Diasporas news n°48

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Diasporas news N°48 Janvier 2014

La référence afro-caribéenne

Madagascar

Retour de l'ordre constitutionnel

Sud-Soudan Indépendance manquée

Angola

Eusébio

Légende du foot portugais

Dossier 4 Ne pas jeter sur la voie publique

Le nouvel Eldorado

Politique 7

Invité 16

Economie 18

Sport 19

Société 21

Culture 24


12 - 14 March 2014

Casablanca

Hyatt Regency, Place des Nations Unies

ÂŤInterconnect and Finance the SMEs for Employments and Inclusive GrowthÂť 600 participants for 2 conferences, 3 roundtables, 12 workshops, 2500 B2B Meetings

Finance Intra-African Trade Capacity Building

RSVP : 600 Euros for 3 Days (Excl. hotel and flight) - www.africa-smb.com


Diasporas News N°48 Janvier 2014 Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication, Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Félix Boni NIANGORAN Stevyne N’ZABA HERMANN DJEA Landry RUKINGAMUBIRI DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA REPRESENTANT AFRIQUE Allinone-consulting DIANA KOUADIO REPRESENTANT Pour la Guinée Paul OULAI Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier

Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

édito

L’Afrique entre optimisme et pessimisme en 2014

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014 a démarré en trombe en héritant des actifs et des passifs de 2013. Selon toute vraisemblance, l’Afrique subsaharienne montre certes des signes encourageants, cependant elle reste partagée entre optimisme et pessimisme. Sur le plan économique par exemple, la croissance de l’année dernière a été très soutenue et elle devrait l’être encore davantage en 2014. Le FMI – Fonds Monétaire International – prévoit d’ailleurs un taux de croissance de 6 % contre 5 % en 2013. Ceux qui devraient tirer profit de cette dynamique, ce sont les pays les plus pauvres. Ils devraient, à terme, connaître une croissance de 7 %.

cette extrême violence qui asphyxie sérieusement l’économie de ces pays. Indiscutablement, ces pays se porteraient nettement mieux au plan économique s’ils étaient plus stables. A ce sujet, l’exemple de la Côte d’Ivoire est édifiant. Pendant la décennie de crise militaro-politique, même si les Ivoiriens étaient au travail, la croissance oscillait entre les 2 % et 4 %. Aujourd’hui avec le retour de la stabilité et de la paix, et grâce aussi à une politique volontariste engagée par les nouvelles autorités ivoiriennes, moins de trois ans après la sortie de crise post-électorale, le taux de croissance de la Côte d’Ivoire frôle désormais les 9 %. Un résultat spectaculaire !

Cependant, ces bons signes cachent mal une misère tout de même galopante. L’institution de Bretton Wood note d’ailleurs dans son rapport que «l'accélération de la croissance ne s’est pas encore traduite par une amélioration de la vie quotidienne de nombreux africains.» Autrement dit, les retombées de cette croissance africaine ne permettent pas pour autant de réduire la pauvreté sur le continent. Il n’y a qu’à voir l’écart entre le taux de croissance et le taux de pauvreté dans la plupart des pays qui connaissent une croissance fulgurante pour se rendre compte de la triste réalité.

L’autre signe optimiste, c’est aussi cette Afrique qui défend résolument les principes démocratiques universels. Une volonté qui s’est formalisée dans une résolution de l’Union Africaine (UA) sur la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Elle a même décrété une politique de « tolérance zéro » envers les coups d’État militaires et autres violations des normes démocratiques. Conséquence de cette prise de conscience continentale, les auteurs de coups d’État et autres autocrates du continent qui étaient autrefois adoubés par leurs pairs ne bénéficient plus de la bienveillance de ces derniers. Dorénavant, les putschistes et tous ceux qui violent l’ordre constitutionnel ne sont plus les bienvenus à l’Union Africaine et au sein des organisations sous-régionales.

Là où le bât blesse, c’est cette autre étude réalisée par un cabinet de conseil britannique dont la réputation n’est plus à démontrée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Control Risks Group a affirmé dans un rapport que « 30 % du Pib mondial provient désormais des géographies les plus instables sur le plan politique ou sécuritaire mais qui sont aussi les plus dynamiques en termes de croissance économique. » A bien comprendre ce cabinet qui a pris soin de dresser une liste non exhaustive des pays à haut risque sur le continent – entre autres le Soudan, le Nigeria, l’Algérie, la Libye, l’Egypte, la Centrafrique, le Mali, le Niger et la Somalie pour ne citer que ceux-là – ils devraient voir leur économie se bonifier en dépit des crises qui les secouent (sic !) Arrêtons-nous un moment sur cette information que je trouve suffisamment dangereuse si elle n’est pas assez bien expliquée. Prise en premier degré, on dira que, plus il y a des guerres et que les Africains s’entretuent pendant que d’autres sont au travail, mieux l’économie du continent se portera. Voici là une formule toute faite pour encourager les seigneurs de la guerre à redoubler de violences. Cette corrélation entre instabilité et croissance me semble toute de même ambiguë. Les crises en République centrafricaine (RCA), en République démocratique du Congo (RDC), au Soudan du Sud, au Mali et les barbaries de Boko Haram au Nigéria sont là pour témoigner de

S’agissant maintenant du développement du capital humain en Afrique, plusieurs études montrent qu’il s’est nettement amélioré mais que beaucoup reste à faire. Selon le Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), « le plus grand atout de l’Afrique résidera dans sa capacité à exploiter son capital humain » d’autant plus que sa population devrait doubler d'ici 2050 pour atteindre les 2 milliards d’habitants. Soit le un cinquième de la population mondiale. Le côté face de cette forte croissance démographique, c’est qu’il devrait permettre au continent de s’offrir des opportunités sans précédent de développement économique et social. Mais le côté pile laisse planer des risques effrayants. Comme soutiennent les chercheurs, cet atout démographique pourrait se transformer en une bombe démographique si ce milliard d’Africains ne trouve pas du travail et qu’il n’est pas nourri à sa faim. Les dirigeants africains devraient méditer sur la crise alimentaire de 2007 et 2008 provoquée par la forte hausse du prix des denrées alimentaires de base à l’origine des émeutes dans les pays les plus pauvres de la planète. Clément Yao 3 N°48 Janvier 2014

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dossier

Angola : miracle économique et succession au sommet de l’Etat

L’Angola est devenu en une décennie le pays idéal pour investir, s’enrichir et ce grâce à un flot continu d’hydrocarbure. Seul hic : la redistribution de pétrodollars ne profite pas à toute la population. Le MPLA sera-t-il capable de relever le double défi : un développement socioéconomique équilibré et une transition en douceur au sommet de l’Etat ? Le nouvel Eldorado Juste retour des choses, le sang coulé des millions de morts de la guerre d’indépendance et de la guerre civile aurait-il fait jaillir de la terre des ressources naturelles abondantes à l’origine du boom économique que connaît l’Angola aujourd’hui ? Fer, or, diamant, uranium et surtout l’exploitation du pétrole et du gaz ont contribué à l’essor fulgurant de ce pays. Troisième puissance économique du contient et second pays producteur d’Afrique derrière le Nigéria, il tourne à environ 1,8 millions de baril/jour. Les réserves sont nombreuses ; outre l’exploitation sur terre dans l’enclave de Cabinda, les découvertes de nouveaux gisements prometteurs en zone offshore auraient permis à l’Angola d’envisager son avenir avec sérénité. Mais le cours de ce long fleuve tranquille a été troublé quelque peu par un contexte international défavorable, il y a cinq ans. Les revenus pétroliers représentaient plus de la moitié de son PIB et tiraient une croissance annuelle de l’ordre de 15% voire 20% avant la crise financière des subprimes de 2009. En effet, la chute du cours mondial du brut a provoqué un déséquilibre macroéconomique dans la mesure où le budget de l’Etat reposait sur 70% des exportations d’hydrocarbures. Face à la baisse brutale de ses réserves en devises et l’inflation galopante induite, l’Angola a été obligé de solliciter le concours des bailleurs de fonds. Le FMI lui a concocté un programme d’ajustement structurel en contrepartie d’un accord de prêt de 1,5 milliard $. Sortie de cette mauvaise passe en 2012, la reprise économique est de nouveau au rendez-vous mais avec une croissance moindre de l’ordre de 6%. Cet avertissement a fait prendre conscience aux dirigeants angolais de la nécessité de la diversification de ses activités économiques pour se soustraire de la dépendance du pétrole. Outre les transports, l’énergie hydroélectrique, le secteur du BTP – Bâtiments et Travaux Publics - devient maintenant une activité sur laquelle l’économie angolaise entend s’appuyer. Luanda n’a plus rien envié aux capitales occidentales : les grues de construction de gratte-ciels foisonnent La SONANGOL 4 Diasporas News N°48 Janvier 2014


dossier à côté des anciennes demeures coloniales. Les véhicules 4x4 et les berlines allemandes vrombissent en pleine ville sur de larges avenues récemment construites. Comme les restaurants et les magasins qui poussent comme des champignons attirés par les pétrodollars d’une nouvelle bourgeoisie consumériste. Une grosse machine nommée Sociedade Nacional de Combustíveis de Angola (SONANGOL) est le fer de lance de cette diversification à outrance. Il s’agit de la société nationale de pétrole, chargée de l’exploitation et de la production du pétrole. Génératrice de plus de 30% du PIB, elle est devenue plus puissante que le gouvernement. Elle gère ses revenus au travers d’un fonds souverain doté de 5 milliards de $ ; une sorte de holding qui dresse sa tentacule sur l’économie angolaise et internationale grâce à une prise de participation par l’intermédiaire d’une trentaine de filiales d’entreprises. Depuis 2004, la SONANGOL a signé une jointventure avec le China International Fund dont le siège se trouve à HongKong. Elle a donnée naissance à la China Sonangol aujourd’hui présente sur plusieurs points du globe : Europe, Afrique, Amérique du Sud (Venezuela), Irak ou Iran et ce dans des domaines aussi variés que les NTIC, l’ingénierie, la logistique et la prise de participation financière…

défiant toute concurrence abreuve le marché du travail local. Ce sont des ouvriers en fin de contrat sur des chantiers qui ne retournent pas tout de suite chez eux.

La Millenium BCP avec une ardoise de presque un milliard $ a été recapitalisée par une syndication du fonds souverain angolais et de la banque du Brésil ;

Ironie du sort, même le Portugal, ancienne puissance coloniale, entend désormais profiter de cet essor pour se refaire une santé économique. Les jeunes diplômés portugais préfèrent maintenant prendre le chemin de l’exil doré angolais plutôt que de se morfondre dans leur pays où le taux de chômage dépasse les 15%. Combien sont-ils en Angola ? 120.000 résidents ou sinon le double ! Les sociétés portugaises forment le gros du bataillon des quelques 500 filiales étrangères installées en Angola, soient environ 35%. Et le tropisme naturel, des pays lusophones pour Lisbonne bénéficie également au secteur immobilier. Les richissimes angolais investissent dans la pierre dans l’ancienne métropole. Catalogué parmi les PIGS (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), le Portugal contraint de se serrer la ceinture cherche un ballon d’oxygène pour son déficit budgétaire. Plusieurs banques portugaises ont été sauvées de la faillite grâce au concours de capitaux angolais par l’intermédiaire de l’incontournable Sonangol. Ainsi

Le revers de la médaille du miracle économique Du temps béni de la période 2003–2008 ou encore lors de la reprise économique de 2012, les chiffres de la croissance ne se traduisent toujours pas en termes de mieux-vivre pour la majeure partie des 20 millions d’habitants. Comme dirait le vieil adage de l’homme de la rue africain : « la croissance ne se mange pas ». Une étude de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) de 2012 a mis en évidence l’opacité de la vente de brut par les Compagnies Pétrolières Nationales (CPN) qui sont des Etats dans l’Etat. En 2011, le FMI a ainsi signalé un écart de 32 milliards de $ dans les livres de comptes de l’Etat angolais ; il s’agit pour l’essentiel des retenues à la source opérées par la Sonangol. Or, une partie de cette manne financière devrait servir à améliorer les services publics tels que la santé et l’éducation. L’Angola n’a pas réussi a endigué

les plaies qui rongent les pays en développement : mortalité infantile, pauvreté endémique d’au moins 35% de la population, taux d’analphabétisme élevé, manque de logements, accès à l’eau potable… Paradoxe, le pays qui détient des milliers d’hectares de terres arables est obligé d’importer des biens alimentaires ; lesquels coutent très chers à cause de l’afflux de devises étrangères ; donc inaccessibles au commun des mortels. Le salaire de la classe moyenne n’arrive même pas à suivre de l’inflation. La capitale Luanda est ainsi désertée par ses habitants face à la hausse exorbitante des loyers. Les luandais sont ainsi relégués en grande banlieue, contraints de prendre les rares « candongueiros » - minibus – pour rejoindre leur lieu de travail.

