Guide du visiteur: DIVA, a Brilliant Story - pièces maîtresses

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DIVA,

a Brilliant Story Découvrez 30 pièces maîtresses

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Bienvenue Cher visiteur, chère visiteuse Au nom de toute l’équipe, je vous souhaite la bienvenue au musée du diamant, des bijoux et de l’orfèvrerie : DIVA. Le quartier où se situe DIVA était (et est) depuis plus de 500 ans celui où les orfèvres résidaient, travaillaient et vendaient leur production. Dans ces rues, Anvers a forgé sa réputation de centre mondial du diamant et de l’orfèvrerie. Ainsi, la cour intérieure de DIVA, la place Leonie Glass, est attenante à la Zilversmidstraat (rue des orfèvres), une rue mentionnée dès 1264 comme la Platea Argentariorum et depuis 1307 comme la Silversmitstrate. Dans cette rue habitaient des orfèvres, dont le plus anciennement connu – depuis 1288 : Petrus Aurifaber, le nom latin de Pierre l’Orfèvre. Sur la Grand-Place se trouvait la maison Spaengien, dont le rez-de-chaussée faisait office au XVIe siècle de halle de vente : sur plus d’une vingtaine d’étals, des joailliers et des orfèvres proposaient leurs bijoux à la vente. Un peu loin, dans la Zwartzusterstraat (rue des Sœurs noires), une rue commerçante très animée à l’époque, des négociants en diamants et pierres précieuses étaient établis. En témoignent les maisons qui répondent au nom de « Diamant » et de « Rubis ». Dans la Hofstraat (rue du Jardin), à 300 mètres du musée, s’érige la maison qui porte le nom «Den Rhyn» (Rhin) et derrière laquelle se dissimule un bâtiment 1


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du XVIe siècle avec une cour intérieure. L’ensemble constitue l’Oude Beurs (l’ancienne Bourse) où se réunissaient des marchands nationaux et internationaux au XVIe siècle pour y acheter et y vendre des marchandises. La bourse est reliée à la maison de la Guilde anversoise des orfèvres. En un mot comme en cent, le quartier autour du musée DIVA était longtemps le lieu incontournable pour qui était en quête d’objets en or, en argent ou sertis de pierres précieuses. Découvrez de comparables objets et bijoux éblouissants que DIVA met en lumière dans sa présentation de la collection permanente DIVA, a Brilliant Story. Cette visite vous fait découvrir le nec plus ultra de la collection de DIVA. Je vous souhaite une belle et agréable visite de notre musée. Eva Olde Monnikhof Directrice de DIVA

Laissez vos yeux s’habituer aux salles obscures dans lesquelles DIVA fait briller ses joyaux. 3


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Cabinet des Curiosités : collectionner et inspirer Au cours du XVIe siècle et au début du XVIIe, Anvers était un centre mondial d’objets de luxe, venus des quatre coins du monde : vous les retrouverez dans le Cabinet des Curiosités de DIVA. L’engouement pour les collections d’art qu’Anvers affichait au Siècle d’Or et à son crépuscule constitue le thème d’une interprétation contemporaine d’un cabinet d’art.

Rendez-vous à gauche dès que vous entrez dans le Cabinet des Curiosités, où vous trouverez à votre gauche la première pièce maîtresse de la visite. 5


Pendentif de diamants taillés en forme de rose et émail Europe occidentale, 1640-1660 Collection de l’église Saint-Willibrord à Anvers, en dépôt à DIVA, B503/4 Ce bijou se trouve à droite de la cruche aux motifs de tulipes, mur 3 .

Ce pendentif est serti à l’avant de diamants taillés en rose, une taille développée à Amsterdam, plus ancienne que la taille brillant et moins scintillante. La taille en rose d’Amsterdam se compose de 24 facettes triangulaires, dont six facettes se rejoignent en pointe sur la partie supérieure de la pierre. Par-dessous, la taille est plate. La taille en rose se caractérise par la pose du diamant sur une feuille, le plus souvent une feuille d’argent ou d’étain, qui accentue la couleur blanche et la brillance du diamant. À l’arrière, le bijou était doté d’une petite boîte, mais le couvercle a disparu. La face arrière est décorée de fleurs et de tulipes en émail. Entre 1634 et 1637, le négoce des bulbes de tulipes a donné lieu à une bulle spéculative. Les tulipes étaient très précieuses et au cours de ce qu’on a appelé la folie des tulipes, on échangeait même des immeubles le long des canaux amstellodamois contre des bulbes de ces fleurs.

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Le motif de la tulipe est récurrent dans l’art du milieu du XVIIe siècle. Ce bijou est l’un des rares vestiges de cette période. Plusieurs portraits et ébauches nous apprennent que des pendentifs analogues étaient dotés d’un ruban avec un nœud qui faisait partie du bijou. Qui regarde attentivement découvre un petit anneau au bas du pendentif auquel était sans doute accrochée une perle.


Bague en or avec diamants et émail Europe, vers 1670-1690 Collection Fondation Roi Baudouin, Fonds Christian Bauwens, en dépôt à DIVA, B512/25 Ce bijou se trouve sous le pendentif aux diamants taillés en rose.

