans

fantaisie

la

était

la

conduite de

n'entendant pas par conséquent que son petit avoir

mort. Le

que moyennant un certain nombre de dans

fils

Quant au

la suite.

mariant, une petite dot s'élevant

en

le

les

deux mille

fils

à

et

On

de succession

n'entend plus

aîné, son père put lui

donner,

près de quatre mille livres; avec

que reçut Anne-Gabrielle Soos,

livres

vie,

la

gaspillé après sa

lui laisse sa part

restrictions.

'

parler de ce

fût

Saint-Domingue après

cadet était probablement parti à

fils

quelque fredaine de jeunesse, car Nicolas ne

testa-

esprit très positif et très

cette dot constituait

au jeune ménage un petit capital qui, aujourd'hui, vaudrait plus du triple.

Hubert, quoique

artiste, eut

Tout en fréquentant beaucoup une élégante

lui-même, dans

et

gagner ses dix louis tous bien s'y pousser

monde les

(d'après Diderot, sa

le petit

suffire

affaires, et

aux dépenses),

nous verrons

il

sut très

qu'il sut aussi

bien que lui laissèrent ses parents.

dans ses notices du Magasin Encyclopédique

du Mercure. Nicolas Robert, conformément fils

au collège de Navarre, afin de

position sérieuse: fit

était

l'enfance et de la jeunesse d'Hubert Robert, on ne sait guère que

ce qu'en a raconté Vigée

son

femme

premiers temps du mariage, voulait

matins pour

les

y faire ses

et

augmenter notablement

De

bien quelque chose du caractère paternel. le

il

le

à

ses principes,

fit

et

entrer

mettre en état de se taire une

le destinait à l'état ecclésiastique.

Le jeune

homme

de bonnes études; mais en feuilletant ses cahiers, on y aurait trouvé

autant de dessins que de devoirs. II

racontait plus tard, dit Vigée, qu'un de ses professeurs, l'abbé

Batteux, s'étant aperçu,

un papier,

le lui

un jour pendant

demanda,

vit

après, lorsqu'il eut été reçu à

en lui présentant ce dispositions.

dessin était

»

même

un

la classe, qu'il essayait

de cacher

dessin, le garda, et plusieurs années

TAcadémie de peinture, l'étonna beaucoup dessin,

Paillet rapporte le

qui annonçait les plus heureuses

même

fait

avec quelques variantes. Le

au revers d'une composition grecque qui avait valu un

fait

prix à Hubert Robert. L'abbé Batteux envoya le dessin à l'auteur le Jour

de sa réception

annoncé

à

l'Académie, en lui rappelant

qu'il serait

un jour

Enfin Charles Blanc, qui ne sais où, que

le

artiste aussi distingué

comme on

sait

«

qu'il

avait

que bon

dès lors

littérateur.

embellit volontiers, a trouvé,

dessin était un mousquetaire.

»

je


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Lorsqu'un

homme

C7

acquiert quelque célébrité, on découvre toujours

après coup qu'un de ses professeurs a prédit son brillant avenir; on voit

que

cette sorte de

Mais

le

prophétie classique n'a pas

manqué àJRobert.

métier de peintre ne disait rien qui vaille à Nicolas Robert.

PORTRAIT DE

M.

J.

MOREAU LE JEUNE.

Dessin de C. X. Cocliin.

Les éludes d'Hubert terminées, on voulut Il

y entra

même,

le faire

entrer dans les ordres.

semble-t-il, à l'âge de dix-sept ans. Toutefois ce ne fut

pas sans résistance de sa part,

et

son obstination

de l'opposition de ses parents. Selon Mariette',

finit il

fréquenter l'atelier d'un sculpteur alors célèbre, Michel I.

.-Vrchives

de

l'art

français

:

Abéccdario.

par avoir raison

put enfin obtenir de

René

dit

Michel


68

LES ARTISTES CELEBRES

.

Ange

Slodtz, lequel aurait

à laisser celui-ci suivre sa

époque, c'est-à-dire dans

Prit-il part à cette

aux expositions dites de

homme

par décider les parents du jeune

fini

vocation.

Jeunesse? Cela

la

les

années 1-52

et

lySB,

probable, mais nous n'en

est

savons rien. Les documents sur ces expositions de débutants sont peu

nombreux

et

compre-

font entièrement défaut de 1734 à 1761, intervalle

nant les années où Robert eût pu y participer.

On de

la

Neuf

sait

comment

se faisaient ces expositions. Elles se tenaient le Jour

Fête-Dieu, à l'angle nord de

la

place Dauphine avait alors

la

(la

nord s'ouvrait sur Barthélémy.

quand

duraient,

le

Elles il

Pont-Neuf), sur

place

le

parcours de

subordonnées

étaient

y avait lieu, depuis

Dauphine

six

à

police sur le passage

de

la

encore ce jour-là,

compacte

le

;

était

renvoyée

à l'année suivante.

de

et tapisseries

à

il

;

les

exigées par

pleuvait le jour

l'octave, et

La foule devant

temps pour juger insuffisant

l'atmosphère,

heures du matin jusqu'à midi.

du Saint-Sacrement. Quand

Fête-Dieu, l'exposition

procession Saint-

la

l'état

Les objets d'art étaient appendus aux tentures la

sur le Pont-

et

forme d'un triangle dont l'angle

les

pleuvait

s'il

œuvres

on n'en trouve donc que quelques rares comptes rendus dans naux de l'époque a

;

les jour-

'.

un tableau

C'est

Panthéon

était

auteurs encore inconnus

intéressant, dit encore l'auteur

d'une

voir, le jour de l'octave de la Fête-Dieu, sur les

une foule de jeunes

lettre

au

1788, que de

littéraire sur la dernière de ces expositions en

neuf heures du matin,

artistes s'assembler sur cette place...

Les Académi-

ciens sont à des croisées au-dessus des tapisseries et leur présence pique

l'émulation des jeunes gens...

Pour

être faites

un peu

»

à la diable, ces

pas moins une certaine importance.

11

expositions n'en avaient donc

ne faut pas oublier qu'alors on ne

pouvait être maître peintre qu'à la condition d'appartenir à l'une des

corporations reconnues, sans quoi celles-ci faisaient saisir les œuvres du

délinquant; que de plus le

droit de faire

Avant donc

membres de l'Académie Royale

avaient seuls

une exposition publique bisannuelle de leurs œuvres-.

d'être réclamés, soit par la Maîtrise de Saint-Luc,, soit par

l'Académie Royale,

le

les

les

jeunes artistes profitaient volontiers de Revue universelle des

E. Bellier de la Ghavignerie

2.

Cependant, à force de protection, l'Académie de Saint-Luc parvint à

courant du siècle sept expositions.

arts,

seule

année 1864.

1.

:

la

faire

dans


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

Gg

occasion qu'ils eussent de se faire connaître du public. Plusieurs des peintres célèbres du siècle dernier ont, dans leur jeunesse, pris part à ces expositions.

On

Rigault, François

y voit passer, par exemple, Jean-Baptiste

Lemoyne, Moreau

Lancret, Lantara, Lebrun C'est aussi là Il

jeune, Restout le père,

Tocqué,

marchand de tableaux, Demarne, Desrais, etc.

le

que Chardin

le

Oudry,

se

fit

connaître.

ne serait donc pas impossible que Robert y eût participé, ne fût-ce

que pour prouver

sa

vocation à ses parents

;

mais encore une

fois

nous

ne savons rien sur ce point.

Michel Ange Slodtz, long séjour en

Ce

fut lui

Rome,

Italie,

le

premier maître du jeune peintre, avait

où selon toute apparence

probablement qui donna

et si,

comme

le dit

ce dut être encore Slodtz qui le soit,

Robert

partit

pour

à

Paillet, le

Rome

il

avait

connu

le

fait

un

Panini.

son élève l'idée d'aller étudier à

goût de Robert

recommanda

en l'année 1754.

à

était déjà

formé,

Panini. Quoi qu'il en


.

CHAPITRE Hubert en

Italie.

Hubert Robert, ayant projet d'aller étudier à

plusieurs avaient déjà

recommençait

L'Académie de France à Rome.

atteint sa majorité', put mettre à exécution

Rome.

fait et

Il

fit,

à 21

à tant parler, les

les

voyage

ans, ce

que tant d'autres

lui-même

enfin voir par

allait

IV'

d'Italie

son

que

allaient faire après lui.

chefs-d'œuvre

monuments de

Il

de ce pays dont on

cette ville merveilleuse

vers laquelle se tournaient les yeux de tous les artistes.

Rome,

passa à

a II

notre ambassadeur.

commet, sur

il

M. de

nous.

nommé 1754.

une

Stainville, à

petite erreur qui n'a

qui fut plus tard

Rome,

le

De Natoire au marquis de

26 décembre 1753.

reviendra plus à

;

fameux duc de Choiseul,

succédait au duc de Nivernois, en congé

directeur de l'école française de

le fait

d'importance que pour

n'arriva dans cette ville qu'à la fin de

en 1753. Entre autres témoignages,

i5

en ijSj, avec M. de Stainville,

Mariette ne pouvait guère se tromper sur

»

la date,

ambassadeur

Il

dit Mariette-,

les lettres

Rome,

le

et

absent de

Rome

suivantes de Natoire, alors

prouvent

:

Vandières, directeur des Bâtiments

Nous apprenons que

le

:

duc de Nivernois ne

Rome

octobre 1754.

Le

secrétaire de notre nouvel

ambassadeur vient

d'arriver hier

1.

in-8°,

M. Lecoy de la Marche, dans son ouvrage l'Académie de France à Rome, donné une série de lettres des directeurs de cette académie aux direc-

1874, a

teurs des Bâtiments. Mais la plupart de celles de ce chapitre sont inédites. Elles font partie de la correspondance des directeurs de l'Ecole de

O

'

1940-41 2.

Abécédario.

Rome, Archives

nationales,


m-=sç^^-%

'-^~^f^S>? «jKÎ55r'''%tC

^.-^-^

.-^5^

RICf^>»i^ -ë --1-

:iL--ç-^--^-^*^ -— - r^r^ !*>;-^r;^-^ T^^y^y^*^

''-^'-'^ -.^^-S;,V;-^^,p~.^ .

c-irfif^'''"-"

''•'"'

"

J'"//'

'Vfr

PORTRAIT DU MARQCIS DE MARIGNY Dessin de C. N. Cochin

le fils.


LES ARTISTES CELEBRES

72

novembre

6

au soir

4""^

1754.

Caniilac J'ai eu l'iionneur de

coup de bonté

saluer hier matin,

l'aller

mon

Hubert Robert arriva donc

à

Rome

quitter l'Italie qu'en août 1/65, après ce qu'il sa

attendit sa majorité

famille n'avait pas

ressources du jeune

Aussi,

sadeur,

et

Il

le

4 novembre 1754.

le

De

ans.

pour s'éloigner de Paris, on peut conclure et

que par suite

les

devaient être modestes.

immédiatement

fit

ne devait

Il

un séjour de près de onze

à

reste

mais

;

comme

entrer

y réussit en partie, grâce à

son mérite

de

IVl""

m'a reçu avec beau-

petit service.

complètement désarmé,

homme

chercha-t-il

démie de France.

il

su que

l'a

bien charmé d'apprendre de vos nouvelles et de luy

et j'ai été

entendre dire que vous ctes contems de

que

Rome lundy

Mons'' l'ambassadeur est arrivé à

du courant environ a dix heures. Personne ne

la

élève à l'Aca-

la

protection de l'ambas-

chose

n'alla pas toute seule,

car depuis la création de l'Ecole royale des élèves protégés' les places

de pensionnaires

Rome

à

étaient presque exclusivement réservées

aux

élèves de cette école.

De Natoire

à

ses jours passé

Marigny-^ iG novembre 1754. qui a du goût pour peindre

homme

protège un jeune

qu'il

M^ l'ambassadeur l'architecture.

Il

me

dit

vous en avoit parlé peu de tems avant son départ de

Paris dans l'intention qu'il aurait pu aitre Pensionnaire, mais vous lui repon-

Monsieur que n'ayant point gagné de Prix cela dérangoit tout l'ordre de Il voudrait présentement que ce jeune artiste eu seulement

ditte

cet établissement. la

permission de loger dans l'académie en payant

la

pension du cuisinier.

Comme qu'il

vous laves permis en différentes occasions je lui ai dit que je ferais ce jugeroit à propos la dessus pourvu qu'il eu la bonté de vous en parler.

Il

me

dit qu'il

vous en écriroit incesament alHn que

vous Monsieur. Je ne poures guaire

le

plasser

si

je

en règle auprès de

fut

vous laprouves quend déren-

je feres pour le mieux Réponse de Marignj-, 20 décembre 1734. Sur ce que vous me marquez par la dernière que M'' l'ambassadeur de France désire qu'un jeune

gent quelques pensionnaires, mais

peintre qu'il protège soit logé dans

pension du cuisinier, jeune et

homme

je

le

palais de l'Académie

consens avec bien du l'Académie

soit logé à

plaisir, à cette

et qu'il participe

aux

en payant

la

condition, que ce

fruits

de vos leçons

des études.

L'.\cadcmie de France

1.

Voyez

L.

Courajod

:

était

alors installée

(depuis 1725) au palais

l'Ecole royale des élèves protégés,

Paris,

Cette école avait été fondée en 1749 par Le Normand de Tournehem. 2, Vandières venait de prendre le titre de marquis de Marigny la

1874,

même

in-S".

année.


U5

_u

a:

s



HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Mancini, d'aboi d loué par

romains, environ

e'cus

en i~3j. Ce n'est qu'en 1801, sous

lui

de Suvée, qu'elle

directorat

au prix de mille

roi

le

5,5oo livres, puis acheté par

7?

transférée à

fut

occupe actuellement. Elle contenait douze places de pensionnaires,

pour

pour

les peintres, trois

les sculpteurs et trois

Les pensionnaires y demeuraient trois ans

pour

les architectes.

pour terminer des

soit

De temps en

travaux, soit en raison des espérances qu'ils donnaient. recevait quelques

elle

fortement protégés obtenaient

moyennant finances; mais à

de jeunes artistes

;

permission d'y loger

et

de s'y nourrir

et

un

modeste,

l'installation était

lit

nouveau

placer était une grosse affaire.

Le directeur i*'

Charles Natoire, qui avait succédé

était

janvier 1752. Natoire était

fort ce

pensionnaires libres la

six

quelques-uns pouvaient

;

obtenir une prolongation de séjour d'un an,

temps

le

Médicis, qu'elle

la villa

dévoué

à ses élèves.

On

a

un bon répété

artiste

Evidemment Natoire

'.

Natoire ayant été

I.

le

de Troy

n'était

».

Il

un excellent homme,

serait assez difficile

pas un

directeur de Hubert Robert,

quelques lignes. Pidansat de Mayrobert a été

très

cela

lettré,

je

lui

compromis

avoir

une de

ses lettres sur l'Académie,

Rome

à

les privilèges

de

le

se voit de

consacrerai encore

lualveillant à son

égard

calomnies ont trouvé trop facilement crédit auprès de quelques écrivains: dévot, dit-il dans

le

un peu trop complaisamment que

son administration avait été déplorable

prouver

et

à

«

et ses

C'est

un

méprisé de ses confrères pour

de l'Ecole française.

»

11

allusion à

fait

l'af-

de l'élève architecte Mouton, qui fut expulsé en 1767 pour avoir refusé défaire sa communion pascale. Là -dessus on va répétant que Natoire se couvrit de ridicule faire

en cette circonstance. D'abord

même

vu

je n'ai

le

vu nulle part que Natoire

été

ait

méprisé de ses confrères;

j'ai

contraire dans les procès-verbaux de l'Académie de peinture. Ensuite,

1° l'élève architecte y eut quelqu'un de ridicule dans l'affaire Mouton, ce furent Mouton, qui entrant dans une école, prenait implicitement par ce fait môme l'engagement de se soumettre aux règlements bons ou mauvais de cette école, mais qui étant de ceux qui remplacent le talent par le tapage, car il n'est guère connu que s'il

:

par cette histoire, n'était pas fâché de se mettre en évidence plus que de raison; i* le

directeur des Bâtiments Marigny, chef immédiat de Natoire, qui eut la faiblesse

le public, surtout devant les philosophes, un suborque suivre ses instructions. Marigny ne plaisantait pas en matière de discipline, et à la moindre incartade ordonnait l'expulsion du coupable. Or je vois, qu'en 1753, Natoire avait reçu, par deux lettres de lui, l'ordre formel de

de ne pas oser soutenir devant

donné qui

faire

n'avait

observer

pascale lettres,

:

les

«J'en

fait

usages de

ai fait

Rome

lecture,

en présence de tous

les

et

notamment

répond Natoire

d'exiger

le

un

certificat

23 août 1753 à

la

de

communion

dernière de ces

pensionnaires, qui l'ont écoutée avec soumission.»

En

donc au directeur des Bâtiments que Mouton eût l'û s'en prendre. Cette jeunesse n'était pas toujours du reste facile à diriger; de temps à aijtre on

bonne

justice, c'était


LES ARTISTES CÉLÈBRES

74

reste; mais les peintres qui écrivent bien ne sont pas toujours ceux qui

font les meilleurs tableaux; on a trouvé aussi que sa comptabilité n'était

pas irréprochable; être bon comptable est sans doute une qualité qui ne

un directeur de l'Ecole de Rome, mais

nuit pas à

que ce

soit la principale

enfin

qu'on doive exiger de

lui,

ne pense pas

je

et

que

d'ailleurs

Ce

sans péché sur ce point jette la première pierre à Natoire.

l'artiste

qui vaut mieux peut-être, c'est que, parmi les élèves qui étudièrent sous sa direction,

on peut

Doyen, Pajou,

l'aîné.

somme

Hubert Robert eût pu trouver un plus mauvais

honneur.

font

lui

Fragonard, Hubert Robert, Lagrenée

citer

l'architecte Clérisseau et bien d'autres, qui en

directeur.

Voilà donc

le

jeune artiste installé

n'a plus qu'à travailler, et

en

effet

il

met au

dant cinq ans on n'entend guère parler de

l'Académie

et

sans doute aussi

grès furent rapides,

et ses

travail avec ardeur.

lui.

demanda des

Il

considérer

le

On

les

cours de

il

paraît avoir vécu

comme une

des espérances de

l'Ecole. Ils parlèrent de lui avantageusement,

de son talent parvint jusqu'à Paris.

suivit

11

Pen-

conseils à Panini. Ses pro-

camarades, avec lesquels

en bons termes, finirent par

il

au palais Mancini.

ses frais

à

se

le

si

bien que

la

renommée

retrouve en 1759, année où

obtint enfin une place de pensionnaire, et dès lors par les lettres de

Natoire

et

de Marigny, on peut

le

suivre à peu près jusqu'à son retour

à Paris.

De Natoire

Marigny, 28

à

février lySg.

certains particuliers. Je voudrais que

que

Robert protégé de

le S""

Mi" le

— J'ay

de

tous fissent des

la

peine à faire aller

progrès aussi sensibles

Duc de Choiseul, auquel vous avez accordé

un logement à l'Académie. C'est un bon sujet qui travaille avec une ardeur infinie.

est

Il

exemple,

il

dans

près, car

genre de Jean-Paul Panini. J'ay beau

21 mars.

....

citter

pour

Je suis fâché d'apprendre qu'ils ne marchent

d'un pas égal à celui du il

le

y en a peu qui l'imitent....

De Marig)iy, pas tous

le

me

S''

Robert. Exhortes

les

a le

suivre de

revient de tous les côtés de grands éloges de ce jeune

Ordonnez-lui de

ma

part de

me

faire

un

petit

homme.

tableau à sa fantaisie de 20 ou

pour avoir maltraité un camarade, et inconvenance à l'égard du directeur; mais ces expulsions n'étaient que temporaires et les choses s'arrangeaient

voit quelques exclusions; celle de

même

Lagrenée

l'aîné

cause que Mouton

celle de Clérisseau

pour

toujours lorsque

coupable reconnaissait ses

le

la

torts. L'affaire

Mouton

fut surtout ridi-

cule par les proportions qu'elle prit pour une cause aussi mince, car suivit Natoire jusque

dans ses héritiers.

Mouton pour-


HUBERT ROBKRT KT SON TEMPS 25 pouces sur lo ou 12

perdu son temps en

;

et

il

n'aura pas

le faisant....

ET. Dessiné

suis content de ce petit tableau,

je

si

-5

yR.

grave par J. M. Moreau

DUC 0E CHOISEUL. le

Jeune, pour

Tableaux du Cabinet de Monseigneur

le

le

Recueil d'Estampes gravées d'après les soins du S' Basan.

les

Duc de Choiseul, par

MDCCLXXI.

De Njtoire, vous

lui faittes

.... Le S'- Robert de luy demander un tableau;

25 avril.

vos bontés en y prenant tout

le

soin possible.

est fort sensible à l'hotjneur il

fera de

son mieux

à

que

mériter


....

l'ambassadeur de Malthe

M''

présent, avec les honneurs pour

a

que

j'ay

l'honneur de

quelques petits tableaux.

quelque chose du

a déjà

Robert. Le Bailly

Marigny,

à

tableau que vous lui avez

Duc de Choiseul

M'' le

maladie

eu

qu'il a

....

l'honneur de

lui

même

la

(celui-ci n'était plus

grandeur pour

faire

content.

La grande

deux

les

Tami de

Le

S""

Robert travaille à votre

demander avec un autre pour

ambassadeur

Rome).

à

Un

peu de

Robert

S''

envoyé

a

Duc de Choiseul.

M"' le

tableau que vous

le

ordinaire,

(courrier)

accompagné d'un

Il

(le

duc)

a dit

lui

fait,

:

avec

facilité

asses de soin ce qu'il figures.

et

apparament que ce ministre est bien aise de voir ces deux morceaux ensemble. Je souhaitte que vous en soyes

de luy addresser tous

vous

protecteur

les a interrompus....

.... Le De Natoire, 8 août \j5[). avez demandé (par) le précédent

autre de

le

en tems

Robert....

mourut en 1785.

Il

i3 juin 1759.

fait

lui

S""

peinture

la

tCiiis

plus tard honoraire associé libre à l'Académie de

fut

Peinture de Paris, du 7 octobre 1780.

De Natoire

grandes cou-

les

achette de

Il

du Bailly de Breteuil qui devint

s'agit ici

II

comme

fois

devant. Le goût qu'il a pour

si

voir assez souvent.

le 11

son entrée dimanche passé 22 du

fait

première

la

ronnes, que cette religion n'avait pas fait

CÉLÈBRES

LES ARTISTES

76

feu qu'il a l'emporte à ne pas châtier avec

le

ce que

recommande toujour

je lui

surtout pour ses

Cette partie a besoin qu'il y fasse de sérieuses attentions

:

cela fera

pourtant un bon sujet qui est sensible à vos bontés....

De Marigny

comme

à

Natoire, 29 août 1759.

De Marigny à Robert, même Duc de Choiseul, non seulement vous m'aviez annoncé par votre destiné, ce ministre ayant

date. le

mais

pense icy sur son compte,

sujet....

reçu,

J'ay

....

tableau que

lettre,

On

....

vous, qu'il peut faire un jour un grand

Monsieur, de

M"" le

vous avais demandé, ce que

je

même

absolument voulu m'en

celui

que vous

faire la galanterie

aviez

lui

pour que

j'eusse le pendant. ....

Ce que

M'' le

si

Duc de Choiseul veut que vous soyes admis au nombre

des pensionnaires de l'Académie,

témoignage de

la

satisfaction

je

que

vous y donnerai volontiers une place en des heureuses dispositions que vous

j'ai

montres dès aujourd'hui.... Je suis. Monsieur, tout à vous.

Signé

De Natoire lettres, l'une

maladie

si

à

Marigny, l'autre

19

ai

donné

qu'il a

qu'il

des rechutes.

peut en réchapper

au bas ventre.

la lettre

forte et robuste et en abuse

par sa faute

marquis de Marigny.

septembre 1759. J'ai reçu les deux dernières le S"' Robert qui a été attaqué d'une

dangereuse qu'on ne croyait pas

ment hors de danger. Je luy et c'est

le

qui regarde

tierces, transport au cerveau, inflamation

complexion

:

Il

en

est

que vous luy écrives.

Il

:

fièvres

présenteest

d'une

pour vouloir trop forcer ses études, Il

m'a

dit

que vous luy accordies une


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS place de pensionnaire, cependant vous ne

men

77

que

pas dans celles

parles

je

reçois de vous Monsieur.

A

novembre de

date du 21

la

la

même

année, une lettre de Natoire

informe Marigny que Tabbé de Saint-Non vient d'arriver avec sionnaire Taraval (Hugues) qu'il veut

Natoire

a

été obligé de louer

un treizième

lit à

naire à l'Académie.

De

n'en travaille pas

II

Marigny, 20

Aratoire à

ordinaire avec zèle et succès.

février

pour

cela avec

1760.

il

vit

liaison

Cette

que

la

tigure

comme

moins d'ardeur. à

Rome. Dans

à

alors

et

commença

Robert,

ses visites

les

pension-

entre ces trois

hommes

et

mort seule devait rompre. du monde

de Saint-Non est une des plus aimables

me semble que

11

son

deux dessains colorés bon goût.

artistique de ce temps, et Je reconnais volontiers qu'elle m'est très

pathique.

lui

pension-

Robert travaille

fréquemment Fragonard

naires les plus marquants,

pen-

le

que

doit envoyer bientôt

Il

Mais l'abbé de Saint-Non venait d'arriver au palais Mancini,

et

cause de Robert. Ainsi,

crois être pour M"" Vatelet, qui sont d'un très

je

une

Naples,

à

en novembre ij5g que Robert aurait été installé

c'est

que

emmener

les portraits

qu'on tn

sym-

a faits sont plutôt des

caricatures que des dessins fidèles. Jean-Claude-Richard de Saint-Non,

né en 1727, abbé commendataire de Poultièrc, diocèse de Langres, fils

d'un receveur général des finances

nièce

petite-fille

et

et

de premiers peintres du

visme. Aussi, après avoir reçu

le

roi. Il

était artiste

de conseiller clerc au Parlement de Paris, avoir été exilé

en 1759

et se

consacra entièrement aux

cela l'abbé cascadeur et

doute,

comme

savoir

pourquoi

pense, ne

le

le

disent et

ne

comme

de très honnêtes gens.

I.

et

le

fut

arts.

il

Saint-Non ne

un peu bohème qu'on

la

Tours

fut

à la

nullement

a représenté.

Portails et Charles Blanc,

jamais que par

à

vendit sa charge

il

fut

Sans

abbé sans

soutane; mais cela,

je

distingue point infiniment des autres abbés de son temps,

dont beaucoup,

honnêtes

MM.

par ata-

sous-diaconat, avoir acheté une charge

suite des querelles suscitées par la bulle Unigenitiis,

pour

était

d'une demoiselle de Boullongne,

Il

Barthélémy, Gougenot

et

bien d'autres, furent

n'eut jamais, dit son biographe, que des goûts

des passions affectueuses'.

11

fut avec

cela d'une

modestie

Notice sur Jean Claude Richard, abbé de Saint-Non, par Gabriel Brizard

179a, in-8°.


LES ARTISTES CELEBRES

78

charmante (on connaît

mot

le

l'album du roi de Naples),

Robert

un

parlait

lui

commencement de

qui, faute de

de son morceau de réception

la

Révolution, d'un

moyens, ne pouvait s'occuper

la

somme,

et

voulant échapper

reconnaissance de celui qu'il obligeait, engagea Robert

que le

un

c'était

prêt

homme

par un

fait

ne devait rien

et qu'il

Robert que nous tenons ce

somme

à la

à

détail, dit le

MM.

personne. C'est de

biographe de Saint-Non

Paris ;

Saint-Non

toujours

s'attira

et

partout

et

nomma

le

Bergeret, honoraire amateur,

l'obligé

une grande considération.

honoraire associé libre

et, à la

mort de

quoi qu'en dise Mayrobert, cet honneur ne

s'accordait qu'à des personnes considérables par leur situation sociale

rendaient aux

les services qu'elles

important ouvrage sur

arts.

geant

a

le

Parmi

les

et

souscripteurs de son

royaume de Naples (dont

le

l'entreprise le ruina

noms de France.

en partie) figurent les plus grands

On

et

probablement Paris.

L'Académie de peinture

donc pas

à

supposer

Robert ne put que l'assurer que son bienfaiteur ne voulait

et

pas être connu

était très

à

riche; mais quelque temps après,

bienfaiteur supposé étant mort, l'artiste voulut rendre la

succession,

propos de

frère, à

l'Académie. Saint-Non, quoique n'ayant

à

plus que des revenus très bornés, remit la

son

à

d'une générosité pleine de délicatesse.

et

jour, au

Rome,

sculpteur revenu de

envoya

qu'il

Je ne reconnais

vrai Saint-Non dans celui qu'on a dépeint.

aussi représenté à tort Saint-Non, Robert et

comme

de jeunes foUs

se traitant de pairs à

et

Fragonard voya-

compagnons.

On

oublie encore que Saint-Non, un peu plus âgé du reste que Fragonard et

Robert,

que

était

de très bonne maison, était quelqu'un de qualité, tandis

deux autres, quoique donnant des espérances, n'étaient que

les

d'obscurs élèves. Saint-Non fut tout d'abord, non leur camarade, mais leur

protecteur; on

le sent

de toutes

Naloire, très respectueux liaison

commencée

amitié, cela ne

fait

à

Rome

puissances.

six

mois

à

Rome

et

partit ensuite

M'' l'abbé

ne

de St

lui

d'ailleurs, la et solide

pour Naples,

avec lui Hubert Robert.

à Marigny, 19 mars 1760. Cochin que vous trouvez bon. Monsieur, que

qu'il

Qu",

changée plus tard en bonne

se soit

De Natoire M''

les

des lettres de

aucun doute.

Saint-Non passa

emmenant

bien, par exemple, au ton

Non

à

Naples; outre

en coûtera rien,

il

la

J'ai le

S""

vu par une

lettre

de

Robert accompagnât

dousseur de ce voyage pour

trouvera de quoy faire des études qui

lui,

lui

puis-

seront


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS avantageuses; retenir

du

il

vous

ait

79

sensiblement obligé de cette permission dont

il

espère

fruit...

De Natoire, 16 avril 1760. M'' l'abbé de 5t Non part demain pour pour jouir de la permission avec lui pensionnaire et amène M' Robert

Naples

que vous

On

on peut une

Il

propose d'y

se

faire

qu'on verra dans

et

le

pe

iser,

fit

le

un grand nombre d'étudfs. Saint-Non en

partie dans les différentes publications qu'il

De Natoire

Marigny^ 4 le

juin 1760.

S' Robert. Le

dans ce pays

qu'il a faites

environs

les

à

Naples avec

iver de

études

d'études...

comme

chapitre suivant. Notre peintre,

L'absence des deux voyageurs dura un mois

I

beaucoup

ne connaît rien de ce vovoge, sinon une petite aventure qui arriva

Robert

à

aves accordée.

lui

me

...

et

fit

son retour

à

a gravé à Paris.

demi.

M'' l'abbé

coup d'œil que

de S'

Non

vient d'ar-

viens de donner sur les

je

font grand plaisir.

Ils

ont parcouru tous

Ce pen-

n'ont rien négligé pour mettre à profit leurs fatigues.

et

sionnaire ne peut que tirer de très grands fruits de cette promenade...

Saint-Non demeura encore près d'une année villa

d'Esté

et

aussi à cette

et

fit

de

la

gravure avec

un goût

très

champêtres qui

M' Mariette

I.

lui prêta la c'est

lui.

et

s'occupe beaucoup. Notre jeune artiste

études, qui ne peuvent que lui être très utilles a

Rome; on

Marigny, 27 août 1760. ... M"" l'abbé de St Non est depuis demi avec le pensionnaire Flagonard (51c) peintre. Cet amateur à

s'amuse infiniment

II

à

y travailla avec Fragonard'. Selon toute probabilité

époque que Robert

De Natoire un mois

il

et lui faire

piquant pour ce genre de paysage où

Le

réussissent

lui

est bien

content de ce

S""

de très-belles

introduit des sujets

Robert va aussi toujours très-bien.

qu'il lui a envoyé...

Fragonard n'accompagna pas Saint-Non

Mais Saint-Non l'envoya

il

fait

beaucoup d'honneur.

visiter cette ville

et

Robert dans leur voyage à Naples.

quelque temps après,

et les trois

années

d'école de l'artiste étant terminées, revint avec lui en France. Voici à ce sujet

fragments de

lettres

deux

de Natoire à Marigny.

M' l'abbé de 18 mars 1761. Le S'' Flagonard est bien près de son départ St-Non, toujours porté à rendre service à ce pensionnaire puisqu'il l'emmène avec lui,

vient de l'envoyer à Naples pour voir les belles choses que renferme cette ville,

avant de

commencer

morceaux de ce jeune i5 avril 17C1I.

France,

amateur porte avec lui une quantité' de joly vous feront plaisir à voir M' l'abbé de St-Non vient de partir pour s'en retourner en

leur voyage. Cet artiste

emmenant avec

lui

que

le

)e

crois qui

S' Flagonard, pei.ntre

temps. Cet amateur va faire différentes pauses partout belles choses.

Pens" qui vient de les endroits

il

finir

son

trouvera de


LES ARTISTES CÉLÈBRES

8o

Après

d'avril 1761,

Rome

Saint-Non, qui quitta

de

départ

]e

emmenant

avec

Fragonard, Robert

lui

vers

milieu

le

remit au travail

se

avec tant d'assiduité que sa santé fut de nouveau compromise.

De Natoire

Marigy,

à

8 juillet 1761.

J'ai

l'honneur de vous envoyer

rouleau qui contient deux académies peintes des

Vous voulez

autres études

leurs

S" Taraval

pour M.

Mariette.

bijoutier..

..

ce pensionnaire qui suit les traces de le

pour M.

trouve un

s'en

Il

M. Lempereur négociant

me

bien. Monsieur, que je

occasion pour joindre quelques dessains colorés des

et

le

Aman, avec

serve de cette

P. Panini et Robert

S''* J.

un autre pour

Soufflot et

Je suis toujours content des Etudes de P. Panini.

J.

Son amour pour

le travail

fera aller loin.

De Natoire, 26 mai

1762.

Le

dangereuse maladie, d'une esquilensie,

S""

Robert vient d'essuyer encore une

fièvre

au tombeau. Le voilà actuellement hors

des personnes s'intéressent tant par

bien

maligne qui

d'affaire. C'est

talens

ces

pensé

a

un

le

conduire

pour lequel

sujet

bon

que pour son

caractère.

De Natoire, 2

1

quatre dessains de S''

J.

Par ce mêmecourrier, j'envoie à M. Mariette P. Panini, huit du S"" Robert et quatre esquisses du

juillet 1762.

Durameau.

En novembre

1762, les trois années de pension de Robert à l'Aca-

démie étaient terminées.

II

devait alors

du Directeur des bâtiments Italie,

sans quoi,

de retour

comme

lui était retirée

la

ou rentrer en France, ou obtenir

permission de prolonger son séjour en

première punition, '.

Dans tous

Mancini. Notre peintre, trouvant en

les cas

Italie

sa il

pour

gratification

frais

lui fallait quitter le palais

plus de

monuments

qu'il n'en

pouvait peindre, n'avait nulle hâte de revenir en France; d'autre part

modicité de ses ressources ne études

à

Rome. Un de », était,

deur de Malte.

I.

La

Une

à lui, « tant

comme on

l'a

gratification accordée à

Parmi

les

par ses talents que pour son

vu, le bailly de Breteuil, ambassa-

certaine intimité s'était établie entre

cents livres, et pour son

romain

permettait guère de continuer ses

ses protecteurs le tira d'embarras.

personnes qui s'intéressaient

bon caractère

lui

la

chaque élève pour son voyage

le

protecteur

d'aller

e'tait

de trois

voyage de retour de cinquante-six écus romains

valait environ cinq livres et demie), qui lui étaient délivres

par

le

et

(l'écu

banquier

de l'Académie. Primitivement la gratification était moindre, mais à la sollicitation de Ch. Ant. Coypei, directeur des élèves protégés, elle avait été doublée en raison

de ce que tout avait augmenté

». Le succès et le mérite des sujets pouvait d'ailune augmentation de vingt ou trente pistoles « au-delà de ce qui est passé en usage u. (Arch. Nat. Correspondance des directeurs de l'École de Rome «

leurs déterminer

)


HUBERT ROBERT le

protégé, puisque, dit Vigcc,

bailly de Breteuil offrit

ils

F:T

SON TEMPS

8i

traduisaient ensemble Virgile.

gracieusement au peintre de

le recueillir

Le

chez

JEAN-PAUL PANINI, d'après

le

tableau du Festin. (Musée

de l'Académie, ce qui

lui, à sa sortie

Florence, Robert alla

De Natoire S''

du Louvre.)

à

l'y

Dessin de

tut accepté.

Cli.

Le

Kreutzberger.

bailly était alors à

rejoindre.

Marigny, 8 décembre 1762. Par une lettre que le M"" le Duc de Choiseul, il me fait voir que vous

Robert vient de recevoir de FRANCE.

PEI.NTRES.

HUBERT ROBÏRT.

6


LES ARTISTES CELEBRES

^2

permettes d'aller à Florence pour y trouver M. l'ambassadeur de Malthe,

lui

laquelle exelence cest intéressée à la permission que vous accordé à ce pen-

sionnaire.

Etant

Florence avec son protecteur, Robert trouva une occasion de

à

mais ne put en

visiter la Sicile,

suivantes

De Natoire,

janvier 1763.

5

fait

Le

S''

Robert m'a

les lettres

pour

écrit

de Florence, et

projet qui se présente lequel lui serait avantageux

étant actuellement à Naples, a proposé au

Sicile,

montrent

des belles choses qu'il y voit

ville et

M. Dubreuil, gentilhomme ordinaire de

ses cantons le

de cette belle

l'éloge

me communique un ses études.

en

le

:

après m'avoir

l'Italie,

comme

profiter,

la S""

pour

chambre, voyageant par Robert de l'accompagner

beaux morceaux antiques qui sont dans sent l'avantage que cela luy procureroit pour

visiter et dessiner les

Ce jeune

la.

artiste

bien de son talent, mais

recevoir votre permission,

il

comme il ne peut me marque dans

pas s'engager à rien avant de la

même

lettre, qu'il a pris la

demander et d'attendre votre volonté et votre agrément sur ce point, se faisant un devoir d'être soumis à vos ordres. Nous attendons de jour en jour M. l'ambassadeur de Malte. Robert aurait liberté de

voulu

vous

qu'il

la

eût

un plus long séjour

fait

augmenter

quelques desseins

et

accumulé, car

un

c'est

Marigny accorda voyage de

d'aller

la

dont

je

ne puis que

permission, par lettre du

à Natoire, 20 février 1763.

cause qui a déconcerté

actuellement en Sicile.

encore dans cette

louer

1763, mais

le

Ils

le

J'ai

projet de ses

se

lia

ville

avec son amie

ont prudemment agi de remettre

Rome

la

partie

.

un peu plus de deux années. Pendant

ce

nouveau

à

avec

le bailly

Claude-Henry Watelet, receveur général des

Rome

le 2

M™^ Le Comte

et

i

décembre de

c'est tout

ses eaux-fortes;

il

cette

même

année 1763,

son ancien précepteur, l'abbé Copette.

Watelet gravait avec beaucoup de goût;

une partie de

même

le

demeura

avec

gravure avec lui;

appris par

compagnons de voyage

Il

finances, lequel arriva à

la

déjà beaucoup

me

de Breteuil.

donc

L'artiste revint

il

de pouvoir faire a

3 fe'vrier

dans des circonstances de temps moins dangereuses...

séjour,

affin

qu'il

Sicile n'eut pas lieu.

De Marigny courrier

artiste laborieux

la

Florence,

à

nombre de ceux

le

au moins

très

probablement Robert

à ce

moment que

venait de terminer

la

le

fit

de

peintre

fit

suite appelée les

Soirées de Rome, qu'il dédia à M""' Le Comte.

A

la fin

Robert dut pourtant se résoudre

à quitter cette ville

de

Rome,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS qui avait pour lui tant d'attraits

Son départ pour

la

France eut

et

lieu le

il

24

de

s'était fait

83

nombreux amis.

juillet 1765.

Voilà enfin M. Robert De Natoire à Marigny, 24 juillet ijGS. déterminé à s'en retourner en France; il part cette nuit par le courrier. Son

premier soin en arrivant sera, Monsieur, de vous rendre ses respects

vous remercier de vos bontés. déjà connus,

je suis

témoin de son grand par

la

et

qu'il

c'est

un sujet dont

persuadé que vous voudrez bien travail et des soins qu'il a pris

quantité d'études qu'il a

sentement

Comme

ait

fait.

les

les talents

et

de

vous sont

luy continuer. Je suis

pour acquérir du méritte

Je souhaite fort qu'il en tire

le fruit

pré-

l'aprobation des connaisseurs. M"" l'ambassadeur de

Malte, depuis qu'il est sorty de l'Académie,

l'a

accueilli chez luy avec des

bontés infinies, ce qui n'a pas peu contribué à l'arretter de plus dans cetie capitale.

Cet événement

est

bien flatteur pour lui et ses connaissances

le

voyent partir avec peine.

Nous retrouverons donc Hubert Robert avec

l'Italie, je

à Paris.

Mais, pour en

finir

dois dire quelques mots des aventures qu'on prête à notre

peintre en ce pays.

ARMES DU MARQUIS DK .MARIGNY. Dessin de C. N. Cochin

le fils.


CHAPITRE Les escapades

Robert

excellait

passionné.

«

et les

dans

aventures d'Hubert Robert en

fort avancé, dit

vait encore les goûts de sa jeunesse.

devenu

fort gros,

il

A

M- Vigée-Lebrun,

Gomme

«

il

un

folles

à

pencham pour

pouvait faire briller son adresse.

quelques-unes de ces

à

mieux que personne

certain

Rome,

possible que, dans sa première jeunesse, étant à aller

conser-

tous ceux qui s'adonnent

exercices et y réussissent, le peintre avait

emreprises périlleuses, où

il

était

il

soixante ans passés, quoiqu'il fût

était resté si leste, qu'il courait

dans une partie de barre.

Italie.

corps pour lesquels

exercices du

les

Dans un âge

V

il

Il est

ces les

donc

se soit laissé

gageures que font volontiers

les

aventures plus ou moins jeunes gens, ou se soit engagé dans quelques

qu'on lui attribue pendant hasardées. Par suite, les traits d'imprudence ne crois guère aux cirson séjour en Italie peuvent être vrais, mais je

on constances merveilleuses ou dramatiques dont

Mme Vigée-Lebrun \

Étant terait

le tout. à

Rome, Robert

chose eut lieu en

M™^ Lebrun

«

I.

connu Robert, rapporte deux Blanc Vigée en rapporte trois, et M. Charles

paria

une promenade sur

Une Étam

accompagne.

qui a beaucoup

de ces avemures, son frère

brode sur

les

effet,

et

la il

un jour avec

corniche du

gagna son

ses

camarades quil exécu-

dôme

pari.

Saint-Pierre.

de

Vigée rapporte ce

La fait,

n'en parle pas.

autre fois,

il

fit

le

pari de grimper au plus

élève à l'Académie de

Rome,

Souvenirs de M"" Vigée-Lebrun,

dit

3 vol.

M-

haut du Colisée.

Lebrun, Robert

in-8% i835, Paris.

avait au


M^

VïiGEE LE-

Portraic peint par elle-mém?, à

BEUN

Rome, en 1790.

Dessin de Wicar.


LES ARTISTES CELEBRES

86

plus vingt ans

en avait

(il

comme on

vu plus de vingt

l'a

et un), lorsqu'il

paria avec ses camarades six cahiers de papier gris qu'il monterait tout

du Colisée. L'étourdi, bien que risquant mille

seul au plus haut vie,

parvint en

jusqu'au

effet

mais lorsqu'il

faîte,

fois sa

descendre,

fallut

n'ayant plus les saillies de pierres qui l'avaient aidé à monter, on lut obligé de lui jeter, par une des fenêtres, une corde, laquelle

il

lancé dans l'espace,

s'attacha et,

réussît à le faire rentrer dans l'intérieur

pour

six cahiers

osé le tenter,

et cela

Le

raconté est à

fait ainsi

dence de jeune

que Vigée

l'est plus,

aurait en effet planté une croix

et

ajoute

:

Il faillit

être lapidé

le félicita

lui laissa

et,

s'était

pré-

engagé

peuple s'attroupa

le

qu'il

prompts fit

à

était

y

la

croire.

venir

le

crédulité

bien facile

Le Pape,

peintre des

après l'avoir comblé de présents,

nom

à

de Robert

le

Diable.

»

Ce beau

il

récit

connaissait pas Robert, qui

d'une famille très pieuse, qui eut lui-même toute sa vie des sentiet

qui, à

Rome, moins

moindre plaisanterie sur

Une termine étant

le

M. Charles Blanc ne

de pure invention.

qu'ailleurs, n'eût osé se permettre

les miracles.

autre aventure de Robert, plus connue, est celle des catacombes.

comme on

Celle-ci,

fil

de son audace

donner en souriant

ments religieux, la

si

relation

la

moquait de

se

sujet de l'émotion populaire,

le

une imj)ru-

c'est

Vierge n'eût opéré quelque

pour avoir osé dire

de faire des miracles au milieu de gens

ayant appris

qui

sommet du monument.

au

Mêlé aux groupes de curieux, Robert

miracle.

publique.

est

la

homme

ce sont les embellissements

Le lendemain,

«

de

récit

»

rigueur acceptable;

la

qui ne

autour du Colisée, ne doutant pas que

était

est le seul

surtout M. Charles Blanc ont ajouté à

Puis M. Charles Blanc

ruines,

Robert

de papier gris.

avec

bonheur qu'on

le

D'abord, d'après ces deux derniers, Robert

cédente. planter

et

homme. Ce

saisit,

du monument. Le seul

ce tour de force fait dresser les cheveux. ait

eut

il

qu'il

le

sait,

Delille le sujet de l'épisode qui

a fourni à

quatrième chant de son poème V Imagination. Le peintre,

descendu dans

qui l'avait guidé,

les et

devenir son tombeau.

catacombes,

s'y égara,

retrouva par bonheur

put ainsi sortir du sombre séjour qui avait

Tel

est,

en

développé, Delille dans son poème,

quelques mots, et

le

le

failli

thème qu'ont

Robert dans ses conversations

de salons. Il

faut, je crois,

ramener toutes ces

histoires à des proportions plus

modestes. Natoire, directeur de l'Académie, qui

était à

Rome

bien avant


O

3


LES ARTISTES CÉLÈBRES

88

Robert, ne

dans sa correspondance, aucune allusion

fait,

homme.

des catacombes ni aux autres escapades du Jeune

cependant

les ignorer,

même

on

si

Or

l'Académie.

au jour ainsi

précédé l'entrée de

a

Robert

menus

les petits

cancans de

de

faits

quotidienne

la vie

éternelle

la ville

cuisinier, l'entrée des ambassadeurs, les

l'Académie,

à

ses ennuis à

:

propos de soirées,

propos du démêlés

les

suisse de l'Académie avec les sbires de la police pontificale,

du

à

Natoire, dans ses lettres à Marigny, raconte à celui-ci,

tous les

le jour,

que

à l'affaire

ne pouvait

qui serait peu vrai-

les reporte, ce

semblable, au temps très court qui

ni Il

promenade de deux

élèves dans la

maltraités par des buffles;

lui

il

campagne de Rome, où

ils

une

ont été

pommade

envoie quatre pots d'une

de

Rome, très à la mode, d'un goût plus parfumé et plus fin que celui des pommades françaises, etc. Il est bien singulier que Natoire entre dans des détails circonstanciés sur toutes sortes de choses et soit muet sur les aventures d'un élève

pour

lequel

de

avait

il

Gomment

l'afî'ection.

admettre, par exemple, qu'il ne parle à Marigny, ni de l'émeute que

Robert

faillit

devant

le

l'Académie,

Comment

Rome,

susciter dans

Pape

C'étaient

?

et qu'il

même

eût

de

ni

été

de son devoir de signaler

insignifiants

et

dans

catacombes,

si

les

qu'il

à

eût

y

pour

son chef.

à

propos de Robert, des

ne dise pas un

Robert

l'élève

considérables

des

admettre encore qu'il rapporte,

incidents

comparution de

la

événements

mot de

réellement

danger? C'est donc qu'elle ne présentait rien qui

sortît

l'excursion

couru

quelque

de

banalité

la

ordinaire.

D'autre part, on ne connaît ces exploits de Robert que par ce qu'il

en

a

raconté lui-môme,

monde, pas avait de

les

racontait dans

le Il

l'esprit,

sociétés; or

beaucoup plus

trop, à ce qu'il semble, devant ses anciens condisciples.

et

un causeur

c'était

chacun

brillant,

Il

au plaisir de

faire

frémir l'auditoire

pathétique des angoisses éprouvées dans figure qu'à l'origine,

mot

failli,

commun,

avait,

avec

mémoire.

Du

puis que

le

M™" Lebrun,

reste, la

les

très

recherché dans

les

que quelques hâbleries ne sont pas pour effrayer

sait

causeurs de salons, pourvu qu'ils parviennent

résister

me

tard.

Robert avait

dans

les

Comment

la

souterrains de

failli s'égarer

par suite d'un le

les

à intéresser.

féminin par

peinture

Rome?

phénomène psychologique

temps, disparu de ses récits

et

Je

catacombes,

même

assez

de sa

marquise de Grollier qui, d'après ce que rapporte

connaissait

comme

elle

par Robert l'aventure des cata-


Y-

CO

<

« u

= T3

2



IIURF.RT

ROBKRT ET SON TEMPS

89

combes, disait, après avoir entendu les vers de Tabbé Dclille Delille m'a

plus de plaisir, mais Robert plus de peur.

fait

semblerait indiquer que le

non de

souci,

P

O

le

mais de

la vérité,

K

I

peintre, aussi bien

HA T

D K

I

que

sensation

la

MA DA M

F,

V GE I

t)

à

le

«

:

»

L'abbé

Ce qui

poète, avait surtout

produire.

BRUN,

- L E

par elle-même.

Je crois l'affaire

eut à

donc qu'on

serait assez près

des catacombes

un

certain

:

moment quelque

portait son guide vint à s'éteindre.

connaissons pas

la

de

la réalité

en rétablissant ainsi

Robert étant descendu dans

les

inquiétude, parce que

Quoi

version de Robert,

je

qu'il

en

donnerai

soit, ici

catacombes, la

torche que

puisque nous ne

quelques passages


LES ARTISTES CÉLÈBRES

go

de l'épisode de Delille, pour les

yeux

lecteur qui n'aurait pas le livre sous

le

:

Jaloux de tout connaître, un jeune amant des

L'amour de

demeure obcure,

Brûlait de visiter cette

De notre antique

Un Il

fil

vénérable berceau.

foi,

dans une main,

entre,

dans l'autre un flambeau,

et

nombreuses

se confie à ces voûtes

il

arts,

ses parents, l'espoir de la peinture.

Qui croisent en tous sens leurs routes ténébreuses. Il

aime

à voir ce lieu, sa triste majesté,

Ce palais de la Ces temples où

sombre

nuit, cette le

Christ

vit ses

Et de ces grands tombeaux,

Dans un coin Mystérieux Il

fidèles,

ombres éternelles. présente un réduit,

écarté, se

asile

cité,

premiers

les

l'espoir le conduit

;

voit des vases saints et des urnes précieuses,

Des vierges, des martyrs, dépouilles précieuses; veut poursuivre. Hélas!

Il

saisit ce trésor;

Il

a

Il

cherche, mais en vain;

Il

s'éloigne,

Il

prend tous

perdu

le

il

qui conduisait ses pas

fil

il

s'égare,

il

;

se trouble.

revient et sa crainte redouble.

il

les

chemins que

lui

montre

la

peur;

Et quels regrets touchants viennent aigrir ses peines Ses parents, ses amis

qu'il

Et ces nobles travaux

qu'il laissa

Ces travaux qui devaient

Qui donnaient

le

mémoire,

et

promettaient

et

celle

Fut son plus doux éloge

suspendus!

illustrer sa

bonheur

Et celle dont l'amour,

ne reverra plus!

dont

le

le

Cependant

il

espère,

regarde,

Il

ne voit que

Et

pense quelquefois

il

distin<',uer

une voix.

écoute. Hélas! dans l'ombre immense.

11

le silence

à cette image.

regret et séchés par la rage.

Entrevoir des clartés, il

gloire!

son plus digne prix!

Quelques pleurs de ses yeux coulent Versés par

la

souris

la nuit,

même

n'entend que

le silence.

ajoute à sa terreur.

Alors de son destin sentant toute l'horreur,

Son cœur tumultueux roule de rêve en rêve; Il

se lève,

il

retombe

et

soudain se relève;

Se traîne quelquefois sur de vieux ossements,

De

la

mort

qu'il

veut

fuir,

horribles

monuments!

!


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Quant

tout à

coup son pied trouve un léger obstacle main O surprise! ô miracle!

Il

y porte

la

Il

sent,

reconnaît

Et de

il

même de

le

joie et d'espoir

Ces vers sont encore devons

çi

fil il

qu'il a

:

perdu,

tressaille

éperdu

prendre nous

très agréables à lire, et à tout

Robert

être reconnaissants au peintre de les avoir inspires.

sujet

M"><=

un tableau, qui

dans

se trouvait, dit-on, vers 1844,

de ce

tit

la

galerie

de Hostemberg, princesse du sang impérial de Russie.

Enfin notre

artiste, étant à

Naples avec Saint-Non,

il

une

lui arriva

dernière aventure qui ne présente rien cette fois de merveilleux, mais qui aurait pu avoir des conséquences assez désagréables pour celui qui

en fut

héros. C'est le biographe de Saint-Non qui

le

on y sent encore l'arrangement

d'après Robert;

ensemble

le

voyage de Naples,

aucune occasion d'enrichir

commandant, dessiner défendu.

Comme

il

fusiliers l'arrêtent;

il

et

le

raconte, toujours

la :

Ils

«

ses pinceaux, alla, sans la

la citadelle

finissait

avaient

de Naples, ce qui

son dessin, un

permission du

était

officier le

expressément

surprend, deux

conduit en prison. L'artiste demande

est

sion d'envoyer un exprès

à

l'abbé de Saint-Non

trouver. Celui-ci vole et arrive avant

même

pour

le

la

que l'exprès ne

fût

de retour.

artiste

l'autorisation de prendre la place

celui-ci irait chez l'ambassadeur la

vue de ce dessin

Saint-Non

la liberté

ne put rien gagner. Enfin, pour grâce unique,

du jeune

demanda

il

permis-

prier de venir le

Instances, prières, argent, tout fut mis en usage pour obtenir ;

fait

jeune Robert, qui ne négligeait

suffira seule

reste en otage,

:

il

du prisonnier, tandis que

Je prends tout sur moi, s'écria-t-il, et

En

pour instruire l'ambassadeur.

Robert court chez

le

effet,

ministre de France.

(Pourquoi pas Saint-Non lui-même?) Celui-ci vient en personne trouver le

commandant de

affaire, et

la forteresse, lui dit qu'il se

en peu de temps

elle est

terminée

charge des suites de cette à la satisfaction

de toutes

les parties. a

Et Robert

les arts

ne

ses propres l'autre.

»

ajoutait

s'est

:

Ce

trait

de générosité, d'amitié

et d'intérêt

jamais effacé du cœur de son plus tendre ami.

expressions, dit

le

biographe, qui les honorent

Ce

pour sont

l'un

et


CHAPITRE L'Académie Royale de peinture

et

maître de son métier.

Italie,

Hubert Robert

Le mariage du peintre.

onze années,

rentrait

talent acquis et de vivre de son travail.

On

comme on

lui

Ta vu,

complètement

Paris

à

maintenant pour

s'agissait

Il

de sculpture

Après onze années de séjour en d'un labeur acharné,

VI

de tirer parti du

peut penser qu'il ne négligea

point tout d'abord ses anciens protecteurs, particulièrement Marigny, directeur des Bâtiments, dont l'appui pouvait lui être d'une grande utises débuts.

lité à

Un

ments de Bellevue tableau,

tableau

«

qui devait être placé dans les apparte-

figure au

»

vraisemblablement due

Salon de à

1767;

la

l'intervention de

témoigner des bonnes intentions de ce dernier

commande

de ce

Marigny, semble

à l'égard

de son protégé.

(Le château de Bellevue, bâti par M'"" de Pompadour, avait été cédé par

au

elle

roi.)

Mais Hubert Robert ne pouvait exercer qu'en se faisant recevoir le

monopole des

Luc, sans quoi

pour

l'Académie de peinture

et la

eût été poursuivi par celles-ci

Tous

les artistes

en

renom en

'.

corporation de SaintII

avait assez de talent

nombre des membres

étaient et

un

l'Académie de Saint-Luc n'était

fit

Rome, deux ou

maîtrise de Saint-Luc. Pajou re'ciama,

et

des excuses, donnant pour raison qu'elle pensait que

qu'un préte-nom,

agréé à l'Académie Royale.

la

n'était

peintre de quelque

Certains ouvrages que Pajou avait exe'cutés à son retour de

ans auparavant, furent saisis par

Pajou

de l'une des corporations qui avaient

se recrutait par voie d'élection et le

pas limité. I.

membre

profession de peintre

penser à l'Académie royale de peinture et de sculpture. Cette aca-

démie

trois

il

arts,

la

et

que

d'ailleurs elle

ignorait que

le

sculpteur fût


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS mérite

et

de

mœurs

avouables pouvait toujours

Entrer

l'Académie

à

ce temps-là^. C'était

la

donc

était

recevoir^

s'y faire

;

on

le

quelques-uns sont sans

voit bien par les tableaux de réception, dont

doute remarquables, mais dont

(i3

plupart ne sont pas des chefs-d'œuvre.

la

grande

des jeunes peintres de

affaire

un honneur d'abord,

c'était

surtout

la

voie

la

meil-

leure pour se faire connaître du public. Les faveurs royales allaient à

peu près exclusivement aux académiciens; puis, entre autres privilèges, ceux-ci avaient seuls

le

les

années

ment

à

numéro

fut

de

faire sept

par exception la

et

Aucune

impair.

tolérée en dehors

Saint-Luc put

du

droit de se dire peintres

Salons bisannuels qui s'ouvraient au Louvre

roi, et

jour de

le

d'exposer aux

la

Saint-Louis,

autre exposition n'était régulière-

de l'Académie,

et si

l'antique corporation de

de ces expositions dans

le

courant du

grâce à de puissants protecteurs

;

quant

siècle, ce

à celles dites

jeunesse, consacrées par l'usage, ce n'étaient que des expositions

que

d'élèves, qui se tenaient de la façon précaire

l'on sait et ne pouvaient

porter ombrage à personne. Les académies de province étaient d'ailleurs

sous

la

dépendance de

celle

de Paris, première

et

principale, qui en

autorisait l'établissement et en réglait les statuts.

Notre peintre s'occupa donc tout d'abord de son admission démie.

A

l'ordinaire, le

teur, recteur, professeur

postulant, présenté par

ou

conseiller),

«

des suffrages,

était alors peintre

comme

du

officiers (direc-

apportait de ses ouvrages

l'Académie, réunie en séance, l'admettait, tiers

un des

à l'Aca-

s'il

avait

au moins

les

»,

deux

agréé d'histoire, de genre ou de paysage.

roi et pouvait

et

Il

exposer aux Salons, mais ne pouvait

prendre part aux délibérations de l'Académie. L'agréé devait ensuite faire 1. Il

un tableau, ordonné par

directeur,

le

pour

sa réception définitive

Charles Eisen, par exemple, ne put être de l'Académie à cause de ses mœurs.

y avait exception aussi pour

les artistes se livrant

au commerce. C'est pour cette

raison qu'il y eut des difficultés à l'admission de M"* Vigée-Lebrun dont

qui était de l'Académie de Saint-Luc, faisait

de l'Académie de Saint-Luc

qu'exceptionnellement

et

comme

le

son mari, ne

par ordre de

le

mari,

commerce des tableaux. M"" Lebrun, fut

reçue à l'Académie Royale

la reine.

Au commencement du règne de Louis X\I, la liberté fut accordée aux arts par nouveau Directeur des Bâtiments, d'Angiviller, mais les privilèges de l'Académie Royale furent maintenus et son règlement, en 1777, rendu plus étroit. 2. Les amateurs d'art pouvaient ûtre aussi de cette Académie. Ils y entraient depuis 1747, par élection et sans présenter d'ouvrages, dans la classe des honoraires associés libres au nombre de huit, qui correspondaient aux agréés. De là, ils entraient de droit et par extinction dans la classe des honoraires amateurs, également au nombre de huit, et correspondant aux académiciens. le


Dessin de Cochin

le fils.


PORTRAIT DE FRANÇOIS BOUCHER. Dessin Je Codiiii

k- fils.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

96

comme

académicien

suffrages

;

dans

tableau devait encore réunir les deux tiers des

le

;

même

cas contraire, très rare, le postulant perdait

le

son

titre d'agréé.

Après avoir 1774), Robert

Puis

il fit

à tous

fait visite

fut

jusqu'en

les officiers (formalité exigée

présenté à la Compagnie, dit-on, par Joseph Vernet.

un choix des meilleures études

qu'il avait rapportées d'Italie,

y ajouta quelques tableaux brossés depuis son retour, entre autres

Port de Rome, l'extrait

et

présenta

Aujourd'hui samedi 26

tout à l'Académie le 26 juillet 1766. Voici

le

du procès-verbal de

le

séance

la

le

concernant

l'Académie

juillet (1766),

:

rassemblée à l'ordi-

s'est

naire

Agréement

et

M.

réception de

Robert.

Le

Hubert Robert, Peintre

S''

d'Architecture, né à Paris, ayant présenté de ses ouvrages, l'Académie, après

avoir pris les voix à l'ordinaire et reconnu sa capacité, a agréé sa présentation,

nombre des ouvrages

et s'étant trouvé,

dans

d'architecture

Port de Rome) dont

tirer à

En

(le

conséquence,

le

un tableau

qu'il a présentés,

pouvait disposer, l'Académie, sans

il

accepté pour sa réception.

l'a

conséquence, l'Académie a reçu

et reçoit le

Robert académicien pour

S""

avoir séance dans ses assemblées et jouir des privilèges, prérogatives et hon-

neurs attribués à cette qualité, à

de lAcadémie, ce

charge d'observer

la

les statuts et

règlements

mains de M. Boucher, Premier peintre du Roy, Directeur et Recteur. Ont signé au registre Boucher. Van Loo. J. du Mont le romain. Belle. Lemoyne. Mariette. — Soufflât. Watelet. — Halle. Pierre. Dandré Bardon. Falconnet. Allégrain. Vassé. L. Lagrenée. a

qu'il

promis en prêtant serment

:

— —

A'^.

Adam.

S.

— Bachelier. — Chardin. —

sa lettre de réception'

La forme de

I.

sculpteur lyonnais,

la lettre

— Robert.

ne

lui restait plus qu'à retirer

être détinitivement

académicien.

A

partir de

de rciception nous est parvenue. Celle de Jean Thierry,

novembre

de

il

Vernet.

serment exigé,

pour

le

les

Robert ayant prêté

entre

donnée dans

1717, est

les

Nouvelles Archives de

l'Art Français.

On

trouve dans

des premiers temps

les

procès-verbaux des séances une

de l'Académie, qui devait

du moins pour le fond: « La forme de Faire (I

prester

le

serment

à

s'être

vieille

ceux quy

L'aspirant ayant été jugé capable, l'ancien (c'était

forme

nom

primitif des

officier.s)

:

Désiré vous être de l'Académie? La compagnie vous en recoignois digne; mais

advent 1

la

se recevront en l'Académie. le

qui sera en mois, l'appèlera et lui parlera en ces termes «

formule du serment,

conservée sinon pour

de

vous y recevoire

elle

requiert de

vous

le

serment convenable. Levé

a main. «

Ne prometc vous pas de

servir fidèlement

le

Roy dans

la

callité

que vous


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS ce Jour, son tableau

démie.

actuellement

est

Il

On

du Port de Rome devenait

séance.

C'était

dent. Toutefois

aux peintres

»

fut

agréé et reçu dans

même

la

une exception. L'Académie rendait ainsi hommage

sans tirer

«

9

propriété de l'Aca-

bibliothèque de l'école des Beaux-Arts.

à la

remarquera qu'Hubert Robert

son talent,

la

il

conséquence

à

faut dire

que

»,

cette faveur s'accordait assez facilement

peintres d'animaux, de genre

à talents »,

Des exemples assez nombreux

à

c'est-à-dire sans créer de précé-

On

prouvent.

le

ou de paysage.

l'accordait aussi le plus

souvent aux peintres étrangers de distinction qui désiraient faire partie de l'Académie (^exemple Panini, terie

qu'on

faisait

maître de Robert), et

le

on

les peintres d'histoire,

plus difficile

était

jamais, car seuls, avec les sculpteurs, teurs

ou directeurs de l'Académie.

siècle,

ils

.le

ils

;

ne l'obtenaient presque

pouvaient être professeurs, rec-

ne vois guère, dans

que Charles-Antoine Coypel, qui

ait

un ou deux

ration de son père, et peut-être

le

courant du

le

eu cette faveur en considéautres. C'est ce qui explique

pourquoi Fragonard, l'ami de Robert, qui pourtant venait avec distinction

une galan-

c'était

dames reçues académiciennes. Pour

d'ordinaire aux

d'être agréé

3o mars de l'année précédente, ne l'obtint pas.

chargé, pour sa réception, de peindre un des plafonds de

d'Apollon, qu'il

ne

fit

Après la

Printemps,

le

qu'il

pas davantage, car

ne il

fit

ne

les

années

la

jamais qu'agréé.

régulièrement aux séances de

renommée

advancer autant

lui vint,

embrassé, de maintenir

et

l'Académie, de garder

observer religieusement ces Statuts

et

assujétir à tous ces ordres «

Ouy

?

fut

pas, puis, en échange, d'un tableau

fut

sa réception, notre artiste assista

Compagnie'. Avec

Il

galerie

la

qu'il

collègues

et ses

vous sera possible, l'honneur de et

Règlement

et

de vous

»

».

L'Académie tenait ses séances au Nouveau Louvre. On sait qu'à cette époque le Louvre était loin d'être terminé comme il l'est aujourd'hui. Il n'existait alors que le Vieux-Louvre (carré de bâtiments dont la colonnade occupe une face), et, dans le Nouveau-Louvre, la Grande-Galerie du bord de l'eau qui allait jusqu'aux Tuileries I.

et l'aile

en équerre reliant

Sud du Nouveau-Louvre,

la

Grande-Galerie au Vieux-Louvre. L'aile intérieure du

ainsi

que

les

deux

ailes

du Nord occupées par

le

ministère

des hnances, n'existaient pas. L'emplacement de ces ailes était occupé par des mai-

sons particulières qui allaient jusqu'à séparées par

la

la

Galerie du bord de l'eau, dont elles étaient

rue des Orties.

D'après Blondel, l'Académie occupait au premier étage du Nouveau-Louvre cinq pièces dans ce qu'on appelait l'Appartement étaient consacrées

aux élèves de l'Académie;

la

où étaient déposés des modèles moulés d'après FRANCE.

fEI.NTRES.

du Roi. Les deuj premières pièces première n'était qu'une antichambre l'antique, destinés à l'étude;

HUBERT ROBERT.

dans 7

la


LES ARTISTES CELEBRES

gS le

nommèrent

conseiller, la plus haute dignité à laquelle pût aspirer à

l'Académie un peintre de genre ou de paysage.

Wille dans son journal,

M. Robert

fut élu conseiller.

démie donnent en

En

j'allay à

ouvrant

la

»

effet à cette

séance

«

Le

(3

i

juillet 1784), dit

l'assemblée de l'Académie Royale, où

Les procès-verbaux des séances de l'Acadate l'élection de Robert.

(3i juillet 1784),

en vertu de

la

délibération de

l'as-

le module deux heures par jour. La troisième pièce était une où se tenaient les assemblées publiques des académiciens; c'était la du Laocoon, où la Comm.une des Arts tint ses assemblées pendant la Révo-

seconde on posait

grande

salle

salle dite

peu près l'emplacement du grand escalier où se trouve

lution. Elle occupait à

Victoire de Samothrace. La quatrième

ronde ou Rotonde de

pièce était la salle

Galerie d'Apollon, où l'on exposait les tableaux des grands-prix de jour de la Saint-Louis.

Sept-Cheminécs,

la

pièce, entre

rotonde

cette

et

le

la le

Salon des

aux assemblées particulières de l'Académie. A côté des trois petites salles pour le concierge. De plus, avait, à la sollicitation de Cochin le fils, rendu à Académie la Galerie d'Apollon, occupée auparavant par les élèves protégés de était destinée

deux pièces d'entrée depuis 1764, Marigny jouissance de

La cinquième

l'Académie

la

se trouvaient

1

il y avait encore au second étage une autre salle où on posa le modèle depuis 1774. Les expositions bisannuelles des œuvres des académiciens se faisaient dans le grand salon où sont actuellement les Noces de Cana, d'où le nom de Salons donné à ces expositions. On accédait à ce salon par un escalier dépendant de l'Académie. On trouve une description des salles de l'Académie dans Blondel et dans l'Alma-

l'Ecole Royale. Enfin

nach des Beaux-Arts de 1762. Cette dernière est faite surtout au point de vue des « L'Académie Royale, dit l'Almanach, possède un grand nombre de tableaux, statues, bas-reliefs et gravures qui ont été ou qui sont de ses membres. Des deux premières pièces, la première renferme des tableaux de réception et plusieurs moules d'après l'antique; l'autre est tapissée de dessins des richesses artistiques de l'Académie.

professeurs

Dans traits

de

réception.

la

et

de bas-reliefs en terre cuite.

première salle (troisième pièce) sont

les

Louis XIV, Louis XV, des protecteurs,

Dans

la

deuxième, tous

les portraits

et

tableaux de réception, les porles

morceaux en marbre de

en marbre des académiciens

et les

modèles des plus belles antiques tant d'Italie que de Versailles. (Peut-être l'Almanach fait-il ici une petite erreur, les antiques étaient dans la première.) Dans la troisième qui est celle d'assemblée, des sujets d'histoire peints par les académiciens,

un beau plafond en

bois

M. Challes (Allégorie à

La e

sculpté,

la gloire

au milieu duquel

est le

tableau de réception de

de Louis XV).

galerie d'Apollon, rétablie

magnifiquement après son embrasement en 1G61,

plafond peint par Lebrun (en partie du moins) est enrichi de sculptures faites par

Gaspard, Balthasar de Marsy; Renaudin Rigaud, une grande Annonciation

et

dans

Girardon; un portrait de Louis XIV, par le

goût du Titien,

les

quatre

fameuses

Lebrun; une Descente de croix, par le même; la Famille de Darius, par Pierre Mignard un Saint-Michel et une Nativité, par Lebrun; le Roi à cheval, le portrait du Roi en prohl et à pied, la Famille de Monseigneur, par batailles d'Alexandre, par

;

Mignard.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

99

semblée dernière, l'Académie a procédé à remplir la place de conseiller, vacante par la mort de M. Beaufort, et M. Robert, académicien, a été élu à la pluralité des suffrages.

