EXPOSITION DU 15 MAI AU 17 AOÛT
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE PAU
Visites guidées grand public & scolaires Réservation obligatoire pour toute visite en groupe musee.educatif@ville-pau.fr
Fermeture Le 1er janvier Le 1er mai Le 14 juillet Le 1er novembre Le 25 décembre
Horaires d'ouverture Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h Sauf le mardi
Musée des beaux-arts de Pau
demandeur d’emploi.
presse, une carte ICOM-AGCCPF ou une carte
carte), pour les personnes présentant une carte
de l'Art et Ecole des beaux-arts (présentation
moins de 26 ans, pour les étudiants en histoire
les personnes handicapés (justificatif), pour les
Gratuit pour les palois de plus de 60 ans et pour
Gratuit pour tous le 1er dimanche du mois.
Billets d'entrée 5€ Tarif plein événementiel 3€ Tarif réduit événementiel 4€ Tarif plein 2€ Tarif réduit 3€ Pass Pau
couverture: Florence Jacquesson, Sage Mandrill, 2009 bronze, 90 x 50 cm
Adresse & informations Musée des beaux-arts Rue Mathieu Lalanne 64000 PAU 05.59.27.33.02 musee.beauxarts@ville-pau.fr
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Musée des beaux-arts
Médiation culturelle
Exposition Animal
Albrecht Durer, Le Rhinocéros
Jean-Baptiste Oudry
Florence Jacquesson
Iris Miranda
Didier Lapène, La Jeune Fille aux chiens
Jean-Pierre Ugarte, Je voudrais pas crever
Sommaire
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Nicolas de Largillière, Portrait de Femme en Diane
Activités culturelles
Études
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Paul Dupuy, Au Jardin d’acclimatation: les éléphants 51
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William Gowe Ferguson, Trophée de chasse
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Jan Brueghel l’ancien, L’Entrée dans l’Arche Pieter Boel, Études de furets
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David II Teniers, La Tentation de saint Antoine
Ses collections, variées et de grande qualité, justifient sa renommée et en font un établissement de référence pour l’Aquitaine et le Sud-Ouest.
Logé dans un bâtiment inauguré en 1931, le musée des beaux-arts de Pau présente une architecture sobre et épurée au vocabulaire ornemental caractéristique du style Art-Déco.
Le musée des beaux-arts de Pau propose un vaste panorama de la création artistique européenne depuis la fin du XVème siècle jusqu’à nos jours.
Musée des beaux-arts
Edgar Degas, Un bureau de coton à la Nouvelle-Orléans (détail), 1873 huile sur toile, 73 x 92 cm inv.: 878.1.2
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Pour cette année 2014, le musée des beaux-arts propose deux expositions majeures, Animal du 15 mai au 17 août, puis en fin d’année Picasso: l’éternel féminin.
Chaque année, des expositions temporaires permettent non seulement d’aborder des thématiques originales mais aussi de mettre en valeur des œuvres ou des collections patrimoniales rarement exposées, offrant ainsi à chaque visiteur la possibilité de raviver le plaisir de la découverte.
De Greco à Rubens ou bien encore de Morisot à Lhote, plusieurs chefs-d’œuvre dont le célèbre Un Bureau de Coton à la Nouvelle-Orléans de Degas ponctuent l’accrochage des salles permanentes. Projet de façade imaginé par l'architecte Jacques Ruillier en 1929 Inauguré le 8 octobre 1931
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Jeune public Des visites/ateliers sont organisés pour le jeune public individuel. Les enfants découvrent les collections et les expositions. Ils s’initient à diverses pratiques artistiques: modelage, pastels, dessin, encre...
Public adulte Il propose des visites autour des expositions temporaires à destination du public adulte pour informer, guider, expliquer.
Service des publics Le Service des publics des musées de la ville de Pau conçoit et met en œuvre des dispositifs de médiation culturelle à destination de tous.
Médiation culturelle
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Musée pour tous Une politique de démocratisation culturelle en direction des publics empêchés favorise l’accès des collections au plus grand nombre. Des partenariats avec différentes associations et structures sociales permettent l’accueil de publics éloignés de la culture: personnes en difficulté socioprofessionnelle, en situation de handicap, de précarité ou d’isolement.
Public scolaire/étudiants - enseignants Le service des publics du musée des beaux-arts propose aux scolaires de la maternelle aux étudiants du supérieur, un ensemble d’activités pédagogiques adapté à chaque niveau ayant pour support la collection permanente et les expositions temporaires: visites thématiques, ateliers de pratique artistique, jeux et livrets pédagogiques.... L’équipe propose de recevoir les enseignants afin de les aider à préparer leur visite et se tient à leur disposition pour leur apporter des conseils, pour la définition et la réalisation d’un projet de classe, des précisions pour le choix d’un thème, le contenu d’une activité ou encore
page suivante: Florence Jacquesson, Sage Mandrill(profil), 2009 bronze, 90 x 50 cm
pour obtenir une documentation. Des formations/rencontres mettant l’accent sur les expositions temporaires sont également proposées.
L’accueil s’étend aux associations, centres de loisirs ou MJC lors de visites et/ou ateliers d’initiation à l’art par le jeu, l’observation, la création.
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Exposition du 15 mai au 17 août 2014
Des parois de Lascaux ou d’Altamira au très kitsch homard de Jeff Koons suspendu dans un salon du château de Versailles, l’animal a toujours occupé une place prépondérante dans l’art. Qu’il soit familier, sauvage ou imaginaire, il est l’un des thèmes originels de la création artistique et demeure aujourd’hui encore l’un des plus représentés. Abondamment évoqué dans la Bible, dans l’art égyptien, pourvu d’une symbolique forte dans les civilisations chinoises ou amérindiennes, il tient également un rôle majeur dans les récits des mythologies grecque et romaine. C’est à la croisée des XVIIème et XVIIIème siècles que la représentation animale connaît un essor notoire en
Animal
Francisco de Goya, Caprices, vers 1818-1819 huile sur toile, 37,8 x 50 cm, musée des beaux-arts d’Agen
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Structuré autour des collections historiques du musée, le parcours de l’exposition prévoit plusieurs chapitres qui laissent apparaître tout l’intérêt des artistes dans le rapport entre l’Homme et l’animal. Partant de l’Arche de Noé, de Jan Brueghel, sujet très prisé au XVIIème siècle, l’exposition s’attache à présenter
peinture. Des artistes tels Alexandre-François Desportes (1661-1743) ou Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) sont de véritables spécialistes de scènes de chasse. La sculpture animalière arrive à son apogée au XIXème siècle. Antoine-Louis Barye (1795-1875) triomphe au Salon de 1831 avec un bronze, Tigre dévorant un gavial, d’une extrême violence et d’une rare virtuosité. L’exigence de cet art, où la contrainte de percevoir à la fois l’instinct et l’intelligence du sujet, donne au genre animalier une dimension nouvelle.