L’incontournable MPLA Le pouvoir politico-économique est verrouillé par le parti majoritaire au pouvoir depuis 1975. La composition de l’élite angolaise a été déterminée par la répartition géographique de la population au moment du déclenchement de la guerre d’indépendance en 1961. La zone d’influence du Mouvement Pour la Libération de l’Angola (MPLA) recouvre le territoire de

La Chine et le Portugal Le partenariat avec la Chine est somme toute naturel dans la mesure où les deux pays pratiquent un capitalisme d’Etat. L’Angola a épousé les thèses du marxisme-léninisme avant de se convertir au moment du début de l’exploitation de son pétrole. En termes d’Investissements Directs à l’Etranger (IDE) c’est-à-dire l’indicateur qui permet de définir le volume de capitaux introduits dans un pays, la Chine arrive deuxième en Angola. En contrepartie, plus de 50% de l’exportation du brut angolais est destiné à l’Empire du milieu. Les entreprises chinoises raflent les grands contrats tels que la réhabilitation de la ligne de chemin de fer Luanda-Malange ou bien la construction des routes. Subrepticement, une main d’œuvre chinoise

Agostinho Neto 5 N°48 Janvier 2014

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dossier l’ethnie Ambundo (environ 30% de la population). Ses membres sont des citadins, des métis vivant à Luanda et le Centre-Nord du pays. L’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (UNITA) avait pour base le Centre-Sud où sont localisés les Umbundo - 35% de la population –. Enfin le Front National de la Libération de l’Angola (FNLA) est formé de l’ethnie noire Bakongo (10% de la population), habitant à l’intérieur du pays avec un fort ancrage rural. Au moment de l’ouverture des négociations avec la puissance coloniale en 1975, cette répartition géographique a eu une

José Eduardo dos Santos (JES). Ce sont les cadres du MPLA, les anciens militaires et les grandes familles traditionnelles qui forment aujourd’hui l’oligarchie angolaise. Elle a largement profité de la reconstruction économique et de l’exploitation du pétrole à la fin de la guerre civile de 2002. Le centre de décision du pouvoir est le Comité Central et le Bureau Politique du MPLA. Et au sommet de la pyramide trône le charismatique et mystérieux JES, est chef de l’Etat depuis 33 ans. En 2008, avaient eu lieu les premières élections législatives depuis la fin de la guerre civile. L’écrasante majorité obtenue par le MPLA lui conféra

du MPLA, avec un score de 70% en août 2012. Le paysage politique angolais restera figé pour longtemps ; il dépendra des changements impulsés en interne au sein du MPLA.

Le système « MPLA » survivra-t-il à la mort de son leader ? José Eduardo dos Santos (JES) est âgé de 71 ans. Sa succession est un sujet brulant que personne n’ose ouvertement poser alors que sa santé fait l’objet de rumeurs récurrentes. En 2006, les murs des palais nationaux bruissaient de la maladie et de l’affaiblissement de JES. Certains cadres du MPLA avait

a valu la méfiance de JES et son incarcération. De nos jours, le vice-président Fernando da Piedade Dias dos Santos est constitutionnellement le deuxième personnage de l’Etat. En ces temps où JES s’est absenté de la scène nationale et internationale, les rumeurs ne cessent de se gonfler. Au mois d’août dernier, il était « en visite privée » à Barcelone. Pourquoi le chef d’Etat angolais était-il absent du sommet sur la sécurité qui s’est tenu à Paris au mois de décembre 2013 ? La RTP – chaîne nationale portugaise – a annoncé fin novembre qu’il avait été hospitalisé dans un

José Eduardo dos Santos

importance capitale dans le choix du mouvement d’indépendance qui dirigera le pays. Le MPLA a eu une rente de situation détenant en son sein la capitale Luanda qui centralisait toute l’administration et ses infrastructures comme le port et l’aéroport. A la mort du président Agostinho Neto en 1979, ce fut le général meneur d’hommes qui a été désigné comme son digne successeur : 6 Diasporas News N°48 Janvier 2014

la possibilité de modifier la Constitution. Il en usa et abusa en organisant un référendum en 2010. Il déboucha sur l’amendement d’un article qui permet une concentration du pouvoir entre les mains du chef de l’Etat dans la mesure où c’est que la partie majoritaire à l’Assemblée Nationale ; laquelle désigne de facto le président de la République. Les partis d’opposition sont mis sous l’éteignoir comme l’a encore prouvé la victoire électorale

alors organisé une recomposition du pouvoir en interne au cas où… Résultat : le général Fernando Garcia Miala, directeur des Services de renseignements a été limogé et jeté en prison, au motif assez fallacieux de « désobéissance à la hiérarchie ». Il a sans doute payé cher sa coopération ouverte dans la lutte contre le terrorisme avec la CIA et de certains services de renseignements africains ; ce qui lui

service d’oncologie à Barcelone. Manuel Vicente, ancien PDG de la puissante Sonangol jusque l’année dernière, fait figure de dauphin. Sa nomination au poste de ministre de la Coordination économique alors qu’il venait d’être imposé par JES comme Secrétaire du Bureau Politique en 2012 plaiderait en sa faveur. Alex ZAKA


politique

Centrafrique : Fin de mission pour Michel Djotodia Une autre page de l’histoire de la Centrafrique

L

se tourne avec la démission du président de la transition, Michel Djotodia.

e Bénin, pays d’Afrique de l’ouest a donné son accord pour recevoir l’exchef de la Seleka pour son exil. Il devrait y rejoindre plusieurs membres de sa famille dont son épouse. Michel Djotodia, dit-on possède plusieurs biens dans ce pays où il avait été incarcéré 18 mois suite à un mandat d’arrêt lancé contre lui par le président François Bozizé. Effectivement Michel Djotodia est arrivé au Bénin le samedi 11 janvier dernier aux environs de 18 heures à bord d’un avion affrété spécialement par la République Tchadienne en provenance de la capitale N’Djamena. Une présence sur le sol béninois justifiée par le chef de la diplomatie comme la contribution de son pays « à la recherche de la paix en Centrafrique ». Accusé de passivité face aux violences qui ont cours dans son pays, Michel Djotodia a été contraint de déposer sa démission le 10 janvier dernier après d’énormes pressions exercées sur lui par certains chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la France. C’était au cours d’un sommet qui était organisé au Tchad avec comme point d’orgue la crise en Centrafrique. Comme lui, son premier ministre Nicolas Tiangaye a ren-

Alexandre Ferdinand Nguendet

Michel Djotodia

du le tablier. Jugés tous deux incapables de gérer la situation qui a cours en Centrafrique. Des combats opposent les communautés chrétienne et musulmane. Après avoir rendu publique sa démission, un intérimaire en la personne du chef

du Conseil national de Transition a été désigné pour conduire les affaires courantes.

Une succession difficile Alexandre Ferdinand Nguendet, président du Conseil national de transition (CNT) a été désigné pour assurer l’intérim de Michel Djotodia. Le temps pour le CNT d’élire le remplaçant véritable de l’ex-chef de la Seleka. Celui-ci aura donc la tâche de conduire le pays vers de nouvelles élections d’ici à la fin de l’année. Une mission qui s’annonce assez difficile pour lui étant donné la situation chaotique dont il a hérité. L’arrivée au pouvoir de Michel Djotodia a laissé libre cours à des violences interreligieuses qui ont causé de nombreuses pertes en vies humaines. Il appartiendra à ces futures autorités de faire baisser les tensions dans un premier temps mais arriver à réunifier le pays. Donc ramener la paix et la sérénité. Une réconciliation véritable s’impose à cet effet en vue de ne plus replonger dans les mêmes travers. Entre autre mission, il s’impose à ces nouvelles autorités d’opérer une véritable réforme de l’armée en vue de la rendre plus républicaine. Hermann Djea 7 N°48 Janvier 2014

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politique

Sud Soudan : Une indépendance prématurée ?

En quelques semaines seulement de guerre fratricide, déjà des milliers de morts et plus de 100.000 déplacés. Crise de leadership des anciens officiers de la guerre d’indépendance aujourd’hui au sommet de l’Etat, résurgence d’antagonisme ethnique et contrôle des mannes pétrolières font le lit de cette violence éruptive. S’asseoir à une table de négociation, certes ? Mais le chemin est long pour bâtir un Etat-Nation.

L

e Sud Soudan, le plus jeune Etat indépendant du continent, vient de basculer dans une guerre civile qui laissera pour l’avenir des séquelles indélébiles. Le 15 décembre, alors que le président Salva Kiir Myardit assistait aux funérailles de Nelson Mandela en Afrique du Sud, la longue mèche de la révolte s’approchait inexorablement du détonateur : la capitale administrative de Juba. Plus exactement dans la nuit du 15 au 16 décembre vers 22h00, deux factions de la garde présidentielle se sont échangé des coups de feu : l’une composée d’ethnie Nuer (25% de la population) ripostait à une tentative d’encerclement d’une autre unité à majorité Dinka (30% de la population). Dès lors, les heurts se sont propagés dans la capitale avant de se répandre sur plusieurs Etats ; plus exactement dans cinq des dix entités qui composent cette fédération. Cet épisode n’est que l’épilogue d’une tension politique sourde et latente qui couve depuis la mise en congé du vice-président Riek Machar et de l’ensemble de l’Exécutif par le chef de l’Etat sud-soudanais au mois de juillet dernier.

Tentative de coup d’Etat ou consolidation du pouvoir du président Salva Kiir ? D’après le chef de l’Etat, « l’incident est survenu quand des soldats en uniforme ont tiré sur une réunion du Mouvement de Libération du Peuple du Soudan (SPLM), le parti 8 Diasporas News N°48 Janvier 2014

Salva Kiir

au pouvoir ». Dès lors, une dizaine de dignitaires du régime ont été arrêtés parmi laquelle figuraient huit ministres du gouvernement limogé. Au terme d’intenses combats à Juba, le bilan communiqué par l’ONU faisait état d’au moins 500 morts et plus 800 blessés. Le quartier général de l’ONU a été submergé par l’afflux de quelques 20.000 réfugiés. Et les mêmes scènes se répliquèrent dans tout le pays, lorsque la contagion avait atteint plusieurs Etats. Un premier front s’est ainsi ouvert dans le sulfureux Etat de Jonglei et sa principale agglomération Bor de 30.000 habitants. L’armée sud soudanaise, venue de Juba, est allée déloger Riek Machar et ses milices dans cette dernière localité où il a trouvé refuge. La progression de cette force loyaliste a été ralentie par la demande expresse des Etats-Unis de vouloir évacuer ses expatriés coincés entre deux fronts. Quelques jours après cette offensive, l’Etat de l’Unité est à son tour menacé par la guerre civile. Le général James Koang et ses milliers d’hommes, positionnés à Bentiu

ont fait défection. Il fut un membre influent de l’armée de libération avant l’indépendance. Juba aurait remis en cause sa loyauté et aurait ainsi ordonné à un groupe de soldats de sa division de l’éliminer physiquement. Il a ainsi préféré prendre les devants pour se rallier au camp de Riek Machar alors qu’il est lui-même Dinka. C’est alors que Matthew Pul Jang, un chef rebelle des années de guerre civile avec le Nord, lança un ultimatum aux troupes du général James Koang leur sommant de quitter Bentiu. Le

Toute tentative de médiation et de conciliation des deux parties sont pour l’instant restées vaines ; tant les positions sont diamétralement opposées. Le président Salva Kiir se pose en garant de l’unité nationale et tend la main à son adversaire pour désamorcer la crise. Il a ainsi rencontré son homologue kenyan Uhuru Kenyatta ainsi que le premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn. Riek Machar, lui, reste droit dans ses bottes : « un changement radical et le départ du pouvoir de son ennemi » ; tels

Salva Kiir et le président kényan Uhuru Kenyatta

point de fixation de toutes ses hostilités s’explique par la présence des principaux gisements de pétrole du Sud-Soudan dans cette région du Nord, limitrophe au grand voisin et ennemi d’hier. Matthew Pul Jang serait-il un vrai patriote, redresseur de torts pour qu’il s’en prenne avec autant de violence au général James Koang et ses hommes ; ou bien ne serait-il qu’un mercenaire soudoyé par Khartoum pour déstabiliser cette région riche en hydrocarbure ?

étaient les propos qu’il tenait au début de cette révolte. Après avoir été persuadé par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, il a accepté la médiation des instances de la sous-région (IGAD). Tant que les rapports de force ne se seront pas clairement neutralisés, l’affrontement risque de se prolonger. L’ONU, malgré l’annonce d’un renforcement expresse de son contingent - grâce au vote d’une résolution en urgence absolue pour


politique l’envoi de 6.000 hommes - reste impuissante. Dès les premières confrontations entre les deux factions rivales, la base onusienne d’Akobo a été attaquée. Malgré cela, les casernes des casques bleus restent le dernier sanctuaire où des centaines de milliers de déplacés convergent pour échapper au massacre.

