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CHAMPFLEURY LES
VIGNETTES ROMANTIQUES HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE ET DE UART 1835-1840
150 VIG-INTETTES CELESTIN NANTEUIL, TONY JOHANNOT, UEVKRIA, JEANRON, EDOUARD MAY, JEAN GIGOUX, CAMILLE ROGIER, ACHILLE ALLIER Suivi d'un Catalogue complet
des
Romans, Drames, Poésies, ornés de
vignettes, de j^i>5 à 1840.
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PARIS i:.
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PALAIS-ROYAL,
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GALERIE D ORLÉANS
I
Iv'
LES
VIGNETTES ROMANTIQUES
TIRAGE A PETIT NOMBRE PLUS 100 exemplaires sur papier vergé de Hollande. 25 exemplaires sur papier du Japon.
Paris.
—
Imprimerie de l'.Vrt,
J.
Rouam,
imprimcur-iiciiteur,
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rue de
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Hèlio^ etlmpLemercier
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Paris
ALFRED ET TONY JOHANN OT Fac-Bimilé dune lithoâraphie de Giôoux
CHAMPFLEURY LES
VIGNETTES ROMANTIQUES HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE ET DE UART 18S5-1S40
150 VIG-ISTETTES TONY JOHANNOT, UEVERIA, JEANRON, EDOUARD MAY, JEAN GIGOUX, CAMILLE ROGIER, ACHILLE ALLIER CliLESTIN NANTEblL,
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i8j5 à 1H40.
PARIS B ±t A 1 K E K i> 1 Ti: r K -
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GALERIE D'ORLÉANS
i883 Droit» de itaduciion
et
de rcproduciîun réservés.
^fcos.-
HC
Ho
PRÉFACE
où
pas d'époques, à
//
n'est
le
crayon
avec la littérature que
période romantique.
la
sens,
burin formèrent aussi
le
corps
étroitement
pendant
et
mon
La flamme
qui éclairait l'œuvre des écrivains d'alors, l'insurrection
comme une ateliers
par
influencés
de vaillance dans
Les fiers
artistes
les
mêmes
,
tentaient
traînée de
à
;
romanciers teurs
qu'ils
tout
poudre jusqu'aux
des
l'appel
s'étendirent
poètes
et
des
un groupe de dessina-
courants passionnés se jeta plein
la mêlée.
de iS3o ne choisissaient pas
que de retracer en une page
Imagiers d'imposants
le
édifices,
montraient aussi
l'œuvre d'un maître glorieux
un frontispice à
d'adjoindre
et se
fonds d'ouvrages parfois bigarres.
ils
prêtaient également un concours
empressé à des constructions dont quelques-unes sont déjà en ruines; pourtant, grâce à leur crayon,
ils
ont rendu claires et visibles les
tendances multiples d'un temps déjà archaïque. Si
Don le
les
livres
de
chevalerie qui emplissaient la bibliothèque de
Quichotte avaient été ornés de
curé qui
les
condamnait,
hidalgo de la Manche,
avant de
les jeter
comme
n'eût
au feu.
tels frontispices,
nul doute que
troublant la cervelle du brave
détaché
les
images de ces bouquins
PREFACE
Dans
Malade imaginaire, Thomas Diafoirus
le
lique qui la repousse une en-tête gravé.
bonne
—
grande thèse pharmaceutique ornée d'un
Donnei, donnei,
pour
prendre
à
Angé-
offre à
dit Toinette,
l'image,
elle est
servira
cela
toujours
parer
à
notre
chambre.
même
Il en arrivera peut-être de
période romantique, non pas de
mais
maîtres,
des
de
celles
de plus d'une vignette de la
accompagnent l'œuvre
celles qui
qui
illustrent
véritablement
ouvrages d'êtres dévoués au cénacle, plus frottés de
que
doués,
bien
étonner
les
brillants
Jeune-France
au
«
littérarisme
début,
gens, se démenaient étrangement,
des
qui,
»
pour
criaient fort sinon
que l'époque actuelle a pu voir semblables aux survivants
juste, et
du premier Empire, délabrés,
la
tête
le
corps flottant dans
chenue
protégée
par
d'anciens tmiformes
à plumets
shakos
des
consternés.
Des
livres
de
ceux-là la vignette
une épitaphe ! C'est pourquoi
j'ai essayé
de quelques-uns de ces oubliés
;
n'ont-ils
reste
seule.
Une image,
de raviver la physionomie
pas droit à occuper un
tabouret dans l'antichambre du Panthéon romantique?
De même
m'a paru
il
utile
de suivre, également à l'aide des
vignettes, certaines tendances humanitaires, républicaines, socialistes et
philosophiques de i83o, ramifications provenant du
et
qui jusqu'ici n'avaient pas été indiquées.
Nous appartenons à une époque créatrice.
Malgré
les
la
il
hautes visées que témoignent certaines indivi-
soit.
On
formules d'une
n'en reste pas moins acquis
génération actuelle
pas besoin de
tronc
raisonneuse plus critique que
dualités ambitieuses prétendant apporter les
ture nouvelle,
même
se
que dans
mêle un sang romantique,
microscope pour
l'apercevoir ,
peut regarder en arrière, regretter
la
si
le et
littéra-
sang de il
appauvri
majesté
n'est
qu'il
classique
PREFACE
des auteurs du xvii^ siècle, admirer la clarté des écrivains philo-
sophiques du xviiF',
il
est
une pente qui de Bernardin de Saint-
Pierre conduit à Chateaubriand
aux
par nos pères. Ces
efforts tentés
devaient être notés,
Placé par
de
traits d'union,
cette hérédité
on trouvera éparses dans l'ouvrage actuel
et
quelques-unes de ces questions, était impossible
de là conduit inévitablement
et
si
intimement soudées à
l'art qu'il
en détacher.
les
mon âge
roman-
entre les vétérans de la littérature
tique et d'ardents schismatiques dont quelques aspirations de détail, si
elles
ne se réaliseront guère qu'en
sont légitimes,
fallu m'isoler et faire appel à toute
mer sincèrement ma et
me
trouvaient
reporter à un demi-siècle,
les
audaces
pénétrer
nésie ;
sourirait
époque fiévreuse dont
par
monté sur
Nous
allons boire à itos maîtresses
Dans
le
dans le
nature
il
faut se
ces
le
la
nombre
prolongements de racines du
les
a
faisant danser les
romantiques,
souci du qu'en dira-t-on peut se résumer
On
ma
étudier les causes qui produisaient
sens d'une
le
il
pour expri-
noter les cris de liberté s'échappant d'un certain
de poitrines, suivre au loin arbre,
ma retraite en à ma portée.
dans
Pour goûter pleinement
révolte,
impartialité
pensée, rentrer en possession de
distraire parfois
petits pantins qui se
mon
igoo,
vieil
peu de
deux vers
:
crâne de leurs amants.
les
trépied
salons
de
d'aujourd'hui d'une
iS3o,
le
telle
fré-
poète pouvait tout oser,
certain d'entraîner des croyants à sa suite.
Ces courants,
pour est
les vignettes
tous. Si subtil
éclairé
m'ont paru
les
rendre saisissables
que paraisse moji plan, tout un coin de
par des images
bigarres mais sincères.
qui, n'étant
l'art
pas de commande, furent
PREFACE
VIII
En
déterminant
les diverses
manières
d'artistes,
dont on trouve
difficilement les feuilles éparses, peut-être ces études ne seront-elles
pas
ment
inutiles et
à l'histoire d'une période fertile en sujets d'étonne-
dont nous regrettons la fièvre, l'audace,
le
bouillonnement.
ClîAMPFLEUtiY. Sèvres,
iS8o-:882.
IfZ^Ô^
DESSIN A LA PLUME DE TONY JOHANNOT, de
la collection
Charles Narrey,
Dessin de Tony Johannot, gravure de Porrot.
DE
IMPORTANCE ATTACHEE AUX VIGNETTES
L
PAR LES ÉCRIVAINS ROMANTIQUES L'époque
étonnement art;
petit
qui
de
elle
suivra
livres sur les faiseurs
crayonneurs
grains de sable,
gcand nos
des
et
art et le
le
sans
attachée
actuellement
avec un sourire
doute
quelque
peut-être
nos
au
gros
de vignettes, nos monographies à propos de
de riens.
culs-de-lampe
importance
l'excessive
regardera
témoignera
celle-ci
Les
admirations
fleurons,
le
appliqué
thuriférariat
manque de mesure
menu donneront,
hyperboliques pour des
et
à
des
de proportions entre
je le crains,
le
facilement raison à
fils.
A dire
supposer que
Cochin
filius
soit
un
homme
de génie, que
du Poussin? Je veux bien que Gravelot inspire des proso-
popées aux écrivains
en quête de
«
curiosités »
;
ne pourrait-on
établir quelques degrés entre lui et Phidias? Si,
dans
de rehausser
les siècles antérieurs, les Bibles,
les
les
moines crurent avoir besoin
ouvrages de piété,
les
classiques
lantiquité par des miniatures, des fleurons, des culs-de-lampe,
de la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
rimprimerie,
de
Tinvention
dès
profane,
littérature
laisser entraîner facilement vers ce courant,
savants,
écrivains les plus graves,
devait
se
siècle
les
au xvf
et
commentateurs des
historiens,
textes sacrés, se trouvaient honorés d'un frontispice majestueux en tête
de leurs œuvres.
Du
au
xvi'
xviii"
mode d'ornement ratif le frontispice
même
de
pour
les
siècle
pas d'interruption dans ce
n'y eut
il
des livres. Toutefois, d'architectural et de décose laissa couler
estampes à
Le premier complice de Diderot, qui, malgré
vers
à qui
cette
son génie,
M.
couperais toutes
les
rot,
je
glaces et je jetterais
La
me
tendance
paraît
avoir été
donna parfois une trop grande
On
a recueilli une boutade
un ami avait prêté un volume
de l'Art de peindre, par
;
l'intérieur des livres.
importance au petit art de son temps.
du philosophe
galant et Tamoureux
le
:
«
Si le
poème
Wattelet, m'appartenait, disait Didevignettes,
le reste
au feu.
mettrais
les
je
sous des
»
vignette au xviii^ siècle prend, en effet, une certaine impor-
tance. Les poètes, les auteurs dramatiques, les romanciers la font
Rousseau
servir à l'embellissement de leurs éditions. Jean-Jacques
trace des
à
et,
programmes aux dessinateurs de
quelques années de
l'oubli ses fastidieux
de
estampes qui,
petites
piquantes
récits
et
là,
Restif de
Nouvelle Héloïse^
la
la
Bretonne
sauve
de
en faisant exécuter sous sa direction plus
que
livres
les
de
l'auteur,
peuvent jusqu'à un certain point servir à
sont
l'histoire
des mœurs.
Vint
le
romantisme, adorateur des images, qui donna
d'honneur aux imagiers. Fatigué de à
étudier ces I.
lire,
parfois je
me
la
suis
place
amusé
crayonnages dont quelques-uns sont ingénieux, à
Recueil d'estampes pour
« la
Nouvelle Héloise
»,
avec
ont été donnés par l'éditeur. Paris, Duchesne, 1761. In-12.
les sujets
des estampes, tels qu'ils
INTRODUCTION
condition
qu'on ne force pas
note
la
par
une outrance
d'admi-
ration excessive.
Eux-mêmes, Chateaubriand se
laissaient
gagner par
la
leurs ouvrages n'eussent rien
Chateaubriand
et
mode, quoique
IN
p;
commun
de
Lamartine
VIGNETTK
Lamartine, entre i83o et i832,
et
DITE (iX3o
avec celles du cénacle.
une prière,
1S34.)
une tombe, voisin.
dessin un ange jouait de la harpe avec
hommes
mélancoliques
Dans
un le
cimetière
but d'animer
y
avait loin de ces
d'adultères
et
d'orgies,
de le
une Bible pour partition;
apparaissaient
enveloppés
manteaux byroniens ou en vêtements sombres, culottes Qu'il
de
DR TONY JOHANNOT. à
campagne, un angélus au clocher
jeunes
illustrations
faisaient de la vignette
un souvenir chrétien, une croix,
de
les
de
collantes.
images aux représentations de truands, et
combien Chateaubriand dut regretter
plus d'une fois d'avoir laissé qualifier par les éditeurs ses ouvrages
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
du
titre
de Chateaubriand
!
de
romantiques
(XŒiivres
insurrectionnel
M.
le
vicomte
'
Élodie pouvait reconnaître Éloa pour
Obermann;
repoussait pas absolument
René ne
parente;
sa
mais
les
Han
d'Islande,
les
Bug-Jargal, dans leur sauvagerie, ne devaient-ils pas mettre
en
fuite
sorte
ces figures angéliques qui
entre
d'alliance
nouvelles
les
croyances
anciennes
et
tendances
les
?
Trait d'union fragile que
hommes
encore espérer une
voulaient
un groupe de jeunes
briser
devait
ardents ne s'inquiétant guère des mélancolies du groupe
de l'Abbaye-aux-Bois.
La
vignette devenue religion, mais pas dans
briand, devait être voyante, faire pstt
aux lecteurs pour
passionnée,
à
dans leurs préfaces;
Un
devant l'image. ses
illustrateurs,
êtres nerveux
livre
les
1840
et
ne paraît guère d'œuvre
il
critique
la
n'est
pas
prône dans
ou agacés par
diabolique, tapageuse
Les auteurs
d'imagination sans vignettes. les tons
sens Chateau-
raccrocher.
les
Aux beaux temps de i83o
le
la
fait
ses
les
chantent
elle-même que
prospectus,
désarmée
est
l'éditeur, et
sur tous
choisissant il
mode du moment, pour
faut des
se priver
de ce décor.
On Victor
rabâcherait à étaler les preuves, de la Quiquengrogne de
Hugo au
Spectacle dans un fauteuil.
J'y
reviendrai
dans
des chapitres spéciaux consacrés aux dessinateurs de vignettes; ne vaut-il les
pas mieux montrer par quelques citations l'importance que
écrivains et les directeurs de journaux attachaient à ces illus-
trations?
La Revue
des
Deux Mondes
alors
pédante, trouvait qu'une vignette de I.
Paris, chez les
jeune,
point
Tony Johannot
marchands de nouveautés, i83i.
5 vol. in-i8.
gourmée
ni
pouvait aller
IN
de
pair
TRODUCTION
Ramayaua.
avec une savante exégèse du
Manuscrit
vert,
critique de la
A
propos du
roman mystagogique de Gustave Drouineau, un
Revue
disait
:
Des deux vignettes dessinées par Tony Johannot
et
gravées par Porrct, et
une autre,
second, qui est charmante. Je sais bien que l'anatomie pittoresque
condamne
une qui ne vaut absolument
des hanches de est
que
si
la
légère,
si
la
femme
souple,
il
rien,
celle
du premier volume,
renversée, mais toute
\a.
il
y en a
celle
du
le dessin
façon de cette délicieuse illustration
y a tant de choses faites de rien, précises et du premier
trait,
critique est désarmée.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT pour
le
Manuscrit vert de Gustave Drouineau
Dans ce ton cassant
et
(i83i).
pédantesque, qui ne reconnaîtrait
manière de Gustave Planche? Supprimez
le
la
jugement quelque peu
bourgeois de l'anatomie pittoresque condamnant
le
dessin des hanches
de la femme, vous trouvez toutefois un jugement qui caractérise bien les vignettes de
Tony Johannot,
«
cette délicieuse illustration
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
légère,
si
souple
si
rien, précises et
Si
de
la
»,
où se voient
du premier
trait
Revue on passe aux
tant
«
de
choses faites de
».
écrivains,
on verra leur ardente
préoccupation de vignettes. C'est d'abord
Edouard Thierry
rideaux\ s'adresse à son
les
pour
l'aider à présenter
D
Frère,
je
décorateur Joseph Thierry,
au public ce recueil de Nouvelles.
les
Enfants
et les
Anges d'Édovard Thierry
le
ce soir, tu allumes ta
cuivre.
lampe
Nous voulons des
Edouard Thierry rappelle
à son
et
que
Sous
les
rideaux, par Edouard Thierry
et
:
frère
a gravé quelques eaux-fortes pour le I.
(i833).
tu
temps à perdre
promènes laborieusement
:
ta
vignettes, le libraire veut des vignettes, le
public veut des vignettes; trois exigences à satisfaire
In-8", 1S34.
préface de Sous
t'envoie le manuscrit de nos Contes; nous n'avons plus de
faut que, dès
pointe sur
frère, le
la
APRES UNE EAU-FORTE DE JOSEPH THIERRY pour
il
dans
qui,
arrange-toi
comme
tu pourras...
qu'un an auparavant
volume de poésies,
les
il
Enfants
Henri Trianon. Paris, A. Belin, Lachapelle.
IN
IRODUC riON
Anges. C'est un engagement; aussi
et les est-il
Travaille à nos vignettes.
«
:
refrain de la préface
le
»
Pour une raison qu'on ignore, Joseph Thierry ne pas à de
vœux; un
tels
fâcheuse situation des auteurs Les vignettes demandées n'ont pas prodigieux anachronisme par
été
faites
et
ce livre paraissait sans caux-fortes,
temps qui court, sans l'obligeance de M. L. Chep-
le
'.
d'autres publications, c'est le libraire que l'auteur supplie
Dans
d'orner son livre d'une vignette à la mode.
de
Un
~
M. Dumont qui ne veut pas
Ah mon pauvre ami
qui dessinait
bien les folies du Roi de
si
ma
bien imprimé
on
si
!
en
demi ruiné déjà par par
l'auteur
trop
de
me
faire faire
Bohême? Mon
Mon
le
ne se
Tony Johannot
dessin d'une jolie femme,
contemporain
les frais qu'avait
pouvait
qui
livre
les
Tony Johannot!
un
croit
mais pour
cher Delangle, vous qui m'avez
Delangle
,
remettre
à
était
à
la
publication du
et
ce
n'était
la
barque
entraînés
fantasque de Charles Nodier,
Louisa
le texte,
des vignettes!
Louisa, qui eûtes l'esprit d'y ajouter
grâces vous soient rendues à vous et à
livre
sous Louis-
Delangle, où êtes-vous avec votre
!
Hélas
supplique
la
Un Bal
Ci
une romance s'achètent aujourd'hui, non pour
livre et
vendra pas.
préface
sa
Écoutez
:
vignettes; et
si
dans
Regnier-Destourbet,
Philippe
connaître la
fait
:
que nous remercions de tout cœur
deville,
du volume
avis à la fin
rendit
se
flot
pas
de
l'éditeur^.
1.
Qu'était-ce
pas son
nom
que Chepdeville
r
Un
obligeant.
Edouard Thierry
le dit.
On
ne retrouve
dans d'autres publications romantiques; pour combler cette lacune,
quelques mots de l'eau-forte
faite
pour
le
je
dirai
Vicomte de Montynery, une des nouvelles du recueil
homme de cour, en costume Louis XV, qui semble fort vue d'une jeune dame pâmée dans un fauteuil. Cette vignette manque de ragoût romantique; elle explique la disparition de M. Chepdeville, un nom que je ne serais pas étonné
Sous
les
irrité à
rideaux. Elle représente un
la
de retrouver sur l'enseigne d'un négociant de 2.
Publié sous
;>.
«
l.e
le
libraire
pseudonyme de
la
rue des Bourdonnais.
l'abbé Tibergc, Paris,
Dumont,
Delangle, dit M. Charles Rabou, était
ce
que
i83i, 2 vol. in-12. l'on
appelle
un éditeur
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
C'étaient surtout
romanciers de province que tracassaient
les
ces magiques vignettes auxquelles
Dans
livres.
cet
ordre,
Vieille
une
précédent
Rue du Temple œuvre,
nouvelle
Pénitent
le
'.
de son
titre
la
avec
reparaissait
roman
Ce
Cassa-
Meurtre de
du
l'auteur
«
Edouard Cassagnaux
».
succès des
le
mode du temps, du
la
s'intitulait
et
attribuaient
pour type Edouard
choisirai
je
gnaux, qui se parait, suivant
roman
ils
orné de
était
deux vignettes sur chine. Tune du médiocre dessinateur Tellier, l'autre
de Levasseur, d'un romantisme se ressentant de l'influence
du peintre Gigoux
mais Cassagnaux lui-même, par Tadmiration
;
porte aux maîtres, semble reconnaître que les deux artistes,
qu'il
ses collaborateurs, ne sont pas les véritables faiseurs de vignettes qu'il ambitionnait.
Oh!
s'écrie
Cassagnaux dans
nombre de physiologies
;
préface du Pénitent^ puisqu'on a
la
même
nous
d'une belle introduction,
la créera,
et
artiste. le
Ami
et
et
publiera et nous
la
un
recueil périodique
elle-
il
s'était
tente
je
appelé
le
de
Petit
faire.
Poucet,
passionné pour une espèce de rébus sur
du roi de
la Porte-Saint-Martin, les
compté
et
qui
séduit par son
l'avait
gens de
de l'illustration; Harel,
lui les
avait
donné
douleurs d'une
là
lettres serraient le
Amiens, Boudon-Caron.
:
vente qui fut lente et laborieuse,
cordialement
directeur de ce théâtre,
un humble
fille
la
titre
maison. Quelques mois plus tard, en passant au contrôle
et
douloureux
la
main de
cette victime
un autre oseur qui
de
périt aussi
abri, o (Préface de la 2» édition
de
de joie, par l'abbé Tiberge. Paris, Librairie centrale, i865.
In-i8.) I.
ornée
livre, vrai
la vignette et
Louisa ou
l'offrira,
l'Histoire
avait trop
l'excellent Delangle dut liquider sa
à la peine,
la
est l'écrivain
de ses sept châteaux. L'énorme dépense exigée pour l'impression de ce
il
chef-d'œuvre de typographie, n'ayant pas été couverte par
de
Quel
?
?
admirateur de Charles Nodier,
succès duquel
Bohême
qui
de cinquante ans après, ce que
existait alors
Il
bon
de vignettes sur papier de Chine de Johannot ou de
noires gravures par Célestin Nanteuil
C'est, près
si
physiologie des passions, la physiologie du mariage,
la
physiologie de la poire, qui nous fera la physiologie de la préface spirituel, le hardi génie qui
déjà
fait
Paris, Audin, i8;i3,
i
vol. in-8".
INTRODUCTION
minime format.
VU son
nMe de
publication au tard.
Le
taisies,
et
il
L'cdilcur
préludait par cette
romantique,
libraire
texte du Petit Poucet,
était
Souverain
développa plus
qu'il
comprenant des contes
en outre consacré à
la critique
et
des fan-
des romans nouveaux,
en donnait une idée plus précise encore en reproduisant
meilleurs
des ouvrages
bois
les
nouveaux.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT pour
Par
la
description
la
Coucctratcha
suivante
d'Eugùne
du
Sue
(
iS32
frontispice
).
de la Coucaratcha
d'Eugène Sue, on verra l'importance attachée à
Cette vignette, qui est des bons faiseurs,
chose d'admirable, pose
1
c'est le buste
de
la
Tony Johannot
jeune
fille.
et
la
Thompson,
!
Et Crao
le
:
a quelque-
Quelle molle langueur dans cette
quel abandon dans cette étreinte! quels traits délicats et
dans ce long baiser
gravure
bossu, avec quel rire satanique
fins il
sont en contact
montre au sombre 2
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
,0
Marcel
le
couple qui se croit sans témoins! Marcel a
geste présage et
Mais
deviner
fait
dans
c'est
la
main sur son poignard: ce
la
catastrophe ^
Revue romantique,
la véritable
l'Artiste,
qu'il
convient de chercher des détails pour compléter cette étude.
Divers autres recueils, la Revue de Paris, le ,
recueil Bagatelle,
le
Ménestrel, reproduisaient également les vignettes des romans et
poèmes à
des
mode
la
de
;
images
ces
,
imprimées
à
ainsi
nombreux exemplaires, découlait un enseignement pour
les
de
yeux,
invite à lire des récits passionnés, traversés par des poignards,
une
par des éclairs, au milieu
illuminés
desquels
traînaient
se
des
héros pantelants et des héroïnes meurtries.
Cependant tous
les écrivains
de cette époque ne se laissèrent
pas influencer par l'appoint des vignettes.
On
ne voit pas Alfred de Musset parmi
cortège à Victor
de
partisans
qués
ont été
plus
comme
il
satellites
plus
nouvelle école,
la
donné des gages, batailles
Hugo; non
Mérimée et
Ces
trois
ou
moins profondément
ne
restait
de
place
second ordre,
de
n'est pas
les
frayaient,
— dans
Mon mon
si
que
du
dans vives
sceau le
romantique
;
marmais
que pour des
cénacle
personnalités,
les
natures
sentier qu'elles
le
étroit qu'il fût.
verre
n'est
pas grand,
disait
Musset,
mais
je
bois
verre.
Les mêlées bruyantes
et
tapageuses des défenseurs d'Hernam
répondaient
médiocrement
Mérimée.
préférait les études archéologiques sans phrases.
I.
vifs
les principales
écrivains sont pourtant
indépendantes préférèrent marcher seules dans se
un des
Sainte-Beuve, quoique ayant
se détache de l'armée, alors livrées.
forment
les jeunes qui
Il
Petit Poucet, i833.
à
l'esprit
sensé
et
sarcastique
de
INTRODUCTION
1
Sainte-Beuve sentit que l'école demanderait à son enthousiasme
de ne jamais
faiblir;
plus critique que créateur,
il
se
retira
sous
sa tente.
La vue de un
fait
me
leurs ouvrages
Tous
bien menu.
fait
rassembler ces écrivains par
trois publièrent leurs livres sans
cllr.5
f
adjonc-
tN,(<(ÀriT.;\)B:..
d'après une eau-foute inédite de célestin nanteuil pour
tion
de vignettes,
lo
Spechiclc ,ijns un fauteuil
et
pourtant
les
de Musset (|833),
d" Alfred
motifs
n'eussent pas
Alfred Johannot, d'un talent plus alangui que celui
Tony, eût prêté un concours Mérimée, habile dessinateur •actif
que
même
la
utile
et
pour
dont
le
le
de son frère
frontispice de
crayon
était
manqué.
Volupté.
presque aussi
plume, pouvait, à défaut d'un peintre, dessiner
certaines scènes de
la
Chronique de Charles IX,
et
lui-
que de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
aux
sujets eussent fourni
ou
artistes
les
Poésies d'Alfred
scènes du Spectacle dans un fauteuil !
les
Musset caprice,
absolument
refusa
se
dédain,
à
honneur.
cet
trouvât
qui dessinait un peu,
propres crayonnages au-dessus de ceux des dessina-
ses
Quoi
de profession'.
commandé
à
Célestin
en
qu'il
l'éditeur
fût,
Renduel avait
Nanteuil trois eaux-fortes pour l'édition de
i833 du Spectacle dans un fauteuil. Les vignettes furent
par
dessinateur toujours
le
publication; peintre,
par
Était-ce
de ne pas ressembler aux poètes ses con-
désir
temporains? Je ne peux croire que Musset,
teurs
de Musset
qui
quelques en
prêt.
épreuves furent
hommage
fit
Musset
à
n'en
tirées
intimes,
ses
autorisa
seulement et
c'est
ce
livrées
pas la
pour
le
qui en
explique la rareté.
Ce
que
n'est pas
sinateur.
le texte ait
merveilleusement inspiré
Peut-être Célestin Nanteuil
le
des-
gêné par l'appréhension
fut-il
de ne pas plaire à un poète déjà blasé et qui se montrait volon-
dédaigneux de
tiers
Théophile Gautier,
tels
hommages. Avec Alexandre Dumas, avec
même
avec Victor Hugo, Célestin Nanteuil se
sentait plus à l'aise.
Ainsi Musset, Mérimée, Sainte-Beuve, par divers motifs qu'ils n'ont pas rendus publics, ne laissèrent pas la vignette s'introduire
dans
leurs
ouvrages.
Ils
préférèrent
se
présenter seuls en face
du public, sans ornements, ne craignant pas d'être comparés à des protestants
;
mais leur réserve ne
fut
pas imitée et
le culte
des images sembla redoubler d'autant.
I.
Les dessins, que
les
curieux ont pu voira l'exposition d'une vente des autographes de
Paul de Musset qui n'eut pas
lieu, sont
des indications, des souvenirs, des
des intentions plaisantes, mais de peu de valeur graphique.
notes
d'albums,
Dessin de
Tony Johannot, gravure de
Porrct.
mmmmm w
CHAPITRE PREMIER AVANT-GARDE DU ROMANTISME
De
la
de
fin
Restauration
la
adaptée à
la la
Révolution à vignette
romans
plupart des
la
fut
de cabinet de lecture. C'était une habitude en librairie que de pré-
tome d'un ouvrage
senter chaque
tcte «
image
une
avec ;
mais,
sensibles
manuscrits torrent
«,
graveurs, libraires
soit »
«
ou
quelconque
que
les
sujets
farouches,
.1
les
trouvés au bord d'un
n'inspirassent soit
fissent
plutôt
pas les
que
les
de fortes écono-
à»ê>mm^Mx<^^?ié^i^^hM^iË3^MxÉM^ ••iVi
en
/n>^
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i6
mies sur ces
«
tailles-douces
»,
partaient
elles
de
burins
fort
ordinaires.
C'est ainsi que nous voyons les premières
œuvres de Charles
Nodier se présenter à nous, avec adjonction de petites gravures à
la
plates
manière noire, ne répondant en rien au texte d'un
des précurseurs du romantisme
A
et
'.
époque apparaissait M""" Desbordes- Valmore avec ses
cette
premières poésies.
Ne
serait-on pas bien d'accord sur le
mélange
des sentiments vrais et du ton factice de certaines pièces de ce recueil
que
les
graveurs, par leur manière, fixeraient
la
véritable
les
premiers
date de ces poèmes. Esprit
combats
délicat,
d'une
mais
vie
âme
surtout
gémissements poétiques quelques romances
?es
souffreteux
d'un
mêlait ton
à
moins
:
Avec
Où
ta
gcnte mie.
vas-tu,
troubadour?
— Je vais à
ma
patrie
.Demander un beau
Ainsi fait-elle parler M'"'=
par
Desbordes-Valmore
M"""
difficile.
blessée
«
jour.
Troubadour en voyage"
le
Desbordes-Valmore
n'abusa
pas
des
».
pastourelles,
de
la lyre et
autres éléments chers aux versificateurs de son temps;
cependant
Je
tiré
note dans ses premières poésies
de l'Écho, qui a sa marque
En
1.
Voir
les éditions
!
troubadour
préludant sur sa harpe sonore.
originales
Sal^bourg (i8o3), Jean Sbogar 2.
le
morceau suivant,
:
Tout pour l'amour Chante
le
des romans de Nodier
:
les
Proscrits (1802),
(1820), etc.
Desbordes-Valmore, Élégies
et
Romances. Paris, 1818. In-12.
le
Peintre de
AVANT-GARDE DU ROMANTISME
Les dessinateurs Chasselat
et
Desenne,
qui
'7
avaient au
bout
des doigts des châtelaines, des chapelles, profitèrent de ces accessoires
d'un
pour orner goût
le recueil
de M""' Desbordes -Valmore d'estampes
troubadour qui
pourrait
tromper sur
la
qualité des
œuvres d'une femme remarquable.
LE
TROUBADOUR.
Fac-similé d'un dessin inédit (vers 1820).
Nous avons dédaigneu.x.
fait
N'est-il
depuis
du
mot troubadour un
quaHficatif
pas une des premières marches de l'escalier
des donjons romantiques?
Un roman et la
de
Bergerette,
la
bonne époque, qui a pour
n'est
guère plus singulier que
oisel
la
de mots à terminaison en
kyrielle
le
el
Damoisel
bourrel (pour
mantel (pour manteau),
bourreau),
(pour oiseau),
titre le
et
toute
que devaient employer
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i8
avec tant de complaisance, à quelques années de ciers de
On
roman-
les
là,
i83o.
changement
d'habits,
guère de différence
moyen âge
d'un certain
possession
prit
ne
fais
entre le costume d'un Perrinet Lcclerc,
tel
un renouvellement d'accessoires,
que l'entrevoyaient Lockroy ou Bocage,
et le
et je
tombeau d'Héloïse
presque de toutes pièces sous
fabriqué
et d'Abélard,
ce n'était qu'un
;
Restau-
la
ration.
Sans doute on avait abusé du justaucorps abricot à crevés, des toques crénelées surmontées de panaches languissants, ainsi que des épées à poignée en croix des
armures de i83o, la reconstitution
des
«
castels »
Que tectural
les «
Chroniques
»
»
mais
;
la ferraille
interprétées Dieu sait
des
comme,
de burgs ruinés ne sont-ils pas proches parents
de l'époque précédente?
voudra avoir une idée bien nette du goût archi-
celui qui
romantique recherche dans Paris une maison, sans doute
bâtie
par Robelin. Au-dessus de
relief
deux bustes d'homme
au ciseau
deaux sur
Moine
d'Antonin
Buridan, la
dame
les
appartiennent et les
preux
«
frises
est coiffée
tempes, à
l'homme à
la
porte
une coiffure à
riche
d'alors;
commun
Ces sculptures
front.
mais
Renaissance sont recouverts
ton poussiéreux qui n'a rien de
la
Ferronnière, cheveux en ban-
rang de perles au
une maison
dites
de femme dus vraisemblablement
et ;
porte se détachent en haut-
la
les
médaillons
aujourd'hui d'un
avec l'austère glacis du
temps protégeant l'architecture du passé. Pourquoi les
ornements qui
bré
?
A
quoi
de
la pierre
tient
la
i83o ne veut-elle pas
Pourquoi
recouvrent semblent-ils du carton-pâte déla-
le
démodé
subit
qui
empêche de
ces plâtras qui eurent leur heure de triomphe? paraît avoir
vieillir?
répondu triomphalement
le
A
recueillir
ces questions
poète Siméon
me
Chaumier
AVANT-GARDK DU ROMANTISME
succéderont au
qui, parlant des siècles qui
à propos des arts décoratifs de son temps'
xix*^,
s'exprimait ainsi
:
Jetant un crêpe noir sur notre faux trésor,
broîront sans rancœur nos colifichets d'or,
Ils
Tentures de papier, pâtes
Ornements
Que
la
fatras qui luit
Et nous! Nous
cartonnages,
en moule, affreux badigeonnages
faits
gouge réprouve
Tout ce
et
les
et
que renonce
l'art.
sera mis au rancart.
témoins de tant de rapsodies,
Nous, zélateurs fervents des bonnes prosodies,
Comment,
Ne
dès aujourd'hui, blessés de tant d'écarts,
pas traiter tous ces artisans de bâtards?
Pour en revenir aux
livres,
après les pères d'un romantisme
encore timide devait surgir Victor Hugo, dont les poésies et les
romans appelaient
crayon de Devéria. Quoique dénaturées et
le
embourgeoisées par
le
burin des graveurs sur acier, ces œuvres
un historique de
doivent compter dans
A
la suite
poétiques
de
M'"°
Chasles, la
des
l'illustration
livres.
de Victor Hugo, de 1824 à 1827, paraissent les Essais de
Delphine Gay, ornés
Amable Tastu, les
satires
Peyronéide ,
la
le
de lithographies,
poème de
que
Fiancée de
Philarète
de Barthélémy et de Méry,
héroï-comiques
Villéliade,
la
Poésies
les
je
d'analogie avec les œuvres ci-dessus,
à
groupe malgré cause de
la
leur
peu
part d'orne-
mentation que prit à toutes Devéria. Je voudrais déblayer
pendant laquelle
la
le
terrain avant d'arriver
librairie
I.
dues à deux
1828,
année
planta résolument le drapeau d'une
nouvelle illustration; mais n'est-il pas utile curiosités
à
hommes
Siméon Chaumicr. Les Dithyrambes.
de citer
encore des
qui se cherchaient et dont on ne Paris,
Le
Gallois, 1840. In-8".
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
20
pouvait prévoir l'avenir, c'est-à-dire
dithyrambe de Canaris par
le
Alexandre Dumas, orné du portrait du héros grec, puis Balzac se débattant contre la vignette à la et le
la
forme à laquelle
la
me
rivière
j'arrive
et
:
« Il
y a de
la
mort dans
le
lecteur
de cette nomenclature
à deux personnages
de transition,
paraissent avoir cherché un gué propice pour traverser la
où se mêle un double courant classique
veux parler de Baour-Lormian trants jusqu'à
trop
de rudes combats
»
de cabinet de lecture, qui
sombre légende
pour ne pas fatiguer
iMais,
livre
manière noire d'un certain Choquet pour Annette
Criminel, avec
notre union.
il
s'ils
et
et
romantique;
d'Edouard d'Anglemont,
je
récalci-
un certain point aux tentatives nouvelles, ne sachant
appartiennent à l'avant ou à l'arrière-garde, bien décidés
toutefois à ne pas mouiller les cordes
impétueux
de leur lyre dans un courant
et trouble.
Vignellc du l'Ancien Ilourbannjis
{lH'.^J).
CHAPITRE
II
LÉGENDES, BALLADES ET FABLIAUX
Les romantiques devaient
Baour-Lormian.
aux dépens de
s'égayer plus tard
Baour qui forme avec
une assonance
giaoïir
somptueuse, Lormian rapproché d'Ossian qui commande une sorte
de rime non moins riche, auraient dû poète de Toulouse,
le
lauréat
celui qui fut peut-être
les
davantage
I.A
TOMBE.
Légendes, Ballades
cl
de l'Académie; mais
Fabliaux
la
(iSîf)).
jeunesse est médio-
crement respectueuse. Aux environs de i83o, Baour-Lormian regardé
comme une
le
souvent décoré aux Jeux floraux,
si
LE FIANCE DE Vignette de Deviiria pour
faire respecter
fut
des perruques les plus considérablement clas-
siques de l'époque, et sur cette perruque
monumentale
les
Jeune-
France s'essayaient à grands coups de poing.
Sans doute
le
poète avait eu
le
tort
de faire jouer une tra-
gédie intitulée Omasis ; mais qui avait assisté à qui avait
étudié
l'œuvre à
la
lecture
la
représentation,
avec l'attention
que com-
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
22
mande un
Personne parmi
laborieux travail?
si
jugeaient la conception du poète par
ils
injustes.
Baour
le croyai.ent
dont
:
n'était
pas
le titre
adversaires
les
se montrèrent
ils
;
:
éloigné des romantiques que ceux-ci
si
on en a une preuve par sa conception de l'Atlantide,
le sous-titre le
Géant de
la
Montagne
bleue montre une cer-
taine tendance pour les préoccupations fantastiques d'alors.
Aussi bien
Baour-Lormian
recherchons attentivement
qui
expliqué à
s'est
les origines
échappons aux misères des querelles archaïque, ne devons-nous
S'adressant aux
pas étudier avec soin
poètes de
qui
poétique de
la
sang nouveau qui
nouvelle école,
la
les
Baour-Lormian
Qu'aiment tant
De
tout
le
C'est être
De
ces
».
dangereux
Un
les
moyen
les
hiboux âge
clochers en débris
et les
exhumez
accommodant. Mais
chauves-souris. les
annales;
plus de saturnales!
thèmes qu'indique Baour se dégage une tentative de
conciliation. Oui,
modant
les ermites,
nûcromans aux formes décrépites.
Les cachots souterrains,
Baour-Lormian eut raison de
Malheureusement qu'il devait
lettré
il
avait poussé
trouver de l'écho
:
«
un
se dire cri
«
accom-
d'autant plus
Plus de saturnales!
»
contemporain de Baour, M. de Pongerville, qu'on
également avoir
de l'Académie, commentant
le
d'alarme du poète son ami, écrivait peu de temps avant
la
révolution de Juillet la
et
:
Même
cri
nous
époque déjà
littéraires d'une
Je veux bien vous passer encore
croit
et
sages conseils du poète?
était infusé, les
disait
sujet
du romantisme
l'auteur des Légendes, Ballades et Fabliaux^ le
y
ce
démagogie
:
fait
«
littéraire
On
partie
touchait à cet interrègne des arts où
outrageait,
renversait
toutes
les
gloires
LEGENDES, BALLADES ET FABLIAUX
passées et proscrivait maîtres.
mauvais goût
romantiques
se retira sous sa tente «
dont
»,
d'imagination,
qui
parle
poète
le
et
son
pouvait
suivaient
Légendes, Ballades
pas une note dans
prêter
son
11
la terreur
eut
tort.
du
Plein
concours à certains
une voie parallèle à
le
le
pendant
biographe.
Fabliaux^ publiés en
y avait alors dans
11
qui tentait de suivre les traces des
»
Baour-Lormian
sont-ils
le talent
a3
Les
sienne.
la
1829 par Baour',
grand concert contemporain
ne
?
marché du Temple une boutique
spé-
LA PREMIERE ABBAYE, LEGENDE DU V" SIECLE. Vigaettc de Devcria pour
les
Légendes, Uallades
et
Fabliaux (1829).
cialement consacrée à la vente d'accessoires mis à la novateurs. Baour-Lormian
des
pour de
des
sorciers et les
la
naïf
mode par
les
osa en franchir le seuil et en rapporta
loups-garous,
ainsi
qu'une grotte infernale
y loger; après avoir marchandé longuement deux fiancés
mort,
il
trouva dans un coin des fabliaux dans
et s'entendit
avec
le
fripier qui lui
le
genre
céda à bon compte un
lot
de squelettes pour animer ces fabliaux.
On I.
a
prétendu qu'en sortant de
Paris, Delangle frères, 1829. 2 vol. in-i-2.
la
boutique Baour-Lormian
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
24
scn revint triomphant
et
qu'il
défia
de trouver un matériel poétique venait de se procurer. la
voiture
;
le
marché au poète,
baron Taylor lui-même
ce
Mais Baour-Lormian
Un
d'Islande
celui
tête
de mort, donne
du
eût obtenu l'assentiment
dramaturge eût aperçu
n'avait
qu'il
des revenants emplissaient
et
vitres
visible à travers les
macabre du squelette,
de sa tâche.
si
il
Han
complet que
quant à VHermite du Val-Noir à
par -dessus
facile
plus
Des fantômes
de
Tauteur
accompli que
collaborateur essentiel
la lui
du
rictus
le
fiacre.
partie
plus
la
manquait pour
LA JEUNE FEE. Vignette de Devcria pour
les
Légendes, Ballades
et
Fabliaux (1829).
donner quelque éclat aux divers morceaux de son
un dessinateur en
alors sans
livre
possible
vue,
Achille Devéria,
qui
faiseurs de vignettes, était seul de
l'auteur eût
fait
tenait
alors
recueil.
renom.
Le
Pas de plus
en
en maître le crayon des
un romantique échevelé à qui
nom
le
pousser des cris de réprobation. Grâce
sans doute à l'entremise de l'éditeur, une transaction eut lieu par laquelle l'artiste s'engageait à livrer les vignettes romantiques les
plus caractéristiques qui se pussent voir, à la condition de ne pas les signer. Ainsi
desquels
se
parut
mêlaient
le
à
la
livre fois
orné de dessins dans des
la
facture
ressouvenirs byroniens
,
de
LEGENDES, BALLADES ET FABLIAUX
a5
Barbe-Bleue avec une certaine nuance troubadour pour en adoucir la férocité.
Ce qu'en pensèrent parut-il piquant qu'un
les classiques,
homme
on l'ignore.
Peut-être
leur
de leur bord s'emparât des armes de
leurs adversaires pour jeter le trouble dans le
camp ennemi.
Il
est
certain que pour nous, déjà éloignés de la mêlée, Baour-Lormian,
déguisé
Tolède
en et
romantique,
tenant
en
main .une bonne dague de
de l'autre une coupe de poison,
est
invraisemblable.
C'est ce qui explique pourquoi les Légendes, Ballades et Fabliaux
ont été omis par les nécrologues de l'ancienne
Une
telle
sur un
«
nouvelle école
».
omission doit être réparée aujourd'hui et j'estime que
rayon d'une véritable
bibliothèque
volumes doivent trouver une bonne place.
Vigncllc de l'aul Hu«t (|834).
romantique ces deux
CHAPITRE
III
TYPE d'Écrivain bilieux
Ils
sont
condamnés d'avance par
mesurés
tique ou en littérature,
les
Latins désignaient sous
la qualification
ratum. Le public est ainsi il
en veut suivre
esprits
fait
et
prudents que
les
de temperamentujn tempe-
qu'un acte audacieux se produisant,
développement
le
révolutionnaires en poli-
les
tout
entier,
quelles
qu'en
soient les conséquences.
IRMA.
FABLIAU.
Vignette de Devéria pour les Légendes, Ballades et Fabliaux (1829).
Plus de saturnales! douter
qu'il allait
s'écriait
l'honnête
contre la curiosité
de
Baour-Lormian, sans se la
jamais les saturnales assez échevelées; aussi,
que
le
rideau fût baissé avant la
fin
foule,
qui
ne trouve
pour avoir demandé
du drame, Baour
fut-il traité
en Cassandre.
Le
romantisme,
que
la
génération
actuelle
personnifie
par
Victor Hugo, pour fixer une date par un
homme, un homme par
une date, remonte à quinze ans plus haut.
Si sa pleine efflorescence
TYPE
D
KCRIVAIN BlLiKUX
se produit entre i83o et 1840,
furent
^1'""=
hommes
véritables parrain et marraine
les
de Staël et Chateaubriand. Également quelques-uns des qui prêtèrent un certain concours à l'établis-
politiques
sement de
la
République actuelle furent des romantiques d'avantle
coup de poing aux
dramatiques de leur époque,
mais des gens du
garde, non pas à gilets rouges et faisant représentations
monde fréquentant et
27
les salons
ne voulant avoir rien de
de
nouvelle aristocratie bourgeoise
la
commun
avec
Jeune-France quelque
les
peu rapins. Ces hommes nouveaux se rattachaient presque tous au Globe, organe doctrinaire et très en crédit, qui devait en faire des
hommes
d'État après
Mérimée,
les
les
la
chute de
la
Restauration. Les Rémusat,
Sainte-Beuve, les Villemain, les Cousin, les Vitet,
furent les têtes principales de cette Gironde du romantisme.
que quelques-uns considéraient plutôt
cultivaient les lettres,
un moyen que comme un
nouvelle génération artistique,
lisait
dans
les
salons un
drame
le
Charles
jeune
relatif à
Constitutionnel pour
le
Dût Charles Rémusat, avec son drame D'un succès colossal
me
les
la
en
compagnie
de
de dépit
:
'.
sourd et ouate,
bourgeoisie à accepter
de bien autres audaces à quelques années de
Baour-Lormian,
Baour-
hoiV,
ravir tout l'espoir...
hautes classes de
et
s'écriait
a là une première couche de romantisme
mais qui préparait
Rémusat
de
l'Amérique,
Lormian, déjà inquiet de cette gloire naissante,
On
comme
but.
Pendant que M. Thiers combattait dans la
Tous
là.
MM.
Jay,
de
Jouy,
Etienne, etc., put lancer divers mémoires à la tête de ses adverI.
«Tout
le
monde, ajoute Baour-Lonnian, connaît ou
doit
connaître une tragédie en
prose nègre, composée par M. Rémusat, et lue par lui dans plusieurs salons... plus de détails sur ce drame,
la
Correspondance d'Ampère.
»
Voir, pour
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
28
saires'; le public ne s'en inquiéta pas.
La cause
était
entendue
et
jugée d'avance. Je ne veux pas entrer dans plus lièrement
noter,
à
parmi
les
de détails;
tiens
je
gens broyés par
particu-
de
chariot
le
la
nouvelle école pour avoir voulu mettre des bâtons dans ses roues,
quelques figures effacées.
A
côté de
dernières
ces
ont à peine
Baour-Lormian
présente un poète,
se
Edouard d'Anglemont, à qui
années,
journaux
les
l'aumône de deux lignes de Faits divers. Celui-là,
fait
type plus marqué de réactionnaire littéraire, eut
quer à
mort dans
de s'atta-
le tort
Montagne. La Montagne, pour se venger, l'enveloppa
la
de son ombre. existe
Il
avec esprit tique.
Le
petit
la
manière des principaux poètes de l'époque roman-
il
manque
vaniteux,
confrères,
volume,
la
Physiologie du poète
^,
qui parodie
lyrique, l'échevelé, l'olympien, l'élégiaque, l'humanitaire
y figurent; poète
un
à
cette
qui,
aigri,
met en lumière
le
amusante galerie de portraits
mécontent de son
lot,
gendarme
lettres,
que
lui
seul,
ses
défaut de leur cuirasse, proscrit toute
ornementation qui ne porte pas sa marque de fabrique entrevoir
le
l'esprit
chagrin,
suffit
à la
et
laisse
gloire
des
en France et à l'étranger.
Edouard d'Anglemont appartint, pour son malheur, fâcheuse race irritable, déblatérante, dont la bile
mouvement
fait
à cette
sans cesse en
paraître jaunâtre ce qui est clair, terne ce qui est
resplendissant.
L'homme,
à
qui
avait débuté jeune au 1.
même 2.
ni
la
fortune
bon moment;
ni
son
loisir
le
premier volume d'Odes,
Baour-Lormian, Encore un mot, seconde satire pour faire suite à auteur,
le
M.
la
première satire du
classique et le romantique. Ambroisi; Dupont, 18-27.
Sylvius, Physiologie du poète. Illustrations de Daumier.
est attribué à
ne manquaient,
Edmond
Texier.
J.
Laisné, 1841. In-i8. Ce volume
TYPE D ÉCRIVAIN BILIEUX
sur lequel
par
soit
reviendrai
je
orgueil,
tout
par
soit
d'Anglemont ne paraît pas de son temps; françaises
où
',
en donne
il
se plaint
il
des lettres sont prises L'histoire de cet ils
la raison
dans
que toutes
1825.
aux groupes militants la
préface des Légendes
de
les places
la
république
on
osait l'écrire
:
serait très intéressante, si
:
«
Et moi aussi,
Suit une grêle de critiques
poète!
je suis
amères dont
»
faut
il
moi! N'y touchez pas!
C'est vrai
!
fantômes,
:
»
Et
les
:
Ceci est l'Orient!
«
mains
thuriféraires de battre des
et
L'Orient
de dire
:
»
Le chantre de les
Hugo
d'entre eux, peintre à touches larges et savantes, à luxe prodigieux de
couleurs, enlumine quelques pieds de toile et s'écrie
«
un
recueillir
grêlon plus gros que les autres, visant spécialement Victor
est à
;
ont pris tellement possession des moindres lagunes qu'il est
impossible de dire après eux
Le premier
Mais,
Edouard
systématique,
rattaché
s'être
de
date
,
éloignement
accaparement poétique
romantiques]
[les
Theure
à
29
l'Orient
gnomes,
les
-s'est
encore réservé
le
champ de
les goules, les larves, les
l'horreur
salamandres,
;
il
s'est
approprié
les djinns, et enfin le
diable, tout classique qu'il est.
D'Anglemont a sans
vouloir
l'attirent.
commun
ceci de
l'avouer,
les
sentiers
avec Baour-Lormian, c'est que,
de
la
littérature
romantique
Ces fantômes, ces goules, ces djinns, ce diable qu'on y
rencontre semblent dépit
perce,
J'ai
parcouru
qui
les
lui
appartenir aussi bien qu'au maître
et ils
un secret
de l'emploi de ces motifs par un autre
résulte
campagnes,
paysan à des paysans
:
les
m'ont
châteaux ruinés,
fait,
les côtes
de
la
mer;
j'ai
:
parlé en
dans un langage rustique, des récits variés
:
les
plaisanteries du diable, les miracles et les méfaits des moines, les infortunes des jeunes filles, les
prodiges des sorciers, Richard sans Peur
et
Henri IV,
la
Normandie
et
la
Bretagne, rien n'y a manqué; toute une histoire en contes merveilleux et étranges,
mais qui risquent I.
d'être vrais; tout
Paris, L. Dureuil, 182(1. ln-8°.
un vieux poème gaulois, plein de naïveté
et
de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3o
bonnes terreurs vivre
:
;
voilà tous
un vieux manuscrit taché de
mes
une chronique
c'est
Ah
!
livres.
la
mer
jaune à force de ;
française...
dangereuses préfaces, dans lesquelles
et s'accuse
la ran-
Véritablement d'Anglemont se crut en butte
!
aux haines de ses confrères, quand sa vanité seule
A
et
n'y a rien de grec, rien d'oriental, rien de judaïque
Il
les préfaces, les
cune perce
l'eau de
présent, puisse la nouvelle pléiade se retirer de
place dans l'attention, laisser à
mes
mon
soleil,
traditions assez d'allure
pour
le faisait
me
faire
faire
buter
:
un peu de
un pas!
LA l'ARTIE D ÉCHECS DU DIABLE. Vignelte de
Il
Tony Johannot pour
et
Traditions surnaturelles de la Flandre (iS3i).
excessif
si
Paris,
mépriser
le
les
la
gent
littéraire
les
:
«
on en
Duc
d'Enghien, histoire-
Romieu,
Ceci est une préface. Lisez ceci;
préfaces.
Mame-Delaunay, i832.
;
romantiques contempo-
l'influence des scènes historiques de
vous trouverez en tète faut plus
dans
parmi
du poète d'Anglemont. Ouvrez
drame \ conçu sous
1.
Chroniques
existe bien des sortes d'orgueil
trouvera rarement un rains
les
ln-8".
»
Et avant que
la
toile
se
il
ne
lève
TYPE D'ECRIVAIN BILIEUX
VOUS voyez un
homme
et
de Sainte-Beuve
;
y avait autrefois une littérature en France!
Une
littérature, ce n'est pas les
de Rabelais, de Boccaco distillé
Ce
des pierres dans les pro-
jeter
du bibliophile Jacob
priétés de Balzac,
Il
occupé à
en poussière de mots
n'est pas
morts
et
non
de
Contes drolatiques, véritable combinaison chimique
la
comme
plus... J'allais
reine de Navarre; ce n'est point du
moyen âge
en pleut dans nos remouleurs de Walter Scott...
il
vous parler de Joseph Delorme
et autres...
Respect aux
!
Où
A
en
est
donc notre pauvre
littérature?
en croire d'Anglemont, ce sont des reflets morbides que
projettent les lettres sur la société de i83o:
Si,
puisque aujourd'hui Totre littérature est sans couleur, fausse, exotique, votre
société est
donc nécessairement soumise à de funestes influences.
avez renversé
la règle
ans vous avez sapé qui vous reste
des trois unités
la
:
quel est
Il
y a trois ans vous
théâtre qui vous reste?
le
base essentielle des trois pouvoirs
:
quel est
le
Il
y a deux
gouvernement
?
Je ne cite pas sans but des morceaux de cette médiocrité ran-
cuneuse, fatigante dans ses plaintes
temps. D'Anglemont servira de
de
la lyre
par
les
trait
contre les
hommes de
son
d'union pour marquer l'emploi
poètes à l'époque où
il
débuta dans
les lettres.
CHAPITRE
IV
DE l'emploi de la LYRE
Les poètes du Directoire
quemment de
la lyre
comme accompagnement
premiers romantiques de
les
ques sons de l'instrument.
M"^ de
de l'Empire s'étaient servis fré-
et
A
la
Restauration tirèrent encore quel-
diverses reprises, Corinne, ou plutôt
Staël, est représentée sur le
et défiant les
cap Misène, tenant une lyre
éléments de s'opposer à son chant.
toute personne du sexe, inspirée, porte un
une
à leurs versifications;
A
cette époque,
turban sur
la
tête
et
lyre à la main.
Delphine Gay
faisait
seule
On remarque
exception.
de ses poésies' une lyre entrelacée à un fuseau; mais
en tète
M"'^
Gay,
qui à quelques années de là devait devenir M""" de Girardin, était
une femme les
preux
et
d'esprit les
:
pressentant
le
courant, elle laissa de côté
troubadours, passa à l'ennemi
premières à ouvrir son salon aux insurgés de et si elle
ne
tint
la
et
fut
une des
nouvelle école
;
pas précisément un fuseau dans les doigts, son
esprit resta féminin.
On
doit
compter Casimir Delavigne
comme un
des derniers
instrumentistes qui sut pincer de la lyre avec quelque habileté.
manqua
jeu la
flamme; mais
le
musicien apportait de
conscience dans l'exercice de son art, et c'était avec conviction
qu'il prenait
les
peut-être de
Son
en mains
Messéniennes dans
la lyre à
quatre cordes pour accompagner
les salons.
Les culs-de-lampe de ces temps poétiques représentent souvent I.
Essais poétiques, par M"" Delphine Gay. Paris, impr. Gaultier-Laguionie, 1824. In-8".
DE L'EMPLOI DE LA LYRE
une lyre sur
le
premier plan
de croix de pierre respectables
et ;
au fond
ou bien
le
profil
la lyre est
gazon au bord d'un torrent. Quelquefois seulement, quand
mon âme oppressée ma pensée,
Sent en rhythmes nombreux déborder
Au
souffle inspirateur
Ma
lyre
du
soir,
dans
les déserts.
abandonnée exhale encor des
vers.
33
de tombes
et
posée sur
le
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
34
La
lyre entre la chocolatière et la tasse destinée à contenir la
décoction de cacao
Une
pareille profanation se peut à peine décrire.
matin
levé
!
cela
:
se
voit
à
sa
robe de chambre,
roulée négligemment autour du cou,
de
ménage
a
balayé
cet
s'est
à
sa cravate
à ses pantoufles.
La femme
bourgeois.
intérieur
Le poète
D'Anglemont va
puiser ses inspirations dans une tasse de chocolat. Quitte
la lyre,
ô
ma Muse
se serait écrié, à la vue d'un pareil
!
spectacle,
un pindarique du
Directoire. Il
fut bien
coupable,
l'auteur
des
Odes,
noble instrument. D'Anglemont avait gâté colat
:
les
Jeune-France de
ment au grenier
i83o
la
de ravaler ainsi un lyre avec
reléguèrent
le
son cho-
noble instru-
CHAPITRE V THEATRE DE l'ÉPOQUE
I.E
AL'TEUR
semble
Il
articles,
;
CHARLES NODIER,
polygraphe fécond,
et la
•
DRAMATIQUE
peu à apprendre à
ait
y
Nodier
sur Charles
nombreux
qu'il
!
la
génération actuelle
a fourni le
il
thème de
critique a étudié tour à tour le natura-
CHARLES NODIER. Vignette de
liste,
le
Tony Johannot pour VHistoirc du Roi de Bohême
poète, le linguiste, le
romancier,
et
de ses sept châteaux li83ol.
le
moraliste, l'écrivain
à tout faire de la librairie, le journaliste, le bibliographe, riste, le
bibliothécaire,
l'académicien, celui que les
Thumo-
caricaturistes
nous représentent lisant sans cesse, feuilletant toujours, assis sur
une
pile d'in-folio.
On
l'appelait
bon Ducis
»,
«
le
«le bon Nodier», de
bon Andrieux
»
;
mais
même « ils
qu'on étaient
disait
«le
tous bons
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
36
à cette époque », qui
nier,
a
fait
Henry Mon-
spirituellement remarquer cette a bonté
n'admettait qu'avec réserve
entre
»
écri-
vains.
Un homme
qui débute en 1798 par une Dissertation sur l'usage
des antennes dans
insectes^ qui
les
donne de nouveaux gages aux
sciences naturelles par la publication d'une Bibliographie entotno-
logique (1801), et qui change tout à coup de public
le
souffrant
en livrant au
voie
Peintre de Sal{bourg, journal des émotions d'un cœur (i8o3),
ajoute à son
déjà
est
bagage
quelque
peu
surtout
inquiétant,
s'il
Essais d'un jeune barde, pour les faire
les
suivre des Questions de littérature légale (1802).
Je ne voudrais pas
faire
de catalogue
encore
;
faut-il
noter le
volume des Pensées de Shakespeare, imprimé en 1801 à Besançon, le
Jean Sbogar, publié en 1820,
la
d'après le Révérend Père Mathurin.
mais voué au roman, à avec
le
la poésie,
traduction de Bertram (1821),
On
croit
au théâtre,
que Nodier
en 1820, avec ses amis Taylor et Cailleux, des Voyages pittoresques
Mêlé aux
luttes
et
qui apparaît
le voilà
Dictionnaire des onomatopées françaises ; puis la
est désor-
il
entreprend
lourde publication
romantiques dans l'ancienne France.
du journalisme, Nodier trouve encore
le
temps
d'étudier l'Éloquence révolutionnaire, qui est la trame du Dernier
Banquet des Girondins se
glisse le livre
(i833), et
au milieu de ces diverses études
humoristique du Roi
de
Bohême
et
de ses sept
châteaux. C'est là, moins la c'est-à-dire
flamme
et le génie,
un cerveau à
un cerveau d'écrivain besoigneux
intellectuelles
multiples,
qui
la
Diderot,
servi par des facultés
enrichissent rarement
leurs posses-
seurs. Si de semblables études ne sont pas faites à coups de ciseaux, si
la
pensée a cherché son moule,
forme pas
le
fond de ces
livres,
si
une déplorable facilité ne
que de
lectures
diverses,
de
LK THÉÂTRE DK L'ÉPOQUE
CHARLES NODIER
:
S;
méditations, de volte-face et de soubresauts intérieurs pour passer
d'un sujet à un autre, et combien polygraphie, préfère
même
suivent la
Dans
par leurs pairs présidé à une
;
médiocres qui, toute leur
écrivains
route plane, sans cahots et sans secousses d'idées, de
ordre
cet
les
ceux-là seuls
se
!
rendent compte du labeur qui a
de travaux
l'œuvre de
aussi
;
donnerait
étudiée dans ses diverses parties,
fois
vie,
ne sont appréciés que
êtres
tels
pareille multiplicité
Nodier, maintes
dérouté par cette
public,
le
aujourd'hui une idée quasi complète de l'écrivain,
si
son théâtre
n'avait pas été passé sous silence.
pourtant dans l'œuvre dramatique de Nodier que sort
C'est
des limbes soit
jeté
le
le
gnome du romantisme. Quelque timidement que
gant, la préface
de Bertram
compter dans
doit
'
la
série des importants manifestes qui devaient suivre.
Sans analyser ce
«
Bertram exalté par
de l'assassinat, cruel envers tous fer »
touchée par
relater «
On
la
est
«
la
déclaration
les
crime,
le
hommes
»,
douce voix d'une femme des
droits
tombé depuis peu,
des
penseurs
orgueilleux
cette »,
âme de
«
encore
faite
en
faut-il
1821
:
disaient les traducteurs du Bertram,
dans une grossière erreur en rapportant arbitrairement au genre
romantique toutes désavouées.
les
productions que
le
genre classique aurait
»
Le drame,
d'ailleurs,
se glissèrent sur la scène
ne fut pas joué, et ,
c'étaient de
si
d'autres
Bertram
piteuses interprétations du
héros de Mathurin, dues à des faiseurs. 11
et qui
I.
quelques pièces que Charles Nodier ne voulut pas signer
constitueraient
un volume curieux,
je
parle du
mélodrame
Bertram ouïe château de Saint-Aldobrand, tragédie en cinq actes, traduite librement de du Révérend Père Mathurin, par MM. Taylor et Ch. Nodier. Paris, Gide, Ladvocat, 1821.
l'anglais In-8".
est
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
38
le
Monstre
et le
Magicien^,
et particulièrement
du Vampire-, qui
précéda cette hardie conception dramatique.
Pourquoi se priver du
plaisir d'analyser le
Vampire,
plaisir qui
vraisemblablement sera partagé par mes lecteurs? C'est une composition
hors
ligne
marque
qui
l'heure
de l'horloge dramatique
TRAITRE DE MELODRAME, d'après une gravure du temps
de 1820. Tout d'abord,
il
(vers
1824).
convient de remarquer que les auteurs
de cette fantastique affabulation s'étaient retranchés derrière
l'ano-
nyme. Une prudence de Nodier, à en croire Alexandre Dumas.
La 1
.
direction du théâtre s'était mise en frais.
Le Monstre
et le
Magicien, mélodrame-féerie
à
grand spectacle, par
MM. Merle
et
Antony.
Paris, 1826. 2.
Le Vampire, mélodrame
en trois actes, avec un prologue, par
MM.
***. Paris, 1820.
LE THÉÂTRE DE L'EPOQUE
La musique
de
des auteurs.
Avant
une tempête
».
La
Piccini
de
la
lentement et
toile se levait
merveilles du décorateur,
l'ouverture a exprimé
«
nous ne pouvons admirer
des auteurs
dans une grotte basaltique, dont
se passe
terminent à angles inégaux vers
tombeaux de formes
»
de
J'admire l'astuce profonde
dans
pénétrer
emploie,
l'avait
s'il
Charles Nodier,
Pour
masses.
les
comme
mieux
se
pratiquée toute
citation d'un détail de
mise en scène
Sur une tombe, on voit une jeune tête
est
comprendre, langue des
la vie, la ;
on
désir de
sent par la
le
:
couchée
fille
appuyée sur un de ses
son
faire
célèbres faiseurs de mélodrames de son époque
sommeil. Sa
prismes se
longs
les
La scène
«
:
L'enceinte est semée de
ciel.
le
suffit
les
diverses, de colonnes, de pyramides, de cubes
d'un travail brut et grossier.
il
toile,
si
le texte
39
merveilleusement Tintention
réalisait
lever
le
CHARLES NODIER
:
et
plongée dans
bras, et recouverte de
le
plus profond
son voile et de ses
cheveux.
Le prologue ne
comporte que
trois
personnages
Ituriel,
:
l'ange de la Lune, représenté par M"*" Descottes; Oscar., le Génie
des mariages, que les
M. Moessard
jouait
«
dans
la perfection », disent
contemporains, et un Vampire, dont l'emploi était tenu
par
un certain M. Philippe. vêtu
Ituriel,
d'une longue robe blanche flottante, parle ainsi
au Génie des mariages
Que
vois-je
?
Est-ce
toi,
:
mon
cher Oscar,
ces lieux redoutables que je crains
lugubres de
la
nuit,
dont
l'astre
que
toi, le
moi-même je
génie protecteur des mariages, dans
d'éclairer
!...
Oui, de toutes les scènes
conduis sert à dissiper l'horreur,
point qui m'effraye autant que l'approche des grottes de Staffa.
rayons de
la
lune se brisent sur
la
neige éblouissante des
Quand
sommets de
il
les la
n'en est
premiers
Calédonie,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
40
je
moi
frissonne malgré
je n'ai
l'aspect de
et
ces
tombeaux me
saisit
d'une horreur que
pu m'expliquer encore.
L'âme des spectateurs devait déjà de Tange de
— Serait-il
craintes
Lune.
la
vrai,
émue des
tressaillir,
demande
que d'horribles fantômes viennent quelquefois,
Ituriel,
sous l'apparence des droits de l'hymen, égorger une vierge timide et s'abreuver de son
sang?
— Ces
monstres s'appellent
Vampires, répond Oscar. Une puissance, dont
les
nous est pas permis de scruter
les
arrêts irrévocables, a permis
ne
il
que certaines âmes
funestes, vouées à des tourments que leurs crimes se sont attirés sur la terre, jouissent
de ce droit épouvantable qu'elles exercent de préférence sur le
berceau. Tantôt elles y descendent, formidables, avec
leur a
donnée;
tantôt, plus privilégiées parce
la
couche virginale
la figure
que leur carrière
hideuse que
la
faux Ruthwen, tente de faire
qui n'est autre que le
tomber dans
Je n'entreprendrai pas
composition suffisant
,
immédiatement à
On
la
que
tions la jeune Malvina,
paraît
mort
tombe
et
lumière des vivants sous l'aspect du corps qu'elles ont animé.
Ainsi est posé, dès le début, lord
tique
la
sur
est plus courte et leur
avenir plus effrayant, elles obtiennent de revêtir des formes perdues dans la
de reparaître à
et
Ruthwen, un faux
Vampire lui-même,
Dorval rendait
si
qui
intéressante.
Vampire, cette fantas-
de détailler
le
comme
œuvres du génie.
les
donné une idée du prologue
ayant
et
trappe de ses ténébreuses machina-
M'"'=
simple
un
lord,
,
Il
me
d'arriver
l'épilogue.
entend sonner une heure au timbre argentin d'une cloche
Le tam-tam
éloignée.
Toutes
les
tombes
la
répète d'écho en écho par gradation.
se soulèvent.
s'élance jusqu'à la place où miss
Malvina
Un
Aubray
spectre vêtu d'un linceul est
endormie, en criant
:
!
Alors un accord de harpes se
du bon Oscar,
le
fait
entendre annonçant
génie des mariages,
«
un
vieillard
le
dont
retour la tête
7-
< < S
u Q Z <
o a
i
LE THÉÂTRE DE L'ÉPOQUE
vénérable inspire
respect
le
dont
»,
d'imposant et de majestueux
CHARLES NODIER
:
la
43
démarche a quelque chose
«
».
Oscar. Retire-toi.
Le Spectre.
Elle m'appartient.
Osc.tR (saisissant la jeune fille endormie). Elle appartient à Dieu et tu appartiendras bientôt au ne'ant.
Le Spectre
menaçant, en répétant). Le néant
(se retire,
Dumas
Alexandre
dans ses Mémoires
rapporte
Vampire,
1820 à une représentation du
en
d'un
spectateur
qui
sifflait
!
vertement
le
qu'assistant
se trouva à côté
il
mélodrame
que ce
et
spectateur exaspéré n'était autre que Nodier. L'invention est peutêtre plaisante; mais laisser
il
faut
une
foi
d'enfant à la mamelle pour se
prendre aux hâbleries de Dumas.
Je n'ai pas vu
bon Oscar,
le
le
génie du
mariage, disputer
Malvina au faux lord Ruthwen; mais, vers i833, une
l'infortunée
bande de comédiens de province qui essayait de représenter
mélodrame
Monstre
le
que comportait
le
Magicien, avec toutes
me
chef-d'œuvre,
le
çable pour la vie
et
laissa
je
rie
ternit
ineffa-
'.
l'ai
vu jouer tout jeune
et
vivement. Est-ce
si
que
le
tendre cerveau
de l'enfant reçoit de ces représentations un décalque
que
pompes
les
une impression
Je cherche pourquoi ce drame m'a frappé
parce que
le
pas
souffle
le
de
la
critique?
ineff^açable
Intérêt,
surprise,
admiration, appartiennent heureusement au jeune âge. Cependant si,
à lâge d'homme,
je
revois
se produise, dois-je l'attribuer à
ces
drames
et
que
l'effet
premier
un entendement influencé par des
impressions d'enfance? I.
la
Le drame a clé repris depuis,
et
sans doute reparaîtra-t-il sur
la
scène lorsque
la
roue de
fortune aura tourné et fera jeter un regard en arrière sur une conception qui ne manquait
pas de grandeur.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
44
Singulier vacillement de la raison sur lequel on ne peut guère
de fond que sur
faire plus
semblables
d'inclinaisons
disposition
du moment,
J'eus plus tard la
Monstre la pièce
lette plus
cadre, les interprètes
le
ne restait que
mimique, mais un sque-
la
comme
imposant
et
le
kermesse de Rotterdam; de
la
le squelette,
grand que nature
la
!
bonne fortune de voir jouer en hollandais
Magicien^ pendant
et le il
l'âge,
combien
notre jugement suivant
exposé
est
A
flamme d'une bougie.
la
celui d'un
animal
antédiluvien, et j'admirai que la France eût pu produire une con-
ception quasi shakespearienne. C'est
vraisemblablement
Nodier qu'en
à
bibliographe Quérard est d'avis de le
collaborateur Antony, adjoint au
cacher
doit
doute
dans
les
polygraphe qui,
le
palmes académiques
les cahots
et
lui
Le
nom
de Merle, ami de Nodier,
moment
déjà,
ne voulait pas
les
sans
rêvait
compromettre
Charles Nodier défendait
d'ailleurs,
prêtait
compte-rendu que
même
faisait
le
M. de Marchangy, Nodier
le
mélo-
une haute
portée
journaliste
de la Gaule poétique de
concluait ainsi
Dans un
sociale.
:
L'inutile levée de boucliers des classiques contre les romantiques, ou, si l'on veut,
des routiniers de la littérature contre les idées libérales, n'empêchera pas
de se naturaliser sur notre scène. C'est, puisqu'il faut tibilité et
une de ces conquêtes irréparables dont
parce qu'elles sortent d'elles-mêmes de
comme
Il
pions sion
nous paraît que Nodier
prononçant de
d'un siècle,
dut
telles
faire
contemporains de Nodier.
Il
le dire,
sociale
le
mélodrame
un des pas de
n'est pas possible
il
l'institution
la littérature l'est toujours, l'expression
en
;
du char dramatique.
Théoriquement
drame
et
l'idée.
attribuer cette paternité
lui
à ce
due
est
et
la perfec-
de s'appauvrir,
qu'elles
deviennent,
d'un siècle.
avançait paroles.
frissonner
bien
imprudemment
ses
Le mélodrame, expres-
les
n'en était rien.
auteurs
Ouvrez
de les
tragédies,
Tablettes
LE THÉÂTRE DE L'EPOQUE
de
romantiques
1823
,
vous
CHARLES NODIER
:
trouverez
réunis
keepsake, les portraits des célébrités du jour
auteur de
tragédie des
la
Néron; Charles Nodier, auteur de
la
le
même
Alexandre Guiraud,
:
Machabées ; Ancelot,
de Brabant ; Alexandre Soumet, père de
dans
,
45
le
poète de
Marie
tragédie la Fête de
tout ce qu'on voudra. Critique
VIGNETTE d'aLEXANDRE BIDA. (Revue de Toulouse, i833.)
important,
on
lui
il
était dispensateur
de
la
comme
passait ses exagérations, et
en branche et ne restait jamais sur passait-il
réputation de ses confrères;
le
il
même
sautillait
arbre,
de branche peut-être ne
pas pour dangereux.
Cependant fictifs,
hors
grottes
de
le
mélodrame
nature,
Fingal
ou
que des
avait
les
fait
son temps. Tous ces héros
auteurs
brumes du
dramatiques
Nord,
tiraient
semblaient
des usés.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
46
Nodier se
jeune
homme
peut-être
histoire;
empruntés à notre
comme un
courir.
Dumas que
Charles
l'art
de faire sauter en
toriques
de
,
donneurs
de
de première force dans
jongleurs
et
crocs-en-jambe à l'histoire
cheval arabe
Tous deux grands
Nodier?
un
mieux comprendre Alexandre
Qui pouvait
impatient de
poussé par
était-il
y
d'ardeur qui piaffait
plein
personnages
être remplacés par des
dit qu'ils devaient
l'air
mêler
les
noms
des des
à
his-
incidents
romanesques, tous deux finissant par croire à leurs propres tours de passe-passe. Il
est bien curieux en ce sens
le
Œuvres
pectus signé par Nodier en tête des
complètes d'Alexandre Dumas, que braire Charpentier publiait en
au
précaution,
complaisamment a
aidés,
tous
il
li-
Avec
énumère
écrivains
les
sur lesquels
le
1834.
Nodier
début,
Pros-
qu'il
a appelé l'atten-
tion.
Avant tous obscure de
les
autres
mon nom
osé attacher la garantie
j'ai
aux premiers
écrits
de Ballanche,
aux premières chansons de Béranger, aux premiers vers
LE SOIITKRRaIN du bOiNJON.
de Casimir Delavigne, de Lamartine et de Vigny, aux
Gravure de Lacoste.
premières inspirations de Sainte-Beuve. voix qui
ait
fait
retentir
me semble que c'était Voici Dumas dont le Dumas arrivé à cet âge
il
méditation, cette
fille
aux
la
oreilles
de
mon
Alexandre
ment
la terre
à
berceau
était placé si près
de force où
macte animo du poète,
le
du
leur, et qui
n'est-il
pas vrai
et
comme
?
marche avec eux,
génie se complète de tous les progrès de la
modeste de l'imagination qui détrône innocemment sa mère
son tour,
promise
le
mienne. Ce n'est pas jouer de malheur,
qui ne l'exile point. Vieux héraut placé sur
mon
cher Victor
La première
le
chemin de
ce prophète des
la
renommée,
je
Hébreux qui annonçait
et
proclame infaillible-
qui ne devait jamais la voir.
Parlant de l'ami de
La Fontaine
qui s'appelait Gâche, de l'ami
LE THÉÂTRE DE [/ÉPOQUE
:
CHARITES NODIER
47
de Rousseau qui s'appelait Bâche, de Tami de Voltaire qui pelait Thiriot,
Gâche, Bâche
non
et
Nodier ajoute
A
:
Thiriot ne mourront jamais dans
plus; je suis l'ami de
s'ap-
la
mémoire des hommes,
ni
moi
Dumas.
soumettre cette conclusion à un creuset délicat, on y trou-
ALEXANURK DUMAS, peint par
verait peut-être fait
Guichard en
un
volontairement
iX.iî,
d'apris uiio cau-fortc inédite do
élément légèrement paterne
et
Bracqucmond.
ironique.
bonhomme
;
mais
Nodier la
s'était
bonhomie
comporte son grain de malice. Si j'avais
à entrer plus profondément dans la personnalité de
Nodier, j'ajouterais que Franc-Comtois et madré enfants
de cette province, l'homme assistant à
mouvement romantique jugea
jusqu'où
iraient
comme
certains
la
naissance
du
les
audaces
des
novateurs. Peut-être pourrait-on avancer qu'il était de plume avec
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
48
eux, pas de cœur; nourri de littérature classique, la langue qu'il avait apprise dans
On
modernes. pas dans
maîtres ne
le
aux tendances
poussait pas
trouve de l'audace dans sa pensée, on n'en trouve
De même
forme.
son costume d'érudit était en désac-
avec les coupes triomphantes des habits des Jeune-France
cord
de
la
les
son
entourage.
Peu importait
à ce
doyen qui
Dumas
cinquante-quatre ans quand Alexandre
n'en
était
âgé de
comptait que
trente et un. «
Laissons passer ce carnaval
»,
dut se dire Nodier, qui, grâce
à cette tolérante complicité, fut appelé le
«
bon Nodier
».
Cette politique, d'ailleurs, contribuait à sa réputation et mettait d'entrer à l'Académie,
goûte pas
la société
Mais un point
quoique
ce
des gens besoigneux. reste
acquis
dans
cette
vie
de
production porté sans
le titre
d'auteur dramatique que Nodier eût
doute
n'avait
pas
jugé que ses aspirations seraient réalisées,
avec plus d'audace, de fougue et de passion, jeunes
hommes
par un groupe de
dont l'œuvre devait marquer et modifier, pendant
une période de cinquante ans, tique.
per-
corps respectable ne
décousue, s'il
lui
•
les conditions
du théâtre roman-
CHAPITRE DE l'influence GERMANIQUE
Ce
mouvement
du
malgré
libre-échange,
comme
en art
momentané
difficultés
pas aux
nations
littératures
Si
échange d'idées
résulte de cet
les
nations
qu'il crée,
en produits industriels.
peuples,
pousse un peuple à
des
intellectuel les
et
arts
les
occidentales
le
ROMANTIQUE
SUR l'aRT
pas une vaine curiosité qui
n'est
quiéter
VI
voisines,
et
le
a sa raison d'être
un engouement
parfois et
s'in-
de forme entre deux
de l'Orient
ne
montrent-ils
danger de vivre sur un fonds
archaïque, sans appliquer des greffes à des rameaux épuisés pour
en obtenir de nouvelles fleurs
La France, Vers 1820,
les
en
fertile
Un
Gœthe
Ce
çaise,
fut
et
guide enthousiaste.
l'Allemagne^ entraînait
Rhin.
soubresauts,
échappa
à
la
Schiller M'"''
littérature
étaient
de Staël, avec son
marque devenait
les esprits jeunes n'eurent
à
un
enseignement
lettres,
avait
de
même
que
trop
la
poésie fran-
que peu
d'efforts à faire
exclusivement
l'influence
et
pour échapper
shakespearien
dans
les
due à l'abus de motifs allemands
prédominé pendant vingt-cinq ans dans
la
mais déjà
un abus de moulages successifs
les arts.
Cette influence se manifesta sensiblement vers arts,
De
pas entièrement effacée en i85o,
s'était
fruste par
livre
dans ce voyage au-delà du
une empreinte marquée qu'en reçut
empreinte qui ne
:
allés à la
bien
époque à laquelle débutait une nouvelle génération; la
dangers.
ces
romantiques eurent raison d'aller à l'Allemagne
trente ans auparavant,
France.
?
peinture, la musique, et je m'efforcerai
i83o par deux
de traduire mes
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
5o
ayant vécu
avec
hommes
qui
souvenirs
en
toute
pouvaient
me
transmettre la tradition d'œuvres du passé, qu'aussi
sincérité,
les
bien, vingt ans plus tard, je pouvais étudier avec
mon
libre sen-
timent.
De même
même
de
Victor
la fiévreuse
de son époque.
qu'on
soit écrit
de
la
presque à chaque
même
époque met
personnalité d'Eugène Delacroix.
du Faust de Gœthe,
l'exception
livre
Hugo ne
tout historique de l'art
en pleine lumière
A
ne peut être question de littérature romantique
nom de
sans que le ligne,
qu'il
Delacroix se
le
peintre
prêtait
n'illustra
à tout ce
volontiers
demandait, à chaque procédé découlant de son art
lui
aucun
;
il
pei-
gnit à la fresque des chapelles, des plafonds de palais, laissa une
nombreuse plume,
et se
parfois son
fit
l'aqua-tinte,
propre graveur suivant
se présentaient
qui
industriels
inquiet
de tableaux, dessina au pastel, au crayon, à
série
en
tous
les
à l'eau-forte,
sur bois.
lithographie,
saisissait
:
moyens
de
Cet
les
la
procédés
au vernis mou, à
homme
reproduction
d'un
génie
propres
à
ajouter plus de durée à son œuvre.
Un
éditeur l'eût prié de donner des dessins pour une édition
de Shakespeare ou de Byron
besogne,
car
byronienne.
avant
était
il
qu'il se fût
tout
mis de grand cœur à
d'essence
shakespearienne
la
et
Aussi bien, Delacroix se prêtait à ces fréquentations
avec les poètes étrangers, qui le troublaient moins que les tempêtes soulevées par les poètes ses contemporains.
Homme croix
du monde,
craignait,
ainsi
^me Victor Hugo I. 11)1
Voir
le
d'un ministre plénipotentiaire, Dela-
que Mérimée
hordes romantiques
les
fils
et
la
et
jeunesse
les
rédacteurs du
par
trop
bruyante dont
n'a pas caché les excès'.
chapitre consacré à la première représentation d'Hernani dans Victor
témoin de sa
vie. Paris,
Globe,
Lacroix, i863. 2 vol. in-8°.
Hugo par
-^'i
i a Aaoïj. FAC-SIMILÉ
RÉDUIT DU FRONTISPICE DU lithographie par Kugéiie Ilelacroix (1X2S;.
«
FAUST
»,
DE L'INFI.UKNCF. GF.RMANIQUE SUR L'ART ROMANTIQUE
nature féminine et réservée, Eugène Delacroix avait besoin
De
du recueillement de
pour se consacrer à
Tatelier
de
de dépense
tant
exigeait
nerfs
;
eût
il
couraient
A
aventures
les
un mot qui sonnait mal aux
«
qu'il jugeait
des
celui
déclarait
se
Voltaire style
par
;
de
écrivains
d'augmenter
inutile
classique,
disait-il,
modéré sans rapport avec
les stylistes
conduite
;
une sorte
peut-être
faut-il
de
de
certaines
cris
par ses
il
tragédies de le
images
des
Hugo
Victor
,
et
dans
politique
qu'Eugène
ajouter
souciait pas de devenir le second
favori
boiiiin-
faisait
en
accumulées
romantiques.
bien
entrait
Il
l'éclat
»,
la paix, le peintre
exposait ses idées dans les Revues,
s'il
bourgeois
fardeau en endossant
le
son temps. Pour avoir admirait,
qui
de cet esprit délicat.
oreilles
chaque Salon nouveau, Delacroix soulevait tant de
audaces
art
comme
arrêter
faisaient
se
et
son
mal à Taise au
été
milieu des romantiques tapageurs qui insultaient les
gots,
53
cette
laissait
au
de
ne
se
Delacroix
de Louis Boulanger,
qu'il
ligne
poète
le
ce
peintre disciple
déréglé des premières années qui marchait un peu trop dans les sentiers de l'artiste. Il
n'en fut pas de
même
avec les poètes étrangers. Delacroix
pouvait les populariser sans crainte. Shakespeare était mort depuis trois siècles;
Gœthe, qui achevait à Weimar
sa longue et olym-
pienne carrière, se rattachait aux doctrinaires amis de Delacroix,
aux rédacteurs du Globe dont principes croix à
M.
avec
illustrer
Stapfer, en
1.
intérêt'.
suivait de loin les déclarations de
il
Tous
ces
une traduction
motifs poussèrent
donc Dela-
de Faust que venait de donner
1S28-.
Voir Conversations de Gœthe avec Kckermann,
trail.
par
H;.
Dclerot. Paris, Charpentier,
i863. 2 vol. in- 18. 2.
Faust, tragédie de
M.
de Gœthe traduite en français par
M. Albert
Stapfer, ornée d'un
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
54
Gœthe Ampère aimait surpris
sérénité
en
dans
feuilletant
travaillé
du peintre, car
amis
d'autres
et la
vraisemblablement
été
avait
œuvres
les
volume
le
jeune
le
grand poète,
le
qui
dut être quelque peu
d'art,
contenait
qui
par
ces
fiévreuses
compositions. Il
avait
ouvrier
publié
été
patient
du vivant de Gœthe des gravures d'un
froid
et
I.E
Retsch
ce
;
,
dont
nous possédons
les
LABORATOIRE DE FAUST.
D'après une composition de Retsch (vers i8ïo).
cahiers
Faust,
de
représente
sinspirant des procédés de
romantisme en Allemagne et
non pas
Parmi
excessif,
les
fidèles
bien
l'art
Flaxman. était
véhément
et
Il
allemand est
classique,
de
l'époque,
bon de noter que rangé,
le
conservateur,
démolisseur ainsi qu'en France.
qui entourent Gœthe,
je
compte
le
peintre
portrait de l'auteur et de dix-sept dessins composés d'après les principales scènes de l'ouvrage et
exécutés sur pierre par 1828. In-4«.
M. Eugène
Delacroix.
Paris,
Ch. Motte, éditeur, Sautelet,
libraire,
DE L'INFLUENCE GERMANIQUE SUR L'ART ROMANTIQUE
Meyer
disciple
,
conséquent de poète
la
à
livre
se
esthétique en
son
de gravures d'après
Un
sans cesse.
fection
sa
maîtres.
de
En
me
«
:
En
et
revenait série
Je m'occupe très souvent de Raphaël,
maintenir toujours en relations avec la
per-
la
idées d'un grand
des
méditation
également des
préoccupait
se
Gœthe
littérature,
comme
la félicité;
—
«
antiques
pierres
Ce
des
,
n'était pas là ce
On comprend sympathique
et
honnête
d'Hermami
à
et
»,
disait le
cheveux sur
et interprète
de
la jouissance
».
poète à son fidèle disciple.
la tête
entretiens
familiers;
il
se montrât la
peu
prétention
de leurs lecteurs. L'auteur
le
ce
qu'il
appelait
».
en face du Faust
Marguerite que
Gœthe
n'aimait pas
l'esthétique
pure, son enthousiasme pour
la pierre
philosophe, apôtre
Dorothée revient à diverses reprises sur ce sujet
Aussi, quand on a pénétré
figurer
comme
ceux des romantiques qui avaient
des abominations
raison
«
qu'avec de telles vues,
faire dresser les
ses
donne
Elevons des édifices [poétiques] où l'humanité viendra
goûter des joies pures
dans
se
poète, organe
complète
large et pure,
le
dessins
il
répondait aux tendances des peintres romantiques.
qui
«
lui,
Eckermann une
compositions du Poussin, de Claude Lorrain.
de
de
Gœthe
sujet,
voir à
avec
le
»
Gœthe
de
compagnie,
sa
collection
Sur ce
par
nourri
,
matière d'art;
riche
soir d'hiver, faisant
pour m'exercer à
et
homme.
de
les
d'estampes de Raphaël disait-il, afin
Winckclmann
de
pure tradition antique.
portefeuilles
les
feuillette
continuateur
et
55
si
l'art
élevée de
grec,
contourné
crayon a écrasée,
de
il
Gœthe, sa
est facile
Delacroix,
de se
de
endolorie et pantelante,
la
sur
lithographique.
Rien que
le frontispice
du poème indique
le
sabbat de crayon
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
56
Les hiboux,
de rintérieur.
les
singes,
chats,
les
entourent
le
médaillon du poète, pendant qu'au revers apparaît un Méphisto
mélodramatique.
Le monde dans l'entouraient,
lequel
considérablement effrayés à
poème que Gœthe
tenait
Weimar
de
peintres
les
Gœthe,
vivait
durent
vue de cette
la
archéologues
les
ouvrir
liberté
pour absolument logique
et raisonnable.
comme
avec
un
:
un grand
est
d'un
main de possédé, Gœthe s'exprimait en toute
dans l'intimité
M. Delacroix
yeux
des
illustration »
«
Sur ces lithographies de Delacroix, tracées charbon par une
qui
talent qui a,
dans Faust, précisément trouvé son vrai
aliment. Les Français lui reprochent trop de rudesse, mais
ici elle est
parfaitement à
sa place...