Alexandre-François Desportes, L’Hallali du cerf (détail), circa 1710 huile sur toile, 235 x 326 cm, inv.:D.872.5.22
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page suivante: Paul Jouve, Tigre couché (détail), circa 1925 huile sur papier marouflé sur bois, 57 x 76,6 cm inv.:2002.6.1
Ainsi, cinq siècles de représentations animales dans l’art séparent la gravure de Dürer et La Jeune Fille aux chiens de Didier Lapène. Comme l’ultime maillon de la chaîne, l’œuvre de l’artiste palois, symbole du lien qui continue de nous unir à l’animal, clos la première exposition paloise sur le sujet, assurément, le plus ancien de l’histoire de l’art.
des animaux dans des paysages de légendes mais aussi à la ferme, dans les champs ou dans leur environnement. Elle entend illustrer les différents courants artistiques à travers les mouvements picturaux, mais également les bouleversements sociaux ainsi que les avancées scientifiques et philosophiques qui les ont accompagnés.
Antoine-Louis Barye, Jaguar debout, 1860 bronze, 13,2 x 22,1 x 6,7 cm musée des beaux-arts d’Agen
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Le 20 mai 1515, un rhinocéros débarqua d’un navire portugais à Lisbonne, où il avait été envoyé comme cadeau diplomatique au roi Manuel 1er par le sultan de Cambay Muzaffar II. L’animal n’avait pas été observé en Europe depuis l’Antiquité et fit sensation. La nouvelle se répandit vite hors du Portugal et parvint en Allemagne, sans doute grâce à Valentin Ferdinand, un imprimeur qui s’était installé à Lisbonne. Ce dernier fit parvenir une lettre à la guilde des marchands de Nuremberg où il décrivait la bête et ses caractéristiques anatomiques, en se fondant sur les écrits de Pline l’Ancien et de Strabon. Dürer ne vit pas l’animal mais s’inspira largement
Nuremberg, 1471- Nuremberg, 1528
Albrecht Dürer
Le Rhinocéros
Le Rhinocéros, 1515 gravure sur bois, 21,2 x 30 cm musée des beaux-arts d’Agen
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Bien que largement irréaliste, Le Rhinocéros ainsi dessiné par Dürer est d’une grande force. Par un jeu habile et complexe de hachures, l’artiste a su rendre la nature à la fois squameuse et solide de la bête.
de Ferdinand pour en faire une composition, d’abord dessinée, puis gravée. Il accompagna l’estampe d’une lettre typographiée, reprenant en grande partie la lettre de Ferdinand mais en faisant une erreur sur l’année, puisqu’il indiqua 1513 au lieu de 1515. Il y est précisé que le rhinocéros est l’ennemi traditionnel de l’éléphant, qu’il aiguise sa corne contre une pierre et qu’il s’en sert dans les combats pour éventrer les autres animaux. La bête connut une fin tragique, car envoyée comme cadeau au pape Léon X, elle mourut noyée dans le naufrage du navire, enchaînée en cale. Cet épisode acheva de faire du rhinocéros une bête héroïque.
Au moins neuf éditions différentes de cette gravure sur bois existent. Dans le premier quart du XVIIème siècle, la matrice se retrouva en Hollande et c’est à ce moment que Willem Janssen, un éditeur amstellodamois, décida de faire graver un bois de teinte pour donner plus de force à l’animal représenté. L’œuvre était encore utilisée jusqu’au milieu du XVIIIème siècle comme planche de référence dans les ouvrages de zoologie.
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Jean-Baptiste Oudry, né à Paris en 1686, est sensibilisé dès son plus jeune âge au monde de l’art par son père qui est à la fois peintre et marchand d’art. Il devient l’élève de Nicolas de Largillière en 1707, et finit par enseigner à l’Académie royale. Artiste fécond et "touche à tout" (portrait, paysage, scène d’histoire, décoration, bas-relief, gravure à l’eau forte...), il se spécialise progressivement comme peintre de nature morte et de la représentation animalière. Il excelle dans le rendu des textures et de la "saveur" de chaque élément vivant ou inanimé qu’il représente. Son talent lui ouvre les portes de la Manufacture de Beauvais dont il devient le directeur en 1734. En 1736, il
Paris, 1686- Beauvais, 1755
Jean-Baptiste Oudry
Portrait
et 1734, 276 dessins illustrant certaines des Fables de La Fontaine. Ces dessins sont réalisés à la plume et au pinceau, à l’encre noire et au lavis, avec des rehauts de blanc à la gouache, sur papier bleu. Ses œuvres seront • 13 redessinées par Cochin afin d’être adaptées à la gravure puis utilisées dans la prestigieuse édition en 4 volumes de Desaint et Saillant. Il démontre également ses talents d’illustrateur dans les Métamorphoses d’Ovide. Difficile de séparer le peintre du dessinateur. Dans chacune de ses œuvres, on retrouve le souci de transposer le plus fidèlement ce qu’il voit et ce, de la manière la plus élaborée. Il aborde cette notion dans une conférence lue à l’Académie: Sur la manière d’étudier
est nommé inspecteur de la Manufacture des Gobelins, qui ne travaille que pour le Domaine Royal. Il réalise entre 1733 et 1738 un projet ambitieux tissé dans les ateliers des Gobelins. Louis XV, grand amateur d’Oudry et dont la passion pour la chasse est bien connue, lui commande une série de huit tentures des Chasses royales. On peut admirer au château de Fontainebleau certaines des immenses toiles où l’artiste a représenté ces Chasses royales qui relevaient à la fois du sport et de la cérémonie. Les chiens y jouent d’ailleurs un rôle important. Oudry excelle dans ces portraits de chiens où il fait figurer leur nom, leur conférant une élégance et souvent une dignité qui en font de véritables portraits de cour. Oudry fut donc un artiste particulièrement fécond: peintre, créateur de tapisserie mais aussi un illustrateur extraordinairement prolifique. Il réalise, entre 1729
la couleur en comparant les objets les uns avec les autres. Ainsi, l’art d’Oudry, dans la lignée des peintres hollandais, a consisté à rendre à chaque élément sa consistance matérielle exacte avec "ces couleurs si participantes de l’air" à l’intérieur d’une composition monochrome.