Les origines de cette crise Ces dernières semaines, seuls les observateurs et les spécialistes du pays se sont alarmés de l’attitude

Riek Machar

cavalière de l’homme fort du pays. Il a en effet ordonné la dissolution du bureau politique du SPLM c’est-à-dire sa plus haute instance de décision, au mois de novembre. Sous prétexte que celui-ci n’a pas organisé une convention nationale censée se tenir en mai 2013 afin de renouveler une partie de ses cadres politiques. Le président Salva Kiir s’était interrogé sur le bien-fondé de cet organe de décision en se demandant si « les structures du SPLM ont la légitimité de continuer à fonctionner » ? L’ancien vice-président Riek Machar avait déjà pris rendez-vous pour les prochaines élections présidentielles de 2015. En tout cas, l’origine de cette brusque éruption s’apparente davantage à une purge qui aurait mal tourné. La complexité de la situation actuelle résulte de l’enchevêtrement de plusieurs facteurs : une crise de leadership entre deux anciens chefs de guerre ; le remake de massacres intertribales entre Dinka et Nuer et surtout le contrôle des ressources pétrolières Le Sud-Soudan a acquis son indépendance en juillet 2011. Depuis

la vague de décolonisation des années 1960 et la décision de l’OUA de respecter l’intangibilité des frontières issue de la colonisation en 1963, la communauté internationale a cassé cette « jurisprudence » continentale pour la première fois en impulsant la séparation des frères siamois soudanais c’est-à-dire le Nord musulman et le Sud chrétien. Même si l’Erythrée s’est autoproclamée indépendante en 1993 en se séparant de l’Ethiopie ; cela ne relevait pas d’une décision d’instance continentale ou régionale. Au moment de l’indépendance en 1956, le jacobinisme de Khartoum a provoqué des animosités et des conflits avec les provinces : Darfour à l’Ouest, Béjaland dans l’Est et les provinces du Sud. Cette volonté de centralisation contre la promesse oubliée d’un Etat fédéral déclencha deux guerres civiles avec les provinces chrétiennes et animistes : l’une de 1956 à 1972 et l’autre de 1983 à 2005. La fin du premier conflit est actée par les accords d’Addis-Abeba en 1972 qui donna une certaine forme d’autonomie aux provinces du Sud. Ce sera le même président Jafaar Al Nemeiri, signataire dudit accord de paix, qui décida 10 ans plus tard d’instaurer la charia – la loi islamique – sur l’ensemble du Soudan. Ce qui provoqua la deuxième guerre civile qui dura 20 ans, pour un nombre de victimes estimé entre 2 à 3 millions de morts. La figure charismatique de ce conflit est John Garang pour le SPLM. Plutôt que de revendiquer l’indépendance du Sud, il inscrivit son combat pour la reconnaissance des droits des territoires marginalisés, y compris le Darfour et le Béjaland, au sein d’un Etat unitaire et laïque. Le SPLM avait, à cette époque-là, le soutien du régime marxiste éthiopien. Mais à la chute de l’URSS en 1991 et de celle du parrain éthiopien Mengistu Hailé Mariam, une dissidence scinda le SPLM : Riek Machar de l’ethnie Nuer et Lam Akol – Shillouk - prirent leur distance face à l’omnipotence de John Garang de l’ethnie Dinka. Ils créèrent le SPLA-United. Cette fracture ouverte entraîna un massacre interethnique entre Dinka et Nuer qui vécurent pourtant en har-

monie depuis des siècles. Bilan : plus de 10.000 morts de part et d’autre dont 25% reste encore inscrit au passif de Machar Riek. Faute de soutien et de financement, ce dernier a été obligé de s’acoquiner avec le régime de Khartoum qui l’utilisa sans vergogne contre John Garang.

La pression des EtatsUnis sur Khartoum Le Soudan a toujours été considéré comme un Etat terroriste par les Etats-Unis. Son alignement sur l’Irak de Saddam Hussein au moment de la 1ère guerre du Golfe, son accueil de Ben Laden vers les années 1990 et les attentats contre les ambassades américaines de DarEs-Salam et de Nairobi de 1998 font de Khartoum l’ennemi désigné. Dès lors les américains utiliseront tous les moyens pour affaiblir le régime islamique d’Omar El Béchir. Après les attentats du 11 septembre 2001, George W Bush suspecta le Soudan de faire partie de l’axe du mal c’est-à-dire complice d’Al Qaida. Le Soudan a été prié de donner des gages de bonne volonté ; faute de quoi il sera susceptible d’être attaqué. Cette pression exercée par Washington sur Khartoum a en grande partie contribué à l’engager dans des pourparlers débouchant sur le processus de paix avec le Sud. C’est ainsi que l’accord-cadre fut signé en 2002 entre le Nord et le Sud. Il portera pour l’essentiel sur le partage des richesses pétrolières et la perspective d’un référendum d’autodétermination de Juba. En juillet 2005, alors que l’accord de paix venait d’être enfin signé, la disparition tragique et mystérieuse de John Garang dans un crash d’hélicoptère propulsa le général Salva Kiir – Dinka comme lui - audevant de la scène. Jusque-là resté dans l’ombre tutélaire de John Garang dont il a toujours contesté en sourdine son autoritarisme, il devînt le vice-président du Soudan et doit mener à son terme l’indépendance du Sud Soudan. Même si le processus d’autodétermination était arrivé à son terme en 2011, le Nord ne se consolait pas d’avoir été amputé de 45% de sa source de revenus c’est-à-

dire les gisements situés au Sud. La délimitation des frontières entre le Nord et le Sud dans la région d’Abyei reste encore l’objet d’une vive tension entre les deux frères siamois. Sans accès à la mer pour exporter son brut, le Sud Soudan est obligé de payer une « taxe » de transit – 1,5 milliard $ par an – sur les oléoducs pour embarquer sa production à Port-Soudan dans le Nord. Si bien qu’elle a suspendu l’exploitation de son pétrole en janvier 2012 alors que cela constitue plus de 98% de ses revenus. Juba et Khartoum ont finalement signé, sous l’égide de l’Union Africaine, une série de 9 accords dont la reprise des exportations. L’exploitation des ressources minières en abondance dans les différents pays du continent provoque toujours des dérives incontrôlables. Et malheureusement, le Sud Soudan ne déroge pas à cette règle ! Les dirigeants qui ont signé en 2005 le processus d’autodétermination n’ont pas pensé à jeter les bases d’un Etat de droit avec une bonne gouvernance et les structures juridiques ad-hoc. L’afflux massif de capitaux étrangers généré par l’industrie extractive emmène certes une manne financière ; même si la part qui revient au pays est réduite à sa portion congrue. Mais la rente pétrolière engendre surtout l’éclosion d’une oligarchie au sommet de l’Etat et de la corruption ; sans compter la reconversion d’anciens seigneurs de guerre dans des activités mafieuses. Deux guerres civiles avec le Nord ont détruit les infrastructures et le système éducatif et sanitaire. L’ONU et surtout les EtatsUnis auraient dû aider à construire, parallèlement au processus d’indépendance, les soubassements d’un Etat-Nation démocratique. Les deux premières années d’indépendance du Sud Soudan démontrent que ses liens séculiers avec le grand frère du Nord sont indéfectibles et conditionnent même son existence. Le limogeage du gouvernement du vice-président Riek Machar en juillet, à l’origine de cette lutte fratricide qui l’oppose aujourd’hui à Salva Kiir, ne seraitelle pas une manœuvre de déstabilisation orchestrée par Khartoum ? Lamine THIAM 9 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


politique

Burkina Faso : Blaise Compaoré sur des braises ! L’année 2014 ne sera pas de tout repos pour le président du Burkina Faso qui fait face à une vague de démission au sein de sa formation politique doublé de menaces de son opposition.

A

quelques mois de l’élection présidentielle de 2015, le navire du président Blaise Compaoré semble prendre de l’eau. Depuis le 4 janvier dernier, plusieurs de ses « lieutenants » et non des moindres lui ont tourné le dos. Un départ sur fond de revendication et de colère, pour selon eux dire non au revirement de situation qui a cours au sein du parti et surtout au sommet de l’Etat. Un groupe au sein duquel l’on compte l’ex-président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré et les ex-ministres Salif Diallo, Mathias Somé, Basile Guissou, Jean Marc Oalm et l’emblématique maire de Ouagadougou, Simon Compaoré. Ces caciques du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), au travers d’une lettre à laquelle est annexée la liste de tous les autres démissionnaires, ont dénoncé le dévoiement des idéaux du parti par Blaise Compaoré. A travers cet acte, ceux-ci se désengagent de toutes les velléités du président Compaoré de se maintenir au pouvoir. « Nous sommes en train d’assister à des tentatives d’imposer la mise en place du Sénat aux forceps et à des velléités de réviser la Constitution dans le but de faire sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels dans un contexte où le pays est profondément divisé » ont-ils motivés leur départ. Un départ qui ne sera pas sans incidence étant donné que ces ex-caciques du CDP ont choisi de virer ipso facto dans l’opposition. En mettant sur pied une formation politique qui selon eux correspondra aux desiderata du peuple. Une option qui 10 Diasporas News N°48 Janvier 2014

SEM Blaise Compaoré

permettra au pays des hommes intègres de signer son retour sur le chemin de la démocratie et sortir de la « caporalisation, l’exclusion, l’hypocrisie » qui ont fini par s’ériger comme la norme. L’opposition se met en ordre de bataille Nous sommes de plein pied en 2014 et il faut compter avec l’opposition Burkinabè qui a décidé de changer son fusil d’épaule. Avec en point de mire la conquête du pouvoir. De ce côté-là, l’on s’active. Matérialisation de cette détermination, l’appel lancé le 7 janvier dernier par l’opposition

qui a décidé de parler désormais d’une seule voix. Ce qui a donné naissance à un Etat major permanent de crise (EMPC) dirigé par un des piliers de l’opposition, Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Depuis le 6 janvier, un appel à manifester le 18 janvier prochain a été lancé au peuple Burkinabè pour dire « Non à la révision de l’article 37 de la Constitution Burkinabè, Non au Sénat et Non à la politique du gouvernement ». Cette journée dénommée, journée nationale de protestation, marquera à en croire le chef de file

de l’EMPC le début d’une série d’actions d’envergure. Car pour l’opposition, il faut pouvoir maintenir la flamme de la victoire allumée d’autant plus qu’une victoire avait été obtenue au mois de juillet 2013. « C’est une victoire d’avoir pu arracher au Gouvernement un arrêt du processus de mise en place du Sénat et obtenu des mesures sociales d’accompagnement, qui, même si elles sont inefficaces et insuffisantes, montrent que le pouvoir a reculé » s’est glorifié l’opposition. Mais jusqu’où ira l’opposition ? L’avenir nous le dira. Hermann Djea



politique

Madagascar : bientôt le bout du tunnel ? élection présidentielle, les résultats provisoires annoncent une victoire du candidat Hery Rajaonarimampianina (53,50%), poulain du président de la Transition. Jean-Louis Robinson (46,50%) et son parrain Marc Ravalomanana accepteront-ils le verdict des urnes ? Le nouveau visage de l’assemblée nationale finira-til par transformer le régime semi-parlementaire en IVème République française : ingouvernable !

L

e 20 décembre dernier s’est déroulé le second tour des élections présidentielles couplé avec des législatives. Le scrutin majeur opposait les deux finalistes Jean-Louis Robinson (JLR) et Hery Rajaonarimampianina (HR). Ils sont sortis en-tête à l’issue du premier tour du 25 octobre, parmi les 33 candidats, avec respectivement 21,10% et 15,93% de voix. Une élection présidentielle cruciale car elle permettra enfin à la Grande Ile d’en finir avec sa double peine : cinq années de crise qui a mis par terre le peu de tissu économique ; une mise au ban des instances internationales et par conséquent une suspension des subventions internationales. Ce retour à l’ordre constitutionnel est une lueur d’espoir que caresse la majeure partie de la population, exténuée et exsangue. Oui, il est synonyme de stabilisation étatique donc de la reprise des mécanismes de financements internationaux, indispensables pour pallier au déséquilibre chronique du budget de l’Etat. Pour rappel, cette manne venue de l’extérieur contribue pour au moins 65% du financement publique ! Pouvoir soulager les 20 millions de malgaches avec une normalisation progressive des services publics (santé, éducation) et la lutte contre l’insécurité reste la seule victoire plausible de cette série d’élections. Au pays où l’arithmétique électoral n’est pas une science exacte, la projection des reports de voix ne donnait aucune indication quant à l’issue finale du vote. Les tracta12 Diasporas News N°48 Janvier 2014

Robinson Jean Louis

tions et les négociations d’entre les deux tours sont une des spécialités culinaires de la classe politique : des promesses de maroquin enfarinées d’une bonne dose de trahison, saupoudrée de ressentiments. Les crises politiques qui ont jalonné les deux dernières décennies ont fini par atomiser les grands partis politiques dotés d’une base électorale comprise entre 25 et 30%. Les chapelles se font et se défont maintenant au gré des courants dominants et des opportunités. Désormais, le choix d’un président de la République et par voie de conséquence l’alternance démocratique malgache est gouvernée par un réflexe ethnique et surtout le brassage de millions de dollars injectés dans les campagnes électorales. Au premier tour, les chiffres sont éloquents et prouvent quand même que les malgaches ont été sevrés de leur droit de citoyen : 7,9 millions d’inscrits et 4.831.666 de votants

Hery Rajaonarimampianina

c’est-à-dire 61,85% de taux de participation, le meilleur depuis 25 ans ! Pas de quoi pavoiser pourtant car des embrouillaminis de liste électorale et de distribution des cartes électorales ont privé quelques 2 millions de citoyens de leur devoir civique ; soit environ 25% des personnes en âge de voter. La Commission Electorale Indépendante de la Transition (CENIT) a-t-elle mis à profit les sept semaines précédant la deuxième phase pour rectifier cette bévue ? Le scandale du premier tour restera la débauche des moyens financiers, dans un pays privés de subsides internationaux et où l’économie est stagnante depuis le putsch de 2009. L’ensemble de toutes les campagnes électorales serait estimée à plus de 80 millions $. Rappelons que, face à la défaillance de l’Etat, l’ONU et l’UE ont été obligées de mettre la main au pot à hauteur de 60 millions $,

complément financier indispensable pour le bon déroulement de ces scrutins. Les quatre ou cinq candidats les plus en vue ont dépensé plus de 90% de cette enveloppe. La location d’hélicoptères, pour labourer le pays jusqu’au fin fond de la brousse, a été le poste le plus important. Viennent ensuite le budget de communication – boîtes de consulting et spots publicitaires –, la distribution des casquettes et des tee-shirts à l’effigie des candidats ; sans oublier les concerts gratuits. Bref, rien n’a changé depuis la Rome antique : panem et circenses (du pain et des jeux) !

