Diasporas News - Edition Decembre 2012

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Diasporas news La référence afro-caribéenne N°36 décembre 2012

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A L’ORÉE DE CETTE NOUVELLE ANNÉE, TOUTE L’ÉQUIPE DE DIASPORAS-NEWS SOUHAITE À TOUS SES LECTEURS DE TRÈS BONNES FÊTES DE FIN D’ANNÉE.

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE

2013

Isabelle ANOH magnifie la mode Africaine

21

décembre

Fin du monde

Tina Gnassingbé menacée d’une expulsion

Iman de Chanel révèle les pratiques des médias français

Dossier 4

Faut-il croire en la prophétie Maya ?

Niger L’Afrique très RDC un nouveau attractive pour Bukavu, défi pour le les diplômés de et maintenant développement la diaspora Goma

Politique 6

Ne pas jeter sur la voie publique

Au Mali, rien ne va plus

Société 22 Entretien 27 Economie 16 Sport 20 Média 20 Santé 28



Diasporas News

édito

N°36 décembre 2012

Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news. com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Hermann DJEA Mireille NGOSSO Faustin Dali DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

D

édito : Hollande et les opposants africains

ès son élection le 6 mai dernier à la tête de la République française, François Hollande a promis d’«écrire avec l’Afrique une nouvelle page.» Cela suppose qu’il faille rompre avec les pratiques praticiennes du passé et les relations paternalistes d’antan entre l’ancienne puissance coloniale et ses ex-colonies.

Marc Ona Essangui ne s’est pas arrêté là. Poursuivant dans la même veine, il a mis en cause la composition de l’hémicycle gabonais. « Si nous prenons l’Assemblée nationale, poursuit-il, aujourd’hui l’Assemblée nationale est composée de 116 députés issus du PDG sur 120 ! Ça, ce n’est pas une Assemblée nationale d’un Etat républicain ! »

Dès lors, le nouveau locataire de l’Elysée, a, lui-même, fixé les nouvelles règles des relations qu’il attend entretenir désormais avec les dirigeants africains. Chaque fois que l’occasion s’est présentée, François Hollande n’aura eu de cesse de placer les Droits de l’Homme et la Démocratie au cœur de son message adressé aux Africains. Il souhaite des relations réciproques totalement décomplexées, sans hypocrisie et respectables.

François Hollande a eu la même attitude en recevant Etienne Tshisekedi en marge du 14e Sommet de la Francophonie tenue à Kinshasa. Il avait reçu en audience l’opposant congolais pendant un temps relativement plus long qu’avec le président Joseph Kabila. Là aussi, le président français a appris davantage sur les violations des droits de l’homme et la façon dont le camp Kabila tord le cou à la démocratie.

Le premier signal fort envoyé en direction du continent a été d’euthanasier la nébuleuse « françafrique » en commençant par supprimer les deux entités – le ministère de la Coopération et la cellule africaine de l’Elysée – perçues comme celles qui instrumentalisent et perpétuent cette tradition néocolonialiste exaspérante. Il est vrai que dans la pratique, François Hollande ne semble pas être plus à l’aise avec ses homologues africains que leurs opposants qui arpentent ces derniers temps la rue Saint Honoré à Paris. Plus ouvert et à leur écoute, le président français paraît plus réceptif aux personnalités de l’opposition africaine.

Récemment, ce fut le tour du Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo, membre de l’International Socialiste, d’être reçu par Mme Hélène Legal, la Conseillère Afrique de l’Elysée. Cette audience a été une aubaine pour le président par intérim du Fpi, M. Sylvain Miaka Ouretto de faire un tour d’horizon sur toutes les questions qui défraient la chronique en Côte d’Ivoire. A savoir, l’emprisonnement de leur leader à la prison de la Cpi (La Haye), les conditions de détention des camarades dans les prisons ivoiriennes, la pratique de tortures envers les militants de l’opposition, la chasse aux sorcières et les difficultés des exilés à reprendre le chemin du retour.

Du reste, il est certainement plus aisé de discuter de démocratie et de droits de l’Homme avec un opposant qu’avec un chef d’Etat africain en exercice. Ce n’est pas en échangeant par exemple avec un Ali Bongo du Gabon ou un Joseph Kabila de la République démocratique du Congo que Hollande va s’instruire sur les avancées démocratiques et la bonne gouvernance dans ces pays.

Des informations que la Conseillère Afrique n’aurait certainement jamais obtenues des services officiels ivoiriens et encore moins des autorités ivoiriennes. D’où d’ailleurs, tout l’intérêt pour l’Elysée de s’ouvrir, sans arrière-pensée, aux forces vives africaines. Mme Hélène Legal a pris bonne note des éléments nouveaux à verser au dossier ivoirien pour que Hollande en tire toutes les conséquences.

En recevant l’opposant Marc Ona Essangui, président de l’Ong Brainforest et coordonnateur gabonais de la coalition, figure emblématique de la société civile de l’Afrique centrale, le chef de l’exécutif français a certainement beaucoup appris pendant leur entrevue. Au sujet des biens mal acquis imputés à la famille Bongo, le dernier a expliqué à son hôte que « quand vous regardez la quantité et la qualité des biens qui ont été recensés entre les Sassou et les Bongo, par rapport à quelques effets qu’on est en train de saisir pour le pouvoir au Gabon, nous pensons qu’il y a un problème. Il faudrait que tous les dossiers soient traités au même niveau.»

Cependant, cette tradition imprimée par le nouveau locataire de l’Elysée n’a toujours pas été bien comprise. L’audience accordée à la délégation du Mouvement national pour libération de l’Azawad (Mnla) a été une des plus critiquées par la classe politique malienne. L’objectif pour Paris étant de persuader le Mnla à « renoncer de manière explicite à leurs revendications à l’indépendance et à l’autodétermination de l’Azawad » et à se démarquer des groupes terroristes qui sévissent dans le nord de ce pays.

L’opposant gabonais conseille donc des mesures judiciaires beaucoup plus sévères à l’encontre de la dynastie Bongo. Le visiteur du jour a également attiré l’attention de son interlocuteur sur les institutions de son pays. « Celle qui est à la tête de la Cour constitutionnelle aujourd’hui, dénonce-t-il, ça fait vingt ans qu’elle est là. Et nous savons exactement les liens que cette « dame » entretient avec la famille Bongo. Et rien qu’avec cet élément, nous pouvons penser que les institutions ne sont pas républicaines au Gabon. »

Hors du continent, l’offensive de la politique étrangère de François Hollande a été une fois de plus démontrée dans la crise syrienne. Le président français a été le premier chef d’État occidental à reconnaître la nouvelle coalition de l’opposition syrienne et à recevoir ses chefs à l’Elysée. Cette initiative de Hollande est certainement à encourager pourvu que la légitimité donnée aux forces vives africaines et d’ailleurs, contribue effectivement à créer des contre-pouvoirs pour faire avancer la démocratie et respecter les droits de l’homme. Clément YAO


dossier

Fin du monde le 21 décembre Fautil croire en la prophétie Maya ? La date du 21 décembre approche à grands pas et la fin du monde également, si l’on en croit la prophétie du peuple Maya au Mexique.

C

ontrairement à l’opinion que se font nombre de personnes, cette fin du monde au mois de décembre est une idée purement maya. Qui, trouve son origine dans le calendrier de ce peuple d’Amérique latine. Cette prophétie à dire vrai est née d’une conception du peuple maya qui préconise que pour un changement, il faut nécessairement que s’installe le chaos et destruction. Fort de cela et comme l’imaginent certains, cette fin du monde est loin d’être la destruction physique du monde avec tout ce qu’il renferme mais plutôt marque un renouveau. Si l’on en croit l’histoire de ce peuple, cette fin du monde marque la fin d’un cycle de 5125 ans qui bien évidemment a débuté 3174 ans avant Jésus Christ. Il se trouve être donc le début d’une nouvelle ère qui est l’ère de la lumière où l’homme va aller vivre vers le bon et vivre une vie complètement différente de celle qui aura vécue. C’est en somme cette rupture qui est assimilée par ce peuple à la fin du monde. Ainsi, le 21 décembre démarre un 5ème cycle pour ce peuple. Puisque le calendrier du peuple Maya dispose de différents cycles, le 4èmes’achevant la veille de cette date fatidique du 21 décembre.

Fin du monde impossible ! Cette conception Maya, faut-il le rappeler a suscité de nombreuses réactions et surtout chez certaines personnes des craintes. Au point que nombre d’entre elles s’interrogent sur l’attitude à tenir eu égard à ce passage d’un monde à un autre. A la vérité, il n’est point besoin de s’en inquiéter car elle est nulle et de nul effet. Elle ne concerne que ce peuple latinoaméricain. En effet, une comparaison peut être faite avec le calendrier grégorien où le 31 décembre marque la fin d’une année civile. Date à laquelle certaines personnes dressent un bilan des douze mois vécus à l’effet de mieux amorcer le nouveau cycle ou encore la nouvelle année. Donc, ceci peut être assimilé à une fin de monde. Les scientifiques, sur cette question n’ont pas voulu garder le silence. Selon eux, il n’y a qu’un seul phénomène qui pourrait provoquer la fin du monde dans lequel vivent les humains. 4 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Il s’agit d’un astéroïde qui expliquent-ils aurait détruit le monde il y a 65 millions d’années en arrière, emportant tout sur son chemin. Par conséquent, ces scientifiques soutiennent qu’un tel phénomène est quasi-impossible du fait de l’avancée des technologies surtout avec le niveau de la technologie et les appareils conçus à cet effet pour parer à toutes les situations de catastrophes. Ces appareils donc permettront de détecter le mouvement de ces astéroïdes si éventuellement ils s’approchaient de la terre et ainsi des mesures adéquates seraient prises.

La vie continue… Aucune catastrophe n’est à attendre ce vendredi 21 novembre. Il n’y aura rien. Le monde pour ce faire ne saurait s’arrêter à cette date. Bien

évidemment la vie elle, va continuer comme cela l’a toujours été. C’est d’ailleurs pour cette raison que toutes les personnes nées ce jour auront à célébrer leur anniversaire. Comme pour dire à la planète entière que la vie ne s’est point arrêtée ce jour et que les activités ont bel et bien été menées. En attendant la fin de l’année 2012 le 31 décembre prochain qui sera d’ailleurs marquée par la célébration de la Saint Sylvestre. Marquant la fin d’un cycle et également le début d’un nouveau cycle. Hermann Djéa


dossier

Spiritualité : Théorie de la fin du monde

Une expérience inoubliable à bord

Entre songe, mensonge et business.

21 décembre 2012 : la fin du monde ?

First in Business

Attendez-vous au meilleur !

Les

théories apocalyptiques au sujet de la fin du monde connaissent un regain d’intérêt au fur et à mesure que l’année 2012 tire à sa fin. Et pour cause l’une d’elle, à savoir celle des Mayas qui a fixé (unilatéralement) la date de la fin du monde au 21 décembre 2012 cristallise l’attention mondiale. Décryptage d’un phénomène aussi irrationnel que spirituel.

L

e spectre d’une fin du monde programmée a toujours préoccupé l’Homme, soucieux de connaître son avenir et le devenir de l’humanité. Ce perpétuel questionnement existentiel a développé les supputations ou prophéties plus ou moins fantaisistes appuyées par de nombreux films et livres abondant à ce sujet. Tout le monde connaît une date : 21/12/2012, celle de la fin du monde prédit par les Mayas. Selon leur calendrier, le monde s’arrêterait. Et ce serait donc la fin. De quelle fin s’agit-il ? De qui, de quoi ? « Peuple du monde, tremblez de peur, une grosse météorite venant du ciel va nous

plonger totalement dans l’obscurité ! Et nous mourrons tous au même instant ! » Ne riez pas ! Sans aucun doute, ce serait alors la fin de tout et de n’importe quoi. Mais pas sûrement des affaires puisque le Mexique où les Mayas ont de nombreux vestiges historiques et sites archéologiques s’apprête à tirer profit en terme économique et touristique de cette prophétie. En effet, les hôteliers mexicains prévoient un taux d’occupation de 90% de leurs réceptifs. Sauf catastrophisme inexplicable, les préparatifs pour les fêtes de fin d’année vont bon train avec les offres promotionnelles, les cadeaux, les plus attrayant les uns que les autres. Les mexicains au-delà de la manipulation de masse l’ont compris avec l’attraction que suscite le business de l’ésotérisme, du mysticisme et de la spiritualité. Eux qui sont à la fois connus comme étant des adorateurs du dieu serpent à plumes mais aussi des fervents catholiques. D’ailleurs en nous appuyant sur la Bible, le Seigneur Jésus lui-même a déclaré dans Matthieu 24 verset 36 ceci : « Personne ne sait quand viendra ce jour ou cette heure, pas même les anges dans les cieux, ni même le Fils ; le Père seul le sait ». Une chose est presque sûre, la prophétie des Mayas sur la fin du monde a été un très gros business, une manière de se faire aussi de l’argent. Et pour cela, ce n’est pas la fin des haricots.

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Félix Boni NIANGORAN 5 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


politique

RDC : Bukavu 2008, et maintenant Goma

Deux décennies de conflits, plus de 5 millions de morts. Une population en souffrance dans une région trop fertile, gorgée de minerais… Pourquoi cette énième nouvelle flambée de violences ? Tous coupables, tous complices ; mais mention spéciale aux parrains : l’Ouganda, le Rwanda et l’oncle Sam !

G

oma, le chef lieu de province du Nord-Kivu est tombé sans résistance. Cette ville de plus d’un million d’habitants est désormais contrôlée par les rebelles du M23. En à peine six mois, depuis leur offensive de leur base arrière du parc national de Virunga, ses quelques 500 soldats aguerris, dotés d’armements neufs (mitrailleuses lourdes montées sur des pick-up, roquettes anti-char) ont accompli leur premier objectif : conquérir les principales villes de la province de l’Est pour être en position de force

en vue d’une négociation avec le président Joseph Kabila. Et pourquoi ne pas marcher sur Kinshasa, renverser la table comme au poker et ramasser entièrement la mise d’un pouvoir chancelant ? Les discussions pour sortir de cette crise se jouent à Kampala. Lors de la grande première rencontre, le président rwandais Paul Kagamé a accepté de faire le déplacement. Il a ensuite laissé le soin de mener les pourparlers à son ministre des Affaires Etrangères Louise Mushikiwabo. La Conférence Internationale sur

Paul Kagamé

Yoweri Museveni

Canossa. Accepter de s’asseoir à cette table, en la présence du représentant politique du M 23 Jean-Marie Runiga, est déjà une humiliation pour un chef d’Etat du plus grand pays du continent.

Hervé Ladsous

Que fait la MONUSCO ?