Une bague qui se compose d’un diamant central entouré de petits diamants densément sertis tout autour s’appelle aussi une bague marguerite. Cette bague du XVIIe siècle est un bijou rarissime. Des bagues à entourage ovale avec un couvercle à charnière et un portrait en miniature sur la face intérieure sont en effet exceptionnelles. La bague peut être considérée comme un souvenir à un défunt ou comme une bague de fiançailles. Dans le premier cas, le personnage du chaton ferait référence au Christ ressuscité qui est apparu à Marie Madeleine en jardinier. Dans le second cas, il serait fait référence à la fertilité printanière, la corde sur l’épaule du jardiner serait une preuve de son dévouement et la rose symboliserait l’amour.

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Hanap en argent en forme de chouette Maître au pélican, Anvers, 1548-1549 Collection Fondation Roi Baudouin, en dépôt à DIVA, B512/1 Cet objet se trouve au centre du mur 2 , dans une vitrine noire.

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Les hanaps à chouette sont des go­ belets en forme de chouette. Durant les XVIe et XVIIe siècles, ces hanaps étaient très convoités aux Pays-Bas et dans les territoires germaniques. Cette coupe constitue le plus ancien modèle connu arborant l’emblème d’Anvers. Son corps en noix de coco en fait un exemplaire précieux et exotique. À l’époque où elle a été réalisée, la Ville sur l’Escaut était un centre de commerce international. Les marchands portugais impor­taient en Europe de l’Ouest des curiosités exotiques venues d’Af­rique, d’Inde et d’Amérique telles que des noix de coco, des nautiles et des œufs d’autruches, principale­ment par le port d’Anvers. Les noix de coco étaient convoitées en raison de leurs prétendues vertus médic­inales. On croyait que si une per­sonne ingérait du poison à son insu en portant ses lèvres à une coupe en noix de coco, elle ne risquerait rien, car le poison serait neutralisé par ce fruit exotique. Sur le col de la chou­ette d’Anvers, dissimulé sous sa tête amovible, se cache un vers gravé en vieux néerlandais : « Als alle ander fogels sin thoe neste sois min flige beste ». Ce vers peut être traduit de la sorte : « c’est quand tous les oiseaux dorment dans leur nid que je vole le mieux ».


Tazza dorée Maître à l’onciale M, Anvers, 1548-1549 Collection DIVA, S79/356 Cet objet se trouve au mur 5 en face du hanap en forme de chouette.

Sous influence italienne, la mode de la coupe large sur un haut pied atteint déjà nos contrées avant 1550. Ce type de coupe, appelée tazza ou copschale, servait aussi à présenter des fruits, frais ou confits, et autres friandises. Les coupes avaient en outre une fonction diplomatique : elles faisaient notamment l’objet de présents officiels, de prix à gagner lors d’une loterie ou de trophée pour des tournois de tir à l’arbalète ou de joutes verbales. Le motif ondulé de cette coupe sur pied bas offre un jeu de couleurs lorsque celle-ci est remplie de vin rouge.

Continuez jusqu’à la salle suivante en passant par le couloir à côté du tableau (reproduction) de la déesse Flora. Devant s’érige un mur rempli de tabatières. 9


Tabatière en or avec diamant et portrait miniature du roi Léopold II C.M. Weishaupt, Hanau, vers 1875-1883 Collection Fondation Roi Baudouin, Fonds Christian Bauwens, en dépôt à DIVA, B512/9 Les boîtes pour tabac à priser étaient surtout à la mode pendant le XVIIIe siècle, mais elles étaient encore très populaires au XIXe. Leur façonnement pouvait varier, passant de la simplicité du cuivre aux exemplaires sertis de diamants, d’émail ou de miniatures. Tout comme les montres de gousset, les tabatières affichaient l’opulence, mais aussi les préférences et le goût de leurs propriétaires. Dans les cercles princiers, les tabatières faisaient l’objet de présents appréciés et prestigieux, comme cette tabatière réalisée à l’occasion de la naissance de l’archiduchesse Élisabeth Marie d’Autriche, fille du prince héritier Rodolphe d’Autriche-Hongrie et de la princesse Stéphanie de Belgique. Au XIXe siècle, l’entreprise C.M. Weishaupt, établie à Hanau, vendait des tabatières inachevées que des orfèvres de cour, comme Auguste Dufour, adaptaient selon les souhaits des clients. Pour cet exemplaire, le roi Léopold II a commandé, vers 1883, l’intégration à l’objet de son portrait entouré de diamants.

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Tabatière en or décorée de rocaille Pierre Croissant, Paris, 1739-1740 Collection DIVA, Legs Pierre Lunden, S75/139 La tabatière en or est basée sur un dessin du célèbre orfèvre français Juste-Aurèle Meissonnier. C’est un bel exemple du style rococo, et l’exécution est d’excellente qualité. La boîte a été offerte en 1815 par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas à Jean van Hal, arrièregrand-père du jonkheer Pierre Lunden, en remerciement de son aide dans le rapatriement à Anvers des tableaux de Pieter Paul Rubens. Ceux-ci avaient en effet été transférés à Paris au temps de la domination française. C’est avec cette tabatière précieuse que Guillaume Ier prouva la grande estime qu’il portait au Van Hal.

