Diasporas news n°50 mars 2014

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Diasporas news N°50 mars 2014

La référence afro-caribéenne

Journée internationale de la femme « L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous ».

50e numéro de votre magazine, merci pour votre confiance

Maryse Condé

à cœur ouvert Bouteflika Le mandat de trop Dossier 4

Leslie Dion La beauté au naturel

Politique 8

Ne pas jeter sur la voie publique

Tchad Une 1ère au S.I.A.P

Giovan Le futur Jordan

Ouattara Une santé qui fait débat

Agriculture 14 Invité 16 Sport 18 Société 20 Culture 24 Mode 28


DIASPORAS news LA RÉFÉRENCE AFRO-CARIBÉENNE

COMMUNIQUER - S’INFORMER - VISIBILITE OPTIMALE - IMPORTANTE DIFFUSION

"SOYEZ... DIASPORAS-NEWS" N°50

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LA MEILLEURE SOLUTION POUR TOUTES VOS PUBLICITES Diaspora newss

N°43 JUILLET-AOÛ T 2013

LA RÉFÉRENCE AFRO-CAR

IBÉENNE

MADIBA SES DERNIERS INSTANTS ?

BARACK OBAMA SON SOMMET ÉTATS-UNIS AFRIQUE

DR ASSA NIAKATÉ SES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

TOGO

ENFIN DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

FOOTBALL-PEOPLE

MADAGASCAR

NAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

DoSSIer 4 Ne pas jeter sur la voie

ELIAQUIM MANGALA À L'ÈRE DU TEMPS

PolItIque 6 SPort 16 Société 18 InvIté 19 eConomIe 22 PeoPle 24 Culture 26

publique

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Disponible dans les grandes villes de FRANCE : Paris, Marseille, Lyon, Tours, Nice, Bordeaux, Lille, Le Havre, Nantes.... Ambassades, Consulats, Grandes institutions, Associations, Grands événements, Restaurants, Salons de coiffure, Agences de voyages, lieux de transit (gares et aéroports) Diffusion : 100 000 EXEMPLAIRES CONTACT : Tél : +339 50 78 43 66 OU +336 34 56 53 57 / Email : contact@diasporas-news.com

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Diasporas News

édito

N°50 MARS 2014 Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication, Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Stevyne N’ZABA Boni Félix NIANGORAN Mathieu EKRA Moussa DIOP Malick DAHO Landry Rukingamubiri Zacharie ACAFOU DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA REPRESENTANT AFRIQUE Allinone-consulting DIANA KOUADIO REPRESENTANT Pour la Guinée Paul OULAI Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France

Le 50e numéro de la maturité

L

orsque le premier numéro de Diasporas-News a fait sa parution, très peu de personnes avaient misé sur la longévité de ce concept gratuit devenu la chasse gardée des grands groupes de presse. En dépit de la sévère crise financière qui menace la presse papier d’extinction, le premier magazine afro-caribéen continue de résister à la disette des annonceurs seuls gages et contributeurs aujourd’hui de la survie des journaux. Il a fallu aussi se faire une place dans l’univers impitoyable de cette nouvelle génération de médias où la concurrence fait rage. Seuls les plus compétitifs survivent à une sélection presque naturelle. Il n’y a qu’à voir le cimetière des titres qui ont tiré leur révérence pour s’en rendre compte. Ce 50e numéro résume à lui seul, quatre années de sacrifice, de courage, de persévérance et aussi de professionnalisme. C’est le lieu de féliciter toute l’équipe de rédaction et la direction, qui se sont résolument engagées dans cette aventure à la fois périlleuse et passionnante. Et de remercier aussi, tous ceux qui continuent de croire en nous, je veux parler des annonceurs et de nos fidèles lecteurs qui ne manquent pas d’occasion pour nous témoigner de leur soutien et encouragement. A ce stade de la 50e édition, nous nous rendons à l’évidence que toute œuvre humaine, soit elle modeste ou grande, a nécessairement besoin d’un temps relativement long pour se construire, et que le résultat attendu est toujours au bout de l’effort. Sans vouloir s’extasier dans une autosatisfaction incongrue, nous sommes fiers de ce parcours exemplaire. Il reste que le chemin est encore long à côté des titres concurrents qui jouent dans la même cour que nous. N’est-ce pas là, une situation comparable à celle des jeunes États africains à qui l’on demande de s’aligner sur les mêmes positions que les vieilles démocraties occidentales construites pendant des siècles. Sur l’échelle de leur histoire, les années 90 marquent un tournant décisif après la période de balbutiement des années des indépendances. A peine seulement un demi-siècle d’existence, ces États sont condamnés à se mettre au même niveau que les pays dits avancés. A l’évidence pour imager, on convient qu’on ne peut pas lancer une voiture de deux chevaux à la même allure qu’une autre qui a sous le capot un moteur de vingt chevaux. La panne est inévitable. Diasporas-News n’a ni la prétention de se mesurer aux autres titres gratuits qui pullulent le paysage ni de se comparer à aucun de ces titres. Nous grandissons à notre rythme sans vouloir faire ombrage à qui que ce soit. Au contraire, nous sommes disposés à collaborer dans un partenariat gagnant-gagnant. Clément Yao

La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

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Diasporas News


dossier

Algérie : élection présidentielle

La candidature de Bouteflika : surprise ou demi-surprise ? Le fan club du président sortant jubile en scandant « Ouhda rabi'a » (un quatrième mandat). Dès l’annonce officielle, le front commun de ses adversaires s’est clairsemé et s’est mis en mode « boycott ». Quel que soit l’issue du scrutin, l’horizon politique de l’Algérie semble contrarié par l’état de santé du Prince. Abdelaziz Bouteflika, l’arlésienne La seule certitude qui vaut : l’élection présidentielle aura bien lieu le 17 avril. Cette date procède de

Abdelaziz Bouteflika

deux articles de la Constitution : d’abord, l’article 32 qui stipule que « ladite élection doit se tenir dans les 30 jours avant la fin du mandat présidentiel » ; ensuite, l’article 133 portant convocation du corps électoral au moins 90 jours avant la date du scrutin. Ce décret présidentiel a été signé par le président de la République lui-même le 19 janvier dernier, soit quelques jours après son dernier contrôle médical de routine à Paris ! Est-ce-qu’Abdelaziz Bouteflika briguera un 4ème mandat ? Oui ! Les spéculations sur l’état de santé du chef de l’Etat vont bon train. Son hospitalisation de quatre mois à l’hôpital militaire de Val 4 Diasporas News N°50 MARS 2014

de Grâce de Paris en avril 2013, à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), porte de sérieux doute sur la capacité de l’homme à encore diriger le pays pour cinq longues années. Depuis la lourde intervention chirurgicale de novembre 2005 pour un ulcère hémorragique, ses apparitions publiques se faisaient de plus en plus rares. Le chef de l’Etat n’honorait plus que les cérémonies officielles auxquelles il ne pouvait y déroger. Comme l’année dernière, pour les funérailles nationales d’Ali Kafi, compagnon de lutte au sein de l’Armée Nationale de Libération (ANL) ; moment où le peuple peut juger visuellement de sa forme physique. Et ce jourlà, les traits du visage étaient tirés et la démarche chancelante avec la présence constante à ses côtés d’un des ses frères pour parer à toute éventualité. Le service protocolaire a pu longtemps escamoter les faiblesses du locataire du palais d’El Mouradia, où il n’y vit d’ailleurs plus préférant l’une de ses résidences de Zeralda et entouré de ses proches. Il suffisait en ce temps-là de requinquer le chef de l’Etat par une intense et brève séance de remise en forme dans une clinique suisse, quelques jours avant l’accueil de dignitaires étrangers. Aujourd’hui, les images diffusées lors des audiences présidentielles s’attardent sur des plans assez larges et on devine que le président Abdelaziz Bouteflika reste figé et presque immobile. Ce que vit l’Algérie rappelle étrangement l’époque de toute

de novembre 2008 a ouvert la porte à cette situation incongrue. Cet amendement avait permis de déplafonner le nombre de mandat qu’un président de la République pouvait effectuer. Elu en 1999 puis réélu en 2004, il a demandé aux représentants du peuple, du temps pour parachever les réformes qu’il avait engagées. Une écrasante majorité de plus 500 voix « pour » et seulement 21 voix « contre » a voté la levée de cette limitation de mandat. Il a pu ainsi se porter candidat en 2009. Et pourquoi pas un 4ème pour 2014 ?

Les autres impétrants Abdelmalek Sellal

la splendeur de l’URSS : les photos de propagande des vieux dirigeants du Comité Central et du Praesidium, pour faire croire au peuple soviétique qu’il y a toujours un pilote dans l’avion ; comme la communication qui est distillée de manière parcimonieuse. Lorsqu’un candidat demande une nouvelle fois l’onction de son peuple, n’estil pas d’usage de se présenter ou de faire une déclaration devant celui-ci. Cette fois-ci, c’est le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui avait annoncé, depuis Oran, la candidature de son président évoquant « une demande pressante des citoyens et citoyennes de tout le pays ». Jusqu’au bout, tout le monde voulait croire qu’il ne se présentera plus alors qu’il a atteint l’âge de 77 ans. Mais le coup de canif dans la Constitution

Plus d’une centaine de personnalités se sont présentées au ministère de l’Intérieur pour retirer un dossier dans cette prochaine course à la magistrature suprême ; allé-

Abdelaziz Belkhaden

chées sans doute par le confort qu’offrirait un bail de cinq ans au palais d’El Mouradia. Encore faudra-t-il qu’il soit validé par


dossier tionnent sans que l’on s’en rende compte d’une absence prolongée au sommet de l’Etat. Seul signe apparent de cette vacance, peutêtre, les prérogatives constitutionnelles de nomination conférées au Ministère de la Défense Nationale (MDN). La modification de la Constitution en 2008 a été également mise à profit pour recentrer le pouvoir exécutif vers la présidence de la République au détriment du Premier ministre ; alors que ce tandem découle de l’avènement du multipartisme de 1989.

à l’Assemblée Nationale avec 221 élus sur 462. Mais il est systématiquement en proie à une crise à l’approche de chaque élection majeure. Comme en 2003 où le Secrétaire Général de l’époque Ali Benfils a été évincé. Son tort : accusé d’avoir voulu prendre le contrôle du parti contre les partisans du président Abdelaziz Bouteflika. Quelques années plus tard, soupçonné de fomenter une tentative d’OPA en prévision de l’élection présidentielle de 2014, son Secrétaire Général Abdela-

Ahmed Benbitour

Ali Benfils

le Conseil Constitutionnel ? Outre les candidatures de témoignage qui feront de la figuration, il existe tout de même des grosses pointures, susceptibles de diriger ce pays de presque 40 millions d’âmes. L’entrée en lice du pré-

Abderrezak Mokri

sident sortant barre de facto la route d’Abdelaziz Belkhaden car il était encore, jusqu’à l’année dernière, Secrétaire Général du Front de Libération Nationale (FNL). Comment pourrait-il allait à l’encontre de la candidature du président d’honneur de ce parti historique ? Parmi les plus sérieux, l’ancien chef de gouvernement (2000-2003) Ali Benfils a le plus d’expériences, doté d’un bon réseau, il est capable de faire le job. L’éphémère Premier ministre (1999-2000) Ahmed Benbitour fut le premier à se déclarer dès

2012. Cet économiste de formation souhaite renverser la table en dénonçant la corruption qui gangrène le pays et prône un changement de logiciel politique et le mode de gouvernance s’il accède un jour à la magistrature suprême. Le fait même d’annoncer la candidature d’un Abdelaziz Bouteflika, affaibli, a dégarni les rangs de ceux qui pensaient s’aventurer dans l’arène présidentielle. L’étatmajor du FNL et tout l’appareil administratif seront mis en branle pour permettre sa victoire ; sans oublier quelques moyens douteux pour faire gonfler le score de son poulain. Cette force de frappe a de quoi doucher quelques ambitions. Et si cela ne suffisait pas, le grand ordonnateur du scrutin n’est autre que le Premier ministre Abdelmalek Sellal, un fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat. D’ailleurs Abderrezak Mokri le leader du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) – le parti islamiste –, pourtant membre de l’écurie présidentielle entre 2004 et 2012, a appelé au boycott des élections présidentielles quelques jours avant l’annonce officielle de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika.