Jean-Louis Robinson versus Hery Rajaonarimampianina Les deux impétrants du second tour ont largement bénéficié de ces moyens financiers et logistiques. Car ce sont d’illustres inconnus dépourvus de notoriété et d’envergure nationale. Ils n’ont jamais imaginé, même dans leur rêve le plus fou, de devenir un jour président de la République. J-LR fut ministre des Sports et de la Santé de l’ancien président Marc Ravalomanana ; celui-ci a mis à sa disposition son réseau des églises protestantes, son financement. Chacun des meetings de J-LR se faisait en tandem avec l’épouse de l’exilé d’Afrique du Sud, lequel intervenait en duplex de Pretoria pour marteler son mot d’ordre : « voter Robinson ! C’est le seul à pouvoir me permettre de rentrer auprès de vous ». Tandis que HR est un expert-comptable et


politique ministre sortant des Finances et du Budget de la Transition. A ce titre, outre l’argent des « sponsors » - des riches chinois et indo-pakistanais -, tout l’appareil administratif de l’Etat ainsi que les préfets de région étaient à sa disposition. Un petit coup de pouce du destin ou plutôt de la communauté internationale les a propulsés, malgré eux, au devant de la scène. Les médiateurs internationaux de la crise politique malgache ont, dans un premier temps, voulu contrôler l’élection. Echaudé par les dérives du passé de la Cour Constitutionnelle, le système des Nations-Unies créa une Cour Electorale Spéciale (CES) tout en voulant régenter la CENIT. Pourquoi n’ont-ils pas signifié un plafond de financement des campagnes électorales ? Ensuite, ils ont imposé le « Ni-Ni » c’est-à-dire que ni Marc Ravalomanana et encore moins son tombeur Andry Rajoelina, président de la Transition, n’avaient le droit de se présenter à la magistrature suprême. Qu’à cela ne tienne, chacun s’est choisi un cheval de Troie ; ce qui, en cas de victoire, deviendra un handicap aussi bien pour l’un que l’autre. J-LR a dû déclarer urbi et orbi qu’il se choisira l’épouse de l’ancien chef de l’Etat comme premier ministre. Et la première mesure qu’il prendra en tant président de la République sera d’amnistier l’exilé d’Afrique du Sud. De ce fait, l’ancien président de la République deviendra son premier conseiller au sein du palais. Quant à HR le candidat de substitution d’Andry Rajoelina, il aurait promis de nommer l’actuel homme fort de la Transition au poste de chef de gouvernement. D’ailleurs, Andry Rajoelina, faisant fi des principes de neutralité des chefs d’institution, s’affichait publiquement avec HR lors de ses meetings mais également au côté des candidats aux législatives de sa propre coalition : « MPAR : avec le président Andry Rajoelina ». De deux choses l’une, une tropicalisation d’une gouvernance à la Poutine s’instaurera avec HR comme Medvedev ; le cas échéant, le machiavélique Marc Ravalomanana amnistié, demandera à J-LR de « démissionner » et d’organiser une

élection anticipée pour reprendre son dû !

Les successions de crise politique Pour le reste, c’est-à-dire la fin de la crise politique et le démarrage de l’économie, bien malin celui qui pariera sur l’avenir de Madagascar. Ce pays n’a jamais connu une

postélectorale dura six mois ; l’Ile rouge était au bord de la guerre civile car le candidat Marc Ravalomanana s’estimait avoir gagné la course dès le premier tour. Son auto-proclamation au retour d’une médiation d’Abdoulaye Wade à Dakar avait surpris non seulement son adversaire mais aussi la communauté internationale. Celle-ci résignée, décida de le reconnaître

Andry Rajaoelina et Marc Ravalomanana

alternance démocratique en douceur depuis 1972 ; à une exception près : le retour au pouvoir de l’amiral Didier Ratsiraka en 1995, débarrassé de ses oripeaux de marxiste-léniniste. Il fut le chantre de la révolution socialiste de 1975 à 1991. Contraint par la rue de céder son trône au chirurgien Albert Zafy, il s’exila à Paris. Ce dernier fut obligé de démissionner au bout de quatre ans à cause d’une motion de défiance de son propre camp. En 2001, l’amiral Didier Ratsiraka, président sortant avait eu comme challenger un multimillionnaire de l’agroalimentaire Marc Ravalomanana ; un modeste mais dynamique fabricant de yaourts que le régime socialiste des années 1980 avait propulsé au firmament. Lorsque la Banque mondiale exigea la promotion du secteur privé pour relancer l’économie plombée par les égarements dans les méandres du collectivisme, il a été gavé de subventions en ouvrant à quelques dignitaires du régime le capital social de sa société. Cet ambitieux aux dents qui rayent le parquet, devenu riche, se servît de la mairie d’Antananarivo comme tremplin pour se présenter aux élections présidentielles de 2002. La crise

en croyant qu’il se consacrera exclusivement à sa charge : le bienêtre de son peuple et l’essor de l’économie ! Une fois arrivée au pouvoir, l’homme a oublié sa promesse d’une réconciliation nationale. Le pays porte encore aujourd’hui les stigmates de la pacification de ses milices, menée à coups d’embastillement de tout opposant politique. En outre, la propension du président Marc Ravalomanana - réélu en 2006 - à la prévarication a fini par exaspérer les bailleurs de fonds internationaux. Dès novembre 2008, la Banque mondiale et le FMI ont suspendu leurs aides. Le putsch de janvier 2009 aurait été ourdi par la France avec l’aide de l’amiral Didier Ratsiraka, en exil à Paris. Andry Rajaoelina, jeune maire de la capitale fut le seul parmi les opposants à accepter d’endosser le rôle de frondeur. Personne ne se bousculait au portillon quand on sait la rancœur tenace et la puissance de Marc Ravalomanana à cette époque-là. Aussi bien ceux qui ont monté de toute pièce le coup d’Etat que la classe politique ne pensait pas trouver chez ce jeune discjockey, un entrepreneur ambitieux

métamorphosé en chef de transition capable de s’accrocher à son siège. Ainsi se sont encore écoulées cinq années pendant lesquelles Madagascar, empêtrée dans les querelles intestines et les bisbilles de sa classe politique, regardât le train de la croissance mondiale passé !

La géopolitique du pétrole Si la classe politique est sclérosée mue uniquement par ses intérêts et ses ambitions, la communauté internationale devrait admettre sa part de responsabilité dans la résolution de cette dernière longue crise. Les ressources naturelles et minières de Madagascar restent au centre des pressions indirectes exercées sur les différents médiateurs de la crise. Le bloc anglophone – Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie – et l’ancienne puissance coloniale avançaient masquer. Ces pays pèsent au sein des groupes de contact ou des organisations régionales qui sont devenus à la fois juge et partie. Le maître mot s’appelle : le pétrole. 15 compagnies sont en lice pour lorgner sur les énormes gisements de schistes bitumeux et offshore. D’abord, les gisements sur terre sont estimés à 2 milliards de baril avec un potentiel de 20 milliards de baril. Ensuite, le canal de Mozambique sera-t-il le prochain eldorado ? Les dernières études géologiques y ont démontré l’existence d’énormes réserves de gaz et de pétrole ; pour ce qui concerne, Madagascar, l’US Geological Survey l’estime à 17 milliards de barils pour le pétrole et de 167.000 milliards de pieds m3 de gaz… le potentiel de l’Angola aujourd’hui ! Signe des temps, alors que les Etats-Unis ne reconnaissent toujours pas le régime putschiste en place ; mais dès le mois de novembre dernier, le géant américain Exxon mobil a repris ses missions de prospection pétrolifère offshore sur la côte Ouest malgache. Ce renouvellement de licences d’exploration d’hydrocarbure a pourtant été discrètement signé dès le mois de juillet 2013 – avec le gouvernement honni par la Maison Blanche - mais n’a été officialisé qu’après le premier tour des élections présidentielles. Parallèlement, la compagnie française Total a entamé depuis le 13 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


politique mois d’octobre sa campagne d’exploration en mer par sonar sur la côte Nord-Ouest. Quant aux chinois, canadiens et indiens, ils sont installés depuis plus de 10 ans pour exploiter discrètement du bois de rose, du charbon, de l’ilménite, du nickel et du cobalt. Les dernières statistiques publiées du ministère des Mines font état de zéro kilogramme d’or exporté pour l’année 2013. Alors que les douanes et la police des frontières ne

cessent d’arraisonner des trafiquants aux différentes postes frontières. Cette anecdote illustre parfaitement la schizophrénie malgache. Interdire l’exportation de l’or est une porte à l’exploitation illégale. Mais elle ne peut se faire que grâce à la complicité bienveillante de ceux qui sont au pouvoir et des pays destinataires… Et ce, au détriment des 20 millions de malgaches ! Alex ZAKA

Portrait André-Yannick Owona le candidat de cœur et d'esprit pour Goussainville

I

élections

l a 31 ans. C’est un jeune français d'origine camerounaise et gabonaise. C’est ce français issu de la diaspora africaine qui a ainsi la lourde tâche de porter les couleurs du parti de Jean-Louis Borloo pour les élections municipales à Goussainville (Val d'Oise). Il a un parcours universitaire avec une licence en Economie et Gestion en poche. Militant actif depuis trois ans, il est officiellement le candidat investi par l'UDI (Union des Démocrates et des Indépendants). Son programme se résume selon ces propos en 4 points qui sont essentiels. La problématique prioritaire, c'est le logement. Les goussainvillois rencontrent un vrai problème affirme t-il parce que le parc immobilier n'est pas assez étoffé pour répondre à la demande. Il suggère pour cela de « remettre en état les logements actuels pour que nos concitoyens vivent dans des conditions acceptables». De surcroît, «il faut surtout emmener des projets de constructions immobilières » a-t-il estimé. Point n°2, c'est l'emploi et le développement économique. Au niveau local, le taux de chômage augmente ; c’est environ 11,5 % de demandeurs d'emploi. Goussainville ayant les moyens administratifs de pouvoir peser du fait de sa proximité d'avec la zone aéroportuaire de Roissy, notre programme va consister à attirer des investisseurs pour qu'au sein de l'agglomération, des emplois puissent être créés et favoriser la croissance économique », a t-il avancé. En terme de développement, poursuit-il « c'est d'emmener par l’implantation de ces soAndré-Yannick Owona 14 Diasporas News N°48 Janvier 2014

ciétés à créer de la dynamique par le pouvoir d'achat en permettant à nos habitants de consommer localement et de ne pas se sentir délaissé » . « Il y a des acteurs politiques qui ont été installés de façon légitime mais une fois aux affaires, ont brillé par leur incapacité », tance t-il vertement. Autre point important selon le candidat Owona, c'est la sécurité que malheureusement des partis utilisent comme un fond de commerce. Le goussainvillois de cœur et d'esprit qu'est André Yannick Owona entend s'attaquer fermement à ce problème à travers la prévention et la répression. Dernier point important, c'est la gestion de la ville. Les habitants en ont marre de payer des impôts pour combler des budgets dus à l'imprévoyance des élus passés et actuels, dénonce t-il. Il entend donc impliquer fortement toutes les populations dans la prise de décision dans l'intérêt supérieur de Goussainville. Pour cette élection municipale, la bataille s'annonce épique. Owona sera opposé au maire sortant André Louis, à Elisabeth Hermanville de l'UMP et à Luc Broussy du PS. Des candidats somme toute habitués aux élections et plus vieux dans cette ville de la banlieue nord de Paris qu’Owona entend contribuer à rendre « plus moderne et fière de son multiculturalisme sans communautarisme » et à faire confiance à sa jeunesse. Une jeunesse goussainvilloise dynamique, ouverte et ambitieuse que semble représenter André Yannick Owona lui même. Résultat d'ici Mars 2014. Boni Félix NIANGORAN


politique

Des Ivoiriens se mobilisent pour l'élection de Christian Estrosi à Nice Une association de français d'origine ivoirienne vient d'être créée en vue de soutenir la candidature de Christian Estrosi Député maire de Nice.

A

lliance Abidjan Nicaea (ndlr prononcé nikaia en niçois) est son nom. En ligne de mire les élections municipales de Mars 2014 où l'édile actuel est candidat à sa propre succession. C'est donc pour porter cela à la connaissance des

est le président. Il s'agit selon lui « de défendre et promouvoir la candidature de Christian Estrosi » auprès des frères de la diaspora en vue de sa reconduite à la tête de la mairie de Nice. Pourquoi un tel engouement maintenant? Les raisons de ce soutien à quelques

un « ivoirien d'adoption». De plus, pour ceux d'entre eux qui vivent à Nice depuis 15 ans, ils affirment avoir vu la transformation positive de cette ville si chère à leurs yeux depuis que Estrosi est devenu le 1er magistrat. C’est donc une manière pour les animateurs de cette Mr. Philippe EHUY

Association Nicaea. H.Nanti, P.Ehuy,M.Takouo,Laurentine Vergano et Me Dogo

mois des municipales françaises se trouvent entre autre dans le récent jumelage entre Nice et Abidjan fortement acté par l’élévation de M. Estrosi en tant que citoyen d'honneur d'Abidjan, chef traditionnel atchan. Ce qui fait de lui

association politique d'apporter leur soutien total à leur nouveau frère « franco-ivoirien » dans la bataille qui s'annonce rude. Alors comme slogan associé, ces français d'origine ivoirienne affirment haut et fort ceci « Alliance Nice-

Félix Boni NIANGORAN

En bref

ivoiriens et autres africains vivant ou résidant dans la cité azuréenne que ceux ci ont été conviés récemment à une réunion de contact à la maison des associations situé au quartier Garibaldi. Philippe Ehuy, responsable d'exploitation en

Abidjan avec Estrosi Avançà ! » ce qui signifie l'alliance Nice -Abidjan avance avec Estrosi. Outre Philippe Ehuy, le bureau de l'association se compose de Me Martin Dogo, 1er avocat d'origine ivoirienne au barreau de Nice, d'Hervé Nanti, directeur d'agence d'assurance, de Bamba Kéita, de Pierre Laubouhey, d'Elisé Sandou, de Mme Laurentine Vergano, de Valerie Biteghe et de Marcel Takouo comme conseiller. Le lancement officiel des activités de cette nouvelle association est prévu dans le courant du mois de janvier afin de prendre une part active dans la campagne municipale du candidat Estrosi.