D’abord, l’Union Africaine et son silence assourdissant. Le Conseil de Paix et de Sécurité (CSP) de l’organisation continentale, 6 Diasporas News N°36 Décembre 2012

si prompt à condamner les petits pays (Mali, Guinée, Madagascar) n’est sorti du bois qu’une semaine après la prise de la ville de Goma. Face à un casus belli du Rwanda sur la RDC, l’UA se contente d’acquiescer les déclarations de la CIRGL et envisager le déploiement d’une force neutre ! Dans cette conquête du M23 vers le Sud de la province, au fur et à mesure que les villes tombent, l’armée régulière congolaise (FARDC) adopte un repli stratégique pour ne pas dire un « sauve-qui-peut ». Certains soldats n’hésitent pas à déserter en essayant se mouvoir au sein de la population civile. La MONUSCO, elle, a préféré mettre à l’abri ses hélicoptères de combat. Elle est inattaquable car elle n’a pas failli à sa mission, entre autres « utiliser tous les moyens nécessaires… en vue d’assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l’homme se trouvant sous la menace imminente de violences physiques…». Oui, l’arche de Noé était surchargée ; on ne pouvait quand même

Joseph Kabila

la Région des Grands Lacs (CIRGL) ressemble à s’y méprendre à un bal de faux-culs ou de cocu. Les deux parrains – Yoweri Museveni et Paul Kagamé – du M23, mènent les discussions ; tandis que le président Joseph Kabila, à la tête du pays agressé, est obligé d’aller à

Jean-Marie Runiga

pas évacuer entièrement une ville d’un million d’habitants. Seuls leur personnel non-essentiel et quelques personnalités autochtones furent évacués. Les casques bleus se sont ensuite contentés d’assurer des patrouilles sans que cela puisse éviter les violences, les exactions et les scènes de pillage. Hervé Ladsous, Secrétaire Général adjoint chargé du maintien de la paix aux Nations-Unies, comme Ponce Pilate, s’en lave les mains. Interrogé par nos confrères de RFI, il considère que « la prise de Goma est avant tout un échec de la FARDC qui n’arrive pas à défendre ses frontières. Mais également la faillite de son gouvernement. Car sa souveraineté est violée par des mouvements soutenus de l’étranger… » La MONUSCO, en quelques chiffres, c’est : 1,5 milliard $ par an de budget, 17.000 hommes, peut-être 3.000 soldats supplémentaires d’ici la fin de l’année. Contingent de nationalité diverse (indienne, bangladaise…), spécialisé dans la police militaire, parfois cité dans des affaires de viols, les stratèges de l’ONU ne préfèrent-ils pas réduire cet effectif pléthorique,


politique budgétivore et mettre des soldats d’élite de pays qui savent faire le boulot ? Et maintenant, il serait question d’envoyer quelques drones nonarmés américains ou français pour surveiller le mouvement des rebelles. En tout cas, le sujet a été évoqué au sein du Conseil de Sécurité. Il ne faut pas être expert en renseignements militaires pour déduire que le M23 obtient des matériels militaires fournis par l’Ouganda et le Rwanda. A quoi peuvent servir des drones de surveillance au-dessus d’une végétation luxuriante ? Elle n’est même pas capable de contenir une rébellion de 1.000 hommes ? La vérité c’est que la MONUSCO n’a pas envie d’avoir des pertes au sein de son effectif. Se dédouaner sur une armée congolaise hétéroclite, fusse-telle composée de 75.000 hommes, n’est pas digne d’une institution aussi prestigieuse. Que la communauté internationale lève l’embargo qui interdit à la RDC d’importer des armes depuis 2005. L’état actuel de leurs équipements ne permet même pas à la FARDC de contenir les assaillants qui violent ses frontières. Les pays occidentaux, eux, hésitent à dénoncer et à sanctionner les agissements du Rwanda. Comme s’ils étaient tétanisés par une culpabilité qui remonte au génocide de 1994. Ainsi le pays de Paul Kagamé, accusé par un rapport d’experts des Nations Unies de soutenir les rebelles du M23, siègera à partir du mois de janvier 2013 au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Rwanda pourra ainsi bloquer toute décision prise par consensus et même celle qui relève de sanctions en son encontre.

FARDC, une armée mexicaine

On en viendrait presque à regretter le maréchal Mobutu. Le mot «armée» était encore pourvu de sens, et les soldats étaient fiers de porter leur uniforme. Aujourd’hui, la FARDC est un tigre de papier. Manque cruel de matériels, d’équipements et même de budget pour payer les soldes de cet effectif hétéroclite composé de soldats engagés, de miliciens recyclés à chaque fin de conflits depuis 20 ans. La dimension ethnique menace régulièrement la grande muette. Plusieurs officiers qui sont à la tête du M23 actuel ont obtenu leurs galons et leurs étoiles, à la faveur de leur intégration, au sein de la FARDC alors qu’ils étaient des seigneurs de guerre qui méritaient mille fois d’être traduits devant la CPI. Où sont les exCNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) aujourd’hui : le général Bosco Ntaganda, le colonel Makenga ? Les militaires fraîchement intégrés après un conflit refusent systématiquement d’être mutés dans autre région. Non seulement, ils arrivent à s’enrichir rapidement en s’associant aux hommes d’affaires du coin ou en assurant la protection de compagnies minières étrangères. Mais en

cas de mobilisation, il leur suffit de traverser les frontières des pays voisins pour préparer la prochaine offensive rebelle. Le colonel Albert Kahasha alias« Foka Mike » commandant du 808ème régiment des FARDC, basé au NordKivu, a déserté en janvier 2012. Il emmena avec lui ses hommes lestés d’armes et munitions. Début novembre, il se rendit aux responsables de l’armée et au gouverneur du Sud-Kivu Marcellin Cishambo. Quelques jours après sa réédition, il fit à nouveau défection. Le cas du général Gabriel Amisi est encore plus flagrant. Ancien officiel rebelle, il est devenu chef d’état-major des forces terrestres de la FARDC après son intégration. Fallaitil attendre la publication d’un rapport de l’ONU pour savoir qu’il se livrait à des trafics d’armes destinées aux mouvements rebelles de l’Est ? Immensément riche, devenu un notable, propriétaire d’un club de football, le président Joseph Kabila ne pouvait ignorer ses agissements. Pourquoi a-t-il fermé les yeux ? Ses officiers précédemment cités ne méritentils pas d’être traduits en cour martiale ? Ce manque d’autorité est le signe d’un pouvoir aux abois. A partir de là, l’hypothèse de la chute du régime n’est pas totalement exclu !

La genèse de ce conflit

Les experts militaires définissent ce genre de conflit de « basse intensité » car il ne défraye plus les chroniques que de manière sporadique. Déjà plus de 5 millions de morts en deux décennies ; sans compter les victimes de viols, des millions de réfugiés. Cette région des Grands Lacs est une pétaudière sujette à des éruptions violentes périodiques. Pourquoi la Tanzanie ayant une frontière commune avec la RDC vit-elle en bon voisinage alors qu’au Nord, sur une ligne qui limite les pays de part et d’autre des lacs Kivu (RDC, Burundi, Rwanda) et Edouard (RDC et l’Ouganda), l’instabilité est une donné constante ? Bien avant l’existence des frontières, par brassage successif et de migrations qui remontent à plusieurs centaines d’années, des rwandais se sont installés vers l’Ouest c’est-à-dire dans l’actuelle RDC. Ensuite pendant la colonisation, les belges ont également poussé ce peuple nomade et pasteur à migrer. Et enfin à chaque guerre inter-ethnique (entre Tutsis et Hutus) au Rwanda ou au Burundi, le réflexe naturel des réfugiés est de traverser les frontières pour s’installer côté congolais. Si bien que lorsque l’herbe était encore grasse en 1960, le Zaïre fut accueillant et octroya même la nationalité à ces migrants en 1972 – avant de la retirer dix ans plus tard. Les rwandophones ont toujours été traités avec condescendance et ne pouvaient jamais prétendre à accéder à la vie politique du Zaïre. Et lorsque, vers la fin des années 90, la croissance démographique

provoqua la raréfaction des terres arables, les migrants sont devenus des boucs émissaires.

Pourquoi les rwandais et les ougandais tournent-ils autour du pot ?

Il existe également une dimension économique qui engendre cette situation inextricable : l’énorme ressource minière que regorge le soussol de la province Est. Elle suscite la convoitise de ses voisins (rwandais, ougandais et burundais) mais également des multinationales. Elles sont une puissance financière et un lobbying à l’échelle mondial si efficace qu’elles sont capables de dicter leur volonté aux dirigeants politiques occidentaux et même de renverser un chef d’Etat en Afrique. Au début des années 1990, parmi toutes les compagnies internationales qui souhaitaient investir dans la région des Grands Lacs, l’American Minerals Fields Inc. (AMFI) se révèle être la plus opportuniste et la plus entreprenante. L’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), une coalition dissidente au maréchal Mobutu, créée de toutes pièces par les trois chefs d’Etat (Paul Kagamé Yoweri Museveni et le burundais Pierre Buyoya) aurait été soutenue financièrement par l’AMFI. Ils ont signé un pacte avec Laurent Désiré Kabila : aider ce dernier à conquérir le pouvoir contre une nouvelle configuration des frontières en faveur de l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. Dès 1997, la société AMFI ouvrira une agence à Goma. Quelques semaines avant la marche sur Kinshasa et la chute de Mobutu, un deal a été signé entre l’AFDL et l’AMFI ; Il s’agit de la future exploitation de concessions de cuivre et de cobalt dont le montant de l’investissement couterait la bagatelle de 1,5 milliard $. 250 millions revenant à l’AFDL qui touchait d’emblée 25% du montant. La fin tragique du président Laurent Désiré Kabila en 2001, ne serait que la conséquence de sa double trahison : non seulement il aurait remis en cause les accords territoriaux avec ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir suprême mais également les concessions minières préalablement attribuées à l’AMFI. Exiger le retrait sans conditions de ses positions acquises sur le terrain ; telle est l’injonction formulée par la CIRGL et l’ONU auprès du M23 dirigé par le colonel Makenga et ses hommes. Les médiations antérieures ont déjà abouti d’une part à l’intégration des anciens rebelles au sein de la FARDC ; d’autre part le CNDP faisait partie de la plate-forme englobant la Majorité Présidentielle (MP) aux dernières élections présidentielles en RDC. La paix et la stabilité de la région des Grands Lacs dépendront en grande partie du bon vouloir des parrains du mouvement et de l’Oncle Sam. Alex ZAKA 7 N°36 Décembre 2012

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société

Au Mali, rien ne va plus

Bamako

est toujours à la recherche d’une gouvernance stable. Une intervention militaire : risque de catastrophe humanitaire majeure, selon Ban Ki Moon. Comment définit-il la situation actuelle de la population au Nord Mali ? Et la MICEMA : combien de divisions ?

Zizanie à Bamako L’exigence de mise en ordre dans la maison « Mali », que la communauté internationale avait appelée de ses vœux, est entrain de tourner en eau de boudin. Rappelons que le Groupe International de Suivi et de Contact (GISC) a tenu une réunion importante à Bamako le 18 et 19 octobre dernier. Les partenaires et les bailleurs de fonds ont levé les sanctions financières prises ainsi que l’embargo sur les subventions internationales à la suite du putsch du mois du 22 mars. Moyennant quoi, la société civile malienne doit être incluse dans le processus de sortie de crise. D’où l’idée de l’organisation des concertations nationales. Initialement prévue se tenir le 26 novembre et ce pour une durée de trois jours, elles ont été différées le 11 décembre. Faut-il maintenir ou non les institutions constitutionnelles existantes ? En lieu et place, pourquoi ne pas créer un Haut Comité doté de pouvoirs consultatifs ; une sorte de triumvirat composé du président de la Transition, un officier et une personne issue de la société civile ? Le climat de suspicion qui mine la classe politique depuis quelques années, exacerbé par le clivage entre pro et anti-putschiste, entrave aujourd’hui le règlement de la crise constitutionnelle. Face aux levées de boucliers des protagonistes comme le Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR), l’Alliance des Démocrates Patriotes (ADP) et la Convergence pour Sauver le Mali (CSM), le gouvernement a choisi d’adopter une position de repli. Le point de discorde se focalise sur deux préalables : les termes de référence de ces assises ; le choix des membres de la commission d’organisation. D’aucuns soupçonnent le staff du premier ministre Cheick Modibo Diarra de vouloir tout régenter. D’ailleurs, ce dernier lors de son entrevue avec le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius à Paris, envisagerait de passer en force en cas de remise aux calendes grecques des concertations nationales : l’assemblée nationale. C’est ce qu’il appelle « une solution de sortie par le haut ». De quel droit les parlementaires élus avant la chute du régime peut-il encore légiférer ? Certes le GISC a exigé une feuille de route claire, condition sine qua non, pour un retour 8 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Blaise Compaoré

Le ministre Laurent Fabius avec le premier ministre malien Cheick Modibo Diarra

progressif à l’ordre constitutionnel. Mais chambouler les instances de décision au sommet de l’Etat est-il opportun au regard de la situation qui prévaut au Nord ? L’idée d’une élection présidentielle avant une intervention militaire aurait été évoquée par certains protagonistes nationaux. Les américains ne disent pas autre chose. Car selon le général Ham Carter, commandant des Forces Armées en Afrique (AFRICOM) : « un gouvernement légitime et démocratique est un préalable politique à toute intervention militaire ».

Les médiations du Burkina et de l’Algérie Les bons offices des voisins sont-ils vraiment dénués d’arrière-pensée ? Depuis que l’ONU a voté la résolution 2071 le 12 octobre dernier, actant l’intervention d’une force armée internationale pour reconquérir le Nord Mali, le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) et Ansar Dine se sont rapprochés des pays voisins pour tenter de trouver une solution négociée. Inédit, le président burkinabé Blaise Compaoré a reçu ensemble une délégation conjointe des deux mouvements touareg à Ouagadougou, le mois de novembre dernier. Ils ont exprimé « leur disponibilité à s’engager résolument dans un processus de dialogue politique ». Et de poursuivre la déclaration en ses termes : « que l’armée malienne s’engage à arrêter toutes

Abdelaziz Bouteflika

formes d’hostilités militaires à l’encontre des populations civiles ». A la suite, du tête-àtête franco-malien du Quai d’Orsay, la cellule diplomatique de l’Elysée a indiqué que « des contacts préliminaires entre une délégation malienne et le MNLA serait prévu au début du mois de décembre à Ouagadougou ». Tout récemment, Al-Gabass Ag Intalla, un des responsables d’Ansar Dine affirme qu’une délégation de son groupe a été reçue à Alger pour la recherche d’une solution négociée avec les autorités maliennes. Au cours des discussions, la diplomatie algérienne a demandé à Ansar Dine de faire des concessions. C’est ainsi que ses membres finirent par accepter unilatéralement deux clauses : renoncer à appliquer la charia dans tout le Mali, excepté la région de Kidal ; condamner officiellement les groupes terroristes du Nord Mali. La position de l’Algérie n’a jamais été claire visà-vis de ses voisins et leur minorité touarègue. Les algériens ont toujours soufflé le chaud et le froid. Tout comme les mauritaniens, ils ont armé


société les touarègues en croyant que ces derniers serviraient de rempart contre AQMI. C’était sans compter un renversement d’alliance grâce à un concours de circonstance exceptionnel : la révolution libyenne. La chute du colonel Kadhafi a provoqué la démobilisation des contingents touaregs, rentrés avec un arsenal d’armes. Pressé par les Etats-Unis et la communauté internationale à participer à la future force d’intervention, le président Abdelaziz Bouteflika essaye de repousser, autant que faire se peut, cette éventualité. AQMI est un avatar de la guerre civile des années 1990 entre les islamistes et l’armée algérienne. Se débarrasser coûte que coûte des djiahdistes quitte à les renvoyer aux confins du désert du Sud, proche de la frontière malienne ; telle est la solution algérienne pour obtenir sa concorde nationale. Surtout que l’Algérie ne voit pas d’un très bon œil une présence occidentale durable dans son arrière-cour. La majorité des maliens goûtent assez peu ces négociations hors de ses frontières, initiées par des voisins dont les intérêts sont à l’opposé d’un pays qui se considère comme agressé par des mouvements rebelles longtemps entretenus par ceux-là même qui prônent aujourd’hui une solution négociée. La seule solution qui prévaut aujourd’hui à Bamako est l’intervention militaire au Nord Mali. Tant pis si le MNLA et Ansar Dine se sont fourvoyés en pactisant avec le diable ; ils sont maintenant considérés comme des terroristes.