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Dans ce tableau, l’artiste représente un moineau suspendu par une patte à un clou, et deux oiseaux morts gisants sur le rebord d’un muret: une mésange bleue et un chardonneret. A gauche, deux cerises et une petite grappe de groseilles ferment la composition. Ces taches rouges brillantes et lisses contrastent avec les plumages soyeux. Autour du moineau suspendu, volent une coccinelle, deux papillons et une guêpe.
Paris, 1686- Beauvais, 1755
Jean-Baptiste Oudry
Nature morte aux trois oiseaux, groseilles, cerises
Nature morte aux trois oiseaux,groseilles, cerises, 1712 huile sur toile, 42,5 x 33,5 cm musée des beaux-arts d’Agen
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Daté de 1712, ces deux tableaux font partie des rares exemples de nature morte que Jean-Baptiste Oudry
Dans ce tableau, on peut observer un verdier épinglé sur un mur par une aile. Deux papillons agrémentent également la composition: l’un se trouve à gauche, tandis que l’autre s’est posé sur la tête d’épingle. A droite, un bourdon se dirige vers l’oiseau. Dans la partie inférieure, sur un rebord de pierre, se trouvent, de part et d’autre d’un chardonneret mort, une souris vivante et un cylindre de verre monté sur un pied en bois et fermé par un couvercle.
Paris, 1686- Beauvais, 1755
Jean-Baptiste Oudry
Nature morte trompe l’œil, oiseaux, papillon, animaux
Nature morte trompe l’œil, oiseaux, papillons, animaux,1712 huile sur toile, 33,5 x 24,4 cm musée des beaux-arts d’Agen
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exécute durant sa jeunesse. Au delà de la simplicité qui les caractérise, ces deux œuvres, révèlent délicatesse et finesse. L’artiste manie avec aisance le trompe-l’œil. Le fond gris clair contraste avec les couleurs chatoyantes et variées des plumes des oiseaux, des fruits, des ailes des insectes et des papillons, afin de les mettre en valeur pour une apparence plus vraie que nature. De plus, l’échelle des éléments produit cette illusion de la réalité. Elle est renforcée par la profondeur réduite du mur et du rebord. De son côté, la souris, tout en nous observant, semble jaillir du fond du tableau. L’absence perceptible de la touche et la virtuosité du rendu des matières participent également à cette illusion. "Enfin, le modelé délicat, les presque imperceptibles jeux d’ombre et de lumière détachent légèrement les oiseaux suspendus du fond, accentuent la brillance, la Grand Palais, octobre 1982 - janvier 1983, éditions RMN, p.49.
2 - Opperman, Hal, Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), catalogue d’exposition,
1 - Nivière, Marie-Dominique, documentation du musée des beaux-arts d’Agen
transparence des fruits et renforcent leur qualité tactile1." Dans ces deux tableaux, le thème de la vie et de la mort est exprimé par la présence d’animaux vivants parmi ceux figés dans la mort. A la manière des natures mortes hollandaises, Oudry use de la présence des papillons. Envisagé sous le prisme religieux, ils sont le symbole de l’âme. Etres précieux, ces fragiles papillons, magnifiquement colorés, rappellent également que toute beauté est éphémère et transitoire. Rappelant le thème de la vanité, Oudry nous dévoile que tout est soumis à la dégradation, à la fuite du temps et à la mort: les oiseaux colorés de ces deux natures mortes, mais également la souris, évoquent "l’action du temps qui ronge toutes choses2."
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Florence Jacquesson est née à Fontainebleau en 1962. Diplômée en 1980 de l’école des Arts appliqués Duperré de Paris, elle s’oriente vers la sculpture au milieu des années 90. Ses thèmes favoris sont les animaux sauvages ou de compagnie. Sa passion pour les animaux remonte à son enfance et probablement à un père collectionneur de bronzes animaliers. Elle délaisse les scènes de chasses au début des années 2000 afin de se consacrer notamment aux primates, qui deviennent ses modèles de prédilections. C’est lors d’une visite au zoo de la ville d’Anvers qu’elle tombe sous le charme des bonobos et
Sculpteur Animalier, née à Fontainebleau en 1962
Florence Jacquesson
Florence Jacquesson et son Gorille des montagnes bronze, 84 x 69 cm
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chimpanzés enfermés dans leurs cages, fascinée par leur regard, leur démarche... Munie de croquis, photos et vidéos, elle réalise un Singe pensif finalisé en 2004. Malgré des débuts difficiles, ses œuvres séduisent par leur humanité et son travail la rapproche tout naturellement des associations de défense des animaux. Le travail de Florence Jacquesson prend alors une nouvelle dimension: mandrill, chimpanzé, orang-outan sont porteurs de messages. Représentés dans des attitudes pensives, interrogatives, ou bien effrayés, ces singes nous questionnent sur le monde qui nous entoure mais également sur nous même. La volonté de l’artiste est de rapprocher l’Homme du monde animal qu’elle juge trop méprisé et non respecté. Souvent représentés dans des postures figées, les primates de Florence Jacquesson "expriment Rhinocéros blanc (détail), 2005 bronze, 70 x 54 cm
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l’incapacité dans laquelle ils sont de réagir à tout ce qui leur arrive." Loin de l’image du singe farceur, ils sont un miroir de l’humanité, cherchant à nous sensibiliser et capables eux aussi d’émotion. Distinguée par de nombreux prix, notamment une médaille d’or en 2004 au Salon National des Artistes Animaliers et le prix Sandoz en 2014, elle s’impose comme une artiste animalière sculpteur reconnue et appréciée. Artiste et humaniste, Florence Jacquesson place ses œuvres au service de la protection des singes et de la sauvegarde de la planète. Rhinocéros, Mandrill, Lionne, Nasique: leur regard animal nous saisit et nous interpelle. Véritable miroir de l’homme, de par leurs attitudes, leurs expressions, leur anatomie, ces sculptures "nous renvoient à notre propre existence et nos interventions sur la nature." Fragment Lionne n°1, 2013 bronze, 41 x 46 x 21 cm