LOUIS DAVID. Polirait peint par Navez, en 1S17, à Bruxelles.

Celte élection fut confirmée par

le roi, le

Comme

partie

conseiller,

TAcadémie. En 1785

et

Robert

fit

en 1791,

il

lendemain i" août.

de diverses commissions de

figure dans celles qui sont chargées


LES ARTISTES CÉLÈBRES

too

Rome.

d'examiner

les

en 1787

1793 du comité chargé de donner aux élèves

et

envois

par les élèves de l'école de

faits

11 fait

partie

sujets des

les

grands prix.

En

1787 encore

Salon. Les académiciens

et les

néanmoins

ces expositions;

comité chargé d'examiner à ce qu'elles

commissaire pour l'examen des œuvres du

est

il

agréés avaient

les

de prendre part

le droit

d'une certaine époque,

à partir

œuvres présentées

et

y eut

il

notamment de

à

un

veiller

ne fussent pas trop licencieuses.

L'Académie

était

quelquefois appelée à donner son avis sur des ques-

tions industrielles, sur les qualités que pouvaient avoir des couleurs

nouvelles, par exemple

ainsi en

;

1

787, Robert

un autre conseiller sont

et

chargés de faire un rapport sur un nouveau bleu imaginé par un sieur

Dumarets.

On mie,

voit encore

le

juillet

27

Robert

1793.

assister à l'avant-dcrnière séance

La dernière eut

lieu le 3 août.

Le

de l'Acadé-. 8

du

même

mois, l'Académie fut supprimée par un décret de l'Assemblée Nationale, sur la proposition de son comité d'Instruction publique, ou pour mieux dire à l'instigation de Louis David, qui pourtant avait, en toute liberté,

prêté le serment dont on a vu la forme plus haut.

Dans

l'année

1767, qui

Hubert Robert demanda Jal, fille

était, dit

la

suivit celle de sa réception à l'Académie,

main d'Anne-Gabrielle Soos. Anne-Gabrielle

de feu Didier-Théodore Soos, chirurgien major du

régiment de Fienne, cavalerie,

et

de Anne-Charlotte d'Hervilly. Elle

habitait avec sa mère et sa sœur rue des Bons-Enfants, paroisse Saint-

Eustache,

et avait

vingt-deux ans, étant née

le

18 octobre 1745.

Hubert

qui demeurait alors hôtel Bazin, rue Saint-Paul, avait trente-quatre ans.

Membre

de l'Académie royale, déjà presque célèbre,

empressement, let

1767.

Il

y

et

le

mariage

fut célébré,

à

il

fut accueilli avec

Saint-Eustache, le 6 juil-

avait eu contrat de mariage, passé le dix

mai précédent,

par devant maître Lhéritier, notaire, rue Grenier-Saint-Lazare avait eu en dot près de

quatre mille livres

et sa

:

Hubert

femme environ deux

mille livres.

Ce

fut le plus joli

ménage qui

son mari une sorte d'adoration. Bel

du monde, bon à

une femme;

travailleur,

la

se puisse voir.

homme,

de l'humeur

Robert avait tout ce

sienne se montra

le

M™« Robert

qu'il

la

fallait

modèle des épouses.

eut pour

plus joyeuse

pour plaire Il

aimait

le


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS monde; Anne-Gabrielle, de ce côté

union

ils

d'après Diderot, était une élégante,

étaient bien assortis.

fut la perte de leurs

comme

le

dit Jal)

Le

enfants.

appela familièrement Caroline,

37 et

on

et

1778,

dont on ignore a

une troisième

enfin la

son testament

son quatrième en buis où

:

la

dans

le

25

août 1768,

fille,

que

».

sa

a

aimé

trois

qu'on

mère appelle Adèle,

nombre de quatre

mère elle-même, par des «

celui de sa

enfants,

extraits de fille

Adèle,

Elle laisse à une amie une tabatière

son portrait, celui de son mari

qu'elle

non

(et

1772; Charles-Hubert, du

juillet

».

Tous

ces

enfants

et

«

de ses quatre

étaient

morts

à

Révolution.

Anne-Gabrielle regretta son mari pendant lui survécut.

le

nièce un portrait,

dernier enfant

est peint

enfants, tout ce

l'époque de

celui de la

elle laisse à sa et

en eurent quatre

date de naissance. Sur ce

comme témoignage

encore

qui eut pour marraine sa grand'mère

et

maternelle; Adélaïde-Catherine, du 8 juillet

et

seul nuage qui troubla leur longue Ils

Gabrielle-Charlotte, née

:

loi

En

fidèle

épouse,

cimetière d'Auteuil où

elle

ils

les treize

années qu'elle

voulut être enterrée à côté de lui

reposent Tun

et l'autre.


CHAPITRE

VII

Premiers Salons: 1767-69-71-73-75. Diderot.

Fre'ron.

Salon de 1767.

Bachaumont

et

Mayrobert.

Diderot se plaint de

la

La Petite critique.

pauvreté de ce Salon.

Il

brodera sur ce thème, dans les années suivantes, plus d'une variation.

A

la vérité,

quelques peintres des plus en vue, Boucher, Pierre, La

Tour, Greuze n'ont pas exposé.

Ils

donnent pour raison de leur absten-

tion qu'ils sont las d'être livrés aux bêtes, d'être déchirés par la critique.

Le reproche s'adresse surtout vingt-cinq sols, qui

à

cette petite critique à

se vendait jusqu'à la porte

douze, vingt

du Salon,

et,

sous

et le

couvert d'un anonymat presque toujours très transparent, se montrait

quelque peu irrévérencieuse rouçait

fort

à

l'égard de certains exposants. Cela cour-

Messieurs de l'Académie de peinture; plusieurs de ces

opuscules furent

par

saisis

police,

la

emprisonné, témoin Fréron.

étaient pourtant assez anodines;

Quoi qu'en

et

quelquefois

Les libertés que

prenait

le

folliculaire

cette

critique

nous avons vu bien autre chose depuis.

écrive Diderot, le Salon de

1767, auquel, du reste,

il

consacre plus de trois cents pages de l'édition Assezat, n'était pas indigne des précédents.

prêchant

la

Il

offrait

Joi dans

des œuvres importantes,

les

Gaules de Vien,

et

comme

le

le

Saint Denis

Miracle des Ardents

de Doyen, tableaux pour lesquels Paris se divisa en deux camps,

qu'on peut voir de jolies choses,

à

Saint-Roch des portraits de Perroneau ;

comme

de la Mariée^ qui depuis

cette petite a fait

et

gouache de Baudouin,

quelque bruit dans

teurs; d'autres encore, signées Fragonard,

Loutherbourg, Taraval, Michel van Loo.

le

et

de Deshays; le

monde

Coucher des

ama-

Chardin, Vernet, Lépicié,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Robert, reçu première

fois.

académicien

Tannée

J.

B.

Robert est un jeune il

a

artiste qui

rapporté de

nombre de morceaux

entre

se

lesquels

médiocres, presque pas un mauvais.

il

de

la

le fils.

montre pour

la facilité et

pour

:

PIERRE.

M.

fDessin de C. N. Cocliin

d'où

exposait

précédente,

Ses débuts tirent sensation. Ecoutons Diderot

PORTRAIT DE

d'Italie,

io3

la

la

première

couleur.

Il

a

fois.

Il

revient

exposé un grand

y en a d'excellents, quelques-uns


LES ARTISTES CELEBRES

104

Suivent trente-six pages de description de Robert; «

à

la

fin

de son

Salon

il

et

d'appréciation des tableaux

conclut ainsi sur

Excellent peintre de ruines antiques. Grand artiste.

mémoires

Puis, dans les

Bachaumont, qui

secrets,

le

débutant

:

»

était

bon juge

:

M. le Prince pour passer à un des hommes les plus étonnants du M. Robert. C'est le rival de M. Machy pour les morceaux d'architec-

Je quitte Sallon, ture,

comme Loutherbourg

Monsieur, pour

l'est

de Vernet en marines. Rien de plus beau,

perspective et les effets de lumière, que la

la

romain, qu'on inonde dans

les

Cour du Palais

grandes chaleurs, pour donner de

la

aux galleries qui l'environnent. Vous passez à travers ces colonnes tout était en

relief.

Ses autres ouvrages ne sont pas tous

fraîcheur

comme

égard, mais en général cet auteur est majestueux; tous ses tableaux

imposants par

la

magnificence des édifices

si

bien entendus à cet

si

qu'il a choisis et

bien rendus.

sont Il

me

semble en ce genre avoir une bien plus grande manière que son modèle, plus recherché,' plus

fini,

plus français.

Les autres ne sont pas moins élogieux. L'Année par Fréron

Un fois

littéraire, dirigée

:

autre artiste dans la

au Salon.

Un

même

carrière a paru cette année pour la première

grand nombre de tableaux prouve

de M. Robert. Le Port de

Rome

orné du Panthéon

les talents et la facilité et

d'autres

monuments

d'architecture est d'une couleur solide et argentée. L'Académie a choisi cet

ouvrage pour son morceau de réception; ce choix, sans contredit, en confirme

Parmi beaucoup d'autres ouvrages de sa main, celui qui repréGrande Galerie éclairée du fond, et la vue du Palais Romain inondé dans les grandes chaleurs de l'été, a été reçu avec les plus grands éloges; on y admire un grand effet, une profondeur immense, une touche légère, le jeu de l'air dans tous les objets et une harmonie de tons mystérieux très séduisants. le vrai

mérite.

sente une

Le Mercure

:

Les talents de M. Robert pour

les

ruines ne peuvent être assez loués.

On

a

vu quantité de tableaux de sa main que Panini lui-même n'aurait pas désavoués.

On

distingue surtout son

morceau de réception

à l'Académie, représentant le

Port de Rome, orné de vieux monuments d'architecture; une Grande Galerie antique éclairée du fond;

la

Cour

grandes chaleurs pour raffraîchir

d'un Palais

Romain qu'on inonde dans

autres productions de son génie qui lui annoncent une réputation brillantes et des

et

des plus

mieux méritées.

Robert exposait sous douze numéros de loi des esquisses

les

les galeries qui l'environnent, et différentes

des dessins, pour

la

à 112, treize tableaux,

plupart ceux qu'il avait présentés à


u

o ,

o «

1

3

V *4J

<

a ^

o

3 ?; 1

H Bh

x^

•<

Ci

IJ

o *-*

*J

o o

J3

« y >

rj i!

3



MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR. Gravure Je Schmidt, en 1772.


LES ARTISTES CELEBRES

io6

On

l'Académie l'année précédente.

volume. Diderot

demment grand

les

cas;

en trouvera

lui fournissent

ils

la

en outre

le

à

liste

longuement;

décrit et les apprécie

il

la

en

du

fin

évi-

fait

prétexte de quelques

tirades sur la poétique des ruines.

Les meilleurs morceaux, ceux du moins qui semblent avoir

éclairée

contemporains, sont

des

plus appréciés

du fond

Cour du Palais Romain qu'on inonde dans

et la

grandes chaleurs. Ce sont ceux,

dit

avait reçus avec de grands éloges

:

Oh!

les belles, les

sûreté, facilité de pinceau.

!

Quel

les

l'Année littéraire, que l'Académie

sublimes ruines! s'écrie Diderot

Galerie éclairée du fond; quelle

me

été les

Grande Galerie antique

la

fermeté et en

à

même

propos de

la

Grande

temps quelle légèreté,

grandeur! quelle noblesse! Qu'on

effet! quelle

que

dise à qui ces ruines appartiennent afin

je les vole...

C'est

une grande

galerie voûtée et enrichie intérieurement d'une colonnade qui règne de droite et

de gauche. Vers

le

milieu de sa profondeur, la voûte s'est brisée, et montre

au-dessus de sa fracture fabrique reçoit encore

les

en dehors, une fontaine assise; au-dessous

débris d'un édifice surimposé. Cette longue et vaste

lumière par son ouverture du fond.

la

;

au-dessus

du piédestal de

de cette fontaine

cette statue,

de pierre; autour de ce bassin, au devant de

nements, une foule de petites figures, de

On

voit à gauche,

une statue antique

un bassin élevé sur un massii

la

Galerie, dans les entrecolon-

petits groupes, de petites scènes très

variées...

Suit une

longue tirade sur

conclut ainsi

la

Le morceau dont

:

poétique des ruines, après quoi Diderot il

est le

s'agit

plus beau de ceux qu'il a

exposés.

La Cour du de figures,

Palais

c'est

le

Romain qu'on inonde dans

bâtiment pur

d'un pareil sujet que par

Son tableau

est très

beau

magie de

la

et

d'un grand

Diderot ne goûte pas moins

Ce morceau

est,

ou

je

et simple.

suis

le n"

la

On

les

grandes chaleurs... pas

ne peut se tirer avec succès

peinture. Aussi Robert l'a-t-il

fait.

effet.

io5. Ecurie et

magasin à foin

bien trompé, un des meilleurs de

lumière du grenier à foin est ménagée de manière

à

:

l'artiste.

La

ne point trancher avec

l'obscurité forte de l'écurie, et l'arcade lattérale n'est ni aussi éclairée ni aussi

sombre que clair

obscur.

tableau a été

Au

sujet

le

reste.

11

y a un grand

art,

une merveilleuse intelligence du

Mais ce qui achève de confondre, fait

c'est

d'apprendre

que ce

en une demi-journée.

du Grand escalier qui conduit à un ancien

bien un morceau de Robert,

dit-il, et ce n'est

portique.,

«

c'est

pas un des moins bons.

»


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Il

trouve une grande profondeur dans

campagnes

le

107

Pont sous lequel on

voit les

de la Sabine. L'etîct de la Cuisine italienne est charmant. Les

Ruines d'un portique

et

la

Vigne

Madame^

sont mauvaises;

la

compo-

sition en est nci^ligéc.

LES CASCADES. d'Hubert

Dessin

propos de presque tous ces tableaux reviennent continuellement même reproche et le même conseil « Monsieur Robert, soignez vos Et

le

Robert.

à

:

figures; faites-en

moins

et faites-les

mieux.

»

Diderot ne s'aveuglait pas

sur les défauts de Robert.

Un I.

autre tableau, des plus célèbres sinon des meilleurs de Robert,

La

Villa

Madame,

située sur le

de Madame, Marguerite d'Autriche;

mont Marius

elle a été faite

et

dominant Rome. Ainsi nommée

plusieurs

fois.


LES ARTISTEjS CELEBRES

io8

de son exposition. C'était

partie

faisait

donné

un Vernet pour

C'est

le

faire

pour

et

Que

couleur.

la

qu'il

du bien

dit

avait

:

encore un

n'est-il

les figures et pour le ciel? Les fabriques sont de la touche la plus

Vernet pour

chaque objet

vraie; la couleur de

Les eaux ont de

locale.

Port de Rome

le

l'Académie pour sa réception. Diderot en

à

ce qu'elle doit être, soit réelle, soit

est

transparence. Toute

la

composition vous charme...

la

Ce morceau est très beau; il est plein de grandeur et de majesté; on l'admire, mais on n'en est pas plus ému. Il ne fait point rêver; ce n'est qu'une vue rare où tout est grand, mais symétrique. Supposez un plan vertical qui coupe par leur milieu la rotonde et le port, les deux morceaux qui seront de droite et de gauche de ce plan montreront les mêmes objets répétés. Il y a plus de poésie, plus d'accidents, je ne dis pas dans une chaumière, mais dans un seul arbre qui a souffert des années et des saisons, que dans toute la fa(^ade d'un palais. 11 faut ruiner un palais pour en faire un objet d'intérêt. Tant il est vrai que point de beauté vraie sans l'idéal. La beauté de l'idéal frappe tous les hommes. La beauté du faire n'arrête que le connaisseur.

Ce tableau ne m'enthousiasme que médiocrement. Robert y a réuni, comme il l'a fait bien souvent, plusieurs monuments éloignés les uns

Ce

des autres.

reproche tions

:

n'est pas de cela

son tableau a

que

je le

été fait trop vite;

blâme. Je il

y

a

dans

lui ferai

trop violentes de rouge orangé et de bleu; dans

lumières trop dures, notamment dans valeurs

à ce

de

reste,

le

la terrasse à

des

droite; les

en un mot, ne sont pas justes, d'où résulte une impres-

et les tons,

Ce

sion peu agréable.

Robert;

mur

le

un autre

des opposi-

le ciel

n'est pas

non plus

la

meilleure composition de

dernier point de vue, j'aime presque mieux

du tableau, que Saint-Non

au

a gravée

(Cab.

lavis.

la

première idée

des Est.

album

Saint-Non.) Enfin, sous le n» 112, esquisses.

Le

livret n'en

l'artiste

avait

donne pas

avec rotonde dans bassin

et

lieu souterrain.

qui éclaire

grand fenêtre

le

fond; sur

le

des groupes de femmes.

le

grillée;

plusieurs

dessins

mais Diderot

les titres.

Ce

devant, obélisque

et

sont

:

les

et

décrit

des Ruines

fontaine avec

un

— Ruines d'escalier. — Intérieur d'un

Ruines; à gauche, une colonnade avec une arcade

fond obscur

escalier.

détail,

le

presque tous, ou au moins en donne

exposé

et

voûté de

la

Partie d'un temple;

ruine; au delà de l'arcade, un à

droite,

au fond, trois moines blancs.

Autre Ruine d'un grand avec des gens attablés.

effet;

un

suisse près

— Ruine

d'une

de Palais.

voûte sous laquelle se trouve une taverne

— Esquisse coloriée d'après

nature

à

Rome; une


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS fontaine avec un ange et des figures.

Cm C"*»

/S?

— Très

109

beau dessin de Ruines

;

à

dii

PORTRAIT DE JOSEPH VERNE T. Dçssin de C. N, Cocliin

droite,

une grande fabrique;

à

fils.

gauche, des tigures,

truction en bois dont Tétage supe'rieur est «

le

Pourquoi, demande Diderot

à

et derrière,

un grenier

une cons-

à foin.

propos de ces esquisses de Robert,


LES ARTISTES CÉLÈBRES

iio

une a

belle esquisse

plus de vie

et

du génie.

et

nous

plait-elle

mieux qu'un beau tableau

moins de formes; l'esquisse

Et pour commenter

»

cette pensée,

?

de

est l'ouvrage

c'est qu'il

raconte une aventure

il

M. de Buffon et du président de Brosses, laquelle est charmante, tout accompagnée de la moralité qu'en tire le conteur, mais dont le de

ne pourrait guère être reproduit

qu'en

ici

Salon de 1769. Cette année-là, Robert

nombre de

Un

98.

:

«

orne

aux environs de Rome,

large, sur cinq pieds quatre

Un Par

le livret

le

Salon d'un grand

le

«

à

à

jar-

sept pieds six pouces de

duc de Choiïieul;

:

Port orné d'archi-

autres de dimensions moindres.

les

de ce Salon, on voit que Robert avait conquis rapidement

faveur du public; presque tous ses tableaux sont donnés

tenant

et

pouces de haut, au ministre Saint-Florentin.

autre de quatre pieds de large sur trois de haut

M.

récit

latin.

Tableau représentant des portiques, galeries

dins tels qu'on en voit

tecture, à

sur-

Son exposition comprend quinze numéros, de 84

tableaux.

seul grand

y

chaleur

la

des particuliers, Ainsi,

comme

la

appar-

Cascade du Belvédère Pamphile à

la

Frescati, les Restes d'un escalier antique sont au marquis de Séran.

Une

Ruine du vestibule d'un temple, une Pièce d'eau environnée de Galeries, appartiennent

à

M. Hennin,

résident de France à Genève. L'Intérieur

d'un édifice circulaire orné de colonnes et de statues, avec une pièce d'eau au milieu

et les

Cascatelles de Tivoli à la marquise de Langeac.

Le Dessous du quai de Gesvres, de

colonnade de Saint-Pierre

la

à l'architecte

Le Carpenûer. L'Intérieur

Grotte de Pausilippe, à M. de

et la

la

Ferté.

Sur

cette exposition de

Diderot

Si je

Robert, il

et celle

vous je

Robert,

il

n'y

guère que

faisais passer

en revue, écrit Diderot, toutes

les

la

la figure.

Ses arbres sont lourds

soires pourrait être meilleur. Négligez,

chitecture (84. appart. à

M.

le

s'il

Robert; mais

détrempe; leur mérite princi-

en général,

et,

:

compositions de

n'en finirais pas. C'est un peintre assurément que ce

pal est d'offrir des points de vue et des fabriques antiques.

pour

critique de

la

de ï Année littéraire qui soient intéressantes

trop facilement, ses morceaux sentent

lait

a

le

Il

n'excelle pas

choix de ses acces-

vous conduit, son Port orné d'ar-

duc de Choiseul), quoiqu'il appartienne à un

ministre qui peut se procurer de belles choses sans s'appauvrir. Passez devant

son imitation des Portiques, galeries

Rome tient à

et

jardins

tels

qu'on en

voit

autour de

comte de Saint-Florentin), parce que ce tableau apparun autre ministre qui ne mérite pas mieux que cela; devant sa Cascade

(85.

appart. au


/Av.'/z/i'/W

C'v

'

ilJ.U\}\V

d'^'"' ";.

PORTRAIT DE

E.

C.

Dessin de C. N. Cochin

FRERON. le fils.

t

-'u

_(/ .V.'.//,7-,_7;,


LES ARTISTES CELEBRES

112

du belvédère Pamphile, à Frescati, touche'e.

Ruines du vestibule d'un temple, 88;

que

86, parce

Mais regardez avec attention

les

trouve froidement

la

je

Restes d'un escalier antique, 87;

les

Pièce d'eau environnée de galeries, 89 la Maison de campagne du prince Mattéi, 92 le Paysage avec des monuments, la

;

;

93

ma

;

plupart des autres parce qu'ils sont beaux. Les dessins coloriés

foi, la

de paysages, de jardins, de temples

Rome,

98, ont de

l'effet,

Bachaumont n'en

de

dit

la

et

autres édifices antiques et modernes de

verve et sont très précieux.

que quelques mots

Machy, mais M. Robert nous console. Cet d'hui

«

Je ne vois rien

artiste

nombre considérable de

salon d'un

le

:

du fameux

étonnant orne aujour-

tableaux...

»

L'article de Y Année littéraire sur ce Salon est très remarquable. sait

que Fréron, l'ennemi de Voltaire, dirigeait

cette publication.

On

Je ne

prouve que son auteur avait

sais si la critique est

de lui; en tous cas,

beaucoup de goût

une connaissance approfondie du métier'. Tout

ce

en général fort judicieux, notamment sur Perroneau

et

qu'il

dit est

et

elle

Chardin. Ses observations sur l'exposition de Robert ne sont pas sans

fondement, quoique cependant général,

bonne

la

perspective

de cet artiste

:

M. Robert, que

ses succès multipliés ont

rendu célèbre,

chi le Salon de quinze tableaux de toutes grandeurs.

bien des égards; serait

a surtout

il

trop long de

une intelligence délicate des

détailler tous ses

il

a

effets

nouveaux ouvrages;

pu placer de grandes ombres,

dessous du quai de Gesvres

à Paris,

comme

année, enri-

a, cette

de génie

est plein

Il

à

de lumière.

Il

me borne

à

je

quelques réflexions générales. Les tableaux de sa façon qui font sont ceux où

en

soit,

le

plus d'effet

celui qui représente le

vu du bas du quai Pelletier, au bord de

la

moins de paysage. Il ne parait pas que cette dernière partie soit autant son genre que l'architecture, et on a lieu de douter, à sa touche, qu'il ait fait beaucoup d'arbres d'après nature. On croit qu'il serait Rivière, et ceux

il

y a

le

à souhaiter qu'il s'assujettît plus tielle

I.

au genre

On

qu'il a

embrassé,

sévèrement aux règles de et

la

perspective essen-

particulièrement qu'il prît ses points de

se faisait alors d'étranges idées sur les droits de la critique. Celle-ci était

Ce pauvre Fréron, dans ce même ayant apprécié un peu librement la peinture de Casanova, celui-ci se prétendit diffamé et obtint l'emprisonnement du folliculaire. Voici le passage le plus condamnable « De plus sa façon de peindre (de Casanova), peut être peu durable, a quelque complètement soumise au régime du bon

Salon

(il

était

en tous cas responsable de

plaisir.

l'article),

:

chose de glutineux olivâtres, ces coloris, et

si

roux vous

et

de

luisant, qui

affectés, sont ce

me

que

n'est point les peintres

dans

la

nature. Ces tons bruns,

appellent de

permettez une comparaison qui rend bien

rains paraissent peints au caramel

et les feuillages

la

manière dans

mon

le

idée, les tcr^

avec des confitures de verjus.

»


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS On

distance plus éloignés.

:i3

pourrait désirer encore que ses masses d'ombre

fussent plus grandes et distinguées des masses de lumière d'une manière plus

décidée.

ombres

Il

y a quelquefois des demi-teintes qui ont autant de force que les des lumières vives. M. Robert peut

et qui font tache, placées à côté

aisément éviter ces petits défauts par des observations suivies sur

généraux de

la

En

nature.

grandes masses,

il

la

verra que tout ce qui reçoit

la

lumière, de quelque couleur

toujours lumineux en comparaison des parties ombrées, quelque

qu'il soit, est

couleur claire qu'elles renferment; que cette nature,

prend toujours un parti décidé dans

arts,

efïets

les

considérant, non par petites parcelles, mais par

d'une couleur,

les

ombres. Au

qui les accorde tous consiste dans les

modèle de tous

les

terrains sont

les

que l'union harmonique

arbres, les édifices d'une autre, et

les

le

lumières; que

reste,

les

tableau.>c

de

M. Robert sont ingénieusement composés et touchés avec esprit. Il y a dans ses tons une magie qui prouve qu'il est né avec le véritable sentiment de la peinture.

On à

retrouve cette année

porte du Salon,

la

la petite critique,

contenait

et

parfois

piquantes. Sur celle du Salon précédent, on

de 1769, on

celle

a entre

autres

M. Raphaël

à

l'attribue à

Daudet de Jossan;

M.

Jérôme, son ami. Celle-ci

peintures, gravures,

etc.,

des observations Justes a

et

la

Lettre de

beaucoup de bruit; on

fit

parut sous ce

exposées cette

et

peu de documents. Sur

Chinois au salon

le

elle

qui se vendait en brochures

titre

Lettre sur

:

les

année au Louvre, par M. Raphaël,

peintre de l Académie de Saint-Luc, entrepreneur général des enseignes

de

à

la Ville, etc.,

de

lettre

sement,

M. Jérôme, son ami, rdpeur de tabac

et riboteur.

La

Raphaël contient quelques critiques spirituelles; malheureuà l'égard

de Robert, elle est insignifiante

:

Je ne te parlerai pas d'une infinité de tableaux, de ruines, de colonnades

Rome;

des environs de j'aime

mieux mon gigot

de Pausilippe ou

la

il

faudrait les avoir vus pour juger de leur mérite et

mon peîté (allusion à un autre tableau) que la grotte maison de campagne du prince Mattéi, quelque belle qu'elle et

soit.

Cette lettre scandalisa l'Académie qui y taire

Cochin

le

de Jossan l'affectation de ;

etc., est fort inférieure à celle

trivialité

du

style y est fatigante

;

de Daudet

voici le passage

:

Je te reconnais bien; tu aimes FRANCE.

répondre par son secré-

La brochure de Cochin: Réponse de M. Jérôme,

fils.

rdpeur de tabac, à M. Raphaël,

concernant Robert

fit

PEI.NTRES.

mieux

urt

pâté qu'une belle maison, de belles

HUBERT ROBERT.

8


LES ARTISTES CELEBRES

114

comme

pièces d'eau; fy! est-ce qu'il faut être

ça sur sa bouche. D'ailleurs,

cela empêche-t-il que ce soient de beaux tableaux? pas,

ils

Eh

bien,

s'ils

ne

te plaisent

plaisent à d'autres.

Salon de 1771. Douze tableaux de Robert, dont deux de neuf pieds six

pouces de haut sur quatre pieds

monuments

de

et édifices

Rome

six

antique

d'après nature au château d'Amboise, différentes vues et

monuments

pouces de large, repre'sentant des

d'Italie

et et

moderne; deux dessins

faits

plusieurs dessins coloriés de

sous

le

même numéro;

en tout dix

numéros. Diderot,

Robert,

et,

comme toujours, s'arrête volontiers devant l'exposition comme toujours, lui reproche, non sans raison peut-être,

ne pas assez 80.

finir et

Monuments

de

de

de ne pas assez soigner ses figures.

et édifices

de

Rome

ancienne

et

moderne, deux tableaux.

81. Vue de la forêt de Caprarole; Le Pont de Tivoli, deux tableaux. Par ces deux tableaux, M. Robert démontre visiblement combien il est plus difficile de peindre le paysage d'après nature que de peindre des pierres et des colonnes dans son cabinet, d'après des dessins et les colorier. Ils ne sont cependant pas

sans mérite. 82.

Une fontaine antique au

confirme ce que

je

Rome. Ce morceau

milieu des campagnes de

viens de dire ci-dessus.

La

partie la plus essentielle de ce

tableau est l'architecture et elle est bien rendue et d'un bon ton de couleur. Le

paysage qui n'y 83. Incendie

Le premier

a

est qu'accessoire et lointain est plus vrai et

dans

les

beaucoup

principaux

d'effet et est

édifices de Rome.

mieux

traité.

— Ruines d'architecture.

vigoureux de couleur

ne soit pas traité plus en grand, l'illusion y ajouterait.

;

il

est

dommage

Le deuxième

qu'il

est d'an

bon choix et la couleur est vraie. 84. Vue des jardins du prince Borghèse à Rome. Le point de vue est choisi avec discernement et produit un effet agréable. Les figures sont d'une touche légère et bien coloriées; mais Watteau était peintre aussi. 85. Une vue des jardins Barberini. Montagnes de Sora entre Rome et Naples. 86. Fontaine des jardins Pamphile à Frascati. Je regrette, Monsieur,

que l'auteur ne se

soit point attaché à terminer ces trois tableaux dont il aurait pu faire des morceaux fort agréables. Quelle est donc cette manie de ne vouloir que croquer du paysage.^ de se faire un mérite d'expédier sans se soucier

comment ? 87. Une une

partie des portiques de l'ancien palais du pape Jules à Rome. C'est

fort jolie esquisse

88.

Deux

dont M. Robert pouvait

dessins faits d'après nature

se faire

un mérite

au château d'Amboise.

réel.

— 89. Plusieurs

et monuments d'Italie. Encore des idées etpoint de tableaux. Et! mes amis, dirai-je à ces messieurs les

autres dessins coloriés de différentes vues


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS croqueurs, gardez vos dessins et croquis bistrés, coloriés plaira,

dans vos portefeuilles

bien rendus et bien

finis.

On

et qu'ils

ii3

comme

tout

et

il

vous

ne paraissent à nos yeux qu'en tableaux

courtaprès

les dessins

de Rubens, de Raphaël,

etc.,

parce qu'on n'a pas de leurs tableaux autant qu'on en désire et que tout ce qui vient d'eux est

progénitures

si

marqué au coin de l'homme savant, du grand homme. Mais vos promptement mises au jour décèlent la quantité de vos idées, il grandes

est vrai; sont-elles

Un mot

de finir; sa tète t-il

donc

et sa

sublimes?

main deviendront

lorsqu'il vieillira

femme

fastueux, sa et,

et

sur Robert. Si cet artiste continue à esquisser,

est

?

Il

perdra l'habitude

il

ébauche jeune, que fera-

Il

veut gagner ses dix louis dans la matinée;

une élégante,

il

faut faire vite

;

il

est

mais on perd son talent,

né pour être grand, on reste médiocre. Finissez, Monsieur Robert; prenez

l'habitude de finir, Monsieur Robert, et il

libertines.

quand vous l'aurez prise, Monsieur Robert,

ne vous en coiitera pas plus pour faire un tableau qu'une esquisse.

L'encyclopédiste Bachaumont, principal rédacteur de cette chronique

du Salon de

M""» Doublet, qui est

Bachaumont,

était

connue sous

mort au mois de mai de

nom

le

cette

de Mémoires de

année 1771

;

son conti-

commandements du duc l'esprit ne lui manque pas,

nuateur, Pidansat de Mayrobert, secrétaire des

de Chartres,

mais

il

est

est

moins connaisseur que

lui

;

presque toujours malveillant. Robert cependant n'en

trop maltraité

est pas

:

Les amateurs d'architecture admirent M. Robert, dont

la

fécondité ne s'est

point démentie à cette exposition, mais dont l'amour-propre s'est étendu au point de croire pouvoir balancer

M. Vernet

parce que dans quelques-uns de

;

y a des cascades, des fontaines, des rivières, etc., il les appelle des marines et le public rit de cette folle prétention (insinuation purement ses tableaux

il

gratuite de la part

de Mayrobert).

On

rend justice à son Incendie dans

les

principaux édifices de Rome, dont l'embrasement, d'un grand effet semble éclairer toute la salle. On se repose agréablement la vue fatiguée en ramenant les

yeux sur

la

Forêt de Caprarole. Son vert doux

traste agréable et séduisant. fait

qu'on ne

s'y arrête

En

et

dégradé forme un con-

général trop de monotonie dans cet auteur

qu'en partie.

Son prédécesseur, M. de Machy, qui n'avait rien offert aux amateurs l'année dernière, a aussi donné quelques morceaux et a semblé vouloir éviter cet inconvénient en ne se prodiguant pas trop.

Mais

atténué qu'il se trouve presque éclipsé sous

fécondité imposante de son

rival.

Toujours correct, toujours

dont

l'autre s'est enrichi

délicat,

régularité, frappe davantage la multitude.

ment péché contre

le

il

dans son voyage

la

n'a pas d'Italie.

On

aussi,

il

s'est

tellemer^

ces masses majestueuses Celui-ci, avec

trouve que

le

moins de

premier a lourde-

clair-obscur et l'entente de la perspective dans sa vue de


LES ARTISTES CELEBRES

ii6 la

Chapelle de la Sainte-Vierge à Sàinl-Roch, dont

aux autres repoussent

les

les figures collées les

unes

yeux, qu'on reporte bien vite sur son voisin.

Le Mercure, généralement du

reste d'une fadeur insupportable, ne dit

rien de Robert; les autres comptes rendus, en ce qui regarde cet artiste, n'offrent rien de remarquable, sans en excepter ceux de la petite critique,

que:

telle

la

Lettre de Raphaël

le

M.

jeune, neveu de

Raphaël, etc

,

à un

de ses amis architecte à Rome, ou encore L'ombre de Raphaël, ci-devant peintre de l'Académie de Saint-Luc, à son neveu Badigeon, marchand de couleur, prix trente sols.

Salon de i'/S. Diderot voyage Hollande. Nous

sommes donc

cette

année-là

privés de sa critique,

à

l'ordinaire

ressante. Précisément Robert présente au Salon de 1773

dans un genre

qu'il n'avait pas

Lépicié

faisait si

petite fille récitant sa leçon devant sa mère.

bonne fait déjeuner. Cette tentative paraît avoir public;

Robert

ses autres tableaux,

tableaux sont

nombreux

numéros, de 90 petites

si

en

inté-

petits essais

Un

agréablement: enfant que sa

été bien accueillie

du

eût été curieux de voir ce qu'en eût pensé Diderot.

il

Dans

deux

et

encore traité; ce sont deux petites scènes

d'intérieur dans le goût de celles que

Une

Russie

en

à

dimensions,

102. la

;

toiles

de

ordinaires;

moyenne grandeur,

plupart appartiennent

ne méritent guère cette année qu'on secrets concernant Robert est le

sujets

ces

son exposition ne comprend pas moins de treize

Quatre

Les salons du Mercure, de VAnnée

coup dans

ses

traite

Mercure, de

à

le reste

de

des particuliers.

littéraire, des

s'y arrête; le

Mémoires

secrets,

passage des Mémoires

un exemple, comme on en trouve beau-

cette critique artistique faite par des littér?-

teurs, qui, étant forcés de parler de choses qu'ils ignorent, se battent les flancs

autres.

pour rassembler quelques phrases plus creuses

Mayrobert compare Robert

l'un à l'autre à tous les salons

On

même

Machy,

qu'il

les

unes que

les

oppose régulièrement

:

ne peut guère parler de M. de

peintre du

et

Machy

sans faire mention de M. Robert,

genre, mais d'une manière et d'une touche bien opposée. Le

pinceau du premier est toujours riche, moelleux, brillant; celui du second est plus sec, plus terne, plus pauvre.

On

prendrait l'un pour un artiste fastueux,

qui ne se plaît que dans les palais magnifiques, parmi les chefs-d'œuvre du luxe,

lique,

chez

les

grands seigneurs

méditant dans

la

et les

solitude,

princes; l'autre, pour un génie mélanco-

au milieu des ruines

et

des dévastations.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Aussi est-on attristé en voyant

que

atteste trop bien

les

ouvrages de celui-ci, qui nous remet sans

monuments dégradés de

cesse sous les yeux les rien

117

l'ancienne

Rome,

nous

et

ne résiste au temps destructeur. Celui-là, au contraire,

réjouit par le spectacle florissant des arts à

leur point de splendeur, par des

semblent devoir être immortels. Tous deux, au surplus,

édifices imposants, qui

On a vu que M. de Machy savait faire autre chose M. Robert prouve aussi son talent dans un autre genre. récitant sa leçon devant sa mère; Un enfant que sa bonne fait

sont d'un mérite supérieur

que de

Une

l'arcliitecture;

petite fille

déjeuner sont des idées simples exécutées avec naïveté; tandis que son rival,

dans

le

M™»

tableau dont nous avons parlé (Mgr

le

Dauphin

Pont tournant,

le

23 juin 1773) aime encore les

aux Tuileries, allant vers

le

et

la

Dauphine

idées grandes et cherche à déployer la majesté de son pinceau. Ces petits sujets

de M. Robert sont dans

La

goût de Lépicié.

du juif Ben Esron, fils de Sépher marchand

petite critique. Vision

de couleur

Louvre, tants.

le

,

Dialogues sur

un peu plus

est

Les dialogues sur

presque

la

peinture, Eloge des tableaux exposés au

instructive, au la

moins dans

l'un de ses représen-

peinture, ùréssQwlemcnr. à cent exemplaires,

tous saisis par la police, avaient

pour auteur Renou, alors agréé

et

plus tard secrétaire-adjoint de Cochin à l'Académie de peinture; ce sont des dialogues entre milord Lyttelton, Mg"" Fabretti prélat romain

marchand de tableaux autres

M.

Fabretti.

Le climat

alors bien

Pierre, y sont assez

lui

connu

;

et

Rémi,

quelques académiciens, entre

malmenés; peu de choses sur Robert

:

(à Rome), il n'y a pas pris sa couleur. une plus chaude. donné C'est un peintre très agréable, en eût

S'il

y a pris ses sujets

plein d'imagination et de goût.

Mylord.

Il

devrait seulement s'accoutumera finir davantage et à rendre

ses effets plus solides.

La

légèreté de touche de Jean

Paul Panini ne l'empê-

chait pas d'être vigoureux et solide de masse.

L'éloge des tableaux exposés au Louvre, suivi de l'entretien d'un lord

avec l'abbé A**', de Daudet de Jossan, parle plus longuement de Robert

Mylord.

...

Qu'est-ce que ce tableau, monsieur l'abbé,

n" 93,

il

:

me

paraît qu'il a du mérite?

L'abbé. plusieurs

Vraiment

c'est

d'un très bon auteur qui nous a enrichis de

morceaux d'architecture romaine

;

ceci représente la

grande pièce

d'eau et les jardins Conti à Frescati.

Mylord.

— Bon style,

dans ce jardin; dans L'abbé.

il

— Parcourez un

du mérite, car

ils

y a de la vapeur; l'auteur a mis des treillages en Italie je n'en ai pas vu.

mon voyage

peu, Mylord, les n<" 94, gS, 96, 97, 98. Je leur juge à un connaisseur (le comte de Strogonoft).

appartiennent


LES ARTISTES CELEBRES

ii8

— Beaucoup de correction

Mylord.

auteurs dans ce genre de ruines, ce

L'abbé.

Nous en avons,

et

d'élégance dans

le

dessin

;

le

marbre

bien observée; vous avez deux excellents

est fort bien imité, la perspective

me

Hein?

semble...

vous

s'il

Mylord, bien encore un

plaît,

troi-

sième. (Clérisseau).

Mylord.

Vous aimez un peu

les

ruines en France, en voilà beaucoup

dans ce Salon.

— Voyez-vous,

L'abbé.

Mylord, cette belle grande dame qui

près de ce tableau sous le n» loi

Mylord. ces

Oui, très belle femme, monsieur l'abbé.

— Eh bien

L'abbé.

est là-bas

?

I

c'est la

femme de

qui a peint ces paysages et

l'artiste

morceaux d'architecture (Robert) que vous examiniez avant le n" 126. Mylord. Approchons-nous un peu, ma foi très belle. Le paysage qu'elle

regarde (autre tableau) très agréable ses

yeux un

paysage

charmant modèle

si

;

mais comment

a-t-il

le

peintre qui avait devant

pu placer cette vilaine figure dans ce

?

L'abbé.

Ainsi,

Il

n'aura pas regardé sa

comme on Une

représentant

chose que

femme dans

pouvait s'en douter,

ce moment-là.

tableau de Robert, n° 99,

le

Petite Fille récitant sa leçon devant sa

le portrait

de sa

femme

aînée.

On

belles

femmes de son temps. On

et

mère

n'est autre

sans doute aussi celui de sa

voit par ce qui précède qu'Anne-GabrielIe sait déjà

Soos

était

par Diderot que

fille

une des

c'était

une

élégante.

Salon DE 1775. Grands, faire

de

la

décoration

décorateurs

et

et à

très

grands tableaux. Robert commence

dessiner des jardins.

veut se faire connaître

Il

comme

prend rang parmi

tel.

La plupart de

à

les

ses

tableaux de cette année sont des panneaux décoratifs, dont les possesseurs sont indiqués par

le livret.

Tels sont, sans doute, deux tableaux de sept

pieds de haut sur trois pieds les

ruines

tenant à

et

et

demi de large

Retour des bestiaux dans

Portique d'une maison de campagne près de Florence, appar-

M. de

Frouville. Tels sont certainement trois tableaux de ruines

Les Restes d'un temple de Jupiter,

pyramide de

le

Temple de

la

Concorde avec

:

la

Cestius, les Ruines du Palais des Césars, appartenant au

duc de Nivernois. Robert

:

Un

petit livre, le

trois tableaux de ruines

Provincial à Paris (1789), donne de

dans

la salle

de billard de l'Hôtel de

Nivernois, rue de Tournon; ce sont sans aucun doute les trois précédents.

Une Vue du château de

Gaillon, quinze pieds de large sur dix de

haut, appartenant à l'archevêque de Rouen, V Extérieur d'une colo7i7iade


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

119

d'ordre dorique, neuf pieds de haut sur huit de large au marquis de

Chavigny, sont

très

probablement aussi des panneaux décoratifs.

BUSTE DE DIDEROT, par Rosset-Dupont.

L'un des tableaux de Robert, eut

un

vif succàe

le

Décintrement du pont de Neuilly,

de curiosité. Ce décintrement.

fait le

22 septembre 1772,


LES ARTISTES CÉLÈBRES

120

en présence du roi Louis XV, avait

e'té

un événement pour la population

parisienne. L'heureux achièvement du pont de Neuilly avait dit

mis

comble

le

Thierry,

pont actuel)

(le

réputation de son auteur Perronet'.

à la

Ce pont,

plus hardi qui soit en France, est un chef-d'œuvre qui

le

assure à jamais l'immortalité de M. Perronet. Malgré cette belle assurance

d'immortalité, combien de personnes savent aujourd'hui pourquoi une

rue de Neuilly porte

La

nom

le

devant

foule s'arrêtait

personnages qui figuraient

Mémoires

On

de Perronet? le

tableau de Robert pour reconnaître les

à cette solennité

secrets,

ne peut parler de cet habile

capable de reproduire à nos yeux

tromper

homme

(Machy) sans

faire

la

à parcourir

chancelier avec sa simarre, ornement

duc de

le

une

la Vrilliére, le la

groupe principal,

Madame

la

le

Chaet

à

Roy, M.

le

Comtesse Dubarri

;

le ;

duc d'Aiguillon, M. de Boisne, tous disgrâce et

en songeant à

joie secrète

le

la curiosité.

innombrables

de têtes

étrange dans de pareils spectacles

si

tombés dans

ces ministres du feu roi, l'on sent

mention de son

la toile.

en détail celte multitude

y retrouver sa place. On y distingue, dans Comte de la Marche donnant la main à l'abbé Terrai,

:

merveille du tableau de Zeuxis et de

oiseaux essayant de passer à travers

Son Décintrement du pont de Neuilly excite surtout cun aime

les

Ses Ruines du palais des Césars offrent une percée

digne émule M. Robert.

les

du décintrement. Dans

Mayrobert parle plus longuement du tableau

si

redoutables alors

;

révolution qui les a culbutés

la

et (la

mort de Louis XV). Le peintre a choisi le moment le plus intéressant du specoù les cintres ont tombé. L'effet de cette chute dans la rivière est rendu avec une grande magie de couleur. On voit les ondulations, l'écume de tacle, celui

l'eau; mais

même

on

saisit

surtout l'attention générale des regardants portée vers

objet et qui forme cette unité précieuse dans les

le

ouvrages de tout

genre.

Diderot en quelques mots très brefs blâme l'exécution de ce tableau

Ah

1

:

Monsieur Robert que ce Décintrement du pont de Neuilly est pauvre, et sans eff"etl Les mauvaises figures! Vous destinez là un beau

mal colorié cadot

I.

à

M. de Tiudaine

!

Vos bestiaux qui passent entre des ruines sont un

Aujourd'hui nous élevons des ponts

d'un pont était une entreprise importante jours certaine. Celui

Perronet, à cause de

de.

comme un

prodige de hardiesse;

ce pont fut

une espèce de

Catherine

II

pour un pont sur

nomma la

à la

fûte

c'est ce

pour

la

dont

la

construction

la réussite n'était

largeur des arches,

qui explique pourquoi

le

fut

pas tou-

regarde

décintrement de

les Parisiens.

Perronet son

Neva.

douzaine; mais alors

et difficile,

premier architecte

et

lui

demanda

des plans


a X 0. «?

o câ

H

«t

Xj

"" t_ '-''

5>

5 C£

Ul

a u a <

'' o

•o

c •y<

o


,-i«i


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS peu meilleurs;

excepte cependant

j'en

d'œuvres. Mais Robert,

il

y a si

les figures

121

qui ne sont pas des chefs-

longtemps que vous

faites des

ébauches, ne

pourriez-vous faire un tableau fini?

Le Mercure villc et là

que Robert

trement la

a surtout

remarqué

au duc de Nivernois,

il

plus soignés.

ait le

qui offre

«

et

les

panneaux destinés

semble bien en Il

effet

à

M. de Frou-

que ce

soit

trouve très intéressant aussi

le

ceuxdécin-

portrait fidèle d'une fête que tout Paris a vue avec

le

plus grande satisfaction.

»

Le grand tableau du château de Gaillon ne semble pas avoir produit beaucoup

Quant

d'effet.

comme

à la petite critique,

par un aveugle, de Lesuire ou elle

ne

la

le

Coup d'œilsur

le

Salon de lyjS

Lanterne magique aux Chamvs-Elysées,

de Robert.

dit rien

Ace même Salon, Hall, un agréé de l'Académie, qui se fit un nom comme portraitiste, exposa, avec son propre portrait et celui de SaintNon, un

portrait de Robert, au pastel, de

deux pieds de haut sur un pied

huit pouces de large, qui fut très remarqué. .

l'éloge,

Diderot

Diderot

:

a

et le

fait le

portrait de

semblance étonnante, superbe, grand large, d'une couleur vraie

».

d'un dialogue entre Diderot

Le Mercure

:

les critiques

en

firent

Mercure notamment.

Hall, agréé, a

Saint-Quentin qui

Tous

Robert;

comme

nature,

(Le Salon de Diderot est et

un peintre

nommé

il

est

d'une res-

d'une

fait

sous

manière la

forme

Saint-Quentin;

c'est

parle).

«

d'une ressemblance

Le portrait au et

pastel de

M. Robert peintre du

d'une magie étonnantes.

>>

roi est


CHAPITRE Les Salons

cette

année cinq ou

des jardins dans

pour

Le Journal de Paris. Renou, Carmontel

(suite et fin) de 1777 à 179Î

Salon de 1777. Outre

le

VIII

les sujets ordinaires

six tableaux

genre anglo-chinois.

II

dait à cette opération, le roi.

Robert en

plume

et

a fait

et,

le

au

à Versailles,

représentant

bistre,

et

dessine

il

On

a déjà

temps qu'on procé-

qu'il

expose

et

qui sont

demi

et

même,

avec un petit dessin du

la grotte

lui

ses dessins

Versailles.

à

dans

deux vues

donner

Ces deux tableaux, de sept pieds de large sur quatre

de haut, sont actuellement la

vient de

transformation des Bains d'Apollon

la

abattu les arbres de cette partie du parc,

pour

de Robert, on voit de

de jardins. C'est l'époque où

à

deux des groupes des

Bains d'Apollon. Les tons gris argentins des tableaux sont agréables.

Les comptes rendus de ce Salon n'offrent rien de bien remarquable en ce qui concerne l'exposition de Robert. Diderot se trompe quelquefois,

mais combien on

cette année.

Comme

le regrette lorsqu'il

il

fait

manque,

revivre pour nous ce

monde

artistes d'alors, et quelle différence entre ses causeries

réthorique ou

ment défaut

la

(les

banalité de la plupart des autres!

Mémoires

secrets ne

pour

et c'est le cas

intéressant des

animées

Mayrobert

et la fait

fade

égale-

donnent que quelques Salons).

beaucoup moins sérieuse qu'en 1769; les successeurs de Fréron pensent sans doute que, pour les arts, un emprison-

L'Année

nement

Un Dans les

littéraire

est

est suffisant. Ils

ne se compromettent pas en parlant de Robert

des artistes qui rend

les

la

nature avec

le

:

plus de vérité est M. Robert.

vues des Jardins de Versailles, exécutées pour

autres tableaux de cet artiste, qui rappellent les

le

roi, ainsi

monuments de

que dans

l'ancienne


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Rome, on trouve un ton de couleur des

étonnants par

effets

la vérité

de faire aux spectateurs l'illusion

dans

les

argentin, des détails riches et majestueux,

et la

laS

la

perspective aérienne, portée au point

plus agréable. Si les figures qui se trouvent

compositions de M. Robert étaient d'un meilleur choix

nées, je doute qu'il y eût rien à désirer dans ses

Les brochures sur breuses cette année

le

et

Salon, le

et

plus termi-

charmantes productions.

plus ou moins bizarres, sont

à titres

nom-

deviendront davantage de Salon en Salon

Jugement d'une demoiselle de quatorze ans sur

:

Salon de 177/, par

le

— La Prêtresse, ou nouvelle manière de prédire ce qui est — Les tableaux du Louvre ny a pas sens commun, histoire véritable. — Réflexions d'un petit dessinateur qui voit peut-être les Lesuire.

arrive'.

le

oii il

choses trop en grand, à l'occasion des peintures et sculptures exposées

au Salon du Louvre de cette année 1777,

et

pictura poesis.

Lettres

pittoresques à l'occasion des tableaux exposés au Louvre en 1777. Malgré leurs titres alléchants, ces brochures sont assez insipides est la plus sérieuse,

sont en général insignifiants, exemple la Prêtresse

M. Robert impossible de

est

les

Rome

admirable. Ces ruines de

rendre avec plus d'esprit. Je

la

dernière

les

lui

:

sont majestueuses;

est

il

reprocherai cependant

trop ses productions.

se livre trop à la pratique et qu'il néglige

possédera dans un juste milieu

Machy

;

quoique trop laudative. Les jugements sur Robert

qu'il

L'artiste qui

de M. Robert et ceux de M. de

talents

sera inimitable. (La Prêtresse reproche à de

Machy de

trop

finir.)

Salon de 1779- Onze tableaux, dont dix appartiennent à des particudes dessins. Quatre de ces tableaux ont douze pieds de haut sur

liers, et

six

ou

sept de large et appartiennent au

demment

des tableaux de place

des colonnades.

:

comte de Brionne. Ce sont évi-

V Entrée d'un temple,

Une fontaine antique

et

Un palais

cinq pieds de haut sur trois ou quatre de large

Un grand jet sont pour

Dans

les

reproches tique i^"'

:

d'eau dans des jardins.

à

comptes rendus, toujours

fait

défaut est

son prédécesseur. le

les

pinceau spirituel, pas assez de

de cette année,

revanche,

Une

et

ruiné. Trois autres de

Une pêche sur un

canal,

partie de la cour du Capitole,

comte d'Artois.

de Diderot

avril

rieur

le

:

Des portiques

;

mêmes louanges fini,

et les

figures négligées.

Mayrobert, qui vient de

se

mêmes La

cri-

suicider le

continué par Moufle d'Angerville, fort inféD'Angerville ne

Journal de Paris, fondé en 1777,

de Robert.

En

et qui avait à se créer

une

dit

rien


LES ARTISTES CELEBRES

124

clientèle, loue tous les artistes,

en France

«.

11

opuscules,

et

ceux-ci ne

fait

la

reproduit

de peur qu'on ne croie que Fart baisse

«

même, pour

manquent pas

H. Lefébure.

J.

Encore un

— Coup

Radet, élève peintre.

Les Connaisseurs

Visior.naire.

Salon, voyons

la

de patte sur

— Ah

bonne lunette.

ce qu'elle chante, par

le

— Janot au Salon,

Salon de i~~g (dialogue

Ah ! Encore

!

— Le Miracle

une critique du

un ancien élève de l'Académie.

Le littérateur au Salon ou l'examen du paresseux,

On

Rcnou, secrétaire-adjoint

à

sait

qu'Antoine Renou^

et

défend,

Renou de

la

brochure de 1773.

plus

le

le

plus vivement

à partie est

Journal de abonné.

cet

depuis

1776, est

son devoir, l'Académie

c'est

cations et répond à leurs allégations.

le

était

l'Académie de peinture

comme

devenu plus sage

passe en revue

11

Dans l'ensemble,

CarmonteP, comme

les

;

avsit il

autres publi-

ne

dit rien

La

de Robert. Voici l'extrait de

Lunette.

— M.

Robert

étant

le

plus sérieux

Janot.

On remarque

pinceau spirituel,

facile

et

si

brochure

sa

la lettre

est très courte et

de Renou, concernant

tableaux qui ne sont pas assez

talent.

toujours dans léger,

;

Renou

:

a fait plusieurs

terminés, mais qui prouvent beaucoup de

prend

Galerie d'Apollon. Carmontel

la

beaucoup de goût; malheureusement

notre peintre, dans le Journal de Paris

ce n'est

celui qu'il

ce dernier s'en plaindra au Salon suivant et rendra la pareille à

au sujet du plafond de celui-ci pour

etc.

Cette réfutation ou combat des critiques est faite dans

Paris par un abonné.

011

rêve, suite de la Prêtresse, par

entre un éditeur et divers personnages), par Carmontel.

de nos jours ou

des autres

virant, par Lesuire (qui

1737).

— Le

matinée du Salon des tableaux

Mort

le

:

Lemoyne, mort en

parler François

par L.

les réfuter, les critiques

les

productions de cet artiste un

léger que les différents objets de son

tableau vus de près semblent se dissiper en vapeur.

Le Journal de Paris.

Le fécond M. Robert

a garni le

Salon d'une mul-

titude de grands tableaux d'architecture et de paysage. Ses compositions ont

1.

Antoine Renou, agréé à l'Académie en 17^6, adjoint à Cochin fils, secrétaire Castor le i8 aoijt 1781 sur son tableau

de l'Académie, en 177^; reçu académicien

vu l'Étoile du Matin, plafond ovale de phée,

de

Lebrun.

médiocre que bon 2.

Carmontel,

Renou,

la

comme Dandré-Bardon, aima mieux

être

Mor-

littérateur

artiste.

littérateur, artiste et

homme

d'Orléans. D'après la correspondance de

Monceau;

:

Galerie d'ApoUon, faisant pendant au

d'esprit,

Grimm,

il

fêtes du duc du Jardin de

ordonnateur des

a fait les dessins

d'après certains souvenirs, Hubert- Robert y aurait collaboré avec

lui.


3

-

G

t

<

3


de

ARTISTES CELEBRES

[,ES

126 la

plaît

noblesse

de

et

généralement.

règne dans son exécution une

la variété. Il

ne paraît pas être au pouvoir de

Il

ouvrages à un certain degré de

fini,

en sorte qu'ils ont tous

un peu plus

les détails et

facilité

qui

de porter ses

l'air

un bon

esquisses avancées où brillent une couleur aimable et vait rendre

l'artiste

de grandes

effet. S'il

pou-

soigner davantage les figures, ses tableaux

doubleraient de mérite.

La

Prêtresse.

agréable que M.

ne peat avoir de peintre plus spirituel

L'Italie

Robert. Quoique peintre de genre,

oublier certains prétendus peintres d'histoire qui ne fini ni

assez varié de couleur

font le fini et

non

la

:

c'est le trait

de

la

trouveront pas assez

le

forme

ni plus

peut aisément faire

il

et la vérité

couleur posée d'une manière froide

et

du ton qui

bien polie ensuite.

Réponse du Journal de Paris. La Prêtresse, si difficile pour M. Vernet M. Le Prince, semble prête à dire des injures et à arracher les yeux à quiconque oserait reprocher à M. Robert quelques négligences légères dans ses tableaux. Elle est chaude pour ses amis, car elle immole tout pour eux. et

J'avouerai

comme

que

ici

je

suis

tous les artistes, a

un peu de

l'avis

des esquisses

fait

jamais remarqué que les tableaux de lui que

On

n'attribuait pas alors, je crois, au

chons maintenant. D'ailleurs, temps-là sin

:

comme du

les critiques se

nôtre

de la Prêtresse. Robert,

il

mot facile

est

j'ai

fini

des tableaux

et

;

je

vus ne fussent pas

n'ai finis.

sens que nous y atta-

le

de voir qu'il en était de ce

on empruntait volontiers l'opinion du voi-

;

copient les uns les autres avec

un ensemble tou-

chant.

Salon de 78 i

six

seulement

;

i

.

L'exposition de Robert est peu nombreuse en tableaux,

mais, en revanche, elle compte une très belle suite de

neuf grands dessins coloriés des plus célèbres monuments de l'ancienne Rome, chacun de trois pieds de large sur deux pieds de haut. Ces dessins étaient

pour

qu'ils sont

Parmi

le

chevalier de

Goigny

;

il

serait

intéressant de

les tableaux,

deux rappelaient un événement récent, l'incendie

de l'Opéra, au Palais-Royal, qui avait eu lieu l'année représentait

même;

et l'autre,

V Intérieur de

la salle le

de Vincendie. Ces deux tableaux furent jugés diversement

en général moins goûté que d'ailleurs, ce

le

premier

VIncendie de VOpéra vu d^une croisée de l'Académie de

peinture, place du Louvre,

Salon de

savoir ce

devenus.

le

l'incendie fut

Décintrement du pont de Neuilly. Voici,

que pense Diderot de

cette année, le dernier

94. L'Incendie de

:

lendemain

VOpéra vu d'une

Robert dans son

cette exposition de

que nous ayons de

lui

:

croisée de l'Académie de peinture, place


HUBERT ROBERT KT SON TEMPS du Louvre.

Intérieur de la salle

l'incendie de l'Opéra fait de

lendemain de

le

l'effet,

mais cet

127

L'éruption de

l'incendie.

effet est

dur

et sec

:

n'y a pas

il

assez d'air et les figures sont mal dessinées. L'intérieur de la salle incendiée

me

davantage. Je

plaît

Du

figures.

le

trouve mieux d'accord, mais

reste, ces figures sont bien

Les Ruines du Colisée de

95.

je

n'en aime pas les

groupées.

Rome me

paraissent égales de ton

les

;

masses y sont et produisent de l'effet j'y voudrais voir seulement une variété qui ne détruise pas cet effet cela donnerait de l'harmonie et ajouterait au ;

;

pittoresque.

i'n Casin italien. Très agréables, 96 Lavoir au milieu d'un jardin. mais crus de couleur, avec des sécheresses que je n'aime pas, surtout aux

laveuses. Arbres fort lourds, surtout à leurs cimes.

Neuf dessins

97.

coloriés des plus célèbres

sculpture de l'ancienne

Rome. Ces dessins sont

monuments d'architecture beaux, mais

fort

et

les figures

de

mal

dessinées.

Comme

il l'a

fait

Salon précédent, Renou, dans

déjà au

de Paris, répond aux autres critiques

Le la

:

critique prétend que ce feu (l'incendie de l'Opéra) se voit de trois cents

lieues et

de

Journal

le

il

le

juge par la grandeur d'une ouverture dont les côtés sont privés

lumière, et que

tion sûre à son feu.

placée de cette façon pour faire une opposi-

l'artiste a

On

permet aussi une plaisanterie qui porte

se

à faux,

puisque des spectateurs habillés à l'italienne ne doivent pas faire sensation.

On

Observation du Journal. point pris son point de vue

près, son feu aurait été d'une plus

vraie.

Il

grande masse,

privée de lumière, lui aurait

la place,

le

petite critique est

une partie des maisons de

On

plus sûre et plus

peut dire à peu près

un éditeur

amplement représentée

la

la

même

:

la

Patte de velours,

deuxième édition du Coup de patte (dialogue

et différents

qui parle au Salon de 1781

,

personnages), par Carmontel. par Lesuire.

sandre au Salon de ij8i.

au Salon du Louvre en

ijS'i.

La

— La Muette

La peinturomanie ou Cas-

Vérité, critique des tableaux exposés

Panard au Salon.

joyeuses d'un garçon de bonne humeur sur

les

Réflexions

tableaux exposés au sal-

ijSi. prix 20 sous, par un ancien élève de l'Académie (qui avait

donné ^ïécéàemmenx Ah! Ah de

M. Robert n'eût

point de vue de son pendant.

pour servir de suite à

lon de

et

ménagé une opposition

scène aurait pris un caractère d'horreur.

entre

si

aurait agrandi ses figures, mis quelques accessoires intéressants et la

chose sur

La

que

observe pourtant

au milieu, mais dans un des côtés et de plus

si

l'avis

des autres sur Robert

encore une critique]. Celui-ci n'est pas

I :

Tout Paris peut juger du mérite de ce tableau, représentant

l'Incendie de


LES ARTISTES CELEBRES

128

Son pendant

l'Opéra. M. Robert a parfaitement rendu cette belle horreur. n'est pas aussi bien.

A

fumée blanche nuit

Cette

l'égard des autres productions de

généralement applaudi,

et

à l'effet

M. Robert,

on peut dire

le

qu'il soutient

général du tableau.

de cet artiste est

talent

glorieusement sa réputa-

tion.

Carmontel ne Le

peintre.

L'éditeur.

dit

que quelques mots de Robert

— Voici deux — Le Colisée

assez pour que

je

Carmontel

et

jolis

:

tableaux de M. Robert.

me pLisent

surtout et cette fontaine antique

ne dise rien de l'Opéra incendié.

Diderot traitent assez mal

le

tableau de

Renou Castor :

ou l'Etoile du Matin.

Salon

1-83. Rien de particulier

t^E

signaler sur les dix tableaux

à

qu'offre notre artiste; toujours les sujets ordinaires, en

tableaux.

faut excepter pourtant les

Il

moyens

deux tableaux sous

le

et petits

n° 66, qui

sont des Vues de Marly., quatorze pouces de haut sur neuf de large,

appartenant

à

M. de Courmont. Un amateur

sède actuellement

parisien bien

Une Allée couverte de Marly,

dans ces dimensions

et fort jolie

;

.<'ur

un

connu pos-

canal.,

qui est

probablement l'une de ces deux

c'est

toiles. •

Le peintre

est

toujours bien accueilli des critiques, qui ne font guère

en général que se répéter à son sujet

se

et

bornent

le

plus souvent

à

quelques mois d'appréciation.

Dans on

le

le voit

Journal de Paris, par exemple,

M. Robert comprend depuis artiste est toujours séduisant

pas assez rendus qu'il

Salon n'est plus de Renou;

;

ils

ne

le

le n"

Sg jusqu'au n» Gy inclusivement. Cet

par ses effets

;

mais ses tableaux ne paraissent

sont pas au moins autant que ceux de

J.

P. Panini,

semble avoir pris pour modèle.

Parmi

les

nombreuses brochures ayant

plus intéressantes est encore celle que

au sallon, dédiée à Messieurs 12

le

:

sols.

fit

ce Salon

paraître

les critiques

Elle se trouve à Paris che^ tous

les

Renou, devenu académicien, trouve que tout démie. Sel'on son habitude, revue

est

toujours curieuse

il

;

pour

Renou

objet. :

Tune des

l'Impartialité

présents et à venir. Prix

marchands de nouveautés. est

pour

le

mieux

passe en revue les autres critiques,

par exemple,

le

à l'Acaet cette

Triumvirat des arts, par


\

^ è^î (

1

mV

S^:

::

> -< I-)

KRANCE.

PEINTRES.

HUBERT ROBERT.

a:

^ -s <-


LES ARTISTES CÉLÈBRES

i5o

son adversaire Carmontel,

David

et

Regnault sont

foule au Salon

;

correction du dessin,

la

la partie

sallon.

style.

le

:

L'Ami de

tout

le

monde loue Bien

précicu.^.

le fini

la

pureté, la

la

Véridiqiie au sallon.

— Marl-

Lustucru

au sallon (dialogue entre Marlboroug, Lustucru

volans

ouvrages attirent

les

Observations générales sur

morte de trois mille ans.

Ménageot, Vincent,

palme pour

la

n'a pas,

qu'il

Renou

d'autres sont encore cités par

dont

donne

qu'il

grandeur du

précisément dans Robert

boroug au

hommes

les seuls

Regnault

c'est à

MM.

son avis

dit qu'à

le sallon.

un marquis).

et

— Apelle. — Momus au Salon. —

— La

Les peintres

peintres d'histoire, parce qu'ils étaient placés très haut au

(les

Salon), ou dialogue entre un Français et un Anglais.

Les Petites

Affiches.

Renou

de leur exécution

On et à

les artistes soient traités

condamnés

des criminels

même

que

se plaint

».

par les critiques

«

à

entendre crier leur sentence dans

Il

loue Robert, son confrère

comme le

lieu

:

connaît son extrême fécondité, son art à disposer largement ses masses

prendre de grands partis dans son architecture. Ce que

terait rien à l'estime publique,

dont

Sans Quartier, prix 20 appréciations du Salon.

Il

il

ne

sols,

j'en dirais n'ajou-

jouit par son talent.

ne

justifie

guère son

nom

dans ses

de Robert, sinon qu'il ne trouve

dit rien

rien à lui reprocher.

Salon de 1785 grands tableaux

:

'.

Sept ou huit tableaux dont deux grands. Ces deux

Incendie dans

la ville

célèbres

monuments antiques de

Nord,

grand-duc héritier de Russie,

le

visiter Paris. Ils furent appréciés

Fontaine de Vaucluse

et les

la

de

Rome

fils

de Catherine

diversement.

Deux

de

Rome

Dans 1.

le

Le Livret de ce Salon ne la

le

:

la

Roches d'Ollion en Provence., pour l'archeainsi

que

le

Portique

12

septembre^ critique V Incendie dans

la

se trouve pas

distingue deux

à la Bibliothèque Nationale.

Il

n'est

collection des livrets des anciennes expositions rééditées par

en ce qui concerne Hubert Robert, aussi bien que posla tin du volume. du temps, dans la liste des Salons numéro du 5 septembre de ce nicme journal, une lettre signée Vilette l'ai

restitué,

sible, d'après les critiques

Dans

comte du

petits tableaux

nombre des morceaux exposés par M. Robert, on

M. GuilVrcy. Je

le

qui était venu

:

pas non plus dans

2.

II,

marché au poisson.

