Diasporas news
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Can 2012
N°24
La référence afro-caribéenne
poster des
"Panthères" du Gabon
Novembr e 2011
Regards croisés sur deux présidents qui veulent changer la face du monde
Obama-Sarkozy Développement du millénium
Gloria Mika invite la jeunesse africaine à s'impliquer
Kadhafi Adieu au "Roi des Rois d'Afrique" Invitée du Mois
Mme Cléménce Mezui MBOULOU La Porte-parole d'Ali Bongo parle Cotation en bourse
Samuel Maréchal le militant de la cause des sociétés africaines
Prix Nobel de la Paix 2011
Les femmes à l'honneur
Dossier
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Politique
Ne pas jeter sur la voie publique
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Environnement 14
Invité
18
Société
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Rencontre
24
Diasporas news La référence afro-caribéenne
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Le CNT et les investissements de Kadhafi en Afrique
E
pris d’un panafricanisme intéressé, souvent contesté par ses pairs à cause de l’excentricité de ses idées et des nombreuses contradictions internes libyennes, les populations noires autochtones ou allochtones sont traitées comme des moins que rien, Mouammar Kadhafi rêvait de grandes choses. De son vivant, ce mégalomane tyrannique du désert était parmi les plus gros contributeurs du budget de l’Union Africaine (25 %) et payait les cotisations de certains des 54 Etats membres en difficulté de trésorerie. Poussé par cette fièvre fédératrice et la surabondance de la rente pétrolière, le colonel Kadhafi ne lésinait pas sur les moyens.
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Pour être partie prenante dans les affaires de ses voisins, il avait créé dans les années 90 la Libyan African Investment Company (Laico) qui est une filiale de la Libyan Arab Foreign Investment Company (Lafico). Cette structure de financement de la Libye à l'étranger est comparable à l’AFD (Agence Française de Développement). Cet outil de financement du développement qui permettait de répondre aux besoins des pays du Sud, gère le portefeuille que Mouammar Kadhafi avait alloué, hors pétrole, à des investissements dans 25 pays africains. Le cumul des investissements de la Laico en Afrique subsaharienne était estimé à 1 milliard de dollars.
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Avec la hausse de ses revenus pétroliers, la Libye avait même augmenté de 2 milliards de dollars le fonds consacré aux pays du continent sur la période 20082012. Et, le tourisme et l'hôtellerie représentaient les 60 % des investissements. La Laico était également présente dans les télécommunications, notamment au Niger, dans l'agroalimentaire, l'agriculture et l'hydraulique, les mines, les centres commerciaux (…)
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Après une décennie d’exercice, les investissements de la Libyan African Investment Company se comptaient par centaines sur le continent. En effet, pour plaire et se rendre incontournable au sein des instances dirigeantes de l’Union Africaine, Kadhafi n’hésitait pas à soudoyer ses pairs. Il déboursait des milliards de N°14
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Une obsession que nombre de ses détracteurs qualifiaient d’ailleurs d’utopique. Parmi ces innombrables réalisations, on compte la belle mosquée qui domine la capitale du Niger, Niamey, construite dans les années 70. Un don du guide qui avait une forte préférence pour les lieux de culte. Idem au Mali où il a fait construire également une mosquée à Bamako et a contribué au financement d’un complexe pour le gouvernement malien. Kadhafi a également investi beaucoup d’argent au Tchad voisin et au Burkina Faso. Le luxueux hôtel Libya (Sofitel Ouaga 2000) 5 étoiles est un bel exemple de cette coopération Sud-Sud développée à travers la Laico. Mouammar Kadhafi n’étant plus de ce monde depuis le 20 octobre 2011, ces actifs à l’étranger pourraient faire l’objet de conflits d’intérêts entre les nouveaux maîtres de la Libye et les pays africains qui ont énormément bénéficié des investissements et des fonds de la Laico. Au moment où le CNT fait l’état des lieux de la gestion de Kadhafi, va-t-il demander des comptes aux Etats africains bénéficiaires des réalisations de la Laico ? Comment va-t-il s’y prendre dans un contexte où l’assassinat de Kadhafi est très mal interprété et perçu comme une vendetta occidentale ? Loin s’en faut, il est clair que les dirigeants du CNT n’auront pas la main heureuse pour prendre possession de cet héritage incommensurable. Du reste, il y a de fortes chances que les chefs d’Etat africains qui furent de très bons amis de Mouammar Kadhafi ne coopèrent pas facilement avec le CNT et encore moins ne rétrocèdent les fonds alloués à leur pays. On voit bien que M. Abdel Rahim al-Kib, le tout nouveau Premier ministre du gouvernement de transition en Libye, nouvellement élu, devra user de beaucoup de diplomatie et de tact pour se faire accepter par la grande famille de l’Union Africaine en général et les thuriféraires du guide en particulier. Clément Yao
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dollars pour construire des routes, des mosquées, des écoles, des hôtels de luxe (…) chez ses voisins les plus pauvres ou du moins chez ceux qui acceptaient de se faire payer rubis sur l’ongle leur soutien et adhésion à son idée des « Etats-Unis d’Afrique ».
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Une erreur s’est glissée dans l’article ‘’Françafrique’’ de notre dernière parution à propos des valises d’argent qui circulent sous le manteau venant des anciennes colonies françaises d’Afrique noire au bénéfice des dirigeants politiques français de tous bords. Il ne s’agissait pas d’Albert Bourgi mais bien de Robert Bourgi. Nous tenons à nous excuser pour les inconvénients qu’auraient pu causer cette erreur malencontreuse. La Rédaction
Edito Diasporas News
Numéro 24 de Novembre 2011 Diasporas-News Édité par DCS Group Agence de Communication en Relations Publiques et Services 39, Rue Félix FAURE 92700 COLOMBES Site: www.diasporas-news.com Tel : +339 50 78 43 66 Fax : +339 55 78 43 66 Mob : +336 34 56 53 57 contact@diasporas-news.com Contact Publicité +336 34 56 53 57 publicite@diasporas-news.com Directeur de Publication Thomas DE MESSE ZINSOU redaction@diasporas-news.com Ont collaboré à ce numéro : CLEMENT YAO Alex ZAKA Lucien HOUNKANLI Brigitte YODE Faustin DALi Richard JOFFO Lamine THIAM Cécile DIMOUAMOUA Paul OULAI DIRECTRICE COMMUNICATION POUR L’AFRIQUE BEATRICE SOUMAH DIRECTRICE Promotion Marketing - Publicité Coura SENE Direction Artistique Christèle KARMEN DANDJOA Développement Région Rhône-Alpes MARIETTE DA MATHA SANT'ANNA Dieudonné SOME WENS Développement Rhône Valentin G. SIKELY Développement de l’Hérault Benjamin AKA Développement Haute Garonne Jérôme M’BOUA Développement Alpes Maritimes Christian BOUTILIER Direction Commerciale Ornella MALLET Jean Marie OULAI DE VIANNEY Cissé SINDOU, Moussa DIOMANDE Dépôt légal : à parution ISSN : 2105-3928 Impression : En France La reproduction totale ou partielle des articles, photos ou dessins publiés dans ce magazine, sauf accord préalable, est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Les documents reçus deviennent propriété du magazine.
Dossier
Obama et Sarkozy Regards croisés sur deux présidents qui veulent changer la face du monde Nicolas Sarkozy et Barack Obama, deux présidents au style de gouvernance presque comparable, dont la modernité de la vision politique pour leur pays respectif et le monde de façon générale a convaincu leurs partisans et électeurs. La sollicitation d’un second mandat sonne comme une nécessité de vouloir changer à tout prix la face du monde.
L
e 6 novembre 2012, Barack Hussein Obama, 44ème président des Etats-Unis, briguera un second mandat de quatre ans, à 50 ans révolus, sous la bannière du Parti démocrate. Une élection qui l’opposera sûrement à un adversaire républicain qui sera connu lors des prochaines primaires de ce parti. D’ores et déjà, pour de nombreux sondeurs, le premier afro-américain à accéder à la Maison Blanche a de fortes chances de prêter de nouveau serment le 20 janvier 2013. En attendant la grande bataille électorale, Barack Obama et son équipe mettent les bouchées doubles pour séduire l’électorat américain. En France, la prochaine élection présidentielle de la Vème République se tiendra le 22 avril 2012 pour le premier tour et le 6 mai pour le second. Même si officiellement le président
Sarkozy
sortant, Nicolas Sarkozy, âgé de six ans de 4 Diasporas News
Barack OBAMA et Nicolas Sarkozy
Barack OBAMA et Nicolas Sarkozy
plus que Obama (56 ans), n’a pas encore fait savoir son intention de briguer un second et dernier mandat, tout porte à croire qu’il est le candidat naturel de son parti, l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire). Nous avons affaire à deux présidents de même génération dont les premiers mandats sont empreints de beaucoup de bonnes intentions même si des ratés sont à relever. Nous nous garderons de faire un bilan au risque de nous focaliser sur un étalage incomplet de faits et d’actes. En revanche, nous retenons qu’ils ont été des présidents de grandes réformes administratives et qu’ils se sont taillé par la même occasion un rayonnement international enviable. Nicolas Sarkozy et Barack Obama, qui s’admirent d’ailleurs mutuellement, étaient sur tous les fronts. On les a vus main dans la main sur la question de l’Afghanistan. Ce qui n’avait toujours pas été le cas sous la présidence de Jacques Chirac et de George W. Bush quand il s’est agi d’aller faire la guerre à l’Irak de Saddam Hussein, supposé être un des soutiens
indéfectible de Ben Laden et de son organisation Al Qaïda. Même convergence de vue sur la question de la lutte contre le terrorisme dans le monde. Là où les Etats-Unis posent les pieds pour combattre le terrorisme, la France, très solidaire, y envoie ses troupes. Et, peu importe le prix à payer. Aujourd’hui, près de 4 000 soldats tricolores risquent leur vie tous les jours dans l’ISAF (la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité) où les Américains ont le plus gros contingent, «Pour rétablir paix et stabilité dans ce pays et contribuer à son développement» contre les « méchants » talibans. Quant au bilan, le nombre de soldats français tombés au combat depuis 2001 est porté à 74. Un lourd sacrifice qu’assume l’Elysée qui considère que «Ces opérations récentes, bien que meurtrières, n'entament pas la résolution de la France. » (Sic !) De mémoire, sous la mandature de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama, jamais les
chefs de l’exécutif français et américain n’ont partagé autant d’opinions sur la question de la démocratie et la façon dont les Etats doivent être désormais dirigés en dépit de leur souveraineté. Ils ont redessiné la cartographie du monde, les rapports de force, et redéfini surtout le profil du nouveau dirigeant du 21ème siècle. Pour prétendre diriger un Etat de nos jours, il faut remplir des conditions très strictes et précises avant d’être accepté dans le club privé des chefs d’Etat exemplaires. Du reste, il faut être un amoureux de la démocratie, un pieux des droits de l’homme et épouser la bonne gouvernance pour le meilleur et le pire du capitalisme. Pour les petits Etats qui ne se sont pas encore rangés sous le parapluie des puissances occidentales, il vaut mieux compter parmi les pays certifiés comme « démocratie en développement.» Sarkozy et Obama n’ont de cesse de donner des leçons de démocratie aux dirigeants récalcitrants du monde qui font la sourde oreille à leurs recommandations et n’hésitent pas à les prévenir qu’ils en tireront toutes les conséquences. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son clan en savent quelque chose. Lui qui a voulu se mettre en travers de la démocratie en refusant de céder le pouvoir alors qu’il avait perdu les élections présidentielles dans son pays, la Côte d’Ivoire. Les dernières victimes du rouleau compresseur franco-américain sont le Libyen Mouammar Kadhafi et les siens. Eux non plus, n’ont pas vu venir le vent du changement mené par le CNT (Conseil National de Transition) et insufflé par l’Occident. Lors de son premier déplacement en terre africaine en 2009 après son élection, Obama n’avait-il pas invité les Etats africains à se
doter d’« institutions fortes et non d’hommes forts » ? Ceux qu’on a appelé les dinosaures ne se sont même pas sentis indexés au point que certains continuent de tripatouiller leur constitution pour se maintenir ad vitam au pouvoir. A l’inverse, il y a une génération de chefs d’Etat africains taillés sur le modèle occidental, des technocrates, respectueux de la démocratie et des droits de l’homme. A ceux-là, le président américain n’hésite pas à distribuer des bons points pour conduite exemplaire, à leur offrir un voyage « Important visitor » à Washington avec le ticket d’entrée à l’AGOA pour ceux qui n’en sont pas encore membres. Le 29 juillet dernier, quatre chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest, triés sur le volet, ont été les honorables invités de Barack Obama. Il y avait l’Ivoirien Alassane Ouattara, le Béninois Boni Yayi, le Guinéen Alpha Condé et le Nigérien Mahamadou Issoufou. Ils ont été congratulés à la Maison Blanche devant les caméras du monde entier. C’était là une façon, pour le
il faut remplir des conditions très strictes et précises avant d’être accepté dans le club privé des chefs d’Etat exemplaires. locataire du Bureau ovale, de les encourager à démocratiser davantage leur pays respectif. A l’inverse, cela n’était-il pas aussi une façon insidieuse d’inciter les mauvais élèves à changer de ligne de conduite et à emboîter le pas aux quatre nominés ? Quant à Sarkozy, il a toujours plaidé pour la démocratie et les droits de l'homme en Afrique comme un «héritage commun» en se défendant de vouloir plaquer artificiellement des valeurs occidentales sur les sociétés africaines. « L'émergence de la démocratie dans le monde arabe constitue la meilleure réponse au fanatisme.» tel est le fond de sa pensée sur les grands bouleversements qui s’opèrent en
ce moment dans cette partie du monde. Il ne faut donc pas se méprendre sur la chute des régimes dictatoriaux en Afrique. Les spécialistes en géopolitique pensent que ces événements ne se sont pas produits par hasard. Ils auraient été pensés, conçus, encouragés, accompagnés voire provoqués. Le printemps arabe qui a conduit à la chute du Tunisien Ben Ali, de l’Egyptien Hosni Moubarak et plus récemment à l’assassinat de Libyen Mouammar Kadhafi reposerait sur l’hypothèse d’un nouvel ordre mondial qui est en train de se mettre inexorablement en place. Et le couple Obama-Sarkozy semble prendre la tête du peloton. La gouvernance mondiale impulsée par ces dirigeants occidentaux viendrait corroborer cette hypothèse. Pour réduire les déséquilibres mondiaux, les épineuses questions de la monnaie, des prix des matières premières et de tous les autres sujets économiques, sont sur la table du G20, tractées par le couple francoaméricain. C’est donc tout légitimement que les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy peuvent, par exemple, se permettre de donner des orientations politiques et économiques, pour ne pas dire des directives, que le monde entier doit suivre à la lettre. Cette pensée unique dans un monde désormais unipolaire est souvent illustrée par des discours qui en disent long sur le cheminement vers ce nouvel ordre mondial. Mettant sous le boisseau le quotidien de ses concitoyens, Barack Obama, lui-même, se donne de plus en plus une stature de président de la gouvernance mondiale qui est plutôt préoccupé par les problèmes qui touchent la planète entière. « Trop de gens sont encore au chômage, trop d'entreprises ont des problèmes pour se financer et il y a encore trop de déséquilibres dans le monde qui entravent les perspectives de croissance. Nous avons discuté de la façon de coordonner nos agendas de façon à être les plus productifs possible et à proposer le genre de réformes et de suivi qui auront pour résultat la prospérité pour les gens partout dans le monde. » pestait-il lors du dernier sommet du G20. En sollicitant de nouveau le suffrage universel de leurs concitoyens, Nicolas Sarkozy et Barack Obama veulent tout simplement parachever leurs œuvres inachevées. Comme des mousquetaires, ils sont attachés à l’honneur et à l’amitié réciproque. Clément Yao
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Dossier
L’Afrique à l’épreuve de la
démocratisation L’année 2010/2011, est l’année des élections présidentielles et législatives en Afrique. Une sorte d’année charnière pour la démocratie africaine. Retour sur les élections en Afrique ayant marqué l’année 2010 et sur les scrutins déjà passés et à venir en 2011.