CETTE IMAGE A FAIT LE TOUR DU MONDE !

Bamba Yacouba et Damana Pickass Que deviennentils ?

Bamba Yacouba et Damana Pickass @ DR 15 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


musique

invité du mois

Faada Freddy

« Les artistes africains sont obligés de faire des compromis en Europe » Chapeau melon vissé sur des dreadlocks faussement négligés, l’artiste séducteur sourit, l’homme timide s’excuse de l’attente. Ces deux personnages se réunissent en un Faada Freddy révolutionnaire en pleine répétition. Les 17 et 18 décembre, Faada Freddy donnait ses ultimes concerts en France pour couronner une année 2013 marquée par le début d’une carrière solo accolée à la poursuite de l’aventure au sein de Daara J Family. Bilan, projections, coup de cœur et de blues… Diasporas-News : Faada Freddy, 2013 aura été une année importante car vous avez fait une vingtaine de dates de concert en solo en France et en Allemagne. Qu’est-ce que vous retenez depuis vos débuts jusqu’à cette nouvelle orientation de votre carrière ? Faada Freddy : Effectivement c’est une année de changement car je démarre une carrière en solo mais je précise que je suis toujours dans le groupe Daara J Family. Si je me retourne sur ces 20 ans de carrière, je me rends compte que j’ai encaissé (des désillusions) dans le business. J’ai trainé avec des gens qui n’étaient pas compatibles avec nos ambitions. Nous avons vu des « requins » et des gens qui vivent autour du business. Ils ont causé pas mal de blessures et des contraintes qui ont fait que les choses n’ont pas décollé comme 16 Diasporas News N°48 Janvier 2014

nous le voulions. Des blessures et des exploitations qui ont fait que matériellement nous n’étions pas confortables. C’est valable aussi bien au Sénégal qu’en Europe. En tant qu’artiste, tu subis et on peut croire que cela t’affaiblit mais intérieurement t’es plus fort pour te battre pour un idéal en toi. Dans le business, certains pensent parce que tu es, je ne dirai pas naïf, mais gentil, et donc tu n’es pas au courant de ce qui se passe réellement. Se taire et acquérir de l’expérience afin de savoir dans le futur avec qui tu vas travailler. Et c’est ce qui s’est passé. J’aime observer les gens en sachant qui est qui. Je suis content que la vie m’est laissé un ami fidèle qui croit en moi et vice versa : Ndongo D. C’est ma plus grande victoire malgré toutes les tentatives pour nous diviser. Je n’ai jamais douté de mon frère Ndongo. Il a été un ami, avant Daara J sur le chemin de l’école. Notre engagement est dans le social mais aussi dans la valorisation de l’Africain, du Sénégalais.

Faada Freddy

D-N : Est-ce que le fait de venir de Dakar, d’Afrique a joué sur cette forme d’exploitation artistique ?

D-N : Malgré ces compromis, quelles sont les évolutions artistiques notées sur votre musique ? F.F : Je suis devenu autodidacte

F.F : Oui c’est la cause fon-

en Jazz, en guitare. J’ai appris le solfège moi même. A l’école, j’étais nul en solfège. A un moment j’ai senti le besoin de m’améliorer, j’ai pris des bouquins de Joe Pass, de Jaco Pastorius. Ce qui fait que parfois je fais un peu de slap ou du tapping sur la guitare. Je joue à la guitare comme un bassiste

damentale. Quand tu viens d’Afrique et que tu souhaites faire une carrière internationale, il y a des compromis à faire qui ne sont pas toujours avantageux pour les artistes africains. Quand tu comprends mieux, tu peux voler de tes propres ailes.


Culture D-N : Quels sont les enseignements de cette tournée ? F.F : On peut venir du fin fond

parce que le premier qui m’a donné un micro pour chanter est un bassiste et s’appelle Papis du groupe Takou. Je me suis mis à la bass, puis à la batterie, clavier, guitare. Au fur des années, je me suis amélioré. C’est ce qui m’a amené au Scat puis au Jazz. Et je finis par faire un projet comme celui de Gospel Journey avec des percussions corporelles. C’est un enrichissement permanent.

qu’ils aillent étudier à l’étranger afin de revenir un jour et participer au développement du pays. Parfois c’est instable et c’est le cas de Karim Wade. Si l’enfant revient qu’il n’est pas imprégné des valeurs du pays, cela peut créer des frottements. Il ne faut pas que nous condamnions nos enfants à être victime d’un système ou d’une incompatibilité politique.

du Sénégal mais il faut connaître ses valeurs. J’ai beau chanté en anglais mais je reste fondamentalement Sénégalais et Africain. Je dois tout à notre terre, tout. Le Sénégal m’a donné mes premiers enseignements. Tout ce que je fais aujourd’hui c’est pouvoir y retourner un jour et transmettre mon expérience et bâtir la terre. Je suis cultivateur à l’origine, je suis un homme du fleuve. Je travaille, si je gagne de l’argent je vais cultiver D-N : Un jugement sur la terre. C’est comme cela que les l’actuel régime ? choses fonctionnent pour moi. C’est une manière de donner le ton aux F.F : La justice est en train de faire jeunes qui font de l’exode urbain de son mieux et j’ai foi en la justice sénégalaise. ou comme immiJe pense grer. Si on part c’est pour mieux Qu’on le veuille qu’il faut que ou non, nous l’Etat sénégarevenir. Je pars prenne en Europe deux avons tous des lais plus de déciou trois mois et attitudes ou sions par lui je rentre avec du même et ne matériel, un apune manière pas laisser port intellectuel, de penser qui d’autres pays moral ou même sont pour ou groupes financier. C’est imou lobbys le portant pour moi. un courant faire à sa Montrer le visage politique. place. Penser de l’Afrique, celle à l’intérêt des de la béatitude populations humaine en développant et monavant tout. Il faut casser les chaines trant nos compétences africaines. qui nous maintiennent dans une forme de dépendance des lobbys. D-N : Faites-vous de C’est dommage que certains chefs la politique dans son d’Etat africains copulent avec des sens grec ancien ? lobbys. F.F : Oui ! Qu’on le veuille ou non, nous avons tous des attitudes ou D-N : Quel est votre une manière de penser qui sont sentiment sur la pour un courant politique. C’est supposée ou réelle comme refuser de voter, c’est montée du racisme en contraire aux ambitions de stabilité France ? d’un peuple et son ambition de développement. Je tire mon F.F : En 1998, Youssou Ndour chapeau à « Y’en a marre » pour faisait l’hymne d’ouverture de son combat pour l’égalité des la coupe du monde de football. chances. Je trouve juste dommage J’étais en France et je marchais qu’en Afrique, que la corruption tranquillement et content de voir soit aussi présente dans nos villes, Youssou Ndour au Stade de France la police, la justice, partout. Mais quand subitement et comme dans à chacun sa conscience et son un film des policiers sont descendus combat. Nous avons tous intérêt d’un véhicule pour me pointer des à ce que le Sénégal soit un pays guns sur la tête. J’étais menotté qui ait des mains propres. On et mis à terre. Les policiers ont eu peut investir dans nos enfants pour un langage raciste : l’un d’eux en

regardant mon passeport m’a fait remarquer que je n’avais pas les yeux bleus. La violence du racisme je l’ai vécu pour savoir qu’elle existe. Mais derrière il y a une manipulation des médias qui fait que les gens deviennent de plus en plus individualistes. Toute cette tension sert à des lobbys. On stigmatise telle communauté ou telle autre. Le système crée une sorte de peur. On a des besoins d’amour et de partage.

D-N : Quelles sont les suites de votre carrière solo et celle au sein de Daara J Family après cette tournée ? F.F : Je suis content de retourner au Sénégal. Il suffit que je fasse deux jours à l’étranger pour que mon pays me manque. Je suis content du travail qui a été effectué autant par Daara J Family que par moi même durant l’année 2013. Ce fut une année de dur labeur mais qui justifie mon existence. Pour moi, il n’y a d’existence que lorsqu’il y a des défis. Je suis content des chemins pris pour aller vers de nouvelles perspectives car en 2014, Daara J Family va sortir un nouvel album début janvier sur le marché national. J’en sortirai un premier album en tant qu’artiste en solo sur le marché international. Un EP est prévu en mars et le reste de l’album « Gospel Journey », est déjà mixé. C’est un album révolutionnaire car je vais utiliser mon corps comme principal instrument. Moussa DIOP 17 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


économie

BURKINA-FASO : 100 MILLIONS D’EUROS POUR SOFITEX Un pool bancaire international, en tête de liste HSBC et la Société Générale, signe un protocole d’accord pour le financement de la société des fibres et textiles de la Burkina Faso.

«U

n sentiment de joie et de devoir rempli », s’exprime le président directeur général de la Sofitex. Le pays de l’homme intègre décroche un pactole de 100.000 d’euros pour financer la Sofitel. Les représentants d’une dizaine de banques réunies au sein d’un consortium, un pool de banque international, se sont succédés un à un, pour signer un protocole d’accord d’un financement de la campagne cotonnière 2014. Cet événement a eu lieu le 17 décembre 2013 à l’ambassade de la Burkina Faso à Paris. Associant à la fois la crédibilité et la rentabilité,

croît des deux côtés. « Vous savez pour les banques, on ne prête qu’à ceux qui payent ! C’est le fruit du travail, c’est le fruit de la confiance, c’est Photo de famille le fruit du respect des engagements qui sont pris. Il reste bien entendu que ce sont des crédits que nous prenons, et les mécanismes qui sont mis en place pour les recouvrements et les remboursements sont respectés et c’est qui équivaut donc la consolidation de ce

du coton Burkinabè. Les montants dépendent des besoins, de la qualité et la production du coton. Ce sont des opérations qui sont liées aux contrats signés par la Burkina Faso ainsi que la Sofitex auprès des grandes sociétés de trading internationales. Ce qui nous motive, c’est la cohérence entre une production donnée et par rapport à une qualité de production » rassure Jean-François Lambert, directeur général de HSBC, chef de peloton de ce pool bancaire.

Coton made in Africa

Directeur général sofitex

la Sofitex, a réussi à se forger une bonne réputation auprès des banques internationales et nationales. 23ème signature du genre, c’est la première fois que les deux partenaires signent pour un montant aussi élevé. 55 millions en 2011, 80 millions en 201 2, et 100 millions d’euros en 2013, décidément, la confiance 18 Diasporas News N°48 Janvier 2014

Membre du pool bancaire international

partenariat. », précise Jean Paul Sawadogo, ancien ministre de l’agriculture et actuel président directeur général de la Sofitex. « La confiance à la Sofitex, existe depuis 16ans. Nous travaillions à ses côtés et nous l’avons aidé à renforcer son nom et sa réputation sur le plan international. Nous croyons au développement

Poumon de l’économie nationale, la culture du coton au Burkina Faso assure les revenu d’à peuprès 4 millions de la population, soit un quart de la population nationale. Avec un PIB à hauteur de 5% et 35% des recettes d’exploitation, la SOFITEX reste un des principaux opérateurs nationaux les plus rentables sur le marché local et sur le marché international du coton. « Le coton OGM », made in Africa, le Burkina-Faso a été le premier pays de l’Afrique Subsaharienne à s’intéresser à l’application de la biotechnologie moderne à travers la culture du coton. Il reste le premier challenger dans la production du coton en Afrique. Durant ces quatre dernières années, la production globale de la SOFITEX affiche des résultats en pic. De 2010 à 2011 une production de 280.000 tonnes, de 2011 à 2012 une production de 330.000 tonnes, de 2012 à 2013 une production de 500.000 tonnes, de 2013 à 2014 une production de 550.000 tonnes. Pour Jean Paul Sawadogo, cette somme donnée à la société dont il assure la direction, permettra aussi de payer l’ensemble des producteurs partenaires à temps. Landry Rukingamubiri


sport

Yaya Gnégnéri Touré "joueur e africain" de l'année pour la 3 fois d'affilée

L'Ivoirien Yaya Touré, primé en 2011 et 2012, a remporté pour la troisième fois d'affilée le titre de "Joueur africain de l'année", devant le Nigérian John Obi Mikel et son compatriote Didier Drogba, à Lagos.

«J

e remercie ma famille pour son soutien et félicite aussi John Obi Mikel qui méritait également ce prix », a dit Yaya Touré après avoir reçu sa récompense lors d'une cérémonie organisée dans la capitale économique du Nigeria par la CAF. Yaya Gnégnéri Touré, un milieu de terrain de 31 ans, n'a rien gagné avec Manchester City et les éléphants ivoiriens en 2013, mais s'est fait remarquer

Pour sa part, Didier Drogba, 35 ans, avait remporté le trophée africain en 2006 et 2009 et terminé deuxième en 2012. Le titre de meilleur entraîneur est revenu à Stephen Keshi qui a conduit les Super Eagles nigérians à la conquête d'une 3e Coupe d'Afrique des nations en février 2013 et les a qualifiés pour le Mondial-2014 au Brésil. L'équipe du Nigeria a également été désignée meilleure sélection de l'année, alors que le club égyptien d'Al Ahly était sacré club de l'année. Les entraîneurs Bruno Metsu et José Faria, tous deux décédés en octobre, ont reçu le titre de légendes de l'année. Le onze-type africain de l'année : Vincent Enyeama (NIG ;) – Ahmed Fathi (EGY), Mehdi Benatia (MAR), Kevin Constant (GUI) – John Obi Mikel (NGR), Yaya Touré (CIV), Mohamed Aboutrika (EGY), Jonathan Pitroipa (BUR) – Emmanuel Emenike (NGR), Asamoah Gyan (GHA), Pierre-Emerick Aubameyang (GAB) Entraîneur: Stephen Keshi AFP

Yaya Touré

par ses performances à la fois en club et en sélection. En décembre, il avait d'ailleurs obtenu le trophée de "Joueur africain de l'année" de la BBC pour la première fois de sa carrière. Avec 373 points, le milieu de Manchester City devance John Obi Mikel, milieu nigérian de Chelsea crédité de 265 points et Didier Drogba, 3e avec 236 points, selon les votes d'un jury composé de sélectionneurs et de directeurs techniques nationaux. John Obi Mikel, 26 ans, a lui remporté la Coupe d'Afrique des nations 2013 avec le Nigeria et l'Europa League avec Chelsea. Le dernier Nigérian "footballeur africain de l'année" était Nwankwo Kanu en 1999.