Qui était l’écuyer Pierre Lunden ? Pierre Émile Lunden (1887-1975) était issu d’une grande famille de la noblesse anversoise. Ses ancêtres avaient des liens avec Pierre Paul Rubens (1577-1640) par le biais d’Hélène Fourment, la seconde épouse du célèbre maître. Pierre Lunden, qui dirigeait une compagnie d’assurance à Bruxelles, était un grand amateur d’art et de musique. Après avoir collectionné de la porcelaine chinoise, il se forgea une collection d’orfèvrerie principalement composée d’objets des XVIIe et XVIIIe siècles en provenance des Pays-Bas méridionaux. Ces deux collections faisaient partie de son intérieur. En 1975, Pierre Lunden légua sa collection d’orfèvrerie au musée de l’Orfèvrerie Sterckshof de la province d’Anvers, l’actuel DIVA. 11


Gobelet à moulin en argent Maître de l’étoile à 6 branches, Anvers, 1603-1604 Collection DIVA, S67/51 Cet objet se trouve au mur 8 .

Ce moulin en argent aux décorations et personnages en miniature gravés est un gobelet ingénieux. Un orfèvre anversois, appelé « le maître de l’Étoile à six branches » en raison de son chef-d’œuvre, a confectionné ce gobelet en 1603-1604. À cette époque, les gobelets-moulins étaient depuis quelque temps déjà des objets d’amusement lors de festivités ou de jeux de boisson : on ne pouvait en effet les déposer qu’après les avoir vidés. Par le biais d’une pipette, les ailes du moulin étaient actionnées et aussi longtemps qu’elles tournaient, on pouvait boire. Si le gobelet n’était pas vidé à temps, la montre du moulin indiquait la quantité de godets supplémentaires que le joueur devait encore boire.

Continuez vers la salle avec la banquette. 12


Le salon exotique Des objets et des matériaux rares et exotiques, provenant d’Asie et d’Afrique, continuent à fasciner et à émerveiller les élites européennes. Ces engouements donnent lieu à de véritables rages : chinoiseries, turqueries, indomanie, égyptomanie et japonisme. L’inspiration d’Asie et d’Afrique exerce une grande influence sur les arts plastiques, les arts appliqués, la mode et l’orfèvrerie.

Broche en forme de paon avec diamant, saphir, émeraude, rubis et perles D’après une création de Gustave Baugrand, France, 1867 ou plus tard Collection DIVA, DMK05/1 Vous trouverez ce bijou directement derrière le coin à votre droite.

La broche en forme de paon témoigne d’un savoir-faire incomparable. Le plumage de l’oiseau a été serti de pierres précieuses selon la technique en tremblant, ce qui les fait vibrer. Les rubis, originaires de Birmanie (l’actuel Myanmar), sont d’une qualité absolument exceptionnelle. Les saphirs proviennent de Ceylan (l’actuel Sri Lanka) et les émeraudes d’Inde. En 1867, Baugrand présenta une broche en forme de paon à l’Exposition universelle de Paris. Il exposa le joyau aux côtés d’autres bijoux, de pièces d’orfèvrerie et

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d’objets de style égyptien. Il répondait ainsi à l’intérêt que l’époque portait aux fouilles de l’égyptologue Auguste Édouard Mariette et à l’inauguration du canal de Suez qui approchait à grands pas.

Broche avec diamants taillés en rose et en table Probablement Grande-Bretagne, vers 1780 Collection DIVA, DMK02/2 Ce bijou se trouve au même mur 12 que la broche-paon.

L’aigrette européenne s’inspire du sarpech, un bijou indien qui orne les turbans. Souvent, cette épingle à turban sertie de pierres précieuses comportait des plumes et des perles. À partir du XVIIe siècle, les plumes d’oiseaux sont graduellement remplacées en Europe par des bijoux en forme de plumes, avec des diamants sertis dans de l’argent. Les évolutions de la mode ont permis aux aigrettes du XVIIIe siècle d’être épinglées. Du coup, les hommes européens les ont attachées à leur chapeau, alors que les femmes ornaient leur coiffure ou leur vêtement de ces bijoux. À cet exemplaire, on ajoutait une épingle à hauteur de la deuxième plume afin de pouvoir porter le bijou comme une broche.

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Cafetière en argent Jean-Louis Philippront, Ath, 1783 Collection DIVA, Legs Pierre Lunden, S75/31 Cet objet se trouve au même mur 12 .

Ce type de cafetière est dérivé des modèles persans en cuivre, qu’on reconnaît à leur long cou étroit. L’argent étant un bon corps conducteur, la cafetière pouvait devenir très chaude. C’est pourquoi l’anse était en bois, un matériau dont la température reste stable, ce qui permettait de ne pas se brûler en versant le café. Au Moyen-Orient, le café était une boisson coutumière depuis le milieu du XVe siècle. En 1615, les premiers grains de café sont arrivés en Europe via Venise. Ils furent conservés dans des cabinets de curiosités comme une trouvaille exotique. Vers 1650, l’importation de café a commencé à prendre de l’essor et les premiers « cafés » européens ont ouvert leurs portes.

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Au cours des siècles, les fidèles ont offert des bijoux à l’Église, et en particulier à la Sainte Vierge. Ces bijoux étaient souvent offerts sur des coussinets d’apparat ou cousus dans des cadres, afin de les porter en grande pompe pendant les processions de la Madone, la statue de la Vierge. Celle-ci en était aussi littéralement couverte.

