Diasporas News Janvier 2012

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Diasporas news

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Cahier Spécial BURKINA FASO

N°26

La référence afro-caribéenne

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Janvier 2012

Présidentielles au Sénégal

Miss Gabon France

Youssou Ndour, Du show biz à la Politique

La beauté au service de la bonne cause

Haute couture

Mike Sylla, son secret pour habiller femmes et hommes en cuir

Programme

de la CAN 2012

Dossier

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RDC

Comment sauver la face aux législatives ?

Politique

Ne pas jeter sur la voie publique

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Environnement

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Lecture

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Société

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Edito Diasporas News

Numéro 26 Janvier 2012 Diasporas-News Édité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Site: www.diasporas-news.com Tel : +339 50 78 43 66 Fax : +339 55 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLEMENT YAO Alex ZAKA Lucien HOUNKANLI Brigitte YODE Faustin DALi Richard JOFFO Lamine THIAM Cécile DIMOUAMOUA Paul OULAI DIRECTRICE COMMUNICATION POUR L’AFRIQUE BEATRICE SOUMAH DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes MARIETTE DA MATHA SANT'ANNA Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian BOUTILIER Direction Commerciale Ornella MALLET Jean Marie OULAI DE VIANNEY Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

2012, l’année de toutes les incertitudes

Q

ue nous réserve l’année 2012 dont nous venons à peine d’entamer le premier mois après les interminables cataclysmes et crises meurtrières que nous a servis 2011 voire la dernière décennie passée ? Les catastrophes naturelles qui auront véritablement marqué le début de ce 21ème siècle, restent le tsunami survenu dans l’océan indien en Indonésie le 26 décembre 2004 (plus 220 000 victimes), le tremblement de terre en Haïti le 12 janvier 2010 (300 000 morts) et le tsunami du 11 mars 2011 au Japon (25 104 morts ou de disparus) que d’aucuns ont comparé à des signes d’apocalypse. A bien regarder le cycle de ces événements qui échappent au contrôle de l’homme, les années qui passent se ressemblent à l’échelle planétaire. Le monde va de plus en plus mal. Pour les Maya, il ne faut pas aller chercher très loin l’explication à tous ces phénomènes liés au changement radical et global de notre planète. Pour ce peuple aux croyances empiriques, le chamboulement de la planète est le signal d’une fin de vie sur terre. Autrement dit, selon ce peuple dont la connaissance est fondée sur la théorie de l’innéisme, la fin du monde est programmée pour le 21 décembre 2012. Sans aucune preuve scientifique, pour les chercheurs, l’explication des Maya relève tout simplement du domaine de la prophétie. Dans ce bas monde qui se veut plus rationnel, l’on relativise ce qui arrive à notre planète. Le hasard n’existant pas, il n’y a vraiment pas de quoi s’affoler ou paniquer même si de plus en plus nous comprenons que quelles que soient nos prouesses technologiques, nous ne maîtriserons pas totalement notre univers. Nous constatons et comprenons que le monde est passé à l’an 2012 avec comme fardeaux, la crise de la dette après celle des subprimes qui ont saupoudré toutes les places bancaires du monde, encore que l’inquiétant problème du réchauffement de notre planète à l’origine de nombreuses catastrophes naturelles n’a toujours pas trouvé preneurs quand on sait que la ratification, tous azimuts, du protocole de Kyoto par les plus grands pollueurs du monde n’est toujours pas effective, et à cela, il faut ajouter la guerre géostratégie qui se prépare à notre insu dans le détroit d’Ormuz – passage stratégique où transitent 35 % du trafic pétrolier mondial qui relie le Golfe Persique au Golfe d’Oman – qui pourrait opposer les alliés traditionnels de l’Otan à l’Iran.

Cette fois, si ce conflit a effectivement lieu, il pourrait redessiner la cartographie du monde. Car, l’Iran n’est pas l’Irak encore moins la Libye où les présumés dictateurs qui les dirigeaient ont été très facilement mis hors d’état de nuire. Ce sont-là autant d’incertitudes qui pourraient décider du sort que nous réserve l’année 2012. Tout ce qui pourrait nous arriver relève tout simplement du domaine de l’imprévisible. Et nul ne peut prédire que demain sera moins bien meilleur qu’aujourd’hui. Plongé dans cette inconnue, chaque dirigeant de la planète s’est évertué, tant bien que mal, à dompter ce temps dont personne n’est maître sauf celui qui est là-haut, le créateur de l’univers, qui regarde le monde sombrer petit à petit dans l’abîme. C’est dans ce contexte très chargé d’inconnues qu’à l’occasion de la traditionnelle présentation de vœux à la nation que les dirigeants du monde entier ont adressé des messages d’espoir à leur peuple. Si certains pays comme l’Allemagne se sont montrés très optimistes sur leur avenir en revanche d’autres comme la France n’ont pas caché leur pessimisme en prononçant un discours très angoissant avant de se proposer en sauveur des situations inédites dans un contexte de précampagne électorale. Cela dit, pour les économistes du monde, 2012 ne sera pas une année facile tout comme la précédente. Jamais, le scepticisme n’a été aussi au rendez-vous des prévisions. C’est le Fonds Monétaire International (FMI) qui a donné le ton. Son porte-parole, Gerry Rice, a récemment indiqué que le FMI va revoir à la baisse ses prévisions de l’année en cours parce que « La reprise mondiale est déséquilibrée et irrégulière. Il y a eu un ralentissement de l’activité économique, en particulier en Europe. Les remous sur les marchés financiers contribuent aussi à davantage d’incertitudes dans les prévisions économiques. » La croissance mondiale en 2012 pourrait atteindre les 4 % comme en 2011. Le pays le plus puissant du monde, les Etats-Unis, ne sera pas non plus au mieux de sa croissance. Il est crédité d’une croissance de 1,8 % contre seulement 1,1 % dans la zone euro. En considérant que la combinaison de la situation géopolitique et économique pourrait permettre au monde de se projeter dans les onze mois à venir avec un peu plus de lisibilité, néanmoins, les aléas climatiques imprévisibles pourraient noyer toute lueur d’espoir dans un monde qui se cherche. Clément Yao


Dossier

Afrique du Sud OPA diplomatique sur le continent Que de chemin parcouru pour les cadres de l’ANC, aujourd’hui à la tête de la Nouvelle République d’Afrique du Sud. Durban, ville hôte du dernier sommet sur le climat ; membre du BRICS, le club des pays émergents… Désormais, le pays arc-en-ciel entend faire porter sa voix sur le continent et au-delà. L’Afrique du Sud à la tête de l’Union Africaine ?

d’Etat démocratiquement élu, l’UA a perdu toute crédibilité lors des médiations. A l’heure du bilan, les échecs récents de l’UA en Côte d’Ivoire et en Libye pèseront sur le passif de Jean Ping. Ce poste a toujours été occupé par d’anciens chefs d’Etat comme l’était son prédécesseur le malien Alpha Oumar Konaré ; ce qui lui confère une relation d’égal à égal avec les chefs d’Etat.

Vers un changement de la géopolitique…

Nkosazana Dlamini-Zuma

La ministre de l’Intérieur d’Afrique du Sud Nkosazana Dlamini-Zuma sera candidate à l’élection du Secrétaire Général de l’UA à la fin du mois de janvier à Addis-Abeba. La diplomatie sud-africaine aurait-elle enfin viré sa cuti ? Pour bon nombre d’observateurs, les dirigeants de la première puissance économique du continent sont enfin décomplexés. Elle souhaite désormais affirmer au grand jour son leadership. Tant pis si cette posture fera grincer des dents des autres chefs d’Etat qui y verraient un premier pas vers l’hégémonie de l’Afrique du Sud Jean Ping l’actuel Secrétaire Général achève son mandat et il sera sans nul doute candidat à sa propre succession. Engoncée dans ses principes : soutenir coûte que coûte un chef

Dans cette lutte à fleuret mouchetée entre francophones et anglophones se reflète en filigrane les mutations en profondeur de la géopolitique continentale. D’abord, la disparition d’Omar Bongo en 2009, une des chevilles ouvrières de la françafrique, a accentué un peu plus la perte d’influence de la diplomatie française sur le continent. En tout cas, elle a emmené la France à revoir ses positions. En 2011, la France a pris la précaution de demander une résolution de légitimation du Conseil de Sécurité avant d’intervenir militairement dans la crise postélectorale ivoirienne ; alors qu’en 2002, elle a tout de suite déployé l’opération Licorne, en vertu des accords de défense bilatéraux. D’ailleurs la France ne s’y trompe : son interlocuteur principal sur le continent est désormais l’Afrique du Sud et dans une moindre mesure le Nigéria. Elle entend bien ménager la première puissance économique du continent. Le ministre des Affaires Etrangères Alain Juppé a récemment fait le voyage de Pretoria. La visite aurait permis de se rabibocher après les divergences de vue sur l’affaire libyenne et d’accorder les violons sur la crise syrienne. Mais la France a toujours ménagé un partenaire susceptible d’acheter quelques réacteurs

la France travaillait en sous main avec Jean Ping pour une sortie par le haut

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nucléaires. Sinon, comment expliquer son alignement derrière la SADC (la Communauté Economique et de Développement de l’Afrique Australe) sur la recherche de solutions de sortie de crise politique à Madagascar. En 2009, la France travaillait en sous main avec Jean Ping pour une sortie par le haut c’est-à-dire mettre en place un processus débouchant vers les élections. La discussion entre Jacob Zuma et Nicolas Sarkozy, lors du 25ème sommet France-Afrique à Nice en 2010 a suffi à l’Afrique du Sud pour imposer ses idées et sa solution ! De même que la mort du colonel Kadhafi, le trublion et grand instigateur des Etats-Unis d’Afrique laisse l’Union Africaine orpheline. La Libye contribuait, bon an mal an, pour au moins 20% de budget de fonctionnement de l’institution.

Les premiers balbutiements de la Nouvelle Afrique du Sud (NSA)

Mandela

En 1994, la Nouvelle Afrique du Sud (NSA) postapartheid, faisait ses premiers pas dans le grand concert des Nations avec comme figure de proue un leader charismatique au nom de Nelson Mandela. Auparavant les cadres dirigeants de l’ANC en exil étaient les ambassadeurs d’un mouvement de libération de la population noire oppressées par le régime blanc de Pretoria. Pendant plus de quatre décennies, ils étaient les porte-voix de la


lutte pacifique contre le racisme pour certains, souvent armée pour d’autres. Aujourd’hui, la diplomatie sud-africaine a l’impression de ba-

judiciaire de Jacob Zuma, empêtré dans une affaire de corruption (vente d’armes estimée à de 3,7 milliards USD), en 2009 aurait été financièrement couverte par le Colonel Mouammar Kadhafi.

« Vérité et Réconciliation » : un modèle à exporter

La ministre Maite Nikoana-Mashabane

fouiller et se fourvoyer en soutenant des chefs d’Etat mis au ban des Nations. En dehors des pays occidentaux qui prônaient l’embargo et qui vendaient clandestinement des armes aux dirigeants blancs de Pretoria, la plupart des pays du monde ont pris fait et cause pour l’émancipation du peuple sud-africain. Les membres de l’ANC en exil bénéficiaient des soutiens et des largesses financières des dirigeants qui, quelques années plus tard, sont devenus des monstres infréquentables. Comme l’a évoqué mezza voce la ministre des Affaires Etrangères Maite Nikoana-Mashabane à un diplomate français : « pendant que nous luttions, vous vendiez des armes au régime blanc, alors que le colonel Kadhafi, lui, nous aidait… ». Ce sont ces jeunes dirigeants de l’ANC qui détiennent aujourd’hui les rênes du pouvoir en Afrique du Sud et ils se sentent un peu redevables vis-à-vis de leurs anciens mécènes. Le Swaziland, une enclave coincée entre le Mozambique et l’Afrique du Sud, mais néanmoins une des dernières monarchies de continent, continue de bénéficier de l’indulgence de son grand frère sud-africain. Le roi Mswati III a aboli toute forme de constitution et neutralisé toute forme de démocratie pour instaurer un ordre despotique. Sans parler du camouflet zimbabwéen : Robert Mugabe, le doyen des kleptocrates, a été défendu contre vents et marées par les dirigeants sud-africains, quitte à se frictionner avec Tony Blair, le premier ministre anglais. Comme l’Afrique du Sud a fini par reconnaître le CNT « au bénéfice du doute » en lâchant en désespoir de cause le Guide libyen. Le palace Michel Angelo Hôtel du quartier d’affaires de Johannesburg appartiendrait à Kadhafi. Et que la défense

Les militants de l’ANC et Nelson Mandela en tête ont eu de longues années de méditation et de réflexion pour penser à une société idéale le jour où ils accèderont au pouvoir. Ils prêchent la défense des valeurs universelles et les principes de liberté : droits de l’Homme, la liberté et la démocratie. Ils souhaitent instaurer une société harmonieuse, multicolore c’està-dire « arc-en-ciel » qui respecte la justice. L’archevêque Desmond Tutu prît la tête de la

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Desmond Tutu

Commission Vérité et Réconciliation. Cette expérience a été le vecteur de la diplomatie de la République du Sud lorsqu’elle la mettait au service de la médiation dans les pays ravagés par la guerre civile tels que le Rwanda ou la RDC. Qui d’autres que Nelson Mandela en personne avec sa notoriété et son charisme pour incarner cette diplomatie dans le monde ? Le premier discours à l’OUA d’Alfred Nzo, premier ministre des Affaires Etrangères du pays est sans équivoque : « la NSA entend utiliser les mécanismes internationalement reconnus comme instrument pour résoudre les conflits…. Nous considérons que notre devoir est la défense des intérêts de l’Afrique dans le concert des Nations par une coopération économique accrue aux niveau régional et international ».