19 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


Hommage

sport

Disparition d'Eusébio : deuil national au Portugal

Le gouvernement portugais a décrété trois jours de deuil national après la disparition, le dimanche 5 Janvier à Lisbonne de la légende du football portugais Eusébio, âgé de 71 ans. Eusébio da Silva Ferreira, l'un des meilleurs joueurs de tous les temps, est mort d'un arrêt cardio-respiratoire à 5h30. Fin juin 2012, il avait été admis à l'Hôpital da Luz à Lisbonne à la suite d'un accident vasculaire cérébral avant de quitter l'établissement une dizaine de jours plus tard.

E

usébio a « son nom gravé en lettres d'or dans le livre du football mondial », a déclaré Luis Marques Guedes, porte-parole du gouvernement portugais. Le

de son pays dans le monde. Le Portugal lui doit beaucoup en tant qu'ambassadeur du sport national », a souligné Luis Marques Guedes à la radio TSF. « Je pense que le deuil des Portugais s'étend à tous les pays africains de langue portugaise, d'où Eusébio était originaire, ainsi qu'à toutes les parties du monde où il y a des communautés portugaises », a-til ajouté. Le maire de Lisbonne, le socialiste Antonio Costa, a également rendu hommage à l'ancienne gloire du football, précisant que les drapeaux de la capitale portugaise seront mis en berne. Le président de la République, Anibal Cavaco Silva, devait faire une déclaration en fin de matinée depuis le Palais présidentiel de Belem.

Surnommé la « panthère noire »

corps du champion est exposé dimanche après-midi au stade de la Luz, dans la capitale, où les premiers supporteurs ont afflué pour déposer des fleurs. « Eusébio a contribué au rayonnement 20 Diasporas News N°48 Janvier 2014

Eusébio était né le 25 janvier 1942 à Lourenço-Marquès, capitale du Mozambique, une ancienne colonie portugaise. Très vite, il est repéré par des émissaires du club portugais de Benfica. Il débarque au Portugal le 16 décembre 1960, à l'âge de 19 ans. Surnommé la « perle noire » ou la « panthère noire », il effectue la plus grande partie de

sa carrière au sein du Benfica Lisbonne, avec qui il remporte la Coupe des clubs champions européens (ancêtre de la Ligue des champions) en 1960-1961 et en 1961-1962. Il remporte le championnat du Portugal à 11 reprises entre 1961 et 1975. Le joueur permet à la sélection nationale portugaise d'atteindre la troisième place de la coupe du monde 1966, dont il termine meilleur buteur avec neuf buts. Il remporte le titre prestigieux du Ballon d'or en 1965, et termine à la deuxième place en 1962 et 1966.Les 733 buts signés au cours de sa carrière en disent long sur ce redoutable attaquant, désigné deux fois Soulier d'or (meilleur buteur européen), en 1968 (avec un total de 42 buts) et en 1973 (40 buts). Eusébio quitte le Benfica en 1975 et prend sa retraite trois ans plus tard, après de brefs passages par des clubs américains et de modestes équipes portugaises. Il devient alors ambassadeur du Benfica et de la Fédération portugaise de football. Toujours présent lors des grands rendez-vous, plusieurs générations de joueurs ont ainsi pu côtoyer la légende.

Les hommages de Ronaldo, Mourinho, Platini... Dès l'annonce de son décès, les premiers hommages lui ont été rendus, sur Twitter, par ses deux successeurs portugais au palmarès du Ballon d'or. Luis Figo écrit ainsi : « The king !! Une grande perte pour nous tous! Le plus grand !! » et Cristiano Ronaldo : « Toujours éternel. Eusébio, repose en paix ». Le Benfica de Lisbonne a également écrit un message à sa star de toujours. « Il n'est pas seulement l'une des grandes figures du football, mais également du Portugal. Eusébio c'est le Portugal », a déclaré de son côté l'entraîneur José Mourinho à la télévision publique RTP. « J'ai grandi avec Eusébio et Amalia Rodrigues (NDLR la diva du fado disparue en 1999)», «comme les grands symboles du Portugal. Ils sont simplement immortels », a-t-il ajouté. « Sur la pelouse, Eusébio était une légende, que ce soit sous le maillot du Portugal ou de Benfica. Mais en dehors, également, il était un bel ambassadeur du football portugais. Il était plus qu'un footballeur, un homme bon et charmant. Eusébio nous manquera », a réagi de son côté Michel Platini, président de l'Union européenne de football. D.N


société

Black spoon, le camion restaurant

“Black spoon” inaugure le premier food truck africain. Un rendez vous qu’il ne fallait pas rater ce 19 décembre à la 4ème rue de l’Allée Botticelli à Courbevoie.

U

n camion… et un attroupement de gens ! Certains font la queue. Les autres portent dans leurs mains de petits sacs sur lesquels est écrit : black spoon en noir, en couleur blanche et rose. Les autres mangent en groupe. Juste tout près du camion, un groupe de danseur d’origine sénégalaise anime cet aprèsmidi. Pourtant, il fait froid. En s’approchant tout prêt, on entend, « formule yassa avec boisson à emporter, s’il vous plait. Du tchiébou dieun avec du coca, etc.» Au fait, c’est un camion, avec un groupe électrogène qui vibre pour alimenter le matériel de cuisine. Dans le camion, c’est toute une cuisine et le matériel de cuisine d’un restaurant digne de son nom. Tout est neuf et propre. Seulement, il serait difficile de dire si les chefs sont étoilés ou pas. Que de belles filles par contre, en tenue de cuisinier. Elles font les plats et servent en même temps. Faty Niang, elle, tient la caisse. Au fait, c’est elle la créatrice et madame la patronne. A 33 ans, la jeune maman de deux enfants, âgées de 6 ans et 2 ans, rêvait depuis un certain temps d’ouvrir un restaurant. « L’idée m’est venue quand je faisais trois mois de formation sur la gestion et création

d’entreprise. J’ai fait la découverte d’un camion qui fume et qui fait des hamburgers, je voulais créer un restaurant, mais malheureusement les coups sont assez conséquents. Du coup, j’ai essayé d’adapter le food truck en restauration africaine », nous confie la jeune entrepreneuse.

Spécialités africaines Un camion tout neuf, pour un prix de 55.000 euros TTC. Premier food truck africain en région parisienne, les jeunes femmes servent du yassa, du mafé, tchiébou dieun, aloco, pastel, etc. Une épicerie fine bio en partenariat avec Moriba saveur d’Afrique. Elles proposent aussi, des crème de chocolat, confiture, des thés africains, café africains et des boissons exotiques, des épice bio et également des noix, une large gamme, moyenne et haut de gamme. Ils visent plutôt les quartiers d’affaires, les bureaux, surtout les cadres moyens. Les jeudis et vendredis à la Défense, le samedi à Gennevilliers. En entendant les autorisations préfectorales, « black spoon », travaille trois jours dans la semaine. 180.000 euros, reste la barre à franchir à la fin de 2014. « Etant jeune maman, j’avoue que ce n’est pas facile mais j’essaie de m’organiser pour voir mes enfants et surtout que je compte ouvrir dans les autres grandes villes de France entre autres Lyon et Marseille. », témoigne Fati Niang. Elle a opté pour la restauration mobile juste pour éviter de payer les frais de loyers exorbitants alors qu’elle peut faire marcher son restaurant autrement. Landry Rukingamubiri 21 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


société

ASSOCIATIONS ET DIASPORAS AFRICAINES EN EUROPE

La solidarité et la fraternité au centre des intérêts majeurs

Notre investigation dans l’univers des associations africaines en Europe, le cas de l’Italie nous a permis de recueillir quelques avis de certains dirigeants d’association, en ce qui concerne leur bien fondé et l’impact social qu’elles peuvent avoir sur la communauté africaine.

E

n Italie l’on peut recenser plus de 2000 associations d’immigrés. Certaines sont nationalement connues selon leur programme d’actions. Parmi les plus fameuses l’on peut citer : La Redani (le réseau des africains noirs en en Italie), l’association Dawa, L’association Primo Marzo dont était leader l’actuelle ministre de l’intérieur Cécile Kyenge, l’association des Ivoiriens du Piemonte, l’Anof (association au-delà des frontières)- l’association des Ivoiriens de Lazio (Roma), l’Afi ( association des familles Ivoiriennes, l’association des médecins Camerounais, l’association Nec’s Medi, la toute dernière née la Mucit (Mutuelle des cadres Ivoiriens en Italie) etc.… Nous avons rencontré quelques membres issus de l’association Anouanzè (une association multiethnique des Africains de Rimini et province).Ils se sont prêtés à nos préoccupations pour nous éclairer sur la vie, les objectifs et le programme d’activités de leur association.

Monsieur Norbert N’dri est le président de l’association Anouanzè : Une association est très importante pour nous immigrés et surtout pour notre pays. Dans notre programme d’activités, nous avons des projets d’investissement dans nos régions et pays respectifs. Nous qui sommes à l’étranger constituons une sorte de phare pour nos parents. Quel que soit ce que nous sommes ici, nos réflexions et apports matériels en Mr. NDRI NORBERT matière de projet comptent beaucoup pour ceux qui sont restés au pays. Par exemple aujourd’hui nos activités ici contribuent aussi au processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, parce que notre association regorge des membres de toutes les régions du pays.

M. N’guessan Gabin jacques : Secrétaire général de l’association Anouanzè : L’association selon moi est un devoir civil. Tous les ivoiriens vivants sur le territoire Italien ont le devoir de se mettre en association ou d’adhérer à une association. Notre association a un crédo fondamental : la fraternité, la solidarité et la tolérance. Tous les ivoiriens doivent être unis, doivent s’aider. Les Ivoiriens étaient unis au temps d’Houphouët Boigny et cette union doit être continuelle au pays et partout dans le monde. Je suis contre les associations tribales en Europe même si 22 Diasporas News N°48 Janvier 2014

elles peuvent régler certains problèmes de famille. Au niveau de notre association nous avons opté pour une association multiethnique pour créer une symbiose au sein de la communauté Africaine. En ce qui concerne la situation dans notre pays je souhaite que la paix revienne. Nous avons des projets d’investissement pour notre pays, et cela pourrait donner une chance à certains de nos frères qui n’ont pas eu la chance de venir ici en Europe. Nous devons apporter aussi la culture de la démocratie dans nos pays pour que nos dirigeants élus à la tête de nos pays soient les dirigeants et présidents de tous. Je crois que pour créer une grande chaîne de solidarité entre les immigrés, les ambassades doivent stimuler la création d’associations générales des différents pays en Europe.

Mme Kouadio Cécile : Membre de commission de l’association Anouanzè. Je pense qu’une association d’immigrés est une noble chose. Parce qu’elle nous permet non seulement de nous connaître mais aussi de nous donner la main dans les difficultés.

Mme Kady Bamba : Responsable adjointe aux affaires sociales. Je pense que l’association est une bonne chose, parce qu’elle crée un lien de solidarité entre les membres issus d’horizons diverses avec un esprit de fraternité. A travers cet entretien, il faut noter que les associations constituent non seulement un canal de solidarité entre les adhérents mais aussi des ressources énormes d’idéalisations de projets de tout ordre en faveur des


société communautés africaines. Plusieurs associations d’immigrés ont réalisé de nombreux projets en Afrique et dans le monde. Beaucoup d’associations pourraient être plus entreprenantes si elles prenaient en compte plusieurs communautés d’immigrés. Quelques associations pourraient créer des multinationales si les banques leur donnent des soutiens et accompagnements financiers. Pourvu que les dirigeants de ces associations aient la crainte de l’argent public. Parce que plusieurs témoignages pour ces comportements de détournement de fonds d’association nous sont parvenus pendant notre investigation. Nous pensons qu’une culture de respect des normes de bonne foi doit guider certains dirigeants d’associations. En attendant de découvrir très prochainement l’association d’une autre communauté africaine, nous voudrions encourager tous ceux qui ont déjà emprunté cette voie en leur souhaitant une très bonne collaboration pour garantir la réussite de leurs objectifs. René KOUAMé

LAMPEDUSA, l’Honorable Chaouki Khalid

révolté, se fait interner au centre d’immatriculation et d’expulsion

L’Honorable Khalid Chaouki est un des plus jeunes députés Italiens de la nouvelle législature.