Gœthe ...Si
mon
même, dans
encore
dit
Faust
:
a pourtant eu
un succès dont
je
vois encore la preuve, en ce
ce luxe de typographie, c'est qu'il renferme, fixé là pour toujours,
loppement d'un esprit
au nôtre, qui a souffert de toutes
pareil
mentent l'humanité, qui a éprouvé toutes
les
les
moment le
déve-
peines qui tour-
agitations qui la troublent, qui a partagé
toutes ses haines, qui a joui de toutes les félicités auxquelles elle aspire...
Le poète
est
visiblement touché de l'hommage rendu par un
peintre français à son œuvre.
Il
est bien curieux, ajoute-t-il,
obscure tant de
plaisir, et
se
dans sa conception première aussi tourmenté
que
Cependant multipliés telle est sa
la
la
de ce
que
l'esprit
d'un artiste
ait
trouvé dans cette œuvre
soit si bien assimilé tout ce qu'elle renfermait qu'il a
pu tracer
les
principales scènes avec
de sombre
un crayon
destinée du héros.
sérénité bélier
conclusion
de
qui
Gœthe
est
froissée
bat les murailles de
après avoir fermé Faust, et
par l'art je
les
coups
classique;
souligne un
Wl^.M^V^f:
Il
'
''a*.-.-.
M
'•
FAC SIMILÈ D'UNE EAt) FORTE DE CÉLESTIN NANTELIL pour Venezsa
la BeJia.
d'Alphonse Royer.
1
!
t
DE L'INFLUENCE GERMANIQUE SUR L'ART ROMANTIQUE
passage qui poète
le
sont souvent l'art
ne pas
paraît
montrer
le
fond de
la
réelle
pensée du
:
M. Delacroix
de
me
5;
est les
un peintre d'un incontestable talent; mais
est accueilli
comme
jeunes gens par nous autres vieillards. Les connaisseurs et les amis
ne savent pas trop à Paris ce lui
il
qu'il faut dire
de
lui,
car
il
est impossible
de
reconnaître des qualités, et cependant on ne peut louer sa manière désor-
donnée.
RÉDUCTION FAC-SIMILÉ DE LA COUVERTURE DU «FAUST», lithographice par
Eugène Delacroix
(1828).
CHAPITRE VU MONPOU
HIPPOLYTE
La génération l'histoire
un
vif
de
même
actuelle,
se
pique de connaître
période romantique, ne semble pas avoir conservé
la
Monpou. Le compositeur appartient
souvenir d'Hippolyte qui
cette classe
celle qui
encore
pas
n'a
bénéficié
de
la
à
conversion du
avant d'entrer dans les
Champs-
démodé en archaïque,
et
Elysées de
dans des pénombres mystérieuses ou doit
flotte
l'art,
qui,
rentrer dans la nuit éternelle de l'inconnu pour n'en plus sortir.
Monpou
Pourtant
romantisme. Son
un des
fut
nom
sectaires
rattache
se
le
plus
vue du
en
étroitement à ceux de Victor
Hugo, d'Alfred de Musset, de Gérard de Nerval. Monpou musicien était
le
En
de
romantiques
des
même que
Nanteuil en
graveur.
tant que compositeur, Hippolyte
horizons
Célestin
fut le
nouveaux
et,
s'il
n'a
pas
Monpou
laissé
entrevit certains
d'œuvre
éclatante,
improvisa une page amoureuse et vibrante que peut-être
le
il
public
écoutera un jour, étonné de la passion qui s'en échappe.
D'abord, et sans prétendre donner une chronologie bien rigoureuse, ce sont, dans
Hugo
Victor le
le
Fou de
les
Monpou
comme fit
i832 à i835,
les
poésies de
Deux
Archers, la Chanson du fou de
:
Crom-
Tolède, etc.
Monpou semble Royale,
intervalle de
qui servent de trame aux mélodies du compositeur
Beau Moine,
jpell,
un
avoir été le
musicien des salons de
Louis Boulanger en fut
connaissance avec tout un
le peintre.
monde de
la
place
Là sans d»ute
poètes, de con-
HIPPOLYTE MONPOU
teurs, d'auteurs
59
dramatiques qui ne demandaient qu'à s'associer à
sa gloire.
A
même
la
brillant
il
faut placer les mélodies
pour un jeune
et
dandy, Roger de Beauvoir, qu'une vie de plaisirs excessifs
empêcha
peut-être de
compose
Vœu
date
pour
le
donner tout ce qui
poète
était
en
musique des romances
la
sur mer, qui ne sont pas restées
;
mais
Monpou
lui.
le
Noir,
la cantatille la
le
Tour
HIPPOLYTE MONPOU. Kac-similc d'un bois dessine par Gigoux (vers iS35|.
de Nesle,
ballade tirée du
roman de
l'Écolier de Cluuy,
fit
sen-
sation.
Deux mois avant Tour de Nesle, de
représentation
la
Gaillardet,
aventures de Marguerite de elle
les
beaux cavaliers
aux goujons de I.
et
du fameux drame de
Roger de Beauvoir Bourgogne qui
au matin
les
la
avait conté les
faisait
monter chez
envoyait tenir compagnie
la Seine'.
Voir l'Ecolier de Cluny ou
le
Sophisme, par Roger de Beauvoir. Paris, Fournier. i83i.
In-8°.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
6o
De et,
Monpou s'empara
ce sujet, qui préoccupait divers esprits,
s'inspirant
mélodie à
du texte de Roger de
une
«
pâle embarcation
d'armes passant devant
est
Il
Où
la
andante con
de seigneurs et d'hommes
»
Tour de Nesle
:
un sombre manoir
se balance nuit et jour
La lance d'un archer Des créneaux que
Un
adapta une
il
suivante qu'une voix chantait,
la ballade
stupore, dans
Beauvoir,
.
vautour plane à
noir.
flamme
la
est terne
!
poterne.
la
Votre bâton blanc à
la
main,
Vous qui passez par
le
chemin,
Pèlerin,
Que Dieu vous gouverne
!
Voici la tour
Sans retour.
même que
Cette composition musicale, de
doute paru assez hardie pour que
Monpou
d'autres,
s'en expliquât; aussi la
romance du Noir, publiée par Meissonnier en une note-manifeste dans laquelle
le
qu'il se défend, fait sa déclaration
de principes
que
j'ai fini
chanson sur
cette
pour m'appeler romantique, avec cette qualification que
le
ils
je
i834,
musicien,
Des gens chagrins ne manqueront pas de dire que troisième temps de
c'est
la
les
Monpou,
en
même temps
pour
faire
niche aux règles
mesure,
et l'occasion étant belle
s'empresseront d'en profiter. J'attendrai pour en
repousse, car
je
ne
la
comprends
les
le public, et qu'il
finir
pas, qu'une plus grave je
ne veux rien être,
deux épithètes qui divisent encore quelques esprits dans
plus que peu de temps à avoir cours dans
personnels qui
contient-elle
:
occasion se présente d'en parler un peu longuement; jusque-là,
persuadé que
avait sans
les arts
n'ont
n'y a plus que des intérêts
maintiennent pour en profiter. H. M. 1834.
ainsi
peut-être de bonne
que quelques-uns de foi
en repoussant
ses
le titre
compagnons, de romantique;
était il
le
HIPPOLYTE MONPOU
fut
pourtant à outrance, et rien
titres
de ses ouvrages,
que
typographie bizarre des
les poésies qu'il mettait
permanente de Célestin
laboration
la
6i
productions du compositeur,
le
en musique,
pour
Nanteuil
la col-
chacune
des
choix des épigraphes, indiquent un
Jeune-France fervent.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour l'Ecolier Je Cluny, de Roger Je Beauvoir (i832).
Frédéric Soulié écrit pour son des
Monpou
les
Trois Manteaux, chan-
compagnons orfèvres du temps de
la
Fronde,
et
les
Résurrectionnistes, en tète duquel sont amassées toutes les herbes
romantiques de
la
Saint-Jean
:
i°
épigraphe à'Hamlet;
du Bertram de Mathurin, qui a son prix chanterai apprises
des »
;
chansons
3° titre
que
dessiné
à
«
esprits
des
plume par
J.
les la
:
2°
épigraphe
Viens donc, cimetières
je
te
m'ont
G. [Jules Goddé],
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
62
deux épigraphes
s'inspirant des
mélodie, troisième épigraphe tirée des Soulié
en tête de
4° à l'autre page,
;
Deux
la
Cadavres, de Frédéric
:
Ce chant semblait d'abord monotone l'entendait, la
modulation lente
ennuyeux
et
et régulière
qui
le
à écouter; mais, à
mesure qu'on
composait prenait quelque chose de
solennel et de triste; puis, peu à peu, cette phrase musicale qui revenait toujours, cette
mélodie, pour ainsi dire inflexible, qui reparaissait sans cesse à
fantôme aux yeux, uniforme
et
comme un
l'oreille
implacable, finissait par saisir l'âme, l'importuner et
la
remplir enfin d'une terreur inexplicable, mais réelle.
Voilà bien
musical que cherchait
l'effet
Monpou dans
quelques-
unes de ses compositions.
Tout un
petit
même temps
en
groupe de poètes de second ordre se tournait vers
Monpou, Édovard Thierry,
tard plus correct sous le
nom
qui devint plus
d'Edouard, Bernard Lopez, Alfred
Vannault, et bien d'autres oubliés. Il
mettait en musique
par
mots de
faut dire quelques
le
Monpou pour
compositeur
flanque un dessin à la plume de
ne
qui
croit
devoir
signer
bambino que
col
Le chant
ce dernier.
est dédié
Nanteuil; une double épigraphe
Gélestin
à
Madonna
la
J.
que
G.,
modeste Jules Goddé
le
ses
d'initiales
croquis
dans
la
manière de Camille Rogier. La première épigraphe est empruntée au Mystère de la
la conception
de Jehan Michel, poète du xv' siècle;
seconde est tirée de VÉvangile selon saint Luc.
Monpou avec
fut entraîné
Alfred
de
Musset
par divers courants et
:
sensuel et espagnol
Roger de Beauvoir,
il
se plie
moments au moyen âge de Victor Hugo, de Frédéric d'autres instants les vieux poètes
tout
à
coup
la
grave mélopée
naïfs il
venait de prendre texte des paroles
le
tentent;
s'associe :
«
Tu
à
par
Soulié;
à
ou employant
Edgar Quinet qui
seras
l'homme qui ne
FAC-SIMILÉ DU FRONTISPICE fûur
la
ï.cnore de
Monpou
I>E
J.
(vers l835).
GO DDE,
HIPPOLYTË MONPOO
meurt jamais
A
—
d'une
en musique
une scène en prose
même
avait préludé dans le
teau
thème d'une conception
faire le
Monpou met
son imitation,
naturellement 11
pour en
»,
mélodie
65
—
bizarre'.
pour voix de basse
à' Ahasvérus
le
Juif errant.
sens en enveloppant dans le
solennelle
certaines
strophes
en
man-
prose
des
Paroles d'un croyant de l'abbé de Lamennais. Je n'ai pas l'intention d'entrer dans
données par
tion lyrique; les indications
Le mouvement de résigné, fatal
»
;
la
ritournelle
les
»,
des
hôtes
compositeur
Andante
«
:
suffisent. triste,
comme
Monpou.
a écrit
romantiques
salons
de cette concep-
faut chanter cela
//
«
:
le
marqué
est
pour l'ensemble
une lamentation de Jérémie
Quoique
le détail
fussent
habitués
à bien des singularités, les Paroles d'un croyant en musique
s'imposèrent pas dans un
dans
le
moyen âge
monde
littéraire
et ne s'inquiétant
et
artistique,
ne
plongé
guère des modernes impré-
cations démocratiques de l'abbé de Lamennais.
Monpou, et
de soubresauts,
pleine
Dès i835
la
une nature à part, inquiète
et c'est là ce qui indique
ne s'en
pas à ces divers essais.
tint
poésie populaire le tenta
:
une Chanson de nourrice^
une Chanson des fileuses du pays de Caux, était trois chasseurs,
Il
lui
semblèrent des thèmes propres à recouvrir de mélodies naïves.
En
cela
il
se
trompait.
chant populaire. cien
qui
croit
Un
La
poésie populaire
poète qui touche à
pouvoir
régulariser
la
la
fait
corps avec
le
conception, un musi-
mélodie enlèvent
les tons
crus des ailes de ce papillon sauvage.
Ce que I.
la
critique
pensait alors
L'Ahasvérus d'Edgar Quinct parut en i833.
des débuts du compositeur
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
66
a
son
intérêt
de i832
et
,
de
tiré
l'Artiste
:
Le genre de M. Monpou rence exclusive à
soucieux de l'entraîne
fragment
un
donne
j'en
la
sort
un peu de
poésie romantique
la régularité
du rhythme
telle
et
une imagination bondissante;.
de il
la
romance;
que la
l'a faite
s'attache avec
une préfé-
Alfred de Musset.
Assez peu
il
Monpou
court où
une musique neuve
et pitto-
phrase musicale, M.
résulte de là
resque, mais un peu étrange, et qui ne jouira peut-être pas d'abord de tout le succès qu'elle mérite
auprès du public habitué à ne voir sous
mélodies carrées
et
les
le
modulations tirées au cordeau de
nom
de romance que
MM.
Panseron
et
les
de
Beauplan.
quoique vraisemblablement d'un ami,
L'article, les
fait
comprendre
tendances du compositeur.
Ce
fut à
quelque temps de
de l'Allemagne.
Gœthe
lui
dut
là
que Monpou se tourna du côté
la
mélodie de Mignon^, Bùrger la
transformation de la ballade de Lénore en drame lyrique; mais,
avant d'étudier cette partition, et les raisons
il
convient de revenir sur
le
lied
de sa popularité en France.
I. Mignon, chanson de Wilhelm Meister de Gœthe, musique d'Hipp. Monpou. Titre lithographie par Gigoux.
traduction de Théod.
Toussenel,
CHAPITRE
VIII
LENORE
L'Allemagne s'appuyaient
vers 1828, un des côtés du triangle sur lequel
fut,
volontiers
romantiques.
les
Ils
croyaient
qu'avec
l'Angleterre et l'Espagne la nation germanique devait ouvrir des voies nouvelles au théâtre et le régénérer; mais
quatre drames de
Gœthe
oublier Corneille,
Molière et
poètes
de
se
tourner
et
comme
de Schiller ne suffisaient pas à
même
Marivaux, ce
fut
richesses germaniques parurent inépuisables'; mais choisir parmi ces petites
pièces
mieux à
le
ou
faire
au tour des
vers leurs confrères d'outre-Rhin.
L'Allemagne abondait en auteurs de ballades, de
qui s'adaptaient
trois
et
décider quelles français,
l'esprit
lieds
quand
et il
étaient
deux poésies
les
fallut
celles :
la
Fille de l'Hôtesse d'Uhland, la ballade de Lénore, restèrent à peu
près seules de cette chrestomathie qui correspondait au lugubre à la
mode. «
Bùrger, avait
celui qui a le si
loin
dans
le
dit
mieux
M"" de
senti cette veine
fond du cœur
Nous ne sommes courant d'idées et
Staël,
-.
est
Allemands
de superstition qui conduit
»
plus aujourd'hui
il
est de tous les
tout
à
fait
dans
le
même
peut-être utile d'examiner de près
la
ballade du poète Bùrger.
Le I.
soldat Guillaume a combattu
Voir Sébastien Albin
[M" Cornu],
l'Allemagne. Gosselin, 1841. In-i8. •2.
De
l'Allemagne.
Ballades
à
et
Prague sous Frédéric. La o Chants populaires anciens
et
modernes de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
68
paix est
faite.
rameaux
verts,
Une blonde
attend
fiancée
au bruit des chants, des
ments de cymbales,
cling
et
«
clang
et
»,
au pays, tous moins Guillaume. Lénore se leur.
Cependant une nuit
cheval
de
jeune
la
frappe
faire cent lieues à sa fiancée
pour
descend, saute sur
la
«
Hoiirrah Cheval
!
comme un
Le
galop de
heurtoir de la porte
conduire au
hop
»,
! les
morts vont
ils
vite.
et cavalier sont haletants; les
en
étincelles
hourrah
à la dou-
aller
veut, cette nuit
il
chemin Guillaume ne répond
le
laisse
reviennent
jaillissent;
«
hop,
lit
même,
faire
Lénore
nuptial.
cheval, passe ses bras autour du
le
cavalier, et « harre, harre, hop,
Pendant
soldats
».
C'est Guillaume. Brûlant d'amour,
s'habille,
des bruisse-
cavalier descend sous le balcon
avec un cliquetis d'armes.
fille
pan, pan
«
:
Un
».
joie,
les
entend au loin
elle
trap^ trap, trap
«
:
de
cris
Parmi des
soldat.
le
hop,
partent au galop. à
Lénore étonnée que
»
cailloux
hop
:
des
brisent,
course
la
»,
se
continue
fiévreuse.
Guillaume
et sa fiancée
passent près
éclairés par la lune, s'agitent
gens,
ici,
— C'est
«
Hou! hou!
comme
le
l'aube,
les
la
—
Hé!
«
oii,
demi
à
hé! bonnes
ronde de noces quand nous
»
lit.
Les bonnes gens se mettent à leur
vent quand
Hop! hop! hop! La
A
des pendus.
suivez-moi, dansez-nous
nous mettrons au
de potences
suite.
tournoie dans les feuilles mortes.
il
course continue au galop.
»
deux fiancés arrivent près d'une
grille
de
fer.
C'est la porte du cimetière! «
Tout d'un coup
,
cavalier
tombe pièce par
Sa
n'est
tête
quel
affreux
miracle
!
pièce, semblable à des
qu'un crâne nu,
sans
chair
et
corps est un squelette, sa main tient la faux et
L'habillement
du
lambeaux pourris. sans cheveux, son le sablier.
»
LENORE
Voilà ce qu'est devenu
Le cheval
a
le
69
beau soldat Guillaume.
se cabre, souffle, lance des
dessous sa charge;
il
a disparu,
il
flammes, se dérobe de
englouti.
est
»
Mort
aussi
le
cheval de Guillaume.
Lénore,
saisie
d'effroi,
lutte
entre la vie et la
mort
et finit
par succomber,
D'après une lithographie de Ziegler, de
«
A
d'elle.
la clarté
de
la lune,
la
Revue
les esprits
la Silhouette (i83o).
dansent une ronde autour
»
Tels sont les principaux détails de troduisit
en France M""" de Staël
et
la ballade
dont
de Lénore, qu'in-
elle
se
montrait
si
enthousiaste.
A
étudier la trame du
exploité
si
poème de Bùrger on trouve
souvent dans les chants populaires
:
une jeune
le
motif
fille
est
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
morte de chagrin en apprenant que son fiancé a succombé sur
champ de il
la
course
Rien de plus. De sombres incidents colorent,
bataille.
thème germanique
est vrai, le
échevelée dans
:
campagne,
la
fantômes,
des
et,
on y
si
l'escorte
du galop du cheval,
cavalier, les lugubres hou^
le
le
des pendus,
le
joint
les
cimetière,
le
assonances
rudes
clang des cymbales,
hourra
le
hop du
hop,
et les
hou des squelettes agités par
on reconnaîtra combien, sous dut rompre avec
les
haletant,
du vent,
imitatives de ta langue allemande, les cltng les trap, trap
cheval
le
jeu de la lune et des nuages, le sifflement
ronde
de noces,
l'invitation à la nuit
passage près du champ des suppliciés,
la
le
le
vent,
premier Empire, cette conception
poncif des derniers poètes de V Almanach des
Muses.
De fois.
1810 à i83o,
la
ballade de Lénore fut traduite plusieurs
Elle contenait trop d'éléments romantiques pour ne pas aider
au courant; mais sa vulgarisation fut due aux peintres plus particulièrement.
Eux
aussi sont de
«
bonnes gens
qui,
»
Deux
de pittoresque, s'inquiètent médiocrement du fond.
chevauchant
la nuit
:
du
brie par les nuages, des fantômes,
Les
d'artistes n'en
peintres
quête fiancés
à travers les espaces, suivis de gnomes, fai-
saient à merveille leur affaire
combien
en
noir,
un
du blanc,
la
lune assom-
sujet populaire et qui porte,
demandent pas davantage!
envisagèrent
le
fiancé
de
Lénore de
diverses
manières, entre autres en personnage désespéré, vêtu d'un collant.
Ceux qui voulaient
plaire
aux dames représentaient Guillaume en
hussard; d'autres, sans se préoccuper de l'année laquelle
Traducteurs le
époque à
Bûrger avait composé sa ballade, s'en tinrent à
ment pseudo-Renaissance mis
sous
1773,
coup
et
des
à la
mode par
peintres vulgarisèrent idées
de
i83o,
les
l'habille-
les Devéria.
tellement frères
le
lied que,
Cogniard
firent
LÉNORE
au théâtre
jouer
de
71
Porte -Saint- Martin
la
,
dont
directeurs, un
drame fantastique de Lénore; mais
montra pas un
vif
mêmes, quoique
de
Dunois
La
dans
l'admiration
que
aujourd'hui
macabre,
fond
Lénore,
démodée que
aussi
est
la
de
poème, nous
ce
malgré
«
le
jeune
sa
toile
et
beau
».
ballade de Lénore devait tenter également les compositeurs
par son caractère mélodramatique, ses sombres détails et sources qu'ils offrent à la musique imitative.
Monpou
les
res-
se mit à la
besogne, incité sans doute par Gérard de Nerval qui, avait
ne
public
le
enthousiasme pour cette conception; et nousélevés
apercevons
nous
étaient
ils
lui
aussi,
donné une traduction de l'œuvre de Bûrger. Un album en
résulta d'autant
plus dans
l'esprit
du temps
que
trois
artistes,
Célestin Nanteuil, Camille Rogier, Jules Goddé, s'étaient entendus
pour la
illustrer
symphonie
A
lui
l'œuvre et
la
Hugo
rendre digne de Victor
fut dédiée.
un monument. Architecture, sculp-
seul le frontispice est
tures dans les niches, rappel des principaux motifs du
songer aux
«
ouvertures
compositeur enchâsse tion.
à qui
les
»
drame
font
de drames lyriques dans lesquelles mélodies
les
le
mieux venues de sa parti-
Trois lithographies, une de Camille Rogier, deux autres de
Célestin Nanteuil, précèdent chaque division
de
la ballade
et les
motifs fantastiques sont empruntés au riche magasin d'accessoires
où sont remisés
les
chevaliers
pâles fantômes, les squelettes et la
d'outre -Rhin
bardés de
au rictus grimaçant,
fer,
les
les cimetières
lune dans son plein illuminant d'effroyables spectacles.
Sans
contredit
les
compositeurs,
ainsi
interprétés
par
les
peintres, doivent passer d'agréables quarts d'heure.
Malgré
le
luxe
de
mise
en
scène
déployé par l'éditeur,
la
Lénore d'Hippolyte Monpou, contemporaine du Childe-Harold de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
72
pas une
Berlioz, ne produisit
vive sensation
du moins
;
n'en
je
trouve pas trace dans les journaux et les revues de Tépoque.
Un
musicien de mes amis', qui a étudié cette œuvre avec plus
d'autorité qu'il n'appartient à
un
écrivain,
me
dit
qu'on aurait une
pauvre idée de l'auteur de tant de mélodies romantiques s'en rapportait
dans sa préface,
que,
à ce
appelle
il
«
si
on
drame
le
fantastique en récit et en action».
heureusement
reste
11
à
la
mémoire
Monpou
d'Hippolyte
d'autres mélodies moins ambitieuses qui prirent rang et font encore
cœur de quelques-uns de
tressaillir le
Le
Monpou,
véritable
son terrain, qu'il a
Barcelone
lui
appartient
faut le chercher en Espagne.
il
sien
fait
ses contemporains.
presque autant que Beaumarchais.
comme
Séville à Figaro.
Avez-vous vu dans Barcelone
a
commandé une phrase musicale
du
Ce
poète.
n'est
plus
ciens,
faut
il
compositeur
que
la
le
et lui
resté
soit
femmes
que
est
suggestion
la
créateur,
le
c'est
musi-
associations entre poètes et
poète consente à porter sur ses épaules
de
serve
Alfred
de
piédestal.
Si
jeune
et
si
Monpou
le
moderne
Musset auprès des étudiants
d'aujourd'hui, c'est pourtant
petite
?
qui triomphe de
Musset qui en
Monpou. Dans de semblables
C'est là
et
des
qui l'emporte dans
pièce amoureuse consacrée aux charmes de la marquise
d'Almaëgui.
Tout
est bien
qu'il faut avoir
venu,
d'un
jet
amoureux,
entendu chanter par Roger.
dans
Un
cette
vif
ballade
entraînement
caractérise le refrain qui n'a besoin ni de castagnettes ni de tam-
bours
I.
de
basque
M. A. Boisseau,
pour
à qui je dois
faire
penser
communication de
aux mantilles,
la très rare
aux
tailles
Lénore de Monpou.
LENORE cambrées, au regard noir et provocant des femmes espagnoles.
L'amour colore chaque note de
cette séguedille;
ardent, amoureux, pour laisser échapper de
émotion, chaste et sensuelle à
Monpou il
fit
avec son époque.
si
Il
faut être jeune,
poitrine
une
telle
la fois.
jouer des opéras, composa de nombreuses romances;
n'a rien laissé de
temps.
sa
il
comparable à cet élan musical
Par
lui avait été
là
il
reste associé
si
bien d'accord
aux esprits du
donné de dire un mot qui
même
n'avait pas été dit
chaleureusement.
Une l'oubli
mélodie, un conte, un sonnet,
nom
le
d'un
homme. Monpou, mort
tique.
Et peut-être sa tombe
vieille
dame de
à la mémoire
songeant
suffisent
est-elle
pour sauver de
jeune, est resté poé-
entretenue de fleurs par une
i83o, qui, le jour des Morts, dépose une couronne
du compositeur,
et,
pleine
:
Avez-vous vu dans Barcelone
?
d'émotion, s'en va en
CHAPITRE
IX
HOFFMANN Avec Goethe culièrement
conteur Hoffmann préoccupa parti-
et Biirger, le
les
romanciers
dessinateurs.
les
et
Trois
éditions
parisiennes parurent à quelques années de date, celle de Loëve-
Weimar, toutes
Théodore Toussenel,
de
celle
de
illustrées
trois
vignettes
maîtres en vogue.
Tony Johannot
Renduel
Jules
;
l'éditeur
verture ornée
de son édition
frontispices
dus aux
appelé naturellement par
fut
Ziegler pour la
choisit
Camille
;
Egmont,
vignettes
sur
un
acier
peu
trop
cou-
Rogier dessina pour
Camuzeaux des encadrements de couleur
libraire
des
Lefebvre
de
et
d'Henri
celle
le
destinés à relever
embourgeoisées
par
le
graveur.
La un
traduction de
portrait
Loëve-Weimar
d'Hoffmann,
gravé
se
par
recommandait en outre par Henriquel-Dupont, graveur
classique, qui jamais n'avait prêté son concours à l'ornementation
d'une publication romantique.
De combien de que savent ceux à un
même
faussetés est coutumière l'iconographie, c'est ce
qui, consultant
relatifs
personnage, se trouvent parfois en face d'images sans
aucuns
traits
public
n'admet pas
physionomie
une collection de portraits
de ressemblance entre
calme
qu'un et
elles.
Est-ce parce que
personnage célèbre
régulière?
Je
crois
plus
soit
le
doué d'une
volontiers
que
certains artistes, incapables de rendre la finesse des traits de leur
modèle, se laissent aller à une fâcheuse
facilité
physionomie toute conventionnelle au poète
;
et
prêtent une
adoptant une sorte
HOFFMANN de préconçu d'après de banales légendes sur qu'ils
êtres
ont à représenter,
cacodémoniaques
messieurs
ils
des
,
pleureurs ou des
le
compte de ceux
en font alors des séraphins ou des inspirés
ténors
ou des mélancoliques, des d'opéra-comique,
des
âmes
monstres; et ainsi nous sommes privés
tendres ou de farouches
FAC-SIMILE DE ZIEGLER, pour
de
la
physionomie
mensongers ont
les
réelle
affubliss
œuvres d'Hoffmann
(
i83o).
d'hommes de
talent
de postiches de carton.
Elle est pourtant intéressante la figure d'un
geoise
qu'elle
paraisse,
que des crayons
quand
on
sait
homme,
y pénétrer
si
bour-
comme
les
maîtres primitifs pénétraient dans leurs modèles. J'aime la représentation de
l'homme de génie
plutôt à l'état calme qu'aux
heures d'inspiration. Dans son état normal, un
tel
homme
rares
peut
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
76
paraître vulgaire à quelques-uns.
de
difficile
savoir par
quelle
volonté a été modelé
quelle
ne
Il
s'échappe son
fissure
son menton,
poids dont elle charge les
yeux fatigués en apparence,
la
commande au
du visage qu'un
de blanchisseuse qui corne un
de chemise!
Tout
cela est remplacé le plus
corps,
pensée a imprimés
la
aussi vivement aux parties molles col
avec
génie,
flamme qui ranime ces
méplats que
les
est
l'agrandissement du front
épaules,
qui s'est développé d'année en année,
qu'il
dans quel réseau de
rides s'abrite la pensée, les habitudes qu'elle le
Mais
pas.
l'est
souvent par
fer
la
repasser
à
convention
;
le
dessinateur n'a rien vu, rien observé de la figure du personnage, et
il
conviendrait autant de donner
de l'homme célèbre que cette
Ces
réflexions, peut-être
la caractéristique
image.
inutile
un peu grondeuses, tombent cependant
devant une représentation tout à
par
du valet de chambre
le portrait
fait
fantastique, inspirée à Ziegler
des œuvres d'Hofi"mann; véritablement
dames, qui regardèrent
le
portrait
en tète de
la
•
les
traduction des
Contes donnée par Théodore Toussenel, durent avoir une singulière idée
En
du romancier
réalité,
Hofl'mann
postes qu'il occupa, soit
comme
berlinois.
d'allures correctes dans les divers
était
comme
greffier
du tribunal criminel,
chef d'orchestre du théâtre de Cracovie.
Les travaux qui
le
faisaient
vivre
sous-sol tendu d'un papier à fleurs, éclairé
habitués
I.
pour
allait
un
c'est-à-dire
convenablement
petit et
où
buvaient et fumaient en dissertant sur l'esthétique.
J'attribue à Ziegler ce singulier frontispice, les
Hoffmann
terminés,
rejoindre ses amis dans une cave de Berlin,
les
soit
Œuvres complètes de Hoffmann,
gravés sur bois par Porret. projet n'eut pas de suite,
Il
paraîtra
me
fondant sur
l'avis
d'après les dessins de
de l'éditeur
:
Tony Johannot
«
Vignettes
et Ziegler,
une livraison de 4 vignettes par livraison de texte. » Ce d'ailleurs, étant engagé par Renduel pour les vignettes
Tony Johannot,
de l'édition Loêve-Weimar;
c'est
ce qui
me
pousse à attribuer à Ziegler
les vignettes ci-contre.
HOFFMANN L'imagination de Théodore
77
Hoffmann, d'Adalbert de Chamisso,
de Lamothe-Fouqué, qu'elle s'appuyât sur de curieux tifiques
ou du domaine de
l'art
pur,
était
faits
scien-
suffisamment tenue en
s. T. A.
'
ôoffiîtann
FAC-SIMILÉ d'un frontispice DE ZIEGLER, pour
éveil
dans ce milieu.
les
œuvres d'Hoffmann
(
i83o
).
Les dessinateurs romantiques ne voulurent
pas l'envisager ainsi.
On
s'imagina que
la
chevelure
d'Hoffmann
lançait des reflets
étranges semblables à ceux du punch bleuâtre brûlant dans un bol
d'argent.
Le conteur
fut
condamné
à
porter
une cravate
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
78
dénouée, un pantalon collant terminé naturellement par de
Sa physionomie devint
escarpins.
fins
d'un être extraordinaire-
celle
ment névralgique, dévoré par de bizarres pensées. m'en coûte de détruire cette iconographie de
Il
et à
mann,
penser à un
ferait
allemand
juif
si
des yeux humoris-
tiques n'indiquaient un regard sans cesse en quête de
Daucus
d'héroïnes
carota,
vagabondant dans teur est, malgré aussi juste
que
bizarres
et
gnomes, de
de personnages détraqués
cerveau du conteur; mais lui-même
le
commande
l'exercice
con-
le
au contraire pondéré
bizarres conceptions,
ses
le
au
regarder en passant un portrait réel d'Hofî-
premier aspect il
fantaisie;
de son
art.
Beethoven peut être en proie à de vives souffrances morales c'est,
homme
au physique, un
Tout
monde
le
connaît
représente Goethe debout,
semblable à ses contemporains.
la
le
jolie
Voulez-vous
statue
petite
ventre faisant
saillie
lande boutonnée. Voilà une œuvre qui nous
de génie dans sa
;
fait
berlinoise
qui
sous la houppe-
connaître l'homme
vie.
un
voir
Regardez ce jeune
homme
premier fatal,
tonneaux dans une sombre cave;
il
rôle
de
l'Ambigu -Comique?
appuyé contre une rangée de
fume une longue, longue
pipe,
en contemplant des crapauds, des couleuvres, des gnomes et des l'Hoffmann romantique, l'Hoffmann de 1834'.
larves. Voilà Il
paraît
que de
telles
images étaient nécessaires à
com-
la
préhension de ses contes. Mais combien les Allemands durent être
étonnés de l'imagination de nos dessinateurs! I.
Le Magasin
pittoresque, le
Musée des familles
rivalisaient à la
extravagants, de prétendus fac-similés de dessins d'Hoft'mann
un dessin d'Henry Monnier qui
;
même
j'en ai déjà
époque de parlé et
mystifia le public des Magazines en donnant
comme du
une fantasmagorie sans parenté avec l'essence germanique. (Voir Henry Monnier, sa
Œuvre.
Paris, E. Dentu, 1879.)
portraits
j'y ai joint
conteur Vie, son
CHAPITRE X LES FEMMES
«
ROMANTIQUES DE MIL-H
Quand une
âmes
fois
injustement
oublié
les
Époque
n'était
pas
romantiques. La les
Car
que par
rien
l'échantillon
1834.
bourgeoise et tourmentée, qui resterait pla-
fois
des peintres et
Ce
Dieu, se peut-il
juger du langage passionné d'un auteur qui
tement constitutionnelle sans ciers,
mon
romantique Aloysius Block,
le
des dames de
fibres
à la
parle
aujourd'hui.
-dessus, on peut
remuait
Ainsi
»
?
CENT-T RENTE
mêlé au sang, lorsque deux
s'est
se sont fondues en pleurs et en volupté,
qu'on oublie cela
ci
sang
le
U IT-
le
les hardiesses
concours que
la
gouvernement qui
le
femme
poussa en avant, souffla en eux
récompense aux plus
la
Mais
exaltés.
diverses de romantisme pouvaient se
y trouvaient leur compte,
les
femme
leur prêta.
favorisait
les
efforts des
en aide à ces audacieux
vint
seule
des poètes, des roman-
passion et se donna
aussi
à
;
elle
comme
combien de sources
désaltérer les femmes! Elles
mystiques et
les
matérielles,
les
poétiques et les prosaïques, les pudiques et les ardentes, celles
qu'on devait prier coliques à taient
au
qui
pied
comme
un de
clair
celles qu'il fallait brutaliser, les
de
croix
lune
suffisait, les
mélan-
pieuses qui s'abri-
vermoulues, celles qui écoutaient une
déclaration étendues sur un sopha et celles qui
ne reculaient pas
devant
le
On même
promettait aux femmes de les aimer longtemps, toujours,
funèbre décor d'un cimetière.
mortes, et on
rendez-vous sous les
vit
alors
tilleuls,
se
des héros de
rendre
la
nuit
romans, après des sous de sombres
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
8o
la pierre
cyprès et soulever
une
fois
La
Un
de
des tombeaux pour se repaître encore
vue de leurs maîtresses trépassées.
la
religion saint-simonienne ne
très bel
homme que
le
s'imposa que par les femmes.
père Enfantin
quels aimables dis-
et
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
ciples
les
Romans
et
Contes philosophiques de BaIzEc (i83i).
que ceux qui l'entouraient, vêtus d'une tunique bleue
et
de
pantalons collants!
Tout pour
les
femmes, tout par
répandait des hauteurs
un gouvernement de
la
la force,
il
la liberté
par
«
la
femme,
de Ménilmontant sur
d'épiciers » interdisait
femme
et
que
la
était la
Thymne cité.
qui se
Et, quand
aux apôtres de prêcher
police fermait la salle Taitbout
ne manquait pas de femmes pour s'interposer entre
LES FEMMES ROMANTIQUES DE Ml L-H U IT-CENT-TRENTE
à cheveux bouclés et
les missionnaires
force
la
8i
brutale, symbole
des idées bourgeoises.
On
moins
vit
moyen-âgiste gothique
fréquemment
d'alors;
une odeur de renfermé qui
femme
suivre
l'enseignement
vieux bibliophiles, avec
manuscrits
leurs
et
les
la
poussiéreux,
n'était
rien
leur
apportaient
langage avec
eux
moins que galante.
S'ils
VIGNETTE DE TELLIER, pour une brochure politique sur Alger (i832|.
parlaient
de
c'était
filles,
de truandes du dernier degré,
et
ils
s'oubliaient
sans vergogne dans des logis de bas étage tenus par
d'horribles
vieilles
avaient
;
cependant
on
leur
pardonnait
parce
adouci ce vilain mot de police correctionnelle
par avulterie\
qui
n'avait
pas la sécheresse
et
le
:
qu'ils
adultère,
coupant du
terme juridique. I.
Mystère du xi'
siècle. I
I
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
8a
Les archéologues non plus ne paraissent pas avoir fortement attaché la femme.
Oh
1
je
voudrais la voir, sur l'antique ruine,
Assise et son beau front appuyé' dans sa main!
un conditionnel qui montre que
est
l'antique ruine
«
»
n'était pas
dames.
très fréquentée par les
L'amour des jeunes hommes
poitrinaires
d'un
était
meilleur
placement. Tout un groupe de poètes, à
la
débihtée, poussa hardiment sa pointe.
étaient jeunes, mélanco-
et
liques,
pâleur de
la
ne recouvrait pas moins des
front
Cette veine, Sainte-Beuve l'exploita avec
brûlantes.
passions
leur
Ils
faveur d'une poitrine
infi-
niment d'astuce.
Pour trois ans seulement, oh Sur
ma
table
un
lait
que
!
pur, dans
je
mon
puisse avoir
lit
un œil
noir!
Ce
sont deux vers qui feront sourire les séducteurs de 1880.
pur sur
la
poète les
table
pendant
sollicitait
tempérament
ans
trois
faible qui se donnait
savaient bien poitrinaire
de nuit, cet œil noir brillant dans
que
pour
celui
rire
qui
qui
de
offrait
seulement
«
la
».
marge; mais
un
s'engagerait
la
bail
volontiers
ruelle, le
Voilà
les
semblable
pour
lait
un
femmes était
trois,
un six,
neuf.
Partout l'étranger. terre,
les
romantiques cherchaient des congénères, surtout à
Dans
cette ardeur de recherches en
en Allemagne,
en
Italie
pour former des
romantiques poussèrent jusqu'à l'antiquité
même
Espagne, en Angle-
et
le
roi
alliances,
les
Salomon
lui-
devint un puissant auxiliaire en matière d'amour.
En
effet.
LES FEMMES ROMANTIQUES DE M IL-HUIT-CENT-TRENTE
cet Oriental savait parler
une caresse Ecce mea,
aux femmes un langage qui
83
était déjà
!
meus loquitur mihi : Surge, propera, arnica mea, columba mea, formosa
dilectus
et veni.
(Voilà que
mon
bien-aimé m'a
dit
:
Lève-toi, hâte-toi,
mon
amie,
ma colombe, ma
toute belle, et viens.)
<'
'-:'i,v);/ <!i vil
VIGNKTTE nE TONY JOHANNOT, pour Résignée, de
Le
joli
latin
columba mea Tota pulchra (Tu es toute
Gustave Drouincau
tendre et parfumé
!
(iS32).
Arnica mea, fonnosa mea,
!
es,
arnica mea, et macula non est in
belle,
mon
amie,
et l'on
te.
ne trouverait pas en
toi
une
tache.)
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
84
Ces mots, à demi blaient-ils pas pleins
Les romantiques
Cantîcorum
pour
voilés
oreilles
les
féminines, ne sem-
de promesses? ne
pas
lassaient
se
de
citer
le
Canticus
:
Lectulus noster /loridus.
(Notre petit
La femme
savait gré
lit
est tout
aux poètes
de
et
fleurs.)
aux romanciers de plonger
VIGNETTE D EUGÈNK pour Une Nuit d'automne, Nouvelle de M.
dans
l'Ancien Testament
Sans doute, de
les
d'en
concupiscents,
défense
d'amour.
La
:
comte H. de V.
rapporter de
prêtres qui débitaient de tels
chaire de leurs livres étaient
la
leur
et
le
I.AMI,
des
—
des
serpents sensualistes
Tous
les
peuples
ont
chair a frissonné pantelante
Orient; la race saxonne elle-même a ses
comme
la
;
race latine.
(if3i).
pareilles
sermons du haut
démons mais
perles!
ils
parlé la
tentateurs, disaient
même
en Occident
des
pour
langue
comme
en
moments d'entraînement
I
LES FEMMES ROMANTIQUES DE MI I.- H UIT-CENT-TRENTE-
que Shakespeare avait
vrai
est
II
aussi courts qu'un seul, et
même,
Milton,
De semblables
in
lettres
De
la
mes
entendre alors des
honte, à
toi,
mon
bonne
toi, si
regards, avec
mes
Ce
pas
n'est
duisit
d'une femme,
cris
lui:
M"" Sand
vibrer sa
laissant
rappelaient les
voluptueu.x qui
:
l'air
que
tu respirais?
qui
Pannier,
d'élans passionnés
tant
s'était écrié
ange! Mais pouvais-tu, dis-moi, échapper à
inconnue. M""' Sophie
Et
à calmer bien des con-
et si tendre, te soustraire à cette
soupirs, avec
»
bras l'un de l'autre.)
les
plus
de Mirabeau à Sophie
Pouvais-tu,
baisers seront
each other's arms.
citations contribuaient
féminines. Aussi,
fit
Dix
un seul aussi long que vingt.
(En paradis dans
chair,
«
:
grave poète du Paradis perdu,
le
Imparadised
sciences
dit
85
parle
mon amour?
passion qui t'arrivait avec
•
ainsi
,
non
une oubliée d'un
,
une
c'est
siècle
qui pro-
négligea d'en faire connaître
qu'il
auteurs.
les
Quel
est
le
pleutre qui a dit
nuyant avaienf amené succès
ses
la
venue
que
les
de M™'
femmes Sand
et
d'alors
s'en-
contribué
à
?
Voulez-vous un échantillon des occupations de
la
femme
entre
1828 et 1834? Elles
regardaient
l'ignore, était
la
lune,
et
une autre lune que
la
lune
d'alors,
personne
celle d'aujourd'hui;
Les femmes plongeaient leurs yeux nacrés dans des
Des seigneurs sans
courtoisie
les
Sophie Pannier, Un
et
lacs;
traînaient par les cheveux
Elles éprouvaient d'horribles angoisses de mères;
l.
ne
un font deux, nouvelle publiée par l'Artiste.
;
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
86
Des gens farouches leur meurtrissaient
les
poignets avec des
gantelets d'acier. «
A
votre tour, Ralph! Croyez-vous que
n'est pas assez large
le
cœur de
pour contenir deux amours à
femme
cette
la fois?
'
»
VIGNETTE DE GIGOUX, pour
C'étaient
des
les
Poésies du coeur, de Mélanie
valses
enivrantes
hommes. (Lui-môme, Paul Foucher,
Au I.
Waldor
dans était
(1X33).
les
bras
de
jeunes
un beau jeune homme.)
théâtre, les actrices roulaient du haut en bas des escaliers,
Staniel Stéénie.
FEMMES ROMANTIQUES DE M
LliS
la
tète
la
de Vigny
première; et avec son les applaudissait
du
faîte
1
L-H
sourire
-CEN I-TRENTE
L II
de gentleman, Alfred
de sa tour d'ivoire.
Adultère! adultère! Le mot poursuivait partout était
inscrit
en
de
lettres
feu
87
dans
les
plis
de
les
femmes
et
leurs robes de
châlis.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour Vertu
et
tempérament, du bibliophile Jacob
(i83.").
Elles croyaient aimer un noble cœur. C'était
On se battait pour elles sous les réverbères. « Cœur contre cœur, lèvres contre lèvres », Michel Masson I.
Contes de
'.
l'atelier.
un forçat
s'écriait
!
l'honncte
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
88
Le beau temps où Gennaro
!
femme
la
pouvait s'écrier
Gennaro
«
:
!
mon
»
La bosse des bossus eux-mêmes contenait d'immenses
trésors
de tendresse. C'étaient des brutalités et des ardeurs de soudards
veux, et non pas
iiri«ii--<
:
— Je vous
Je vous aime.
:
_
^I^S^^Jini^.JS-'^^^'-^:^^' CHCKftlIK
—
''
VIGNETTE DE LECURIEUX, pour Vn Mauvais Ménage, de Pons (i833).
Et quel beau langage
Eugène Sue
!
leur disait
«
:
Jai «
fait sensation à cette
Delphine Gay
Qu'il est beau! I.
Atar-Gull.
comme une
s'écriait
Que
»
Pourquoi dire anathème, cordieu,
sur les beautés noires et fougueuses
farouches et emportées
femme.
comme une jeune tigresse
cavale africaine, ?
:
ses regards brûlants font frémir!...
'
»
LES FEMMES ROMANTIQUES DE MIL-HUIT-CENT-TRENTE
Louise Arbey Au
disait
(?)
réveil,
:
donne-moi ton long regard de flamme,
Ton doux
sourire et ton baiser.
Lui-même, emporté par s'écriait
:
«
89
ce
Viens, gentille dame!
M.
de passion,
torrent
Scribe
»
VIGNKTTE DK TONY JOIIANNOT, pour
l'édition iii-12
Et on ose dire que
époque
Poètes
!
la
de Xolic-Dttmc de Paris (iK3n.
femme
romanciers
,
,
s'ennuyait à cette bienheureuse
auteurs
dramatiques
compositeurs ne cessaient de s'occuper d'elle; fini
par se regarder
gnoles
,
à
leur
comme
choix.
les
,
peintres
,
femmes avaient
de grandes dames italiennes ou espa-
Leurs beautés
les
plus
diverses
étaient
étudiées en tout sens. femmes,
Noirs
et brûlants, jeunes
Noirs
et brûlants, qu'ils sont
beaux
I
13
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
90
me
Je
Mais
hâte de dire qu'il s'agit des yeux!
pas entendu chanter cette mélodie d'Hippolyte
si
vous n'avez
Monpou dans
son
mouvement presto troppo molto appassionnato, vous ne pouvez savoir ce que c'est'.
Demandez aux femmes
d'aujourd'hui
ce
pensent de
qu'elles
nos jeunes habitués de clubs.
—
Pas une dague, pas un
d'escarcelles
lieu
«
!
Absence complète
De de
vils
porte-monnaie au
braguettes
!
Et
ne
s'il
de temps à autre quelques voix autorisées pour crier
s'élevait
—
!
stylet
Tue-le.
—
—
Tue -la.
Tue-l'homme
»,
on
se
croirait
:
à
Genève, en plein pays protestant.
Un époque
poète de i83o, Haag, avait bien prévu notre
De
grâce, dites-moi, puissances inconnues.
Pourquoi
faut-il
Des recherches sur
le
aimer
brevets de capacité,
comme
les
chiens des rues?
problème de l'éducation des femmes, des
écoles professionnelles, des
filles
de bourgeois qui
disent de gros mots durs
concubinage (combien l'ancien mot
binaige), est-ce là
prennent
était plus
ouaté
tels
qu'
adulqiioqti-
Un Cœur pour deux
amours ? Les Yeux
:
:
vraiment l'époque qui devait succéder à celle
que nous ont dépeinte des ouvrages
I.
des
des Américaines docteurs en médecine, des
magistrats, des philosophes qui tère,
calamiteuse
'
noirs. Caprice. Paroles de
Ch. Dovalle. Musique de Monpou.
CHAPITRE l'adultkre en
Ce
i83o.
XI
—
l'orgie
furent deux des principaux mots du dictionnaire romantique,
ceux que les écrivains employaient avec
le
plus de complaisance.
VIGNETTE DK TONY JOHANNOT, pour
Sans
prétendre
te
Manuscrit
entrer
vert,
de Gustave Drouineau (i83i).
profondément
question de l'adultère, une vignette de
un peu plus grave que ne ce gentil
petit
maître,
elle
le
au
cœur
de
Tony Johannot
comporte d'habitude
le
la
grave
m'attire
:
crayon de
m'a paru appeler quelques commen-
taires.
Un
élégant jeune
homme
en
déshabillé
du matin
(peut-être
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
92
vient-il
de s'arracher des bras d'une galante créature) se trouve
en face d'un prêtre austère qui, son regard sur
vert, appelle le
doigt posé sur un livre entr'ou-
le
mot
le
Code, mais bien l'Evangile au passage où
fornicateurs
ni
Ainsi était
cieux. »
Manuscrit subissant
vert
de
souffle
le
paraphrasé par
il
même
du
un chapitre du
même
la
époque. de
situation
la
cependant étaient agités, au plus profond de leur
Sans doute
être,
par
les
?
de Gustave Drouineau, sorte de mys-
les doctrines
tagogue au cerveau mal équilibré
une
pas
quelques
secousses des poètes et des romanciers contre les insti-
tutions sociales
fut
la
regardaient la mêlée romantique sans y prendre part
lettrés qui
dans
les
des
enflammé qui embrasait
vent
Mais ne convient-il pas d'indiquer
violentes
Ni
Gustave Drouineau, romancier humanitaire,
plupart des poitrines d'écrivains de
et
«
:
royaume
le
vignette
la
pas
livre n'est
est dit
dans
n'entreront
adultères
les
Ce
adultère.
maison
même
de
mourut
(il
peu d'adhérents.
trouvaient
d'aliénés),
de George Sand
y a peu d'années
il
le
joug du mari
n'en
tout d'abord, dans
qui,
première manière, entraîna à sa suite un certain nombre meurtries ployant sous
Il
«
sa
d'âmes
aspirant par conséquent
»,
à la liberté.
Le miroir que
M™° Sand
projetait alors
sur le terrain du
roman
intime ne reflétait à vrai dire que sa propre image. Si, à côté de ce
portrait,
l'un
apparaissait
de repoussoir, l'autre
le
mari
ne Si
du sée,
l'amant,
Tel fut
d'utilité.
mit en action l'auteur de Lclia, en qui
ou
le
le
c'était
trio
à l'état,
que longtemps
rehaussant d'une phraséologie
manquait pas d'une sorte d'éloquence.
les
règne
mœurs de
font
les
romans,
Louis- Philippe
dut
matrimonialement parlant.
A
la société
du commencement
être
profondément boulever-
s'en
rapporter
aux
écrits
de
I
L'ADULTÈRE EN
—
i83o.
L'ORGIE
M'"° Sand, Vadiiltère planait au-dessus de la
gS
France, en province
aussi bien qu'à Paris.
Dans
cet ordre de choses,
George Sand
fut-elle véritablement
l'expression de son époque?
une jeune femme douée de facultés imaginatives
J'entrevois
que
exceptionnelles,
débat contre
les
la
puissance du mari révolte,
arrêts de
la
destinée
qui
»,
«
cœur
qui se
pas trouvé sa
n'a
VIGNETTE INCONNUE, de
l'iicole
de
Tony Johaimot
i83o).
(vers
moitié pas plus que, libre, elle ne la trouvera après de nombreuses recherches. Cette femme, grâce à sa plume facile, entraine après elle le la
vie
cortège de personnes qui manquent du sens pratique à
deux
:
attaquée par
passionnant les uns,
jouant avec habileté du thème du
«
malaise social
»
les
ou des
plaies de la civilisation agonisante », M'"° Sand, par ses
tions
vers
une
existence
meilleure
susceptible d'égarer ceux qui
travers les romans.
»
,
se piquent
conquit
une
d'étudier
les
« «
de
autres,
grandes aspira-
popularité
mœurs
à
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
94
Si la statistique
pouvait intervenir dans ce courant d'études,
on verrait que l'adultère puni par
la
guère plus con-
n'était
loi
sidérable en i83o qu'en 1880.
La France
pas une nation qui
n'est
lapide celles qui violent
conjugale; elle s'amuse plus volontiers aux dépens de leurs
la foi
victimes et en
de comédies piquantes qui font connaître
fait le sujet
bien plus le sentiment gaulois que les prêches
dogmatiques sans
rapport avec notre esprit sceptique. que,
Alors
sous
discutaient sur ce sujet
—
L'adultère
Napoléon,
dit
qui,
politiques
:
dans
dans
n'est,
hommes
premier. Empire, des
le
le
Gode
civil,
qu'une
le fait,
est
un
fait
immense,
une
galanterie,
affaire
de bal masqué.
— une
môme
revint encore dans la
11
soirée sur le sujet.
affaire
et
du
gaieté,
xvi''
et
mais
les
conteurs français du
siècle
ne pensaient-ils pas
de
même
pas
n'ont-ils
;
engendré
aussi bien appeler la philosophie)
la Physiologie
avec plus de
(qu'on pourrait
du mariage?
Sand ne comprenait pas plus l'ancienne gauloiserie que
M""^ M""^
c'est
de canapé.
Les législateurs sont cyniques xv*"
un phénomène,
L'adultère, ajoutait Napoléon, n'est pas
Cottin
;
aussi
aujourd'hui
celui-là
serait-il
bien
prendrait pour thème
de
citations de Lélia, et
faut voir avec quelle violente et
il
ses
arguments
contre
arriéré
l'adultère
qui
des
peu respec-
tueuse ironie Proudhon traita, vingt ans plus tard, les déclamations des « coeurs qui se révoltent contre les arrêts les
imprécations poétiques à propos des
les lois
I.
'
«
de
la
destinée»,
passions réprimées par
»
De mcnie, au début,
ces doctrines répondaient
Uénevoise, disait-on de M-" Sand dans
le
monde
faiblement à
des poètes.
l'idéal
romantique.
—
Une
L'ADUI.TKRK EN
Un
—
I,
'ORGIE
y5
des écrivains qui contribua à vulgariser fortement l'adul-
tère, à le rendre fut
i83o.
même
significatif et possible
dans sa violence,
Alexandre Dumas; avec moins de ménagement que M™° Sand,
plus d'emportement, une sensualité
ardente qui ne se cachait pas
derrière le paravent hypocrite de réformes sociales, l'auteur d'Au-
comme un drapeau
tony arbora l'adultère
drame moderne, comme
les
son
Grecs avaient employé
temps ne demandaient qu'à
ce
pivot du
le
fit
créole
le
dans
fatalité
la
triomphante dans quelques salons,
entrée
femmes de
en
il
dramatiques. Avec
leurs grandes conceptions faisait
;
l'adultère
certaines
et
aux pieds de
se jeter
ce vainqueur irrésistible.
Je dis quelques salons et certaines femmes. L'adultère,
dans
l'affichait
en
qu'un
curieuses
volontiers au
drames
que par des
pratique
sées, les
les
et
les
bas -bleus,
nom
monde où on
femmes de i83o,
artistes
et
sive minorité
qui
doute
comme est
il
des
de
maussade.
faire
dans
Un dans
fait
comme
des rosières
monde
le
et l'entraînement
restreint.
Et
il
des
exces-
de l'adultère en fut,
je le
l'orgie.
une agitation
époques où
Ce que veut
alors
le
sang.
La
la nation,
singulière
vie domestique
elle l'ignore; elle
moments
est inquiète, nerveuse, quasi hystérique et à des
tement
déclas-
sans-gêne ne furent qu'une
s'empare des esprits. La fièvre enflamme paraît
les
jouait à l'adultère
vécurent
que dans un cercle
de l'adultère
Sans
le
mis réellement
des actrices,
Sans prétendre
dans Paris. Le factice
n'eurent prise crois,
On
s'amuse.
celles
en acceptèrent
n'était
retentissant attire et qui se mêlent
on joue à un jeu de hasard. des
romans,
qu'on
tel
d'abat-
succéder de bizarres ardeurs.
certain
nombre de jeunes hommes
les lettres et les arts,
en marchant,
sous
le
qui, en
i83o,
entraient
remportèrent quelques victoires
drapeau de l'adultère, à
la
faciles
rencontre des
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
96
quelques dames décrites ci-dessus
ne trouvant pas une complète
femmes à des maris peu
satisfaction à enlever des
danger
cet assouvissement sans
;
jaloux, peut-être
mot orgie
les poussa-t-il à ajouter le
sur l'étendard de leurs passions.
Orgie devint facilement à
la
mode. Peu de drames sans orgie,
depuis que Gennaro avec son poignard avait gravé sur
du palais des Borgia
la
la
façade
triomphante anagramme Orgia.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
11
était
prêtaient
avec
la
joies
de
fécond
ces
le
les
nombre
l'enfer,
la
la
si
mouvementés auxquels
pleines.
L'orgie, c'étaient,
richesse, la sensualité, l'oubli
révolte
l'homme redevenu mâle, belles
(1829).
d'incidents
deux courtes syllabes
beauté et
Que de
Poèmes d'Alfred de Vigny
la
orgies au
contre
femme
la
société,
le
de
délire
la vie,
des
les
sens,
femelle.
théâtre, dans
les
livres!
L'orgie partie de très haut devait descendre très bas. N'est-ce
L'ADULTERE EN
—
i«3o.
L'ORGIE
97
pas l'orgie qui provoqua Tinvention du roman maritime qui fleurit
pendant une couple
Chypre;
meilleurs vins de
On
d'années?
jusqu'à
avaient été suffisamment arrachées. Les
Les bonnes
poisons italiens les plus
lames
de Tolède
quels coups de couteaux que ceux de matelots ivres
Vraiment une orgie sur sur son livre de bord par la
les
lie
étaient
Les romanciers arrivèrent aux coups de couteaux. Et
ébréchées.
de
la
robes de soie des grandes dames
les
fameux semblaient fades.
bu
avait
M.
consciencieux
le
même
pont d'un navire,
le
!
rapportée
Jal, historiographe
marine, était émouvante et féroce. Plus de lambris dorés!
Ils
avaient été brûlés par d'impétueuses Vénitiennes! Pour décor, un
pont de navire,
les flots, la
lune éclairant l'ivresse,
Triomphantes orgies que les
regardons
demandant
la
modéré des
celles des
œil
d'un
aujourd'hui
fil,
et
très
fameuse
mince
si
aux
qu'il
qui
et
de
dit-on, à
contraire à celle qu'exposait rabelaisienne
la
fin
de
la
de Pigault-Lebrun, aux couplets salés
château
Adolphe Thiers montra,
courant
le
rattacherai plutôt
je la
aux gaillardises de
soit,
M. Vatout,
du
soirée
nous
sociales d'alors.
succès
de
salés
le viol!
quelque peu étonné,
cause de ces singulières infiltrations dans
institutions
Restauration,
sang,
romans maritimes! Nous
L'orgie des premières années de i83o,
par un
le
projette
plus
particulièrement
Grandvaux où
après
,
une fenêtre du château
Quasimodo au
un rayon
gai
pilori.
sur
le
à
cette
souper la face
Une gaminerie
grave auteur de
l'Histoire de la Révolution. Si cette légende, attachée à la
repose sur un fond de vérité,
de
l'auteur
l'orgie.
elle
mémoire du
«
petit
bourgeois
»,
appartient plutôt aux joyeusetés
du Secret de Monsieur Ladureau qu'au domaine de
Les romantiques se piquaient de tenue
pas de pareils
et
ne recherchaient
efl'ets.
i3
CHAPITRE LES SALONS
XII
ROMANTIQUES
Sur rhistorique des salons romantiques, où se brassaient les déchappées succès de la nouvelle école, on serait réduit à peu
SOIREE A Gravure
lumineuses, certains écrit
un
si
les
à l'cau-forte de
livre intime sur
célébrités
détail.
Johaniiot
(ili3i)
lithographies ne fournissaient M""^
Menessier-Nodier, qui a
son père, a négligé de rendre
soirées de l'Arsenal
du romantisme,
astres qui ne
Tony
vignettes et les
renseignements de
ment des fameuses
ARSENAL.
L
les étoiles
demandaient qu'à
;
là
le
mouve-
pourtant passèrent les
poétiques qui pointaient, les
briller. «
L'allumeur
»
était
un
fin
LES SALONS ROMANTIQUES
compère, une sorte de bonhomme
Condamné
ardente.
une
à
vie
qui la
à
prudemment
voilant
à devenir
sa pensée, consentait facilement
nesse
philosophe,
lettré,
ne déplaisait pas et qui,
historique
fiction
99
père de cette jeu-
le
difficile
par
peu de
son
Nodier se prêta de tout cœur à ouvrir ses bras
fortune, Charles
aux nouveaux venus, certain que
à
ceux-ci,
l'occasion,
ren-
lui
draient la monnaie de sa pièce. C'est de la politique de vieillard
De même
des fêtes aux jeunes.
qu'Enfantin, dans les dernières
années de sa vie, recevait dans
battants
les
de
portes
livra
à
de
ses
l'Arsenal.
jeunes
femmes
Nodier
ouvrit
à
Dans
semblait
Tony Johannot
maître du logis rêveur, et dont
deux
plein
on
on joua,
que
discussions
endroit,
cet
des lectures,
fit
chaudes
les
salons
marquaient,
qui
historiques, on
souvenirs
on se
hommes
jeunes
les
et
portant que de donner
bien
de
dansa,
écouter le
a laissé un vivant
croquis.
Quelles sont ces femmes emportées dans un galop
neux
»
Quels sont ces jeunes hommes, dont
?
la petite
«
vertigi-
dimension
de l'estampe n'a pas permis au graveur de marquer suffisamment je
ne trouve qu'un personnage
bien en vue, très ressemblant, Paul
Foucher, alors très remuant,
traits
les
myope,
très
nombre de J'ai
1.
Sur
entre dans
la
il
les
myopie de l'homme se trouve
cartons de les
le
les
galop.
Il
[ii'i'2.)
mon
histoires plaisantes
une copie de
à la maîtresse de la maison.
danse
journalisme du temps attribuait
le
bizarreries'.
un salon où
ceux qui ne
excepté,
très crépu, à qui
rédacteur de l'Artiste
dont
Janin
trouvé, dans
fille?... dit-il
Un
Jules
?
Beau
àisaix de lui
:
«
la
Pierret',
ne tarissaient pas. Paul Foucher
Vénus nue du
portrait; je vous
Titien.
en
«
fais
Mademoiselle votre
mon compliment.
Paul Foucher est célèbre surtout par
la
»
manière
parle volontiers de ses ouvrages, les explique et les récite presque à
ont pas lus.
Il
a
une manière de regarder
décrivant un arc, qui appelle sur lui les yeux de l'assemblée. 2.
M.
beau-père,
La maison hospitalière des Pierret s'ouvrait tous
les
femmes
et
de leur parler en
»
les soirs à
un groupe de peintres
et
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
un dessin à
d'Eugène Delacroix,
sépia
la
habituelle de ce nouveau petit Poinsinet
voyait dans le
monde
dans
ni
les
;
représentant
c'est dire
ateliers
l'allure
qu'on n'entre-
bon Paul Foucher
le
sous un jour bien sérieux.
On
M"' Victor Hugo
regrette que
n'en ait pas dit plus sur les
^^ PAUL FOUCHER. D'après un croquis à
soirées de
grande
la
tisans
la
Royale.
place
bataille
livrée
à'Hernani; mais
d'amis des arts
:
la sépia
Delacroix,
à les
Schwitter,
d'Eugène Delacroix
Elle la
s'est
(vers i832).
étendue avec
raison
Comédie - Française par
discussions
esthétiques
de
la
consacrée à dessiner ses
faits
et
par-
les
i83o,
les
Frédéric Villot, Jal, etc.; divers croquis donnent à
croire qu'à la suite de quelque mésaventure récente attribuée à Paul Foucher, toute fut
sur
gestes.
Voir pour plus de détails sur ce
Correspondance d'Eugène Delacroix, éditée par M. Ph. Burty,
et les
romantiques, de M. Ernest Chesneau. Paris, Charavay, 1880. 1b-i8.
une soirée
petit
cénacle
Peintres et Statuaires
LES SALONS ROMANTIQUES
loi
imprécations et les violences qu'appelaient bénévolement sur leurs
des
têtes
âgés, ne
adversaires
pas suffisamment
peut-être
sont
développées. Avec impunité
«
s'écriait
également en vers
les
le
Hugo
font des vers
»
!
Népomucène Lemercier, un
vieux
novateur de jadis pourtant, mais qui, ulcéré d'être mis à l'écart
par
néophytes de
les
de criminelle
nouvelle école, traitait
la
la
prosodie romantique et eût certainement envoyé sans remords ses sectateurs au bagne.
Népomucène
Lemercier,
conventionnel déporté à
Guyane,
la
Barbé - Marbois,
vieux
le
c'est
qui,
le
devenu pair de France
sous Louis-Philippe, condamne sans pitié les accusés d'Avril. Si
poètes de l'Empire se permettaient de telles violences
les
vis-à-vis de leurs adversaires,
France
dont
l'un,
spectateur hostile
avec ce poignard
:
il
a
(XHernani,
représentation
à
la
«
Je vais
la réciprocité
t'enfoncer
le
sifflet
des Jeune-
criait
dans
la
à
un
gorge
»
!
Mot mémorable temps n'en
on admettra
gai.
et
ait recueilli
du
11
même
manqué un observateur
Aux
ordre*
acteur du
qu'aucun
fâcheux
est
romantiques
salons
un La Bruyère
discret,
Mérimée, qui, impassible, eût écouté sans
mêler
s'y
teinté
de
les discus-
sions littéraires
des divers groupes, qui eût regardé les rapports
entre les jeunes
hommes
On
était
morsures à rances de
la
jeune,
peau
damnés
et
et les jeunes
on s'aimait, au cœur,
inscrits
dans
je
les les
femmes de
l'époque.
ne
point;
le
nie
regards fatals,
les
mais
les
désespé-
œuvres d'imagination
d'alors,
ne sont-ils pas quelque peu superficiels et d'épiderme?
Un
soir
pourtant que j'écoutais, dans les salons d'une Muse,
une conversation entre M.
Cousin
et
Alfred
de
Vigny,
il
me
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
,02
sembla que du plomb fondu venait d'être versé dans
Un astronome me
sommeiller,
comme
retomba,
d'après
Je vois,
poitrine, semblait sans cesse
la
«
:
Dans notre temps, nous parquet.
le
astronome ferma
les
Après
»
yeux
M.
et sa
Babinet,
dans quelque trouble.
images de l'époque, des dandys causant
les
avec les femmes, entre deux quadrilles
les « raouts »
dans
jeta
oreille.
cheveux en
les
d'habitude, sur sa poitrine; mais
me
jouant les Antony,
qui,
chevelure sur
la
cette étrange confidence, le brave tête
Babinet,
coup
à
tout
souffla
femmes par
les
M.
d'esprit,
menton appuyé sur
broussaille, le
traînions
plein
mon
;
ne
je
trouve pas dans leur attitude, dans leurs regards, cette poussée à
les
romanciers
:
je
consacrées
sensualités
l'adultère, ces acres
me demande même
par
parfois
poètes et par
les si
ces romantiques
fougueux n'étaient pas des mystificateurs qui voulaient stupéfier Parisiens.
les
y a
11
voulu, que de frénésie
me semble-t-il, plus de cherché, de réelle. Un Jeune-France se vante de boire là,
du punch dans un crâne; qui
en rentrant, cet enragé ne
sait si,
prend pas une infusion de camomille dans une vulgaire tasse de porcelaine
me
Je la
?
garde
toutefois
d'affirmer,
du poète
correspondance
ayant
romantique
le
eu
sous
plus
les
yeux
gentleman de
l'époque avec une actrice de drame passionnée. Je ne sais quelle
torche enflammée secouait cette
entourage
;
femme parmi
les
hommes de
ce sont des échanges de sensations auprès desquelles la
correspondance de Sophie et de Mirabeau est réservée. des
sens atteint une
décrire
des
:
les
lettres
que
intensité
étranges
je
adressées
des
romanciers
et
même
pas
donner
initiales
d'une
les
collection de l'étranger la
ne
me
Le
hasarderai
à M""* Marie
,
font
plus riche
partie
délire
pas
D
une femme célèbre, dont
poètes,
veux
son
à
par je
ne
actuellement
en documents sur
le
o u a E:
E s o =
I
LES SALONS ROMANTIQUES
On
romantisme. révélations
le
demande ce que pensera
se
où
jour
Pour en revenir
seront
elles
aux
io5
de
l'avenir
divulguées.
Hugo, non
par
analogie des rois
tenaient le sceptre, mais
L'Arsenal
des
et
de
celui
qui
reines
en raison des invités qui
une certaine sévérité d'aspect
offrait
on
romantiques,
réunions
principales
peut ne faire qu'un du salon de Charles Nodier et de Victor
telles
y
s'y pressaient.
des
;
de
restes
décoration du temps où Sully l'habitait s'opposaient à l'encombre-
ment
d'objets d'art, qui, d'ailleurs, n'étaient pas le fait de Charles
Amateur de
Nodier.
bibliothèque
couvrant
les
était
de
murailles
d'un
appartement.
Nodier appartenait à
âge,
qu'on
comprenait au
le
porté à la
ceux que ravit une
il
livres rares,
xviii*
Thomme
de
classe
la
de
c'est-à-dire un
siècle,
Par son
méditation par les objets qui l'entourent
lettres
philosophe
une sphère
:
sur le bureau, des cartes tapissant les murs, sur le haut
hommes de
bibliothèque des bustes de grands
Cette
austérité
à quelques années de
devenir^
de
salons
la
place
tiques,
un
M"' Victor Hugo
plaisir
tueuse,
dont
faisaient
A
délicat
la
comme
le
purgatoire batailles
reçut les amis de son mari.
que d'être
par cette
accueilli
triomphantes épaules,
les
l'Arsenal
pas
grandes
résultat des
le
la
de
une sorte d'antichambre des
là,
Royale; ce fut
paradis alors qu'après
de
l'antiquité.
n'empêcha
d'ameublement
tel
le
teint,
Un
de
ce
drama-
honneur,
beauté
majes-
yeux noirs,
les
penser à une reine d'Espagne. place Royale, de
nombreuses. Qui voudra
même les
qu'à l'Arsenal, les
voir
dans leur
femmes
élégance,
étaient
leurs
airs
de tête de l'époque, devra consulter l'œuvre de Tony Johannot, certaines
lithographies
pour
détails
les
de
la
de costumes
pierre de Devéria.
première et
de
manière de Gavarni
coiffures,
les
dessins
et,
sur
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
io6
Si
un
esprit porté à la critique s'arrêtait aux
sèchement par
les
poupées gravées
journaux de modes de l'époque, avec raison
il
trouverait quelque peu ridicules les ajustements féminins de i83o;
mais à se reporter aux scènes d'ensemble recueillies par
les dessi-
"^?^:;i2S&!iiiiiii
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour Une
nateurs
dont
courant
d'alors
je
Ame
l'impression
parle, et
le
en peine, d'Amiidée Kermel I1834).
charme
on
change;
de ces
jolis
entre
papillons
dans
le
de salons
apparaît plus piquant.
Le fanatisme pour si
loin
les
modes de femmes
est aujourd'hui poussé
que, dans les journaux à informations,
le
compte rendu
LES SAI.ONS ROMANTIQUES
par
d'une comcdic débute souvent toilettes
Un bon
d'une actrice.
marchande de modes,
la
107
description des différentes
critique
et la description
doit
des
être
doublé
d'une
robes
d'une
comé-
dienne en renom offre parfois plus de développements que l'analyse de la
Pour
pièce.
de i83o à 1884, Victorine
,
chapeaux
les
Palmyre
et M'"'
magasins desquelles
Les «
au-dessous de travaille déjà
Ces
les
leur
et
coiffures étaient fournis par
à la
mode
devaient se
montrer. :
Gagelin, les Burty ne seront pas cette année
renommée européenne
fécond
leur
;
cerveau
»
une
serait facile d'en recueillir
il
les
m'ont fourni cette nouvelle à sensation
pour Longchamp.
détails,
les
Saint- Laurent, trois rivales dans
femmes
les
étoffes, les soieries,
Les Hcrbault,
plaisir à ces couturiers je dirai que,
faire
forte
touffe
;
je
ne veux signaler qu'en passant une étoffe très recherchée alors, tout à fait oubliée aujourd'hui et qui a sa
musée d'un M. de les
Mésangère
place
parle du chàly célèbre dans
romans de 1884. Emile Cabanon,
cet humoriste qui eut l'esprit
livre, habille
:
son héroïne d'une
noire où se jouaient de vives rosaces écarlates
C'est là qu'entre huit et neuf heures, au
pensée, est assigné
la
le
N'importe
ont
fui leur
1
moment où
rendez-vous de ce que
d'aimable et de galant. Les robes de soie sières.
».
robe de chàly
«
Un
autre roman-
du boulevard de Gand, près du café de Paris,
cier, parlant
elles
le
je
la
de ne laisser qu'un
que
marquée dans
et
l'air se rafraîchit
en
et leur
et étourdies,
divan jaspé pour un siège rustique en plein air;
parce que dans leur boudoir elles s'ennuyaient d'être seules en tète-à-tête avec
de leur
toilette
ou
les
possède
de châly se fripent sur des chaises gros-
Toutes ces femmes que vous admirez, parées, agaçantes
boudoir
:
même temps
Chaussée d'Antin
la
écrit
derniers dessins de Devéria, et que sur
le
boulevard
et cela
la
glace
elles
ont
pour admirateurs tout un peuple de désœuvrés.
Un
vent doux agite mollement ou courbe en ondulations
les voiles
1.
de gaze,
les
plumes,
les
ln-8".
et capricieuses
rubans'.
Le Fashionable, nouvelle du Corridor du
Georges Gueiiot. Paris, i833.
embaumées
puits de l'ermite, par
Adolphe Choquart
et
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
io8
Ce châly humain,
me
il
un
étant
paraît nécessaire de
des personnages.
romantique, beautés ,
l'idéal
homme
jeune
le
quelques sentiments
recueillir
parmi
cherchant,
que caresse son esprit
un coin de salon
dans
montrer,
voudrais
Je
même un document
établi, peut-être
fait
le
;
un
essaim de
court monologue sui-
vant a sa date bien marquée et peut être appliqué à un songeur
regardant tourbillonner devant Tu
moi
seras belle pour
yeux seront noirs,
tes
;
tient, ta
prunelle sera vive et languissante,
paresse,
ton corps flexible
seras belle
comme
fait
un de
parler
roman romantique
Quelque
faibles
reflètent
pas
le
'
ses
son de ta voix plein d'une amoureuse
O mon
qui
n'en
moins une tournure
de
est
est
pas
la
a
sauvé de
même
des
des sensations
lectures
laudatives sont tout à fait
salons
les
et
les
soirs
où
d'œuvres on
lui
et des cris
d'enthousiasme qui coupaient une lecture.
hommes
par peuple
magnitique
Ame
se
Les
une amusante charge de ces soirées
comme une
nuit d'hiver
I
!
1
Une
qui
seul la Cari-
!
poésie qui ne peut malheureusement être comprise
— C'est une tour d'ivoire sculptée — C'est apocalyptique I.
serait
modifiées aujourd'hui et d'un
Philipon, a tracé
et
qu'il
inédites
cature de
sombre
n'en
elles
ne dansait pas.
autre tour. Balzac, alors qu'il rédigeait presque à
C'est de la
l'oubli.
langue moderne.
épithètes
C'est
malgré sa
meilleur
Tony Johannot
dans
«
que tu
Dieu,
M. Amédée Kermel, auteur
héros
faisaient
—
harmonieusement
que fussent certaines de ces œuvres,
de rendre avec
en
11
sourcils
tes
celui de la couleuvre...
date, mais qu'une vignette de
difficile
:
1
Ainsi
d'un
danseuses
blanches se carminant aux moindres excitations d'un sang impa-
tes chairs
tracés,
lui les
en peine. Paris, Levavasseur, 1834. In-8°.
que de
dix
PL
m
Imp L«tn«r(i*rAC'* Pcrit
FACSIMII
1
IJUNE EAU FORTK DE CÉLESTIN NANTEUIL Théophile ûauLhier
LES SALONS ROMANTIQUES
— C'est moyen âge
Homère,
Dante,
le
Milton
l'Arioste,
et
loy
d'une
traduits
du
vignette
!
— C'est une nielle de Florence — C'est un miroir concentrique où !
la
nature se
re'fléchit
«
duquel perçaient quelques notes plus fortes que
les autres
d'opéra, à travers
:
— œcuménique, — polytechnique, — pathologique, — figue, — — blique, — curieux, — divin! — d'honneur — étourdissant! — vissant — — poétique, — scriptural!... — Byron — Scott, — — bon, — —
Psychologique,
plique,
gisant pal,
»
comme un chœur
Puis les voix devenant plus confuses, j'entendis le bruit
!
?
crott',
!
— Zschokke A
'
!...
travers
salons
payent
les
piteuses
,
tal,
»
gausserie
cette
peu sacerdotal
Balzac,
de
?
!...
auteurs,
tragédies
,
que
de sa nature, on retrouve
commande
de
parfois
rabelaisienne
à
suite
de
sonnets
et
la
de
parfois
,
lecture
la
de
se
permettait
les
adulations
dont
se
morbifiques
et
ironiques
de
,
rimes
sornettes
dont
se
rendent complices, vis-à-vis de leurs invités, quelques maîtresses
de maison.
—
Il
y
a de la poésie là dedans
de l'époque qui
faisait le
auteur d'une étude sur
le
désespoir
les salons
le
mot
est
rococo,
un autre cliché romantique
dun' certain M. Ch. Deglény,
Langage à
à cette date, à s'en rapporter au
dans
!
la mode'^.
même
dont
le
C'est également
écrivain,
que
fut
lancé
sens ne fut pas fixé tout
d'abord.
Rococo! Drôle de mot que l'atteindre,
échappe à toutes
comme un
celui-là, qui se replie
les définitions, se livre à toutes
serpent sans qu'on puisse les fantaisies, se prête à
tous les caprices, proscrit tout ensemble les genres les plus opposés et permet d'accoupler David à
M. Dubufe, M. Viennet
à Racine
:
ou n'ignore pas qu'avant
d'être
un
polisson, Racine était rococo.
Suivant
Thonnéte
M.
1.
La
2.
Nouveau Tableau de Paris au
Deglény, qui
s'en
plaint
amèrement,
Caricature. Art. signé Alex, de B., 9 déc. i83o. xix* siècle,
t.
VI. Paris, Bcchet, i835. ln-8'.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
110
pour
uns rococo
les
rait
ou
gothique;
le
pour
c'était l'antique,
rococo
bien
Girodet et ses imitateurs
c'était
;
les
autres rococo figu-
en pleine
atteignait
poitrine
également une sorte de
qualifi-
dédaigneux de Boucher, de Dorât, de Watteau, de Crébillon
catif fils'.
En même temps que
langue
la
de mots d'art
s'enrichissait
nouveaux, les salons, sous l'influence des célèbres collectionneurs
Sauvageot
du Sommerard, se modernisaient par l'introduction
et
d'anciens objets d'art
:
vieux bahuts, figures gothiques allongées,
manuscrits à miniatures, vitraux,
tements
à
etc.
Ce
fut alors,
dans
mode, un pêle-mêle de moyen âge
la
les
appar-
de Renais-
et
de meubles piqués des vers, de tapisseries dans lesquelles
sance,
se logeait la poussière, de vitraux qui empêchaient de voir clair,
de commodes incommodes.
Grands
marbre, de cuivre recouvraient
les
murailles
des émaux,
«
on parla,
dit
;
il
fallut
tout
un
supporter
des verreries.
que Gœthe s'entretenait de
soir
ses amis,
des bas-reliefs,
objets de pierre, de
consoles, pour
de dressoirs, de crédences, de
attirail
Un
menus
et
la
Eckermann, de
mode romantique avec l'âge gothique, et, à ce
propos, de l'habitude moderne de disposer ses appartements dans
goût gothique et d'habiter
le
vieilli
cet
entourage
d'un
dit alors
«
:
Dans une maison qui renferme
tant de
chambres qu'on en
quelques-unes libres et qu'on n'y entre que trois ou quatre fois par an, on peut
se permettre
comme
je
une
pareille
trouve fort
joli
fantaisie,
et
on peut avoir aussi une chambre gothique,
que M'"" Panckoucke, à Paris, en
ait
une chinoise. Mais
garnir la chambre que l'on habite d'un pareil attirail d'ornements étrangers et cela
me I.
temps
»,
Gœthe laisse
dans
paraît blâmable. C'est toujours
Sous
cette dernière acception le
son Dictionnaire, croit pouvoir décorateurs du
xviii'
siècle.
le
mot
faire
une espèce de mascarade
est resté.
M.
Littré,
vieillis,
qui, à la longue,
ne
qui a accueilli rococo dans
dériver des ornements rocaille dont abusaient
les
LES SALONS ROMANTIQUES
même,
produit à aucun point de vue de bons effets; elle peut aller,
avoir une influence nuisible.
Que
penserait
l'homme qui
s'y laisse
»
aujourd'hui de la manie des bibelots qui
Gœthe
mode moyen âge de nos
a succédé à la
sur
pères?
Que
ces méchants
objets d'étagère, ces faïences accrochées à la muraille, ces petites
mode du
peintures à la
mansarde à
la
qui emplissent
jour
loge du
font
portier,
penser
faire la
barbe; avec de
devant les yeux,
menues
si
ne ressent pas
l'esprit
à
maisons,
un
homme
en mille morceaux devant lequel un honnête de se
les
de
la
miroir fêlé serait obligé
distractions sans cesse
calme produit par une
le
de minéraux correctement classés.
collection
Après avoir parlé des quelques salons romantiques qui faisaient autorité,
il
est juste d'adjoindre la
que cette publication fit
etît
Revue des Deux Mondes; non pas
conquis au début l'autorité suprême qui en
plus tard, avec le Journal des Débats,
des fauteuils académiques. La Revue des sa
voie;
elle
avait
paru en
juillet
182g
le
dispensateur principal
Deux Mondes et
se
cherchait
consacrait alors
presque exclusivement à des aperçus politiques concernant l'Europe
ou à des relations de voyage; i83o
littérature qu'en juillet la
elle
ne se lança résolument dans
mois mémorable, car
:
Revue, depuis cette époque,
tint
la
mode du temps
présenter au
les
fortune de
à une série d'événements poli-
tiques dont était touchée la maison d'Orléans.
Revue crut devoir porter
la
la
couleurs de
En
juillet
i83o, la
Tony Johannot,
suivant
ne permettait à aucun périodique de se
qui
public sans
un frontispice signé de ce
maître; l'Europe et l'Amérique furent symbolisées par
gentil petit la vignette
avec la grâce attachée aux moindres crayons du dessinateur.
Sous époque,
le le
coup du
courant
romantisme
citation suivante
fut
d'art
nouveau qui
soufflait à cette
défendu chaudement par
donnera une idée de
la liberté qui
la
Revue. La
y régnait.
Un
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
lia
des
rédacteurs,
compte
rendant
du
d'Ancre, d'Alfred de Vigny, disait Ainsi
la liberté
comme
s'est,
politique a amené' aussi
autrefois,
livrée
cette
à
religion, toutes les voix sont libres,
la
Maréchale
:
la liberté
de
serait-il
l'art
:
nulle bataille ridicule ne
Lorsque, en philosophie
représentation.
ne
de
drarne
et
en
pas plaisant d'être dogmatique en
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
la
Revue des Deux Mondes
poésie! Euripide et Périclès parlaient le
mouvement. Les
vie de
même
arts doivent fleurir
nous avons eu VAntony de M. Dumas; après
jour à Athènes.
chez un peuple la
est
vrai
moins dans I.
le
que
les
Revue des Deux Mondes,
'
se
juillet i83i.
faut
libre. Il
nous
faire à cette
y a deux mois, le
drame
?
collaborateurs de la
mouvement,
Il
Maréchale d'Ancre nous avons
de M. Victor Hugo. Athéniens, que voulez-vous donc
Il
(iX3o).
Revue, tous plus ou
nommaient Charles Nodier, Edgar
LES SALONS ROMANTIQUES
ii3
Auguste Barbier, Jules Janin,
Quinet, Balzac, Alfred de Vigny,
Alexandre Dumas, Sainte-Beuve, Gustave Planche, Paul Foucher,
Emile Deschamps. Défendre
comte Alfred de Vigny
le
naturel à ceux qui
ont connu
poète-gentilhomme qui fréquen-
le
salons et y apportait cette politesse exquise, ce grand air
tait les
conserva jusqu'à
qu'il
ses doctrines semblera
et
la
dans
là devait paraître,
de sa vie; mais à quelque temps de
fin
la
même
Revue, une machine de guerre
bien autrement audacieuse qui avait pour titre
lettre
prudemment signée Y,
théâtre à propos d'Antony, lettre
ne crut pas devoir se présenter dans Oh!
Une
:
bel art de la scène, disait l'e'crivain
la lice, visière
anonyme,
le
car l'auteur
découverte.
tu corriges les
si
sur
mœurs, ce
n'est
pas en riant cette foisl
Non, on ne
On
rit
pas,
on pleure peu, mais on souffre beaucoup en voyant ce drame.
e'prouve cette nerveuse agitation des personnages, qui crispe les mains et les pieds
comme si on voyait quelqu'un toujours prêt à tomber d'un toit... est comme menacée par un vautour qui tourne sur elle. L'époupour elle à la vue d'un jeune homme convulsif qui porte en lui-même deux
malgré qu'on en Cette jeune
vante
saisit
ait,
femme
causes d'exaltation, son
bouillonner dans
lui fait
On
pressent
(et
amour d'abord, le
cœur une
c'est habile à
puis cette rancune de bâtard et d'orphelin qui
éternelle rage contre la société.
l'auteur),
on pressent que
garde contre tous, qui a toujours l'épigramme à saisira la
douce
et
bouche
la
cet
homme,
et le
grande route
main,
comme un
Ce
brigand...
l'y
garde, en volant
serait horrible si ce n'était
moral.
ne m'est pas possible de croire que M.
pensée dominante et sans conclusion, je crois
ce
drame médité dans un but
Et
il
y a onze pages sur
I.
la
gracieuse beauté qu'il a perdue en combinant froidement l'héroïsme et cal-
ses faveurs sur la
Il
poignard à
première occasion de se donner une victime. Et qui choisira-t-il? Cette
culant sur sa pitié, en ensanglantant son salon de soie pour qu'elle
utile et
toujours en
Revue des Deux Mondes,
juillet
Dumas
comme on d'utilité
le
i83i,
t.
un euvrage
parle sans idée dans
morale
même
écrive
et
ton
même
pareil sans
un
religieuse
bal.
—
.
!
Vill, p. 322 à 333.
i5
une
Non,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
114
Toute remplit
période de i83i,
cette
la
Repue des Deux Mondes
de tentatives, d'audaces, d'excès. à
elle la confiait
Française et
Henry Monnier!!!
exalte
le
théâtre
de
Elle la
la
Sa critique du Salon, médit de
la
Comédie-
Porte-Saint-Martin
;
elle
ravale Casimir Bonjour et s'enthousiasme pour Anicet Bourgeois; cela est écrit en toutes lettres.
Un
autre vent souffla bientôt, plus modéré, qui n'enlevait pas
les ardoises
fut
des toitures consacrées;
supprimée
comme manquant
la vignette
de style et
de
les
Tony Johannot doctrines de la
jeune école n'y furent admises que mitigées, trempées, avec beau-
coup d'eau dans
le vin.
Les
romantiques perdaient un salon
devaient prendre place les doctrinaires constitutionnels.
où
CHAPITRE
—
LES ATELIERS.
Une
gazette de modes, une
gouvernement constitutionnel coulisses
;
les
moniteur des
le
concerne
qui
les feuilles spéciales.
Si
représentation de
Harel
et
tante en
tenue
la
les
de
négli-
menues choses qui
les
représentation, faut-il consulter
Marie Tudor
directeur
le
détails
petits
le
par exemple on veut avoir quelque idée
«
Porte-Saint-Martin,
à la
le
nous apprendra comment Victor
Petit Follet, journal des modes,
Hugo
'
de théâtre étaient sous
feuille
s'agitent autour d'une importante
la
LES THEATRES
grands journaux qui avaient de
geaient; aussi, pour tout ce
de
XIII
faisaient » la
matière de théâtre que
le
Chose impor-
salle.
choix et
groupement des
le
spectateurs.
Le
roi, la reine,
apparaissaient rarement dans ces solennités.