C
’est une évidence. Force est de se rendre compte qu’il n’y a pas de justice dans les relations internationales. Il n’y a que des intérêts d’Etats à défendre et à sauvegarder. Et comme rien ne se fait sans les hommes, rien ne se fait sans les institutions, l’Afrique devra se déterminer à faire face à l’épreuve de la démocratisation pour connaître le grand changement, à l’instar des autres continents. Toutefois les hommes ne manquent pas, seules les institutions, qui sont souvent le ventre mou du maillon. Les élections étant la première expression démocratique, il est normal qu’on s’y attache. Tout commence au Togo où Faure Gnassingbé inaugure le calendrier électoral 2010-2011. Le 4 mars 2010, le fils du ‘‘Timonier’’ est réélu avec 60% des voix. Tandis qu’Omar El-Béchir recueillait 68,24% des suffrages lors de la présidentielle et des législatives au Soudan, le 11 avril 2010. En Ethiopie, le président Meles Zenawi et le Front Révolutionnaire et Démocratique des Peuples Ethiopiens (EPRDF), parti au pouvoir, arrivent très largement en tête des législatives le 23 mai 2010.
Pas de surprise à Maurice, le 5 mai 2010. Le premier ministre Navim Ramgoolam, pour un second mandat consécutif d’une durée de 5 ans, remporte les législatives. Pendant qu’au Burundi, Pierre Nkurunziza, seul candidat à la présidentielle du 28 juin 2010, gagne avec un score de 91,62%. A Sao-Tomé et Principe, c’est l’opposition ADI qui remporte les législatives du 1er août 2010. Pour Paul Kagamé l’élection présidentielle du 9 août 2010 n’était qu’une formalité. Il l’emporte avec 93% des voix pour une durée de 7 ans. En Tanzanie, le président Jakaya Kikwete est réélu avec 61,17% des suffrages lors de la présidentielle et des législatives, le 31 octobre 2010. Avec 52,52% au second tour le 7 novembre 2010 après le report du 19 septembre de l’élec6 Diasporas News
tion présidentielle, dont le premier tour a eu lieu le 27 juin 2010, l’ « opposant historique » guinéen est déclaré vainqueur. Quant au président sortant du Burkina Faso, Blaise Compaoré, sa victoire est nette avec 80,98% des suffrages exprimés le 21 novembre 2010. Après plusieurs reports, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, dont le premier tour a eu lieu le 31 octobre 2010, a donné son verdict au second tour le 28 novembre 2010. Est élu Alassane Ouattara avec 54,10% des voix. Le Parti National Démocrate (PND) d’Hosni Moubarak remporte les législatives et les sénatoriales en Egypte le 28 novembre et le 5 décembre 2010. Après avoir gagné la primaire du 7 novembre, Ikililou Dhoinine remporte avec 61% des suffrages les élections du président de l’Union et des gouverneurs des Iles des Comores le 26 décembre 2010 après le report de mai. Tandis qu’au Sud-Soudan, le 9 janvier 2011, c’est le « oui » qui l’emporte avec 98,83% au référendum sur l’indépendance. En République Centrafricaine, le président François Bozizé est réélu avec 64,37% des voix le 23 janvier 2011 dès le premier tour de la présidentielle et des législatives après le report du 16 mai 2010. Après avoir échoué 4 fois, Mahamadou Issouffou remporte avec 57,95% des suffrages la présidentielle du 31 janvier 2011 et les législatives du 12 mars 2011 au Niger. Au Cap-Vert, l’opposant Jorge Carlos Fonseca du Mouvement Pour la Démocratie(MPD) est élu avec 54,26% des voix à l’élection présidentielle du 21 août 2011. Le président Idriss Deby Itno, soutenu par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) est réélu avec
83,59% des voix le 25 avril 2011 au Tchad. Le 13 mars 2011, lors de la présidentielle et des législatives au Bénin, Yayi Boni est réélu avec 53,14% des voix. L’élection présidentielle du 9 avril 2011 au Nigeria confirme à la tête du pays le président Goodluck Jonathan, élu avec 58,89% des suffrages. Mais avant lui, Ismail Omar Guelleh, est réélu avec 80,63% des voix à Djibouti, le 8 avril 2011. C’est sans surprise que Paul Biya est réélu avec 77,989% des voix au Cameroun lors du scrutin à un tour, le 9 octobre 2011.
Du discours de La Baule à celui d’Accra De façon générale, le discours de La Baule proposait la démocratisation du continent aux Africains en échange de l’aide au développement. Dans le cadre de la conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France à La Baule en France, le président François Mitterrand prononce un discours qui marquera une date importante dans les relations entre la France et l’Afrique. Qui selon Roland Dumas, ministre des Affaires étrangères d’alors, se résume ainsi : « Le vent de liberté qui a soufflé à l’Est devra souffler un jour en direction du Sud (…) Il n’y a pas de développement sans démocratie et il n’y
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a pas de démocratie sans développement. » Mais vingt ans après, ce discours est toujours à l’ordre du jour. Nicolas Sarkozy ainsi que Barack Obama l’ont repris à leur compte. Lors d’un voyage à Accra au Ghana en 2009, le président américain Barack Obama a dit aux Africains: « L’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne par exemple, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats. »
rétrogrades et nuisibles au peuple. C’est un dictateur et un usurpateur de pouvoir qui ne mérite pas d’être à la tête de la Gambie. Il doit être mis hors jeu pour rendre le pays enviable et fréquentable. Comme lui, il y a de nombreux chefs d’Etat qui pensent que la démocratie est un luxe pour l’Afrique. Non, la démocratie est un moyen pour le développement économique et social du continent.
Avant d’ajouter : « Le peuple ghanéen a travaillé dur pour consolider la démocratie au moyen de passages pacifiques répétés du pouvoir, même à la suite d’élections très serrées. Grâce à une meilleure gouvernance et au rôle de la société civile naissante, l’économie ghanéenne a enregistré un taux de croissance impressionnant. » De même au Caire, il a dit : « Chaque nation façonne la démocratie à sa manière, conformément à ses traditions. Mais l’histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. » C’est clair pour Barack Obama, la bonne gouvernance et la démocratisation de la vie politique sont les conditionnalités de l’octroi de l’aide au développement.
Tant que des leaders africains quoique battus dans les urnes refuseront de partir, l’Occident viendra toujours au secours de la majorité silencieuse et sans armes. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire où la communauté internationale a chassé Laurent Gbagbo du pouvoir. C’est la pire humiliation pour celui qui se faisait appeler le « Père de la démocratie et l’Enfant des élections en Côte d’Ivoire. » Eh bien ! Que dire du ‘‘Printemps arabe’’ qui a renversé les régimes de Ben Ali de Tunisie, d’Hosni Moubarak d’Egypte et précipité la mort de Mouammar Kadhafi de Libye ? Hormis le cas libyen, il faut saluer le courage et l’audace de la ‘‘rue arabe’’ qui a eu raison des deux premiers cités. A côté des régimes autoritaires sur le continent, on trouve quelques modèles de démocratie et de bonne gouvernance comme le Bénin, Maurice, le Cap-Vert, le Ghana, etc.
Une nouvelle ère
L’Afrique face à son destin
L’année 2010/2011 est l’année des élections sur le continent. Une question majeure pour les Africains qui aspirent à la démocratie pour laquelle ils se battent chaque jour. L’Afrique refuse d’être le théâtre des coups d’Etat d’hier et aujourd’hui des tripatouillages de la Constitution pour ceux qui veulent accéder ou s’accrocher au pouvoir. C’est le cas dans des pays comme le Zimbabwe, la Guinée Equatoriale, le Congo Brazzaville, le Sénégal, le Togo, le Kenya, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, la Libye, le Maroc. Faut-il redouter l’issue de l’élection présidentielle du 24 novembre en Gambie ? Le président gambien Yahya Jammeh, est un autocrate et un charlatan qui prétend guérir le VIH/SIDA sans en donner la preuve. La population vit dans la misère pendant qu’il s’enrichit illicitement. Il a la dent dure contre le Sénégal et même d’autres pays de la CEDEAO.
Il faut reconnaître que l’Afrique ne peut être en marge de la mondialisation. Pour mériter le soutien de l’Occident elle doit s’inscrire dans le processus de démocratisation politique en marche. Mais également, l’Europe et les Etats-Unis doivent être fermes avec les biens mal acquis appartenant aux dictateurs. Le discours de La Baule de François Mitterrand et celui de Barack Obama doivent servir de ‘‘feuille de route’’ pour mettre hors d’état de nuire tous les leaders rétrogrades au pouvoir en Afrique. Ils sont tous corrompus et ne pensent qu’à leur progéniture et non au bienêtre social des populations qu’ils sont censés gouverner. Au pouvoir par des coups d’Etat pour les uns et par des tripatouillages constitutionnels pour les autres depuis plusieurs années, ces dictateurs sont l’image d’une Afrique, à la fois déclinante et corrompue. La communauté internationale doit prendre des mesures pour que ces dictateurs qui se soucient peu de leurs populations rendent des comptes, au même titre que des génocidaires, devant la Cour Pénale Internationale.
On a l’impression que la Gambie est un désert dans la région, voire le monde. A ses visiteurs, M. Jammeh dit que c’est Allah qui lui a donné le pouvoir de renverser le régime de Dawda Jawara en 1994. Alors personne ne pourra lui ravir son fauteuil. Pour la diaspora gambienne le président Jammeh est un fou. Ses intentions sont
Faustin Dali
Politique
Libye le Colonel Kadhafi, c’est fini ! Après 42 ans de règne, le « tyran » achève son parcours dans un tuyau de canalisation au bord de la route, entouré de son fidèle garde du corps et de quelques amazones. Le mystère restera entier quant à la version exacte du déroulement de cette journée du 20 octobre à Syrte.