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Dossier Et pourtant avec un peu de recul, force est de constater que cette politique étrangère se heurte aux principes de réalité. Elle ne cesse d’être ballotée d’une part par l’impulsion de la situation interne et du contexte international. D’autre part, le marqueur idéologique des anciens dirigeants de l’ANC est une ombre qui ne cesse de hanter cette diplomatie. Ils ont été formés dans la clandestinité et élevés au biberon de la conférence de Bandung 1955 c’est-à-dire le mouvement de non-alignement ou la troisième voie, face aux deux blocks au lendemain de la guerre. Or lorsqu’ils arrivent au pouvoir au début des années 1990, ils sont obligés de s’adapter dans un monde multipolaire. Les occidentaux sont quelques peu préoccupés par la reconnaissance de la Chine au détriment de Taïwan en 1998 ou des raffermissements des relations diplomatiques avec l’Iran, la Libye, Cuba. En 1997, Nelson Mandela a rendu visite au Colonel Kadhafi à Tripoli ; ce qui donna des urticaires aux dirigeants occidentaux. Mais c’est surtout le volontarisme de Madiba qui souhaite à ce que Pretoria s’impose en arbitre dans les conflits africains qui fait de l’ombre aux américains. Et ce d’autant qu’il clame haut et fort sa position vis-à-vis des pays occidentaux. Il reproche notamment aux EtatsUnis, lors de sa rencontre avec Bill Clinton, les interventions américaines en Afrique.

De Thabo Mbeki à Jacob Zuma Tous deux militants de l’ANC ; à la différence que Thabo Mbeki a toujours traîné l’image d’intellectuel brillant, diplômé de high-school,

Thabo Mbeki et Jacob Zuma

exilé. Il a été le représentant extérieur de l’ANC à Lusaka. Il fait son retour au pays pour faire partie de l’équipe qui mènera les négociations avec le gouvernement de Frederik de Klerk en vue de la fin de l’apartheid. La 6 Diasporas News

personnalité de Nelson Mandela lui conféra à l’unanimité le poste de président de la République d’Afrique du Sud. Et Frederik de Klerk et Thabo Mbeki sont nommés vice-présidents. Deux années plus tard, Frederik de Klerk s’effaça et laissa les manettes à son seul homologue qui devient le dauphin naturel de Madiba. Car il cumulait également la présidence de l’ANC dès 1997. La diplomatie sud africaine prônait alors la renaissance africaine et une solution négociée des conflits africains par les Africains. Pretoria était devenue un asile doré pour les dictateurs des pays en voie de développement : l’Haïtien Titide (Jean Bertrand Aristide), le Malgache Marc Ravalomanana et bien d’autres officiers fuyant le régime rawandais. Qui se souvient encore du fantôme du NEPAD (le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique) initié entre autres sous l’initiative de cette République naissante ? Outre la réconciliation, le chantier du social delivery c’est-à-dire la politique d’éducation, de santé, d’équipement des townships mobilisait toutes les énergies. De même que la volonté affichée du gouvernement est de favoriser l’émergence de la classe moyenne noire. Plus de dix ans après la fin de l’apartheid, pas moins de 20 millions de Sud-Africains vivent encore dans un dénuement extrême au sein même de la première puissance économique du continent. Cette inégalité sociale provoque des dégâts collatéraux. Désormais, l’Afrique du Sud pays d’accueil, pour les travailleurs immigrés, se recroqueville et s’en prend aux étrangers qui viennent piquer leur job. Thabo Mbeki dirigea la destinée de son pays de 1999 à 2008. Il avait nommé comme vice-président Jacob Zuma, l’étoile montante de l’ANC. Son passage ne laissera pas une trace indélébile au niveau de la diplomatie continentale. Dès 2003, Pretoria, au nom de sa doctrine de la renaissance, soutenait vaille que vaille Laurent Gbagbo. Son laxisme face aux frasques de Robert Mugabe qui s’incruste et maltraite ses citoyens fut

le summum. La diplomatie sud africaine a été taxée de « silencieuse ». Sa rivalité et sa mésentente de plus en plus ouverte avec son vice-président Jacob Zuma l’a conduit progressivement vers la sortie. Ce dernier, inculpé pour une sombre histoire de corruption dans une vente d’armes, n’a jamais pu bénéficier d’un soutien de la part du chef de l’Etat. L’accession à la magistrature suprême de Jacob Zuma consacre la victoire de l’aile dure de l’ANC populaire. Il fut, pendant le régime d’apartheid, le chef de service d’espionnage du Congrès. Au moment de son avènement, son pays est admis au sein du G20 et il fait aujourd’hui partie du club des BRICS (Brésil, Chine, Inde, Russie) c’est-à-dire les nouveaux pays émergents. Si le continent africain devait un jour obtenir un fauteuil permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Afrique du Sud usera de tous les moyens pour s’y asseoir. La ministre des Affaires Etrangères Maite Nikoana-Mashabane dispose de deux viceministres pour mettre en musique sa diplomatie : Ebrahim Ismail Ebrahim, d’origine indienne et Marius Fransman, un métis. Ce dernier était le missi dominici de Jacob Zuma pendant la crise libyenne. Après le fiasco de ces négociations, Il a ensuite hérité du dossier de sortie de crise politique à Madagascar. Marius Fransman se comportait comme un pro-consul dans la Grande Ile. Il a imposé le nom du premier ministre de consensus et le chronogramme de la feuille de route. La diplomatie sud-africaine manque quelque peu de cohérence. Fort de sa nouvelle place au sein du G20, de la prévenance des pays occidentaux et partenaires du BRICS à son endroit, l’Afrique du Sud voudrait maintenant avoir les coudées franches. Prendre les rênes de l’Union Africaine fait partie de cette stratégie. Pour éviter de froisser la Chine, la nation arc-en-ciel a refusé le visa au Dalaï-Lama lequel était invité par l’archevêque Desmond Tutu pour ses 80 ème printemps. L’Afrique du Sud est une puissance régionale incontestable, capable d’être la locomotive de la partie méridionale et australe du continent. S’arroger d’emblée le leadership continental provoquerait un lever de bouclier des pays de l’Afrique occidentale et du Maghreb.

Pretoria était devenue un asile doré pour les dictateurs des pays en voie de développement

Alex ZAKA


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Joseph KABILA

Politique

RDC en attendant le résultat des élections législatives Pas de suspense quant à la réélection du président sortant. Mais le déroulement du scrutin et le comptage des voix ont scandalisé la population et la communauté internationale. L’opposition tente, vaille que vaille, de jouer son va tout sur le résultat des élections législatives car Joseph Kabila considère que la présidence de la République lui échoit.

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n craignait le pire, le pays a retenu son souffle depuis quelques semaines. Mais le président sortant Joseph Kabila a finalement « gagné » les élections présidentielles. La proclamation des résultats initialement prévue le 6 décembre a été légèrement reportée de quelques jours. Il a devancé son principal adversaire Etienne Tshisekedi sur un score de 48,95% contre 32,33%. Le podium est complété par Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) ; il est crédité de 7,74%. Ce résultat laissera des traces indélébiles qui se raviveront un jour proche à l’occasion du résultat des élections législatives ou un peu plus tard. Nous avions prédit un second tour dans la rue (ndlr : Diasporas-News n°25) à cause d’abord de la mise en place bâclée et précipitée du matériel électoral ; ensuite sur le déroulement même du scrutin. Les observateurs et les responsables ont constaté de graves irrégularités. Elles vont du simple bourrage d’urnes jusqu’à l’empêchement des électeurs de rentrer dans les bureaux de vote en passant par les échauffourées ainsi que les débordements qui ont fait malheureusement des victimes. Le spectacle indécent de milliers de sacs éventrés contenant les bulletins de vote dans un entrepôt restera les images marquantes de ces élections. Comment ne pas penser au citoyen de base qui a acquis chèrement le droit d’aller voter et de constater amèrement dans quel état son bulletin donc son choix a été bafoué. Ont-ils été pris en compte dans le décompte final ou pas ? Les réactions d’indignation venues des quatre coins du globe seront la seule consolation des millions de voix anonymes mais cela ne remettra pas en cause le résultat final. Les Etats-Unis, par l’intermédiaire de son ambassade à Kinshasa, estiment « que les élections du 28 novembre ont été entachées d’irrégularités et ont manqué de transparence… Son représentant invite les autorités compétentes à examiner soigneusement ces ir-

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régularités avec le maximum d’ouverture et de transparence ». Tout comme la mission d’observation de l’Union Européenne dépêchée en RDC indique que outre les irrégularités pendant le scrutin, l’absence d’observateurs lors de la consolidation des résultats au centre de traitement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne peut qu’affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité ». A-t-on voulu sciemment escamoter les résultats ? Selon la procédure, la remontée des résultats devait se faire de la manière suivante : on centralise les procès-verbaux de chaque bureau de vote à la fin du dépouillement au niveau d’un des 169 Centres Locaux de Compilation. Or, on s’est contenté de la saisie informatisée des procès-verbaux et souvent sans témoins. Si bien que les résultats issus des bureaux de vote ne correspondaient pas à ceux publiés par la CENI ! Personne n’a eu le courage d’aller effectuer un travail de fourmis pour dépouiller les sacs de bulletins éventrés au fond du hangar. Pourtant, selon les observateurs internationaux, environ 4.875 bureaux de vote sur 64.000 n’ont pu être comptabilisés. Ce qui représente 7,63% voix soit l’équivalent de 1,6 million électeurs. Si on rajoute les 3,2 millions d’électeurs (17% des votants) inscrits sur les listes additives ou de dérogation, le score final aurait changé de physionomie. C’est la raison pour laquelle les candidats malheureux de l’opposition demandent simplement l’annulation des élections ou que le challenger Etienne Tshisekedi s’est autoproclamé président de la République. La tension était à son comble à Kinshasa, le 10 décembre dernier, jour de proclamation de l’élection présidentielle. Les forces de l’ordre et la garde présidentielle ont été déployées pour patrouiller et se poster à des points névralgiques de la Capitale. Mis à part quelques commerces appartenant à des chinois, la journée s’est passée sans trop de casse car on redoutait que les kinois, qui ont voté en majorité pour Etienne Tshisekedi, soient prêts en découdre avec la police.