Cœur flamand surmonté d’un trophée et diamant taillé en rose Dionisius Suerickx, Malines, 1832-1869 Collection DIVA, S75/182

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Le Cœur flamand est un bijou typique qu’on offrait souvent à l’Église. La signification exacte des Cœurs flamands est inconnue. La dévotion prononcée que le peuple portait à la Sainte Vierge, qui se manifestait en particulier à Anvers aux XVIIIe et XIXe siècles, paraît être à l’origine des Cœurs flamands. Le lien qui relie la ville sur l’Escaut à la Vierge Marie, sa sainte patronne, remonte au XIIe siècle.


Le Cœur flamand est constitué d’une partie en forme de cœur avec au centre un diamant surmonté d’une couronne ou d’un trophée, qui peut être constitué d’un flambeau, d’un carquois et d’un arc renvoyant aux attributs de Cupidon, le dieu de l’amour et symbolisant la victoire de l’amour. D’après quelques spécialistes de l’orfèvrerie, le diamant au centre est le symbole du cœur de la Vierge elle-même. DIVA possède plusieurs Cœurs flamands. Les disparités de choix et de qualité des matériaux soulignent que le bijou était apprécié par des classes sociales diverses.

Ostensoir-soleil partiellement doré Jan Pieter Antoon Verschuylen, Anvers, 1861 Collection DIVA, S2013/9 Cet objet se trouve au centre du mur 15 .

Un ostensoir fait partie de l’orfèvrerie liturgique de l’Église catholique romaine. Dans ce récipient est exposée l’hostie consacrée. L’hostie est insérée dans un support en forme de lune (lunule). Son premier emploi remonte au XIIIe siècle. À dater du Baroque, l’hostie est plus fortement mise en valeur par les rayons de soleil qui symbolisent le triomphe divin.

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Broche à motifs égyptiens en platine sertie de diamants, rubis, onyx et émeraude Lacloche Frères, Paris, 1926 Collection DIVA, DMK03/7 Ce bijou se trouve au mur 13 , à droite de l’ascenseur.

Au centre de la broche, entourée de diamants, une figure égyptienne tient une feuille de papyrus. Cette plante, qui pousse le long des rives du Nil dans la moitié septentrionale et fertile de l’Égypte, symbolise la croissance, la jeunesse et la force. Les Égyptiens transformaient le papyrus en matériau sur lequel écrire. À travers les hiéroglyphes, beaucoup de connaissance de la civilisation égyptienne a pu être transmise. Sur les faces latérales de la broche et au-dessus de la figure, des hiéroglyphes sont découpés. En Europe, l’expédition napoléonienne de 1798 déclenche un très vif intérêt pour l’Égypte. L’Égyptomanie connaît un essor après la découverte et les fouilles de la tombe de Toutankhamon en 1922. L’industrie cinématographique et celle du luxe s’imprègnent de sujets et de motifs égyptiens, ce qui se traduit par des bijoux, des meubles, des décorations d’intérieur et divers accessoires.

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Pendentif Art nouveau en or jaune avec émail plique à jour, diamants taillés en brillant (taille ancienne), labradorite et grenat andradite Léopold Van Strydonck, Bruxelles, vers 1900 Collection DIVA, S87/39 Ce bijou se trouve au mur 14 , à gauche de l’ascenseur.

Par sa forme, le pendentif renvoie à la fougère corne d’élan, une plante qui croît sur d’autres plantes vivantes sans leur soustraire de nourriture. Le fin feuillage est garni d’émail plique-à-jour transparent. L’émail est de la poudre de verre colorée, vitrifiée à haute température. Au bas du bijou, sur la labradorite en forme de goutte d’eau, on dirait des libellules. Le diamant n’a joué qu’un rôle modeste dans l’Art nouveau, mais ce pendentif constitue une exception. L’Art nouveau est l’un des noms donnés à ce style décoratif qui a connu son apogée autour de 1900. D’autres pays emploient le terme Jugendstil. Les deux termes se recouvrent et la Belgique était pionnière en la matière avec l’architecture de Victor Horta. En joaillerie, l’orfèvre parisien René Lalique en est une figure clé. En Belgique, c’est Léopold Van Strydonck, ainsi que Philippe Wolfers, qui ont imposé le courant de l’Art nouveau dans la joaillerie et l’orfèvrerie.

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Atelier : Création et savoir-faire Orfèvrerie et taille de diamant dans un atelier intemporel. Un coup d’œil dans la coulisse réunit le présent et le passé. Regardez les outils aux murs. Dans les ateliers, on utilise à peu près les mêmes outils depuis des siècles. Bon nombre de techniques sont en effet séculaires et toujours appliquées à ce jour, serait-ce de manière adaptée. La véritable innovation se situe au niveau de l’usage des ordinateurs, du laser et des imprimantes 3D. Ces évolutions permettent de travailler avec plus de précision.

• Visionnez le film qui montre la production d’une bague. • Prenez place sur un tabouret devant les écrans tactiles : à gauche, vous pouvez découvrir davantage sur le diamant ; à droite, sur l’orfèvrerie. Écoutez aussi les récits personnels de tailleurs de diamant et d’orfèvres. • Ouvrez les tiroirs pour observer quelques objets qui illustrent les techniques décrites. 21


Paire de bols granulés David Huycke, Saint-Nicolas, 1996- 1998 Collection DIVA, S98/15 Ces objets se trouvent au centre de l’étagère de droite.