Le cœur du pouvoir algérien Les rumeurs et les inquiétudes sur les bulletins de santé du prince semblent faire partie du feuilleton politique algérien depuis pratiquement dix ans. Et pourtant, les administrations publiques fonc-

Abdelaziz Bouteflika et Saïd Bouteflika

Plusieurs hommes au sein du palais d’El Mouradia assurent la continuité de l’Etat. Il s’agit du « DirCab » Mohamed Moulay Guendil, du Secrétaire Général Logbi Habba et du Secrétaire Particulier du président de la République Mohamed Rougab. Ce dernier travaille en binôme avec le vice-roi Saïd Bouteflika, le second frère du chef de l’Etat avec Nasser. Toutes les décisions émanent de Saïd, le Conseiller spécial invisible dans l’organigramme de la présidence de la République. Et ses instructions sont considérées comme des ordres à exécuter ; mais c’est à Mohamed Rougab que revient le soin de les transmettre. Quid du FNL ? Parti historique depuis l’accession à l’indépendance en 1962, le FNL détient encore une majorité relative actuellement

ziz Belkhaden fut encore une fois destitué en janvier 2013. Et le FNL a mis sept mois avant de lui trouver un successeur, en la personne d’Ammar Saïdani. Aujourd’hui, le FNL se doit de se ranger derrière le président-sortant et se mettre en ordre de marche et taire les ressentiments ainsi que les états d’âmes. Reste maintenant le pouvoir obscur mais puissant détenu par les militaires. Depuis l’indépendance, cette institution a toujours dirigé le pays ou sinon choisi un homme acquis à sa cause. Elle contrôle tous les leviers du pouvoir politico-économique. Lorsque le Front Islamique du Salut (FIS) a failli emporter les élections législatives de 1991, l’armée a réagi immédiatement en annulant les résul5 N°50 MARS 2014

Diasporas News


dossier

brève Algérie

Dernière minute

Le candidat Abdelaziz Bouteflika est venu personnellement au Conseil Constitutionnel pour faire acte de candidature. C’était le 3 mars dernier, la veille de la date limite de dépôt de candidature, assorti des milliers de signature de parrainage. Le visage livide, la voix presque inaudible témoignent de la fragilité d’un homme s’apprêtant à briguer un nouveau mandat de cinq ans. Conséquence immédiate, le rang des candidats se dégarnit. La dernière en date : Ahmed Benbitour rejoint le « groupe des 20 » - coalition formée par les partisans du boycott – qui estime que les élections présidentielles sont jouées d’avance. Quant à manifester dans la rue sa désapprobation contre un 4ème mandat, cela vous expose à une répression policière.

SPORT Nathan Aké, né les 18 févriers 1995 à La Haye, est un footballeur néerlandais d'origine ivoirienne qui évolue au poste de défenseur central à Chelsea. Il est considéré comme l'un des plus grands espoirs de Chelsea.

Général Ahmed Gaïd Salah

tats. Les militaires forment une caste dont quelques-uns se sont recyclés dans les affaires économiques, financières et même médiatiques grâce à un système de captation des revenus du pétrole et de gaz. Au sein même de la grande muette, la Direction du Renseignement et de la Sécurité (DRS) Militaire est une entité discrète mais puissante. Rappelons que c’est par la volonté des militaires qu’Abdelaziz Bouteflika a pu enfin accéder au pouvoir en 1999. Actuellement, les hauts responsables militaires sont divisés sur un quinquennat supplémentaire de celui-ci. Le général Mohamed Médiene alias Toufik – le grand manitou de la DRS - serait hostile au renouvellement du bail du président sortant. Il reproche à l’entourage du président « malade » de le prendre en otage pour leurs propres intérêts. Il vise particulièrement le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah qui semble plutôt se pencher du côté des hommes du palais d’El Mouradia et surtout Saïd Bouteflika. Comment ce pays de plus de 38 millions d’habitants va-t-il assurer sa transition politique ? L’Algérie a su éviter la tornade qui a emporté plusieurs chefs d’Etat au moment du printemps arabe – avec l’instabilité politique induite - pour plusieurs raisons. D’abord, la sagesse du peuple 6 Diasporas News N°50 MARS 2014

algérien qui ne voulait plus revivre une tragédie comme ce fut le cas pendant la guerre civile des années 1990. Ensuite, les revenus des hydrocarbures servent, pour l’instant, de soupape de sécurité dans un pays gangréné par la corruption et sclérosé par la bureaucratie. L’enjeu du scrutin du 12 avril prochain est crucial. Combien de temps le clan présidentiel pourra-t-il tenir, au nom semble-t-il de la stabilité d’un pays, avant d’annoncer l’incapacité du président Abdelaziz Bouteflika ? Un homme atteint d’un AVC ne peut récupérer intégralement ses facultés mentale et physique ; alors que cette fonction exige d’être lucide pendant 24 heures sur 24. Avec deux années de recul, son dernier discours public résonne désormais comme un testament politique. C’était à Sétif en 2012 à l’occasion de la commémoration du massacre du même nom, survenu le 8 mai 1945. « Ma génération, celle des maquis de la guerre de libération, au pouvoir depuis plus d’un demisiècle, est arrivée à son terme… le pays est désormais entre vos mains. Les jeunes, prenez-en soin ». Une phrase interprétée, à l’époque, comme juste la volonté de ne plus briguer de mandat supplémentaire. Alex ZAKA

Nathan Aké

Après avoir rejoint Feyenoord en provenance de La Haye à l'âge de 12 ans, Aké s'engage en faveur de Chelsea en 2011. Il débute en Premier League le 26 décembre 2012, à 17 ans, en remplaçant Juan Mata à la 90e minute d'un match contre Norwich City. Il est titularisé pour la première fois de sa carrière lors d'un match de FA Cup contre Middlesbrough le 27 février 2013. Nathan Aké a joué pour les équipes U 17 et U 19 des Pays-Bas. Il a été capitaine pour les deux équipes, et impressionné lors de ses prestations en tant que milieu de terrain avec les U 17. Aké a été Champion d'Europe U 17 en 2011 et 2012. Il est nommé Meilleur jeune de Chelsea en 2013. Il n'est pas encore tard pour qu'il rejoigne son pays d'origine. DN


Publi-communiqué

I. Présentation du RADTIF- Réseau des Associations de la Diaspora Togolaise en Ile de France

D

ans l’univers des associations africaines, un nouveau réseau vient de voir le jour. Il s’agit du RADTIF, le Réseau des Associations de la Diaspora Togolaise en Ile de France. Ce réseau regroupe une dizaine d’associations basées essentiellement en France et qui œuvrent individuellement dans les domaines de la santé, de l’éducation, du social, du développement et de l’humanitaire au Togo. Beaucoup de réseaux d’associations issues de différentes diasporas mènent de belles actions. En s’unissant, ce collectif d’associations de la diaspora togolaise espère, par ses actions, apporter sa pierre à l’édifice du développement économique et social du Togo.

Ainsi, ce réseau a pour objectifs de : Faire connaître, mutualiser, et valoriser les actions des associations de la diaspora togolaise d’Ile de France (développement, culture, solidarité…) ; Favoriser les échanges interculturels et la coopération entre le Togo et la France. « Cette pensée globale implique de fait une meilleure coopération entre les actrices/teurs du réseau de la diaspora. En se constituant en réseau, la diaspora togolaise revendique d’occuper une place importante au côté des actrices/teurs œuvrant pour le développement de leur pays. » .

II. La journée d’inauguration du RADTIF

A

fin de célébrer la naissance officielle du réseau et de le faire connaître, une journée d’inauguration sera organisée le samedi 5 avril 2014, de 14H30 à 00H00, au Centre International des Cultures Populaires, situé au 21 ter rue voltaire, 75011 PARIS. Cette journée propose un programme prometteur, riche en échanges.

Le réseau ayant la volonté de rassembler le plus grand nombre d’acteurs du monde associatif, toute association togolaise désirant rejoindre le réseau est invitée à se faire connaître en envoyant un mail à l’adresse suivante : radtif.togo@gmail.com

Liste des associations membres du réseau :

Au programme : Conférence-débat « Education et santé au Togo, piliers du développement ? », de 15h30 à 18h00 Intervenants Antoine BAWA, Ancien fonctionnaire de la francophonie « Togo, une école citoyenne pour demain ? » Cyril KUDJAWU, médecin « Pourquoi et comment mener une action préventive dans les écoles en afrique pour une éducation réussie? » Soirée avec vente de plats togolais, à partir de 19H00 / 5€ par personne. Concert, De 20h00 à 00h00 Gilbert, DJ Leman / Musique togolaise, Musique africaine, variété internationale. Les membres du RADTIF seront heureux de recevoir lors de cet évènement toutes les bonnes volontés qui désirent apporter leur contribution à la construction d’un Togo solidaire....

Colombe Verte Internationale Espérance Afrique Entraide et Culture GBENODOU, L’union fait la force NOVISSI ADAF Le Panier de la ménagère Les membres du Réseau des Associations de la Diaspora Togolaise en Ile de France Assemblée Générale constitutive – 18 janvier 2014


politique

Côte d’Ivoire : Le président Ouattara se porte-t-il vraiment bien ?

Trente jours après son hospitalisation à Paris, l’accueil réservé à Abidjan, la capitale économique ivoirienne au Président Alassane Ouattara, ne renforce pas moins la méfiance entre partisans et adversaires du régime.

L

’avion présidentiel qui a foulé le tarmac de l’aéroport Félix Houphouët – Boigny, le dimanche 3 mars 2014, et qui s’est immobilisé à quelques encablures de l’entrée du pavillon d’honneur, ne cachait rien d’autre que ce que les Ivoiriens savaient déjà par cœur : un chef d’Etat convalescent. Le reste, une canne sans doute fraîchement acquise dans un de ses nombreux magasins parisiens et dont le Président ivoirien Alassane Ouattara a préféré dédramatiser le port. « Je suis de retour, je me porte bien et je suis en parfaite santé. Je vous présente la canne de l’émergence », a-t-il déclaré, souriant. « C’est toujours comme ça avec les Chefs d’Etat africains », ironise une dame qui a pris soin de tenir ces propos d’une voix à peine audible à l’oreille de son compagnon. Côté cour, le Président ivoirien se porte comme un charme. Côté jardin, la polémique n’en finit pas d’enfler. Et pourtant, depuis le 9 février, la Présidence de la République avait annoncé dans un communiqué que M. Ouattara avait subi avec succès une intervention chirurgicale ‘’liée à la sciatique’’. Peine perdue. « La Côte d’Ivoire a eu peur d’une vacance du pouvoir. Il y a eu toutes sortes de folles rumeurs. Non pas parce que nous redoutions sa mort mais parce que la situation de précarité de l’Etat de Côte d’Ivoire faisait craindre qu’une vacance du pouvoir ne tourne au drame dans ce pays », a souligné le professeur Mamadou Koulibaly, ancien président de 8 Diasporas News N°50 MARS 2014

l’Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo. Comme lui, certains Ivoiriens qui ont redouté le pire, n’ont jamais voulu faire dans la dentelle, mettant en cause tout autant l’opacité que le manque de transparence, qu’il y a eu jusque-là, autour du Chef de l’Etat. « Ce n’est pas parce qu’on aime particulièrement Ouattara ou qu’on le déteste. Mais c’est un devoir républicain que d’être transparent vis-à -vis des contribuables ivoiriens qui veulent maintenant savoir combien de temps va durer la convalescence du Président de la République de Côte d’Ivoire », apprend dans les cercles anti-Ouattara. Le clan présidentiel qui a toujours affirmé sa liberté vis-à-vis de l’opposition, dont les pics et les moindres observations ont de temps en temps suscité une levée de bois vert, se dit bien que l’occasion du retour triomphal du Président pourrait confondre les ennemis du régime. Et, tout a été prévu. Sous le soleil ardent, des centaines de milliers d’hommes et de femmes perchés sur les toits des immeubles ou encore massés le long des principales artères de la capitale économique, tiennent d’ores et déjà leur revanche : Ouattara ou rien. Et, ils n’ont pas tort. Des vêtements maculés de l’effigie présidentielle rivalisent avec des tee-shirts sur lesquels on pouvait aisément déchiffrer ce bout de phrase : ‘’bonne arrivée Alassane, tu nous as trop manqués’’. Fidèle parmi les fidèles du cercle présidentiel immédiat, Hamed Bakayoko le ministre d’Etat en charge du portefeuille de l’Inté-

rieur, s’est activé à préparer dans le plus grand secret en compagnie de quelques personnalités triées sur le volet l’arrivée du Chef de l’Exécutif ivoirien. Des proches comme Amadou Gon Coulibaly, tout-puissant Secrétaire général de la Présidence de la République ou encore Amon Tanoh très tôt présents au chevet de l’illustre malade à l’hôpital américain de Neuilly n’ont plus rien à redouter. Visiblement, tout est parfait. Les partisans du régime sous la bannière du Rassemblement des républicains (RDR), la formation politique qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, il ya trois ans, chantent, dansent, applaudissent sans répit. Ici, le Président est un demi-dieu. Dans les airs, un hélicoptère fait le guet. Au sol, dans le pavillon d’honneur, le Président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro anciennement patron de la rébellion du septentrion ivoirien, scrute avec une attention de clerc les gestes de celui dont il est le dauphin présomptif. Tous les convives sont là. Pour l’essentiel, des inconditionnels du régime. « Il y a l’ordre protocolaire. Lorsque vous êtes invités, vous y allez. Si vous n’êtes pas invités, vous n’y allez pas. Nous n’avons pas été invités », se défend Laurent Akoun Secrétaire général et porte-parole du Front populaire ivoirien (opposition, anciennement au pouvoir). Et, il n’est pas seul. Aka Ahizi, président du Parti ivoirien des travailleurs, dont est issu l’actuel patron du Conseil constitutionnel Francis Wodié, ne fulmine d’ailleurs pas contre ‘’cet oubli’’ peu ou prou intentionnel.