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Animée depuis l’enfance d’un désir de création, Iris Miranda s’oriente vers le dessin et la peinture avant de se spécialiser dans la gravure. Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre à Bruxelles, agrégée de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, elle vit et travaille actuellement en Lot-et-Garonne. Aboutissement d’une enfance de liberté d’exploration et de rêveries au cœur du fantastique terrain de jeu de la ferme familiale, les estampes d’Iris Miranda attestent d’une fascination pour le monde sauvage, végétal et animal. Les planches de sciences naturelles et d’anatomie, les gravures des ouvrages botaniques, comme autant de trésors maintes fois consultés dans
Artiste graveuse, née en 1979 à Grasse
Iris Miranda
Bestioles, 2013, pointe sèche, 10 x 10 cm
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Série Grands Corps Nébuleux Cette série se compose de monotypes imprimés à partir de bois gravés ou de matières en relief, avec des encres traditionnelles. "Pour moi cette série a été l’occasion d’envisager le travail d’estampe de façon plus libre, plus picturale, en multipliant les superpositions de couleurs au point parfois
la bibliothèque parentale, ont sans nul doute nourrit l’imaginaire de la petite fille et développé son goût de l’observation des détails, matières et textures. Les œuvres d’Iris Miranda ont quelque chose de secret, de silencieux et de précieux à l’image de ce monde sauvage que l’on côtoie sans plus le regarder vraiment. La poésie sombre et énigmatique de ses êtres hybrides, nous plonge dans le merveilleux, aux frontières du rêve et du cauchemar. Grand Corps Nébuleux, monotype et gravure sur bois, 42 x 92 cm
Grand Corps Nébuleux, monotype et gravure sur bois, 42 x 92 cm
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de saturer complètement le papier, cherchant justement à accentuer les nuances et les subtilités d’un encrage qui pourrait être considéré comme raté en gravure traditionnelle, utilisant aussi les qualités de ce papier japonais très fin, translucide, qui permettent d’obtenir des effets d’imprécision en imprimant des éléments sur l’endroit et l’envers du papier." Ces êtres hybrides évoquent les porosités Homme/ animal et nous renvoient aux thérianthropies du panthéon égyptien ou, plus loin encore, à Lascaux ou à la grotte des trois frères. "Dans les Grands Corps Nébuleux, il s’agit de l’impression subjective du corps humain poreux, perméable aux éléments naturels, à l’eau, l’air, l’animal, le végétal... Ces éléments envahissent le corps sans qu’il y ait de frontière entre le dedans ou le dehors, le métaphysique et l’organique." Grand Corps Nébuleux, monotype et gravure sur bois, 42 x 92 cm
Grand Corps Nébuleux, monotype et gravure sur bois, 42 x 92 cm
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D’Oeil & Chat et souris Ces deux estampes sont des eaux-fortes, technique qui consiste à graver le métal par la morsure d’un acide. L’artiste dessine dans le vernis avec une pointe, mettant le cuivre à nu puis plonge la plaque dans l’acide et les endroits découverts par la pointe sont alors mordus par l’acide. Enfin, le vernis est ôté et la plaque encrée. "Cette technique répond à mon désir de représenter avec des détails précis, des textures minutieuses. Je l’ai utilisée dans une série d’images inspirées par l’univers des planches d’Histoire Naturelle dont D’Oeil et Chat et souris." Dans ces deux estampes, la mort, personnage récurrent de l’œuvre de Miranda, fixe ces êtres d’ordinaire fugitifs et autorise finalement leur rencontre et leur observation minutieuse. D’oeil, 2011 eau forte, 18 x 22 cm
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Série Bestioles Cette série réalisée à la pointe sèche consiste à graver directement le métal à l’aide d’une tige en acier aiguisé. "Dans mes images, il y a toujours une grande attention au réel, à la nature, à ses détails, textures et matières, mais il n’est pas seulement question de description minutieuse du monde tel qu’il est. Il y a aussi un pas de côté, parfois un trouble, une inquiétude de la raison, une ouverture aux possibles de l’imaginaire et à d’énigmatiques relations entre les êtres vivants." Ces animaux anthropomorphes, à visage humain, deviennent accessibles, proche et familiers. Ils adoptent des attitudes qui révèlent une humanité certaine: une douceur, de la tendresse se fait jour dans les relations qui unissent ces êtres singuliers.
Bestioles, 2013, pointe sèche, 10 x 10 cm
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Formé à l’atelier de Pierre Carron1 à la fin des années 80, admis à la prestigieuse Casa de Velazquez de Madrid début 2000, Didier Lapène a copié des portraits de grands Maîtres du siècle d’or espagnol, Zurbaran ou encore Velazquez, au Prado et découvert avec
S’il est des artistes qui parlent de leur œuvre, Didier Lapène est de ceux qui disent tout dans leur peinture. En effet, à la lecture de ses compositions, son indiscutable maîtrise de la couleur et sa touche précise, tout en éveillant un sentiment frappant d’aisance et de liberté, nous en disent long sur le talent de l’artiste.
Artiste peintre, né en 1964 à Aureilhan
Didier Lapène
La Jeune Fille aux chiens
La Jeune Fille aux chiens, 1998 huile sur toile, 195 x 130 cm collection de l’artiste
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De ces échanges avec le modèle naissent des œuvres où les effets de matière et d’imperceptibles mais essentielles variations de lumière donnent au sujet toute son intensité, voire même une dimension psychologique. Dans ce tableau, une analyse plus précise nous révèle toute la subtilité des nuances de bruns qui composent le visage et les cheveux de la jeune fille ainsi que les jeux habiles de gris et de noirs qui donnent vie au bouledogue.
Auteur de paysages d’Espagne, d’Italie, et de "La Grande Mer"2, le peintre palois transpose avec bonheur son évident savoir faire dans les nombreux portraits qu’il a réalisés.
enchantement l’œuvre de Joaquim Sorolla, paysagiste et portraitiste génial qui s’est distingué par une grande virtuosité dans le traitement de la lumière.