À partir du XVIe siècle, des objets utilitaires en argent sont décorés de rangs de perles. À ce jour, les orfèvres utilisent des perles, des granules ou des boules en argent. David Huycke se sert de manière innovante de ces granules et confectionne ses bols en soudant les boules les unes aux autres.

Saupoudreuse en argent Leonard Joseph Ferrier, Anvers, 1765 Collection DIVA, S2019/1 Cet objet se trouve sous les bols en granules.

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Une saupoudreuse est utilisée à table pour saupoudrer un plat de sucre, de poivre ou d’un autre condiment. Contrairement à d’autres saupoudreuses exposées dans cette salle, cet exemplaire de l’orfèvre Léonard Joseph Ferrier (°1726) est totalement ajouré. Filigrane, feuilles et rocailles torsadées s’entrelacent. Selon ses propres dires, Ferrier disposait d’une technique secrète pour couler l’argent qui lui permettait de surpasser tous les autres orfèvres. Le motif ajouré de la saupoudreuse est en effet particulièrement fin.


Replique Lesotho Promise Collection DIVA, S2017/12 En remerciant DIAMCAD Cette réplique se trouve à gauche de notre écran de télévision et à droite de la tabatière.

Bien que le nombre de tailleries anversoises de diamant soit limité aujourd’hui, Anvers a gardé sa renommée, garante d’une qualité exceptionnelle. Quelques tailleries à haute technologie dans le quartier diamantaire anversois se focalisent sur la taille de grands diamants de très haute valeur. C’était le cas, en 2006, d’un diamant brut de 603 carats trouvé dans la mine de Letseng au Lesotho. La pierre, qui était alors le 15e plus gros diamant jamais trouvé, fut baptisée du nom de Lesotho Promise. Safdico et Graff Diamonds ont acheté le diamant brut pour 12,36 millions de dollars et ont décidé de faire examiner et tailler la pierre à Anvers. Au cours d’un processus long de 18 mois, elle s’est transformée en 26 diamants dans diverses tailles. Grâce à leur couleur D (blanc exceptionnel +), la valeur collective des diamants taillés a été évaluée à 50 millions de dollars. Vous voyez ici des reproductions, tant de la pierre brute que des diamants taillés, qui forment ensemble le collier Lesotho Promise.

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L’espace du marché : réseau et confiance Le commerce du diamant se déroule depuis des siècles par le biais de réseaux internationaux. La confiance est l’élément essentiel d’un négoce dans lequel une simple poignée de main scelle une affaire avec des millions de dollars à la clé. À Anvers, cela fait plus de 550 ans que le diamant est traité. Cette longue histoire a connu des hauts et des bas. Une constante dans le négoce du diamant est sa dimension internationale et les diverses nationalités ou communautés qui y prennent part. Ce multiculturalisme joue également un rôle dans le quartier diamantaire contemporain d’Anvers, où s’échangent 84 % de tous les diamants bruts et 50 % de tous les diamants taillés du monde. On peut donc vraiment appeler Anvers la ville du diamant.

• Découvrez d’où vient le diamant brut et comment la pierre est extraite sur les écrans tactiles autour du globe terrestre. • Le globe terrestre illustre la manière dont le diamant a voyagé jusqu’à Anvers depuis le XVIe siècle. Les différentes mappemondes sont liées à sept courts métrages qui mettent en lumière six personnages historiques ayant joué un rôle important dans le négoce du diamant à Anvers au fil des siècles. Le dernier film lève un coin du voile sur le commerce diamantaire de nos jours. 25


Bague avec diamant taillé en pointe Trouvée à Nieuwlande (Zélande), vers 1500-1530 Collection DIVA, S91/6 Ce bijou se trouve immédiatement à droite en entrant dans la salle, dans la vitrine 1

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Cette bague en or est l’une des plus anciennes dans la collection de DIVA et la taille de ce diamant est une des plus anciennes qui soient : la taille en pointe. Les faces sont polies alors que la forme naturelle du diamant, un octaèdre avec une pointe en haut et une en bas, est conservée. Ce diamant a peut-être l’air foncé, mais le diamant ne peut briller que par la réfraction de la lumière qui opère sur les multiples surfaces taillées appelées facettes. La taille en pointe n’ayant que huit facettes, la pierre brille beaucoup moins qu’un diamant de taille brillant qui a 57 ou 58 facettes. La monture couvre en outre la moitié du diamant, ce qui influence aussi la maigre réfraction de la lumière et le peu de brillance.

Bijou de corsage avec diamant taillé en table Probablement péninsule ibérique, seconde moitié du XVIIe siècle Collection DIVA, DMK96/1 Ce bijou se trouve dans la vitrine 2 .

Le bijou se compose d’un large motif incurvé, d’une couronne et de cinq petits pendentifs. Plus de 100 diamants taillés en table sont 26


insérés dans un motif floral ajouré. Le style renvoie à la péninsule ibérique où, à la fin du XVIIe siècle, l’orfèvrerie était aussi appréciée que les pierres précieuses elles-mêmes. Ces bijoux de corsage avaient souvent deux agrafes au dos qui permettaient de fixer le bijou au corsage de la robe. L’épingle de celui-ci a été ajoutée par la suite.

Raquette de tennis ECC Peter Varozza, Arent & Van Leeuw, Anvers, vers 1986 Collection AWDC, en dépôt à DIVA, B534/1 Cet objet se trouve dans la vitrine 7 .

