Diasporas news n°53 juin 2014 by Thomas Zinsou

Diasporas news N°53 JuiN 2014

lA rÉFÉrenCe AFro-CAriBÉenne

LIBYE RéVOLUTION ACTE III

FATOU BENSOUDA VISE BOKO HARAM

DIDIER MAVUENZELA LA CHEVILLE OUVRIÈRE DU FIGB

BARBARA ABABIO CAP SUR LA MAIRIE DE PORCIA DOSSIER 4

COUPE DU MONDE 2014 ENFIN L’aNNÉE DE L’aFrIQUE ?

POLITIQUE 6

NE PAS JETER SuR LA VOiE PuBLiQuE

INVITÉ 10

SPORT 12

ENVIRONNEMENT 18

CULTURE 24

SOCIÉTÉ 26

Diasporas News N°53 Juin 2014

édito

Diasporas-News Edité par DCS Group Agence de Communication, Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES – France Site : www.diasporas-news.com Tél : +339 50 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 Fax : +339 55 78 43 66 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Président Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU

redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLÉMENT YAO Alex ZAKA Lamine THIAM René KOUAME Malick DAHO Landry Rukingamubiri PASCAL BOUA Boni NIANGORAN

DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Cristèle KARMEN DANDJOA REPRESENTANT AFRIQUE Allinone-consulting DIANA KOUADIO Développement Région Rhône-Alpes Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian Boutilier Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.

Un mois 100% foot

u 12 juin au 13 juillet 2014, la planète toute entière va vibrer au rythme de la 20e édition de la Coupe du Monde de football au Brésil, un événement qui sera suivi par plus de la moitié des 7 milliards d’habitants sur la terre. En dépit de la fronde sociale qui a donné de la sueur froide à la Fifa et aux autorités brésiliennes, tout est enfin prêt pour commencer la grandmesse dans le pays du roi Pelé. La seule nation à ce jour à se qualifier à toutes les éditions de cette compétition depuis son lancement en 1930 et à détenir à son palmarès cinq titres.

joueurs. Mais pour l’essentiel, le problème d’argent ne doit pas être la raison de leur élimination précoce dès l’entame de la compétition dès lors qu’une partie de ces primes est versée par la Fifa. Il est peut-être temps que l’Afrique avec ses cinq représentants (Côte d’Ivoire, Cameroun, Ghana, Nigéria, Algérie) et l’Asie des deux (Japon, Corée du Sud) prennent leur revanche sur l’histoire du Mondial. Si le Cameroun et le Sénégal ont atteint respectivement en 1990 et 2002 les quarts de finale, il n’est pas impossible qu’un des représentants du continent dispute la finale et la remporte.

A bien regarder l’historique de la Coupe du Monde créée en 1928 en France, cela fait aussi 84 ans qu’en réalité deux continents se disputent, sans partage, le prestigieux trophée. Il est passé entre les mains des Européens, dix fois vainqueurs, contre neuf pour les Américains. Comme on le voit, en dix-neuf éditions, aucune nation africaine et asiatique ne l’a remporté. Or, les 32 nations qualifiées pour les phases finales partent avec les mêmes chances. Théoriquement, aucune des équipes ne part avec une longueur d’avance sur une autre, à l’exception de la qualité de ses joueurs. Au sujet de talents, les cinq équipes africaines en regorgent. L’Ivoirien Yaya Touré (Manchester City), le Camerounais Samuel Eto (Chelsea) et le Ghanéen Michael Essien (AC Milan) pour ne citer que ceux-là, qui jouent dans les plus grands clubs du monde, peuvent rivaliser, sans complexe, avec le Brésilien Neymar (FC Barcelone), le Portugais Cristiano Ronaldo (FC Barcelone), le Français Franck Riberi (Bayern de Munich) ou encore l’Espagnol David Villa (Atletico Madrid).

A ce Mondial 2014 au Brésil, les équipes africaines ne doivent pas être présentes comme des figurants ou des perdants résignés. Mais, elles doivent y être avec un certain orgueil de revanchardes et la rage de vaincre. Le continent ne doit plus offrir cette image hideuse et honteuse de ces joueurs qui, pour des raisons d’arriérés de soldes, font défection à leur équipe pour manifester leur colère, comme on a pu l’observer lors des précédentes Coupes d’Afrique des Nations (Can). Les dirigeants sportifs sont également invités à respecter leurs engagements visà-vis des joueurs. On a souvent déploré le retard de paiement des primes voire même le détournement de ces primes au préjudice des bénéficiaires. Le cas de la République Démocratique du Congo est là pour nous édifier. Lors de la dernière Can, les Léopards avaient menacé leur sélectionneur Claude Leroy de se mettre en grève si leurs primes de qualification n’étaient pas payées avant le début de la compétition. Le football africain a encore de la ressource inépuisable et de beaux jours devant lui. Après la débâcle de ses représentants en 2010 en Afrique du Sud, l’exploit est possible au Brésil. Il suffit seulement d’y croire.

Ces équipes africaines ne sont certes pas logées à la même enseigne que leurs homologues européens et américains, en termes de budget pour payer les primes de matches et les droits d’image des

Clément Yao

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dossier

Nigéria : où s’arrêtera la violence ?

L’ONU classe Boko Haram sur la liste noire des organisations terroristes ; le gouvernement prolonge l’état d’urgence de six mois. Comme pour narguer la terre entière et en guise de réponse, ses attentats redoublent d’intensité. Politique sécuritaire : oui ; moyens coercitifs : certes. Mais le fond du problème n’est-il pas lié à la pauvreté de la population de la partie septentrionale du Nigéria ? De Chibok à Paris

Dans la nuit du 14 avril, 276 lycéennes ont été enlevées à Chibok (Etat de Borno). Seules quelques adolescentes ont pu se soustraire des griffes de leurs ravisseurs, qui en sautant de voiture en marche, qui encore en trompant la vigilance de leurs geôles. Quant à la destinée des 220 autres adolescentes, le message vidéo diffusé par Boko Haram, quelques semaines plus tard, était à double détente. D’abord, une preuve de vie adressée aux familles et une menace sans équivoque : les réduire en esclavage et les vendre à défaut de pouvoir les convertir à l’islam. De quoi renforcer les angoisses des familles ; d’autant plus que certaines fugitives auraient rapporté qu’elles avaient été victimes de viol collectif, pendant leur bref moment de captivité. Ensuite, à l’adresse du gouvernement fédéral, Abubakar Shekau le leader de

Abubakar Shekau

Boko Haram avait proposé l’échange de prisonniers contre le relâchement des jeunes filles. Pourquoi une mobilisation planétaire pour retrouver les lycéennes ? Rappelons que dans un passé très récent, en septembre dernier, 40 élèves ont été massacrés dans un collège d’enseignement agricole à Gujba (Etat de Yobe). Comme ces 43 4 Diasporas News N°53 Juin 2014

autres adolescents âgés de 11 à 18 ans qui ont subi le même sort au dortoir du lycée fédéral de Buni Yadi en février 2014. Ces actes ont toujours suscité de vives émotions et une condamnation véhémente de la part des autorités. L’épisode du rapt de Chibok est inédit : de par le nombre de jeunes filles enlevées, et mineures – entre 12 et 17 ans - de surcroît. Face à la lenteur des réactions des forces publiques, les familles se sont, elles-mêmes, mobilisées pour essayer de retrouver leurs enfants. Ceci a eu pour effet de mettre le président Goodluck Jonathan en porte-à-faux. Il a fallu qu’il réagisse très rapidement car cette prise d’otages risquait de ternir l’image du Nigéria, puissance invitante du « Forum économique pour l’Afrique ». Mais sa mauvaise gestion de cette crise pourrait aussi lui coûter des voix lors de la prochaine élection présidentielle de 2015. Les Prises d’Otages massives (POM), à l’instar de celle d’In Amenas – janvier 2013 – sont maintenant intégrées dans les plans de communication des groupes terroristes. La maîtrise de cet outil confère un retentissement planétaire à leurs actes. La cassette vidéo du leader de Boko Haram Abubakar Shekau en apporte encore une fois la preuve. Non seulement, un élan de solidarité international s’est manifesté pour la libération des 200 adolescentes. Mais elle a également suscité une vague d’indignation et une réaction de la communauté internationale ; laquelle a certainement mis la pression sur le chef d’Etat nigérian pour le sommer d’agir. Mi-mai, le temps d’un week-end, Paris est redevenue la capitale de l’Afrique sécuritaire. Le président français François Hollande descendît sur le perron

Les présidents Mahamadou Issoufou, Idriss Deby, Johnatan

du palais de l’Elysée pour accueillir son homologue Johnatan Goodluck, lequel a imploré la terre entière pour retrouver ses sabines enlevées. Se sont joints ensuite à eux, les chefs d’Etat de la région : Boni Yayi (Bénin), Mahamadou Issoufou (Niger), Idriss Deby (Tchad) et Paul Biya (Cameroun). Cette belle brochette de personnalités a été complétée autour de la table par les Représentants respectifs des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union Européenne. Et l’Union Africaine ? Elle n’a pas été conviée alors qu’elle devait être à l’origine de telles initiatives ! N’at-on pas encore une fois raté une occasion de prendre en main notre destinée continentale ? Le communiqué final acte plusieurs décisions pour une coopération entre les Etats voisins en vue de la libération des jeunes filles et de lutter de manière plus efficace contre Boko Haram. En outre, les grandes puissances occidentales mettront en place des moyens logistiques de surveillance aérienne par des drones. Actuellement, une observation de la carte d’Afrique permet instantané-

dossier ment de découvrir l’extension de la zone à risque ; donc synonyme de foyer terroriste. L’axe Atlantique-Mer Rouge est presque galvaudé : désormais, la diagonale Mauritanie-Kenya devient l’axe majeur de crise. Les petites tâches rouges grossissent ou se rejoignent et descendent maintenant vers le golfe de Guinée. Ainsi donc, face à l’urgence et au drame, nos chefs d’Etat ont su taire leurs ressentiments et quelques querelles de voisinage. Le Bénin ne se plaint-il pas de temps en temps de l’arrogance du Nigéria dont la population franchit allègrement les frontières alors que les béninois ne peuvent pas en faire

Goodluck, François Hollande, Paul Biya et Boni Yayi

autant ? Le Niger, situé aux portes du désert de Sahara, est très exposé aux descentes des djihadistes. Il serait avec le Tchad, un couloir de transit pour l’acheminement d’armes vers le Nigéria en provenance des arsenaux libyens éventrés. A-t-on assisté au sommet de Paris à la renaissance de la Commission du Bassin du Lac Tchad ? Créée en 1964 à N’Djaména, les membres historiques de la CBLT sont : le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad. Elle avait pour objectif de régler les différends affectant cette zone et plus particulièrement les eaux dudit bassin. S’il faut retenir une chose de ce sommet sur la sécurité à Paris, ce serait l’engagement du président camerounais Paul Biya envers le Nigéria. Le contentieux de l’île de Bakassi a, en effet, refroidi les relations diplomatiques entre les deux pays pendant plus de 20 ans. Or, il a accepté une coopération militaire aux abords de sa frontière. En d’autres termes, les soldats nigérians auront un droit de poursuite au-delà des montagnes de l'Adamawa, en lisière du Cameroun. Tout comme les végétations luxuriantes, donc difficilement

accessibles, du parc national de Waza (Cameroun) ou la forêt de Sambisa (Nigéria) sont également des endroits considérés comme des bases-arrière de Boko Haram.

