Disbook #8

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DISBOOK

#8

Juin 2016

New frontiers of television in Africa AUDIOVISUEL EN AFRIQUE FRANCOPHONE : VERS LE RENOUVEAU




DISBOOK #8 | 2016 —SOMMAIRE

S O M M A I R E

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80 –

9 – Souvenirs de télévision

Guide du salon / Show Guide DISCOP AFRICA ABIDJAN 2016

20 –

82 –

Effervescence audiovisuelle

Programme des conférences

33 –

84 –

Questionnaire de Proust avec Denise Époté

Programme Discopro

34 –

86 –

Tendances du marché

Programme Meet Your Stars

57 –

89 –

Actualité des programmes

Liste des Participants

74 – First Look avec Televisa

Rédactrice en Chef Françoise Lazard francoiselazard@basiclead. com

A également collaboré Sylvain Béletre sbeletre@balancingactafrica.com

Aurélie Eliam, Denise Époté, Honoré Essoh, Abel Kouamé, Mamane, Alain Modot, Alex Oglou, Patrick Zuchowicki.

Direction artistique Caroline Fabès contact@carolinefabes.com

Nous remercions pour leur contribution Anna Ballo, Layani Basseg, Sandra Coulibaly, Olivia Dadie, Mike Danon, Binta Dembele, François Deplancq,

Couverture Photo: Platinum Aperture Publicité Rachel Jucaud racheljucaud@basiclead.com

Éditeur Basic Lead Suite 511 – 6399 Wilshire Boulevard – Los Angeles – CA 90048 Imprimé par Graphicolor à Abidjan www.graphicolor-ci.net





DISBOOK #8 | 2016 —ÉDITO

É D

À l’heure où nous mettons sous presse, le nombre de participants inscrits pour la deuxième édition Discop Africa Abidjan dépasse déjà largement les chiffres de l’an dernier et laissent présager une augmentation deux fois supérieure à celle de 2015. La montée en puissance de l’audiovisuel d’Afrique francophone ne se dément pas. Nous en avons pour preuve tant la quantité et la diversité des productions réalisées ou en cours dans la région, que l’implication

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des gouvernements pour professionnaliser le secteur audiovisuel, avec au premier chef la Côte d’Ivoire. “Le secteur audiovisuel est un volet important dans le développement économique”, explique Madame Affoussiata Bamba Lamine, Ministre de la Communcation de Côte d’Ivoire

T

(qui ne ménage pas sa peine pour développer le secteur), et elle poursuit en

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Pour illustrer cette dynamique qui gagne l’Afrique francophone en matière

expliquant que l’exemple de Nollywood “fouette l’orgueil de plusieurs autres gouvernants africains.”

audiovisuelle, nous publions en couverture une photo exclusive de la première grande comédie cinématographique panafricaine dont le tournage en Côte d’Ivoire vient de s’achever. Écrit et réalisé par l’auteur et humoriste Mamane, “Bienvenue au Gondwana” (c’est son titre) réunit un “casting de rêve”, constitué très majoritairement de comédiens
ivoiriens et des pays limitrophes. Le film illustre en cela la vocation de la Côte d’Ivoire de servir de terre d’accueil aux cinémas de la sous-région. Dans ce numéro également, des professionnels de la Tv se remémorent leurs premières émotions devant le petit écran ; TV5 Monde revient sur son ancrage africain qui a déjà un quart de siècle ; une sélection de contenus proposés pendant Discop ; le menu des conférences, présentations et ateliers au programme de ces trois jours (nous en avons comptabiliser 35 !) ; les horaires de la première compétition de pitching de projets Discopro. Nous publions également la liste des shows au programme de la première édition ivoirienne de Meet Your Stars, un nouvel événement qui réunit les comédiens, réalisateurs, scénaristes et autres talents impliqués dans ces

De gauche à droite : Digbeu Cravate, Antoine Gouy, Michel Gohou, Mamane, pendant le tournage de “Bienvenue au Gondawana”. © Platinum Aperture

programmes, mais aussi les bloggeurs les plus influents de Côte d’Ivoire, passionnés par la télévision. Saluons au passage les “nouveaux producteurs” digitaux et plateformes tels que Dailymotion, qui, par leur participation à cette édition 2016 de Discop Africa Abidjan, vont apporter un formidable coup d’accélérateur à la production de nouveaux contenus. #vivelatvdafriquefrancophone et bon Discop ! FRANÇOISE LAZARD – R ÉDAC T R I C E EN C H EF

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SOUVENIRS DE TÉLÉVISION — DISBOOK #8 | 2016

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DISBOOK #8 | 2016 — SOUVENIRS DE TÉLÉVISION

Directrice régionale, TV5Monde Afrique (Cameroun)    Mon plus ancien souvenir de télévision, c’est “Bonne Nuit Les Petits” en noir et blanc à l’ORTF. J’avais énormément de plaisir à écouter Nicolas et Pimprenelle et je connaissais la musique du générique par cœur ! Je devais avoir six ans et je venais d’arriver à Paris avec mes parents. Nous habitions chez

Scénariste, producteur, réalisateur (Côte d’Ivoire)   Mon plus ancien souvenir de télévision, ce sont les répliques fétiches en Anglais-Italien d’Enzo et Maria, les personnages de la série télé “Home Sweet Home”, une sorte

mon oncle qui était député français, dans un appartement au 33 rue de Rome dans le 17e arrondissement. Le poste de télévision était installé dans le salon. Il était grand. J’étais persuadée que les personnes qui apparaissaient à l’écran étaient à l’intérieur du poste. Sinon, le programme qui m’a ncontestablement le plus marqué, c’est l’histoire de “Belle et Sébastien”. Comme tous les enfants, j’étais fascinée par cette amitié entre un enfant et un animal. Je souhaitais avoir le même chien, mais dans un appartement c’était hors de question. Et puis il y a bien sûr le souvenir du lancement de la télévision camerounaise en 1985. J’ai présenté le premier journal avec un confrère anglophone puisque le

Cameroun est un pays bilingue. Pour éviter les mauvaises surprises du direct, le directeur général avait souhaité que le journal soit enregistré dans l’après-midi, pour être diffusé à 20h. En chœur nous lui avons dit NON ! À la fin du journal il nous a serrés dans ses bras. La CRTV était née !

d’ancêtre des sitcoms : “Maria your spaghetti is very, very delizioso !” J’ai récemment appris que la série était australienne et non italienne comme je le croyais. C’était une série humoristique qui nous faisait beaucoup rire même si on ne comprenait pas toutes les répliques puisqu’elles étaient en Anglais avec un fort accent italien. Je regardais le programme avec mes sœurs, mon frère et assez souvent ma mère, dans une maison d’Addis-Abeba où nous habitions alors. À la télé éthiopienne

il y avait très peu de divertissement, on se rabattait donc sur les VHS. Dans la pièce où nous regardions la télévision, il y avait des grandes fenêtres qui donnaient sur la cour qui nous permettaient de guetter l’arrivée de papa et de courir à nos cahiers quand on était censés étudier. Les films du pays enregistrés sur VHS qu’on recevait rarement étaient très précieux pour garder le contact avec les nôtres. Mais on avait plus facilement accès à des programmes indiens, français et américains. J’étais fou de Charlie Chaplin parce que ses films étaient si drôles avec leur succession de gags et qu’il n’y avait pas de barrière de langue puisque c’était du muet. C’était différent des autres programmes, moins lent, avec de la vie, de l’énergie, de la folie ! L’un de mes souvenirs les plus marquants, c’est la première émission télé à laquelle j’ai participé, une émission pour enfants. J’avais onze ou douze ans, j’ai été assez déçu par la banalité des installations, alors que j’en avais une image digne d’un film de science fiction !

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Créateur, producteur, co-fondateur d’Afrika Toon (Côte d’Ivoire)    Mon plus ancien souvenir de télévision (j’avais environ cinq ans) est un poste couleur tout neuf de marque Nationale, posé sur une table du salon dans notre villa de Yopougon. Il avait un gros tube cathodique et des boutons de commande sur le coté. Les premiers programmes que j’ai suivi étaient “Spectre Man”, “Ernesto Djédjé”, “Goldorak”, les infos, les émissions de musique du weekend, le “Ciné-nuit” du samedi… Ils font partie de ceux qui m’ont le plus marqué avec “Bouba”, “Les Mystérieuses Cités d’Or”, “Il Etait

Une Fois la Vie”, “ThunderCats”, “Star Wars”, “Les Aventures de Tom Sawyer”… Je ressentais de la joie et de la fascination en regardant ces programmes. Ils parlaient d’amour, de courage et des futurs possibles pour l’humanité. Mes autres souvenirs marquants sont la victoire des

Scénariste, comédien, musicien, producteur, réalisateur (Côte d’Ivoire)    Nous sommes tous dans le quartier populaire de Yopougon Banco 2. Papa est un lévite qui officie dans une paroisse de l’Église du Christianisme Céleste et je ne suis pas plus grand qu’un ventilateur. Entre l’école, la maison et faire des cabanes avec les bancs de l’église, j’ai découvert dans une cour voisine, une nuit, une lumière qui rassemblait les garçons et filles de mon âge et aussi

Éléphants face au Sénégal en 1992 (même si je ne suis pas très foot), la mort de Félix Houphouët Boigny avec la musique des Woody qui passait pendant le reportage, et l’arrivée de Canal 2 (la deuxième chaîne nationale d’alors) puis de Canal Horizon.

des adultes. C’était un poste téléviseur. Celui-là était bien différent de ce que m’avait fabriqué mon grand frère avec un carton, une feuille de papier rame, une bougie et des personnages qu’il faisait bouger en ombre. Ce poste-là avait une lumière naturelle et les gens dedans bougeaient sans qu’une main ne les agite. C’était magique ! Une fois la nuit tombée j’allais voir Actarus donner des raclées aux méchants de l’armée de Vega dans “Goldorak”. Puis, un jour, j’ai décidé de comprendre pourquoi tout ces adultes restaient devant la boite magique. Un homme en costume assis devant des feuilles de papier donnait des informations. “Le journal télévisé est fini, allons manger” a lancé un jeune homme. Cool me suis-je dit, le dessin animé des adultes s’appelle journal télévisé.

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Réalisatrice, productrice, Bogolan Distribution (Côte d’Ivoire)

programme. L’histoire se déroulait dans une petite ville des États-Unis et racontait la vie des jeunes, le lycée, leurs amours, leurs déceptions… J’ai énormément souffert pour l’héroïne, une jeune adolescente qui tombe enceinte et qui est rejetée par le

garçon et par ses amis. Elle n’ose pas se confier à sa famille et devient la risée de cette petite ville, d’où elle finit par s’échapper pour aller accoucher. C’était l’une de mes toutes premières expériences de série TV. C’était nouveau.

L’été, je passais mes vacances dans le sud de la France où Télé Monte Carlo était disponible. Cette “petite” chaîne diffusait beaucoup plus de séries américaines que le service public français d’alors. Je regardais “Batman”, “Mister Ed” (avec le cheval qui parle), “Ma Sorcière Bien Aimée”… La découverte de ces programmes est un souvenir extraordinaire. À l’occasion de la finale de la coupe du Monde de football en Juillet 1966, où l’Angleterre a battu l’Allemagne, j’ai découvert la télé “interactive” : mon père a tellement sauté de joie sur son fauteuil lorsque les Anglais ont marqué un but que le fauteuil s’est désintégré !

Je me souviens d’avoir suivi tout un épisode des “Incorruptibles” sans les images. La voix de Robert Stack alias Eliot Ness reste ancré dans ma mémoire.

Quand j’étais enfant, je regardais le dessin animé “Calebasse” et puis “Les Aventures de Tom Sayer”. Plus tard j’ai aimé “Dallas”, “Dynastie” et aussi “Afrique Étoiles”, l’émission ivoirienne de variétés. Mais le programme qui m’a le plus marquée dans mon adolescence c’est “Peyton Place”. J’avais entre quinze et dix-huit ans, j’étais lycéenne à Bouaké (Côte d’Ivoire). La télévision était dans le salon, toute la famille regardait le

CEO, Basic Lead ( France  /   U SA)    Mon plus ancien souvenir est “Bonne Nuit les Petits”. J’avais cinq ou six ans. À l’époque, la plus grosse punition pour moi était l’interdiction de voir la télé et la plus grande récompense avoir l’autorisation de regarder un film le soir. J’avais une télé dans ma chambre : elle avait un gros tube cathodique qui chauffait et une espèce de feuille de plastique qui recouvrait l’écran. Je me souviens des gros boutons dont aucun d’entre eux ne permettait de surfer vers d’autres chaînes… puisqu’elles n’existaient pas.

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Lorsque je me suis fait opérer de lappendicite à 6 ou 7 ans, ma mère dormait dans ma chambre d’hôpital et regardait la télé derrière un paravent pour ne pas me réveiller.


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Président, Diffa ( France)    L’un des moments de télévision les plus marquants, c’est Apollo 11 qui se pose sur la lune en juillet 1969 – l’un des tout premiers directs de nuit. J’avais 20 ans et j’étais avec trois amis dans une maison de campagne dans le petit village de Château Landon dans la région parisienne. Je n’oublierai jamais la voix de l’astronaute qui nous arrivait filtrée par la technique et la distance. Dans mon enfance, le programme qui m’a le plus marqué est la série western “Au Nom de la Loi” (en Anglais : “Wanted. Dead or Alive”).

Directrice de RTI Distribution (Côte d’Ivoire)

Tout est gravé dans ma mémoire : l’impérial Steve Mc Queen alias Josh Randall le chasseur de prime qui arrache une affiche Wanted dans le générique, le fusil à canon scié accroché à sa jambe, son regard d’acier et les quelques notes de musique…

Mon plus ancien souvenir de télévision c’est le dessin animé “Candy” du Club des Petits sur la RTI. J’avais huit ans et je regardais le programme avec ma soeur avant d’aller dormir. Je me souviens qu’il fallait se lever pour changer de chaîne. Étant depuis toujours très sensible aux injustices, l’histoire de Candy me rendait très triste et me révoltait. Plus tard j’ai aimé les sitcoms américains et afro-américains. À cette époque je vivais au Mexique, dans un environnement très différent du mien. Regarder des sitcoms afroaméricains, comme “Family Matters” avec Steve Urkel, me rapprochait un peu de mes origines. C’est aussi en regardant cette série que j’ai appris l’Anglais !

Dans un autre registre, il y a les chœurs du public gallois chantant “Land of My father” a capella avant les matchs des Cinq Nations dans le stade Millenium de Cardiff. C’est le plus bel hymne au monde. Toute l’âme d’un peuple de mineurs, fier et festif.

Producteur, réalisateur, directeur artistique (Côte d’Ivoire)    Mon plus ancien souvenir de télévision remonte à ma première participation dans une émission de télévision. J’avais quatre ou cinq ans et à l’époque je vivais en Côte d’Ivoire – c’était avant que mes parents ne m’emmènent en France… Cette émission dont j’ai oublié le nom était une sorte de “Dimanche Martin” ivoirien. J’ai été très impressionné par le plateau, les caméras, les lumières. Et déjà, ce trac ! Je me souviens qu’il y avait un téléviseur chez ma grand-mère chez qui je vivais. Il était installé dans le salon mais ne servait qu’à mon grandpère pour regarder EXCLUSIVEMENT des films et du sport…

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Directeur des acquisitions, A+ (Côte d’Ivoire)

Dire que notre première télévision était une “télévision” est un bien grand mot. Je dirais plutôt que c’était comme une petite lucarne avec les couleurs les plus basiques. Mes grandes sœurs régnaient sur cet objet qui offrait une ouverture incroyable sur le monde. Je ressentais tout à la fois émerveillement, plaisir et détente.

Nous n’avions droit à la télévision qu’après l’école. À l’heure du goûter, tout en buvant mon verre de lait et en dégustant mes Pépitos, mes yeux étaient écarquillés. J’ai été bercé par des dessins animés du monde entier. Je me souviens notamment de “Il était une fois… la vie”, un programme parfait, à la fois ludique, éducatif et divertissant. Il y avait aussi “Dragon Ball”, “Les Chevaliers du Zodiak” – avec des hommes presque ordinaires qui accomplissent des choses extraordinaires grâce à ce qu’ils ont au plus profond d’eux – ; “MacGyver”, le héros intelligent qui combat l’injustice sans armes ; “Racines” ou comment être fier de ses origines et de ses racines. Et puis “Dallas”. Comment est-il possible d’avoir autant apprécié un antihéros tel que J.R. Ewing ? Un souvenir récent ? Bien évidemment le lancement de la chaîne A+ le 24 octobre 2014 !

Scénariste, (Côte d’Ivoire)   Mon souvenir de télévision le plus marquant, c’est le discours du Général Robert Guéï lors du Coup d’État du 24 Décembre 1999, pendant le journal télévisé de 13 heures de la RTI, la chaîne nationale ivoirienne. Il annonçait à la nation qu’il venait de prendre le pouvoir après un putsch sans effusion de sang, en vue de le remettre à un président élu ultérieurement. Je fêtais mes 9 ans le jour même. La famille au grand complet était réunie dans le salon familial à Abidjan, Cocody. Il y avait une atmosphère de fête et un bon repas en cette veille de Noël, jusqu’à

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ce que le discours commence. Adultes comme enfants buvaient les paroles du Général, et l’ambiance devint peu à peu beaucoup plus tendue. Je ne me rappelle d’aucun autre élément que le discours du Général. On voyait rarement des militaires à la télévision, mais ce jour-là, il n’y avait qu’eux sur l’écran. Jusqu’à ce moment, je n’avais jamais vraiment eu conscience des tensions politiques qui prévalaient. J’étais surtout confuse, d’autant que certains de mes parents célébraient le coup de force, qui me semblait être a priori une chose néfaste. Sinon j’ai longtemps été influencée par l’univers des mangas japonais. Je pense que mon intérêt venait surtout du fait qu’ils me permettaient de découvrir une culture différente. Un jour, je devais avoir trois ans environ, je regardais un manga, j’étais captivée par le téléviseur (à la maison,

tout le mobilier était orienté de sorte que la télévision soit le point de mire de la pièce ; dans mes souvenirs d’enfant, elle éclipsait tout le reste). Mon cousin, alors grand adolescent, vient s’installer à côté de moi et change de chaîne sans crier gare. Je le rejoins calmement sur le divan, je lui prends la main… et le mords à pleines dents.


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Digital & communication manager, Côte Ouest (Côte d’Ivoire)   Je me souviens des bandes chromatiques et du son aigu qui les accompagnait. Je regardais cela impatiemment, car je savais que la chaîne n’allait pas tarder à débuter sa programmation (ces bandes étaient également un moment triste puisqu’elles annonçaient dans certain cas la fin des programmes). La télévision était dans notre salon à Abidjan, et à cette époque elle trônait, tel un trophée, sur un meuble en métal roulant qui nous permettait de l’orienter facilement. L’un des plus vieux programmes dont je me souvienne, c’est “Les Nouvelles du Pays” avec les commentaires en langues vernaculaires qui avaient pour but de familiariser les ivoiriens avec leur propre culture. De plus ce programme annonçait un heureux moment que tous les enfants attendaient : “Le Club des Petits”, la programmation sur la RTI dédiée aux enfants. Sans hésitation, la série qui m’a le plus marquée c’est “Aya”

d’Henri Du Parc. Il s’agit de l’histoire d’une belle et sincère amitié entre Aya, une jeune ivoirienne, et son amie européenne Caroline, qui part en France en laissant Aya toute seule. Aya fera tout son possible pour retrouver les traces de son amie… Je devais avoir le même âge qu’Aya, je m’identifiais à elle et j’avais les larmes aux yeux en suivant son histoire. L’un des moments les plus marquants de la télévision fut la diffusion en directe de la Coupe d’Afrique des Nations de 1992, lorsqu’après une longue séance de tirs au buts, notre gardien Gouaméné Alain a bloqué la balle des Black Stars, faisant ainsi de la Côte d’Ivoire le vainqueur de cette CAN 1992. Ce fut l’un des

moments les plus heureux du peuple ivoirien. Enfants, grands-parents, inconnus, passants, chauffeurs de taxi et hommes d’affaires, chantaient, dansaient dans la rue. Nous étions champion d’Afrique !

