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C’EST DU PROPRE !
Qui nettoie la plage ?
Personne ? Ou bien un peu tout le monde ? Pour les 106 kilomètres du littoral landais, la réponse est claire :
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« Quand on a commencé à s’occuper de la propreté des plages, fin des années 80, on les nettoyait une fois par an, et le bois était brulé sur place. Aujourd’hui, les tracteurs passent toute l’année, et nous sommes à 100% de revalorisation des apports, » explique Lionel Fournier, responsable du Service Milieux Aquatiques de la Direction de l’Environnement du Conseil départemental des Landes. Bien entendu, les 106 km de littoral gérés par le Syndicat Mixte du Littoral Landais (regroupant les 17 communes côtières, 2 Communautés de communes et le Département) ne sont pas nettoyés à la même fréquence et avec la même finition. Les plages surveillées, puis les 600 m les encadrant au nord et au sud, bénéficient d’interventions plus fréquentes en période estivale. Un tronçon est d’ailleurs volontairement laissé sans nettoyage pour servir de zone témoin.
Collecte S Lective
« Le ramassage mécanique a ses limites, précise Lionel Fournier. Sur les zones classées Natura 2000, la collecte se fait à la main, pour être la plus sélective possible. On ne prélève alors que les déchets d’origine anthropique, pour conserver la « laisse de mer », ces débris naturels de bois, d’algues ou de coquillages qui abritent un écosystème fragile. » Ces nettoyages manuels sont réalisés par des établissements spécialisés d’aide par le travail ou en insertion professionnelle. En parallèle, des « chantiers citoyens » sont organisés avec le concours des Communes, de l’ONF, de bénévoles et de scolaires. Ramasser les détritus, c’est bien. En faire quelque chose, c’est mieux. « Nous explorons toujours de nouvelles pistes de réutilisation, affirme Lionel Fournier, en particulier des filières locales, pour réduire encore notre empreinte carbone »
Transformations
Cependant, rien ne se perd : le bois collecté est transformé en paillage, brûlé en chaudière biomasse ou utilisé pour fabriquer des panneaux de particules ; les plastiques souples sont employés comme combustible, les durs sont recyclés tout comme la ferraille ; les gravats (galets, graviers) sont broyés et servent en terrassement. « Il y a des solutions étonnantes qui émergent, ajoute Lionel Fournier. Je pense notamment à cette artiste installée à Saint-Julien-en-Born qui réalise des objets de décoration à partir de sa collecte sur la plage ». Visiblement, la créativité est une ressource inépuisable sur Côte Landes Nature !
Des souvenirs au crible
Cela fait 32 ans que Roberto Llano ratisse le littoral des Landes, aux commandes d’un tracteur adapté. Et cela fait trois ans qu’il fait cela sous la direction de... son fils ! Vicenzo a rejoint l’entreprise employant son père comme intérimaire à l’occasion de la tempête de 2009, et a depuis fait sa place. « C’est un métier qui touche plusieurs domaines, explique le père. Il faut connaître la côte mais aussi la mécanique, pour adapter perpétuellement nos matériels et nos techniques aux objectifs ». Quant à la collaboration père-fils, elle se passe à merveille. « Je n’ai rien à lui apprendre, confie ce dernier. Au contraire, j’écoute beaucoup, car dès qu’il s’agit de la mer, l’expérience des anciens est très précieuse. »