Cette raquette de tennis en or sertie de 1.617 diamants n’illustre pas que le savoir-faire anversois, mais aussi l’offre de diamants d’excellente qualité. Tous les diamants de cette raquette sont en effet de couleur E ou F, ce qui signifie qu’ils sont d’un blanc exceptionnel, très rare. Les lettres ECC font référence au tournoi de tennis European Community Championship, qui avait lieu tous les ans à Anvers jusqu’en 1998. En 1985, le joueur de tennis Ivan Lendl a pu emporter la première exécution, pour avoir gagné le tournoi pour une troisième fois en moins de cinq ans. Après lui, aucun autre champion masculin de tennis n’a réussi ce tour de force, ce qui explique que nous pouvons maintenant l’admirer ici.

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Salle à manger : luxe et élégance Une table chargée d’orfèvrerie a longtemps été un symbole du prestige. Au cours du XVIIIe siècle, la table s’est enrichie de divers objets servant une culture culinaire de plus en plus raffinée : des fioles pour l’huile et le vinaigre, des salières, des pots de moutarde, des moulins à poivre, des sucriers, des sauciers, des terrines, etc. Découvrez dans la salle à manger de DIVA d’orfèvrerie déployée sur les belles tables du XVIIIe au XXe siècle.

• Par les écrans tactiles sur la table, vous découvrez cinq personnages historiques et leurs habitudes alimentaires. • Ouvrez les tiroirs pour plus d’informations sur le type d’objets disposés sur la table. • Ou grimpez sous la table aux salières pour une photo unique. 29


Terrine de la famille De Meester Joannes Cornelius Hendrickx, Malines, 1782 Collection Fondation Roi Baudouin, Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché, en dépôt à DIVA, B512/6 Cet objet se trouve au centre de la salle.

Au XVIIIe siècle, d’après l’exemple de la cour de France, une profusion de plats étaient posés simultanément sur la table lors de grands dîners. Un assortiment de goûts, de saveurs, de textures et de formes devait faire sensation, non seulement au niveau des papilles, mais des yeux aussi. Cette façon de présenter les plats fut baptisée « service à la française » au XIXe siècle, lorsque la mode était passée au service dit « à la russe », où les plats se servaient les uns après les autres. Les terrines étaient une valeur sûre du « service à la française » et contenaient de la soupe ou du ragoût. En 1782, Joannes Cornelius Hendrickx (1740-1811) en a fabriqué un exemplaire particulier en style Louis XVI sur commande de Pierre de Meester (1724-1784). Les terrines en argent produites dans les Pays-Bas méridionaux au XVIIIe siècle sont assez rares et n’étaient fabriquées que dans des centres de production où vivait une clientèle fortunée. Cet objet précieux richement décoré a sans aucun doute animé les conversations lors des dîners et mis en avant le statut social de son propriétaire. Dans la décoration, on distingue le blason de la famille De Meester ainsi que plusieurs instruments de musique. 30


Demi-parure avec saphir, perles et diamants taillés en rose Arthur Dufour, Bruxelles, 1896-1877 Collection Fondation Roi Baudouin, Fonds Christian Bauwens, en dépôt à DIVA, B512/8 En entrant dans cette salle, le bijou se trouve du côté opposé.

Le terme parure désigne un ensemble de bijoux assortis qui se portent conjointement. Ces ensembles assortis peuvent être composés d’un peigne à cheveux, d’un diadème, de boucles d’oreilles, d’un collier, d’une broche, d’une boucle et de bracelets. Une demi-parure se compose la plupart du temps d’un collier ou d’une broche, qu’accompagnent des boucles d’oreilles ou un bracelet, le tout bien assorti. Dans ce cas, il s’agit d’une broche qui peut se transformer en un pendentif et deux boucles d’oreilles. Cet ensemble de bijoux est conservé dans son étui original qui porte le sceau doré du joaillier de la cour de Belgique, Arthur Dufour. Le bijou répond parfaitement aux impératifs de la mode française du Second Empire (1852-1870). Les dames fortunées se harnachaient de crinolines de soie et portaient, à la moindre fête ou cérémonie, de somptueux bijoux en diamant qui scintillaient à la lumière des bougies. À partir de 1867, le diamant devint beaucoup plus accessible grâce à la découverte des gisements de diamants en Afrique du Sud. Les maisons de joaillerie connurent alors un essor considérable. 31


Chope en argent Jean Dufour & Frères, Bruxelles, vers 1862 Collection DIVA, S2020/30 En entrant dans la salle, cet objet se trouve immédiatement à gauche..

Les chopes étaient souvent fabriquées en céramique, en porcelaine, en verre ou en étain. Une chope de cette dimension en argent est d’une extrême rareté pour la Belgique, certainement si richement décorée. La fonction de l’objet est vraisemblablement aussi la source d’inspiration de ses ornements. Sur le couvercle, on reconnaît des outils de brasserie et les ingrédients qu’on utilise pour brasser de la bière, dont un bâton mélangeur et du houblon. L’anse est formée par une silhouette masculine habillée en brasseur. Sous le bec verseur, un mascaron est représenté avec une grappe de raisins dans les cheveux, une référence à Bacchus, le dieu romain de la joie et l’ivresse. La scène principale de la chope se déroule devant une auberge. Plusieurs personnes chantent, dansent, boivent et s’amusent visiblement. L’image ressemble beaucoup à celles que le peintre anversois David Teniers le Jeune (1610-1690) a représentées sur ses tableaux ainsi qu’à des estampes ultérieures de fêtes de villages qui s’en inspirent. 32


Le fabricant de cette chope, l’entreprise bruxelloise Jean Dufour & Frères, a joué un rôle important dans le développement de l’orfèvrerie et de la joaillerie belge à partir de 1829. Qui plus est, ces joailliers, bijoutiers et orfèvres était fournisseurs de la cour de Belgique.

