Christophe Pillet

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Product Design

CHRISTOPHE PILLET

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CHRISTOPHE PILLET

Cover PULP, 2011 KRISTALIA Chaise d'un seul volume en polypropylène divers coloris : blanc, noir, beige, corail, rouge, marron



LE DESIGN EST DEVENU DANS L’INDUSTRIE UN VRAI MOTEUR DE DIFFÉRENCIATION.

Qui est Christophe Pillet ?

SEZZ, 2012 EMECO Collections d’assises Sezz en aluminium brossé

Je suis né le 28 août 1959 à Montargis, en France. J’ai étudié à la Villa Arson, l’école nationale supérieure d’art de Nice et obtenu un diplôme en 1985. J’ai poursuivi en 1986 par un mastère de design à la Domus Academy à Milan où j’ai vécu et travaillé, notamment chez Michele De Lucchi, jusqu’en 1989. Puis, j’ai intégré le studio Starck à Paris jusqu’en 1993, année où j’ai fondé ma propre agence de design. Dans ma pratique, je défends l’élégance, la fluidité et la simplicité. J’ai besoin de m’extraire du monde du design pour comprendre comment les choses marchent, en cultivant l’idée d’ubiquité, en voyageant. Ce qui m’intéresse, c’est comment on s’adresse à une personne, ce qu’on lui dit. La création, ce n’est que ça.

Comment devient-on designer après des études d’art ? Au début, je n’avais pas la volonté d’être designer, je ne savais pas trop ce que je voulais devenir, à part faire carrière dans la musique. J’étais chanteur dans un groupe de rock et je jouais au clavier électro’ depuis l’âge de 18 ans. J’ai eu une révélation en lisant dans le magazine Actuel un article sur Memphis, ce groupe révolutionnaire de design dont l’attitude était totalement rock and roll. « C’est cool », me suis-je dit, « moi aussi, je pourrais être designer, pourquoi pas ? ». Dans mon école d’art à Nice, je me sentais un peu étranger, je n’étais ni artiste, ni particulièrement doué pour le dessin. En découvrant Memphis, j’ai dit : « je suis designer », même si je faisais semblant… Je copiais des trucs d’Ettore Sottsass, d’Andrea Branzi, de Michele De Lucchi, et de fil en aiguille, on m’a cru. Je n’ai pas eu alors d’autre choix que de m’y mettre sérieusement, sinon je courrais à l’imposture. En quoi ton séjour en Italie a-t-il été déterminant dans ton parcours ? Grâce à la Domus Academy, j’ai eu à portée de main, pendant toute l’année


MAISON BLANCHE CASABLANCA, 2012 Restaurant MAISON BLANCHE Casablanca - Maroc

du mastère, les plus grands designers qu’on puisse rêver de rencontrer dans une vie. Mes professeurs étaient Andrea Branzi, alors directeur de l’école, Gaetano Pesce, Francesco Binfare, Philippe Starck, Michele de Lucchi, Ettore Sottsass… mais aussi Gianfranco Ferre ou Issey Miyake en mode, Bill Viola pour l’art… Je vivais cela comme un luxe, un cadeau exceptionnel qu’ils nous offraient, avec l’impression d’être comme dans un roman ou un film. Après, comme je vivais déjà en Italie, j’ai naturellement voulu y travailler. Milan, à cette époque, était une sorte de Mecque absolue du design et le niveau d’apprentissage très élevé. Nous étions toute une communauté internationale de jeunes gens à taper aux portes des grands studios de design, à faire la queue et à attendre qu’une place se libère pour avoir enfin le droit de collaborer avec nos idoles. De Milan à Paris, comment as-tu « atterri » chez Philippe Starck ? Starck, que j’avais eu comme prof’ à Milan, recherchait un designer. Il m’a dit simplement « viens ». Je n’avais jamais vécu à Paris et j’ai débarqué pour ainsi dire « dans ses bagages ». Je pensais