Investiture et auto-proclamation

Le 20 décembre devait être un jour à marquer d’une pierre blanche pour le président Joseph Kabila. Un aréopage de chefs d’Etat était attendu pour assister à son investiture. Au final seul Robert Mugabe s’est déplacé ; les autres se sont portés pâles ou se sont contentés d’envoyer un ministre. Les pays occidentaux mais également la Chine et la Russie ont préféré dépêcher leurs ambassadeurs. Alors que lors de la précédente investiture de 2006, les chefs d’Etat africains se bousculaient au portillon pour témoigner de leur présence en cette démocratie naissante après trois décennies de mobutisme. Cette frilosité s’explique par les déclarations des Etats-Unis et de l’UE sur la crédibilité de l’élection présidentielle. L’absence des dignitaires africains serait imputable aux réactions des grandes puissances. D’ailleurs, dès le lendemain de cette investiture, le chef de la diplomatie européenne Catherine Asthon se fend de la déclaration suivante : « l’Union Européenne a pris acte de l’investiture de Joseph Kabila » suivie d’un avertissement : « que l’UE réévaluerait son soutien en fonction des prochaines étapes du processus démocratique ». Le 10ème Fonds Européen de Développement (FED) prévoit un budget de 514 millions d’Euros étalé sur une période allant de 2008 à 2013. A ceci s’ajoute, quelques 48 millions d’Euros pour les besoins imprévus mais qui concernent la gouvernance, le transport et la santé. Sans compter l’enveloppe annuelle allouée à la démocratie et les droits de l’Homme. Se priver de cette manne provoquerait une crise socioéconomique d’une grande ampleur. Lors de cette cérémonie, après avoir prêté serment, le Président Joseph Kabila s’est adressé au peuple congolais. Il a promis de travailler avec toutes les forces politiques congolaises, sans distinction, si les intérêts du pays les lui demandent tout en promettant d’améliorer la


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Politique En attendant les résultats des élections législatives

Etienne Tshisekedi

qualité de vie des congolais. Son challenger lui n’en démord pas. Autoproclamé président de la République, le lion de Limete avait eu la ferme intention de prêter serment au stade des Martyrs, le 23 décembre. Ce qui a attiré les sarcasmes des partisans de Joseph Kabila qui considéraient que ce sont des propos d’un opposant « fatigué politiquement ». Malgré cette sorte de condescendance du camp Kabila, le gouvernement a pris au sérieux les intentions d’Etienne Tshisekedi. Car il est très populaire dans la Capitale. Ainsi, Kinshasa a été quadrillée par les chars. Faute de pouvoir se déplacer, car son domicile kinoise a été encerclée par les forces de l’ordre, il a fini par prêté serment chez lui. Assigné à résiden-

Le troisième larron Vital Kamerhe a décidé de porter l’affaire des irrégularités devant la Cour suprême. Et il se joint aussi à Etienne Tshisekedi pour proposer que la communauté internationale aide à mettre en place une commission d’évaluation des résultats des élections présidentielles. Cette démarche suppose le recomptage des bulletins de vote. Pour l’instant, cette initiative se heurte à un refus du camp d’en face ; tout comme l’idée des trois ONG américaines spécialisées dans les conflits de lancer une médiation internationale. Le président Joseph Kabila, lui, considère que sa réélection à la magistrature suprême est irréversible et concède tout au plus de revoir le mode de dépouillement des élections législatives.

L’extension du domaine de la lutte Les capitales occidentales sont un peu gênées aux entournures. Elles redoutent une résurgence de la flambée de violence et de guerre civile qui mettront de nouveau le pays dans un chaos indescriptible alors qu’elles sont certaines que les élections couplées (présidentielle et législative) ne respectaient les standards d’un vote démocratique au sens où les pays occidentaux l’entendent. Tout au plus, les diplomates occidentaux prônent l’ouverture d’un dialogue et condamnent toute forme de violence. La dernière semaine de décembre, des émissaires des deux camps (Kabila et Tshisekedi) sont arrivés à Bruxelles et à Paris pour tenter de dénouer la crise et de ramener chacun sa version des faits. C’est lors de son passage dans la capitale française que Lambert Mendé le ministre de

Vital Kamerhe

ce pendant plusieurs jours, une délégation de la MONUSCO a obtenu un sauf-conduit pour lui rendre visite et s’enquérir de sa santé.

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la Communication de Joseph Kabila a été agressé par les membres de l’UPDS d’Etienne Tshisekedi. Quelques jours après le président du Sénat Léon Kengo a été pris à partie par un groupe de congolais non-identifiés. La scène s’est passée lors de sa descente de train en provenance de Bruxelles à la Gare du Nord (Paris). Ce qui lui a valu une hospitalisation de plusieurs jours.

Léon Kengo

Quant à ses agresseurs, ce seraient des partisans d’Etienne Tshisekedi qui reprocheraient à la victime d’avoir été présent à la cérémonie d’investiture de Joseph Kabila alors qu’il était également lui-même candidat de l’Union des Forces du Changement (4,95%) arrivé en 4ème position des dernières présidentielles. Une période d’incertitude s’ouvre en RDC dont la proclamation imminente des résultats des élections législatives en sera le prélude. Kinshasa est une ville acquise en majorité à la cause d’Etienne Tshisekedi. Le gouvernement de Kabila est-il prêt à recourir à la violence pour pacifier la Capitale ? Ou bien, y partirat-il pour un repli stratégique en province dans le Katanga par exemple. Pour désamorcer la crise, les diplomates et les médiateurs internationaux tenteront de faire rapprocher les points de vue. En cas d’obtention de majorité de l’opposition à l’Assemblée Nationale, le gouvernement sera obligé de cohabiter avec celle-ci. Mais cette forme de gouvernance a déjà été éprouvée par les expériences kenyane et zimbabwéenne. Madagascar, à la suite de l’arrivée du jeune Andry Rajoelina au pouvoir à Madagascar en 2009 a été contraint de former un gouvernement d’union nationale en novembre 2011 avec les partisans de Marc Ravalomanana, le chef d’Etat démissionnaire. Faute de quoi, les robinets des bailleurs de fonds ne s’ouvriront pas ; ce qui a pour conséquence d’asphyxier la population. Alex ZAKA

Lambert Mendé


Sénégal élections présidentielles Le 26 février prochain, les quelques cinq millions de sénégalais en âge de voter choisiront celui qui dirigera leur pays pour les sept prochaines années. Président sortant en quête de 3ème mandat, vieux briscards de la politique et même star du show-business, ils seront une

vingtaine à vouloir briguer la magistrature suprême dans un pays où la société civile compte peser de tout son poids.

L’alternance démocratique depuis l’Indépendance

s’est fait inculper et placé sous mandat dépôt le 28 décembre dernier pour homicide volontaire et de détention d’armes. En état de légitime défense, il se serait servi d’une arme à feu au cours d’une échauffourée avec les nervis du Parti Démocrate Sénégalais (PDS). Malheureusement un jeune homme est resté sur le carreau.

Le citoyen sénégalais a toujours défendu farouchement son droit le plus cher : le vote. En 2000 sans la mobilisation des radios libres qui diffusaient les procès-verbaux de chaque bureau de vote, Abdoulaye Wade aurait-il pu gagner au second tour des élections présidentielles face à la machine administrative acquise à la cause du Président sortant Abdou Diouf ? Comme l’a souvent souligné Mamadou Mbodj, le président du Forum Civil : « le fait que le Sénégal n’a jamais lésiné sur le budget de l’Education Nationale depuis l’Indépendance, a favorisé l’émergence d’une classe moyenne ». Cette dernière a toujours lutté pour la transparence.

s’éterniser au pouvoir. Or dès 2008, il fait volteface pour ramener le mandat présidentiel à 7 ans. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase fut l’oukase de mai 2011 ; il s’agit du projet d’instillation de quelques amendements relatifs aux élections présidentielles et ceux-ci devraient prendre effet dès l’élection de février 2012. Le projet prévoyait aux citoyens sénégalais d’élire simultanément un président et son vice-président dès le premier tour. En d’autres termes, il fallait raboter l’article 33 de la Constitution relatif à la majorité absolue des suffrages exprimés. Mais encore, le « ticket » présidentiel gagne les élections dès qu’il dépasse le seuil de 25% ! L’opposition et la société civile ont vu dans cette dernière manœuvre la mise en orbite de son dauphin, en l’occurrence Karim son fils. Ainsi naquit le mouvement M23 composé d’une soixantaine de partis politiques et d’organisations de société civile. Une mobilisation de toutes les forces vives de la Nation qui a rassemblé des manifestants, sur la place de l’Obélisque à Dakar, le 23 juillet 2011 pour faire reculer le gouvernement et l’Assemblée Nationale dans son funeste dessein de modifier une énième fois la Constitution. Les leaders de ce mouvement prétendaient avoir mobilisé un million de manifestants ce jour-là. Le gouvernement finît par battre en retraite et renonça au lifting constitutionnel. Fort de son succès, M23 s’enhardit : le 23 décembre dernier, il voulait réitérer l’exploit d’il y a 6 mois c’est-à-dire invalider la candidature du président sortant qui a déjà effectué deux mandats successifs.

WADE

Quid des principaux candidats ?

L’émergence d’une société civile Les Pr Diouf & Senghor

En 50 ans d’indépendance, le Sénégal peut être considéré comme un pays stable politiquement avec une alternance politique qui se fait toujours en douceur. A contrario et avec quelques années de recul, la succession de Léopold Sédar Senghor ressemble davantage à un coup d’Etat constitutionnel. Abdou Diouf, le dauphin a été couvé et a fait le tour des ministères-clés avant de devenir chef de gouvernement. Son mentor a ensuite démissionné en 1980, après cinq mandats successifs, pour laisser la place à son Premier Ministre conformément à l’article 35 de la Constitution et selon bien-sûr la formule consacrée. A nos yeux et devant l’histoire il restera un grand homme d’Etat et l’académie française l’a immortalisé. Diriger un Etat n’est pas une sinécure ; rester longtemps à ce poste exige des compromis ou l’élimination de quelques rivaux. Une personnalité imminente des années 1960 telle que Mamadou Dia l’a appris à ses dépens ; il passera une douzaine d’année en prison pour une tentative de putsch. En dehors de soubresauts socioéconomiques ou des émeutes estudiantines, le Sénégal n’a connu réellement qu’un seul évènement violent qui marquât la scène politique : l’assassinat de Me Babacar Seye, alors Vice-président du Conseil Constitutionnel, le 15 mai 1993. C’était la veille de la proclamation des résultats de l’élection législative. L’évènement qui secoua le Sénégal à la fin de l’année écoulée laisse présager une situation similaire pour cette entrée en période électorale. Le maire socialiste Barthélémy Dias

Comment le président Abdoulaye Wade, qui se prétendait chantre de la démocratie, est-il entrain de bafouer la Constitution ? C’est l’enjeu de la prochaine élection présidentielle en dehors du bilan plus que mitigé de ses deux mandats. La modification de la Constitution pour ramener le mandat du chef de l’Etat de sept à cinq ans en 2001 a été saluée comme un gage de démocratie. C’est un signe qu’il ne voulait pas

Outre le président sortant Abdoulaye Wade qui attend la validation de sa candidature par le Conseil Constitutionnel, une vingtaine de candidats vont concourir pour la magistrature suprême du 26 février prochain. A plus de 85 ans, le président Abdoulaye Wade persiste et signe : il attend sereinement la validation de sa candidature, par les Sages du Conseil Constitutionnel, qui tombera vers la fin du mois de janvier. Serait-il quand même 11 Diasporas News