Alassane Ouattara

« On salue son arrivée. Notre souhait, c’est que l’activité politique puisse se poursuivre. Nous avons souhaité qu’il recouvre la santé et qu’il regagne le pays », a-t-il indiqué. Les relations avec l’opposition proGbagbo jugées un temps soit peu détendues depuis la sortie ‘’apaisée’’ de Pascal Affi N’guessan, le président du FPI le 23 février 2014 lors du meeting à Yopougon, en banlieue abidjanaise, du parti de Laurent Gbagbo, risquent de se crisper. « Prompt rétablissement au Président Alassane Ouattara. Nous voulons le revoir en Côte d’Ivoire pour que la reconquête du pouvoir par le FPI se fasse en sa présence », a souhaité M. Affi, actuel chef de file de l’opposition dans le pays. Annoncé pour mort ou souffrant d’une paralysie à vie, Ouattara a certes, confondu ses détracteurs, toutefois, l’on se demande encore ce qui a bien pu contraindre le Chef de l’Etat à ne pas se conformer à l’agenda médical parisien prévoyant la mi-mars 2014 pour le retour au bercail. Un peu fatigué, c’est à bord d’un 4X4 de commandement que M. Ouattara a quitté les siens pour sa résidence sise à Cocody, quartier chic de la capitale économique ivoirienne. St Matekra


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politique

République Centrafricaine : Ban Ki Moon sonne le tocsin !

Cette fois, nous y sommes ! Les clignotants ont tous viré au rouge. Massacres intercommunautaires, crise sanitaire et alimentaire, drame humanitaire. La communauté internationale voudrait-elle mettre des gants pour nettoyer les écuries d’Augias ? Et la course contre la montre est engagée pour extirper la RCA de l’impasse.

L

a présidente de la République ne chausse pas les mêmes lunettes que le représentant du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) quant à la perception de la situation qui prévaut dans le pays. Madame Catherine Samba-Panza estimait que celle-ci s’était « énormément améliorée ». Tandis que le HCR – organisme dépendant de l’ONU – avait averti qu’au moins 15.000 personnes sont encerclées par des groupes armés. Ce sont essentiellement des musulmans, regroupés sur une quinzaine de lieux sur le flanc Ouest du pays et encore dans la capitale. La Centrafrique a-t-elle touché le fond après plus de trois décennies d’instabilité politique ? Cette dernière crise semble avoir pris une autre dimension dans la mesure où un cycle infernal d’extrême violence s’est enclenché. Au début, elle a été commise par la Séléka – composée de 80% de tchadiens et de soudanais c’est-à-dire à majorité musulmane - lorsqu’elle est descendue du Nord pour débouter le général François Bozizé du pouvoir. Arrivée en conquérant en mars 2013 dans Bangui, cette horde de 25.000 hommes a été livrée à elle-même. Outre les pillages, ils ont terrorisé la population banguissoise, n’hésitant pas à tuer au passage. L’annonce de l’intervention française a immédiatement fait changer la donne sur le terrain. L’opération Sangaris avait pour mission de désarmer et de cantonner les patrouilles de la Séléka. Les milices d’autodé10 Diasporas News N°50 MARS 2014

Catherine Samba-Panza et François Hollande

fense anti-Balaka (anti-machette en langue Sango) se sont alors prises aux civils musulmans, accusés

avec les envahisseurs. Le degré de violence, décrit par les médecins qui accueillent les blessés polytraumatisés, fait état d’un acharnement sur les victimes. Le docteur Eugène Planet de Médecins Sans Frontières (MSF) – 75 ans – qui a vécu d’autres expériences de guerre témoigne en disant « qu’il faut un tel sentiment de haine pour en arriver là ». La situation sécuritaire sur le terrain est loin d’être maîtrisée. Les officiers de liaison de l’opération Sangaris ont annoncé un chiffre édifiant d’une tonne d’armes

L’annonce de l’intervention française a immédiatement fait changer la donne sur le terrain d’avoir pactisés avec la Séléka ou au minimum eu de la complaisance

(machettes, fusils, pistolets) confisqués par jour. Les patrouilles de la force panafricaine MISCA tombent souvent nez-à-nez sur des miliciens anti-balaka qui refusent de se faire désarmer. Mêmes si les soldats de Sangaris et de la MISCA arrivent à confisquer leurs armes, la Séléka et les anti-balaka sont aujourd’hui capables de s’en procurer des nouvelles. L’ancien président François Bozizé et un de ses fils sont actuellement dans le collimateur des autorités françaises qui les soupçonnent fortement d’instrumentaliser et de financer les anti-balaka. L’ancien ministre de la Jeunesse et des sports du général Bozizé, Patrice Edouard Ngassona alias « colonel 12 puissances » pour


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politique

Ban Ki Moon

ses gris-gris est l’un des coordinateurs politiques le plus actif de ses miliciens assoiffés de vengeance. Il a affirmé tout récemment que sa force de frappe serait de 60 à 70.000 hommes, dont la moitié sévirait à Bangui. La Séléka, elle, s’est repliée dans l’Est et le Nord de la RCA. 500.000 carats de diamant brut ; tels étaient la production annuelle du pays avant 2013. Même si l’exportation est suspendue, il y aurait au moins 100.000 carats qui seraient tombés dans l’escarcelle des généraux de la Séléka ; sans oublier l’or et d’autres matières premières. Ce butin de guerre a de quoi largement financer une guérilla. Et surtout assouvir le grand dessein de la partition du pays à défaut d’avoir pu régner à Bangui. Si aujourd’hui le Tchad ne pourrait plus être la rampe de lancement d’une reconquête, le président soudanais Omar El Béchir, activement recherché par la CPI, ne dédaignerait pas offrir une base arrière pour ses musulmans. La mission de pacification des forces multinationales sera vouée à l’échec si leurs règles d’engagement restent en l’état. Faut-il éliminer physiquement toute personne qui entraverait le processus de désarment et de pacification ? Aujourd’hui, les milices anti-balaka comme les rebelles de la Séléka savent exactement que sauf cas de force majeure, les Sangaris 12 Diasporas News N°50 MARS 2014

et les MISCA n’ouvriront pas le feu contre eux. Le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon exhorte les pays membres du Conseil de Sécurité à voter une résolution pour augmenter en urgence l’effectif des soldats sur le terrain et de faire basculer ainsi les forces d’interposition panafricaine en mission de casques bleus. Le général français Vincent Desportes, ancien commandant de

des soldats géorgiens, au nombre de 140. La Géorgie ferait-elle maintenant partie de l’Union Européenne ou faute de volontaires, l’EUFOR est dans l’obligation de trouver des supplétifs ? Quand les experts militaires avancent un ratio de 60.000 casques bleus déployés pour 10.000 km² au Kosovo en 1991. Combien d’hommes faudrat-il pour les 620.000 km² centrafricains. Sans compter les avions transporteurs de troupes, les hélicoptères et toute la logistique. Cette énième crise continentale doit faire réfléchir nos chefs d’Etat sur l’urgence de la création d’une force d’intervention rapide 100% panafricaine. Le stade de la prise de conscience est déjà dépassé. Reste à effectuer l’effort financier. Et là, il n’y a plus personne. Après un demisiècle d’indépendance, nous devons assumer nos responsabilités et ne plus compter à chaque fois sur la communauté internationale et se plaindre ensuite d’un néo-impérialisme rampant. Les dirigeants de la CEMAC sont concernés au premier chef. Car la déshérence d’un de ses pays membres risque de ramener à la lisière de leurs frontières des antagonismes religieux entre l’islam et le christianisme. Même si l’origine de la crise reste la défaillance structurelle de la RCA et de la misère induite, les massacres actuels trouvent un raccourci expiatoire dans ce conflit interconfessionnel. L’arc de crise islamiste de la Mer Rouge à l’Atlantique s’enracine aujourd’hui sur un terreau favorable – très loin de la bordure sahélienne - face à cette misère endémique de la Centrafrique. D’ailleurs, les talibans afghans n’ont pas manqué de récupérer la situation en dénonçant le « génocide de musulmans perpétrés par des bandits chrétiens criminels sous le regard impassible du monde ». De même que l’organisation terroriste AQMI a adressé une menace à la France et son opération Sangaris en usant de la rhétorique djihadiste : « Vos crimes ne resteront pas impunis, la guerre entre vous et nous se poursuit ».

15.000 refugiés centrafricains ont traversé l’Oubangui pour s’installer dans la région de la Likouala l’école de guerre « salue l’envoi d’un renfort de 400 hommes supplémentaires de Sangaris ». Pour autant, il estime que c’est un effort insuffisant. L’Union Européenne fait pâle figure lorsqu’elle a annoncé sa contribution pour la RCA : 800 à 1.000 hommes opérationnels dans le courant d’avril pour sécuriser l’aéroport de M’Poko (Bangui). Le plus fort contingent de l’EUFOR sera

Drame humanitaire La RDC, le Congo et le Cameroun se trouvent malgré eux en première ligne. Les premiers dégâts collatéraux s’illustrent par l’arrivée des flux de réfugiés dans les pays limitrophes. Sur une population de près de 5 millions d’habitants que comptent la RCA, plus de 20% de centrafricains sont déplacés. Ironie du sort, quelques 15.000 refugiés centrafricains ont traversé l’Oubangui pour s’installer dans la région de la Likouala, accueillis par ceux qui ont fui les conflits congolais de la province de l’Equateur des années 1990. Ils sont maintenant plus de 35.000 en RDC, autant sinon plus au Cameroun. Le Tchad supporte aujourd’hui un apport de plus 150.000 personnes déplacés, emmenés par une noria de camions et escortés par de la composante tchadienne de la MISCA. Certains ont eu la chance d’avoir été évacués par avion de Bangui à Ndjamena. Ces centaines de milliers de gens, installés provisoirement dans des abris de fortune sont en situation de détresse ; Ils ont un besoin de prise en charge médicale et de quoi se nourrir. Les ONG comme MSF redoutent l’arrivée de la saison de pluies à partir de la fin du mois de mars. Elle risque d’aggraver la crise sanitaire et alimentaire avec son cortège d’épidémies face à une population très vulnérable. Les acteurs humanitaires ont un mal fou pour obtenir des financements alors qu’une enveloppe de 150 millions $ a été affectée par l’ONU à l’urgence en RCA depuis l’année dernière. Souvent les tontines que la communauté internationale organise pour récolter des fonds pour les pays en crise suscitent beaucoup d’espoirs. Mais les promesses ne sont généralement pas tenues. Outre cette crise sanitaire qui nous pend au nez, l’avenir de ses réfugiés est très incertain. Ils ont quitté leur lieu de résidence en catastrophe sans aucun espoir de pouvoir revenir un jour. La plupart de ces déplacés sont nés et pour certains ont toujours vécu en Centrafrique depuis des générations. Refaire sa vie ailleurs ? Certes, mais la première marche d’un long par-


Diasporas news

La partition de la RCA en question ? La situation qui prévaut actuellement porte les symptômes d’un risque de partition. Plusieurs hauts dignitaires du régime de Michel Djotodia ne faisaient pas mystère de leur intention d’instaurer une République islamique en RCA. Tant que le pays ne sera pas totalement pacifié, cette épée de Damoclès menacera toujours l’avenir de la Centrafrique. La rancœur et le ressentiment provoqués par le cycle de

protectorat de l’Oubangui-Chari et du Tchad. Les pionniers ne se bousculaient pas pour peupler le Nord de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) ; seuls les militaires et les missionnaires s’y aventuraient. Les dirigeants qui se sont succédé après l’indépendance ont suivi par réflexe ce désintérêt de la partie septentrionale, hérité de la colonisation. Ainsi le Nord souffre perpétuellement d’un enclavement et d’absence chronique d’infrastructures. La Prusse victorieuse accueillît la conférence de Berlin de novembre 1884 pour le règlement des conquêtes coloniales. Bismarck n’aurait-il pas voulu sciemment exacerber la rivalité franco-britannique pour avoir la paix sur son flan Ouest européen ? Toujours est-il que, sur le terrain les anglais et les français se sont neutralisés aux confins de la RCA et du Soudan actuel. L’épisode de l’expédition française de Fachoda en 1898 marquera la délimitation géographique – bassins du Nil et du Congo entre leurs colonies respectives dans le centre du continent. Ensuite, le tracé au cordeau des frontières initiées par la puissance coloniale ne tenaient pas compte des considérations ethniques et culturelles. Aujourd’hui, plusieurs ethnies qui composent la RCA ont des parents au Tchad (Sara), au Soudan (Youlou), au Cameroun (Mboum) et en RDC (Zandé). Quant à la fracture religieuse entre le Nord islamiste et le Sud devenu chrétien au moment de la colonisation. Elle remonte aux XVIIème et XVIIIème siècles. Le premier fut peuplé de clans arabisant – convertis très tôt à l’islam - qui vivaient de razzia contre le Sud. Une fois capturés, leurs prisonniers étaient échangés contre des armes et des objets de pacotille avec les royaumes arabes du Soudan et de la Mer Rouge. Bâtir un Etat-nation à partir d’un monceau de ruines ; telle est la mission incommensurable qui incombe à plusieurs générations de centrafricains. Il est du devoir de ses voisins, de l’ensemble du continent et de la communauté internationale de l’accompagner dans cette tâche.