Louis-Philippe tenait pour les classiques; mais ses
dans
le
scène
mouvement, surtout
de gauche
Montpensier
;
de Joinville
et le
les
amis
les
gens de
de
avec
ses
le
duc d'Orléans;
frères,
la
famille
lettres,
Hugo, poètes,
les
Gautier, Charles Nodier, Alfred
de Musset, Gustave Planche, Lassailly,
des
jusqu'à
hommes
Dans
Marco
de
politiques, des
Lautour-Mézeray,
de
la
salle
défenseurs,
les les
critiques
de Vigny,
Saint- Hilaire
Vaulabelle
;
le
:
les
étaient
:
et
de
prince
le
groupés
enthousiastes,
les
Méry, Théophile
Sainte-Beuve, Alfred
Henri Berthoud,
historiens
Nemours
on remarquait
à l'avant-scène de droite
duc de Trévise.
étaient plus
occupait l'avant-
il
de
ducs
les
fils
;
on
Frédéric Soulié,
y voyait
aussi
comte de Rambuteau, journaux
politiques
et
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
ii6
littéraires
étaient
Marrast,
Anténor
représentés
Emile de
par
Girardin,
Roqueplan
Nestor
Armand Capo
de
chroniqueur aujourd'hui ne manquerait pas de détailler
les
Joly,
Bohain,
,
Feuillide, etc.
Un
de l'époque
toilettes des « lions »
Blin,
de Blanc,
gilets
cannes de Marcadée.
Il
de chez
«
à la folle
Herbault
habits de Staub, pantalons de
chapeaux de Gibus, bottes de Sakosky
En
tête
»
et
D
HENRY MONNIER.
du journal l'Entr'acte
(i83i).
des robes à manches pendantes dites
que portaient Delphine Gay,
»
mère, M""' O'Donnell, sœur de Delphine, M""'
Eugénie Foa
Hélas!
le
et
nombre
Petit Follet,
la
accompagnée de
d'autres beautés.
malgré
cinquante ans en avance sur
dans
la
le siècle
recherchant avec persévérance
les petits
sa
duchesse d'Abrantès,
sûreté de ses
informations,
ne dura qu'un an. L'homme de génie qui Tavait fondé
En
et
vaut mieux parler des chapeaux -calèches
VIGNETTE
«
:
journaux (mais
du
«
des
les vignettes
reportage faits
de
du
était
de
».
même
ordre
Tony Johannot
et
—
LES ATELIERS.
d'Henry Monnicr en
tcte
de succès au
l'atelier ainsi
117
de l'Eutr'acte et du Vert-Vert ne
suffi-
on aurait une idée plus complète des succès ou de
sent-elles pas?) l'attente
LES THEATRES
théâtre
leur
:
popularité se
continuait à
que dans certains salons en camp volant,
dramatique remuant pouvait encore étonner
le
et
un auteur
tout Paris
«
»
de
son temps par des fêtes improvisées.
Dumas, l'homme
Alexandre
représente bien cet écrivain que à se donner 'en spectacle,
j'ai
doué d'une
vitalité
Dumas
excessive,
remuement, ce
mais ce
épaules des autres
les
l'époque,
en vue. Aimant à paraître et
arbora sans cesse un panache voyant;
grimpement sur
de
exubérant
plus
le
tellement à la
tenaient
nature du créole que ses rivaux eux-mêmes ne s'offensaient pas de
de sa personne que
l'étalage
faisait ce
Dumas marqua
Alexandre
grand enfant.
ses divers
campements parisiens par
des fêtes dont les décors étaient merveilleux. Les quelques peintres
vailler
réputation
en
d'alors
pour
la
regardaient
de
gloire
ce
roi
comme un honneur
de
tra-
du romantisme; peut-être un
banquier n'eût-il pas obtenu à prix d'or ce que
Dumas
obtenait
des artistes avec un sourire.
Ce
fameuse qu'il
en
fut
fête
n'y
i832
ou
de nuit,
que l'auteur û'Antony donna une
i833
au square d'Orléans où
Pour ce bal costumé Célestin Nanteuil
résidait.
peint des anges soutenant le médaillon
Boulanger
s'était
représenta
Phœbus
lui
à
réservé
marchandait pas
Clément
et
une
comme les
Eugène Delacroix, qui
fuyant, d'après une
Le
Victor
rival
comme on
la gloire,
Boulanger
de
avait
Hugo; Louis
scène de Lucrèce Borgia; Ziegler
Esnieralda.
Tour de Nesles. Parmi outre
campait plutôt
il
de Victor
le voit;
il
pendentif que trois
décorateurs se avait peint à la
faisait
Hugo ne
ne demanda scènes
de
la
remarquer en
détrempe un Rodrigue
poésie d'Emile Deschamps.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
ii8
Pour consacrer
le
souvenir de cette fête, Célestin Nanteuil se
chargea d'en graver à l'eau-forte ami, fort lancé jadis dans
le
les
mouvement romantique, me
d'une suite de cinq croquis, suite signalée jusqu'ici.
principaux motifs décoratifs.
rare que je ne
si
l'ai
cadeau
fit
jamais vue
Ce sont des dessus de portes avec des allégoriques soutenant, l'une
de
Hugo,
Victor
avec
Quasimodo au-dessous,
Dumas,
d'Alexandre
Un
figures portrait
le
masque de
le
l'autre
auquel
le
profil
est
jointe
une scène de roman ou de poésie dont pu retrouver
je n'ai
le sujet
dernière
la
;
eau-forte représente la porte d'un bahut
ornementé
dans
,
A
diverses peintures. quis
on
peut
certain point,
de
détail,
cartouches
ses
jusqu'à
un
dans quelques parties
décors
les
de
Taide de ces cro-
reconstituer et
,
de
salle
la
de
bal.
Avant les
inédite
improvisées
fêtes
Dumas, D'après une eau-forte
de Victor Hugo,
soirées
les
eût
il
par
logique
été
une idée des réunions dans
Alexandre de
donner
l'atelier
des
de Célestin Nanteuil.
Devéria.
Ceux-là peuvent être
pères du romantisme; chez eux brûlait
le
comme
connaissant bien
le
quables valait
là,
et excellents. Ils allaient
artistes,
terrain
Les deux frères vivaient en famille dans une maison de milieu d'un grand jardin. C'est
les
foyer de l'insurrection, et
un contemporain, M. G., qui a donné une étude sur ces doit être cité
dits
la
rue de l'Ouest, isolée au
sous les grands arbres, que vivaient ces gens remar-
peu chez
les autres, Achille
un louis; mais tout Paris venait chez eux,
le
surtout dont une seconde
tout Paris intelligent et artiste qui
—
LES ATELIERS.
se plaisait au milieu de cette
LES THEATRES
119
demeure pleine de gravures, de meubles
de curio-
rares,
soirées qu'on y donnait n'ont
sités de toute sorte. L'hospitalité était princière et les
pas dû s'effacer de toutes les mémoires. Qu'il y eût cinq amis ou cinquante personnes, Achille Devéria travaillait toujours; installé dans
dessinant sur
la pierre.
un
petit cabinet,
murmure d'une Ce
cution. nette. les
avec tous
les artistes
veulent une chose,
Ils
Il
nature au
ses dessins ont le brillant, l'éclat et
les
Devéria, et c'est une qualité qu'ils ont en
de leur époque, c'est ils
ont un but,
et,
y a eu, en i83o, un souffle artistique;
hommes
faite d'après
qui travaille dans un salon bien éclairé.
y a de remarquable dans
qu'il
commun
valse; et je trouve en effet que
homme
causait tout en
Sans doute plus d'une de ces charmantes petites femmes au
chignon relevé, que nous retrouvons dans son œuvre, a été
l'aisance d'un
il
de cette époque aient respiré un
d'impression et d'exé-
la franchise
réussie
ou non, leur œuvre
est toujours
semble que, pendant un court moment,
il
air particulier et
que leur sang
ait circulé
avec plus d'ardeur dans leurs veines
Les Devéria appartiennent tous deux à cette époque d'enthousiasme où tout
monde
avait trop chaud,
où
l'on se battait
au parterre de l'Odéon, où
occupé une belle place; mais
baissant tout à coup,
Ce
n'est
ils
le
petit hôtel,
les
entouré de fleurs,
renonçant tout à coup à la coiffure
la
fin
:
de Henri IV,
«
causent
Après
succès
le
Eugène Devéria,
blouse pleine de couleurs et d'huile, à
échevelée et au désordre tout romantique alors fort à
mode, devint sans transition grand seigneur n'était plus
un peintre
coloriste, c'était
un
cravate haute et serrée. salon
la
petit
maître.
de punch, à
la
»
de Victor Hugo,
n'empêchaient pas
et
homme du monde,
un cavalier de haute mine au toupet en flamme
I.
M"" Paradol
lui*.
de son tableau la Naissance
Le
qu'il faut
que Victor Hugo, Alfred
Johannot, Louis Boulanger,
Ces beaux temps devaient avoir une
Ce
ont
n'ont pu se transformer et ont pour ainsi dire cessé d'être.
donc que rue de l'Ouest, dans leur
de Musset, Philipon, Bonnington,
la
ils
milieu changeant, la température
voir les Devéria, l'un dessinant à la lueur de sa lampe, tandis
autour de
le
s'enthou-
Dans ce milieu-là
siasmait pour ou contre, où l'indifférence était inadmissible. été brillants et ont
l'on
les
fêtes
de Devéria, de
Dumas
formation de cénacles moins nombreux, où
Vie parisienne, 18 février i865. Article signe G.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
entre peintres
étaient discutées,
nouveau
dissident,
parfois
et
d'un schisme; c'est ainsi qu'à
de côté pour
fut laissé
de Nerval, Arsène quèrent tout un
poètes,
et
mais
le xviii" siècle
monde
questions
prendre
sans
rue du Doyenné
la
Houssaye,
des
:
moyen âge
Théophile Gautier, Gérard
peintre
le
proportion
la le
d'art
Camille
Rogicr, évo-
galant qu'ils rendaient plus
romanesque
EAU-FORTE DE CÉLESTIN NANTEUIL d'aPKÈS GÉNIOLE, pour
encore belles
que filles
ne
Le goût de
logues,
de
la reine, de la
comportent
le
et
l'auteur de tant de
Rouen,
Jeu de
comtesse Dash (iSSg).
Crébillon
fils
et
Boucher
;
d'Opéra se mêlaient à Ceë enthousiastes du fard
des mouches,
A
le
le
l'historique
en
a
été
traité
maintes
fois
de et
par
romans de pécheresses.
ces fêtes d'artistes s'était répandu jusqu'en province.
jeune comédien Mélingue, en compagnie d'archéo-
peintres,
de
poètes et
de
journalistes
de
l'endroit,
LES ATELIERS. —-LES THEATRES
costume triomphant, marquer sa personnalité essen-
en
devait,
tiellement romantique dans
de
un bal
d'artistes » organisé à l'hôtel
ville.
Ce
n'est pas
une
que ce
fête ordinaire
bal, disait le
rédacteur de la Revue de Rouen,
reconnaissance en action de ce grand principe que tous les arts sont frères,
c'est la
premier pas
c'est le le
«
fait
en dehors de cette ligne de démarcation qui séparait jusqu'alors
bourgeois d'avec
l'artiste.
Bourgeois
Artiste
!
La grande
!
du moment.
injure antithétique
Les romantiques n'avaient jamais pu pénétrer au cœur du monde orléaniste,
dont
gouvernants
les
Voltaire tenait les
portes
Voltaire, c'est-à-dire excellence.
de
Les
Gringoire
La Fontaine
;
le
mesure,
la
romantiques pouvaient
Chateaubriand
à le
gros de
d'hommes qui avaient
M. Thiers
fermées de ces salons aux novateurs.
raison,
la
est
faire
nation ne les suivait pas, étant
;
le
à
aussi les
opinions
littéraires
de l'historien
qu'à titre de renseigne-
discours de
l'Académie française, a bien montré
l'ancien président de la République, très hostile,
réception la
Je
me
même
rappelle qu'un matin, dans les plus mauvais jours de 1871,
allé
répondis
voir à Versailles, m'ayant
qu'il
continuait à être
romantiques. Et M. Thiers il
me
cinquante
ses vieux livres et à
je
la
je lui
le
souvenir
:
les
— Ah
1
Commune!
ne faut pas trop prendre au pied de recueille
M. Thiers, que
ne pas connaître
avec cette vivacité dont vous avez
a bien raison, Sacy; les romantiques, c'est la
Il
:
demandé des nouvelles de M. de Sacy,
amoureux de
dit
de
nature de
ans plus tard, aux courants littéraires qu'il avait côtoyés
j'étais
composé
type de ces bourgeois qui représentent
M. John Lemoinne, dans son
M. Labiche
une large enjambée
passer par dessus Molière et
et
méritent-elles d'être recueillies, ne fût-ce
ment.
par
français
l'esprit
étudié à ces sources.
bien
sentiment du pays
la
L'ombre de
étaient voltairiens.
comme un fragment de
boutade;
la lettre cette
conversation,
devant 16
la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
122
cheminée d'un salon, entre deux hommes politiques, la passion qui
est
sympathiques des
pour
les
dans
forme,
la
hommes
je
retrouve
les
en enlevant
et
sentiments peu
d'État de la génération de Louis-Philippe
romantiques.
Ceux-ci s'en consolaient en donnant des fêtes, et signaler une qui fut la dernière et
VIGNETTE
D
comme une
est
il
bon d'en
de bouquet
sorte
AUGUSTE BOUQUET,
d'après Gavarni (vers i835).
de feu
d'artifice.
rOpéra-Comique en avaient
salle.
et le
le
bal de nuit paré et
14 janvier i835.
fait les frais.
divertissements. golfe
Un grand
Comme
Clément Boulanger
Pour décors, une
toile
de Venise, un pont des Soupirs L'organisation
des
Les danses
était le directeur
de fond
jeté
étaient
avait
coupées
eut lieu à
toujours, les peintres
représentant
entre
tableaux vivants, d'après
Cromwell de Paul Delaroche,
Roqueplan.
masqué
été
par
des le
scène et la
la la
Jane Grey Camille
confiée
à
des
proverbes,
«
LES ATELIERS.
—
LES THÉÂTRES
scènes comiques et lazzis composés par
un élégant programme
ia3
Henry Monnier
»
;
enfin,
orné d'une eau-forte de Célestin Nan-
était
teuil.
Toute
bande des gens d'esprit
la
et des
tête, recherchait ces fêtes élégantes.
Gavarni en
Ourliac et
peintres,
D'autres cénacles,
d'un ordre plus intime, réunissaient dans des quartiers en dehors
du Paris mondain
les gloires qui
humble nature que
C'est une
commençaient à poindre. de
celle
banlieue de
la
encore plus pauvre en i83o qu'aujourd'hui
elle était
Paris
des jardins
:
de maraîchers, des carrés de fleurs et de légumes au milieu desquels
jardinier se garde
le
bien
de laisser
pousser
des arbres,
d'un côté la grande route droite et interminable bordée d'ormes,
un champ de
parfois
seigle avec son
puis se
détachant sur
carrier;
à l'horizon
le
petit sentier
l'armature
ciel
qui
le
partage,
d'une énorme roue de
quelques collines s'estompant en bleu. Avec
quelques masures plâtreuses, barrière Montparnasse.
A
tel
la suite
en 1828
était
le
quartier de la
de guinguettes, de bals, de mar-
chands de vin, de fricoteurs de gibelottes, commençait ce paysage
que seul peut apprécier
particulier
le
Parisien.
En
traversant
la
chaussée du Maine, après avoir suivi quelques sentiers détournés
on voyait au milieu de d'arbres.
Des
tables
une
petite
maison ombragée
des bancs de bois garnissaient une cour le
cabaret
mère Saguet, fréquenté assidûment par Charlet.
la
Chez jours
les
Victor
la
mère Saguet
poètes
et
les
se réunissaient artistes
Hugo, David d'Angers,
chitecte Roblin
Là,
plaine
chose rare dans ces parages. C'était
plantée d'acacias,
de
et
la
comme
l'a
et dit
également à de certains
du quartier Sainte-Beuve,
du les
Luxembourg Devéria,
:
l'ar-
un pindarique par excellence, Denne- Baron. un écrivain
souvenir d'agapes sans
qui
a recueilli avec ces
prétention, on
mettait
en
noms
commun
«
le
la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
124
bonne humeur*
gaieté, la
On
».
faisant comparaître
classiques,
se livrait à des plaisanteries anti-
à la barre
un faux Bignan pour
discuter avec lui sur la prosodie nouvelle et avoir facilement raison
de son classicisme. C'est
Saguet
un cénacle que
encore
rue de Vaugirard. Vint
le
cabaret.
que Victor Hugo
suivi alors
fut très
le
de
Celui
la
mère
demeurait dans
la
jour où la gloire appela le poète sur la
rive droite. J'ai
connu^ dans
hanté par
hommes
ma
jeunesse, ce dernier cabaret littéraire jadis
romantiques
les
et
j'ai
quartier Montparnasse, le
qui étaient restés fidèles au
sculpteur Préault promenant ses
mots, Sainte-Beuve qui
faisait
agitations
sa
deux derniers
été lié avec les
et
de ses
l'étincelle
promenade quotidienne sur
le
boulevard extérieur.
Recherché dans
du second Empire, l'aimable
les salons
vieillard
préférait écouter les chansons des étudiants revenant de la Closerie
des Lilas et tisme auquel
il
parlait qu'avec
avait pris
une
une sourdine
promenades à
ses
la barrière,
ment estompée, sans
table,
la
tout
main,
cela
Saguet pour littéraires, le
le
les
part, le célèbre critique ne
le vieil
se rappelait
n'apparaissait que
exigences que
au
mais, dans
atténuations;
homme
la gloire
cœur sur
renaissait
le critique
vive
si
et bien des
reux temps de sa jeunesse où
main dans
Du roman-
babillage des grisettes du quartier.
le gai
commande
les lèvres,
les
souvenir du
devenu philosophe
et
Theudouce-
génie.
le
propos joyeux de de
cabaret
prenant
les
la
mère
sacerdoces
char de triomphe des poètes, les succès retentissants
d'aujourd'hui pour ce qu'ils vaudront demain.
1.
Max
La
de Villemarest, la Barrière Montparnasse. {Les Cent-et-iin,
t.
III,
i832. In-8'.)
CHAPITRE XIV DU BEAU ROMANTIQUE EN MATIÈRE
On
accusa jadis avec véhémence les
spécialement
le laid;
ils
firent,
mation de cet agent esthétique plutôt qu'en frottis légers
et
une certaine consom-
l'employèrent à larges teintes
toutefois,
;
romantiques de cultiver
est vrai,
il
DE PORTRAITS
si
on écarte
les
nains,
les
bossus, les bâtards et toute la truanderie chère aux romanciers de i83o, on voit se profiler de jeunes
hommes
songeurs, des femmes
passionnées dont la beauté, quoique fatale, ne
regard des types élégants des keepsakes de teurs de l'utilité
leur et
fin
fait
pas tache en
d'année. Les créa-
personnages romanesques reconnaissaient tellement
ces
du beau qu'eux-mêmes, quand
image au public,
daignèrent communiquer
ils
se firent peindre jeunes, distingués, étranges
répondant au goût de leur époque.
Les principaux écrivains romantiques passèrent par
le
de Devéria, qui donna à leur physionomie, ainsi qu'aux leurs habits,
un tour tout à
fait fatal.
ger, Célestin Nanteuil, Jehan
Du
crayon plis
de
Jean Gigoux, Louis Boulan-
Seigneur trouvèrent à ce
moment
des regards, des chevelures, des attitudes qui n'appartenaient pas
précisément à l'école de Holbein, mais qui, répétés avec insistance sur la
toile,
que poètes
et
le
marbre,
le
bois
et
le
cuivre, donnent
romanciers des deux sexes
à
croire
de ce singulier temps
appartenaient plus ou moins à la famille d'Angèle et dCAntony, et
que
le velours,
la
soie,
prodigués pour
répondre à de triom-
phantes coupes dhabits, sortaient non plus de la main de vulgaires tailleurs,
mais de couturiers vénitiens de l'époque du Véronèse.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
,26
Parmi
les
personnages célèbres de l'époque qui n'appartenaient
pas au clan romantique, quoiqu'ils en subissent toutefois certaines influences, on
temps
certain
compte Balzac plaisir à
et
M"" Sand. Le premier
se
détacha
un
encadrer sa physionomie rabelaisienne dans
une robe blanche monacale; pour M"* Sand, son méditatif
prit
un fond
sur
l'ample vêtement de velours
presque
noir sous
sombre
aussi
lequel
d'éphèbe
profil
déguisaient
se
que ses
formes. Elle ne se laissa peindre en
George aux yeux du
Lélia à
'
Le
titre
n'aurions pas le burin de Calamatta d'après l'auteur de
qu'il resterait
M.
certain
international,
un la
livre curieux
où
la
femme de
Pictet,
de
:
major fédéral
aussi
Le
voyage.
Une Course à Chamounix,
d'artillerie, qui, à le
les
;
l'époque
romantisme
de rendre compte au public de livre
du
major Pictet
conte fantastique
~.
pas de mes lecteurs en leur donnant une analyse franco-genevois
permit
lettres
peindre d'après ses aspirations.
entreprit lui
impressions
titre
madame
elle tint à paraître
des Lettres d'un voyageur, représentait à Genève
ses
de
public.
Tony Johannot de
Un
tard.
médiocrement; pendant quarante ans
lui plaisait
Nous
femme que
mandragores de
a pour
Je n'abuserai
de ce roman
la fantaisie s'acclimatent diffi-
cilement dans la cité au-dessus de laquelle flotte l'ombre austère
de Calvin, et faitement
sur
si
le fantastique l'article
montrer rebelle à
la
-Paris,
d'Hoffmann ne se on
greff'e
comprend combien
du
livre
1.
En
Librairie orientale de B. Duprat. Paris, i838. Petit in-8°.
1840 à
la
artistique,
se
le frontis-
du Genevois un jeune Sand songeur qui semble de
2.
tête
dut
il
nature méthodique du major Pictet. Heureu-
sement Tony Johannot, toujours en verve, dessina pour pice
qu'impar-
de Mauprat. Paris, iSSy.
même
librairie,
U
titre
a subi des modifications
pour servir de supplément aux
«
:
Dans
la
2» édition,
publiée en
Une Course à Chamounix
Lettres d'un voyageur
».
,
fantaisie
DU BEAU ROMANTIQUE EN MATIERE DE PORTRAITS
la
amour par
des artistes italiens, peints plus tard avec
famille
iî;
l'auteur des Maîtres mosaïstes.
Quoique
la
nature des écrits de M""' Sand se ressentît de
l'in-
fluence de Jean-Jacques, une sorte de curiosité artistique la poussait
vers les fantoches
en cela M"" Sand se rat-
;
par un coin aux doctrines de l'école
tachait
romantique, c'est-à-dire de toute préoccupation
niquant un souffle
Ce
nettes.
commu-
à des marion-
Tony Johannot
que
ainsi
fut
même
y^
détaché de
l'art
humanitaire et
vital,
v^^
représenta, partant pour un sabbat littéraire,
george sand.
du major Pictet à cheval sur un de
l'amie
Vignette do
Tony Johannot
(i838).
ces angoras fantastiques tels que les imagi-
nations populaires se les représentent, au dernier coup de minuit,
dans
carrefour d'une forêt.
le
La
postérité,
si
s'occupe de semblables amusettes,
elle
naîtra la dose d'illusions particulière aux romantiques
;
recon-
elle s'aper-
cevra en outre que, sous l'influence des feux follets qui s'ébattaient
dans de
leur
1825 à 1840, en
la
plupart des
même temps
composèrent
se
fictifs,
a
une
vrai.
Ne
leur parlez
ont
ils
le
affichaient des sentiments
ne vibrent qu'au contact
pas du beau, du laid, et
répondent par
trompent parfois, entraînés par
même; mais
poètes et des romanciers
tête ».
que veulent dire ces formules se
qu'ils
est des êtres dont les sentiments
Il
du
imagination,
la
ils
ne savent ce
le vrai.
recherche de
Ces gens
la vérité
quand
courage de ne pas s'inquiéter d'un public
qui a soif de mensonges.
Un (voir
—
de ces sectaires
page
12g)
m'apporta un jour
le
portrait
que
voici
:
Vous vous
révolterez,
me
disait-il,
mais
je
place l'image de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
128
Barthélémy- Hadot beaucoup au-dessus de
M""=
de George
celle
Sand. L'hérésie, en effet, semblait considérable.
—
Barthélemy-Hadot, reprit l'homme, tout en ayant
M"""
fait
sa toilette...
—
Pour
de Dieu, m'écriai-je,
l'amour
que cette
qu'est-ce
personne?
—
Un peu
Hadot
de patience et vous serez
écrivait
pour
le
qu'on peut classer à pas
le sourcil...
Barthélemy-
Pigoreau des romans historiques
libraire
la suite
éclairé... M""^
de ceux de M'"° Cottin.
Ne
Les Écorcheurs du vicomte d'Arlincourt, l'Hôtel
du Petau-Diable de Siméon Chaumier n'ont jamais obtenu larité
à.'
Amélie Mansjîeld ou de Malvina. Vous
injuste de faire descendre M""=
a conquis à cette
offre la
il
comme un
;
réelle
en
ne m'occupe
je
d'être essentiellement vrai... Vrai
de grand'tante de province...
même
quand
vérité
connaissance
lui
peut choquer un partisan de l'école roman-
ancien pastel
raillerie toujours
Barthélemy-Hadot du rang que
suprême qualité
Ce fanatique de sa
il
popu-
la
seriez tout à fait
époque son imagination... Mais
que de son portrait tique,
froncez
des arts
éveil, faisait
était
impitoyable
primitifs, jointe
à un
;
mais
fonds
qu'on Técoutait avec profit,
de
même
sans partager ses opinions.
— t-il,
je
Si j'écarte,
les
pour
les besoins
nuages symbolisant
la
de
ma
gloire
de
démonstration, continuacette
Hadot possédait une
sa
lettres,
trouve une honnête personne dont les yeux et la ligne sinueuse
des lèvres annoncent un observateur convaincu...
la
dame de
santé
:
son bras a l'ampleur de celui de
dont seul
Barthélemy-
qualité indispensable aux grands travailleurs,
poitrine est richement
médaillon
M"^'^
meublée
et
M. de Concourt
si
la la
célèbre
M"" Georges;
ceinture,
ornée d'un
pourrait dire l'origine et la
DU BEAU ROMANTIQUE EN MATIERE DE PORTRAITS
valeur,
n'était
verrait
les
remontée haut suivant
pas
hanches de
cet
auteur
surgir
la
129
mode du temps, on
triomphalement de
la
robe en fourreau... La délicate écharpe de gaze, ornée de fleurs, qui assujettit, sans en avoir
l'air,
le
tour de cheveux de M"'" Bar-
thélemy-Hadot, ne féminise pas sensiblement
les
traits sévères
du
MADAME BARTHELEMY-H ADOT, pour
le
Siipplcmciit au Dictionnaire des
visage de Thistorien.
dans cette
toilette
Alors qu'elle
le
posait
(i82S).
devant
le
dessinateur
de Sainte-Périne, M""= Barthélemy-Hadot voulut
se présenter au public sous le
dans
romans
monde; mais
sa
costume qu
elle eût choisi
pour
aller
physionomie reste intègre. Point de ces
sourires alléchants que font les auteurs à la porte
de leurs livres pour engager
les
de
lecteurs à y entrer...
la
baraque
Les coins '7
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i3o
de
bouche
la
Impassible tirer
se
pour
de
les lecteurs
le libraire
répondre.
pour
l'une à côté de l'autre,
congé de moi
— Je et
tout
en admettant de
impression,
je
de méditation.
Barthélemy-Hadot semble
M"''
de romans historiques ratifie les
et,
pleine
nuages de gloire
le
pallas de l'acharné défenseur
L'homme approcha
me
les
deux images
forcer à les comparer, et, prenant
:
juge donc un
androgyne
signe
Pigoreau.
accablé d'abord par
la réalité, j'allais
en
sol
le
attend que la postérité
elle
dont Ta entourée
Un peu
vers
comme M"^ Lenormand,
les cartes
de sérénité,
dirigent
celui
tel portrait vrai
qu'il
de
M"""
n'offre
Sand,
comme
pas j'en
la vérité, ajouta-t-il,
charme
le
reste
à
bizarrement
ma
préfère l'image de M'"" Barthélemy-Hadot.
FRONTISPICE DE TONY JOHANNOT pour
les
(Kuvres de Waltei- Scott (iS33).
première
CHAPITRE XV
Qui
n'a remarqué,
et pensives figures
riées
de
sous
dont
le
majesté des lignes avec
un
hommes
bas-reliefs
et
la
la
s'agite,
les
s'harmo-
la vie.
jour la littérature romantique.
grandeur, certaines tout à
fait frustes
intempéries de l'atmosphère ont respecté des
d'une moindre importance.
même perdu
le
plus
même
la
Aux
lumière.
proportion et ne jouissent pas
étages
supérieurs
souvent dans l'ombre,
tout
du
monument
un monde
de
de mascarons, de gargouilles que notre
statuettes, de figurines,
et leurs tourelles
pour
mettre en pleine lumière dans des musées d'architecture.
Ces
A
côté
siècle curieux fait les
même
et raillerie
couvertes de mousses, pendant qu'à côté la main
Ces images n'ont pas de
que gravité
de nobles statues pensives, d'autres mutilées
conservant toutefois de le sol
moyen âge
savaient fondre de telle sorte la
comme dans
J'entrevois presque sous seuil se dressent
ils
caprice,
le
nisaient et se complétaient
des
reposent sur des consoles histo-
grimaçants? Les tailleurs de pierre du
profils
gisant sur
porche des cathédrales, de nobles
les pieds
se plaisaient à ces contrastes;
Au
JACOB
BIBLIOPHILE
LE
mouler dans leurs niches
écarts de l'art trouvent
de Balzac
et
un écho dans
de Victor Hugo, ces
transperce l'humanité, troisième ordre qui
la
monde
hommes au
dresse tout
n'avaient pas
bon de descendre de bien les juger.
se
le
un
intellectuel.
regard profond qui
monde de
été vues jusqu'ici et
hauteur où
elles
étaient
figures
de
qu'il
était
placées
pour
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i32
La
Panthéon.
unes un peu académiques, maîtres
les
l'école
choisis
je
grouper
de
utile
statuettes,
narquoises, par
les autres
est
il
quelques
volontiers
adjoindrai
J'y
que sous
ou oubliés dont on emplirait
d'êtres inconnus
un groupe
trop, à
un
moderne a donné beaucoup d'extension, peut-être
critique
quelques disciples,
quelques
raison
cette élèves.
les
écoliers
:
les
Dans ont
ils
pour avantage d'avoir moins de tenue, de réserve, de dire impru-
demment montrer
que
tout haut ce
les
pensaient
maîtres
tout
de
bas,
des qualités, enfin de servir d'écorchés faciles
les défauts
à étudier.
Avant que
romantisme eût conquis
le
le terrain
planté
et
sa
glorieuse oriflamme de Montjoie Saint-Denis sur les murailles d'un
Paris qui ne comptait alors que douze arrondissements, le Bibliophile Jacob
un des combattants mémorables de Tépoque.
fut
armure admira-
portait la visière de son casque baissée, mais son
blement ouvragée ans de
là,
de
le faisait
remarquer de tous,
jeunes écrivains
surgirent
et
entre
quand, à vingt
roman
mode de
pour
ce
récits
délaissé
fût
i85o,
1845 et
n'entrevoyaient qu'avec respect l'un des pères du
bien que déjà
11
ils
historique, la
peinture
de moeurs modernes.
Le BibUophile fonde qui
n'était
eut-il
conscience de cette transformation pro-
seulement
pas
particulière
à
la
France,
car
Dickens opposé à Walter Scott ne dut plus tard sa popularité qu'au
même
courant
qui lui
avait
?
Toujours
donné
est-il
droit
qu'abandonnant
d'entrée,
le
roman historique
compagnie des auteurs
en
sacrés, des historiens et des moralistes, dans la classique collection
du Panthéon
pseudonyme
littéraire,
le Bibliophile
Jacob,
fatigué, reprit son véritable
Rarement on
vit
nom
laissant de côté
de Paul Lacroix.
depuis lors un auteur plus fécond.
l'écrivain semblait de l'encre, son
cœur un
un
Le sang de
encrier, ses doigts une
I
LE BIBLIOPHILE JACOB
plume à cinq de vue de ni repos,
becs. Paul Lacroix,
ni fêtes carillonnées.
un
il
trêve, ni loisirs,
ni
Écrivant sur tout et bien d'autres
donnait quotidiennement de
de typographes et
atelier
particulièrement doué au point
ne connut dès lors
la productivité,
choses encore,
si
i33
faisait
besogne
la
à
tout
hausser, dit-on, les actions de
papeterie où se fournissaient ses éditeurs.
la
Il
n'en
pas tout à
fut
fait
ainsi
que, voué à l'acharné
alors
labeur des œuvres d'érudition, l'écrivain pâlissait sur les études
que commandent de semblables recherches. Entre
les divers
phile Jacob,
Ce
fut le
au
nom
joyau de son œuvre,
d'un auteur et qui
roman qui
mais dont
le
qui
et
suivit
Paris,
fait
qui
a besoin
le livre-type
que
qu'à Victor
Hugo
public accroche
le
l'écho répondait
il
cœur des masses. Pour d'une étiquette
eut l'insigne honneur d'être l'auteur
flatteuse qui n'est pas toujours accordée 11
importe peu de savoir
si
le
popularité
imprimée par Holbein
égalitaire;
aussi
recherches que et qu'il
bien
le titre
le
de
longtemps
la
juste,
génération
nettement écrite,
à
d'un livre,
récompense
aux littérateurs de
cette
danse
prouvait
Danse macabre
était
par
le
Danse macabre
talent.
romancier avait bénéficié de
Bibliophile la
fut
Écho qui ne sonne pas toujours
Bibliophile Jacob fut appelé à traîner à sa suite la et
Biblio-
Danse macabre.
comme Eugénie Grandet
accablait Balzac.
son répond au
nom du
le
convient de citer particulièrement la
Notre-Dame de
jadis le
il
romans qui avaient consacré
sarcastique
la
et
de profondes
amplement
justifié
ne recouvrait pas une marchandise de pacotille. Rien que
l'introduction historique qui se
dresse
devant l'œuvre semble un
porche précédant une majestueuse cathédrale. Dans une préface développée, l'auteur se tait
plut à montrer l'échafaudage qui suppor-
son livre.
Embarrassé devant ce trésor de connaissances
les
plus diverses,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
«34
détacherai l'étymologie
j'en
du mot macabre
bien des veilles, bien des lampes
:
bien des pensées,
mourant faute
d'huile au petit
permis à cette savante étymologie de se produire.
jour, ont
Macabra en arabe veut
dire cimetière
:
en anglais make signifie faire et break
briser; en hébreu maccahbi s'explique par. le latin
mal; en vieux français
ma
cabre se prend pour
plaga ex mc^
ma
c'est
moi qui
fais
le
chèvre; d'autres ont prétendu que
^^
'
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
Macabre
la
Danse macabre^ du Bibliophile Jacob (iS32).
l'inventeur de cette danse;
était
nommé Macabrus
qui a
et,
en
efl"et,
ce
peut être un troubadour
composé des espèces de complaintes sur
la
mort
et la fragilité
humaine. Enfin
le
abracadabra
On I.
mot de macabre '
n'a-t-il
pas certaine analogie avec
la
formule magique
?
voit
combien l'imagination en
Prétace de la Danse macabre, édition de i832.
éveil, prêtant
son
appui
à
LE BIBLIOPHILE JACOB
rérudition
peut ouvrir de vues aux écrivains.
raisonneuse,
plus
i35
Abracadabra gros de macabre^
rosace à vitraux
c'est la
une œuvre
leur par laquelle la clarté entre dans
de cou-
illumine
et
les
lecteurs.
A
se débattait dans
un cerveau plein de choses, parfois confuses, par-
littérature
la
roman historique
l'époque où fut publié ce
lumineuses, cerveau appartenant à un être tourmenté mêlant
fois
à
lectures
création
nourri
de
accumulées, prétendait se rendre compte de toutes
les
l'industrie
à
critique
la
l'art,
la
formes de Timagination. Je parle de Balzac qui, chercher
lui-même,
juger
se
ce sens
leton des
publier
le
morceau de
volontiers
jugeait
autres
les
/"',
mérite
allait
pas à Balzac. portrait
plein de
disparaître Il
à un livre
Deux
les
d'être
emporte-pièce. Cet article, critique
'
Jacob,
Bibliophile
le
consacra dans
critique qu'il
journaux politiques
de François
Le
non content de et
passer ses propres inquiétudes dans l'esprit de ses confrères.
faisait
En
à
qui,
et
lu,
Fous,
quoique
par
le
du temps
histoire
un peu acerbe oîi
l'art
journalisme,
«
bonne humeur
et
de
ne
revint à la charge, mais équipé plus à la
intitulé
Feuil-
nouveau que venait de
curieux pour l'époque étouffé
le
la
suffit
légère.
montre un Balzac
le
Bibliophile Jacob
et
de gaieté rabelaisienne. Dans cet article
»
anonyme, mais signé à chaque mot, apparaît un Gaudissart qui s'est
emparé du bâton de
Polichinelle et
qui
en joue avec une
verve que n'ont jamais atteinte certains personnages gausseurs de la
Comédie humaine. Quoiqu'il (M. JacobJ
il
est
ait la
mine refrognce d'un vieux juge fatigue d'une audience,
doux, affable, un peu bavard,
et
simple
tionnez pas et que vous passiez devant
lui,
comme La il
Fontaine. Si vous ne
ne s'offensera pas de vos rires
regardera en marmottant ou marmottera en vous regardant,
1.
(J£i4vrc's
complètes de Balzac,
t.
XXll.
comme
il
écrit
le
et
ques-
vous
en feuilletant
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i36
en écrivant. C'est toujours à
et feuillette
dire:
«
Monsieur,
est trois heures,
il
plume,
ses papiers, garde la
pour l'ombre d'un cadre
et
pilier
de
marche, ou plutôt
milieu d'une page
:
il
vit
et s'en
va par
Sorbonne.
la
lui
que
garçon de
le
on va fermer. les rues,
Il
»
étonnant
a l'air d'un vieux
sance
portrait qui sort de son
ressemble à une note, à un bourdon d'imprimerie mis au
il
en marge du temps présent.
être qui a rêvé de devenir chat
prendre des
de
à savourer
le
alors
prennent
les flâneurs qui le
Eh bien, cet homme-là est, en quelque sorte, la conscience de même ou quelque chose de plus que l'histoire, un tiers de Dieu, comme s'il était devant lui.
Tout
Bibliothèque vient
la
Ce bonhomme rassemble
trouvera
souris
passage où
le
science de l'histoire, l'histoire
l'histoire,
car
pour se donner
une certaine
jouis-
la
satisfaction
Bibliophile Jacob devient
même
l'histoire
voit le passé
il
la con-
«
ou quelque chose de plus que
l'histoire ».
Balzac continue à faire sauter sa souris en
à
l'air et
rattra-
la
per avec d'amusants coups de patte.
M. Jacob connaît tous
les siècles
avec leurs meubles, leurs costumes, leurs mœurs,
leur langage, leurs gestes, leur architecture.
Il
vous
dira,
en voyant sur
le
boulevard
des gaufres roulées, que, sous Charles VI, cette pâtisserie avait une forme bien plus
déshonnête. il
est mort.
Il
Il
sait
quand un mot
ne connaît pas
des oies, et qui
mène de
la
la
est né,
pourquoi
il
est né, de
quoi
rue aux Ours, mais bien une rue
aux
quand
est
né
et
Oiies
où
l'on
il
rue Saint-Denis à la rue Saint-Martin. Souvent
il
vend
demande
des macreuses à sa ménagère et se plaint qu'on ne lui serve pas des foulques, des
paons
et
A
du beurre
part
lui
rôti,
comme
l'auteur
jadis s'était essayé
dans
en savait faire Taillevent.
ainsi secoué le
roman
put se dire que Balzac, qui
historique^ était peut-être jaloux
de ce genre compliqué. Toujours occupé avec sa souris,
le critique
continuait
C'est à P. L. Jacob, bibliophile, c'est à ce digne et excellent
homme,
espèce de mouleur en cire qui passe sa vie à guetter une syllabe, un ,les
empreintes de toutes
les faces
héroïques des vieux siècles;
c'est
:
c'est
fait,
à ce
à cette
qui prend
modèle des
LE BIBLIOPHILE JACOB
une e'poque, qui
antiquaires, qui voudrait mettre sous verre toute
consciencieux
Vaucanson
à ce
dans
littéraire
effet, cette
que nous devons
nous
le xvi" siècle, et
un coup de baguette,
En
modeste auteur, l'ami de tous ceux qui
et
les figures auraient reçu,
composition tient de
On
devrait
faits historiques,
connaissent, c'est
Fous!... Lire ce livre, c'est vivre
la
pour un jour,
peinture, de
regrette bien vivement
pour ces sortes de compositions
X
le
comparerions volontiers au cabinet de Curtius dont, par
le
magie. C'est un sièclorama.
Charles
Deux
les
se plaint de la peti-
un Carporanta' des
tesse des médailles, et souhaite vingt fois par jour c'est à ce
137
les
rende
si
la
vie et le
la
sculpture, du
que
mouvement.
drame
et
de
la
temps prodigieux réclamé
le
m'est advis que Sa Majesté
rares. F!nfin,
donner quelques fonds à notre ami
L.
P.
Jacob pour élever,
fonder, administrer, diriger, entretenir une manufacture royale de mosaïque historicolittéraire.
Ainsi patte
conclut
chat
le
de donner des coups de
fatigué
en
sa souris, se repose victorieux
à
sans mouvement, sur le
qui,
regardant étendue,
la
plancher. Après s'être longuement amusé,
le
chat n'en fera qu'une bouchée tout à l'heure et ce goiàter sera
Eh
vraiment succulent.
bien non,
souris
la
n'est pas
morte;
la
preuve, c'est que d'un trait elle vient de regagner son trou, à la
barbe du matou ébahi.
Pour plus
petit,
comment
du
l'édification
petit
chacun joue
monde
même
le
jeu,
il
convient
de rapporter
plus tard la souris se vengea du chat.
Avec son système de
surexcitation cérébrale et de travail désor-
Balzac avait abrégé ses jours
donné,
du plus gros au
littéraire où,
les
;
efforts
du
Bibliophile
Jacob étaient incessants, mais mesurés et moins fiévreux. Le style « fiel et
amertume
moyen âge
n'était
Avec une pointe du Bibliophile t.
A
l'époque où
:
a
»,
le
la
et malédiction »,
que pour
la
d'ironie
qui
II
a la
furent inventes
organisa une exposition de fruits
rama; d'où
sang
«
langue rama de
et
montre. devenait juste,
naïveté le
de ses conceptions
d'un
Panorama,
le
Balzac avait dit
La Fontaine
Diorama,
le
de plantes exotiques à laquelle
i8?o, dont Balzac a donné
il
».
Un La
Toporama, un
industriel
nom
de Carpo-
donna
le
de facétieux échantillons dans
Père Goriot. 18
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i38
Fontaine du xrx^
siècle,
il
vrai,
est
faisant
gémir
la
presse et
obligé pour vivre de se répandre en publications de toute sorte.
Le bon Paul Lacroix
n'avait pas
de rancunes. Balzac mort,
il
se
vengea de son adversaire en écrivant une notice très élogieuse du
Femmes
romancier, en tête des
que
exemple flèches
qui
donné par
celui-là,
chante
de Bal\ac. N'est-ce pas un rare
un
hymne
à
un saint Sébastien criblé la
louange
de
de son bourreau
?
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
le
Divorce,
du Bibliophile
Jacob (iS3i).
J'estime l'excellent Bibliophile Jacob à ce titre;
Vertu
et
tempérament^
sympathies pour
le
Quoique rêveur étincelles suis
doyen des écrivains d'aujourd'hui. et
aimant à regarder voltiger
ceux qui envient
d'emplir
les
pardonne
un point tout particulier commande mes
du foyer ou à travers
pas de
jaloux
et
je lui
colonnes
la
les
des
fumée d'une
hommes
l'idée
cigarette,
pressés
dictionnaires
dans je
les
ne
de produire,
bibliographiques,
LE BIBLIOFHU.E JACOB
Tavenir se prononcer sur cet amoncellement de
et je laisse
duits.
droit à
Mais
Bibliophile Jacob,
le
souplesse de
quoi qu'il
arrive,
a dessiné les
son talent.
pro-
pas
n'avait-il
spécial par son culte des vignettes
un chapitre
Tony Johannot la
'39
Pour
?
lui,
mieux
vignettes qui caractérisent
le
En
Roi des
tète
il
placer
faut
le
Ribauds^ une silhouette reconstituée sans doute d'après
les
indi-
cations de rérudit auteur de cet ouvrage.
Tony Johannot le
a laissé en outre, dans
vignette
du roman
Divorce, un petit chef-d'œuvre de grâce et d'élégance, ce n'est
pas
trop
dire.
La Parisienne
ainsi
Bibliophile Jacob qu'on la doit, et écrivain d'avoir laissé de
fournir à un la
la
femme de
artiste
i83o.
il
vue,
c'est
faut savoir
à
un thème du
gré au laborieux
côté ses truands et ses malandrins pour
matière à une
si
délicate
représentation de
CHAPITRE XVI HIPPOLYTE TAMPUCCI
Il
peut sembler hors de saison de faire figurer Tampucci dans
L'homme
romantique.
pléiade
la
l'honnête voie tracée
même
suivit,
de
bien
Casimir Delavigne; mais ses
par
loin,
liaisons
avec certains poètes plus en avant, les renseignements biographiques sur l'enfance de quelques-uns de ses
seulement dans un célèbre des
livre rare', le
aqua-fortistes
de
contemporains qu on trouve
concours que
Tépoque,
apporta
lui
expliquent
le
plus
le
rang
qu'il
occupe dans ces études. Fils d'un préparateur
du cours de chimie du collège Charlemagne,
Tampucci, ayant imprudemment témoigné de certaines aspirations à la poésie, fut placé par son père chez un cordonnier.
dans l'échoppe d'un rapetasseur de chaussures là détruire toutes ses illusions, faire taire ses
dit
M.
précéder
V..., qui a fait
le
!
«
On
Un
poète
espérait par
doux rêves d'enfance
»,
volume de Poésies d'un court
avertissement.
Le poète lesquels
même.
il
«
résista saintement à son père, brisa les outils
n'était point fait, et redevint libre
le
lui-
préparateur de chimie, jugeant sans doute qu'il
avait trop rabaissé classe au collège
son
fils,
lui fit
«
C'était
obtenir l'emploi de
garçon de
Charlemagne. Tampucci accepta sans répugnance,
quoique cette nouvelle fonction ne
I.
en se rendant à
»
Cependant
relevé.
pour
pour
lui rester
fût
pas encore d'un ordre bien
en famille,
dit
Poésies, par Hippolyte Tampucci. Paris, Paulin, i833. in-8°.
son
biographe
:
il
HIPPOLYTE TAMPUCCI
141
mêlé aux Jeux de quelques-
avait été élevé dans la maison, s'était
uns des élèves, devenus depuis écrivains distingués. Théophile
C'étaient
Gautier
Thierry, qui avaient suivi les principales pièces
comme
,
Gérard
»
Labrunie
Edouard
,
cours du collège Charlemagne; aussi
les
du volume de poésies leur sont-elles dédiées
gages d'affectueux souvenirs.
Déjà par ces
Tampucci
liaisons
mouvement romantique. Le poète en a pérances
;
est
il
touché
incidemment au
se rattache
amertumes,
les
par un bout de
l'aile
du
déses-
les
vieux
Temps
et
pauvre
de i833. L'âge, qui avait mis en
garçon de
salle,
rapport ces
eut pour effet plus tard de permettre à
de se rappeler au souvenir de Gérard
Grâce à ce volume, on a un couvé sous des
les
premières
collégiens
tendresses de
et
de Théophile.
La note tendre
famille.
années d'adolescence,
Tampucci
de Gautier, enfant blond,
profil
la
le
que
n'a
jamais
émue
et
fait
vibrer
l'auteur des Jeune-France, se trouve là seulement.
Sur un sable doré
ta vie, ô The'ophilc,
Coule parmi des
fleurs.
L'existence de son ancien camarade,
fils
d'un employé dans les
douanes qui ne paraît avoir contrarié en rien
la
vocation du poète,
semblait un paradis à Tampucci en comparaison de la sienne
Ta
lèvre n'a jamais goûté l'absinthe
Du morne
:
amère
désespoir.
Près de toi sont tes sœurs
;
un baiser de
ta
mère
Clôt tes yeux chaque soir.
Qu'il y a loin de ce croquis d'enfant chéri au chef des bandes
à'Hernani !
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
,42
On
entrevoit par les vers suivants de la
d'aspirations sociales. Théophile
n'avait pas souffert.
Il
!
pièce que Tauteur
pourpoint rouge que
d'un
plus
déjà bien
d'Albertus se souciait
même
viendront des jours où dans ton
Luira, n'en doute pas, une plus sainte
L'humanité gémit
et crie
Haine, opprobre
Voilà
!
aux oppresseurs
:
tâche du poète
!
la
âme
Hamme.
Vers peu éclatants, sages conseils qui ne répondaient en rien à
la
nature factice que tout jeune Théophile Gautier semble s'être créée'.
Avec Gérard
le
pauvre
Tampucci
L'humoriste ouvrait au contraire
épanchait ses rêves dans
le
plus
à
Taise.
porte aux sensations intimes
condamnait
dont son ami Théophile
Ton
la
sentait
se
l'étalage.
Gérard aimait
et
cœur du pauvre Tampucci.
jeune cœur, brûlant de l'amour de
D'un autre amour aussi vient de sentir
la gloire.
les
feux;
Poursuis, Gérard, poursuis! Qu'une double victoire
mes
Bientôt vienne combler tes désirs et
Et plus
loin
:
Pourtant, quand,
D'un
le
front ceint d'une
Gérard, 1.
A
si
belle,
viendras
me
fidèle,
conter ta gloire et tes amours.
bien là la camaraderie affectueuse de deux jeunes gens.
C'est
humain.
Hamme
père par tes chants embellissant les jours,
Et couvert de baisers d'une amante
Tu
voeux.
sans
morgue,
sans prétentions littéraires,
comme
il
le
diverses reprises la critique reprocha au poète cette indift'érence pour tout sentiment «
Le poète ne doit pas geindre en public
»,
me
disait
Théophile, plus sensible à ces
attaques qu'il n'en faisait montre.
Le masque flegmatique, que l'homme crut son visage
:
il
de reparaître.
utile de porter
dans
la vie,
avait jeté tant de pierres sur ses sentiments qu'ils restèrent
finit
par se coller à
murés
et
incapables
HIPPOLYTE TAMPUCCI
'
montra toute sa
vie,
43
un certain nombre d'opus-
avait déjà publié
cules; sa traduction du Faust et des poètes allemands le mit hors
de pair.
11
quelque belle inconnue et
aimait
rayon de poésie
et
faisait
pénétrer un
d'amour dans l'âme du pauvre Tampucci en
lui
confiant ses aspirations poétiques, les battements de son cœur.
f%
îll
d'après l'eau-forte de CÉLESTIN NANTEUIL, pour
Plein
les
Poésies d'Hippolvtc Tampucci (i833).
de tolérance, Gérard pouvait entendre
du garçon de
salle sans se
gendarmer
les
vers suivants
:
Je chéris Casimir, j'admire Lamartine, Je goûte de leur luth les sons mélodieux.
Deux vers qu'à aucun titre Théophile
n'eût admis. L'enthousiasme
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
144
pour Casimir Delavigne
vers
équivalait,
à un
i833,
brevet de
cuistrerie impardonnable.
Le volume de Poésies de Tampucci sorte
contenait,
est vrai,
il
une
de pièce romantique dédiée à Victor Hugo; mais au fond
du cœur
garçon
le
certainement
les
de
du collège Charlemagne
salle
cordes du
comme
luth de Casimir »,
«
préférait
plus faciles
à pincer.
Ce
consacre
qui
Tampucci
toutefois
et
donne
lui
second rang d'une bibliothèque d'ouvrages romantiques, forte de Célestin Nanteuil qui sert de frontispice
étrange dans l'œuvre du graveur qui en laissa de
Une muse de Bohême, un assise au
demandant qu'à Oh
le
au
c'est l'eau-
au recueil, image si
extraordinaires.
des motifs favoris de
bord d'un ruisseau, contemplant
place
l'artiste,
sombre poète
et
est
ne
mettre en main sa cithare.
lui
lorsque fatigué d'un travail sans honneur,
!
Souvent
Échappe
à
ma main
le balai;
que
qui se lasse
le front
en sueur
Je rêve, seul dans une classe,
Ma
poitrine se gonfle, et de
Je sens que
Que mon
ma
être
pleurs amers
joue est baignée,
être grandit, qu'un
Jaillissent d'une
Combien dut
mes
âme
Dieu parle,
dans
la
mes vers
indignée.
choqué de
l'étalage de détails
geigueur ulcéré Théophile Gautier à qui n'est-ce pas
et
la
si
bas d'un
pièce est dédiée
!
Aussi
dégradante attitude d'un balayeur de classe
que Célestin Nanteuil représenta
le
poète
:
c'est
en
vêtements
noirs, en
cheveux noirs, avec une physionomie pâle que Tampucci
écoute
muse
la
bizarre, la
des néo-romantiques
même
qu'on retrouve dans
le frontispice
les plus ardents.
L'eau-forte a pénétré trop
profondément
dans
les
habits
de
HIPPOLVIE TAMPLCCI
Tampucci, dans
le
corsage de velours noir de
plus pour ceux qu'intéresse le la
145
«
crevé
muse, ragoût de
la
des morsures du cuivre
»
physionomie du poète en sera plus mélancolique,
muse de Bohème apparaîtra plus blanche; mais quelque peu étonné
vigne
fut
luth,
Gérard de Nerval
vitalité toute
ne
qui
et
dun
si
pas
par
Hippolyte Tampucci
la
Théophile
hardiesse
durent
de
le
Casimir Dela-
se
féliciter
de
la
graveur à un recueil
la versification.
entré dans la
était
jupe de la
romanesque emploi de son
de i833, prêtée par leur ami
brillait
si
la
:
vie
sous
le
coup de
circonstances trop défavorables pour tracer un sillon profond.
Il
se
redressa pourtant et sacrifia de loin en loin au culte des muses.
A la
dix-sept ans de
Marne,
il
là,
publiait
devenu chef de bureau de encore
volume manquait de vignette
un
I.
et n'est-ce
coiiruiiiic,
poésies
itoiivcllcs.
mais
le
pas l'étrange frontispice le
souvenir des biblio-
nom du pauvre Tampucci?
Quelques fleurs pour une
préfecture de
volume de poésies';
de Célestin Nanteuil qui a conservé, dans philes, le
la
1847. Iii-rj.
CHAPITRE
XVII
PETRUS BOREL
En
bande gaie
debout devant
me
je
une
l'Artiste
rappelle
les
un personnage mélancolique
cheminée, parlait gravement.
la
Pétrus Borel.
C'était
bureaux de
les
tapageuse à laquelle Arsène Houssaye ouvrait
et
portes de sa Revue, qui,
dans
1845, alors que s'agitait
Un nom
éclatant des anciens jours pour
cette folle jeunesse qui rimait et contait en chantant.
Pétrus Borel phile
Gautier,
d'Arsène
faisait partie
du
Gérard
Nerval,
Houssaye
camarades,
de
mais
;
Alphonse
même temps
de l'Artiste
directeur
le
en
,
groupe d'écrivains
petit
jeune garde tant soit peu indisciplinée
Monselet,
Baudelaire et bien d'autres,
presque aussi nombreux que
Dans
cette
Revue
qui,
les grains
jusqu'en
de sable de
i85o,
les relations
entre les anciens
Pellaprat,
un
belle galerie la
Seine,
des plus
:
à
lui
une
fut
la
la
un
sérénité
mer.
salon
ouvert
des autres,
nouveaux furent de bonne
et
les
la
malsaine influence des bureaux
en plein quai Malaquais, dans
l'hôtel
importants du quartier, au milieu d'une
du rez-de-chaussée dont
arrivaient,
attirer
anciens
sans compter les poètes,
aux impatiences des uns, à
de rédaction de journaux
ses
Henry Murger, Charles
:
l'après-midi
camaraderie. Rien qui rappelât
amis
Esquiros,
que
su
avait
Théo-
:
les fenêtres
s'ouvraient sur
pour causer plus que pour écrire, ceux qui
avaient donné des gages à la littérature, ceux qui aspiraient à les imiter.
Ce
fut
là
que j'aperçus une seconde
fois
Pétrus
Borel
dont
PFTRUS ROREL nom
le
pette. le
retentissait
à
Pétrus Borel
le
mes
raissent avec le
n'en
Il
poète
était
plus
en
tout
les
A
public.
!
!
!
)
titre,
La
était lui
de ces
appa-
L'étrangeté du
astronomes
du monde
intellectuel.
Madame
Putiphar
n'avaient pu triompher de l'indiffé-
Pétrus Borel
tels
sujets
la
des
publiait
Chaussure che{
les
articles
faire
anciens
et
La signature
n'étonnaient plus.
passer ces caprices.
caisse de l'Artiste, a dit quelque part Monselet, était plus »
Nous nous contentions
nous jeunes, d'une poignée de roses, extrait des profondeurs
et
quand un
pas à
la
l'île
volontiers,
louis
égaré,
de cette caisse fantastique, nous permettait
nous ébattre, en compagnie de nos amies, sous
d'Aulnay ou de n'était
Putiphar,
un pastiche de Montaigne (Montaigne et
:
bourrée de roses que d'écus.
d'aller
trom-
aux yeux des
étoiles filantes
de l'écrivain devenait insuffisante pour «
1845.
Coûtes du Lycanthrope,
modernes??? De
les
décolorée
une étude sur
,
ainsi
fait
l'Artiste
singuliers
Pétrus Borel
à
peu
elle-même, malgré son
tout à fait
beau Pétrus Borel
le
bizarre.
Les Rhapsodies,
rence du
Madame
nimbe d'une réputation
constatent les
parisiens qui
d'une
qui s'imposent à la jeunesse et
quelque
s'était
son
le
lycanthrope, rauteur de
fatals »
«
comme
oreilles
biographe des croque-morts,
personnages
>47
du Bas-Meudon, une
hauteur
d'un
si
les
ombrages
mince rémunération
personnage de
réputation
la
de
Pétrus Borel; aussi disparut-il de cet endroit trop poétique pour
chercher sa vie dans la gloire ni
la
la
fortune,
fondation de petits journaux il
fut
forcé
d'accepter
:
n'y trouvant
un poste au delà
des mers, dans l'administration de l'Algérie.
Tel
mes
je
cherche à revoir dans l'ombre de mes vingt ans, de
lectures, de
mes
souvenirs, ce
Pétrus
Borel,
forçant l'étran-
geté pour dissimuler peu d'imagination, se présentant en
dans
la civilisation,
goguenard
très travaillé,
«
sans cesse en
loup
»
quête
LKS VIGNETTKS ROMANTIQUES
14»
de sujets étonnants,
voulant attirer l'attention du public par son
peine de bizarres récits
orthographe, n'écrivant toutefois qu'avec
en prose, poète à
cheveux dans
leurs à
coiffure
les
malcontent,
la
étaient hirsutes et martelés,
les vers
groupe
autrefois d'un
la tête
laissé
dont
jadis,
d'artistes à tous
crins qui
avaient
Une
austère
mains de l'occasion. barbe
admirable
une
que
jalousait
Théophile Gautier, un habit noir boutonné sévèrement jusqu'au col,
avec adjonctions à
Marat, avaient
la
Le
jeunesse l'homme par les- Parisiens.
de
Pétrus Rorel
Boulanger,
dont
le
modèle se
paysage, avec un vague
fameux
reflet d'attitude
portrait de Louis
à
souvenirs de
les
le
Velasquez?
la
Morgue
de pompes funèbres déteignirent momentanément sur quelques
moi-même
La jeunesse
débutants,
Baudelaire et
se regarde
comme
prodigieusement avancée de jouer avec
macabres
elle se
donne pour
;
tout
le
premier.
peiné
Au
bizarres.
forment
qui
la
trame
de
début on ne goûte pas
faciles
la
somme
productions le
charme du
simplicité, dont la clarté et la transparence
que de
les sujets
hardie et se complaît dans ce
très
quelle croit une étrangeté, sans s'inquiéter de
de
sur
noir et sérieux,
profilait,
Les motifs particuliers au lycanthrope, et
remarquer dans sa
plus clair de la réputation
pas dû à un
n'était-il
fait
de voulu,
apparence
en
naturel, de la
demandent plus d'études
oppositions de noir et de blanc et d'images
ambi-
tieuses.
Malgré
Pétrus
ses efforts,
ment. Le jacobinisme
de fantaisie,
la
qu'il
liberté
réclame pour son
art,
Borel
des
«
gavaches
)i,
fit
pas école. Heureuse-
invoque dans ses écrits
et qui est tout
de Diogène que l'auteur des Rhapsodies les
néologismes
circulation, les racas de Fracasse et
ne
tout
cela
qu'il
jetés à la
comptait mettre en
hure des
put étonner un
de prétexte à des préfaces guerroyantes
;
«
moment
flasques
»
et servir
tout cela, sauf quelques
I
PETRU
s
nO RK
I.
,
par Louis lioiilanger. d'après l'eau-forto de Ciîlcstin
Nant--iiil
(iS3<)).
P1£TRUS BOREL
élans,
quelques cocasseries, n'a guère plus de valeur aujourd'hui
fameux
beaux vers frappés
que
les
dies
du premier empire.
«
par
»
auteurs de tragé-
les
Pétrus Borel, à bien chercher, a laissé quelques pages son œuvre, à cinquante ans de distance, ne
On
me
;
mais
paraît pas viable.
peut réimprimer, pour répondre aux désirs de quelques biblio-
philes
fera pas sortir
de ses
certains
attardés,
du domaine de
devenus rares; on ne
livres,
la
«
curiosité
les
».
Pétrus Borel n'en reste pas moins, physiquement, un spécimen très accentué
du romantisme. Comédien
une tenue tout à
sement devant
M.
dans
travaillé le
le silence
s'était
il
composé
son masque avait été soigneu-
du cabinet avant de se
profiler
public.
dans son
Jal rapporte
du Louvre^ qu'un
livre des Causeries
Napoléon Thomas avait exposé au Salon de i833 un por-
certain
de Pétrus
trait
fait particulière;
habile,
Borel
costumé
ainsi
Gilet
«
:
habit
rouge,
aux
larges revers pointus, gants sang-royaliste, chapeau pointu, barbe et
cheveux
flottants. »
Ce merveilleux
portrait
11
que
est fâcheux
en i833.
A
la critique d'art
n'ait
l'attention
le portrait, et
M.
Jal, je
Ce Napoléon Thomas, chanté par toi,
Napoléon Thom,
cœur soldatesque digne de faire
lithographies dont I.
Jal.
il
a
de «
peintre,
l'auteur air,
-
des Rhapsodies
franchise,
:
poignée de
en réalité un crayonneur médiocre, peu
», était
partie
le
ne trouve
on peut en conclure que
peinture n'était pas à la hauteur de l'encadrement.
A
qu'il
pas été plus développée
part la courte analyse donnée par
pas de renseignements sur
«
plus
un cadre tricolore ! ! !
avait
la
excitait d'autant
la
orné
bande du Bouzingot. » le
Les pauvres
volume de vers de Pétrus Borel
Salon de i833. Les Causeries du Louvre. Paris, Ciossclin, i833,
in-8".
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
ne valent que par de
faiblesse
thème qui
le
exécution
leur
été
dicté
par
le
poète
la
;
comprendre comment Napoléon
fait
Thomas, rangé au début parmi
a
lui
bande des
la
cœurs de salpêtre
«
»,
devint plus tard un ouvrier aux gages des marchands d'estampes
de
rue Saint-Jacques.
la
Aussi
la
frontispice de Célestin
dée d'un plus
seconde édition (fausse) des Rhapsodies fut-elle précéNanteuil
;
dans cet encadrement,
digne du poème, tout grouilla avec des alternances de noir,
de blanc, d'anges, de démons, de gardes nationaux, de blagues à tabac, de têtes de mort,
merveilleusement
Une
sculpteur Jehan
«
A
toi,
fier et fille.
Seigneur.
fut
A
Le poète paya
Jehan
Du
si
donnée de Pétrus Borel par
le
part
dans ce médaillon
pas
lycanthrope'.
Du
qu'accommodait
toute la salade
graveur.
représentation
autre
ce n'est
le
enfin
Seigneur,
Courage
fois aurait
Ta
1
un statuaire
français.
beau
statuaire,
place serait belle
:
le
farouche
largement son sculpteur
toutefois
courageux à l'œuvre, pourtant
chercher
faut
qu'il
le
d'habit à la Marat,
le collet
candide la
et
:
bon de cœur,
comme une
France pour
la
jeune
première
»
Pétrus Borel ne parait pas se rappeler qu'à cette
David d'Angers modelait avec quelque
même époque
puissance les médaillons
des forces intellectuelles de l'Europe; mais David, quoique associé
avec les républicains, ne descendait pas jusqu'aux
cœur avec il
les
Drapant
Sous
De
ce
De
romantiques réellement puissants ses contemporains,
négligea d'introduire dans son Panthéon
I.
bouzingots.
médaillon,
exemplaires. Depuis,
la
sa souH'rancc sccrcte
les liertés
de son manteau.
M. Aglaûs IBouvenne
a
Revue
le
le
personnage
le
Livre,
dans
reproduction du prolil en relief de Pétrus Borel.
donné une
numéro
lithographie
d'avril
tirée
à
quelques
1882, a publie une bonne
PETRUS BOREL
Et était
c'est ce qui
me
comment Jehan Du Seigneur
paraît expliquer
appelé à fournir
pour
«
i33
première
la
fois
un statuaire à
»
la
France.
On
peut
que Tart
dire
réputation de Pétrus Bore!.
nombreux
rendu de
a
Au
V G NKTTE 1
la
de Louis Boulanger, au
portrait
DE G G O U X
services à
1
,
pour CJmmpcivcrt. Contes immoraux, de POtnis Boiel {183?).
frontispice
de Célestin Nanteuil,
il
faut
joindre
la
vignette de
Gigoux pour Champai'ert. C'est une si
le
conte
image à sensation qui donnerait de Barbe-Bleue
grand chirurgien du ses
récits
sous
le
n'existait
xvi' siècle,
pas.
Pétrus Borel
nom d'Andréa
Vesalius.
la
chair de poule
D'André Vésale, fit
le
Les
le
héros d'un de égalants
de sa
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i54
femme, de
la
et
les
chirurgien les tuait
le
science,
il
squelettes
se
livrait
par jalousie autant que par amour
:
sur eux à une dissection
rangés soigneusement dans une
préparés,
bien
approfondie,
armoire, André Vésale les montrait à l'épouse coupable, qui elle-
même
tour être préparée anatomiquement. C'est la
devait à son
scène palpitante qu'a dessinée Gigoux. Je ne veux pas perdre de temps à analyser l'œuvre de Pétrus
Borel
:
critique
la
contemporaine a amassé
bien faire connaître l'œuvre et l'homme
Un
pour
'.
témoignage d'un contemporain ne doit cependant pas être
négligé. Gabriel Laviron, rendant
Ce
matériaux
les
livre
est d'une étrange vérité
dans sa philosophie désolée
et
:
compte du Champai'ert,
vrai dans
ses
disait
:
passions et ses meurtres, vrai
son suicide athéiste, vrai dans son
rire
de crâne-.
Voilà des mots de l'époque précieux à collectionner, car nous n'en trouverions pas de pareils dans les dictionnaires de 1880. Si le Champai'ej't est « vrai
peut dire autant de
pendant plus de laborieux; cherche-t-il
trois
Madame ans en
dans son rire de crâne Putiphar,
librairie
et
roman qui
fut
après
le
pourquoi
du
brouillard
on n'en
annoncé
dont l'enfantement fut
une lecture de cette œuvre,
aussi,
»,
malsain
qui
le
lecteur
pénètre
enveloppe son esprit, brouillard vraisemblablement produit par
fumée d'une lampe charbonneuse qui a
éclairé
auteur se battant inutilement
et
peine pour aboutir à Il
I.
est
si
peu
les
flancs
se
les
soucis
et la
d'un
donnant tant de
d'intérêt.
un remède aux fâcheuses sensations causées par ce genre
Pour plus de développements touchant
l'écrivain,
on peut consulter Asselineau, Biblio:
graphie romantique; Baudelaire, Réflexions sur quelques-uns de mes Contemporains (Œuvres complètes, t. II), et surtout l'intéressant petit volume de J. Claretie, Pétrus Borel le Lycanthrope. (In- 18. 1865.) 1.
L'Artiste, i833.
PETRUS BOREL
d'écrits.
et
Jetez dans un coin la
prenez en main un
livre
érudit, son
homonyme, un de
de
Borellus
Petrus
omnium
:
De
Pour rasséréner
de calme et de science d'un
ses aïeux peut-être, le
vero
Telescopii
fameux
inventore
ciim
traité
brevi
la
•.
l'esprit
ouvrir sa porte
mystères de I.
plein
Putiphar de Pétrus Borel,
conspiciliorum historia, accessit etiam centuria observa-
tiomim microscopicarum
prête à
Madame
,55
nature.
i635. Portrait et figures.
des hommes,
à ceux
la
science
est
qui veulent l'interroger
toujours
sur
les
CHAPITRE
XVIII
GERARD DE NERVAL
Qui évoque
le
souvenir de Gérard
fait
délicate, la plus singulière peut-être
lité
Ce
n'est
pas tant
bagage
le
intellectuel
forme son œuvre, qu'une vie toute de et
apparaître une personna-
de
période romantique.
la
par
laissé
fantaisie,
le
poète,
qui
semée d'incidents
terminée par un drame mystérieux.
Gérard
un des rares humoristes sincères d'un temps
fut
oîi
la
plupart des écrivains travaillaient leur bizarrerie et cherchaient à
imprimer un voyant
lui
loin
plus naturel que ses
relief;
camarades,
de se donner en spectacle au public, Gérard rentrait dans
sa coquille et s'intéressait seul au jeu de ses propres caprices. Ces
tempéraments d'écrivains sont plus communs en Angleterre qu'en France,
que
A
les
nature laisse une
et leur
Anglais
voyage
de
la
et fut
satire
il
s'y arrêter et
papillonne
du conte
drame,
le fut,
le classeraient
rubrique
la
mot ne peut
un véritable essayiste
Les dictionnaires sans doute
au
le
empreinte dans leurs ouvrages
sous
classés
personne plus qu'à Gérard
voltigea
la
ont
les
telle
être appliqué
aux
impressions
de
sous la rubrique de polygraphe;
ayant traité de sujets très opposés, mais sans
en délimiter bien
commune aux
nettement
humoristes,
le
champ. Atteint de
Gérard se rattacha tour
aux autres ce montreur de kaléidoscope donna il
il
:
français.
à tour aux classiques, aux romantiques, aux réalistes.
mais
d'essayistes.
courut trop vite après l'heure où
le
Aux uns
certains
et
gages
;
rêve devait l'emporter
sur la vie, une existence décousue, des infiltrations qui se produi-
GERARD DE NERVAL
cerveau
son
dans
saient
ne
157
permettant
lui
de
veiller
à
est -elle
difficile
à
plus
réquilibre de ses pensées.
une
Aussi écrire
de
;
si
abondants
ques
choisis de la littérature
semblent avoir écarté
qu'ils
faut chercher les diverses sources
il
;
dans
fragments, dignes d'être cités
jolis
morceaux
naires de
de Gérard
l'œuvre
sur
notice
des diction-
française, se pressent critiques méthodi-
les
où ont puisé ces écri-
vains non classés, montrer l'influence des milieux où
vécurent,
ils
de leurs contemporains, de leur temps. J'essaie seulement
celle
une sorte d'esquisse, sans avoir d'autre prétention que de donner quelques
traits d'après
l'homme
D'abord se cherchant vers
1825
poussé
de jeunesse,
liaisons
œuvre.
et son
vers
Gérard se trouva, par des
',
romantisme
le
de classe au collège Charlemagne, Théophile Gautier, d'autant plus facilement que littérature
dramatique
vrai
est
dramatique, curieux qui
en
là
recueil,
faisaient
qu'on
dans
put voir,
du théâtre
théâtre
le
auteurs
la critique
de
entraîna
porté vers
était
Gérard
le
la
la
n'admettait
premiers
avec
aspirations des
les
à
ceux
de
du
par des vignettes dues aux artistes à
écrivains
romantisme,
reliant les prin-
France
la
Monde
volumes de ce
les trois
porte-voix bruyant
l'étranger
du
fondation
une sorte de plan de dramaturgie internationale, cipaux
l'y
et ardentes.
doive à
eftet,
on
homme
jeune
qu'à cette époque
et
que des personnalités jeunes S'il
le
camarade
son
;
et
la tète
éclairant
du mouve-
ment.
Ce
fut
une note bien particulière de Gérard, qui des grandes
épopées de l'Inde passait au Faust de Gœthe I.
«Gérard de Nerval
.ivait
publié sous
niennes qu'il ne voulait pas qu'on inédite de Philuthée
1875. ln-8.)
O'Xeddy sur
kit, le
la
et trouvait
dans ces
Restauration des poésies nationales et napoléo-
déclarant tout
le
premier que
i^roupe littéraire rumantiqne
c'était
dit
des
du poncif.
»
boitjiiif^ots.
(Lettre Paris,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i58
esprit chercheur; aussi, vingt-cinq ans
drames un élément à son plus tard,
retrouvant dans
l'écrivain,
charbons qui ne s'étaient pas éteints,
du
riot d'enfant
Harlem
il
Soudraka, de
roi
même que
de
la
l'étaient
années de
là,
devenu tout à
guerre terrible,
De son
même
et
fait
demi
à fait
Gœthe.
le cri
véritable
homme
d'un
nom
il
poète prit
(mais tous
carbonari).
s'efforça
A
et
s'appelait
appellation qui convient
demi collante
et
Timide dans
introcri
de
Gérard Labrunie la vie
Pour ne
~.
de bohème effa-
pseudonyme de Gérard de Nerval, un
le
M™
Sophie
de l'homme pour
faire oublier cette
plutôt à un élégant de
1820 en culotte à
fallut tout le talent
il
quelques
de pousser un
qui semble appartenir à un héros des romans de
Gay,
les
timide'.
pas choquer son père, vieux médecin que rouchait, le
fausse de l'humoriste.
anti-académique, Gérard,
bande des bouzingots,
duit dans la
nom
dans l'Imagier de
Restauration on l'entrevoit libéral
Parisiens
Cha-
le
tentés d'étudier Gérard dans ce courant de
seraient
drames ambitieux auraient une idée tout à la fin
représenter
faisait
cousait des ressouvenirs du Faust de
Ceux qui
A
foyer de son esprit des
le
en spencer. la
vie,
Gérard
offrait
une
certaine
résistance
intérieure, et quoiqu'il vécût en pleine camaraderie avec la
de Pétrus Borel et
bande
admis à l'honneur suprême de fournir
qu'il fût
une épigraphe au tapageur volume des Rhapsodies, Gérard appartenait
à
sentiment
1.
Sui-
O'Seddy, 2.
littérature
la
que par
k-.s
une
palette
obtenant des effets
chargée
plus
par
le
de couleurs. Ses amis
mots Bou^ingothme, Bou^ingot ou Bou^ingo, voir Lettre inédite de Pliilothée
citée plus haut.
Dans un catalogue de
chainement Labrunie;
claire,
»
les
la librairie
Rendue! sont annoncées
comme
devant paraître
Aventures d'un gentilhomme pcrigowdiii, par Théophile Gautier
c'est la
seule publication à
table, et elle ne parut pas.
ma
connaissance que l'humoriste signa de son
et
«
pro-
Gérard
nom
véri-
C.KRARD DE NKRVAI.
pouvaient à leur aise rivaliser avec lui
se contentait
jaillir
l'art
1.-.9
secondaire de la peinture
de presser doucement son cœur pour en
;
faire
de tendres souvenirs.
La génération de demi-siècle entrevit un
gens qui entra dans
jeunes
les
lettres
au
Gérard à peu près inconnu jusque-là, un
THEOPHILE GAUTIER, d'apics un crayon di C^lcstin Xanteuil (i838).
voyageur sentimental qui, ayant vécu quelques mois à Constantinople, voulait bien étudier les
hommes,
les
femmes,
les
mœurs,
sans trop se soucier de descriptions de monuments, de vieux murs,
de
ciels Il
y aurait un parallèle curieux à
Gautier. qui
et d'horizons.
En
explique
tout et sur tout
peut-ctrc
leur
ils
établir entre lui et
différaient
liaison.
Théophile
absolument;
c'est
ce
Gautier a l'impassibilité d'un
LES VICNETTES ROMANTIQUES
iCo
Oriental; on
comme
littérature
calme, accroupi sur un divan, détaillant sa
voit,
le
vendait
s'il
excellente fabrique d'ailleurs
;
ouvrages en filigrane, d'une
des
Gérard toujours remuant, un sourire
dans des yeux clignotants, rêvant à mille petites chimères; Gautier tout
à
indifférent en politique, s'en vantant et recouvrant de
fait
paradoxes son scepticisme de
fier «
dire
le
me
Je
orientale,
Gérard quelque peu républicain
souviens, m'écrivait-il
que
jeune
la salle
pousse....
»
Les jeunes gens sont
très
de paraître jouer leur
tête.
mais
des Brigands
ration
il
On
hes
:
Scènes de la
les
s'en
rois
vont!...
Le bon Gérard
s'en contait
à la fois sous
de ses
a vu dans le chapitre sur
Dans
volume
le
avait été élevé, des
depuis vait
le
les
quelque
coup de l'admi-
droits
remuaient toute
qui
Tampucci que Gérard
intitulé
les Filles
la
il
pour
laissé,
dans
les
lui
confiait
du feu\ quelques filles
donnent
campagnes du Valois
compagnes, des amies d'enfance à qui
n'osa jamais déclarer les tendres sentiments qu'il éprouelles.
Il
a
dessiné dans
cet
ordre
d'idées
pastels pleins de douceur, qui sont obtenus avec rien
de touche de ces portraits n'indique-t-elle pas
deur de ces amours de jeunesse I.
Je
de Schiller et peut-être des courants réels
penser que Gérard avait il
j'ie
Léo Burckart, un des
ressouvenirs de jeunesse, quelques profils de jeunes
où
pauvre
d'alors.
ses amours.
à
assez
de se poser en conspirateurs
fiers
était
de légitime revendication
France
sur
deuxième acte de
conspirateurs s'écriait
;
d'un
suite
la
Porte-Saint-Martin croulait d'applau-
la
étudiants
peu à lui-même
à
publié
j'avais
de
dissements quand, au
et
et tout
:
que tout
article
;
Paris, Giraud. In-i8. 1834.
?
Le fond de
le
:
d'aimables la
légèreté
peu de profon-
ces esquisses en est
PL IV
^^^ff.^
..
jii>era«r &
FAC SIMILÉ DUNE EAU FORTE DF.DOUARD MAY pour
ChalLerion
d Alfred
1835
cie
Vigny
C"
Pari»
1
GÉRARD DE NERVAL
d'autant
coloré
villages,
:
161
grandes routes de
jusqu'aux
Picardie,
arbres eux-mêmes.
C'est le jour des
Arrivé à Senlis
Morts que
je
vous écris
passé par les
la veille, j'ai
La
puisse voir dans cette saison.
—
;
pardon de ces idées mélancoliques.
paysages
les plus
beaux
et les
plus tristes qu'on
teinte rougeâtre des chênes et des trembles sur le vert
foncé des gazons, les troncs blancs des bouleaux se détachant du milieu des bruyères et
—
des broussailles,
surtout
et
la
majestueuse longueur de cette route de Flandre,,
qui s'élève parfois de façon à vous faire admirer
un vaste horizon de
forêts
brumeuses,
tout cela m'avait porté à la rêverie.
semble que Gérard craigne que sa note ne
11
En
colique.
musicien,
habile
passe
il
mélan-
soit trop
aussitôt
mineur au
du
majeur.
Kn
arrivant à Senlis,
j'ai
vu
la ville
en
fête.
tant le son lointain,
— résonnaient de tous côtés;
compagnies dans
la
ville,
ne
victime d'une illusion
sais si je suis
Senlis
'
de
ou
les
jeunes
se tenaient devant les portes ;
je n'ai
—
Les cloches
dont Rousseau aimait
filles
se promenaient par
en souriant
et
caquetant. Je
pu rencontrer encore une
tille
laide à
'
Mais combien Jean -Jacques
on voit combien
portraits
les
sont le
plus
des
jeunes
affirmés!
A
filles
la
des Confessions
netteté
des images,
Genevois sentait plus vivement, plus sensuelle-
ment. C'est à travers une sorte de gaze, jaunie par vingt ans, que
Gérard dessine ses pastels d'amoureuses plus entrevues que
ment aimées. Grétry parle quelque part du que produiraient un l'autre.
Ce
homme
fut le cas
et
singulier
assemblage
une femme aussi réservés
de Gérard;
réelle-
l'un
que
cependant ses amours de Paris
contribuèrent jusqu'à un certain point à former
la
légende qui est
restée.
Dans I.
sa jeunesse, le poète avait
Angclique,noVi\c\\c des tilles du feu, 1S34.
été
vivement épris de Jenny
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
102
Colon, une actrice du théâtre de collégien
sorte de passion
d'autant plus
discrètes
Ce
des Variétés.
une de
c'est-à-dire
,
intenses
fut
encore une passions
ces
ne trouvent pas jour à
qu'elles
s'exprimer. Gérard aurait pu passer toutes ses soirées à l'orchestre
des Variétés sans faire comprendre sa flamme à celle qui en était l'objet.
Jenny Colon, à était
elle,
rapporter aux portraits dessinés d'après
s'en
une blonde assez
créature qui
ne
se
fût
vraisemblablement une aimable
étoffée,
pas montrée trop farouche pour
le
sou-
pirant.
a retracé lui-même ses sensations d'amoureux
Le conteur
Je sortais d'un théâtre où tous les soirs
— excepté lorsqu'à
d'alors, et
aux avant-scènes en grande
la
seconde ou à
troisième scène d'un maussade chef-d'œuvre
la
une apparition bien connue illuminait l'espace vide, rendant
la vie
d'un souffle
d'un mot à ces vaines figures qui m'entouraient. Je
me
sentais vivre en elle, et elle vivait pour
d'une béatitude infinie;
me
paraissais
Indifférent au spectacle de la salle, celui du théâtre ne m'arrêtait
tenue de soupirant guère,
je
:
de
faisait tressaillir
la vibration
joie et
de sa voix
si
feux de la rampe qui l'éclairait d'en bas, pâle d'en haut sous
les
dans l'ombre de sa seule beauté, étoile au front, sur
les
Dumas
un
pour
libretlo
comme
les
caprices, —
comme
la nuit
et la
belle
remplissait
quand
les perfections, elle
comme la
le
jour aux
rampe baissée
la
montrait plus naturelle, brillant
Heures divines qui
l'actrice qui venait
l'écrivain se mit à la
d'un
me
se découpent, avec
une
ses
ardeurs,
ce
que voyant
essaya de les apaiser en faisant écrire au poète
la divinité
c'est-à-dire
sourire
fonds bruns des fresques d'Herculanuml
Présenté à Jenny Colon,
donner à
Son
douce et cependant fortement timbrée
rayons du lustre
Gérard entretenait ses amis de Ale.xandre
seul.
d'amour. Elle avait pour moi toutes
répondait à tous mes enthousiasmes, à tous mes
laissait éclairée
moi
lit
de débuter à l'Opéra-Comique.
Gérard ne
fut
pas
mal reçu,
une idée avantageuse du luxe qui
et,
pour
l'attendait,
recherche d'un autel des plus magnifiques,
flamand à
colonnes
torses
supportant
des
GÉRARD DE NERVAL
ouvragés.
finement
bas -reliefs
On
i63
trouvé de couche
n'eût pas
plus somptueuse à Thôtel Cluny; elle était large à tenir la moitié
de l'appartement du poète; des bonnes grâces en soie ponceau et des rideaux merveilleux en faisaient une chambre mystérieuse où
comme une
Jcnny Colon pouvait se regarder
blonde
la
princesse
de Brabant.
On
que
a dit
que Gérard en
et
était
par
fut
pour
trop réservé
non pas ce qu'on appelle familièrement
en amour,
était
vierge
d'ameublement. L'homme
ses prodigalités
transi »,
resta
le lit
«
amoureux
mais trop sensitif et n'osant pousser sa pointe. La femme
pour
poète un
le
idéal qu'il
ne
caressait
Ce
qu'en pensée.
qui explique bien des choses; mais avant d'arriver à en donner la clef,
il
faut pénétrer plus avant dans la vie littéraire de l'humoriste.
Gérard avait besoin d'amis, de soutiens; pour appuyer il
il
pour Jenny Colon; mais d'une
loge
il
était
les
l'Odéon et de
drame du
roi
la
Soudraka
légende de Gutenberg contribuassent fortement à sa répu-
tation.
Gérard se sentait plus dans son élément en collaborant au
feuilleton
rent
dans
comédiens.
Porte-Saint-Martin, sans que l'adaptation du et la
et surtout
qualité d'auteur par
sa
ouvrit toutes grandes les portes de
lui
Monpou
Dumas
de nature à rester tapi
à ne manifester
et
aucunes familiarités avec
Méry
des tuteurs
de son imagination. Avec Alexandre
les fleurs
entreprit le libretto de Piquillo pour Hippolyte
l'ombre
fallait
dramatique de Théophile Gautier. Longtemps
G. G.
fameuses
le
feuilleton
initiales
.L
Théophile porta seul
demeura à dévoué qui
l'état
de
court
tient l'emploi
J.
le a
les
de la Presse,
du Journal
pour
des
faire
Débats;
ils
signè-
pendant
aux
mais, quand
sceptre de la critique dramatique, Gérard
critique blond », c'est-à-dire de collaborateur petits
théâtres,
fait
fonctions d'intérim et
obscur de second chef d'orchestre.
i.F.s
.64
Une longue
et
vignp:ttes romantiqlks
durable
années entre Théophile celui-ci,
amitié se
perpétua
pendant bien des
Gérard. Ce fut plus tard seulement que
et
achevé de manger l'héritage de son père, devint
ayant
écrivain de profession, non par vanité, mais pour vivre de sa plume. Il
avait
semé de
Revues
côté et d'autre, dans des
divers Contes et esquisses biographiques.
11
et des
les relia
journaux,
de son mieux
VIGNKTTE DE TONY JOHANNOT, pour Sons
pour en
faire
les
'lillculs, d'Alphoiisi:
Aux ouvrages
des volumes.
Karr (iH32).
cités plus haut,
il
convient
d'ajouter les Illuminés, Lorely, Souvenirs d'Allemagne, etc.
Tous contiennent des pages émues, de détails qui,
je
l'ai
étaient
insuffisants
colleté.
Qu'est-ce
Qu'est-ce que
le
dit,
observations, des
témoignent d'un écrivain délicat; mais
pour
que
fines
le le
Gaspard de
gros public qui veut merveilleux la
sonnet
de
remué
être
Félix
Nuit, d'Aloysius Bertrand
?
ils
et
Arvers
?
Qu'est-ce
GKRAun m: nkrvai.
que
public goulu
Lamb
Tasse de porcelaine de Charles
Vieille
la
i65
un
pour
?
Aussi ces intelligences délicates, de nature déjà fragile, reçoivent de tels chocs dans
la
qu'une fissure se produit
civilisation
dans leur cerveau.
fatalement
menus
S'occupant de
détails
humoristes
ont
enjolivent
qu'ils
conscience de
broderies,
ces
servir qu'à
un nombre très restreint de gourmets.
mais
la force;
le fracas qu'elle
la
mer
à la foule
savait
il
;
pour
s'y
les
faire
porte-voix à l'aide duquel un sans cesse crier son les petits sentiers
intérieurs affligés,
nom aux
peau de
un trou;
enfants
1
à
âge où vivre
demander aux
faut
impri-
touché l'énorme
là
essayistes,
les
doit
bien des regards
des plongeons inutiles et dangereux. Et
solitaires
,
car
c'est
de méchantes fées
willis,
célèbre,
bien des haltes dans
les
pour ces douces
toison de brebis
quand une
!
déceptions contraignent ces
autres;
comprennent
qu'il
avait
il
De
masses.
monde avec une
les
Ils
homme, pour devenir
lion est à peine suffisante
Vient
les
comme
l'existence de tous les jours se dresse impitoyable
créatures venues au
ne pouvoir
se regarder
poussées
rudes
parcourus par bien
de
produit les rend encore plus réservés.