Comédienne (Côte d’Ivoire)    Lorsque mes parents voulaient me punir j’était interdite de “Goldorak” ! Tout mon monde s’écroulait. Je me souviens du gros téléviseur installé dans la chambre de mes parents, avec sa grande antenne qui permettait d’avoir la RTI 1 et 2. Plus tard, avec le satellite, j’ai pu suivre avec beaucoup d’intérêt la série “Urgences”. Mais bien entendu ce qui m’a le plus marquée, c’est ma première expérience dans l’univers de la TV en tant qu’actrice, dans “Docteur Boris”, la série qui m’a ouvert les portes du cinéma. J’ai pu rencontrer des acteurs que je voyais toute petite à la télévision. C’était comme un rêve devenu réalité.

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Directeur, Chaînes et Contenus, Canal+ Overseas ( France)    Mon plus ancien souvenir ce sont “Les Dossiers de l’Écran”, une émission mythique avec Alain Jérôme qui animait des débats – une fois sur deux sur la Seconde Guerre Mondiale ! J’avais une dizaine d’années. Les débats étaient de haute volée et les invités, “bons” ou “méchants”, tous passionnants. Le générique, terrifiant, vous prenait aux tripes. Grâce à ce travail de mémoire, je viens de retrouver son compositeur, Morton Gould. Son 4e mouvement de Spirituals for strings choir and orchestra avait également été repris par Jean-Pierre Melville pour “L’Armée des Ombres”. Un monument !

grands-parents était un événement. Je m’allongeais sur le tapis avec mes frères et soeur et les adultes étaient assis derrière nous. Je me souviens aussi du film “Escape from East Berlin” (Tunnel 28) qui racontait l’évasion de 25 personnes de Berlin Est vers l’Ouest après avoir creusé un tunnel.

Chez moi nous n’avions pas de télé, donc je la regardais chez mes grands-parents qui habitaient à côté de chez nous, dans le nord de la France à Marcq-en-Baroeul, près de Lille. Regarder un film chez les

J’ai suivi également la mini série “Roots”, les séances hebdomadaires de “Au Théâtre ce Soir” et “La Séquence du Spectateur” qui permettait de découvrir des extraits de films. Mais l’un des souvenirs

qui m’ont le plus marqué, c’est la demi-finale France-Allemagne de la Coupe du Monde de 1982 en Espagne. Un immense espoir, puis un drame révoltant, et une défaite injuste.

Auteur, humoriste, réalisateur et producteur (Niger)    Mon plus ancien souvenir de télévision, c’est “L’Île Mystérieuse” avec Omar Sharif, un programme qui me fascinait et m’inquiétait tout à la fois. J’avais 11 ans, nous habitions dans une maison à Cocody, Abidjan. Je me souviens que nous regardions la télévision dans un petit salon appelée : “Salle TV”. Le poste avait les commandes qui fermaient à clé, ce qui facilitait la vie de mes parents lorsqu’ils ne voulaient pas qu’on regarde la télévision. J’ai aussi été marqué par une série qui s’appelait “Le Saint”, avec Roger Moore.

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

“   L’ E F F E RV E S C E N C E AC T U E L L E DA N S L’AU D I OV I S U E L E S T D U E AU V E N T D U C O N C E P T D E L’ E M E RG E N C E Q U I S O U F F L E AC T U E L L E M E N T S U R L E S PAYS A F R I C A I N S  ” MADAME AFFOUSSIATA BAMBA LAMINE, MINISTRE DE LA COMMUNICATION DE CÔTE D’IVOIRE, RÉPOND À NOS QUESTIONS SUR LE PAYSAGE AUDIOVISUEL D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

Disbook : Abidjan est considérée aujourd’hui comme le point convergent de l’Afrique francophone en matière d’audiovisuel. La capitale économique de la Côte d’Ivoire estelle prête à assumer cette mission ? Affoussiata Bamba Lamine : Nous pensons que la Côte d’Ivoire, après l’assainissement du secteur, possède le potentiel nécessaire pour faire face aux multiples défis pouvant se présenter en matière d’audiovisuel. L’environnement des affaires a été assaini, l’indice de sécurité est au même niveau que New York et Genève, de nombreuses infrastructures culturelles ont été mises en place, de lourds investissements ont été réalisés au niveau de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) pour lui donner les moyens de tirer les animateurs du secteur. En outre, notre pays dispose, aujourd’hui, de maisons de production ayant des équipements de dernière génération que certaines grandes structures internationales de productions sollicitent pour réaliser des tournages sur le sol

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ivoirien. “Bienvenue au Gondwana”, dont le tournage se déroule actuellement en Côte d’Ivoire, en est une illustration. D : Le gouvernement vient d’amorcer la libéralisation du secteur télévisuel. Est-ce la naissance d’une industrie audiovisuelle en Côte d’Ivoire à l’image de Nollywood ? A.B.L. : L’industrie audiovisuelle en Côte d’Ivoire n’a pas encore atteint, certes, le niveau de celle de Nollywood, mais elle a enregistré des avancées notables. Nous avons pour preuve le classement de notre pays au 5e rang des pays d’Afrique francophone en terme de volume de production audiovisuelle. D : Y-a-il une explication à l’effervescence actuelle autour de l’audiovisuel en Afrique francophone ? A.B.L. : Les différents festivals qui s’organisent dans les pays francophones, le nombre de participants qu’ils drainent, ainsi que la qualité des productions qu’on y rencontre, attestent du dynamisme de ce secteur dans nos pays. Citons,

entre autres, le DISCOP Abidjan, le Clap Ivoire, le Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (Fespaco), le Festival International du Cinéma et de l’Audiovisuel du Burundi (Festical), le Festival de Films d’Animation et Hommage à Moustapha Alassane (Fahma) au Niger. L’effervescence actuelle dans l’audiovisuel est due au vent du concept de l’émergence qui souffle actuellement sur les pays africains, car le secteur audiovisuel est un volet important dans le développement économique. Nous avons, tout prêt de nous, l’exemple du Nigéria qui a su trouver un modèle économique très adapté avec Nollywood. Et cet exemple fouette l’orgueil de plusieurs autres gouvernants africains. D : L’investissement dans la production audiovisuelle estil rentable dans la zone Afrique francophone ? A.B.L. : C’est une réalité tangible que l’investissement dans la production


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Madame Affoussiata Bamba Lamine, Ministre de la Communication de Côte d’Ivoire.

est rentable. C’est ainsi que grâce au dynamisme de Nollywood, le PIB du Nigéria a dépassé celui de l’Afrique du Sud. Cette rentabilité de la production explique, ici comme ailleurs, la diversité et la pluralité des séries télévisées. Dans notre pays, l’investissement dans la production audiovisuelle a permis d’enrichir le contenu du programme de la RTI et d’avoir des équipements aux normes. D : En quoi la TNT va-t-elle contribuer à la construction d’une industrie de l’audiovisuel durable ? A.B.L. : La Télévision Numérique Terrestre est une opportunité pour la construction d’une industrie de l’audiovisuel. Mieux que d’autres supports, la TNT peut contribuer au développement de la production d’œuvres culturelles aussi bien en qualité qu’en quantité pour les besoins de diffusion de programmes. Toute chose qui entraîne, automatiquement, un enchérissement des contenus. D’une manière générale, le secteur audiovisuel apparaît de nos jours comme un volet important dans le développement économique de tous les jeunes Etats. C’est pourquoi les gouvernants sont devenus très sensibles à tout ce qui touche ce secteur. L’appel d’offre pour les opérateurs de satellites est déjà lancé, mais concernant la TNT, les dossiers sont en cours de préparation en vue du lancement de la présélection des potentiels candidats, dans la perspective de la création de la Société de Diffusion avec l’Etat comme actionnaire minoritaire. L’espace publicitaire sera en partage avec tous les éditeurs du premier multiplex. L’État envisage d’autoriser six nouvelles chaînes au démarrage, dont trois publiques pour la RTI et trois autres privées nationales. Cela

va réduire le monopole de la chaîne publique qu’est la RTI et offrir des opportunités aux acteurs des chaînes privées. Nous estimons que la TNT, par le fait qu’elle accroît les supports ou éditeurs, constitue un formidable levier pour le développement du marché publicitaire. L’accroissement desdits supports induit une réduction des coûts de la publicité. Cette réduction rend possible l’accessibilité du marché publicitaire à certaines PME & PMI grâce au jeu de la concurrence. D : Pensez-vous que l’exportation de programmes africains vers d’autres horizons constitue l’un des points forts de l’émergence de l’industrie audiovisuelle ?

A.B.L. : La réponse est oui ! Quand on considère des pays émergents qui sont actifs sur le marché des films et programmes télévisuels, comme le Nigéria avec plus de 175 millions d’habitants, le Brésil qui compte plus de 200 millions d’habitants, l’Inde avec une population estimée à plus de 1,2 milliard d’habitants et la Chine avec près 1,4 milliard d’âmes, l’on ne saurait nier l’importance de l’exportation de nos programmes vers d’autres horizons. Vous comprenez pourquoi notre gouvernement met tout en œuvre, non seulement pour que nos programmes soient de qualité, mais aussi et surtout, pour que la Côte d’Ivoire soit prête sur tous les marchés de l’audiovisuel en Afrique et partout dans le monde.

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

Le cinéma est mort,

VIVE LE CINéMA ! DE S É VÉ NE ME NT S RÉCEN T S AUGUREN T DE L E NDE MAINS MEILLEURS POUR LE CIN ÉM A

Pendant les dix dernières années, on a vu les salles de cinéma quasiment disparaître du paysage dans les grandes capitales africaines d’Afrique centrale et de l’Ouest. Au Cameroun par exemple les dernières salles (l’Abbia, le Wouri et l’Empire) ont fermé en 2009. Les nostalgiques du grand écran on cru que le cinéma en salle ne serait plus qu’un souvenir. Cependant, soutenue par une demande croissante des classes moyennes en matière de divertissements collectifs, on note un très récent

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mouvement de réouverture des salles de cinéma. Grande consommatrice de technologie, de culture et de luxe, cette cible en croissance regarde moins la télévision que les moyennes nationales, et lorsque la question leur est posée, les urbains dans leur très grande majorité, déclarent être prêts à fréquenter les salles obscures au moins deux fois par mois si elles sont situées dans un rayon de 10 km, si elles projettent les derniers films produits et si elles pratiquent des prix abordables au regard du pouvoir d’achat local. Comme un peu partout

dans le monde, la préférence va aux productions holly­ woodiennes mais, fait nouveau, le cinéma africain sur grand écran suscite aujourd’hui une forte demande. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, “Bienvenue Au Gondwana”, la première grande comédie panafricaine au cinéma, écrite, réalisée et jouée par des Africains est actuellement en tournage en Côte d’Ivoire – constituant ainsi la première pierre d’un édifice consacrant la Côte d’Ivoire comme la terre d’accueil du nouveau cinéma africain.


EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE — DISBOOK #8 | 2016

“LES JEUNES AIMENT LE CINÉMA” C iI n N éÉ aste ASTE eE tT écr ÉCR iva IVA iI n N , Fa FA di DI ka KA Kra KRA mo MO L anci ANCI n N éÉ dirige DIRIGE de DE pP uis UIS 2013 l’Of L’OF fF ice ICE N at AT ion ION a A lL du DU Ciné CINÉ ma MA de DE Côt CÔT eE d D ’I voire VOIRE . I L N OUS PA RLE ICI DE L ’ E NGOU EM EN T DES J EUN ES POUR L ’ AUDIOVISUE L , DE REN A I SSANCE DU CIN ÉM A , E T DE S PASSE RE LLES QUI S E CRÉEN T EN T RE CINÉ MA ET AUDIOV I SUEL .

les autorisations de tournage, de susciter et de soutenir la création de salles de cinéma sur le territoire national, de promouvoir une politique hardie et compétitive en matière de cinéma.

Disbook : Quelles sont les missions de l’ONAC CI ? Fadika Kramo Lanciné : L’ONAC CI a pour mission de conduire et d’animer la politique en matière de cinéma national, de soutenir l’industrie cinématographique, de promouvoir la coopération internationale, de concourir à l’émergence d’une cinématographie performante et compétitive, de contribuer à la diffusion et à la promotion de la culture par le biais du cinéma, de susciter la création d’écoles de cinéma, de délivrer

D : Que pensez-vous de la situation du secteur à l’heure actuelle ? F.K.L. : Nous constatons une effervescence en matière de cinéma et d’audiovisuel, contrairement à il y a quelques années, où tout le tissu cinématographique se dégradait et où l’on assistait à la fermeture en cascade des salles. Le cinéma est en train de renaître, avec par exemple à Abidjan trois salles qui ont été remises en œuvre et réouvertes. Elles sont aux normes internationales et proposent même la 3D. Ce phénomène est aussi valable dans la sous-région, avec des salles performantes comme le Magic Babemba à Bamako ou le Normandie au Tchad. Ces salles numériques qui poussent sur tout le continent augurent vraiment d’un lendemain

meilleur pour le cinéma. D’ailleurs des opérateurs économiques commencent à s’intéresser au domaine cinématographique : l’un de ceux ci a déjà réouvert les trois salles d’Abidjan, et on annonce l’arrivée de puissantes organisations comme Pathé, Gaumont, ou Bolloré qui veulent ouvrir des salles de cinéma. De plus, aujourd’hui, lorsqu’un film sort, il sort en même temps à Abidjan qu’à New York, ou Paris. Le cinéma est donc en train de réellement bouger. En parallèle, il y a la mise en place d’une politique hardie de soutien à la production. L’ONAC a d’ailleurs été créé en même temps qu’un fonds de soutien à l’industrie cinéma­to­graphique. Je constate enfin que les jeunes aiment le cinéma et qu’ils le pratiquent. Même si la formation n’est pas toujours au rendez-vous il y a espoir que cela change.

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

Les personnages de “Chroniques Africaines”, prix de la Meilleure Série au Fespaco 2015 et preuve du potentiel de la production locale ivoirienne.

D : La RTI est souvent citée en exemple lorsqu’on parle des efforts faits par les télévisions publiques d’Afrique francophone pour investir dans la production locale. Comment expliquez-vous cette position avant-gardiste de la RTI ? En quoi cela aide-t-il les professionnels du cinéma ? F.K.L. : C’est une position avantgardiste en effet, que nous devons surtout à l’arrivée à la tête de la RTI d’un jeune homme dynamique qui connaît la chose audiovisuelle (il a travaillé notamment à Canal+ par le passé), je veux parler d’Ahmadou Bakayoko. Selon moi il a révolutionné la relation entre le cinéma et l’audiovisuel. Pouvoir dire à des partenaires européens que la RTI est partie prenante d’un projet est un atout considérable pour un producteur – ayant réalisé moi-même des films par le passé, je sais combien cela est important. Ahmadou Bakayoko a su créer une passerelle entre cinéma et audiovisuel. Il a également la volonté que les productions locales rapportent de l’argent à la RTI. Ainsi, lorsque il décide d’accompagner financièrement une production locale, sa nouvelle structure, RTI Distribution, promeut le film et le vend à l’international. Tout cela est en effet très avantgardiste et très intéressant.

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D : Pouvez-vous nous parler du vivier de professionnels et de talents ivoiriens. Que pensez-vous de la production audiovisuelle ivoirienne en termes de qualité et de quantité d’œuvres disponibles ? F.K.L. : Il y a un vivier important. Nous avons une production assez forte dont nous n’avons pas à rougir. Certains jeunes ont même réussi comme ça, sans formation. Je pense bien entendu à Akissi Delta, avec sa série “Ma Famille” qui a fait le tour de l’Afrique. Au Fespaco l’an dernier, la Côte d’Ivoire a reçu le Prix de la Meilleure Série pour “Chroniques Africaines”, et au récent Festival Vues d’Afrique, nous avons eu le Prix de la Meilleure Série pour “Exit”. Des jeunes s’intéressent à ce secteur, ils ont du talent, savent faire des choses importantes et la production gagne du terrain. Il faut maintenant les accompagner et leur donner des moyens. La Loi qui a été votée récemment à l’Assemblée Nationale va permettre d’organiser la profession et de l’encadrer – par exemple en délivrant des cartes professionnelles. Les entreprises privées interviendront plus facilement dans le secteur si celui-ci est organisé. Le salut viendra de la mise en place d’une dynamique où les

entreprises privées comprendront qu’elles peuvent retirer plus d’argent que leur mise de départ. Je suis aussi très content de la création récente de l’Association des Producteurs d’Afrique Francophone et je lui souhaite la bienvenue ! Lorsqu’on réunit des énergies, tout le secteur en profite et grossit et l’ensemble de la filière professionnelle va être poussée à faire des produits de qualité. D : Avez-vous un message à l’attention des jeunes qui veulent se lancer dans le cinéma ? F.K.L. : Je leur adresse un message de bienvenu que j’accompagne d’une recommandation : Formez-vous ! ! ! ! La concurrence va être rude, très rude. La libéralisation des chaînes va entraîner un accroissement de demandes, mais uniquement pour des contenus répondant aux normes de qualité internationales – ce sont les seuls contenus qui seront achetés. Je dis aussi aux jeunes que des écoles existent. Une nouvelle école va même être créée au sein de l’INSCA (Institut National d’Action culturelle qui dépend du Ministère de la Culture et de la Francophonie). Et puis je leur dis qu’ils doivent se frotter aux “anciens” et venir leur soumettre leurs projets et leur demander conseil.


EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE — DISBOOK #8 | 2016

Le Majestic Ivoire

Le Ciné Guimbi Bobo-Dioulasso, 1 million d’habitants, est la seconde ville et la capitale culturelle du Burkina Faso, pays phare du cinéma africain et panafricain situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest. Malgré cela, cette ville ne dispose plus aujourd’hui de salle de cinéma en fonction. Pour lutter contre cette fatalité qui touche de nombreux pays dans le monde, l’Association de Soutien du Cinéma au Burkina Faso a lancé un projet de sauvetage et de réhabilitation du mythique Ciné Guimbi.

La nouvelle salle du Majestic Ivoire propose un équipement ultra-moderne, la 3D, un son 7.1 et des fauteuils de grand confort. En plus des grands films internationaux, la salle dédie une soirée par semaine aux films africains.

Dans les années 90, Abidjan arborait une vingtaine de cinéma de quartier et trois grands cinémas : “Le Studio“, “Le Paris”, et le cinéma “Hôtel Ivoire”. Les ivoiriens aimaient aller au cinéma, voir les mêmes films qu’en Europe (même si les sorties étaient décalées de trois mois). Majestic One, créatrice de la marque Majestic Cinéma en Côte d’Ivoire, holding d’exploitation et de distribution d’oeuvres cinématographiques, a choisi de relancer le cinéma en Côte d’Ivoire, dont la filière avait totalement disparue. L’objectif est clair : faire revivre la passion du cinéma dans le coeur des Ivoiriens en y apportant le meilleur de la qualité, de la technologie et une programmation du cinéma du 21e siècle. Majestic se propose d’alimenter et d’imprégner la culture ivoirienne de cinéma et d’offrir à son public un lieu de divertissement trendy-chic. Il s’agit aussi de faire renaître un lieu culte prisé de tous, où les jeunes se retrouvent entre amis, où les amoureux se donnent rendez-vous et où se poursuit la sortie des dimanches après-midi en famille. Abidjan a aujourd’hui à sa disposition 3 salles de cinéma avec un équipement à l’avant-guarde, plus des salles polyvalentes pour spectacles et conférences : Le Majestic Ivoire à Cocody, le Majestic Sococe aux Deux-Plateaux et le Majestic Prima au sein du centre commercial Prima Center à Marcory.