Nigéria, ce géant au pied d’argile

Pays le plus peuplé du continent, premier producteur de pétrole, tout récemment classé première puissance économique d’Afrique ; forcément l’homme le plus riche d’Afrique – Aliko Dangote - est nigérian… Malheureusement, cette économie repose essentiellement sur les hydrocarbures qui pourvoient à plus de 80% des revenus du pays. Le Nigéria n’est pas à un paradoxe près : sa production annuelle de pétrole brut avoisine les 2 millions de barils/jour alors qu’il importe jusqu’à 85% de ses besoins en carburant. Les trois ou quatre raffineries sont délibérément sous-exploitées voire sabotées comme pour retarder son indépendance énergique. Pourtant le pétrole brut – bonny light – serait techniquement facile à raffiner. Chaque année qui passe, le Nigéria perd 10 milliards $ sous-forme de fuite de capitaux, et ce depuis plus de 40 ans. Et la corruption endémique qui gangrène l’économie et toutes les strates de la société n’incite pas les capitaux étrangers à s’investir. Ceux-ci seraient estimés à plus de 100 milliards $. Lamido Sanusi, gouverneur de la Banque Centrale s’est fait brutalement débarqué par le président Goodluck Johnatan en février dernier. La raison de son éviction ? Il a demandé des comptes à la Société Pétrolière Nationale Nigériane (NNPC) sur un trou de 20 milliards $ ! Ce pillage éhonté d’hydrocarbures est le fait de la turpitude des dirigeants nigérians érigée en système et avec la connivence des majors companies (Shell, BP, Total, Exxon…). Les pouvoirs militaires qui se sont succédé depuis l’indépendance ont toujours su placer ses hommes de confiance dans les entreprises nationales. L’exploitation industrielle du pétrole à la fin des années 1970 n’a fait que renforcer cette collusion entre les intérêts privés et publics avec même la complicité des militaires reconvertis en « businessman ». Les pays occidentaux semblent enfin réagir : aider le Nigéria à retrouver les jeunes filles kidnappées devrait être l’amorce d’une coopération plus approfondie et surtout en matière de

lutte contre la corruption et la mise en place d’une bonne gouvernance. Mais le fond du problème nigérian provient de cette rente pétrolière que la population défavorisée n’en a jamais vu les retombées. Une population démunie devient perméable à toutes les idéologies (politique ou religieuse). Le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger (MEND) revendique, depuis prés de 10 ans, une meilleure allocation des revenus pétroliers pour les personnes vivant dans la région du Delta. Ces actions passent par le sabotage des oléoducs ou la prise d’otages de personnels expatriés des compagnies pétrolières. La charia a été réintroduite dans le Nord du Nigéria, au début des années 2000, concomitamment avec le départ des militaires du pouvoir. A partir de ce moment-là, les sudistes ont pris progressivement le contrôle de l’armée et de l’administration. Une douzaine d’Etats du Nord sur les 36 que compte la fédération nigériane avait instauré la loi islamiste en réaction à cette situation de paupérisation chronique. Boko Haram n’est qu’un groupe religieux parmi tant d’autres qui servent de réceptacle à toutes les frustrations des habitants des Etats du Nord. Même si depuis cinq ans, Boko Haram a basculé dans l’extrême violence, ce groupe dit « terroriste » détient une base sociale favorable. Ceci s’explique par les persécutions que subissent la population à cause des interventions brutales des forces de l’ordre ou des milices privées. D’ailleurs, dans une interview sur CNN l’ancien président Olusegun Obasanjo a suggéré « à ce que le gouvernement actuel adopte une approche à deux voies plutôt que la méthode du tout répressif ». Cette déclaration date de 2013, au moment où Goodluck Johnatan avait décrété l’état d’urgence dans les trois Etats du Nord-Est ; lequel a encore été récemment prolongé de six mois. Les élections présidentielles de 2015 seront un test majeur pour le Nigéria. Trouvera-t-il l’homme providentiel capable de redresser cet Etat fédéral en déliquescence ? Ce pays est tiraillé depuis son indépendance, il y a 50 ans, entre le concept d’Etat-nation et les antagonismes religieux (chrétien, musulman), géographique (le Sud riche et le Nord désertique) qui à terme risquerait de fragiliser son unité. Lamine THIAM

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5 Diasporas News

Nigéria

dossier Boko Haram

2002 : année de naissance par le prêcheur Mohamed Yusuf dans l’Etat borno Création d’école coranique pour enfants défavorisés autour d’une mosquée Conscientisation d’universitaire exclus de leur formation 2003 à 2009 : attaques sporadiques des symboles de l’Etat fédéral : commissariat de police, caserne de soldats 2009 : affrontements violents entre les forces de l’ordre et les membres du mouvement Bilan : plus de 700 morts dont le fondateur Mohamed Yusuf 2010 : avènement du leader autoproclamé Abubakar Shekau Radicalisation du mouvement Libération spectaculaire des prisonniers Attentat contre les églises chrétiennes 2011 à 2012 : attentats contre les bâtiments publics (commissariat, garnison, le

siège de l’ONU à Abuja) Scission au sein du mouvement et création d’Ansaru par le dissident Abu Ussamata A partir de 2013 : lutte sans merci contre le pouvoir fédéral qui déclare l’état d’urgence Combien d’hommes ? Entre 25 et 30.000 hommes pour la plupart originaires de Kano ; avec un système de commandement au sommet duquel se trouve un conseil consultatif ou Choura composé d’une trentaine de membres Le leader Abubakar Shekau ? S’il était un fanatique exalté, comme le prétend les médias occidentaux, il lui serait impossible de tenir une armée de 25.000 hommes sans défection majeure, prête à le suivre depuis cinq ans. Et le nerf de la guerre ? Le salaire des hommes, la dotation en matérielle, pour tenir tête aux forces de l’ordre mêmes dépareillées, doivent être assez conséquents. Or la prise d’otages – synonyme de rançons - est

Mohamed Yusuf

un mode opératoire assez récent ; donc, le financement viendrait d’ailleurs. Des pays du Golfe Persique et emmené par des porteurs de valise ? Lamine THIAM

Politique

Libye : révolution, acte III

D’abord, la chute de Kadhafi, ensuite un gouvernement de transition submergé par l’insécurité et la baisse des recettes de pétrole de 40%. La population viendrait presque à regretter le colonel Mouammar Kadhafi.

l’instar de l’Egypte, le général Haftar et l’armée prendront-tils le pouvoir ? Encore faut-il en venir à bout des islamistes ! Pour un pays composé de tribus, le chemin semble très long pour bâtir un Etat-Nation

nervis du Guide ; comme il a toujours étouffé violemment toute velléité d’autonomie de cette région orientale de la Lybie, depuis des décennies. Siège du Conseil National de la Transition (CNT)

Opération « dignité »

Le 16 mai dernier, une force paramilitaire menée par le général Khalifa Haftar lance une offensive contre les groupes islamistes et les ex-rebelles qui règnent en maître à Benghazi, depuis la révolution libyenne. Appuyés par des avions de chasse et des hélicoptères, les forces spéciales de la brigade 319 - dénommée Armée Nationale Libyenne – ont attaqué plusieurs casernes de la brigade des Martyrs du 17 février et du groupe islamiste Ansar al-Charia (les partisans de la Charia). Le bilan de cette blitzkrieg fut assez lourd : 79 morts et plus d’une centaine de blessés. La Cyrénaïque fut la première région à se soulever contre le colonel Kadhafi, le 15 février 2011. Les émeutes de Benghazi – deuxième ville du pays ont été réprimées dans le sang par les 6 Diasporas News N°53 Juin 2014

cargaison – estimée à 35 millions $ -, hors des eaux territoriales libyennes par un commando américain. Après la chute de Mouammar Kadhafi, l’armée régulière était complètement désorganisée. Comme la nature a horreur du vide, ce sont les milices qui ont occupé le terrain en essayant de marginaliser et écarter ceux qui sont censés détenir le monopole de la violence c’est-à-dire les représentants de la République. Face à ce chaos, le Conseil National de la Transition (CNT)

Général Khalifa Haftar

dès 2011 avant son transfert à Tripoli, les ex-rebelles de l’Est veillent jalousement à leur « révolution », et ce depuis maintenant trois ans. Rappelons juste l’épisode de l’exportation du Morning Glory au mois de mars dernier. Il s’agissait d’un tanker battant pavillon Nord-coréen, venu chargé du pétrole brut à Sidra, sans l’accord des autorités libyennes. L’affaire s’est finalement conclue par un arraisonnement de la

Kadhafi

a été contraint de déléguer ses prérogatives sur ces milices pour rétablir l’ordre, régler les conflits tribaux ou

politiQue même sécuriser les frontières ; moyennant finance payée par les deniers de l’Etat. Un peu partout dans le pays, ils se sont substitués aux forces de l’ordre. Ainsi, les ex-rebelles se sont constituées alors en brigade avec des dénominations telle que la « Ière brigade d’infanterie » ou bien « Bouclier de la Libye ». Pendant pratiquement deux ans l’armée régulière et la police essayaient vainement de désarmer ses ex-rebelles. Benghazi vivait passivement au quotidien cet affrontement fratricide entre forces spéciales et milices tribales ou islamistes. De temps en temps, des manifestants s’en mêlent en prenant fait et cause pour un retour de l’autorité des forces loyalistes. Mais depuis l’année dernière, le phénomène a pris plus d’ampleurs. Les forces de l’ordre ont envoyé un signal fort contre le groupe islamiste Ansar al-Charia. Au début du mois de novembre 2013, l’armée régulière a fait une démonstration de force avec une parade militaire dans les rues de Benghazi : 10.000 hommes y ont participé avec plus de 700 véhicules. Cette manœuvre a été considérée, par le groupe islamiste Ansar al-Charia et les milices révolutionnaires, comme une déclaration de guerre. Le déplacement du Premier ministre Ali Zeidan pour calmer les esprits a tourné court face aux quolibets d’une population exaspérée par tant d’instabilité.