La Jeune Fille aux chiens (détail), 1998 huile sur toile, 195 x 130 cm collection de l’artiste
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2 - Ensemble de peintures marines exécutées au Pays Basque et mises à l’honneur par Vincent Ducoureau, ancien conservateur en chef du musée Bonnat à Bayonne.
1 - Peintre, sculpteur. Académicien, proche de Balthus.
La Jeune Fille aux chiens, œuvre majeure de l’exposition, date de 1998. Exécutée d’après nature et sans dessin préparatoire sa réalisation a nécessité quelques 25 séances d’environ trois heures. La prouesse fut, bien évidemment, de reproduire les chiens pour qui la pose n’est pas vraiment une seconde nature.
Didier Lapène, Étude (détail), 1998
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La sélection de cette toile de 1992 annonce la première grande exposition monographique que le musée des beaux-arts lui consacrera en 2015.
Auteur de paysages imaginaires où se mêlent nature et vestiges d’une humanité étrangement absente, la peinture de l’artiste palois Jean-Pierre Ugarte, envoûtante et visionnaire, s’expose désormais dans les grandes galeries et collections internationales. Oeuvre rare dans sa production, cette nature morte, Je voudrais pas crever, hommage au poème de Boris Vian, nous permet cependant d’appréhender la technique sans faille de l’artiste.
Artiste peintre, né en 1950 à Bordeaux
Jean-Pierre Ugarte
Je voudrais pas crever
Je voudrais pas crever (détail), 1992 acrylique sur panneau, 50 x 65 cm collection de l’artiste
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Le Fresne-sur-Loire, 1822- Sèvres, 1885
Rodolphe Bresdin
Le Bon Samaritain
1868 lithographie, 4ème tirage, 56,4 x 44,4 cm collection particulière
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David II Teniers, dit le jeune, est considéré comme l’un des plus grands peintres de genre flamands du XVIIème siècle. Fils de David Teniers le vieux, gendre de Jan Bruegel l’Ancien, dit de velours, il fut un peintre prolifique, spécialisé dans les scènes paysannes. En 1651, Teniers s’installe à Bruxelles et occupe la charge de peintre de cour de l’archiduc Léopold-Guillaume. Il lui incombe de s’occuper de sa collection de peintures, remarquable témoignage du goût du gouverneur des Pays-Bas espagnols pour Raphaël ou encore Rubens. Par son caractère décoratif, sa peinture exerçait une grande influence sur certaines branches de l’industrie d’art comme la tapisserie: on parlait de "Tenières".
Anvers, 1610- Bruxelles, 1690
David II Teniers dit le jeune
La Tentation de saint Antoine
circa 1650 huile sur toile, 65,6 x 81,2 cm musée des beaux-arts d’Agen
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A droite de la composition, une poule dont le corps est un œuf, défèque de l’or. Il vient se répandre sur le crâne d’un monstre anthropomorphe.
Dans cette œuvre conservée au musée des beaux-arts d’Agen, Antoine le Grand, ermite retiré dans une bâtisse en ruine, subit la tentation du Diable sous la forme de visions des voluptés terrestres. Entouré d’un crucifix, de livres et d’un crâne, le saint se réfugie dans la méditation et la prière. Il tente de tenir à distance les monstres et personnages énigmatiques qui le mettent à l’épreuve, à l’image de cette vieille femme cornue, manifestation diabolique qui semble en introduire une seconde. Incarnation du pêché charnel, elle offre à Saint Antoine la coupe allégorique des tentations. Auteur de plusieurs œuvres sur le sujet, Teniers introduit ici quelques références à l’alchimie. Une facture admirable, une touche légère et précise dans la lignée des grands maîtres de la peinture flamande du XVIIème siècle valurent à David II Téniers une grande notoriété de son vivant.
Sur la gauche, un personnage tient le fagot servant au processus de transmutation des métaux. Plusieurs compositions sensiblement identiques sont conservées au musée du Prado, au musée de Dresde ou encore au musée d’art ancien de Bruxelles.
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Agen, 1927- Ury, 2008
François-Xavier Lalanne
Bison américain
1984 bronze patine rouge, 33,5 x 10,5 x 35 cm musée des beaux-arts d'Agen
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Lucien Schmidt, Nature morte à la pie, 1889 huile sur toile, 53 x 64 cm n°inv.: 64.66
La collection
Pièce emblématique du musée des beaux-arts de Pau, L'Entrée dans l'Arche est l'un des tableaux les plus représentatifs de la peinture d'Europe du Nord. Son auteur, Jan Brueghel dit de Velours, issue d'une dynastie d'artistes qui a fortement marqué la peinture flamande à la croisée des XVIème et XVIIème siècles, aurait exécuté cette œuvre vers 1600. Attribuée à Roelandt Savery en 1939 (année de son entrée dans le fonds du musée), des recherches sur l'œuvre sont menées afin de la confronter aux très nombreuses répliques exposées dans de grands musées en Europe. De nombreux spécialistes des peintures
Anvers, 1568- Anvers, 1625
Jan Brueghel l'Ancien, dit de Velours
L'Entrée dans l'Arche
L’Entrée dans l’Arche (détail), vers 1600 huile sur bois, 73 x 104 cm inv.: 39.1.1
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La taille de l'Arche ainsi que sa place dans le paysage donnent un caractère anecdotique au célèbre épisode de la Génèse. Les personnages du récit, certains au second plan, d'autres, minuscules, au pied de l'arche semblent s'estomper à la faveur des figures animales.
L'Entrée dans l'Arche laisse en effet apparaître une composition typique de l'artiste où tous les animaux de la création, heureux et libres, semblent vivre dans une parfaite communion.
hollandaise et flamande y voient très nettement la touche de Brueghel. C'est au début des années 1970, comme l'atteste l'abondante correspondance conservée au musée entre Philippe Comte1 et Jacques Foucart2 ,que l'œuvre est définitivement attribuée à Jan Brueghel.
2 - Conservateur général honoraire du département des peintures du musée du Louvre. Ancien chef du Service d’Etude et de Documentation au musée du Louvre. Auteur de nombreux ouvrages sur les peintures flamande et hollandaise.