Gérard se comparant à Alexandre Dumas devait un vermisseau
cesse
sans
ont
ils
alors
la
hommes
délicatesse de ne rien
que, succédant
entraînent
restés
aux
blondes
dans des chemins semés
de fondrières. J'ai
beaucoup fréquenté Gérard à l'époque où se produisirent
fatalement ces difficultés.
avec
une
vie
Paris et mille
Quoique
de noctambule, des caprices
auxquels
ses bizarreries fussent d'accord
absences prolongées hors les
plus
intimes
de
du poète ne
prenaient pas garde, des excentricités un peu trop marquées obli-
gèrent de faire entrer l'humoriste dans une maison de santé.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i66
Au
début on
me
permit de
le
sortir
faire
pour
le distraire;
mais diverses journées passées en compagnie de Gérard
me
ren-
daient inquiet.
me
Il
contait
que quelques jours auparavant, passant près du poissons
bassin
des Tuileries,
assaut
de politesse pour l'engager à
Saba
il
vit
t'attend », disaient-ils.
les
Le
rouges
les
le
suivre,
saluer et faire a
La
reine
de
poète, très flatté de la passion de
LE LUTIN, d'après UN BAS-RELIEF d'aNTONIN MOINE. Vignette du Salon de i83r, de Gustave Planche.
cette souveraine dont lui faisaient part ses émissaires les poissons
rouges, ne crut pas toutefois devoir accepter le rendez-vous de la reine de Saba.
de Salomon.
—
«
J'ai
craint,
me
disait-il,
de blesser
la
vanité
»
Cette histoire, quoique rehaussée d'un sourire demi-sceptique,
annonçait déjà un esprit en
relations trop
suivies avec les
man-
dragores.
Gérard avait toujours eu un
faible
pour
le
surnaturel.
Il
tenait
GERARD DE NERVAL
le
107
Diable amoureux pour une histoire qui ne manquait pas de
réalité
les
listes,
hermétiques
et
la
vie
ne
qui
sont
kabba-
les
pour
étaient
ceux
desquels
de
aux choses
et
faits
alchimistes
les
raisonnables auprès
voyants
quaux
montre que
sa notice intéressante sur Cazotte
;
lui
des
s'intéressent
vulgaires,
des êtres
doués seulement des cinq sens habituels.
Gérard en
à
était arrivé
anglais, avec lequel
il
de Charles
l'état
l'année dernière, écrivait Charles
fini
son ami Coleridge, votre très humble serviteur à
Hoxton. Je
ne mords personne, mais
j'étais
suis
fou et
Parfois, ajoute
Lamb,
je jette
mon
a passées fort agréablement dans
si
on
et je
les contait....
l'état
où
je
me
suis trouvé,
eu beaucoup d'heures de pur bonheur.
pas, Coleridge, avoir goûté toute la
à
imagination m'a entraîné dans une multi-
en arrière, sur
j'ai
grandeur
vous n'avez été fou. Tout, maintenant,
J'ai
les
Lamb
devenu maintenant un peu plus raisonnable
tude de divagations de quoi faire un volume,
d'envie, car, tant qu'il a duré,
l'humoriste
plus d'un point de ressemblance.
avait
Les deux dernières semaines qui ont
une maison de fous
Lamb,
et tout
me semble
l'emportement de
un regard
Ne croyez
la fantaisie si
insipide en comparaison.
rapporté ailleurs, avec trop de détails, les phases de
l'état
de Gérard pour revenir sur cette correspondance douloureuse dans laquelle le poète
plus extravagants,
teur
curieux,
un
même
montre que, il
avait toujours
moi
second
en se livrant aux actes
au dedans de
plus
lui
raisonnable
qui
les
un observaces
notait
bizarreries et s'en repentait'.
L'œuvre de l'homme,
tout
incomplète
charme pour ceux qui savent admirer une fraîchement
tion
un
fenêtre,
On I.
J'un
n
a
souffle
exprimée,
belle
une silhouette de
soit,
offre
un
page, une sensajeune
fille
à
su
de nature senti et rendu sincèrement.
beaucoup disserté sur
mort mystérieuse de l'humoriste
la
Le cerveau étant double dans tous ses organes,
ci')te,
qu'elle
sain de l'autre, et observer sa folie.
«
dit Gail,
un
homme
:
peut être aliène
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i68
quelques-uns veulent voir en Gérard une victime d'un guet-apens nocturne. taines
de
La
physiologie
la vie et
suffit
des conséquences cer-
tirer
des actes du poète, et
dans un mot très enveloppé,
gique de l'homme
pour
qu'il
fait
sculpteur Préault a,
le
bien comprendre l'état patholo-
connaissait
trop sacrifié à sa ressemblance sur
bien
:
les autels
«
Gérard,
de
disait-il,
l'illusion. »
a
CHAPITRE XIX EMILE CABANON
Celui-là,
de
1834;
Emile Cabanon, est
non pas que
les
l'écrivain réellement
humoristique
gens d'esprit fissent défaut à cette
époque; mais l'absolue croyance imposée aux disciples de romantique, leur embrigadement,
pour
preuve
défendre
gênaient
doctrine,
la
dont
zèle
le
ils
l'école
devaient faire
ceux
qui
sentaient
poindre en eux une personnalité quelque peu railleuse.
Cabanon n'appartint donc en
moyen-âgistes, aux tor-
rien aux
tureurs de femmes, aux échevelés.
Les bosquets de Trianon,
la
galanterie, l'élégance, sont la toile de fond sur laquelle se détachent
une Cydalisc, un Julio dans
En
Roman pour
le
1834, quelques esprits
commençaient à
du roman
se fatiguer
mauvais
de
historique, des truands, des orgies
les cuisinières.
lieux;
placage
le
des mots recueillis dans d'anciens glossaires par les sectateurs du
moyen âge ne semblait guère des boîtes à l'aide de sautèrent
Cabanon
du xu' au
plus solide que les coquillages fixés à
la colle forte. XYin"-'
franchit ce large
Romans goguenards^
il
Peu après Théophile Gautier,
siècle.
espace,
faisait
D'un bond certains novateurs
même que
de
et
preuve
d'une
l'auteur des
certaine
l'endroit de la phraséologie habituelle des romanciers ses
ironie
à
contem-
porains.
J'ai
plongé mes mains dans
bonheurs qui auraient dû j'ai
été heureux,
I.
moi
!
me
que
l'or,
mts bras dans
tuer, frêle
j'ai
que
l'or et j'ai joui.
je suis.
Oh!
Je puis dire que
eu de tout, moi! Je puis
me
oui,
j'ai
j'ai
vécu,
eu des
moi que 1
permettre d'être blasé, moi
La première édition des Jeune- France, romans goguenards,
est de i833.
22
!
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
lyo
Un
redoublement de moi ne se produit pas sans malice.
tel
C'est habituellement dans les préfaces que les écrivains mettent leur
âme
à nu et laissent percer leurs secrets sentiments.
ma
au bout de si
de gracieuser
le public.
Gracîeuser précieuse
;
le
résolu
j'ai
»
public est peut-être d'une langue tant soit peu
mais Cabanon vergogne,
sans
Arrivé
ne sais encore
je
conter ou dramatiser l'histoire véritable dont
je dois
logiste
première page, écrit Cabanon,
«
est-il
sincère lorsque, se posant en néo-
entreprend
il
de
passer
faire
l'adverbe
aviiiiculairement dans la langue? «
Que
résoudre «
!
escholier
Lucifer m'enrhume,
apostrophe
Cette
»
s"écrie-t-il,
au
des
dieu
quelque
par
enfers
me
quoi
à
sais
je
si
eût été en situation employée par l'auteur de PHôtel
»
du Petau - Diable
;
Cabanon
mais
de
est
d'autant plus récréatifs qu'ils n'ont pas
l'air
ces
narquois
êtres
de railler; aussi, pour
n'en
pas être
Julio
de Clémantine, dans ses attitudes familières, dans son cos-
la
victime,
tume, dans son langage
La physionomie de
ai-je
même
et
attentivement son
étudié
dans son mobilier.
Julio est illuminée
par
de feu et de suavité, d'homme vendu au diable caractéristique du personnage qui a fait le
regard plein de feu Si
et
un regard
».
Un
était
d'une rare simplicité gilet
matin en velours vert
Cabanon
».
coiffure qui
héros était
était
posé
«
se qu'il
pas
relève-t-il
portait
«
le
la
le
poncif?
costume
une robe de chambre
moque évidemment habille en
à la fois
perroquet
;
sur
un bonnet grec en brocart d'argent
empêche d'admettre avec «
peu usée
de satin mauve et un pantalon du
de ses lecteurs et de son héros de Julio
il
;
plein
un pacte avec Satan; mais
de suavité ne
en cachemire orange, un
la tête
«
on s'attache aux vêtements on trouvera que
de Julio
héros,
d'une rare simplicité
».
l'auteur
que
le
»,
costume du
EMILE CABANON
Passons au langage de Julio
—
Je n'ai jumais,
intendant et
mon
dit-il,
:
su compter en rien
alcôve peuvent
me tromper
:
ni
en amour, ni en finances.
et
je suis
fat.
me
de mots qui
Voilà une piquante danse
Mon
aisément.
— Fat et fou! répond un de ses compagnons. — Fat parce que suis fou, fou parce que je
171
paraît
railler les
procédés de dialogues des personnages de drames chers à Alexandre
Dumas.
En
étudiant
Cabanon, que
le
constate,
je
Clémantine se tenait à
Julio de
«
du personnage
mobilier
d'après
renverse dans
la
un de ces fauteuils gothiques dont on sest ressouvenu de nos jours avec tant de bonheur
Aj^ec tant de bonheur!
».
Hum!
Passant des détails à l'ensemble du j'avoue qu'après lavoir relu
à
sation assez semblable à celle
Cazotte
m'est
restée
dans
Roman pour
les cuisinières,
une sen-
des époques différentes,
que
laisse
le
Diable amoureux de
Sensation
l'esprit.
qui
tient
de celle
d'un songe agréable, d'un nuage bizarrement coloré au lever du soleil et
tains
dont on ne peut fixer
détails
paraissent
la
description sur le papier.
ingénieux,
d'autres
Fermez
diesses de situation ont été remarquées.
à vous rappeler les
qualités;
tout
est
charmants;
envolé
des har-
Cherchez
le livre.
comme
Cer-
à la
suite
d'un rêve.
La vignette de Camille Rogier, roman^
qui
de
frontispice
au
est plus visible.
Quelques heures après, Cydalise
se réveilla
aussi rapide que sa pensée, fut de s'assurer
si
sur ce point, elle tourna la tête vers Julio.
Le
en sursaut. Son premier mouvement, elle
dormait dans son fauteuil d'un honnête sommeil. regarder.
sert
était
paisible Il
était
seule dans
jeune
le lit.
homme,
beau à voir;
elle
à
Tranquille
demi vêtu,
s'amusa à
le
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
172
Ne me demandez
pas de faire subir aux images romantiques
un système quelconque de pédagogie;
elles sont
aimables, galantes,
bien dans Tesprit de l'époque et elles font pressentir ce qui va se passer, car un beau jeune rester ainsi tranquille lit
occupé par une
homme, en Tannée
toute
une nuit dans un
ne pouvait
1834,
fauteuil,
près
du
jolie créature.
VIGNETTE DE CAMILLE ROGIER. FroiUispice dX'«
La pensée quand
—
et la
Roman pour
les cuisinières,
d'Emile Cabanon (1S34).
vue de Cydalise se promenaient ainsi depuis quelques instants
Julio ouvrit les yeux.
J'ai froid, dit-il;
Agile et souple
une modeste
un peu de
comme un
place, veux-tu
?
serpent, Julio se glissa à son côté et la remercia dans
étreinte.
Le mot de
la fin est joli;
mais cette situation,
exprimée, pouvait-elle être comprise par auxquelles
Cabanon prétendait
s'adresser
la :
si
classe
délicatement
de personnes
EMILE CABANON
qu'éclate
C'est là
Renduel
L'éditeur
apporta
lui
fut
sur
titre
le
romantique.
l'école
étonné quand l'auteur
Un Roman pour
:
inscrivit
et
de
liberté
vraisemblablement
manuscrit
le
aller
laissa
précieuse
la
173
son
cuisinières;
les
catalogue,
des
côté
à
se
il
Paroles d'un croyant \ sans demander de concessions au romancier
bien différent en cela de Michel Lévy qui, s'imaginant un
:
jour que
écrivains
les
que chaque écrivain
effet
pas
sa part des trésors que
le
des
génie
le
un de ses commis une
par
tionner
n'ont
confec-
fit
longue pancarte de
endosser,
devait
titres,
voulait percevoir
s'il
généreux éditeur
à
titres
faisait
miroiter à ses
yeux.
Aussi bien Cabanon ne mentait pas à son
Lorsque
titre.
teur a bien joué en compagnie de Cydalise et de Julio,
promener tout
a fait
en
se
tenant
le
les
qu'il
long du roman, pendant trois cents pages,
discours
les
l'au-
plus
les
galants,
termine par un
il
dénouement imprévu. Julio de
Clémantine ayant hérité d'un oncle
place le fameux la
la
la
que
ici
se
mot aviinculairementj oublie Cydalise, entre dans
garde nationale, combine une existence tout à
cherche à
(c'est
fait
pot-au-feu et
pour accommoder
meilleure combinaison
Clémantine. Après l'avoir longuement méditée,
Cailles
les il
en donne
la recette.
Prenez des Cailles Vives, fourrées
pendez à
l'office
foie d'oie partagé
en
six parties
d'aiguiliettes fort déliées
— prenez
de Jambon cru
Vous saupoudrez d'un mélange bien en très petite quantité,
en bouchant
1.
et iJoilues,
Pendant vingt-quatre heures
l'orifice
et
fin
les étranglez les
au Lacet
de pistaches
de Sel de persil Volatile
vous introduisez cet œuf
Artificiel
par quelques raisins de Corinihc, i:royant, par
— les — D'un et
videz complètement.
un Morceau plus ou moins
et le chevillez
La prcmicre édition des Paroles d'un Renduel en i831i.
librairie
;
vous
— Vous
et
— vous taillées
le
piquez
exprès;
—
de Cannelle, mais
dans l'estomac du Sujet
—
etc.
l'abbé
de
Lamennais, parut
à la
VIGNETTES ROMANTIQUES
I-liS
174
L'accommodement de
Clémantine se poursuit
Cailles à la
ainsi
pendant deux pages. Ce dénouement fantasque de l'auteur parut
même
si
considérable qu'un critique du temps appelait
cier
«
Cabanon de Bicêtre
:
pour
les cuisinières est
quarante-huit ans.
A
comparer ce
resté
pas
entraîner
fait
lot
remarquer par un
légère,
plaisanterie
le
Roman après
c'est-à-dire !
styliste
Cabanon
qui ne
se laisse
par
l'appesantir
les
appliqué qui, n'ayant pas
trop
quelque cocasserie
par
remplaçait
la
laisser-aller
du poète-feuilletoniste.
au courant de son humour sans
empâtées du
touches
romans
les
roman-
aux Jeune-France de Théophile Gautier,
livre
principal
le
pour
car
injuste,
amusant en 1882,
L'éternité
l'œuvre de Cabanon se fut
Surnom
».
le
la
tra-
vaillée.
faut n'avoir rien à
11
sympathie toute particulière que
du créateur d'un seul volume?
bibliophile
le
Si
peu
grande chance de tenir sa place sur de
C'est à côté
Cabanon
Lassailly,
La
pas marcher
Roueries de Trialph et
vie de
génies.
fait
On
articles
graphie
Cabanon
pour
le
romantique.,
Aucuns
Ce que
fut
les
qu'Emile
Perrière
collection
romantique
Un Roman pour
est
les cuisinières
Contes de Samuel Bach.
comme
rédacteur du Corsaire;
celle des
quelques
écrivit
il
grands
Journal des Enfants. Asselineau, dans sa Biblio-
trait caractéristique.
sa mort.
rayons d'une bibhothèque.
est restée ignorée
dit qu'il fut
compte, l'œuvre a
Théophile de
de
trouve en face
se
qu'elle
les
un rang. Une
occuper
doit
incomplète qui ne les
attendre des
qu'un volume. C'est beaucoup. N'est-ce pas avec une
laissa-t-il
avec
public, rien à
pour se permettre de semblables hoax; aussi Cabanon
lecteurs,
ne
demander au
le
Sur
pose en mystificateur, la
sans citer aucun
naissance de l'humoriste rien
détails sur le
groupe auquel
Emile Cabanon dans
la
vie
il
;
rien sur
appartenait.
parisienne,
on s'en
CABANON
ÉMII.F
inquiété
est
médiocrement
litté-
de gens d'esprit sont con-
mais un chercheur n'a besoin que de dire
;
la
L'humoriste menaçait de
intermittent.
se perdre dans l'ombre à laquelle tant
damnés
passage dans
son
jusqu'ici,
rature ayant été par trop
175
:
je veux, et
sa volonté est exaucée.
La teur
Un Roman pour
à'
entrer
faire
dans une Revue d'un premier essai
publication
en
avec
relations
pour résultat de
cuisinières eut
les
compagnons de jeunesse de Cabanon
;
il
toute
se passa en récits et en questions sur la vie et la
sous
la
gardé de dramatiser,
suis bien
dictée
essentielle
de
y fut
fils
élevé très
raître sur le boulevard
garçon,
j'ai
que
la
mort de l'homme.
écrit
pour
réalité
ainsi dire
est
la
forme
d'un commissionnaire en soieries du Midi, il
:
y a
jeune.
là
un point de doute
Tout d'un coup on
d'esprit.
d'aventures de femmes,
Emile de Girardin, balcon de lOpéra
:
et
en tout
voit
Comme Cabanon
avec agrément, avec un regard pétillant de malice,
tout de suite dans le
le
;
appa-
de Gand, jeune, non pas précisément
mais des yeux pleins
en coureur
une après-midi
en matière biographique.
naquit peut-être à Paris il
certain
l'artiste,
Emile Cabanon,
cas
le
ne demandait pas mieux que
d'ouvrir pour moi son tiroir aux souvenirs^
me
me
Camille Rogier. Le peintre avait été l'un des
galant frontispice,
Je
dessiné
en avait
qui
l'artiste
sur l'au-
'
le
jeune
monde des fondateurs de journaux
contait
débutait
qu'il
homme
joli
fut :
admis
Bohain,
dans celui des habitués de Tortoni
et
du
Lautour-Mézeray, Nestor Roqueplan, Alphonse
Rôyer, qui se piquaient plus d'être des gens d'esprit que des gens
de
lettres.
Dès
lors la vie
de Cabanon se composa de plaisantes mystifi-
cations et de pourchasse d'agréables créatures. 1.
Livraison de dcceinbrc 1880 do
la
Revue
le
Livre.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
ijC
par une faculté particulière,
Servi
Hugo
sans s'arrêter un volume de vers de
mais d'une façon piquante
et
sans
nouveau venu parodiait
le
la
qui venait de paraître,
bouffonnerie
commune
un certain
vaudevillistes de profession; aussi le recherchait-on dans
monde pour
sa verve
du
Royer-Collard,
des
Emile Cabanon devint l'ami d'Hippolyte
:
de
prince
de
Belgiojoso et
un
tout
groupe
auxquels cette spontanéité d'esprit parisien plaît par-
d'étrangers
dessus tout.
Avec
femmes Emile Cabanon
les
et d'un sang-froid qui
preuve d'une audace
faisait
empêchaient de
lui résister.
C'est à
Cabanon
qu'arriva l'aventure qui depuis a roulé un peu partout, du théâtre
au livre; mais ne convient-il pas d'en rapporter l'honneur à son
femme dans
inventeur? L'humoriste suit une des
douceurs
presse
le pas.
;
la
dame ne
La femme
la rue, lui
l'écoute pas et presse le pas.
l'escalier.
Elle
La porte du
suite.
s'assied, se
non
offre
lui
impertinent
Une
son
au premier
mêle à
la
:
dame rend
avait
connue.
moyen de
la
chaussée un
C'est
corser son plan pitié,
La dame
une amie.
sort;
Caba-
un
pareil
soir d'Opéra,
Emile
à
Un
l'aborder.
chevaux partent. Tout à coup se
la voiture.
visite à
à sa
remarqué au balcon une femme d'une rare beauté
spectacle terminé, l'inconnue
traversant
Cabanon
Comment garder rancune
bras.
Cabanon
?
et cherchait le
de
la
l'escalier.
étage,
conversation.
autre histoire est moins
Cabanon
Le
s'arrête
salon s'ouvre
Cabanon
Cabanon
entre dans un hôtel de bonne apparence.
Cabanon entre également. La dame monte monte
adressant
donne
homme
Cabanon, qui que de se asile
fait
monte dans entendre un
a été
sa
faire
renversé par
contusionner.
d'effroi
cri
n'a pas trouvé d'autre
Les
voiture.
le
;
en
timon de
moyen pour
L'étrangère, pleine
dans sa voiture au blessé
et
le
fait
trans-
VIGNETTK
llK
CAM
I
1. 1.
K
ROGIKR
l'ac-similc d'une litliogruphii; ù la plume.
(Vers iS34.)
CABANON
F.MII.K
porter à son
Cabanon prolonge
hôtel.
deux mois près de
la
dame
179
convalescence, passe
sa
qui s'intéresse à
lui
et ne peut
autrement que de se montrer charitable pour un
faire
admirateur
si
détermine.
On
Cabanon
Tortoni vingt histoires de
à
contait
pour
auteur
Monnier, l'homme
Moins
acteur.
et
demandait à une belle
son deuil serait encore long à porter. Ces facéties ont
si
Le malheur
est
homme
compte de plus d'un
que ces gens
en vue.
d'esprit, ces coureurs d'aventures
galantes ne trouvent guère le temps de se recueillir n'y prêtent
occasions, s'y laissent aller et
tion qu'un policier
sans cesse trop à
més de
à un
manque de
femmes pour
Ce
qui
est
de
pas plus d'atten-
le
nières est dû,
car
la
notre
littérature
race du chevalier de
me
incident
principal disait
à'
Un Ro7nan pour
M. Camille Rogier,
grands
avait
vainqueurs.
blessée
élégante, nale.
Peu
parut
se
en
rencontra
quelque
L'humoriste, soirée
une
à une aventure arrivée
qui
des plus recherchées dans
avait
femme
temps auparavant le
;
peu
avec
Cabanon
et
le
monde
trouvé
qu'imprudemment
monde de
de il
une créature
c'était
la
cruelle de son métier, mais rancuneuse de
réconcilier
cuisi-
les
à Emile Cabanon et qui causa quelque étonnement dans
cruelles,
était
!
Toutefois
des
guettent
ils
laisser des récits impri-
fâcheux;
récits d'aventuriers galants
:
Emile Cabanon
crime découvert.
des
l'affût
ses chasses.
Grammont
qu'Henry
d'esprit ne dédaignait pourtant pas la mystifi-
été depuis mises sur le
les
avec
nature,
flegmatique
cation. C'est à l'ambassade américaine qu'il
négresse
même
l'emmena à
loge infernature, elle la
suite
du
souper.
Cabanon et rêvait déjà
s'était
de prime abord introduit dans
au septième
ciel
le lit
de Mahomet. La hcuri
de
la
dame
était d'ailleurs
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i8o
un
remarquable échantillon. Cependant
fort
de soirée,
femme de chambre
sonnait sa
—
un fauteuil au coin de sa cheminée,
assise dans
s'était
Vous avez
pris
ma
en costume
la belle,
du
et se faisait servir
place,
que
souffrez
dit-elle,
thé. je
prenne
la vôtre.
Les heures s'écoulaient tendres supplications.
chevaher, prit
la
la
et
dame
Ce que voyant Cabanon
le
lit.
Une
a valu et
à
se leva, en galant
que cette
fois
qui
entreprit
il
mais avec un dénouement plus humain. C'est ce qui littérature française
la
aux plus
des plus blanches,
nuit
mordit tellement l'infortuné au cœur la conter,
l'oreille
place de la cruelle près du feu, pendant qu'elle
reprenait la sienne dans
de
fermait
Un Roman pour
cuisinières
les
une des plus galantes vignettes qui se puisse imaginer.
La
vie de
assez ronde cassaient lettres
dans
Cabanon
somme
pas.
Il
passablement décousue.
était
des
à
imitait
fournisseurs, qui
ses
compagnons
les
,
de
la dette, se fiaient
sur leur plume, dépensaient voilà, savaient la
de
le tra-
gentilshommes de
comme
plus sur leurs
l'esprit
devait une
ne
d'ailleurs
du boulevard de Gand, qui nageaient
le fleuve
Il
des poissons
que
relations
comptant en veux-tu en
puissance de cet agent, professaient un absolu
scepticisme politique, et attendaient que leur heure vînt à sonner,
sachant au besoin faire avancer les aiguilles.
Leur temple
était
l'Opéra,
c'est-à-dire
monde
le
élégant,
la
galanterie facile, la camaraderie avec des gens riches, des étran-
gers millionnaires, le
filet
de
den-;ande
la
qu'à
tout
galanterie
y
i-ester,
d'un piment d'esprit.
Empire a entrevu Morny,
les
les
Roqueplan.
un monde parisien
très
enveloppe dans ses mailles et à condition
que l'amour y
Génération d'épicuriens, dont derniers
représentants
:
que
particulier,
les
qui
ne
soit relevé
le
troisième
Véron
,
les
CABANON
F.MII.E
Cabanon,
Emile
Le père, qui
bon marché.
de
ressort
cipal
les dettes
du mauvais
Cabanon
blissement. la
soieries.
laissa
se
comme Lautour-Mézerai
diplomatie
comme
A
par
là
Cabanon eut
commerce. Pressé d'en terminer,
la
Une
pas alors.
qui
voiture,
était
de
heureux
ses amis de Tortoni.
le passé,
n'existait
il
l'instinct
de Gagelin ne l'empêcherait pas de fréquenter,
et
quelque temps de
de fer
pas
un établissement semblable à
de ne pas quitter son cher Paris;
ceux d'Opigez
à
celui-ci dirigeât l'éta-
Romieu,
et
prin-
consentait à payer
11
N'ayant
faire.
le
négociant fondait
que
sujet, à condition
rarement
aux pompes et
fils
Le
l'Opéra.
commerce de
Paris un important
pas qu'elle fût
arracher son
vint
vie,
la
toute-
s'était
galanterie est
la
n'admettait
œuvres des coulisses de
aux
que ses amis,
aussi sceptique
arracher quelques plumes;
fois laissé
i8i
affaire à
partit
il
en
petite
actrice
également avait hâte
d'aller
Lyon pour son Le chemin
poste. se
rencontra dans l'emploi
tenir
Dugazon au théâtre de Lyon. Emile Cabanon
fit
des
de ces deux
jours et de ces deux nuits de têté-à-tête une succession de folies.
De
nature prodigue quand, en pareille matière,
de
compter,
n'avait Il
Cabanon dépensa pour
l'actrice
les
revint
à
Paris mourant et
vie,
laisser
un
volume
anciens viveurs, qui fut
peut-être
amis pour
la
ne pas emplir la
littérature;
c'est
nature ordonne
économies
qu'il
pas.
en épicurien.
finit
blâmer? Mourir jeune, avoir beaucoup aimé, la
la
pourquoi
vivacité
il
je
d'esprit
est
quelques femmes,
de son
esprit.
Il
me
suis
sort
envier.
regretté
eut la bonne
chroniques de ses prouesses. intéresse
un
l'en
amusé dans
s'être
s'entêtent à vieillir, doivent
pleuré par
les
plein
Faut-il
que
les
Cabanon
de certains fortune de
Cabanon
effleura
encore aujourd'hui quelques curieux;
étendu
quelque
peu sur un écrivain
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
l83
que seuls saurait
les
bibliophiles
connaissent et à l'œuvre duquel on ne
trop recommander de réser\'er une belle reliure.
Aujourd'hui que plus d'un lettré se préoccupe du mouvement
romantique, ne
serait-il
repose l'humoriste,
pas équitable de découvrir l'endroit où
d" élever
une pierre sur ses restes
ces simples mots:
EMILE CABANON Uti
Roman pour
les cuisinières
1834.
et d'y tracer
CHAPITRE XX s
Dans
I
MEON
C HA U
cette galerie d'oubliés et de
En
réclame sa place. Bibliophile Jacob
ER
I
méconnus, Siméon Chaumier
que romancier historique,
tant
ce que
M
celui-ci est à Victor
Hugo
;
est
il
au
mais alors
qu'au faite de Téchelle tout est lumière et nimbe glorieux, en bas
ombres accumulées
les
et
la
du temps
poussière
n'avaient
pas
permis jusqu'ici de discerner un héros plein d'ardeur.
L'œuvre de Siméon Chaumier citer
la
risque
n'est pas considérable et
on peut
nomenclature bibliographique donnée par Quérard sans
de noyer
la
biographie de l'homme dans une
note trop
développée*. Trois romans, deux volumes de poésie, une brochure
forment
le
bagage d'un écrivain ignoré de
génération actuelle,
la
qui peut cependant fournir certains points utiles pour l'histoire
et
des
lettres.
Siméon Chaumier naquit à Nantes en 1806
et
en 1860. C'est tout; au début de l'étude actuelle de
la
devant
1.
biographie de l'homme; les
yeux son portrait en
je
ne
voulais
tête des
mourut à Paris je
ne savais rien
rien
savoir,
Dithyrambes, image qui
L'auteur de la France littéraire et ses continuateurs citent de Siméon
ouvrages suivants
:
La Taverniere de
la Cité, l'aris,
Baudouin, Pougin, Corbet. i8j5. ln-8".
L'Hôtel du Petati-Diable. Paris, Dis.
i83t). 2 vol. in-8".
L'Evéque d'Autun. Paris, Baudouin, Legrand, Pougin.
i8j!8.
Les Dithyrambes. Paris, Gallois, Pougin, Legrand. 1840. Les Auréoles. Paris, Baudouin, 1841.
ln-8".
yapoléoii IIL Odyssée. Paris, Moquet. 1834. ln-8".
ayant
.;
In-8°.
vol. in-8*.
Cliauiiiier
les
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i84
est
une révélation, une confession. Le portrait
ami,
Aimé de
dessiné par un
est
Bayalos, et lorsqu'à mes heures de mélancolie j'ouvre
ce volume, l'image de Siméon Chaumier écarte tous les brouillards
de
mon
esprit.
Le poète m'apparait en romantique
et
chair
en
et
avec
os
sa
chevelure
son habit d'une coupe quelque peu jacobine. Les
yeux de l'homme, Aimé de Bayalos a essayé de
ouvrir
les
aussi
grands que possible sur des mondes inconnus. C'était un penseur
que Siméon Chaumier, certainement candide mais de bonne de son propre portrait l'homme a et
dans
dit
impressions, dédié à son peintre ordinaire
que
Si quelque ami, lisant les livres
Donnait à leur auteur Toi, tu
lui paraîtras
ma
tête tout entière.
Mais pleine de
où
l'idée à l'heure
j'assiste à ses jeux, je travaille,
coin de fer forme un
Lorsque sa main
saisit
sur
pli
même.
C'est
d'inspiration. faire
cerveau l'analyse et bientôt
est
front,
la
ma plume
résume.
donc garanti ressemblant par
limage
Ce
mon
une idée à tâtons,
Et que pour l'enchaîner au tuyau de
portrait
yeux
l'inspiration m'apporte sa trouvaille,
Ou que son
Le
:
à sa guise des traits,
paraît aux
Mon
dithyrambe Études
j'ai faits.
Non point telle jamais qu'elle Du monde, où je souris quand Quand
exacte
de
qui n'empêche pas
trouver dans cette face,
?
Tels
modèle
lui-
le
biographe de
la
juger et
Est-il injuste
de
sous ces habits, un mélange romantique
de saint-simonien, d'accusé ahurie
le
Siméon Chaumier aux heures
connaître l'impression qu'il en ressent.
grenouille
;
tenant en main ta pierre,
Lui découvrant du doigt
de
le
foi
d'avril,
étaient
de disciple de courants
les
en 1840 cette singulière fusion dont
il
est
qui
facile
Bûchez
et
de
produisaient
de se moquer;
SIMEON CHAUMIER
génération qui suivit ne fut-elle pas quelque peu atteinte
mais
la
de
même
la
i85
maladie en matière de costume?
Pour moi,
il
ne
me
coûte pas de déclarer que, vers 1848, imbu
PORTRAIT DE SIMÉON CHAUMIER EN Fac-similci d'une lithographie
d'Aimé de Bayatos.
des doctrines rustiques du peintre de je
revins
la
Femme
un jour du Puy-en-Velay, habillé à
des montagnes par un
petit
tailleur
scrupuleusement à mes instructions vert avec col à
la
Marat,
un
gilet
lS(0,
:
la
qui taille la soupe,
mode
des paysans
de l'endroit qui avait obéi soit
un
habit en
bouracan
de couleur bachique et une
H
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i86
Une triom-
culotte en drap de bourre d'un jaune assez malséant.
phante
de
cravate
mise
jaune,
soie
à
Baudelaire, un feutre ras dans le goût de
Desmoulins complétaient cette pour porter en plein quartier porte
cochère
lettrés
dont
le
de
le
de Camille
coiffure
assez
j'étais
poète
effronté
arborer fièrement sous
et
la
d'un caravansérail de
siège
Pellaprat,
Yhôte]
la
que
toilette latin
mode par
la
costume appartenait à divers
styles.
J'éprouve aujourd'hui quelque étonnement à
me
voir dans
mes
de Théophile Gautier reve-
habits de Bacchus de cabaret à côté
nant de Constantinople, coiffé d'un fez rouge imperturbable, à côté surtout
d'Arsène Houssaye habillé par
que
je
ne saurais mieux comparer qu'à un élégant
des
vignettes
de Johannot
Alphonse Esquiros étaient inquiet qu'ils faisaient
bien
aussi
les
si
nos
personnage
heureusement Gérard de Nerval
et
dans leurs habits d'un noir
piteux
comprendre
maîtres
ou se croyant
artiste,
;
meilleurs faiseurs, et
les
rehaut des couleurs voyantes;
le
prédécesseurs
affirmaient
que tout
avait la liberté de traverser Paris, vêtu
tel,
à sa fantaisie, sans s'inquiéter des regards des bourgeois.
Ne
raillons
donc pas à
la
Siméon Chaumier. En
légère
1840
son costume, symbole des anciennes doctrines jacobines, était sans doute quelque peu arriéré.
du penseur,
n'en disait pas moins la foi politique
regrets de n'avoir pas
ses
Cloître - Saint - Merry
du
Il
coupe d'un habit
et les
comme
;
I.
Le pan de
l'habit était
en tuyau de
sifflet.
époque dans
la vie
qui avaient
fait
Un
les
alors tenu
pour une
poète, de l'école
démoniaque
qualifier cette partie
regardait
il
à
du vêtement. Les queue d'aronde, ou
et byronienne, se faisait
du costume d'habit
particulière, à
révélation'.
Siméon Chaumier.
partie caractéristique
à fait
la
ne doivent pas prendre
bourgeois d'opprobres à cause de leurs habits
par un habit d'une coupe tout
aux barricades
comme une
la toilette
place réservée à l'étude des œuvres de
romantiques couvraient
part
devanciers
ses
pans eux-mêmes
Ces développements donnés à la
pris
remarquer
à cette
avec de singuliers pans
pandémonium.
SIMÉON CHAUMIER
187
préface de l'Hôtel du Petau-Diable met en lumière
La
quoi intellectuel de Tauteur;
que de
la poésie
depuis
convient-il pas de
là
donner un spécimen de
Siméon Chaumier
qu'ayant trouvé
dit
pour-
a tracé à grands traits un histori-
il
commencement de
le
le
la civilisation
mais ne
;
la
manière du romancier?
«
sous la main un tuyau
de plume pour servir de siphon à son besoin d'épanchement, s'est pris
à le tailler avec
trempée à l'océan des
Ce
le
faits.
tranchant
modeste
d'une
réflexion
sans
doute
regretter
»
à redoublement d'images
style
fera
aux admirateurs du roman historique que l'auteur la
main au Prêtre-baron
dernière
Cité et l'Hôtel du
mœurs
sur les
C'était le
formait un
Petau-Diable,
temps des nobles ambitions. pour
pensée de l'écrivain
;
elle
s'infiltrait
parfois à
une
trilogie.
11
heureux dans
Siméon Chaumier put
En
faite
ensemble de vues
Un
livre n'était
désennuyer.
les
Grave
pas jeté était
la
à travers d'autres œuvres et L'existence
de Siméon Chau-
pas à l'achèvement de sa trilogie.
suffit
fut plus
sement
pu mettre
des siècles antérieurs.
lecteurs
mier ne
n'ait
avec la Tavernière de la
qui,
alors à la tète des
aboutissait
il
le
domaine poétique
dire qu'il était
par dithyrambes
«
:
de son
livre,
une épopée intime fiévreu-
».
étudiant les diverses pièces
qui
le
composent
j'y
constate
un esprit patriotique, une nature chrétienne, des aspirations au grand art
et,
avec
les
préoccupations d'un
penseur,
démocrate. Sur un brancard lornié d'hostiles baïonnettes
Les Bourbons sont venus
s'asseoir, marionnettes,
Sur un trône déjà sapé; Et, faisant
la
courbette aux cours coalisées,
Us ont mis leurs couleurs en or fleurdelisées
Sous ce patronage
râpé!...
celles
d'un
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i88
La
un excitant funeste pour
politique est
les
natures peu riche-
ment douées. Le puissant cerveau de Siniéon Chauniier développé pour permettre à conseils de haute portée
qu'il
Sonde
pur de
l'art
s'y introduire,
était
assez
témoin
les
donne à un statuaire de ses amis
:
l'esthétique,
Code de pratique
En
la loi
Juge
Ou Ou
Le poète
les statues,
qu'elles soient nues
sous
pour
tenait
de Dieu.
le
manteau.
statuaire
la
et
Siméon Chauniier grave a
non pour
le
petit
art.
toutefois ses heures de
badinage. S'inspirant des caprices des poètes du xvi^
de
siècle
rompus à toutes
qui,
prosodie,
la
faisaient
assouplissaient
une pâte malléable
si
bachiques
boire,
l'auteur
prenaient des
la
SATAN.
Ohl
je
en
d'un vase à
par
forme d'un sablier à
pièce intitulée le Sablier de
Fcuchcres sculpsit
et
de leurs chan-
forme
la
vers
Dithyrambes a donné,
une coupe habile de vers, la
le
difficultés
propre à s'adapter
à toutes les formes que certaines
sons
les
mes heures.
pense, penser du diable!
Sablier, que tout
marche
à descendre au cercueil.
(i834).
Il
des fantaisies
n'eût pas fallu délier le poète habile en fart
rythmées;
si
la
pensée
donné à son inspiration poétique
la
lui
en était venue,
il
eût
forme d'une faux pour com-
pléter le sablier.
Siméon Chauniier ne
fut pas
cependant un sectateur de
l'art
SIMÉON CHAUMIER
pour
l'art;
aussi
sévèrement leur
dit-il
de fâcheuses personnalités sur
pas
me tromper
ressort
parfois un coin
;
hommes de
passions des jeunes
les
à ceux qui se laissaient
fait
Dans
fallacieuse doctrine.
entraîner à cette
iSy
en disant que dans
les
Dithyrambes pas
du rideau entr ouvert
son temps. Je ne crois quatre vers qui suivent
les
une admonestation adressée à Alfred de Musset
:
Ceux-ci, gorgés d'orgueil par un brillant début,
Jugeant que l'avenir sera du peu qui
Déposent
Dans
le
laurier
les bras
Siméon Chaumier
que leur
tête
fut,
dérobe
crapuleux d'une femelle en robe.
était
marié
et réprouvait la courtisane, fùt-elle
habillée d'une robe de brocart d'or. L'idéal du poète, plus chaste,
plus intime, s'échappe d'une pièce de vers adressée
Arsène,
on
dont
possède
à
femme
sa
un portrait au physique
ainsi
et
au
moral. Elle est blonde; son œil est
un
caillou
de
jais
Qu'enchâsse dans son front sa paupière, ce dais
Frangé de
cils luisants
Que rehausse ou Sa lèvre pure Est
le
Car,
vase où toujours puise
comme
travers
les
nalistes les
;
son
11
la vérité;
n'a fait bleuir sa bouche.
de ce portrait on sent poindre quelque
comme
les
Alcestes trop sincères sont laissés fut-il
méconnu
ne vivait pas avec ses confrères, avec
les jour-
à l'écart par leurs contemporains,
de son vivant.
joie.
en regardant son œil jamais ne louche,
lignes
misanthropie; aussi,
étoffe en soie.
ou larme, ou peine, ou
sans aspérité
et rose et
Le mensonge jamais
A
comme une
sourire,
Siméon Chaumier
œuvre passa inaperçue.
journaux du temps et
je
n'ai
J'ai
trouvé
le
longuement
nom du
feuilleté
poète cité
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
190
que par
clown malicieux qui en parle dans
le
Odes funam-
les
bulesques. Avant que
la brise
Qui
charme des
fait le
adultère, hivers,
N'émaille de recueils de vers
Les parapets du quai Voltaire;
Avant que Chaumier Siméon N'ait publié ses hexamètres...
Le poète l'écart.
public.
Il
que
faut
mission
vit
s'il
femmes s'accrochent aux cordes de
les
qu'un public nombreux
charge d'âmes
sa
communiquer, mieux encore, communier avec
doit
Il
qu'une partie de
rempli
n'a
suspendu à ses
soit
et ce n'est
le
sa lyre,
Le poète a
lèvres.
pas dans l'ombre qu'iront
à
trouver les
le
esprits inquiets.
au contact de
Si le poète craint de salir ses ailes
retranché
un
derrière
groupe
petit
d'intelligences
cherche des adeptes capables de discuter avec pensée, de répandre
Ce
sa parole.
fut
lui,
choisies,
il
d'épouser sa
auquel
projet
le
que,
la foule,
s'arrêta
Siméon Chaumier.
Peu soucieux d'adapter de gothiques palmes d'un
habit
à
la
s'adjoindre aux
un
coulait d'être
avec
Stéphane Niquet,
Tous
les
poètes,
Dans
poète
le
membres d'une
sang moins
fondé
Prosper,
française,
des les
brigué
avait
collet
l'honneur
de
société dans les veines de laquelle
académique.
Fresse-Montval, les
historique venait
]J Institut
hommes nouveaux
Constant Berrier,
vertes au
les
:
Marc
Saint-Edme,
Monglave,
les
Jodot,
les
les
les
Saint-
Odolant-Desnos.
philologues, penseurs, esprits d'élite.
ces réunions on lisait des
mémoires savants, des fragments
de tragédie, des morceaux poétiques dignes de remporter
la Violette
ou l'Églantine au concours des Jeux-Floraux. Paris possédait enfin
SIMKON CHAUMIKR
un
Institut libre,
flatteuses
Dans
191
une Académie sans préjugés où des récompenses
pour Tamour-propre étaient décernées aux plus méritants. la
burlesque moralité qui termine un roman d'ami', l'au-
teur des Jeune-France signe irrévérencieusement
:
THÉOPHILE GAUTIER DE LA PROVINCE DE BÉaRN, MEMBRE DE l'iNSTI TUT HlSTOBiyUE.
Cette
fondation
était
donc assez en vue pour exciter
la
verve
des railleurs.
LA LIBERTE, D EUGENE DELACROIX, Vignette du
Il
me
reste à traiter
Chaumier. En sa
lui
le
Salon
à
Breton
n'était
I.
Gustave
un de ces bleus qui combattirent
moderne de rénovation
La Couronne de
bliicts.
Planche.
la vie
de Siméon
pas Vendéen et peut-être,
trouverait-on
l'enthousiasme révolutionnaire en et plus
de
un point plus inconnu de
biographie était élucidée,
jours
iS3i,
de
que les
le
poète dut les
chouans.
même temps que
la
foi
sociale.
par Arsène Houssaye. Paris, Souverain.
si
1.S3G. In-8».
11
en a
ardente
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
192
Avec Casimir Delavigne Lisez
Tyrtée des journées de
fut le
il
Juillet.
:
Ils
sont là les enfants du grand quatre-vingt-neuf
Qui, couvés quarante ans sous
l'aile
de
la gloire,
Vinrent, bons combattants, aux trois jours de victoire,
S'enfermer dans Paris
est
Il
lyre
et
des poètes qui
qui
se
retirent
comme
font
coq dans l'œuf.
vibrer
les
cordes d'airain de leur
sous la tente lorsqu'elles
esprits au diapason de la révolte.
ces êtres prudents.
le
Siméon Chaumier ne
resta insurgé. Lisez encore
Il
Aux armes Allons
ont monté les fut
pas de
:
!...
I
Chassons
Gendarmes, Qui vont Et font
Vacarmes.
Tirez
!
Parez
La
fusillade
!
Levez Pavés
En
De
tels vers
ont
la
barricade
!
portée de coups de fusil!
Oui,
à des époques insurrectionnelles, trouve l'inspiration ce tour de fusil
force
duosyllabique, a
plein de poudre, la giberne
le
cœur
plein
celui
qui,
nécessaire à
de tempêtes,
le
pleine de cartouches, la révolu-
tion plein les veines.
C'est pourquoi, taient
pas
en
1848,
alors
que
les
pavés de Février n'é-
encore rentrés dans leurs trous, attendant les pavés
SIMÉON CHAUMIER
i<j3
de Juin, Siméon Chaumier, laissant de côte tribune et devint président de club.
la
de club à côté du
Président
club Blanqui, du club Raspail, du club Sobrier,
club Barbes, du
du Club Central, du Club des Clubs ses
a
L'histoire
monta à
lyre,
la
ombres
!
enveloppent
qui
glorieux
plus
les
président de club, sans doute du
combattants. Siméon Chaumier,
quartier de la Bastille, n'a laissé, que je sache, aucunes traces aux
murailles de son sang de généreux citoyen; je ne trouve pas son
nom mentionné parmi parmi
les
envahisseurs de l'Assemblée. Le citoyen révolté ne passa
pas devant souvenir,
guerres J'ai
les conseils
en
;
ne fut pas transporté.
il
parmi
vain
celui
victimes
des
Son des
civiles.
mourut à Paris en 1860, dans
qu'il
dit
Chaumier
rue
l'humanitaire la
bourgeoisie et
journées de Juin, retiré au
L'homme, la société.
las
les
coin
le
il
En
lui
peuple, et que, pendant
de son
horreurs de
la
foyer,
il
ne voulait
canonnade. III,
adressa une Odyssée; ce fut
sauveur de le
chant du
récompensé selon ses mérites
fut-il
doute. L'Empire avait son
sanglants
les
des révolutions, crut à Napoléon
En 1854
cygne du poète.
profondément
déplorait
admirer de trop près
maison de son
la
Tout donne à penser que Siméon
Beautreillis.
malentendus entre
pas
de guerre
cherche
le
je
beau-père,
les
défenseurs des barricades, non plus que
les
barde
attitré qui,
au
seuil
?
J'en
de l'Elysée,
écartait les poètes ses rivaux.
Siméon Chaumier rentra dans
la
coquille
commis une
faute;
n'en restent
pas moins dans leur vigueur, et
il
l'expia
dans
pèlerinage au Marais, cherchant
la
de
solitude.
le logis
l'oubli.
Ses
j'ai
fait
Il
avait
Dithyrambes un jour un
de l'auteur de ï Hôtel du
Petati-Diable.
Au numéro
6 demeurait
le
poète.
La maison, quoique 23
bâtie
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
194
par un architecte, Si
domaine de
n'appartient pas au
une époque pleine d'agitations n'avait
historique,
doute
nul
obole pour rendre
l'architecture.
disparaître l'Institut
fait
que ses membres n'eussent apporté leur
hommage
à un
de
collègues
leurs
les
plus
méritants.
Au-dessus de
la
Siméon Chaumier poète, d'après l'attention
porte qui donnait quotidiennement passage et
à ses tumultueuses
l'image tracée par
du passant.
mêmes du penseur
Ne
pensées,
à
un buste du
Aimé de Bayalos,
eût
appelé
seraient-elles pas à méditer, les paroles
gravées sous son effigie?
«
Ayant sous
la
main
un tuyau de plume pour servir de siphon à son besoin d'épanchement, l'auteur
s'est
pris à
le
tailler
auec
d'une réflexion trempée à l'océan des faits.
le »
tranchant modeste
CHAPITRE XXI DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
FAVORABLES AUX PRINCIPES DE LA NOUVELLE ÉCOLE Les premiers romans de Balzac, qui nous
me
province de 1820 à i83o, des minuties de
criptions
que
On
niqueurs.
se
petites
demande
de
paraissent aujourd'hui, par leurs des-
mœurs du moyen âge
les
initient à la vie
si
villes,
presque aussi
recueillies
de
par
anciens chro-
les
personnages,
tels
étranges
qui
furent
nos grands-pères, étaient condamnés à une semblable torpeur
il
y
a cinquante ans.
Lors de l'application de produisit;
il
fit
la
vapeur,
comme
paraître
des
un écart trop brusque casse
sur
tillant
avaient
La
le collet
invraisem-
- noisettes
blables d'anciens bourgeois en culottes courtes et
se
en queues fré-
d'habits couleur cannelle, qui, jusque-là, nous
semblé naturels
et
rationnellement
agir
diligence, ce mastodonte à roues digne
des vieux bahuts soustraits à
dans
de figurer à côté
morsure des vers par
la
la vie.
Du Som-
merard, entassait alors dans ses flancs, aussi barbares que ceux
du cheval de Troie, des êtres absolument forcés par des besoins d'aflPaires
A
de se rendre à
cette époque,
un voyage à Paris était
si
la capitale
«
».
un mortel assez fortuné pour entreprendre
avait
l'imprudence d'ébruiter son départ,
chargé de porter à domicile, à peine débarqué de
un stock énorme de regardaient
pas
contrebande de
lettres
comme lettres,
de ses concitoyens
fraudant
dont
le
le
trésor,
;
les
et ce
il
la diligence,
gens ne se transport
en
coût excessif variait suivant les
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
igô
des
enlevait
distances,
précieuses
ressources
Ministère
au
des
finances.
tragédie agonisait; mais
La
M. F'umade, grâce
à l'invention
de son briquet pBosphorique, passait pour un citoyen apportant
un rayon précieux au règne de Charles X, qui cisément .
le
n'était
pas pré-
siècle des lumières.
voyageur, entre autres curiosités, rapportait de Paris un
Si le
numéro de l'Entracte^ la petite ville,
regardé
était
de mains en mains dans
le journal, circulant
comme
bourré d'articles de genre du
plus éclatant mérite.
Qui eût parlé alors de décentralisation eût certainement passé pour un personnage hétéroclite de le
ces
contrées
petites
:
le
vivaient
mot
n'existait pas.
Les habitants
comme du temps
de
Chauve.
La
moderne ne
littérature
de
cabinets
Le
son entrée que dans d'anciens
la
localité,
un peu plus grand que
contenait des avis divers pour les besoins journaliers et
pour
rades
présence
de
les
cet
besoins état
de
de
On
l'imagination.
choses
Monnier, comment purent
se
du romantisme en province
et
la
les
carlins.
de
journal
faisait
par des dames âgées, ayant sur
lecture, tenus
genoux de vieux
de
Charles
qui
main, cha-
des
demande,
en
donna naissance à Henry
produire
combien
se
la
quelques ils
rares
adeptes
durent être en butte,
part de leurs compatriotes, à un effarement qui n'avait rien
de particulièrement sympathique.
La
vie de sous-préfecture,
qu'une
minorité bien
même
clairsemée
celle
vers
les
de chef-lieu, n'entraîne idées
nouvelles.
Tout
courant fiévreux y est brisé par un calme déconcertant. Les sentiments
enthousiastes
ne peuvent
se
greffer
sur
une
placidité
quotidienne; autant vaudrait chercher à émouvoir une éponge.
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
Qu'on pense au singulier des drames de
fanatiques
197
provoqué par de jeunes hommes
effet
Victor
Hugo
d'Alexandre Dumas,
et
alors qu'il restait à peine trace sur les planches de leurs
œuvres
interprétées par de pauvres comédiens ambulants.
Ceux
Tour de
la
ture, se
à
vu
point
n'ont
qui
vers
Nesles,
représenter
dans
i835,
un
rendront compte difficilement de Quelle
spectacle.
chef-lieu
de
ou
préfec-
misère des drames
la
fallait-il
pas pour
une Marguerite de Bourgogne,
un capi-
une princesse Negroni,
taine Buridan,
Borgia
d'imagination ne
richesse
retrouver un Gennaro,
Lucrèce
tels
avaient conçus
que
les
le
vent,
les poètes!
Les graines étrangères qui, portées par
même
heure, en vertu
le sol
du nord
perplexes. tique se L'art
11
sur
et
d'on ne sait quelles le
de
en est
même
demande pourquoi
naturalistes le cri-
province, telle ville les subirent.
semé de ces points de doute
est
les
des courants romantiques;
telle
la
mystérieuses, sur
lois
rendent
méridional,
sol
tombent à
et,
quelque approfondies
que soient des recherches ultérieures, on peut dire aujourd'hui qu'un groupement géographique satisfaisant laissera à désirer en ce qui touche
le
romantisme.
Amiens comptait parmi Cassagnaux. lui
partisans?
conscience de son
œuvre.
romancier amiennois Préface en
Tony Johannot
les
de donner
la
J'ai
qu'il
le
ardents Edouard
Réunissait-il
qu'il
dans
dit
autour de
marchait seul,
l'Avertissement
i833, pressenti
ayant
que
l'importance de
le
la
témoignait une vive sympathie pour
et Célestin Nanteuil.
en province, suivait
Pourquoi
J'estime
avait, dès
même temps
les plus
de colonne?
Formait-il tête
un groupe de
néophytes
les
mouvement de
Cassagnaux, quoique vivant près.
Ce
fut
un précurseur.
archéologues des Bulletins de Picardie ont- ils négligé biographie d'un des
rares
hommes du pays voués
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
.98
aux travaux d'imagination' glacis sur
Cinquante
?
Toeuvre du romancier.
de questions préhistoriques silex le laissaient froid et
M. Boucher de
Perthes.
ni
Il
ne s'occupait,
de poteries lacustres;
ne suivait pas
il
déjà ont
ans
Cassagnaux
il
passé leur est vrai, ni
les
haches en
les sentiers tracés
faisait
mieux
;
dans
par les
VIGNETTE DE LLVASSEUR, pour
le
Pénitent, d'Edouard Cassagnaux (i833i.
rares loisirs que lui permettait la politique,
comment
vivante et recherchait
Son bagage
n'est
Le Meurtre de Le Péuitent
pétrissait la matière
agissaient nos aïeux.
pas considérable
la Vieille
il
:
Rue du Temple
(i83i);
(i833);
Baltassar (i835). I.
Edouard Cassagnaux
fut,
pendant quelques années, rédacteur en chef de la Sentinelle
picarde, journal de l'opposition qui se publiait à Amiens.
Le romancier
tout.
C'est série
d'œuvres historiques
ment
:
A
ckn ikes provinciaux
Qi; El, qui: S
i)K
Pont de Montereau,
le
etc.
défaut de renseignements sur la vie et l'œuvre de Cassagnau.v,
dont l'étude a été injustement négligée par
ment suivant du prologue du roman de quelle encre se servait
La
soirée est bien accablante;
La
pierre
Sous
le
ou vieux,
En
la
fin
annonçait devoir paraître incessam-
qu'il
Compère de Jean-sans-Peur,
le
mener à bonne
sans
s'arrêta
ly.j
du porche
porche de
était-ce
l'écrivain
la
de
le
dire ni
même
ment enveloppé dans son manteau, ses yeux.
Il
attend
là,
Où donc
immobile,
un noble de
et tant
le
le frag-
:
de l'orage cette
laïque,
Amiennois,
Pénitent fera comprendre
le
principale église de Catane,
un moine ou un
vérité, impossible
fera
il
est encore chaude.
les
nuit.
aller il
pour avoir de
y avait
Sicilien
un
la
homme
:
fraîcheur? était-il
ou un des bravi de
deviner, tant cet
homme
jeune
la ville?
soigneuse-
est
son grand chapeau espagnol est enfoncé sur
comme un
des saints du portail. Cospetto
1
voyez
s'il
bougera.
Mais un autre manteau s'avance;
c'est
un
cavalier, car ses éperons résonnent sur la
pierre et ses vêtements sont couverts de poudre. bien, et lui dit
Il
s'approche de celui qui se cache
si
:
— Êtes-vous celui que cherche — Peut-être, a-t-on répondu. je
?
lui
On
voit
que Cassagnaux a étudié
mélange d'Anne Radclifïc
au.x
bonnes sources; dans ce
d'Ale.xandre
et
Dumas
,
Je
pressens
MoIé-Gentilhomme. Les épigraphes de Cassagnaux sont également bien choisies Amour, vengeance,
Ah!
D'Amiens
il
Rouen, qui
les
passions
faut sauter à la n'est pas
une
hommes du pays
!
!
!
!
Normandie, sans
ville
d abord se laisser entraîner dans
fatalité
le
:
de nature
transitions.
aventureuse, sembla
mouvement romantique. Divers
favorisaient l'éclosion des idées nouvelles. Alors
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
un des pères de Tarchéologie, Langlois du Pont-de-l'Arche,
vivait
qui, sorti
dans
de l'enseignement classique de David,
monuments du
des
l'étude
moyen âge
anciennes cathédrales les vitraux,
les
s'était
détachait
il
;
cantonné
sculptures symboliques,
des les
pavages, pour les étudier de près. Écrivain, peintre, graveur, archéologue, Langlois fut médiocrement encouragé
par ses concitoyens;
pourtant ses caprices d'érudit marchaient d'accord avec les tendances parisiennes.
Son poème de
typographie
et ses
dans
le
Normand de
groupe des poètes de
la
entre la capitale et la province.
gne de profondes audaces le
Front
Le
le
:
que
ébauchait, à ses
il
que son œuvre témoi-
n'est pas
de femme...
courant passionné d'alors.
M"'^ Desbordes- Valmore, ainsi
de son talent;
Ce
Rouen comptait parmi
théâtre de
le
ses
artistes le
dans
Rouen siteur,
une
est
goût ville
dit
moments de
loisir,
et
des
médail-
Moine par des
Renaissance.
qui se pique de goût musical.
Agénor Lamanière,
ville diverses
errant
le
mari de
jeune Mélingue, dans la fleur
lons et se préparait à devenir le second d'Antonin statuettes
Paris
pléiade et servait de trait d'union
pâli par les baisers
point dans
comptait à
naissance,
mais l'homme avait été consacré par
;
fameux vers de Sainte-Beuve
Un bon
bien l'heure romantique.
vignettes, sonnait
Guttinguer,
Ulric
Cloche , avec sa prose poétique, sa
la
faisait
entendre dans
les
Un composalons de la
mélodies romantiques, entre autres celle du Troubadour
affamé.
Ce troubadour n'appartenait
peut-être pas
lument aux troupes en avant; mais toute armée arrière - garde
et
parfois
les
vétérans
ne
est
suivie
absod'une
combattent pas moins
glorieusement à l'heure voulue.
Le groupe
paraissant suffisant pour défendre l'art
nouveau,
la
>jil,pifjt . !.'i.
FAC-SIMILE D UNE EAU- F OR TE UE BOISSELAT, pour Xostradamus, d'Hippolytc Bonnolier. (1833.)
20
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
Revue de Rouen
fut fondée.
leur concours
M.
:
Divers littérateurs parisiens y prêtèrent
Vitet et, dans un ordre plus militant, Auguste
Corbière, Chabot de Bouin, Alphonse Brot et
Barbier, Edouard
Léon Gozlan. Les dessinateurs l'appel le
et
graveurs ne manquaient pas à
Langlois du Pont-de-l'Arche, sa
:
graveur Brevière
mais
;
le
fille
Espérance, Bellangé,
romantique
véritable
Morin, aquafortiste habile, qui ne quitta jamais il
2o3
ne manqua qu'un appel
de l'éditeur
le
Renduel
Gustave
fut
pays et à qui
prendre
pour
place dans les rangs des meilleurs vignettistes.
On
un portrait à
doit à ce dessinateur
pour un album destiné à conserver tistes »
donné à
singuliers
souvenir d'un
Rouen, vignette qui a tous
bal
«
d'ar-
aspects fatals
et
du futur créateur de tant de rôles dramatiques de
la
mais
Porte -Saint -Martin; frontispice qu'il
Noire
le
Mélingue
l'eau-forte de
cadavre sur
dans
graveur des
le
plancher,
le
meilleur titre
le
dessina pour Italie,
cathédrale
noirs
lointain
,
châtelaine
des
et
les
blancs
du graveur
est
le
drame du poète Coquatrix'. personnages s'
chaperons
en
fourni au
évanouissant, ont
comparables à ceux des
plus
habiles faiseurs. Il
ne
tint
M. Gustave Morin que Coquatrix ne
pas à
fût
immortalisé.
Coquatrix, doué
cocarde paroles
c'est
;
lui
dun qui
si
beau nom, arbora audacieusement sa
jetait
à la
face
de
la
ces
fières
:
Arrière donc,
muselières à
la
théoristes
pensée
bâtards,
et à l'art,
Malheureusement,
le
quand
Italie,
le
monde
est
ln-8°.
voulez
mettre des
en lièvre de liberté!
champ rouennais
drame. Paris, Tessier, ib33.
qui
législateurs ccrevisses,
était
permettre au courageux lutteur de rompre de I.
critique
si
trop
étroit
pour
furieuses lances.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
204
Les coups de Coquatrix portèrent dans
comme
fut étouffée
A
étudier la
dans une
le vide;
hardie
parole
sa
cellule.
même
Revue de Rouen,
en
on
i833,
trouve,
la
intellectuellement parlant, d'allures un peu girondines; elles étaient
avec
d'accord
modérés
sentiments
les
de
Normandie,
la
dont
l'effervescence politique n'a jamais été bien prononcée.
De Lucrèce Borgia un Tout en admirant
le
critique de cette
grandiose de pensée et
Revue
disait
les effets sce'niques
:
de cet ouvrage,
le
public rouennais a remarqué les imperfections de style; ainsi les puristes ont noté ces
phrases
:
Le
7/5
ne m'ont pas dit
mon nom,
puriste rouennais, qui
appelle
«
les
imperfections
ils
me
«
remarque
du
Vont craché au visage, etc.
style
»
»
qu'avec candeur
ce
de
Hugo,
Victor
il
fera
comprendre tout à l'heure l'enthousiasme débordant de Coquatrix.
La Revue normande, malgré rédacteurs,
Dumas
la
réserve de quelques-uns de ses
n'en annonçait pas moins à toute volée qu'Alexandre
un drame
avait promis
Événement glorieux pour dénigrements
contre
la
le
pour
inédit
pays;
capitale,
le
malgré ses
car la province,
se
sent
Rouen.
théâtre de
rehaussée
comme
et
illuminée par les rayons d'une célébrité parisienne qui consent à se
montrer en public, plaide au tribunal, joue
la
comédie ou donne
des concerts.
A
cette
sans tache. il
époque
la
réputation
d'Alexandre
Dramatique fougueux
n'avait pas encore
et
Dumas
pure et
était
non romancier besogneux,
trempé sa plume dans
les encriers
de nombreux
Coqua-
collaborateurs; aussi faut-il entendre l'hosanna chanté par
en son honneur
trix
Dumas rêva
et
i.
:
dut être bien beau
créa Paula'. Mais
il
le
jour où son front, déjà ceint des lauriers de
dut être sublime et céleste quand
Personnage du drame de Christine à Fontainebleau.
il
fit
Henri
Anlony
III,
DE QUEI>QUES CENTRES PROVINCIAUX
Antony
coup de grâce donné à
fut le
coup de hache que
Antony^ pièce sublime,
chef-d'œuvre de Corneille, car
Les
il
la
la vieille
—
il
n'y a pas de
routine;
monument
démolisseur donne au
le
fut
comme
fut
le
dernier
— après croule. sublime, — type du genre,
qui branle.
mots au-dessus de
moderne, où Dumas
scène
— ce
205
plus grand
il
que Shakespeare
et
fut Molière.
sectaires
de
nouvelle
la
école
immoler aux
pouvaient
encvtrnt 4 ngu^ri
VIGNETTE DE pour
pieds
de
Alarcon,
Antony l'auteur
Dumas
la
E.
des dramaturges espagnols alors dans l'ombre, voire
à côté du Misanthrope,
de Henri III de
bonne
HYACINTHE t,ANGLOIS,
pocnie de la Cloche (i832).
Tirso de Molina,
sa statue pour
dans
le
«
même
Dumas
sublime
Calderon
;
mais
placer
en face de Molière, qualifier »
et
de
«
céleste
)i,
grandir
rapetisser celle de Corneille, se livrer à ces ville
de Rouen,
tous les sucres d'orge du pays.
il
y avait
là
de quoi
faire
e.xcès
fondre
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
2o6
Après de
suit plus ses traces
usant
fsic),
laisse le théâtre »,
lui
on ne
'
;
dans ce mouvement de décentralisation artistique,
que M. Mellingue
alors
que
imprécations, Coquatrix devint muet
telles
«
noblement des
si
expose au Salon de Rouen
loisirs
médaillon
le
de M"" Desbordes-Valmore; alors qu'Auguste de Châtillon, un des peintres favoris de l'entourage de Victor
ment pour
faire acheter
par
la ville
Hugo,
du mouve-
profite
de Rouen son tableau
le Petit
Savoyard -.
Ce mouvement mandie
ne laissa guère plus de traces que Coquatrix
il
:
de cette époque,
en Nor-
insurrectionnel ne fut que transitoire
la
à partir
et,
Revue de Rouen assagie continua sa
carrière
honnêtement, c'est-à-dire archéologiquement.
Un
Normand
autre
un coin dans
qui, depuis, a pris
la
presse
parisienne, servira de transition entre le romantisme de cette région
romantisme bourguignon. Ce
et le
fut
de
la petite
ville
de Caen
que s'échappa M. Barbey d'Aurevilly, poussé peut-être par son
M. Trébutien
admirateur trône
et le
A
à aller
défendre dans
la
capitale
l'autel
^.
cette date ne s'était pas encore révélé au
capitaine Fracasse cher au Constitutionnel.
public parisien
M. Barbey
le
d'Aurevilly
se présentait plus particulièrement sous la forme de spécimen vivant
de son traité du Dandysme, avec des manteaux ornés de soutaches I.
Coquatrix, plus réservé sur ses vieux jours, a publié à Rouen, en i865, Normandie, un
volume
tiré à
5o exemplaires, avec son portrait. Tout à
de comice agricole
fait
provincial, sous-préfet
ou président
personnage représenté par ce portrait! Coquatrix a des besicles, une
le
cravate blanche et un crâne de notaire atteint de calvitie. 1.
vers
la
Une des
rares
œuvres du peintre qui
poésie; sa peinture, à en juger par
se tourna plus lard avec
la toile
un sentiment
très délicat
exposée au Musée de Rouen, manquait de
tiamme romantique. 3.
Pour
tien, à la
le
fois
gros du public, peu éditeur,
Capitan des saines doctrines,
tirait ses
de petits volumes de prose du le
Dandysme,
la
initié à ces détails
imprimeur, protecteur
même
Bague d'Aunibal.
et
de province,
il
faut dire
que M. Trébu-
porte-bonheur de celui qui devait devenir
poésies à trente exemplaires et publiait en auteur,
destinés
même
seulement à un groupe de
le
temps
laffinés
:
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
207
de sa composition, des redingotes à cambrures de corsetières, de
non
moins
montre ingénument sur Paris
a
supprimé
cheveux des
longs
les
boutiquiers
elles-mêmes,
qui
arriérés;
rapins;
miroitent
;
il
des
barbes
les
bocaux à liquides
que dans
plus
sensuelles
les
l'admiration
faisaient
ciel
dont
vieillesse,
rasoir; les
le
bleus et jaunes des pharmaciens ne
de
de
bleu
gants
boulevard.
le
absaloniennes sont tombées sous
montres
des
et
que Técrivain a conservées dans sa
élégances fait
manchettes
étonnantes
les
de cire
figures
amateurs de formes
opulentes aux vitres des coiffeurs, sont au grenier;
avant
1840,
Balzac avait renoncé à sa canne légendaire, Alphonse Karr à son froc monacal.
M. Barbey
d'Aurevilly, immuable, tint à se dater et
conserva lessoutaches,les manchettes et ses harnachements excessifs.
Matamore de nature ou voulant par
le
fracas de ses écrits
le faire
comme
par
croire,
défiant
la bizarrerie
l'opinion
travaillée d'un
costume invraisemblable, M.
Barbey d'Aurevilly peut donner
main à Xavier Forneret
sont frères et
:
ils
arborent
les
la
mêmes
panaches. Toutefois, Forneret resta romantique de province dans la ville
de Beaune. Son portrait, que j'essaye de pénétrer, est celui d'un
homme
blond, timide, discret, avec une pointe de mélancolie.
penseur dut sans doute cet ensemble de physionomie à
Le
la solitude,
au repliement sur soi-même, qui ne laissent pas que d'engendrer des soucis
;
mais
la
physique de l'écrivain ne l'empêcha
timidité
pas de se livrer à des audaces de typographie qui bien en propre. Forneret imprima seule page, avec un luxe de
«
trop de pensées à la fois, et
fondeur,
comme
il
convient.
le
appartiennent
certains de ses livres sur
blancs
un auteur fortuné; cet agencement
lui
une
»
que peut seul se permettre
lui
permit de ne pas entasser
lecteur put réfléchir sur leur pro-
Li:S
2o8
volume
C'est dans le
qu'on peut la
homme
tresse
!
!
Un
intitulé
:
Un Œil
suicide en
se
Temps perdu
Pièces de pièces.
en caractères d'affiche, sur
lire,
fameuse nouvelle,
jeune
VIGNETTES ROMANTIQUES
recto de la
le
deux yeux,
entre
avalant
',
page,
dans laquelle un
de verre de sa maî-
l'œil
!
ouvrage,
autre
une pièce de vers, entières du
Ombres de
poésie,
se
fait
remarquer par
imprimée en rouge.
l'Infanticide,
roman Caressa contiennent un
de points d'exclamation redoublés
Des pages
seul mot, mais flanqué
:
LUI!
LUI!!
LUI!!! Lui,
lui,
nateur à
mode agrémentât
la
provincial
lui
permettait ce
ses
luxe.
récits
du
il
cœur avec parisien; le
désolés;
drame
les
la
fortune du
répondit à ses
Deux
Destinées-;
semble que de certains écrivains refroidissaient Peut-être
vignettiste.
pas
crayon d'un dessi-
le
Tony Johannot
désirs en décorant d'un frontispice le
mais
que
n'aurait pas été fâché
lui
Johannot
compagnons,
ses
avait-il
d'être
aussi la vignette en tête
besoin
échauffé
par
de
la
verve
vivre
de
l'enthousiasme
du drame de Forneret
n'a-t-elle
ragoût habituel du maître.
Je parle de
sentiment d'un
Xavier Forneret bien
sommairement
manque de regard d'ensemble
et
avec
le
nécessaire pour juger
son œuvre diverse et touffue de penseur, de poète, de romancier, d'auteur dramatique.
Je n'ai pas eu paraît-il, avaient
le
bonheur de connaître l'homme. Ses manchettes,
une envergure égale à
I.
Paris, Duverger, 1840. In-8".
2.
Paris, Barba, 1834. ln-8".
celles
de M. Barbey d'Aure-
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
villy,
et
son
de
la
dit
que
Forneret
Xavier
de Beaune,
petite ville
ainsi
et
l'étonnement
était
j'explique la
timidité exté-
mélancolie de regards du penseur qui sentait bouillir
rieure,
la
en
bien
lui
également une plus ample des-
costume mériterait
On me
cription.
209
des
contre
révoltes
la
province.
VIGNETTE DE TONY JOHANN OT, pour Car,icli}res
Mon
et I\iySiiges,
ami Charles Monselet
Xavier Forneret,
et
Quelques personnes,
il
est revenu
à Dijon,
se
un Bourguignon, un jeune
souviennent encore de
homme
et
reprises sur
à diverses
en a tracé un piquant croquis
de l'Homme noir, drame en cinq actes était
Je Philarite Chasles {i832).
la
:
première représentation
en prose. C'était en 1834 ou i835. L'auteur
riche,
mais dont
les
habitudes en dehors de 27
la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
de ses compatriotes.
vie bourgeoise et provinciale avaient le privilège d'exciter la défiance
D'abord,
On
il
portait
Pour
veille
premier grief!
qu'il habitait
:
—
aimait
il
velours, les
le
une canne blanche
particulière et
une tour gothique où
il
et noire.
jouait du
la nuit.
cette représentation
neret avait
La
—
eux,
un chapeau d'une forme
racontait de lui des choses e'tranges
violon toute
fait
de
la
de
l'Homme
de
dépense
la
M. Xavier For-
noir,
:
représentation, des hallebardiers, des hérauts en costume du
âge se promenèrent dans
On
comme
ne s'habillait pas
il
manteaux,
des bannières où s'étalait
les rues, agitant
de
le titre
moyen
la pièce.
pouvait donc compter, sinon sur un succès, du moins sur une recette. La salle de
spectacle fut comble, en effet, mais
qu'on
n'alla
M. Xavier Forneret lettres
l'Homme
pas jusqu'au dénouement; fit
noir ne réussit point
nous croyons
:
même
y eut brouhaha, cabale.
il
imprimer son drame dans une couverture symbolique: des
blanches sur fond noir.
signa ainsi plusieurs volumes.
Il
fit
mieux,
En même
temps,
adopta
il
il
le
nom
de l'Homme noir,
et
il
que jamais dans une
se réfugiait plus
existence exceptionnelle. Cette personnalité tranchée, quoique sans angles blessants, a agacé
pendant près de vingt ans
gazettes locales ne purent résister l'original de la contrée,
les h.
habitants de Dijon et ceux de Beaune. Les
l'envie de
compte
s'égayer sur son
on essaya d'interpréter son isolement,
;
il
devint
y eut maintes fois
il
procès et scandales. M. Xavier Forneret tint bon continuellement'.
Xavier Forneret eut des audaces qui ont
fait
défaut à
M. Barbey
d'Aurevilly
(j'ai
ture).
jouer des drames sur les théâtres parisiens, et naturel-
11
lement
fit
le
peine à disjoindre ces Rita-Christina de
tourmenté de ses conceptions,
inexpérience de
la
scène,
nuisit
au
joint sans
succès
la littéra-
doute à quelque
qui devait
couronner
tant d'efforts, Les penseurs n'ont rien à démêler avec les planches.
Les Bourguignons m'en voudraient à juste Bertrand,
alors
que
je
I.
Catalogue d'une jolie collection de
homme
bien connu. Paris, 1871.
d'oublier Louis
parle de Xavier Forneret;
raient de dessiner des grotesques plutôt
d'un
titre
livres
ils
nraccuse-
que de délicates
figures.
rares et curieux provenant de la bibliothèque
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
Forneret,
211
une grimace; Aloysius Bertrand, un
c'est
profil
doux
mélancolique.
et
Dans
temps peu de
l'ancien
railleur
à
voisins
du
l'adresse
la
Dijon
part de l'ancienne
avait
de Beaiine.
ânes
les
:
ne forgeassent un sobriquet
voisine.
cité
la
méprisant
titre
généreux de
de
villes qui
capitale de la
?
De
bien
Bourgogne,
fière
aujourd'hui, et
jour à For-
le
de clocher n'ont plus de raison d'être
rivalités
telles
ses
Était -il
de son Piron, d'écraser Beaune qui avait donné neret
qualifié
moderne moins gausseur ne permet pas
l'esprit
Gérard
d'opposer l'auteur de
Nuit à l'Homme noir blanc
de. la
de visage. Aloysius
Bertrand
pauvre
était
Xavier Forneret naquit riche d'argent vivant,
est
il
mort pour
les
lettres
doué d'un talent exquis;
et et ;
de bizarreries.
S'il n'est
de sa mémoire
pas
ne reste
il
qu'un fantoche de province. Le pauvre Bertrand mourut à l'hôpital, enlevé
par
qui
phtisie
la
a
dévoré
oeuvre est restée pure, d'un travail qui
coupes de jade de
Ce merveilleux ciselé
est
la
tant fait
de
poètes
mais
;
son
penser aux admirables
Chine.
livre
de Gaspard de la Nuit, dont chaque mot
avec amour,
Dijon peut en
être
quoique
fier,
le
pays
n'eût pas encouragé fortement le poète qui espérait grouper à ses côtés les jeunes
hommes
qui s'occupaient de littérature'.
Aussi
il
quitta la province.
Pendant
l'hiver
de 1829, a
dit
M. Victor
Pavie, un jeune
auspices du peintre Boulanger, à ce foyer de l'Arsenal dont si
hospitalièrement
les
homme la
famille
honneurs. Ses allures gauches, sa mise incorrecte
défaut d'équilibre et d'aplomb, trahissaient l'échappé de province.
au feu mal contenu de ses regards errants Aloysius Bertrand, selon
!.
Voir
le
apparut, sous les
les
et timides.
Son nom
habitudes de renaissance gothique
Prcvincial de Dijon et
le
On
était
faisait
et naïve,
devinait
le
son
poète
Louis ou plutôt
d'alors...
Patriote de la Côte-d'Or de 1828.
Nodier
LES VIGNETTES ROMANTIQUES Quant
physionomie où
à l'expression de sa
combinait avec ime taciturnité un peu sauvage,
une de ces victimes de tibilités
On lut,
les
du caprice,
il
quel dilettantisme exalté se
sais
n'était
que trop
du
qui, chassées
facile d'y
reconnaître
incompa-
terroir par les
de race, s'en vont chercher fortune ou misère à Paris.
lisait
moins
Quand
ce soir-là.
ne
qu'il
arriva son tour, Aloysius Bertrand tira de sa
une manière de ballade dans
récita,
comme une
ciselée
l'idéal et
ne
je
comme un
coupe, coloriée
vitrail,
goiàt pittoresque
le
dont
les
poche
et
de l'école,
rimes tintaient
comme
notes d'un carillon de Bruges. Ceux qui survivent n'ont pas oublié, après trente ans,
l'effet
que produisit sous
ces deux vers
chevrotements de sa voix grêle
les
L'on entendait
Sa leçon débitée,
Depuis Nodier.
11
il
on ne
avait deviné
l'homme.
A
Fantaisies à la manière de
Bertrand,
a
le
salon de
si
et
pénétrant de critique,
Sainte-Beuve Aloysius Bertrand portait
de premier
les
dans
de relations qu'avec David d'Angers
avec son sens
poète,
De même que
cloches
plus Louis Bertrand
revit
;
ses manuscrits
les
détermina.
n'avait conservé le
sonner
honteux dans l'embrasure d'une fenêtre où
se dissimula tout
le recueillit et le
lors
le soir
gothique couvent de Saint-Pierre de T.oches.
Sainte-Beuve
Louis
retour périodique de
:
Du
Sainte-Beuve
le
Rembrandt
et
s'appeler plus
son
biographe,
tard
de Callot.
du moyen âge,
Bibles
dit
qui devaient
jet,
«
les
étaient
manuscrits de rehaussés de
rubriques rouges et bleues, illustrés de lettrines avec des figures cabalistiques sur les
Pauvre Aloysius la
marges si
».
sincèrement romantique, pauvre Gaspard de
Nuit plongé trop vite dans
de
la nuit
l'oubli! Celui-là n'eut
besoin d'appeler un dessinateur de vignettes à son cette
touche
jolie
de
description miniaturiste
de sa
ville
où
Gothique donjon
En Au
flèche gothique, ciel d'optique.
bas est Dijon.
Lisez
chaque mot semble une
:
Dans un
service.
pas
PL V
Ctu.n." ruN'>"'
KAC- SIjMILE
dune poiif
liAU
FORTK DE CtLHSTlN NANII
RhapsodiQs
,
d*:-
1838
Iv
l
II.
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
Ses joyeuses
2i3
treilles
N'ont point leurs pareilles; Ses cloches jadis
Se comptaient par dix.
Là plus d'une
pinte
Est sculptée ou peinte;
Là
plus d'un portail
S'ouvTe en éventail. Dijon, moult te tarde!
Et
mon
nez camard
Chante
ta
moutarde
Et ton jacquemard.
Si des études
Bertrand',
remarquables n'avaient été publiées sur Aloysius plaisir à revenir sur la figure la plus tou-
y aurait
il
chante de l'époque romantique;
j'ai
voulu seulement montrer
le
rôle intellectuel qu'il joua à Dijon; mais le poète n'était pas assez
Bourguignon
En
salé
pour
le
pays.
un certain écart dans
faisant
la
du Bourbonnais,
direction
de Dijon à Moulins, on se trouve en face, non plus d'une personnalité
isolée
comme
intellectuel dont la
celle
Xavier Forneret, mais d'un foyer
de
lueur se
projeta un
certain
temps dans
cette
province. Après la Normandie, ce fut dans l'Allier que fut poussée
activement l'étude des anciens monuments.
gneux, combien de vallées et tées
tours
ruinées,
de vieux castels dominent
les
que de légendes sont attachées aux murailles déchique-
!
Un
artiste
se
Achille
rencontra,
d'un imprimeur ayant la religion I.
Dans ce pays monta-
Voir
l'édition de 1842 de
Gaspard de
publiée par M. Victor Pavie, imprimeur livre avec de
nombreuses adjonctions
Bruxelles, par M. Poulet-Malassis.
.i
la
Allier,
qui
groupa, autour
de sa province, des jeunes gens Nuit, précédée d'une notice de Sainte-Beuve, et
Angers; voir également
recueillies
la
par Ch. Asselincau
réimpression du et
imprimé en
même 1869, à
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
214
Là
épris des merveilles archéologiques de la contrée.
plus
romantique des graveurs parisiens,
et
prêtèrent
le
charme de
Nanteuil;
Célestin
anges, ses gnomes, ses sylphides, pénétrèrent dans
école le
fit
le
ses
Bourbonnais
enroulements aux frontons des
leurs
vignettes architecturales.
Le Bourbonnais
roman-
pittoresque suivit de près les Voyages
\ THOWU^ÎV
FRONTISPICE d'aCHILLE ALLIER, pour l'Art en province (i836).
tiques dans l'ancienne
même
France, entrepris par Taylor
que l'Art en province,
côtoyait l'Artiste, fondé par
même
courant d'idées,
la
sous
Ricourt.
même
direction
la
Ce
fut
la
et
Nodier, de
d'Achille
même
Allier,
veine, le
exégèse archéologique dans
manière d'interpréter un monument
et
de restituer tout
le
la
menu
peuple vivant jadis à Tombre de ces castels.
Lui-même, Victor Hugo
avait jeté les
yeux sur ce
sol riche
en
DF.
QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
2l5
La fameuse
légendes.
Quiqiicngrogne dut
qui
,
longtemps
si
mer pendant
for-
à Notre-
Dame de Paris, apparBourbonnais
tenait au et
du publié sans
un
que l'annonce qui eût été
livre,
léonin
contrat
longtemps
servit
rien
;
de
l'éditeur,
de drapeau à ce groupe de
jeunes archéologues
P'^i
Toutefois,
I
coin de France.
faisaient défaut à ce
poètes
les
Un An
de poésies, par Alfred
Rousseau d'Aubusson ^, recueil de pièces conçues sous l'influence de Lamartine, ne mérite d'être enregistré traité
que grâce à un ingénieux frontispice d'Achille
ici
dans
manière de Célestin NanteuiP.
la
D'autres graines de romantisme devaient être
1.
Le catalogue de i832, du
sous presse
:
«
Le
libraire Charles Gosselin,
Fils de la bossue,
Qiiiquengrogne,
de Sotre-Dame de Paris. Deux gros volumes
«
la suite
quengrogne
« est
le
nom
destiné à compléter
mes vues sur
«
sera
«
peint plus particulièrement
«
spécialement
(I
n
le
première
partie.
l'art
de l'auteur à l'éditeur:
La
m
Qui-
roman
c'est
la
le
moyen âge
volume.
le
:
sacerdotal
tout selon
le
;
dans
mes
la bossue paraîtra
a
cathédrale; la Quiqiietigrogne, ce
donjon. L'architecture militaire après l'architecture religieuse. Dans Notre-Dame
moyen âge féodal mauvaises, sont à moi. Le Fils de
ta
idées,
Quiquen grogne, bien entendu,
je
j'ai
peindrai plus
qui,
bonnes ou
après la Quiquengrogne et n'aura qu'un
»
2.
Desrosiers, Moulins, i832. Grand in-8".
'}.
Ce ne
chargea,
lettre
du moyen âge, dont Notre-Dame de Paris
Notre-Dame de Paris,
donné
in-S",
roman nouveau de Victor Hugo, auteur
populaire d'une des tours de Bourbon -l'Archambault; ce
(1
la
annonce au nombre des ouvrages
in-S", avec, vignettes. »
de cette annonce est joint un fragment de est
portées loin de
roman nouveau de Victor Hugo. Un gros volume
La
orné de vignettes de Tony Johannot.
A
Allier,
pas une influence de hasard que celle de Célestin Nanteuil.
fut
comme
populaire de
la
l'artiste
le
plus
digne,
Le Bourbonnais
d'entourer d'une fantasque ornementation
Belle Fille de la Garde. C'est
la
plus grande eau-forte connue.
le
le
chant
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
2i6
là
Provence,
donner en
et
plus
particulièrement
à Marseille,
une certaine floraison représentée par Polydore Bounin Autran.
Non
pas que les Poésies
marqué
fortement
aient
femme
assassinée
intentions.
en
Il
M. Joseph cependant
l'indifférence
M.
vignette
qui
pour
débuts
les
par Méry,
un riche
si
de
bonnes de
littéraires
en avant;
alors très
héritage
une
représente
Autran fussent restés
méridionale,
Joseph
Poèmes^ de Polydore Bounin
ombreux dénote
cloître
patronnés
de
vers
la
même
de
fut
Autran''^, les
mais
;
un
dans
et
et
enfouis
sous
apporté
n'avait
plus tard un concours utile à la fortune littéraire du jeune
Mar-
seillais.
Les quelques poètes Polydore
romantique qu'à estimables
sont
Joseph
Bounin,
mais
ne se
Autran,
des
l'aide ;
Rousseau d'Aubusson,
cités plus haut, Alfred
frontispices
une
tendance
à
rattachaient la
mode.
tran
:
pour relever ses chants,
Flaxman.
Ainsi
inspiré Ziegler,
que
il
d'Alfred
un crayon mystique remplaça
siennes ornant les
poèmes romantiques,
en de chastes contours entrer à l'Académie
les
est
surtout
M. Joseph Au-
appela un artiste de l'école de
poème <ïEloa
le
l'école
Leurs vers
particulière
affirmée dans les Ballades et Poésies musicales de
à
aspirations
et
de "Vigny
avait
les matérialités pari-
un dessinateur retraça
du jeune Phocéen qui put
sans avoir à renier les turbulences
française
poétiques de sa jeunesse.
Dans
le
De sombres
Languedoc,
la
fièvre
méridionale s'accusa davantage.
courants partis de Paris devaient s'abattre sur
de Clémence Isaure; malgré
prodigué sans éclaircies sur
Grand
1.
Marseille, i832.
2.
Joseph Autran. Ballades
Méry. Marseille, 1840. Grand
le
la
ciel
pur de
Toulouse,
la cité
le noir
voûte éthérée par les peintres et
fut les
in-8". et
in-H°.
Poésies musicales.
—
L'An 40,
suivies
de Marseille, par
Q
H
Se
TO)
rcJA:...)i:
JO
jœ: i
.
.}'>^>r«''IV^
^/a^LVA-
FRONTISPICE pour
/'.!«
40, de Joseph Autran
(18^0).
28
DE QUELQUES CENTRES PROVINCIAUX
poètes.
Dans
vée depuis
le
où
cette province
moyen
la poésie
219
ne cessa pas d'être culti-
âge, les esprits touchés par
l'aile
de
la
Muse
ne font jamais défaut aux séances magistrales du Capitole, n'est
à
pas
que
là
lauriers
comme on y
Toulouse
langue
les
«
sont coupés
respire,
poète
en
».
On
naît
et ce
poète
langue d'oc ou en
au choix.
d'ozV,
^
"^
C0r
LOh.SomuI. riltJ^.ltcmi,4s
VIGNETTK pour
la
U
ALEXANDRE BIDA,
Revue du Midi
{iH'JS],
» Ce débuta
fut là
que M. Granier
comme
longtemps
de
M. Latour
(il
petite ville ses
n'était
pas de Cassagnac alors)
malheureusement,
poète; lauriers n'était
(il
inofïensifs.
En
il
ne se contenta
même temps que
pas lui,
pas non plus de Saint-Ybars) datait de sa
Noces d'un
squelette.
Le plumet triomphant d'une
noblesse gasconne ne fut attaché que plus tard à leurs chapeaux.
Les deux poètes établirent leur camp dans
la
Repue du Midi.
devaient y rencontrer des dessinateurs qui comprenaient d'autant
Ils
mieux
les aspirations
des nouveaux venus, que certains d'entre eux
également à
sacrifiaient la
vignettes romantiques
lp:s
220
muse.
la
A
cette
époque,
non pas
Bida consciencieux de
le
illustrait
même temps que
plupart des récits de ses compagnons en
siens,
M. Bida
de
Bible
la
les
maison
la
Hachette, mais un Bida farouche, ultra-romantique et ne reculant
aucunes
devant
page
noirceurs
de
(Voir
crayon.
de
vignette
la
la
45.)
semble 'qu'un
11
tations
du
et
fasse
lui
souffle
vent marin
«
»
de mélodrame parisien, mêlé aux
irri-
toulousain, secoue les nerfs du dessinateur
entrevoir des vertiges et des visions, des ciels noirs,
des lunes cadavériquement pâles et des voûtes sombres vaguement éclairées
par des cierges blafards.