La position même de sa capitale Bangui, excentrée au Sud du pays tient de l’histoire coloniale violence indiquent par ailleurs que le processus de réconciliation prendra beaucoup de temps. Les musulmans (5%) et les chrétiens (85%) vécurent pourtant une cohabitation harmonieuse même si de temps en temps quelques éruptions sans gravité jalonnent l’histoire de la RCA. Comment un pays doté de cours d’eau, de terres arables, de ressources minières considérables peutil s’écrouler en quelques décennies ? Du point de vue de l’ancienne puissance coloniale, la Centrafrique était un point stratégique de son dispositif géopolitique en Afrique pendant la guerre froide. Et depuis l’avènement de la mondialisation, ce pays a été livré à lui-même. Pire, il est devenu un objet de convoitise de ses voisins. La position même de sa capitale Bangui, excentrée au Sud du pays tient de l’histoire coloniale au moment de la mise sous

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Le numéro de mars vient de paraître n°527 - mars 2014

cours pour accéder à une demande d’asile, par conséquent, une prise en charge du HCR est la reconnaissance pour le pays d’accueil d’un statut de réfugiés. Les voisins de la RCA ont-ils moyens d’accueillir autant de déplacés à la fois sans entraîner la déstabilisation de toute la sous-région ?

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Rendez-vous avec diaRRa bousso - lupita nyong’o - catheRine samba-panza aminata wandaogo - véRonique aka - yvonne bonzi coulibaly - lauRen andeRson - tatiana Rojo - aïssi maïga - Rachel mwanza - julia saRR - nestoR bidadanuRe - anne thiRet sandRine mubenga - amina kajunju - etc... 13 N°50 MARS 2014

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Agriculture

Trois questions à Son Excellence Monsieur Hissein Brahim TAHA, Ambassadeur du Tchad en France « Faire connaître le Tchad et ses potentialités » Diasporas-News : Excellence, quelles sont vos impressions au moment où le Tchad participe au Salon de l'agriculture 2014 à Paris ? S.E.M. Hissein Brahim TAHA : Écoutez la Délégation tchadienne est venue pour assister au Salon international de l'Agriculture 2014. Je pense que c'est un évènement important. Et nous, en tant qu'Ambassadeur du Tchad en France, nous avons pensé que c'est une tribune pour faire connaître notre pays, ses richesses, ses potentialités qui sont énormes. Notre pays a été longtemps éclipsé par des évènements graves comme tout le monde le sait, et n'a pas eu le temps de promouvoir son image à l'extérieur. Beaucoup d'efforts ont été faits depuis 1990 avec le Président Idriss Déby Itno. Notre pays vient de loin. Et la présence de notre pays obéit à une volonté de se faire connaître, faire connaître ses richesses agricoles, pastorales et touristiques. Et au delà son potentiel agro industriel.

D-N : Est ce à dire qu'il y a besoin véritablement de communiquer? Le Tchad a t-il un déficit en terme de communication ? HBT : Je ne dirais pas qu'il y a un déficit de communication. Je dirai que pendant 40 ans, des évènements douloureux se sont passés au Tchad. Ce qui ne nous a pas permis de nous faire connaître. Nous avons eu une réputation d'être un pays en guerre. Mais depuis près de 20 ans, depuis un certain temps, nous sommes un pays en paix grâce au Président Idriss Déby Itno. Nous participons à des opérations majeures. Nous jouons un rôle prépondérant dans une zone géostratégique étendue : Mali, Centrafrique, Soudan. Nous sommes dans une zone géographique de fortes turbulences. Nous tentons de donner une image d'un Tchad qui avance. C'est ce que nous faisons en ce moment.

DN : Acteur majeur au Mali, RCA, Soudan, est ce qu'on peut parler d'hégémonie tchadienne ? HBT : Non. On ne peut pas parler d'hégémonie. Ce mot n'est pas bien placé. Nous n'avons pas les moyens d'être hégémonique. Nous essayons avec d'autres pays d'Afrique centrale d'aider des pays comme c'est le cas avec la République Centrafricaine actuellement. Nous intervenons ensemble à travers la CEAC pour aider la Centrafrique. Nous sommes intervenus au Mali pour aider aussi ce pays frère. Nous le faisons également autour du lac Tchad avec des pays comme le Cameroun, le Niger. Nous avons des troupes ensemble qui sécurisent la région. Nous devons protéger, sécuriser nos frontières vers la Libye Ce que nous faisons c'est un travail de sécurisation pour notre pays et pour notre voisinage. Propos recueillis par Boni Félix NIANGORAN S.E.M. Hissein Brahim TAHA 14 Diasporas News N°50 MARS 2014


Agriculture

Le Tchad au Salon International de l'agriculture de Paris 2014

L

e salon de l'agriculture 2014 de Paris a accueilli un grand nombre de délégations parmi lesquelles se trouve le Tchad. Cette dernière composée de ministres et dignitaires de haut rang a tenu à justifier cette participation du pays de « Toumai » lors d'une conférence de presse Vendredi 22 Février à l'hôtel Méridien Porte Maillot. Selon le Dr NGARERA RIMADJITA, Ministre de l'Agriculture et de l'Irrigation, 3 facteurs expliquent la participation du Tchad à savoir : faire connaître son immense potentiel agro-sylvo-pastoral, ensuite attirer des investisseurs en vue d'accroître la production et la transformation nationale et enfin s'enrichir des expériences des autres participants. Forte d'une quinzaine de personnes, la Délégation venue de N'djamena avait à ses côtés SEM Hissein Brahim TAHA, Ambassadeur du Tchad en France et Mahamat Saleh Abdoul Djourou, Ambassadeur du Tchad à l'Unesco. Plusieurs échanges ont eu lieu avec des journalistes présents ainsi que des tchadiens de la diaspora. Il est important de souligner que c'est la première fois que le Tchad participe à ce salon d'envergure internationale qui s'est achevé le 2 mars.

Dr NGARERA RIMADJITA, Ministre de l'Agriculture et de l'Irrigation

S.E.M. Hissein Brahim TAHA

Boni Félix NIANGORAN Présentation du stand du Tchad au SIA

Vue de la salle lors d'une conférence de presse 15 N°50 MARS 2014

Diasporas News


invité du mois

« La vie sans fards », une invitation au carpe diem « La vie sans fards » est le dernier roman publié de Maryse Boucolon dite Maryse Condé. Dans cet ouvrage, elle se livre totalement aux lecteurs, nu, sans burqa ni salamalecs.

E

lle se dévoile en mode intime avec des pans entiers de son parcours personnel. Vie qu'elle a croquée et croque encore à pleine dent. Une vie trépidante, une vie sans voile, sans artifice, que seule l'écorchée vive qu'elle est, nous expose sans concession

d'être une exhibitionniste ou sadomasochiste (je n'en sais rien), Maryse reconnaît selon ses propres mots (page 239) qu'elle « a usé et abusé de Condé ». Confessions chocs et tardives d'une repentie ou confessions intimes d'une femme hautement spirituelle bien dans son

Maryse Condé

avec le souci constant de dire la vérité. Sa vérité quitte à froisser des susceptibilités par des révélations. Roman autobiographique coup de poing dont la violence et la justesse des mots exprimés par endroit n'enlèvent en rien au charme réaliste et fougueux de la vie mouvementée de la native de Point à Pitre. Loin 16 Diasporas News N°50 MARS 2014

esprit et dans son corps. N'en déplaise à ses détracteurs, Maryse aime écrire comme elle aime faire l'amour. Et elle l'affirme en relatant ses diverses relations sexuelles d'amante, d'épouse etc. Ses amours, ses déceptions, ses peines, ses humiliations, ses faiblesses, Maryse Condé ne les cache point. Bien au contraire,

elle entreprend de les exposer comme une offrande de vérité devant Dieu et les hommes. Provocatrice à souhait, elle dit tout haut ce qu'elle pense de tous ces pays dans lesquels elle a séjournés. Ce qu'elle y a vécu aussi. Parler vrai, d'un point de vue personnel même si cela ne va pas plaire à tout le monde. Anecdotes croustillantes sur des politiciens Africains ou Antillais, avis sans complaisance sur elle-même et sur les autres, fussent ils écrivains ou pas, situations rocambolesques, « La vie sans fards » ne manque pas de saveur piquante comme un piment antillais. Une épice qui dans la réalité a pour valeur de donner du goût à la sauce. Sauce piquante ! La découverte de l'Afrique par Maryse Condé elle-même, fille de la Diaspora caribéenne, le regard des Africains sur les Antillais et vice versa, les antagonismes nés de cette relation ambivalente, cette attraction répulsion, une espèce de « je t'aime moi non plus » qui rend ce roman dynamique, attachant, renversant et


invité du mois rythmé par les tribulations d'une femme fragile et forte à la fois. Parcourir le livre d'un écrivain comme Maryse Condé en ce mois de mars où l'on célèbre la journée mondiale de la femme ( le 8 mars précisément) semble être une lourde tâche à première vue. Et pourtant, surprise pour surprise, j'en suis arrivé à la conclusion que ce livre autobiographique est plaisant et d'une sincérité déconcertante. Par sa vie et son expérience qu'elle nous raconte, l'écrivain nous démontre si besoin il en était qu'une femme obstinée et coriace malgré les vicissitudes de la vie, peut arriver au bout de ses rêves. Ode à l'espoir. Aujourd'hui, le nom de Maryse Condé est mondialement connu dans la sphère des écrivains. Nonobstant

quelques fautes comme le fait d'écrire le nom de l'actuel Président ivoirien Ouattara avec un « W » (page 51) ou de donner la paternité du RDR à Houphouët en lieu et place du RDA entre autres, à 77 ans révolus, Maryse n'a semble t-il rien à cacher. C'est la raison sans doute pour laquelle elle exhorte le lecteur ou chacun à vivre sa vie jusqu'à la dernière seconde. Une invitation au Carpe Diem. (NDLR vivre à fond chaque instant). L'espoir fait vivre et la vie vaut la peine d'être vécue. La vie sans fards, de Maryse Condé (Éditions JC Lattès, 334p, 19 euros) Boni Félix NIANGORAN

Bibliographie de Maryse Condé

D

e son vrai nom Maryse Liliane Appoline Boucolon, dite Maryse Condé est une femme écrivain française. Née le 11 février 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). En 1953, elle part étudier au lycée Fénelon, puis à la Sorbonne où elle étudie l'anglais. Elle épouse Mamadou Condé, un acteur africain, en 1959. Ses études terminées, elle enseigne en Côte d'ivoire, en Guinée, au Ghana et au Sénégal. Elle a été aussi journaliste à la BBC et en France. En 1981, elle divorce et épouse en secondes noces Richard Philcox, le traducteur de la plupart de ses romans vers l'anglais. Après de nombreuses années d'enseignement à l'université Columbia, elle partage aujourd'hui (2006) son temps entre son île natale et New York. Source wikipedia...

Journée internationale de la femme : le 8 mars Célébrée chaque année le 8 Mars, le thème de la Journée internationale de la femme 2014 est : « L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous ».

C

ette année, la Journée internationale de la femme sera célébrée au Siège des Nations Unies à New York le 7 Mars, à la veille de la 58ème session de la Commission de la condition de la femme, qui commence le 10 Mars. L'événement devrait être assisté par le Secrétaire général de l'ONU et la Directrice exécutive d'ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, entre autres dignitaires.

Journée internationale de la femme : Contexte C’est au cours de la Journée internationale de la femme de 1975 que les Nations Unies ont commencé à commémorer la Journée internationale de la femme tous les 8 mars. Deux ans plus tard, en décembre 1977, l’Assemblée générale adoptait une résolution proclamant qu’une Journée des Nations Unies pour les droits de la femme et la paix internationale devait être célébrée par les

mondiales des Nations Unies sur les femmes, a contribué à faire de cette commémoration un point de ralliement pour mobiliser le soutien en faveur des droits des femmes et de la participation de ces dernières à la vie politique et économique.