1 - Ancien conservateur du musée des beaux-arts de Pau
Cette peinture, à la dimension encyclopédique que lui confèrent la minutie et le détail de chaque espèce représentée, dévoile le style extrêmement raffiné de Brueghel. La subtilité des lumières, l'harmonie de ses dégradés et les teintes adoucies des feuillages vaporeux nous éclairent, à la vue de ce chef-d'œuvre, sur les raisons qui lui valurent le surnom dit de velours. • 36
Jan Miel Beveren, 1599 – Turin, 1663
Pastorale avec bergère endormie
vers 1630 huile sur toile, 55 cm inv.: 895.7.1
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Anvers, 1610- Bruxelles, 1690
David II Teniers
La Traite du troupeau
circa 1650 huile sur toile, 63,2 x 72,8 cm inv.: D.872.5.16
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Anvers, 1593- Anvers, 1678
Jacob Jordaens
Hébé
Hébé (détail), circa 1655 huile sur toile, 67 x 82 cm inv.: D.872.5.11
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Haarlem, 1621- Amsterdam, 1683
Nicolas Pietersz Berchem
Le Retour de Tobie
Le Retour de Tobie (dĂŠtail), circa 1675 huile sur bois, 59 x 69,9 cm inv.: D.55.1.1
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Pieter Boel est un peintre d’origine flamande. Fils d’un graveur, il s’établit définitivement à Paris en 1668 et travaille aux Gobelins sous la direction de Le Brun avant de devenir peintre ordinaire de Louis XIV. Cette étude représente des furets, mustélidés exclusivement domestiques, traditionnellement utilisés pour la chasse aux rongeurs et au lapin. Cette œuvre est issue d’un fonds d’une centaine de peintures provenant des collections de Louis XIV. Elles ont servi de modèles aux bordures des tapisseries des Mois ou Maisons royales, commandé par le Roi Soleil. La tenture des Maisons royales fut élaborée entre 1666 et 1669. Ces tapisseries présentent la même
Anvers, 1622- Paris, 1674
Pieter Boel
Étude de furets
Étude de furets (détail), 1670 huile sur toile, 46 x 90 cm inv.: 892.12.1
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Les études de Boel pour ces tapisseries ont, pour la plupart, été déposées en 1892 dans différents musées dont le musée des beaux-arts de Pau. Boel comptait parmi les artistes spécialisés qui secondaient Charles Le Brun dans la réalisation des cartons de tapisseries pour la manufacture des Gobelins. L’œuvre de Boel va révolutionner la peinture animalière. De fait, avant lui, les artistes se contentaient de réaliser des études
composition: au premier plan, un encadrement de balustrades habité d’oiseaux et animaux de la ménagerie royale ouvre sur les principaux palais et châteaux de la couronne décor de scènes de chasse. Quinze de ces tapisseries provenant des troisième et septième tentures tissées entre 1668 et 1682 ainsi que diverses séries d’entre fenêtres sont conservées au musée national du château de Pau.
Cette Étude de Furets, brossée avec une grande vivacité, témoigne de la virtuosité de l’artiste et de sa capacité novatrice à représenter, en observateur merveilleux, la nature vivante avec le soin du naturaliste.
statiques sur des animaux empaillés quand Boel choisit de les dessiner et les peindre sur le vif à la ménagerie de Versailles. La ménagerie royale, premier grand projet de Louis XIV à Versailles, et véritable zoo d’avantgarde, était alors le lieu où l’on découvrait des animaux venus du monde entier, une étape obligée des grandes fêtes et réceptions du Roi. C’est là, que toute l’Europe des Lumières venait observer perroquets, autruches, un éléphant ou encore un dromadaire.
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La biographie de cet artiste reste des plus énigmatiques et, peu d’éléments tangibles éclairent la connaissance de sa personnalité hormis une origine écossaise peu banale dans le contexte de la peinture européenne du XVIIème siècle. Fergusson, spécialiste de la nature morte, a toutefois probablement reçu un premier et solide apprentissage au sein des prospères ateliers de peintres des Pays-Bas. Cette hypothèse est non seulement corroborée par le style de ses œuvres mais aussi par des mentions archivistiques qui attestent notamment sa présence à Utrecht de 1648 à 1651 ou à La Haye de 1660 à 1668. On apprend par ailleurs son mariage à Amsterdam en 1681
Ecosse, ca. 1633 – après 1695
William Gowe Fergusson
Trophée de chasse
circa 1675 huile sur toile, 59,5 x 69 cm inv.: 93.4.2
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aux jaunes roussis tandis que les blancs presque cotonneux transmettent une ductilité proprement fascinante. L’éclairage, volontairement contrasté, par un paradoxe propre à la transcendance de l’art, redonne vie à ce trophée de chasse où gisent ces trois oiseaux morts. La présence d’une plume qui semble flotter sur l’entablement ajoute une interprétation symbolique à cette composition. Elle pourrait exprimer par sa légèreté la course inexorable du temps et la vacuité de l’existence.
avec une certaine Maria van Someren de Stockholm. Le déroulement de sa carrière demeure cependant obscur et des mentions de ventes de ses œuvres en 1692 et 1693 pourraient laisser accroire qu’il aurait passé les dernières années de sa vie si ce n’est en Ecosse du moins en Angleterre.
Son art, très proche des compositions d’un Elias Vonck ou d’un Willem van Aelst, affectionne les natures mortes décrivant gibier et oiseaux morts. Dans cette toile, les oiseaux, un canard, un pigeon et un chardonneret sont disposés avec "un savant négligé" sur un entablement de marbre recouvert par la veste du chasseur et sa gibecière. Jouant d’une palette volontairement restreinte, le peintre étale ici sa science consommée des couleurs. Sur une préparation marron châtaigne qui affleure parfois, les gris bleutés se fondent
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Né à Paris en 1656, Nicolas de Largillière passe sa jeunesse à Anvers. Il débute son apprentissage dans l’atelier de l’artiste flamand Antoine Goubeau. En 1672, il est reçu Maître de la Guilde d’Anvers. De l’héritage flamand, il conserve le goût pour les couleurs, le rendu des tissus et la fraîcheur de la chair. Son séjour à Londres à partir de 1674, où Sir Peter Lely, portraitiste de la Cour, l’accueille dans son atelier, le marque durablement. Il s’imprègne des œuvres de Van Dyck qui, dans ses portraits, combine poésie, élégance décontractée et autorité discrète. De retour en France, Largillière est reçu à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture où il sera nommé au poste de directeur.