Le cinéma Guimbi doit son nom à la princesse Guimbi Ouattara, personnage emblématique de l’histoire de Bobo Dioulasso. La réhabilitation de ce lieu en ruines, c’est la renaissance d’un cinéma mythique en même temps que la création d’un nouveau lieu public, au sein duquel il y aura 2 salles de projection et une salle de conférences. L’objectif de Guimbi est d’être bien plus qu’une salle de cinéma. Il s’agit de créer un lieu de vie urbain, populaire et intégré. Un lieu d’échanges, de rencontres, de formation, de divertissement, qui pourra ainsi revêtir d’autres usages. Les différentes salles pourront aussi être utilisées pour des conférences, des présentations, des débats… Une salle polyvalente au dernier étage permet, là aussi, une infinité d’usages. Des passerelles se créent ainsi vers l’audiovisuel, vers les autres arts, vers l’enseignement. Le bar / restaurant permettra également, d’accentuer le rôle social du Guimbi dans la ville. Il s’agit d’un projet vital pour Bobo-Dioulasso, totalement dépourvue d’infrastructures culturelles de ce genre et où l’offre cinématographique adaptée et accessible fait défaut. C’est le projet de tout un quartier, d’une ville, d’une région. Le chantier de la petite salle a commencé le 20 juillet 2015. L’ouverture est prévue dans le courant de 2016. Depuis mi-2012, l’association ASCBF (Association de soutien du cinéma au Burkina Faso) a constitué un réseau international de soutien au projet et ce, principalement dans le monde du 7ème art : du Fespaco au FIFF Namur en passant par le Festival de Cannes, ce sont plus de 50 festivals de films internationaux et de nombreuses salles de cinéma dans le monde, qui sont aujourd’hui engagés dans la lutte pour sauver le Ciné Guimbi. (cineguimbi.org)

Le Normandie Au Tchad, le cinéma Le Normandie, salle mythique de N’Djamena a été rénovée et dotée des toutes dernières technologies, après 25 ans d’inactivité (la salle était devenue un lieu de squat), grâce notamment à l’aide du ministère de la Culture Tchadien. L’inauguration a eu lieu en 2011. Des films africains, américains, européens, indiens, asiatiques et arabes sont à l’affiche, sans oublier les films pour la jeunesse.

Vue extérieure du futur cinéma Guimbi de Bobo-Dioulasso Burkina Faso), un projet prévu pour être un lieu de vie urbain d’échanges, de divertissement, et de conférences.

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

BIENVENUE EN CÔTE D’IVOIRE, TERRE D’ACCUEIL DU NOUVEAU CINÉMA AFRICAIN Mamane, comédien et chroniqueur radio, est passé derrière la caméra pour mettre en image son premier film, “Bienvenue au Gondwana”, dont le tournage en Côte d’Ivoire vient de s’achever.

Ce film-événement est une première à plusieurs titres. Il s’agit de la première grande comédie panafricaine au cinéma (dont le sujet est… l’Afrique), écrite, réalisée et jouée par des Africains. Deuxièmement, aucun film de cette ampleur n’a jamais été tourné en Côte d’Ivoire. Enfin, il constitue la première pierre d’un édifice pouvant consacrer la Côte d’Ivoire comme la terre d’accueil du nouveau cinéma africain. L’État ivoirien a d’ailleurs apporté son appui institutionnel permettant ainsi aux coproducteurs Gondwana-City Productions, société de production ivoirienne, et Mandarin Production, producteur de films français de très grande réputation (Chocolat, la Conquête, OSS 117, etc.) de tourner ce premier grand film en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire apporte également un soutien à hauteur de 100 millions de Francs CFA (via l’Office National du Cinéma et le Fonsi) qui fait de l’État ivoirien le coproducteur du film. “C’est un film important, soutient Nicolas Altmayer de Mandarin

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Production, tourné avec beaucoup de moyens – beaucoup plus que pour la plupart des films africains.” “J’ai découvert les humoristes africains il y a trois ans, en écoutant les chroniques de Mamane sur RFI”, explique quant à lui Eric Altmayer de Mandarin, qui poursuit : “Puis, Mamane m’a présenté tous ses complices humoristes d’Afrique francophone et j’ai assisté à la première édition du festival “Abidjan Capitale du Rire” en décembre 2015. J’ai été très impressionné. Selon moi, l’humour est universel lorsqu’il repose sur des situations dans lesquelles un maximum de gens peuvent se reconnaître. Et d’autant plus que les situations en question sont tragiques – ce qui est le cas dans l’univers du Gondwana. Cela dit, il y a dans le ton gondwanais pour raconter la confiscation du pouvoir, la corruption et le détournement de la démocratie, un fatalisme et un sens de la dérision qui le rend irrésistible.”

Le casting, constitué très majoritairement de comédiens des pays limitrophes et ivoiriens, illustre la vocation de la Côte d’Ivoire de servir de terre d’accueil aux cinémas de la sous-région : Michel Gohou, Digbeu Cravate, Prudence Maidou, Lamine N’Diaye, Rasmané Ouedraogo, Binda Ngazolo, Hachimou Oumarou, Akissi Delta, Michel Bohiri, Léonard Groguhet, Sandra Nkake, etc. De nombreux comédiens français sont également présents. Tourné dans les décors naturels les plus emblématiques du pays, à Abidjan ainsi qu’à Yamoussoukro, le film véhiculera la diversité du territoire, son dynamisme, sa modernité. Mamane, l’auteur et le réalisateur a souhaité dessiner, à travers sa très très démocratique République du Gondwana, les contours d’une Afrique contemporaine, moderne, puissamment orientée vers le futur. “Avec ‘Bienvenue au Gondwana’, je veux faire la première grande comédie panafricaine au cinéma”, explique t-il. Le film génère un volume de dépenses et d’emplois important pour les prestataires et les techniciens locaux. Personnel, techniciens, comédiens mais aussi hôtellerie, location de véhicules, artisans pour la fabrication des décors…


EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE — DISBOOK #8 | 2016

SYNOPSIS DE “BIENVENUE AU GONDWANA” Une mission internationale d’observation électorale débarque en République Très Très Démocratique du Gondwana, un pays imaginaire, où, contre l’avis de la communauté internationale, le président sortant, Président-Fondateur, a décidé de se représenter aux élections présidentielles avec la ferme intention de tricher pour gagner. Cette mission est dirigée par Frédéric Delaville, élu local de province française, malmené dans sa circonscription par le cœur de son électorat, des producteurs d’asperges étranglés par la crise économique. Pour sauver son siège, Delaville leur promet de profiter de sa mission pour conquérir le Gondwana, ce marché d’avenir avec des millions de futurs consommateurs d’asperges de Saint Albouy. Mais rien ne se passera comme prévu…

Mike Danon et Sandra Nkake pendant le tournage de “Bienvenue au Gondwana”, le film Africain événement réalisé par Mamane et tourné en Côte d’Ivoire. L’histoire parle de confiscation du pouvoir, de corruption de de détournement de la démocratie. L’avant-première à Abidjan est prévue dans le courant du premier trimestre 2017. © Platinum Aperture

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

Au sujet du positionnement de Gondwana-City Productions dans le paysage audiovisuel, Catherine Guérin, Directeur Général, nous a expliqué : “Depuis la création de Gondwana-City Productions, nous sommes animés par la même vision, celle de contribuer au développement de la comédie africaine et à sa professionnalisation pour l’ancrer dans le monde d’aujourd’hui, qui est global. Ce long métrage avec

Mandarin Production en sera la rampe de lancement. Le tournage en Côte d’Ivoire a toujours été une évidence pour nous qui sommes installés ici car le territoire est fertile pour la création d’une vraie plateforme audiovisuelle pour le cinéma ou la télévision.” Enfin, le film bénéficie du soutien de partenaires de distribution de premier plan, au premier rang desquels le groupe Canal + (Canal + France et Canal + Afrique), ainsi que la société

Digbeu Cravate et Michel Gohu, humoristes ivoiriens, font partie de l’aventure en compagnie de comédiens des pays limitrophes. “Avec Bienvenue au Gondwana, je veux faire la première grande comédie panafricaine au cinéma”, dit Mamane. © Platinum Aperture

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Wild Bunch, garantissant au film des conditions d’exposition exception­ nelles : en France en tout premier lieu (200 copies prévues pour les salles de cinéma, ce qui constituera une sorte de première pour un film africain), à l’étranger ensuite : en plus de la France, Wild Bunch est représentée en Allemagne et en Espagne, tout en étant l’une des sociétés de ventes internationales les plus reconnues sur le marché. Dans tous les territoires de la sous-région enfin, avec une avant-première exceptionnelle d’ores et déjà prévue à Abidjan au premier trimestre 2017.


EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE — DISBOOK #8 | 2016

“ La Côte d’Ivoire a la capacité pour absorber des films de grande envergure. MAMANE RÉPOND À NOS QUESTIONS

Mamane, Binda Ngazolo, et Béno Sanvee pendant le tournage à Abidjan. © Platinum Aperture

stade de football, cour de prison, rues, Palais, studio TV…), mise à disposition de matériel via le Ministère des armées ou de l’Intérieur (véhicules, tenues), et également financier via l’Office National du Cinéma (l’ONAC-CI) et le Fonsic qui apportent un appui de 150 000 euros sur un budget total de 3.9 millions d’euros.

Disbook : pourquoi avoir choisi de tourner à Abidjan ? Quels sont les points forts de la Côte d’Ivoire en matière audiovisuelle ? Mamane : Nous avons choisi de tourner à Abidjan car nous y avons créé Gondwana-City Productions il y a presque cinq ans, avec la vision que la Côte d’Ivoire serait rapidement la plaque tournante africaine pour l’audiovisuel au sens large, et particulièrement pour le cinéma. Nous avons convaincu Mandarin Productions de nous suivre dans notre souhait de tourner dans ce pays où nous sommes installés. Ils nous ont fait confiance et nous les en remercions d’ailleurs, malgré le fait qu’aucun film de cette envergure n’avait été tourné jusqu’ici. Notre film est le premier long métrage à gros budget tourné ici, et après plusieurs semaines de tournage, nous avons la confirmation qu’il y a un fort potentiel. Le pays a la capacité pour absorber

des films de grande envergure : décors urbains et ruraux incroyablement variés, variété des infrastructures, taille de la ville et du pays etc.… sans parler de la qualité humaine que nous avons rencontrée à tous les niveaux (prestataires, techniciens, comédiens, figurants, etc.). D : Quel support les institutions apportent-elles ? M : Les institutions ivoiriennes sont formidables et ont accueilli mon film à bras ouverts. Ils ont compris qu’un projet de ce type ne peut qu’être bénéfique pour le rayonnement du pays, et aussi pour créer un précédent et attirer d’autres films qui amèneront à une vraie économie du cinéma. Le Ministère de la Culture a un vrai projet dans ce sens, et nous avons tout simplement été le lui présenter et il nous a suivi immédiatement. Ainsi, nous avons bénéficié d’un appui institutionnel (autorisations de tournage sur de nombreux sites type

D : L’équipe technique est elle ivoirienne ? M : L’équipe est internationale à l’image de la production : France, Belgique, Luxembourg, Sénégal, Burkina Faso et bien entendu ivoirienne. D : Quel est l’impact sur l’économie locale ? M : Il est à noter que l’impact sur l’économie ivoirienne est importante : nous avons fait travailler des centaines de personnes à travers les techniciens, les figurants, les comédiens, les loueurs de véhicules, de camions, de logement, les ferronniers, les bronzeurs, les électriciens, les artisans sculpteur, les peintres etc., nous calculons à plusieurs milliers de jours de travail l’impact économique de ce film, à hauteur d’environ 500 millions de FCFA. Je dois dire que même si je le savais déjà, je trouve les ivoiriens formidables et totalement enthousiastes pour ce projet. Notre souhait le plus cher est de refaire des films en Côte d’Ivoire ici après celui-ci.

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DISBOOK #8 | 2016 — EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE

Faire face aux challenges excitants qui attendent l’audiovisuel d’Afrique Francophone Comment promouvoir l’industrie audiovisuelle en Afrique Francophone tout en défendant les intérêts des professionnels du secteur ? Tel est l’un des objectifs de la tout nouvellement créée Association des Producteurs Audiovisuels d’Afrique Francophone (APAAF).

dans leur secteur d’activité ont donc décidé de se regrouper et de faire de leur complémentarité un atout au bénéfice de tous. “Le secteur de l’audiovisuel d’Afrique Francophone doit impérativement se tenir informé et mettre en place des normes pour se développer sainement et faire face aux challenges excitants qui l’attendent” dit Bernard Azria de Côte Ouest, à l’initiative de ce mouvement. “L’audiovisuel d’aujourd’hui n’est plus celui de l’âge d’or des cinéastes africains francophones,” nous explique Djira Youssouf, le Président de la toute jeune association. “Les chaînes se sont multipliées, et c’est toute la chaîne professionnelle qui doit faire face à des niveaux d’exigence de qualité auxquels nous n’étions pas préparés. Nous nous devions de réagir ! Et puis regardez les Anglo-Saxons comme ils sont bien organisés, eux.” À l’initiative de Bernard Azria, Djira Youssouf, Anna Ballo et Jean-Hubert Nankam, des professionnels ivoiriens concernés par l’avenir des métiers

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“Nous avons d’abord regroupé les professionnels de la Côte d’Ivoire, puis nous avons contacté ceux des autres pays d’Afrique francophone, puis nous avons élargi notre champ d’action à tous les pays francophones d’Afrique de l’Ouest, puis aux francophones d’Afrique centrale, de l’Est et du Nord” explique Djira. Les actions prioritaires de l’association porteront sur l’aide au développement, de manière à favoriser la création d’œuvres audiovisuelles et digitales. L’APAAF prévoit ainsi de fournir régulièrement à ses membres toutes

les informations professionnelles pertinentes et de les informer sur les avancées technologiques, susceptibles d’améliorer leurs performances. “Tous les objectifs sont importants, cependant le volet Formation me parait le plus urgent. Nous devons apprendre à parler le même langage technique pour pouvoir bien travailler et être pris au sérieux.” Ainsi, l’APAAF est-elle en train de plancher sur les premiers modules de formation. “Toutes les majors installées en Afrique doivent nous aider à former les professionnels du secteur. C’est le seul moyen pour avoir accès à du contenu de qualité, bien produit”, continue Dijira. Discop Abidjan est une occasion unique pour l’APAAF de mieux se faire connaître auprès d’adhérents potentiels. “Ce sera également pour nous une plate-forme de communication pour nous ‘vendre’ auprès de chaînes de télévision d’Afrique. Nous avons l’ambition à court terme de proposer à ces chaînes de gérer leurs problématiques de plateaux TV.” Photo : Youssouf Djira en avril 2015 à Abidjan. Il est consulté par toute la profession et va dorénavant être actif au sein de l’APAAF.


EFFERVESCENCE AUDIOVISUELLE — DISBOOK #8 | 2016

“ À la télé, les contenus africains se développent    ” En décembre 2015, Pierre Barrot, responsable de projets de coopération, chargé de l’audiovisuel et de la promotion de l’image à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), répondait aux questions de RFI sur l’audiovisuel en Afrique (*). Nous publions ici des extraits de ses propos. “On commence à voir un développement des contenus africains pour l’Afrique, alors que pendant longtemps les télé­visions africaines étaient consommatrices de contenus extérieurs et que les téléspectateurs étaient avides de chaînes étrangères plutôt que de chaînes locales. Cela est en train de changer à mon avis. Les films nigérians ont déclenché une crise de conscience. Avant on s’identifiait à des personnages sud-américains dans les télénovelas, à des beaux gosses de Bollywood ou de Bombay, ou à la belle princesse indienne. Avec Nollywood, les téléspectateurs africains se sont habitués à retrouver et à regarder des personnages et des histoires africaines. Finalement on s’est dit : en Afrique on peut avoir des fictions que tout le monde a envie de regarder, où l’on retrouve des personnages et des comédiens africains. L’étape suivante c’est que les téléspectateurs recherchent encore plus de proximité. Donc les francophones vont rechercher des personnages et des histoires francophones. La production dans les pays francophones est encore très faible face à des géants comme le Nigéria ou l’Afrique du Sud, mais elle se développe rapidement, à la fois en quantité de programmes disponibles, et en qualité. Cela provient d’efforts internes – il y a une effervescence que l’on trouve dans beaucoup de pays francophones –, mais aussi d’apports extérieurs, comme par

exemple avec l’apparition de la chaîne A+ du groupe Canal +. Aujourd’hui les offres sont plus nombreuses, notamment en fiction en Français. Longtemps c’était très difficile de trouver les financements. Mais les choses sont en train de changer parce que certaines télévisions commencent à avoir plus de moyens et surtout elles font un calcul à moyen et à long terme. C’est le cas en particulier de la TV ivoirienne qui fait un effort très impressionnant d’investissement dans la production et qui le fait en retrouvant son argent. Car il y a une rentabilité dans les programmes. À partir du moment où l’on diffuse ce que le public veut voir, il y a forcément des annonceurs et donc des recettes, que l’on peut ensuite réinvestir. La télé ivoirienne produit à la fois avec ses moyens propres, mais aussi en allant chercher des partenaires extérieurs – comme avec le groupe français Lagardère qui a passé des accords pour la production de séries, ou avec un partenaire en Afrique du Sud. Il y a ce processus qui permet de démontrer que l’investissement dans la production est rentable en Afrique. Beaucoup de professionnels africains considèrent la perspective de voir des programmes africains s’exporter en France comme utopique, alors que cela a existé dans le passé. Il y a une quinzaine d’années, il y a eu au moins deux ou trois séries africaines diffusées par des chaînes françaises et puis cela

a disparu car les cinéastes africains n’arrivaient à faire du bon travail, les budgets n’étaient pas suffisants, ils ne gagnaient pas leur vie. Aujourd’hui, avec une ouverture du marché, cela peut revenir. Il y a deux ans, la série malienne ‘Les Rois de Ségou’ a été vendue à une chaîne sud-africaine et il y a aujourd’hui plusieurs séries francophones doublées en Anglais qui sont proposées et qui devraient être vendues. Je pense que dans quelques années – ou quelques décennies –, il est possible que l’Afrique soit à l’avant garde de la production audiovisuelle. Dans le cadre de l’OIF nous avons soutenu une initiative de la télé ivoirienne qui a lancé un concours de scénarios. Ce concours a permis de révéler des talents que l’on ne soupçonnait absolument pas, comme par exemple une jeune étudiante de 22 ans qui avait écrit une série incroyable, du niveau d’une série internationale. On s’est dit cela ne va pas marcher, on n’a pas les moyens de produire… Finalement ce projet va exister car un partenaire sud africain a décidé d’investir dedans en considérant que c’était un projet d’avenir. Il y a des choses qui vont nous surprendre ou même nous bluffer venant d’Afrique dans les prochaines années !” (*) Emission “Invité Afrique” sur Radio France Internationale, le 27 décembre 2015

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— DISBOOK #8 | 2016

QUESTIONNAIRE DE PROUST AVEC DENIS ÉPOTÉ Denise Époté a été la première femme a présenter le journal télévisé de l’histoire du Cameroun, elle dirige TV5Monde Afrique depuis plus de 20 ans tout en présentant deux magazines hebdomadaires sur l’actualité politique du continent. Les magazines New African et Forbes Afrique l’ont classée parmi les cent personnalités les plus influentes du continent, elle a reçu le prix de la meilleure journaliste de télévision en 2001 aux Panafrican Broadcasting Heritage and Achievement Awards ; le Cameroun, le Burkina Faso, le Sénégal et la France lui ont également remis plusieurs distinctions prestigieuses.

Quelle est votre conception du bonheur parfait ?

Faire plaisir aux personnes que j’aime Quel est votre plus grand regret ?

Ne pas avoir eu d’enfant

Quelle est votre plus grande frayeur ?

Me retrouver face à un serpent

Quelles sont vos séries TV favorites ?

Lorsque je suis à Paris se sont les séries noires américaines et en Afrique ce sont les séries africaines ivoiriennes, burkinabé et nigérianes

Pour quel professionnel de la télévision avez-vous le plus d’admiration ?

Quel est votre trait de caractère principal ?

Je suis entière

Qu’est ce que vous détestez par-dessus tout ?