Le ralliement de toute l’armée

Selon le général Khalifa Haftar, son objectif est mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes qui contrôlent Benghazi et toute la Libye. Que de plus en plus de soldats, d’officiers de hautrang, des casernes se joignent à cette

Ali Zeidan

cause après des années d’humiliation semble tout à fait logique. Mais le fait qu’on constate également quelque désaffection de ministre ou de hautfonctionnaire prouve que cette opéra-

tion a été cette fois-ci rondement préparée. Et pourtant, sa première tentative au mois de février – de dissolution du Parlement - fut perçue comme une incantation ; personne n’a cru en ce général retraité. Ironie du sort, aujourd’hui mêmes les partisans du colonel Kadhafi serait prêts à intégrer cette coalition sous la bannière de la « résistance verte ». Plusieurs pays voisins de la Libye soutiennent l’initiative du général Haftar. Ce qui d’ailleurs n’a pas été démenti par Ahmed El Jazoui le porte-parole des ex-révolutionnaires [source : RFI] : « nous disposons d’informations concordantes qu’il a bénéficié d’un soutien logistique des egyptiens ». L’officier général a en effet effectué plusieurs déplacements, quelques semaines avant son offensive. Il a rencontré des responsables algériens et surtout les moukhabarates égyptiens c’est-à-dire les agents secrets de la junte. L’exécution d’une dizaine de chefs islamistes en Cyrénaïque doit sans doute avoir un lien avec ce soutien militaire venu d’Egypte. La Tunisie, elle, condamne cette attaque délibérée visant sa petite sœur libyenne : Ansar al Charia, ce mouvement salafiste né après la révolution de jasmin et soutenu par le Qatar. Reste à savoir si l’Arabie Saoudite et ses voisins des Emirats auraient injecté quelques billets verts ou se sont, pour l’instant, contentés de messages délivrés par les muftis appelant au changement en Libye.

Le jeu trouble des américains

Washington n’a ni approuvé ni condamné le coup de force du général Haftar. Mais depuis l’attaque contre le consulat américain de Benghazi le 11 septembre 2012, les EtatsUnis ruminent leur revanche. Rappelons que cet assaut s’est soldé par la mort de quatre de leurs ressortissants dont l’ambassadeur John Christopher Stevens. Plusieurs faisceaux d’indice prouvent l’activisme des américains pour des raisons évidentes : d’abord, retrouver les auteurs de ce crime odieux ; ensuite, lutter contre le terrorisme et enfin, apporter une alternative politique face à un gouvernement sous contrôle des groupuscules islamistes. Depuis un an, 200 marines basés initialement en Espagne ont été positionnés sur la base américaine de Sigonella en Sicile - à 200 km des côtes libyennes - au prétexte d’une éventuelle exfiltration d’expatriés. En novembre 2013, comme au temps du farWest, 10 millions $ de prime sont promis pour faire avancer l’enquête sur l’attaque de Benghazi en septembre 2012. Toujours le même mois, le premier ministre Ali Zeidan, après l’échec de sa tentative d’apaisement à Benghazi, s’est envolé pour Londres ; un déplacement qui ressemble fort à une convocation. A l’issue d’une

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politiQue réunion avec le ministre britannique des Affaires Etrangères William Hague et le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, un communiqué fut diffusé quant à leur position commune sur la situation en Libye : « les etats-unis et la grandeBretagne réaffirment leur soutien, pendant cette phase de transition, vers la mise en place des institutions démocratiques ».

haftar, la pièce-maîtresse des etats-unis

Libye

Après deux décennies d’exil aux EtatsUnis, le général Khalifa Haftar débarqua en 2011 à Benghazi pour participer à la révolution à côté du général Abdelfattah Younès, mystérieusement assassiné en juillet de la même année. Car il aurait été jugé trop proche du gouvernement libyen. Il lui succéda éphémèrement comme chef d’état-major. Les américains ont toujours soutenus les mouvements d’opposition contre le régime du Guide. Parmi ceux-ci figuraient « le Front National de la Libération de la Libye (LNsF) fondé par muhammad Al-muqaryif en 1981 ; sa branche armée est dirigée par le colonel Abd Al-ghassim Khalifa haftar », d’après le rapport du Concil of Foreign Relations. A la tête d’une compagnie, il est fait prisonnier avec ses hommes, par les troupes d’Hissène Habré, dans les palmeraies tchadiennes en 1987. Lâché par le colonel Kadhafi, le général Haftar et ses hommes (500 à 700 unités) se retournèrent contre le Guide grâce aux moyens financiers et logis-

aNSar aL-CHarIa ET aQmI, mÊmE ComBaT

rganisation salafiste née sur le terreau fumant de la fin de règne de Mouammar Kadhafi en 2011, Ansar al-charia (les partisans de la Charia) est composée par d’anciens rebelles radicaux. A sa tête, Soufiane Ben Qoumou, ancien chauffeur de Ben Laden. Transféré de Guantanamo vers les geôles libyennes en 2008, il fut libéré en 2010. Pendant la révolution, sa milice aurait reçu de l’argent du Qatar et quelques livraisons d’armes des Saoudiens. Ansar al-charia sème la terreur sur tout le territoire notamment à Benghazi ; mais sa base se situe dans la ville de Derna, berceau des islamistes libyens. Imposer la charia, fusse-til par le sang, au détriment de la démocratie et chasser les mécréants occidentaux de la Libye ; tels sont les objectifs affichés par le groupe islamiste. Quant à l’agenda caché ? Elle caresse le rêve d’un grand califat du 8 Diasporas News N°53 JuiN 2014

tiques que lui fournit la CIA. Exfiltrée du Tchad, par les américains, à l’arrivée au pouvoir d’Idriss Deby, la « force haftar » a été instrumentalisée par la CIA d’abord pour marcher sur Tripoli vers la fin des années 1980 ; ensuite elle serait à l’origine des insurrections antigouvernementales de 2006 en Libye.

car les gisements d’hydrocarbures sont pour la plupart localisés dans l’Est, alors que seul le Guide avait la main mise sur cette manne financière.

un coup d’etat en douceur

Deux jours après l’offensive du général Haftar, en échos aux derniers événements de la Cyrénaïque, les milices de Zintane (Ouest) – hostiles aux groupes islamistes - attaquèrent le parlement de Tripoli. Ils investirent le Conseil Général National (CGN) - le parlement- et exigèrent sa dissolution pour le substituer par une Assemblée constituante. Quelques jours plus tard, le général Haftar proposa la mise en place d’un Conseil présidentiel, instance de transition jusqu’à échéance des prochaines élections législatives, censées se dérouler le 25 juin. Historiquement, même du temps de la monarchie des années 1950-60, l’unité de la Libye n’a pas pu être préservée. Le déséquilibre était en faveur de la Cyrénaïque au détriment des tribus situées dans la Tripolitaine et le Fezzan. Progressivement, le pouvoir omnipotent du colonel Kadhafi a mis sous l’éteignoir l’espace de dialogue entre les tribus. Aujourd’hui, la réaction épidermique de la Cyrénaïque, même si la cause est indéfendable, résulte encore une fois d’une distribution inéquitable de la rente pétrolière ;

Machrek au Maghreb. Chassé du Nord-Mali par l’opération Serval, le gros de l’effectif d’AQMI a trouvé refuge en Libye. Nul ne peut confirmer la présence de Mokhtar Belmokhtar à Benghazi ; ce dont on est sûr, c’est que sa katiba - les Signataires par le sang – n’a pas pu réaliser son attaque du complexe gazier d’In-Amenas sans quelques « emplettes » dans les arsenaux libyens. Les f djihadistes se seraient disséminés dans le Sud libyen, vaste no man’s land très difficile à contrôler. La menace d’un nouveau front terroriste en Libye est prise très au sérieux par les services de renseignements occidentaux. Ce pays s’est transformé en base-arrière et en camp de transit de terroristes en provenance du Sahel ou en partance pour la Syrie. Avant, les américains se contentaient de « traquer » les terroristes par des drones. Mais depuis 2012, ils se sont impliqués davantage sur le terrain. D’abord, des patrouilles mixtes - les unités « Delta » et

Général Khalifa Haftar

L’instauration de la charia par le CNT, après la chute de Mouammar Kadhafi, n’a pas suffi à mettre en place la Nationbulding. Le pays est tiraillé entre le pouvoir des tribus et les puissantes milices qui ont donné l’estocade finale au régime du Guide. Ces dernières assurent même des fonctions régaliennes dévolues aux ministères de l’Intérieur et de la Défense. A la lecture des évènements, il est fort possible que le pouvoir échoit au militaire au cours des semaines ou des mois à venir. Mais l’équation reste la même : comment unifier et bâtir un Etat-Nation ? alex Zaka

les forces spéciales libyennes – ratissent le sud-libyen. Ensuite, la même année, les bérets verts ont érigé également un camp d’entraînement anti-terroriste au km 27 (route de Tripoli-Tunis), destiné à former les forces spéciales libyennes. Le « camp 27 » est depuis le mois d’avril tombé sous le contrôle d’un vétéran d’Afghanistan Ibrahim Tantoush.. Toujours dans cette lutte contre le terrorisme, la France vient tout récemment de décider d’envoyer du renfort : 100 soldats à Gao. L’effectif de l’opération Serval ne descendra pas en-dessous de 1.000 hommes a déclaré le ministre de la Défense français Jean-Yves le Drain. Il a rajouté « le déploiement d’un dispositif de 3.000 hommes affectés à la surveillance d’une zone grise couvrant les frontières du mali avec celle de l’Algérie et le Niger »

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30/05/2014 09:27

invitÉ du mois

Mme Fatou Bensouda, Procureure générale de la CPI (Cour Pénale Internationale)

La Procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda, est connue pour sa discrétion absolue. Ses apparitions publiques en dehors de sa juridiction de La Haye sont très rares. Le jeudi 15 mai dernier, elle a créé la surprise en venant au 3ème dîner-gala du Cercle des anciens et des amis de l'Organisation internationale de la Francophonie (CADO) à Paris à l’invitation du SG de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), M. Abdou Diouf. Nous avons réussi à lui arracher quelques mots à sa sortie de table. Diasporas-News : L’occasion de vous rencontrer à ce dînergala est inédite pour nous. On vous sait moins disponible à ce type d’invitation ? mme Fatou Bensouda : J’ai tenu

à être personnellement présente à ce dîner-gala en tant que Procureure générale de la CPI parce que le président Diouf a toujours soutenu notre institution depuis sa création. Quand il était président en exercice, le Sénégal avait été un des premiers pays africains à ratifier le Statut de Rome. Je me souviens qu’à l’époque, il avait convoqué une conférence diplomatique à Dakar à cet effet. Il était venu à Rome pour être un des témoins privilégiés de la naissance de la Cour. Autre preuve d’engagement pour la CPI, l’année dernière, le président Diouf s’était rendu à La Haye pour soutenir l’Assemblée des Etats parties. A cette occasion, il avait prononcé un très bon discours en exhortant les peuples du monde à respecter la justice, les règles du droit, la paix et la sécurité. Pour moi, c’est un devoir d’être présente à une cérémonie organisée en son honneur.