Le Journal de Paris du ville

Réunion des plus pour

France., étaient

vêque de Narbonne, furent généralement loués, d'Octavie, servant de

et

il


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS l'un représente

un Incendie

et l'autre la Réunion des plus célèbres

monuments

grands tableaux destines au Grand Duc de Russie

dans

la ville

antiques de

Rome,

de

la

i3i

;

France. Ces deux tableaux ont onze pieds sur huit.

semble que M. Robert

trompé quant

s'est

à l'effet

de l'incendie.

me

11

plus grand

I,e

me paraît résider dans la vérité de l'effet et je comme un simple accessoire; or, je ne rencontre

mérite de ce genre de peinture

ne regarde

que

les figures

pas cette exacte vérité dans son tableau de l'incendie. Je ne crois pas que

forme

galerie qui l'être,

donné

premier plan de ce tableau

le

relativement

distance du foyer de

à la

me

à ses demi-teintes

soit éclairée

la

comme

la

elle devrait

lumière. Le ton rouge qu'il a

paraît faux, puisqu'à raison de l'éloignement du

mêmes parties devraient être entièrement dans l'ombre, et conséquemment sans transparence et privés des différents détails qu'il y a mis.

foyer ces

Pourquoi, d'ailleurs, ce tableau cette

ombres des corps

les

corps sont-elles de 45°

même

comme

Le pendant du tableau de il

la

isolés qui sont portées sur d'autres

lumière venait du

soleil, tandis

que dans

lumière vient d'en bas?

mais trop décousu dans

Rome,

si

l'incendie

me semble

A

composition.

la

mérite les plus grands éloges

;

l'égard

plus heureux par

couleur en est vraie

la

le

ton,

du Portique d'Octavie, à très

et l'effet

harmonieux. L'auteur des Observations critiques sur les tableaux du sallon de

Cannée i~85 loue

mêmes

ces

tableaux

:

Son exécution (de Robert) est belle, son faire est moins vague et moins Ce défaut a même disparu dans les deux tableaux qu'il vient de faire pour le comte du Nord, dont l'un représente un incendie dans Rome et l'autre indécis.

monuments antiques de la France. L'effet de son incendie est vrai et monuments antiques ont du charme pour l'imagination. On peut donner mêmes éloges à son tableau représentant la Poissonnerie de Rome.

les

ses les

Les autres brochures ne parlent pas de Robert, ou bien leurs observations sont insignifiantes. l

auteur de

et les

Momus

au

Ce sont

:

Figaro au sallon de peinture; par

sallon, prix 18 sols (pièce dont le lieu est le Salon

personnages Almaviva,

la

comtesse, Figaro, Suzanne

l'auteur a oublié seulement d'emprunter à esprit).

— Mélange de doutes

et

et

Chérubin

;

Beaumarchais un peu de son

d'opinions sur les tableaux exposés au

apprécie assez curieusement les tendances des artistes d'alors k ne donner que des sujets antiques. «

Peut-on,

Parlant du tableau de David, Priam ramenant

dit l'auteur,

l'Histoire et la Fable

nous familiarisent depuis

vivement pour un semblable tendrissait volontiers

Pindare... »

à

le

corps d'Hector

:

prendre un intérêt bien vif pour un événement avec lequel sujet, je croirais

table

et

qui pleurait

trois mille

ans?

Si je

me

passionnais

ressembler au poète Chapelle qui ii

chaudes larmes

la

s'at-

mort du poète


ARTISTES CÉLÈBRES

[.ES

i32

sallon du

Louvre en i~8b, prix 12

de peinture de i-jSS.

sols.

— Réflexions impartiales

lon de lySô (blâme l'association des

Robert

:

les

— Le peintre sur

anglais au sallon

les

tableaux du sal-

monuments dans

Antiquités de la France,

le

tableau de

trouve que les deux petits

et

— L'Aristarque moderne au sallon. — Minos au sallon, prix 24 sols. — Observa-

tableaux de l'archevêque de Narbonne sont très

jolis

de ton.

tions sur le sallon de 17S5, par l'abbé de Fontenay, d'après des notes

— Promenades de — Jugement d'un musicien.

données par un académicien. L'espion des peintres.

Carmontel, dans

du Coup de patte

et

Maison quarrée

du Triumvirat, blâme

le

tableau

éloignés l'un de l'autre, les Arènes,

Nîmes,

de

par Fauteur

le sallon,

réunion, dans

la

Pont du

le

la

Gard, l'Arc de triomphe

:

M. Robert ne Il

Frondeur ou dialogue sur

monuments

des antiquités, de

d'Orange

le

Critès au sallon.

y rapproche

ensemble

il

finit

les

pas ses tableaux, ce sont de très agréables esquisses.

uns

autres des objets fort étonnés de se

des

trouver

orne ses vues des copies de belles antiques. Ses ouvrages sont

presque toujours

les rêves

d'un

homme

d'esprit. Cette

vue de

célèbre fon-

la

taine de Vaucluse est d'une vérité frappante.

Citons encore pour terminer l'Avis important d'une sallon de

iyS5

Robert.

femme sur

le

:

— Cet artiste est

présents, qui fasse

le

de tous

celui

plus hardiment,

le

les

virtuoses connus,

plus inconsidérément,

semblablement d'assez ingénieuses esquisses. C'est un

homme

le

passés et

plus invrai-

d'esprit et de

goût, mais ce n'est pas un peintre.

Salon de 1787. Robert reprend Languedoc, dont tit

il

année

en quatre grands tableaux de huit pieds

pieds deux pouces de haut

— La Maison quarrée et

cette

l'Amphithéâtre de

livret

l'Intérieur du

:

et la

le sujet

six

d'Orange.

— L'Arc de triomphe

Le Pont du Gare

donne ces quatre tableaux comme appartenant au

pour quelle cause, peut-être

tableaux: l'Arc d'Orange

du

et la

le

roi.

effet

défaut de paiement,

Maison carrée, revinrent en

peintre. Sa veuve les offrit au

répar-

pouces de large sur huit

Tour Magne de Nîmes.

la ville

Il le

Temple de Diane, à Nîmes.

tration des Bâtiments les avait sans doute achetés, en sait

des Antiquités du

deux tableaux au dernier Salon.

avait fait

;

(sic).

Le

L'adminis-

mais on ne

deux de ces la

possession

Musée du Louvre par son testament du


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS i3

1821

juillet

actuellement

Un

(voir

à la salle

le

comte

au

appartenant

Les quatre tableaux sont

dernier chapitre).

française de ce Musée.

autre tableau, représentant

comme

i33

Temple de Jupiter,

le

d'Artois.

Aujourd'hui,

indiqué

est

le

Musée du

Louvre possède un Temple de Jupiter signé H. Robert, 11^7- M. Villot c'est très probablement le précédent. Les dimensions des deux

pense que

tableaux, dans l'ancien livret

et

dans

le

catalogue du Louvre, ne con-

cordent pas, pas plus du reste que celles des quatre précédents tableaux,

mais

pense que dans l'ancien

je

livret le

cadre comptait pour

la

me-

sure. Il

faut encore signaler, à ce Salon, trois

chands

:

Un jeune homme

qui

grands dessins de Robert, de

M. Le Pelletier, prévôt des martombe d'un monument ruiné, une Mar-

appartenant

trois pieds sur deux,

à

chande vendant des fleurs au pied de

de Marc-Aurèle,

la statue

les

Ruines du temple circulaire de Vénus, servant de colombier.

Sur l'exposition de encore, dans

le

cette année-là,

public, attribué à

Renou

de s'en défendre dans un mémoire lu l'abus des critiques injustes.

Robert

Quoi

l'article

à

qu'il

;

du Journal de Paris

celui-ci, cependant, eut l'air

l'Académie,

en

fut

le

i"'

septembre, sur

journal parle ainsi de

soit, le

:

N° 46 jusques et y compris le n" 55, ce qui fait dix tableaux par M. RoCe sont des monuments d'architecture tant anciens que modernes ceux qui se font remarquer le plus par la couleur et l'effet sont la Maison carrée, l'Arc de triomphe, l'Amphithéâtre de la ville d'Orange, l'Intérieur dit Temple bert.

;

:

Nîmes

de Diane, à

et l'Intérieur

de l'église des Innocents, à Paris. Je n'entre-

prendrai point de développer toutes

nombreuses fâcheux que gent sur

la

et

on

les

cet artiste,

si

beautés qui

s'y

rencontrent

;

elles il

supérieur d'ailleurs, persiste à se montrer

Ce défaut frappe surtout dans

perspective.

de l'église des Innocents le

les

attend du mérite reconnu de l'auteur, mais

; le

plan en est tout à

fait

le

sont

est bien si

négli-

tableau de l'Intérieur

brisé.

Il

regardant de rétablir dans sa pensée l'ordre du plan du

est nécessaire

en

monument pour

comprendre il y a trop de disproportion des objets du premier M. Robert ne peut pas ignorer et n'ignore pas sans doute que, lorsqu'on veut rendre un intérieur et qu'il n'y a pas de reculée, il faut la supposer, attendu qu'il est impossible de voir l'objet sous lequel on est. Ce tableau, au surplus, est très fier de ton et a beaucoup de profondeur. pouvoir

le

;

plan au second.

Le reproche

est peut-être

fondé. Le tableau étant petit, quatre pieds

sept pouces de large sur quatre pieds de haut,

Robert

n'avait pas besoin


'

LES ARTISTES CELEBRES

i34

d'exagérer outre mesure

même

sieurs vues de la

Encore un coup de

— Oh

L'auteur. :

académicien)

plus loin

;

peintre) est cette fois d'un est injuste

Horace près

ici :

11

dernier, ou dialogue sur

le

envers Robert

le

nommé

Salon

Lefèvre

:

parodies vous amusent, vous avez de quoi vous

si les

!

86, vous voyez

pour

un

et

non plus de Carmontel.

égayer

détruite à cette époque.

e'glise,

patte

de lyS" (entre l'auteur et

premier plan. De Machy exposait aussi plu-

le

des Cascatelles de Tivoli (par

171, Cicéron découvrant à

Syracuse

Hue,

tombeau d'Ar-

le

chimède (par Valencienne, académicien). Autrefois, M. Robert nous croquait des figures de trois pouces de haut, dans une immensité de vieilles masures, et

il

Marius

appelait cela

assis sur les ruines de

annonces emphatiques

lisant ces

s'imagine être aux associés quand

Le l'église

peintre.

M. Robert

des Innocents, 5i.

L'auteur.

Il

jouent Zaïre.

ils

distingue cette année dans cette vue de

se

perce

Il

Carthage (Salon de 1783). En les numéros indiqués, on

en regardant

et

la toile.

perce en peignant des carreaux de

la

vitre.

M. Vernet

la

perce bien autrement.

Le passage de Merlin au Salon sur notre peintre

est assez

curieux

:

bon Marc-Aurèle monter si bien à l'anglaise une des plus belles statues antiques. Je d'admirer ces petites femmes bien chiffonnées

Qu'il est agréable de voir ce

!

C'est bien hardi de vouloir défigurer n'ai

pu

qui ont

me

refuser au plaisir

l'air

de poupées au milieu des ruines de l'ancienne Rome.

de tout franciser

On

voit

que nous sommes arrivés

de l'antiquité

O

fureur

!

commencent

à

à pontifier.

un moment où Il

n'est plus

admirateurs

les

permis de franciser,

cela sent trop le terroir.

— La plume du coq de — Promenades d'un observateur. Le cousin Jacques. — L'ami Micylle. des artistes. — La bourgeoise au salon. — Lenlaire au Salon académique. — Les grandes prophéties du Grand Nostradamus, sont insigniLes autres brochures

P Ombre de Rubens.

:

fiantes.

Il

Pour admis

à

y

la

a aussi

sur ce Salon une lettre de Denon.

première

fois cette

élève de Robert, expose

rue de Tivoli

et

:

Le marquis de Turpin,

Une vue de

plusieurs dessins

Salon de 1789. Encore cette fois

année, les honoraires associés libres sont

participer à l'exposition.

les

faits

la villa

Madama, Portiques Rome.

d'une

d'après nature à

monuments

accompagnés des principaux

l'un d'eux,

antiques de

édifices parisiens.

la

France, mais

Encore

la

statue


P O U T U A IT

DE .MADAME V par elle-mC'me.

I

GEE-LEBR

L'

N


LES ARTISTES CÉLÈBRES

i36

de Marc-Aurèle, avec Aurèle, Robert

destruction d'un temple; cette statue de Marc-

la

bien des fois

l'a faite

;

on

un modèle

voit qu'il en avait

dans son cabinet. Deux tableaux d'actualité sous rune des arches du Pont-Roj^al dans

le

:

Vue prise sur

temps de

la

la

rivière

grande gelée de

Phiver dernier, la

Bastille dans les premiers jours de sa démolition.

Dans son ensemble,

l'exposition de l'artiste ne présente rien de particu-

lièrement remarquable. Le Salon, du reste, ne

guère de bruit cette

fait

Des événements bien autrement graves que l'ouverture d'une

année.

exposition artistique sollicitent l'attention. Aussi ne voit-on, dans les

journaux, que quelques comptes rendus très courts, petits

opuscules qui s'en occupent

trouve

cependant

comme

:

nomment

L'enthousiaste.

cieusement touchés est des plus

;

M. Robert

sévère dans sa vue de

;

est toujours

je

Meister, dans

On

sait

On

en

d'ailleurs,

une conversation entre des Grâce

la

Goût

et le

:

agréable et ses tableaux déli-

crois seulement qu'il aurait

monuments de

pu prendre un

Paris

parti plus

la Bastille. Il

pouvait effrayer au lieu de faire un tableau agréable. ce salon

un compte rendu que

correspondance de Grimm, persiste

à attribuer à

Renou

;

:

que

que

facilité et

la

des

— V Amphi-

Salon.

le

a rassemblé divers

il

Le Journal de Paris donne encore de sur Robert

est

intéressants

TEnthousiaste, l'Antique,

son tableau où

ingénieux

Tous ensemble.

Remarques sur

au Salon. Ce dernier

les élèves

élèves qui se

nombre

sensiblement diminué.

encore quelques-uns, peu

Vérités agréables.

gouri ou

est

et le

les

cet

ouvrages de ce maître sont caractérisés par une grande

artiste a le

don de

plaire.

Je désirerais cependant,

pour

l'avantage du Salon, qu'on n'y exposât que deux ou trois tableaux de ce genre.

Au

Salon de 17S9,

M'""^

Vigée-Lebrun expose

qu'elle avait fait l'année précédente,

C'est celui qui est au Louvre, Il

et

le portrait

pendant un séjour

à

de Robert,

Moulin-Joly.

que nous reproduisons en frontispice.

en existe, à l'Ecole des Beaux-Arts, une copie

faite,

dit-on, par

le

peintre lui-même.

Pajou expose également

Ce buste

M

est

à l'Ecole

le

buste en terre cuite de son ami Robert.

des Beaux-Arts, à laquelle

il

a

été

donné par

Rey, élève de Robert.

Salons dans

les

de 1791-93-95-96-98. Dans ces derniers Salons, ainsi que

deux ou

trois précédents,

il

y a chez notre artiste une tendance




HUBERT ROBERT ET SON TEMPS animer son architecture par des scènes familières

visible à

mettre

1

banalité de ces scènes en opposition avec

la

édifices. Ainsi,

auprès de

de Marc- Aiirèle.

la statue

jadis dédié à Vénus, que l'on a restauré

colombier

En

à

majesté des anciens

1789,

Un

pour servir

le

— En

Un aveugle demandant l'aumône

(sujet déjà traité

temple circulaire

d'asile

aux pigeons

en dessin au Salon précédent).

qui désertent 1791,

la

3;

Une marchande vendant des bouquets

en 1787,

c'est,

même

et

deux perroquets, Un

à

prédicateur, au milieu de ruines anciennes, endormant son auditoire.

Ruines du palais de Caracalla, près desquelles se fait une partie de ballon.

En

Un jeune homme, grimpé au

1793,

haut d'un monument, jette

tombe dans un tombeau

des fleurs à de jeunes

femmes

en

Terreur, cependant, Robert redevint sérieux.

Après

1787I.

n'était plus le 11

la

moment

et

Ce

de plaisanter avec l'antiquité. de savoir ce que pensaient de ces sujets

est assez difficile

temporains. Dans ces années,

les articles sur les

Les journaux s'occupaient d'autres choses. livret

(sujet déjà traité

Un

les

con-

Salons se font rares.

extrait de la préface

du

de 1793 montre bien cependant que ce genre d'esprit ne devait

guère être goûté

:

«

semblera peut-être étrange

11

cains de nous occuper des arts toire de la liberté...

B

quand l'Europe

d'austères républi-

à

coalisée assiège le terri-

Quelques jours après, du

joyeux

reste, le

artiste

était incarcéré.

Lorsque se sentait

la tranquillité

[i" Thermidor an dent,

il

(Robert Arts).

faisait partie

s'occupait

d'appliquer c'était

6),

avait exposé

On

commença

à revenir,

Robert

un peu dépaysé. A son dernier Salon, qui

à la

il

ne donnait que deux tableaux.

un Projet pour éclairer

la

était

est

trop âgé

et

celui de 1798

Au

Salon précé-

Gallerie du

Musée

du conseil de conservation du Musée central des

beaucoup du système d'éclairage

Grande Galerie du Louvre, où

Révolution. (Voir plus loin

les

et

n'était pas

origines du

convenait

était installé le

une grosse question, qui avait arrêté l'ouverture du

pendant une douzaine d'années

qu'il

Musée;

Muséum royal

encore résolue sous

Musée du Louvre.)

la


CHAPITRE Les dessins d'Hubert Robert. ses tableaux.

Les estampes d'après ses dessins

Les grandes publications illustrées sous Louis

La peinture d'Hubert Robert ses

Ses gravures.

IX

pu quelquefois prêter

a

dessins n'ont obtenu que des e'ioges.

nombre prodigieux, un nombre

tel

Diderot, qu'il a traits,

jeté sa règle

de quelques touches

été, je crois, inca-

surtout qu'il a montré

jetés

comme

au hasard,

n'a

et

il

Ce que Robert

une chose

sait faire

avec esprit,

et

enlevé avec

jamais eus aucun peintre d'archi-

un connaisseur

tecture. Mariette loue ces dessins sans réserve, et c'était satisfaire.

a

surtout aimé

à faire,

ce sont les

aquarelles rehaussées de plume, ou plus exactement des dessins

plume rehaussés de

teintes légères.

qu'il a faites sur la fin,

inimitable.

Il

a

études de figures.

Il

il

l'avait

faut dire

On

France sont plutôt

lui a

à la

ce genre, excepté peut-être celles

dessiné aussi au crayon, soità

se servait plus volontiers de la

partie,

En

toutes ses productions seraient

noire. Ses dessins faits en il

la

surtout qu'on voit, selon l'expression de

une hardiesse, un bonheur que

difficile à

à la critique;

de ces dessins un

pour ne garder que son crayon. De quelques

composé agréablement

pittoresque; cela est

fait

que lui-même eût

pable d'en établir un compte exact. C'est souplesse de son talent; c'est

a

Il

et

XVL

à citer.

Il

y

est

sanguine, soit

à la

pierre

à la pierre noire.

En

Italie,

la

sanguine, notamment pour faire des

reproché bien souvent sa faiblesse en cette

pourtant travaillée;

que dans ses desins

la

vocation

les figures

lui

manquait sans doute.

sont suffisantes

et très

joliment

croquées.

ait,

Aucun document à Rome, gravé

ne permet d'affirmer d'une façon absolue que Robert à

l'eau-forte avec

Saint-Non; mais

la

manière du


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS premier ressemble

singulièrement

si

artistes ont eu tant et de le

moindre doute sur

si

du

celle

à

intimes relations en

ce point; très

faites toutes à

lui

la

Elles ont de la finesse

D'après Le Blanc, douze de

ment) font partie de

suite

la

Pierre sont

Venuta

très rares et se

Rama

in

di

lin

compte dix ordinaire-

de large.

l'église

arriva

de l'année 1763. Elles sont dédiées à M"'^ Le

pagnait Watelet dans son voyage.

la

n°*

On

mots à Paris

Basan. Nous reproduirons dans

:

Comte che:{

1

Nella

cette suite

en cette

volume

ce

1

;

et

place Saint-

à

ville,

qui accom-

les trouve en trois états

l'adresse de Wille au titre, 2° avec les

Paris chei

de

Les

Comte, i']64. Les pièces de

Rome, lorsque Watelet

Rome

de Soirées de

90

à

Vue de

et

On

du pittoresque.

nom

le

donc peu gravé.

trouvent dans un ouvrage intitulé

Madama Le

venaient d'être gravées à la

connue sous

a

Il

ses pièces (on en

Monuments antiques de Rome

12,

de

a fait

à l'eau-forte, et je crois

et

ont de i33 à i36 millim. de long sur 84

elles

Robert

aussi,

gravure, procédé trop lent, ne

que dix-huit pièces, toutes

Rome.

deux

et les

qu'on ne peut avoir

Italie

convenait pas au tempérament de notre peintre.

ne connaît de

second,

probablement

l'eau-forte avec Waielet. Néanmoins,

iSg

:

avec

Prévost, 3° à

de ces

trois

pièces.

Outre la

cette

Galerie à

la

suite,

on connaît de

Robert

autres

six

eaux-fortes

:

fumée. Paysage avec marbre cassé, i~64. Tombeau de

M. de Buchelay, 1-64, la Carte de visite de H. Robert, Bas-reliejs antiques, Combat de cavalerie, d'après Van der Meulen, 1764. (Voir la liste

des dix-huit pièces à

Mais

si

nombre de soit à la

A les

Robert

a

la fin

du volume.

peu gravé, plusieurs de

ses tableaux et

un grand

ses dessins ont été reproduits par d'autres, soit à l'eau-forte,

gravure en couleur.

peine de retour en France, Saint-Non, cherchant à mettre à profit

observations qu'il avait faites en

Italie,

dix-neuf feuilles

à

l'eau-forte

d'Italie,

le

paraître, de 1763 à 1767, :

en 1763, une suite de

comprenant des

autels, vases et ustensiles à l'usage

inventés par Robert dans

fit

lui-même

divers recueils de pièces gravées par

des

goût antique.

En

trépieds,

bas-reliefs,

anciens,

copiés en Italie ou

1764

et

1765, des vues

de villas notamment, à l'eau-forte, d'après Fragonard

et

Robert;

plusieurs de ces vues prises dans les environs de Naplcs, reparaîtront

dans

le

Voyage pittoresque de Naples. En 1767, une

tinte, d'après les dessins

de Fragonard

et

de Robert.

autre suite

De 1767

à

à

l'aqua-

1770

il


LES ARTISTES CÉLÈBRES

HO

publia une suite de gravures au lavis, d'après différents artistes, Boucher,

Fragonard, Robert,

on remarque dans

etc.;

du tableau de réception de Robert

primo pensiere del qiiadro sopra

à

première pensée

l'Académie de Paris

quale

il

cette suite la

il

;

au bas

:

//

signor Roberti é stata gra-

dito e ricevuto à l'Académie reale dipittura in Parigi.

Vers 1771, Saint-Non entreprit une publication plus considérable; ce fut

un recueil de planches

les

peintures et

d'Italie.

Ce

deuxième

Rome;

Naples; cinquième

:

Fragments choisis dans

plus intéressants des palais et des églises

les

comprend cinq

recueil

suite,

l'aquatinte intitulé

à

tableaux

les

troisième

suites et suite,

même

six

première

:

Bologne; quatrième

Venise. Naples a une seconde suite

suite,

et

suite,

compre-

nant un choix de quelques morceaux des peintures antiques d'Herculanum,

Musœum

extraits du

de Portici, où sont réunis

Marchande

de ce musée, notamment

la

Clodion. Ce sont surtout

les

d'Italie, qui

donné

les

plus jolis morceaux

d''amour, d'après

un dessin de

dessins de Fragonard, d'après les peintures

ont été mis à contribution dans ce recueil; Robert en a

aussi quelques-uns; les titres de la seconde suite de

quatrième

de

et

la

et

deux ou

trois

à partir

de 1772,

à

cinquième,

Rome, de

autres

pièces

la

sont

d'après lui.

Ces fragments parurent suivante publiée par

le

Mercure

Mercure., juillet 1772.

en juger par l'annonce

:

— Suites

de gravures dans la manière des dessins

lavés à l'encre de Chine.

Un

amateur des

arts

ayant

fait

en

Italie

un voyage assez long pour y pou-

voir réunir une collection de ce que ce pays renferme de plus intéressant en

tableaux italiens

et

fragments antiques,

artistes, se plaît à les graver Il

lui fallait

a eu recours

Chine, qui

lui

y a

fait

dessiner par les meilleurs

pour entreprendre une suite aussi nombreuse une manière de

graver plus expéditive que Il

qu'il

lui-même.

pour cela a

été

la à

gravure à l'eau-forte dont on se sert ordinairement.

un genre qui imite

les

communiqué par M. De La

dessins lavés à l'encre de

Fosse, graveur, et qui, sans

le procédé de M. Le Prince, peintre du Roi, semble en approcher au moins par la rapidité de l'exécution. Le commencement de cette exécution intéressante, contenant la suite de

être

Rome,

On et

est

de 60 planches, prix

:

24 livres.

pourra s'en procurer des exemplaires chez Basan, rue

Ghereau, marchand d'Estampes rue Saint-Jacques Je crois que cette suite annoncée

et hôtel Serpente,

à Paris.

comprend en

réalité les

deux suites


PORTRAIT DE Gravé

à l'eau/orte par

M.

DL LA BORDE.

Augustin Je Sainl-Aubin, d'aprcs Roslin.


LES ARTISTES CELEBRES

142

de Rome, car l'annonce suivante, Mercure août 1773, passe à

sième

A

suite,

troi-

Bologne.

peu près au moment où Saint-Non préparait

1771, Basan

fit

une suite

paraître

minées d'après nature dans

MM.

la

Robert

et

Fragonard ; on trouve

gravées par Adélaïde Allou,

Plus tard,

les

Rome

le

et

de Nazies, par

exemple, de Robert,

par

là,

Bains de Néron,

les

lesquels se verront aussi dans

de Dijfférentes vues dissé-

à l'eau-forte

environs de

les

Fragments^ en

ses

Tombeau de

le

Virgile

Voyage pittoresque de Naples.

ouvrages de Robert furent reproduits par divers autres

graveurs. Les pièces en couleurs d'après lui, les plus importantes, sont

dues

Janinet; celui-ci a donné

à

Jules,

nade

I

pouces sur

I

et jardins

une vente en

9,

notamment

en couleurs, prix

Restes du palais du pape

pendant Colo-

du palais Médicis. (Ces deux pièces, ensemble, 14

1862).

On

en outre, de Janinet,

a

Villa Sachetta à l'aquatinte et en couleurs.

en couleurs; ses estampes le Cloître, le

les

6 livres et son

:

les plus

la

Morret

Madama

Villa

a aussi

fr

,

à

et la

gravé Robert

connues sont l'Hermite du Colisée,

Couvent. Descourtis

a

donné

le

pendant de l'Hermite,

la

Prière interrompue. Martini, Châtelain, Legrand, Le Veau, Helman, Shelton, Maugein,

gravé Robert

et

beaucoup plus tard Régine Carrey ont encore

à l'eau-forte.

Enfin, notre artiste fut mêlé dès l'origine aux grandes publications illustrées qui parurent et

dont

je dirai ici

Ce ne

dans

les

premières années du règne de Louis

quelques mots.

fut certes pas

un

homme

ordinaire que Jean-Benjamin de La

Borde, valet de chambre de Louis lettres et

un peu fou par dessus

fois sa fortune sans se

On

le

XV,

artiste,

marché.

Il

musicien,

Marie-Antoinette,

Après

la

de

ou quatre

un Choix de chansons mises en musique, qui

passe pour une des plus jolies choses du siècle dernier dessins

homme

défit et refit trois

mettre en peine d'accidents aussi peu importants.

lui doit entre autres

plaire, avec

XVI

originaux de Moreau

a atteint,

il

y

a

le

quelques années,

mort de son maître, ayant

été

nommé

et

dont un exem-

jeune, ayant appartenu à le

prix de 7.500

fermier général,

ses loisirs à des entreprises littéraires et artistiques.

Il

il

fr.

occupa

n'y a aucune exa-

gération à dire que ce fut lui qui, directement ou indirectement, mit en


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS branle toutes

les

143

grandes publications illustrées qui parurent coup sur

coup aux environs de 1780. Le pittoresque de Suisse,

prétend,

le

Lamy, qui termina son Voyage

libraire et

semble bien que ce

il

soit avec

raison.

De

Borde conçut d'abord

la

le

projet d'un vaste ouvrage sur la Suisse

et l'Italie,

dont les frais devaient se couvrir par souscription.

de

rj/ô paraissait

juillet

en mars

Au mois

le

Mercure

typographiques, pittoresques, physiques, historiques,

moraux,

le

prospectus suivant, reproduit par

///

1

Tableaux

politiques, littéraires de la Suisse et de l'Italie, ornés de 1,200 estampes, gra-

MM.

vées par les meilleurs graveurs, d'après les dessins de

Robert', Pérignon,

Fragonard, Paris, Poyet, Raymond, Le Barbier, Barthélémy, Ménageot, Le

May, Houcl,

etc., et les plus habiles

maîtres de

l'Italie.

A

Paris, chez

Née

et

place Saint-Michel.

Masquelier, graveurs, rue des Francs-Bourgeois, près

la

— Ruault,

Société typographique,

libraire, rue

rue Saint-James.

de

—A

Londres,

Lyde, libraire dans

libraires de l'Europe, avec

annoncés dans ce

détaillé

le

la

Strand et chez

les

principaux

du Roy. decet ouvrage, un des plus importants qui

approbation

Nous rendons un compte aient été

Harpe.

la

et privilège

siècle.

L'ouvrage sera divisé en six volumes

:

Le premier contiendra la Suisse. Le deuxième et le troisième, Rome et les Etats du pape. Le quatrième, Naples et une partie de son royaume. Le cinquième, la Toscane, les Etats de Lucques, ceux de Gênes, de Modène, Parme. Le sixième, les États de Venise, le duché de Milan, le Piémont, la

Savoie.

Deux

cents estampes par volume. Ces estampes se distribuent six par

de mois en mois,

et l'on se flatte

d'en pouvoir donner

six,

un nombre plus consi-

dérable avant peu, afin que chaque volume soit complet en dix-huit mois.

Le

prix de

pour

les

chaque estampe sera de 3o

autres.

A

la

sols

pour

les

souscripteurs et de 40 sols

dernière livraison des estampes de chaque volume,

le

texte sera distribué gratis.

Les amateurs qui désirent voir quelques-uns des dessins destinés ouvrage pourront se transporter chez

I.

Il

faut

remarquer que

tionnellement.

On

le

les

graveurs ci-dessus indiqués

à cet

On

nom de Robert est ici mis en avant. C'e'tait intennom pour attirer les souscripteurs, à en juger du

comptait sur ce

moins par ce passage de la Correspondance de La Harpe « M. de La Borde, ancien chambre du roi, annonce un projet fait pour réussir; il propose toutes les vues d'Italie et de Suisse, dessinées sur les lieux par Robert et grave'es par nos meilleurs artistes. On distribue un certain nombre d'estampes tous les mois et la souscription est de neuf livres par mois. J'attends les ordres de V. A. I. pour sous:

valet de

crire en son

nom.

»


LES ARTISTES CELEBRES

1^4

que pour un volume, ou deux, ou trois, ou quatre. La souscription sera ouverte jusqu'au !<» avril 1777. iJusqu'en juillet pour

sera libre de ne souscrire

l'étranger).

Ce

qui était nouveau dans tout cela,

géographie

;

c'était le

autour du monde. Quant au cédents cription

moment des voyages d'Italie et des voyages mode de publication, il y avait des pré-

depuis 1760, Cochin

:

les

de voyages

cette idée

répondait au goût du temps pour

illustrés, qui devait faire fortune; elle l'art et la

c'e'tait

Lebas avaient entrepris par sous-

et

fils

gravures des Ports de France de Joseph Vernet

En

souscriptions avaient été nombreuses'. avaient donné, pour les Aventures de

1773,

Monnet

et

et

les

Tilliard

Télémaque, une illustration de

72 gravures, paraissant par cahiers de 6 gravures, prix

8 livres le cahier,

:

le texte à part.

L'ouvrage de de La Borde réunit immédiatement

parmi lesquels on remarque

cents souscripteurs,

les

ou quatre

trois

membres de

la

famille royale, la noblesse de cour, la ville de Paris, Voltaire, Fragonard,

Watelet,

etc.

La première livraison parut

cation se continua de mois en mois; les

souscripteurs que

le 8

du mois,

le

i" janvier 1777,

on ne

«

afin

I.

La première

publi-

portait les estampes chez

de laisser

jours de venir choisir les épreuves chez les sieurs

des Francs-Bourgeois.

et la

pendant huit

la liberté

Née

et

Masquelier, rue

»

livraison des Ports de

France parut en 1760;

elle

comprenait

quatre planches, chaque planche coûtait 9 livres, et la livraison revenait ainsi aux souscripteurs à 36 livres. On pouvait ne souscrire que pour une livraison. La

deuxième, de quatre planches e'galement, parut en 1762. La troisième en 1764. Vernet l'argent manquant, il s'arrêta après les ports de La Rochelle et Rochefort, et les graveurs se résignèrent, en 1767, à faire paraître une demi-livraison de deux gravures. La publication semblait arrète'e là; mais en

recevait 6,000 livres par tableau

;

1763, Vernet e'tant allé peindre le port de Dieppe, ayant terminé son tableau à Paris, et l'ayant fait

graver par Martini, Le'^as, en 1775,

Port de Dieppe,

la

termina

et,

en 1778, Lebas

et

demanda

à Martini l'eau-forte

nouvelle livraison de quatre planches, dont la première était les trois autres

siner;

les

une vue du Havre

livres

le

et

deux

et 6,

fois

acompte sur

Port de Dieppe, et

deux vues de Rouen que Cochin

souscripteurs devaient donner d'abord 18 livres, soit

première gravure 12

et

du

Cochin proposèrent au public une

les trois autres,

q livres, total 48 livres. Ce

12

s'en

alla des-

livres

pour

la

puis pour achever la livraison projet de compléter

ainsi

les

un grand succès. La Vue du Havre de Cochin parut cependant en 1780, gravée par Martini et Lebas. Quelques années après, Basan fit paraître une vue de Rouen, et ce fut tout. Les quinze gravures d'après \'ernet ports de France ne paraît pas avoir eu

revenaient donc à 144 livres aux souscripteurs et à i56 avec celle de Cochin.


,,46

-^^

\^^^ --'«i'W?ip«s'^:^:r^ï

Si^*'^'

i

.^^ a*

PORTRAIT PRKSUME DE LE Dessin de Morcau

FRANCE.

PEISTRKS.

le

Jeune.

BAS.

(Musée du Louvre

HUBKRT BOlîERT.

* "Si


LES ARTISTES CÉLÈBRES

146

remarquer que

faut

Il

partie principale de l'ouvrage consistait dans

la

estampes, en planches gravées sous

les

Fragonard ne parurent pas dans

et

réservait

pour

l'Italie.

Le Barbier, Pérignon, qu'à

direction de

la fin, la partie

au service de

Née

et

Masquelier.

ou par eux-mêmes. Ceux-ci donnèrent 36

élèves de Lebas,

Robert

la

Les dessins des Tableaux de Chastelet, etc.

la

texte, qui

le

les

Suisse sont de n'était

donné

historique en est due au baron de Zurlauben, Suisse

France,

la

Pour

livraisons.

premier ouvrage; on

ce

minéralogiquc

la partie

Besson,

à

table à

la

Quêtant. L'ouvrage parut ensuite en trois volumes in-folio, non compris table, ornés

la

36o

de 428 estampes en tout,

et

revint aux souscripteurs à

dédié par de La Borde au comte d'Artois.

livres. Il est

Ces vues de Suisse n'ont rien de particulièrement intéressant valent pas les planches

trouver monotones. C'est sans doute pour cela que dès

à les

l'année 1777, l'avis suivant était envoyé aux souscripteurs L'auteur des Tableaux de

de ce qui pourra satisfaire

que

vues de

les

la

et

ne

du Voyage de Saint-Non. Le public ne tarda pas

la

MM.

Suisse

(tels

Suisse et de

l'Italie,

la fin

de

:

s'occupant de plus en plus

souscripteurs de son ouvrage, et craignant

les

soins qu'on apporte pour les rendre les plus

intéressantes qu'il est possible) ne paraissent peut-être

uniformes à quelques

personnes, a pensé que, sans interrompre cette première partie de son ouvrage, qui continuera d'être donnée tous les mois,

il

pouvait s'occuper de

pour donner une idée de

la

manière dont

tion de l'Italie, et il

dan^

fera

le

descrip-

la

elle sera

exécutée,

courant du mois de mars prochain une première livraison com-

posée de huit estampes, au lieu de

six,

attendu

la variété

des sujets qui doit

y entrer.

M. et

l'abbé de Saint-Non, honoraire associé libre de l'Académie de peinture

de sculpture, connu par son amour pour

les arts, s'est

chargé de présider à

l'exécution de cet intéressant ouvrage, et secondé des conseils de

Fragonard

et

Robert

et

MM.

Cochin,

des talents des premiers graveurs en tous genres qui

y seront employés, on espère pouvoir se flatter de quelque succès. Une seconde livraison sera remise à MM. les souscripteurs dans quelques

mois

et

continuée ensuite de mois en mois, lorsque

le

volume de

la

Suisse sera

prêt d'être achevé.

On croit les

pouvoir assurer

le

public que, par les soins qu'on a pris pour avoir

dessins les plus beaux, les plus curieux et les plus fidèles, cet ouvrage

deviendra

le

plus intéressant qu'on

Lu

On

ait

vu en ce genre.

et approitvé.

voit par là, qu'à Torigine,

diriger l'ouvrage sur l'Italie, de

Ce

3i

Saint-Non

décembre 1777. Cochin. fut

La Bo-rdc restant

simplement chargé de à la tête

de

la

publica-


HUI5ERT ROBERT ET SON TEMPS tion.

Mais

Borde

;

la

persévérance n'était pas,

crois,

la

devaient avoir dans les frais aussi

le

le

et l'eût

La

entraîné

croyait, puisque les vues de Suisse, qui ne

projet qu"un volume, en eurent trois en réalité;

homme

n'y

Saint-Non?

On

étaient considérables et la fortune d'un seul

Quelles difficultés s'élevèrent entre

suffi.

147

vertu capitale de

puis l'ouvrage qu'il avait projeté était trop vaste,

encore plus loin qu'il ne

eût pas

je

lui

et

gerap

^^•••^msmmmmimmÊff^,

S*firvuA» t^f<MX:Ci«t»nwew«

\y^^r:Tt.'

ft^Wc^

Miiamrtti

tVt't

HliLlODORE. Peinture de Solimcne dans

Gravure

ne

exe'cutée, en

sait trop.

de (îesù Nuovo, à N'aples.

l'oglise

177?, par l'abbé de Saint-Non, d'après

Saint-Non

se plaint

le

dessin de Fragonard.

quelque part de conventions qui n'ont

pas été observées, de promesses qui n'ont pas été tenues, mais sans rien préciser.

Toujours

est-il qu'il prit

en devint seul propriétaire

Naples

et

de Sicile,

de La Borde,

il

céda

«

le

;

mais

l'ouvrage sur l'Italie à son compte il

se

moins connus que fond de

Lamy, quai des Augustins,

la

fut

le

reste de l'Italie

publication sur

qui l'acheva

et, à

en entreprit un autre non moins vaste,

France, qui ne

et

borna sagement aux royaumes de

pas non plus terminé.

le

la

».

Quant

à

Suisse au libraire

peine débarrassé de ce côté,

Voyage pittoresque de

la


LES ARTISTES CÉLÈBRES

148

La première livraison des estampes du Voyage on

annoncé,

l'avait

à la fin

;

de

souscription,

la

les

comme on était

mêmes,

c'est-à-dire

trente

douze

à

que

ainsi

les

sous par planche

donnait huit planches au lieu de

porté

On

de mars

six, le

comme

du Voyage en

1778. C'était la suite

souscripteurs restaient les

Suisse

d'Italie parut,

conditions

seulement

;

prix de la livraison

livres.

un compte rendu du Mercure d'avril 1778, la première du Voyage pittoresque de l'Italie, pour donner à MM. les souscripteurs une idée de la manière dont l'ouvrage sera exécuté On livrera bientôt une autre suite du Voyage d'Italie, et dans l'intervalle on continuera de donpublie, dit

livraison

ner les estampes concernant

par

la

même

Quant

à ce qui

concerne

l'Italie,

veur, rue du Carousel, vis-à-vis

que

Saint-

Non

il

faut s'adresser à

M. de Lafosse, gra-

porte des écuries du

amis Robert

et

U Année littéraire, composent

:

Fragonard

et

— N»

faits à

tome

1778,

3,

donne

presque tous

le détail

des estampes qui

2,

Un

par

le

Schidone

le

même

;

— N"^ 4

et 5,

M. Robert.

artiste, et, n° 7, le 8,

de Pausilippe au-dessus de

et

Comme je

on abuse souvent, ajoute

vous

ont travaillé médiocrité.

n^S,

Une

Vues du Temple de

N"

6,

L'Elévation du

même

Plan général du

Une autre vue de Naples, grotte de Pou^^oles,

la

citerai

à cette

MM.

k

le

rédacteur de V Année littéraire,

célèbres artistes

Prévost,

»

pour en imposer au

Martini, Choffart, Weisbrodt, qui

première livraison, pour écarter tout soupçon de

»

La seconde livraison du Voyage d'Italie parut deux mois après, juin.

la

tableau de

M. Robert.

de cette expression générale

i«r

les

ces trois estampes, d'après des

Temple, par M. Paris, architecte. Enfin, n° la cote

le

Christ mort, d'après l'Espagnolet,

Naples par Fragonard.

même Temple,

public,

firent

Lépicié avaient

Héliodore chassé du temple, d'après

Sérapis, dessinées sur les lieux par

«

et

i,

Sainte Famille, d'après

d'après

lui

première livraison.

frais, de la

partie de

Roy. C'est chez

Fragonard. Cochin

des gravures. Robert

la direction

dessins

la

assuré le concours de plusieurs artistes, particuliè-

s'était

celui de ses

Solimène.

auteur et proposées

de ce voyage.

se fera la distribution

rement

même

Suisse, qui sont du

la

souscription.

U Année

littéraire,

tome

6,

en donne encore

le détail

:

le

n" 9,

Vendeurs chassés du Temple, do Luca Giordano, qui occupe toute

la


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

149

façade intérieure de l'église Saint-Néri à Naples, dessinée sur les lieux

par M. Robert et

et

gravée par Martini.

— N»

sentent

Vues intérieure

les

et

figures de rEspagnolet

10,

de Solimène, dessinées par M. Fragonard.

Les

n"» 11 et 12 repré-

extérieure du temple de Pestum,

à

vingt

lieues de Naples sur le bord de la mer, dessinées d'après nature par

M.

Robert,

gravées par

et

d'ordre dorique plinthe (on

et les

considérait

le

MM.

Germain

comme

et

temple

ce

;

14,

est

Objets trouvés

i3,

deux

Bains de

sujets,

Ruines du temple de Mercure, dessinés par M. Robert, eau-

— No

Weisbrodt, terminée au burin par de Ghendt.

forte de sujets.

très ancien).

d Herculanum et conservés à Portici.

Néron

Dupuy

et

colonnes sont cannelées, courtes, sans base ni

Vue du temple de Vénus, près Pouzzoles,

et

14,

Tombeau de

deux

Virgile,

dessinés par Robert, eau-forte de Weisbrodt, terminée par de Ghendt.

Vue de Naples^ d'après un tableau peint par Vernet, gravé par

16,

Nicolet.

Quelques personnes avaient livraison, le choix de l'Elévation cette

seconde livraison

dans lequel on

fait

est

critiqué,

dans

paraît-il,

du temple de Sérapis

;

la

première

c'est

pourquoi

précédée d'un avertissement des éditeurs,

observer, avec beaucoup de sagesse, qu'il est impos-

sible de satisfaire tous les goûts.

La troisième livraison parut

le

i" décembre 1778

se succédèrent de deux mois en deux mois,

et

;

puis les livraisons

pendant quelque temps

de mois en mois, dans l'ensemble, assez irrégulièrement. J'ai

donné

livraisons les

à dessein

les

:

le

détail des

estampes de ces deux premières

planches qui y figurent ne se trouvent pas toutes dans

exemplaires ordinaires de l'ouvrage de Saint-Non

tel

;

est le cas,

pour ce qui concerne Robert, du temple de Sérapis, par exemple,

deux vues du Temple de Paestuni. D'autres manquent dans

notamment une planche de phallus antiques

suivantes,

et

et

des

les livraisons

des planches

de médailles des anciennes villes de Sicile, mais celles-ci n'ont, au point de vue de

l'art,

qu'un intérêt secondaire. (Pour ces dernières, voir

le

Dictionnaire de Brunet.)

Outre ont été

les

planches indiquées plus haut, voici,

faites d'après les dessins

ic volume, page 79.

je

crois, toutes celles qui

de Robert pour l'ouvrage de Saint-Non

— Ruines d'un ancien

:

palais bâti par la reine Jeanne,

près de Naples, du coté de Pausilippe, dessiné d'après nature, par Robert, peintre du roi.

— Gravé à l'eau-forte par Germain, terminé par

Dequauvillers.


LES ARTISTES CELEJBRES

i5o

Page

82.

Vue de

l'entrée de la grotte de Pausilippe,

dessiné d'après nature par Robert, peintre du roi.

près de Naples,

Gravé à l'eau-forte par

Marinier, terminé au burin par de Ghendt.

Page 209.

Vue de

la

sommité

et

du cratère du Vésuve, au

dernière éruption du 8 aoiit 1779, à g heures du soir. peintre du roi, gravé par Guttemberg.

Page 2<^

la

;

;

4« volume.

Syracuse.

de

— Cul-de-lampe. — Signé Robert gravé par Guttemberg. — Fouilles d'Herculanum. — Composé par Robert,

21 3.

volume, page

peintre du roi

moment

Dessiné par Robert,

3.

gravé par Guttemberg.

— Cicéron découvre

— Composé

le

tombeau d'Arcliimède, près des portes de

par Robert, peintre du roi

;

gravé par de Ghendt.

Le Voyage de Saint-Non, connu d'abord sous définitivement sous celui de

d^ Italie et

de Naples et de Sicile,

fut

terminé en avril 1786.

volumes divisés en cinq tomes tière des

titre

Il

dédié à

est

de Fragonard.

gratis,

A

la

Naples

:

deux premiers tomes

trois autres.

le titre de Voyage Voyage pittoresque des royaumes

la

;

comprend quatre

Il

environs forment

et ses

Grande Grèce

cause des

le texte,

frais,

les

un

fort Joli

qui devait être donné

comme on

souscripteurs,

par ce passage d'un prospectus qui accompagne

des

et la Sicile celle

reine Marie-Antoinette; avec

dut être payé en partie par

ma-

la

le

le voit

second volume

:

Les deux premiers volumes du Voyage de Naples, tant du texte que des et demi, puisqu'il y a eu seize livraisons de

estampes seront revenus à lo louis

gravures à 12 livres qui font 8 louis,

chaque, ce qui spectacles des

fait

les

deux volumes de

un

texte,

louis

10 et cette dernière livraison de gravures sur les cirques et

Romains à 12 livres de plus. le Voyage de la Grande Grèce

Actuellement,

de

et celui

la Sicile

devant

former vingt-quatre livraisons en tout, y compris le texte qui sera donné avec les gravures, à 12 livres chacune, cette deuxième suite reviendra à la somme de 12 louis

ou 23 en

;

donc

tout, en

les

deux

articles

une livraison de

saires exigent

ou l'ouvrage entier coûtera 22

supposant que des plans

et

louis et

plus.

Ainsi l'ouvrage entier revint aux souscripteurs à 22 louis 23 louis, soit si

(le

demi

des détails d'architecture néces-

louis étant de 24 livres) à Sqo

ou 552

et

demi ou

livres. Je

ne sais

on trouverait aujourd'hui, pour une somme aussi considérable, autant

de souscripteurs qu'en réunit Saint-Non

Naples

fut

;

mais aussi

le

Voyage de

comme un monument. Les contemporains le équitablement que nous. On dit un peu dédaigneusement

considéré

jugèrent plus

aujourd'hui que ce livre n'est qu'une compilation

et

que

sérieusement pour

le

temps,

sont peu exacts.

II

fut fait très

les dessins et

en

entraîna


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS des frais considérables qui ahsorbôrent une partie de teur.

Les dessins sont

s'astreindre

à

la

faits

fidélité

par des artistes,

d'un

et

de

appareil

gonard, qui

est

une chose charmante

;

on y

de Saint-Non lui-même, qui ne sont pas

à

ne sauraient

les artistes

ci

peine d'être regardées, par exemple

la

fortune de l'au-

la

photographie

estampes de ce voyage, signées Fragonard, Robert Bertaud, valent

i3i

même le

plusieurs

;

Duplessis-

titre,

de Fra-

voit aussi des cuis-de-lampe

dédaigner. Quant

à la

valeur

•^'r^-

^M^^^-^^'i

y 1-LEURON DE DEDICACE A LA REINE MARIE- ANTOINETTE. Dessin de Fragonard pour

le

Voyage pittoresque des royaumes de Naplcs

et

de Sicile,

de l'ubbc de Saint-Non.

scientique de l'ouvrage (laquelle nous importe peu

aujourd'hui assurément, mais,

encore maintenant,

Pour employer 1.

On

ment à

s'adressa aux

à la fois tous

voit par là et

ce livre à

il

à cet

on

a

son retour

les

ici),

égard, Saint-Non

hommes

on fit

Il

genres de séduction, dit l'abbé Brizard

avait utilisé

les

ide'e.

p)ensait nulle-

observations faites en ce

pays dans ses pre'cédcntes publications. C'est de La Borde qui en

mière

mieux

en renom de son temps ^

vu par ce qui pre'cède que Saint-Non ne d'Italie.

ferait

ce qu'on fait

a

eu

la

pre-


LES ARTISTES CELEBRES

i52

dans l'analyse

qu'il

de l'ouvrage {Mercure, Janvier, Février, Mars 1787), chaque art y parle son langage

fait

l'auteur s'est entouré de tous les talents C'est Delille qui traduit Stace et

Le Tasse; Barthe

lutte contre

;

Sannazar; Nivernois Ovide;

c'est

Chamfort font revivre

et

Piccini qui parle des grands

maîtres de Naples en musique et Fragonard qui reproduit les compositions

des grands peintres

A

M.

lection,

rappeler

les dessins pleins d'esprit et

Paris, architecte.

MM.

II

Parmi

nom

Rome

de

et

Faujas, de

l'Isle,

et

qui ne

furent que grâce

le

aux lumières de Vivant Denon, alors chargé des

à Naples.

Denon

en Sicile,

et

dirigea les travaux des artistes que

presque toute

la

fut rédigée, d'après les notes

du

partie

affaires

Naples n'a jamais passé pour

du libéralisme

la citadelle

quaires faisaient des difficultés le :

«

musée de

Portici.

et

même pour

Pour

encore l'abbé Brizard,

se rappelle

à

sinateur en pût approcher

Tout

Les défenses

sous

la

voyage de Naples, un autre amateur,

le

donnait le

surmonter pour

les plus sévères, des

;

chacun

»

la

Voyage pittoresque de Grèce, qui La forme de publication

des voyages de Suisse

et

les

à

curieuse, dit

première livraison du

comte de Choiseul-Gouffier,

bruit que le premier.

ment par

est

coordonnaient ensuite leur

qui revenait de Grèce, faisait paraître ^au mois

année 1778),

Winckel-

empêchaient qu'aucun des-

présidence de Denon.

moment où Saint-Non

Presque au

que ses anti-

devait être fait à la dérobée

se chargeait d'une partie, et les dessinateurs

commun

de Naples

bien une autre

c'était

cause des difficultés qu'on eut

fut

royaume de

le roi

laisser visiter, à

les fouilles,

sentinelles, des gardes places de tous côtés,

travail en

on

;

La description de Pompéi dans Saint-Non

lever les plans et dessiner les vues.

roi

texte qui se rapporte à cette ile

du premier, par Saint-Non. Denon ne

gardait ses trésors avec un soin jaloux,

chose

du

Saint-Non envoya

pas moins utile pour ce qui regardait les antiquités. Le

mann,

se plaît à

il

Non (Denon

tous genres qu'on eut à

aussi des difficultés de

vaincre (on ne les aurait plus aujourd'hui)

au zèle

et

en deux mots)

compte

faut tenir

Fragonard

d'imagination ont embelli cette col-

savants et gens de lettres,

les

Chamfort, de Dolomieu,

écrivait alors son

nomme MM.

M. l'Abbé de St N**

tête des artistes,

la

Robert dont

de

mai de

la

même

devait faire autant de

était la

même

que

celle

de Naples. Le nouvel ouvrage, inspiré évidem-

deux précédents, paraissait par souscription; une toute

petite innovation s'y remarquait;

il

était

publié non plus par livraisons.


u..

•

LA

K

O N T A m; I

.

Sanguine d'Hubert Robert



HUBERT ROBERT ET SON TEMPS mais par cahiers, c'est-à-dire que tant,

accompagnait

quer dans

qui semblait

estampes formaient

les

du cahier

de

la

partie principale

comme pour

de l'ouvrage;

le

de Naples.

n'en parut alors que douze cahiers formant

Il

premier volume

prix

matériaux

2 livres,

à

1

fut

Voyage

le

matière d'un

14 livres

dernière

(la

interrompue,

Constantinople.

à

la

je crois,

que Choiseul-GoufHer

aussi peut-être parce

et

comme ambassadeur

envoyé

i

La publication

livraison est de janvier 1783). faute de

était

revenant aux souscripteurs

et

plus impor-

ici

gravures; on avait soin cependant de faire remar-

les

prospectus que

les

le texte,

i53

ne

Elle

fut

reprise

fut

qu'en 1809. Les gravures courantes de ce premier volume du Voyage

de Grèce n'ortrent rien de bien remarquable; seulement sont terminés par des culsde-lampe dessinés

renom

que Chauffard, Moreau

tels

le

et

chapitres

les

gravés par des artistes en

jeune, Jean-Baptiste Huët,

Auguste

de Saint-Aubin. Mais quoi qu'en dise Brunet dans son dictionnaire, cet

me semble

ouvrage ne «

le

incontestablement, rapport de

encore vue

la

l'époque où

gravure,

Il fut

».

à

pas supérieur à celui de Saint-Non,

la

il

parut pour

ne fut pas

et

première

la

fois,

sous

plus belle production de ce genre qu'on eût

accueilli avec intérêt parce

que

la

Grèce

était

encore

peu connue.

Ces voyages pittoresques furent illustrés

de cette époque.

resque de la France. Cet autre voyage

comme on

l'a

importants parmi

les plus

faut y ajouter toutefois le

11

fut

commencé en mai

ensuite au libraire

et,

du voyage de Suisse. Cédé

et autres, à la suite

Lamy,

le

Voyage pittoresque de France,

compter douze volumes, n'en eut que quatre.

et

1780,

vu plus haut, par Jean Benjamin de La Borde, en société

avec Gueitard, Béquillet

mêmes

les livres

Voyage pitto-

conditions que celui de Suisse

II

publié dans les

fut

gravé sous

et

la

qui devait

Née

direction de

Masquelier. Cochin y a donné des dessins.

Mais ces publications ne furent pas

une foule

d'autres. Ainsi, cette

estampes par livraison; après

fait

Moreau

le

les seules;

sa

elles

en

firent éclore

année 1778, Lebas commence

pour l'Histoire de France,

livraisons d'estampes

tinué par

même

mort,

3

à raison

mars 1781,

ses

de dix-huit

le travail est

con-

Jeune. Ainsi encore, toujours en 1778, Clérisseau

paraître ses Antiquités de la France. Puis, en

livraisons d'estampes,

d'après

les

dessins

édition des

Idylles de Gessner, qui

de 1781, un

membre

se

de

1780, ce sont des

Le Barbier, pour une

terminent en 1786.

de l'Académie de peinture, Houël,

A

la

tin

commence une


-ES ARTISTES CÉLÈBRES

1^4

publication, toujours par livraisons, d'un

Voyage pittoresque de

Malthe

Jeune, qui, en 1782,

à

et Lipari. C'est

encore Moreau

l'Académie de peinture de

faire

le

Sicile,

demande

paraître, sous

son privilège, des estampes pour une édition de Voltaire (édition de Kehl), et s'engage à restituer à

chaque souscripteur

la

somme

de 24 livres

si

la

souscription

ne réussit pas. Jusqu'au bon de

Machy

qui, voulant avoir aussi sa petite publica-

tion,

sollicite en juin 178 1 le privilège de l'Académie, pour publier six estampes de différentes vues de la ville de Paris, qu'il se propose de faire graver en couleurs, sous sa direction et d'après ses tableaux.

"r^^mpè^-


CHAPITRE X Les nouveaux jardins.

— Le

nommé

peintre est

dessinateur des Jardins du Roi.

Les Bains d'Apollon à Versailles.

— Méréville.

Sceptique en apparence, par simp.le bon ton, celte société de moitié du

siècle

xviiis

Curieuse de science,

peu près le

à tout,

en

fut,

d'art et

réalité,

la

seconde

avide de sensations nouvelles.

de beaucoup d'autres choses,

elle

toucha

à

préparant ainsi, sans beaucoup s'en soucier d'ailleurs,

grand bouleversement

Puis, par une réaction naturelle, elle

final.

envia, littérairement, les simples plaisirs champêtres, et se reposa de ses

émotions en inventant le

nature. C'est de ce temps que date en France

la

goût des jardins dits anglais, ou plus exactement d'une sorte de

jardins anglo-franco-chinois qui répondait

Le vieux jardin de Le Nôtre tort

était

mieux aux idées du moment.

démodé.

pompeux, avec

qui donnait

Rousseau

«

...

ses sentiers

«

aux arbres des

avait appris à

lois,

On

grand

avait assez de

ennuyés d'obéir au cordeau aux ondes des entraves

aimer certains aspects de

soupçonnait pas auparavant. Les irrégularités,

les

la

».

», et

Puis

nature qu'on ne

rencontres imprévues,

négligences du paysage naturel, soigneusement proscrites autrefois,

étaient la

avait d'abord le

de s'imposer depuis près d'une centaine d'années.

ce genre

les

Il

devenues charmantes.

Il

est à

prétention de comprendre seule

remarquer que chaque époque

la

a

eu

nature; au fond, chaque époque

goûte simplement, dans l'éternel modèle, certaines beautés inconnues l'époque précédente.

Les

belles

à

ordonnances de lignes qu'y voyait

Poussin ne sont pas celles qu'y découvrent nos paysagistes modernes.

Après Rousseau, après l'invasion des modes anglaises, on crut avoir retrouvé

la

vraie nature.

Le

jardin dut se plier au goût nouveau, et le


LES ARTISTES CÉLÈBRES

156

parc irrégulier, qui venait de prendre faveur en Angleterre, fournit

peu près

les

Jardins, Delille marque en quelques vers et

de l'ancien

à

éléments de celui qu'on voulait. Dans son poème Les

du genre anglais

différence

la

:

Quand de

leur symétrique et

Les jardins

d'Italie

pompeuse ordonnance,

eurent charmé

la

France,

Tout de cet art brillant fut prompt à s'éblouir; Pas un arbre au cordeau n'osa désobéir; Tout s'aligna, partout en deux rangs étalées S'allongèrent sans

fin d'éternelles allées.

Autre temps, autre goût. Enfin

D'une beauté plus

Dès

Que Quelle

on ne

architecte

genre

était l'origine

plus que lignes ondoyantes

Watelet

prétendent que autres

la

il

et

est le

jardin de

le

premier qui

après lui Delille

ait

ne

sait trop.

Au

Le Nôtre. Kent, tenté avec succès

disent que ce genre nous

'

se pourrait qu'ils eussent raison^.

Les Anglais

description du Paradis terrestre de Milton et quelques

morceaux de Spencer en ont donné

non plus complètement

c'étaient aussi ceux

aspect

On

de ces nouveaux jardins?

fameux en Angleterre,

libre.

vient des Chiinois, et

pas

vit

parc anglais

sentiers tortueux, que routes tournoyantes.

précédent, les Anglais imitaient

siècle

le

lors

le

libre avertit le Français;

tort.

du Tasse

:

«

l'idée, et peut-être n'ont-ils

C'étaient les jardins de Pétrarque et

Les jardins d'Armide montrent leur

enchanteur; de toutes parts s'offrent

à

la

vue des

lacs,

des

ruisseaux, des fleurs, des arbustes variés, d'agrestes collines, des vallons

ombragés, des grottes, des bois,

et,

ce qu'il y a de plus admirable, la

main qui créa toutes ces merveilles ne plicité s'y

mêle

s'y laisse

à la richesse, et l'on dirait

ments y sont l'ouvrage de

la

nature, tant

que

point deviner. La sim-

les sites et les

l'art a pris

embellisse-

plaisir à l'imiter.

»

Gluck, dans son opéra d'Armide, n'a garde d'oublier un chœur des jardins.

Toutefois, en France, on n'adopta pas complètenient 1.

Watelet: Essai sur

les

Jardins,

1774, in-8°.

Delille:

le

jardin anglais,

Les Jardins, 1782;

notes. 2. A cette époque la Chine était en relation avec l'Europe. En 1770, par exemple, l'Empereur de la Chine faisait graver des estampes à Paris, sous la direction de

Cochin, pour illustrer un poème de sa composition. (1770, Année Catalogue de l'œuvre de Cochin.)

littéraire, et autres,


HUBKRT ROBERl" ET SON TEMPS qui n'éiait pas assez selon

dans son poème

nature. Delille, qui a exprime à peu prés

la

qu'on avait alors sur

les idées

affectation d'irrégularité

cet objet,

condamne son

:

Lassé d'errer, en vain 11

iSy

le

terme

devant moi.

est

faut encore errer, serpenter malgré soi.

Et maudissant cent

importune adresse,

fois votre

Suivre sans cesse un but qui recule sans cesse.

On plus

voulait se rapprocher davantage de la nature à

intelligents embellisseurs se proposèrent

au jardin l'aspect

plus agréable que

le

rochers, précipices, ferme, ruines

Le nombre Tivoli, à

grand des

est

M. Boutin

«

jardin dans le véritable goût anglais. était

cité

comme

qui appartenait à

le

la

»

jardins créés à cette époque.

comtesse de Boufflers.

Le Petit-Trianon,

le

Elisabeth,

Versailles,

sœur de

Louis

XVI

et à côté,

sous

même nom,

le

(lequel

comtesse Diane de Polignac, sa dame d'honneur;

M. de Monville; Limours,

comte d'Artois;

du premier la

fils

Malmaison,

la

à la

fut

celui

jardin de

le

Maupertuis, appelé TLlysée, à M. de Montesquiou, très beau; à

premier

Reine, qui

à la

modèle du genre; Montreuil, près de

M™'

probablement dessiné par Robert), de

ruisseaux, vallons, collines,

:

et le reste.

nouveaux

/.uteuil, à M^^^ la

;

Rousseau. Les

adopté ou imposé put com-

le site

on y mit de tout

porter, mais en général

la

simplement de donner

le

Désert,

comtesse de Brionne; Bagatelles, au

Colline, près de Caen, au duc d'Harcourt, précepteur

de Louis etc.,

XVI;

puis

un peu plus

et

Falaise,

la

Morfontaine, Roissy,

tard, en 1784, la belle propriété de

Méréville, près d'Etampes, sur laquelle nous reviendrons plus loin. faut citer surtout le Moulin-Joli,

genteuil.

Watelet,

avec

ressources de ce lieu,

et

du sage

et

beaucoup de goût,

avait

su

tirer

un des premiers arait transformé

en un des plus agréables parcs qui se pût voir. Moulin-Joli ration de M""* Vigée-Lebrun, Saint fortes à sa

Non

11

modeste Watelet, près d'Ar-

et

parti

sa

des

propriété

faisait l'admi-

Robert ont dédié des eaux-

charmante meunière Marguerite Le Comte, dont Cochin

aussi a dessiné le portrait.

Après 1770, Il

fut

la

manie des nouveaux

de très bon goût

d'aller,

d'y faire des embellissements.

vraiment

la

campagne,

les

une

jardins fut portée à son comble.

partie de l'année, habiter sa terre et

Mais pour quelques-uns qui aimaient

champs,

comme

on

disait,

pour

le

plus grand


LES ARTISTES CELEBRES

i58

nombre

goûts

les

une

ce fut surtout

habitudes de

les

et

champs, on

champêtres,

»

la

ville.

On

«

Tout en vantant

la

campagne pur des

l'air

tout en s'attendrissant sur la simplicité des

et

des

et

mouches

de

l'affaire.

de

la

et

'.

y eut surtout l'exagération contraire. Le sentimentalisme

Il

mêla

se

On fit paraître un enthousiasme affecté pour tous les aspects comme si on eût fait tout à coup la découverte de leurs

nature,

beautés. Cette passion produisait chez

puérile

et

un

leur faisait trouver dans

nombre de personnes une

les faire naître.

les

scènes qui pouvaient

Lorsque l'espace ne permettait pas de varier beaucoup

on y suppléait

les sites,

extase

mille choses qui n'y étaient

site

Les faiseurs de jardins rassemblaient toutes

pas.

apportait à

femmes mettaient du rouge

les

portaient des paniers

de mode.

deux heures de l'après-midi, on jouait jusqu'à

se levait à

quatre heures du matin,

mœurs

affaire

à

ou de

force d'inscriptions

petites fabriques,

qui vous apprenaient où vous deviez rêver, vous attendrir. Vingt arpents

pouvaient contenir un cours complet de morale. lait

tous les devoirs

et

Une promenade

rappe-

tous les sentiments; chaque rocher disait quelque

chose de tendre, chaque arbre portait une devise sentimentale... mais des gens distraits riaient dans sur

le

la

vallée des

tombeaux, ou

se querellaient

banc de l'amitié^.

Delille et Watelet, qui pourtant étaient des

dans ce travers. Moulin-Joli

comme

avait,

hommes de

les autres, ses devises senti-

M

mentales ou morales. Delille vante l'Ermitage de

de Rulhière,

.

tingué surtout par ses inscriptions en vers, telles que sait faire

».

Mais Delille veut surtout des ruines

une ferme dans son

même

jardin, avec

factice, s'imposait;

une

et

laiterie, était

un tombeau

était

goût, donnaient

M

.

dis-

«

de Rulhières en

des tombeaux. Avoir

de rigueur; une ruine,

infiniment distingué.

nous

11

rappelait que nous devions retourner dans le sein de la nature. Thierry

n'oublie pas de nous prévenir qu'il y en avait celui

qu'on

magnifique.

se

On

proposait de mettre au jardin de jalousait

de J.-J. Rousseau, avait le

I.

et

à Bagatelles et

Monceau

le

que

devait être

beaucoup Ermenonville, qui possédait

Maupertuis,

le

corps

tombeau de Coligny. Lorsqu'on

malheur de ne point avoir un mort de conséquence dans

Le comte Alexandre de Laborde

position

un

:

Discours sur

la vie

de campagne

et la

sa

com-

des Jardins, préface de la Description des riouveaux jardins, Paris, 1808,

in-f'ol.

•i.-MOinc auteur.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS famille,

on en empruntait un

malicieusement

Sitôt, dit

de ce temps, jardins

sitôt

comte Alexandre de Laborde, qui

le

que Rousseau eut élevé un autel

d'Ermenonville

et

l'imiter.

des précipices dans les jardins,

dans

salons.

les

C'est

mélancolie, tristesse, romantique,

l'homme, nature des choses;

on

se tuait,

on outrageait

ses

ouvrages sur

Puis on célébra

le

les

ger,

Dans

dans celle-ci on

nature, ou encore on s'endormait dans

le

genoux de

la

nature.

empara

:

XV,

ils

les félicités,

comme on

de

la

mais encore toutes

monde

la table

partie

;

les

Lucas

furent

si

mais

les

person-

à jarretières

gracieux que

la

en biscuits de Sèvres; on vit

pendule, gardant son troupeau, pendant

la

cela était

reux temps, dont parlent

ils

les

M. Honoré

la littérature;

et les

à

avait été ber-

le sait, d'illustres

rubans

son école,

et

parurent sur

que Colas jouait du chalumeau sur était

avait

»

tout le

siècle,

les Colettes à

partout Rosette assise près de

l'amour

que Buffon

devint paysan. Depuis VAstrée de

envahirent tout. Avec Boucher s'en

disait

bonheur de l'homme des champs, auquel peu

premiers bergers littéraires étaient,

mode

nature de si

fut le

d'Urfé, les bergeries avaient droit de cité dans

nages. Sous Louis

:

mots

les

livre de la nature;

première moitié du

la

contemplatifs

et

employer

à

grand

les

rochers de

les

surtout celui de nature

et

fut

dans

plus que des rochers

vit

commença

peu on prêta, non seulement toutes vertus.

ne

des gens attendris

monde

le

la

On

une pièce de théâtre, on

sein de la nature, et dans

composé

et

qu'on

alors

à la rêverie

grimper Saint-Preux sur

fait

monde voulut

Meillerie, tout le et

qu'à Méréville se

à l'histoire, et c'est ainsi

tombeau de Cook.

trouvait le «

ibç)

les

panneaux du salon;

charmant

;

c'était là

contes, où les rois

et

toujours

sans doute l'heu-

mêmes

épousaient des

bergères.

Mais voici que sous l'influence de

l'école philosophique, les Céla-

dons, qui s'étaient contentés jusque-là d'avoir une grâce peut-être un

peu maniérée,

se

mirent

à être

Des bords du Lignon, où Beauce ou

la

moralistes,

vivait Astrée,

et

de bergers se hrent paysans.

ils

se transportèrent

Brie pour être plus vraisemblables.

Au

dans

d'éloquence on leur donna des vertus. Les pastorales de Watteau

Boucher furent remplacées par

les

idylles devinrent des sermons.