Mais, de
Normandie, ce mouvement excessif ne
qu'en
que quelques années. Ces rares volumes de
dura
Midi,
qui
illustrée
fut
pénétré dans des
même
le
centre,
bibliothèques
seulement de
i833 à i835,
manquent malheureusement
romantiques,
car à les
Revue du
la
n'ayant
pas
à la plupart
feuilleter,
les
curieux
passeraient d'agréables moments.
Tel
mouvement romantique en
comme absolument
pas j'ai
fut le
faites
complet; par
dans quelques centres,
il
est
Je ne
province.
les petites
le
donne
découvertes que
permis de croire que, dans
certaines villes préoccupées des idées nouvelles, d'autres artistes se
trouvaient d'accord avec les poètes naissants. Les
quèrent pas; mais
dans ils
la
vie
les plus
parisienne, creusaient
ne laissaient, pour
ou plutôt
entreprenants, qui
figés
au
les
sol et
trop
hommes ne mancouraient se jeter
de vides dans
les rangs;
remplacer, que des esprits modérés, fixés
par
là
moins aventureux.
CHAPITRE
HUMANITAIRES
LES
RÉPUBLICAINS.
LES
XXII
LES SAINT-SIMONIENS
En
de quelles semences Tidée romantique se répandit
vertu
dans
centres
certains
préoccupèrent
quels
,
jeunesse
la
,
furent
hommes
les
essayé de
j'ai
le
vue
en
qui
montrer dans
les
chapitres précédents.
Le roman,
poésie,
la
des
décrétaient
théâtre
le
lois
et
ini-
tiaient
de nombreux groupes à l'Art nouveau par des Préfaces
et des
Manifestes; mais un
plus ardent encore,
La
plet.
littérature
aux
politique,
reçut un
il
de
:
réformes
ne
social éclata,
peine d'être incom-
montra audacieuse qu'à
se
pouvait
elle
paraître
aux
sociales,
indifférente
insurrections,
elle
la
à
en
contre-coup direct, plus accusé à Paris qu'en province.
Si
on excepte Lyon dont
les
et
presque
province
parisien,
remuée par ce j'ai
politique et
l'étudier sous
faut
i83o
mouvement
faveur de ce la
et
mouvement
même
la
émeutes prirent un caractère violent ne
enfantement
placé avant la politique
et
les
me
paraît
douloureux
;
pas
avoir
c'est
réformes sociales
le
été
pourquoi chapitre
précédent.
Une social,
autre
vignettes
applicables
au
romantisme
insurrectionnel,
dont
les
manifestations se produisirent à la suite de la révolution
Juillet, doit
On
de
politique, jacobin, réformateur et
diverses
de
série
sait,
trouver sa place
ici.
par certains récits du temps,
ceux par exemple de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
Gérard de Nerval, qu'un reste d'agitation troublait assez quelques poètes pour les envoyer coucher en prison. Jeunes, tapageurs, tant soit
peu rapins,
ils
de farouches
se déclaraient
«
bouzingots
qu'une effervescence de jeunesse.
n'était
Les
militants
véritables
croyance
à
Cavaignac
Godefroy
autres
étaient
République par des
la
portée. Je groupe divers
actes
noms pour me
d'une
affirmaient
énergique
plus
faire bien
aux
n'avaient rien de
arts,
commun
que Pétrus Borel qui aiguisaient
leur
comprendre
:
Hauréau, David d'Angers,
Rey-Dussueil,
,
et
Schœlcher, Jeanron, Félix Pyat, quoique se rattachant aux et
Ce
».
—
lettres
avec les excentriques
en imagination
—
tels
des poi-
gnards vengeurs.
Combattant en pleine rue, ces jeunes hommes passaient des bancs de
la
Cour des Pairs aux cachots du Mont-Saint-Michel.
parut s'apaiser vers 1840, elle se donna carrière huit ans
la fièvre
plus tard, et ne
dans quelques
retrouvons-nous pas
hommes au
pouvoir des adversaires du gouvernement constitutionnel, à
sévérance desquels on doit
A
Si
groupe
ce
la
fondation de la République actuelle
contenait
qui
ses
ardents et
:
réfléchis,
il
Enfantin et ses disciples, Thoré, George Sand,
Alphonse Esquiros, aspirations
ses
?
ceux qu'on appela plus
convient de rattacher les humanitaires, tard socialistes
la per-
le
confuses,
Màpah. Dans
leurs cerveaux s'agitent des
mystiques, industrielles, empreintes
de
reli-
giosité.
Étudier en détail ces divers courants demanderait des volumes.
Le plan que vignettes la fleur
je
me
des livres,
suis
tracé
de
me
simplifie la tâche
et
retrancher
me permet
derrière
les
de butiner
d'œuvres curieuses sans entrer dans de plus longs déve-
loppements.
Un ouvrage
de cette époque est resté croyant, sévère, inflexible,
LES HUMANITAIRES
LES REPUBLICAINS.
s'échappant d'une
Dans
années
les
âme qui
Montagne, d'Hauréau'.
révolutionnaire, la suivirent
années fiévreuses d'émeutes
et
proclamation
la
de
des principaux
chez un jeune
homme
Charte,
la
de barricades, ce n'étaient pas
Girondins qui enthousiasmaient une jeunesse ardente
maturée
3X3
personnages
de vingt ans
de la
la fin
;
Montagne
la
les
pré-
naître
fit
pensée d'élever un Pan-
théon à ceux qui succombent, victimes de leur idée.
Le
événements
entrai-
qui fut écrasé par sa chute,
donne
portrait suivant d'un journaliste
que
les
VIGNETTE DE JEANRON, pour la Montagne, d'Hauiéaii (183
nèrent vers
une idée de
la
Montagne,
et
que
l'histoire telle
J'ai lu les écrits
la
de Camille Desmoulins
spirituel, rieur, aussi plaisant
dans
le
comprenait Hauréau
et je n'ai
l'homme
politique
Le sévère
homme ne touche comme je l'entends.
I
.
portraitiste
La Montagne. Notices
Montagne.
vu partout qu'un rhéteur verbeux,
rieur,
et
du
même
rire
pour
qu'en tremblant... Nulle part,
dépouille
Ihomme
de
la
je
homme
les
choses
n'ai
trouvé
légende, laisse
historiques et philosophiques sur les principaux
Paris, Bréauté, 1834. ln-8°.
:
vaudeville et le calembour que jamais
du Caveau moderne; toujours incessamment saintes auxquelles tout
1).
metubres de la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
224
de côté l'amour de Lucile pour
âmes
plaire aux
sensibles, et conclut ainsi
homme, comme
Intéressant jeune
vaniteux dont sautera dans
le
débarrasser
fallut
Vers
se
préoccuper de
:
impudent
disent les histoires, mais égoïste place, va,
la
je
encore honte quand
te dirai
et
ta tête
panier d'osier.
montrer
faut avoir vingt ans pour se
Il
sur
il
Camille, sans
1848,
Michelet,
un cours au Collège de France
faisant
Desmoulins, commençait
Camille
Spartiate.
si
ainsi
«
:
Ce
polisson
—
»;
mais Michelet savait faire passer ses hardiesses calculées par des tendresses féminines, et
n'eût pas forcé la note en disant honte
il
à la tête du pauvre Camille Desmoulins. C'est en ce sens
de
l'école
que
je
romantique
prétends marquer
de
et
ses
Tout
adeptes.
en ce temps; on ne marche qu'à
l'excès
manque de mesure
le
l'aide
poussé
est
à
d'oppositions exa-
gérées.
Le brave Nodier,
qui par
moments
se croyait jacobin et donnait
une édition des Institutions de Saint-Just, ne
se doutait
guère de
l'effet
considérable que produirait son enthousiasme chez les jeunes
gens.
Dans
cet
ordre d'idées on doit citer l'évocation aux mânes
de Saint-Just par l'auteur de Maintenant si,
il
aurait soixante-cinq ans
dans nos jours de
bataille,
le
dieu des armées;
victoire,
et
quand
combien d'entre nous
Je ne vois pas et
je
:
sa tête
blonde
Quel bonheur
serait blanche.
nous pouvions contempler dans nos rangs ce beau
patriarche et nous serrer à ses côtés
par
Montagne.
la
il
comme
lèverait
autour d'une arche sainte, deux
au
ciel ses
bénie
bras défaillants pour invoquer la
se disputeraient l'honneur de les soutenir
crois pouvoir
fois
dire
qu'on
!
n'entrevoit
pas
plus Saint-Just présider plus tard la fête de la 'Vieillesse qu'on ne
s'imagine André
Chénier professer à lAthénée sous l'Empire ou,
perclus de rhumatismes, dans
un habit à palmes vertes de Tins-
LKS REPUBLICAINS.
titut.
Un
Saint-Just
LES HUMANITAIRES
prudent, se garant
des
225
cornes du taureau
révolutionnaire et ne payant pas de son sang son entrée dans la lice,
serait
un Saint-Just vulgaire dont
le
nom
ne serait pas par-
venu jusqu'à nous. Il
faut toutefois se reporter à l'époque,
il
faut tenir
compte de
l'éducation des jeunes patriotes de i83o écoutant les récits de ceux
PREVENU d'après
des
conventionnels,
D AVRIL,
une lithographie du temps.
des conspirateurs
qui
avaient
échappé à
la
transportation, à l'échafaud et qui faisaient pénétrer leurs croyances
dans ces âmes vibrantes. Dans cet ordre l'enthousiaste évocation
pour
le
descendant de Michel-Ange, pour l'ancien complice de
Babeuf, pour sa carrière,
Et
temps
toi,
le vieil égalitaire
me
qui
terminait sous
paraît plus sentie que
celle
vertueux Buoiiarotti, vénérable patriarche de
comme un grand
et
Louis-Philippe
relative à Saint-Just.
l'égalité,
pieux souvenir de ce magnifique passé,
il
qui vis dans nos
ne nous reste plus 29
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
22G
maintenant qu'à causer avec
ou par
toi
de tous
l'âge et qu'à réunir sur toi,
tes
vieux amis qui sont morts par
que nous aurions d'amour pour chacun d'eux,
La Montagne
la
douleur
pour en faire une couronne à ta tête blanchie, ce
est dédiée
s'ils
vivaient.
au peintre Jeanron en souvenir de sa
\i
'"
COLLOT-L) HtKBOlS. Eau-forte de Jeanron pour la Montagne, d'Hauréau {1834).
collaboration à l'œuvre; elle fut considérable en effet.
Un
portrait
à Teau-forte précédait chaque biographie. Et quel portrait! Elle est chargée Ticonographie des
La physionomie de Henri IV
hommes de
la
exceptée, jamais on ne
Révolution. vit
tant
de
— LES HUMANITAIRES
LES REPUBLICAINS.
dépense de cuivre, de bois, d'acier pour
la
personnages de 1789 à 1793. Les partis ont
vue de
représentation
hommes
des
fait
Montagne des monstres, des séraphins, des
la
227
des
en
êtres noirs,
cruels, angéliques, des crétins et des goitreux, des premiers rôles
de TAmbigu-Comique, des héros plus grands que nature, des per-
sonnages du bas de l'échelle avec des gibbosités
Ces
prodigieuses.
profondément
diffèrent
rien
figures
Jeanron trouva singulier; le
fantastiques au
les
le
s'adressent
à
l'aristo-
milieu desquelles se perd l'histo-
réelle
la
moyen de
portraits
qu'elles
Convention, qui
à la
ou au peuple, ont donné naissance à un
veut connaître
qui
invectives
suivant
,
cratie, à la bourgeoisie
amas de
ces
flatteries,
loupes
des
et
figure
se faire
des
hommes de
1793.
remarquer dans ce Panthéon
des Montagnards,
que
tels
les
entrevoit
graveur, ont des physionomies d'objurgateurs. Je regarde à
par
le
la
visionnaire
tribune
le
Jeanron
fantôme de Collot-d'Herbois évoqué
et
l'ancien comédien, jeté par les
je
me demande
événements dans
si
véritablement
la fournaise
révo-
lutionnaire, ressemblait au personnage ci-contre.
Elles sont plus aimables, dans leur manière, les symbolisations
patriotiques
de
Tony Johannot
qui,
plus
d'une
fois,
évoqua
la
Liberté apportant son rayonnement sur les médaillons des grandes figures de la Révolution.
Dans
le
même
ordre républicain, mais à un plan plus éloigné,
on doit citer un romancier peu connu aujourd'hui, Rey-Dussueil,
pour son
livre le Cloître
Saint-MerriK
Marius Rey-Dussueil, auteur de
la
Fin du jnonde,
losophique confus à qui l'on doit V Histoire du temps
à venir et qui annonçait
I.
Paris,
Ambroise Dupont,
-et
esprit phi-
des choses
un singulier roman, Isidore ou rétat
i832. In-8".
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
228
qui
comprendre
font
titres
s'écrie
au dernier chapitre de son roman
Pour vous, nobles victimes, qui avez doté qui sonnent
Un
jour viendra où ce
saint
monument, où vos noms
plus
reculée; c'est aux
en a hâté
La
la
:
Saint-Merri d'un de ces
le cloître
noms
champ de
se transmettront de
jeunes
hommes
comrne un
bataille sera visité
bouche en bouche
à la
le
mémoire
la
qu'appartient l'avenir et votre dévouement
venue.
vignette
artiste entrant
det,
l'écrivain,
des Thermopyles, votre chute a été plus éclatante que
à l'oreille à l'égal
plus beau triomphe...
de
aspirations
les
social,
orne
qui
dans
ouvrage
cet
pensée de l'auteur
la
Suisse d'origine, pouvait-il
Saint-Merri, intitulés
ne
:
le
rendre
Prolétaire^
:
fut
pas confiée à un
graveur Cari Girar-
le
chapitres du
les
Cloître
Barricades^ l'Assaut,
les
la
Police.
Jeanron
l'eût fait
en toute connaissance de cause,
dessiné d'après nature,
de combattants de
et
lui
qui avait
non plus d'après des rêves, des types
Juillet et d'insurgés.
Les humanitaires n'eurent pas de dessinateurs. La poursuite des
réformes
sociales
les saint-simoniens
prête
médiocrement au crayon;
ne répudiaient pas Aimez-vous
!
les arts.
aimez-vous
Et vous serez forts
toutefois
comme
!
nous.
Ainsi débute un Cantique, sans doute composé par Vinçard et
mis en musique par Félicien David, pour
la
récréation des apôtres
de Ménilmontant.
Des hauteurs de industrielle les
par
;
Belleville,
ils
planaient sur la grande ville
mais, quoiqu'en apparence détachés de l'ancien monde,
saint-simoniens ne s'inquiétaient pas moins la
présence et
Je note
le
costume de leurs
dans un journal du
17
de
l'effet
produit
sectaires.
octobre
i832
une
lettre
de
— LES HUMANITAIRES
LES REPUBLICAINS.
d'Enfantin
disciples
M"" Saqui taient
leur
ait
Saint-Simoniens ;
le
la
même
représentation
du
rentrée
refusée la veille,
été
pour assister à
que
plaignant
se
alors
319
théâtre
qu'ils se
de
présen-
d'une pièce intitulée
les
journal constate que, le 29 octobre, les
apôtres de Ménilmontant ont été admis à voir jouer les
acteurs
qui les jouent. C'est
en souvenir de ces
exhibitions
que Tony Johannot a
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT. Titre du journal l'Entr'acte (i832).
dessiné un saint-simonien, dans la vignette
du journal l'Entr'acte
(!"
d'une salle luxueuse,
octobre
i832).
Debout,
à
l'orchestre
peut-être celle de l'Opéra, l'apôtre
Une
autre vignette, une seule
a sa place frontispice
bien
marquée dans
(je
le
montre de sa personne.
laisse
de côté
Paris, Tenré, i83:i. In-8°,
les caricatures),
cadre actuel, celle qui sert de
au roman de M""= Joséphine Lebassu,
nienne I.
fait
la
Saint-Simo-
2
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3o
Les réformateurs de
la
rue Taitbout avaient inscrit sur leur
protection de
la
femme.
drapeau
:
M'"'^
pour thème une femme défendant que, dans
d'autant plus méritoire
les
Joséphine Lebassu prit
disciples
d'EInfantin
roman, l'héroïne
le
légitime d'un jeune saint-simonien qui l'abandonne la
femme
pour
la
vignettiste,
scène
la
la
les
— Messieurs, me
I,
ECOLE DE TONY JOHANNOT,
qui s'inspira
de
Tony Johannot pour rendre
plus dramatique de l'œuvre de M""' Joséphine Lebassu, science
sociale
troublée par des pertur-
gens de l'Angoumois, dans leur
jettent des pierres
il
pour chercher
Saint-Simonienne, de M">" Lebassu (i833).
a retracé une séance de
bateurs;
est l'épouse
libre.
VIGNETTE DE
Le
fait
;
aux porteurs de
s'écria Claire, cet
serait étranger
que
la
fièvre
méridionale,
parole du Père.
homme dont vous menacez la vie est mon époux mais ma voix en sa faveur, comme je le fais à présent.
j'élèverais
;
LES RÉPUBLICAINS.
Les principes
qu'il
— LES HUMANITAIRES
proclame vous déplaisent
;
repoussez-les
1
23l
vous en avez
le
droit,
mais non pas celui d'attenter à ses jours. Vous, nation hospitalière, vous massacreriez sans pitié l'homme qui se présente à vous sans défense! Non, non, vous êtes incapables
d'une
telle lâcheté.
Cet homme,
je le
mets sous
la
sauvegarde de votre humanité,
il
est
sacré maintenant.
En achevant
ces mots, elle tendait ses bras à Rcinal
comme
vers l'objet d'un culte
religieux; la dignité de son attitude, sa beauté ravissante, le désespoir et se peignent
Ce roman de l'exactitude
M""' Joséphine
Lebassu,
du costume des acteurs,
la
la
vignette
concourent à rendre précieux Tunique trait
directement à
la
livre,
science
LA
:
de ce petit drame à
sociale
ma
connaissance,
dans
romantisme.
KEI'UIII.KJUE.
Porrct sculps. d'après Barre. {i:alun Je
Ta sauvé
scène qui se répéta dans
diverses provinces, la clarté et la composition
qui ait
l'amour qui
dans ses yeux subjuguent cette foule effrénée.
iH3i, de Gustave
PlaiiLhe.)
l'histoire
du
CHAPITRE
XXIII
UN APÔTRE ROMANTIQUE
Un
certain courant de religiosité se
qui devaient grossir
ment,
restaurations,
à
et
question. Voltaire
un
;
Au
début,
les
cathédrales du
ce
moment
était
la
avec
traité
moyen
en
songeant
emportait
sectaire
avec
au
soi
saint-simoniens
industriel
pour
la
;
l'abbé
qui
s'en
transformation,
il
créaient
un
y eut
Il
il
Pierre
dogme que chaque
de
tailler
Père
un manteau
cet
et
:
les
Révolution
la
chantaient
et
Leroux, vague
me semble que
le
comme
regardé
était
vif
point
faisait
de Lamennais se prononçant contre
démocratie;
humanitarisme,
le
\
morceau
pour
ne
buchéziens ne faisant qu'un du Christianisme et de les
i832,
et
peu de respect que
aussi
du mal, sans cesse grimaçant.
Toutefois,
âge.
démolition
pour avoir sapé tant de croyances
esprit
1825
entre
royauté, la religion semblaient avoir besoin de
la
comme
empressement,
affluents
romantisme, ou, pour parler plus exacte-
période romantique.
la
trône et l'autel,
diable
le
mêla aux divers
Tavenir
Rome dans
confus
;
examen, ce choix,
et
son cette
n'étayaient pas solidement l'ancienne foi du char-
bonnier.
Les poètes chantaient encore les
frères
Deschamps. Ce
n'est
les ruines
déjà plus
Christianisme dont Chateaubriand a décrit
pour
le
passé,
Lamartine, de Vigny,
:
toutefois les
pompes
Génie du
le ;
des regrets
des regards en arrière, une description complai-
sante des bruits de la nature, un
alanguissement dans
et le fond indiquent des aspirations plus poétiques
la
forme
que catholiques.
UN APOTRE ROMANTIQUE
On à
écoute
du hameau
réglise
du soir sonner Tangélus dans
cloche
la
a
religieuses de Chateaubriand appartenaient
des
description
Daine de Paris,
-
les
à un
plus
introduit
monde de personnages
d'avenir dont la cour
pompes
décorateur
de
effet
la
archi-
et
dans l'ombre des
qui agissent matérielle-
môme temps que de Rome ne devait
en
posent,
et se
que
monuments. Victor Hugo, archéologue
murailles tout un
ment
dit
une sorte de matérialisme ressort en
Notre
dans
tecte
route
la
ce sont là toutefois des sensations, des
harmonies un peu de surface. Quelqu'un
;
le lointain,
moussue du bord de
croix
la
;
arrête le poète voyageur;
qu'à un croyant
ï33
l'auteur,
des questions
admettre l'opportunité
qu'avec bien des réserves.
Les architectes, de leur
côté, reconstituent à
leur
manière
la
plupart des grandes basiliques de France, qu'il eût été plus imposant peut-être de laisser avec leurs mutilations.
Tout
cet
ensemble
Les groupes peuvent avoir été étrangers
hommes
ont respiré
parallèles
pendants
qu'ils
si
se
même
air,
la
uns aux
les
autres
ardents que soient ces jeunes hommes, croient,
ils
sont
;
les
marchent dans des sentiers
ils
si
indé-
poussés à leur insu par un
nouveau, héritier des doctrines de
siècle
par
mais
;
le
romantique.
particulier à l'époque
est bien
la
Révolution et gouverné
logique d'un nouvel enseignement.
Un
tel
début
pourra
peut-être
paraître
ambitieux
pour
la
reconstitution d'une petite secte qui se forma tout à coup dans un
coin
de
quoique
Paris. le
tenais
Je
mot ne
fût pas
eût été regardé sans doute
chant
les
montrer
ses
attaches
romantiques,
prononcé dans cet endroit
comme
et
qu'il
y
malsonnant; mais en rappro-
uns des autres certains cénacles, en comparant leurs
doctrines, une clarté
cher
à
se
fera,
je
l'espère,
qui permet d'en ratta-
les fils épars. 3o
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
234
Un dans
atelier
de sculpteur,
Tile Saint-Louis,
nom
bizarre du
comme
donnait
en existe un certain nombre
un personnage
vers i838, à
asile,
Là
de Gannau.
il
était
homme
échoué un
mené une
existence de luxe sur le boulevard; le jeu
descendre
les divers
il
s'était
à
coup
échelons qui séparent
improyisé chef de secte,
pompes du
aux
vieil
homme,
son
disciple
il
Paris
presque dieu
nom
pour
celui
:
la
gêne,
de dépouiller
le
Gannau; de même
se faisait appeler celui qui fut
prit
de
fait
renonçant tout
,
Afin
élégant.
avait
ayant
lui
fortune
la
qui
qui fut Caillaux.
Un
petit
cénacle de peintres, de sculpteurs, d'écrivains s'était formé autour
de l'homme
Thoré,
à
:
parmi ces derniers on a
cette
époque préoccupé de science
remuait
qui déjà
le
public
particulièrement
plus
cité
sociale; Félix Pyat,
du boulevard par
drames révolu-
ses
tionnaires; Hetzel, nature moins en avant, plus pratique et apportant au service de la librairie des capacités industrielles que l'âge
devait affirmer.
Je ne prétends pas toutefois
faire
Gannau. La
disciples convaincus de
de ces
avait
mais
les
connu
le
personnage
mystagogues,
guère à sa nature,
les
et le
Sans fait
et
il
doute
Gannau
nulle difficulté était
Chez
le
il
Dumas
religion
Mapah ou Gannau, est
égale-
en parle dans ses Mémoires ;
fondateurs de
sous la plume du dramaturge,
fréquentant volontiers
et
des
littérature développe des soifs
de curiosité qui sont bien vite rassasiées. Alexandre
ment
hommes
trois
tel
ne répondaient qu'on l'entrevoit
une sorte de Chodruc-Duclos
fameux ii3 du Palais-Royal. était
un déclassé;
de l'avouer
:
«
le disciple
son existence a été singulière
capable de toutes les excentricités
certains êtres bizarres la
Quelquefois, au fond de Tile
Caillaux ne
femme
».
a joué
Saint-Louis,
un
Gannau
rcMe
à
respirait
bouffées du Paris élégant et ne résistait pas à jouir de
la
côté.
des
vue de
—ïïDosiriicri^-.
KAU
- K
ORTE
DE
MAUR
I
S S
E
T
pour Moralités, d'Hippolytc Auger. (181,.)
,
UN APOTRE ROMANTIQUE
Un
son ancien luxe. « (il
il
me
pria,
femme.
Mapah
le
bouquet
un
acheter
lui
une loge, où
vers
à
TOpéra;
de
violettes
le
il
donna à une charmante
»
La flamme des
pu
lutter
souvenirs
anciens
contre cette dernière
pendant
réveillée
s'était
mourut à quelque temps de
(Gannau
maladie n'avait
rencontre
misère). Je lui achetai ce bouquet, et je
vie de
diriger
se
de
dit -il,
commençait sa
le vis
soir Caillaux
23?
pensée
là) :
et
le
la
dogme
femme, des
la
fleurs.
Qu'était-ce que tenté la synthèse
plus reculés,
Lingam de
le
du temps, dans l'Inde
pour vous qui ne
pour ceux qui
la
la
qui
—
Apparition obscène! dira-t-on.
jugent avec les yeux de l'esprit et qui ne voient en elle que
du
agissant partout, si
je
le
symbole
principe divin de qui tout
m'arrête aux profondeurs....,
j'entrevois le sabéisme s'agenouillant devant le trépied qui
prosternant devant les constellations qui l'éclairent et qui il
les
considérez qu'avec des yeux de chair, mais non pas
procède. Et dans cette aube des jours religieux,
Culte du
en a
immenses des horizons
les lointains
apparaît.
du principe générateur présent partout,
Dieu dont
Caillaux
:
C'est d'abord, dans la nuit
— Obscène
fondée par Gannau?
secte
la
Hamboie lui
et le
chaldéisme se
révèlent la majesté d'un
n'a qu'une idée imparfaite...
Lingam
;
Sabéisme; Chaldéisme
;
Sous quelque forme que
se présente l'adoration primitive, elle reflète l'incandescence
de ces périodes infinies durant lesquelles
en
Le
avoue que
disciple,
qui
une
forêt
de l'Inde
me semble
avoir
traversé
«
la
planète roulait à travers l'espace des vagues
fusion...
était
lettré
et la
la
pensée de
son chef spirituel
que l'expression s'en
même
forêt et
il
ressentait »,
faut la
hache d'un
de profession pour se frayer un chemin dans cette doctrine
touffue.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
238
un
Suivant jusqu'ici
La
dans
des
la forêt
Comme
tel,
sacrifier
La
Mapah
nom
son
religion de
à celui qu'elle
Gannau
qui
soient
se
aventurés
;
pour principe l'androgynisme.
femme par l'homme
nom
Eve, Adam. Lui-même
:
fusion-
qui lui ordonne
épouse.
s'appelait V Evadamisme, et le
deux noms
Il
reconnaissait son union dans la nature.
il
s'indignait de cette absorption de la
il
puisqu'il réunit les
Mapah, nom symbolique qui contient et
avait
principe femelle
le
'
:
religion que voulait fonder le
nait le principe mCde et
de
biographes
rares
était bien
caractéristique
décerne
s'était
deux premières syllabes des mots
les
de
titre
le
latins ;7a/er
mater.
Evadah,
—
arriver en
n'approuve
lui-même
Caillaux
evadamisme,
somme
à
l'
—
Le
disciple ajoute,
sement éloquent
et
Mapah!
antichute
un double principe créateur. il
;
mais
est vrai,
que Gannau
c<
que sa parole immense
faudrait
il
graphe ne
plâtras
«
les a signalés.
un adepte
l'un tracé par
Du Mapah
Mapah
nue
et
et
Ils
je
pus
le
pour lui
prodigieu-
était
faisait
passer toutes
échantillons de la la
main sur
lançait
les
doc-
feuilles
dans Paris et
Quelques portraits de l'homme
qu'il
suffiront
:
fidèle, les autres dessinés.
dit
considérer à loisir
aux membres puissants; sur sa poitrine
presque chauve attestait un long travail
tant sur son épaule
dit-il,
sont de toute rareté et aucun biblio-
physique Caillaux a
Je le suivis et
arqué
».
cela,
:
».
mettre
pouvoir
volantes, les brochures que le appelait ses
Tout
«
bizarres
locutions
»
Je pourrais donner de plus nombreu.x trine
ces
au déisme renfermant en
et
étrangetés de ses néologismes
les
pas
un sac de plâtre dont
le
et
:
:
c'était flottait
un
homme du
une barbe
de rudes passions.
peuple au dos
inculte, et sa tête Il
marchait, por-
poids courbait ses reins. Ainsi voûté,
il
passait à travers la foule...
Et pourtant I.
le
maître de cette demeure n'avait pas
Ch. Ynarte. Les Célébrités de
la rue.
les allures
Paris, Deiiiu, iSfi/. in-i8.
d'un ouvrier vulgaire.
UN APOTRE ROMANTIQUE
C'était bien encore
l'homme au sac de
qui m'avait abordé d'une façon la
même
largeur d'épaules, la
si
plâtre, à la
barbe inculte,
inattendue; c'était bien
même
force de reins;
la
23f)
à la
blouse déchirée,
même puissance
de regard,
seulement, sur ce front sillonné,
sur ces traits granitiques, dans tout cet ensemble indescriptible, planait une majesté
sauvage, devant laquelle
Ces sortes de
je
m'inclinai.
portraits,
un peu trop poussés
au dithyrambe,
LE MAP AH. D'après Traviès (vers
i83.(.l.
ne valent pas un croquis de dessinateur sincère et
tème qui tion
:
a
c'est
du bon que de comparer l'image peinte à
la
un
sys-
descrip-
l'une complète l'autre.
A cette époque vivait nommé Traviès; Philipon faisaient
tionnel.
assez difficilement l'avait
une guerre de tous
les
un jeune dessinateur,
enrôlé parmi les caricaturistes qui jours
au gouvernement constitu-
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
240
J'ai
dit
un pays d'humoristes,
Suisse, qui n'est pas
de l'agression
;
il
L'homme, né en
mélancolique'.
destinée
sa
ailleurs
vivait de
de nature mélancolique
était
satire
la
avait
et
soif
et
de
croyances-.
—
Traviès peignait
pour
lui
—
de grandes
dans un coin nuageux quelque symbole
Lui aussi semble avoir
précision avec laquelle Traviès
de
l'île
était caché.
partie de
fait
a dessiné
du Mapah.
secte
la
envisagea
il
la doctrine avait
La
groupe des adeptes
le
Saint-Louis, le sérieux avec lequel
de Gannau, témoignent que
compositions où
le portrait
trouvé un écho dans
son esprit.
La première de
ces
lithographies
par un éditeur irrespectueux, atelier
fument, suivant la cigarette.
les divers
en
sont rassemblés pour converser; tous
procédés connus,
aspirant
la
entrevoir confusément
nants symboliques.
En
croix, des
dualité
matérielle
et
charnelle dont
1.
Des
murs; mais, dans un une image qui
est
anges,
laisse
nimbes rayon-
des
le
du rapprochement des sexes, de
Mapah
faisait
Gannau
avait trouvé, ce dont
Histoire de la Caricature moderne. Paris, Deiitu. In-i8.
connu
à
une unité à
la
fois
dogmatique.
Voilà ce que
2. J'ai
Gannau rêve
étudiant de près l'image, on voit dans un
globe, sous la croix, le symbole cette
ou
cigare
le
fumée d'une chibouque.
des épingles,
une
la pipe,
divan,
le
tableaux, des esquisses sont accrochés aux coin, fixée au plâtre par
vraisemblablement
Génies méconnus, représente un
Étendu paresseusement sur
élucubrations,
ses
hommes
où de jeunes
les
intitulée,
ce grand échassier avec de
proéminent, des yeux ardents
et
il
fut
Deuxième
fier,
ce qui
édition, 1872.
longs cheveux de saule pleureur, un nez très
des joues fiévreuses;
dans son domicile, à un étage presque aussi élevé que
je l'ai
vu, à vingt ans de
lui, à la
l'apôtre Jean Journet; encore plus lard, toujours ardent, toujours inquiet,
à l'enseignement réaliste prêché, vers i85o, par Courbet à
la
là,
donner
asile
doctrine fouriériste colportée par il
brasserie de
cherchait à s'initier la
rue Hautefeuille.
UN APOTRE ROMANTIQUE
constitue
le
principal
de sa doctrine
attribut
248
ne cessa
Tapôtre
;
d'en donner la représentation en tète de ses « plâtras », volontiers son blason.
fait
La même image symbolique
sentée plus visible encore dans
dont
il
Ihommc
signe
sans ce
à la
pelisse,
barbu
est repré-
(page
comme un
Et pourtant Traviès, en
sérail.
pas voulu faire acte d'ironie
«
fond du portrait
en eût
239);
Oriental
a les yeux et le turban, semblerait une sorte de marchand
de pastilles du
soin,
le
il
comme
il
le
;
portrait
est
dessinant, n'a
le
grave,
avec
traité
convient de représenter un inventeur de religion,
un sectaire du
siècle » suivant la légende.
xix'^
J'en reviens à la scène de l'atelier; elle servira de point d'attache
avec un groupe romantique était
Pétrus Borel,
Seigneur.
Le poète
une
image
juste
lèvres, « en barbe
et
le
très
de
lieu
Philotée
parle de jeunes
jeune
qui
jetés sur
De coussins dont maint
semble-t-il pas
de Traviès
Tous dit
réunion
lorsqu'il »,
dont
chef reconnu
le
hommes,
la
a
donné
pipe
aux
un amas
siècle a troué le
que ces vers
Du
de Jehan
l'atelier
O'Neddy (Dondey-Dupré) en
Sont pachalesquement
Ne
avancé,
damas.
se rapportent à la lithographie
?
ces
Philotée
poètes sont exceptionnellement doués
et,
comme
le
O'Neddy, on peut de ces pâles figures
Explorer à
De nombreuses très en vue, il
loisir les
citations
généreux augures.
de l'auteur de Feu
et
Flamme,
alors
donneraient certainement du piquant à ce chapitre
faut savoir se borner, des études sur le poète et
;
une édition de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
244
Œuvres ayant
ses
récemment par
été publiées
alors
peut négliger toutefois,
On
ne
de peindre un groupe
s'agit
qu'il
ses amis'.
particulier de jeunes romantiques,
Le développement capace de
ces fronts,
Les rudes cavités de ces yeux de démons.
Les membres du cénacle de Tatelier pas exclusivement
à
poésie;
la
par
c'est
au groupe actuel. Pétrus Borel,
Du
grand
le
Seigneur ne sacrifiaient se rattachent
qu'ils
là
donne pour un
chef, se
révolutionnaire ardent, et, à son imitation, Les jeunes hommes, tous
artistes
arborent une coiffure qui les distingue.
dans
cœur,
le
ont
Ils
Le temporal orné du bonnet de Phrygie
suivant l'expression de Philotée O'Neddy'. C'est
•
un
de
point
années qui suivirent
suture
à
la révolution
dans
constater
de
premières
les
Combattants du
Juillet.
cloître
Saint-Merri, accusés de Juin, poètes, romanciers, dieux et apôtres 1.
Philotée O'Neddy. Poésies posthumes, avec notice de M. E. Havet. Paris, Charpentier,
2 vol. in-i8. 2. «
1878.
Balzac se moquait volontiers de ces conspirateurs, ainsi que des inventeurs de religion
Ennemi-né de
s'agite contre
tout pouvoir qui ne lui parle pas à roreille,
n'importe quel ordre de choses, car c'est son rôle
le
à lui,
:
conspirateur moderne
comme
à d'autres de se
cramponner après. «
...
Le
travail des
matières traitées par lui ...
11
siècles,
les
comme du
philosophics, les religions, les morales, sont autant de
pain rassis, à refaire, faute de les connaître.
proposera d'envoyer l'indépendance à
tel
peuple,
comme une
lettre
par
la
petite
poste. »
Mais voici qui s'applique particulièrement au boii^ingot romantique «
Il
a trouvé
moyen de confectionner de
d'un œillet, d'un chien, d'une cravate,
l'insurrection à la
gilet à la
Robespierre, un chapeau à
un assommoir pour canne, article
du journal
voilà les
la Caricature, 21
il
en fera à propos
tout à heure fixe et par principes.
le
tieux en chair et en os, les insignes de la rébellion se disputent la
un
:
mécanique;
la
Marat, un signe de ralliement à
ornements de son physique. juillet
i83i.)
Emblème
sédi-
mince étendue de son corps
»
la
:
boutonnière, et
{Un Conspirateur moderne,
UN APOTRE ROMANTIQUE
flamme républicaine qui
furent animés pour la plupart d'une
armes aux mains des uns,
les
245
imprécations dans
éclater des
fit
bouche des autres, se prêta aux évocations des prophètes
la
comme un
répandit sur Paris
Écoutons
femme apparut
ans une
y a cinquante
Il
Liberté; elle s'incarna dans
se
et
métal en fusion débordant du moule.
Mapah
parole de Caillaux, disciple du
la
mit
belle
un peuple, ce peuple
entre
toutes
s'appelait France.
:
elle
:
—
nommait
se
Et sur
le
front
s'étendit, comme dans l'antique Eden, un arbre aux rameaux verts, et nomme Arbre de Liberté. Et désormais France et Liberté ne font plus et même terme, qu'une seule et même idée
de cette femme cet arbre se
qu'un seul
Et
me
ajoutait «
:
!
présentant une harpe suspendue au-dessus de sa couche, l'esprit de Dieu
:
Chante, prophète
Et voilà ce «
Pourquoi
exhalent-ils
!
»
qu'il m'inspira te lèves-tu
:
avec
le soleil,
une senteur embaumée
?
ô France, ô Liberté
Pourquoi montes-tu dès
Grâce à ces prosopopées bibliques de
la
pensée
saint Jean à
et
le
maître
Et pourquoi tes vêtements
le
matin sur
l'école planait
montagne ? »
dans
les airs
tout porté à prendre le ton d'un
était
Mapah
et
de Caillaux semblent des para-
phrases de Lamennais, de Quinet, de Pierre
lambeaux des théogonies de
plus entrevues qu'étudiées.
Tous
l'Inde,
Leroux, de Camille
de l'Egypte antique,
ces éléments de bric et de broc
empruntés aux dogmes du passé, ces morceaux taires,
la
Pathmos.
D'autres citations du
Duteil, des
?
faufilés plutôt
que cousus
les
d'étoffes
humani-
uns aux autres, ne pouvaient
suffire à habiller la doctrine. Il
serait hors
chambre avec la
les
de propos d'accabler
le
Mapah
en
et sa religion
souvenirs des principes fécondants
qui
ont
grandeur de Moïse, de Confucius, du Christ, de Mahomet;
fait
cependant, de i83o à 1848,
il
est
et
peu de réformateurs qui n'aient
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
246
invoqué
la doctrine
contre la société
religion,
même
en en faisant un acte d'accusation
Clirist,
moderne.
comme
supprimé
fait
du
«
Aujourd'hui que
manquant
d'actualité »,
Christ les
est
tout à
inventeurs de
reconnaîtraient qu'aux époques de
l'abbé Châtel,
civilisation primitive certains
le
hommes
étaient attendus, qui répon-
daient aux besoins des esprits.
Le Mapah, jeunes gens.
se croyant attendu,
Ils
groupa autour de
la face
De
la
quelques
pouvaient avoir de vagues aspirations sociales et
politiques; le maître et les disciples furent insuffisants
ger
lui
pour chan-
de l'humanité.
doctrine du
Mapah
il
est à
souvenirs de quelques curieux, et
une sorte de
liaison,
je
peine resté trace dans les
ne l'indique que pour montrer
une arrière-parenté avec
tiques.
Vignette de
Tony
Joliannot;
i83o).
les
temps roman-
32
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
25o
cherche
je
éléments
contribuent
n'y
l'analyser
à
mélancolique;
pas
artistes, leur collaboration assidue
romantique,
période la
amicale
divers
si
qu'ils
deux
des
aux principaux ouvrages
rayonnement
le
me demande
fraternité
la
:
et
de
la
en reçurent, jusqu'à
douceur harmonieuse de leur nom, tout concourut à consacrer
leur
mémoire
poétique de
à évoquer au-dessus de leur tombe une figure
et
femme
qui symbolise les poètes morts jeunes.
Nés en Allemagne d'un père également que
d'origine
française,
Johannot aient rapporté de
les frères
un accent poétique qu'on ne peut refuser à
semble
il
la
Germanie
terre des lieds et
la
des chants populaires.
Le
que nous avons d'eux,
portrait
dans un de ses meilleurs moments, nous dans
diversité
la
de leur nature
au début de leur carrière,
en papiers de luxe,
imparfaits,
qui avait
M"^ de
ils
lithographie.
la
mené un ainsi
Ces premiers
certain train en
que
la librairie
à
leur
difficile
furent poussés toutefois vers
venu en France vers
était
la
appuyé pour obtenir, sous de
ayant associé à jamais
ne furent pas goûtés par
Staël
montre inséparables,
l'art
François Johannot, leur père, négociant
presque sans y penser.
procédé de
les
Johannot eurent à lutter contre une vie
destinée. Si les
le
,
Gigoux
et qui a été inspiré à
essais,
l'industrie;
Allemagne
1806,
(il
sans
Hambourg,
premier Empire,
le
doute
mais l'homme, recevait, dit-on,
fameuse M™'= de Krudener),
le
apportant
fut
assez
poste d'inspecteur
fonction qu'il exerça plus tard à
Lyon
jusqu'en 18 17.
Les
fils
s'élevaient sous l'aile de parents afi'ectueux,
parler de littérature,
naturellement
ils
d'inventions nouvelles
durent fréquenter
la
applicables
entendant
aux arts;
haute société administrative
que recevait leur père.
En
i8i3 l'aîné des trois frères,
Charles Johannot,
était
déjà
ALFRED ET TONY JOHANNOT
graveur
on a
:
de
compositions
d'après les
pour VAminta
des estampes
lui
ïSi
fécond illustrateur de
d'un
du Tasse,
De-
livres,
senne. Il
probable que
est
retirait
père menait un certain train dans les
Sans place à
occupait.
postes qu'il
le
1817 à Saint-Maur avec
en
vivre du travail de
Charles,
Le père meurt,
toute
sa
famille,
il
réduite
se
à
des enfants.
l'aîné
meurt.
l'aîné
chute de l'Empire,
la
Alfred
Johannot,
Ce
vingt-quatre ans, reste seul avec son frère Tony.
âgé de
alors
fut alors
une
de ces affections idéales qui font penser aux amitiés des anciens
romans allemands.
Des deux
frères
songeur,
l'un était méditatif,
maladif; l'autre souriant, avec de beaux cheveux bouclés. C'était
Tony. Sa bonne mine, son attiraient
chacun
mandes.
Pour vivre
et disposaient les
éditeurs
acceptèrent
ils
prévenaient en sa faveur,
air ouvert,
à
lui
faire
des com-
tout ce qu'on réclamait
leurs burins; mais à voir leurs premières gravures froides et
de
com-
merciales, on ne pressent pas les délicats vignettistes qui devaient
créer un
se
nom
à côté des meilleurs maîtres de l'époque. Les
deux frères exécutèrent un certain nombre de planches jusqu'au jour où
une bonne
Là
régnait
roi.
C'est
celui
à
d'introduire
des
faisait
Tony Johannot chez
singulier, VHistoire
vers le salon de l'Arsenal. rois
et
les
ne
qui
éditeurs.
la
bonne fortune
Celui
de sujets venait de concevoir son
du
roi de
Bohême
et
piquantes
un ouvrage mi-partie satirique,
Tony Johannot
se
rencontra à point pour
réputation de
poète,
qui
avait
livre le plus
de ses sept châteaux.
mi-partie le
c'est
images
fantastique.
romancier.
de conteur, de peintre,
presque toujours dans un petit groupe;
jamais
fut
un talent plein d'imprévu pour relever par des
fallait
Une
qui
poussa
les
Charles Nodier que fut réservée
déjà écrit sur tant
11
étoile
commence
par ce tribunal de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
252
bon
pairs qu'il est
Le
d'être jugé.
salon de Nodier ne ressemblait
en rien à ces coteries académiques qui poussent en avant de solen-
Les Johannot bénéficièrent de
nelles médiocrités.
qui
lectuelle
sommités en vue, avec
lièrent
en
soufflait
femmes
les
endroit
cet
à la
romantiques
les
ils
;
mode
rencontrèrent
y
les
qui donnaient le ton,
renom
plus en
le
liberté intel-
la
pied
prirent
et
se
sur un terrain où les audaces littéraires, remplaçant les coups de lance
anciens
des
compagnons
encouragées
et
étaient
tournois,
par des sourires
Tony Johannot
eau -forte que
page
(voir la vignette
applaudies
par de vaillants
La
féminins.
années
publia à quelques
jolie
de
là
n indique-t-elle pas un souvenir recon-
98)
naissant pour les hôtes de cette maison sans prétentions, ouverte
cordialement
si
à
tous
chose vibrer en eux
Figurer parmi le bruit
sans
jeunes
les
gens qui sentaient quelque
?
les familiers
de l'Arsenal
était
un brevet;
déjà
de cette distinction se répandait dans Paris qui admettait
conteste
cette
devint à la
mode;
de l'amour,
jetait
il
élection
Ce ne
premier degré. Tony Johannot
avait l'expansion,
l'amour du
gaiement l'argent par
vait toujours, par hasard,
monnaie au
au
l'amour
plaisir,
les fenêtres
il
:
se trou-
quelques femmes pour en attraper
la
vol.
fut
pas
le
cette association des
lot
du mélancolique Alfred Johannot.
deux
frères,
Tun me paraît avoir joué
Dans le rôle
de Tiberge, l'autre de Desgrieux. J'entrevois ceci dans Tattestation suivante
d'un contemporain
Johannot, disait
Il
emportait avec
grandes vertus de
qui,
parlant
de
la
mort
d'Alfred
:
lui,
non toutes
les
bonnes
qualités,
la famille, la sérénité religieuse, la
non tous
les
modération dans
talents, la
mais
conduite,
résistance courageuse aux entraînements de la passion, l'accomplissement ferme
silencieux du devoir.
Tony
n'avait pas
les la
et
lui-même de plus solide vertu que son attache-
ALFRED ET TONY JOHANNOT
ment passionné pour son Mentor,
il
s'était fait
frère;
boussole
il
lui déférait
un impérieux besoin de
lui-même, et conservant dans et sans
il
le
pour
V;G NETTE le
tout,
Sii/oiî
ainsi
dire,
Ce
fut
la
un
comme
à
un
Livré désormais à
jour, victime de spécula-
le
DALl'RED JOHANNOT, Je
iS3i, de Gustave
['lanclic.
sommes
considérables que versait
concurrence des éditeurs*.
deuil
général dans
mort d'Alfred Johannot, non point chroniqueurs de journaux.
I.
obéissait
jamais effacé, sans guide
s'est
au jour
tions malheureuses et ne sachant rien garder des
dans ses mains
lui
il
cette tutelle salutaire.
cœur un chagrin qui ne
se mit à vivre,
pour
en
253
les
lettres
le deuil
et
les
arts
que
banal conduit par les
Ceux qui avaient connu Thomme
Charles Lenormant. Biographie universelle.
la
le
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
234
pleuraient en silence.
Le
7
[iSSy], à cinq heures
décembre
y
jours et crachait la poitrine
il
le
la tête
soir, est
:
mort Alfred Johannot.
Tony
avait passé la nuit chez lui avec
:
«
ne vivra pas trois mois.
Il
sang. Avant sa maladie
il
n'était
»
toussait tou-
Il
que graveur; depuis son attaque à
devenu peintre de premier ordre.
était
émues
les lignes
morte d'Alfred Johannot.
que nous disions
avait dix ans
du
mort de Gigoux, qui
hier sa
appris
Johannot pour peindre Il
pour témoignage
voilà
du journal intime d'Alfred de Vigny
extraites
J'ai
En
On
eût dit que les souffrances
avaient développé en lui l'intelligence et l'avaient élevé plus haut et porté plus près du
beau idéal
'.
faut
Il
ne pas avoir une
âme
vulgaire pour mériter ce sou-
venir d'un poète d"essence aristocratique, qui n'admettait dans son
que des natures
intimité
délicates.
Je citerais bien encore,
s'il
nécessaire,
était
un
article
sur les
Johannot par Jules Janin. Mais quel ronron de pacotille que
du
critique
du Journal des Débats
humains sont à
tirer
d'un canut lyonnais
qui,
citoyens
des
la poursuite
déjà beaucoup
fréquenté
ce
frères;
faut
il
la
pour deux
monde. les
en
la
feuilletant
et
de
la
société
il
traits
dit
X.
avoir
les
route
pas accidentée. Alexandre
fut
rencontrés au nombre
de Rambouillet, marchaient
Deux
lignes
de
consacré presque tout entier aux choses
livre
I.
sur
Charles
de
de
!
Mémoires,
ses
comme peu
de cette manivelle aussi fatigante que celle
La biographie des Johannot ne Dunias, dans
et
celui
On
artistes sait
qui
ne
mention
de théâtre
paraissent
est
un c'est
:
pas
donc peu de choses sur
étudier dans leur œuvre; elle est facile
dans
à
avoir
les
deux
parlante et
de se faire une idée du petit
art
de l'époque.
Alfred de Vigny. Journal d'un poète, recueilli
et
public sur les notes intimes d'Alfred de
Vigny, par Louis Ratisbonne. Paris, Michel Lévy, 1S67. In-i8.
ALFRED ET TONY JOHANNOT
L'œuvre des Johannot
est
255
quelque peu trouble, surtout aux
débuts, alors que les deux frères répondaient aux
commandes des
marchands d'estampes. Continuateurs du commerce de vignettes de
Desenne,
de portraits
entrepreneurs
de
personnages histo-
riques', toute cette besogne, ce gagne-pain quotidien, ne donnent
pas une idée
du talent
des
deux
artistes.
Il
i83o
fallut
pour
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour YHistoire de
le faire
jaillir,
la vie et des
ouvrages de Chateaubriand, par Scipion Marin (|832).
et c'est à cette
tinrent surtout à
date que romans, poésies, appar-
Tony Johannot dont
le
crayon
était plus fécond,
plus vif et plus varié que celui d'Alfred.
Souffreteux, vignettes
mélancolique,
I.
Voir ».
la
semble
s'être
réservé
les
méditatives plutôt que celles des romans; Alfred Johan-
not devait se complaire
Johannot
Taîné
à
la
lecture des
poèmes de Lamartine,
collection publiée en iS^o par Rlaisot, d'après Devéria, et gravée
par»
les frères
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
256
aux relations de voyage de Chateaubriand
:
son crayon d'un senti-
La
mentalisme religieux correspond à cet ordre d'idées.
âme
des romans de l'époque blessait sans doute son nable
Première Communion de Delécluze,
et la
impression-
en illustra quelques-uns, la Confession de Jules Janin
s'il
;
brutalité
Harmonies poétiques
les
Voyage en Orient de Lamartine, auxquels
et religieuses, le
prêta
il
son concours, indiquent bien un choix de sujets, un partage de
besogne entre affronter
deux
les
Tony, grâce à sa légèreté, pouvait
sans danger les orgies et les mauvais lieux peints avec
complaisance par
enthousiastes du
les
se plut à représenter
hommes
frères.
âge. Alfred Johannot
mélancoliques, des songeurs, de jeunes
des
drapés dans
moyen
de longs
manteaux,
réfléchissant
dans
le
désert ou interrogeant l'horizon, appuyés sur le fût d'une colonne brisée.
Ce
fut sa note bien particulière.
Les deux
Alors
romanciers.
patronnaient
qui
une
s'établit
Tony Johannot
juger.
la
fut
il
au nombre des quelques
Revue des Deux Mondes;
pour donner à
en dessina
la
qu'un
réputation
publication entrait dans une nouvelle directeur et
aux poètes
artistes s'étaient joints étroitement
la
voie,
fit
il
Revue
jeune
seul
aux
et
fera
fait
hommes
choisis
alors
que cette
partie
du comité
ton
le
à
la
mode
couverture (voir la vignette page 112).
Nous n'entrevoyons pas précisément ce jour; l'être patient qui
si
Revue sous
la doctrinaire
longtemps creusa
propriété avec une lourde charrue, Buloz, on
les
sillons
a peine
de sa
à se l'ima-
giner en compagnie du spirituel et élégant dessinateur. Tout ce
monde
eut son jour de jeunesse, pas bien long
la vignette
daire vint
est vrai.
élégante ne tint pas longtemps sa place
couverture
du
il
concours
saumon du grave de
l'ingénieux
recueil
artiste.
;
mais
Dans
les Michelet, les Quinet, les Jouffroy, devaient
sur
cet
on
la
se
Aussi légen-
sou-
endroit
oii
semer des graines
ALFRED ET TONY JOHANNOT
nouvelles
d'histoire et
avoir
regardé
ristes,
A
été
257
me
paraît
famille des poètes et des
humo-
de philosophie, Tony Johannot
comme
de
la
Alfred de Musset, Henri Heine, à qui tout était permis. la
même
époque,
d'images colorées
Tony Johannot
les contes,
les
récits,
appelé à faire précéder
fut
romans de Balzac, de
les
Victor Hugo, d'Alfred de Vigny, d'Henri Martin, d'Eugène
Sue,
du Bibliophile Jacob, d'Alphonse Karr, de George Sand, de Roger
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
les
de Beauvoir, de romanciers qu'ils
Mauvais Garçons, d'Alphonse Royer
Méry
et
et les poètes
témoignaient
l'entrée de leurs
mariant avec
matiquement
la
à
livres
Aug. Barbier
de tant d'autres.
J'ai
(i83o),
que
dit le cas
les
faisaient de ces frontispices, la gratitude
l'auteur :
et
de
tirées sur
typographie des
prédisposaient
le
si
piquants
motifs
éclairant
papier de Chine volant ou se
titres,
public
ces vignettes conçues dra-
en
faveur
de
l'œuvre
nouvelle. Il
semble que certains auteurs, ayant conscience de
la
misère 33
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
a58
de leurs imaginations
et
du peu de crédit qu'elles trouveraient dans
Tony Johannot pour
l'avenir, se soient accrochés à
à rindifférence'
Eisen
les
et
;
en
ingénieux, tant de fades
conservé,
poèmes du
à leurs crayons
grâce
xvin^ siècle.
donc un magicien que Tony Johannot qui donnait vie
C'était
à de
ont
soustraire
même que
sauva leurs livres de
effet l'artiste
Gravelot
les
les
prose ennuyeuse, à des vers mal venus, mais un aimable
la
Un
magicien.
de plume,
trait
amusé à comparer avec devaient
vignette
la
Johannot
inspirer
charme
le
et
,
les
me
suis parfois
singuliers
textes
admiré
j'ai
crayon se pliant aux interprétations
opérait. Je
souplesse
la
les plus contraires à la
qui
d'un
nature
de l'homme.
Un
me tombe
livre
sous
la
main,
les
Saynètes- de Paul Tou-
Tony Johannot du
cher. Si on rapproche l'image de
texte suivant,
on verra quelle heureuse fée présida au talent du dessinateur permit de rendre
lui
Théodore. j'ai
tout
pourtant fatalité
prix. '
—
II
commis
fait
un
Que
scélérat...
Madame d'Ofelly.
—
devenir?...
mais
Commettre tous
je vais le devenir!...
et je
N'approche
veux
pas!...
la posséder...
qui
que tu
amène Théodore jusqu'au corps de M.
éclats de rire effrayants.)
Vous
3.
le
Léontine
!
n'approche pas!...
tous, pauvres
la
malheureux que votre
pensée de votre livre
Ch. Béchet, i83o.
Fatalité. Saynète.
?...
Tiens,
d'Ofelly, puis s'enfuit avec des
^
pleine de finesse et d'expression. 2. Paris,
d'en recueillir
Et
La
!
regarde...! [Elle
1. «
jette son fusil.)
est-elle?...
sois...
femme
crimes!...
— Quels mots insensés — Oui, vois-tu ce sang rouge dans ses cheveux blancs
Madame d'Ofelly.
Johannot
Où
les
:
tonnerre est tombé sur cet homme... Vois-tu? C'est électrique...
le
Théodore.
à
(Il
mes actions ne m'empêchera pas
subir la peine de
Léontine est une belle femme,
Vois-tu?
imprécations romantiques
Rapt, adultère, inceste, parricide, pour cette
est mort!...
et inutilement...
je ne suis point
qui m'a
les cris et les
et
«
et
il
vous
[L'Artiste,
ln-8".
t.
astre en naissant a créés romanciers, la
III,
donnez
montrera tout entière dans une vignette i832.)
ALFRED ET TONY JOHANNOT
Par
cette
romans de
des
i83o à 1840.
Rapt,
juge du ton de la plupart
adultère,
inceste,
parricide,
constamment en danse.
fatalité sont
Le
saynète, qu'on
sanglante
259
batailleur philosophe P. J.
Proudhon me
un jour de
parlait
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour Vertu
son désir d'étudier effrayé aussi ferrés lire.
du
Tempérament, du Bibliophile Jacob
la littérature
bien de voir tant
philosophe
romantique
choi.x
jusqu'à un certain
(i833).
et je
poussai un
de livres écrasés sous
franc-comtois
Je ne songeais pas alors au rôle
au polémiste un été
et
les
cri,
sabots
que du déluge d'oeuvres à des vignettes.
On
eût
fait
d'images, avec citations à l'appui, qu'il eût point au courant des
singularités de cette
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
26o
littérature eût-il
mais
;
admis
la
rhéteur, médiocrement initié aux choses d'art,
le
portée de semblables petites vignettes
Je préfère m'en rapporter à un autre critique,
'
Dans son Salon
Gustave Planche consacre quelques pages à Alfred
et
comme
de
Tony Johannot
rend compte de
il
;
tableaux et son opinion a du poids
Le public
consulter
qu'il faut
lorsqu'on traite des arts de l'époque romantique.
de i83i
?
leurs frontispices
:
elles artistes conservent tout récent encore \q sons tmr
personne n'a pu oublier
d\i
Roi de Bohême;
fantasques inventions dont M.
les délicieuses et
Tony Johan-
not a su embellir ce ressouvenir ingénieux de Sterne, de Rabelais et de Béroalde de Verville.
Cruikshank pour trouver quelque chose à
faut aller en Angleterre chercher
Il
opposer aux compositions variées
et
indevinables de
Tony Johannot. Sans
lui,
en
effet,
Charles Nodier n'eût pas été complètement compris. C'est une forme nouvelle et vivante ajoutée à sa pensée, c'est une note inattendue, un son imprévu, un accord inouï sur l'instrument qu'il manie
si
Tony Johannot
habilement.
lui a
rendu
Cruikshank aux admirables pamphlets publiés sous Georges IV, anglaise s'égayait tous les soirs.
Faust de Gœthe, ce bien grand et
et
Il
a fait
qu'il fera peut-être
le
même
et
dont l'aristocratie
pour Nodier ce que Delacroix pour
le
service que
a fait
pour
le
Gœtt^ de Berlichingen. C'est un bonheur
bien réel pour un artiste, quel qu'il soit, de voir sa pensée qu'il a conçue
rêvée complète et armée de toutes pièces, mais
un nouvel
a traduit
Gil Blas et
effort
Don
a,
malgré
lui,
livrée
aux
renouvelée, rajeunie, complétée par une métamorphose
curieux, boiteuse et mutilée, habile, par
qu'il
de
l'art,
mais de
Qiiixote,
l'art
aidé d'autres moyens. Et ainsi Smirke
sans nul
et,
doute, Le Sage et
Cervantes s'en
collaborateur
l'interprète
trouvent bien.
Gustave
Planche
n'oublie
pas
le
constant, le graveur intelligent sans lequel raient d'accent
Dans
le
et fidèle,
I.
Tony Johannot ne
mais qui
lui
Sans Porret, nous n'aurions pas
les
Paris, impr. PinarJ,
i83i. In-8".
s'était
montré
n'était pas lui, qui respectait
mais qui cependant
détails de sa fantaisie,
se passer.
ces vignettes
manque-
:
Roi de Bohême,
d'un artiste habile
,
était
à
nous qu'à
jusqu'aux
indispensable, dont
croquis du Roi de Bohême.
il
l'aide
moindres ne pouvait
ALFRED ET TONY JOHANNOT
tout
Gustave Planche,
avec une sûreté de regard très juste,
Ici,
201
en rendant justice à ses amis, ne semble pas partager les
ceux qui croyaient trouver dans
illusions de
Le morceau
de peintres.
d'être cite dans son
entier
Les eaux-fortes dessinées
et
fait
les
deux frères
honneur au critique
et
l'étofiFe
a besoin
:
gravées pac
MM.
A. et T. Johannot, pour
les
romans
de Fenimore Cooper, égalent ce qu'on connaît de mieux en ce genre.
IV.î.'.MÏ.t 'j^.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour Stcllo ou les Diables bleus. d'Alfred do
Mais tous deux ont bientôt compris tout ce la
gravure,
minement
si
habile et
vers
un
aucune école, ne
mêmes
et à
si
souple qu'elle
art plus
se sont
eux seuls
le
complet
et
soit.
Ce
qu'il
Vigny
(iS32).
y a de lent et de
n'a été
monotone dans
pour eux qu'un laborieux ache-
plus haut, vers la peinture.
formés aux leçons d'aucun maître
;
ils
Ils
n'ont étudié à
ne doivent qu'à eux-
talent original et personnel qu'ils viennent de révéler dans
langue nouvelle. Cette langue, qu'ils ont apprise
comme
par improvisation,
ils
une
ne
la
parlent pas encore avec une aisance complète. Parfois, on sent que l'instrument ne se plie pas
docilement à tous
les caprices
de leur imagination
naturelle et bien excusable, ne saurait durer longtemps.
;
mais cette hésitation, bien
Encore quelques mois,
et ils
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
202
auront complètement aplani tous
deviennent plus avec
une
nature,
la
varie's,
la
qui ralentissent leur marche. Qu'ils se
les obstacles
A
défient pourtant de leur prodigieuse facilité.
mesure que
mesure
plus complexes, à
permis de lutter de plus près
qu'il est
critique devient plus exigeante et plus sévère.
eau-forte, ce qui satisfaisait
moyens mis en usage
les
Ce qui
était
Porret, pouvait raisonnablement passer pour un croquis à la plume, ne la peinture à l'huile. Les tableaux exécutés pour Walter Scott par
not, et dont plusieurs déjà, et la meilleure partie, sont
connus par
la
la
T. Johan-
et
gravure en la
même
taillefacilité
sûre d'elle-même, habituée à l'improvisation, singulièrement heureuse
et
dans ses fantaisies; pas de
plus dans
suffit
MM. A
douce, se ressentent un peu des premières études des auteurs. C'est
abondante
permis dans
dans une gravure sur bois, ce qui, grâce à l'habileté de
c'est
un choix éclatant
peinture solidement
et l'on a tout lieu d'espérer
Le hasard m'a
fait
faite.
que
Sous
et varié
le
mieux ne
le
de tons et de couleurs, mais ce n'est
bien qu'on y trouve, on devine
mieux,
trouver un des cartouches qui servit à l'orne-
mentation des Cent-et-Une Nouvelles^.
Tony Johannot,
Roqueplan dessinèrent de
Tellier, Camille
le
longtemps attendre.
se fera pas
Jules David,
petites vignettes insérées
dans des cartouches composés par Chenavard, Arnout,
que se montre Tony Johannot dans sa gentillesse
etc.
et qu'il
C'est là
triomphe
facilement de ses rivaux. Peintre de figures plutôt que décorateur,
Johannot bat à plates coutures l'ornemaniste
si
célèbre sous Louis-
Chenavard, l'homme aux surtouts du duc d'Orléans,
Philippe,
compositeur de vases de Sèvres, l'ouvrier compliqué
Mais
c'est
qu'excella Ils
dans
représentation
1827,
femmes de l'époque
:
les
époque quatre ou cinq dessinateurs spéciaux
frères
Alfred et Tony,
Nanteuil, Camille Rogier; on peut vers
des
et prétentieux.
Tony Johannot.
étaient à cette
de mérite
la
le
même
Gigoux,
Jean
Célestin
y ajouter Henry Monnier,
avant qu'il ne fût enveloppé par
la
«
rotonde
»
de
Nessus de Monsieur Prudhomme. Tony Johannot l'emporta sur I.
Les Cent-et-Une Nouvelles des Cent-et-Un, ornées de cent-et-une vignettes, dessinées
gravées par cent-et-un artistes. Paris, Ladvocat, i833. 2 vol.
par ["éditeur
comme
devant former six à huit volumes;
par suite du peu de succès de
la
publication.
il
in-8°.
Cet ouvrage
n'en parut
était
et
annoncé
que deux, sans doute
ALFRED ET TONY JOHANNOT
tous
par
héroïnes.
charme de son crayon
le Il
sut
convention et
il
et les
interpréter à sa façon resta
sans
rival
dans
jolies
263
attitudes de
ses
un certain moyen âge de la
peinture des
femmes,
ses contemporaines.
»53^ l^j^^Aa^ „,^^
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
Que
ses petites
les
Cenl-et-Une Nouvelles (i833).
poupées fussent échevelées aux pieds de sou-
dards farouches ou qu'elles soient mêlées à un drame conjugal,
vous
trouverez toujours de gentilles personnes fort
regarder.
Ne
souriez
pas,
je
vous en prie,
agréables à
de leurs peignes à
LES VIGNETTES ROMANTIQUSE
264
girafe,
la
non
dames sont
que de leurs manches pagodes. Ces petites
plus
comme
habillées
pour
faut
il
les
drames auxquels
condamnaient de farouches romanciers. Déjà archaïques,
les
entrent
dans
ravant par
On de
vit,
Moreau sous
souverains
véritables
Alexandre
Dumas
que
Victor
et
ou d'Hernani (car ce furent
III,
ces
de
rois
théâtre
moyen âge
figures
et
que
tels
architecturaux
Renaissance, et jucher dans des niches des
la
angéliques
par
créés
Hugo), des aquafortistes,
Célestin Nanteuil, combiner dans leurs frontispices le
aupa-
siècle
Jeune.
le
règne de Henri
le
femmes un
-uvert aux
Panthéonnet
le
elles
que M"°
telles
,
Don Juan
de
Marana ; mais
représenta
la
femme de i83o avec
ment, sa croyance à toutes
nul
Ida
les
interprétait
mieux que Tony Johannot ne séductions,
ses
idées romanesques
les
dans
son dévoue-
qui Tenvelop-
paient.
Quelles
Comme et
jolies
l'oreille se
combien ces
de prières,
attaches
de nuque avec
les
cheveux
relevés!
détache délicatement sur des boucles vaporeuses
fines
oreilles
durent entendre de désespérances,
passionnées,
de paroles
fatales,
suppliantes,
impé-
rieuses!
Un
certain
mobilier dont
aux
Tony Johannot
jolies filles surpris
jaloux
que
nombre de canapés
;
couchettes
forment
cadeau aux beaux jeunes gens
sont rendues avec
discrétion
et
Comment
sur
et
de
la
lui
:
un sopha, sans remords
Elle ouvre à tout venant et sa
emportements
le
quelle
bonne volonté qu'y met une héroïne, on ne peut
appliquer les vers d'Auguste Barbier
Les
de
en conversations criminelles par d'affreux
mais ces scènes
soit la
fit
et
jambe
passion,
et sans peur,
et
son cœur.
les
gourmandises
de
la
PL. VI.
FAC-SIMILE
DUNE LITHOGRAPHIE DEJGODDE
pour Eu^éjue Grandet, d 1834
llonorf;
d".
Balzac.
ALFRED ET TONY JOHANNOT
Tony Johannot
chair, le
une
avec
traita
les
265
roman, grâce aux frontispices de cet ingénieux
le
En regardant pense
à
paraître une
femmes des
les
jeune
fille
démarche gracieuse à
Ce sont de portions.
la
à
dictions
«
:
alors
vit
Il
semblable dans sa
élégante,
taille
»
de vaincre, ces aimables
elles; sûres
trop du langage
pas
roman.
tenir dans le
oriental
souples dans d'heureuses petites pro-
mignon en
est
poète
perdrix des montagnes.
créatures ne s'inquiètent fait
la
Tony Johannot on
vignettes de
d'un
petits corps
Tout
blesser'.
dessinateur l'entrevit toujours poétiquement.
description
cette
maître,
petit
pouvait tomber sous les yeux des demoiselles sans les
La femme,
que l'auteur leur
Courbées en apparence sous
du mari ou de l'amant,
un certain
elles ont
air
malé-
les
de repentir
qui donne à croire qu'elles recommenceront le lendemain. s'expliquent-elles
resté
est
un
l'aide
de ce procédé,
plus variés, depuis
que par
ses
le
Tony Johannot
Plus tard
«
le
Un peu
fleurons
et
Tony Johannot
inquiet de rextrtme
d'iiffiriiier
ses
et
de blanc que ren-
graveurs
les
put se
sur
bois
aux genres
plier
la
;
à les
méritaient guère.
entreprit
le
titre,
de plus grosses besognes,
le
prennier éditeur, au
dessinateur en ce temps à
l'incontestable moralité de sa publication.
Une
croix,
Préface de
la
deuxième édition de Louisa on
les
moyen d'une
mode,
la
une
une couronne de roses blanches ne pouvaient évidemment servir d'enseigne (Regnier-Dcstourbet,
l'art
culs-de-lampe une popularité à
franchise du
due au crayon de Tony Johannot,
moyen
noms de
gracieux jusqu'au fantastique, communiquant
de médiocres écrivains qui ne
vignette
noir
merveilleusement en fac-similé
daient
pourquoi
c'est
agréables
leur
jolie petite auréole.
avait trouvé des alternances de
Il
I.
plus
des
et
livre,
Ainsi
débitant
frontispice,
le
porte du
la
romantique, enveloppé d'une
rien
sur
façon
leur
à
ingénieux petit boniment à
Tony Johannot
que
délicatesse telle
à
avait trouvé
un
tête
de mort et
livre éhonté. »
douleurs d'une fille de
joie.)
34
266
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
rillustration des
œuvres de Cervantes, de Molière, de Goldsmith,
de Gœthe
;
le
catalogue des livres quil illustra serait beaucoup
trop nombreux; je préfère les friands morceaux qu'il mit en tête
des livres modernes,
la
page
qu'il ajouta à
tant de pages;
c'est
dans ces petites pièces poétiques, dans cette succession de sonnets dessinés qu'il faut
le
chercher.
Xwt-ir$OUC
il
recula..,^
Le
càtlavro se levait.
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour l'Écolier de Cluny, de Roger de Beauvoir {i83j).
CHAPITRE XXV NANTEUIL
CELESTIN I
On
fréquemment dans
voit
tableaux des maîtres primitifs
les
des personnages agenouillés, joignant
de quiétude et jamais ridée par foi
dans
le roi,
le
repos de
d'où
le
dans
la vie.
prêtre,
semble
11
en fut à peu près de
du romantisme. L'art étant envisagé rayonnait
autour
de
des
face
la
comme
de
fissent
ne
demandait pas
combattants on leur apprenait à sur la tête de quelques Turcs tragédies du premier
Empire,
arriérés retranchés dans
der ceux qui donnaient car
souffler
lui
il
avait
M.
était
la
Ingres;
les
distribuer
les
parmi
de
;
braves
Aux bandes
à condition éveil
le
qu'elles
courage des
force coups de poing
membres de l'Académie,
bande
de
malgré
de l'avant,
la
jeunesse,
foi
il
il
allait
de
comman-
le
crâne des
douceur.
sa
lui-même,
Le
de l'avant, de
soufflait
Nanteuil était sorti pourtant de
mais en ce temps-là,
les
du Constitutionnel.
plus fameux horions sur
d'aller
un nimbe
Racine, Voltaire, les faiseurs de
:
forteresse
chef
ordonné
l'enthousiasme
siasme. Célestin
de
au début
chefs
Célestin Nanteuil mérita par sa vaillance et sa
cénacle
même
bannière romantique,
de penser,
preuve d'enthousiasme. Pour tenir en
infidèles,
placidité
aïeux étaient partis pour les croisades.
leurs
i83o on
la
la
sacerdotal,
principaux
garçons marchaient confiants à l'ombre de
comme
de Tâme,
tranquillité
la
qu'il
Ces personnages ont
pensée.
la
la figure pleine
haut baron qui pensent pour eux,
le
l'esprit,
mains,
les
l'enthou-
l'atelier le
austère
peintre
des
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
268
entraîner par échappées aux tenta-
classiques contours se laissait
de
tions
couleur.
la
Ne
sont-ce pas d'ailleurs les élèves les plus
comprimés par l'enseignement des écoles qui deviennent
parfois,
sortir des bancs, d'effrontés perturbateurs?
au
Théophile Gautier, qui, vers
la fin
de sa
de quel-
vie, a parlé
ques-uns de ses compagnons avec un grain d'ironie, dit de Célestin
Nanteuil
Comme
il
On
«
:
d'un blond de
était
homme moyen
eût pu l'appeler le jeune
lin,
âge.
»
sa barbe future ne produisait le long de ses joues
qu'un coton blanc soyeux, pareil à un duvet de pêche visible seulement à contre-jour, et
il
fille.
gardait Il
le
sexe indécis des êtres surnaturels composés de l'éphèbe et de la jeune
avait l'émotion et la
pudeur
Ce bout de croquis il
convient de
le
qui
a toutes
la poitrine,
apparences de
les
compléter par l'habit
bleue boutonnée à ressortir la grâce
faciles et rougissait aisément.
Une longue redingote
«
:
réalité,
la
ayant une coupe de soutane,
faisait
un peu gauche, mais non sans élégance, du jeune
artiste timide. »
On
a là au début une sorte de Jehan
au milieu diesse
des
quand
le
femmes,
rompant
beau page
fut
de Saintré, embarrassé
toutefois
armé
des lances avec har-
chevalier.
Un ami
de Célestin
Nanteuil, son élève et son compagnon, m'a fourni pour ce portrait
une touche qui
manque
rapproche encore plus
le
à
celui
de
Théophile
Gautier
graveur du soupirant de
la
et
qui
Dame
des
Belles-Cousines.
Une femme remuait luttait
toute la littérature, une actrice qui
alors
de frénésie, de passion, avec Frederick et Bocage.' L'ar-
dente Dorval, qui a laissé un sillon l'œuvre
des
amoureux,
poètes
de
son
temps,
amoureux timide.
fenêtres de l'actrice!
me
dit
particulier
si
Célestin
Que de
M. E.
H
nuits ,
dans
Nanteuil il
passa
la
vie
en sous
et
était les
son confident d'atelier.
EAU-KORTE DE Froiuispii.-o
CF.
I.
EST IN N AN TE
du Musée, Salon Je i>i34, par
U
Alcxaiidri;
11..
Docamps
CELESTIN NANTEUIL
qui
pu
aurait
L'artiste
se
déclarer;
pas cruelle.
n'était
il
eut
271
écouté par
été
la
femme
Nanteuil se contenta du rôle de
Célestin
soupirant discret.
Combien
comme
Pouvoir regarder
ché!
parfum d'un flacon qui
reste pur le
à
une
soi
pas débou-
n'est
actrice,
dévorer du
la
regard, l'applaudir, l'attendre à la porte du théâtre, suivre à toutes
jambes
qui l'emmène, se dire
la voiture
demain qui
reculer de jour en jour ce la
mort,
la tête
savoir
sans
qualités,
l'intérieur, est
parlerai demain,
lui
parfois se prolonge jusqu'à
contenter d'un regard
se
par hasard, détourner
femme que
ses
coquetteries, sans exigences, sans le prosaïsme
de
l'idole
si
Je
:
vous regarde, ne connaître de
un
idéal
la
que seuls sont appelés à savourer certains
êtres délicats.
Dans teuil
les capricieux
entourages d'eaux-fortes de Célestin Nan-
on trouve, au milieu d'enroulements bizarres de gnomes
de saintes, des profils de
Dumas
aux fameuses déclarations d'A.
...
Et
C'était
Pour vous,
mon
La il
je
âme —
de
si j'y
années de réaction.
là,
la
croyais
la
vie!
!
pointe du graveur retra-
son cœur.
peu accidentée. Jusqu'en 1840 romantique;
cause
:
mais à
quelques
entre 1844 et 1845, devait se produire une fâcheuse
Le drame
à la saine tragédie disait-on.
noble
ma
époque
celle qui emplissait
vie de Célestin Nanteuil fut
combattit pour
à cette
donnerais
un bonheur plus pur quand
çait sur le cuivre l'image
Cela ne ressemblait guère
Dorval.
la
et
à spectacle avait fatigué le public
;
un retour
s'annonçait, avec des grandeurs cornéliennes,
Les Burgraves de Victor
que Tancrède de Voltaire; sans
Hugo
respect
journaux tiraient leurs barbes blanches.
étaient aussi les
polissons
malmenés des petits
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
272
Théophile Gautier rapporte que Célestin Nanteuil,
gens!
^
»
Autant dire
jolies
les
mélancoliquement
répondit
«
:
poursuites
amandiers ne donnent plus de fleurs roses
les
Nous
les
montagnes russes de
les
du Palais-Royal
!
ils
Talma,
admiraient
Tivoli,
la
Hollandaise
la belle
ne peuvent se consoler de ne plus jouir
qui
et
des garçons,
gens à tête chauve qui,
connaissons ces regrets des
gravement, disent que de leur temps Chaumière,
de jeunes
plus
l'herbe tendre ne pousse plus au printemps,
:
ne sont plus émues des
filles
a
n'y
11
de
des infortunés Bur-
recruter des bandes pour venir à la défense
graves
sollicité
de ces merveilles.
comme
Les jeunes gens existaient en 1844 tout
A
disposés à
l'apparition
faire
de
sieur
Ponsard
fusil,
un parterre
coup de
le
nébuleuse et
la
poing
en
hostile à
la
pluie
de
des
que
bleus
Mûrger, nous
un
et
les
temps
certain
dont nous
avions
mon-
coups de crosse de
à
perturbateurs
en
nous conservâmes
avaient octroyés avec férocité non seulement
gardes municipaux, mais des notaires, amis de
les
maître.
vers honnêtes marchant
sentencieusement deux à deux. J'étais avec
compagnie de
du
faveur
étaient
ils
chaste Lucrèce du sage
municipaux balayèrent,
les
en 1882;
troublé
les
en
plaisirs
nous
la saine poésie,
réfugiant
dans
leur baignoire.
Qu'un mot eût
circulé à l'hôtel César, tout
un clan de futurs
peintres, poètes et romanciers fût descendu résolument pour accla-
mer
Burgraves à
les
Lucrèce à l'Odéon. jeunesse
:
découragé,
la
Comédie- Française
Célestin il
Nanteuil
assistait
à
la
ne
et
«
tomber
connaissait
pas
»
la
cette
débandade des meilleures
troupes. Gustave Laviron, qui jadis avait défendu chaudement les
lycanthropies de Pétrus
Borel, peignait
pour l'œuvre de M. Ponsard;
la
actuellement
les
décors
Dorval, Bocage jouaient les prin-
1
CELESTIN NANTEUIL
ayS
cipaux rôles d'une tragédie romaine. Renégats du romantisme que cette
Adèle travestie en Lucrèce,
EAU-KORTB DE Frontispice de Marie
Une bande d'académiciens lever
d'avocats, -
l'étendard
nés
osait
C
Kl.
cet
Autony en Sextus
!
EST IN NANTEUIL.
TiiJor , de
d'avoués,
Victor
lliij^o
de
futurs
protester contre
de l'École du bon sens.
(iS33).
l'école
Ce
administrateurs,
romantique et
sterling
good
sensé, 35
LKS VIGNETTES ROMANTIQUES
274
qui
nous
mettait en fureur, appelait sur la personne
de Louis-Philippe, celle du général Cavaignac plus
la protection
encore celle du président Louis-Napoléon, car
tard, plus tard
hommes au
pouvoir,
de tout ronronnement académique.
L'immense succès de Lucrèce devait là
se traduire à quelques années
par un oubli profond; mais qu'importe aux bourgeois d'ado-
de laisser
ont brûlé,
rer ce qu'ils
ont
les
croyant obligés de défendre un certain
se
idéale se délectent à l'audition
de
de l'auteur
tomber en cendres ce
qu'ils
adoré et de revenir, décidément conquis, sacrifier aux autels
d'un Hernani
En
regardant de près
constate vers clair,
accommodé par
le
les
comédiens à
l'œuvre de
n'apparaissent plus
la
première
spontané;
de
manière
mode de 1880!
Nanteuil,
Gélestin
iSSg plus d'acquis que
blond de
la
libre
si
déjà
je
l'alerte,
le
et
colorée
si
L'homme commençait
que par échappées.
à
prendre du ventre, sinon au physique, du moins au moral. Contrairement aux vieux maîtres dont la et
qui poussent
teuil s'était
de graves
crinière
mâles rugissements, Célestin Nan-
et
modéré.
Célestin Nanteuil posséda une grande
de préoccupation pas pour
de lion s'épaissit
la
matérielle
de
son
plupart des romantiques
qualité en
L'argent
talent. :
art,
d'abord,
l'art
le
peu
n'existait
un
salaire
quelconque plus tard, salaire qui dans sa modération passait pour excessif et imprévu.
Un
un sonnet, un conte
dessin, une gravure,
étaient des produits qui, à aucun titre, ne pouvaient figurer dans la
Banque d'échange du citoyen Proudhon
admettaient la comparaison que déclarant
qu'un
qu'un rimeur,
batelier
le salaire
du
faisait
Rhône
et,
d'eux
en 1848,
les artistes
même
économiste,
le
étant
beaucoup plus
utile
de l'ouvrier devenait plus légitime à tous
égards que celui d'un poète.
En
gravant des eaux-fortes pour
les livres
des romanciers, des
CELESTIN NANTEUIL
dramaturges,
ment qui
amis,
ses
27?
Nanteuil
Célestin
au
obéissait
senti-
mettait une pointe en main et qui la poussait sur le
lui
cuivre pour la plus grande gloire
mais dont
donnant des
naïf et maniéré à la fois,
tout d'instinct et de verve, fleurs bizarres,
des romantiques. C'était un art
les racines
profondément
pas
n'étaient
enfouies en terre.
Quand
l'âge venant
Nanteuil
Célestin
devint
le
songer à une vie plus régulière,
fournisseur attitré
des
éditeurs
de
de romances sages qui n'avaient rien à démêler
mais
romances,
fallut
il
avec celles de Monpou. Les violentes oppositions de noir et de blanc,
messire Satanas pour chef d'orchestre,
diableries avec
séraphiques,
d'Almaégui
les
verrues des
les fous
et
comme personnages la
yeux qui n'étaient jamais d'ensemble,
gitanas aux
les
Clopin Trouillefoux
,
les
les
les
anges
marquises
de Tolède furent impitoyablement écartés
invraisemblables qui ne pouvaient que troubler
vue des jeunes demoiselles apprenant à chanter.
Une
pierre
belle
proprement
lithographique
travaillée,
des
hachures normales, un graine soigné, des personnages à physionomie «
gracieuse
commandé
devinrent
»,
à
lot
le
l'eau - forte
de
de
ce
mordre
frénétique
qui
planches
ses
jadis
à
avait
outrance
dussent-elles en crever.
Les secousses politiques se succédant, en
besogne industrielle
Les jeunes demoiselles chantèrent un peu moins de
souffrit.
romainces,
la
le
commerce de
Célestin
Nanteuil
baissa
;
il
fut trop
heureux de trouver à Dijon une place de Conservateur du Musée, la
même
qu'avait occupée un autre romantique également dévoyé,
Louis Boulanger.
Malheur aux sages dans dut
plus
d'une
fois,
les arts!
Le pauvre
dans cette tranquille
ville
Célestin Nanteuil
de
province où
l'herbe pousse à la fois entre les pavés et dans le cœur, regretter
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
276
son Paris,
de Claude FroUo, car
Paris
le
Huo-o ne quitta jamais
l'artiste.
1870 Dijon fut pris par les Allemands; les vaincus subirent
En
comme
Nanteuil,
Célestin
témoigne
le
cette
patriotisme douloureux, adressée à un ami
Depuis tantôt sept mois
dans l'ignorance
suis
je n'ai
pleine
lettre
Nous
étions et
malheureusement
très
ment de
la
il
est à
ici
les éventualités qui
ont pu surgir, pour eux,
définitif.
;
me
C'est à y renoncer. Je la clef
de gaieté.
fait
car l'occupation continue pour nous, et
craindre qu'elle ne soit pas près
des envies folles de mettre
et j'ai
au secret
Côte-d'Or étant probablement compris dans
jusqu'au paiement
de
:
des lugubres événements que nous traversons et qui manquent tout à
sommes encore
songeait
reçu aucune nouvelle de Paris, ni de nos amis, et je
plus complète sur
la
Hugo que
à Victor
C'est
vainqueurs.
des
duretés
les
pensée de
la
souvenir de Victor
le
de
finir, le
départe-
zone qui restera envahie
la
un peu
sens
me
sur la porte et de
à bout de courage
sauver dans un coin,
bien loin, aussi loin que possible de tout cela! D'autant que j'ignore quelle est notre position
officielle, et
de faire vivre à mes
Il
va sans dire que, sauf
les autres
fatigant.
je n'ai
m'était jamais arrivé.
le
pillage,
votre
lit
les tout
tout, à
Il
et votre
la
l'époque habituelle, afin d'exister en tout cas.
que
les
obus,
le
bataille,
les
l'anxiété
canon, de
et
Le
la
la
travail n'est
les vivants
lieu
Musée
n'a eu
où
il
soit possible
aucun
sinistre à
lance, quelques médailles,
Si
souvenirs.
vous mettez
En
à craindre,
instant, les bruits alarmants, les faits
particulière, le froid, la neige, la famine, les le
présent plein
lugubres, l'avenir gros de tempêtes, ne vous laissent que le désir ardent d'être
en un
comme
de
journée qui va suivre, l'incendie,
exigences folles et brutales de l'ennemi, la gaieté intempestive des amis, faits
donc pas
mitraille, les charretées
morts à enterrer,
chambre en question à chaque
sinistres, l'inquiétude générale,
de
suis forcé
je
pas touché au crayon depuis six mois, et c'est ce qui ne
est vrai
réquisitions,
je
jeunes enfants, rien n'est resté. Les uns sont mobiles,
ambulances, l'incertitude de l'heure les
que
de pourvoir aux dépenses de l'École
et
prisonniers en Allemagne, ou tués, ou blessés.
Pour moi,
blessés, les
employés
frais les petits
cru devoir rouvrir, maigre'
j'ai
— Ce
y a encore une École des Beaux-Arts à Dijon.
que nous ne sommes pas payés depuis près de neuf mois; que
sais, c'est
que
s'il
la
attendant,
de ne rien voir déplorer...
et
de ne rien entendre... Jusqu'ici
heureusement sans valeur, ont
Par bonheur,
c'était
en zinc
et
été
soustraites, sans doute
ça représentait
main sur Hugo, n'oubliez pas de mettre
mes
le
Toutefois, malgré la plus active surveil-
la
le
duc de Berry.
mienne dans
la
sienne.
amitiés à tous et à vous de tout cœur.
Célestin Nanteuil.
CELESTIN NANTEUIL
Deux ans
après, le 4
décembre 1873,
277
l'artiste
mourait, âgé de
soixante ans, à Mariette, entouré de quelques amis.
II
Les ouvrages de Teau et
- forte
l'apport
prix
:
de
i83o
Gélestin
du graveur
à
Nantcuil
fidèlement
contribué à ajouter à leur
capricieuse et raffinée a traduit
tendances des écrivains
les
recherchés
actuellement
sont
,
pas peu
n'a
qu'en effet une pointe
c'est
contenant des frontispices à
1840,
jaloux
de
cette collabo-
ration.
une élégance en ce temps-là, pour
C'était
vignette,
un
les
éditions romantiques, d'avoir
une
une eau-forte de Nanteuil. Les compositions de Célestin se
frontispice,
divisent en plusieurs petits cadres entourant le sujet principal et renfermant des sujets
épisodiques. Ce sont des eaux-fortes d'artiste, gravées de verve et sans les précautions
minutieuses qu'y mettent
Une
les
gens du métier.
des vignettes les plus rares est
le
frontispice d'Albertus ou
l'Ame
et le
rappelant les griffonnages mystérieux et les effets bizarrement fantastiques de brandt. Venejia la bella, d'Alphonse Royer, est illustrée d'une vue de
Marc, prise du
comme
large, avec la
gondole de rigueur
et le
cadavre de jeune
Rem-
place Saint-
fille
assassinée,
convient'.
il
Victor
Hugo, Alexandre Dumas durent
vive interprétation des choses diverses qui
œuvres; les
la
Péché,
le
graveur sut traduire
violences,
passion
la
les
à Célestin Nanteuil une; s'agitaient
palpitations,
qui faisaient le fond
romans des deux grands rivaux
les
dans
leurs
tourmentes,
des drames et des
d'alors.
Des combattants du second rang, Roger de Beauvoir, Pétrus Borel,
Théophile
étaient presque
I.