Diasporas-News : L’actualité en Afrique est dominée par l’enlèvement des 223 jeunes lycéennes nigérianes par la secte terroriste Boko haram, un rapt qui a suscité l’indignation de la communauté internationale. La CPI va-telle se saisir de cette affaire ? 10 Diasporas News N°53 JuiN 2014

Abdou Diouf et Fatou Bensouda

mme Fatou Bensouda :

Je rappelle que le Nigéria a déposé son instrument de ratification du Statut de Rome le 27 septembre 2001. La CPI a donc compétence à l’égard des crimes visés par le Statut de Rome commis sur le territoire du Nigéria ou par des ressortissants de ce pays à compter du 1er juillet 2002. Le 1er juin 2013, mon Bureau avait reçu, au titre de l’article 15, 65 communications liées à la situation au Nigéria, dont 26 échappaient manifestement à la compétence de la Cour, cinq justifiaient une analyse plus poussée et 28 ont été prises en considération dans le cadre de l’examen préliminaire. L’examen préliminaire de la situation au Nigéria a été rendu public le 18 novembre 2010. Mon Bureau estime qu’il existe une base raisonnable permettant de croire que des crimes contre l’humanité, à savoir des meurtres et des actes de persécution attribués au groupe Boko Haram, ont été commis au Nigéria. J’ai donc décidé de passer à la phase 3,

c’est-à-dire à la recevabilité de l’examen préliminaire de la situation dans ce pays afin d’évaluer si les autorités nationales conduisent de véritables procédures à l’encontre des personnes qui semblent porter la plus large part de responsabilité pour de tels crimes et de déterminer la gravité de ces crimes. Actuellement, la situation au Nigéria est sous, ce qu’on appelle, « des examens préliminaires ». La semaine dernière, j’avais fait une déclaration pour condamner les attaques de Boko Haram, et rappelé aux membres de cette organisation terroriste que ce sont des crimes qui seront poursuivis par la CPI. Il est vraiment malheureux de voir des jeunes filles innocentes, kidnappées et emmenées, je ne sais où. Je suis satisfaite de la réaction de la communauté internationale qui a condamné toutes ces violences et exactions commises par cette secte religieuse. Clément Yao & lanDrY rukinGamuBiri

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Coupe du Monde 2014 Enfin l’année de l’Afrique ?

A l’aune de la Coupe du monde qui a lieu du 12 juin au 13 juillet au Brésil, focus sur les chances des pays africains qualifiés pour cette grand-messe du football mondial.

amais tirage au sort de Coupe du monde n’aura autant gâté les représentants du continent africain. Hormis le Ghana qui est dans un groupe assez relevé mais largement abordable, le Cameroun, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Nigeria ont de grandes chances de sortir des poules. Et même de viser les quarts de finales. Encore faut-il s’en donner les moyens. La capacité de performance sportive étant multifactorielle, il faut surtout craindre que des problèmes extra sportifs ne viennent polluer les prestations des athlètes. Ce n’est pas tout d’avoir du talent, et Dieu sait si l’Afrique en possède ; organiser et rendre performant ce talent, c’est une autre paire de manches. Mais il serait totalement défaitiste de ne pas rêver un tant soit peu.

CE N’EST PaS ToUT D’aVoIr DU TaLENT; DIEU SaIT SI L’aFrIQUE EN PoSSÈDE

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Régulièrement présent à cette Coupe du monde, c’est le pays le plus expérimenté. Qui ne se souvient de ce

de toute réussite''. Dans un groupe A où le Brésil fait figure de grandissime favori, les coéquipiers de Samuel Eto'o

fabuleux parcours de 1990, avec la saga Roger Milla ? Depuis, le Cameroun apparaît comme une symphonie inachevée. Samuel Eto’o, quoi qu’on en dise, demeure un des meilleurs attaquants de la planète. C’est lui qui devra conduire ses jeunes équipiers dans cette aventure brésilienne. D’ailleurs Big Sam, comme on l’appelle, y croit : ‘'Pourquoi pas rêver qu'une nation africaine, pour une fois, gagne la coupe du monde ? On ne nous attend tellement jamais que même ce rêve n'est plus permis. Le rêve est le début

n'ont rien à envier aux Croates (éliminés au 1er tour en 2002 et 2006 et demifinalistes en 1998), et aux Mexicains (qui ont atteint les 8e de finale à chaque Coupe du monde depuis 1994). Le principal problème du Cameroun reste une relative faiblesse de sa défense. Aurélien Chedjou et Nicolas Nkoulou, les deux centraux sont loin de leur meilleur niveau. Aucun des gardiens de but (N’Dy Assembe et Charles Itandje) ne rassure. Mais, offensivement, cette équipe peut scorer contre n’importe quelle défense.

Le NIgérIA COmme eN 1994 et 1998 ?

Invaincu lors des éliminatoires, le Nigéria a également de beaux arguments. Comme les Camerounais, les Nigérians se trouvent dans le groupe d'un favori pour la victoire finale, l'Argentine. Mais avec la Bosnie et l'Iran, la place de 2e semble plus que jamais accessible. "Ce n'est pas un mauvais tirage, a d'ailleurs déclaré Elderson Echeijile, le défenseur de l’As Monaco. Nous espérons prendre un bon départ contre l'Iran. Bien sûr, l'Argentine est l'équipe à battre dans ce groupe. C'est bien de la rencontrer dans notre dernier match de poule, à un moment où nous aurons pris confiance. La Bosnie joue son premier Mondial et l'Iran, c'est l'inconnue. Mais on ne peut pas les écarter car il y a toujours des surprises." Sorti au 1er tour en 2002 et 2010, mais 8e de finaliste en 1994 et 1998, les coéquipiers 12 Diasporas News N°53 JuiN 2014

du portier lillois, Vincent Enyeama, peuvent crânement jouer leur carte. Le Nigeria peut se reposer sur un fin tacticien en la personne de son coach Stephen Keshi. Ce technicien a

L’équipe joue sans calcul et va toujours de l’avant. Il n’y a pas un joueur de classe mondiale dans cette formation. Et ça tombe bien, au Nigeria, la star, c’est l’équipe. Pour les Super Eagles,

réussi un pari, celui de faire jouer son équipe à ‘’l’africaine’’ malgré un grand nombre de joueurs évoluant en Europe.

une place au second tour, voire plus est envisageable.

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sport La Côte d’Ivoire peut aller loin mais…

Difficilement qualifiée pour la Coupe du monde, la Côte-d'Ivoire a hérité d'un groupe largement à sa portée. Avec la Colombie pour tête de série, la Grèce

cette belle sélection. En effet, depuis 2005 les Eléphants, avec la maturation des joueurs issus de l’Académie Mimosifcom, complétée par d’autres profes-

c’est que le joueur est un des chouchous du public des Fennecs. Sera-t-il dans les 23 ? La réponse du coach à cette question risque d’être déterminante pour le reste de la compétition. Toujours est-il que, dans un climat apaisé, l’Algérie peut être une belle surprise de cette Coupe du monde.

Le Ghana crie vengeance

et le Japon, elle se confrontera à un football différent à chaque match, mais elle peut franchir le 1er tour d'un Mondial pour la première fois de son Histoire. La formation de Sabri Lamouchi, finaliste de la CAN en 2006 et 2012, a néanmoins des adversaires qui peuvent tous prétendre à la qualification, ce qui rend d'autant plus son parcours incertain. Incertitude, telle est la situation des Ivoiriens. Car si, sur le papier, l’équipe est constellée, avec Didier Drogba, Kolo et Yaya Touré, Serge Aurier ou Salomon Kalou, de joueurs de très haut niveau, la cohabitation n’est pas toujours évidente entre ces stars. Des rivalités avec des relents politico-tribalistes gangrènent

sionnels, sont une génération dorée. Le hic, c’est que le palmarès collectif de cette équipe reste vierge de titre d’envergure. Le motif d’espoir pour la Côte d’Ivoire, c’est qu’elle n’a pas, contrairement à ses habitudes, viré son entraîneur après l’échec à la dernière CAN. Il reste à espérer que les joueurs se montrent aussi intelligents que leurs dirigeants l’ont été.

Le monde du football se souvient encore de la main de l’Uruguayen Luis Suarez qui a annihilé un but des Black Stars lors de la Coupe du monde 2010, provoquant un pénalty raté ensuite par Asamoah. Cette action, à elle seule, avait précipité l’élimination du Ghana qui avait atteint les quarts de finale. Elimination que la planète foot avait trouvée injuste, et qui a provoqué chez les Ghanéens cette impression d’avoir été floués en 2010. Pour le présent Mondial, Kwesi Appiah, le sélectionneur de l’équipe du Ghana, a dévoilé une liste de 26 joueurs présélectionnés pour la Coupe du monde

L'Algérie en bel outsider

Pour sa quatrième participation à une phase finale de Coupe du monde (après 1982, 1986, 2010), l'Algérie rêve bien évidemment de franchir cette phase de poules pour la première fois. Si la Belgique est tête de série, et que la Russie est un client dont il faut se méfier même si elle n'a plus disputé

il n'y a pas de poule facile ni de groupe de la mort", a réagi Vahid Halilhodzic, le sélectionneur des Fennecs. "La Belgique est un grand pays de football avec beaucoup de qualités et pourrait

cette compétition depuis 2002, et que la Corée du Sud est difficile à jouer, les Algériens de Sofiane Feghouli conservent une belle chance de passer. En affrontant d'entrée les Belges, ils peuvent se placer sur la route d'un exploit. "Nous aurions pu tomber sur un groupe beaucoup plus compliqué mais

être, selon moi, l'une des surprises du tournoi." Halilhodzic marche cependant sur des œufs. Le sélectionneur a convoqué dans sa liste des 30, à la surprise générale, Ryad Boudebouz, le joueur de Bastia, un joueur avec lequel il est en froid depuis ‘’l’affaire de la chicha’’. Le problème,