T
riste fin pour un dictateur : un cadavre conservé dans une chambre froide d’un banal entrepôt de supérette à Misrata. Une file d’attente interminable de rebelles et de civils pour vérifier de leurs propres yeux et immortaliser la photo du tyran gisant à côté d’un de ses fils, Moatassem. Le Conseil National de Transition (CNT) a demandé à sa tribu d’origine si elle souhaitait récupérer le corps du défunt. Finalement, la dépouille a été nuitamment enterrée en plein milieu du désert, dans un endroit inconnu pour que le lieu ne devienne à l’avenir un lieu de pèlerinage.
La bataille de Syrte
Bataille de Syrte
Syrte, fief et ville natale du colonel Mouammar Kadhafi, fut la scène du dernier acte de la fin de 42 ans de règne du Guide libyen. Pour les africains, c’est également la ville de la création de l’Union Africaine et de l’enterrement de l’OUA en 1999. Car l’hôte des lieux, à l’époque, voulait embrasser un grand dessein : créer les Etats-Unis d’Afrique. 10 Diasporas News
Fin août, Tripoli tombe. Le clan Kadhafi et les dignitaires du régime sont passés entre les mailles du filet. Le colonel Mouammar Kadhafi et ses fils les plus impliqués au sein du pouvoir se sont volatilisés. Reste aux rebelles d’achever le « travail » : retrouver les fugitifs et conquérir les deux poches de résistance tenues par les loyalistes. Le CNT lance un ultimatum aux forces pro-Kadhafi de Bani Walid et Syrte. La première ville, bastion kadhafiste, s’est rendue avec une relative facilité et sans grande résistance. Les rumeurs sur la fuite du Guide déchu lui donnaient un don d’ubiquité : tantôt chez les touaregs, le lendemain dans une autre ville. Mais l’âpreté des combats dans les rues de Syrte et le renseignement humain extorqué auprès des prisonniers confortent la présence du dernier carré des fidèles autour du colonel Kadhafi dans le Quartier n°2. Comme toutes les guérillas urbaines, ce sont des combats d’une rare violence. Il ne s’agit plus de frappes chirurgicales délivrées en altitude, mais plutôt une guerre digne des assauts de châteaux forts au Moyen-âge. Plus près de nous, Tripoli, Bani Walid et Syrte ressemblent à la bataille de Fallujah (Irak) en 2006 entre les GI’s et les résistants salafistes. Il fallait creuser des tunnels de maison en maison en parallèle des grandes rues pour mettre hors d’état de nuire les snipers. Quitte à les éliminer avec
Kadhafi une arme blanche dans un ultime combat au corps-à-corps. La singularité de Fallujah reste la guerre des nerfs qui accompagnait les hommes en première ligne. Les sapeurs américains avançaient en installant une sonorisation qui « crachait » du hard rock ; tandis qu’en face,
Otan et Cachette de kadhafi
les résistants repassaient en boucle les cris de femmes et de bébés gémissant. Lors des trois derniers jours avant la chute de Syrte, les thuwars (révolutionnaires) ont essuyé de lourdes pertes dans leurs rangs : une soixantaine d’hommes. Mais le matin du 20 octobre, quelque chose de bizarre retînt leur attention : les tirs de barrage en première ligne avaient baissé d’intensité.
La part de l’OTAN Comme dans les films, lorsque l’ennemi fait le siège, une tentative de percée en force peut
être le seul salut des assiégés. C’est l’option que Salif Al-Islam, le dernier fils de Kadhafi encore en cavale, aurait choisi. Aux dernières nouvelles, il tenterait de rejoindre le Niger en traversant la région désertique de Ghat. Entre la peste et le choléra, il préfèrerait mille fois se rendre à la CPI plutôt que de goûter aux affres des geôles libyennes. Tandis que le Guide Libyen faisait partie d’un convoi de 30 véhicules composés de 4x4 et de véhicules blindés légers. Le dispositif de surveillance aérienne de l’OTAN n’a eu aucun mal à repérer cette colonne de voitures. Ordre a été donc donné aux avions et autres drones de « neutraliser » le convoi. Les images de voitures calcinées montrent que se sortir de ce raid relève déjà d’un petit miracle. Moatassem Kadhafi n’aurait d’ailleurs pas survécu à cette attaque. Le soir même, le centre de commandement de l’Alliance Atlantique a confirmé avoir stoppé une sortie de convoi sans savoir au préalable si le colonel Kadhafi s’y trouvait. Le chauvinisme français s’est encore une fois illustré de la bouche du ministre de la Défense Gérard Longuet. Invité d’une chaîne de radio le lendemain de la mort du colonel Kadhafi, il a affirmé que des avions de chasse français ont effectivement participé au raid de neutralisation. Ne pas avoir leur nom cité au générique n’est pas français, quand bien même la victime est un pays allié. Lors de la guerre des Malouines en 1982 entre la Grande-Bretagne et l’Argentine, le destroyer anglais Sheffield a été coulé par des missiles exocet « made in France » lancés à partir du Mirage SuperEtendard vendu quelques années plus tôt aux argentins. La France n’a pu s’empêcher de chanter « cocorico ! », faisant fi de la douleur des anglais !
Le lynchage du colonel Kadhafi Blessé aux jambes et à la tête au cours du bombardement de son convoi, le Guide libyen se serait réfugié dans une canalisation au bord de la route. Aujourd’hui, ce fameux tube en béton est couvert de tags. Ironie du sort, celui qui vociférait, depuis des mois, disant qu’il irait traquer les « rats », c’est-à-dire les rebelles, se fait prendre comme un prédateur acculé par ses adversaires, dans la savane. A partir de cet instant-là, les versions divergent. Saura-t-on un jour la version exacte des circonstances de la mort du colonel Kadhafi ? Chaque rebelle a eu une histoire particulière qu’il a emmenée au front depuis sept mois : un
membre de sa famille disparu dans les geôles du tyran, un compagnon d’armes tombé dans ses bras… Chacun d’eux caresse le rêve d’obtenir le scalp du colonel Kadhafi ; la source principale de leur douleur et qui aurait pu éviter deux mois de guerre supplémentaires, depuis la chute de Tripoli. Pour mémoire, le couple Simone et Laurent Gbagbo n’a eu la vie sauve, au cours de son exfiltration du palais
public, synonyme d’un grand déballage de sa part. « Nul ne peut se réjouir de la mort d’un homme, fut-il un dictateur. » a déclaré le président Nicolas Sarkozy. Mais ainsi va la fin de règne d’un tyran. En 1945, le fasciste italien Benito Mussolini et sa compagne Clara Pettaci ont été capturés près du lac de Côme et furent exécutés 2 jours après par les résistants. Ensuite le corps de ce dernier a été pendu, exhibé en public. En décembre 1989, lors de la révolution roumaine, l’omnipotent Nicolae Ceausescu et sa femme Elena ont obtenu un simulacre de procès, dans une base militaire de Târgoviste. Sitôt le verdict prononcé, la sentence fut exécutée dans une arrière-cour. Et Saddam Hussein ? Terré comme une taupe dans un trou. Il a dû attendre trois longues années avant de passer son cou par un gibet de potence. Maintenant, qu’adviendra-t-il des révolutions syrienne et yéménite ?
Que deviendra le printemps arabe ? Kadhafi présidentiel jusqu’à l’hôtel du Golf à Abidjan, que grâce à la protection des Comzones. Livré à la vindicte populaire, Mouammar Kadhafi n’a pas eu cette chance. Il a vraisemblablement succombé à ses blessures ou d’un coup de grâce pendant qu’une foule en délire s’agglutinait autour de son ennemi juré.
Qui aurait voulu juger Mouammar Kadhafi ? Quant au verbatim des faits qui se sont produits au moment de la capture de l’ancien dirigeant libyen, le communiqué du CNT essaye de ménager la chèvre et le chou mais l’embarras ne fait pas de doute. Les Nations Unies et Amnesty International réclament une commission d’enquête pour comprendre la circonstance exacte de la mort du colonel Mouammar Kadhafi ! Une autopsie aurait été faite, mais le résultat sera un secret bien gardé. Depuis 1969, que ce dernier était arrivé au pouvoir, les membres de l’actuel CNT n’ont tous pas été dans l’opposition ; il y a les résistants de la 25ème heure. Pour la communauté internationale, faire le procès du colonel Mouammar Kadhafi lui aurait permis d’avoir une tribune et il ne se serait pas embarrassé pour éventer tous les secrets sur les ventes d’armes et les contrats pétroliers signés avec les pays occidentaux. Personne n’avait envie d’un procès
Le colonel Mouammar Kadhafi aurait-il pu fuir, choisir un exil dans un pays « ami » ? Né à Syrte, il mourra dans cette ville. Le CNT a annoncé officiellement la Libye « libérée » le 23 octobre à Benghazi, ville symbolique du début de l’insurrection. La première déclaration du président du CNT Moustapha Abdejalil a quelque peu surpris les alliés de l’OTAN : « la législation de la Libye serait fondée sur la Charia ». Tandis qu’en Tunisie, les premières élections libres, pour la formation d’une assemblée constituante, voient la victoire du parti islamique Ennahada. Ce qui suscite une appréhension voire une inquiétude du côté nord de la Méditerranée. Que les occidentaux cessent de croire que leur démocratie et leur principe de Droit de l’Homme sont la panacée ! Ils les ont imposés sur toute la planète depuis maintenant deux siècles. Nous devrions nous réjouir d’une nouvelle ère où les peuples veulent prendre leur destinée en main. La Charia renvoie à un stéréotype d’un régime théocratique à l’iranienne qui traumatise encore les pays occidentaux. Ces pays arabes ont acquis de si haute lutte leur liberté qu’ils n’accepteront pas qu’on la confisque de nouveau. Les futurs dirigeants seront bien inspirés de veiller à ce que le droit de chaque individu soit respecté et surtout à une meilleure répartition de la richesse. Alex ZAKA
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Politique
Prix Nobel de la Paix 2011 Pour des impératifs d’édition, nous vous avions juste annoncé les noms des lauréates du Prix Nobel de la Paix dans notre dernière livraison (ndlr : Diasporas-News n°23). Ne boudons pas notre bonheur d’avoir deux femmes africaines comme récipiendaires à Oslo le 10 décembre prochain. Honneur aux femmes
les 3 lauréates
Surprise ou demi surprise ? Le Printemps arabe avait la grosse cote pour la course au Prix Nobel de la Paix cette année. Sur 241 impétrants (individus et organisations) en lice, la yéménite Tawakkol Karman est sortie du chapeau. Elle devra toutefois partager le podium et le chèque de 10 millions de Couronnes suédoises (1 million d’ euros) avec la présidente libérienne Ellen Johnson-Sirleaf ainsi que sa compatriote Leymah Gbowee. Le comité « Nobel » a motivé son choix en raison de « leur lutte nonviolente pour la sécurité et les droits des femmes ». Ce cru est plus conforme à l’air du temps, comparativement au lauréat 2009 qui fut une surprise même pour son bénéficiaire. Barack Obama fraîchement élu à la Maison-Blanche, un an auparavant, s’était vu décerner le Prix Nobel de la paix sans aucun fait d’armes. Cette fois-ci le signal est clair, lisible : « mettre fin à la répression dont les femmes sont victimes dans de nombreux pays ; une contribution des femmes dans l’édification d’une société démocratique dans le monde d’aujourd’hui… ».
Les lauréats africains Les temps changent. En effet, les premiers lauréats africains se sont distingués pour leur lutte contre la ségrégation raciale. Albert John Luthuli, président du Congrès National Africain (ANC) de 1951 à 1958 fut le premier noir africain à avoir obtenu le Prix Nobel de la paix en 1960. Il était à l’origine de la première campagne de désobéissance civile et non violente en Afrique du Sud au début des années 1950. Nelson Mandela ou Madiba fut son compagnon de lutte. Mais lorsque l’ANC a été interdit en 1960, le mouvement s’est radicalisé avec la création d’une branche armée. Il prit alors une
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forme plus violente avec des actes de sabotage. Madiba passa alors vingt-six années de prison à Robben Island jusqu’à sa libération en 1990. Une figure emblématique de cette lutte contre l’apartheid reçut également le Prix Nobel de la Paix en 1984, il s’agit de l’évêque anglican Desmond Tutu. Au moment où le gouvernement sud africain de Fréderik de Klerk a décidé d’engager un processus de réconciliation, il fut nommé Président de la Commission « Vérité et Réconciliation ». Une fois sorti de prison, Nelson Mandela accepta de coopérer avec le gouvernement de Fréderik de Klerk pour abolir l’apartheid. C’est à ce titre que le comité « Nobel » les récompenseront tous les deux en 1993. Ce n’est qu’en 2004 que le continent africain fut
de nouveau primé en la personne de la kenyane Wangari Muta Maathai. Fondatrice du mouvement « la ceinture verte » d’obédience écologique, cette biologiste a su associer la cause et la dignité des femmes avec le développement durable, thème cher et à la mode au début des années 2000. Au début de son combat, elle a payé de sa personne pour avoir bravé le régime kenyan ; elle fut frappée, embastillée et même menacée de mort. Sa disparition au mois de septembre dernier a laissé le continent orphelin. Ce vide n’aurait-il pas influencé le jury du Prix Nobel pour remplacer une figure emblématique de femme, qui plus est, en Afrique ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, le contient compte deux femmes « nobélisées ».