On

d'honneur furent pris parmi

les

et

scènes villageoises de Greuze

:

de les

n'entendit plus au théâtre que les

sentences de Colas ou du vieux Mathurin. et

la

lieu de grâces et

gens de

Tous la

les

exemples de

campagne,

et

fidélité

par extension


LES ARTISTES CELEBRES

i6o

parmi

gens du peuple,

les

Pour ne pas

homme du monde

un

et si

pour y jouer

cette société, c'était

être en reste, tandis

paraissait dans

ou de

les rôles d'égoïste

libertin.

qu'on demandait aux paysans des

leçons de morale, on leur donnait des préceptes d'agriculture; on leur apprenait en des vers magnifiques en quel temps

semer ou

Jamais on ne

récolter.

nature qu'à cette

époque; ce furent

Mois de Roucher, Marnezzia, etc., et

la

les

V Agriculture

le

devaient labourer, les

choses de

Saisons de Saint-Lambert,

de Rossct,

la

la

les

Nature champêtre de les

Jardins de Delille,

père jésuite Vannière, qui avait traduit en vers latins

rustique, afin de

Aimable

]es

ils

de poèmes sur

Géorgiques, V Homme des champs,

on réédita

Maison

vit tant

la

et frivole société,

mettre

à la portée

de tout

le

monde.

qu'on ne peut s'empêcher de plaindre en

pensant au terrible réveil qui l'attendait! Hélas! Lucas ne devait pas tarder à faire des motions dans

président de district,

des jolies pastorales

et

allait être

Quatre-Vingt-Treize devait montrer que

le

temps

était passé.

Puisqu'on mettait des ruines dans

les

nouveaux

que Hubert Robert s'en mêlât. Ces jardins, seulement de l'architecte ou du jardinier; giste,

Mathurin

clubs, le père

les

jardins,

d'ailleurs,

il

fallait

bien

ne relevaient pas

peintre, surtout le paysa-

le

pouvait donner d'utiles conseils sur leur arrangement. Robert, ami

des nouveautés, se sentit du goût pour ce genre irrégulier, beaucoup plus artistique que l'ancien,

D'une imagination il

fertile

et s'en

ne pouvait manquer d'être consulté par

financiers terre à la tait

pour lesquels

mode de

il

travaillait, et

l'époque.

connu comme décorateur,

les

peu près sûr qu'avant

grands seigneurs

Remarquons

qu'il connaissait et j'ai

fréquen-

de documents,

il

est

d'être appelé à donner les dessins des Bains

Le comte Alexandre de Laborde parle de

comme étant « trop connu pour qu'il soit nécessaire On attribue à Carmontel, ordonnateur des fêtes du dessins du parc de

les

cités plus haut.

à cet égard, faute

d'Apollon, Robert avait déjà une certaine réputation jardins.

et

qui tous voulaient arranger leur

presque tous les possesseurs de jardins que

Sans qu'on puisse rien affirmer à

occupa, probablement avec Watelet.

en ressources, déjà

Monceau, mais d'après

les

comme lui

faiseur de

dans ce sens

d'en faire l'éloge

»,

duc d'Orléans, les

souvenirs de famille de


FRAN'CE.

PEINTRES.

HUUERT ROBERT.

I


LES ARTISTES CÉLÈBRES

i6i

M. Etienne Haro, notre

peintre y aurait aussi collaboré.

impossible non plus qu'il appartenant

treuil,

donna des leçons de qu'on

participé à

la

création du jardin de

sœur de Louis XVI,

Mon-

laquelle

à

il

dessin, et que ce soit par l'entremise de celle-ci

eu recours à

ait

ait

à M""" Elisabeth,

n'est pas

Il

pour

lui

Bains d'Apollon.

les

En prenant possession du trône, Louis XVI et Marie-Antoinette firent comme tous les Jeunes époux, qui renouvellent autant que possible l'andu

cien mobilier et le mettent au goût

quelque peu

châteaux

les

et

avait créé au Petit-Trianon

jour.

Ils

songèrent

un

des finances ne permettait pas de faire grand laisse

sement des jardins de Versailles

on dut

et

partie

a été

cuté essentiellement sur les fonds

à

comme

envisagé

provenir de

la

état

l'économie

aller à

Roy que

entendu que

et il est

»

le

du parc

mauvais

le

charge des Bâtiments du

« à la

constructions des murs de clôture

On

comme

jardin irrégulier, qu'on citait

modèle du genre'. En 1775, on voulut transformer une de Versailles; mais les temps n'étaient guère favorables; pour Trianon, on ne

remanier

à

parcs royaux. Dès 1774, Marie-Antoinette

«

:

les

le rétablis-

devant être exé-

vente des bois

».

voit par les pièces conservées aux Archives Nationales (série O',

1789-93) que plusieurs projets des Bains d'Apollon furent d'abord présentés et abandonnés, qu'ils

soit

que l'exécution en

ne parussent pas assez nouveaux.

comme

le

montre

soit

s'adressa enfin à Robert, et

suivante, sans qu'il eût présenté aucun dessin.

la lettre

Cette lettre, sans signature, est de et

On

fût trop coûteuse,

la

Direction Générale des Bâtiments

probablement du comte d'AngivilJer, directeur général. M. Robert, peintre du Roy

Versailles,

i^'-

Juin 1777.

Jardins de Versailles

à l'Arsenal

Bains d'Apollon.

Vous me

ferez plaisir, Monsieur,

point, de vous rendre icy

vos affaires ne

si

mardy prochain pour y

études qui vous mettent en état de

me donner

avis

s'y

faire

sur

opposent quelques le

nouvel

emplacement que je projette de donner aux Bains d'Apollon; ce même mardy, je pourrai bien être absent, mais M. Heurtier (architecte)

vous expliquera ce dont

nous raisonnerons

I.

On

a trouvé

Trianon. Elle ne

singulières les

faisait

mode qu'elle-même

le

il

s'agit

je

serai de retour le soi", et

occupations champêtres de

autre chose que ce que tout

n'avait

;

lendemain des idées que vous aurez prises;

le

monde

nullement introduite en France.

si

Marie-Antoinette à

faisait, et suivait

une


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS vos arrangemens vous forcent

de venir au moins dans dredy, mais rions

la

à

quelque délay, tâchez,

le soir, et

rit

vous prie, le

ven-

nous nous ver-

samedy.

le

J'ay l'honneur d'être, Monsieur, votre

Robert

je

semaine. Je serai encore absent

égaU-ment de retour

je serai

i63

donc

etc.

ses dessins et son projet fut accepté.

des statues fut conrié au sculpteur Boucher,

et

L'arrangement

Tarchitecte Thévenin,

chargé de l'exécution des travaux, qui commencèrent au printemps de 1778. Les lettres suivantes du comte d'Angiviller

De

le

montrent'

:

d'Angiviller à Robert:

M. Robert, peintre de Bains d'Apollon.

l'Académie Royale

V"'-'",

i<;'"

mars 1778.

à l'Arsenal

Le roy ayant

Monsieur, l'exécution du projet que

agréé,

avais chargé de vous former pour les bains

peine de voir

Majesté a pris

la

vous par

Boucher, sculpteur,

le S''

je

vous

dont Sa

et

modèle exécuté de concert avec

le

je

viens de charger

M. Thévenin

en avant. Je ne pouvais confier cet objet important en de

d'aller

meilleures mains, et la

dApoUon,

surveillance que

comme

le

S"'

le

succès ne peut en être douteux, au

je

vous demande dans

Boucher réside

lement d'après

avis

les

visites successives. Je

à Versailles,

les

et

il

le

moyen de

cours de l'exécution;

pourra suivre journel-

réflexions que vous suggéreront vos

m'en remets là-dessus

à tout

ce que

j'ai

droit

d'attendre de vos connaissances, de votre goût et de votre zèle pour le

service du Rov. J'ai

l'honneur d'être. Monsieur, votre

De d'Angiviller M.

Boucher, sculpteur.

etc.

à Boucher

Jardins de Versailles.

:

V'e', ce 6

mars 1778.

Le sentiment que j'avais pris, Monsieur, de votre exécution du modèle des bains d'.Apollon est confirmé d'une manière satisfaisante pour vous, par celui que Sa Majesté elle même en a pris en voyant cet ouvrage et en en agréant l'exécution en grand. J'en confie la conduite à M. Thévenin, sous l'inspection des employés de mon département soutenus de auteur du projet; I.

1171.

Archives Nationales

Ces

lettres et la

:

et

la

comme

surveillance et des avis de

Enregistrement des

lettres

précédente sont inédites.

ton O', 1791) des croquis de plans

et

M. Robert,

votre résidence à Versailles vous permet

On

du Directeur général,

série Oi,

trouve aussi aux Archives (car-

de coupes des bains et bosquets environnants,

mais ces dessins sont purement techniques.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

104

des soins plus suivis que ne pourrait en donner M. profite

ce qui pourra

vous

faire

comme

Robert, j'en

pour vous charger de concourir avec M. Thévenin dans tout

émaner de votre

éprouver

pour moi l'occasion de

art; ce sera

bontés de Sa Majesté en sollicitant pour vous,

les

pour M. Thévenin, qui ne travaillera point ici par une récompense proportionnée à vo: services respectifs

je le ferai

entreprise,

sur l'objet dont

s'agit;

il

en attendant,

ce que vous avez déjà fait pour

incessamment pour

satisfaire

le

il

cette

à

m'a paru juste de distinguer

modèle;

et je

vous

une

partie

ferai

délivrer

gratification de

1,200 livres. Je suis, Monsieur, votre

etc.

De d'Angiviller M. Thévenin,

à Thévenin

:

architecte,

V"e%

Bains d'Apollon.

rue d'Argenteuil, Paris.

9

mars 1778.

Je vous renvoyé, Monsieur, une expédition de la soumission que

vous m'avez remise pour servir de règlement sur céder dans

la

conduite que

d'Apollon. J'en

recevrez en

ai

fait

même

52,000 livres à

je

la

manière de pro-

vous confie de l'exécution des Bains

déposer l'original dans mes bureaux; vous

tems que

la caisse et je

cette

lettre

un ordre pour toucher

vous procurerai

même

la

expédition

de niois en mois. Je suis. Monsieur, votre

etc.

Les bains d'Apollon occupaient l'emplacement de ce qu'on appelait auparavant

le

Marais, dessiné par

un chêne entouré de

la

M'"'=

de Montespan,

végétation des marécages.

et

En

l'on voyait

1704,

détruisit le Marais, qui devint le bosquet des Bains d'Apollon.

de Robert comprenait principalement,

énorme rocher

artificiel

suivant

dégrossies, et figurant le-palais de Thétis.

deux autres groupes de Guérin

«

En

Dans une

et

à

peine

grotte pratiquée au

groupe d'Apollon, dû

le

projet

nouveau credo, un

couronné de verdure, orné de colonnes

centre du rocher, fut placé

bas.

le

Mansard Le

à

Girardon;

les

de Marsy furent placés un peu plus

avant du rocher s'étendait une pelouse.

Entrons,

dit

M. Philippe

Gilles

^ dans

la

fraîcheur de ces Bains

d'Apollon, où Hubert Robert à jeté d'énormes blocs de rochers, dans lesquels

il

a taillé

une sorte de temple pour

flatterie des courtisans avait I.

et

Ph. Gilles:

monumentale.

Versailles.

fait frère

— Le

Parc

le

dieu de

la

du Roi-Soleil. En

et les

Jardins. Dans

la

lumière que

homme

la

de goût

France artistique


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS qu'il était,

i65

débarrassa ces beaux groupes de marbre d'horribles bal-

il

daquins chinois' qu'on avait construits pour place où s'élevait

prote'gcr

les

XV

un pavillon construit sous Louis

puis

;

pour

le

entre les statues du roi et de Marie Leczinsiva, par Nicolas et

Coustou,

coup d'œil embrasser l'ensemble de

la

décoration.

Mais ces embellissements marquent une date Louis

XIV

et

de Louis XV,

truction totale des bosquets

On

car

anciens bains (Salon de 1777)

fait

pour

le

parc de la

des-

»

deux tableaux de l'emplacement des

un dessin des sculptures.

et

:

O

Versailles, ô regrets, ô bosquets ravissants,

Chef d'œuvre d'un grand La hache est à vos pieds

comme

Mais

fatale

obtenus que par

ne furent

déplore dans ses Jardins ce massacre des beaux arbres de

Delille

Le Nôtre

ils

l'abattage de tous les arbres...

et

vu que Robert avait

a

Guillaume

s'étendre une large pelouse d'où le spectateur peut d'un

fit

il

à la

dauphin,

aime

il

les

roi,

de Le Nôtre

et votre

nouveaux

et

des ans

!

heure est venue

jardins,

se

il

console après une

trentaine de vers, en voyant les bosquets se couvrir de leur parure. Le

admiré des

rocher de

Robert

formé,

encore Delille, ce superbe rocher de Versailles, dont

I.

dit

très

contemporains.

«

Ainsi

On

que Le Brun

:

Le grouppe du milieu, composé de sept

le

tient

le

figures, fait voir

nymphes qui s'empressent de

devant, deux s'apprêtent à

d'une main un bassin

d'.\pollon.

et

laver les pieds et

lui

le

à

Apollon chez Thétis,

servir. les

Des

trois qui sont

essuyer. La troisième

de l'autre verse des eaux de senteur sur

Ces quatre figures sont de Girardon. Des

dieu, celle

dessins

les

ensuite en grand sans presque y rien changer.

fit

assis et environné de six

sur

l'effet

y voit trois beaux groupes de marbre, couverts par autant de baldaquins

en plomb doré, d'où pend une campane (clochette). Perrault en donna

«

s'est

D'Argenville donne une description des Bains d'Apollon avant leur transfor-

mation par Robert «

fut

du milieu prend soin de

ses

cheveux

trois

et

les

les

nymphes placées

mains

derrière

deux autres tiennent des

vases remplis d'essences. Elles sont sculptées par Regnaudin.

Ce chef-d'œuvre de

Girardon a été bien rendu par François Kdelinck. «

Le grouppe qui

chevaux que des «

Celui de

est à

gauche en regardant Apollon

tritons abreuvent. droite,

la

fait

Il

est

composé de deux de

ses

est de Guérin.

par Gaspard Marsy, est bien supérieur à l'autre,

représente aussi deux chevaux d'Apollon, abreuvés par des tritons.

Un

et

de ces che-

mord la croupe de l'autre qui se cabre. Un triton, peur les un bras nerveux; ce sont ces chevaux chantés par Ovide... » Voyage pittoresque des environs de Paris, in-8°, 3" édition, i7Û?i.) (D'Argenville

vaux serre

les oreilles, et

retenir, lève

:


LES ARTISTES CÉLÈBRES

iC6

que

ne peut être devine' de beaux arbres

coiffé

de vraisemblance

Les

septembre 1780.

de beauté

et

A

du

date

la

de d'Angiviller invite

bains

informe par

25

septembre de

12

à cette

lettre l'architecte

du mois dernier,

point.

«

En

et

voir d'avance lui

donner

en

une

cette année, à

en

place

se rendre

lettre

à

Ver-

mise en place. Les travaux furent

Le

1.

Thévenin

2 avril 1781,

d'Angi-

Bains

qu'il a visité les

le

que, à part quelques détails, tout lui a paru au

tout état de cause, ajoute-t-il,

toute choses pour qu'à

fait

mises

furent

complètement terminés au printemps de 178 viller

le

premier peintre, M. Pierre,

le

avec Pajou pour assister

sailles

qui

temps seul peut

le

».

nouveaux

des

figures

par l'imagination

orné de ce que

et

la fin

de

désire

je

que vous disposiez

semaine prochaine, au plus

la

tard, tout

absolument terminé; vous voudrez bien communiquer mes inten-

soit

M. Boucher

tions à

y satisfasse de sa part pour

afin qu'il

d'Apollon

Cette création des Bains

fit

sculpture.

la

grand honneur

à

>>

Robert.

Dès 1778, il en avait été récompensé par le don d'un logement aux Galeries du Louvre. Ce ne fut pas sa seule récompense, comme on le verra dans

du

roi

d'une fixes

;

je

chapitre suivant.

le

ne

sais

telle pièce. Il

lui

s'il

en eut

A

de dessinateur des jardins

brevet, n'ayant trouvé nulle part trace

ne semble pas, en tout cas, que des appointements

aient été attribués

cette qualité.

prit le titre

II

le

pour

les services qu'il

pouvait rendre en

l'égard des travaux des Bains d'Apollon,

attendit ses

il

honoraires assez longtemps; ce n'est qu'en novembre 1782 qu'il reçut enfin 6,000 livres;

port du premier

i'^'

on

le voit

commis

novembre /7S2.

Bâtiments, sur

la

des Bâtiments.

demande

par l'enregistrement sommaire d'un rap-

Rapport de M. Cuviliier, premier commis des faite

la

conques pour

ses peines et soins

Au

bas

6,000 livres,

par M. Robert, peintre, auteur du projet

pendant

trois ans.

main de M. le Directeur Général payables en deux fois, ce 2 novembre 1782. Le est

et

nouvelle construction des Bains d'Apollon, d'honoraires quel-

des dessins de

écrit

de

la

i

:

bon pour

3

novembre,

expédié l'ordonnance pour moitié. (Ar. Nat. 0', i235, lettres adressées

La leurs

aux Directeurs Généraux.)

du

qualification de dessinateur des jardins

purement honorifique pour Robert

fonctions d'une façon effective. Ainsi on qui se firent vers 1784 au jardin de

et

il

roi ne fut point d'ail-

paraît en avoir rempli les

le voit

Compiègne;

mêlé aux remaniements il

est

chargé aussi de


Hl'BERT ROBERT ET SON TEMPS

1G7

surveiller la décoration de la nouvelle salle de spectacle de Versailles; les le

enregistrements de lettres suivants, malheureusement peu CAplicites,

montrent j juin

I

de M.

le

:

i~SS.

D. G. pour

Compic.;ne.

Lettre du peintre lui faire

Répondu

:

voir les

pas de jour

{sic)

Sauvage, qui demande

bas-reliefs fixé,

M'* Peyre

voir avec

moment

le

déjà exécutés pour

qu'il a

et

Robert

à

trouver un entrepôt. I

S septembre ijSS.

Lettre de

M. Robert, peintre sur

décoration

la

des jardins de Compiègne.

/j octobre ij85. des peintures de

Lettre de

M. Robert, peintre qui annonce

nouvel'e salle de comédie

la

de Versailles

progrès

le

propose un

et

compte pour Deleuze, entrepreneur. l-ettre de M. Robert qui marque que le travail de 4 novembre ijS5. la nouvelle salle de spectacle de Versailles marche avec activité. Répondu pour presser les travaux. La nouvelle salle de spectacle ne sera pas prête pour 7 novembre ijSS. Répondu pour presser les travaux. le retour de la cour à Versailles. à

(Ar. Nat.

En

1784, Robert prit part à

la

la

magnifique propriété de

fait

paraît certain, mais les

création de

Méréville, près d'Etampes, en Beauce. Le

0" i238.)

détails manquent, toujours faute de documents. Vigée est à peu près

seul qui en parle dans sa notice.

créateur

et

Le comte Alex. De Laborde,

possesseur de Méréville, n'en

dins, et pourtant

il

dit

mot dans

ses

fils

le

du

Nouveaux Jar-

v décrit celui de Méréville.

.Ïean-Joseph de Laborde', un des plus riches financiers,

un des plus honnêtes hommes du

siècle dernier, est

connu par

entreprises de constructions. Vers 1770 entre autres,

il

dit-on,

et,

ses

grandes

acheta tout

le ter-

rain entre le boulevard des Italiens, les rues Grange-Batelière, Chante-

reine et de la Chaussée-d'Antin

notamment

les

avait acquis

La Ferté-Vidame en

grands hôtels de

avec magnificence I.

11

et

et la

le

mit en constructions;

il

y éleva

rue Laffitte, alors rue d'Artois.

fjô-^., l'avait

augmenté,

y avait reçu royalement Joseph

II

Il

s'y était installé

en 1781. Le duc

ne faut pas confondre Jean-Joseph de Laborde avec Jean-Benjamin de La

Borde dont

il

a

été question

dans

le

chapitre précédent.

Ils

n'étaient

môme

pas

montré injuste envers Jean-Joseph. Celui-ci est cet apprenti amateur, dont parle le critique dans son Salon de ij'ÎQ, qui aurait refusé de laisser mettre à ce Salon des tableaux acquis de Vernet. Jean-Joseph de Laborde passait au contraire pour un homme d'une haute intelligence et de beaucoup de goût. II avait un grand nombre de dessins de Robert. paren's,

je

crois.

Diderot

s'est


LES ARTISTES CÉLÈBRES

168

de Bourbon eut envie de cette propriété

XVt

mise de Louis

et

et finit

par l'acquérir, par l'entre-

de Marie-Antoinette. C'est alors que de Laborde

créa Méréville en 1784, et en

une merveille. Le parc aurait

fit

d'après les dessins de Robert

ou tout au moins d'après

ses

été tracé

conseils.

Vernet y aurait aussi participé. C'était un des plus complets en son genre; on y avait utilisé très ingénieusement

de

la vallée, la

de deux de ses élevé

Juine

fils,

;

laiterie, ruines,

les

eaux de

colonne, tout y

compagnons de La Pérouse,de Laborde y

un tombeau au navigateur Cook,

porté par quatre colonnes tronquées,

rellement de l'ordre de Passtum, fit

si fort

En

et

était

souvenir

avait

alors très populaire en

Ce tombeau, un des meilleurs ouvrages de Pajou,

dôme

la petite rivière

était.

même

France.

surmonté d'un

ces colonnes étaient natu-

en vogue

à cette

époque. Robert

de ce parc quatre grandes vues qui sont restées longtemps dans

famille de Laborde, et

pour

le

salon du

la

château quatre tableaux de

ruines.

Nous sommes vogue

comme

arrivés aux belles

décorateur;

il

années de notre peintre.

dessine des jardins; le roi vient de

mer garde des tableaux de son Muséum lui sourit.

et

Il est

le

en

nom-

l'Académie conseiller; tout


o o) <! e:

t^

^

a:

J4

a

•1

>J

M



'

.../

CHAPITRE

XI

Le Muséum du Roi et !e Muséum de Les origines du Musée du Louvre. Robert garde des tableaux du Muséum du Roi.

de

la

Nation.

La question des origines du Musée du Louvre ressemble un peu

à celle

la bataille

de Toulouse, bataille que pendant longtemps

maréchal

le

Soult gagna ou perdit tour à tour, suivant les partis qui étaient au pou-

Pour certaines personnes,

voir. est

la

Révolution

Royauté. Tout

le

monde

à la

de préciser de Louis

les faits

XVI

a

un peu raison en

un non

mais

absolument certain

;

c'eût été

à

exécution.

Il est

qu'il a

non moins

Louis XVI, en échange d'une

donna

à

autres

monuments

la

Nation

les biens

eu

liste civile

de

des sciences

Muséum

Muséum

la

Ceci posé,

je

la

il

et

suffit

que

le

Musée

l'idée

de fonder un

commencé

à

;

Muséum

mettre cette

quand

de vingt-cinq millions, abanet

des arts», l'Assemblée Constituante, la

chute de

le local

la

royauté, décida

de ce Musée

fut celui

la

du

du Louvre.

mettrai sous les yeux du lecteur quelques documents se

rapportant au projet de

de

tel

et

gouvernement

Couronne, «diamants, tableaux

National, et que

royal, au palais

le

incontestable, d'autre part, que

dans sa séance du 26 mai 1791, avant création d'un

que

doi

le

sens, puisque l'Etat c'était le roi

royal, devant être ouvert au public, et qu'il a

idée

cette affaire,

est évident

Il

ne pouvait concevoir un musée national

actuel

est

;

pour d'autres, au contraire, on

pour s'entendre.

du Louvre il

plus grand nombre, le Louvre

et c'est le

une création de

Muséum royal et aux commencements du Muséum

Nation, Hubert Robert ayant été garde des tableaux du premier

muséum

et

membre du

conservatoire du second.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

lyo

A on

suite des fouilles

la

vu, formé

l'a

Rome

d'Herculanum,

un musée d'antiquités

Mitsœum du Vatican. On

le

allait

En

Portici.

beaucoup en

précisément alors qu'en France on

et c'est

comme

de Naples avait,

le roi

à

1773, s'ouvrait à

époque,

Italie à cette

commence

à parler

avec per-

sistance d'un

muséum.

mime

fussent d'importation italienne. Leséléments ne manquaient

pas,

mot

le

du

pour un

reste,

un cabinet

pour

ne serait donc pas impossible que

tel

d'art,

dont une

œuvres fussent disséminées un peu partout,

Mémoires

les

Il

commence

local. L'idée

à

du Louvre. C'est

tières et places fortifiées

projet par lequel

compte

faire

on

éclairés,

déjà pensé à les réunir en

date du 14 qui unit

où sont placés tous

du royaume...

que ces

hommes

On

On

litdans

novembre 1773

;

palais des Tuileries

le

modèles des diverses fron-

les

a présenté à

M.

l'abbé Terrai

un

propose, des fonds provenant des châteaux du Roi qu'il

lui

démolir, de faire bâtir une galerie à l'Ecole militaire où l'on

transporter. lit ces plans

..

Cette galerie, ainsi débarrassée de

l'attirail

l'auieur propose d'y exposer les tableaux

mobilières de S. soit

à la

immense

y a une Galerie d'une longueur

à celui

se plaignait

prendre corps vers 1773.

Bachaumont,

secrets de

et

certains jours,

à

quelques

et

La Font de Saint-Yenne par exemple, avaient

un même

partie,

Luxembourg; on

public au

le

chose

la

Les rois de France avaient

établissement.

en œuvres

fort riche

était visible

Il

M. de

immense de

du Roi,

les

tant de machines,

sculptures, les richesses

toute espèce, entassées, soit dans

la

Salle des Antiques,

dans divers gardes meubles; de former ainsi de cette galerie un wauxhall,

un lieu d'assemblée publique pour aucun wauxhall, aucun colisée possible.

c'est-à-dire

Ce

l'hiver,

dont

n'approcherait

projet, présenté au contrôleur général, en a été très bien accueilli, et ce

ministre ne semble pas éloigné de s'y prêter.

Mais

l'abbé

Terray n'eut pas

tions à cet égard.

Ce

fut le

le

temps de prouver

ses

bonnes disposi-

comte d'Angiviller, directeur général des

bâtiments sous Louis XVI, qui, trois ou quatre ans après, vers 1777, entreprit de mettre à exécution ce projet de création d'un a sur ce

Toutes

les

feuilles

du temps

exemple, dans son Salon de 1777, née

à

le

dit

former un cabinet de peinture

UAunée

constatent.

que et

«

la

galerie

Il

y

France

vers 1775,

a

produits dans tous

commander

les

littéraire, par

du Louvre

est desti-

que ce superbe Musée,

beau de l'Europe, sera décoré par des statues des la

Muséum.

point surabondance de documents.

genres

».

des statues de grands

(On

hommes

le

voit en effet Louis

hommes

plus

célèbres que

XVI,

français, qui furent


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS placées provisoirement dans

des antiques au Louvre). D'Argcn-

la salle

dans son Voyage pittoresque de Paris, en 1778,

ville,

au sujet de

du public dans ses

la galerie

du Louvre, qu'on

la

aux yeux

Roy». Mayrobert, en 1779,

galerie des Tuiileries... imagination hardie

ne pouvant s'exécuter qu'à grands

frais,

avec beaucoup de temps...

»

trouve aux Archives quelquespièces officielles ou enregistrements

de pièces relatives

En

de Musée.

à ce projet

un comité chargé d'étudier

Du

expressément,

offrir

l'Académie de peinture, parle aussi du Musée que doit

former d'Angiviller «dans

On

dit

propose «d'y

se

riche collection des tableaux du

la

lettres sur

171

les

nomme

i77<S, d'Angiviller

moyens d'appropriation de

galerie

la

:

comte a'AngivUhr à M. Pierre. Louvre. Galerie des Tableaux.

M.

!«'

Pierre,

peintre du Roy.

Mes conférences avec

Versailles,

avril 1778.

i<:f

mon

vous. Monsieur, vous ayant instruit de

comité pour un examen approfondi

et définitif

du Louvre en dépôt des tableaux du Roy,

je

de l'établissement de

la

plan de Gallerie

vous informe aujourd'hui que

intentions:

M"

marque que

vous

je

ai

nommé

pour former ce comité, avec

Pajou que vous y inviterez de ma part, et M''^ Hautier Brébion qui, déjà prévenus par moi, se rendront aux assemblées quand elles

eux. et

leur

je

Robert

et

seront convenues entre vous et M"^* les intendants. Je leur

ai

adressé et

vous remets également une notice des objets capitaux qui doivent des réflexions du comité, qui pourra, d'ailleurs, et que j'invite dre sur toutes lations d'un le

je

mes

viens d'écrire à Messieurs les Intendants généraux pour leur annoncer

les

autres vues qui

monument

comité croit

utile

lui

lieu

ma

part. Je

d'assemblée; mais

qui est une affaire nationale.

hôtel

à

je lui laisse le

ne suppose pas si

à s'éten-

paraîtront devoir entrer dans les spécu-

J'observe aussi que

de s'étaier des lumières de quelques autres

l'Académie de peinture seulement, inviter de

même

je

base

faire la

cela arrivait,

il

Paris, et ;e donnerai les ordres

soin de les choisir et de les

puisse y avoir de difficulté sur

qu'il

si

membres de

n'y aurait qu'à les indiquer dans

convenables dès que

je

le

mon

saurai qu'ils

sont nécessaires. J'ai

l'honneur d'être, Monsieur, votre...

(Suit la notice des principaux objets

ou non de

la

Galerie en

plusieurs

parties, éclairage,

incendies, etc., et invitation à appuyer

donner une idée de

la

etc. (Arch.

Nat. o'ii7i.)

que doit examiner

le travail

le

comité: division

sauvegarde contre

de plans

et

les

devis qui puissent

dépense.)

Voici maintenant quelques enregistrements de pièces relatives à ces

travaux d'appropriation 8 juin IJ82.

— Procès

:

verbal de

MM.

les

Intendants généraux des bâtiments


LES ARTISTES CELEBRES

172

pour

de l'entrepreneur de maçonnerie, pour

fixer les prix

MM.

Galerie du Louvre, assistés de

la

Bâtiments) 2 5 août la Gallerie

de l'Espée, approuvé par M.

et

le

Brebion (architecte le

rétablissement de

contrôleur des

et

Directeur général. (A. N. o'i235).

77S2. Lettre des Intendants qui envoient les devis de réfection de du Louvre. Traité avec Sandrié, charpentier (o'i235).

— — Lettre

10 septembre lySj.

du

S""

Dufourny de

Villiers, qui

demande

à

dessiner les peintures à fresque qui ont été faites par Poussin sur une partie

de

la

voûte qu'on va détruire à

plafond de

la

Galerie du Louvre (Poussin avait peint au

Galerie dix-sept camaïeux et deux Termes) (o'i235).

la

i4octobre ijS-j.

— Lettre

du S'^Chippart qui annonce qu'il a des idées pour qu'on veut faire dans la grande Gallerie

Musœum

subvenir au soutien du (o'i235).

23 mais i~83. prendre dans tre les

les

Lettre de M.

logements des

Brébion qui propose

artistes

les

précautions à

aux galeries du Louvre

(voir chapi-

XV) pour remplir en maçonnerie tous les vides abusivement pratiqués dans gros murs au-dessous de la Galerie du Muséum (o'i236). 26 mai ij83. M. Le Roy, de l'Académie des siences, propose d'établir un

paratonnerre sur 2

la Galerie.

— Lettre

août 1-85.

7

ments) sur

galerie

la

particulière de

du Louvre ou

M. Guillaumot (intendant des bâtiet sur les jours à donnera cet édi-

Musœum

fice (o'i238).

28 août i-j85.

Lettre de

M. Renard, inspecteur

à

Paris, qui discutte le

projet de construction pour tirer des jours d'en haut de la Galerie et les objections qu'il a éprouvées de la part des commissaires chargés de l'examen du projet,

dont

il

spécule

dépense à 3i2359

la

— Rapport souscrit par

3i août ij85.

de l'Espée, architectes, de l'examen

et S''

fait

livres (o'i238). les trois

intendants et

Renard, inspecteur du département de Paris, pour donner à

Louvre des Jours

M''*

Brébion

par eux d'un projet conçu par

le

Galerie du

la

tirés d'en haut.

D'après les devis,

dépense semblerait ne devoir coûter que 427582

la

livres

3

sous 10 deniers.

à

En marge En décembre 1785, joint cette pièce à une liasse adressée le 7 M. Mique pour la remettre à l'Académie (d'architecture) chargée d'un examen :

en corps (o*i238).

22 novembre ij85. de tout ce qui

L'Académie

Muséum

— L'Académie

a été dit et écrit sur le

nomme

demande communication

depuis son origine en 1778.

des commissaires pour

l'éclairage

par

le

haut du

(o'i238).

Le niode d'éclairage plusieurs années.

2-1

d'architecture

Musœum

On

février ij86.

fut

une grave question qui

s'en occupait dans le public

arrêta le projet

pendant

:

Mémoire anonime mais décent donné

à des réflexions


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

173

critiques sur les projets actuellement en discussion à l'Académie d'architecture

du Louvre destinée à

d'éclairer d'en haut la Galerie

M.

le

Directeur G. invite

faire

honnête inséré au Journal de Paris

le 8

mars 17S6

titre:

Mémoire sur une matière importante,

enveloppe, par ses auteurs,

personne qui

à la

dans

est

— le

plus décente et

plus honnête, laisse à la personne qui

peuvent s'en reposer sur

auquel la

ils

ayant

sous simple

cas de traiter l'objet.

une adresse

est

l'a

reçu

désir et

le

la le

plus utilement qu'avec les auteurs,

le faire

pour lesquels ce qu'on vient d'énoncer à se préienter; le secret

très

apparent du fond celui de l'expression

joint au mérite

besoin d'en conférer. Elle ne peut

mot

le

Un manuscrit

été adressé

a

Ce mémoire, qui la

Musœum.

(o'i239).

(Voici cette note insérée dans le Journal de Paris.

pour

un

auteurs à se produire et a employé

les

suffisante. Ils sont invités

compromis;

paraissent tenir ne sera pas

ils

connaissance qu'eux-mêmes disent avoir du carac-

tère de la personne qui les invite à conférence).

— Les auteurs répondent à l'invitation du directeur. — Lettre de M. Cochin par laquelle propose une idée pour 14 août 7S6". marquant que son idée paraît Galerie. — Répondu poliment, en éclairer 20 mars jj86.

il

I

lui

la

bonne

(o'iaSg).

8 avril ijSj. entre eux

fait

et

M'^

six

académiciens des moyens d'éclairer

les

intendants remettent

le

rapport de

l'examen

d'arranger

et

le

Musœum. En marge

M.

le 29,

:

D. G. a porté ce rapport au Roy

le

avec une feuille tendante à provoquer

prendre ;cr

jjSS.

M''"

les

moyen

le

lui

le

a

laissé

propos de

à

commissaires de l'Académie d'architecture, d'éclairer la Galerie d'en haut

avis pris en avril 1787, présenté au

mars 1788. Au pied du rapport des

par laquelle lui

et

décision que S. M. jugera

(o'i24o).

avril

nommés pour examiner 3i

la

dits

Roy

commissaires

persiste dans l'opinion

il

que

donnent leur

29 du dit et rendu par S. M.

le

la

est la déclaration

le

de M. Brébion,

situation et exposition du iieu ne

paraissent pas comporter l'admission des lanternes pour produire des jours

d'en haut.

Ensuite est celle de AL rapport depuis

pour ce

A

le

29 avril

qu'il fût fait

cette

le 1

D. G. par laquelle

787 jusqu'au

3

1

il

mars

1

expose que

S.

M.

a

788, et y a mis son

gardé

le

approuve

un projet en conséquence.

feuille est

jointe

la feuille

remise au

Roy pour accompagner

ce

rapport.

En marge Le :

1

1

juin 1788. Lettre d'ordre,

au Roy, à M. Guillaumot, intendant,

ment de Paris

Le mode

(o'

et à

dans

le

sens de

remise

1241).

d'éclairage adopté déhnitivemcnt semble

de l'architecte

la feuille

M. Renard, inspecteur du départe-

donc avoir

été celui

inspecteur Renard, des lanternes donnant du jour par

le


LES ARTISTES GP:LÈBRES

174

haut.

semble bien aussi que certains travaux de réfection aient

Il

coiTimencés dans

la

galerie

7 septembre /-S^.

ctc

:

Plainte d'un

M. Bailly (probablement voisin de la escalier construit pour

demande principalement suppression d'un travaux de la Grande Galerie du Muséum.

Galerie) qui les

Du

contenu des enregistrements précédents on peut conclure qu'aux

approches de 1789, tout de

Muséum du

décidé en ce qui concernait l'arrangement

était

Grande Galerie. Mais

la

crois

je

que

les

choses en restèrent

comte d'Angiviller

le

n'avait

le

pas seulement porté son

attention sur les travaux de la Galerie. Dès Tannée 1784,

deux gardes des tableaux du

Le brevet du premier

tin

pour

roi.

Cependant

On

est

Muséum

du 22

projeté,

juin, celui

il

avait

Hubert Robert

nommé

et Jollain.

du second du !« septembre 1784.

trouve aux Archives copie du brevet de Robert. (Voir cette pièce

à la

du volume.)

Le traitement de semble cette

à

ces

deux gardes ne

fut fixé

i,5oo livres par an pour chacun d'eux

qu'en 1787,3 ce qu'il '.

Le

roi payait

mal

à

époque.

I j may IJ84. Fixation des traitements de M'^ Robert et Jollain, gardes du Muséum, à partir de la daite de leur nomination. La datte de la commission du premier est du 22 juin, et celle du second du i" septembre 1784 (o'i24i). En marge Le 16 may, ordonné payement de la portion de 1784 et de :

l'année 1785 bur

Puis les

le

encadre

le

pied de i,5oo livres pour chacun d'eux.

Directeur général et

on

les

fait

crois, à la salle des Antiques, faits

jusqu'en 1789

De

et

prix de son

je

et

des dessins; on

un dépôt contigu,

je

au Louvre. Voici quelques-uns des achats

auxquels Robert fut mêlé

d'Angiviller à Robert.

l'ordonnance que

acheter des tableaux

place provisoirement dans

:

— 3i

décembre i~84. Je joins ici, Monsieur, le maréchal de Noailles pour qu'il cède au Roy. Vous voudrez bien, en lui

viens de faire expédier à M.

tableau de

Wynam,

remettant son ordonnance, retirer

tableau pour

le

le

placer dans votre dépôt,

en charger l'inventaire et m'en accuser réception. J'ai

l'honneur, etc. (o'ii77.)

Durameau, garde adjoint des tableaux du cabinet de Versailles, du 1" juillet un traitement de 2,400 livres. On ne s'explique guère que les deux gardes du Muséum n'aient eu chacun que i,5o livres. Cependant je crois qu'il est difficile I.

1784, avait

d'interpréter autrement le petit enregistrement du 12 mai.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Du

mêiTie jour lettre d'avis au Maréchal de Noailles constatant que

du tableau

de 12,000

est

des achats à

pour

les acquisitions à faire

3 mars i~85.

demande des ordres pour faire Répondu à Robert le même jour sur

Roy

le

Quittance du

à cette vente.

Robert, garde des tableaux à Paris, qui

S''

reconnaît que M. Cuvillier (premier commis de Panini, pour être déposé dans

16 octobre ijSS.

Roy

collection du

la

examiner

i23S|.

les

même M.

et

Vien,s'il veut bien s'y

tableaux de Lebrun. (Lebrun, marchand de il

avait

acquis de Lebrun, dans les tableaux qu'il a rapportés

est

Rembrand,

le

de Scalcken.

(o'

1

ils

chevaux

les

marme

et la

Pas d'autre indication)

178.

75 octobre ijS5. son avis,

1

le

monastère.

'.

On

y envoya Jollain, qui

lettre, les

prochain, recevoir à

quelles vous êtes

mains de

à

fit

;

un rapport

Paris, que Pierre

Versailles,

10 avril ij8j.

expéditions nécessaires pour que

la

donne son

la

les

demeuré ad|udicataire, pour Madelaine aux pieds de

l'huissier

— Je

ferai joindre,

vous puissiez, lundi

caisse et payer de suite à ceux qui sont chargés de la

vente des tableaux de M. Ménard de Clesne,

représentant

le

deux figures

17S.)

d'Angiviller à Robfrt.

M., à cette

Le Both,

:

les

sont médiocres. (L'abbaye de Marmoutiers avait offert trois Le

Sueur qui étaient dans (o'

de Cuyp,

Lettre de M. Pierre sur les tableaux de Marmoutiers

favorable. C'est sur ces tableaux, à leur arrivée

opinion.)

des achats,

fait

à la vente Slingeland.)

Therbourg,

De

lo'

un voyage en Hollande, où

tableaux, venait de faire

à

Direction des Bâtiments) lui

Lettre de d'Angiviller à M. Pierre, premier peintre du

Roy. pour que M'' Pierre, Robert, Jollain, prêter, veuillent bien

Il

la

pour compte de M. de Choiseul, en prix d'un tableau de

a remis 6 000 livres

notamment

prix

de M. Robert qui

vente de M. Dupille.

la

le

livres.

— Lettre

février ijS5.

:.'/

lyS

J.

vendeur que vous aurez

récépissé. \'ous voudrez

bien

rm

le

8,101 livres

moyennant

les-

Roy, du tableau de Subieyras

le

C. J'imagine que c'est entre les

payer

à

et qu'il

renvoyer pour

être

vous donnera un

déposé dans mes

bureaux. J'ai

Ce

petit tab'eau

l'honneur d'être,

de Subieyras est au Louvre;

autre plus grand qui se trouve au se rapporte le certificat

etc. (o' 1180.)

c'est l'esquisse

même Musée. A

terminée d'un

l'acquisition de cette esquisse

autographe que nous donnons

et d(-nt

j'ai

l'original

entre les mains. Les archives du Louvre en possédaient autrefois l'enregistre-

ment. ^L N'iUot

I.

«

le

donne dans

le

Catalogue de l'Ecole française du Louvre

L'administration de d'Angiviller

lit

de trcqucntcs acquisitions à Lebrun.

Ainsi on trouve dans les enregistrenients des lettres

date du 7 février 1781,

un

à

compte de 3oo

:

livres

du Directeur, aux Archives,

à la

pour ses dessins de Le Sueur, ce

qui mettrait l'achat de ses dessins à 1780. Je donne cette date qui, selon M. Reisel, serait inconnue. »


LES ARTISTES CELEBRES

175 «

mes mains le tableau de Su'oleyras repréMngdclcine au pied de Jésus-Christ chez le pharisien, acheté sous pour le compte du Roy et par les ordres de Monsieur le comte

Je cenifie et déclare aussi avoir en

sentant

In

mon nom

d'Angiviller, 8,ioi livres, à Paris, le 8

may

ijSq. (o'

1787.

Approuvé

«

1

écriture Robert.

»

Diverses lettres de Robert concernant des achats de tableaux

242).

I

;«'

— Commission

mai 178g.

au sieur Lebrun d'acheter à

la

vente après

décès du Maréchal de Soubise soixante-cinq dessins de Le Sueur sur

la vie

de St Bruno.

Mais

beaux jours sont passés. Voici que

les

GcriBain-l'Auxerrois veut destinés au

Muséum,

dont Robert

et

4 septembre i/Sg. l'usurpation

s'approprier et

local

le

le

district de

Saint-

du dépôt des tableaux

Jollain ont la garde.

Lettre de Cuvillier à Robert pour

le

tranquilliser sur

projetée du dépôt des tableaux. (D'Angiviller était alois absent,

malade.)

C

Dans une

lettre

ivillier dit à

Vien

encore, quoique

le

adressée :

«

district qui

pour d'autres objets.

»

à sa

jour à Vien, premier peintre du roi,

la

moi redoutions n'existe pas moins en apparence, ait écrit

et

projette, au

1182.)

(0'

Cependant des bruits dépôt confié

même

le

La demande que vous

se

répandent que Robert

a livré

au district

le

garde.

Je ne peux me à Robert. i3 septembre i~8q. marquer mon inquiétude sur un avis qui m'arrive. On prétend que vous avez livré au district de St-Germain-l'Auxcrrois une partie du magasin des tableaux du Roy. Il m'est impossible d'y croire, (o' 182.) 18 septembre ijS(). Lettre de Robert désavouant l'intention qu'on lui prête d'offrir une partie du dépôt des tableaux au district de St-Germain.

Lettre de Cuvillier

refuser à vous

1

io'

12^2.)

Lettre de M. de Saint-Priest, ministre de la maison 79 septembre i~8q. du Roy, indiquant les intentions de S. M. à cet égard. (Il semble bien qu'on finit

ime

par céder au district une partie du dépôt, car à lettre

de

la

Direction

«

sur

cède au district de St-Germain

Puis voici

les

partie

la

la

même

date on trouve

du dépôt des tableaux du Roy, qu'on

» )

journées d'octobre. Le roi vient habiter les Tuileries.

Les nombreux privilégiés installés dans

les diverses parties

du Louvre

sont inquiets. Les artistes de l'Académie adressent au roi une lettre pour le

remercier de leur conserver leurs logeinents du Louvre; mais

les habi-


y.

V

5 4,

c>^

[•RANGE.

PEINTRES.

K HUBERT ROBERT.

12


LES ARTISTES CÉLÈBRES

178

déménager.

tants des Tuileries sont oblige's de

A

cette

évacuation des

Tuileries se rattache une réclamation faite par Robert, à

la fois, je crois,

comme

peintre et

comme

// novembre 178g. lui avait été

annoncée

agens de M"'«

les

la

— M. et

(o'

1242

Trianon

De

même

la lettre

Roy

qui

nécessaire pour arrêter l'enlèvement que

lui est

des

taire

trouvent dans l'appartement de cette

et qui se

temps

pour

qu'il a fait

le

— Paris^ que

lettre

adresser

dimanche matin. Quoi

agents de

M™e

la

payement du tableau de

l'illumination de

Reine.

la

Cuvillier à Robert.

qu'a pu devenir la

ce

Robert se plaint de n'avoir pas reçu

qui

)

réclame en

Il

:

comtesse Diane de Polignac voudraient peut-être

tableauy appartenant au

dame,

garde des tableaux

novembre ijSg.

i :

ne conçois pas

certainement eu l'honneur de vous

j'ai

qu'il

— Je

en

soit,

vous

je

que

confirme

comtesse Diane de Polignac n'ont pas autre chose

les

à retirer

de l'appartement des Tuileries qu'elle a occupé après M. de Guéménée que ce qui est précisément meuble; que les glaces et les parquets ont été remboursés

par

Roy

le

vous

que quant aux tableaux, on ne doit

et

dont vous avez reçu

et

le

payement,

J'ai

Robert avait

pour

fait

de

suit

que ceux

par

faits

Diane, soit de sa part. (o'

1182.)

appartement, lorsque M. de Guéménée

dont deux au moins restèrent dans

rations de l'appartement et furent portés au

montre ce qui

retirer

Mn><=

l'honneur, etc. Cuvillier.

cet

l'habitait, plusieurs tableaux

soit

compte du

roi,

les

déco-

comme

le

:

2g janvier ijSj.

Lettre de M. Lenoir, conseiller d'État, et l'un des

Guéménée, pour annoncer que M. Robert, peintre, est liquidé à 6,000 livres qu'il propose de faire payer par la créance provenant de deux tableaux restes dans les décorations le Roy commissaires de

la

liquidation des créanciers

;

d'un appartement aux Tuileries, d'où

En

ventôse, an

Ministère

2,000

de

livres, restant

Ce sont

V

de

l'intérieur,

la

ils

peuvent être

retirés, (o' 1240.)

République, on voit Robert demander, au

de

la

en payement d'une

toile

du prix de tableaux

faits

en 1780 pour

somme

de

les Tuileries.

sans doute les précédents, ce qui indiquerait que les 6,000 livres

ne lui furent pas payées entièrement.

En est

parcourant cette correspondance des directeurs des Bâtiments, on

étonné de

la

quantité de parasites qui, avec

envahir, sous l'ancienne monarchie,

bourg

et les

le

Louvre,

le

temps, avaient

les Tuileries, le

fini

par

Luxem-

autres châteaux royaux; la plupart n'avaient aucun droit à


HUBKRT ROBERT ET SON TEMPS une faveur de ce genre,

non seulement

et

eux gracieusement octroyé pérativement, de

ments.

On

voit

la

que

comme

du

même

et

des embellisse-

choses s'étaient passées ainsi pour Mn^^de Polignac.

reste, qu'à partir

de cette époque,

projet.

Il

le

premier, ce

Muséum

est

Il

Muséum Muséum de la Nation.

n'apparait d'abord qu'à l'état

l'Assemblée

l'État,

Constituante, dans sa séance du 19 décembre 178g, décida

Deux comités,

ces biens.

ces biens, furent

fallait

il

des

et

Biens ecclésiastiques

à

la

c'est

savants, et ainsi est institué

moyennant une

Aux

pourquoi,

En

liste civile. C'est alors

un nouveau comité chargé de

des domaines

La Il

mois après,

qu'on

a

Nation

de choisir dans

l'idée

national.

membre

et

de liquidation, Moniteur).

de

commission des

la

liste civile

sera dressé

du décret sur

projet de rédaction

le

Ce

décret, adopté, porte

que

du Roy est fixée à vingt-cinq millions un inventaire des diamants appelés de

perles, pierreries, tableaux, pierres gravées et autres

blée se réservant de statuer, de concert avec

la

la

Couronne, arts

le

lieu

décret est suivi d'un autre, présenté par Barère

et

concernant

le

roi,

et

Nation. L'assem-

sur

monuments

la

:

monuments des

des sciences, dont un double sera déposé aux archives de

Ce

celles proà la

présente, au noni des comités de constitution des finances,

liste civile (voir le

Art. 6.

octobre 1790,

oeuvres d'art qui sont à la dispo-

Muséum

séance du 26 mai 1791, Camus,

Art. 4.

le 16

Couronne, que Louis XVI abandonne

toutes ces richesses les éléments d'un

monuments,

vente de

vente des autres. Pour cet

sition de ce comité, viennent s'ajouter, quelques la

la

d'aliénation de

par les deux comités s'adjoignent un certain

l'examen des monuments publics.

venant des biens de

et

en faire l'inventaire, choisir ceux qui

procéder

hommes spéciaux;

commissaires élus

nombre de

dits des

nommés pour

devaient être conservés

six

de

en est question bien avant sa réalisation.

Les biens ecclésiastiques étant devenus propriété de

examen,

vraisem-

chronique du

la

royal n'offre plus rien d'intéressant. Je passe donc au

Comme

à

leur propriété, mais réclamaient im-

Les registres des archives sont interrompus en 1790. blable

logement

conside'raient le

ils

Direction, des réparations

les

lyy

les

dits

seront déposés à l'avenir les


LES ARTISTES CELEBRES

i8o

domaines

à réserver

de Barère

au

roi. Il est dit,

considérants du rapport

dans

les

et

Louvre réunis seront

:

Voici nos projets. Les Tuileries national destiné à l'habitation du roi, à

la

le

réunion de toutes

le

palais

richesses que

les

possède

la Nation dans les sciences et les arts, et aux principaux établissements de l'Instruction publique. Ne croyez pas que le roi vous ait demandé le Louvre habitation, mais le Louvre palais des arts et asile des sciences.

Votre projet, conforme au désir du Ainsi

la

sans doute d'élever

roi, sera

des sciences et des arts à côté du palais de

le

palais

royauté

la

restauration du Louvre et des Tuileries, pour donner au roi

constitutionnel une habitation digne de la nation française, et pour y faire un

muséum avec

célèbre,

demandera des mesures

seront concertées

ultérieures qui

le roi.

Suit le décret adopté Art.

Le Louvre du roi et

i^"'.

:

et les Tuileries

à l'habitation

réunis seront

à la réunion de tous les

le

palais national destiné

monuments des

sciences et des

aux principaux établissements de l'Instruction publique, se réservant,

arts et

l'Assemblée Nationale, de pourvoir aux moyens de rendre cet établissement digne de sa destination.

Ainsi décidée

fondation d'un

la

26 mai

le

au moins chez

Doyen, faire

le

1

79

1

.

Muséum

Le bruit

les artistes.

de

fut

répandu dans

s'en était

Entre autres

nation

la

public, tout

le

lettres, la suivante,

montre. Doyen, de l'académie de peinture, avait

partie du comité d'examen des monuments publics

A MM.

été appelé à

des comités réunis des biens ecclésiastiques et nationaux.

donc question d'un Muséum de

est

du peintre

:

II Il

officiellement

la

laquelle on procède à l'enlèvement des effets,

il

nation; par

semble

la

qu'il

may

1791.

conduite avec y en aura plu-

sieurs.

Celui du

Roy

qui est projeté est considérable, tant en tableaux, statues,

pierres gravées, médailles, gravures, etc., et la bibliothèque considérable.

La nation et sa

a tout,

mais

elle n'a rien

dans

le fait

bibliothèque. Si on faisait la répartition des

pour former son

monuments après

tation, je serais tranquille, mais chacun, par la voie

de choisir ce qui

lui

Muséum la

dévas-

des sections, s'empresse

convient.

Le comité de sçavans dont

j'ai

l'honneur d'être

membre

a été

institué par

vous, messieurs, pour vous soulager dans des petits détails qui rallentiraient

vos opérations de première nécessité, pour

la

création du beau projet de former


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS un Muséum. Ce aux

projet

arts le tribut de

fait

grand honneur

à

i8i

l'Assemblée Nationale;

elle

paye

reconnaissance qu'elle leur doit après être sortie de leur

sein

Signé

Mais décréter ne cution.

On

ne

le

suffisait pas.

qu'après

fit

septembre 1792 que

le

fit

pas longtemps; d'autres

il

Muséum

partie Jollain, l'un des

Robert dans l'une de

Doyen.

Le grand point chute de

la

(A.

était

N. F

'7.

Royauté. Ce

la

projeté. Cette première

deux gardes du

1254).

de passer à l'exén'est

ministre Roland institua une première

sion de conservation du

dont

la

:

qu'en

commis-

commission,

Muséum du

roi,

ne vécut

remplacèrent; nous finirons par retrouver

celles-ci (voir chapitre i3);

mais dans

l'intervalle,

devait être incarcéré à Sainte-Pélagie et à Saint-Lazare,

allons le suivre.

Mi.:'

lU'^

où nous


CHAPITRE

XII

Sainte-Pélagie et Saint-Lazare.

Le 8 brumaire de

comme

•arrêté «

l'an II (29

suspect

octobre 1793',

Le prétexte

».

de renouveler sa carte de civisme.

citoyen Robert était

dit-on, qu'il

était,

Au

le

reprocher que ses relations passées avec l'ancienne cour aristocratie, car ses

comme beaucoup

œuvres

d'autres,

moment. Dans

reuses du

Robert

:

«

Ce que

ne puis

je

enthousiasmé par

s'était

comme lui

les idées géné-

Vigée-Lebrun désigne

ses souvenirs, M'"^

explicitement Louis David

d'artistes,

dit-elle

en parlant de David,

de

»

N'est-ce

mieux

traité ni

ni plus

moins, ce qu'on M""* Lebrun'.

Robert

sait

mal que

comme on

le verra,

fin

Robert ne

fut

détenus; d'autre part, néan-

les autres

Quoi

qu'il

en

soit,

voici

caractère, David ne me'rite la

le

mandat

que

le

d'arrestation

de

mépris.

plupart des artistes en

renom de son temps,

était jaloux.

réponse grossière que l'on connaît lorsqu'il Il

la

de David ne rend pas invraisemblable l'assertion de

Très honoré d'être de l'Académie de peinture lorsqu'elle la

fit

sévérité qui allait jusqu'à la

qu'un simple propos de femme vindicative?

vécut en mauvais termes avec

il

une

qu'il

:

Comme

I. Il

dont

phrase semblerait l'indiquer, car,

la

un grand

entre autres contre Robert le paysagiste,

arrêter et traiter dans la prison avec

barbarie.

très

l'auteur de la dénonciation contre

pardonner,

ce sont les persécutions exercées lâchement par lui contre

nombre

ci-devant

et la

plus récentes semblaient montrer que,

les il

négligé

avait

fond, on ne pouvait guère lui

est constant,

pour parler

comme

la vit

était

influente,

il

lui

tit

menacée.

son compère Antoine Qaentin Fouquier Tain-

séance du 9 mars 1793, Chaumette ayant proposé la création du tribunal révolutionnaire, cette proposiiion fut immédiatement appuyée par David et ville,

que dans

la


tl

<

z H

G O

Ci /) rt

(d

C/)

«

V

u.

T3 -1>

«>

JQ X>

u >J

o s

;^

C -1

s:

«O

•-^

M

O c m -^ <:

1t

,3 s<

u

<"

^ «

w Q

t.

•H

y,

3

J ^

't

^

-^

Q


LES ARTISTES CELEBRES

i84

Hubert Robert, Le

8^ du

mois de

2<^

de

l'an II<^

République^.

la

Section des Tuileries.

826

Comité' de Surveillance Révolutionnaire,

Le concierge de

(En marge)

Le mandat n'ayant que

exécuté

été

aux termes de

le

Jean Bon Saint André

quatuor de créateurs

Ami

Pélagie recevra

et

maison d'arrêt de Sainte-

la

citoyen Robert^ peintre, suspect

le

la

du 17 septembre dernier, pour

loi

motion par Carrier. Belle création

convertie en

et

beau

!

de Marat, alors que Marat était redoutable, David

mort «David à son ami

peignit après sa

le

quand

sa faction était encore toute-puis,sante, et signa son tableau

Marat

«;

Au

l'encre rouge)

s'empressa d'efïacer cette dédicace un peu plus tard.

il

du

club des Jacobins, la veille

Robespierre

«

:

Robespierre,

boirai

je

9 la

Thermidor,

il

emphatiquement à mais il disparaissait

criait

ciguë avec toi!

»

prudemment au moment

critique, ne buvait

indis-

position co

après

«

cet

plaisante,

I

homme

l'avait

Pendant

la

et,

trompé

Terreur,

il

que de la tisane à cause d'une mort du dictateur, déclarait en tremblant

la

persécutait les artistes au lieu de les protéger.

et

encore plus détesté de ceux qui vivaient au Louvre.

la

jeune

II

laissa

Il

était craint

mourir sur l'échafaud

charmante M"" Chalgrin (Marie-Félicité Vernet, dont

et

le

portrait, de la

propre main de David, est au Louvre), qui avait repoussé ses propositions, accusée de complicité,

je

crois,

Garde-Meuble. (On peut voir à M'"« Chalgrin, ainsi

que

».

dans un vol de soixante la

livres de

Nationale

Bibliothèque

que ceux de Chenier, Roucher

et

l'acte

et

qui fut

chandelles au

d'accusation

de bien d'autres,

de

L b" 223 1-

2232-2246.)

David encore répondait durement à M"" Peyre, femme de qui sollicitait son intervention pour son mari tionnaire qui a

fait

:

Citoyenne,

n

l'architecte de l'Odéon,

au Comité révolu-

c'est

mettre votre mari en état d'arrestation à venir au Comité de

sûreté générale de la Convention, réclamer sa relaxation.

P. S. Je profite de

l'occasion pour vous prévenir, qu'en général, ceux qui ont tenu à des académies sont

mauvais

fort

palement

à

patriotes, et que,

eux

qu'il faut

si

notre Révolution éprouve des retards, c'est princi-

en attribuer

la

cause.

»

(A.

de Lescure

:

Les Autographes,

in-8°, i865, p. Sog.)

Et l'homme qui parlait ainsi se institut et

l'empereur Napoléon

m'apprenez

On

faisait

quelque temps après peignait

mon

1°'',

métier

auquel

il

le

disait

nommer, par Sacre

et était

décret,

membre du nouvel

premier peintre de Sa Majesté

avec une noble

indépendance

:

«

Vous

».

pourrait citer bien d'autres traits du caractère de David, sans

de son ingratitude envers Sedaine, qui avait été

le

même

parler

bienfaiteur de sa jeunesse. (Cor-

respondance de Grimm, 1797-) I. Ce mandat ne reçut son exécution que le 8 brumaire (29 octobre). La note en marge renferme une erreur de date reproduite par Jal dans son dictionnaire. Il faut, cette note, au lieu de 18 brumaire, lire 8 brumaire comme le porte l'en-tête du mandat, puisque le 16 brumaire, Roucher, à Sainte-Pélagie, parle déjà de Robert à

dans sa

fille.

D'autres pièces d'ailleurs

indiquent aussi

le

8 brumaire.


LA CLOTURE DU PARC. Sungu;ne ot'Mubert Robert.



HUBERT ROBERT ET SON TEMPS brumaire,

i8

pré-

le

détenu, jusque

être

y

ce qu'il

i85

en soit

autrement

sent reçoit sa date de

ordonné.

ce jour.

Fait au comité le trois octobre lygS, l'an République Française, une et indivisible.

Signé

Charvet, se-

:

crétaire,

adjoint,

Beaudouin, La Combe,

Signé

:

Lavillette,

Lacombe,

adjoint,

Ile

de

la

Pierson,

commissaire, Lapeyre, commissaire, Moulin George, commissaire, Beaudouin,

commissaire.

,

adjoint, Charvet, secrétaire.

(Archives de la Préfecture de Police.)

Le peintre société:

fut

écroué

à

Sainte-Pélagie.

Millin, l'antiquaire

.loscph

;

Il

trouva dans sa prison bonne

Audran, de

Manufacture des

la

Gobelins; Roucher, que ses Mois avaient rendu célèbre et que Robert connaissait depuis longtemps; le peintre Restout (assez trouble cependant)

;

Chabroud, l'ancien constituant legénéral Biron ;

;

l'amiral d'Estaing

bien d'autres.

et

Les détenus qui avaient de l'argent pouvaient table relatif.

une

lieu des salles

communes,

ils.

se

procurer un confor-

avaient, en payant loyer,

cellule partagée

Roucher de

Au

lui

seulement avec un ou deux compagnons; celle de coûtait quinze livres par mois. Ils avaient aussi la facilité

faire venir leur

gnaient

le

nourriture du dehors... Souvent

commissionnaire qui

pouvait entrevoir ceu.x dont

Roucher

il

parents accompa-

les

l'apportait, et quelquefois le prisonnier

était séparé.

Robert se connaissaient. Les rapprochements forcés de la prison ne tardèrent pas à les lier intimement. Dans ses lettres à sa tille et

Eulalie, le poète parle très souvent

sur

la

captivité de ce dernier.

du peintre,

et

on

a ainsi

bien en quelle estime Robert était tenu par ses contemporains

De Roucher à sa fille Eulalie. 16 brumaire an IL Il faut ma bibliothèque qui ferme ta chambre, le Voyage Savary. Un artiste célèbre dans un art que tu aimes, le citoyen

le

corps de

I.

des détails

La correspondance de Roucher montre

La correspondance de

^.

prendre dans en É<rypte de Rober^t est

Roucher avec sa fille a pour titre: Consolation de <^^P^""te, 2 vol. in-8«, .,97. et a été publiée par Fr. Guillois, gendre de Roucher M. Anto.ne Gu.liois, petit-fils d'Eulalie Roucher. dont on connaît

la

tout ce qu. concerne l'archéologie d'Auteuil, a publié récemment, ments nouveaux, la vie de Roucher. sous le titre:

ma

-

compétence pour avec des docu-

Pendant la Terreur, i8qo in-8» C'est de ces deux ouvrages, surtout du dernier, que sont extraitel reproduites ici. Nous devons à l'obligeance de M. A. Guillois «n 'mcic^ mtéres-

Caimann-Lévy. es lettres

ici.

sant dessin.


LES ARTISTES CELEBRES

i86 Il

complettement;

s'ennuie

comme un homme

de

petites nécessités de la vie lire

ne pouvant peindre;

les

ruines,

envoie

lui

Savary.

Il

à travers

un peintre ne peut pas

car

lettres.

dont nous n'avons pas

et

comme

qu'il a si bien

l'antiquité

fameuse Egypte, dont

faut,

ma bonne

la vie

amie, consoler

le

nous, mais

toi,

qui as appris à respecter

promptitude

ajoutasses un

hommage de

mot de

ij brumaire an Monsieur, ont excité souvent les

fois ai-je

apprécier

à

si

bien dans

II.

ma

et les

de philosophie; mais

humaine,

fleur de l'espèce

la

et d'éterniser,

même

fais,

par

que

d'avis

main, sur un papier adressé à cet honnête

ta

D'Eulalie.

Combien de

et

veut

Il

génie attristé. Les Goths

ton admiration. Je serais

Point d'efîort pour cela; laisse-toi

artiste.

d'animer

l'art

deux

jour,

plaît à vivre à travers

passée se retrouve

Vandales ne connaissaient pas cette maxime de goût ta

du

et

notre suffisance.

ici

son imagination se

cette

travailler partout

premier de l'espace

faut au

Il

tu

grand

et

aller, et tout ira bien.

Au

citoyen Robert.

— Vos

pinceaux.

sentimentale mais ignorante admiration.

envié ce degré de savoir qui m'aurait mise à portée de

Un peu de goût, peut-être aussi quelques charmant que vous professez, ont été mes seuls trompe l'ignorance, je m'en suis aperçue. En con-

leur juste valeur!

dispositions pour cet art

Le

guides.

vrai talent

templant l'ouvrage du génie, on croit savoir quelque chose; mais bientôt on reconnaît

Mon

l'illusion flatteuse, et la sotte vanité

papa m'a appris hier que vous

étiez

peut seule s'y méprendre.

son compagnon d'infortune;

il

compte à la destinée du peu de bien qu'elle nous fait, au milieu des maux dont elle nous comble. Je lui sais donc gré de vous avoir donné SaintePélagie pour prison, au lieu de tout autre. En tous lieux, dans tous les temps, le génie s'entend avec le génie; ils parlent une même langue et quoique leur carrière soit différente, ils arrivent au même but. Vous me pardonnerez sans doute aisément, Monsieur, l'éloge que je fais ici de mon père, si vous avez une fille. Je joins à cette lettre, faible témoignage du plaisir que j'ai éprouvé en regardant vos ouvrages, les lettres sur l'Egypte de M. Savary, que mon père m'a demandées pour vous. Tandis que votre imagination, accoutumée à réaliser si bien les objets, vous transportera dans ce pays, aujourd'hui le vaste tombeau de tant et tant faut tenir

de merveilles, au pied de ces masses, orgueilleuses rivales du temps, de ces

pyramides, vieux ossements de l'antiquité; tandis que vous suivrez pas l'auteur de ces aimables et

riantes excursions à

du Caire, vous oublierez un moment

les

Rosette

verrous

et

dans

et

grilles

les

les

à pas

environs

de Sainte-

Pélagie.

Réponse de Robert à Eulalie.

Il

n'est pas possible,

mettre plus de grâce, ni plus d'obligeance dans vos envois celles

que vous adressez

sensibilité qu'on

ne peut

à votre

cher papa sont

les lire ni

les enten-'re

si

mademoiselle, de

et

dans vos

pleines de tendresse et de

sans les baigner de larmes.

Qu'il a de grâces à rendre à la destinée qui lui a réservé, pour ce

une consolation aurait

si

précieuse! J'avais, ainsi que

peut-être ressemblé au vôtre; mais hélas!

lettres:

lui, le

moment-ci,

des enfants dont ciel

le

cœur

ne m'a conservé que


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS mère qui

leur

aura

le

a usé

dans

douleur l'habitude de

la

regret éternel de n'avoir pu soigner

Je vais donc, grâce à vos soins

les

187

avoir à son côté et qui

que leur enfance. une

parcourir encore

obligeants,

fois

l'Egypte avec Savary. Si dans ce voyage, et parmi ces débris imposants qui paraissent avoir défié

temps

le

intéressantes, je regretterai de

et

nature,

la

rencontre quelques plantes

je

ne pas vous avoir avec moi pour profiter des

connaissances qu'une étude suivie vous en a donnée; mais

dans

oubliant et

de votre papa des courses aux pyramides

la cellule

les

verrous de Sainte-Pélagie,

avec

délasser

que,

lui

de ses aimables entretiens

je profiterai

joindrai l'avantage de m'instruire à la douceur d'y parler de vous et de

maman. Quoique

votre chère

demande

la

l'honneur de

n'aie pas

je

permission qu'un artiste sexagénaire adresse

timents aux grâces de votre âge

De Roucher

à sa

et à la sensibilité

Ce 4 frimaire an

fille.

II,

lettres sur l'Egypte sont lues, et je crois qu'elles et

me

j'irai

et c'est

le

crayon du citoyen Robert.

pût être seul,

peindrait

il

Si les facilite's

moins

S'il

et ferait

de votre cœur.

ont

ici

et

une

soir.

fait travailler

pouvait obtenir

à

je lui

pureté de ses sen-

8 heures du

encore de belles

de peindre manquaient

connaître,

la

la

Les

l'imagination

petite place

il

grandes choses

Robert,

pouvait tout au

il

dessiner.

De Roucher Robert

a

fait

à sa fille, 2J nivôse an II, g heures du matin. un dessin charmant de Sainte Pélagie. On

— lui

Le citoyen envoyé

avait

d'autre part quelques détails historiques qui représentent cette sainte

aimant

se

à

milieu des

promener

monuments en

rêver sur

à

et

la

fragilité

comme

des choses humaines, au

débris de l'antique Asie. Ces détails

la

mère

disent

d'un enfant qu'elle élevait dans ces mémorables déserts. L'artiste s'est vite

emparé de ce

manqué

sujet.

d'abord.

Il l'a

La

consacré dans un dessin colorié

sainte

était

assise sur

qu'il avait, je

crois,

un débris de colonne, devant un

tombeau; une urne, un sarcophage renversés. Près d'elle était son fils, mais détaché de sa mère, et faisant une seconde action dans le tableau. J'ai J'ai voulu peindre la modestement observé à l'artiste ce que je sentais. Mais s'il était possible d'associer l'une sainte, m'at-il dit, et non la mère.

à l'autre? ai-je

répondu.

Hé comment?