14 Diasporas News N°53 Juin 2014

2014, le 12 mai dernier. Toutes les vedettes des « Black Stars » ont été convoquées : Michael Essien, Sulley Ali Muntari, Kevin-Prince Boateng, Asamoah Gyan et les frères Ayew. Et force est de reconnaître que des 5 qualifiés africains, c’est certainement celui qui joue le meilleur football. Mais le Ghana est tombé dans un groupe très difficile avec l’Allemagne, les USA et le Portugal. Au pays du roi Abedi Ayew Pelé, on pense que la chose est faisable. Alors, rêvons avec le Ghana. Au Brésil, pays du football, le continent africain pourrait placer au moins deux équipes en 8e de finale pour la première fois de l'Histoire de la Coupe du monde. Ce qui serait un juste retour des choses quand on voit que tous les grands clubs européens ont de grands joueurs africains en leur sein. 2014, l’année de l’Afrique ? Pourquoi pas ! Malick Daho

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1210

1174

Colombie

1186

Uruguay

1181

Argentine

1178

1174

Suisse

1161

Italie

1115

Grèce

1082

Angleterre

1043

Belgique

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Bosnie-Herzégovine

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N°53 JuiN 2014

15 Diasporas News

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16 Diasporas News N°53 Juin 2014

sport

N째53 Juin 2014

17 Diasporas News

environnement

Pointe-Noire : 5ème édition du Forum International Green Business Green business : véritable eldorado ou encore un néologisme inventé par les sorciers blancs en lieu et place du développement durable ? La prise de conscience du changement climatique oblige l’homo-œconomicus du 21ème siècle à modifier son comportement. Au travers de ce forum, organisé chaque année à Pointe-Noire, le Congo semble avoir pris la mesure du défi.

u 20 au 24 mai 2014 s’était tenue à Pointe-Noire la 5ème édition du Forum International Green Business (FIGB). Comme tous les ans, à la même période, Pointe-Noire devient le rendez-vous des participants – institutions financières, entrepreneurs, politiques, société civile, journalistes – qui croient à une économie verte, vertueuse c’est-à-dire rentable tout en préservant l’environnement. « Produire, transformer, consommer local ou sous-régional » ; tel a été le thème de l’édition 2014. Placé sous l’égide de la Chambre de Commerce de la deuxième ville du Congo et son bras séculier la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones (CPCCAF), le FIGB a désormais atteint sa vitesse de croisière ; il est par conséquent inscrit dans le paysage et l’agenda annuel des réunions internationales de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Henri Djombo

Selon un ordonnancement protocolaire bien huilé, les discours d’ouver18 Diasporas News N°53 Juin 2014

ture donnent un aperçu des institutions ou organismes qui soutiennent ces assises : la CEEAC pour le cachet régional ; ensuite à l’international, l’Organisation de la Francophonie (OIF), la PNUE et la Chambre de Commerce de Paris. Dans ses propos liminaires, le ministre congolais de l’Economie forestière et du Développement durable Henri Djombo loue les potentialités du continent africain en ces termes : « nos ressources naturelles en biodiversité offre une opportunité pour le développement de l’économie verte… c’est-à-dire une transformation économique structurelle et une croissance inclusive ». En effet, dans ce domaine, le Congo Brazzaville est au cœur du « Bassin du Congo », considéré à juste titre comme le deuxième poumon de la planète derrière la forêt amazonienne. Avec 30% de couverture végétale du continent – 200 millions d’hectares – cette forêt se répartit entre la RDC, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Congo. Or, tous ces pays disposent d’une énorme réserve d’hydrocarbures sur laquelle repose, pour l’essentiel, leur développement économique. Leur industrie extractive attire des capitaux étrangers mais ces investissements n’irriguent pas toutes les strates de leur économie nationale. Pire, plus de 80% des revenus générés par ce secteur remontent vers les actionnaires ; donc hors de notre continent. A l’échelle de nos pays, les royalties versées par les compagnies étrangères semblent assez conséquentes. Mais cette rente pétrolière suit des voies impénétrables ; si bien que le bon peuple n’en puisse même pas voir sa couleur.

En cela, le green business devient une alternative susceptible, à long terme, de prendre le relais de l’économie mondiale propulsée par le pétrole, depuis la fin du 19ème siècle. Le domaine de l’économie verte est tellement vaste qu’elle peut avoir des impacts dans tous les secteurs d’activité. Oui, mais la principale difficulté est d’éviter le piège de ce mot fourre-tout. Les préoccupations diffèrent selon les pays et les hémisphères. D’abord, pour les économies occidentales c’est-à-dire industrialisées, réduire les émissions de dioxyde de carbone causées par l’utilisation d’énergie fossile reste leur principal défi. Leur problématique tourne autour d’une transition énergétique qui passe par la substitution progressive du pétrole et ses dérivés grâce à l’exploitation des ressources renouvelables. Tandis que les caractéristiques de nos économies sont les suivantes : une démographie galopante associée à une technique traditionnelle à faible rendement - en matière agricole- ; ce cocktail provoque une déforestation dévastatrice incommensurable. De plus, les activités de l’industrie extractive des sociétés pétrolière et minière risquent encore d’aggraver cette dégradation. Donc notre principal challenge reste le suivant : comment concilier une gestion rationnelle de nos terres arables pour atteindre une autosuffisance alimentaire tout en préservant l’écosystème et l’intégralité de notre biodiversité ?

Le FIGB donne-t-il une réponse suffisante à cette problématique ?

La prise de conscience de cette opportunité d’investir dans l’économie verte est indéniable. Le Congo et ses voisins

environnement de la sous-région n’ont pas attendu la recommandation de l’ONU au moment de la déclaration de Rio+20 (en 2012) stipulant « un engagement des gouvernements à mettre en place le développement durable ». Cette orientation a encore été soulignée par les Systèmes

Comment financer l’économie verte ?

Le gouvernement et la CEEAC ontils engagé des budgets dédiés à la promotion de cette nouvelle orientation ? Pour mener la mission qui leur était confiée, les organismes publics

L’auditoire

des Nations-Unies dans le programme de développement post-2015 ; c’est-àdire la suite des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui ont servi de cadre commun pour l'action et la coopération au niveau mondial sur le développement depuis qu'ils ont été adoptés en 2000. Le curseur a déjà été mis sur le diagnostic sectoriel au moment de l’édition du FIGB 2013. Améliorer la législation, promouvoir l’entreprenariat à travers la création du Réseau des Entreprises d’Afrique Centrale pour l’Economie Verte (REACEV). Plusieurs secteurs prioritaires ont, d’ores et déjà, été identifiés. Citons entre autres : la valorisation de la biodiversité, les énergies renouvelables, l'agrotourisme, la gestion des déchets et l'éco-construction. En marge de cette édition 2014, quelques partenariats Nord-Sud se sont noués comme dans le domaine de l’énergie solaire. La société Solar 21 – société normande spécialisée dans les systèmes d’alimentation solaire - a en effet signé une joint-venture avec respectivement Africa solaire et GETAP. Mais la concrétisation du Programme d’Appui au Développement de l’Economie Verte en Afrique Centrale (PADEVAC) a du retard à l’allumage. On ne peut indéfiniment « sensibiliser les entreprises aux opportunités de l'économie verte et renforcer la participation du secteur privé » si le nerf de la guerre n’est pas au rendez-vous ?

chargés de suivi des différents projets, mais également les ONG qui travaillent dans le milieu de l’environnement sont potentiellement à même d’émarger sur un financement public. Quant aux projets privés, générateurs de revenus et créateurs d’emplois, par quels moyens devront-ils démarrer ? Des banques privées sont-elles intéressées pour accompagner les entrepreneurs privés qui souhaitent s’investir dans ce domaine. A ce stade, la rentabilité économique d’un projet est le seul critère pertinent ; même si en amont les gouvernements ou les instances régionales pourraient favoriser – subvention, incitation fiscale - un domaine d’activités qu’ils jugent prometteur. Quant à la BAD, elle a plaidé pour la mise en place d’un Fonds Vert pour l’Afrique, lors de son Assemblée Annuelle qui s’était tenue à Lisbonne en 2011. Les prévisions de cette institution continentale démontrent une perte annuelle de 1,5 à 3% de PIB des pays d’Afrique – plus sensibles aux changements climatiques - à l’horizon 2030. Pionnier dans le domaine du green business, le gouvernement congolais espère que ledit Fonds Vert puisse alimenter rapidement le Fonds Forestier du Bassin du Congo (FFBC). Autre piste, la couverture forestière est aujourd’hui un capital susceptible de générer du financement international. Et cela par le biais du mécanisme appelé : REDD (Réduction des Emissions de gaz à Effet de serre issus de la Déforestation et de la Dégradation des Forêts). Cet instrument a été conçu pour lutter

contre le réchauffement climatique de la planète ; il est basé sur le principe du « pollueur-payeur ». L’industrie occidentale paye des redevances en fonction du CO² qu’elle rejette dans l’atmosphère. Tandis que les pays d’Afrique perçoivent des subventions, proportionnelles au volume de carbone piégé par leurs forêts. En 2008, par exemple, les forêts du Bassin du Congo ont capturé environ 500 millions de tonnes de CO². A ce titre, la Grande-Bretagne et la Norvège ont versé à la Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) la bagatelle de 118 millions €uros, dans le cadre du FFBC. Tout récemment, la CEEAC a encore reçu 30 millions € grâce au mécanisme REDD+. Cette manne n’est pas intarissable et les pays africains ne maîtrisent pas suffisamment la procédure pour l’éligibilité de ces subventions internationales ; contrairement aux pays d’Amérique latine et d’Asie qui sont plus au faîte des réglementions et des mécanismes d’octroi. Outre le pétrole, la fée électricité restera, et pour longtemps, le moteur d’un développement économique. D’ailleurs, la plupart des pays d’Afrique fonctionne avec des centrales électriques à base de gasoil, plus ou moins vétustes et très onéreuses. Les recom-

la visite aux stands

mandations du FIGB préconisent « la démocratisation de l’accès aux équipements solaires ou la construction de station thermo-solaire ». Militer et promouvoir des solutions énergétiques grâce aux ressources renouvelables, pourquoi pas ? Mais cette transition vers une économie « verte » c’est-àdire moins polluante nécessite des coûts supplémentaires de l’ordre de 25 milliards $ par an pour le continent africain. Elle soulève une autre question : ce surcoût doit-il être supporté par les pays, la BAD ou d’autres institutions internationales. Alex ZAKA & Coura SENE