O

riginaire du Maroc, L’honorable Chaouki Khalid est Membre du parti démocratique Italien le P.D. Ex-Président du forum de l’immigration et leader des jeunes Italiens militants du Parti démocratique issus de l’immigration, il est aujourd’hui député au parlement Européen. Compagnon de lutte de l’actuelle Ministre de l’intégration Cécile Kyenge, Khalid Chaouki ne veut plus s’arrêter face à l’injustice que subissent les immigrés en Italie et précisément à Lampedusa. En effet, depuis le 20 décembre 2013 jusqu’à la mise sous presse

de cette information, l’Honorable Khalid Chaouki a décidé de se faire interner volontairement au centre d’immatriculation et d’expulsion (CIE) de Lampedusa pour manifester sa protestation et sa colère devant le mauvais traitement et les conditions dans lesquelles les immigrés sont obligés de vivre dans ce centre. Voici sa première réaction devant la presse nationale et internationale : « Je suis venu ici pour vérifier les conditions dans lesquelles sont versés les occupants de ce centre d’accueil de Lampedusa et raconter au monde entier. Ce centre est un lieu indigne. Il ya sept survivants

du naufrage du 03 octobre, qui aura fait 86 victimes, et 6 autres immigrés qui observent depuis deux jours une grève de la faim. Je resterai ici jusqu’à ce que la légalité soit rétablie. Nous avons pleuré les morts et les vivants et aujourd’hui nous les tenons dans des conditions inhumaines » La protestation du député Chaouki Khalid est un signal fort pour attirer l’attention des autorités Italiennes devant une situation grave, un fait de société qui semble banal. Nous nous souvenons que pendant la lutte interminable de l’actuelle Ministre Cécile Kyenge, alors Pré-

sidente et leader du Mouvement Premier Mars contre l’injustice et le racisme, la fermeture de ces centres d’immatriculation et d’expulsion était à l’ordre du jour avec des manifestations et de multiples visites à l’intérieur de ces centres. Aujourd’hui la situation ne semble pas avoir changée. Elle s’est plutôt empirée. Nous osons croire, qu’à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui, que le problème de l’immigration et les conditions de vie des immigrés dans ce pays est loin de trouver des solutions immédiates. Compte rendu RENE KOUAME (Italie) 23 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


Culture

Académie Française des Beaux-art : Installation d’Ousmane Sow Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow a été installé comme membre associé étranger par le bureau de l'Académie des Beaux-arts, à l'initiative de son Secrétaire Perpétuel,Arnaud d'Hauterives membre du conseil d'administration de l'Alliance Francophone.

I

l occupe, à compter du 11 décembre 2013, le fauteuil qui fut celui du peintre américain Andrew Wyeth. Jean Cardot, Académicien membre de la section sculpture, l’a accueilli en présence de Jean R. Guion, Président international de l’Alliance Francophone, invité spécial du Secrétaire Perpétuel. En compagnie Marième Faye Sall, qui représentait son mari, Macky Sall, Président de la République du Sénégal, retenu par ses fonctions, Abdou Diouf, ancien président sénégalais et Secrétaire Général de l'OIF, a remis son épée d'académicien à Ousmane Sow en présence de hautes autorités du Sénégal et d’une foule impressionnante de

personnalités du monde des arts, de la diplomatie et de la politique réunies dans la salle comtesse de Caen. L'éloge de Jean Cardot, créateur, entre autres, de la fameuse statue du Général de Gaulle, fut particulièrement émouvant lorsqu'il retraça la jeunesse d’Ousmane Sow en France, rappelant l’admiration du nouvel académicien pour Charles de Gaulle, pour qui il est celui qui épargna à l’Afrique de cruelles guerres de libération. La réponse du grand artiste Africain, fut plus encore émouvante quand, au bord des larmes, il rappela la citation de Léopold S. Senghor selon laquelle « l’émotion est nègre et la raison hellène… » !

Ousmane Sow lors de la cérémonie

Biographie

N

é à Dakar 1935, Ousmane Sow sculpte depuis sa plus petite enfance. En 1957 au décès de son père, il débarque à Paris où il vit de petits métiers, puis passe le concours d'infirmier et rentre à l'école de kinésithérapie de Boris Dolto dont la personnalité le marqua fortement. Après l’indépendance, en 1960, Ousmane Sow retourne dans ce qui est devenu la République du Sénégal dirigée par Léopold S. Senghor et opte pour la nationalité sénégalaise. 24 DPrise iasporas News N°48 Janvier 2014 Sow lors de la cérémonie officielle de parole d’Ousmane


Culture

Abdoul Aziz Mbaye, Jean Cardo, Ousmane Sow et Arnaud d'Hauterives lors de la cérémonie à l'Académie des beaux-arts à Paris

Il

revient en France en 1968 et travaille à Fonte-

En 1980 il décide de

nay-sous-Bois, Montreuil et Paris dans des cabinets médicaux qui lui servent aussi de studios de cinéma où il réalise des court-métrages mettant en scène de petites sculptures animées.

rentrer définitivement au Sénégal et ouvre un cabinet médical privé. Il réalise alors ses premières grandes sculptures de Noubas du Sud Soudan. Il est révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar,

naire de la Biennale de Venise. Ces expositions le consacrent. S'attachant à représenter l'homme, il travaille par séries et s'intéresse aux ethnies d’Afrique (Nouba, Masaï, Zoulou et Peul), puis d'Amérique avec, en 1999, « La bataille de Little Big Horn » au souffle épique avec 11 chevaux et 24 personnages. La même année, sur le Pont des Arts, à Paris, proche de l'Académie Française, il propose une rétrospective de son œuvre réunissant les séries africaines, et « La bataille de Little Big Horn ». Cette exposition attirera plus de 3 millions de visiteurs. L'œuvre d'Ousmane Sow été exposée par la suite dans plus d'une vingtaine de villes et aussi à New York. En 2001, il confie aux Fonderies de Coubertin la réalisation des premiers bronzes coulés à partir de ses originaux. Plus de 40 grands et petits bronzes ont depuis vu le jour.

Ousmane Sow, devant une de ses œuvres

Il transforme ses appartements successifs en ateliers de sculpture détruisant ou abandonnant derrière lui les œuvres créées.

où il présente sa première série sur les lutteurs Noubas, puis expose en 1993, à la Dokumenta de Kassel, en Allemagne, et en 1995, au Palazzo Grassi, lors du cente-

Profondément enracinée en terre africaine, et éminemment universelle, célébration magistrale du corps et méditation sur la vie humaine, son œuvre est volontairement figurative comme en témoignent ses bronzes installés

à Angers, Besançon, ou Genève, représentant « L'immigré », « L'homme et l'enfant », ou encore « Victor Hugo » auquel il voue une profonde admiration.

Jean Cardot, dans son éloge, dira : « Votre œuvre est faite de patience. Il semble que c'est dans votre nature. Vous avez mis au point un produit dont vous recouvrez vos sculptures, une sorte d'enduit que vous modelez et qui vous a demandé des années de préparation. À ce propos vous dites « j'ai surtout eu la patience de laisser que les choses se fassent »… Aujourd'hui dans notre académie au fauteuil d'Andrew Wyeth, qui fut jadis celui de Joseph Haydn et de Rossini, vous rejoignez des artistes de toutes tendances et de toutes origines, venus du lointain Orient, de toute l'Europe et des Amériques. Trente ans après l'élection de votre illustre prédécesseur Léopold S. Senghor à l'Académie française, vous apportez aujourd'hui à l’Académie des Beaux-Arts votre intelligence et votre génie africain. Vous êtes l'exemple même de la richesse et de la merveilleuse diversité de l'expression artistique. » DN 25 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


livre

Culture

SINGE LES DANGERS DE LA BANANISATION DES ESPRITS Serge Bilé et Audifac Ignace

«Si j’étais noir, je me tuerais» «Si mes parents étaient noirs, je les haïrais, au point de les chasser, ou bien je m’en irais». LE LIVRE Nous sommes en 1997, en Italie. Paola Tabet, anthropologue, a, pour les besoins d’une grande étude sur le racisme, interrogé 7000 élèves d’écoles primaires et secondaires dans tout le pays. Les résultats sont de triste augure: le mépris et le racisme des adultes envers les immigrés africains ont atteint le monde de l’enfance. La rhétorique sur la laideur des Noirs --‐ désignés par certains Italiens par le mot «nègre» supposé ajouter au mépris - est acquise et la peur du Noir semble se diffuser chez les plus petits. La Ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge, est,

Serge Bilé

nous le découvrons, depuis son arrivée comme étudiante, le témoin malheureux de ce racisme rampant qui désormais institutionnalisé, semble se distiller dans toutes les strates de la société. En France, en 2013, usant de la même rhétorique, c’est une fillette de 12 ans qui a apostrophé la Ministre de la Justice, Christiane Taubira, lors d’une sortie publique. Les faits sont là, accablants, effrayants et relatés en boucle dans la presse ces dernières semaines. Que se passe t-il en Italie ? En France? En Europe? Les Noirs sont ils vraiment dangereux? Sales? Inquiétants? Pourquoi en outre, une telle récurrence dans le recours à la métaphore animalière? Le Noir est-il plus proche du singe que de l’homme? C’est à ces questions terribles qu’ont voulu répondre Serge Bilé et Audifac Ignace. Après un remarquable travail d’enquête, une scrupuleuse retranscription de faits et un nécessaire rappel historique, ils posent, de façon apaisée, les termes du débat. Un livre urgent, une invite pédagogique à la réflexion mais aussi un formidable coup de semonce. Pour tous ceux et celles qui veulent comprendre pourquoi et comment, au XXIème siècle, certains assimilent toujours l’homme noir à une bête, ce livre offre des éléments de réponse.

LES AUTEURS Journaliste à France Télévisions, SERGE BILE est l'auteur du bestseller "Noirs dans les camps nazis" et de nombreux essais à succès. Il a également écrit une comédie musicale, "Soweto", sur la vie et le combat de Nelson Mandela. AUDIFAC IGNACE est journaliste, spécialiste de l’Italie où il y a résidé plus de 20 ans. Il a enquêté près de trois ans sur le racisme en Italie et en Europe. 118 PAGES – PRIX: 11.50 EUROS Dagan Éditions

26 Diasporas News N°48 Janvier 2014


santé

Le numéro de janvier

1973. Arrivée en France. Installation à Poitiers, au sein d'une famille du cru. Etudes secondaire et universitaire, couronnée par une maîtrise d’allemand et d'anglais (LEA)

1987. Ecole Supérieure de Journalisme de Lille. Pigiste pour le quotidien lillois Nord-Eclair et le quotidien ivoirien FraternitéMatin. Entre autres faits d'armes, l'interview exclusive du footballeur Pelé, à son arrivée pour le jubilé de Michel Platini à Nancy.

1988. Début à France 3. Pigiste pendant 5 ans dans une vingtaine de stations: Dijon, Ajaccio, Bordeaux, Paris, Rennes, Le Mans, Strasbourg, etc... Présentation du journal télévisé de la mi journée à Nancy et à Reims

1992. Début à RFO. Présentation, depuis Paris, du journal télévisé pour les départements d'outre-mer: Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Saint-Pierre et Miquelon, etc... Mai. Séjour mouvementé en Côte d'Ivoire, où la répression s'abat sur les opposants au président Félix Houphouet-Boigny et au premier ministre Alassane Ouattara. Pour avoir dénoncé cette répression, dans une interview à la télévision, arrestation, suivie d'un procès et d'un mois d'emprisonnement, dénoncé par Reporters sans frontières. Décembre. Coup de fil surprise du protocole de la présidencee ivoirienne invitant à faire, chez lui, à Paris, une interview de Félix Houphouet-Boigny, alors très malade. Ce sera son dernier entretien avant sa mort.

1993. Arrivée en Guyane pour la présentation du journal télévisé du soir. Réalisation du documentaire "Les Boni de Guyane", consacré aux descendants des esclaves marrons. Le documentaire obtient l'année suivante le prix de la meilleure réalisation au Festival du Film de Montréal

1994. Arrivée en Martinique pour la présentation du journal télévisé du soir. Réalisation du documentaire "Noirs dans les camps nazis", consacré aux déportés africains et antillais, envoyés dans les camps de concentration, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tournage en France, en Espagne, en Belgique, en Allemagne, et au Sénégal.

1995. Fondateur, avec des amis martiniquais de l’association Akwaba, qui met en place des échanges culturels et des vols charters directs entre Fort-de-France et Abidjan. Trois Airbus seront affrêtés par l'association, à l'occasion des semaines antillaises et africaines, organisées sur les deux rives.

1996. Réalisation du documentaire "Maurice, le saint noir", qui raconte la vie du premier saint africain de l'histoire de la chrétienté. Tournage en Egypte, où il est né, au IIIè siècle, et en Suisse, où il est mort.

vient de paraître

1998. Auteur, compositeur, et coproducteur de l'album "Nouveau Monde", qui réunit des artistes africains, antillais, guyanais, et réunionnais, pour marquer le cent-cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage. Le disque obtient 3 prix Sacem, remis par Charles Aznavour, dont le prix de la chanson de l'année en Martinique. Par la suite, écriture de chansons à succès pour les plus grands artistes antillais et africains: Edith Lefel, Eric Virgal, Tanya Saint-Val, Meiway, Balou Kanta etc...

2000. Nouvel enregistrement à Fortde-France et à Paris de la chanson "Nouveau Monde", réunissant des élèves martiniquais et une vingtaine d'artistes de renom, dont Pierre Bachelet, Enrico Macias, Yves Duteil, Manu Dibango, et Jocelyne Béroard. la chanson devient très vite un hymne dans les écoles avec son refrain entêtant

2003. Présentation, en Afrique du Sud, des Kora Music Awards, grand show télévisuel diffusé dans une cinquantaine de pays, au cours duquel sont récompensés les meilleurs artistes africains, antillais, et africains américains. Même chose l'année suivante.