Je placerais l'enfant grandelet

près de sa mère qui lui montrerait les preuves de peut-être qu'avec

un sentiment

un tombeau de jeune

aussi mélancolique

que

fille

que

je

la fragilité

placerais

Il

a placé, devant ces

avec des vers mutilés et dont

ne reste

ma pensée

en l'embel-

tombeau d'une jeune que ces mots entiers

deux personnages, il

produirais

Arcadia ego du

celui qu'inspire le in

Poussin. Robert m'a entendu et ses crayons ont réalisé lissant.

des cho>es, et

là, je

Rose, elle a vécu ce que vivent L'espace d"un matin.

le

:

les roses,

fille,


LES ARTISTES CELEBRES

i88

De Roucher

— 5 pluviôse an II,

à sa fille.

— C'est une

à g heures du soir.

excellente trouvaille partout, mais plus encore à Sainte-Pélagie, qu'un

de

l'esprit et

du

du citoyen Robert.

talent

va semant

Il

homme

conversation de

la

pensées, d'anecdotes, de sentiments qui réveillent, amusent, attachent. racontait, qu'ami intime de Vernet,

nature, dans les jardins

ans, en pèlerinage vers la belle

Saint-Cloud,

deux jours de

les

deux

ensemble

allaient

ils

fois

me

Il

tous les

de Sceaux

et

de

de ces beaux lieux, au milieu de tout

fête

Paris qu'ils y voyaient rassemblé, dans les atours les plus aimables de l'élé-

gance.

Ils

nombreuses connaissances, mais n'en abor-

erraient, saluant leurs

dant aucune, observant d'un œil studieux ce tableau mouvant

mélange magnifique de tous tionnée par

la

Voilà

société

de

les objets

me

que Robert

ce

et si varié, ce

nature, parée, embellie et perfec-

la

peignait, car

il

peint

toujours.

Les deux amis travaillaient souvent ensemble. Roucher adressait des vers à Robert, sur

Vous

le

temps

souvient-il de ces

Qu'offrait le

deux

qu'ils regrettaient tous

monde en

femmes

:

jolies

ses cercles brillants?

Nous admirions les piquantes De leur esprit, leurs manières

saillies

polies,

Et ce goût pur, arbitre des talents'.

Robert dessinait pour Roucher. Sur une des poète employait à sa correspondance, portant les titres

:

Patience.

Eulalie, avec ces mots

La mère deux

et la fille se

l'espère,

Une Barra

:

et

ce petit

deux

de papier que

le

têtes

de femmes

les

envoyait à

Roucher

Espérance.

regardent; ainsi

têtes ont de l'expression et

homme

feuilles

traçait

:

de plume courante. Minette je

il

cependant

(petit

nom

monument de

voulu

l'a

le

citoyen Robert. Ces

elles sont l'ouvrage

qu'il

donnait à sa

la captivité

de deux

fille)

traits

conservera,

d'un grand artiste, honnête

bon citoyen.

autre fois,

Robert

faisait

un dessin

à

la

mémoire du jeune

une mère, coiffée du bonnet phrygien, montrait

le

tombeau de

Barra à ses deux enfants, armés, l'un d'une pique, l'autre d'un sabre. Robert, écrit Roucher, a

fait

ce dessin à

la

mémoire du jeune Barra, mort

a érigé un tombeau à la y quelque temps dans la Vendée....'. L'artiste lui manière antique. Le monument est simple et porte, sur une grande pierre, ces

il

I.

A. Guillois

:

Pendant

la

Terreur.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Robert m'a demandés,

quatre vers, que

rendre

hommage

et

que

j'ai

faits

mon nom

pour associer

à cet enfant, et

189

tout à la fois pour à celui

de Robert

:

Qu'à tout républicain sa mémoire soit clière. Barra, dans les combats, jeune a tini son sort. Ne le pleurez pas! Il est mort Pour détruire les rois et pour venger son père.

Robert avait composition.

En

Il

une étude

fait

m'en a

pluviôse,

bruit

le

1

au

1

I

2

pluviôse (3o

1

commence, Lazarre,

il

ma

jeté quitte

à sa

»

le seuil

i (j

fille,

en moi (il

la

était

lieu en

a

vont être

dans

effet

nuit

la

même, à deux Le moment du départ

à

sa fille

«

:

je

leur ai touché la

Ballin, sont

main

des

L'appel

Quelques jours après son arrivée

à

Saint-

pluviôse an II.

la rue.

On

Nous

nous compte encore

voilà arrivés et

au

nous franchis-

de notre premier enfer pour aller en chercher un second.

ne saurais peindre

Ici je

prisonniers

'.

de leur exode nocturne.

dernier guichet donnant sur

sons

Je te l'envoie

janvier 17941. Cette nuit-là

cellule;

lui fait le récit

De Roucher

les

enfants dans sa

des

et

Robert, Chabroud, Moynat,

les citoyens

nôtres. Ils sortent de

mère

la

ma demande.

La translation

à 3

heures du matin, Roucher écrit

approche;

toi à

répand que

se

transférés à Saint- Lazare.

du

part de

à

don pour

fait

vue de

le

genre de pensées

et

de sentiments que produisit

scène, qui, à la lueur de deux ou trois flambeaux ténébreux

la

cinq heures environ du matin) se déployait devant nous jusqu'aux

deux bouts de

rue de

la

la Clé. C'était

une espèce de charrette ou de chariot

vide auquel étaient attachés quatre chevaux,précédé de deux autres qui avaient déjà leur charge, et suivi de sept autres qui attendaient

branlante

nous

augure. Moynat

sert

me

de marchepied pour monter sur

suit,

la

ce

leur.

Une

chaise

char de sinistre

Ballin suit Moynat. J'aide Ballin chargé de soixante

années à monter sans danger. Nulle chaise, nulle planche pour nous asseoir.

Quelques brins de

paille

cette infâme voiture.

Il

mouillée faut

et salie par le brouillard qui

s'asseoir

plier en deux, l'un vers l'autre, de peur la

renverse.

Un

tombait jonchent

sur les ridelles et prendre soin de se

que

le

moindre choc ne nous

garde, brave sans-culotte, monte en neuvième,

aux conducteurs

jette à

et l'on crie

Avancez

:

Après que chaque chariot

est rempli,

nous avançons de quelques pas, pour

nous arrêter encore, jusqu'à ce qu'enfin nous voilà tous hors de SaintePélagie sur nos voitures rangées à la file. Elles roulent ensemble. Nous tournons dans la rue Copeau à droite pour aller prendre la rue Saint-Victor. Arrivés devant I.

la

A. Guillois

:

rue Neuve-Saint-Etienne,

Pendant

la

Terreur.

je

me

rappelle les jours de la


LES ARTISTES CELEBRES

igo

belle saison, où, tous les

dions avec tant de

plaisir,

matins,

ma

par ce

même

chère Minette

et

moi nous nous ren-

chemin, à nos agréables leçons de

botanique.

Nous avançons; fréquentées; tour et

je

les

nuit s'éclaircissait

la

sensiblement.

Les rues sont déjà

yeux des passants s'attachent sur nous. Je

ne découvre rien que de

curieuse que quatre-vingts prisonniers,

cinq ou six gendarmes seulement, qui, sans

mener comme des agneaux une revendeuse de

fruits,

les

observe à

mon

En effet n'est-ce pas une chose détenus comme suspects, conduits par

la curiosité.

Dans

la

sans liens, se laissent ainsi

fers,

rue Saint-Martin

(il

déjà jour),

était

accroupie contre une borne, nous a salués d'un mot

que le genre de nos voitures lui a dû inspirer, aussi bien que la vue de nos gendarmes à cheval et tenant toujours leurs flambeaux allumés, « Qu'on les f tous à la guillotine! » Grand merci, ma bonne, il serait possible d'être patriote, républicaine et pourtant moins féroce. Enfin voilà le grand jour; sept heures et un quart sonnent. Nous arrivons à Saint-Lazare. Le premier guichet s'ouvre pour nous recevoir

L'antiquaire Millin, qui

de ce voyage

fit

du convoi,

partie

a

donné une autre version

:

Lorsqu'on nous transféra de Sainte-Pélagie à Saint-Lazare, dans des charrettes découvertes, au milieu de la nuit, entourés de

flambeaux, conduits par

des soldats excités par des administrateurs féroces,

poursuivis par un peuple

en délire, chacun emportait avec soi ce qui songeait qu'au malheur de sa position

;

lui

et

était le plus nécessaire et

Robert ne

ses crayons et saisit cette scène d'horreur dont

il

que son portefeuille

prit

a fait

un tableau

ne et

très remar-

quable.

Des deux conteurs,

Un

peuple en délire,

à

le

poète est assurément

le

cinq heures du matin, à

plus près de

la

fin

voir le spectacle alors banal d'un transport de prisonniers

bien invraisemblable. L'antiquaire avait, surexcitée par

A

le

malheur de

je crois,

la vérité.

de janvier, pour !

cela paraît

l'imagination un peu

sa position.

comme ils le firent à l'écrou. On avait pris leur

Sainte-Pélagie, les prisonniers avaient dû,

Saint-Lazare, se plier aux formalités de

signalement. Voici deux extraits, concernant Robert, des registres de ces

deux maisons

:


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS EXTRAIT DU REGISTRE

1)

191

INSCRIPTION DES DETENUS A SAINTE-PELAGIE

Noms,

Noms

surnoms,

descommis-

âge,

des

pays natal.

procès-

profession

verbaux ou mandats

et

des

détenus

demeure

prisonniers.

dans

ont

qui

LeDri

re'digé

les

procès-

sections.

verbaux ou signé 1rs mandats

Tnns'èremeiil

Dat«

saires

D1I6

de la

de l'entrée Motif

SigDjleni(nl

des

prison

de leur arrestation

d'où

celle

des

à

ils

prison.

la

entrent.

prisonniers

d'arrêt.

ils

sortent

avant leur

d'arrêt.

arrestation.

Taille

5 p. .9 p. cheveux Hébert Csic, Robert

Ordre du Signé

comité de :

sur-

Lacombe Pierson,

Georges

âgé

veillance

révolution-

naire

et

du 2' mois de l'an 2' de la

de

autres.

Je

Le S' jour

la section

60 ans

noirs.

l'an

b.irb" grise,

natif de Paris Peintre

yeux noirs.

demt Rue des

bouche

Repu-

Orties

blique.

Gallerie

des

du

Tuileries.

Le 12 Pluviôse

gris,

sourcils

Louvre, «• 10.

ney droit.

le

lîntré le

l' jour de l'an 2'

rond,

moyenne

de

la

comme suspect.

Répu,

blique.

visage

Arrêté

plein.

2',

dénommé

cy contre a été transféré à St-La^are de l'ordre

comme dessus

et

menton

même

large.

'Signalement

front carré et

découvert

EXTRAIT DU REGISTRE DES PRISONNIERS DE LA MAISON D ARRET DE SAINT-LAZARE

Mis en liberté le iS Thermidor. Ordre du Comité de sûreté générale

:

Elie Lacoste, VaJicr,

Le Gendre. Dubarreau et

A

Du

1

2 Pluviôse.

273 Hubert Robert, d^é de (io ans, natif de Paris, peintre, demeurant Muséum, taille de cinq pieds 4 pouces. — Cheveux sris, front très-haut, sourcils noirs, yeux gris, «ej gros, bouche petite, menton rond, visage ovale et plein, amené céant en vertu d'ordre de Gallerie du

Sainte-Pélagie.

autres.

(Archives de

la

Préfecture de Police.)

Sainte-Pélagie, la taille de Robert était de cinq pieds 3 pouces; à

Saint-Lazare de cinq pieds 4 pouces. Le facétieux artiste était bien capable de faire remarquer au greffier que cet accroissement était la preuve que

l'homme grandit par

le

malheur.


LES ARTISTES CELEBRES

A tels

Saint-Lazare étaient renfermés les suspects. Grâce aux vers immor-

d'André Cliénier, Saint-Lazare

toutes les prisons de la Terreur.

moment à

rassemblés

les

jamais dispersée par

vécut

a

gardé une sorte d'illustration entre

Dans

cette

maison,

derniers débris de cette brillante

un

et frivole société

Révolution. Le petit peuple de détenus qui

la

jusqu'aux événements de Thermidor

se trouvèrent

est

donc intéressant

à

étudier; aussi a-t-il tenté la curiosité des historiens, des poètes, voire

des romanciers.

Quoi que l'heure présente eût de trouble abandonné.

belle insouciance d'antan ne l'avait point

tout

et

On

d'ennui, sa

faisait jeu

de

:

Beaux poulets sont

écrits

!

maris, amants sont dupes

Caquetage, intrigues de sots

On

y chante, on y joue, on y lève des jupes On y fait chansons et bons mots.

André Chénier. La mort

a dit

mêmes mirent une

fut

un

jeu

;

;

comme un

;

autre, et les

femmes

sorte de coquetterie à regarder la guillotine sans

frayeur.

Saint-Lazare,

la

bourg Saint-Denis, eurent

une plus grande ces détails à sa

Nous arrivons

....

main,

Au

fait

et

plus d'espace

liberté.

fille

Dans

;

sa lettre

disait, était située

au fau-

campagne. Les prisonniers

on leur

laissa aussi à l'intérieur

du ig pluviôse, Roucher donne

:

Le premier guichet s'ouvre pour nous municipal, un grand papier à la Nulle tête ne manque. Nous défilons sous ses

à Saint-Lazare.

delà du second,

un dernier

comme on

c'est-à-dire presque à la

plus d'air

recevoir.

maison Lazare,

appel.

le

même

officier

yeux

l'un après l'autre. Enfin, voilà le bétail parqué, et la claie d'entrée fermée

bien

et

dûment sur nous. Une immense

pièce, servant jadis de

réfectoire et

ayant au moins soixante à soixante-dix pas de longueur, nous reçoit tous. Là

nous restons l'espace d'une heure, nous parlant les uns aux autres, en tumulte, du nouveau genre de triomphe qu'on nous a fait savourer longuement, durant

On nous annonce enfin qu'il faut quitter le rez-demonter au troisième où nos logements nous attendent... Parvenus au troisième étage, un long, large et lugubre corridor, bien éclairé, nouvellement blanchi, se présente à nous. Toutes les chambres sont ouvertes et un chiffre, tracé à la craie sur toutes les portes, indique le nombre toute

la

traversée de Paris.

chaussée

et


v.^ f'P ".'ix»u

:",':

'T*

/c }-»tUi

LA DUCHESSE DE FLEURY

TENANT LE

FiLS DE

;-««./j(*-.*vc^:>t

(m'-'-'^

ROUCHER SUR

D'après une aquarelle

iu,

/â^/te^

^'-

'

"

'v

-

^j w'

y

I

•^'^^^^'"'

DE COIGNY, LA JtLNE CAPTIVE d'aNDEÉ CHÉNILK), SLS faite

GENOUX, A l'uNE DES FENÊTRES DE SAINT-LAZARE. par Hubert Robert pendant sa captivité.

(Communiqué par M. Antoine

Guillois, descendant de Rouchcr.)

IILRERT ROnERT

I

.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

194

des détenus que chaque logement doit contenir. part

deux

;

est très rare

sept se voient par

par

ci

Le

chiffre

un

n'est e'crit nulle

celui de trois est le plus souvent répété

;

quatre, six

;

là...

Point de barreaux aux fenêtres, mais de belles et grandes croisées. Point de verrous aux portes, mais des serrures intérieures dont on a la libre disposition. Point d'heures fixes de retraite, mais la liberté de voisiner toute la nuit

dans

même

le

corridor; durant tout

jour,

le

communication permise entre

tous les étages, et dans peu, jouissance d'une grande et vaste cour qu'on bat

moment

en ce

Pour

et

qu'on sable.

Les prisonniers purent

dehors

les

;

comme

peu près

vie à Saint-Lazare continua à

le reste, la

à

faire venir leur

nourriture du

correspondances avec l'extérieur furent plus

difiiciles, elles

Sainie-Pélagie.

ne cessèrent pas pour cela. Robert, que sa belle

presque bien

il

:

humeur

n'avait point

pouvait peindre,

fenêtres; de plus,

on

les

se

trouvait et belles

avait la jouissance d'une vaste cour

comme on

aux exercices du corps qui,

livrer

abandonné,

pièces ayant de grandes

sait,

pouvait se

il

furent toujours sa

passion. J'ai été

pendant tout ce temps,

l'ami de Robert, et

je

gage précieux, dans laquelle poêle que j'avais pu la

jusqu'à midi,

et,

Sa

il

ses

après gaieté

compagnon de

gouaches que

je

captivité

conserve

le

pain humide à six

affreux qui

et

et

comme un

m'a représenté faisant sécher, dans un

procurer,

mienne. Robert se levait alors

nourriture et

étonnante.

me

Millin, le

dit

possède une de

peiit

faisait

sa

heures du matin, peignait

repas, jouait au ballon dans la cour avec une adresse

le

sa

et

ne

tranquillité

l'ont

pas

abandonné un

seul

moment.

Le pain humide rhétorique.

et

affreux de Millin n'est qu'une simple tigure de

Trop de rhétorique

sans en excepter Riouffe

^

Un

de détails feraient mieux notre

coup avait,

le

plus intéressant.

A

d'ailleurs chez les écrivains de ce temps,

peu moins de déclamation affaire.

Roucher,

à cet

manger

et

même du

nécessaires pour peindre

et

dessiner;

il

cot^damnât pour un motif aussi ridicule.

et

tous les

achetait aussi

fut prise d'une joie folle lorsqu'on lui lut son acte d'accusation, ne ta

pain bon à

agréable à voir. Le peintre achetait des ballons

I. Honoré RioufFe tut enfermé quatorze mois à la Conciergerie; Mémoires d'un détenu, an III, Paris, in-8°. C'est lui qui raconte que

qu'on

un peu plus

Saint- Lazare, avec de l'argent, et Robert en

on pouvait se procurer bien des douceurs,

ustensiles

et

égard, est de beau-

il

des

a laisse les

M'""

pouvant

Chalgrin se figurer


PIS

"^

%\

w •<

1

^

".-râj-^*

--*SK.

.

KlPi.-»..,,.

::r;

'

^""

•••

"

—if"

Tt'-"

>

D

^

12

"^

a,

^

a

--

l.:^ A''^/i

3

•—

C

^ 2 3 t; a ^ — o Q " w "

'"'«*•»•-

' <

•!!

*


LES ARTISTES CÉLÈBRES

igG

gâteaux de Nanterre

des fruits. Millin avait un poêle. Rouchcr, certain

et

jour, invitait quelques truite

saumonée

possédait

».

même un

amis

à

manger

un

«

brocliet et

Les dames avaient clavecins

et

une excellente La

harpes.

singe qui servait au divertissement de tous

société

La plu-

'.

eux-mêmes.

part des prisonniers faisaient leur cuisine

Roucher, un spectacle assez singulier que celui de nos corridors,

C'tst, dit

tous les jours

du dîner. Chacun,

à l'heure

d'un fourneau,

fait

stylés, sont là à

préparer leur provende.

l'office

de cuisinier.

à

canse de

l'été

sur sa porte, à côte

Les plus ineptes,

comme

les

plus

C'est sans doute cette scène que Robert a représentée dans le petit

une reproduction

dessin dont

Hubert Robert). Le peintre

est

au

des Estampes (album

Cabinet

debout, enveloppé d'une douillette en

est

soie violette, qu'il ne quittait presque jamais et qui était daire. Celui qui surveille le fourneau serait

Robert donna réverbères de

la

à

prison avec tout son

il

de

prison.

la

avait

dessin, resté dans la

poète.

lui

peine de cinq ans, auquel, en souvenir de Rous-

à

donné

Un

M. Etienne Haro, représente Robert

de l'hiver, Roucher avait été autorisé à garder avec

son hls Pierre, âgé seau,

ce

de son éternelle douillette violette.

sa cellule, vêtu la fin

attirail;

M. Roucher, descendant du

autre dessin colorié, que possède

Vers

Roucher.

Roucher un autre dessin réprésentant l'allumeur de

famille, est en la possession de

dans

devenue légen-

le

Il était,

surnom d'Emile. Cet enfant

comme on

le

pense,

choyé

était la joie, le soleil et

gâté

par tout

le

monde. Les

hommes

aux dames

était

partie de son

ci-devant

avaient réservé

le le

temps dans

corridor Germinal, celui dont parle Roucher; corridor Prairial. Emile passait une bonne le

corridor Prairial.

première présidente

marquise

Giainbone,

de

Toulouse,

à

Treil

et

La citoyenne Cambon, sa

fille,

de Maillé, d'Arlancourt, Saint-Aignan, s'arrachaient celle

qui

entre

toutes

le

les

citoyennes

de Pardaillon, Talleyrand-Périgord,

gâtait

était

la

le

bambin. Mais

citoyenne Coigny,

la

Jeune

Captive d'André Chénier (M"« de Coigny, ci-devant duchesse de Fleury, avait repris

son

nom

propres mains de

I.

la

de jeune

fille

après son divorce). Emile reçut des

Jeune Captive un lapin, que Chabroud

A. Guillois et liticnne Haro.

le

Cons-


HUBERT ROBERT tituant dressa à suivre ]e

197

amusement de

chien, au grand

tout

monde.

Un

gnait ainsi

une fenêtre de

assise à

Le dessin

de Roucher.

fils

que nous reproduisons, représente

colorié de Robert,

dessin

M"e de Coigny, le

comme un

SON TEMPS

FIT

le petit

Emile pour

à

tenant sur ses genoux

et

Angélique Pierrette.

On

dési-

taquiner, depuis qu'un jour, pendant

le

qu'on nettoyait ses vêtements,

prison

la

dédié

est

avait paru

il

dans

la

prison enveloppé

d'une robe de femme.

Les parties de ballon de Robert faisaient sensation le

monde aux

fenêtres.

L'un pousse

Chénier en parle

Comme

bondir sur

et fait

Un

:

les toits, sur les vitres,

sont les discours des sept cents plats bélitres. est le plus savant.

monsieur Pasquicr, qui depuis

au ministère des finances, Saint-Lazare

aussi

a

a

occupé une haute situation

parlé dans ses lettres de la vie

Dieu

!

à

:

Je faisais tous les jours sa partie, dit-il en j'appris

attiraient tout

ballon tout gonflé de vent,

Dont Barère

Un

et

ma mise

en

qui tiendra

liberté, j'allai

le

bout désormais

?

Mais Robert l'embrassa bien

quand «Ah! mon

parlant du peintre;

l'annoncer à Robert, qui s'écria

:

»

vite,

en s'excusant de cette pensée

égoïste.

A

Saint-Lazare, l'intimité entre

étroite qu'à Sainte-Pélagie.

et

Robert semble moins

Simple question sans doute de proximité ou

d'éloignement de cellules. Puis

André Chénier,

Roucher

à

Saint-Lazare, Roucher avait retrouvé

comme

déjà apprécié

poète, et avec lequel

il

pouvait

s'entretenir de ses sujets favoris.

Remarquons

aussi

que Robert, alors célèbre,

Roucher, un personnage Pendant que

était,

même

pour

:

je laisse ainsi

courir

ma

plume,

écrit

Roucher

à sa

fille,

le

9 germinal, notre Emile est là à ma gauche, dormant profondément sur son matelas mis en double, entre les six feuilles de mon paravent disposées sur trois rangs

demande, faut savoir

Si

je

me

Robert

était

hasarderais à

un homme près duquel je puisse risquer une demander une heure de son talent; mais il

lui

ne pas désirer ce qu'on ne peut avoir.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

if)S

moins

Si le poète eût été

discret,

ressant de plus. Cela coûtait fait à

peu

si

faut bien savoir qu'il n'y était

car

a fait

il

une

Il

peignait aussi sur des assiettes; mais

nullement contraint par

d'abord,

originalité

d'essence grasse

et

commune

là-dessus

;

spirituellement

enlevés,

humoristiques.

Il

il

ensuite

une bonne

les

Ce sont des

affaire.

toujours très

traitait ses sujets ordinaires,

accompagnait volontiers

légendes

de

passer ces assiettes au dehors par l'inter-

et elles se

vendaient très bien,

raison d'un louis

à

beaucoup

pièce; les étrangers, surtout les Anglais, en achetaient

Cependant

c'était

préalablement d'un vernis

qu'il recouvrait

qu'il

faisait

médiaire du portier,

les autres;

nécessité,

la

de ces assiettes alors qu'il pouvait peindre sur toile;

assiettes en faïence

la

inté-

Selon Vigée, Robert aurait

Saint-Lazare cinquante-trois tableaux, sans compter d'innombrables

dessins, gouaches ou aquarelles. il

nous aurions peut-être un dessin à l'artiste.

'.

habitants de Saint-Lazare s'en allaient les uns après

de nouveaux hôtes prenaient leur place. C'est ainsi qu'on

vit

apparaître Guinguené, qui, quelques années après, fut Directeur général

de l'Instruction Publique,

et

accorda au petit Emile une bourse de pen-

sionnaire au Prytanée Français, en souvenir de son père. Le règlement

de

la

prison devint plus rigoureux à cause de prétendues conspirations

des détenus.

Le

7

Il

fallut

manger

thermidor, vint

cinq autres. La

Roucher;

veille.

le

à la table

commune.

tour de Roucher, de Chénier fait

le

ceux qui

lui

étaient chers,

celui-ci avait adressé ce dessin à

avec un quatrain empreint d'une tristesse

qu'on ne peut été fait

sans émotion

lire

le

de trente-

et

Le Roy, élève de Suvée, avait

Le

^.

profonde

si

et

si

résignée,

Chénier

portrait de

par Suvée lui-même, l'horrible aristocrate,

portrait de

ainsi

avait

que l'appelait

David.

Pour notre ce

temps

peintre,

comme un

un seul exemple que

1.

M. Etienne Haro.

2.

Le

portrait

« « «

semble bien qu'on

Tait oublié.

les artistes, et je

Roy

et

non de Suve'e;

il

:

Ne vous étonnez

pas, objets sacrés et

doux

de tristesse obscurcit mon visage. Quant un savant crayon dessinait cette image, J'attendais l'échafaud et je pensais à vous. » Si

On ne

quelque

air

est

dans

avait

sais

s'il

l'un d'eux ait porté sa tête sur l'échafaud.

de Roucher est de Le

quatrain de Roucher «

il

vague respect pour

signe'.

y

a

Dans

Voici

le


RT ROBERT

IIURF.

l'.T

SON TEMPS

109

l'entourage de Robert, une légende se répandit plus tard que aurait

échappé

à la

mort par

suite d'une confusion de

Robert aurait

été guillotiné à sa place.

remontant

Robert lui-mcme,

à

repose sur aucun fondement.

Ce

fut

à

trace d'aucun

Quoi

Terreur,

la

Saint-Lazare en

un simulacre de jugement,

jugement en

qu'il

soit,

peintre fut rendu

daté

du

le

plusieurs

et

même

exécutés,

temps qu'Hubert.

à

et

qu'on ne trouve nulle

concernant.

après la

la

chute de Robespierre Voici son

liberté.

ly thermidor, et adressé à sa

du Louvre

femme

à

et

ordre

di ses

satellites,

d'élargissement,

son domicile aux Galeries

:

Du Le Comité en

qu'un grand nombre de

certain

qui est certain aussi, c'est qu'Hubert Robert ne pouvait être exécuté

sans au moins

le

enfermé

un autre

Je ne crois pas que cette légende,

est

Robert furent incarcérés pendant mais aucun ne

:

peintre

parvenue jusqu'à M. Etienne Haro,

et Il

nom

le

17 thermidor.

arrête que le citoyen

Robert peintre sera mis sur

le

champ

liberté.

Les Membres du Comité Signé

:

Merlin, Élie Lacoste, Vadier, Goupilleau de Fontenay,

Louis du Bas-Rhin, Legendre

et

Dubarrau.

Collationé à l'original

Remis

l'original

à la

(signature illisible)

soussignée

Signé

:

Soos Robert.

secret, général

Une

pièce enregistrée

qSo.

(Arch. Nat. Série F'. 4635.)


CHAPITRE Les origines du Musée du Louvre (suite nal ou Français.

— Le

et fin).

XIII

La Commission du Muséum Natio-

même Muséum.

Conservatoire du

membre

Robert

de

ce Conservatoire.

La Royauté

avait

sombré dans

journée du lo août 1792. Le

la

tembre suivant, l'Assemblée Législative, avant de vention, votait ce décret

Muséum

le

9 sep-

Con-

:

Séance du 19 septembre 1792. importe de réunir dans

i

faire place à la

L'Assemblée nationale, considérant

Français les tableaux

autres

et

qu'il

monuments

des beaux-arts qui se trouvent ëpars en divers lieux,

Décrète

qu'il

y a urgence.

L'Assemblée Nationale, après avoir décrété l'urgence, décrète ce qui

suit

La Commission des Monuments'

dépôt

fera transporter sans délai,

dans

le

:

L'Assemblée Constituante ayant décidé

la vente des biens ecclésiastiques dans du 19 décembre 1789, deux comités furent nommés, l'un dit des Biens Ecclésiastiques, l'autre d'Aliénation de ces biens, pour en faire l'inventaire, faire un choix de ceux qui devaient être conservés et vendre les autres. Le 16 octobre 1790 de Lanjuices deux comités nomment chacun trois commissaires; celui des Biens I.

sa séance

:

d'Ormesson, Despaty de Courteilles; celui d'.\liénation

nais,

Camus, Poignot

;

ces six commissaires s'adjoignent

Barthélemi, Ameiihon, Le Mercier,

treize

:

La Rochefnucault,

savants: de Bréquigny,

Le Blond, de Bure, Dacier,

David, Pajou, Desmarets, Haûy, d'autres encore

comme

Poirier,

Mongez,

A. Lenoir et Doyen, et ainsi

formé un nouveau comité dit d'Examen des Monuments Publics, origine de la commission de Conservation des Monuments. Le II août 1792, l'Assemblée Législative crée une commission de huit membres pour faire l'inventaire des biens de la Couronne; quatre sont nommés par l'Assemest

falée

:

Reboul, Broussonet, Courtois, Mulot

;

quatre par

la

Commune

de Paris

:

David,

Cossard, Rcstout, Dufourny; celte commission se réunit au comité d'examen,

Convention porte

le

nombre de

ses

membres

à trente-trois. C'est la

et la

commission de

Conservation des Monuments.

En

août i7q3, après

la

suppression des académies, une commission de savants


INTKRIELR DE GRANGE. Sanguine d'Huben Robeit.



HUBERT ROBERT ET SON TEMPS du Louvre,

monuments précieux

tableaux et autres

les

201

relatifs

aux beaux-arts,

qui sont répandus dans les maisons ci-devant dites Royales et autres édifices

nationaux.

Muséum

Le

donc jusque-là Louvre, on

national,

resté à l'état de projet.

Comme

grande Galerie du bord de

nisation et veiller

nomma

à la

six

devait être établi au

Muséum

Pour procéder

l'eau.

conservation du nouveau

Muséum,

:

à

a

Royal, l'orga-

ministre

le

commissaires, qui formèrent ce qu'on

Commission du Muséum National ; ce furent lain,

il

primitivement destiné au

lui attribua le local

c'est-à-dire la

Roland

décrété par l'Assemblée Constituante, était

appelé

la

Vincent, Regnault, Jol-

Cossard, peintres; Pasquier, peintre en émail

;

Bossut, géomètre.

Ces commissaires, nommés en septembre, fonctionnent

à

partir

du

I" octobre.

M. Courajod, dans montré,

j

«

de ces

frontières de

non plus tage

« le

David les

«

n'était

nullement composée

hommes que

l'art,

de

la

et

s'est

une grotesque réunion d'incapables

Monsieur Courajod

témoignages de deux

et d'artistes est adjointe

des premiers venus

a recueilli

hommes et

fit

», ni

époques rôder sur

du monde élégant

ridicule dont elle se couvrit qui la

».

«

l'on voit à toutes les

science

Jean-Baptiste-Pierre Lebrun

lier

du Journal d'Alexandre Lenoir,

ignore pourquoi, d'une excessive sévérité à l'égard de cette

commission. Elle

même

sa préface

», et

»

;

ce

n'était

ce n'est pas

les

pas

davan-

honteusement chasser par

un peu trop complaisamment

plus que suspects en cette affaire

Louis David. Lebrun

faisait

:

deux prin-

au Comité d'Instruction publique, pour inventorier

le

mobi-

des ci-devant académies, tous les dépôts des machines, de cartes, de plans et

autres objets d'arts et de sciences dipersés dans divers dépots. C'est la Commission

Temporaire des Arts, qui compte cinquante-deux membres aux appointements de Comme elle t'ait double emploi avec la Commission des Monu-

2,000 livres chacun.

ments, celle-ci qu'on trouvait trop réactionnaire est supprimée par décret du 28

maire an

du

II

(décembre

i79'3).

La Commission temporaire des

fri-

arts fonctionne à partir

12 pluviôse suivant (janvier 1794)-

Le 29 frimaire an IV (décembre ijgS), la Commission des Ans est remplacée le Conseil de Conservation des objets de sciences et arts, composé d'abord de neuf, puis de huit membres, et qui dépend de la Direction Générale de l'Instruction publique. Ce nouveau conseil fonctionne jusqu'à la réorganisation qui suit les évépar

nements du Il

iiS

Brumaire.

ne faut pas confondre ces diverses commissions avec celles qui, sous différents

noms, sont spécialement chargées de l'organisation et de la conservation du Muséum et qui sont celles dont nous avons à nous occuper dans ce chapitre.

des Arts,


LES ARTISTES CÉLÈBRES

202

cipaux reproches à

commission

la

seul restaurateur de tableaux là

que maintenant,

restaurer les tableaux;

avait

commis quelques

l'abri

d'un

et

Chacun

reproche.

tel

et

pas un connaisseur, elle

erreurs dans l'attribution des tableaux. Restait à

connaisseurs,

les

jamais été de

ait

des artistes spéciaux pour cela; en second

a

ne comptait que des artistes

elle

des branches où

Lebrun lui-même, ont toujours que Winckelmann

sait

et

été à

Caylus, dans

étaient très compétents, n'ont pas toujours été sans

ils

Au

péché sur ce point. mission

y

il

comme

montrer que

d'un conservateur de musée

le rôle

lieu,

en premier lieu, on n'y voyait pas un

ne crois pas que, pas plus dans ce temps-

je

;

:

fond,

grand grief de Lebrun contre

le

com-

la

n'en faisait pas partie; son dépit perce entre les lignes

était qu'il

des brochures qu'il publia à cette époque sur

tement renomme,

très

Muséum ^

le

Expert jus-

connaisseur, Lebrun se posait un peu en arbitre

artistique et se croyait indispensable; ses brochures sont des plaidoyers

pro domo sua. toire

Il finit,

du Muséum,

et

son rapport des

la

à la

hommes

David, ce

à

commission,

Convention,

le

il

titre d'expert,

pour

fut lui

quelques talents, mais

«

parle

«

de

Regnault,

il

Il suffit,

et

comme

I.

de leur reconnaître

La

».

vérité est

près ces premiers commissaires. Vincent, fils,

garde des dessins du

le

de valeur; mais

il

du Muséum National,

la

sienne.

c'était

le

National, in-8», 1793.

in-8'',

1794.

les

comme commissaires. — Jollain du Muséum du Roi avec Robert; il était les frappait

Lebrun: Observations sur

Muséum

il

époque leur réputation balançait

que David ne leur pardonnait pas; ne pouvant

peintres,

de l'Académie de peinture;

J.-B. Pierre

artistes

que leurs écoles étaient aussi fréquentées que

avait été garde des tableaux

Rcjlexions sur

A

c'étaient des rivaux qu'il ne

convaincu que c'étaient des

C'était là surtout ce

membre

».

d'autre part, de voir les tableaux que lui et Regnault ont

être

David

atteindre

la

1794); dans

du Muséum.

faut bien savoir, en outre, qu'à cette celle de

meil-

demanda

qui

(janvier

obligé

est

deux peintres;

à la tête

Examinons d'un peu plus

pour

le

nécessité de substituer, à

la

d'abord, avait été, après la mort de Cochin

Roi.

effet

II

leur patriotisme est sans couleur

visait surtout ces

voyait pas sans jalousie

laissés

en

27 nivôse an

au Conserva-

mieux dans

le

inutiles et intrigants, des artistes éclairés et patriotes

l'égard de Vincent et de

que David

par entrer, à

reste,

alors les choses furent

Quant

leur des mondes.

suppression de

du

un

artiste estimable, qui avait

Muséum

National,

in-8°,

Quelques idées sur

la

1792.

décoration


HUBERT

R()15ERr

SON

1:T

EMPS

'J

2o3

au moins l'expérience des choses d'un muséum. Diderot en était si

II

bien

à sa

place qu'on

Lebrun,

l'appelle

sur

l'art

les

phénix de

« le

un peintre en émail;

était

de broyer

il

la

collectionneur; à ce

titre,

il

à

bout de

est

il

comme on le lui reproche; la commune de Paris (voir

douteux il

la

qu'il

je

de

puis la

me

note précédente).

lui (Arch. Nat.)

le

une créature de Roland,

fût

le dire,

et

Lebrun montre

Pour Gossard,

semble bien plutôt avoir

mauvais connaisseur qu'on veut bien

un rapport de

traité

des tableaux,

faits.

de collectionneurs!

l'oreille; rivalité

plus obscur des six,

que

comm.ission; mais

la

avait chez lui

scion Lebrun, ne savait pas quels peintres les avait ici le

ainsi

»,

composé un

avait

il

bande

couleurs sur émail, c'est-à-dire qu'il avait des con-

naissances techniques qui pouvaient être utiles était aussi

du bien.

retrouve plus tard au Conservatoire du

le

— Pasquier,

Musée avec Regnault.

dit

11

imposé par

été

n'était d'ailleurs

pas

si

en juger du moins par

à

sur des sculptures qui étaient, autant que

rappeler, dans une église de Sens, et qu'il s'agissait de sauver

destruction.

— Enfin,

Bossut, géomètre distingué, avait été profes-

seur à l'Académie d'architecture,

et,

ce

que semble ignorer M. Courajod,

exerçait ses fonctions gratuitement.

Ces fonctions de commissaires n'étaient pas non plus sinécures était

cœur

»

que Roland avait distribuées

de 2,000 livres

non de

et

3, 000,

à ses créatures.

comme

dans son rapport

léger, le prétend

à

missions suivantes eurent en moyenne 2,5oo

auquel ces sauf soit

mômes

fonctions donnaient

Cossard, étaient logés

aux Galeries.

Ce

d'autres

à

n'était

«

de grasses

Le traitement

David, rapporteur au

Convention

la

(les

com-

Quant au logement

livres).

droit,

tous les commissaires,

titres

soit

au Vieux Louvre

donc pas un grand cadeau qu'on leur

faisait.

Voici, entre plusieurs autres, quelques pièces qui font foi à l'égard

de ce qui précède

:

Commission du Musœum.

Universités

2,5oo livres.

F" 275. Ex. 1792.

Commissaires.... (de Faites payer aux

commissaires du

S''*

Jollain,

Musœum

Trésorerie Nationale)...

Vincent, Regnault, Pasquier

National,

pour leurs appointements en la

la

la

somme

la dite qualité,

et

Cossard,

de deux mille cinq cents livres,

pendant

le

présente année, à raison de 2,000 livres chacun par an

trimestre d'octobre de ;

les dites

2,5oo livres


LES ARTISTES CELEBRES

304

sont imputables sur les 3oo,ooo livres ordonnées par la

pour êire distribuées aux les

loi

du

septembre 1791

12

3oo,ooo livres sont à prendre dans

artistes, lesquelles

deux millions destinés pour gratifications de tout genre, par

loi

la

du

22 noût 1790, sur les pensions. Fait à Paris

décembre 1792,

adressée sans doute à Roland Paris,

l'an

!«''

Commissaires du Muséum,

Lettre des et

le 2

le

République.

la

jointe au

mandat précédent,

:

novembre 1792.

27

de

L'an premier de

la

République.

Monsieur,

Nous avons l'honneur de vous rappeler que, conformément aux

Musœum

tions de nos brevets, les cinq commissaires du

Jollain, Vincent, Regnault, Pasquier, Cossard, doivent être payés de

mois

compter du

à

fonctions avec

1=''

octobre dernier.

plus grand zèle,

le

Comme

disposi-

National appointés,

mois en

nous nous acquittons de nos

nous croyons pouvoir demander avec

confiance l'exécution de ces dispositions obligeantes de votre part.

Le montant des appointements pour l'ensemble des cinq commissaires, les mois d'octobre et de novembre, est de seize cent soixante six livres

pour

2,000 livres par année pour chacun

raison de

treize sols quatre deniers, à

d'eux.

Signé

:

Vincent, Regnault, Jollain, P. Cossard, Pasquier, Bossut.

(Cette lettre est je crois de la

main de Vincent,

trésorier de commission.)

(Arch. Nat

Bossut

n'était

donc pas appointé.

On

par ces pièces

le voit

par un rapport de Garât du 24 février I7<j3

0-' 848.)

et aussi

:

Rapport de Garât.

Les citoyens Pasquier, Vincent, Regnault, Jollain inspecteurs du fonctions

sans

Muséum

National, avec

rétribution,

réclament

le le

citoyen

et

Cossard, commissaires

Bossut, lequel exerce ses

paiement de leurs appointements

échus du mois de janvier dernier.

Ces appointements ont été

fixés par le ministre

Roland

à

2,000 livres par

an pour chacun des cinq commissaires (Arch. Nat. O^ 848.) Il

y aurait encore beaucoup à dire sur cette première commission,

mais m'y arrêter plus longtemps

serait sortir des

bornes de

Elle ne fut pas plus mauvaise que beaucoup d'autres les attaques

Les à entrer

dont

hommes dans

le

et

mon

sujet.

rien ne justifie

elle a été l'objet. et les

choses de cette époque commencent proprement

domaine de

l'histoire.

11

est

donc possible d'en parler


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

203

sans passion, de louer ce qui a été bon, de blâmer ce qui et

On

de ne pas accepter ou rejeter tout en bloc.

ment,

heure, que

à cette

crois,

je

La machine gouvernementale

fallait

non seulement un

la crise

qui suivit,

exemple, Robespierre

était

ait

y

il

détruits,

ou abandonnés

été

hommes

les

et

rendue néces-

entièrement détraquée,

il

et

de

aux Anglais

monuments

foule de

superstition

la

»

aient été

autres étrangers, per-

et

une raison pour proscrire indis-

n'est pas

de ce temps,

proclamer que tous

ni

les

administrateurs républicains étaient des incapables ou des scélérats

que toutes

vertus avaient passé

les

en particulier, rendre justice

frontière avec les émigrés.

la

homn:ies modestes, pour

à ces

éminenis, qui lîrent partie des commissions de travail,

au milieu du désarroi fondèrent

les

se

oi.i

y

Que

de trop, que des actes mal-

été

commis; qu'une

à vil prix

sonne n'y contredit. Mais cj tinctement tous

les

eu des excès et des fautes; que, par

bande aient

et sa

portant l'empreinte des tyrans

«

dans

faite

nettoyage, mais une refonte complète.

heureux de vandalisme aient d'art

était

qui en furent les victimes l'avaient préparée

saire.

dans

mauvais,

événements de quatre-vingt-neuf. Ceux-là

esprits, lorsqu'éclatérent les

mêmes

Révolution

la

a été

reconnaît unanime-

à ces

la

11

et

faut,

plupart

hommes

qui,

trouvaient toutes choses, préparèrent ou

grandes institutions de

la

Révolution,

et

reconnaître avec

Alexandre Lenoir, moins sévère ou mieux informé que son historien,

que

magistrats

les

d'alors

«

s'entourèrent de

citoyens vertueux,

méritaient encore les suffrages publics par leurs lumières bité

'

qui

leur pro-

».

La commission s'occupait, avec

zèle

comme

le

juillet

1793 parut

10 août l'ouverture

le

décret

du Musée de

Décret de

la

suivant de la

objets d'art

lorsque

le

Convention, tixant au

la

République

Vincent, de ses

Muséum,

éléments du

les

dit

nombreux

fonctions, consistant à véritîer et à classer les

dans lesquels on devait trouver 27

et

:

Convention Nationale du 27 juillet 1793, la République Française,

an second de

qui fixe au 10 août l'ouverture du

La Convention Nationale, sur publique Art. I.

et

i'^''.

des

le

rapport

Monumenti, décrète ce qui

Le ministre de

Alexandre Lenoir

édition in-8°, 1810.

:

l'Intérieur

Préface du

Musée de

suit

de

la

ses

République.

comités d'Instruction

:

donnera

les

ordres nécessaires pour

Musée Impérial des Monuments français,

petite


LES ARTISTES CÉLÈBRES

2o6

que

le

Musée de

qui joint

2.

Il

la

République

ouvert

soit

dans

lo août prochain,

le

Galerie

la

Louvre au Palais National.

le

y fera transporter aussitôt, sous

des monuments,

déposés dans

surveillance des commissaires

la

meubles précieux, marbres,

tableaux, statues, vases,

les

maison des Petits-Augustins, dans

la

royales, tous autres

ment actuellement

monuments le

maisons ci-devant

les

publics et nationaux, excepté ce que renfer-

Château de Versailles, ses jardins,

deux Trianons,

les

qui est conservé par un décret spécial dans ce département.

3.

y fera

Il

également

transporter

peintures

les

bustes,

statues,

et

antiques, qui se trouvent dans toutes les maisons ci-devant royales, châteaux, jardins, parcs d'émigrés et autres

4.

Il

monuments nationaux. du ministre par

sera mis à la disposition

provisoirement une ventes particulières

somme de les

5.

la

et

République de

la

Musée

qui seront déposés au

sur la

commission des monuments. autorisé à faire les dépenses

est

Il

des tableaux

Trésorerie Nationale

tableaux ou statues qu'il importera à

ne pas laisser passer en pays étrangers,

demande de

la

cent mille livres par an pour faireacheter dans les

statues

et

dans

pour

nécessaires

transport

le

Musée, des dépôts particuliers où

le

ils

sont

maintenant. Visé par l'Inspecteur, signé

Collationné Nationale.

A

à l'original

par nous président

mois

Paris, les jour,

et

J.

:

et secrétaires

Au nom de

République,

la

de

Convention

la

an que dessus.

Signé: Danton, président; Dupuy le

C. Battellier.

fils et

David, secrétaires.

conseil exécutif provisoire

mande

et

à tous les corps administratifs et tribunaux que par la présente loi

consigner sur leurs registres, etc. juillet 1793, l'an

second de

la

A

Paris

le

République Française.

ordre manuscrit de Garât

Vu

le

la

commission des monuments,

à être transférés

A

Gohier.

présent décret

ci-dessus désignées et y acquérir les

de nature

:

ce décret:

fait suite à

Moi, Dominique Joseph Garât, ministre de

membre de

fassent

vingt-septième jour du mois de

Signé

Un

ordonne

ils

L'an deuxième de

monuments

au Musée de

Paris, ce la

l'Intérieur, autorise le citoyen

à se transporter

la

dans

les

,

maisons

et autres objets d'art qui sont

République.

août 1793. Ré,-)ublique Française

une

Le Ministre de

et indivisible

'.

l'Intérieur,

Garât. (Arch. Nat. F'' i252.)

I.

Dans

CCS papiers de l'année 1793

il

y a souvent confusion sur

le

numéro de


HUBKRT ROBERT ET SON TEMPS Il

matériellement impossible que ce décret fût exécuté

était

dans un délai de quinze jours.

fixée, c'est-à-dire

ments

Muséum du

y en avait nu dépôt de

il

que

tins (Ecole des Beaux-Arts),

comme

un peu partout,

mince besogne que de

faire

l'indique le décret,

ainsi

Musée ne pouvait

ne s'ouvrit effectivement que

Il

que

faut-il

le

:

le

montre

la

à

les

être

que,

Muséum

la

i~<)'^.

qui

date du 10 août ont

et

ne

fut

novembre 1793,

pas ouvert

\Q\.

Français est ouvert au public

trois

les

le

encore

:

Les citoyens sont infor-

détermination du Ministre de l'intérieur,

la

la

18

note suivante du Journal de Paris

conformément à

une

Ceux

cela.

journaux du temps;

lundi

le

reconna:tre qu'il n'y eut pas trop de retard)

Journal de Paris du jeudi 14 novembre

mes

dans

fait

y en

il

;

ce n'était pas

et

un choix judicieux dans tout

étonnés de ne rien trouver sur ce

10 août.

rue des Pctits-Aui^us-

la

Alexandre Lenoir

dirigeait

récemment ont cherché Touvcriure du Musée raison en est simple

monu-

Roi imaison voulait montrer au peuple plus que

les dépouilles royales);

été

date

à la

avait de ces

y

Il

au dépôt du Louvre, principalement l'ancien fond

et objets d'art

destiné au

avait

.7.0-}

le

derniers jours de chaque

décade, à compter du 28 du présent mois de brumaire (lundi iS novembre

1

793),

depuis neuf heures du matin jusqu'à quatre heures du soir. est

Il

ouvert aux artistes, qui veulent y travailler,

de chaque décade, toute (jeudi 21

mais

réalité;

la

si

longtemps

commission qui

commission

suppression.

Un

servatoire de dix

fut

de projet,

à ses destinées.

comptés; son ennemi

étaient

décret du 27 nivôse suivant

était enfin

la

Les jours de

David demandait

sa

remplaçait par un Con-

membres.

Le Conservatoire vier 1794),

à l'état

avait eu l'honneur de l'ouvrir au

public ne devait pas longtemps présider cette

cinq premiers jours

novembre).

Le Muséum National, depuis une

les

journée, à compter de primidi frimaire prochain

la

du 27 nivôse an

établi par le décret

composé de dix membres

II

(16 jan-

répartis en quatre sections,

savoir: dans la section de peinture, les citoyens Fragonard, Bonvoisin,

l'année républicaine. Ainsi

le

décret

République, tandis qu'en réalité

il

qu'au 21 septembre 1793. Cela tient n'était

du 27

est je

juillet

de l'an un, crois à ce

1798 est dit de l'an second de la la

première année ne se terminant

que l'usage du nouveau calendrier

pas encore bien établi, et que beaucoup de citoyens faisaient

deux au I" janvier précédent.

C'était

même

une erreur qui

se faisait

commencer l'an communément.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

2o8

Lesueur Dardel

Picault (restaurateur de tableaux)

et

Dupaquier; dans

et

Leroy; enfin dans

article lo,

que

Lannoy

David-

et

Warron.

et

:

chacun des membres du Conservatoire une indemnité

sera attribué à

Il

Wicard

celle d'antiquités,

Le décret porte,

dans celle de sculpture,

;

la section d'architecture,

annuelle de 2,400 livres

et le

logement.

(Arch. Nat. o-,848, rapports et états de traitements.)

David, alors tout-puissant, avait simplement remplacé tures

de Roland par des gens

»

remarque était

faite,

Il

créa-

les «

en majorité du moins. Cette

lui,

j'admets très volontiers que

composé d'hommes de

vices.

à

nouveau Conservatoire

le

valeur, très capables de rendre de bons ser-

ne vécut pas longtemps d'ailleurs

tomba avec David au

et

9 thermidor.

En

i5

effet, le

thermidor

de dix,

1794), la composition

(2 aoiàt

Le nombre des membres

toire est modifiée.

membres

sont

:

lieu

Regnault

première commission), Langlier, Picault, Dupaquier, de Wailly,

(de la

Warron,

Vatté.

Le Comité d'Instruction publique Bonvoisin, David-Leroy

temporaire des Il

n'est

sections sont supprimées. Ces sept

et les

du Conserva-

plus que de sept au

et

arrête

en outre que Fragonard,

seront conservés dans

la

commission

arts.

ne semble pas qu'on

renouvelé.

Lannoy

On

ait

été

très

satisfait

du Conservatoire

ainsi

trouvait qu'il n'allait pas assez vite en besogne, que les

objets d'art s'éternisaient dans les dépôts provisoires. C'est pourquoi fut

de

réorganisé la

à

nouveau par un arrêté du Comité d'instruction publique

Convention,

le

10

germinal an

LeComité, considérantqu'il National des

arts,

de prévenir

chefs d'œuvre qui sont dans stable dans

Art.

!<='•.

III imai 1793).

est urgentd'accélérer l'organisation

les

du

Muséum

dégradations auxquelles sont exposés

les

un établissement aussi

il

dépôts provisoires utile

pour

et

les

de mettre un ordre

les arts, arrête

:

Le Conservatoire du Muséum National sera à l'avenir composé les citoyens Robert, p., Fragonard, p., Vincent, p.

de cinq membres, savoir:

(remplacé par de Waillj^, architecte), Pajoii, sculpt., Picault, restaurateur de tableaux. Art.

2.

Art.

3.

— —

Il

y aura un secrétaire

nommé

par

le

Conservatoire.

Les membres du Conservatoire qui seront supprimés par

sent arrêté r^-steront

membres de

la

Commission temporaire des

arts.

le

pré


RESTES DU PALAIS DU PAPE JULES. Gravé en couleurs par Tableau d'Hubert Robert, d'après une épreuve

FRANCE.

PEINTRES.

F. Janinet, en 1775. tirée de la collectiofl de

M. Henry Lacroix.

HUBERT ROBERT.

I4


LES ARTISTES CELEBRES

Les gouvernements passent, mais

même

au Muséum,

rôle

administrateurs ne changent

les

mêmes que nous voyons

guère; ce sont toujours les

Muséum

ceux de l'ancien

Robert, sorti de Saint-Lazare depuis huit mois, conservatoire,

que nous y retrouvons aussi Jollain dans

et

ne

secrétaire, Foubert,

nommé

fut

est assez difficile

de

sidor de

l'an III

année

(arch.

et

est de

On F*''

1796), les conservateurs touchent

dépréciation de ce papier fut était

traitement

2,5oo livres

pour

m.

le

du

On

voit par certains

5,ooo livres; cependant en mes-

Conservatoire demande

le

une

voit aussi par

lettre

signée

En

1282.)

ventôse, an IV (janvier

chacun 7,500

telle à certains

par mois.

livres

et,

comme on

moments, que

la

Ce

le sait, la

demande

d'ailleurs

par

définitivement

être

fixé

à

lecteur,

Conservatoire,

Robert

dont

peu intéressantes dans

le

fut

détail.

membre, Quelques

*.

j8 messidor.

citoyen Lebrun

I"

service

commentaires, des procès-verbaux des séances en donne-

ront une idée

An

au

pluviôse, an V).

(3

extraits, sans

trente vétérans

sans doute bien fondée.

finit

Les opérations de ce seraient,

nom

Chaque membre

affectée

traitement est évidemment évalué en assignats,

Leur

III.

Foubert, secrétaire, que cette demande est renou-

velée en thermidor. (Arch. Nat.

des conservateurs

an

montant de l'indemnité attribuée

le

du Louvre),

une augmentation de traitement. Robert, président

était

par l'arrêté de germinal.

que ce traitement

même

la

Décavelez

de préciser

nommés

aux conservateurs états

citoyen

le

la suite.

qu'un peu plus tard; son

un mois. Une garde de

présidait à son tour pendant

commandés par Muséum.

nouveau

le 1=^ floréal

n'apparaît sur les états de traitements qu'en messidor.

Il

Royal, puisque

partie de ce

fait

Les nouveaux conservateurs entrèrent en fonction

Le

revenir à tour de

Le Conservatoire

fait l'inventaire,

tlierjiiidor.

fait

un choix

d'objets, dont le

pour être placés au Muséum.

Le Conservatoire demande

à

la

Commission executive

de l'Instruction publique l'autorisation de faire enlever au château de BagaI.

Les registres de ces procès-verbaux sont conserve's aux archives du Musée du

mes remerciements

Monsieur

Louvre. J'adresse

ici

Nationaux, qui

bien voulu in'autoriser à les consulter.

a

tous

à

le

Directeur des Musées


HUBERT ROBERT ET SON tableaux

telle différents

l'humidité

«, et

de

«

An IV. I"

exposés à une destruction prochaine par

l'effet

de

du citoyen Robert ceux dont il place) et les autres dans un dépôt'.

est

pluviôse.

Les citoyens Robert

Conservatoire s'occupe à l'instant de ont reçus avant-hier à

qu'ils

vateurs de

la

2ii

faire remettre à l'atelier

l'auteur et qu'il ne peut restaurer (sur

le

TEMt'S

la

et

Fragonard demandent que

émaux de

des

vérification

Petitot,

Bibliothèque Nationale, des mains des conser-

la

section des antiquités.

Le Conservatoire arrête

qu'il sera construit

des passepartouts afin de pré-

venir les dangers que pourraient courir ces objets.

J

pluviôse.

Le citoyen Mazade, commissaire du Directoire Général de

l'Instruction publique, se présente au Conservatoire.

Il

demande

l'original

de

Lebrun des tableaux venus de Hollande. Les citoyens Picault, de Wailly et Pajou rendent compte 5 pluviôse. de la mission qu'ils ont remplie au Raincy. Ils ont marqué divers objets l'inventaire fait par lui et le citoyen

propres à être transportés au

g pluviôse.

-

Muséum.

Un membre

propose, pour

la

décoration du

Muséum, d'em-

ployer quatre grandes colonnes de marbre blanc, venues de Liège, avec chapiteaux et bases de bronze. porte d'entrée du ;

'/

pluviôse.

cent et Gérard,

dont

ils

On

peut les placer avantageusement

Muséum. Le Conservatoire

sont chargés.

risé par le ministre

est autorisé à délivrer,

nécessaire pour l'exécution des

la toile

à la

principale

aux citoyens Vin-

monuments nationaux

D'octroyer, sur sa demande, au citoyen David, auto-

de l'Intérieur,

l'atelier

de restauration au second,

pour

son tableau du prochain Salon.

ig ventôse.

Les petits tableaux précieux, hollanjlais, flamands, copiés

par les artistes, seront placés sous verre, dans des boettes.

— Des tableaux

-7 germinal. Corps Législatif.

On

n'en

sont

demandés pour

trouve pas ayant

les

la salle

de conférence du

dimensions voulues,

et

le

National prend

le

citoyen Naigeon est invité à aller aux Gobelins.

C'est à peu près à cette

nom

époque que

de Musée Central des Arts,

commençaient

à

le

Muséum

cause des autres musées spéciaux, qui

a s'organiser.

du ministre de l'Intérieur. Il dit que chaque Muséum que des objets analogues (sic) au but de son établissement, que tout doit tendre au complément du Musée Central des arts autorise le Conservatoire de ce Musée à marquer, au Musée des Petits1

.'i

floréal.

Lettre

spécial ne doit contenir

;

Augustins, les objets qui peuvent embellir

Les objets

d'art

la

collection confiée à leurs soins.

du Musée, exposés au public, n'occupaient encore

I. Le !" thermidor an III, la Bourse est installée dans une partie des locaux dépendant du .Muséum, sous la i^alcric d'Apollon.


LES ARTISTES CELEBRES

212 la

Grande

devenant insuffisant,

le reste

qu'une partie de

Muséum. Le

L'espace consacré à l'exposition

Galerie.

de

Galerie est livré

la

19 floréal de l'an

IV, les

la

tion, la Galerie est fermée au public,

et,

Ecoles dans

sition des trois

l'administration du

Pajou

citoyens

rendent compte qu'ils ont pris possession de tenant au pavillon de Flore. Pendant

à

de Wailly

et

partie de la

la

Galerie

durée des travaux d'appropriaen attendant, on

une expo-

fait

grand salon des expositions annuelles de

le

peinture.

On

trouve aux Archives nationales (F'^, i256),

an IV, dans un bleau pour les

état

des objets extraits du

Muséum

le

:

ci

à la

date du

5

Robert représentant

n" 41, quatre tableaux de

Antiquités du Languedoc. Selon toutes probabilités, ce sont

du Salon de 1787. En 9 mai 1787

effet,

les

quatre

l'enre:^istrement d'une lettre de Vien,

du

N., O', 1240), montre que celui-ci témoigne sa satisfac-

(A..

tion des tableaux entrepris par

M. Robert pour Fontainebleau. Comment

deux de ces tableaux revinrent-ils dans

payés entièrement par

le

cabinet de Robert, alors que les

Muséum? Je suppose qu'ils n'avaient pas été comme cela était arrivé pour des tableaux

quatre devaient aller au

le roi,

destinés aux Tuileries, et que Robert

somme

prairial

devant château de Fontaine-

deux pour

n'en laissa que

la

qu'il avait reçue.

An IV.

prairiSl.

•2-j

Lettre du citoyen Tinet, annonçant l'envoi de

dix tableaux et d'un vase étrusque, du quartier général de Milan.

5 messidor.

A

cet effet,

Le Conservatoire veut

demande au Ministre

il

faire

l'ordre

une exposition de ces tableaux. officiel

de

«

vuider

1.3

estime le

thermidor. 5, 800

livres

Le citoyen Desmarais

en numéraire.

En

parmi

les

17 fructidor, font choix,

offre

échange,

un Verner,

les

la

citoyens Vincent

5, 808

le

jardin.

Tempête,

tableaux non conservés par

de dix-sept, qui sont donnés à Desmarais; valeur

Galerie

» la

d'Apollon, et d'y mettre les colonnes venues de Liège, qui sont dans

et

le

qu'il

Lebrun,

Muséum,

livres.

Lettre du citoyen Bénezech invitant la Convention à 29 thermidor. empêcher l'enlèvement des tableaux de réception de l'ancienne Académie, que plusieurs artistes ont retirés avec ou sans autorisation.

An

V.

propose

I

le

Le citoyen Le Rouge, marchand de tableaux, g Vendémiaire. Portrait du Poussin par lui-même et en demande 4.000 livres en

numéraire. Accepté le

le

17 nivôse.

Christ apparaissant à

De même pour 4,800

j3

la

la

Il

prend en échange un Vanderveffe

(sic) et

Magdeleine en jardinier.

Peste de Milan par

Van Ork

est

échangée au prince de Conti

livres.

nivôse.

Les travaux d'appropriation de

la

Grande Galerie sont


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS suspendus,

on s'occupe exclusivement de

et

2i3

Galerie d'Apollon.

la

On

veut

arriver à y exposer des dessins et ce qui est envoyé d'Italie,

Le

pluviôse an V, nouvelle modification dans l'Administration du

3

Musée. Le Conservatoire

composé

d'artistes et par

retirent,

Fragonard

composée

Picault.

et

La nouvelle administration

Robert, Suvée, Pajou, de Wailly,

Jollain,

:

remplacé par un Conseil de direction

est

un administrateur. Deux des conservateurs

se

ainsi

est

membres du

Conseil de direction; Dufourny, administrateur; Foubert, administraLavallée,

teur-adjoint;

secrétaire;

Lebrun,

membres du Conseil reçoivent chacun teur,

Lebrun

2,

5oo francs par an; l'administra-

l'administrateur-adjoini, 4,000;

5,000;

1,800. (Arch.

Nat

,

le

et

la

réorganisation de l'an XI,

consuls, avec toutefois quelques changements ou additions dans

les

personnel. Ainsi, en floréal, an V, Fragonard est adjoint au Conseil,

En

avec traitement provisoire. d'Arleu

nommé

est

messidor de

garde des dessins.

En

même

la

remplacé par Lagrenée

est

il

compensations.

En

rendant

se

l'an

notre artiste une

X, Regnault, membre

démêlés avec

Paris

entre au Musée,

les

la

somme

de

il

Conseil du Musée

membres.

11 était

2,000 livres, restant du prix de

avait eu,

2,000 livres en nature.

comme on

l'a

vu, en 1789, des

La

lettre

à se

faire

rem-

suivante de Bénezech

:

6 ventôse, an

Le Minisire de

le

ses

comtesse de Polignac. Robert songea

comment le

remplace

honoraire,

en 1780, pour l'appartement Guéménée aux Tuileries,

tableaux au sujet desquels

explique

VIII;

an

son poste de directeur de l'Ecole de Rome.

à

une demande de Robert, l'un de

six tableaux, faits

bourser

12 frimaire

nivôse

Rome,

Quelques jours après son entrée en fonction, eut à statuer sur à

le

et

appointements de 4,000 livres seulement, mais avec des

des

Suvée,

en

l'aîné

en frimaire en VIII, E.-Q. Visconti, chassé de avec

année, Morel

thermidor, an VI, Moitte

Berthelemy sont nommés membres du Conseil; Vien, an VII;

3, 000,

secrétaire,

le

O^, 848.)

Cette administration fonctionne jusqu'à

sous

Les

commissaire-expert.

V= de

la

République Française, une

l'Intérieur à l'Administration

et indivisible.

du Musée Central des Arts.

Le citoyen Robert, peintre, et l'un de vos collègues, m'a demandé, payement d'une somme de 2,000 livres, restant du prix de

citoyens, en


LES ARTISTES CELEBRES

214

tableaux qu'il

six

fit

en 1780 pour un des pavillons des Tuileries, une quantité

équivalente de toile de vos dépôts.

Attendu

vous autorise

Muséum

en existe une assez grande quantité au

qu'il

citoyen Robert a de grands tableaux à faire et

même

pour

en remettre au citoyen Robert pour

à

la

que

le

République,

je

somme

la

et

spécifiée et

d'après l'estimation que vous en ferez faire. Salut et Fraternité.

Signé

l'Instruction Publique,

Le Directeur Général de Signé

:

Bénkzech.

:

Guinguené.

Musée du Louvre.)

(Archives du

A

époque, où

cette

on

paraissait pas insolite;

Vincent

En

et à

l'an

destinés au

une

fêle,

déjà

a

une

était rare,

vu

Musée

le

VI arrivent

Musée le

tableaux

les

central.

Tout

le

et

i3 thermidor, an

Muséum

VI.

de

délivrer

toile

la

à

l'Etat.

conquis en

statues

Louvre célèbre

Journal de Paris raconte ainsi

demande ne

telle

Gérard pour des tableaux commandés par

que

arrivés au

numéraire

le

cet

Italie

et

événement par

:

Les chefs-d'œuvre des arts conquis en

Italie

sont

central de arts le i3 thermidor. Les artistes qui logent au

du

dit Palais, se sont

envoyé des

billets d'invitation

Palais National des arts et des sciences et aux galeries

assemblés spontanément

le

même

jour. Ils ont

à leurs collègues extérieurs, et, réunis à la Société Philotechnique et celle des

Amis des

Arts,

ils

ont

fait

illuminer la cour du palais à leurs

bal toute la nuit, et les soldats qu'on leur avait été

y a eu

frais. Il

donnés pour gardes y ont

admis.

Après

le

18

brumaire de

l'an VIII,

le

nouveau maître meuble

appartements aux dépens des richesses du Musée.

verbaux des séances du Conseil, quelque idée de

An dans

VIII.

les

3

ventôse.

Le Ministre de

magasins du Musée, des

pour cet établissement

et

effets

On

a,

par

les

ses

procès-

ses exigences.

l'Intérieur,

informé

qu'il

existe,

mobiliers qui ne sont pas nécessaires

qui conviendront parfaitement pour l'ameublement

du palais des consuls, charge l'administration d'accorder, au citoyen Le Comte, architecte, l'entrée

dans ses magasins, pour y choisir et faire entrer des le service du palais.

objets qui seront jugés propres et utiles pour

i3

ventôse.

— Le

citoyen

Robert prévient

citoyen Bénezech, conseiller d'État,

l'a

le

Conseil que, ce matin

envoyé chercher pour

rendre chez M™*: Bonaparte, épouse du Premier Consul, afin de prendre

dimensions d'un salon de compagnie, où

le

l'inviter à se

elle désire qu'il soit placé,

les

demain


HUBERT ROBERT dans

journée, quelques tableaux, et

la

du Musée,

l'une des salles

pour

les

I.T

l'a

2i5

chargé de mettre en évidence, dans

tableaux que l'Administration pourrait confier

décoration provisoire de ce sallon

la

SON TEMPS

qui

et

ne sont point utiles au

Musée, M"'= Bonaparte devant aller choisir elle-même ceux qu'elle croirait convenable d'y exposer.

Le citoyen Robert ajoute, qu'accompagné du citoyen Dufourny, choix d'une trentaine de tableaux pris parmi ceux de placés dans

la

Réserve;

a fait

il

ont été

ils

d'Administration; que M'"^ Bonaparte est venue vers une

la salle

heure de l'après-midi, avec Bénezech, mais qu'elle ne

les a

pas trouvés assez

grands. Ayant laissé pressentir que quatre tableaux suffiraient, l'administration l'a

conduite dans

Après St

fond de

le

vu

avoir

Gérôme du Corrège

bien considérés, elle a les

quatre

qu'elle

Grande Galerie, pour voir

la

et la

Vierge dite

demandé que

demande,

si elle, etc.

Bonaparte a désiré

tableaux, M'"e

plusieurs

à l'Écuelle

voir

du même; après

les

le

avoir

ces deux tableaux soient compris dans

laissant à l'administration le choix des

deux

autres.

Le citoyen Bénezech

a

promis de donner l'autorisation ministérielle pour

ce déplacement, en assurant qu'ils ne resteraient que huit ou quinze jours. (Il

y eut protestation de l'un des

membres du

conseil contre ce déplacement

de tableaux.)

An

i8 Brumaire.

Q.

pour voir

salles

les

Le

i6

Brumaire,

aujourd'hui, l'Administration et les

placer entre suivante

La fin du

la

le

Premier Consul

s'étant présenté

des statues antiques, dont l'ouverture publique a lieu

membres du Conseil

lui

ont

demandé de

plinthe de la statue d'Apollon et son piédestal, l'inscription

:

statue d'Apollon, qui s'élève sur ce piédestal, trouvée à Antium, sur la i5<: siècle,

conquise l'an

placée

5 de

la

par Jules II au Vatican, au commencement du

République par l'armée d'Italie sous

Général Bonaparte, a été fixée

ici, le

les

i6^,

ordres

du

21 Germinal an 8, première année de

son consulat.

Et au revers

:

Bonaparte, Premier

Consul; Cambacérès,

Deuxième

Consul; Lebrun,

Troisième Consul; Lucien Bonaparte, Ministre de l'Intérieur.

Le Premier Consul présenté, au

nom

s'étant

rendu

à cette invitation, le citoyen

des artistes, l'inscription qu'il a intercalée entre

Vien la

lui a

plinthe

de la statue. En se retirant, le Premier Consul, après avoir témoigné toute sa satisfaction de voir les salles ainsi disposées, a invité les et le piédestal

membres de l'Administration

An

10.