Phumzile Mlambo-Ngcuka

États membres un jour quelconque de l’année, selon leurs traditions historiques et nationales. La Journée internationale de la femme trouve son origine dans les mouvements ouvriers du tournant du XXème siècle en Amérique du Nord et dans toute l’Europe. Depuis lors, cette Journée a pris une nouvelle dimension mondiale pour les femmes des pays développés comme pour celles des pays en développement. Le mouvement international croissant en faveur des femmes, qui a été renforcé par les quatre conférences

Ban Ki Moon

La Journée internationale de la femme fournit de plus en plus l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les

femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leurs pays et de leurs communautés. « Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent des femmes parmi leurs dirigeants affichent de meilleurs résultats. Les accords de paix qui font intervenir des femmes s’avèrent viables à plus long terme. Les parlements où siègent des femmes adoptent davantage de lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non-discrimination et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous.» M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies D-N 17 N°50 MARS 2014

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sport

Giovan Oniangue (Basketteur professionnel au ParisLevallois Basket) DIEU, LE BASKET ET MOI

Il aurait pu connaitre un sort plus tragique, mais Giovan Oniangué est devenu une des valeurs sures de la PRO A. Portrait d’un miraculé. à le voir si jovial, si gentil, on imagine difficilement ce que ce jeune basketteur a vécu. Giovan Oniangué est un vrai miraculé. Les souvenirs de son enfance dans son pays d’origine, la République du Congo, déchiré par la guerre sont là, intacts. Des souvenirs douloureux dont il essaie de tirer le meilleur aujourd’hui. « J’étais certes petit garçon mais je n’ai rien oublié. Je voyais tout : les armes, les soldats et j’entendais le bruit des tirs. Puis un jour, cela est passé vraiment très près de nous. Nous aurions pu mourir, mais je crois que le destin nous a donné une chance incroyable de survivre à cette guerre civile. » Un destin qui a un nom : Dieu.

un autre rêve commence à se faire jour dans son esprit : il veut devenir footballeur professionnel. Doué pour le football Oniangué épate son entourage. Il est même tout près d’intégrer le centre de formation d’un club professionnel. Mais c’est son frère Prince, qui sera footeux. Il joue aujourd’hui à Reims en L1. Pour Giovan Oniangué, ce sera le basket. Car entre-temps le « gamin » se met à grandir et à s’étoffer physiquement. Alors qu’il cherche un lycée pour la poursuite de ses études on lui conseille l’établissement Sport-Étude Saint-Nicolas à Issy-lesMoulineaux en région parisienne. Giovan Oniangué est recruté et son nouveau rêve peut commencer.

Avec du recul Giovan Oniangué croit que Dieu les a gardés et protégés d’une mort certaine. C’est Dieu qui a donné la force aux 2 femmes qui ont marqué sa vie, sa mère et sa sœur, de le couver et d’ouvrir pour lui de nouvelles perspectives. « Oui, suite à ces événements, à ces épreuves, je suis devenu très croyant. Et je crois que Dieu m’aide encore aujourd’hui à avancer.» D’un rêve à un autre

Il travaille dur tous les jours afin de progresser dans un sport qu’il n’avait pas forcément choisi. à l’occasion d’un match de jeunes entre son club d’Issy-les-Moulineaux et celui de Levallois, Giovan Oniangué est époustouflant. Il finit le match avec 27 points marqués, une performance « jordanesque » qui ne va pas passer sous silence. Ce jour-là plusieurs grands entraineurs sont présents dans la salle. Ils décèlent tous en lui un potentiel digne très intéressant. Il devient ce qu’on appelle dans le milieu un ‘’prospect’’, un joueur qui peut devenir très vite un excellent joueur. Le lendemain de ce match, il reçoit des propositions pour intégrer les centres de formation de ces clubs et choisit de jouer au Paris-Levallois Basket (PLB).

Après cet intermède douloureux, Giovan Oniangué arrive en France à l’âge de 8 ans. La RDC était devenue trop dangereuse. Et là commence une merveilleuse aventure qui se poursuit. Il obtient brillamment son BAC Comptabilité malgré 40° de fièvre. La main de Dieu, encore une fois. Mais 18 Diasporas News N°48 N°50 JMARS anvier 2014 2014

Chez les jeunes du PBL ses performances sont tellement bonnes qu’en 2011-2012 le club lui offre son premier contrat de basketteur professionnel. « Un rêve éveillé », comme il le dit lui-même.

Dieu est ma force Giovan Oniangué a une devise : « Avec Dieu tout est possible. » Sa foi le booste et l’aide à relever challenge sur challenge. Elle lui permet de se relever aussi de quelques échecs. Ce joueur qui ne devait pas au départ avoir beaucoup de temps de jeu est devenu un membre important de son équipe en seulement 2 saisons. Il vient de remporter la coupe de France, le Trophée des champions, sans compter les matches d’Euroligue. « Je veux tout donner et tout gagner, avec la grâce de Dieu. Car Dieu est ma force. » Basketteur professionnel et chrétien, Giovan Oniangué est reconnu et respecté pour ce qu’il fait mais aussi pour ce qu’il est. Ses coéquipiers l’apprécient et respectent sa foi. Pas de sortie en boite après les matches. Avant les matchs, il lit sa Bible dans le vestiaire et écoute aussi des chants chrétiens. Cela lui donne de l’énergie pour briller sur les parquets de la Ligue Nationale de Basket. Et aussi avec la sélection de la RDC dont il est le capitaine. Équilibré et bien dans ses baskets, Giovan Oniangué est promis à un bel avenir. « Toujours avec la grâce de Dieu », dit-il avec son sourire angélique. Et ce n’est pas le PBL qui s’en plaindra, le club ayant fait du joueur une de ses tête de gondole. Malick Daho


sport

Le Docteur Yves Kouassi KOUAKOU Premier entraineur noir de l’histoire du football Italien Le football Africain des dix dernières années connait une représentation remarquable sur le plan international.

Parmi ces anciens footballeurs, tous n’ont pas eu le même destin et les mêmes parcours. Notre rencontre va à la découverte d’un ancien footballeur des années 80 aujourd’hui le premier entraineur noir d’origine africaine en Italie. Le Dr Yves kouassi Kouakou puisse que c’est de lui qu’il s’agit, médecin vétérinaire de formation est depuis 1999 entraineur professionnel B de l’UEFA. Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder à Diasporas-News, le technicien du ballon rond nous parle de son parcours d’ancien footballeur et de sa nouvelle carrière.

D-N : De quel pays êtesvous originaire, et quelle est votre histoire ? Yves kouassi KOUAKOU : Je vous remercie de m’accorder cet entretien. Je suis originaire

de la Côte d’Ivoire précisément de Didievi (centre de la CI). Je vis en Italie depuis 1988, soit plus de 26 ans de vie ici. Je suis de formation initiale médecin vétérinaire, et aujourd’hui j’exerce aussi la carrière d’entraineur de football depuis le 29 juin 1996. Il faut dire que je suis un ancien footballeur des années 80 en Côte d’Ivoire.

D-N : Justement pouvezvous nous parler de votre carrière d’ancien footballeur ? Y.K.K : J’ai évolué successivement de 1977-1979 à l’US Canne de Ferkessédougou, de 1979-1981 au Stade d’Abidjan, de 1982- 1984 au Real de Bamako (Mali), de 1984-1985 à l’US Gorée (Sénégal). Dès que je suis arrivé en Italie quelques années après je me suis inscrit au cours d’entraineur de jeunes footballeurs. J’ai commencé avec l’équipe minime de Naples San Pietro à Patierno. Le 29 juin 1996, j’ai eu le diplôme d’instructeur des jeunes amateurs de football, et en 1999 j’ai eu le diplôme d’entraineur B de l’UEFA. En 2001, la fédération italienne des entraineurs de Football me proclama le premier entraineur noir de l’histoire du football de l’Italie et de la ville de Bergame. En 2013, j’ai fait un cours de recyclage d’entraineur comme le demande la fédération Italienne.

D-N : Quelle est votre grande satisfaction depuis votre carrière d’entraineur ?

Y.K.K : En tant qu’entraineur, chaque jour, voir son équipe évoluer donne une grande satisfaction en soi. La joie devient plus grande lorsque vous remportez des victoires et surtout quand vous avez votre équipe qui participe à de grands rendez-vous de football. Avec mon équipe nous avons participé aux phases des quarts de finale de la coupe régionale junior de la Lombardie en 2008. Ma grande satisfaction est de collaborer avec de grandes figures du football Italien et de grands entraineurs. J’ai collaboré avec Eugenio Perico ex- footballeur de l’équipe nationale Italienne et actuel entraineur de junior de l’équipe d’Atlanta junior et le directeur technique de la section football junior Favini. Je n’oublie pas ma rencontre avec un des grands entraineurs Italiens avec qui je collabore, le grand Giovanni Trapattoni.

D-N : Comment voyezvous le football de votre époque et celui d’aujourd’hui ? Y.K.K : Le football aujourd’hui sur le plan technique a beaucoup évolué. Avant, je voudrais dire à notre époque le football se pratiquait par pure passion. De nos jours le football est devenu un métier qui fait gagner sa vie. Il est devenu le sport roi avec des investissements financiers énormes.

D-N : Quels sont les anciens footballeurs de

votre époque qui vous ont marqué ? Y.K.K : De mon époque, je garde le souvenir de Kobena Kouma pour la puissance de ses tirs, et de Kabi Apolinaire comme distributeur au centre. Il ya plusieurs beaux souvenirs mais j’ai été personnellement marqué par ces deux, comme Yaya Touré, Didier Drogba et Gervinho qui font la différence en Europe ici avec leur jeu au niveau du football international.

D-N : En tant qu’entraineur de football, quels sont vos projets pour l’Afrique et surtout de votre pays d’origine la Côte d’Ivoire ? Y.K.K : J’ai un projet d’un centre de formation sportif pour récupérer et aider les enfants de la rue. C’est un projet qui me tient à cœur et je suis dans la phase de conception. J’aimerais aussi contribuer à l’encadrement technique du football ivoirien. Au terme de cet entretien je tiens à remercier votre journal pour cette opportunité que vous m’avez donnée. Je voudrais remercier aussi son Excellence Madame Janine TaglianteSaracino l’Ambassadrice de la Côte d’Ivoire en Italie qui nous apporte son soutien dans la réalisation de notre projet. Entretien RENE KOUAME Italie

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Diasporas News

Rencontre avec

C

ertaines vedettes du ballon rond africain comme Drogba Didier, Yaya Touré, Adébayor, pour ne citer que ceux-ci, sans oublier les anciennes gloires Africaines, comme Laurent Pokou, Abedi Pelé, Roger Mila, ont hissé le niveau du football de nos pays Africains à un niveau qui rivalise aujourd’hui avec celui des grands pays du football mondial comme le Brésil, l’Argentine, l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre et la France. Il faut reconnaître que les jeunes générations ont souvent hérité de certaines structures et encadrements de quelques anciennes gloires , et les exemples font légion, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Nigeria, au Ghana etc.….


société

Le Cameroun célèbre sa réunification à l’Unesco

à Paris, cette réunification a été commémorée et célébrée, le vendredi, 21 février 2014 dans la grande salle du 7ème Etage de l’Unesco.

C

élébrée en France, au sein d’une Agence d e s   N a t i o n s  U n i e s spécialisée, en charge de l’Education, la Science et la Culture !!! Un ensemble chargé de symbole et de signification … En tout cas, pour les âmes bien avisées, ça en dit beaucoup! La diaspora Camerounaise en France, les Représentations diplomatiques accréditées à Paris, les amis du Cameroun, etc., étaient présents pour ce grand rendez-vous, un moment historique pour ce pays, jadis divisé en partie francophone et une autre anglophone, réunies en 1961, pour en faire un seul Etat.

S.E.M. Lejeune MBELLA MBELLA, Ambassadeur du Cameroun en France lors de son discours

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société

à tout seigneur tout honneur, c’est l’ambassadeur du Cameroun, Son Excellence Monsieur MBELLA MBELLA Lejeune, qui a pris la parole en premier,

et a commencé par remercier ses hôtes de marque d’avoir rehaussé, par leurs présences, cette célébration de la commémoration de la réunification du

La réunification du Cameroun aura été l'aboutissement d'un long processus au cours duquel chacune des parties du pays a eu à batailler

Cameroun. Dans son allocution, Monsieur MBELLA MBELLA a rappelé un peu de mot l’histoire de cette réunification. Une projection de deux documentaires diffusés en boucle sur le circuitfermé de l'UNESCO, y ont également contribué et donné plus de vie à ce flux de souvenirs. Un événement pareil, de célébration a eu lieu, la veille, au Cameroun, à BUEA, chef lieu de la région Sud-ouest du Pays. La date du 20 février sera désormais inoubliable pour le peuple Camerounais, car elle a été déclarée fériée et chômée dans tout le pays.