N°53 Juin 2014

19 Diasporas News

environnement

Sylvestre Didier Mavuenzela, la cheville ouvrière du FIGB

a ville de Pointe-Noire est sans conteste le poumon économique du Congo. Ses matières premières, son accès maritime sont des facteurs favorables à l’implantation des sociétés étrangères dans la pétrochimie. Malgré tout, le tissu

de leur comptabilité, le respect des réglementations, la formation des jeunes. Et depuis 1999, un homme est à la tête de ce chantier colossal : Sylvestre Didier Mavuenzela qui fut élu et réélu sans discontinuer à la tête de cette Chambre de Commerce ponté-

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industriel peine à s’étoffer ; ce qui provoque un déséquilibre et l’hypertrophie du secteur informel. Car cette industrie ne peut absorber, à elle seule, une main d’œuvre pléthorique. Dans ce contexte, la Chambre de Commerce et de l’Industrie joue un rôle primordial. Elle doit servir d’interface entre tous les acteurs économiques par des actions telles que : la recherche de synergie entre les grandes entreprises et les PME/PMI ; le soutien aux initiatives privées. En d’autres termes, sortir le plus grand nombre hors du secteur informel en mettant en place un « système complet d’accompagnement et de financement des entrepreneurs ». Outre l’accès bancaire, il s’agit également de la formalisation

négrine. Il milite pour une croissance inclusive qui tend à effacer la dualité africaine des taux de croissance élevés avec un niveau de pauvreté alarmant. Il n’a de cesse d’explorer toutes les pistes. Et parmi elles, le Green Business qui, dit-il, est « un accélérateur avec l’engagement de chacun à prendre une initiative - pour contribuer au développement des entreprises qui pourront ainsi partager les fruits de la croissance ». Le FIGB est son bébé qu’il voit fièrement grandir ; « un rêve qui, depuis cinq ans, se transforme chaque jour un peu plus en réalité… bien qu’il reconnait que le rythme de transformation mérite d’être accéléré ». A.Z & C.S

n°530 - juin 2014

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tony Harrisson rahmatou Keita fait son cinéma à cannes Qui sont les élues de la diversité ?

Vues d’Afrique : Quel bilan ?

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RENDEZ-VOUS AVEC TONY HARRISSON - NÉNÉ SY - CALIXTHE BEYALA - FANTAH TOURÉ DIEYNABA GUEYE - ANDREATTAH CHUMA - AÏSSA MAÏGA - DOROTHY RHAU - RAMATOU KEITA - SIA TOLNO - ZACHARY CHANOU GWET-BELL - KHADY SOURANG - AIMÉE ZÉBÉYOUX - ETC... N°53 Juin 2014

21 Diasporas News

environnement

Les Ateliers de la terre

La 9ème édition de la Global Conference des Ateliers de la Terre a pris ses quartiers les 4 et 5 juin dans l'Abbaye de Fontevraud sous le thème principal : Le temps du choix.

maintenant, l'abbaye est un complexe touristique, hôtelier et culturel. En ouverture, la séance plénière s'est penchée sur les valeurs pour fonder un nouveau projet de société. La multiplication des crises a occasionné la crise des valeurs dans nos sociétés au point de les rendre instables. La confiance et la méfiance cohabitent dans un même espace. De même que l'individualisme et la solidarité ne sont plus incompatibles avec le business de la charité Séance plénière rendant ainsi perméable la frontière qui les séparait. Et dans nos vies et villes actuelles, il n'est pas rare de voir se côtoyer richesses opulentes et pauvreté extrême, des gens qui meurent de faim tandis que d'autres meurent de soif. Comment lutter contre la faim dans le monde si plus de 1,3 milliards de tonnes de nourriture sont gaspillés? Quelles nouvelles politiques de l'eau choisir quand on sait que sur la terre entière tout le monde n'a pas accès à l'eau potable Présentation Projet Faso soap et à l'assainissement ? comment que leurs actions ont des réperfaire de l'économie numérique, cussions sur le réchauffement un secteur profitable à tous les climatique, l'économie, l'envipays dans un contexte où la ronnement, la société, l'homme mode est à l'utilisation du mot etc. Leur participation est « émergence » à toutes les importante dans l'éventail des sauces ? Quelle type d'éduca- réponses aux problèmes. Bref, tion donner à nos enfants dans dans ce monde globalisé, tout un monde où les entreprises est lié et on ne peut plus le nier. multinationales et les asso- Des solutions qui permettent ciations citoyennes font par de construire un modèle de endroit et par moment un véri- développement soucieux de M. Jean GUION, Président de l'Alliance Francophone, au micro, en compagnie table dialogue de sourds ou un l'homme et de son environned'invités dont M. Lansana Kouyaté, ancien Premier Ministre de Guinée effort de dialogue ? ment. Localement ou collectiveAutant de questions que la ment c'est ensemble que nous L’Alliance Francophone 9 ème édition de la Global devons opérer un choix dans a tenu son Assemblée Générale, le 7 Juin 2014, à la Maison de l’Amérique Latine à Paris, en présence Conference a tenté d'appor- le temps. Et ne pas faire de de nombreuses personnalités venues des quatre ter des réponses par la qualité choix, c'est aussi faire un choix. coins du monde. Le thème choisi portait sur des intervenants. Ce que l'on Temps, choix et évolution. « Faire de la Communauté Francophone une peut retenir de cette édition, Économie, citoyenneté, écoloréalité ! » c'est que Les Ateliers de la gie et business sont désorCette rencontre a également été marquée par la Terre ont le mérite d'établir mais compatibles. L'Abbaye célébration du 25ème anniversaire de l’association une passerelle et d'éveiller la de Fontevraud en est la preuve prise de conscience entre les par le témoignage, le temps du dont l’objectif est de contribuer à la promotion différents acteurs que presque choix aussi. et au rayonnement des valeurs véhiculées par la t o u t s e m bl e o p p o s é . Pa r langue française. Boni Félix NIANGORAN exemple, les multinationales D-N ont commencé à comprendre Envoyé spécial

En bref

l est temps de faire un choix. Pour qui ? Pour quoi ? Pourrait-on s'interroger tant cette question paraît-elle philosophique pour l'avenir de la Planète terre dans la mesure où les actions de l'Homme ont fortement détérioré et impacté les rapports humains, la Nature. Ainsi, à travers plusieurs formes d'échanges et de discussion, il a été possible de réunir divers intervenants : experts, journalistes, ONG, institutions internationales, chercheurs, responsables de la société civile, chefs d'entreprise, dirigeants politiques etc... Chacun y est allé de sa réflexion sur le choix de ce qui est acceptable ou non comme les organisateurs l'ont suggéré dans leur éditorial dans un monde en pleine mutation. Et comme un symbole, le lieu choisi l'Abbaye de Fontevraud, n'est pas fortuit. Autrefois, cette Abbaye était dédiée à la prière et la quête spirituelle. Ensuite elle est devenue une prison de 1804 jusqu'à 1985. Et

22 Diasporas News N°53 Juin 2014

soCiÉtÉ

Barbara ABABIO, Candidate à la Mairie 2014 de PORCIA L’Eveil de la deuxième génération d’immigrés en Italie dérange

La deuxième génération des immigrés résidents en Italie a commencé à se faire entendre depuis l’élection de Khalid Chaouki, et de l’ex ministre Cécile Kyenge au Parlement Italien, même si avant eux, il y a eu l’honorable Touadi (originaire du congo).

a n o u ve l l e g é n é ra t i o n d e citoyens Italiens d’origine africaine s’inspirant de l’expérience de ses élus à l’image de Barbara Ababio et sa liste aux municipales dans une zone caractérisée par une politique d’austérité contre l’immigration dans ce pays, est un signal fort au peuple Italien

gauche écologique et liberté dans la commune de Porcia. Elle se nomme Barbara Ababio est née il y a 23 ans à Palermo de parents originaires du Ghana. Barbara Ababio habite à San Antonio di Porcia dans la province de Pordenone depuis dix ans avec son frère et sa mère. Elle a fréquen-

Barbara ABABIO

qui n’arrive pas encore à comprendre le changement que ce monde est un train de connaitre. A la suite des élections 2014 qui viennent de se produire, nous vous présentons Mademoiselle Barbara Ababio, qui était candidate du Parti de 24 Diasporas News N°53 JuiN 2014

té l’institut technique, et est diplômée en comptabilité. Actuellement la jeune candidate travaille comme employée de commerce dans un magasin d’habillement. Croyante protestante, Barbara Ababio participe aux activités et aux rites ecclé-

siastiques de son église. Elle exerce l’activité d’interprète, de médiation et d’aide aux différentes communautés étrangères. En ce qui concerne les intérêts personnels, Barbara se dédie à la lecture des saintes écritures et de biographies des personnes qui ont permis l’avancée psycho-sociale des populations comme Abraham Lincoln, Martin Luther King, Malcolm X, Garibaldi et bien d’autres grandes figures de l’histoire. Qu’est ce qu’elle pense du racisme, surtout qu’elle se présente dans le fief de la Lega nord (parti extrémiste contre la politique de l’immigration en Italie) ? Interrogée par l’Expresso la jeune Candidate donne sa conception sur la question : « Le racisme, pour moi il faut combattre avec l’ironie. vous savez à peine je me suis portée candidate à la mairie, ont commencé à pleuvoir sur moi les injures de tous genres. J’ai compris donc que sur cette terre le racisme est faible et ne peut pas dépasser une certaine ligne. employée de commerce oui, mais maire non. Il y a quelques mois je voudrais louer une maison. J’appelle l’agence immobilière pour un rendez-vous. J’arrive à l’agence pour le rendez-vous, l’agent immobilier me claque la porte au nez, parce qu’il ne veut pas faire louer la maison aux étrangers. Il a fallu lui expliquer que je suis Italienne et non étrangère. Ce qui me choque est que certaines personnes vont jusqu’à dire que ma candidature est une provocation. mais pourquoi ces personnes ne pensent pas la même chose pour les autres candidats Italiens comme moi dans la même commune » ? Compte renDu rené kouamé

le mois de pAsCAl BouA

Soudan du Sud le gâchis

e 9 juillet 2011 est officiellement né le Sud-Soudan, 193e État des Nations Unies, suscitant de grands espoirs de paix, de démocratie, et de développement économique et social au sein des populations. Mais c’était sans compter avec les luttes fratricides opposant en interne les « pères » de l’indépendance. Avant la partition d’avec le Soudan, ce nouvel État a été ravagé par deux longues guerres civiles qui ont fait plusieurs millions de morts en 55 ans. Moins de trois ans après l'indépendance du pays, une nouvelle guerre a éclaté le 15 décembre au sein de l'armée sudsoudanaise entre troupes loyales respectivement à MM. Kiir et Machar, (ancien vice-président limogé en juillet dernier) avant de se propager dans le pays. Après quatre mois et des milliers de morts, les belligérants sont parvenus à la signature d’un accord de cessez le feu le 9 mai à Addis-Abeba en Ethiopie. Cet accord n’a pas tenu 24 heures et a été violé plusieurs fois depuis ; poussant le Conseil de sécurité des Nations Unies à adopter mardi 27 mai , une résolution sur le Soudan du Sud dans laquelle il demande notamment aux deux parties en conflit d'appliquer immédiatement les accords de cessez-le-feu et menace de sanctions ceux qui remettent en cause la paix. MM. Kiir et Machar, sous pression internationale et personnellement menacés de sanctions américaines, s'étaient également mis d'accord sur le principe d'un gouvernement de transition et sur celui de futures élections, mais les modalités de mise en œuvre de ces deux questions n'ont pas progressé depuis. La rivalité entre les deux hommes à la tête du régime a divisé l'armée sur des lignes ethniques et exacerbé de vieilles rancunes et les haines recuites entre Dinka et Nuer, les deux principales communautés dont MM. Kiir et Machar sont respectivement issus. Le conflit, accompagné de massacres et d'exactions à caractère ethnique contre les civils, a déjà fait plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et chassé de chez eux