La prochaine salle, le Coffre-fort, se trouve au premier étage. Suivez les indications vers l’escalier et poursuivez la visite de l’exposition. Si vous préférez prendre l’ascenseur, vous pouvez le prendre dans le Cabinet de Curiosités. 33


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Coffre-fort : authenticité et transparence Vrai ou faux ? La valeur intrinsèque des pierres et des métaux précieux séduit et attire les faussaires et les escrocs. Comment reconnaître un diamant naturel ? Que nous racontent les poinçons sur les objets en argent ?

Répondez aux thèses sur les cartes au milieu de la salle. La réponse vous renvoie à l’information dissimulée dans les tiroirs et les armoires du Coffre-fort. 35


Pendentif avec sirène Probablement Reinhold Vasters, vers 1870-1880 Collection DIVA, DMK10/1 Ce bijou se trouve au centre, du côté droit en entrant dans la pièce.

De prime abord, ce pendentif semble être un bijou Renaissance du XVIe siècle, une époque où les bijoux colorés et sculpturaux assortis de grosses pierres précieuses taillées en table et d’émail jouissaient d’une grande popularité. En dépit de ces éléments, un œil d’expert avisé peut constater qu’il ne s’agit pas d’un pendentif du XVIe siècle, mais bien d’un bijou fabriqué à la fin du XIXe siècle ; en effet, la technique de joaillerie, la finition et la forme des figures ne trompent pas. À partir de la première moitié du XIXe siècle, les bijoux Renaissance connurent une immense popularité durant la période romantique et lors des bals costumés. L’attrait considérable qu’exerçaient les bijoux du XVIe siècle, ainsi que leur offre limitée contribuèrent rapidement à l’apparition de contrefaçons et d’imitations capables de tromper la vigilance des antiquaires et des collectionneurs les plus avertis.

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Reproduction Dans le coffre 2025, vous pouvez voir une reproduction du Commandement 1447 qui interdit le commerce de fausses pierres (précieuses). L’original est conservé aux Archives de la ville d’Anvers (Chambre des Privilèges, Livre des Commandements du Magistrat d’Anvers) Traduit en langage contemporain, il est écrit que : « Dans l’enceinte de la ville d’Anvers, personne n’achètera, ne vendra, ne donnera en gage ou ne fera commerce de fausses pierres ou d’imitations de pierre après que ces pierres sont montées dans de l’or, de l’argent ou du cuivre doré, qu’il s’agisse d’imitation de diamants, de rubis, de rubis spinelle, d’émeraudes, de saphirs ou toute autre imitation. » Ce document démontre que l’industrie diamantaire anversoise remonte au moins à 570 ans.

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Boudoir : diamants de diva Les diamants frappent l’imagination, tout comme les divas qui s’en parent et défraient la chronique. Laissez-vous éblouir par le boudoir de DIVA. Le musée présente quelques tendances de la mode des bijoux du XIXe et du XXe siècle. L’accent est mis sur les bijoux en diamant et sur les femmes qui font florès en les portant et donnent vie à ces flamboyants objets précieux.

À certains endroits, des écrans sont intégrés. Vous y trouvez de l’information sur les bijoux exposés, à savoir qui les a portés et de quelle manière. 39


Bijou en forme de serpent avec un rubis et des diamants taillés en rose et brillant ancien France, vers 1860 Collection DIVA, DMK99/4 Ce bijou se trouve au centre de la vitrine 1

de droite quand

vous entrez dans la salle du coffre-fort.

Ce bijou en or est recouvert d’émail transparent sur une base à la gravure squamiforme, ce qui lui confère l’illusion d’une peau de serpent. Le bijou est constitué de maillons coniques reliés les uns aux autres. Grâce à cette flexibilité, le serpent peut aussi bien être accroché autour du cou qu’autour du poignet. Cette pièce date de 1860, une période où les bijoux en forme de serpent étaient hautement convoités. Pourtant, ce ne fut pas toujours le cas : durant des siècles, la foi chrétienne a assimilé le serpent au diable. Cette conception a progressivement évolué au XVIIIe siècle avec la découverte d’artefacts datant de l’Antiquité. Mais c’est la reine Victoria qui a rendu le serpent réellement populaire comme motif de bijou après avoir porté un bracelet serpentin lors de sa première intervention politique en tant que reine d’Angleterre fraîchement couronnée, en 1837. Elle a voulu signifier de la sorte qu’elle possédait ou aspirait à posséder la sagesse d’un serpent.

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Collier en style guirlande avec diamants taillés en taille européenne ancienne, rose, brillant ancien et octaèdre Probablement Lacloche Frères, Paris, 1900-1910 Collection DIVA, DMK05/2 Ce bijou se trouve dans la vitrine 2 .