La réunification du Cameroun aura été l'aboutissement d'un long processus au cours duquel chacune des parties du pays a eu à batailler pour l'indépendance et la réunification, cette bataille s'étant souvent déportée au siège des Nations Unies, d'accord parties entre les leaders des deux entités qui réclamaient déjà ce retour en famille. Mais ces retrouvailles ne furent pas sans

Brin d’Histoire…. Devenu protectorat Allemand en 1881, à l'issue du partage de l'Afrique par les puissances Européennes de l'époque, le Cameroun était en effet tombé sous - mandat de la Société des Nations, à l'issue de la Première Guerre Mondiale puis sous tutelle de l'ONU, à la fin de la Seconde. Dans ces deux contextes successifs, le pays fut divisé en deux, pour une gestion de fait, au nom de l'Organisation Internationale sous ses deux formes respectives, par la France et la Grande Bretagne.

douleur : Le "Cameroun" ainsi reconstitué fut en effet amputé de la partie Septentrionale du Cameroun administré déjà par la Grande Bretagne comme partie intégrante du Nigéria, laissant la seule partie Méridionale de cette tutelle reconstituer, avec sa sœur sous tutelle Française, la mère-patrie. Landry Rukingamubiri

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société

Mille médailles pour l’Italie est l’initiative de l’association MOSAIK « Créer un cadre de coopération internationale avec plus d’intégration par le sport est notre ambition »

P

endant plusieurs décennies l’Italie est restée un pays de forte immigration. Selon les chiffres de l’institut de statistique, ils seraient près de 65 millions de personnes d’origine Italienne éparpillées à travers la planète, depuis les Etats Unis à la lointaine Australie. Nombreux sont les descendants de ces émigrants qui ont fait le chemin et se sont affirmés dans divers secteurs d’activité, le sport, le cinéma, l’économie, et autres. Dans les années 90 du siècle dernier à nos jours, cette tendance a changé et l’Italie est devenue par le développement de son économie une terre de forte immigration. Aujourd’hui près de 10 % de la population de l’Italie est composée de personnes venues des pays du tiers monde. Malgré les nombreuses difficultés, les premières générations se sont créées des meilleures conditions de vie et ont établi des familles. Pour la seconde génération l’Italie constitue leur futur. Etre Italien pour eux c’est contribuer aussi au futur de ce pays. En effet, la contribution de la seconde génération des immigrés en Italie se situe à travers plusieurs activités professionnelles, sociales et disciplines sportives qu’ils pratiquent dans chaque partie de ce pays d’adoption pour eux. Nombreux sont ceux qui rêvent de faire de grandes compétitions internationales et gagner sous le drapeau Italien. C’est dans ce cadre qu’est née MOSAIK (Association culturelle des immigrés). Mosaik est née en 2000 sous l’appellation de : AMIRI CLUB. Elle a son siège opérationnel à Lecco, Verona, Piacenza, et Cremona. Son siège légal est à Crémona à la rue Cadore numéro 71/ B. Nous avons rencontré le promoteur et coordinateur général de cette association,

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Monsieur SONAN Achy Serge Claude, journaliste Freelance, originaire de la Côte d’Ivoire, qui nous parle de la vie de son association et de leurs projets : « Notre association se propose de promouvoir et améliorer l’intégration à tous les niveaux de la communauté des immigrés et aussi la création de rapports de coopérations internationales entre l’Italie et les autres pays d’Afrique, surtout les autres pays du tiers monde. Notre association est née sous l’appellation de AMIRI club. Mais dans le mois d’août 2008, elle s’est donné le nom d’association culturelle Mosaik avec plus d’intégration et de coopération internationale. Mosaik a plusieurs objectifs : - Organisation de manifestations permettant d’offrir un cadre de connaissance, d’échanges d’idées, de débats, de reconnaissance et de récompenses, des prix d’excellence à la deuxième génération d’immigrés qui s’est dédiée au sport. - offrir un contexte d’échanges intellectuels- valoriser et promouvoir la pratique du sport à cette génération - Promouvoir la politique d’intégration et la culture de la participation sportive. Nous voudrons mettre plus l’accent sur la pratique du sport qui est un secteur d’excellence et de prédilection pour les nouvelles générations. Aujourd’hui nous avons un très grand projet à partir du mois de mai 2014. Ce projet est intitulé : « Mille médailles pour l’Italie ». Nous réalisons ce grand projet avec le soutien de la province et de la commune de Salsomaggiore, le Ministère du sport, le ministère de l’intégration et des associations de la communauté des immigrés en Italie ». L’association Mosaik qui s’engage à la promotion de la deuxième génération des immigrés dans

MOZAIK ( SERGES SONAN)

ASSOCIATION MOSAIK, SONAN ACHY en compagnie des partenaires

la pratique du sport rejoint dans cette optique les orientations fixées du ministère de l’intégration sous la direction de l’ancienne Ministre Cécile Kyenge, en

ce qui concerne la promotion des enfants d’immigrés nés en Italie. Contact : www.associazionemosaik.org ompte rendu RENE KOUAME


société

Réseaux sociaux Facebook raccourcit les distances pour la diaspora africaine

Interactivité, intermédiarité et proximité sont les forces de Facebook pour raccourcir plus que jamais les distances. Les africains de la diaspora l’ont bien compris. Ils ont une pratique du réseau social au plus d’un milliard d’abonnés pour souvent multiple mais toujours en rapport avec le pays d’origine. Un « cyber reportage » entre clics, statuts partagés, messages privés et pokes simultanément à Paris, Tokyo, Rouen, Berlin, Washington DC, Montréal, Kuala Lumpur ...

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a diaspora africaine installée dans les quatre coins du monde varie dans son utilisation de Facebook, le réseau social au milliard d’utilisateurs qui vient de fêter ses 10 ans.

« J’y ai trouvé l’amour », déclare avec enthousiasme Abou, jeune ingénieur de recherche et de développement à Rouen de 28 ans qui utilise Facebook depuis 3 ans. « C’est en visitant le profil d'une demoiselle dont un ami m'avait parlée. J’ai décidé de prendre contact avec elle. Des rencontres s’en sont suivies. Elle est actuellement ma femme ». Une histoire d’amour qui ne résume pas Facebook comme uniquement un lieu virtuel de drague. « C’est est un outil à la mesure de son utilisateur qui doit savoir bien l’utiliser, pour Michel, sur Facebook depuis 2009, 27 ans,

étudiant à J.F Oberlin Université Tokyo (Japon). Ce qui fait que je contrôle tout ce que je publie pour ne pas frustrer les différentes sensibilités qui composent ma liste de contacts ». En effet, les définitions et pratiques du réseau social le plus développé en Afrique sont multiples. « Facebook est un excellent moyen de rester en contact avec des gens pour lesquels on n’a pas de liens directs dans « la vraie vie », comme les amis et la famille éloignés », confie Nathalie, étudiante française de 24 dont certains membres de sa famille sont en Afrique. Une particularité des réseaux sociaux que Facebook propose comme un choix essentiel. Avec Skype et Viber entre autres, Facebook a su supplanter MSN qui détenait pendant longtemps du dialogue en temps réel. « Faire partie de la diaspora et pouvoir discuter en temps réel avec ceux qui sont dans mon pays, c’est formidable, écrit Samba, juriste en droit international ». Draguer, discuter, partager et échanger avec les communautés font de Facebook un mélange de PPP (un partage entre privé et public). Certains n’hésitent d’ailleurs pas à faire le passage du privé au public « J’ai une utilisation plus perso à hauteur de 60% », pianote un utilisateur requérant l’anonymat mais consentant seu-

lement à confier être trentenaire et travaillant dans le domaine du Marketing à Montréal. Il est inscrit sur Facebook depuis 2007. Mista Aw, six ans de réseau social, la quarantaine, vit à Washington DC, fondateur et directeur d'un groupe de consultance multimédia, abonde dans le même sens en déclarant « se servir de l'outil Facebook pour étendre et élargir son réseau professionnel. Ce qui lui permet même d'y trouver des clients ». Tout le contraire de Maryse, Journaliste de 33 ans, établi à Berlin et utilisant Facebook depuis 2009 : « Je l'utilise le plus souvent dans un cadre privé, c'est-à-dire discussion avec des amis et autres connaissances. Toutefois, il m'arrive d'en faire un usage professionnel ». Béatrice, 23 ans, étudiante en comptabilité, qui vit à Aubervilliers (Ile-deFrance) apporte un éclaircissement sur ce duel public-privé : « Sur Facebook, les gens ne font plus la différence entre vie privée et vie publique. Ils oublient que leurs publications sont vues par tous et aussi qu'il n'existe pas de droit à l’oubli ». Mais le côté virtuel de Facebook n’empêche pas de réels embarras. « J’ai accepté une invitation sur l'un de nos groupes et subitement, je recevais que des photos

ou messages à caractère pornographiques » regrette Vincent. Parfois la compréhension des langues africaines n’y est pas toujours universelle. C’est ce qui est arrivé à Aly, l’étudiant sénégalais au Japon. « J'avais posté en wolof en y ajoutant le smiley (signe pour montrer un état d’esprit ou une émotion, ndlr) de quelqu'un en colère, se rappelle t-il. Certains habitants de la localité où je vivais l'ont vu, ne comprenant pas le wolof mais voyant juste le smiley, ils ont pensé que quelque chose s'était passé avec ma famille d'accueil. Il a fallu les rassurer en leur disant que c'était juste le fait de perdre des données qui m'avait rendu en colère » De plus en plus concurrencer surtout chez les ados par Twitter, Facebook a encore de beaux jours devant lui avec la diaspora Africaine. Beaucoup sont conscients d’en être accroc et les applications sur les Smartphones amplifient le phénomène. Une analyse sociologique montre d’autres aspects du réseau social. « Facebook peut conduire à une recomposition des liens sociaux, avertit Aly. Un groupe de personnes peut partager un même espace sans pour autant être en interaction. C'est juste la rencontre de plusieurs individualités ». Moussa DIOP 23 N°50 MARS 2014

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Culture

Leslie ANNA DION Journaliste-Ecrivaine

« La beauté c’est l’harmonie entre l’esprit et le corps. »

Parler de la beauté, c’est parler de relativisme culturel. C’est inclure le facteur culturel qui produit ses normes de beauté et apprend aux hommes à en juger en fonction de ses critères.

C

'est une notion très relative donc qui varie selon divers critères, (les époques, les pays, les influences de la mode, les canons esthétiques du moment, etc.), la définition de la beauté est très relative et s’inscrit dans une approche plus culturelle qu’universelle. Quelle composition naturelle donc pour satisfaire aux critères de beauté de toutes origines? C’est ce à quoi Leslie Dion a tenté de répondre dans son ouvrage La beauté au naturel : produits d’ici et d’ailleurs en offrant des clés pour justement répondre aux canons de beauté de ces femmes d’origines diverses. Un ouvrage de 169 pages paru chez Vuibert en

Leslie Anna Dion

ouvrage à une période de ma vie où je n'étais pas encore journaliste, il fait donc attrait à mon expérience personnelle héritée de mes différents voyages. C'était pour moi une façon de clore un chapitre de ma vie et de pouvoir faire partager mon expérience.

D-N : Vous vantez à juste titre "les produits d'ici et d'ailleurs" comme référence principale de votre livre. En voyant de plus près, on a l'impression que ces méthodes de beauté que vous préconisez ne s'adressent pas à "Madame tout le monde". D'abord à cause de la rareté des produits naturels proposés et leur cherté sur le marché. Votre livre est-il élitiste ? L.A.D : Je suis moi-même journaliste donc je vois bien dans votre question que vous essayez de chercher la contraction là où il 24 Diasporas News N°50 MARS 2014

n'y en pas. Si vous considérez élitiste un simple livre de beauté qui référence des actifs naturels que devons-nous dire des ouvrages politiques, sociologiques, littéraires etc. ? Cette ouvrage s'adresse simplement à des femmes curieuses qui veulent essayer autre chose comme certains ont fait le choix du bio. Ce sont des messieurs et des madames tout le monde qui ont simplement fait le choix de privilégier la qualité à la quantité et pour cela pas besoin de s'appeler Liliane Bettencourt. Votre question révèle également un manque de connaissance vis-à-vis des produits car au contraire ils sont aujourd'hui très accessibles que ce ne soit sur internet ou dans les magasins spécialisés et non excessivement chères.

D-N : Quelle définition faites-vous de la notion de beauté ? L.A.D : Je pense qu'il n'existe pas une mais plusieurs définitions de la beauté. Cette définition peut varier

septembre 2013 et pour lequel la journaliste a bien voulu répondre à nos questions.

Diasporas –News : Vous avez suivi un cursus d'ingénieur chimiste avant de poursuivre par des études de journalisme. Vous travaillez en ce moment comme journaliste et animatrice au sein de Télésud. Quels facteurs motivent l'écriture de votre ouvrage sur la beauté ? Leslie Anna Dion : Premièrement, oui je travaille au sein de Télésud mais également pour MCS Bien-être ainsi que pour mon site internet www.generationengagee.fr. J'ai écrit cet

en fonction de la culture par exemple. Pour ma part, j'associe la beauté au fait d'être en bonne santé, avoir une belle peau, des cheveux en bonne santé et une hygiène de vie irréprochable. En résumé, selon l'Ayurvéda, c'est simplement lorsque l'esprit et le corps sont en parfaite harmonie. Leslie Dion, La beauté au naturel : produits d’ici et d’ailleurs, VUIBERT, Septembre 2013 - 160 pages Interview réalisée par Zacharie A.