Les laïcs du MNLA chassés par les islamistes

Les touarègues sont aujourd’hui aux abois. Ils se sont rendus compte, hélas mais un peu tard, que les djihadistes se sont servis d’eux comme un cheval de Troie. Dès le mois de juin, le MNLA, regroupant des touaregs laïcs, fut délogé de Gao par AQMI et le MUJAO. Obligé de se replier dans la région de Ménaka, pour se reconstituer, les touarègues ont lancé une contreoffensive, il y a deux semaines. Le mouvement sécessionniste souhaitait évincer les islamistes et reprendre au moins la ville de Gao. Mais il s’est heurté à une farouche résistance des hommes de MUJAO appuyé par les miliciens d’AQMI et même des hommes d’Ansar Dine. Le porte-parole du Mujao, Walid Abu Sahraoui, a annoncé que « dans tout l’Azawad, nous allons poursuivre le MNLA, partout où ils sont encore, nous allons les poursuivre. Nous maîtrisons la situation ». Dernier épisode en date, les islamistes d’Ansar Dine arrivèrent dans la ville de Léré - bourgade de 20.000 habitants

située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière mauritanienne - tenue par le MNLA. Ils demandèrent aux touarègues de quitter les lieux qui se sont exécutés sans combattre. Les islamistes ne seront pas prêts de céder ne serait-ce qu’un pouce de leur position. Les katiba (groupes de combat) sont aujourd’hui prêts à affronter les mécréants qui les empêcheront de réaliser leur grand dessein : appliquer la charia dans toutes les régions occupées et mettre en coupe réglée l’économie du Nord Mali. Assurer le contrôle du désert du Sahara est vital pour les djihadistes ; il permettrait de perpétuer les trafics de drogue qui financeront la guerre

ce genre de posture en tant que récipiendaire du prix Nobel de la paix 2012. Mais sa feuille de route de la mission militaire au Mali est inscrite dans le rapport Concept de Gestion de Crise présenté par Catherine Asthon, la Haute Représentante de l’Union pour les affaires

L’intervention militaire remise en question

Il existe deux lignes de fracture sur cette opération militaire : d’un côté, les interventionnistes c’est-àdire la CEDAO et l’Union Africaine (UA) soutenues par la France qui veulent une résolution rapide et

Général Sékouba KONATE

les partisans d’une solution négociée ; de l’autre les modérés emmenés par les Etats-Unis, l’Algérie et depuis peu l’ONU. Les forces ouest-africaines de la MICEMA, seront dirigées par l’ex-chef de la transition guinéenne le Général Sékouba Konaté, chargé par l’UA de piloter l’intervention au Nord Mali. Combien d’hommes disposera-t-il ? Environ 3.300 hommes auxquels s’ajouteront les 5.000 militaires maliens. Le 15 novembre la France a accueilli une réunion de l’Europe de la Défense composée de ministres des Affaires Etrangères et de la Défense des pays membres. Aucune estimation chiffrée des mesures d’aides concernant l’intervention européenne n’a été divulguée ; les participants se sont contenté de propos lénifiants comme celui du ministre allemand des Affaires Etrangères, tout juste rentré du Mali : « à présent, il faut faire avancer le processus politique au Mali, a-t-il déclaré. Sans un dialogue entre le sud et le nord du Mali, aucune solution ne sera stable et durable ». L’UE ne peut qu’adopter

général de l’AFRICOM Carter Ham

étrangères et la politique de sécurité. L’UE enverra quelques 500 instructeurs uniquement pour former l’armée malienne. Du côté américain, le général de l’AFRICOM Carter Ham estime qu’il faut épuiser toutes les solutions politiques négociées avant d’envisager une intervention militaire, qui n’est toutefois pas totalement écartée. Cette position américaine a été affirmée à la suite de la visite de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton à Alger au mois d’octobre. Les Etats-Unis jugent qu’une opération militaire dans le Nord Mali ne peut se faire sans l’Algérie. Car celle-ci dispose d’une expertise en matière de renseignement et de contre-terrorisme. En creux, le général Carter Ham ne fait pas du tout confiance à la capacité de l’armée malienne et aux forces de la MICEMA pour déloger les islamistes d’AQMI et de MUJAO. Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon vient d’adresser un rapport au Conseil de Sécurité. Il juge que « l’option militaire peut avoir de graves conséquences humanitaires… qu’il risque de ruiner les efforts de dialogue politique avec les touaregs ». Il met également en exergue les questions relatives à la composition, l’équipement et le financement des forces de la MICEMA. En tout état de cause deux logiques s’affrontent quant au timing de l’intervention militaire au nord Mali. Pierre Buyoya, ancien chef d’Etat burundais aujourd’hui Haut Représentant de l’UA pour le Mali et au Sahel, estime qu’une opération militaire est envisageable au premier trimestre 2013. Tandis que Romano Prodi, l’Envoyé spécial de Ban Ki Moon estime, quant à lui, qu’il n’y aurait pas d’intervention militaire avant le mois de septembre 2013. ALEX ZAKA

9 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


société

élue 1 ère Miss Black France Mbathio Bèye : Une beauté à l’assaut de la drépanocytose Faisant

fi de la polémique franco française qui avait accompagné son élection de Miss Black France, Mbathio Bèye allie les obligations dues à son mandat, sa vie professionnelle mais surtout un engagement personnel pour des causes qui lui tiennent à cœur. Ainsi elle a décidé de faire de la lutte contre la Drépanocytose son cheval de bataille. Cet engagement l’a mené jusqu’au Sénégal où la jeune fille a mené, sans sa couronne de miss, une campagne de sensibilisation et de dépistage. Rencontre avec une miss qui cultive sa différence.

«F

emme noire, femme nue, vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté » on serait tenté d’imiter le lyrisme sensuel du poète président Léopold Sédar Senghor pour décrire Mbathio Bèye, la première Miss Black France. Elue en mars dernier, la jeune étudiante en Master de Stratégie marketing à l’Université Paris-Dauphine se définit comme une fille de son « temps avec des défauts : un peu trop perfectionniste, protectrice envers ma famille, respectueuse des valeurs traditionnelles. Quand on ne me connaît pas, on peut penser que je suis timide mais je m’habitue facilement aux gens. Je suis passionnée par tout ce que je fais ». Une passion qu’elle voue à la lecture grâce à sa mère, une agronome de métier. « Enfant, j’ai pu découvrir, Une si longue lettre de Mariama Bâ, l’enfant noir de Camara Laye, les œuvres de Amadou Hamphaté Bâ. Aujourd’hui j’adore les livres Fatou Diome ou de Maryse Condé dont Moi Tituba, une sorcière. Sorcière ? Il n y a que les esprits malveillants pour la décrire comme telle. Mbathio Bèye est une beauté naturelle : « Je ne mets jamais de faux ongles. Je ne porte plus de tissage depuis des années, ça ne me correspond pas. Je ne me dépigmente pas, c’est à l’encontre de mes valeurs. Pour moi la beauté noire perd de son identité avec des artifices. Je veux rester naturelle. Cependant je comprends et respecte celle qui le font ou qui l’aiment parce qu’il n’y a pas de beauté uniforme » argumente t-elle pour ne froisser personne. Faisant de la différence un atout majeur, Mbathio Bèye a choisi de se démarquer du stéréotype moqueur qu’on accole aux lauréates des concours 10 Diasporas News N°36 Décembre 2012

de beauté la simpliste évocation de souhait « d’éradiquer la famine et d’apporter la paix dans le monde ». Du coup elle choisit de s’investir sans sa casquette de Miss Black France dans un continent que paradoxalement son élection en mars avait révélée. Huit mois plus tard, elle est réapparue certes toujours aussi belle mais avec ce brin d’intelligence en forme de supplément d’âme. La brindille s’est épaissie, pas en taille, mais en sérénité acquise par l’exercice de son magistère que ni les polémiques franco françaises sur l’opportunité d’une telle élection encore moins les péripéties de la vie ne paraissent toucher. En revanche, les souffrances des malades de la drépanocytose l’ébranlent, la touchent et la tourmentent. C’est ainsi que Mbathio Bèye s’est décidée à se battre contre la maladie dont souffrent des millions de personnes surtout en Afrique : la drépanocytose. Une maladie qui touche presque exclusivement les populations noires. Accompagnée par Corine Liégois de l’association française Drepavie, elle vient de terminer un séjour au Sénégal pour participer à la sensibilisation et au dépistage de cette maladie qui touche près de 10% de la population. « Nous avons visité le centre de transfusion sanguine à Dakar où les malades de la Drépanocytose sont pris en charge à hauteur de 50%. Puis nous sommes allés à l’hôpital des enfants de la capitale sénégalaise qui a en son sein une cellule entière consacrée à la lutte contre la maladie » détaille t-elle dans son carnet de voyage. Et comme la drépanocytose reste une maladie mal connue des populations, « nous avons jugé opportun d’axer une part importante à l’information et à la sensibilisation » raconte Mbathio Bèye. Pour ce faire, des campagnes de sensibilisation et de dépistage ont été organisées auprès des écoles et lycées à Dakar mais aussi


société dans deux autres régions. « Elle a été marquée par le rôle des femmes dans la triptyque : sensibiliser, dépister et prendre en charge. Une prise en charge très lourde pour les familles qui « peut atteindre 500 000 f CFA (environ 750 euros, ndlr) en cas de crise ». « C’est une mission qui m’a fait grandir. Voir des enfants en pleine crise m’a bouleversée. Il m’est arrivé de ne savoir où me mettre. Le fait de me sentir pas assez armée pour enlever immédiatement la douleur m’a permis de me

réconforter dans mon choix de me battre aux côtés des associations qui luttent contre la drépanocytose ». La tâche est immense. C’est un combat que je souhaite poursuivre à travers d’autres pays en Afrique dixit celle qui au gré des déplacements professionnels de ses parents à déjà vécu en Gambie, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Ghana.

Pré-enregistrement Aéroport Roissy - Charles de Gaulle

Moussa Diop

+

Humanitaire : L’ONG/ELCOS au secours des  populations congolaises

L

Félix Boni NIANGORAN.

HOMMAGE A NOTRE PAPA

J

e ne pouvais laisser partir papa sans un dernier hommage. Malgré nos peines et nos émotions. Ainsi c’en est fini… Papa, tu es parti. C’en est fini de la douleur, c’en est fini des souffrances, Des piqûres, des examens médicaux, des interminables traitements. Face à ces épreuves que tu ne méritais pas, tu as été très courageux, nous t’admirons. De rémission en rémission, de rechute en rechute... La Mort s’en est venue, sans être invitée, sans pouvoir être évitée. La caresse de l’ombre a soufflé sur ton âme, délivrant ton esprit au refuge des anges. Papa, tu as été un homme très dévoué. Tu n’as jamais été homme à te plaindre, malgré tes douleurs…, Tu avais le sens du devoir, de la détermination, tu étais un battant ! Papa, Maman dit toujours de toi que tu as été un bon mari. Et pour nous tu as été le meilleur des Papas. Papa, tu as été également un grandChristophe ANANI décédé le 17 Novembre 2012 en France père aimant, bienveillant, protégeant tes petits enfants. Papa, tu étais un homme fort de caractère, mais doté d’une très grande sensibilité, d’une grande sagesse et d’une grande générosité. Ton courage a été exemplaire… et ce, jusqu’à ton dernier souffle. Papa, tu aimais rire et taquiner, tout en sachant rire de toi même.

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9 kilos !

a reprise de la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC),au Nord Kivu avec la prise de Goma par les rebelles du M 23 occasionne actuellement un déplacement massif de population et un spectacle de désolation dans les campagnes touchées. L’ONG /ELCOS de Mme Odiane LOKAKO se mobilise face à cette situation et souhaite alerter l’opinion internationale afin de porter une assistance humanitaire aux populations sinistrées. Des violences sexuelles faites aux femmes, la pénurie en eau potable,l’obstruction des voies d’approvisionnement en vivres, tel est le quotidien des populations congolaises victimes innocentes des affres de cette guerre sans fin au Congo.

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Quand ? 7j/7j, toute l’année Odiane LOKAKO

Tu nous as transmis à mes sœurs et moi, l’amour en héritage, ta passion de la vie, le respect des autres. Papa, tu es parti sereinement après t’être battu jusqu’au bout de tes capacités. Un peu plus chaque jour, un peu plus tous les jours, cette maladie aura eu gain de ton corps mais pas de ton âme. Ta dernière volonté…te laisser partir, tu étais épuisé de souffrir. Tu as souhaité faire le chemin vers la Lumière éternelle, entouré des tes quatre enfants, de tes petits enfants et surtout de ta épouse Véronique. A l’aube de ce jour, sur ta terre bien aimée, dans cette Église Christ Roi de Kodjoviakopé ton quartier adoré, ta femme Véronique, ta famille et tes amis, tous ceux que tu as connu et aimé, tous ceux qui t’ont connu et aimé, déposent leurs larmes au sourire de la Mort : Cette idée qui dérange. Ce sentiment d’irrémédiable injustice. Et ne t’inquiète pas, Papa ! Resteront gravés dans nos cœurs à tout jamais, chaque moment passé avec toi. Les gestes, les paroles, les sourires que tu auras eus. Ton absence est une présence qui nous hante au fond de nos cœurs. Ton souvenir et ton dernier sourire avant le grand départ resteront à jamais gravés dans nos cœurs. Malgré la tristesse de te voir partir, tu continueras à nourrir nos esprits et nos âmes, comme tu l’as fait avec ton fils Patrick notre grand frère. Merci Papa, merci pour tout, d’avoir été là, d’être là, Papa nous t’aimons. Repose en paix ! Jean 11V25 «je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra quand même il sera mort» Avec amour et tendresse

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Marie-Jo, Victoire, Mathilde, Annick et leur Maman 11 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


société

L’Afrique est devenue attractive pour les diplômés de la diaspora

Venus en France pour finir leurs études, de nombreux diplômés africains préfèrent aujourd’hui retourner définitivement dans leurs pays pour y travailler. Un phénomène croissant que plusieurs raisons expliquent.

R

entrer en Afrique et apporter ses compétences et son expérience est une évidence pour beaucoup de jeunes diplômés et même pour certains travailleurs de la diaspora, en poste

que nos proches ont consenti pour nos études. Mais personnellement après 9 ans d’expérience, il est temps de repenser à rendre ce que le Sénégal m’a apporté en me formant gratuitement du primaire à l’Université ».

mes appels téléphoniques et encore moins à mes mails ». « Il y aura certainement un temps de réadaptation pour un système qu’on connaît mal vu que beaucoup d’entre nous n’ont jamais travaillé en Afrique » soutient

Apport de compétence et d’expérience

parfois depuis une dizaine d’années en France. Le retour au pays natal ne s’inscrit plus sur un cahier laissé aux oubliettes des bonnes résolutions. Il est devenu une immédiateté spontanée au gré du contexte économique européen mais aussi grâce au regard plein d’espoir sur la croissance et les nouvelles opportunités en Afrique.