Politique aux abois ? En ces temps où chaque élection majeure, dans chaque pays, est scrutée par la communauté internationale, Me Abdoulaye Wade a pris quelques précautions. Selon la Lettre du Continent, il aurait payé les services du cabinet d’avocats américain Mc Kenna Long & Aldridge pour d’une part rassurer les politiciens de Washington et d’autre part « plancher sur les aspects juridiques » de ce troisième mandat. Comme il l’a déclaré, lors d’une interview accordée à nos confrères de France 24 « j’ai encore une mission à terminer… Et je crois que c’est le sentiment de la majorité ». Il n’a aucun doute quant à sa réélection, jugeant que ses adversaires ne feront pas le poids devant lui. Les principaux ténors de l’opposition se sont-ils donné le mot ? Le 4 janvier dernier, trois d’entre eux ont annoncé ce même jour leur candidature aux élections présidentielles. Le Parti Socialiste (PS) est toujours présent depuis 50 ans. Bien ancré dans le pays, certainement le parti le mieux structuré avec des cadres expérimentés, il a survécu à la défaite d’Abdou Diouf. Le PS est Ousmane Tanor Dieng revenu de nulle part, tenu contre vents et marées, par Ousmane Tanor Dieng son leader, malgré les velléités de révolution de palais. Tout le monde a cru son heure arrivée après sa cuisante défaite en 2007 face au président sortant. Le revoilà à 64 ans prêt de nouveau à défendre l’héritage des trente glorieuses. Il reproche à Abdoulaye Wade d’avoir dilapidé « les acquis démocratiques et socioéconomiques du temps où le PS était aux manettes ». Vient ensuite un vieux de la vieille : Moustapha Niasse, 72 ans déjà membre du cabinet de Léopold Sédar Senghor. Arrivé 3ème à l’issue du 1er tour avec 16,8% en 2000 sous les couleurs de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP), Il a donné une consigne de vote pour rallier la cause d’Abdoulaye Wade face à Abdou Diouf au second tour de la présidentielle. Il fut donc le premier chef de gouvernement de l’ère Wade avant de choisir le camp de l’opposition. Il espère faire mieux que son score de 2007 où il avait culminé à 5%. Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse faisaient partie d’une même coalition pour une candidature unique jusqu’en décembre dernier. Il s’agit du « Benno Siggil Senegaal » (littéralement : s’unir pour un Sénégal debout). Une fois que Moustapha Niasse a été désigné comme candidat de la coalition, Ousmane Tanor Dieng 12 Diasporas News

a annoncé qu’il allait maintenir sa candidature. Idrissa Seck, maire de Thiès, le fils spirituel d’Abdoulaye Wade fut le troisièmecandidat déclaré de cette journée du 4 janvier. Homme de confiance avant d’être éclaboussé par des affaires de malversations Idrissa Seck financières dont il est aujourd’hui mis hors de cause. C’est un libéral pur sucre ; le leader de la coalition « Idy4président » compte sur la jeunesse. Il est convaincu « qu’il va forger un Sénégal nouveau autour du culte du travail bien fait et de la liberté d’entreprendre » Encore un premier ministre ! Macky Sall de l’Alliance Pour la République (APR) a fait acte de candidature le 10 janvier ; Il portera les espoirs d’une coalition de 28 partis politiques Macky Sall et de quatre mouvements de citoyens : « Macky 2012 ». Ce dissident du PDS fut d’abord plusieurs fois ministre avant de devenir chef du gouvernement de 2004 à 2007, un record de longévité à ce poste de l’ère Wade. A la suite de la victoire de ce dernier, il devient président de l’Assemblée Nationale. Il a commis un crime de lèse-majesté en convoquant le fils prodige du Prince c’està-dire Karim Wade pour une audition sur les travaux de l’ANOCI (Agence Nationale de la Conférence Islamique). Humilié, obligé de quitter le perchoir à la suite de manœuvres visant à réduire son mandat de cinq à un an, il créa l’APR en 2009. Il présentera un programme intitulé « chemin du véritable développement ». Cette profession de foi a été concoctée par une équipe de campagne locale avec l’apport d’une équipe internationale. Celle-ci est dirigée par Idrissa Diabara, avec une ossature composée des membres de son cabinet d’intelligence économique Interface Africa.

Les nouvelles têtes

Le Sénégal comme la plupart des pays africains est miné par une maladie : la difficulté de renouveler leur classe politique. Tous les candidats que nous venons de présenter ci-dessus sont sur le devant de la scène depuis au moins deux

décennies sinon davantage. C’est du sang neuf dont l’Afrique a grand besoin. Des Assises Nationales de 2008–2009, le citoyen sénégalais avait formulé l’espoir d’un changement avec Youssou Ndour une alliance entre la société civile et les partis politiques. Les débats organisés ont pourtant laissé poindre l’émergence d’une nouvelle race d’homme politique. La candidature du journaliste-écrivain AbdouLatif Coulibaly s’explique par cette impression de n’avoir été suffisamment entendue. Pourtant il n’a de cesse depuis des années de dénoncer les dérives despotiques du pouvoir et les faits de corruptions. L’entrée en lice du chanteur Youssou Ndour participe à cette même lassitude et ce ras-le-bol général. 20 millions d’albums vendus, toujours domicilié à Dakar malgré une forte notoriété internationale, il pourrait être le représentant et le porte-fanion de la jeunesse dans cette course à l’échalote. Quels sont ses soutiens et ses sponsors financiers ? Un slogan ne fait pas un vainqueur potentiel : l’alternative à l’alternance ! Mais les indépendants comme le diplomate Ibrahima Fall sont-ils des candidatures de témoignage ou une réelle volonté de battre en brèche le système des partis politiques. Ils auront plutôt leur chance dans un scrutin législatif.

Quel pronostic pour le 26 février ? Abdoulaye Wade a confiance en son étoile. Cette pléthore de candidature induit forcément une dilution des voix qui lui sera favorable. Passerat-il dès le premier tour ? Un sondage paru dans « le pays au quotidien » du mois de novembre lui prédit un score de 53% dès le premier tour. Cela paraît tout de même un peu surréaliste mais l’opposition est tellement divisée que sans le plein de report de voix pour le candidat arrivé second, le président sortant pourrait se faire élire dans un fauteuil. La question fondamentale est la suivante : ira-t-il au bout de son prochain mandat ? A la fin de celui-ci, il atteindra l’âge canonique de 92 ans. Le président Abdoulaye Wade confirme que le temps des dinosaures est terminé. Lui compris ! Il lui restera à assurer une transition générationnelle de la classe politique. Encore faut-il choisir son dauphin ? Lamine THIAM


Spécial Burkina Faso

Spécial BURKINA FASO Statut : Démocratie parlementaire Superficie : 274 200 km² population : 16.241.811 h depuis le 12 janvier 2011 Densité : 48 h/km² Capitale : Ouagadougou Principales villes : Bobo Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Banfora, Kaya

Pays limitrophes : Côte d'Ivoire, Mali, Bénin, Togo, Ghana, Niger Point culminant : Tena Kourou 749 m.

Langue officielle : Français Langues parlées : Mossi, Dagaari, Dyula, Lobi, Marka, Bobo, Bwanu, Senoufo

Religions :

Islam, Christianisme,

Animisme

Monnaie : Franc CFA Etat-membre : de la CEDEAO et de l'UEMOA SEM Blaise COMPAORE, Président de la République du BURKINA FASO

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Spécial Burkina Faso

Les Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) Plus de 400 participants, des professionnels de la communication, la présence des principaux médias francophones, les pays de la sous-région représentés pour plancher sur le thème suivant : les nouveaux enjeux médiatiques en Afrique face aux mutations internationales. Les UACO cuvée 2011 furent un succès.

Béatrice Damiba, Présidente du Conseil Supérieur de la Communication, Luc Adolphe TIAO, Premier Ministre et Alain Edouard TRAORE, Ministre de la Communication à l’ouverture

La fracture numérique Nord-Sud Comme le FESPACO pour le cinéma, progressivement les Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou (UACO) s’installent dans le paysage des Nouvelles Technologies de l’Informatique et de la Communication (NTIC) africaines. Nées de la volonté de réunir régulièrement dans un même lieu les professionnels de la communication, les chercheurs, les universitaires et les étudiants afin de mener des réflexions spécifiques face aux mutations du monde dans lequel nous vivons ; tel est la vocation première des UACO. D’ailleurs le docteur Mahamoudou Ouédraogo, ancien ministre de la Culture et un de ses pères fondateurs prédit une dimension panafricaine des UACO pour qu’elles deviennent une institution. Après ses débuts balbutiants en 2004, cette Université est arrivée à l’âge de la maturité et devient un rendez-vous incontournable pour prendre le pouls des mutations internationales induites par l’évolution du monde numérique. Censées se tenir tous les ans, désormais les UACO passeront sur une fréquence biennale ; elles permettraient de mieux préparer le basculement de la télévision en juin 2015 et de la radiodiffusion en 2020 de l’analogique au numérique. Encore une marche forcée imposée

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par une directive de l’extérieur et plus précisément de l’Union Internationale des Télécommunications (UTI). Le continent africain doit-il toujours être à la remorque de l’évolution perpétuelle inhérente à la mondialisation et la globalisation ? Que de conférences et de colloques ont été organisés pour se pencher sur le problème de la fracture numérique NordSud, il y a de cela dix ans, lorsque Internet faisait son apparition en Afrique. Aujourd’hui, force est de constater que le fossé ne cesse de se creuser entre les pays développés et nous. De prime abord, nous n’avions pas les moyens technologiques et financiers pour jouer dans la cour des grands. Pour autant, nous ne pouvons pas vivre en autarcie et faire fi de se qui se passe sur les autres continents. Béatrice Damiba, Présidente du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et également à la tête du Comité d’Orientation des UACO abonde dans ce sens lorsqu’elle relève que « les mutations technologiques nous exposent à des défis multiformes comme le renforcement des capacités humaines, financières et matérielles pour réduire la facture numérique entre l’Afrique et les pays développés ». La téléphonie a su tirer son épingle du jeu. Il suffit d’observer les cartes de la zone de couverture et les taux de pénétration de l’usage du téléphone portable jusqu’au fin fond de

la brousse : c’est la preuve que les NTIC apportent d’énormes et un réel progrès pour la majeure partie de la population. Par contre la culture Internet a un succès beaucoup plus mitigé. Quand bien même la plupart des pays du continent sont aujourd’hui dotés de fibres optiques capables de transporter à haut débit de plus en plus de données, mais l’accès à cette technologie reste limité. Les coûts de l’équipement et de la connexion limitent encore sa vulgarisation en masse. Rappelons-nous des initiatives fortes louables pour introduire le PC ou l’ordinateur portable à moins de 100$. Combien d’étudiants et d’écoliers font un usage quotidien d’une machine. Où peuvent-ils se connecter sur internet pour avoir accès au monde ? Le cœur de cible de la technologie numérique est indubitablement les jeunes ; ils composent plus de 65% de la population continentale. Une chance pour nous ? Un jour peut-être l’Afrique ne passera pas par les différentes étapes de l’équipement de matériel informatique qu’a connu la planète c’est-à-dire d’abord le PC ensuite l’ordinateur portable et maintenant la tablette. Grâce à la mobilité et la légèreté de cette innovation, pourquoi ne pas tout de suite miser sur la diffusion des tablettes ? Encore faut-il que le prix puisse être accessible au plus grand nombre.


Les enjeux médiatiques internationaux et leurs impacts

Allocution du Ministre de la Communication

Suivant le lieu où vous viviez, votre « consommation » d’informations est différente. Pour nos lecteurs d’Europe comme votre serviteur qui ont la chance d’avoir une connexion illimitée, les nouvelles tombent presque instantanément et à profusion. Nous avions un problème de riche : l’embarras du choix de médias et de terminaux c’est-à-dire téléphone, ordinateur voire télévision et radio. Alors que pour les citoyens africains, l’accès à l’information coûte cher ! Le média « radio » reste le canal le plus sûr pour une diffusion large ; vient ensuite la télévision. Tandis que chacun rêve de pouvoir recevoir instantanément les informations via le web. Effectivement comme l’a souligné monsieur Cyriaque Paré, chercheur à l’INSS et Directeur de la communication du Premier Ministre : « les médias burkinabè ont suivi les mutations technologiques… Pratiquement tous les quotidiens ont des sites d’information en ligne tout comme la télévision nationale qui diffuse sur Internet ». Pour autant il nuance ses propos en déplorant le fait que les sites web sont des ersatz de la

Panel Yves Agnès, Le Modérateur, Alimata Ouattara, Jérôme Bouvier et Jean MIOT

presse papier sans projet éditorial. En d’autres termes, les sites en ligne ont besoin d’un effort d’adaptation de mise à jour régulière. Dans le monde entier, la mutation technologique a mis à mal le secteur de la presse « papier ».