Paris, 1656 – Paris, 1746
Nicolas de Largillière
Portrait de Femme en Diane
Portrait de Femme en Diane, 1714 huile sur toile, 134,9 x 107,2 cm inv.: D.52.3.4
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Il devient l’un des peintres les plus demandés. Il possède alors son propre atelier, et forme Jean-Baptiste Oudry. Son œuvre est d’une grande diversité: nature morte, peinture d’histoire mais surtout portrait. Avec Hyacinthe Rigaud, Largillière est le grand maître du portrait en France à la croisée des règnes de Louis XIV et de Louis XV. Il alterne les commandes officielles avec les portraits de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Pendant plus de cinquante ans, magistrats, fonctionnaires, artistes ont posé devant son chevalet. Ainsi son œuvre ressuscite à nos yeux l’élite d’une société du XVIIIème siècle qui navigue entre Versailles et les fantaisies de la Régence. La composition des portraits de Largillière a également dû suivre les caprices de la mode, qui évolua du grand portrait d’apparat et d’histoire, symbole du règne majestueux de Louis XIV, au portrait mythologique où le modèle apparaît avec les attributs d’un dieu ou d’une Portrait de Femme en Diane (détail), 1714 huile sur toile, 134,9 x 107,2 cm inv.: D.52.3.4
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déesse de l’Olympe. Dans ce portrait de femme en Diane, le modèle, représenté sous les traits de la déesse de la chasse et de la lune, n’est pas figé dans une pose, mais évolue avec une allure vive et dégagée. Dans un décor automnal, l’artiste fait apparaître les attributs de la déesse. On distingue le croissant de lune placé tel un diadème sur la tête, la peau de léopard enveloppant la taille et faisant ressortir sa peau laiteuse.On note également l’arc, astucieusement caché dans sa main droite puis les trois chiens de chasse lancés à ses côtés dans une course effrénée. Enfin, à l’arrière plan à droite, on devine des nymphes. Avec ce portrait, Largillière affiche ses talents de coloriste où le pinceau aérien dessine une peau fraîche et nacrée répondant aux tons rosés des joues. La pureté du regard et la candeur du sourire témoignent d’une délicatesse d’expression qui s’accorde dans un équilibre harmonieux avec les riches
étoffes de la robe. Cédant à la mode du portrait mythologique, Largillière présente une œuvre où la fraîcheur d’expression côtoie l’éclat des couleurs et magnifie son modèle dans une attitude gracieuse et délicate. L’artiste a également réalisé le pendant masculin de ce portrait qui est conservé actuellement au musée du Louvre. Le modèle y est représenté en Apollon, frère jumeau de Diane, dieu de la lumière, des arts et de la divination. En s’affranchissant légèrement des codes artificiels du portrait d’apparat, Largillière, sans négliger les détails et la distinction du modèle, capture une certaine sensibilité préfigurant les portraits dit "au naturel".
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Portrait de Femme en Diane (détail), 1714 huile sur toile, 134,9 x 107,2 cm, inv.: D.52.3.4
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Strasbourg, 1832 – Paris, 1883
Gustave Doré
Paysage écossais
Paysage écossais (détail), 1873 aquarelle sur papier, 37,5 x 47,3 cm inv.: 25.9.1
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La Haye, ? – ?, ?
Jean Frédéric Jansen
Les Deux Amis
Les Deux Amis (détail), circa 1875 huile sur toile, 41,1 x 32,4 cm inv.: 881.1.4
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Paul-Michel Dupuy intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Paris où il devient l’un des meilleurs élèves de l’atelier de Léon Bonnat. Durant sa formation, il se lie d’amitié avec les peintres bayonnais Hubert-Denis Etcheverry et Henri Zo. Au delà de sa formation académique, PaulMichel Dupuy fait évoluer sa peinture sous l’influence de l’impressionnisme comme en témoigne son goût pour le travail en plein-air, la nature dont il aime rendre les effets de lumière mais aussi la primauté accordée à la couleur sur le dessin. Son talent s’exprime à travers la représentation animalière, le nu, le paysage et enfin dans l’art du portrait cher à son maître Léon Bonnat. Encensé par la critique, il est considéré comme le
Pau, 1869 – Paris, 1949
Paul-Michel Dupuy
Au Jardin d’Acclimatation: les éléphants
Au Jardin d’Acclimation: les éléphants (détail), 1901 huile sur toile, 181,5 x 222 cm, inv.: D.02.1.2
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peintre de la vie et du mouvement. En effet, il excelle dans la représentation de scènes enfantines animant parcs, jardins publics ou plages qu’il saisit dans toute leur spontanéité. Cette œuvre conservée au musée des beaux-arts de Pau, présentée au Salon de 1901, témoigne des qualités de coloriste de l’artiste et de sa touche vigoureuse suggérant une fin d’après midi d’automne dans le Jardin d’acclimatation parisien. Au premier plan, des enfants anonymes et insouciants se promènent sur le dos des deux éléphants, Roméo et Juliette, embarqués dans une marche lancinante qui déborde de la toile. On distingue à l’arrière plan un groupe de nourrices et d’enfants qui profitent des dernières lueurs de la journée. Cette scène évoque le destin tragique de Castor et Pollux, les deux premiers éléphants du Jardin d’acclimatation. Ils furent sacrifiés durant le siège de Paris lors de la guerre franco-prussienne qui dura de
septembre 1870 à janvier 1871. Coupée du reste du pays, la capitale subit des bombardements, la rigueur de l’hiver et la famine contraignent les parisiens au rationnement. Les autorités doivent alors se résoudre à abattre les animaux exotiques peuplant le Jardin d’acclimatation (antilopes, chameaux, kangourous…) afin de nourrir la population assiégée. Castor et Pollux sont abattus le 30 décembre 1870. Ils seront remplacés • 52 quelques années plus tard par Roméo et Juliette, deux éléphants offerts par le roi d’Italie Victor Emmanuel II. Cette œuvre de Paul-Michel Dupuy est une touchante évocation de l’insouciance de l’enfance mais également un précieux témoignage de la vie dans la capitale à la "Belle Epoque". Elle consacre l’artiste comme un brillant coloriste capable de capturer et de rendre avec sourire les milles petits drames dont sont spectateurs les jardins publics parisiens.