Gautier,
Paul de
Musset,
Joseph
d'Ortigues
admis aux honneurs du premier, grâce aux eaux-
Th. Gautier, Histoire du romantisme. Paris, Charpentier, 1H74. In- 18.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
278
de
fortes
combien
mais
l'artiste;
d'autres
Tampucci, Gustave Albitte, Poujoulat, Chaudesaigues, Nanteuil
grâce
n'avait,
poèmes, à leurs romans L'art qu'appliquait
diverse
personnel
de
démoniaques
qui
empruntant ses acces-
et
du roman
personnages
deux
des
tient
du.
j'entends par
:
fictifs
Pour
sexes.
il
:
encadrer
créa
Ce
oublier.
de
willis
ont leur charme
propre, qui
romantiques
regardent avec
pas
certes
n'est
leurs
qui
le
monde
troublent
yeux allongés
se
de
et
ce
petit
de fantaisie mi-gothique
style
rêve
« factice »
d'archanges
,
allongements
des
maniérés, vaporeux, pour des attitudes de femmes qui tiennent en
leurs
à
vie
la
de voyages!
monde, Célestin Nanteuil trouva un mi-Renaissance
Célestin
si
graveur à ces produits intellectuels de
le
domaine du théâtre
un
figures
et récits
insufflé
nature était quelque peu factice,
soires au
tout
une vignette,
à
ignorés,
resteraient
réel
l'esprit
c'est
,
appar-
ne peut pas
qu'on
et
lui
une danse
ceux
de
qu'elles
promenant dans diverses
directions.
A la
prendre pour texte
Cape
et
le
morceau de
de Roger de
l'Épée,
poésie, l'Ange,
Beauvoir, voici trois
du volume vers
que
Célestin Nanteuil choisit pour en faire le sujet de son frontispice
Inès, la
bouche en cœur, à son nain
:
souriait,
Un
nain difforme, épais et grand
La
cigale de joie à cette heure en criait.
comme
sa
manche;
Ces vers ne manquent pas d'une certaine allure; mais voyons l'interprétation profilent des
avec
pour
peine,
du graveur.
Dans un parc, au fond duquel
pins élégants, Inès
soulève
donner
plus
une cruche d'importance
ménestrel se font face
et
tend
sa coupe
historiée.
à
coupent
la
à un nain
Comme
scène,
l'horizon
un par
se
qui,
entourage chevalier,
une
et
un
banderole
CELESTIN NANTEUIL
sur
laquelle
sont
écrits
en
de fantaisie
caractères
279
le
titre
du
EAU-FORTE DE CELESTIN NANTEUIL. Frontispice pour un ouvrage inconnu
poème,
le
et d'anges
nom de
l'auteur:
forme console
et
dans
le
support à
bas la
(iH'i^).
un groupe de saintes composition.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
28o
C'est beaucoup qu'un
du
Nanteuil apporta toujours, dans ses interpré-
Célestin
texte.
tations de
romans
ne reste pas au-dessous
dessinateur qui
et
de poèmes, une forte part d'ingéniosités, de
décors et de paillons.
On
a essayé, dans
des oubliés
classe
la
parmi
romantiques truculents
les
O'Neddy
rimées
cations
à ceux qui ont des
loisirs
le
quart
des
arabesques,
encadrant
titre
du poème),
je
plongé Feu
debout de par
reliés
estompé où se
cartouche
me demande
Flamme, un
et
un
d'heure
le frontispice
Nanteuil (un groupe de femmes et d'anges,
Célestin
ranger
le
faire tenir
Sans
marionnette exaspérée.
de
sur ses pieds
de
est difficile
il
;
un
passer
faire
de
sortir
Par ses impré-
fameux.
les plus
peut
faire
O'Neddy pour
poète Philotée
le
de
dernières années,
ces
lit
le
dans quel abîme profond serait
foyer qui ne montre actuellement que
des tisons mouillés.
Tel
temps;
il
on
l'artiste
vis-à-vis
des poetœ minores de son
piqua d'une claire illumination
logis. C'est l'art,
de
fut le rôle
qui
ce
s'occupe
mouvement de
que,
fait
pailles infécondes,
où
pour ne
de ces livres restent à
la
pauvres
grâce au concours, au secours de
actuellement de
bluterie
de
l'intérieur
choses.
secouées
sont
laisser
ces
que
les
sur
Dans le
le
van
grand de
tant
bons grains, quelques-uns
faveur de la collaboration des artistes
de l'époque.
Théophile Gautier comprenait l'importance de tistes;
porains
lui
aussi
I.
guère.
11
',
à
sans brides. Si la préface
Des enroulements
Paris, Souverain, i836. In-8°.
pour
l'essaya
ami Arsène Houssaye
d'une* jeunesse
des vignet-
voulu appliquer aux livres de ses contem-
d'élégants frontispices.
bluets de son
l'est
eût
l'art
de
l'époque est
sirènes
la
des expansions
folle,
qui
Couronne de
l'eau-forte
voudraient
ne
être
CELESTIN NANTEUIL
charmeuses,
très
détail
Sous l'apparence de
ne
des frontispices de Nanteuil,
affaibli
comme un
peuvent être regardés que
281
essai d'amateur.
manière
la libre
de. Célestin
Nanteuil
se
cache une certaine science. Le graveur avait composé de compli-
pour
qués entourages de pages
les
Voyages romantiques dans
l'ancienne France, de Nodier et du baron Taylor
Fragonard, Viollet-le-Duc,
en contact avec
;
Dauzats, Célestin Nanteuil apprit
des détails architecturaux, qui
lui
l'art
permit d'appliquer aux frontis-
de son temps un acquis d'ornemaniste que nul
pices des livres
dessinateur de vignettes ne put
disputer. Aussi l'artiste faisait-il
lui
école.
A
Moulins,
montré Achille Allier plantant sur
j'ai
du Bourbonnais
de
la vieille
la
Garde, brodé pour ainsi dire à
Un
ville
Morin,
autre artiste, Gustave
dans
les
sentiers
déblayés par
pas ouverte longtemps et
le
drapeau de
dit
que
le
vignettes
fussent
satisfaisait
dont lune
Hojvard. l'aile
sollicitaient.
conçues
pointe du graveur.
s'efforçait à
Rouen de marcher
le
de
graveur
;
pas
n'a J'ai
paru,
vu chez M.
bancs.
les
toujours prêt à offrir son concours à
ne faudrait pas en conclure que ses à
la
Nanteuil ne se
légère. Célestin
existent pour
drame de Catherine
le
Edmond Hédouin,
tous
empoisonnés.
exécutées. Je possède qui-
qui
»
crayon,
L'épreuve qui
travailla sous
la terrible
grand mot de Lucrèce Borgia
breuses corrections au
monacale
ne fut
l'école
en quitter
à
de Nanteuil, une eau-forte représentant
êtes
mais
pas du premier coup. Ainsi deux eaux-fortes différentes,
cercueils, avec le
vous
Il
Fille de
quelques élèves qui suivaient l'ensei-
les
l'artiste était
ceux qui
la Jolie
la
l'aide
gnement du professeur ne tardèrent pas J'ai
murs
les
est
:
«
scène des
Messeigneurs,
chargée
de
nom-
ne paraissent pas avoir été
moi-même une Fsméralda
et
une bizarrerie
sont restées à l'état d'essais, sans doute à cause des 3G
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
i8a
trop violentes morsures
de
Tacidc
qui
attaqué
a
des
travail
le
fonds.
Théophile Gautier, préoccupé du travail matériel de Célestin Nanteuil, a dit
Tout moyen
:
lui était
bon,
le
pinceau,
la
plume,
le
crayon,
vu, pour arriver à rendre le grain d'une vieille muraille, poser
son papier
A
et
tamponner du
de
il
fallait
pour
truelle
la
un morceau de
l'avons
tulle sur
bistre sur les murailles.
un art nouveau
l'emploi
Nous
le grattoir.
des outils nouveaux
maçonner sur
raclures de palette, à la suite de quoi
la
:
en
peinture
des amas de
toile
pierre ponce,
la
rabot
le
amenaient des tons inattendus. Jeanron exposait des dessins au vraisemblablement un romantique arriéré que
et c'est
qui, en
Salon
:
1880, faisait inscrire
Dessin à
la
gravement sur
le
suif,
peintre
le
livret officiel
du
mouchure de chandelle.
Toutefois les procédés qu'employait Célestin Nanteuil pour les
fonds de ses gravures leur
firent
perdre
graveur abusa de vois
guère
à
Montmartre,
les
alourdirent,
netteté
la
la roulette
dans
citer
par
publiée
les
amollirent à la fois et
des premiers jours. expéditive,
cette
du vernis mou, manière
nouvelle
en
l'Artiste
Vers
i838.
que
Une
iSSg, le et la
je
ne
Butte
merveille
de
grâce et de délicatesse.
Avant de se plonger pour toujours dans il
semble que Célestin Nanteuil
ait
les
voulu se
eaux du commerce, faire
regretter de
son époque.
dans cette planche, avait rompu avec
L'artiste,
romantisme.
Un
contemplent
Paris
cœurs ailes
parler.
ont déjà
jeune
du
Dans fait
le
homme, une haut
de
jeune
fille,
Montmartre,
fond tourne un
les lisières
assis sur le
en
écoutant
du
gazon, leurs
moulin à vent dont
les
envoler plus d'une protestation d'amour sem-
CELESTIN NANTEUIL
serait fille
de
tenté
page
une
Est-ce
bîable.
de
croire.
le
Le jeune homme
est
Nanteuil
?
On
blond, la jeune
charmante. La butte tout entière appartient aux deux amou-
reux,
en regardant cette aimable grisette avec sa capote, on
et
songe à
Mimi Pinson
la
d'Alfred de Musset.
VIGNETTE pour
Ce
fut
le
Bord Je
1)K
CEI.ESTIN NANTEUII-,
la coupe,
de
une note unique dans
a son prix;
elle
de Célestin
vie
la
ï83
mais on
J.
Cliaudesaigues (i835).
l'œuvre
de Célestin Nanteuil
ne pourrait juger
l'homme par
;
cette
perle.
Nul mieux que
De
ce petit
pices
le
graveur ne caractérisa l'époque romantique.
monde archaïque
colorés
l'artiste
a
dit
il
les
est
le
roi.
tourmentes,
En quelques les
frontis-
bizarreries
des
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
284
poètes du temps. Les personnages de la troupe de Nanteuil étaient
mêmes que
les
Tony Johannot
manière se mêle très singulièrement
une
apporta
Ton considère sur
si
çantes auxquelles
que
trois
de ces moines
pourpre
les
C'est
note
mais
très
ce
se
à la
naïveté.
L'homme
dans son interprétation des scènes
particulière
foi
romantiques, et
crois,
mettait en branle;
plus de légèreté, de laisser-aller; chez Célestin Nanteuil
celui-là a la
ceux que
les
porches ses figures grima-
mêlent de bons anges, on admettra,
je
le
auparavant Célestin Nanteuil eût été un
siècles
miniaturistes heureux
d'encadrer dans
l'or
et
la
pages des manuscrits. qui
fait
singulière,
œuvres oubliées
et
la
curiosité
subtile,
pénétrante,
dont l'image qui
VIGNETTE pour Plik
et
D
de son oeuvre
et
appliquée à
les ornait restera
HENRY
la
consacre; bien
dans
des
l'avenir.
MONNIER,
Plok, d'Eugèue Sue (i83i).
I
CHAPITRE XXVI
—
LES DEVÉRIA.
essayé de donner
HENRY MONNIER
CAMILLE ROGIER
JEAN GIGOUX.
J'ai
—
LOUIS BOULANGER.
un aperçu aussi
de l'œuvre des brillants commandants du bataillon des
la vie et
romantiques.
dessinateurs
Il
de
injuste
serait
une page à deux peintres qui se tenaient à part moins un
pas
que possible de
fidèle
un
jouèrent
romantisme
poste rôle
mais
;
deux
art, et ces
élevé.
considérable je
dans
les
et n'en
Louis
Devéria,
Achille
consacrer
ne pas
premières
occupaient
Boulanger, années
du
m'occupe plutôt des vignettes que du grand
artistes
ne donneraient qu'une idée imparfaite de
Leurs peintures, leurs
l'ornementation des livres à cette époque.
lithographies, voilà ce qui mérite d'être consulté.
Hugo, qui
M""" Victor
a
relaté
impressions de son
les
monde
après la première représentation (ïHernani, donne un bulletin de la bataille et
chez
lui,
Devéria
à l'ordre
Victor
dit qu'il
alla faire
Ce
M.
met
Hugo
vaillants
les
trouva son
salon
:
«
plein.
En M.
arrivant
Achille
ne voulait pas dormir dans une nuit pareille et
un dessin de
la
dernière scène
lithographie,
dessin
du jour
tout
noir
*.
de
»
la
poudre du combat,
parut en effet dans la Silhouette.
De partait
l'atelier le
des frères Devéria^
rue
Notre-Dame-des-Champs,
mot d'ordre*; on y formait des bandes, on y
des soldats pour la nouvelle école; Hugopar
1.
Victor
2.
Voir dans
la
un témoin de sa
vie. Paris,
Revue de Paris de 1864 mon
enrôlait
aussi la plupart des écrivains
Lacroix, i863. 2 vol. in-8".
article
:
Delacroix conspirateur.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
286
et
donné des gages
avaient
des artistes qui
passaient-ils
par
le
crayon passionné de Devéria.
Qui veut avoir en outre une idée des femmes de l'époque ne peut se dispenser de
montré
la
femme
dans
travestissements et
ils
l'œuvre des deux frères;
feuilleter
toutes
eussent
ses
laisse
élégances,
un
ses
ils
ont
modes,
ses
renom plus durable
si
-iîs-
VIGNETTE D ACHILLE DEVERIA, pour Pauvre Fille! de Victor Lefloch
(1834).
une incessante production n'avait trop arrondi leurs crayons par la suite.
Louis Boulanger,
lui,
fut le
d'aller ego
—
était l'ami
des premiers jours,
correspondant adressées
les
alter
Hugo,
disait
le
le
de
confident;
Rhin,
Le
sculpteur Préault.
le familier
du maître, son Leltres sur
second du grand poète, une sorte
à
ces magistrales
qu'on regrette de ne pas voir illustrées par
le
Royale,
la place
c'est
peintre
lui
le
que sont
descriptions
maître lui-même.
DEVÉRIA.
— BOULANGER. —
GIGOUX.
— ROGIER
287
Singulière destinée que celle de Louis Boulanger broyé entre
deux
Eugène Delacroix
meules,
puissance,
la
propre compte,
chemin.
Un
refusé
admire
en
il
mouvement pour son
en
à l'ami du grand poète, tous lui frayaient
tableau de Louis Boulanger, c'était par avance un
événement dans d'être
Hugo;
manque.
la force lui
Tous venaient pourtant le
mettre
essaye de les
il
Victor
et
au Salon
mort, Pétrus Borel
Lorsque
ateliers.
les
de
peintre
le
eut
Thonneur
pour son Bailly marchant à la
i83i
réconforte à sa manière.
le
Laisse-moi, Boulanger, dans
ta
douleur profonde
Descendre tout entier par ses noirs soupiraux; Laisse immiscer
ma
rage à ta plainte qui gronde;
Laisse pilorier tes iniques bourreaux
Pour reconnaître
la
'.
haute intervention des poètes,
les peintres
voulaient montrer qu'ils en étaient dignes et qu'eux aussi savaient parler la langue des dieux.
Une femme de
ce
groupe
artistique,
xM'"*^
Marie Ménessier-
Nodier, avait entrepris de publier une Anthologie dans
le
genre
des Annales romantiques. Ce, petit livre, la Perce-Neige, n'aurait
de
rien
particulièrement
manière de Célestin poétiques d'Eugène n'ont
donné qu'une
curieux
Nanteuil,
Devéria
et
fois cette
il
son
si,
outre
ne
renfermait
eau-forte
deux
de Louis Boulanger qui,
note
2;
à
la
morceaux je crois,
mais on savait dans certains
salons qu'Eugène Devéria et Louis Boulanger étaient d'autant plus
aptes à comprendre
pu
faire 1.
la
poésie
œuvre de lyriques
si
des maîtres qu'eux-mêmes eussent l'art
du peintre ne
l'avait
emporté.
Rhapsodies. i832.
Un certain nombre d'inconnus se mêlaient aux deux artistes: A. G. Saint- Valry, le comte de Peyronnet, Caroline de Bissy, Auguste Dcmesmay, Antonin de Sigoyer, etc., j'entends inconnus comme poètes. Leur réputation n'est pas parvenue jusqu'à nous, je dirai jusqu'à moi 2.
pour ne pas engager mes contemporains.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
288
Aussi bien à cette époque les peintres projets de réforme,
leurs
idées sur l'art,
Eugène Delacroix, Paul Huet,
Le morceau de Devéria, titre
:
Mémoire
exprimer leurs
savaient à l'aide
de
la
plume
:
Zieglcr, Laviron et bien d'autres.
inséré dans la Perce-Neige^^
a
pour
des morts.
Voilà six ans entiers que
ma sœur
Octavie
Repose parmi nos aïeux; Voilà six ans entiers que sa lèvre pâlie
N'a
entendre un son doux
fait
comme une
harmonie,
Six ans que dorment ses beaux yeux.
me
Cette poésie
La
bordes-Valmore. elle n'a
ne
pas de
s'était
prononcer
pièce
titre et est
encore
pas le
parait
nom Non, Qui
les
poésies de M"^^ Des-
de Louis Boulanger a plus d'accent dédiée
mon ami
à
«
sous
retiré
tente
la
Sainte-B.
dont
et
on
»,
;
qui
pouvait
sans se compromettre.
ne reçus point d'en haut ce don céleste
je
fait,
lorsque tout meurt et s'efface, que reste
Debout l'œuvre immortelle
La
par
inspirée
et
que, dans l'avenir,
gloire de l'auteur resplendit aussi belle
Qu'aux grands jours où
la ville,
Promenait ses tableaux que
en fête solennelle,
l'on allait bénir!
Pourtant ces Florentins, ces élus du Génie,
Que
ta
Muse
à
mes yeux présente
Souvent de leur lumière Et quelquefois, hélas J'ai cru,
!
ils
aux élans de
mélancolie
mon âme.
pauvre insensé, qu'un rayon de
Pénétrant dans son ombre
Une
pleins de vie,
viennent m'inonder;
sincère
allait la
s'échappe
la
flamme
féconder.
de
ce
I. La Perce- Neige choix de morceaux de poésie motlcrne, M"" Marie Ménessier-Nodier. Paris, Heideloff, 1836. Petit in-12. ,
morceau. recueillis
et
Quoique publics
par
— BOULANGER. —
DEVERIA.
choyé par
les
avant, Louis
poètes
qui
,
pleins de
ROGIER
GIGOUX.
sympathie,
le
Boulanger n'en sentait pas moins
289
poussaient en
le
doute l'enve-
Son œuvre,
lopper de ses longues, grises et tristes
ailes.
ment romantique au début
charbonnage va plus
s'il
est
possible,
que
le
dont
et
le
charbonnage fiévreux
et
terribleloin,
puissant
de
VIGNETTE DE LOUIS BOUt.ANGhK, pour Angeh, tyran de Padoue, de Victor Hugo (i835).
Delacroix,
devait
se
terminer
froide,
sage, décolorée
et
sans
accent.
Sans trop enjamber sur
le
domaine de
l'art,
il
faut noter quel-
ques compositions caractéristiques de Louis Boulanger qui restent
comme une
sorte de
prise
de
de 1828 et peuvent être citées,
possession
même
du
terrain
nouveau
à côté des œuvres les plus
passionnées de l'époque. 37
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
290
Tout d'abord se déroule
Hugo
deux vers de Victor
Une
fresque
On comprend hommes
les
Du
que
les
arches colossales,
morts cachés sous
inspirée
par
le
pavé des
salles.
lithographie d'une dimension inusitée.
cette
qu'en 1828, alors qu'une pareille chose se produisit,
du mouvement fondèrent
tête
la
sur la fougue et
espoirs
meute
à
les
Ronde du Sabbat,
:
Et leurs pas, ébranlant Troublent
la
passion
la
qui
plus grands
les
mettaient en branle la
infernale.
haut des voûtes d'une
cathédrale s'abat dans
vieille
une trombe de démons, de femmes échevelées, nues
la
nef
et pantelantes,
de bêtes de l'Apocalypse qui essayent d'entraîner Satan dans leur
ronde luxurieuse assis
à
des cierges
clarté
la
de chanoines-fantômes
dans leurs miséricordes du chœur.
C'est
un mélange de Tentation de
de nuit d'un Rembrandt romantique qui
sentation,
sent
soufre et
le
saint il
;
et
semble qu'une
bouc,
le
Antoine
n'ait
de Ronde
telle
repré-
pu être retracée
qu'avec un charbon emprunté au foyer d'une sorcière.
A
cette
époque
demi privé de de génie, par
Le la
peintre
la
vivait
vue,
Goya, dans sa les
les
se
esprits
arrive
trop
leur
de
et
lumières
plein
étaient
les
et
que
restées
de blanc, et une influence à
ateliers
parisiens,
qui
embrasait
communiquait un élan tout nouveau
souvent
air
Delacroix, Boulanger, s'enthousiasmèrent
répandit dans et
êtres trop sensitifs.
scènes de tauromachie en
pour ces violentes taches de noir
Goya
hommes
souvent les
ne retraçait pas moins sur
vieillesse,
d'ombres
vibrantes dans ses yeux.
la
le sont
les afflictions qui atteignent les
oppositions
les
comme
châtié,
pierre lithographique
dont
Bordeaux un personnage bizarre, à
à
l'extérieur
d'un
maître,
plus
;
mais
il
que sa
— BOULANGER. —
DEVERIA.
véritable lors
frappe les disciples.
essence,
employé pour
les
La mort aux
dès
nous mit tous en deuil;
d'une mère égarée,
et des bras
froides mains la prit toute parée,
Pour l'endormir dans
le cercueil.
Ce morceau de Victor Hugo, parente. Louis Boulanger en
une scène fantastique qui
fit
la
pensée en est claire et trans-
une vision à
semble
une
manière de Goya,
la
aux
suite
l'humoriste espagnol, mais qui ne répond en quoi texte
fut
les plus françaises.
sortir d'un bal qui
Morte, hélas!
Le décor espagnol
291
— à quinze ans — belle, heureuse, adorée;
Elle est morte
Morte au
œuvres
— ROGIER
GIGOUX.
Caprices
que ce
soit
de
au
du poète.
Cette fougue
romantique calmée par
langer s'aperçut que pouvait l'échauffer.
le
les
Louis Bou-
rayon de flamme des grands maîtres ne
Honnête ouvrier, tout de
une époque tourmentée, encore par
années,
les
il
laissa
reflet,
quelques portraits
égaré
dans
curieux
plus
personnages représentés, Balzac, M"" Victor Hugo,
Pétrus Borel, Théophile Gautier, que par son
tempérament de
peintre.
Ses vignettes,
quoique peu nombreuses, sont à
tous et permettent de 1828), la prit,
Comédie de
le
juger.
la
mort
Les Odes (édition
portée de
Ballades (édition de
et
de
la
i838), l'Enfer
de
l'es-
d'Auguste Vacquerie (1840), n'ont pas emprunté un vif rayon-
nement à l'homme
la
fut
collaboration
du peintre;
dépassé
ses
par
en tant que
contemporains,
les
vignettiste,
Johannot,
les
Célestin Nanteuil.
Trois lieutenants marchent également hors des rangs du groupe des dessinateurs de
vignettes
Gigoux, Camille Rogier.
en renom
:
Henry Monnier, Jean
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
292
Par son âge, camaraderie
Monnier vait
la
qu'il
si
comédien,
VIGNETTE
Monnier,
je le disais
grave recueil.
demain
Rouge
D
et le
dessinateur de
,
écrivain,
pou-
était
si
pro-
peu
Repue des Deux Mondes
la
sur
l'art.
En
i83o,
Henry
Noir, de Stendhal (i83i).
plus haut, rendit
Celui qui
!
n'aurait
de sa mission,
compte du Salon dans ce
il
voudrait faire tort à
qu'à réimprimer les quelques
consacra aux artistes de son
Les coassements de bourgeois du Marais dissertant sur
peinture au café du Jardin-Turc, entre
nos,
ce titre
HENRY MONNIER,
Mais quel Salon
pages qu'effrayé
la
le
mémoire de l'humoriste
temps.
Protée
d'exposer ses idées
pour
la
Ce
peu classable qu'au début
crut capable
si
un sens détourné, à un esprit
dans
humoristique.
aujourd'hui
fession,
concours de bonne
contemporains, Henry
aux écrivains ses
même
appliqué,
particulièrement
le
prêta
le
un des ancêtres du romantisme
serait
être
classé,
date de ses œuvres et
deux parties de domi-
donnent à -peine une idée des principes esthétiques d'Henry
Monnier*. I.
Cet article ne figure pas dans
la
réimpression
des
premières années de
la
Revue des
DEVÉRIA.
L'artiste
— BOULANGER. — répandu
très
était
GIGOUX.
on
;
— ROGIER une
confia
lui
gulière en le chargeant de dessiner des vignettes
ne répondaient
qui
habile
en
tâche
pour des
sinlivres
son crayon
toutefois
;
de se plier à toute commande,
permettait
lui
nature
à sa
rien
293
insolite
si
qu'elle fût.
me
Je
étendu suffisamment sur ce sujet dans
suis
Henry Monnier pendant
On
par Henry Monnier.
chapitre
:
période romantique K pour n'y plus
Eugène Sue,
Stendhal,
revenir.
la
le
particulièrement illustrés
furent
lui doit
encore certains frontispices qui,
malgré leur précision, sont bien dans
l'esprit
temps
dépassé par son camarade
dans cet ordre,
mais,
;
Eugène Lami
fut
il
des publications du
qui, tout au début, faisait pressentir
élégances
les
chères à l'aristocratie bourgeoise.
Qui parle de Jean Gigoux, vers 1834, évoque dessinateur
à
la
Velazquez,
édition
de Gil Blas,
l'ordre
de
«
étalée
ainsi
sur
»,
n'avait le
buis
et
montré tant de par
reflet
hardis
Gigoux de
vaillance.
fut la
belle
la
Jamais
la
La couleur
véritablement
virilité
d'un
profond dans
sillon
certainement restera.
communiquait
couleur; le peintre
traits
première qui traça un
la
l'illustration
sur bois
vignette
de
relevant
le
de
aux burins
la
des
graveurs.
Moins poète que Tony Johannot, Gigoux dessina un
nombre n'eut
d'en-têtes
que
le
pour
les
romans du jour; malheureusement
dessous du panier des
du frontispice pour
les
certain
A
romantiques.
il
l'exception
Contes du lycanthrope Pétrus Borel, quelle
fâcheuse besogne que- d'avoir à prêter son crayon à un Hippolyte Deux Mondes; également articles de la
le
nom
d'Henry Monnier a été
biffé
dans
romantisme. Voir au chapitre XII une critique de l'Antony de Dumas, doute dû à Fontaney. I.
la
table
générale des
Revue. La direction passa un râteau prudent dans certaines allées infestées de
Henry Monnier,
sa vie, son œuvre. E. Dentu. 1879. In-8°,
article signé
Y
et
sans
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
294
Bonnelier, à
M.
Viennet, aux divagations esthétiques de Castil-Blaze
sur la danse et les ballets se
!
Le tempérament de Gigoux ne pouvait
manifester suffisamment dans l'interprétation d'œuvres
d'écri-
PORTRAIT DE PAUL-LOUIS COURIER. Dessin par Gigoux.
vains
de troisième catégorie. L'artiste
portraits
tut plus
de quelques célébrités de son temps
;
heureux avec
les
on formerait une
suite intéressante d'images de romanciers, de poètes,
de peintres,
de statuaires romantiques, en joignant aux lithographies des Devéria celles
de Gigoux. Parfois cependant
le
crayon capricieux du
— BOULANGER. —
DEVÉRIA.
UIGOUX.
— ROGIER
2<j5
peintre change en personnages quasi hofFmannesques les gens qu'il
a à représenter, témoin ce croquis d'après Paul-Louis Courier. eût sans doute
classique pamphlétaire tourangeau
donner naissance à de
A
telles
Le
surpris de
été
hachures.
côté de Gigoux, Camille Rogier parait essentiellement fade.
Vignettiste galant, se prêtant aux ô
illustre,
singularité
Marchangy
et
le
de ce temps
Roman pour
L'illustre avocat général,
chansonnier subversif et
se
époque, trouva peut-être
manquent de et
sujet,
chercher
et
Cabanon.
condamner Béranger comme entraîner, à ses
longue haleine qui
moments de ne font
de Rogier à son goût;
les vignettes
pas elles
si
pompeux
dans l'amusant roman d'Emile Cabanon
qu'il faut
dessinateur; l'un des premiers,
le
siècle
xviii*
Gaule poétique de M. de
cuisinières d'Emile
les
laissait
de
éditeurs, Rogier
croyance que devait commander un
la
c'est
la
!
qui faisait
de ces poèmes
à un
loisir,
commandes des
sut
tirer
parti
de
il
poudre,
la
tourna vers
se
des mouches,
le
des
perruques poudrées des marquises et des abbés de cour.
Un
jour le peintre se lança dans
Orient
;
mais on
de Nerval,
les
lui doit
le
commerciales en
meilleur ouvrage de Gérard
Scènes de la vie orientale, qui n'auraient peut-être
pas été écrites sans
l'appui
que trouva l'humoriste à Constanti-
grâce au peintre qui y était établi.
nople,
A
en partie
les affaires
la suite
des trois artistes dont
viens
je
de tracer un léger
crayon viennent divers aquafortistes, leurs émules illustra
:
Boisselat, qui
un certain nombre de romans; Edouard May, l'auteur du
curieux frontispice de Chatterton ; Joseph Thierry, laissant de côté ses
décors de théâtre
son frère qui se
Edouard
;
pour orner
Emile
Loubon
chargea du frontispice de
les ;
le
Enfants
et
les
Anges de
comédien Alfred Albert,
Caliban
;
auteur par hasard de l'eau-forte du roman Sous
Louis les
Chepdeville,
rideaux d'Henry
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
296
Trianon
;
un des
frères
Leleux,
qui
composait,
pour
le
Monde
dramatique, des scènes de drames des théâtres étrangers.
Une mention
me
spéciale
min Roubaud, qui ne
se
paraît devoir être accordée à Benja-
VIGNETTE DE pour Toussaint
lo
entraîner
laissa
J.
J.
dans
rangs
les
des
GRANDVILLE,
Mulâtre, d'Anthony Thourct (1834).
dessinateurs romantiques qu'exceptionnellement. L'œuvre du caricaturiste est
nombreuse;
il
Truands de Lottin de Laval. des délicats, tant le
«
je
donne
seule
eau-forte
Sans craindre de choquer
le frontispice
Chenel des Ribaudes
une
grava
»
pour les
les
yeux
de Benjamin Roubaud représen-
et les
personnages qui
le
hantaient
;
4
— BOULANGER. —
DEVERIA.
mais
la
description
— ROGIER
297
due à Lottin de Laval doit compléter
l'eau-
GIGOUX.
forte.
Babbie Chéradame,
la
Ribaude,
était vieille;
ses
cheveux grisonnants
et les rides
qui sillonnaient son front et ses tempes olivâtres annonçaient quarante ans.
A
cet âge
'"r-'ik:^,'i^'^r^.
FAC-SIMILE D UNE EAU-FORTE DE BENJAMIN ROUBAUD, pour
une femme
est vieille!
—
Truands, de LoUiii de Laval (i832).
les
Ajoutons à cela cette vie aventureuse à présumer dans cette
classe dégradée de la société, tour à tour passant
du luxe aux
haillons, de l'abondance
aux privations les plus cruelles; puis ces hideux plaisirs, ces joies brutales qui tuent!...
Les yeux roux de Babbie brillèrent rapides dans leur orbite rides se plissèrent davantage. le
gaz qui
On
eût dit une vessie de
étroite et cave;
bœuf trouée
laissant
— et ses
échapper
la remplissait
Pour Rabasse Calorgne,
les
années avaient été moins prodigues;
c'était
une femme 38
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
2<)8
d'environ vingt-cinq ans, à
bandeau sur son
front,
on eût
d'ascétique, de divin;
de la
la taille
lisse
la nature, qui se plaît à
dit
élancée, aux cheveux noirs et flottants formant
blanc
et
comme
l'albâtre;
sa
tête avait
une des belles vierges de Raphaël.
un
quelque chose
— Étrange contraste
prodiguer à une prostituée des charmes qui ne sont dus qu'à
divinité!
Rabasse
Comme
était
donc
elle savait
belle;
bien
les
mais aussi connaissait-elle
pouvoir de ses charmes!
le
rehausser encore par l'éclat de
parure!
la
Que
cette chaîne
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, prtur
d'or aux larges
anneaux
/<7
Salamandre,
faisait ressortir la
Sue
d'Hugciic
(iS32).
blancheur de son cou
— Puis
tableau de Delaroche au milieu d'un cadre gothique.
ses
!
— C'était comme un
formes admirables que
laissaient entrevoir ses vêtements de velours, puis sa main, digne de servir
au Guide, puis ses yeux... Tout en
Et cette femme ture était corps et
était à
âme
Et dire que
elle était ravissant!
vous pour quelques liards blancs.
à Hugues-le-Velu.
le
roman
rable citation, est dédié à
de modèle
les
—
— Et cette angélique créa-
Horreur!
Truands^ d'où est
M. Guizot
!
!
!
tirée cette
admi-
— BOULANGER.
DEVÉRIA.
A
suite
la
des peintres et graveurs
dans
bande de dessinateurs égarés nets de à
lecture
:
sans
mort tout jeune après avoir lui
a
consacré
nomenclature
cette
mieux doué de
les
ce
une
notice.
Sainson,
groupe
peintre
,
le
son
talent
Félix Davin,
d'oublier
juste
Serait-il
Lécurieux,
une
vient
pleinement; Becœur,
Crapaud de
le
illustré
de
fleur
la
ï.jy
pour cabi-
illustrations
satisfaire
le
— ROGIER
Teau-forte
à
Levasseur, qui donne
Edouard Cassagnaux,
lequel
GIGOUX.
Auguste
dans
Bouquet,
du
ordinaire
le
comédien
Deburau?
az VIGNETTE DE
C.
J.
TRAViÈS,
pour la Séparation, de Vendremish-Durivage (iS33).
Il
est diflîcile
de
faire figurer
sinateurs romantiques.
sur
l'adultère
Ce
n'est
qu'il est possible
les
rangs des des-
que grâce à une
petite vignette
Traviès dans
de
l'y
rattacher; mais combien la
conséquence d'une situation criminelle sonnable par Il
le
dessinateur
est
rendue sèche et
rai-
!
semble avoir été tourné au tour
comme une
toupie de la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3oo
Forêt-Noire
Le personnage outragé
croquis ci-contre.
le
s'appuyant contre une cheminée à
la
son soufflet et de son petit balai, la
petite
crayon
dame; mais Traviès délicat
les
prussienne, agrémentée
fait
comprendre
impuissant
est
que
récriminations
chauve,
et
l'infidélité
de de
envelopper d'un
à
femmes
d'aimables
ont
méritées de leurs juges, qui finissent par croire qu'ils n'ont pas été
trompés, mais qu'ils se sont trompés. 11
un Tony Johannot
fallait
féminins passionnés sur solution de
qui
craque,
un bas blanc bien
enroulements
ces
divan d'une cabine de navire et
l'homme qui se sent
d'un corsage valoir
le
pour rendre
de
faiblir
en face de cheveux dénoués,
de prunelle qui font
souliers
fins
l'irré-
tiré.
Est-ce le hasard, le besoin d'argent qui mirent au service des publications
compagnon de sifs
Thouret
d'Anthony
la Caricature,
Grandville
Eugène Forest
étaient plus à leur aise chez Philipon
lui ?
même
son
et
Ces crayons agres-
que chez
les
éditeurs
de romans. Je laisse de côté, pour ne
pas fatiguer
nombre de dessinateurs de vignettes à qui peu de talent ont manqué. Une trouve sa place dans
la
lecteur,
un certain
le
génie et
même un
nomenclature plus
bibliographie
veux pas terminer sans marquer d'un bizarres qui
le
qui trait
suit
;
développée
toutefois
je
ne
certaines publications
compléteront cet ensemble.
Celui-là pourrait être traité d'esprit chagrin
qui
se
plaindrait
du manque de variété dans l'exécution des vignettes romantiques.
De même que
la toile
à peindre devait se prêter à tous
cédés, à toutes les imaginations des
veaux,
il
fallut
que
le
pro-
chercheurs de moyens nou-
papier subît les innovations imposées au
cuivre, à la pierre lithographique. le
les
Dans
le petit
art
comme
dans
grand, peintres et dessinateurs tinrent à se montrer hors des
PL
PORTRAIT DE MELINOUE FAC SIMILÃ&#x2030;
DUNE EAU FORTE DE GUSTAVE MORIN
VI!
i
%
<
DEVERIA.
— BOULANGER. —
gonds. Assez des vieux procédés!
Toute composition dut la
preuve
faire
de
comme
regardé
même que
au public, de
fièvre
dramatique
se présenter
facultés
insolites.
du
L'art
poussé
était
si
ment du Jeu de Paume de David, de
comme
Girodet, étaient présentés
précédent,
siècle
loin
que l'esquisse du Ser-
même que VEndymion
de
de pleutres produits, sans gran-
ni poésie.
C'est à la classe qui voulait formuler du nouveau
que
tenu de
fut
banal, était conspué et le mépris pour la peinture
du premier Empire
deur
communiquer
et
personnage
tout
3oi
tourmentés, excessifs.
les fallait
Il
— ROGIER
GIGOUX.
rattacherai un
je
commun
rien de
l'ancien art
même
si,
peintre
et
un dessinateur qui
dans leur désir d'attirer
du dessin,
En
lanterne magique.
les
un auteur tispice à
La
fanatique.
aussi
;
bien
il
la
M. Monvoisin
artiste qui se respecte,
lignes plus bas
n'offriraient
yeux blasés par
apporta plus de modération que Jacques Arago dont tion quelques
même
de se servir de
n'avaient jugé utile
ils
quand
sera ques-
il
n'avait pas
affaire
à
scène Ali-Pacha et Vasiliki sert de fron-
un poème de M. Prosper Poitevin, romantique avant de
devenir grammairien.
On
fausserait
d'essence
révolutionnaire
ne
il
;
M.
donnant
en
l'opinion
reçut
comme
Monvoisin
qu'un
reflet
modéré de
l'époque et ses sujets dramatiques, qui tiennent tant de place dans les
musées, doivent être classés à
et Paul
teur,
Delaroche.
quoique
En
la suite
ce sens, le dessin
pondéré à
la
intéressant par la façon dont
de ceux de
que
façon classique, il
est traité et
je
MM.
Schnetz
soumets au
n'en est pas
on verra,
lec-
moins
je l'espère,
avec un certain plaisir, un peintre d'histoire se plier à un procédé
quelque peu bizarre. Il
n'en fut pas de
même
de réserve pour rendre
le
de Jacques Arago. fatal
Il
Bravo du drame
apporta moins la
Vénitienne,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
permis de dire sans trop d'exagération
et peut-être sera-t-il
employa
En
le
noir avec le crayon
du paroxysme
a qu'il
».
relisant la Vénitienne, je constate la netteté de l'exposition
du sujet
et avec
quel art
le
héros se profile dès
le
début.
FAC-SIMILE D UNE LITHOGRAPHIE DE JACQUES ARAGO, pour
—
OÙ
L'inconnu
(le
la Piazzetta...
le
Bravo
?
demande à un inconnu un
Salfieri.
Bravo lui-même) répond tout
le jour...
immobile, espèce d'échafaud Venise.
Vénitienne, d'Anicct-Bourgeois (1834).
rencontre-t-on
personnage appelé
Sur
la
au pied de
la
:
colonne du Lion...
vivant... éternellement dressé
sur
la
triste,
noir et
place publique de
— BOULANGER. —
DEVERIA.
Phrase
comme une
me
noir et immobile,
triste,
a mis
le destin
et qui,
quand
il
le
lui
Ne
et
s'y
3o3
fixe
infernal
!...
ce perles
ont permis de peindre l'homme au-
se croit seul,
la
main
dénoue
les
et le
masque au visage
cordons de son masque
:
(Otant son poignard qu'il pose sur une table.) Poignard maudit!...
qui faites partie de moi maintenant...
au front
spectateur et
espèce d'échafaud vivant;
poignard à
pour l'accrocher à un clou Masque
du
cerveau
paraît avoir convenablement rendu
ressources de son crayon
quel
le
— ROGIER
chauve-souris à un plafond.
Jacques Arago
sonnage
dans
entre
qui
GIGOUX.
cloué l'autre à
comme
si la
main de Dieu m'avait imprimé
l'un
la ceinture...
nous pressons pas d'appeler trop facilement ombres chi-
noises ce genre de vignettes.
rendent-elles
les
eflfets
boulevard du Temple
Dans
leur parti pris de noirceur ne
dramatiques chers au public de l'ancien
?
C3^C
CHAPITRE XXVII DE l'art typographique APPLIQUÉ AUX OUVRAGES DE LA
Un si
livre
LITTÉRATURE ROMANTIQUE
bien imprimé
divers des arts
décoratifs.
nance typographique d'un auxquelles l'intelligence de aussi
bibliophiles
les
tient
qui
sa
bonne place dans
le
groupe
Les gens de goût admirent l'ordonet
livre
classent
le
parmi
les
choses
l'homme a commandé une harmonie; recherchent aujourd'hui
les
ouvrages
romantiques sont non pas seulement des amateurs de curiosités,
mais
des
amis d'une typographie bien
éditions des Renduel,
des Manie, des
Quoique
ordonnée. Gosselin
les
des Fournier
et
fussent imprimées en vue des cabinets de lecture, leur prix assez
élevé permettait d'apporter du soin dans le tirage, d'employer un
papier durable et d'orner ces livres de frontispices à l'eau-forte
ou gravés sur
Dans
la
un certain faisait
titre la
bois.
plupart des rôle.
livres
de cette époque
Réimportée d'Angleterre,
bon ménage, par
la netteté et le
des livres; aussi la fameuse
a
la
gravure sur
gras de son
taille-douce
vignette joua
la
»
relief,
bois
avec
le
des romans de
Restauration fut-elle abandonnée aux éditeurs des ouvrages de
piété.
Les peintres
et les dessinateurs, rattachés
tique, tenaient à
couvertures
de
au mouvement roman-
honneur d'obtenir une mention sur livres
nouveaux en
le
même temps que
verso des
dans
les
catalogues de librairie où certains ouvrages, longtemps annoncés,
semblaient avoir obtenu une concession à perpétuité
:
fournir un
DE L'ART TYPOGRAPHIQUE EN
frontispice à l'eau-forte
en tète d'un poème, d'un
œuvre dramatique payait déjà
Deux ouvrages de
i83o
le
graveur de ses
3o5
roman, d'une
efforts.
cette époque, qui devaient bénéficier de ces
courants nouveaux, sont restés des conceptions fantasques et humoristiques auxquelles l'imprimerie devait faire fête
de
Bohême de Charles Nodier n'est
Il
une
pas
:
Deburau de
et le
V Histoire du roi Jules Janin.
romantique qui
bibliothèque
ne place aux
premiers rayons ces deux ouvrages; mais par rang de date l'Histoire
du
Bohême prend
roi de
le
pas.
L'édition publiée par les
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT. (Vers iS32.)
de i83o. Tony Johannot y donna
frères Delangle
est
de sa fantaisie
dans une
série
de petites
vignettes,
la
monnaie
habilement
gravées par Porret.
Au
point de vue du décor
conception mieux entendue.
homme
d'un
livre
L'ouvrage
il
ne se peut guère de
contient
SgS pages
:
un
de peu de goût eût émaillé de gravures un texte qui y
prêtait;
mais tout
avec sobriété de
un prétexte à qu'on ne
lit
écrivain
qui
l'illustration,
a
souci
de sa pensée doit user
sous peine de faire de
images, c'est-à-dire
un
livre
qu'on
son œuvre
regarde mais
pas.
Nodier voulait être
lu.
Toutes sortes de diables bleus, de chi39
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3o6
mères cornues, de mandragores fantastiques voltigeaient dans
que
conteur tenta de fixer dans les feuillets de son
le
trompa tort
de
;
cependant ne disons pas trop haut que
et
par son impression, par l'accent de ses
:
Bohême
une note très
resté
est
livre.
îl
se
conteur eut
le
vignettes,
particulière
l'air
de
le
Roi
librairie
la
romantique.
A
un
cette fantaisie je préfère toutefois
Livre qui restera que
Janin.
production du critique,
courte et
ouvrage de Jules
comme
Debiirau,
le
la plus
petit
meilleure
la
mieux venue de son
la
œuvre. Lors fut
de
du
réception
la
pas question de ce
au discours de Jules Janin le titre lui
Comment
livre.
l'Académie,
à
feuilletoniste
il
ne
Péponet qui répondait
le
osé mentionner un ouvrage dont
eût-il
semblait une profanation
:
Deburau^
histoire
du théâtre
à quatre sous, pour faire suite à l'Histoire du Théâtre-Français?
Dans
la
pensée de
rapprocher
les
Funambules de
que de s'étendre à
mime
d'un
M. Camille Doucet
associés
et
bijou typographique;
de cette mais
l'Académie
les frontispices, les vignettes,
les
sommaires
«
aux ouvrages du
Les gens
en manchettes
d'esprit,
lui
compte
seul
«,
un véritable
résulta
se laissa pas
ne
toucher
les caractères, la justification et
quoique ce détail
que l'Académie craint de
estiment que ce petit à
le
fût
emprunté
xvi" siècle.
ses fauteuils dépenaillés,
suffit
pages sur
l'écrivain, l'éditeur et l'imprimeur
collaboration
par
Ils
trois cents
enfariné!
Pour atténuer l'impudence de s'étaient
une impiété que de
Comédie-Française, un sacrilège
la
pendant
plaisir
c'était
se
faire
sont prononcés dans un
livre,
protégé par
pour sauver de
l'oubli
la
le
asseoir
sur
autre sens.
jeunesse du conteur,
nom
de Jules Janin.
Pas une faute typographique dans ces deux volumes. Tout
est
DE L'ART TYPOGRAPHIQUE EN
d'un goût parfait, jusqu'à
couverture
la
toile
i83o
à matelas
de l'ou-
Paillasse.
Auguste
vrage, qui annonce que l'auteur va traiter de
Bouquet,
ordinaire
peintre
le
de
Soy
Deburau, représenta
mime
le
dans deux de ses meilleurs rôles; Tony Johannot introduisit de délicates lettres ornées et quelques vignettes dans le texte.
Jules Janin avait dû passer au moins une journée à écrire cet
immortel ouvrage. Tout
venu à point. Ce sont de ces œuvres
était
éditeur et imprimeur; chacun
qui doivent rendre heureux auteur, se
d'y avoir prêté son concours.
flatte
Au
de
milieu
Bohême
la
mêlée romantique
détachent
sont d'essence libre, fantasque, et fantaisie
c'est
pourquoi
Roi de
le
Deburau, qui n'appartiennent à aucune
et le
dance, cette
se
classe. Ils
cette
indépen-
ont groupé dessinateurs, graveurs, impri-
meurs pour présenter au public dans de gais habits ces
livres
curieux.
Pendant
la
de
période
poètes s'ingénièrent à
i83o à
i835,
entrer dans
faire
romanciers
les l'art
et
les
typographique des
caractères de fantaisie correspondant à la nature de leurs ouvrages.
En regard du
gravé un
frontispice
titre,
parfois une couverture
agrémentée d'encadrements bizarres, devaient allécher
le
public.
Les compositeurs de musique, plus particulièrement, passèrent des nuits blanches à rêver des caractères voyants,
étranges, avec des
dispositions linéaires se mariant à leurs mélodies. était
nom
maître dans ces sortes d'inventions il
fit
aux
jouer des variations incessantes dont
(page 60) suffira
Les
;
comme
fantaisistes
Monpou
surtout
lettres
de son
six
le titre
de Lénore
spécimen.
non plus
frapper les yeux du public. lettres fashionables sur le
«
ne dédaignaient pas ces moyens de
Nous avons
premier
feuillet
écrit
De Profmidis
de notre roman
»,
en dit
Alfred Mousse dans sa préface; mais ce que l'auteur qualifiait de
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3o8
caractères fashionables
roman
n'existait
Le
imprimé à Laon par un certain Varlet-Berleux, qui ne
fut
qu'une fonte tout à
pouvait ofFrir à l'auteur retard d'au
Dans
que dans son imagination.
moins dix ans sur
même
ce
la
en
provinciale,
typographie parisienne.
d'ornementations
ordre
fait
le
Bibliophile
Jacob
l'emporta facilement, et ce serait un fâcheux oubli que de négli-
ger
la
le titre
de la Danse macabre qui, avant que
première page,
le
frissonner
fait
et
le
le lecteur
ouvre
préparc à d'étranges
événements. Je ne crois pas faire preuve de trop d'idéalisme en comparant les caractères ci-dessus à une pelletée d'ossements de morts,
semblables à ceux que
les
terrassiers mettent au
jour et étalent
sur le sol en creusant des fondations près d'une ancienne église.
Les écrivains de l'époque
se
firent
encore remarquer par un
autre procédé et le poussèrent aussi loin
que possible; mais
il
a
besoin d'être montré dans toute son ingéniosité avec les dévelop-
pements chapitre.
qu'il
comporte,
et
il
m'a paru nécessiter un
nouveau
CHAPITRE XXVIII ÉPIGRAPHES ROMANTIQUES
Si je ne
me trompe,
aux étrangers,
c'est
et plus particulièrement
aux écrivains anglais, qu'on doit l'usage des épigraphes. Walter Scott
fait
précéder
chapitres de ses romans d'une
les divers
tion indiquant la nature des
sentiments
va mettre
qu'il
l'épigraphe ainsi comprise n'est pas sans
cita-
en jeu
analogie avec le texte
de l'Ecriture qu'un orateur chrétien commente en chaire
tiré
dont
circuler
fait
il
dans
l'esprit
diverses
les
:
parties
et
de son
sermon.
Les romantiques français importation
manchettes
étrangère.
dans
»
le
Ce
dessin
petit
fait
pour cette
passion
de
placées
lignes
en
«
leur parut devoir donner tout d'abord
texte
au public une idée avantageuse de
que du sauvetage du
ainsi
de
prirent
se
la
variété
de
leurs
néant de gothiques auteurs
lectures,
tout
à
oubliés.
Au
début,
romanciers
l'épigraphe, presque exclusivement
moyenagistes
jugée
fut
,
qui traitaient spécialement de la
lutionnaires,
les
utile
femme;
La mode
les
service
des
psychologues,
les politiques et les révo-
penseurs, les moralistes,
dédaignèrent pas ce système.
par
au
les
humanitaires,
s'en étant mêlée,
ne
de savante,
l'épigraphe devint tour à tour passionnée, sarcastique, vengeresse, familière,
narquoise et parfois incompréhensible.
en empruntèrent aux Allemands adversaires, dictèrent
nu
leurs
parents,
miaulèrent
des
;
Les humoristes
leurs amis, leurs maîtresses, leurs
leurs
animaux
favoris
épigraphes destinées
eux-mêmes, à
étonner
le
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3io
lecteur;
ne demandait pas mieux que d'admirer ces êtres capri-
il
qui habillaient les mots en
cieux
masques ou
en heiduques courant au-devant de leurs
mode vaut
Cette
les
transformaient
le
roman-type de
récits.
peine d'être étudiée.
la
La Notre-Dame de Paris
est,
sans contredit,
i83o; aujourd'hui encore, quoique lézardé dans certaines parties,
comme
le livre se profile,
les vieilles tours
du monument, au milieu
des masures qui l'environnent, et on n'a l'intention de rabaisser le
vicomte d'Arlincourt,
en montrant
les
ni
Francisque Michel,
Ècorcheurs, Job ou
comme d'humbles
les
en
taupinières
ni Lottin
Pastoureaux,
de Laval,
Truands^
roman de Victor
du
regard
les
ni
Hugo. Nourri de nombreuses lectures, d'en
faire
étalage.
Notre-Dame
de Paris se présenta sans épi-
graphes, à moins qu'on ne considère Victor
dans
Hugo
le coin
poète ne jugea pas à propos
le
comme
telle l'inscription
découverte, gravée à la pointe sur
dit avoir
obscur d'une des tours du
vieil
édifice
le
que
mur,
:
ANAFKH «
C'est sur ce
Victor l'esprit.
le
est
Hugo
Avec
fait
fictions
il
ce livre
le
son œuvre, c'est était
dit le poète.
qui
«
au sens lugubre
romantique par excellence,
système à qu'il
restent dans
joue magistralement et les cloue dans
cerveau de ses lecteurs. Anankê^ resté l'épigraphe
»,
créer des choses
a le secret de
les
n'employa pas
en
mot qu'on a
la
mode en
eut conscience que
une grange bourrée jusqu'au
contemporains, n'auraient qu'à
s'y
toit
tête
et
si
et fatal », le
maître
des chapitres de
Notre-Dame de Paris et
que
les auteurs, ses
fournir.
Les épigraphes romantiques furent tantôt un carnet d'échan-
KPIGKAPHES ROMANI IQUES
tillons
du
decfré
tempérament, ou
3ti
de science d'un auteur, tantôt un
reflet
de son
mot de passe pour pénétrer dans son
le
Les sectateurs du moyen âge
récit.
imprimer en caractères
les faisaient
gothiques, ce qui communiquait une couleur archaïque à Tceuvrc.
Plus l'auteur cité était inconnu, plus grande était sa valeur.
in
jJicB
nu pdit pot
lisoii nuiiniiuc
une description de dessous
On
tciics,
un poiiciin,
les toits,
de ces faméliques étudiants du
tcivc
Ocs
'
Autv
représentant
xvi" siècle,
bn biner.
uiniijvc cspoiv
(Jean d
est
îit
iuu\mt bcs pois secs, nu oignon solitaire,
que
i
i,
le
le
.
)
repas d'un
romanciers se
les
plaisaient à peindre.
Les bourreaux étaient alors
—
très recherchés
Henry
:
Moufflet, bourreau de notre bonne
ville, voilà
de
se préparent
lu
besogne
et
du gain qui
pour vous.
(Alph. Rover, Madame Henrion^.)
Malheureusement, Alphonse Royer manquait du il
etit
permis à un habile écrivain de
personnage aussi important que François
de
meilleur
parti
d'un
bourreau.
le
I"''
fer et
tirer
style à riposte;
chercha douze cents
ne trouva que deux cents
hommes hommes
de velours.
(Alexandre Dv^^ks, Gaule
de
Voilà une danse
purs I.
et
le
France.)
mots, un vis-à-vis antithétique qui sont
dramatiquement
Nouvelle du volume
et
Sachet,
présentés. i8;<5.
Un
être
maussade
traitera
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3i2
peut-être cette épigraphe de phrase de théâtre. Elle répondait au
Dumas
goût du public du temps,
n'en demandait pas plus.
L'auteur de l'épigraphe ci-dessous ne
Le
ce qui est fâcheux pour sa mémoire.
samment fantoche
pas
s'est
connaître,
fait
dessin en est vif et suffi-
:
Après ce discours
sorcière rentrait dans
la
sa boîte en agitant des potences, et la refer-
mait avec un bruit
sinistre.
(Le Talisman d'Orosmane.)
dit
J'ai
dans un précédent chapitre que
agistes intéressaient
chroniqueurs,
médiocrement
chartes,
les
moderne à l'archaïque
âge)
de Vertu
et
fit
i83o; les anciens
gothique, ne répondaient en
l'écriture
rien à leur esprit. C'est pourquoi le
femme de
la
moyen-
les écrivains
Bibliophile Jacob
le
mélangea
Roi des Ribauds (moyen
suivre le
Tempérament, plus actuel; entre temps,
et
s'il
trouvait quelque épigraphe s'adressant plus directement au public
féminin, tête
il
ne manquait pas de
la
d'un de ses chapitres, témoin
piquer
comme un
papillon en
:
<Ù niati
Itoj)
trutl poui si î>on«
kautc
!
(Philippe Desportes.)
Apostrophe l'attention
de siècles toute
antérieurs
paiticulière
qui
sert
apportée par
les
de
trait
d'union
à
romantiques à étu-
dier la passion moderne.
Dieu la voir
sait
en
quels recoins
la
femme
fut observée!
On
voulut
sous toutes ses faces, sans voiles, avec ses tendresses, ses
larmes, ses grains de beauté secrets.
Un telle
portrait de
richesse de
femme, détails
traité
par
que parfois
les écrivains d'alors, offre la
une
description profondément
ÉPKJRAPHES ROMANTIQUES
enlève
travaillée
plus vivement.
Prie
le
tout
relief à
l'original.
Le
Ceux qui ne connaissent pas
xvin^ siècle y allait
le
portrait de
verront dans les quelques lignes suivantes
Elle ctait d'une taille délite et au-dessus de la
3i3
M"' de
:
commune; une
ligure,
un
air
de
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour
nymphe, mais
le
les
Romans
cl
Contes fhilosopinqucs, de Balzac {i83i).
visage délicat, de jolies joues,
vifs et gais,
en tout une physionomie
le
nez bien
fait,
des yeux un peu chinois,
fine et distinguée.
Voilà un crayon très vivant, quoique l'auteur ne compte guère
parmi
les
écrivains de
son temps
'
;
mais ces touches alertes du
passé étaient méprisées par l'école romantique, ennemie du simple. I.
Mémoires du président Hénault.
40
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3i4
On
mieux que bien, avec des moyens nouveaux
voulait faire
compliqués courent
;
les
c'était la
très
et
n'est
qu'il
kaléidoscope
les
sentiments,
même
la
font vibrer
passions,
les
comme
pas besoin de les secouer
pour en
des
tirer
Un
après laquelle
quelques naïfs croyaient,
jeunes gens. Pourtant
en i83o, que seuls mots,
manie du moment,
très
les
dans un
effets.
jeudi soir, au bal, elle se déganta. Elle
une robe rose. Tous ses regards
avait
étaient
pour moi. Voilà
ma
vie.
(Février 1829'.)
/
Ces quelques
un jeune
traits
rapides, écrits sur un carnet de notes
homme amoureux
par
en rentrant d'une soirée, pourraient
presque prendre place dans l'Anthologie grecque.
Ces épigraphes étaient parfois suggestives préoccupaient. bet, avait
anglais
et
les
initiés
s'en
Le premier chapitre de Louisa, de Regnier-Destour-
pour épigraphe un vers de Wordsworth,
célèbre lakiste
le
:
Spires whose silent finger points
Clochers dont
le
doigt silencieux montre
Théophile Gautier, frappé par ce vers, stances de son premier recueil de poésies Je n'ai jamais rien lu de
si
Qu'un
l'ai
Il
seul vers
;
car je
le voici,
le
le ciel...
pour texte de
prit
:
Wordsworth,
Dont parle lord Byron d'un ton
«
to heaven...
le
poète
plein de
dans
Clochers silencieux montrant du doigt
fiel,
la tête
:
le ciel! »
servait d'épigraphe, et c'était bien étrange,
Au
chapitre premier d'un roman, Louisa,
Les douleurs d'une
fille,
œuvre toute de fange,
Qu'un pseudonyme auteur dans l'Ane mort puisa. I.
Epigraphe d'un chapitre de Louisa, ou
[Regnier-Destourbet].
les
douleurs d'une fille de joie, par l'abbé Tiberge
EPIGRAPHES ROMANTIQUES
3i5
Ce pauvre Regnier-Destourbet,
Voilà bien les poètes.
qui inspire
des stances à Théophile, se voit accusé d'avoir écrit une œuvre de
fange, et cela parce que Si Tauteur
avait
le
mot rime suffisamment avec étrange.
passé pour heureux,
de dire que son roman
le
manqué
poète n'eût pas
était merveilleux.
Les romantiques politiques employaient des épigraphes sombres, amères, violentes. Il
du sang dans ton
y a
histoire.
(Rey-Dussueii..
Ainsi
)
s'exprime le romancier des barricades du cloître Saint-
Merri. Stendhal, qui ne se contentait point d'être athée, avait pris en outre
le
bonnet du jacobinisme, ce qui
permettait de piquer
lui
pour épigraphe d'un des volumes du roman
le
La
Rouge
et le
vérité, l'âpre vérité.
(Danton.)
Quand Dieu
Noir:
'
eut pétri l'âme des laquais,
un peu de boue avec laquelle
il
lui resta
il
pétrit l'âme des princes.
(Mme de SoUZA.)2
Qui 1.
Au
se serait attendu à cette épigraphe violente de la part de verso du faux-titre Je chaque volume de le
Rouge
et le
Noir, édition de iS3o, se
trouvent deux épigraphes qui n'ont pas été reproduites dans les éditions postérieures, bien
que
celles des titres des chapitres aient été
intelligent de livres romantiques,
du premier volume; dans
le
me
fait
maintenues. Un ami, M. A. Boisseau, collectionneur
remarquer ce
détail.
Le mot de Danton donne
second deux vers de Sainte-Beuve changent tout à coup Elle ncst pas
la
le
ton
note
:
jolie,
Elle n'a point de rouge.
2.
Jules Janin se trompe. C'est à M"" de Sabran, maîtresse du Régent, qu'est attribué le
mot. M"" de Souza, écrivain délicat,
était à mille
lieues d'une pareille
boutade
à la
Chamfort.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3,6
Jules Janin?
que
est vrai
Il
avait
le livre
pour
Barnave, et
titre
qu'à cette époque le critique éprouvait le besoin de se faire remar-
quer par son hostilité envers
maison d'Orléans.
la
Voici une épigraphe plus violente encore; son ton plaira vrai-
semblablement aux naturalistes
:
La Liberté être
une garce qui aime
est
couchée sur un matelas de
cadavres.
(Mirabeau.)
Au
milieu
quelques
des
romantiques
moralistes
épigraphes suivantes
clairsemés
;
quelques
glissaient
se
à
cet
ordre
penseurs,
rattacherai
je
les
:
L'auteur avait des problèmes plus sérieux à résoudre que celui de passer une robe à la Vérité.
(Extrait d'une préface quelconque.)
(Alphonse Buot.)
Ancien
affilié
de
la
bande de Pétrus Borel, l'honnête Alphonse
Brot devait plus tard se caser dans verser dans le
les
bureaux d'un ministère
roman à aventures sans y trouver
ses Préfaces annoncent
la
gloire
et
dont
une constante poursuite. L'heure est sur l'horloge des destinées, rien ne pourra l'empêcher de sonner. (P.
est
l'épigraphe
due à un
romancier qui eut diverses manières.
Passant à l'éducation à quelque
Renseignement Buessard
BUKSSARD.)
temps de
là,
le
penseur
créa
et devint chef d'institution.
Pour moi, du
je
me
mis
à
rêver au lieu d'avoir
plaisir.
(Obermann.)
On
a là l'expression d'un petit groupe de fidèles qui se ratta-
EPIGRAPHES ROMANTIQUES
M. de Sénancour, groupe
chaient aux alanguissements maladifs de
dont
n'est pas resté trace.
il
Ceux qui ont étudié quelque peu
mouvement romantique
le
dans ses origines ont sans doute remarqué que
de
Molière,
négligée en
était
siècle
xvii°
i83o.
est
Il
que recherchait
Non motifs
;
plus le aussi
xv!!!*"
voit-on
la
étaient
l'art
pour
Raymond
du
rarement question de qualités
de ces
n'étaient pas de
clairs,
siècle
pas en faveur par les
n'était
mêmes
peu d'épigraphes empruntées à Voltaire, à
Les encyclopédistes
regardés d'un œil de mépris par
l'art.
littérature
nouvelle école'.
Jean-Jacques, à Diderot, à d'Alembert. taires
la
La Fontaine, de La Bruyère. Les
esprits trop posés, trop raisonnables, trop celles
Siy
Toutefois
trouve dans
je
Raymond
(Michel Masson et
le
les
utili-
sectateurs de
Maçon, de Michel un choix
Brùcker),
d'épi-
graphes qui montre que ces romanciers cherchaient à se raviver aux sources des penseurs du ils
empruntent cette pensée
xviii*^
siècle.
Au quakérisme
américain
:
Combien de en
faisait
lois
on rendrait
inutiles si l'on
de bonnes sur l'éducation
!
(Guillaume Penn.)
Ils
interrogent les philosophes, les magistrats
Ceux qui ne
:
s'inquiètent pas de la justice
forcent la justice à s'occuper d'eux.
(D'Eprémesn'il.)
I.
Je ferai
toutefois
une exception pour Théophile Gautier, qui s'ouvrait volontiers dans
l'intimité et ne faisait pas lui
dcmandai-je un jour.
fi
—
des classiques.
—
La Bruyère, me
Quel
est l'écrivain français le meilleur à étudier
répondit-il.
"r
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3i8
me
matière de religion, Masson et Brûcker
En tiques
semblent scep-
:
Ce
de
n'était pas assez
y ont ajouté
le
l'enfer, les
purgatoire.
Boi.ING BROKE.)
(
On
Raymond une
entrevoit chez Michel
populaire et socialiste tout à publication du
Maçon. Des pensées
de courant
infiltration
en
nouvelle
fait
hommes
date de
1828,
anciens et des
tirées des
la
mo-
dernes, de Socrate, de Publius Syrus, d'Holbach, de Pope, etc.,
indiquent des gens qui
que ceux de
En
la « littérature à
l'horizon,
Les passions
factices
avec des
c'était
cherchent d'autres moyens
qui
images'
».
descriptions
l'épigraphe
chercha sa voie
à l'état de décor
du théâtre,
Pierre et à Chateaubriand. tion,
et
i83o, on s'occupait médiocrement de la nature;
intervenir
juré
lisent
suivante
noir
on
faisait
tourmenté.
et
moyen
les accessoires
si
âge, eussent
qu'on laissait à Bernardin de SaintIl
faut cependant citer, à titre d'excep-
d'un
esprit
tourmente qui longtemps
:
J'aime mieux les discours des grands seigles entre eus
Que ceux des députés bavards
et
ténébreux.
(Alphonse Esquiros.)
Esquiros était sincère et disait vrai en vers le jeta
dans
nation,
l'homme
politique où,
la
à des
;
la
prose de
la vie
moments dangereux pour
se trouva aux prises avec de
violentes
la
agitations
méridionales qui ne ressemblaient guère aux ondulations des seigles caressés par
I.
le
vent.
C'était pourtant encore
de fumées
une sorte de ronnantique que Raymond Brûcker, cerveau plein
à la fois fouriéristes et néo-catholiques,
orateur à
la
façon des prédicateurs de
Ligue, et qui devait finir dans les sacristies, affecté d'un cléricalisme bizarre.
la
ÉPIGRAPFIES ROMANTIQUES
Au nombre
des épigraphes singulières de ces temps singuliers,
on
n'a
ils
allèrent aussi loin
et ils
3i9
que l'embarras du choix chez
les
que possible dans
goguenards de l'époque
les
champs de
;
la surprise,
en rapportèrent parfois d'heureuses trouvailles.
Alphonse Karr, quoique appartenant à
la
génération de
i83o
VIGNKTTE DE GIGOUX, pour
par
son
moderne.
âge
Né
et
la Slrcga, d'Eniest
certains
courants
de parents bavarois,
il
Fouinct (iK32).
difficiles
dut à
la
à
esquiver,
Germanie un accent
humoristique qui ne ressemblait en rien à l'accent français naissant la langue allemande, sortes de mots et d'épigraphes
l'allemand,
Alphonse Karr en
public se montrait
friand.
Le
il
resta
;
con-
émerveilla ses lecteurs par toutes
tudesques. La nature, fit
la
musique,
une sorte de pudding dont
spirituel
le
romancier devait en outre
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
320
aboyer des épigraphes à son chien
faire
et le
prendre pour colla-
borateur de ses romans.
Avec
chien
le
Karr inventa Tamitié
épigraphes du harpiste Léon Gatayes,
des
foison
Freyschûtz,
quasi-célébrité,
grâce
au poste en vedette
qu'il
on
:
eut
à
qui obtint une
occupait en
tète
des chapitres de roman de l'auteur des Guêpes. faisait
Il
Une
bon à ce moment d'être
avec un
lié
épigraphe, un mot, l'ami passait à
écrivain en vue.
la postérité.
Cherche.
(Théodose Burette.)
est
une épigraphe de VAne mort qui a plus
pour
fait
la
gloire
du professeur que ses nombreux résumés historiques. Ahl Eh! eh! Hi!hi!hi!
Oh!
Hu! hu! hu! hu! hu! (Profession de foi par l'auteur.)
Si
suicide,
les
Roueries de
Trialph,
par Lassailly, sont
de curiosité,
n'est-ce
notre
cotées un
contemporain avant son
gros prix dans
la librairie
pas grâce à l'épigraphe ci-dessus?
Je citerai, quoique n'appartenant pas directement à cette classe, l'épigraphe suivante
:
Sire, grâce
!...
grâce!...
(Opéra du Condamné.)
Sans intérêt apparent, l'épigraphe
ci
-dessus
a
pourtant
son
ÉPIGRAPHES ROMANTIQUES
Utilité
de Clotilde de Lusignan, ou
tirée
:
d'en-tcte au
1822), elle sert
in
beau Juif (Paris,
le
des nombreux romans
chapitre d'un
de pacotille enfantés par Balzac dans sa jeunesse'; on a pas douter, un vers de Topera
avec
tard
Condamne que Balzac
tant
que
et
romancier détruisit
le
commencées
d'œuvres
esquissait
^
une étude d'avoué,
peut-être dans plus
le
à n'en
là,
:
poèmes
tragédies,
badins, etc.
Une Revue du temps,
Poucet, nous
le Petit
secrètes ambitions d'un libraire romantique
Vous
serez
ma
fait
connaître les
:
morte ou vive!
proie...
(HippoLYTE Souverain.)
Du moment
où un auteur donnait de
à ses amis, à ses
animaux
favoris,
la publicité à sa
maîtresse,
l'éditeur devait d'autant plus
figurer dans cette foire aux épigraphes qu'HippoIyte Souverain se
piquait de poésie.
Dans citer
la
bande des
«
gens d'esprit du temps,
lions »,
en première ligne Roger de Beauvoir.
On
lui doit
il
une
faut
épi-
graphe d'un tour imprévu. En tète d'un chapitre de // Pulcinella, ou
l'Homme
des Madones, se
lit
:
Feu Duponchel. (Histoire contemporaine.)
Ces deux mots, que pas, portaient
S'entendre gréable
I.
ments
Si
;
le
gros du public ne comprit sans doute
en pleine poitrine d'un des directeurs de l'Opéra.
appeler par ses
mais
lire
amis feu Duponchel
déjà
désa-
imprimée cette désignation d'outre-tombe dut
M. Octave Uzanne avait connu cette épigraphe,
qu'il publiait
est
derniciement dans un journal sur
il
les
l'eût jointe
aux curieux renseigne-
œuvres projetées par balzac. 41
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
323
faire repentir
jours,
un personnage, qui
d'avoir excité
la
tenait
vraisemblablement à ses
homme
rancune d'un
répandu que
aussi
Roger de Beauvoir.
Le
de l'Opéra
directeur
qui paraît
,
des habitués de la Loge infernale,
avoir
été
assez
mal vu
trouva un jour la rue dans
VIGNETTE A LA MANIERE NOIRE, pour
laquelle
sa
porte
il
le
De Profundis,
d'Alfred
Mousse (Arsène Houssaye), 1834.
demeurait obstruée par cinquante voitures de deuil attendait
réclamaient
le
«
un
corbillard
chargement
»,
empanaché
soit
la
bière
dont
les
contenant
;
à
porteurs le
corps
de Duponchel.
Dans une
des voitures
en
tctc,
Beauvoir étaient censés représenter
Emile Cabanon,
les
Roger de
proches parents du défunt.
ÉPIGRAPHES ROMANTIQUES
Le
«
tout Paris
»
d'alors s'amusa de
de Beauvoir a consacré
Un
dont Roger
cette invention
souvenir dans l'épigraphe ci-dessus.
autre système d'épigraphie fut employé par Alfred Mousse,
auteur du roman l'écrivain
De
Mousse
chapitre intitulé fut pas
le
323
cachait
une certaine
fantaisie
titre
en
;
funèbre, sens,
ce
le
Camille ouvrait aux romanciers une voie qui ne
Pour peindre son héroïne,
suivie.
ploie l'auteur
Profundis (Paris, 1834). Sous un
voici le
procédé qu'em-
:
Son
existence avait coule calme
et limpide.
(Alphonse Karr.) Elle est fraîche, elle est rose, elle a de
grands yeux,
elle est belle.
(Victor Hugo.) Sus ojos eran de apil obscuro. Plus limpide que ce
flot
pur.
(Alphonse de Lamartine.)
En
la
voyant
est, je
même
si
innocente et
si
pure, quel
ne dirai pas l'homme, mais qui tenterait de
le
dcmon
la souiller ?
(Alexandre Dumas.) His eyes very Cette rose au matin sourit
bliie.
comme
sa bouche.
(André Chénier.) Sa prunelle Étincelle.
(Henri
IV.)
Gli occhi di color del cielo.
Un
long chapelet d'épigraphes se déroule ainsi pendant quatre
pages sans laisser traces de
la figure
de Camille.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
324
Cette malice à propos du système épigraphique devait en hâter la fin.
Ce
fut alors
que
fossoyeur du
le
De
Profundis, se dépouillant
du pseudonyme d'Alfred Mousse, entra blond, élégant dans
le
monde
des lettres.
Après avoir joué un certain "temps du violon sur du cœur des
relle
rouge
il
prêcha
jolies
femmes de son temps, en
la galanterie
du
xviii'^
faisait
comédiennes
et des belles
dames, ces
pas de disserter platoniquement, à
Tapissier
véritable talon
Caressé par
la for-
folles joies
ne Tempêchaient
moments de
ses
loisir,
sur
l'âme.
ingénieux,
fauteuil à rallonges
à
chante-
un directeur du Théâtre-Français, choyé des
tune qui en
l'immortalité de
siècle.
la
il
inventa pour l'Académie
dans lequel
aucun esprit indépendant
resses de toute qualité, à
la vieille
de
dame ne
française
devait permettre
s'asseoir; confesseur des
commencer par
celles
un
péche-
de Mabille, Arsène
Houssaye devait toujours rester blond comme Apollon
et
bâtir à
Beaujon, à Vorges, à Breuil, à Bruyères, presque autant de châteaux que
le
Roi de Bohême.
ET LE PATRE, SUR SON TOMBEAU, LIRA POUR ÉPITAPHE IL
:
MIT A MORT l'ÉPIGRAPHE.
EPILOGUE ORIGINE ET RACINES DU ROMANTISME
Le hasard me quais une
fit
un jour rencontrer sur
image symbolique du
chose particulière,
la signification était claire.
Furie en robe à panier,
du temps de les
M"''
comme on
Raucourt,
tire
la
dont,
Une
comprenait
un rideau devant
bustes de Racine, de Corneille et de Voltaire,
pour épargner à ces grands hommes de carcans, de roues
A
xviii^ siècle
les
et
la
vue de coupes de poison,
de gibets.
première vue ce frontispice
me
rétrograde qui visait sans doute à la des drames de Shakespeare dont
parut fois
la protestation
d'un être
l'accumulation de meurtres
Le Tourneur
venait de donner une
traduction, et les conséquences de la révolution
tentée au théâtre
par Diderot et réalisée par Sedaine, Beaumarchais et Mercier. Je ne m'étais pas entièrement trompé.
Au moment
de mettre
sous presse la dernière partie de cet ouvrage, un érudit très versé
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
326
dans
connaissance de
la
M. Charles Mehl, me donne un auquel a
du
littérature
la
siècle,
xviii"
mon
ami,
complet de l'ouvrage
historique
image.
trait cette
Fenouillot de Falbaire avait
jouer en 176g, avec un certain
fait
drame bourgeois de l'Honnête Criminel. Un coq qui
succès, le
trouve une perle dans une basse-cour n'excite pas plus d'envie
parmi
main sur une
qu'un
l'entourent,
Chaussepierre,
de
bel
de
esprit
à faire,
en
de
cas
le
besoin.,
vidangeur,
le
femme de
le
drame à
un
menuisier,
le
jouer
deux
juste oubli
ton
de
si
jolies
Le Prince,
par
du pamphlet qui
serait
estampes, dessinées
d'après
par
hommes,
galérien ne sont-ils pas des
qualité ne rougirait pas de refuser ses larmes
le
fois
:
resté et
et
aux malheurs qui acca-
bleraient la famille de ces individus et qui viendraient déchirer son
Tel est
de Falbaire,
Roué vertueux, poème en prose propre
semaine^. Le critique disait à ce propos Le maçon,
la
pour
l'époque,
l'audace dramatico-bourgeoise de Fenouillot
en publiait une parodie,
quelle
qui a mis
écrivain
idée.
Coqueley châtier
qui
volailles
les
cœur
fraternel
?
plongé dans un
gravées en camaïeu
un procédé nouveau,
appelé
n'avaient
quelque attention sur cette polémique entre un auteur dramatique et
un
critique.
Soixante ans plus tard
la
même
vignette eût pu servir d'arme
de guerre aux adversaires de l'école romantique. en
176g,
MM.
prudent sur çaise
de Jouy,
etc.,
tiraient
drames d'Alexandre Dumas
Pourquoi Lauzanne
le
i83o
comme
également un rideau
buste de Voltaire du foyer de la Comédie-Fran-
pour l'empêcher d'être conspué par
teurs des
I.
le
Jay,
En
patriarche
[Paris].
1770. In-S".
de
Ferney
et
les fanatiques
admira-
de Victor Hugo.
était-il
exposé à de
telles
EPILOGUE
injures?
On
criait
anathème à
ses
327
tragédies;
mais
les
tendances
philosophiques de Voltaire étaient également en jeu'.
Au
début, les romantiques n'allèrent guère plus loin que Cha-
La
teaubriand.
cathédrale, trame sur laquelle furent brodés tant de
romans, sortait tout entière du Génie du Christianisme. Longtemps
N
M)
(-. I.
•i
,
sWv
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour Notre-Dame de Paris, de Victor Hugo (i832).
une
religiosité
les jeunes
vague, d'accord avec d'archaïques époques, écarta
gens de
celui qui,
dans son Dictionnaire philosophique.,
avait déraciné les superstitions et la barbarie des siècles précédents.
Avec I.
les
la
Cathédrale, un autre mot d'ordre contre le philosophe
Le Voltaire, entrevu en i83o
comme un
singe tiont les grimaces s'attaquent aux clioscs
plus sacrées, est curieux à étudier dans les jeunes écrits de Victor
que, dans sa vieillesse, la ligure
le
Hugo;
j'ai
hâte de dire
poète revint sur le philosophe et retraça en traits plus respectueux
de Voltaire, défenseur de l'humanité.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
328
fut
Shakespeare. Voltaire
anglais à la France; mais
conquérant
La
fait
qui
jeunesse,
ardente
est
Shakespeare qui a le
le
cependant
faut
bon Ducis qui
quelque
tenir
particulièrement ennemi de la
ennemie
les plus
des
qu'un
transactions,
Après Dieu,
«
disait-il,
»
cru obligé de rogner
s'était
compte passée,
brutalité
des
races
Français
le
et
est
des si
de l'exagération des
et
radicaux deviennent timides à l'exécution et
mettent les pouces d'eux-mêmes sans qu'on
Alexandre
même
présenter au public.
le
La première fougue
tempéraments.
moyens que
et
plus créé au monde.
ongles du lion avant de Il
grand poète
le
l'amenait d'Angleterre de
il
mot d'Alexandre Dumas.
Et on malmenait les
premier,
le
suivre son char d'un guerrier barbare vaincu.
croyait alors au c'est
connaître,
fit
Dumas,
qui
faisait
de
les
en
prie.
Shakespeare un
Moïse
et
une Bible de son théâtre, ne donnait-il pas raison aux classiques
Hamlet
lorsque, ayant à représenter tenait en entier,
d'œuvre anglais
il
'
?
sur une scène qui
modifia profondément
De même que
le
lui
appar-
dénouement du chef-
Ducis, qui
avait
accommodé
Shakespeare au goût de son époque, l'auteur passionné d'Antony et
de Richard d'Arlington craignait
que
meurtre
le
ajouté à tant d'autres meurtres, n'indisposât le public.
ment Hamlet triomphait de de ses pères, d'après puni
crime
soit
tance,
M. de
et
les la
d' Hamlet,
Au
dénoue-
ses adversaires et montait sur le trône
lois
vertu
du mélodrame qui veulent que récompensée.
En
pareille
le
circons-
Pixérécourt n'eût pas agi autrement.
Les novateurs, malgré leurs théories ambitieuses, sont tenus
nombre de concessions.
à un certain qualifia
I.
injustement
\J Hamlet,
en 1848.
de
la
C'est pourquoi Voltaire,
barbarie de Shakespeare pour ménager
MM. Alexandre Dumas
et
Paul Meurice,
fut
s'il
le
joué au Théâtre-Historique
PL. VII ^"
LA
NOUVELLE POÉSIE
Fac-similé
dune
vignette de Le (1770.)
Prince.
i
EPILOGUE
public de 1770, ne doit pas moins le
premier sur
A
un autre
1789
littéraire
M"" de
il
;
de
récole romantique eût dû
titre,
sa
et
place
est
honorer Voltaire.
comme un
regarde
le
également à
contribua i83o,
marquer comme ayant apporté
français une plante sauvage mais vigoureuse.
le sol
Plus d'un historien moderne
de
329
des précurseurs
de
l'éclosion
indiquée
tout
révolution
la
aux côtés de
Staël et de Chateaubriand, en tant qu'initiateurs
du mou-
vement nouveau. Voltaire, le tragique, s'inquiétait vivement de couleur locale.
La qui
jeunesse a une tendance à laisser dans l'ombre les
lui
ont prêté l'appui de leur doctrine
traite avec
nouveau les
une
pitié
et
dans toutes
de sa cervelle. Cela
même
elle
les
disons
sans doute démodée
—
:
elle
;
s'est
vu à toutes
les écoles.
Nous qui ne voulons pas Voltaire, nous
parfois
méprisante, voulant faire croire qu'un système
est sorti tout entier
époques
;
hommes
La
preuve
d'ingratitude
envers
tragédie de Zaïre est une
œuvre
faire
n'en fut pas moins conçue suivant cer-
taines préoccupations qu'on devait, soixante ans plus tard, appeler
romautiqiies.
A
défaut du mot. Voltaire s'inquiétait de la chose.
gaiement à ses amis, suivant son habitude, sans en
Il
en parle
faire le
thème
de manifestes ambitieux. Oui,
je vais,
mon
cher Cideville,
Vous envoyer incessamnient
La
pièce où j'unis hardiment
Et l'Alcoran
et l'Evangile,
Et justaucorps Et
la
babouche
Et
le
plumet
Justaucorps, dolmans,
et
doleman,
et le
et le
bas-blanc.
turban.
»
babouches, plumets, galères capitanes, 42
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
33o
ne furent- ils pas depuis
Au
début de sa vie
employés littéraire,
avec
excès
par
les
poètes?
Victor Hugo, ayant à étudier
Voltaire, en ressentit peut-être quelque influence'.
Qui I.
sait si
Zaïre
n'a pas
préparé
la
venue des Orientales?
Lettres choisies de Voltaire, précédées d'une notice sur la vie et tes ouvrages de cet écri-
vain célèbre, par M, Victor Hugo. Paris, Boulland, 1829. In-12.
VIGNETTE DE FOUSSERKAU, gravée par Porret.
i
11'?
BIBLIOGRAPHIE DES OUVRAGES A VIGNETTES PUBLIÉS PENDANT LA PERIODE ROMANTIQUE
Une
bibliographie de cet ordre a besoin de certaines explications; on les donnera
aussi sommaires que possible, pousse par les questions suivantes
— Qu'est-ce que
le
:
romantisme?
L'ouvrage actuel, avec ses développements, servira de réponse pour ceux qui voudront bien y voir autre chose qu'un recueil d'images.
— Quelle
durée de temps comprend
la
période romantique
Les vignettes en forment pour ainsi dire
on
circonscrire cette période, disciple. Victor les
Hugo
est
les
l'Esprit.
artistes
— A quels indices se reconnaît A
cadre.
commence par
qu'elle
gros d'Auguste Vacquerie
Ombres, germe l'Enfer de
de i83o à 1840, que
dirait
le
Ce
fut
le
possible de nettement
maître et
dans l'œuf du poème
libre
cours
îi
Le cuivre,
le
le
et
leurs crayons.
romantique?
sa flamme, à son indépendance, à la matière qu'elle choisit
toute liberté.
par
Rayons
finit
les
donc pendant une période décennale,
donnèrent un la vignette
;
?
S'il était
pour s'exprimer en
bois sont ses principaux agents. Gravée à l'eau-forte, la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
334
vignette fut l'expression fidèle de
en
la
pensée du maître; dessinée sur bois,
époque d'habiles interprètes qui n'ajoutaient rien de leur métier
cette
délicates le caprice des artistes.
tailles
Il
est toutefois
une autre
pas négliger, quoique bâtarde, celle des frontispices sur pierre
trouva à
et creusaient
ne faut
série, qu'il
et sur acier,
graveurs de profession qui interprétaient plus ou moins
des
elle
confiés à
commercialement
les
vignettes en les dénaturant parfois.
—
La
poèmes
La
vignette
et
romantique
fut-elle
appliquée
exclusivement
romans, aux
aux
aux drames de l'époque?
répond à
table de l'ouvrage actuel
la
question. Les
litres
de romances, de
revues et de journaux littéraires, divers ouvrages politiques et sociaux avec entourages et
encadrements fournissent un appoint assez nombreux aux vignettes romantiques
permettent de suivre
d'un art nouveau
les infiltrations
là
où on ne
et
s'attend pas à le
rencontrer.
pourquoi cette bibliographie a nécessité quatre divisions qui sont
C'est i»
:
Romans;
2° Poésies; 3"
Théâtre, Musique, Ballets, Peinture;
4" Politique, Philosophie, Morale,- Archéologie, Traditions,
Relations de voyages,
Biographies et Mémoires.
Ces deux dernières parties offrent une
telle
extension qu'on ne saurait se flatter d'en
fournir la bibliographie aussi complète que pour les premières séries.
cependant que peu d'ouvrages
croit
Indépendamment de il
sa
bien de
vignettes
propre collection formée
a eu recours à celles de
fonds de
à
MM.
A. Boisseau
et
L.
caractéristiques
depuis une
Meynard
Bibliothèque nationale a été consulté et
la
titres
d'ouvrages, de
noms
il
lui
L'annotateur ont
vingtaine
échappé. d'années,
naturellement
le
riche
sera facile de vérifier
com-
;
d'auteurs, de dessinateurs,
de graveurs
ont été
ajoutés à la Bibliographie romantique de Ch. Asselineau qui, recueillant presque exclu-
sivement
les
principaux ouvrages des chefs du romantisme, ne pouvait donner qu'un
catalogue analytique de sa propre bibliothèque, très étudié mais forcément incomplet.
On
a enregistré avec patience les titres d'ouvrages contenus dans la Bibliographie
actuelle
;
elle est
destinée à faciliter les recherches des curieux et
nombreux
collection-
neurs de cette classe d'ouvrages quelques notes y ont été ajoutées qui peuvent servir de ;
renseignements. L'annotateur n'en
tire
pas vanité; toutefois l'Allemand Jaennicke s'étant
emparé dernièrement de l'ensemble des documents d'une Bibliographie céramique
colli-
gés pendant dix ans d'après une certaine quantité de documents particuliers, l'auteur
de
la
Bibliographie romantique a dû prendre certaines précautions pour n'être pas
dépouillé de ses recherches. qu'il
donne
Il
y a des pièges dans cette propriété
est
un avertissement
à ceux qui aiment les travaux tout faits et se les approprient sans vergogne.
ROMANS, CONTES ET NOUVELLES
Abrantès (duchesse Delaunay,
d").
i832.
—
L'Amirante de
Deux volumes
Castille.
Deux
in -8°.
Mame-
Paris,
lithographies
signées Gi.
On tès;
peut attribuer ces scènes espagnoles à Gavarni, ami de
mais
le
mauvais tirage des lithographies dénature
la
la
duchesse d'Abran-
manière de l'élégant dessi-
nateur.
—
Adrien Paul, un des petits-enfants du Bibliophile Jacob.
Les
Hégésiaqites. Paris, chez l'éditeur, rue de Cléry. Octobre 1834. In-S".
Sur
le titre,
vignette lithographiée, signée /. A. [Jacques
Arago,] La
vignette représente deux
hommes,
réchaud de charbon allumé, dont
Ce roman
l'un les
debout, l'autre assis,
près d'un
asphyxie. le
nom que
cache
le
pseudo-
Renduel,
i833.
Paul.
Albitte (Gustave). In-S".
vapeur
une apologie du suicide. On ignore
est
nyme d'Adrien
la
—
Un
Clair de lune.
Paris,
Eau-forte de Célestin Nanteuil.
Personnage sombre, étendu sur une couchette dont
demi une
bière.