L’hypocrisie

Pour tous ceux auprès de qui j’ai appris le métier. Ils se reconnaîtront…

Quel est votre principal défaut ?

Je suis entière.

Quelle spectatrice de télé êtes-vous : écran classique ? Tablette ? Smartphone ?

Quel est votre état d’esprit ?

Très positif

Qu’appréciez-vous le plus chez vos amis ?

La sincérité

Plutôt écran classique. Sur les autres écrans je navigue sur le net et lis les journaux

Quelles sont les personnalités d’hier ou d’aujourd’hui qui vous inspirent le plus ?

Nelson Mandela. Pardonner à ses bourreaux exige d’avoir un mental très fort. Quel don de la nature auriezvous voulu avoir ?

Celui de pouvoir jouer d’un instrument de musique

Quelle est votre devise ? Denise Époté, photographiée sur le plateau de son émission hebdomadaire “Et si vous me disiez toute la vérité” dans laquelle pendant 13 minutes avec son invité elle aborde sans détour les questions brûlantes d’une Afrique en pleine mutation, dont elle est l’une des ambassadrices les plus emblématiques.

Bien faire et laisser braire

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DISBOOK #8 | 2016 — TENDANCES DU MARCHÉ

TV5 MONDE : L’AFRIQUE DANS SES GÈNES TV5 MONDE Afrique est aujourd’hui reçue dans plus de 13 millions de foyers sur le continent africain et son audience continue d’y progresser ; sa grille regorge de programmes venus d’Afrique – maintenant accessibles via sa web TV gratuite et mondiale – et son investissement dans ceux-ci ne se dément pas. Un quart de siècle après son lancement, l’ancrage africain de la chaîne s’avère visionnaire et plus pertinent que jamais.

Les forces de TV5 Monde Afrique : couverture & contenu Un peu partout en Afrique et surtout dans les pays francophones, lorsque vous parlez “diffusion”, “soutien”, “financement”, “coproduction”, “programmation”, avec un producteur ou un réalisateur, la plupart du temps TV5 Monde est citée en premier. Cette place de choix dans le coeur des professionnels de l’audiovisuel, s’explique par les gènes africains de la chaîne, qui n’ont eu de cesse de grandir. Ainsi les 24 heures de programmes diffusés vers le continent africain depuis Paris lors de la création de TV 5 Monde Afrique en 1992, se sont-ils enrichis en 1994 d’une tranche hebdomadaire de deux heures consacrée à des émissions conçues et réalisées par des professionnels africains de l’audiovisuel. Puis, la production “made in Africa” n’a eu de cesse de progresser et de se déployer.

En haut : Les animateurs d’Africanités avec, de gauche à droite : Amobé Mévégué, Lisa-Laure Etia et Christian Eboulé. © François Perrier / T V5MONDE En bas : Le personnage de Rokoba (Bigué Thiam), la belle mère abusive dans la série “C’est la Vie”.

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Aujourd’hui la grille est composée d’environ 20% de programmes dédiés à l’Afrique, et pour ce qui est des séries TV (les programmes qui font les meilleures audiences), en un peu plus d’un an TV5MONDE aura lancé simultanément sur son antenne Afrique et sur sa Web TV Afrique une douzaine de séries africaines préachetées (cofinancées) et diffusées en première exclusivité ! Selon les dernières études d’audience (juin 2015), TV5 MONDE Afrique est reçue dans au moins 13.800.000 foyers, soit une croissance de 12% par rapport à 2014. La chaîne est disponible sur le continent à travers TV5 MONDE Afrique et TV5 MONDE Maghreb-Orient (pour la partie Afrique du Nord). Elle est distribuée par satellite (DTH), par câble et en hertzien / MMDS / TNT, mais également en partie via le web. Grâce à la société chinoise Startimes, TV5 Monde Afrique est disponible sur la TNT au Rwanda, en Guinée, au Burundi et en RDC. Depuis 2014, la chaîne est également présente sur le réseau TNT en République du Congo (sur la Digital Radio Télévision : DRTV) et dans l’offre Easy TV de Canal+.


TENDANCES DU MARCHÉ — DISBOOK #8 | 2016

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1. De gauche à droite : Assane Diop et Denise Époté sur le plateau d’Afrique Presse. © Julien Knaub / T V5MONDE 2. Souke et Siriki dans la saison 2 de “Les Bobos Dioufs”. ©Côte Ouest 3. Aminata Coulibaly (Mariama) dans “Les Rois de Ségou” (2010), une série historique malienne réalisée par Boubacar Sidibé. © Brico Films 4. Didace Kawang (major Tailor) dans “Mpangi’ami” (saison 2) une série made in RD-Congo. © Uniproc

5. Affiche d’Amina, une toute nouvelle série tchadienne. © Patou Film 6. Aïcha Traoré alias Marie-Thérèse, dans la série malienne “Bamako, la Ville aux 3 Caïmans”. 7. Omar Defunzu Onguengue et Aïsha Yamav dans la série humoristique gabonaise “Parents Mode d’Emploi”. © Princesse M Production

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Information et culture sont les axes forts du contenu de TV5 MONDE Afrique, avec un positionnement généraliste et pour toute la famille. En cela la chaîne répond, précisément et largement, aux attentes de la nouvelle classe moyenne africaine. TV5 MONDE Afrique produit “Le journal Afrique”, un journal quotidien de 18 minutes dédié à l’actualité du continent, ainsi que des magazines hebdomadaires. “Afrique Presse” (un 26’), c’est l’actualité du continent commentée par les représentants de la presse panafricaine et de la presse internationale à Paris (en partenariat avec RFI) ; “Et si vous me disiez toute la vérité”, est un talk-show politique ; “Maghreb-OrientExpress”, est un talk-show culturel ciblant les pays de langue arabe riverains de la Méditerranée ; “Stars Parade” est un magazine musical ; “Reflets Sud” est un magazine de société ; “Wari” est un magazine économique, et “Africanités” est un prime time mensuel socio-culturel. Il y a aussi l’émission “Destination Francophonie” qui fait souvent voyager ses téléspectateurs vers l’ Afrique – au Benin, en Egypte, en Mauritanie ou encore en Tanzanie. Parmi les grands évènements musicaux, on peut retenir les spectacles d’Angélique Kidjo, Youssou N’Dour, Magic System, Manu Dibango, Alpha Blondy, Tiken Jah Fakoly et bien

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Aurélie Eliam et Franck Kabo dans “Brouteurs.com” (saison 2). TV 5 Monde a préacheté la série ivoirienne et l’a diffusée en première exclusivité. Elle arrive en tête des séries les plus regardées sur la web TV de TV5 Monde. ©Akwaba Films

d’autres stars africaines, y compris celles qui ont participé au premières Francofolies de Kinshasa. TV5 MONDE Afrique diffuse bien entendu des évènements sportifs purement africains, comme les Tours cyclistes du Gabon, du Rwanda, du Burkina Faso, et de la RDC, ainsi que des grandes manifestations sportives non liées à l’Afrique mais qui passionnent les audiences africaines, comme la Ligue 1 française, l’athlétisme, le rugby (Top 14 français, Heineken Cup). En outre, en août prochain elle diffusera les Jeux Olympiques de Rio avec un minimum de six heures de programmes en direct par jour.

shows, la chaîne contribue à leur développement, à leur promotion et à leur financement. Sa programmation comprend ainsi la diffusion quotidienne de séries télé africaines en access prime time, la plupart d’entre elles étant des diffusions exclusives cofinancées par TV5 MONDE, et qui reflètent les goûts et les modes de vie de ses nombreux téléspectateurs en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. C’est le cas des séries populaires “Brouteurs.com” (de Côte d’Ivoire), “C’est La Vie” saison 1 (du Sénégal), “Aimé Malgré Lui” saison 2 (de RCA), ou encore de “Mpangi Ami” saison 2 (de RDC), et “Fabiola” (du Burkina Faso). TV5 MONDE se donne aussi pour objectif de “désenclaver le cinéma africain” (une expression-maison) et de le promouvoir à travers le monde, en diffusant des films et en les finançant. Ainsi TV5 MONDE Afrique programme deux films par mois, récents ou de patrimoine, permettant d’assurer une visibilité du cinéma africain sur l’ensemble du continent. En outre, et chaque semaine, l’émission Sud Côté Court fait découvrir les courts métrages de la zone Afrique pour encourager la jeune création.

Faire rayonner le “Made in Africa” Dans un entretien avec le quotidien burkinabé Sidwaya, en février 2015, Yves Bigot, Directeur Général de TV 5 MONDE Afrique, déclarait : “TV5 MONDE Afrique finance et propose des films et séries populaires, qui alimentent et enrichissent le tissu industriel de productions locales et qui sont fédérateurs d’audience car ce sont des programmes à forte indentification. Il est évident que les séries africaines, quelle que soit leur origine, sont de loin les plus populaires en Afrique francophone.” En effet, TV5MONDE Afrique investit massivement dans les productions d’Afrique depuis des années. Séries, documentaires, magazines, talk-

TV5 MONDE joue à fond son rôle de promoteur du cinéma africain, par exemple en soutenant le film sénégalais “La Pirogue” de Moussa Toure, qui traite des voyages meurtriers des Africains à travers l’océan dans l’espoir de rejoindre l’Europe.


Une scène du film “Timbuktu” (2014) d’Abderrahmane Sissako. Le film qui a reçu plus d’une dizaine de prix et nominations internationales, a été soutenu par TV5 Monde dans le cadre de sa mission de promotion du cinéma africain.

“Les films les plus populaires sur un marché national, quels qu’ils soient, ne sont pas les mêmes que ceux qui assurent son rayonnement à l’international ou qui obtiennent des prix dans de grands festivals” explique encore Yves Bigot, qui poursuit, “Pourtant, les deux sont aussi importants à soutenir. Dans un marché, la plupart du temps, les premiers financent les seconds. TV5 MONDE assume ses deux rôles en même temps.” En diffusant les films africains de référence (“Bamako”, “Moolaade”, “La Pirogue”, “Grigris”,…) dans la programmation régulière cinéma et en intégrant le cinéma africain dans les programmations spéciales construites autour de grands événements internationaux (Festival de Cannes, Berlin) ou francophones (Angoulême, Namur) TV 5 MONDE joue à fond son rôle de promoteur du cinéma africain. Par ailleurs, la chaîne soutient également de jeunes auteurs comme le burkinabé Sékou Traoré pour “L’Œil du Cyclone” qui a obtenu neuf prix au Fespaco et a été projeté au Festival d’Angoulême, ou encore “Wulu” un film malien de Daouda Coulibaly. Mais l’une des plus grandes fiertés de la chaîne c’est de relayer les réalisations et les cultures d’Afrique partout, en les programmant sur ses

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huit autres chaînes, distribuées auprès de 300 millions de foyers sur la planète. Ce que résume parfaitement la ligne éditoriale des antennes de la chaîne francophone mondiale : “Montrer ici ce qui vient d’ailleurs, montrer ailleurs ce qui vient d’ici.”

Disbook remercie TV5 Monde pour les informations fournies et notamment : Yves Bigot, Directeur Général ; Jean-Luc Cronel, Directeur Marketing, Distribution et Commercialisation ; Hélène Zemmour, Directrice du Numérique ; Franck Buge, Directeur des Etudes ; Marjorie Vella, Responsable des acquisitions ; Guillaume Danard, Responsable de la distribution Afrique ; Sandra Basset, Responsable adjointe du Pôle Afrique et de la Web TV Afrique

TV5 MONDE+ AFRIQUE SUR LE WEB : LE PROLONGEMENT DE L’ANTENNE AFRIQUE TV5MONDE+AFRIQUE offre gratuitement des programmes à la demande pour permettre aux natifs et aux passionnés d’Afrique de rester en contact permanent avec le continent. Complémentaire de l’offre linéaire de TV5MONDE, la Web TV vise à combler le déficit d’images et de programmes africains à travers le monde. La fiction africaine et plus spécifiquement les séries africaines étant aujourd’hui des rendez-vous incontournables et plébiscités par les téléspectateurs et les internautes (ce sont les programmes qui font les meilleures audiences), elle propose notamment de nombreuses séries africaines à

TOP 3 DES SÉRIES LES PLUS VUES EN 2015

1   “Brouteurs.com”

Saison 2 (Côte d’Ivoire) 2   “C’est la Vie”

Saison 1 (Sénégal) 3   “Amour et Tradition”

Saisons 1 et 2 (Cameroun)

succès que les internautes peuvent suivre désormais à la carte. En 2015 et jusqu’à juin 2016, TV5MONDE aura lancé simultanément sur son antenne Afrique et sur sa Web TV Afrique une douzaine de séries africaines préachetées (cofinancées) et proposées en premier diffuseur et en exclusivité. Les séries africaines sont proposées sur le web en rattrapage puis disponibles en VOD pour plusieurs mois. TV5MONDE+AFRIQUE a 200 000 visites mensuelles en moyenne, et 100 000 visiteurs uniques. 40 % de l’audience se fait depuis le continent africain, avec en tête : la RDC, la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Sénégal, le Cameroun et l’Algérie.

LA SÉRIE LA PLUS REGARDÉE DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE 2016 “Fabiola” (Burkina Faso), avec 110 000 vidéos visionnées en 2 mois (janvier et février 2016).

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“ Dès son lancement sur le

continent, TV5MONDE a été la vitrine des productions africaines. 24 ans plus tard, nous sommes ravis d’avoir contribué à l’émergence d’un paysage audiovisuel panafricain de qualité.

Denise époté, Directrice Régionale Afrique, TV5MONDE

Sandra Coulibaly, Directrice, RTI Distribution

Pour la première fois, les jeunes Africains sont à la tête de médias : ils participent aux acquisitions de programmes, à la production et à la distribution. C’est une révolution.

Tonjé Bakang, Directeur et Co-fondateur, Afrostream

Ils ont

Il nous faut saisir l’occasion du boom audiovisuel actuel pour devenir de véritables acteurs de cette dynamique, et non plus seulement des consommateurs.

Je rêve de voir déferler au Discop des dessins animés sur nos contes et légendes, nos empires et royaumes, nos coutumes et traditions…Toute chose qui permettra de valoriser ce que nous sommes et qui enrichira le reste du monde des expériences africaines

.

“ L’Afrique sera

l’un des plus grands pôles de croissance de l’industrie ciné­ mato­graphique mondiale des 30 prochaines années.

Constant Nemale, Co-fondateur, BOBA STUDIOS

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Mohamed Soumana Maiga, Secrétaire Exécutif, Réseau de l’Audiovisuel Public d’Afrique Francophone (RAPAF).

“ à l’heure où de profonds

changements vont durablement impacter l’avenir de nos sociétés et du continent africain, la meilleure façon de maîtriser cet avenir est de l’écrire soi-même.  Bernard Azria, Président Directeur Général, Côte Ouest


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Les entreprises internationales lorgnent le potentiel média africain comme un gâteau doré. Pour réussir, elles doivent nécessairement considérer les réalités sociales du terrain pour adopter des politiques responsables et équitables.

Séverine Laurent, Consultant Médias & Communication, Afrikakom

La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle de Côte d’Ivoire envisage d’évaluer les audiences des médias afin de répondre aux attentes des acteurs concernés et des populations. Je fais partie de ceux qui pensent que le coût de la ‘non-étude’ est toujours plus élevé que le coût de l’étude.

Ibrahim Sy Savané, Président, HACA

dit ça !

“ L’Afrique

est en train de rentrer dans l’ère du contenu numérique. Des quatre coins du continent nous voyons poindre des programmes de télévision qui relaient les voix des communautés d’Afrique.

Sylvain Béletre, Senior Research Analyst, Balancing Act

“ La montée

en gamme tant attendue du contenu africain passe par des politiques d’investis­ sement dignes de ce nom.

Serge Noukoué, Co-fondateur, NollywoodWeek

Les sollicitations du continent africain quant à la préservation et la valorisation de contenus télé et radio sont en nette recrudescence.

Sandrine Sacarrère, Responsable des ventes internationales & Maxime Sanson, Chargé d’affaires internationales, INA

Gulli AFRICA offre aujourd’hui 15% de contenus produits et réalisés en Afrique, et cela devrait croître fortement. Nous invitons tous les producteurs africains de contenus kids à venir nous présenter leur projet !

Jean-René Aucouturier – SVP TV Sales and New Business, Lagardere-Active

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¡ Viva la libertà ! Olivia Kaprie Dadie nous explique comment Côte Ouest a déjà fait sa révolution pour devancer les bouleversements du paysage audiovisuel en cours et à venir.

Disbook : Vous êtes maintenant vice présidente du groupe Côte Ouest Audiovisuel, en charge du business digital – et cela correspond à une création de compte. Faut-il y voir un signe de l’importance que Côte Ouest porte au digital ? Olivia Dadie : Oui en effet ! Cependant, je voudrais dire que notre intérêt pour le digital ne date pas d’hier. De même que nous avons été les premiers a assurer la dissémination du contenu africain sur le continent et au-delà de ses frontières, nous sommes les premiers à appréhender les bouleversements de grande ampleur que le paysage audiovisuel va rencontrer dès lors qu’il entre dans l’ère du digital.

Olivia Kaprie Dadie, Communication et Digital Manager à Côte Ouest.

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D : Quels sont ces bouleversements engendrés par le digital ? O.D. : Ces bouleversements sont plus profonds et ne se cantonnent pas à la seule multiplication, déjà initiée et à venir, des canaux. Il est important de prendre conscience du niveau important de démocratisation des moyens de production apporté par le numérique. À tel enseigne, qu’aujourd’hui tout un chacun est capable, pour une somme modique, de créer du contenu audiovisuel.


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La production audiovisuelle n’est donc clairement plus le privilège d’un petit nombre d’entreprises, mais devient accessible au plus grand nombre, donnant ainsi l’occasion à tous les talents dont regorge l’Afrique, de s’exprimer. Aujourd’hui, chaque propriétaire d’un Smartphone peut devenir producteur et diffuseur (en fait son propre producteur et son propre diffuseur). Cette donnée fondamentale n’est pas propre à l’Afrique mais on peut parier qu’elle y aura une résonance plus forte qu’ailleurs du fait du retard accusé par le secteur. Ce retard a engendré une certaine frustration, mais une fois les obstacles levés, un grand appel d’air va avoir lieu qui va libérer la création et lui permettre de prendre son envol. D : Dans ce nouveau contexte, quel rôle jouera selon vous la transition vers la télé numérique ? O.D. : La TNT joue un rôle important bien entendu, mais il y a dautres données qui participent à la modification du paysage audiovisuel en Afrique. L’une des données fondamentales est la multiplication des canaux de diffusion grâce à Internet, dont le coût de la bande passante devient raisonnablement suffisante et raisonnablement abordable. La multiplication expo­ nentielle des bouquets satellitaires (DTH) et leur démocratisation ultrarapide joue un rôle aussi très important, ainsi que l’avènement de la TNT partout en Afrique, comme vous le souligniez. Tous ces nouveaux canaux apportent la liberté de diffuser. D : Vous vous situez du côté du fournisseur de contenus, mais quid du consommateur final ? O.D. : La résultante c’est que les consommateurs vont être submergés de contenu audiovisuel qu’ils pourront consommer en linéaire, en non linéaire,

SI UN SEUL MOT “ DOIT ÊTRE RETENU, C’EST CELUI DE LIBERTÉ ! LIBERTÉ DE CRÉER. LIBERTÉ DE DIFFUSER. LIBERTÉ DE REGARDER.

en catch-up en streaming, mais aussi sur tous les écrans possibles et imaginables et à tout moment de la journée et dans toutes les circonstances possibles. Cette ubiquité du contenu audiovisuel non seulement offre au téléspectateur la faculté de regarder ce qu’il veut, quand il veut et où il veut, mais va également lui apporter la liberté : la liberté de regarder. Si un seul mot doit être retenu, cest celui de liberté ! Liberté de créer. Liberté de diffuser. Liberté de regarder. En fait, on se rend compte aujourdhui que précédemment, notre espace audiovisuel a longtemps été prisonnier d’un circuit et d’une structure préétablies que nous pensions inamovibles. D. : Où se situe Côte Ouest dans ce nouveau contexte ? O.D. : Côte Ouest a en effet repensé son business model mais sans perdre de vue le coeur de son activité qui est la vente de contenu. Ce que nous avons changé, c’est la façon dont nous le distribuons. Grâce au Studio CO2 et à notre stratégie de développement de contenus originaux, nous sommes

capables d’offrir à nos diffuseurs du contenu sous différentes formes: “Bloc Programming”, Chaîne linéaire, ou Corner VOD. L’idée est de développer une offre intégrée, combinant contenu de qualité et aspects techniques et marketing. Nous testons en ce moment ces nouvelles offres avec nos clients. D. : Quelle vision avez-vous du futur ? O.D. : Selon moi, l’appellation digital qui est aujourd’hui à la mode et sera très vite la norme, tombera ensuite en obsolescence. Ce qui restera, est un paysage audiovisuel caractérisé par une multitude d’offres destinées au marché de masse. Les trois règles fondamentales du marché de masse pourront alors s’appliquer : Availability, Affordability, Accessibility (Disponibilité, Prix abordables, Facilité d’Accès). Parmi toutes les offres accessibles, les gagnantes seront celles combinant le Bon Contenu, la Bonne Connectivité, le Bon Marketing. Côte Ouest a déjà repensé son Business Model en ce sens !