Nous nous réjouissons tous de retrouver nos journaux diffusés en ligne. D’ailleurs, nous considérons que c’est un progrès. En tout cas du côté des lecteurs. Or jusqu’à preuve du contraire même un journal de renom comme le Washington Post n’a pas encore trouvé le modèle économique qui permet de rentabiliser sa version en ligne. Toute la presse écrite est confrontée à un dilemme : abandonner le papier pour basculer définitivement vers internet comme France Soir alors que les annonceurs de publicité de la presse écrite n’ont pas suivi la transition numérique. La vitesse à laquelle circulent les informations bouscule également le métier du journaliste. Quel intérêt d’écrire un article si au moment de sa diffusion sur les médias conventionnels (presse écrite, magazine, journal télévisé), d’autres rebondissements ont déjà rendu votre article obsolète et donc sa pertinence ? Cette perception modifie de fond en comble la façon de travailler ; d’autant plus qu’il faut tenir compte d’autres canaux qui ont fait leur apparition : les réseaux sociaux, les blogs et autres twitters. Le journaliste doit intégrer maintenant l’interactivité avec les internautes dans son travail. Toute l’Afrique subsaharienne a fondé énormément d’espoir sur les réseaux sociaux au moment du printemps arabe rêvant secrètement de jeter aux orties leur chef d’Etat par un simple échange de sms. Mais les dirigeants africains se sont vite adaptés et ont réagi pour mettre en place des systèmes de contrôle de l’information. Comme c’était le cas au Cameroun où le président Paul Biya a verrouillé Facebook et les twitters dès que les tentatives de rassemblement bruissaient sur Internet. Tout dernièrement en RDC, lors des élections présidentielles et législatives, le gouvernement a « gelé » la circulation des sms pendant une semaine dans la province de Lubumbashi pour éviter tout acte subversif. Le directeur de publication du portail d’information « Le faso.net » décrit le rôle limité des réseaux sociaux qui ont demandé le départ du président Blaise Compaoré, lors de la crise estudiantine qui a enflammé le Burkina en 2011. L’effet de masse et le nombre d’utilisateurs sont des facteurs déterminants dans l’efficacité de la diffusion d’informations et d’images en Tunisie et en Egypte. Alors qu’au Burkina Faso, la fracture numérique et le niveau de vie de la population sont devenus de facto des alliés du régime. Si les réseaux sociaux ne sont pas encore un outil de subversion adapté à l’Afrique subsaharienne, le sms du

téléphone portable a montré la capacité de mobilisation des étudiants. Il vaut aussi pour les soulèvements des bidasses dans les casernes burkinabè. Le déclenchement simultané des descentes dans la rue a été diffusé via les textos. Ce qui avait permis par la même occasion de sanctionner les têtes pensantes des émeutes en suivant la trace laissée par leur téléphone portable.

Ethique et déontologie Les conséquences de cette mutation technologique transforment également le métier du journaliste. André Crettenan, Directeur de l’information de TV5 Monde souligne lors de son intervention que « de nos jours le journaliste doit être multimédia et avoir des défis d’ordre technique, organisationnel et éditorial, à relever ». Pourquoi les centaines de milliers de câbles diplomatiques américains, que Julian Assange de Wikileaks, n’ont-ils toujours pas été décortiqués depuis qu’ils ont été mis en ligne à la portée du premier quidam ? Devant cette énorme source d’information brute, les journalistes n’avaient pas la compétence informatique nécessaire pour faire des requêtes afin de rendre l’information dans son contexte avant de recouper ses sources c’est-à-dire le BA-BA du métier. Le docteur Mahamoudou Ouédraogo a encore mis l’accent sur la vulnérabilité qui guette le journaliste ; du tiraillement qu’il pourrait subir entre ses besoins et l’appât du gain. Cela peut l’amener à travestir la réalité au mépris de tout sens moral, éthique et déontologique. De la bouche d’un Conseiller du Président de la République, cette recommandation sonne comme avertissement contre les journalistes qui escamoteraient la vérité en dépit du bon sens et de l’objectivité. Il fait appel au sens de la responsabilité de la profession et son rôle de balise pour la population pas très au fait de la réalité.

Epilogue Un colloque comme les UACO suscite énormément d’intérêts comme en témoigne la présence des participants accourus des pays de la sousrégion. Le continent africain veut s’approprier les NTIC. Pour cela, il est confronté à plusieurs écueils qu’il faudra surmonter pour pouvoir les adapter aux réalités locales. Comme l’a résumé Béatrice Damiba, la Présidente du Comité d’Orientation des UACO en rappelant que « le défi de la transition numérique au regard des coûts et des investissements est un challenge pour les gouvernements africains ».

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Spécial Burkina Faso Le gouvernement burkinabé a fait d’une pierre deux coups : avoir saisi l’occasion des

UACO pour faire une catharsis sur la crise sociopolitique de l’année 2011. Comment concilier la révolution technologique et la paix sociale ? D’ailleurs un film documentaire intitulé « retour sur l’actualité » et un ouvrage relatant les péripéties de cette crise ont été diffusés. Ce sont des outils qui permettent de poser le sujet. La plupart des ministres étaient sur le pont, soit par une intervention lors des ateliers ou bien par les points de presse. Il fallait marteler et faire circuler l’idée selon laquelle « vos dirigeants ont conscience des difficultés de la population et nous sommes à votre écoute ». Et les nouveaux outils qu’offrent les NTIC nous aideront à mieux faire passer le message. Par exemple : la présidence de la République s’est doté d’un blog dans le cadre du E-gouvernance (gouvernance en ligne).

On ne peut que féliciter l’équipe qui s’est chargée de l’organisation de cette rencontre réussie. Au premier rang de laquelle se trouve SEM le Premier Ministre, Beyon Luc Adolphe TIAO. Il a été rappelé, par le Président Blaise Compaoré, de son poste d’ambassadeur à Paris pour prendre la tête du gouvernement à la suite du remaniement provoqué par la crise. Derrière l’homme politique transparait l’homme de communication. Dans son discours d’ouverture, il n’a pas tari d’éloges sur l’évolution positive des UACO. « Outre la tenue régulière des éditions, elles sont pratiquement devenues le seul cadre d’échanges périodiques entre universitaires et professionnels des médias d’Afrique et de l’ensemble de la communauté francophone » a-t-il déclaré.

des canaux traditionnels de la communication dans la gouvernance en Afrique ». On prédisait la mort de l’imprimerie et du papier, le spécialiste en communication a tout de suite compris que tous ces vecteurs d’informations seront amenés à coexister...

SEM Luc Adolphe TIAO, Premier Ministre

Soulignant l’aspect positif de révolution numérique dans un monde globalisé, les politiques n’ont pas manqué de mettre l’accent sur les dérives possibles, inhérentes à sa diffusion. De tout temps, la principale préoccupation de chaque gouvernement est de contrôler les informations et le peuple. Les ministres et les autorités de régulation des télécommunications ont surtout insisté dans leurs interventions, tout au long de ce colloque, sur la nécessité d’une certaine autocensure morale ou déontologique des professionnels des médias. Contrôler, réguler sont des mots récurrents lors de ces UACO. Prenant la balle au bond, le chef de gouvernement a lancé une proposition intéressante. Pourquoi ne pas inscrire un nouveau thème d’échanges aux prochaines assises : « le rôle

Alain Edouard Traoré

Le mot de la fin revient au ministre de la Communication et néanmoins porte-parole du gouvernement Alain Edouard Traoré. Il était sans doute le principal rouage de cette manifestation dans la mesure où il était par monts et par vaux au moment de la préparation. Et c’était encore lui qui a assuré le service après-vente des UACO. Il a ainsi rendu un vibrant hommage aux différents acteurs et participants de cette édition; tout en les objurguant à s’engager, à œuvrer ensemble pour de meilleures perspectives d’avenir pour la communication en Afrique.

Les vitrines du Burkina Faso En marge des UACO étaient prévues des sorties touristique, culturelle et économique. Outre le parc Bangr-Weogo de Ouaga, les hôtes du pays des hommes intègres ont eu le privilège de se rendre sur le site de sculptures en granit de Laongo. Il est situé à quelques 40 km de la Capitale. Son originalité repose sur l’exécution de l’œuvre par l’artiste in-situ. En d’autres termes, comme une héroïne de bandes dessinées, il doit tailler et travailler la pierre sur place tout en laissant libre cour à son imagination. Riche de quelques centaines de sculptures depuis son ouverture au début des années 1980, nous avions eu la chance d’être éclairés par un guide exceptionnel : le Directeur de l’Office National du Tourisme du Burkina (ONTB), Théophile Nacoulma. En moins d’une heure, une visite exhaustive relèvait quasiment d’une mission impossible. Les monuments que nous avions pu admirer s’étalaient sur une large palette allant de l’histoire du vécu au quotidien jusqu’à l’évolution des nouvelles technologies. Lamine THIAM Une œuvre au site de Laongo

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Cahier Burkina-Fasso

Barrage hydroélectrique de Bagré

Visite guidée les potentialités économiques et touristiques En marge des travaux de la 8e édition des Universités africaines de la communication d’Ouagadougou (UACO), le comité a organisé une visite guidée pour présenter les potentialités économiques et touristiques, le barrage hydroélectrique du pôle de croissance de Bagré dans la région du Centre-Est à environ 160 kilomètres de Ouagadougou.

L

es multiples investissements effectués par l’Etat burkinabè dans le cadre du projet Pôle de croissance de Bagré (PPCB) sont visibles; en témoignent les différents chantiers en cours. L’étendue d’eau s’étale sur des km. Le directeur de la production Agro-Sylvo-Pastorale du barrage de Bagré, Maxime Ouédraogo, a fait une brève présentation « Construit en 1993, il est l’un des plus grands ouvrages, en termes de retenue d’eau dans notre pays. Sa capacité de rétention d’eau est de 1 700 000 000 de m3 ». La construction du barrage vise à améliorer la

Centre d’étuvage du riz paddy

production agricole et hydroélectrique. A la centrale hydroélectrique installée à un jet de pierre de la retenue d’eau, le service comporte deux divisions, à savoir la partie exploitation et celle réservée à la maintenance. La complémentarité de ces structures permet à la centrale de produire 16 mégawatts en situation de crue. A quelques kilomètres, il y a le centre d’étuvage du riz paddy où travaillent 15 groupements de femmes, réunies en coopérative avec 409 membres, la présidente de l’Union Mme Mariam Nana a expliqué que l’activité de leur coopérative consiste à acheter le riz paddy qu’elles décortiquent avant de revendre par la suite. Réparties en trois groupes, ces vaillantes dames se relaient, pour décortiquer environ 12 tonnes de riz par mois. Même si elles évoquent une amélioration sensible de leurs conditions de vie, elles souhaitent dans un futur proche acquérir du matériel de décorticage qui constitue le plus gros investissement pour améliorer leur production. La production du poisson, un autre fleuron du pôle de croissance de Bagré, a été scrutée. Le centre d’élevage piscicole, selon son responsable, Idrissa Barry, a démarré ses activités en juin 2004 sur financement de la Chine/Taïwan. Les diverses activités du centre piscicole ont déjà rapporté, dès le premier trimestre de l’année, plus de 35 millions de FCFA à l’Etat. Le DG de la

Bassin d’élevage de poisson

Maîtrise d’ouvrage de Bagré, Zacharie Segda a souligné que le projet Pôle de croissance de Bagré répond au souci de l’Etat burkinabè de valoriser les spécificités économiques et touristiques de chaque région. Le Pôle de Croissance de Bagré va permettre de créer autour du barrage une plate-forme d’activités agro-industrielles rentables de production, de transformation et de commercialisation, afin d’améliorer les conditions de vie des populations de la région et la croissance économique du Burkina Faso. A terme, la production céréalière devrait passer de 145 222 tonnes en 2010 à 350 000 tonnes en 2017. La production de poisson de 522 à 1250 tonnes pour la même période. Paul OULAI 17 Diasporas News


Spécial Burkina Faso

Koudougou Inauguration de l’hôtel BENEB – SOUKA Le 11 décembre dernier, jour du 51e anniversaire de la République du BURKINA FASO, c’est la ville de Koudougou, la troisième du pays de par sa population estimée officiellement à 100 000 habitants après OUAGADOUGOU et BOBO DIOULASSO qui devait abriter les festivités.