Si la bière
La
fenêtre ouverte
donne pince
les
à la lune
un peu exiguë ne ressemblait quelque peu
l'eau-forte serait irréprochable
D'Ambel (Charles- Henri).
draps épars cachent à
dans son plein. à
une boîte
à violon,
dans ses noirceurs.
—
Le Trappiste
d'Aiguebelle.
Sou-
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
336
verain,
In-8°
i832.
in- 12)?
(ou
Vignette
d'Eugène
Forest,
gravée par Cherrier.
Un
prêtre arrache aux flammes une
ment qui
fait le
D'Ambel
est le
pseudonyme d'un
figurer dans ÏAlinanach des petits
—
Ambs - Dales.
le
«
pour laquelle
il
écrivain,
rue
In-32.
Eau-forte. se'rie fut
senti-
M. Flour de Saint-Geniès, digne de
Bibliothèque
sanglants.
volume.
au bureau de
Paris,
publiée de cette collection.
On
romans
de la
Chabrol- Poissonnière, imprimerie Mevrel
cation,
un
nourrit
».
grands hommes^ de Rivarol.
Dés
Les
nouveaux à 4 sous
Toute une
femme
malheur de son existence
trouvera chaque
publi-
1834.
,
roman
à
son
ordre alphabétique.
Les petites eaux-fortes non signées appartiennent saurait rattacher à
Anthony
(J.).
—
aucun
La Fée
nouveaux à 4 sous rue
tion,
Arago
le
qu'on ne
connu.
des
Cévennes.
Bibliothèque de romans
volume. Paris, au bureau de
Chabrol-Poissonnière,
la
publica-
imprimerie Mevrel,
1834.
Eau-forte.
In-32. Voir
de
artiste
à la classe de celles
la
note précédente.
(Jacques) et
Kermel.
—
Lnsomnies.
Paris,
Guillaumin,
Landois, i833. In-8°. Vignette lithographiée de Jacques Arago, sur la couverture et sur le Louis Rouvière, armé d'un
fusil,
titre.
attend caché derrière un roc qu'un lion qui
s'avance soit à sa portée.
Arlincourt (vicomte Peste.
d').
— Les
Ecorcheiirs, ou l'Usurpation
141 8. Paris, Renduel, i833. Deux volumes
in-8°.
et la
Deux
BIBLIOGRAPHIE
Tony Johannot, gravées par
vignettes par «
La vogue des
monde y
337
Écorchettrs de M.
le
Leloir et
vicomte d'Arlincourt
est
capitale mettent aujourd'hui en circulation des rubans et des
autrefois des écharpes Élodie et des
Fleur-des-Anges
de
est gris
Arlincourt (vicomte
azuré.
lin
d").
Levavasseur, i832.
—
Si.x
(Article
»
de
manteaux la
Revue
même
la
que déjà
volumes
année en
Encyclopédique,
avec
le la
chapeaux Fleur-des-
La couleur
Solitaire.
Bagatelle.)
Les Rebelles sous Charles V. Paris, in- 12.
volumes
trois
Une
autre édition Librairie
Paris,
in-8°.
vignettes
trois
les
Tony
Trois vignettes de
Johannot, gravées par Porret et Cherrier. parut
telle
des couleurs et des parures. Les magasins de nouveautés de
puise
Anges comme
Thompson.
Tony
de
répétées
Johannot.
Comme
dans
les
Kcorchuurs,
Une
l'Assemblée qui délibère.
la
première vignette représente une orgie
vieille
montre
à
une jeune
tille,
à
couchette, un chevalier bardé de fer et de mécontentement; une
genoux son seigneur
et
maître
:
:
C'est
demi étendue sur
femme
thèmes des vignettes des deuxième
sa
supplie à
troisième
et
volumes.
Arlincourt (vicomte du xive in-8°.
siècle.
Deux
d").
Paris,
—
Le
Brasseur-Roi., chronique flamande
Deux volumes
Ambroise Dupont, i833.
vignettes de Jules David, gravées par Lacoste'.
Je ne disserterai pas longuement sur les vignettes de Jules David
bourgeoises
et
sans flamme, elles n'appartiennent que par leur date à
propres,
:
période
la
romantique.
Audibert]', sous
i.
J'ajoute
commençait
à
le
pseudonyme de Jkan Louis.
l'œuvre du vicomte,
à poindre
:
le Solitaire,
publiée alors seulement que
7" édition,
vignettes de Colin, gravées sur acier par Tardieu 2 vol. in-12, avec
— Les Papillotes, l'aube
du roinantisnie
Paris, Béchet, 1821, 2 vol. in-12, avec ;
le
Renégat,
6' édition,
Paris, Béchet,
deux gravures sur acier; l'Étrangère, Paris, Béchet, 1825,
deux 1823,
2 vol. in-8% avec
portrait de l'auteur d'après Isabey. 2.
Audibert, rédacteur de la Caricature après Balzac,
mourut
et
de plus fondateur de la Silhouette,
jeune, vers i835.
4J
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
338
scènes de
de cœur
tête,
et d'épigastre. 2" édit.
Paris, Souverain,
d'Eugène Forest, gravée par Cherrier.
i833. In-8°. Vignette
L'auteur, sous prétexte de donner son portrait aux. lecteurs, s'est posé de telle sorte qu'un journal qu'il
cache entièrement sa figure.
lit
Cette vignette ne figure pas dans
AuGER
—
(H.).
Moralités. Paris, chez Fauteur, 80, rue de Lille,
Deux volumes
1834.
Maurisset
première édition de i83i.
la
signé
Frontispice à Teau-forte,
in-8°.
:
et sculps.
del.
La couverture imprimée, ajoutée plus chez tous les marchands de nouveautés
tard, porte
:
«
Rignoux
et C"^, libraires, et
».
Recueil de Nouvelles avec préface humanitaire mais lourde.
Voir reproduction de
B.ALZ.AC [H.
de)
'.
la vignette,
page 235.
— La Peau de chagrin. Deux
i83i. Deu.x volumes in-8".
Paris, Gosselin et Canel,
vignettes de
Tony Johannot,
gravées par Porret. La vignette du tome premier représente Rafaël chez celle
B.A.LZ.\c
du tome deuxième
(H. de).
Gosselin,
—
est reproduite
marchand de
curiosités;
page ji3.
Nouveaux Contes
Un volume
i832.
le
in-8°.
philosophiques.
Vignette de
Paris,
Ch.
Tony Johannot,
gravée par Porret. Cette édition forme trait à la
la suite
des
Romans
et
Contes philosophiques. La vignette a
nouvelle Maître Cornélius.
Ces diverses fausses éditions de i8ji
et
de i832, qui font
le
désespoir des
bibliographes, dénotent une vente pénible que l'éditeur cherchait à déguiser par de
nouvelles couvertures.
I.
On
peut
joindre
mouvement romantique
aux :
i"
ouvrages le
de
Balzac, ornés
Vicaire des Ardeiines,
de
vignettes,
publiés
PoUet, 1822, 4 vol. in-12; une lithographie en tète représente l'héroïne de l'ouvrage; et le
Criminel, ou suite du
1824,
4 vol.
in-ri.
avant
le
par Horace de Saint-Aubin, Paris, -2.'
A miette
Vicaire des Ardennes, par Horace de Saint-Aubin, Paris, Buisson,
avec lithographie, signée C.hoquct.
BlBr.IOGRAPHIE
Balzac (H.
de).
—
Romans
339
Contes philosophiques^
et
Tony Johannot, gravées par
Réimpression des deux vignettes de troisième a trait à
la
édit.
i832. Trois volumes in-S". Trois vignettes sur
Paris, Gosselin,
chine de
3'
la
Porret.
Peau de chagrin, signalées ci-dessus;
la
nouvelle l'Enfant maudit.
Elle est reproduite page 80.
iDe Balzac].
— Le Médecin
Deux volumes
i833.
de campagne. Paris, Mame-Delaunay,
in-S".
Sur
vignette sur bois non
le titre,
signée, sans doute d'Henry Monnier. Dans
la
troisième édition, parue chez Werdet,
i836,
deux volumes
in-S", la
vignette du frontispice de l'édition de i833 est reportée à la deuxième page.
Balzac (H. la
Torpille. Dans
Il
de).
s'agit
le
la
Maison Niicingen, volumes
in-8°.
corps du premier volume de ces romans, vignette sur bois de Daumier.
d'une caricature dessinée par l'employé Bixiou.
Bauchery
(Roland).
—
Le Bourreau du
Roi. Paris, Roux,
1834.
Frontispice lithographie à la plume, signé /.
In-8°.
Un
— La Femme supérieure, — Paris, Werdet, i838. Deux
personnage, en costume que
le
dessinateur s'imaginait être du temps de
Louis XI, emporte dans ses bras une femme évanouie.
Ce premier roman de M. Bauchery
Bauchery
(Roland).
—
Vierge, précédée de
La
est signé
Napolitaine, ou la Couronne de la
deux histoires à propos d'un
Michel Masson. Paris, Roux,
1834.
plume de Jules David, sur chine Un
simplement Roland.
In-8''.
volant.
prêtre vient au secours d'une Italienne évanouie.
livre,
Lithographie à
par la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
340
Bauchery
—
La
Fille d'une
fille.
2° édit.
i836. In-8°. Eau-forte-frontispice, signée
Goglet.
(Roland).
Les quelques
employés par
artistes
le libraire
Roux ne
Paris, Roux,
furent pas de première
catégorie, et l'aquafortiste Goglet est insuffisant pour modifier cette opinion.
Beauvoir (Roger
Paris, Fournier, not,
L'Écolier de Cluny, ou
i832.
par
gravées
—
de).
In-8°.
Deux
une
Porret,
Tony Johan-
vignettes de
en
frontispice,
Sophisme.
le
l'autre
sur
le
titre.
Voir reproduction du frontispice, page 61,
Beauvoir (Roger
—
de).
Paris, Fournier, i832.
A. Menut, de
même
Deux volumes
de rien comprendre à
Beauvoir (Roger
in- 12.
A
page 266.
le
Sophisme.
cette édition fut
Menut, gravée par Porret.
fut
un dessinateur soigneux, incapable
tourmente romantique.
la
de).
Fournier, i833.
que Jules David,
titre,
de Cluny, ou
L'Écolier
adjointe une nouvelle vignette de
du
et vignette
— L'Excellenia, ou
In-8''.
Vignette de
les
Soirs au Lido. Paris,
Tony Johannot, gravée par
Porret. Sacrilège
commis dans une
monacal, enlève une bague de not
s'est
chapelle.
la
main de
Un
personnage, caché sous un froc
saint Charles
Borromée. Tony Johan-
distingué dans cette vignette magistrale.
Beauvoir (Roger
de).
—
Paris, Abel Ledoux,
l'Homme
// Pulcinella, ou
1834.
des Madones.
In-8''.
Frontispice gravé sur pierre, signé Def., représentant des personnages de
Comédie-Italienne. Couverture à ornements typographiques quadrillés.
La couverture porte
:
«
le Polichinelle », le titre
•
« «7
Pulcinella
».
la
BIBL103RAPHIE
Beauvoir (Roger
de).
— Le
In-S". Vignette sur bois,
Café Procope. Paris, Dumont, i835. gravée par Masson.
XV
Des personnages en habit Louis
Beauvoir (Roger
—
de).
thèque choisie.
Le premier volume
discutent au café. Vignette sans portée.
Le Chevalier de Delloye,
Paris,
Quatre vignettes sur
341
1840.
Saint -Georges.
Biblio-
Quatre volumes
in- 12.
acier.
contient un portrait du chevalier de Saint-Georges; les trois
autres volumes, trois vignettes non signées se rapportant aux diverses scènes du
roman. L'ouvrage
est
précédé d'une notice de Félicien Mallefille, sur
vie et l'œuvre
la
de Roger de Beauvoir.
—
Bergounioux (Edouard). Sur
Charette. Paris, Renduel, i832. In-S".
grande croix blanche sur fond noir, gravée par Andrew.
le titre,
Bernard (M™' Laure).
—
Les Deux Frères, conte
Paris,
créole.
Planche, i833. Deux volumes in-12. Deux vignettes sur chine
Tony Johannot, gravées par
de
Cherrier.
D'autres ouvrages avec vignettes furent publiés par M'"» Laure Bernard, chez divers éditeurs
;
ce sont des ouvrages d'éducation pour les jeunes
rattachant en rien à
la
morceau de morale publié par Bernard a-t-il
n'était
pas entraînée par
dessiné pour
le
et
tel
qu'il
Journal des femmes, montre que
le
conte
:
les
courant
le
Deux
de Lélia
;
aussi
ne se
filles
période romantique. Gardons notre esclavage
est,
M™» Laure
Tony Johannot
Frères, deux vignettes d'un sentiment doux
et tranquille.
Berthoud (Samuel-Henry). Delaunay,
i833.
— Le
Cheveu du Diable. Paris, Mame-
Deux volumes
in-8°.
Deux
vignettes de
Tony
Johannot, gravées par Porret. Frontispice du premier volume
:
le
Diable retient, au bord d'un précipice, un
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
342
homme
par un cheveu. Second volume, une
femme
échevelée se pend par les
mains aux barreaux d'une prison. Tony Johannot eut à représenter plusieurs
fois
des aliénées dans leurs cabanons, thème favori des romanciers ses contemporains.
Berthoud (Samuel-Henry).
— Mater doîorosa.
Deux volumes
duel, 1834.
in-8".
Deux
Paris, Astoin,
eaux-fortes par
J.
Ren-
F. Bois-
selat.
Premier volume
ment dans honorer
la
Marie; deuxième volume
:
Une Loge de
théâtre.
L'Échafaud. Paris, Ch. Béchet, i832.
Fleuron sur par
à coucher de la malade, eau-forte à encadre-
supérieure duquel des anges sonnent de la trompette jiour
la partie
la vierge
—
BiGNAN.
Chambre
la
:
le titre
:
billot,
hache, serpent dont
la tête
In-8°.
a été séparée du
tronc
hache.
—
BoNNELiER (Hippolyte).
Deux volumes
in-8°.
L'eau-forte du premier
Nostradamus. Paris, Abel Ledoux, i833.
Deux
eaux-fortes de Boisselat.
volume représente Nostradamus
fatigué,
demandant
à
boire; la seconde vignette est reproduite page 201.
BoNNELiER (Hippolyte). In-8°.
—
Calomnie. Paris, Abel Ledoux, i833.
Vignette de Gigoux, gravée sur pierre par C. Girardet.
Un homme
regarde une jeune
qu'un pistolet sur
le
(Victor).
effe_t
— Jehanne
le
Suisse Kajl Girardet en
Thielemont, ou
lieu le
massacre de Vassy.
le
fit
une œuvre veule.
Massacre de Vassy.
In-8°.
frontispice dessiné par Pernot, lithographie
grange où eut
demi découverte. La lune
plancher. Cette composition de Gigoux eût été d'un
fenêtre ouverte et éclaire
i562. Paris, Beauvais, Hivert, i836. Le
à
ainsi
la
dramatique, rendue par un Porret;
Bureau
femme couchée,
un bouquet de roses
apparaît fatalement par
par
Frontispice. Champin, représente
la
BIBLIOGRAPHIE
BoREL
(Pétrus).
—
i833.
ln-8°.
duel,
343
Champavert^ Contes immoraux. Paris, RenVignette de Gigoux, gravée par Godard.
Vignette reproduite page i53.
BoREL
—
(Pétrus).
Deux volumes
Madame
Putiphar.
Paris,
iSSg.
Ollivier,
Vignettes de Louis Boulanger, gravées par
in-8°.
Lacoste. La
vignette du premier
dour, à Trianon; dans
deuxième volume, Patrick, détenu dans une maison de
le
fous, apparaît hagard, les
Vignettes d'un médiocre
Bkisset.
— Le
Brot
la
poitrine.
etlét.
Paris,
tradition dalmate, suivie d'une
Urbain Canel, 1833.
Nou-
ln-8''.
œil d'une assez forte dimension orne lu couverture.
(Alphonse).
— Prie{
m'a
été
pour
May.
eau-forte d'Edouard 11
cheveux en broussailles, un crucifix sur
Mauvais Œil,
velle française.
Un
volume représente Patrick insultant M"'« de Pompa-
elle,
roman nouveau, avec une
Paris, Silvestre, i833. In-8°.
impossible de voir cette vignette; elle
manque au volume de
la
Bibliothèque nationale.
Brot
(Alphonse).
verain,
i833.
—
Ainsi
In-8''.
soit-il,
Frontispice
histoire
du cœur. Paris, Sou-
sur chine lithographie
à
la
plume, non signé. «
Si par hasard
Musée
belle
d'Ainsi
On
souvient assez de ce livre pour s'apercevoir, quand
se
sera ouvert, qu'une des scènes principales ressemble à
confesse d'avance
une
on
ici, et
un
le
tableau, l'auteur
avec plaisir, que l'idée de l'inondation a été prise dans
esquisse de son ami,
Ph. Auguste de Chatillon.
»
(A.
Brot.
Préface
soit-il.)
peut donc avancer, sans trop se hasarder, que
au peintre Chatillon.
la vignette
non signée
est
due
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
344
Brot
(Alphonse).
i835.
— La
Deux volumes
Tour de Londres. in-8°.
Deux
la
Vanité, un
démon
la
le ciel; le
fr.
et
Lelong,
Edouard May.
Justice,
portant un sac de 10,000
qui tend une rose à Ariel s'envolant vers
Labot
eaux-fortes par
Dans un cartouche symbolique représentant humaines,
Paris,
les
fait
Connaissances
face à une figure
deuxième volume
est
orné d'une
scène de mourant dans la Tour de Londres. Timides eaux-fortes qui n'ont pas
même
valeur du frontispice du
Brot
(Alphonse).
—
le
la
Chatterton d'A. de Vigny.
Voir Saint-Hilaire.
—
Brucker (Raymond).
—
[BuRAT DE Gurgy].
auteur pour
Voir Michel Raymond.
La Prima Donna
et
le
Garçon boucher.
Paris, Souverain, i83i. In-8°. Sur le titre, vignette de
J.
Lécu-
rieux, gravée par Porret.
La
Saint-Pol engage son collier au Mont-de-Piété.
[BuRAT DE Gurgy].
— Le
Lit de camp, scènes de la vie militaire,
par l'auteur de la Prima Souverain,
—
2"
même
édition,
Deux
année.
et
le
Garçon boucher.
vignettes
Trois
par
Paris,
Tony Johannot.
volumes
in-8°.
Trois vi-
Tony Johannot. Gravées par Thompson,
gnettes de
Andrew,
In-8°.
i832.
Donna
Porret,
Leloir, Best.
Première vignette
BuRAT DE Gurgy.
:
le
Duel; deuxième
— Paillasse,
:
l'Hôpital; troisième
:
le
Brigand
italien.
épisode de carnaval. Paris, Bréauté,
1834. In-8°. Le roman
n'a pas de frontispice;
mais
la
couverture quadrillée, tirée en rouge
brique, offre presque autant d'intérêt qu'une vignette.
BIBLIOGRAPHIE
Cabanon duel
(Emile). 1834.
,
—
Un Roman pour
In-8°.
Frontispice
345
les cuisinières.
lithographie
à
la
Ren-
Paris,
plume
par
Camille Rogier. Voir reproduction, page 172.
Calvimont (Albert
—
de).
L'Amarante. Causeries du
Urbain Canel, i832. In- 12. Lithographie à
la
Paris,
soir.
plume d'Henry
Monnier. Dans la
le
parc d'un château, sous une tonnelle, Henry Monnier a représenté, avec
précision un peu aiguC- de sa manière, des personnages distingués se livrant aux
charmes de
la
conversation.
Calvimont (Albert In-8°.
de).
—
Au
tnois de mai. Paris, Denain, i835.
Vignette sur chine de Gavarni, gravée par Porret.
Deux jeunes amoureux tombent dans
Cassagnaux (Edouard). Amiens,
bras l'un de l'autre.
— Le Meurtre de
Boudon-Caron.
vignette de
titre,
les
la Vieille rue
Audin,
Paris,
i832.
Tony Johannot, gravée par
Combat du duc d'Orléans
nuit dans les rues de
la
du Temple.
In-8°.
Sur
le
Porret.
Paris contre une
bande
d'hommes armés.
— Jésus!...
je suis
mort!!
Un coup de masse l'abattit Mon Dieu! ah! !...
encore dans
la
boue
san^^lante.
—
Ce
furent ses dernières paroles.
Cassagnaux (Edouard). Paris,
bois
—
Le
Audin, i833. Deux par
Levasseur
Pénitent.
volumes
Tellier,
et
Amiens, Boudon-Caron.
in-S".
gravées
Deux
vignettes
par
Thompson
sur et
Sophie R., élève de H. P. [Henry Porret.] Vignette
du premier volume
:
«
Le
plus souvent le
Pénitent noir errait dans
44
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
346
les
longs corridors du cloître, surtout alors que
au sombre de puis
la nuit.
On
voyait son
ombre
on entendait des gémissements
pénitent heurtait les dalles du parvis, missante.
Il
se
il
heures entières.
restait des
lentement
le
long des
piliers,
du farouche
front orgueilleux
main semblait déchirer sa poitrine
ensuite contre un pilier et
plaçait
revêtu du linceul,
Le
sourds... et sa
pâle clarté' de la lune se mêlait
la
se glisser
»
La
là,
comme
si la
mort
fré-
l'eût déjà
du deuxième volume,
vignette
dessinée par Tellier, est froide et ne mérite pas une pareille citation.
Voir reproduction de
CH.A.BOT
—
DE BouiN.
volumes
la
première vignette, page 198.
ÉHc
Deux
in-8°.
Tobiûs. Paris, Allardin,
vignettes
sur
chine
1834.
Deux
de
Jules
volant,
David, gravées par Lacoste jeune et Lacoste aîné. Avec plus de flamme dans place dans
Charlet In-8°.
le petit
(Orner).
le
crayon, Jules David eût pu occuper une meilleure
groupe des dessinateurs de vignettes.
—
Eau-forte
Coups de pinceaux. A.
de
J.
Paris, Ch. Béchet,
Lallement, d'après
le
i833.
portrait
de
Ducornet né sans bras, dessiné par lui-même. Le même auteur annonçait en Malheureusement ce ne
fut
(Philarète).
—
la vignette
I.
la
d'un
titre
piquant: Chahut!
naturalistes
et
».
Paysages. Paris, Delaunay,
Tony Johannot', gravée par
Porret.
page 209.
Choquart (Adolphe) puits de
«
Caractères
i832. In-8°. Vignette de Voir
livre
qu'une promesse. Chahut n'ayant été déposé ni breveté
pourrait être employé avec succès par les
Chasles
un
i833
l'ermite.
et
Guenot
—
Contes de Sainte-Pélagie.
Le journaliste des Débats
a
peu
Fiancée, nuits indiennes (recueil de
de Devéria, gravée sur acier.
(Georges).
sacrifié
poésies).
Le Corridor du Paris,
Ambroise
aux vignettes. On doit signaler Paris,
Urbain Canel,
1825.
à
son avoir
ln-18. Vignette
COMPOSITION DE ZIEGLKK, pour VÉloa, d'Alfred de ViRiiy. (Ver» i833.)
BIBLIOGRAPHIE
Dupont, inv.
In -S".
i833.
Vignette à
349
l'eau-forte,
signée
:
C
G.
nom
de
et f.
Les recherches
les
plus approfondies n'ont pas permis de retrouver le
l'auteur de l'eau-forte, finement travaille'e
garde jouant son
âme aux
cartes avec
représente un soldat de la vieille
elle
;
un diable cornu. La scène
se passe
dans
l'intérieur d'un vieux castel.
CocHUT (Amédée). Paris,
sueil.
—
Une
Denain,
Réaction,
i832.
avec préface par Rey-Dus-
Deux volumes
in-S".
Frontispice
d'Henry Monnier, gravé par Saint-Ferjeux. Un Le
vagabond, poursuivi par des gendarmes, se livre, la
—
CoLARD.
dans un fourré.
Voir Grossi. {Marco Visconti, roman historique.)
Corbière (Edouard).
—
Bréauté,
Paris,
blottit
préface appartiennent à l'école démocratique de i83o.
Les Pilotes de
i832.
l'Iroise,
In -8°. Vignette
sur
roman maritime. chine volant,
de
Garneray, gravée sur bois par Brevière.
Un
vaisseau vogue tranquillement sur la
Corbière (Edouard). gin, J.
i833.
Jollivet,
Sur
le
In-8''.
—
mer calme.
Contes de bord. Paris, Lecointe et Pou-
Vignette-frontispice
sur
chine volant,
de
gravée par Andrew, Best, Leloir.
pont d'un vaisseau apparaît un matelot portant un tonneau rempli de
matières embrasées.
Corbière (Edouard).
femme.
—
—
Scènes
Paris, Souverain,
de mer.
i835.
Deux
Deux volumes
Autre édition en quatre volumes
in- 12.
lions in-8".
pour une Vignette.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
35o
—
CoRBY (Alexandre).
Histoire d'un Singe philosophe, écrite par
lui-même. Paris, Perron, i835. In- 12. Lithographie de Raffet.
Daniel
—
(H.).
4 sous
Claudine.
Chabrol-Poissonnière. Voir
Daniel
la
4 sous
le
—
In-32.
1834.
Eau-forte.
nom Ambs-Dales.
note, au
(H.).
nouveaux à
Paris, au bureau de la publication, rue de
volume.
le
de romans
Bibliothèque
Marguerite.
Bibliothèque de romans nouveaux à
volume. Paris, impr. Mevrel, 1834. In-32. Eau-forte.
Voir Ambs-Dales.
Dash
—
(comtesse).
Deux volumes
Le Jeu de
in-S".
la reine.
Eau -forte de
Dumont,
Paris,
Célestin
i83g.
Nanteuil, d'après
Géniole. Reproduction de
[Davin
—
(Félix)].
Delaunay
la vignette,
[i833].
page 120.
Le Crapaud, roman Deux volumes
espagnol.
in-8°.
Paris,
de
Vignette
MameBecœur,
gravée par Cherrier. Première vigneUe; des
deuxième
vignette,
paille
pieds d'un
les
d'un squelette
mesurément vignette,
et
;
officiers français
un prisonnier dans son cachot aperçoit tout
homme
mort.
voûte,
une des plus étranges peut-être du romantisme,
une courte notice Il
l'opposé de la
à
coup sous
pendent
pour accompagnement à ce drame un énorme crapaud
peintures d'après
«
A
darde sur l'infortuné prisonnier de gros yeux
qui ne put donner toute sa mesure.
avait
regardent une danse d'Espagnols. Dans
De
cet artiste
à fleur est
de
les
due à un
la
tibias
s'enfle tète.
la
dé-
Cette
homme
peu connu, à qui on doit deux
Notre-Dame de Paris de Victor Hugo,
Félix Davin écrivait dans
:
avait vingt-quatre ans; depuis l'enfance la peinture était son idée fixe,
il
lui
rapporté toute sa jeune vie, toutes ses chastes et ardentes pensées. D'un
BIBLIOGRAPHIE
ciiractère
doux
mélancolique,
et
plus exquise, du vague
«
Becœur
«
Il
est
reste de
mort d'une
imprégnait ses créations de
fièvre cérébrale le 4
la
sensibilité la
plus céleste...
le
de ce mois.
tableaux qui ont été exposés au Musée et que les vrais
trois
lui
il
plus sérieux, de Vinfini
le
35i
connaisseurs ont remarqués, puis quelques lithographies, des ébauches, des pensées incomplètes, des mystères demi-dévoilés... et puis un souvenir doux le
cœur de tous ceux qui Font aimé.
Dei.écluze (E. Gosselin,
J.).
i836.
—
»
et triste
dans
{L'Artiste, i832.|
La Première Cojnmunion,
noupelle.
Paris,
Vignette sur chine d'Alfred Johannot,
In-12.
gravée par Porret. Une mère regarde
Deyeux.
—
volumes
Les
sa
fille
Deux
Faussaires.
Deux
in-8°.
qui prie devant son
lit.
Paris, HoudaiUe,
i836.
Deux
vignettes.
Je donne cette indication d'après un catalogue de librairie, mais
je n'ai
pu
me
procurer l'ouvrage.
DmocouRT. i832.
—
La Cour
Deux volumes
plume, sur
des
in-8''.
miracles.
Deux
;
le
Charles Vimont,
vignettes lithographiées à la
C"
feuille volante, signées
Premier volume
Paris,
Supplice de la roue.
L.
Deuxième volume
:
l'Assemblée des
Truands.
Drouineau
(Gustave).
Deux volumes
— Le Manuscrit
in-S".
Deux
vert. Paris, Gosselin, i83i.
vignettes sur chine de
Tony Johan-
not, gravées par Porret. Voir vignette du premier volume, page
3.
et vignette
du deuxième volume,
page 91.
Drouineau
(Gustave).
—
Résignée.
Paris,
Gosselin,
i832.
Deux
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
352
volumes
Deux
in-S".
Tony Johannot,
chine de
vignettes sur
gravées par Porret. La
vignette
étend
du premier volume représente deux hommes à cheval, dont
bras vers une croix plantée sur
le
bord de
l'un
la
route; l'autre vignette est
— Les Ombrages, Contes
spiritualistes. Paris,
le
reproduite page 83.
Drouineau
(Gustave).
Gosselin,
i833.
Tony Johan-
sur chine de
Frontispice
In-8°.
not, gravé par Porret.
Un à
jeune
homme
un rendez-vous
Dumas
de
lumes
in-S".
En
tête
—
la
bougie
Révolution, sont venus
la
dernière lettre d'amour.
la
Chroniques de France. Isabel de Bavière
Charles
VIJ.
Dumont,
Paris,
porche d'une cathédrale, éclairé par une lanterne,
le
nages étendus sur fort, est signée
:
le
sol.
La
deuxième volume
vignette du
:
et
:
deux person-
Entrée d'un château
P. Huet.
— La
(Anatole).
Roman
Belle Veuve.
intime. Lectures des
jeunes femmes. Paris, Pesron. Lyon, Ayné, i835. Composition lithographiée entourant
Épinay de Saint-Luc (marquise d'une
Deux vo-
i835.
de l'avertissement du premier volume, vignette sur bois non signée
représente
DvMAs
une jeune femme, en costume de
l'amant brûle à
:
(Alexandre).
(règne
elle
et
femme. Levavasseur,
le titre
d').
i835.
de
—
la
In-8''.
couverture.
Valida, ou la Réputation
Deux volumes
in-8°.
Vignettes
sur chine volant. Le
frontispice
ret; celui
du premier volume, dessiné par Foussereau,
du deuxième volume
Premier volume
:
est dessiné par A.
une jeune
fille
à
Por-
en déshabillé de nuit, assise sur sa couchette,
baisse la tête sous les reproches d'un officier de hussards
une femme cherchant
est gravé par
de Chatillon.
surprendre un secret.
;
Chatillon a représenté
BIBLIOGRAPHIE
sur
M""-'
d'Kpinay
Une
certaine
/..;
de
était la fille
la
comtesse de Bradi.
obscurité bibliographique, que n'a pas dissipée Quérard, règne
marquise d'Kpinay de Saint-Luc
cet écrivain le
roman
Épinay (Marie de
qui suit
—
1').
vieille
Marie de l'Èpinay.
et
Deux
Souvenirs.
Paris,
—
(Alexis).
Paris, Moutardier, i832.
Ollivier,
i836.
non signé.
servante essaye de rappeler à elle une jeune
Eymery de Saintes
Faut-il attribuer à
?
In-i8. Frontispice à Teau-forte,
Une
333
Le
Vendéen,
Deux volumes
femme évanouie.
de
épisode
in-8°.
lyyS.
Vignettes de
Johannot sur papier de couleur, gravées par Andrew
Tony
et Leloir.
L'une de ces vignettes représente une scène d'échafaud avec deux cadavres décapités
M.
;
l'autre,
un malheureux foudroyé par
Eymery
Alexis
nombre d'ouvrages
Flocon
un Espagnol
Distraction.
ciel.
le libraire
Paris,
Deux
in -8°.
:
duel entre un abbé
arrête le bras d'une
—
(Eugénie).
La
femme
Juipe,
Arthus Bertrand,
Paris,
du
publia un grand
qui
Lecointe et
et
Pougin,
vignettes - frontispices
Ces vignettes font partie du texte de
Premier volume
FoA
—
Deux volumes
signées.
même que
est, dit-on, le
feu
sur l'éducation.
(Ferdinand).
i833.
le
la
non
couverture.
un garde française. Deuxième volume
:
qui veut poignarder un officier agenouillé.
histoire
i835.
du temps de
Deux volumes
la
in-8°.
Régence. Frontis-
pice lithographie, signé Jullien. Scène d'hiver. Une
FoucHER gin,
(Paul).
i83i.
vieille
mendiante regarde une femme étendue sur
— Saynètes.
In -8".
Vignette
Porret. Voir description, page
Paris, Ch.
li'é.
de
le
pavé.
Béchet, Lecointe et Pou-
Tony Johannot, gravée par
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
354
FouiNET
lumes in- 8°.
Andrew, La
—
(Ernest).
La
Deux
Strega. Paris, Silvestre,
du premier volume
Paula, à qui un prêtre apporte
Paris,
et
Arnould
(A.).
le
Premier volume
le
volumes
:
J.
page 319.
Tome
in-8°.
ou
la
Scène de salon; deuxième volume
— L'Orphelin
Vignettes de
mort de
;
Reine
Favori.
et le
in-8°.
Deux
vi-
et
:
les
Signatures.
l'Usurpateur. Dédié
Paris, Hivert,
Deux
1834.
M. Fontaine.
J.
vignette a pour titre Judicael, la seconde Talvas; elles sont inspi-
un pieux sentiment
Gautier {Théophile). Paris, Renduel,
légitimiste,
—
mais
l'artiste est insuffisant.
Les Jeune-Frdnce. Romans goguenards.
i833. In-8°. Eau-forte de Célestin Nanteuil.
des pièces les plus recherchées de l'œuvre du graveur;
Une
second
David, gravées par Lacoste jeune.
vicomte de Chateaubriand.
La première rées par
par
viatique.
— Struensée,
Fresse-Montval (Alphonse).
M.
est reproduite
Ambroise Dupont, i833. Deux volumes
gnettes-frontispices de
à
Tune
gravées
B. et L., l'autre par Cherrier.
vignette
FouRNiER
de Gigoux,
vignettes
Deux vo-
i832.
il
a
résumé dans ce
frontispice toute sa fantaisie.
Gautier (Théophile).
—
Fortunio.
velle édition revue par l'auteur.
Vignette-frontispice,
tion
;
;
il
Paris, Delloye,
le
frontispice
«
arrangement des personnages,
plutôt à croire que
1842.
à l'eau-forte est de
renferme son portrait». Le poète fournit peut-être
l'habile
Nou-
choisie.
In-
Henry Baron
et
le
caractère
l'idée
de
la
Th. Gaucomposi-
du paysage donnent
Daubigny, qui prêtaient leur concours aux
publications de la librairie Delloye, s'associèrent pour dessiner et graver tispice.
12.
gravée sur acier.
Suivant un catalogue de librairie, tier
Bibliothèque
le
fron-
BIBLIOGRAPHIE
GiRARDiN (M™* Emile
de).
—
355
Le Lorgnon.
Levavasseur
Paris,
et
Gosselin, i832. In-S". Vignette de Gavarni sur le titre.
Un dandy de l'époque s'entretient avec une femme du monde assise sur un Au fond, le personnage portant un lorgnon à l'tEil, qui examine cette scène,
sofa.
rappelle les traits de
M. Emile de Girardin jeune.
GoNZALÈs (Emmanuel).
— Souffre-douleur.
Eau-forte de F. Salmon.
In-8°.
Une femme, en costume en robe
Grossi.
Bourmancé, iSSg.
Paris,
à
oriental,
semble accablée de
ramages, poignard et aumônière à
— Marco
Visconti,
roman
tristesse
la ceinture, la
historique
in-8°.
Lithographies à
L'exemplaire de
GuENOT
(Georges).
GuiGNARD
(l'abbé).
d'Antoine M'"*
la
Ch.
la
plume
un personnage
regarde avec
pitié.
du quator{ième
Trad. de Titalien par H. Colard. Paris, Dûment,
volumes
;
siècle.
i835.
Deux
d'Ét. Dubuisson.
Bibliothèque nationale ne contient pas les vignettes.
—
Voir Choquart.
•
—
Le Neveu du
Guignard, Béchet,
par
écrites
Levavasseur,
chanoine^ ou Confessions
lui-même.
i83i.
Paris,
Werdet,
Quatre volumes
in- 12.
Vignette d'Henry Monnier, gravée par Porret.
Un
homme
jeune
cherche à calmer
GuiRAUD (Alexandre).
—
le
Césaire,
désespoir d'une blonde jeune femme.
Révélations. Paris, Levavasseur,
Urbain Canel, i83o. Deux volumes
in-8°.
Sur
le titre,
vignette
d'Henry Monnier, gravée par Porret. La même lisant et
un
vignette, qui se trouve sur les
vieillard
méditant dans une
deux volumes, représente un prêtre
ville catalane.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
356
Hoffmann
mand
—
T. A.).
(E.
Œuvres
complètes,
traduites
de
l'alle-
par Loève Veymars. Paris, E. Renduel, i83o-i833. Vingt
volumes
in- 12.
La première complément
Contes
:
imprimée par A. Barbier, parut en i83o, en ih volumes. Le
série,
et
Fantaisies; Vie de Hoffmann, formant 4 volumes, ne parut
qu'en i833, imprimé par Ducessois.
Tony Johannot
Vignettes de
Hoffmann
(E.
Hoffmann. ce titre
i833
»
orné
est
,
Paris, Renduel,
représentant une
est
du conte
scène
présumable que ce
(E. T. A.).
duction nouvelle de toire,
frontispice avec
—
le
à
plume non signée
la
Casse-noisette,
lui
donner un regain de nouveauté.
Contes de E.
T.
A. Hoffmann,
M. Théodore Toussenel, professeur
M.
L'h... [Lhéritier
de
belles vignettes », dessinées sur pierre par
tra-
d'his-
l'Ain],
de huit vignettes. Paris, Pougin, i838. Deux volumes «
avec
qui
lithographie et daté de i833 dut être ajouté à
titre
avec une préface par
Ces huit
A.
T.
volume.
le
une queue d'édition de i832 pour
Hoffmann
Le
i832. In- 12.
d'une lithographie
l'Enfant étranger, forme Il
Contes de E.
Contes aux enfants, publiés par Eugène Renduel,
«
:
titres.
— Aux Enfants. —
T. A.).
—
sur les
ornés
in-8''.
Champion, sont d'une
très
faible exécution.
Une première
édition en douze volumes in-12, sans vignettes, mais avec couver-
tures illustrées, avait paru en i83o.
Voir reproductions des couvertures de cette édition, pages yS
Hoffmann Egmont.
(E.
T.
A.).
Paris,
—
Contes fantastiques,
Perrotin,
1840.
et 77.
trad.
Quatre volumes
par Henry in-8''.
Vi-
gnettes de Camille Rogier, gravées sur acier par Ch. Boullay,
Garnier, Goulu, etc.
Un
élégant
cartouche composé de
sirènes, de
chevaliers revêtus
de leurs
BIBLIOGRAPHIE
357
armures, de personnages grotesques, sert d'entourage à ces vignettes
ment
seul est tiré en
HoussAYE
De
sous
(Arsène),
le
pseudonyme
gravé à
la
Mousse.
d'Alfred
profimdis. Paris, Lecointe et Pougin,
tispice
l'encadre-
;
camaïeu bleuâtre.
1834.
In-S".
—
Fron-
manière noire, non signé.
L'auteur du frontispice, M. Labouret,
professeur à l'école municipale de
était
dessin de Laon. Voir vignette page 322.
HoussAYE In-8°.
Une
La Couronne
de
blitets.
Souverain, i836.
Frontispice à Teau-forte par Théophile Gautier. réduction fac-similé de cette eau-forte a été publiée dans
même
du
—
(Arsène).
livre
la
réimpression
chez E. Dentu, 1880. In- 18.
—
HoussAYE (Arsène)
Les Aventures galantes de Margot. Paris,
Desessart, 1837. In-8". Dans le
le texte, petites
vignettes sur bois, mais
non pas spécialement gravées pour
roman.
HuART
(Louis).
—
Quand on a
vingt ans. Histoire de la rue Saint-
Jacques. Paris, Abel Ledoux,
1834. In-8°. Frontispice à l'eau-
forte de Boisselat.
Une mansarde.
Hugo
(Victor)'.
Deux
L'étudiant et
—
la grisette.
Notre-Dame de in -8".
Deux
gravées par Porret. La
même
I.
volumes
Aux romans avec
vignettes
Jargal. Paris, Urbain Canel,
Adam: Léopold d'Auvernav
Paris. Paris, Gosselin,
vignettes
de
année paraît à
de Victor Hugo, avant
182G, in-18. Vignette de
iH'ic,
il
Tony la
i83i.
Johannot,
même
librairie
convient de joindre
:
Biig-
Devéria, gravée sur acier, par Pierre
entraîné dans l'abîme par Hadihrah.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
358
en quatre volumes in- 12,
rédition
Tony Johannot, gravées par
avec quatre vignettes de
Porret.
Voir reproductions de deux vignettes de cette édition, pages 89
Ch. Asselineau
que
dit
«
la
première
e'dition
in-S"
et 327.
de No'.re-Dame,
tirée
1,100 exemplaires, formait quatre éditions fictives; l'édition in-12, tirée à
exemplaires, fournit sept fausses éditions
dont
Hugo
la
vente est
(Victor).
Ilinski (comte
Fait encourageant pour les
».
à
2,000
romans
difficile.
—
Voir Célestin Nanteuil.
Janus
—
S.)
Eîmira. Paris, Michaud,
i833.
In-8°.
Lithographie de Devéria. Le comte Janus
Ilinski,
Russie, était en outre
gentilhomme de
membre de
«
la
Chambre de
M. l'Empereur de
S.
plusieurs sociétés savantes et littéraires
».
Ses
héros semblent empruntés au répertoire du vicomte d'Arlincourt.
Imberdis (André).
Chamerot,
—
VHabit
Locard
petite vignette
et
Chronique
d' Arlequin.
Davi,
i832.
In-8°.
Sur
d'hier. Paris, la
couverture,
par Tony Johannot.
André Imberdis, pseudonyme de M. André d'Ambert, avocat, dont parmi
les
défenseurs des Prévenus d'avril, à
IvANOw^iTZ (comte).
—
nouveaux à 4 sous In-32. Voir
Jacob
Jal
(P.
(A.).
la
Cour des
L'Esclave russe. le
volume.
le
nom
figura
Pairs.
Bibliothèque de romans
Paris,
impr.
Mevrel
,
1834.
Gosselin,
i832.
Eau-forte. la
note, au
nom Ambs-Dales.
L. Bibliophile).
—
Scènes de
la
—
Voir Lacroix (Paul).
vie maritime.
Paris,
BIBLIOGRAPHIE
Trois volumes
in-S".
35o
Tony Johannot, gravées par
Vignettes de
Porret et Brevière.
Un mourant, un combat cation d'une
mère
à
sur
pont d'un vaisseau sous
le
la
République,
un nègre armé d'un poignard, forment
le
la
suppli-
sujet des trois
vignettes.
Janin
—
(Jules).
Baudouin,
L'Ane mort
Deux volumes
1829.
Femme
la
et
guillotinée.
Vignettes de
in- 12.
Paris,
Devéria,
gravées par Porret.
Janin
(Jules).
édition.
—
L'Ane mort
la
et
Paris, Delangle frères,
Femme
i83o. In- 12.
P'rontispice sur chine à l'eau-forte par Alfred
enfant,
etc.).
Janin
:
Johannot (Je viens chercher mon
Titre sur chine, caractères gravés sur acier, avec petite vignette de
A. Johannot, non signée. Plus second bois
Deuxième
guillotinée.
titre
en typographie avec
la
vignette sur
l'Ane mort.
—
(Jules).
volumes in-
La
12.
Confession.
Paris,
Eau-forte d'Alfred
A. Mesnier, Johannot.
i83o.
Même
Deux année,
deuxième édition, avec une vignette sur bois de Tony Johannot, gravée par Porret.
Janin
(Jules).
— L'Ane mort
choisie. Paris, Delloye^
graphies à
la
et
la
Femme guillotinée.
1844. In- 12.
Bibliothèque
Vignette de Baron, litho-
plume par Eugène Leroux.
Déjà en 1841, dans
les
illustrations de la Bibliothèque choisie de Delloye, l'in-
fluence romantique s'efface;
les
nouveaux
artistes
se garent de la
noirceur de
leurs devanciers et veulent paraître gracieux.
Une l'éditeur
autre édition, avec de
nombreux
dessins de
Tony Johannot,
parut chez
Bourdin, format grand in-8", en 1841, mais cette publication appartient
au domaine des Livres
illustrés,
sans liens avec
la
période romantique.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
36o
Janin
(Jules).
Paris,
—
Le Gâteau
Amyot,
1847.
des
Sur
In- 12.
symphonie fantastique
Rois,
couverture,
la
vignette
de
A. Génot. Vignette tout à
Karr
(Alphonse).
volumes
fait enfantine;.
—
Sous
Vignettes
in - 8°.
Paris, Gosselin,
les Tilleuls.
de
Tony Johannot
i832.
Deux
gravées par
,
Porret. La
vignette du premier volume est reproduite page 164; la. seconde représente
Stephen agenouillé dans
le
cimetière,
près du
cercueil
de
Madeleine
a
qu'il
déterrée.
Karr
(Alphonse).
—
Deux volumes
Une Heure
in -8",
trop tard.
Paris, Gosselin,
i833.
de
Tony
Frontispices sur chine volant,
Johannot, gravés Tun par Brévière, l'autre par Cherrier. Premier volume
:
Chasse au marais. Deuxième volume
la
:
Hélène dans
sa
mansarde, une des plus délicates vignettes de Tony Johannot.
Karr
—
(Alphonse).
Le Chemin
Werdet, i836. Deux volumes Premier volume
:
la
(Alphonse).
Delloye, 1840.
Kermel (Amédée).
Un volume
plus
— Sous
lettre
et fac-similé.
plume par G. Patras
;
Bibliothèque choisie. Paris,
in- 12.
Frontispice de
Lacoste aîné. la vignette,
la
Gosselin,
autographiée de Jules Janin.
— Une Ame en peine.
Voir reproduction de
Paris,
Lithographie
in-8°.
les Tilleuls.
Deux volumes
in-8°.
court.
Baie d'Etretat, lithographiée à
deuxième volume, en frontispice,
Karr
le
page 106.
Deux
vignettes.
Paris, Levavasseur,
1834.
Tony Johannot, gravé par
-.JfSï:^5^^!^,-«i,J!ùiV||iig]«
FRONTISPICE DK GIGOUX, pour
Une
Grossisse, (
de
Jules
ï.acroiv.
|X3^.
46
BIBLIOGRAPHIE
—
Kermel (Amédée).
Voir Jacques Arago.
Krasnowski (comte Adolphe
de).
— Angélique, ou l'Anneau nuptial.
Nouvelle polonaise. Épisode de Charpentier,
363
In- 12.
i833.
la dernière Résolution.
Paris,
Lithographie-frontispice de Jacques
Arago. La
Lacroix
visite
au blesse.
—
(Jules).
Une
Grossesse.
Paris,
Renduel, i833. ln-8".
Frontispice Hthographié à la plume, par Gigoux.
Un homme
essaye d'étrangler une vieille
femme dans son
lit.
Voir reproduction, page 36i.
Lacroix
(Paul).
publiées les
—
•
Soirées de Waller Scott à Paris, recueillies et
M.
par
académies.
P.
L.
Jacob,
Renduel,
Paris,
bibliophile,
182g.
membre de
toutes
Deux volumes
in -8°.
Frontispice gravé sur bois, non signé. C'est le prétendu portrait du prétendu Jacob, vieux, maigre, les bas les talons, bibliophile
tion des chartes,
la
tombant sur
ardent ne quittant pas son cabinet, plongé dans l'interpréta-
lecture de
volumineux in-quarto,
l'étude d'anciennes tapisseries.
Cette image ne ressemblait en rien à celle de Paul Lacroix, écrivain soigné de sa
personne
Lacroix
—
et
fréquentant assidûment
(Paul),
sous
Le Divorce.
le
monde.
pseudonyme du Bibliophile
le
P. L. Jacob.
Paris, Renduel, i83i. In-8°. Vignette de
Tony
Johannot, gravée par Porret. Voir reproduction, page
Lacroix
(Paul), sous le
i
38.
pseudonyme du Bibliophile Jacob.
—
Le
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
364
Roi des Ribauds,
histoire
du temps de
Renduel, i83i. Deux volumes not, gravée par
Voir
la vignette,
annonce
:
le
Roi des Ribauds,
colorié.
page Syy.
Lacroix
(Paul), sous le
—
du
Contes
Paris,
Tony Johan-
Vignette de
i832, le libraire Renduel
du Roi des Ribauds,
portrait
le
XII.
Andrew.
Dans son Catalogue de avec
in-S".
Louis
pseudonyme du
Bibliophile
Louis Janet,
i83i.
vignettes sur
bois
L.
Jacob.
Jacob à ses petits-enfants.
Paris,
Deux volumes de
Bibliophile P.
in- 12.
Tony Johannot,
Sur
les
titres,
par
gravées
deux
Porret.
Lithographies non signées hors texte.
Lacroix
pseudonyme du Bibliophile
(Paul), sous le
— La
Danse macabre. Deuxième
In-8°.
Sur
vignette par
le titre,
édition. Paris,
L.
P.
Jacob.
Renduel, i832.
Tony Johannot, gravée par
Andrew. Voir reproduction, page
Lacroix
—
sous
(Paul),
Vertu
ration.
le
1
34.
pseudonyme du Bibliophile P. L. Jacob.
Tempérament,
et
Paris,
histoire
Renduel, i833.
du temps de
Deux volumes
Tony Johannot, gravées Tune par
de
la
in-S".
Porret,
Restau-
Vignettes
l'autre
par
Andrew. Voir reproduction de
la
vignette du premier volume, page 87, et celle
du deuxième
volume, page 25y.
Lacroix çois
(Paul).
h^,
—
Les
Deux Fous,
histoire
i524, précédée d'un essai sur
du temps de Franles
fous des
rois
de
BIBF.IOGRAPHIE
365
France. Paris, Martinon, 1845. Grand
Figures sur acier
in-S".
Thomas.
d'après Napoléon
Le graveur ordinaire
de
Pétrus
Borel
no
brille
pas
dans
cette
illustra-
tion.
Latouche
(H.
Delloye,
—
de).
Fragoletta.
Deux volumes
1840.
Bibliothèque in- 12.
Deux
Paris,
choisie.
vignettes-frontis-
pices de Théophile Fragonard, gravées sur acier par
J.
Des-
jardins. Premier volume
:
le
Moine
Moribond. Second volume
et le
:
Jeune
homme
sur
un rocher au bord de la mer.
—
Lebassu (Joséphine).
La
Saint- Simonienne.
In-8°. Vignette-frontispice
Paris, Tenré, i833.
gravée sur pierre.
École de Tony
Johannot. Voir reproduction, page 23o. M'"" Joséphine Lebassu, qui en réalité s'appelait Lebassu d'Elf,
abandonna plus
tard ses idées saint-simoniennes de i833.
De 1847 et
à 1862 elle publiait de petits livres pieux dans la Bibliothèque chrétienne
morale de Barbou de Limoges,
d'Adrien Le Clère,
Lecomte
(Jules).
i836.
rain,
et
dans
les
librairies
consacrées de Vaton,
etc.
—
L'Abordage, roman maritime. Paris, Souve-
Deux volumes
in-8''.
Frontispice sur chine, d'après
Th. Gudin, gravé sur acier par A. Rouargue. Dans
Ledhuy
la
chaloupe. Scène de tempête
(Carie).
—
et
de rébellion.
Chroniques du château de Coucy.
Marie, épisode de
l'histoire
de Picardie au xii«
Thomas de siècle. Paris,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
366
TÉpée, 1834.
Poultret de
ln-8°.
Frontispice
lithographie, non
signé.
Le chevalier mort.
Ledhuy
(Carie).
— Mémoires
Quatre volumes
Lefloch verain,
Pauvre Fille! Roman Frontispice,
In-8°.
1834.
Couverture macabre lithographiée.
in-8°.
—
(Victor).
de la Mort. Paris, Lachapelle, i838.
fataliste. Paris,
Sou-
vignette de Devéria, gravée
sur bois^ Reproduction de
la vignette,
J.EFLOCH (Victor), sous
page 286.
pseudonyme de Léon Martiney.
le
Coquette. Paris, Souverain,
Legouvé
(Ernest).
Delloye,
1841.
— Edith de
Une
i836. In-8°. Vignette.
Falsen. Bibliothèque choisie. Paris,
Frontispice de Baron,
ln-12.
—
lithographie par
Eugène Leroux. Le
prêtre et
Léonce L. Paris,
—
la
pénitente.
Le
1834.
Fils naturel. Bibliothèque à 4 sous
Au bureau
de
la
publication,
le
volume.
rue de Chabrol-
Poissonnière. Eau-forte. Voir
Lew^is.
la
—
thèque
note, à l'article Ambs-Dales.
Le Moine. Traduction par Léon de choisie.
Delloye,
Paris,
1840.
Wailly. Biblio-
Deux volumes
in -12.
Eaux-fortes non signées. Ces deux eaux-fortes, traitées avec dessinateur humoristique que
la
le
plus grand soin, sont dues à Trimolet,
mort enleva jeune.
BIBLIOGRAPHIE
—
Leynadier (Camille).
367
Les Gitanos, avec une préface par Juan
Floran. Paris, Auguste
Desrez,
i835.
In-S".
H. Brown.
pice de (signature illisible), gravée par
Un
ermite et des
femmes agenouillées
Vignette-frontis-
près d'un autel, au fond d'une caverne,
sont troublés dans leurs prières par l'arrivée d'un gitano menaçant.
—
Lhéritier (Eugène). tardier,
i833.
La Femme
selon
mon cœur.
In-S".
Pas de vignette dans cet ouvrage, mais une couverture lithographiée
mentée dans
le
goût constitutionnel
LoTTiN DE Laval.
—
le
Une
in- 12,
avec
Les Truands
et
orne-
Enguerrand de Marigny. d'Eugène Forest, gravée
autre édition parut en i833, en trois volumes
vignette primitive d'Eugène
la
et
plus cossu.
Paris, Souverain, i832. In-8°. Vignette
par Cherrier.
Mou-
Paris,
Forest,
deux
plus
eaux-fortes de Benjamin Roubaud. Les
tion de l'auteur,
—
Marie de Médicis.
Deux volumes
par Cherrier Combien
in-8''.
gravées
Vignettes de Jules David,
Lottin de Laval fut mieux inspiré
mouvement
Ambroise Dupont,
Paris,
et Porret.
du roman précédent Forest satiriques; mais
riche imagina-
la
un des types du romantisme.
LoTTiN DE Laval. 1834.
de cet ouvrage, indépendamment de
trois vignettes font
ils
et
le
jour où
voulurent montrer qu'eux aussi
intellectuel
il
choisit
pour interprètes
Roubaud! C'étaient des dessinateurs de
nouveau.
Jules
David,
feuilles
pouvaient prendre part dessinateur
mesuré
et
au sans
enthousiasme, devait être condamné plus tard à graver des figures de modes.
LuBizE.
de
— Le
la
Commis
et la
Grande Dame.
—
Paris, aux bureaux
Bibliothèque de romans nouveaux à 4 sous
le
volume.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
368
rue de Chabrol-Poissonnière. 1834. In-32. Eau-forte non signée. Voir
—
LuBizE.
nom
note, au
la
L'Adjoint de campagne. Bibliothèque de romans nou-
veaux à 4 sous
volume. Paris, imprimerie Mevrel,
le
Même
note que
la
précédente.
— Frère
(Auguste).
volumes
suite des
se fient
annonçait pour
Riant.
tive.
aux anciens catalogues de
—
L.)
Il
en
est
ainsi
dans
1834.
Sur
ln-8°. la
nouvelles
Tunis,
le
titre,
le
l'histoire
vignettes qui ne furent pas publiées.
africaines.
Paris,
Biais
et
vignette de Mercadié, litho-
—
Deux
Paris, Souverain,
Réputations, scènes de la vie posi-
i833.
Deux volumes
in-8°.
sur chine volant, lithographies à la plume par
[Mame
pour
cas actuel; l'éditeur Souverain
plume.
(Stanislas).
Premier volume
librairie, insérés à la
à de vaines recherches
roman d'Auguste Luchet des
le
graphiée à
Macaire
Sœur. Paris, Souverain, i838. Deux
romans de l'époque, sont exposés
des vignettes romantiques.
(J.
et
in-8°.
Les bibliophiles qui
LuGAN
1834.
Eau-forte non signée.
In-32.
LucHET
Ambs-Dai.es.
:
le
Suicidé.
(Clémentine)].
—
Second volume
:
les
Gens de
Frontispices
Eugène loi.
Le Manoir de Beaugency, ou
geance. Paris, Mame-Delaunay, i832.
In-8''.
Forest.
la
Ven-
Frontispice signé
:
Jolivet pinxit, Giraldon-Bovinet direxit. L'Apparition
et
l'Orage.
L'auteur de ce roman
Mame-Delaunav.
était,
me
dit-on,
W^" Clémentine Manie,
fille
du
libraire
[Mame
HIBl.lOGRAFHIfc:
369
Deux Époques,
par l'auteur du Manoir
—
(Clémentine)].
de Beaugency. Paris, Mame-Delaunay, i833.
Tony Johannot, gravé par Andrew,
de
Ainsi que
le
Deux
Un homme ivre homme essaye de mélodrame
étendu sur
est
vaincre
pas à
rendre émouvante.
la
i833.
Vignette
In-8°.
sur
bois
et
de
le
plancher, vraisemblablement
de
résistance
la
la
femme de
le
mari; un jeune
l'ivrogne.
Gravure de
traitée sans finesse.
—
Martin (Henry). Lemesle.
vignette de Le
suffit
Moutchas-y-Tchicas, épisodes de terre
Denain,
Paris^
devait être particulièrement
elle
gravée par Napoléon Saint-Ferjeux.
S.,
Ch.
—
Best, Leloir.
certaine banalité ressort de la vignette
collaboration de trois graveurs ne
(Hippolyte).
de mer. G.
la
Frontispice
Gustave Planche, Porret seul sut
Époques. Dans l'intention de l'auteur
dramatique;
Mansion
à juste titre
Tony Johannot. Une
graver les dessins de
des
remarquer
faisait
In-S".
La
Paris,
Vieille
Ch.
Fronde.
1648.
Béchet, i832.
Tony Johannot, gravée par
cardinal de Retz apaisant la foule émeutée.
de
Publication
In-8°.
Sur
le
titre,
Cherrier. composition de
Jolie
Tony
Johannot, admirablement gravée.
Martiney
Masson
(Léon).
(Michel).
Allardin,
— Voir —
1834.
Victor Lefloch.
Un Cœur
In -8°.
de jeune
fille.,
confidence.
Paris,
Vignette de Jules David, gravée par
Lacoste jeune. L'annotateur de cette bibliographie
un dessinateur de
s'est
vignettes d'un talent
librement exprimé assez de fois sur
bourgeois pour
ne plus
revenir
son compte.
47
sur
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
370
Masson
Brucker (Raymond), sous
(Michel) et
Michel Raymond.
volumes
—
pseudonyme de
Les Intimes. Paris, Renduel, i83i. Deux de
Vignettes
in - 8°.
le
Tony Johannot
,
gravées
par
Andrew. La
vignette du premier
chambre
à
homme; un
coucher par un jeune
Johannot, trouble
Masson
volume représente une jeune femme surprise
des lutins, affectionnés par
sa
Tony
sommeil d'un personnage du roman.
le
Brucker (Raymond), sous
(Michel) et
Michel Raymond.
Dupuy,
ilans
i832.
—
In-S".
le
pseudonyme de
Le Puritain de Seine-et-Marne. Vignette sur chine
de
Sainson,
Paris,
gravée
par Girardet.
Masson
(Michel)
Luchet
et
Ambroise Dupont,
Paris,
(Auguste). i833.
—
Thadêus
Deux volumes
le ressuscité.
in-8°.
Vignettes
de Jules David.
Il
serait injuste d'accabler
libraire
Ambroise Dupont
deux,
employa à tout
Masson
il
(Michel) et
de plus un dessinateur consciencieux que
main
et
le
que, malheureusement pour tous
faire.
— Le
Delloye,
Paris,
fois
Brucker (Raymond), sous
Michel Raymond. choisie.
une
avait sous la
le
pseudonyme de
Maçon., nouvelle édition. Bibliothèque
Deux volumes
1840.
in- 12.
Deux
vi-
gnettes à l'eau-forte, non signées. C'est encore à Trimolet qu'on doit ces représentations
de scènes de
étudiées avec le soin que
la rue,
Chansons populaires publiées par
Mériclet
(A.
G.
de).
le
même
— Pierre.
le
du carreau des Halles
et
graveur apporta à l'illustration des
éditeur.
Paris, Lecointe et Pougin,
i832.
BIBLIOGRAPHIE
Deux volumes par M. F.,
«
Sur
in- 12.
élève de Porret
Personnage barbu, derrière
—
[Mérimée]. teur du
».
La
Un
Méry.
Nouvelles par l'au-
et
i833,
annonce
cet
In-8".
ouvrage
«
avec
vignette ne fut pas publiée.
Paul
Briolat.
Paris,
Renault,
i83i.
de Tony Johannot, gravée
autre édition avec
volumes
barreaux d'une prison
Fournier, en
librairie
la
vignette
titre,
».
Théâtre de Clara Ga^iil. Paris, Fournier, i833.
—
Merville.
les
Tellier, gravée
vignette de
Mosaïque, recueil de Contes
Le catalogue de vignette
titre,
le
371
la
même
publiés par
in- 12,
vignette
même
le
In-S".
par
parut en
Sur
le
Porret.
Une
en
trois
1834,
éditeur.
jeune républicain contemple Marat, assassiné dans son bain.
—
Le Bonnet
vert. Paris, i83o, Boulland. In-8".
Vignette de
Tony Johannot, gravée par Thompson. Scène de forçat
Méry la
et
de garde-chiourme.
revint plus tard sur la peine des travaux forcés.
Revue de Paris deux
Méry.
—
L'Assassinat,
Urbain Canel
In-8°.
En
i835,
il
publiait dans
d'Henry Monnier.
18 r5.
de
Vignette de
Paris,
Tony Johan-
Thompson.
coin d'un mur, cadavre de vieillard
un drapeau blanc avec
Michel
méridionales
scènes
Guyot, i832.
et
not, gravée par
Au
articles, avec illustrations inédites
les
(Francisque).
mots
—
:
Vive
étendu.
Sur un
ciel
noir
se
détache
le roi.
Mœurs du moyen
âge.
—
Job ou
les
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
372
Pastoureaux.
Audrefoy-le-bàtard.
Ch. Vimont,
Paris,
i832.
In-8°.
Le catalogue de «
En
tête
de Gigoux
Une
la
vente de la bibliothèque du baron Taylor (1876) porte
frontispice gravé à la
manière noire par H. de Triqueti
:
et eau-forte
».
note d'un développement exceptionnel doit être consacrée à cet ouvrage,
en raison d'un emploi tout particulier de
Michel dédie d'abord
le livre à ses
dédicace que
la
fit
l'auteur.
M. Francisque
parents, puis
A SES AMIS
MM. Breghot Edouard
Brac
du Lut,
Bourdonel,
de
BouRGOiN d'Orly, Ferdinand Denis, Gigoux,
Alexandre Dumas. Eloi Johanneau, Tony Johannot,
Paul et Jules Lacroix, Hector de la Ferrière, Gérard Labrunie, Laviron, Charles Nodier, J.
N. MoNMERQuÉ, le
Le
Antonio Nunes,
Ch""'
De Carvalho, Paulin
Paris, Péricaud,
Raynouard,
Philibert,
Doct''
Reinaud, le baron
I.
Taylor,
L'abbé Gervais de la Rue,
Le 0« de Vielcastel, Benjamin Guérard,
H. DE Triqueti, etc., etc.
L'auteur reconnaissant
De
quelle utilité seraient pour la postérité des renseignements semblables
chaque auteur avait groupé en
de son œuvre
tête
les
noms de
ses
si
contemporains,
de ses compagnons, de ses amis!
MoNDO
(Dominique).
Deux volumes
— La Mort d'un
in-8°.
roi. Paris,
Lachapelle, i838.
Lithographies par P. Gellé. Titre orné par
Théodore Henry. Lithographie du premier volume
Mort
d'un roi. Ces
:
Un Crâne de femme\ second volume
deux lithographies sont
traitées avec
;
la
un méphistophélétisme que
PL VIU.
FAC SIMILE
DUNE EAU FORTE UE CÉLESTIN NANTEUIL
pour La Coupe
ei
les Lèvres, d'Alfred de
1833
Mussel
i
1
BIBLIOGRAPHIE
dut envier
mais
baron de Lamothe-Langon, à qui on n'accordait pas de vignettes;
le
titre-frontispice
le
Lafosse
il
;
373
en regard troubla certainement
comporte un château
leur armure,
fort incendié, des chats-huants,
à la main,
l'épée
les nuits
un moine en
de Touchard-
deux chevaliers dans
une dame de haute condition
prière,
évanouie (ces deux personnages sortant des anneaux d'un serpent), un vaisseau battu par la tempête, avec d'épais nuages supportant une tête de mort.
Quel
donc
était
l'auteur F. G.
Dominique Mondo pour lequel l'honnête
Un
pelle faisait tant de frais d'illustrations?
musique
qui,
et
n'en faut pas douter, tirait de sa
il
nécessaires pour une
MoREAu
—
(Élise).
Maison,
si
i838.
pompeuse ornementation de
Une
propre escarcelle
achasur la
les louis
ses écrits.
Destinée, scène de la
vie intime.
Vignette de l'école de
In-S".
I
Italien véritable, auteur d'écrit
Paris,
Tony Johannot,
non signée, gravée sur bois par Hotelin.
MoRiN
—
(Michel).
Deux volumes Alfred
Albert,
Le
Gil Blas du théâtre. Paris,
comédien attaché
MoRTONVAL
Vignette de
J.
Ce
—
de costumes de théâtre. vaudevilliste
Mon Ami
Vanderhurck.
Norbert, histoire contempo-
1884.
In-8°.
David, gravée sur acier par Fauchery.
—
Jacques
le
Chouan. Paris, Vimont,
i833.
Vignette de Tellier.
fut
une
chouannerie,
littérature très particulière
la légitimité,
Henri V,
la
que
celle
de M. Théodore Muret.
duchesse de Berry,
ne cessèrent jamais de se présenter à
plume.
un certain
l'Ambigu-Comique, dessina
Ambroise Dupont,
(Théodore).
In-8°.
et
à
pseudonyme du
(Guesdon).
raine. Paris,
Muret
est le
i833.
Eaux-fortes d'Alfred Albert.
in-8°.
nombre de scènes de drame Michel Morin
Denain,
l'esprit
les
La
blancs et les bleus
du journaliste quand
il
prenait la
VIGNETTES ROMANTIQUES
I-KS
374
Muret
Le Chevalier de Saint-Pons,
(Théodore).
Paris,
Ambroise Dupont,
1834.
histoire de i']84.
Deux volumes
in-8".
Vignettes
de Jules David, gravées sur acier par Faucher y.
Musset
(Paul de).
—
La Table de
Renduel,
Paris,
nuit.
i832.
Vignette non signée, gravée par Andrew.
In-S".
On
peut jusqu'à un certain point attribuer à Devéria
accoudée sur un
oreiller, lisant
le
femme
la
à
la
mode,
nouveau roman, dans une élégante chambre
à coucher.
Musset
(Paul de).
— Samuel.
Paris, Renduel,
i833.
Eau-
In-8''.
forte de Célestin Nanteuil.
I.a
lune qui apparaît, à
Samuel, Jeanne
Nanteuil
la
faveur d'une fenêtre ouverte, éclaire une scène entre
et Juliette.
—
(Célestin).
Collection
de gravures à
Célestin Nanteuil pour les œuvres de
Renduel, i832. Petit
livraison. Paris,
Cette livraison,
seule qui parut, est
la
aux romans de Victor Hugo
:
1°
Dernier Jour d'un condamné; décoratif de Célestin Nanteuil;
une imagination tout à
fait
il
in-4°-.
composée de quatre planches
Portrait de Victor
Hugo;
Notre-Dame de
Paris.
Là
a
déployé dans
d'accord avec
la
les
Nodier
—
(Charles)'.
il
était
I.
Parmi il
est
les livres,
Bug-Jargal; éclate
génie
entourages de ses compositions
le
maître resta sans
Histoire du roi de
Grand
Bohême in-8°.
et
le
les
de ses sept
Dans
ornés de gravures, que Nodier publia sous l'Empire
bon de noter
le
3° le
en droit de compter.
châteaux. Paris, Delangle, i83o.
ration,
relatives
pensée du maître. Malheureusement
public ne comprit pas. Renduel arrêta la publication et illustrations sur lesquelles
Hugo. Première
Victor
2"
4»
de
l'eau-forte
:
Les Proscrits. Paris, Lepetit, 1802. In-12, avec frontispice gravé sur
acier.
le
et la
texte,
Restau-
lilHl.lOGRAPlIlK
375
nombreuses vignettes de Tony Johannot,
gravées par Porret,
Voir reproduction d'une vignette, page 35.
[De Pastoret].
—
Raoul de Pellevé,
Duc de Guise
temps de la Ligue, par Tauteur du
Renduel, 1834. Deux volumes
i5q4. Esquisses du
i5<j3,
in-S".
à Naples. Paris, de Boisselat,
Eaux-fortes
datées de i833. L"cau-forte du premier volume est entourée d'un cadre architectural, dans
le
goût de Célestin Nanteuil, mais avec moins de maîtrise; celle du second volume représente deux grandes dames, dont une masquée, allant consulter l'astrologue
Hiéronyme.
Petit.
—
Timoléon Jobert. Bibliothèque de romans nouveaux à
4 sous forte
Il
volume. Paris, imprimerie Mevrel, 1834. In-32. Eau-
non signée.
me
roman
le
semblait délicat de porter à l'avoir intellectuel du vaudevilliste Lubize
le
Commis
Timoléon
et la
de
Jobert
Grande Dame;
M.
Petit,
la
publication dans
collaborateur
qui fut
de
la
même
certaines
le
série
du
pièces
de
Lubize, tend à faire croire que celui-ci se rendit réellement coupable du roman le
Commis
et la
Grande Dame.
PiGTET (Adolphe). Paris,
—
Benjamin
Utie Course à
Duprat,
Le Dernier Chapitre démon Roman.
Chamounix, conte fantastique.
i838.
Grand
Cavanagh,
Paris,
in- 12.
iSoli.
I11-12,
Vignettes
de
avec vignette gravée
sur acier.
Le Peintre de
Sa!:jbour(^.
Journal des émotions d'un cœur souffrant. Paris, Maradan, i8o3.
In- 12, avec gravure.
Romans, Nouvelles
et
Mélanges.
2'
édition,
Paris,
Gide,
1820. Quatre volumes
in- 12
Figures à l'aquatinte.
Jean Sbogar.
2.'
édition, Paris, Gide, 1820.
Deux volumes
in-r2. Vignettes
imprimées en
bistre.
Stella, ou les Proscrits. Paris, Gide, 1820. In- 12. Figures.
Infernaliana (publié par Ch. noire.
N...).
Paris, Sanson,
1822. In- 12. Frontispice à la manière
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
376
Tony Johannot, gravées par de
M'"'^
Porret, plus fac-similé d'un dessin
Sand.
Reproduction du portrait de G. Sand, page 127.
Le dessin
à
la
plume de M""" Sand
est
une sorte de caricature de Liszt au
piano.
Pigault-Lebrun.
Deux volumes
—
mon
Contes à
in- 12.
Paris,
petit-fils.
Barba,
Figures sur acier, l'une signée
i83i.
Villeroy
:
fils se.
Ces tionne
petites
de celles de
l'école
Restauration; on
la
les
men-
pour mémoire.
ici
[PoLYCARPE 1827.
images sont de
(Charles)j.
Paris,
—
Dentu,
Un
Seigneur du Beaujolais, histoire de
i833.
Sur
In-8°.
la
couverture, vignette
d'Auguste de Chatillon, gravée par Lacoste.
Un
diable cornu déroule
un grand
livre
d'images représentant
principales
les
scènes du roman.
PoNs.
—
Un Mauvais Ménage,
Souverain, i833.
Au
scènes de
Deux volumes
in-8°.
la
vie
intime. Paris,
Vignettes de Lécurieux.
peintre Lécurieux, qui illustra quelques livres de cette époque,
qu'un peu plus de souplesse
;
toutefois elle est bien dans la
il
ne
manqua
donnée romantique
la
vignette reproduite page 88.
PoujouLAT (Benjamin).
Deux volumes
in- 12.
—
La
Bédouine.
Paris,
Pougin,
i835.
Eaux-fortes de Célestin Nanteuil.
Avec M. Poujoulat, Célestin Nanteuil demandait pas mieux, l'Orient étant alors à
se la
laissa entraîner vers l'Orient;
il
ne
mode. Les scènes de la vie biblique
interprétées par le graveur romantique par excellence sont intéressantes.
FRONTISPICE pour
le
Roi des
DE TONY JOHANNOT, R:biiu.is,
du Bibliophile Jacob.
48
\
BIBLIOGRAPHIE
—
PouRRET DES Gauds.
Adhémur
guerres civiles du XV''
«
Thcodeberge,
et
Dentu,
Paris,
siècle.
épisode des
Audin, Hivert.
En
tète
de chaque volume, vignette-fron-
gravée sur bois.
Non
signée.
Deux volumes tispice,
379
Puissent
les
in-S".
sires
mon imprudente
d'Argental et de Montchal pardonner à
jeunesse d'avoir troublé leurs cendres, et affublé de nouveau leurs ossements arides
du casque
et
de
la cuirasse
des combats.
des Gauds, romantique, archéologue
»
Ainsi s'exprime en
et légitimiste
Les vignettes représentent une cour d'amour
commençant Pourret
de province. et
un furieux combat entre che-
valiers.
[PouY.-vT (Edouard) et
—
Listener (Richard)j.
Caliban, par deux
hermites de Ménilmontant. Paris, Denain, i833. Deux volumes in-8°.
Eaux-fortes d'Alfred Albert.
L'une des eaux-fortes
du second volume, ne
se fait pas
—
PouYAT (Edouard). par Pouyat.
est d'après
Paris,
Cruikshank. Le Monde
remarquer par un
et
la Vertu., vignette
vif accent.
Les Étoiles, Nouveau Magaiine, assorti A.
Johanneau,
1834.
In-8°.
Eau-forte
de
A. Provost. Des
figures
mythologiques
et
symboliques, Renommée, Muses,
Faunes, sont groupées autour d'un cartouche avec ces mots Lassailly,
fourni un
Hippolyte Fortoul, Tristan, B. Tilleul
morceau
à ce recueil
et
:
Nymphes
et
Publié par E. Pouyat.
divers autres écrivains ont
où pointent de vagues aspirations humanitaires,
saint-simoniennes, poétiques et critiques.
Primard (Edouard).
—
Les Nuits d'un chartreux.
Roux,
Paris,
i836. 10-8°. Eau-forte de Goglet. L'eau-forte un peu grise, mais travaillée, vaut mieux que celle du
pour
la Fille
d'une Fille, citée à
Edouard Primard, qui faire
précéder son
maison Roux.
livre
l'article
s'intitule
«
même
auteur
Bauchery.
membre de
l'Institut historique », a
cru devoir
d'une longue préface d'Auguste Pourrat, autre auteur de
la
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
38o
Raban.
— La Patrouille grise.
Paris, Pougin,
Schwartz
et
Gagnot,
Corbet aîné, i838. Quatre volumes in- 12. Vignettes par Champion, lithographiées à la plume. Vraiment on ne peut décrire de
—
Raban.
Le
volumes Il
pareilles misères dessinées.
du Diable.
Valet
Figures lithographiées à
in- 12.
—
Raisson (Horace).
Une Blonde,
histoire
Charlet, gravée par Porret.
volant, de
duite
dans
le
cadre du
sur
titre
Épisode d'un combat de soldats de
La Notice sur l'homme qui
Horace Raisson semble revendiquer
Était-il «
un seul
homme
nous n'oserions
raison sociale,
et
à
Louisa, ou i83o.
les
Ne
fut-il
noms sous
(sous
les
intérêt.
romans de jeunesse de Balzac,
le
de manière, non seule-
style,
plus souvent? Certains l'assurent
le
pas plutôt un être
lesquels ses
romans ont
etc., étaient-ils autre
fictif,
une sorte de
été publiés
Horace
:
chose qu'un enseigne-
»
pseudonyme de Tabbé Tiberge).
Douleurs d'une
Deux volumes
dans
chaque volume
signe de reconnaissance?
Regnier-Destourbet
vignette est repro-
République.
sa part
de Saint-Aubin, Villerglé, lord Rhoone,
ment, un
La
:
démentir.
les
les mille
chine
couverture.
la
changeant de nom, de
ment à chaque ouvrage, mais et
la
qui nest pas mort.
pas mort contient un détail qui a son
n'est
signés de divers pseudonymes
plume.
Vignette -frontispice sur
In-8°.
i833.
Quatre
romanesque. Précédée
homme
d'une notice tjécrologique sur un
Bréauté,
la
i838.
pauvres images.
est difficile d'imaginer de plus
Paris,
Pougin,
Paris,
in- 12.
fille
Sur
de joie.
le titre,
Paris,
—
Delangle,
cul-de-lampe de
Tony
Johannot, gravé par Porret. Peu de chose que perdue dans
cette petite vignette
les roses,
un
:
une croix de
coffret à bijoux, rien de plus;
bois,
une
mais cela
tête
de mort
est aussi délica-
BIMMOGRAPHIE
tement dessine que gravé
du
et
vaut
cela
les
38i
ingénieux culs-de-larape des livres
xviii" siècle.
Resskguier (Jules Pour
de).
—
vignette
petite
frontispice
Almaria. Paris, sur
chine,
Allardin,
gravée
sur
i835.
In-8°.
qui
semble
bois,
empruntée à quelque ouvrage anglais.
Rey
(Georges).
—
Noupelle. Paris, Gosselin, i83i.
In- 12.
Portrait
par Senties, gravé par Porret. Petit livre qui a tout le caractère d'une autobiographie,
l'auteur au milieu
— La Confrérie du Saint-Esprit,
marseillaise de l'an 1228. Paris, Gosselin,
Sur
portrait
le
de
du volume.
Rey-Dussueil (Marius).
in- 12.
avec
le titre,
chronique
182g. Cinq volumes
vignette sur bois, gravée par Cousin.
Pénitent escorté par deux pêcheurs.
—
Rey-Dussueil (Marius). suite à la
Fin du monde.
Rey-Dussueil broise
Renduel, i83i.
In-8°.
Fron-
de l'Inquisition se prosterne devant un empereur.
(Marius).
Dupont,
i832.
pierre, gravée par C.
A
Paris,
histoire faisant
non signé.
tispice lithographie,
Un condamné
Le Monde nouveau,
—
Le
In-8°.
Cloître
Sur
la
Saint-Merri.
Paris,
couverture,
vignette
Amsur
Girardet.
première vue cette vignette traitée avec soin semble purement architecturale;
mais dans un coin une petite figure de grenadier de
la
garde nationale, montant
garde devant un entassement de pavés, rappelle l'insurrection des
Ricard (Auguste).
—
5 et
la
6 juin i832.
Les Étrennes de mon oncle. Paris, Beau-
douin, 1834. In- 12. Eau-forte d'Emile Loubon.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
382
Robert
—
(Élie).
Lelong, i835. Dans une Renaissance,
La
romans.
Veilleuse,
In-8°.
graveur a disposé
Élie Robert était le
et
Vignette à Teau-forte par Edouard May.
série de cartouches portés par des grotesques le
Aug. Labot
Paris,
habillés de costumes
des nouvelles qui composent
les titres
pseudonyme de M.
le
volume.
Élie Berthet, lors de ses débuts dans
les lettres.
[RoYER (Alphonse) Paris,
çons.
Barbier (Auguste)].
et
—
Les Mauvais Gar-
Deux volumes
E. Renduel, i83o.
Vignettes
in-8°.
de Tony Johannot, gravées par Porret. Voir reproduction de
De «
la vignette
du deuxième volume, page 267.
ce livre l'éditeur disait dans une
Le vieux Paris ne nous
et
:
guère connu que par de sèches analyses
est
savantes compilations. Rien pour
mœurs
annonce savamment élaborée
la
physionomie, rien pour
du langage. Faire revivre Paris au
et
de
pittoresque des
le
xvi» siècle avec l'insolence
de ses
gentilshommes, ses abbés turbulents, ses désordonnés soudards, son luxe et sa misère, c'est à coup sûr bien mériter de l'histoire. «
la
Le
livre des
Mauvais Garçons nous semble destiné à remplir
chronique parisienne. C'est un tableau large
tour
les écoles
l'hôtel
de l'Université,
la
basoche
et varié,
et les
la
table de marbre,
royal des Tournelles, une passe d'armes dans la rue Saint-Antoine, les
du chancelier Duprat, des bals
des supplices, des orgies de brigands avec leur argot,
Briçonnet, abbé de Saint-Germain-des-Prés
drame coloré par un
style
chroniqueur de Bayard.
RoYER
de
qui nous montre tour à
mystères de
oubliettes de l'Abbaye-Saint-Germain, les salons et
cette lacune
(Alphonse).
Deux volumes
formé à
l'école
;
le lit
et ce tableau,
de mort du vertueux
animé par
de Rabelais, de Fleurange
l'intérêt d'un
et
du délicieux
»
—
Vene{ia
in-8''.
la
Bella.
Paris,
Renduel,
i833.
Vignettes-frontispices à l'eau-forte, gravées
par Célestin Nanteuil. Deux des meilleures
eaux-fortes d'un maître dont l'œuvre en
colorées, d'ingénieuses et de transparentes.
compte tant de
BIBLIOGRAPHIE
Saint-Firmin (Lucien
de).
Ernestine, ou l'Épreuve. Paris,
Mou-
i833. In-S". Eau-forte de Camille Rogier.
tardier,
L'eau-forte de ce
Léon de Vallerand,
Saint-Hilaire
roman le
volume, Devant
Un Coin du
(i835).
la
—
Entre on{e heures
Deux volumes
i833.
oii^e
premier volume du roman de
partie plus tard du
Alphonse Brot.
et
Entre
livre
fit
Marchepied
Paris, Souverain,
Le
—
383
heures
et
minuit.
in-8°.
minuit se compose de deux parties. Le premier
et
cheminée, est dû à E. M. de Saint-Hilaire;
second volume.
le
Salon, à Alphonse Brot.
Frontispice du premier volume sur chine volant, vignette de Lécurieux, gravée
par Cherrier. forte par
En
regard, titre ornementé dans
goût Renaissance, gravé à l'eau-
le
Edouard May.
Saint-Maurice.
— Gilbert,
chronique de
l'
Hôtel-Dieu, ijSo. Paris,
Denain, i832. Deux volumes
in-8°.
Henry Monnier, gravées par
Desseinferjeux.
Premier volume
tombe évanouie,
Saintine'. le
titre,
Un palais,
:
le
par un
— Le Mutilé.
vignettes de
titre,
:
une femme, qui
homme.
Paris,
Ambroise Dupont, i832.
In-8°.
Sur
Tony Johannot, gravée par Thompson.
vignette de
n'ont pu
le
poète sur son grabat. Deuxième volume
est relevée
pape expire.
Sur
Cardinaux, chevaliers, pages, gens d'armes,
empêcher
le
rassemblés au
mutilé de se présenter sans mains en face de son
bourreau agonisant. Dans cette vignette, Thompson
a
montré toutes
les qualités
de
Porret, avec peut-être plus de finesse encore.
Salles (Eusèbe
I.
On
de).
—
doit encore à Saintine
Paris, Denain, 1826.
:
Ali
le
Renard, ou
Contes philosophiques
Deux volumes
et
la
Conquête d'Alger.
moraux de Jonathan
in-12, avec gravures sur acier.
le visionnaire.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
384
Paris, Gosselin, i832.
Deux volumes
in-8°.
Vignettes de
Tony
Johannot, gravées par Porret. Frontispice du premier volume
arbre et s'apprêtent à vert, se jette entre
:
des Arabes ont
victime et ses meurtriers. Second volume
la
hussards d'Aubagne regarde s'embarquer dans
Salles (Eusèbe
un lieutenant
lié
percer de leurs yatagans; une jeune femme,
le
—
de).
le
port
Fanny
:
français à le
un
sein décou-
capitaine de
le
Shaler.
Sakontala à Paris, roman de tnœiirs coni833. In-8°. Vignette de Tellier,
temporaines. Paris, Gosselin,
gravée par Brevière. Sakontala tombe évanouie au bal masqué.
Sand (George).
—
Valentine. Paris, Gosselin,
Vignettes de
in-8°.
i833.
Deux volumes
Tony Johannot, gravées Tune par
Brevière,
l'autre par Porret. Premier volume
Valentine
:
près d'un prie-Dieu, Valentine
Sand (George).
—
Louise. Second volume
et
Bcnédict, agenouillé
poursuit également à genoux.
le
Paris, Gosselin,
Indiana.
Vignettes sur chine de
in-8°.
:
i833.
Deux volumes
Tony Johannot, Tune gravée par
Cherrier, l'autre par Porret. volume
Premier
volume
:
Sir Ralph
Sand (George). in-S".
Indiana prodigue
:
empêche Indiana de
—
Mauprat.
Portrait de
C'est le
ses
soins à
Raymond,
blessé.
Second
se jeter dans la Seine.
Paris, Bonnaire, 1837.
Deux volumes
George Sand, gravé par Calamatta.
beau portrait avec
la
légende
:
Disegnato e inciso da
me
L. Calamatta.
Paris, i836.
Servan
(Félix).
—
Sans cela!
elle serait
ma femme.
Paris,
Roux,
BIBLIOGRAPHIE
Deux volumes
i835.
Salmon
signés Th.
Premier volume
con de
la
Frontispices gravés à Teau-forte,
in-8°.
Léonce
et
Lhuillier.
un jeune homme
à la clarté de la lune
:
chambre d'une jeune
383
Second volume
fille.
:
fatal
on
apparaît au bal-
retire
de l'eau une
femme noyée.
de
Serv.'VN
—
Sugnv.
Paris, Ch. Béchet,
Le
Publication de Ch. Lemesle.
Suicide.
In-8". Vignette
i832.
d'Henry Monnier sur
le titre.
Deux personnages en costume Louis par
le
.X.V se
disputent. Jolie vignette
non signée
graveur.
Stendhal.
—
Le Rouge
Deux volumes
in-8°.
Sur
Noir.
le
et
les
titres,
Levavasseur,
Paris,
i83i.
vignettes d'Henry Monnier,
gravées par Porret. Premier volume évanouie
M""-'
:
Julien
vers
s'élance
lequel
est
de Rénal. Voir l'autre vignette reproduite page 292.
Sue (Eugène).
— Plik
et Plo/{,
scènes maritimes. Paris, Renduel,
i83i. In-S". Vignette-frontispice Plik et Plok est
Une
un confessionnal dans
le
d'Henry Monnier.
premier roman maritime qui parut en France.
autre édition en deux volumes in- 12 parut
Ch. Vimont. Sur
Sue (Eugène).
le titre, petite
—
la
même
année, à
la librairie
vignette d'Henry JVIonnier, gravée par Porret.
Atar-Gull.
Vimont, i83i.
Paris,
Quatre
In-S".
vignettes d'Henry Monnier, gravées par Porret. Sur le
le titre,
vignette du négrier et des noirs qui est reproduite, tirée à part, dans
courant de l'ouvrage; première vignette
deuxième vignette pour quatrième vignette
:
Un
le
chapitre
le
serpent enroule
:
le
Timonier
et le
Capitaine du brick;
Faux-pont; troisième vignette
Jenny
:
le
(chapitre la Veille des noces).
49
Gibet;
LES VIGNETIES ROMANTIQUES
386
1
—
Sue (Eugène). volumes
La Salamandre.
Vignettes de
in-8°.
Première vignette vignette
:
Lutte de matelots dans un cabaret.
—
Sue (Eugène).
La
Deux volumes l'autre
Coucaratcha.
Deux
in-8°.
Urbain Canel,
Paris,
vignettes,
i832.
une de Tony Johannot,
d'Henry Monnier, gravées par Thompson.
Premier volume
—
Sue (Eugène).
Orgie de matelots;
:
Cécile.
Paris,
seconde vignette
la
Urbain
Canel
In- 12. Vignette-frontispice sur chine, par
Sue (Eugène). in-8°.
Porret.
un nègre; deuxième
enfant contre
son
Deux
i832.
Tony Johannot, gravées par
Mère défendant
:
Renduel,
Paris,
est reproduite
Guyot,
et
Eugène
9.
1834.
Forest.
Deux volumes
Latréaimiont. Paris, Gosselin, i838.