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LES NOUVEAUX VISAGES DE CôTE OUEST

Le Studio CO2 est un projet initié par Côte Ouest, leader de la distribution de contenus audiovisuels à destination et en provenance d’Afrique. Le Studio CO2 est un incubateur de talents et un réseau de chaînes qui offre au monde le meilleur des créateurs de contenus pour le web. Le Studio CO2 est aussi une structure de production spécialisée dans les formats courts. Le Studio CO2 est enfin une académie dans laquelle on ne cesse d’apprendre : depuis les nouvelles techniques de production au marketing de contenu, entourés d’experts de l’audiovisuel et du web, les expériences, les idées et les expertises sont discutées et étudiées. Aujourd’hui, le Studio CO2 accompagne une douzaine de talents et sa famille s’agrandit sans cesse mélangeant des personnes aux origines différentes, toutes liées par un seul dénominateur commun : la passion.

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Recherchons personne talentueuse, passionnée, motivée à 100%. L’univers audiovisuel n’est plus le même depuis la révolution numérique. Internet change les modes de consommation et révèle une myriade de talents. Bloggeurs, comédiens et concepteurs en tous genres s’expriment sur le web avec bien souvent des moyens techniques et financiers précaires. Et puis il y a ces jeunes bouillonnant d’idées pour la télé ou le cinéma et qui ne savent pas par où commencer. Imaginez ce que toutes ces personnes talentueuses pourraient accomplir avec un minimum d’encadrement technique et artistique. Et bien, c’est justement ce que propose le Studio CO2 de Côte Ouest.

DJIROUKO DANIEL ET ABOU YAPO

Plus connu sous le pseudo de Janiel, Djirouko est auteur compositeur interprète et acteur. Il a remporté plusieurs distinctions dans le domaine de la chanson et joué dans plusieurs séries à succès. Abou Yapo Viateur dit Abou Davy est également auteur compositeur et chanteur, il est avec son meilleur ami Janiel fondateur de la structure Raz Light Production. Il a également fait des apparitions dans des séries à succès.


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“Sa C Koi Sa Enkor”

Jennifer, Emmanuel, Wilfried et Moses sont 4 étudiants qui s’adonnent à leur passion d’acteurs et qui ont à leur actif plusieurs productions Web. Composée de jeunes comédiens, la troupe “Sa c koi sa encor” tient un vlog dans lequel chaque acteur est amené à animer une rubrique avec des thématiques différentes et de façon comique. Une autre façon de parler de l’actualité et de la vie en générale.

Christian Gomis

D’origine sénégalo capverdienne, Christian Gomis est un homme de media (community manager et réalisateur sur une célèbre radio ivoirienne). Il s’essaie à la réalisation TV avec “Ma vie, mon choix” et ne compte pas s’arrêter là.

“Ma Vie Mon Choix”

“Ma Vie Mon Choix” a pour objectif d’inspirer et de motiver les téléspectateurs à se lancer dans l’entreprenariat, à se prendre en charge quel que soit leur handicap physique ou psychologique. Ainsi chaque épisode fait intervenir des personnes de différentes couches sociales qui ont entreprit et réussi, pour un partage de leur expérience et une invitation à franchir le pas.

Djerabe Ndigngar

Connu sur le nom de D-8 Alfariss, à 23ans il est rappeur, chanteur, monteur vidéo, fondateur du label Satchaprod, infographe et arrangeur. D’abord autodidacte, il s’est formé dans le domaine audiovisuel.

“AFRO BAOBAB”

est une capsule musicale à travers laquelle D8 Alfariss donne de la voix pour toute cette jeunesse, qui se sent souvent frustrée par les conditions sociales et politiques.

“ALLO PREZI”

Programme satirique qui “croque” les attitudes des personnalités politiques africaines avant et pendant leur accession à la magistrature suprême, à travers des mises en scène drôles et des situations aussi différentes les unes des autres.

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Télévision Numérique en Côte d’Ivoire : c’est déjà demain Jean-Philippe Kaboré, Secrétaire Exécutif du Comité National de Migration vers la TNT

favoriser la libéralisation du secteur et permettre à de nouveaux éditeurs de chaînes de naître dans le pays.

Sylvain Béletre, analyste marché pour La veille de l’Audiovisuel en Afrique, éditée par Balancing Act, fait le point sur la transition vers le numérique en Côte d’Ivoire, avec Jean-Philippe Kaboré, Secrétaire Exécutif du Comité National de Migration vers la TNT. Depuis un an, Jean-Philippe Kaboré est l’une des personnalités qui communiquent le plus en Afrique à ce sujet. Parmi ses missions, il doit répondre aux interrogations et sensibiliser les citoyens et les acteurs du marché sur le processus de déploiement et de fonctionnement de la TNT, et expliquer ses avantages. Sylvain Béletre : Lancer la TNT, est-ce une obligation ?
 Jean-Philippe Kaboré : C’est un passage obligé pour plusieurs raisons : c’est le moyen le moins cher pour que le plus grand nombre d’habitants accède à la télévision numérique ; nous ne pouvons plus diffuser nos chaînes de

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télévision sur notre réseau analogique car les fabricants ne livrent plus ces équipements ; à la fin des dix années de crise politique, nous avons eu beaucoup de mal à réparer nos infrastructures faute de matériel analogique disponible sur le marché ; l’UIT (Union internationale des télécommunications) nous recommande d’opérer cette transition afin d’être aux normes et de bénéficier des multiples opportunités du numérique. Enfin, nos pays voisins sont également en train de migrer vers la TNT et si nous ne le faisons pas, nous risquons d’avoir des interférences aux frontières. Rappelons ici les avantages de la TNT : elle permet d’optimiser l’usage de la ressource spectrale par un accrois­ sement du nombre de chaînes – entre 15 et 20 chaînes en SD, +/- 10 chaînes en HD – par fréquence, d’obtenir une meilleure qualité d’image / son et de réduire les coûts de transmission et de diffusion.
Enfin, la TNT va

S.B. : Comment être certain que vous suivez la bonne voie ?
 
 J-P K. : Nous avons étudié de nombreux rapports sur le sujet, consulté les plus grands experts et suivi les expériences de pays qui ont lancé la TNT. Nous faisons une veille journalière des développements de la TNT dans le monde et avons identifié les bonnes pratiques et les dérapages. Nous sommes pour l’instant certains de suivre la voie la plus adéquate pour la Côte d’Ivoire selon les normes internationales. Notre feuille de route est en accord avec les objectifs du gouvernement.
 S.B. : Quels services seront-ils accessibles sur la TNT ?
 J-P K. : Nous ne voulons pas d’une TNT au rabais ! Nous voulons lancer un service moderne et innovant avec des programmes de plus en plus attractifs pour la population. La TNT offrira des chaînes gratuites – plus d’une quinzaine à terme, en deux vagues – et un bouquet payant, ainsi que des services annexes. Les chaînes gratuites proviendront en priorité d’entreprises publique (la RTI) et privées. L’opérateur du bouquet payant offrira entre trente et quarante chaînes – qu’elles soient ivoiriennes, africaines ou internationales. Les services


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annexes concernent l’accès à internet – via le décodeur qui peut se connecter à la 4G, la fibre ou l’Adsl – et la VoD, ainsi que la possibilité d’enregistrer des programmes. Nous avons prévu que certaines chaînes soient diffusées en HD, les autre en SD.
 S.B. : Combien la TNT coûtera-t-elle pour les utilisateurs finaux ?
 J-P K. : Le coût du kit de connexion qui comprend un décodeur et une antenne UHF est estimé à environ 25.000 FCFA pour les particuliers (un prix standard dans le monde entier). Il est possible de garder son ancien poste de télévision analogique pour recevoir la TNT. La TVA sur ce type d’équipement est de 18%. L’idée que l’État offre les droits de douane sur ces équipements est en cours d’évaluation. S.B. : Quand est prévu le lancement officiel de la TNT, et quand le signal analogique sera-t-il éteint ?
 J-P K. : En Côte d’Ivoire, la date butoir officielle fixée par l’UIT pour la coupure de l’analogique est le 17 juin 2020. La TNT a été lancée en 2015 sur la capitale en phase pilote. Avec environ 1000 beta-testeurs équipés, le pilote permet d’accéder aux deux chaînes de la RTI, d’enregistrer des programmes et de profiter d’un service de catch up (rattrapage de programmes de manière délinéarisée).

créée sous le modèle d’un partenariat public-privé (PPP) sera chargée de trouver le financement, de déployer le réseau et de l’exploiter en s’assurant de couvrir la dette occasionnée. Nous allons procéder à un appel à candidature ouvert pour la sélection de cet opérateur. C’est donc à travers un PPP que le pays compte financer le réseau TNT. Pour ce qui concerne les chaînes qui seront dans le bouquet gratuit, c’est la Haute Autorité de la communication audiovisuelle qui va procéder a un appel à candidature prévu ce mois de mai. La HACA procédera ensuite à un autre appel à candidature pour sélectionner l’opérateur de TNT payante.
 S.B. : Combien coûte le déploiement de la TNT, et peut-on espérer un retour sur investissement ?
 J-P K. : Le retour sur investissement, c’est d’assurer l’accès à la télévision au plus grand nombre pour un coût minimal. Comme ailleurs, lancer la TNT a un coût non négligeable : les évaluations tournent autour de 40 millions de dollars US. Ce coût comprend non seulement le déploiement technique, mais également une vaste campagne de communication, ainsi qu’un centre d’appel pour répondre aux questions des citoyens, et plus encore. Cette dépense, il va falloir l’amortir sur plusieurs années.

Pour l’instant le bilan est positif même si le nombre de chaînes reste très limité. La TNT officielle, enrichie de nouvelles chaînes, sera progressi­ vement lancée vers la fin 2016 et dans le courant de 2017 sur toute l’étendue du territoire. En 2018, nous démarrerons l’extinction de l’analogique, région par région. Nous serons donc en avance par rapport à la ‘deadline’ officielle de 2020.

Nous avons identifié plusieurs sources de revenus : facturer le service de diffusion sur le réseau TNT aux éditeurs de chaînes de TV gratuite et au fournisseur du bouquet payant ; louer les points hauts du réseau TNT auprès des opérateurs télécoms (4G, WiFI, Wimax, services départementaux, etc.).

S.B. : Quel opérateur technique va installer la TNT ? Quelles chaînes seront sélectionnées dans le bouquet gratuit ? Quel acteur sera l’opérateur payant de la TNT ?
 J-P K. : Nous allons créer la Société Nationale de Diffusion. Cette société

S.B. : Pour les éditeurs de chaînes sélectionnés, quel est l’intérêt d’intégrer cette TNT ?
 J-P K. : Les éditeurs de chaînes y trouveront trois intérêts majeurs. Ils pourront profiter d’un réseau de distribution national – avec 95%

du territoire ivoirien couverts par la TNT en 2018 – qui leur permettra de maximiser leur audience et d’attirer des annonceurs. Ils n’auront pas à gérer eux-mêmes leur diffusion et pourront donc se concentrer à fond sur leur cœur de métier : la production, la programmation, le marketing et la publicité. Ils loueront ce réseau national de diffusion TNT à un coût inférieur à ce qu’ils devraient payer s’ils devaient le gérer eux-mêmes. Ces éditeurs pourront également décider de diffuser leurs chaînes sur d’autres réseaux, comme par exemple sur Internet, la fibre ou la 4G.
 S.B. : Quel impact la TNT aura-elle sur le secteur de la publicité ?
 J-P K. : Le lancement de la TNT va à la fois dynamiser le secteur de la publicité et fragmenter les audiences. Nous nous attendons à une multiplication par deux, voire par trois des revenus publicitaires sur la télévision dans les années qui suivront le lancement de la TNT. La Côte d’Ivoire dispose déjà d’un nombre importants d’agences généralistes et spécialisées dans ce segment. Par ailleurs, comme publicité rime avec audience, sous l’égide de la HACA, les professionnels sont en train de concevoir le meilleur système de mesure d’audience des médias pouvant être mis en place dans les années à venir.
 S.B. : À terme, quel sont vos objectifs concernant ce service de TNT national ?
 J-P K. : Au delà de cette feuille de route, je désire sincèrement que la TNT soit une réussite, tant au niveau juridique que technique, et surtout, qu’elle soit un service populaire au bénéfice de la nation et des citoyens. J’aimerais que cette TNT soit aussi une opportunité pour nos professionnels de l’audiovisuel. Ils auront plus de clients pour vendre des programmes de télévision de haute qualité, et construire un secteur dynamique.

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Canal+ et A+: main dans la main avec toutes les composantes de l’audiovisuel en Afrique INTERVIEW CROISÉE AVEC

FR ANÇOIS DEPLANCQ Directeur des Chaînes et Contenus de Canal+ Oveseas

Disbook : Vous dites que Canal+ et A+ sont des partenaires de la production en Afrique. Quel sens donnez-vous au terme “partenaires” ? François Deplancq : Depuis 10 ans Canal+ s’engage financièrement auprès des producteurs et réalisateurs de cinéma africain mais aussi en tant que partenaire des festivals du sous-continent à l’exemple du Fespaco, d’Ecrans Noirs, de Clap Ivoire. Depuis 4 ans nous avons décidé d’aller plus loin notamment dans la production audiovisuelle. Nous parlons de “partenariat” car il s’agit

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DAMIANO MALCHIODI Directeur de la Chaîne A+

pour nous de travailler main dans la main avec les toutes les composantes de l’audiovisuel en Afrique et sous différentes formes. Investissement financier bien sûr, mais aussi soutien au développement d’écriture, accompagnement éditorial, conseil et mise en relation pour le montage de productions, promotion des œuvres. Pour être totalement complets il nous faut développer désormais la distribution des œuvres et apporter un soutien aux écoles de formation. Donc oui, partenaire et non simplement investisseur.

D : Compte tenu de toutes les langues et de toutes les cultures en Afrique, de quelle production parlez-vous ? Damiano Malchiodi : Il s’avère que la langue n’est pas vraiment un obstacle. Une bonne histoire est une bonne histoire, quelle que soit la langue. Sur Canal+ nous avons commencé à diffuser des programmes sud-africains (Jacob’s Cross, The Wild), puis angolais (Windeck), doublés en Français. Sur A+ il y a majoritairement des productions d’Afrique francophone, mais aussi des séries tournées en Wolof au Sénégal,


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À gauche : Les personnages principaux de “Jikulumessu”, qui raconte l’histoire d’un homme que la vie a malmené et qui est animé par une soif de vengeance sans égale. Amour et haine, espoir et désillusion, loyauté et trahison vont se côtoyer dans cette série angolaise inédite. Ci-dessous : Le Jury de “Koiffure Kitoko” le jeu-concours panafricain de coiffure de A+: (de g. à d.) Madame Bijoux (professeure de coiffure), Igor (artiste coiffeur visagiste), Maria Noella Madinga (animatrice), Odia Kabakele (experte en beauté).

Ci-dessus : (de g. à d.) Loïc Dablé, et Christian Abegan, Chefs cuisiniers et membres du jury de “Star Chef”, le premier concours panafricain de cuisine sur A+. Ils dénichent sur le continent des diamants bruts qui aspirent à devenir des grands chefs. À droite : Sur la photo: Ghislain Hounkpatin et Kady Toure dans “Vert Olive”, une coproduction Martika Productions et A+. La série doit son nom à l’agence de publicité au sein de laquelle se déroulent les différentes intrigues de cette nouvelle série à nombreux rebondissements, qui met en scène des personnages venant de toute l’Afrique.

Le casting de “Skeem Skam”, une série sud-africaine qui aborde les épreuves de la vie que rencontrent les adolescents qui deviennent de jeunes adultes : famille, amour, amis. 47


DISBOOK #8 | 2016 — TENDANCES DU MARCHÉ

en Anglais au Ghana, et en Anglais + Zulu en Afrique du Sud ! Au final le pilier fédérateur de nos chaînes est la langue française, avec des programmes venus de toute l’Afrique. C’est aussi le sens de la signature de la chaîne A+ : “C’est toute l’Afrique”. D. : Pendant cette édition de DISCOP AFRICA Abidjan, vous réunissez les producteurs indépendants, quel est le but de cette réunion ? F.D. : Nous les avions déjà réunis lors de la première édition de DISCOP. Nous voulons prolonger cette relation étroite qui s’est établie à l’occasion de DISCOP et dans des rencontres bilatérales. De nombreux projets ont vu le jour ces derniers mois. Il s’agit pour nous de les présenter avec leurs initiateurs et d’échanger avec ceux qui nous connaissent moins pour lancer d’autres développements. D. : Quel est le bilan du lancement de la chaîne A+ ? D.M. : Le bilan est très positif. A+ connaît une belle montée en puissance à travers une ligne éditoriale chaque jour plus forte. La qualité et la diversité des productions sont en constante évolution et le public africain est chaque jour plus fidèle à sa chaîne. Son rayonnement s’est aussi élargi avec une diffusion dans plus de 25 pays en Afrique et hors continent (France Réunion, Madagascar, Caraïbes…). Nous faisons régulièrement des études auprès de nos téléspectateurs et les retours sont excellents. Les abonnés aux Bouquets Canal+ expriment notamment une vraie fierté d’avoir une chaîne africaine de grande qualité, qui fait jeu égal avec les chaînes européennes ou américaines, tout en valorisant les cultures et les histoires contemporaines africaines. C’est aussi une chaîne qui se partage en famille grâce aux divertissements que nous offrons. Or la famille en Afrique, c’est essentiel. Nous menons des études qualitatives (réunions de groupes de télé­ spectateurs) pour évaluer l’impact de nos chaînes ou certaines productions,

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ainsi que des études quantitatives comme un baromètre de satisfaction annuel, et nous achetons des études d’audience (Africascope de TNS et Afrikmétrie de Médiamétrie). Il est indispensable de savoir écouter nos abonnés et téléspectateurs, ainsi que ceux qui ne le sont pas. Nous partageons les résultats avec les producteurs pour améliorer ensemble nos antennes. D : Quels sont vos meilleures réussites en terme de production de contenu africain ? D.M. : Sur A+ ce fut fin 2015 “Koiffure Kitoko”, la compétition qui promettait de trouver “la meilleure coiffeuse en Afrique”, un divertissement tourné à Kinshasa, avec une écriture africaine innovante et totalement originale. Il y a aussi eu “Star Chef 2”. Côté production de séries ce fut en 2015 “C’est la Vie”, et c’est l’arrivée prochaine à l’antenne de la série policière “Tundu Wundu” (saison 2) produite au Sénégal en langue française avec une très belle qualité de réalisation. F.D. : Sur les chaînes Canal+ nos efforts se sont portés sur de grandes émissions tournées en Afrique. Ce fut le cas avec le lancement en février du “Parlement du Rire”, une émission d’humour hebdomadaire animée par Mamane, Gohou, Digbeu Cravate et Charlotte Ntamack qui remporte un énorme succès. Nous avons aussi fait évoluer “+D’Afrique” après être allé écouter nos abonnés. Nous entamions la 5ème saison et il fallait faire bouger les choses. Nous tournons désormais en public, dans les conditions du direct et sur le continent. La première émission a réuni les plus grands artistes de RDC à Kinshasa et la deuxième, toute la scène sénégalaise à Dakar. D : Quels sont vos projets en cours ? Évoluez-vous dans vos choix ?
 F.D. : Nous faisons évoluer nos chaînes et l’ensemble du bouquet continue de s’enrichir. En 2015 nous avons ajouté 30 chaînes dans nos offres sans augmentation de tarif. Les chaînes Canal+ sont passé de 7 à 12 avec

notamment 4 chaînes de sport. Nous sommes constamment en mouvement. D.M. : A+ ne cesse de développer des projets dans les séries et le divertissement. Nous sommes en plein développement de “Vert Olive” une série moderne et pétillante dans le monde d’une agence de pub. Ce sera prochainement également le grand retour de la série culte à succès “Ma Famille” avec la production de la suite, “Ma Grande Famille” par Akissi Delta. Elle reprendra les mêmes ingrédients mais cette fois avec une dimension panafricaine et un casting de rêve. Côté divertissement avec notre nouveau magazine people “Glam Africa” et l’arrivée à la rentrée du grand talent show “L’Afrique a un Incroyable Talent”, en coproduction avec la RTI, nous marquons plus que jamais notre volonté de proposer au public une chaîne familiale, populaire positive et divertissante. D : Dans quel sens avez-vous vu la production audiovisuelle évoluer depuis deux ans ? D.M. : C’est assez magique d’être aux côtés de la production africaine, de la RDC à la Côte d’Ivoire, du Sénégal au Cameroun, et de participer à cette évolution de la qualité. La production francophone est bien consciente de l’opportunité qui se présente à elle pour développer son marché. Cela se voit dans la volonté et l’exigence de mieux écrire, mieux structurer sa production. F.D. : Il y a effectivement une belle évolution et nous pensons y apporter notre pierre. Mais il y a encore une énorme marge de progression. Il faut plus de formation, plus d’auteurs, … et bien sûr plus de moyens. Nous sommes optimistes quant à l’évolution de l’audiovisuel en Afrique. C’est pour cela que nous y investissons du temps, des idées, des hommes et de l’argent. L’Afrique se développe, s’électrifie, les gens s’enrichissent et s’équipent de nouveaux téléviseurs, de mobiles, de tablettes. Ils veulent des histoires qui les touchent. À nos amis producteurs de les produire ! À nous de les accompagner puis de les diffuser.