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hef-lieu et préfecture du département de la province de BOULKIEMDE, Koudougou, capitale de la région du Centre-Ouest, la ville de toutes les contestations, fief du tristement célèbre journaliste Norbert ZONGO, avait fait peau neuve pour accueillir les festivités de la 51e édition de la fête Nationale avant que le gouvernement n’y renonce pour des raisons de restrictions budgétaires dues à la crise économique... Cela n’a pas empêché le Premier Ministre Luc Adolphe TIAO de s’y rendre en cette journée importante dans la vie de la Nation, pour l’inauguration du complexe hôtelier BENEB SOUKA, un établissement de 3 étoiles bâti en plein centre ville par un opérateur économique local, Marcel ZOMA. Suite aux allocutions du gouverneur, Pascal Sawadogo, Baba HAMA, Ministre de la Culture et du Tourisme et du Maire, M’Bi Alexis Yaméogo, Marcel ZOMA autodidacte et promoteur, a pris la parole en langue locale pour souhaiter la bienvenue au chef du gouvernement et à sa délégation avant que S.E.M Luc Adolphe TIAO ne procède à la coupure symbolique du ruban afin de visiter ce joyau architectural d’une cinquantaine de chambres, avec une salle de conférence, qui contribue à l’augmentation de la capacité d’hébergement. Après la bénédiction de l’établissement par l’archevêque, le premier ministre a procédé à la visite des lieux et signé le livre d’or Il a encouragé les fils et filles du BOULKIEMDE à suivre l’exemple de M. ZOMA pour le développement de la région. Il a félicité le promoteur et la direction de l’établissement et les a assurés du soutien et de l’accompagnement de son gouvernement. Il les a exhortés à réaliser une gestion rigoureuse et professionnelle de cet établissement, réelle fierté pour toute la région. Paul OULAI © Les photos du Cahier sont réalisées par : Daouda Ouédraogo et Diasporas-News. 18 Diasporas News

Inauguration de Beneb Souka Hôtel - Coupure du ruban

HOTEL BENEB SOUKA Baba HAMA, Ministre de la Culture et du Tourisme, Luc Adolphe TIAO et son épouse Viviane TIAO

Bénédiction par l’archevêque de la région

Baba HAMA, Marcel Zoma, le promoteur et Luc Adolphe TIAO, Impression après la visite


Sécurité intérieure Le Burkina Faso se dote de visas sécurisés Avec Pour

répondre aux normes internationales en matière de conditions d’entrée, de séjour et de sécurisation de son territoire, les autorités du Burkina Faso ont mis en place un système de délivrance des visas dits sécurisés en vigueur depuis le 29 décembre 2011.

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’est à Paris que le « Pays des hommes intègres » a lancé la délivrance des visas de type vignette plus sécurisés et censés renforcer la sécurité intérieure et la lutte contre l’immigration irrégulière dans ce pays. Ce nouveau système plus moderne vise à améliorer l’accueil des usagers et de réduire les délais d’attente. Fini donc le temps du cachet à remplissage manuel faisant office de visa délivrés dans les ambassades et consulats du Burkina Faso. Une pratique archaïque désavantageuse du point de vue du délai d’attente pour les usagers, peu rentable à cause des encaissements frauduleux et peu fiable de par la facilité de falsification.

de convivialité. A propos de ce visa sécurisé, le Burkina Faso est l’un des premiers pays de la sous-région à mettre en place ce système pour renforcer la sécurité de ses citoyens. Pour ce faire, les autorités ont tout simplement fait appel aux compétences du numéro un mondial en la matière qui se trouve être une entreprise française.

l’Ambassadeur, Pr Joseph PARE

Bassolé, à empêcher les terroristes de se servir du territoire burkinabé comme une zone de transit pour opérer. Les enlèvements intempestifs de nationaux et d’occidentaux dans le désert du Niger et du Mali sont-là pour témoigner du danger qui frappe aux portes des pays africains les moins équipés sur le plan de la surveillance de leur territoire.

suivi démonstration de l’émission du visa

Djibril BASSOLE, Ministre Affaires Etrangères et Coopération Régionale, Xavier FRICOUT Directeur Identity OBERTHUR Technologies et Alain Edouard TRAORE, Ministre Communication

Pour la circonstance, deux ministres du gouvernement ont expressément effectué le déplacement à Paris aux côtés du Pr Joseph Paré, l’ambassadeur du Faso en France, pour assister en personne, à la cérémonie de lancement dans les locaux de la chancellerie situés au 159 Boulevard Haussmann dans le 8ème arrondissement de la capitale française. Il s’agit des ministres Djibril Bassolé (Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale) et de Alain Edouard Traoré (Communication, Porte-parole du Gouvernement). Cette rencontre voulue très solennelle a enregistré aussi la présence de diplomates de pays amis venus très nombreux partager ce moment

Le choix de Paris n’est donc pas fortuit pour le lancement de ce visa burkinabé sécurisé. La société Oberthur dont les marchés s’étendent sur tous les continents offre aux Etats et aux compagnies privées diverses solutions sécurisées pour documents d’identité. Ce gros fournisseur d’offres complètes permet par exemple de gérer l’ensemble de la chaîne d’émission d’identité allant de la fourniture du document à sa remise ainsi que des solutions de vérification et de contrôle de documents. En louant les services de Oberthur Technologie également spécialisée dans la confection de cartes bancaire et d’identité, de passeport, de permis de conduire, de carte de santé (…), pour les autorités burkinabé, l’objectif, est, naturellement de lutter efficacement contre la contrefaçon de documents administratifs et la fraude de tout genre. Avec sa superficie de 274 200 Km2 et situé à la lisière du sahel où sévissent des bandes armées à l’instar d’Aqmi, la mise en place du visa sécurisé participe, selon le ministre Djibril

Magali NOTOT, Marketing manager chez Oberthur Technologies

Lors du dernier Salon mondial sur la Sécurité intérieure des Etats (Milipol) tenu dans le courant du mois d’octobre 2011 à Paris auquel a participé le Burkina Faso, ses autorités avaient affiché à cette occasion, leur intention de s’équiper en matériel de haute technologie pour lutter contre l’avancée du terrorisme dans la région. Tidiane FOFANA

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Spécial Burkina Faso

Equipe nationale du Burkina Faso L’entraîneur portugais de l’équipe nationale du Burkina Faso, Paulo Duarte a retenu jeudi à Ouagadougou, une liste de 25 joueurs pour disputer la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN-2012 Co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale du 21 janvier au 12 février.

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ette liste de pré-selectionnés sera amputée de deux joueurs à l’issue de la phase de préparation, précise-t-on dans l’entourage de l’encadrement. Aucun véritable changement n’a été observé par rapport au groupe qui a fait un parcours sans faute durant la phase des éliminatoires (3 victoires, 1 nul). Néanmoins, trois joueurs font leurs premiers pas dans cet effectif. Il s’agit notamment du sociétaire de l’ASEC Mimosas d’Abidjan Robert Sankara et de Stéphane Agbré de l’Athlético de Madrid (Liga, Portugal). Le latéral gauche de l’ASFA Yennenga (champion en titre) Issa Gouo est le grand bénéficiaire de la décision du coach portugais d’écarter tous les joueurs qui ne sont pas réguliers dans leurs clubs en obtenant sa sélection. Quant au sociétaire de l’Al Kharitiyath (Qatar) Aboubacar Kébé, il signe son grand retour dans la sélection après être éloigné pendant près d’une année pour blessure.

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Dans sa volonté de ne travailler qu’avec les joueurs compétitifs, Paulo Duarte a ainsi écarté des cadres de l’équipe notamment Wilfried Sanou, Madi Panandétiguiri qui a longtemps occupé le flanc droit de l’équipe nationale, Issouf Ouattara, Habib Bamago, qui vient de résilier son contrat avec le club grec de Panetolikos. Les Etalons se regrouperont dans leur camp de base du Cameroun le 4 janvier pour une préparation de deux semaines avant de rallier Malabo où est basée la poule B dans laquelle figure l’Angola, la Côte d’Ivoire et le Soudan. Liste des 25 sélectionnés du Burkina Faso : Gardiens : Daouda Diakité (KV Turnhout, Belgique), Germain Moussa Sanou (St Etienne, France), Adama Sawadogo (Missile Fc, Gabon) Défenseurs : Ibrahim Gnanou (Alania Vladikavkaz, Ruissie), Robert Sankara (Asec d’Abidjan, Côte d’Ivoire), Bakari Koné (Olympique lyonnais, France), Paul Kéba Koulibaly (Olym-

pique Charleroi, Belgique), Stéphane Agbré (Athlético, Portugal), Mamadou Tall (Persepolis, Iran), Issa Gouo (ASFA-Y, Burkina Faso) Milieux : Charles Kaboré (Olympique de Marseille, France), Mahamoudou Kéré (Konyaspor, Turquie), Mohamed Koffi (Petrojet, Egypte), Djakaridja Koné (Dinamo Bucaresti, Roumanie), Wilfried Balima, Florent Rouamba (Sheriff Tiraspol, Moldavie), Alain Sibiri Traoré (AJ Auxerre, France), Jonathan Pitroipa (Rennes, France), Bertrand Isidore Traoré (Chelsea, Angleterre), Traoré Abdoul Razak (Lechia Gdansk (Pologne) Attaquants : Moumouni Dagano (Al Khor, Qatar), Aristide Bancé (Samsunsport, Turquie), Yahia Kébé (Al Kharitiyath, Qatar), Narcisse Yaméogo (Association Desportiva Da Camacha, Portugal), Issiaka Ouédraogo ( FC Trenkwalker Admira, Autriche). AIB


Environnement

Changement climatique La société civile à la rescousse des politiques Après l’échec

retentissant de la 17ème conférence sur le climat tenue en décembre 2011 à Durban (Afrique du Sud) dont l’objectif était de trouver un nouvel accord pour remplacer le protocole de Kyoto, la société civile veut désormais prendre les choses en main en organisant son premier Forum international en mars 2012 à Malabo (Guinée Equatoriale).

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e moins qu’on puisse dire, c’est que Durban n’a pas dérogé à la règle. La conférence sur le climat a une fois encore accouché d’une souris après celle de Copenhague en 2009. Les 192 pays présents n’ont pu trouver un accord pour limiter les émissions mondiales de gaz à effet de serre afin d’éviter que la hausse des températures ne dépasse les 2°C. C’est le seuil de tolérance au-delà duquel le monde serait exposé à des bouleversements catastrophiques. Malgré le danger qui guette notre planète, les pays les plus puissants du monde, grands pollueurs comme les États-Unis, la Chine et l’Inde, refusent de respecter l’accord originel. Or, les conséquences du réchauffement climatique sont bien réelles : érosions côtières, tsunami en Asie, tremblements de terre, fonte alarmante de la banquise arctique (…) Comment alors les amener à épouser la position commune adoptée par le plus grand nombre d’Etats qui ont ratifié Kyoto et qui sont disposés à accepter toutes les mesures coercitives ? C’est à cette difficile tâche que va s’attaquer le Forum international de la société civile de Malabo qui va réfléchir sur « Le changement climatique et le nouvel ordre mondial politique, économique et social ». Cette rencontre qui se déroulera du 22 au 28 mars 2012, placée sous le Haut patronage du président Equato-Guinéen Téodoro Obiang MBasogo, est une initiative de la Confédération des présidents des Unions nationales d’Ong africaines présidée par l’ivoirien Lucien Tapé Mambo, par ailleurs président de l’Ong Action et Développement des

pays d’ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique). Cet important conglomérat de la société civile regroupe à ce jour près de 27 000 Organisations non-gouvernementales. Selon le principal organisateur de cette rencontre, M. Lucien Tapé Mambo « Cet évènement exprimera l’urgence d’inviter les Etats à mettre en œuvre le protocole de Kyoto. La société civile africaine se mobilise pour la première fois autour de deux missions : dresser un bilan et formuler des propositions aux Etats pour l’application et le suivi du protocole de Kyoto. » Pendant une semaine, les experts en provenance du monde entier vont plancher sur la question de l’environnement et tous les sujets inhérents surtout ceux qui fâchent, à l’origine des fiascos des grands sommets des dirigeants du monde. D’ores et déjà, le Comité scientifique piloté par M. Gabriel Lohoury Guigui est à pied d’œuvre pour boucler le programme du déroulement des travaux en commission. Outre la grande campagne médiatique déployée autour de l’événement, pour donner du crédit à ce premier Forum qui se tiendra en terre africaine, les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens humains. Ils ont par exemple associé des grands noms comme Al Gore (ex viceprésident des Etats-Unis), Mikhaïl Gorbatchev (ancien président de l’Urss), Nicolas Hulot (Fondation pour la Nature et l’Homme) et bien d’autres qui seront les invités spéciaux à Malabo. Au demeurant, le but de la manœuvre, aux dires du président de l’Ong

Lucien TAPE MAMBO

Action et Développement des pays d’ACP est d’«amener la société civile à conscientiser les acteurs politiques des pays, faire la pression pour réduire le dioxyde de carbone et les effets de serre par exemple, interpeller surtout les pays industrialisés, les plus grands pollueurs, à mettre en place une politique de lutte contre la pollution.» Un défi majeur pour lequel la Confédération compte sur la bonne foi et l’implication directe des pays africains afin d’amener notamment ces dirigeants des pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu à plier l’échine devant l’offensive des Ong. A trois mois de cet événement majeur, les organisateurs ont pris leur bâton de pèlerin pour prêcher la bonne parole sur la protection de notre environnement à travers plusieurs capitales du monde afin de sensibiliser et mobiliser le plus d’Ong possible au Forum de Malabo. Après Abidjan, M. Lucien Tapé Mambo et son équipe étaient à Paris le 21 décembre 2010 où ils ont présenté leur projet aux journalistes au cours d’une conférence de presse animée au Cape (Centre d’accueil de la presse étrangère) logé dans l’enceinte du Grand Palais. Clément Yao

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Lecture

ISOKE AIKPITANYAL

ESCLAVAGE ET VIOLENCES FAITES AUX JEUNES FILLES DE LA DIASPORA AFRICAINE EN 500 HISTOIRES VRAIES. Elle

se nomme ISOKE AIKPITANYIAL, jeune femme d’origine Nigériane est arrivée en Europe comme tous les jeunes Africains à la recherche d’une vie meilleure il y a dix ans. A travers 500 histoires vraies et vécues recueillies dans son deuxième livre qu’elle vient de publier nous raconte la vie des jeunes filles de la diaspora Africaine en Europe.