Quant à Ellen Johnson-Sirleaf, co-lauréate, l’archevêque Desmond Tutu, au sortir de la messe célébrée pour ses 80 ans, apprend la nouvelle et s’exclame :
Les lauréates libériennes Leymah Roberta Gbowee est une militante pour la paix dans un Libéria déchiré par la guerre civile des années 1990. Pour toute arme, elle n’ a que sa
Ellen Johnson-Sirleaf
Leymah Roberta Gbowee
Wangari Muta Maathai
cié aux pourparlers et aux négociations de paix. A la fin de la guerre, elle siégea au sein de la Commission Vérité et Réconciliation (TRC). Aujourd’hui cette mère de six enfants réside au Ghana. Elle a maintenant une vision plus globale de sa lutte inlassable contre les discriminations dont sont toujours victimes les femmes africaines. Elle est désormais à la tête du Réseau des Femmes pour la Paix et la Sécurité en Afrique (WIPSEN).
capacité de mobilisation et de conviction. Et pourtant, la magie opère ; elle invite les femmes, de toute religion confondue, à prier sans aucune forme de prosélytisme et tout en dépassant le réflexe ethnocentrique. Comment rester les bras ballants pendant la guerre lorsqu’on est mère de famille et qu’on côtoie des enfants soldats mobilisés, contraints par les adultes, drogués pour en faire des automates à tuer ? Les femmes sont tout autant victimes, veuves ou violées. Elles ont également du payer de lourds tributs. Le passage de son livre autobiographique Pray the devil back to hell (Prie pour renvoyer le diable en enfer) résume sa philosophie et sa motivation : « la lutte des libériennes pour la paix n’est pas une histoire de guerre traditionnelle. Il s’agit d’une armée de femmes qui se sont levées, lorsque personne ne le voulait, sans peur, parce que les pires choses imaginables nous étaient déjà arrivées… ». Lorsque son mouvement a pris de l’ampleur, elle créa la Women of Liberia Mass Action for Peace, en 2003. Son premier acte de bravoure a été de décréter la « grève du sexe » c’est-à-dire demander à toutes les libériennes de repousser les avances de leurs partenaires jusqu’au retour de la paix. Nul n’ira vérifier si la pyramide d’âge du Libéria marqua une diminution de naissance à cette époque. En tout cas, son courage et son activisme ne sont pas passés inaperçus auprès du président Charles Taylor. Son mouvement pacifiste et féministe sera asso-
« la présidente du Libéria ? Waouuuuhh !!! Elle le mérite plus que plusieurs fois, elle a apporté la stabilité là où cela devenait un enfer ». Sa récompense a suscité quelques polémiques pour deux raisons : D’une part, un rapport de la Commission Vérité et Réconciliation de 2009 la cite comme l’une des personnes à ne pas occuper de postes officiels pendant 30 ans. La raison en est qu’elle a soutenu l’ancien chef de guerre Charles Taylor. Depuis, elle a déjà reconnu ce soutien financier pour lutter contre le régime sanguinaire du président de l’époque Samuel Doe. Rappelons qu’Ellen Johnson-Sirleaf, avec la carrière ministérielle que fut la sienne, donc très engagée politiquement contre ce dernier vers les années 1980, fut emprisonnée par deux fois. Elle s’est ensuite ravisée et a fait volte-face, lorsque Charles Taylor est devenu lui-même un criminel sans scrupules et infréquentable. Encore une fois, ses détracteurs ne s’embarrassent pas aujourd’hui pour lui reprocher de ne pas s’être suffisamment impliquée en faveur de la réconciliation nationale lors de son premier mandat à la tête de l’Etat. D’autre part, d’aucuns voient un coup de pouce de la communauté internationale au Président sortant que de l’avoir récompensée et ce, moins d’une semaine avant le premier tour des élections présidentielles.
Elections présidentielles sur fond de polémiques A 72 ans, Ellen Johnson-Sirleaf est bien partie pour décrocher son second mandat. Elle a obtenu 44,5%, presque la majorité absolue dès le premier tour, un matelas confortable pour passer et se faire réélire. Son challenger direct Winston Tubman, neveu de William Tubman (Président de la République
de 1944 à 1971), portant les couleurs du Congrès pour le Changement Démocratique (CDC) culmine à 26,5%. Winston Tubman dénonce surtout le coup médiatique du comité « Nobel » pour favoriser la réélection de son adversaire. Tandis que l’ancien footballeur George Weah qui a fait un ticket avec Winston Tubman, il met en exergue le tripatouillage des urnes. D’après lui, 800.000 bulletins de vote supplémentaires auraient été discrètement glissés dans les urnes. Quel sera le report de voix au second tour du 8 novembre ? L’encombrant ancien chef de guerre devenu pasteur, Prince Johnson, annonce officiellement son soutien en faveur d’Ellen Johnson-Sirleaf. Arrivé troisième du 1er tour, Prince Johnson fait d’une pierre deux coups. Non seulement, il déteste George Weah, le colistier de Winston Tubman, mais fait aussi le calcul suivant : « Le président Ellen Johnson-Sirleaf, impliqué plus ou moins dans les guerres civiles des années 1990 n’osera pas remuer les sombres histoires du passé. Et donc, elle n’ira pas jusqu’à me livrer à la CPI de la Haye » dixit Prince Johnson. Elle a un bilan positif à défendre : une reconstruction des infrastructures, mais les investisseurs étrangers sont quelques peu frileux. La confiance des bailleurs de fonds n’a jamais été démentie. Pour autant, le chantier est énorme et elle a demandé l’onction du peuple pour achever le « job ». Comment résorber le chômage qui touche 80% de la population et l’extrême pauvreté des libériens ? Nous avons déjà évoqué le cas du Libéria (ndlr : Diasporas-News du mois de mai 11) sur les problèmes qui restent insolubles. La corruption, l’absence de tissus industriel de transformation de matières premières capable d’absorber un tant soit peu les personnes et surtout les jeunes actifs. Ensuite, ce clivage séculaire qui distingue les freemen c’est-à-dire l’élite descendant des esclaves affranchis venus des Etats-Unis qui ont fondé le Liberia et les autochtones. Enfin, le DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, Réintégration) n’a jamais été définitivement achevé. La difficulté de réinsertion des démobilisés d’il y a 10 ans. A eux, s’ajoutera l’arrivée des mercenaires libériens et ivoiriens ayant participé au conflit postélectoral de la Côte d’Ivoire.
Alex ZAKA Tawakkol Karman,
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la troisième lauréate
Une grande première pour une femme arabe, Tawakkol Karman, journaliste yéménite et mère de trois enfants a été récompensée pour sa lutte au long cours en faveur des droits des femmes, de la démocratie et de la paix dans un pays dirigé depuis 32 ans par le président omnipotent Ali Abdallah Saleh. Elle a exhorté les yéménites à venir manifester pacifiquement sans se défausser, ce qui lui a valu un bref séjour derrières les barreaux. Elle participa aux marches réprimées dans le sang par les nervis du régime. Sa première réaction à l’annonce de son Prix Nobel était : « heureuse et surprise », ignorant que sa candidature avait été posée. D’après Tawakkol Karman, il s’agit « d’un honneur pour tous les Arabes, les musulmans et les femmes ».
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Environnement ENERGIE RENOUVELABLE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT, POURQUOI L’AFRIQUE TRAINE ENCORE ?
INFO PRESSE
Le réchauffement de la planète au cours de ces dernières années préoccupe tous les dirigeants et tous les pays du monde entier, même si les effets immédiats sont différents d’un pays à un autre. Chaque continent traite le problème selon les conditions environnementales propres à son niveau de développement.
E
n effet « le protocole de KYOTO » adopté en 1997 a pour principale caractéristique la disposition d’objectifs obligatoires sur les émissions de gaz à effet de serre pour les pays économiquement forts qui l’ont accepté. Ces objectifs vont de -8% à +10% par rapport aux émissions individuelles des pays en 1990 en vue de réduire leurs émissions individuelles globales d’au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990 dans la période d’engagement 2008 à 2012. Les futurs objectifs obligatoires prévoient d’établir les périodes d’engagement de l’après 2012.
rendements des centrales thermiques, d’anciennes générations. L’Agence Internationale pour l’Energie Renouvelable (IRENA) constitue aujourd’hui le siège de consultations concernant la création d’une importante coopération relative à l’accélération du déploiement de l’énergie. C’est justement dans ce cadre-là que 45 pays Africains représentés par 30 ministres et assistants, des délégués de haut niveau de l’Union Africaine, de l’ONUDI, du GIEC, du PNUE, de l’Inde, de l’Allemagne et de la France ont pris part, les 8 et 9 juillet 2011, à une réunion de consultation à ABU DHABI. Cette réunion servira comme point de départ pour un projet ambitieux qui comprend le développement de scénarios et de stratégies pour l’Afrique. Créer la stimulation d’un processus de lancement sur tout le continent qui préparera les économies africaines aux contraintes actuelles du déploiement de l’énergie renouvelable.
La BAD (Banque Africaine de Développement) estime que 27 milliards de dollars doivent être investis annuellement afin de Installation photovoltaique 4. Exemple de production d'énergie renouInstallation photovoltaique 4. Exemple de production d'énergie renouvelable et de protection de l'environnement. velable et de protection de l'environnement. réaliser son objectif concernant Aujourd’hui, malheureusement, la consommation de l’énergie en Afrique l’accès à une énergie électrique durable dans 53 pays membres du où vit 15 % de la population mondiale représente actuellement seu- continent jusqu’en 2030. Déjà, selon les sources de la BAD, 2 milliards lement 5% de la consommation mondiale primaire globale. La moitié de dollars sont actuellement investis dans le domaine de l’énergie en de ces 5% provient de la biomasse traditionnelle qui reste la cause Afrique subsaharienne par an. principale de nombreux problèmes sanitaires révélant au passage les Il faut noter que l’Union Européenne dans sa collaboration énergétique (ACP-UE) a mis en place un fond fiduciaire pour les infrastructudégâts de la déforestation. L’Afrique pourtant possède un potentiel en énergies renouvelables plus res, les partenariats UE-Afrique pour l’énergie ainsi que le mécanisme de 1000 fois supérieur à ses besoins énergétiques. Et pourtant 594 UN-ENERGY/Afrique établi par les ministres en charge de l’énergie milliers de personnes, soit 3 Africains sur 4, n’ont pas accès à l’électricité en 2004. alors que le Conseil Mondial de l’Energie prévoit « un triplement de la L’Afrique fonde beaucoup d’espoir sur la question de l’énergie renouvedemande en électricité en Afrique entre aujourd’hui et 2035. » L’Afrique jouit de ressources en énergies renouvelables diversifiées lable et tous les regards sont orientés vers l’année 2012. Parce qu’elle et très abondantes: éolienne, hydraulique, solaire, énergie de la mer, a été décrétée ‘‘l’année internationale d’accès à l’énergie pour tous’’ et pour faire progresser les stratégies de l’Afrique en matière d’énergies biomasse. renouvelables afin de rattraper son retard. Malheureusement, aujourd’hui le coût de production sur le continent RENE KOUAME (Italie) Africain est d’environ 13 euros, soit près du double comparativement à d’autres marchés émergents. Un phénomène notamment lié aux mauvais 14 Diasporas News
Le 6 Novembre 2011, c’est la 25ème Journée Nationale de l’Arbre en République du Congo. Thème retenu : Plantons des arbres pour notre avenir. Ce 6 Novembre le Président Denis Sassou Nguesso procédera au lancement officiel du PRONAR, le Programme National d’Afforestation et de Reboisement, dont l’objectif global est de réaliser en 10 ans (2011-2020) un million d’hectares de plantations domaniales d’espèces forestières locales et exotiques devant appartenir aux communautés locales. Il y aura aussi des vergers d’arbres fruitiers et des palmeraies privées. Le PRONAR permettra d’atteindre environ 70% de la couverture nationale et de jeter les bases d’une économie verte, tout en contribuant à l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le Développement, par la réduction de la pauvreté. Ce 6 Novembre, le lancement du PRONAR se fera dans le District d’Ignié à quelques 45 voire 50 Km de Brazzaville dans le Pool Nord. Il est prévu de planter avec le Chef de l’Etat 100 hectares de pins, d’eucalyptus et d’acacias. Toutes les couches sociales du pays y seront représentées : administrations publiques et privées, sociétés civiles, partis politiques, ONG et confessions religieuses. Le PRONAR sera financé en partie par l’Etat Congolais sur fonds propres, emprunts ou remboursements de dettes, des investisseurs et promoteurs privés, des bailleurs de fonds, des donateurs, des financements internationaux comme le Fonds Vert. 15 Diasporas News
Poster offert par Diasporas-News
Diasporas news
©Crédit photo : Henri Szwarc
équipe du Gabon
Invité du mois Madame Clémence MEZUI MBOULOU
saires. Pour rappel, je vous signale qu’il a été le premier Chef d’Etat d’un pays francophone à être reçu à la maison blanche par le Président américain Barack OBAMA, ce qui n’est pas rien.
lA Conseillère Spéciale Chargée de Missions (Porte-parole de la Présidence de la République du Gabon) Lors de la 6ème édition du forum des ateliers de la terre pour le Développement Durable à Evian, nous a accordé une interview sur le Gabon.