que ce serait l’affaire de quelques semaines, ça a duré cinq ans. J’ai travaillé sur une multitude de projets, des centaines par an, dans le monde entier, pour Alessi, Driade, Vitra, Kartell, Emeco… J’ai aussi largement collaboré sur des projets d’intérieurs, comme les hôtels Royalton et Paramount à New York, ou encore sur ses premiers projets d’architecture, tels que l’École des Arts Décoratifs à Paris. Quinze heures par jour, pendant cinq ans, c’était forcément très intense et dans un mode collaboratif très particulier. À l’agence, nous avions l’impression de faire partie du groupe de musiciens derrière lui et de ne pas être uniquement des dessinateurs, nous formions son orchestre. C’était beaucoup, beaucoup de travail, mais nous construisions une histoire, même si c’était celle de Starck.




J’AI TOUJOURS UNE MÊME EXIGENCE DE SIMPLICITÉ, J’AIMERAIS QUE LES CHOSES COMPLEXES QUE J’AI À RACONTER SORTENT AUSSI SIMPLEMENT QU’UNE ÉPURE.

Es-tu par la suite resté sous influence ?

TNP CHAIR, 2013 FERMOB Chaise métal de la collection Idoles Crée pour l'aménagement des espaces publics du Théâtre National de Villeurbanne

J’ai été un collaborateur dévoué et loyal pendant 5 ans. Certains auraient pu penser qu’il y avait une dimension « sectaire », mais c’était surtout un vrai engagement. J’étais dans un mimétisme absolu, je pensais comme Starck, je dessinais comme lui et j’étais naïvement convaincu d’être celui dont il avait besoin. Je suis parti, un beau jour parce qu'il était temps de me réaliser par moi-même. Me sortir de son empreinte n’a pas été facile, mais je ne suis plus sous influence, depuis très longtemps. J’ai beaucoup appris, ne serait-ce que par le nombre de projets auxquels j’ai été confronté, mais j’ai surtout retenu que dans ce métier, où l'on nous demande d’être rationnel, raisonné, fonctionnel, structuré, ce dont on rêve

est possible à réaliser. Chez Starck, dire « ce n’est pas ou plus possible » n’existait pas. Quels sont à tes yeux les critères fondamentaux pour aborder et réussir un projet de design ? Il n’y a pas de critères fondamentaux. La dynamique du projet, c’est toujours le point de vue, comment il se définit, comment il se détermine. C’est une espèce d’attitude mentale qui est fondamentale, essayer d’être dans une totale ubiquité. Ça signifie tout connaître du design et en même temps ne rien connaître, pour être certain d’être sur une page blanche. Repartir à zéro à chaque fois, même s’il existe forcément des acquis comme l’expérience ou que l’inconscient joue sur la connaissance des choses. Il faut être complètement à l’intérieur du projet, au millimètre près, et en même temps mettre une distance suffisamment grande pour pouvoir le situer dans un contexte qui est plus culturel, plus historique… La qualité d’un designer se mesure à sa capacité de s’inscrire dans cette échelle microscopique, le nez dans l’objet, et à la fois dans une échelle macroscopique, très distant de ce même objet ou projet.


SEZZ ST-TROPEZ, 2010 SEZZ 35 chambres ouvertes sur des terrasses et des jardins privatifs Hôtel Sezz. Route des Salins, Saint-Tropez, France

Tu dessines beaucoup ? Je ne sais pas dessiner si je n’ai pas une raison pour guider le crayon sur une feuille blanche. J’ai toujours besoin de trouver des raisons de l’utilité de produire des objets. Quand je commence un projet, je sais déjà ce que je vais dessiner. Après, je teste des proportions, des hauteurs, je développe la forme. Je n’ai pas toujours besoin d’un crayon, on pense souvent autour de moi que je dors, alors que je travaille ou rêve éveillé. Je dessine beaucoup mentalement, dans les moindres détails, une chaise empilable ou un lieu à aménager, je vois et j’imagine tout dans ma tête. Même si l’espace est très vaste, il y est parfaitement représenté, j’y circule, je sais comment j’ouvre la porte, quelle est la couleur du mur, quelle lampe poser et pourquoi elle éclaire le mur de cette manière là. Je sais comment ça reflète sur la moquette et la couleur de la moquette… Les choses sont d’abord pensées, le dessin en permet après la maîtrise. Dans ta pratique quotidienne, qu’est-ce qui te semble le plus frustrant ? Décevoir les gens, penser que je n’ai pas été capable d’expliquer ce que