Projet d’un retour au pays natal « Un retour ? S’interroge, en question rhétorique, Aïssatou Diagne, récente titulaire d’un Master en conseil et stratégie de banques. Mais c’est logique qu’on reparte travailler en Afrique, dans nos pays qui nous ont formés même si la France y a grandement participé ». Employé d’une grande banque à la Défense (un quartier d’Affaires en région parisienne, ndlr), Joseph Minka, camerounais de 30 ans, abonde dans le sens de la jeune Sénégalaise. « Je suis dans une phase accrue de recherche d’un emploi en Afrique même si je suis en activité en France ». Pour Latyr Mbodji, diplômé en Finances, la question du retour a toujours jalonné ses projets de vie et professionnel. « On est en France par obligation familiale vu l’investissement 12 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Ce soudain intérêt à un retour définitif au pays a un lien avec la situation de crise économique européenne qui perdure depuis 2008 alors que le continent africain est en pleine croissance. « L’Europe est bloquée économiquement. La croissance et les perspectives sont davantage en Afrique, analyse Latyr Mbodji, l’expert en Finance ». Des opportunités qu’il faut saisir car il y a encore une véritable méconnaissance sinon une méprise des réalités économiques en Afrique depuis les bureaux de Paris qui empêche certains projets sur le continent de bien aboutir. Joseph Minka en garde un souvenir exemplaire : « En 2009, pour le compte de ma boite, j’ai participé au financement d’un projet de construction d’un centre commercial dans un pays africain que je ne citerai pas. Le business plan était correct, les prévisions étaient bonnes. Mais l’un des collègues a jugé que le pays en question n’avait pas besoin d’un centre commercial parce que ses habitants n’avaient pas l’habitude d’aller au centre commercial. C’est aberrant quand on sait que ce qui est important c’est surtout la structure que ce qu’on y vend ». Une situation qui pousse à partir même si l’avenir n’est pas garanti.

Pas un choix par défaut Le choix du retour se construit en toute conscience. « Ça peut être risqué comme choix de carrière. Plusieurs fois, lors de séjour à Dakar, j’étais en contact avec des RH ou des directeurs d’entreprise qui me promettaient monts et merveilles, raconte Latyr Modji. J’étais prêt à rentrer. Mais à mon retour à Paris pour finaliser le retour, mes interlocuteurs ne répondaient plus à

M

l’ingénieur Eric Mungimur de la RDC. Sa compatriote, Lydie Néel, à la recherche d’un emploi et membre de l’association Afip a une analyse plus générale sur la situation. « Il y a deux raisons essentielles. D’abord au niveau du recrutement, la diversité n’est pas beaucoup représentée. Puis une fois qu’elle parvient à intégrer l’entreprise, il y a un souci au niveau de la mobilité interne, c’està-dire des possibilités d’évoluer en carrière. C’est ce qu’on appelle le plafond de verre ».

L’auto motivation par délai Devant un de ces deux cas, certains se donnent des délais pour rentrer en Afrique. « D’ici janvier 2013, si je ne trouve rien de concret, je pense rentrer, planifie Aïssatou Diagne ». Malgré 8 ans d’expérience en France, Badara Mbaye, diplômé en Finances, adopte la même démarche avec un deadline en début d’année prochaine. Cependant le banquier regrette « le manque de visibilité en terme de salaire et de carrière des sites web de sociétés africaines. Ils ne sont pas régulièrement mis à jour ». Une opacité que « le manque de réactivité des RH sur les CV envoyés via les sites web des entreprises ne viennent pas éclairer ». Moussa Diop


société

VISITE AU VATICAN (Italie) le Président ALASSANE DRAMANE OUATTARA CONSOLIDE SON POUVOIR Le

président de la république S .E.M Alassane Dramane OUATTARA est de retour en Côte d’ivoire après un séjour fructueux au VATICAN du 15 au 17 novembre 2012 sur invitation du Pape Benoit XVI.

L

M. Daniel KABLAN DUNCAN, Mme Dominique OUATTARA et Le Président Alassane OUATTARA

l’ACCUEIL AU VATICAN

RENCONTRE AVEC LA DIASPORA

LE PDT PENDANT SON INTERVENTION

RECEPTION DU PRESIDENT AU VATICAN (DEJEUNER)

e président de la république durant son bref séjour de 48 heures dans la cité du VATICAN a eu un emploi du temps très chargé. Le 16 novembre 2012 après avoir rencontré le Pape BENOIT XVI, le secrétaire d’état du VATICAN Monseigneur TARCISIO, il a rencontré le Président du conseil Italien (premier Ministre) MARIO MONTI. Dans l’après–midi il a eu une grande rencontre avec la diaspora Ivoirienne en Italie dans la salle de spectacle de l’Hôtel Excelsior de ROME. C’est   dans   une   ambiance   de   grande communion que cette rencontre s’est déroulée. Le   couple   présidentiel   accompagné   de la  grande  Chancelière  Henriette  DAGRI DIABATE et des Ministres Mme Raymonde GOUDOU KOFFI, Mme Anne OULOTTO, KABLAN DUNCAN Daniel, AMON TANOH et plusieurs membres du cabinet présidentiel ont été accueillis dans une ambiance triomphale. Au titre des interventions Madame Janine TAGLIANTE-SARACINO Ambassadrice de la Côte d’Ivoire auprès du gouvernement Italien a présenté le discours de bienvenue et remercié le président de la république pour cette visite au VATICAN. Et d’ajouter que cette visite démontre que le Président Alassane OUATTARA est un homme de paix et d’amour. Une visite au VATICAN est un grand témoignage de foi. Preuve que la Côte d’Ivoire selon Madame Janine TAGLIANTE – SARACINO est indivisible et sans exclusion de religion. Quant à Cissé SEYDOU porte-parole de la diaspora Italienne, il a remercié le président de la république pour cette visite en Italie et présenté les doléances de la diaspora à savoir : création d’un consulat général, l’instauration de la double nationalité, l’accès aux logements sociaux pour faciliter le retour des Ivoiriens de la diaspora en CI, la création d’un ministère de la diaspora, La question des cotisations et contributions au niveau des pensions de retraite de la diaspora, la possibilité d’avoir accès à la

double naturalisation, et enfin la vision de la télévision Ivoirienne en Italie. C’est dans une ambiance triomphale pleine d’émotion que le Président Alassane OUATTARA a pris la parole pour saluer la diaspora Ivoirienne en Italie et présenter la délégation qui l’accompagne. Le Président n’a pas oublié de mettre l’accent sur la présence distinguée de la première dame Dominique OUATTARA à qui il a affectueusement manifesté publiquement son affection et son amour. Voici un extrait du discours du président « La CI est au travail, les Ivoiriens sont au travail. La réconciliation est en marche, elle se développe tous les jours avec toutes les composantes de la société. Avec l’exemple des différentes ONG, des associations d’artistes avec la caravane de la paix entreprise par Alpha BLONDY, Tiken JAH et les autres pour dire aux Ivoiriens que nous avons besoin de vivre ensemble et dans la paix . Je soutiens leurs actions et je suis heureux que la réconciliation ait déjà démarré. Nous voulons retrouver la Côte d’Ivoire que Félix HOUPHOUET- BOIGNY nous a laissée. Je suis heureux de cette visite au VATICAN et de vous rencontrer. Sa sainteté Le pape BENOIT XVI nous a prodigué des conseils, nous a fait des recommandations et a prié pour la Côte d’ivoire. Nous devons tirer des expériences du passé et bannir l’exclusion. Nous avons la mission de faire en sorte que tous ceux qui sont à l’extérieur retournent au pays. J’invite la diaspora à rentrer au pays parce que nous avons besoin de vous pour construire la CI. Chaque Ivoirien est un ambassadeur de la Côte d’Ivoire à l’extérieur. Tout ce que vous laissez transparaitre de positif fait honneur à notre pays. L’économie de la Côte d’Ivoire depuis notre accession à la direction du pays continue de s’accroitre. Le taux de croissance de 8,6 % cette année passera à 9 % l’année prochaine. Notre pays a les moyens de sa politique et nous sommes au travail. Nous sommes en 13 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


société collaboration avec la banque mondiale pour soutenir notre croissance. Notre cher pays offre de bonnes perspectives. Cette année nous avons restructuré l’université à cent milliards, et le résultat c’est que nous avons le plus beau campus universitaire de la sous région. L’année prochaine l’accent sera mis sur la santé. Nous devons réhabiliter tous les CHU de CI, les trois d’Abidjan, celui de BOUAKE et la trentaine de CHR sur tout le territoire Ivoirien. Nous sommes en train de faire en sorte que les Ivoiriens puissent avoir accès à l’eau potable. Une promesse a été faite aux populations de Man, ils auront l’eau potable. La CI a un taux de pauvreté de plus de 56 %, mais d’ici 2015 nous allons faire en sorte de ramener ce taux de pauvreté à 25 %. Notre ambition est de faire de la CI un pays à l’image des pays Européens. Pendant que nous travaillons pour notre pays nous travaillons aussi pour la sous région en tant que président de la CDEAO et nous avons des préoccupations surtout pour la situation de crise au Mali. D’ici la fin du mois de décembre la communauté internationale adoptera un plan d’intervention. Pour vos doléances et préoccupations nous allons

les analyser et vous donner satisfaction là où c’est possible. En ce qui concerne l’accès aux logements sociaux considérez que c’est déjà un acquis. Le problème des cotisations et contributions au niveau de la retraite nous allons signer cet accord avec le gouvernement Italien. En ce qui concerne la double nationalité, je ne comprends pas pourquoi vous voulez la double nationalité. La meilleure nationalité est la nationalité Ivoirienne. Pour les autres préoccupations des mesures seront prises à ce propos. Je suis heureux de cette rencontre et je vous invite à retourner au pays pour construire ensemble notre pays. Je suis venu prendre des conseils avec sa sainteté le pape BENOIT XVI. Nous retournons en CI chargés et nous pensons que le nouveau gouvernement sera pour très bientôt. Ayez confiance parce que la Côte d’ivoire est au travail, les Ivoiriens sont au travail. Que Dieu bénisse la CI et vos différentes familles ». La dernière intervention était celle de l’exMinistre des affaires étrangères actuel premier ministre M. Daniel KABLAN DUNCAN qui est intervenu pour expliquer la question sur les conditions pour la création d’un consulat

général et celle du ministère chargé de la diaspora. Le Président de la république a rendu visite en fin de soirée à la communauté SANT’EGIDIO, une communauté qui a joué un rôle très important pendant la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Le président de cette communauté le professeur Andréa RICCARDI a été élevé dans l’ordre national de Côte d’ivoire ainsi que quatre de ses principaux collaborateurs, les professeurs Marco IMPAGLIAZZO, Mario GIRO, Mario GAROFFALO et Roberto ZICOLINI par la grande chancelière Henriette DAGRI DIABATE. Un dîner offert par la communauté au couple présidentiel et toute la délégation qui l’accompagnait a clos la cérémonie, mettant fin aux activités du Président de la république pour cette visite au VATICAN. Après donc un séjour qui aura duré 48 heures, le chef de l’état Ivoirien a quitté la cité du VATICAN le 17 novembre 2012 à treize heures à bord de l’avion présidentiel Ivoirien en direction d’Abidjan où l’urgence d’un nouveau gouvernement l’attendait. René KOUAME (Italie).

Miss Cedeao

La Guinée reine de la beauté africaine

L

a 18ème édition du concours sous-régional de beauté, Miss Cedeao a vu la Guinée se hisser sur la première marche du podium. Après quatre années d’interruption, Miss Cedeao a repris de plus belle. Avec l’organisation le samedi 1erdécembre dernier, de la grande finale au palais des Congrès de l’hôtel ivoire d’Abidjan. Qui a vu la victoire de la guinéenne Mariam Diallo. Etudiante en marketing et seulement âgée de 23 ans, Mariam Diallo a fait un bond qualitatif en passant de son statut de première dauphine lors du concours Miss Guinée 2011 à celui de reine de la beauté africaine. Une victoire saluée avec ferveur par la communauté guinéenne en Côte d’Ivoire qui a su fait parler d’elle lors de ce concours à travers les grands bruits et surtout l’agitation du drapeau guinéen. Aux prises avec 11 autres candidates de plusieurs pays de la sous région dont la Côte d’Ivoire, Mariam Diallo a su concilier élégance et 14 Diasporas News N°36 Décembre 2012

intelligence. Une victoire d’ailleurs qu’elle doit en grande partie à son intelligence qui a su la démarquer des autres candidates. Interrogée sur le thème général : « sensibilisation contre les mutilations génitales de la jeune fille en Afrique de l’ouest », Mariam Diallo n’a pas pratiqué la langue de bois car la maîtrise et la sérénité dont elle a fait preuve lors de cette étape décisive du concours ont milité en sa faveur. Le message subtil et significatif qu’elle a délivré conformément au thème n’a pas laissé le jury indifférent. Cette couronne, il faut le remarquer, Mariam l’a acquise de haute lutte, mais aussi avec les atouts qu’elle présentait. Depuis le premier passage en tenue traditionnelle qui a permis d’apprécier chez la désormais Miss

Cedeao une bonne maîtrise du rythme guinéen sur lequel elle a dansé. Puis vint l’étape du passage en bikini. Un passage qui a laissé plus d’un indifférent du fait de la magnifique forme qu’elle présentait, soutenue par une prestance juste. Autant de facteurs qui ont milité en sa faveur, et qui lui ont valu la place de numéro un africaine. Elle succède ainsi à l’ivoirienne Murielle Nanié. Elle se fait ainsi entourer de Tirzah Ellen Evora, première dauphine et Miss Cap vert puis de Joyce Chidebe, élue deuxième dauphine par ailleurs Miss Nigéria 2012. Mariam Diallo, Miss Cedeao 2012 remporte entre autre la somme de 11 mille dollars (environ 5 millions de Fcfa). H.D


société

Mme RAYMONDE MICHELLE GOUDOU épouse COFFIE

Ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA, EXMINISTRE de la femme et de l’enfant explique la nouvelle loi sur le mariage en COTE D’IVOIRE A l’occasion de la visite au VATICAN du président Ivoirien Alassane Dramane OUATTARA du 15 au 17 mars 2012 l’Ex-Ministre de la femme et de l’enfant, Mme Raymonde GOUDOU COFFIE nommée depuis le 22 novembre 2012 Ministre de la santé et de la lutte contre le SIDA nous a accordé une interview sur la loi 58, 59, 60 qui crée la polémique et continue d’animer les débats dans tous les milieux en Côte d’ivoire.