Politique Intérieure Diasporas-News : Madame, pouvez-vous préciser à nos lecteurs ce qu’est la politique dite d’émergence initiée par le Président Ali Bongo Ondimba ? Clémence MEZUI MBOULOU : Je voudrais commencer par remercier l’équipe de rédaction de « Diasporas–News » pour l’opportunité qu’elle nous offre de parler du Gabon notre pays.
En sollicitant les suffrages des Gabonais alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, le Président Ali BONGO ONDIMBA leur a présenté son projet de société intitulé « l’Avenir en Confiance » dans lequel il demande à tous ses compatriotes de se lever pour agir ensemble afin de conduire le Gabon vers un avenir en confiance. Suite à sa brillante élection et à l’issue de son investiture, le Chef de l’Etat a résolument adopté une politique dynamique tendant à faire du Gabon un pays émergent à l’orée 2025. Loin d’être un slogan creux, la politique dite d’émergence s’appuie sur une vision, celle d’un Gabon où il fera bon vivre, où nos compatriotes auront retrouvé la confiance en leurs capacités, où l’activité économique, gage de la création d’emplois et de richesses, sera 18 Diasporas News
une réalité, où l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens sera palpable, où notre pays sera une puissance économique régionale reconnue et respectée. Pour atteindre cette vision, le Président Ali BONGO ONDIMBA sait que le Gabon a besoin d’un traitement d’urgence. Et ce traitement d’urgence, il l’a présenté aux Gabonais qui l’ont adopté. S’appuyant sur un socle en trois points : paix, développement et partage, la politique d’émergence, dans sa mise en œuvre se développe autour de trois piliers essentiels : - le pilier « Gabon Vert » qui consiste à la valorisation du pétrole vert que constitue notre formidable écosystème ; - le pilier « Gabon Industriel » qui consiste à dynamiser le secteur industriel gabonais en transformant localement nos matières premières ; - et le pilier « Gabon des Services » à valeur ajoutée qui consiste à valoriser notre « pétrole gris » que sont nos ressources humaines. En conclusion, la vision du Président de la République repose sur son ambition de faire du Gabon un pays avec : - une meilleure gestion des finances publiques ; - une meilleure redistribution de la richesse et des responsabilités dans la conduite des affaires publiques ; - la justice pour tous ; - la construction de routes praticables en toutes saisons ; - l’emploi des jeunes et le pouvoir d’achat des ménages ; - la solidarité envers les personnes économiquement faibles ; - l’accès à l’eau potable et à l’énergie ; - la santé, l’éducation, le logement et la formation des jeunes ; - la sécurisation de l’environnement national des affaires ; - le maintien de la paix et de l’unité nationale. Aujourd’hui, deux ans après son arrivée au pouvoir, le Président Ali BONGO ONDIMBA a mis le Gabon sur les rails, le pays tout entier est un chantier à ciel ouvert. De la vision, nous voyons petit à petit la matérialisation de cette
D-N : Les différentes positions politiques du Gabon que ce soit sur la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo ou sur la Lybie ont beaucoup surpris. N’est ce pas un alignement sur les positions de la France ?
politique.
D-N : Au Gabon c’est le secteur primaire qui domine, suivi par le secteur tertiaire, ce qui veut dire que le tissu industriel est pratiquement inexistant, alors comment, dans ces conditions, le Gabon peut il être un pays émergent à l’horizon 2025 ? C.M.M : Justement, c’est pour sortir le Gabon d’une logique rentière avec une économie complètement extravertie que le Président Ali BONGO ONDIMBA a décidé de mettre en œuvre son grand projet de société. Comme je l’ai expliqué plus haut, il s’agit de diversifier l’économie gabonaise qui, désormais va s’appuyer sur les trois piliers que je vous ai présentés. Vous connaissez comme moi le potentiel économique du Gabon avec un formidable écosystème, un sol et un sous-sol aux potentialités multiples. Je confirme que nous avons les moyens et la volonté pour que le Gabon soit un pays émergent à l’horizon 2025. D-N : Le Président Ali Bongo Ondimba avait pris une décision très importante lors de son accession au pouvoir en interdisant l’exportation des grumes pour donner une valeur ajoutée à l’industrie du bois ; quelles en sont les retombées aujourd’hui ? C.M.M : A ce jour nous n’avons qu’à nous féliciter de cette décision importante. Le 09 septembre 2011, le Chef de l’Etat inaugurait la première phase de ce qui est considéré comme la plus grande Zone Economique Spéciale de l’Afrique Centrale et de l’Ouest, Nkok situé à 27 kms de Libreville. Prévue pour occuper une surface totale d’environ 1.200 ha, la ZES de Nkok est essentiellement dédiée à la transformation locale du bois. La décision de transformer cette matière pre-
credit photos : Diasporas-News
mière chez nous, en même temps qu’elle crée de la richesse, booste l’emploi et permet d’utiliser jusqu’à 95% du bois alors que jusque là, à peine 40% était exploité.
D-N : Que pouvez-vous dire sur ce qu’on appelle « les biens mal acquis » ? C.M.M : Le Gabon a déjà eu l’occasion à plusieurs reprises de donner sa position sur ce dossier. Je redis donc que ce dossier ne concerne en aucune manière le Chef de l’Etat Ali BONGO ONDIMBA qui n’est cité à aucun moment dans cette affaire. Nous disons également, qu’il faut qu’on respecte la posture traditionnelle des Africains qui veut qu’on laisse les morts reposer en paix.
Politique Internationale D-N : Q u e r e p r é s e n t e aujourd’hui le Gabon au sein de la CEMAC ? C.M.M : Le Gabon fait partie de toutes les instances de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Nous participons à toutes les réunions, nous en accueillons certaines chez nous, des Gabonais sont agents de la CEMAC et nous pensons qu’au même titre que les autres pays membres de la CEMAC, le Gabon est à la place qui est la sienne, celle d’un Etat membre actif. D-N : Après les révélations de Robert Bourgi, on n’a pas eu de réactions du côté gabonais alors que les plus hautes autorités ga-
bonaises sont citées. C.M.M : Contrairement à ce que vous affirmez, la Présidence de la République gabonaise, par la voix de son porte-parole a fait connaître sa position. Nous disons que c’est une affaire franco-française qui ne concerne nullement les autorités gabonaises ou le peuple gabonais. Je vous mets donc au défi de me dire qu’elles sont les plus hautes autorités gabonaises actuelles qui sont citées. N’oubliez pas que nous sommes en 2011 et que le Chef de l’Etat s’appelle Ali BONGO ONDIMBA.
C.M.M : Pourquoi voulez-vous systématiquement ramener les gens à une vision néocolonialiste des choses ? Le Gabon est un Etat souverain fier de son indépendance et soucieux de préserver de bonnes relations avec les autres pays. Dans les deux cas que vous évoquez, le Gabon s’est placé aux côtés des peuples frères qui étaient dans la détresse. Ce qui aurait dû vous surprendre, c’est que le Gabon se taise ou fasse preuve d’indifférence devant les souffrances infligées à ces populations. Que d’autres pays aient adopté la même posture que nous est plutôt rassurant.
Actualités
D-N : Le Gabon, en collaboration avec la Guinée Equatoriale, organise la Coupe D-N : Comment expliquez- d’Afrique de football du 21 vous que le Gabon ne pèse janvier au 12 février 2012, plus comme avant (quand êtes-vous déjà prêt ? le Président Omar Bongo Ondimba était au pouvoir) C.M.M : Je vous confirme que la Coupe dans les organisations in- d’Afrique des Nations, édition 2012 aura bien ternationales ? La voix du lieu chez nous et désormais c’est avec fierté Gabon est à peine audible à que chaque Gabonais peut dire : « J’accueille la CAN, j’accueille l’Afrique, j’accueille le monl’UA. C.M.M : C’est une affirmation gratuite. En
effet, chaque fois que cela est nécessaire, le Gabon fait entendre sa voix dans les organisations internationales. Dire que la voix du Gabon est à peine audible à l’Union Africaine à la tête de laquelle se trouve un Gabonais est un non sens. Mais le Gabon n’a pas vocation à parler juste pour parler. Depuis deux ans, le Président Ali BONGO ONDIMBA a sillonné le monde pour présenter le Gabon et inviter les investisseurs à venir chez nous ; en même temps qu’à l’intérieur, il engageait des réformes importantes pour rendre l’environnement des affaires plus attractif. Aujourd’hui, le résultat est là : les investisseurs arrivent des quatre coins du monde pour travailler au Gabon. Au plan diplomatique, le Chef de l’Etat rend visite et reçoit ses homologues ou leurs émis-
de ». Oui nous sommes prêts !
D-N : On sait que le Président Ali Bongo est un fan de football contrairement à son père qui adorait la boxe, quel est l’objectif assigné à l’équipe gabonaise, gagner la Coupe d’Afrique ou les quarts de finale ? C.M.M : Aller le plus loin possible et pourquoi pas, gagner la Coupe d’Afrique des Nations ! Mais l’autre objectif assigné au peuple gabonais par le Président Ali BONGO ONDIMBA c’est d’accueillir à bras ouverts tous ceux qui nous feront l’amitié de venir chez nous. Nous ferons tout pour que la fête soit belle. © credit photos : Diasporas-News M. DIA 19 Diasporas News
Société QUELLE CONTRIBUTION POUR LA JEUNESSE DE LA DIASPORA AFRICAINE DANS LE DEVELOPPEMENT DU MILLENIUM ? GLORIA MIKA,
modèle activiste née de la fusion de deux cultures GRECQUE et GABONAISE, nous entraine dans l’univers des activités de la jeunesse de la diaspora Africaine vivant en Europe. La jeunesse de la diaspora Africaine en Eu-
rope s’organise et entend prendre activement part au processus de développement de ce millenium. Cette jeunesse en effet, unie au sein de l’ADYNE (AFRICAN DIASPORA YOUTH NETWORK IN EUROPE), se veut entreprenante à travers ses actions. C’est donc dans le cadre de son programme d’action que l’ADYNE a organisé en partenariat avec le Centre Nord Sud du conseil de l’Europe un séminaire sous le thème « FROM MILLENIUM DEVELOPMENT GOALS TO MILLENIUM DEVELOPMENT WINS », pour les jeunes leaders de la diaspora Africaine vivant en Europe, du 18 au 21 septembre 2011 à MOLINA (ESPAGNE). A travers ce séminaire, l’ADYNE voudrait offrir aux jeunes de la diaspora Africaine un espace de discussion, d’identification et de proposition afin de contribuer avec succès à relancer le débat sur les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) avant et après 2015 en faisant preuve de créativité et d’innovation. Ainsi, dans l’objectif de collaborer efficacement avec les conseils nationaux de jeunesse et surtout pour lancer le processus de la représentation de l’ADYNE dans les différents pays d’Europe, une grande assemblée a été organisée, dont les travaux
Gloria Mika
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se sont déroulés du 22 au 25 septembre 2011. A ces rencontres, le POLICY FOCUS qui a été décidé pour le plan d’action de l’ADYNE pour 2012-2013 est la question de l’emploil’emploi décent et l’entreprenariat pour les jeunes Africains de la diaspora vivant en Europe étaient au centre des débats. GLORIA MIKA, modèle et mannequin international, membre de l’ADYNE, a été invitée à prendre part à un grand rassemblement organisé par le Conseil National de la Jeunesse Italienne, FNG,le 22 octobre 2011 à
l’ADYNE voudrait offrir aux jeunes de la diaspora Africaine un espace de discussion d’identification et de proposition FLORENCE (Italie),en vue de créer le Conseil Représentatif National section de l’Italie. A la sortie de ce grand évènement GLORIA MIKA n’a pas pu cacher ses émotions: « J’ai été encore une fois très inspirée et motivée par les jeunes Africains actifs au sein de différentes organisations qui se battent pour une meilleure insertion sociale, ou encore pour promouvoir leur culture dans la communauté où ils vivent. Ils ont aussi exprimé leur intérêt pour la création d’une plateforme qui puisse nous permettre d’échanger, et surtout d’exprimer nos besoins, nos réalités et défis aux décideurs à l’échelle nationale mais aussi internationale, grâce à nos
MARATHON, la SEGAS a décidé d’utiliser et d’étendre cet héritage en reliant l’évènement de cette année à des valeurs telles que la cohésion sociale, le pouvoir de la volonté humaine et la solidarité. A propos de ce grand évènement nous avons demandé à GLORIA MIKA, elle qui a aussi des origines GRECQUES, quels étaient ses sentiments par rapport à sa participation et au fait de faire partie des 5 ambassadeurs ?