28 Vendémiaire.

remise aux citoyens Percier et ce

à aller dîner chez lui.

— et

qui reste devant avoir la

Une

partie de la

Fontaine pour

même

la

Grande Galerie ayant

destination, le Conseil arrête la cons-

truction de barrières en bois, semblables à celles des écoles

Vénitiennes.

été

décoration des appartements,

Flamandes

et


LES ARTISTES CELEBRES

2:6

— Fesler,

intendant du palais, se présente pour faire enlever meubles de Boule, qui sont placés dans la partie de l'Ecole Française de la Grande Galerie, et qui ont été marqués pour les

2j Messidor.

les tables

en marbre

et

Tuileries et St Cloud.

Thermidor.

//

Fontaine, architecte

de St Cloud, vient choisir une

dizaine de statues pour le service du gouvernement,

copies d'antiques, et annonce

viendra

qu'il

dans

la

modernes journée

d'ailleurs

ou

pour choisir

quelques tableaux pour St Cloud.

Mais

le

conseil d'administration dont

bien près de sa (19

fin.

Un

arrêté

novembre 1802) impose

organisation. Sont

nommés

à

fait

partie notre peintre est

des consuls du

l'administration

28 brumaire an XI

du Musée une nouvelle

:

Vivant Denon, directeur général, avec un traitement de

12,000

fr.,

plus une indemnité de logement.

Dufourny, conservateur des tableaux

5, 000

conservateur des antiques

Visconti,

Raymond,

architecte

fr.

4,000

fr.

4,000

fr.

3, 000 fr.

Lavallée, secrétaire

Morel d'Arleu, conservateur des dessins

et

chalcographie.

'z,ooo fr.

(Arch. Nat. 0^,848.)

Sont retraités avec l'honorariat

et

demi-traitement

Foubert, avec

:

2,000 francs; Berthelemy, Lagrenéc, Moitte, Pajou, Regnault, Robert, avec i,25o francs; Lebrun, avec goo francs. Lebrun

est

Aubourger. (Arch. Nat. 0^,848.) Le Musée central des lors le

nom

de

Musée Napoléon.

remplacé par

arts

prend dès


ISIS. Saiiauir.e d'Hubert

Robsn.



CHAPITRE XIV — Watelet.— Marguerite Le Comte. — Joseph Vernet. — \'oltaire. — Catherine etc. — Second voyage en

Les relations d'Hubert Robert. M"'» Vigiie-Lebrun.

Dans une de le

II,

ses dernières lectures à

l'Académie de peinture, en 1762,

comte de Caylus eut occasion de manifester

artistes

abandonnaient

les

anciennes traditions

plus qu'il ne convenait à leur profession. la

Italie.

ses regrets de ce et

fréquentaient

Ht, cela va

Il le

le

que

les

monde

sans dire, avec

plus exquise politesse. La compagnie se montra touchée des senti-

ments exprimés par l'honorable amateur, mais dèrent pas pour cela,

les

et

aux respectables coutumes de leurs aînés. Le mal,

môme

qu'empirer sous

artistes

ne s'amen-

ne témoignèrent aucun empressement

directorat de

le

avait des goûts fastueux et se faisait voir

M.

si

à

revenir

c'en était un, ne

fit

Pierre, premier peintre, qui

aux levers du Roi, plus que ne

l'exigeaient les devoirs de sa charge.

Hubert Robert, sur

ce chapitre, n'avait nul besoin d'être stimulé par

l'exemple de son directeur.

Aucun

réunions mondaines

les

qu'il

y

brillait,

ni

ne

ayant de

artiste n'eut plus

causant bien*

venirs,

Robert

était

aimait beaucoup. la table,

chez

il

était

connus,

j'ai

le

dit M'"'^

le

dans l'année. Spectacles,

de campagne, rien n'était refusé par ployait point au travail,

il

le

est vrai

homme

précieux. ses

monde, que du

«

De

Sou-

reste

il

sans en excepter celui de

les plaisirs,

reclierché généralement, et

lui trois fois

Il

y portait de plus son

Vigée-Lebrun dans

plus répandu dans

Amateur de tous

il

goût des

lui le

rechercha avec plus d'ardeur.

l'esprit et

entrain et sa gaieté, et à ce point de vue était un

tous les artistes que

que

je

ne crois pas qu'il dînât

bals, concerts, repas, parties

lui, car,

tout le temps qu'il n'em-

passait à s'amuser...

Il

avait de l'esprit


LES ARTISTES CÉLÈBRES

2i8

naturel,

beaucoup d'instruction, sans aucune

l'homme

gaieté de son caractère le rendait

voir en société.

plus aimable qu'on pût

le

»

Cet amour des plaisirs mondains

Robert;

« il

peignait

un

vite qu'il écrivait

une

lettre ».

Une

talent de

pe'danterie, et l'intarissable

peut-être

a

si

grande

quelque tort au

fait

tableau, dit encore

M™e Lebrun,

facilité eût

corrigée par l'application; malheureusement les goûts de

du

tagés

ce

par

et

mari

là le

le

ménage

louis dans sa matinée;

médiocre

est fastueux, sa

mais on perd son »

par-

Robert

talent,

n'est pas resté

1

771

femme

:

est

«

premiers

les

et

beaucoup. C'est

Il

veut gagner dix

entraîné à produire vite

était

il

moins dans

tout au

que constate Diderot dans son Salon de

faire vite;

l'artiste,

par sa femme, n'allaient pas sans quelques excès de

reste

dépenses, un peu lourds pour

temps,

aussi

eu besoin d'être

une élégante;

il

faut

né pour être grand, on reste

et,

médiocre; on peut regretter toutefois

que quelques-uns de ses tableaux portent trop évidemment

la

marque

d'une exécution rapide.

Quoi de

la

en

qu'il

Vernet, très

on

soit,

a,

par M'"= Lebrun

Révolution, cette vie du

monde pour

du

conseiller

receveur général des

roi,

connus

à

Rome, pendant

Celui-ci n'était point

un beau

s'avisent

un

riches. C'était

de plus un sage

un de

lettré et et

sa

était

Il

donné

sympathie.

savant dans

goût

le

à

Claude-Henry Watelet,

finances

pour

Orléans.

Ils

Watelet en 1763.

fit

ces financiers, dont parle Mayrobert, qui

un

artiste;

philosophie

ayant perdu sa fortune par

fut

séjour qu'y

le

lendemain parce

soir d'être savants le il

comme

qu'ils

sont

gravait très agréablement; c'était

était

l'infidélité

amis. C'est une de ces figures s'arrête avec

un peu par Joseph

les artistes.

L'un des plus anciens amis de Robert

s'étaient

et

avec Robert, quelque idée de ce qu'était, aux approches

liés

aimable. Sur

d'un agent,

celle

il

la fin

de sa

vie,

conserva tous ses

de Saint-Non, auxquelles on

l'art

des jardins

et

je

Robert. L'un des premiers,

il

le

soupçonne d'en avoir

avait transformé sa pro-

propriété de Moulin-Joli, près d'Argenteuil, en un parc, dans ce genre

anglo-chinois qui

pour une tives

beau!

fureur quelques années plus tard. Son jardin passait

merveille. M'"«

pour si

fit

célébrer:

le

varié

!

Lebrun ne trouve pas d'expressions assez lauda«

Voilà un de ces lieux qu'on n'oublie pas;

pittoresque, élyséen, sauvage, ravissant enfin

tez-vous une grande

île

!

si

Représen-

couverte de bois, de jardins, de vergers

et

que

la


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Seine coupait par

On

milieu.

le

219

passait d'un bord à l'autre sur

un pont

de bateaux, garni des deux côtés par des caisses remplies de fleurs qu'on renouvelait à chaque saison,

des bancs placés de distance en distance

et

vous permettaient de jouir longtemps d'un vue admirables; de loin, ce pont qui charmant...

effet

M.

enchantée,

amie, à laquelle le

les recevait

dans l'eau produisait un

se reflétait

Cet Elysée appartenait

»

et liant,

Une ;

de points de

qui

était

il

un homme de ma homme distingué,

à

un

était

beaucoup d'amis. Dans son

s'était fait

attaché depuis trente ans, était établie chez

pour

avait sanctifié

dans

M. Watelet

trouvais en harmonie avec tout ce qui l'entourait

je le

lui

temps

:

Watelet...

d'un caractère doux ile

et

»

Et M""* Lebrun ajoute connaissance,

parfumé

air

ainsi dire leur liaison, au point

meilleure compagnie, ainsi que

la

qui, chose assez bizarre, ne la quittait jamais.

mari de

le

la

qu'on

dame,

»

Cette amie était Marguerite Le Comte, artiste graveuse. M""^ Le Comte,

femme

d'un procureur au Chatelet,

est

surtout

connue par Watelet.

Elle gravait assez bien. Basan cite d'elle une suite de papillons gravés d'après nature; elle a gravé aussi à l'eau-forte des paysages, des têtes et

quelques vignettes pour une traduction de Gessner en 1764. C'est sans doute pendant

voyage qu'elle

le

fit

en

recevoir à l'Académie de Saint-Luc, de

de Florence. C'est et

à elle qu'est

Italie

avec son ami qu'elle se

Rome,

et à celles

de Bologne

fit

et

dédiée cette suite de dix pièces dessinées

gravées par Hubert Robert en 1763, alors qu'il était pensionnaire du

France,

de

roi

Saint-Non

qui est connue sous

et

dédié à

a aussi

la

nom

le

de Soirées de Rome.

meunière du Moulin-Joli

vues de cette propriété, d'après

Le Prince

:

'

une

suite de six

Varie Vedute del gentile

Miilino, dedicate al amabile e legiadra Mulinara, i~55, grand in-4°, en travers.

Le Comte

Marguerite "Watelet

a

fait d'elle

par Lempereur

I.

En

1786,

;

le

portrait, avait acheté

dans

la

le fait

jolies

femmes de son temps.

fut aussi

appelée

:

la

Marguerite Le Comte, des

Meunitre du Moulin-Joli.

On

bruit que le galant ministre Galonné, dont elle avait fait

pour

dans une

elle

lettre

Correspondance de

çi tendre,

une des

celui-ci porte l'inscription

M™" Vigée-Lebrua

courir malignement

démentir

était

plusieurs portraits, dont l'un, de profil, a été gravé

la

propriété

de Watelet. Elle se

au Journal de Paris, du 21 août 1786.

Grimm un impromptu

en réponse à cette

crut

lettre.

rit

le

obligée de

On

trouve

assez grivois, à la Meunière belle


LES ARTISTES CELEBRES

220

Académies de peinîu}-e

Au

Florence.

de Rome, de Bologne et de

et des belles-lettres

Watçlet

bas, sont ces vers de

:

L'heureux talent de plaire en n'y pensant jamais, Un bon cœur, un sens droit et le don d'être amie,

Une humeur

franche et libre embellissant

La grâce Le Comte, Et que

On

pour

c'est

que Nature

toi ce

a fait,

ne peut rendre en gravant ton portrait.

l'art

dame un

de cette

a aussi

les traits,

enfin à la raison unie,

portrait dessiné par

par Watelet en 1753. Ce dernier portrait doit

Cochin

fils

être plus fidèle

et

gravé

que celui

de Watelet, un peu idéalisé.

Avec Moulin-Joli, Watelet

Le Comte

guerite

avait

y

M. Watelet, au premier, du

service

roi.

»

(A.

dit

sien

un

N. O' 1914

état

ainsi

que

Watelet

temps; bach,

Delille, qui

il

fut lié

était

de

était l'ami

il

fit

du

pour

la

de

dans

l'escalier

de le

littérateurs et d'artistes

fameux prince de Ligne en

le

;

étaient,

maison d'habitation une inscription en

reste avec tous

la société

«

des logements employés pour

une société de

Robert, Saint-Non, M"'« Lebrun,

vers.

également,

suivants'.)

et

recevaient, à Moulin-Joli,

Ils

un appartement au Louvre; Mar-

avait

le

M^e

de Rousseau,

et

les

hommes

Geoftrin, de celle

d'Alembert

distingués de son

du baron d'Hol-

lui confia

en mourant

l'une des deux copies qu'il avait faites de sa correspondance avec Voltaire. Il

était

membre

Après

nommé

sa

mort, Moulin-Joli fut acheté par un riche commerçant

Gaudran. Celui-ci

un mois avec taire,

de presque toutes les académies de l'Europe^.

dit

sa famille.

M^e Lebrun,

qu'il avait gâté

invita,

Robert

M^^ Lebrun à y venir passer partie. « Ce nouveau proprié-

en 1788,

fut de la

n'entendait rien au pittoresque;

quelques parties de

cet

je vis

avec peine

élysée; heureusement, les plus

grandes beautés étaient restées intactes. Robert,

le

peintre de paysage, et

moi, nous retrouvâmes tout l'enchantement que ce lieu nous avait déjà 1

.

C'est sans doute

pour M"" Le Comte que Watelet avait planté, dans une couche

du Palais, au-dessus de son logement, ces arbustes, temps étant devenus de grands arbres, faisaient un si horrible effet au-dessus de la colonnade du Louvre. honoraire amateur de l'Académie de 2. Watelet était de l'Académie Française, Peinture et de celle d'Architecture; il était en outre des académies de Berlin, délia de terre rapportée sur qui, avec

la terrasse

le

Crusca, de Cortonne, de

l'Institut

de Bologne, de l'Académie impériale de Vienne,

de celles de Rome, de Madrid, de Parme

et

de Marseille.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS éprouver. C'est pendant ce voyage que

fait

On

aussi

allait

Morfontaine, chez Le

à

prévôt des marchands,

M. de Morfontaine

«

que chacun, chez

qui avait

je

main

portraits, celui de Robert, la palette à la

aimable

chevalier de Coigny,

le

Brongniart, Robert, Rivière

mon

et

frère (Vigée),

toutes les nuits des charades et se réveillaient mutuellement

communiquer;

poiîr se les

on

nouveau goût.

Le comte de Vaudreuil, Lebrun

croyait chez soi.

si

faisaient

le

recevait avec tant de bienveillance et de simplicité

lui, se

gai,

Morfontaine,

Pelletier de

poète icelui qu'on appelait Lebrun-Pindare^, si

»

un parc arrangé dans

le

et

un de mes meilleurs

fis

'.

221

jouissait

dans ce beau

cette folle gaieté

prouve assez de quelle

Puis encore, c'étaient des parties chez M. de Montesquiou,

pagne de Maupertuis, appelée YElysée; de Ségur;

chez

le

Saint-Ouen, chez

à

comte de Vaudreuil;

Noailles; à

sœur de

M""^

Campan,

en train de ces parties le

:

Un

à

comme

je

cam-

maréchal

le

Gennevilliers,

à

Marly, chez

dit, était

l'ai

jour, par exemple, à

à sa

gros maréchal de

le

comtesse du Moley;

la

Robert,

etc. «

Romainville, chez

Saint-Germain, chez

à

Malmaison, chez

la

à

duc de Nivernois;

le

liberté

Lebrun, Souvenirs.)

lieu... » (M"»'

Colombes,

le

la

boute-

traça sur

il

parquet du salon une longue raie avec du blanc d'Espagne; puis,

costumé en saltimbanque, cette ligne, imitant

danse sur

la

plus drôle.

Ce

»

se mit

marcher gravement,

à

bien les attitudes

si

et les

à

seulement

à leurs

financiers de cette

maisons de campagne que

époque recevaient leurs

peu près dans

les

mômes

tous

la

Frété

[sic],

les

grands

invités.

L'hos-

donne une

sociétés que Robert, en

chez M. de

tous les dimanches

et

y avait à

(c'est-à-dire qu'il recevait à diner tous les autres jours'.

chez

lui le

et le

mercredi. M. de

mardi,

I.

le

la

Frété, tous les jours,

tous les jours,

C'est le portrait

a légué ce

dimanche. M. de

jeudi et le

et

surtout

le

la et

vendredi

surtout et le

du Louvre, reproduit dans ce volume. On tableau.x de

1^1™=

le

le

dînait

vendredi

dimanche.

dimanche. L'am-

que M"» Lebrun donné au Louvre, Lebrun.

portrait à sa nièce, M""* Tripier-Lefranc. Celle-ci

décembre i855, avec plusieurs autres

dimanche

M. RoUin

Reynière,

souper

vendredis.

les

l'abbé Terray ne dînait pas chez lui les jeudi, vendredi et

M. Bourdet,

qui

fastueuse. Joseph Vernet, qui

Il

le 2

homme

qu'on n'a rien vu de

et

idée par quelques passages de son livre de raison.

M.

courir sur

à

(M™* Lebrun, Souvenirs.)

pitalité qu'ils leur offraient à Paris était

fréquenta

gestes d'un

et les

corde, que l'illusion était parfaite,

n'était pas

seigneurs

il

sait

l'a


LES ARTISTES CELEBRES

322

bassadeur d'Espagne, tous

comme

les jours,

Robert, qui aimait

le

surtout

monde

le

en

et

dimanche,

Un

etc.

artiste

bien accueilli, n'avait

était

donc que l'embarras du choix pour dîner au dehors. Mais

Pour

gées.

l'année

la

1779,

moins de cent neuf noms

:

liste

et

l'an,

il

on

y avait était

extrême; puis Watelet, l'abbé Le Blanc,

autres. Et,

ou au

un peu partout, on

portier, au

et

son

était

moins deux ou

confrères de l'Acadé-

les

effectivement d'une politesse

comte de Bréhan,

le

Laborde, en son hôtel de

de

maréchal de Ségur, Saint-Non

de certaines

avait les visites obli-

y

il

de Joseph Vernet ne comprend pas

d'abord,

mie, pour lesquels on devait être

Richelieu,

A

meilleures choses ont leur mauvais côté.

les

époques, par exemple au premier jour de

rue Grange-Batelière,

la

marquis de

frère, le

tenu de donner des étrennes au suisse

trois livres à

chacun de ces importants

Combien

livres.

rable devait être la dépense de Robert

combien plus longue

et

Ce

hommes

pour s'entendre.

de

l'Académie de pein-

à

allaient

de talent, tous deux honnêtes

Ils

étaient voisins aux Galeries

et

bons

bien

et

du Louvre.

«

me

Il

Roucher en parlant de Robert, qu'ami intime de Vernet,

racontait, écrit ils

sa liste

qui est certain, c'est qu'une solide amitié s'était très vite établie

entre ces deux

la belle

plus considé-

!

Joseph Vernet, dit-on, avait présenté Robert

faits

a

il

1.778,

débourser de ce chef deux cent dix-neuf

ture.

le

Villette et cent

personnages. Joseph Vernet se plaint que, pour l'année

visites

duc de

le

ensemble, deux

tous les ans,

fois

comme

en pèlerinage vers

nature, dans les jardins de Sceaux et de Saint-Cloud

%

deux

les

jours de fête de ces beaux lieux, au milieu de tout Paris qu'ils y voyaient

rassemblé dans

les

atours les plus aimables de l'élégance.

Ils

erraient,

nombreuses connaissances, mais n'en abordant aucune,

saluant leurs

observant d'un œil studieux ce tableau mouvant

C'est sans

et si varié. »

doute sa part de dépense dans l'une de ces parties que Vernet consigne en ces termes dans son livre de dépenses, part de la partie à Sceaux avec artistes

M. Robert,

de i885

:

«

Pour ma

huit livres, onze sols.

»

Les

de ce temps faisaient volontiers entre eux de ces petites parties

aux environs de

la capitale.

celui de Vernet.

On

I.

à la date

Deux

fois

était

allait à

Le journal de Wille en témoigne, Vincennes,

et

que Roucher

n'a pas

d'étudier

ainsi

que

La Râpée, aux Porcherons.

un peu maigre pour des paysagistes. J'aime

avaient de plus nombreuses occasions Saint-Clovjd,

à

la

à croire qu'ils

nature ailleurs qu'à Sceaux

rendu complètement

la

pensée de Robert.

et


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Vernet dînait aussi chez

223

lui certains jours, et, sans doute,

dises envoyées par des

de Périgueux,

amis de province

la volaille

:

n'oubliait

il

gourman-

pas son ami Robert lorsqu'il s'agissait de déguster quelques

de Dieppe,

la

dinde

crabes de La Rochelle ou les barils d'huitres ou d'an-

les

chois.

De son

côté,

Robert aimait

campagne d'Auteuil. On y L'inventaire

que

cette

fait

dame

après

la

amis dans

à recevoir ses

faisait

bonne chère, car

il

mort d'Anne-Gabrielle Soos,

possédait encore un

nombre

gourmet.

était tin

montre

sa veuve,

respectable de bouteilles de

évidemment

vins tins de tous les crus, et c'étaient

maison de

sa

restes de la cave

les

formée par son mari. Dans ces réunions, Robert, qui ne craignait pas

que chez

jeu de mots, disait volontiers

lui tout se

mangeait

à la

le

sauce

Robert (Soos-Robert).

comment

Je ne sais tence, car

pendant

étaient avec cela de

ils

les dix

pour

faisaient ces artistes

une

suffire à

grands travailleurs. Particulièrement,

années qui précédèrent

la

Révolution

qui furent les

et

commandes,

plus belles de Robert, notre peintre eut peine à suffire aux surtout de peinture décorative.

Il

telle exis-

était

devenu célèbre

et était

connu, non

seulement en France, mais dans toute l'Europe. Vigée assure

on

a

répété après lui, que Catherine

rentes, en 1782 et d'ailleurs

aux

souveraine,

et

l'engagea, à deux reprises diffé-

en 1791, avenir s'établir en Russie. Robert résista

offres, très

et,

II

même,

en cela,

il

honorables pour

lui,

n'eut peut-être pas

de l'auguste

capricieuse

et

complètement

tort

:

Cathe-

rine en agissait ainsi volontiers à l'égard des savants et artistes français, et

ceux qui acceptèrent n'eurent pas tous

Falconnet.

En compensation, Robert envoya

qui, dit-on encore, lui furent

au

juste,

à se

je

crois,

louer de l'avoir à

fait,

témoin

Catherine des tableaux,

généreusement payés, sans qu'on sache

de quels documents s'autoris3 l'adverbe généreu-

sement.

Sur ces relations de

la

Grande Catherine avec Robert,

je n'ai

trouver de certain. Robert n'a pas laissé d'héritiers directs

du

légataire universel de sa

veuve

est

et la

rapportant I.

On

français.

pu

famille

dispersée; un hasard seul pourrait

donc mettre au jour quelque document sur ces relations; trouverait-on aux archives de

rien

peut-être

Saint-Pétersbourg quelques pièces

s'y

'.

sait que les archives de Saint-Pétersbourg sont très riches en vieux papiers La plupart ont été acquis au poids du papier, par un attaché de l'ambassade


LES ARTISTES CÉLÈBRES

224 Il

ou prétendues, de Robert

faut en dire autant des relations, vraies

avec Voltaire. Selon quelques-uns, Robert aurait

Ferney

théâtre de Voltaire, à

décors d'Irène, Français en

ouvrage sur

selon

;

des décors pour

fait

M. Charles Blanc,

dernière pièce de Voltaire, représentée au Théâtre-

la

MM.

1778.

Perin

Maugras, dans leur consciencieux

et

vie intime de Voltaire aux Délices et à Ferney, ne disent

la

rien des décors

du théâtre de Ferney \

et l'excellent archiviste

non plus sur

tement de l'Ain, M. Brossard, ne

sait rien

au décor

que ceux des pièces de

A''

Irène,

fut fait, ainsi

il

du Théâtre-Français, par

l'un des Brunetti

remarquer, d'ailleurs, que secondaires,

même époque

ce que m'a affirmé le

décors étaient alors regardés

les

ces relations de l'artiste avec le

II

comme

faut très

et

Vigée paraissant ignorer

Patriarche de Ferney,

dirai qu'elles

je

paraissent peu vraisemblables. Enfin, pour ce qui est delà conversa-

tion que rapporte

du

c'est

Quant

ce point. la

plus souvent étaient fort insignifiants, tout au moins

et le

de ce décor dVrène. Cela étant,

est-ce le cas

me

;

du dépar-

compétent bibliothécaire actuel de ce théâtre, M. Monval

très

le

ce seraient les

théâtre,

il

M. Charles Blanc,

est à

entre Voltaire et Robert, au foyer

comme

peine besoin d'ajouter qu'elle doit être tenue

de pure invention. D'autres personnages non moins considérables auraient admis Robert

dans leur intimité. D'après l'artiste

et

souvenirs de famille de M. Etienne

donné des leçons de dessin

aurait

Louis XVI,

les

il

à

ne serait pas impossible qu'il

mêlé

à la création

du jardin de

cette princesse, à Montreuil, près de Versailles.

été aussi très

protégé par Adélaïde de Penthièvre,

Egalité,

et

on

devrait

lui

seaux (Monceau),

ou

les

du

dessins

au moins

tout

il

parc

femme des

^,

sœur de

M""» Elisabeth, ait été

Haro

aurait

Il

de Philippe-

Folies

Mous-

y aurait collaboré avec Car-

montel. russe

au moment de

tyrannie ou de

la

Pétersbourg pour

que

les plus 1.

La

la

Révolution, alors qu'on

se débarrassait des débris

de

la

Nous envoyons aujourd'hui des missions à SaintDans les autographes qui ont été publiés, ce ne sont

superstition. les étudier.

importants

il

est vrai,

il

n'y a rien de Robert.

Vie intime de Voltaire aux Délices et à Ferney. Perin

Maugras,

in-8°,

avait recueilli chez lui

deux

et

i885, Paris. 2.

Hubert Robert, après

la

mort de

ses

enfants,

orphelines, les demoiselles Chatourelle, qu'il appelait ses nièces. L'une épousa le l'autre fut la grand'mère de M. Etienne Haro, du monde, a bien voulu me faire part de ce qu'il

peintre Rey, élève favori de Robert lequel, avec la meilleure grâce

;

savait d'Hubert Robert par sa grand'mère.


COLONADE

[SIC]

ET JARDINS DU PALAIS MEDICIS.

Gravé en couleurs par F. Janinet. Tableau d'Hubert Robert, d'après une épreuve

FRANCE.

PEINTRES.

tirée

de

la collection

de M.

Henry Lacroix.

HUHERT BOU-RT.

|5


LES ARTISTES CÉLÈBRES

226

L'aimable société qui avait

fait

à

Robert un accueil

emportée par Forage révolutionnaire. Les amis ou

si

bienveillant fut

les

protecteurs du

peintre émigrèrent pour la plupart ou périrent sur Téchafaud.

mois d'octobre 1789,

accompagnait, jusqu'à

il

M""^ Lebrun, qui, prise de peur, quittait

la

la

France,

elle

rentrer que douze ans plustard, après avoir parcouru l'Europe.

comme on

l'a

vu, fut incarcéré pendant

Les jours d'épreuve passés, Robespierre

rière avec

La

vie ordinaire reprit

comme

si,

dans

M"^'^

des relations mondaines

d'ailleurs

satellites, enfin

s'était

donné

car-

domptée, on put respirer.

un monde nouveau ne

;

elle n'y a

se fût pas élevé sur

le

le

Révolu-

qui avait été mêlé

et

vieux régime féodal

bonne grâce

a jugé la

guère vu qu'un bouleversement

Robert, plus intelligent

;

aux événements, comprit que aboli et accepta de

humaine, qui

Lebrun, l'amie de Robert,

femme

tion avec ses idées de

ne devait

Lui-même,

son cours, avec ses préoccupations quotidiennes,

l'intervalle,

de l'ancien.

les ruines

et ses

le

Terreur.

la

et la bête

Dès

barrière Saint-Antoine,

éiait

définitivement

nouvel ordre de choses.

aucune raison de tenir rigueur aux

hommes du

11

n'avait

9 Thermidor,

qui, selon toute apparence, lui avaient sauvé la vie. Aussi ne tarda-t-il

pas à être en bons termes avec les puissances du jour. été appelé

au conservatoire du Muséum.

chez M"^^ Tallien

mena chez plus tard,

:

«

connut

fut

de

la

On

a

vu

qu'il avait

société qui fréquenta

Robert, qui connaissait beaucoup M""= Tallien,

me

Un

peu

elle », dit M""" il

11

la

Lebrun, de retour

famille Bonaparte.

en

à Paris

Il s'était

1801.

trouvé à Saint-Lazare

avec Guinguené, qui fut directeur général de l'Instruction publique sous le Directoire.

11

était

depuis très longtemps en relation avec Denon, qui

avait été son collègue à l'Académie de peinture et avait collaboré avec lui

au Voyage pittoresque de Naples, publié par Saint-Non.

aussi avec Visconti, l'archéologue, et généralement avec tous les

marquants de Mais terie

les

cette

mœurs

11

avaient changé. L'exquise politesse, l'aimable galan-

l'ancien régime, avaient disparu. le

monde guindé

comme le fond des manières Au monde débraillé du Directoire

sous avait

des consuls. C'est alors que s'établit, dans les

salons, l'usage de parquer les

M^s Vigéc-Lebrun,

liiî

époque.

envers les dames, qui faisaient

succédé

fut

hommes

hommes

d'un côté

rentrée définitivement à

et les

femmes de

Paris en

l'autre.

1804, après un


HUBERT ROlJKRr KT SON voyage en Angleterre,

en parlant d'une soirée chez

dit-elle

entrant, tous les dit

hommes

du maître de

maison,

la

coutume de galanterie engageait mots

flatteurs...

la

homme

donna quelques

Un

«

:

on eût

comte de Ségur, que son ancienne

le

et

l'Empire,

Agé de

encore aussi gai qu'un écolier. Sa

d'autrefois

voir, en

l'autre;

ne venait de notre côté, à

à venir adresser

République

s'amusait de tout son cœur.

tions,

femmes de

les

aux dames quelques

»

Pour Robert, sous il

2^7 fus étonnée,

Je

«

:

comte de Ségur, de

le

d'un côté, toutes

des ennemis en présence. Pas un

l'exception

lEMl'S

constate douloureusement

le

la

royauté, était

il

amie, ayant repris ses récep-

vieille

auxquelles on

fêtes

comme sous

plus de soixante-di.x ans,

vit

le

apporter son entrain

de tracer sur un paravent

jour, dit-elle, j'imaginai

plusieurs coiffures de personnages historiques, dessous lesquelles

je

fis

des trous où pouvait passer un visage. Les conversations qui s'établis-

nous amusaient beaucoup

saient avec ceux qui y allaient passer leur tête

Robert, qui prenait part à toutes ces gaietés ser la sienne rit

rire

(il

comme

était

gros

des fous.

la

coiffure de

Ninon, ce qui nous

un second voyage

faut, je crois, placer

qu'il

que Hubert Robert aurait

fait

M. Etienne Haro,

voyage aurait eu lieu sous

mais

je

comme

ce second

ne crois pas que Robert le

dit

en

ait

M. Charles Blanc.

d'abord, en 1794,

la difficulté

moment, comme beaucoup été bien court,

midor 1794,

était

nommé

de l'année suivante

et, à

Italie.

D'après les

pu l'exécuter

des communications avec

somme le

moment

de sa retraite, en

facilités nécessaires

ne

sait rien,

pour

moment,

Robert,

à

ce

D'autre part, ce

Muséum

le

10

restait à Paris, fin

de

1

802.

1802, Robert avait tout

faire ce

et

:

puis celle

peintre, sorti de prison le 17 Ther-

naient ses fonctions de conservateur, jusqu'à la

au

de prison,

Rome,

suffisante,

au conservatoire du

partir de ce

de

République,

empêchements

d'autres, était plutôt gêné.

puisque

souvenirs la

à sa sortie

J'y vois plusieurs

de rassembler, en numéraire, une

voyage eût

;

écolier, alla pas-

»

époque

C'est vers cette

sous

et grêlé)

comme un

le

Au

Germinal où

le rete-

contraire,

temps

et les

second voyage, sur lequel du reste on

sinon que Robert partit en compagnie du peintre Rey son

élève, auquel

il

rit,

à

son retour, épouser l'une des deux jeunes

qu'il appelait ses nièces.

lilles


CHAPITRE XV Les domiciles du peintre

— Les

des Galeries.

A

:

so:i

rue Saint-Paul.

la

Galeries du Louvre.

L'Arsenal.

La maison d'Auteuil.

Liste des artistes pensionnés après leur expulsion

Mort d'Hubert Robert.

retour d'Italie, Hubei

Rob:rt, s'installant à Paris, avait besoin

i

d'un atelier ou tout au moins d'une pièce pouvant lui en tenir lieu.

trouva ce qu'il

lui

Saint-Paul, non loin de

dans son

ainsi

livre, entre

Robert demeurait encore

porte

i

764

Bazin, vis-à-vis

la

la petite

ment de domicile. Vers 1771

paroisse Saint-Paul

,

Hubert

le 8 juillet

1772,

et

»

et

;

mai 1767

10

pour son père,

Bazin que naquit

à l'hôtel

alla

habiter

Charles Hubert,

du Directeur des Bâtiments, de 1777, peintre du Roy, à l'Arsenal.

quartier de l'Arse-

le

est

le

27

juillet

encore adressée

Robert ne quitta ce quartier de l'Arsenal que pour Louvre, où

le roi lui

donner

voir cette pièce à la tin les dessins

1778. à

Une

Robert,

les galeries

du

accorda un logement, par brevet du 10 juin 1778.

L'enregistrement de ce brevet ;

un change-

que vinrent au monde Adélaïde-

lettre

293

M. Robert,

«

famille nécessita sans doute

selon Jal, chez son père. C'est

Catherine,

p.

:

rue du Lion.

Bazin lors de son mariage avec Anne-

Enclos de l'Arsenal. C'est

L'accroissement de

;

Joseph Vernet donne

ses parents.

1767. Son contrat de mariage du ei

Il

Bazin, rue

aînée du peintre, Gabrielle-Charlotte.

fille

nal

à l'hôtel

1773, l'adresse de Robert

à l'hôtel

le 6 juillet

:

et

l'hôtel

à

Hubr^rt Robert, rue

:

Nicolas Robert la

demeure de

la

peintre, rue Saint-Paul,

Gabrielle Soos,

avec un petit logement,

failait,

est

aux Archives Nationales

du volume). Notre

des Bains d'Apollon

(O', io6i,

peintre, qui venait de

à Versailles,

était alors

bien en


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS cour

quelques jours après,

;

comme

on eu

a

11

l'a

d'indiquer

la fantaisie

de TArsenal. C'est

il

le petit

Muséum

dernier ouvrage

le

nommant,

le

royal projeté.

dans son

fait

péchant

à la

ligne et

à

gauche une statue

socle de la statue sont écrits ces mots

le

atelier

tableau du Louvre intitulé Ruines antiques,

homme

un

l'on voit à droite

de TAbondance. Sur

un autre brevet

recevait

vu, garde des tableaux du

229

:

L'ultimo

quadro dipinto da H. Robert nello studi deW Arcenal. M. 21 Xbre 177 gPour le dire en passant, ce tableau est postdaté. Le maître de Falconnet, Jean-Baptiste Lemoyne, auquel succédait Robert,

1778

quinze jours après,

;

le

mort

était

peintre avait son brevet

;

mai

25

le

en tenant compte

des délais nécessaires pour que le logement fût libre, on conçoit que

Robert pût encore son

tils

mais

;

il

être à l'-Airsenal le 27 juillet, date de la naissance de

n'y était assurément plus

21

le

décembre de l'année

suivante.

Avoir un logement au Louvre

l'objet

était

des désirs de tous les

artistes d'alors. C'était

un

Robert

avec presque tous ses confrères de l'Académie.

Il

se retrouvait

eut le

numéro

façade nord de

ami Pajou,

le

la

10,

avec une entrée sur

au numéro

vieux maître Chardin, aimé était

un peu plus

loin,

Ces logements sous Louvre) étaient peu

et

estimé de tout

au numéro la

le

numéro

*

point de vue artistique.

Il

même pour

profondeur, l'eau, et

ils

tous. Ils occupaient la

la

était

Au

s'étendaient dans toute l'épaisseur de l'aile

l'entresol

de à

largeur d'une

et à

gauche.

sous

En

du bord de

en hauteur comprenaient un sous-sol, un rez-de-chaussée la

et

Grande

rez-de-chaussée, un grand corridor, éclairé par les fenêtres

du quai, desservait tous

les

logements, lesquels prenaient jour de l'autre

côté sur une petite rue sale, qu'on appelait

Orties séparait I.

chacun

moitié des trumeaux à droite

deux étages de chambres pratiquées dans Galerie.

du

est facile

peu près

la

le

,

(on les appelait les Galeries

compte encore maintenant. La disposition générale

du quai, jusqu'à

1

monde. Joseph Vernet

s'en rendre

fenêtre

1

la

son

14.

grande Galerie

commodes au

étaient, d'une part,

de l'autre, au

9, et

talent.

rue des Orties, longeant

la

immédiats

galerie. Ses voisins

sculpteur,

une consécration du

profit et surtout

la

la

rue des Orties. La rue des

Grande Galerie des pâtés de maisons

particulières qui

M. Olivier .Merson a public une étude intéressante sur ces logements, d'après

des renseignements qu'il tenait de l'un des occupants- Galette des Beaux-Arts, année 1881, XXIII- tome.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

23o

Carrousel

seconde

Musée

depuis

jusque-là,

s'étendaient

de

(l'aile

aile

Vieux-Louvre

le

Grande Galerie

la

où sont actuellement

intérieure

non plus que

n'existait pas,

les ailes

ju-squ'à

du

place

la

seule à cette époque, la

s'élevait

du

salles françaises

les

du Ministère des Finances).

Il y avait primitivement aux Galeries vingt-sept logements numérotés en partant du Pont-Neuf; mais depuis 17 17, le vingt-septième, le plus

A

éloigné du Pont, avait été réuni au vingt-sixième.

quelques privilégiés avaient joui

aux approches.de

Le

à la fois

;

Révolution, chacun de ceux-ci avait son locataire.

la

plus près du Pont, était occupé par

I, le

diverses époques,

de plusieurs de ces logements

le

mathématicien Bossut,

successeur de M"'^ de Pontchartrin, laquelle avait eu jusqu'à trois loge-

ments. disait

— Au n° 2

était

aux Galeries,

habitait là avec sa

le

Fragonard,

bon Frago

petit

le

ami de Robert;

d'autrefois, le vieil

femme, son beau-frère François Gérard un

sœur Marguerite Gérard, qui

a fait

Mouchy,

qui avait succédé

son oncle Pigalle, occupait

mort, en

1

801,

la dynastie des Sylvestre.

Regnault,

le rival

— Au n"

qui eut pour successeur

— Au

n° 4,

le

n" 6

le

3

;

à sa

un membre de

— Le peintre

femme

sa

;

il

belle-

un

dirigeait

Puis venaient Robin, ancien horloger du Roi,

J. B'*^

commission du Muséum,

Isabey, et Pierre Pasquier, de la première

Lebrun

celui dont

l'expert dit tant de mal.

ami de Robert. — Au n" 10, — Puis successivement, Mentelle, géographe

n» 9, le sculpteur Augustin Pajou, autre

Hubert Robert

et sa

femme.

distingué, qui avait succédé à Chardin

qu'on voulut un et

fils.

sa

et

— Le sculpteur

géographe Buache.

5 le

de David, occupait

atelier de demoiselles.

Au

portrait de Robert.

remplacé par Vien

fut

il

à

comme on

papa Fragonard

moment

qui eut pour successeur

Galeries,

il

;

Ménière, ancien joailler du

déposséder pour donner son logement

Denon

logement

à

roi,

David,

le

plus vaste des

s'étendait en plus de l'ordinaire sur le guichet

Saint-Thomas,

;

ce

était

aujourd'hui porte Jean Goujon. Après Ménière venaient

M'"<=

Coster-

Vallayer, charmante personne; Carie Vernet, qui avait succédé à son

père;

Lagrenée

le

Dejoux, sculpteur;

jeune; Duvivier, graveur de le

graveur Bervick

et

sa fille;

mais toujours vaniteux, habitant avec ses deux voisinage peu agréable

Lagrenée, l'aîné;

;

l'architecte

Vaudoyer

;

Greuze, bien

filles,

son

en miniature,

qui a

fait

un

portrait

vieilli

péronnelles d'un beau-frère

Gounod

de Robert

;

Louis

Gounod,

Jean François Hue, peintre de marine;

fourbisseur du roi, grand-père, dit-on, de Charles peintre

Monnaie; Claude

la

;

Dumont,

Moitte,

le


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS sculpteur, celui qui, étant élève,

donna

une sorte de

lieu à

de ses camarades, racontée par Diderot

petite

enfin au n» 25,

et

;

23i

émeute peintre

le

Vincent, autre rival de David. Le vingt-sixième logement resta vide après

qu'on eut guillotiné Anisson,

Ces logements

ateliers

Louvre Fragonard artistes,

sous

directeur de l'Imprimerie royale.

peu

à

rétablissement d'ateliers spacieux

dans

le

Vieux Louvre. Ainsi on trouve au Vieux

Vernet

et

fils,

au premier étage, par l'escalier des

porte Saint-Germain,

la

et

pourquoi plusieurs de ceux qui y demeuraient avaient

bien éclairés, c'est

obtenu des

le

se prêtaient

gauche; par

à

même

la

porte

et

d'un autre côté, M. Robert, peintre, puis encore Lagrenée, Vincent, \Ime Vallayer-Coster, Pajou, de

Mouchy, Dejoux, Duvivier. (Arch. Nat.

O' I9i4et suivants, états des logements. Le Provincial à Paris,

1789,

in-24.)

Le

monde

petit

des Galeries vivait à l'ordinaire très paisiblement.

Les ménages s'accordaient entre eux. La et

ses règlements établis par

vait tous les

logements

impôt annuel de était

était

six livres

Le grand corridor qui desser-

communs; moyennant un

entretenu à frais

payé par chaque

titulaire,

chargée de l'entretien des lanternes, de l'éclairage

ce corridor. M*"^ Robert,

bonne

excellents termes avec tout le

et serviable,

et,

monde, remplissait

qu'avaient acceptées avant

rifiques,

ses usages

cité avait d'ailleurs

la tradition.

elle M'"«

l'une des

de

et

comme

la

dames

police de

son mari, en

ces fonctions

hono-

Chardin, puis M'"= Des-

portes.

Vinrent

les

événements de quatre-vingt neuf; on

accueillit sans

les

inquiétude, m.ême avec enthousiasme. Le 7 septembre 1789, un certain

nombre de citoyennes, des Galeries,

filles

offrirent,

l'épo";ue, leurs bijoux à

l'acquittement de

la dette

ou femmes

avec

d'artistes,

l'ostentation

dont plusieurs dames

qui était dans

l'Assemblée nationale,

comme

publique ^ Mais plus tard,

les

le

violences de

Convention trouvèrent peu de sympathie aux Galeries. Ainsi on le

peintre Regnault, très révolutionnaire, était mis, ainsi que sa

au ban de

I.

On

Mesdames

la

petite société.

trouve à :

la

Buache

n'était

Bibliothèque Nationale une

V'ien, Moitte,

voit

à la

que

femme,

guère fréquenté non plus

liste

;

de ces citoyennes, qui étaient

présidente auteur du projet, de Lagrenée

Berruer, Duvivier, Belle, Fragonard, Vestier,

goût de

contribution

la

Peron, David, Vernet

Jeune, Suvce, la

Jeune, Des-

marteaux, Beauvallct, Corne de Cerf, négociante; Mesdemoiselles: Vestier, Gérard, Piihoud, de Viefville, Hautomps.


LES ARTISTES CELEBRES

2^2

quant

David,

à

était craint

pauvres gens

faisait à ces Il

il

encore plus détesté,

et

Révolution,

faut dire aussi que, sous la

eurent quelques années très dures à passer. leurs logements,

mais

n'étaient pas payées, et la

misère, pour tous

ils

sa

femme,

et

un

des bouchers. Je ne sais

eff"et

rentes

les

Pour beaucoup

morne,

silence

tout au moins, ces pénibles

avaient en

Ils

pensions,

leurs

vrai.

si le fait est

moments durent

mort de M™^ Robert,

fait à la

Les à la

boutiques des

les

Pour Robert

l'Etat.

j'évalue cette fortune à

environ i5,ooo livres de rentes, acquises en majeure partie avant

même, Robert gagna quelque

Révolution. Pendant sa détention et

huit mois après sa sortie,

Muséum

qui s'éleva, à

assignats,

il

Mais

est vrai.

il

la fin

avait

Avec ties

du

la

prévoyance

son traitement de conservateur du

que tous

s'en fallait

il

spéculations

les

ni

palais national des sciences et des arts.

La Convention,

touchée de cette situation; pauvres,

et

il

qui

La

faut lui rendre

de 3oo,ooo livres fut voté

27 germinal suivant, on

somme

y

fut

quelque temps

vota des fonds pour les savants

elle

;

la

(8

et artistes

un rapport de

III (3 janvier 1795), et le

un rapport de Daunou, qu'une nou-

voit, par

de 6i,5oo livres est ajoutée aux 42,000 livres restant des

participèrent

:

peintre

;

et

Bossut,

Marmontel, Saint-Lambert,

etc.,

aux

Delille,

ces

Laharpe,

pour chacun

Mentelle,

A

artistes.

géographe

3, 000 ;

distributions

sculpteur

pour chacun 2,000

;

Sedaine, livres.

Vincent,

de

Lebrun

(Pindare',

livres

Andrieux,

;

Queverdo,

Prudhon, peintre; Ramey, sculpteur; Suvée, Carie Vernet, Moitte,

montra

octobre 1794), un secours

répartition en fut faite sur

3oo,ooo destinées aux savants

Barthélémy,

vie

que des autres par-

cette justice, se

Marie Joseph Chénier, séance du 14 nivôse, an

secours

enrichissent.

des travaux d'encouragement leur furent donnés. Sur un

rapport de Grégoire, 17 vendémiaire, an III

velle

confrères fussent

ses

Les académies de peinture n'ont jamais

l'aisance, la joie s'envoya des Galeries, ainsi

très difficile.

la

argent,

de 1795, jusqu'à 7,5oo livres par mois... en

aussi bien partagés que lui.

enseigné

et

être très courts.

une certaine fortune, non placée en rentes sur

D'après l'inventaire

c'était

Robert furent vues, dit-on, mêlées

foule aff'amée qui assiégeait, dans et

il

leur avait bien conservé

gène, au moins une gêne momentanée.

la

:

plupart des artistes

la

On

travaillaient fort peu.

citoyennes Vien, Fragonard

boulangers

perdu

avaient

ils

pour cause

et

d'un ogre.

l'effet

graveur

Vien, l'antiquaire Millin, etc

Robert n'eut rien, pour

;

Gcriird,

cette seule raison,

,

je


KLINES DU PORTIQUE d'oCTAVIE, Sanguine d"H«bert

Rolicrt.

A

ROME.



HUBERT ROBERT ET SON TEMPS parmi

crois, qu'il n'était pas

blicains

que

lui,

De meilleurs

comme

Delille, eurent

la nuit.

du bien-être,

Sylvestre

et

et

dans

le

pour dire toute

certaines parties

C'est

Louvre des antiques

l'arrivée au

fils.

La le

gaîté,

compagne de

moment

fêtes,

la sécurité et

approchait où

pon-

les

des arts allaient être chassés du temple. La Révolution palais des rois, les artistes et les savants.

plus impérieux que les rois et,

moments.

y eut chez les artistes banquet et bal

par renaître. Mais

finit

des sciences

avait laissé,

quelque chose.

Puis quelques habitants des Galeries donnèrent des

Isabey par exemple

tifes

Italie. Il

moins répu-

car d'autres,

eut quelques bons

on célébra joyeusement

des tableaux conquis en

toute

On

jours revinrent.

ainsi que, l'an VI, et

les nécessiteux,

233

la

et les

vérité,

du vieux

Un

maître,

révolutionnaires, allait les en déloger,

un nettoyage du Louvre

était

nécessaire;

palais étaient en proie au vandalisme le plus

éhonté; des documents nombreux ne laissent aucun doute sur ce point.

On

avait fêté l'arrivée au

Louvre des collections apportées

sans soupçonner qu'on introduisait

le

loup dans

leur céder la place. Afin de loger ces collections,

du les

3

IX

fructidor an

baraques de

(20 août 1801I,

congédia

cour du Vieux- Louvre

la

un

les et

même'. La plupart des expropriés eurent du

bergerie.

la

d'Italie, Il

fallut

arrêté des Consuls,

dans

artistes installés

dans reste,

le

Vieux-Louvre

en compensation,

des ateliers ou des logements ailleurs, soit aux Petits-Augustins, soit

aux Carmes, Granet, la

soit

etc.), soit

au couvent des à

la

capucins (Girodet,

Sorbonne, appelée

le

Musée des

Gros, Ingres, dont

artistes,

chapelle avait été divisée en plusieurs étages d'ateliers (Beauvarlet,

Demarne, Prudhon, Clodion, Ramey,

le

sculpteur

Dumonr, Bernardin

de Saint-Pierre, etd, soit dans les bâtiments de l'Institut qui longent la rue Mazarine (Bosio, I.

Houdon,

Le Provincial à Paris, ^

\'o\.

M'"" Servière, in-24,

1789,

fille

imprime en

de Léthière), soit 1788,

donne une

des artistes avant leurs logements ou ateliers au Vieux-Louvre. Voici cette

liste

à

liste

:

Peintres. — Pierre. — Vien et M°'° Vien. — A. Vanloo. — Brenet. — De Lagrenée. — Ménageot. — Vincent. — De Macliy. — Robert. — Renou. — Bcltangcr. — Hûet. — Jollain. — Callct. — David. — De Tour. — Vernei. — Rossin. — Duplessis. — Restoui. — \aliayer-Coster. Sculpteurs. — Pajou. — Caffieri. — Bridan. — Gois. — Moucliy. — Berruer. — Jullien. — Le Comte. — Boizot. — Dejoux. — Monnet. Graveurs. — Cochin. — Gay. — Duvivier. la


LES ARTISTES CÉLÈBRES

234

même, comme Gérard.

l'Institut

obtinrent une

Ceux

comme

indemnité annuelle,

n'eurent

qui

pas

d'ateliers

Jean-Baptiste Huet.

Les habitants des Galeries ne furent point tout d'abord inquiétés;

mais leur tour

un

la

rue des Orties, entendit

«

Qu'on me

que

les...

mette

c'était, ils seraient

cette

anecdote

voulait

On

allait venir.

aide de camp, passant

dans

le

bruit que faisait la population des Galeries

à la porte, s'écria-t-il

cette

collections

du Louvre,

partie

parut bientôt après, fixant au la

mes

:

lorsqu'on lui eut dit ce ».

Je ne sais

si

en tous cas, ces intrus gênaient Napoléon, qui

archives de la secrétairie d'Etat.

logements sous

du commencement de 1806 dans

capables de brûler

est vraie;

établir,

raconte que Napoléon, accompagné d'un

soir d'hiver

Comme

bibliothèque

sa

savait se faire obéir,

mai 1806 l'évacuation

18

grande Galerie.

il

Il fit

du

et

les

un décret

définitive des

reste bien les choses.

Ne pou-

vant donner aux expulsés des logements ou des ateliers, puisque toutes les places

disponibles étaient à peu près occupées,

pensions prises d'abord sur

la cassette

il

leur accorda des

impériale, puis inscrites au

Grand

Livre.

Voici le

la liste

montant de

la

des artistes ou savants pensionnés

pension de chacun

:

à cette

occasion, avec


~~

_

.

= a

^

o o o o o o Oi C7^ QC ri o o

o

o o

o o 3 o o

00

c^ o» ^^

o o

o o

00

CTi

00

Oi

~

S5

o

c^ a>

o o o o °, =o o " = O

O O

o o o o o o o o o .

CT^

"

O

o

c c

o^

"

>'^i «20 «U

— U<X ^"^ ô. !J

cZ

C

ra

4>

tf)

A ^5

c

-rsit —,

o ^

00

3

~

o

g

00

3:-S

f=>

«o

3

o «

cj-a

> X

S S

t-

1

1

1

1

1

1 1

1

1

1 1

I >

1

! 1

1

1

1 1

I 1

1 1

t 1

1 1

1

1 1

1

1

1

1 1

.2 1

1 1

1

1-

^

1

1

c5

o <t>

•?

^

i" =1-

C o

> •

qj

i.

" s = r; S!

Owî

c"" 0.0

•S

>-^ D.^

>s

5

c

<

X ^

i^fl ra-l>

1 s"«

<u

2

^

<33

-S

^ '5

c î3

O "2

S

1

1 '

1 1

I i

1

1

1

1

t 1

1

1

1

1

1

1

I

1

I

1

1

1

I 1

1

1 1

1 1

1

1

1

1

1

1

=>

"

T3

O.

c:-«

i

.- .ï.

u c

S

^

c 3

Cl

"

•- »" >- 0,

^r

T3

^

— ^ — o

° et

d ^*^

CO

S

•-

3

OC

-

JZ

fi

u

.j

c^ t^ r^

•X

c

y.

*o

>

lU^O

X3

W

eg

ï-

>

C

P3

0.0,0

H

^

-

—"•« ~

'—K,",^-^

i

,

>-

3 '3 '5 2 3 rt

3 m C O

0,

"'

u

^ >

1)

Ô

•y'

O CQ

p^

o

o £

o

t.

— c

>«g — -0

liii

-t

5

5 -i^-s

ai •

•-

ûl

c ^

r o

d 5

o

$<

s

"3 ^

(O

§ <3

i'p 5 u

-^7 id

T3

o

co ,

o

-

.?

> c c

C

ci

i

1>

c

o

a. -o

111,

C

^

6

I

1

:

>

z

-

^.

; : -

g

. '

-j-

.

= a

"^

tt-

-f^

~

i~

«

o t

i s -g « o b

a:

-^

u

— ^

7-

a

1 h

23

^ ^

i

u o

-

1

o

Uj ..

•o

« C/3

C2

u

« ta

*o

tj

>

=: t,

3 o

«

-S

î=

c*

CJ

c

-u

5

S 3= „ «. 3

" •S 1-

-a

3

^

^

s

0-

<

3

^

3 W

d '—

Eu

ce:;

£-7 = >>

tl

ç

O

-u

^—

o

^

ï.

X

^"^

rj

Cl,

e

._,

.

'5

""

^

5:

>

t--

G

II? o

o

'

S

"1

u 5 = -a s = :j: 7^,

.-

11

Q

> o

y

"S

^M

OG

C

1

"^

*5

X

'Ôj 1

1

3 — J. O « O >

"

s -

[n

-=

— u.

.

s *j

1

3

o 5

r-

00

.«3

T3

>-2e

cj

1

s:^-

< 'Xi

•2

es

„-2 S

D

1^

1

«^

ES

"^

1

l

5

ca

1

1

u

aJ^ l-

3

<"

otj

.

t^c 3 O- t. 3 ^ b (U u o. î!

S

^ ^ i

r-Q -^

>

-

>

3^2 >s,; ^ w

" ^ = « W li

s £

_ -' -a

*-.


LES ARTISTES CELEBRES

236

Vincent, qui logeait aussi aux Galeries, ne figure pas sur cette Il

un

obtint

au palais de

atelier

Robert quitta donc depuis Il

si

longtemps,

le

et

I

5

avril

était

808.

Le bonheur dont

«

point prévu sa

fort

fin, n'a

portant

bien

accompagnée

fut

à sa

C'est là qu'il

la vie

de Robert,

mort. Le bon,

joyeux

le

point enduré les angoisses de l'agonie;

pour

tout habillé

et

d'artiste.

à l'âge de soixante-quinze ans, le ven-

Lebrun, semble avoir présidé aussi

artiste, n'a il

1

demeurait

il

années

Neuve du Luxembourg.

vint habiter au n° 19 de la rue

dit M'"«

Orties où

lo de la rue des

liste.

première cour.

la

s'étaient écoulées ses belles

mourut, moins de deux ans après, dredi

dans

l'Institut,

dîner en

aller

ville.

M'"^ Robert, qui venait elle-même de terminer sa toilette, passa dans l'atelier

de son mari, pour l'avertir qu'elle

frappé d'un coup d'apoplexie foudroyante. n'a pas laissé

Il

enfants, par acte

de testament;

du

trouva mort,

»

femme, après

lui et sa

brumaire an VIII,

i3

était prête, et le

s'étant fait

la

mort de leurs

donation de leurs

biens au dernier survivant (voir cette pièce plus loin). Voici son acte de

décès

:

Extraits des Registres du

/^r

arrondissement.

Robert (Hubert),

dit

Robert des Ruines, peintre.

Du de

la

16 avril 1808, acte de décès

du sieur Hubert Robert, peintre, conseiller

ci-devant académie de peinture et de sculpture,

membre de

l'adminis-

du Musée impérial, agréé libre des Académies de St-Pétersbourg, décédé hier à midi, rue Neuve-du-Luxembourg, 19, division de la Place Vendôme, âgé de soixante quinze ans, né à Paris, mariée à dame Anne-

tration

Gabrielle Soos (sans enfants).

Constaté par nous Frédéric-Pierre Lecordier, maire du ...

sur la déclaration à nous faite par

graveur en

le"" arrondissement Pierre-Simon-Benjamin Duvivier,

MM.

médailles, ci-devant graveur général des monnaies, conseiller de

l'Académie de peinture

et

de sculpture,

et

membre

de l'Institut impérial, âgé

de soixante-dix-sept ans, rue des Champs-Elysées, n° Petit, attaché à la

maison du défunt, trente-sept

Quelque temps après son Hubert Robert Auteuil.

avait

Cette maison

malgré ce qu'on a

fait

installation

l'acquisition

d'Auteuil

dit et répété.

3, et

aux Galeries du Louvre,

d'une maison de campagne

n'était

M. Antoine

nullement Guillois,

il

les a publiés

la

à

celle de Boileau, si

qui concerne l'archéologie d'Auteuil, a pu retrouver les

possesseurs de

Jacques-Claude

ans.

compétent en ce

noms de

tous les

maison de Boileau, depuis Nicolas jusqu'à nos jours;

dans le bulletin de

la

Société d'Archéologie d'Auteuil. Or,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS Hubert Robert ne

non

figure pas dans cette liste, quoi qu'il fût propriéiaire et

maison de campagne, puisque

locatai:e de sa

25,000 Soos.

comme

tr.,

237

le

Aucun doute

sa

veuve

revendit

la

prouve un passage du testament d"Anne-Gabriel!e

n'est

donc possible sur

ce point.

Cette maison, voisine du reste dj celle de Boileau, serait l'ancienne

mairie d'Auteuil. aujourd'hui démolie; de ce qu'on appelle

Hameau

le

qui en dépendait. C'est

que

Boileau

Robert avait pu réunir dans le

;

il

comprise dans l'enceinte

ne reste plus qu'un pavillon

grande partie de l'im-

se trouvait la plus

portante collection de tableaux

mort, sa veuve vendit, par

elle était

de dessins de tous

et

ministère de Paillet, expert

Anne-Gab'

quatre tableaux représentant

en 1787 pour

Maison Carrée, qui non paiement, en 182 à

1.

Dans

Autiquitcs du Languedoc que Robert

1rs

Ces deux tableaux,

le roi.

firent retour à leur auteur,

se trouvaient

l'inventaire

encore en

fait

deux des

se trouvaient

Soos,

ielle

la

le

du Gard

Puiit

probablement

à

et la

cause de

possession de M"^° veuve Robert

après sa mort,

ils

furent évalués

chacun

cinq cents francs. Par un article de son testament, Annc-Gabrielle Soos

vœu

au Musée du Louvre

exprima

le

dit-elle,

que ces deux tableaux restent

qu'ils fussent placés

testamentaire (Maître Langlacél de

dans «

'

pas vendu cepend^mt. Parmi les œuvres importantes de

lut

son mari que conserva

avait faits

marchand de

et

tableaux, ce qu'il y avait de meilleur dims cette collecti(jn

Tout ne

maîtres, que

les

cours de sa longue carrière. Après sa

le

du Muséum

collection

la

à titre

de don

»,

pourtant

il

».

à

Paris, et

les faire

Il

je

prie

admettre,

:

Je désire,

«

mon s'il

exécuteur

est possible,

semble bien qu'on do.ve entendre

y eut doute sur ce

question,

te

et les

n'allèrent pas toutes seules, à en juger par le rapport suivant

choses

:

6 P'évrier 1822.

M. que

le

le

Directeur du Musée ayant eu, dès

testament de

Musée,

s'était,

M""-"

I.

Paiilet.

que et

tableaux.

— Catalogue

Ce catalogue

la partie

24 Janvier dernier, connaissance

pour plus ample information, adresse

l'exécuteur testamentaire de la

1809, Paris.

le

Robert renfermait quelques dispositions en faveur du

de

la

Dame

presque en entier,

mort de

fait à la

On

une idée de

ainsi

M^-'

Langlacé, notaire,

vente après décès de Hubert Robert, petit in-S",

est reproduit

de l'inventaire

aura

à

Robert.

M"""

à la tin

de ce volume, ainsi

Robert qui se rapporte aux dessins

cette collection ainsi

sins et esquisses conservés par Robert et faits par lui.

que des tableaux, des-


LES ARTISTES CÉLÈBRES

238 Il

trouvé qu'il

s'est

feu Robert, dont

(Suit l'extrait

Or,

s'agit

en

effet,

dans ce testament, de deux tableaux de

mention en ces termes

est

il

:

du testament que nous reproduisons plus

loin.)

M« Langlacé témoigne

qu'il est douteux pour lui que cette clause consdu Musée; sur cela toutefois il déclare s'en rapporter entièrement au jugement des Conseils de la Liste Civile eux-mêmes; puis il fait remarquer que le leg, si l'on juge que c'en soit un, devra être accepté par

un

titue

leg en faveur

ordonnance du Roi,

que

et

de

que ce leg donnât

l'on croyait

si

lieu à

indemnité appartiendrait en

nité envers la succession, cette

une indem-

totalité à la nièce

la testatrice.

Nous partageons clause dont

il

s'agit

les

doutes de M^ Langlacé sur

ce

vœu de

;

la

nature

et les effets

de

la

ne nous semble rien moins qu'une

la testatrice

disposition formelle et absolue des tableaux qui en sont l'objet...

Le Chef de

la

division

3^

(Archives du

Signature.

Et

chef de

le

la 3^ division

conclut

Musée du Louvre.)

ce que l'examen de cette ques-

à

tion soit renvoyé au comité contentieux. Les archives

ferment pas d'autres pièces sur cette

deux

les

ou

tableaux,

aux

remboursa-t-il

mille francs? Je ne sais. Toujours

est-il

du Musée ne

Le Musée

affaire.

reçut-il en

héritiers

que

les

ren-

don

somme

la

de

deux tableaux furent

acceptés.

Anne-Gabrielle Soos survécut treize ans

à

son mari,

et

mourut

le

4 août 1821. Dans ses dernières années, l'excellente dame, après avoir beaucoup aimé le monde, était un peu tombée dans la dévotion; c'est ce qui arrive ordinairement. Sa famille

du

eu, let

reste,

fait

après sa mort, on voit que Robert avait

acquis une petite fortune. Outre

Sully

n''

25.000 18;

fr.,

mais

la

le

indique que

tament,

qu'elle

M™^ Robert

moins

notaire,

teur testamentaire.

le

la

fortune consistait en rentes

i5.ooo livres de rentes. L'inven-

à

possédait

un cheval

et

lègue une rente viagère de 4.000 à la

ami de

une voiture; fr.

à

nièces.

la famille,

Elle ne

le tes-

son frère

chapelle royale, tous les tableaux

qui lui restent, à l'une de ses

un

maison d'Auteuil, vendue avec

majeure partie de

chanoine Soos, attaché

directs;

la

ménage possédait encore une maison rue de

viagères, et j'évalue le tout au taire

de son mari avaient toujours

des sentiments religieux. Par son testament, du i3 juil-

1821, et par l'inventaire

mobilier

et celle

laissait pas

et

le

dessins

d'héritiers

maître Langlacé, fut son exécu-


HUBERT R0BI:RT KT SON TEMPS Robert

et sa

femme

avaient formé

Anne-Gabriellc Soos voulut que

voir.

côté de celle

du mari

d'Hubert, dans tous les deux.

ment

le

plus

le

sa

joli

aSg

ménage qui

se puisse

dépouille mortelle reposât à

qu'elle avait adoré. Elle acheta donc, à la

mort

cimetière d'Auteuil, une concession de terrain pour

Une

pierre provisoire y fut placée en attendant le

définitif, élevé

après

la

réunion des deux époux, par

les

monu-

soins de

maître Langlacé. Les deux monuments, très simples, sont encore aujourd'hui au cimetière d'Auteuil; seulement qu'iiidiquait l'acte de concession

ils

i^voir cette

n'occupent plus

les n»* 7 et 8

pièce plus loin), l'entrée

du

cimetière ayant été reculée. Les deux inscriptions suivantes se lisent sur la

façade du

monument

définitif

:

Ici

reposent

Hubert Robert peintre, conseiller de l'Académieroyale

Anne

de peinture

Gabrielle Soos

son épouse

associé libre des Académies

de Pétersbourg, lié

à Paris le 22

décédé Forme

par

la

la

le

27 octobre 1743

décédée

le

4 août 1S21.

mai 1733

le i5 avril

nature aux arts

1808.

qu'il

honora,

Le Cachet du génie a marqué ses ouvrages. Du Temps, dont ses pinceaux ont tracé les ravages, Jamais

née à Paris

taux ne l'atteindra.

Le bonheur d'un époux occupa tout sou cœur. Puisse le Ciel, des vertus protecteur,

Récompenser

sa tendresse fidèle rendre autant de bonheur Qu'elle en répandit autour d'elle.

Et

lui


APPENDICE PIECES D'ETAT CIVIL ET AUTRES TESTAMENT DE NICOLAS ROBERT, BOURGEOIS DE PARIS, PERE D HUBERT (8

Du même

JANVIER I778I

devant les Conseillers du Roy Notaires au Nicolas Robert bourgeois de Paris, y demeurant rue St Antoine paroisse St Paul, trouvé par les Notaires soussignés en sa chambre à coucher au i^ étage d'une maison siiuée susdite rue St Antoine ayant vue par deux croisées sur la dite rue, de laquelle maison le S"" Danse, m^ bonnetier est principal locataire, au lit, malade de corps mais toutefois sain d'esprit, mémoire et jugement, ainsi qu'il est apparu aux dits Notaires par ses discours et entretien. Lequel, dans la vue de la mort, après avoir recommandé son âme à Dieu, a fait, dicté et nommé aux dits notaires son testament ainsi qu'il suit. Je désire être enterré dans le cimetière de la paroisse sur laquelle je décéderay, que ce soit le matin si faire se peut et qu'il soit dit un service pour le repos de mon âme, m'en rapportant pour mes funérailles à la prudence de ma chère femme. Je veux et entends qu'il soit célébré aussitôt après mon décès et pour le repos de mon âme, un annuel dans l'église des Religieuses Ste Claire, dites de l'Ave Maria, pour lequel il sera payé ce qu'il conviendra. Je donne et lègue à la domestique qui sera à mon service le jour de mon décès la somme de cent livres une fois payée outre les gages qui se trouveront lui être dus au dit jour pourvu toutefois qu'elle reste au service de ma dite épouse, si cette dernière le désire ainsi, pendant au moins un an accompli du jour de mon dit décès. Je donne et lègue à titre de prélegs à Nicolas François Robert mon fils demeurant aux Molles St Nicolas isle St Domingue 1» la moitié à moiapparjour, mercredi, par

Chatelet soussignés, fut pre'sent

S''

:


Q -M

H <o

u D Q

-

L*^

•-

S a

KHANCE.

l-KlNTREi.

HUBKRT ROBERT.

lO


LES ARTISTES CELEBRES

242

tenante dans un contract de cent cinquante livres de rente, au principal de du St Esprit, nt^ 442, passé par devant maître

trois mille livres et sur l'ordre

Lardin notaire à Paris le 10 juillet dernier. 2" la moitié à moi aussi appartenante dans un contrat de quarante livres de rente ne produisant plus que vingt livres, au principal de huit cents livres et provenant de la conversion d'effets d'Alsace, nté SSyô. 3" la somme de quinze cents livres à prendre sur les autres biens qui se trouveront m'appartenir à mon décès, le tout pour l'égaler à mon fils aîné à qui mon épouse et moi avons constitué une dot conjointement et par moitié lors de son mariage. Et quant au surplus de tous les autres biens que je laisseray au )our de mon décès, je le donne et lègue à Hubert Robert mon fils aîné peintre de l'Accadémie Royalle et au dit Nicolas François Robert son frère, lesquels je fais et institue mes légataires universels conjointement et chacun pour moitié, à la charge que la portion qui reviendra au dit Nicolas François Robert mon fils dans ma succession tant comme légataire particulier que comme légataire universel sera et demeurera substituée

comme

je

la

substitue par ces pré-

sentes à ses enfants à naître en légitime mariage et à défaut d'enfants en

faveur du dit

S''

Hubert Robert

mon

fils

aine ou de ses enfants à son défaut.