je voulais raconter, ou que ce que je raconte n’intéresse personne. Or, ce que je cherche à raconter me semble important à partager. D’un point de vue plus fonctionnel, cette frustration ressort quand j’ai la certitude d’avoir raison sur un projet et que mon client veut exactement le contraire de ce que je viens de lui proposer. La nature culturelle de l’entreprise pour laquelle on dessine, sa clientèle, son mode industriel, ce qu’elle produit… tout ces inputs filtrent forcément une idée qui, pour être idéaliste, doit néanmoins arriver à terme avec des contenus pleins de convictions. Le compromis est intrinsèque au travail de designer, il ne me gène pas. Être dans l’obligation de faire quelque chose dont j’ai le sentiment que ce n’est pas juste ou pas assez juste, beaucoup plus.

L'EXPÉRIENCE DE LA VILLE EXHIBITION CATALOGUE (October 2012)




QUAND JE DESSINE UNE NOUVELLE CHAISE, AUSSI RÉUSSIE SOIT ELLE, JE ME DIS TOUJOURS QU’IL Y AURAIT EU MIEUX À DIRE OU À FAIRE, ET PEU IMPORTE AVEC QUI. IL Y A RAREMENT DE POINT FINAL. En quoi consiste ton rôle de directeur du design chez Lacoste ?

SUNSET, 1997 CAPPELLINI Assise et dossier avec structure en stratifié de bouleau, mousse polyuréthane Finition tissus et cuirs

Mon rôle est de raconter l’histoire de cette maison mythique, fondée par René Lacoste voici 80 ans, avec ses valeurs, ses contenus et sa modernité d’origine, mais à travers un langage actuel. J’interprète cette histoire avec ma sensibilité et mes raisons créatives pour qu’elle soit comprise par un public d’aujourd’hui. Ensuite, mon rôle consiste à la rendre pérenne pour qu’il y ait une constante dans l’émission de ces valeurs et que le contenu imaginaire soit toujours présent. La création d’un design lab, au sein de Lacoste, m’a permis de réinterpréter certaines archives, d’en ressortir les icônes pour faire valoir cette histoire, convaincre de l’intemporalité de la marque, la projeter

dans des scénarios très futuristes pour souligner son caractère toujours innovant. Le dernier volet de mon travail, plus opérationnel, porte sur le réseau étendu des licenciés de Lacoste, dont les secteurs d’activités, les pays, la culture et les intérêts sont souvent très différents. Je deviens leur chef d’orchestre pour que tout un système parle d’une seule et même voix… Il y a quelques années, tu parlais d’une certaine forme de Easy living dans ton travail, comment décrirais-tu le « style Pillet » ? Je me fiche un peu du style. Ce qui m’intéresse c’est d’avoir du style et non un style propre. Avoir une exigence sur l’écriture des choses et non une constance dans cette écriture, quelque soit le contexte, sans jamais aller contre. Je reste fidèle à cette idée d’Easy living, liée à la fluidité, à cette forme de beauté quand elle n’est pas sur-jouée ou hurlée. J’aime les non-dits. Je ne cherche pas ce qui est extraordinaire, je préfère révéler ce qui est beau et émouvant dans l’ordinaire. Décrire au mieux la justesse d’un produit ou d’un projet dans son contexte, par rapport à la personne, prend le pas sur ma volonté