différents partenaires comme le Forum Européen de la jeunesse, l’Union PAN Africaine de jeunesse et le Centre Nord Sud du conseil de l’Europe.» GLORIA MIKA a par ailleurs participé au HUITIEME SOMMET ANNUEL DES JEUNES POUR LES DROITS DE L’HOMME. Le sommet annuel des jeunes pour les droits de l’homme s’est tenu cette année du 26 au 28 aout 2011 à GENEVE(SUISSE). « Créer des leaders grâce à l’éducation aux droits des hommes » était le thème central de ce sommet qui était à sa huitième année consécutive et auquel ont pris part 250 participants venant de 30 pays, des représentants des Nations Unies et des ONG des droits de l’homme. Les travaux de ce huitième sommet se sont déroulés en deux phases : La cérémonie d’ouverture et le séminaire de formation des jeunes. La cérémonie d’ouverture a eu lieu à l’hôtel Président WILSON sous la présidence effective de Madame SHUTTLEWORTH fondatrice et présidente d’YHRI (YOUTH FOR HUMAN RIGTHS INTERNATIONAL). Il a été présenté aux jeunes le bilan de dix années d’existence et d’activités de l’association en faveur des droits de l’homme. Le séminaire de formation, qui était le point fort de ce sommet a mis l’accent sur l’apprentissage des techniques d’animation des délégués, l’amélioration de leurs outils de communication surtout dans le domaine de
l’audio-visuel. Au terme de ce huitième sommet international de la jeunesse, GLORIA MIKA, participante à ce sommet, a bien voulu faire cette déclaration « Nous devons construire une dynamique pour que la Déclaration universelle des droits de l’homme soit enseignée dans les écoles afin d’aller vers une société plus viable, pour les jeunes d’aujourd’hui et de demain. C’est notre objectif, c’est pour cela que nous avons créé le projet « SCHOOL UP ». GLORIA MIKA ambassadrice et porte-flambeau de la jeunesse a pris part, à la campagne lancée par la fédération sportive SEGAS en faveur d’une GRECE dont l’économie s’est affaiblie. La GRECE, pays d’un potentiel culturel immense connaît la crise économique comme tous les pays du monde ces dernières années. La SEGAS a décidé, à travers une campagne impliquant l’UNESCO, de redonner, sinon de permettre à ce pays de sauvegarder encore cette image de grand pays de culture en dépit de la crise économique qu’il connaît. A travers SEGAS-UNESCO CHARITY PROGRAM, la fédération sportive SEGAS a décidé de montrer au monde que la GRECE peut traverser des moments difficiles, mais qu’elle ne perd pas sa richesse historique sur le plan culturel. Désormais, grâce au partenariat avec l’UNESCO, le MARATHON classique d’ATHENES devient un évènement international. En effet après 2500 ans de la bataille du
“ C'est un moment très spécial pour moi pour un grand nombre de raisons qui résonnent dans mon esprit. Sachant que 2011 est l'année consacrée par l'UNESCO aux personnes d'ascendance africaine et que 2011 est, par ailleurs ,l'année européenne du volontariat, je me sens doublement honorée, en tant que gréco-africaine, de prendre part à ce bel événement qui unira les gens du monde entier pour une cause commune autour de valeurs partagées telles que la cohésion sociale, la solidarité et la puissance de la volonté humaine à aller de l'avant en particulier dans les moments difficiles. La Grèce est ma patrie, et bien que nous traversions des moments difficiles, je suis fière d'être grecque et de porter en moi l'héritage de notre histoire et de notre culture. Pour me donner de l'énergie lors du Marathon, à chaque étape que je vais faire, je me rappelerai pour quelles raisons je cours : "je cours pour plus de liberté dans notre monde, pour un changement global, pour moins d'inégalités et moins de souffrance dans le monde, pour l'accès à l'éducation pour tous, pour la promotion et le respect de nos droits fondamentaux, pour une meilleure gouvernance afin de renforcer la confiance entre les dirigeants et le peuple, pour un nouveau leadership conduit par l'exemple, pour une société dans laquelle nous serions fiers de vivre “ Rene Kouame source GLORIA MIKA pour DASPORAS NEWS.
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Justice - par Hélène Fromont
Invitation
I.J.E. association Intégration Juridique et Economique vous invite à
Une rencontre d’échanges et de débats Le samedi 26 novembre 2011 à 14 H à Paris Thème :
IMMIGRATION discrimination à l’emploi ? Migrants ou Parias ? La nouvelle donne française.
Constat : Les conditions d’accès au travail se durcissent pour les étrangers en France quel-
que soient leurs statuts : Sans papiers, commerçants, étudiants …
Objectif : réfléchir sur l’intégration socio-économique des migrants face aux politiques dures de l’immigration en faisant un état des lieux en termes de contexte, d’actions et de visibilité, afin de proposer des perspectives d’évolution.
Seront présents : Responsables d’associations - Opérateurs économiques - Elus politiques… Acteurs dynamiques du domaine social, économique et politique, réunis pour la 1ère fois autour de la question de l’emploi des migrants en France.
Espace METAFORME 66, rue NICOLO 75016 Paris Cadre élégant et agréable au cœur du 16eme arrondissement de Paris
Faites-le savoir autour de vous ! Le nombre de place étant limité et l’inscription obligatoire, nous vous prions de nous confirmer votre présence avant le 15 novembre 2011. au 06 63 45 14 05 ou 01 42 39 54 49 et nous faire Parvenir votre participation de 20 euros à l’adresse de l’association Association Intégration juridique et économique : Siège social 5 rue joseph Dijon 75018 paris
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L’accès des jeunes issus de l’immigration à la formation professionnelle diplômante et à l’emploi durable.
N
aïma, titulaire d’un Master2 de Français Langue Etrangère, Elodie, titulaire d’un Master2 en droit et Sarah qui travaille depuis l’âge de 16 ans ; outre qu’elles ont moins de 26 ans et qu’elles sont issues de l’immigration, elles ont en commun de se retrouver en contrat de professionnalisation, payées 60% du SMIC, à des postes de secrétaires, chargées d’accueil... Ces trois jeunes femmes font partie des étudiants qui assistent à mes cours de communication professionnelle en formation qualifiante niveau baccalauréat en alternance. 80% des jeunes de ces formations sont issus de l’immigration et la plupart ont fait entre une et trois années à l’université, voir plus. Le rêve de Sarah était de travailler dans le secteur des ressources humaines, pas de faire de l’accueil téléphonique de contrats à durée déterminée en missions d’intérim ! Diplômée d’un baccalauréat professionnel obtenu à l’armée dans laquelle elle s’est engagée volontairement pendant trois ans pour se former et préparer son avenir, personne ne lui avait expliqué qu’avec son expérience professionnelle de plus de trois ans, notamment d’assistante ressources humaines à l’armée mais également en entreprise, elle pouvait prétendre intégrer une troisième année de licence professionnelle ressources humaines à l’université. Pourtant elle a rencontré de nombreux conseillers en Mission Locale comme à Pôle Emploi mais aucun n’a pensé à lui indiquer que, grâce à la VAPP 1985 (Validation des Acquis Personnels et Professionnels), elle pouvait obtenir un diplôme reconnu dans le secteur qui l’intéresse et qui en plus est un secteur qui recrute régulièrement malgré la crise. Le premier frein à l’intégration de ces jeunes est l’accès à l’information. En France la première loi sur la formation professionnelle a fêté ses 40 ans en août dernier et les dispositifs de formation tout au long de la vie sont multiples. Impossible de choisir seul dans ce contexte, surtout quand le premier cercle (famille, amis proches) est dépassé parce qu’il n’est pas d’ici et n’a pas les clés nécessaires ! En France, l’orientation est déconnectée des réalités du monde du travail et les conseillers d’orientation débordés par l’offre et l’émergence des nouveaux métiers auxquels ils n’ont pas le temps de s’intéresser. Seul, on tourne en rond, l’accompagnement permet de cheminer, de trouver le bon projet pour soi dans une démarche de « petits pas », de réflexion personnelle mais avec la possibilité d’un partage avec l’accompagnateur. Une fois le projet défini, la formation choisie, les modalités de financement étudiées (Organisme Paritaire
Collecteur Agréé, contrat en alternance, etc.) reste à remplir son dossier d’inscription et, là encore, le soutien d’un tiers bienveillant aide. Souvent, une lettre de motivation ou un document portant sur le secteur ou le métier visé sont demandés afin d’évaluer les capacités d’analyse et de rédaction des candidats. Pour accéder à une formation par la VAPP, par exemple, il est nécessaire que la personne relise son parcours professionnel en faisant ressortir clairement tout ce qui prouve qu’elle a acquis par sa pratique les compétences et le niveau nécessaire pour s’inscrire dans le cursus universitaire qu’elle vise. La personne doit analyser ses expériences d’une manière inhabituelle. Là encore, l’aide d’une personne formée à cette démarche est précieuse afin d’optimiser ses chances de réussite. Le fait d’avoir un diplôme en poche est une avancée substantielle vers l’accès à l’emploi. En 2007, dans un rapport sur le lien entre l’emploi et le niveau de formation écrit pour l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, Arnaud Degorre, Daniel Martinelli et Corinne Prost mentionnaient que : « le taux de chômage des jeunes actifs ayant au plus un brevet des collèges s’élève à 37 % alors que celui des diplômés du supérieur n’est que de 9 %. Depuis le début des années 80, les jeunes qui possèdent un diplôme sont globalement mieux protégés contre le risque de chômage en début de vie active, notamment les diplômés de l’enseignement supérieur » . Même si le fait d’avoir un diplôme rapproche de l’emploi, il n’en reste pas moins un certain nombre de freins à l’entrée sur le marché du travail à vaincre. Ainsi Naïma, comme Elodie n’ont-elles pas réfléchi à ce qu’elles allaient faire concrètement avec leur diplôme. La première n’avait aucune stratégie de recherche d’emploi et la deuxième, après un bref passage en cabinet d’avocats s’est vite rendue compte que ce métier ne lui plaisait pas tout, comme celui de magistrat, et ayant privilégié le droit de la famille, les portes de l’entreprise lui étaient fermées. C’est comme cela que toutes les deux se sont retrouvées à faire du secrétariat et de l’accueil téléphonique pendant plus d’un an. Contrairement aux idées reçues : « À situation sociale et familiale comparable, les enfants d’immigrés ont des chances au moins égales à celles des autres élèves de préparer un baccalauréat général. Les plus grandes difficultés scolaires que rencontrent les enfants d’immigrés ne sont pas indépendantes de leur environnement familial et social. Ainsi, les trois quarts d’entre eux appartiennent à une famille dont la personne de référence est ouvrière, employée de services ou inactive contre un tiers des jeunes dont aucun
des parents n’est immigré. Leurs parents sont aussi plus souvent peu ou pas diplômés : seuls 12% des pères et 14% des mères immigrés possèdent au moins le baccalauréat». En moyenne, les jeunes issus de l’immigration sont de plus en plus diplômés, mais trop souvent, on ne les a pas aidés à travailler sur leur projet professionnel en fin de cursus afin de faciliter leur insertion. Il est possible d’éviter de longs mois de chômage en réfléchissant plusieurs mois avant l’obtention du diplôme à quoi faire avec (poursuivre des études plus longues, se réorienter en profitant des passerelles possibles, accéder à l’emploi en ayant construit une véritable stratégie de recherche d’emploi et travaillé sur les outils nécessaires à sa mise en œuvre, etc.). Il existe de nombreux leviers pour augmenter son employabilité, trouver un emploi et évoluer professionnellement. Pendant 3 ans, je suis intervenue dans une association pour accompagner des personnes bénéficiaires des minima sociaux sur des problématiques professionnelles et de formation dans une association du 18ème arrondissement. Mon pari est qu’en mettant à la disposition des personnes des outils professionnels adaptés à leurs problématiques dans le cadre d’une méthodologie rigoureuse, en l’occurrence la recherche-action , il est possible malgré la complexité de leur situation, de les accompagner dans la construction et la réalisation de leur projet. Ma collaboration en tant que responsable projet professionnel pour IJE est la poursuite de ce travail. En conclusion, dans le cadre des permanences de l’association IJE, nous proposons de vous accompagner en petits groupes ou en individuel dans la construction et la réalisation de votre projet professionnel : Orientation professionnelle / Choix entre plusieurs activités ; Evolution de carrière (changement de poste et/ou de secteur d’activité) ; Formation ; Création d’entreprise ou d’association, etc. Hélène Fromont Formatrice, Coach, Consultante Responsable Accompagnement Professionnel de l’association IJE Mail : he.fromont@laposte.net Tel : 06 07 09 24 39 Site Internet : http : //www.repaira.fr/ - rubrique Les fondateurs Association IJE - Intégration Juridique et Economique Permanences d’accueil sur rendez- vous 181, Avenue Daumesnil- 75012 Paris Cécile DIMOUAMOUA Présidente IJE Tel : 06 63 45 14 05
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H. Fromont
Samuel Maréchal De Maréchal & Associés Finance
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Rencontre avec Invité du mois
Diasporas-News : Quels sont les secteurs porteurs ? Samuel Maréchal : Tout ce qui touche
Samuel Maréchal, un « sorcier » blanc qui vit entre Paris et Abidjan. A la tête de Maréchal & Associés Finance, spécialisée dans l’ingénierie financière et l’introduction des sociétés sur le second marché. Il milite pour que les entrepreneurs africains puissent avoir les mêmes outils que leurs challengers du monde entier. Diasporas-News : Quelles sont les conditions requises pour une introduction en bourse ? Samuel Maréchal : Mes analystes fi-
© crédit photo : Shabani
nanciers diagnostiquent le bilan de la société, la bonne gouvernance, les comptes, les avis
des commissaires aux comptes, la partie juridique, le management. Bref, ils auscultent la société, c’est la partie due diligence. Et moi je n’interviens pas à ce moment-là. Quand ils ont fini leur travail, les analystes viennent me rendre compte. Sur Money Express, cela peut prendre plusieurs semaines. Vient alors la seconde étape : « Est-ce que la société peut être mise sur le marché boursier ? » Une décision qui m’engage personnellement car il en va de mon agrément (NYSE-Euronext Paris) validé par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). On regarde le prix de cette opération par rapport aux autres sociétés qui sont cotées dans le même secteur d’activité. Quelle est la valorisation de l’entreprise ? En d’autres termes, quelles sont les multiples de la valorisation par rapport aux chiffres d’affaires et aux résultats analytiques. Cela s’appelle également la valorisation des comparables. Ensuite on scrute attentivement les ratios de 24 Diasporas News
structure. Arrive maintenant la sortie officielle. Nous confectionnons un dossier « société » qui explique les règles juridiques de la société, son fonctionnement et son ambition. On envoie alors ce document à tous les fonds de pension (d’investissement) : les banques africaines, les sociétés de gestion africaines… Ainsi que les fonds occidentaux. Et on indique les règles d’entrée dans le capital et les conditions afférentes. C’est en cela que notre travail est utile, dans la mesure où nous ne sommes pas les juges des fonds d’investissement ; nous accompagnons la société pour présenter au plus grand nombre son opération de capitalisation pour éviter qu’elle soit contrainte par des conditions qu’elle ne sera pas en mesure de « digérer » sur le long terme. Les alternatives de financement des sociétés africaines…
Diasporas-News : Est-ce plus facile de financer son développement par le biais de la capitalisation boursière ? Samuel Maréchal : Votre question est centrale ! En tant que média, vous avez un rôle majeur de pédagogie à jouer pour le soutien des entrepreneurs du continent africain. On est dans la situation où si on veut financer son développement, soit on a des fonds propres (cash-flow), soit, le cas échéant, on s’adresse à une banque. Or elle est très chère ! Le meilleur taux d’intérêt bancaire que j’ai pu obtenir pour un client, était de 7,95%. C’est le double des taux en usage en Europe. Gé-
néralement, avec un taux de base bancaire très élevé, les annuités dépassent largement les deux chiffres. En Afrique, le taux moyen est compris entre 12 et 14%. Pour autant, ils arrivent à tirer un taux de croissance et dégager une marge nette. Mais je persiste, c’est encore l’exclusivité des financements de projets par des établissements bancaires qui prévaut.