M

adame Raymonde GOUDOU COFFIE est titulaire du diplôme d’état de doctorat en pharmacie obtenu à l’UER de pharmacie de CAEN en France (1984). La Ministre a décidé à travers cet entretien de donner plus d’informations et expliquer cette nouvelle loi sur le mariage pour éclairer les esprits. Voici notre compte rendu : - Madame la Ministre quelle est votre position et comment expliquez-vous la nouvelle loi sur le mariage qui anime tous les débats en COTE D’IVOIRE ? Je vous remercie de me permettre à travers votre organe d’expliquer et donner ma propre position sur cette nouvelle loi qui n’est qu’une modification. En effet le gouvernement a proposé au parlement un projet de loi relatif à la modification des articles 58, 59, 60 et 65 du code civil. Ces articles modifiés devraient être présentés en conseil constitutionnel et à la commission chargée des affaires institutionnelles du parlement. L’Ex-Ministre LOMA CISSE déléguée à la justice alors en fonction, a donc présenté l’exclusif des motifs. Moi-même en tant que Ministre de la famille en son temps, j’ai donc appuyé la ministre dans les questions que les députés posaient. Par rapport à cela, vous savez tout ce qui bouscule un peu les habitudes, tout ce qui est nouveau c’est normal qu’il y ait un rejet systématique et je comprends. Mais cela ne nous gêne pas du tout et nous pensons que c’est normal à notre charge de pouvoir sensibiliser et l’expliquer à la population, et à l’assemblée. C’est une opportunité qui est portée de demander en fait que le problème ne soit pas pris simplement parce qu’on dit que nous avons introduit la notion de chef de famille dans la nouvelle modification de l’article 58. Il s’agit

aujourd’hui pour la Côte d’ivoire qui a ratifié plusieurs conventions relatives justement au mariage de pouvoir montrer effectivement qu’elle rentre cette Côte d’ivoire dans le concert des nations. Nous avons ratifié depuis 1995 plusieurs instruments internationaux et il est temps aujourd’hui de pouvoir respecter notre signature. Le président de la république est très ouvert. Aujourd’hui il vend la Côte d’ivoire partout. Et toutes ces mesures sont souvent les conditions et exigences nécessaires pour mériter la confiance des partenaires en ce qui concerne certaines attitudes de gouvernance. Sur la loi nous avons dit au parlement que nous sommes pratiquement les derniers avec tous les pays qui ont accédé à l’indépendance depuis 1960 à n’avoir pas modifié la loi sur la notion spécifique parlant de la notion de chef de famille. Ce sont des propositions que nous avons faites. D’ailleurs ce n’est pas tant la notion de chef de famille qui pose problème. Nous ne dénions à personne en aucun cas à l’homme son entité de chef de famille, il ne s’agit pas de cela, il s’agit de dire, le fait que le couple gère conjointement la famille, permette d’harmoniser au sein d’un couple, répond à notre propre constitution, qui dit que « l’homme et la femme sont égaux en droit et en devoir ». Par rapport à cela je pense qu’il est important que nous respections notre constitution. Et nous ne pouvons pas nous retrouver devant un parlement, une assemblée nationale qui est le temple même du droit, de la légalité pour ne pas fouler aux pieds ce que nous avons comme documents de base, notre bible, notre coran qui régit la Côte d’ivoire. Il n’est donc pas question de dénier à l’homme son entité de chef de famille. Moi-même je n’accepterai pas, je l’ai dit à l’assemblée nationale, d’avoir un homme, un époux qui n’a aucune présence, aucun droit

dans la maison, il ne s’agit pas de cela. Moi je ne crois pas que cela pose un problème à nos parents qui sont au village. Pour le vieux du village c’est tellement naturel qu’il ne se pose même pas de question que sa femme dise que c’est elle qui est le chef de famille. Je voudrais que toutes les personnes comprennent que ce n’est pas à ce niveau, l’option que nous avons choisie. Au départ l’homme avait la charge totale du foyer. L’article 59 nouveau dit : « L’homme et la femme gèrent conjointement le foyer ». Mais sur cet aspect personne n’a rien dit, personne ne se plaint. Mais il a fallu dire que l’homme n’est plus le chef de la famille pour que ça devienne un problème. Je les comprends c’est novateur, ça bouscule, mais il faut qu’on comprenne que personne ne dénie à l’homme son entité de chef de femme. Chez moi dans mon foyer c’est mon mari qui est le chef de la famille et c’est lui qui guide. Mais maintenant on nous dit que nous avons une gestion commune. C’est de ça qu’il s’agit et rien d’autre. Que Dieu bénisse la Côte d’ivoire ». Après les explications de madame la ministre, cette loi sera toujours à l’ordre du jour et ne finira pas d’animer les débats dans un pays où les civilisations ont encore des difficultés à se détacher des conceptions traditionnelles. RENE KOUAME (Italie) 15 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


Entretien

Entretien avec Tina Gnassingbé, la fille aînée de feu Président Eyadéma Gnassingbé Sous

la menace d’une expulsion, Tina Gnassingbé crie à la conspiration contre elle. Selon elle, c’est SEM Calixte MADJOULBA, ambassadeur du Togo en France, qui est à la base de la situation difficile qu’elle vit aujourd’hui. Du coup elle décide d’en parler à travers la presse notamment Diasporas-News.

Diasporas News : Après l’ONG Compagnons de Cœur qui a lancé un SOS pour vous, vous décidez de parler de votre situation dans le magazine Diasporas-News. Pourquoi ?

Tina Gnassingbé :

J’ai découvert votre journal Diasporas-News grâce à l’ONG Compagnons de Cœur présidée par le physicien Pétros Adler ZINZINDOHOUÉ. Je peux vous dire que j’ai eu la chance de rencontrer cet homme au grand cœur grâce à Jackie AHO que je remercie. De façon bénévole, l’ONG m’aide et me guide dans mes démarches. Son soutien me soulage et me fortifie.

D.N : Qu’a donc fait l’ONG pour vous ? T.G : Elle a beaucoup fait pour moi. Je

vous ai dit qu’elle m’aide et me guide dans mes démarches. Lorsqu’on avait coupé l’eau dans la résidence, c’est l’ONG qui avait alerté mon frère le Président Faure Gnassingbé par Fax. Elle avait défendu mon cas auprès des institutions malgré les intimidations orchestrées par l’ambassadeur. C’est encore grâce à l’action énergique de l’ONG que mes enfants et moi-même habitons encore cette résidence.

puisqu’il a raconté que la résidence est vide (que personne n’y habitait).

D.N : Faites-nous la genèse de cette affaire... T.G : (Elle laisse sa fille répondre). Disons

que cette affaire a commencé en 2005 après la mort de mon grand père. Je peux affirmer que l’unité de la famille a volé en éclats depuis sa disparition. Comment comprendre que ma mère qui est l’aînée des enfants du feu Président 16 Diasporas News N°36 Décembre 2012

sentant à Paris vous demande-t-il de quitter la résidence ?

T.G : Personnellement, mon frère ne m’a jamais dit de quitter la résidence. C’est plutôt l’ambassadeur que j’accuse. Je ne crois pas du tout quand il dit que c’est sur injonctions de l’Office du Patrimoine Immobilier du Togo à l’Étranger (OPITE) qu’il me demande de quitter la résidence. Il se peut aussi qu’il agisse sur instructions de mon frère Faure. Mais je n’en sais rien. D.N : Avez-vous essayé d’approcher votre frère pour lui en parler ? T.G : J’étais revenue de Lomé le 16 octobre

dernier. J’avais fait des mains et des pieds pour le rencontrer mais peine perdue. Avant de voyager au Togo, je l’avais appelé mais en vain. Que ce soit au palais présidentiel ou à sa résidence, j’ai trouvé portes closes.

D.N : Êtes-vous vraiment l’aînée de la famille ? T.G : Oui, je suis l’aînée des enfants de papa (sourire). D.N : Que pensez-vous de cette affaire d’expulsion par l’OPITE ? T.G : (Silence, très émue c’est sa fille Ai-

D.N : Pourquoi votre frère Faure Gnassingbé à travers son repré-

mée- Christiane qui répond). C’est faux ce que dit l’ambassadeur. De quelle pression parlet-il ? Qu’il arrête de mettre la faute sur l’OPITE

Eyadéma Gnassingbé puisse vivre dans de telles conditions (résidence délabrée, eau et chauffage coupés).

de la famille.

moins à ma connaissance, c’est ce que l’on m’a fait savoir.

penser à moi et de satisfaire mes besoins vitaux car ma situation se dégrade de jour en jour. (Sa fille intervient)... Ce n’est pas normal. Qu’on arrête de se mentir. Ma mère veut sa part d’héritage. Après quoi, elle pourra quitter la résidence et s’installer ailleurs. Je précise que ma grand-mère est la première femme de mon

D.N : Un appel aux personnes de bonne volonté... D.N : Le président Eyadema Gnas- T.G : Je vis dans un dénuement total avec des dettes à la banque. Je ne veux aucun mal à singbé, a-t-il laissé un testament ? T.G : Non, il n’y a pas eu de testament. Du mon frère Faure. Je lui demande simplement de

D.N : Qui vous l’a fait savoir ? T.G : Je suis lésée. J’ai toujours été lésée depuis longtemps. En résumé je suis le souffre - douleur


Entretien

grand-père. Trop c’est trop, ma mère a assez souffert de la mégalomanie de sa fratrie durant des années.

D.N : Comment expliquer l’implication de l’ambassadeur dans l’affaire? (Réponse de sa fille)... Il s’est impliqué personnellement dans l’affaire pour avoir mis des écrits à l’entrée de la résidence ordonnant l’expulsion. C’est tout de même curieux pour un diplomate qui ignore qu’on n’expulse pas des personnes en période hivernale. « La loi du 29 juillet 1998 contre l’exclusion (dite loi Aubry) a instauré le régime de la trêve hivernale, qui interdit l’accomplissement de toute mesure d’expulsion entre le 1er novembre et le 15 mars de l’année civile suivante ». Je vous dis que j’ai été agressée, victime d’insultes et traitée de fille prostituée par les hommes de

l’ambassadeur contre lesquels une plainte a été déposée. L’ambassadeur lui-même a tenu des propos désobligeants à l’endroit de ma mère lors de notre rencontre ; la menaçant avec des propos amers : « Arrête de jouer dans la cour des grands avec tes histoires d’ONG, car si tu continues tu perdras tout. » Des entretiens téléphoniques sont enregistrés et sont disponibles.

D.N : Vous avez le sentiment que la résidence a été vendue ? (Réponse de la fille)... La résidence est mise en vente à un prix de 10 millions d’euros. J’ai lu l’annonce de cette vente sur le site de l’hebdomadaire Le Point. L’ambassadeur nie l’avoir mise en vente. Et pourtant il a demandé à six ou huit agents de sécurité de bloquer l’entrée avec des barres de fer. Rien que pour nous empêcher d’y entrer.

D.N : Comment Diasporas News ?

avez connu

(Réponse de sa fille)... Diasporas-News est un magazine à grand tirage connu de toutes les diasporas. C’est l’ONG Compagnons de cœur et son Président le Professeur Pétros Adler ZINZINDOHOUÉ qui ont présenté ma mère à

son Directeur de publication. Je demande à Diasporas-News et à toute la presse de faire une large diffusion de l’injustice faite à ma mère. Nous sommes dans un dénuement total.

D.N : Votre dernier mot ? T.G : Je ne demande qu’une seule chose :

l’amélioration de ma situation. Je ne peux vivre dans de telles conditions. Une résidence délabrée, sans eau ni chauffage en hiver. C’est inhumain J’ai des enfants mineurs qui vont à l’école. Comment peuvent-ils réussir. Que l’ambassadeur arrête de dire des contrevérités à la police et à qui veut l’entendre. Comme l’a dit ma fille je n’ai jamais reçu de proposition de relogement. Pourquoi devais-je refuser une telle opportunité pour le bien de ma famille. Non, c’est de l’affabulation, l’ambassadeur a toujours refusé de me reloger arguant que je ne fais pas partie de son personnel. A mon frère Faure, je dis que nous sommes unis par le lien du sang. Que le sens et l’honneur de la famille l’habitent pour penser à la situation déplorable que vit sa sœur aînée que je suis. Dans notre fratrie l’orgueil ne doit pas avoir de place pour préserver la mémoire de notre père. Faustin Dali

17 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


économie

Niger : un nouveau défi pour  le développement Assurer

une autosuffisance alimentaire, lutter contre la corruption, utiliser à bon escient la manne pétrolière et peut-être celle de l’uranium… Bref, créer les conditions d’un essor économique ; tel est le programme que s’est assigné le gouvernement, pour les cinq prochaines années.

La métamorphose du Niger

Le Niger est-il devenu la poule aux yeux de la communauté internationale ? La France lui

les présidents Mahamadou Issoufou et François Hollande

couve des yeux. A ce rythme-là, le président Mahamadou Issoufou finira par avoir son rond de serviette au palais de l’Elysée tandis que le chef d’Etat tchadien Idriss Deby – et il ne serait pas le seul – faisait le pied de grue depuis plusieurs mois, avant d’être reçu le 5 Décembre. Le chef d’Etat nigérien a encore été reçu au mois de novembre par François Hollande. Cette entrevue fait suite à la tontine internationale organisée par la France pour financer le développement économique du Niger pour les dix prochaines années. Et sans doute le partage des revenus du yellow cacke était au menu de cette rencontre. Fini le temps où ce pays était mis au ban des Nations. En février 2010, une junte militaire à la tête de laquelle se trouvait le commandant Salou Djibo déposa le président en exercice Mamadou Tandja. Démocratiquement élu, ce dernier a voulu tripatouiller la constitution pour briguer un nouveau mandat (de trop). La communauté internationale a adopté une posture de condamnation pour une prise de pouvoir qualifiée d’anti-démocratique. 18 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Elle s’est toutefois empressée d’écourter la transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. D’autant plus que le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) a promis de rendre le pouvoir aux civils et que les militaires retourneront dans les casernes à l’issue des élections présidentielles, prévues l’année suivante. Lors de la commémoration du Obama reçoit Issoufou, Yayi, Condé et Ouattara à la Maison-Blanche, le 29 juillet 2011 cinquantenaire des Indépenégalement le développement du secteur dances des anciennes colonies françaises, primaire. Ce qui fait que le pays est en proie l’homme fort de la transition nigérienne fût inla plupart du temps à des crises de famine, vité au même rang que les autres chefs d’Etat comme c’était le cas en 2010. pour admirer ses troupes défilées sur les Les Indicateurs de Développement Humain Champs Elysées. C’est à la faveur des élec(IDH) notent une insuffisance en matière tions présidentielles, gage de la restauration d’équipements collectifs et une carence de l’ordre constitutionnel, que l’actuel présien termes d’éducation et de santé. Cette dent de la République Mahamadou Issoufou tendance pourrait être inversée et cela arriva au pouvoir en janvier 2011. Ancien dépend du dynamisme de la population et ingénieur des Mines, francophile et membre de la volonté des dirigeants de vouloir s’en de l’International Socialiste, il est considéré sortir par eux-mêmes. comme un « ami » de la France. Pour les cinq prochaines années, le FMI prévoit Les Etats-Unis ne sont pas non plus en reste. un boom économique dans tous les secteurs Lorsque Barack Obama invita les chefs d’Etat d’activité et ce grâce aux revenus générés les plus méritants et qui incarnent le mieux par les recettes minières et d’hydrocarbures. l’alternance et symbolisent la démocratie Elles doubleront quasiment les rentrées de sur le continent africain, le chef d’Etat l’Etat pour passer de 650 millions €uros à nigérien sera du voyage avec deux de ses environ 1,5 milliard €uros. coreligionnaires : Boni Yayi (Bénin), Alpha Condé (Guinée) et Alassane Ouattara (Côte étrole versus uranium d’Ivoire). Le gouvernement compte surtout sur le gisement de pétrole dans la région d’Agadem t maintenant (à l’Est). L’exploitation a débuté en 2011 avec Les bases d’une bonne gouvernance étant un partenariat signé avec la China National posée, les 16 millions de nigériens aspirent Petroleum Company (CNPC) qui détient 40% désormais à un avenir meilleur. Les indicateurs des parts du consortium. 20.000 barils/ économiques clignotent au vert : le PIB passera jour ; telle est la production actuelle. Avec de 3,1% en 2011 à 14% en 2012. Oui, des réserves estimées à environ 600 millions mais comme le dit le vieil adage africain : la de barils, le pétrole sera-t-il le salut du croissance ne se mange pas ! Niger ? Non seulement, il permettra d’assurer Les facteurs géographiques handicapent l’indépendance énergétique du pays avec sérieusement le développement d’une l’acheminement du brut sur 425 km jusqu’à la agriculture intensive. Le Niger est aux portes raffinerie de Zinder d’une capacité de 7.000 du désert de Sahara et les dunes de sable barils/j. Tandis que le reste sera exporté via envahissent inexorablement en s’avançant un pipeline raccordé sur l’oléoduc tchadien qui vers le Sud. Et l’insuffisance de pluie empêche aboutit au terminal de Kribi (Cameroun). Mais

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?