2005. Sortie du livre "Noirs dans les camps nazis", inspiré en grande partie du documentaire, réalisé dix ans plus tôt. Succès immédiat. D'autres essais suivront, comme "La légende du sexe surdimensionné des Noirs", "Quand les Noirs avaient des esclaves blancs", ou "Au secours le prof est noir !", ainsi qu'un ouvrage pour enfant "Tiwa et la pierre miroir"

n°525 - janvier 2014

Biographie de Serge Bilé en quelques dates

Marcelle KPA

HOmmage à madiba miss France 2014 Flora Coquerel

MODE

FIMA SIrA vISIon 2013 AFrIk FAShIon Show 10 questiOns à

ALPhADI

« Africaine et fière de l’être »

Mayra andrade

nOus sOMMes tOus des taubira ! sOnia rOlland Derrière la caméra

les adieux de tabu ley

le sein dans tous ses états

L 14585 - 525 - F: 2,50  - RD

France : 2,50 € - Afrique Avion : 1500 FCFA - Afrique Surface (Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon) : 1250 FCFA - A l l e m a g n e : 2,50 € - B e l g i q u e : 3 € E s p a g n e , I t a l i e , P o r t u g a l : 2,50 € - Suisse : 4,50 FS - Canada : 3,95 $ CAN - Etats-Unis : 3,95 $ -Antilles, Guyane: 3 € - Mayotte, La Réunion : 3 €

Rendez-vous avec nelson mandela - miss gabon 2014 - alphadi - miss fRance 2014 - floRa coqueRel - siRa diop - fima - siRa vision fatou dione - denyse t - sonia Rolland - RomaRic n’dRi koffi lauRentine milebo - dlamini zuma - sadio bee - etc...

2008. Sortie du livre "Et si Dieu n'aimait pas les Noirs: Enquête sur le racisme au Vatican", accompagné du documentaire "Une journée dans la vie de Marie-Madeleine", consacré à la prostitution des religieuses africaines au Saint-Siège

Diasporas news

2008. Auteur de la comédie musicale "Soweto", sur la vie et le combat de Nelson Mandela. Enorme succès pour cette production financée essentiellement par le Conseil régional de la Martinique. Elle draine douzemille spectateurs à Fort-de-France, Pointe-àPitre, et au Casino de Paris.

Abonnement

2008. Commentateur pour la télévi-

Oui je reçois Diasporas magazine pour 30€ par an

son des obsèques nationales d'Aimé Césaire, qui était à la fois son ami et son modèle

2010. Auteur de la comédie musicale "1902", autour de l’éruption de la Montagne Pelée, jouée avec succès en Martinique. Deux autres livrets déjà terminés attendent également d'être montés, l'un sur Félix HouphouetBoigny, et l'autre sur Loulou Boislaville, l'un des plus grands compositeurs de la Martinique

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Nom : …………………Prénoms………………………… Adresse…………………………………………………… Code postal : …………………Ville : …………………… E-mail ……………………………Tél : ………………….. - Je ne paye que les frais d’envoi et de gestion : 30€ (France

2013. Sortie du livre "Singe, les dan-

metropolitaine).

gers de la bananisation des esprits".

- Abonnement annuel pour recevoir 11 numéros par voie postale.

En attente d'édition au Québec, un essai sur Mathieu Léveillé, un esclave martiniquais envoyé comme exécuteur des hautes oeuvres en Nouvelle France en 1733. En préparation, pour une sortie l'an prochain, un livre sur la participation des soldats antillais et africains à la Première Guerre mondiale.

- Je règle par chèque bancaire ou postal ci-joint à l’ordre de DCS Group à retourner avec votre réglement à l’ordre de DCS Group 39 Rue Félix Faure 92700 Colombes En application de la loi informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification des informations vous concernant, en vous adressant au service des abonnements 27 N°48 Janvier 2014

Diasporas News


AVIS DE REMERCIEMENTS

L

a grande Famille Azanhoulé de Grand- Bassam, La grande Famille Assomolo d’ Aby (s/p de Mafféré), Mme Richmond Essi Emma, enfants et petits enfants, Veuve Joséphine Roland, enfants et petits enfants, Le Professeur ZINSOU Edmé Michel à l’université Félix Houphouët Boigny à Abidjan et enfants, ZINSOU Thomas et famille à Paris et Abidjan, La veuve, les enfants et petits-enfants de feu Amadou Lamine THIAM à Paris et Abidjan, Les familles Ephson, Sam, Vilasco, Clinton, Roland, Porquet, Vallée, Amblard, Kacou Aoulou, Ackah, Gonzales, Milce, Aka, Tété, Poby, Krampah, Yankey, Kacoutié, Akabo, Sahou, Ezoua et alliés, Les enfants de feu Sam Dédé, de feu Sam Koffi et de feu Amichia Mandy Euphrasie, Veuve Mockey Koko Henriette et enfants, La famille Dé Messè Zinsou au Bénin et en Côte d’Ivoire, au Burkina – Faso, à Paris et à Bruxelles, Les petits-enfants Ephson-n’di, La famille Nobou, enfants et alliés, M. et Mme Daniel DIALLO et Famille, M. Bilé Assomou, chef de famille à Aby, M. Bilé Assah Désiré et famille à Abidjan, M. Amon Aka et famille à Abidjan, M. Couloud Ahossan Augustin et famille à Abidjan, M. Ebelein Niamkey Jeannot et famille à Abidjan, M. Brou Gustave, Madame et enfants, La grande famille Lambert Amuah, La famille Dia et enfants, La famille Inkpé, Les familles Anani et Agbo à Paris et à Abidjan, Le très Révérend Pasteur Philippe Adjobi, surintendant du District d’Abidjan-Sud et le conseil paroissial du temple Méthodiste uni ISRAEL de Treichville, Les familles alliées en Côte d’Ivoire, au Ghana, Benin, Burkina et en Europe, Les parents et amis, très sensibles aux nombreuses marques d’affection, de compassion, de solidarité, de soutien moral, spirituel et matériel qui leur ont été témoignées lors du rappel à Dieu le 18 Novembre 2013 à Abidjan de leur sœur, mère, grand-mère, arrière grand-mère, tante, cousine et belle-mère,

Essi Faustina Sam

Dans l`impossibilité d’y répondre individuellement, vous prient de trouver ici d’expression de leurs sincères remerciements, leur infinie gratitude et profonde reconnaissance. Ils adressent particulièrement leurs remerciements à : M. Hamed BAKAYOKO, Ministre d’Etat, Ministre de la sécurité et de l’intérieur, Son épouse Yolande BAKAYOKO, M. AHOUSSOU Kouadio Jeannot, Premier Ministre, Ministre d’Etat, M. Gilbert - Marie Aké N’GBO, Premier Ministre, M. Koné Mamadou, Président de la Cour Suprême, M. Albert François AMICHIA, Maire de la commune de Treichville, La Présidente de l’Université Félix Houphouët Boigny à Abidjan, M. Jean Louis Lino SUNTHER DG de CIGEMATE et famille, M. Abdoulaye Bio Tchané, Président du Fonds africain de garantie. La famille Sène et alliés à Paris, Dakar, Abidjan, M. Michel G. Abrogoua, DG Phoenix capital Management, La Direction et le Personnel du Magazine Diasporas-News Le personnel de l’Institut de Recherche et d’Enseignement en Pédagogie (IREEP) de l’Université Félix Houphouët Boigny à Abidjan, M. Touré Daouda et Famille, Mme Léo Nguessan et Famille, Mme Lica Guirandou et Famille, Mme Hazel Thomas et Famille, M. Ehui Frédéric 28 Diasporas News N°48 Janvier 2014

(Meiway) et Famille, Mme Yamousso Berthod, M. Dam Sarr et Famille, M. Thomas Boka - Méné et Famille, M. Boubacar Sarr et Famille, M et Mme Konan Kouamé Charles, M. Cissé Ibrahim, Mme Brigitte Diallo et Famille, M. Moise Koné et Famille, Mme Malan Stéphanie à Londres, Mme Zénab Mourad, M. Benjamin Aka et Famille, M. Dogad Dogoui, Bill Dollar (African Hall Music), M. Abou Camara et Famille, Mme Annick Anani et Famille, M .Tidiane Oula, M. Afi Justin et Famille, Mme Zadi Marie Josée , Mme Béa Ackah-Lambert, Mme Zadi Marie Laure, Mlle Hava Traoré et Famille, Mme Victoire Ahuma et Famille, M. Jérôme Agbo et Famille, M. Urbain Agbo et Famille, Mme Amina Mbow, Mme Cécile Dimouamoua, M. Jimmy Koné, M. Folly, M. Jacques Nguessan, M. Harding Léon, M. Nouffé Sékou, M. Bazi Gnanago Antoine, Mme Esthèle Kouamé et Famille, M. Benoît Illassa, M. Isaac Nestor Amissah, M. Tony Bouabré, M. Maestro Bilé. Mme Pascale Kouadio et Famille, Mme Fatou Thès Olémou, Mme Maryse M’bo Ako James et Famille, M. Paul Oulai et Famille, Mme Diane Zagoré-Ankoué et Famille, M. Hussen Kébé et Famille, M. Kouamé Kouadio Réné et Famille, M. Clotaire Kati Coulibaly et Famille, La famille Ouattara Mofodja à Abidjan, Les Résidents de la rue L 153 à la 7ème tranche, Les Résidents du quartier Belleville de la commune de Treichville, la chorale des 220 logements, Mme Frédérique Sarrazin-Gomez et Famille, Mme Amy Fescau et AB évènements, M. Pascal Bra Kanon et Famille, Mme Reine Cyprienne Naounou et Famille, Mme Marie Flore Wékoué et Famille, Mme Elsa Da Silveira, Mme Béatrice Soumah et Famille, l’Union des Journalistes Ivoiriens de France (UJIF) , l’Association de la Presse Panafricaine (APPA), les amis de Michel ZINSOU et de Thomas ZINSOU.



horoscope BELIER

BALANCE

TAUREAU

SCORPION

GEMEAUX

SAGITTAIRE

Vous aurez besoin de vous renouveler et cela engendrera des transformations. Certains prendront leur indépendance. Les natifs du 1er décan devront faire attention à leur santé. Vous aurez certainement des opportunités mais sachez garder la tête froide. Beaucoup de nouveautés dans votre vie. Même si vous faites preuve d’ambition restez réaliste. Vous suivrez votre intuition pour votre plus grand bonheur. Vous saurez faire la part des choses entre les bons amis et les mauvais. Evolution positive pour cette année.

CANCER

Vous suivrez votre intuition pour votre plus grand bonheur. Vous saurez faire la part des choses entre les bons amis et les mauvais. Evolution positive pour cette année.

LION

Nombreuses décisions seront à prendre à tous les niveaux. Vous éprouverez le besoin de changer un peu et ferez preuve de créativité. Vous vous investirez dans le social.

VIERGE

Toujours de la rigueur et de la volonté pour aller de l’avant. Vos projets verront leur aboutissement. Beaucoup d’intuition cette année qui sera à votre profit.

Votre ténacité vous permettra d’avancer à grands pas, rien ne vous arrêtera! Côté professionnel et affectif les choses s’annonceront positives. Vous aurez de l’énergie à revendre. Cette année 2014 sera le moment idéal pour vous poser et réaliser vos projets. Même si de fausses promesses sont à prévoir, vous garderez le cap. Vous vous sentirez plus légère dans votre tête. Vous vous sentirez Le besoin de réorienter votre vie affective ou professionnelle. Votre rigueur et votre audace vous permettront de réussir à plusieurs niveaux. De plus, une réponse positive à une demande risquera d’entraîner de grands changements dans votre vie.

CAPRICORNE

La prudence sera à l’ordre du jour dans toutes vos entreprises. Vous serez davantage dans la réalité et cela aboutira sur des choix positifs. L’heure n’est plus aux doutes mais à la réussite !

VERSEAU

Tout sera, en 2014, positif pour vous, tant financièrement que professionnellement. Les efforts déployés ne le seront pas en vain. De façon générale votre savoir faire sera reconnu.

POISSONS

D’importants changements s’annonceront de façon constructive malgré quelques petites difficultés. Vous allez faire preuve d’imagination et de créativité.

Gastronomie : YASSA AU POULET INGREDIENTS POUR 5 PERSONNES 2 6 6 2 1 2 1

piments cuisses de poulet cuillerées à soupe d’huile citrons verts petit pot de Moutarde cubes poules pincée de sel

PRéPARATION Mariner le poulet avec le poivre, le sel et l’ail puis le faire griller ou frire u peu dans de l’huile. Mettre une casserole sur le feu en y versant les 6 cuillerées d’huile et à faire mijoter les oignons pendant environ 15 mn Ajouter la moutarde, la ciboulette, les cubes, le reste de l’ail et le poivre n prenant soin d’ajouter l’eau. Enfin rajouter le poulet en recouvrant la casserole puis laisser le tout cuire pendant une demi-heure en remuant de temps à autre. 30 Diasporas News N°48 Janvier 2014

1 pincée de poivre 1 cuillère à soupe de ciboulette ½ litre d’eau 1 kg d’oignon émincé 1 gousse d’ail Sel, poivre 1 piment frais Huile d’arachide

En fin de cuisson, ajouter le jus de citron et y jeter les deux piments pour parfumer la sauce. Ne pas oublier de retirer les piments après les avoir laissés environ 10 minutes dans la sauce. Cette sauce se déguste avec du riz blanc, de l’attiéké (semoule de manioc), ou des bananes cuites à l’eau ou d’autres légumes de votre choix. Bon Appétit ! Danielle EBENGOU


DIASPORAS news LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE

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"SOYEZ... DIASPORAS-NEWS" N°48

Diaspornewass

N°43 JUILLET-AOÛ T 2013

LA RÉFÉRENCE AFRO-CAR

IBÉENNE

MADIBA SES DERNIERS INSTANTS ?

BARACK OBAMA SON SOMMET ÉTATS-UNIS AFRIQUE

DR ASSA NIAKATÉ SES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

TOGO

ENFIN DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

FOOTBALL-PEOPLE

ELIAQUIM MANGALA

MADAGASCAR

À L'ÈRE DU TEMPS

NAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

DoSSI oSSIer 4 Ne pas jeter sur la voie

N°47

N°45

N°46

N°44

PolItIque 6 SPort 16 Société 18 InvIté 19 eConomIe 22 PeoPle 24 Culture 26

publique

N°43

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