Salva Kiir et Riek Machar

plus de 1,3 million de personnes. Le gâchis est immense. MM. Kiir et Machar tiennent en leurs mains le destin du jeune pays, et doivent faire cesser cette "guerre insensée", comme les y a ardemment exhortés, déjà en janvier dernier, Mgr Daniel Deng Bul, une des personnalités religieuses les plus respectées du pays. Un précédent accord de cessez-le-feu, conclu en janvier, n'avait tenu que quelques heures. Hélas, l’on a tout à craindre en regardant les images télé des deux dirigeants, qui ont échangé une poignée de mains, se sont entendus sur la nécessité de former un gouvernement de transition, "meilleure chance" selon eux pour aller de l'avant. Tant ils apparaissent si peu crédibles et « transpirent » la mauvaise foi. Même, et surtout, quand ils tentent de rassurer l’opinion : "Maintenant que nous avons repris nos esprits... le dialogue est la seule solution à nos problèmes", a déclaré Salva Kiir lors de la signature de l'accord à Addis-Abeba. "Nous allons continuer à avancer dans la bonne direction." Le chef rebelle Riek Machar, limogé en juillet dernier de son poste de vice-président par Salva Kiir, a déclaré aux médiateurs qu'il n'avait jamais voulu en arriver là."Je n'avais aucune raison de plonger le Soudan du Sud dans la guerre", a-t-il dit. Le chemin de la paix est encore long, et la tache du gouvernement de transition, s’il voit le jour, s’annonce titanesque. Reste à souhaiter que selon l'accord conclu début mai en Ethiopie, le gouvernement de transition puisse rester en place jusqu'à la tenue d'élections générales en 2015. p.B.

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Culture

Abdou Diouf célébré par des anciens collaborateurs et amis

Le Cercle des anciens et des amis de l’Organisation internationale de la Francophonie (Cado) a offert, le 15 mai dernier, un dîner-gala au Pavillon-Dauphine, à Paris, en l’honneur de son Secrétaire général (Sg), M. Abdou Diouf. « Cette année, c’est le Sénégal qui est à l’honneur. Nous avons choisi de rendre hommage au présidentAbdou Diouf pour ce qu’il a fait pour son pays, le monde en général et la Francophonie en particulier» a confié Mme Marie-Louise Akondjia, présidente de Cado.

e dîner-gala de reconnaissance organisé dans les somptueux salons du Pavillon-Dauphine avait, au-delà de toute considération, pour objectif de récolter des fonds pour la réhabilitation de l’école Emile Sarr de Saint Louis au Sénégal, autrefois fréquentée par le Sg de l’Oif, M. Abdou Diouf. Cet établissement primaire construit au début du XXe siècle, en1909, est dans un état de vétusté inquiétant. Ne répondant plus aux normes de sécurité requises, l'on redoute que les murs s’écroulent sur les 356 élèves qui y sont inscrits. D’où la nécessité des travaux pour sauver ce patrimoine historique par devoir de mémoire. De source de cette association « Outre Abdou Diouf, l’école a aussi accueilli une brochette de personnalités. De Lamine Guèye, premier Président de l’Assemblée nationale du Sénégal à Moktar Ould Daddah, premier Président de la République de Mauritanie, en passant par Amadou-Mahtar M’Bow, ancien Directeur général de l’Unesco, sans compter la dizaine de ministres ou d’anciens ministres sénégalais. » Joignant l’utile à l’agréable, le Cado a donc mis les petits plats dans les grands à sa soirée d’hommage au Sg de l’Oif. En effet, près de 350 couverts ont été dressés pour la circonstance pour attabler confortablement les nombreux invités de marque. On comptait parmi les convives, le ministre français de l’Intérieur, M. Bernard Cazeneuve, son homologue sénégalais, M. Abdoulaye Daouda Diallo qui représentait le président Macky Sall, et la Procureure géné26 Diasporas News N°53 Juin 2014

Fatou Bensouda, Abdou Diouf, Bernard Cazneuve

Alphadi et Marie-Louise Akondjia

Manu Dibango

rale de la Cour pénale internationale (Cpi), Mme Fatou Bensouda. En tout cas, la stratégie marketing de Cado a bien fonctionné. Tenus en haleine par l’animateur vedette, Amobé Mévégué de France 24 et le célèbre saxophoniste Manu Dibango, le tout dans une ambiance de fête à l’africaine, les invités n’ont pas hésité à mettre la main à la poche. Les tickets de la tombola se sont arrachés comme des petits pains. Les gagnants sont repartis avec de nombreux lots.

Depuis sa création le 5 décembre 2011, c’est désormais une tradition pour le Cado d’organiser ce genre d’événements VIP pour lever des fonds de soutien aux projets à caractère social. Cette association a d’ailleurs à son actif, le financement d’un projet multimédia en faveur d’une association de femmes au Burundi et celui d’une école au Cambodge, pour ne citer que ces deux exemples. Landry Rukingamubiri

Culture

SILUé, l'artiste-peintre ivoirien prône le métissage artistique en Italie

L’artiste Silué expose le « Collant » avec un style propre à la nature morte

«L

e collant » comme un leitmotiv est le thème que véhicule à travers toutes ses expositions l’artiste Ivoirien Silué Joachim. La dernière exposition qui était placée sous le parrainage de Son Excellence Janine Tagliante-Saracino, ambassadeur de la Côte d’ivoire en Italie, organisée par le

Sliue Joachim posant devant un tableau

musée Il Correggio, en collaboration avec le groupe artistique Angolo Arte, a ouvert ses portes le 12 avril 2014 à Correggio dans la province de Reggio nell’Emlia, et a connu son apothéose le 04 mai 2014. Silué Joachim, peu connu du milieu artistique ivoirien, a fait son chemin en Italie. Il est peintre, sculpteur et designer. Kagnedjatou Joachim Silué, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un artiste d’un grand talent. Né à Abidjan (Côte d’Ivoire), il quittera son pays à l’âge de 18 ans pour l’Italie où il fera ses études. Silué est titulaire d’une Licence des Arts plastiques à l’Académie des Beaux Arts de l’université de Bologne et du diplôme scientifique de géomètre. L’exposition nommée « le Collant » de notre artiste, porte sur la nature morte, s’apparenterait à l’esthétique du Vohou-vohou qui est une tech-

nique picturale ivoirienne. Le collant, est un métissage culturel que traduit l’œuvre de Silué. Le talent que reflète son œuvre a convaincu toute une région, si bien que la municipalité et l’administration régionale provinciale se sont engagées dans l’organisation de cette exposition qui a refusé du monde le jour inaugu-

des cultures différentes permettent que se crée en eux une éclosion, une force qui a la grande liberté de pouvoir utiliser, de pouvoir s’inspirer de toute cette biodiversité culturelle. Aujourd’hui on découvre après la crise toute une génération de jeunes artistes ivoiriens éparpillés dans le monde et qui se sont approprié des instruments d’expres-

L'ambassadrice, le maire de Correggio et l'ariste Silué

ral. Madame l’Ambassadeur de Côte d’ivoire qui a eu le plaisir de découvrir l’artiste a décidé de le soutenir dans son parcours, comme elle sait bien le faire, puisqu’elle s’est engagée personnellement dans la promotion des artistes ivoiriens résidents en Italie depuis sa prise de fonction. Ce professeur titulaire de chaire de la faculté de Médecine, n’a pas caché ses émotions devant l’œuvre de l’artiste en ces termes « Silué est une réussite, Léopold Sedar Senghor, homme de culture et politique Sénégalais avait annoncé le métissage culturel comme l’avenir du monde. Il parlait de métissage culturel avant la mondialisation. Le métissage ce n’est pas une juxtaposition de cultures, mais plutôt une rencontre entre cultures qui s’entremêlent et qui donnent naissance à un nouvel inattendu, plein de force. Les artistes qui se laissent pénétrer par

sion de l’art moderne mais qui expriment cette culture et cette force de la biodiversité. Je pense que Silué Joachim est un exemple typique de cette génération. Et mon rêve est d’organiser une grande exposition avec tous les artistes ivoiriens résidents en Italie pour leur permettre de se connaître et d’échanger. La culture est avant toute chose, elle est notre essence et comme le dit Edouard Herriot (homme politique et écrivain Français de 1872- 1957) « Quand on a tout oublié, ce qui nous reste c’est la culture ». En effet la culture selon l’anthropologie est l’ensemble des croyances, connaissances, rites, comportements d’une société donnée. Certains par contre réservent le terme culture aux productions matérielles d’une société, préférant parler de civilisation à propos de productions matérielles. L’artiste Silué N°53 Juin 2014