économie les nigériens se sont réveillés avec une gueule de bois lorsque le gouvernement avait annoncé le prix du litre d’essence à la pompe : 513 FCFA. Le carburant de contrebande importé frauduleusement du Nigéria aura encore de beaux jours devant lui avec un prix défiant toute concurrence c’est-à-dire 300 FCFA. Quant à l’uranium, le Niger aspire à se hisser au rang de 6ème au second producteur mondial – pour une production passant de 3 à 8.000 tonnes de yellow cake – grâce à l’exploitation respective des mines d’Imouraren et d’Azelik. Cette dernière est exploitée avec la China National Nuclear Corporation (CNNC), laquelle a mis le pied au Niger en 2006 dans la concession de Tegguida. Quant au gisement d’Imouraren, elle est devenue un véritable serpent de mer pour le gouvernement. Car le partenariat avec le groupe nucléaire français Areva semble battre de l’aile. Maintes fois reportées, l’ouverture du gisement est de nouveau mise aux calendes grecques. Areva évoque une surestimation du gisement et que le projet ne serait plus rentable pour elle. De fait, les investissements sont gelés ou du moins avancent au ralenti. En tout cas, le ministre d’Etat en charge des Mines, monsieur Omar Hamidou Tchana, se donne une date limite qui correspond à la fin des travaux de génie civil en 2016. Ensuite, le Niger en tirera les conséquences et se réservera le droit de trouver d’autres investisseurs. Le Niger est le premier fournisseur d’uranium de la France depuis 50 ans. Elle s’est arrogé le monopole de la production en le payant à vil prix. Les royalties versées par Areva représentent à peine 6% du budget national. Mamadou Tandja, malgré toutes ses turpitudes, a sans doute le courage de briser cette main mise française. Il a, d’une part, octroyé des permis de d’exploration à une vingtaine de sociétés internationales (canadienne, australienne, indienne…) ; Mais il a également pu arracher 50% de recettes supplémentaires exceptionnelles auprès d’Areva. Le président de la République Mahamadou Issoufou souhaite maintenant une revalorisation des accords pour un partenariat « gagnant-gagnant ». La France achète le yellow cake bien en-deçà du cours mondial actuel : 45 $ la livre contre 70 $ avant la catastrophe de Fukushima. Plus de 3.000 tonnes exportées annuellement pour   100   millions   €uros   seulement   de dividendes et de retombées fiscales ! Cette spoliation engendre un profond ressentiment de la population de la région d’Agadez, là où se trouve le gisement d’Arlit exploité par Areva. Les six expatriés français enlevés en 2010 sont des employés d’un sous-traitant du groupe nucléaire français. Même si aujourd’hui les otages sont entre les mains de djihadistes, les habitants de cette région ne compatissent

pas et restent peu sensibles au sort de ses étrangers.

Les Nigériens Nourrissent les Nigériens (3N)

Mr Amadou Cissé ministre d’Etat chargé du Plan et de l’Aménagement du territoire du Niger

L’initiative « 3N » est le leitmotiv actuel du gouvernement. Faire feu de tous bois en faisant des investissements tous azimut pour conjurer le sort et lutter contre la pauvreté. Ne plus être tributaire de la sécheresse et autre intempéries mais avoir son destin entre les mains ; tel est l’engagement que le président de la République Mahamadou Issoufou.

La table ronde, des partenaires techniques et financiers, organisée à Paris au mois de novembre dernier avait pour objectif essentiel de trouver les fonds indispensables à la mise en œuvre du Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2012-2015. L’aréopage était composé des pays amis, des bailleurs de fonds, des différentes agences de développement et des membres de la société civile et d’ONG. Tandis que la forte délégation nigérienne a été emmenée par le chef d’Etat lui-même et plusieurs de ses ministres. A cette occasion, le ministre d’Etat chargé du Plan a exposé sa stratégie de développement pluriannuel dénommée le Plan d’Actions Prioritaires (PAP) et son volet « suiviévaluation ». En résumé, les besoins pour les trois prochaines années sont estimées à 5.422 milliards FCFA (8,4 milliards €uros environ) dont le tiers sera affecté aux « 3N » soit 3,6 milliards €uros. A la fin de cette fameuse tontine et lorsque les différents partenaires et autres chefs de délégation ont annoncé leur contribution respective, la promesse de contributions pour soutenir le PDES s’est chiffré à 2.401 milliards FCFA (4.803 millions USD environ). Un jour viendra où le Niger se contentera de ses seules recettes fiscales. Cela dépendra d’un effort national pour éradiquer la corruption et que les partenaires économiques acceptent une coopération « gagnant-gagnant ». Alex ZAKA

Economie : Afrique Télecom fait son entrée en bourse

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ntreprise française spécialisée dans les liaisons par satellite entre l’Occident et l’Afrique, Afrique Telecom, sept ans après sa création, vient de faire son entrée en bourse. Et pour marquer cet événement, elle a invité la presse française et africaine à un cocktail dans un réceptif parisien. C’est l’occasion choisie selon le PDG d’Afrique TelePhilippe Tintignac com, Mr Philippe Tintignac de montrer que son groupe a eu raison de croire au continent africain. C’est beaucoup de fierté, on est très fier de ce parcours finalement, ajoute t-il. Afrique Telecom souhaite franchir encore

un cap dans son développement stratégique. Pour cela, elle présente différentes offres de connectivité par satellite appelées Space DSL sans engagement et sans abonnement à la diaspora africaine et aux opérateurs économiques. Garder le contact avec la famille, être une solution aux problèmes de connections, des TIC en Afrique, Afrique Telecom porte un projet ambitieux pour l’Afrique en matière de télécommunication. Et les années à venir nous le diront car le continent africain bouge et c’est là que ça se passe. FBN 19 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


sport

Cameroun : Théophile  Abéga, un géant tombe

L’ex-capitaine de l’équipe nationale de football du Cameroun, Théophile Abéga, est mort le 15 novembre 2012 à Yaoundé, à l’âge de 58 ans. Le vainqueur de la CAN 1984 et Ballon d’Or africain la même année avait été hospitalisé suite à un malaise.

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héophile Abéga n’est plus. Un géant incontestable du football camerounais et africain s’est éteint laissant derrière lui un grand vide. Pour Gérard Dreyfus, il est le meilleur 10 de toute l’histoire du football africain. C’était un autre Michel Platini. Il avait la vision de jeu, il avait les jambes qui paraissaient gigantesques quand on le voyait sur le terrain. Pareil pour le buste. Il était légèrement cambré et il avait cette vision de jeu. Il était capable d’assurer des passes millimétrées de trente mètres. Je n’ai jamais connu un autre milieu de terrain de ce niveau-là. C’était un joueur talentueux qui a inspiré des générations. Pour Samuel Eto’o, c’est un mur de l’édifice football qui vient de s’effondrer. Abega-Theophile Une page centrale de l’histoire de la sélection nationale de football fanion qui vient d’être déchirée. Il fait partie de ces joueurs dont les légendes ont guidé mes pas et mes envies. Mettre le brassard qu’il a fièrement porté est aujourd’hui plus qu’un honneur pour moi, et sa disparition est une tragédie pour le football. Théophile Abéga faisait partie de l’équipe qui avait remporté la première Coupe d’Afrique des nations du Cameroun, en 1984. Ce succès avait notamment valu au milieu de terrain d’être désigné Ballon d’Or africain la même année. Celui qu’on surnommait « docteur » avait également participé à la Coupe du monde 1982 avec les Lions indomptables. En club, Théophile Abéga avait fait les beaux jours du Canon de Yaoundé avant d’effectuer un court passage en France au Toulouse FC et un autre plus long en Suisse au Vevey-Sports. Il avait aussi été directeur général du Canon jusqu’en 2009. Au terme de sa carrière sportive, il était entré en politique, en militant pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Il était depuis 2002 maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé IVe. Mireille NGOSSO

20 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Ligue africaine des champions 2012 : Al-Ahly au sommet d’une

montagne fébrile En

remportant pour la septième fois de son histoire la ligue des champions d’Afrique, le club égyptien d’al Ahly confirme son statut de club le plus couronné d’Afrique et magnifie ainsi la suprématie du football égyptien sur les autres nations. Cependant les conditions dans lesquelles le club du Caire a réalisé cet exploit donne à réfléchir quant à l’avenir du football africain.

A

vec 36 championnats d’Égypte et sept ligues des champions remportés entre 1948 et 2012, Al Ahly le club africain le plus capé n’a disputé qu’un match en Égypte, en raison de la suspension du championnat national, suite au drame humain de février 2012 à Port Saïd. Cette suspension, dénote du grand malaise que traverse le foot égyptien depuis plusieurs mois. Pourtant les cairotes en conditions physiques minimales ont réussi à se hisser sur la plus grande marche du podium face à l’espérance de Tunis tenant du titre et tombeur du tout puissant Mazembé en demi-finale. Il est certes vrai que le parcours des champions d’Afrique 2012 dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs africains n’a pas été un long fleuve tranquille. Le match nul concédé durant le match aller de la finale du 17 novembre dernier en est une preuve suffisante. En revanche, si aucune équipe en forme du continent n’a réussi à renverser Al-ahly, cela signifie implicitement que pour les clubs de l’élite du foot sur le continent noir le chemin vers le professionnalisme est encore semé d’embûches. Sinon comment comprendre que les joueurs de alahly en méforme dominent aisément des joueurs en jambes ? Soit les autres championnats sont nuls à coté du championnat égyptien , soit encore le football égyptien a atteint un niveau stratosphérique sur le continent. Si c’est le cas, le football africain devrait se remettre sincèrement en question car les égyptiens par ce 7ème sacre ne feraient que confirmer que le sport roi en Afrique n’est pas encore prêt à s’imposer sur le plan international. Si les égyptiens ont renversé la vapeur de la finale aller à Tunis le 17 novembre dernier, c’est juste parce qu’ils sont au sommet d’une montagne fébrile prête à s’écrouler à tout moment. Et d’ailleurs en phase finale du Mondial des clubs en fin d’année, Al Ahly devrait payer cash son manque de compétition face aux meilleurs artistes du ballon rond sur la planète. Même si les Égyptiens demeurent, d’une part, capables de rééditer le coup du Tout puissant Mazembé qui a disputé, contre toute attente, il y a deux ans, la finale de la Coupe du monde des clubs. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Mireille NGOSSO


sport EMPLOI

Forum sur l’emploi en Guinée

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es 9 et 10 Novembre 2012 s’est tenu à Paris un évènement unique et innovant. En effet pour la première fois dans la capitale française, des jeunes guinéens de la diaspora organisaient un forum pour l’emploi. Cet évènement, qui a eu lieu dans la salle des fêtes de la mairie du 20éme arrondissement fut un véritable succès. Il a permis de démontrer une fois de plus, que la jeunesse africaine, où qu’elle se trouve, est un véritable Ministre Guinéen de l’Emploi, de l’Enseiatout pour le gnement Technique et de la Formation, Monsieur Damatang Albert Camara continent. La

première journée de ce forum a été consacrée aux conférences débats et la seconde fut, quant à elle, réservée aux entretiens entre les candidats à l’emploi et des entreprises guinéennes ou implantées en Guinée. Diasporas-News a assiste à cet évènement pour permettre à chacun de garder en mémoire cette action de façon claire et précise. Ce forum a été l’occasion de rencontrer de jeunes talents guinéens dans des domaines variés. Leur enthousiasme, leurs idées ainsi que leur dynamisme donnent, à n’en pas douter, une envie réelle la jeunesse guinéene en France d’investir en Guinée. l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la C’est sous le thème « Investissement et retour des jeunes de la diaspora en Guinée » Formation, Monsieur Damatang Albert Camara que cette session a été placée. Parmi la série qui a animé une conférence sur le marché de d’intervenants, il y avait le Ministre Guinéen de l’emploi en Guinée. L’Agence pour la Promotion

des Investissements Privés en Guinée, la Société Financière Internationale ainsi que des entrepreneurs guinéens ont fait part de leur expérience. Aux côtés de cette assistance prestigieuse se trouvait la rayonnante Miss Guinée 2012 qui illumina cette rencontre par sa ravissante présence. Cet évènement a été rendu possible grâce a la participation active de la mairie du 20ème arrondissement et de son maire adjoint, Monsieur Mohamad Gassama, chargé de la francophonie, ainsi qu’au soutient indéfectible de la diaspora guinéenne, sans oublier l’aide apportée par l’Agence Française de Développement. Ainsi nous avons pu voir que l’ensemble des Guinéens sait se montrer solidaire et efficace dans son engagement pour le développement de la Guinée et de l’Afrique. Avec plus de mille cinq cents participants par jour, ce forum a été une réussite. « Evénement pluvieux, Evènement heureux », car malgré la pluie, les guinéens étaient nombreux à ce forum de l’emploi. Marienta Ossere

NéCROLOGIE

Canada : Décès d’Eric Léhanouin OULATé « RICKY » La Direction du magazine Diasporas-News, adresse ses condoléances à la famille et à tous les amis d’Eric Oulaté, alias Ricky, décès survenu le 29 Novembre 2012 au Canada. Le transfert du corps à Abidjan aura lieu le 15 décembre 2012, la date des obsèques sera communiquée ultérieurement. 21 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


média

SÉNÉGAL : Le patron de CANAL INFO NEWS victime de la chasse aux sorcières ? Richard Joffo

Une loi sur l’enrichissement illicite, datant de 1981 a été réactivée par le pouvoir en place au Sénégal. Des rumeurs circulaient, selon lesquelles Vieux AÏDARA, patron de la chaîne d’information panafricaine CANAL INFO NEWS serait concerné par cette loi, payant ainsi très chèrement son amitié avec Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais.

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’enrichissement illicite semble être, tant en France qu’en Afrique et probablement ailleurs, un bon moyen de punir les abus de pouvoir, mais aussi d’écarter certains ennemis gênants. Des rumeurs faisant mention d’une convocation de Vieux Aïdara devant la justice, nous avons voulu en savoir davantage. À chaque fois qu’un patron de presse est entendu par la justice, c’est un peu toute la profession qui est touchée. Nous avons interrogé Vieux Aïdara dont nous transmettons ici fidèlement l’intégralité des propos, étant entendu que nous accueillerons « l’autre partie » dans le respect de l’éthique.

Vieux Aïdara, Patron de  CANAL INFO NEWS : Voici ma

version au cas où je serais dans l’impossibilité de me défendre car ils auraient décidé de me mettre en détention provisoire. Les règlements de comptes et la chasse aux sorcières ont débuté chez nous au Sénégal.

Diasporas-News : Que s’est-il passé dans les faits ? Vieux Aïdara : J’ai été entendu le mardi

20 novembre de16:30 à 22:00 car mon amitié avec Karim Wade fait l’objet d’une enquête pour enrichissement illicite, une « loi politique » datant de 1981 que le Président Abdou Diouf avait mise en place pour neutraliser ses adversaires et leurs alliés lorsque le Président Senghor lui avait laissé le pouvoir de manière non démocratique en le laissant terminer son mandat. Abdou Diouf après avoir sécurisé son pouvoir à laissé cette loi aux oubliettes pendant près de 30 ans, le pouvoir du nouveau Président Macky SALL a décidé de la réactiver en créant en même temps une juridiction d’exception appelée « Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite » selon cette loi, un procureur peut faire convoquer et mettre en détention n’importe qui pour lui demander de justifier ses moyens de vie.