2005 mine de plomb et crayon de couleur, 21 x 29,7 cm inv.: 2005.6.4
d’après l’oeuvre d’Alexandre-François Desportes
Artiste né à Uzerche en 1929
Henri Cueco
Scène de chasse: étude n°4
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2005 mine de plomb et aquarelle, 21 x 29,7 cm inv.: 2005.6.3
d’après l’oeuvre d’Alexandre-François Desportes
Artiste né à Uzerche en 1929
Henri Cueco
Scène de chasse: étude n°3
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René Morère, Études d’animaux (détail), 1943 mine de plomb sur papier, 20,4 x 32 cm n°inv.: 77.2.292
René Morère, Études d’animaux (détail), 1943 mine de plomb sur papier, 20,4 x 32 cm n°inv.: 77.2.292
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René Morère, Études de têtes de vaches (détail), circa 1925 dessin à la mine de plomb, 23,7 x 32 cm n°inv.: 77.2.288
René Morère, Études de porc (détail), circa 1940 mine de plomb réhaussée d’aquarelle sur papier, 29,6 x 38,8 cm n°inv.: 77.2.291
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Coordination éditoriale et conception graphique: Grégory Lahore;
Documentation: Patrick Ségura;
Communication: Jacques Doussine;
ÉDITION Auteurs: Dominique Vazquez, Muriel Fourcade, Sébastien Galéa;
Commissaire d’exposition: Dominique Vazquez;
EXPOSITION Cette publication accompagne l’exposition Animal présentée du 15 mai au 17 août 2014 au musée des beaux-arts de Pau. Cette exposition est organisée par la Ville de Pau.
Henry de Triqueti, Lourdes: le lévrier de Monsieur Coitte (détail), 1849 dessin à la plume, 31,8 x 48,7 cm n°inv.: 887.6.74 (bis)
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Médiation culturelle et activités pédagogiques: Muriel Fourcade & Sébastien Galéa;
Accueil du public: Jean-Marc Baradat, Encarnation Bartolomé, Renée Bérot, Mireille Habierre, Grégory Lahore, Gisèle Stient Aunos, Geneviève Tastet, Franck Virebayre-Gaston;
Administration: Sandrine Mondeilh;
REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier l’ensemble des prêteurs qui, par leur générosité ont permis à ce projet de voir le jour: Florence Jacquesson, Didier Lapène, Iris Miranda, Jacques Roux, Jean-Pierre Ugarte, ainsi que le Musée des beaux-arts d’Agen (Marie-Dominique Nivière, Conservateur du Musée des beaux-arts d’Agen); enfin, que tous ceux qui ont bien voulu apporter leur concours à cette manifestation trouvent ici l’expression de notre gratitude.
Tirage à 2500 exemplaires, achevé d’imprimer en avril 2014 sur les presses de l’imprimerie Ménard à Labège
CRÉDITS ICONOGRAPHIQUES ©photos J-C Poumeyrol: • 1, • 8, • 10, • 35, • 37, • 38, • 39, • 40, • 41, • 43, • 45, • 46, • 48, • 53, • 54, • 55, • 56, • 57; ©photos Daniel Boumendil: couv., • 5, • 18, • 19, • 20; ©photos Hugo Maertens: • 7, • 15, • 16; ©photos Musée des beaux-arts d'Agen: • 9, • 11, • 31, • 33; ©photo Archives municipales: • 2; ©photos Didier Lapène: • 26, • 27, • 28; ©photos Iris Miranda: • 21, • 22, • 23, • 24, • 25; ©photo Jean-Pierre Ugarte: • 29; ©photos Musée des beaux-arts: • 3, • 34, • 49, • 50, • 51; ©photo Brooklyn Museum: • 30;
& l’ensemble du personnel des musées de la Ville de Pau pour le montage de l’exposition.
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Informations pratiques Sur réservation 05 59 27 33 02 Durée: 1h45 Tarif: 3 € / enfant Dans la limite des places disponibles
Les enfants partent à la découverte des peintures et sculptures de l’exposition puis participent à un atelier d’art plastique.
Visites/ateliers jeune public Durant les vacances scolaires, dans le cadre de l’exposition Animal le service des publics du musée des beaux-arts de Pau propose aux enfants âgés de 5 à 12 ans une série de visites-ateliers.
Activités culturelles autour de l’exposition Drôles de bestioles: prenant appui sur l’œuvre gravée d’Iris Miranda et ses êtres hybrides, les artistes en herbe inventent leur créature fantastique à partir de collages. Singe moi: à partir des sculptures animalières de Florence Jacquesson (lionne, rhinocéros, mandrill, macaque...) les enfants s’initient au modelage de l’argile en s’inspirant d’un de ses animaux. Impression’Art: en s’inspirant des œuvres gravées de l’exposition, les enfants s’initient aux techniques de l’estampe et réalisent un monotype à partir de divers supports et matériaux. Graine de sculpteur: après avoir découvert les sculptures et gravures de François Xavier Lalanne, les enfant modèlent un bison en argile.
Conte grand public et conte pour les petits Prenant appui sur les œuvres de l’exposition Animal, Patricia Ackin entraine petits et grands à travers des balades contées dans l’univers fabuleux du monde animalier. Informations pratiques Sur réservation 05 59 27 33 02 Gratuit Dans la limite des places disponibles
Le musée en famille: livret parcours/famille Dans le cadre de l’exposition Animal, un livret/parcours est mis gratuitement et librement à disposition des familles à l’accueil du musée. Ce document propose des jeux, des énigmes, des activités de dessin comme autant de moyens, pour petits et grands d’apprendre en s’amusant.
Informations pratiques Sur réservation 05 59 27 33 02 Durée: 1h Tarif: 5 € Dans la limite des places disponibles
Lumière sur.....5 œuvres Trois rendez-vous sont proposés, pour découvrir les œuvres de l’exposition: • 5 œuvres clefs du XVIème siècle au XVIIIème siècle • 5 œuvres clefs des XVIIIème et XIXème siècles • 5 œuvres d’artistes contemporains
Visites grand public Lumière sur... Sous la conduite d’un médiateur, seul, à deux, entre amis ou en famille, venez découvrir, apprendre et admirer tableaux et sculptures du règne Animal du XVème siècle à nos jours.