Je veux et entends que dans le cas où

mon

dit fils

obtiendrait la distraction de sa légitime dans les soit et

demeure réduit comme

je le

cadet demanderait et

biens de

ma

succession,

il

réduis par ces présentes à sa dite légitime

que dans ce cas les dispositions par moi ci-dessus faites en sa faveur demeurent sans effet et que tout ce qui excédera la dite légitime passe et et

appartienne à ses enfants à naître en légitime mariage et à défaut d'enfants à son frère et à ses enfants dans le cas où ce dernier serait décédé, leur en faisant au dit cas tout don et legs, pour par eux en jouir et disposer en toute propriété à compter du jour de mon décès. Je veux et entends en outre que ma dite femme ait la faculté de lever la substitution dont j'ai cy-dessus grevé mon fils cadet, lui donnant tous les pouvoirs à ce sujet nécessaires et m'en rapportant entièrement à cet égard à sa prudence. Je veux et ordonne encore qu'il ne soit apposé aucuns scellés après

mon

décès.

nomme

pour exécuter mon présent testament ma chère femme, que je donner cette dernière marque de son attachement, lui donnant pour conseil de la dite exécution testamentaire Me Alexandre huissier commissaire priseur, que j'engage à me donner cette dernière marque de Je

prie de

rtie

son amitié. Je révoque tous autres testaments, codiciles et dispositions de dernières volontés que je peux avoir faits avant le présent testament auquel seul je m'arrête comme contenant mes dernière intentions. Ce fut ainsi fait, dicté et ordonné par le dit S"" testateur aux notaires soussignés, et ensuite à lui par l'un d'eux, l'autre étant présent, lu

et

relu, qu'il a

y persévérer, à Paris, en la chambre sus désignée, l'an mil 778, le 8 janvier sur les dix heures et demie du matin, et a signé la minute des présentes demeurée à maître Morin l'un des notaires soussignés, dit

bien

entendre

et

qui a délivré ces présentes, ce jourd'huy dix neuf janvier mil 778. (Arch. Nat., 61, f» 228. Voir Campardon, publications du Châtelet.)


HUBERT

ROliERl" HT SON TIIMI'S

243

BREVET DE DON DE LOGEMENT AUX GALLERIES DU LOUVRE EN FAVEUR DU

S""

ROBERT, PEINTRE DU ROY.

Du

iS juin 1778.

Aujourd'hui 10 juin 1778, le Roy étant à Versailles, voulant traiter favorablement le S"" Robert, l'un des maîtres de son académie de peinture et de sculpture, Sa Majesté a bien voulu, en conséquence de la survivance concédée au dit S"" Robert le 7 août de l'année dernière, du premier logement vacquant aux Galleries du Louvre, lui accorder la jouissance du logement qui y est devenu vacant aujourd'huy par le décès du S"" Le Moyne sculpteur de Sa Majesté, qui l'avait obtenu par brevet du 18 juin 171)0. Pour, par le dit S'' Robert, jouir du dit logement tel qu'il se poursuit et comporte suivant le plan déposé à la Direction Générale des Bâtiments de Sa Majesté, aux conditions de ne le louer ni céder à personne sous quelque prétexte que ce soit. Mande et ordonne Sa Majesté au S"" Charles Claude de Flahault de l,i Billardrie d'Angiviller, Conseiller du Roy en ses conseils, Mestre de Camp de Cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de S' Louis, CommanJeur de l'ordre de St Lazare, de l'Académie Royale des Sciences, Intendant du Jardin du Roy, Directeur et Ordonnateur Général des Bâtiments de Sa Majt sié, Jardins, Arts, Académies et Manufactures royales, de faire jouir le dit Si" Robert du contenu au présent brevet, que, pour assurance de sa volonté, Sa Majesté a signé de sa main et fait contresigner par moi, conseiller secrétaire d'Etat et de ses

commandements Signé

En marge

Vu

:

et finances.

Lours.

Et plus bas, signé

:

Amef.ot.

par nous Charles Claude

de Flahault de la Billardrie d'Angiviller (comme dessus), le présent Brevet pour, par le dit S"" Robert y dénommé, jouir de l'effet d'icelui conformément aux intentions de Sa Majesté.

A

est écrit

:

Versailles ce 12 juin 1778.

Signé

:

d'Angiviller.

(Arch. Nat., O', io6i, page 293.)

BREVET DE GARDE DU MUSŒUM EN FAVEUR DU

S''

ROBERT PEINTRE LU ROY

Aujourd'hui 24 juin 1784, le Roy étant à Versailles, voulant traiter favoraS"' Robert, peintre de son Académie de peinture et de sculpture. l'a retenu et le retient en qualité d'un de ses gardes des tableaux, statues, vases, etc., destinés à la formation et décoration du Musœum qu'elle ordonne d'établir en son château du Louvre pour par lui exercer cette place sous les ordres du Directeur et ordonnateur de ses Bâtiments etc., et sous la Direction du Premier peintre du Roy, aux gages et appointements qui seront fixés et portés sur les états de dépenses des Bâtiments. Mande et ordonne Sa xMajesté au S"" Charles Claude de Flahault de la

blement le Sa Majesté

Billardrie d'Angiviller

(comme

dessus). (Visé le 4 juillet 17S4.) (.\rch. Nat., O', 1061,

page 419.)


LES ARTISTES CELEBRES

244

DONATION DE BIENS ENTRE ROBERT ET SA FEMME. Par devant

notaires publics du

les

(l3 BRUMAIRE, AN 8).

Département de

Seine résident

la

à

Paris soussignés.

Furent présens le citoyen Hubert Robert, membre de l'adminisiration du des Arts et Anne Gabrielle Soos son épouse, qu'il autorise à l'effet des présentes, demeurant ensemble à Paris aux Galleries du Louvre, rue des

muséum

Orties n" lo, Division des Thuileries.

Lesquels ont dit que par leur contrat de mariage passé devant Lhéritier la minute, et son collègue notaire à Paris, le lo may mil sept cent soixante sept, ils se sont fait donnation entre vifs mutuelle et irrévocable l'un à l'autre, et au survivant d'eux, ce accepté respectivement pour le surviqui en a

vant, de tous les meubles et immeubles, propres, acquêts, conquêts et autre, qui, au jour

du décès, du premier mourant,

se trouveraient

à

lui

appartenir

en quelques lieux et endroits qu'ils soient sus et situés et à quelque somme qu'ils puissent monter, pour par ledit survivant en jouir sa vie durant seulement à compter du jour du décès du premier mourant. Et voulant jouir du bénéfice accordé par la loi du 17 nivôse en 11, ils se sont par ces présentes fait donnation entre vifs, mutuelle, réciproque et irrévocable en la meilleure forme que donnation puisse valloir, au dernier vivant des deux, ce accepté respectivement par chacun des deux pour le dit survivant, de l'universalité des dits biens meubles propres acquêts et conquêts

immeubles qui appartiendront au premier mourant d'eux au jour de son décès.

Pour par le survivant, jouir, faire et disposer du tout, en pleine propriété compter du jour du décès du premier mourant. Et pour faire insinuer ces présentes partout où besoin sera, les parties donnent pleins pouvoirs au porteur d'une expédition des présentes, et d'en à

requérir acte. Fait et passé à susditte, le i3 trois

Paris en

demeure des

la

Brumaire en 8 de

mots sont rayés

cd<=

la

dits citoyen et citoyene

république

f*<=

et

ont signé

Robert

présentes où

nuls.

Signé

:

A. g. Soos, Robert,

Enregistré à Paris le 14 Brumaire an 8, averti de la po" dans le délai de la loi.

f"

Chambette

et

Bro.

164, vol. 2, caze 7 reçu

Signé

En marge

les

:

Maillier

3f,3o

et

'.

Insinué à Paris au bureau établi près

le tribunal civil du N" 178 du registre de forme. Vol. !«, à la réquisition du porteur qui a signé et averti de la déclaration à faire dans le délai de six mois du décès du prémourant porté au registre de recette Vol. 4 N» 45 case 10, reçu i',io centimes, décime compris. :

département de

la

Seine

le

14

Brumaire an

8,

Signé La minute de

:

Boizard.

aux archives de l'étude de M° Eontana, notaire ici tous mes remerciements pour le bienveillant accueil qu'il a fait à mes demandes de renseignements sur H. Robert. Lu donation ci-dessus montre que le peintre n'a pas fait de testament. I.

cette

donaiion

est

â Paris, 10, rue Ro)ale, auquel j'adresse


huri:rt ROBERT

1:;t

son temps

243

EXTRAITS DU TESTAMENT d'aNNE-GABRIELLE SOOS, VEUVE ROBERT

ET QUITTANCES DE LEGS

Mme Veuve

Robert, décédée le 4 avril 1S21, sans ascendants ni descenn" 18 rue Neuve des Mathurins au rez-de-chaussée, a laissé un testament du i3 juillet 182 i. Par un codicile du même jour « elle nomme et choisit, pour son exécuteur testamentaire Monsieur Langlacé ». (La dants, à son domicile

famille Langlacé est actuellement dispersée).

La minute du testament d'Anne Gabrielle Soos est aux archives de Duplan, notaire rue des Pyramides n" 11. Cette pièce ne pouvant être communiquée ni reproduite, j'en donne ici les extraits qui l'étude de Maître

peuvent intéresser le lecteur, extraits dont tances de legs ou autre pièces.

eu

j'ai

connaissance par des quit-

« Je donne et lègue à ma nièce Charlotte Carbury, mariée à M. Linussio, demeurant à Talmezo, pays vénitien, mes tableaux et portefeuilles. « Sans autres exceptions pour mes tableaux que celles cy après « J'excepte formellement de ce leg d'abord mes deux plus grands tableaux, l'un représentant l'Arc d'Orange, et l'autre la Maison Carrée de Nismes, faisant pendant. Je désire que ces deux tableaux restent à Paris, et je prie mon :

exécuteur testamentaire de

les faire

admettre

s'il

est possible

dans

du Musœum. (Arch. du Louvre.) « Je donne et lègue à M": Perrin peintre un tableau à son choix dans ceux peints par M'' Robert et qui n'ont aucun pendant.... »

les collec-

tions

Un

à

prendre

tableau, dans les mêmes conditions, est légué à M"' Castellan de l'Académie royale des Beaux Arts, et un troisième à M'' Blonde!

autre

membre

architecte.

Je

«

donne

et

lègue à

ma

nièce, en outre de

mes tableaux

et portefeuilles,

bague ovale, entourée de vingt-quatre brillants tous égaux; le portrait est celui de ma fille Adèle, mon quatrième et dernier enfant. « Plus je lui lègue un cœur entouré de vingt diamants montés à jour, et rempli de cheveux de Caroline, ma fille ainée. « Je donne et lègue à Mad""= Henry mon amie, fille de M'' Mézières ma grande tabatière de bois, garnie de cercles d'or dedans et « sculpteur, n dessus. Le dessus représente M. Robert, moi et mes quatre enfants, tout ce « qui me fut cher. Celte boîte me rappellera à son souvenir; elle devinera les n larmes qu'a pu répandre celle qui alors n'existera plus, en perdant tant n d'objets chéris; ces portraits sont peints à l'huile par M' Taunay de la « ci-devant académie « Aux demoiselles Tergat et M"'^ Bonnemer (Louise Marie Jeanne Tergat), cousines de Robert issues de germains, sont léguées différentes sommes, notamment une somme de 25,oo« f.; « cette somme est le prix de la vente de ma maison d'Auieuil y compris le mobilier. « En outre à iM'»" Bonnemer, une tabatière d'écaillé noire, garnie de cercles en or, avec un médaillon, représentant le portrait de Madame Robert

une

jolie

A pelle

l'abbé Jean-Bte Soos, père de

du

roi,

M^^ Robert,

une rente viagère de 4,000

f.

ancien chapelain de

plus une cafetière d'argent.

la

cha-


LES ARTISTES CELEBRES

24'J

Quittances de legs. Quelques-unes de ces quittances reproduisent les passages correspondants du testament.

novembre i8l:i. M. Jean Charles Nicaise Perrin, directeur de l'École 5. M. Antoine Laurent Castellan, membre de l'académie royale des Beaux-Arts, institut de France demeurant à Paris, rue des Petits-Augustins n° 38. Et M''J. Bte Blondel, architecte, demeurant à Paris rue des Grands-Augustins n° 17. Reconnaissent que M<= Florence Nicolas Langlacé leur a présenté les tableaux dépendant de la succession de la dite dame Robert, à l'effet de procéder au choix à faire pour chacun d'eux du tableau, etc. En conséquence M"" Perrin, désigné comme devant choisir le 1"', a fait choix du tableau compris dans l'inventaire fait après décès de M'^ V<= Robert... sous le n° 222, représentant Un triomphe conduisant à un Palais. M'' de Castellan, autorisé à choisir après M"" Perrin, a fixé son choix sur le deuxième des deux tableaux désignés dans l'inventaire sous le n» 25 représentant la Démolition du Château de Meudon, lequel a été pris à tort par l'expert pour un Bâtiment formant une place de ville. i-'O

royale de dessin, demeurant à Paris rue de l'École de médecine n"

1

Enfin M' Blondel a choisi après M''* Perrin et Castellan le tableau désigné dans l'inventaire sous le n» 221 et représentant un Magnifique tombeau surmonté d'une pyramide. M. J.-Bt»^ Romay, demeurant rue des Fossés i3 novembre 1821. Montmartre, n» 21, mandataire de M'' Pierre Louis Henry, colonel en retraite, demeurant commune de Vesenay, dépt de l'Ain, agissant pour dame Marie Antoinette de Pardieu Mézière, son épouse... Reconnait que M"" Langlacé lui a remis une grande tabatière en buis, dont le dessus est peint par M'' Taunay. M'"<= Bonnemer reconnaît que M"' Langlacé lui a remis une tabatière d'écaillé noire, garnie de cercles en or, avec un médaillon représentant le portrait de M'" Robert, peint par M. Dumont, de l'ancienne Académie. M'"" Bonnemer reconnaît que le dit M'' Langlacé lui a remis le souvenir que portait M'' Robert, m.iri de la défunte, garni en or, sculpté avec médaillon représentant le portrait de M"'« Robert.

Autres pièces indiquées par l'inventaire fait après

la

mort de M™^ Vve Robert.

Procuration de maître Langlacé à Antoine Victor Joigny, employé au maison rue de Sully n" 8. Dix pièces, qui sont différents brevets, gratifications et honneurs accordés à M'' Robert et relatifs à l'art qu'il exerçait, et notices et pièces pouvant servir de renseignements de famille. (Ces dix pièces ne sont malheureusement pas

trésor pour gérer la

décrites dans l'inventaire.)

Inscription de renies de 3,481

fr., et des titres de rentes viagères. concession de terrain au cimetière d'Auteuil'. (Voir plus loin l'inventaire des tableaux de la succession.)

Pièce relative à

I

.

L'inventaire

U

et les

quittances de legs sont aux archives de l'étude de maître Hatin, 1. Je prie maître Hatin d'accepter ici tous mes remer-

notaire, rue Saint-Honoré n" 23

ciements de la bonne grâce toute particulière avec laquelle gnements pouvant m'intéresser sur Hubert Robert.

il

m'a donné

les

rensei-


DEPARTEMENT DE LA SEINE Arrondissement de Sl-Deiiis

,.

CONCESSION DE TERRAIN AU CIMETIKRE D AUTEUIL

.

Ainpliation

Concession à perpétuité de 6 mètres de terrain en laveur de Mad° Veuve Robert

Mairie d'AuteuH

N-4

Le Maire de la Commune d'Auteuil, i" Son arrêté du i5 juin 1809 portant concession provisoire d'un terrain demandé par Mad^ Anne-Gabrielle Soos, veuve d'Hubert Robert de plusieurs académies, demeurant à Paris, rue Neuve du peintre, et Luxembourg, n" 19, de six viètres quarrés en superficie dans la partie du

Vu

:

cimetière d'Auteuil

réservée aux concessions pour sépultures particulières;

lequel terrain se trouve

du côté du mur

à

droite en

qui

entrant,

forme

les n"s y et 8. 2" L'arrêté de M. le Sous-Préfet de l'arrondissement du 19 juin par lequel, conformément au décret impérial du 12 aoiît 1807 et à l'arrêté réglementaire de M, le Conseiller d'Etat Préfet, du 10 juin 1808, il a autorisé le bureau de

nom des Pauvres de la Commune, la de soixante quinze francs une fois payée, qui leur est dite dame veuve Robert, pour le quart du prix principal revenant

bien faisance d'Auteuil à accepter au

donation de par

faite

à

la

la

la

somme

Commune.

3'^

mune

fait de la somme de trois cents francs en faveur de la comde soixante quinze francs pour le Bureau de bienfaisance.

Le versement et celle

Arrête

La Concession

:

Art.

f""

Mad. veuve Robert de

six mètres quarrée de terrain en superficie, dans la partie du cimetière d'Ateuil réservée pour les concessions des sépultures particulières, est rendue définitive, lequel terrain se trouve du côté du mur à droite en entrant qui forme les n»* 7 et 8. Art. 2 Au moyen de la présente concession définitive, la dite dame V= Robert, ses hoirs ou ayans cause auront le droit de fonder et d'entraitenir toute espèce de monument funéraire tant au-dessus qu'au-dessous du sol concédé.

provisoire faite à

Art.

du

Ampliation

présent

arrêté

3

définitif

sera

remis

à

la

dite

dame

Veuve Robert. Fait à Auteuil le vingt cinq gbre 1809

Signé Enregistré francs 72

c.

à

Neuilly

le

6

décembre 1809,

f"

58,

Benoît, maire.

:

R" Caze

i";,

Reçu

seize

décimes compris. Signé (Archives de

:

de Breuii,. la

Seine, Série L.

2).


EXTRAITS DE L INVENTAIRE APRES DECES DE L'an 1821,

le

samedi

18 août,

MADAME

V"

ROBERT

onze heures du matin.

TABLEAUX, DESSINS ET OBJETS d'aRT

Pour M""

Haize, commissaire-priseur, en présence

et de l'avis de expert des musées royaux, demeurant à Paris, rue des s'agit ici des tableaux et dessins non vendus après la mort

les tableaux Pérignon, peintre

:

et

Martyrs n» i. Il d'Hubert et conservés par sa veuve. 181. Une paire de bracelets en perles anglaises avec deux plaques, dont l'une avec les chiffres G. H., entourée de vingt-quatre brillants; l'autre, portrait de Mad. Robert, entouré également de vingt-quatre brillants. Estimé 1

4.000 i83.

Une

fr.

petite tabatière en écaille noire, entourée d'un petit

cercle d'acier,

avec médaille octogone; une autre boëte en écaille, avec gorge en or et aiédaillon de fleurs peint par Van Spaendonck. Le tout 70 fr. iSG. Une tabatière en buis (dessus peint par Taunay représentant Robert, sa femme et ses quatre enfants), ?o fr. i8().

Une 5o

ic)2.

tabatière en écaille noire, (avec portrait de Robert peint par Dumont),

fr.

Le souvenir que

portait Robert, (avec portrait de M"'<^ Robert), 100 francs.

TABLEAUX 2

1

5.

Deux tableaux en hauteur

une fontaine pratiquée dans le on remarque une femme qui fait boire ses enfants. Dans l'autre, on voit un pont au-dessus d'un torrent; il mené à un monument servant de fortification; en avant, on y remarque une femme et des enfants poursuivis par un chien. Ces deux tableaux faisant pendant; haut., 2? décim. 98 cent., et une larg. de 10 décim., et peints par M. Robert'. Estimés 80 fr. :

l'un offre

piédestal d'une colonne; parmi plusieurs figures,

donne les dimensions indiquées par le commissaire-priseur. H y a évidemI. Je ment erreur de nom pour la mesure complémentaire; c'est 25 décim. 98 millim. qu'on doit lire. 11 faut se rappeler qu'on n'était pas encore bien familiarise avec les unités métriques au commencement du siècle. Des erreurs de ce genre devaient être ircqucnies. La même rectitication doit ctre faite dans les évaluations suivantes.


llUnHRT ROBERT

F.T

SON TEMPS

249

par M. Robert. Haut., i3 décim. larg., ii décim. 75 cent., ortrant une route qui traverse un bois; parmi plusieurs figures, on remarque un bûcheron allumant un feu. Estimé

2ii'j.

Tableau peu terminé, peint sur

217.

Un

1

^

toile

;

fr.

tableau peint sur toile

par

M. Robert,

très

en

hauteur,

fait

en

esquisse; on y voit un pont tombant en ruines et traversant un torrent vers le milieu de la hauteur de l'arche est place un pont de bois, figures.

Haut., 23 décim.; larg 21?.

7

décim., 3o

fr.

Un

dessin

les

ruines d'un péristile; au milieu, on remarque des figures et des ani-

maux, 2i().

,

;

Un

1

monté sous

verre, légèrement teinté à l'aquarelle, représentant

5 fr.

tableau peint par M. Robert.

y décim. 94 cent.

démolie; dans

;

le

Haut., 12 décim. 99 cent., sur larg. représentant l'intérieur d'une église en grande partie

fond, des

groupes de femmes; sur

le

devant,

l'ombre, des ouvriers transportent des fragments d'architecture,

dans un

et

son portefeuille, 45 fr. tableau peint sur toile par M. Robert, d'une hauteur pareille au précédent, le dit tableau terminé, offrant un riche palais où l'on arrive par

artiste tient

220.

Un

un large pont d'une seule arche, placé sur un canal; on remarque, en avant, des ouvriers occupés à transporter la statue de Cléopâtre, 100 fr. 221. Une autre composition du même auteur. Haut., 7 décim.; larg., 9 décim. 75 cent., offrant un magnifique tombeau surmonté d'une statue; ce monument se détache sur un fond garni de peupliers, parmi lesquels on aperçoit quelques tombeaux, 100 fr. 222. Un tableau peint parle même, de la hauteur de i3 décim., sur une largeur de 9 décim. 75 cent., offrant un arc de triomphe qui mène à un palais; sous l'arc de triomphe, on remarque une statue équestre, et sur le devant, plusieurs figures groupées parmi des ruines (choisi par M. Perrin). Estimé avec son cadre, 100 fr. 223. L'intérieur de l'atelier de M. Robert, peint à la gouache par Lavrince; on y voit .M. Robert à son chevalet, et auprès de lui M™" Robert, ses enfants, et d'autres personnes. Cette gouache est montée sous glace (réservée par 224.

M.

lasommede

Linussio). Prisée

fr.

("io

Un

dessin de M. Robert, légèrement teinté à l'aquarelle, offrant sous un péristile une statue équestre et colossale, et d'autres détails de sculpture

monté sous verre. Prisé i5 fr. de M. Robert, de la hauteur de 23 décim., sur une largeur de 7 décim., offrant au milieu d'arbres et de débris une colonne surmontée d'une statue; on remarque une femme et un jeune homme lisant une inscription. Estimé 3o fr. 226. Un tableau peint par J. P. Panini, de la hauteur de 9 décim. 7? cent., sur une largeur de i3 décim.; parmi nombre de détails d'architecture réunis, et sous des portiques qui entourent une piscine, on voit plusieurs groupes de figures et le sujet de Jésus-Christ guérissant les boiteux et les malades. Prisé 160 fr. 227. Deux tableaux ovales, compositions d'architecture dans l'un, on voit des figures près d'une fontaine enrichie d'un groupe de Jupiter et de Léda, et dans l'autre, un hermite prédicateur entouré de personnages divers. et d'architecture, plusieurs figures;

225.

Un

tableau très en hauteur et peu

il

est

fait,

;


LES ARTISTES CELEBRES

25o

De

la

hauteur de 6

Prisés loo 228.

Un

décim.

5o

cent,

sur

une largeur de

o

décim.

fr.

hauteur de 25 décim., sur une largeur de M. Robert, ofl'rant un jardin; en avant, un escalier au milieu de deux fontaines; près de là, un artiste dessinant, d'après la statue de Flore, et plus loin, une large pièce d'eau terminée par des montagnes, on y remarque une barque. Prisé i5o fr. Deux tableaux ofïrant l'un et l'autre des monuments de sculpture et d'architecture en ruines. Ces deux tableaux sont riches en figures; dans l'un est le sujet d'œuvres de miséricorde, et dans l'autre une imitation du tableau de C. Dujardin, connu au musée sous le titre du Charlatan. Les deux tableaux de hauteur de 7 décim., sur une largeur de 2 décim. 5o cent. Estimés ensemble 120 fr. Deux autres tableaux de M. Robert, peints sur toile, très terminés, de la hauteur de i3 décim. 20 cent., sur une pareille largeur. L'un offre un vaste portique entourant un bassin au milieu duquel s'élève un obélisque ce tableau est garni sur toutes ses places de nombre de figures d'hommes, de femmes et d'enfants. L'autre tableau représente des bains placés entre des péristiles (sic) et ornés de fontaines formant jet d'eau; on y voit des laveuses et d'autres figures. Ensemble, 400 fr. Un portrait de M. Robert, grand comme nature, représenté à my corps et tenant sa palette. Prisé 60 fr. (Sans indication de nom d'auteur; peut-être celui de l'Ecole des Beaux-Arts, qui est une copie du portrait par M'"<: Vigée-Lebrun.) Deux assiettes peintes à l'huile et représentant des paysages. Estimées ensemble, 12 fr. Deux tableaux peints sur toile par Robert, de la hauteur de 4 décim., sur une largeur de i3 décim., forme de frise servant de dessus de portes; l'un représente une voûte sur une rivière qui se perd dans les fonds, on remarque un pécheur sur le devant; l'autre représente une vaste pièce d'eau avec barque et quelques figures. Ensemble, 40 fr. Un tableau sur toile, peint par Robert, de la hauteur de 2b décim sur une largeur de 20 décim., ofïrant d'un côt» une masse de rochers couverts d'arbres, et de l'autre, une forteresse à laquelle on arrive par un pont au-dessous duquel est une grande étendue d'eau qui mène à des lointains; orné de figure. Prisé 200 fr. Deux tableaux peints sur toile, l'un imité de celui de Ruysdad-l connu au musée sous le nom du Coup de Soleil; l'autre moins terminé représente une forêt. Prisés ensemble, 40 fr. Un autre représentant une fontaine, sous des portiques, entre deux escaliers; on y remarque des blanchisseuses. De la hauteur de 6 décim. 5o cent., sur une largeur de 7 décim., 3o fr. Deux tableaux de Robert, peints sur toile, de la hauteur de 6 décim., sur une largeur de i3 décim. L'un offre de larges portiques d'où l'on découvre une vaste galerie formée par des colonades; sur les premiers plans, presque entièrement dans l'ombre, on voit plusieurs figures. L'autre présente une fontaine au milieu de laquelle est un jet d'eau sortant d'une cave soutenue par des statues. Cette fontaine est sous un dôme

grand tableau, de

la

10 décim. 40 cent., peint par

229.

230.

;

23

1.

232.

233.

234.

235.

236.

237.

,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS ouvert dans autres, des

3oo 238.

23().

240.

241.

242.

243.

244.

245.

246.

247.

248.

Un

la partie

supérieure

;

on y

femmes qui vont puiser de

voit

l'eau et

2.S1

nombre de

figures, entre

un dessinateur. Ensemble,

fr.

Robert, représentant une église à moitié démolie; entre autres figures, on y remarque un charretier conduisant une voiture pleine de démolitions. Le dit tableau, de la hauteur de i3 décim., sur une largeur de 9 décim. 7? cent. Prisé 100 fr. Un tableau du même, offrant une partie d'un bassin au milieu d'une colonade ruinée; on y remarque une barque et nombre de figures. De la même hauteur que le précédent. Prisé 100 fr. Un tableau du même, non terminé, de la hauteur de 7 décim., sur une largeur de 6 décim. 5o cent., offrant la perspective d'une galerie; on y remarque quelques figures et deux suisses, dont un en faction à l'entrée de la galerie. Prisé 20 fr. Un tableau de même hauteur, du même, représentant un bassin au milieu de deux escaliers circulaires qui mènent à un temple entouré d'arbres; ce tableau est peu terminé. Prisé 20 fr. Un tableau off"rant comme objet principal les ruines d'un temple et, plus loin, une colonne s'élevant au-dessus de masses d'arbres; ce tableau orné de figures. Prisé So fr. Une petite esquisse de M. Robert où l'on voit, sous une voûte de rochers, un ermite en prières. Prisé 10 fr. Deux tableaux du même, de la hauteur de 6 décim. 5o cent., sur une largeur de 4 décim. L'un off"re une colonade formant galerie; l'autre, l'intérieur d'un temple en démolitions; on remarque dans l'un et dans l'autre des artistes occupés à dessiner. Ensemble, ?o fr. Deux autres tableaux du même de pareille grandeur l'un représente un jardin où de jeunes filles dansent en rond; dans l'autre, au milieu de monuments en partie ruinés, on voit des musiciens ambulants et des femmes à la fenêtre leur jettent de l'argent. Ensemble, 5o fr. Un tableau représentant une forêt et quelques figures groupées sur des arbres renversés. Le dit tableau de hauteur de 7 décim. sur 9 décim. tableau sur toile, de M.

;

75 cent. Prisé, 25 fr. autre tableau représentant

Un

un jardin pendant un orage

voit plusieurs figures.

Le

largeur de lo décim.

Prisé, 3o

Un

dit tableau

de

la

en avant on hauteur de i3 décim. sur une ;

tr.

tableau de Robert, peint sur toile forme ovale, en travers, de

la

hau-

teur de 6 décim. 5o cent., sur une largeur de 8 décim., représentant un escalier Prisé,

249.

Un

de jardin 3o

dans

le

fond un

jet

d'eau et en avant plusieurs figures.

dessin légèrement teinté, vue d'un temple circulaire en

milieu est 250.

;

fr.

la

statue de Pallas

Deux tableaux

;

le dit

dessin

monté sous

ruines,

verre. Prisé, 9

au fr.

peints dans un ton très vigoureux de la hauteur de 12 décim.

sur une largeur de i3 décim. L'un olîre un large bassin entouré de colonnades avec fontaine et jet d'eau, au milieu dans le fond un arc de triomphe, sur le devant, presque entièrement dans l'ombre on voit une grande quantité de figures. L'autre offre une galerie formée par des colonnades, en avant on voit une large cuve recevant de l'eau qui coule


LES ARTISTES CELEBRES

252

diverses figures sont groupées sur tous les du piédestal d'une statue plans. Ensemble, 5oo fr. Deux autres tableaux de même taille que les précédents, ne formant pas pendant entre eux. L'un offre un arc de triomphe à quatre arcades sur une terrasse située au milieu d'un bassin où l'on voit une barque. L'autre ;

25

1.

représente des démolitions de monuments formant une place de ville; en avant on voit plusieurs ouvriers. Ensemble, 25o fr. (Ce dernier réservé par M. de Castellan ce sont les démolitions du château de Meudon.) en 252. Un tableau où l'on voit au milieu d'une pièce d'eau un temple ruiné avant des groupes d'arbres et le jeu de l'escarpolette. Un autre pouvant lui servir de pendant où l'on remarque une pièce d'eau couverte de bar;

;

ques 253.

et très riches

en figures.

Deux grands tableaux

Ensemble, 25o

fr.

peints sur toile représentant l'un

la

Maison Quarrée

de Nimes, l'autre l'arc d'Orange. Ces deux tableaux des plus importants de M. Robert. Ensemble, prisés avec leurs cadres sur bois doré (ce sont les deux légués au Louvre) i,ooo fr. :

Une

terminée où l'on voit un temple ruiné, une chaumière on y remarque aussi quelques figures. Estimé, 12 fr. 255. Un petit tableau, goût de Natoire, sujet d'Amphitrite sur les eaux.

254.

petite esquisse

Prisé, 12

Un

;

fr.

M. Isabey, portrait de M. Robert (probablement gravé par Miger). Estimé avec son cadre, 100 fr. 257. Un autre portrait de M. Robert par M'i= Gérard il est peint en pied dans un paysage. Prisé, 100 fr. 256.

dessin au pointillé par

le portrait

;

258.

Un

tableau de petites dimensions représentant une terrasse élevée ter-

minée par un kiosque

et

dominant une

même

rivière.

Prisé 20

fr.

L'une offre un temple où l'on arrive par un escalier et par un pont. La seconde offre un escalier intérieur et circulaire. La troisième un escalier ajusté dans un paysage où l'on voit d'autres détails d'architecture. Ensemble, 3o fr. 260. Un petit tableau où l'on voit une servante près d'un enfant couché dans son berceau. 20 fr. 261. Une aquarelle montée sous verre représentant un jardin et une maison de campagne. 12 fr. 262. Deux tableaux ovales et faisant pendant; l'un est le portrait d'un enfant de M. Robert peint par lui. L'autre une vierge dans le goût de Mignard.

259. Trois esquisses terminées de la

Ensemble, 3o

Deux

dimension.

fr.

E'ans l'un on voit une chaumière au milieu d'un jardin; et dans l'autre une fontaine et des blanchisseuses. Ensemble, 40 fr. dans l'un on voit au bord d'un bassin une arcade sous 264. Deux tableaux laquelle est un escalier; on y remarque aussi des blanchisseuses. L'autre représente un portique et en avant des personnages examinant un monument. Ensemble, 60 fr. 2r,5. Une esquisse terminée offrant une galerie voûtée et en partie encombrée; en avant on aperçoit un trou par lequel on fait des fouilles. Prisée, 263.

autres tableaux ovales faisant pendant.

:

10

fr.


HUBERT ROBERT

K F

SON TEMPS

253

Une autre où l'on voit dans un paysage un voyageur et son chien, près des débris d'une statue colossale. Prisée, 6 tr. 2G7. Deux esquisses. L'une ofire une arcade en partie ruinée et en dessous un escalier d'où l'on descend vers un canal où sont diverses barques.

260.

L'autre offre un bassin près d'un escalier où l'on monte à un jardin, Prisées ensemble, 3o 2t')8.

Une

par lequel montaient 269.

le

bas de l'ancien escalier du

les artistes. Prisée,

i5

Louvre

fr.

aquarelle où l'on voit près d'un escalier couvert d'une arcade groupe du Laocoon. Prisée, 10 fr.

Une

270.

Un

271.

Une Une

272.

fr.

autre esquisse représentant

portrait au pastel

monté sous

verre. Prisé, 2 le

Prisée, 9 fr. 273. Une autre aquarelle exécutée et composée Panini, offrant des ruines. Prisée, 25 fr. 274.

Une

275.

Deux

fr.

fond un palais. Prisée, 9 fr. voit une chaumière au bout d'une allée d'arbres élevés.

aquarelle offrant une rivière et dans autre où l'on

le

dans

la

manière de

autre offrant des ruines, mais "moins riche. Prisée, 6

J.

P.

fr.

TABLEAUX NON ACCROCHÉS

276.

277.

278.

279.

280. 281.

282. 283.

compositions par J. P. Panini, représentant l'une l'intérieur de l'église de Saint-Pierre, l'autre l'entrée de M. de Choiseuil à Rome. Ces deux tableaux sont de la plus belle manière du maître, sans cadres. Prisés ensemble, 2,5oo fr. Un autre tableau, par J. P. Panini, représentant en dehors d'un temple d'une riche architecture le sujet de Jésus-Christ chassant les vendeurs du temple; on voit dans le fond quelques ruines. Prisé, lôo fr. Ce tableau est le pendant du même maître ci-dessus décrit n» 226. Deux tableaux, par J. P. Panini, faisant pendant. L'un offre, parmi des monuments d'architecture ruinés, des soldats et des philosophes considérant des bas-reliefs et des figures antiques; ces objets se détachent sur un fond de paysage. L'autre est absolument composé dans le même goiit; on y remarque en avant la statue de l'Hercule Farnèse. Ensemble, 3oo fr. Trois tableaux de même dimension. Dans l'un on voit un obélisque et un arc de triomphe, on y remarque aussi un aveugle s'adressant à des perroquets pour leur demander l'aumône. Le second offre une voûte de rochers qui laisse voir un lointain, en avant sont quelques figures. Le troisième représente un paysage où l'on voit un meunier ambulant près d'une cheminée. Ensemble, 60 fr. Un tableau très en hauteur, peu fait, offrant une vue de jardin. Estimé, 20 fr. Un autre plus étroit où l'on voit une pyramide. Prisé, 20 fr. Deux tableaux terminés de forme ovale, représentant des monuments d'architecture et de sculpture. Dans l'un on voit un sujet de prédication l'autre un philosophe et dans considérant des débris de monuments. 100 fr. Un petit tableau offrant une vue de salle des antiques. Prisé, ib fr. Un autre où l'on voit un puits placé sous quatre colonnes. Prisé, 3o fr. très

riches


LES ARTISTES CÉLÈBRES

254 2S4.

285. 286.

287.

288.

Un Un Un

tableau offrant un point de vue de jardin, peu terminé. 6

fr.

autre représentant aussi un jardin; on y remarque un bassin. 12 fr. autre petit tableau représentant un puits pittoresque au milieu d'un

paysage. i5 fr. autre représentant des

Un Un

monuments en

partie encombrés. 9

autre où l'on voit M. Robert occupé à dessiner. 20

fr.

fr.

DESSINS ENCADRÉS NON ACCROCHES 289.

Un

290.

Un

292.

crayon

rouge,

intérieur

de

temple

autre dessin aussi au crayon rouge étant une vue d'un escalier.

Un Un Un Un

fr.

dessin au crayon noir et blanc, sujet d'histoire. 12 dessin à l'aquarelle peu

fait

fr.

représentant une vue de jardin. 9

autre étant une vue d'un aqueduc. 9 fr. dessin au crayon rouge, vue de l'entrée d'un jardin. 9 294. 294. Une aquarelle, vue extérieure d'un palais. 12 fr. 295. Deux dessins au crayon noir représentant des trophées. 10 993.

297.

Une aquarelle d'après un tableau du Dominiquin. 12 fr. Une composition au crayon noir sur papier bleu. 5 fr.

296.

mausolée.

avec

fr.

Prisé, 9

291.

au

dessin

Prisé, 9

298.

Un

299.

Une

300.

Un

dessin représentant l'intérieur d'une prison. 10

fr.

fr.

fr.

fr.

maison de campagne. 20 fr. dessin légèrement teinté, de forme ovale, vue aquarelle, vue d'une

ruinés.

i5

monuments

de

fr.

dessins coloriés par M. Van Spandonck, représentant des parties d'une grappe de raisin. Ensemble, 12 fr. 302. Trois dessins, un par Bouchardon, Jeune Fille en prière; les deux autres représentant des têtes d'enfants. Ensemble, 6 fr. 3oi.

Deux

303.

monuments; on voit un dessipremier plan. 12 fr. Une autre du même genre; on y remarque un sculpteur travaillant au-dessous de la porte d'une maison. 18 fr. Une autre offrant les débris d'un aqueduc. i5 fr. Une autre représentant l'intérieur d'un cimetière. Estimée, 12 fr. Une autre très capitale, où l'on voit un arc de triomphe et une pièce

Une

aquarelle représentant des débris de

nateur sur

304.

305.

306. 307.

d'eau. 25

308.

Une

le

fr.

autre légèrement teintée où l'on voit une jeune

près d'une cheminée. 6 3oi).

Un

femme

et

son enfant

fr.

pastel représentant des oiseaux. 3

fr.

DESSINS EN FEUILLES RENFERMES DANS DES PORTEFEUILLES 3 10.

Treize aquarelles étant dans un carton. Ensemble, 42 fr. dessins au crayon rouge contenus dans un

3ii. Vingt-cinq

autre

Ensemble, 38 fr. 3 12. Quarante dessins au crayon rouge dans leur carton. 32 fr. 314. Trente-sept dessins au crayon rouge dans leur carton. 3o fr. 3i5. Vingt-cinq dessins au crayon rouge, aussi dans leur carton. 3o fr. 3 16. Soixante dessins au crayon noir estimés avec leur carton. 88 fr.

carton.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS 317. Trente-quatre dessins au crayon rouge. Prisés, 5o

255

fr.

Dix dessins divers. Prisés, 5 fr. 319. Quatre estampes prisées avec leur carton. Ensemble, 5 fr. 320. Vingt épreuves du portrait de M. Robert avec la planche gravée. Le 3 18.

tout, 5o

fr.

322. Plusieurs croquades imparfaites, et petit

mauvais

livre

deux

de croquis. Le tout, 6

têtes fr.

peintes à l'huile, et

un


CATALOGUE DES TAULEAUX,

DESSINS,

GOUACHES, ESTAMPES,

MARBRES,

BRONZES

ET AUTRES OBJETS d'aRT de

la

vente après décès du Cabinet d'Hubert Robert faite le

M.

mercredi 5 avril iSoq^

Olivier, commissaire-priseur. Expert,

Alexandre

Paillet,

apprécia-

teur de tous objeis d'art, rue Vivienne, n" iS.

comprend que In meilleure partie des tableaux et desdu Cabinet d'Hubert Robert. Anne-Gabrielle Soos conserva un grand nombre de tableaux, dessins et études de son mari et les légua à sa nièce. Cette vente ne

sins

(Voir l'inventaire qui précède.) 1.

François Mola. Très belle étude offrant une partie de la composition de ce grand maître pour un sujet de prédication qu'il a traité plus en grand. On en trouve la description dans le catalogue du cabinet de Cbarles Natoire. 74 livres. F. Lucatelli. Deux riches points de vue de paysage, dans

2. /.

deur des morceaux de chevalet. et diverses figures de pêcheurs peaux. Périnion, 56o

Ils

et

la

belle gran-

sont enrichis de fabriques pittoresques

de villageois qui conduisent leurs trou-

livres.

F. Lucatelli. Deux autres beaux tableaux de paysage mêlés de rochers de fabriques. Dans l'un on voit un pâtre qui garde des bestiaux, vers dans l'autre plusieurs belles figures sur le premier plan. la partie gauche Constantin, 36o livres. Par le même. Précieuse étude de paysage enrichie de figures de pêcheurs sur le bord d'un lac et un pâtre qui conduit son troupeau. 275 livres. Par le même. Une autre belle étude même genre, avec fabriques, chutes d'eau et trois figures sur le premier plan. 67 livres.

3. J.

et

;

4.

5.

I. En marine de rcxciuplaire de ce catalogue que j'ai eu entre les mains, sont les noms sont probablement ceux des acquédes chiffres et des noms manuscrits reurs, les chitTres les prix de vente ou d'estimation. Je crois devoir les reproduire ;

comme

indication. Les prix sont évalue's en livres, sous, et je crois

quelquefois.

même

en centimes


IIUUKRT ROBERT ET SON TEMPS 6.

François Solimène. bataille.

7.

Par

esquisse terminée

2?;

représentant un

sujet

de

i6 livres.

même. Une autre

belle étude, sujet d'un groupe de guerriers. Plus Chute des Titans, par Michel Corneille. Le Chevalier Volaire. Ce tableau, de la plus parfaite harmonie de clairobscur, représente l'événement désastreux d'un incendie dans un port. le

une esquisse

8.

Belle

:

181 livres.

P. Panini. Deux tableaux de grande distinction parmi les nombreux ouvrages de cet habile peintre dans le genre des ruines et de l'architecture pittoresque, et auxquels il a donné la désignation de Rome antique et Rome moderne. Ils représentent des intérieurs de riches galeries dans

9. J.

lesquelles sont rassemblés les plus

fameux monuments de

l'antiquité,

divisés dans l'un par autant de petits tableaux qui se détachent entre eux;

dans l'autre par une réunion des plus belles statues. Nombre de Beaux-Arts ajoutent encore à la richesse des sujets et contribuent à présenter des ouvrages dignes de la renommée de leur auteur, qui n'a pas pu se défendre de répéter une troisième fois ces mêmes compositions pour le duc de Choiseul pendant son ambassade à Rome. Il fut généreusement récompensé de sa complaisance par cet amateur et il leur portait une telle considération, qu'ils furent exceptés de la vente totale du magnifique et considérable cabinet qu'il avait formé. Ils portent 72 pouces de large sur 64 de haut. Paillet, et

figures analogues à la Magnificence des

2,801 livres.

P. Panini. Quatre tableaux qu'on pourrait croire avoir été composés dans une belle forme en hauteur pour décorer un salon. Ils offrent chacun le plus beau choix de monuments ruinés enrichis de statues, vases et nombre de figures historiques, dans la proportion de 10 à 12 pouaes. On remarque dans le premier la statue de Marc-Aurèle, qui se détache sur un ciel brillant; dans le deuxième le fragment d'une colonnade surmontée d'un riche entablement le troisième offre pour principal objet le monument du Panthéon et le quatrième tableau de cet article majeur représente les ruines d'un temple circulaire. Jamais Panini n'a été plus grand dans le choix de son architecture, plus large dans sa touche et plus chaud dans son coloris. Nous ne doutons point que les connaisseurs y voient, comme nous, toutes les parties de l'Art qui caractérisent le grand-maître. Vendus en deux lots.

10. J.

;

;

Paillet, 401 et 35 11.

Par

1

livres.

même. Deux tableaux de chevalet, encore d'une grande distinction, dans lesquels l'artiste a employé une touche aussi savante que précieuse. Ils représentent des intérieurs de monuments en ruines, où le peintre a le

placé dans l'un le Miracle de la Piscine; dans l'autre les Vendeurs chassés

du Temple. Ces deux sujets

génie dans un

12.

nombre de

lui

ont fourni

le

motif de déployer son

heureusement variées d'attitudes et de style dans les draperies. Des ouvrages aussi parfaits ne peuvent échapper à l'œil du connaisseur ou de l'artiste habile. Paillet, 1,200 livres. Par le même. Deux autres tableaux, même forme en largeur des précédents, et également précieux, offrant un choix des plus beaux monuments de Rome, dans de riches points de vue de paysage. Ils sont ornés de FRA.NCE.

PEI.NTRES.

figures

HUlltKT ROUERT.

17


LES ARTISTES CÉLÈBRES

238

plusieurs belles figures, parmi lesquelles

hommes

i3.

14.

Par

des

490

;

livres.

même. Deux tableaux encore de première ligne par J. P. Panini, offrant toujours les plus riches monuments d'architecture, diverses figures et statues antiques. Dans l'un on remarque un magnifique tomle

beau de porphyre

Par

;

dans l'autre

le

Gladiateur combattant, l'Apollon,

etc.,

i,25o livres.

etc.

16.

l'un,

dans l'autre, un groupe de personnages qui raisonnent sur la statue du Dieu des jardins. Cet article est aussi parfait que l'on puisse le désirer du maître. 263 livres. /. P. Panini. Ce charmant tableau, de la touche la plus spirituelle et la plus délicate, représente le développement de la Place et de l'Église de Saint-Pierre, les Loges du Vatican et autres monuments tracés avec autant de justice que d'art dans les règles sévères de l'architecture, de la perspective et du clair-obscur. Ce morceau curieux est enrichi de nombre de petites figures et d'un cortège de voitures croquées avec un esprit digne de l'artiste exercé qui est sûr de sa touche. Laneuville, 3oi livres. Par le même. Un moyen tableau, sujet de Ruines d'anciens Monuments. Les premiers plans sont enrichis d'un nombre de dix-sept figures, parmi lesquelles on distingue un personnage qui semble faire une harangue. Paillet,

i5.

on distingue, dans

qui se baignent au pied d'une source

le

même. Deux autres tableaux de moyenne proportion, offrant des monuments et enrichies de diverses figures. Dans l'une elles

ruines de

paraissent retouchées par Hubert Robert. i3o livres. 17.

18.

Par

le

même. Un tableau moins terminé, Fragment d'un Palais

et les

Ruines d'une colonnade. Morceau enrichi de figures, dont plusieurs sur une terrasse, au dernier plan à droite. Paillet, 74 livres. Par le même. Deux moyens tableaux de forme en hauteur, sujets de Monuments. Dans l'un on remarque le Colisée dans l'autre les Ruines d'un arc de triomphe. 190 livres. /. P. Panini. Ce tableau de chevalet offre une réunion de différentes ruines de monuments, statues et fontaines, et dans le milieu un groupe de six figures qui se détachent sur un ciel brillant. Paillet, 460 livres. Par le même. Une belle esquisse terminée, sujet d'un philosophe au pied d'une colonnade de ruines, qui parle devant deux personnages. ,

19.

20.

Plessie.

Par

120 livres.

même. Une

autre esquisse offrant différents personnages qui raisonnent sur un bas-relief antique. 32 livres. 22. Par le même. Deux esquisses d'un excellent goût de touche et de couleur. Dans l'un des sujets, on remarque une pyramide; dans l'autre, 21.

23.

24.

le

un temple et statue antique. Paillet. 45. le même. Moyenne esquisse, sujet de ruines avec figure d'ancien soldat qui porte une lance. Robert Lefaivre. G8. Par le même. Cette dernière esquisse représente une pyramide, et sur les premiers plans des pêcheurs qui causent avec un soldat. 60. Cette suite de 25 tableaux de la main de Panini, qui offre la plus belle

Par

variété de ses compositions et ses différentes manières, était considérée

par Hubert Robert

ment

comme

qu'il leur devait,

après

le la

trésor de ses

Nature,

la

études; répétant journelle-

plus grande partie de ses succès.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

2^9

Déjà maître de son goût en arrivant à Rome, il fut naturellement empressé d'aller voir le premier peintre du genre qu'il avait adopté. De l'admiration il passa au désir de l'atteindre et de le rivaliser, ce qu'il a complètement justifié par un nombre incalculable de morceaux répandus dans la France et chez l'étranger. Il ne suffirait pour appuyer cette vérité que citer le riche salon de sa campagne, et s'arrêter sur le magnifique monument de la Maison Carrée de Nîmes, et son pendant,

très

morceaux de

la

plus riche couleur et

du goût

le

plus exquis.

Bourdon. Précieuse esquisse terminée, d'un sujet de Liiban, qui a été traité en grand par ce maître. Berthelemy. 32 1. 5o. Antoine Watteau. Ce tableau, dans une proportion de figures peu ordinaire à ce maître, représente un sujet de quatre personnages sous les déguisements de Mezetin, Scapin, Pierrot, etc. Morceau d'une grande finesse de touche et de couleur. 70. J. B. Pater. Une composition la plus aimable et nombreuse en figures, offrant le sujet d'un bal dans un vaste salon d'architecture, avec fond de paysage dans la partie droite. Ce tableau précieux dans ses détails et d'une grande finesse d'exécution a été gravé sous le titre de son

25. Sébastien

2Ô.

27.

28.

sujet.

160 livres.

Par

même. Un

le

groupe de deux 2g.

petit tableau

figures.

en ovale

et très fin

de touche, offrant un

5o.

le même. Un moyen tableau très agréable par son sujet et son exécution soignée il représente une compagnie dans un paysage et au bord d'un lac, dont deux jeunes femmes qui s'y baignent. Berthelemy. 36.

Par

;

Ce petit tableau très fin représente un sujet tiré des contes de La Fontaine, connu sous le titre de Frère Luce. Paillet. 242. Chardin. Un sujet de deux figures, pris dans les scènes familières. On voit dans un appartement une dame assise devant une table, se disposant à cacheter une lettre et attendant que son valet ait allume une bougie. Le costume qui tient à celui de feue Madame Joffrin rend ce morceau vraiment curieux et original. Chevalier. 33 fr. François Boucher. Un tableau qui fait honneur à cet aimable peintre, dans sa première manière en sortant de l'école de Lemoine. Il représente avec autant de goût que de vérité une famille de villageois autour d'un feu pour disposer leur repas, dans un charmant site de paysage. On y distingue une jeune femme vue de dos, une autre qui coupe un chou et un garçon qui tient un fagot. Nombre d'accessoires sont répandus sur tout le premier plan et sur la gauche est encore un puits pittoresque. 140. François Boucher. Un autre petit tableau encore très distingué par le ton de couleur et l'esprit de la touche; il représente un peintre devant son chevalet et occupé à tracer un paysage. Laneuville. 43. Par le même. Deux paysages de forme en ovale. Dans l'un, un jeune garçon qui pèche à la ligne dans l'autre, des villageois qui conduisent un

3o. Subleyras.

3i.

il.

33.

34.

;

bateau. 25.

Par

même. Quatre grands tableaux de

place, sujets de fables, qui décoration d'un salon. Menier. i8o. 36. J. B. Deshays. Deux tableaux dignes de tenir un rang distingue dans l'école moderne, par la hardiesse de leur exécution et la belle marche de 35.

le

conviendraient à

la


LES ARTISTES CELEBRES

26o leur composition;

ils

représentent des caravanes de villageois et leurs

nombreux troupeaux dans des paysages qu'il

37.

38.

39.

40.

41.

42.

43.

44.

s'est

pittoresques.

Morceaux de

place,

plu à traiter dans le style de Castiglione et qui lui ont fait

honneur dans les expositions publiques de son temps. Nicolas. 202. le même. Deux esquisses composées et exécutées avec beaucoup de

Par

feu, aussi dans le genre des caravanes. 27 1. 5o. Jean Loutherbourg. Un tableau de la précieuse touche de cet artiste, offrant le sujet de l'Annonce aux bergers. Joli morceau de chevalet. loi. Peyron. Première pensée du sujet de la mort de Socrate. Composition sage, qui justifie la renommée de son auteur. 270. Lefévre. Deux tableaux de forme en ovale. L'un représente une femme endormie ayant une lettre à la main; l'autre une femme se baignant. 33. Madame Lebrun. Le Portrait de Madame Dubarry, en habillement du matin et coiffée d'un chapeau de paille orné de plumes. 3o2. Demarne. Un moyen tableau de paysage avec figures et quelques animaux. 3o. Jacques Ruysdaël. Un site de paysage dont toute la partie à gauche est occupée par une masse d'arbres indiquant l'entrée d'un bois. Sur la droite du premier plan, on voit quelques parties de roches d'où sortent des eaux qui s'étendent en bouillonnant. Ce tableau, du plus beau faire du maître, ne peut échapper aux connaisseurs et aux artistes, qui y trouveront cet admirable et précieux feuille que le peintre savait détacher, avec le plus grand art, sur un ciel brillant et des plus heureusement nuage. Sa proportion est de la plus belle grandeur de chevaletLebrun. i,25o. Jean Asselyn. Le sujet de l'Annonce aux bergers. Composition d'un riche détail, qui présente le temps où ce peintre à séjourné à Lyon.

Estiene. 102. 45. Jean

Van Goyen. Un

petit tableau,

Marine

et

paysage, touché avec

la

goût ordinaire à ce peintre. 73. 46. Style de Ruydaël. Un moyen tableau de paysage pouvant servir de pendant au précédent. 43. 47. Inconnu. Un tableau de forme en hauteur, offrant le sujet d'un peintre entouré de tous les accessoires de son art, et devant une statue d'Apollon. Morceau soigné, éclairé à la lueur d'un flambeau. Laneuville. 5o 1. 5o. 48. Inconnu. L'intérieur d'une grange, avec groupe de paysans dans le facilité et le

49.

milieu du premier plan. 82, Van Bloemen. Deux études de chevaux. Plus, un sujet de genre

:

chau-

dron, légumes. i3-io. 5i.

Van Artois. Un grand tableau de paysage, facilement touché. 23. Jean Glaubert. Précieux tableau de paysage, enrichi de deux figures de

52.

De

50.

bergers par G. de Lairesse. 58. Witt.

Un

petit tableau en

Plus, deux jolies esquisses par

qui conduit son âne, etc. 53.

54.

14

1.

ovale, projet terminé pour

Marie

l'icrre

:

sujet

un plafond.

d'une villageoise

i5.

Jean de Roy. Un joli tableau de forme en ovale. Etude d'animaux dans un fond de paysage. 63. Par le même. Un autre petit tableau, même genre et sujet. Rabas, 36.


HUBERT ROBKRT ET SON TEMPS 55.

Deux grands tableaux en

261

ovale, sujets de Heurs, pae Fontenay. Constan-

tin, 3o.

bG. Trois études. 57.

Deux

Figures d'Académie

esquisses. Paysages par

grisaille, sujet

de

et

deux

têtes

Frjgonard

et

de chevaux. Cornilion, 20.

Boucher

;

plus une esquisse

sacrifice, par ce dernier. Constantin, 5o

1.

10.

grand tableau. Portrait de Madame de Montespan, Médaillon entouré d'une guirlande de fleurs et de fruits. De Valère, 90. 59. Deux esquisses de forme en ovale. Différents sujets dont un jeune pâtre qui joue de la mandoline. (>ornilion, 2o-5. 60. Deux études de Tètes, dont une femme dans le costume espagnol par Van 58.

Un

61.

Deux

Loo. autres

moyennes études de

têtes.

Jeune femme

coiffée d'un cha-

peau. 6-5. G2.

Un

63.

Maison rustique où. se voit un homme à la croisée qui présente du raisin à un perroquet. Marte, 18. Huit petits et moyens tableaux qui seront détaillés s'il y a lieu. Corni-

64.

Deux

tableau de style français représentant

le

sujet d'une Basse-cour

et

lion, 3i. jolies esquisses, sujet

sième,

de

Triomphe d'Amphitrite.

la

Fable,

par Tremolière, plus une troi-

22.

65. Trois petits tableaux, par Vleugels, Pastiche de Teniers, etc. Estiene, 14. 66. Trois autres petits tableaux par Gillot, Pater, etc., plus bataille, dit

un croquis de

de Casanova.

TABLEAUX, ESQUISSES ET COMPOSITIONS DE TOUT GENRE, PAR HUBERT ROBERT

Deux tableaux d'une grande

force de couleur, et pleins d'intérêt dans le L'un représente les Ruines d'une immense galerie percée dans la voûte; l'autre un monument indiquant des Bains avec jet d'eau au milieu, gondoles, etc. Ces morceaux font partie des brillantes études en Italie par cet artiste. Paillet, 400 livres. 68. Un grand tableau de place de forme en travers. Point de vue de paysage avec une masse de roches sur la gauche, et baigné par un lac où l'on voit un pâtre qui conduit trois bœufs. Castelle, 85 livres. 69. Une autre grande étude. Décintrement d'une des arches du pont de 67.

détail des figures.

Neuilly. Daval, 45. 70.

Ce charmant tableau représente les ruines d'un temple circulaire où se voient la statue de Vénus et plusieurs personnages qui viennent y offrir des sacrifices. Divers autres détails, dont Marc-Aurèle, ajoutent encore à de cette production. Laneuville, 25i.

l'intérêt

Une

de paysage faite d'après nature à Saint-Cloud, où se voit dans toute sa hauteur. 41. 72. Joli tableau de forme ronde, offrant un point de vue très étendu, avec cascades sur le premier plan, qui se brisent dans des roches. On y remarque entre autres figures un dessinateur occupé à tracer ce point de vue. Souzy, 91. 73. Trois différents points de vue du Parc de Méréviile, exécuté en grand pour M. de Laborde. 147. 74. Joli tableau, étude d'après nature, offrant un point de vue des Cascatelles 71.

le

belle étude

grand

jet


.

LES ARTISTES CELEBRES

262

Morceau touché avec infiniment de goût,

de Tivoli.

d'un aspect

et

agréable. 91 75. Un autre tableau

7Ô.

fait au premier coup, sujet de ruines et fontaine où l'on deux jeunes filles qui viennent puiser de l'eau, et qui sont aperçues par un personnage vêtu en solitaire. 160. Le point de vue d'une riche galerie d'architecture dont la principale arcade laisse voir un fond de paysage et un ciel brillant sur lequel se détache la statue de Marc-Aurèle. Sur les degrés et tout le premier plan, l'artiste a répandu diverses figures d'une admirable variété de mouve-

77.

Un

voit

ments. 55o livres. autre tableau de forme en hauteur, représentant un beau

Monument

où sont établies des blanchisseuses étendre leur linge, tandis que d'autres, sur le premier plan à

d'architecture, servant de

occupées à

lavoir,

droite, sont autour d'un feu. 55o. idern, même forme du précédent, offrant les ruines d'un palais où se trouve encore la statue d'Apollon. Le milieu du premier plan est enrichi d'un groupe de neuf figures, dont des soldats qui jouent aux cartes.

78.

Un

79.

Un monument

Constantin, 120. des jeunes

/

80.

Une

composé, offrant un obélisque

filles.

brisé,

autour duquel dansent

Castelli, 193.

étude du plus grand

effet,

d'après l'incendie de l'Hôtel-Dieu. Cai-

lard, 144. ^

81.

\y

82.

Un Un

83.

Étude

autre tableau, sujet d'un incendie.

Morceau en hauteur.

23.

idem, qui paraît encore pris de l'Hôtel-Dieu. 23. faite

en

Italie,

d'après Lucas Jordane, représentant les Vendeurs

chassés du Temple. Renaut pour M. Moitte, 143. 84. Une autre belle étude de Ruines avec Fontaine, où sont des femmes qui viennent puiser de l'eau, et d'autres autour d'un feu. La partie de l'architecture paraît être de Panini, et les autres détails par

Hubert Robert

Cornilion, i85. 85.

86.

Deux tableaux. Etudes d'après Panini. Dans l'un un beau vase avec fragment d'entablement; dans l'autre, une pyramide, Dubus, i5o. Une charmante esquisse point de vue d'un parc, avec sujet de balan:

çoire. 45. 87.

Deux

autres

d'écurie

ovales. L'une offre un ancien édifice servant une grande arche de pont, avec gondole et lointain de

esquisses

l'autre

;

paysage. 88.

Deux des

autres

hommes

même

forme, point de vue de mer et de jardin. Dans l'une un bateau, dans l'autre un artiste dessine un tom-

tirent

beau. 47. 89.

Deux

esquisses, différents effets de nuit, offrant des

monuments de Rome,

plus un troisième, sujet d'une pyramide que des ouvriers sont occupés à démolir. 56.

forme en travers. L'une un point de vue de mer et deux autres, effet de nuit et souterrain. Un des personnages priant devant un tombeau, d'autres sont autour d'un feu. 95. Une petite esquisse en ovale, point de vue de mer à l'cfTet d'un brouillard, avec monument de ruines sur la droite, plus deux autres de même forme

90. Trois autres aussi de

rochers

91.

;

les


IIURl.RT ROlîERT ET

SON TEMPS

263

en hauteur. Dans l'une des peupliers, dans l'autre une pyramide. 40-5. 92. Belle esquisse ovale en hauteur, offrant l'escalier d'un palais avec pyra-

mide

et diverses figures. 38.

Un

paysage de forme en ovale, avec chaumière pittoresque et personnage qui tire de l'eau d'un puits. 94. Deux esquisses, études de Rome. L'une représente une masse de fabriques l'autre une procession du pape. Plus avec chute d'eau dans le milieu une troisième esquisse perspective de galerie éclairée par l'effet d'un embrasement. Dubus, 41. 1)5. Deux autres esquisses, sujet de démolition dans les caveaux de Saint')3.

;

Denis. 60. 96.

Quatre

intérieur de

esquisses,

jolies

Temple

et

autres

sujets

d'archi-

tecture. Constantin. 293. 97.

98.

99.

Une

autre d'un immense détail, offrant le sujet d'un repas de militaire aux Champs-Elysées. 96. Une autre esquisse du plus grand goût de touche, perspective d'une colonnade, avec fontaine et figure d'un dessinateur. Une idem, aussi d'un excellent goût de touche, composition d'une fabrique pittoresque et d'un lavoir sur le premier plan. Robert Lefaivre. i3o.

100.

Une

autre, paysages et ruines avec figures de jeunes filles qui lisent

une

inscription. So.

Deux, encore très intéressantes par le motif des sujets. L'une représente Catacombes de Rome l'autre le repas des Cinq-Cents dans la Galerie du Muséum. 102. Ce tableau, fait au premier coup, représente un point de vue d'un bois, et le sujet historique d'un chien qui ne quitte pas les habits de son loi.

les

;

maître. io3.

Deux esquisses de forme en travers. L'une représente l'Intérieur d'une Salle antique; l'autre, un paysage, style de Lucatelli. Plus deux autres points de vue d'un parc et d'un orage. Paillet. iio.

104.

Un

autre

sujet

d'une

école

de

dessin

dans une galerie composée.

Laneuville. 5o. io5.

Deux moyennes

esquisses. Différents points de vue de paysages. Dans un pont pittoresque; dans l'autre une chapelle. Laneuville. 180. Un petit tableau de paysage mêlé de roches, avec figures et quelques animaux sur le premier plan. Rivier. 96. Deux esquisses de différentes dimensions et vigoureuses de couleur. L'une offrant un souterrain et l'autre une lavanderie. 46. Quatre autres charmants projets de composition, dont un sujet de la l'une

106.

107.

108.

Crèche. 12?. Deux idem, dont le point de vue d'un pont pittoresque. 56. iio. Quatre autres, de forme étroite en hauteur, projets de tableaux de place, qui ont été exécutes pour le château de Champlatreux. 109.

Laneuville. 111.

Autre

112.

Six

1

1

i.

jolie esquisse,

représentant

la Salle

du Laocoon.

24.

esquisses de composition variée, dont une des illuminations

Tuileries. 54.

des


.

LES ARTISTES CELEBRES

264

Deux

intiniment de goût. L'une offrant un bord de la mer avec gondoles; l'autre un arc de triomphe aussi au bord d'un fleuve. 35. Deux autres de forme en hauteur. L'une offrant une rotonde ou l'autre un monument et cascade. Rolavoir de blanchisseuses

Il 3.

esquisses touchées avec

palais au

1

14.

,

;

tour. 95. II 5.

Trois différentes compositions, esquisses de goût, dans l'une desquelles on remarque une pyramide, débris de monument, figures, etc. Rivier, 25 Six esquisses diverses, qui seront divisées en deux articles. Brunot. 42. !

1

16.

Deux

117.

autres. Intérieur d'une riche galerie

et

une arche de pont, avec

figures de blanchisseuses. Brunot. 72. I

18.

j

i<).

Six esquisses, compositions diverses, dont un sujet de Suzanne au bain, qui form'-

Deux

-t

deux

du sculpteur. 60 120.

Deux

articles.

petits tableaux faits

:

et

celui

fr.

sujets

petits

Renaut pour M. Berthelemy. io5. au premier coup l'atelier du peintre

en

hauteur,

blanchisseuses. Cornilion. 80

architecture,

fontaines

figures

et

de

fr.

121. Trois autres compositions de goût,

dont un intérieur de caverne éclairée

par un flambeau. 99. 122.

Deux charmantes

esquisses. Intérieur de galerie et ruines de

monuments,

servant d'atelier à un sculpteur. Cornilion. 63.

paysage en hauteur, avec monument servant de lavoir. esquisses de forme en travers. L'une une fontaine de riche architecture l'autre une galerie de tableaux. Père. 70. Quatre autres compositions diverses et études d'animaux. 102. Quatre autres, dont un intérieur de boucherie. Brunot. 35. Six idem, différents sujets et études d'après nature. 37. Deux études de Rome, qui paraissent faites d'après le Calabrèse Descente et élévation de croix. Cornilion. 40. Belle esquisse terminée de la démolition du château de Meudon. Coseus. 5o. Une autre esquisse de caractère, offrant le sujet de la Cène, représenté dans un beau temple qui rappelle la belle manière de Panini. 81. Une autre charmante composition offrant le sujet de la Sérénade italienne, au bas d'un pavillon. Cornilion. 5o. Une autre, projet de fontaine dans une place publique. Charmante esquisse faite de souvenir, des illuminations qui ont eu lieu en l'honneur de Jean Jacques, le jour que son tombeau fut placé aux

123.

Un

124.

Deux

;

125. 126. 127. 128.

129.

i3o.

i3i.

i32. i33.

:

Tuileries

'.

Change.

3o.

heurtée, mais pleine

134. Esquisse

Une autre, même genre, Deux belles esquisses en

i35. i36.

l'une à l'effet

I.

la

14

du

Hubert Robert

Révolution.

d'effet,

de

la

démolition

du

Pont au

72.

On

juillet l'^go.

cite

clair

faite

aux Grands-Augustins. 5o.

hauteur, de différentes ruines de monuments,

de lune. 73.

a représenté,

encore de

comme

lui

la

on a pu le voir, plusieurs des scènes de Fédération Nationale au Champ de Mars,


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS 137. i38.

265

Deux études de forme en ovale d'uprès Panini. Paillet. 100. Environ trente tableaux et esquisses, sujets de tout genre, qui seront divisés sous ce N" qui termine les ouvrages en peinture de cet intarissable et ingénieux artiste.

PKINTCRES A LA GOUACHE PAR DIVERS. 139. 140.

141.

Très beau morceau, ruines d'architecture, par Clérisseau. Naudet. 91. Un autre moyen sujet par le même artiste. Plus deux autres petites gouaches par un artiste allemand. Constantin. 16. Charmant sujet de trois personnages dans un intérieur d'appartement, par Mallet-Jofiret. 22.

142.

Deux compositions ville.

sujets

plaisantes,

par Perotte.

critiques,

Laneu-

38.

143. Précieuse étude de paysage, coloriée par Cassas. Roland. 107. 144.

Cinq études coloriées à et plantes.

la

gouache par Agricole

oiseaux, fruits, insectes

:

Laurence. 20.

DESSINS SOL'S VERRE, PAR DIFFÉRENTS ARTISTES FRANÇAIS ET AUTRES. 145.

Beau dessin

à la pierre d'Italie,

14G.

Deux

croquis,

jolis

sujets

par M. Pajou. 52.

d'architecture,

avec

par

figures,

Panini.

Paillet. 79.

autre, même genre, par le même, plus terminé. Paillet. 42. Précieux dessin, aussi par J. Paul, représentant l'intérieur d'une galerie dans une partie de rotonde. Périnion. 25. 149. Un autre, idem, esquisse à l'aquarelle avec sujet de Jésus-Christ au milieu des docteurs. 24. i5o. Deux dessins très précieux à la sanguine, par Bouchardon. L'un, sujet d'une jeune fille qui fait courir un solitaire après sa béquille; l'autre, contre-épreuve pour le titre d'un livre. Naudet. 32. i5i. Quatre autres dessins du même. Compositions pour des médailles. 147.

Un

148.

Ménageot. i52. Trois

3i.

d'enfant à la sanguine

études

et

une

tête

de vieillard.

Ména-

geot. 3i. i53.

Grand dessin représentant

à

la

plume

et

Salomon. 25. 04. Trois académies

à la

l'encre

à

point de vue

le

et

les

de

la

immenses

Chine, détails

sanguine par Suvée, Carie van Loo

de Wailly, du Temple de

par

et

Bouchardon.

Cette dernière est contre-épreuve. Rivière. 36. i55.

Deux grands dessins de paysage tantin.

1

56.

157.

1:9.

160.

Boucher. Cons-

Deux académies de femme, par le même, pour des sujets de Vénus. 19. Une esquisse, marche d'animaux, par le même, et deux dessins par Robert, dont

i58.

à la pierre noire, par F.

i3.

la

F"amille indigente. 25.

Deux grands dessins, groupes d'animaux avec De Monvilles. 3o. Deux idem, genre des précédents.

figures, par

J.

Huit autres études du même et autres. 25. dont trois études de tête, par ¥. Boucher. 6-5.

lOi. Six dessins,

Louterbourg.