Culture

Le rôle de l’Africain Belley dans la première abolition de l’esclavage

Le 10 mai est plus connu, aujourd’hui comme date de l’abolition de l’esclavage et le nom de Victor Schœlcher comme celui qui en a donné l’impulsion en 1848. La grande histoire oublie la date du 4 février 1794 et le rôle joué par Jean-Baptiste Belley, un noir né à Gorée.

E

n ce 4 février 2014, la trentaine de personnes regroupées à la place du général Catroux (17ème arrondissement de Paris) où se trouve l’œuvre dénommée « Fers », commémore les 220 ans de la première abolition de l’esclavage qui eut lieu le 4 février 1794 lors d’un épisode de la révolution française. « La Convention nationale déclare aboli l'esclavage des nègres dans toutes les colonies; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la constitution. » Ainsi énoncé par le décret du 4 février 1794, avec certes des termes appropriés de l’époque pouvant choquer aujourd'hui. L’esclavage était aboli par la Convention nationale issue de la Révolution française. Au sein de l'Assemblée constituante qui gouvernait la France de septembre 1792 à octobre 1795, un homme était encore plus fier que les autres : il s'agit de Jean-Baptiste Belley.

Premier noir à la Convention Un noir originaire de à l’Ile de Gorée où il serait né en 1747, Jean-Baptiste Belley aimait rappeler, selon ses contemporains, ses origines sénégalaises pour montrer sa soif de liberté. Les sources historiques dont certaines sont basées sur les propres déclarations de Belley, lui-même, retracent son histoire: il part de l’île de Gorée. Même si des révisionnistes de tout bord tendent à refuser le sta-

tut de haut lieu de l'esclavage à Gorée, le cas de Belley démonte le fondement de l'idéologie négationniste. En effet, Jean-Baptiste Belley quitte l’archipel, lieu d’histoire et de mémoire, à l’âge de deux ans car le jeune enfant est vendu à un esclavagiste en partance pour Saint-Domingue, l’actuelle Haïti. Ayant racheté sa liberté par son commerce, selon l’historien haïtien Thomas Madiou, Jean-Baptiste Belley participe, selon des sources concordantes, à la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique au sein du corps supplétif des Nègres libres du Cap. Une première expérience qui le mènera par la suite aux côtés de la Convention quand les premiers soubresauts de la Révolution française atteignirent la Saint-Domingue où la libération des esclaves était proclamée par les révolutionnaires le 29 août 1793. Ainsi, en septembre 1793, Belley est nommé membre de la Convention nationale à Paris pour la colonie de Saint-Domingue. Il fut le premier noir à siéger dans l’Assemblée. Il y représenta SaintDomingue en compagnie de JeanBaptiste Mills, Louis-Pierre Dufay et de Joseph Georges Boisson à la Convention à Paris. Prenant conscience que dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la condition des esclaves n’a pas été tenue en compte. La présence de Belley donne une motivation supplémentaire à la Convention pour entreprendre les discussions afin de donner la liberté à tous les esclaves. Le discours de Lacroix, représentant d’Eure-et-Loir, qui portait sur une abolition immé-

diate, pour réparer l’oubli de la première de libérer les esclaves, fait dans la première constitution était fondateur du décret. Jean-Baptiste Belley, le natif du Sénégal et ses trois collègues venus de Saint-Domingue furent congratulés dans un saut de liesse populaire. L'assourdissant silence de cette clameur en Belley montrait une solitude car il était loin de sa terre d'adoption, Saint Domingue, et de sa terre natale, Gorée.

Napoléon rétablit l’esclavage Ainsi, en ce 4 février 1794, la Convention avait conscience d’écrire une page importante de l’histoire. « Représentants du peuple  français,  jusqu'ici,  nous  n'avons décrété la liberté qu'en égoïstes et pour nous seuls, constatait le révolutionnaire Danton.  Mais, aujourd'hui, nous proclamons à la face de l'univers, et les générations futures trouveront leur gloire dans ce décret, nous proclamons la liberté universelle ». Le 4 février 1794, en abolissant l’esclavage dans toutes les colonies françaises, la Convention nationale déclarait que tous les habitants des colonies avaient la qualité de citoyen français. Autre remarque importante de la première abolition de l'esclavage: aucune indemnité n’était accordée aux anciens propriétaires d’esclaves. Ce qui fut une différence fondamentale avec l’abolition de

1848 qui indemnisait (au lieu de condamnait) les propriétaires d'esclaves. L'histoire retiendra que la deuxième abolition ne devait pas avoir lieu si Napoléon n'avait pas rétabli en 1802 le code noir de Colbert promulgué par Louis XIV : l’esclavage. C’est sans surprise que Jean-Baptiste Belley, le natif de l’Ile de Gorée, fut suspendu de ses fonctions de chef de la légion de la gendarmerie qu’il occupait après son retour à Saint-Domingue. En juillet 1802, Belley le Sénégalais, rapatrié en France, fut détenu en résidence surveillée à Belle-Ile-EnMer où il meurt le 6 août 1805. Moussa DIOP

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Culture

Antoine Glaser AfricaFrance Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu

E

t si l’Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l’ancienne métropole se croit toutepuissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible ! À l’issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons. Le monde entier trépigne dans leur salle d’attente. Pour la France, fini le temps du pétrole et de l’uranium à des prix « politiques », des marchés protégés pour une poignée d’entrepreneurs qui figurent dans le « top 50 » des grandes fortunes de l’Hexagone. Les interventions militaro-humanitaires, comme au Mali ou en Centrafrique, et les déclarations d’amitiés de l’Elysée n’y changent rien. Habiles à se présenter en « victimes » de la Françafrique, les dirigeants africains profitent de cette nouvelle situation pour imposer à huis clos leurs exigences à leurs interlocuteurs officiels. Et ce n’est pas sans condescendance qu’ils traitent leurs anciens parrains tricolores. L’Ivoirien Allassane Ouattara, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Tchadien Idriss Déby, le Camerounais Paul Biya, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Macky Sall, le Guinéen Alpha Condé, le Gabonais Ali Bongo : en une dizaine de chapitres enlevés fourmillant d’anecdotes et de révélations, ce livre raconte comment l’Afrique a pris la main à Paris.

Adieu Françafrique, bonjour AfricaFrance. Qui paie commande ! Antoine Glaser a été pendant trente ans le directeur de La Lettre du continent, une publication de référence sur l’Afrique. Il a également été le directeur de la rédaction d’Africa Intelligence. Parmi ses derniers ouvrages parus, Sarko en Afrique, avec Stephen Smith (Plon, 2008) et, dans la collection « Pluriel », avec Stephen Smith, Comment la France a perdu l’Afrique. En librairie le 12 février 2014

FEMUA 7 : 16 artistes dont Alpha Blondy et Yopougon à l'honneur

L

e 13 février dernier, Traoré Salif alias Asalfo et son groupe Magic system ont organisé une conférence de presse au siège de l'Unesco à Paris pour le lancement officiel du Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo (FEMUA) édition numéro 7. Du 1er au 6 avril, Abidjan s'apprête à accueillir une belle brochette composée de 16 artistes nationaux et internationaux sélectionnés qui auront la charge de combiner talents artistiques, culturels et valeurs sociales. Il s'agit de Maxy Sedumedy (Botswana), Bob Sana (Burkina Faso), Lady Ponce (Cameroun), Amadou et Mariam (Mali), Ferré Gola (RDC),

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Youssoupha (France), Fodé Baro (Guinée), Gyedou Bley Ambolley (Ghana) et des artistes ou groupes ivoiriens Alpha Blondy, Affou Kéita, Debordo DJ, Hamed Faras, Pierrette Adam's, Espoir 2000, Les Surchocs et Nigui saff K-dance. Cette édition est placée sous le parrainage du Gouverneur du District d'Abidjan, M. Robert Beugré Mambé qui par la voix de son représentant M. Cissé Aboudramane (SG) se félicite d'être associé à cet événement culturel majeur dont le succès est indéniable au fil des années. La participation de la méga-star ivoirienne Alpha Blondy à ce chapitre 7 du FEMUA est une marque d'encouragement à ses jeunes frères du groupe Magic system dira Traoré Salif Commissaire général du FEMUA dont le coût est

Asalfo et ses invités

estimé à plus d'un million d'euros soit 650 millions de francs Cfa. Pour cette septième édition, plusieurs innovations sont prévues selon l'ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco. Il s'agit entre autres d'ateliers de formation sur l'industrie culturelle, de projet d'alphabétisation. Côté social, il est aussi prévu plusieurs dons de médicaments à des centres de santé du District d'Abidjan ainsi que l'inauguration d'une école

maternelle à Anoumabo. Et c'est la commune de Yopougon qui abritera le concert de clôture du FEMUA 7. Il est important de signaler la présence de nombreux sponsors et partenaires sans lesquels le FEMUA n'aurait pas lieu comme MTN avec Mme Joyce Sagoe, sa Responsable Communication. Rendez vous à Abidjan pour faire le show. Boni Félix NIANGORAN


Gbi de fer, Comédien-humoriste ivoirien : « Nous voulons dédramatiser les faits politiques » A l'état civil, il se nomme Kouya Gnekpa. Mais il est plus connu sous le nom de Gbi de fer. Nous avons rencontré le célèbre artiste comédien-humoriste ivoirien et sans détour, il s'est prêté à nos questions. Compte rendu. Diasporas-News : Bonsoir Gbi de fer, que nous vaut ta présence à Paris ? Gbi de Fer : Je suis à Paris dans le cadre du spectacle de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) appelé « Bonjour 2014 Paris ». C'est à moi que la RTI a confié la direction artistique, en quelque sorte de l'émission, l'encadrement des artistes comédiens, des jeunes gens qui sont venus pour ce spectacle, ce divertissement à Paris. C'est la raison pour laquelle je suis à Paris.

D-N: Que pensez vous de la nouvelle génération de comédienshumoristes ivoiriens ? GDF : C'est une génération qui a vraiment du talent. Je les remercie sincèrement. Il faut dire que c'est une mutation qui s'opère dans le milieu du théâtre, de la comédie en Côte d'Ivoire. Les jeunes artistes ont révolutionné l'art de la comédie. Les métiers que nous fai-

sons sont en mutation. L'art que nous faisons aussi est en mutation. Quand on voit ces jeunes là remplir des stades, je suis content d'eux. Mais la seule chose que je leur conseille, c'est de travailler plus sérieusement, d'être plus professionnel et d'accepter d'apprendre.

D-N: Selon vous, est-ce qu'on peut rire de tout surtout avec les événements douloureux qui se sont passés en Côte d'Ivoire? GDF : En fait, en tant que comédiens, nous voulons dédramatiser les faits. Parce qu’en Côte d'Ivoire ou en Afrique en général, les gens sont beaucoup plus critiques, crispés sur les choses politiques, les problèmes politiques. En tant que comédiens, nous voulons dédramatiser cela. Et que cela soit des trucs qui passent dans l'amusement, en riant. Parce qu'en fait, il est important de rappeler que le théâtre a trois fonctions : le divertissement, la didactique et la thérapeutique. C'est-à-dire que pendant qu'on s'amuse, on doit enseigner et guérir. Je pense

qu'on le fait. C'est pourquoi selon moi, on peut rire de tout.

DN : Avez-vous un conseil pour les gens de la Diaspora ?

Gbi de fer

GDF : Je souhaite que tous les jeunes africains aient une pensée pour leurs pays d'origine. Regardez Paris, c'est la 2ème fois que je viens ici. Paris a été construit, c'est beau, c'est propre. En Afrique, nous passons tout notre temps à faire la politique et à détruire ce que nous avons. Sur un an, on prend huit mois pour faire la politique et deux mois à travailler. Nous avons eu tellement de retard. Pensons à développer nos pays maintenant ; nous devons ensemble contribuer au développement de notre continent. Je vous remercie. Propos recueillis par Boni Félix NIANGORAN

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Rencontre avec

mode

Madah Bizit de "TANIABEL"

C’est en 2013, que la jeune, motivée, et autodidacte Madah Bizit se lance dans le domaine de la mode, en créant la marque Taniabel. Pas pour être branchée, mais surtout pour aider les femmes rondes qui comme elles, ne trouvent pas de magasins qui puissent les habiller, tout simplement parce qu’elles ne font pas une taille standard.