L

a violence sous toutes ses formes envers les femmes et la prostitution puisque c’est de cela qu’il s’agit constituent une préoccupation majeure de plusieurs associations de femmes à travers le monde entier. En effet la convention des nations unies de 1949 sur la répression de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui ratifiée par la Belgique stipule que « La prostitution et le mal qui l’accompagne, à savoir la traite des êtres humains en vue de la prostitution, sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine ». ISOKE AIKPITANYAL veut à travers les 500 histoires vraies contribuer à sa manière à l’éradication du phénomène, de l’exploitation de la jeune fille à des fins de prostitution avec tous ses corolaires. Aussi voudrait-elle attirer l’attention des autorités compétentes pour une meilleure prise de conscience de la violence que subissent au quotidien les jeunes filles de la diaspora. Notre Ecrivaine nous a confié ceci lorsque nous lui avons demandé d’où lui viennent ses inspirations ? « Je suis arrivée en Italie il ya dix ans et je vis dans la vallée d’AOSTA. Quand je venais en Europe précisément dans ce pays je pensais trouver une vie meilleure. Et d’ailleurs je n’avais jamais songé écrire un livre. Malheureusement ce que j’ai vécu et subi m’a poussée à écrire ce livre. La majorité des jeunes filles qui arrivent surtout c’est le cas de celles qui viennent de mon pays d’origine le NIGERIA, sont victimes de la mafia Nigériane bien connue des autorités qui ferment les yeux dessus. Ces jeunes filles sont recrutées depuis l’Afrique avec la promesse de leur trouver du travail à leur arrivée. Ainsi avec la collaboration de la mafia Italienne sont introduites dans le milieu de la prostitution. Elles sont en majorité de moins de seize ans. Et à ces petites filles est imposé

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un remboursement de la somme partant de vingt mille (20.000 E) à plus de 80.000 E (quatre vingt mille euro) au responsable du réseau. En dehors de ce qu’on leur impose comme remboursement elles subissent des raquettes et sont victimes chaque jour de viols et d’avortement. En Italie le gouvernement donne l’impression que c’est un phénomène qui relève de la clandestinité et ne fait rien pour combattre cela ».

N’avez-vous pas peur de vous affronter à cette mafia en vous engageant dans cette lutte avec votre livre ? « Vous savez lorsque vous vous engagez pour une cause juste, la peur n’existe pas. Ce sont des choses que j’ai vécues et je n’ai

pas peur de les raconter. J’ai d’ailleurs eu le soutien et la collaboration dans ce sens d’un grand écrivain Italien ROBERTO SAVIANO, qui lutte depuis longtemps contre la mafia Italienne. Nous espérons que notre petite contribution à travers les 500 histoires vraies puisse être un signal d’une réelle prise de conscience des autorités compétentes en ce qui concerne les violences sous toutes ses formes que subissent les femmes en général et les jeunes filles en particulier de la diaspora Africaine dans ce pays et en Europe ». Propos recueillis par RENE KOUAME (Italie)


Société Société

Haute couture Mike Sylla, un des plus grands habilleurs de cuir de son temps Le concepteur de la griffe Baïfall Dream, Mike Sylla, est un des rares stylistes designer, créateur, compositeur à allier art et culture avec harmonie et perfection. Sa spécialité, c’est d’habiller femmes et hommes dans les matières les plus difficiles à travailler.

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es modèles très attrayants estampillés Baïfall Dream adaptés à toutes les saisons ne sont pas des marques de fabrique en série, mais plutôt des pièces uniques qui ne passent pas inaperçues. Les combinaisons de couleurs et de motifs assurent la singularité de chaque pièce, il imagine des graphismes, des symboles et des peintures raffinées sur des matières nobles telles que le cuir, le daim et le denim de manière subtile… Il fabrique des pièces uniques et exclusives faites à la main et surprend par son style innovant en créant des tendances. Visionnaire pour de nombreux couturiers, il apporte sa contribution en tant que costumier avec différents chorégraphes du monde du spectacle : un véritable travail d’Art confidentiel et personnalisé. De nombreuses personnalités du monde s’approprient ses créations et sont fidèles à

choix vers l’exception semble guider, à priori, une clientèle, évidemment triée sur le volet. Sa collection s’adresse plus particulièrement à des femmes élégantes et modernes à la recherche d’un esprit vintage ethnique. De toute sa collection, le manteau Baïfall Dream a été la tenue qui a le plus connu de succès commercial. Porter du Baïfall Dream, c’est comme marquer sa différence avec ses semblables. Cette inspiration, il fallait aller la chercher très loin dans son pays d’origine, le Sénégal, où le métier de joaillier de ses parents a certainement influencé son goût prononcé pour l’art de façon générale. Mike Sylla a véritablement lancé sa carrière à la fin des années 80 avant de signer sa marque déposée, Baïfall Dream, en 1990 exposée dans sa propre galerie show-room sise dans le 17ème à Paris. Un véritable lieu de culte, de rencontres pour

son art » tente-t-on de présenter son travail dans de nombreux magazines de mode. Imaginez la fierté et le plaisir éprouvés de savoir qu’on est le seul ou la seule sur terre à porter par exemple un manteau cuir ou une jupe cuir. C’est cette sensation d’être à la fois unique et différent qui crée le besoin de s’habiller Baïfall Dream. Ce

artistes et les clients, qui ne désemplit jamais de monde venant de tous les horizons de la planète. Il a à son actif un peu plus de 20 ans de mode et a défilé sur les planchers à travers le monde. Grâce à une inspiration débordante, Mike Sylla a plusieurs cordes à son arc. Compositeur, « il réalise de multiples sonorités pour des professionnels de

la production musicale et de la Haute couture, luimême, jouant de la koralyre (guitare-cithare-koralyre), un instrument de musique unique et devient designer au cœur de la poésie pour le Label de la Slamophonie avec l’Organisation Internationale de la Francophonie dont le lancement a été officialisé lors de la soirée Slamophonie Spéciale Haïti à l’occasion de la célébration des 40 ans de la Francophonie » relève son press-book. Il a également à son tableau de chasse la conception de spectacles. Entre autres « L’Opéra Baïfall, Le Slam Opéra, La Slamoperrette, il démontre ainsi qu’au travers de son parcours que l’art est

multiple, mouvant et célèbre par une mise en scène étudiée la peinture, l’image, la mode, la musique et la danse, un véritable tableau vivant composé de quarante artistes participants, une rencontre des cultures du monde. » Tidiane FOFANA Source: Press-book de Mike Sylla 23 Diasporas News


Société

RACISME EN Italie UN MORT DE TROP

Afrique etItalie unie dans la douleur

Peut-on mourir encore à ce millenium pour la couleur de sa peau ? C’est sur cette interrogation que DIAW PAP porte-parole de la communauté sénégalaise a pris la parole pour exprimer la consternation la plus profonde à la clôture d’une immense marche jamais vue en Italie suite à l’horrible assassinat de DIOP MOR et MODOU SAMB le 13 décembre 2011 à FLORENCE dans la région de la TOSCANE.

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ette date restera à jamais gravée dans l’esprit de toute la communauté sénégalaise et de toute la diaspora Africaine en Italie. En effet GIANLUCA CASSERI, écrivain connu en Italie comme militant de l’extrême droite tire plusieurs fois sans être inquiété à bout portant sur cinq Sénégalais dont les plus malheureux se nommaient respectivement DIOP MOR, 54 ans originaire de THIES, près de DAKAR marié, père de plus d’un enfant et MODOU SAMB, 40 ans

La photo d’une victime

Mouvement Diaspora contre le racisme

marié et père d’un enfant, morts sur le coup. Quant aux trois autres MOUSTAPHA DIENG 34 ans, SOUGOU MOR 32 ans et MBENGHE CHEIK 42 ans grièvement blessés sont encore en soins intensifs à l’hôpital de FLORENCE. En tirant sur les Sénégalais qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes le militant de l’extrême droite a accompli un acte qui était prémédité. Avant son triste et abominable forfait le nommé a entretenu soigneusement sur le site de leur mouvement ce projet que personne n’a pu bloquer malgré la performance des services de renseignements et de sécurité de l’état. 24 Diasporas News

Leur conversation sur le blog traduisait ces termes « Race de merde qui salit l’Italie, il faut bien que quelqu’un les anéantisse ». Lui-même aura joint l’objectif escompté au lendemain de leur conversation. La grande marche qui a réuni toute la diaspora africaine et toutes les associations italiennes des droits de l’homme et syndicats professionnels de tous les secteurs d’activités s’est déroulée dans un esprit de civisme absolu et sans heurt. Au nombre de plusieurs milliers de participants il fallait noter la présence de PIERRE LUIGUI BERSANI président du parti démocratique italien (PD) et de plusieurs responsables politiques, La présence d’une forte délégation du gouvernement sénégalais, de son ambassadeur à ROME CHEIK SABIDOU FALL et de plusieurs responsables consulaires et diplomatiques en Italie. L’opposition sénégalaise était aussi fortement représentée par une délégation que conduisait Madame AISSATA TALL venue du Sénégal pour l’occasion. Au titre des interventions, le président de la région de la TOSCANE Monsieur ENRICO ROSSI dans son allocution a lancé un appel à la diaspora africaine « Chers amis je vous demande de ne pas vous laisser intimider par personne et n’ayez pas peur. Vous êtes chez vous, et c’est votre droit d’être ici. Nous avons besoin de vous pour construire notre pays avec vous et avec plus de démocratie. L’acte qui vient d’être posé est une folie. Dans notre région nous n’avons pas cette culture et cette folie n’a pas droit de cité ici. Nous vous informons que pour l’heure nous partageons la douleur avec vous. Nous allons rendre compte au Président de la République de la situation pour donner sans conditions la nationalité immédiate à tous les trois blessés qui sont encore à l’hôpital ». Quant à la représentante de la diaspora africaine le docteur CECILE KASETU KYENGUE, elle a exhorté la diaspora africaine et surtout la communauté sénégalaise de rester forte et de pardonner. Elle a exprimé aussi la solidarité de toute la diaspora. En conclusion elle a attiré l’attention des autorités présentes que chaque

Madame AISSATOU TALL ,PDT son intervention

Une vue des participants

Contre le racisme, le droit pour tous

immigré constitue un soutien très important non seulement pour sa propre famille d’origine mais aussi pour le développement de l’Afrique. Il faut donc respecter la dignité et le droit de l’immigré et assurer davantage sa sécurité. Le porte-parole de la communauté sénégalaise PAP DIAW dans sa conclusion a fait cette remarque « Si après ce qui s’est passé pendant la deuxième guerre mondiale l’Europe agit encore ainsi ce qui veut dire que nous n’avons rien appris ; parce que ce geste, n’est pas un acte de criminalité mais plus tôt un racisme fasciste et nous demandons au gouvernement d’agir pour protéger notre communauté. Faisons en sorte que la mort de nos frères ne reste pas vaine. Cela doit être un signal fort pour l’avenir de nos générations futures ». Un compte rendu de RENE KOUAME (Italie)



Société

Beauté Miss Gabon France 2012 « La beauté au service de la bonne cause ».