LES ARTISTES CELEBRES

266

animaux. Bouchardon, Vernet

162. Six idem, croquis de figures et

i63. Quatre dessins, études par 164.

Deux

dessins, études de

Rome, d'après

les

et Fragonard. Raye. 56. grands maîtres, par Frago-

nard. 3o. iG5.

Un

dessin au bistre par

modes. Plus un dessin 166.

167.

168. 169. 170. 171.

172.

173.

174. 175.

176. 177.

178.

179.

180.

18:.

le

même,

sujet

du lever des marchandes de

à la pierre noire, style de Lantara. 60.

Deux précieux dessins à la plume, par Palmérius, d'après différents grands maîtres. Estiene. 28 1. Deux études de fleurs coloriées, par Pérignon. Plus une étude d'oiseaux, par Oudry. i3-5. Six dessins divers dont cinq par Fragonard. Bertier. i3. Six autres par Boucher, Jouvenet, Bouchardon, etc. 12. Deux études par Le Prince et J. B. Huet. 25. Quatre autres par le même et Moreau. Trois dessins légèrement lavés de bistre, par Fragonard, dont la Leçon de danse. Constantin. 40. Six autres dessins par le même et divers. 19. Six idem, différents sujets et études. 9-5. Quatre dessins par Fragonard et deux par Robert. Quatre idem, par Moreau et Lépicier. Constantin. 76. Trois dessins, dont un d'après le Carrache, projet d'architecture et un paysage colorié. Roland. i5-io. Six dessins à la plume et au bistre, dont un projet de Fontaine par Bouchardon; deux sujets d'enfants par Boucher, etc. Quatre petits dessins à la pierre d'Italie, par Angot, d'après les bas-reliefs antiques. Plus un croquis d'architecture, par Hubert Robert. Un grand dessin de forme en longueur, au trait de sanguine, fragment des Noces aldobrandines. Nyons. 40-5. Un autre grand et précieux dessin fait à la pierre dTtalie, par Vicnr, d'après le fameux tableau de Léonard de Vinci, sujet de la Cène. Constantin. 3oo.

182.

Deux grands dessins études de

en

feuilles.

à la pierre noire, rehaussés de blanc, par Chntelet,

cascade de Terny Naudet. 3o. dessins forme de

la

et celle

de Tivoli. L'un

est

monté,

l'autre

frise coloriée et composés dans le genre Deux jolis arabesque par Lagrenée jeune. 7. 184. Divers dessins, aussi sous verre, qui auraient été omis, seront détaillés sous ce numéro.

iS3.

DESSINS EN FEUILLES PAR DIFFERENTS MAITRES ANCIENS ET MODERNES Cette suite de dessins va du n" i85 du catalogue au n° 223 inclusivement. Chaque numéro comprend cinq, dix, douze et jusqu'à dix-neut pièces. L'énumération en serait peu intéressante, le sujet n'étant pas :

indiqué.

SUITE DES DESSINS EN FEUILLES PAR

F.

BOUCHER

Cette suite va du n» 224 au n" 236 inclus. A citer le n" 227, composé de 10 dessins détaillés, études de tous genres, dont un sujet de corps de


HUBERT

IIORF.RT

I:T

SON

TI-.MPS

267

garde, à la plume et au bistre, vendus 24 livres et le n» 23() comprenant soixante-dix dessins, études de tout genre par F. Boucher, lequel réuni

au n" 202 comprenant neuf dessins à

un

lot

vendu

17 livres

5

la

sanguine, de Bouchardon, forma

sols.

SUITE DES DESSINS EN FEUILLES PAR

Va du

n" 237 au n" 244 inclus, à citer

HONORÉ FRAGONARD

:

compositions, études de figures,

23-. Dix dessins,

têtes

de paysages dont

plusieurs lavés au bistre sur papier blanc. Saint-Martin. 2?. 242.

Une

dix-neuf moyens dessins à

suite de

la

pierre

d'Italie, d'après

les

tableaux des grands maîtres. 5o. 244. Huit dessins au bistre, mêlé de sanguine, études de figures groupées d'enfants et têtes. 36-95.

DESSINS SOUS VERRE PAR HUBERT ROBERT 245.

plume et lavés à l'aquarelle. L'un où sont réunies diverses statues antiques et autres dont Marc-Àurèle. L'autre, d'une admirable harmonie, offre les ruines d'un temple enrichi dans le milieu d'un groupe de figures

Deux grands

représente

précieux dessins à

la

d'une galerie

d'animaux. Paillet. 260.

et

246.

et

l'intérieur

Deux

autres

dessins

aussi

coloriés.

L'un

représente les

ruines

d'un

temple, débris antiques et figures de laveuses à une fontaine décorée d'un fleuve. L'autre une grande arcade d'architecture avec escalier et

sphinx; sur

la droite, le

Un

248.

Deux précieux dessins

dessin, très

fin,

groupe du Laocoon. Paillet. 221. genre des précédents, offrant une partie du

même

247.

Capitole et une réunion des plus belles statues antiques. Paillet. 5o. à la

sanguine. Différents points de vue de

Rome,

avec temple et fabriques. 4(). 249. Suite de six dessins à la pierre noire. Etudes d'après différents édifices et

250.

25

I.

252.

253.

254. 255.

25b.

monuments.

Un

dessin à l'aquarelle, forme en hauteur, ruines de monuments, servant de lavoir à des blanchisseuses qui font une agréable richesse sur le premier plan. 24. Un autre dessin aussi à l'aquarelle et croqué dans un style pittoresque. Projet d'une fontaine de la Liberté, où un nombre de personnages viennent puiser de l'eau. Naudet. 24. Un idem, offrant une réunion de débris antiques qui se détachent sur une grande pyramide. 24. Un autre même genre représentant les ruines d'un temple, et dans le milieu du premier plan, l'Amour, de Bouchardon, brisant son arc. 34. Deux grands et magnifiques dessins de forme en ovale et coloriés ruines d'un temple, aqueduc, etc. 220. Un joli croquis à la plume et légèrement colorié, sujets de ruines avec figure d'un solitaire en prière, tandis que trois jeunes filles viennent enlever des fleurs qui sont dans un vase. 27. Un grand dessin à l'aquarelle, point de vue des édifices et jardins pris à la Villa -Madame. Paillet. 120. :


LES ARTISTES CELEBRES

268 nb-.

Un

beau dessin

autre

fait

comme

le

précédent. Ruines de

monuments

servant d'écuries, où l'on voit diverses figures et ciievaux. Renaut, 33. 258. Deux dessins. L'un à la sanguine, point de vue de paysage avec fontaine pittoresque 259.

Deux

260.

Deux

;

plume

l'autre à la

autres dessins à

du pont d'Avignon

;

et lavé

au

bistre.

Gounot,

pierre noire et au bistre. L'un

la

l'autre

i5.

un point de vue

une étude faite à Saint-Rémy. Laneuville, 24. un projet de monument à la mémoire de

autres à l'aquarelle. L'un

Lamoignon-Malesherbes

;

l'autre les ruines d'un

temple égyptien, avec

sujet de la Balançoire. 36.

261. Quatre dessins à la sanguine,

monuments. 18. 262. Trois moyens dessins

forme en longueur, études de différents

dont un d'après Panini. monuments, dont un arc de triomphe

à l'aquarelle,

263. Trois autres croquis de

à Orange. Renaut, 29-95. 264. Deux précieux dessins à la plume, lavés à l'aquarelle. L'un, une vue de la cascade du Belvédère, à Frascati l'autre pris à Caprarole. 78. 265. Trois autres dessins légèrement coloriés, dont un fait dans la prison de ;

Sainte-Pélagie. 35-5. 266. Trois idem^ différentes formes et sujets. Constantin, 3o.

267. Cinq autres, dont

un colorié Tombeau et inscription. Naudet, un sujet de l'Adoration des Bergers, fait :

40.

2Ô8. Quatre croquis, dont

à l'encre

de Chine. 269.

Un

joli dessin au bistre, Fontaine pittoresque. Plus un sujet de plafond forme ronde, par Fragonard.

SUITE DES DESSINS EN FEUILLES PAR HUBERT ROBERT

formant un nombre de plus de dou^e cents études, pour la plupart de son voyage de Rome, et par conséquent exécutées avec autant d'art que de goût ; et l'on peut dire avec vérité que ce n'est encore qu'une faible partie de ce qu'a produit cet artiste qui n'a jamais su voir un site pittoresque, ni aucun monument de l'antique, sans éprouver le désir d'en enrichir ses portefeuilles. dessins légèrement coloriés à l'aquarelle. L'un un arc de triomphe l'autre, des ruines de monuments enrichis d'un groupe de personnages qui jouent aux dés. 271. Deux autres charmants dessins aussi à l'aquarelle, off'rant des points de vue d'architecture, cascades, lavoirs, etc. 41. 272. Trois dessins de différentes formes et genre, dont le pont du Gard. 273. Trois autres, partie coloriés, même point de vue, par Paul Gré270.

Deux précieux ;

goire. 22-5o.

274. 275.

276. 277. 278.

279.

Onze moyens

dessins,

la

plus grande partie terminés à la

plume

et lavés

de bistre. Sept beaux dessins, études de monuments de Rome, faits à la sanguine. Six autres aussi intéressants. Six idem, dont quatre en hauteur. 20. Six idem, la tour de Metel et autres monuments. Six autres dessins de choix, partie de forme en hauteur. Rivier, 16.


iiUBKirr Roui':Rr kv son 280. Sept idem, points de vue variés,

281 à 290. Études dont 291.

Deux moyens

le sujet n'est

dessins

au

monuments,

ii;mps statues,

zG)

dont Marc-Aurèle.

pas indiqué.

un fragment

dont

bistre,

du

temple

de

Diane. 2()2.

Quatre charmants dessins sur deux

293. Quatre idem, études faites à

feuilles,

Orange

études d'après nature.

et à Lille.

294. Huit dessins de choix, études de Rome, à la sanguine. 295. Huit autres, galerie de statues antiques, cascades, plantes, etc. 25.

charmants petits dessins au bistre, Fontaine de Vaucluse, arcs de triomphe. Intérieur du temple de Diane, etc. 80. Études dont le sujet n'est pas indiqué. 297 à 32 322. Neuf dessins, compositions, monuments et marche d'animaux. Renaut. 296. Quatre

I

.

3i-i. 323.

Neuf autres

à la

324. Dix idem, dont

plume et à la sanguine, dont un sujet d'Agar. un colorié, sujet de l'Académie du modèle éclairé

à la

lampe. Renaut. loi-i. 325. Huit autres,

monuments en

ruine.

une Assemblée du clergé, salle de statues, etc. 327 à 332. Sujets non indiqués. 333. Huit autres dessins à la sanguine, Projets de Fontaine, Académies, Figures dans le genre pastoral, etc. 6-5o. 334. Cinq différentes épreuves de Rome, à la sanguine. 333. Huit autres. Paysages et études de figures, dont un joueur de mando326. Six idem, dont

line. 6-1.

336. Six belles études de paysage, à la pierre noire et à la sanguine. 5-5o.

337 à 339. Sujets non indiqués. Un portefeuille contenant quarante-huit dessins, études de choix, d'après les grands maîtres, qui seront divisés en sept articles.

340.

volumes brochés, contenant plus de 200 contre - épreuves des Etudes d'Hubert Robert, dont la plus grande partie a passé chez l'étranger. Cette suite est curieuse, offrant un choix des plus beaux monuments et points de vue de Rome. 342. Un autre volume broché contenant quarante-trois études de figures

341. Cinq

drapées. 343. Recueil de 46 études d'après nature et différents tableaux.

447 dessins, études et croquis d'après nature par Robert Vernet; plus 27 croquis par Fragonard total des pièces, 514. Cons-

344. Autre recueil de et

:

tantin. 400.

345. Suite de 94 dessins, croquis et contre-épreuves, compositions, paysages, études de figures, par Robert, Bouchardon, Lucatelli et autres. Casiens.

59-95.

346. Petit

plume 347. Plus

volume broché contenant 41 dessins croquis, pour et

de

la

plupart à

la

au bistre.

240

12 articles.

dessins,

Vendu avec

croquis le

de

tout

n" 348. 43-

genre, qui

seront divisés en

1.

Environ 120 dessins du même genre. 349 à 352. Etudes, dessins et croquis. 353. Cinquante volumes et livrets remplis de croquis, que Robert appelait ses

348.


LES ARTISTES CELEBRES

270

promenades, offrant

les idées les plus ingénieuses et les plus utiles pour composition, qui seront divisés en plusieurs lots. A ce numéro se terminent les dessins en feuilles et en volumes, par Hubert Robert. 354 à 357. Dessins d'architecture, d'ornement, académies par différents la

maîtres.

ESTAMPES EN FEUILLES ET EN VOLUMES 338. 339.

La suite des huit grands paysages, d'après le Poussin. Neuf des ports de France, d'après Joseph Vernet.

36o! Cinq pièces d'après le

même, dont

le

point de vue de

d'Avignon,

la ville

i

3.

36i. Six pièces d'architecture, par Piranesi. i2-5o.

3Ô2.

Onze

Wouvermans, Œuvres de Miséricorde, du Bourdon, et

autres, d'après le Carrache, Rubens, Ph.

363. Quatorze pièces.

etc. 24.

les Sacrements, du Poussin, de Benoît Audran. 36. la 364. Le portrait de P. de Champagne; les Lions, par Vivant Denon Vierge, dite la Belle Jardinière, par Desnoyers, et la Peste de SaintRoch, d'après Rubens. 25. 365. Trente-deux pièces diverses, d'après Ann. Carrache, N. Poussin, ;

etc. 16.

366. Vingt-six

petits

paysages

à

l'eau-forte,

par

Dietrici.

Plus

soixante-

cinq pièces faisant suite à l'œuvre de ce maître. 367 à 369. Lots d'estampes. 370. Voyage pittoresque de Naples et de Sicile, cinq volumes brochés. 540. 371. Monuments antiques, la plupart dessinés par Barbant, ouvrage qui contient deux cents planches. 372.

Un

volume. Différents mélanges, savoir; animaux de Dujardin, Berghem;

monuments de Rome, 375. Partie de la galerie 374.

Monument

375.

Voyage

de

figures.

36.

etc. 36.

du Palais-Royal.

de Chalgrin la

Suisse,

et

description de la place Louis

par

La

Borde,

deux

XV,

volumes,

2 vol.

discours

et

376. Architecture de Ledoux, deux

377.

volumes brochés. Le cabinet de Choiseul, un volume broché. 17.

MARBRES ET BRONZES 37S.

Deux

jolis

bustes en marbre statuaire, proportion de nature, qui seront

divisés étant de différents caractère et proportion. Paillet. 63.

379. Un trépied de style égyptien aussi en marbre blanc. Le Brun. i56. 380. Très beau plâtre du Pluton de Pajou, placé sur un fort piédestal en

chêne, formant une armoire dans toute sa hauteur. Daval. 47. groupes et figures en plâtre, dont celles mutilées

38 1. Plusieurs

seront

distinguées. 382.

Le groupe du Laocoon modèle

et

de

la

et

ses

enfants,

magnifique

bronze

plus belle fonte, placé sur un socle de bois

de fonte dorée. Cet article est des plus distingués dans son genre.

de

grand

noir décoré


HUBERT ROBERT 383. Statue

liquestre

de

Marc - Aurèle

i:

,

I'

SON TEMPS

bronze

d'une

271 belle

proportion.

Dufoure. 200. 384.

Deux charmantes girandoles

à

figures d'enfants,

satyre et

jeune

fille,

d'après les modèles de l'ingénieux artiste Clodion. 271.

Deux

autres absolument semblables. 272. Les ustensiles de peinture en tous genres seront détaillés sous ce numéro. 387. Une jarre composée dans un style antique, par Hubert Robert, pour avoir sous les yeux, dans son atelier, une fontaine de caractère. Cette pièce est accompagnée de sa cuvette du même genre. Ménageot. 54. 388. Une belle et grande armoire en marqueterie, par Boulle, richement décorée de fonte dorée. Elle est à deux venteaux maillés en fil de laiton, et est garnie de rideaux de taffetas vert dans l'intérieur, ainsi que de tablettes pour servir de bibliothèque. Sa hauteur est d'environ 70 pouces. Roland. 85. 389. Les articles de tout genre qui auraient été omis seront vendus sous ce numéro.

3S3.

386.


Bii'.'/.-i

-^,.JI„^ J!ulpj,t

7natdi

LES SALONS D'HUBERT ROBERT d'après la collection des livrets des anciennes expositions

rééditées par

,l

guiffrey {lj85 excepté)

Salon de 1767. 101.

Le Port de Rome, orné de

différents

monuments

d'architecture antique

104.

moderne. Ce tableau, de 4 pieds 7 pouces sur 3 pieds 2 pouces, est le morceau de réception de l'auteur. Ruines d'un arc de triomphe et autres monuments. Ce tableau cintré, de 4 pieds 2 pouces de haut sur 4 pieds 3 pouces de large, doit être placé dans les appartements de Bellevue. Grand paysage dans le goût des carnpagnes d'Italie. 8 pieds 9 pouces de large sur 7 pieds 7 pouces de haut. Cuisine italienne. Tableau de 2 pieds i pouce de large sur i5 pouces de

io5.

Écurie

et

102.

io3.

haut.

Magasin à foin, peints d'après nature

et

2 pieds 2

pouces de haut sur

i

pied

3

106.

Grande Galerie antique

107.

La Cour du palais romain qu'on inonde dans

Rome. Tableau de

éclairée du fond.

les grandes chaleurs pour donner de la fraîcheur aux galeries qui l'environnent. Ces deux tableaux de même grandeur ont 4 pieds 3 pouces de large sur pieds pouce de haut. Grand Escalier qui conduit à un ancien portique. Tableau de 4 pieds de '^

108.

à

pouces.

i

haut sur 2 pieds 9 pouces de large. 109. Intérieur d'une galerie ruinée. Petit ovale. iio.

Deux tableaux de même grandeur l'un représentant une C(7ya7<ie fonièiînf l'autre une Vue de la entre deux terrasses, au milieu d'une colonnade Vigne-Madame à Rome. Deux autres tableaux l'un un Pont sous lequel on voit les campagnes de :

;

III.

:


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

373

Sabine à quarante lieues de Rome; l'autre les Ruines du fameux portique du temple de Bolbec à Héliopolis. pied Ces quatre tableaux ont environ i pied 10 pouces de large sur 5 pouces de haut. i

112. Plusieurs petites esquisses et plusieurs dessins coloriés

d'après nature, à

Rome.

Salon de 84.

Un Port orné

d'architecture.

Ce

i

769

tableau, du cabinet

de

M.

Choiseul, a 4 pieds de large sur 3 de haut. 85. Un tableau représentant des portiques, galeries et jardins, voit aux environs de Rome. Ce tableau appartient à M. Saint-Florentin.

Il

a 7 pieds 6

pouces de large sur

5

le

qu'on en

tels le

Duc de

comte de pouces de

pieds 6

haut.

La Cascade du

Belvédère Pamphile à Frescati. Les restes d'un escalier antique. Ces deux tableaux de i5 pouces de haut sur nent à M. le marquis de Séran. 88. Une ruine du vestibule d'un temple.

86.

87.

89.

Une

i

pied de large appartien-

pièce d'eau environnée de galeries.

Ces deux tableaux appartiennent à M. Hennin, résident de France à Genève. Ils ont 20 pouces de hauc sur 16 de large. 90. L'intérieur d'un édifice circulaire orné de colonnes et de statues, avec une pièce d'eau au milieu. Les cascatelles de Tivoli. 9 Ces deux tableaux appartiennent à M"'e la marquise de Langeac. Ils ont 3 pieds de large sur 2 pieds 4 pouces de haut. 92. La maison de campagne du prince Matlei près de Rome. 1

93.

Un paysage

avec monuments antiques.

Ces deux tableaux ont

2

pieds 3 pouces de large

pouces de

sur 18

haut. 94.

Le

96.

La

dessous du quai de Gesvres à Paris, vu du bas du quai Pelletier au bord de la rivière. Ce tableau de 2 pieds 3 pouces de large sur 19 pouces de haut appartient à M. Le Carpentier, architecte du Roi. 93. L'Intérieur de la Colonnade de Saint-Pierre, dans le temps du Conclave.

Grotte de Pausilippe ornée d'architecture.

Ces deux tableaux ovales de 14 pouces de haut sur 10 de large appartiennent à M. de la Ferté. 97. Plusieurs autres tableaux d'architecture et

monuments antiques de Rome

des environs sous le même n". 98. Plusieurs dessins coloriés faits en Italie; paysages, édifices antiques et modernes de Rome. et

jardins,

temples

et

SALON DE 1771 80.

Deux tableaux représentant des monuments et

moderne.

Ils

et édifices

de

Rome

antique

ont chacun y pieds 6 pouces de haut sur 4 pieds 6 pouces

de large. PEINTRES.

HUBERT ROBERT.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

274 8i.

Deux

tableaux, l'un est une Vue de la forêt de Caprarole, l'autre

de Tivoli. De 82.

Une fontaine antique au milieu 5

83.

pieds de haut sur

5

pieds 6 pouces de haut sur

3

Pont

le

pieds de large.

des

campagnes de Rome. Tableau

de

pieds de large.

3

l'un nn Incendie dans les principaux édifices de Rome ; Ruines d'architecture^ chacun de 3 pieds de large sur 2 pieds 6 pouces de haut. Ces deux tableaux appartiennent à M™« la marquise de Langeac. Vue des jardins du prince Borghèse à Rome. Tableau de pied 10 pouces de haut sur i pied 5 pouces de large. Deux tableaux l'un une Vue des jardins Barberini ; l'autre des Montagnes de Sora entre Rome et Naples, chacun de 2 pieds 6 pouces de large sur I pied 8 pouces de haut. La fontaine des jardins Pamphile à Frescati. Tableau ovale de pied 1 pouces de haut sur 10 pouces de large. Une partie des portiques de l'ancien palais du pape Jules à Rome. Tableau ovale de i5 pouces de haut sur 11 de large. Deux dessins faits d'après nature au château d'Amboise. Plusieurs autres dessins coloriés, de différentes vues et monuments d'Italie sous le même n».

Deux tableaux

:

l'autre des

84.

85.

86.

87.

88. 89.

i

:

i

SALON DE 1773 90.

91.

92.

Vue d'une partie de l'ancien Palais des ducs de Toscane à Florence. Tableau de 4 pieds 6 pouces de haut sur 3 pieds 3 pouces de large, du cabinet de M. le baron de Bezenval. Vue levée sur l'ancien plan du Palais de Titus à Rome. Tableau de 3 pieds de large sur 2 pieds G pouces de haut, du cabinet de M. Watelet. Vue du casin Mattei près de Rome. Tableau de 4 pieds 6 pouces de haut sur 3 pieds de large.

93.

La grande de

94.

95.

3

pièce d'eau et les bosquets des jardins Conti à Frescati. Tableau

pieds de large sur 2 pieds 6 pouces de haut.

Tableau de 18 pouces de comte de Strogonoff. Ruines du Campo Vaccino à Rome.

Vue des environs de

Tivoli.

haut, appartenant à

M.

large sur

i3

de

le

Un

escalier du Casin Albani. Ces deux tableaux ovales ont 18 pouces de large sur i3 de haut; ils font partie du cabinet de M. le comte de Strogonoff. 97. Un temple grec avec la colonnade de Saint-Pierre. 98. Une partie des jardins Borghèse à Rome. Ces deux tableaux de 18 pouces de large sur i3 de haut font partie du cabinet de M. le comte de Strogonoff. 96.

99. 100.

Une

Un

petite

fille

récitant sa leçon devant sa mère.

enfant que sd bonne fait déjeuner.

Tableau

ovale

de

pouces de

12

large sur 8 de haut. loi. Plusieurs tableaux de diverses

grandeurs représentant des vues

et

monu-

ments des environs de Rome. 102.

Plusieurs dessins coloriés, de différents édifices antiques de d'Italie.

France

et


HUBERT ROBKRT ET SON TEMPS

276

SALON DE 1775 70.

71.

Le décintrement du pont de Neuilly. Ce tableau, de 7 pieds de largeur, appartient à M. de Trudaine. Deux tableaux l'un le Retour des bestiaux sous les ruines au soleil couchant l'autre le Portique d'une maison de campagne près de Florence. Ces deux morceaux ont chacun 7 pieds de haut sur 3 pieds 6 pouces de large ils appartiennent à M. de Frouviile. Trois tableaux les Restes d'un temple de Jupiter. Le temple de la Concorde avec la pyramide de Cestius. Les ruines du Palais des Césars. :

;

;

72.

:

Ces tableaux de 9 pieds 6 pouces de haut sur 3 pieds de large apparM. le duc de Nivernois. Vue du château de Gaillon en Normandie. Tableau de i5 pieds de large sur 10 de haut. Il appartient à M. l'archevêque de Rouen. L'extérieur d'une colonnade d'ordre dorique au haut d'un escalier, et, dans le fond, une partie des jardins Albani. De i» pieds de haut sur 8 de large. Ils appartiennent à M. le marquis de Chavigny. Le petit Palais placé dans le haut des jardins du Caprarole. De 27 pouces de large sur 20 de haut. Plusieurs dessins coloriés sous le même numéro. Ils représentent des ruines de Rome et des vues des environs de Paris. tiennent à

73.

74.

75.

7'^

SALON DE 1777 7Ô.

Deux

vues des jardins de Versailles, dans

le

temps qu'on en

abattait

les

arbres.

Ces deux tableaux ordonnés pour le Roi ont 7 pieds de large sur 4 pieds et demi de haut. 77. Intérieur d'une galerie circulaire ornée de statues. Tiré du cabinet de M. le marquis de Séran. 78. Ruines d'un ancien palais de Rome. Tirées du cabinet de M. le marquis de Ségur. Ces deux tableaux ont 4 pieds et demi de haut sur 3 pieds de large. l'un Une partie des plus beaux monuments de Rome ; 79. Deux tableaux l'autre Une grande arche de pont sous laquelle on aperçoit une cascade et un vieux château. :

Ces deux tableaux de 5 pieds et demi de large sur 3 pieds et demi de haut appartiennent à M. l'abbé Terray. 80. Vue des environs de Tivoli près de Rome. Ce tableau appartient à M. le marquis de Bouthillier. Il a 8 pieds de haut sur 7 de large. 81. Deux tableaux l'un Une vue des environs de Marly ; l'autre Une vue de Normandie. Ces deux tableaux de 3 pieds et demi de large sur 2 pieds 10 pouces de haut appartiennent à M. le marquis de Poyanne. 82. Deux tableaux faits d'après nature à Ermenonville l'un la Cascade vue dans la grotte qui en est voisine ; Vi\nlT& Un escalier près du billard. Ces deux tableaux de 21 pouces de haut sur 18 de large appartiennent à M. Boullongne de Prénainville. 83. Arc de triomphe et autres monuments de Rome. Tableau de 3 pieds et :

:

demi de large sur

2

pieds 6 pouces de haut.


LES ARTISTES CÉLÈBRES

276 84.

Vestibule d'un palais romain, du côté des jardins.

demi de

large sur

85. Plusieurs dessins

2

coloriés de

composés, sous

sujets

Tableau de

3

pieds et

pieds 10 pouces de haut.

le

vues

et

monuments romains

et

d'autres

même numéro. SALON DE 1779

89.

Deux tableaux l'un Une pêche sur un canal couvert d'un brouillard ; et l'autre Un grand jet d'eau dans des jardins d'Italie; on voit sur le devant du tableau des femmes qui jouent à la main chaude. De 5 pieds de haut :

sur

3

de large.

Une partie de

la cour du Capitale, ornée de musiciens ambulants, près d'une fontaine. De 5 pieds de haut sur 4 de large. Ces trois tableaux appartiennent à Monseigneur le comte d'Artois. l'un est L'entrée d'un temple; et l'autre Des portiques et 91. Deux tableaux des colonnades au milieu de jardins entourés d'eau. De 12 pieds de haut

90.

:

sur 7 de large. 92.

93.

94.

95.

96.

l'un Une fontaine antique et l'autre Un palais ruiné sous l'arcade duquel on aperçoit la coupole de Saint-Pierre de Rome

Deux autres tableaux

:

;

dans l'éloignement. De 12 pieds de haut sur 6 de large. Ces quatre tableaux appartiennent à M. le comte de Brionne. Deux tableaux faisant pendant l'un Une vue de cascade d'Italie ; eX. l'autre Une vue de Normandie. Ces tableaux de 7 pieds et demi de large sur 5 de haut appartiennent à M. de Thésigny. Des arcades sur un plan circulaire., une pièce d'eau au milieu et le Colisée de Rome dans le fond. Ce tableau, de 5 pieds de large sur 3 de haut, appartient à M. le marquis de Véri. Ruines d'architecture avec une statue équestre sur le devant. Tableau de même grandeur que le précédent. Différents dessins coloriés représentant des vues de monuments antiques et modernes, tant d'après nature que de composition, sous le même :

numéro. SALON DE 1781 94.

Deux tableaux

l'un représentant L'incendie de l'Opéra, vu d'une croisée de l'Académie de peinture, place du Louvre; et l'autre L'intérieur de la :

lendemain de l'incendie. Ces morceaux de 6 pieds de large sur 4 M. Girardot de Marigny.

salle le

à

95.

96.

97.

et

demi de hautappartiennent

Deux tableaux l'un Une partie des ruines du Colisée de Rome; l'autre Une fontaine antique avec un vaste paysage dans le fond. Ils ont pieds de large sur 4 et demi de haut. Deux tableaux: l'un Un lavoir au milieu d'un jardin et l'autre Un casin italien. De 3 pieds de haut sur 2 pieds et demi de large. Neuf dessins coloriés des p\us célèbres monuments d'architecture et de sculpture de l'ancienne Rome, de 36 pouces de haut sur 24 pouces de large. Cette suite appartient à M. le Chevalier de Coigny. ;


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS SALON DE

I

377

783

Un canal bordé de colonnades et de grands escaliers; devant par un arc de triomphe, et dans le fond par un pont triomphal. L'autre Les ruines d'un temple bâti à Athènes. pieds 8 pouces de large sur 5 pieds de haut Ces deux tableaux de Deux tableaux

5().

il

:

l'un

est traversé sur le

(')

sont tirés du cabinet de M.

60.

61.

62.

le comte de Choiseul-Gouffier. pont antique à trois milles de Rome, sur le Tibre. 5 pieds 9 pouces de large sur 4 pieds 6 pouces de haut. Intérieur d'un atelier de Rome, dans lequel on restaure des statues antiques. Cet atelier est pratiqué et construit dans les débris d'un ancien temple. 5 pieds de large sur 3 pieds 9 pouces de haut. L'arc de Titus à Rome, éclairé par le soleil couchant. Ce tableau, de pouces de haut sur 2 pieds 7 pouces de long, est tiré du cabi2 pieds 1 net de M. le comte de Vaudreuil. Intérieur de l'habitation d'un paysan. Ce tableau, de 2 pieds de large sur 20 pouces de haut, appartient à M'"« la marquise de Béringham. Un capucin prêchant au peuple dans les ruines de Rome. Ce tableau, de pied 7 pouces de large, appartient à M. le I pied 10 pouces de haut sur i comte de Coffé. Marius assis sur les ruines de Carthage. Ce tableau ovale, de 22 pouces de large sur 19 de haut, appartient à M. le comte de Toulongeon. Deujc tableaux peints d'après nature dans les jardins de Marly. De 14 pouces de haut sur 9 de large ; ils appartiennent à M. de Courmont. Différents dessins coloriés de ruines et de vues d'après nature, tous sous

Un

1

63.

64.

65.

66.

67.

le

même numéro. SALON DE 1785

(restitué d'après les feuilles

49. Incendie dans la ville de

Rome.

— Réunion des plus

du temps) célèbres

monuments

antiques de la France (Arènes, Maison Quarrée de Nîmes, Pont du Gard, etc.).

De

II pieds

de long sur 8 de haut

;

ces deux tableaux appartiennent au

comte du Nord. 50.

5

1

.

52. 53.

Deux pendants: Lajontainede Vaucluse

ei les Roches d'Olion en Provence Ces deux tableaux appartiennent à M. l'archevêque de Narbonne. Temple de Diane à Nimes. Ruines d'une longue galerie éclairée par un trou dans la voûte. Deux tableaux: L'ancien portique de Marc-Aurèle et le Portique d'Octavie à Rome servant de marché au poisson. Ces deux tableaux, de 4 pieds pouces de haut sur 3 pieds 6 pouces de large, appartiennent à I M. le marquis de Montesquiou. Plusieurs dessins sous le même numéro. I

54.

SALOxV DE 1787

M. Robert,

du Muséum du Roy, et dessinateur des jardins de Sa Majesté, conseiller.

l'un des gardes

46. L'intérieur du 47.

La Maison

Temple de Diane à Nimes. les Arènes et la Tour Magne de Nimes.

quarrée,


LES ARTISTES CELEBRES

2-/8

48.

L'Arc de Triomphe

et

monument

l'amphithéâtre de

la Ville

d'Orange; on voit sur

le

de Saiht-Remy. autrefois d'aqueduc pour porter Gare, servait du qui Le Pont 49.

devant

le

et le petit arc

les eaux à Nîmes. Ces quatre tableaux repre'sentant les principaux monuments de France, de 8 pieds 6 pouces de large sur 8 pieds 2 pouces de haut, appartiennent

au Roi. 50.

Le Temple

5

L'intérieur de l'Eglise des SS. Innocents, dans le

de Jupiter, au pied duquel on voit une excavation où l'on trouve différents fragments antiques. Ce tableau, de 5 pieds 3 pouces de large sur 4 pieds de haut, appartient à

1

.

M.

comte d'Artois.

le

commencement de

destruction. 4 pieds 7 pouces de large sur 4 pieds de haut. Deux jeunes femmes qui dessinent dans 52. Un dessin colorié :

Rome. 53.

Il

appartient à M">«

Un jeune homme,

la

ruines de

comtesse d'Angiviller.

voulant cueillir des fleurs en haut d'un

se précipite dans un

les

sa

monument

ruiné,

tombeau antique.

Une marchande de bouquets vendant

ses fleurs sur le tombeau de Titus, de Marc-Aurèle. b^. Les ruines du temple circulaire de Vénus servant de colombier. Ces trois dessins, de 3 pieds sur 2, appartiennent à M. Le Pelletier, prévôt des marchands. 54.

au pied de

la statue

SALON DE 17^9

M. Robert, peintre du Roi, 32.

conseiller de l'Académie.

Deux tableaux l'un représentant Les ynonuments antiques de la France et l'autre Une partie des principaux édifices de Paris. De 6 pieds de long sur 4 et demi de haut. :

;

temple près duquel est placée la statue de Marc-Aurèle. Tableau de 9 pieds de long sur 6 et demi de haut. Deux tableaux, dont l'un représente Les restes d'une ancienne galerie dans laquelle on a construit une buanderie publique et l'autre Une suite d'anciens portiques ornés de statues et de fontaines. 5 pieds de long sur 4 de haut. Temple circulaire, jadis dédié à Vénus, et que l'on a restauré pour servir d'asyle aux pigeons qui désertent les colombiers. 3 pieds et demi de haut sur 2 pieds et demi de large.

33. Destruction d'un

34.

;

33.

36.

faites d'après nature: l'une est Une vue prise sur la rivière, sous l'une des arches du Pont-Royal, dans le temps de la grande gelée de l'hiver dernier et l'autre représente La Bastille dons les premiers jours de sa démolition. Elles ont 4 pieds de long sur 3 de haut.

Deux esquisses

;

37.

Deux dessins

38.

un Pont triomphal sur un port de mer. Plusieurs tableaux sous le même numéro.

:

l'un représente

Les restes d'un temple d'Athènes,

et l'autre


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

279

SALON DE 1791 M. Robert aux Galeries du Louvre. 0-

Un aveugle demandant l'aumône

à

deux perroquets, par M. Robert, aca-

démicien. 55.

186

Un Un

lavoir public près du Mont-Cassin, par

M. Robert,

etc.

lavoir public dans un jardin, près du Mont-Cassin, route de

Naples,

par... etc.

Tombeaux et autres fragments de l'antiquité. Muséutn. 204. Ruines et colonnades anciennes. Tableau faisant pendant au n" 186. 205. Un prédicateur au milieu des ruines anciennes, après avoir endormi son auditoire, profite du moment pour cueillir et manger des cerises. 5 12. Ruines anciennes avec figures. 223. Restes du Palais, de l'Aqueduc, du Tombeau et de la Statue de Néron. 229. Les ruines du Palais de Carcalla, près desquelles se fait une partie de 191.

196'.

ballon.

37?.

712.

Vue du marché à poissons à Rome. Paysage avec des pêcheurs, figures

et

animaux.

SALON DE 1793 Robert aux Galeries du Louvre. i38.

Ufi

jeune

homme ayant grimpé au

haut d'un

monument

antique,

pour

jeunes femmes, tombe dans un tombeau qui, parmi d'autres débris d'antiquité, se trouve au pied du monument. L'intérieur de la Galerie d'un Palais de Rome, ornée de statues, vases et colonnes antiques. 4 pieds 3 pouces de haut sur 3 pieds 6 pouces de cueillir des fleurs et les jetter à des

i(")4.

large.

36o. Ruines d'architecture.

SALON DE 1795 (Vendémiaire an Par

le

4).

citoyen Robert aux Galleries du Louvre.

432. Vue générale du Colisée de Rome, du côté de

la

destruction

la

plus pitto-

resque. 9 pieds de haut sur 8 de large. 433. Une Chute d'eau. G pieds de large sur 4 et demi de haut. 434. Restes de la Gallerie du Palais des Empereurs.

6 pieds de large sur 4 et

demi de haut. 435. Un Incendie. 5 pieds et demi sur 4. 436. Ruines d'un ancien palais romain. 437. Fragments de Rome antique et autres tableaux dont quatre de

sur

1

1

pieds

6.

SALON DE 1796

(i5

Vendémiaire an

5).

Robert (Hubert), Gallerie du Louvre. 392. Projet pour éclairer la Gallerie du Musée par la voûte et pour sans ôter la vue de la prolongation du local. •

la diviser


2

8o

LES ARTISTES CELEBRES

393. Ruines d'après le tableau précédent.

394. Restes d'un

Pont triomphal.

395. Plusieurs autres tableaux et dessins coloriés sous le

SALON DE 1798 (1" Thermidor an 346. Tableau représentant

Un

même numéro.

6).

ancien édifice servant de bain public.

347. Tableau représentant l'Entrée d'un Palais antique.


eaux-fortf:s par hubert robert

On savoir

ne connaît que dix-huit pièces gravées

Une M""^

à l'eau-forte

par Hubert Robert,

:

suite de dix planches intitulées Les Soirées de Rome, dédiées à Le Comte des académies de St-Luc de Rome, des sciences et arts de :

Bologne, Florence. Hauteur de i33 à i36 millim., largeur de 84 à 90. On 2» à Paris, 1» avec l'adresse de Wille au titre trouve cette suite en trois états :

;

chez Prévost, graveur, rue St-Thomas, porte St-Jacques, près le jeu de Paulme; 3" à Paris, chez Basan. Quelques-unes sont datées 1763. Ces dix pièces sont i"

Le

:

Titre.

— 2" Le Buste. — — Le

calier avec quatre bornes. 7»

Le

Puits.

5"

La

Statue en avant des ruines.

Temple

— 8" L'Arc de triomphe. —

lo"

antique.

Le

6"

— .^"L'Es-

Le Sarcophage.

Poteau.

même suite, mais Nella Venuta in dans un ouvrage intitulé Roma di ALtdama Le Comte, i -64. Ce sont II» Les Monuments antiques de Rome. Hauteur, i35 millim., sur S8 de Le Blanc indique deux

très rares

;

autres pièces faisant partie de la

elles se trouveraient

:

:

largeur. 12»

Vue de

l'église et

de

la

Place St-Pierre, à Rome. Hauteur, i33 millim.,

largeur, 90.

Les autres pièces gravées par Robert sont i3» La Galerie à la fumée. Hauteur, 96 millim.; largeur, jS. 14" Paysage avec un arbre cassé, 1764. Hauteur, 192 millim. :

;

Tombeau de M. Joseph Lavalelte de Buchelai. Elevé par

largeur, i38.

les soins de dont Watelet. Hauteur, 197 millim.; largeur, 122. 1764, au bas H. Roberti inv. incid. et in eccles. montis Trinit ex marmore les mots exequendum curavit defuncii Q parentibus et amicis obsequiosissimus dicat. iG" La Carte de visite d'Hubert Robert. Hauteur, 54 millim.; longueur, 76. 17» Bas-reliefs antiques. Hauteur, i36 millim.; largeur iSg. 18" Combat de cavalerie, d'après Van der Meulen. Hauteur, 146 millim ; Dédié à M. le Comte Ondedei, gravé au château de Cisterne, largeur, 176. d'après l'original appartenant à M. le Bailly de Breteuil. Signé H. Robert,

i3"

ses amis,

:

seul. 1764.

— V.

Meulen pinx.


QUELQUES ESTAMPES D'APRÈS HUBERT ROBERT PAR DIVERS GRAVEURS

L'ABBE DE SAINT-NON EAUX-FORTES

Vue dessinée dans

les

jardins de la Villa Borglièse à

Rome.

1762. In-fol. en

travers.

Vue de l'entrée du temple de Sérapis., à Pu:^piolo, près de Naples. In-fol. en travers, 1762. Élévation d'un temple antique que ion croit être celui de Jupiter Sérapis, à Puj:(uolo. 1762. Grand in-fol. en travers. Suite de dix-neuf feuilles d'après l'antique, consistant en figures, médaillons, bas-reliefs, autels, trépieds, vases et quantité d'instruments à l'usage des anciens, dont plusieurs sujets sont de l'invention de Robert. 1763. Grand in-fol.

Vue de la Villa Madame, près de Rome. 1765. In-fol. en travers. Vue d'un édifice dégradé ; sur le devant, cinq hommes roulant avec des machines une grosse masse de pierre. 176S. Petit in-fol. en travers. Vue prise dans les jardins de la Villa Mattei, aux environs de Rome en ij6i. Petit in-fol. en travers. 1767. GRAVURES AU LAVIS Puits pratiqué dans les ruines d'un arc de triomphe. Sur le devant, un paysan avec trois chevaux. 1766. In-fol. Vue d'une partie de la Villa Borghèse. Sur le devant, un jardinier et des jeunes

filles

jouant avec des enfants. 1766. In-fol. en travers.

Première pensée du tableau de réception de Robert à l'académie de peinIl primo pensiere del quadro sopra ture. 1766. Grand in-fol. en rond. Au bas :

il

in

quale

il

signor Robert i e stata gradito e ricevuto à l'académie reale di pittura

Parigi.

Entrée du temple de Sérapis. Sur une pierre, contre un mur, la formule Robert del Napoli 1760. In-fol. en travers. 1767. (Déjà romaine S. P. Q. R.

faite à l'eau-forte.)


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

283

Vue d'une belle fontaine antique. Sur le devant, des laveuses. 1767. Vue de jardins, ornée de belles et jolies figures. 1767. Grand in-fol.

en

travers.

Vue de l'arc de Constantin, prise de dessous une des arcades du Colisée. 768. Vue prise dans les jardins de la villa Albani. In-fol. en travers. 1768. Vue prise dans les jardins de la villa Barberini à Rome. Petit in-fol. en 1

travers. 1770.

Contrée de Tivoli

;

dans

le lointain, la

coupole de St-Pierre de

Rome. Grand

in-40.

Intérieur du temple de la Sybille à Tivoli. Sur

le

devant, quelques figures.

In-fol. ovale.

Puits pratiqué dans les ruines d'un édifice antique. Sur le devant se voit un paysan qui fait boire deux chevaux; sur le côte', trois villageois. Grand in-4".

DANS LES FRAGMENTS CHOISIS DES PEINTURES ET DES TABLEAUX o'iTALIE

GRAVÉS AU LAVIS PAR ST-NON 2' suite, 4<:

suite,

Rome

Titre.,

:

Naples

d'après un dessin de Robert. 1771.

Titre, d'après

:

Deux fragments

un dessin de Robert. 1773.

Luca Giordano,

des Vendeurs chassés du Temple, de à St-Philippe de Néri à Naples.

Naples, 2" suite, peintures antiques d'HercuIanum

berger

:

Deux personnages en

et bergère.

5e suite,

Venise

:

Titre, d'après

un dessin de Robert.

1774.

DANS LE VOYAGE PITTORESQUE DE NAPLES N"* 4 et 5. Deux vues du Temple de Sérapis. N» 6. L'élévation du même temple.

N» 8. Vue de Naples : partie de la côte de Pausilippe au-dessus de la grotte de Pou^^oles. Eau-forte de Weisbrodt terminée au burin par Le Roy. N" 9. Vendeurs chassés du Temple, de Luca Giordano, qui occupe toute la façade intérieure de l'église St-Néri, à Naples. Gravé par Martini. N"* II et 12. Vues intérieure et extérieure du Temple de Pœstum à 20 lieues ;

de Naples, sur

N"

14.

le

Deux

bord de la mer. Gravés par Germain, terminés par Dupuy. Bains de Néron. Ruines du Temple de Mercure. Gravé

sujets

:

par Guttemberg.

N"

i3.

Deux

sujets

:

Vue du Temple de Vénus, près Pou^^oles. Tombeau de

Virgile. Eaux-fortes de Weisbrodt, terminées au burin par de Ghendt.

Ruines d'un ancien palais bâti par la Reine Jeanne, près de Naples, du côté de Pausilippe. Eau-forte de Germain, terminée par Desquauvilliers. Vue de l'entrée de la grotte du Pausilippe, près de Naples. Eau-forte de Marinier, terminée par de Ghendt. Vue de la sommité et du cratère du Vésuve, au moment de la dernière éruption du 8 août 1779. Cul-de-lampe. Gravé par Guttemberg, composé par Robert. Fouilles d'HercuIanum. Composé par Robert, gravé par Guttemberg. Cicéron découvre le tombeau d'Archimède, près des portes de Syracuse.

Composé par Robert, gravé par de Ghendt.


LES ARTISTES CELEBRES

284

F.

JANINET

Les Restes du Palais du Pape Jules. 11 pouces sur 9 de large, d'après le tableau d'Hubert Robert, peintre du roi. Prix, 6 livres. 1775. A Paris, chez l'auteur, rue St-Jacques à la Providence. Pièce en couleurs.

Colonade et jardins du Palais de Médicis. D'après le tableau de H. Robert. Pièce en couleurs. Pendant de la précédente. Villa Madania. Au bas les mots Villa cui nomen Madama Temporis injuria pêne diruta. 1778. D'après le dessin de Robert. Pièce en couleurs; :

existe aussi à l'aquatinte.

Villa Sachetta.

Pendant de

la

précédente.

ADÉLAÏDE ALLOU Le Tombeau de Virgile. Eau-forte. In-fol. en travers. 1771. Vue du Temple de Diane entre Bayes et Pujpiole. In-fol. en travers. Restes des bains de Néron entre Bayes et Pu^^uole. In-fol. en travers. Vue d'un ancien château. In-fol. en travers. 1774. Frontispice des Vues d'Italie par Mrs Robert et Fragonard. Chez Basan. In-fol. 1771. Eau-forte.

BASAN Vue d'un palais romain. Eau-forte en long.

In-fol.

MARTINI Vue du Pont du Sphinx. Grande pièce. Vers 1785. J.

B.

Pendant que l'Ermite du Colisée lui

dérober

les

MORRET est en prières, deu.v jeunes

fleurs qui sont devant sa

Le

Cloître.

Le

Couvent.

filles

Madone. Pièce en couleurs.

viennent

In-fol.

DESCOURTIS La Prière

interrompue. Pendant de l'Ermite du Colisée.

LEGRAND L'Ecurie de Jules.

In-fol.

A

Paris, chez Naudet.

CHATELAIN La Dévideuse La Cuisinière

italienne. italienne.

LIÉNARD Vue des principaux monuments de Rome. Eau-forte en longueur.

MAUGEIN L'Escalier des laveuses de Charenton. Cascade dans les roches de Roncilione, près de Rome. Deux pièces en hauteur.

LE VEAU Paysage

:

Pont sur un torrent, d'après un tableau de Robert. Eau-forte.


HUBERT ROBERT ET SON TEMPS

285

HELMAN Paysage

:

Cascade, d'après un tableau de Robert. Eau-forte. L.

Une fontaine.

CHANCOURTOIS

Petite pièce en rond.

GUYOT Ruines d'une basilique à Rome. R.

DE BIZEMONT

Ruines d'un monument en forme de rotonde. 1784.

SKELTON Paris vers ijSS. Tour de l'Horloge du Palais, d'après Robert.

le

tableau d'Hubert

REGINE CARREY Monuments de

Paris.

Gravure au

Robert. Dédiée au Prince Louis.

lavis.

In-fol.,

d'après

le

tableau

de


BIBLIOGRAPHIE

Il

n'a été fait sur

Hubert Robert que quelques notices

très courtes,

comme

dans les diverses parties de cet ouvrage les sources imprimées ou manuscrites où j'ai puisé, soit à la Bibliothèque Nationale, soit aux Archives Nationales et au Musée du Louvre, soit aux archives de quelques études de notaires. celles de Vigée, Charles Blanc, Jal. J'ai indiqué


LES PORTRAITS D'HUBERT ROBERT

sur

I

Portrait par Hall, agréé à l'académie, Salon de

1775, pastel de 2 pieds

pied S pouces.

2» Portrait par M™« Vigée-Lebrun, Salon de 1789, peinture, 3 pieds de hauteur sur 2 pieds 7 pouces de largeur. Est au Musée du pouces 4 Louvre. 3" Buste en terre cuite par Augustin Pajou, Salon de 178(1. Est à l'École des Beaux-Arts. 4" Portrait gravé par Miger, salon de l'an VII (i^'' fructidor); n» 621 du Portrait du citoyen Robert, peintre, par Miger, élève livret avec la mention de feu Cochin. Robert est vu de trois quarts, tenant un carton à dessin, micorps. On trouve ce portrait en trois états au Cabinet des Estampes. 2<î état Dessiné par Isabey; gravé par Miger l'an VII« de la R. F. 3<= état, comme le Hubert Robert, peintre, et les vers suivants et, en outre, le titre :

:

2"-"

:

:

Isabey, tes crayons ont sçu donner la vie

Au

que Miger retrace sur l'airain. ton art, ton âme, ton gcnic, Tout respire sous ce burin.

portrait

Robert, tes

Ce

portrait de

bablement

le

Miger

est

traits,

gravé à l'eau-forte d'après un dessin d'Isabey, prola possession de M"": Veuve Robert,

dessin au pointillé resté en

inscrit à l'inventaire fait après

son décès sous

le

n° ibj, et estimé 100

fr.

avec

son cadre. en miniature par Dumont, médaillon sur une tabatière en de l'inventaire fait après la mort de M™« Robert. G" Portrait de Robert, de sa femme et de ses quatre enfants, peints à l'huile par Taunay, sur le dessus d'une tabatière en buis, n» 186 de l'inventaire. 7" Portrait de Robert, par Marguerite Gérard, belle-sœur de Fragonard Robert est peint en pied dans un paysage, n» 257 de l'inventaire. 8* L'intérieur de l'atelier de Robert, peint à la gouache par Lavrince. On y voit M. Robert à son chevalet et, auprès de lui. M'"" Robert, ses enfants et 5" Portrait peint

écaille noire, n» 189

;


LES ARTISTES CELEBRES

288

d'autres personnes. Cette gouache est

montée sous

glace, n"

223 de l'inven-

taire.

9" Copie du portrait fait par M™<= Vigée-Lebrun. Cette copie figure à l'inventaire de M'"e Robert sous le n» 23 1. Elle est sans nom d'auteur. C'est très

probablement

la

copie qui est actuellement à l'Ecole des Beaux-Arts, et qui

aurait été faite, dit-on, par Robert lui-même.


TABLE DES GRAVURES

Portrait de

En

Hubert Robert

Frontispice.

Portrait d'Eberhard Jabach Portrait de

ii

La Live de Jully

i3

Portrait de Voltaire Portrait

i5

du comte de Caylus

17

Frontispice

19

marquis de Vandières, de Marigny Fr. Basan

Portrait d'Abel-François Poisson,

et

de Me'nars.

du graveur P. Le Normand de Tournehem Portrait de C. N. Cochin le Fils Portrait de M"" de Pompadour Portrait de Charles Duclos Portrait d'Honoré Fragonard Le Grand-Prêtre Corésus se sacrifie pour sauver Callirrhoé Portrait

23

25

Portrait de

27 29 3i

33 35

Portrait de Diderot Portrait de

J.

Sy

Louis David

41

^'ue du temple hypèthre de Paeslum

47

du temple périptèrc hypèthre de Paestum des débris des bains de Néron sur les bords de la mer

\'ue intérieure \'ue

Monuments de Trois

49 5i

53

Paris

gravures

tirées

de

Rome

dédiées

à

M"'«

Luc de Rome, des Sciences

et

Arts

des

des Académies de S.

Soirées

Florence, etc

Le

Comte,

de Bologne, bb,

Vue du tombeau de

2

b-j,

Sg 63

Virgile

65

Frontispice J. M. Moreau le Jeune du marquis de Marigny duc de Choiseul

Portrait de

67

Portrait

71

Et. Fr.

yS

Jean-Paul Panini

81

Armes du marquis de Marigny

83

M"* Vigée-Lebrun d'un palais romain

85

Vue

Portrait de

Du

87

Madame Vigée-Lebrun

89

romain Portrait de François Boucher Louis David Portrait de J. B. M. Pierre Maurice-Quentin de la Tour

Jacques

FRANCE.

Mont,

le

PEINTRES.

94 95

99 io3

io5

HUBERT ROBERT.

I9


1

LES ARTISTES CELEBRES

290

Les Cascades

107

Portrait de Joseph Vernet

log

Portrait de E. G. Fréron

11

Buste de Diderot

iig

Vue prise dans les jardins Pamphile Ruines romaines Vue delà Villa Pamphile: Ruines romaines

\ib

:

Portrait de

129

Madame Vigée-Lebrun

i35

Portrait de M. de la Borde

Portrait

141

présumé de Le Bas

145

Héliodore

147

Fleuron de dédicace à

la

reine Marie-Antoinette

i5i

Fontaine monumentale Fac-similé de

la

161

signature d'Hubert Robert

177

Entrée du temple de Sérapis à Pouzzoles, près de Naples

i83

La Duchesse de Fleury (M"" de Coigny, la Jeune Captive d'André Chénier), tenant le fils de Roucher sur ses genoux, à l'une des fenêtres de St-Lazare. Villa oui nomen Madama, temporis injuria pêne diruta

195

Restes du palais du pape Jules

Colonade

jardins

{sic) et

Vue d'un ancien Pausilippe

.

du

209 225

palais Médicis

palais bâti par la

193

reine Jeanne, près de Naples, du côté de 241

.

SANGUINES HORS TEXTE — En repcard de la page En regard de la page Le Bassin. — En regard de la page Vue du Capitole à Rome. — En regard de la page L'Arc de triomphe. — En regard de la page L'Escalier. — En regard de la page La Fontaine. — En regard de la page. La Terrasse. — En regard de la page La Clôture du parc. — En regard de la page

8

Intérieur de parc.

Ruines.

72

8S 104 120 i3G

132

.

Intérieur de grange. Isis.

— En

—En

regard de

la

regard de

la

168

184

200

page

216

page

Ruines du portique d'Octavie, à Rome.

FIN

L.E

LA

En

regard de

la

page

TABLE DES GRAVURES

2'52


TABLE DES MATIERES

Préface

5

CHAPITRE PREMIER Introduction

La

:

lutte

des anciens et des modernes.

L'e'voiution de l'art

vers l'antiquité dans la seconde moitié du siècle dernier

CHAPITRE Hubert Robert

L'artiste et

:

11

l'homme

46

CHAPITRE La

famille

du

peintre.

III

Premières années

62.

CHAPITRE Hubert en

Italie.

7

IV

Rome

L'Académie de France à

70

CHAPITRE V Les escapades

et les

aventures d'Hubert Robert en

CHAPITRE L'Académie Royale de peinture

et

de sculpture.

CHAPITRE Premiers Salons Mayrobert.

:

1767-69-71-73-75.

\' I

Le mariage du peintre

...

Salons (suite et

de 1777

fin)

92

VII

Diderot.

Fréron.

Bachaumont

et

La Petite critique

102

CHAPITRE Les

84

Italie

à 1798.

VIII

Le Journal de

Paris.

Renou,

Carmcntel

J22

CHAPITRE dessins et ses tableaux.

IX

— Les estampes d'après ses — Les grandes publications illustrées sous Louis XVI.

Les dessins d'Hubert Robert.

Ses gravures.

1

38

CHAPITRE X Les nouveaux jardins.

— Le

peintre est

Les Bains d'Apollon à Versailles.

nommé

dessinateur des Jardins du Roi.

— Méréville

ib5


LES ARTISTES CÉLÈBRES

232

CHAPlTRh: XI

Les origines du Musée du Louvre.

Nation.

Le Muséum du Roi et Muséum du Roi

le

Muséum

de

la

Robert garde des tableaux du

CHAPITRE

169

XII

Sainte-Pélagie et Saint-Lazare

182

CHAPITRE Les origines du Musée du Louvre (suite National ou Français.

membre

XIII

et fin)

La Commission du Muséum

même Muséum.

Le Conservatoire du

Robert

de ce Conservatoire

200

CHAPITRE XIV Les relations d'Hubert Robert. Vernet.

voyage en

M'"»

Vigée -Lebrun.

Watelet.

Marguerite Le Comte.

Voltaire.

Catherine

II, etc.

— Joseph — Second 217

Italie

CHAPITRE XV Les domiciles du peintre teuil.

— Les

:

la

expulsion des Galeries.

— L'Arsenal. — La maison d'Au— Liste des artistes pensionnés après leur

rue Saint-Paul.

Galeries du Louvre.

Mort d'Hubert Robert

228

APPENDICE Pièces d'état civil et autres

240

Extraits de l'inventaire après décès de

Madame

V» Robert

248

Catalogue des tableaux, dessins, gouaches, estampes, marbres, bronzes

et

autres

256

objets d'art

Les Salons d'Hubert Robert

272

Eaux-fortes par Hubert Robert

281

Quelques estampes d'après Hubert Robert, par divers graveurs

282

Bibliographie

286

Les portraits d'Hubert Robert

287

Table des gravures

289

FIN

Paris.

Imp. de

DE

LA

l'Art. E.

TABLE DES MATIERES

Moreau

et

G", rue de

la Victoire, 41.



LES ARTISTES CÉLÈBRES BIOGRAPHIES, NOTICES, CRlTiaUES ET CATALOGUES

PAUL LEROI

M.

PLBLILS SOLS LA DIHECTR/N DE

OUVRAGES PUBLIÉS par M. Eugène MURTZ, 4S gravures. 100 ex .laiton, 15 t'r. 5 tV.; relie, 8 tr. Fortxmy, car M. Charles YRIARTE, 17 gravures.

Donatello,

;

2

t'r.;

k.o ex. .lapon. 1

relié. 4 fr. 50;

fr.

Bernard Palissy,

par M. Philippe BURTY, 20 gra100 ex. .lapon, 7 tr. 50; relié, 5 tr. Callot, p;ir M. Marius Vachon, ^i gra-

vures. 2

Jacques

tr

;

100 ex. Japon, 9 fr. Pierre -Paul Prud'hon, par M. Pierre 6AUTHIEZ, S4 t;rav. 2fr. 50; relie, 5 fr. 100 ex. lapon, 7 tr. Rembrandt, par M. Emile Michel, 41 gravures. 5 tr. relié, 8 fr.; loo ex. Japon, 15 fr. François Boucher, par M André Michel, 44 gravures, 5 fr. .'-îlié.S fr. 100 ex. Japon, 15 fr. Ëdelinck, pai M. le Vicomte Hinri DELABORDE, 34 gr. 3 tr. 50; relié. 6 fr. 50; 100 ex. Japon, 10 tr. Lecaraps, par M. Charles CLEMENT, bj gravures. 3 fr 50; relié, 6 fr 50; 100 ex. Japon, 10 fr. Phidias, par M. Maxime COLLIGNON, 46 gravures. 4 tr. 50; relié, 7 tr. 50; 100 ex. Japon, 12 tr. Henri Regnault, par M. Roger»MAKX, 40 gravurelié, 7 fr. 100 ex. Japon. 12 fr. res. 4 tr Jean Laaiour, par M Charles GOORNAULT, ih gravures 1 tr. 50; relié, 4 tr. 100 ex. Japon, 4 tr. Fra Bartolorameo délia Porta et Mariotto Albertinelli, par H Gustave GRUYER, 21 gravures 4 tr. relié, 7 fr. 100 ex. Japon. 12 fr. La Tour, par M GHAMPFLEURY. i5 gravures. 4 fr.; relie. 7 fr 100 ex. Japon, 12 fr. Le Baron Gros par M G. DARGENTY, 23 gravures. 3 fr 50; relié, 6 tr. 50; 100 ex. J ipon. 10 fr. Philibert de L'Orme, par M. Marius VACHON, 34 grav. 2 tr. 50 relié 5 fr. 100 ex. lanon,7fr. Joshuà Reynolds, par M. Ernest CHESNEAll, S gravures. 3 fr. relié S tr. 100 ex Japon, 9 fr. Ligier Riohier, par A Charles COIIRNAULT, 22 gravures. 2 tr. 50; relié. 5 fr.; 100 ex. Japon, 1 fr. Eugène Delacroix, par M.Eugène VERON, 40 gravures. 5 fr.; relié, 8 tr.; roo ex. Japon, 15 fr. Gérard Terbur», par M. Emile Michel, 34 gravures. 3 tr.; relié, 6 7r. ; loo ex. Japon, 9 fr. Gavarni, par M. Eugène Forgues, 2 3 gravures. 3 f r ; relie, 6 fr.; 100 ex Japon, 9 fr. Velazqiiez, par M Paul LEFORT, 34 gravures. 5 tr 50; relié, 8 fr. 50; 100 ex. lapon, 15 fr. Paul Véronèse, par M. Charles YRIARTE, 4i gravures. 3 fr. 50; relié, 6 tr. 50; mo ex, Japon, 12 tr. Van der Meer, par M. Henry HAVARD, g gravures. 1 fr. 59. relié, 4 tr. 100 ex. Japon, 4 fr. François Rude, par M Alexis BERTRAND, 29 gravures. 4 fr. 50: relié, 7 fr. 50 100 ex Japonj 12 fr Turner, par M. Philip Gilbert HAMERTON, 20 gravures 3 fr. 50; relie. 6 Ir. 50; 100 ex. Japon, 10 tr. Hobbema et les paysagistes de son temps en Hollande, par M. Emile MICHEL, 12 gravu res. 2 tr. 50; relié, 5 fr.; 100 ex. Japon, 7 tr. vures. 3

tr.

:

relié, 6 fr.

;

;

;

;

;

;

;

;

;

;

;

1

;

;

EN*

^

Carpeaux, Ferdinand Dfb»4:inii-i,

par M

Paul FOL'CART.

G;iiM!«rd

pai

Kl

;

Madame

:

TOIIK

;

;

.Ilaurice

par M Chane» PONSONAILHE. J J Grandville, par M. Félix RIBEYRK. Les PalamèdfS, par M. Henry HAVARD. Benozzo Gozzoli, par M Adrien WOIIRSAU. Laucret Paier. par M. G DARuENTY. Le Bernin. par M. L. BOSSEBEIF. Jules Dupre Diaz Uaubigny, par M. A HUSTIN

;

;

;

;

;

;

Van ;

;

Les BouUe, par 4 fr

relie, 7

;

Henry HAVaRD. 40 gravures. 100 ex. Japon, 12 fr.

M.

fr.

;

Philippe et Jean-Baptiste de Champaigne, par M. A. GAZIER, 53 gravures 3 fr, 50; reîié, 6 fr. 50; 100 ex. Japon, 12 fr. Fjes Frères Van Ost<«,de, par M"* Marguerite Van de WIELE,6-igr 3 f. 50 rel ,6 f.50. looex. Japon, 12 fr. Les Moreau, par M A. MOUREAU, 07 grav. 4 tr. 50; relié, 7 tr. 50 100 ex. Japon, 12 fr. Les Cochin, par M. S. ROCHEBLAVE, 142 grav. 1

;

7 fr.

M

;

Troyon, relié, 7

100 ex. Japon, 'r. relié, 10 fr. par M. A. HUSTIN, 4^ gravures fr. ; 100 ex. Japon; 12 tr.

4

fr.

Van Orley, par M. Alphonse WAOTERS; 42 grav. 4 tr. relié, 7 fr 100 ex. Japon, lîi tr. Mierevelt et son gendre, par M. H^nry BAVARD40 gr. 4 fr 50; re ie, 7 fr. 50 100 ex. Japon, 12 tr. Antonio Canal dit ie Canaletto, par Adrien Moureau. 40t;rav.,4f.; rel.,7f ronex. Japon, 12 f. Le-î Saint-.'Vubin, par Adrien MOUREAU, i'52grav. relié, 7 tr. 50 4 fr. 50 100 ex. Japon, 12 tr. Benvenuto Cellini, parH Emile MOLINIER 27 grav. 3 fr. 50; relié, 6 fr. ,^0 100 ex. Japon, 10 fr Hubert Robert et son temps, par M. C. GABILLOT. relié, Il fr. ; 100 ex. Japon, 20 fr. (39 grav. 8 ir. Bernctrd

;

;

;

;

;

;

;

;

!

Le Pinturlcchio PERATE Luca Signorelli

— Sandro Botticelli, par U. A. — Le Guerchin Raphaël, par

Pigalle Puget M. S ROCHEBLAVE.

Miron Gova,

VEUX

r aude Lefèvre,

;

Les

— Le Brun, par Mansard — Les Mignard, Lesueur

par M. Albert MAiRb. Ingres, par M Jules MOMMEJA.

F RABBE. COI. LIGNON

Gainsborougti. .'ar M Wî^lier ARMSTRDNG Falconnet— Charles MéryoD, pai M.

gravures.

;

Van

Les Vernet

pai M

Maxime

relié. 7 fr.

;

M. U. MEREI'

xtoDert Nanteuil, par

par M. Henri BOUrHOT M Robert HOBiRT

John Coiistable, par Hogarth — Wi.kie. P-axitèle.

fr.

PH.£:P A R..A.TION

Polyclète, par M. PARI>. .1 Hrti.i.. par H Paul LAF3ND Les Te' olo, par M. Henrv de UHENNEVIERES.

32

100 ex. Japon, 12 fr. Ruysdael et les paysagistes de Jacob l'Ecole de Harlem, par M Emile MICHEL, 21 gr. 3 tr 50; relié, 6 tr 50: 100 ex Japon, 10 fr. Fragonard, par M. Félix NAQUET, 20 gravures. 100 ex. Japon, 9 fr. 3 tr.; relié. 6 fr. Vigée-Le Brun, par M. Charles PILLET, tr. rel., 100 ex Jafion, 7 fr. 50. 20 gr 2 5 fr. 50 Corot, par H L Roger MILES, 3o gravures. 3 fr. 50 relié. 6 fr. 50; 100 ex. Japon, 10 fr. Antoine Watteau, par M. 6. DARGENTY, 75 gravures. 6 fr. relié, 9 fr. ; 100 ex Japon, 15 fr. Abraham Bosse, parM.Antony VALABR .GUE, 41 gra100 ex. Japon, 12 tr. vures. 4 fr. relié, 7 fr. Les Brueghel. nar M. Emile MICHEL, 54 gravures. 100 ex. Japon, 12 fr. relié, 7 fr. 4 fr Les Audran, par M. Georges DUPLESSIS, 41 gravures. 3 fr. 50; relié, 6 fr. 50; 100 ex. Japon, 10 fr. Rafifet, par M. F LHOMME, i53 gravures. 8 tr. ; 100 ex. Japon, 20 fr. relie, 11 fr. Les Glouet. par M. Henri BOUCHOT 37 gravures. relié, 6 fr. ; 100 ex. Japon, 9 fr. 3 fr. Les de Velde, par M. Emile MICHEL, 73 grav. 4 fr. 50; relié, 7 fr. 50; 100 ex. Japon, 12 fr. par Charlet, M. F LHOMME, 78 gravures, 4 fr.; relié, 7 fr. 100 ex. Japon, 12 fr. J. B. Greuze, par M. Ch. NORMAND, 69 gravures. 4 fr. 50 relié, 7 fr. 50; loo ex. Japon, 12 fr. Les Hiiet, par M. E. GABILLOT, 177 gravures. 10 fr.; relié, 13 fr. ; 100 ex. Japon, 25 fr. 4

;

;

.

Barye, par M Arsène ALEXANDRE.

Lit

Lysippe, par M. PAP.IS. Scopas par H. Paul i.AtOND Clorrege, par H Anare MICHEL.

Memling — Albert Durer — Le» Holbein Les Cranach par M. Paul LEPRIEUR. Gustave Courbet, pa H. Abe' PAl'UUX

— Cornelis de Vos, par H. Antony VALACRÈ.UE Roger V an der "Weyden — A Vander Meulen

Les Lenain

AlphnnRn Wi\i'lhKS

par M

TopITer M

F.

Daumier

LHOMML

P.

P Rubens,

par

J F iWillft— Th BousKenu — Aimé Lemud Les Nattier — Chardin — Les Gendres de et l'Ecole de Metz, par M Emile MiuriKL Boucher: P A B.tudhuinet J. B Deshays, Jec>n Bologne et son Kcole. parM Emile HOLIMER — Oudry et Desportes — David, par H. Ch. Germain Piloa —Jean Goujon, pai H. A- FONT NORMAND.




GETTY CENTER LIBRARY iiii

iiiiii

iii

1

mil

II

II

III

mil

"'!! l!l

3 3125 00807 8426

II

1




•saew,^

>

'F,

W P wm/t-

m m

Ê 'I

i\


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.