Deux
page
vignettes-frontispices sur chine volant, de
Marckl,
gravées par Porret. Personnages de cour en habits du xvn"
Tilleul. in-8°.
ni
— Les Deux Amours.
siècle.
Paris,
Renaud, i833. Deux volumes
nom
Vignette-frontispice sur pierre, sans
de dessinateur
de graveur.
Un jeune homme étend Un Amour aux pieds.
Thierry
(Edouard)
Contes du
soir.
et
les
bras vers une
t'em.iie
Trianon (Henry).
endormie dans un bocage.
—
Sous
les
rideaux..
Paris, Belin, Lachapelle, 1834. In-8°. Eau-forte
de L. Chefdeville. Scène de
Thouret
jalousie.
(Anthony).
Personnages en costume Louis XV.
—
Toussaint
le
Mulâtre. Paris, Levavasseur,
MIRLIOGRAPHIE
1834.
Deux volumes
387
Vignettes sur chine de
in-8".
Grandville,
gravées par Porret. I!
que
faut sans doute attribuer à des relations
fit
Dans
l'auteur pour orner son œuvre.
exprime sa flamme à
une jeune femme au
Le nègre
femme momifiés
et la
jeune
démocratiques
la
lit,
choix de Grandville,
le
première de ces vignettes, un nègre
qui l'écoute aussi effarée qu'échevelée.
sont montrés par
un
vieil antiquaire; ce
spec-
tacle remplit d'effroi les jeunes gens qui visitent son cabinet. Grandville, en dessi-
nant ces vignettes,
fit
preuve du sérieux imperturbable qui ne l'abandonnait jamais.
Voir reproduction, page 296.
Vallke (Hippolyte). et
Pougin,
—
Colette, ou la Fille adoptive. Paris, Lecointe
Quatre volumes in-12.
i833.
Monnier, répétées sur
les
Vignettes
couvertures et les
d'Henry
titres.
Ces quatre vignettes sont des clichés sans doute appliqués à des publications antérieures. et
De 1822
à 1828,
de culs-de-lampe pour
Henry Monnier dessina un
les libraires
de nouveautés
nombre de
certain
et les
vignettes
fondeurs en caractères,
lesquelles vignettes furent appliquées plus tard à divers ouvrages.
Voir reproduction, page 145.
—
VALLER.A.ND (Léon de). i835.
La
Deux volumes vignette du
Le Marchepied.
Vendremish-Durivage.
H. Fournier,
Eaux-fortes de Camille Rogier.
in-8°.
tome premier
Lucien de Saint-Firmin
Paris,
se retrouve
en tête tïErnestine, ou l'Epreuve, de
(i833).
—
La
Séparation. Paris, Lecointe et Pou-
gin, i833. In-8°. Vignette sur bois d'après Traviès.
Un
des plus rares ouvrages du romantisme.
Non
signalé par Quérard. L'édition
tout entière, sauf quelques exemplaires, fut supprimée par l'auteur.
Durivage, qui l'année suivante, fut
nommé
substitut à la
rencontrer avec Jules Favre, également romantique; mais défendait les accusés politiques de
Durivage réclamait leurs
un emportement dont
tètes,
au
grande
la
nom
de
la société
profita la défense.
Voir reproduction de
la
cité
vignette, page 299.
Vendremish-
Cour de Lyon, devait le
ouvrière
se
jeune avocat lyonnais
quand Vendremish-
menacée, avec une violence,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
388
La Tour de Montlhéry.
ViENNET.
volumes
de
Vignettes
in-8°.
Paris, Gosselin,
Gigoux, gravées
Deux
i832.
sur
par
pierre
Girardet. Première vignette vignette II
délit
:
Festin d'hommes d'armes dans un vieux manoir; deuxième
Un Moine protège une jeune fille
:
serait facile
contre les entreprises d'un chevalier.
de surprendre à chaque page du roman M. Viennet en flagrant
de romantisme. Le député de l'Hérault s'étant corrigé plus tard,
la
jeune école
n'eut pas d'adversaire plus acharné.
Une
Tour de Montlhéry parut chez Abel Ledoux
autre édition de la
en i833. t)eux volumes in-12 avec
Vigny (Alfred
Vignettes
ou
Stella,
du Docteur
sultation In-S".
—
de).
sur
mêmes
les
les
chine
de
I
vignettes.
Diables bleus. Première con-
Paris,
noir.
Gosselin
et
Gosselin et
Renduel, i832.
Tony Johannot, gravées par
Brevière.
Une seconde volumes
édition,
in-12, avec
même
titre,
même
parut
éditeur,
en
Ces vignettes représentent, l'une Chatterton brûlant ses manuscrits, Chénier
et
M™"
d'arrestation.
en
deux
l'autre
André
i833,
deux vignettes-frontispices de Tony Johannot.
de Saint-Aignan à qui un
La troisième
vignette,
officier
municipal donne lecture du décret
M"" de Coulanges, malade,
est reproduite
page 261.
VioLLET (Alphonse).
— Contes de
la semaine. Paris, Alex.
1834. In-8°. Eau-forte d'Emile
Une femme tombe aux genoux de pistolet sur un jeune
coup de
homme;
d'un
Loubon.
homme, pour l'empêchèr de
celui-ci,
Mesnier,
froidement,
les
tirer
un coup
bras croisés, attend
le
feu.
ViOLLET (Alphonse). tardier,
—
Chroniques contemporaines.
Paris,
Mou-
1837. In-8°. Vignette.
Les bibliophiles devront ne pas en tête du volume;
elle n'a
se
préoccuper de
aucun rapport avec
la
le texte.
vignette anglaise, placée
BIBLIOGRAPHIE
Waldor
—
(Mélanie).
i832.
L'Écuyer d'Anberon.
Trois
In-S".
gravures
à
la
Tony Johannot, deux
Lhérie d'après
389
Paris,
manière
Moutardier,
une
noire,
Gigoux,
d'après
de
gravées
Tony Johannot,
par Gabriel Laviron. Plus frontispice d'après
gravé sur bois par Thompson. romantique qui
C'est le seul livre
Wailly (Léon
—
D'O. (Bénédict)? Delaunay, et
dans
—
de).
iSSy.
La
Perle de
In- 18
Vile
d'Ischia,
Vignettes
carré.
et
roman.
Paris,
eaux-fortes
hors
le texte.
—
le
nom que
L'Évèque Go^lin,
Normands, chronique du IX' i832.
orné de gravures de cet ordre.
Voir Lewis.
L'annotateur n'a pu trouver
Anonyme.
soit
Deux volumes
cachent ces
ou
le
siècle.
initiales.
Siège de Paris,
Paris par
Dufey
et
les
Vezard,
m-H". Sur le titre, vignettes de Lécurieux,
gravées par Porret. Première vignette
:
Assaut de Paris par
les
Normands; deuxième
vignette
:
le
Vieillard malade.
L'Evêquc Go^lin
est taillé sur le
même imité les célèbres son nom au public.
a
—
Anonyme. in- 12.
patron des romans de Walter Scott; l'auteur
préfaces du conteur écossais, alors qu'il n'avait pas livré
Sœur Laure.
Paris,
Châtel,
i83i.
Deux volumes
Vignettes sur acier, de Potier.
L'annotateur de cette bibliographie n'a pu trouver de renseignements sur cet ouvrage.
Babel, publication de la Société
nouardj
1840.
Frontispice de
Trois volumes la
des Gens de Lettres. Paris, Rein-8".
couverture, dessiné par
Henry Monnier, gravé par Gérard;
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
3qo
il
représente
monument
des
apportant
écrivains,
intellectuel.
En
tête
volumes
volumes
sur
pour
édifier
un
de chaque volume vignettes-frontispices d'Henry
Monnier, gravées par Gérard. Dans
le
texte des trois volumes, vignettes
du
pour une poésie de Victor Hugo, une scène populaire d'Henry Monnier
même et
un
poème de Méry.
de
Les Arabesques, choix
compositions inédites,
Beauvoir, Paul de Musset, Léon des
Gens de
Lettres.
Halévy,
etc.,
Renouard, 1841.
Paris,
par Roger de
de
Société
la
Deux volumes
in-S".
Sur
le
verso de
la
couverture, vignette d'Henry Monnier, gravée par Gérard,
pour une nouvelle du volume,
le
Criminel d'Etat, de Roger de Beauvoir. Les
Arabesques formaient une sorte de suite à Babel
nombre de gens de
certain
volumes
lettres
dont
et
donnaient satisfaction à un
pu entrer dans
les récits n'avaient
les trois
primitifs.
Les Cent-et-Une Nouvelles des Cent-et-Un. Paris, Ladvocat, i833.
Deux volumes phile Jacob,
in-S",
par Fr.
Henri Martin, Ém. Deschamps, les
J.
Biblio-
Dumas, Alph. Karr,
Félix Pyat, Ch. Nodier, Al.
Ces deux volumes,
Chasles, le
Soulié, Phil.
Janin, etc.
seuls parus, contiennent
nouvelles
vingt
avec
vingt
vignettes sur bois, en-têtes et encadrements.
Voir reproduction, page 263.
Contes bruns, par une
Guyot, i832.
In-S".
Tête à l'envers.
Sur
le
titre,
Paris,
Urbain
vignette de
Canel
et
Tony Johannot,
gravée par Cherrier. La
fortune de ce livre est peut-être due autant à
Balzac, de Philarète Chasles
yeux hagards
et
et
de Charles Rabou.
la
Une
vignette tête
qu'aux récits de
renversée, avec des
une chevelure dont chaque poil semble porteur de désolation,
frappa extraordinairement
les lecteurs
de l'époque.
BIHMO(JKAPHIE
Contes
Étreiines pittoresques.
M.
Nouvelles, par
et
Decamps, D. Saint-Yves,
Arnould, Alex. gnettes. Paris,
3.ji
L. Jacob,
P.
ornés
etc.,
de vi-
Entête de l'ouvrage, frontispice à
i835, in-12.
Teau-forte de Célestin Nanteuil. Dans
deux vignettes sur
le texte,
bois,
une non signée, attribuée
Célestin
à
Nanteuil; l'autre signée D. C.
Le
Sachet, Nouvelles.
Abel Ledoux, i835.
Paris,
In-8°.
Eau-forte
sur chine volant, d'A. Fauchery, gravée par M"" Uranie Ledoux.
Un
seigneur surprend au pied d'un autel une
face de l'évangile ouvert.
femme accablée de remords en
Composition avec un arrière-reHet de troubadourisme.
Le volume contient des nouvelles de
Chasles,
Philarète
Jules
David,
A.
Em. Desprez, Charles Rabou, Alphonse Royer.
Salmigondis. Contes de toutes J.
couleurs,
les
par
MM.
de Balzac,
Janin, G. Sand, P. Chasles, L. Gozlan, Jean Paul, A.
Félix Pyat, Henri Martin, Drouineau,
Dumas,
Roger de Beauvoir, Paul
de Musset, Ém. Deschamps, P. de Kock, F. Michel, C. Nodier, P. Foucher,
volumes
A
Dumersan,
Fournier,
1
Douze
832-33.
in-S".
partir
du deuxième volume
jusqu'au douzième volume
le
le titre
mot Salmigondis
de Coules de toutes
La couverture du premier volume Porret.
Paris,
etc.
Tous
les autres
est
volumes ont un
disparaît et l'ouvrage porte les couleurs.
ornée d'une vignette de Menut, gravée par
titre-frontispice
sur chine, de Levasseur,
gravé par Porret.
En
outre, au
tome IX
est adjointe
une eau-forte de Boisselat pour
hi
Vivan-
dière de Francisque Michel.
De même
les
tomes
X
et .XI
ont une lithographie tirée sur chine.
L'éditeur des Contes de toutes les couleurs essaya d'appliquer à sa publication, qui paraissait tous les deux mois, une revue critique des nouveautés de et
du théâtre
ne
fut pas
;
l'idée
continuée.
la
librairie
de faire du livre une Revue ne réussit pas ou du moins
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
iiji
Un Diamant
à dix facettes.
Paris,
Dumont,
in-8°. Frontispice sur chine, portraits
Frédéric Soulié et de Paul de
i838.
Deux volumes
en pied à Teau-forte de
Kock, gravés à l'eau-forte par
Célestin Nanteuil. La pointe de perdit tout à
Célestin Nanteuil, aux prises avec des personnages modernes,
coup sa souplesse. Paul de Kock en robe de chambre
et
en calotte
grecque, Frédéric Soulié avec l'épaisseur légendaire de ses moustaches, deviennent des êtres particulièrement engoncés.
Ce
recueil contient des nouvelles de Paul de
tesse Dash,
Clément
le
Roger de Beauvoir, baron de Bazancourt
et
Frédéric Soulié.
Turc, roman anecdotique en quatre époques, orné de
douze vignettes par Tony Johannot line.
Kock, Suau de Varennes, com-
Paris,
et
Porret
;
suivi
de l'Orphe-
i835. In- 12.
Les vignettes de Johannot, qui ornent ce roman, sont de déjà dans maintes autres publications actuel sont les types.
et
petits clichés
employés
dont quelques culs-de-lampe de l'ouvrage
POÉSIES
Anglemont (Edouard
—
d').
Légendes françaises. Paris, Dureuil,
182g. In-8°. Sur le titre, vignette d'Achille Devéria.
Un
un ange
cavalier, faucon au poing, s'arrête devant
son attention vers un moine étendu sur
le
chemin,
et
de
la
et
un diable qui
bouche duquel
attirent
sort
une
flamme.
Anglemont (Edouard
d').
Mame-Delaunay,
—
Nouvelles Légendes françaises. Paris,
i833. In-8°.
Sur
le
vignette de
titre,
Tony
Johannot, gravée par Porret.
Un
nain fantastique montre un écrit à une
femme en costume du
xvii" siècle,
qui donne un dernier coup d'œil à ses atours.
Anglemont (Edouard
d')'.
— Amours
de France. Paris, Gosselin,
1841. In-S".
La
Arvers
petite vignette sur le titre doit être
(Félix).
—
Mes Heures
un
cliché.
perdues, poésies. Paris, Fournier,
i833. In-8°. Sur le titre, vignette sur chine.
Un
AuTRAN
papillon sur une branche, au bord de l'eau.
(Joseph).
Suivies de
I.
Il
«
—
Ballades
Marseille
»,
et
Poésies
tnusicales.
L'Aïi
par Méry. Marseille, Lejourdan, 1840.
faut ajouter à l'œuvre poétique de
M. Ed. d'Anglsmont
le
volume Odes.
Paris, Blosse,
1825. In-i8. Vignette sur acier, gravée par Ferdinand.
Voir reproduction, page
40.
33.
5o
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
394
Grand térieur
Frontispice lithographie, signé P. G. Cariot.
in-8°.
du volume,
Carrefour des tran
:
bois,
trois
lithographies
la
:
A
l'in-
Gondole noire,
M.
Marseille; plus une romance de
J.
le
Au-
Bien-aimée aux yeux doux.
La composition
Carrefour des
le
bois est
romantique.
particulièrement
nombreux cortège se rend au cimetière ombragé de cyprès. Sur des fantômes à tête de mort, enveloppés de suaires blancs.
On
lit
Un
premier plan,
le
sur une
tombe
:
hic jacet Jh. Autran, if)4n.
Voir reproduction du frontispice, page 217.
Ayz.-vc (Félicie
d').
—
Soupirs poétiques.
Paris,
Delaunay, i833.
In-i2. Trois lithographies, non signées.
Baour-Lormian. frères,
— Légendes, Ballades Deux volumes
1829.
et
in- 12.
Fabliaux. Paris, Delangle
Dans
le
texte, vingt-trois
vignettes sur bois, non signées, gravées par Porret. Quatre
de
ces
pages 21, 23, 24
Barthélémy. Sur
vignettes
ultra
-
romantiques
de
sont
Devéria
reproduites
et 26.
—
le titre,
Ma
Justification.
vignette de
Paris,
Perrotin,
i833.
Tony Johannot, gravée par
Scène d'insurrection. Combat de gardes nationaux sur
la
In-S°.
Porret.
place de la Bourse.
Barthélémy, de son balcon, assiste au drame.
Barthélémy L.
et
Reybaud.
Méry. Paris,
—
Œuvres,
i83i.
précédées
Quatre volumes
dune
notice par
petit in-12.
Deux
portraits.
Bkauchesne
(A.
de").
Souvenirs poétiques.
Paris,
Delangle,
BIBLIOGRAPHIE
Sur
i83o. ln-8".
Tony Johannot, gravée
vignette de
titre,
le
3<)5
par Porret.
et
Une
nuit de la chouannerie.
Une
autre édition avec
Femme
même
la
veillant sur
vig.iette parut
son nouveau-né.
en 1834 chez
les éditeurs
Guyot
Dentu.
Beauvoir
i^Roger
Varennes,
—
dei.
iS^y.
La Cape
l'Epée.
et
Paris,
Suau de
Eau-forte-frontispice de Célestin
In-S".
Nan-
teuil.
Nain apportant un vase pour remplir rage ornementé encadre
BiGNAN.
—
la
la
Mélodies françaises.
volumes
Deux
in- 12.
coupe d'une lemme élégante.
Un
entou-
scène
Paris, Ch.
vignettes
Béchet,
i833.
Deux
chine volant, de Sainson,
sur
gravées sur pierre par Girardet. Premier volume
:
castel ruiné
au sommet d'un monticule. Deuxième volume
:
prisonnière amenée devant ses juges dans une salle basse.
(Pétrus).
—
Rhapsodies.
carré.
Titre
et
frontispice
tirage
avec
eau
BoREL
du
volume,
- forte
deux
de
Levavasseur,
Paris,
gravé à
la
Célestin
lithographies,
i832.
In- 12
manière noire.
Autre
Nanteuil.
signées
A
Napol
l'intérieur
[Napoléon
Thomas]. La gravure du
frontispice est attribuée à Joseph
donnent une idée des bouzingots de i832,
Une
eau-forte de Célestin
tique, fut ajoutée plus tard à
tels
Bouchardy. Ces
que se
trois vignettes
les figurait l'auteur.
Nanteuil, dans de meilleures données d'art roman-
une fausse seconde édition.
Reproduction de cette eau-forte, planche V.
Boulay-Paty
(Évariste).
—
Elie Mariaker.
Paris,
Henry Dupuy,
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
396
In-S".
1834.
Frontispice
à
Poète accoudé sur un rocher
quelque clarté sur
Boulay-Paty
—
Image de keepsake dessinée
—
par
F.
J.
un diable vole vers
noirs.
Dans
le
ciel,
Boisselat.
lui;
au
bas
du
un ange lumineux pro-
du poète noyée dans l'ombre.
la figure
(Évariste).
BouNiN (Polydore).
nuit;
la
monuments
rocher, toits et flèches de jette
Feau-forte,
Odes. Paris, Coquebert.
et
1844. In-S".
gravée sur acier par Larbalestier.
Poésies
Poèmes. Paris, Renduel, i832.
et
Frontispice gravé sur bois, non signé.
In-S".
Scène
tirée de la pièce de poésie
:
le
Serment de
l'épouse.
Femme
étendue morte
sur les dalles d'un monastère.
—
Bruys-d'Ouilly (Léon). ricaine.
Paris, Ch. Gosselin,
signée du
monogramme
Ghaudesaigues (Jacques). et
Ollivier,
teuil,
Une Fleur
i835.
In-8°.
amé-
Vignette-frontispice,
P. L., gravée par Rouget.
—
Petit
1840.
des Savanes, ballade
Le Bord de in- 18.
la
coupe.
Frontispice de
Paris,
Werdet
Célestin
Nan-
gravé sur bois par Belhatte.
Voir reproduction, page 283.
Chaumier (Siméon).
—
Les Dithyrambes. Paris, A.
1840. In-8°. Portrait lithographie par
Aimé de
Le
Gallois,
Bayalos.
Voir reproduction, page i85.
[CoQUATRix].
—
Italie,
drame.
Eau-forte de G. Morin.
Paris,
Just Tessier,
1834.
In-S".
BIBLIOUUAPHIE
Davin
(Félix).
—
Mystères
J97
Poésies
et
i836.
In- 16. Portrait.
De
la Besge Pelletan,
Du haut
(M""-).
—
Brises du
d'une falaise, une
Trois volumes
tcmmc du monde
—
(M'""-').
grand
«
De Rudder.
confie une lettre à l'oeéan.
Poésies.
in- 18,
Gosselin,
Paris,
Frontispice lithographie par
i835. In-S".
Desbordes -Valmore
poésies.
soir,
Paris,
Boulland,
ornés de quatre
182g.
vignettes
sur
chine et d'un très grand nombre de gravures sur bois dans texte
le
(Quérard.)
».
Desbordes- Valmore
—
(M""').
Poésies
inédites.
Boulland,
Paris,
1829. In-i8, avec une planche.
Desbordes- Valmore
volumes
in-8°.
(M""").
— Poésies.
Faux-titre, entourage
Andrew. Un catalogue annonce
même
recueil
(i83i) chez le
vignette est
i83i
d'Henry Monnier, Tony
Frontispice sur acier de sur
bois
H..., gravé
:
même
Deux
éditeur,
Deux volumes,
Johannot,
par Frilly. Sur
Devéria. le titre,
d'Henry Monnier. Chaque pièce du
terminée par un cul-de-lampe
être attribué à
i83o.
d'Henry Monnier, gravé par
édition, sans doute, mais datée de
figures sur chine
petite
Paris, Boulland,
non signé qui peut
Henry Monnier.
Desbordes- Valmore
(M"").
— Les Pleurs,
poésies nouvelles. Paris,
Charpentier, i833. In-8°. Frontispice sur chine, d'après Alfred
Johannot, gravé sur acier par Mauduit
;
sur le titre, vignette
gravée par Brevière. Préface d'Alex. Dumas. Autre édition, en i835, avec le
nom
de
M'"'^
Goulet, libraire.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
398
Deschamps (Emile
Antony).
et
choisie. Paris, Delloye,
Jacquand
Claudius
—
1841.
Poésies complètes.
Deux volumes
Bibliothèque
in- 12. Vignettes
de
de Louis Boulanger, gravées sur acier
et
par Delanoy.
DuGAiLLON
Fiel
M"^ Gosset,
Nancy, texte,
—
(Eude).
de
J.
J.
et
1829.
Grandville
;
Miel,
Grand trois
Paris,
poésies.
in-8°.
Paulin.
Deux gravures hors
gravures de
Lewicki, sur
J.
chine.
[Du Pont Grand
DuvAL Le
—
(comtesse)].
Everat,
Paris,
1839.
Vignettes.
in-8°.
(Henri).
Les Éphémères.
— Mélancolies poétiques
Clère, i833. In- 18. Frontispice
et religieuses.
de
Paris, Adr.
Jules David, gravé sur
bois par Lacoste jeune.
La
Farcy
croix du matin.
(J.
G.).
—
Reliquiœ.
Paris,
Hachette,
In-i8.
i83i.
Por-
trait.
Favier
Sur
(Eulalie). le titre,
—
Poésies de l'âme. Paris, Hivert,
cliché
d'Henry Monnier, gravé par
i835.
ln-8°.
Leloir.
Voir reproduction, page 145.
Gautier (Théophile).
—
Albertus, ou l'Ame
théologique. Paris, Paulin, i833,
et le
Péché, légende
ln-i8. Eau-forte
de Célestin
Nanteuil.
Une femme cherche
à
entraîner un
jeune
homme
sur
un canapé. L'ange
s'envole, effarouché par cette scène; une sorte de Méphistophélès y applaudit.
BIBLIOGRAPHIE
— La
Gautier (Théophile).
Grand
i838.
in-8°.
Comédie de
Frontispice de
3 -99
la mort.
L.
B.
Paris, Desessart,
Boulanger],
[Louis
gravé sur bois par Lacoste jeune. La Muse conduit
GoszczYNSKi
poète en face du sphinx.
le
—
Mai.ezeski.
et
Les
Ukrainiennes, traduites par
Clémence Robert. Paris, Merklein,
i835.
In-8''.
Vignette de
Lécurieux.
GuTTiNGUER
(Ulric).
—
Jiimièges. Rouen,
Frontispice lithographie.
In- 12.
Nicétas
Périaux,
1839.
Lithographies hors texte dans
volume.
le
HoussAYE
(Arsène).
— La
Poésie dans
Maseana,
Paris,
les bois.
1845. In- 18. Vignette.
Hugo
—
(Victor).
Deux volumes
1828.
ture
Odes
:
Ode à
et
Ballades, 4= édition,
in-8°.
colonne,
la
Deux gravures sur la
Ronde du
Bossange,
Paris,
acier, sans signa-
sabbat.
Sur
les
titres,
vignette gravée par Cousin. Ces quatre gravures sont d'après Louis Boulanger.
Hugo
(Victor).
In-8''.
—
Les Orientales. Paris, Gosselin, Bossange, 1829.
Frontispice gravé
sur acier
par Cousin.
Sur
le
titre,
Feuilles d'automne. Paris, Renduel,
i832.
vignette sur bois, sans signature.
La
Hugo I.
vignette du
(Victor)'.
Aux poèmes de
titre, les
—
Zé-^
Djinns, est de Louis Boulanger.
Victor Hugo, ornés de vignettes, les bibliophiles joignent
:
les
Odes,
édition in-18 (Paris, Ladvocat, i825), avec la vignette de Devéria, la Chauve-souris, gravée sur acier par
Dey éria,
Mauduit; le
les
Nouvelles Odes, édition in-18 (Paris, Ladvocat, 1824), avec
Sylphe, gravée par Mauduit; enfin
cat, 1824), vignette-frontispice
les
Odes
la
vignette de
et Ballades, édition in-18 (Paris,
de Devéria, gravée par Mauduit.
Ladvo-
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
400
Sur
In-S".
vignette
titre,
le
de
Tony Johannot, gravée par
Porret. Si
vous voulez, à l'heure où
Nous monterons tous deux
Où
Janvier
(M""=).
—
la
lune décline,
la nuit
sur la colline
gisent nos aïeux.
Les Malheurs du pauvre. Paris^ Denain, i832.
Lithographie par Ch. Aubry.
Lamartine
(A. de).
Gosselin,
Tony
sur la
Harmonies poétiques
Deux volumes
i83o.
vignettes de Plus,
—
et
Sur
in-S".
les
Johannot, gravées
Alfred
couverture,
religieuses.
et
autre
vignette
de
Paris,
deux
titres,
par Porret.
Tony Johannot,
gravée par Porret. Vignette du premier volume par Alfred Johannot
rocher;
la figure
Johannot
:
de
un ange
Latour (Antoine
la prière lui apparaît.
quitte la terre
de).
—
poète me'ditant, assis sur un
Vignette du deuxième volume par
pour s'envoler vers
La Vie
:
Tony
le ciel.
ifitime, poésies.
Paris, Fournier,
i833. In-8°. Vignette sur la couverture.
Lemesle
(Charles).
In- 12.
Sur
le
—
titre,
Chansons. vignette
Paris,
de
M"" Ch. Béchet,
i832.
Tony Johannot, gravée par
Porret, Des hommes s'agenouillent dans un cimetière près des tombes des combattants de Juillet, ornées de couronnes."
Sur un certain nombre d'ouvrages de i83i à i832, on livre
:
Publication de Charles I.emesle. Lettré
lit
sur la couverture du
et n'ayant sans doute pas
le
goût
du commerce, Lemesle s'entendait avec certains auteurs, achetait leurs manuscrits et les
imprimait pour
qu'on doit
la
les
déposer dans des comptoirs connus. C'est à ses soins
publication des Chroniques et traditions de la Flandre, de S.
Berthoud, premier volume, i83i
(chez
Werdet
et
M""« Ch.
Henry
Béchet>; des Contes
VIGNETTE DE TONY JOHANNOT, pour un ouvrage inconnu. (Vers iS?).)
BIBLIOGRAPHIE
misanthropiques
Cavaignac, i83i chet,
de
,
;
de
H. Bcrthoud, i83i
S.
Vieille
/^i
Werdet, Lecointe
de
;
4o3
Dubois cardinal, de Godefroy
Fronde, de Henry Martin, i832 (chez
M™» Ch. Bé-
Pougin); des Saynètes, àc Paul Foucher, i832 (chez
et
M'"' Béchet, Lecointe et Pougin, Werdet).
Charles Lemesle fut également auteur à ses heures.
Proverbes dramatiques (Paris, Mongie, i83o,
étonnement par son in-i8). Plus d'une
titre
:
Il
a
signé un volume de
un ouvrage qui causa quelque
in-8°), et
Mésnphilantropopanutopies (Paris, Ch. Béchet,
pensée ingénieuse pousse à l'ombre de ce
Lesguillon (Hermance).
—
Rosées.
Paris,
i833,
titre touflu.
Janet,
1837.
In-8°.
Vignette sur acier et frontispice de Camille Rogier. J'ai
rarement vu un ménage plus uni que celui des Lesguillon. Le mari, poète
dramatique de
Hermance
Un
l'école
de Casimir Bonjour, accompagnait sans cesse
Lesguillon, la
Muse
et partout
des Muses à ses yeux.
jour qu'on parlait dans un petit cénacle de l'avenir de
la
poésie moderne,
Lesguillon se recueillit.
—
De notre temps,
dit-il,
il
restera
un volume de Lamartine
et
le
volume
d'Hermance.
Ne
sourions pas trop du culte rendu à
gens qui
le
poésie;
la
n'aigrit ces croyants.
Pendant que
je
Après leur mort
elle et
son mari ont voulu rendre
déshérités qui labourent
—
Mary-Lafon. In-8°.
rend heureux
corrige ces épreuves, j'apprends
Lesguillon a légué par testament sa petite fortune à
Malezeski.
il
si
péniblement
le sol
la
Maurice In-8°.
bons
les
la
qu'Hermance
Société des Gens de Lettres. vie plus facile à quelques
souvent ingrat de
la littérature.
Voir Goszczynskl
—
SiUno,
ou
le
Boudoir. Paris, Baudouin, .i835.
Frontispice non signé, gravé sur acier.
L'entourage finement gravé, composé d'ornements, d'oiseaux le titre
et
pratiquent; aucune rebuffade de directeur de journal ou de théâtre
et
de vases, encadre
de l'ouvrage.
(Justin).
Sur
—
le titre,
Ange appuyé
Au
pied de
la
croix.
Paris, Vaton,
i835.
vignette de Gavarni, gravée par Porret.
sur sa lyre au pied de la croix.
VIGNETTES
I-ES
404
Mercœur
—
(Élisa).
Œuvres
trois fac-similés, etc.
[Mérimée].
précédées de mémoires,
complètes,
mère, d'un portrait, par A. Devéria,
notices, etc., par sa
volumes
ROjM ANTIQU ES
Paris,
Pommeret
Guenot,
et
et
de
1843. Trois
in-8°.
—
La
Guila, choix de poésies illyriques. Paris, Stras-
bourg, Levrault, 1827. In- 12. Portrait
du poète prétendu, Hyacinthe Maglanovich.
MoNTFERRAND Mercœur.
(Alfrcd Paris,
similé d'Elisa Le
recueil se
de).
—
Flcws
Armand Aubrée,
sur
une tombe.
A
Elisa
i836. In-8°. Portrait et fac-
Mercœur.
compose de pièces
inédites de 1-amariine, de Sainte-Beuve, d'Emile
Deschamps, d'Ernest Fouinet, de Gavarni,
Nodier-Ménessier
(Marie).
—
etc.
La Perce-Neige,
choix de poésies
ntodernes, recueillies et publiées par M""^ Marie Nodier-Ménessier.
Paris, Heideloff, i836. In- 18. Frontispice à l'eau-forte sans
signature
;
vignette sur acier sur
le titre
Ce volume contient des poésies d'Eugène Devéria
[Olivier
(G.)].
—
Confiteor,
poésies.
gravé. et
de Louis Boulanger.
Rouen
i832.
In-16.
Vignette sur chine de Godefroy.
O'Neddy i833.
Un
(Philotée). In-8°.
—
Feu
et
Flamme.
Paris,
Dondey-Dupré,
Frontispice à l'eau-forte de Célestin Nanteuil
encadrement
desquels se détache
relie
entre eux d'ingénieux motifs d'ornementation au milieu
le titre
du volume.
BIBLIOGRAiMIli:
—
Pécontal (Siméon).
Légendes
et
^o3
Ballades.
Masgana,
Paris,
1846. In- 18. Vignette par Gigoux, gravée par Godard.
—
Poisson.
volumes
Poitevin
Feux in- 18.
follets, poésies.
M"" Louis,
iSSy.
Deux
Quatre planches.
—
(Prosper).
Alexandre
Paris,
Mesnier,
Ali-Pacha i833.
et
Vasiliki,
poème.
Paris,
Frontispice lithographie de
In-8°.
Monvoisin. Voir reproduction, page 423.
Rességuier (comte Jules
de).
— Tableaux
poétiques. Paris, Urbain
Canel, 1829. In-12. Figure sur acier. Vicomte de Senonnes
del.
Ad. Godefroy
se.
Cette vignette a trait à Ondine. une
pièce du recueil.
Robert (Clémence).
Rousseau
(Alfred).
Grand
in-8°.
bistre.
Sur
—
—
Voir Goszczynski.
Z7n Ati de poésie. Moulins, Desrosiers, i836.
Frontispice d'Achille Allier à Teau-forte, tiré
le titre,
en
vignette sur bois d'Achille Allier, également
en bistre.
tirée
L'auteur aurait voulu donner une reproduction de ce curieux frontispice où un reflet
de Célestin Nanteuil se
l'architecture,
des plantes est
fait sentir; tel
que
mais l'enchevêtrement des figures, de
les
moyens de fac-similé
actuels
sont
insuffisants.
RovEL
(Rose).
i832.
—
Grand
Poèmes, Marines, Voyages. Paris, Levavasseur,
in-8°.
Lithographies de Rivoulon.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
4o6
Saint-Marc (Louis
de).
— Le Jeune Infirme,
i838. In-8°. Sur le titre, vignette
Paris, Bohaire,
élégie.
non signée
et
très finement
gravée.
Tampucci
—
(Hippolyte).
Poésies.
Paulin,
Paris,
i833.
In-8°.
par Sylvius.
Paris,
Eau-forte de Célestin Nanteuil. Voir reproduction, page 143.
—
[Texier (Edmond)]. J.
Laisné,
Physiologie du poète,
In-i8.
1842.
Daumier,
de
Vignettes
gravées
par
Birouste. L'Olympien, Régence,
le
le
Lara,
Lamartinien, l'Humanitaire,
le
Touriste,
le
Catholique,
le
Dynastique, sont tour à tour étudiés par une plume mordante
le
rehaussée de très vives vignettes de Daumier.
—
Thierry (Édovard).
Les Enfants
et
les
Anges. Paris, Belin,
i833. In- 18. Quatre vignettes à l'eau-forte, par Joseph Thierry. Ce sont des vignettes
traitées
simplement
et
sans les
moyens de rehaut des
graveurs de profession.
Voir reproduction, page
Vacquerie (Auguste).
6.
— V Enfer
de
Paris, Ébrard,
l'esprit.
1840.
Vignette de Louis Boulanger, gravée par Andrew, Best,
In-8°.
Leloir. Trois
folles
dans une maison d'aliénés. Personnage grave habillé
C'est la dernière vignette romantique.
gnateur, c'est-à-dire
ViAL
(J.
C).
—
Paris, Paulin,
le
Le
dessinateur, est
Dessert,
i833.
Le poète
est
dans
le
à l'espagnole.
ton; mais l'accompa-
trop modéré.
contes en vers
et
poésies diverses.
Petit in-12. Bois gravé sur le titre.
BIBI.IOGRAPHIK
Vigny
(A. de).
lume
in-8°.
—
407
Poèmes. Paris, Charles Gosselin, 1829. Un vo-
Sur
le titre,
vignette de Johannot.
Voir reproduction, page 96.
Vigny
(A.
Vii.LiERs
de).
—
Voir Ziegler.
DU Terrage
(vicomtc de).
—
Poésies morales
riques, ou suite des Loisirs d'un ancien magistrat,
Paris, A. Dufart, i836.
In-8".
in-8°.
histo-
i83u à 1836.
Gravure sur
acier,
Tony Johannot.
d'après
Waldor
Deux volumes
et
(M'"'=
Mélanie).
—
Poésies du cœur. Paris, Janet, i833.
Vignette de Gigoux.
Voir reproduction, page 86.
Ziegler. le
—
Éloa, la sœur des Anges. Compositions au trait sur
poème de M. A. de Vigny, par M. Mélange de classique
et
Ziegler.
de romantique rappelant à
la fois
Flaxman
et
Dcvéria.
ln-8°.
Fron-
Amyot,
i835.
Voir reproduction d'une des planches, page 346.
—
F. C. P".
Nuits poétiques. Paris, Pougin, i835.
tispice lithographie, signé S.
P.
Fantôme apparaissant à un malade.
Anonyme'. In- 12.
» Le
—
Victor,
poème en cinq
chants. Paris,
Vignette sur chine par Levasseur, gravée par Andrew.
libraire Claudin,
dans un de ses catalogues, attribue ce livre à Servan de Sugnyf
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
4o8
Anonyme.
—
Chauvm
romantique.
Canel, libraire romantique. phie, avec la légende
Sur
Romance dédiée à M. Urbain
i83o.
ln-8°.
:
le
Quand
clocher du village la
lune est perpendi-
Culair', d'un point sur
C'est
Un
soldat, en
malice lancée
à
Frontispice lithogra-
un
I
une parfaite image.
costume de Chauvin, considère
Alfred de Musset.
la
lune.
Cette brochure est une
THEATRE —
MUSIQUE.
Ambs-D.\les.
—
— PEINTURE
Histoire de Deburaii. Troisième édition, augmen-
de son
tée
BALLETS.
procès devant
la
Cour
d'assises.
Paris,
Ernest
Bourdin, i836. In-i8 de 36 pages. Le
d'un portrait de Deburau, gravé sur bois, porte
titre, orne'
à 25,000 exemplaires. Prix, 4 sous.
Ancelot actes.
et
—
Xavier.
:
«
Édition tirée
»
Les Liaisons dangereuses. Drame en
Paris, Barba,
1834.
trois
Lithographie-frontispice
In-8°.
de
Jacques Arago.
Anglemont (Edouard Paris,
d').
—
Mame-Delaunay,
Le Duc d'Enghien,
i832.
Tony Johannot, gravée par Des
d'une lanterne,
Arnould cinq
et
et
en
—
et lithographie
(Joseph).
Cherbuliez,
mier volume.
—
titre,
vignette de
la
nuit, à la lueur
de Vincennes.
au masque de fer. Drame en
Paris,
Barba,
i83i.
Frontispice
par Abel Lordon.
La Vénus
1834.
les fossés
L'Homme
prose.
le
d'exécution, conduisent
duc d'Enghien dans
FouRNiER.
parties
composé
Bard
le
Sur
Porret.
suivis d'un peloton
officiers,
In-8°.
histoire-drame.
d'Arles,
Deux volumes
lecture
in-8''.
du matin.
Paris,
Figure en tête du pre-
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
410
—
Béraud (Antony).
Guido Reni, on
actes et en vers. Paris, Mesnier,
les Artistes.
Pièce en cinq
i833. In-8°. Frontispice litho-
graphie par Monvoisin.
BÉRAUD (Antony)
Dumersan.
et
E. Michaud,
Paris,
iSSg.
— Napoléon.
Drame en
trois actes.
Vignette d'Antony Béraud,
In-8°.
gravée sur acier.
Bourgeois (Anicet)
Drame
141 8. In-8''.
et
Lockroy.
Bourgeois
(Anicet).
Barba,
1834.
— La
In -8°.
Périnet Leclerc, ou Paris en
en cinq actes.
historique
Lithographie de
—
Barba, i832.
Paris,
Bonhomme.
Vénitienne.
Drame en
Lithographie à
cinq actes. Paris,
plume, par Jacques
la
Arago. Voir reproduction, page 3o2.
Castil-Blaze.
—
La Danse
et les
Vignette
:
Paulin,
i832.
par Gigoux, gravée par Lacoste. Sur
In- 12. Vignette sur chine la couverture,
Paris,
Ballets.
entourage non signé, gravé par Lacoste. deux
petits
triangle,
corne
M"» Taglioni danse dans un paysage. Couverture
faunes jouant; entourage aux angles
des
filets
:
flûte
de Pan,
:
d'abondance, tambour de basque.
Castil-Blaze. Paulin,
—
i832.
Chapelle Petit
-
in-8°.
Musique des
rois de
France. Paris,
Frontispice par Gigoux, gravé par
Lacoste.
A
la
porte d'une église, un empereur offre
d'entendre
l'office.
la
main
à
une noble dame qui
sort
BIBLIOGRAPHIE
Champion-Lajarry.
—
Une Actrice au
411
Paradis.
Paris
i836.
Eau-forte d'Edouard May.
In-8°.
L'eau-forte est une reproduction ou
mier volume de
la
un
tirage
nouveau de
Tour de Londres, d'Alph. Brot; d'autre
la
vignette du pre-
part, d'après
une note
de M. Bouchot, cette brochure ne serait qu'un phigiat. Champion-Lajarry se serait
emparé d'un opuscule d'Andrieux, Sain* Roch en changeant seulement
les
—
[Decamps (Alexandre)].
nom
Paris, sans
L'expression
la
noms de
et
Saint TAo/HiJi, qu'il aurait contrefait
Vestris par celui de Taglioni, etc.'
Le Musée,
reloue
d'éditeur ni d'imprimeur,
plus complète de
du
Salon de 1834.
1834. In-4°.
romantique ressort des eaux-fortes de ce
l'art
bel ouvrage, plus important encore par le concours qu'y prêtèrent les peintres
par
le
Decamps,
texte d'Alexandre
le
du peintre.
frère
que
Amaury-Duval, Barye,
Cabat, Eugène Delacroix, Feuchères, Paul Huet, Jadin, Marilhat, y gravèrent leurs
propres compositions; Edouard
May
et
Auguste Bouquet reproduisirent
à succès de Paul Delaroche et d'Ary Schefièr
;
mais
la
palme de
la
les toiles
gravure resta
à Célestin
Nanteuil pour ses interprétations de Granet, de Ziegler, de Camille
Roqueplan
et
Un
de Préault.
frontispice magistral
du
même
artiste
ouvre digne-
ment ce volume. Voir reproduction réduite de l'eau-forte de Feuchères, page
188.; plus
repro-
duction du frontispice, page 269.
Cordelier-Dklanoue. i83o.
chet,
In-8°.
— Le Barbier Vignette
de
de Louis XI. Paris, M""' Bé«
Tony Johannot, gravée
par
Gherrier.
Un
serviteur rase Louis XI, pendant qu'un scribe lui fait la lecture.
s'avance portant une riche petite
adoucir
le
fil
Contient-elle de l'eau chaude
du rasoir ou quelque hydromel pour désaltérer
fastidieuse opération
Dumas
aiguière.
(Alexandre).
Un page
le roi
pour
pendant cette
?
—
Stockholm, Fontainebleau
et
Rome,
trilogie
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
412
dramatique sur
vie de Christine. Paris, Barba,
la
i83o. In-8°.
Lithographie de Raffet. Sujet de la lithographie
;
L'infâme!
Nous
Dumas tor
deux
trahir toutes
—
(Alexandre).
—
!
Toutes deux?
—
Je suis
femme!
Richard d'Arlington. Huit dessins de Vic-
Adam, gravés par Branche.
Paris, Louis Janet, i832.
In-S"
oblong. Ces huit dessins au habituelles
Dumas
exécutés avec plus de précision que
trait,
de Victor Adam, accompagnent un
—
(Alexandre).
drame
Antony.,
en
cinq
In-8°. Frontispice sur chine
A. Auffray, i832.
les
lithographies
texte de 16 pag^s.
Paris,
actes.
de Tellier, d'après
Tony Johannot, gravé par Thompson. La
vignette, représentant
Antony
Adèle après
et
la
scène du bal, n'appartient
qu'à la seconde édition.
Dumas
—
(Alexandre).
Catherine Howard, drame en cinq actes.
Charpentier, 1834. In-8°. Eau-forte de Célestin Nanteuil. Catherine pose
Une
la
main sur
autre eau-forte
du
même
Oh!
sur sa
tombe.
Henry.
— Regardez-la donc,
Dumas
(Alexandre).
—
il
artiste
que
faut sire
!
je
main
à
même drame
la
se rencontre parfois,
voie encore une fois!
répond Ethelwood
le
Angèle, drame en cinq
étendue
est
s'écrie
le
roi
poignard en main.
actes.
Paris,
Char-
dentelles, d'oiseaux et de Heurs, Nanteuil a
Dans un encadrement composé de
la
le
1834. In-8°. Eau-forte de Célestin Nanteuil.
pentier,
représenté
pour
Dans un caveau Catherine Howard
quoiqu'elle soit restée inédite.
—
cœur d'Ethelwood évanoui.
le
la la
dernière scène du
drame
:
Henry Muller soutenant Angèle
comtesse qui s'appuie sur son épaule.
et
donnant
s
-^
s
-s
BIBLIOGRAPHIE
Dumas
(Alexandre).
pentier,
1
—
4i5
Théâtre d'Alexandre Dumas. Paris, Char-
En
834-1 836.
du tome premier,
tête
frontispice
à
Teau-forte par Célestin Nanteuil. Dans pales
médaillons d'un cartouche sont représentées en miniature
les
des drames
scènes
Dumas
d'Alexandre
les princi-
Tour de Nesles,
Christine, la
:
Térésa, Charles VII, Antony., Richard d'Arlington, Henri III, Angèle.
D'Epagny drame.
—
Deyeux.
et
Marchant,
Paris,
ou l'Inquisition, comédie'
Charles III, 1834.
In-8°.
Frontispice sur chine,
par Mélingue.
D'Epagny actes.
Fleury
—
Jouy.
et
Les Mal-contents de ij5g. Drame en cinq
Paris, Barba,
(Arthur).
Paris,
Roux,
1834. In-8°.
— Jean i835.
Lithographie de Mélingue.
drame poétique.
Galéas, duc de Milan,
In-8°.
Frontispice
à
Teau-forte
de
Th.
Salmon. Dans un cachot du château de Pavie se prépare à
en frapper
ment par des
FoRNERET Paris,
le
Isabelle d'Aragon,
cardinal Ascagne Sforce qui a
un poignard en main,
fait
assassiner
mécham-
sbires Jean Galéas Visconti.
(Xavier).
Barba,
—
1834.
Deux In-8°.
Tony Johannot, gravé par
Destinées,
drame en cinq
Frontispice sur
chine
actes.
volant de
Porret.
Charles, se frappant d'un poignard. Attends,
je vais
avec toi
!
(//
tombe sur
le
cercueil.)
M. DE Saint-Brienne, accourant avec frénésie infâme! Je
te
cherchais partout...
Mon
et
un poignard à la main.
Homme
poignard ne rougira donc point de ton
sang... Justice est faite!...
FoRNERET
(Xavier).
—
L'Homme
Frontispice lithographie.
noir.
Drame. Barba, i835.
In-8°.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
4i6
FoRNERET un
(Xavier).
—
Paris, Barba,
acte.
Comédie-drame en
Vingt-trois Trente-cinq.
In-S". Frontispice
i835.
de Waschmut,
lithographie par Challamel. Lithographie un peu trop soignée pour une œuvre de l'Homme noir.
—
Galbaccio. GcETHE.
—
Voir Laviron. de
Faust,, tragédie
M.
de Gœthe, Traduit en français,
par Alb. Stapfer. Ornée d'un portrait de sept dessins
vrage
et
composés d'après
exécutés
sur
Charles Motte, 1828.
—
de
Delacroix.
l'ou-
Paris,
In-folio. la
couverture, pages 5i et 57.
Faust. Tragédie de Gœthe, nouvelle traduction com-
plète en prose et en
vers,
par Gérard. Paris, Dondey-Dupré,
i835. In-18. Frontispice gravé
Teau-forte [par
à
Armand Le-
d'après Rembrandt.
leux],
—
Gœthe. Paris,
Vingt-six planches au trait [d'après Retschl.
Faust.
Auvray.
Muret d'après
oblong.
In-4''
la série
Voir reproduction, page
Une
principales scènes
par Eugène
pierre
Voir reproductions des frontispices de
Gœthe.
les
de dix-
l'auteur et
Fac-similé
lithographie
publiée en Allemagne.
54.
autre édition de l'album de Retsch, planches réduites, fut publiée avec
une analyse du drame de Gœthe par M'"" Élise Voiart. Paris, Audot, 1828.
Hugo
(Victor).
—
Hernani ou l'Honneur
castillan.
Paris,
Delaunay, i83o. In-8°. Portrait de Victor Hugo, à signé F.
On
par
Salmon
Mame-
l'eau-forte,
a. f.
trouve rarement l'exemplaire avec
exécution insuffisante,
In-iS.
il
le
portrait
:
peu ressemblant
et
d'une
dut être supprimé lors des nouveaux tirages de l'édition.
J
i
BIBLIOGRAPHIE
Hugo
— Le Roi s'amuse.
(Victor).
Vignette
ln-8°.
sur
Drame.
Paris, E. Renduel, i832.
Tony Johannot,
de
chine
417
gravée
par
Andrew. Triboulet reconnaît
Hugo
—
(Victor).
Louis
corps de sa
le
fille.
Marion de Lorme.
Boulanger, gravés au
d'une analyse de
Paris,
pièce.
la
trait
Drame. par
Huit
dessins
Branche, accompagnés
Janet,
i832.
In-8°
oblong.
Petites gravures au trait, propres et soignées, d'après des compositions
devaient être passionnées
Hugo
—
(Victor).
Marie Tudor. Deuxième
Voir reproduction, page
—
(Victor).
Ren-
Paris,
i-j'i.
Lucrèce Borgia. Drame. Paris, Renduel, i833.
Lucrèce Borgia versant chine, mi-partie sur
Quelques
drame
édition.
Eau-forte de Célestin Nanteuil.
In-8°.
le
qui
et voyantes.
i833. ln-8°. "Eau-forte de Célestin Nanteuil.
duel,
Hugo
de
:
le
le
poison à Gennaro. La planche
papier blanc.
épreuves d'essai ont été tirées d'une
la salle
du
festin
est tirée mi-partie sur
seconde eau-forte pour
même
le
au palais Negroni.
Une traduction de Lucrèce Borgia
fut
publiée à
Milan,
en
iSS;, avec une
vignette.
Janin
—
(Jules).
pour faire
Deburau,
suite
selin,
i833.
texte
par
histoire
du
Théâtre
à
quatre sous,
à l'histoire du Théâtre-Français. Paris, Gos-
Deux volumes
Auguste
in- 12.
Bouquet,
Vignettes sur bois et dans
Chenavard
et
le
Tony Johannot,
gravées par Porret. Après l'Histoire du roi de Bohême do Charles Nodier, Deburau livre
«
illustré
»
est
le
second
qui parut en France.
53
VIGNETTES ROMANTIQUES
I.ES
4r8
Lajarry
C).
(S.
—
Latouche (Henry
Voir Champion-Lajarry.
—
de).
La Reine d'Espagne. Drame en
Paris, imprimerie
actes.
Rignoux,
i83i.
In-8°.
Portrait
cinq litlio-
graphié de Monrose.
Laviron
Paris, Ledoux,
Laviron
Sur
—
•
Le Salon de 1884.
Douze lithographies hors Préault, Robert-Fleury,
Lenormant
(Charles).
Paris, Louis Janet, 1834.
vignette sur bois,
titre,
le
Tony Johannot, Gigoux.
i833. In-8°.
(Gabriel).
In-8°.
Le Salon de iS33. Orné de douze
par Alfred et
Teau-forte,
à
figures
—
Galbacio.
et
gravée par A.
texte par et d après
B.
Decamps, Gigoux,
Tony Johannot, Cabat, Roqueplan,
— Les Artistes contemporains. Salon de
Paris, A. Mesnier,
i833.
Deux volumes
in-8°
L.,
etc.
i83t.
avec un atlas de
dix planches.
Meykrbeer].
—
Robert
le
Diable. Huit dessins
de Victor
gravés par Branche, accompagnés d'une analyse de Paris, Janet,
i832.
—
Monnier (Henry). Paris,
le
Pour ainsi
lumes
Scènes
titre,
augmentée parut à les
la pièce.
^1-8" oblong.
populaires
Levavasseur, Urbain Canel,
vignette sur
Adam,
la
i83o.
gravés sur bois.
même
librairie
à
dessinées In-8°.
plume.
la
P'rontispice et
Une deuxième
édition
en i83i.
autres Scènes populaires (Dumont, i836-i839, quatre volumes in-8l,
que pour
les
Scènes de
la ville et
de la
campagne (Dumont,
in-8", voir la Bibliographie publiée à la suite
œuvre (Dentu,
1879).
Un volume
in-S".
de
1834),
Henry Monnier,
deux vo-
sa
vie.
son
BIBLIOGRAPHIE
MoNPOu
—
(Hippolyte).
419
Lénore, ballade de Burger, traduction de
Gérard, mise en musique par Hippolyte Monpou. Paris, Romagnési [i833j.
d'une page de texte et de Sg pages de par-
In-4''
tition.
Frontispice à compartiments, lithographie à
Les
trois
parties de ce
drame lyrique
sont pre'céde'es de trois lithographies la
deuxième, par Camille Rogier
;
:
:
la
le
la
plume, de
J.
Goddé, non
Blasphème, la Course,
le
signé.
Cimetière,
première, signée par Célestin Nanteuil
la troisième,
;
non signée, mais vraisemblable-
ment de Rogier. Reproduction du frontispice, page 63.
Ortigue (Joseph
d').
— Le
Balcon de l'Opéra. Paris, E. Renduel,
i833. In-8°. Eau-forte de Célestin Nanteuil.
Pour
ces
morceaux de
critique, tirés
en partie du Journal des Débats, Célestin
Nanteuil fournit un frontispice digne d'un poème. La musique
une jeune femme jouant de
un ange
écrit les
Penhoet
noms
(Olivier
trois actes.
la
harpe dans un paysage imaginaire
:
sur une roche
des plus célèbres compositeurs.
Tanneguy
et
de).
Bureaux de
Paris,
—
•
Polichinelle.
Drame en
l'Histoire pittoresque
d'Angle-
i836. In- 12. Vignettes par Georges Cruikshank.
terre,
Planche
—
(Gustave).
Salon
de
i83i.
Paris,
Fournier,
Vignettes sur bois, gravées par Porret d'après
In-8''.
Delacroix,
Tony Johannot,
PouRCHEL
(Alfred).
—
parties et en vers.
Gravure de
Une Chrétienne Amiens,
J.
Duvot.
i83i.
Eugène
Isabey, Barye, etc.
Reproduction de vignettes, pages 166, 191, 23i
In-8°.
symbolisée par
est
V
et
et 253.
Néron. Drame en cinq
Darras, Paris, Guillaume, i835.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
420
RocH
(Eugène).
tardier,
1
—
Paris malade, esquisse du jour. Paris, Mou-
832-1 833. ln-8°.
vignette sur le
Petite
titre.
Cliché
Paris,
i83o.
d'Henry Monnier ou de Devéria? Scènes dialoguées.
Soumet In-8°.
—
Belmontet.
et
Lithographie de
Thouret
—
(Antony).
Une Fête de Néron.
RaflFet.
Bourgogne. Paris, Ladvocat, i835.
En
lithographie par Julien.
dessinée par C'est la scène
Eugène
la
«
actes.
de).
Paris,
—
Johannot, représentant
Vigny (Alfred In-8°.
de).
—
était
i83i.
interné
le
fut
jeune républicain. il
était
difficile
en face de l'Antony Thouret au gros
»
Antony Tout rond.
:
La Maréchale
Gosselin,
Robert assassine Du
nuisit à sa carrière;
brillante santé
humide des cachots
ventre que ses amis appelaient plaisamment
Vigny (Alfred
le sire
Le drame de Blanche de Saint-Simon
prison de Saint-Waast où
la paille
de Tauteur,
Portrait
du drame, vignette sur chine,
tête
cinquième du drame pendant laquelle
Malheureusement une trop d'évoquer
In-8°.
et
Forest.
Lude en présence de Louis XI. composé dans
ou France
Blanche de Saint-Simon,
d'Ancre.
ln-8°.
la dernière
Drame en
Lithographie de
cinq
Tony
scène du drame.
Chatterton. Drame. Paris, Souverain, i835.
Eau-forte-frontispice d'Edouard
Voir reproduction, planche IV.
May.
POL1TIQ.UE — MORALE. — ARCHEOLOGIE. — TRADITIONS VOYAGES. — BIOGRAPHIES ET MÉMOIRES
PHILOSOPHIE.
Anne (Théodore),
Prisonnière de Blaye.
Paris, Charpentier,
tispice sur chine volant, par
Sur
vignette de
le titre,
—
la
La
Fron-
In- 18.
Tony Johannot, gravée par
L'Homme
Antigone.
i832.
Tony Johannot, gravé par
Sorte de récit anecdotique de l'arrestation de
Ballanche.
—
ancien garde du corps du roi Charles X.
Porret.
Porret.
duchesse de Berry.
sans nom.
Delloye,
Paris,
1841. In-i2. Vignette par Bouillon.
Bareste (Eugène).
—
Nostradamus. Paris, Maillet,
Portrait dessiné par
In- 12.
Lemud, gravé par Caqué.
—
Barginet, de Grenoble. min, i833.
1840.
Un volume
Chroniques impériales. in-8°.
Vignette d'Hipp.
Guille-
Paris,
Adam, gravée
par Cherrier.
Berthoud (Samuel-Henry).
—
Chroniques
relles
de la Flandre. Publié par
Paris,
Werdet, Ch. Béchet, i83i.
Ch.
Béchet,
Johannot sur
1834.
Deux
le titre,
Charles
Traditions surnatu-
Lemesle, i"
In-8°. 2' et 3' séries,
volumes
i" série.
et
in-8°.
Vignette
série.
Werdet, de
Tony
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
421
Le second volume ne la
même
volumes pour
M.
duquel
S. la
3"
2"
et
Gravures sur bois, dans
et
hors texte.
avec
le
Musée
plupart des bois tirés du
la
Une annonce de «
même
par l'auteur qu'en 1884, à
titre,
librairie, in-8°.
fut publié
Ce
Galette de Cambray^
la
sont
des Familles.
journal à propos de cet ouvrage mérite d'être signalée
Henry Berthoud, rédacteur de
Deux
séries.
de
et
la
:
réputation
poste apporte chaque semaine un fragment à Paris, par le mérite nouveau
qui distingue ses feuilletons, M. S. H. Berthoud vient de publier les Chroniques Éditeur, M'"" veuve Béchet.
surnaturelles de la Flandre. in-S".
Son
style, celui
prix, 7
fr.
5o.
Son genre,
de Marot, de Rabelais
et
Volume de
naïf, fantastique, terrible
de Jules Janin.
l'ouvrage,
et gracieux.
Son
»
Vignette reproduite page 3o.
Berthoud (Samuel-Henry). Paris, Desrez,
Homme.
Études morales.
iSSy. In-S". Vignette sur bois.
BoNNELiER (Hippolyte). Ledoux,
— L'Honnête
i833.
—
In-8°.
La Plaque
de cheminée.
Paris,
Vignette sur chine, gravée
Abel
sur pierre,
non signée. La
vignette représente une vue du port et de la citadelle de Blaye.
Calvimont (Albert
de).
— Veillées écossaises.
Paris, Urbain Canel,
Guyot, i832. In-i8. Lithographie représentant VEnfant du
ciel, c'est-à-dire
le
fils
de
la
duchesse de
Berry.
Calvimont (Albert
de) et
De La Baume.
Paris, Hivert, 1884. In- 18.
Sur
Monnier, gravée par Andrew. Ruines gothiques.
la
—
Souvenirs de fidélité.
couverture, vignette d'Henry
coMi'osrrioN pjur Ali-Pjcha
et
dk
monvoisin,
Wisitiki, de Piosptr Poitevin.
(i833.)
BIBLIOGRAPHIE
—
CoRNiLLE (Henri).
d'Espagne. Paris, Arthus Bertrand,
Soui'ciiirs
Deux volumes
i836.
4»-^
Sept eaux-fortes dont un frontispice,
in-8".
par Paul Vasseur.
Dargaud.
—
Solitude.
Paulin,
Paris,
i833.
Sur
In-8°.
le
titre,
vignette de Tellier.
Un
jeune penseur médite, appuyé sur un
—
Denis (Ferdinand).
Le Brahme voyageur.
Tonv Johannot
i833. In-i8. Fiffures de
Dermoncourt
monument en
(général).
— La
Vendée
et
ruines.
Paris, Abel Ledoux,
et Devéria.
Madame.
Paris, Urbain
Canel, î833. In-8°. Vignette. Une deuxième
édition, publiée par Hivert en 1834, a pour frontispice
une pauvre
lithographie.
Desjardins
(G.).
—
Première Baby lotie.
Paris, Guillaumin,
1834.
In-8°.
Sémiramis
Vignettes dans
le
la
Grande.
texte et au
revers de la couverture. Ce la
ce
livre,
qui mériterait une étude approfondie, est une dramaturgie dans laquelle
science hiéroglyphique se mêle à un romantisme républicain.
drame
divisé
en
«
cinq coupes d'amertume
monuments babyloniens. Dans
cet
ouvrage à
la
», il
Pour pénétrer dans
faut la perception des
grands
hauteur d'un palimpseste. Desjar-
dins a laissé une sorte de secret du sphinx que découvriront peut-être les nouvelles générations.
Desmarais (Cyprien). tiques.
Sur
—
Le Roman. Études
Paris, Société reproductive des bons livres,
le titre, frontispice
artis-
1837.
In-8°.
gravé sur bois, plus trois lithographies
d'Acarie Baron. Le
et
littéraires
siège de la publication indique les tendances de l'auteur.
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
426
DoLLÉ
(Frédéric).
France.
—
Histoire d'une promenade en
Gosselin,
1837.
In-8°.
Vignette sur
Suisse
chine
et
en
d'Alfred
Johannot, gravée par Pottin.
DucoR
(Henri).
— Aventures
d'un
Ambroise Dupont,
Paris,
vignettes de Jules David.
marin de
garde impériale.
Deux volumes
i833.
Deux
la
Quatre
in-8°.
frontispices gravés
sur acier,
par Allais; deux sur bois, gravés par Lacoste jeune.
Dumas
—
(Alexandre).
1837.
de
Impressions
Deux volumes
in-8°.
voyage.
Paris, Gosselin,
Frontispice à Teau-forte de Célestin
Nanteuil, répété à chaque volume, mais en états différents.
Dumas
—
(Alexandre).
au
jours
Sinaï.
Quin{e
Nouvelles Impressions de voyage.
Paris,
Dumont,
1841.
volumes
Trois
in-S".
Vignette sur chine, par Dauzats. L'ouvrage a été
FoRNERET noir,
fait
(Xavier).
en collaboration avec
le
— Encore un An de
peintre Dauzats.
sans
blanc de visage. Paris, Duverger,
titre,
par un
Homme
In-8°.
Portrait
1840.
de l'auteur, lithographie par A. Legrand.
Hain
(Victor- Armand).
—
A
la
Nation, sur Alger. Paris, chez
marchands de nouveautés, décembre Tellier, gravée
sur
les
(B.).
In-8"'.
Vignette de
par Saint-Ferjeux.
Voir reproduction de
Hauréau
i832.
les
la vignette,
page 81.
— La Montagne. Notices historiques
principaux membres de
la
et
philosophiques
Montagne, avec leurs
portraits
BIBLIOGRAPHIE
427
gravés à Teau-forte par Jeanron. Paris, Bréauté, 1834.
In-8°.
Sur
couverture, vignette de Jeanron, gravée sur bois par Andrew.
la
Voir reproduction de
—
Lamartine.
volumes
la vignette sur bois,
Voyage en
in-8°.
—
Orient.
titre
et
de l'eau-forte, page 22Ô.
Paris, Gosselin,
i836.
Souvenirs, Impressions, Pensées
pendant un voyage (i832-i833j
Quatre volumes
page 22J,
Du tome
in-8".
.,
Notes
ou
et
Quatre
Paysages, voyageur.
d'un
V^ au tome VIII'. Sur chaque
de volume, vignette d'Alfred Johannot, gravée par Porret.
dans
Vignettes de Trimolet
le
texte
entourages de Marckl,
;
gravés par Porret.
Langlois
Rouen,
du
h.)
(E.
i832.
—
Pont-dk-l"Arche.
Hymne
à la cloche.
Frontispice de Langlois, gravé par
In-8°.
Bre-
vière. Voir reproduction, page 2o5.
Hyacinthe
comme
il
Langlois
convient par
ses vignettes et
Les
du Pont-de-l'Arche les
sera
certainement
étudié
un jour
archéologues normands, ne fût-ce qu'au point de vue de
du soin que l'auteur apportait
lettres ornées, les vignettes, les
à
la
typographie de ses ouvrages.
fleurons et ies culs-de-lampe de ses publica-
tions servent de pont entre l'art de la Restauration et l'art romantique.
Marin
(Scipion).
—
•
Histoire de la vie
et
des ouvrages de
Chateaubriand. Paris, Vimont, i832. Deux volumes le
titre,
deu.x;
vignettes de
M.
in-8°.
Tony Johannot, gravées par
de
Sur
Porret.
Voir reproduction d'une des vignettes, page 253.
MoNTARAN (baronne Jules
Laisné,
T. Gudin
et E.
de).
i836.
—
Fragments. Naples
In -8°.
Isabey.
Cinq
dessins
et
Venise. Paris,
lithographies
par
LES VIGNETTES ROMANTIQUES
428
Muret
Urbain
Paris,
—
Madame en Vendée. Jacques le Ganel, i833. Un volume in-8°. Vignette
(Théodore).
de Tellier, gravée
Nerval (Gérard Giraud
par.
—
de).
sur bois
Thompson.
Loreley, souvenirs d'Allemagne.
Dagneau, i852.
et
Chouan.
In-i8.
Paris,
Frontispice à Teau-forte de
Veyrassat.
—
[Peytel].
Physiologie de la
poire.,
par Louis Benoit, jardinier.
Paris, chez les libraires de la place de la Bourse, i832.
Sur
couverture, vignette de Grandville, gravée par Cherrier. Scène de réception
la
Tous
à la cour.
les
personnages en forme de poire sont reconnaissables à leurs
coiffures et à leurs rubans
d'Orléans,
etc.
Sur
feuilles,
avec ses
Dans
In-8''.
le titre
Louis-Philippe sur
:
du
livre,
le
trône, le maréchal Soult,
le
duc
autre vignette sur bois représentant une poire
sans attributs satiriques.
le texte, clichés
et
culs-de-lampe de Grandville
et
autres empruntés au
Charivari.
Pluquet
(Frédéric).
verbes,
Noms
Frère, 1834. glois],
Le
de
—
Contes populaires. Préjugés, Patois., Pro-
lieux.,
In-8°.
de l'arrondissement de Bayeux. Rouen,
Vignettes de
H.
E.
L.
[Hyacinthe Lan-
gravées par Brevière.
frontispice.
Voyage du chanoine de Cambremer
dans les collections de vignettes romantiques.
A
Rome,
est
appelé à figurer
l'intérieur
du
texte, vignette
à
:
La mort!!! La mort!!!
Quinet (Edgar).
—
Ahasvérus. Paris,
Arts, i833. In-8°. Vignette. Vue du Gampo-Santo.
Londres, rue
des
Beaux-
BIBLIOGRAPHIE
Raoul
(Maximilien).
— Histoire pittoresque du
Ledoux, i833.
Abel
Paris,
429
Grand
in-8".
Mont-Saint-Michel.
Quatorze vignettes à
Teau-forte, par Boisselat.
Rey-Dussueil.
— Le Monde nouveau,
histoire faisant suite
du monde. Paris, L. Renduel, i83i.
In-8°.
à
la
Fin
Lithographie à
la
manière noire.
Anonyme.
—
L'Élysée-Bourbon. Paris, Urbain Canel, Ad. Guyot,
In-i2. Vignette d'Auguste
i832.
Anonyme.
—
Bouquet, gravée par Cherrier.
Biographie du général Daumesnil,
surnommé
Jambe-de-Bois de Vincennes. Paris, Paul Dupont, 1834. Sur
le
recto et le verso de la couverture, vignettes de
Tony Johannot,
la
In-8°. gravées
par Cousin.
Anonyme.
— Mémoires
Raymond.
Paris,
de Latude, avec une préface de Michel
Abel Ledoux,
i835.
Deux volumes
in -8°.
Portrait par Gigoux. L'ouvrage, de
même que
certains autres, est mentionné dans cette bibliographie
en raison du portrait dessiné par un des maîtres de
la
nouvelle école.
TABLE DES MATIÈRES
P.gM.
Préface
y
Introduction.
— De l'importance attachée aux vignettes par
les écrivains
roman-
tiques
I
PREMIÈRE PARTIE Chap.
— — — — — — — — — — — — —
— — — — — —
—
— Avant-garde du romantisme — Légendes, Ballades Fabliaux — Type d'écrivain bilieux IV. — De l'emploi de lyre V. — Le théâtre de l'époque Charles Nodier, auteur VI. — De l'influence germanique sur romantique VII. — Hippolyte Monpou VIII. — Lénore IX. — Hoffmann X. — Les femmes romantiques de mil huit cent trente XI. — L'adultère en i83o. — L'orgie XII. — Les salons romantiques XIII. — Les ateliers. — Les théâtres XIV. — Du beau romantique en matière de portraits XV. — Le Bibliophile Jacob XVI. — Hippolyte Tampucci XVII. — Pétrus Borel XVIII. — Gérard de Nerval XIX. — Emile Cabanon XX. — Siméon Chaumier I". II.
21
III.
26
la
:
32
dramatique.
l'art
XXI.
—
De quelques
XXII.
— —
Les républicains,
la
— —
i5
et
XXIII.
Un
35
49 58 ç,j
^a
7g pi
qg ii5
125 i3i
140 ,46
i5G 169 i83
centres provinciaux favorables aux principes de
nouvelle école les
195
humanitaires,
apôtre romantique
les
saint-simoniens.
.
.
.
221
282
TABLE DES MATIÈRES
432
SECONDE PARTIE TYPES ET MANIÈRE DES DESSINATEURS DE VIGNETTES ROMANTIQUES Pages.
Chap.
— — —
XXVI.
— — —
XXVII.
—
XXIV.
XXV.
Alfred et
Tony Johannot
249
Célestin Nanteuil
Les Devéria. — Louis Boulanger. — Henry Gigoux. — Camille Rogier
De
l'art
267
Monnier. — Jean
typographique appliqué aux ouvrages de
285 la littérature
romantique
—
—
3o4
Épigraphes romantiques
Sog
Origines et racines du romantisme
325
XXVIII.
Épilogue.
—
TROISIÈME PARTIE 333
Bibliographie
Romans, Contes et Nouvelles
335
Poésies
3g3
Musique. — Ballets. — Peinture — Philosophie. — Morale. — Archéologie. — Traditions. — graphies ET MÉMOIRES. — Voyages
Théâtre.
—
Politique.
fin DE
la table DES MATIERES.
409 Bio-
4^'
TABLE DES GRAVURES
Pnjîes.
Lettre orne'e, d'après Gigoux
Fac-similé d'un dessin à
la
plume de Tony Johannot. (Collection de M. Ch. Narrey.).
Réduction du frontispice de l'Europe
littéraire,
dessin de
Tony Johannot,
viii
gravé
par Porret
Tony Johannot, gravée
Vignette inédite de Vignette de
Tony Johannot, pour
le
Eau-forte de Joseph Thierry, pour
par Porret fi83o à 1834)
Manuscrit
vert,
Enfants
les
3
de Gustave Drouineau (i83i).
et les
5
Anges, d'Édovard Thierry
(>833)
g
Vignette de
Tony Johannot, pour
/a CoHcarj/c/iiT,
Eau-forte inédite de Célestin Nanteuil, pour
le
d'Eugène Sue (i832)
9
Spectacle dans un fauteuil. d'Alfred
de Musset (i833) ,
Titre de la Première Partie. Entourage de
Encadrement de page
Le Fiancé de
la
Porret.
.
(vers 182(1)
/'^«cit';i
inédit (vers 1820I
17
Bourbonnais {i83j)
tombe. Vignette de Devéria, pour
20 les
Légendes, Ballades
et
Fa-
bliaux (1829)
2,
La Première Abbaye, légende du Ballades
La Jeune
et
v« siècle. Vignette de Devéria, pour les Légendes.
Fabliaux {182Q)
23
Fée. Vignette de Devéria, pour les Légendes, Ballades
et
Fabliaux.
Vignette de Paul Huet (1834) et
La
les
Partie d'échecs
du Diable. Vignette de Tony Johannot, pour
Fabliaux.
.
.
Chroniques
Traditions surnaturelles de la Flandre {i83i}
Fac-similé du frontispice des Odes, par
3o 3i
Edouard d'Anglemont
33
(1825)
Restauration
Charles Nodier. Vignette de
26
et
Cul-de-lampe d'Henry Monnier(?)
la
24 25
Irma, fabliau. Vignette de Devéria, pour les Légendes, Ballades
Cul-de-lampe de
i3 ,5
Le Troubadour. Fac-similé d'un dessin Cul-de-lampe de
Tony Johannot, gravé par
Tony Johannot, pour
34 l'Histoire du roi de
Bohême
et
de ses sept châteaux {iS3o)
35
Traître de mélodrame, d'après une gravure du temps (vers 1824)
38 55
TABLE DES GRAVURES
434
Hage».
Don Juan de Marana.
...
Fac-similé d'une eau-forte de Célestin Nanteuil (i836)
Vignette d'Alexandre
{Revue du Midi, i833.)
Bida.
41
43
Le Souterrain du donjon. Gravure de Lacoste
46
Alexandre Dumas, peint par Guichard en i832. D'après une eau-forte inédite de
Bracquemond
47
Cul-de-Iampe, gravé par Lacoste
48
Fac-similé réduit du frontispice de Faust, lithographie par Eugène Delacroix 5i
(1828)
Le Laboratoire de
Faust. D'après une composition de Retsch (vers 1820)
Réduction fac-similé de
la
54
couverture de Faust, lithographiée par Eugène Delacroix
(1828)
57
Hippolyte Monpou. Fac-similé d'un bois dessiné par Gigoux (vers i835) Vignette de
Tony Johannot, pour
Fac-similé du frontispice de
Cul-de-lampe, par
J.
l'Ecolier de Cluny, de
Goddé, pour
la
Sg
Roger de Beauvoir
Lénore, de
Monpou
(i832).
Tony Johannot
Lithographie de Ziegler, de
la
Kqsmq
63
.
66
la Silhouette (i%'io)
69
Cul-de-lampe, par Daumier
78
Fac-similé d'une vignette de Ziegler, pour les
Œuvres d'Hoffmann, traduction
Toussenel (i83o) Fac-similé
d'un
frontispice
75
de Ziegler,
pour
les
Œuvres d'Hoffmann, même
édition
Vignette de
77
Tony Johannot, pour
les
Romans
et
Contes philosophiques, de Balzac
80
(i83i)
Vignette de Tellier, pour une brochure politique sur Alger (i832) Vignette de
(i832|.
Une Nuit d'automne, nouvelle de M.
le
...
84
Tony Johannot, pour Vertu
et
Waldor
86
(i833)
Tempérament, du Bibliophile Jacob
(i833)
87
Vignette de Lecurieux, pour
Un Mauvais Ménage,
Vignette de
Tony Johannot, pour
Vignette de
Tony Johannot, pour
Vignette inconnue, de l'école de Vignette de
83
comte
(i83i)
Vignette de Gigoux, pour les Poésies du cœur, de Mélanie Vignette de
81
Tony Johannot, pour Résignée, àe GnHayQ Drouineau
Vignette d'Eugène Lami, pour
H. de V.
6i
.
(vers i835).
l'édition in-12 le
Manuscrit
de Gustave Drouineau (i83i;.
gi
(vers i83o)
les Poè»!ei, d'Alfred
Soirée à l'Arsenal. Gravure à l'eau-forte de
Paul Foucher, d'après un croquis à
la
Vignette de Gigoux. Titre du journal
93
de Vigny (1829)
Tony Johannot
Vert-Vert
96
(i83i)
sépia d'Eugène Delacroix (vers i832). /e
88 89
vert,
Tony Johannot
Tony Johannot, pour
de Pons (i833)
de Notre-Dame de Paris (i83i).
98 .
.
100 io3
TABLE DES GRAVURES
435
Hn({<.».
Vignette de
Tony Johannot, pour Une Ame
\ignette de
Tony Johannot, pour
la
en peine, d'Amédée Kermel (1834)
Revue des Deux Mondes
.
.
106 112
(i^'io)
Cul-de-lampe. Vignette d'Eugène Forest
114
Vignette d'Henry Monnier. En-tête du journal Z'&i/r'iTrte (i83i)
116
Meuble. D'après une eau-forte inédite de Cclestin Nanteuil Eau-forte de Ce'lestin Nanteuil, d'après Géniole, pour
118
Jeu de
le
la reine,
de
la
comtesse Dash (i83g)
120
Vignette d'Auguste Bouquet, d'après Gavarni (vers i835)
George Sand. Vignette de Tony Johannot
122
(i838)
127
Madame Barthélemy-Hadot, pour le Supplémenl au Dictionnaire des romans Frontispice de Tony Johannot, pour les Œuvres de Walter Scott (i832) Vignette de
Tony Johannot, pour
la
Vignette de
Tony Johannot, pour
/e Z)iVorce,
Danse macabre, du Bibliophile Jacob du Bibliophile Jacob (i83i)
(1828)
129
i3o
(i832).
i34
....
i38
Cul-de-lampe de Camille Rogier
139
Tampucci
Eau-forte de Célestin Nanteuil, pour les Poésies d'Hippolyte
(i833).
.
Cul-de-lampe d'Henry Monnier
143 145
.Pétrus Borel, par Louis Boulanger, d'après l'eau-forte de Célestin Nanteuil (1839)
149
Vignette de Gigoux, pour Champavert, Contes immoraux, de Pétrus Borel (i833)
i53
Cul-de-lampe
i55
Théophile Gautier, d'après un crayon de Célestin Nanteuil
Tony Johannot, pour Sous
Vignette de
Le Lutin,
les Tilleuls,
(i
iSg
838)
d'Alphonse Karr (i832).
.
.
.
Gustave Planche Cul-de-lampe de
166
Tony Johannot
168
Vignette de Camille Rogier. Frontispice d'Un
Cabanon
Roman pour
les
Cuisinières, d'Emile
172
(1834)
Vignette de Camille Rogier. Fac-similé d'une lithographie à
la
plume
(vers 1834).
Cul-de-lampe de Camille Rogier Portrait de
Bayalos Satan.
Siméon Chaumier en
177 182
1840.
Fac-similé d'une lithographie d'Aimé de i85
.
Feuchères sculpsit (1834), d'après une eau-forte du Salon de 1834,
d'Alexandre Decamps
La
164
d'après un bas-relief d'Antonin Moine. Vignette du Salon de j83i, de
188
Liberté, d'Eugène Delacroix. Vignette du Salon de i83i, de Gustave Planche
.
Cul-de-lampe Vignette de Levasseur, pour /e
191
194 Pe'Hi7e;i/,
d'Edouard Cassagnaux
(i833)
198
Fac-similé d'une eau-forte de Boisselat, pour Nostradamus, d'WippoXyta Bonnelier 201
(i833)
Vignette de Langlois du-Pont-de-l'Arche, pour
le
poème de
la
Cloche (iSSî)
,
.
.
2o5
TABLE DES GRAVURES
436
Page.
Tony Johannot, pour Caractères
Vignette de
Passages, de Philarète Chasles
et
(i832)
209
Frontispice d'Achille Allier, pour /'^rf
e/i
;7rovi«ce
(i
836)
214
Vignette de l'Art en province {1836} Frontispice pour
M>i
ai5
de Joseph Autran (1840)
4!o,
Vignette d'Alexandre Bida, pour /a iîevue Vignette de Jeanron, pour /a
Prévenu
d'Avril, d'après
Afo/ifiig-Jie,
</«
Miii
835)
219
d'Hauréau (1834)
223
Tony Johannot.
Vignette de l'école de
(i
une lithographie du temps
CoHot-d'Herbois. Eau-forte de Jeanron pour Vignette de
217
/(T
225
Monfag-«e, d'Hauréau (1834),
,
226
.
Titre du journal l'Entr'acte (i832)
229
Tony Johannot, pour/« Saint-Simonienne, de
M"'« Lebassu
23o
(i833)
La République. Porret
sculps.
d'après Barre. Vignette du Salon de i83i, de
Gustave Planche
23
Eau-forte de Maurisset, pour Afora/i7e5, d'H. Auger (1834)
235
Le Mapah,
239
L'Atelier
d'après Traviès (vers 1834)
du Mapah,
une lithographie de Traviès
d'après
Vignette de Tony Johannot
(vers 1834)
241
(i83o)
246
Titre de la Deuxième Partie. Entourage de Gigoux
247
Encadrement de page, par Camille Rogier
249
Vignette d'Alfred Johannot pour
253
Vignette de
Salon de i83i, de Gustave Planche
le
Tony Johannot pour
l'Histoire de la vie et des ouvrages de Chateau-
briand, par Scipion Marin (i832)
Vignette de
Auguste Barbier Vignette de
255
Tony Johannot, pour
les
Mauvais Garçons, d'Alphonse Royer
et
257
(i83o)
Tony Johannot, pour Vertu
et
Tony Johannot, pour
ou
Tempérament, du Bibliophile Jacob 259
(i833)
Vignette de
Stello,
les
Diables bleus, d'Alfred de Vi^ny 261
(i832)
Vignette de
Tony Johannot, pour /w
Vignette de
Tony Johannot.
263
Ce)it-e;-t/«e A^OKve/Zei (i833)
Titre de l'Écolier de Cluny. par Roger de Beauvoir
266
(i832)
Eau-forte
de
Célestin Nanteuil,
frontispice
du Musée, Salon de
i834,
par
Alexandre Decamps
26g
Eau-forte de Célestin Nanteuil, pour Marie Tudor, de Victor
Hugo
(i833)
.
.
Eau-forte de Célestin Nanteuil. Frontispice pour un ouvrage inconnu (1834). Vignette de Célestin Nanteuil, pour Vignette d'Henry Monnier, pour
le
Bord de
P/i/c «/ P/o/f,
la coupe,
dt
J.
Chaudesaigues
d'Eugène Sue(i83i)
.
273
.
279
(i835).
283
284
TABLE DKS GRAVURES
437
Pagei.
Vignette d'Achille Devéria, pour PattiTf Fi7/e/ de Victor Lefloch (1834)
286
Hugo
Vignette de Louis Boulanger, pour Aiigvloy tyran da Padotie, de Victor (i835)
289
Vignette d'Henry Monnier, pour
ie
/îou^e
Gigoux
Portrait de Paul-Louis Courier, dessiné par
Vignette de
J. J.
Grandville, pour Toussaint
Eau-forte de Benjamin Roubaud, pour
Tony Johannot, pour
Vignette de
Vignette de G.
J.
la
les
le
....
de Stendhal (i83i)
ei /e jVoir,
(i83.)
294
Mulâtre, d'Antony Thouret (1834)
Truands, de Lottin de Laval (i832).
298
Frontispice de Jacques Arago, pour la Vénitienne, d'Anicet-Bourgeois (1834).
Vignette de
Tony Johannot
Fac-similé du
Vignette de
J.
titre
de
/il
.
.
.
Traviès
(vers
Z)j)ii«
i832)
les
3o8
Romans
et
Contes philosophiques, de Balzac 3i3
Vignette de Gigoux, pour /a Vignette à
la
5/reg-ij,
manière noire, pour
le
d'Ernest Fouinet (i832)
De
319
pro/undis d'Alfred Mousse [Arsène Hous322
(1834)
Entourage de Gélestin Nantcuil Vignette
3o2
3o5 (183-2)
(i83i)
saye]
299
3o3
wacjère
Tony Johannot, pour
296 297
.
Salamandre, d'Eugène Sue (i832)
Traviès, pour la Séparation, de Vendremish-Durivage (i833).
Cul-de-lampe, dessin de G.
292
325
de Tony Johannot, pour Noire-Dame de
Paris, de Victor
Hugo
(i832)
.
327
Vignette de Foussereau, gravée par Porret
33o
Titre de la Troisième Partie, par Gélestin Nanteuil
33
Frontispice d'Achille Allier, pour l'Art en province
Composition de Ziegler, pour Eloa, d'Alfred de Vigny
333 (vers i833)
347
Vignette de Gigoux, pour Une Grossesse, de Jules Lacroix (i833) Vignette de
Tony Johannot, pour
Cul-de-lampe de Vignette de
le
36
Roi des Ribauds, du Bibliophile Jacob
(i83i).
Tony Johannot
392
Tony Johannot pour un ouvrage inconnu
(vers
401
1834)
Cul-de-lampe Faust, d'après une eau-forte d'Armand Leleux.
408
(Monde dramatique,
i836.)
...
Poitevin (i833)
Gul-de-lampe
41 3
420
Cul-de-lampe Fac-similé d'une lithographie de Monvoisin, pour
377
/1/i-Piîc/itj cV Vasiliki,
de Prosper
4^3
429
TABLE DES GRAVURES
438
TABLE DES PLANCHES HORS TEXTE
Pages.
Planche
I.
—
Alfred
et
Tony
Johamiot.
Fac-similé d'une
lithographie de
Gigoux
III
—
II.
—
Fac-similé d'une eau-forte de Cclestin Nanteuil, pour Vene-^ia
—
III.
—
Fac-similé d'une eau-forte de Célestin Nanteuil, pour
Za
fîe//i7,
d'Alphonse Royer (i833)
56
/m Jeune-
France, de Théophile Gautier (i833)
—
IV.
—
—
V.
—
VI.
—
Vigny
(i835)
.
212
de Pétrus Borel (i832)
Fac-similé
d'une
lithographie
de
J.
Goddé, pour Eugénie
Grandet, d'Honoré de Balzac (1834)
—
VII.
—
264
Portrait de Mélingue. Fac-similé d'une eau-forte de Gustave
Morin (1834)
—
VU*".
—
La
3oo
Nouvelle Poésie. F"ac-similé d'une vignette de Le Prince 328
(•77°)
—
VIII.
—
Fac-similé d'une eau-forte de Célestin Nanteuil, pour la Coupe et les lèvres, d'Alfred
—
IX.
—
i6o
Fac-similé d'une eau-forte de Célestin Nanteuil, pour Rhapsodies,
—
May, pour Chatterton,
Fac-similé d'une eau-forte d'Edouard d'Alfred de
io8
de Musset (i833)
372
Fac-similé d'une eau-forte de Célestin Nanteuil. d'une Fête chef Alexandre
Dumas
{iS'i3
Programme
ou 1834)
FIN DE LA TABLE DES GRAVURES.
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DESSINEES A
Par
2
PLUME
I,A
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siècle.
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La
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— Les
i
20
— Sophie Arnould, d'après ses
mémoires
1
»
et sa corres-
avec portraits et fac-similé
vol. petit in-4»,
I
fr.
vol.
vol. in- 16, avec eaux-fortes
10
»
5
»
Saint-Hubertjr., d'après sa correspondance et ses papiers
avec vignettes et eaux-fortes
8
»
Caravanes de Scaramouche, suivies de Giangurgolo et de Maître Ragveneau. avec une préface par Paul Lacroix, i vol. in-i6, avec vignettes et eaux-fortes, de Henri Guérard, encadrements en couleur. 10 »
Charles Monselet.
— Poésies complètes.
vol. in-iS elzévir. avec
1
un frontispice gravé
à l'eau-forte par Lalauze
Auguste Saulière. elzévir,
—
—
5
Les Leçons conjugales, contes
orné de 55 vignettes
et
de 10 eaux-fortes de Henry
Histoires conjugales, nouveaux contes lestes,
5o vignettes et de 10 eaux-fortes de Henry
— Chansons,
Charles Vincent. par E. Dentu.
vol. in-8»,
1
Edouard Fournier.
lestes,
Mois
vol.
gr.
Somm
10
vol. gr. in- 18 Jésus elzévir,
10
et vignettes à l'eau-forte
— L'Esprit des autres recueilli et raconté, 6"
l'histoire,
recherches
par Le Nain.
édition,
i
et curiosités
vol.
sur les mots historiques,
in- 18 elzévir
10
Nouvelle édition.
—
Jules Claretie.
1
vol. in-18 elzévir
Un Enlèvement au XVIII"
siècle,
—
Paris.
i
i
vol.
—
iMPRiMtRiE DE lArt,
i
vol.
gr.
Rouam,
»
in-18 elzévir sur papier teinté. 5
J.
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in-i6, avec vignettes et
10
complètes,
»
vol.
5 »
eaux-fortes de Lalauze
Henry de Bornier. Poésies Portrait par Le Nain
»
in-i8
5
— Paris démoli.
«
précédés d'un Historique du Caveau,
5
L'Esprit dans
«
orné de
elzévir
—
»
in-iS Jésus
Somm
et Toasts,
avec portraits
i
i
iiiiprimcur-cJitcur, 41,
me
de
la
Victoir;
»
w.
^fS \
^^M'
s
*•»,
^.^^'M'V"
-'^-St
NC 960
X ^'^4^4"^'
Fleury, Jules Les vignettes romantiques
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