Samedi 17 décembre, dans les salons Wilson, en région parisienne, Cynthia Clémence Nkazengany à été élue Miss Gabon France 2012. Cynthia, 22 ans, est originaire de la province de l‘Estuaire. Du haut de ses 1m76 elle étudie en 2e année de droit.

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’élection Miss Gabon France 2012 avait pour marraine, Madame SYLVIA Bongo, la première dame de la République Gabonaise. Le jury était constitué de membres de renommée tels que : - Claudy Siar Délégué interministériel pour l’égalité des chances des français d’outre mer, PDG Tropiques FM, - Clotilde Drogba, Présidente de L’Association Cœur D’ivoire - Nicole Sarr, Présidente de l’Association des états unis d’Afrique - La Présidente du jury Eugénie Diécky, Journaliste et animatrice d’ Africa N.1 Cette élection a permis de faire découvrir aux nombreux invités présents la beauté et l’élégance des gabonaises. En effet pour la première fois en France, cette édition qui a eu lieu après deux phases de présélections, a permis au comité Miss Gabon France, de choisir 9 candidates dans les quatre coins de la France, représentant les neuf régions du Gabon. Ce concours annuel qui aspire à devenir le rendez-vous incontournable de la diaspora Gabonaise, a eu énormément de succès grâce à l’implication personnelle de la première dame afin de faire rayonner l’image de son pays. D’ailleurs tout au long de la cérémonie le présentateur Pheel Pambou, a en outre mis un accent particulier sur le rôle que tiendra Miss Gabon 2012 avec ses dauphines Iris Moussavou 1ère Dauphine et Charlène Ongotha, 2ème Dauphine ; Pendant une année elles devront représenter la diaspora gabonaise à travers des œuvres humanitaires et autres événements dans le monde. Toutes

les félicitations de l’équipe de

Diasporas-

news à la nouvelle reine.

Paul OULAI © Photo : Montagnard Prod, Osi / www.Photosi.fr 26 Diasporas News


Sport Sport

Programme de la CAN 2012

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Courrier

par Brigitte yodé

Fanfaronnades et même pas peur, vive 2012

Un matin, je me suis réveillée et mes yeux se sont enfin ouverts. Les choses venaient de changer. Je n’avais plus peur de rien. Tout était différent. J’avais envie de refaire mes placards, j’avais envie de dire merci aux uns et aux autres qui m’avaient fait un mal par ci, un mal par là tout le long de l’an 2011. J’étais enfin devenue la femme dont j’avais toutes ces années, rêvée. Il a fallu 2012, à 3 ans de mon demi-siècle, un fils de 25 ans, un autre de 10 ans et finalement j’étais une femme libre dans tout le sens du terme.

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a vie est ce qui nous arrive pendant que nous sommes en train de faire tous les autres projets. Devenir riche, se marier, rester avec l’homme de sa vie, vivre avec ceux que nous aimons et surtout passer les fêtes en famille. Je savais que Laurent était à la Haye et que beaucoup d’Africains s’en allaient réveillonner avec lui pour Noël. Enfin, lui était en prison et les autres dans une grande salle à côté chantant des chants de louanges pour l’encourager. Je me demandais s’il les entendait mais je me disais que ses avocats l’en informeraient et je pensais à l’autre. Celui qui lui voulait tant de mal. Celui qui voulait le faire tuer ou au moins le faire condamner à mort. Le rire m’échappa. Il venait de créer le plus grand mythe politique de l’histoire africaine. Quand les blancs ont condamné des années durant Nelson Mandela en prison, il est sorti pour devenir président du pays qu’ils convoitaient. En notre temps, nous sommes choqués car on pensait que l’esclavage était terminé et c’est plutôt blasphématoire de voir un président africain livrant un autre aux blancs, le faisant transférer dans un pays étranger, pour que lui demeure président d’un pays accaparé. On venait de nous faire du tort et le ridicule de tout cela c’est que c’est cette décision stupide qui libérera la jeunesse. Personne ne savait où se trouve Korhogo mais on sait que les Pays Bas c’est mieux dans tous les cas. La petite Samuela venait de recevoir sa poupée. Sa mère était morte d’un cancer du sein trois ans plutôt et son père, il y a seulement six jours mourrait d’un cancer de l’œsophage. Samuela voulait juste aller dehors pour jouer avec sa poupée Dora. Elle savait pourquoi les autres pleuraient mais elle refusait de com-

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prendre refoulant le mal. L’oubliant, l’empêchant de l’anéantir, refusant de se faire écraser par le sournois, ce mal qui vient d’on ne sait où. C’est la fanfaronnade et on n’a même plus peur. Ni de la mort, ni du mal, ni de l’Homme.

Vive 2012 ! Cette année avait été annoncée comme la fin des temps. La pire de toutes est à mes yeux la meilleure à venir. Des films avaient été faits, intitulés 2012. La trouille avait été installée dans nos cœurs avant même que nous y arrivâmes. Et nous y sommes enfin l’année de tous les dangers, l’année de tous les changements. Cette copine venait de se

Et nous y sommes enfin l’année de tous les dangers marier, cette autre voulait quitter son mari et dans tout cela si j’avais appris une chose au fil de mon siècle de vie c’est que l’amour et la haine véhiculent la même passion. Pour quitter un homme, il faut l’avoir aimé, détesté, ensuite viendra ce dégout de lui qui nous enverra vers l’indifférence de la libéralisation qui nous permettra de partir quoi qu’il arrive. Riche, intéressant, brillant et il pourra danser en petit caleçon devant nous on s’en foutra car l’indifférence se sera installée au fil du mal qu’il nous aura fait, sa petite personne sera devenue insignifiante pour nous. J’étais dans mon lit et je savourais ce temps. Mon matelas était moelleux et me prenait et il me prenait

l’envie de rire seule. Contente, satisfaite d’être là, seule, sans ronflement, sans bruit, rien que mon humble moi qui n’était invité nulle part. Je portais du 42 depuis peu mais cela m’énervait un peu et je me promis de faire du 38 en 2012. Je venais de me trouver de nouvelles passions. Je ne parlerai pas de chaussures ni de robes ni de rouges à lèvres mais plutôt de vodka et de jus d’ananas assaisonné de fruits rouges. Et puis ce café que je venais de trouver… ah les magasins de Paris ! Je pouvais trouver mes petits coins favoris pour les petits articles que moi seule peux porter. Cela me comblait. Je me demandais s’il fallait faire de 2012 une année d’amour ou pas et finalement je me dis bof pour le sexe sans engagement. J’avais encore besoin de ces 3 prochaines années sans attachement ce qui me fit penser au genre de préservatifs efficaces et doux à la fois et j’optai pour les riblés. Oui, c’est cela, je vous souhaite une belle année 2012, beaucoup d’orgasmes dans tous les domaines de votre vie et sans prises de tête ! Je me levai. Je mis mes baskets et décidai d’aller marcher du côté de la seine. Je voulais monter sur le pont du Mirabeau. Il faisait beau, il faisait frais. La vie est belle et sans promesse comme mon cœur qui ressemble à celui d’une gamine. Le génie reste incompréhensible, le succès ne se partage pas, mais surtout le sommet est solitaire. A un de ces quatre ! Je vous souhaite une bonne vie car il est grand temps que l’on se réalise et nul ne peut le faire sans changement. Vive la vie ! Vive la liberté ! Vive 2012 ! FABULEUZ DIVASAND Life is what you make of it


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Gastronomie

PINTADE YASSA

***PREPARATION

Préparation 3h Difficulté * Pour 4 Personnes

***INGREDIENTS 1 Pintade fermière 3 gros oignons 3 ou 4 citrons pressés 1 piment rouge 2 feuilles de laurier 60 g d’olives vertes 1 cuillère à soupe de moutarde 1 cube de bouillon 20 cl Huile de tournesol 1 verre de Vinaigre d’alcool 2 verres d’eau Sel, Poivre Pour le nokos 4 gousses d’ail 1 cube de bouillon 15 piments oiseau 2 cuillères à soupe de poivre noir en grain

- Mettez la pintade à mariner au moins 2 heures à l’avance. - Coupez la pintade en morceaux réguliers. - Dans un récipient lavez les morceaux de pintade avec de l’eau vinaigrée. - Egouttez salez, poivrez puis réservez dans un saladier. - Préparez le nokos - Mixez par petites pressions les gousses d’ail, les piments oiseau, le poivre en grain, le bouillon de cube avec un trait d’huile pour obtenir une pâte pas trop lisse. - Faites des entailles dans les morceaux de pintade et insérez-y le nokos. Ajoutez le jus de citron, un filet d’huile puis laissez mariner 2 heures au réfrigérateur. - Retirez les morceaux de pintade de la marinade, faites-les bien cuire au four pendant environ 30 minutes en les retournant sur toutes les faces. Pendant ce temps, émincez les oignons puis mettez-les dans la marinade. - Dans une marmite, faites chauffer l’huile. Mettez-y les oignons à dorer à feu moyen pendant 10 minutes ajoutez la marinade, la moutarde le reste de nokos, le piment rouge, les feuilles de laurier le cube de bouillon émietté, le sel, le poivre et 2 verres d’eau. Couvrez et faites cuire 20 minutes. - Déposez enfin les morceaux de pintade grillée dans la marmite, mélangez bien et laissez mijoter 10 minutes.

- Retirez du feu et ajoutez les olives vertes dénoyautées. Servez avec du riz blanc. Recette originaire du Sénégal habituellement réalisée avec du poulet. Revisitée à la pintade c’est tout simplement excellent. Bon appétit Danielle EBENGOU


HOROSCOPE Belier

balance

Taureaux

Scorpion

Gémeau

Sagitaire

Vous aurez besoin de vous renouveler et cela engendrera des transformations. Certains prendront leur indépendance. Les natifs du 1er décan devront faire attention à leur santé.

Vous aurez certainement des opportunités mais sachez garder la tête froide. Beaucoup de nouveautés dans votre vie. Même si vous faites preuve d’ambition restez réaliste.

Votre année commenceront avec de l’assurance et de la légèreté. Les problèmes seront loin derrière vous et vous auront servi de leçon. Vous serez patiente et aurez à cœur de tenir vos promesses.

Cancer

Vous suivrez votre intuition pour votre plus grand bonheur. Vous saurez faire la part des choses entre les bons amis et les mauvais. Evolution positive pour cette année.

Lion

nombreuses décisions seront à prendre à tous les niveaux. Vous éprouverez le besoin de changer un peu et ferez preuve de créativité. Vous vous investirez dans le social.

Vierge

Toujours de la rigueur et de la volonté pour aller de l’avant. Vos projets verront leur aboutissement. Beaucoup d’intuition cette année qui sera à votre profit.

Votre ténacité vous permettra d’avancer à grands pas, rien ne vous arrêtera ! Côté professionnel et affectif les choses s’annonceront positives. Vous aurez de l’énergie à revendre.

Cette année 2012 sera le moment idéal pour vous poser et réaliser vos projets. Même si de fausses promesses sont à prévoir, vous garderez le cap. Vous vous sentirez plus légère dans votre tête.

Vous vous sentirez Le besoin de réorienter votre vie affective ou professionnelle. Votre rigueur et votre audace vous permettront de réussir à plusieurs niveaux. De plus, une réponse positive à une demande risquera d’entraîner de grands changements dans votre vie.

Capricorne

La prudence sera à l’ordre du jour dans toutes vos entreprises. Vous serez davantage dans la réalité et cela aboutira sur des choix positifs. L’heure n’est plus aux doutes mais à la réussite !!

Verseau

La prudence sera à l’ordre du jour dans toutes vos entreprises. Vous serez davantage dans la réalité et cela aboutira sur des choix positifs. L’heure n’est plus aux doutes mais à la réussite !!

Poisson

D’importants changements s’annonceront de façon constructive malgré quelques petites difficultés. Vous allez faire preuve d’imagination et de créativité.

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