Diasporas-News : Combien se facture la due diligence de Money Express ? Samuel Maréchal : Cela dépend du volume de travail de diagnostic. Une société qui est déjà cotée sur la place de Paris ou sur Euronext s’acquittera d’un coût d’entrée moindre car les documents sont déjà prêts. A l’inverse, lorsque notre cabinet doit monter tout le dossier, le coût est légèrement différent. Nous travaillons sur le dossier Money Express depuis le mois de décembre 2010 c’est-à-dire dix mois d’ingénierie financière. Supposons qu’une société ivoirienne (Pétro Ivoire SA) veuille émettre 200 titres sur le marché pour lever un emprunt obligataire sur le marché français. Cet arbitrage que je leur ai conseillé, car passer par une banque aurait étiré en longueur la procédure d’obtention des fonds. Ce qui n’est pas sans conséquence sur un secteur d’activité très concurrentiel comme la distribution des produits pétroliers et le gaz. Pétro Ivoire SA voulait lever 5 millions d’euros. Venir sur le marché n’est pas une chose très compliquée car elle affiche un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros et qu’elle a un excellent rating ; l’agence Bloomfield lui donne la notation de BBB+ pour un emprunt de long terme et A3 pour des emprunts de court et moyen termes. Ce risque de solvabilité est diffusé par l’agence de notation depuis des années, donc l’opération est sans risque ! Ma société l’introduit à la bourse de Paris pour emprunter. Nous distribuons annuellement 5,5% de dividende. Il n’existe aucun produit garanti en Europe qui offre un tel rendement. In fine, c’est-à-dire au bout de 8 ans, on octroie une prime de 25% pour les souscripteurs qui ne convertiront par leur emprunt en actions de la société. En d’autres termes, je me trouve avec un taux actuariel sur 8 ans de 8,28%. Ce qui
est, en fin de compte, moins cher qu’un emprunt conventionnel par le biais d’une banque.
Diasporas-News : Quel est le point de sortie des gens qui détiennent les titres ? Samuel Maréchal : A tout moment, dans la mesure où les bons sont cotés. Mais les gens préfèrent rester en raison des primes de 25% in fine.
Diasporas-News : A vous entendre, il n’y aura plus de problèmes pour financer des projets de développement en Afrique… Samuel Maréchal :: Je pense que la crise mondiale va assécher l’Aide Publique au Développement (ADP). De mon point de vue, l’économie mondialisée impose des règles de bonne gouvernance à tous. On le voit déjà. On conditionne le peu de subventions données aux Etats africains sur certaines formes de gouvernance, de réglementations, par des directives et des protocoles internationaux (OMC, ACP…). Et je réitère à l’adresse des dirigeants africains que c’est le secteur privé qui crée de la richesse. Comme vous le savez, je partage ma vie entre Paris et Abidjan où je passe 15 jours par mois. La Côte d’Ivoire est en crise depuis 11 ans ; cela fait 15 ans qu’il n’y a plus d’investissement d’infrastructures et de grands travaux dans ce pays. Sans l’apport du secteur privé, le budget de l’Etat n’aurait pas été à l’équilibre en 2011. Et malgré cela, le pays reste la première force économique de la sous-région. Comme j’ai vécu en Afrique, au fin fond de la brousse du Tchad, dès l’âge d’un an et demi, c’est une profession de foi que j’ai en moi : « L’heure de l’Afrique est arrivée ! » La crise
qui secoue l’économie occidentale donne une occasion historique. Elle obligera, ceux qui ont tenu en laisse l’économie africaine, à lâcher un peu de lest. Si je peux apporter ma minuscule pierre à l’édifice, j’en serai l’homme le plus heureux. Pourquoi ? Parce que les pays industrialisés ont la capacité technique d’imposer des normes et de tenir sous pression les pays en développement. Que des multinationales ou des grands groupes fassent leur marge bénéficiaire sur le continent, soit. Mais qu’en revanche, les opérateurs économiques africains puissent s’installer ou chercher des moyens de financement dans le monde entier ! En cela, il suffit de se conformer aux différentes réglementations et à d’autres critères. Le meilleur exemple est la cotation de la Money Express.
Diasporas-News : Avez-vous des secteurs de prédilection en Afrique ? Samuel Maréchal : Oui, les entrepreneurs ! (rire). C’est une des raisons pour lesquelles je me focalise sur mon rôle de prospecteur et que j’évite de m’immiscer plus en amont dans le travail technique de diagnostic et d’analyse. Ce qui m’intéresse c’est de trouver un outil adapté en fonction de ce que peut donner l’environnement à l’instant et ce, en conformité avec le souhait du chef d’entreprise. C’est quelqu’un qui a sacrifié sa vie pour la réussite de son projet, ce qui lui forge une âme de conquérant dans son secteur de prédilection. Il existe toujours une part technique et de relationnel ou de l’affectif vis-à-vis de l’entrepreneur que Maréchal & Associés Finance accompagne. Donc, je n’accepterai jamais de prendre en charge une entreprise inconnue ou dont le PDG ne m’a pas été recommandé. J’avoue que c’est mon côté africain !
à l’énergie, à l’agroalimentaire et au transport. Qui ne connaît pas le secteur du transfert d’argent où Money Express se développe ? Mon leitmotiv est le suivant : pourquoi le challenger n’aurait pas les mêmes outils que les autres ? L’activité de mon cabinet se subdivise en deux catégories : l’introduction en bourse avec laquelle j’ai mon agrément Euronext qui permet une cotation de New York jusqu’à Lisbonne, ensuite, l’accompagnement d’entreprises en Afrique. Cette partie c’est Olivier Ruth, mon directeur « Afrique » qui s’en occupe. Ce dont je suis fier c’est avant tout de l’indépendance de ma boîte, il n’y a pas de banque dans mon capital, les intérêts sont ceux des associés. J’ai accepté, et c’est un honneur pour moi, d’être membre du Forum Francophone des Affaires (FFA), une structure d’entraide, d’échange d’informations et de rencontre avec des chefs d’entreprise, de banques. L’objectif est de soutenir les relations entre les pays francophones.
Diasporas-News : Une certaine forme de barrière à l’entrée ? Samuel Maréchal : Exactement ! Si vous voulez rentrer sur le marché brésilien avec trois millions USD, on vous regarde à peine. Pour moi, l’Afrique est le seul poumon de cette économie mondialisée. Les africains devront chercher l’argent pour financer leur développement, en ayant accès aux mêmes outils que leurs challengers. Pour Money Express, les autorités de tutelle sénégalaises m’ont demandé pourquoi je vais trouver un financement en Europe. Je leur ai répondu que cela revient moins cher et que c’est plus rapide pour lever les fonds.
Diasporas-News : Oui mais là, vous ne voulez « cracher au bassinet » ? Samuel Maréchal : Je ne mange pas de ce pain-là ! J’irai sur les marchés, je jouerai la bonne gouvernance. C’est grâce aux marchés financiers qu’on a pu construire des routes et de grandes infrastructures. De même que les privatisations. Donc, mon propos et mon discours vis-à-vis des ministres c’est que vous avez tort de ne pas financer vos développements par le marché financier. Alex ZAKA 25 Diasporas News
Médias - Par- Richard JOFFO LECTURES Vieux Sylla M’Baye R.J.
événement
L’AFFAIRE FLAMENCO
de la région parisienne, y est dépeinte d’une étonnante façon. La sagesse et la solidarité d’une société insoupçonnée y sont mises en évidence avec justesse et émotion.
Une jeune danseuse est tuée par balle en pleine nuit sur le pas de sa porte. Le petit copain a pris la fuite. L’affaire semble simple. Et pourtant… Le Lieutenant Mbaye va se trouver confronté à une affaire qui va bouleverser son existence. Un terrible secret qui met sa vie en danger. La sienne et celle de ses proches. Jusqu’au cœur de son Sénégal natal. Une affaire qui prend peut-être ses racines en Chine, dans la province du Sichuan où un tremblement de terre a massacré des milliers d’enfants dans les écoles. Une affaire impliquant peut-être les plus hautes personnalités de l’Etat. À moins que tout ne se soit noué pendant l’arbre de Noël de l’Élysée. Aux prises avec des services secrets dont il ne soupçonne pas l’existence, le Lieutenant Mbaye va devoir entrer dans la clandestinité, comme tant d’Africains sans papiers. Et se battre pour connaître la vérité… et sauver la vie de ceux qu’il aime.
L’intrigue nous entraîne sur une série de (fausses ?) pistes dont l’une d’entre elles semble même impliquer le président de la République Française. Le crime commis pourrait bien alors être… un crime d’Etat, étouffé par des services dévoués au plus haut niveau du pouvoir.
Richard Joffo – éd Phoenix
Dans un style très cinématographique, Richard Joffo nous entraîne dans une aventure palpitante, incarnée par des personnages riches et attachants. Mêlant fiction et réalité contemporaine, L’AFFAIRE FLAMENCO sème le trouble et nous empoigne pour ne plus nous lâcher jusqu’à une fin surprenante.