27 Diasporas News

Culture Joachim issu donc de deux cultures affirme qu’il a un devoir de catalyser ces deux cultures pour se chercher une identité d’où le thème Collant qu’il véhicule à travers son œuvre. Coller les deux mondes, celui qui l’a vu naître et l’autre qui l’a vu grandir. Quel message l’artiste veut-il véhiculer à travers donc cette image de métissage culturel ? Silué Joachim nous a –t-il répondu : « Derrière le métissage culturel que reflète mon œuvre j’essaie plus ou moins à travers la nature morte d’attirer l’attention des hommes de pouvoir, ceux qui ont le pouvoir de décider sur les faits de société. La plus part de mes tableaux sont issus d’une souffrance, et à travers la souffrance, dénoncer pour qu’au moins chaque citoyen ait au minimum le droit de vivre, et surtout vivre en liberté. Dans ce monde aujourd’hui, il ya des personnes qui ne trouvent pas à manger et à boire. Alors que ces personnes qui ne trouvent pas à manger sont celles-là mêmes qui créent les opportunités dans la culture, dans l’agriculture etc.… Le paysan

africain qui cultive le café, le cacao, ne sait même pas à quoi sert tout ça. Il ne peut même pas vivre convenablement de ce qu’il produit. Le fruit de sa propre production devient quelque chose de très lointain à lui. Il n’a même pas la possibilité d’y accéder. Je cherche donc à dramatiser toute cette vie de tristesse dans un monde où la culture est assez valorisée pour pouvoir atteindre le sommet des pouvoirs ». La cérémonie inaugurale de ce vernissage a pris fin par les félicitations du maire de la commune de Correggio, Madame Adriana Cogode qui a souligné que sa ville est une cité d’art et de culture. Elle a manifesté sa grande satisfaction d’accueillir dans sa commune un jeune artiste d’une dimension inattendue et l’encourage à continuer parce qu’il fait déjà partie des grands artistes de ce pays. Elle espère donc que cette exposition de Silué Joachim soit un grand lien entre les deux cultures et surtout entre la Côte d’ivoire et sa commune. Il faut souligner que Son Excellence

Janine Tagliante-Saracino, dame de culture, a été sollicitée dans la même journée du 12 avril 2014 à une autre exposition d’une artiste peintre d’origine Australienne qui exposait au musée de la fondation Pino Pascali dans la commune de BARI, ville du sud-est de l’Italie des photos sur la ville historique Ivoirienne de Grand-Bassam. Cette exposition a montré le riche patrimoine culturel de la cité de Grand-Bassam, patrimoine universel de l’UNESCO, par la présentation de photographies de la ville, des places et des habitants. L’artiste a permis aux nombreux participants venus de toutes les régions d’Italie de découvrir Grand Bassam dans sa diversité. Ainsi cette autre cérémonie qui aura suscité assez de curiosité a connu un succès sans précédant comme l’a témoigné Madame Kangah Ahou Rosine, premier conseiller à l’ambassade de Côte d’ivoire à Rome qui représentait l’ambassadrice Janine Tagliante-Saracino marraine de la cérémonie. Compte rendu RENE KOUAME (Italie)

Avis de Remerciements - La grande Famille TAPE et alliés à Daloa, Abidjan, et en Europe, - Feu Zagbré André Tapé, Enfants et alliés à Abidjan, Daloa et en Europe, - La grande Famille ALLUI et alliés à Yamoussoukro, Abidjan et en Europe, - Mme Kla Catherine ALLUI à Gromiankro et enfants, - Mlle Fabienne SIDIBE, famille, alliés, amis à Abidjan, Paris et à Montréal, - Les frères, sœurs, amis d’Edmond à Paris, Abidjan, Daloa et en Europe, Les parents et amis, très sensibles aux nombreuses marques d`affection, de compassion, de solidarité, de soutien moral, spirituel et matériel qui leur ont été témoignées lors du rappel à Dieu le 19 Avril 2014 à l'hôpital du Kremlin Bicêtre (Val de Marne) en région parisienne de leur fils, père, frère, cousin et ami, 28 Diasporas News N°53 Juin 2014

Thierry Edmond Tapé

Dans l`impossibilité d`y répondre individuellement, vous prient de trouver ici l`expression de leurs sincères remerciements, leur infinie gratitude et profonde reconnaissance. Ils adressent particulièrement leurs remerciements à : M. Hamed BAKAYOKO, Ministre d’Etat, ministre de la sécurité et de l’intérieur, SEM Charles Providence GOMIS, Ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, La direction et le personnel du Magazine Diasporas - News, L’amicale des dix (10) communes d’Abidjan, Les amis et amies de Thierry Edmond Tapé.

HorosCope

Mois de juin 2014 BéLIer

LION

sAgIttAIre

D'un côté, il y aura ce que vous aurez envie de faire et d'un autre, ce que vous devrez faire. Les deux seront largement différents. Notamment à cause de la famille qui pèsera lourd dans vos occupations du mois. Cela pourrait engendrer une nervosité exacerbée.

Voici un mois au cours duquel vous essayerez de tout régler par vous-même. Les astres vous feront comprendre que vous aurez besoin de l'appui et des conseils des autres. Si vous faites bande à part, on pourra vous le reprocher et vous risquez de vous épuiser.

Voici un mois que vous apprécierez certainement. Même si vous aurez pas mal de difficulté à vous concentrer dans votre travail, votre bonne humeur, vos idées originales et vos amours au beau fixe vous porteront.

tAureAu

vIerge

CAPrICOrNe

Vous aurez envie de relever des défis et vous serez prêt à tout pour y parvenir. Personne ne pourra vous décourager et, si vous décidez de vous occuper d'un dossier, gare à qui essayera de vous le retirer.

Vous aurez plus la tête dans vos vacances, tournée vers l'étranger et vos amours que dans la direction de vos contingences quotidiennes. À terme, ce sera très positif, car vous avez besoin d'apporter de la nouveauté dans votre vie.

Encore beaucoup d'interrogations sont à prévoir durant ce mois de juin. Notamment concernant le domaine professionnel et familial. Mais vos amours seront là pour vous mettre du baume au coeur et vous aider à faire vos choix.

BALANCe

verseAu

Voici un mois au cours duquel vous aurez de grandes envies de changements et de progression. Malheureusement, la conjoncture astrale vous fera penser que vous n'avez pas les moyens de vos ambitions.

Vous prendrez plaisir à vous retrouver au milieu de votre clan, qui vous apportera beaucoup d'amour et de chaleur. D'autre part, vous aurez tendance à vous impatienter quelque peu du côté professionnel.

sCOrPION

POIssONs

Il y a des chances pour que ce mois vous apporte beaucoup de clefs quant à vos objectifs, surtout en ce qui concerne le domaine professionnel. Depuis un an et demi que vous vous posez moult questions, vous en avez assez.

Voici un mois qui vous donnera l'impression de manquer de latitude pour agir et pour vivre ce que vous avez réellement envie de vivre. Ce sera plus dans votre tête que cela se passera, car dans les faits rien ne justifie cet état.

gémeAuX Bon anniversaire ! Toute la période sera faite de surprises, qui vous obligeront à sortir des sentiers battus et à quitter votre zone de confort.

CANCer Voici un mois qui ne vous laissera pas insensible, car il comportera son lot de mouvement, auquel il faudra que vous adhériez. En effet, vous aurez tendance à vouloir structurer et faire avancer vos amours, des propositions professionnelles alléchantes se présenteront et vos amis seront une source de joie et d'énergie.

Gastronomie : POISSON SALÉ Durée

Difﬁculté Personnes

INGREDIENTS

800 G de Capitaine salé (ou Morue) 1 poivron vert 1 poivron rouge 3 oignons moyens 5 gousses d’ail Huile de tournesol

1 cube de bouillon culinaire 5 petites aubergines 2 feuilles de laurier Poivre noir ou blanc 1 piment vert 4 gombos entiers 1 persillade

PRÉPARATION

La veille au soir, coupez le capitaine en morceaux moyens. Mettez-le dans une grande casserole d’eau froide (2 L à 2,5 L) et laissez-les tremper toute la nuit. Le lendemain matin, écaillezle et rincez-le à l’eau claire puis remettez-le dans un bain d’eau froide pendant 3 heures. Egouttez les morceaux de poisson dessalés dans une passoire. Fa ite s c h au f f e r u n ba i n 30 Diasporas News N°53 JuiN 2014

2 cuillères à soupe de coulis tomate ½ Verre d’eau. 15 piments oiseau 2 cuillères à soupe de poivre noir en grain

d’huile, ajoutez-y 2 gousses d’ail, faites frire les morceaux de poisson préalablement poivrés. Egouttez-le sur du papier absorbant. Réservez. L avez, faites bouillir les aubergines, épluchez-les puis réservez. Lavez et coupez les poivrons en deux puis en lamelles pas trop fines. Epluchez, lavez, puis coupez en rondelles les 3 gousses d’ails et les 3 oignons.

Retirez les pédoncules et les extrémités pointues des gombos puis lavez-les. Faites revenir dans un filet d’huile les oignons, l’ail, les poivrons, les gombos et ajoutez les 2 cuillères à soupe de coulis de tomate, les feuilles de laurier, le piment vert, le bouillon de cube émietté, le poivre, mouillez avec un peu d’eau (1/2 verre) et laissez mijoter 20 minutes. Ajoutez le poisson, mélangez

bien puis ajoutez délicatement les aubergines et laissez mijoter encore 5 minutes sans remuer. Ajoutez la persillade. Recette Congolaise servez avec des bananes plantains ou du Manioc. Bon appétit. Danielle EBENGOU

Diasporneawss

Diasporas news

N°53 JuiN 2014

La référence afro-c

aribéenne

Libye RévoLution aCte iii

Fatou bensouda vise boko HaRaM

LA RéFéRENCE AFRO-CARIBéENNE

COMMUNIQUER - S’INFORMER - VISIBILITE OPTIMALE - IMPORTANTE DIFFUSION

"SoYEz... DIASPoRAS-NEwS"

didieR MavuenzeLa La CHeviLLe ouvRièRe du FiGb

Co up e du M on de 2014 Enfin l’annéE dE l’afriquE ?

baRbaRa ababio Cap suR La MaiRie de poRCia DoSSIEr 4 Ne pas jeter sur la voie

polItIquE 6

InvIté 10

Sport 12

publique

EnvIronnEmEnt 18 CulturE 24

SoCIété 26

N°53

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N°51

N°50

N°49

N°48

LA MEILLEURE SoLUTIoN PoUR ToUTES voS PUBLICITES Diaspornewass

N°43 JUILLET-AOÛ T 2013

LA RÉFÉRENCE AFRO-CAR

IBÉENNE

MADIBA SES DERNIERS INSTANTS ?

BARACK OBAMA SON SOMMET ÉTATS-UNIS AFRIQUE

DR ASSA NIAKATÉ SES CONSEILS SANTÉ AUX VOYAGEURS

TOGO

ENFIN DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES

FOOTBALL-PEOPLE

MADAGASCAR

NAUFRAGE DE LA GRANDE ÎLE

DoSSI oSSIer 4 Ne pas jeter sur la voie

N°47

N°46

N°45

N°42

N°41

N°40

N°44

N°39

ELIAQUIM MANGALA À L'ÈRE DU TEMPS

PolItIque 6 SPort 16 Société 18 InvIté 19 eConomIe 22 PeoPle 24 Culture 26

publique

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