Diasporas–News : Qui est Madah ? Madah Bizit : Je suis Madah, j’ai 34 ans je suis née au Congo Brazzaville, et je vis en France depuis l’âge de 4 ans. On dit de moi que je suis très têtue, car il est difficile de me faire renoncer à quelque chose quand j’ai une idée en tête. Deux mots me définissent : AMAZONE MODERNE. Plus qu’un concept, c’est pour moi un état d’esprit, celui de la femme engagée qui a des convictions et qui va au bout de ses projets. Amazone pour le côté femme battante qui assume sa féminité, moderne pour le côté avant-gardiste. Je n’ai pas fait de grandes écoles de styliste, juste un BEP, un Bac professionnel et le métier de couturière en main, j’ai quitté Troyes, la capitale du textile, pour faire mes preuves en région parisienne. J’ai ensuite obtenu un diplôme d’animatrice professionnel le BPJEPS. Ce qui m’a permis de travailler en tant qu’animatrice socioculturelle dans les quartiers auprès de la jeunesse. Avec un seul message, ne laissez personne vous détourner de vos rêves. Transformez vos rêves en objectifs pour qu’ils deviennent réalité. Ce travail social, m’a énormément apporté. J’ai mis toutes ces expériences dans ma sacoche et j’ai décidé de me lancer. Le 31 octobre 2013. Je suis devenue créatrice de mode à part entière.

D-N : Qu’est-ce qui vous a incité à créer la marque Taniabel ? M.B : Etant moi-même ronde, j’ai rarement trouvé des vêtements originaux à ma taille. Je les ai toujours confectionnés ou customisés. 28 Diasporas News N°50 MARS 2014

Dans ma vie, j’ai croisé beaucoup de femmes rondes, qui ne savaient pas qu’elles étaient belles. Beaucoup de femmes qui se cachaient sous ces étoffes sombres, amples et difformes. Aujourd’hui je croise encore ce même genre de femmes dans la rue et je n’hésite pas à leur parler de Taniabel. « La belle Tatiana ». L’histoire de cette petite fille ronde avec un fort caractère, qui n’hésitait pas à choquer niveau vestimentaire pour attirer l’attention. Aujourd’hui, la petite Tatiana a bien grandi et a compris qu’elle pouvait être belle, élégante et glamour tout en rondeur. C’était aussi le râle bol de voir dans les magasines, toutes ces femmes minces, voire maigres, qui représentent une minorité dans notre société. Tous les dégâts que cela cause auprès de nos jeunes. (Boulimie, anorexie, mal être...) Alors toutes ces raisons m’ont incité à relever le défi ! Sublimer la femme ronde. Lui faire porter des couleurs, des imprimés et des pièces soit disant réservées aux femmes minces. C’est pour ça, que j’ai créé Taniabel. Une marque qui je l’espère, sera l’emblème de la femme ronde.

M.B : Je crée des vêtements du 44 au 52 certains modèles vont jusqu’au 54.

D-N : Quand a-t-elle été créée ?

D-N : Quels sont les retours ?

M.B : J’ai réfléchi au concept en

M.B : Le premier retour que j’ai

mai 2013 et j’ai officialisé en novembre 2013 en organisant mon premier défilé Taniabel. Il faut savoir que pour l’instant je réalise tout dans mon petit appartement. Croquis, patronage, coupe, confection. Casting modèle…

D-N : Vous habillez les femmes rendes et pulpeuses, quelle est la

Madah Bizit

plus grande taille que vous faites ?

eu, venait des mannequins. J’ai lancé un e annonce de casting, pour mon premier défilé. J’étais surprise de voir autant de monde, de différentes régions de France. Une cinquantaine de filles ont répondu à l’appel en voyant mes créations. J’en ai retenu 23, dont une de Rennes et même une de Suisse. Elles trouvaient que c’était une révolution. C’était leurs mots.

Enfin des vêtements colorés, originaux et chics. Les professionnels ou semi professionnels, (mannequins, photographes, maquilleuses, associations, artistes) me félicitent souvent, et trouvent également mes créations colorées et originales. Ils me proposent des collaborations ou des participations à des évènements. Les clientes apprécient également. Le meilleur compliment que j’ai pu recevoir était. « Je suis mince et vos créations me donnent envie d’être ronde »

D-N : Selon votre concept, on peut être élégante et ronde dans vos vêtements, que dirie-vous aux femmes rondes qui hésitent


société encore à pousser votre porte ? M.B : Mesdames, n’hésitez plus et faites-moi confiance. Si vous pensez que vous méritez d’être jolie, faîtes moi confiance. La mode n’est pas une histoire de taille, mais de coupe et de goût. Vous êtes belles mesdames. Il existe plusieurs critères de beauté. La beauté, selon Taniabel, est une femme qui s’assume avant tout. Une femme qui a pris conscience qu’elle avait une belle poitrine, de belles hanches (dit culotte de cheval) et de belles fesses. Taniabel vous aidera à harmoniser votre silhouette. Laissez-moi transformer vos complexes en atouts. Ça ne marche pas que sur les autres, faîtes moi confiance. Et adoptez la mode Taniabel. D-N : Selon vous, pourquoi les grandes marques sont-t-elles encore frileuses à l’idée de faire des vêtements pour femmes rondes ? Alors qu’il y en a de plus en plus ? M.B : Les grandes marques pensent avant tout business. Il y a de plus en plus de femmes rondes, mais elles n’osent pas forcément se mettre en valeur, comme nous pouvons le voir en Angleterre ou aux Etats-Unis. Alors les marques se disent, « Proposons leurs quelques articles pour cacher leur formes. Ne prenons pas trop de risque, tuniques, robes leggins amples et sombres, pour mieux se fondre dans la masse. Pour celles qui sont un peu excentriques, des imprimés avec de grosses fleurs pour l’été ».C’est à nous de changer tout ça. Désertons leurs rayons et dirigeons nous vers les créateurs qui nous proposent des vêtements plus jolis. Quand nous verrons plus de petits créateurs comme moi et

des femmes rondes qui s’assument dans les magazines, les grandes marques n’auront pas le choix, elles suivront. J’en suis persuadée.

D-N : Des stars comme Miss Dominique, Jennifer Hudson et Nicole Richie qui, à l’époque étaient pulpeuses, sont aujourd’hui minces. Les diktats de la minceur ont apparemment la peau dure ? M.B : Je peux comprendre qu’on fasse des régimes, pour des soucis de santé, ou tout simplement pour se sentir bien dans sa peau. Mais je pense qu’il ne faut pas aller à l’extrême non plus. C’est vrai que quand on devient une personne publique, on a constamment les yeux braqués sur nous. Alors on commence par faire du sport, on

réduit les quantités de nourriture et on finit par passer sur le billard. On leur conseille de le faire pour leur carrière. Au début elles prônent leurs kilos en trop et elles finissent avalées par le système. Le moule est unique, 38 de taille maximum.

D-N : Selon vous, cela changera-t-il un jour ? M.B : Cela changera le jour où les femmes rondes comprendront que ce ne sont pas les Créateurs qui font la mode. Ce sont elles ! Ça changera le jour où elles se rendront compte, qu’il existe 2 sortes de créateurs. Celui qui fantasme la femme et crée pour des créatures sorties de son imagination. En aucun cas je ne remets en cause son talent. Et celui qui comme moi s’adapte à son époque et qui tient en compte l’évolution du corps

féminin et qui s’en inspire. Les femmes que j’habille existent, je les croise tous les jours. Elles sont de tous milieux sociaux. Ma voisine de pallier, la femme assise près de moi dans le bus, mon médecin, ma boulangère, une animatrice radio, vous-même Stévyne journaliste. La révolution se fera réellement le jour où des femmes rondes médiatisées montreront l’exemple.

D-N : Où peut-on trouver vos vêtements ? M.B : Sur mon site www.taniabel. com. Et je me déplace également. J’organise des Taniabel party à domicile. Le concept est simple, vente privée et conseils personnalisés dans une bonne ambiance. D–N : Quels sont vos projets ? M.B : Changer les mentalités, développer les Taniabel party, confectionner de nouvelles créations, organiser un défilé de mode sauvage sur Paris cet été. STEVYNE N’ZABA

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Diasporas News


horoscope

BELIER

Vous savez vous faire apprécier et faites preuve de beaucoup de persévérance. Côté cœur vous êtes sur un petit nuage. Célibataires n’hésitez pas à faire le premier pas. Vous faites tout pour faire aboutir vos projets. Sur le plan physique ménagez-vous.

TAUREAU

Moral au beau fixe ! Vous rayonnez ! Attention néanmoins côté professionnel à ne pas heurter certaines personnes. Sentimentalement, période très agréable. La patience est de mise pour voir aboutir vos projets. Prenez le temps de savourer vos repas !

GEMEAUX

Beaucoup de nervosité ce mois-ci. Votre partenaire et vos amis en font les frais. Célibataires : le coup de foudre ne sera pas pour maintenant. Votre planning est remanié et cela vous déplaît ! Une légère fatigue se fera sentir au cours du mois.

CANCER

Faites preuve de diplomatie et soyez moins exigeante ! Sur le plan affectif, de bons moments sont à prévoir. Vous allez trop vite, prenez le temps de la réflexion. Malgré

votre vitalité vous avez quelques problèmes d’articulaires.

LION

Votre autorité naturelle se mêle à votre charme et vous arrivez à vous imposer. La chance est de votre côté ! Ce mois-ci toutes vos entreprises ont la chance d’aboutir. Essayez de vous reposer un peu !

VIERGE

Vous êtes peu loquace et vous restez dans votre coin ce qui ne plaît pas à votre partenaire. Célibataires : c’est le calme plat ! Professionnellement, faites un peu le point. Quelques moments de spleen ! Faites du sport cela vous fera du bien !

BALANCE

Vous séduisez et en profitez un peu trop ! Attention !! Un mois qui démarre sur les chapeaux de roues et cela ne vous déplaît pas. Allez chez le dentiste ! Pour canaliser votre trop plein d’énergie, faites du sport !

SCORPION

Vous êtes sur un nuage, votre joie fait l’unanimité autour de vous ! Un coup de foudre ce mois-ci ? Relaxez-vous et prenez le temps de vivre.

SAGITTAIRE

Période de douceur avec votre partenaire. Vous n’êtes pas assez sûre de vous ne prenez donc aucune décision. Vous vous sentez d’humeur pessimiste sans aucune raison. Restez en dehors de certaines discussions ! Humeur en dents de scie !

CAPRICORNE

Évitez les conflits inutiles ! Tout s’embrouille dans votre tête, pas de précipitation réfléchissez avant d’agir. Soyez diplomate. Votre ambition vous donne les moyens de réaliser vos projets. C’est la pleine forme.

VERSEAU

Votre sensibilité est mise à rude épreuve mais essayez de vous calmer. Vous voulez vous affirmer et cela crée des conflits sur le plan professionnel. Vous êtes lunatique en ce moment ! Attention aux migraines !

POISSONS

Remettez-vous en question sentimentalement et évitez de manipuler les autres ! Sur le plan professionnel, vous vous imposez. Relaxez-vous car vous êtes tendue !

Gastronomie : QUEUE DE BOEUF AU GOMBO Préparation 20 min - Cuisson 1h20 - Difficulté ** - Pour 6 Personnes

INGREDIENTS 800 g de gombos frais 1 Kg de viande de queue de boeuf 2 grosses tomates fraîches (pas trop rouges)

2 oignons moyens 4 gousses d’ail 1 poivron vert 1 piment rouge frais (facultatif) 4 cuillerées à soupe de poudre de crevettes séchées

PRéPARATION

1 Faites bouillir la viande préalablement lavée dans une cocotte minute avec deux gousses d’ail, du sel et 2 feuilles de laurier pendant 30 minutes. 2 Retirez les pédoncules et les extrémités pointues des gombos. Coupezles en très fines rondelles. Réservez. 3 Coupez l’extrémité du piment frais et retirez soigneusement toutes graines. Hachez-le finement. Réservez. 4 Épluchez, lavez et émincez très finement les oignons et les deux autres gousses d’ail. Réservez. 30 Diasporas News N°50 MARS 2014

2 feuilles de laurier 1 bouquet garni 2 cubes de bouillon culinaire (épicesoignons) 1 à 2 pointe de couteau de bicarbonate de soude Sel, poivre

5 Mondez et épépinez les tomates fraîches puis découpez-les en très petits dés. Réservez. 6 Lavez, pelez, épépinez et émincez finement le poivron. Réservez. 7 Une fois la viande tendre, ajoutez dans l’eau de cuisson, le bouquet garni, les cubes de bouillon culinaire, les tomates, l’ail, les oignons, le poivron, le poivre, le piment rouge, la poudre de crevettes séchées, remuez bien puis laissez cuire à feu vif 15 minutes environ.

8 Ajoutez les rondelles de gombos et le bicarbonate de soude, mélangez bien. Attendez que la préparation se remette a bouillir puis laissez réduire à feu moyen 15 à 20 minutes encore en mélangeant de temps en temps pour que la sauce n’attache pas au fond de la casserole. Servez chaud avec du foufou ou du riz blanc selon vos préférences.

De vous à moi Recette est originaire d’Afrique de l’Ouest. On retrouve la sauce gombos

au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal mais aussi en Afrique centrale et dans d’autres pays. Le gombos et assez particulier il est toujours meilleur quand il est relevé et même pimenté. Bon appétit.

Bon Appétit ! Danielle EBENGOU




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