PULP, 2011 KRISTALIA Chaise d'un seul volume en polypropylène


d’être reconnu. Je me méfie du style reconnaissable, d’autant que face à une multitude de projets différents, je ne vois pas comment mon travail se résumerait à quelques manières stylistiques ou formelles. Avant de produire un objet, j’analyse pourquoi je le fais, avec un propos personnel qui, lui, ne change pas. J’ai toujours une même exigence de simplicité, j’aimerais que les choses complexes que j’ai à raconter sortent aussi simplement qu’une épure. J’aime ce qui est plutôt bien écrit, sans fautes d’orthographe pour prendre une image, c’est ça l’élégance. L’expression qui évoque la rudesse, l’esquisse, l’ébauche… ce n’est pas moi. Peut-être suis-je vieux jeu ? Es-tu sujet au doute ? Sincèrement, je ne suis pas quelqu’un qui se regarde en permanence dans un miroir. Loin de là. Mais je peux avoir cette tentation qui me semble normale et légitime chez tous les gens qui créent. L’égomania qui les caractérise, est l’un des défauts pour lequel j’ai le plus de tolérance parce que par ailleurs, on doute tout le temps. « Est-ce que c’est assez ou pas assez, est-ce qu’on va comprendre ce que j’ai voulu dire… ? ».

IL FAUT ÊTRE COMPLÈTEMENT À L’INTÉRIEUR DU PROJET, AU MILLIMÈTRE PRÈS, ET EN MÊME TEMPS METTRE UNE DISTANCE SUFFISAMMENT GRANDE POUR POUVOIR LE SITUER DANS UN CONTEXTE QUI EST PLUS CULTUREL, PLUS HISTORIQUE. Si j’étais satisfait, j’arrêterais ce métier. Quand je dessine une nouvelle chaise, aussi réussie soit elle, je me dis toujours qu’il y aurait eu mieux à dire ou à faire, et peu importe avec qui. Il y a rarement de point final. Étant arrivé par hasard dans cette histoire du design, je me suis aussi toujours senti un peu étranger, avec l’impression de devoir chaque fois refaire mes preuves. Je n’ai jamais pensé : « Je vais changer le monde, je vais construire une œuvre ou je dois être le meilleur parmi tous ». Est-ce que ça me dessert ou ça me sert ? Je ne sais pas. J’ai le sentiment d’être un promeneur, je vais là où les chemins me mènent. Ce n’est pas de l’opportunisme mais de la curiosité, tel un voyageur. Il y a des autoroutes avec des destinations, j’aime plus l’idée du chemin que de la destination. J’ai la chance inouïe

SOUTH BEACH, 2006 TACCHINI Structure courbe composée de lattes de bouleau massif laquées blanc ou noir et assise en cuir




NOUVELLE VAGUE, 2008 PORRO Chaise longue et ottoman Thermoplastique

de collaborer avec des très grandes marques internationales mais, en même temps, je peux avoir presque plus de plaisir intellectuel à démarrer avec des petites marques inconnues, dans des pays qui s’initient au design. La curiosité d’aller voir ce qui s’y passe l’emporte sur une certitude d’establishment. Qu’est-ce qui influence ton regard ou ta sensibilité ? Tout m’influence et je n’ai pas du tout honte de le dire. Je n’ai pas d’influence majeure, je suis un peu comme une éponge. J’absorbe tout et après tout se mélange de manière empirique, incontrôlée, intuitive. Formellement beaucoup de choses m’inspirent, mais sans en tirer une espèce de colonne vertébrale intelligible. J’ai des influences