À la Belle Époque, la mode se caractérisait par des tissus sensuels et voluptueux, des quantités excessives de dentelle et les détails très travaillés. La silhouette en forme de S, dessinée par un nouveau type de corset, mettait particulièrement en valeur le buste et le cou. En soirée, les cols boutonnés en tulle ou en dentelle étaient remplacés par des décolletés plongeants parfaitement adaptés au port de colliers à l’apparence de dentelle. Le raffinement et la structure délicate des bijoux de la Belle Époque étaient sans précédent. Les guirlandes, les fleurs et les nœuds étaient très finement réalisés grâce à l’utilisation du platine. Dans la mesure où il est plus solide et plus léger que l’argent et l’or, ce métal précieux convient parfaitement à la confection des bijoux en dentelle. DIVA conserve un collier de diamants en style guirlande qui illustre parfaitement cette tendance. 41


Broche multicolore aux motifs floraux en corail, malachite, lapis-lazuli et sertie de diamants en taille européenne ancienne Création Boucheron, Paris, 1923-1925 Collection DIVA, DMK03/1 Ce bijou se trouve dans la vitrine 3 .

Dans les années 20 du siècle passé, les joailliers étaient influencés par l’usage intensif de couleurs et de formes géométriques par des mouvements artistiques tels que le fauvisme, le cubisme, le suprématisme et le futurisme. Dès lors, ils conçurent des bijoux très colorés en recourant à des pierres précieuses telles que la topaze, l’aigue-marine, la tourmaline et la turquoise. En outre, ils cherchaient à former un contraste en alliant des pierres précieuses transparentes et facettées à des pierres mates. Le corail, le jade et le lapis-lazuli tranchaient nettement avec le diamant, l’émeraude, le saphir et le rubis. Cette broche à motifs floraux illustre parfaitement le style polychrome des années 20. Les corbeilles de fruits, les fleurs et les oiseaux exotiques étaient des thèmes récurrents, sculptés sur des pierres précieuses colorées.

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Broche art déco en platine avec diamants taillés en brillant Libroire Sauvage, Gand, vers 1925 Collection DIVA, S2020/7 Ce bijou se trouve dans la vitrine 3 .

La broche est une création de Liboire Sauvage. En 1903, celui-ci a fondé la joaillerie Sauvage à Gand. Après la mort de Liboire, sa femme et son fils Constant ont dirigé l’entreprise sous le nom de Sauvage Frères. La broche répond aux autres créations de la maison et au développement du style Art déco en Belgique. Si l’Art déco français a exercé une grande influence sur l’orfèvrerie belge, on observe néanmoins une différence nette dans les formes et les tendances. De manière générale, le travail belge témoigne d’une finition plus lourde. Contrairement aux exemples français des années 20 les bijoux de Sauvage sont moins chamarrés. D’autres pierres précieuses que des diamants ne sont utilisées que de manière sporadique et très sobre. L’inspiration puisée dans la nature, l’orientalisme et l’exotisme est assez limitée. Le langage formel abstrait et géométrique typique de l’Art déco est cependant très manifeste.

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Tiare ornée d’ailes serties de diamants taillés en brillant et en rose France, vers 1899 Collection DIVA, DMK00/7 Ce bijou se trouve dans la vitrine 4 .

Une tiare en diamants ne se porte pas au quotidien. Ce magnifique exemplaire peut ingénieusement se transformer en deux broches. Les ailes sont montées sur rails, ce qui permet non seulement de les déplacer, mais également de les démonter entièrement. Avec ses ailes, cette tiare datant environ de 1900 s’inscrit parfaitement dans la tendance de la haute joaillerie de l’époque. Des maisons de joaillerie renommées telles que Chaumet ont également réalisé des créations similaires. À l’origine, ces tiares ailées s’inspiraient probablement du disque solaire ailé de l’Égypte antique. Par ailleurs, les représentations internationales de l’opéra de Wagner, Die Walküre, exerçaient également une influence. Ses vierges guerrières issues de la mythologie nordique, appelées Walkyries, portaient des casques ailés. La gent féminine aurait adopté ce style en l’honneur du compositeur. Pour l’élite fortunée, la tiare en diamants constituait le bijou suprême par excellence ; elle permettait d’exprimer ostensiblement le mode de vie exubérant et prospère du début du XXe siècle.

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Colophon Cette brochure est une édition de DIVA, le musée du diamant, des bijoux et de l’orfèvrerie. Coordination : Leonie Maerevoet Rédaction : Els Crollet, Leonie Maerevoet, Catherine Regout Rédaction finale : An Labis, Leonie Maerevoet Traduction : Isabelle Grynberg Conception graphique : Gunter Segers Images © DIVA, photos : Frederik Beyens, Dominique Provost, Reinier RVDA, Sigrid Spinnox © Graff Diamonds © 2021 DIVA pour cette publication, tous droits réservés Éditeur responsable : Eva Olde Monnikhof, Directrice DIVA, Gildekamersstraat 9, 2000 Anvers Numéro de dépôt légal : D/2021/14.608/16 Décharge : DIVA a essayé de régler tous les droits conformément à la législation afférente. Ceux qui estiment pouvoir faire valoir des droits peuvent s’adresser à DIVA.

Nous vous remercions de votre visite. Inspirez-vous de l’introduction de cette brochure pour explorer les rues avoisinant le musée DIVA. 45


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