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DISBOOK #8 | 2016 — TENDANCES DU MARCHÉ

Digital Lab Africa, un incubateur pour les talents Africains du multimédia Offrir un tremplin pour la création africaine dans le multimédia, c’est l’objectif du Digital Lab Africa lancé à l’occasion de DISCOP AFRICA Abidjan. Frédéric Chambon, attaché audiovisuel régional de l’Ambassade de France en Afrique du Sud et pilote de l’initiative, nous en dit plus.

permettra à des projets de création multimédia innovants de voir le jour avec l’appui des leaders français du secteur. Mettre le meilleur de la “French Touch” au service des talents africains, c’est ça le Digital Lab Africa !

Disbook : Quel est le but du Digital Lab Africa ? Frédéric Chambon : L’idée du Digital Lab Africa est née d’un constat simple : en Afrique comme ailleurs, l’heure est à la convergence numérique. La télévision, la musique, le jeu vidéo se consomment de plus en plus sur Internet et le téléphone mobile. On le voit bien en Afrique du Sud mais c’est vrai ailleurs sur le continent. Le but du DLA est d’offrir un tremplin aux créateurs des contenus de demain en Afrique. L’opération

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D : À qui s’adresse le DLA et que vont en retirer les participants ? F.C. : L’opération s’adresse à tous ceux, professionnels ou non, qui ont un projet innovant avec un fort potentiel artistique et économique dans 4 domaines de la création multimédia : transmédia / webcréation, réalité virtuelle, jeu vidéo et musique en ligne. À la clé, pour les projets sélectionnés, il y a un prix de 3 000 euros, mais surtout il y a un programme d’accompagnement avec un temps de résidence en France, qui permettra aux projets d’aboutir à une production ou à un produit fini.

D : Qui sont les organisateurs et les partenaires de l’opération ? 
F.C. : Le Digital Lab Africa est une initiative de l’Ambassade de France en Afrique du Sud dans la continuité de nos actions dans le domaine des industries créatives, en plein développement dans ce pays. Ce n’est pas un hasard si DISCOP AFRICA s’est installé à Johannesburg en 2012 et qu’il est l’un de nos partenaires clés. L’opération repose beaucoup sur les partenaires français qui vont contribuer à l’incubation des projets. Ils ont été choisis parce qu’ils sont leaders dans leur secteur ou à la pointe en termes d’innovation et de créativité. C’est le cas d’Arte dont le pôle web fait référence sur la web création et le transmédia. C’est la même chose sur la réalité virtuelle avec Okio Studio ou le studio de Serious Game CCCP.

Photo : Frédéric Chambon attaché audiovisuel régional. Depuis l’Ambassade de France en Afrique du Sud, il pilote le Digital Lab Africa.



DISBOOK #8 | 2016 — TENDANCES DU MARCHÉ

DEUX PRoDUCTeURS iVOIRIENS aRRiVENT eN TÊtE , D UNE COmPÉTiTioN DE PiTChiNG PANAfRICaiNE ANNA BALLO ET ABEL KOUAME ONT REMPORTÉ LES PREMIERS PRIX DE LA COMPÉTITION DE PITCHING DISCOPRO EN NOVEMBRE 2015 À JOHANNESBURG, AVEC DES PROJETS INSPIRÉS DE LEUR PATRIMOINE CULTUREL.

“Roi Keita” PREMIER PRIX DE LA CATÉGORIE SÉRIE ANIMÉE PRESENTÉ PAR ABEL KOUAME “Roi Keita” est une déclinaison en série animée du long métrage d’animation “Soundiata Keita, Le Reveil Du Lion” produit par Afrika Toon. L’histoire se déroule alors qu’a été instaurée la Charte du Mandé, ce que les historiens considèrent aujourd’hui comme la première déclaration universelle des droits de l’homme. Soundiata est désormais respecté dans tout l’Empire qui connaitra la paix et la prospérité sous son règne. Cependant, comme cela se produit souvent, l’application de nouvelles règles dans une société ne se fait pas sans heurts, surtout quand on sait que l’empire du Mali a longtemps été témoin de nombreuses pratiques proscrites par la nouvelle Charte. La transition ne se fera donc pas si aisément et le jeune roi sera confronté à des difficultés qui constitueront pour lui une sorte de parcours initiatique dont il sortira plus mature.

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Abel Kouame (Afrika Toon) et Patrick Zuchowick i (Basic Lead)

Selon Abel Kouamé, “La déclinaison en série TV de l’histoire de Soundiata permet d’approfondir la narration, de bien exploiter cette incroyable histoire riche en enseignements, et de suivre dans les détails les aventures de ce jeune roi dans le Nouvel Empire du Mali. Grace a l’omniprésence de l’humour, la série divertira le plus grand nombre, tout en enseignant l’importance qu’il y a à faire un choix dans certaines situations de la vie.”


TENDANCES DU MARCHÉ — DISBOOK #8 | 2016

“Ablaha Pokou” PREMIER PRIX DE LA CATÉGORIE SÉRIE TV PRÉSENTÉ PAR ANNA BALLO Cette saga historique s’inspire d’une légende africaine, dont l’intrigue se déroule dans la capitale de la confédération Ashantis à Kumassi (actuel Ghana) au 18ème siècle. Ablaha Pokou et Koffi sont deux jeunes et beaux adultes attirés l’un par l’autre, mais cette passion ne peut s’étaler au grand jour car Koffi n’est pas de sang royal. Afin de les séparer, la reine mère fait organiser le mariage de Koffi avec une cousine issue d’une autre famille. Ablaha Pokou ne veut pas de cette union, mais son statut de princesse l’empêche de le dire ouvertement. Elle interdit à son amant de consommer son mariage et finit par tomber enceinte. Dans cette société matrilinéaire, cet enfant à naître n’est pas considéré comme un bâtard et sera donc l’héritier légitime du trône des Ashanti, représentant avant même sa naissance une menace pour le camp adverse.

EN 2016 lE PRoGRaMmE DiSCOPRO SE DÉPLOiE DaNS 3 ViLlES , D AfRIQUe La dernière édition de DISCOPRO, un programme de pitching, de formation et de mise en relation, a été un franc succès en réunissant à Johannesburg au mois de novembre 2015, 439 producteurs indépendants en provenance de 36 pays, dont 122 en provenance d’Afrique Francophone – soit deux fois plus que l’année précédente. C’est pourquoi il a été décidé de déployer ce programme également à Abidjan dans le cadre de DISCOP AFRICA.

reçoit son prix tribution), à gauche, Anna Ballo (Bogolan Dis dia Me , South Africa) Rorvik (Wesgro Film & des mains de Monica

“Mes personnages sont beaux, forts, puissants, intelligents et émouvants” dit Anna Ballo à propos de son projet. “Il y aura aussi de l’amour et de l’humour, ainsi que tout ce qui fait le succès des grandes séries : trahisons, vengeances, intrigues. Je destine cette série à un large public, et notamment à la diaspora afro de plus en plus friande d’histoire sur ses origines, ainsi qu’aux jeunes à qui l’on ne parle de leur passé que dans les manuels scolaires.” ≥ 18 épisodes de 26mn

D at e s

2 0 1 6

à

r e t e n i r

Abidjan

Nairobi

Johannesburg

31 mai 2 juin 2016

24 / 26 août 2016

2 / 4 nov. 2016

Mercredi 1er juin 2016 Ne ratez pas la compétition de pitching de nouveaux projets dans les catégories : Documentaires et Formats, Animation, Séries TV, Vlogger.

Mardi 31 mai et jeudi 2 juin 2016 DISCOPRO propose une série d’ateliers animés par des professionnels de l’industrie. Le programme complet se trouve à la fin du magazine (dans la partie Show Guide) et sera affiché à l’entrée de la Salle des Ateliers.

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DISBOOK #8 | 2016 — TENDANCES DU MARCHÉ

MER CREDI 1 ER JUIN ≥ 1 6H – 1 7H 30 Programme pour jeunes

UN FESTIN DE SÉRIES !

PARENTS, MODE D’EMPLOI (7 ’) DE BLANCHE GARDIN (FRANCE) Comment les adolescents français tentent d’éduquer leurs parents… FRANCE TÉLÉVISION DISTRIBUTION

PARENTS, MODE D’EMPLOI (4 ’) DE SAMANTHA BIFFOT (GABON)

À L’OCCASION DE DISCOP AFRICA ABIDJAN, L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE, PROPOSE AU GRAND PUBLIC ABIDJANAIS DE VENIR DÉGUSTER À L’INSTITUT FRANÇAIS DE CÔTE D’IVOIRE, DES DIZAINES DE SÉRIES TV, FEUILLETONS, CAPSULES OU WEB-SÉRIES PROVENANT DE 12 PAYS ET 3 CONTINENT.

MARDI 3 1 M A I ≥ 18H3 0 – 20 H

UNE EXCLUSIVITÉ TV5MONDE AFRIQUE

CAMILLE RACONTE (1 ’) DE VINCENT ETHIER ET BRUNO MERCURE (CANADA) Un petit bijou de dessin animé : regard d’enfant sur les films hollywoodiens. DISTRIBUÉ PAR BRUNO MERCURE

PAPA NZENU (2X13 ’) DE DJILALI BESKRI ET NARCISSE YOUMBI (ALGÉRIE) Série d’animation à base de contes africains : raconte une histoire poétique ou légendaire dans chacun des épisodes de la série dont l’ambition est de faire étape dans 52 pays du continent africain. DISTRIBUÉ PAR DIFFA

MER CREDI 1 ER JUIN ≥ 1 8H 30 – 20H

LE GÉNIE (1H30)

MISSIÉ MADAME (3 ’)

D’HONORÉ ESSOH (CÔTE D’IVOIRE)

DE ERICO SERY (CÔTE D’IVOIRE)

DE NICOLE AMARTEIFIO (GHANA)

Il a réponse à tout mais quelles réponses ! (Projection en présence de l’auteur)

DISTRIBUÉE PAR CÔTE OUEST AUDIOVISUEL

Retour au pays pour cinq jeunes ghanéennes venues des États-Unis.

VILLA KARAYIB (3 ’30)

DISTRIBUÉ PAR CANAL+

EH LES HOMMES ! EH LES FEMMES ! (4 ’)

DE ALAIN AGAT ET PHILIPPE GIANGRECO (FRANCE)

TOP RADIO (26 ’)

Une colocation de quatre filles en Guadeloupe. (En présence de l’auteur)

DE HONORÉ ESSOH / ALEX OGOU (CÔTE D’IVOIRE), PRODUCTION RTI ET KEEWU

D’APPOLINE TRAORÉ (BURKINA FASO) Où la duplicité des hommes n’a d’égale que celles des femmes… SÉRIE DISTRIBUÉE PAR DIFFA

CHEZ COLETTE (5 ’) D’ALEXANDRA AMON (CÔTE D’IVOIRE) Un “maquis” abidjanais où le client n’est pas toujours roi.

DISTRIBUÉE PAR PATOU FILMS INTERNATIONAL

KIARA (26  ’ )

Tella Kpomahou, alias Nénin, tente de redresser une station de radio engluée dans la corruption et le laisser-aller. Une série issue du concours “Nouveaux talents” de la RTI. DISTRIBUÉ PAR RTI DISTRIBTUION / DIFFA

Une jeune femme de 22 ans, orpheline, est jetée à la rue par sa tante.

L’ŒIL DE LA CITÉ (14 ’)

DISTRIBUÉE PAR CÔTE OUEST AUDIOVISUEL

Une étudiante gabonaise de retour d’Europe est confrontée à des phénomènes surnaturels (série primée au Fespaco 2013).

FABIOLA (26  ’ )

ZEM (4  ’ )

DE BOUBAKAR DIALLO (BURKINA FASO)

DE ANGELA AQUEREBURU ET JEAN-LUC RABATEL (TOGO)

Fabiola, qui n’arrive pas à tomber enceinte, fait tout pour avoir un enfant.

DISTRIBUÉE PAR CARING INTERNATIONAL

AN AFRICAN CITY (15 ’)

DE MAD ET MUSS (GABON)

DISTRIBUÉE PAR ZIV

Des taxi-motos farfelus à souhait.

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En avant-première, la version gabonaise de la série française.

PROGRAMMÉ SUR TV5MONDE EN 2016 DISTRIBUÉ PAR DIFFA

DE SAMANTHA BIFFOT (GABON)

DISTRIBUÉ PAR IGIS



CONNAISSEZ-VOUS VOS CHIFFRES ? (*) 1.100.000.000

700.000.000

NOMBRE D’HABITANTS EN AFRIQUE D’ICI 2050

710

LE NOMBRE D’ABONNÉS À LA TV PAYANTE LÉGALE EN AFRIQUE

140

2.000.000.000

LE NOMBRE DE CHAÎNES HERTZIENNES GRATUITES SUR LE CONTINENT AFRICAIN

LE NOMBRE DE CHAÎNES SUR SATELLITE DIFFUSÉES SUR L’AFRIQUE

LE NOMBRE DE PLATEFORMES DE VIDÉO À LA DEMANDE (VOD) DÉDIÉES À LA CULTURE AFRICAINE DANS LE MONDE

18.000.000 NOMBRE D’HABITANTS EN AFRIQUE

110.000.000

47.000.000

2.200 LES PAYS QUI ONT ACCÈS À UN SERVICE TNT

1h56 POURCENTAGE DES INDIVIDUS DE 15 ANS+ QUI SONT INTERNAUTES DANS LES GRANDES VILLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONE **

8 LA MOYENNE DE TEMPS QUOTIDIEN PASSÉ À ÉCOUTER LA RADIO DANS LES GRANDES VILLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONE **

3h17

98% LES PLATEFORMES DE TV PAYANTES LES PLUS IMPORTANTES SUR LE CONTINENT

43% 59

LE NOMBRE DE JOBS CRÉÉS DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT PAR LA TÉLÉPHONIE MOBILE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

23

10.000.000 NOMBRE D’OPÉRATEURS MOBILES QUI ONT LANCÉ LA 4G-LTE DANS 30 PAYS D’AFRIQUE

LA MOYENNE DE TEMPS QUOTIDIEN PASSÉ DEVANT LA TÉLÉVISION DANS LES GRANDES VILLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONE **

4.400.000

LE NOMBRE D’ABONNÉS À LA TV PAYANTE EN 2020

NOMBRE D’HABITANTS EN AFRIQUE FRANCOPHONE D’ICI 2050

POURCENTAGE DES GENS QUI POSSÈDENT UN POSTE DE TÉLÉVISION DANS LES GRANDES VILLES EN AFRIQUE SUB­SAHARIENNE FRANCOPHONE **

LE NOMBRE DE FOYERS QUI ONT UN RÉCEPTEUR TNT SOIT ENVIRON 9% DU PARC TOTAL

NOMBRE DE FOYERS ÉQUIPÉS D’UNE TÉLÉVISION

1.000.000.000 LE NOMBRE DE CONNECTIONS MOBILE VIA LE HAUT DÉBIT EN AFRIQUE EN 2020 (ELLES ÉTAIENT DE 147.000.000 FIN 2014) ***

1.000.000.000 ABONNÉS AU TÉLÉPHONE MOBILE EN AFRIQUE

* SOURCE : SYLVAIN BÉLETRE, CONSULTANT ET ANALYSTE SENIOR À BALANCING ACT (WWW.BALANCING ACT.COM) ** SOURCE : TNS SOFRES / AFRICASCOPE 2015 – SONDAGE DANS LES GRANDES VILLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONE *** SOURCE OVUM


ACTUALITÉ DES PROGRAMMES — DISBOOK #8 | 2016

À DECOUVRIR À DISCOP AFRICA ABIDJAN 2016 KIARA SAISON 2

A MATTER OF RESPECT

The story is about a family that loses everything to the mafia and how the two brothers go their different ways in order to revenge their father. ≥ 48 50 ’ – Distribution : Comarex

GAME OF LOVE Jack Carnelle est co-proprietaire des “Cougars” une équipe de basketball. Quand sa femme et lui décident de se séparer, leurs enfants et elle décident de vendre l’équipe. La seule option de Jack, accro à son métier, est de convaincre sa femme de changer d’avis. Cette remise en cause permet au couple de se retrouver, et en plus de sauver l’équipe, ils font renaître leur amour. ≥ Distribution : Daro Film Distribution

LA SAISON 3 DE TEENAGER VOUS ATTEND Kiara est une série gabonaise dont l’histoire tourne autour d’une jeune métisse orpheline de mère et qui n’a jamais connu son père. La saison 1 montre que l’ascension de la jeune fille, de la précarité au luxe, de l’innocence à la conscience, a été une suite interminable de péripéties et d’écueils. Au début de la saison 2, alors qu’elle se retire sur l’ile de la Pointe-Denis pour tenter de recommencer une nouvelle vie paisible et modeste avec Stephan, son homme, celui-ci est kidnappé par un groupe de scélérats au service du Boss de retour pour se venger. ≥ 2016, Format : 12 26 ’ – Distribution : Côte Ouest Audiovisuel

Le temps a passé. Les teens ont grandi. Bienvenue dans la saison 3 de l’ultra-populaire série “Teenager”, avec son cocktail d’anciens et de nouveaux acteurs : l’incontournable Joël, l’intello Vanessa et Yves le bagarreur de la saison 1, ou encore Faya et sa crinière de feu de la saison 2. Les nouveaux visages apportent eux aussi une valeur ajoutée, comme Hans qui est Master fan chez Orange, ou encore Leo et Robert, deux mannequins très sollicités dans le milieu de la publicité. Si les teens ont grandi, la production de la série aussi, passant du DV au full HD et utilisant le top en termes de camera, accessoires, lumières, son, décors, stylisme. Avec un rythme soutenu, des plans dynamiques, l’utilisation du split screen, “Teenager” saison 3 c’est un Bug, un Gap, enfin un GEEP ! Un monde qui s’effondre pour certains et se construit pour d’autres. Vous avez aimé les deux premières saisons? Vous serez accro à la troisième. ≥ Production: Martika Production (Abidjan) – Contact: Jean-Hubert Nankam

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ACTUALITÉ DES PROGRAMMES — DISBOOK #8 | 2016

FABIOLA

LA ROBE ROUGE Christine, belle jeune étudiante de 20 ans, très ambitieuse, détruit la vie d’un diplomate d’une cinquantaine d’années, qu’elle séduit à l’aide d’un simple vêtement… une robe rouge derrière laquelle se cache de la magie noire. ≥ 26 26’ – Distribution : RTI Distribution

Docteur Philippe rentre au pays avec sa fiancée Fabiola, son ami Cheick, célibataire et homme d’affaires les accueille. Mais en rentrant une nuit, il constate que Fabiola a disparu, et Cheick avec. Phil est ravagé par la douleur de cette double trahison. Quatre ans plus tard, Cheick et Fabiola sont mariés mais n’arrivent pas à avoir d’enfant. Fabiola veut tenter une insémination artificielle et prend rendez-vous chez un spécialiste. Elle tombe des nues en voyant qu’il s’agit du Dr. Phil. Quand Cheick apprend l’identité du médecin, sa réponse est catégorique : c’est non ! ≥ 2016, Burkina Faso, 26 26 ’ – Distribution : DIFFA

LES HUMORISTES AFRICAINS PRENNENT LE POUVOIR SUR CANAL+

La saison 2 du “Parlement du Rire” démarre fin juin après une première saison très réussie sur Canal+. Le programme consiste en des shows inédits d’humoristes venus de l’ensemble du continent. Au fil des semaines, les téléspectateurs voient défiler une palette aussi diverse que variée de ce que l’on peut retrouver en matière d’humour en Afrique francophone. Tourné à Abidjan il s’agit d’un programme original et inédit au format de 30 minutes. ≥ Une coproduction Canal+ Afrique, Gondwana City et De Père En Fils

DE L’ACTION ET UNIQUEMENT DE L’ACTION !