D-N : Pourquoi avez-vous été inquiété ? V.A : Selon mes sources, il a été décidé en haut lieu de me faire passer devant le procureur de la juridiction d’exception car je suis le seul ami

22 Diasporas News N°36 Décembre 2012

de Karim Wade qui a un médium puissant comme la télévision, diffusé sur tout le continent africain pour faire couler ma chaîne que je me bats à faire vivre depuis plus de six ans malgré les multiples difficultés. Ils ont profité de mon différent avec monsieur Cheikh Tidiane Ndiaye est qui mon unique associé pour vouloir me faire dire que c’est Karim Wade qui m’aurait poussé à obliger ce dernier à me céder une partie de ses actions au profit de Karim Wade. Je sais que je ne suis donc pas personnellement visé mais ils se disent que je suis un soutien potentiel de Karim Wade donc je fais partie des gens à éliminer. Ils ont réussi avec leurs alliés dans la presse locale à me faire passer pour un prête-nom de Karim Wade.

D-N : Et ce n’est pas la vérité ? V.A : Je me débats tous les jours depuis six

ans pour faire vivre ma chaîne, et les différentes crises que j’ai eu avec les syndicalistes de la chaîne sont là pour l’attester. J’ai dû faire face aux différentes attaques de mes adversaires, notamment Cheikh Tidiane Ndiaye proche du nouveau pouvoir par le biais de l’actuel Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal. Selon des sources proches des enquêteurs, ils ont fait toutes sortes d’enquêtes sur moi et n’ont rien trouvé par les procédures normales, j’ai donc été informé ce samedi par des contacts qu’ils veulent me mettre en détention provisoire pour m’obliger à dire des choses sur Karim sous la pression.

D-N : Mais vous êtes très lié à Karim Wade ? V.A : Karim est un frère et ami, je n’ai aucune relation d’affaire avec lui.

Par contre à l’instar de la grande majorité des patrons de presse, je dirais même la quasi totalité des Patrons de presse, hommes politiques, religieux catholiques, musulmans, journalistes, syndicalistes etc, j’ai bénéficié des fonds politique de l’ancien Président Abdoulaye Wade, comme le Président Abdou Diouf le faisait. Au Sénégal les différents pro-ches du Président de la République ont toujours bénéficié des fonds secrets, même l’actuel Président lorsqu’il était Premier

Ministre, ce qu’il a d’ailleurs publiquement reconnu en affirmant sur l’origine d’une partie de ses biens que c’est le Président Wade qui l’avait aidé. Vieux Aïdara

D-N : Abdoulaye Wade vous a aidé aussi ? V.A : Le Président Abdoulaye Wade m’a aidé à

monter mon business que je tiens par la suite tout seul et difficilement malgré les galères et insultes depuis six ans au Sénégal. La loi dit que le Président de la République est libre de donner des fonds politique à qui il veux sans aucun contrôles ni justificatifs, ils veulent me prendre en otage pour me faire dire que les moyens de monter ma chaîne m’ont été donné par Karim wade afin de me jeter en pâture à la vindicte populaire et tuer Canal Info News. Je refuse d’être l’agneau du sacrifice car je n’ai jamais eu de relations de business avec Karim Wade. Son père m’a certes aidé lorsqu’il était Président de la République, mais cela n’est nullement un crime selon la loi, donc je ne vois pas pourquoi le gouvernement du Sénégal ne publie pas la liste de tous les bénéficiaires de ces fonds secrets (Marabouts, Hommes Politique, Journalistes, Syndicalistes, Patrons de Média etc...). Je n’ai jamais géré de deniers publics, je n’ai jamais bénéficié de marchés publics, donc je n’ai pas à faire de manière sélective l’objet d’une enquête et d’être jeté en pâture à l’opinion. Si c’est un souci de transparence et de bonne gouvernance qui anime le nouveau pouvoir sénégalais, il faut commencer par convoquer et entendre l’ensemble des personnes ayant bénéficié de ces fonds politiques et voter une nouvelle loi rétroactive et demander aux personnes de rembourser. Les partisans de l’ancien pouvoir de Wade qui était mon seul soutien m’ont fait la guerre pendant six ans en manipulant des syndicalistes de ma chaîne et des journalistes et patrons de presse pour me salir sous le prétexte que j’étais trop équilibré alors qu’ils s’attendaient à ce que ma chaîne soit de leur côté dans le traitement de l’info au Sénégal.

Propos recueillis par Richard JOFFO


média

IMAN DE CHANEL, valeur montante du paysage audiovisuel panafricain…

Pas facile d’être une très jolie fille Africaine, manipulée par les producteurs de télé-réalité français ! Arrivée en France il y a 6 ans environ, cette jeune femme aux origines mélangées, Somalie, Burkina, Sénégal, servie par un physique et un charme étonnant, est accueillie dans la « jet set » du sud de la France… Mais les vautours recruteurs de la téléalité guettent cette jolie fille qui, avec sa mentalité honnête, ne se doutait pas de ce qui l’attendait.

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ourquoi faut-il toujours que l’on croie qu’une très jolie fille mène une vie dissolue faite de sorties, de boissons et autres excès ? Iman de Chanel, au physique sulfureux, est en fait une jeune maman, dévouée à son petit Luca qu’elle élève, en alternance avec le Papa, respectueuse de ses origines et de sa famille. Ses soirées dans la Jet Set dans le sud de la France constituaient pour elle rien de plus qu’une activité professionnelle. Mais c’était sans compter avec les convoitises des producteurs de télé-réalité qui ont tenté de construire avec elle le personnage qu’elle n’est pas. Naïve et crédule, cette jeune femme au caractère pourtant bien trempé est tombée dans le piège des médias sans bien comprendre ce qui lui arrivait.

Sollicitée au départ pour participer à l’émission SECRET STORY, Iman se rend rapidement compte qu’il lui faudrait abandonner son fils trop longIman à Cannes au pieds des marches temps, elle refuse donc ce pendant le festival que beaucoup de jeunes filles convoitent : une facile médiatisation au prix d’une image souvent bien dégradée. Attirée cependant par le monde de la télévision avec l’ambition de faire des chroniques, puis d’animer un jour une émission, elle accepte de participer à l’émission « Qui veut épouser mon fils » pour TF1. Mais très vite elle déchante. « Je ne suis pas restée car j’ai demandé à partir dès le début : Harcèlements, problèmes

avec les filles : INSULTES, Elles me voyaient comme une ennemie dangereuse, elles me provoquaient. La production me disait de me mettre à mon avantage, d’être sexy et jolie… je ne me rendais pas compte que c’était pour provoquer des rivalités. Ce qui devait arriver arriva : méchancetés, elles se moquaient de moi pour me provoquer. En salle de projection elles répétaient mes propos en se moquant pour me pousser à bout. Avant l’émission j’ai parlé à Fanny qui sélectionnait les candidates qui m’a mis dans un groupe de filles qui cherchaient tout pour me faire chuter. Dès le jour des éliminations, j’ai voulu partir. »

Avec Luca, sa raison de vivre.

Diasporas-News : Etait-ce parce que vous êtes jolie ou du racisme ? Iman de Channel : C’était plus de

jalousie que du racisme. Comme elles avaient l’impression que je venais d’un bon milieu, les filles étaient jalouse, surtout l’une d’entre elles qui avait décidé de se servir de moi pour créer des disputes elle allait jusqu’à des gamineries du genre me faire des croche-pieds pour me faire tomber… Ce qu’elles cherchaient, c’était à me pousser à être violente. Mais moi, alors que pourtant j’ai un caractère à ne pas me laisser faire, je restais calme…

D-N : Mais, la production laissait faire ? I.D.C : En fait, ils poussaient les filles à créer

des problèmes, pour faire du trash pour monter l’audience… moi je pleurais, mon fils me manquait… C’était des médisances, des malveillances, des injures : Elles me traitaient de conasse par exemple devant tout le monde. J’ai compris que j’étais tombée dans un piège : La production disait aux recruteurs : « va me chercher de la salope »… Aucun respect pour les candidates. On nous traitait comme du bétail. C’était vulgaire et je ne voulais pas me laisser faire, je ne voulais pas m’afficher et donner cette image de moi. C’est pour cela que je suis partie. Même si j’ai Iman de Chanel, une Africaine révèle les pratiques des médias français du caractère et que je ne me laisse pas faire, je ne voulais pas donner l’image d’une vulgaire bagarreuse. J’ai contrôlé ma nature de battante en restant calme ce qui énervait tout le monde et surtout une que je ne nommerai pas… Ces tournages ont eu lieu il y a un an… Depuis, cette même candidate est réapparue quand l’émission est sortie et a commencé à m’injurier sur facebook notamment, et avec l’un de ses amis sur facebook m’envoyaient des poke et aussi m’appelaient « la black » en insinuant des choses vulgaires. Manifestement elle faisait cela pour se faire médiatiser. Elle a réussi à avoir une parution dans VOICI où on parle d’elle et moi, elle essaie d’entretenir un antagonisme pour faire parler d’elle, pour faire du buzz

D-N : Et que s’est-il passé avec NT1 ? I.D.C : On m’avait fait croire que je jouais un rôle comme au cinéma et on m’a fait dire des choses en profitant de mon ignorance. Et ensuite on fait passer cela pour de la réalité. 23 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


média

Exposition-Photo : « Katanga, Nouvel eldorado » de Thierry Michel, des photos chocs.

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Richard Joffo

La future animatrice, se sent bien dans les studios

On m’a manipulée et à cause de cela j’ai eu des problèmes avec ma famille parce qu’ils ne pouvaient pas comprendre qu’on m’avait fait jouer la comédie. Beaucoup de gens ont cru que c’était vrai, sauf ceux qui me connaissent vraiment. On faisait croire que je sortais avec des garçons pour avoir des cadeaux etc. Moi je jouais le jeu, croyant que c’était une pure fiction, que je jouais un rôle. Avec des sites Internet mal informés ou mal intentionnés, des bruits circulent toujours. J’ai vraiment été piégée, mais cela m’a servi de leçon, j’ai décidé de m’armer et de me protéger.

D-N : Et donc, quels sont vos projets ? I.D.C : J’ai pris un agent en France qui

va me guider dans le monde des médias. Je vais aussi suivre une formation de journalisme audiovisuel car la télévision m’intéresse, mais professionnellement ! Je prépare des émissions de télévision dont je suis en train d’écrire les concepts et j’irai les proposer aux télévisions du Burkina et du Sénégal. De plus, mon agent parisien va me proposer pour faire des chroniques et des correspondances pour des chaînes panafricaines. Cette expérience m’a au moins servi à apprendre à me comporter devant des caméras. Par ailleurs, je passe beaucoup de temps à m’occuper de mon fils Luca qui est ma raison de vivre et je compte mettre de l’argent de côté pour aller voir ma famille en Afrique et, pourquoi pas, y développer des activités. Richard JOFFO

Richard JOFFO : Auteur, journaliste, producteur et réalisateur télé, Richard Joffo est le créateur de l’Académie Audiovisuelle qui forme les animateurs et concepteurs de programmes de demain. Il est également expert en médias et en communication. 24 Diasporas News N°36 Décembre 2012

e Centre Wallonie-Bruxelles de Paris a organisé dans le cadre de son évènement culturel dénommé Congo sur Seine, une exposition photographique du cinéaste, réalisateur et photographe belge Thierry Michel intitulée « Katanga, nouvel eldorado ». Une exposition choc qui nous plonge au cœur de l’histoire récente et actuelle de cette riche province de la République Démocratique du Congo, enjeu des appétits voraces de multinationales. Un célèbre proverbe chinois affirme qu’une image vaut mille mots. Et Thierry Michel artiste multisectoriel l’a fait sien, à tel enseigne qu’il a fixé sur son objectif des images fortes de l’exploitation à ciel ouvert des richesses de cette vaste et importante province congolaise qu’est le Katanga. Cette région « bénie de Dieu » pour son immense richesse est criblée de part en part par l’exploitation abusive de ses minerais, or, cuivre, diamant, uranium etc. Ce traitement abusif malheureusement, n’épargne pas aussi ses populations locales, pour la plupart, ouvriers, paysans, manœuvres, sous-payés et corvéables à souhait qui sont maintenus dans un état de pauvreté extrême avec des moyens rudimentaires pour espérer avoir de quoi manger au quotidien. Les images de Thierry Michel parlent d’elles-mêmes et ne laissent aucune place à l’ambiguïté. Au nombre de 26, ces photographies exposées sont d’une force visuelle éloquente avec comme effet immédiat un choc émotionnel certain. Acheminement des minerais par des vélos, rivière polluée par les rejets industriels, quotidien de creuseurs artisanaux, carrière minière à Kolwezi et à Lubumbashi, soudeur de la Gécamines avec un masque de protection en carton. Bref, des photos chocs dont l’authenticité établit un dialogue avec la profondeur d’âme du visiteur sans passer par les retouches artificielles du logiciel Photoshop. Félix Boni NIANGORAN.


Culture

Deitrick Haddon illumine leGospelFestivaldeParis

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e Gospel Festival de Paris version 2012 a été annoncé en grande pompe à cause de l’arrivée pour la première fois en France du chanteur évangélique américain Deitrick Haddon.Un chantre de Dieu qui utilise la musique, les chants comme moyen d’évangélisation pour annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Il était attendu, il est venu, il a convaincu. Résumé. Deitrick Haddon avait annoncé les couleurs lors de la conférence de presse d’avant concert pour traduire sa grande joie, d’être à Paris pour communier et louer le Seigneur avec le public chrétien de France. Et ce public a effectué massivement le déplacement au Pavillon Baltard de Nogent sur Marne pour assister à la messe musicale du chantre de l’Eternel. Il est plus 21heures lorsque toute la chorale vêtue de bleu et blanc de Total Praise Mass choir avec Isabelle Voitier en tête s’installe sur la scène pour le début de la grande célébration. Hymnes, danses, chorégraphies et louanges à la gloire de Dieu. Tout y passe. Quand vient le Pasteur Goma Dirigeant de l’Eglise CRC, en présentateur occasionnel de service, le public exulte à l’annonce et arrivée de l’invité de marque de la cuvée 2012 du Gospel Festival, Déitrick Haddon. Une grande émotion traverse toute la salle avec un standing ovation de plus de 2 minutes. Deitrick salue le public; il est ému. Les premières notes de ses cantiques de louange et d’adoration sortent. C’est la communion totale. Total worship, Total praise, Total Gospel. S’ensuivent alors plusieurs de ses grands succès, « Well done », « All mighty God » et surtout le célébrissime « He’s able » qui a fait

Musique: « INDEPENDANCE », nouvel opus de Pablo U -WA.