ÉCRIT SUR INTERNET ! « J’ai écrit ce roman par épisode sur Facebook, explique Richard Joffo. J’ajoutais une dizaine de pages chaque dimanche matin, dans mes articles de Facebook et sur un blog. Le roman s’appelait alors « Une Tâche sur le tee-shirt », des dizaines de personnes le suivaient sur internet. Au bout de 7 mois, il était terminé, mais il m’a fallu un an pour corriger avant que le texte ne soit acceptable. Entre-temps j’ai été contacté par Ali Diallo, le patron, d’origine Sénégalaise, des Éditions Phoenix aux USA. Toujours via Facebook, il m’a proposé de représenter Phoenix en France et de publier le roman. Le challenge était intéressant et j’ai accepté. » L’Affaire Flamenco est aussi une double peinture sociale. La culture sénégalaise y est mise en évidence (le héros est un lieutenant de police sénégalais). De plus, la vie des Africains sans papiers, clandestins
D’un réalisme criant, le portrait du Chef de l’Etat dans le roman, ainsi que l’imbrication de l’intrigue dans l’actualité donnent à réfléchir… « Mais ce n’est que de la fiction ! » affirme Richard Joffo avec un sourire… C’est dans un quartier de Dakar, à Sandaga, dans un Dibi Haoussa (restaurant très populaire où l’on mange de petites brochettes de viande) que l’histoire trouvera une fin inattendue. L’Afrique qui gagne est aussi largement évoquée dans cette histoire qui, au fil des pages, passe de l’intrigue palpitante au conte philosophique. Ed : Les Éditions Phoenix – isbn : 978-0982996126
RICHARD JOFFO Né en 1950 à Paris, Richard Joffo consacre toute sa carrière à la communication, aux médias et à l’écriture. Il coiffe la triple casquette de producteur, réalisateur et présentateur d'émissions télévisées et radiodiffusées. Polyvalent, Richard Joffo a organisé R.J. de nombreux évènements et festivals consacrés au jeune public, tels que le Festival du Clip Vidéo avec France 2 ou le Festival de la Chanson pour Enfants avec TF1. Personnage communicationnel multidimensionnel, il a publié de nombreuses revues dont “BB de Paris”, un magazine féminin pour les jeunes filles “Black et Beur”. Joffo est également conseiller en communication politique, conseiller en marketing de programme et programmation pour les télévisions et radios françaises et internationales, et président fondateur de l'Académie Audiovisuelle qui forme les animateurs de télévision et journalistes audiovisuels.
La cérémonie de remise de charte du Lions Club AKPARO Elle s'est déroulée le samedi 29 Octobre dernier à la salle de conférence du Ministère des affaires étrangères à Abidjan Plateau ( Cote D'Ivoire), sous la présidence effective du Gouverneur de District 403 A2, André EKOUE GBADOE. En présence d'une centaine d'invités et de membres des clubs services amis, la présidente 2011/2012 Awa DIABY et les vingt neuf nouveaux membres fondateurs constituant ce club, ont reçu des mains du gouverneur la charte, document officiel célébrant l'existence du club, et leur insigne de Lion, symbole de leur appartenance au mouvement du Lionisme. Un nouveau Lions Club est une nouvelle source pour alimenter la rivière, puis l'océan de la solidarité. »
Diasporas News
La présidente tenant la charte du Club AKPARO
Les présidents de commissions
AWA DIABY recevant la clochet et le maillet symbole de pouvoir
Le gouverneur André GBADOE et la présidente et du Club AKPARO
Le Lion guide Philippe AMANI á gauche
Outre des paroles de chansons (pour Carlos, Line Renault, Fabien Thibeault, etc.) il est l'auteur de plusieurs œuvres littéraires et cinématographiques parmi lesquelles : Si tu m’apprivoise (éd Clair de Terre – Florence BELFOND), Un enfant sage des années folles, (pour la scène), La nuit de la mort (pour le cinéma)… Aujourd’hui, il partage son temps entre son école, les productions audiovisuelles, ses missions de créations de chaînes TV et l’écriture… lecture intégrale du texte d'engagement prononcé collectivement
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Le Gouverneur du District 403 A2 , Andre GBADOE
Les officiels et les membres du Club AKPARO
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Courrier Société de Brigitte
A
NAKOUASSA ZAKO OU LE POINT DE NON RETOUR
J’étais à Florence pour des vacances et il y avait bien longtemps que je n’avais pas savouré un moment pareil. Un moment de bien-être, tout simplement. J’étais vraiment bien et le compagnon à mon bras disposait d’une sérénité qui me faisait sourire le cœur. Nous descendions doucement la pente de la petite colline. De loin, je vis la décapotable garée devant notre villa qui voisinait avec celle de Roberto et d’Eva Cavalli. Mon compagnon et moi n’étions pas amoureux mais il avait besoin de compagnie et moi d’argent. « Ciao Bella », entendis-je de loin et je reconnus tout de suite la voix de Roberto. Je pensais que j’étais arrivée, moi Nakouassa Zako quand la sonnerie du portable sonna fort m’arrachant à mes rêves… Mon mari, c’était mon graal. Dire que la séparation m’avait brisée serait un euphémisme. J’étais littéralement détruite. J’avais si mal que mon cœur, pratiquement, bougeait dans ma poitrine comme pour en sortir en petits dés de sang par ma bouche. J’avais l’impression d’avoir une plaie invisible. Comment étaitelle ? Comment dormaient-ils ? Plusieurs fois, j’avais retourné la question de l’amour : ‘‘Je t’ai aimé, je t’aime, je t’aimerai, pour toujours, à jamais, à regrets…’’ Mon amie Juliette m’appelait pour me dire que Roméo l’avait quittée. Pour la énième fois et que cette fois il semblait sérieux. Qu’elle avait fait à manger, qu’elle l’avait servi deux fois, qu’à lui tout seul, il avait vidé sa dernière bouteille de bordeaux, qu’ils s’étaient même envoyés au septième ciel et qu’à peine avait-il fini de l’embrasser, qu’il lui avait dit qu’elle ne méritait pas d’être sa femme et qu’elle devrait vivre sa vie libre de faire désormais ce que bon lui semblait. Elle pleurait à grands sanglots et elle me dit dans un souffle qu’elle l’aimait, qu’elle ne survivrait pas à la séparation. Je fus tentée de lui demander ce qu’elle perdait. Voici une femme qui était restée trois ans dans un mariage dont la lune de miel n’avait duré que trois semaines. Roméo fait partie de ce phénomène de vieux garçons qui vivent d’aventures de courte ou longue durée et qui ne se soucient guère du mal qu’ils font à autrui chemin faisant. La femme a beau se briser en pièces pour eux, ils ne sont pas affectés le moins du monde. Ils vivent leur vie, zen et sereine, faisant des projets à courts termes. Nous les femmes, nous sommes attirées par ce genre d’hommes car ayant raté certaines vocations, nous voulons jouer
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Gastronomie
les maternelles de ces vieux garçons pour nous rattraper ou pour au moins panser une vieille plaie restée ouverte il y a des lustres. Pour une raison ou une autre, nous aussi, nous ne voulons pas grandir et eux et nous, nous nous complétons. Ils sont notre punition et nous l’acceptons. Le genre de relations France-Afrique. Nous acceptons d’être bombardés car c’est nous qui avons prêté le flan et aujourd’hui, nous voilà à un point de non retour. Les chefs africains, quand ils n’en veulent plus, deviennent subitement des dictateurs. Un homme est traqué dans son pays, pris, lynché et traîné sur le pavé. Toute cette parade de sang, toutes ces atrocités imposées à la vue de nos enfants, est-ce cela la démocratie dont ils parlent ? Comment leur dire que nous en avons marre ? Que nous connaissons notre valeur ? Que nous ne pouvons pas vivre heureux chez eux mais que maintenant nous ne pouvons plus rentrer en Afrique à cause d’eux ? Des Africains sont armés et tuent sauvagement les leurs. L’Amérique a survécu au 11 septembre 2001 et la Côte d’Ivoire survivra au 11 avril 2011 et même le sort qu’ils nous infligent ne nous anéantira pas. Je me demande comment il est possible que des individus élus dans leur pays puissent se donner à cœur joie le pouvoir de bombarder un autre pays. Trop c’est trop ! Oui, Kadhafi est mort tué comme un animal. Longtemps je me suis laissée souffrir me souciant d’autrui et oubliant de prendre soin de moi. Tout milieu que nous fréquentons, malheureusement, a un impact sur notre psychisme et j’étais dans cette relation très tendue et je fréquentais ce parc où des nanas désespérées pleuraient du manque de bons hommes et conseillaient de se contenter de ce qui pouvait nous tomber sous la main, car disaient-elles, avoir un homme est mieux que d’être seule… Oui, c’est bien tout cela, mais un jour, après ma consommation hebdomadaire de vin mousseux pour preuve de mon plus grand désarroi, j’ai voulu passer à autre chose, je me suis alors réveillée libérée du poids de mes épaules et de mon ventre et je me suis sentie légère et née de nouveau. Oui, j’ai eu mes erreurs et je les assume. J’ai mes dates, mes joies, mes larmes et en fin de compte, ma survie. Oui, j’ai atteint mon point de non retour. A peine passé le cap 45, je suis une célibataire heureuse qui n’est pas près de se caser. Lorsque le malheur t’arrive, il te montre
qui tu es à l’intérieur de toi. En fait, être persécutée finit par être avantageux. Tu as la perspective de faire un meilleur choix pour l’avenir en plus d’une remise en cause de ta personne sur tous les plans. Ta carrière que tu avais négligée pour autrui, va redémarrer. Tu verras plus souvent tes amis, ta famille et te voilà en train de prendre un pot avec ce beau gosse musclé que tu n’osais pas regarder quand tu étais avec Steve Biko. Et maintenant tu peux faire ce régime car c’est terminé le riz sauce à minuit. Et plus important, tu vas porter tes talons très hauts sans souci de complexer qui que ce soit. Tu as atteint le point N. Tu prends sur toi de te lever chaque matin, quand bien même tu ne peux pas, même quand les choses sont au plus dur et tu fais ce pas vers ta propre indépendance. Tu dis : « Non, c’est fini, trop c’est trop. » et tu grandis car tu sais qui tu es. Oui, je te vois ma sœur. Vis ta vie ! Libère-toi ! Deviens ce dont tu as toujours rêvé. Si tu as mal, lèvetoi, prends un bissa et montre-leur que ce n’est pas eux, mais toi, qui avais permis cela. Il est vrai que tous les feux brûlent quand on y met le pied et ma chère Juliette, le plus grave, c’est que tu n’es même pas un cas isolé, mais sache que, c’est mieux d’être quittée quelles qu’en soient les raisons. Où aurais-tu eu la force de partir de ton plein gré ? Des fois, toutes nous restons par peur, la peur de la solitude, du risque dehors et surtout parce que nous ne voulons pas briser ce confort de la co-dépendance amoureuse, l’habitude de l’histoire que nous vivons, celle que nous connaissons. Le vrai bonheur fait peur car nous ne savons pas à quoi il ressemble. Notre histoire. Une histoire amoureuse, bonne ou mauvaise, est une histoire, pourvu qu’elle dure et nous nous en contentons. Nous avons perdu certaines valeurs à force de nous contenter de ce qui nous tombe sous la main et nous ne faisons plus l’effort de savoir qui nous sommes. Te souviens-tu de nos rêves ? Pourquoi t’écrouler maintenant que tu es devenue une vraie femme ? Pourquoi ferais-tu demi-tour au lieu d’avancer ? Tu n’es pas morte et il y a tant de choses à réaliser en tant que femme. Réaliseles et tu vivras ta plus belle histoire. Tu le vaux bien ! Regarde comme tu es belle ! Un seul modèle comme toi ! Une femme forte et vulnérable, une Femme et on n’en trouve pas mieux. Vis ta vie. Eclate-toi ! moi je ne reviendrai plus.
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TAJINE D’AGNEAU AUX FIGUES FRAÎHES Préparation et Cuisson 1h30 / Difficulté *** / Pour 4-5 Personnes
***INGREDIENTS 1 gigot d’agneau de 1kg 300 g de figues fraîches (6/7) 150g d’amandes entières 2 gros oignons 3 gousses d’ail râpées finement 2 bâtonnets de cannelle 2 cuil à café de cannelle en poudre sel, poivre 3 cuil à soupe de miel liquide 10 cl d’huile d’olive (pour toute la préparation) 1 cuil à soupe de gingembre en poudre 1 cuil à soupe de beurre ½ botte de persil plat ½ cuil à café de curcuma
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***PREPARATION Désossez l’agneau et découpez-le morceau de 150 ou 200 g environ.
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Dans une casserole à fond épais faire revenir pendant 10 minutes les morceaux de viande avec l’huile, le beurre, les oignons coupés en dés, l’ail, le gingembre, la moitié de la cannelle en poudre, le curcuma, le sel et le poivre. Lorsque la viande est bien colorée recouvrez d’eau, ajoutez le persil plat et les bâtonnets de cannelle puis laissez bouillir à couvert pendant au moins 45 minutes. Pendant ce temps, faites cuire les amandes dans un peu d’eau bouillante pendant 10 minutes, égouttez et grillez-les dans une poêle avec un filet d’huile d’olive. Réservez. Lavez puis incisez légèrement le dessus des figues. Réservez. Au bout de 35 minutes, prélevez un peu du jus de cuisson dans un petit bol, ajoutez-y le reste de cannelle en poudre, le miel en mélangeant bien. Réservez cette préparation. Une fois la viande cuite et son jus bien réduit ajoutez la préparation à base de miel et les figues délicatement dans la viande, laissez mijoter encore 15 minutes à feu très doux. Coupez le feu sous la viande, parsemez avec les amandes. Servez très chaud avec du pain ou du couscous fin. Recette originaire des pays d’Afrique du nord. C’est un plat prestigieux par ses parfums, sa cuisson lente, le subtil dosage des épices et sa manière de marier le salé sucré. Vous pouvez remplacer les figues par des abricots secs ou des pruneaux. DANIELLE EBENGOU Bon appétit.
Brigitte Sands ALIAS Diva Mo-Sanby 29 Diasporas News
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