Toonami, c’est la nouvelle chaîne des super-héros pour les enfants de 8 à 12 ans et pour tous les fans de super-pouvoirs avec des séries animées et des films d’animation pour un programme 100% action ! Les téléspectateurs profitent ainsi tous les jours des meilleures séries DC Comics avec Batman, Superman, La Ligue des Justiciers, Green Lantern, Teen Titans et aussi Ben 10. Seule marque totalement dédiée aux super-héros, la chaîne offre à ses téléspectateurs de l’action et uniquement de l’action, en accueillant les héros les plus connus des jeunes garçons ! Lancée en France il y a quelques semaines, la chaîne poursuit son déploiement international avec des lancements déjà annoncés à Madagascar, au Maroc, à Maurice, à la Réunion, à Mayotte, aux Comores, en Nouvelle Calédonie, en Suisse et en Belgique. ≥ Toonami est une chaîne du groupe Turner

ATCHAABA, LES MOTOTAXIS Cette série camerounaise raconte les aventures d’Abdou, un jeune villageois envoyé par sa grand mère en ville afin d’apprendre un métier et fonder une famille. La série porte sur la thématique et la psychologie des motos taxis. Elle sensibilise sur les difficultés qu’ont les motos taximen, ces êtres humains dont le corps tient lieu et place de carrosserie, dans l’exercice quotidien de leur profession. La série nous fait entrer au coeur de la société africaine. ≥ 2014, 36 26 ’ – Distribution : DIFFA

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DISBOOK #8 | 2016 — ACTUALITÉ DES PROGRAMMES

AGAINST THE WILD : SURVIVE THE SERENGETI

PARENTS MODE D’EMPLOI

Emma et Ryan sont victimes d’un accident d’avion alors qu’ils sont en chemin pour rejoindre leur père dans la mine où il travaille. Les deux enfants se retrouvent alors sans adulte dans le désert du Serengeti, et doivent retrouver leur chemin avec pour seuls compagnons un chien et un bébé éléphant. S’ensuit une merveilleuse aventure dans l’Afrique sauvage dans ce film pour toute la famille. ≥ Distribution : Daro Film Distribution

LA BLAGUE DU JOUR

CHAMPIONS FACTORY Le sport est aujourd’hui le spectacle qui fédère le plus partout autour du monde. Dans de nombreux pays, le sport participe même pleinement à la construction d’une identité nationale et certains sports sont devenus indissociables de la nation qui les porte. “Champions Factory” se propose d’explorer ces cas où un sport rencontre un peuple, en montrant l’émergence des futurs champions, en donnant la parole aux icônes sportives et en proposant des images de sport inédites et spectaculaires. ≥ 2016-2017, 12 52 ’ – Distribution : France TV Distribution

BAMAKO LA VILLE AUX 3 CAIMANS À Bamako, la vie quotidienne de trois jeunes femmes, Fifi, Dily et Awa. Amies depuis l’enfance, elles ne viennent pas du même milieu social. En parallèle, Fifi et son frère Gaoussou cherchent à découvrir le secret de leurs origines familiales. ≥ 29 26 ’ – Distribution : France TV Distribution

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“Papa, maman, vous pouvez m’aider pour les accents s’il-vous-plaît ?” Réponse hilare de Fatou Ndong, la mère : “Le spécialiste des accents, là, c’est ton père !” Avec des mimiques grotesques, son mari complice se lance aussitôt dans une caricature délirante : Camerounais, Sénégalais, Nigérians… tous les voisins africains, ou presque, y passent. “C’est bien mais l’accent grave, l’accent aigu, l’accent circonflexe, c’est qui le spécialiste ?”, insiste le fiston de huit ans, cahier de devoirs à la main. – “Heu….” Magloire Ndong est indéniablement un père de famille attentionné. Un imitateur hors pair, aussi. Mais un champion d’orthographe, c’est moins sûr. ≥ 2015, 60 3 ’ – Distribution : France TV Distribution

Cette série animée met en scène les célèbres blagues “Sourire du Jour” créées par Zohoré Lassane depuis les années 90 pour Gbich !, le célèbre hebdomadaire d’humour et de bande dessinées. Avec les figures emblématiques de Jo Bleck le séducteur, Tommy Lapoasse le malchanceux, Cauphy Gombo le businessman véreux, Papou le petit curieux et Gnamakoudji Zekinan le bagarreur. Fous rires garantis. ≥ 60 26 ’ – Distribution : Afrika Toon

TERRE DE PASSIONS

Houston, Texas. Alma Gallardo a une liaison avec Ignacio del Junco, un homme beaucoup plus âgé qu’elle qui disparaît dans des circonstances mystérieuses. Quand le corps de la jeune et belle Alma est trouvé dans une rivière, ses frères Arturo, Samuel et Flavio tiennent la famille de son amant pour responsable. Terre de passions relate la quête de vengeance des frères Gallardo, des hommes humbles et courageux, contre la très riche et puissante famille del Junco. ≥ 2015, 160 60 ’ – Distribution : France TV Distribution


ACTUALITÉ DES PROGRAMMES — DISBOOK #8 | 2016

BEFORE 30, SAISON 1

Quatre jeunes femmes vivant à Lagos font face à la pression sociale, celle de se trouver un mari avant leurs 30 ans. À travers le regard de Temi, une avocate de 27 ans, leurs amours, leurs joies, leurs malheurs prennent vie. ≥ 2015, 8 24 ’ – Distribution : DIFFA

LAALI

Laali, a very poor teenage girl, lives in a small village in the Indian state of Bihar with her parents, two younger sisters, and a brother. Laali and her father have to support the family with little or no money. Tragedy strikes in her life when her parents sell her off to a man in exchange for money. ≥ Social Drama (Season 1 – 74 60 ’ ; Season 2 – 67 60 ’) – Distribution : Zee Bollyworld

LES OBSERVATEURS / THE OBSERVERS Programme collaboratif réalisé à partir de contenus amateurs vérifiés (photos, vidéos, témoignages) pour comprendre l’actualité internationale à travers les yeux de ceux qui en sont les témoins. ≥ 6 ’ – Anglais, Français, Arabe – Distribution : France 24

MARA : UNE SÉRIE UNIQUE

Avec un casting exceptionnel mêlant blancs et noirs, dans des décors magnifiques entre le Portugal et l’Angola et sur fond d’une bande son très belle et actuelle, se jouent un conflit entre eux familles et une histoire d’amour impossible entre un ingénieur portugais parti faire carrière en Angola et Mara, une jolie infirmière qui le sauve de la mort. Tels sont les points forts de “Mara, une Femme Unique” (La Unica Mulher), une nouvelle production portugaise / angolaise. Sonia Resseguier d’Alshana qui distribue la série, l’a déjà vendue en France, en Outremer et en Afrique (StarTimes, A+, RTI, Kanal 7). “Les deux acteurs principaux sont des stars au Portugal”, explique Sonia Resseguier, “Ana Sofia Martins qui joue Mara est un mannequin très connu et Lourenço Ortigao a gagné ‘Danse avec les Stars 5’. Et puis le thème musical qui est interprété par un chanteur très connu au Portugal, est devenu immédiatement un tube. Tous ces éléments font de cette série un programme unique que nous allons maintenant commercialiser auprès de nos clients en Afrique anglophone !” ≥ 202 52 ’ – Distribution : Alshana

LES BOBODIOUF, LE RETOUR Série à succès des années 2000 la série Bobodiouf, fait son come back. Elle met en scène les deux mythiques personnages Souké et Siriki, deux chômeurs portant des costumes ridicules et d’abominables lunettes. Tous deux, quoi qu’ignorants et plutôt stupides, font cependant preuve d’une imagination débordante. On trouve aussi dans les “Bobodiouf” un marabout “électronique”, recrutant sa clientèle sur internet et un inventeur jamais à court d’idées en matière de sauvetage de l’Afrique par la technologie. Enfin, une brochette d’épouses et de maitresses ultra-combatives pimente chaque épisode de la série. Bref, même si vous les rencontrez dix ans plus tard… presque rien n’aura changé, ils sont toujours aussi marrants, déjantés et attachants. La diffusion de la série débute le 6 juin 2016 sur les ondes de TV5MONDE. Une production : Côte Ouest Audiovisuel et TV5MONDE. ≥ 2016, 20 26 ’ – Distribution : Côte Ouest Audiovisuel

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DENREE RARE (RARE COMMODITY)

JUIFS NOIRS, LES RACINES DE L’OLIVIER Ce documentaire français réalisé par Laurence Gavron, suit le parcours d’un jeune rabbin camerounais durant sa formation en Israël puis sa prise de poste au sein d’une communauté juive du Cameroun. ≥ 2015, 53 ’ – Distribution : DIFFA

SA C KOI SA ENKOR Dans la grande forêt de Tahabo, trois agents véreux de la police judiciaire traquent Baddy un comptable ayant détourné 250 000 millions FCFA appartenant à la caisse d’importation de riz de Côte d’Ivoire. Cette traque à l’homme se traduit par des intrigues et actions à couper le souffle. Derrière toute cette histoire se cache Mami Joss, une grande dame d’affaires qui tire les ficelles depuis sa belle villa d’Abidjan. ≥ 2016, 26 26 ’ – Distribution : RTI Distribution

ELISA “Elisa” is a beautiful story of a young girl born into poverty, who passes life between servitude and the arrogance of a noble family. But when Elisa Scalzi enters the household of Count Fabrizio Ristori a love story is born and they will have to overcome all obstacles in order to protect their love. ≥ 68 50 ’ – Distribution : Comarex

La série lève un coin de voile sur les situations auxquels se trouvent confrontés les couples ; infidélité, frustration, manque de communication, techniques de séductions… La jeune troupe Sa C Koi Sa Enkor déjà célèbre sur la toile, se lance dans la réalisation de format court pour la télévision. ≥ 2015, Format court 4 ’ – Distribution : Côte Ouest Audiovisuel

LINE OF DUTY

LA PETITE POKOU Série d’animation 3D produite et réalisée par Afrika Toon, à laquelle on doit déjà Pokou, Princesse Ashanti, premier long métrage d’animation ivoirien sorti en Côte d’Ivoire en juillet 2013. La série se concentre cette fois sur l’enfance de la célèbre princesse fondatrice du peuple baoulé. On y retrouve une petite Pokou malicieuse et curieuse, grandissant dans le royaume de Kumasi sous la bienveillance des prêtresses du roi, qui l’initient à la protection du royaume et à la lutte contre les forces mystiques. ≥ 13 26 ’ – Distribution : Afrika Toon

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Diffusée sur BBC 2 au Royaume-Uni et sur France 4 en France, Line of Duty est une série télévisée britannique acclamée par la critique. Ce thriller policier a enregistré le meilleur audimat (série) des dernières années. Régulièrement comparée à Damages, The Shield ou même encore Engrenages, Line of Duty plonge les téléspectateurs dans les sombres coulisses de la police britannique. ≥ 11 60 ’ – Distribution : Daro Film Distribution


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HUNT FOR TRUTH

Kerry est une brillante avocate certaine d’être promue sous peu. Quand son patron, Alec se présente aux élections et lui demande comme faveur de reprendre un procès important, elle n’hésite pas une seconde. Cependant, elle va vite se rendre compte que tout n’est pas comme il y paraît et que l’affaire sur laquelle elle travaille met en cause l’innocence et la carrière d’Alec. Arrivera-t-elle à élucider cette enquête avant d’y laisser sa peau ? ≥ Distribution : Daro Film Distribution

KINGMAKERS

DES CONTENUS UNIQUES AU MONDE

L’Ina, entreprise publique audiovisuelle et numérique, collecte, sauvegarde et transmet le patrimoine télévisuel et radiophonique français. Dans une démarche d’innovation tournée vers les usages, l’Ina valorise ses contenus audiovisuels uniques au monde et les partage avec le plus grand nombre en France et à l’étranger. Pour répondre aux besoins exprimés par les gouvernements, les institutions et les médias publics internationaux, l’Ina propose une offre de contenus unique et personnalisée : Privilege. Sur l’Afrique, l’Ina dispose d’un riche ensemble de contenus audio et vidéo en résonance avec l’histoire et la culture des pays de ce continent. ≥ Distribution : Ina

ALLO PREZI “Allo Prézi” réunit sur un même plateau Djrouko Daniel et Yapo Viateur deux célèbres comédiens et auteurs compositeurs ivoiriens. Dans un pays imaginaire, pas très loin de chez vous, la Caméléonie, deux candidats aux présidentiels se vouent à une lutte sans merci pour collecter le plus de voix… Il s’agit de l’un des premiers projets à avoir été développé par le Studio CO2 (Côte Ouest). ≥ 2016, 1 ’ 30 à 3 ’ – Distribution : Côte Ouest

THE PREY (LA PRESA) Thriller politique britannique dont les événements se déroulent dans la nation fictive de Karombe, après le décès du président. La série met en scène la lutte pour le pouvoir et le contrôle des ressources naturelles de Karombe entre les gouvernements africains et européens. La première saison mêle guerre, magie, amour et honneur. ≥ 13 24 ’ – Distribution : DIFFA

“The Prey”, is a series about a number of killings in a coastal city. Virginia, a policewoman from the Anti-Crime Unit frustrated and unappreciated at work feels that these killings are all linked. Only her intuition will help her discover that the serial killer is actually closer than she thinks. ≥ Distribution : Comarex

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LES CHOCOS EN VACANCES Sur une idée originale de Marina Niava, jeune réalisatrice ivoirienne, la série tourne autour d’Edan, un jeune ivoirien bon chic bon genre, qui vient fraîchement de revenir à Abidjan après 3 années passées dans le Bingue (en France), et qui compte bien vivre avec ses 3 amis d’enfances des vacances inoubliables dans la capitale abidjanaise. Mais voilà, notre jeune adulte se retrouvera très brutalement confronté aux difficultés de la vie adulte. Cette série lève un coin de voile sur le choc qui souvent s’opère lorsque les expatriés décident de rentrer au pays. ≥ 2016, 20 26 ’ – Distribution : Côte Ouest Audiovisuel

SÉCURITÉ NATIONALE (NATIONAL SECURITY)

NATURALLY BEAUTIFUL

This energetic and at times unpredictable series explores alternative and natural choices for achieving the look that’s right for you – choices that could be in your own backyard, or even your refrigerator ! Host and beauty expert Nitika Chopra and friends provide fun and relatable natural beauty tips, perform makeovers and more ! ≥ 39 60 ’ – Distribution : Zee Bollyworld

TUSCAN PASSION Who killed Luca Monforte ? Aurora is a modern-day heroine who fights for her freedom and her independence against all those who have plotted against her and imprisoned her. In the background lies a ruthless fight for the homeland, an old feud between rival families, conspiracies, secrets, unspeakable sins and brothers competing for the love of a woman. All set in the rich Tuscan vineyard countryside. ≥ 580 45 ’ – Distribution : Comarex

C’EST LA VIE Vu l’insécurité grandissante, le Président de la République décide de créer une police secrète dénommée “Sécurité Nationale” (NS). Cette unité constituée d’un mélange de repris de justice et des meilleurs agents de certaines unités d’intervention aura à lutter contre la criminalité sous la direction directe du Président de la République et de la supervision de Chef Bailly, une dame de fer à la retraite et qui a fait ses preuves dans la police sécrète du gouvernement. La NS va s’en prendre à toutes sortes de banditisme : braquages, cybercriminalité, kidnapping, viols, trafics de drogue, enlèvements, assassinats, corruption, escroqueries, coups d’état…. Elle aura même la responsabilité d’intervenir sur des missions hors du pays au nom de la sécurité nationale. ≥ 2016, 27 26 ’ – Distribution : RTI Distribution

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La série chronique la vie quotidienne du centre de santé de Ratanga, où la vie oscille entre joies, malheurs, travail et vie familiale. Assitan, nouvelle sage-femme, découvre la dure réalité des relations entre collègues et la compétition pour le pouvoir. Avec humour, la série traite d’une Afrique complexe, surprenante et attachante. ≥ Sénégal, 2015, 26 26 ’ – Distribution : DIFFA


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SŒURS ENEMIES

PSYCH Psych est l’histoire d’un psychologue, Hal Rosenthal, installé dans un quartier de la ville d’Abidjan. Dans son cabinet, il voit défiler plusieurs personnages qui viennent raconter leurs problèmes et qui incarnent différents aspects des sociétés ivoirienne et africaine. ≥ 2016, 50 26 ’ – Distribution : RTI Distribution

Frédéric Kalou, est un homme fort, puissant et riche fondateur de la Kalou Café Cacao (KCC), l’une des plus puissantes sociétés d’Afrique. Malgré ses charges professionnelles, il a réussi à inculquer à ses enfants de véritables valeurs qui font de sa famille un modèle parfait. Bonne ambiance et solidarité sont les atouts majeurs de la famille Kalou. Kyana et Keyla, ses filles, sont deux jeunes femmes travailleuses, intelligentes et très attachées aux valeurs familiales. Tout allait bien jusqu’à ce qu’Éric, le fils du voisin rentre de Fraance. Ce jeune homme beau et intelligent ne se fait pas longtemps prier pour s’attirer les faveurs de Keyla, au grand mécontentement du père. Tout cela se fait à l’insu de Kyana qui trouve aussi refuge dans les bras d’Éric après avoir appris que son père n’était pas son vrai père… ≥ 2016, 12 26 ’ – Distribution : RTI Distribution