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’artiste reggae Wayou Zokou Paul alias Pablo U-WA a organisé le samedi dernier un cocktail de presse pour la présentation de son nouvel album « Indépendance ». Le cadre choisi pour cet événément était la bien nommée « Maison de l’Afrique », un continent qui plus de cinquante ans après les « indépendances » factices n’en est pas moins soumis au désiderata de la « communauté internationale ». Une situation que l’artiste engagé Pablo dénonce avec force dans cet album. Pour lui, nous ne sommes plus maître de notre destinée.Nous devons nous armer culturellement, connaître

vibrer et se lever le peuple de Dieu. Ponctuant le « show » par des messages d’exhortation à l’endroit de ses frères et soeurs chrétiens, l’enfant de Détroit rappelle si besoin l’était qu’il est Pasteur avant d’être un conducteur de louange. Près de deux heures de spectacles vivant, émouvant, soutenu par la chorale Total Praise, une chorale rôdée et expérimentée de plus de 150 personnes dont le talent artistique et spirituel n’est plus à démontrer. Plusieurs chantres ont tenu à apporter leur soutien à Deitrick Haddon. Il s’agit de Marcel Boungou, Mona ABEL et Carole Gay d’Angleterre entre autres. De l’émotion, Déitrick en a donné au

charmant public qui le lui a bien rendu.Une marque d’estime réciproque au point qu’à la fin du concert, un spectateur averti a déclaré qu’un américain reste vraiment un américain même dans sa manière de louer et adorer Dieu. Déitrick était attendu; Haddon est venu, Deitrick Haddon a simplement convaincu grâce à l’onction du Saint Esprit sa source d’inspiration musicale. Vivement le Gospel Festival de Paris 2013 pour chanter à la gloire de Dieu.Vivement la dixième édition. Qu’il en soit ainsi. Félix Boni NIANGORAN

l’histoire et reclamer avec force et puissance notre indépendance. Treize titres d’un album dédié « à tous les résistants de ce monde qui luttent au péril de leur vie pour l’indépendance totale de l’Afrique ». Nos coups de coeur vont aux chansons « une guerre de trop », « il est temps » et « liberté confisquée ». Il est bon de signaler que l’écrivain ivoirien Léandre SAHIRI a présenté au cours de cette cérémonie une biographie de Pablo U-WA, une manière à lui de se faire connaître un peu plus.Au total, « Independance » est une invitation au reveil et au sursaut de la conscience africaine affranchie de la tutelle de Babylone. A écouter passionnément. FBN 25 N°36 Décembre 2012

Diasporas News


société mode

A frik Fashion show L P 7

a mode africaine magnifiée our la ème fois, Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire a abrité du 21 au 24 novembre, le festival de mode africain, dénommé Afrik Fashion show

C

’est par une cérémonie d’ouverture assez sobre que le top départ de ce grand rassemblement africain de mode a été donné le 21 novembre dernier. Afrik Fashion Show, une lucarne qu’offre la conceptrice de l’événement Isabelle Anoh aux créateurs africains pour se construire une renommée à travers la présentation de leurs œuvres. Ainsi les amateurs de mode ont pu s’abreuver à la source du talent de ces créateurs. Pour cette édition le thème retenu était « Exporter la mode africaine ». Pour Isabelle Anoh, l’Afrique regorge de nombreux talents et d’énormes potentialités dans le domaine de la mode. Mais qui restent méconnus, alors dans la perspective de les faire connaître à l’échelle internationale, l’organisation de pareilles manifestations s’impose. Afrik Fashion Show, qui est à sa 7ème édition se présente comme cet interface destiné à élever la mode africaine. Et comme l’a fait remarquer Isabelle Anoh, cette édition a été vraiment riche en production. « Le festival Afrik Fashion show est un engagement que nous avons pris avec la mode mais aussi avec la Côte d’Ivoire.

Pendant ces 4 jours, nous avons rêvé et voyagé à travers le textile » a-t-elle confié. Quatre jours durant, des stands ont été dressés dans le hall de la Caistab au Plateau où se tenait l’événement permettant au grand public de découvrir les dernières créations. L’innovation pour cette année a été l’instauration de défilés sectoriels notamment dans les secteurs de la lingerie, du boubou, du pagne, des tenues de mariages modernes et traditionnelles, de la coiffure et des enfants. Puis ce fut l’apothéose le samedi 24 novembre au palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire entièrement relooké. Ainsi sur le T aménagé pour cette soirée de splendides défilés exécutés par une dizaine de stylistes venus du Sénégal, du Mali, Burkina Faso, Benin, Cameroun et de la Côte d’Ivoire ont été servis au public. Des stylistes qui à travers leurs créations aussi belles que séduisantes ont fait voyager le public. Qui au cours de cette soirée a pu se délecter des collections de créateurs de renommée au nombre desquels, Pathéo, Ciss st Moïse, Cecy Edy, Redda Fawaze, St Jo, Pepita… Hermann Djéa

Isabelle ANOH

Vue d’ensemble du public

cérémonie

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Tim Création



santé

1 ER DECEMBRE 2012 JOURNÉE MONDIALE CONTRE LE SIDA Selon

les dernières données de l’ONUSIDA, 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Tous les continents sans exception sont concernés par cette pandémie. Les acteurs politiques, sanitaires, sociaux et associatifs se mobilisent pour informer et sensibiliser les populations, réduire la transmission du virus, favoriser l’accès aux soins des personnes infectées, soutenir la recherche biomédicale... Travaillant auprès des migrants, des usagers de drogues, des détenus, des femmes, des homosexuels, l’association AIDES est la première association française de lutte contre le SIDA. A l’occasion de la journée mondiale contre le SIDA, DIASPORAS-NEWS a rencontré Monsieur Olivier BENOIT, le Coordinateur régional Ile de France de l’association AIDES.

DIASPORAS-NEWS :

Quelles sont les actions d’AIDES en France ? Olivier BENOIT : AIDES est la plus grande association de lutte contre le VIH/sida et les hépatites en France, voire en Europe. Nous sommes présents sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les départements français d’Amérique. Nous menons des actions de prévention, de soutien et de plaidoyer, dans l’intérêt des personnes séropositives et des Olivier BENOIT, le Coordinateur populations fortement exposées au régional Ile de France de l’association AIDES VIH. AIDES repose sur la mobilisation des personnes : on n’agit pas pour les personnes mais AVEC elles. C’est très important, c’est ce qui caractérise l’aspect « communautaire » de AIDES. Les personnes élaborent les solutions qui leur sont adaptées et agissent ensemble pour leur santé… AIDES est composé de militants, salariés ou volontaires, qui sont donc tous des « personnes séroconcernées », soit parce qu’elles sont séropositives, soit parce qu’elles ont un proche séropositif, soit parce qu’elles appartiennent à une communauté fortement exposée au VIH, soit parce qu’elles se sentent solidaires de ce combat qui fait avancer la société tout entière.

D-N : Quel est l’état actuel de la prise en  charge  sanitaire  des  personnes infectées en France ? O.B : J’insiste sur la fin de votre question « en France ». Car la situation en France est bien différente de ce que l’on peut connaître sur d’autres continents, notamment du Sud, pour qui la question de l’accès aux traitements pour tous n’est pas encore résolue. La France bénéficie d’une prise en charge sanitaire excellente en matière de VIH. Les traitements sont disponibles, ils sont efficaces. Les molécules se sont multipliées et permettent une prise en charge « sur mesure » du patient : on va rechercher le traitement le plus adapté à la personne. Et les effets indésirables que l’on a connus par le passé avec certains médicaments, peuvent 28 Diasporas News N°36 Décembre 2012

être minimisés grâce à la palette de molécules et de combinaisons possibles. Il est important de dire qu’en France, une personne séropositive sous traitement efficace va vivre aussi longtemps qu’une personne séronégative… Elle pourra avoir une vie sexuelle normale et même réaliser un désir d’enfant. Pour des femmes séropositives que nous suivons, notamment issues d’Afrique subsaharienne, cette question d’avoir des enfants est souvent posée : grâce à un suivi médical et aux traitements, ces femmes séropositives pourront avoir des enfants en France qui seront séronégatifs !

D-N : Un

mot sur l’avancement des recherches sur le SIDA ? O.B : Avec cette épidémie, la recherche a été bousculée et a dû accélérer son rythme. On a fait de formidables avancées et on continue d’en faire, notamment dans les médicaments, dans la connaissance à long terme de leurs effets, dans leurs interactions. On a parlé un temps d’un vaccin, des recherches continuent de se faire dans ce domaine mais le vaccin n’est pas pour demain… Aujourd’hui on s’achemine davantage vers des stratégies qui feront baisser la charge virale communautaire (le virus dans une population) : dépister, mettre sous traitements et proposer des moyens de réduire les risques de transmission. C’est un peu les trois piliers de l’avenir de la lutte contre le VIH/sida. Dans le domaine du dépistage, la recherche a permis de mettre au point des tests rapides qui sont fiables et permettent de connaître son statut en quelques minutes. L’association AIDES propose ce genre de tests rapides depuis 2011 (avant c’était interdit en France alors que nos partenaires africains les utilisent depuis plusieurs années !). Dans le domaine des traitements, il faut multiplier encore les molécules, sans doute les adapter à la diversité humaine en tenant compte des spécificités des femmes par exemple… Et dans les moyens de réduire les risques de transmission, là aussi la recherche avance pour permettre d’avoir d’autres outils que le préservatif : des spermicides efficaces contre le VIH, des médicaments que l’on pourrait prendre avant de s’exposer à un risque…

D-N  :  Les  étrangers  en  situation irrégulière accèdent- t-ils aisément aux traitements ? Peuvent- ils rester sur le sol français pour suivre leurs traitements sans craindre d’être rapatriés ? O.B : Depuis le dernier gouvernement Sarkozy, les choses se sont compliquées. Les conditions pour obtenir certains droits ont été durcies. Heureusement, grâce à la mobilisation des associations et au changement de majorité, certaines choses devraient s’améliorer… Aujourd’hui, une personne étrangère qui découvre sa séropositivité en France et qui ne bénéficierait pas dans son pays d’origine d’un traitement disponible, peut bénéficier d’un statut particulier qui lui permet de se traiter en France, pays des Droits de l’Homme. Mais les démarches sont complexes, les préfectures n’ont pas toujours la même lecture de la loi… et c’est souvent un chemin difficile pour une personne étrangère qui ne maîtrise pas le système administratif français… les associations sont là pour aider ces personnes mais les moyens dont on dispose sont parfois limités.

D-N  :   Q uelles  sont  vos  actions p r é v u e s   l e  1 e r   d é c e m b r e  2012, journée mondiale du SIDA ? O.B : Difficile de toutes les lister ici. AIDES sera présent partout en France, au plus près des populations particulièrement concernées par cette épidémie. On peut facilement trouver les informations sur le site de : AIDES : www.aides.org. Et pour nous, acteurs et actrices de la lutte contre le SIDA, c’est tous les jours le 1er décembre !

D-N : Un

message de soutien aux séropositifs qui liront le magazine? O.B : Ne restez pas seul(e) ! Venez à AIDES rencontrer d’autres personnes qui ne vous jugent pas, qui vous écoutent et vous comprennent et avec lesquelles vous pourrez faire reculer ce virus ! Et vive la vie ! Marcelle KPAN


Diasporas news

COIN DU BONHEUR

Mariage de Vanessa & Michael entourés de leurs parents devant l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Viel Le Samedi 08/12/12

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horoscope BELIER :

Bonne humeur et gaieté sont de mise, vous avez à cœur de faire plaisir à votre entourage. En cette fin d’année vos objectifs sont atteints, vous vous sentez plus légère. Une petite baisse d’énergie qui ne durera pas.

TAUREAU :

Prenez le temps de souffler et profitez de la vie de famille. La fin de l’année s’annonce sereine, vous avez de la ressource. Vous êtes en pleine forme et commencerez la nouvelle année bourrée d’énergie.

GEMEAUX :

Ne regardez pas derrière vous et profitez des fêtes. A l’heure du bilan vous êtes satisfaite de votre parcours. Vous allez vous détendre et vous amuser !

CANCER :

BALANCE :

Vous avez envie de légèreté et vous positivez. Fiez-vous à votre intuition et avancez de façon sereine. Sur le plan professionnel vos compétences sont reconnues. Evitez les excès alimentaires.

SCORPION :

Ne vous impliquez pas trop dans les affaires des autres au risque de vous épuiser. Vous êtes sollicitée pour votre bonne humeur et votre écoute. Faites un sport pour vous détendre.

SAGITTAIRE :

Malgré le stress ne ruminez pas et avancez. Sentimentalement vous vous montrez libre et généreux. Vous avez envie de vous amuser et de profiter de la vie.

CAPRICORNE :

Ambiance sereine auprès de vos proches, vous gardez du temps pour vous. Vous vous montrez combative et rien ne vous arrête. Essayez de ralentir le rythme pour tenir la route.

L’année se termine bien pour vous, vous vivrez dans l’harmonie retrouvée et la joie. On aura besoin de vos compétences professionnelles. Vous vous sentez revivre et votre énergie est en hausse.

LION :

VERSEAU :

Vous reconnaissez en faisant le bilan que vous avez avancé Grâce aux personnes qui vous ont encouragée. Les fêtes s’annoncent belles et vous donnent la pêche pour commencer l’année 2013.

VIERGE :

Donnez la priorité à l’amour, soyez attentive à votre conjoint. Vous avez besoin d’indépendance professionnellement, peut être franchirez-vous le pas bientôt. Il est impératif de vous reposer et de vous relaxer !

Sur le plan sentimental c’est le bonheur et vous profitez du cocon familial. Les célibataires vous allez faire une rencontre. Essayez de creuser un peu côté projets. Moral au beau fixe pour la fin de l’année. Profitez-en !

POISSONS :

Priorité à l’amour et à la passion ! Vous avez envie de vous faire plaisir et de profiter des fêtes. Votre joie de vivre vous donne les atouts pour l’avenir.

Gastronomie : THIEBOU YAP CÔTES D’AGNEAU

Préparation et cuisson 1h30mn Difficulté ** Pour 6 Personnes

INGREDIENTS 1 Kg de côtes d’agneau 3 gros oignons 1 Kg de riz cassé 2 fois 3 cuil. à soupe de poudre de crevettes séchées

1piment vert (pour parfumer) 30 cl d’huile d’arachide

Sel, poivre 2 cubes de bouillon Huile d’arachide 10 Gombos frais (extrémités coupées) 3 feuilles de laurier

PREPARATION

30 Diasporas News N°36 Décembre 2012

Préparez le nokos : mixez les gousses d’ail épluchées, le poivre noir, le cube de bouillon, l’oignon, les 3 piments oiseaux. Réservez Lavez les côtes d’agneau. Dans une grande marmite, faites chauffer l’huile puis faites dorer les côtes d’agneau pour colorer toutes les faces. Ajoutez les oignons préalablement émincés, la moitié du nokos, le sel, le poivre, les feuilles de laurier, les cubes de bouillon, les gombos, le piment vert entier, la poudre de crevettes séchées versez 1 litre d’eau (ou un peu plus de manière à recouvrir la viande), couvrez et portez à ébullition environ 30 minutes. Pendant ce temps, lavez le riz à grande eau, égouttez-le et mettez le à cuire sur le haut d’un couscoussier pendant environ 30 minutes. Quand la cuisson de la viande est terminée, retirez-la à l’aide d’une

écumoire, ainsi que les légumes (oignons, gombos) pour obtenir une sauce claire. Mettez le riz précuit dans le reste de sauce, ajoutez le reste de nokos, rectifiez l’assaisonnement et terminez la cuisson à feu très doux pendant encore 20 minutes. Dressez le riz dans un plat puis disposez dessus les côtes d’agneau et les petits condiments. Servez bien chaud. Bon appétit, excellentes fêtes de fin d’année. Recette originaire d’Afrique de l’Ouest et principalement du Sénégal, du Mali et Niger. C’est un plat très convivial que l’on appelle aussi riz au gras. Je vous conseille de raclez le riz grillé « accroché au fond de la marmite » c’est un vrai délice et régalez vous. Bon appétit Danielle EBENGOU




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