qui sont un peu plus analytiques, souvent par rapport aux attitudes d’autres créateurs. Un musicien peut m’inspirer, par la façon dont il a pu évoluer ou réinterpréter des choses. Quand j’ai besoin de comprendre des manières stratégiques ou tactiques de me positionner, je me tourne souvent vers la musique, le cinéma, la mode, la littérature, plus que dans l’univers du design où je distancie moins. J’ai, par exemple, beaucoup observé Prince à une époque. Mis à part que j’aimais bien sa musique, ce qui me fascinait était sa façon d’être toujours au même endroit et à la fois jamais au même endroit. Sans vouloir le copier, j’essayais de comprendre sa position. Dans le design, j’ai été certainement influencé par Naoto Fukasawa, par sa simplicité absolue associée à une très grande sensualité. Ou, plus loin dans le temps, par Shiro Kuramata. Je regardais très précisément l’effet produit par un objet dessiné par lui, par les ombres portées, par la transparence, par sa façon de rayonner, plus que l’objet en lui-même. J’analysais cela à un moment où on se posait la question de l’immatérialité, ou en tout cas de la réduction d’une matière… Ses objets étaient purement scénographiques, ils rayonnaient par


LE COMPROMIS EST INTRINSÈQUE AU TRAVAIL DE DESIGNER, IL NE ME GÈNE PAS.

ce qu’ils produisaient autour. Comme son fauteuil en résille de grillage, avec la lumière passant à travers, quand d’un seul coup, l’objet devient flou. L’objet indécis, indistinct, l’objet de perméabilité. L’idée de perméabilité n’est pas abstraite, au contraire, pour pouvoir faire des objets qui ne soient pas comme ces armoires normandes, étouffantes. Plus de fluidité, plus de transparence, et bien Kuramata trouvait, en jonglant avec les règles de la physique. Quand tu regardes derrière toi, l’univers du design a-t-il beaucoup évolué ? Quand j’ai commencé, le design se redéfinissait à travers Memphis, Starck… Le design d’auteur était sur le devant de la scène. Les industriels, notamment en France, se payaient un designer parce que c’était amusant, à la mode. Aujourd’hui, ça a beaucoup évolué. Les stratégies d’entreprise, leur niveau de responsabilités et d’investissements, pèsent bien plus sérieusement sur nos épaules. Quand un designer se trompait, il y a 25 ans, ça faisait rire les gens, aujourd’hui ça les met en difficulté. Le design est devenu dans l’industrie un vrai moteur de différenciation. C’est le seul

par exemple dans l’automobile : entre une voiture et une autre, la seule différence c’est « sa gueule ». Les moteurs, les niveaux de sécurité, de consommation, les performances, la durabilité etc., sont tous pareils. Tout ce qui fait la valeur intrinsèque de la machine est identique. La place stratégique du designer devient essentielle. Dans la mode, c’est du même ordre. La différence entre une marque et une autre, c’est comment l’imaginaire, par le biais du design, transporte les gens, les fait rêver, de manière différente. Ton dernier projet est-il toujours le plus intéressant ou le plus stimulant ? Le dernier projet est toujours le constat d’insatisfactions, chaque chose supposée aboutie ne l’est jamais. Le projet le plus intéressant est donc toujours celui à venir, celui qui va être libérateur.

JEAN CLAUDE JITROIS, 2013 Sloane Street, Londres JC JITROIS



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PUBLISHER Design Friends COORDINATION Stéphanie Rollin LAYOUT Arnaud Mouriamé INTERVIEW Brigitte Fitoussi PRINT Faber Imprimerie PAPER Scheufelen (Heaven 42 softmatt) PRINT RUN 500 (Limited edition)

with Carrérotondes asbl MAPPING AUGUST. An Infographic Challenge 2010

COUNSELORS Heike Fries, Mik Muhlen, Stéphanie Rollin and Silvano Vidale

ISBN 978-99959-807-1-9 PRICE 5 € DESIGN FRIENDS Association sans but lucratif (Luxembourg) BOARDMEMBERS Nadine Clemens (President) Mike Koedinger (Vice-president) Anabel Witry (Secretary) Guido Kröger (Treasurer)

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CHRISTOPHE PILLET Wednesday, 27 November 2013 18:30 Mudam Luxembourg

11.27 PILLET_FLYER 148x148.indd 1

9/11/13 4:29 PM

This catalogue is published for Christophe Pillet's lecture at ­Mudam Luxembourg on November 27, 2013 organized by Design Friends.

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