HEARTLAND

À Heartland, un ranch familial établi à Hudson, nous suivons la vie des sœurs Flemming qui doivent surmonter ensemble des épreuves pour sauver le ranch de leur mère et ainsi s’épanouir à leur tour. D’après les romans de Lauren Brook, Heartland est une série télévisée canadienne diffusée sur le réseau CBC en Amérique, et sur Canal + Family et Gulli en France. ≥ 103 60 ’ – Distribution : Daro Film Distribution

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PATRIMOINE AUDIOVISUEL AFRICAIN FRANCOPHONE : ATTENTION PERLES Dans le cadre du projet Capital Numérique démarré en 2013 et qui consiste à numériser vingt cinq ans de patrimoine audiovisuel d’Afrique francophone, deux “perles” sont dès à présent disponibles à la programmation. “Lat-Dior” d’Alioune Badara Beye, la série historique sénégalaise de 1990 tournée en 16mm sur Lat-Dior, l’une des grandes figures de la résistance à la pénétration coloniale et “Taxi Brousse” de Kollo Sanou, Pierre Rouamba, Ignace Yechenou et Claude Balogoun, (2000). La série met en scène le chauffeur Koffi et son ami le féticheur Baba Woulou. “Taxi Brousse” est une production bénino-burkinabè, qui a notamment remporté le prix de la meilleure série au festival “Cinéma-tout-écran” de Genève en 2003, le Prix des Droits Humains au festival “Vues d’Afrique” de Montréal en 2001, et qui a reçu des critiques exceptionnellement élogieuses en Afrique et en Europe. ≥ Taxi Brousse, 27 26 ’ – Lat Dior, 10 52 ’ – Distribution : Côte Ouest Audiovisuel

COULEURS TROPICALES Couleurs Tropicales, l’émission des musiques afro présentée par Claudy Siar sur RFI depuis 20 ans. ≥ 47 ’ – Distribution : RFI


ACTUALITÉ DES PROGRAMMES — DISBOOK #8 | 2016

MERCENARY : ABSOLUTION

THE CHRISTMAS REUNION

John Alexandre est un tueur à gages, connu pour faire du mal aux “méchants”. Sa nouvelle mission : démanteler un réseau de trafic humain en Europe de l’Est. Avec Chi, le seul homme qui a réussi à quitter la Triade japonaise, il va déclarer une guerre ouverte aux trafiquants. Une bataille explosive s’ensuit lors de laquelle John et Chi trouvent l’absolution de leurs fautes tout en sauvant des vies innocentes. ≥ Distribution : Daro Film Distribution

Au lycée, Amy et Jack étaient inséparables bien qu’appartenant à deux mondes opposés. Leur refuge, la pâtisserie de la tante Linda, leur a permis de surmonter les obstacles ensemble et de laisser leur amour s’épanouir. Vingt ans plus tard, ils vivent des vies complètement séparées, mais le décès de tante Linda les force à revenir à leur village d’enfance. Tante Linda leur a tout légué dans son testament… mais seulement s’ils exhaussent ses derniers vœux, notamment d’organiser le traditionnel concours de biscuits de Noël, ce qui n’est pas une mince affaire ! Jack et Amy vont ainsi se redécouvrir, et qui sait peut-être retomber sous le charme l’un de l’autre dans cette comédie romantique. ≥ Distribution : Daro Film Distribution

P’TIT BISOU Ce sitcom co-produit par Martika Productions et la RTI est une incrustation dans l’univers complexe de trois jeunes femmes entre vingt-trois et trente deux ans qui vivent dans le même appartement. Leurs goûts, leur objectifs, leurs humeurs et leurs réseaux d’amis ne sont pas les mêmes. Un seul point commun : leur amitié. Au milieu de cet environnement, il y a Roxanne, une jeune fille de dix ans qui est le point d’équilibre de tout ce monde. ≥ 2015, 52 13’ – Distribution : RTI Distribution

HOSPITAL IT

TUNDU WUNDU La clinique du Professeur Honoré Diallo est l’unique endroit où cohabite médecine traditionnelle et médecine moderne. Tanya, un jeune médecin revient au pays après avoir fait son internat en France. Elle intègre la clinique de son père où elle découvre avec stupeur que ce dernier fait collaborer médecines occidentale et traditionnelle. Le volet traditionnel est dirigé par un tradithérapeute, au charme ravageur. Tanya va t-elle réussir à collaborer avec Idriss et surtout va t-elle résister à son charme ? ≥ 2016, 20 26 ’ – Distributeur : Côte Ouest Audiovisuel

Thriller urbain ambitieux au rythme captivant et aux rebondissements spectaculaires, cette série sénégalaise raconte l’histoire de Badara, emprisonné pour un meurtre qu’il n’a pas commis. Les thèmes abordés en filigrane sont les maux auxquels la société sénégalaise contemporaine est confrontée comme la soif inextinguible de pouvoir des politiciens ou encore les pesanteurs sociales exacerbées par la pauvreté. ≥ 2013, 15 26 ’ – Distribution : DIFFA

INTELLIGENCE Mary Spalding est à la tête du service de renseignement, et Jimmy Reardon est un gangster. Ils ont tous deux fait un pacte avec le diable, autrement dit l’un avec l’autre. Dans cette série pleine de complots, de danger et de séduction, la ligne entre ce qui est juste ou non se trouble, chaque camp essayant de prendre le pas sur l’autre pour arriver à ses fins. ≥ 25 60 ’ – Distribution : Daro Film Distribution

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WÊ, L’HISTOIRE DU MASQUE MENDIANT

SPIRIT OF INDIA

Spirit of India is a documentary that opens a window of the experience of India’s various colorful festivals celebrated among diverse communities and cultural groups. It takes the audience across the vast socioeconomic landscape of India. ≥ 14 60 ’ – Distribution : Zee Bollyworld

REPORTERS Pour son troisième film, le studio d’animation ivoirien Afrika Toon nous plonge dans les méandres de la culture Wê dans un village situé à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Si ses deux précédentes productions Pokou, Princesse Ashanti et Soudiata Kéïta, Le Réveil du Lion s’inspiraient de personnages et de faits historiques contés sous forme de mythe, Wê est une histoire inédite qui se déroule à une époque contemporaine où tradition et modernité se chevauchent. ≥ 65 ’ – Distribution : Afrika Toon

Un reportage grand format réalisé par une équipe de grands reporters de France 24 qui permet d’aborder une problématique en profondeur et de revenir sur un fait marquant de l’actualité. ≥ 17 ’ – anglais, français, arabe – Distribution : France 24

DIMITRI

OR NOIR AUDIOVISUEL : L’EXEMPLE IVOIRIEN DE STRUCTURATION DU MARCHÉ Série documentaire sur les enjeux de la structuration et du développement du marché audiovisuel en Afrique francophone. Le focus est fait dans cette première partie sur le processus de libéralisation amorcé en Côte d’Ivoire. Ce pays d’Afrique de l’Ouest focalise toutes les ambitions à l’orée du passage à la TNT du fait de l’installation de grands groupes médias internationaux sur son territoire. ≥ 70 ’ – Distribution : Onyx Production (Mathilde Lafarge : m.lafarge@onyx-consulting.biz)

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Le petit oiseau venu d’Europe découvre malgré lui le mode de vie d’une savane africaine. Sur la plaine d’Ubuyu, il va devoir s’adapter à un nouvel environnement. Makeba la girafe a pris le passereau sous sa protection et Dimitri découvre les animaux et les modes de vie de la plaine. Tous les jours, Dimitri apprend à surmonter ses craintes pour découvrir un univers plein de surprises. Ses nouveaux amis sont là pour l’encourager, le guider et le consoler de l’absence de son père et de sa mère. ≥ 2014, 26 5 ’ – Distribution : France TV Distribution



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ENQUÊTES CODÉES (THE BLETCHLEY CIRCLE)

Série télévisée dramatique britannique diffusée aux États-Unis sur PBS, et en France sur France 3. En 1943, Susan, Millie, Lucy et Jean travaillent à Londres sur le site de Bletchley Park, centre principal de décryptage des codes allemands. À la fin de la guerre, elles ont juré de ne révéler aucun des secrets de Bletchley. Elles utilisent leurs connaissances et les techniques de décryptage développées pendant la Seconde Guerre Mondiale pour résoudre des enquêtes d’une grande complexité, en parallèle des équipes de police. ≥ 2 saisons – 7 60 ’ – Distribution : Daro Film Distribution

BROUTEURS.COM SAISON 2 Le Lieutenant Cynthia et son collègue Patrick de la plate-forme de lutte contre la cybercriminalité sont aux trousses de Géraud et Camso, deux cybercriminels recherchés par leur victime, le saoudien El Bachir. Les flics ripoux, Naja et Blanco pourchassés également par la police, sont eux aussi à la poursuite de Géraud et Camso, à qui ils veulent faire la peau ! C’est la chasse aux cybercriminels et aux policiers corrompus… Mensonge, loyauté, vengeance et tolérance sont les leitmotivs de cette saison 2. Attention ! Cette série est basée sur une histoire vraie issue d’un vrai mensonge… ≥ 2015, 13 26’ – Distribution : RTI Distribution

FASHION / MODE Magazine tout en images qui présente les plus beaux défilés parisiens et les coulisses de la Haute couture. All the best of Parisian catwalks and behind the scenes at the big names in Haute Couture. ≥ 6 ’ – En Anglais, Français, Arabe – Distribution : France 24

UNDER FIRE AYA DE YOPOUGON, LE RETOUR AUX SOURCES Récemment veuve, Sophie reprend son poste de détective. Elle est secrètement envoyée en mission de routine dans une start up. Quand sa fille tombe gravement malade, et que le patron de la start-up est assassiné, Sophie se rend compte que sa mission est plus complexe que prévue. Son identité cachée de détective est découverte, mais avant qu’elle ne puisse démissionner, sa fille est kidnappée. Il lui faut alors tout risquer pour sauver sa vie et celle de sa fille et mener à bien sa mission. ≥ Distribution : Daro Film Distribution

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Ce documentaire est une plongée dans la tournée panafricaine du film Aya de Yopougon tiré de la fameuse bande dessinée à succès. La productrice Mathilde Lafarge a réinventé une manière originale de diffuser le film en Afrique avec ses difficultés et ses moments de joie. Des autochtones nous précisent avec truculence les subtilités des expressions de Yopougon et nous suivons l’auteure Marguerite Abouet ainsi que tous les protagonistes qui ont permis de donner vie à cette belle aventure cinématographique. ≥ 56 ’ – Distribution : Onyx Production (Mathilde Lafarge : m.lafarge@onyx-consulting.biz)


ACTUALITÉ DES PROGRAMMES — DISBOOK #8 | 2016

PROJETS À SUIVRE LA GENDARME ENQUÊTE (RURAL POLICEWOMAN) La Gendarme Enquête est un projet de série TV africaine d’action (Côte d’Ivoire) dont le parti-pris est d’ancrer ses épisodes exclusivement dans le milieu rural. L’héroïne, une jeune gendarme de 25 ans sans attaches civiles, fraîchement affectée dans une brigade de gendarmerie parmi les plus paumées du pays à des centaines de kilomètres de toute vraie civilisation, a le goût du risque et de l’adrénaline à revendre. Épaulée par deux collègues durs à cuire, ils donnent du fil à retordre aux chefs de villages véreux, autochtones, sorciers, allogènes, marabouts, trafiquants et chercheurs en tout genre qui écument les profondeurs de la jungle. Le tournage du pilote est prévu fin mai début juin, le tournage de la Saison 1 est prévu dès que le financement sera bouclé. De nombreuses chaînes en France et en Afrique ont déjà montré un fort intérêt. ≥ Contact : Guy Foumane (Sundown Pictures, Abidjan) www.sundown-pictures.com / www.la-gendarmeenquete.com

LES REINES DU SHOPPING / LES ROIS DE LA SAPE VERSION PANAFRICAINE À Abidjan, 4 femmes ou 4 hommes âgé(e)s de 18 ans et plus s’affrontent pour remporter le titre de Reine du Shopping ou Roi de la Sape ainsi qu’une belle somme d’argent. Chaque semaine, 1 candidat(e) part en shopping avec un budget limité et n’a que 3 heures pour s’habiller de la tête aux pieds, se coiffer et se maquiller selon un thème imposé par Aya Konan, célèbre conseillère mode. ≥ (Par saison : 4 52 ’) – Production : Hervé Hubert SAS. Contact : Onyx Production, Mathilde Lafarge : m.lafarge@onyx-consulting.biz

ATTENTION ! NOUVEAU HÉROS IVOIRIEN Disparition de la statue de Ménélik II en Éthiopie ? Pénurie d’huile d’olive en Tunisie ? Des missions pour Bouyou ! Il va récupérer ces trésors de l’Afrique, volés par le savant fou, Docteur Komo. “Bouyou” est une comédie éducative de 26 épisodes de 10 minutes qui fait découvrir l’histoire et la culture de l’Afrique aux enfants dès l’âge de 4 ans, grâce à l’humour de ce héros maladroit et hyper attachant. ≥ Réalisation : Honoré Essoh – Production : Studio 6 et KSM Films (Côte d’Ivoire)

DIA HOUPHOUET Afrika Toon prépare “Dia Houphouet”, un long métrage consacré à l’enfance du premier du premier président de la république de Côte d’Ivoire et “Conte Nous” une série en animation 2D (52 5 ’).

JUNIOR, IDÉES EN OR Junior, Idées En Or (39 5 ’) est la première coproduction franco-africaine de la chaîne Gulli Africa, lancée il y a un an par le groupe Lagardère. Cette série animée, qui sera programmée en exclusivité par Gulli Africa au printemps 2017, avant d’être proposée à l’antenne de sa sœur française, raconte la vie d’un garçon de 12 ans – habitant chez sa tante et son oncle – et de ses amis dans un univers urbain qui pourrait être Abidjan. Le projet est développé par les sociétés de production française Made In PM et ivoirienne Alshana. Au sujet de cette coproduction, Sonia Resseguier d’Alshana, commente : “Je voudrais souligner l’aptitude d’Alshana à soutenir des producteurs français désireux de faire des contenus ‘africains’ en tous genres – de l’animation comme de la fiction. Grâce à nos compétences et notre expérience africaines, nous pouvons les assister, par exemple en leur fournissant toutes les informations sur les us et coutumes. Dans le cas précis du projet pour Gulli, nous avons réalisé des sondages dans les écoles afin de recueillir les attentes des petits africains et nous avons étudié leurs comportements dans les cours de récréation. Nous avons accumulé des tas d’informations sur la jeunesse africaine, et d’ailleurs, nous sommes en discussion pour d’autres co-productions.” ≥ Contact : Alshana

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DISBOOK #8 | 2016 — FIRST LOOK AVEC TELEVISA

SECRETS AT THE HOTEL Synopsis This hotel is the best place to hide secrets. Cristina Olmedo arrived some time ago to work there and the only person she kept contact with was her brother, Julio. After not hearing from her in a while, Julio goes look for her. There, he meets Andrés, who tells him Cristina left mysteriously a month ago. Taking the place of a waiter, Julio stays there to investigate what happened to his sister. Country of origin: Mexico Year: 2015 Genre: Long Running Series Duration: 150 60’ Languages: Spanish, English and French

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ROAD TO DESTINY Synopsis Being only 18 years old, Amelia gets pregnant with Luis’ child, but he leaves her to marry Marissa, a wealthy banker. Seriously upset, Amelia’s father, Don Francisco, kicks her out of the house, but Pedro, the gardener, stands up for her and takes responsibility for the situation, offering Amelia a home and recognizing little Luisa Fernanda as his own daughter. Country of origin: Mexico Year: 2015 Format: Telenovela Duration: 150 60’ Languages: Spanish, English and French


FIRST LOOK AVEC TELEVISA — DISBOOK #8 | 2016

SIMPLY MARY Synopsis After living in a small town, María escapes to city when her father gives her to a man as the payment for a gambling debt. María’s only companion is Pina, a friend who helps her get a job. María turns 18 and she meets Alejandro, a young man who gets mesmerized with her and wins her heart. Time after, a friend realizes Alejandro is not suitable for María and she introduces her to Professor Cristóbal, who teaches her how to read and write and falls in love with her over time. Alejandro takes advantage of María’s innocence and gets her pregnant. He refuses to marry her and she, who has already started her way as dressmaker, decides to raise her child on her own. She is not a submissive woman, she is strong and has a pure heart, she is Simply María. Country of origin: Mexico Year: 2015 Format: Telenovela Duration: 150 60’ Languages: Spanish, English and French

PASSION AND POWER Synopsis Eladio Gómez Luna and Arturo Montenegro have been archenemies since they were young, they fight against each other for the control in business and, especially, for Julia’s love. Julia and Arturo were getting married, but a one-night stand and a pregnancy result in Arturo losing Julia. Devastated and convinced that she will eventually fall in love with Eladio, Julia accepts marrying him; but loving her in such sick way, he just couldn’t manage to win her love and he sexually abuses her at their very wedding night. Arturo decides to rebuild his life when his son’s mother dies and after learning Julia is pregnant with Eladio’s child. This is how he starts a family with Nina, an attractive but frivolous and self-interested woman. Years go by and destiny intersects Arturo’s and Eladio’s paths again since their children, Regina and David, fall in love with each other. Country of origin: Mexico Year: 2015 Format: Telenovela Duration: 150 60’ Languages: Spanish

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DISBOOK #8 | 2016 — FIRST LOOK AVEC TELEVISA

I DON’T TRUST MEN ANYMORE

THE ROSE OF GUADALUPE

Synopsis Following the murder of her father, young and humble Maria Dolores met Maximiliano, an honest lawyer who offered to help her. Although there was an attraction between them, Max was about to walk down the aisle and Maria was dating Daniel, an unscrupulous junior who tricks her into a fake wedding, leaves her pregnant and sets her up for a murder he committed. Maria gives birth in prison, but Daniel legally takes her son from her. While proving her innocence, she and Max fall in love. Now that she’s free, Maria Dolores is ready to take on any challenge in order to get back her son and the man she loves.

Synopsis A miracle seemingly granted by the Virgin of Guadalupe in response to a prayer to a symbolic white rose will bring about radical change in their lives in this family entertainment series that presents different stories of tragedy and misfortune, based on real people who find themselves in desperate situations. It’s a series that offers an uplifting message, full of hope and encouragement.

Country of origin: Mexico Year: 2014 Format: Telenovela Duration: 150 60’ Languages: Spanish, English and French

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Country of origin: Mexico Year: 2008 Format: Series Genre: Drama Duration: 324 60’ Languages: Spanish and English


FIRST LOOK AVEC TELEVISA — DISBOOK #8 | 2016

STREET’S VIRGIN Synopsis Juana, a humble, joyful and proactive woman was given a scholarship to study in a University abroad. Mauricio Vega, Editor of The Truth Magazine, is obsessed with the only thing his wife can’t give him, a child. Mauricio has managed to convince his wife, Carlota Rivas, to try a surrogate mother. It is at the gynecologist’s office where Mauricio and Juana’s destinies will be intertwined. Juana´s and the surrogate mother’s names are switched by accident, and Juana is artificially inseminated with Mauricio’s semen. Year: 2013 Format: Series Genre: Traditional Duration: 120 60’ Languages: Spanish. Available in English and French

I DARE YOU TO LEAVE Synopsis This is a heartbreaking story in which power, envy, selfishness and desire for ownership will tragically mark the deep love Paulina and Adrián feel for each other. The young couple will have to fight against a past that marked their families’ fate and now demands justice. On one hand, Paulina’s father, Gonzalo Murat, who pretends to be an impeccable man, won’t accept Adrián since he thinks he is beneath her social status. On the other hand, there is Julieta, who looked after her brother Adrián since he was little and who feels a profound love for him that borders in obsession so, in her eyes, no woman is enough for her brother; but most importantly, she feels a special kind of hate towards Paulina for being the daughter of her father’s murderer and she is willing to go to any lengths to separate them. Paulina and Adrián will defend the great love they feel against all odds, even if that costs them their very lives. Country of origin: Mexico Executive Productor: Carlos Moreno Laguillo Year: 2015 Format: Telenovela Genre: Traditional Duration: 150 60’ Languages: Spanish, English and French

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